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PROJET SCIENTIFIQUE ET CULTUREL Le Chronographe 2018 - 2022

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PROJET SCIENTIFIQUE ET CULTUREL

Le Chronographe

2018 - 2022

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AVANT-PROPOS

Ouvert en janvier 2017, le Chronographe est unéquipement récent dans le paysage culturelmétropolitain. Il apparaît d'autant plus comme telau sein des institutions métropolitaines qu'il s'agitd'un projet dont l'histoire est avant tout rezéenne.Porté par la ville de Rezé et inscrit dans l’histoirelongue de la valorisation du patrimoine et del'archéologie de cette commune, il a fait l'objet d'untransfert en cours de projet, le 1er janvier 2015.

Ce statut particulier, la spécificité de sonimplantation à Rezé – comme de son propos(centre d'interprétation archéologique) - sontautant d'éléments qui militent pour la définitiond'un projet lisible pour tous et partagé au sein deNantes Métropole. De ce projet doit se dégager unpositionnement clair, indispensable à sonenracinement dans la durée, et les grandes lignes de

son action. Les choix opérés doivent également luipermettre d'affirmer une identité intelligible par sespublics.

NB : un PSC est un document évolutif, adapté audegré de maturité de son projet par ses plansd'action, ses opportunités à saisir. L'objectif estd’asseoir les grandes orientations de l'établissementqui le porteront jusqu' à l’horizon 2022.

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Le Chronographe (n. m.) :

Du grec ancien khrónos, χρόνος (temps) et gráphein, γράφειν (écrire).

Montre de précision, munie d'un compteur qui permet de mesurer le temps.Appareil d'astronomie permettant d'enregistrer l'instant précis d'un phénomène déterminé.

Larousse.

Chroniqueur du temps.Instrument de navigation dans l'histoire.

Centre d'interprétation archéologique métropolitain, 2017.

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S O M M A I R EPROJET SC IENT IF IQUE ET CULTUREL 1

AVANT-PROPOS 3

I . ÉTAT DES L IEUX 7

1- HISTORIQUE DU PROJET 8

2- L'ENVIRONNEMENT DU PROJET 10

3- UN SITE ET DEUX LIEUX DE VISITE 14

4- LES PUBLICS DEPUIS L'OUVERTURE 21

SYNTHÈSE DE L'ÉTAT DES LIEUX 26

I I . LE PROJET 27

1- VOCATION ET ENJEUX 28

2- LES GRANDS AXES SCIENTIFIQUES DU PROJET CULTUREL 30

3- PROJET CULTUREL, LES PUBLICS AU CENTRE DES ACTIONS 37

I I I . M ISE EN ŒUVRE 51

1- ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT 52

2- POLITIQUE TARIFAIRE ET HORAIRES 55

3- COMMUNICATION 56

4- FEUILLE DE ROUTE 2018-2022 58

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I . ÉTAT DES LIEUX> 1- HISTORIQUE DU PROJET

> 2- L'ENVIRONNEMENT DU PROJET

> 3- UN SITE ET DEUX LIEUX DE VISITE

> 4- LES PUBLICS DEPUIS L'OUVERTURE

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1- HISTORIQUE DU PROJET

En 1636, un érudit voyageur, Dubuisson-Aubenay, fait le rapprochement entre la ville de Rezé, alorsnommée Rezay, et Ratiatum identifiée par le géographe grec Ptolémée au 2e siècle après J.-C. Ainsi débuteune enquête qui mobilise tour à tour les savants du 19e siècle, les archéologues amateurs dans les années1960 et 1970, puis les premiers représentants de l'archéologie professionnelle dans les années 1980. Tousconfirment cette intuition première : sous Rezé se trouve une ville romaine, dont la fondation estintervenue quelques décennies après la conquête des Gaules.

A l'instigation de l’État (Direction des antiquités archéologiques), un plan archéologique est réalisé dans lesannées 1980, puis des fouilles programmées mises en place sur le site de Saint-Lupien. La ville de Rezé, sousl'impulsion de l'association des Amis de Rezé, devient propriétaire du site et de la chapelle Saint-Lupien,dont le sous-sol est classé au titre des Monuments Historiques en 1986. La ville soutient activement larecherche archéologique, jusqu'à créer en 2004 un poste d'archéologue municipal. Depuis 2005, une équipede recherche pluridisciplinaire met en œuvre une programmation de fouilles archéologiques sur le siteSaint-Lupien. Bénéficiant d'un très fort soutien de l’État et des collectivités territoriales, elle associel'Université de Nantes, l'Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (Inrap), le CNRS etl'archéologue municipale de Rezé, sous le contrôle du Conservateur régional de l'archéologie (DRAC).

En 2011, la découverte – majeure – d'un quai monumental construit à la fin du 1er siècle de notre ère,confirme le caractère exceptionnel du site. D'abord envisagé à l'échelle régionale, le programme de fouillesintègre rapidement une dynamique de recherche nationale et européenne.

Rezé est ainsi le principal site fouillé à l'échelle régionale et le premier chantier école de l'Université deNantes. De 2005 à 2016, plusieurs centaines d'étudiants se sont succédé sur le chantier ; les recherches ontmobilisé de très nombreux spécialistes, issus de différents laboratoires : universités de Nantes, Rennes,Bordeaux, Poitiers, La Rochelle, Bretagne Sud, Bourgogne Franche-Comté, Maine, CNRS, Dendrotech,Arc'Antique, Xylotree, Evrika…

En parallèle de ces fouilles, la Ville de Rezé développe des actions de médiation auprès des publics, enparticulier scolaires, et initie le projet d'un Centre d'Interprétation et d'Animation du Patrimoine (CIAP) àRezé pour valoriser son patrimoine de l’Antiquité (avec le site Saint-Lupien) au XX e siècle (avec la MaisonRadieuse).

En janvier 2015, le projet de centre d'interprétation est déclaré d'intérêt communautaire, au moment oùNantes Métropole se dote d'une compétence en archéologie préventive, dans le contexte d'un fortdéveloppement de l'archéologie préventive à l'échelle de l'agglomération. La mission recherchearchéologique métropolitaine exerce désormais son action sur les 24 communes du territoire métropolitainet contribue, avec les autres opérateurs archéologiques et en particulier l'Inrap, à enrichir la connaissancedu territoire métropolitain.

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Le projet de centre d'interprétation est alors réorienté et recentré sur un propos archéologique, et à uneéchelle métropolitaine. La réorientation du projet et sa mise en œuvre (concept scientifique, déclinaison duprojet muséographique, conception de la scénographie et mise en place des conditions de fonctionnementde l'équipement) sont alors menées dans un laps de temps réduit à 1 an et demi, pour aboutir à uneouverture le 27 janvier 2017.

Le Chronographe est désormais un service de 5 agents intégrés à la Dparc, et travaille en relation étroiteavec le service recherche archéologique.

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2- L'ENVIRONNEMENT DU PROJET

2-1 Contexte culturel

La montée en puissance de l’archéologie préventive ces 20 dernières années a donné lieu à une productionscientifique sans précédent qui en fait un vecteur essentiel de contribution à la connaissance des sociétés dupassé. Cette production de connaissances a la particularité d'être très étroitement liée à l'aménagement duterritoire, et d'autant plus fortement en milieu urbain. La préservation des découvertes fait encore l'objetd'échanges parfois contradictoires entre sauvegarde patrimoniale et développement économique maisl'essentiel de la contribution archéologique réside dans une production scientifique, matière denseappropriable à des degrés très divers par les spécialistes comme les habitants.

L'archéologie a toujours bénéficié d'une certaine popularité, pour sa capacité à susciter l’émotion etl'imaginaire à chaque découverte. L'exposition consacrée à cette thématique en 2011 par la Cité des scienceset de l'industrie Gaulois ! Une exposition renversante a marqué le début d'une nouvelle ère dans la façon demettre en avant ces apports de l'archéologie, avec un succès qui ne s'est pas démenti, comme en témoignentles fréquentations enregistrées en 2017 par l'exposition Quoi de neuf au Moyen Âge ?, à la même Cité dessciences. Ces propositions, qui s'appuient sur la dimension technique et la démarche d' « enquête » del'archéologie, parviennent à attirer un public large et familial. Parallèlement, si l'on observe moinsd'évolutions a priori dans les sections archéologiques des musées traditionnels, nombre de musées de siteont vu le jour, ces dix dernières années, à des échelles très diverses (Muséoparc d'Alésia, Coriosolis àCorseul) ou ont été rénovés.

