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Procédure civile et voies d'exécution : manuel d'examen

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PROCEDURE

CIVILE

MARETTE - PROCEDURE CIVILE

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Dans la même collection :

A N N A L E S DES SUJETS D ' E X A M E N SUIVIES DE CORRIGES ACTUALISES ET DETAILLES :

A n n a l e s de c o m p t a b i l i t é (probato i re) , par J . - P . CASIMIR.

A n n a l e s de c o m p t a b i l i t é généra le ( D . E . C . S . ) , pa r B. CASPAR.

A n n a l e s de c o m p t a b i l i t é ana ly t ique ( D . E . C . S . ) , pa r M. PETITJEAN.

A n n a l e s de révision c o m p t a b l e (certificat supér ieur) , p a r M. PETITJEAN.

A n n a l e s de f i s c a l i t é ( D . E . C . S ) , pa r M. COZIAN.

A n n a l e s de f i s c a l i t é (certificat supér ieur) , pa r M. COZIAN.

A n n a l e s de d r o i t (probato i re) , pa r J . - P . Tos i .

A n n a l e s d ' é c o n o m i e géné ra l e (probatoi re) , pa r D. et G. LECOINTRE.

A n n a l e s d ' é c o n o m i e ( D . E . C . S . ) , pa r A. MARMORAT et D . MOISAND.

A n n a l e s d ' é c o n o m i e e t d e gest ion des entrepr ises (D .E .C .S . ) , pa r P. VlZZAVONA.

PRINCIPES, E T U D E S DE CAS SUIVIES DE CORRIGES DETAILLES :

Ges t ion ana ly t ique e t budgé ta i re . Principes, é tudes de cas, solu- tions, pa r M. PETITJEAN.

Ges t ion f inancière . Analyse s ta t ique, analyse d y n a m i q u e , p a r P. VlZZAVONA.

Vingt é tudes de cas de f i s c a l i t é avec leurs corrigés, par M. COZIAN.

La s ta t i s t ique descriptive a u service de la gest ion. Principes, f o r m u - laires, tests d ' au to-cont rô le , p a r R. LABOUZE.

I.S.B.N. 2-7111-0293-9 I.S.S.N. 0150-8814

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collection

EXPERTISE COMPTABLE

sous la direction de

M a u r i c e C O Z I A N

Professeur à l'Université de Paris Il

M a u r i c e P E T I T J E A N

Diplômé Expert comptable Professeur à l'I.N.T.E.C.

P R O C E D U R E

C I V I L E

I par

Pierre! \ M A R E T T E ) Conseiller à la bour d'appel de Paris

LIBRAIRIES TECHNIQUES (LITEC)

27, place Dauphine — 75001 PARIS

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Page 6: Procédure civile et voies d'exécution : manuel d'examen

AVERTISSEMENT AU LECTEUR

Cet ouvrage est destiné aux étudiants en droit, en parti- culier ceux qui préparent les diplômes d'études comptables supérieurs et les certificats supérieurs d'expertise comptable ainsi qu'aux dirigeants et cadres d'entreprise.

Il convient de préciser que le programme. du certificat d'études juridiques se limite à :

1) l'organisation judiciaire en matière civile et les règles de compétence ;

2) le déroulement de la procédure devant le tribunal de grande instance, le tribunal d'instance, le tribunal de commerce et le conseil des prud'hommes ;

3) l'appel et les pourvois en cassation ; 4) des notions sommaires sur les voies d'exécution.

Les candidats qui postulent ce certificat devront donc étudier spécialement les chapitres II, III, IV, V, mais pour ce dernier chapitre seulement les sections 1, II, VI, de même pour le chapitre VII, les sections I, II, III, IV, et pour termi- ner le chapitre IX.

Ceux qui préparent le certificat de révision comptable pourront n'étudier que le chapitre VIII.

Enfin les candidats au certificat supérieur juridique et fiscal devront étudier l'ouvrage en sa totalité.

Bien entendu il est recommandé à tous les candidats de lire l'ouvrage en entier, afin de mieux comprendre ce qu 'est la procédure civile.

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INTRODUCTION

La vie en société ne peut se concevoir sans l'existence de règles s'imposant à toutes les personnes qui constituent cette société. La sanction d 'un manquement à ces règles, lorsqu'il n'est pas suffisamment grave pour entraîner une peine priva- tive de liberté, ou même simplement d 'amende, est la répara- tion du dommage subi par celui ou ceux qui sont victimes de ce manquement. La procédure civile que certains auteurs appellent droit judiciaire privé ou encore droit processuel, enseigne les règles particulières qu'il faut observer pour obte- nir la réparation du préjudice résultant d 'un manquement aux règles susvisées, ou pour assurer sa défense lorsque l 'on est accusé de les avoir transgressées, devant la juridiction qui tran- chera le différend au nom de l'Etat ; la vie en société impli- quant que nul ne peut se faire justice à lui-même.

