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1 Langue: français Original: français PROJET : PROJET D’INTERCONNEXION DES RESEAUX ELECTRIQUES BURUNDI - RWANDA PAYS : MULTINATIONAL (BURUNDI RWANDA) RÉSUMÉ DU PLAN D’ACTION DE REINSTALLATION Date : AOUT 2018 Equipe du Projet Chef d’équipe Humphrey N. RICHARD Chef de division par intérim RDGE.1 6078 Membres d’équipe Moussa KONE Ingénieur électricien, Consultant RDGE.1 8256 Anita NUGU Spécialiste en acquisition, Consultant SNFI.1 8362 Mamadou DIOMANDE Spécialiste en Gestion financière RDGE.4 8243 Abdoulaye TANDINA Chargé de Programme Pays COBI 7214 Gisèle BELEM Spécialiste sauvegardes environnementales et sociales, Consultante SNSC 5749 Jin Jason SEUNG-SOO Analyste Financier, Consultant RDGE.1 8323 Chef de Division, p.i. Humphrey N. RICHARD RDGE.1 6078 Représentant Résident Daniel NDOYE RDGE.0 7001 Directrice Générale Adjointe Nnenna NWABUFO RDGE.0 8343 Directeur Général Gabriel NEGATU RDGE.0 8232 Directeur Sectoriel Batchi BALDEH PESD 4036

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Langue: français

Original: français

PROJET : PROJET D’INTERCONNEXION DES RESEAUX ELECTRIQUES BURUNDI -

RWANDA

PAYS : MULTINATIONAL (BURUNDI – RWANDA)

RÉSUMÉ DU PLAN D’ACTION DE REINSTALLATION

Date : AOUT 2018

Equipe

du Projet

Chef d’équipe Humphrey N.

RICHARD

Chef de division par intérim RDGE.1 6078

Membres

d’équipe

Moussa KONE Ingénieur électricien,

Consultant

RDGE.1 8256

Anita NUGU Spécialiste en acquisition,

Consultant

SNFI.1 8362

Mamadou

DIOMANDE

Spécialiste en Gestion

financière

RDGE.4 8243

Abdoulaye

TANDINA Chargé de Programme Pays

COBI 7214

Gisèle BELEM

Spécialiste sauvegardes

environnementales et sociales,

Consultante

SNSC 5749

Jin Jason

SEUNG-SOO

Analyste Financier,

Consultant

RDGE.1 8323

Chef de

Division, p.i. Humphrey N. RICHARD RDGE.1 6078

Représentant

Résident Daniel NDOYE RDGE.0 7001

Directrice

Générale

Adjointe

Nnenna NWABUFO RDGE.0 8343

Directeur

Général Gabriel NEGATU RDGE.0 8232

Directeur

Sectoriel Batchi BALDEH PESD 4036

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RESUME DU PLAN COMPLET DE REINSTALLATION (PCR)

Titre du projet : Ligne de transport (110/220 kV) Kigoma- Butare-

Ngozi-Gitega

Code SAP : P-Z1-

F00-077

Pays : BURUNDI Catégorie : 1

Département : RDGE Division : RDGE-1

1. INTRODUCTION

Le présent document résume le Plan complet de réinstallation (PCR) du Projet d’interconnexion

électrique reliant le Rwanda (Kigoma-Butare) au Burundi (Ngozi-Gitega). L’interconnexion des réseaux

électriques du Burundi et du Rwanda par le raccordement des localités de Gitega, Ngozi, Butare et

Kigoma fait partie du projet multinational d’interconnexion des réseaux électriques des pays des lacs

équatoriaux du Nil (PMIREL-PLEN ou NELSAP en anglais). La longueur totale prévue de la ligne de

110-220 kV est de 140,7 km, comprenant 61,5 km au Rwanda et 79,2 km au Burundi. Il est également

prévu la construction de deux nouveaux postes de transformation et l’extension de deux postes existants.

En conformité avec le système de sauvegarde intégré (SSI) de la Banque Africaine de Développement

(BAD) et la réglementation nationale, le projet a été classé en catégorie 1 du fait de sa nature et du

nombre de personnes affectées par le corridor de la ligne et les terrains requis pour la construction des

nouveaux postes.

Une EIES a été préparée en 2012, couvrant l’ensemble du projet dans les deux pays. Cependant, suite à

la suspension de la coopération de la République Fédérale d’Allemagne avec la République du Burundi

en juin 2015, la KfW s'est retirée du Projet du côté burundais, tandis que l’instruction et la mise en

œuvre du projet se sont poursuivies du côté rwandais. Par la suite, le Plan de gestion environnemental

et social (PGES) du projet pour la partie burundaise a été mis à jour en 2017, sans pour autant que les

données du milieu biophysique et socio-économique n’aient été actualisées. Par ailleurs, deux Plans

d’action de réinstallation ont été préparés en 2017 pour le Rwanda et le Burundi. Celui du Burundi a été

élaboré sur la base de données de recensement et d’inventaires de 2015. Suite à l’implication récente de

la BAD sur le projet, notamment dans le cadre du financement du tronçon burundais de la ligne, la

Banque a demandé et financé la mise à jour de l’EIES, du PGES et du PCR pour la partie burundaise,

afin de rendre les documents conformes aux exigences du SSI. Dans le cas du PCR les principaux

objectifs étaient de mettre à jour les données du recensement et des inventaires et de préciser les activités

d’amélioration des moyens de subsistance.

Le présent résumé du PCR a été préparé en conformité avec les exigences du SSI. Il présente les impacts

du projet en termes de réinstallation tels qu’actuellement identifiés, définit les principes et les modalités

de la réinstallation ainsi que les activités d’indemnisation et de réinstallation des personnes affectées par

le projet, identifie des activités pour l’amélioration des moyens de subsistance des personnes vulnérables et établit un budget approximatif et un calendrier indicatif pour sa mise en œuvre.

2. JUSTIFICATION ET DESCRIPTION DU PROJET

2.1. Justification du projet

La ligne aérienne de transport 110/220 kV Kigoma-Butare-Ngozi-Gitega proposée entre le Rwanda et

le Burundi fait partie du programme de transport régional NELSAP visant à relier cinq pays de la région

des lacs équatoriaux du Nil, à savoir le Burundi, la République démocratique du Congo (RDC), le

Kenya, le Rwanda et l’Ouganda. Pour la ligne faisant l’objet de ce projet, l'objectif général est de

contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations ainsi que la qualité du cadre de

développement économique et social à travers la disponibilité accrue d’une énergie électrique à coût

abordable.

Page 3: PROJET : PROJET D’INTERCONNEXION DES RESEAUX …

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Le projet est en ligne avec les priorités énoncées dans les Documents de Stratégie Pays du Burundi et

du Rwanda. Il s’agit du Cadre stratégique de croissance et de lutte contre la pauvreté pour le Burundi

2010-2015 qui reste toujours en vigueur du fait que la situation de crise n’a pas permis l’adoption d’un

nouveau cadre stratégique. Pour le Rwanda, il s’agit de la Deuxième stratégie de développement

économique et de réduction de la pauvreté (EDPRS II). Le développement des infrastructures

énergétiques constitue l’un des piliers des stratégies nationales des deux pays. En effet, le Burundi et le

Rwanda font face à des difficultés majeures de développement économique et social résultant de

contraintes diverses, dont le déficit structurel et les coûts très élevés de l’énergie entre autres. Les taux

d’accès à l’électricité des deux pays sont faibles et se situent à environ 10% au Burundi et 30% au

Rwanda en 2016. Le projet d’interconnexion Burundi-Rwanda est classé parmi les projets intégrateurs

prioritaires qui permettront d’optimiser l’utilisation des ressources énergétiques par l’intégration des

infrastructures de production et de transport de la région de l’Afrique de l’Est.

2.2. Description du projet

Au Burundi, il s’agira de (i) construire une ligne 220 kV de la frontière Rwanda/Burundi à Ngozi

(commune de Mwumba) et de Ngozi à Gitega (simple terne), (ii) construire un poste 220/30 kV à Ngozi

avec intégration au réseau de distribution 30 kV existant, (iii) étendre le poste 110 kV de Gitega par

l’installation d’un jeu de barres 110 kV et deux départs de 110 kV additionnels à Ngozi et (iv) intégrer

la ligne au centre de contrôle du réseau de Bujumbura.

Au Rwanda, il s’agira de (i) construire une ligne 220 kV de Kigoma à Butaré, et de Butaré à la frontière

Rwanda/Burundi (simple terne), (ii) faire l’extension du poste 110 kV existant de Kigoma, (iii)

construire un poste 220/30 kV à Butaré avec intégration au réseau de distribution 30 kV existant et (iv)

intégrer la ligne au centre de contrôle du réseau de Kigali.

La longueur totale de la ligne de transport à construire est d’environ 140,7 km (79,2 km au Burundi et

61,5 km au Rwanda). Le projet comprendra les composantes ci-après :

A. Construction de ligne de transport

▪ Ligne

▪ Postes

B. Gestion du projet

▪ Fonctionnement Cellule National d’Exécution du Projet ;

▪ Contrôle et supervision des travaux ;

▪ Mise en œuvre PCR (y compris Campagnes d’Information-Education-Communication

(IEC) ;

▪ Audit financier

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Ligne de transport d’électricité entre le Rwanda et le Burundi

Les différentes composantes du projet sont les suivantes :

Tracé

La ligne de transport sera conçue comme une ligne à un circuit de 220 kV, initialement exploitée avec

seulement 110 kV, et mise à 220 kV ultérieurement. La longueur de la ligne de transport prévue sera de

140,7 km, avec 61,5 km du corridor de ligne situé au Rwanda et 79,2 km au Burundi. Il s'agit de la

section Kigoma-Butare (44,6 km) et de la section Butare-frontière du Burundi (16,9 km). Du côté

burundais, la ligne de transport comprend la section Ngozi Gitega (62,7 km) et la frontière rwandaise -

tronçon Ngozi (16,5 km).

