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Programme du 24 juin au 7 juillet www.cinema-eldorado.fr À L’AFFICHE > BENNI de Nora Fingscheidt > JUMBO de Zoé Wittock > BROOKLYN SECRET Isabel Sandoval > KONGO de C. Vaclav & H. La Vapeur > LE CAPITAL AU XXIème SIÈCLE de J. Pimberton & T. Piketti > LA BONNE ÉPOUSE de Martin Provost > UN FILS de Medhi M. Barsaoui > LA COMMUNION de Jan Komasa 2 FILMS de David LYNCH > ELEPHANT MAN > BLUE VELVET CINÉ-MÔMES > LA PETITE TAUPE AIME LA NATURE de Zdenĕk Miler De Isabel Sandoval. USA. Philippines. 2020. 1h29. VOST. Avec Isabel Sandoval, Eamon Farren, Ivory Aquino... Olivia est d'origine philippine et travaille comme aide-soignante à domicile auprès d'Olga, une vieille femme russe ashkénaze de Brooklyn. Char- mante au demeurant, Olga commence doucette- ment à perdre les pédales, ne reconnaît plus sa cuisine, confond ses enfants avec ses petits et arrière-petits enfants, au grand désarroi de sa fa- mille. L'indispensable Olivia, qui connaît son Olga sur le bout des doigts, gère avec professionna- lisme et humanité la lente dégénérescence de la vieille dame. Pourtant sa propre situation est pour le moins précaire. Comme nombre de ses compa- triotes en situation irrégulière, Olivia vit dans la crainte permanente du contrôle d'identité et de la reconduite à la frontière. Un Américain a bien accepté de l’épouser pour qu’elle puisse obtenir un statut légal – aux Etats- Unis, c'est même un business répandu et assez lucratif. Mais il a empoché une avance et fait le mort, et Olivia ne sait pas si ces noces de papier se matérialiseront un jour. C'est alors qu'elle rencontre Alex, le petit-fils d’Olga, totalement craquant avec sa petite gueule d'ange marquée par les coups durs d'une vie de patachon – l'alcool, les addictions, la prison… Pour l'heure ou- vrier d’abattoir « à l'essai » chez un tonton un rien despote, Alex lutte tant bien que mal contre ses démons, et se laisse peu à peu émouvoir et séduire par la fragile jeune femme. Jusqu'à la découverte inopinée du secret pourtant bien enfoui de l'identité transsexuelle d'Olivia. En- tre Olivia et Alex grandit un amour douloureux où se télescopent désirs, non-dits, passion, rechutes, petites et basses vengeances… Le ton du film est délicat, sentimental. Mais lucide, sans angélisme. Isabel Sandoval se penche avec sensibilité sur son héroïne solitaire et invisible et parvient, sans didactisme et avec nuance, à la faire exister avec intensité. De Nora Fingscheidt. Allemagne. 2020. 1h58. VOST. Avec Helena Zengel, Al- brecht Schuch… Un film tendu, sur le fil, comme ne tient qu’à un fil la vie de sa petite héroïne, funambule en perpétuel mouvement pour ne pas perdre l’équilibre, pour ne pas tomber. On se souviendra de Benni. Le public allemand ne s’y est pas trompé : 600 000 specta- teurs pour ce premier long-métrage dont la réalisa- trice a fini le montage sur un coin de table chez sa grand-mère. Un manque de moyens qui ne trans- paraît jamais à l’écran, qu’on peine à imaginer tant la texture de l’image est lumineuse, tant le récit est travaillé, son rythme ciselé. Il n’y a pas plus blonde, plus gracile que Benni, une véritable bouille d’ange au teint diaphane. Mais quand passent les anges, les démons sont rarement loin… Benni porte en elle le pire qui la rend exaspérante, inquiétante, comme le meilleur qui la rend plus qu’attendrissante. Pourtant, on a tôt fait d’oublier, quand elle se déchaîne, soudain sauvage, tornade insatiable balayant tout sur son passage, qu’elle n’est qu’une enfant vulnérable, une petite gosse fluette, dont la peau douce mas- que des meurtrissures invisibles. Mais Benni, com- battive, en rit déjà, à gorge déployée, de cela, elle ne se prive pas : se moquer, taquiner, chahuter, chanter à tue-tête, se trémousser sur des airs en- diablés… Pitre à ses heures pour les autres ou à leurs dépends… C’est là que reviennent toujours les problèmes, comme une boucle infer- nale, car la fillette ne sait pas doser ses effets, c’est le moins qu’on puisse dire. Quand elle dérape, sa vie redevient comme une fuite en avant, une course à bout de souffle, éreintante pour qui es- saie de la suivre. Et ils sont une flopée ! Entre Madame Banafé, l’assistante so- ciale généreuse comme du bon pain qui désespère de voir sa protégée sortir de l’ornière, les différents éducateurs qu’elle use et qui ne parviennent plus à endiguer ses crises, les médecins qui tentent de la calmer avec une batterie de pilules, bien difficiles à avaler. Et puis, par dessus tout, il y a cette mère aimante mais qui ne sait pas s’y prendre. Une relation essentielle, devenue plus destructrice que bénéfique à force de valses hésitations permanentes. Mais pour Benni, c’est la rencontre avec Micha, son nouvel auxiliaire de vie scolaire, qui va apporter une grande bouffée d’oxygène. Sous les provocations habituelles de la gamine, on percevra les germes d’une belle complicité. Sans doute parce qu’elle percevra d’emblée que Micha lui aussi trimbale ses écorchures intérieures et qu’il comprend d’au- tant mieux les siennes… Chaque scène, chaque image témoigne de ce que le moindre détail de cette fiction a été méticuleuse- ment travaillé, renseigné, observé. Benni y gagne un réalisme et une efficacité poignants qui font la part belle à l’humanité, ne jugeant jamais, condamnant encore moins. Ici chacun fait comme il peut, compose avec ce qu’il est, ses émotions, ses manques, ses angoisses. Oscillant entre ré- volte, larmes, éclats de rire et tendresse, ce film sans concessions, cette ode à l’amour inaccessi- ble est plus que salutaire. Il donne à penser, il interroge, donne envie de briser la glace, à notre tour. LA BONNE ÉPOUSE de retour à l’Eldo INFOS RÉOUVERTURE Un moyen de nous soutenir simple et efficace : acheter notre nouveau carnet d’abonnement ! - Prolongation des carnets verts et gris de 3 mois - 3 séances quotidiennes par salle pour l’ins- tant, donc nous n’ouvrons qu’à 15h ! - Première séance de la journée à 4.50€ - Libération ou occupation d’1 fauteuil sur 2 (tout dépend du point de vue) - Une liste dactylographiée, désinfectée et traduite en 7 langues des cas particuliers pouvant s’asseoir côte à côte sera disponible à l’accueil - Notre programmation a été validée par l’OMS

