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Ministère de l’Agriculture Burkina Faso Secrétariat Général Unité Progrès Justice PLAN D’ACTION SYSTEMES D’INFORMATION SUR LA SECURITE ALIMENTAIRE Propositions Réalisé avec le soutien de la FAO Juin 2002

PLAN D’ACTION SYSTEMES D’INFORMATION SUR LA SECURITE

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Page 1: PLAN D’ACTION SYSTEMES D’INFORMATION SUR LA SECURITE

Ministère de l’Agriculture Burkina Faso Secrétariat Général Unité Progrès Justice

PLAN D’ACTION SYSTEMES D’INFORMATION SUR LA SECURITE ALIMENTAIRE

Propositions

Réalisé avec le soutien de la FAO Juin 2002

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Avertissement La stratégie de SA adoptée en octobre 2001 ainsi que la réorganisation en cours vont entraîner des prochains changements institutionnels et terminologiques de structures ou de source de financements. Ces modifications n’étant pas encore connues ou d’application, les consultants ont privilégié de conserver les appellations d’origine dans le rapport. Les opinions exprimées dans ce rapport n’engagent que leurs auteurs. Conversion estimée : 1 $ = 700 FCFA

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Acronymes CNSA Comité National de Sécurité Alimentaire (ex CRSPC-SA) CONASUR : Comité National des Secours d’Urgence et de Réhabilitation CPG : Comité Paritaire de Gestion CRSPC-SA : Comité de Réflexion et de Suivi de la Politique Céréalière – Sécurité

Alimentaire CSLP : Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté DIAPER : Projet Diagnostic Permanent EDS : Enquête Démographie et Santé EPA : Enquête Agricole Permanente FASA : Fonds d’Action pour la Sécurité Alimentaire FIAP : Fonds d’Incitation, d’Animation et de Promotion FICA : Fonds d’Intervention pour les Crises Alimentaires FODEC : Fonds de Développement Céréalier FOESMR : Fonds d’Observation Economique et Social du Monde Rural GTP Groupe de Travail Pluridisciplinaire IOV : Indicateurs Objectivement Vérifiables OFNACER : Office National des Céréales OP : Organisation Paysanne OS : Objectifs Spécifiques PA SISA : Plan d’Action sur les Systèmes d’Information dur la Sécurité

Alimentaire PSAN : Projet de sécurité alimentaire et de nutrition RESAL : Réseau Européen de Sécurité Alimentaire SA : Sécurité Alimentaire Fondation SADAOC Sécurité Alimentaire Durable en Afrique de l’Ouest Central SCAC : Service de Coopération et d’Actions Culturelles/France SI : Système d’Information SICIAV : Système d’Information et de Cartographie de l’Insécurité Alimentaire

et de la Vulnérabilité SNS : Stock National de Sécurité SONAGESS : Société National de Gestion du Stock de Sécurité Alimentaire SP/CPC-SA : Secrétariat Permanent de Coordination de la Politique Céréalière –

Sécurité Alimentaire SP/CPSA : Secrétariat Permanent de la Coordination des Politiques Sectorielles

Agricoles (ex Cellule PASA) SSA : Service des Statistiques Agricoles

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Sommaire 1 Introduction ...................................................................................................... 11

1.1 Rappel de la stratégie de sécurité alimentaire............................................. 11 1.2 Objectifs de l’étude , méthodologie et contenu du rapport........................... 13

2 Bilan des Systèmes d’Information sur la SA ................................................. 15

2.1 Cadre global de l’information sur la sécurité alimentaire ............................. 15 2.2 Principales contraintes à la pérennisation des SISA ................................... 16

3 Enjeux du PA SISA........................................................................................... 22

4 Objectifs du PA SISA....................................................................................... 23

4.1 Objectif ........................................................................................................ 23 4.2 Portée du PA : limitation au pilotage de la stratégie de SA ......................... 23

5 Principes Directeurs ........................................................................................ 25

5.1 Engagements de l’etat, des bailleurs de fonds et des SI ............................. 26

6 Informations pour le pilotage de la stratégie de SA...................................... 27

6.1 Typologie des besoins................................................................................. 27 6.2 Appuis aux SI par modules.......................................................................... 29

7 Dispositif global ............................................................................................... 29

7.1 Fonctionnement du dispositif d’informations sur la SA ................................ 29 7.2 Produits d’information.................................................................................. 30 7.3 Evolutions institutionnelles .......................................................................... 31 7.4 Relations avec les autres dispositifs d’information ...................................... 35

8 Axes d’améliorations méthodologiques et organisationnelles des SI ........ 36

9 Coût du PA et ressources pour l’information de SA..................................... 41

9.1 Prévisions budgétaires à court et moyen terme .......................................... 41 9.2 Financements disponibles ........................................................................... 43 9.3 Ressources mobilisables............................................................................. 44

10 Mécanismes de gestion du PA .................................................................... 46

10.1 Organes chargés de la mise en oeuvre ................................................... 46 10.2 Organisation du financement des SI ........................................................ 49 10.3 Principales dispositons des contrats d’objectifs et de service .................. 51 10.4 Suivi-évaluation........................................................................................ 51 10.5 Risques .................................................................................................... 52 10.6 Actions à mettre en œuvre (études complémentaires)............................. 52

Annexes................................................................................................................... 54

Annexe 1 : Liste des personnes rencontrées ........................................................ 54 Annexe 2 : termes de référence ............................................................................ 56 Annexe 3 : Calendrier............................................................................................ 59 Annexe 4 : Plan de travail pour l’élaboration d’un plan d’action système d’information.......................................................................................................... 60 Annexe 5 : Bibliographie ....................................................................................... 63

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Annexe 6 : Bilan des systèmes d’information sur la SA ........................................ 65 Annexe 7 Caractéristiques des IOV liés aux Objectifs spécifiques et Objectif Global de la stratégie de Sécurité Alimentaire.................................................................. 98 Annexe 8 : Cadre logique.....................................................................................101 Annexe 9 : Améliorations méthodologiques, chronogramme, coûts.....................104 Annexe 10 : Note sur la mise en place d’observatoires ruraux ............................122 Annexe 11 : Tableau de bord pour la prévention des crises alimentaires ............125

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Résumé Le plan d’action vise à mettre en place les conditions institutionnelles, méthodologiques, organisationnelles et financières pour une viabilité des SI dans une vision intégrée et coordonnée. Principales contraintes à la pérennisation des systèmes d’information (SI) Les principales contraintes qui entravent la pérennisation des SI concernent l’adéquation de la production d’information aux besoins des utilisateurs, à l’organisation et aux méthodologies propres aux SI, au financement et aux divers aspects de la coordination (institutionnelle, organisationnelle, financière dont les liens avec les dispositifs régionaux). Le décalage croissant entre la production et les besoins d’information est marqué par:

- l’évolution et la diversification des sources d’insécurité alimentaire suite aux profondes mutations économiques (libéralisation de la production et de la commercialisation, développement de l’intégration régionale et mondiale), politiques (démocratisation et décentralisation) et démographiques (urbanisation) observées depuis 20 ans ;

- un certain décalage entre les finalités des SI et ce contexte évolutif (fortes attentes sur les résultats des bilans céréaliers, absence de SAP et de suivi de la vulnérabilité urbaine, …) ;

- la très faible concertation entre producteurs et utilisateurs amenant à un décalage entre les variables couvertes, les analyses, les produits d’information nécessaires à la prise de décision ;

- le regain pour l’information suscité par les stratégies de lutte contre la pauvreté, la volonté des donateurs de mettre l’accent sur des résultats plutôt que des conditionnalités de moyens et l’augmentation des utilisateurs (ONG, opérateurs économiques, collectivités décentralisées, programmes de développement locaux, médias,…).

Les contraintes méthodologiques, financières et organisationnelles transversales aux SI

sont : - des méthodologies conçues à la fin des années 80 et ayant subi peu de modifications

du fait de la facilité d’une certaine routine, d’une baisse des financements ou de la nécessité de comparer des données sur de longues périodes ;

- des statistiques fournies avec une précision élevée sans évoquer les marges d’erreur ;

- les difficultés à conserver une impartialité à une information technique au vu des enjeux de l’aide d’urgence et de la dimension cruciale de l’approvisionnement alimentaire dans les équilibres sociaux ;

- la réduction du personnel (en quantité et qualité) et des moyens de fonctionnement des SI ;

- l’absence d’affectation des ressources propres de l’Etat aux structures d’information (budget reposant à plus de 40 % sur l’extérieur (don, subvention, prêt)) ;

- une demande d’internalisation des SI par les donateurs sans doute mal préparée et provoquant une rationalisation des coûts de fonctionnement et une instabilité accrue des financements qui s’effectuent toujours sous la forme d’appuis projet.

Les déficiences de coordination des SI se traduisent par :

- des allocations aux SI négociées de manière bilatérale sans prise en compte de l’ensemble des besoins de financements du dispositif d’information ;

- des pans entiers d’informations sur la sécurité alimentaire (données primaires) sans source de financement alors que des investissements importants se portent sur les analyses secondaires ;

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- une implantation de SI pour assurer d’abord les besoins d’aide à la décision d’un intervenant (SIMc/Allemagne pour l’appui à l’Ofnacer, SAP/BM-Norvège pour la mise en œuvre du PSAN, DIAPER/CE et FEWS/USAID pour estimer les aides alimentaires d’urgence, VAM/PAM pour la planification de sa zone d’intervention,…) plutôt que l’intérêt général ;

- une faible coordination statistique et une dispersion des services statistiques concernant le développement rural (3 Ministères de tutelle) ;

- un manque de clarification entre les SI nationaux et les coordinations nationales et internationales sur les méthodologies préconisées, la validation des données et des analyses et l’évaluation de leurs performances.

Propositions pour un Plan d’Action (PA) pour les SI sur la Sécurité Alimentaire Enjeux Le passé a montré les limites de l’implantation des SI sous la forme de projet puis du processus d’internalisation des SI. Le PA cherche à conserver les aspects positifs de ces deux voies qui ont été explorées en évitant leurs écueils. La réussite du PA dépendra au premier chef de l’instauration durable d’un climat de confiance sur la production d’information entre les principales parties prenantes : gouvernement, SI et bailleurs de fonds. Atteindre cet objectif devrait être possible grâce à un contrat établi entre ces parties. Ce contrat se traduit par des engagements que chacune des parties devra remplir ; engagements qui pourraient être inclus dans l’accord cadre Etats-Partenaires qui devra être prochainement révisé. Par rapport à la période antérieure où le dispositif agit uniquement sur la gestion des crises alimentaires, le défi de l’information se complexifie. D’une part, les SI ont été implantés pour apporter une aide à la décision à la gestion des crises et les bailleurs du dispositif ont financé une information destinée prioritairement au système d’action. D’autre part, dans le cadre de l’exécution de la stratégie de sécurité alimentaire, la gestion des crises ne constituent plus qu’un seul de ses axes. Les besoins en informations liées à l’appréciation des résultats de la stratégie ne dépendent plus uniquement des SI « classiques » mais d’autres structures de relevé, ce qui nécessitent davantage de coordination. Le PA devra trouver un équilibre entre les financements disponibles, d’une part, et l’appui aux « SI classiques » et à l’accroissement du recueil d’informations pourvoyant à l’évaluation des indicateurs de la stratégie, d’autre part. Portée du PA : limitation au pilotage de la stratégie de sécurité alimentaire Le PA se situe dans le cadre du recentrage des fonctions de l’Etat sur la définition, le suivi et l’évaluation des politiques de développement et, la coordination des investissements publics. Son intervention est centrée principalement sur l’identification des populations vulnérables, l’évaluation de la gestion des risques et le suivi et l’évaluation de l’impact des politiques. Principes directeurs Pour viabiliser les SI, 3 principes sous-tendent la mise en place du PA : - Appropriation collective des SI Le PA plaide pour la création ou le renforcement de SI dans la voie d’un bien collectif. Deux aspects sont primordiaux pour tendre vers cet objectif. Le premier concerne l’attribution des

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missions que couvrent un SI. Le second concerne l’instauration d’une concertation régulière entre le SI, producteur des informations, et les utilisateurs.

- Efficacité des SI Privilégier l’efficacité des SI constitue un choix pour accroître la qualité et la transparence des informations de SA. L’efficacité ne peut s’améliorer sans mettre en œuvre des mesures institutionnelles, organisationnelles et financières adéquates. Les principales mesures concernent le recrutement de compétences, des procédures de gestion efficaces, le suivi de performances et la transparence des analyses.

- Prévisibilité et flexibilité des financements Le fonctionnement courant des SI essentiels à l’évaluation de la SA devrait normalement émarger au budget de l’Etat. Il est envisagé une phase transitoire qui combinerait plusieurs sources de financement : ressources propres de l’Etat, fonds commun et appuis projets. Une mise en commun des financements des donateurs pour assurer le recueil des informations de base sur la sécurité alimentaire offre de nombreux avantages, il permet de : rendre disponibles rapidement des fonds en cas d’interruption ou baisse de financement par d’autres sources de financement ; moduler les financements en fonction de l’argent disponible ; répartir de façon plus adéquate les aides entre les SI ; lisser les flux de financement d’une année sur l’autre ;…

Informations pour le pilotage de la stratégie de SA Le PA propose une approche par modules qui scinde les besoins en information répertoriés dans la stratégie de sécurité alimentaire en plusieurs groupes, chacun d’entre eux répondant à des besoins spécifiques de son exécution : - Prévision des crises alimentaires - Suivi des indicateurs de la stratégie de SA pour en évaluer les impacts - Informations décentralisées - Enquêtes lourdes et spécifiques. Evolutions du dispositif actuel Il est suggéré de scinder le mandat actuel de la CT/CCI entre deux nouvelles structures que seraient : - un Système d’Identification des Crises Alimentaires correspondant au rôle actuel exercé

par la CT/CCI étendu aux recommandations d’interventions d’urgence. Il devra relancer un système plus performant de suivi des populations vulnérables dans les zones déficitaires et développer de nouveaux outils pour appréhender la vulnérabilité conjoncturelle en milieu urbain et dans les zones excédentaires ;

- une Cellule d'Information sur le Suivi-Evaluation de la Stratégie de Sécurité Alimentaire. Cellule légère d’analyse, elle devra joué un rôle pivot pour mesurer les résultats et les impacts de la stratégie de SA. Son objectif principal sera de publier chaque année un rapport qui caractérise l’état d’avancement de la sécurité alimentaire afin d’orienter le pilotage de la stratégie de SA ; une collaboration au rapport annuel sur la pauvreté devant être aussi envisagée.

Axes d’améliorations méthodologiques et organisationnelles des SI Les principaux axes ont été identifiés en fonction des modules préconisés : - Prévision des crises alimentaires : Les améliorations portent sur i) un renforcement

significatif du suivi de la campagne agricole, ii) la mise en place d’un suivi de la

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vulnérabilité couvrant l’ensemble du territoire, iii) l’extension de la couverture géographique, la prise en compte d’un plus grand nombre de produits alimentaires, l’instauration d’un suivi des stocks et des flux en matière de suivi des marchés et iv) une actualisation méthodologique, amélioration de l’interprétation et mise en place de procédures de validation des résultats de l’enquête agricole et v) la définition des conditions de validité et utilisation des bilans céréaliers.

- Suivi des indicateurs de la stratégie de SA : Outre la mise en place d’une cellule

d’analyse, un renforcement du recueil de données primaires concernant les indicateurs de la stratégie doit être envisagé par la création d’observatoires ruraux localisés et des collaborations lors d’enquêtes légères avec principalement le FOESMR et l’INSD/Observatoire de la pauvreté.

- Enquêtes lourdes et spécifiques : Il s’agirait i) d’appuyer la réalisation des enquêtes de

grande envergure (EDS, enquêtes prioritaires, ENEC, Recensement agricole) ; ii) de prévoir des enquêtes spécifiques pour appréhender un phénomène inhabituel ; iii) de prendre en charge des enquêtes ponctuelles thématiques ou localisées pour apprécier des tendances de moyen-long termes et iv) de financer les innovations méthodologiques et phases d’expérimentation.

- Informations décentralisées : Les axes d’intervention qui seront à affiner consistent à

renforcer la disponibilité d’informations aux utilisateurs décentralisés. Relation du dispositif d’information sur la SA dans le système statistique Le dispositif d’information sur la SA constitue une partie intégrante du système statistique national. Son renforcement s’inscrit logiquement dans la mise en œuvre de la stratégie de lutte contre la pauvreté ; l’insécurité alimentaire dans un pays tel que le Burkina Faso constituant à la fois une cause et une conséquence évidente de cette pauvreté. Les collaborations recommandées avec l’observatoire de la pauvreté, l’INSD de façon plus générale et avec les DEP des ministères techniques cherchent à davantage optimiser l’utilisation d’informations disponibles dans ces institutions, d’éviter les duplications des moyens et de nouer des relations régulières de travail avec les SI dévolus à la SA. Coût et ressources mobilisables pour le PA Le coût du PA est estimé à 600 millions de FCFA par an sur les 4 premières années hors contribution aux enquêtes lourdes comme les enquêtes de profil de pauvreté, budget-consommation, recensement agricole et pastoral. La contribution actuelle de l’Etat est particulièrement faible (entre 10 % à 15 % du fonctionnement des SI) et ne couvre que les salaires du personnel-fonctionnaire et les charges des locaux. Cette situation peu satisfaisante constitue un handicap majeur pour la pérennisation du dispositif d’information. Un des engagements que l’Etat devrait prendre dans la mise en œuvre du PA SISA est de relever cette dotation pour qu’à terme elle représente une part significative du fonctionnement courant des SI. Les ressources mobilisables complémentaires pour le financement du PA pourraient provenir de l’initiative PPTE, de l’accroissement des budgets des Ministères (Ressources Animales, de l’Agriculture, de l’Environnement et de l’Eau, et de la Santé) programmés dans le cadrage macro-économique des dépenses à moyen terme, des intérêts des comptes à terme du dispositif de prévention et gestion des crises alimentaires voire d’une initiative globale (qui dépasse le champ d’intervention de ce seul PA) en considérant que pour tout nouveau

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programme et projet mis en place un pourcentage soit destiné à la consolidation de l’appareil statistique national et dans la zone d’intervention du projet. Avec une prévisibilité suffisante des fonds attribués au dispositif d’information sur la sécurité alimentaire, la coordination des financements s’exerce alors par module et non par SI. Les contributions de l’Etat et des bailleurs de fonds sont cumulées pour être affectées en priorité aux coûts de fonctionnement d’un module. Mécanismes de gestion du PA Les organes chargés de la mise en œuvre sont le comité de pilotage dont le rôle est assumé par le CRSPC (futur CNSA), le comité de programmation (CPG), la cellule de gestion, assurée par le SP/CPC-SA et des opérateurs (SI, universités, bureaux d’études, ONG,…). Un programme annuel et des contrats d’objectifs ou de service avec les opérateurs définiront le cahier des charges pour la mise en œuvre du PA.

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1 INTRODUCTION 1.1 RAPPEL DE LA STRATEGIE DE SECURITE ALIMENTAIRE 1.1.1 Origine du PA SISA Issu d’un processus de concertation démarré en 1998, deux documents consacrés à la Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire ont successivement été adoptés par le Gouvernement. Il s’agit, dans un premier temps, des documents « diagnostic et axes stratégiques » suivis, en octobre 2001, de la « stratégie opérationnelle ». Ce dernier préconise, parmi les actions à réaliser à court terme, l’élaboration d’un PA SISA. Cette recommandation est motivée par deux préoccupations distinctes : 1) l’information comme composante essentielle du pilotage de la stratégie de SA : Ses orientations stratégiques préconisent en effet « d’évaluer périodiquement l’évolution de la sécurité alimentaire et l’impact de la stratégie ». Cette orientation, conforme aux résultats du test sur la réforme des conditionnalités et aux principes du CSLP, se base sur les enseignements tirés de l’utilisation des indicateurs dans le pilotage de politiques sectorielles (santé, éducation, agriculture, …) qui aboutit à une meilleure appropriation des politiques, une amélioration de l’efficacité des stratégies sectorielles, une plus grande visibilité et meilleure coordination de l’aide. « Le suivi régulier d’indicateurs doit permettre de mieux estimer l’évolution de la sécurité alimentaire et de ses déterminants. Il joue un rôle essentiel dans le dispositif de mise en œuvre de la stratégie car il permet périodiquement d’accroître le dialogue et la concertation entre les divers intervenants sur des objectifs réalistes. Grâce à son système performant de diagnostic et d’évaluation de l’impact des activités, le dispositif peut ainsi constituer une force régulière de réflexion et de proposition pour les différents acteurs impliqués dans les stratégies sectorielles et peut révéler la nécessité de les réadapter. »1 L’accent mis sur un système d’information performant est aussi justifié par le fait que le dispositif de mise en œuvre ne dispose d’une capacité directe d’agir que sur la coordination des secours d’urgence et la mobilisation de l’aide en cas de crise alimentaire tandis qu’il « s’appuie sur les structures de pilotage des différents Ministères en charge des plans d’action et des programmes nationaux pour impulser des actions de réduction de l’insécurité alimentaire à moyen et long terme »2. Il est ainsi envisagé que la concertation sur la problématique de la SA entre les structures du dispositif et les divers acteurs impliqués dans les organes de pilotage des politiques sectorielles soit entretenue par une dynamique soutenue de diffusion d’informations et d’analyses de leur impact sur la SA.

2) les importantes difficultés de fonctionnement des SI et la faible coordination des initiatives en faveur de l’information liée à la SA: L’absence d’un système d’alerte précoce et le faible niveau d’activités de la CT/CCI pénalisent la disponibilité d’informations sur la situation alimentaire au Burkina Faso. La pérennité des SIMc, SIMb et de l’Enquête Agricole Permanente n’est pas assurée à moyen terme.

Par ailleurs, de nombreuses initiatives d’appui au recueil, à l’analyse et à la diffusion d’informations sont programmées à travers plusieurs plans d’action du secteur agro-pastoral 1 Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire – phase 2 stratégie opérationnelle ; Ministère de l’Agriculture, 2001 2 Ibid

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(Organisations Professionnelles Agricoles, Appui Institutionnel, Céréales, Elevage) à destination des divers intervenants (décideurs nationaux et locaux, opérateurs économiques). Ces différents plans d’action exigent également des besoins accrus pour orienter les stratégies d’interventions et en évaluer l’impact.

Le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté prévoit le renforcement de la production statistique et l’étude de la création d’un observatoire national de la pauvreté. Enfin, la FAO avec l’appui financier de la Commission européenne a sélectionné le Burkina pour le soutenir à mettre en place un Système d’Information et de Cartographie de l’Insécurité Alimentaire et de la Vulnérabilité (SICIAV). 1.1.2 Description des actions en faveur de la production d’information Trois OS dans la stratégie de SA font référence explicitement au renforcement du dispositif d’information :

- l’OS1 concernant la prévention et la gestion des crises alimentaires conjoncturelles :

Résultat 1.1. La prévention des crises alimentaires est assurée

Activité 1.1.1. Mettre en place un système d’information de l’insécurité alimentaire conjoncturelle dans le cadre global du dispositif d’information pour la sécurité alimentaire.

- l’OS3 concernant les capacités/la structuration des acteurs opérant sur le marché :

Résultat 3.1. Les produits alimentaires sont disponibles et accessibles sur les marchés toute l’année

Activité 3.1.2. .Appuyer les OP dans la mise en œuvre des systèmes d’information/centres de service adaptés à leurs besoins.

R 3.4. Les échanges de produits alimentaires avec les pays limitrophes augmentent et les marchés dans l’espace régional sont mieux intégrés

Activité 3.4.3. Favoriser la diffusion de l’information relative aux marchés régionaux pour les opérateurs économiques et leur en faciliter l’utilisation à des fins commerciales.

- l’OS6 concernant le dispositif de coordination et d’information de la stratégie :

Résultat 6.2. Un système d’information de la stratégie de sécurité alimentaire est opérationnel au niveau national et décentralisé

Activité 6.2.1. Mettre en place une centrale d’information pour analyser la sécurité alimentaire dans le cadre global du dispositif de la stratégie de sécurité alimentaire ; 6.2.2 Renforcer et pérenniser les dispositifs de collecte d’information pour la sécurité alimentaire.

R.6.3. Les flux d’information sur la sécurité alimentaire augmentent avec les dispositifs homologues des pays limitrophes et avec les institutions régionales

6.3.1. Favoriser la diffusion des données et des analyses des systèmes d’information impliqués dans le suivi de la situation alimentaire, agricole, pastorale, sanitaire,… ; 6.3.2. Renforcer l’utilisation des produits et analyses diffusés par les institutions régionales.

Page 13: PLAN D’ACTION SYSTEMES D’INFORMATION SUR LA SECURITE

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1.1.3 Identification des IOV Afin d’apprécier la mise en œuvre de la stratégie nationale de la sécurité alimentaire, 52 indicateurs objectivement vérifiables ont été identifiés. La stratégie opérationnelle, en reprenant à son compte des indicateurs programmés dans le CSLP et les différentes politiques sectorielles, a identifié ceux dont la pertinence en matière de sécurité alimentaire était le plus probant. Des indicateurs de performance propres à la stratégie de sécurité alimentaire ont été rajoutés. Ils permettent, dans certains cas, de préciser ses objectifs. Ce travail a permis de retenir 14 indicateurs de performance reflétant l’atteinte des OS. Leur suivi doit permettre aux acteurs du dispositif de la politique de sécurité alimentaire de mesurer les résultats intermédiaires et les impacts de la stratégie sur l'atteinte de la sécurité alimentaire. 1.2 OBJECTIFS DE L’ETUDE , METHODOLOGIE ET CONTENU DU RAPPORT 1.2.1 Objectifs de l’étude Les termes de référence de l’étude précisent les enjeux du PA en définissant les objectifs spécifiques suivants : assurer la pérennité du recueil et de l’analyse des informations prioritaires en matière de

suivi de l’insécurité alimentaire, et notamment celles liées à la prévention des crises alimentaires conjoncturelles : - en développant des méthodologies adaptées aux ressources financières et humaines

mobilisables, - en mettant en place un système d’alerte précoce et de suivi des populations

vulnérables, - en proposant un cadre institutionnel viable et dynamique favorisant la coordination

entre les systèmes et la circulation des données. assurer l’adéquation entre les besoins des décideurs (prévention et gestion des crises,

pilotage de la stratégie) et la capacité du dispositif à élaborer les produits d’information attendus ;

responsabiliser les systèmes d’information pour le recueil des indicateurs objectivement

vérifiables de la stratégie ; développer les partenariats avec les dispositifs régionaux de suivi de la sécurité

alimentaire et les structures hors administration. Les résultats de la mission doivent aboutir à l’élaboration de : une proposition de dispositif global d’information sur la sécurité alimentaire; un chronogramme détaillant les actions pratiques à réaliser pour mettre en place ce

dispositif; un plan de financement à moyen terme qui permette de garantir le fonctionnement du

dispositif. 1.2.2 Méthodologie La réalisation3 du PA a été conçue en 3 étapes :

3 terme de référence en annexe

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1) élaboration d’un rapport provisoire du PA ; 2) validation du rapport par la partie nationale et les partenaires au développement ; 3) finalisation du PA.

La présence d’une équipe de consultants était sollicitée pour exécuter les étapes 1 et 3. L’équipe des consultants FAO était composée de :

- Michiels Denis - Traoré Kalifa - Traoré Kassim - Bah Alti Tamboura

Le programme n’a pu être entièrement respecté. La première étape a abouti à l’élaboration d’un rapport intermédiaire dont le contenu portait sur le bilan de la production d’information et sur des propositions de lignes directrices du PA. Le processus de validation n’a commencé que lors de la seconde mission des consultants. Un plan de travail4 a été remis au démarrage de celle-ci afin de redéfinir les attentes de la troisième étape. Le calendrier des activités5 a été le suivant :

Période Activité 12 mars 2002 Démarrage mission consultant international à Rome (2 j. briefing)

18 mars Démarrage mission consultants nationaux

29 mars

Bilan sur les SI - réunion de concertation avec les responsables des SI

04 avril Présentation du bilan et des premières propositions en CPG Restitution représentation FAO Fin de mission du consultant international au Burkina

25 avril Dépôt du rapport intermédiaire du plan d’action

7 mai Démarrage mission consultant international à Rome (2 j. briefing)

16 mai

Présentation du rapport intermédiaire aux responsables des SI - entretiens avec les SI et structures ressources

23 mai Réunion avec bailleurs de fonds du CRSPC Restitution représentation FAO Fin de mission du consultant international au Burkina Faso

1.2.3 Contenu du rapport Le rapport du PA comporte 3 grandes parties. L’introduction retrace les origines et les objectifs du PA. La seconde partie est une synthèse du diagnostic des SI. Le développement du bilan ainsi que les finalités des instruments de suivi de la sécurité alimentaire sont exposés en annexe. Enfin, la dernière partie (chapitres 3 à 10) est consacrée aux propositions du PA. Celles-ci sont organisées en précisant les enjeux et les objectifs, en recommandant les principes et

4 voir annexe 5 voir calendrier détaillé en annexe

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les engagements qui sous-tendent son application, en évaluant les besoins d’informations, en décrivant le fonctionnement du dispositif global, en proposant des scénarios institutionnels, puis en émettant les améliorations méthodologiques pour couvrir ces besoins en estimant leurs coûts et les ressources mobilisables et, enfin, en proposant des modalités de gestion du PA.

2 BILAN DES SYSTEMES D’INFORMATION SUR LA SA 2.1 CADRE GLOBAL DE L’INFORMATION SUR LA SECURITE ALIMENTAIRE Comme dans les autres pays du CILSS, le dispositif d’information sur la sécurité alimentaire, qui s’est progressivement mis en place au Burkina Faso depuis 1985, est constitué par un suivi des campagnes agricoles, l’élaboration de bilans céréaliers, un suivi rapproché des populations vulnérables et un suivi des marchés. Son architecture repose principalement sur un SIMc, un SIMb, un SAP, un GTP de suivi en cours d’hivernage de la campagne agricole, une enquête agricole et une cellule de coordination de l’information (CT/CCI). Ces structures fonctionnent ou ont fonctionné avec plus ou moins de succès. Excepté ce dispositif, surtout orienté vers les besoins des décideurs en matière de gestion des crises alimentaires, des institutions recueillent des données démographiques, économiques, sociologiques et sanitaires utiles à l'élaboration des politiques6 de développement du pays. Une bonne partie de ces données statistiques sont du ressort de l'Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD). Chaque ministère dispose aussi d’une direction ou d’un service (voire plusieurs) chargé de la collecte de données statistiques relevant de son domaine d'activités. Les insuffisances de la coordination des statistiques nationales ont amené, en 1997, les autorités à créer le Conseil National de Coordination Statistique composé de 4 comités sectoriels. Dans le cadre du renforcement de la gouvernance économique, deux observatoires (pauvreté et DHD, emploi et formation professionnelle) sont en cours d’installation. Plus récemment, on assiste à l’émergence de dispositifs d’information liés aux activités de réseaux d’acteurs (exemple FENOP, Afrique Verte, PAF/Canada, observatoire sur le riz/PA filière riz,…) ou localisés géographiquement dans le cadre de projets (observatoires des marchés agricoles dans les provinces de Boulkiemdé et Sanguié, futurs observatoires sur les conditions de vie des ménages à Tenkodogo et Ouahigouya). Outre les organismes nationaux, d’autres structures produisent (cherchent à produire) de façon permanente ou irrégulière des informations statistiques ou qualitatives sur la sécurité alimentaire au Burkina Faso : Cilss (Agrhymet/AP3A/projetPAM-USAID), UEMOA dans le cadre de la politique agricole commune, SADAOC, FEWS, PAM (VAM), …

6 - multisectorielles comme la lutte contre la pauvreté, l’insécurité alimentaire ou la dégradation de

l’environnement ; - sectorielles comme la santé, la nutrition, l’élevage, …

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2.2 PRINCIPALES CONTRAINTES A LA PERENNISATION DES SISA En introduction à ce paragraphe, nous citerons un extrait de la communication de M. Ilboudo F. de l’INSD présentée lors d’un atelier7 tenu à Ouagadougou en février 2001 : « Le système statistique burkinabè, à l’instar de la plupart des systèmes statistiques en Afrique sub-saharienne, se caractérise par des tares importantes. Plusieurs études qui se sont penchées sur le phénomène en ont fait le diagnostic et répertorié les principaux problèmes qui minent le système. Le séminaire sur la stratégie nationale en matière d’information statistique tenu à Bobo Dioulasso en 1995 a fait une synthèse des maux du système statistique burkinabè dont les principaux sont : - un faible niveau de la production statistique ; - une faiblesse marquée de l’analyse statistique et de la diffusion des données ; - une fiabilité insuffisante des données ; - une inadaptation de la production statistique aux besoins des utilisateurs ; - un faible niveau de la couverture spatiale et temporelle des données produites ; - une faible coordination et une quasi absence de concertation des différents producteurs

de données statistiques entre eux, d’une part, et les utilisateurs, d’autre part ; - un problème de nomenclature et d’harmonisation ; - … Les principales causes de la mauvaise performance du système statistique burkinabè se trouvent dans sa mauvaise organisation, le cadre institutionnel peu fonctionnel de ses différentes composantes, la faiblesse des ressources humaines en qualité et quantité ainsi que l’insuffisance des moyens matériels et financiers ». De ce constat général et des diagnostics émis sur le fonctionnement du suivi de l’insécurité alimentaire conjoncturelle et des IOV8, une synthèse des principales contraintes qui entravent la pérennisation du dispositif d’information sur la sécurité alimentaire est présentée ci-dessous. Celles-ci touchent à l’adéquation des besoins des utilisateurs, à l’organisation et aux méthodologies propres aux SI, au financement et aux divers aspects de la coordination (institutionnelle, organisationnelle, financière dont les liens avec les dispositifs régionaux). 2.2.1 Un décalage croissant entre la production et les besoins d’information L’évolution du contexte et de la demande Les pays sahéliens ont connu au cours des deux dernières décennies de profondes

mutations économiques (libéralisation de la production et de la commercialisation, développement de l’intégration régionale et mondiale), politiques (démocratisation et décentralisation) et démographiques (urbanisation). Les sources d’insécurité alimentaire se sont diversifiées : paupérisation urbaine (amoindrissement des formes traditionnelles de solidarité), conflits armés ou tensions politiques entraînant notamment des déplacements de populations et des perturbations des échanges économiques, instabilité des prix des denrées de première nécessité, fluctuation des ressources des producteurs et des Etats dépendant des cours internationaux de matières premières (coton, or, ...), forte progression du SIDA privant de nombreuses familles d’une main d’œuvre active,... La question de l’adéquation renvoie en fin de compte aux finalités de la production qui, au vu de son importance, est traitée au chapitre 3 qui précède les propositions du PA.

Le rôle de l’information en matière de sécurité alimentaire n’a cessé d’être mis en évidence du fait de la multiplicité des utilisateurs (ONG, opérateurs économiques, …), de la nécessité de procéder à des diagnostics approfondis avant d’élaborer des stratégies

7 Rapport final de l’atelier national utilisateurs/producteurs de statistiques agricoles au Burkina Faso ; FAO, février 2001. 8 annexe 6

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sectorielles ou multisectorielles, d’assurer une évaluation des résultats des politiques mises en œuvre, d’insérer la politique de SA dans une vision multidimensionnelle et à plus long terme, …

La création de collectivités décentralisées et de PDL, d’une part, et les demandes de

responsables (députés, maires, …) et des médias locaux, d’autre part, poussent également à rendre disponible davantage d’informations désagrégées.

La stratégie de sécurité alimentaire détermine les objectifs et les moyens mobilisés pour

réduire l’insécurité alimentaire. Par exemple, la stratégie de SA et le PNOCSUR prévoient la mise en place d’actions d’atténuation dès les premiers stades d’insécurité alimentaire conjoncturelle. Le dispositif d’information devra évoluer pour répondre à cette demande.

La focalisation sur la dimension disponibilité céréalière de la SA Les publications des résultats de l’EPA et des bilans céréaliers sont précédées d’une

forte attente des utilisateurs aussi bien burkinabé que régionaux (échéances Pregec, Réseau de prévention des crises alimentaires au Sahel). Alors qu’il n’apportent qu’un éclairage global et statique de la disponibilité, de surcroît avec des résultats parfois contestés, ces instruments polarisent de façon démesurée les débats sur l’insécurité alimentaire.

L’absence d’un SI rapproché de suivi de la vulnérabilité fait particulièrement défaut (cf

gestion de la crise alimentaire 2000/01). Cela laisse libre cours à une subjectivité supérieure dans l’appréciation de la vulnérabilité et des recommandations d’actions d’urgence.

Une faible concertation entre producteurs et utilisateurs La concertation entre producteurs et utilisateurs est insuffisante. Elle amène à un

décalage entre les variables couvertes, les analyses, les produits d’information nécessaires et les besoins pour la prise de décision. On peut illustrer ce fait par 3 exemples : - Les cadres de concertation sont rares. Les SI sont peu enclins à connaître les

attentes de leurs utilisateurs et à faire évoluer leur production en conséquence. Les opérateurs économiques et les associations de consommateurs sont par exemple très demandeurs d’informations sur les filières agricoles et les produits alimentaires. Informations qu’elles finissent par recueillir elles-même.

- La valorisation de l’information est symptomatique à cet égard. Une information non diffusée équivaut à une information inexistante. Malgré les capacités qu’offrent l’informatique (mise en réseau, modélisation, cartographie) et les télécommunications (pour notamment des supports électroniques de diffusion : CD-Rom, internet, …), le déphasage des dispositifs d’information avec les possibilités techniques est grandissant.

- Les analyses de sécurité alimentaire sont cloisonnées aux frontières nationales alors que l’intégration économique régionale, les interconnections traditionnelles des économies sahéliennes avec les pays côtiers, … devraient pousser à intégrer davantage l’environnement régional. Le Cilss et d’autres institutions régionales peuvent mettre facilement à disposition des données, des cartes, des images satellitaires.