Droit de passage

Le droit de passage de la ligne de transport d'électricité est une bande de terre utilisée par les services

publics d'électricité pour construire, exploiter, entretenir et réparer les installations de lignes de

transport. L'emprise doit généralement être exempte de structures non autorisées pouvant interférer avec

une ligne électrique. Comme la ligne sera finalement mise à niveau à 220 kV, une emprise de 30 mètres

a été définie, conformément aux directives nationales, soit quinze mètres de chaque côté du centre de la

ligne. L'emprise servira également de tampon de sécurité. Ce terrain restera sous la propriété de ses

propriétaires actuels. Les activités agricoles seront autorisées dans l'emprise, à l'exception des arbres

commerciaux d'une hauteur supérieure à 5 mètres susceptibles d'interférer avec les lignes électriques et

les activités d'entretien.

Pylônes

Les pylônes seront constitués de pylônes d'angle, nécessaires lorsque la ligne de transport change de

direction, et de pylônes d’alignement, supportant la ligne entre les pylônes d'angle selon les besoins, en

fonction de la topographie. Les pylônes varieront entre 30 m et 40 m de hauteur, en fonction du paysage

et du type de pylône. La superficie maximale nécessaire pour l'acquisition permanente de chaque pylône

(fondations) sera de 100 m² (10 m x 10 m) par pylône. 49 pylônes d'angle sont prévus au Rwanda et 54

au Burundi.

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Postes

Au Burundi, le nouveau poste de Ngozi (Vyegwa) sera construit et situé à proximité de la zone

industrielle existante, couvrant une superficie de 2,5 ha. L’emplacement choisi est situé sur un terrain

attribué à la REGIDESO par les Services de l’Urbanisme. La connexion à Gitega sera assurée via le

poste existant de 110 kV, qui sera réhabilité et agrandi à cet effet. L'étendue exacte de l'extension du

poste de Gitega n'a pas été conçue en détail, mais devrait être d'environ 3 ha. Le terrain appartient déjà

à la REGIDESO. Aucune habitation ne sera affectée.

Routes d'accès et site d’emprunt

Des routes d'accès ainsi que des sites d’emprunt de matériaux seront nécessaires. Pour les routes,

certaines seront requises à titre temporaire pour la construction, et d'autres de manière permanente pour

faciliter l'accès aux fins d'entretien et d'inspection. Des sites d’emprunt existants pourraient être utilises

mais il pourrait également être requis d’ouvrir de nouveaux sites. L’identification de l’emplacement et

la conception détaillée des routes d'accès et des sites d’emprunt seront effectués par l’Entrepreneur en

charge des travaux.

2.3. Zone d’influence du projet

Sur le plan socio-économique, la zone d’étude au Burundi couvre la partie centrale du pays et traverse

les provinces de Ngozi, Kayanza et Gitega. La zone d’étude biophysique couvre le corridor de la ligne

et les sites des postes ainsi que leur environnement immédiat. Sur le plan socio-économique, la zone

d’étude au Rwanda est située dans la province méridionale, qui s'étend de Kigoma dans le district de

Ruhango au district de Gisagara (frontière avec le Burundi). Elle traverse donc les districts de Ruhango,

Nyanza, Huye et Gisagara. Au Burundi, la zone d’étude couvre la partie centrale du pays et traverse les

districts de Ngozi et de Gitega. Les communes concernées sont Mwumba, Ngozi (province de Ngozi),

Muhanga (province de Kayanza), Mutaho, Bugendana, Giheta et Gitega (province de Gitega).

Carte administrative du Burundi

Tracé du la ligne au Burundi

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Les provinces et communes concernées par le projet sont présentés dans le tableau suivant. Ces

communes rassemblent 42 collines et 78 sous-collines.

Provinces et communes traversées par la ligne

Province Communes

Ngozi Mwumba

Ngozi

Kayanza Muhanga

Gitega Mutaho

Bugendana

Giheta

Gitega

Le projet est situé dans la zone la plus peuplée du Burundi. Le tableau ci-dessous présente la situation

démographique dans les 4 communes traversées par la ligne électrique.

Situation démographique dans la zone d’étude Communes Population

totale Densité

(au km2)

% hommes % femmes

Mwumba 80 259 624 49 51

Ngozi 121 157 657 50 50

Muhanga 64 705 518 46,3 53,7

Mutaho 68 874 455 49 51

Bugendana 108 387 383 52,2 47,8

Giheta 78 560 469 47,1 52,9

Gitega 134 117 425 46,5 53,5

3. IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES POTENTIELS

3.1. Travaux prévus

Les travaux suivants sont susceptibles de générer des impacts négatifs et positifs sur le milieu d’accueil

du projet.

• Libération de l’emprise du droit de passage et des routes d’accès : le déblaiement des

arbustes et la coupe d'arbres de plus de 5 mètres de hauteur, situés dans le corridor de 30 mètres,

seront requis. Un dégagement supplémentaire au-delà pourrait être requis pour les routes d'accès

pendant la construction, afin de permettre le transport des matériaux de construction et du

personnel de la position de route la plus proche au corridor de la ligne de transport.

• Érection des pylônes : des pylônes en treillis en acier de 30 à 40 m seront érigées à intervalles

réguliers de 300 mètres pour supporter les conducteurs aériens. Chaque pylône en acier sera

supporté par 4 plaques de fondation en béton mesurant 2 x 2 m x 2,5 m de profondeur;

l'encombrement total du pylône ne dépassera pas 100 m2 (10 x 10 m).

• Construction des postes : l'extension du poste de Kigoma couvrira environ 2,5 hectares tandis

que la construction du poste de Butare nécessitera une superficie de 2,75 ha. Du côté du Burundi,

un nouveau poste sera construit à Ngozi, près de la zone industrielle existante, couvrant une

superficie de 2,5 ha. Le poste de Gitega sera réhabilité et agrandi et le poste de Kigoma sera

agrandi.

Page 7: PROJET : PROJET D’INTERCONNEXION DES RESEAUX …

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3.2. Mesures de réduction de la réinstallation

Le Burundi et le Rwanda présentent de fortes densités de population avec respectivement 350 et 285

habitants au km2 au Rwanda et au Burundi en 2012. Compte tenu de ce contexte, l’un des principaux

objectifs du projet a été la minimisation des impacts de la réinstallation par une analyse des alternatives

de tracé et de conception basée sur cet objectif.

Conception des pylônes

Afin de mettre en œuvre le projet proposé, la plus haute priorité a été accordée à la minimisation des

activités de réinstallation nécessaires. Par conséquent, une conception de pylône où tous les conducteurs

sont disposés au même niveau a été rejetée. Ce type de pylône nécessiterait une emprise plus large avec

des conséquences sur la réinstallation. Le type de pylône sélectionné dispose de conducteur à trois

niveaux avec les bras croisés les plus courts possibles pour minimiser le droit de passage requis.

Ces pylônes auront une hauteur comprise entre 30 et 40 m, en fonction de la structure du paysage et du

type de pylône (par exemple la tour de tension). La portée dominante serait d'environ 300 m. Pour la

longueur totale de la ligne de 141,7 km, il faudra environ 460 pylônes. Le dégagement vertical de la

ligne proposée par rapport aux routes sera de 9 m et de 8 m pour les zones piétonnes. Le dégagement

minimum aux lignes aériennes sera de 5 m et de 4,5 m aux lignes de télécommunication.

Choix des conducteurs

Des conducteurs en aluminium renforcés à l'acier (ACSR) 2 x 240/40 seront utilisés en lieu et place de

conducteurs lourd 1 x 570 ASTER AAAC (All Aluminium Alloy Conductor). Ce dernier nécessiterait

des machines beaucoup plus lourdes pour le ficelage, ce qui entraînerait des routes d'accès plus larges

et des ponts améliorés, etc. Cela aurait une incidence sur l'étendue des activités de réinstallation car les

habitations sont souvent très proches des routes.

Choix du tracé de la ligne de transport

Cinq alternatives techniques pour l'interconnexion Rwanda - Burundi ont été étudiées:

• Variante 1: Kigoma (Rwanda) - Rwegura (Burundi), connexion directe, pas des postes

intermédiaires;

• Variante 2: Kigoma (Rwanda) - Butare (Rwanda) - Rwegura (Burundi), connexion directe

avec le poste de Butare au Rwanda;

• Variante 3: Kigoma (Rwanda) - Butare (Rwanda) - Ngozi (Burundi) - Rwegura (Burundi),

avec le poste Butare et Ngozi, Bujumbura n’est pas à l’intérieur de l’anneau 110/220 kV ;

• Variante 4: Kigoma (Rwanda) - Butare (Rwanda) - Ngozi (Burundi) - Gitega (Burundi), avec

le poste Butare et Ngozi, Bujumbura à l’intérieur de l’anneau 110/220 kV ;

• Variante 5: Aéroport de Kigali (Rwanda) - Kigoma (Rwanda) - Butare (Rwanda) - Ngozi

(Burundi) - Gitega (Burundi), avec le poste Butare et Ngozi, Bujumbura à l’intérieur de

l’anneau 110/220 kV.

Les variantes impliquant Rwegura nécessiteraient la traversée du parc national de Kibira dont environ

16% est constitué d'une forêt tropicale primaire de montagne et est adjacent à deux grandes plantations

de thé, l'une à Teza et l'autre à Rwegura. Par ailleurs, le caractère sacré de la forêt, même avant l’époque

coloniale, a contribué à sa conservation. Par conséquent, il a été décidé de ne pas traverser une telle zone

protégée (variantes 1 à 3). L’extension de la ligne jusqu’au poste de l’aéroport de Kigali (variante 4) a

été reportée ce poste n’existe pas encore. Enfin, la variante d'interconnexion de Kigoma à Gitega via les

postes de Butare et Ngozi a été sélectionnée.

Emplacement des postes

Pour le poste de Ngozi, différents sites possibles ont été étudiés. Une première option, 1a, a dû être

rejetée car le site est un ancien cimetière. À proximité de ce site, des tombes récemment établies ont été

trouvées. L'option 1b a été déterminée comme l'option la plus réalisable. Le site est très bien relié à une

grande route également utilisable pour les gros camions. Il est en partie couvert par des eucalyptus sans

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grande valeur écologique et ne nécessite pas de réinstallation, le site étant occupé par des installations

gouvernementales.

3.3. Impacts positifs

Au cours des travaux et en phase opérationnelle l’un des principaux effets positifs attendus est la création

d’environ 50 emplois en phase de construction, dont 35 semi-qualifiés et 5 emplois en phase

opérationnelle. Les travaux de construction contribueront par ailleurs au transfert de compétences à

l’endroit les travailleurs locaux. Outre les emplois directs, la présence du chantier entrainera l’offre de

différents biens et services pour les besoins des travailleurs.