Deux traits caractérisent la procédure civile :

C'est un droit impératif, en ce qu'il fixe, sauf les cas limités où il est possible de recourir à l'arbitrage, la juridiction qui doit être saisie pour juger le litige, autrement dit la juridiction compétente pour en connaître, et les formalités qui doivent être accomplies au cours du déroulement du procès devant cette juridiction.

C'est un droit formaliste, car c'est le respect de la forme qui permet et d'assurer la liberté de la défense et d'éviter l'arbi- traire du juge.

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Il découle de ce caractère impératif des règles de procédure, qu'en principe les lois de procédure s'appliquent immédiate- ment, même aux procès en cours, lors de la mise en vigueur d'une loi nouvelle de procédure.

Les règles de la procédure civile se trouvaient presque totale- ment rassemblées dans le Code de procédure civile promulgué en 1806 par Napoléon 1er, à l'exception toutefois des disposi- tions sur l'organisation judiciaire, c'est-à-dire la réglementa- tion organique des diverses juridictions, de même que le statut du personnel judiciaire, magistrats, avocats, officiers ministé- riels, etc...

Le nouveau Code de procédure civile, représenté par le sigle N.P.C. ne contient pas non plus de disposition sur l'organisa- tion judiciaire.

Ces dispositions ont été l'objet du Code de l'organisation judiciaire qui n'existait pas auparavant.

Malgré quelques imperfections, le nouveau Code de procé- dure civile, aujourd'hui en voie d'achèvement, est en progrès par rapport à l'ancien, car ses auteurs dans un but de simplifi- cation ont énoncé un certain nombre de principes relatifs à l'action, au rôle des parties et du juge dans le déroulement du procès, aux moyens de défense, à la compétence, aux délais, aux incidents, à l'administration de la preuve, aux voies de recours, à la récusation des juges, aux frais et dépens, qui cons- tituent un ensemble de règles de procédure civile applicable à toutes les juridictions de l'ordre judiciaire.

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CHAPITRE 1

LES DONNEES FONDAMENTALES DE LA PROCEDURE CIVILE

Section I

L'act ion en justice

N.P.C. art. 30

A. — GÉNÉRALITÉS

1. — Une personne a été victime d'un manquement aux règles s'imposant à toutes les personnes qui constituent la société dont elle fait partie. Elle a subi un préjudice dont elle veut obtenir la réparation de l'auteur de ce manquement. Elle dispose en vertu de la loi d'un droit qui lui donne la possibilité de demander à la juridiction, qui rend la justice au nom de l'Etat, de juger bien ou mal fondée sa demande en réparation, et au cas où celle-ci serait fondée d'obtenir de cette juridiction, un jugement de condamnation de l'auteur du manquement, lequel pourra être exécuté avec l'assistance de la force publi- que, si l'auteur du manquement s'y refuse (par ex., expulsion).

L'action en justice c'est donc le droit de soumettre une pré- tention à une juridiction afin que celle-ci la déclare bien ou mal fondée, pour la victime d'un manquement, et pour l'auteur de ce manquement, l'action c'est le droit de discuter devant la juridiction le bien-fondé de cette prétention.

La personne victime d'un manquement dispose donc d'un droit intitulé « action en justice », mais elle est libre d'en user ou au contraire de ne pas s'en servir. Ce droit pourra du fait de la loi disparaître si cette personne reste trop longtemps sans l'utiliser ; le législateur a en effet institué des prescriptions extinctives. En revanche si elle décide d'user de son action elle

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d e m a n d e r a à la jur id ic t ion qualif iée p o u r juger sa p r é t e n t i o n de se p rononcer . Cet te d e m a n d e s ' i n t i tu l e la d e m a n d e en ju s - tice. Sauf cas excep t ionne l (par ex., t r ibuna l de commerce en ma t i è re de l iqu ida t ion des biens o u de r è g l e m e n t judiciaire) une jur id ic t ion ne p e u t se saisir e l l e -même d ' u n litige. Elle est saisie par la d e m a n d e en justice de l ' ac t ion d o n t dispose la vic- t ime d u m a n q u e m e n t , qu i devient dans le procès qui s 'ouvre le d e m a n d e u r tandis que l ' a u t e u r d u m a n q u e m e n t qui de son côté dispose d u droi t d ' a ssure r sa « défense » sera le dé fendeur .

