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Projet Régional de Santé Corse 2012 - 2016 Plan Stratégique Régional de Santé Corse 2012 - 2016 7

Plan Stratégique Régional de Santé - corse.ars.sante.fr · - La formation continue et l’évaluation des pratiques professionnelles, - Les mesures pour développer l’attractivité

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Projet Régional de SantéCorse 2012 - 2016

Plan Stratégique Régional de Santé Corse 2012 - 2016

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Sommaire> INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .111 .1 . La méthodologie fondée sur une objectivité du diagnostic

pour mieux apprécier les besoins de santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

1 . 2 . Des principes structurants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

1ère Partie - ATOUTS ET CONTRAINTES DE L’INSULARITE . . . . . . 171 . La Corse et les contraintes insulaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

2 . Une offre de santé sous la contrainte des réalités insulaires . . . . . . . . . . . . . . 22

2e Partie – AXES STRATEGIQUES ET LEVIERS D’ACTION . . . . . . . 31AXE 1 : Réduire les inégalités sociales et territoriales de santé

en garantissant une offre de prévention efficiente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

1 . Promouvoir une coordination régionale : le pôle de santé publique – une offre de recours régional . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

2 . Ancrer les politiques de prévention au cœur des territoires : la territorialisation - une offre de premier recours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

3 . Favoriser l’accessibilité aux dépistages organisés, aux dépistages sensoriels et aux troubles du langage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36

4 . Veiller au respect des droits en matière de santé des populations vulnérables (Personnes âgées, jeunes déscolarisées, famille monoparentale, immigrés, population en situation de précarité CMUC, population résidente en Zone Urbaine Sensible, personnes handicapées) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

5 . Développer une offre de prévention ciblée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

PSRSProjet Régional de Santé Corse 2012 - 2016

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AXE 2 : Améliorer la fluidité du parcours de prise en charge sanitaire et médicosociale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47

1 . La région doit disposer d’un maillage de premier recours, pivot du parcours de prise en charge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47

2 . La structuration des filières à partir des établissements de santé de premier recours, de recours régional et supra régional . . . . . . . . . . . . . . . . 49

3 . Garantir une offre de santé durable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

4 . La télésanté auxiliaire du parcours de prise en charge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

AXE 3 : Coproduire la politique régionale de santé avec les professionnels et les usagers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

1 . Une réelle dynamique régionale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

2 . Une «co-production qualitative» . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61

3e Partie - PILOTAGE ET ORGANISATION DE L’EVALUATION DU PROJET REGIONAL DE SANTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 651 . L’organisation générale de l’évaluation : les instances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66

2 . La méthode et le déroulement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67

ANNEXE au Projet Régional de Santé pour la Corse 2012-2016 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68

Référentiel d’objectifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68

AXE 1 : Réduire les inégalités sociales et territoriales de santé en garantissant une offre de prévention efficiente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68

AXE 2 : Améliorer la fluidité du parcours de prise en charge sanitaire et médicosociale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69

AXE 3 : Coproduire la politique régionale de santé avec les professionnels et les usagers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72

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PSRSProjet Régional de Santé Corse 2012 - 2016

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IntroductionPlan Stratégique Régional de Santé Corse 2012 - 2016

1 .1 . La méthodologie fondée sur une objectivité du diagnostic pour mieux apprécier les besoins de santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

1 .2 . Des principes structurants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

INTRODUCTIONPremière étape du projet régional de santé, le plan stratégique régional de santé définit les grandes orientations de la politique régionale. À ce titre, il constitue un point de départ indispensable pour donner sens et cohérence aux décisions et faire en sorte que l’ensemble des processus mis en œuvre pour soutenir la prise de décision soit opérationnel.

Le plan stratégique trace les perspectives qui définiront les travaux des schémas, des programmes et des contrats locaux de santé.

Le plan stratégique régional de santé s’appuie sur une vision stratégique rationnelle c’est-à-dire le produit d’une analyse effectuée à partir d’une évaluation objective et critique de la situation et sur un bon repérage des défis à venir. Cette vision doit être réaliste et conduire à l’élaboration d’un plan qui permettra de construire avec l’ensemble des citoyens un projet pour leur bénéfice.

Ainsi, la vision stratégique s’élabore en répondant à trois questions fondamentales :

- Quel diagnostic pour la Corse ?

- Quelles évolutions prévisibles ?

- Quelle organisation adopter ?

Le plan stratégique régional de santé poursuit trois objectifs :

- partager une vision et positionner les enjeux de la santé dans le champ des différentes politiques publiques régionales,

- impulser de nouveaux projets répondant à des besoins identifiés,

- s’inscrire dans une dynamique territoriale à travers les programmes territoriaux et les contrats locaux de santé.

1.1. La méthodologie fondée sur une objectivité du diagnostic pour mieux apprécier les besoins de santé

• L’élaboration d’un diagnostic social et sanitaire :

- Avec la contribution des Observatoires Régionaux de la Santé de PACA et de Corse, une analyse des données relatives aux différentes composantes de la santé en Corse a été effectuée,

- Ce diagnostic a été complété par une analyse de la population handicapée en Corse (Handidonnées 2010 Creai PACA Corse).

• Une approche qualitative avec l’ensemble des acteurs de la santé :

- La réalisation d’une enquête auprès des 360 maires de Corse (143 répondants soit 40%) ; Afin de mieux appréhender les problématiques de santé, un questionnaire a été adressé à l’ensemble des maires pour obtenir leur perception sur trois thématiques : l’identification des publics et des problèmes de santé prioritaires, l’appréciation de l’accessibilité à l’offre de santé (géographique et financière), complétée par des commentaires en matière de santé,

- Une concertation avec les présidents des Commissions Médicales d’Établissements sur cinq thèmes :

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- La formation continue et l’évaluation des pratiques professionnelles,

- Les mesures pour développer l’attractivité auprès des praticiens (en particulier des internes),

- Le bilan des coopérations inter établissements et ville-hôpital,

- Les actions de santé publique développées ou en projet au sein de l’établissement,

- Le projet médical et son évolution dans les 5 ans.

- Un cycle de rencontres avec les Unions Régionales des Professions de Santé a permis d’échanger sur certaines propositions d’actions concrètes (santé publique, permanence des soins, veille et alerte, coopération interprofessionnelle).

- Une association étroite des professionnels de la santé, usagers, représentants d’institutions, élus, à la définition des orientations stratégiques.

Cinq groupes de travail stratégiques ont été constitués :

- Réduire la mortalité prématurée et développer la prévention en prenant en compte les déterminants sociaux et environnementaux.

- Concevoir et déployer une offre préventive, sanitaire et médico-sociale au sein du territoire.

- Conforter une offre de soins et de prévention sécurisée efficiente et attentionnée.

- Coproduire la politique régionale de santé avec les professionnels et les usagers.

- Mettre les nouvelles technologies de l’information au service du partage de la connaissance et des coopérations.

- Une large concertation tous publics :

Trois « tables rondes régionales portant sur les enjeux, les orientations et les priorités du projet régional de santé » se sont tenues entre juin 2010 et avril 2011.

Huit rencontres territoriales se sont tenues pour exposer et recueillir les attentes des citoyens quant aux besoins de santé.

- La conférence régionale de santé et de l’autonomie et la conférence de territoire ont donné lieu à des échanges devant leurs instances respectives (pour la CRSA, trois séances plénières, deux commissions permanentes, une séance de travail devant chaque commission spécialisée, pour la CT une réunion de bureau, une séance plénière).

- Les commissions de coordination des politiques ont été destinataires de l’ensemble des orientations stratégiques. Depuis leur installation, un travail de mise en cohérence des différentes planifications prises en charge par l’Etat, les organismes de sécurité sociale, les collectivités territoriales a été engagé.

- Le conseil scientifique de l’ARS Corse : Constitué de douze personnes qualifiées dans les domaines universitaires, de la recherche et de l’économie de santé, le conseil scientifique a apporté son expertise dans le cadre de la définition d’un territoire unique de santé et des orientations stratégiques. Six sessions ont été tenues.

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Personnes âgées Personnes ensituation de

précarité sociale

Personneshandicapées

1.2. Des principes structurants

À partir de l’ensemble des données quantitatives et qualitatives, une analyse selon le modèle SWOT(1) (Atouts – Faiblesses – Opportunités – Contraintes) a été réalisée. Au regard des analyses quantitatives et qualitatives et de la combinaison forces – faiblesses / opportunités –contraintes, quatre principes ont été dégagés qui s’appliquent à l’organisation de l’offre de santé.

- Le principe d’accessibilité géographique et sociale La concertation a montré que l’accessibilité représente pour la Corse une préoccupation de tout premier rang :

- accessibilité physique au regard du relief montagneux, des distances - temps et de la dispersion de l’offre de santé,

- accessibilité financière (dépassement d’honoraires et niveau de revenu) autonomie de transport,

- accessibilité socioculturelle et en terme d’exercice des droits.

- Le principe de réactivité - Réduire les pertes de chances dans des situations d’urgence, dans

l’évolution de la maladie et dans les ruptures de prises en charge sociales,

- Gagner en espérance de vie par le dépistage précoce,

- Accéder à une évaluation précoce qui implique une prise en charge susceptible de réduire la gravité de la maladie et de la perte d’autonomie.

Public rencontrant le plus de difficultés à trouver des réponses à

leurs besoins de santé.Source : ARS enquête auprès des maires de

Corse (janvier 2011)

1 S-trengths (forces), W-eaknesses (faiblesses), O-pportunities (opportunités), T-hreats (menaces) Méthode

d’analyse du contexte stratégique identifiant les forces et faiblesses d’une entité, ses opportunités d’évolution ainsique les menaces susceptibles d’affecter sa raison d’être ou de compromettre l’atteinte de ses objectifs.

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4 principes

-Accessibilité

-Réactivité

-Graduation

-Efficience

Un diagnostic régional

Concertation avec les présidents des CME

Contributions des groupes

de travail stratégiques

Conférence de Territoire Conférence régionale

de santé et de l’autonomie

Une approche qualitative

Enquête auprès des maires

Plan Stratégique Régional de Santé

Contributions du Conseil

scientifique

Rencontres régionales et

locales

Unions régionales Des professions

de santé

Commission de coordination des

politiques publiques

- Le principe de graduation - Disposer de l’offre au bon moment pour la bonne indication dans le

respect des normes règlementaires,

- Favoriser la lisibilité de l’offre et les actions de coordination nécessaires pour soutenir l’usager et les aidants tout au long de son parcours de prise en charge,

- Structurer par filière complète de prise en charge pour faciliter les orientations pertinentes à chaque niveau territorial, régional ou inter-régional et optimiser l’accès aux soins spécialisés et de premier recours.

- Le principe d’efficience - Organiser le système de santé pour gérer au mieux les ressources,

- Garantir dans la durée la sécurité et la qualité des prestations,

- Porter la double ambition d’amélioration des parcours de soins par la réduction des inadéquations, et l’amélioration de l’efficience des offreurs de soins, par la promotion des meilleures pratiques,

- Assurer la maîtrise médicalisée des dépenses.

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PSRSProjet Régional de Santé Corse 2012 - 2016

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1ère Partie ATOUTS ET CONTRAINTES DE L’INSULARITEPlan Stratégique Régional de Santé Corse 2012 - 2016

1 . La Corse et les contraintes insulaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

2 . Une offre de santé sous la contrainte des réalités insulaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

1 . La Corse et les contraintes insulaires De fortes spécificités qui impactent l’organisation du système de santé de la Corse.

1.1. Une île méditerranéenne proche du continent

Véritable «montagne dans la mer», la Corse est située au coeur de la mer méditerranée, proche de la Sardaigne dont le bassin de population compte 1,6 millions d’habitants (à une heure de Bonifacio par ferry).

Insularité et relief montagneux lui confèrent un certain isolement, atténué par sept ports et quatre aéroports internationaux.

1.1.1. La Corse attractive et vieillissante

AttractivitéAu 1er janvier 2009, la population de la Corse atteint 307 000 habitants

(0,5% de la population nationale).

L’île est la région de France (hors DOM) ayant connu la plus forte croissance démographique depuis 1999 (1,7% du taux de croissance annuel).

Cette évolution provient exclusivement des phénomènes migratoires, le nombre de naissances et de décès annuels s’équilibrant. Sur l’île comme sur le continent, tous les types de territoires bénéficient du dynamisme démographique.

L’augmentation de la population est principalement alimentée par l’attraction des pôles urbains. Cependant, la Corse est la région qui a la plus faible densité (35 habitants au km² en 2009).

VieillissementLa Corse est la première région de France pour les plus de 75 ans qui représentent plus de 10% de la population (8% pour France entière). La Corse est la première région aussi pour les plus de 60 ans qui représentent 26,2% de la population (2008). La moyenne d’âge est la plus âgée des régions françaises. La part des moins de 20 ans (20,8%) la place en avant-dernière position France entière.

Le vieillissement rapide de la population sera le trait marquant de la démographie insulaire dans les décennies à venir. En 2040, une personne sur trois aura plus de 65 ans, contre une sur cinq actuellement. Parallèlement, l’espérance de vie continuera d’augmenter. Dans ce domaine, la Corse ne présente pas de singularité par rapport à la moyenne nationale.

Le vieillissement serait en outre accentué par un recul de la natalité. D’une part, le nombre de femmes en âge de procréer diminuerait d’environ 10 %. D’autre part, les femmes insulaires se caractérisent par une faible fécondité, avec un indicateur de 156% la Corse est en dernière position sur la France entière. Si cette tendance perdurait, elle serait nettement insuffisante pour assurer le renouvellement des générations. La Corse enregistrerait moins de 2 600 naissances par an, en 2040, soit 400 de moins qu’en 2009.

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1.1.2. La Corse entre pseudo-proximité continentale et distances intra-insulaires

Les relations inter-dépendantes avec le continentLa Corse se situe à 200 km de la Côte d’Azur.

La liaison Corse Continent la plus rapide s’effectue en 50 minutes par avion.

Cette pseudo-proximité du continent engendre une certaine dépendance dans le cadre du recours à certains équipements. Ainsi, il est commun d’entendre que le premier hôpital de Corse est « Air France » - ce qui souligne en terme d’accessibilité la place qu’occupent les équipements continentaux auprès des insulaires.

Les distances intra-insulaires se mesurent en unité de tempsL’île est coupée en deux par un important massif montagneux particulièrement tourmenté avec 10 sommets qui dépassent les 2000 mètres. Dès lors, les communications intérieures sont difficiles, le réseau routier est sinueux et les distances se mesurent plus en heures de route qu’en kilomètres. La Corse est la seule région de l’Union européenne à ne pas compter un seul kilomètre d’autoroute.

1.2. Un contexte institutionnel et économique spécifique

1.2.1. L’attachement au territoire : des pièves à la bidépartementa-lisation et au statut de la Collectivité Territoriale de Corse

Compte tenu du relief montagneux, la Corse est cloisonnée, divisée en micro-régions qui ont développé leurs particularismes.

Dés l’époque médiévale, la Corse a été organisée en territoires : les pièves. Lieux de pouvoir et de justice, les pièves constituent des territoires ne suivant pas forcément les limites géographiques naturelles. Ces lieux devenant plus tard des circonscriptions administratives, cette évolution a généré une organisation reposant sur des micro-territoires.

La loi du 15 mai 1975 instaure les départements actuels de Haute-Corse et de Corse-du-Sud.Les conseils généraux des deux départements exercent les compétences de droit commun des départements dans le champ médico-social et de la protection maternelle et infantile.

Dans le domaine de la santé publique, conformément aux dispositions de la loi du 13 août 2004, ils exercent désormais les missions de lutte anti-vectorielle (Corse-du-Sud et Haute-Corse) et de prévention de la tuberculose (Corse-du-Sud).

Pyramides des âges 2007En Corse, sur 1000 habitants, 6 sont des hommes âgés de 33 ansSource : Insee, Recensement de la population 2007

PRS / Corse 2012-2016 / Plan Stratégique Régional de Santé - 19

Carte de la Corse en 1730

Les compétences de la Collectivité Territoriale de Corse et la santéIl n’existe dans la législation, aucune compétence formelle des régions en matière sanitaire et sociale à l’exception des formations. La Collectivité Territoriale de Corse, dont les compétences ont été renforcées en dernier lieu par la loi du 02 janvier 2002, développe des actions transversales de soutien aux secteurs sanitaires et médico-sociaux et en particulier dans le cadre des schémas régionaux de formation sanitaire et médico-social (domaines attribués à la commission du développement social et culturel, troisième commission organique de l’assemblée de Corse).