En phase d’exploitation, le projet approvisionnera en électricité à l’horizon 2025 environ 720 000

personnes dans les zones rurales et urbaines ciblées, ce qui contribuera à améliorer le bien-être des

bénéficiaires et créera les conditions pour l’accroissement des activités génératrices de revenus et

l’amélioration de la qualité des services publics (santé et éducation) dans les agglomérations desservies.

3.4. Impacts négatifs

Sur le plan socio-économique, le projet pourrait perturber les communautés dans les domaines suivants :

• La réinstallation physique et économique des personnes localisées dans le corridor de

passage de 30 m de la ligne de transport et sur les sites visés pour les postes ;

• La qualité de vie, la santé et de sécurité des riverains et des employés pendant les travaux;

• La cohésion sociale compte tenu des tensions possibles entre travailleurs et riverains, la

perturbation des activités de subsistance des femmes et les frictions associées à la

réinstallation ;

• Le patrimoine culturel avec la possible perturbation de sites non identifiés à cette étape et

• Une dégradation temporaire du paysage pendant l’érection des pylônes.

Sur le plan de la réinstallation, le projet donnera lieu à des acquisitions temporaires et permanentes de

terres et à des restrictions d'accès. La libération de l’emprise de la ligne donnera lieu à des pertes

temporaires ainsi qu’à des restrictions d’accès pendant les travaux, alors que le montage des pylônes et

la construction des postes et des routes d'accès permanentes donneront lieu à une occupation permanente

de terrains. Ces travaux entraineront le déplacement physique et des pertes économique pour 1 561

ménages totalisant 6 712 personnes dans les sept communes traversées par le projet, selon le détail

présenté au tableau suivant.

Résumé des impacts du projet

Composante du

Projet

Impact potentiels Durée de

l'impact

Nombre de

ménages

affectés en 2018

Droit de passage de la

ligne de transport

Perte de structures

résidentielles

Permanent 121

Perte de cultures Temporaire 625

Perte de structures annexes Permanent 196

Perte d'arbres commerciaux Permanent 843

Angle des pylônes Perte de structures

résidentielles

Permanent 3

Perte de terrain Permanent 53

Perte de cultures Permanent 22

Postes Perte de structures

résidentielles

Permanent 0

Perte de terrain Permanent 1

Perte de cultures Permanent ou

temporaire

0

Page 9: PROJET : PROJET D’INTERCONNEXION DES RESEAUX …

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En résumé, selon le recensement et les inventaires réalisés en 2018, le projet entrainera les impacts

suivants :

• Nombre total de ménages affectés : 1 561

• Nombre total de personnes affectées : 6 712

• Nombre de ménages nécessitant une réinstallation physique (perte de résidence principale) : 124

• Nombre de structures annexes affectées (cuisines, toilettes, enclos a animaux, etc.) : 196

• Nombre de ménages qui perdront des terres de façon permanente: 53

• Nombre de ménages qui perdront plus de 20 % du total de leurs terres agricoles productives : 2

Lors de l'actualisation des données du recensement et des inventaires en Juillet 2018, la principale

observation est la réduction du nombre de maisons affectées dans le corridor de la ligne, qui est passé

de 168 à 121. Le surpeuplement de la zone du projet entraîne de l’exode rural, de telle sorte que plusieurs

jeunes vont à la recherche de l’emploi dans les autres provinces, notamment à la capitale Bujumbura.

Les jeunes qui partent abandonnent leurs maisons construites en matériaux non durables. Quand ils prolongent leur séjour sans entretenir leurs maisons, ces dernières s’écroulent et ne sont pour la plupart

pas renouvelées. Pour les cultures pérennes, les terres et les arbres il n’y a pas eu beaucoup de

changement.

Au total, 196 structures sont affectées par le projet. 121 peuvent être considérées comme des résidences

primaires, la grande majorité étant des logements seulement, mais également des usages combinés

commerciaux et d'hébergement (1) et ceux combinés avec des cuisines (36). Toutes les autres structures

affectées sont les annexes, y compris les cuisines, les toilettes et les hangars de bétail / volaille, les

entreprises (2) et une maison spirituelle (1).

Avant la mise en œuvre du projet, dans les cas où la résidence principale n'est pas affectée, il sera

possible de déplacer l'annexe en dehors du droit de passage. Le recensement et les inventaires réalisés

en 2018 ont permis de localiser les sections du tracé qui pourraient être légèrement déplacées afin de

minimiser encore plus la réinstallation.

Enfin, l'accès périodique requis pour l’entretien et l’inspection du droit de passage et des lignes de

transport pourrait entraîner des pertes temporaires d’accès supplémentaires et des dommages aux

cultures. Tout contrat de maintenance devra tenir compte de ces pertes périodiques potentielles et des

risques de dommages imprévus aux cultures en dehors du droit de passage pendant la construction. Ces

pertes devront également faire l’objet de compensation.

4. CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL

4.1. Cadre juridique national sur le foncier et la réinstallation

La Constitution du Burundi

La Constitution de 2018 prévoit que chaque personne a droit à la propriété, garantit l'égalité des droits

et une protection égale à tous les Burundais, indépendamment du sexe. L'article 36 de la Constitution

stipule par ailleurs que « nul ne peut être privé de ses biens sauf dans l'intérêt public et dans les cas et

selon les modalités fixées par la loi, sous réserve d'une indemnisation équitable et d'un jugement

préalable ayant autorité de chose jugée ».

Le Code foncier de la République du Burundi (1986)

Selon le Code foncier de la République du Burundi, Loi No.01 / 008 du 01/09/1986, les terres sont

détenues en tant que terrains publics (biens publics et privés). La terre rurale est sous tenure coutumière

et les terres urbaines sous bail. L'Etat a un droit important sur la gestion de la propriété foncière nationale

pour l'intérêt public afin d'assurer le développement économique et social selon la loi. L’Etat prévoit

des lois spécifiques relatives à la gestion des terres et à l'investissement immobilier pour certaines

catégories de terrains ou pour des zones spécifiques.

Page 10: PROJET : PROJET D’INTERCONNEXION DES RESEAUX …

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Le domaine privé du gouvernement est une terre que le gouvernement peut donner pour un projet ou

qu'il peut donner de son propre gré. Le domaine public du gouvernement comprend les parcs nationaux,

les réserves et les autres terrains détenus en fiducie par le gouvernement et n'est habituellement pas

assujetti à l'attribution de projets. Lors de la réinstallation de personnes vulnérables, le gouvernement

alloue des terres de son domaine privé. Le Code foncier prévoit également des procédures de

réinstallation.

L'estimation est habituellement effectuée par une Commission composée des trois principaux ministères

des Terres, de l'Agriculture et des Infrastructures. La compensation, qu'elle soit monétaire ou physique

(en nature), doit avoir lieu avant qu'une personne éligible à une indemnisation puisse déménager.

Lorsqu'une compensation est matérielle ou « terres contre terre », le ministère foncier continue d'être

impliqué dans le processus, puisque le devoir de déterminer les terres à réinstaller lui incombe. La loi

prévoit que les personnes affectées doivent recevoir un terrain de la même taille que les terres acquises.

Dans les cas où les terrains acquis sont situés dans une zone urbaine, la valeur du terrain est prise en

compte et un terrain de valeur proportionnelle est attribué à la personne touchée.

Lorsque la compensation est monétaire, le rôle des autorités foncières cesse à l'étape d’estimation. Les

autorités locales sont chargées de surveiller l'avancement de la compensation monétaire. Les montants

de l’indemnisation minimale sont fixés pour différents ministères. S'il s'agit d'un projet gouvernemental,

le ministère responsable de l'environnement sera responsable. Si la compensation est versée pour les

terres dans une zone rurale, la Direction de la gestion foncière est en charge et si la réinstallation a lieu

dans une zone urbaine, la Direction du Développement Urbain et du Logement en est responsable.

Code foncier du gouvernement du Burundi (2011)

La loi N°1/13 du 9 Août 2011 portant révision du Code foncier du Burundi a abouti au « nouveau Code

foncier ». Celui-ci apporte des changements majeurs sur son prédécesseur de 1986. L’objectif principal

de la révision du Code foncier est de sécuriser les ressources foncières. Il prévoit ainsi la formalisation

des droits non-écrits, de même que la sauvegarde et la régularisation des droits fonciers écrits. Ce texte

cherche à réconcilier la légitimité des pratiques foncières des acteurs locaux avec la légalité des textes

législatifs et réglementaires. Ce cadre légal entend réguler les conflits fonciers qui pèsent sur le Burundi

et de contribuer à la consolidation de la paix.

Cette révision vise également à clarifier les différents statuts des terres et à définir les différents statuts,

principes et régimes juridiques qui les régissent. Le nouveau Code amène une modernisation du droit

domanial et une meilleure prise en compte des terres à statuts particuliers comme les marais et les

paysannats. Enfin, il devrait permettre de renforcer une gestion foncière décentralisée des terres,

accessible à l’ensemble de la population : par exemple, le certificat foncier délivré à la commune (pour

un coût peu élevé) servira de document de sécurisation foncière. D’autres nouveautés portent sur

l’obtention de cession foncière par des personnes physiques ou morales étrangères, les autorités et les

compétences en matière d’attribution de concession ou d’autorisation de cession des terres domaniales

et la création d’une Commission Foncière Nationale.

Le code foncier reconnaît les terres publiques et privées. En vertu de la loi, toutes les terres qui ne sont

pas utilisées sont considérées comme des terres domaniales. Les droits d'occupation temporaires sont

disponibles sur des terres classées comme des terres privées.

Le Code foncier de 2011 reconnaît également la légitimité des droits fonciers acquis et détenus en vertu

du droit coutumier. En vertu du droit coutumier, les terres sont généralement détenues individuellement

et par ménage plutôt que par lignage. Toutefois, le Code stipule également que tous les droits

revendiqués doivent être enregistrés. Les droits coutumiers non enregistrés n'ont pas la protection de la

loi formelle.

Page 11: PROJET : PROJET D’INTERCONNEXION DES RESEAUX …

11

Déclaration Provisoire d’Utilité Publique (DPUP)

La DPUP sanctionne les étapes liées à la préparation et la décision d’expropriation. Elle est publiée et

soumise à l’appréciation des populations et des PAP afin de requérir leur adhésion et implication dans

toutes les phases du processus de réinstallation.