À l'échelle régionale, les équipements traitant de ce sujet sont peu nombreux : musée de Jublains, muséedu château de Mayenne, Carré Plantagenêt au Mans, Historial de Vendée. Le seul exemple de musée de sitearchéologique est celui de Jublains, porté par le Département de Mayenne, qui accueille entre 25 et 30 000visiteurs par an.

À l'échelle métropolitaine, le choix de la thématique archéologique s'est imposé, en lien avec la spécificitéde son site d'implantation et la création d'une compétence archéologique métropolitaine. Au sein du pôleArchéologie de la DPARC, le Chronographe peut être un outil d'appropriation culturelle et scientifique dela métropole et bénéficie de l'alliance entre la recherche scientifique opérationnelle (service recherchearchéologique) et sa valorisation pour tous les publics.

Il répond également à une logique de complémentarité avec des offres culturelles et surtout muséalesrecouvrant de nombreux autres champs disciplinaires : histoire (Château des ducs), art ancien etcontemporain (Musée d'arts, Frac, Hab galerie), sciences et techniques (Muséum, Planétarium, Musée JulesVerne), architecture (Maison régionale de l'architecture, Ardepa).

Le musée départemental Thomas Dobrée est un partenaire particulier au sein de ce paysage muséal, avecun projet reformulé et relancé en 2017 ; partenaire historique des fouilles menées à Rezé, le musée conserve

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un très vaste ensemble de collections archéologiques à l'échelle départementale, et en particulier pour lapériode antique. Sa réouverture prévue en 2021 représente l'opportunité d'une synergie à condition que lanotoriété du Chronographe soit suffisamment établie et les complémentarités entre les deux équipementsclarifiées.

À une échelle locale enfin, le Chronographe est avec la maison du lac de Grandlieu, de dimensions trèscomparable (en termes de surface d'exposition, d'équipe dédiée et de fréquentation) et musée de siteégalement, le seul équipement muséal du sud de l'agglomération. Dans son périmètre immédiat, la MaisonRadieuse, dont les visites sont gérées par le service patrimoine de la ville de Rezé, qui a attiré 7500 visiteursen 2016 ; l'autre point d’attraction notable à proximité est le port de Trentemoult.

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2-2 Contexte géographique

Le contexte géographique représente à la fois une contrainte forte à court et moyen terme et uneopportunité pour l'avenir. Le site apparaît aujourd'hui isolé et peu desservi (pas d'accès en tramway, unefréquence de desserte de bus très basse, pas de parking dédié). Cela a un impact sur la fréquentation, à lafois pour les visiteurs individuels mais également pour les groupes scolaires de la métropole, très contraintspar les horaires des transports en commun.

À long terme, la densification du quartier et une meilleure desserte permettront de révéler un site préservé,dont la proximité au “nouveau centre” de l'île de Nantes constitue un atout.

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CONCLUSION / CONTEXTE

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➔ Un sujet, l'archéologie, porteur d'ouverture et potentiellement accessible à des publics diversifiés.

➔ Un projet nécessairement en lien avec l'actualité des aménagements du territoire métropolitain et la recherche archéologique.

➔ Une complémentarité avec les autres thématiques culturelles abordées dans l'agglomération.

➔ Un partenariat à construire avec le musée départemental Dobrée.

➔ Un isolement géographique à compenser à court terme par une stratégie de communication efficace, une signalétique renforcée, un accès en transport amélioré.

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3- UN SITE ET DEUX LIEUX DE VISITE

Le site de Saint-Lupien sur lequel s'implante le Chronographe correspond au quartier portuaire de l’ancienne agglomération de Ratiatum, un territoire urbanisé reconnu sur près de 50 ha.

Les dernières recherches permettent d’envisager une véritable planification urbaine de Ratiatum dès lesannées 50-70 de notre ère, si ce n’est dès la première phase d’aménagement du quartier entre les années 10et 20 de notre ère. De grands axes orthonormés structurent le quartier portuaire : une rue principale de 6 à7 mètres de large est ainsi construite dans un axe Est-Ouest. Elle est longée par un espace de circulation(portique) et coupée notamment par une rue secondaire de direction Sud-Nord qui se poursuit jusqu’aufleuve et aux aménagements de berge. Les bâtiments principaux s’organisent autour de ces axes et sontséparés par des rues secondaires orientées nord-sud.

Entre 2005 et 2007, huit grands bâtiments de type entrepôts portuaires ont été dégagés d’Ouest en Est. Ilsont été construits dans la première moitié du IIe siècle de notre ère. Le plus grand d’entre eux a pourdimensions intérieures une largeur de 11 mètres pour une longueur de 44 mètres, soit une surface utile deprès de 500 m² : c’est dans cet espace que s’insère le bâtiment du Chronographe. Des espaces artisanaux ontégalement été découverts : un large four et un séchoir à céréales de grande envergure ont été datés de lapremière moitié du IIe siècle de notre ère.

En 2011, un quai monumental est mis au jour dans la partie nord, au contact de l’ancien bras de Loire. De2013 à 2016, les fouilles se concentrent sur cette zone pour étudier de façon très approfondie l'interfaceentre le quartier et la Loire, qui aboutissent à un démontage complet du quai découvert. Les fouilles ontaujourd’hui laissé la place à une zone humide, qui avait permis en premier lieu la préservation des bois duquai.

3-1 Site archéologique ou espace vert ?

Sur une superficie de 2 ha, le site archéologique de Saint-Lupien se présente aujourd’hui comme un espacevert traversé librement par les habitants du quartier et les promeneurs, empruntant la promenade qui reliePont-Rousseau à la Jaguère. Cet espace préservé au cœur de la ville s'appréhende avant tout comme unespace public, avec des vestiges peu lisibles. Une partie seulement des structures archéologiques en place afait l'objet d'un programme de consolidation et valorisation ; initiée dans les années 1980, une premièrephase a consisté à consolider les fondations des bâtiments correspondant à la phase d'apogée du quartier,au IIe siècle. Tous les vestiges antérieurs (phase de mise en place du quartier avec structures artisanales) nesont de ce fait pas visibles.

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Un projet paysager global a été conçu en accompagnement de l'implantation du bâtiment neuf (2013-2015,maîtrise d’œuvre A+ R Salles). Ce projet promettait de recouvrir les zones non valorisées d'une épaissecouverture végétale, soulevée par endroits pour dévoiler les vestiges. Il apparaît aujourd’hui comme unécrin vert pour le bâtiment mais non comme un outil de lecture paysagère des caractéristiquespatrimoniales du site. Ce projet n'a pas intégré dans son périmètre les zones de fouille encore en activité en2016 et en particulier la fenêtre nord-ouest, interface entre le quartier et l'ancien bras de Loire, aujourd'huizone humide. La présence de la Loire, dont la ligne de rive s'est déplacée de 500 m vers le nord, est donc àpeine évoquée en raison de cette exclusion des zones nord du périmètre de l'étude.

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3-2 La chapelle Saint-Lupien

Seul édifice patrimonial véritablement saillant du site, la chapelle dévoile également les vestiges romains lesmieux conservés. La chapelle Saint-Lupien se présente comme une construction médiévale dont le sous-sol,classé au titre des Monuments Historiques en 1986, restitue la stratigraphie de l'occupation du quartierdepuis l’époque gallo-romaine. Elle est en réalité le fruit d'une succession d'aménagements depuis safondation, dont on connaît peu de choses. Un lieu de pèlerinage est mentionné par Grégoire de Tours surla tombe d'un saint Lupien, inhumé ici au IVe siècle. De fait, les fouilles récentes ont pu confirmer laprésence d'un important cimetière paléochrétien, occupé sur un temps long (du VIe au XIIe siècle),correspondant à cette tradition des inhumations ad sancto médiévales. Le premier édifice identifié remonteà l'époque carolingienne, et a connu plusieurs campagnes d'agrandissements et de transformations ; laphysionomie actuelle de la chapelle correspond à une phase de construction du XV e siècle, remaniée àplusieurs reprises et restaurée au XIXe et XXe siècles.

Partie intégrante du projet, elle a fait l’objetd’une campagne de restauration et de mise enaccessibilité en 2012-2013. Ces travaux ont étél’occasion d’une étude d’archéologie du bâtiqui a permis de mieux cerner les principalesphases de son histoire. Le prieuré attenant estconstitué de deux pièces rectangulairessommairement aménagées, qui ont joué le rôlede base archéologique pour les opérationsmenées sur le site jusqu'à l'été 2016 (lieu destockage et vestiaires) et n'a pas fait l'objetd'aménagements depuis (pas de classementERP). Seule la chapelle est aujourd'huiaccessible librement au public sur les horairesd'ouverture du Chronographe.