La Collectivité Territoriale de Corse développe ses interventions en partenariat avec l’Etat, en particulier dans le cadre du Programme Exceptionnel d’Investissement (PEI), du contrat de projets 2007-2013 et en sollicitant les fonds européens, dans les domaines d’intervention suivants :

dans le domaine de la santé : - la restructuration du dispositif sanitaire par le soutien aux investissements

hospitaliers et l’amélioration des systèmes d’informations,

- le soutien aux projets d’équipement et aux opérations structurantes initiés par les établissements hospitaliers,

- l’accès aux soins,

- l’autonomie des personnes,

- les politiques de prévention.

dans le domaine social et médico-social : - la formation aux qualifications et aux métiers d’aide à la personne,

- l’accueil de jour et l’hébergement des populations fragilisées,

- la lutte contre les exclusions,

- l’accès à la culture, dans le cadre de la Convention Culture et Santé avec l’Etat et l’ARS.

1.2.2. Spécificités socio-économiques et culturelles

• Une économie reposant sur le secteur tertiaireLe Produit Intérieur Brut par habitant demeure néanmoins plus faible que la moyenne des régions françaises. Le revenu fiscal médian par unité de consommation s’établit à 15 606 € versus 17 497 € pour la France métropolitaine (2007). La répartition sectorielle de la richesse produite se distingue de l’ensemble des autres régions. Ainsi, le secteur tertiaire occupe une place prépondérante, grâce notamment aux activités liées au tourisme. La construction, très dynamique depuis 1999, est un autre pilier de l’économie. À l’inverse, le tissu industriel est très restreint. Enfin, les services administrés ont un poids supérieur à toutes les autres régions.

• Le coût de la vie plus élevé et des revenus salariaux plus faiblesLes paramètres suivis par l’INSEE sont de portée générale et standardisés pour l’établissement des statistiques nationales et ne répondent pas à un paramétrage spécifique permettant d’appréhender soigneusement les écarts de prix observés en Corse dans la vie courante et dont les facteurs de hausse sont liés à l’insularité (niveau limité de la concurrence, impact du coût de transport maritime sur la formation des prix en Corse).

Une enquête INSEE de 2006 réalisée dans les périmètres des trois régions riveraines de la Méditerranée pour les produits alimentaires faisait ressortir un écart de près de 10% entre la Corse et les deux autres régions.

L’enquête INSEE livrée fin 2010 fait ressortir un écart moyen plus réduit mais des différences de prix qui restent très marquées pour certains produits de consommation courante (produits alimentaires et vestimentaires en particulier).

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12,49% - 16,09%

9,77% - 12,49%

8,67% - 9,77%

Le revenu disponible brut annuel des ménages s’élève à 17 903 € (INSEE) par habitant en 2008, situant la Corse parmi les régions aux revenus les moins favorables. En particulier, sur le champ excluant la fonction publique d’Etat et l’agriculture, les revenus salariaux sont globalement plus faibles que la moyenne nationale. Cela concerne l’ensemble des catégories socioprofessionnelles à l’exception des professions intermédiaires. Cet écart s’explique moins par le taux de salaire horaire que par la durée du travail. En effet, en Corse, l’importance de l’emploi saisonnier, qui par définition n’est occupé qu’une partie de l’année, joue défavorablement sur le revenu annuel.

Les spécificités insulaires influencent également la structure des emplois et des qualifications constitutives de surcoûts salariaux.

Il est à noter que conformément aux dispositions de l’article L.162-22-10 du code de la sécurité sociale, les établissements de santé publics et privés en Corse sont éligibles à l’application de la loi de finances d’un « coefficient géographique » pour compenser les surcoûts insulaires (à compter de 2012, le coefficient est de 8%).

• Une fiscalité dérogatoireDepuis 1801 et les arrêtés Miot, la Corse bénéficie d’une fiscalité dérogatoire par rapport au continent, qui concerne le taux d’accise (équivalent de la TVA pour le tabac). Ainsi, le prix du paquet de cigarettes est actuellement de 25 % inférieur dans l’île par rapport à la moyenne française.

1.2.3. Une région aux caractéristiques environnementales et culturelles remarquables

Des spécificités environnementalesPlages de sable, criques et îles rocheuses, réserves naturelles et marais côtiers alternent sur le rivage, entre mer et montagne.

Le maquis fait partie du paysage corse.

Le littoral corse est très varié : les côtes rocheuses révèlent, à l’ouest et au sud-est une nature cristalline dans laquelle dominent les granites.

La Corse a la particularité de compter sur son territoire de nombreux affleurements de roches pouvant contenir de l’amiante. Soumises à l’érosion naturelle et aux activités humaines, ces roches sont susceptibles d’émettre des fibres d’amiante dans l’air en Haute-Corse. Comme toutes les régions granitiques, la Corse est exposée au risque radon et plus particulièrement la Corse-du-Sud qui est le département dont l’activité en radon est la plus importante de France.

Des spécificités culturelles : solidarité intergénérationnelle et exigence d’équitéLes personnes âgées de 75 ans et plus vivent plus souvent que sur le continent dans des ménages abritant plusieurs générations (enfants, petits-enfants).

La solidarité intergénérationnelle, particulièrement vive dans les zones rurales, est une constante culturelle solidement ancrée dans les traditions insulaires. Il en résulte des caractéristiques de l’offre de santé marquée en particulier par des capacités d’hébergement inférieures à la moyenne nationale (handicap et polyhandicap) et en revanche des services à domicile beaucoup plus développés que dans les autres régions (soins et accompagnement médico-social).

Indice de vieillissementSource : Exploitation OSE-ARS de Corse, données INSEE, estimations de population 2007

PRS / Corse 2012-2016 / Plan Stratégique Régional de Santé - 21

2 . Une offre de santé sous la contrainte des réalités insulaires

2.1. Des réalités insulaires contraignantes : les forces d’agrégation et de dispersion

Bien que la répartition de la population soit très concentrée (43% de la population vit sur 2% du territoire), l’isolement est un facteur de risque perçu par la population en particulier en milieu rural.

• L’isolement comme premier déterminant de santéL’enquête auprès des élus, réalisée en janvier 2011 mentionne l’isolement comme premier déterminant de santé. La Corse compte en effet le plus grand nombre de communes éloignées de plus d’une heure et de plus d’une demi-heure d’un hôpital et/ou d’un médecin.

La question de l’accès à l’offre de premier recours revêt encore plus d’acuité dans les zones de revitalisation rurales.

En réponse à cette apparente dispersion de la population, les mesures destinées à stabiliser une offre sanitaire et médico-sociale passent par la construction d’Etablissement Hébergeant des Personnes Agées Dépendantes, la création de services d’aide à domicile, les alternatives à l’hospitalisation et les aides à l’installation auxquelles concourent les collectivités locales en liaison avec les autorités sanitaires et médico-sociales.

• Une « respiration démographique » qui impacte le système de santéLes flux touristiques évalués entre 2 et 3 millions de personnes selon une estimation de l’INSEE la population à une valeur annuelle moyenne corrigée de 600 000 habitants, profitent essentiellement aux bordures littorales.

Les micros régions de montagne connaissent également le temps du week-end et des vacances, par le « retour au village », des « battements » de la population.

Dans ces mouvements de « respiration démographique », les échanges entre la Corse et le continent représentent selon l’observatoire régional des transports de la Corse, en 2009 plus de 7 millions de personnes qui ont été concernées par les flux aériens ou maritimes.

Face à de telles variations, le système de santé est confronté à un permanent effort d’adaptation.

L’impact sur le système de santé se traduit surtout par une augmentation de la consommation en médecine ambulatoire et un accroissement du recours aux consultations non programmées dans les établissements de santé.

L’impact de ces variations est en particulier d’accentuer les effets « classiques » de saisonnalité sur le niveau de l’activité et de l’utilisation des équipements de santé.

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La mobilité est donc une caractéristique, la vulnérabilité sociale en est une autre.

• Agrégation et dispersion socio-géographiqueLa place des inégalités sociales de santé a été soulignée par une récente enquête de l’INSEE.

Le constat porte sur de multiples situations d’équilibre précaire qui concernent des personnes âgées et des personnes handicapées, des jeunes sans diplômes, des familles monoparentales, des populations immigrées dont l’insertion sociale et professionnelle est source de difficultés ainsi que des populations en extrême difficulté pour lesquelles l’urgence sociale et sanitaire est vécue au quotidien.

Ces situations sont à la fois concentrées dans les deux agglomérations ajaccienne et bastiaise et dispersées dans les micro-territoires en zone rurale. Face aux multiples formes de géo-localisations et de variations populationnelles, les besoins de santé en Corse sont fortement dépendants du gradient social.

Les plus de 75 ans représentent 10% de la population (versus 8% en France). Cette proportion est particulièrement élevée dans les bassins de vie à l’intérieur de l’île, dans le « sillon central », de la Balagne à la Plaine Orientale, de Calvi à Ghisonaccia.

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1500

2000

2500

3000

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

mois

nom

bre

de p

assa

ges

fact

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CHA

CHB

0

500

1000

1500

2000

2500

3000

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Nombre de passages aux urgences en 2009

Nombre de passages aux urgences en 2009 Clinique de l’Ospedale Porto-Vecchio

PRS / Corse 2012-2016 / Plan Stratégique Régional de Santé - 23

Si les tendances démographiques perdurent en 2040, un tiers de la population aura plus de 65 ans et un huitième plus de 80 ans. Il convient de souligner le taux de bénéficiaires de l’allocation supplémentaire vieillesse et l’allocation de solidarité aux personnes âgées dont le taux est trois fois plus élevé que la valeur nationale soit 17,8% contre 5% pour la France.

Les familles monoparentales sont les plus concernées par la précarité leur niveau de vie médian est de 17% inférieur à la moyenne régionale.

En Balagne, dans le grand sud et la plaine orientale plus de 20% des jeunes de 15 à 29 ans ne sont ni employés ni scolarisé (contre 14% pour la France).

Le taux de pauvreté est supérieur à celui de la France métropolitaine (4e rang en 2006) la région compte près de 15 000 bénéficiaires de la CMU – Complémentaire (Enquête Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports, de la Cohésion Sociale).

L’importance de l’exposition aux risques environnementaux est un autre déterminant susceptible d’accroître les inégalités de santé. Les questions relatives à l’insalubrité, à l’exposition au radon et à l’amiante environnementale se posent pour tous mais tout particulièrement pour les populations vulnérables.

• La mortalité prématurée et l’exposition aux risques environnementaux, marqueurs des inégalités de santé

La mortalité prématurée (c’est-à-dire survenant avant l’âge de 65 ans) est un puissant marqueur des inégalités sociales de santé. En Corse la mortalité chez les hommes de 25-54 ans toutes causes (de 1991 à 2006) était 2,2 fois plus élevée chez les employés-ouvriers que chez les cadres et professions intellectuelles supérieures. (Inserm-CépiDc, Insee)

Plus de 60% de la mortalité prématurée chez l’homme repose sur les pathologies cardiovasculaires et 30% cancer poumon et Voies Aéro Digestives Supérieures (VADS) et plus de 40% de la mortalité prématurée de la femme repose sur le cancer du sein et 30% cancer poumon et VADS. Les gains d’espérance de vie sont considérables si le dépistage et les comportements favorables à la santé sont développés.

Bien que disposant d’une organisation dédiée, le dépistage du cancer du sein présente l’un des taux les plus faibles de France. L’amélioration de l’accès à la prévention revêt un caractère prioritaire.

Les problématiques relatives aux risques environnementaux, à l’exposition au radon, à l’amiante environnemental, aux risques épidémiques, aux pollutions de l’air et de l’eau et à l’insalubrité, sont posées pour tous mais ont un impact particulier sur les populations vulnérables.

39,4 36,5

86,3

118,1

0

20

40

60

80

100

120

Cadres et professionsintellectuelles supérieures

Employés, ouvriers

Corse

France

Taux comparatifs de mortalité pour l’ensemble des cancers chez

les hommes de 25-54 ans selon la catégorie socioprofessionnelle

en Corse et en France de 1991 à 2005 (100 000)

Source : ORS Corse

24

2.2 L’organisation de l’offre face à l’évolution de la démographie des professionnels de santé

Les pathologies cancéreuses, les pathologies cardio-vasculaires, métaboliques et les pathologies neuro-dégénératives vont en effet accroître la pression dans les années à venir sur l’offre de soins.

Face à ces évolutions prévisibles, la démographie médicale de la Corse est entrée dans un cycle de dégradation rapide et inévitable si rien n’est fait pour renforcer les conditions d’attractivité et d’aide à l’installation pour les professionnels de santé.

• Une évolution démographique inégale face à une demande croissante et dispersée sur le territoire.

Les inter-actions de la démographie médicale et de l’activité de soins à l’horizon de la décennie apparaissent à bien des égards contradictoires.

Si l’accroissement annoncé du nombre de pathologies chroniques est confirmé, la prévalence de certaines d’entre elles ne permettra pas d’atteindre un effectif suffisant pour autoriser certaines activités au regard de la réglementation actuelle en matière de seuil d’autorisation d’activité pour chaque établissement MCO. L’activité de radiothérapie et de traitement des cancers chirurgicaux illustre en particulier cette situation.

La population bénéficie des progrès en matière de prise en charge et de prévention de la dépendance. L’allongement de l’espérance de vie de la population présentant un handicap confirme cette réalité.

Des prises en charge pluridisciplinaires de polypathologie avec des degrés variables de dépendance au long cours vont exiger davantage de soins coordonnés.

En effet l’évolution des pratiques, l’appropriation par l’usager et le soignant de nouvelles technologies d’information et de communication et la possibilité de nouveaux modes de coopération introduisent des leviers d’action dont il est possible déjà de mesurer les effets dans certains territoires à travers par exemple les projets de maison de santé pluri professionnelles.

Accroître l’attractivité des établissements de santé et des micros régions exposées à la désertification médicale prochaine est une priorité partagée par l’ensemble des professionnels et des représentants de la population.

La couverture en soins infirmiers notamment est l’une des plus élevées de France. Le maintien à domicile doit probablement générer un volume d’activité important. L’activité libérale en volume d’activité est constituée à 82% par des actes infirmiers de soins au lieu de 53% au niveau national.

Cette priorité coexiste cependant avec une couverture en soins infirmiers qui est l’une des plus élevées de France. En outre, le développement des services d’aide à domicile en Corse génère un volume d’activité importante.

Le secteur médico-social n’est pas épargné par les difficultés de recrutement. L’orthophonie, la kinésithérapie sont des disciplines où le recrutement devient problématique en établissement.

La Corse est un pays de montagnes, formé de versants, de crêtes et de gorges. Distances géographiques et distances sociales se conjuguent pour dessiner un quadrillage qui joue un rôle sur le calibrage de l’offre. La réponse aux besoins est loin d’être uniforme sur l’ensemble du territoire.

L’aménagement du territoire a marqué en effet la structuration de l’offre de santé en 2 principaux pôles de recours. Cette concentration de l’offre autour des pôles ajaccien et bastiais a rendu progressivement le col de Vizzavone presque “infranchissable”. Dans le même temps les attentes s’expriment au cœur de chaque micro région où se jouent des enjeux d’accessibilité au premier recours.

PRS / Corse 2012-2016 / Plan Stratégique Régional de Santé - 25

De la même manière si le taux d’équipement des personnes âgées rattrape son retard, la faiblesse des lieux de répit est constatée.

Au total, si aujourd’hui quelques signaux nous alertent sur le risque de désertification ou d’absence de praticien hospitalier pour telle discipline, la région corse est celle qui présentera la rupture la plus brutale des effectifs médicaux à moyen terme.

• L’évolution de la démographie médicale touche inégalement le secteur ambulatoire et les secteurs d’hospitalisation publique.

Certaines disciplines sont à risque de ne plus avoir de praticien hospitalier en exercice dans 5 ans (en obstétrique 6 praticiens sur 7 pourront en effet cesser leur activité). En 2011, 27% des médecins généralistes ont plus de 60 ans, 47% ont plus de 55 ans. En 2011 dans l’Alta Rocca 100% ont plus de 60 ans. Au 1er janvier 2010, 50% des médecins avaient plus de 60 ans dans les zones de recours Alta Rocca, Ponte-Leccia, Vico, Cap Corse.

Le risque de burn out mais aussi les difficultés inhérentes aux déplacements, pèsent sur l’organisation de la permanence des soins ambulatoires.

Écart entre la densité régionale des médecins

(en activité régulière) et la densité nationale.

