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EDITION N°: 31 Du mercredi 13 mai 2020 CONFINEZ-VOUS, ON VOUS INFORME ! www.maroc-hebdo.com CONFINEMENT OU DÉCONFINEMENT : Gare au laisser-aller ! LA CRISE DU COVID-19 PROVOQUE UNE CHUTE BRUTALE DES EXPORTATIONS : LES PRODUITS MARAICHERS ET LES FRUITS DE MER TIRENT LEUR ÉPINGLE DU JEU LES LACUNES DU “PLAN MARSHALL’’ DE AMZAZI TOUT EN DONNANT DE LA VISIBILITÉ POUR L’ANNÉE SCOLAIRE Retrouvez l’édition digitale de Maroc Hebdo sur votre smartphone ou tablette. Scannez le QR code pour se connecter à notre site web. /press.mhi

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EDITION N°: 31Du mercredi 13 mai 2020

CONFINEZ-VOUS, ON VOUS INFORME !

www.maroc-hebdo.com

CONFINEMENTOU DÉCONFINEMENT :

Gare au laisser-aller !

LA CRISE DU COVID-19PROVOQUE UNE CHUTE BRUTALE DES EXPORTATIONS :

LES PRODUITSMARAICHERS ETLES FRUITS DE MER TIRENT LEUR ÉPINGLE DU JEU

LES LACUNES DU “PLAN MARSHALL’’ DE AMZAZI

TOUT EN DONNANT DE LA VISIBILITÉPOUR L’ANNÉE SCOLAIRE

Retrouvez l’édition digitalede Maroc Hebdo sur votresmartphone ou tablette.Scannez le QR code pourse connecter à notre site web./press.mhi

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LES LACUNES DU“PLAN MARSHALL’’

DE AMZAZI

TOUT EN DONNANT DE LA VISIBILITÉ POUR L’ANNÉE SCOLAIRE

Globalement, Saïd Amzazi a réussi sa première épreuve au Parlement, mardi 12 mai 2020. Hormis quelques failles dans son «Plan Marshall»

relatif à l’enseignement primaire et secon-daire post-confinement, les décisions prises ont donné de la visibilité pour l’année sco-laire quelques jours seulement après que le chef du gouvernement, censé entériner pré-alablement ces décisions dans le cadre d’un conseil de gouvernement, a parlé d’une ab-sence de vision. Ainsi, intervenant lors de la séance des questions orales tenue aujourd’hui à la Chambre des conseillers, le ministre de l’Education nationale, de la Formation pro-fessionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a révélé que les examens de la 1ère et de la 2ème années du bac seront organisés respectivement au mois septembre et juillet prochains, et concerneront uniquement les programmes dispensés avant la suspension des cours en présentiel, et que les examens normalisés de la 6ème année primaire et de la 3ème année du collège seront annulés conditionnant le passage à un niveau supérieur par les

Si la première épreuve de Saïd Amzazi a été plus ou moins facile, la seconde a été plutôt dure face à la commission de l’enseignement de la Chambre des représentants, qui avait déjà préparé une liste de failles.

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“CETTE CRISE SANITAIRE A DÉMONTRÉQUE L’EFFICACITÉ DE L’ENSEIGNEMENT À DISTANCE

EST TRÈS FAIBLE. ”

notes des contrôles continus déroulés en présentiel.Si la première épreuve de Amzazi a été plus ou moins facile, la seconde sera un peu dure face à la commission de l’ensei-gnement supérieure de la Chambre des représentants, qui a déjà préparé une liste de failles. «Je pense que c’est une bonne décision surtout concernant les bacheliers. Puisque s’ils passent leurs examens en juillet, ils auront la possibilité de s’inscrire dans les universités et écoles supérieures au Maroc ou à l’étranger à temps. Le seul hic est relatif à la question de l’égalité des chances mentionnée dans la Constitution et la loi-cadre sur l’enseignement. S’agissant des examens normalisés de la 6e année pri-maire et de la 3e année du collège de même pour les autres niveaux, la décision qui a été prise est impertinente car elle consacre la médiocrité. Un élève dont le niveau est faible devait passer l’obstacle de l’examen final. C’est l’ultime étape qui détermine son aptitude à passer au niveau supérieur ou pas. En le supprimant, tous les élèves, qu’ils soient excellents ou médiocres, particuliè-rement dans les écoles privées, réussiront», confie Mohammed Mellal, le président de la commission à Maroc Hebdo.