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3-3 Le bâtiment neuf

Implanté au cœur du site archéologique, habillé d'une double peau de bois, le Chronographe est conçucomme un signal dans le paysage, un espace de curiosité décliné sur trois niveaux : le rez-de-jardinregroupant un espace d'exposition temporaire (120 m2) et deux ateliers (60m2), le rez-de-chaussée del'exposition permanente (200m2), surplombés par la terrasse et le belvédère (400 m²).

À l'intérieur du bâtiment, son rôle de lieu d'interprétation est renforcé par un percement des ouvertures defaçade qui tour à tour cachent et dévoilent le site ; sa fonction de signal est quant à elle doublée parl'installation conçue au titre du 1% artistique. Intitulée “Servante” cette installation lumineuse de BernardCalet transforme le belvédère en lanterne verte, référence à la fois au théâtre et aux lanternes des morts.

Le bâtiment a fait l'objet de plusieurs visites architecturales co-organisées par l'Ardepa (et d'un bon relaisdans la presse (303, le Moniteur). Les espaces intérieurs (aménagements bruts, plafonds techniques visibles,dalle béton, choix du blanc et du bois clair) impriment également une qualité spécifique à la visite, perçuepositivement par les visiteurs. Luminosité, accessibilité au sens d'une certaine modestie, modernité : cetteforme de simplicité est un atout qui doit être respecté et un fil directeur qui peut guider, au moins sur laforme, la définition des projets à venir.

3-4 Contenu et scénographie

L’exposition permanente a pour premier objectif de livrer une lecture du site archéologique. Elle proposeau visiteur de se mettre dans les pas des archéologues pour appréhender la vie quotidienne des habitants dela ville antique de Ratiatum. Désignée comme permanente, elle ne l'est que dans une certain mesure : onestime habituellement que ce type de présentation a une durée de « vie » limitée de 5 à 10 ans. D'autre part,ce premier parcours de visite, construit en partenariat avec le service recherche archéologique de NantesMétropole, l'Université de Nantes et l'Inrap, s'appuie sur des données scientifiques non stabilisées, dansl'attente d'une synthèse des dix dernières années de recherches qui devrait aboutir à l'horizon 2019-2020.

Le parcours muséographique s'est construit autour des principes suivants : • un parcours construit autour des notions d'expérimentation et de questionnement, à plusieurs

niveaux de lecture et accessible au public familial.• une dimension évolutive tournée vers le territoire métropolitain et son actualité archéologique• une démarche d’enquête qui fait participer les visiteurs à la découverte de la ville antique • un fort usage des outils numériques et des dispositifs interactifs• une présentation d'objets de la vie quotidienne, issus des fouilles de Rezé

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L'enjeu de diffusion des connaissances et de compréhension de la démarche scientifique qui est celle del'archéologie nécessite de s'appuyer, au-delà des vestiges, sur des outils de médiation très divers : maquettesmanipulables, dispositifs numériques interactifs, usage du dessin de restitution, mise en contexte desartefacts archéologiques y compris les plus modestes.

La présentation s'appuie sur une centaine d'objets (137 à l'ouverture) : propriété ou copropriété de la villede Rezé et de l’État, ils font l'objet d'un prêt de longue durée (5 ans), Les vestiges font partie du soclenécessaire de l'exposition : si les outils de médiation rendent lisibles et accessibles le site archéologique et ladémarche de recherche des archéologues, c'est bien l'objet original qui est source de “l'émotionpatrimoniale“, provoquée par « l'irruption dans le présent d'un passé soudainement devenu tangible »(Daniel Fabre). Le nombre réduit des objets présentés fait partie des faiblesses pointées par le visiteur duChronographe (commentaires sur Google, TripAdvisor et le livre d'or). Cet état de fait rend d'autant plusprécieux les vestiges issus de fouilles récentes (par exemple les spectaculaires pièces de bois issues defouilles de la zone portuaire) et incite surtout à veiller à l'équilibre dans l'ensemble du parcours de ladimension de connaissance et d'expérimentation apportée par les différents supports et la dimensionsensible donnée par le vestige.

Sur la forme, le scénographe (Arnaud Sompairac Architectes) a proposé un aménagement en écho directavec le bâtiment, privilégiant une certaine épure, des matériaux bruts mais soignés et globalement desobjectifs de clarté (lumière, simplicité) et d'accessibilité qui ont guidé le programme muséographique.

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CONCLUSION

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Un site archéologique majeur en terme de recherche scientifique mais peu spectaculaire.

Un site naturel inattendu et préservé, où la perception de la Loire est à renforcer .

Un bâtiment emblématique à taille humaine combinant facilité d'appropriation et identité contemporaine.

Un parti pris muséographique qui séduit, et donne une orientation forte au projet (simple, ludique, contemporain, numérique).

Des conditions de conservation et de présentation des collections à améliorer pour les expositions temporaires.

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4- LES PUBLICS DEPUIS L'OUVERTURE

4-1 Fréquentation

La gratuité pendant le mois d'ouverture ainsi qu'une campagne de communication efficace et courte,explique très directement les chiffres de fréquentation. Sur les 35 000 visiteurs accueillis en 2017 (del'ouverture du 27 janvier au 31 décembre), 15 143 l'ont été lors du premier mois d'ouverture. La difficulté àextraire les données statistiques du système de billetterie ne permet pas d'aller loin dans l'analyse (lesorigines géographiques par exemple ne sont pas exploitables pour le moment) mais on peut cependantdégager quelques conclusions de ce premier exercice.

Le public est majoritairement un public individuel (79 %) ; le public venu en groupe est quant à lui trèslargement accueilli en médiation (260 groupes accueillis), avec une forte proportion d'ateliers pratiques etest très majoritairement issu du monde scolaire ou périscolaire.

Les propositions de programmation à destination du public individuel ont rencontré leur public.- Ateliers famille : 7 dimanches, 22 créneaux, 320 personnes (complets).- Ateliers vacances : 25 créneaux d'ateliers, 323 participants (complets).- Visites guidées : 781 personnes .- 5 conférences : 276 personnes, 55 personnes par conférence en moyenne. - 25 accueils de délégations ou partenaires avec usage des locaux en séminaires ou réunions (élus,

agents de Nantes métropole, musées et établissements partenaires...

On note une fréquentation moindre en période estivale, une forte fréquentation les dimanches et unemoyenne de 109 visiteurs par jour ouvré.

4-2 Retours qualitatifs

Une véritable étude des publics reste à faire, mais il est cependant possible de faire un premier retourqualitatif qui s'appuie sur les commentaires recueillis à l'accueil du Chronographe (notés dans un cahier deliaison), les témoignages inscrits sur le livre d'or (230 commentaires), et le dépouillement d'unquestionnaire distribué pendant le mois de septembre. Enfin, une première enquête qualitative sur lesusages du numérique a été réalisée par un groupe d'étudiants du CNAM, peu après l'ouverture.

L'effet de surprise positive revient souvent dans les commentaires : les visiteurs ne s'attendaient pas à unevisite aussi riche et aussi « bien ». La comparaison avec le cliché du musée poussiéreux est fréquente poursouligner la dimension interactive des propositions. L'observation empirique des visiteurs en déambulationdans le bâtiment montre un public à l'aise dans le lieu, et qui se sent légitime à parcourir les espacesmuséographiques. De nombreux échanges et discussions ponctuent la découverte du parcours permanent,autour d'un objet ou d'un dispositif interactif ou numérique, parfois même entre inconnus. L'adaptationaux enfants et PMR revient très souvent dans les appréciations : l'aspect ludique et interactif dans un soucid'équilibre avec le propos scientifique est souligné par les visiteurs.

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Parmi les sujets de mécontentement, les questions de signalétique et l'éloignement du parking sontlargement prédominants. Sont pointés l'absence d'une buvette ou de facilités de restauration sur la terrasseainsi que celle d'un audioguide. Des commentaires portent sur le nombre d'objets présentés, troprestreints ; les étudiants du CNAM identifiaient quant à eux le peu de lisibilité des vestiges extérieurscomme une opportunité pour développer des projets de médiation numériques.