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2.2.2 Des analyses insuffisantes soumises à des pressions Des méthodologies conformistes et des limites à l’utilisation des analyses insuffisamment diffusées Les méthodologies des SISA traditionnels ont été conçues à la fin des années 80 et ont

subi somme toute peu de modifications. Les raisons sont diverses : la facilité d’une certaine routine, une baisse des financements qui n’a pas poussé ces systèmes à s’engager dans des innovations, la comparabilité des données sur de longues périodes, …

Les statisticiens ont habitué les utilisateurs à des données d’une précision élevée. Or,

toute estimation statistique ne peut être réalisée sans une marge d’erreur raisonnable. Les tensions entre producteurs et utilisateurs des données pourraient être amoindries avec l’acceptation de part et d’autre de cette marge d’erreur et d’une prise de risque inévitable à toute décision.

Il apparaît aussi plus complexe de mesurer la vulnérabilité d’un village, d’une région ou

d’une nation que de calculer la production d’un champ ou estimer des importations de produits alimentaires. Exprimer l’insécurité alimentaire par un chiffre ou un qualificatif unique risque de faire perdre de vue son caractère multi-dimensionnel et d’accorder un poids excessif à l’une ou l’autre dimension. L’approche de la pauvreté est confrontée à des difficultés similaires. Pour les décideurs, il s’agit d’accepter que les analyses se révèlent complexes et évolutives, que la précision des résultats n’est pas comparable à celle d’une enquête statistique.

Le poids politique de l’aide d’urgence Au vu des enjeux de l’aide d’urgence et de la dimension cruciale de l’approvisionnement

alimentaire dans les équilibres sociaux, conserver une impartialité à une information technique émanant d’un SI n’est pas chose aisée. Si la crédibilité et la neutralité constituent des objectifs de la production d’information, elles ne peuvent être atteintes sans conditions institutionnelles et organisationnelles adaptées.

La fuite de compétences Les programmes d’ajustement structurel ont contraint les administrations à des mesures

d’austérité drastique se traduisant par la réduction de leur personnel et de leurs moyens de fonctionnement. Des statisticiens compétents et des experts en information se sont orientés vers le secteur privé, les organisations régionales et internationales. Les jeunes générations formées aux technologies plus récentes (SIG, BSD, télédétection, …) n’ont pas non plus rejoint les rangs de l’administration.

2.2.3 L’échec de l’internalisation des SI Un soutien à la baisse des bailleurs de fonds non compensé par l’Etat Depuis près de dix ans, les donateurs ont sollicité9 les Etats sahéliens pour internaliser

les SI dans les appareils statistiques nationaux et pour prendre en charge leur budget. 9 Après une période d’investissement massif dans les SI tant au niveau national, régional et international, les chevauchements (ou redondance) entre SI et l’absence de grave crise alimentaire depuis 1985 ont également poussé à une rationalisation des moyens attribués aux SI.

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Les SI ont été confrontés à une rationalisation de leur coût de fonctionnement et à une instabilité accrue de leur financement.

Au vu des financements attribués sur les ressources propres de l’Etat aux structures

d’information, il apparaît que l’information (pour le diagnostic-suivi et évaluation des politiques) ne constitue pas une priorité du Gouvernement. Les tableaux ci-dessous illustrent la situation des DEP des Ministères de l’Agriculture et de l’Environnement et l’Eau, ainsi que celle des SI traditionnellement rattachés au dispositif de sécurité alimentaire. La contribution de l’Etat se traduit, le plus souvent, par la prise en charge du personnel et des bâtiments mais avec de très faibles dotations de fonctionnement (matériel). Il faut toutefois relativiser ce constat par le fait que l’allocation des ressources10 subit de fortes pressions (exercées aussi par les partenaires au développement) pour se concentrer sur des secteurs tous plus prioritaires les uns que les autres : santé, éducation, hydraulique, bonne gouvernance, …

Financements des SI de 1999 à 2002 (Millions de FCFA)

Le tableau des financements a été élaboré principalement à partir de données fournies par les SI pour les contributions des bailleurs à l’exception de celles à l’EPA et au DIAPER en 1999 et 2000 issues de la Loi des Finances. La participation de l’Etat correspond à des estimations des consultants sauf pour le SIMc. Des financements de bailleurs de fonds (France, CE, Canada, …) sont programmés courant 2002 mais les protocoles d’accord n’ont pas encore été signés. Les montants attendus ne seraient pas négligeables, supérieurs à 400 Millions de FCFA.

10 Le budget de l’Etat repose à plus de 40 % sur l’extérieur (don, subvention, prêt).

1999 2000 2001 2002SIMc 34 17 16 15

Etat 8 17 16 15Bailleurs 26

SIMb 15 14 22 5Etat 5 5 5 5

Bailleurs 10 9 17EPA 265 228 254 4

Etat 4 4 4 4Bailleurs 261 224 250

DIAPEREtat 38

BailleursCT/CCI 54 4 6 4

Etat 4 4 4 4Bailleurs 50 2

GTP 14 17 23 23Etat 7 7 7 7

Bailleurs 7 10 16 16TOTAL Etat 66 37 36 35% Etat 17 13 11 69TOTAL Bailleurs 316 243 285 16TOTAL 382 280 321 51

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Financements des DEP/MA et DEP/MEE de 1996 à 2002 (Millions de FCFA)

Les données (arrondies au million près) des tableaux proviennent des documents de Loi des Finances 1996 à 2002. La rubrique « Fonctionnement » cumule les titres II et III. La dotation de l’Etat en 1998 à la DEP/MA s’est donc élevée à 90 Millions de FCFA pour le personnel et à environ 1 Million en matériel.

Des financements subissant les aléas des appuis projets Les engagements pris par le Gouvernement dans le cadre du projet DIAPER n’ont pas

été réalisés. La dégressivité des fonds alloués par la CE n’a pas été compensée par une contribution supérieure de l’Etat. De surcroît, une fois l’engagement du Gouvernement vis à vis du donateur terminé, à la fin du projet, l’allocation spécifique aux SI appuyés par DIAPER s’est estompée.

Pour les SI disposant de moyens de fonctionnement (EPA, SIMc, SIMb), la continuité des

financements n’est pas assurée en raison des appuis de type projet dont ils bénéficient. Ces appuis sont entachés d’à-coups : interruption ponctuelle ou de longue durée entre deux financements. N’ayant vécu que dans un environnement de type projet, les responsables des SI estiment cependant rassurant ce statut en comparaison de l’inconnue du fonctionnement sur fonds de l’Etat.

Aucun financement extérieur aux SI ne s’est réalisé au cours des dernières années sous

une forme autre que celle d’appuis projets. Informations à caractère public ou commercial Quand on aborde la question de qui doit contribuer aux financements des SI, on devrait

préalablement poser la question des destinataires des informations. Avec le recentrage des missions assurées par l’Etat, toutes les informations n’ont pas comme publics cibles les décideurs institutionnels. La prise en charge uniquement par l’Etat ou les bailleurs doit tenir compte de la finalité des informations.

1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002Etat Fonctionnement 59 99 91 83 50 43 40

Personnel 59 98 90 82 49 42 38Equipement

Bailleur Divers 153 100 100Loi de finances 59 99 91 83 203 143 140* DEP/MA+MRA jusqu'en 1997

DEP/MA*

1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002Etat Fonctionnement 103 29 37,04 26 42 29 26

Personnel 103 29 37 24 38 25 23Equipement 1 4

Bailleur Fonctionnement 164Personnel 91

Equipement 5Loi de finances 272 29 37,04 26 42 30 30

DEP/MEE

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2.2.4 Une faible coordination …entraînant une faible efficience des investissements Mises à part de récentes concertations (France-CE), les allocations aux SISA se font de

manière bilatérale sans prise en compte de l’ensemble des besoins de financements aux SI.

Des pans entiers d’informations sur la sécurité alimentaire (données primaires) se

retrouvent depuis plusieurs années sans source de financement, des investissements importants se portant sur les analyses secondaires.

L’implantation des SI se réalise au premier chef pour assurer les besoins d’aide à la

décision d’un intervenant (SIMc/Allemagne pour l’appui à l’Ofnacer, SAP/BM-Norvège pour la mise en œuvre du PSAN, DIAPER/CE et FEWS/USAID pour estimer les aides alimentaires d’urgence, VAM/PAM pour la planification de sa zone d’intervention,…). Le partenaire préfère créer un SI dont il est certain que la finalité réponde à ses propres besoins et sur lequel il possède une maîtrise certaine (transparence de la méthodologie, diffusion des informations selon la périodicité et la couverture du décideur) plutôt que d’encourager un SI, bien collectif. La duplication des ressources devient quasi inévitable dans certains domaines d’information (ex. analyse secondaire des données sur la vulnérabilité) et, parfois, source de confusion quand les analyses aboutissent à des résultats divergents.

La faible coordination statistique (cf CCI, CNCS), la dispersion des services statistiques

concernant le développement rural (cf 3 Ministères de tutelle) et les faibles concertations entre producteurs (aussi entre eux) et utilisateurs d’information ne favorisent pas la viabilité des SI.

Le paysage de la production évolue constamment11 sans que l’on puisse faire le tri entre

les SI fonctionnels et pertinents pour la sécurité alimentaire et ceux qui le sont moins. Régional-international : des règles à préciser Les liens entre les SI nationaux et les coordinations nationales et internationales ne sont

pas clairs. Qui préconise les méthodologies ? Qui évalue leurs performances ? Qui valide les données et les analyses ? Quels sont les rôles des institutions régionales (CILSS, UEMOA, Afristat, …) et internationales (FAO, PAM, Club du Sahel,…) en matière de validation des données et harmonisation des méthodologies ? Est-ce les SI nationaux qui répondent aux préoccupations des SI internationaux ou l’inverse ?

11 Implantation de l’observatoire de la pauvreté et émergence des initiatives de toutes sortes en appui à la décentralisation et aux besoins des acteurs locaux ou des réseaux (observatoires locaux des P-B, Canada, France)

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3 ENJEUX DU PA SISA Le passé a montré les limites de l’implantation des SI sous la forme de projet puis du processus d’internalisation des SI. Le PA cherche à conserver les aspects positifs de ces deux voies qui ont été explorées en évitant leurs écueils. L’absence de concertation entre les bailleurs de fonds, une faible coordination exercée par l’Etat, de très faibles ressources allouées par le budget national et un déphasage croissant entre la demande d’information et les analyses des SI sont à l’origine de la situation préoccupante que connaissent les SI du Burkina Faso comme ceux de la plupart des pays sahéliens. La réussite du PA dépendra au premier chef de l’instauration durable d’un climat de confiance sur la production d’information entre les différentes parties prenantes : gouvernement, SI et bailleurs de fonds sans oublier les principaux acteurs du développement que sont les populations. Atteindre cet objectif devrait être possible grâce à un contrat établi entre les différentes parties. Ce contrat se traduit par des engagements que chacune des parties devra remplir, engagements qui pourraient être inclus dans l’accord cadre Etats-Partenaires12 qui devra être prochainement révisé. Le respect de ces engagements sera régulièrement apprécié afin de remédier aux éventuels écarts. L’examen des engagements devra être basé sur un dialogue constructif plutôt qu’une notation académique des défaillances et des succès. La marge de flexibilité devra s’apprécier au vu de l’environnement économique et de la volonté des parties de trouver une solution consensuelle. Si un contrat repose par définition sur des devoirs, il impose au préalable que ses objectifs et les moyens pour les atteindre soient partagés par les parties prenantes. Dans ce cadre, les propositions présentées dans les prochains chapitres qui aborderont les objectifs du PA, les principes directeurs et les engagements eux-mêmes doivent réunir le consentement et ainsi constituer un socle commun de l’intervention en faveur des SI. Par rapport à la période antérieure où le dispositif agit uniquement sur la gestion des crises alimentaires, le défi de l’information se complexifie. En effet, on peut considérer que les SI ont été implantés pour apporter une aide à la décision à la gestion des crises et que les bailleurs du dispositif (Pays-Bas, CE, Allemagne) ont financé une information (SIMc, SIMb, enquête agricole, suivi de la campagne agricole à l’exception du SAP) destinée prioritairement au système d’action qu’ils soutenaient par ailleurs. Dans le cadre de l’exécution de la stratégie de sécurité alimentaire, l’approche n’est plus aussi « simple », la gestion des crises ne constituant plus qu’un seul des OS. Les besoins en informations liées à l’appréciation des IOV ne dépendent plus uniquement des SI « classiques » mais d’autres structures de relevé. Ce relevé repose sur d’autres sources de financement avec lesquelles la coordination sera sans doute moins évidente, soit que l’objectif de sécurité alimentaire de ces enquêtes ou études ne constitue pas un objectif

12 Les organes de coordination et de décision mis en place dans les pays sahéliens dans le cadre de la gestion des crises alimentaires sont généralement mixtes ou paritaires, composés de représentants du gouvernement et des donateurs. On peut penser qu’en 2001, ces organes de co-gestion représentent un héritage des conceptions passées du développement alors que l’appropriation des politiques par les Etats et la société civile constitue un leitmotiv. Force est de reconnaître que le traitement de l’urgence occupe une place à part dans les relations de coopération et que la justification du maintien de tels organes de coordination provient de la nécessité d’une réponse évidemment rapide, de la disponibilité locale de fonds spécifiques largement à la charge des bailleurs (stock de sécurité, fonds de financement d’actions d’atténuation, …) et du coût élevé que peut représenter la résolution des crises.

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premier, soit que le chronogramme des activités de ces structures d’information ne coïncide pas nécessairement avec l’agenda voulu par la stratégie de sécurité alimentaire. Il est également difficilement imaginable que cette dernière reprenne à son compte le financement d’enquêtes lourdes comme les enquêtes prioritaires, les recensements du cheptel ou agricole. Le PA devra trouver un équilibre entre les financements disponibles et l’appui aux « SI classiques », une contribution aux enquêtes lourdes et un soutien aux structures pourvoyant à l’évaluation des IOV qui nécessiteront parfois de nouvelles investigations.

4 OBJECTIFS DU PA SISA 4.1 OBJECTIF L’objectif du PA peut s’énoncer de la manière suivante : Améliorer et pérenniser les dispositifs de recueil et d’analyse ainsi que la diffusion d’informations pour le pilotage de la stratégie de la sécurité alimentaire. Le PA vise à mettre en place les conditions institutionnelles, méthodologiques, organisationnelles et financières pour une viabilité des SI dans une vision intégrée et coordonnée. Dans un pays comme le Burkina Faso où pauvreté et insécurité alimentaire sont si étroitement liés, le PA contribue également au renforcement du dispositif national de suivi de la pauvreté prôné par le CSLP. La relation entre la politique de pauvreté et les SI sur la sécurité alimentaire ne s’arrête pas à cet aspect. En effet, les orientations du CSLP tournées vers une politique agricole de plus grande spécialisation sur les filières rentables et d’investissements pour réaliser des gains de productivité impliquent une prise de risque inhabituelle de la plupart des agriculteurs favorisant la minimisation des risques13. Cette politique exige, d’une part, des filets de sécurité pour ces producteurs et, d’autre part, des systèmes d’information capables d’identifier les causes externes et conjoncturelles de pertes de revenu tant que des marchés efficients de l’assurance et du crédit n’auront pas été mis en place. 4.2 PORTEE DU PA : LIMITATION AU PILOTAGE DE LA STRATEGIE DE SA Le PA n’a pas pour ambition de répondre aux besoins multiples et variés ni des opérateurs économiques14 à leurs fins de stratégies commerciales (OP, transporteurs, commerçants, …), ni de structures associatives ou corporatistes (associations de consommateurs, ONG, Chambre d’agriculture ou de commerce, …) à leurs fins de représentation vis-à-vis de tiers ou de défense d’intérêts. Les stratégies sectorielles, programmes prioritaires et PA sous-

13 « Clairement, cela signifie pour les producteurs ruraux l’exposition à des risques supplémentaires et la diminution des défenses devant les risques traditionnels. Il en résulte qu’une politique d’accroissement de la production agricole, notamment en vue de la commercialisation, passe par une sécurisation préalable des revenus des producteurs en vue de leur permettre d’affronter ces risques nouveaux. Il n’ y a donc pas lieu d’opposer une stratégie de « filet de sécurité » et une stratégie de lutte contre la pauvreté basée sur la croissance de la productivité et de la production agricoles. Garantir un filet de sécurité aux producteurs constitue, au contraire, un élément d’une politique de croissance et de lutte contre la pauvreté. Or, une politique durable de filets de sécurité exige que l’on se prémunisse contre les phénomènes de risque moral et de sélection adverse dus aux asymétries d’information entre les responsables de la gestion des filets de sécurité et leurs bénéficiaires, sous peine de rendre cette politique impayable et de mettre en danger, incidemment, la production elle-même suite à l’érosion de l’incitation à produire. » P-M Boulanger. AEDES 14 Comme on le verra plus loin, il peut y contribuer par le développement prévu des activités des SIMs mais cela ne constitue pas un objectif désigné du PA dans les termes de référence.

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sectoriels prévoient des appuis à la structuration de ces organisations à la base ou à leurs représentations régionales et nationales. Conscients de la nécessité de professionnaliser les opérateurs économiques après le retrait de l’Etat de secteurs économiques libéralisés et de renforcer les acteurs de la société civile pour consolider la démocratie, les partenaires extérieurs appuient depuis plusieurs années ces processus de renforcement des capacités organisationnelles et institutionnelles de la société civile. Le PA se situe dans le cadre du recentrage des fonctions de l’Etat sur la définition, le suivi et l’évaluation des politiques de développement et sur la coordination des investissements publics. Quatre fonctions essentielles peuvent être assignées aux SI pour appuyer la mise en œuvre des politiques de sécurité alimentaire ou de lutte contre la pauvreté:

a) l’identification des populations vulnérables qui s’assimile au ciblage des populations bénéficiaires d’actions ponctuelles et/ou à plus longue échéance;

b) l’évaluation de la gestion des risques : le Burkina Faso, comme les autres pays

sahéliens font face à des risques divers (sécheresse, inondations, épidémies, épizooties, ennemis des cultures, conflits sociaux, déplacements de population, baisse des prix des matières premières, hausse des importations de produits alimentaires, … ) qui nécessitent des capacités de réaction rapide (par l’application de mesures ou la mobilisation d’aides) pour en atténuer les conséquences pour les populations vulnérables. La gestion des risques ou, dans tous les cas, sa coordination reste en grande partie du ressort de l’Etat. Les SI devraient de plus en plus être amenés à évaluer la capacité des pays à se prémunir contre de tels risques et, surtout, à apprécier l’efficacité des interventions réalisées pour les bénéficiaires (impact alimentaire, coordination des aides, pertinence des interventions, coût, …);

c) la définition des politiques : les principes d’élaboration des CSLP mettent l’accent sur

la nécessité de procéder à des diagnostics approfondis sur les causes de la pauvreté ; diagnostics qui peuvent servir à alimenter un dialogue sur les priorités d’interventions entre les parties prenantes. Définir une politique, c’est également déterminer des priorités d’allocation des ressources surtout quand ces dernières sont rares;

d) le suivi et l’évaluation de l’impact des politiques : Davantage qu’une gestion des

risques, les PMA sont engagés dans des stratégies plus structurelles de croissance économique et de développement social. De leur côté, les bailleurs de fonds veulent accorder plus d’attention aux résultats15 de ces stratégies qu’aux conditionnalités de moyens qui ont largement prévalu pour imposer les programmes d’ajustement. Les rôles des SI en sont renforcés afin d’évaluer périodiquement ces performances.

Dans le cadre de la mise en œuvre du PA SISA, l’intervention de ces derniers est centrée sur les points a) et d). Le point b) sera limité à l’appréciation du dispositif à répondre aux crises alimentaires conjoncturelles et le point c), en raison de la définition récente de la stratégie de SA, ne constitue pas une priorité immédiate du PA.

15 L’accord de Cotonou introduit une liaison entre les résultats et le niveau de décaissement des aides.

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5 PRINCIPES DIRECTEURS Pour viabiliser les SI, les partenaires du dispositif doivent s’engager à mettre en place et respecter 3 principes. Sans l’application concrète de ceux-ci, le PA risque de ne guère améliorer à terme la situation du dispositif d’information. 1. Appropriation collective des SI :

De nombreux pans de l’information sur la SA ne sont pas rentables et dépendront encore longtemps de subventions, dont une bonne partie de l’aide extérieure. Par opposition aux procédures habituelles d’implantation de SI répondant à une demande spécifique d’un bailleur de fonds, le PA plaide pour la création ou le renforcement de SI dans la voie d’un bien collectif. Tous les partenaires sont intéressés à obtenir des données de base de qualité touchant la SA. Afin d’éviter des duplications dans l’affectation des ressources, les partenaires doivent organiser en commun leurs appuis au recueil et à l’analyse de données primaires. Deux aspects sont primordiaux pour tendre vers cet objectif. Le premier concerne l’attribution des missions que couvrent un SI. Celles-ci doivent être discutées collectivement et, non en bilatéral (SI/Ministère de tutelle- partenaire extérieur), comme c’est le plus souvent le cas. Le second concerne, dans certains cas, la mise en place de comités techniques de pilotage ou groupes de travail réunissant le SI, producteur des informations, et les utilisateurs (autres SI, représentants de Ministères techniques, société civile et partenaires extérieurs intéressés) comme interface entre la production d’information et les besoins des utilisateurs et afin de procéder à des échanges d’informations, voire recueillir l’assentiment, avant diffusion officielle des analyses.

2. Efficacité des SI Trop souvent, le département de l’information est délaissé dans l’affectation des ressources de l’Etat. L’information constitue pourtant une condition indispensable à une allocation judicieuse des investissements et permet d’éviter un gaspillage de temps et d’énergie aux responsables des Ministères et des Agences de coopération lors des prises de décision. En définitive, elle contribue à la bonne gouvernance car elle permet un dialogue entre les partenaires, elle oriente les prises de décisions, elle est un élément d’accompagnement de la décentralisation, … Il ne faut cependant pas faire abstraction de la dimension stratégique de l’information pour son détenteur et des incidences politiques de certaines décisions en matière de SA16. Privilégier l’efficacité des SI constitue un choix des partenaires pour accroître la qualité et la transparence des informations de SA. L’efficacité ne peut s’améliorer sans mettre en œuvre des mesures institutionnelles, organisationnelles et financières adéquates. Les principales mesures concernent le recrutement de compétences, des procédures de gestion efficaces, le suivi de performances et la transparence des analyses. Pour mobiliser des compétences qui ont eu tendance à quitter l’administration, des services devront être contractualisés en dehors de celle-ci avec des centres de recherche ou des bureaux d’études. Il s’agira aussi d’attirer des experts qualifiés au sein d’autres services de l’administration, de procéder par un recrutement sur concours pour des postes clés et de solliciter davantage les experts d’organisations régionales ou des SI des pays voisins.

16 Il ne s’agit pas de dénier le fait de l’implication de la responsabilité des politiques, des acteurs économiques et de la société civile dans le choix de l’allocation des ressources. Au contraire, leur rôle est essentiel à la sauvegarde des équilibres sociaux. Mais, il faut garantir aux SI une indépendance dans leurs analyses et éviter que des décisions soient justifiées par une discutable analyse technique.

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Il s’agit aussi de mettre en place des modalités de gestion financière qui n’entravent pas la bonne marche des activités17 des SI et d’organisation (comité technique de pilotage, statut autonome pour un suivi de la vulnérabilité) qui préservent une neutralité des analyses sur des données sensibles. Enfin, des SI dotés d’une certaine autonomie et de moyens de fonctionnement adéquats doivent rendre des comptes sur leur performance et donner des gages de transparence pour conforter leur crédibilité.

3. Prévisibilité et flexibilité des financements: Le fonctionnement courant des SI essentiels à l’évaluation de la SA devrait normalement émarger au budget de l’Etat. L’expérience montre que la réalité est fort éloignée de cet objectif. En considérant que l’intérêt de financer les SI peut être partagé avec les donateurs (pour une meilleure efficacité de l’aide extérieure) et, dans certains cas, également avec les opérateurs économiques, il est envisagé une phase transitoire qui combinerait plusieurs sources de financement. Une mise en commun des financements des donateurs pour assurer le recueil des informations de base sur la sécurité alimentaire constituerait une avancée significative. Un fonds de réserve18 comme le FSA ou le FIAP offre de nombreux avantages, il permet de :

- rendre disponibles rapidement des fonds en cas d’interruption ou baisse de financement par d’autres sources de financement ;

- moduler les financements en fonction de l’argent disponible ; - répartir de façon plus adéquate les aides entre les SI ; - lisser les flux de financement d’une année sur l’autre ; - aider les SI à devenir ou rester performants ; - …

Si une fongibilité des financements ne semble pas à l’ordre du jour19, il est essentiel pour une bonne complémentarité des sources de financements de prévoir les fonds disponibles et leur affectation. Le recours à un fonds commun20 peut alors se révéler fort utile afin de pallier aux insuffisances des autres voies de financement. Avec une prévisibilité suffisante, il permettrait de sécuriser dans la Loi des Finances les dotations aux titres 2, 3 et 4. La prise en charge des équipements, innovations méthodologiques et phase d’expérimentation de nouvelles enquêtes resterait financée par les partenaires extérieurs.

5.1 ENGAGEMENTS DE L’ETAT, DES BAILLEURS DE FONDS ET DES SI Le contrat liant l’Etat, les bailleurs de fonds et les SI reposera sur les engagements suivants : pour l’Etat :

- de réaliser une internalisation institutionnelle des SI ; - de mettre en place des contrats d’objectifs ou de service avec les SI ou d’autres

opérateurs ;

17 Il n’est pas certain que le passage par le budget de l’Etat offre toutes les garanties au fonctionnement souvent saisonnier (EPA, SAP) ou ponctuel (enquête lourde : recensement de l’agriculture, …) des SI. 18 Ou un compte spécial au trésor (p.88, Club du Sahel/Cilss ; 1997) 19 Outre l’éventualité de constituer un fonds de réserve, les financements proviendront naturellement des ressources propres de l’Etat, des donateurs par la sécurisation de lignes budgétaires ou des appuis projets voire la possibilité pour certains d’affecter un financement global via le budget national. 20 Il pourrait être créé un sous-compte au sein du FIAP (futur FEIA) destiné à soutenir l’information.

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- d’évaluer régulièrement les performances atteintes ; - de veiller à l’indépendance de la production d’information sur la sécurité alimentaire ; - d’accroître progressivement et continuellement sa contribution au fonctionnement des

SI ; - d’informer les acteurs de la SA sur les modifications de missions confiées aux SI ; - de tenir informés de manière anticipée les partenaires du dispositif sur les prévisions

d’appuis financiers de l’Etat et des bailleurs de fonds.

pour les bailleurs de fonds : - de s’engager à soutenir une information de qualité sur la sécurité alimentaire ; - de coordonner leurs appuis en suivant les procédures de concertation sur les

attributions des SI et sur les allocations de ressources. pour les SI :

- d’exécuter les contrats d’objectifs ou de service ; - d’accroître la transparence des méthodologies et des analyses ; - de disponibiliser toutes les informations nécessaires à une coordination efficace du

dispositif d’information et d’éviter les chevauchements dans le recueil des données primaires ;

- de développer les échanges avec les SI régionaux et des pays voisins afin de valoriser les informations et analyses disponibles ;

- d’informer l’Etat et les bailleurs de fonds des recettes réalisées et des études et missions confiées par des structures tierces.

6 INFORMATIONS POUR LE PILOTAGE DE LA STRATEGIE DE SA 6.1 TYPOLOGIE DES BESOINS L’architecture du dispositif permanent d’information sur la sécurité alimentaire repose sur trois grands groupes d’informations : - les informations liées au suivi de la campagne agricole qui réunit les informations

climatiques et pluviométriques, phytosanitaires, hydrologiques, les estimations des productions agricoles, les données sur l’élevage ( épizooties), ... ;

- les informations relatives au suivi socio-économique (pouvoir d’achat, migrations, stratégies d’adaptation) et nutritionnel des populations ;

- les informations concernant la commercialisation des denrées alimentaires, à savoir essentiellement : les prix des céréales et produits agricoles, les prix du bétail et de la viande, les stocks, les échanges (importations/exportations).

Il est proposé dans le PA une approche par module en fonction des finalités ou/et du type d’investigation. Prévision des crises alimentaires En terme de SI, on a vu que les outils qui font l’objet d’une prise en charge complète depuis la collecte jusqu’à l’analyse des données par les partenaires du dispositif ou l’institution régionale (Cilss) concernent : le SIMc, le SIMb, le suivi de la campagne en cours d’hivernage par le GTP, l’EPA pour la réalisation des bilans céréaliers, le suivi de la vulnérabilité21 (SAP) devant bénéficier des prochains appuis de la France et de la CE.

21 Cette terminologie est préférée à celle de système d’alerte précoce. Un SAP, système de surveillance épidémiologique, est actuellement en cours d’installation par le Ministère de la Santé.

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On peut considérer que ce dispositif d’information constitue un premier module opérationnel ayant pour mission principale le ciblage des populations en insécurité alimentaire et contribuant à d’autres missions : comptabilité nationale, transparence des marchés, suivi et impact des politiques sectorielles, évaluation de la gestion des risques. Suivi des IOV :évaluation des effets de la stratégie de SA Un second module concerne le recueil et l’analyse permanents des informations permettant d’évaluer les effets de la stratégie de sécurité alimentaire, autrement dit ses IOV. Si les SIM et le SSA/MA vont y contribuer, d’autres données relevées et traitées par d’autres structures (INSD, …) sont indispensables à l’accomplissement de cette mission. La « centrale » d’information programmée dans la stratégie devra à ce niveau jouer un rôle prépondérant de suivi d’un tableau de bord comprenant les IOV et les facteurs externes influant sur ceux-ci. En fonction des IOV, sa tâche sera soit de recueillir la valeur de l’IOV auprès de la structure ad hoc, soit d’opérer l’analyse à partir des données brutes ou intermédiaires. Ce module devra comprendre des investigations périodiques ou permanentes pour les informations non couvertes. Celles-ci pourraient avoir pour vocation d’apporter des informations utiles à l’évolution de la sécurité alimentaire entre deux enquêtes lourdes à périodicité longue. Enquêtes lourdes et spécifiques Un autre module pourrait concerner une contribution du dispositif d’information sur la sécurité alimentaire à appuyer la réalisation d’investigations momentanées. Il s’agirait de: - appuyer la réalisation des enquêtes de grande envergure (EDS, enquêtes prioritaires,

ENEC, Recensement agricole). Cette contribution pourrait favoriser l’insertion dans ces enquêtes de thèmes spécifiques à la sécurité alimentaire en réalisant une économie d’échelle ;

- prévoir des enquêtes spécifiques pour appréhender un phénomène inhabituel comme par exemple l’évolution anormale de prix des denrées alimentaires, des modifications dans les circuits commerciaux, l’impact de catastrophes inhabituelles (déplacements de population, catastrophes naturelles, dégradation de la situation alimentaire dans la partie méridionale du pays, …),… ;

- prendre en charge des enquêtes ponctuelles thématiques ou localisées pour apprécier des tendances de moyen-long termes : évolution des comportements alimentaires et des carences nutritionnelles, impact des achats institutionnels sur le marché céréalier, impact du VIH/SIDA ou d’autres pandémies sur la SA,…

- financer les innovations méthodologiques et phases d’expérimentation dont celles prévues dans les 3 autres modules.

Certaines enquêtes pourraient comporter des recherches d’information dans les pays voisins. Elles permettraient aussi, au démarrage de la stratégie de sécurité alimentaire, de compléter la situation de référence. Informations décentralisées Les axes d’intervention consisteraient à ce que les dispositifs d’information nationaux (voire en collaboration avec des SI décentralisés ou des PDL) fournissent aux comités provinciaux et autres utilisateurs intéressés des informations désagrégées (selon des canaux appropriés à définir : bulletins, CD-Rom,…). Celles-ci s’attacheraient à développer des analyses micro intégrées dans leur environnement plus global (national et régional).

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6.2 APPUIS AUX SI PAR MODULES L’expérience a montré : - que les ressources allouées aux SI peuvent être très fluctuantes d’une année à l’autre, - que les investissements ne sont pas réalisés dans une vision globale des missions que

doivent assurer les SI, - qu’à certaines périodes, des financements permettent de couvrir largement un des volets

nécessaire à l’analyse de la SA mais en délaissant d’autres volets - … Le PA propose d’innover par rapport à ces pratiques en privilégiant une approche coordonnée par modules. L’approche par modules scinde les besoins en information répertoriés dans la stratégie de sécurité alimentaire en plusieurs groupes, chacun d’entre eux répondant, comme on l’a vu ci-dessus, à des besoins spécifiques de l’exécution de la stratégie de SA : (1) Prévision des crises alimentaires (2) Suivi des IOV :évaluation des effets de la stratégie de SA (3) Enquêtes lourdes et spécifiques (4) Informations décentralisées. Les deux premiers modules constituent des modules de base permanents dont il faut envisager le financement dans leur globalité. Les deux derniers modules visent à renforcer la qualité des analyses des modules précédents par des investigations temporaires d’envergure ou par des suivis plus localisés. Le module 3 correspond également à la nécessité de réactualiser les bases de sondage utilisées lors d’enquêtes permanentes. Le module 4 devra logiquement accompagner le processus de décentralisation avec la sollicitation des acteurs locaux pour gérer des SI correspondant à leurs besoins propres.

7 DISPOSITIF GLOBAL 7.1 FONCTIONNEMENT DU DISPOSITIF D’INFORMATIONS SUR LA SA Malgré les défaillances constatées dans la coordination de l’information, l’évolution vers une intégration de plusieurs SI dans une même structure ne semble pas souhaitable. En effet, chacun des SI remplit des besoins d’information sur la SA mais concourt aussi à d’autres missions plus spécifiques qu’un rattachement sous une tutelle unique et peut-être différente de celle d’origine ne parviendrait pas à satisfaire. D’autre part, la coordination ne se décrète pas. Elle dépend avant tout de la volonté des experts des institutions de se réunir sur une cause commune. Cette concertation sera d’autant facilitée si les utilisateurs et le pouvoir politique plus spécifiquement maintiennent une certaine pression sur la production d’information22, soutenue par de fréquents cadres de dialogue pour mettre en accord l’offre et la demande. Aussi, ce n’est pas tant l’obtention des données qui constitue un facteur limitant que la capacité d’effectuer des analyses transversales et multidimensionnelles et de rendre celles-ci adaptées aux besoins des utilisateurs. Par ailleurs, l’évolution des technologies de stockage de données et de communication permette d’envisager un accès aux informations détenues par les différents SI et services statistiques sans recourir à la constitution d’une gigantesque base de données centralisée.

22 En terme de délais et de qualité des informations , à ne pas confondre avec une immixtion sur le contenu.

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Le PA préconise une dynamisation des échanges de données entre SI sans désigner formellement une structure en charge de coordonner l’ensemble des SI. C’est en définitive une architecture fonctionnelle dans laquelle chaque maillon autonome est responsable de son domaine de collecte et d’analyse et où l’information est partagée avec les autres maillons plutôt qu’un dispositif hiérarchisé où un maillon concentre l’ensemble des informations. Ce dispositif offre l’avantage que i) en cas de discontinuité de fonctionnement d’un des SI, les autres n’en sont pas affectés, ii) les SI peuvent progresser à des vitesses différentes en fonction de l’évolution de la demande en conservant un cahier de charges minimum pour couvrir l’information sur la SA et iii) d’être rapidement opérationnel en ne modifiant guère l’architecture actuelle. Les graphiques des pages suivantes présentent les structures impliquées dans le dispositif global de suivi de la SA et les missions ou IOV dont elles ont la charge. Afin d’alléger la gestion des données des structures d’analyse comme le SICA et la CISESSA, il est recommandé de ne créer que des bases de données réduites aux éléments essentiels à l’interprétation en leur sein. Il s’agira par conséquent de mettre en place un réseau pour obtenir les informations de base. L’accès aux bases de données des différents SI sera réalisé par le biais d’un site internet. La mise en place et l’entretien de tels réseaux devra être confié à des prestataires extérieurs vu l’absence de compétences disponibles au sein de l’administration. A l’avenir, il devra être envisagé la mise en réseau à haut débit des différents SI. Cela facilitera par exemple le téléchargement de fichiers volumineux comme ceux des images satellitaires ; une structure devant mettre en place un serveur à son niveau. 7.2 PRODUITS D’INFORMATION Conséquence des difficultés de fonctionnement des SI, la production d’informations sur la SA est réduite à la portion congrue. Les produits d’information représentent la vitrine des SI. Ils constituent naturellement une finalité pour animer les débats sur les questions de SA. Dans certains cas, c’est également leur processus de réalisation qui offre l’opportunité de nourrir la concertation entre SI et utilisateurs ou entre utilisateurs eux-mêmes. L’association des différents acteurs au partage des informations est sans doute plus importante dans certains cas (exemple pour le suivi de la vulnérabilité) que le produit final. Débattre avec les acteurs de la SA des informations qui seront présentées sur un site web, dans un périodique, par des radios locales,… permet en définitive de réfléchir tant sur la forme que le type d’analyse les plus pertinents, les délais et leurs canaux de diffusion. Lors du démarrage du PA, cette question devra retenir l’attention de l’ensemble des SI afin de mieux se conformer aux attentes des utilisateurs. Concernant les informations à caractère commercial, leur diffusion doit être opérée par les acteurs privés. On ne peut demander à un Etat qui s’est retiré de la sphère marchande de rester impliqué sur ce créneau. Il ne possède pas les compétences en son sein pour exercer cette fonction de façon optimale et les acteurs privés sont plus dynamiques pour répondre aux demandes des opérateurs économiques. En matière de transparence du marché, d’accompagnement de la compétitivité des filières agricoles et d’une répartition équitable de leur valeur ajoutée entre les différents acteurs, l’Etat peut conserver une implication dans le

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recueil de données sur quelques produits agricoles stratégiques et assurer une analyse de ces données qui coïncident avec ces missions de pilotage de la SA. 7.3 EVOLUTIONS INSTITUTIONNELLES Les évolutions institutionnelles sont abordées sous l’angle des questions d’ancrage et de statut juridique. Conformément aux termes de référence, elles concernent le dispositif de suivi de la vulnérabilité (dit SAP/suivi des populations vulnérables) et de la cellule de coordination (dite centrale d’informations). Suite aux observations portées sur les propositions du rapport intermédiaire, le PA recommande la création: d’un Système d’Identification des Crises Alimentaires (SICA) rattaché au SP/CPC-SA

(Secrétariat Permanent du Comité de Pilotage de la Politique Céréalière –Sécurité Alimentaire) ;

d’une Cellule d'Information sur le Suivi-Evaluation de la Stratégie de Sécurité Alimentaire (CISESSA) dont le rattachement pourrait être le SP/CPC-SA ou le SP/CPSA (Secrétariat Permanent de la Coordination des Politiques Sectorielles Agricoles, ex cellule PASA) en fonction de l’arbitrage des acteurs concernés.