Le télé enseignement, un flop?Pour ce député usfpéiste, à la limite, on peut passer outre la décision concernant les examens normalisés de la 6ème année primaire et de la 3ème année collège, pour éviter une année blanche. Mais la commis-sion compte passer au crible l’évaluation de l’enseignement à distance qui, selon son président, pose un gros problème car la plupart des familles n’ont pas les moyens d’offrir à leurs enfants des outils techno-logiques et une connexion internet pour suivre les cours dispensés à distance et particulièrement dans le monde rural où la connexion fait défaut et les ménages sont assez pauvres pour se permettre d’acheter des smartphones ou tablettes. «Même si certaines familles procurent à leurs enfants ces outils, ces derniers ne sont pas en me-sure de les utiliser», rajoute-t-il. Pour apporter des éléments de réponse à cette question, le ministre Amzazi a lancé il

Marouane KABBAJ

LE RETOUR EN CLASSE DANS LE MONDE

Au Maroc, les écoles marocaines resteront fermées jusqu’à la rentrée de septembre en raison de la pandémie de Covid-19. En Tunisie, le ministre tunisien de l’Education, Mohamed El Hamdi, a annoncé le 29 avril la fin de l’année scolaire 2019-2020 pour tous les niveaux de l’enseignement à l’exception des candidats du baccalauréat en raison de la pandémie du nouveau Coronavirus. Aux Etats-Unis, la majorité des gouverneurs des Etats américains ainsi que la capitale Washington ont ordonné ou recommandé de maintenir les écoles fermées pour le reste de l’année scolaire afin de réduire la propagation du nouveau coronavirus. En Italie, le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, a promis la réouverture des écoles en septembre seulement pour ne pas mettre «en jeu la santé des enfants». En Espagne, les écoles resteront fermées jusqu’en septembre prochain, sauf exception pour les activités de remise à niveau ou pour les enfants de moins de 6 ans dont les deux parents ne peuvent pas télétravailler. En Allemagne, le gouvernement a assoupli, depuis le 20 avril, les mesures drastiques prises pour lutter contre la propagation du coronavirus par la réouverture des écoles le 4 mai.Par ailleurs, et avec la stabilité de la situation épidémique dans certains pays, le retour des élèves en classes s’est considéré essentiel, notamment au Danemark. La Norvège a ouvert le 27 avril les écoles pour les élèves de la première à la quatrième année après six semaines de télé-enseignement en raison de la pandémie de coronavirus. Au Sénégal, les cours pour les élèves en classe d’examen reprendront à compter du 2 juin 2020.

y a trois jours un sondage sur l’évaluation de l’enseignement à distance. Pour le député Mellal, l’enseignement à distance est, gros-so modo, un échec. «Une disposition dans la loi-cadre stipule que l’enseignement à distance est complémentaire et ne peut en aucun cas être une alternative à l’enseigne-ment en présentiel. L’exception ne peut se substituer à la règle. Cette crise sanitaire a démontré que l’efficacité de l’enseignement à distance est très faible. Et puis le contact physique entre l’élève et l’enseignant et l’ambiance générale dans les classes sont incontournables», explique-t-il.

Autre point de discorde à régler en urgence: les tarifs des écoles privées en temps de co-rona. Aussi, après la décision de la suspension des études jusqu’en septembre et de la fermeture des écoles, les parents d’élèves sont désorientés et ne savent s’ils doivent honorer l’intégralité des frais des études ou encore les frais du mois de juin. Autant d’in-terrogations auxquelles le ministre Amzazi va répondre ce mercredi après-midi 13 mai 2020 l