Programme du 24 juin au 7 juillet · À L’AFFICHE > BENNI de Nora Fingscheidt > JUMBO de Zoé Wittock > BROOKLYN SECRET Isabel Sandoval > KONGO de C. Vaclav & H. La Vapeur l’ornière,

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Page 1: Programme du 24 juin au 7 juillet · À L’AFFICHE > BENNI de Nora Fingscheidt > JUMBO de Zoé Wittock > BROOKLYN SECRET Isabel Sandoval > KONGO de C. Vaclav & H. La Vapeur l’ornière,

Programme du 24 juin au 7 juillet

www.cinema-eldorado.fr À L’AFFICHE

> BENNI de Nora Fingscheidt

> JUMBO de Zoé Wittock

> BROOKLYN SECRET Isabel Sandoval

> KONGO de C. Vaclav & H. La Vapeur

> LE CAPITAL AU XXIème SIÈCLE de J. Pimberton & T. Piketti

> LA BONNE ÉPOUSE de Martin Provost

> UN FILS de Medhi M. Barsaoui

> LA COMMUNION de Jan Komasa

2 FILMS de David LYNCH

> ELEPHANT MAN

> BLUE VELVET

CINÉ-MÔMES

> LA PETITE TAUPE AIME LA NATURE de Zdenĕk Miler

De Isabel Sandoval. USA. Philippines. 2020. 1h29. VOST. Avec Isabel Sandoval, Eamon Farren, Ivory Aquino...

Olivia est d'origine philippine et travaille comme aide-soignante à domicile auprès d'Olga, une vieille femme russe ashkénaze de Brooklyn. Char-mante au demeurant, Olga commence doucette-ment à perdre les pédales, ne reconnaît plus sa cuisine, confond ses enfants avec ses petits et arrière-petits enfants, au grand désarroi de sa fa-mille. L'indispensable Olivia, qui connaît son Olga sur le bout des doigts, gère avec professionna-lisme et humanité la lente dégénérescence de la vieille dame. Pourtant sa propre situation est pour

le moins précaire. Comme nombre de ses compa-triotes en situation irrégulière, Olivia vit dans la crainte permanente du contrôle d'identité et de la

reconduite à la frontière. Un Américain a bien accepté de l’épouser pour qu’elle puisse obtenir un statut légal – aux Etats-Unis, c'est même un business répandu et assez lucratif. Mais il a empoché une avance et fait le mort, et Olivia ne sait pas si ces noces de papier se matérialiseront un jour. C'est alors qu'elle rencontre Alex, le petit-fils d’Olga, totalement craquant avec sa petite gueule d'ange marquée par les coups durs d'une vie de patachon – l'alcool, les addictions, la prison… Pour l'heure ou-vrier d’abattoir « à l'essai » chez un tonton un rien despote, Alex lutte tant bien que mal contre ses démons, et se laisse peu à peu