Source : dRESS 2006

Source : ARS

26

Médecins libéraux 2

1/0

2/2

01

1

Médecins libéraux

âgés de +5

5 ans

PH

PH

âgés de +

55

ans

Médecins libéraux 2

1/0

2/2

01

1

Médecins libéraux

âgés de +5

5 ans

PH

PH

âgés de +

55

ans

PATHOLOGIE CARDIO-VASCULAIRE

13 7 2 2 16 12 5 0

GASTRO-ENTEROLOGIE ET HEPATOLOGIE

8 3 2 1 6 2 0 0

PNEUMOLOGIE 3 3 2 2 5 3 3 3

NEUROLOGIE 2 1 1 1 4 4 0 0

NEPHROLOGIE 3 1 2 0 1 1 2 2

GYNECOLOGIE 8 5 3 3 7 3 5 4

RADIODIAGNOSTIC ET IMAGERIE MEDICALE

14 7 1 1 15 9 0 0

OTO RHINO LARYNGOLOGISTE 6 3 3 1 5 4 1 1

OPHTAMOLOGIE 11 9 1 0 10 4 2 1

STOMATOLOGIE 1 1 0 0 2 2 0 0

MEDECINE PHYSIQUE ET DE READAPTATION

2 2 0 0 2 2 2 2

CHIRURGIE UROLOGIQUE 2 0 2 1 3 1 0 0

CHIRURGIE GENERALE 4 3 0 0 4 1 2 2

CHIRURGIE ORTHO 4 0 3 1 5 0 2 1

CHIRURGIE MAXILLO-FACIALE ET STOMATOLOGIE

3 0 1 0 1 0 1 1

CHIRURGIE VISC 2 0 1 0 1 0 2 0

CHIR VASC 3 1 1 1 1 0 1 0

ONCOLOGIE MEDICALE 0 0 1 0 1 0 2 1

RADIOTHERAPIE 0 0 2 1 1 1 0 0

Corse-du-Sud Haute-Corse

Médecins spécialistes libéraux installés au 21 février 2011 et Praticiens Hospitaliers décembre 2010 - Source : ARS Corse

La qualité et la sécurité du système de santé sont dans ce contexte démographique, soumises à de réelles tensions. La permanence des soins en établissements de santé, l’accessibilité aux soins d’urgences pré hospitalières sont des modalités de réponse qu’il convient de garantir dans les meilleures conditions d’efficience.

Les efforts de coordination de la couverture terrestre par les antennes SMUR et avec la couverture héliportée, doivent assurer la meilleure réponse aux besoins de prise en charge sécurisée de la population au regard des distances pour desservir les territoires où l’accessibilité routière demeure pénalisante.

Notre système de santé sous la pression de la demande croissante de soins de la population et devant les difficultés de recrutement de professionnels, est en butte à des difficultés récurrentes pour atteindre l’équilibre économique.

PRS / Corse 2012-2016 / Plan Stratégique Régional de Santé - 27

2.3. La qualité et les paramètres médico-économiques

• Flux et recours impactent l’activitéLes dépenses de santé en région s’élèvent à 767 M€ les soins de ville occupent le premier poste de dépenses à hauteur de 431 M€ soit 56%, plus des 3/4 concernent le poste de dépenses lié aux prescriptions. La dépense moyenne de soins de ville par bénéficiaire s’établit en Corse à 1 663 € contre 1 101 € au niveau national. Les soins hospitaliers s’élèvent à 253 M€ soit 33%. La part du secteur médico-social avec 59,9M € représente 8% du total régional.

La situation des emplois (personnel médical et personnel non médical – personnel administratif et personnel technique) fait ressortir un certain nombre de désajustements dont l’origine est le plus souvent reliée à l’historique des organisations.

Sur les 136 026 hospitalisations décomptées pour l’année 2009, 18 510 (17 437 personnes insulaires) sont des hospitalisations continentales, soit un « taux de fuites » de 13,6% du nombre total (ORS Corse) contre un taux moyen de 6% au niveau national.

La région n’est pas seule concernée par les flux. Ainsi, la Picardie en premier lieu connaît un taux de fuites de 18,5% en 2009, et de 16,2% en 2010.

79,6% des hospitalisations se font en région PACA. L’importance des flux vers la région PACA s’explique notamment par le principe du « bord à bord », institué par les caisses d’assurance maladie comme principe quant au choix de la destination (le centre régional le plus proche du domicile).

En effet, dans un souci économique, mais également pour raccourcir le temps de transport et ainsi préserver l’état de santé du patient, les villes sur la côte méditerranéenne sont privilégiées.

Pour fixer un ordre de grandeur, en 2009, la chirurgie par tumeur maligne du sein s’est élevée à 49 hospitalisations continentales contre 134 insulaires. La chirurgie du sein hors tumeur maligne portait à 60 le nombre d’hospitalisations continentales contre 155 insulaires.

Ainsi, pour la chimiothérapie et la radiothérapie hors séances par exemple, le nombre d’hospitalisations continentales est de 813, tandis que le nombre d’hospitalisations sur l’île est de 884 (soit 47,9% du total des hospitalisations).

• Des taux de recours très importantsLes flux ont un impact sur les recettes des établissements. Mais la région corse connaît des taux de recours standardisés parmi les plus importants au regard des valeurs nationales (taux pour 10000 habitants).

- Chirurgie ophtalmologie 140,3 contre 110,5 pour la France Métropolitaine et l’endoscopie digestive 275,8 contre 187,8.

- Chirurgie urologique 50,3 contre 28,6 (33,6 pour le 90ème centile)

- En revanche, un recours inférieur en comparaison aux valeurs nationales en rééducation et convalescence 0,7 contre 9,3.

Si les recours sont importants en termes d’activité facturée, l’organisation en matière d’urgence pré hospitalière et d’évacuation sanitaire pèse sur l’équilibre financier des établissements publics.

L’implantation de l’offre génère un flux de transport tant chez les professionnels que chez les patients et leurs aidants. Le coût du transport 20 M€ rend compte de cette réalité. La configuration de la région impose près de 2h30 pour accéder à une chimiothérapie, près de 2 heures pour l’imagerie IRM. Il n’est pas rare que dans le secteur médico-social la prise en charge des enfants nécessite en l’absence d’équipement, des temps de déplacement proches de l’heure.

28

En dépit du coefficient géographique auquel la Corse est éligible (à hauteur de 8% en 2012) qui s’applique aux activités soumises à tarification à l’activité, le maintien des concessions de service public (psychiatrie, prise en charge des hospitalisations sous contrainte, obstétrique et urgences), le maintien pour des raisons de sécurité sanitaire de l’activité de néonatologie dont le taux d’occupation n’excède pas 30%, les évacuations sanitaires (marché annuel de plus de 2 millions d’euros) exercent de fortes contraintes sur l’exercice budgétaire des établissements.

Si une partie des difficultés liées à l’atteinte de l’équilibre est conjoncturelle, une autre partie liée à l’organisation peut faire l’objet de projets innovants d’adaptation, de modernisation, soutenus par des accompagnements financiers spécifiques.

• Un enjeu d’efficienceSi les structurations de l’offre a généré des coûts, les évolutions en matière d’organisation à la main des professionnels et des établissements peuvent porter des gains d’efficience.

Accroître l’efficience repose en particulier sur une attractivité des pôles d’activité et sur une gestion prévisionnelle des emplois et compétences, tout en suscitant de nouvelles coopérations. Il faut adapter l’offre à l’évolution des modalités de prise en charge et répondre ainsi à une réelle demande sociale qui tend à limiter autant que faire se peut le recours à l’hospitalisation de longue durée.

L’attractivité de l’offre de soins fait l’objet d’une attention constante des professionnels et des représentants institutionnels. La région dispose d’un département de santé à l’université de Corte, relié à trois facultés de médecine : Paris V, Marseille et Nice pouvant dispenser des formations initiales et continues. Il n’en demeure pas moins que nombre de professionnels signalent des difficultés, pour engager des formations spécialisées sur le continent.

En matière de démographie médicale, la proximité avec les CHU de Marseille et de Nice facilite les coopérations et peut réduire cette difficulté de recrutement en milieu hospitalier notamment.

Des coopérations sont en cours : création de groupements de coopération sanitaire et médico-sociale.

La réduction des inadéquations nécessite toutefois que les capacités d’accueil soient disponibles en aval de la structure soit dans le secteur médico-social ou en psychiatrie. Le développement des capacités d’hébergement spécialisé temporaire et d’alternatives à l’hospitalisation en chirurgie ambulatoire par exemple peut à la fois accroître les recettes et optimiser les ressources.

L’orientation vers le maintien à domicile (HAD et SSIAD), l’accompagnement médico-social et l’usage de la télésanté, peuvent contribuer fortement à l’amélioration de l’efficience du système de santé.

PRS / Corse 2012-2016 / Plan Stratégique Régional de Santé - 29

2.4. Les usagers : acteurs de la santé

Structurés autour d’un collectif depuis avril 2010 (le CISS Corse), les usagers vont désormais tenir toute leur place dans la politique régionale de santé.

L’association aux différentes étapes de la prise en charge comme le propose l’éducation thérapeutique est un levier important compte tenu du poids des maladies chroniques et du taux de mortalité évitable.

Les stratégies participatives en matière de réduction des comportements à risque sont donc un enjeu pour l’organisation du système de santé.

Si l’usager ou l’aidant est impliqué dans la prise en charge il l’est aussi dans le maintien de la qualité.

Par ailleurs, sa position de consommateurs de soins peut jouer comme les flux le démontrent dans les recettes des établissements. La prise de conscience qu’il tient dans la démarche de consommation de soins est aussi recherchée.

Selon le score santé 2008, la valeur de consommation de soins atteint la borne supérieure nationale pour les actes de biologie, d’infirmiers et de psychiatre par personne.

Le vieillissement de la population, et l’allongement des durées de prises en charge engendrent une cohabitation de plusieurs générations dans le parcours de soins. La réponse aux besoins des aidants est ainsi devenue prioritaire.

30

PSRSProjet Régional de Santé Corse 2012 - 2016

31

2e Partie AXES STRATEGIQUES ET LEVIERS D’ACTIONPlan Stratégique Régional de Santé Corse 2012 - 2016

AXE 1 : Réduire les inégalités sociales et territoriales de santé en garantissant une offre de prévention efficiente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

1 . Promouvoir une coordination régionale : le pôle de santé publique - une offre de recours régional . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

2 . Ancrer les politiques de prévention au cœur des territoires : la territorialisation - une offre de premier recours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

3 . Favoriser l’accessibilité aux dépistages organisés, aux dépistages sensoriels et aux troubles du langage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36

4 . Veiller au respect des droits en matière de santé des populations vulnérables (Personnes âgées, jeunes déscolarisés, familles monoparentales, immigrés, population en situation de précarité, CMUC, population résidente en Zone Urbaine Sensible, personnes handicapées) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

5 .Développer une offre de prévention ciblée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

AXE 2 : Améliorer la fluidité du parcours de prise en charge sanitaire et médicosociale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47

1 . La région doit disposer d’un maillage de premier recours, pivot du parcours de prise en charge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47

2 . La structuration des filières à partir des établissements de santé de premier recours, de recours régional et supra régional . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

3 . Garantir une offre de santé durable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

4 . La télésanté auxiliaire du parcours de prise en charge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

AXE 3 : Coproduire la politique régionale de santé avec les professionnels et les usagers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

1 . Une réelle dynamique régionale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

2 . Une «co-production qualitative» . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61

Les inégalités sociales de santé peuvent être définies comme des différences d’état de santé systématiques (non dues au hasard) entre groupes sociaux.

Ces inégalités commencent dès l’enfance (la prévalence de l’obésité, l’état dentaire, le développement psychomoteur cognitif et langagier des enfants sont très stratifiés selon la position sociale de la famille). L’âge, le sexe, les facteurs génétiques, comme les comportements individuels ne suffisent pas à expliquer les différences observées. Le poids des conditions de travail, de vie, la qualité des liens sociaux, l’éducation, ont un impact important sur la fréquence des comportements « à risque », sur l’accès à la prévention, au diagnostic et aux soins.

L’importance de la population vulnérable d’une part et le poids de la mortalité prématurée évitable d’autre part justifient la mise en œuvre de mesures fortes pour réduire ces inégalités de santé.

Le diagnostic préalable sur la santé en Corse auquel il a été procédé à partir des contributions des observatoires régionaux de santé (ORS) Corse et PACA et du CREAI*, ainsi que du conseil scientifique sur lequel a pu s’appuyer l’ARS de Corse, conduit à privilégier trois principaux axes stratégiques pour la santé en Corse :

• La réduction des inégalités territoriales et sociales en garantissant une offre de prévention efficiente• La fluidité du parcours de prise en charge sanitaire et médico-sociale• La coproduction des politiques de santé par les professionnels de santé et les usagers

Pour chacun de ces axes et des grandes orientations stratégiques qui s’y rattachent, des leviers d’action ont été mis en évidence.

AXE 1 : Réduire les inégalités sociales et territoriales de santé en garantissant une offre de prévention efficiente

Taux comparatifs de mortalité pour l’ensemble des cancers

chez les hommes de 25-54 ans selon la catégorie socioprofessionnelle

en Corse et en France de 1991 à 2005 (100 000)

Source : ORS Corse

39,4 36,5

86,3

118,1

020406080

100120

Cadres et professions

intellectuellessupérieures

Corse

France

* CREAI : Centre Inter Régional d’Étude, d’Action et d’Information.

32

En matière de mortalité prématurée évitable les leviers d’action de la prévention sont très importants. Les conduites de consommation à risque, la prévention des traumatismes pèsent particulièrement sur la mortalité prématurée.

Le dépistage chez la femme dont le taux est l’un des plus bas de France et l’importance de l’organisation des prises en charge des pathologies cardio-vasculaires chez l’homme sont 2 enjeux pour notre région comme le montre les résultats de l’exploitation des données de mortalité évitable par l’ORS de Corse.

Par ailleurs selon les travaux sur la filière autisme engagés par l’ARS de Corse, le dépistage des troubles envahissants du développement pourrait être réalisé plus précocement grâce à la sensibilisation et la participation plus large d’autres acteurs de la petite enfance : crèches, halte-garderies, pédiatres et médecins traitants. L’organisation d’un centre de ressources sur l’autisme est à ce titre une réponse attendue.

En matière de promotion de la santé, l’évaluation du programme régional de santé publique par un cabinet externe (CAREPS) montre à la fois une dispersion des actions, une couverture territoriale inégale et aussi une absence de lisibilité quant aux résultats attendus.

Cette évaluation montre que la transversalité des actions de prévention n’a été que relative. Le défaut de coordination des programmes et d’animation territoriale n’a pas constitué un élément dynamisant.

Il est donc proposé de considérer que la réduction des inégalités sociales et territoriales de santé doit être recherchée prioritairement en garantissant une offre de prévention efficiente et en apportant une réponse à la fois dans la structuration de l’offre et des coopérations mais aussi dans le choix des thématiques retenues.

Il est proposé les principes organisateurs suivants :

•Lacoordinationdesacteursetunlieuderessources:lepôledesantépublique

•Laterritorialisationdel’offrepréventive:lelabel«Territoireensanté»

•Lapriorisationdesmesuresetpland’actions

•Lapriseencomptedanslesobjectifsd’actionduliensocialetdescompétences psychosociales

Les objectifs généraux visent à : - Répondre à la nécessité d’une organisation graduée du premier recours au

recours régional et d’une progression continue des gains d’efficience.

Répartition du nombre de décés évitable sur la période 2000-2007 par type de décès et sexeInserm-cepidc exploitations ORS de Corse

PRS / Corse 2012-2016 / Plan Stratégique Régional de Santé - 33

Le pôle régional de santé publique vise à fédérer l’ensemble des acteurs qui interviennent dans la prévention.

Il poursuit les missions suivantes : information, expertise (méthodologie, communication, formation), coordination, évaluation, veille en promotion de la santé.

Une amélioration de la capacité régionale à observer les phénomènes émergents ainsi que l’évolution des grandes causes de mortalité et de handicap doit être développée.

Par ailleurs le volet « formation recherche » doit être renforcé dans les domaines sanitaires et médico-sociaux.

1 . Promouvoir une coordination régionale : le pôle de santé publique – une offre de recours régional

34

L’organisation d’une offre de proximité en matière de prévention a été une préoccupation constante, non seulement des décideurs mais aussi des acteurs en charge de développer des actions répondant aux besoins de la population.

Le souci d’être au plus près de chaque citoyen est partagé par l’ensemble des intervenants en promotion de la santé. La conséquence directe est l’exigence de s’inscrire dans des dynamiques faisant participer les acteurs du plus petit niveau de découpage territorial : la commune ou le quartier. Mais aussi de pouvoir envisager un découpage plus large regroupant des communes par rapport à leur couverture en offre de services de Promotion de la Santé, à leur implication dans ce domaine, à leur histoire.

Créer une labellisation « territoire en santé » c’est donner le label à un territoire défini qui donne la garantie que des principes d’intervention sont respectés par l’ensemble des partenaires impliqués dans le champ de la Promotion de la Santé.

Le principe de la labellisation s’inscrit dans le prolongement des chartes de promotion de la santé.

Ce principe peut s’appliquer au sein d’un territoire qui peut être engagé dans un contrat local de santé, comme correspondre à une zone regroupant des communes qui s’engagent dans le développement d’actions de promotion de la santé.