M. KABBAJ

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À 7 jours de la fin de la deuxième phase du confinement, beau-coup de nos concitoyens ré-sistent moins à l’envie de sortir

et de se rassembler à l’extérieur. Au coin de la rue, en bas de l’immeuble, dans les souks… le relâchement est presque général. Face à ce relâchement, on relève un laisser-aller des forces de l’ordre et des autorités locales. La preuve tangible et implacable est rappor-tée par les reportages en direct des chaînes de télévision publiques au quotidien. Des gros plans qui montrent, dans des marchés populaires, des rassemblements qui ne res-pectent pas la distanciation sociale requise. Ces mêmes gros plans attestent aussi de l’ab-sence des autorités et forces de l’ordre dont la mission est de rappeler les contrevenants à l’ordre. Sinon, pourquoi a-t-on adopté un décret loi relatif à l’état d’urgence sanitaire

GARE AULAISSER-ALLER !

CONFINEMENT OU DÉCONFINEMENT

Que l’on décide de prolonger le confinement, ou d’installerun déconfinement progressif, l’important est de faire respecter les

consignes sanitaires.

Marouane KABBAJ

et aux dispositions répressives inhérentes à son non-respect s’il n’y pas une autorité qui veille à le faire respecter? Prenons-en un autre exemple éloquent. Un communiqué du ministère de l’Intérieur nous apprend que le chef de l’annexe admi-nistrative de Aïin Chock a été suspendu de ses fonctions pour «non-intervention» pour faire appliquer les mesures de l’état d’ur-gence sanitaire. Qu’a-t-il fait? Et après quoi?«Suite à la diffusion d’une vidéo sur les ré-seaux sociaux montrant un attroupement de personnes, ce mardi 12 mai 2020, au ni-veau du quartier «Derb Al-Kheir», rue 15, re-levant de la Préfecture d’Arrondissement Ain Chock, dans des conditions qui constituent une violation flagrante des mesures prises dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, sans aucune intervention des représentants des autorités locales chargées de faire res-

pecter les mesures qu’exige la préservation de l’ordre général sanitaire, à la lumière de l’urgence sanitaire déclarée, il a été décidé de suspendre le chef de l’annexe adminis-trative Aïn Chock, en attendant les résultats de l’enquête administrative diligentée pour déterminer les responsabilités et prendre les mesures disciplinaires et administratives né-cessaires», lit-on dans le communiqué.De prime abord, le ministère s’est étayé, pour prendre cette décision, sur une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montrant un cortège impressionnant accompagnant un défunt à sa dernière demeure, et non pas sur les remontées d’information des forces de l’ordre et des autorités. A moins que sur les 4 ou 5 km séparant la maison du défunt et le cimetière où il a été inhumé, aucune patrouille de police ou des éléments de l’au-torité locale n’aient aperçu le chaos qui a marqué cette procession et qui s’est poursui-vi par l’organisation d’une prière mortuaire-qui a réuni des centaines d’individus.

Mesures drastiquesC’est dire que le laisser-aller ne date pas d’hier. Il a été constaté à la veille du mois de Ramadan. Et les appels au rappel à l’ordre n’ont pas trouvé d’écho. C’est bien beau de sévir après coup, mais cela ne sert pas de le-çon à ceux qui ont enfreint la loi. Et puis, le mal est déjà fait, si contamination il y a eu. Il ne faut pas que le remède soit pire que le mal. L’enseignement à tirer de cet état des faits, c’est qu’au vu de la situation épidémio-logique actuelle, marquée notamment par un taux de létalité (nombre de décès) qua-siment au point mort, et une stabilisation des cas contaminés, que l’on décide de pro-longer pour quelques jours encore le confi-nement, ou d’installer un déconfinement progressif, l’important est de faire respecter les consignes sanitaires et de distanciation sociale par des mesures drastiques. Mieux vaut un déconfinement graduel avec obligation de porter le masque et de garder une distance physique avec les autres dans les lieux publics qu’un confinement prolon-gé combiné à un relâchement à même de basculer d’un moment à un autre la donne et de remettre le compteur à zéro l