B. — CONDITIONS DE RECEVABILITÉ DE L'ACTION, (c'est-à-dire de la demande en justice)

2. — Cer ta ines condi t ions do iven t être réunies p o u r q u ' u n e d e m a n d e soit recevable, a u t r e m e n t d i t pour q u ' e l l e soit examinée sur le fond par la ju r id ic t ion saisie. Si ces condi- t ions ne sont pas rassemblées la jur id ic t ion ne déclare pas la p r é t e n t i o n b ien ou mal fondée , mais s i m p l e m e n t irrecevable. Ces condi t ions sont les suivantes :

Capac i té de jouissance . — Le d e m a n d e u r doi t être u n e pe r sonne phys ique ou mora le . Ainsi u n e société de fait ou en fo rma t ion , u n e société en par t ic ipa t ion , une association n o n déclarée , ne p o u r r o n t pas saisir d ' u n e d e m a n d e en justice u n e jur id ic t ion ; si elles passa ient outre, cette jur id ic t ion , sans exa- m i n e r le b i e n - f o n d é de cet te d e m a n d e la déclarerai t irreceva- ble.

Capaci té d 'exerc ice . — Les incapables do iven t être repré- sentés. Le m i n e u r le sera p a r ses pa ren t s ou son tu teur . Le com- m e r ç a n t ou la société en l i qu ida t ion des biens par leur syndic.

Q u a l i t é . — Une pe r sonne ne p e u t se subs t i tuer à une au t re p o u r in t rodu i re en ses lieu e t place, à mo ins q u ' e l l e ne soit son rep résen tan t légal , une d e m a n d e en justice. Cet te règle est t rad i t ionnel le « N u l en France ne p la ide par procu- reur ». Les déroga t ions à cette règle sont l imitées ; c 'est ainsi q u e le Code civil a ins t i tué u n e act ion, dite ob l ique , en faveur des créanciers d o n t les débi teurs négl igera ien t de faire valoir leurs droits p a t r i m o n i a u x .

I n t é r ê t . — La d e m a n d e en justice doi t p résen te r u n in té rê t lég i t ime, être pécunia i re o u mora le , directe ou personnel le , née et actuelle. La ju r i sprudence a toutefois déclaré recevables des actions en d o m m a g e s et intérêts p o u r per te d ' u n e chance,

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de m ê m e dans certains cas, celles de g r o u p e m e n t s c o m m e les

syndicats ou les associations ayant la pe r sonna l i t é mora le , affé- rentes à un in té rê t collectif.

D é l a i s . — La loi, su ivant la na tu re des act ions, a éd ic té des

délais différents p o u r p r é sen t e r u n e d e m a n d e e n justice. Si la d e m a n d e est déposée après l ' exp i ra t ion de ces délais , la jur id ic- t ion constate q u e par l ' e f f e t de la p rescr ip t ion elle se t rouve forclose et la déclare en conséquence irrecevable sans l ' exami - ner.

C. — EFFETS DE L'INTRODUCTION DE LA DEMANDE

EN JUSTICE

3. — Tou t d ' a b o r d l ' i n t r o d u c t i o n de la d e m a n d e en just ice i n t e r r o m p t la prescr ip t ion m ê m e si elle est po r t ée devant u n e ju r id ic t ion i n c o m p é t e n t e . D e plus elle opère mise en d e m e u r e , s'il n ' e n avait pas été dél ivrée a u p a r a v a n t p o u r faire courir les intérêts . Enf in si l 'act ion é ta i t pe r sonne l l e et in t ransmiss ib le , d u fa i t qu ' e l l e a é té i n t rodu i t e , elle se t r ansme t aux hérit iers d e celui q u i l 'avait déposée, à moins q u e ceux-ci ne r e n o n c e n t à la succession.

D. — CLASSIFICATION DES ACTIONS

Plusieurs classifications son t possibles :

1) D ' ap rè s la na tu re d u droi t exercé : réel, p e r s o n n e l o u mixte.