La labellisation sera obtenue sur la base de l’engagement à atteindre des objectifs garantissant la qualité des prestations (programmes d’actions, modalités d’intervention) en conformité avec les préconisations des sociétés savantes l’INPES, HAS, et ciblés en fonction des besoins identifiés :

•Planifierlapromotiondelasantésurleterritoireentenantcompte des compétences psychosociales,

•Développerl’utilisationdestechnologiesdel’informationpour la promotion de la santé,

•Respecterladimensionéthiquedesinterventionsdanslamise en place des programmes,

•Développerdespartenariatscoordonnésdansletempsetl’espaceens’appuyant notamment sur 3 communautés : le milieu scolaire, le domicile et les loisirs et le milieu professionnel,

•Evaluerlesprogrammes.

Cette labellisation pourrait intégrer les logiques propres à :

•HOPITAUXPROMOTEURSDESANTE(réseaufrançaisOMS)

•ECOLEENSANTE(réseaueuropéenpourlasantédanslesécoles;School for Health in Europe : SHE)

Le « territoire en santé » présente une souplesse quant à sa définition, le ciment correspondra à l’engagement des partenaires dans une « charte de territoire en santé » sur des bases communes pour mettre en place une Promotion de la Santé coordonnée, efficace, proposée dans le temps et l’espace par des professionnels, institutionnels ou associatifs œuvrant dans le même sens.

2 . Ancrer les politiques de prévention au cœur des territoires : la territorialisation - une offre de premier recours

PRS / Corse 2012-2016 / Plan Stratégique Régional de Santé - 35

La réduction de la mortalité évitable et l’amélioration de l’accès aux évaluations et dépistage précoce des troubles envahissants du développement, des troubles du langage et de déficiences sensorielles chez le jeune enfant sont attendues à la fois des usagers et des professionnels.

À ce titre, le schéma régional de prévention veillera à déterminer les conditions favorisant la participation des usagers aux dépistages organisés.

3 . Favoriser l’accessibilité aux dépistages organisés, aux dépistages sensoriels et aux troubles du langage

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Le chômage (9% au 2e trimestre 2010) touche aujourd’hui, jeunes et adultes, générant de nouveaux processus de précarisation. La Corse compte plus de 10% de la population vivant en zone urbaine sensible (ZUS) au 2e rang national avec le Nord-Pas-de-Calais.

« La santé, ce n’est pas seulement les soins. Vivre dans la pauvreté, c’est vivre dans les soucis. Quand tout manque, les parents se sentent humiliés. De plus, la pauvreté attaque la santé : le bruit, la pollution, les mauvais logements, l’humidité, l’inquiétude, tout cela au long des années, ça use le corps et l’esprit » (colloque de l’OMS à Bruxelles, 1993).

La Corse a le taux de pauvreté monétaire (20,4%) le plus élevé des régions métropolitaines (après l’Ile de France)

L’insertion de la santé dans un projet de vie déjà fortement occupé par d’autres aspects matériels, sanitaires, sociaux, psychologiques est rendue très difficile et doit être accompagnée spécifiquement.

La démarche de prévention doit privilégier la rencontre avec les personnes en situation de précarité : foyers d’hébergement d’urgence, bureau d’aide sociale, CHRS…

Sur les 2 niveaux : Individuel et familial

Collectif et communautaire : impulser des actions par et pour les communautés d’un territoire de santé.

Il faut privilégier une approche globale et plurielle à la fois sur les individus, sur le collectif et sur son environnement.

À destination des publics : L’accès aux informations pour les publics doit contribuer à la réduction

des inégalités.

Il existe en effet un accès inégal aux informations. Les questions d’aide médicale, l’absence de couverture complémentaire pour difficultés financières, les procédures et dispositifs d’aide complexes en sont les principales raisons.

L’ARS veillera à ce que les populations sous main de justice bénéficient de l’accès aux prestations de soins, de prévention, d’information et de dépistage.

À destination des professionnels : Il s’agit :

- d’inciter à une prise en compte de la santé dans toutes ses dimensions (sociale, psychologique, physique,….) afin que soit adopté un comportement favorable à celle-ci,

- de changer le regard des professionnels sur les personnes en difficulté d’accès aux soins et en situation de précarité pour éviter la stigmatisation,

- de renforcer la formation des professionnels de première ligne à l’écoute des publics en situation difficile.

4 . Veiller au respect des droits en matière de santé des populations vulnérables (Personnes âgées, jeunes déscolarisés, familles monoparentales, immigrés, population en situation de précarité CMUC, population résidente en Zone Urbaine Sensible, personnes handicapées)

PRS / Corse 2012-2016 / Plan Stratégique Régional de Santé - 37

Le développement des compétences psychosociales peut faciliter les parcours de réadaptation au sein des lieux de vie : écoles, travail, entreprise de réinsertion, structures médico-sociales et hospitalières.

La simple information ne suffit pas : tout le monde sait que fumer n’est pas bon pour la santé pour autant cela ne suffit pas pour que le fumeur s’arrête, la cigarette bénéficiant entre autre de représentations favorables : contre le stress, convivial, fait maigrir…

Un travail sur les compétences psycho sociales permet à l’individu de se positionner face à ses choix en fonction de ses valeurs de vie et prendre des décisions plus en accord avec elles. Ce travail est valable quelle que soit la thématique de santé.

Relier les actions d’information à des actions de développement des compétences. Il convient de tenir compte des freins possibles : la langue, la précarité, le manque de confiance en soi, le manque de projection dans l’avenir.

La lutte contre les situations d’habitat indigne est une action prioritaire pour réduire le risque d’exposition à des locaux insalubres, dangereux ou comportant un risque de saturnisme.

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5.1. Réduire les comportements sexuels à risques infectieux

Avec 273 cas de sida déclarés entre le début de l’épidémie et le 31 décembre 2009, la Corse est une des régions de France les moins touchées par l’épidémie de sida.

En France sur la période 2003-2008, 47% des cas de sida ont été diagnostiqués chez des personnes qui ignoraient leur séropositivité VIH. En Corse, cette proportion de diagnostics tardifs est de 52%.

Enfin le taux de découverte de séropositivité VIH en Corse est le plus faible de France avec 14 nouvelles découvertes de séropositivité VIH par millions d’habitants contre 103 en France entière en 2009.

Une attention particulière devrait être portée sur le dépistage et l’évaluation du taux réel du nombre de personnes atteintes par le VHC. Il n’y a pas d’observation épidémiologique sur cette problématique dans la région.

5.2. Prévenir les grossesses non désirées

En 2006, la Corse était la région de France métropolitaine avec le plus fort taux d’IVG soit un taux de 22,5 pour 1000 femmes de 15 à 49 ans.

Elle présentait le taux d’IVG pour 1000 femmes mineures le plus élevé parmi les régions de France métropolitaine (17,9 pour 1000 contre 12,3 pour 1000 au niveau national)

En 2009 la Corse, avec un taux de 19,6 pour 1000 femmes de 15 à 49 ans demeure la deuxième région la plus touchée après PACA. La répartition territoriale inégale entre les deux départements constitue un deuxième niveau de questionnement.

La question des flux intra et extra régionaux est à évoquer. Supposer que le recours à l’IVG est le résultat d’une prise de risque à partir d’un rapport sexuel, d’un défaut ou d’un échec de contraception n’apparaît pas suffisant pour expliquer les valeurs observées.

Une enquête sera conduite dés cette année afin de mieux cerner le profil des femmes pratiquant une IVG et de proposer des actions de prévention plus ciblées.

5 . Développer une offre de prévention cibléeLes actions d’éducation pour la santé et d’éducation du patient visent l’adaptation des attitudes et des comportements influençant la santé. Pour être efficaces, elles interviennent simultanément sur trois déterminants du comportement accessibles à l’éducation : le savoir, le savoir-faire et le savoir-être. S’il est assez facile de prendre en compte l’acqui-sition ou le renforcement de connaissances et de compétences techniques (utiliser un préservatif, composer un menu équilibré, s’orienter dans un dispositif de prise en charge…), le travail sur le savoir-être est plus délicat.

PRS / Corse 2012-2016 / Plan Stratégique Régional de Santé - 39

5.3. Réduire les conduites de consommation à risque : tabac, alcool, cannabis, cocaïne, opiacés, et médicaments psychotropes

En 2006, le recours au Centre de soins spécialisés pour toxicomanes est de 73/10 000 habitants de 20 à 39 ans, place la Corse au 3e rang des régions françaises. Il s’élève en 2008 à 81 soit au (5e rang).

L’usage précoce de cannabis et la montée en puissance chez les jeunes d’une alcoolisation aiguë sont retrouvés en Corse comme au niveau national. La conférence régionale de santé avait dés 2006 été particulièrement attentive à la consommation du tabac.

L’enquête de l’ORS dans 3 lycées de CORSE en 2006 – 2007 qui repose sur du déclaratif, illustre cette tendance au maintien à un niveau élevé de la consommation de tabac chez les filles. L’usage régulier de cannabis est retrouvé plutôt chez les garçons. En matière d’usage à risque d’alcool, 50 à 75% des jeunes interrogés déclarent une ivresse dans les 12 derniers mois. Elle concerne en majorité les garçons.

L’indice comparatif de mortalité (base 100 : France métropolitaine) est de 68,6.

Une programmation stratégique est à établir pour réduire les usages à risque d’une part et favoriser le retour vers le soin des usagers en situation de dépendance.

Les conduites de consommation à risque s’inscrivent dans le cadre des addictions qui incluent celle relative aux jeux. Cette dernière sera également concernée par les programmations qui seront élaborées.

5.4 Réduire les comportements de malnutrition

La Corse est la région dont les indices sont les plus défavorables pour le surpoids et l’obésité des enfants en grande section de maternelle. Cette position est corrélée à plusieurs indicateurs sociaux qui sont des marqueurs des inégalités sociales.

La tendance au surpoids et à l’obésité a baissé pour les enfants de 5-6 ans, selon l’étude de la Direction de la Recherche des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques (DRESS) publiée en septembre 2010 et menée sur les enfants de grande section de maternelle entre 2005 et 2006.

La lutte contre l’inégalité sociale dans le domaine de la santé est une priorité du PNNS 2005-2010. La prévalence du surpoids (13,9%) et de l’obésité (4,3%) est plus élevée chez les enfants dont le père est ouvrier que chez ceux dont le père est cadre (8,6% pour le surpoids et 1,2% pour l’obésité).

La moyenne française de la prévalence du surpoids est de 12,1% en 2005-2006. En Corse, 15,0% des enfants de grande section de maternelle sont estimés en surpoids (ce taux était de 22,2% en 1999-2000 mais la diminution n’est pas statistiquement significative) et 4,6% en situation d’obésité

Pour l’année scolaire 2006-2007 selon les données ORS Corse, 14,8% filles de 8-9 ans et 13,9% des garçons du même âge sont en surpoids, 5,9% en obésité.

Des mesures du PNNS seront déclinées sur les territoires notamment :

1- Rendre plus accessibles aux populations défavorisées les aliments de bonne qualité nutritionnelle et gustative, en particulier les fruits, les légumes et le poisson

2- Diffuser une culture de la promotion de la santé en région, sur les thèmes de la nutrition et de l’activité physique, en soutenant non seulement la formation des acteurs de la promotion de la santé (professionnels spécialisés et acteurs-relais) mais aussi celle des élus et des décideurs

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5.5. Prévenir les traumatismes

Prévenir les traumatismes physiques et psychiques liés aux activités de la vie quotidienne, de travail et de déplacements et selon les âges (santé travail, accidentologie routière, chute des personnes âgées, tentative de suicide…) répond aux statistiques de mortalité prématurée évitable.

Les accidentsLe risque d’accident est supérieur à la valeur nationale sur les années 2004 à 2008. Le parc automobile est élevé soit 0,75 voiture par habitant contre 0,52 pour la France (Observatoire national interministériel de sécurité routière 2009)

En 2009 la mortalité par accidents de la voie publique est en augmentation en Corse plus de 47% pour les 2 roues. L’influence de l’alcool en accidentologie routière est importante.

Les jeunes de moins de 30 ans représentent 1/3 des tués, l’alcool et la vitesse, facteurs aggravant des accidents mortels, représentent chacun 1/3 des causes.

En 2008, la CARSAT Sud Est recense sur 70 462 salariés 2 711 accidents du travail avec arrêt, 95 accidents du travail avec incapacité permanente et 1 décès.

L’évolution du taux brut de mortalité par chute accidentelle chez les personnes de 65 ans ou plus (source Inserm-CépiDc, Insee- exploitation ORS PACA) de 2000 à 2007 s’élève à plus de 89%.

Les violencesLa Corse n’échappe pas à la violence plus insidieuse au sein des familles et une attention particulière doit également être portée sur la prévention des violences qu’elles soient conjugales ou dues à la détention d’armes. La prolifération des armes à feu en Corse facilite le passage à l’acte (accidents, homicides, suicides…) et l’Assemblée de Corse s’est prononcée en faveur d’une prévention accrue, notamment à l’égard des plus jeunes. Une prise de position des étudiants de Corte sur ce sujet est également à retenir.

Des objectifs de prévention sont à soutenir aux seins des 3 communautés milieu universitaire, professionnel et de loisir :

- Renforcer les compétences psychosociales pour sortir d’un phénomène de violence,

- Former les professionnels et informer les personnes sur leurs droits,

- Rappeler les règles de sécurité pour la détention d’armes.

Prévention suicideLa Corse a enregistré un nombre annuel moyen de décès par suicide de 41 entre 2006 et 2008 (Inserm-CépiDc-exploitation ORS PACA)

Même si les chiffres du suicide restent relativement faibles en Corse, il faut retenir qu’il est la 2e cause de mortalité évitable due à des comportements chez la femme et la 3e cause chez l’homme.

Enfin, les inégalités sociales s’expriment plus particulièrement chez les hommes en matière de mortalité par suicide.

Par ailleurs une enquête réalisée en 2010 par le Centre hospitalier d’Ajaccio montre l’importance de la récidive. Sur 258 personnes plus de 6% récidivent une fois dans l’année et 3,10% deux fois.

L’importance des modalités d’accueil et de suivi apparaît déterminante.

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Les stratégies engagées doivent s’appuyer sur le volet formation. À ce titre une formation du personnel hospitalier a été organisée pour «l’accueil aux urgences des personnes ayant fait une Tentative de Suicide (réalisée par le Pr TERRA) pourrait utilement être reconduite.

Promouvoir un environnement favorable à la santé

L’Homme fait partie intégrante de son environnement avec lequel il est en interaction permanente. Il peut être victime ou agresseur. S’il est légitime de souhaiter limiter les agressions de l’Homme sur son environnement, il est tout aussi indispensable de tenter de réduire l’impact de l’environnement, notamment des pollutions environnementales sur la santé humaine.

L’OMS estime à environ 15% les pertes de santé liées à l’environnement dans les pays d’Europe de l’Ouest. Le rapport GEO 4 du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a rappelé que la seule pollution de l’air serait responsable de 500 000 morts par an dans le monde !

• Participer à la surveillance de la qualité de l’air et à son amélioration

QUALITAIR est l’organisme chargé de la surveillance de la qualité de l’air en Corse. Il affiche quotidiennement sur le site internet les valeurs des prélèvements effectués sur Ajaccio et Bastia.

5 stations de prélèvements sur Ajaccio : Canetto, Sposata, Porticcio, Piataniccia, Diamant.

4 stations sur Bastia : Giraud, Montesoro, Marana, St Nicolas.

Les risques environnementaux surveillés sont l’Ozone, le Dioxyde de souffre, le Dioxyde d’azote, et les poussières en suspension.

Le niveau moyen de radon est supérieur à celui constaté en France métropolitaine.

• Garantir l’accessibilité en eau potable en tous points du territoire et surveiller la qualité des eaux de baignade

Globalement, on observe une bonne qualité bactériologique de l’eau pour les communes littorales, les plus peuplées et souvent regroupées dans des organismes de coopération intercommunales, et une qualité insuffisante voire très mauvaise pour un grand nombre de communes de l’intérieur, plus petites et pour lesquelles la compétence est essentiellement exercée en régie communale.

En 2009, seuls 41% des réseaux, représentant toutefois 81% de la population, ont distribué de façon permanente une eau bactériologiquement conforme à la réglementation. À l’inverse, 19% des réseaux alimentant 3% de la population (soit prêt de 9000 personnes) délivrent en permanence une eau non potable.

En pratique, trois causes essentielles peuvent expliquer cette situation :

- insuffisance de la protection des captages et des ouvrages de stockage associée à une multiplication des ressources ;

- faible proportion d’unités de désinfection de l’eau ;

- faibles moyens humains et financiers des petites communes, souvent associés à une prise en compte insuffisante de la problématique en l’absence de conséquences sanitaires avérées.

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La région se caractérise par une faible pression anthropique : population limitée, activité industrielle réduite et agriculture et élevages extensifs. Aussi, il n’a pas été constaté dans le cadre du contrôle sanitaire de problème lié à la présence de nitrates, phosphates ou pesticides dans les eaux destinées à la consommation humaine.