Décret ou Ordonnance d’Expropriation

Ce décret sanctionne toutes les étapes d’évaluation des préjudices et d’acceptation par les personnes

affectées par le projet. Il est affiché dans les bureaux des communes et du ministère concerné et publié

dans le Bulletin Officiel du Burundi. Il sera ensuite notifié aux intéressés à travers des rencontres avec

les personnes affectées par le projet pour leur faire connaître leurs options, incluant leurs recours,

acceptation ou non d’une des options offertes. Les cas suivants pourraient se présenter :

• En cas d’acceptation : préparation des actes de cession amiable et enclenchement des modalités

et de l’échéancier de paiement et de réinstallation prévus dans le PCR ;

• En cas de refus, application des procédures prévues en cas de litiges précisées dans le PCR.

La majorité de ces activités est à la charge du Gouvernement et prend un minimum de deux (2) mois.

Les réunions publiques peuvent être confiées à une ONG, pour plus de transparence et d’équité.

L'expropriation de terrains est prévue par l'article 407 et le décret ministériel n° 720/304 du 20 mars

2008. Ce décret fournit des lignes directrices pour l'indemnisation fondée sur la valeur marchande et sur

le remplacement des terrains.

4.2. Cadre institutionnel

La responsabilité de la réinstallation incombe aux ministères et organisations suivants :

Ministère de l'Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage (MEAE) : Ce ministère, sous la

direction de la gestion des terres, de l’ingénierie rurale et de la protection des biens fonciers, est

responsable de l'expropriation et de la réinstallation foncière dans les zones rurales où les terres ne se

trouvent pas dans une zone humide. Ce Ministère est également responsable du cadastrage et du titrage

des terres.

Ministère d’hydraulique, de l'énergie et des mines (MEM) : Le MEM est le ministère de tutelle de la

REGIDESO. Sa mission est entre autres de planifier et superviser les actions de développement rural

par le biais de l'hydraulique et de l'électrification ; promouvoir les énergies renouvelables ; et assurer la

planification, la construction et la gestion des infrastructures hydrauliques et énergétiques en

collaboration avec les autres ministères concernés.

Régie de Production et Distribution d'Eau et d'Electricité (REGIDESO) : La REGIDESO en tant que

Direction de la Production et de la Distribution de l'Eau et de l'Electricité est contrôlée par l'Etat. Son

rôle est d'assurer la production, le transport, la distribution et la commercialisation de l'électricité et de

l'eau potable dans les zones urbaines ou les centres ruraux. La mise en œuvre du PCR de ce Projet

comprendra une Unité d'Exécution de Projet (UEP) au sein de la REGIDESO, composée d'Ingénieurs

de projet et de spécialistes du Département environnemental & Social.

Commission foncière : Avant la mise en œuvre, la Commission foncière évalue les indemnités et

procède à la révision du PCR en fonction des résultats de la consultation publique pour la budgétisation

des indemnités. Elle est chargée de la transmission du PCR finalisé aux autorités régionales (chefs de

secteur, chefs de colline) et au Ministre des Finances aux fins d’approbation du PCR par le(s)

Ministère(s) dont relève le projet et le Ministère des Finances.

Autorités communales : Les autorités communales dans la zone du projet sont les organes de

coordination des activités de réinstallation. Les Communes aideront à la consultation des parties prenantes locales, examineront et signeront tous les documents (accord de compensation, demande de

compensation, rapports, etc.), transféreront les paiements de compensation aux PAP, prendront la

Page 12: PROJET : PROJET D’INTERCONNEXION DES RESEAUX …

12

responsabilité générale de la construction des structures de réinstallation, et surveilleront la mise en

œuvre du PCR.

Groupes de travail de la Commune : Pour coordonner spécifiquement les activités de réinstallation, des

forces d’intervention communales sont créés dans chaque commune. Il s'agit notamment des

représentants des différents départements communaux tels que l'estimation foncière, l'infrastructure, les

affaires sociales et l'environnement. Ils agissent en tant qu'organes clés de mise en œuvre des activités

liées au PCR au niveau des communes, en coordination avec l'Unité de mise en œuvre du projet (UEP)

de la REGIDESO. Ils dirigent également la coordination des programmes de restauration des moyens

de subsistance.

Comités locaux de réinstallation : Un certain nombre de Comités Locaux de Réinstallation (CLR) sont

en cours de mise en place au niveau des collines et des villages. Ceux-ci sont composés d'experts

communaux et de représentants de la communauté, notamment les responsables fonciers et d'agronomes,

de dirigeants de collines affectées, de responsables villageois des villages touchés, ainsi que d'au moins

trois représentants affectés par le projet de chaque village concerné ; dont au moins une femme et une

personne potentiellement vulnérable. Les CLR participeront au processus d'indemnisation, d'estimation et de signature. Ils joueront un rôle dans la résolution des griefs au niveau du village. Ils participeront

au suivi du projet et joueront également un rôle clé dans l'identification des ménages potentiellement

vulnérables.

4.3. Sauvegarde opérationnelle de la BAD en matière de réinstallation involontaire

De façon générale, la mise en œuvre du projet doit répondre aux exigences du Système de sauvegardes

intégré (SSI) à travers ses cinq sauvegardes opérationnelles :

• Sauvegarde opérationnelle 1 : Évaluation environnementale et sociale ;

• Sauvegarde opérationnelle 2 : Réinstallation involontaire – acquisition de terres, déplacement

et indemnisation des populations ;

• Sauvegarde opérationnelle 3 : Biodiversité et services écosystémiques ;

• Sauvegarde opérationnelle 4 : Prévention et contrôle de la pollution, gaz à effet de serre,

matières dangereuses et utilisation efficiente des ressources ;

• Sauvegarde opérationnelle 5 : Conditions de travail, santé et sécurité.

Les autres politiques et directives pertinentes de la Banque restent applicables dès qu’elles sont

déclenchées dans le cadre du SSI. Il s’agit principalement de :

• Politique de la Banque en matière de genre (2001) - Stratégie du Groupe de la Banque en matière

de Genre 2014-2018 (2014) ;

• Cadre d’engagement consolidé avec les organisations de la société civile (2012) ;

• Politique de diffusion et d’accès à l’information (2012) ;

• Manuel de consultation et de participation des parties prenantes aux opérations de la Banque (2001)

• La politique de la Banque en matière de population et stratégie de mise en œuvre (2002) ;

• Procédures d’évaluation environnementale et sociale pour les opérations de la Banque (2015)

Le présent PCR a été préparé en conformité avec les exigences de la SO2. Les objectifs spécifiques de

cette SO sont les suivants : (i) Éviter la réinstallation involontaire autant que possible, ou minimiser ses

impacts lorsque la réinstallation involontaire est inévitable, après que toutes les conceptions alternatives

du projet aient été envisagées ; (ii) Assurer que les personnes déplacées sont véritablement consultées

et ont la possibilité de participer à la planification et à la mise en œuvre des programmes de réinstallation;

(iii) Assurer que les personnes déplacées bénéficient d’une assistance substantielle de réinstallation, de

sorte que leur niveau de vie, leur capacité à générer des revenus, leurs capacités de production, et

l’ensemble de leurs moyens de subsistance soient améliorés au-delà de ce qu’ils étaient avant le projet ;

(iv) Fournir aux emprunteurs des directives claires, sur les conditions qui doivent être satisfaites

concernant les questions de réinstallation involontaire dans les opérations de la Banque, afin d’atténuer

Page 13: PROJET : PROJET D’INTERCONNEXION DES RESEAUX …

13

les impacts négatifs du déplacement et de la réinstallation, de faciliter activement le développement

social et de mettre en place une économie et une société viables.

4.4. Ecarts entre la SO2 et la législation nationale

Une analyse des lacunes a été entreprise entre les exigences nationales et les exigences de la SO2, ce

qui a conduit à l'élaboration de stratégies d'atténuation en matière d'accès aux terres et de réinstallation.

L’analyse des écarts entre les exigences de la SO2 et la règlementation nationale montre des divergences

sur quelques points dont les suivants :

• Evitement ou minimisation de la réinstallation : non considérée par la législation mais requis

par la SO2 ;

• La date limite d’éligibilité : elle n’est pas discutée au niveau national mais doit être fixée tel que

requis par la SO2

• Les occupants irréguliers : non pris en compte par la législation alors que la SO2 préconise une

assistance à la réinstallation ;

• Estimation de la valeur des terres : barème fixé par règlement et valide pendant plusieurs années

à la différence de la valeur du marché préconisée par la SO2

• Amélioration des moyens de subsistance : non considérée par la législation mais requis par la

SO2 notamment en présence de personnes vulnérables ;

• Suivi et évaluation : non requis par la loi mais exigés par la SO2

5. ENGAGEMENT DES PARTIES PRENANTES

5.1. Plan d’engagement des parties prenantes (PEPP)

Un PEPP a été préparé pour le projet et est en cours de mise en œuvre. L'objectif du PEPP est de veiller

à ce qu'une information adéquate soit fournie aux personnes affectées par le projet et aux autres parties

prenantes de façon claire et opportune et que ces groupes aient la possibilité de faire part de leurs

préoccupations et opinions afin qu'ils puissent influencer les décisions du projet. Les principales parties

prenantes rencontrées ainsi que les activités de communication entreprises sont présentées dans la

section suivante.

La participation de la collectivité et les apports à l'élaboration et à la prise de décisions à ce jour ont été

assurés par les mécanismes ci-dessous.

Visites initiales et promenades en transects

Des visites sur le terrain ont été effectuées tout au long de la ligne de transport au cours de la

détermination initiale de la portée et pour la préparation à l'EIES, et ont inclus des promenades de

transects avec les dirigeants et les membres de la communauté. Cela a contribué à l'identification initiale

des parties prenantes et aux impacts potentiels, tout en offrant une première occasion de sensibilisation au projet.

Rencontres avec les organismes gouvernementaux locaux

REGIDESO, en tant que promoteur du projet, a organisé des rencontres avec les autorités communales

de Mwumba, Ngozi, Muhanga, Mutaho, Bugendana, Giheta et Gitega, ainsi que les autorités collinaires

locales afin de discuter des objectifs du projet, des impacts clés et des questions et préoccupations. Le

rôle des agences communales et des comités de village dans le processus d'accès et de réinstallation des

terres a également été expliqué.