4. — L 'ac t ion réelle p e u t être i n t e n t é e con t r e tou t d é t e n - t eu r de la chose objet d u dro i t réel. L 'ac t ion pe r sonne l l e au contra i re ne p e u t l 'ê tre q u e contre la o u les pe r sonnes q u i son t les sujets passifs de l ' ob l iga t ion . L ' ac t ion mix te est celle dans l aque l l e sont jointes deux d e m a n d e s , l ' u n e réelle l ' au t r e per- sonne l le (par act ion en réso lu t ion de vente d ' i m m e u b l e con t r e l ' a c q u é r e u r p o u r défaut d e p a i e m e n t d u prix. Ce t t e act ion ne p e u t être i n t e n t é e que con t re l ' a cqué reu r , mais elle p o r t e sur u n i m m e u b l e d o n t la p r o p r i é t é sera, en conséquence de la réso lu t ion de la vente, t ransférée au vendeur ) .

C e t t e classification p e r m e t de d é t e r m i n e r le t r i b u n a l c o m p é - t e n t p o u r j u g e r le litige : ac t ion réel le , le t r i b u n a l de la s i tua-

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t ion de l ' i m m e u b l e ; ac t ion personnel le , le t r ibuna l d u domi- cile d u d é f e n d e u r ; action mixte, les deux au choix d u d e m a n - deur .

2) D ' ap rè s l ' ob je t d u dro i t exercé : mobi l i e r ou i m m o b i - lier.

5. — Cette classification pe rme t aussi de d é t e r m i n e r le tri- b u n a l c o m p é t e n t p o u r j u g e r le l i t ige : actions immobi l iè res , s au f lorsqu 'e l les sont possessoires (voir ci-dessous) compé tence exclusive d u T . G . I . de la s i tuat ion de l ' i m m e u b l e , actions

mobi l ières , la c o m p é t e n c e se par tage entre le T .G . I . et les aut res jur idict ions suivant les cas (pa r ex., d e m a n d e en paie- m e n t de salaires, conseil des p r u d ' h o m m e s ) , et l 'affaire est por tée le plus souven t d e v a n t la jur id ic t ion d a n s le ressort de l aque l l e se t rouve domici l ié le dé fendeur .

3) Actions pé t i to i res et possessoires.

6. — Cette classification n 'es t en réal i té q u ' u n e subdivis ion des actions immobi l iè res .

L 'ac t ion pé t i to i re por te sur le dro i t m ê m e de p ropr ié té de l ' i m m e u b l e . Aussi, en appl ica t ion des règles de p rocédure ci-desssus énoncées , le T . G . I . d u lieu de l ' i m m e u b l e est seul

c o m p é t e n t p o u r juger le litige. C o m m e le p lu s souvent le possesseur d ' u n i m m e u b l e en est

le véri table propr ié ta i re , la loi a ins t i tué en sa faveur trois actions d o n t l 'exercice est plus r ap ide et mo ins oné reux lorsqu ' i l est t r o u b l é dans sa possession :

La c o m p l a i n t e (par ex., des pe r sonnes v i e n n e n t prélever de la terre dans votre p rop r i é t é p r é t e n d a n t qu 'e l les sont en d ro i t de le faire).

La r é i n t é g r a n d e (par ex. , ces m ê m e s personnes p r é t e n d a n t qu ' e l l e s sont en droi t de le faire, vous on t expulsé par la force de votre p ropr i é t é et s 'y son t installées).

La d é n o n c i a t i o n de n o u v e l œ u v r e (par ex., ces mêmes per- sonnes , toujours dans les m ê m e s condi t ions , éd i f ien t une cons- t ruc t ion sur votre propr ié té) .

Le t r ibuna l d ' i n s t ance d u lieu de l ' i m m e u b l e est seul com-

p é t e n t p o u r juge r ces actions, qui sont prescrites si elles ne son t pas in t rodu i tes dans l ' a n n é e qu i a suivi le t roub le . De p lu s le pé t i to i re et le possessoire ne p e u v e n t être jo ints dans u n e

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m ê m e d e m a n d e en justice ni dans u n m ê m e j u g e m e n t . Le d e m a n d e u r au pét i to i re n ' e s t plus recevable à agir au posses- soire et le d é f e n d e u r au possessoire ne pour ra saisir le pé t i t o i r e q u ' a p r è s que l ' ins tance au possessoire aura pris f in .

Section II

Les actes de procédure

7. — Il ne sera fait état dans cette section que des actes de procédure faits par les auxiliaires de la justice, tels qu'ils figu- rent dans les articles 640 à 694 du nouveau Code de procédure civile et non des actes faits par le juge. Ce$ actes sont établis pour le compte des parties par les avocats, les avoués près la cour d'appel, les avocats à la Cour de cassation et au Conseil d'Etat, les secrétaires greffiers, les greffiers et les huissiers de justice.