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M ieux vaut tard que jamais. La deuxième vague de l’aide aux travailleurs dans le secteur informel sera lan-

cée à partir de jeudi 14 mai 2020. Une date tant attendue par les familles marocaines en situation précaire dont les revenus se sont effondrés pendant ces temps difficiles de la crise du Covid-19 qui coïncide, en plus, avec le mois sacré de Ramadan, considéré comme une période de forte consommation. L’opération touche à la fois les personnes portant la carte Ramed et celles qui ne l’ont pas. La particularité de cette deuxième vague de soutien financier, contrairement à la première, est qu’elle va toucher les zones rurales les plus enclavées pour atteindre ain-si le maximum de Marocains en situation de difficultés économiques et sociales. Une enveloppe de 4,2 milliards de dirhams est consacrée à cette opération d’envergure. Des aides allant de 800 à 1.200 dirhams sont prévues pour les familles selon le nombre des personnes à charge.Mais les sommes sont jugées faibles, voire dérisoires, vu l’augmentation des besoins exprimés pendant le mois de Ramadan à quelques jours de l’Aïd. Autre critique adres-sée à cette opération: plusieurs familles marocaines qui sont dans le besoin, ayant perdu la totalité de leurs revenus, n’ont pas

PLUS DE 4,3 MILLIONS DE FAMILLES MAROCAINES CONCERNÉES

DEUXIÈME VAGUE DE SOUTIEN FINANCIER AUX TRAVAILLEURS DANS LE SECTEUR INFORMEL

Le gouvernement promet de rectifier le tir pendant la seconde vague de soutien financier. Une enveloppe de 4,2 milliards de dirhams est consacrée à cette opération d’envergure.

Aissa AMOURAG

culades s’improvisent devant les guichets automatiques réservés à cette opération. Ce qui constitue un non-respect flagrant des mesures de distanciation sociale exigées par la crise du Covid-19. Ainsi, pour éviter l’en-combrement au niveau des points de retrait, l’envoi des messages sera étalé sur plusieurs jours. Il faut rappeler que la première opéra-tion, organisée en avril dernier, a touché 2,3 millions de ménages marocains, portant la carte Ramed et 1,6 million de ménages qui n’ont pas cette carte. Le ministre de l’Economie et des finances, Mohamed Benchaâboun, avait rappelé lors de son intervention, le 27 avril dernier, de-vant la Chambre des représentants, pour présenter le bilan des dépenses du Fonds spécial Covid-19, que cette opération s’est appuyée sur des programmes informatiques développés en un temps record tout en fai-sant du téléphone portable le moyen de communication avec les chefs de ménages l

reçu d’aide pendant la première vague. Se-lon les chiffres officiels, 3,9 millions de mé-nages sur 4,3 millions ont reçu cette aide. Autrement dit, plus de 400.000 ménages ont été ainsi privés de l’aide de l’Etat. Mais le gouvernement marocain promet de rectifier le tir pendant la seconde vague de soutien financier.

Une organisation critiquéeCette deuxième opération se basera, selon le dispositif mis en place par le ministère de l’intérieur, sur les déclarations déjà en-registrées et tiendra compte des contrôles effectuées par l’administration. Quant à la procédure de retrait des aides, elle sera identique à celle de la précédente opération et s’appuie notamment, sur des messages SMS envoyés sur les téléphones portables des chefs de ménages concernés. Mal-gré le caractère social de cette opération, beaucoup critiquent son organisation. Des files d’attente à n’en pas finir et des bous-

POUR ÉVITER L’ENCOMBREMENT AU NIVEAU DES POINTS DE RETRAIT, L’ENVOI DES MESSAGES SERA ÉTALÉ

SUR PLUSIEURS JOURS.

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Certains économistes le taxent de secteur quaternaire, et le secteur des organisations non gouvernementales (ONG),

puisque c’est de lui qu’il s’agit, ne volerait sans doute pas ce surnom: rien qu’au Ma-roc, il emploierait, selon les statistiques du Haut-Commissariat au plan (HCP), quelque 40.000 personnes. Et pourtant, depuis sa première réunion du 16 mars dernier, le Comité de veille économique (CVE) n’a au-cunement tenu compte de ces dernières, même si nombre d’entre elles sont affiliées à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et paient leurs cotisations au même titre que n’importe quel travailleur d’une entreprise régulière. Par conséquent, ils sont beaucoup de salariés d’ONG à se re-trouver aujourd’hui dans une situation de totale précarité, sans ressource aucune