Il semble qu'il y ait chez les publics du Chronographe un fort pouvoir de prescription et derecommandation, qui revient fréquemment à l'accueil du Chronographe : de nombreux visiteurs(notamment le week-end et l'été) reviennent avec des membres de leur famille ou des amis pour leur fairedécouvrir le lieu et ses propositions.

L'importante fréquentation du Chronographe durant le mois d'ouverture a permis d'obtenir un échantillonstatistique important sur le temps passé au Chronographe (concerne l'ensemble des espaces ouverts aupublic). Ces données de billetterie, corroborées par les statistiques offertes par Google Business, indiquentun temps de visite moyen d'1h30.

4-3 Le Chronographe en ligne

Le Chronographe s'est doté dès son lancement des principaux réseaux sociaux (Twitter : 850 abonnés,Facebook : 900 abonnés, Instagram : 300). Les interactions les plus nombreuses et les plus riches ont eu lieuavec la médiation de contenus scientifiques et archéologiques, notamment liés à des opérationsarchéologiques ayant lieu dans la métropole.

Les plateformes de recommandation permettent également de recueillir les avis des visiteurs (Yelp,TripAdvisor, Google, Facebook). Les visiteurs soulignent la singularité de l'approche interactive etsensorielle du Chronographe, fortement appréciée par les publics familiaux. La taille modeste del'équipement y est également perçue comme un atout pour la qualité de l'expérience de visite, ainsi quel'architecture originale du lieu qui offre un point de vue sur la métropole. Les commentaires sont quasiunanimes, et le Chronographe obtient la note moyenne de 4,5/5.

Le site internet, lancé durant le mois d'ouverture du Chronographe, est progressivement alimenté encontenus, et avec plus de 60 000 vues, sert principalement pour identifier les infos pratiques et laprogrammation culturelle (pages les plus vues) par un public estival (pic au mois d'août), pour repérer laprogrammation culturelle et les animations du Chronographe, et enfin de source de renseignements pourles publics scolaires. Les statistiques du site indiquent que le public, essentiellement métropolitain, seconnecte en semaine et accède au site autant par moteurs de recherche, que par des sites prescripteurs(reze.fr, nantes.fr/sorties, nantes-tourisme.com).

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4-4 Communication et appropriation

L'identité « Le Chronographe, Expérimenter l'archéologie » a servi de base à la déclinaison d'une campagnede communication qui a débuté 2 semaines avant l'ouverture, sur un nombre important de supports et demédias. Cette campagne a mis en avant la gratuité d'accès tout au long du mois d'ouverture. À l'issue decette campagne à la fois dense et limitée dans le temps, une nouvelle campagne d'affichage et decommunication a eu lieu au mois de juin pour annoncer le lancement de l'exposition temporaire Terraincognita, avec des retombées limitées, dues au grand nombre de propositions culturelles etévénementielles simultanées à l'échelle de la métropole.

La communication d'ouverture, très dense, s'est faite sur une période courte, et n'a pas été précédée d'unecommunication assez en amont de l'ouverture (teasing, mise en récit des travaux...) : cela peut expliquer ledéficit de notoriété perceptible aujourd'hui auprès des habitants de la métropole. La presse spécialisée(Archéologia, dossiers de l'Archéologie, Connaissance des Arts...)a aussi été peu mobilisée.

CONCLUSION

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un succès d'ouverture correspondant à une communication dense localement.

une large adhésion des publics venus en visite, très peu de retours négatifs.

une fidélisation perceptible mais une difficulté potentielle à toucher de nouveaux publics.

une notoriété à renforcer (monde culturel et scientifique, habitants de l'agglomération).

au delà du succès d'ouverture, il faudra un projet pour maintenir un cap de fréquentation à 15 000 visiteurs par an.

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SYNTHÈSE DE L'ÉTAT DES LIEUX

Ces quelques constats simples tracent dès à présent des perspectives d'action et de développement.

La phase d'ouverture passée, c'est un projet évolutif qu'il faut désormais faire vivre, dans un contexte urbain, culturel, législatif lui-même en mouvement. La signification de Chrono – le temps et graphe – écrire doit s'incarner y compris dans la vie de l'équipement : écrire progressivement une histoire sur ce site, et contribuer à révéler une histoire métropolitaine commune en perpétuelle construction.

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Un sujet, l'archéologie, porteur d'ouverture et potentiellement accessible à des publics diversifiés.

La spécificité d'un équipement culturel métropolitain sur le territoire rezéen, adossé à une compétence archéologique métropolitaine, qui doit s'adresser aux habitants des 24 communes.

Un site archéologique majeur en terme de recherche scientifique, à mieux valoriser.

Un site naturel ouvert et préservé, dans un contexte urbain en pleine mutation, à mieux desservir.

Un parti pris muséographique qui séduit, et donne une orientation forte (simple, ludique, contemporain, numérique) au projet, à améliorer pour permettre un accueil adapté des collections fragiles.

Un succès d'ouverture correspondant à une communication dense, des retours positifs.

Une notoriété à construire dans le temps et grâce à l'insertion dans un paysage culturel métropolitain foisonnant.

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I I . LE PROJET> 1- VOCATION ET ENJEUX> 2- LES GRANDS AXES SCIENTIFIQUES DU PROJET CULTUREL> 3- PROJET CULTUREL, LES PUBLICS AU CENTRE DES ACTIONS

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1- VOCATION ET ENJEUX

Dans le cadre d’un centre d’interprétation, le projet de valoriser un patrimoine commun est central : cepatrimoine est le socle à partir duquel des liens peuvent être tissés avec le territoire, dans lequel se situe lecentre d’interprétation et sa population ; les traces et vestiges identifiés par l'archéologie sont porteusesd'un potentiel de significations et d’intérêt pour chacun qui demande a être révélé.

Plus généralement, porter un propos sur l’archéologie, c'est proposer aux visiteurs de s’intéresser auxsociétés du passe a travers une approche globale, qui repose sur une étude des techniques, des modes devie, des relations sociales et politiques, des interactions entre l'homme et son environnement. La doubledimension de science « dure » et de science humaine et sociale fait de l’archéologie une matièreparticulièrement riche, et propice a développer un questionnement capable de concerner tous les publics.

Dans sa dimension de démarche scientifique, la discipline archéologique intègre les notionsd’expérimentation, et donc la formulation d’hypothèses et l'acceptation de l'erreur, participant à uneéducation de l'esprit critique et au développement des capacités d'apprentissage. La mise enquestionnement, le rôle interprétatif, l'éveil du sens critique, la capacité à se transformer en lieu de débatset d'interrogations doivent prendre le pas sur les fonctions de transmission d'information pour en faire unlieu d'émancipation.

Dans sa dimension de science humaine et sociale, la discipline archéologique encourage la reconnaissancede la diversité sociale et culturelle et le questionnement sur ce qui fait société. Le Chronographe, en tantque centre d'interprétation, doit permettre d'interroger nos représentations communes, nous amener àdouter et questionner. L'archéologie peut nourrir une réflexion sur l'organisation des sociétés ou ladiversité culturelle, et contribuer à éclairer les grandes interrogations de notre société contemporaine.Partager cette réflexion avec les citoyens peut constituer l'une des ambitions du Chronographe.

Engager le visiteur à s'approprier le lieu et le projet suppose la mise à disposition d’outils de médiation ;qu'ils relèvent de la médiation numérique, humaine, de la programmation culturelle artistique ou del’expérimentation. Cela passe par la volonté de s’affranchir d’une ambition purement cognitive et d'ouvrirles possibilités d’interprétation et de mise en perspective. Cette ambition rejoint la volonté de la Métropolede défendre une approche de la culture ouverte, décloisonnée et imaginative, qui favorise uneappropriation par tous. Pour répondre à cet objectif, le Chronographe s’emploiera à favoriser une approchetransdisciplinaire des sujets et l’émergence de projets au croisement de l’histoire, de l’art, des sciences et destechniques.

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Ces enjeux peuvent se traduire dans la définition d'un projet culturel articulé autour de trois axes scientifiques :

1. Révéler un site unique et singulier

2. Expérimenter l'archéologie

3. Mettre en perspective la société du présent grâce à l'archéologie

tout en plaçant la question des publics au centre de son action.

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2- LES GRANDS AXES SCIENTIFIQUES DU PROJET CULTUREL

Les grands axes scientifiques du projet sont les lignes qui permettront de décliner la vocation del'équipement et la réponse aux enjeux précités ; les trois axes retenus dans ce projet sont ceux définis par lanote de cadrage de 2015, ajustés et approfondis.