émouvoir et séduire par la fragile jeune femme. Jusqu'à la découverte inopinée du secret pourtant bien enfoui de l'identité transsexuelle d'Olivia. En-tre Olivia et Alex grandit un amour douloureux où se télescopent désirs, non-dits, passion, rechutes, petites et basses vengeances… Le ton du film est délicat, sentimental. Mais lucide, sans angélisme. Isabel Sandoval se penche avec sensibilité sur son héroïne solitaire et invisible et parvient, sans didactisme et avec nuance, à la faire exister avec intensité.�

De Nora Fingscheidt. Allemagne. 2020. 1h58. VOST. Avec Helena Zengel, Al-brecht Schuch…

Un film tendu, sur le fil, comme ne tient qu’à un fil la vie de sa petite héroïne, funambule en perpétuel mouvement pour ne pas perdre l’équilibre, pour ne pas tomber. On se souviendra de Benni. Le public allemand ne s’y est pas trompé : 600 000 specta-teurs pour ce premier long-métrage dont la réalisa-trice a fini le montage sur un coin de table chez sa grand-mère. Un manque de moyens qui ne trans-paraît jamais à l’écran, qu’on peine à imaginer tant la texture de l’image est lumineuse, tant le récit est travaillé, son rythme ciselé. Il n’y a pas plus blonde, plus gracile que Benni, une véritable bouille d’ange au teint diaphane. Mais quand passent les anges, les démons sont rarement loin… Benni porte en elle le pire qui la rend exaspérante, inquiétante, comme le meilleur qui la rend plus qu’attendrissante. Pourtant, on a tôt fait d’oublier, quand elle se déchaîne, soudain sauvage, tornade insatiable balayant tout sur son passage, qu’elle n’est qu’une enfant vulnérable, une petite gosse fluette, dont la peau douce mas-que des meurtrissures invisibles. Mais Benni, com-battive, en rit déjà, à gorge déployée, de cela, elle ne se prive pas : se moquer, taquiner, chahuter,

chanter à tue-tête, se trémousser sur des airs en-diablés… Pitre à ses heures pour les autres ou à leurs dépends… C’est là que reviennent toujours

les problèmes, comme une boucle infer-nale, car la fillette ne sait pas doser ses effets, c’est le moins qu’on puisse dire. Quand elle dérape, sa vie redevient comme une fuite en avant, une course à bout de souffle, éreintante pour qui es-saie de la suivre. Et ils sont une flopée ! Entre Madame Banafé, l’assistante so-ciale généreuse comme du bon pain qui désespère de voir sa protégée sortir de l’ornière, les différents éducateurs qu’elle use et qui ne parviennent plus à endiguer ses crises, les médecins qui tentent de la calmer avec une batterie de pilules, bien difficiles à avaler. Et puis, par dessus tout, il y a cette mère aimante mais qui

ne sait pas s’y prendre. Une relation essentielle, devenue plus destructrice que bénéfique à force de valses hésitations permanentes. Mais pour Benni, c’est la rencontre avec Micha, son nouvel auxiliaire de vie scolaire, qui va apporter une grande bouffée d’oxygène. Sous les provocations habituelles de la gamine, on percevra les germes d’une belle complicité. Sans doute parce qu’elle percevra d’emblée que Micha lui aussi trimbale ses écorchures intérieures et qu’il comprend d’au-tant mieux les siennes… Chaque scène, chaque image témoigne de ce que le moindre détail de cette fiction a été méticuleuse-ment travaillé, renseigné, observé. Benni y gagne un réalisme et une efficacité poignants qui font la part belle à l’humanité, ne jugeant jamais, condamnant encore moins. Ici chacun fait comme il peut, compose avec ce qu’il est, ses émotions, ses manques, ses angoisses. Oscillant entre ré-volte, larmes, éclats de rire et tendresse, ce film sans concessions, cette ode à l’amour inaccessi-ble est plus que salutaire. Il donne à penser, il interroge, donne envie de briser la glace, à notre tour.�

LA BONNE ÉPOUSE de retour à l’Eldo

INFOS RÉOUVERTURE

Un moyen de nous soutenir simple et efficace : acheter notre nouveau carnet d’abonnement !