Réunions publiques

La REGIDESO a dirigé l'organisation de réunions publiques pour des consultations avec les

communautés locales. Les consultations publiques ont eu lieu principalement pendant les périodes

suivantes :

• Lors de l'étude de faisabilité du projet en 2012

• Lors de l'élaboration de l’EIES en 2012

Page 14: PROJET : PROJET D’INTERCONNEXION DES RESEAUX …

14

• Lors de la préparation de la portée du PCR en mai 2015

• Au cours de l'enquête socio-économique en Août - Septembre 2015

• Au cours des forums de consultation publique et des groupes de discussion en août 2015.

• Lors de l'actualisation du PCR, EIES and PGES en Juillet- Août 2018

Les rencontres de 2015 ont permis de réunir une centaine de personnes au Burundi dans l’ensemble des

communes traversés par la ligne. Des consultations additionnelles ont été menées durant l'exercice

d'actualisation du PCR en juillet 2018. Ces rencontres ont été tenues avec les administrateurs

communaux, les chefs de services sectoriels, des chefs de colline ainsi que des consultations en focus

groups à l’endroit des personnes affectées et des communautés environnantes. Finalement, des

rencontres de restitutions et de validation ont été organisées par la REGIDESO suite à la finalisation de

l’EIES et du PCR en Aout 2018. Les rencontres de 2018 se sont tenues à Ngozi, Gitega, à Muhanga et

à Ngozi, Bugendana et Kayanga et ont réuni environ 100 personnes additionnelles.

5.2. Préoccupations exprimées au cours des consultations

Les principales questions et préoccupations soulevées à ce jour sont synthétisées dans le tableau suivant :

Préoccupations exprimées lors des consultations publiques

Thématiques

Préoccupations

Emploi Attentes de la communauté pour un niveau élevé d'emploi, conjugué à la

crainte que la base de compétences locales limitées entraîne l'exclusion.

L'emploi des jeunes locaux est considéré comme une priorité

Compensation Inquiétudes quant à l'estimation de l’indemnisation en espèces, qui devrait

être aux taux du marché prévalant

Réinstallation Préoccupations concernant les impacts et mesures de compensation adéquates

pour le déplacement économique et physique

Moyens de subsistance et

développement

communautaire

Préoccupations concernant la perte d’accès aux points d'eau, aux écoles, aux

terres cultivées et aux pâturages

Electrification rurale Volonté communautaire de voir l'électrification rurale comme un avantage du

projet

Calendrier Préoccupations concernant le calendrier du projet et le calendrier des

paiements compensatoires

Consultation et cohésion

communautaire

Les communautés ont exprimé le besoin d'une consultation adéquate et d'une

sensibilisation communautaire avant et pendant la construction du projet.

Outre ces préoccupations, les consultations de 2018 ont donné lieu à des demandes additionnelles liées

à l’électrification des villages affectés et au développement de projets générateurs de revenus. Le projet

envisage l’électrification des infrastructures communautaires de santé et d’éducation par l’énergie

solaire. L’évaluation détaillée de ce sous-projet sera réalisée au cours de la mise en œuvre du projet du côté du Burundi. Les préoccupations relatives aux compensations ont été prises en compte dans le PCR

et les enjeux d’emploi et de genre ont été considérées dans le PGES mais également dans les activités

génératrices de revenus du PCR.

5.3. Engagement futur des parties prenantes

Tous les engagements seront entrepris conjointement par les autorités et les Groupes de travail

communaux, la REGIDESO et les équipes de consultants. Les principales périodes de consultation du

public seront tenues lors des activités suivantes : (i) enquêtes de suivi ; (ii) développement des plans de

moyens de subsistance et enquêtes approfondies sur la disponibilité des terres; (iii) signature

d'abattement sur l’indemnisation et l'estimation ; (iv) consultations et sensibilisation sur la délocalisation

et la construction et (v) soutien pour rétablir les moyens de subsistance et assistance aux vulnérables.

Les méthodes de consultation comprendront : des réunions publiques, des entretiens avec les personnes

clés, des enquêtes socio-économiques et de suivi des actifs, des groupes de discussion, des consultations

Page 15: PROJET : PROJET D’INTERCONNEXION DES RESEAUX …

15

informelles, la diffusion d’informations relatives au PCR dans les médias communautaires. Ces activités

seront entreprises principalement par les Agents de liaison communautaires (ALC) qui seront soutenus

par les autres acteurs en charge de la mise en œuvre et du suivi du PCR.

Un calendrier préliminaire de consultation et de divulgation des parties prenantes, couvrant toutes les

activités liées à la planification des problèmes d'accès à la terre et de réinstallation, à la divulgation du

PCR et à sa mise en œuvre a été préparé.

Le projet conservera un dossier actif concernant tous les documents de consultation publique et de

divulgation recueillis tout au long du projet, qui seront disponibles pour examen public sur demande.

L'unité de mise en œuvre du projet, la REGIDESO, veillera à ce que toutes les activités de consultation

et de divulgation soient dûment consignées et publiera toute la documentation localement.

6. CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES

Le projet est situé dans les trois provinces de Ngozi, Kayanza et Gitega. Le nombre total de communes concernées est de sept comprenant 42 collines et 78 sous-collines. Les caractéristiques des populations

de ces 8 communes sont décrites ci bas.

Répartition par âge

La répartition par âge montre une forte proportion de la population âgée de moins de 30 ans. Seulement

4 % de la population a plus de 60 ans.

Répartition par âge de la population affectée

Age Total Pourcentage

1 – 15 2874 38

16 – 30 2200 30

31 – 45 1109 15

46 – 60 937 13

61 – 90 332 4

État matrimonial

La majorité des personnes affectées par le projet, âgées de plus de 16 ans, sont mariées (53 %), 42 % ne

sont pas mariées et 4 % sont veufs.

État matrimonial des PAP

Situation matrimoniale Pourcentage

Célibataire 42

Marié ou cohabitant 53

Divorcé ou séparé 1

Veuf/veuves 4

Niveau d’éducation

À l'échelle nationale, 24 % des jeunes n'ont pas d'éducation formelle et 62 % n'ont pas terminé

l'enseignement primaire. En ce qui concerne l'éducation formelle, la majorité des PAP ont une éducation

de niveau primaire, ce qui se compare favorablement aux chiffres nationaux.

Page 16: PROJET : PROJET D’INTERCONNEXION DES RESEAUX …

16

Niveau d'études des personnes affectées

Niveau d’éducation Nombre

Non scolarisée 95

Pré-primaire 1177

Primaire 3762

TVET 43

Elémentaire 277

Secondaire 445

Tertiaire 70

Logement

Au total, 121 maisons sont affectées par le projet. Les autres structures sont à usage commercial et

d'hébergement combinés ; utilisés pour l'hébergement seulement ou combinés avec des cuisines. Toutes

les autres structures affectées sont les annexes, y compris les cuisines, les toilettes et les hangars de

bétail / volaille, les commerces et une maison spirituelle.

Utilisation des structures affectées

Moyens de subsistance

Au Burundi, plus de 90 % de la population est impliquée dans la production agricole. Les cultures de

subsistance représentant 87 % de la production totale. L'accès à la terre est de plus en plus limité, en

raison de la pression démographique croissante qui réduit progressivement la quantité de terres

disponibles par ménage. Cette situation a déjà conduit à la surexploitation des terres, à la dégradation

des sols et à la dégradation de la production alimentaire, qui ont engendré le problème de l'insécurité

alimentaire observé ces dernières années. L'agriculture est axée principalement sur l'autosuffisance et

implique l'association de plusieurs cultures vivrières sur une seule parcelle.

Cette culture mixte est basée sur les bananes, les légumineuses, les céréales et les tubercules. Les

cultures commerciales portant principalement sur les plantations de thé sont entreprises sous forme de

monocultures par les entreprises publiques, les entreprises privées et les petits exploitants agricoles.

L'enquête a révélé que la plupart des PAP dépendent des activités agricoles. Les cultures identifiées

comprennent les bananes, les haricots, les pommes de terre et le blé, entre autres. Les haricots sont la culture la plus fréquemment touchée par le projet, suivie des bananes, comme le montre le Tableau ci-

dessous.

Type de cultures affectées

Type de structures affectées Nombre d’unité

Maison 121

Combinaison résidence / cuisine 26

Toilette 36

Cuisine seulement 11

Bétail/poulailler 3

Commerce 2

Combinaison résidence / commerce 1

Maison spirituelle 1

Culture Pourcentage

Bananier 14.8

Haricots 15.7

Petits poids 1.2

Arachides 2.0

Maïs 3.7

Pomme de terre 0.5

Patate douce 0.1

Manioc 0.2

Page 17: PROJET : PROJET D’INTERCONNEXION DES RESEAUX …

17

Les autres activités économiques comprennent le commerce (à très petite échelle), l’élevage et

l'artisanat. Il faut noter que quelques PAP ont un emploi salarié temporaire ou permanent.

La forte densité de population du Burundi se traduit par la très petite taille moyenne des parcelles

agricoles qui est d’environ de 0,5 ha par ménage. Historiquement, la terre a été transmise par héritage

et a donné lieu à une subdivision des exploitations familiales parmi les fils. En termes de superficie des

fermes affectées (pour ceux qui perdront des terres), la répartition est indiquée au Tableau suivant. Cela

montre que la majorité (64 %) des exploitations agricoles a moins d'un demi-hectare et pratiquement

toutes ont moins d'un hectare.

Taille des fermes dans la zone du projet Superficie de la ferme (m2) Nombre %

400-700 4 8.3

701-1000 2 4.2

1001-1500 5 10.4

1501-2000 9 18.8

2001-2500 3 6.3

2501-3000 2 4.2

3001-5000 6 12.5

5001-8000 6 12.5

8001-11000 8 16.7

11001 et plus 3 6.3

En ce qui concerne le bétail (bovins, ovins et caprins), le Tableau 8 ci-dessous présente les niveaux de

propriété et le nombre de ménages dans chaque catégorie.

Propriété de bétail

En termes d'emplois, 14,2 % des PAP ont un emploi permanent et 23,6 % ont indiqué qu'ils ont un

emploi temporaire. En termes de revenus, plus de 50 % des PAP ont déclaré gagner moins de 400 000

francs burundais (BIF) par an soit environ 224 Euros.