tion de lutte contre le Sida (ALCS) ou encore de l’Association démocratique des femmes du Maroc (AFDM). Ainsi, parmi les mesures revendiquées par les ONG, celle que leurs salariés puissent également bénéficier de l’allocation de 2.000 dirhams mensuels ac-cordée aux employés des entreprises affi-liés à la CNSS et actuellement en arrêt de travail temporaire. Les ONG demandent, ainsi, que les salariés en question se voient non seulement reverser les allocations des mois de mai courant et de juin, mais aussi, par effet rétroactif, celles de mars et avril, dont ils ont été privés au titre des dispo-sitions selon elles “discriminatoires” du projet de décret n° 2.20.331. Aussi, elles ont appelé à une série d’exonérations, no-tamment sur l’impôt sur le revenu et sur la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), en plus de l’annulation de tous les impôts relatifs à leurs sièges. Par ailleurs, et eu égard à ce qu’elles qualifient de “connaissance du terrain” et de leur “travail fondé sur la proximité”, les ONG ont également regret-té de ne pas avoir été associées par l’Etat à sa stratégie de lutte contre la pandémie de Covid-19 et dans son soutien aux familles dans le besoin, car selon elle “c’est une chose nécessaire”. Ce qui ne les empêche toutefois pas d’être confiantes pour l’ave-nir et par rapport au fait que le Maroc sor-tirait d’après elles plus “fort au niveau des liens sociaux et des relations entre l’Etat et la société”, en espérant donc que le CVE les prenne en considération au cours de ses prochaines réunions l

pour subvenir à leurs besoins les plus ru-dimentaires, d’autant plus qu’en plus du confinement imposé par l’état d’urgence sanitaire, de nombreux bailleurs de fonds n’ont plus simplement de subsides à leur accorder, la crise touchant tout le monde et partout.

Des mesures urgentesChose qui a poussé vingt-et-une ONG na-tionales à adresser un courrier au Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, pour lui faire part de leurs griefs. “Le statut constitutionnel des associations et leur na-ture sociale d’utilité publique nécessitent l’adoption de mesures urgentes et claires de la part du gouvernement,” souligne le courrier au-dessous duquel on trouve no-tamment la signature du Forum marocain des alternatives - Sud (FMAS), de l’Associa-

LES ONG, LES GRANDESOUBLIÉES DU CVE

LE CHEF DU GOUVERNEMENT APOSTROPHÉ PAR LA SOCIÉTÉ CIVILE

Les quelque 40.000 salariés des ONG nationales se trouvent aujourd’huidans une situation de totale précarité, ignorées qu’elles sont par les autorités

depuis le début de l’état d’urgence sanitaire.

W. EL BOUZDAINI

Une rencontrede l’ADFM.

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Comme tous les pans de l’éco-nomie marocaine, le secteur des exportations a subi de plein fouet les effets de la

crise du Covid-19. Avant même que le Ma-roc ne ferme ses frontières et ne décrète l’état d’urgence sanitaire, le 20 mars 2020, ce secteur si stratégique pour l’écono-mie nationale accusait déjà le coup de la forte propagation du virus chez les princi-paux partenaires du Maroc, notamment l’Union européenne. Ainsi, selon l’office des changes, les exportations ont chuté de 30%, à fin mars 2020, soit une valeur de 8,5 milliards de dirhams. Cette baisse s’est aggravée quelques semaines plus tard en pleine crise du Covid-19 pour atteindre 80% selon la dernière estimation avancée par le ministre de l’économie et des finances, Mohamed Benchaâboun. Mais malgré cette baisse, le Maroc conti-nue encore à exporter certains produits, notamment agricoles, les fruits de mer ou encore les produits pharmaceutiques. Ce sont d’ailleurs les trois secteurs qui par-viennent à tirer leur épingle du jeu dans ce contexte de pandémie mondiale. Ainsi, d’après les chiffres rendus publics, mercre-di 13 mai par le ministère de l’Agriculture et des pêches maritimes, les exportations des produits maraîchers ont atteint, jusqu’au 9 mai 2020, un volume de l’ordre de 1,07 million de tonnes. Soit une croissance de l’ordre de 6% par rapport à la saison pré-cédente. Les fruits rouges ont enregistré la plus forte croissance avec un volume ex-