- Prolongation des carnets verts et gris de 3 mois - 3 séances quotidiennes par salle pour l’ins-tant, donc nous n’ouvrons qu’à 15h ! - Première séance de la journée à 4.50€ - Libération ou occupation d’1 fauteuil sur 2 (tout dépend du point de vue) - Une liste dactylographiée, désinfectée et traduite en 7 langues des cas particuliers pouvant s’asseoir côte à côte sera disponible à l’accueil - Notre programmation a été validée par l’OMS

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De Hadrien La Vapeur & Corto Vaclav. France, Congo. 1h10. 2019. VOST. Kongo avec un « k » évoque le royaume séculaire de cette zone de l’Afrique Centrale, mis à bas par l’arrivée des colons portugais au XVIème siècle. Le temps a passé depuis, mais des forces immua-bles sont toujours à l’œuvre. Dans son église, l’apôtre Médard traque le mauvais sort qui se ni-che dans le corps des patients qu’il reçoit. Il in-cante, exorcise, invoque, mais les démons sont habiles et c’est l’apôtre lui-même qu’on accuse de sorcellerie. Dur métier que de guérir les âmes. Dur métier que de vivre dans un monde où les croyan-ces vacillent. Avec un réel brio, les réalisateurs parviennent, scène après scène, à laisser l’invisi-ble imprimer sa marque sur l’image, engageant derrière eux notre propre croyance, qui est aussi celle que nous avons dans un certain pouvoir ma-gique du cinéma. Kongo déroule ainsi un formida-ble récit, constamment relancé par l’imprévisibilité d’un réel qui surpasse, par endroits, les meilleures

de nos fictions. A travers le personnage de Mé-dard, l’apôtre tourmenté, c’est aussi la résistance d’un pays aux puissances colonisatrices qui se manifeste, avec une sensibilité aux êtres et aux choses qui en fait tout le prix et la beauté. Kongo est un film d’aventure. Un film à suspens gouverné par les esprits. �

De Justin Pemberton & Thomas Piketty. France, Nouvelle-Zélande. 2020. 1h43. VOST.

« J'adore le cinéma. À Paris, je fréquente cons-tamment les salles de cinéma et j'y vais à pied. Au moins deux fois par semaine, et je vois toutes sor-tes de films. Du coup, quand Justin Pemberton m'a proposé ce projet, je me suis dit que c'était un moyen extraordinaire de toucher un public à la fois différent et plus large – et, surtout, de recourir à une autre forme d'expression pour parler du capi-tal au XXIe siècle. Je crois à la langue des scien-ces sociales, mais j'estime aussi qu'elle est insuffi-sante et qu'elle doit être complétée par le langage des romans, de la BD, de la culture populaire, de l'art en général. Cependant, je tiens à préciser que

je ne suis pas devenu réalisateur ! Je suis auteur et chercheur en sciences sociales. Mais, à mon avis, le film est un complément formidable au livre

et je suis très reconnaissant envers Justin et toute son équipe de l'avoir porté à l'écran. » Thomas Piketty. Exit les tableaux de chiffres et les courbes, mais aussi les grands théoriciens de l’écono-mie. Justin Pemberton s’est appuyé sur une palette d’intervenants venus de différentes disciplines (économistes, historiens, psycholo-gues), mais tous choisis pour leur capacité à exposer leur pensée de manière simple et synthétique. Le cinéaste puise également

dans la pop culture, celle qui a baigné les 70 der-nières années, afin de traduire en images-chocs les idées fortes de Piketty : archives bien sûr mais aussi publicités et films de fiction (Orgueil et préju-gés, Wall Street, Elysium, la série Les Simpson), sans oublier la bande-son, bercée de quelques hits musicaux, dont les paroles sont gravées dans nos mémoires : Kids in America de Kim Wilde, How does it feel de Kamaiyah, Royals de Lorde… Le film retourne ainsi au service des thèses de Tho-mas Piketty une esthétique qui a tant fait pour as-surer la domination du capitalisme. �

De Zdeněk Miler. Tchécoslovaquie. 44 mi-nutes. VF. À partir de 2 ans.

La Petite Taupe ne cesse de vivre des aventures extravagantes avec la complicité de ses amis et cette fois, ils sont confrontés au sujet bien actuel qu’est l’écologie. Dans ces nouveaux épisodes proposés, La Petite Taupe et ses acolytes vont être heurtés par le comportement irrespectueux des humains envers la nature, la pollution, la défo-restation… Et ils feront tout leur possible pour pré-server leur environnement naturel. Une façon joyeuse et ludique de sensibiliser les plus jeunes à cet enjeu majeur de notre société.

La Petite Taupe et le chewing-gum. 8 min. 1969. Aidée par ses amis, La Petite taupe tente de se défaire d’un chewing-gum laissé au milieu de détri-tus par des humains. La Petite Taupe et la télévision. 6 min. 1970. Farceuse, La Petite Taupe apprend à respecter le jardin en fleurs d’une maison. La Petite taupe en ville. 29 min. 1982. La Petite Taupe et ses amis vivent en harmonie au milieu de la forêt quand la construction d’une ville vient chambouler leurs habitudes. �

ELEPHANT MAN USA/Royaume-Uni. 1980. 2h03. VOST. Avec Anthony Hopkins, John Hurt, Anne Bancroft, John Gielgud, Wendy Hiller...