SICA La CT/CCI dont le rôle s’est limité par le passé à la prévision des crises alimentaires évoluera en SICA. Cette modification des attributions de la CT/CCI correspond à son savoir-faire réel et au mandat prévu pour le SICA. Par contre, ce dernier sera chargé, en plus, de recommander les interventions d’urgence les plus adéquates en fonction des origines de l’insécurité alimentaire. Ces recommandations devront être élaborées en étroite collaboration avec les commissions s’occupant du domaine de la SA au niveau local23. Les enjeux liés à la gestion des crises alimentaires nécessitent de mettre en place un statut d’autonomie d’exécution afin de la préserver des pressions politiques et sociales et de mettre à disposition des moyens de fonctionnement adéquats. Le statut qui semble le plus adapté est celui des projets et programmes de développement (décret n°98-241/PRES/PM/MEF). Ce statut est recommandé dans une phase de transition marquée par l’implantation de nouvelles méthodologies tant en milieu urbain que dans les zones déficitaires et excédentaires. Ces méthodologies et l’organisation qu’elles impliquent méritent d’être testées puis évaluées avant de fixer un statut plus définitif à la structure. Par ailleurs, ce statut provisoire peut aussi se justifier du fait d’une adaptation de son organisation sans doute nécessaire d’ici 4 à 5 ans après que les évolutions, partiellement décentralisées et programmées dans la stratégie nationale de SA, en matière de gestion des crises alimentaires aient prises effet. Le choix de la catégorie du projet de développement et, plus particulièrement, de ses implications financières devra faire l’objet d’une consultation rapide d’un spécialiste des questions institutionnelles. Le SICA devra être composé de deux unités techniques. La première, dénommée Système d'Information permanent sur les Crises Alimentaires au Sahel (SICAS), couvrira les 16 provinces déficitaires. La seconde formera une Cellule d’analyse chargée du suivi de la

23 La stratégie de SA prévoit de définir les modalités de gestion du Fonds d’Intervention pour les Crises Alimentaires par lequel seront mis en œuvre des actions d’atténuation. Ces modalités devront entre autres détailler le processus de montage et sélection des dossiers, leur insertion dans des plans locaux de développement et ainsi mieux préciser le rôle du SICA dans la présentation des recommandations d’intervention aux décideurs.

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vulnérabilité conjoncturelle en milieu urbain et dans les provinces structurellement excédentaires ainsi que de l’élaboration des bilans céréaliers. CISESSA Parmi les options discutées lors de la seconde phase de l’étude, la CISESSA pourrait soit être créée au sein du SP/CPC-SA, soit intégrer le SP/CPSA. La première solution permet de « rassembler » institutionnellement les structures d’information (avec le SICA) mobilisées pour la mise en œuvre de la stratégie de SA. Cette proximité est envisagée pour favoriser l’efficacité du pilotage de la stratégie. Des liens fonctionnels étroits devront être noués avec les structures qui fournissent les données primaires ou des analyses sectorielles. La seconde option consiste à insérer la CISESSA dans la division du suivi de la mise en œuvre des politiques nouvellement créée au SP/CPSA. Pour rappel, ce dernier a, entre autres, comme attribution : - la capitalisation et l’harmonisation de l’ensemble des données et informations

nécessaires à l’élaboration et au suivi de la mise en œuvre des politiques sectorielles agricoles24 ;

- la réalisation d’analyses prospectives en vue d’évaluer les différentes options de politiques sectorielles agricoles ;

- l’évaluation de l’impact global de la nouvelle politique agricole. La troisième option pourrait consister en une solution intermédiaire entre les deux premières citées. Plus de la moitié des IOV de la stratégie touche aux politiques sectorielles agricoles sur lesquelles le SP/CPSA aura une mission d’effectuer un suivi/évaluation. Le SP/CPC-SA centralise les informations transmises par la division du suivi de la mise en œuvre des politiques du SP/CPSA et se charge, en collaboration avec les structures ad hoc, de recueillir les données nécessaires à l’analyse des autres IOV : santé, pauvreté,…

24 Au sens du décret, l’expression « politiques sectorielles agricoles » regroupe les politiques des secteurs de la production végétale, de l’élevage, de l’hydraulique agricole et pastorale, de la foresterie et de la pêche et de la recherche en matière de productions végétales, animales et environnementales.

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Module de prévision des crises alimentaires: flux d'information entre SICA et les autres dispositifs

SICA: Système d'Identification des Crises Alimentaires structure à créer avec autonomie de gestionSICAS: Système d'Information permanent sur les Crises Alimentaires au Sahel

flux d'information

SICA (ex CT-CCI) rattaché au SP/CPC-SA et composé de deux unités:- SICAS : suivi de la vulnérabilité conjoncturelle dans les 16 provinces déficitaires- Cellule d'Analyse : suivi de la vulnérabilité conjoncturelle en milieu urbain et dans les provinces structurellement excédentaires, élaboration des bilans céréaliers

SIMc/SONAGESS- suivi du marché (produits vivriers, stocks, flux)

SSA/DEP/MA- EPA

SSAEE/DEP/MRA- suivi du marché à bétail

GTP/Dir Météo- suivi de la campagne

Obs.pauvreté/INSD- suivi de la vulnérabilité en milieu urbain

Dispositifs d'information décentralisés

SAP santésuivi épidémiologique

Centre Nat Nutdonnées nutrit.

Dir. Rég. Eco.

Financement

PA SISA

CONASURcatast. nat.pop. déplacées

ONACimport./ export.

PAM,CRS,…aides aliment.

suivi du marché : mission assurée

Inst. Rég. + SI pays voisins (Agrhymet, SIMs, SAPs,…)

Autres sources de financement

Autres sources d'information:FEWS,ONG,OPA,...

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Module de suivi des IOV: flux d'information entre CISESSA et les autres dispositifs

CISESSA cellule d'analyse

SIMc/SONAGESS- valeur des produits vivriers- instabilité des prix-évolution des revenus

SSA/DEP/MAestimation des productions

SSAEE/DEP/MRA- valeur des produits pastoraux- instabilité des prix- évolution des revenus- estimation des productions

Dispositifs d'information décentralisés

Dir. Gén. Routesindice routes et pistes

Financement

PA SISA

CONASURefficacité de l'aide d'urgence

BCEAO - PA FMRtaux micro-crédit

SICA efficacité de l'aide d'urgence

Obs. rurauxsuivi localisé de certains IOV

Enq. ponctuelles suivi de certains IOV

Autres sources de financement

DEP/MEF (IAP)valeur des productions agricoles

INSD/Observatoire pauvreté (EDS, Enq. Priorit., enq. légères)- incidence pauvreté- évolution des revenus-IOV santé

FOESMR et autres PAsuivi de certains IOV

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7.4 RELATIONS AVEC LES AUTRES DISPOSITIFS D’INFORMATION Dispositif statistique national Le dispositif d’information sur la SA constitue une partie intégrante du système statistique national. Son renforcement s’inscrit logiquement dans la mise en œuvre de la stratégie de lutte contre la pauvreté ; l’insécurité alimentaire dans un pays tel que le Burkina Faso constituant à la fois une cause et une conséquence évidentes de cette pauvreté. La volonté de consolider l’appareil statistique national dans le cadre du suivi de la pauvreté a été marquée récemment par le changement de statut juridique de l’INSD, des dotations supérieures versées sur budget de l’Etat et la création d’un observatoire de la pauvreté soutenu par le PNUD25. Des ministères techniques (santé, éducation) et le Ministère de l’Economie, sous l’impulsion du Test sur les conditionnalités, ont également bénéficié d’appuis visant l’amélioration de l’outil statistique. Le PA, de par la relance de SI et le démarrage de nouvelles initiatives, contribue au renforcement de la statistique nationale. Les collaborations recommandées avec l’observatoire de la pauvreté, l’INSD de façon plus générale et avec les DEP des ministères techniques cherchent à davantage optimiser l’utilisation d’informations disponibles dans ces institutions, d’éviter les duplications des moyens et de nouer des relations régulières de travail avec les SI dévolus à la SA. Une matérialisation de cette collaboration sera de coordonner la publication du rapport annuel sur l’état de la SA au Burkina Faso avec le rapport annuel de la pauvreté. La contribution rédactionnelle de la CISESSA à ce dernier rapport devrait être envisagée pour les chapitres concernant la SA. Le PA appelle de ses vœux à une dynamisation des instances statutaires de la coordination nationale, le CNCS et de ses comités sectoriels. Diverses initiatives en cours de démarrage ou de programmation (implantation d’antennes régionales de l’observatoire de la pauvreté et du DHD, démarrage de la phase d’exécution du Fonds d’Observation Economique et Social du Monde Rural, prochaine élaboration d’une politique d’action sociale) laissent à penser qu’une coordination s’avère plus que nécessaire dans le contexte de renforcement de l’appareil statistique sous le couvert de la lutte contre la pauvreté et les inégalités. SI hors administration Le PA ne prévoit de soutenir des SI au sein d’agences de coopération ou mis en place par des ONG, OP, … Les informations recueillies par ces structures devront faire partie du processus de validation des analyses du SICA. Ces acteurs devront être intégrés également au sein des comités de pilotage du SICA et du SSA/MA pour les estimations de production agricole.

25 PRGE : programme de renforcement de la gouvernance économique

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Dispositifs régionaux Les pays ont conféré à diverses institutions régionales spécialisées ou à compétences supra-nationales comme le CILSS ou l’UEMOA des attributions en matière d’information sur la SA. Leur spécificité régionale leur octroie un avantage d’économie d’échelle sur des problématiques communes par rapport à un traitement par pays. Pour les SI des pays de la région, les institutions doivent contribuer au :

- lien entre la recherche et leur application dans les pays en matière de nouvelles technologies et d’avancées méthodologiques: C’est un rôle à la fois de veille sur les progrès scientifiques, leur adaptation au milieu sahélien et de diffusion-formation mais aussi de promoteur de méthodologie sur des thématiques communes (vulnérabilité en milieu urbain, estimation de la production fourragère, identification de méthodologies pour évaluer les indicateurs de résultats et d’impacts des stratégies de SA et de lutte contre la pauvreté, …). La question de l’harmonisation (et non de l’uniformisation) des méthodologies fait partie du mandat régional. Elle doit viser avant tout à obtenir des résultats comparables d’un pays à l’autre en ne gommant pas les spécificités nationales requises pour évaluer la SA ;

- rôle de veille sur des informations pertinentes à l’échelle régionale. Le suivi d’un groupement de pays permet d’attirer l’attention de dispositifs nationaux sur la l’étendue de difficultés. Cette activité est pertinente pour une production d’informations à investissements technologique ou humain élevés et comme interface entre institutions internationales et SI des pays en matière de diffusion d’informations;

- contrôle de la qualité26 des informations produites par les SI. Il ne faut pas perdre de vue que les processus décisionnels et les systèmes d’action (gestion des crises alimentaires, mise en oeuvre des politiques sectorielles, …) se situent toujours au niveau national et ont tendance à vouloir responsabiliser davantage les acteurs locaux. Les processus de concertation intense au niveau régional ne doivent pas empiéter sur les processus au niveau desquels se prennent les décisions27. La concrétisation de mécanismes de solidarité régionale, si telle est la volonté des Etats, par exemple en cas de crise alimentaire de grande envergure (mise en commun de fonds de sécurité) marquera la nécessité de réadapter la relation entre SI nationaux et régionaux. Bref, la coordination entre les SI, qu’ils soient régionaux, nationaux ou infra-nationaux, doit être orientée de façon judicieuse afin de renforcer le SI à partir duquel l’aide à la décision des systèmes d’action est effective.

8 AXES D’AMELIORATIONS METHODOLOGIQUES ET ORGANISATIONNELLES DES SI

Ce chapitre présente les principales recommandations d’améliorations de l’information sur la SA. En annexe, figurent : le cadre logique du PA SISA ; le développement des activités par SI en terme de recueil, analyse et diffusion des

informations et leur chronogramme pour aboutir aux améliorations prévues, les moyens financiers et humains nécessaires.

26 Evaluation de l’application de la charte de l’aide alimentaire au Sahel Burkina Faso - Niger – Tchad : Principaux éléments de diagnostic et recommandations. Club du Sahel (OCDE)/CILSS. Novembre 2001. 27 Dans cet objectif, la participation des institutions régionales au processus de concertation au sein des instances nationales permettrait de valoriser davantage les analyses effectuées à l’échelle régionale.

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Les améliorations sont présentées par SI et font référence indistinctement aux 4 modules de référence. Ainsi, l’étude d’alternatives au carré de rendement pour mesurer les productions agricoles ou une enquête de recensement des exploitations agricoles font partie du module 3 et sont présentées avec d’autres évolutions souhaitées qui concernent le module 1 et 2 comme l’extension de la couverture des marchés. Suivi de la campagne agricole : GTP/Météo Le renforcement du GTP passe par une plus grande disponibilité, exploitation et diffusion des matériaux d’imageries satellitaires et des données agro-climatiques. Les axes prioritaires sont :

- assurer une meilleure couverture du pays en pluviomètres, tenir compte d’une spatialisation adéquate des données au sol avec les données satellitaires et améliorer le système de transmission des données;

- assurer l’accès à des images satellitaires avec de meilleures résolutions et renforcer les compétences en analyse ;

- renforcer les capacités d’analyses du GTP ; - renforcer le système de relevé phénologique pour le calage du modèle du bilan

hydrique ; - assurer une meilleure intégration de l’ensemble de ces informations à l’analyse

des résultats de la campagne agricole. Suivi de la vulnérabilité : SICA Un dispositif de ciblage des populations en insécurité alimentaire conjoncturelle doit être mis sur pied : le SICA. Des financements de la CE et de la France sont programmés pour démarrer ses activités. Le dispositif de suivi de la vulnérabilité comprendra 3 modes opératoires selon la zone couverte : un suivi sous la forme de SI à part entière dans les 16 provinces structurellement

déficitaires assuré par le SICAS: Ce SI intègre un recueil, une analyse et une diffusion des informations en continu. Ce type de suivi est adapté aux propositions de diversification des réponses aux crises alimentaires incluses dans la stratégie. Il est rentable dans des zones à fréquence élevée d’intervention. Les constats et transmissions de données et analyses sont censés être rapides, fiables grâce au suivi rapproché et permanent. Il fournit des données désagrégées socio-économiques plus qualitatives que quantitatives aux entités décentralisées. Les actions à réaliser viseront à : - mettre en œuvre une méthodologie efficace : Il faut garantir des garde-fou pour que

l’information ne soit pas ou peu contestable et qu’elle fasse l’objet d’un consensus lorsqu’elle est présentée aux décideurs. Les éléments pour aller dans cette voie sont i) des validations à répétition des informations recueillies et traitées depuis le niveau local jusqu’au niveau central par les techniciens du système et par les autres acteurs de la sécurité alimentaire : autres dispositifs d’information, responsables locaux de services techniques, représentants de collectivités décentralisées et responsables d’ONG et d’organisations socio-professionnelles ; ii) une large diffusion des résultats et iii) une modélisation des pronostics.

- développer des expériences pilotes avec des Programmes de Développement Locaux pour programmer et réaliser, le cas échéant, des actions d’atténuation.

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un suivi de l’insécurité alimentaire en milieu urbain réalisé par la Cellule d’Analyse: - à court terme : lancer une expérience pilote de collaboration avec l’Observatoire de la

pauvreté sur Ouahigouya et Tenkodogo sur des enquêtes ponctuelles ; en étudiant la faisabilité d’intégrer des variables spécifiques permettant de mettre en évidence les périodes et groupes atteints par l’insécurité alimentaire conjoncturelle ;

- à moyen terme : identifier et mettre en place une méthodologie de suivi des groupes vulnérables.

un suivi léger de type coordination sur les provinces en situation structurellement

excédentaire réalisé par la Cellule d’Analyse : Celle-ci devra mettre en place une méthodologie de suivi permanent (du pouvoir d’achat) combinant le suivi de la campagne agricole , le suivi des prix sur les marchés, des enquêtes rapides. La Cellule analysera des informations produites par d’autres structures (SI et services statistiques) et complètera, si nécessaire, ses prévisions par des enquêtes rapides.

Le dispositif mènera avec les principaux utilisateurs intéressés une réflexion sur les produits d’information (contenu, périodicité) et les moyens de communication pour transmettre les données et les analyses. Suivi du marché des produits agricoles : SIM/SONAGESS Le SIM/céréales a deux objectifs principaux, à savoir fournir les informations dans le cadre de transparence du marché et de la gestion du SNS. Il contribue également au suivi de l’accessibilité des produits alimentaires. Il est prévu un volet commercial qui pourrait contribuer au financement de son fonctionnement. Les axes d’intervention prioritaires sont : améliorer la couverture géographique en prenant en compte le nouveau découpage

administratif en 45 provinces pour permettre de disposer des données sur les prix pour chaque province ;

améliorer le niveau de précision des données en prenant en compte les variétés et la qualité des produits (ex : niébé blanc, riz brisure, riz entier, etc.) ;

mettre en place un dispositif de collecte et de diffusion des prix des fruits et légumes ; adapter la diffusion des données notamment pour les professionnels de chaque filière ; étudier la faisabilité d’un modèle de prévision des prix des céréales ; mettre en place un système d’estimation des stocks commerçants et flux céréaliers

internes et externes ; mener une réflexion sur les futures missions du SIM/SONAGESS ; analyser régulièrement l’évolution du marché .

Suivi du marché de l’élevage : SIMb Les axes prioritaires d’amélioration du SIM/b porte sur la relance du dispositif en mettant au point un système efficace de transmission, de traitement et de diffusion des informations et en étendant le dispositif à un échantillon de marchés prenant en compte les besoins d’informations pour l’analyse de la sécurité alimentaire. Les actions prioritaires sont : redynamiser le dispositif pour collecter, traiter et diffuser régulièrement les prix du bétail; améliorer la qualité des données sur les prix du bétail ; adapter les canaux de diffusion des informations aux besoins des opérateurs

économiques mener une réflexion sur les futures missions du système d’information.

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Production agricole : Enquête Agricole Permanente/SSA Les actions prioritaires pour l’amélioration de l’enquête agricole doivent viser l’optimisation du dispositif d’enquête au regard des besoins d’informations en matière de sécurité alimentaire. La révision méthodologique vise les actions suivantes : la réactualisation de la base de sondage à partir d’un recensement des exploitations

agricoles; l'amélioration du plan d’échantillonnage en prenant en compte les caractéristiques de

l’agriculture burkinabé (importance des régions en matière de productions agricoles) ; la recherche d’une alternative possible en matière de mesure des rendements en lieu et

place de la pose des carrés de rendement , cela en relation avec la recherche agronomique ;

l’amélioration de l’analyse et de l’interprétation des résultats de l’enquête en précisant leurs conditions de validité et d’utilisation;

la mise en place de procédures de validation des résultats (incluant les directions régionales, les réseaux d’OP) .

Bilans céréaliers : SICA Les améliorations des postes des bilans céréaliers sont prises en compte par la diversification des missions du SIMc pour l’estimation de stocks commerçants et des flux. En raison des observations réalisées dans les parties bilan et finalités, les axes d’améliorations porteront sur : la définition d’un cadre de lecture et d’interprétation des bilans céréaliers ; les conditions de validité et d’utilisation du bilan définitif ; l’insertion du bilan prévisionnel dans une analyse plus approfondie de la campagne

agricole. Cette présentation sera rendue possible par le renforcement du suivi de la campagne, par l’intégration des données et analyses du niveau régional et par l’incorporation d’analyses rétrospectives de la production agricole, des échanges commerciaux et des consommations apparentes ;

à moyen terme avec le renforcement attendu du suivi de la campagne agricole et avec un suivi de la vulnérabilité ayant prouvé son opérationalité, la pertinence du maintien d’un bilan prévisionnel.

Suivi des IOV : la cellule d’analyse CISESSA Un rôle pivot sera attribué à une cellule légère de coordination de toutes les informations nécessaires à l’évaluation du suivi et des impacts de la stratégie de SA : CISESSA (cellule d’information sur le suivi-évaluation de la stratégie de sécurité alimentaire). La cellule de coordination aura pour objectif principal d’analyser et de diffuser chaque année un bulletin qui caractérise l’état d’avancement de la sécurité alimentaire sur la base d’un suivi des IOV de la stratégie. Les analyses porteront sur la relation entre l’évolution des IOV avec les facteurs influençant l’état de sécurité alimentaire (accessibilité alimentaire, situation sanitaire et nutritionnelle, vulnérabilité, fonctionnement du marché des produits alimentaires et des secteurs des productions primaires, contexte macro-économique et institutionnel, intégration régionale, …). Il utilisera le plus possible des outils visuels (cartes, tableaux , graphiques). Il doit avant tout fournir au CRSPC-SA des analyses de moyen-long termes pour orienter le pilotage de la stratégie de SA.

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Afin d’alimenter les réflexions sur les orientations de la stratégie du Gouvernement en matière de lutte contre la pauvreté, une collaboration rédactionnelle au rapport sur la pauvreté au Burkina Faso devrait aussi être envisagée. Ce rapport préparé par l’Observatoire de la pauvreté et du DHD/INSD sera publié annuellement (en juin en 2002) avant la relecture du CSLP. La cellule de coordination devra assurer : la gestion d’un tableau de bord de suivi des IOV et des facteurs externes ; la mise en place d’un réseau de données sur la SA avec un rôle uniquement d’opérateur.

Il ne s’agit pas de centraliser physiquement l’ensemble des données des SI et dispositifs statistiques dans un même lieu mais à partir d’un site web, par exemple, d’avoir accès aux données de ces structures. Ce site devra définir les données accessibles à tous les internautes et celles qui seront limitées à des utilisateurs avertis;

un rôle d’interface entre les SI et les décideurs/utilisateurs pour maintenir une adéquation de la production d’informations aux besoins ;

une programmation et son suivi d’études spécifiques (cf module 3) commanditées auprès des SI, INSD, universités, centres de recherche, bureaux d’études, …

La CISESSA sera également chargée au démarrage de ses activités d’établir une situation de référence des IOV de la stratégie de SA. En raison, de la complexité à réunir une multitude de compétences en une seule cellule pour traiter les différents domaines de la SA et de la redondance potentielle avec des structures spécialisées dans les Ministères techniques, il apparaît plus opérationnel de limiter son personnel permanent en faisant appel selon les besoins à des ressources extérieures à l’administration, en nouant des partenariats avec des unités de recherche ou des institutions régionales. La cellule de coordination n’aura pas d’implication directe dans la gestion de SI. Renforcement de la production de données pour évaluer les IOV : Création d’observatoires ruraux et collaborations sur des enquêtes avec l’INSD et les DEP sectorielles Les structures qui concourent aux relevés des IOV pour les OS sont en nombre limité et certaines d’entres elles bénéficient par le module « prévision des crises » de financements qui contribuent également à l’établissement des IOV : SIMc, SIMb, EPA, Suivi de la vulnérabilité. Afin de recueillir des informations manquantes et plus régulières que celles fournies par les enquêtes EDS et enquêtes prioritaires sur la pauvreté, le PA SISA pourrait envisager28 la création d’observatoires ruraux localisés et des collaborations lors d’enquêtes légères. Les observatoires et les enquêtes ponctuelles pourraient complèter les données sur l’évolution des revenus et leur composition, l’alimentation et la nutrition, l’accès au crédit, …et ainsi servir à évaluer l’effet des politiques sectorielles agricoles sur le milieu rural et de façon plus générale les conditions de vie des populations. Avant de décider la mise en place d’observatoires ruraux, il s’agira de tirer les enseignements de deux initiatives en cours de démarrage, le Fonds d’Observation Economique et Social du Monde Rural au sein de la DEP/MA et du PRGE avec l’installation d’antennes de l’Observatoire de la pauvreté et du développement humain durable à Tenkodogo et Ouahigouya. Ces projets vont contribuer à une appréciation plus fréquente de certains IOV de la stratégie de SA et, dans les zones mentionnées, à fournir des données désagrégées.

28 Voir en annexe : note sur la mise en place d’observatoires ruraux

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Ce délai devrait être mis à profit pour nouer une collaboration entre la CISESSA et ces structures afin de prendre en compte dans les enquêtes (enquête légère annuelle sur les conditions de vie des ménages, enquête sur la vulnérabilité des ménages menées par l’INSD/Observatoire de la pauvreté) ou études menées par le FOESMR et les antennes de l’Observatoire le suivi de paramètres de SA.

9 COUT DU PA ET RESSOURCES POUR L’INFORMATION DE SA 9.1 PREVISIONS BUDGETAIRES A COURT ET MOYEN TERME Dans le cadre de la mise en œuvre du PA SISA, il faut distinguer les budgets de fonctionnement courant des dépenses devant couvrir les améliorations et les innovations méthodologiques ainsi que les équipements. Une estimation des budgets annuels nécessaires au fonctionnement des modules prévision des crises alimentaires et suivi des IOV est présentée ci-dessous. Ces estimations sont provisoires. Les études prévues en matière d’amélioration méthodologiques et organisationnelles vont progressivement affinés les coûts supplémentairement inhérents à un renforcement des SI. Estimation des budgets annuels des 4 premières années par SI*

(1.000.000 FCFA) An 1 An 2 An 3 An 4 Fonctionnement 118 110 110 125Equipement 60 Améliorat. Méthodo.

48 27 13 7

SICA**

Total 226 137 123 132Fonctionnement 51 51 50 35Equipement 7 5 25 Améliorat. Méthodo.

21 9 2

SIM/SONAGESS

Total 79 65 77 35Fonctionnement 20 35 36 27Equipement 33 2 Améliorat. Méthodo.

5 2 2

SIMb

Total 58 39 38 Fonctionnement 129 129 129 129Equipement 5 3Améliorat. Méthodo.

5 254 15

EPA

Total 134 388 144 132Fonctionnement 54 42 33 33Equipement 22 8 2 Améliorat. Méthodo.

16

GTP/Météo

Total 92 50 35 33Fonctionnement 9 43 82 82Equipement 4 6 Améliorat. Méthodo.

20 20 2 2

CISESSA***

Total 33 69 84 84

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* Une contribution à la réalisation des enquêtes lourdes (ENEC, EDS, Enq. prioritaires, Enq. budget-consommation, Recensement agricole) n’a pas été estimée. ** y compris améliorations méthodologiques dans le cadre des bilans céréaliers *** comprend le coût du recueil et traitement éventuel des données par les structures partenaires Avec une prévisibilité suffisante des fonds attribués au dispositif d’information sur la sécurité alimentaire, la coordination des financements s’exerce alors par module. Les contributions de l’Etat et des bailleurs de fonds sont cumulées pour être affectées en priorité aux coûts de fonctionnement d’un module. Si un reliquat est disponible, il peut être destiné au renouvellement de l’équipement d’un SI ou mis en réserve par exemple pour la réalisation d’enquêtes ponctuelles ou encore pour assurer le fonctionnement du module l’année ultérieure si les prévisions de financement ne garantissent pas de satisfaire aux dépenses prévues. Il serait ainsi logique de conserver dans le Fonds commun un montant de sécurité (équivalant les premières années à 50 % du fonctionnement des modules 1 et 2 puis progressivement plus faible compte tenu de la contribution accrue de l’Etat) avant d’affecter cette somme à une autre utilisation. Cette somme ne doit pas être bloquée irrévocablement sur un compte information mais il faut s’assurer que ce montant soit garanti par un des comptes du FODEC et puisse être transférable en cas de besoin. Estimation (1.000.000 FCFA) des budgets annuels des 4 premières années par module Module An 1 An 2 An 3 An 4

Fonctionnement 370 370 360 3501 Prévision des crises alimentaires

Equipement 120 20 30 5

Fonctionnement 10 45 85 852 Suivi des IOV Equipement 5 5 Enquêtes * 20 20 20 203 Enquêtes

lourdes et spécifiques

Innovat.méthodo.** 115 320 35 10

4 Informations décentralisées***

Total 640 780 530 470* Une contribution à la réalisation des enquêtes lourdes (ENEC, EDS, Enq. prioritaires, Enq. budget-consommation, Recensement agricole) n’a pas été estimée. 20 millions/an ont été budgétés pour des enquêtes spécifiques. ** comprend les améliorations pour rendre plus performant les SI des deux premiers modules *** Les appuis aux SI décentralisés nécessitent une étude complémentaire. A ces coûts par module, il faut prévoir des coûts liées à la gestion du PA pour couvrir les dépenses supplémentaires générés pour la cellule de gestion et les frais d’évaluations et d’audits.

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9.2 FINANCEMENTS DISPONIBLES Le tableau ci-dessous dresse une estimation des financements prévus en faveur des SI en 2002 et 2003. Elle ne prend pas en compte des appuis de la coopération néerlandaise qui a constitué le principal bailleur du dispositif d’information et dont le financement annuel était supérieur à 200 millions de FCFA jusqu’en 2001. Prévisions de financement des SI (Millions de FCFA)

La participation de l’Etat correspond à des estimations des consultants sauf pour le SIMc. Elle couvre la prise en charge du personnel et les charges des locaux. Les contributions des bailleurs de fonds (France, CE , estimation PAF/Canada) sont des prévisions d’appuis en 2002 et 2003. Du fait qu’aucune mobilisation de ces fonds n’a encore été engagée, la consommation partielle des fonds budgétés sur 2002 interviendra en 2003. La ligne « sécurisé bailleur CE » représente des montants sécurisés pour l’information mais dont l’affectation n’est pas encore totalement fixée. En plus de ces fonds destinés aux SI traditionnels, le projet d’Appui Institutionnel du PAOSA comprend des financements en appui aux DEP du secteur agricole et à la mise en place d’un Fonds d’Observation Economique et Social du monde Rural. Certains PA ont programmé des renforcements des outils information/communication en faveur des bénéficiaires (PA OPA, PA FMR , PA FR). Le PRGE financé par le PNUD appuie la mise en place de l’Observatoire de la pauvreté et du DHD ainsi que les deux antennes régionales. Dans tous les cas d’appui à l’information sur la sécurité alimentaire, la contribution programmée de l’Etat est particulièrement faible (environ 10 % dans les SI) et ne couvre que les salaires du personnel-fonctionnaire et les charges des locaux. Problème accru du fait de la spécificité des dépenses des systèmes d’information pour lesquels le fonctionnement englobe une bonne partie des financements. Or, ce type de dépenses sont peu budgétées par l’Etat. Par exemple, la Loi des Finances 2002 prévoit un budget de près de 3,5 milliard pour le personnel du Ministère de l’Agriculture mais seulement 225 millions pour le

2002 2003SIMc 84 23

Etat 15 15Bailleurs 69 8

SIMb 23 16Etat 5 5

Bailleurs 18 11EPA 4 4

Etat 4 4Bailleurs

CT/CCI 19 4Etat 4 4

Bailleurs 15GTP 23 7

Etat 7 7Bailleurs 16

Suivi vulnér/SAP 220 8Etat

Bailleurs 220 8Sécurisé bailleur CE 50-100 262

TOTAL Etat 35 35% Etat 8 11TOTAL Bailleurs 415 289TOTAL 450 324

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matériel/fournitures. On peut observer que les dépenses de fonctionnement courant prévu dans le PA équivaut quasiment à l’ensemble du budget du Ministère. Cette situation peu satisfaisante de prise en charge par l’Etat constitue un handicap majeur pour la pérennisation du dispositif d’information. Un des engagements que l’Etat devrait prendre dans la mise en œuvre du PA SISA est de relever progressivement cette dotation pour qu’à terme elle représente une part significative du fonctionnement courant des SI. Lors du démarrage du PA, l’Etat devrait montrer sa volonté d’appuyer sa mise en œuvre par une prise en charge des coûts de fonctionnement courant de minimum 25 %. L’intervention de l’Etat dans les SI disposant d’une autonomie de gestion serait moindre. Pour une appropriation collective de ces SI, elle pourrait s’établir à 50 % du coût de fonctionnement, les bailleurs de fonds prenant à leur charge l’autre moitié. Les budgets de fonctionnement devront donc progressivement faire l’objet d’inscriptions plus élevées dans la Loi des Finances. Il serait souhaitable que des lignes spécifiques en leur faveur apparaissent ; ce qui n’est le cas d’aucun des SI à l’heure actuelle puisque seul est inscrit un montant global pour les DEP, la SONAGESS, … Nous envisageons dans les paragraphes suivants quelles peuvent être les sources de financement possibles pour accroître les fonds alloués au dispositif d’information. 9.3 RESSOURCES MOBILISABLES 9.3.1 Ressources mobilisables par l’Etat Initiative PPTE : Depuis l’acceptation en 2000 du CSLP par les institutions de Bretton Woods, le Burkina Faso a pu adhérer à l’initiative en faveur des Pays Pauvres Très Endettés. En 2001, l’Etat a pu ainsi réduire de 25 Milliards de FCFA le remboursement de sa dette aux créanciers internationaux. Somme qu’il a pu investir dans des secteurs conformes aux orientations du CSLP. Le renforcement de la capacité à réaliser des diagnostics sur la situation de pauvreté ainsi que le suivi et l’évaluation des impacts du CSLP sur la base d’indicateurs de performance font partie des priorités de la stratégie. En 2001, le système national d’information sanitaire a bénéficié d’une enveloppe de 80 Millions de FCFA. Les demandes d’affectation des fonds proviennent des Ministères. Elles sont soumises au STC-PDES (Secrétariat Technique pour la Coordination des Programmes de Développement Economique et Social) du Ministère de l’Economie et des Finances qui en vérifie la conformité avec les orientations du CSLP et procède à un premier arbitrage. Pour 2001, les Ministère des Ressources Animales et de l’Agriculture ont ainsi augmenté leur budget respectivement de 1,1 Milliard de FCFA et de 1,9 Milliard de FCFA. Ces ressources constituent une opportunité d’accroître la part consacrée aux dispositifs statistiques et SI dans les budgets des Ministères techniques.

Budget de la Loi des Finances Dans le cadre du CSLP, le Burkina Faso a instauré une amélioration du cadrage macro-économique par un examen des dépenses à moyen terme (CDMT). Il vise à mieux programmer les budgets ministériels et disposer de prévisions sur les évolutions de ceux-ci.

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Les Ministères des Ressources Animales, de l’Agriculture, de l’Environnement et de l’Eau, et de la Santé constituent des secteurs prioritaires du CSLP. Selon les prévisions budgétaires actuelles, ils devraient bénéficier d’augmentations sensibles de leurs dotations en 2003. Ces accroissements de budget offrent également la possibilité d’inscrire en priorité dans les allocations ministérielles le renforcement en moyens de fonctionnement des départements d’information. Note sur les modalités de gestion Le financement du fonctionnement de SI par le budget de l’Etat peut s’avérer contraignant pour effectuer leurs activités. Certains SI mènent des activités ponctuelles ou saisonnières qui nécessitent d’engager une part élevée de leur budget dans un délai limité. L’ouverture tardive de crédit peut pénaliser le bon fonctionnement de certaines activités d’investigations (missions d’urgence qui ne peuvent être programmées à l’avance) et le bon déroulement d’activités qui doivent être réalisées à une période définie de la période de commercialisation, de la campagne agricole. L’efficacité de certains dispositifs pourrait, par conséquent, être entravée si des dispositions idoines en matière de disponibilité des fonds ne sont pas prévues. Des dotations plus importantes par les ressources propres de l’Etat ou par des appuis budgétaires des bailleurs fonds nécessitent un apprentissage pour les gestionnaires des SI concernant la « défense » du budget du dispositif dans la programmation budgétaire du Ministère, une connaissance de la chaîne des dépenses publiques,... Une période de transition sera sans nul doute nécessaire mais sa durée pourra être amoindrie en fonction de formations qui pourraient leur être dispensées.

9.3.2 Ressources des bailleurs Les contributions des partenaires extérieurs a représenté au cours des dernières plus de 80 % des montants. Ce ratio pourrait encore augmenter si, à contribution constante de l’Etat, la coopération néerlandaise poursuivait ses appuis lors des prochaines années. Il paraît donc peu réaliste que les bailleurs de fonds octroient davantage de financements tant que le Burkina Faso n’aura pas traduit dans la pratique son attachement à voir développer son outil statistique. 9.3.3 Autres ressources Financement sur recettes L’information sur la sécurité alimentaire est avant tout une mission de service public et n’a pas pour ambition d’être rentable. Malgré des tentatives dans les pays de la région, les SI sur la sécurité alimentaire n’ont jamais été en mesure de couvrir une part significative de leur coût par des recettes liées à la vente de produits d’information ou de prestations de service. Pour atteindre cet objectif, les SI devraient s’intéresser à des informations à valeur plus commerciale pour attirer un marché d’opérateurs solvables avec le risque de se détourner de leur mission première. Ils pourraient alors capter également des recettes publicitaires en s’adressant à ces milieux professionnels. Il est vraisemblable que seuls les SIMs seront amenés à obtenir une valorisation financière de leurs informations et prestations de service. Mais, il ne faut pas s’attendre à des montants

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élevés sans professionnalisation de la communication et des moyens de diffusion au sein de ces structures. Intérêt des comptes à terme du FODEC Les comptes à terme des FASA et FIAP engendrent des intérêts non négligeables. Ils pourraient contribuer à financer le dispositif d’information. Principe d’un ratio du coût global des programmes et projets destiné à soutenir l’appareil statistique Initiative qui dépasse le champ d’intervention de ce seul PA, l’Etat pourrait décréter que pour tout nouveau programme et projet mis en place un pourcentage soit destiné à la consolidation de l’appareil statistique national et dans la zone d’intervention du projet. En contrepartie, l’Etat devrait s’engager à réaliser un certain nombre d’études ou relevés d’information concourant à évaluer l’impact du programme ou projet en question.