2-1 Révéler un site unique et singulier

Le site archéologique de Saint-Lupien a bénéficié d’une très forte implication des collectivités et de l’Étatpour soutenir la recherche archéologique. De 2005 à 2016, le site de fouille du quartier portuaire deRatiatum est devenu un site archéologique majeur en termes de recherche à l’échelle des Pays de Loire,mais aussi au niveau national et européen. L’enjeu de valorisation en est d’autant plus fort.

Les limites de la valorisation actuelle des vestiges in situ ont déjà été relevées : le projet paysager ne dévoilequ’une partie des vestiges, qui ne sont pas parmi les plus spectaculaires. Certains sont toujours cachés etprotégés dans le sous-sol, d'autres ne peuvent être présentés in situ. Valoriser progressivement le site dansson ensemble est une opportunité pour rythmer la vie de l'établissement, en dévoilant année après annéeles résultats des recherches désormais achevées et en «découvrant » les vestiges les plus emblématiques (lesthermes, les bois du quai) selon une programmation pluriannuelle de valorisation. Cette programmationpasse par les étapes suivantes :

➔ Accompagner la diffusion d'une synthèse des données scientifiques :

• Nantes Métropole se positionne en partenaire de l'Université de Nantes, du SRA et de l'Inrappour permettre à cette synthèse d'aboutir dans les meilleures conditions et pour participer auprojet de publication scientifique sur le site de Saint-Lupien. Après un projet de colloque en2018, une monographie dans une revue comme Gallia s'inscrit dans cette perspective.

• Le Chronographe accompagnera la diffusion vers le grand public de ce travail de synthèse, parle biais d'une édition, en partenariat avec l'Université de Nantes et l'Inrap, appelée à remplacerle guide Promenade archéologique à Rezé actuellement en vente au Chronographe et d'unensemble de supports (y compris numériques) adaptés aux différents publics.

➔ Valoriser les vestiges in situ :

• Dévoiler les vestiges invisibles : une partie des vestiges connus et étudiés ne sont pas encorerévélés au visiteur. Une étude paysagère lancée fin 2017 doit permettre de faire des propositionsphasées d'aménagement pour les dévoiler progressivement : seront étudiés en prioritél'aménagement de l'ancien quai au contact du bras de Loire, la lecture de la trame urbaineantique et le dévoilement des thermes, actuellement recouverts d'un géotextile et d'une épaissepelouse. Ces propositions devront ensuite être confrontées aux différents partenaires et publicspour proposer des mises en œuvres innovantes : chantiers expérimentaux (projet de

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construction « à l'antique » avec le pôle métropolitain) ou participatifs (insertion), interventionsartistiques pour révéler les vestiges et assurer la signalétique, dévoilement par des outilsnumériques...

• Valoriser la chapelle : dotée d'un fort pouvoir d'évocation, la chapelle est l'élément patrimonialmajeur – ou saillant – du site. Son aménagement est à compléter avec l'objectif de simplifier lesaménagements existants pour restituer la lisibilité de l'espace et de concevoir des outils demédiation en autonomie (par le son, les supports techniques étant en place).

• Faire du prieuré un lieu d'interprétation autour de la transition période antique - Moyen Âge :sur cette thématique méconnue, les données de l'archéologie à l'échelle nationale, et lesrecherches locales récentes (programmées et préventives) permettent d'envisager uneprésentation spécifique. Ce projet doit cependant permettre de préserver la liberté d'usage dansle prieuré, ressource spatiale pour des propositions d'action culturelle.

➔ Faire évoluer le parcours d'exposition permanent :

Conçu dès l'origine comme un espace évolutif, il doit intégrer les données stabilisées de la synthèse etrépondre aux attentes en matière de présentation des collections. Certaines priorités sont d'ores et déjàidentifiées :

• Le quai en pan de bois : ces vestiges exceptionnels ont fait l'objet d'une étude approfondie etdoivent aujourd'hui être restaurés pour remplacer ou compléter le moulage présenté dans leparcours permanent.

• La lisibilité d'ensemble de la topographie urbaine : Ratiatum dans son ensemble n'est pas assezperceptible pour les visiteurs ; les données récentes de l'archéologie préventive demandent à êtreintégrés à une présentation plus complète.

• Les thermes : en lien avec un projet de valorisation in situ des thermes, cette section demande àêtre complétée par un outil de médiation spécifique.

• Les Dieux et les morts : cette section demande à être complétée, en s'appuyant sur les rechercheset découvertes récentes à Rezé (rue des Treilles) et à Nantes (fouille de la nécropole d'Auvours)

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2-2 Expérimenter l'archéologie :

La dimension d'expérimentation, au cœur du parcours permanent, participe au bon accueil public réservé àsa découverte depuis l'ouverture. Elle s'entend au premier degré comme une invitation adressée au visiteurà “mettre la main à la pâte” par le biais des outils numériques et des manipulations, ainsi que par la mise enplace d'ateliers pratiques. Ces pratiques d’expérimentation sont à prolonger par la mise en place d'outilspermettant le dialogue direct entre visiteurs et professionnels.

Mettre les publics en position d’expérimentation

S'opérant non seulement par une démarche intellectuelle mais également par les sens, l'émotion etl'interactivité qui sont des clés d'entrée dans les mécanismes d'apprentissage, la dimensiond’expérimentation peut-être porteuse de valeurs inclusives : en privilégiant la démarche de l'apprentissage,en accueillant avec bienveillance la formulation des hypothèses et les propositions d'interprétation. Cettedimension expérimentale doit aller vers la mise en place de démarches participatives et contributives.

• Privilégier l’interactivité (outils numériques, outils à manipuler) qui permet de provoquer unpartage de connaissances et des échanges (au sein des familles et des groupes mais aussi defaçon spontanée entre visiteurs).

• Interroger, formuler les hypothèses, s’inscrire dans un processus méthodologique : comme dansles centres de sciences, c'est le processus de recherche qui prime sur ses résultats.

• Susciter des démarches contributives laissant place aux échanges réciproques, aux rencontres desavoir-faire et de savoir être.

Privilégier un rapport direct aux professionnels de l'archéologie

Faire du Chronographe un lieu de questionnements passe aussi par la possibilité pour les visiteursd'interpeller directement la communauté scientifique ; si la fonction d'animation, de développementd'actions culturelles est la mission centrale de l’établissement et repose sur une équipe permanente dont lescompétences sont celles de la médiation, elle doit prendre en compte la nécessité d'échanges directs entrearchéologues et visiteurs. Celui-ci peut s'opérer par les biais suivants :

• Des médiations in situ par les médiateurs/archéologues : l'implication dans l'accueil et lamédiation en archéologie d'étudiants en master archéologie constitue une opportunité pour lesvisiteurs de s'approcher au plus près de la réalité du métier.

• Accueillir sur les chantiers : élaborer en concertation avec les archéologues du service recherche archéologique de Nantes Métropole des accueils sur les chantiers.

• Utiliser les réseaux sociaux comme espaces de dialogue : entre la communauté scientifique et les visiteurs, avec plusieurs temps forts sur lesquels s'appuyer durant l'année : Ask a curator, MuseumWeek, ArchéoWeek.

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2-3 Mettre en perspective la société du présent grâce à l'archéologie

Dans sa version initiale, le projet décrivait cet objectif comme “se faire le relais de l'actualité archéologiquemétropolitaine”. Cet énoncé mérite d'être élargi pour replacer le Chronographe non seulement comme unrelais d'une actualité locale de la recherche mais plus globalement comme un outil de mise en perspective,par l'archéologie, des phénomènes sociaux ou environnementaux contemporains. Plusieurs axescorrespondent à cette volonté d'ancrer la recherche archéologique dans le paysage de la ville d'aujourd'hui,en tant que participant aux transformations du territoire et contribuant à leur compréhension.

Relayer l'actualité archéologique métropolitaine :

Parce qu'il s'agit souvent du premier contact du public avec la recherche archéologique, parfois perçuecomme une nuisance, il semble indispensable de donner des clés de lecture des fouilles qui ont lieu, toutel'année, sur le territoire métropolitain. Les diagnostics archéologiques, opérations de courte durée nepermettent pas de développer des actions de sensibilisation in situ ; on constate cependant une très fortecuriosité des visiteurs (les sujets sur les fouilles sont les plus partagés sur les réseaux sociaux), quidemandent un relais d'information même à minima (images, contexte).