Cependant, dans certaines zones du département de la Haute-Corse principalement, il y a présence de métaux lourds (antimoine, nickel, arsenic), susceptible de contaminer les ressources en eau utilisées par les collectivités. Pour certaines collectivités, la recherche de ressources de substitution a été engagée et a permis de résoudre le problème de la qualité de l’eau distribuée.

À la mi-2010, 48% des périmètres de protection des captages en Corse font l’objet d’une déclaration d’utilité publique. Cela représente 82% des débits prélevés.

S’agissant par ailleurs de la qualité des eaux de baignade, la Corse présente un profil globalement très favorable avec un taux de conformité de 96% (classement en A ou B) sous contrainte d’une surveillance exigeante (près de 1700 prélèvements par saison).

• Réduire le risque lié à l’amiante environnemental

Une campagne de mesures se déroule sur le territoire de 32 communes de Haute-Corse afin d’évaluer le nombre de fibres d’amiante dans l’air.

Le plan national de prévention repose sur les principales mesures suivantes

- poursuivre et terminer l’évaluation de l’exposition de la population (campagnes de mesure de l’empoussièrement)

- poursuivre l’identification des zones à risque d’exposition potentielles ou avérées

- poursuivre la surveillance des pathologies (maintenir le registre des mésothéliomes et en exploiter les résultats)

- renforcer les dispositions d’urbanisme et de construction

Sur cette base, il peut être proposé dans le champ de la santé et dans le cadre des commissions de coordination des politiques publiques de contribuer à une expertise sur les mesures relatives à l’information règlementaire.

• Réduire la capacité de développement des moustiques Aedes Albopictus sur le territoire

Les risques de maladies à transmission vectorielle en Corse :

L’épidémie de chikungunya qui a atteint l’Emilie-Romagne à l’été 2007, ainsi que les cas autochtones de chikungunya et de dengue en région PACA en septembre 2010 prouve sans équivoque la compétence vectorielle de l’Aedes albopictus présent sous nos latitudes.

Par ailleurs, la présence des virus de manière endémique dans certains départements d’outremers, la multiplication des échanges internationaux et des voyages, le signalement de cas importés en Corse sont autant d’opportunité d’introduction des virus dans la région.

Au 23 novembre 2010, 27 cas suspects ont été signalés en Corse, dont 4 cas ont été confirmés en tant que cas de dengue importés.

Pour 2011, il est prévu, avec les deux conseils généraux, de renforcer la communication, afin de mieux sensibiliser les personnes et les différents acteurs : - Milieu scolaire

- Professionnels de santé.

En population générale poursuite et évaluation de la campagne annuelle de diffusion de clips vidéo sur les moyens de lutter contre la formation de gîtes favorables aux moustiques.

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Les moustiques du genre Anopheles sont présents en Corse, certaines espèces (labranchiae, …) étant compétentes pour la transmission du parasite Plasmodium. Cependant, la Corse est en situation d’anophélisme sans paludisme. Le dernier cas autochtone remonte à 2006 (Porto) et la dernière épidémie à 1972. Les études et avis scientifiques montrent qu’une épidémie est très peu probable, la survenue de cas autochtones sporadiques reste cependant possible.

• Le volet veille, alerte et gestion des urgences sanitaires

Le volet veille, alerte et gestion des urgences sanitaires (VAGUSAN) est un domaine prioritaire retenu par le conseil national de pilotage des ARS. L’ARS contribue avec l’ensemble des services de l’Etat, des collectivités et des professionnels de santé à la protection de la population faces à l’exposition à des risques de différentes natures.

Un état des lieux identifie à l’échelle régionale, les principaux risques sanitaires pouvant nécessiter des mesures d’urgence, ainsi que les principaux dispositifs et outils existants pour y faire face.

Répartition géographique des Aedes, albopictus de 2006 à 2009

Source : ARS

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Ils sont ordonnés en grande rubrique et regroupent :

•Les risques naturels liés à la géologie (zones montagneuses et lesbordures littorales), les intempéries (zones torrentielles, coulées de boues, glissements de terrain, avalanches) ; le risque d’inondation, le régime pluviométrique de la Corse n’excluant pas ce risque ; enfin, les risques d’incendie auxquels est exposée la couverture végétale et la population concernée.

•Lesrisquestechnologiques: La présence de sites SEVESO, les aéroports et ports (un flux de plus de 7 millions de passagers selon l’observatoire régional des transports de la Corse), les voies de communication routière et le trafic routier avec ces différentes caractéristiques saisonnières.

•Lesrisquesenvironnementauxidentifiésprécédemment(air,eausol) La qualité de l’air intérieur et extérieur atmosphérique est liée à la présence de polluants sous forme de gaz ou de particules solides. Les polluants liés à l’activité humaine ont des conséquences significatives sur la santé et sur l’environnement.

Ils nécessitent la mise en œuvre de moyens spécialisés en matière de surveillance. Les lieux d’émission peuvent en effet être locaux comme ils peuvent se situer en dehors de l’île. La qualité de l’air intérieur doit aussi être prise en compte. Cette pollution domestique peut être générée par des matériaux de construction, des appareils de chauffage, les plantes, les animaux… Les intoxications au monoxyde de carbone sont un exemple de pollution de l’air intérieur liée à un appareil de chauffage. Des stratégies de prévention sont donc nécessaires pour réduire les risques liés à ces types de facteurs environnementaux.

•Lesrisquesinfectieux: La Dengue et le Chikungunya, du fait de la colonisation des deux départements de la région par le moustique vecteur Aèdes albopictus.

L’ARS met en place une organisation s’appuyant sur une plateforme régionale de veille et d’urgence sanitaires au siège de l’ARS en articulation avec les directions territoriales.

De nombreux partenaires contribuent au travail de veille et d’alerte.

Un réseau important de médecins sentinelles est constitué en Corse. Le réseau I Sentinelli in tramice est une antenne régionale du réseau Sentinelles. C’est une plateforme de recherche et de veille en médecine générale en France métropolitaine.

Il assure une surveillance continue, contribue à la réalisation d’études épidémiologiques, à la validation d’outils de détections et de prévision des épidémies et participe au développement de support d’informations.

Au 1er janvier 2009, 47 médecins généralistes libéraux étaient inscrits au réseau Sentinelles Corse), soit 14,6% des médecins généralistes Corses ayant une activité libérale exclusive ou mixte (321 au 1er janvier 2008 selon le Conseil de l’Ordre). La Corse reste la région française la mieux dotée en médecins Sentinelles.

Il participe au programme de recherche BIOSCOPE coordonnée par l’INRA et l’INSERM qui a été lancé en 2006 en Corse. Son objectif est de mettre en place un observatoire du vivant en Corse et en Méditerranée grâce à un recueil en continu de données épidémiologiques.

La plate forme régionale de veille et d’alerte est en interrelation avec le niveau national. La réactivité est en effet un enjeu de première importance pour adapter les réponses à l’importance et à la cinétique d’évolution du risque.

PRS / Corse 2012-2016 / Plan Stratégique Régional de Santé - 45

L’ARS propose de poursuivre les objectifs suivants :

• Améliorer la connaissance des risques sanitaires dans la région

Encourager la recherche, les études pour l’évaluation des risques mal connus, la veille scientifique, le travail d’échange avec les partenaires institutionnels et universitaires travaillant dans ces domaines.

• Développer le signalement

•Améliorerletauxdesignalementdesévénementssusceptiblesd’avoir un impact sur la santé et la rapidité de leur transmission ;

•Développerlessystèmesdesurveillancedesmenacespourlasanté publique (ex. épidémies d’infections respiratoires…) ;

•Développerlessystèmesdesurveillancesurlesproblèmesspécifiques en fonction des particularités régionales ;

• Améliorer le dispositif de préparation et de gestion des urgences sanitaires

•Mettreencohérencelesvoletssanitairesdesplansdépartementaux selon un angle régional ;

•Veilleràlapréparationdesétablissementsdesantéetdesprofessionnels à la gestion des urgences sanitaires ;

•Garantirl’accessibilitéàdessoinsadaptés,encasd’urgencesanitaire, pour les personnes handicapées ou en perte d’autonomie, ou les plus éloignées géographiquement des structures de soins (lien avec SROMS) ;

• Développer la communication sur les urgences sanitaires

•Organiseretdévelopperlacommunicationinstitutionnelleaucours de la gestion des urgences sanitaires ;

•Développerdesoutilspermettantd’informerrapidementlesprofessionnels de santé, les maires et les populations à risque en cas de menace sanitaire ;

•Présenterrégulièrementlesrésultatsdelaveilleetdelasécuritésanitaire aux professionnels de santé et aux instances de démocratie sanitaire ;

•Sensibiliserlapopulationàlaculturedurisqueetàlagestiondel’incertitude

Le comité régional de sécurité sanitaire créé par le décret du 31 mars 2010 relatif aux relations entre les représentants de l’Etat dans le département, dans la zone de défense et dans la région et l’Agence Régionale de Santé, placé sous l’autorité du Préfet de Corse et dont les missions portent entre autres sur l’information relative à la situation sanitaire, pourra être saisi.

La coordination des politiques L’ARS de Corse coordonne les politiques de prévention et s’assure de la cohérence avec les partenaires institutionnels et associatifs en matière de :

- Santé des enfants et des jeunes avec le rectorat, les conseils généraux, et les services de la Protection Judiciaire de la Jeunesse.

- Santé au Travail et santé environnement avec la DREAL, la DIRECCTE et la Carsat

- Santé précarité avec la DRJSCS et les CPAM

- Santé et nutrition : conseils généraux, le rectorat, la DRAAF, la CTC, mairies

- Politique de la ville : CUCS et Ateliers santé ville

- Pour la veille et sécurité sanitaire, des protocoles sont conclus entre l’ARS et les préfets de départements.

L’ARS est associée aux interventions de police générale et de contrôle technique et administratif en matière d’hygiène du milieu.

Une instance régionale animée par le Délégué Territorial de Haute-Corse a en charge la coordination de la mise en œuvre des contrats locaux de santé avec l’ensemble des partenaires institutionnels, associatifs concernés.

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1.1. Assurer le maillage de premier recours

L’objectif de garantir sur l’ensemble du territoire, aujourd’hui comme à l’avenir, l’accessibilité et la continuité des soins nécessaires à la préservation de la santé apparaît tout à fait prioritaire en Corse en raison même des fortes spécificités et contraintes géographiques insulaires. Son affirmation nécessite aujourd’hui une forte mobilisation de l’ensemble des acteurs – l’enjeu étant de définir une offre de soins de premier recours organisée, efficiente et accessible.

Les populations les plus vulnérables doivent pouvoir accéder au premier recours. Une attention particulière est portée aux populations sous main de justice.

Face au « paradoxe » de la démographie médicale à savoir une densité de professionnels de santé libéraux supérieur à la moyenne nationale mais une inégale répartition générant des zones dites fragiles, l’ARS proposera les mesures permettant de favoriser l’installation des professionnels de santé dans les zones fragiles et conforter l’offre de soins existante.

Structurer une offre de santé de proximité pour assurer la réponse aux besoins des populations des micro-territoires en risque de « désert médical » est une priorité.

1.1.1. Accompagner l’installation des professionnels de santé du premier recours et veiller à maintenir une offre de soins équilibrée sur l’ensemble du territoire

Les dispositifs désormais disponibles doivent être mis en œuvre avec les professionnels de santé, les usagers et l’ensemble des acteurs locaux. Ce sont en particulier les suivants :

- le guichet unique d’aide à l’installation des professionnels de santé de premier recours

- les nouvelles modalités d’exercice et de rémunération des professionnels de santé participant à la permanence des soins ambulatoires ;

- l’exercice regroupé et coordonné des professionnels de santé afin d’assurer une prise en charge globale de la population dans un territoire en immédiate proximité.

Afin d’accompagner l’évolution de l’offre de soins de premier recours, il est notamment proposé :

- d’identifier l’exercice pluridisciplinaire au travers de cabinets de groupes, de maisons de santé pluridisciplinaires associant des professionnels de premier recours

- de favoriser le développement des maisons de santé pluridisciplinaires prioritairement dans les zones fragiles

- d’expérimenter les nouveaux modes de rémunération

- de développer l’internat des médecins généralistes dans les hôpitaux périphériques et auprès des médecins installés dans les zones dites déficitaires

AXE 2 : Améliorer la fluidité du parcours de prise en charge sanitaire et médicosociale

1 . La région doit disposer d’un maillage de premier recours, pivot du parcours de prise en charge

PRS / Corse 2012-2016 / Plan Stratégique Régional de Santé - 47

1.1.2. Assurer la médicalisation des interventions d’urgence vitale en tous points du territoire

L’organisation de la régulation et de la coordination des deux SAMU doit s’adapter à l’activité diurne et nocturne ainsi qu’aux fluctuations saisonnières, par une mise en réseau des urgences hospitalières et des interventions en ambulatoire de médecins collaborateurs des SAMU et au sein d’une permanence des soins globale, hospitalière et ambulatoire, parfaitement articulée et adaptée aux territoires au service de la population, en privilégiant la complémentarité interdépartementale.

Il convient en particulier d’optimiser l’organisation de la couverture des SMUR afin de permettre un égal accès aux urgences vitales tout en tenant compte des fluctuations saisonnières.

La permanence des soins en établissements de santé doit pouvoir s’appuyer si nécessaire sur des coopérations secteur public – secteur privé.

Ainsi, l’organisation de la santé en Plaine Orientale sera structurée et renforcée par la création d’un « Médipôle » à Ghisonaccia.

Cette structure a pour finalité le regroupement sur la prise en charge des urgences vitales et de la radiologie ainsi que, ai sein d’une maison de santé pluridisciplinaire, les consultations avancées dans différentes spécialités (notamment par la pratique de la télésanté) et la permanence des soins ambulatoires.

Dans la poursuite de l’objectif de renforcement de la couverture des besoins de santé et d’amélioration de la qualité de la prise en charge sanitaire et médicosociale, un établissement public de santé est créé en Balagne à Calvi, dans le cadre de la mise en place de la communauté hospitalière de territoire de Haute-Corse.

Outre le maintien de l’accueil des urgences, le Centre Hospitalier disposera dune douzaine de lits de médecine et d’une vingtaine de lits d’USLD.

De plus, le nouvel établissement permettra la mise en place de consultations avancées (gynécologie, cardiologie et ophtalmologie entre autres).

1.1.3. Disposer d’une offre de diagnostic précoce accessible sur l’ensemble du territoire.

La précocité du diagnostic réduit le caractère invasif du traitement et les conséquences tant physiques que psychologiques et sociales pour le patient. Les chances de guérison sont optimisées.

L’accès aux techniques de diagnostic anténatal, le développement des évaluations précoces dans le champ de la gériatrie en s’appuyant sur les acteurs du premier recours, des médecins généralistes et infirmiers, sont autant d’exemples des évolutions qui peuvent être envisagées.

La réduction des difficultés d’apprentissage, des difficultés relationnelles, sources de handicap scolaire, nécessite le développement d’une coordination voire d’une offre en matière de dépistage précoce ou d’évaluation.

En matière de troubles du spectre autistique, « un centre de ressource autisme » est en cours d’installation. Il convient de prolonger cet effort pour améliorer le dépistage précoce des troubles sensoriels et du langage de l’enfant. De la même manière en santé mentale l’évaluation précoce chez l’enfant et la famille en lien avec les acteurs du secteur médico-social est un enjeu important.

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2.1. La structuration par filière complète de prise en charge de la prévention aux soins et à l’accompagnement médico-social.

La structuration par filière de prise en charge doit permettre un égal accès aux soins spécialisés relevant des « niveaux de recours » en particulier des « filières de recours régional insulaire » et des soins de première intention relevant des « filières territoriales de proximité ».

L’organisation et la répartition territoriale des « plateaux techniques » doivent intégrer les obligations règlementaires structurant les activités de soins et les logiques de parcours de soins.

Cette approche par filière complète, transversale, de la prévention aux soins et à l’accompagnement médico-social doit intégrer, en particulier dans le champ des maladies chroniques, le développement d’une prise en charge personnalisée.

L’éducation thérapeutique du patient peut s’inscrire ainsi de façon transverse dans l’ensemble des filières du premier recours jusqu’au recours régional. Ce dernier est structuré autour du pôle régional de santé publique qui rassemble l’ensemble des acteurs intervenants en Éducation Thérapeutique du Patient (ETP) et garantit le développement de programmes collaboratifs

2.2. Une cartographie graduée de l’offre de soins

Du premier recours « porte d’entrée » dans le système de santé au recours régional voire inter régional pour certaines disciplines, la cartographie de l’offre graduée se doit d’être parfaitement lisible et parfaitement accessible.

Onze filières sont d’ores et déjà ciblées et doivent faire l’objet de priorités immédiates et d’une analyse « cartographique » des prises en charge, transverse et hiérarchisée : prise en charge des urgences (en particulier traumatologie), accidents vasculaires cérébraux, cancérologie, maladies cardio-vasculaires et circulatoires, insuffisance rénale chronique, périnatalité, santé mentale, gériatrie - gérontologie, autisme et troubles du comportement, poly-handicap et maladies rares, addictologie.