10 MECANISMES DE GESTION DU PA 10.1 ORGANES CHARGES DE LA MISE EN OEUVRE Le dispositif est constitué des structures suivantes : un comité de pilotage dont le rôle est assumé par le CRSPC (futur CNSA) ; un comité de programmation, le CPG ; une structure de gestion, équivalent à la cellule de gestion des autres PA du secteur

agricole, qui est assurée par le SP/CPC-SA ; des opérateurs : SI, universités, bureaux d’études, ONG,…

Le comité de pilotage Le comité de pilotage supervise l’exécution du PA. Il définit et est garant de ses orientations générales. Dans ce cadre, il a pour attribution de : approuver le programme annuel d’activités soumis par la cellule de gestion ; examiner les rapports semestriels d’exécution du programme préparés par la cellule de

gestion examiner et formuler d’éventuelles modifications du PA.

Composé des représentants de l’Administration, des bailleurs de fonds et de la société civile, il réunit les principaux producteurs et utilisateurs d’informations. Certaines structures non membres du CRSPC et dont la contribution au secteur de l’information sur la sécurité alimentaire est avérée peuvent siéger en tant qu’observateurs au comité de pilotage. Le comité de pilotage se réunit en séance ordinaire deux fois par an.

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Organes de gestion du PA

CRSPC-SA :Comité de pilotage- approbation du programme annuel - examen des rapports d’exécution du programme annuel du PA- propositions d’éventuelles modifications du PA

CPG:Comité de programmation- examen du programme annuel- approbation des contrats d'objectifs annuel ou contrats de service à durée déterminée aux opérateurs (SI, autres prestataires) - approbation des rapports d'exécution des contrats - audits techniques et financiers des activités du PA

SP/CPC-SA:Cellule de gestion- préparation du programme annuel - préparation des contrats d'objectifs et de service avec les opérateurs - élaboration des rapports d’exécution du programme annuel du PA- suivi de la disponibilité des financements et de leur programmation à court (1 an) et moyen terme (3 ans)- suivi administratif et financier des prestations de service - préparation des dossiers d’appel d’offre en cas de mise en concurrence des opérateurs- préparation et organisation des missions de contrôle : audits

t é l ti

Opérateur: Dispositif d'information et autres prestataires- exécution des contrats d'objectifs ou des contrats de service - élaboration des rapports d'exécution financière et technique

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Le comité de programmation Le comité de programmation a pour rôle de contrôler la gestion quotidienne du PA exercée par la cellule de gestion. Il est particulièrement chargé de : examiner le programme annuel d’activités soumis par la cellule de gestion ; approuver les contrats d’objectifs ou de service (programmes et budgets) des opérateurs.

Pour les missions courantes (suivi du marché, de la campagne agricole, …), les contrats d’objectifs seront élaborés pour une durée d’une année. Les contrats seront renouvelés après évaluation positive des rapports d’activités (financiers et techniques) et appréciation des critères de performance. Des contrats de service seront élaborés pour les prestations à durée déterminée (enquêtes/études/analyses ponctuelles, enquêtes lourdes, phase d’expérimentation,…). Dans les cas de mise en concurrence, le comité de pilotage assurera la sélection technique et financière ;

approuver les rapports semestriels d’exécution des contrats d’objectifs ou de service; commander les audits techniques et financiers des activités, examiner leurs conclusions

et recommander au CRSPC les dispositions nécessaires pour améliorer le fonctionnement du PA.

Le comité de programmation se réunit en séance ordinaire trois fois par an et en séance extraordinaire chaque fois que nécessaire sur convocation de son président. Il sera alerté par la cellule de gestion des difficultés éventuelles qui surgiront dans l’avancement des opérations.

La cellule de gestion La cellule de gestion sera responsable de : préparer le programme annuel d’activités ; élaborer les rapports semestriels d’exécution ; préparer les contrats d’objectifs et de service avec les opérateurs selon les modalités

financières établies entre l’Etat et les bailleurs de fonds;

Chronogramme d'approbation des programmes annuels et contrats d'objectifs

Sept Oct Nov Déc Janv Févr Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Mars

Programme annuel 2003 préparation SP/CPC-SA examen CPG approbation CRSPC examen rap. d'exécut. interm.CRSPC examen rapport d'exécut. final CRSPC

Programme annuel 2004 préparation SP/CPC-SA examen CPG approbation CRSPC

Contrats d'objectifs 2003 préparation SP/CPC-SA approbation CPG approbation rap. d'exécut. interm.CPG approbation rapport d'exécut. final CPG

Contrats d'objectifs 2004 préparation SP/CPC-SA approbation CPG

2002 2003 2004

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assurer la mise en œuvre des décisions arrêtées par le comité de pilotage et de programmation;

suivre la disponibilité des financements et de leur programmation à court (1 an) et moyen terme (3 ans) ;

programmer et assurer le suivi administratif et financier des prestations de service; préparer les dossiers d’appel d’offre en cas de mise en concurrence des opérateurs ; préparer et organiser les missions de contrôle : audits et évaluations.

Les opérateurs Sont appelés opérateurs toutes les structures avec lesquelles est passé un contrat d’objectifs ou contrat de service pour assurer des prestations de recueil, traitement ou diffusion des informations de SA permettant d’atteindre les objectifs du PA. 10.2 ORGANISATION DU FINANCEMENT DES SI Création d’un fonds de réserve Le fonds de réserve est constitué par les financements des bailleurs de fonds. Il vient suppléer les financements du budget national destiné au dépenses de fonctionnement des SI. Ce fonds est également complémentaire aux ressources propres générées par des activités lucratives et aux autres dons29 perçus par les SI, dons gérés généralement directement (sous la forme d’appui projet) par la structure ou par sa tutelle sans implication du trésor public. Ce fonds de réserve doit être intégré dans l’Accord cadre Etat-partenaire et textes d’application du dispositif de prévention et gestion des crises alimentaires qui doit prochainement faire l’objet d’une révision. Un sous-compte « Information » du FIAP (futur FEIA : Fonds d’Etudes, Intervention et Animation) pourrait être créé à cet effet. Gestion annuelle des financements Les principales étapes dans la gestion annuelle des financements attribués aux SI sont : la programmation budgétaire, l’inscription des financements sécurisés par le fonds de réserve dans la Loi des

Finances, l’élaboration des contrats d’objectifs et des contrats de service, le contrôle ex-post des dépenses.

29 en provenance d’institutions régionales et internationales, d’agences de coopération bilatérales ou tout autre source publique ou privée

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Le chronogramme suivant des activités est proposé : Activité Eléments à prendre en compte Août-octobre

préparation de la programmation budgétaire annuelle (année n+1) des coûts i) de fonctionnement, ii) des investissements (équipements, innovations méthodologiques), iii) des enquêtes lourdes et ponctuelles, iv) des audits

- prévisions budgétaires des SI, - rapports intermédiaires

d’activités (janvier-juin) des opérateurs,

- rapports d’audit ou d’évaluation

estimation de la mobilisation du fonds de réserve

- programmation budgétaire de la Loi des Finances,

- estimation des autres sources de financement (appuis projets, ressources propres),

- disponibilités financières du fonds de réserve

Octobre-décembre

inscription des financements sécurisés par le fonds de réserve dans la Loi des Finances

élaboration des contrats d’objectifs avec les SI et de contrats de service

budgets approuvés dans le programme annuel d’activités

Janvier Allocation du fonds de réserve aux structures bénéficiaires des contrats d’objectifs 30 : - structures ayant une autonomie de

gestion (SICA, SIMc, …) : virement (équivalant à 50 % de l’apport annuel prévu du fonds de réserve) au Trésor contre mandat émis par le Trésor (décaissement simultané) en faveur de la structure,

- structures gérées selon les modalités des dépenses publiques : virement (équivalant à 50 % de l’apport annuel prévu du fonds de réserve) au Trésor

Juillet second virement à montant variable Montant ajusté en fonction du : - respect des engagements

financiers de l’Etat, - niveau des ressources propres

et des appuis projets acquis - justification des dépenses de

l’année n-1 (rapport définitif des contrats de service, rapports audit comptable)

- suivi des indicateurs de performance

Afin d’éviter d’éventuelles ouvertures tardives des crédits du budget de l’Etat, une allocation du fonds de réserve dès le mois de janvier permet de réaliser la soudure avec le nouveau financement étatique annuel. 30 Pour les structures d’exécution des contrats de service et des enquêtes ponctuelles, les modalités de financement dépendront de la nature et de la durée des prestations.

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10.3 PRINCIPALES DISPOSITONS DES CONTRATS D’OBJECTIFS ET DE SERVICE Un contrat d’objectifs lie chacun des opérateurs que le PA SISA a identifié comme structure permanente de recueil ou/et traitement de l’information pour la SA avec la cellule de gestion. Ce contrat est valable pour une période d’une année. Il spécifie : les objectifs de la structure en matière d’information sur la SA les résultats attendus comprenant les indicateurs de vérification les activités à mener comprenant un résumé de la méthodologie de recueil et traitement

des données, les activités réalisées pour améliorer le dispositif méthodologique ou organisationnel

les moyens humains, techniques et financiers (précisant toutes les contributions attendues : ressources propres, budget de l’Etat, fonds de réserve, autres financements et leur affectation dans le budget de la structure) pour mettre en œuvre les activités

modalités de gestion de l’appui du fonds de réserve les relations avec la cellule de gestion (périodicité des rapports d’activités, procédure

d’information d’évènements exceptionnels,…) Les structures bénéficiaires de contrat d’objectifs doivent respecter les engagements des SI contribuant au PA. Ceux-ci énoncés au chapitre 5.1 concernent le libre accès aux données recueillies, la coordination avec les autres SI nationaux et régionaux, la transparence technique et financière. A la différence d’un contrat d’objectifs, un contrat de service lie pour une période déterminée un opérateur pour une ou des activités déterminées. Son contenu est relativement analogue à celui du contrat d’objectifs mais se présentera sous une forme allégée et centrée sur les moyens mis à disposition par le fonds de réserve. 10.4 SUIVI-EVALUATION Le suivi-évaluation du PA sera réalisé par la cellule de gestion et par des évaluations indépendantes :

Rapports d’exécution des opérateurs : Toutes les structures bénéficiaires de contrat d’objectifs devront élaborer un rapport technique et financier en milieu d’exercice, intitulé rapport intermédiaire couvrant le premier semestre d’activités, et, en fin d’exercice, un rapport final couvrant l’année entière.

Ces rapports feront le point sur la réalisation des activités et l’atteinte des résultats prévisionnels du contrat ainsi que sur la consommation budgétaire. Les structures liées par un contrat de service devront au moins élaborer un rapport final. En fonction de la durée des prestations, l’élaboration d’un rapport intermédiaire pourra être envisagé. Ces rapports seront transmis à la cellule de gestion et approuvés par le comité de programmation.

Rapports de suivi du PA : A partir des rapports des opérateurs et d’informations complémentaires (financements prévisibles, orientations du gouvernement en matière de statistique, résultats des évaluations et audits,…), la cellule de gestion élaborera des rapports semestriels qui feront le point sur l’état d’avancement du programme annuel de

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mise en œuvre du PA et le suivi des performances31 (sondage auprès des utilisateurs, indicateurs de résultats) des dispositifs permanents. Ces rapports seront examinés par le comité de programmation et approuvés par le comité de pilotage.

Evaluations externes : Elles seront de différents types :

- Un sondage auprès des utilisateurs sera organisé annuellement. Les questions seront orientées selon 4 critères i) la qualité des analyses et l’adéquation des informations aux besoins des utilisateurs, ii) la transparence dans les méthodologies utilisées et appliquées, iii) l’accès à l’information (en terme de régularité des diffusions, de disponibilité pour les acteurs décentralisés) et iv) l’appropriation par les utilisateurs. Afin de mesurer les progrès dans la durée, un panel d’utilisateurs sera retenu.

- Chaque année, une évaluation technique indépendante sera aussi réalisée. Elle vise à renseigner le comité de pilotage sur l’état d’avancement des activités et les résultats obtenus, les difficultés rencontrées et devra préciser des recommandations d’amélioration. Elle s’attachera à confronter le diagnostic de la structure productrice à celui des utilisateurs. L’évaluation technique concernera alternativement les opérateurs appuyés ; un opérateur étant concerné par celle-ci au moins une année sur trois.

- Un audit comptable sera régulièrement organisé pour contrôler l’utilisation des appuis du fonds de réserve. Afin de ne pas multiplier les procédures de vérification et dégager une vision commune de la gestion de la structure sondée, les audits devraient être programmés en coordination avec ceux des partenaires qui apportent des appuis financiers de type projet.

- L’audit financier et organisationnel prévu dans l’Accord cadre sera chargé d’établir un constat plus global du fonctionnement du PA, intégré dans la mise en œuvre de la stratégie de sécurité alimentaire.

10.5 RISQUES Le niveau de la contribution de l’Etat au PA SISA, la qualité du dialogue entre les partenaires du dispositif pour mettre en œuvre le PA, le retrait d’un bailleurs de fonds actuel du dispositif non compensé par d’autres ressources constituent des risques majeurs pour la mobilisation des ressources et le déroulement adéquat du PA. 10.6 ACTIONS A METTRE EN ŒUVRE (ETUDES COMPLEMENTAIRES) Différentes actions transversales sont à préconiser pour faciliter la mise en œuvre du PA :

renforcer les capacités de la cellule de gestion : Dans la phase de démarrage du PA, un programme annuel devra être élaboré ainsi que de nombreux contrats d’objectifs et de service. Un appui temporaire devrait être assuré soit par la mobilisation de l’assistance technique CE ou du SCAC qui devrait être en fonction à cette date, soit par un expert court terme ;

prévoir les outils d’évaluation des SI : sondage des utilisateurs- procédures standardisées d’évaluation ;

31 Il serait intéressant de promouvoir au niveau régional l’émergence d’une procédure de labelisation des SI qui ne servirait pas tant à chercher à tout prix une harmonisation des méthodologies qu’à vérifier régulièrement si les informations disponibles sont d’une qualité suffisante pour être comparées d’un pays à l’autre et recevoir ainsi une reconnaissance internationale.

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préciser les interventions possibles du module 4 d’appui aux informations décentralisées : il s’agit d’étudier une concrétisation d’activités en faveur des SI qui existent ou qui se mettent en place en appui au processus de décentralisation et d’envisager une meilleure utilisation des nouvelles technologies notamment pour communiquer entre SI nationaux et décentralisés ;

renforcer les compétences disponibles dans les SI par des formations adaptées : un bilan des compétences des experts devrait être organisé dans la seconde année de mise en œuvre pour cibler les formations prioritaires.

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ANNEXES ANNEXE 1 : LISTE DES PERSONNES RENCONTREES Noms et prénoms Institutions / Structures Mme Koyara Marie Noël FAO Bamba Kassoum FAO Kontongomdé Daouda FAO Zoungrana Bernadin Ministère Agriculture Sawadogo Boukary Ministère Agriculture Djiga Haby SONAGESS Christer Hermasson UE Somé Ignace Ministère Agriculture Kambiré Jean Martin Ministère Agriculture Dr Sanfo Mamadou Ambassade de Pays Bas Pierre François Prêt SP/CPC –SA Nersy Cyrus Coop. Française Ouédraogo Youssoufou CONASUR/MASSN Yaméogo Clément DEP/MRA Zongo Paul DEP/MRA Thuriet Thierry Coop. Française Bembélé Pè Augustin MRA Bonkoungou Maxime PRGE Bationo B. Claude PRGE Sedgo Joseph Fews Kaboré Ibrahim DEP/MA Bayala Gervais Bogandé Barry Moumouni DPA/MA Yonli Blaise DPRA/MRA Thiombiano Aimé Parfait Action Sociale Millogo Jacob Séno Sana P. Gabriel DRA/MA/Séno Dr Ouédraogo Amidou DRS/Sahel Thiombiano Désiré DRS/Sahel Sedga Paul DREE Barry Abdoulaye SCF Barry Ibrahim SCF Barry Mamadou SCF Dr Jean Vilian SCF Ouédraogo Yamba DPASSN (Séno) Dr Ly Boubacar Hama APESS Barro Abdramane ONG/Dori Congo Ali ONPF Bingbouré Jean Mathieu MEE Tiendrébéogo François STA/MA Son Bernard PA/OPA Nikièma Anatole SP/CPSA Tamboura Adama DEP/MEBA

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Noms et prénoms Institutions / Structures Yonli Ousmane MIHUR Dr Benon Sabine Ministère Santé Simporé Jean DEP/MRA Zerbo Michel UGFS Koanda Adama UGFS Dermé Mahamadou DPV/MA Bousaré René DVA/MA Bationo Boniface MA Konaté Amadou Mactar PREGEC/CILSS Sanon Sangouan Léon Centre National pour la Nutrition Ouédraogo Youssoufou CONASUR Kaboré/Saka Marguerite CATHWEL Dr Kilem David OMS Ag Bendech Mohamed Helen Keller International Dr Conombo S. Ghislaine Direction de la Santé de la Famille Drabo Daniel Projet Santé Scolaire (CRS) Dr Tiendrebeogo Sylvestre Service de Surveillance

Epidémiologique à la DMP Dr Ouédraogo Boniface Direction des Etudes et de la

Planification du Ministère de la Santé Zoma Jean Baptiste Projet d’appui aux filières bio-

alimentaires/Canada Sawadogo Hamado INSD Hermansson Christer Délégation de la CE Devaux Stéphane Délégation de la CE Pierel Hugo Délégation de la CE Leendhert Noort Ambassade des Pays Bas Sawadogo Lassané Premier Ministère Zoundi Didier STC-PDES Diop Abdoulaye UEMOA Kaboré Roger Bila UEMOA Rouamba Pascal DDC/Suisse Ouattara Frédéric Niama DMN Ayih K. Gabriel PAM Kouassi Bernard SADAOC Ky Philippe Afrique Verte Kponou H. Nicaise PAM Ouédraogo Ousseini FENOP Dagano Joseph FENOP Pozza Andréa SP/CPSA Macri Allesandra Ambassade d’Italie Bruzzone Domenico Ambassade d’Italie

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ANNEXE 2 : TERMES DE REFERENCE I) Contexte Dans le cadre de la mise en œuvre des actions à court, moyen et long terme, identifiées dans la Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire Phase Opérationnelle, pour la résolution de l’insécurité alimentaire au Burkina Faso, le Gouvernement a décidé en adoptant ladite stratégie, d’élaborer, de concert avec ses partenaires, un plan d’action sur les systèmes d’information liés à la sécurité alimentaire. Le dispositif d’information sur la sécurité alimentaire connaît d’importantes difficultés de fonctionnement. Les activités du SAP et de la CT / CCI sont au point mort. La pérennité du SIM et de l’Enquête Agricole Permanente n’est pas assurée à moyen terme. Par ailleurs, de nombreuses initiatives d’appui au recueil , à l’analyse et à la diffusion d’informations sont programmées à travers plusieurs actions du secteur agropastoral (Organisations Professionnelles Agricoles, Appui Institutionnel, Céréales, Elevage) à destination des divers intervenants (décideurs nationaux et locaux, opérateurs économiques). Ces différents plans d’action exigent également des moyens accrus pour orienter les stratégies d’intervention et en évaluer l’impact. Le cadre stratégique de lutte contre la Pauvreté prévoit le renforcement de la production statistique et l’étude de la création d’un observatoire national de la pauvreté. Enfin, la FAO avec l’appui de la Commission Européenne a sélectionné le Burkina pour le soutenir à mettre en place un Système d’Information et de Cartographie de l’Insécurité Alimentaire et de la Vulnérabilité (SICIAV/FIVIMS). C’est dans ce contexte foisonnant et en raison du rôle essentiel de l’information pour le pilotage de la stratégie opérationnelle de sécurité alimentaire qu’un plan d’action sur le dispositif d’information sur la sécurité alimentaire doit être élaboré. II ) L’objectif de l’étude Proposer un plan d’action opérationnel qui permette de guider la mise en place d’un dispositif d’information intégré et pérenne sur la sécurité alimentaire et répondant à deux exigences :

le suivi de l’insécurité alimentaire conjoncturelle et la prévention des crises alimentaires.

Le suivi des indicateurs objectivement vérifiables de la stratégie nationale de sécurité alimentaire.

III ) Les objectifs spécifiques du plan d’action Assurer la pérennité du recueil et de l’analyse des informations prioritaires en matière de suivi de l’insécurité alimentaire, et notamment celles liées à la prévention des crises alimentaires conjoncturelles :

en développant des méthodologies adaptées aux ressources financières et humaines mobilisables,

en mettant en place un système d’alerte précoce et de suivi des populations vulnérables,

en proposant un cadre institutionnel viable et dynamique favorisant la coordination entre les systèmes et la circulation des données.

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Assurer l’adéquation entre les besoins des décideurs (prévention et gestion des crises, pilotage de la stratégie) et la capacité du dispositif à élaborer les produits d’information attendus. Responsabiliser les systèmes d’information pour le recueil des indicateurs objectivement vérifiables de la stratégie. Développer les partenariats avec les dispositifs régionaux de suivi de la sécurité alimentaire et les structures hors administration. IV) Les tâches des consultants Les consultants devront : 4.1 ) réaliser un bilan critique :

des systèmes d’information existants (dispositifs et de méthodologie de collecte et d’analyse des données, organisation, fonctionnement, ancrage institutionnel, contribution de chaque structure à la production de l’information, qualité de l’information produite, relations avec les autres structures, etc.).

de la fonction de coordination de l’information de la réponse globale des systèmes aux besoins des décideurs.

4.2 ) proposer un dispositif global comprenant :

les systèmes de collecte et d’analyse des données, une centrale d’information élaborant les produits d’information à communiquer aux

décideurs. 4.3 Proposer un système d’alerte précoce et de suivi des populations vulnérables en précisant :

sa mission et la méthodologie préconisée le dispositif à mettre en place (moyens humains et financiers, rattachement

institutionnel). 4.4 ) préciser les liens fonctionnels et les flux d’information au sein du dispositif global. 4.5 ) proposer des améliorations pour augmenter la performance des systèmes (amélioration des méthodologies, renforcement des capacités d’analyse, équipement…). 4.6 ) Concernant la centrale d’informations, préciser :

sa fonction de coordination de l’information et d’élaboration des produits d’information,

son ancrage institutionnel les moyens humains et financiers nécessaires.

4.7 ) proposer un modèle de tableau de bord pour la prévention des crises alimentaires comprenant des indicateurs de suivi et d’alerte. V) Profil des consultants Un expert en Système d’Information et de Cartographie de l’Insécurité Alimentaire et de la Vulnérabilité (SICIAV/FIVIMS) de la FAO, coordonnateur de l’étude.

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Un statisticien économiste avec une bonne expérience en système d’information sur la sécurité alimentaire. Un agro économiste Un nutritionniste VI ) La méthodologie

exploiter la documentation existante ( études relatives à la sécurité alimentaire, à l’information sur la sécurité alimentaire, au suivi des populations vulnérables, plans d’action du secteur agricole et de l’élevage).

Rencontrer les différentes parties impliquées : structures ministérielles, partenaires au développement (bailleurs, agences de coopération, ONGs etc.)

VII ) Les résultats attendus de l’étude Un dispositif global d’information sur la sécurité alimentaire est proposé. Un chronogramme détaillant les actions pratiques à réaliser pour mettre en place ce dispositif est élaboré VIII ) La durée de la mission La consultation durera 50 jours au sein d’une période de 70 jours et selon le chronogramme suivant : Première partie : Dépôt du plan d’action provisoire 30 jours après la notification du contrat. Suivra une interruption maximale de 20 jours permettant aux différentes parties d’étudier le plan provisoire, de le discuter, de le valider ou de l’amender. Deuxième partie : Présentation du plan définitif 20 jours après communication du plan provisoire validé ou amendé. IX ) Calendrier indicatif.

dates activités

4 mars 2002 démarrage mission consultant international à Rome (briefing)

7 mars 2002 départ du consultant international pour Ougadougou

11 mars démarrage mission consultants nationaux

11 avril dépôt du plan d’action provisoire par les consultants

2 mai 2002 validation du plan provisoire par la partie nationale et les partenaires au développement

22 mai 2002 dépôt du plan d’action définitif

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ANNEXE 3 : CALENDRIER

Période Activité 12 mars 2002

démarrage mission consultant international à Rome (briefing)

14 mars 2002

départ du consultant international pour Ouagadougou

15 au 18 mars - Prise de contact FAO et SP/CPC-SA - Elaboration du plan de travail et des guides d’entretien

18 mars Démarrage mission consultants nationaux

19 au 28 mars

Bilan des SI : - exploitation de la documentation - entretiens avec structures ressources - déplacement hors Ouaga (25-26 mars)

29 mars

Partage du bilan sur les SI - réunion de concertation et de réflexion avec les responsables

des SI

30 mars au 04 avril

Elaboration de propositions générales pour le plan d’action provisoire sur les SI - entretiens structures ressources - présentation du bilan et des premières propositions en CPG

04 avril Restitution représentation FAO Fin de mission du consultant international au Burkina

06 avril Fin de prestation du consultant nutritionniste

25 avril Dépôt du rapport intermédiaire du plan d’action

7 mai démarrage mission consultant international à Rome (briefing)

9 mai départ du consultant international pour Ouagadougou

10 au 15 mai - entretiens FAO, SP/CPCSA, DCE - recueil de données et élaboration du plan de travail

16 au 23 mai

- réunion avec structures nationales - réunion avec bailleurs de fonds du CRSPC - entretiens avec les SI et structures ressources

23 mai - restitution représentation FAO - fin de mission au Burkina Faso

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ANNEXE 4 : PLAN DE TRAVAIL POUR L’ELABORATION D’UN PLAN D’ACTION SYSTEME D’INFORMATION (Partie II ) Contexte de l’information sur la sécurité alimentaire Comme dans les autres pays du CILSS, le dispositif d’information sur la sécurité alimentaire, qui s’est progressivement mis en place au Burkina Faso depuis 1985, est constitué par un suivi des campagnes agricoles, l’élaboration de bilans céréaliers, un suivi rapproché des populations vulnérables et un suivi des marchés. Son architecture repose principalement sur un SIMc, un SIMb, un SAP, un GTP de suivi en cours d’hivernage de la campagne agricole, une enquête agricole et une cellule de coordination de l’information (CT/CCI). Ces structures fonctionnent ou ont fonctionné avec plus ou moins de succès. Hors ce dispositif, surtout orienté vers les besoins des décideurs en matière de gestion des crises alimentaires, des institutions recueillent des données démographiques, économiques, sociologiques et sanitaires utiles à l'élaboration des politiques32 de développement du pays. Une bonne partie de ces données statistiques sont du ressort de l'Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD). Chaque ministère dispose aussi d’une direction ou un service (voire plusieurs) chargé de la collecte de données statistiques relevant de son domaine d'activités. Outre ces institutions nationales, d’autres structures produisent de façon permanente ou irrégulière des informations statistiques ou qualitatives sur la sécurité alimentaire du Burkina Faso : Cilss, FEWS, ONG, … L’élaboration de la stratégie nationale de sécurité alimentaire a mis en évidence le rôle primordial de l’information pour son pilotage. Compte tenu des difficultés existantes des systèmes d’information, des besoins identifiés dans la stratégie (suivi des indicateurs de mise en œuvre) et de la diversité des appuis à l’information (notamment les plans d’action du secteur agricole, le CSLP), la stratégie nationale de sécurité alimentaire a recommandé qu’un plan d’action spécifique rende adéquate, fonctionnelle et cohérente la production d’information sur la sécurité alimentaire. Celui-ci rejoint les préoccupations du SICIAV qui cherche à renforcer la coordination de l'information sur la sécurité alimentaire dans les pays et son adéquation avec les besoins des décideurs. Méthodologie L’étude a été scindée en deux parties. La première partie a abouti à l’élaboration d’un rapport intermédiaire portant sur un diagnostic de la production d’information sur la sécurité alimentaire et sur des propositions générales pour la mise en œuvre du Plan d’Action (PA). A l’issue d’une phase de concertation entre structures nationales et, entre celles-ci et les bailleurs de fonds, les tâches des consultants devaient être précisées pour cette seconde partie. Ce processus n’a pu être mené à terme avant l’arrivée des consultants. Cependant, suite aux premières discussions avec les responsables de la FAO/Rome, certains partenaires du CRSPC complétées par les appréciations des producteurs d’information (réunion du 16/05), il est proposé de focaliser les tâches des consultants au cours de la seconde partie de la mission sur : la finalisation du diagnostic et des propositions générales, en particulier :

32 - multisectorielles comme la lutte contre la pauvreté, l’insécurité alimentaire ou la dégradation de l’environnement ; - sectorielles comme la santé, la nutrition, l’élevage, …

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- la confirmation des paramètres de l’estimation de la production par l’EPA ; - la présentation plus globale du dispositif statistique existant ; - la programmation des financements non seulement sur une base annuelle mais aussi

sur le moyen-long terme ; - l’implication du niveau régional concernant les méthodologies et le renforcement des

capacités des institutions nationales ; - la nécessité d’intégrer des indicateurs nutritionnels et de santé dans le diagnostic de

la sécurité alimentaire ; - l’intérêt d’envisager la décentralisation des SI, en parallèle avec la décentralisation de

la prise de décision. le développement des propositions de cadre organisationnel et institutionnel du dispositif

d’information sur la SA ; le module prévision des crises alimentaires pour préciser i) un chronogramme détaillant

les actions à mettre en œuvre pour les SI concernés, ii) un plan de financement à moyen terme et iii) un tableau de bord d’indicateurs ;

les conditions de mise en place et de fonctionnement de la structure chargée du suivi des IOV de la stratégie de SA ;

les mécanismes de gestion du PA (organes chargés de la mise en oeuvre, organisation des financements, suivi-évaluation);

l’identification des études complémentaires pour la mise en œuvre du PA. Calendrier

Période Activité

10 au 15 mai - entretiens, recueil de données et préparation de la mission

16 au 23 mai

- réunion entre structures nationales - réunion de concertation entre structures nationales et bailleurs

de fonds - entretiens avec les SI et structures ressources

23 mai - restitution - fin de mission au Burkina Faso

30 mai - dépôt du plan d’action

Répartition des tâches Après réception des commentaires sur le bilan de la production d’informations et les propositions générales, chacun des consultants aura la responsabilité de finaliser les sections rédigées dans le rapport intermédiaire. A propos des tâches spécifiquement dévolues à la seconde partie de la mission, les consultants assurent les missions suivantes : - Agro-économiste : Il précise les conditions de mise en place et de fonctionnement de la structure chargée du suivi des IOV de la stratégie de SA . Il formule une ou des propositions de statut juridique pour la structure chargée du suivi de la vulnérabilité. - Statisticien : Il est chargé des propositions d’améliorations méthodologiques et organisationnelles (chronogramme, plan de financement) des SI concernant les suivis du marché, le suivi de la campagne agricole et les bilans céréaliers.

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- Chef de mission : Il présente les mécanismes de gestion du PA, recommande les propositions méthodologiques et organisationnelles (chronogramme, plan de financement) du suivi de la vulnérabilité, suggère un tableau de bord d’indicateurs pour la prévention des crises alimentaires. Les trois consultants précisent le cadre organisationnel et institutionnel du dispositif d’information sur la SA et identifient les études complémentaires utiles à la mise en œuvre du PA.

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ANNEXE 5 : BIBLIOGRAPHIE

- Rapport final de l'atelier national : Utilisateurs/producteurs de statistiques agricoles au Burkina Faso. Organisé au CBC de Ouagadougou du 7 au 9 février 2001 – FAO/Bureau Régional pour l'Afrique.

- Mise en œuvre du cadre d'analyse du Système d'Alerte Précoce – Guide pratique

pour la Cellule Technique du CCI – Oumar Coulibaly.

- Suivi de la situation alimentaire – janvier 1998 ; Résultats définitifs de la campagne agricole 1997-1998 ; Suivi de la situation alimentaire – juillet 1998 ; Suivi de la situation alimentaire – octobre 1998 ; Résultats prévisionnels de la campagne agricole 1998-1999 ; Suivi de la situation alimentaire – novembre 1998. Rapports du Comité de Coordination de l'Information pour la sécurité alimentaire – Cellule Technique.

- Stratégie de croissance durable du secteur de l'agriculture.

- Plan Stratégique Opérationnel (PSO), août 1999.

- Plan National d'Organisation et de Coordination des Secours d'Urgence et de

Réhabilitation (PNOCSUR), volet sécurité alimentaire, juillet 1997.

- Plan d'actions et programme d'investissement du secteur de l'élevage au Burkina Faso : Diagnostic, axes d'intervention et programmes prioritaires.

- Plan d'actions pour l'émergence d'organisations professionnelles agricoles au

Burkina Faso. Rapport final (Laurence Janssens, Marc Totté, Etienne Verhaegen), avril 1997.

- Plan d'actions pour le financement du monde rural (Yves Fournier, Robert

Ouédraogo, Sophie Teyssier) – IRAM, février 1997.

- Mise au point du cadre d'analyse du Système d'Alerte Précoce. Vol. 1 et 2 : Synthèse et rapport général – Oumar Coulibaly, Statisticien, Economiste, octobre 1994.

- Les statistiques du secteur de l'élevage au Burkina Faso. Année 2000 DEP/MRA.

- Réforme du système de gestion des infrastructures hydrauliques

d'approvisionnement en eau potable en milieu rural et semi-urbain. Document cadre de la réforme MEE, août 2000.

- Stratégie Nationale et Plan d'Actions de Gestion Intégrée de la Fertilité des Sols –

Ministère de l'Agriculture, janvier 1999.

- Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire : Diagnostic (Tome I) (Document final) – Ministère de l'Agriculture. Ouagadougou, mai 2000

- Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire : Axes stratégiques (Tome 2)

(Document final) – Ministère de l'Agriculture .Ouagadougou, mai 2000

- Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire : Phase Opérationnelle et Plan d'Actions : Ministère de l'Agriculture, mars 2001.

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- Rapport d'évaluation : Projet de Sécurité Alimentaire et de Nutrition – Banque Mondiale, 17 juin 1992.

- Rapport de fin d'exécution du Projet de Sécurité Alimentaire et de Nutrition (crédit

IDA 2414) – Ministère de l'Agriculture, septembre 2000.

- Etude préalable à la mise en place d'un réseau informatique – Mission Michel Chardron, mars 2001, Ministère de l'Agriculture.

- Appui méthodologique à la CT-CCI/SAP, version définitive, Diallo Mary et Sanon

Salia, RESAL, septembre 1999

- Annuaire Statistique/Santé : Année 1999 – Ouagadougou, novembre 2000 ; Annuaire Statistique/Santé : Année 2000, DEP/Ministère de la Santé.

- Liste Nationale des indicateurs essentiels pour les composantes du Système

National d'Information Sanitaire (SNIS) – Ouagadougou, mars 200,1 DEP/Ministère de la Santé.

- L'insécurité alimentaire : la faim au quotidien et la crainte permanente de la

famine – L'état de l'insécurité alimentaire dans le monde 2001, FAO (Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture) – Rome, 2001

- Enquête Démographique et de Santé – 1993-1994 ; Enquête Démographique et

de Santé – 1998-1999. Institut National de la Statistique et de la Démographie/Ministère de l'Economie et des Finances.

- Plan National d'Action pour la Nutrition (version révisée) – Ministère de la Santé.

Ouagadougou, août 2001

- Plan triennal de mise en œuvre du PNDS 2001-2003 – Ministère de la Santé. Ouagadougou, mai 2001

- Observatoire de la pauvreté et du Développement Humain Durable (DHD) :

Indicateurs de suivi du CSLP et des objectifs internationaux – version du 19 décembre 2001. Projet d'appui au Renforcement de la Gouvernance Economique (PRGE)

- Le processus de révision des supports de collecte de données sanitaires au

Burkina Faso : Démarche méthodologique – Service de l'Information Sanitaire/Ministère de la Santé. Ouagadougou, juillet 2001

- Directives relatives au SICIAV national : Généralités et principes. SICIAV

(Système d'Information et de Cartographie sur l'Insécurité Alimentaire et la Vulnérabilité)

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ANNEXE 6 : BILAN DES SYSTEMES D’INFORMATION SUR LA SA

METHODOLOGIE Le bilan a distingué les SI qui concourent jusqu’à présent à la prise de décision du dispositif CRSPC-SA des SI et autres structures prévues dans la stratégie de SA pour suivre les IOV. a) Suivi de l’insécurité alimentaire conjoncturelle Le bilan a porté sur les outils suivants : suivi de la campagne agricole, bilans céréaliers, suivi de la vulnérabilité, suivi des marchés en adoptant une grille d’analyse commune. En fonction des objectifs fixés à chacun de ces outils, cette grille traite de : • la pertinence des actions menées, c’est à dire l’adéquation des objectifs poursuivis par le

SI en rapport avec la problématique de l’insécurité alimentaire et les besoins des utilisateurs;

• l’efficacité, en comparant les résultats des actions menées par le SI aux objectifs définis initialement ;

• l’efficience, en rapportant les moyens mobilisés pour chaque action (ressources financières, ressources humaines, assistance technique, …) aux résultats obtenus ;

• la viabilité, en examinant dans quelle mesure l’action a été internalisée ou peut le devenir.

Ce travail devait être facilité par la disponibilité au sein des SI de documents de projet ou de programme développant un cadre logique ou une démarche analogue, ce qui ne fût pas toujours le cas. Les consultants se sont aussi appuyés sur les fiches descriptives des dispositifs parues dans « Les systèmes d’information sur la sécurité alimentaire dans le Sahel - Diagnostic et perspectives »33. b) Suivi des indicateurs objectivement vérifiables (IOV) de la stratégie de sécurité alimentaire: Concernant les IOV, cette première phase a consisté à réaliser un bilan plus succinct qui devait mettre l’accent sur : - les objectifs de la production d’information - la méthodologie utilisée : périodicité, couverture, forces et faiblesses du recueil et de

l’analyse (fiabilité, pertinence); - la diffusion des informations - les ressources (financières et techniques) mobilisées avec le détail des contributions de

l’Etat, des bailleurs de fonds et des autres sources de financement éventuelles ; - la viabilité du recueil et de l’analyse des données. Cette analyse s’est limitée aux 14 indicateurs sélectionnés pour évaluer l’atteinte des OS et de l’objectif global. c) Démarche pour la réalisation du bilan Ces bilans ont été basés sur l’exploitation de la documentation : études relatives à la stratégie de sécurité alimentaire, évaluations (SADAOC, DIAPER, Resal, …).