Les fouilles préventives et programmées autorisent quant à elles une organisation de médiation in situ, àdestination du grand public mais aussi des écoles et partenaires de proximité. Une première expériencemenée dans le cadre de la fouille place Félix Fournier à Nantes en janvier 2017 a montré tout l'intérêt de cesactions. Il s'agit également d'aller par ce biais au devant d'habitants de la métropole qui ne se projettent pasforcément dans l'idée d'un patrimoine partagé au delà des patrimoines historiques reconnus... et pourtantle fait archéologique permet aussi de révéler les traces d'une histoire commune dans des territoires, mêmepériphériques.

Ce projet suppose de :

• Définir des modalités de travail efficace avec le service recherche archéologique sur seschantiers.

• Développer des partenariats avec d'autres opérateurs.

• Créer un parcours archéologique avec les acteurs locaux (structures de quartiers) lors desfouilles préventives. Ces projets doivent se développer dans des logiques de partenariats,mutualisation de moyens et contribution citoyenne.

• Créer des outils d'accompagnement des chantiers, à élaborer avec le service recherche archéologique et l'INRAP.

• Élaborer en concertation une programmation de visites publiques et conférences, assurées par le service recherche archéologique ou d'autres partenaires et relayée par le Chronographe.

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Mettre en perspective le monde qui nous entoure

Le renouvellement permanent des données de l’archéologie à l'échelle nationale apporte régulièrement unéclairage nouveau sur des données anciennes voire permet de proposer une lecture enrichie dephénomènes contemporains et de problématiques sociales ou environnementales… Les sujets travaillésdans le cadre de la programmation culturelle (conférence, expositions) doivent ainsi permettre de valoriserl’archéologie et l’histoire de la métropole à travers des approches chronologiques et thématiques larges.

• Présenter des thématiques d'exposition qui peuvent toucher des sujets de société, et privilégierdes approches thématiques diachroniques et pluridisciplinaires (et non seulementmonographiques et/ou monothématiques).

• Replacer les recherches locales dans une perspective élargie, et en lien avec l'état de la rechercheà l'échelle nationale.

• Apporter l'éclairage de l'archéologie sur des projets de nature diverse menés par despartenaires. Cela sera le cas pour le projet autour des Vikings présentés par le château des Ducsen 2018, mais d'autres pistes sont à envisager (les migrations, en lien avec le Muséum parexemple).

Susciter une lecture transversale des questions soulevées par la recherche archéologique :

L'archéologie est elle-même le support d'interrogations et d'interprétations. Science “populaire” dès sesorigines, elle a toujours suscité l'intérêt du public mais aussi des artistes. Elle peut constituer un sujet deréflexion et de création particulièrement dans le domaine des arts visuels, tant sur la dimensionméthodologique de la discipline que sur les rapports au temps. Le lieu gagnerait à s'ouvrir à des formes quientreront en dialogue avec le site : son fort pouvoir évocateur (une ville de deux mille ans enfouie sous nospieds), les espaces d'exposition (bâtiment et prieuré) attirent dès à présent des propositions. Cette approcheinterdisciplinaire est également le moyen d'élargir les publics, de susciter étonnement et curiosité.

• Proposer des résidences de création : la forme que pourrait prendre cette implication des artistespeut être réfléchie en partenariat avec les structures compétentes dans le domaine (DRAC, PôleArts visuels des Pays de la Loire, FRAC).

• Ouvrir les lieux à des formes artistiques diverses à l'occasion des grands événements quirythment la saison culturelle (Nuit des musées, etc.).

• S'insérer dans les programmations culturelles de nos partenaires : les premières pistes de travailavec les écoles de musique/ ANO/ la Soufflerie doivent permettre dans une perspective de 3 ansd'ancrer le Chronographe comme lieu ouvert à des programmations partagées.

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3- PROJET CULTUREL, LES PUBLICS AU CENTRE DES ACTIONS

Musée, site archéologique, centre de sciences, lieu d'interprétation, espace naturel, réseau (réel et virtuel) àl'échelle des 24 communes… Le Chronographe est déjà perçu comme un lieu multiple : utiliser sesdifférentes facettes doit lui permettre d'impliquer tous les publics en favorisant une approchepluridisciplinaire des projets. Cette multiplicité d'approche est un levier pour en faire une « maisoncommune » : en faire un lieu de questionnements et de rencontre mais aussi un point de « maillage »territorial. Il doit pour cela se positionner dans une démarche globale d'inclusion, qui doit sans cesserepenser la place du visiteur partenaire comme centrale : c'est bien la lecture des publics, individuelle oucollective, du patrimoine qui donnera son sens et son utilité à l'action du Chronographe.

3-1 Accueil et médiation

L'appropriation par les publics passe par l'accessibilité au sens global, physique et symbolique. Dans le casdu Chronographe, nous avons déjà pointé les réelles difficultés en termes de signalétique et stationnement,qui sont le premier frein identifiable ; le second, pointé plus haut comme étant aussi une opportunité, est lacomplexité (de thématique, d'espaces) du lieu, qui nécessite donc une attention soutenue aux qualités desdispositifs d'accueil et de médiation proposés.

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Soigner la qualité de l’accueil et donner l’image d’un lieu ouvert à tous et créé pour le public

L'accueil dans le lieu est aujourd'hui identifié comme un point fort du Chronographe par les visiteurs ; il repose sur la mobilisation du personnel en place, mais également sur les qualités spatiales et de confort que propose le lieu, avec un sas salon qui donne une image chaleureuse et familière. Cet aspect doit être maintenu et renforcé.

• Améliorer la signalétique et l'accès par les différents modes de transport.

• Maintenir l'effort d'une ouverture sur les temps de week-end ainsi que l'adaptation des horaires (notamment en période estivale).

• Maintenir et compléter une politique tarifaire adaptée.

• Proposer une charte d'accueil et de médiation pour impliquer l'ensemble des intervenants dans une démarche accueillante qui donne sa place à la parole du visiteur.

• Mieux accompagner l'accueil par la présence d'une boutique mieux aménagée et diversifiée.

• Exploiter la terrasse comme lieu convivial avec la création d'un service même minimum de bar et des propositions ludiques (grands jeux).

• Respecter l'esthétique du bâtiment en faisant appel à des architectes ou designers pour tous les aménagements.

Proposer une médiation humaine facile d'accès et conviviale

Si l'archéologie fait parfois rêver, cette discipline fortement associée à l'histoire peut également rebuter parson aspect très technique, voire savant. Une approche pédagogique et ludique est possible grâce aux outilsnumériques et manipulables mais également par une médiation humaine au plus près des visiteurs.

• Les archéologues en direct : spécificité du Chronographe, la médiation en archéologie est priseen charge par des étudiants ou de jeunes diplômés en archéologie. Le chantier école des dixdernières années sur le site Saint-Lupien a permis de renforcer les liens avec l'Université deNantes qui propose un master en archéologie. Cette filière est à solliciter pour les différentsrecrutements d'auxiliaires qui renforcent l'équipe du Chronographe et assurent les médiationsauprès du public. Ce dernier plébiscite cet accueil par ces jeunes archéologues qui saventpartager leur passion et leurs expériences ; leur qualité d'apprentis permet aussi une approchedésinhibée pour le visiteur, qui ose plus facilement poser des questions parfois difficiles àsoumettre à un professionnel plus expérimenté. La carte blanche qui a été confiée à l’associationdes étudiants en archéologie pour les Journées du patrimoine 2017 conforte cette idée d'insérerfortement dans le fonctionnement de l’équipement ces professionnels en devenir.

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• Tous les formats : des visites courtes (15-20 mn) tous les jours l'été permettent au public(touristique et familial) selon son heure d'arrivée et le temps dont il dispose d'avoir accès à uneexplication sur le site ; des visites commentées plus longues sur les vestiges extérieurs plusdifficiles à lire (1h env.), hors période estivale les week-ends peuvent répondre à l'attente d’unpublic plus averti.

• Toucher, parler, participer : les propositions diversifiées (ateliers en famille, conf'apéro) pourrépondre aux différents publics doivent intégrer au maximum la notion d'échange etd’expérimentation.

• Médiation en ligne : loin d'être de simples supports de communication, les réseaux sociaux sontdes espaces de médiation hors les murs. En s'appuyant sur l'actualité du site ou celle des fouillesmétropolitaines, ils établissent un autre rapport au public, et encouragent une formed'appropriation du sujet en encourageant l’interaction et l’échange. L’appétence et la curiositédu public pour l’archéologie invite à multiplier les initiatives participatives et de partage desressources archéologiques en ligne, à l’image d’une possible transposition de la table d’actualitéarchéologique sur le site Internet du Chronographe, et de la mise en place prochaine duWikiPatrimoine.