faible, ce secteur aurait pu battre des re-cords d’exportation. Autre secteur qui continue à exporter: le secteur pharmaceutique. Il est vrai que les proportions d’exportation sont relative-ment faibles par rapport au temps normal. Et ce en raison des restrictions administra-tives imposées par le gouvernement ma-rocain pour pousser les laboratoires ma-rocains à assurer un approvisionnement suffisant sur le marché local. Mais, consta-tant une baisse de la consommation des médicaments au niveau national à cause de l’état d’urgence sanitaire, les labos marocains font le forcing sur les autorités pour lâcher du lest sur les procédures d’ex-portation. En attendant, si certains produits s’ex-portent bien et parviennent à résister à la crise, d’autres s’effondrent littéralement, dans l’attente d’un avenir prometteur l

porté de 82.500 tonnes. La pastèque et le melon atteignent également des niveaux d’exportation plutôt encourageants. Avec 104.400 tonnes pour la première, et plus de 15 000 tonnes pour le deuxième. Autre pro-duits agricoles à succès: la tomate dont la quantité exportée s’élève à 514 000 tonnes et l’haricot vert avec 112 000 tonnes. Pour les produits de la mer, leur succès sur le marché international n’est plus à prouver. Ainsi, chiffres à l’appui, ces produits at-tirent de plus en plus les consommateurs internationaux. Jusqu’au 20 avril dernier, le Maroc a exporté 496.400 tonnes de fruits de mer, contre 481.200 la saison pré-cédente, selon les données de l’Asmex.

Restrictions administrativesCe niveau est certes encourageant, mais il demeure encore loin du potentiel espéré. Pénalisé par une logistique insuffisante et une flotte de transport considérée comme

LES PRODUITS MARAICHERSET LES FRUITS DE MER TIRENT LEUR

ÉPINGLE DU JEU

LA CRISE DU COVID-19 PROVOQUE UNE CHUTE BRUTALE DES EXPORTATIONS

La baisse des exportations marocaines s’est aggravée, en raison de la crise du Covid-19, pour atteindre 80% selon la dernière estimation du ministre de l’économie.

A. AMOURAG

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À l’heure où les prix internatio-naux du pétrole affichent une baisse historique, l’Etat maro-cain compte louer les capaci-

tés de stockage de la Samir. L’objectif est de reconstituer les stocks stratégiques du pays en carburant.En effet, une demande en ce sens est en cours de préparation. Elle sera bientôt dé-posée auprès de Abderrafii Bouhamria, juge-commissaire chargé de la liquidation du raffineur. Il s’agit d’une proposition sous forme de contrat de bail. Par cette décision, le Maroc décide enfin de profiter des opportunités qui s’offrent sur un mar-ché international de pétrole de plus en plus soumis à des baisses historiques.En fait, Il ne s’agira pas d’une proposition d’acquisition, mais d’une location qui est

Abdelkbir Safadi à recevoir les offres de lo-cation-gérance, tout en préservant l’option de cession globale. L’objectif n’est autre que de permettre à une société de redémarrer et de gérer la raffinerie moyennant une redevance loca-tive à verser au syndic.Ces développements témoignent d’une inflexion dans la position des parties en charge de la liquidation de la Samir. Face à un processus de cession à un repreneur industriel infructueux depuis des années, malgré quelques promesses et déclara-tions d’intention, l’orientation vers une cession en lots des biens du raffineur avait fini par prendre le dessus.Rappelons qu’avant sa fermeture en août 2015, la Samir assurait environ 64% des besoins du marché national en produits raffinés (47% pour le gasoil, 60% pour le fuel, 70% pour le super et 80% pour le jet). Son arrêt expose de plus en plus le Maroc «aux risques de la chaîne d’approvisionne-ment mondiale, avec une couverture de stock inférieure au minimum légal pour tous les produits», avait déjà noté l’Agence Internationale de l’Energie (l’AIE) dans son rapport de 2019.La Samir dispose d’importantes capacités de stockages, aujourd’hui inexploitées (parc de stockage de près de 280 réservoirs, d’une capacité globale de 2 millions de m3 de pétrole brut, de produits intermédiaires et raffinés). La non-utilisation de ces instal-lations «souligne la nécessité d’améliorer la sécurité de l’approvisionnement en pro-duits pétroliers», selon le rapport l