33 Club du Sahel/CILSS, avril 1999.

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Ils ont été complétés par des rencontres individuelles entre les consultants etles SI ou structures productrices d’informations sur la SA , d’une part, etles utilisateurs parmi les organismes membres du CRSPC-SA, ONG, associations socio-professionnelles, …, d’autre part.

FONCTIONNEMENT DU SUIVI DE L’INSECURITE ALIMENTAIRE CONJONCTURELLE EN 2002 Le fonctionnement du dispositif d’information est abordé sous un angle analytique dans la mesure où, au cours des dernières années, notamment à la faveur des différents projets DIAPER, différentes évaluations décrivent le dispositif qui concourt à la prévention des crises alimentaires au Burkina Faso. Les fiches descriptives des dispositifs figurant dans un document du Club du Sahel/CILSS34, ont été actualisées compte tenu des évolutions récentes. La notion de SI est fréquemment utilisée pour désigner les structures qui sont impliquées dans la prévention des crises alimentaires et apporte une aide directe à la décision du CRSPC-SA. « … l’organisation en système d’information implique que les différentes fonctions (de la collecte des données à la diffusion de l’information) soient étroitement liées entre elles autour d’un objectif commun, celui de la mise à disposition des utilisateurs d’une information adaptée à leurs besoins. Dans un système d’information, chaque fonction ne prend un sens que par rapport à l’ensemble : la collecte de données n’a pas de sens si elle ne donne pas lieu à traitement, analyse et diffusion…les SIM et les SAP sont organisés selon ce schéma. » (Club du Sahel, 1997) En réalité, comme on le verra pour la plupart des outils d’aide à la décision pour la gestion des crises, leurs objectifs sont bien souvent multiples et leur utilisation dans le cadre de l’urgence pose parfois autant de questions qu’ils n’en résolvent.

Les bilans céréaliers La CT/CCI élabore annuellement trois bilans céréaliers: un prévisionnel, un définitif et un ex-post. Outre les résultats de l’EPA, les bilans céréaliers sont élaborés avec les normes de consommation en céréales en vigueur depuis le début des années 90, les données des stocks publics, d’importation et d’exportation commerciales fournies par le Service des Douanes et, les importations d’aide alimentaire (PAM, CRS, SONAGESS, …). L’origine des bilans céréaliers remonte au début des années 80 quand le Sahel a commencé à connaître des sécheresses importantes accompagnées de crises alimentaires. L’objectif était de pouvoir évaluer les besoins d’aide alimentaire à mobiliser pour les populations touchées par une mauvaise campagne agricole. Depuis, ces bilans sont attendus par l’ensemble des acteurs (pays, donateurs) pour pouvoir juger de la situation alimentaire du pays. Jusqu’avant la libéralisation du marché céréalier, la présence de l’OFNACER qui disposait de deux stocks (stabilisation et sécurité) semblait être l’élément qui masquait les difficultés d’utilisation des bilans céréaliers pour la prise de décision. En d’autres termes, à cette époque il n’était pas attendu du bilan céréalier d’indiquer le niveau du déficit pour prendre la décision consensuelle de faire ou non de l’aide alimentaire. En effet, la mobilisation ou le redéploiement du stock de stabilisation n’était pas soumis aux mêmes procédures que connaît aujourd’hui le SNS et, l’OFNACER par sa propre analyse de la situation du marché approvisionnait les zones où les prix étaient les plus élevés. Depuis quelques années, le bilan céréalier prévisionnel semble avoir montré son insuffisance dans la prise de décision, 34 « Les systèmes d’information sur la sécurité alimentaire dans le Sahel - Diagnostic et perspectives », 1999

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amenant même nombre d’institutions à vouloir élaborer un bilan alimentaire qui serait plus complet. Cependant, le débat sur le bilan céréalier ne peut passer sous silence le nouvel environnement économique du pays et de la sous-région (libéralisation de l’économie et des échanges) et, surtout, sur sa capacité à traduire une situation d’insécurité alimentaire. Les éléments des bilans céréaliers Le CILSS à travers les différentes phases du projet DIAPER a non seulement conçu et mis en place dans les différents pays les méthodologies de l’enquête agricole permanente, mais aussi un canevas de présentation des bilans céréaliers. Le tableau ci-dessous reprend ce canevas où il apparaît que seule l’enquête permanente agricole fait l’objet d’une collecte de données par sondage.

Canevas des bilans céréaliers POSTES RIZ BLE MIL/SORGHO

MAIS/AUTRES TOTAL

Population au ………………………….. I – DISPONIBILITES Production Production brute Production disponible

Stocks initiaux Paysans Autres

II – BESOINS Norme de consommation (kg/hbt/an) Consommation humaine totale Stocks finaux Paysans Autres

III – EXCEDENT(+)/DEFICIT(-) BRUT IV – SOLDE IMPORT/EXPORT (35) Importations commerciales prévues Aides prévues Exportations prévues

V – EXCEDENT (+)/DEFICIT (-) NET VI – DISPONIBLE APPARTENT/HBT (kg)

Source : CILSS/DIAPER L’EPA est considérée comme un élément clé dans les différents bilans céréaliers qui sont élaborés au cours de l’année : prévisionnel (octobre ), définitif (décembre-janvier) et ex-post. De par la structure de l’économie alimentaire au Burkina Faso, la production agricole annuelle reste un élément déterminant de la réalisation de la sécurité alimentaire des populations rurales. C’est pour cette raison que les résultats de l’EPA sont attendus avec intérêt et prennent une place importante dans l’analyse de la situation alimentaire L’Enquête Permanente Agricole (EPA) L’EPA est une enquête annuelle réalisée depuis 1990, avec pour objectifs spécifiques l’estimation de données sur les superficies et les rendements conduisant à l’estimation des productions des cultures pluviales. Son origine remonte à la création du projet DIAPER I au début des années 1980, suite aux différentes sécheresses que le Sahel a connues, dans le but de disposer d’informations dans le cadre de l’aide alimentaire d’urgence.

(35) : Le solde régional ne prend pas en compte les exportations qui sont supposées se faire entre les pays de la région

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Depuis, l’EPA a connu quelques évolutions tant au plan méthodologique que sur son mode de financement. Au plan méthodologique, le changement fondamental est intervenu au cours de la campagne agricole 2001/2002 où l’échantillon a été étendu aux 45 provinces sur la base de la révision méthodologique proposée en 1999. La base de sondage est celle issue du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) de 1996, à laquelle sont adjointes des informations venant des résultats de l’Enquête Nationale sur les Statistiques Agricoles (ENSA) réalisée en 1994. Le plan de sondage n’a pas vraiment changé, il s’agit d’un échantillonnage à deux degrés avec stratification au second degré uniquement. Des changements sont également intervenus au niveau du statut des enquêteurs, ceux-ci devenant des « auxiliaires » résidant dans les villages et ayant un niveau scolaire inférieur ou égale au BAC.

Fiche 1 : Fiche signalétique de l’EPA ENQUETE AGRICOLE 1 – SITUATION INSTIT. Maître d'œuvre

Service des Statistiques Agricoles (SSA) / DEP - MA

Statut Administration Appui extérieur Pays Bas, DIAPER, BAD et Banque Mondiale 2 – OBJECTIFS Finalité

Suivi conjoncturel de la disponibilité céréalière à l’échelle régionale, nationale et provinciale Politique agricole Comptabilité nationale

Rôle dans le SISA Base des bilans céréaliers prévisionnel et consolidé Objectif spécifique Prévision des récoltes

Estimation de la production des cultures annuelles Stocks paysans de fin de campagne

Utilisateurs Gouvernement, bailleurs, organismes publics (offices céréaliers, …), CILSS, FAO, ONG, …

3 – METHODE Base de sondage

Recensement de la population 1996 Enquête Nationale sur les Statistiques Agricoles (ENSA) 1994

Echantillons aléatoires 1er degré 2e degré

706 villages 5648 exploitations agricoles

Méthode de collecte prévision de récoltes estimation de la production stocks résiduels

Déclaration des paysans Mesure des parcelles Carrés de rendement Déclaration des paysans

Questionnaire 6 fiches Manuels Enquêteur (1993)

Contrôleur (1997) Système de saisie et analyses DBASE + SP6 + SPSS 4 – DIFFUSION DES RESULTATS Publications

Résultats prévisionnels de la campagne (fin octobre) Résultats définitifs (février)

Nombre d'annuaires 300 Dialogue avec les utilisateurs Oui 5 – PERSONNEL Auxilliaires

706

Contrôleurs 75 Superviseurs 12 6 – FINANCEMENT Coût moyen estimé

170.000.000 environ par an

Mode de financement Projet Niveau 90 % Perspectives Assuré jusqu'en 2001/02 L’EPA collecte également des données sur les exploitations agricoles autres que les productions (données socio-démographiques, les intrants, les pratiques CES/AGF, …) qui ne sont pas utilisées dans l’analyse de la situation alimentaire conjoncturelle.

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Sur le plan financier, l'EAP a bénéficié du financement des différentes phases de DIAPER, et surtout de celui de la coopération néerlandaise dans le cadre de l’ENSA. Pertinence de l’EPA Elle est examinée d’une part sous l’angle de la cohérence entre ses objectifs spécifiques et ceux y compris globaux du dispositif de suivi de l’insécurité alimentaire et, d’autre part de l’adéquation des objectifs globaux à la problématique de l’insécurité alimentaire et aux besoins des utilisateurs. En ce qui concerne la cohérence avec les objectifs, l’EPA produit des résultats qui contribuent à établir la disponibilité alimentaire du pays à la sortie de la campagne agricole en fournissant les données de productions et des stocks paysans utilisées dans l’établissement des bilans céréaliers. L’enquête prévisionnelle provient d’une approche basée sur l’estimation de la production attendue par les exploitants agricoles de l’échantillon, corrigée sur la base des réalisations observées de la campagne précédente. Cette approche est celle préconisée par le dispositif régional de suivi et permet au Burkina comme les autres pays membres du CILSS de fournir, les informations nécessaires à l’analyse de la disponibilité céréalière régionale. L’EPA a joué pleinement son rôle dans ce cadre et a contribué à l’objectif global de suivi de l’insécurité alimentaire conjoncturelle au niveau national et régional. Pour les bilans céréaliers définitifs et ex-post, les données de l’EPA permettent, d’une part, de corriger les résultats prévisionnels et, d’autre part, de satisfaire d’autres besoins d’analyse : comptabilité nationale, évaluation de la politique agricole. Au cours des dernières années, lorsque la campagne agricole est moins bonne que la «normale», les données de l’EPA ont, toutefois, eu du mal à faire autorité pour la prise de décision. Les raisons évoquées sont diverses et concernent des aspects techniques inhérents à l’enquête et conceptuels liés à l’utilisation de ses résultats pour évaluer la situation alimentaire: - - La difficulté d’utiliser les données au niveau infra national. En effet, le niveau de précision

des données au niveau provincial est jugé faible. Par conséquent, baser une analyse ou une prise de décision sur celles-ci est risquée et il faut en connaître les limites ;

- L’analyse insuffisante des résultats au regard du déroulement de la campagne agricole (données agrométéorologiques et climatiques) ;

- La part du niveau de production de l’année dans l’évolution de la situation alimentaire ; - ... La question est alors de savoir si l’intérêt accordé aux résultats de l’EPA est fonction de la situation à laquelle les utilisateurs doivent faire face ou si, pour analyser la situation alimentaire, il n’y a pas tendance à vouloir utiliser « abusivement » les résultats de l’enquête agricole dans ce sens qu’il s’agit d’une photographie instantanée que l’on voudrait pouvoir utiliser sur une échelle de temps qui ne conviendrait pas ? N’y a t-il pas lieu de revoir la fonction et l’importance de la production annuelle dans l'analyse de la sécurité alimentaire au regard des différentes évolutions qui ont lieu, notamment, la libéralisation des échanges dans le cadre de l’espace sous régionale et ainsi de mieux définir quelle utilisation peut être faite de ces données dans le cadre du suivi conjoncturel ?

Page 70: PLAN D’ACTION SYSTEMES D’INFORMATION SUR LA SECURITE

70

L’efficacité de l’EPA La plupart des évaluations l’ont abordé sous l’aspect de la fiabilité des données au sens statistique : respect des procédures de mise en œuvre de l’enquête (plan d’échantillonnage, collecte des données de terrain, traitement des données). L’EPA est considérée comme un des dispositifs où la qualité statistique a beaucoup évolué au cours des dernières années, malgré des points faibles signalés dans les procédures statistiques d’agrégation et d’extrapolation et les problèmes informatiques inhérents à la saisie et à la vérification de cohérence36. C’est au cours de la campagne agricole 2001/2002 que le dispositif s’est étendu aux 45 provinces du pays pour répondre au nouveau découpage administratif. L’examen du document de révision méthodologique incite à quelques remarques : - sur le plan de l’échantillonnage, on constate que la méthode37 utilisée pour répartir le

nombre de villages au sein des provinces met quasiment sur le même pied d’égalité des provinces à fortes potentialités agricoles (exemple : l’ouest, le sud, …) et les provinces à faible vocation agricole (le Sahel). Au regard de l’objectif global de l’enquête (estimer les disponibilités céréalières), n’est-il pas plus indiqué de répartir l’effort d’échantillonnage de manière à donner plus de poids aux zones à grandes potentialités agricoles ? Ce qui permettrait sans doute d’être plus précis dans l’estimation de la production totale sachant que dans les zones à vocation pastorale, il y a toujours un « déficit » ;

- sur le plan du traitement des données, le coefficient d’extrapolation contenu dans le

document de révision méthodologique de l’EPA à 45 provinces, ainsi que le calcul de la variance du total comportent des erreurs38 qu’il conviendrait de corriger compte tenu de l’importance de ce document qui est la référence de l’enquête.

Sur le second point si l’expression utilisée pour l’estimation de la variance des totaux par strate est bien celle du document de référence, cela pourrait expliquer pourquoi certains utilisateurs trouvent le coefficient de variation trop faible pour ce genre d’enquête où, malgré la stratification, on s’attend malgré tout à une forte hétérogénéité de la taille des exploitations à travers le pays. Par contre, l’expérience acquise par le SSA en matière de mise en œuvre de l’enquête permet de minimiser par les contrôles tant au niveau du terrain que du traitement (contrôle de cohérence) les erreurs éventuelles des enquêteurs. Enfin, l’absence de renouvellement de l’échantillon est également reconnue par le SSA comme un point faible pouvant conduire à introduire des biais dans les données collectées soit au niveau de l’enquêteur, soit au niveau des ménages échantillons qui se lassent de l'opération. N.B. : Ces deux points ont fait l’objet de critiques de la part du SSA et des discussions ont été entamées avec des personnes ressources extérieures à l’institution. Les consultants n’ont pas recueilli d’avis unanimes sur ces questions. C’est pourquoi, il est proposé qu’elles soient abordées ultérieurement avec le temps nécessaire pour parvenir à une solution idoine. Cette question de la précision touche particulièrement les cultures associées en cultures secondaires (niébé, vouandzou, etc.), pour lesquelles il est difficile d’avoir des estimations satisfaisantes.

36 Les systèmes d’information sur la sécurité alimentaire dans le Sahel. Diagnostic et perspectives ; avril 1999 – Club du Sahel / CILSS. 37 Révision méthodologique des enquêtes agricoles et maraîchères ; Volet statistique – AERE ; p. 11 et suivants.

38 ∑ ∑ ⎥⎦

⎤⎢⎣

⎡⎟⎠⎞

⎜⎝⎛⎟⎠⎞

⎜⎝⎛=

i jhij

h

hiOhi

h

hh ye

EE

Em

Y101ˆ est une estimation de la moyenne par strate et non du total ;

l’expression ( ) ( )h

h

h

hh m

sm

ZVYV2

ˆ == , n’est pas la variance du total de la strate mais la variance de la

moyenne.

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71

En définitive, il faudrait pour l’EPA prendre plus en considération les aspects agronomiques des paramètres étudiés dans la méthodologie de l’enquête et voir à mettre au point une nouvelle base de sondage. L’efficience de l’EPA L’EPA a coûté en moyenne cent soixante dix millions de francs CFA par an de 1996 à 2000. Outre le suivi conjoncturel de la SA, les données de l’EPA servent à l’élaboration des politiques agricoles, les comptes du secteur agricole les études d’impact des politiques de développement ou de projets de développement. La mesure de l’efficience de l’EPA pour sa contribution stricto senso à la SA ne peut être estimée valablement. En comparaison aux enquêtes similaires réalisées dans les pays voisins (par exemple moins de 80 millions au Niger), son coût s’avère élevé. L’internalisation et la viabilité de l’EPA Sur le plan institutionnel, le SSA est rattaché à la DEP du Ministère de l’Agriculture et dispose de personnel composé de fonctionnaires et de contractuels à même de conduire convenablement l’enquête. Ce personnel à la faveur des différents projets qui ont appuyé l’EPA et/ou l’ENSA ont bénéficié de différentes formations aux méthodes d’enquête et en informatique qui les rendent compétents pour ce genre de travail. Sur le plan financier, contrairement à ce qui était prôné par DIAPER III, à savoir son retrait progressif à la faveur d'une internalisation par le budget de l'Etat, la pérennisation n’a pas été réalisée. L’EPA est toujours financée par des ressources extérieures notamment par la coopération néerlandaise et la contribution du budget national se limite aux salaires des fonctionnaires et aux locaux qui sont mis à disposition. Cette situation fait que tous les acquis de l’EPA tant en termes de ressources humaines que de données statistiques peuvent être perdus si une forme de pérennisation de son financement n’est pas trouvée. Diagnostic des bilans céréaliers Pertinence des bilans céréaliers Les objectifs assignés aux différents bilans diffèrent du prévisionnel à l’ex-post. Dans le cadre du suivi conjoncturel de la sécurité alimentaire, ce sont les bilans prévisionnel et définitif qui retiennent le plus l’attention car le premier a pour but d’estimer dès octobre la balance entre les disponibilités et les besoins et le second permet de confirmer ou infirmer cette situation. Si la pertinence du bilan doit être appréciée sur le plan de son concept et de sa méthodologie d’élaboration, des observations et questions sont souvent formulées. Elles concernent : - la nature et la qualité des données qui sont reprises dans les différents postes du bilan,

notamment la capacité du dispositif à collecter ces données de manière fiable ; - le fait de synthétiser une situation dynamique en un tableau de chiffres dont la ligne

excédent/déficit est la finalité au détriment d’un ensemble d’autres informations passées ou prévisibles qui pourraient mieux guider la prise de décision ;

- le bilan céréalier prévisionnel qui est pratiquement réalisé sous contrainte pour répondre

à l’agenda régional. Y a-t-il suffisamment le temps entre le 15 septembre et la fin octobre pour collecter, centraliser, traiter, vérifier et analyser les déclarations des producteurs de manière « sécurisée » sur le plan de la rigueur statistique ? Par ailleurs, les enquêtes de

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terrain sont effectuées avant la fin de la saison pluvieuse dont les dernières précipitations peuvent s’avérer déterminantes quant aux résultats finaux de la campagne ;

- Le bilan prévisionnel au niveau national apporte t-il plus que les autres sources de suivi

de la campagne agricole ? À ces interrogations, on est tenté de répondre par la négative, car un bon suivi de la campagne agricole serait plus pertinent pour avoir une bonne appréciation des résultats attendus, en renvoyant au SAP l'identification des zones et populations touchées.

Efficacité des bilans céréaliers L’efficacité des bilans céréaliers prévisionnel et définitif a été abordée dans le document du Club du Sahel/CIlss39 qui indique la difficulté pour les décideurs de prendre des décisions sur cette base. Aux interrogations posées, les réponses font ressortir le manque de fiabilité des données collectées. Là se trouve le nœud du problème. En effet, si sur l’enquête agricole on peut évaluer le niveau de fiabilité des résultats, sur les autres postes il n’y a aucune possibilité. Si par exemple sur les stocks (paysans et commerciaux) ainsi que les importations et exportations on commet une erreur importante, quelles en sont les conséquences dans la prise de décision ? D’un côté, en les sous-estimant, on crée un déficit éventuel fictif et on minimise le risque de laisser des populations qui seraient en situation difficile. Le coût dans ce cas n’est pas humain mais financier et il peut également avoir des répercussions sur les habitudes alimentaires et la construction du marché. De l’autre côté, en faisant des erreurs sur l’un ou l’autre poste en sens opposé, on pourrait arriver à un équilibre ou à un excédent qui voilerait l’insécurité alimentaire de populations déficitaires, le risque est alors humain. En résumé, les deux bilans ouvrent plus la porte aux discussions sur leurs fiabilités que sur les mesures ou actions à entreprendre pour mieux cerner la réalité du terrain. Efficience des bilans céréaliers Elle est fortement liée à celle de l’EPA qui constitue la principale source de coût pour l’élaboration des bilans céréaliers. La question du bien fondé du bilan céréalier prévisionnel qui engendre la part des coûts liés à l’interview des producteurs pour avoir les estimations de productions se pose au regard des raisons évoquées plus haut.

Le système d’information sur le marché céréalier (SIMc) Le SIMc a deux objectifs principaux, à savoir fournir des informations dans le cadre de la transparence du marché et de la gestion du SNS. Il trouve ses origines dans la mise en place de la première phase du projet DIAPER au milieu des années 80. Sa mise en œuvre était assurée par l’ex-OFNACER au niveau de sa direction commerciale. Le but était double :

- Fournir des données à la Composante Nationale DIAPER chargée du suivi de la situation alimentaire ;

- Fournir à l’OFNACER des prix du marché dans le cadre de ses campagnes d’achat et de commercialisation des stocks de stabilisation et de sécurité.

Le dispositif comptait alors 27 marchés dont 10 seulement (les grands centres urbains) faisaient l’objet d’une diffusion hebdomadaire des prix par un bulletin écrit destiné principalement aux décideurs institutionnels. Avec la mise en place du Plan céréalier du Burkina et la libéralisation du marché céréalier, les objectifs du SIMc ont été modifiés. Il s’agissait dès lors d’assurer la transparence du marché en même temps que le stock de stabilisation disparaissait. Le dispositif de collecte des données a été revu, l’échantillon est passé de 27 à 37 marchés et sa composition

39 « Les systèmes d’information sur la sécurité alimentaire dans le Sahel »

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modifiée pour tenir compte d’une typologie des marchés (urbains, zones rurales excédentaires ou déficitaires, frontalier, etc.). Depuis la création de la SONAGESS qui a repris le SIMc, les objectifs et la structure du dispositif n’ont pas changé. SIM/CEREALES 1 – SITUATION INSTIT. Maître d'œuvre

SONAGESS

Statut Service des études au sein de la Direction d’Exploitation Appui extérieur GTZ, Coopération française, Coopération néerlandaise, DIAPER/UE, Etat Origine 1986 (appui DIAPER puis GTZ) 2 – OBJECTIFS Finalité

Transparence du marché céréalier

Rôle dans le SISA Information sur les marchés Objectif spécifique a. Collecte de l'information prix

b. Diffusion de l'info. prix aux acteurs du marché c. Information pour la gestion du SNS et la politique de sécurité alimentaire

Utilisateurs SONAGESS, DSAP, ONG, agences, recherche, OP 3 – METHODE Échantillon

Choix raisonné de marchés sur base typologie (marchés et circuits), 37 marchés

Variables Produits suivis types de prix périodicité des relevés estimation des quantités autres variables

4 céréales : mil, maïs, sorgho, riz importé 6 légumineuses et tubercules Détail consommation et producteur Hebdomadaire Non Non

Questionnaire 2 fiches Manuels Enquêteur Transmission des données Télécopie, transporteurs Traitement logiciel EMAC, SPSS Win 4 – DIFFUSION DES RESULTATS Média

Radios nationale et rurale, Internet

Bulletin conjoncturel Hebdomadaire Bulletin d'analyse Non Annuaire Annuel (200 ex.) Dialogue avec les utilisateurs Oui 5 – PERSONNEL Statut

Contractuels

Enquêteur 37 Contrôleur 10 Equipe centrale 1 6 – FINANCEMENT Coût moyen estimé

20 Moi

Mode de financement Budget national Niveau Insuffisant Perspectives Financement complémentaire sur projet en cours

Le SIMc a cependant connu des évolutions notables par la prise en compte d’autres produits que céréaliers (légumineuses, tubercules, fruits et légumes). Pertinence La pertinence du dispositif est analysée par sa contribution à la transparence du marché céréalier et son utilisation au niveau du dispositif de pilotage de la sécurité alimentaire. Sur le plan de la transparence du marché, aucune évaluation systématique n’a été faite. On note sur la base des réactions relevées lors des rencontres (ateliers) avec les acteurs du marché,

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au vu de la demande d’informations par certains groupements de producteurs et d’ONG qui appuient les organisations paysannes, que le SIMc joue un rôle important dans la transparence du marché même en l’absence d’informations sur les disponibilités céréalières. En effet, cet aspect qui devrait conférer au SIMc une fonction de SIM commercial n’est pas assez efficace, car les délais de diffusion des données sont de l’ordre d’une semaine alors que les acteurs voudraient des données en temps réel. Dans l’ensemble, les données du SIMc sont jugées pertinentes par les utilisateurs institutionnels dans le cadre de l’analyse de la situation alimentaire d’une part et, pour la gestion du SNS à savoir sa reconstitution et sa rotation technique. Au niveau des autres acteurs du marché (organisations paysannes, commerçants), les données posent des difficultés d’exploitation par le simple fait qu’elles sont diffusées en francs par kilogramme alors que la pratique courante sur les marchés est la vente en unités de mesure locales. La diffusion des prix en unités locales se fait par la radio rurale et est difficile à cerner. En outre, il s’agit de prix moyens hebdomadaires par céréale dont la compréhension et l'interprétation ne sont pas toujours aisées au niveau des producteurs et commerçants. Pour les utilisateurs institutionnels (CT/CCI, SP/CPC-SA, …), l’absence d’estimation des stocks commerçants et des flux céréaliers amoindrit l’exploitation des données du dispositif ; même si le SIM a souvent été le dernier recours en l’absence du SAP pour l’analyse de la situation alimentaire à travers les prix du marché. L’absence de prévision des prix par le SIMc constitue aussi un handicap. Bien que n’ayant pas été un objectif de départ du dispositif et si cela se révélait réalisable, la modélisation aurait permis, par exemple pour l’année 2002, de prévoir qu’une reconstitution du SNS serait difficile au regard des prix attendus. L’efficacité L’efficacité du SIMc se mesure à travers le degré de couverture du pays de manière à fournir des données représentatives pour le marché céréalier national et à travers la qualité des données qui sont diffusées. Le dispositif actuel couvre l’ensemble du territoire en prenant en compte une classification des marchés (urbains, ruraux en zones excédentaires ou en zones déficitaires, frontaliers). De ce point de vue le SIMc permet d’avoir une bonne image des prix pratiqués à travers le pays de manière hebdomadaire. Cependant, avec le découpage administratif du pays en 45 provinces, et la nécessité de réaliser des analyses de la situation alimentaire selon ce nouveau découpage, le dispositif actuel paraît insuffisant pour rendre compte de la situation dans ces conditions. Vu sous cet angle, 17 chefs-lieux de provinces ne sont pas couverts et l’information sur les marchés manque pour des analyses plus fines. En ce qui concerne la fiabilité des données, des contrôles de cohérence sont effectués au niveau central et des missions de supervision et de contrôle sont réalisées pour assister les enquêteurs et corriger les données. La régularité de ces missions dépend des moyens financiers du service des études qui à la fin des différents projets ont considérablement diminué ; cela pouvant affecter la qualité des données. L’efficience Le SIMc a un budget relativement modeste au regard des informations fournies et de la gamme d’utilisation qui en est faite. Les bulletins SIM retiennent régulièrement l’attention des décideurs et les prix servent à tous pour l’analyse de l’accessibilité aux céréales. L’internalisation et la viabilité du dispositif

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Le SIMc est le dispositif d’information le mieux internalisé. Il est considéré comme l’attribution principale du service des études et un outil indispensable à la SONAGESS dans le cadre de la gestion du SNS. L’équipe centrale, personnel SONAGESS, est en mesure d'assurer la mise en œuvre de l’enquête (formation des enquêteurs, traitement des données). Le point faible reste cependant l’absence de publication de bulletins écrits depuis la fin du financement néerlandais. L’équipe externe est recrutée sur le mode contrat de prestation de service, ce qui allège la charge financière. Sur le plan financier, le fonctionnement (hors salaire de l’équipe centrale du SIMc) est, depuis 2001, inscrit au budget de l’État. Ce fait est à saluer, même s'il se pose le problème de la mobilisation à temps des fonds pour un fonctionnement efficace du dispositif. Le SIMc produit des données qui, si le système de diffusion est amélioré, le rendrait plus utile aux opérateurs privés et aux associations professionnelles qui pourraient contribuer partiellement à son fonctionnement.

Le Système d’Information sur le Marché du bétail et de la viande (SIMb) Le SIMb est rattaché au service des Statistiques Animales et des Etudes Economiques du Ministère des Ressources Animales. Initialement ce dispositif était situé au niveau de la Direction des Statistiques Agropastorales (DSAP) de l’ex-ministère du développement rural ou de l’agriculture et de l’élevage. Issu du projet DIAPER, le SIMb n’a pas bénéficié des mêmes appuis de la part du DIAPER que l’EPA ou le SIM céréales. C’est la coopération française qui a surtout financé ce dispositif à travers le projet statistiques animales, puis le PAESE. Ce dispositif a toujours occupé une place marginale dans l’analyse de la situation alimentaire du pays, cela malgré l’importance de l’élevage pour les populations des zones à risque alimentaire. Cela pourrait justifier le peu de financement qui lui a été accordé par les différents projets et partenaires au développement. Le dispositif actuel comprend un échantillon de 13 marchés, composé de marchés de production situés dans les zones rurales, de marchés d’exportation situés soit dans des localités comme Pouytenga ou dans les centres urbains comme Ouagadougou et Bobo-Dioulasso et des marchés frontaliers. Ce dispositif basé essentiellement sur les moyens financiers qui pouvaient être alloués par la coopération française, s’il permet d’avoir une bonne appréciation du marché du bétail national, reste insuffisant pour les besoins d’analyse de la sécurité alimentaire. Le SIMb connaît des difficultés de fonctionnement imputables au manque de moyens financiers et à l’organisation même du Service des Statistiques Animales. En effet, il a connu des périodes de rupture dans la collecte des données, des difficultés de transmission et de traitement des données. À ce jour, le PAESE de la coopération française essaie de relancer le dispositif sur la base d’une étude réalisée en novembre 200140. D’autres projets tels que le FERAP du CILSS et la CMA/AOC ont partiellement financé le SIMb pour avoir des informations sur quelques marchés (grands centres en général) pour les besoins de leurs publications. Ces projets ont également mis fin à leur financement.

40 Étude sur l’amélioration du système de collecte, traitement et diffusion des données statistiques du secteur de l’élevage, MRA, Novembre 2001.

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SIM/BETAIL 1 – SITUATION INSTIT. Maître d'œuvre

SSA/EE

Statut Service public Appui extérieur Coopération française 2 – OBJECTIFS Finalité

Suivi des marchés

Rôle dans le SISA Inexistant Objectif spécifique Collecte du prix du bétail Utilisateurs Opérateurs privés et décideurs 3 – METHODE Échantillon

13 marchés

Variables produits suivis types de prix périodicité des relevés autres variables

Bovins, ovins et caprins Prix des animaux offerts A chaque jour de marché Offre de bétail

Questionnaire Fiches d'enquêtes Manuels Non Transmission des données Courrier Traitement Sur tableur (Excel) 4 – DIFFUSION DES RESULTATSMédia

Non

Bulletin conjoncturel Non Bulletin d'analyse Trimestriel pour CMA-AOC (arrêt en 2002) Publication Bulletin annuel Dialogue avec les utilisateurs Oui 5 – PERSONNEL Statut

Agents du Ministère

Enquêteur 13 contractuels Contrôleur Non Superviseurs Non 6 – FINANCEMENT Coût moyen estimé

10 millions

Mode de financement Projet Niveau Nc Perspectives Recherche de financement

La pertinence du dispositif Au regard d’un des objectifs initialement attribué au SIMb qui était de disposer d’informations sur le marché du bétail en terme de prix et d’offres des animaux pour les besoins de la planification du ministère, le dispositif répond à cette demande. En effet, le service publie chaque année un annuaire des statistiques animales qui reprend les données sur le marché. Les données du SIM bétail contribuent peu à l’analyse de la sécurité alimentaire conjoncturelle au regard des publications faites par le CT/CCI et de la participation de ce dispositif aux différentes réunions du CPG. Le dispositif tel que mis en œuvre est-il approprié pour répondre aux besoins d’analyse de la sécurité alimentaire ? La réponse est sans doute non, du fait de la faible représentativité dans l'échantillon des localités situées dans les zones à risque alimentaire ; il s’agit plus d’une insuffisance de couverture géographique que l’approche méthodologique. En outre, le mode de diffusion actuel des informations ne permet

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pas de toucher un large public d’utilisateurs (absence de bulletins,organisation non efficiente des bases de données, …). L’efficacité Sur le plan de la transparence du marché à bétail, les résultats sont discutables pour diverses raisons : - La diffusion tardive voire la non diffusion des données fait que l’information n’est plus

d’actualité ou non accessible pour les opérateurs privés de la filière ; - La difficulté de bien cerner les prix des animaux malgré l’expérience des enquêteurs. En

effet, la présence d’intermédiaires sur les marchés complique les relevés des prix, du fait qu’il y a un prix négocié avec le producteur et un autre avec l’acheteur final. Dans ces conditions, on s’interroge sur le prix qui est finalement communiqué à l’enquêteur ;

- Nombre de données qui intéressent les opérateurs privés ne sont pas prises en compte dans la diffusion des informations : présence des acteurs étrangers, l’offre et la demande, les reliquats de vente, le cours de devises, …

Le dispositif à l’heure actuelle connaît des difficultés de fonctionnement (retard dans la transmission des données, non publication des informations) qui remettent en cause sa pertinence. L’efficience Dans la mesure où ce dispositif a été finalement peu sollicité pour l’analyse de l’insécurité alimentaire conjoncturelle, son efficience dans ce cadre est négligeable. Mais les données son utilisées à d’autres fins (analyses économiques et de planification) et malgré ses insuffisances le dispositif peut être considéré comme moyennement efficient. L’internalisation et la viabilité du dispositif Contrairement au SIMc, l’internalisation financière de ce dispositif est loin d’être assurée et dépend entièrement du financement du SCAC de la coopération française. Sur le plan de la maîtrise du dispositif, le SSA/EE a connu des mouvements de personnel (départ à la retraite, changement de poste) ; dans ce cadre, la maîtrise du dispositif pourrait poser des problèmes surtout en terme d’analyses. Le dispositif est-il viable tel que conçu actuellement ? En principe oui, compte tenu de la petite taille de l’échantillon de marchés (13 dont 2 à Ouagadougou). Cependant, les difficultés que connaît le SIMb sont liées à ses origines : le rattachement à la DSAP qui en faisait un dispositif de seconde zone par rapport à l’EPA et la place qui lui était accordée dans l’analyse de la situation alimentaire. Son financement actuellement assuré par le SCAC est en phase de reconduction avec une dégressivité des financements jusqu’en 2004. Le projet PAF sous financement de la coopération du Canada devrait temporairement contribuer à la redynamisation du SIMb sur 5 marchés.

Le suivi de la campagne agricole Le suivi de la campagne agricole par le Groupe de Travail Pluridisciplinaire (GTP) se fait à travers des missions de terrain d’équipes pluridisciplinaires, donnant lieu à la production de bulletins d’information sur l’état de la campagne. En outre, la Direction Nationale de la

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Météorologie (DNM), chef de file du GTP, collecte régulièrement un ensemble de données agro-météorologiques et reçoit d’Agrhymet des images satellitaires qui sont utilisées dans le cadre de ce suivi. Elle dispose également d’un modèle de prévision des rendements basé sur le bilan hydrique. L’ensemble de ces informations demeure insuffisamment exploité lors de l’analyse des résultats de l’EPA (comme éléments explicatifs) et pour une meilleure identification des zones de faibles productions conjoncturelles. La pertinence La DNM a un réseau de collecte de données pluviométriques sur 180 postes répartis sur le territoire national. Les données pluviométriques sont les premiers éléments d’appréciation de l’évolution de la campagne agricole dans une agriculture essentiellement pluviale. La DNM dispose également d’images satellitaires (estimation de la pluviométrie et de la biomasse) qui, couplées aux données pluviométriques, permettent une analyse quasiment en temps réel du développement des cultures. L’efficacité Malgré le potentiel des données agro-météorologiques dans l’analyse de la campagne agricole, ces données semblent peu valorisées. En effet, si les bulletins agro-météorologiques sont régulièrement diffusés, ils ne portent que sur un nombre de sites limités. Le système de transmission des données pluviométriques ne permet de récupérer qu’un nombre limité des 180 postes de manière quotidienne ou hebdomadaire. L’efficience L’efficience de ce dispositif est relativement bonne au regard du peu de moyens consacrés à la collecte des données et aux missions que le GTP réalise pour apprécier la situation sur le terrain. L’internalisation et la viabilité Sur le plan financier, mis à part l’apport de l’Agrhymet pour les missions de terrain du GTP, les autres données sont collectées sur budget de la DNM et des autres structures techniques membres du GTP. Si le dispositif veut répondre aux attentes du suivi conjoncturel de la situation alimentaire, une extension du réseau de pluviomètres est nécessaire et la DNM ne pourrait supporter les coûts sur son budget actuel.