Pour chacune de ces filières à partir d’un état des lieux réalisé par les professionnels eux-mêmes, un schéma d’organisation sera proposé et une cartographie de prise en charge intégrant le cas échéant le recours inter régional, établie. Cette organisation devra être lisible pour le patient et garante d’une prise en charge de qualité quelque soit le point d’entrée dans la filière. Cette lisibilité est d’autant plus importante que la maladie est rare. Les points d’entrée tant au niveau du premier recours, du recours régional et extra-régional devront être plus facilement identifiables pour l’usager et les professionnels de santé.

Cette organisation en filière complète de prise en charge s’accorde aux exigences d’une dynamique d’adaptation. Ainsi est privilégiée la mobilité des professionnels médico-psycho-éducatifs dans des situations médico-sociales complexes en lien avec le secteur sanitaire.

2 . La structuration des filières à partir des établissements de santé de premier recours, de recours régional et supra régional

Une approche fluide et rationnelle des parcours de soins organisés par filière de prise en charge, dans une graduation parfaitement lisible par les usagers et favorisant les complémentarités entre les professionnels et intervenants de chaque filière, telles sont, sur ce plan, les axes stratégiques qu’il est proposé de développer.

PRS / Corse 2012-2016 / Plan Stratégique Régional de Santé - 49

Les filières doivent intégrer l’accessibilité aux structures ou services pour les enfants comme les adultes handicapés qui permettent aux aidants et aux usagers d’éviter les ruptures de prise en charge ou de leur apporter un répit.

L’amélioration de l’accompagnement des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de pathologies apparentées est une priorité nationale. La filière de prise en charge doit intégrer le diagnostic précoce (évaluation, Allocation Personnalisée de l’Autonomie), de consultation mémoire et d’accès à un centre de mémoire, de ressources et de recherches. Il convient de mettre en place dès 2011 une offre en matière de maison pour l’autonomie et l’intégration des malades Alzheimer (MAIA) et d’améliorer l’adaptation des EHPAD à la prise en charge de ces personnes (notamment d’un point de vue architectural).

• La mise en réseau pour répondre aux parcours de prise en charge des pluri-pathologies

Confrontés aux pluri-pathologies nécessitant des coopérations interdisciplinaires, les professionnels expriment le besoin de « travail en réseau » et par « pôle de compétences », modalités concrètes de travail coopératif qui doivent être favorisées par le développement de la télésanté encore trop peu représentée dans l’île.

Aussi dans un souci permanent d’accroître la qualité de la prise en charge du patient et de l’aide à apporter aux aidants une attention particulière sera portée au développement de réseaux. L’ARS s’attachera à structurer une fédération régionale des réseaux et à favoriser le développement d’un réseau poly pathologiques.

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3.1. Une offre de santé qui s’adapte à l’évolution des besoins

Le Projet Régional de Santé doit porter l’action sur la structure de l’offre de soins, de l’ambulatoire à l’hôpital et au médico-social.

Ainsi, le PRS poursuit deux objectifs généraux : améliorer les parcours de soins par la réduction des inadéquations, et promouvoir les meilleures pratiques auprès des professionnels.

Le schéma régional de prévention participe à l’efficience et la réduction des dépenses de santé que ce soit par la diminution de l’incidence des maladies (par la promotion de la santé et l’éducation par la santé), mais aussi par une action sur les comportements à risque (prévention des chutes, mal nutrition et maintien du lien social de la personne âgée, prévention des conduites de consommations à risque).

Pour faire face aux défis démographiques liés notamment au vieillissement de la population et aux polypathologies qui l’accompagnent l’offre de soins devra s’adapter, y compris parfois en se redéployant.

Les dynamiques régionales en place doivent permettre d’assurer efficacement une prise en charge préventive des facteurs de vieillissement ainsi que le maintien de l’autonomie.

L’adaptation de l’offre en matière d’alternatives à l’hébergement complet, le maintien à domicile, doit répondre aux contraintes de la ruralité, aux évolutions de l’organisation du premier recours, aux attentes des usagers mais aussi aux contraintes tarifaires.

Innover dans les coopérations constitue un axe stratégique de premier rang qu’il s’agisse du développement des organisations fédératives et de mutualisation des équipements sanitaires, ambulatoires et médico-sociaux, ou de la constitution de groupements de coopération sanitaires et médico-sociaux porteurs d’autorisation d’activité et / ou de gestion mutualisée.

Des coopérations de type public–privé doivent être examinées dès lors qu’elles permettent d’optimiser la permanence des soins en établissements de santé (PDES).

3.2. Accroître de façon continue la qualité et la sécurité des prises en charge

Les démarches qualités en établissements de santé, médico-sociaux et au sein des maisons de santé pluridisciplinaires seront soutenues et évaluées à travers les contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens (CPOM) des établissements de santé, les « conventions tripartites » des EHPAD comme à travers les CPOM conclus avec les associations et leurs groupements, qui assurent la prise en charge du handicap ; à travers des objectifs exigeants en termes de sécurité des soins mais plus globalement de bientraitance.

3 . Garantir une offre de santé durableUne logique qui s’appuie sur 4 leviers d’action : Une offre de santé qui s’adapte à l’évolution des besoins et des modalités de prise en charge, qui assure de manière continue la qualité et la sécurité des soins, une offre équilibrée financièrement grâce à des coopérations innovantes et qui apporte satisfaction aux usagers, aux professionnels de santé.

PRS / Corse 2012-2016 / Plan Stratégique Régional de Santé - 51

•Prévenirlesrisquesinhérentsauxsoins

Les résultats de l’enquête ENEIS de 2009 montrent que 47,3% des Événements Indésirables Graves (EIG) (que ce soit pendant l’hospitalisation ou causes d’hospitalisation) sont évitables. Soit, sur les 377 EIG recensés pendant l’enquête, 177 sont évitables. Le coût approximatif de ces EIG évitables est de 6 195 000 €.

Pendant l’hospitalisation, un EIG peut se réaliser tous les cinq jours dans un service de 30 lits, soit 270 000 à 390 000 EIG/an dont 95 000 à 175 000 évitables.

Pour conduire efficacement les actions de prévention, il convient d’intégrer quelques 700 signaux d’alertes précurseurs d’un EIG.

•Quatreaxesprioritairesontétéretenus:

- favoriser la pratique du signalement des infections associées aux soins et la gestion des épidémies par les professionnels de santé ;

- développer les bonnes pratiques de prescription des antibiotiques et des anti-infectieux ;

- accroître les compétences des professionnels de santé en matière de gestion d’événements indésirables aux soins par la formation et l’information, soutenir les démarches qualités en établissements de santé, médico-sociaux et des maisons de santé pluridisciplinaires, améliorer la connaissance des risques sanitaires dans la région ;

- impliquer les professionnels de santé du premier recours à la veille et à l’alerte, développer le réseau ville/hôpital et interprofessionnel centré sur le patient.

Une plateforme régionale de la qualité articulant le champ des actions qualité associés aux Indicateurs Pour l’Amélioration de la Qualité et la Sécurité des Soins (IPAQSS) et à la certification des établissements, au champ spécifique des vigilances permettra de piloter une politique globale et décloisonnée de sécurité sanitaire et de la qualité des soins.

3.3. Les coopérations innovantes participant à la qualité et à l’efficience médico-économique

La politique d’investissement hospitalier, au travers notamment du programme hôpital 2012 doit permettre la nécessaire adaptation de l’outil de soins aux besoins de la population. Les investissements permettant d’améliorer l’efficience dans un cadre coopératif renouvelé et innovant seront priorisés.

Dans un contexte de ressources contraintes, la recherche de l’efficience est une priorité du PRS.

Cette recherche de l’efficience permettra en effet d’une part, une amélioration du service rendu au patient via l’amélioration du fonctionnement des organisations, et d’autre part la constitution de marges de manœuvre pouvant être redéployées vers les activités de recherche et de soins ou de prises en charge innovantes.

•Ledéveloppementd’actionsdegestiondurisqueassurantiel

L’amélioration de la qualité des prises en charge par l’application de référentiels de bonnes pratiques tout en maîtrisant les dépenses associées, telles sont les lignes stratégiques qui sous-tendent le programme régional de gestion des risques.

Les 10 priorités nationales de gestion du risque (entre autres les transports sanitaires, imagerie médicale, chirurgie ambulatoire) en cohérence avec

@ Enquête nationale sur les évènements indésirables liés aux soins.

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le contrat Etat / UNCAM actuellement soumis à la signature des parties concernées sont autant de domaines clefs qui permettent d’associer qualité et sécurité des pratiques et efficience.

Face aux enjeux d’efficience et de gestion du risque, une des faiblesses de notre organisation réside dans la fragilité financière de nos établissements sanitaires, publics et privés, fragilité qui est un marqueur du niveau d’efficience observé pour les établissements insulaires.

•Lasituationfinancièredesétablissementsdesantépublicsetprivés

Les causes de ces difficultés ont été souvent analysées : nombre et dispersion des établissements, faible niveau de coopération et de mutualisation, sous-utilisation en moyenne annuelle en raison même des écarts d’activité entre saison estivale et hivernale et des taux de recours des patients vers le continent, insuffisance du nombre de malades potentiels (effet population).

Ces difficultés doivent être surmontées par une meilleure organisation de l’offre de soins.

L’indice de performance calculé à partir de la durée moyenne de séjour fait ressortir certaines sous performances des organisations médicales sur les principaux établissements hospitaliers. Le niveau de déficit des deux centres hospitaliers régionaux, bien qu’en voie de réduction dans le cadre des contrats de retour à l’équilibre financier (CREF), reste pénalisant notamment au regard des marges d’autofinancement.

C’est donc par la mise en oeuvre des mesures de restructuration et d’adaptation en particulier aux nouvelles modalités de prise en charge (chirurgie ambulatoire et alternatives à l’hospitalisation) ainsi que par le développement des complémentarités et des mutualisations inter-établissements que les structures concernées pourront acquérir la sécurité financière indispensable à l’amélioration de la qualité des soins.

Cette stratégie doit être soutenue par le recours à des outils désormais disponibles pour gérer dans de bonnes conditions les voies et moyens de la performance hospitalière : des « contrats de performance » pourront être élaborés avec les deux hôpitaux régionaux, des groupements de coopération sanitaire (GCS) seront l’outil de référence pour structurer les coopérations y compris avec les professionnels libéraux, la contractualisation dans le cadre des nouveaux CPOM et l’organisation de communautés hospitalières de territoire (CHT) est par nature un levier d’action essentiel.

Le projet de reconstruction du centre hospitalier La Miséricorde d’Ajaccio, est une opportunité stratégique pour l’ensemble des prises en charge hospitalières publiques et privées de l’île, en cohérence avec les opérations prévues dans le cadre du plan directeur du centre hospitalier Falconaja de Bastia.

Le soutien à la modernisation de la filière psychiatrique doit être poursuivi en particulier la mise en œuvre du plan directeur intra muros du centre hospitalier départemental de Castelluccio.

Cette mise en cohérence inclut les fonctions supports et logistiques des structures publiques et privées où tout ou presque reste à faire en prenant en compte l’ensemble des réflexions qui vont sous-tendre les principaux schémas d’organisation.

Dans ce même ordre d’idées, les futures réflexions devront prendre en compte les évolutions tarifaires en perspective, en psychiatrie et en chirurgie notamment. Le développement de la chirurgie ambulatoire, la suppression des inadéquations en psychiatrie doivent être encouragés, en lien avec les transformations de l’offre de soins qu’il faut anticiper.

PRS / Corse 2012-2016 / Plan Stratégique Régional de Santé - 53

•Assurerlaqualitéetlafluiditédesparcoursdesoins

En liaison étroite avec les usagers et les professionnels, il faut proposer des solutions concrètes fonctionnelles qui sont porteuses d’une meilleure gestion ou d’une meilleure qualité.

Ceci conduit à la recherche systématique des alternatives à l’hospitalisation qui méritent d’être étudiées, filière par filière, et territoire par territoire.

Il semble exister encore, selon les professionnels qui ont travaillé dans les différents groupes de travail stratégique institués pour la préparation de ce plan, des possibilités de substitution positive d’activité.

Le principe à retenir, est donc celui d’une réflexion au cas par cas, s’appuyant sur l’expertise des professionnels et la sécurité des usagers.

L’analyse de la pertinence des prises en charges est aussi une voie d’abord utile, d’autant plus que son objectif n’est pas seulement celui de contrôler la pertinence de la dépense, mais encore de contribuer à améliorer nos organisations et nos pratiques.

Enfin, une politique de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences permettra d’adapter les organisations aux évolutions à venir.

La coordination des politiques L’articulation des schémas départementaux et du schéma régional dans le champ du médico-social favorisera la mise en cohérence de l’action publique.

L’ARS anime une instance collégiale regroupant les représentants des établissements, les représentants institutionnels et les usagers pour la prise en charge des personnes sous main de justice.

Instance collégiale de médecine de proximité et médecine d’urgence regroupant l’ensemble des acteurs de la filière « urgence ».

Coordination des partenaires investissant la prise en charge de l’enfance handicapée : conseils généraux, associations spécialisées, établissements de santé psychiatrie, éducation nationale, PJJ.

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4.1. Face aux perspectives offertes par la télésanté, la Corse dispose d’un certain nombre d’atouts

Face aux perspectives offertes par la télésanté, la Corse dispose d’un certain nombre d’atouts : existence d’un groupement de coopération sanitaire, mobilisation des professionnels.

Pour concrétiser ces atouts, l’ARS Corse souhaite mettre en place une gouvernance régionale qui permettra de fédérer l’ensemble des acteurs autour d’un certain nombre d’objectifs partagés.

Le développement des usages apportent des solutions répondant tant aux besoins des professionnels de santé que des usagers :

- palier les effets liés au cloisonnement et à la complexité de l’organisation des soins notamment pour le continuum des prises en charge thérapeutiques lourdes et pour les soins à domicile (en lien avec la médecine ambulatoire) ;

- garantir l’accès aux soins en toutes circonstances notamment en situation d’éloignement géographique, aggravé par la raréfaction de médecins généralistes et spécialistes dans certaines régions ;

- faciliter la gestion des situations d’urgence par une circulation plus fluide de l’information ;

- maintenir au bon niveau les compétences des professionnels de santé et du secteur médico-social, en particulier pour ceux exerçant en zones éloignées des grands centres et plateau technique.

- renforcer l’efficience du système de santé en veillant à une utilisation optimale des ressources et compétences mobilisables

- faciliter les travaux d’observation de la santé, de l’épidémiologie et de la veille et sécurité sanitaire.

Pour le secteur médico-social, la télé santé peut répondre entre autres aux besoins suivants :

•lemaintienoulacréationdeliensocial;

•l’accessibilitéphysiqueetlacommunicationaveclesprofessionnelsdesanté ;

•une aide à la prise en charge plus autonome de la maladie par lepatient ;

•l’accessibilitéphysique(pourlesdéficiencesmotrices);

•lesloisirsetlaparticipationsociale;

La télésanté s’inscrit dans une évolution des pratiques médicales visant à mieux informer et à davantage responsabiliser

Cet objectif ne peut être conduit sans une prise en compte de l’entourage et du rôle qu’il joue dans la gestion de son état de santé, de sa fragilité, de son incapacité. Les besoins des aidants par rapport à la télésanté s’inscrivent dans cette logique : être soutenus dans leur rôle pour mieux pouvoir l’assurer.

4 . La télésanté auxiliaire du parcours de prise en chargeLe développement de la télésanté (télé expertise, télé consultation, télé surveillance, télé formation,…) permet en particulier de répondre aux situations d’isolement et d’éloignement géographique, de garantir l’égalité d’accès à l’expertise, d’accélérer la mise à niveau de tous les professionnels (téléformation) ou encore de faciliter la gestion des situations d’urgence en améliorant la circulation de l’information.

PRS / Corse 2012-2016 / Plan Stratégique Régional de Santé - 55

4.2. Mettre en place une gouvernance régionale de la télésanté en regroupant l’ensemble des acteurs de la santé.

La Corse dispose d’un groupement de coopération sanitaire dédié aux systèmes d’information. C’est un atout opérationnel extrêmement précieux qui permet de définir une gouvernance régionale des systèmes d’information auquel le GCS devrait s’adosser et de générer les conditions pour un déploiement efficace de la télésanté.

La gouvernance régionale consistera à :

- piloter la mise en œuvre d’une politique régionale des systèmes d’information de santé et de partage des données utiles

- développer les systèmes d’information des établissements de santé et des établissements médico-sociaux en particulier

- expertiser et mettre en oeuvre dans le cadre de maîtrises d’ouvrage spécifiques (dont le GCS devrait par nature être le porteur) des services d’intérêt commun et des applicatifs nécessaires au développement de la télésanté

- structurer autour de l’ARS un étroit partenariat entre l’Etat et les collectivités et leurs partenaires dans leur champ de compétences respectif, partenariat en particulier entre les financeurs, les professionnels de santé, les établissements de santé publics et privés, les usagers

- porter cette politique dans le cadre de l’animation de la démocratie sanitaire au sein de la Conférence Régionale de la Santé et de l’Autonomie (CRSA), de ses commissions spécialisées et de la Conférence de Territoire.