Investir les espaces pour diversifier et enrichir les expériences de visite

La dimension de site archéologique et naturel, la présence d'un ensemble patrimonial (chapelle et prieuré)et les spécificités architecturales du bâtiment constituent une véritable opportunité pour diversifier lespropositions et donner aux publics l'occasion de s'emparer du lieu.

• Un espace public « naturel » au cœur de la ville : largement investi par les promeneurs, le sitepourrait connaître une plus grande appropriation par le biais d'aménagements simples ou lacréation d’événements (espace de jeu, tables de pique-nique, concours de cerfs-volants...). Parailleurs, les caractéristiques naturelles du lieu, notamment son inscription au sein d’une zonehumide, sont à révéler et peuvent servir de support à des partenariats autour de la biodiversité(maison du Développement durable, LPO, sciences participatives), et entrer en résonance avecdes sujets traités par l'archéologie (évolution et adaptation des espèces au milieu).

• La chapelle, lieu habité : les qualités acoustiques du lieu invitent à y proposer des projetssonores : une première résidence d'artiste entre 2016 et 2017 (Erwan Martinerie) a abouti à lacréation d'une boucle sonore de 30 min qui peut être diffusée dans la chapelle. D'autrespropositions sont à imaginer dans le cadre d’une programmation culturelle annuelle : musique,contes, lectures.

• Le prieuré, lieu ouvert sur son quartier : une fois réaménagé et adapté à l'accueil du public, ilconstituera un lieu ressource où pourront se déployer les propositions artistiques.

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• La terrasse, espace de détente : en accès libre sur les horaires d’ouverture du bâtiment, et sanscontrôle d'accès, elle accueille les pique-niques des groupes scolaires, les goûters des touristes.Les visiteurs du Chronographe y trouvent une lecture globale du site, possible grâce auxpanneaux d'interprétation. La jauge, limitée à 100 personnes est contraignante pourl'organisation d’événements, tout comme les contraintes météorologiques – le ventparticulièrement – et la proximité de la route (pollution sonore). Son format permetnéanmoins d'envisager l'organisation de projections, spectacles etc.

• L'espace d'ateliers / conférence : ces espaces modulables permettent d'accueillir ateliers etconférences. Le programme initial ne prévoyait pas un usage privatif de ces espaces.Aujourd'hui, ces espaces, à la jauge pourtant limitée (50 personnes en conférence) sont trèssollicités par des partenaires ; un équilibre est à trouver entre la nécessité d’ouvrir le lieu à despartenariats (c'est une des conditions de la création d'une "maison commune", qui intègre laparticipation d'autres communautés), et le poids de cette gestion pour l'équipe et l'adéquationentre ces accueils et les axes scientifiques.

L'usage de ces espaces pose la question de la privatisation des lieux : une étude réalisée en 2017 dans lecadre d'un projet tutoré de l'école Audencia montre les limites de l'exercice pour une structure de cettetaille. L'étude conclut à la nécessité soit de recourir à des prestataires extérieurs pour déléguer l'accueild'événements privatifs, au risque de se voir déposséder du lieu, soit de mutualiser cette gestion à uneéchelle métropolitaine. Un protocole permettant d'encadrer la mise à disposition des espaces dans le cadrede partenariats doit être proposé en tenant compte des contraintes de gestion.

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➔ Développer un projet numérique appliqué à la médiation

L'enjeu du numérique dans la médiation est réel pour de nombreux musées ; il est particulièrement fort au Chronographe qui en a fait une marque de fabrique : un chargé de médiation a été recruté avant l'ouverture, sur un profil spécialisé encore rare dans les musées de cette échelle. Le numérique participe à son appropriation par le public, avec un fort accent donné à l'interactivité. Cette dimension constitue un enjeu en terme de communication et de développement des synergies de créativité numérique à l'échelle métropolitaine, voire régionale.

• La programmation culturelle et la mise en place d’expositions régulières constituent autant d’occasions d’approfondir et de développer de nouveaux outils numériques, en proposant des expériences interactives innovantes, étroitement associées à la médiation des expositions. Un budget dédié est à prévoir pour chaque exposition.

• L'approche sensible et l'usage d'outils numériques immersifs sont aujourd'hui absents du panel des propositions : ils doivent être développés pour permettre au public de se projeter dans la ville antique, en lien direct avec les vestiges visibles ou invisibles du site archéologique de Saint-Lupien. La valorisation des thermes et du sous-sol de la Chapelle peut constituer un point de départ pour compléter les modélisations 3D de Ratiatum.

• Nantes est une place forte du numérique en France, et le Chronographe a tout intérêt à s’appuyer sur les réseaux présents afin de créer des synergies fortes avec les acteurs du numérique. Les temps forts de la vie numérique métropolitaine, et en premier lieu la Digital Week, doivent faciliter les rencontres et la mise en place de partenariats autour de projets innovants. Les projets de développement numérique impliquant les écoles et centres de recherche universitaire (École Centrale, École de Design, Université) sont autant de leviers pour rester au plus proche de la création et de l’innovation numérique.

• Inviter des contributeurs : c'est l'un des enjeux du Muséosprint que propose d'organiser l’équipement en 2018, grâce à l'ouverture à des volontaires venus pour réinventer des outils de médiation (notamment numériques) du Chronographe.

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3-2 Action culturelle

Il est difficile, en l'absence d'une étude des publics poussée, de juger de la pertinence du choix de cibler principalement un public familial, opéré au moment de la réorientation du projet en 2015. La forte proportion de moins de 18 ans semble confirmer que l'équipement y est adapté car il semble que la dimension ludique, expérimentale et participative touche en effet un public familial non aguerri aux musées et fait du Chronographe un outil opportun pour développer des projets. Il importe de poursuivre ledialogue inauguré avec le public familial, tout en développant des actions spécifiques en direction des publics dits plus « éloignés ».

Accompagner l'enfant dès la maternelle dans son parcours d'éducation artistique, culturelle et scientifique

L'intérêt pour la discipline archéologique est fort de la part des enseignants du premier et second degré. Ce matériau d'étude permet d'aborder de multiples savoirs (comme l'histoire, les sciences, les arts plastiques) et d'explorer de grands domaines des arts et de la culture identifiés par le Ministère de l’Éducation dans le parcours d'éducation artistique et culturel de l'élève obligatoire depuis 2013. Le Chronographe constitue aujourd'hui une opportunité unique pour les enseignants de la Métropole d'aborder l'archéologie avec leursélèves, et est à ce titre très sollicité.

• Redynamiser les partenariats : avant son ouverture, l'équipe du Chronographe a bénéficié de l'appui de professeurs du second degré missionnés par le Rectorat. D'autres liens moins officiels ont été tissés avec des enseignants rezéens pour construire une offre à destination des élèves du premier degré. En l'absence d'enseignant détaché, ces liens privilégiés sont à conserver, tout en poursuivant le développement d’autres partenariats.

• Enrichir les propositions : des visites et des ateliers destinés aux cycles 2/3, collégiens et lycéens sont proposés. Cette offre doit être enrichie par des propositions plus scientifiques pour créer devéritables parcours croisés patrimoine et sciences, à construire avec d’autres partenaires : Muséum, association Les petits débrouillards… dans le cadre du réseau CSTI. Une réflexion est également à mener sur le type d’accueil et les médiations possibles à proposer aux enseignants de cycle 1 très demandeurs.

• Vers l'autonomie ? Après six mois d'accueil du public scolaire, le bilan révèle une forte mobilisation des médiateurs et un investissement humain très important dans l’accueil des groupes (137 médiations accompagnées, réparties globalement sur 5 mois à comparer aux 23 par an du Muséum). La capacité de l'équipe à maintenir cette prise en charge pose question et doit orienter vers une plus grande autonomie des groupes et des classes. Il existe cependant des freins propres à la disposition des espaces et à l’aménagement des lieux (question de sécurité dans la découverte autonome de la chapelle / outil à créer pour autonomie en extérieur sur le site / adaptation des horaires). Le temps libéré pour les médiateurs leur permettrait d'accompagner des projets plus spécifiques, liés par exemple à des chantiers métropolitains de fouilles.

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• Une offre en EAC : cette offre qui couvre tous les temps de l'élève : école, périscolaire, centre de loisirs, est territoriale. Le Chronographe doit pouvoir s'insérer en tant qu'établissement de proximité dans une offre rezéenne mais aussi constituer un potentiel d'accueil hors territoire dans le cadre de l'offre destinée aux élèves nantais.