Le Système d’Alerte Précoce (SAP) Avant 1992, le SAP était rattaché au Ministère de la Santé et de l’Action Sociale sous l’égide du Comité National de Lutte Contre les Effets de la Sécheresse (CNELS) et ne couvrait que les provinces du nord du pays (Oudalan, Séno et Soum). Son financement était appuyé par des ONG (OXFAM, SCF). « Ne répondant pas aux besoins des utilisateurs, il a cessé de fonctionner »41. Avec l’acquisition d’un nouveau financement (PSAN/Banque mondiale) en 1994, le SAP a redémarré en élargissant sa couverture à 13 provinces dans le centre-nord et l’est. Il était dorénavant mis en œuvre par la CT/CCI après un premier rattachement à la Direction des Statistiques Agro-pastorales. Une étude a été faite pour mettre au point des outils d’analyse

41 Club du Sahel/Cilss, 1997

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et de diagnostic de la vulnérabilité des populations42. Elle a fourni un modèle de pronostic et de diagnostic de la situation alimentaire. Le modèle de pronostic devait jouer un rôle fondamental en anticipant les crises alimentaires et permettre au dispositif CRSPC-SA d’identifier précocement les zones en difficultés alimentaires pour y prévoir des interventions. Ce modèle a fonctionné de 1997 à début 1999. Les résultats par département ont été publiés durant cette période dans les bulletins du CCI. Intégrant un indice de vulnérabilité structurelle et des variables conjoncturelles (limitées aux données annuelles de production céréalière et de la situation alimentaire de l’année précédente), ce modèle ne nécessitait pas de suivi d’observations directes de terrain pour tourner et donnait un pronostic (deux fois par an en fonction des résultats de l’EPA) sur les 30 provinces du Burkina Faso. Un diagnostic de la situation alimentaire venait mensuellement compléter les prévisions de risque alimentaire. Les services techniques présents dans les départements des 13 provinces couvertes étaient chargés de remplir un questionnaire socio-économique, transmis à l’équipe de la CT/CCI pour dépouillement. Les diagnostics ont aussi régulièrement fait l’objet de publications. Ce dispositif s’est arrêté à la fin du financement du PSAN en 1999. Contrairement aux autres outils de suivi de l’insécurité alimentaire, il s’avère aléatoire d’analyser, selon les 4 critères prévus, le fonctionnement d’un dispositif disparu depuis plus de 3 années. En effet, mis à part l’exploitation des documents à la base de la méthodologie du pronostic, les bases de données et les programmes qui sous-tendent les modèles ne sont plus accessibles. Il est par exemple devenu impossible de connaître les règles de l’analyse combinatoire déterminant la valeur du diagnostic mensuel. La littérature et les entretiens avec quelques personnes ressources ont permis de tirer les enseignements suivants : - Un exercice de comparaison entre les résultats de la vulnérabilité du FEWS et de la

CT/CCI lors de la campagne 1997/98 aboutissait à des divergences sensibles d’analyse (p. 52 ; Club du Sahel/Cilss ; 1999) ;

- Les résultats des pronostics 1997/98 et 1998/99 concluaient à un degré de risque alimentaire similaire pour un certain nombre de départements alors que les conditions de production agro-pastorales et d’accessibilité aux denrées de base y étaient significativement différentes. L’étude « d’appui méthodologique à la CT/CCI-SAP »43 constatait à ce propos que malgré les difficultés analogues présupposées, « aucune recommandation d’aide alimentaire n’a été effectuée par le dispositif CT-CCI/SAP à leur profit, contrairement à la campagne 1997/1998 ».

- Les outils de collecte et d’analyse des informations n’étaient pas suffisants pour assurer un ciblage efficace. Les interventions d’aide d’urgence sont généralement décidées pour l’ensemble d’une province malgré les prévisions réalisées par département. A ce propos, le PNOCSUR44 note :

- « la prise des décisions relatives à la résolution des crises est, cependant, tardive faute d’informations suffisantes et non-controversées sur la situation alimentaire dans les provinces; la conséquence directe en est l’arrivée tardive de l’aide aux bénéficiaires ;

- l’aide fournie arrive difficilement à satisfaire les besoins des populations sinistrées. En effet, la prise en compte d’un trop grand nombre de départements et de provinces dans le plan d’urgence (par manque de ciblage) entraîne un saupoudrage des quantités octroyées, ne permettant pas aux ménages sinistrés de réellement apprécier le bénéfice de l’aide. »

42 Mise au point d’un cadre d’analyse du système d’alerte précoce, Vol 1 & 2 ; MARA, SG ; DSAP ; octobre 1994. 43 Resal ; 1999 44 p 20, Ministère de l’Action Sociale et de la Solidarité ; 2000

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- Les données collectées et traitées n’étaient pas validées par les responsables des services centraux dont les services déconcentrés ont participé à leur collecte ;

- Le modèle de pronostic ne prenait ni en compte une bonne partie des revenus agricoles (cultures secondaires, cultures de rente, cultures maraîchères) et non agricoles (élevage, migrations et autres activités génératrices de revenus), ni la valeur des stocks (céréales ; animaux) ni l’évolution des prix (céréales, bétail, etc…) ;

- Outre l’absence d’internalisation des bases de données au sein de la CT/CCI, les contractuels engagés sous le projet PSAN n’ont pas intégré la structure à la fin du financement. L’expertise technique acquise par les 3 agents centraux s’est donc également volatilisée;

- Le suivi de l’insécurité alimentaire en zones urbaines et des groupes vulnérables dans les zones en dehors des provinces structurellement déficitaires n’est pas assuré.

Bref, la méthode d’analyse de la vulnérabilité a eu du mal à répondre aux attentes des décideurs du dispositif de gestion des crises alimentaires en terme d’identification des zones et des populations vulnérables ainsi que du choix des interventions. L’option de scinder en deux structures CT/CCI et CONASUR (qui réalise le ciblage final par la répartition des aides à l’intérieur des provinces bénéficiaires) cet objectif de ciblage limite la maîtrise de l’ensemble de la chaîne d’information.

Autres suivis d’informations liés à l’insécurité alimentaire conjoncturelle Le système de surveillance épidémiologique

Le Télégramme Lettre Officielle Hebdomadaire (T.L.O.H.) appelé Système d’Alerte Précoce de la santé est un système de surveillance épidémiologique de la Direction de la Médecine Préventive du Ministère de la Santé. Il surveille certaines maladies à potentiel épidémique : la méningite, le choléra, la rougeole, la fièvre jaune, la coqueluche, la shigellose, le SIDA, le charbon, le paludisme, les paralysies flasques aiguës et le tétanos néo-natal. Le système de surveillance n’enregistre que le nombre de cas et de décès des maladies sous surveillance. La transmission des informations se fait de la périphérie au niveau central par le RAC, le téléphone et le fax. Le Système de Surveillance Nutritionnelles Les enquêtes nutritionnelles ( collecte de données anthropométriques, cliniques, …) sont réalisées de façon ponctuelle et parcellaire par diverses structures (HKI, MSF, SCF, CRS) en collaboration avec le Centre National de Nutrition. Elles permettent de recueillir des données sur : - le taux de malnutrition aiguë ou émaciation (poids/taille), et le taux de malnutrition

chronique (T/A, P/A )chez les enfants de 0 à 5 ans ; - l’IMC chez les femmes en âge de procréer et non enceintes ; - le nombre de repas par jour - la composition de la diète,... Elles débouchent sur des actions d’urgence comme l’ouverture de CREN (Centre de Récupération Nutritionnelle) et la prise en charge alimentaire et nutritionnelle. Les catastrophes naturelles et les déplacements de population L’identification des populations victimes de calamités naturelles localisées (inondations, incendies) est confiée au Comité National des Secours d’Urgence et de Réhabilitation

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(CONASUR). Cette structure a aussi eu par le passé à identifier les besoins d’aide d’urgence de populations déplacées (cf afflux des personnes en provenance de Côte d’Ivoire).

SUIVI DES IOV Cette partie s’est attachée à faire l’état des lieux45 de la disponibilité des données afin de mesurer régulièrement les 14 indicateurs de performance (tableaux pages suivantes) permettant d’évaluer les objectifs spécifiques et l’objectif global. Le tableau des mesures des indicateurs est aussi présenté en annexe 7. L’analyse de ces indicateurs ne sera toutefois pas satisfaisante sans l’appréciation des facteurs externes sur lesquels la stratégie n’a pas (pluviométrie, catastrophes naturelles, troubles sociaux ou conflits armés dans les pays voisins,…) ou peu d’emprise (comportements des opérateurs privés, accords sur les échanges agricoles et alimentaires commerciaux au niveau régional ou international, …). En effet, les conditions de sécurité alimentaire ne sont pas uniquement dépendantes des mesures et actions préconisées et subissent les répercussions de l’environnement physique et socio-économique libéralisé sur lequel les acteurs institutionnels n’ont plus une implication directe (à l’exception de la gestion des crises alimentaires). Les tendances des indicateurs de performance et donc les effets de la stratégie ne prendront tout leur sens qu’à la lumière de l’évolution des facteurs externes qui peuvent les influencer. OS 1 : Renforcer la prévention et la gestion des crises alimentaires L'IOV représente l'efficacité de l'aide et des secours d'urgence. Contrairement aux autres composantes de la problématique de sécurité alimentaire, qui s'appuient sur des plans d'actions et/ou des programmes prioritaires spécifiques, la mesure de l'efficacité de l'aide et des secours nécessite des moyens indisponibles en dehors de la stratégie de sécurité alimentaire elle-même. Les mesures adoptées concernent, d’une part, le temps de réponse par rapport aux objectifs fixés (temps prévu du démarrage des interventions) et les écarts (en volumes des besoins d’aide et en localisation géographique des zones sinistrées) entre la prévision de la vulnérabilité et diagnostic ex post formulés par le SAP. Ces mesures sont perçues par le fonctionnement des institutions chargées de la mettre en œuvre, SAP et CONASUR à partir des documents rédigés et diffusés par ces institutions. Les monitoring et enquêtes d’impact de l’aide alimentaire indépendants, comme engagés en 2001 suite à la crise alimentaire, serviront à compléter l’évaluation. D’autre part, le second volet de l'évaluation de l’efficacité des aides concernent la perception par les populations cibles des actions entreprises et par l’adéquation des mesures prises pour résoudre les problèmes identifiés. Le contenu des enquêtes peut être variable, la démarche devant rester souple, adaptable aux spécificités de chaque crise. Ces enquêtes devront donc s'attacher à repérer l'ensemble des lacunes du dispositif, tout en restant souples et indépendantes. Parallèlement à la dynamique du dispositif, il s'agira en effet tout autant de comprendre les réussites et/ou les échecs que de les mesurer précisément. Les enquêtes de monitoring et d’étude d’impact de l’aide apportée en 2001 ont ouvert une voie qu’il faudra consolider et surtout capitaliser pour les crises alimentaires qui lui succèderont.

45 le travail préliminaire (reformulation et quantification des IOV ; Resal) réalisé en décembre 2000 a été actualisé.

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A partir de ces études, il serait intéressant de construire une situation de référence (concernant le temps de réaction du dispositif, l’impact des actions sur le marché, le coût/efficacité des aides, …) et de pouvoir ainsi observer, au cours des prochaines années, l’évolution de l’efficacité des aides. OS 2 : Augmenter durablement le niveau de la production alimentaire nationale et sa valeur ajoutée. L’évolution de la valeur des productions alimentaires a été retenue comme IOV. Les données issues de l'IAP ont été utilisées pour calculer les tendances des principales productions agricoles et animales entre 1990 et 1999. Ces tendances ont été mesurées en francs courants et en francs constants de 1985 (référence choisie par l'IAP). L’estimation des productions dépend des données fournies par le SSA/MA et la DEP/MRA. L'évaluation des prix, et donc des valeurs des productions, s'appuie sur le SIMc (prochainement étendu à d’autres produits agricoles) et le SIMb pour les produits animaux. Seuls les produits de l'agriculture et de l'élevage sont concernés actuellement. Les instruments d’estimation des productions halieutiques et des productions forestières ne permettent pas d’entamer un suivi annuel. Bien que la collaboration de l'IAP avec tous les services de l'agriculture concernés soit effective et que les chiffres fournis soient aujourd'hui les seuls permettant des suivis dans le temps, une remise à plat méthodologique pour garantir la fiabilité et l'homogénéité des informations devrait être entreprise46. Il faut rappeler que « la plupart des méthodes utilisées (pour élaborer les comptes nationaux du secteur agricole au sens large) sont basées sur des études qui ne sont pas récentes (enquête budget consommation de 1963 ; ENEC en 1989), d’études et d’enquêtes sommaires réalisées par des consultants pour satisfaire des besoins pressants de coefficients empruntés à d’autres pays provenant d’études dans le domaine agricole, d’analyses ponctuelles fondées sur des extrapolations ou sur des hypothèses de travail difficilement vérifiables. »47 OS 3 : Améliorer la capacité du marché à permettre l'accès des populations aux produits alimentaires. Instabilité des prix des biens alimentaires La mesure de l’instabilité intra annuelle des prix, basée sur le calcul d’un coefficient de variation, est aisée : COV=((∑(prix mensuel – prix mensuel moyen)2/12)1/2x100)/prix mensuel moyen Elle impose cependant de disposer de séries complètes de prix, et ce pour une large gamme de produits. Cette condition est réunie pour les céréales grâce aux données du SIMc voire du SIMb. Les calculs peuvent être réalisés pour le mil, le sorgho, le maïs et le riz importé. Ces mesures sont à réaliser au niveau national, en zones rurales réputées déficitaires, excédentaires et dans les centres urbains. L’instabilité des prix apparaît comme un indicateur synthétique de la fluidité de l’information sur les marchés et du niveau de distorsion au marché de libre concurrence. 46 Reformulation et quantification des IOV ; Resal ; 2000 47 in p 74 ; Rapport final de l’atelier national utilisateurs/producteurs de statistiques agricoles au Burkina Faso ; FAO, février 2001.

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Indice de satisfaction des besoins en route et piste Il est estimé à partir de deux indicateurs de la nomenclature internationale: - Le nombre de km de pistes et routes praticables par habitant ; - Le nombre de km de pistes et routes praticables par km2. Ils sont disponibles auprès de la DGR, au niveau provincial et national. OS 4 : Accroître la capacité économique des populations pauvres de la zone la plus à risque agro-climatique à se procurer des produits alimentaires. Pour pallier à l’absence de données régulières sur l’incidence de la pauvreté48 qui n’est disponible que tous les 4 ans, la stratégie a retenu 4 autres IOV qui offrent chacun un éclairage particulier sur l’évolution supposée des revenus: - taux de pénétration des systèmes financiers décentralisés et l’utilisation des crédits :

La BCEAO publie un annuaire de statistiques et de résultats des principaux réseaux de caisses, au niveau du Burkina, et au niveau plus global de l’UEMOA. Cependant, la présentation de ces données ne permet pas en l’état la mesure de l’IOV choisi, surtout pour ce qui est du ciblage des zones à risques et de la répartition par activité. Cependant, comme ce sont les réseaux de caisse qui fournissent les données de base à la BCEAO, il semble qu’il soit possible, en traitant directement avec eux, de parvenir à compiler les données intéressantes. Ceci suppose un important travail, qui ne peut se concevoir qu’en étroite association avec le PA sur le financement du monde rural (en pleine structuration), qui aura, lui aussi, un rôle important de création d’information49.

- instabilité des prix à la production Les calculs réalisés ici sont analogues à ceux effectués pour la mesure de l’instabilité des prix à la consommation de l’OS 3. Le projet d’extension du SIM à la mesure des stocks commerçant permettrait de pondérer les prix en approchant les volumes échangés. S’il faudrait alors revoir les formules, le calcul de l’instabilité permettrait alors de s’affranchir des biais issus de discontinuités des mises en marché sur l’ensemble de la campagne de commercialisation.

- évolution des termes de l’échange bétail/céréales Les données sur le bétail permettront, du fait de la correspondance des marchés suivis avec ceux des céréales (3 marchés des zones à risque sont suivis par le SIMb et le SIMc), de calculer le ratio entre les prix des productions animales et des céréales pour les zones à risques.

- valeur ajoutée de productions alimentaires La valeur ajoutée des productions alimentaires est, comme pour l’IOV de l’OS2, abordée par la valeur des productions. Mais le calcul s’avère plus délicat, étant donné que les chiffres de l’IAP ne sont disponibles qu’agrégés au niveau national. Il importe donc, pour fixer des objectifs, puis pour disposer annuellement de cet indicateur, de travailler avec les institutions fournissant les données de base à l’IAP (SSA/MA en particulier), d’élaborer une méthode de calcul ciblant les zones à risques lors de l’enquête agricole annuelle. Il conviendra de compléter les données en volumes par les relevés de prix des SIM pour évaluer la valeur des productions.

48 L’estimation des revenus subit le biais de ne pas être mesurés directement mais en étant assimilés aux dépenses de consommation. 49 Resal ; 2000

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Des enquêtes légères ponctuelles ou régulières pourraient être envisagées (par exemple pour l’estimation des consommations intermédiaires des produits agricoles, les prix à la production, …). Elles permettraient de mieux cerner dans les zones les plus défavorisées ces IOV et l’évolution des revenus ici de juger du montant des consommations intermédiaires par spéculation. OS 5 : Réduire la malnutrition des populations, et notamment des groupes vulnérables. Deux IOV ont été retenus : - la prévalence du retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans - le taux de mortalité infantile. Les informations nécessaires pour le calcul de ces indicateurs sont obtenues uniquement à travers les enquêtes de démographie et santé (EDS) et les enquêtes prioritaires effectuées par l’INSD. Si l’objectif global de la stratégie, conformément aux engagements internationaux, vise à réduire la malnutrition, l’analyse de données anthropométriques et nutritionnelles à plus grande fréquence que la périodicité des enquêtes lourdes devrait sans doute être envisagée. Reste à définir quel serait le mode opératoire et la couverture géographique d’enquêtes plus légères. L’intérêt d’un tel suivi serait de dépasser la vision uniquement quantitative (se traduisant en nombre de kilos ou de calories /hab) largement dominante jusqu’à présent dans les débats de SA au Sahel. OS 6 : Accroître l'impact des politiques sectorielles contribuant à la réduction de l'insécurité alimentaire Les IOV de l’OS 6 sont étroitement liés à l’évolution du dispositif existant de pilotage de la politique céréalière et de sécurité alimentaire, et à la proposition de création du plan d'action sur le dispositif d’information sur la sécurité alimentaire.

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Objectifs

spécifiques Indicateurs

Objectivement Vérifiables (IOV)

Structures susceptibles de fournir ces

données

Méthodologie utilisée

Sources des données de

base

Périodicité Couverture géographique

Situation de référence

Forces/ Faiblesses

OBJECTIF SPECIFIQUE 1 : Renforcer la prévention et la gestion des crises alimentaires conjoncturelles

1. Efficacité de l'aide et des secours d'urgence

CONSASUR SP/CPC-SA SAP Enquête ponctuelle

A préciser (expérience crise 2001)

Rapports d’exécution et d’enquête

Selon intervention Annuelle pour le SAP

Locale/ départementale

Non (possibilité de capitaliser crise 2001)

OBJECTIF SPECIFIQUE 2 : Augmenter durablement le niveau de la production alimentaire nationale et sa valeur ajoutée

2. Evolution de la valeur des productions

SSA//MA DEP/MRA SIMc SIMb IAP

Elaborées sauf pour l’élevage variabilité annuelle des productions

EPA ENEC Annuaire

Annuelle Nationale Oui Méthodologie à préciser

3. Indice d'instabilité des prix à la consommation

SIMc SIMb

Elaborée Prix hebdomadaire

Annuelle (01/11 au 31/10)

National Zone excédentaire Zone déficitaire Marchés des grands centres urbains

Oui Précision des données du SIMb moindre (tendances)

OBJECTIF SPECIFIQUE 3 : Améliorer la capacité du marché à permettre l'accès des populations aux produits alimentaires

4. Indice de satisfaction des besoins en routes et pistes

DGR PST2 Rapport annuel Annuelle Nationale Oui -

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Objectifs

spécifiques Indicateurs

Objectivement Vérifiables (IOV)

Structures susceptibles de fournir ces

données

Méthodologie utilisée

Sources des données de

base

Périodicité Couverture géographique

Situation de référence

Forces/ Faiblesses

Instabilité des prix à la production

SIMc SIMb

Elaborée Prix hebdomadaire

Annuelle (01/11 au 31/10)

Régional Provincial

Oui Méthodologie à affiner grâce à l’extension aux 45 provinces du SIMc et aux relevés des stocks

5. Evolution de la valeur ajoutée des productions alimentaires

SSA/MA SIMb SIMc Enquête

A préciser pour productions agricoles et à élaborer pour productions animales

EPA Annuaire Rapport d’enquête

Annuelle Régional Non Données désagrégées pas disponibles

6. Taux pénétration des SFD et utilisation des crédits

BCEAO PARMEC/trésor PA FMR Enquête ?

A élaborer Annuaire Autre ?

Annuelle Régional Provincial

Non Données désagrégées pas disponibles

7. Incidence de la pauvreté

INSD

Elaborée Enquête prioritaire

Tous les 4 ans

Régional Catégories socio-professionnelles

Oui

OBJECTIF SPECIFIQUE 4 : Accroître la capacité économique des populations pauvres de la zone la plus risque agro-climatique à se procurer des produits alimentaires

8. Évolution des revenus des exploitants agricoles et des éleveurs (dépenses des ménages, répartition des revenus et termes de l’échange bétail/céréales)

INSD SIMb SIMc Enquête

A préciser Enquête prioritaire Annuaire Rapport d’enquête

Annuelle Régional Catégories socio-professionnelles

Oui pour les résultats de l’enquête prioritaire

-

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Objectifs

spécifiques Indicateurs

Objectivement Vérifiables (IOV)

Structures susceptibles de fournir ces

données

Méthodologie utilisée

Sources des données de

base

Périodicité Couverture géographique

Situation de référence

Forces/ Faiblesses

9. La prévalence du retard de croissance

INSD - EDS Enquête prioritaire

Tous les 4-5 ans

Nationale Oui - OBJECTIF SPECIFIQUE 5 : Réduire la malnutrition des populations, particulière ment des groupes vulnérables

10. La mortalité infantile

INSD - EDS Enquête prioritaire

Tous les 4-5 ans

Nationale Oui -

11. Les structures de concertation sont fonctionnelles

SP/CP-SA Audit

- Comptes rendus de réunions et rencontres

Annuelle - - OBJECTIF SPECIFIQUE 6 : Accroître l'impact des politiques sectorielles contribuant à la réduction de l'insécurité alimentaire

12. Les mécanismes de suivi-évaluation sont fonctionnels

SP/CP-SA Audit

- Enquêtes ponctuelles

Annuelle - -

OBJECTIF GLOBAL

13. La malnutrition est réduite de 50 % en 2010

INSD

- EDS Enquête prioritaire

Tous les 4-5 ans

Nationale Oui

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Objectif Global : Réduire de 50 % le nombre de personnes souffrant de la faim et de la malnutrition à l’horizon 2010 L’IOV de l’objectif global de la stratégie de sécurité alimentaire correspond aux engagements pris par le Burkina au sommet mondial de l’alimentation tenu à Rome en 1996. Les mesures de l’IOV réfèrent aux IOV de l’OS5, aux apports caloriques/pers/j et à la consommation de protéines animales. Ces mesures sont recueillies lors des enquêtes prioritaires et EDS.

LA COORDINATION DE L’INFORMATION SUR LA SECURITE ALIMENTAIRE Les recommandations issues du séminaire de Koudougou en 1991 ont précisé les objectifs et les modalités de la coordination de l’information sur la sécurité alimentaire. 6 groupes thématiques devaient être mis en place : - production végétale et environnement physique (chef de file DEP/MA) ; - production animale et commercialisation des produits animaux (chef de file DEP/MRA); - stockage, commercialisation et aide alimentaire (chef de file SONAGESS) ; - suivi des zones à risque et gestion des crises alimentaires (chef de file CONASUR) ; - consommation et environnement socio-économique (chef de file INSD) ; - recherche sur les stratégies, politiques et technologies alimentaires (chef de file

CEDRES). Une Cellule Technique de coordination était également créée. Elle devait assurer la coordination administrative et technique des groupes de travail. Elle avait pour mandat : l’analyse des besoins des décideurs en information, le suivi des groupes de travail, la centralisation et la diffusion des données et l’aide à la prise de décision. Dans la pratique, le CCI et la Cellule Technique, chargée de son animation, ont connu de grandes difficultés pour remplir les objectifs fixés. Ce n’est qu’en 1998 qu’un texte portant création du comité a été publié. Le rattachement institutionnel à la DEP du Ministère de l’Agriculture est signalé comme un frein à l’exercice des fonctions. Elle ne possède pas de financements propres à assurer l’analyse secondaire des données qui lui sont transmises. Dès l’arrêt du financement du SAP en 1999, elle a stoppé ses publications. En définitive, les groupes de travail n’ont jamais (?) été réunis. Se pose dorénavant les questions à la fois de la configuration des groupes techniques (avantage d’une forte diversité thématique ?; adéquation des thèmes avec l’évolution de l’environnement économique, institutionnel et alimentaire ; cohérence avec le dispositif statistique global , CNCS et comités sectoriels, …) et de leur composition, quasi exclusivement de services étatiques centralisés, qui démarque avec l’évolution de la société, l’émergence d’autres acteurs et la place des utilisateurs. Seule la Cellule Technique, qui ne comporte plus que 2 cadres, a rassemblé et traité des informations provenant de structures individuelles membres des groupes du CCI. La coordination des informations sur la sécurité alimentaire s’est réduite à des collaborations régulières avec le SSA et les SIM et épisodiques avec les structures fournissant les éléments d’appréciation des bilans céréaliers. Son rôle s’est limité à fournir des informations sur la prévention des crises alimentaires de par son implication directe dans la gestion du SAP et de sa dépendance financière à la mise en œuvre de ce projet. Cette implication sur la dimension court terme l’a détournée de ses autres fonctions et, particulièrement, l’aide à la décision pour les aspects structurels de la sécurité alimentaire.

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Déjà qu’avec le SAP, le ciblage des zones en insécurité alimentaire ne réunissait pas l’unanimité autour de ses prévisions, il est apparu, au cours des dernières années, que la méthodologie utilisée par la CT/CCI pour identifier les besoins des populations en insécurité alimentaire était loin d’être la panacée et, constitue en définitive plus une régression qu’une avancée. Elle repose au premier chef sur l’identification des provinces déficitaires à partir des bilans céréaliers provinciaux limités aux données de production agricole de l’année plus les stocks comparés aux besoins. Cette vision restreinte à l’aspect disponibilité cumule les handicaps avec le niveau de précision des données provinciales de l’EPA qui est jugé faible. Le projet DIAPER a conçu une base de données pour stocker les informations provenant des différents dispositifs du CCI. Logée à la CT/CCI, cette base de données n’a jamais été opérationnelle. Récemment, la CT/CCI a été choisie comme point focal SICIAV. Au niveau régional, elle participe systématiquement aux réunions du Cilss/Pregec pour y présenter la situation alimentaire dans les zones à risque et le bilan des interventions. La question des insuffisances de la coordination de la production statistique ne se pose pas uniquement sur le thème de la sécurité alimentaire. Un séminaire sur la stratégie nationale en matière d’information statistique tenu à Bobo Dioulasso en 1995 avait déjà fait le constat « d’une faible coordination et une quasi absence de concertation des différents producteurs de données statistiques entre eux, d’une part, et les utilisateurs, d’autre part»50. Une tentative de réponse a été apportée par le Gouvernement avec la création en 1996 du Conseil National de Coordination Statistique composé de 4 comités sectoriels dont un chargé de l’Environnement et Eau, Agriculture, Elevage, Pêche et Sylviculture, Recherche et Développement expérimental. Ce comité ne s’est encore jamais réuni. Les comités sont des organes ministériels chargés de la conception et du pilotage des programmes sectoriels.

50 in p 101 ; Rapport final de l’atelier national utilisateurs/producteurs de statistiques agricoles au Burkina Faso ; FAO, février 2001.

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Finalités des SI51 Il faut au préalable rappeler quelques principes adaptés à la production d’information sur la sécurité alimentaire. Une donnée ne constitue pas une information, elle n’est rien de plus qu’un ensemble de signes obéissant à un code donné. Pour qu’elle devienne information, il faut encore : - qu’elle s’inscrive dans un processus de prise de décision et donc qu’elle soit

appropriée et utilisée par un système d’action.; - qu’elle reçoive un sens, une interprétation qui lui assure pertinence et utilité dans le

processus de décision. En fait, une donnée considérée isolément des autres données du système est généralement insignifiante, au sens premier du terme. Elle ne reçoit sa signification que par rapport à l’ensemble des autres données et dans le cadre d’un modèle d’interprétation qui assigne à chaque fait, à chaque observation une place spécifique, un rôle particulier au sein d’un dispositif qui vise à produire un diagnostic, un pronostic ou une évaluation etc. Pour que la donnée se transforme en information, il faut donc quelque chose de plus que la maîtrise du code sous lequel elle est enregistrée, il faut encore qu’elle s’intègre dans un modèle d’interprétation52.

Toutefois, si un système d'information (SI) n’a d’utilité que dans le cadre d’un processus de prise de décision, il ne constitue qu’un élément parmi d’autres du système d’action. Son rôle est limité à la fourniture, aux différentes parties prenantes, de l'information nécessaire à la prise de décision, sachant que celles-ci restent libres d’en tenir compte ou non. De fait, dans bien des cas, les justifications fondamentales de la décision sont davantage politiques ou stratégiques que techniques. C’est vrai également dans le domaine de la sécurité alimentaire où des considérations politiques ou diplomatiques peuvent peser davantage que les besoins alimentaires réels des populations et la situation sur le terrain. Cependant, à de rares exceptions - tragiques - près, cette autonomie de la décision par rapport à l’information en matière de sécurité alimentaire ne joue qu’en faveur d’interventions inopportunes, c’est-à-dire non justifiées par la situation alimentaire qui est, dans ce cas, déclarée pour les besoins de la cause, plus alarmante qu’elle ne l’est en réalité. De cette autonomie (légitime, mais jusqu’à un certain point seulement) de la décision par rapport à des considérations exclusivement techniques résultent trois conséquences importantes quant à la crédibilité et à la viabilité d’un SI. 1. La première conséquence est que le SI ne peut être rendu responsable d'une réponse

insuffisante ou inappropriée à une situation de crise que dans la mesure où cette carence est due à la nature lacunaire, inexacte ou trop tardive des informations fournies aux décideurs. Certaines critiques adressées aux SI ont pour origine cette confusion entre l’organe technique que constitue le SI et l’organe politique qui est responsable de la décision en matière de sécurité alimentaire et ne sont donc pas pertinentes. L’organe technique n’est responsable que de l’information qu’il fournit et non de l’usage qui en est fait, pour autant que celle-ci soit communiquée de façon compréhensible et appropriée.

2. La deuxième conséquence est que la frontière entre l’organe politique et l’organe

technique doit être claire, visible et reconnue pour légitime. Autrement dit, il ne peut y avoir de confusion entre le technique et le politique sous peine de jeter le doute sur toute information provenant du système. Dans l’ensemble des institutions qui ont en charge la sécurité alimentaire, le SI joue un peu le même rôle que la presse dans un régime démocratique et doit, à ce titre, jouir de la même indépendance qu’elle par rapport au

51 réf, SAP/AEDES 52 Cf. Courbon, J-C. (1993), Systèmes d’information : structuration, modélisation et communication, Paris : InterEditions.

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pouvoir exécutif. Ceci n’est possible que si l’on admet, parallèlement, la suprématie du politique sur le technique et la nécessité où celui-ci se trouve parfois de prendre des décisions non justifiées du point de vue technique mais conformes à l’intérêt général dont il est le garant. Mais le pire écueil, pour un système d’information, est de se trouver dans l’obligation de justifier ex post par des critères techniques, des décisions dont la motivation est tout autre. Très rapidement, il risque d’y perdre toute crédibilité, auprès de l’opinion publique d’abord, et de l’ensemble des autres parties prenantes de la politique de sécurité alimentaire ensuite, en ce compris le pouvoir au service duquel il aurait sacrifié son indépendance.

3. La troisième conséquence est l’obligation pour le SISA d’objectiver et d’expliciter le plus

possible l’ensemble des procédures par lesquelles il collecte, vérifie, analyse et transmet l’information. L’adoption d’une méthodologie rigoureuse constitue à cet égard la meilleure garantie d’objectivité et donc de crédibilité et le recours à une méthodologie claire et, si possible, à la modélisation constituent un élément crucial de cette recherche de l’objectivité la plus large possible.

La gestion des crises alimentaires et, plus globalement, l’approvisionnement des populations se situent au cœur des équilibres sociaux dans les sociétés où la plus grande partie du budget des ménages est destiné à l’alimentation. Les SI et, surtout, le dispositif de prévision des crises alimentaires sont soumis de ce fait à des obligations (respect d’échéance53, qualité des méthodologies, diffusion des analyses) sans doute supérieures à celles d’autres utilisations statistiques. Ils sont susceptibles de subir également certaines pressions. Ils sont scrutés avec attention par les gouvernements, les bailleurs de fonds, les responsables locaux (élus ou notables) et, plus récemment avec l’avènement de la démocratie, par les opérateurs économiques, la presse, la société civile. En effet, des analyses des SI émanent, par la suite, des arbitrages en volume d’aide (principalement alimentaire) et des arbitrages géographiques voire sociaux (si des groupes socio-économiques vulnérables sont ciblés) qui ne laissent pas indifférents les responsables politiques nationaux et locaux. Le processus d’internalisation des SI en cours depuis une décennie implique une réduction des coûts des SI, une coordination du recueil et traitement des données afin d’éviter les duplications et une adéquation des informations aux moyens d’actions qui peuvent être engagés en matière de sécurité alimentaire. Ceci impose de se référer aux outils disponibles (FASA, FIAP) et de tenir compte de ceux programmés dans la stratégie nationale de sécurité alimentaire pour l’avenir. Si l’identification des IOV répond bien à cette préoccupation pour la dimension moyen-long terme des conditions de vie des populations burkinabé ; en revanche, la production d’information, dans un objectif de prévention des crises alimentaires, suscite toujours de larges débats au Burkina Faso comme au niveau régional sur les outils les plus appropriés. C’est pourquoi, le PA qui doit orienter le choix des investissements sur l’information au cours des prochaines années ne peut faire l’impasse sur ces réflexions concernant les finalités des outils de suivi.

LE SUIVI DE LA CAMPAGNE AGRICOLE Le suivi des campagnes agricoles est essentiel à la détermination précoce d’une baisse de productions agro-pastorales d'une zone, d'un pays ou de la région sahélienne dans son

53 Le passage de la disponibilité de l’information à une action planifiée ne permet pas de tergiverser en répétant des investigations.

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ensemble. Il fournit une information qualitative concernant le niveau et la répartition des récoltes, ainsi que l’état des pâturages. Le Sahel n’ayant plus été confronté à une sécheresse de grande ampleur depuis le milieu des années 80, le suivi en cours d’hivernage sert plus à sensibiliser les décideurs, au fur et à mesure du déroulement de la campagne agricole, sur le fait que des interventions localisées seront sans doute nécessaires plutôt qu’à prendre des dispositions pour une intervention immédiate. Il joue un rôle de pré-alerte. L’utilisation des données de suivi de la campagne agricole reste encore marginale par rapport au potentiel que les chercheurs laissent entrevoir. Une des initiatives les plus avancées est le conseil agro-météorologique aux producteurs dont le Mali a été un précurseur. Son utilité est limitée dans une logique paysanne privilégiant une production souvent plus tournée vers l’objectif de l’autosubsistance (minimisation des risques de production) des ménages que vers la production pour le marché. La faible diffusion des variétés améliorées et la capacité limitée des agriculteurs à acquérir des intrants restreignent la portée du conseil agro-météorologique. Une autre application concrète est la lutte contre les acridiens mais dont l’efficacité est régulièrement mise à mal par le caractère sporadique des invasions qui ne permet pas toujours aux services responsables de maintenir un dispositif de lutte en fonctionnement adéquat. A l’avenir, on imagine que le suivi de l’hivernage pourra également servir à prévenir les risques d’inondations ; à mieux répartir le cheptel sur le territoire selon la capacité de charge et le remplissage des mares ; à prendre des dispositions, en cas de baisse des disponibilités fourragères en vue d’éviter les conflits entre agriculteurs et éleveurs ; à prévoir une alimentation complémentaire ou un déstockage du bétail, … Cependant, un dispositif de gestion de ce type d’intervention n’existe encore dans aucun pays sahélien.

LES BILANS CEREALIERS Basé principalement sur l’enquête agricole, le bilan céréalier constitue un des principaux instruments d’appréciation de la situation alimentaire. Malgré la régression des volumes d’aide alimentaire, le retrait des Etats de la commercialisation et la diversification des risques de crise, il est resté le support d’un dialogue régional intense entre les responsables de l’information dans les pays, les systèmes régionaux et internationaux de gestion de l’information (Agrhymet, SMIAR, Fews, PAM), les agences d’aide et les gouvernements. En témoignent les nombreuses réunions annuelles organisées par le réseau de prévention des crises alimentaires au Sahel54 et le projet régional de prévention et gestion des crises alimentaires au Sahel55 (Pregec/Cilss). Le réseau constitue un espace informel d’échange d’informations et de concertation à un niveau opérationnel, entre les experts des organisations susmentionnées. Parmi ses réalisations, on peut citer la mise sur pied d’une réunion annuelle de concertation56, l’appui à la coordination et à l’harmonisation des SI et la Charte de l’aide alimentaire. En théorie, l’usage du bilan céréalier s’inscrit dans une gestion politique des disponibilités alimentaires et peut donc avoir des répercussions :

54 Créé en 1985 à l’initiative du Club du Sahel (1976) mis sur pied pour soutenir les actions du Cilss. 55 Emanation plus récente que le réseau mais poursuivant le même objectif d’animation, il réunit quatre fois par an les différents acteurs de la région. 56 Elle réunit les agents des coopérations dont l’aide alimentaire demeure un volet de leur stratégie, les représentants des organisations internationales (PAM et FAO) et les représentants du Cilss.