par définition temporaire. Le bail, s’il est accepté par le juge-commissaire, portera uniquement sur les capacités de stockage, et non sur l’activité du raffinage. La re-lance de cette activité reste, elle, tributaire du dossier de cession, ouvert depuis jan-vier 2017 et qui bute encore sur l’absence d’offre sérieuse.

Location-géranceRappelons que que la BCP, un des trois contrôleurs de la Samir, avait initié une demande de désignation d’une banque d’affaires pour assister le juge-commis-saire, Abderrafi Bouhamria, sur le volet de la cession du raffineur. Enregistrée le 28 février 2020, la requête donnera lieu à une ordonnance rendue la même date par le même magistrat, autorisant le syndic

RECONSTITUER LES STOCKSSTRATÉGIQUES

L’ETAT MAROCAIN VEUT LOUER LES CAPACITÉS DE STOCKAGE DE LA SAMIR

Reconstituer les stocks stratégiques du pays en carburant s’impose plusque jamais. Il en va de la sécurité énergétique du Royaume.

S. MOUAFFAK

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PERFORMANCE :LE SECTEUR DES JEUX VIDÉOET STREAMING ENREGISTRE DES RECORDS DE VENTES

Netflix, Amazon et les autres grandes plateformes numériques vont sortir renforcées de la pandémie, mais aucune industrie ne devrait autant tirer son épingle du jeu que celle des jeux vidéo, bien partie pour exploser ses records. Activision Blizzard et Electronic Arts, deux titans américains de l’édition de jeux, ont réalisé d’excellents résultats depuis le mois de janvier. Activision a même revu ses prévisions à la hausse, un événement rare à l’ère des licenciements et du chômage technique.Dispensés des distractions de la vie réelle, les adeptes des jeux n’ont jamais autant joué, ni dépensé, que ces derniers mois. Nintendo et Sony n’ont pas encore publié leurs résultats pour début 2020, mais rien qu’en mars, les ventes de la Switch (Nintendo) ont plus que doublé comparé à 2019, selon le tweet de l’analyste Matt Piscatella de NPD. Cette performance n’est pas sans rapport avec le succès foudroyant de «Animal Crossing: New Horizons», un des jeux emblématiques du confinement, où on peut construire son île paradisiaque et visiter celles des autres joueurs. Il estime que les dépenses pour les jeux sur mobile vont bondir de 12% dans le monde en 2020, 5% de plus qu’initialement prévu, encouragées aussi par le déploiement de la 5G, ou de la 4G dans les marchés émergents (Brésil et Inde en tête).

Depuis le début de la pandémie Covid-19, le staff ainsi que l’ensemble des collaborateurs de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) n’ont cessé de s’inscrire dans l’élan de solida-rité nationale insufflé par S.M. le Roi Mohammed VI. Comme

ils l’ont montré à plusieurs reprises, ils viennent, en effet, aujourd’hui, de passer à l’action en apportant leur soutien avec une contribution de près de 14 millions de dirhams au profit du Fonds spécial pour la ges-tion de la pandémie du coronavirus.Une contribution qui s’inscrit dans cet élan national, lequel s’est ins-tallé depuis le début de la pandémie. Elle s’ajoute à la contribution financière directe du Groupe, à hauteur d’un milliard de dirhams et de la mise à disposition de 8.000 lits pour soutenir l’action des autorités dans la lutte contre le Covid-19.Elle s’ajoute, également, à l’autre élan de solidarité de l’ensemble des collaborateurs qui s’est manifesté depuis le début de la pandémie, à travers le geste fort apprécié de dédier une partie de leur salaire dans une démarche volontariste pour contribuer aux efforts nationaux de lutte contre la pandémie. À cet effet, au moment ou les cadres dirigeants du Groupe ont contribué à hauteur d’un mois de salaire, les directeurs n’ont pas hésité à faire don de 50% de leur salaire mensuel, tandis que les autres catégories du personnel ont dédié 10% de leur salaire mensuel pour contribuer à cette opération citoyenne de solidarité. Cette initiative s’ajoute aux efforts du Groupe CDG dans l’appui de la Nation pour la lutte contre la pandémie du Covid-19. Ainsi, en plus de la mobilisation de ses collabo-rateurs, le Groupe ne cessa, depuis le début de la pandémie, de soute-nir les secteurs économiques sinistrés par la crise l

