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Portrait de Laurence Gurly -Ville de Vaison-la-Romaine

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Portrait de Laurence Gurly -Ville de Vaison-la-Romaine

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Page 1: Portrait de Laurence Gurly -Ville de Vaison-la-Romaine

L’hôtel Burrhus situé sur la placeMontfort, n’est pas un établissementcomme les autres. quand on y séjourne, on a l’impression de dormirchez l’habitant. En l’occurrence : l’art contemporain. Ce dernier y estchez lui. Comme le prouve, l’invitationqu’il lance au public pour les 14, 15 et 16 décembre prochain, à l’occasionde Supervues (lire page 8).Serait-ce au grand dam des propriétaires des lieux, Laurence et Jean-Baptiste Gurly ? Car lors de cette manifestation annuelle où la fréquentation de l’hôtel connaît une progression exponentielle, en accueillant près de 400 personnes parjour, paradoxalement, aucune nuitéene viendra faire frémir le chiffre d’affaires. Mais pour rien au monde, le couple d’hôteliers ne se priverait de ces « trois jours de folie, commel’explique Laurence Gurly. C’est unecourte période qui implique énormé-ment de travail, pour nous et les septautres personnes qui travaillent à l’hôtel, poursuit-elle. Mais ce qui est intéressant, c’est que pendant ce créneau, la hiérarchie dans le personnel est bousculée, les fonctionssont dépassées et ça crée quelquechose de très fort au sein de l’équipe. Ce que j’apprécie également avec Supervues, c’est que les interventionsdes artistes font en sorte que mon regard sur l’hôtel se renouvelle chaqueannée. » Avignonnaise d’origine, Vaisonnaise depuis deux décennies,Laurence Gurly a toujours évolué surle plan professionnel, dans la sphèredes arts. Elle « monte à la capitale » à 22 ans, où elle est attachée de pressede Michel Petrucciani et Manu Dibango.

Un métier qu’elle exercera pendanthuit ans avant de revenir dans lacité des papes, pour y fréquenter les bancs de l’école hôtelière. Une réorientation professionnellequi ne met pas pour autant à l’écart,toute ambition artistique : « J’aime beaucoup les maisons, quandelles ont quelque chose de plus à proposer que le simple fait d’héberger.Je les aime en tant que support d’uneatmosphère à créer, confie-t-elle ». Diplôme en poche, elle part en quêteavec Jean-Baptiste Gurly, qu’elle rencontre entre temps alors qu’il organise des concerts à Avignon, d’un établissement à reprendre. Ils jetteront rapidement leur dévolusur un certain hôtelBurrhus sis placeMontfort, détenu par la société Saint-Hubert.Avec une décoration « très chasse ».« Disons que les têtesde cerfs en trophée, cen’était pas exactement notre tasse dethé, souligne Laurence. Mais au-delàde ça, nous avons été immédiatementséduits par le potentiel de cette bâtisse, sur cette place et dans cette ville. »Mais le fait de démarrer l’activité enrepensant tout le décor, ensuite de développer l’établissement, en passantde 14 chambres à 38 aujourd’hui, n’a pas mis le couvercle sur la volontédes hôteliers de jeter des ponts entreleur métier et les arts. « Après avoir ouvert l’hôtel, nous avons d’abord crééun festival dédié au court-métrage,intitulé La Nuit des petites bobines. La projection était accompagnée de

performances d’artistes, ce qui donnaitlieu à de véritables happenings », se souvient Laurence. Au bout dequelques éditions, le festival s’arrête,mais la volonté des Gurly d’être desmoteurs, des facilitateurs de l’art enmouvement, revient en 2007 sous unenouvelle forme. Ainsi naît Supervues. Depuis, l’hôtel Burrhus brouille lespistes. Est-ce une galerie d’art se faisant passer pour un hôtel, un hôtelqui rêve de devenir un centre d’artcontemporain ? Même le « h » de Burrhus, bouscule les certitudes desVaisonnais. Car s’ils connaissent bienle mécène dont une place et une rueporte le patronyme, ils en savent peut-être moins sur celui qui fut

commandantde la gardeprétorienne à Rome etprocheconseiller de Néron. Aiguiser la

curiosité de leurs concitoyens motivela participation des Gurly à la vie de la cité. Avec l’an passé, une version « hors les murs » de Supervues très remarquée, comprenant l’irruptiond’œuvres dans le musée archéologiqueet des panneaux de chantier détournésoffrant un autre regard sur Vaison-la-Romaine. « Je sais qu’il y aura beaucoup de monde à l’hôtel, du 14 au 16 décembre, mais j’aimerais qu’il y ait encore plus de Vaisonnais quiviennent nous rendre visite. Supervuesest vraiment ouvert à tous : que ceux qui ne sont pas versés dans l’artcontemporain, prennent cette manifes-tation comme une bonne initiation ». •

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Chambre avec Supervues

PORTRAIT

→Laurence Gurly et

toute l’équipe del’hôtel Burrhus,

transforment l’établissement en

« petite surface » del’art contemporain,

du 14 au 16 décembre.

Photo : Philippe Abel

“Supervues est aussiune initiation à l’artcontemporain. ”