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- à partir des résultats des bilans prévisionnel et définitif : sur la gestion du stock de sécurité, sur l’accroissement de la production en contre-saison, sur les importations (cas du Mali abaissant ses droits de douane sur le riz) et les réserves de change,

- à partir des résultats du bilan ex post : sur un soutien à la production agricole locale57, sur les taxes aux importations, ...

Apport des bilans céréaliers à l’analyse de la vulnérabilité alimentaire conjoncturelle Malgré l’engouement des décideurs pour cet instrument, l’apport actuel des bilans céréaliers au pronostic de sécurité alimentaire est des plus limités, pour les raisons suivantes :

• ils ne fournissent aucune information sur la localisation des groupes vulnérables, sur le type d’intervention à mettre en oeuvre, sur la durée de l’aide nécessaire et son volume 58 ;

• leur utilité pour la compréhension de la dynamique des consommations alimentaires,

qui fait également intervenir la capacité d’accès à l’alimentation, les conditions de vie et de consommation et les modèles socio-culturels, est quasi nulle.

• les bilans ne sont également que le reflet d’un agrégat de populations qui peuvent

avoir des régimes alimentaires fort variables.

• le bilan ne constitue qu’une photographie figée de la réalité dont certaines des composantes59 évoluent constamment.

Plus fondamentalement, « c’est la pertinence du bilan céréalier comme instrument d’évaluation des crises alimentaires qui est aujourd’hui mise en cause. Le bilan physique de la structure d’approvisionnement est de peu d’utilité lorsque les économies sont libéralisées. »60 En effet, il est nécessaire, pour fonder un diagnostic valable de sécurité alimentaire, de disposer d’informations fiables sur les revenus des ménages, les autres cultures, les capacités d’adaptation des différents groupes de population, l’accessibilité des denrées de première nécessité, l’état sanitaire, ... Dans ce sens, le bilan céréalier prévisionnel n’est pas suffisant comme indication du niveau de sécurité alimentaire61; d’autres instruments devant prendre le relais pour affiner l’information sur le terrain.

57 Les plans d’ajustement structurels et les accords de Marrakech limitent fortement la marge de manœuvre des Gouvernements pour subventionner directement les productions ou les intrants. De surcroît, les taux de taxation des importations ont également été réduits. 58 D’une part, il est impossible de connaître plusieurs mois à l’avance les importations que réaliseront les commerçants pour répondre aux déficits de la production locale et, d’autre part, les volumes d’aide alimentaire finalement attribués s’avèrent toujours en deçà des besoins sans qu’on ne mesure d’éventuelles répercussions dommageables. 59 Les importations et exportations représentent, en année de crise, un poste d’ajustement non négligeable (doublement des importations enregistrées) alors que la réaction du secteur privé est difficile à prévoir. 60 Club du Sahel/OCDE/CILSS, 2001, p.8 61 Pour atteindre cet objectif, la plupart des utilisateurs des bilans céréaliers proposent d’aller plus loin et d’élaborer un bilan alimentaire, voire même un bilan nutritionnel. A ce propos, nous reprendrons à notre compte la citation suivante : « Concernant l’établissement d’un bilan alimentaire/vivrier, la question centrale est de savoir s’il permettrait de mieux rendre compte de la situation alimentaire et constituerait un outil efficace d’aide à la décision. Certes, moyennant un dispositif beaucoup plus lourd et plus coûteux, un tel bilan pourrait mieux rendre compte des disponibilités alimentaires, mais il n’améliorerait pas sensiblement l’appréhension des crises. Tout comme le bilan céréalier, il ne serait en mesure de fournir des informations qu’en termes de disponibilités globales. Il serait incapable de répondre à l’attente la plus cruciale pour les décideurs : la question de l’accessibilité pour les populations, à la nourriture. » (Ibid)

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Le bilan définitif peut constituer un élément de confirmation de la disponibilité alimentaire globale. Autres utilisations En revanche, les bilans céréaliers (et alimentaires) ex-post constituent des instruments pertinents d’analyse et de projection en matière de politiques agricole, alimentaire et commerciale et de leurs interactions. Le bilan par produit alimentaire, en particulier, constitue un moyen d’évaluer la dépendance d’un pays vis-à-vis de l’extérieur, et donc, a contrario, son niveau d’autosuffisance alimentaire, ainsi que les diverses utilisations des disponibilités (ratio de l’alimentation destinée au bétail, à l’industrie agroalimentaire mais instrument à améliorer car non pris en compte actuellement, …). Il permet aussi d’analyser l’évolution sur de longues périodes des disponibilités en aliments et d’établir des comparaisons entre pays. Toutefois,

- Ils ne donnent , au mieux, qu’une image de ce qui peut être potentiellement consommé sachant que les modes de conservation des aliments, les modes de préparation et de cuisson des aliments, les modes d’utilisation après repas, peuvent entraîner des pertes non comptabilisées ;

- Pour une connaissance des modes de consommation de groupes socio-économiques, de zones géographiques ou écologiques spécifiques, des enquêtes ponctuelles adaptées à ce type d’analyse sont indispensables.

Conclusions L’EPA, qui constitue un élément clé des bilans céréaliers, consomme une part très importante des financements engagés sur le suivi de la sécurité alimentaire. Afin de maintenir sa réalisation, il y a lieu de trouver un compromis entre les ressources qui peuvent être mobilisées et les besoins en informations des utilisateurs. Cette adéquation entre ressources et objectifs passe par une acceptation de faire des choix, d’une part au regard du pilotage de la politique de sécurité alimentaire et, d’autre part, des besoins de pilotage de la politique agricole et de la planification macro-économique. On peut à ce titre s’interroger sur la nécessité pour le Burkina et ses partenaires au développement d’exiger un bilan céréalier prévisionnel en septembre/octobre si un suivi efficace de la campagne agricole permet de disposer d’informations permettant de connaître les zones où la campagne a été mauvaise, sachant que le SAP pourrait affiner l’information sur le terrain. Cela ne remet pas en cause l’élaboration des bilans définitifs et ex-post qui trouveront toute leur justification.

SUIVI RAPPROCHÉ SOCIO-ÉCONOMIQUE (SAP) De toutes les composantes du dispositif général d’information sur la sécurité alimentaire au Sahel, c’est celui qui a fait l’objet du plus grand nombre de développements méthodologiques, et cela sous l’impulsion d’acteurs variés: organisations internationales (PAM, FAO, PNUD), agences de coopération bilatérales (USAID, UE), ONG (SCF, Care), bureaux d’études (AEDES, DRN, ARD, GFA,…), administrations nationales et institution régionale (Cilss). Ces systèmes visant la prévention se sont axés sur une collecte et une analyse des facteurs favorisant l’émergence de crises (climat, catastrophe, fortes fluctuations des prix) et déterminant l’impact et la durabilité de leurs effets. Cette recherche des risques de crises et des facteurs contributifs ont amené à considérer les populations sous l’angle de leurs réactions et réactivités aux crises. La plupart des systèmes font appel à la notion de

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vulnérabilité et de risque de crise alimentaire pour des populations et/ou des zones géographiques; notions qui prennent différents sens suivant le SI qui l’utilise et le processus dans lequel il est employé. Une de leurs insuffisances concerne l’absence d’analyses pertinentes sur la vulnérabilité en milieu urbain et dans les zones rurales traditionnellement moins couvertes que sont les régions globalement excédentaires par l’auto-production. Si les résultats des bilans céréaliers pèsent encore fortement dans la décision d’octroyer une aide d’urgence à un pays, les systèmes de suivi rapproché sont devenus indispensables pour le ciblage des bénéficiaires de ces aides. Un dispositif de gestion des crises alimentaires digne de ce nom ne peut se passer de ces informations précieuses. Du reste, les pays où de tels systèmes ont connu des interruptions de financement (Tchad, Burkina Faso) ou sont inexistants (Mauritanie), éprouvent irrévocablement, lors de mauvaises années, de profondes difficultés à appréhender la situation alimentaire sur le terrain et à identifier les zones et les groupes de populations les plus vulnérables. Ces difficultés sont alors sources de tensions62 entre les autorités responsables de l’acheminement des secours et les partenaires de coopération, tensions qui rendent nécessaire, le plus souvent, le recours à des missions ponctuelles d’estimations des besoins. Ces investigations sommaires réalisées « sous la pression » ne peuvent rapporter que des constats alarmistes. Dans d’autres pays, le foisonnement des systèmes de suivi socio-économique amènent à des évaluations de la vulnérabilité conjoncturelle divergentes63 susceptibles de jeter une certaine confusion chez les utilisateurs. Cette multiplicité de méthodes et d’approches et la faible comparativité des résultats qui en découle est évidemment source de confusion et de difficultés pour les agences de coopération obligées de fixer des degrés de priorités quant à l’attribution des aides entre les différents pays sahéliens. Ceci explique d’ailleurs en grande partie le succès des systèmes internationaux64 comme le Fews et le Smiar et, des résultats des bilans céréaliers du Cilss. Le Mali fait figure d’exception parmi les pays du Sahel dans la mesure où les recommandations de son SAP « servent de référence incontestée pour la quasi-totalité des bailleurs et des ONG qui s’y réfèrent pour leurs opérations d’aide alimentaire » (Club du Sahel, 1999, p.97). Il montre ainsi que lorsque certaines conditions institutionnelles et méthodologiques sont réunies, la confiance des utilisateurs peut être acquise. Les besoins d’aide peuvent être alors estimés de manière logique en cumulant le volume nécessaire de chacune des entités ou groupes de populations précarisés et non pas à partir d’un chiffre global dont on ne sait où et à qui le distribuer. Les systèmes de suivi rapproché sont les mieux placés parmi ceux du dispositif de prévision pour offrir une palette de recommandations ciblées et appropriées à l’environnement socio-économique local. Ils peuvent, en théorie, élaborer des propositions visant à améliorer aussi bien les disponibilités que l’accessibilité des populations aux denrées de base : favoriser le renforcement des activités de production/transformation/service, éviter la décapitalisation des moyens de production et les ponctions sur les ressources naturelles, renforcer les programmes sociaux, agir sur les prix ou les quantités sur les marchés, … Leur 62 « En effet, les Etats et les bailleurs ne sont pas totalement transparents (ils abritent chacun des conflits internes, des jeux d’intérêt, des rapports de force). On ne peut pas les représenter comme les garants abstraits de l’intérêt général. Or l’évaluation des besoins en aide alimentaire est par nature un sujet impliquant de nombreux intérêts contradictoires… De fait dans certains pays, les estimations des besoins en aide alimentaire s’apparentent à la guerre des chiffres entre les différentes institutions. » Club du Sahel, 1999,p.97 63 Club du Sahel, 1999, p.51. Non seulement les analyses sont divergentes mais aussi le calcul des besoins : au Niger la ration est estimée à 12 kg/mois /personne, au Mali 9 kg/mois/personne, … 64 Alors que, paradoxalement, ils ne contribuent que très marginalement à la diffusion de données de première main.

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connaissance du milieu leur procure des facilités pour promouvoir des interventions à impact de court terme et s’inscrivant, en outre, dans une logique de développement à plus longue échéance ou, tout au moins, cherchant à ne pas déstructurer ou concurrencer les actions de long terme menées par les intervenants locaux.

SUIVI DES MARCHES Les SIMs ont pour objectif de contribuer à la transparence des marchés par une large diffusion des informations sur les prix aux opérateurs économiques. Plus le SIMc que le SIMb parvient à remplir cette mission. La diffusion régulière des prix du SIMc a contribué à renforcer la capacité de négociation des producteurs en particulier des zones fortement excédentaires, à réduire les marges des commerçants (en dehors des années déficitaires)65, à augmenter l’intégration des marchés et à accroître la vigilance des consommateurs. Si les SIMc ont, de façon générale au Sahel, contribué à améliorer la transparence du marché en rendant disponibles à l’ensemble des acteurs des filières céréalières des informations autrefois monopolisées par une minorité d’entre eux, la libéralisation n’a pas permis de réduire l’instabilité66 des prix qui affecte grosso modo une année sur trois la région sahélienne. La puissance publique, acculée par les Programmes d’Ajustement Structurel à laisser jouer les forces du marché, est le plus souvent dans l’incapacité d’enrayer cette instabilité. Si bien que les données collectées et ventilées par les SIM ne sont utiles aux Administrations que pour faire le constat d’une certaine imperfection du marché devant laquelle elles sont de toute façon impuissantes, n’ayant aucun remède à proposer contre un mal qui peut entamer de façon importante le pouvoir d’achat de nombreux consommateurs : urbains, éleveurs, agriculteurs déficitaires,... En matière de gestion des crises, le SIMc jouit d’une notoriété renforcée par l’absence d’un système de suivi de la vulnérabilité. Il est la seule structure capable de fournir aux décideurs des prix à la consommation de denrées de première nécessité malgré un nombre restreint de marchés suivis dans les zones à risque (marchés surtout des centres urbains secondaires). Le SIMc est, par contre, bien mandaté pour appuyer la politique de gestion du stock de sécurité (reconstitution et rotation technique). Sa capacité d’analyse du marché et des prévisions des prix limite parfois l’opérationnalité de cette mission. La programmation de reconstitution du stock cette année rencontre des difficultés que l’on aurait pu présager. Le SI propose également le prix de base pour les ventes à prix modéré, lorsque des actions d’urgence sont décidées par le CRSPC-SA. Enfin, les données du SIMc sont particulièrement utiles a postériori pour évaluer l’impact des aides alimentaires sur le marché. Ces données couplées avec des enquêtes auprès des commerçants permettent en effet d’en évaluer les effets spatiaux et temporels. Des besoins d’informations demeurent insuffisamment couverts en matière de prix (prix dans les pays limitrophes, prix d’autres produits/variétés, prévision de prix,…) et sur d’autres variables (stocks, flux, marges commerciales, …). Ces besoins non satisfaits ainsi que les modes de diffusion de l’information non adaptés à certains acteurs ont deux incidences :

- l’émergence de dispositifs d’information à vocation purement commerciale au sein de réseaux d’organisations paysannes ;

- le prochain renforcement du SIMc pour couvrir d’autres produits agricoles, augmenter sa couverture spatiale, …

65 Premier bilan de la libéralisation du commerce des céréales au Burkina Faso ; J-M Sourisseau et K. Traoré ; AEDES/IRAM ; 11/2000 66 Il existe en définitive un second type d’instabilité des prix. L’instabilité intra-annuelle, de plus faible amplitude, est provoquée chaque année par l’afflux massif des céréales lors de la mise en marché des nouvelles productions.

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A une échelle plus micro (province, marchés locaux), on assiste à l’essor de dispositifs d’information orientés sur les besoins des acteurs locaux : observatoires des marchés agricoles dans les provinces de Boulkiemdé et Sanguié, projet d’appui de 5 marchés à bétail du PAF/Canada,…

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ANNEXE 7 CARACTERISTIQUES DES IOV LIES AUX OBJECTIFS SPECIFIQUES ET OBJECTIF GLOBAL DE LA STRATEGIE DE SECURITE ALIMENTAIRE Extrait de « Reformulation et quantification des IOV ». décembre 2000 O.S.1 : renforcer la prévention et la gestion des crises alimentaires conjoncturelles

Indicateur objectivement vérifiable

Source de vérification

Mesure Couverture Périodicité

Efficacité de l’aide et des secours d’urgence

SAP CONASUR Enquête ponctuelle Aide sociale SAP

Temps de réaction (temps arrivée – temps prévu par SAP) Adéquation (quantités acquises/besoins) Mesures qualitatives (qualité, utilisation et temps de réaction) Ecart entre diagnostic ex ante (prévisions) et diagnostic ex post

Local Département Local Département Local Département

Selon intervention Selon intervention Annuelle

O.S.2 : Augmenter durablement le niveau de la production alimentaire nationale et sa valeur ajoutée Evolution de la valeur des productions alimentaires

IAP DSA DEP/MRA

Valeur par produit alimentaire ou secteur agricole, élevage et eaux/forêt (pêche et cueillette)

Nationale

Annuelle

O.S.3 : Améliorer la capacité du marché à permettre l’accès des populations aux produits alimentaires Indice d’instabilité des prix

SIM céréales SIM bétail

Coefficient de variation intra annuelle (pondéré par les stocks commerçants pour les céréales)

National Zone excédentaire Zone déficitaire Marchés des grands centres urbains

Annuel (01/11 au 31/10)

Indice de satisfaction des besoins en route et piste

Direction Générale des Routes

Nombre de km de pistes et routes praticables par habitant ou par km2

National Régional

Annuel

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O.S.4 : Accroître la capacité économique des populations pauvres de la zone la plus à risque agro climatique à se procurer des produits alimentaires

Indicateur objectivement vérifiable

Source de vérification

Mesure Couverture Périodicité

Incidence de la pauvreté

INSD Part de la population en dessous du seuil de pauvreté

National Provincial Catégories socioprofessionnelles

Tous les 4 ans

Instabilité des prix à la production

SIM bétail SIM céréales

variabilité intra annuelle des prix des céréales et des prix du bétail

National Régional

Annuel

Evolution des revenus

INSD SIM bétail SIM céréales

Dépenses des ménages Répartition des revenus Evolution des termes de l’échange bétail/céréales

National, provincial Catégories socioprofessionnelles Régional

Tous les 4 ans Annuel

Evolution de la valeur ajoutée des productions alimentaires

DSA SIM céréales SIM bétail Enquêtes ponctuelles

Valeur des productions alimentaires et coût en consommations intermédiaires

Régional provincial

Annuel

Pénétration des SFD et utilisation des crédits

Cellule PARMEC/Trésor BCEAO

Taux de pénétration Répartition par activité et par bénéficiaire (activité soc professionnelle)

Local Provincial

Annuel

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O.S.5 : Réduire la malnutrition des populations, notamment des groupes vulnérables

Indicateur objectivement vérifiable

Source de vérification

Mesure Couverture Périodicité

La prévalence du retard de croissance est réduite

Enquête démographique et de santé CNN, ministère de la santé

Nationale Provinciale

Tous les 5 ans

La mortalité infantile est réduite

Enquête démographique et de santé DEP/santé INSD

Mortalité infantile Nationale Provincial

Tous les 4 ans

O.S.6 : Mettre en place un système de coordination et de suivi-évaluation de la stratégie nationale de sécurité alimentaire Les structures de concertation sont fonctionnelles

SE/CNSA Cadre de concertation technique provincial (comité provincial de sécurité alimentaire)

les politiques sectorielles et les plans d’action contribuent à la réduction de l’insécurité alimentaire

Annuel

Les mécanismes de suivi-évaluation sont fonctionnels

Centrale d’information

les données sont collectées et analysées périodiquement

Trimestriel

Objectif global

Indicateur objectivement vérifiable

Source de vérification

Mesure Couverture Périodicité

La malnutrition est réduite

INSD Ministère de la santé

Retard de croissance Apport calorique Consommation de protéines animales

Nationale Provinciale

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ANNEXE 8 : CADRE LOGIQUE Logique

d’intervention Indicateurs objectivement vérifiables

Sources de vérification

Hypothèses

Objectif global

-Contribuer à l’analyse et au pilotage de la sécurité alimentaire

Objectif Spécifique 1

-Améliorer et pérenniser les dispositifs de recueil et d’analyse ainsi que la diffusion d’informations pour le pilotage de la stratégie de la sécurité alimentaire

Prise de décision sur la base des analyses des dispositifs d’informations

-Comptes rendu du CPG et CRSPC -sondages utilisateurs

-Niveau et coordination du financement de l’état et des partenaires au développement -degré de concertation entre Etat ,bailleurs de fonds et systèmes d’informations

Résultat 1 -Prévision des crises alimentaires est assurée en renforçant le suivi de la campagne agricole

Résultat 1 .1 -Suivi de la campagne

-Données pluviométriques et phénologiques minimum 90 pluviomètres dispositif plus données analysées -analyse données satellitaires(comparaison inter-annuelle et évolution campagne agricole). -NDVI et nuage à sommet froid -définition d’un cadre d’analyse intégré -pertinence et régularité des publications.

Bulletin –base de données –Web Document de référence -publication régulière -sondage utilisateurs

Résultat 1.2 -Analyse intégrée pour le suivi de la vulnérabilité.

-SICA fonctionnel Ecart prévisions/diagnostic ex-post -mise en place d’un comité de concertation et de validation des résultats-régularité d’info et pertinence (localisation et nombre de personnes vulnérables

-Décret de création SICA/évaluation externe -Bulletin -Web

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besoins d’aide, délai d’intervention pour prise de décision sur l’ensemble du pays.

Résultat 1.3 -Suivi des marchés produits agricoles.

-Données des marchés des 45 provinces -Données disponibles et analysées

Bulletin –BSD Web-radios

Résultat 1.4 -Suivi du marché du bétail et de la viande

-données disponibles et analysées -données des principaux marchés à bétail

Bulletin –BSD-Web

Résultat 1.5 -Estimation de la production agricole

-définition d’un cadre d’interprétation précisant les conditions de validation et d’utilisation des résultats -mise en place d’un comité de concertation et de validation des résultats -application d’une nouvelle base de sondage

-document de référence -publication des résultats annuels -comptes rendu de réunions -enquêtes nationales

Résultat 1.6 -Conception de bilans céréaliers

-définition d’un cadre de lecture et d’interprétation des résultats des bilans céréaliers

-documents de référence -rapport SICA

Résultat 2 -Suivi/ évaluation de la stratégie de la sécurité alimentaire est effectif

Résultat 2.1 -Par amélioration du recueil des données primaires

-données primaires disponibles et complètes

-rapport annuel-Web-BSD

-coordination interministérielle fonctionnelle

Résultat 2.2 Par la mise en place d’une analyse intégrée des informations

-existence d’une structure d’analyse opérationnelle -Réséau de donnéeset d’analyse sur la sécurité alimentaire

-rapport annuel -Web -BSD -arrêté inistériel -Web

- coordination inter ministérielle fonctionnelle

Résultat 3 -Des enquêtes lourdes et spécifiques sont réalisées régulièrement et en cas de besoin .

-données sur la sécurité alimentaire sont disponibles -innovation méthodologique disponible

Rapport-Recensement –EDS- autres rapports -document de référence

Résultat 4 -Des centres d’informations décentralisés sont mis en place et

-Données et analyses disponibles pour les utilisateurs au niveau décentralisés

-bulletin-radios -BSD

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sont fonctionnels. -Augmentation de la prise de décision sur base d’information décentralisées

-sondages utilisateurs

Résultat 5 -Les flux d’informations sur la sécurité alimentaire avec les pays limitrophes, les institutions régionales et internationales sont développés.

-Informations(données cartes régionales intégrées dans les analyses de la sécurité alimentaire -Informations disponibles pour les analyses régionales et celles des pays voisins

-Bulletin- BSD -Liste de diffusion

-Transmissions des informations par les institutions régionales et les systèmes d’informations des pays voisins -

Les activités et leurs coûts sont détaillés à l’annexe suivante.

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ANNEXE 9 : AMELIORATIONS METHODOLOGIQUES, CHRONOGRAMME, COUTS Les coûts estimés sont provisoires et doivent faire l’objet de confirmation ou modification dans les études programmées pour les améliorations méthodologiques.

LE SUIVI DU MARCHE DES PRODUITS AGRICOLES : SIM/SONAGESS En accompagnement de la libéralisation du marché céréalier au début des années 1990, le Burkina Faso a mis en place un système d’information sur le marché céréalier communément appelé SIM/céréales au sein du service des études de la SONAGESS. Depuis lors, le SIM/céréales a connu des mutations pour essayer de répondre à l’évolution des besoins des acteurs (État, partenaires, opérateurs dans les filières agricoles) et aux enjeux de l’ouverture des frontières dans le cadre l’UEMOA. Le dispositif prend en compte, outre les céréales sèches, d’autres produits végétaux alimentaires: les légumineuses (niébé, petit pois), les tubercules (igname, patate douce) et quelques oléagineux (arachide, sésame).L’échantillon de marchés est resté inchangé depuis la redynamisation du système dans le cadre du projet de sécurité alimentaire financé par la coopération allemande, alors que le découpage administratif du pays a évolué passant de 30 à 45 provinces. La nouvelle configuration administrative du pays, l’environnement sous-régional, ainsi que les développements des besoins des utilisateurs nécessitent de consolider le SIM/céréales et de le faire évoluer en un système d’information sur le marché des produits agricoles. . Le dispositif doit également fournir des informations plus détaillées et pertinentes sur les différents types de produits (variétés), qualités et prix, ainsi que sur l’état de fonctionnement et d’approvisionnement du marché.

Les axes d’amélioration 1) Améliorer la couverture géographique de l’échantillon de marchés de manière à avoir au moins un marché représentatif pour chacune des 45 provinces. Il s’agit de faire une étude conduisant à l’identification et à la caractérisation des marchés de céréales du Burkina Faso afin de recomposer ou compléter l’échantillon suivi par le SIM. Cette démarche doit prendre en compte d’une part le souci d’assurer une continuité dans la série des données collectées depuis 1990 et d’autre part, d’intégrer au dispositif des marchés dont l’importance dans les circuits de commercialisation est avérée. 2) Améliorer le niveau de précision des données : le dispositif actuel prend suffisamment en compte les différentes variétés de céréales sèches (mil, maïs, sorgho). Cependant pour les autres produits vivriers, les fiches d’enquête ne sont pas suffisamment précises pour faire la distinction entre les différentes variétés et qualités. Pour le niébé par exemple, il y a de grandes différences de prix et d’intérêt selon qu’il s’agisse du niébé blanc ou rouge, ou encore en fonction de la grosseur des grains de niébé (petits ou gros grains). Depuis la libéralisation de la filière du riz, on trouve de plus en plus de variétés et qualités de riz importé dont les prix de vente au gros ou à la consommation sont différents. Pour cet axe, il s’agit d’une part de faire un inventaire exhaustif des différents produits trouvés sur les marchés et d’en faire une nomenclature de manière à améliorer le contenu des fiches d’enquête en vue de disposer d’informations plus complètes et précises sur l’ensemble des produits végétaux. 3) Mettre en place un dispositif de collecte, de traitement et de diffusion des informations sur les fruits et légumes. Compte tenu de l’importance économique de cette filière au Burkina Faso, ce dispositif aura une vocation de surtout informer les acteurs de la filière sur les prix (bord champ, de gros et demi-gros), les opportunités d’affaires, ... La mise en place du dispositif se fera par une analyse des marchés et des circuits d’approvisionnement de

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manière à prendre en compte la spécificité de la filière : identification des zones de production et de regroupement, des modes de commercialisation, des acteurs de la filière. Suivront la définition d’un échantillon de marchés et de zone de production, la conception de fiches de relevé des prix (nature des produits et types de prix) et la conception d’un système de transmission, de traitement et de diffusion des données. 4) Adapter la diffusion des informations pour les professionnels de la filière. Les données issues du SIM et utilisées dans le cadre de l’analyse de la sécurité alimentaire peuvent être diffusées dans un délai d’une semaine à un mois. Pour les professionnels des filières, l’information doit être d’actualité (dès la clôture du marché) et accessible. Par ailleurs, il apparaît que nombre d’acteurs n’ont pas accès aux moyens modernes de diffusion que sont le courrier électronique ou l’Internet. Il s’agit d’une part, de mettre en place un système de diffusion de l’information en temps réel par mailing, téléphone et/ou télécopie directement destiné aux entreprises de la filière ou aux associations des professionnels de la filière ; et de créer des centres d’information décentralisés servant de relais pour diffuser les informations dans les régions et les provinces pour les organisations paysannes et autres acteurs de la filière n’ayant pas accès aux moyens utilisés. e volet pourrait faire l’objet d’un accord de collaboration avec un prestataire privé plus apte à s’adapter aux exigences des utilisateurs en terme de délais de diffusion. 5) Étudier la faisabilité d’un modèle de prévision des prix des céréales. Le SIM dispose de séries de données longues d’une dizaine d’années pouvant permettre de faire une modélisation des prix malgré leur nature pouvant intégrer des composantes difficiles à isoler et à expliquer. Cette approche permettrait de faire des projections assez fiables dans le court et moyen terme (1 à 3 mois) pour servir d’aide à la décision dans le cadre de la gestion du SNS et du suivi des zones vulnérables. 6) Mettre en place un système d’estimation des stocks commerçants et des flux céréaliers internes et externes. L’analyse du marché céréalier sur la base des prix uniquement à montrer ses limites dans la compréhension de son fonctionnement. L’offre et la demande sont des éléments complémentaire de l’analyse du fonctionnement du marché. En pratique, il est difficile de cerner la demande mais l’offre peut être estimée sur la base des stocks commerçants des principaux centres urbains et servir d’indicateur sur l’état d’approvisionnement des marchés. Il s’agit alors sur la base des expériences passées (une actualisation de l’échantillonnage des commerçants étant nécessaire) de mettre en place un dispositif de collecte et de traitement de ces données à intégrer dans les bilans céréaliers et l’analyse du marché. 7) Mener une réflexion sur les futures missions du système d’information. Le volet à caractère commercial du SI doit-il être transféré aux structures socio-professionnelles et/ou aux opérateurs privés et dans quelles conditions ? Ou au contraire, la SONAGESS devra-t-elle, dans le cadre de la mise en place d’observatoires de certaines filières agricoles, trouver un cadre contractuel (bi ou tripartite) pour satisfaire ce besoin en informations. Cette réflexion concertée avec les différents intervenants des filières agricoles (associations professionnelles, projet, …) devrait permettre de rendre le dispositif plus efficient pour les opérateurs privés de la filière. 8) Analyser régulièrement l’évolution du marché : cette analyse doit se faire à travers des bulletins ou flashs d’information hebdomadaires et mensuels et comprenant, l’évolution des prix, les tendances à court et moyen terme, l’état d’approvisionnement des marchés, le marché céréalier des pays frontaliers, etc. Un canevas d’analyse pour chaque type de publication sera adopté afin de les publier à temps pour les besoins d’analyse de la sécurité alimentaire. D’autres supports d’analyse (rapport annuel, trimestriel) et de transmission (courrier électronique, radios) seront à explorer pour répondre aux besoins des utilisateurs, notamment décentralisés (ONG, OP, projets).

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Chronogramme d’exécution

Période d’exécution Actions 1an 2

ans 3 ans

> 3 ans

1. Améliorer la couverture géographique de l’échantillon de marchés

2. Améliorer le niveau de précision des données 3. Mettre en place un dispositif de collecte, de traitement et de diffusion des informations sur les fruits et légumes

4. Améliorer la diffusion des informations notamment pour les professionnels de la filière

5. Étudier la faisabilité d’un modèle de prévision des prix des céréales

6. Mettre en place un système d’estimation des stocks commerçants et des flux céréaliers internes et externes

7. Mener une réflexion sur les futures missions du système d’information

8. Analyser régulièrement l’évolution du marché

Coûts des opérations

(1.000.000 FCFA) An 1 An 2 An 3 An 4 Personnel + prestataires (1)

15 15 15 15Fonctionnement courant

Matériel/ communications/ formation (2)

15 15 15 10

Transport (3) 25 Equipement Bureau (4) 7

Améliorations méthodologiques :

Type de prestation :

Etude 5 - extension couverture marché Fonctionnement 12 8 8 5- modèle de prévision des prix

Etude 8

Etude 4 - système d’estimation des stocks et flux internes et externes

Fonctionnement 4 4 4 3

- fruits et légumes Etude 7 Fonctionnement 5 7 7 2 Equipement 5

Etude 1 0,5 - analyse régulière de l’évolution du marché Fonctionnement 3 3 3- diffusion aux Etude 4

Note : Dans le cadre d’un appui institutionnel du FED au Ministère de l’Agriculture, un devis programme en cours d’adoption couvre ne grande partie les axes d’améliorations ici proposés à l’exception des points 5, 7 et 8.

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professionnels Recette -1 -3 -3Etude 2 - missions

SIM/SONAGESS Concertation 1 Total 79 65 77 35(1) personnel permanent (salaires, primes, charges sociales, per diem) + prestations ponctuelles ou saisonnières sous-traitées ou nécessitant le recrutement de collaborateurs temporaires (2) fournitures, transport, entretien, publication et diffusion des informations, participation à des ateliers –séminaires-réunions, voyages d’étude (3) véhicules, motos, vélos (4) ordinateurs, réseau, moyens de communications, matériels d’enquêtes (balance, …)

LE SUIVI DU MARCHE DE L’ELEVAGE : SIMB Le SIM/bétail connaît en ce moment des difficultés de financement qui affectent sérieusement la collecte, le traitement et la diffusion régulière des informations sur le marché du bétail et de la viande. Dans le cadre de ce plan d’actions, il s’agit de redynamiser le système pour le faire répondre, d’une part, aux objectifs d’analyse de la sécurité alimentaire et, d’autre part, aux besoins des opérateurs privés de la filière.

Les axes d’intervention 1) Redynamiser le dispositif de collecte, de traitement et de diffusion des informations sur le marché à bétail. Le dispositif actuel est composé d’un échantillon de 13 marchés de référence. Le nombre relativement limité de marchés par rapport au SIM/céréales vient du fait que les données de ce dispositif étaient destiné à fournir des données au ministère des ressources animales pour ses besoins de planification et d’analyse du marché pour une meilleure gestion du commerce du bétail et étaient peu ou pas utilisées dans l’analyse de la sécurité alimentaire. Or avec l’évolution du système d’information sur la sécurité alimentaire, la prise en compte du volet élevage est indispensable pour une bonne compréhension des stratégies des ménages de ces zones en matière de sécurité alimentaire. Les actions à entreprendre sont : i) étude d’identification des marchés du bétail et des circuits de commercialisation ; la taille de l’échantillon et le choix des marchés à suivre seraient précisés par une étude ; ii) mise au point d’un échantillon représentatif de marchés qui tienne compte de l’échantillon du SIM/céréales afin de permettre une analyse croisée des informations sur les céréales et les produits animaux ; iii) mettre en place un système de transmission efficace (régularité et fiabilité) des données ; iv) mettre en place un système de bases de données accessible aux utilisateurs et un système de diffusion des informations à travers des bulletins et/ou flashs d’information. L’étude réalisée en 2001 sur financement de la coopération française (SCAC) devrait servir de base et complétée éventuellement pour répondre à cette attente. 2) Améliorer la qualité des données sur les prix du bétail. Cet axe découle du fait que les marchés ne sont pas dotés de bascules pour peser les animaux et que le mode de vente de ceux-ci (parfois en lot) rend compliqué l’observation des prix par les enquêteurs. Cette amélioration devra passer par la mise en place d’une nomenclature claire et précise des différentes catégories d’animaux par espèce, une bonne formation des enquêteurs notamment les nouveaux qui devront être recrutés avec l’élargissement du dispositif et une implication des acteurs du marché dans le processus de relevé des prix. 3) Adapter les canaux de diffusion des informations aux besoins des opérateurs économiques. Pour les professionnels de cette filière, l’actualité de l’information est

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importante pour que celle-ci soit utilisée pour la prise de décision. En conséquence, le dispositif doit pouvoir informer ces derniers individuellement ou à travers leurs associations professionnelles sur les prix et les stocks (offre d’animaux) au jour le jour. Ce système de diffusion, doit tirer les enseignements de ce qui est fait par le projet PAF de la coopération canadienne et de l’expérience de diffusion des données sur les prix des céréales sur Internet sur un site privé qui à terme pourrait engendrer des revenus pour appuyer le fonctionnement du système. En vue d’avoir un paquet d’informations à diffuser avec un maximum de valeur ajoutée pour les utilisateurs, le système de diffusion peut être couplé à celui du SIM/céréales ; l’utilisateur aura alors accès à un ensemble de données complètes sur les produits végétaux et le bétail. 4) Mener une réflexion sur les futures missions du système d’information sur le marché du bétail. Le volet à caractère commercial du SI doit-il être transféré comme pour le SIM/CEREALES aux structures socio-professionnelles et/ou aux opérateurs privés et dans quelles conditions ?

Chronogramme d’exécution

Période d’exécution Actions 1an 2

ans 3 ans

> 3 ans

1. Re dynamiser le dispositif de collecte, de traitement et de diffusion des informations sur la marché à bétail

2. Améliorer la qualité des données sur les prix du bétail 3. Améliorer les canaux de diffusion des informations 4. Mener une réflexion sur les futures missions du système d’information sur le marché du bétail

Coûts des opérations

(1.000.000 FCFA) An 1 An 2 An 3 An 4 Personnel + prestataires (1)

10 10 10 10Fonctionnement courant

Matériel/ communications/ formation (2)

10 15 15 10

Transport (3) 25 Équipement Bureau (4) 8

Améliorations méthodologiques :

Type de prestation :

- redynamiser le système

Étude 3

Fonctionnement 10 10 8 Équipement 2 - améliorer la qualité des données

Étude 2

- diffusion aux professionnels

Étude 2

Recette -0,5 -1- missions SIM/Bétail Étude 2 Concertation 1 Total 58 39 38 27

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(1) personnel permanent (salaires, primes, charges sociales, per diem) + prestations ponctuelles ou saisonnières sous-traitées ou nécessitant le recrutement de collaborateurs temporaires (2) fournitures, transport, entretien, publication et diffusion des informations, participation à des ateliers –séminaires-réunions, voyages d’étude (3) véhicules, motos, vélos (4) ordinateurs, réseau, moyens de communications, matériels d’enquêtes (balance, …)

L’ENQUETE AGRICOLE PERMANENTE : SSA L’EPA a pour objectifs de produire annuellement des estimations des données des productions végétales pour servir d’une part à l’établissement des bilans céréaliers (prévisionnel, définitif et ex-post) ; mais aussi pour les besoins de planification macro-économique et de suivre les tendances d’évolution de l’agriculture burkinabé. Le diagnostic fait lors de la première phase de l’étude n’a pas recueilli l’assentiment du SSA concernant : i) la pertinence de l’échantillonnage (l’absence de prise en compte dans la répartition des villages enquêtés de l’importance de la production agricole des provinces), ii) les formules d’extrapolation utilisées au regard du plan d’échantillonnage adopté. Les axes prioritaires d’amélioration ici proposés portent aussi bien sur ces points de désaccord que sur d’autres aspects jugés importants pour faire évoluer le dispositif sur le plan méthodologique et de la transparence vis à vis des utilisateurs. 1) Réactualiser la base de sondage sur la base d’une enquête nationale de recensement des exploitations agricoles en lieu et place d’un recensement général de l’agriculture qui serait plus onéreux. Cette enquête devrait se focaliser sur les principales variables (population agricole, superficies, …) permettant de mettre au point l’échantillon représentatif pour l’EPA. Ceci ne devrait pas remettre en cause la nécessité de disposer des données structurelles sur l’agriculture burkinabé, cette base de sondage peut également servir pour des enquête spécifiques autres que l’estimation des productions annuelles (équipements agricoles, utilisation d’intrants agricoles, …). 2) Améliorer le plan d’échantillonnage : la principale réserve faite sur le plan actuel est qu’il ne prend pas suffisamment en compte les particularités agro-climatiques des différentes provinces dans la répartition du nombre de villages à enquêter. En effet, certaines régions du pays ont moins de vocation agricole que d’autres ; la prise en compte du poids de la province dans le potentiel de la production agricole nationale devrait permettre d’améliorer la qualité de l’estimation au niveau global et pour les zones à fortes potentialités agricoles qui approvisionnent bon an, mal an les zones sahéliennes à vocation plus pastorales. Cette amélioration pourrait se faire sur la base de simulations pour tester le bien fondé de cette approche. 3) Etudier la faisabilité d’alternatives au carré de rendement : des observations d’utilisateurs de données agronomiques et des études telle celle réalisée par Marchant T67. et al. montrent que la pose de carrés de rendement en milieu tropical où la variabilité de production peut être importante à une petite échelle induit des biais importants. Le service des statistiques agricoles n’a pas vocation à faire de la recherche agronomique ; cependant les chercheurs et universités peuvent être sollicités pour travailler sur ce thème et voir s’il n’y a pas d’alternative meilleure à la méthode actuellement utilisée. 67 Evaluation des méthodes d'estimation de la production céréalière basées sur les carrés de rendement et les déclarations des exploitants . (Résultats d’une étude méthodologique dans cinq pays d’Afrique) ; The Wold Bank ; 1987.