Régime foncier

Au cours de l'enquête, 86 % des ménages ont confirmé qu'ils détiennent des terrains qui ont été

formellement subdivisés, avec des documents juridiques concernant la propriété (titres fonciers)

disponibles. 13,6 % des ménages ont indiqué qu'ils louaient les terres où ils vivent et ne disposent pas

de documentation juridique. Le projet devra faire un suivi auprès de ces ménages pour s'assurer qu'ils continuent d'avoir accès à la terre à la suite du processus de réinstallation.

Colocase 0.6

Sorgho 0.3

Soya 0.1

Blé 0.1

Choux 0.3

Nombre têtes de bétail Nombre de ménages

propriétaires

% des PAP

0 316 47.2

1 - 10 218 32.6

11 - 20 97 14.5

21 - 30 24 3.6

31 - 40 10 1.5

41 - 50 4 0.6

Page 18: PROJET : PROJET D’INTERCONNEXION DES RESEAUX …

18

Vulnérabilité

Les catégories de personnes vulnérables considérées dans le cadre du projet sont les suivantes : (i) les

métayers, (ii) les ménages dirigés par une femme, (iii) les ménages dirigés par des personnes âgées (plus

de 65 ans), (iv) les ménages d'orphelins ou dirigées par des jeunes, (v) les ménages qui perdront plus de

20 % de leurs terres et (vi) les ménages dirigés par des personnes avec handicap. Dans la zone d’étude,

le recensement de 2018 a permis d’identifier ménages vulnérables.

Ménages potentiellement vulnérables

Critère de vulnérabilité Nombre de ménages

Ménages dirigés par des veuves 180

Ménages dirigés par une personne atteinte d'une maladie chronique 66

Ménages dirigés par personnes âgée de plus de 65 ans 105

Ménages dirigés par un orphelin 74

Ménages dirigés par personne avec un handicap 92

Ménages perdant plus de 20% de la terre 2

Total 519

Environ 33% des ménages affectés sont donc en situation de vulnérabilité.

7. ELIGIBILITE ET INDEMNISATION

Les critères d’éligibilité et la méthode de détermination des pertes et de leur indemnisation prennent en

compte les principes de la SO 2 de la BAD, ainsi que la législation en vigueur au Burundi en matière de

compensation en cas d’expropriation pour cause d’utilité publique (Code foncier complété par

l’Ordonnance ministérielle No 720/CAB/304/2008). Toutes les compensations devront être réglées

avant le déplacement ou l’occupation des terres.

7.1. Eligibilité et date butoir

Les ménages touchés par le projet sont admissibles à une indemnisation et à une autre aide s'ils ont un

« intérêt légitime » à l'égard des « biens immobiliers » dans la zone du projet qui sont en place (c'est-à-

dire établis, dans le cas des immeubles) au moment de la date d'interruption du droit. Les impacts

identifiés comme admissibles à l'indemnisation sont :

• Perte de logement

• Perte de terrain

• Perte de cultures et d'arbres

• Perte de moyens de subsistance

• Perte de structures commerciales et annexes

Les catégories de personnes affectées admissibles à une indemnisation sont les propriétaires fonciers

détenteurs ou non de droits fonciers, les locataires, les métayers, les éleveurs, les commerçants et les

fournisseurs de services. Les types de pertes associées à chaque catégorie sont la perte de biens

matériels, la perte d'accès aux biens matériels, la perte de salaire, de loyer ou de revenus de ventes, la

perte d'infrastructures publiques, privées ou cultuelles. La date butoir à laquelle les droits à

l’indemnisation sont interrompus a été fixée en juillet 2018.

7.2. Critères d’indemnisation et d’assistance

Les méthodes d'évaluation des actifs tiendront compte des exigences législatives, des normes de la BAD,

de l'avis d'experts et de la consultation des parties prenantes. Par conséquent, les actifs devraient être

évalués sur la base du coût de remplacement, aux taux du marché, sans dépréciation.

La meilleure pratique suggère une indemnisation en nature, préférable à l’indemnisation en espèces, en

raison des risques associés à une indemnisation en espèces, comme le dénuement potentiel et la

Page 19: PROJET : PROJET D’INTERCONNEXION DES RESEAUX …

19

vulnérabilité accrue. Toutefois, dans le cas du Projet, la réinstallation en nature (par exemple, la

construction d'une maison ou d'un terrain de remplacement) peut ne pas être offerte en raison de

l'absence de terrains alternatifs disponibles à proximité de la zone du projet et au Burundi en général.

Lors des consultations, la majorité des ménages affectés ont opté pour l’indemnisation en espèces tandis

que certaines préféraient la compensation en nature. La possibilité d’offrir des terrains de compensation

dans la zone d’étude sera évaluée lors de la mise à jour des données avant la mise en œuvre. Par ailleurs,

les personnes vulnérables bénéficieront d'une assistance pour la restauration et l’amélioration de leurs

moyens de subsistance

La matrice d’éligibilité et de compensation résume les principes qui seront utilisés lors de la

réinstallation et de l’assistance à l’amélioration des moyens de subsistance.

Matrice d’éligibilité et de compensation

Catégorie de perte Catégorie des PAP Droit de base Forfaits / Assistance

Terrain agricole : Perte

permanente de terres

agricoles

Titulaire d'un titre de

propriété immatriculé

Tenir un fonds de bien

enregistré auprès des

autorités compétentes avant

la date limite

Compensation en espèces pour les

terrains et tous les aménagements

immobiliers sur les terrains touchés,

comme les infrastructures

d'amélioration des sols et des sols

Occupant de terres sans

titre : terres détenues

selon les coutumes et

pas encore enregistrée

Tenir, avant la date limite, un

terrain non enregistré,

habituellement ou localement

reconnu qui peut être vérifié

Compensation en espèces pour les

terrains et tous les aménagements

immobiliers sur les terrains touchés,

comme les infrastructures

d'amélioration des sols.

Assistance pour l'enregistrement du

titre légal

Terrain loué :

Droits fonciers obtenus

temporairement selon un

contrat de location

habituel

A loué le terrain avant la date

limite, conformément à un

contrat de location reconnu

par le propriétaire foncier et

les autorités coutumières

Compensation en espèces au locataire

pour les investissements immobiliers

qui ont été établis par le locataire.

Terrain résidentiel :

Perte permanente de

terrains résidentiels

Titulaire d'un titre de

propriété

Tenir un fonds de bien

enregistré auprès des

autorités compétentes avant

la date limite

Compensation en espèces pour la

terre

Terres sans titre : Terres

détenues selon la

propriété coutumière et

non enregistrées

Tenir, avant la date limite, un

terrain non enregistré,

habituellement ou localement

reconnu qui peut être vérifié

Compensation en espèces pour la

terre

Assistance pour l'enregistrement du

titre légal

Structures : perte

d'actifs immobiliers

Résidence : maisons

habitables utilisées

comme résidence

principale permanente

Être le propriétaire

localement reconnu d'une

maison habitable utilisée en

permanence comme

résidence avant la date limite

Compensation en espèces à la valeur

de remplacement totale sans

dépréciation

Récupération des matériaux autorisés

Compensation en nature si possible

Structures non

résidentielle : locaux

commerciaux, murs,

clôtures, enclos, etc.

Être le propriétaire

localement reconnu d'une

structure non résidentielle

avant la date limite

Compensation en espèces à la valeur

de remplacement totale sans

dépréciation

Récupération des matériaux autorisés

Cultures & arbres

commerciaux : Perte

de cultures et d'arbres

commerciaux

Cultures : enlèvement

ou destruction de

cultures temporaires

Être le propriétaire reconnu

d'une récolte sur pied avant la

date limite

Compensation en espèces à la valeur

de remplacement aux taux du marché

en vigueur

Pour les arbres, selon le type d'arbre

et l'âge les PAP doivent être informés

Page 20: PROJET : PROJET D’INTERCONNEXION DES RESEAUX …

20

Catégorie de perte Catégorie des PAP Droit de base Forfaits / Assistance

pour permettre la récolte avant le

déplacement

Arbres commerciaux Être le propriétaire reconnu

d'une culture permanente

avant la date limite

Compensation en espèces à la valeur

de remplacement totale aux taux du

marché en vigueur

Les PAP doivent être informés pour

permettre la récolte des cul- tures

matures avant le déplace- ment

Perte de revenu Propriétaire de

commerce

Propriétaire d'entreprise

enregistrée avant la date

limite d'éligibilité

Indemnité de rétablissement

équivalant à trois mois de revenu

Locataire de place

commerciale

Locataire d’une place

commerciale

Indemnité de rétablissement

équivalant à trois mois de loyer

Assistance aux

perturbations et aux

mouvements

Les ménages

physiquement touchés

(propriétaire occupant

ou locataire)

Occupation de la résidence

principale habitable avant la

date limite d'éligibilité

Indemnité de perturbation et de

transport équivalant à 5 % de

l’indemnisation totale (les montants

doivent être révisés pour s'assurer que

cela est suffisant dans tous les cas)

Ménages vulnérables Ménages identifiés comme

étant vulnérables avant la

date limite d’éligibilité

Aide supplémentaire aux ménages

vulnérables

Perte de moyens de

subsistance

Agriculteurs Agriculteur (propriétaire ou

locataire) ayant plus de 20 %

des terres affectées en

permanence par le Projet

Ceux qui ont moins d'un

hectare sont également

considérés

Eligible au programme d'aide à la

restauration des moyens de

subsistance

Désorientation Ménages affectés par la

perte de logement

Tous les ménages

physiquement réinstallés

Mesures d’aide temporaires

Veiller à ce que les ménages qui se

réinstallent puissent se réinstaller sur

leur propre terre ou dans les villages

voisins afin de maintenir leurs

anciennes habitudes.

Cette matrice initiale de droits a été discutée lors des réunions conduites par la REGIDESO en Août

2018. Elle a été ajustée suite à cette validation.

Page 21: PROJET : PROJET D’INTERCONNEXION DES RESEAUX …

21

8. MOYENS DE SUBSISTANCE ET INITIATIVES COMPLEMENTAIRES

Sur la base des moyens de subsistance prédominants dans la zone du projet, les initiatives relatives aux

pratiques agricoles seront l'élément clé du programme d’amélioration des moyens de subsistance. Le

programme aura par ailleurs des composantes sur la gestion financière et commerciale et sur la

microfinance.