Ces actes sont des requêtes, des conclusions, des minutes, des expéditions, des assignations, des citations, des significa- tions, des commandements, des sommations, des constats, des procès-verbaux etc. Ceux qui sont délivrés par les huissiers s'intitulent exploits. Un acte est dit judiciaire lorsqu'il est lié au déroulement d'une procédure contentieuse ou gracieuse, et extra judiciaire lorsqu'il produit des effets en dehors de toute procédure engagée devant une juridiction (par ex., délivrance d'un congé avec refus de renouvellement d'un bail commer- cial).

A. — FORME DES ACTES DE PROCÉDURE

8. — Ces actes doivent être rédigés par écrit en langue fran- çaise et être portés à la connaissance de la partie à laquelle ils sont destinés par la formalité de la notification. Il est tiré de l'original une ou plusieurs copies.

Les mentions qui doivent figurer dans ces actes varient d'une catégorie à une autre (par ex., nouveau Code de procédure civile art. 56 et 792 pour l'assignation devant le T.G.I. et 901 pour l'acte d'appel). Toutefois certaines mentions sont identi- ques pour tous les actes délivrés par les huissiers de justice aux

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N.P.C. art. 648

N.P.C. art. 651

termes des dispositions de l'article 648 du nouveau Code de procédure civile : date, précision sur l'identité du requérant, sa profession, son domicile, sa nationalité, sa date de naissance s'il est une personne morale, sa forme, sa dénomination, son siège social, l'organe qui la représente, les noms, prénoms, demeure et signature de l'huissier, le nom et le domicile du destinataire, ou s'il s'agit d'une personne morale, sa dénomi- nation et son siège social.

B. — NOTIFICATION DES ACTES DE PROCÉDURE

9. — Sauf quelques exceptions, la notification des actes de procédure est réservée aux huissiers de justice.

La notification ou signification à un défendeur domicilié en France doit être faite à sa personne, c'est-à-dire à lui-même, à son domicile, mais elle reste valable quel que soit le lieu où elle a pu lui être délivrée. Si la signification n'a pu être faite à sa personne, elle doit être faite à son domicile et en cas de domi- cile inconnu en France à sa résidence. L'huissier remettra la copie de l'acte à toute personne présente, s'il n'y en a pas au gardien, à défaut à un voisin et si ces personnes n'ont pu être trouvées ou ont refusé de prendre la copie, l'huissier la remet- tra à la Mairie, et dans toutes ces hypothèses il devra de plus aviser le destinataire par une lettre simple, dans quelles condi- tions et à qui il a remis la copie, en joignant à cette lettre une copie de l'acte avec toutes ses mentions. Il est possible aussi qu'au cours d'une procédure une partie ait demandé à ce que les actes de procédure soient signifiés à un domicile qu'elle a choisi, en général celui de son représentant. Ce domicile s'appelle un domicile élu. Dans certaines procédures il est obli- gatoire de faire élection de domicile.

Lorsque le destinataire n'a en France, ni domicile, ni rési- dence ni lieu de travail connu, l'acte est signifié au procureur de la République près le tribunal où la demande est portée.

Quand le destinataire est domicilié à l'étranger, l'acte est signifié au procureur de la République qui envoie les deux copies qu'il a reçues au ministre de la Justice aux fins de trans- mission à l'étranger et l'huissier doit le même jour adresser une lettre recommandée avec accusé de réception contenant une copie de l'acte au destinataire.

Au cours du déroulement d'une procédure où les parties

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TABLE DES MATIERES

Pages

Avant-propos V

In t roduc t ion 1

Chapitre I. — Les données fondamenta les de la p rocédure civile (1 à 11) 3

SECTION I. — L'ACTION EN JUSTICE (1 à 6) 3

A. Généralités (1) 3 B. Conditions de recevabilité de l'action (2) 4 C. Effets de l'introduction de la demande en justice (3) . • . • 5

D. Classification des actions (4 à 6) 5

SECTION II. — LES ACTES DE PROCÉDURE (7 à 11) 7

A. Forme des actes de procédure (8) 7 B. Notification des actes de procédure (9) 8 C. Le délai (10) 9 D. Les nullités des actes de procédure (11) 9

Chapi t re II. — L 'organisa t ion judiciaire (12 à 35) 10

SECTION I. — PRINCIPES GÉNÉRAUX (12) 10

SECTION II. — LES JURIDICTIONS (13 à 22) 10

A. Les juridictions de droit commun (14 et 15) . . . . . . . . . . . I l