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4) Améliorer l’analyse et l’interprétation des résultats de l’enquête agricole. Les utilisateurs des résultats de l’EPA sont divers et chacun tend à avoir une lecture des résultats à sa façon sans forcément connaître les conditions de validité des résultats, ainsi que les facteurs explicatifs des résultats obtenus. Il importe donc au SSA de faire une analyse détaillée des résultats avec les facteurs statistiques et agro-climatiques qui les sous-tendent pour satisfaire une lecture des résultats dans l’optique, d’une part, de sécurité alimentaire et, d’autre part, pour d’autres utilisations (planification, …). 5) Mise en place de procédures de validation technique des données : ces procédures consistent à mettre en place un groupe technique de travail composé du SSA, des directions régionales de l’agriculture, des représentants de la météorologie et des réseaux d’organisations paysannes pour échanger sur les résultats de l’enquête avant publication. A leur demande, des partenaires au développement et des ONG pourraient également y participer comme observateurs. Il ne s’agit pas d’une réunion pour accepter ou rejeter les résultats mais pour apporter des éclairages supplémentaires, des observations permettant au SSA de prendre en compte un certain nombre d’informations complémentaires explicatifs des résultats et le cas échéant, d’effectuer quelques vérifications avant publication. Les résultats issus de ces procédures (chiffres et analyses) ne pourront être remis en cause que par des investigations scientifiques complémentaires.

Chronogramme d’exécution Période d’exécution

Actions 1 an

2 ans

3 ans

> 3 ans

1. Réactualiser la base de sondage sur la base d’une enquête nationale de recensement des exploitations agricoles

2. Améliorer le plan d’échantillonnage 3. Etudier la faisabilité d‘alternatives au carré de rendement 4. Améliorer l’analyse et l’interprétation des résultats de l’enquête agricole

5. Mettre en place de procédures de validation technique des données

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Coûts des opérations

(1.000.000 FCFA) An 1 An 2 An 3 An 4 Personnel + prestataires (1)

101 101 101 101Fonctionnement courant

Matériel/ communications/ formation (2)

27 27 27 27

Transport (3) Équipement Bureau (4) 5 3

Améliorations méthodologiques :

Type de prestation :

- Réactualiser la base de sondage sur la base d’une enquête nationale de recensement des exploitations agricoles

Étude 250

- Amélioration du plan d’échantillonnage

Étude 15

- Alternatives au carré de rendement

Étude

5 2

- Amélioration de l’analyse et de l’interprétation des résultats de l’enquête agricole

Étude 2

- Mise en place de procédures de validation technique des données

Concertation 1 1 1 1

Total 134 388 144 132(1) personnel permanent (salaires, primes, charges sociales, per diem) + prestations ponctuelles ou saisonnières sous-traitées ou nécessitant le recrutement de collaborateurs temporaires (2) fournitures, transport, entretien, publication et diffusion des informations, participation à des ateliers –séminaires-réunions, voyages d’étude (3) véhicules, motos, vélos (4) ordinateurs, réseau, moyens de communications, matériels d’enquêtes (balance, …)

LES BILANS CEREALIERS : SICA Outre le renforcement des capacités du SIM/céréales à collecter les données sur les flux et stocks commerçants qui devraient permettre une amélioration de ces postes dans les bilans céréaliers, les axes d’amélioration doivent porter sur : 1) Définition d’un cadre de lecture et d’interprétation des bilans. Ce cadre devrait permettre d’aller au delà de l’aspect statique des bilans actuels qui implicitement suppose que excédent égal bonne année donc pas de risque d’insécurité alimentaire conjoncturelle et déficit exactement le contraire. Il faut que les bilans dans leur présentation et les analyses qui doivent les accompagner permettent de simplement mesurer le risque qu’il peut y avoir d’être en situation d’insécurité alimentaire soit au niveau national ou de manière localisée si certains paramètres venaient à évoluer dans un sens ou dans l’autre. Ce cadre d’analyse définirait les données à considérer et qui sont acceptées de tous, la lecture qu’il faut faire des résultats de la production, les tendances possibles du marché des produits agricoles et

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les recommandations à faire à chaque étape aux décideurs. Les conditions de validité et d’utilisation du bilan définitif en mettant l’accent sur les besoins d’informations complémentaires et nécessaires pour faciliter la prise de décision. 2) Améliorer le contenu et l’analyse des bilans prévisionnel dans le sens de donner aux décideurs un outil de décision avec mode d’emploi par : une analyse intégrer des résultats de la campagne avec les informations agro-météorologiques, du marché céréalier et de l’environnement sous-régional et international et enfin, une analyse rétrospective de la production agricole, des échanges commerciaux et des consommations apparentes. Cette analyse doit permettre aux décideurs de mesurer le risque lié à la décision à prendre entre le bilan prévisionnel et le définitif. 3) De la nécessité d’avoir un bilan prévisionnel au mois de septembre : ce bilan a pour vocation de permettre aux agences de coopération de mobiliser rapidement si besoin en est les fonds nécessaires à une éventuelle intervention. Or, ce bilan par sa méthodologie s’avère insuffisant à permettre une prise de décision en l’absence des données explicatives des résultats à savoir les données agrométéorologiques. Celles obtenues par un bon suivi de la campagne agricole couplé à l’imagerie satellitaire donnerait suffisamment d’indices pour déceler une crise grave, les besoins d’intervention pouvant être évalués par d’autres moyens. Cet axe vise donc à mener une réflexion sur la nécessité d’élaborer ce bilan prévisionnel au regard de ce qu’il apporte et des coûts engendrés.

Chronogramme d’exécution Période d’exécution

Actions 1 an

2 ans

3 ans

> 3 ans

1. La définition d’un cadre de lecture et d’interprétation des bilans

2. Améliorer l’analyse du bilan prévisionnel 3. Réflexion sur l’opportunité du bilan prévisionnel

Coûts des opérations

(1.000.000 FCFA) An 1 An 2 An 3 An 4 (6) Personnel + prestataires (1)

Fonctionnement Courant*

Matériel/ communications/ formation (2)

Transport (3) Équipement* Bureau (4)

Améliorations méthodologiques :

Type de prestation :

- Définition d’un cadre de lecture et d’interprétation des bilans

Étude / concertation 10

- Amélioration de l’analyse du bilan prévisionnel

Étude 3

- Utilité du bilan prévisionnel

Concertation 2

Total 3 12

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* imputation budget SICA

SUIVI DE LA CAMPAGNE AGRICOLE : GTP/METEO Le renforcement du suivi de la campagne agricole à travers une meilleure exploitation des images satellitaires et des données agro-climatiques : 1) Assurer une meilleure couverture du pays en pluviomètres (2 postes par province ; voire 4 dans les zones de grandes productions agricoles), tenir compte d’une spatialisation adéquate des données au sol avec les données satellitaires et mettre en place un système de transmission régulier des données. 2) Assurer l’accès à des images satellitaires avec une meilleure résolution et renforcer les compétences d’analyse : le système de réception actuel des images via le courrier électronique est inefficace car lent et trop coûteux. Il s’agit de doter le GTP d’un accès direct au réseau global par satellite. Ce système devra permettre via un réseau Ethernet localement de partager les données entre les différents membres du GTP et de pouvoir à terme mettre en place des GTP régionaux pour améliorer la qualité d’analyse de la campagne agricole. Une étude spécifique doit être mené sur ce système. 3) Renforcer les capacités d’analyse du GTP : les membres du GTP ont bénéficié de la part d’Agrymet et d’autres partenaires des formations. Cependant, le renforcement des capacités d’analyse préconisé suppose la contractualisation de certaines tâches, ou de revoir le statut de certains membre de manière à les rendre disponibles que pour ce besoin spécifique pendant la campagne agricole. La contractualisation concernera l’appui à l’analyse efficiente des données de la campagne par des appuis ponctuels. 4) Renforcer le système de relevé phénologique pour le calage du modèle du bilan hydrique actuellement développé pour le mil et l’étendre aux produits tels que le sorgho et le maïs. Cette modélisation fournirait un instrument complémentaire et utile au suivi de la campagne agricole. . 6) Assurer une meilleure intégration de l’ensemble de ces informations à l’analyse des résultats de la campagne agricole. Un bon suivi agro-météorologique permet de déclencher à temps la sonnette d’alarme sur les situations extrêmes et également fournit toutes les données nécessaires à expliquer : i) le résultat de la campagne, ii) à connaître les zones où la pluviométrie a été mauvaise et donc corrélativement pouvant induire de mauvaises récoltes.

Chronogramme d’exécution Période d’exécution

Actions 1 an

2 ans

3 ans

> 3 ans

1. Assurer une meilleure couverture du pays en pluviomètres 2. Mettre en place un système de relevé phénologique pour le calage du modèle du bilan hydrique

3. Assurer une spatialisation des données pluviométriques en rapport avec les données satellitaires

4. Assurer une meilleure intégration de l’ensemble de ces informations à l’analyse des résultats de la campagne agricole

5. Assurer l’accès à des images satellitaires avec une meilleure résolution et renforcer les compétences d’analyse

6. Renforcer les capacités d’analyse du GTP

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Coûts des opérations

(1.000.000 FCFA) An 1 An 2 An 3 An 4 Personnel + prestataires (1)

8 6 4 4Fonctionnement Courant*

Matériel/ communications/ formation (2)

20 15 15 15

Transport (3) Équipement Bureau (4) 6 4 2

Améliorations méthodologiques :

Type de prestation :

Fonctionnement 6 3 2 2- Assurer une meilleure couverture du pays en pluviomètres

Équipement 10 4

Étude 4 - Mettre en place un système de relevé phénologique pour le calage du modèle du bilan hydrique

Fonctionnement 6 3 3 3

Étude 4 Fonctionnement 2 1 1 1

- Assurer une spatialisation des données pluviométriques en rapport avec les données satellitaires

Equipement 6

Etude 4 - Assurer l’accès à des images satellitaires avec une meilleure résolution et renforcer les compétences d’analyse

Fonctionnement (dont GTP régionaux)

6 6 6

Etude 4 Fonctionnement (contractualisation + publication)

3,5 3,5 2 2- Renforcer les capacités d’analyse du GTP

Concertation 8 4 Total 92 50 35 33* En raison de la mobilisation temporaire (quelques mois par an) du personnel (des services membres du GTP) et de certains matériels, leurs coûts ne sont pas budgétés. La location de véhicules constitue une part importante du budget de fonctionnement. (1) personnel permanent (salaires, primes, charges sociales, per diem) + prestations ponctuelles ou saisonnières sous-traitées ou nécessitant le recrutement de collaborateurs temporaires (2) fournitures, transport, entretien, publication et diffusion des informations, participation à des ateliers –séminaires-réunions, voyages d’étude (3) véhicules, motos, vélos (4) ordinateurs, réseau, moyens de communications, matériels d’enquêtes (balance, …)

SUIVI DE LA VULNERABILITE : MISE EN PLACE DU SICA Le SICA est chargé d’analyser la vulnérabilité alimentaire des populations sur l’ensemble du territoire. Il a pour objectifs de détecter l’apparition de crises alimentaires et d’identifier les actions adaptées pour en atténuer les effets. La diversification des actions d’urgence, prévue

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dans la stratégie de sécurité alimentaire, vise à davantage articuler les actions de court terme avec les interventions de développement se déroulant dans les zones d’intervention. Le suivi de la vulnérabilité sera effectué différemment selon la zone couverte : 16 provinces déficitaires du nord et de l’est du Burkina ; provinces en situation structurellement excédentaire ; milieu urbain.

1) Zone structurellement déficitaire Dans cette zone a fonctionné jusqu’en 99 le SAP/PSAN. Ce projet est à l’origine d’avancées en matière de prévision des crises alimentaires mais il souffrait également de certaines faiblesses. L’outil d’analyse de la vulnérabilité à mettre en œuvre devra reprendre certains fondements qui ont fait leur preuve au Burkina comme dans d’autres pays (le suivi permanent au niveau des départements, les questionnaires pluridisciplinaires remplis collégialement ou encore la modélisation des prévisions) mais devra dès son démarrage rebâtir le dispositif de recueil et de traitement des informations en incorporant des améliorations méthodologiques. Les principales préoccupations concernent une dynamisation du réseau de recueil des informations (investigations complémentaires sur le terrain), une implication dans la validation des informations et des analyses (depuis les départements jusqu’au niveau central) d’acteurs clés de la politique de sécurité alimentaire, l’ouverture du SICAS à d’autres sources d’information que celle de l’administration, la prise en compte des principales sources de revenus dans le modèle de prévision. Des recommandations dans ce sens ont été fournies dans un rapport d’appui méthodologique à la CT/CCI-SAP68 datant de 1999. En plus de ces recommandations, il semble opportun au moment de la relance des activités de profiter des progrès en matière de modèles pour asseoir un système d’analyse performant de la vulnérabilité69. Par ailleurs, le souci des institutions régionales et internationales de pouvoir comparer les données d’un pays à l’autre, devrait amener l’équipe technique du SICA à définir des catégories ou classes de vulnérabilité pour que de telles confrontations deviennent possibles avec les autres pays du CILSS. 2) Zone structurellement excédentaire La méthodologie préconisée est adaptée à la survenance moins fréquente de crise alimentaire dans cette zone. Elle est sans doute moins sensible et précise spatialement que celle couvrant les zones agricoles subissant des aléas climatiques réguliers mais se révèle d’un coût modéré. Elle consiste en une veille permanente basée essentiellement sur les informations fournies par les structures assurant le suivi de la campagne agricole, le suivi des prix des produits agricoles et alimentaires sur les marchés et des enquêtes rapides en cas de détection de signes précurseurs de dégradation de la situation alimentaire. Certains outils d’investigation (enquête de suivi rapproché et enquête socio-économique et médico-nutritonnelle70) sont partagés avec la méthodologie précédente. Le séquençage des analyses (périodes de

68 M. Diallo et S. Salia 69 « Au délà des indicateurs : vers une modélisation de la vulnérabilité ».P-M Boulanger. AEDES. Journée d’étude sur les outils de mesure et de suivi/évaluation des politiques de sécurité alimentaire et de lutte contre la pauvreté. Bruxelles-04/06/2002. 70 Voir « appui méthodologique à la CT/CCI-SAP »

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prévisions provisoires et définitives, analyse ex post) et leur publication suivra un rythme analogue à ceux des zones déficitaires. On peut ainsi distinguer les étapes suivantes dans l’analyse annuelle de la vulnérabilité : Prévisions provisoires réalisées à partir des données suivantes:

- suivi de la campagne agricole (combinaison des données de terrain et images satellitaires fournies par GTP, Arghymet, société cotonnière, …)

- suivi des prix des produits agricoles et alimentaires (bétail, coton, produits horticoles, céréales, oléagineux)

- suivi de la conjoncture socio-économique (difficultés de production ou de commercialisation des filières, fermeture de sociétés, afflux de personnes déplacées, …)

- situation alimentaire à la fin de l’année précédente - questionnaire simplifié sur quelques indicateurs clés de la situation alimentaire

envoyé par les provinces (cadre de concertation de SA) Prévisions définitives réalisées à partir des :

- données actualisées utilisées lors des prévisions provisoires - résultats des enquêtes rapides

Analyse ex post de fin d’année alimentaire Si un modèle d’aide à la décision apparaît indispensable dans les zones où les crises alimentaires surgissent avec récurrence, il constitue également un élément d’objectivation de l’analyse dans les autres zones où le suivi est moins « rapproché » 71. Il nécessite aussi un travail consistant de connaissances des stratégies de vie des populations. C’est pourquoi, ce chantier ne doit pas représenter une priorité immédiate mais doit être envisagé dans la durée. La scission entre zones déficitaires et excédentaires est resté la même depuis près d’une décennie. Les responsables du SICA devront en fonction des évolutions du contexte alimentaire des populations à attirer l’attention des décideurs s’ils jugent que des provinces devraient intégrer l’autre catégorie. 3) Zones urbaines Avec une population urbaine en forte croissance, une pauvreté dans les villes augmentant davantage que dans les campagnes et des interactions économiques entre les tissus urbains et ruraux toujours plus fortes, l’insécurité alimentaire dans les villes doit faire l’objet d’une plus grande attention. Si les fluctuations du régime alimentaire et ses incidences nutritionnelles sont bien connues en milieu rural, les évolutions conjoncturelles et les populations affectées sont moins bien cernées dans les centres urbains. Deux antennes de l’Observatoire de la pauvreté et du développement humain durable sont en cours d’installation au sein des directions régionales du Ministère de l’Economie et des Finances de Tenkodogo et Ouahigouya. Elles doivent démarrer un processus de recueil, traitement et diffusion d’informations sur les conditions de vie des ménages devant renforcer les capacités des institutions locales en matière de conception, gestion et suivi du développement local. Avant d’entreprendre une large couverture des populations urbaines avec une méthodologie novatrice, il est suggéré dans une première phase de lancer une expérience pilote de collaboration avec les antennes de l’Observatoire sur Ouahigouya et Tenkodogo. Celle-ci

71 Un modèle probabiliste – utilisant le théorème de Bayes- offre à cet égard une grande souplesse par rapport aux autres modèles existants car il ne nécessite pas pour obtenir un résultat de recueillir la totalité des données conjoncturelles et il peut être progressivement amélioré. P-M Boulanger

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vise à tester une ou des méthodes de recueil de données sur l’insécurité alimentaire soit en insérant dans les outils d’investigation des antennes de l’Observatoire des variables permettant de mettre en évidence les périodes et groupes atteints par l’insécurité alimentaire conjoncturelle, soit en développant un module d’enquête spécifique. Une étude initiale devra préciser la méthodologie adaptée à ce suivi urbain. Elle s’intéressera à valoriser l’expérience d’acteurs ayant acquis une expérience dans le domaine : services des affaires sociales, ONG, centres de recherche. Cette première phase devrait durer environ 3 ans avant de tirer les enseignements et d’étendre la méthodologie à d’autres centre urbains. Chronogramme de mise en œuvre du SICA

Action Objet*

Période d’exécution

Semestre 1

Sem 2 Sem 3 Sem 4 An 3 > an 3

Etudier le statut garantissant une autonomie (choix de la catégorie de projet de développement, implications financières)

S

Réviser le statut en pérennisant la structure en fonction des évolutions de décentralisation et d’extension (suivi milieu urbain)

Adopter les textes de création S Recruter le personnel et acquérir l’équipement

S

Détailler un cadre logique et le chronogramme de la mise en place du SICA (séminaire de planification)

S

Elaborer les outils de recueil, d’analyses et de diffusion :

- modèle d’aide à la décision S - données conjoncturelles S - données structurelles S - bulletin, flash, site,… S

Mettre en place les groupes de travail (chargés de fournir et valider les informations) :

- département D - province D/E - région D - national S

Former les techniciens impliqués dans les groupes de travail (ateliers régionaux)

D/E

Démarrer les activités de suivi de la vulnérabilité

S

* concerne la structure = S ; le suivi dans les zones déficitaires = D ; le suivi dans les zones excédentaires = E ; le suivi en milieu urbain = U

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Moyens humains et financiers Afin de minimiser les coûts de fonctionnement, la structure devra recourir autant que possible à de l’expertise extérieure (en informatique, en publication,…) 72 et au partage de compétences avec les autres SI : par exemple solliciter la contribution du service de la météorologie pour l’analyse des images satellitaires, faire appel au Centre National de Nutrition et aux services médicaux décentralisés pour assurer le volet médico-nutritionnel des enquêtes ménages, associer l’expertise locale des responsables des services techniques, des ONGs, des OPs dans les enquêtes de suivi rapproché et enquêtes ménages. Les ressources humaines requises ont été appréciées selon la nécessité de réaliser des tâches routinières. Pour l’exécution d’activités ponctuelles et saisonnières, des appuis spécifiques seront envisagés. L’exécution du SICA faisant appel à une autonomie de gestion, ses responsables seront recrutés sur concours et régulièrement évalués par rapport aux résultats atteints. Les postes à responsabilité à pourvoir sont : pour le SICA :

- un chef de projet ayant pour fonction de superviser l’ensemble des tâches techniques, administratives et financières du SICA ; de représenter la structure auprès des partenaires du dispositif (Administration, bailleurs, société civile, institutions régionales,…) et au sein du groupe national ;

- un responsable administratif et financier ; pour le suivi des zones déficitaires :

- un responsable du réseau d’informations (recueil, analyse, prévision), des publications et de la formation ;

- un responsable des enquêtes de terrain (appui méthodologique, supervision) appuyant également le responsable du réseau d’informations ;

- 4 responsables régionaux chargés dans leur région de la supervision du recueil de données, de leur validation (groupes de travail province et région, enquêtes de terrain, tournées), des analyses et publications régionales ;

pour le suivi des zones excédentaires, des zones urbaines et l’élaboration des bilans céréaliers : - un responsable assurant la coordination des recueil, analyse et prévision avec les

structures fournisseuses des données primaires (SIMs, antennes de l’Observatoire de la pauvreté, SSA,…) et chargé de leur publication.

Il faut noter que la Commission européenne et la coopération française ont marqué leur volonté d’appuyer le SICA en appuis de courte et longue durées par des expertises locale et internationale et l’affectation d’un assistant technique.

Les coûts de la mise en œuvre du SICA qui seront précisés dans les contrats d’objectifs sont estimés dans le tableau ci-dessous.

72 Certains besoins seront communs à plusieurs SI : stockage et gestion des données, développement de sites web et mise en réseau, utilisation d’outils cartographiques (SIG), préparation de maquettes de rapports-bulletins-flash. Le recrutement à temps plein de ses compétences pour un seul SI apparaissant trop onéreux en raison d’une sous-utilisation, il deviendrait sans doute rentable si elles étaient partagées par plusieurs SI. Il serait intéressant de réfléchir à la création d’un pool de spécialistes qui répondraient à la demande de plusieurs des SI financées par le PA. Cette mise à disposition pourrait être réalisée via un bureau d’études local suite à un appel d’offre.

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(1.000.000 FCFA) An 1 An 2 An 3 An 4

Personnel + prestataires (1)

45 45 45 45Fonctionnement courant*

Matériel/ communications/ formation (2)

60 60 60 60

Transport (3) 40 Equipement Bureau (4) 20

Activités : Type de prestation :

- statut Etude 1,5 2- élaboration des publications et autres produits de diffusion

Etude

- formation des techniciens groupes de travail

Ateliers régionaux

10

- élaboration modèle d’aide à la décision

Etude 25

Maintenance 10 5 5Méthodo. zone déf. et excéd.

- élaboration des outils de recueil, stockage et traitement des données et formation des cadres (questionnaires conjoncturels, structurels, enquêtes ponctuelles)

Etude 10 5

Méthodo. zone urbaine - étudier la collaboration avec antennes Observat. de la pauvreté

Etude 8

Fonctionnement** 3 5 5 - évaluation méthodologie + propositions d’extension

Etude 8

Fonctionnement** 20Total 223 125 123 132* estimation des coûts sur base du rapport d’appui méthodologique à la CT/CCI-SAP et augmentés en fonction de l’extension géographique ** comprend le coût du recueil et traitement éventuel des données par les structures partenaires (1) personnel permanent (salaires, primes, charges sociales, per diem) + prestations ponctuelles ou saisonnières sous-traitées ou nécessitant le recrutement de collaborateurs temporaires (2) fournitures, transport, entretien, publication et diffusion des informations, participation à des ateliers –séminaires-réunions, voyages d’étude (3) véhicules, motos, vélos (4) ordinateurs, réseau, moyens de communications, matériels d’enquêtes (balance, …)

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SUIVI DES IOV : MISE EN PLACE DE LA CELLULE D’ANALYSE CISESSA Le calendrier de la mise en place de la CISESSA est le suivant :

Action Période d’exécution Semes

tre 1 Sem 2 An 2 An 3 > an 3

Recruter le personnel et acquérir l’équipement Détailler un cadre logique et le chronogramme de la mise en place de la CISESSA

Etablir une collaboration avec toutes les structures fournissant les données sur les IOV

Etudier la collaboration avec l’INSD/Observat. de la pauvreté concernant :

- l’amélioration du recueil de données sur la SA à travers les enq. légères, enq. lourdes et antennes de l’observatoire

- une contribution à la rédaction du rapport sur la pauvreté

Etudier la collaboration avec FOESMR pour l’amélioration du recueil de données sur la SA

Elaborer le tableau de bord de suivi des IOV et facteurs externes

Voyage d’étude sur expérience d’observatoires décentralisés

Analyser la situation de référence Elaborer le canevas et la maquette du rapport annuel

Mettre en place le réseau de données sur la SA

Préparer étude de faisabilité pour l’implantation d’observatoires décentralisés

Moyens humains et financiers La CISESSA constitue une structure d’analyse et ne devrait pas gérer le recueil de données primaires. Il n’apparaît pas opérationnel de concentrer en son sein l’ensemble des compétences utiles à l’analyse mais il faut privilégier le recours à des partenariats et expertises disponibles au sein de structures spécialisées dans les Ministères techniques, des universités, des bureaux d’études ou des institutions régionales. Les ressources humaines requises ont été appréciées selon la nécessité de réaliser des tâches routinières. Pour l’exécution d’activités ponctuelles et saisonnières, des appuis spécifiques seront envisagés. Deux cadres (1 à profil agro-économiste et 1 à profil de sociologue ou socio-économiste) expérimentés devraient être recrutés. Pour les tâches administratives et logistiques, la cellule requérra l’appui du personnel auquel elle sera rattachée.

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(1.000.000 FCFA) An 1 An 2 An 3 An 4 Personnel + prestataires (1)

5 5 5 5Fonctionnement courant

Matériel/ communications/ formation (2)

2 2 2 2

Transport (3) Equipement Bureau (4) 4

Améliorations méthodologiques :

Type de prestation :

Etude 10 - amélioration du recueil de données sur la SA à travers les enq. légères, enq. lourdes et antennes de l’observatoire

Fonctionnement* 30 20 20

- informatisation du tableau de bord et mise en réseau

Etude 3

Equipement 5 Maintenance 2 2 2- voyage d’étude Formation 2 1 - rapport annuel Etude 10 Equipement 1 Fonctionnement 5 5 5- étude faisabilité observatoires

Etude 15

Fonctionnement* 50 50Total 33 69 84 84

* comprend le coût du recueil et traitement éventuel des données par les structures partenaires

(1) personnel permanent (salaires, primes, charges sociales, per diem) + prestations ponctuelles ou saisonnières sous-traitées ou nécessitant le recrutement de collaborateurs temporaires (2) fournitures, transport, entretien, publication et diffusion des informations, participation à des ateliers –séminaires-réunions, voyages d’étude (3) véhicules, motos, vélos (4) ordinateurs, réseau, moyens de communications, matériels d’enquêtes (balance, …)

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ANNEXE 10 : NOTE SUR LA MISE EN PLACE D’OBSERVATOIRES RURAUX Problématique Le suivi de l’insécurité alimentaire et de la pauvreté ainsi que l’évaluation régulière des effets des stratégies mises en œuvre pour les combattre sont devenus des priorités pour le dispositif national de statistique. Aux enquêtes lourdes (EDS, enquêtes prioritaires) répondant à une analyse épisodique et descriptive de ces phénomènes, des diagnostics plus réguliers permettant une analyse plus dynamique sont sollicités afin d’en saisir les facteurs explicatifs et les évolutions. Des investigations plus régulières sur des groupes de population présentant des caractéristiques communes d’insécurité alimentaire ou de pauvreté permet de fournir les informations utiles. Des « observatoires de terrain »73 ont ainsi été initiés74 depuis plusieurs années à Madagascar. Ils recueillent et analysent annuellement des données sur des panels de ménages ciblés (en fonction de leurs revenus, conditions de vie, activités productives). Si ils apportent une connaissance sur l’état de la pauvreté de populations et sur les impacts des projets de développement dans des zones circonscrites, l’extrapolation des données est limitée par le morcellement des zones enquêtées correspondant au champ d’action du financeur et la représentativité statistique des analyses par le choix raisonné des villages sondés. Par ailleurs, leur efficience est réduite en raison du coût des investigations, leur complexification pour répondre à l’accroissement des besoins et de la sous-exploitation des informations. Chaque choix méthodologique comporte des avantages et inconvénients qu’il s’agira d’étudier avec soin. Les options sont somme toute assez classiques entre des observatoires de terrain relativement sophistiqués combinant des approches quantitatives et qualitatives mais dont la représentativité est limitée spatialement et les coûts sont élevés s’ils doivent être largement reproduits et, des observatoires de synthèse, fonctionnant à moindre coût capitalisant des données secondaires, s’appuyant davantage sur une modélisation des comportements et cherchant une plus grande représentativité pour un objectif de mesurer l’impact d’une politique. Les options ne sont naturellement pas exclusives et les autorités burkinabè pourraient chercher à les mettre en œuvre en parallèle afin d’accroître simultanément la sensibilité des outils d’observation. L’implantation d’outils d’observation plus fins que des enquêtes prioritaires demeure indispensable à un suivi des IOV des stratégies de SA et de pauvreté non plus uniquement sur de grands agrégats de populations (actuellement au mieux le niveau régional). Ils permettraient d’obtenir des analyses plus précises aussi bien dans la zone traditionnellement déficitaire que dans la zone excédentaire. Dans celle-ci, un suivi des groupes socio-économiques plus vulnérables que la moyenne de la population pourrait être organisé. Des observatoires décentralisés combleraient également la forte demande des décideurs pour mesurer les effets de projets locaux de développement. Un réseau d’observatoires qui utiliseraient des méthodes harmonisées sur l’ensemble du territoire offrirait un avantage certain. Enfin, la création d’observatoires peuvent constituer des outils pertinents d’accompagnement des politiques de décentralisation et de déconcentration et, si les conditions sont réunies, de renforcement des capacités institutionnelles des acteurs locaux.

73 L’observatoire : un instrument pour le suivi de la pauvreté. J-L Dubois et I. Droy. Pp 15. 74 Sous l’impulsion de l’INSTAT, DIAL et l’ORSTOM-IRD depuis 1994.

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Opportunité d’une synergie Des initiatives sont en cours d’installation pour renforcer le suivi régulier des politiques de développement en milieu rural : Outre l’Observatoire de la pauvreté et du développement humain durable rattaché au

CNCS, le PRGE appuie l’installation d’antennes au sein de deux directions régionales du Ministère de l’Economie et des Finances. Celles-ci ont pour objectif d’implanter des bases de données dans les régions pilotes de Tenkodogo et Ouahigouya pour le suivi de la pauvreté et de l’emploi.

Dans le cadre du PAOSA (Plan d’Action pour l’Organisation du Secteur Agricole), un Fonds d’Observation Economique et Social du Monde Rural compris dans un appui institutionnel à la DEP de l’Agriculture va devenir opérationnel. « Les travaux porteront notamment sur le suivi périodique de groupes sociaux, de systèmes de production, d’exploitations agricoles, d’opérateurs économiques et de filières considérés comme déterminants ou sensibles »75.

Ces deux initiatives vont certainement contribuer à une appréciation plus fréquente des IOV de la stratégie de SA. Cependant, elles sont menées sur des échéances relativement courtes (4 années pour la première et inférieure à 3 années pour la seconde ; se terminant en 2004) sous la forme de projets. Elles n’offrent donc pas de garantie de durabilité d’activités essentielles de suivi et, surtout, la disponibilité de données désagrégées sera limitée. De plus, si l’on observe une similitude d’objectif pour améliorer la gouvernance, leur manière d’opérer semble assez différente. Etapes pour la mise en place d’observatoires ruraux76 Avant de lancer de nouveaux outils statistiques dont le financement pourrait provenir partiellement du PA SISA, il s’agirait d’effectuer une première capitalisation des expériences en cours et d’étudier attentivement l’organisation et les moyens de fonctionnement de ces observatoires ruraux. Il est proposé d’initier la mise en place d’observatoires ruraux en deux étapes : 1°) Capitalisation (environ 18 mois) En 2003, les projets PRGE et FOESMR arriveront à mi-terme. Il s’agira de tirer les premiers enseignements de ces nouvelles expériences en matière d’apport à l’évaluation des impacts des politiques de développement en milieu rural. Ce délai sera aussi nécessaire pour l’entrée en fonction de la CISESSA et pour démarrer une collaboration de la CISESSA avec les antennes de l’Observatoire de la pauvreté à Ouahigouya et Tenkodogo ainsi qu’avec le FOESMR. Au cours de cette période, on devrait aussi assister à l’installation progressive des structures décentralisées de la stratégie de SA. Un voyage d’études de la CISESSA sera programmé en collaboration avec les DEP/MA , MRA, MEE, l’INSD et l’Observatoire de la pauvreté dans un pays bénéficiant d’une expérience d’observatoires de terrain.

75 p.163, Synthèse des PAOSA, CC/PASA, ADE, octobre 1997. Ce document fait par ailleurs référence à une expérience de l’Observatoire du Changement et de l’Innovation Sociale au Cameroun. 76 Appellation provisoire

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2°) Etude de faisabilité Fin 2003 ou début 2004, une étude de faisabilité sur la mise en place des observatoires ruraux sera réalisée. Elle devra : confirmer la pertinence de développer des observatoires ruraux décentralisés; définir le cahier des charges (typologie des données, méthodologies d’investigation,

traitement et analyse des données, diffusion, …) commun à l’ensemble des observatoires ruraux ;

préciser les thématiques spécifiques complémentaires en fonction des zones d’implantation ;

identifier les zones d’implantation ; déterminer le degré de collaboration (développement du réseau existant, collaboration

fonctionnelle, …) avec les antennes de l’Observatoire de la pauvreté si celles-ci sont étendues à d’autre régions ;

identifier les modalités de mise en œuvre : - insertion institutionnelle locale et nationale - financement (contribution des PDL, de l’Etat, des collectivités décentralisées, des

bailleurs) - opérateur (collectivité décentralisée, administration, université, ONG, … ).

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ANNEXE 11 : TABLEAU DE BORD POUR LA PREVENTION DES CRISES ALIMENTAIRES Un tableau de bord peut se révéler un exercice périlleux et fastidieux si il consiste à aligner une liste d’indicateurs de suivi et d’alerte sans donner de mode d’emploi quant à leur priorisation dans la détection d’une crise alimentaire et à leurs interactions. Il peut devenir lourd à gérer pour une structure qui n’est pas directement impliquée dans l’analyse des données et la réalisation de prévisions et finalement contre-productif. Le PA mandate le SICA pour prévoir la survenance de difficultés alimentaires à une échelle désagrégée (départements voire des groupes socio-économiques) selon une méthodologie combinant des indicateurs conjoncturels essentiellement qualitatifs et semi-quantitatifs à un référentiel d’une situation vécue par les populations comme habituel incorporés dans un modèle sensé alerter d’une dégradation de la situation alimentaire face à laquelle les populations ne pourront réagir seules. Ce processus d’analyse fait qu’un indicateur (par exemple la production céréalière) pris séparément de son contexte plus large (comme par exemple les autres ressources : production maraîchère, pastorale,…) ne peut suffire à sonner une alerte. Ce n’est pas tant un tableau de bord d’indicateurs qu’il importe de mettre en place que de s’assurer que les différents SI qui concourent à la veille alimentaire respectent bien les échéances fixées dans la diffusion d’informations des domaines les concernant pour que des décisions soient prises selon un timing adéquat. Chaque SI (suivi de la campagne agricole, SIMs, enquête agricole, suivi de la vulnérabilité) produisent des informations qui contribuent à la prise de décision et se succèdent dans le temps à des moments clés. Le PNOCSUR fait partiellement référence à cet enchaînement d’informations nécessaires à la prise de décision et au type d’actions qui peuvent ensuite être mises en œuvre. Toutefois, conformément aux recommandations du PNOCSUR lui-même et du PA, la méthodologie du ciblage des populations à risque alimentaire devra évoluer et celle-ci influera sur la manière d’estimer les seuils d’insécurité alimentaire. Il s’agira plus logiquement d’agréger les besoins identifiés au niveau des départements et de répondre aux causes de l’insécurité par des interventions les appropriées. Dans le document initial, une relecture du PNOCSUR était programmée après 3 ans. Il serait bon de retarder ce travail afin qu’il ne soit démarré qu’après la phase de rodage du SICA et l’identification des modalités de gestion des actions d’atténuation financées par le FICA.