8.1. Programme agricole

Le programme agricole est le mécanisme principal de restauration des moyens de subsistance, dans le

but de contribuer à la sécurité alimentaire et à la génération de revenus des personnes affectés. Le

programme sera centré sur : (i) l’offre d’un accès accru aux principaux intrants agricoles dans le but

d’améliorer la productivité ; (ii) l’augmentation de la disponibilité et de la qualité des services agricoles,

ainsi que (iii) l’adoption de systèmes agricoles améliorés par les agriculteurs, grâce à un environnement

social et politique favorable. Les actions concrètes qui seront posées dans le cadre de ce programme

incluent l’apport d’intrant, le renforcement des services de vulgarisation agricole, le renforcement de la

participation des agriculteurs aux initiatives gouvernementales, la vaccination des animaux et

l’utilisation de techniques d’amélioration de la qualité des pâturages, la diversification des cultures, la

sélection des semences et l’utilisation du fumier organique. Ce programme ciblera les agriculteurs.

8.2. Programme de formation en gestion financière

Les ménages affectés par le projet recevront une indemnisation en espèces selon le choix qui a été

exprimé par les PAP et compte tenu de l’absence de terres de remplacement. Pour beaucoup de ménages

cela constituera une entrée importance d'argent qu'ils n’ont pas l’habitude de gérer. Par conséquent, il

est important que tous les ménages affectés aient accès à des services de gestion financière et à une

formation commerciale de base, afin de s'assurer que les ménages comprennent que la compensation en

espèces doit être utilisée pour restaurer les biens perdus et doit être détenue en toute sécurité.

Ce programme consistera à donner des formations aux PAP afin d’améliorer leurs connaissances sur

l’utilisation et la gestion des ressources. Une formation en création d’entreprise ou de petit commerce

et sur les stratégies de production axée sur le marché sera également offerte. Ces formations seront

complétées par une facilitation à l’accès aux comptes bancaires aussi bien pour les hommes que pour

les femmes. Ce programme ciblera les représentants des PAP ayant reçu des compensations financières.

8.3. Programme de microfinance

Un financement limité pour entreprendre des activités génératrices de revenus peut être un obstacle

important à l’amélioration des moyens de subsistance des ménages. Le Programme de moyens de

subsistance propose la mise en place d'un système de microcrédits, axé sur l'aide aux ménages les moins

favorisés, dont le revenu ou l'épargne est faible. Il s’agira de mettre en place un système de micro crédit

de fonds renouvelables afin de faciliter l’émergence d’activités génératrices de revenus. Ce programme

ciblera les ménages vulnérables et sera entrepris par une ONG spécialisée dans le domaine. Ses

modalités de fonctionnement seront détaillées avant la mise en œuvre.

Les groupes de travail de la Commune ont la responsabilité principale de l'exécution des programmes

visant à rétablir les moyens de subsistance et apporter une assistance aux vulnérables. Le Programme

des moyens de subsistance devrait être entrepris en partenariat, en identifiant les agences

gouvernementales existantes, les ONG et les groupes communautaires qui entreprennent de telles

initiatives. Il peut s'agir de programmes communautaires existants au Burundi gérés par des agences

gouvernementales ou des ONG.

Page 22: PROJET : PROJET D’INTERCONNEXION DES RESEAUX …

22

8.4. Initiatives complémentaires

Difficulté temporaire et vulnérabilité

Des mesures d'aide temporaire aux personnes en difficulté seront mises au point pour cibler les ménages

identifiés comme nécessitant des appuis supplémentaires pendant un certain temps, à mesure que la

transition se poursuit. L'objectif de l'aide temporaire aux ménages vulnérables sera de fournir un filet de

sécurité jusqu'à ce que ces ménages puissent devenir autosuffisants et résister aux tensions économiques

résultant de l'acquisition des terres et de la réinstallation.

Electrification solaire

Etant donné que la population affectée ne bénéficiera pas d'électricité dans le cadre du projet de la ligne

de 110 kV, un programme d’électrification solaire est envisagé comme initiative complémentaire au

projet. Durant les discussions avec les autorités locales et les ménages affectés en 2018, l’électrification

des écoles et centre de santé par l'énergie solaire a été priorisée par les populations comme initiative

complémentaire au projet. Les enquêtes ont permis d’identifier 9 écoles, 1 centre de santé et 2 centres

de négoce pour lesquels l’électrification solaire serait envisagée. Une provision de 83 000 Euro sera

incluse au projet pour ces travaux d’électrification et sera supportée par le projet. Une étude détaillée

sur ce programme d’électrification sera réalisée afin d’en préciser la faisabilité et les coûts.

Protection du patrimoine culturel

À ce jour, le projet n'a identifié aucun site d'importance culturelle et a évité les cimetières, les tombes

ou les sanctuaires grâce à une sélection soigneuse de l'itinéraire. Cependant, un site spirituel a été

identifié dans les enquêtes sur les biens qui pourrait nécessiter une réinstallation. Par conséquent, même

si un Plan de gestion du patrimoine et de la culture n'est pas justifié à ce stade, le projet étudiera la

possibilité d’éviter ce site et le cas échéant, entamera un processus de consultation pour le déplacement

du site spirituel bien avant les travaux. Par ailleurs, le projet élaborera et mettra en œuvre une procédure

pour les découvertes fortuites des ressources archéologiques pendant la phase de construction.

9. CADRE ORGANISATIONNEL DE MISE EN ŒUVRE DU PCR

La coordination générale de la mise en œuvre du PCR sera assurée par la REGIDESO, qui supervisera

toute la planification de la réinstallation et coordonnera toutes les questions relatives à l'indemnisation.

Compte tenu de l'importance du projet, la REGIDESO collaborera avec d'autres agences

gouvernementales, selon les besoins, et les autorités locales de communes relevant de la zone du projet,

qui aideront à la coordination et à la mise en œuvre. Une ONG spécialisée en la matière pourra être

recrutée afin d’assurer la mise en œuvre du PCR. La REGIDESO constituera une Unité d'Exécution du

Projet (UEP) spécifique pour le Projet, regroupant le personnel technique, social et environnemental. La

REGIDESO recrutera un expert en santé et sécurité et un expert en réinstallation à cet effet. Afin de

coordonner les activités aux niveaux des districts et des secteurs, deux types de comités seront mis en

place : le Groupe de travail des Communes et les Comités Locaux de Réinstallation (au niveau de la

commune / colline / village selon le cas).

Les Groupes de travail communaux sont constitués d'experts communaux et de représentants de la

communauté. Ils comprendront des gestionnaires des terres et des agronomes, des dirigeants des collines

affectées, des chefs de village des villages touchés, ainsi qu'au moins trois représentants affectés par le

projet de chaque village affecté dont au moins une femme et une personne potentiellement vulnérable.

Les Comités locaux de réinstallation participeront au processus d'indemnisation, d'évaluation et de

signature et joueront un rôle dans l'examen des griefs au niveau du village. Ils participeront au suivi

participatif du projet. Ils joueront également un rôle clé dans l'identification des ménages

potentiellement vulnérables.

L’ensemble du cadre organisationnel de mise en œuvre du PCR est résumé dans le tableau suivant :

Page 23: PROJET : PROJET D’INTERCONNEXION DES RESEAUX …

23

Cadre organisationnel de mise en œuvre du PCR

Institution Rôles et responsabilités

REGIDESO • Superviser la mise en œuvre du PCR

• Superviser la formation des Comités Locaux de Réinstallation (CLR)

• Fournir tous les ensembles d’indemnisation selon le PCR

• Fournir des moyens de subsistance et des mesures d'aide aux vulnérables

• Suivi général et évaluation de la mise en œuvre de la réinstallation

ONG spécialisée • Mise en œuvre du PAR

Les autorités des

Communes • Aider à la consultation des parties prenantes

• Examiner et signer toute la documentation d’indemnisation

• Verser les paiements compensatoires aux PAP

• Suivre la bonne mise en œuvre du PCR

Groupes de travail de

la Commune • Apporter un appui à la mise en œuvre les activités liées au PCR

• Participer à la mise en œuvre du programmes d’amélioration des moyens de subsistance

PAP • S'engager dans des forums de consultation de projet

• Participation à l’estimation et à la signature des actifs

• Participation au suivi et à l'évaluation

Entreprise de

construction • Juste compensation des cultures et arbres endommagés pendant la construction

• Distribuer équitablement des emplois aux femmes et aux hommes et donner la priorité aux

ménages vulnérables et aux ménages affectés

• Diffuser des informations sur les dangers du VIH / SIDA

• Fournir des conseils aux travailleurs et aux communautés sur les comportements anti sociaux

• Solliciter les services de l'archéologue pour l'identification de toute trouvaille lors de la

construction du pylône

• Restaurer tous les travaux de construction temporaires à la fin du projet

Agent foncier

Agronome • Mesure des terres

• Évaluation foncière

• Valorisation des cultures et des arbres

• Participation à la mise en œuvre du PCR

Commission des terres • Interface avec les bureaux fonciers de la Commune

• Sensibilisation du public

• Approbation de l'expropriation foncière

• Veiller à ce que les mécanismes de règlement des griefs respectent les exigences législatives

Comités locaux de

réinstallation • Sensibilisation du public

• Participation à la mise en œuvre du PCR

• Coordination des activités de collecte de données de suivi

10. PROCEDURES DE REGLEMENT DES GRIEFS

Le mécanisme de gestion des plaintes et réclamation offre l’opportunité à toute PAP ou toute personne

concernée d’exprimer ses griefs concernant notamment la procédure de réinstallation et de

compensation, sans aucun frais. Le mécanisme du projet comporte trois volets : (i) les mécanismes de

résolution au niveau du projet à travers les Comités locaux de réinstallation; (ii) le Comité de médiation

avec les Groupes de travail et (iii) le recours aux tribunaux.

10.1. Mécanismes de résolution au niveau du projet

Les comités locaux de réinstallation (CLR) ou /chefs de village en tant que membres des comités

enregistreront les réclamations sous forme orale ou écrite. Les CLR recevront une formation de la part

de l’UEP sur la gestion des plaintes. Le bureau local de la REGIDESO prendra note des réclamations

déposées pendant les réunions de routine et les visites de consultation régulières des villages affectés.