Londres, 1884. Frederick Treeves, jeune et brillant chirurgien, croise la route de John Merrick, un homme difforme et complètement défiguré devenu phénomène de foire. Il est surnommé « Elephant Man » car sa mère aurait été renversée par un élé-phant alors qu’elle était enceinte de lui. Après l’avoir arraché des mains de Bytes, son propriétaire violent, le Dr Treeves le recueille à l’hôpital pour étudier son cas. Alors qu’il pense que son patient n’est pas doté des mêmes capacités intellectuelles que ses congénères, il découvre en John Merrick un homme meurtri, intelligent et doué d’une grande sensibilité… Avec Elephant Man, son deuxième long-métrage après l’expérimental Eraserhead (1977), le réalisa-teur américain David Lynch entre de plein fouet dans la légende du cinéma. Hymne poignant à la tolérance et au respect de la dignité humaine, ce mélodrame atypique dans la carrière du cinéaste vaut également pour l’interprétation de ses acteurs, les remarquables Anthony Hopkins (Le Silence des agneaux) et John Hurt (Alien), méconnaissable sous son maquillage. Nominé huit fois aux Oscars, lauréat du César du meilleur film étranger, Elephant Man reste un chef-d'œuvre incontesté dans l’his-toire du 7e art, d’une beauté et d’une pudeur rare-ment atteintes. L’acte de naissance d’un immense cinéaste ! �

BLUE VELVET USA. 1986. 2h00 . VOST. Avec Kyle MacLa-chlan, Isabella Rossellini, Dennis Hopper, Laura Dern...

Il se passe quelque chose d’étrange derrière les palissades blanches de Lumberton, Caroline du Nord. Après avoir fait la découverte d’une oreille humaine coupée dans un champ, Jeffrey Beau-mont, un étudiant attiré par le mystère, est bien déterminé à enquêter. Avec l’aide de sa petite amie, il pénètre dans l’univers sombre et dangereux de Dorothy Vallens, une chanteuse de boîte de nuit mystérieusement unie à Frank, un gangster sadi-que, autour d’une histoire de kidnapping. L’univers et le récit stylisés que Lynch invente à cette occasion peuvent être vus comme le modèle de Twin Peaks, voire des films qui vont suivre (en particulier Lost Higway ou Mullholland Drive). En ce sens, Blue Velvet est bien, pour Lynch, comme un nouveau premier film à travers lequel se dessine toute son œuvre à venir. �

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Le court-métrage présenté avant votre film

Du 24 au 30 juin #NoFilter de Rébecca Nakache 3'49''

Du 1er au 7 juillet Le Plongeon de A. Dernouny, J. Braasch, S. Peretten,

J. Reydellet, M. Guyénard 3'09''

� Tous les jours à 12h00 & 14h00 : 4,50€

� Groupes (scolaires...) : 4€

� Carte Culture Étudiant : 3,50€

� Jeunes (jusqu’à 18 ans) : 4,50€

� Cartes d’abonnement 10 places : 52€

� Tarif réduit : 6,50€

� Tarif Plein : 8€

De Zoé Wittock. France. 2020. 1h33. Avec Noémie Merlant, Emmanuelle Bercot, Bas-tien Bouillon… Jumbo raconte la relation amoureuse entre une jeune femme névrosée et un manège auquel elle a donné elle-même ce petit nom, après un nettoyage nocturne durant lequel quelques voyants se sont allumés. Si la mention initiale « basé sur une histoire vraie » laisse perplexe et demande qu’on creuse un peu, il faut bien avouer que le film séduit, son personnage principal passant par toutes les phases de la passion amoureuse, ceci sous les yeux d’une mère médusée et d’un boss jaloux. Si le film tient si bien la route c’est avant tout grâce à son trio d’interprètes, Noémie Merland en tête (Portrait de la jeune fille en feu), en ingénue trop terrifiée par le vérita-ble contact humain. Emmanuelle Bercot interprète avec justesse une mère passant

d’une légèreté provocatrice à une inquiétude ré-elle, quant à Bastien il incarne avec présence un boss un peu lourd. Virant au final au plaidoyer pour le droit à la différence, Zoé Wittock poussant ici le concept jusqu’au bout, s’intéresse plus à la psyché de son héroïne, livrant un portrait touchant d’une jeune femme solitaire.�

De Martin Provost. Belgique, France. 2020. 1h49. Avec Juliette Binoche, Yo-lande Moreau, Noémie Lvovsky…