Sur cette base organisationnelle, l’ARS de Corse s’engagera dans la création d’un « espace régional numérique », offrant ainsi un point d’accès unique pour l’ensemble des systèmes d’information et en mobilisant des financements spécifiques.

4.3. Déployer la télésanté sur l’ensemble du territoire de Corse pour garantir une offre de santé accessible en tous points du territoire et développer la qualité des soins

4.3.1. Garantir une offre de santé accessible en tous points du territoire

La Corse dispose d’atouts facilitant le déploiement de la télésanté.

Plusieurs démarches sont engagées concernant la prise en charge d’examens à distance, équipements lourds récents. Il s’agit notamment d’assurer les développements suivants :

Télé consultation : une réponse aux situations d’isolement et d’éloignement géographiquesLa télé consultation permet de limiter les effets insulaires et les difficultés de déplacement.

L’existence d’une quinzaine de systèmes de visioconférence dans la sphère médicale (Hôpitaux, secteur libéral, Agence Régionale de Santé, …) permet de disposer d’une première ressource.

Télé expertise : une aide à la décision médicaleElle permet de fournir une compétence supplémentaire au professionnel de santé. De telles compétences devraient être particulièrement utiles dans des situations d’urgences, en neurologie pour la prise en charge des AVC, Là encore la visioconférence représente une première ressource.

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Télé surveillance pour favoriser le maintien à domicileLa télé surveillance permettra de favoriser le maintien à domicile en premier lieu pour des malades chroniques (diabète, dialyse, patients atteint de maladies cardiaques…) ainsi que dans le cadre du maintien de l’autonomie.

L’expérimentation de modalités spécifiques protocolisées de suivi clinique à domicile, dans le but de réduire les durées d’hospitalisation, fera l’objet d’un comité de pilotage ville-hôpital.

Télé radiologieLa Corse dispose d’équipements récents permettant le transfert de clichés sous format numérique. Les équipements lourds installés sont le plus souvent récents et produisent des clichés radiologiques sous forme numérique et normalisée.

Là encore, le projet devra apporter plusieurs réponses :

Formation et télé formationLes formations ou télé formations concernent en premier lieu les professionnels de santé qui verront leur contexte professionnel évoluer avec l’utilisation de la télé santé et le partage d’information.

Elle concerne également le patient susceptible de participer à une « consultation » en visioconférence ou qui bénéficiera d’une formation à distance.

4.3.2. Développer la qualité des soins

Les pratiques et organisations développées par les nouvelles technologies contribuent fortement à l’amélioration de la qualité des soins.

- La télécoordination sera un objectif majeur poursuivi par l’ARS de Corse.

- Le partage de l’information (échange de données ville / hôpital, dossier pharmacien, échange de données médico-techniques) permet de partager et mutualiser l’expertise, de favoriser le dialogue et la gestion des actions de prévention et du suivi thérapeutique, de garantir la sécurité, la traçabilité des données, des actes médicaux et médico-sociaux ainsi que les droits des patients. Le dossier médical personnel (DMP) est un dossier informatisé, conservé auprès d’un hébergeur de données de santé, agréé à cet effet. Il a pour but de favoriser la coordination, la qualité et la continuité des soins et répond aux attentes des médecins de ville et hospitaliers pour bénéficier d’une meilleure communication.

Chaque bénéficiaire de l’assurance maladie pourra disposer d’un DMP s’il le souhaite. La création du DMP est soumise à l’accord express du patient, qui gardera en outre la possibilité de masquer les informations le concernant qu’il ne souhaiterait pas voir apparaître sur son dossier.

Le DMP contiendra les informations permettant le suivi des actes et des prestations de soins.

Chaque professionnel de santé, exerçant en ville ou en établissement de santé, reportera dans le DMP, à l’occasion de chaque acte ou consultation, les éléments diagnostics et thérapeutiques nécessaires à la coordination des soins.

Le DMP comportera également un volet spécialement destiné à la prévention.

Les conditions d’accès sont strictement définies et la protection de la vie privée des patients serait assurée.

Du point de vue des médecins, son usage devrait en être simplifié. Il sera nécessaire cependant de disposer d’un logiciel DMP-compatible.

PRS / Corse 2012-2016 / Plan Stratégique Régional de Santé - 57

4.4. La télésanté au service de l’aide à la décision en santé publique.

La télé santé est aussi un outil de collecte d’information.

4.4.1. L’épidémiologie et la détection de nouveaux risques de santé

La télésanté répond aux besoins de santé publique dans le domaine de la veille et la sécurité sanitaire de l’épidémiologie en temps réel. L’ARS soutiendra les initiatives permettant une meilleure observation de la santé (observatoire, registre multi-source des cancers)

4.4.2. Les situations de crise

Le traitement de flux d’informations, la possibilité de suivre en temps réel l’évolution d’un événement à cinétique rapide, sont une aide à la décision. La télésanté réduit en outre les déplacements de professionnels ou de patients.

Le programme Télémédecine définira précisément le cadre et les actions qui seront poursuivies.

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Avec la création du Collectif Inter-associatif Sur la Santé de CORSE en avril 2010, un interlocuteur régional fédère désormais les associations œuvrant dans le champ de la santé et représentant les usagers.

Il s’agit d’un interlocuteur représentatif des usagers vis-à-vis des pouvoirs publics et au sein des établissements de santé et dont la vocation est d’assurer une mission d’information des usagers du système de santé, de formation de leurs représentants, dans les établissements de santé et à faire toutes propositions pour améliorer la représentation des usagers et les conditions de son exercice.

Une association effective des usagers au sein des établissements : Les commissions de relations avec les usagers et de la qualité de la prise en charge(CRUQPC)

Composée du représentant légal, de représentants du corps médical de l’établissement et de deux représentants des usagers, la commission des relations avec les usagers et de la qualité de la prise en charge a pour objet de veiller au respect des droits des usagers et de contribuer à l’amélioration de la qualité de l’accueil des personnes malades et de leurs proches.

90% des établissements de santé de Corse disposent d’une commission de relations avec les usagers et de la qualité de la prise en charge. Les établissements de santé démontrent toute l’attention qu’ils portent aux droits individuels et collectifs des usagers et l’importance de l’accueil de leur famille ; et ce qu’elle que soit leur taille ou la composition de leur CRUQPC.

Acteur de sa santé et de sa prise en charge, fonction de vigilance et d’information, acteur de la qualité et de la sécurité des soins, l’usager exerce aujourd’hui des missions et des fonctions stratégiques permettant d’accroître la qualité du système de santé.

1.1. L’usager acteur de santé

L’usager est un « acteur de prévention et de sa prise en charge » : pour l’année 2007, en Corse, le développement des dépistages et la nécessaire modification des comportements de chacun permettraient à la moitié des 505 décès prématurés d’être évités, soit 252 décès.

AXE 3 : Coproduire la politique régionale de santé avec les professionnels et les usagers

La loi HPST réaffirme et renforce la participation des usagers à la définition de la politique régionale de santé. Néanmoins, il importe que cette reconnaissance de la place de l’usager ne soit pas vécue comme une contrainte mais comme un levier pour améliorer la qualité du système de santé.Pour ce faire, l’ARS souhaite développer la coproduction de la politique régionale de santé avec les professionnels de santé et les usagers.Une dynamique régionale bien engagée et de nouveaux « outils » de la loi HPST, permettent de fixer des objectifs ambitieux pour structurer et optimiser la coproduction des politiques de santé avec les professionnels et les usagers

1 . Une réelle dynamique régionale

PRS / Corse 2012-2016 / Plan Stratégique Régional de Santé - 59

Il convient donc de conforter toutes les facettes des « missions de l’usager » :

- Acteur de « sa santé » en adoptant un comportement préservant sa santé. (cf. politique de prévention des comportements à risque, bon usage du médicament) ; acteur du « consumérisme sanitaire », porteur d’information transparente permettant à la fois de pouvoir effectuer le bon choix thérapeutique, d’être un consommateur efficient de soins, d’adopter un comportement responsable vis-à-vis du système de santé et de contribuer ainsi à la maîtrise des dépenses.

- Acteur de la qualité et de la sécurité des soins, des « vigilances sanitaires » : la représentation des usagers au sein des comités de lutte contre les infections nosocomiales est des leviers majeurs pour accroître la qualité et la sécurité des soins ; l’usager est le témoin privilégié du travail accompli par les établissements pour lutter contre les infections nosocomiales.

Les fonctions ainsi exposées démontrent l’importance stratégique d’une « co-production de la politique régionale de santé entre les usagers et les professionnels de santé ».

1.2. Les professionnels de santé dans le processus de co-production

La conférence régionale de santé et de l’autonomie, de par sa mission d’animation du débat public, favorisera en liaison avec l’ARS une meilleure compréhension des enjeux du système de santé.

Les commissions spécialisées seront sollicitées sur des thématiques de santé de portée informative touchant de très larges publics (campagnes de dépistage, prévention des comportements à risque,…) afin de structurer l’information et les réseaux de diffusion par le relai des associations représentatives des usagers.

Les travaux engagés dans le cadre de l’élaboration du PSRS et des schémas s’appuient sur la participation des professionnels de santé au sein des différents comités de pilotage ou instances régionales dont le pilotage leur ont été confiés.

Les unions régionales des professions de santé des médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes, masseurs-kinésithérapeutes et infirmiers) participent à l’élaboration des enjeux régionaux et sont sollicitées dans le cadre des travaux du schéma de l’organisation des soins qui intègre un volet ambulatoire, et des schémas régionaux du médico-social et de la prévention.

Au centre des enjeux de santé publique, les Unions Régionales des Professions de Santé (URPS) pourront définir des interventions sous la forme de « mandat de santé publique », dans le cadre des chartes et labels des « territoires en santé ».

La gestion du soin doit laisser plus de place aux relations professionnels-usagers.

La relation médecin malade favorise l’association du malade et de son entourage à la prise de décision qui les concernent.

Cette évolution est un support très favorable au développement des approches éducatives.

Aussi l’éducation thérapeutique trouve-t-elle les conditions de son développement qui se concrétisera dans l’élaboration des schémas.

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L’ARS poursuivra trois principaux objectifs stratégiques dans ses relations avec les usagers et en liaison avec les professionnels de santé :

- s’adapter avec les professionnels et les usagers aux évolutions du système de santé,

- développer un réseau d’informations structuré,

- renforcer la représentation des usagers dans toutes les instances où ils siègent en développant des actions de formation,

- réduire les représentations discriminantes à l’égard de la maladie mentale et du handicap auprès des citoyens.

2.1. S’adapter avec les professionnels et les usagers aux évolutions du système de santé

Cette production s’inscrit dans le contexte des évolutions des caractéristiques organisationnelles du système de santé, aux attentes plus affirmées de la part des patients et à l’évolution de l’organisation de la santé.

Une profonde évolution des caractéristiques organisationnelles

- Un accès inégal à l’offre de soins sur le territoire

- Une coopération entre les professionnels de santé, entre les structures sanitaires et celles du secteur médico-social appelée à s’accentuer

- Une diminution de la durée des séjours hospitaliers accentuant les besoins de prise en charge des patients par le secteur ambulatoire

- Une complexité des parcours de soins

Des attentes plus affirmées de la part des patients

- pouvoir mener le plus possible une vie normale

- préserver une qualité de vie optimale

- participer activement à la prise en charge et au suivi de leur maladie

- disposer d’une connaissance et d’une compréhension du système de santé, de l’offre et des parcours de soins

- s’adapter à la position de chacun et prendre en compte ses choix dans un contexte favorable

La maladie chronique interroge sur la place des proches du malade. Leur participation est parfois recherchée. Les aidants aspirent à être reconnus dans cette fonction d’accompagnement, de bénéficier de formations mais aussi de temps de répit.

Des évolutions incontournables de l’organisation du système de santé.

La participation des usagers sera aussi un facteur clé pour apporter de nouvelles réponses plus qualitatives aux besoins de santé :

- le dépistage précoce

- le développement de la génétique, des approches ciblées, auront pour conséquences de traiter de manière anticipée (parfois préventive) des personnes bien portantes mais susceptibles de développer d’une manière certaine ou hypothétique une maladie dans un avenir plus ou moins proche.

- la place de la prévention, de l’annonce du suivi sera alors primordiale. Une telle évolution entraînera une individualisation plus importante des actions de prévention prises en charge et traitements.

2 . Une « co-production qualitative »

PRS / Corse 2012-2016 / Plan Stratégique Régional de Santé - 61

- la participation active dans le suivi de la prévention et/ou du traitement en réalisant des autotests, bilans de santé retardant ou empêchant l’apparition d’une maladie et en prenant en charge la bonne exécution du traitement y compris dans le cas de situations complexes (pluri pathologies, hospitalisation ou suivi clinique à domicile, urgences vitales,…)

La coordination et la coopération entre professionnels ou structures sont les conditions nécessaires à une prise en charge de qualité et à un système efficient.

Le développement des technologies de l’information et de la communication en matière de santé, la mise en place du Dossier Médical Personnel et l’intégration des nouveaux outils dans la pratique quotidienne des professionnels de santé devraient constituer des éléments majeurs facilitant le travail coopératif entre les acteurs.

- des modes d’intervention appelés à se diversifier Les nouveaux modes d’intervention sont appelés à modifier le rapport des usagers avec les professionnels de santé : transfert de soins vers le domicile, télévigilance, coordination et mise en œuvre de compétences partagées vont davantage solliciter le patient et les aidants. Une nécessaire appropriation des nouvelles technologies sera nécessaire.

Ainsi l’ARS poursuivra trois principaux objectifs stratégiques dans ses relations avec les usagers et en liaison avec les professionnels de santé :

- développer un réseau d’informations structurées,

- renforcer la représentation des usagers dans toutes les instances où ils siègent en développant des actions de formation,

- réduire les représentations discriminantes à l’égard de la maladie mentale et du handicap auprès des citoyens.

2.2. Améliorer et structurer l’information des usagers afin de favoriser la lisibilité du système de santé en Corse.

L’information

Afin de rendre aisément lisible le système de santé en Corse, l’ARS s’engagera dans la création « d’un portail Santé Corse » recensant l’ensemble des informations dans le domaine de la santé.

Par ailleurs, les travaux engagés dans le cadre des filières de prise en charge complètes transverses et graduées (filière autisme, gériatrie, AVC, mère-enfant, cancérologie…) contribueront fortement à cette meilleure lisibilité. Ils permettront pour les professionnels du premier recours et les usagers une meilleure identification de l’organisation des différentes modalités de prise en charge au sein de la région.

La participation aux travaux de la commission spécialisée relative aux droits des usagers développera une expertise relative à la qualité du système de santé.

La participation aux instances consultatives Il est proposé de promouvoir la représentation des usagers aux instances des établissements de santé par l’organisation d’actions structurantes de formation pour favoriser concrètement cette représentation.

La lisibilité et l’appropriation des séquences de soinsUn patient informé et actif est un patient mieux soigné.

62

À l’échelle individuelle, la loi de 2002 a donné une valeur législative au droit à l’information du malade, ou encore à celui de choisir librement son établissement de santé.

Elle lui a ainsi donné les moyens de jouer un rôle plus actif dans sa prise en charge, un élément essentiel en cas de maladie chronique. À terme, tout patient atteint d’une maladie chronique devrait bénéficier d’une offre d’éducation thérapeutique.

La prise en compte de l’aidant doit aussi être un objectif prioritaire : le développement des structures permettant un temps de répit soulageant ainsi l’aidant est une des actions qui sera menée par l’ARS.

Les Groupements d’Entraide Mutuelle (GEM) seront encouragés.

Le schéma régional de prévention exposera les lignes directrices et les modalités d’organisation de l’éducation thérapeutique en Corse qui seront traitées en cohérence dans le cadre des autres schémas régionaux.

Enfin, l’ARS s’engage à promouvoir la représentation des usagers dans les établissements de santé et médico-sociaux en favorisant concrètement cette représentation.

2.3. Sensibiliser aux représentations discriminantes de la maladie

La réduction des représentations discriminantes en particulier de la maladie mentale, du handicap, auprès des citoyens et des acteurs de première ligneEn lien avec l’ensemble des acteurs du premier recours (médecins généralistes, infirmiers en particulier), les associations et institutions, l’ARS veillera à réduire les représentations discriminantes vis-à-vis de la maladie mentale et du handicap.

Ainsi, des actions de formation seront soutenues. Une réflexion pourra aussi être menée quant à la création de conseils locaux de santé mentale ou le développement de volet santé mentale au sein des contrats locaux de santé.