Toutes les réclamations seront enregistrées au sein de l’UEP et saisies dans la base de données. Les

réclamations qui n’auront pas été résolues au niveau du village seront examinées par la REGIDESO.

Page 24: PROJET : PROJET D’INTERCONNEXION DES RESEAUX …

24

Dès réception de la plainte, la REGIDESO ouvrira une enquête sur la plainte et s'efforcera de répondre

au PAP dans les sept jours suivant le dépôt de la plainte. Lorsqu'un grief ne peut pas être résolu avec le

PAP par l'entremise de ces mécanismes le comité de médiation sera utilisé.

10.2. Comité de médiation

Dans le cas où le plaignant n'est pas satisfait des mesures prises par la REGIDESO à la suite de la plainte,

une médiation peut être déclenchée. Le Comité de Médiation comprendra les personnes suivantes : ()

un représentant du Groupe de travail au niveau de la commune, (ii) un représentant de la REGIDESO

en qualité d'observateur ; (iii) trois représentants des personnes affectées, dont au moins une femme,

choisis parmi les comités locaux de réinstallation et / ou parmi les organisations communautaires, les

anciens, les autorités coutumières et (iv) un représentant d'une ONG ou d'une organisation religieuse

présente dans la zone du projet.

La fonction principale du comité sera d'arbitrer et de négocier sur la base d'une audition transparente et

équitable des cas des parties en litige. Le comité peut recommander des solutions concernant des questions telles que l'indemnisation, la fourniture d'une aide à la réinstallation ou les conflits fonciers.

Le Comité de médiation se réunira en fonction des plaintes et des différends enregistrés. Le plaignant

sera invité devant le Comité de Médiation, qui tentera de proposer une solution acceptable pour les deux

parties (REGIDESO et plaignant). Tout accord conclu sera signé par les parties prenantes et le président

désigné du comité de médiation qui sera chargé de surveiller la mise en œuvre de l'accord et comprend

toutes les références à la loi applicable.

10.3. Recours devant les tribunaux

Le Tribunal ou la Cour compétente selon le type de litige demeurent des voies de règlement des plaintes

en cas de non résolution à l’aide des deux mécanismes précédents.

11. BUDGET DE REINSTALLATION ET CALENDRIER D'EXECUTION

11.1. Budget de la réinstallation

Un budget indicatif, basé sur des enquêtes sur les actifs effectués à ce jour et sur des références

d'estimation gouvernementales et de prix du marché dans le cadre de projets de réinstallation dans la

zone d’étude, est estimé à 1 902 111 Euros, soit 3 579 678 669 de Francs burundais.

Les montants de compensation pour les maisons, cultures, arbres et les terres ont été calculés sur la base

des prix unitaires appliqués à des projets de réinstallations dans la région. Pour les habitations, 3

catégories ont été définies : non durable, semi-durable et durable, pour lesquelles des prix du marché

ont été estimés. Les prix des terrains, des cultures et des arbres ont été estimés sur la base du prix du

marché dans la zone d’étude. Les coûts relatifs aux activités telles que les mesures d’assistance ou

l’amélioration des moyens de subsistance sont basés sur le nombre des ménages vulnérables et les coûts

appliqués dans le cadre de projets similaires. Il faut noter que les coûts relatifs au recrutement de l’expert

en réinstallations sont inclus dans les mesures de renforcement des capacités de la REGIDESO, dans le

PGES et pris en charge par le projet. L’électrification rurale est également à la charge du projet. Le coût

total du PCR sera supporté par l’Etat burundais.

Page 25: PROJET : PROJET D’INTERCONNEXION DES RESEAUX …

25

Budget indicatif de réinstallation

Activités Coûts (BIF) Coûts (Euro)

Recrutement d’un expert en réinstallation PM PM

Evaluation finale des biens et propriétés touchés 70 000 000 33 557

Compensation foncière 778 500 000 373 202

Compensation des bâtiments et structures 1 240 000 000 594 439

Compensation des cultures 350 000 143 815

Indemnisation des arbres 552 787 780 264 999

Pertes de revenus 100 000 000 47 938

Soutien temporaire 25 000 000 11 984

Amélioration des moyens de subsistance 500 000 000 239 693

Electrification solaire (études et mise en œuvre) PM PM

Mise en œuvre du PAR 150 000 000 71 907

Suivi-évaluation 62 580 000 30 000

Sous-total 3 409 217 780 1 811 534

Contingence (5 %) 170 460 889 90 577

Total 3 579 678 669 1 902 111

Taux de change Juillet 31, 2018 :1Euro=2086 BIF

Le budget final pour la compensation sera actualisé une fois le tracé final confirmé et l'évaluation finale

des biens touchés effectuée.

11.2. Calendrier d’exécution du PCR

Le calendrier de mise en œuvre du PCR est basé sur un démarrage des travaux de construction de la

ligne au dernier trimestre de 2019 tel que présenté au tableau ci-dessous.

Calendrier

Tâche 2018 2019

S O N D J F M A M J J A S O N D

Conception détaillée

Affiner les programmes de moyens de subsistance

Affiner les programmes d’assistance aux vulnérables

Entreprendre des enquêtes de suivi

Finaliser les estimations

Processus de signature

Paiements d’indemnisation et de soutien

Déplacement des ménages

Démarrage des programmes de moyens de

subsistance

Début de la construction de ligne de transport

Page 26: PROJET : PROJET D’INTERCONNEXION DES RESEAUX …

26

12. SUIVI, EVALUATION ET RAPPORTS

12.1. Suivi interne

Le suivi consistera : a) un suivi interne par la REGIDESO en tant que partie intégrante de la gestion, en

collaboration avec les communautés affectées et (b) le suivi externe par des consultants nommés par la

REGIDESO en collaboration avec le gouvernement et les communautés affectées.

Le suivi sera effectué à travers la réalisation des activités suivantes: surveillance quotidienne des

activités de réinstallation, enquêtes classiques, participation communautaire et analyse des registres de

plaintes. Les principaux indicateurs de suivi retenus sont présentés dans le tableau suivant.

Principaux indicateurs de suivi

Aspect de suivi Activité et paramètres de suivi spécifiques Fréquence

Mise en œuvre du PCR Progrès réalisés dans la validation technique des actifs concernés

et signature d'accords d'indemnisation entre le PAP et la

REGIDESO : % complété

Mensuel

Paiement de la compensation et livraison des mesures de

restauration des moyens de subsistance : % complété

Restauration globale des

moyens de subsistance et des

revenus

% du total des paiements / mesures de subsistance achevées, en

cours, non commencées

Mensuel

Lorsque des mesures de restauration des moyens de subsistance

sont appliquées à tous les groupes de personnes affectées? Quel

est l’indicateur ?

% des ménages affectés par la formation financière achevée, en

cours, non commencée

Consultation et griefs Nombre de plaintes reçues et classement par catégorie Mensuel

% des plaintes traitées par rapport aux plaintes reçues

12.2. Suivi externe

Un audit externe sera effectué par une partie externe à l'équipe de mise en œuvre du projet, dans le but

d'évaluer la conformité de la mise en œuvre et les exigences du PCR. Une vérification de l'achèvement

de la réinstallation sera affectée afin de valider la conformité de la REGIDESO par rapports aux

engagements définis par le PCR et, plus généralement, est conforme aux procédures nationales et de la

BAD sur la réinstallation involontaire.

12.3. Evaluation

Les documents de référence qui serviront de base à l’évaluation seront les suivants :

• Le présent PCR ;

• La règlementation burundaise pertinente ;

• Les politiques de la Banque Africaine de Développement (BAD), en particulier la SO2 ;

Les objectifs de l’évaluation seront les suivants :

• Evaluation générale de la conformité de l’exécution avec les objectifs et méthodes précisés dans

le PCR ;

• Evaluation de la conformité de l’exécution avec les lois et règlements du Burundi, ainsi qu’avec

la SO2 ;

• Evaluation des procédures mises en œuvre pour les indemnisations, le déplacement et la

réinstallation,

• Evaluation de l’adéquation des indemnisations et des mesures d’accompagnement par rapport

aux pertes subies,

• Evaluation de l’impact des programmes d’amélioration des moyens de subsistance ;

• Proposition d’actions correctives à prendre éventuellement

Page 27: PROJET : PROJET D’INTERCONNEXION DES RESEAUX …

27

L’évaluation utilisera les documents et matériaux issus du suivi interne. Par ailleurs, les évaluateurs

effectueront des visites de terrain et mèneront des enquêtes auprès des intervenants et des personnes

affectées par le projet. L’évaluation devrait être entreprise en deux temps, soit : immédiatement après

l’achèvement des opérations de réinstallation et si possible deux ans après l’achèvement des opérations

de réinstallation.

12.4. Rapports

La REGIDESO produira des rapports mensuels de mise en œuvre du PCR qui seront fournis aux

instances nationales pertinentes et à la BAD. Les rapports de suivi externe et d’évaluation seront

également soumis à la BAD.

13. CONCLUSION

Ce document représente le Plan complet de réinstallation actualisé pour la partie burundaise du Projet

d'interconnexion électrique entre le Rwanda et le Burundi. Le document contient un registre des

procédures, des actions et des engagements formulés et adoptés pour indemniser et accompagner les

personnes et les ménages touchés par le projet, conformément aux lois du Burundi et aux politiques et

normes applicables de la Banque Africaine de Développent sur la réinstallation involontaire.

14. REFERENCES ET CONTACTS

Théogène HABAKUBAHO, 2018. Ligne de transmission d’électricité 110/220 kV Kigoma-Butare

(Rwanda) -Ngozi-Gitega(Burundi) - Mise à jour du Plan complet de réinstallation – Burundi

Pour de plus amples informations, veuillez prendre contact avec :

Pour la REGIDESO :

Néhémie Niyongingo, Coordonnateur du projet : [email protected]

Audace Ntisumbwa, Expert en questions environnementales et sociales : [email protected]

Pour la BAD :

Humphrey N. RICHARD, Chef de division, p.i. : [email protected]

Moussa KONE, Consultant, Ingénieur électricien : [email protected]

Felix OKU, Expert senior en Environnement : [email protected]

Gisèle BELEM, Consultante Sauvegardes Sociales : [email protected]