Féministe, Martin Provost ? De film en aiguille, il défend en tout cas la cause féminine avec pana-che et simplicité, sans forfanterie ni emphase : Le Ventre de Juliette, Séraphine, Où va la nuit, Vio-lette, Sage femme… il aura offert aux plus grandes

actrices françaises des rôles magnifiques, de très beaux personnages à incarner. Il a l’art de magni-fier les parcours singuliers et exaltants des héroï-nes de l’ombre, des égéries inconnues, résistantes

par besoin viscéral, vital. La Bonne épouse, film plus choral (dans tous les sens du terme, comme vous l'entendrez in fine) est de la même trempe ! Il ne laisse aucune de ses protagonistes à la traîne, même les plus secondaires. C’est un véritable régal de voir l’excel-lente Juliette Binoche se prêter au jeu de s’appeler « Paulette » et de s’élancer sans retenue sur les chemins de cette comédie loufoque mijotée aux petits oignons, à une époque où il était mal vu que la femme portât culotte, autrement dit pantalon. Nous sommes donc en des

temps que les post soixante-huitards ne peuvent pas connaître. Ceux, pas si reculés, où l’on pen-sait que les femmes « impures » avaient le pou-voir, quelques jours par mois, de faire tourner le lait des vaches et la mayonnaise… �

De Mehdi M. Barsaoui. Tunisie, Qatar, Li-ban, France. 2020. 1h36. VOST. Avec Sa-mi Bouajila, Najla Ben Abdallah, Youssef Khemiri…

Le titre de ce remarquable premier film est intelli-gemment trompeur, car la figure du fils ne sera pas tant le centre du motif que le fil conducteur autour duquel gravitent les principaux protagonis-tes. Ce dont-il s’agit, c’est de ce lien invisible qui relie un homme et une femme, bien au-delà de la notion de couple : la mystérieuse et viscérale sen-sation d’être parents. Mais le réalisateur n’en reste pas-là, car en filigrane il pose également la ques-tion des rôles en général et celui du patriarcat en particulier, qui fige les rênes du pouvoir, depuis

des générations, entre des mains masculines. L’action se situe en Tunisie, pendant l’été 2011, peu après la chute de Ben Ali, ce qui, sans que ce soit appuyé, donne une ampleur politique et socié-tale à l’intrigue. Il fallait un casting d’une justesse impressionnante pour que tout cela soit suggéré sans être lourdement souligné, pour qu’on puisse lire entre les lignes. Il fallait un grand acteur comme Sami Bouajila pour qu’on pénètre dans la tête de son personnage, un père habitué à ne ja-mais se plaindre, à être un roc, le pilier rassurant en toutes circonstances, cachant ses états d’âmes et la panique qui monte…Voilà les deux parents au chevet d’Aziz, grièvement blessé et auquel il va falloir greffer un rein rapidement. Habitué à ce que tout leur réussisse, que rien ne résiste à leur pou-voir d’achat, les voilà qui fulminent et qui maudis-sent l’hôpital local qui n’a pas les moyens de celui d’une capitale, la lenteur des soins, les analyses qui n’arrivent pas et qui ne diront pas ce qu'ils veu-lent entendre, révèleront même un secret… qu'on vous laisse découvrir. Mais jusqu’où peut-on se voiler la face, refuser d’affronter la vérité, jusqu’où peut-on aller pour sauver son enfant, quel prix est-on prêt à payer ? �

De Jan Komasa. Pologne. 2020. 1h55. VOST. Avec Eliza Rycembel, Aleksandra Konieczna, Tomasz Zietek…