Ces conseils pourront ainsi porter leurs travaux sur la qualification des acteurs locaux, et la construction d’une culture partagée et de réseaux professionnels. L’insertion des personnes en situation de handicap psychique notamment par l’accès au logement fera l’objet d’une attention particulière.

La coordination des politiques Dans le cadre de ses travaux, l’ARS associe le CISS en tant que représentant des usagers au sein des différents groupes de travail.

De plus, l’ARS de Corse a créé des instances collégiales régionales portant sur différents domaines (instance collégiale régionale des urgences, instance collégiale

régionale des contrats locaux de santé…) au sein desquelles siègent l’ensemble des institutions, élus, professionnels de santé et usagers.

Les Comités départementaux des retraités et des personnes âgées (Coderpa), le Conseil Economique Social et Culturel seront sollicités pour contribuer aux travaux.

PRS / Corse 2012-2016 / Plan Stratégique Régional de Santé - 63

64

PSRSProjet Régional de Santé Corse 2012 - 2016

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3e Partie PILOTAGE ET ORGANISATION DE L’EVALUATION DU PROJET REGIONAL DE SANTEPlan Stratégique Régional de Santé Corse 2012 - 2016

1 . L’organisation générale de l’évaluation : les instances . . . 66

2 . La méthode et le déroulement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67

ANNEXE AU PROJET RéGIONAL DE SANTé POUR LA CORSE 2012-2016 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68

RéFéRENTIEL D’ObJECTIFS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68

AXE 1 : Réduire les inégalités sociales et territoriales de santé en garantissant une offre de prévention efficiente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68

AXE 2 : Améliorer la fluidité du parcours de prise en charge sanitaire et médicosocial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69

AXE 3 : Coproduire la politique régionale de santé avec les professionnels et les usagers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72

1 . L’organisation générale de l’évaluation : les instances

Le dispositif prévu s’appuie sur deux instances :

1.1. L’instance d’évaluation :

Elle est chargée de valider les propositions d’évaluations sur la base des missions suivantes :

- proposer des thèmes d’évaluations ;

- valider les cahiers des charges des évaluations à engager ;

- désigner les chefs de projets chargés de piloter ces évaluations ;

- valider les évaluations après présentation ;

- proposer les modalités de diffusion et de communication des travaux ;

- établir un bilan annuel des évaluations menées et des suites données aux recommandations.

1.2. Le comité technique de l’évaluation :

Le comité technique est chargé en particulier des opérations portant sur :

- l’élaboration d’un tableau de bord des indicateurs de suivi ;

- la coordination du système d’information global pour les différentes phases de l’évaluation ;

- les propositions à l’instance d’évaluation des thèmes d’évaluations ;

- la rédaction du cahier des charges de chaque évaluation et la présentation au comité de pilotage technique constitué pour chaque évaluation ;

- la formulation des recommandations pour soumettre à la validation des membres de l’instance d’évaluation ;

- la communication tout au long de l’évaluation ;

- la désignation en son sein, d’un chef de projet par évaluation ;

66

2 . La méthode et le déroulement

2.1. La temporalité de l’évaluation

Deux moments sont sélectionnés pour l’évaluation du PRS :

- à mi-parcours : elle apportera des éléments critiques sur les premiers résultats du programme. Elle permettra de réorienter le programme et d’en améliorer sa mise en œuvre ;

- à la fin : l’ensemble du programme, de son lancement à son achèvement sera analysé et permettra de mesurer et d’analyser les impacts globaux.

2.2. Le champ de l’évaluation

L’instance d’évaluation devra statuer sur différents points :

- la forme de l’évaluation qui sera transversale au regard des priorités retenues (ex : les 5 grands domaines énoncés par le CNP) ; thématique sur un objectif ou un moyen d’action (ex : les inégalités sociales de santé)

- la sélection des questions évaluatives

Les questions évaluatives proposées par le comité technique de l’évaluation peuvent être répertoriées en 4 grands groupes :

- la cohérence des actions menées au sein du PRS : elle peut être interne ou externe. Dans le premier cas, elle vérifie que les objectifs ne sont pas contradictoires entre eux (ex : les objectifs du PSRS sont en adéquation avec ceux développés dans les schémas) ; dans le second, elle mesure l’articulation du PRS avec d’autres politiques (ex : la santé au travail).

- la pertinence : les objectifs définis répondent-ils bien aux besoins identifiés dans le diagnostic initial ?

- l’efficacité : on comparera les objectifs et les résultats, pour vérifier si les résultats attendus ont été atteints.

- l’efficience : il s’agit de comparer les actions menées et leurs effets aux moyens et ressources utilisés en mettant en relation le coût des interventions et leur efficacité.

Exemples de questions évaluatives :

- La mise en œuvre du PRS sur le territoire de santé a-t-elle été pertinente vis-à-vis des objectifs fixés ?

- Est-ce que les objectifs fixés sur la permanence des soins ont été atteints au meilleur coût ?

- Dans quelle mesure les objectifs fixés en terme de handicap ont-ils été atteints ?

- Peut-on trouver une meilleure complémentarité du PRS dans sa déclinaison territoriale avec les collectivités locales ?

PRS / Corse 2012-2016 / Plan Stratégique Régional de Santé - 67

ANNEXE au Plan Stratégique Régional de Santé pour la Corse 2012-2016

Référentiel d’objectifsAgir ensemble pour la santé / Préserver le capital santé pour tous

Des usagers et des professionnels au cœur du projet de santé des territoires

AXE 1 : Réduire les inégalités sociales et territoriales de santé en garantissant une offre de prévention efficiente

1.1. Fédérer l’ensemble des acteurs qui interviennent dans la prévention autour d’une plate forme de santé publique

1.1.1. Disposer d’un système de recueil des cancers multi sources

1.1.2. Favoriser la contribution des professionnels de la région à l’élaboration de la connaissance en cancérologie

1.1.3. Disposer d’un observatoire des maladies mentales

1.1.4. Établir un partenariat avec l’université dans le cadre du développement de l’épidémiologie et de la formation en psychiatrie et santé mentale

1.1.5. Établir un observatoire de la dépendance

1.1.6. Disposer d’éléments quantitatifs et qualitatifs objectifs sur l’ensemble de territoire en matière de besoins de prise en charge et de type de handicaps

1.2. Assurer une veille coordonnée au sein de communautés de vie telles que milieu du travail, milieu scolaire et domicile

1.3. Organiser les stratégies d’action selon un label « Territoire en santé »

1.4. Favoriser l’accessibilité aux dépistages organisés, dépistages sensoriels et troubles du langage

1.5. Réduire les comportements à risque

1.5.1. Réduire les comportements sexuels à risques infectieux

1.5.2. Prévenir les grossesses non désirées

1.5.3. Réduire les conduites de consommation à risque : tabac, alcool, cannabis, cocaïne, opiacés et médicaments psychotropes

1.5.4. Réduire les comportements de malnutrition

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1.6. Prévenir les traumatismes

1.6.1. Prévenir les traumatismes physiques et psychiques liés aux activités de la vie quotidienne, de travail et de déplacements et selon les âges (santé travail, accidentologie routière, chute des personnes âgées, tentative de suicide)

1.6.2. Promouvoir le bien être mental au travail

1.7. Promouvoir un environnement favorable à la santé

1.7.1. Lutter contre l’habitat insalubre

1.7.2. Réduire le risque lié à l’amiante environnemental

1.7.3. Garantir l’accessibilité en eau potable en tout point du territoire

1.7.4. Accroître la qualité de l’air

1.7.5. Faire obstacle à la transmission des arboviroses (Chickungunya, dengue, West Nile, …) et du paludisme

1.8. Veiller aux respects des droits en matière de santé des populations vulnérables (Personnes âgées, jeunes déscolarisés, familles monoparentales, immigrés, population en situation de précarité CMUC, population résidente en Zone Urbaine Sensible, population handicapée)

AXE2 - Améliorer la fluidité du parcours de prise en charge sanitaire et médicosocial

2.1. Assurer le maillage territorial du premier recours

2.1.1. Créer les guichets uniques d’installation afin d’accompagner les professionnels de santé dans l’élaboration de leur projet professionnel, leur mode d’exercice et leur projet d’installation

2.1.2. Promouvoir les modes d’exercice coordonné et les nouveaux modes de rémunération

2.1.3. Disposer dans le territoire de santé d’une couverture optimale d’une permanence des soins ambulatoire

2.1.4. Assurer la médicalisation des interventions d’urgence vitale en tous points du territoire

2.1.4.1. Renforcer et optimiser l’organisation de la couverture SMUR

2.1.4.2. Résorber les « zones blanches » des SMUR pour permettre un égal accès de tous les corses aux urgences vitales

2.1.5. Favoriser une intervention spécialisée plus précoce si nécessaire en s’appuyant sur les acteurs du premiers recours des médecins généralistes et infirmiers

2.1.6. Organiser des interventions précoces et des programmes de promotion des compétences parentales

2.1.7. Renforcer le rôle des acteurs de 1er recours dans le champ du handicap

PRS / Corse 2012-2016 / Plan Stratégique Régional de Santé - 69

2.1.8. Renforcer les formations initiales des personnels soignant autour de la Gériatrie

2.1.9. Développer l’internat des médecins généralistes dans les hôpitaux périphériques et auprès des médecins installés dans les zones dites déficitaires

2.1.10. Favoriser l’appropriation de la télésanté par les usagers et les professionnels du premier recours.

2.2. Accroître les capacités de disposer d’un diagnostic précoce sur l’ensemble du territoire

2.2.1. Réduire les incapacités liées aux troubles sensoriels de l’enfant

2.2.2. Favoriser l’accès aux techniques de diagnostic anténatal

2.2.3. Garantir sur l’ensemble du territoire au niveau du 1er recours l’accès à un plateau technique permettant un dépistage précoce

2.2.4. Adapter le recours régional aux besoins de la population en permettant l’accès à un diagnostic précoce en cancérologie

2.2.5. Mettre en œuvre les structures et les formations permettant le développement des évaluations précoces dans le champ de la gériatrie

2.2.6. Développer une offre de dépistage multi-handicaps et assurer une prise en charge précoce de ces handicaps

2.2.7. Permettre à la population de disposer d’un centre de ressources multi-handicaps afin d’éviter les déplacements sur le continent

2.2.8. Développer en santé mentale l’évaluation précoce chez l’enfant et la famille en lien avec les acteurs du secteur médico-social

2.3. Structurer les filières à partir des établissements de santé de premier recours, de recours régional et supra régional

2.3.1. Structurer la filière mère-enfant conformément aux impératifs de qualité et de sécurité

2.3.2. Accroître la qualité de l’accompagnement de la grossesse et de l’organisation du retour à domicile après l’accouchement avec les acteurs du 1er recours

2.3.3. Mettre en œuvre une animation régionale des acteurs de la filière périnatale

2.3.4. Conforter l’accompagnement des femmes ayant recours à l’IVG

2.3.5. Maintenir une activité de cancérologie en Corse en développant une dynamique régionale dans le cadre d’une collaboration public-privé

2.3.6. Assurer en cancérologie à chaque patient un parcours de soins personnalisé

2.3.7. Développer une approche coordonnée de l’ensemble des acteurs intervenant auprès du patient en soins palliatifs

2.3.8. Garantir à chaque patient un parcours de soins personnalisé avec un égal accès aux traitements et aux innovations

2.3.9. Développer les capacités d’adaptation des dispositifs de prise en charge

2.3.10. Formaliser les réseaux existants afin d’assurer une souplesse accrue des modalités d’orientation

2.3.11. Assurer sur le territoire le développement de structures enfants actuellement absentes ou insuffisantes et induisant des ruptures de prise en charge ou des inadéquats

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2.3.12. Assurer sur le territoire le développement de structures adultes actuellement absentes ou insuffisantes et induisant des ruptures de prise en charge ou des inadéquats

2.3.13. Dans le champ des maladies chroniques développer une prise en charge sociale personnalisée

2.3.14. Favoriser les interfaces entre la psychiatrie et la prise en charge sociale

2.3.15. Organiser l’urgence psychiatrique

2.3.16. Diversifier l’offre en psychiatrie infanto-juvénile

2.4. Accroître les gains d’efficience en matière d’organisation de l’offre sanitaire, médico-sociale et ambulatoire :

2.4.1. Innover dans les coopérations

2.4.1.1. Maintenir une activité de cancérologie en Corse en développant une dynamique régionale dans le cadre d’une collaboration des acteurs publics et privés

2.4.1.2. Développer des organisations fédératives entre les équipements ambulatoires et médico sociaux en santé mentale

2.4.1.3. Assurer la continuité de la prise en charge entre les secteurs médico-social, sanitaire et ambulatoire pour les personnes handicapées vieillissantes

2.4.2. Conforter les alternatives à l’hospitalisation sur l’ensemble du territoire de santé

2.4.2.1. Adapter les réponses coordonnées à l’accompagnement à domicile en périnatalité.

2.4.2.2. Adapter de manière constante le niveau technique et la formation de l’ensemble des acteurs de la filière

2.4.2.3. Eviter l’hospitalisation systématique en psychiatrie

2.4.2.4. Développer une unité mobile intersectorielle en direction des urgences dans la cité (en santé mentale)

2.4.2.5. Réduire les inadéquations

2.4.2.6. Adapter l’offre en matière d’alternatives à l’hospitalisation à la ruralité

2.4.2.7. Répondre aux besoins de santé mentale des personnes âgées dans le cadre d’une prise en charge coordonnée sanitaire et médico-sociale

2.4.2.8. Favoriser la coordination entre réponse psychiatrique et réponse sociale

2.4.2.9. Favoriser l’accès à un logement ou un hébergement adapté et développer les solutions d’accueil adaptées pour la prise en charge des personnes handicapées vieillissantes

2.4.2.10. Prévenir le passage à la chronicité liée à la maladie créer une unité dédiée aux psychoses résistantes et invalidantes

2.4.3. Assurer une offre de transport efficiente pour les usagers et les professionnels

2.4.4. Assurer les conditions optimales du développement des pratiques de télésanté

2.4.4.1. Établir une gouvernance régionale de la télésanté en regroupant l’ensemble des acteurs de la santé.

2.4.4.2. Créer un espace numérique régional

2.4.4.3. Déployer la télésanté sur l’ensemble du territoire de Corse pour accroître l’accessibilité à l’expertise

2.4.4.4. Mettre la télésanté au service de l’aide à la décision en santé publique

PRS / Corse 2012-2016 / Plan Stratégique Régional de Santé - 71

2.5. Accroître de façon continue la qualité et la sécurité des prises en charge

2.5.1. Favoriser la pratique du signalement par les professionnels de santé

2.5.2. Développer les bonnes pratiques de prescription des antibiotiques et des anti-infectieux

2.5.3. Accroître les compétences des professionnels de santé en matière de gestion d’évènements indésirables aux soins Actions de formation,

2.5.4. Soutenir les démarches qualités en établissements de santé, médico-sociaux et des maisons de santé pluridisciplinaires

2.5.5. Accompagner les politiques de bien traitance des établissements de santé et médico-sociaux ainsi qu’en ambulatoire

2.5.6. Anticiper et renforcer les capacités de veille et de gestion des crises sanitaires

2.5.6.1. Améliorer la connaissance des risques sanitaires dans la région

2.5.6.2. Encourager la recherche, les études pour l’évaluation des risques mal connus

2.5.6.3. Optimiser la veille et l’alerte

2.5.6.4. Impliquer les professionnels de santé du premier recours à la veille et à l’alerte

2.5.6.5. Développer les outils de réponse aux alertes et de gestion des crises sanitaires

2.5.7. Adapter de manière constante le niveau technique et la formation de l’ensemble des acteurs de santé

AXE 3 : Coproduire la politique régionale de santé avec les professionnels et les usagers

3.1. Améliorer la lisibilité du système de santé en Corse

3.1.1. Création d’un portail Internet santé

3.1.2. Production de débats publics

3.1.3. Améliorer la lisibilité de l’ensemble de la filière de prise en charge en cancérologie

3.1.4. Lutter contre la stigmatisation et l’exclusion sociale

3.2. Encourager la participation des représentants d’usagers aux instances consultatives des établissements de santé et médico-sociaux

3.3. Soutenir la participation des usagers dans les démarches qualités en établissements de santé, médico-sociaux et des maisons de santé pluridisciplinaires

3.4. Promouvoir les politiques de bien traitance des établisse-ments de santé et médico-sociaux ainsi qu’en ambulatoire

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3.5. Garantir auprès des aidants et des usagers un niveau d’information compatible avec la décision de prise en charge thérapeutique, d’accompagnement et de prévention

3.5.1. Développer l’éducation thérapeutique du patient

3.5.2. Développer les structures de répit et les structures intermédiaires

3.5.3. Soutenir les aidants à toutes les étapes de la prise en charge

3.5.4. Développer les structures de répit et les formules relais permettant d’assurer une prise en charge pérenne du handicap

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