Seddik MOUAFFAK

R. B.

UN ÉLAN SOLIDAIRE DE PLUS

FONDS SPÉCIAL : LA CDG CONTRIBUE AVEC 14 MILLIONS DH

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«L es mesures prises jusqu’ici sont peu ou pas suffi-santes», estiment

les entrepreneurs, dont la majorité sont des TPE (87,2%), qui viennent d’être sondés par la Chambre de Com-merce, d’Industrie et de services de la région Casa-Settat (CCISCS) lors d’une enquête auprès d’un échantillon com-posé de 733 entreprises appartenant à plus de 50% au secteur des services. Ils revendiquent, surtout, un appui fi-nancier plus consistant et des exoné-rations ou report des charges sociales et fiscales.En effet, l’appui financier arrive en

TPE EN MAL D’APPUISONDAGE SUR LA SORTIE DE CRISE

S. MOUAFFAK

La région Casa –Settat dispose du tissu économique et industriel le plus dense, localisé en grande partie à Casablanca.

LES ASSUREURS OFFRENT 30% DE RABAIS SUR LES PRIMES AUTO:UN GESTE LOUABLE

En ces temps de pandémie Covid-19, les assureurs viennent de faire un geste des plus louables en offrant à leur clientèle une réduction sur les primes d’assurance automobile En effet, dans un communiqué diffusé ce mardi 12 mai, 2020 la Fédération marocaine des sociétés d’assurance et de réassurance (FMSAR) a annoncé que l’ensemble de ses membres ont pris la décision de faire bénéficier leurs clients disposant d’une assurance automobile d’un rabais de prime pouvant atteindre,

pour un contrat annuel, 30% de la portion de prime RC automobile et garanties annexes couvrant les deux mois de confinement. En effet, cette réduction de prime correspond à un réajustement exceptionnel induit par la baisse de la sinistralité relative à cette période de confinement.«Bien que l’impact de la baisse de la sinistralité ne puisse être évalué qu’à la clôture de l’exercice en cours, les membres de la FMSAR ont décidé d’anticiper la mesure et en faire bénéficier l’ensemble de leurs assurés personnes physiques

quelles que soit la nature et la catégorie de leurs véhicules», précise le communiqué de la Fédération des assureurs.Ce rabais de prime sera octroyé au moment du renouvellement entre le 1er juin 2020 et le 31 mai 2021, «à la seule condition que le véhicule ait été assuré pendant la durée du confinement».Le montant global de cette réduction de prime représente pour le secteur de l’assurance une enveloppe de pas moins de 500 millions de dirhams l

tête des mesures souhai-tées (24,5%). Cet appui financier se décline sous plusieurs formes, dont les emprunts bancaires à taux réduit (entre 0 et 2%) qui reçurent les préférences des chefs d’entreprise (46%). Ils sont suivis des reports des échéances de crédit sans charge supplé-mentaires (22%), l’assou-plissement des conditions d’accès au financement (19%) et de garantie ban-caire (11,7%). Autre me-sure phare préconisée par les professionnels: l’exonération des charges fiscales.Par ailleurs, que l’ensemble des entre-prises tous secteurs confondus ont été impactées par la crise sanitaire, selon le sondage de la CCISCS, menée sur

le territoire Casa–Settat. Rappelons que la région Casa-Settat pèse pour le tiers du PIB marocain avec 32,3%, ce qui laisse entrevoir l’impact de cette baisse sur l’ensemble de l’économie nationale l