A l’âge de 15 ans, Daniel a commis un meurtre qui lui a valu d’être envoyé dans un centre de détention pour la jeunesse où il s’est découvert une vocation spirituelle. Le jeune Polonais a désormais 20 ans et s’apprête à sortir. Son crime lui interdisant l’accès aux études de séminariste (son plus cher désir), il se résout à traverser le pays pour rejoindre un vil-lage isolé où l’attend un programme de réinsertion dans une entreprise de menuiserie. Sur place, un concours de circonstances lui fournit l’occasion rêvée de se faire passer pour prêtre. Et d’officier dans la paroisse du hameau où les prêches qu’il dispense, avec ardeur et sans se soucier du dogme, vont réveiller toute la communauté, allant jusqu’à ramener au sein de l’église ceux qui l’avaient désertée. Inspiré d’une histoire vraie, le troisième long-métrage du cinéaste polonais Jan Komasa (après La Chambre des suicidés, en 2011, et Insurrection, en 2014, tous deux inédits en France) confronte le fait divers et le thème de l’usurpation à un drame – de pure fiction, celui-là – qui intensifie le trait, cris-tallise les passions et mine les consciences. Le drame en question s’est produit il y a quelques an-nées : un accident de la route qui a entraîné la mort de sept personnes, six adolescents et un homme. Ce dernier a été désigné, par la rumeur et sans preuve, coupable de la collision. Conspuée par la collectivité, sa veuve à qui a été retiré le droit d’en-terrer son mari, vit désormais en recluse. Tandis que, de leur côté, les parents des jeunes victimes demeurent unis dans le chagrin, la haine, la ran-cœur et l’esprit de vengeance. La rencontre du jeune Daniel avec ces brebis éplo-rées apparaît pour le (faux) prêtre comme un signe du destin. Ce drame, qui fait écho à sa propre his-toire, lui montre le chemin, inspire sa foi, désigne sa mission. Il a été envoyé dans ce village pour aider ses habitants à panser leurs plaies et à retrouver la paix. Sa conviction s’abreuve de fougue et de pas-sion. Lesquelles finissent par griser son esprit et prendre possession de son corps. Au point de transformer le prêtre juvénile en prédicateur fou, en gourou séduisant, en rockstar haranguant les foules (« Arrêtez de prétendre que vous n’êtes pas en colère, qu’on ne vous a pas arraché quelque chose. Arrêtez de prétendre que vous comprenez ! ») On ne racontera pas le clou de l’histoire. Ce Corpus Christi (titre international du film) nous fera passer intelligemment du fou rire aux frissons. L’affaire a beau être déjantée, elle n’en est pas moins subtile et on finira par se demander si, après tout, ce mau-vais garçon désordonné, en manque de repères, en manque de tendresse, n’est pas plus inspiré que beaucoup de prêtres ordonnés, malgré ses prati-ques peu catholiques. La mise en scène est somptueuse, jouant sur des couleurs glaçantes ou chaleureuses, au scalpel ou cotonneuses comme si l’on se balançait entre mi-rage et réalité. Mais celui qui irradie, qui transperce véritablement l’écran, c’est le jeune acteur principal, Bartosz Bielenia. De tous les plans, il restitue avec précision cette humanité sauvage et perdue en quête d’un sens inaccessible.�

Page 4: Programme du 24 juin au 7 juillet · À L’AFFICHE > BENNI de Nora Fingscheidt > JUMBO de Zoé Wittock > BROOKLYN SECRET Isabel Sandoval > KONGO de C. Vaclav & H. La Vapeur l’ornière,

L’Eld o a cent ans ! Exactement sur le sol qui entendit résonner, trente années durant, les claquements de chaussures et les cris de joie d’un bal populaire de quartier, naquit, le 2 juillet 1920, le cinéma poétiquement prénommé par 2 frères italiens ou corses (allez savoir…) : Eldorado. Un florilège de films muets furent proposés à la vue ce soir-là, « un programme sensationnel et inédit » nous annonçait-on même (voir photo), à base de vamp, d’enfants et de ville côtière… Le tout diffusé dans une salle unique possédant parterre, balcon et fosse d’orchestre, sur le modèle des théâtres*.

Ainsi débutait la vie de ce petit cinéma de quartier, déjà indépendant, déjà habité d’un passé et rêvant d’un ailleurs, déjà un peu en marge. Neuf ans plus tard le cinéma devenait parlant mais l’Eldo attend 1933 pour s’équiper du son, un peu comme Ozu ou Chaplin, il a pris son temps... Et rebelotte en 2012, en queue de peloton des salles françaises, il passe au numérique, tout en conservant les projecteurs 35 mm. Même son classement Art & Essai fut tardif ! 1972, alors que le mouvement de classement commença dans les années 50. Indolente et rétive, rieuse et passionnée, telle est, nous semble-t-il, l’histoire de l’Eldo. Venir au cinéma, c’est être un peu ici et un peu ailleurs, à Dijon mais aussi dans les rues de Naples ou dans le Far-West… Finalement, nous concevons notre travail comme Jacques Rozier filmait Du côté d’Orouët, histoire d’une fuite en grandes vacances, d’une brèche dans le temps, d’un dérèglement des routines. Jean-François Stévenin, alors jeune assistant, raconte la folie de ce tournage, Rozier s’absentant plusieurs jours sans prévenir, revenant soudain pour faire des crêpes à toute l’équipe, s’asseyant allègrement sur les règles habituelles de la production qui veulent que le temps ce soit de l’argent... Cette envie de crêpes nous la partageons, heureux comme des papes d’attraper le train des cent ans de l’Eldorado, après les nombreuses équipes qui s’y sont succédées, avec tous les spectateurs qui participèrent à sa vie (dans l’association née en 1985, ou lors des débats, rencontres avec les cinéastes, fêtes, assemblées qui émaillèrent son quotidien). Bientôt nous soufflerons ensemble les bougies d’un centenaire de films et de rencontres. L’esprit de douce rébellion et les fantômes des danseurs d’autrefois qui gîtent en ses murs ont de beaux jours devant eux…

Initialement prévue en juillet, les festivités du centenaire de l’Eldo sont reportées au mois d’Octobre

(non pas en raison du virus mais plutôt causé par l’ancrage névrotique d’un fonctionnement

administratif orouëtien)

* merci aux patients travaux d’Archimède sur l’histoire des cinémas de Dijon.

(voir ses articles sur notre site)

Mer

24

15h30 La bonne épouse

15h00 La petite taupe

16h00 Benni

17h45 Elephant Man

16h15 Un fils 18h15 Kongo

18h15 La communion

20h15 La bonne épouse

19h45 Le capital au XXIème

20h45 Benni

Jeu

25

15h30 La bonne épouse

16h20 Le capital au XXIème

16h00 Benni

17h45 Elephant Man

18h30 Un fils

18h15 La communion

20h15 La bonne épouse

20h30 Kongo

20h45 Benni

Ven

26

15h30 La bonne épouse

16h20 Le capital au XXIème

16h00 Benni

17h45 Elephant Man

18h30 Kongo

18h15 La communion

20h15 La bonne épouse

20h00 Un fils

20h45 Benni

Sam

27

15h30 La bonne épouse

15h00 La petite taupe

16h00 Benni

17h45 Blue Velvet

16h15 Un fils 18h15 Kongo

18h15 La communion

20h15 La bonne épouse

19h45 Le capital au XXIème

20h45 Benni

Dim

28

15h30 La bonne épouse

15h00 La petite taupe

16h00 Benni

17h45 Elephant Man

16h15 Un fils 18h15 Kongo

18h15 La communion

20h15 La bonne épouse

19h45 Le capital au XXIème

20h45 Benni

Lun

29

15h30 La bonne épouse

16h20 Le capital au XXIème

16h00 Benni

17h45 Blue Velvet

18h30 Kongo

18h15 Un fils

20h15 La bonne épouse

20h00 La communion

20h45 Benni

Mar

30

15h30 La bonne épouse

16h20 Le capital au XXIème

16h00 Benni

17h45 Elephant Man

18h30 Un fils ●

18h15 La communion ●

20h15 La bonne épouse

20h30 Kongo

20h45 Benni

Cinéma ELDORADO / 21 Rue Alfred de Musset 21000 DIJ ON Pour se rendre à l’Eldo : Lignes 5 et 12 arrêt Alfred de Musset / Station Vélodi

www.cinema-eldorado.fr/[email protected]/ CinmaEldorado CinemaEldorado

PROCHAINEMENT : Malmkrog de Criti Puiu (8 juillet) - Lucky Strike de Yong-hoon KIM (8 juillet) - Chats par-ci, chats par-là de Luang-Vija & Pigeard (8 juillet) - Été 85 de François Ozon (14 juillet) - Hotel by the river de Hong Sang-Soo (juillet) - Rétro de l’été (12 classiques à partir du 22 juillet) - La femme des steppes, le flic et l’œuf de Quanan Wang (19 août) - Adolescentes De Sébastien Lifshitz (26 août) - Family Romance, LLC de Werner Herzog (août)...

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Mer

1er

15h30 La bonne épouse

15h00 La petite taupe

16h00 Benni

17h45 Elephant Man

16h15 Jumbo 18h15 Kongo

18h15 Le capital au XXIème

20h15 Brooklyn secret

19h45 Benni

20h30 Jumbo

Jeu

02

15h30 La bonne épouse

16h15 Brooklyn secret

16h00 Benni

17h45 Elephant Man

18h00 Kongo

18h15 Le capital au XXIème

20h15 Brooklyn secret

19h45 Benni

20h30 Jumbo

Ven

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15h30 La bonne épouse

16h15 Jumbo

16h00 Benni

17h45 Blue Velvet

18h00 Kongo

18h15 Le capital au XXIème

20h15 Brooklyn secret

19h45 Benni

20h30 Jumbo

Sam

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15h30 La bonne épouse

15h00 La petite taupe

16h00 Benni

17h45 Elephant Man

16h15 Jumbo 18h15 Kongo

18h15 Le capital au XXIème

20h15 Brooklyn secret

19h45 Benni

20h30 Jumbo

Dim

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15h30 La bonne épouse

15h00 La petite taupe

16h00 Benni

17h45 Blue Velvet

16h15 Jumbo 18h15 Kongo

18h15 Le capital au XXIème

20h15 Brooklyn secret

19h45 Benni

20h30 Jumbo

Lun

06

15h30 La bonne épouse

16h15 Brooklyn secret

16h00 Benni

17h45 Elephant Man

18h00 Kongo

18h15 Le capital au XXIème

20h15 Brooklyn secret

19h45 Benni

20h30 Jumbo

Mar

07

15h30 La bonne épouse

16h15 Jumbo

16h00 Benni

17h45 Blue Velvet

18h00 Kongo

18h15 Le capital au XXIème

20h15 Brooklyn secret

19h45 Benni

20h30 Jumbo