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Impliquer tous les publics

Le Chronographe est facilement vécu comme un outil accessible qui peut encourager une entrée par lapetite porte (établissement de petite taille, outils simples et interactifs, muséographie chaleureuse) dans lemonde culturel... Cette capacité singulière s'est vérifiée à plusieurs reprises dans les accueils de partenairesdu champ social. Malgré ce qui apparaît clairement comme un atout dans la construction d'une politiqued'accessibilité culturelle, les actions restent limitées par deux facteurs essentiels : celui du temps disponiblepour porter les projets et une insertion qui reste à développer dans les politiques territoriales (comme dansle cas de l'EAC, l’établissement ne participant ni aux dispositifs spécifiques rezéens, ni aux dispositifsnantais, se prive des opportunités que représentent les temps d'échanges croisés et la mutualisation desressources).

C'est donc au prix d'une forte mobilisation des ressources propres de l'équipement pour tisser despartenariats que pourra se faire, dans un premier temps, ce travail d'ouverture vers les publics les pluséloignés de la culture dans les 24 communes ; il semble logique de commencer par développer ces liensavec Rezé, et de saisir comme cela a déjà été le cas à Couëron, les opportunités de programmation et defouilles.

• Compléter l'offre à destination du public en situation de handicap : lors de la conception del'exposition permanente, une attention particulière a été portée aux publics en situation dehandicap (le public à mobilité réduite, le public aveugle, le public déficient mental). Ledéveloppement d'outils de médiation est à poursuivre en travaillant plus étroitement avec lesassociations locales concernées pour répondre au plus près aux attentes de ce public. LeChronographe va également intégrer le regroupement des structures métropolitaines pour ladiffusion de la programmation culturelle au public aveugle et malvoyant. À plus long terme,l'équipement peut s'inscrire dans la démarche d'obtention du label « tourisme et handicap ».

• Développer les partenariats sociaux : des collaborations sont établies avec les structures socialesde la ville de Rezé (CSC, épicerie sociale, CCAS) pour proposer des médiations adaptées. Lemême type de démarche se met en place ponctuellement avec l'ACCOORD, le CCAS de Nanteset d'autres villes de la Métropole et un partenariat de trois ans s'est lancé avec ANO (AngersNantes Opéra) autour d'un parcours croisé permettant à un public de Nantes Sud-Rezé dedécouvrir différents lieux culturels. On peut également identifier les potentialités du lieu et lessujets pour développer des actions spécifiques (le mobilier archéologique et la question de sonusage par exemple, est un support au dialogue avec de nombreuses communautés d'origineétrangère, comme cela a pu être testé dans d'autres musées archéologiques, comme celui deSaint-Denis par exemple) ; reste à déployer ces actions très mobilisatrices sur le temps long.

• Impliquer ses voisins, proches géographiquement et parfois éloignés du monde culturel : leChronographe est implanté à Rezé entre les quartiers du bourg du Rezé, du Château et deTrentemoult composés d'habitats individuels et de grands collectifs HLM et privés. Si le siteSaint-Lupien est vu comme un lieu de promenade et de détente de proximité, ce public sembles'arrêter à la porte du bâtiment. L'enjeu des prochaines années est de sensibiliser ces voisins et

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d’en faire des ambassadeurs, à commencer par les structures de proximité immédiate (collègesainte-Anne/ CSC Loire-et-Seil). Leur implication passera par une démarche participative pourles associer à des projets dans l'établissement. Une des pistes est de les associer à des réflexionsdans des démarches d'appropriation des espaces dits publics du Chronographe (la terrasse, lesite) et de travailler à partir de leurs attentes.

• Créer une relation avec le public des jeunes adultes : les relations que tisse, hors du cerclefamilial, le jeune public (18-30 ans) avec l'institution est déterminant dans sa construction d'unepratique culturelle récurrente ensuite. La dimension d'innovation (numérique, créative) peutêtre un élément déclencheur, tout comme les propositions ciblées et adaptées (Nuit des musées,jeux grandeur nature) qui font appel à des croisements disciplinaires (musique, arts plastiquesetc..). Elles demandent cependant un effort important à la structure et surtout la nécessité d'êtretotalement intégrée dans des réseaux culturels nantais. Les liens existants avec l'université, plusparticulièrement avec les masters archéologie, doivent être renforcés et étendus à d’autresfilières (école d'architecture et de design, labo des savoirs, facultés de sciences).

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Poursuivre et accentuer la prise en compte du lieu dans l'offre touristique métropolitaine

Le Chronographe se situe en périphérie de l'offre patrimoniale et culturelle nantaise, mais bénéficie de laproximité d'espaces d'attraction (Trentemoult) et patrimoniaux (Maison Radieuse). L'insertion duChronographe au sein de parcours locaux et associant des lieux culturels et touristiques environnants est àpoursuivre et développer.

• S'insérer plus fortement dans l'offre du Voyage à Nantes : seule une structure comme le VANpeut insérer efficacement le Chronographe dans une offre en direction des publics touristiques.Renforcer la proposition actuelle passe par l'intégration dans un parcours individuel et groupeclairement identifié et si le projet se confirmait, par des liens à nouer avec le projet de la friche« Transfer » sur la zone des Îles. Cela peut constituer une véritable opportunité de créer despasserelles et trouver des solutions de désenclavement géographique. La terrasse semble être unlieu de point de vue idéal pour saisir et dialoguer avec les mutations de ces espaces.

• Faire connaître le Chronographe auprès des autres opérateurs et labelliser le lieu : la multiplicitédes facettes du site (site archéologique, architecture signal, espace vert, destination familiale,interactivité et expérimentation, monument historique) lui permettrait de s'insérer dans denombreux réseaux touristiques en s'associant à des labels reconnus et moteurs d'attractivité(Loire à Vélo, Tourisme familial).

• Toucher les prescripteurs, guides touristiques et influenceurs numériques : en sus, des guidespapiers (Petit Fûté, Routard, Lonely Planet) ou en ligne (TripAdvisor, Google, Yelp), les choixde destination du public passent de plus en plus par la recommandation de pair à pair,notamment à travers les outils numériques (réseaux sociaux, blogs, vidéos). Les partenariatsinitiés entre le Chronographe et les influenceurs du numérique (Instagram, bloggeurs) doiventêtre enrichis et pérennisés dans les années à venir.

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3-3 Programmation culturelle

Expositions temporaires

La présentation d'expositions temporaires est fondamentale pour permettre de faire vivre le lieu etrenouveler l’intérêt des visiteurs. En adéquation avec la taille de l'équipement et ses moyens, il estnécessaire de bien en cibler les objectifs et les enjeux.

• S'adresser à tous les publics, avec des sujets-miroirs pour le visiteur d'aujourd'hui : le choix dethématiques transversales, ouvrant sur des sujets de société, permet de s'adresser à un publicélargi et non seulement aux spécialistes. Quelques exemples de thématiques transversales àtraitement diachronique : Santé et soins / Les évolutions du paysage / la place de l'animal.

• Diffuser la recherche scientifique : certains sujets en lien plus étroits avec la recherche localeet/ou le site lui-même (période romaine, dimension portuaire) sont incontournables commevecteurs de diffusion de la recherche. L'opportunité des collaborations avec les autreséquipements Nantais et partenaires de l'archéologie (l'Inrap en particulier) sera déterminantedans la conception de la programmation. Exemples : le quai et ses bois, les thermes.

Une question importante est celle de la publication : les expositions doivent permettre de jouerleur rôle dans un objectif de production de connaissance et donc laisser traces par unepublication. C'est un argument essentiel pour motiver des collaborations avec les commissairesscientifiques et accroître la notoriété scientifique et culturelle de l'équipement. LeChronographe est dès à présent éditeur (dépôt d'un n° ISBN) ce qui permet la création de petitsformats diffusés sur place, comme cela a été le cas pour l'exposition 2017, Terra Incognita, maispeut imaginer de s’associer pour certains projets avec un éditeur permettant de bénéficier d'unréseau de diffusion. La transposition de projets éditoriaux en ligne est également à intégrer dansla réflexion.

• Dimensionner la production : conformément au cadre d'origine, il est proposé la présentation dedeux expositions en 2018. Le séquençage envisagé à l’ouverture (exposition principale duprintemps jusqu'aux Journées du Patrimoine puis forme plus légère d'octobre à novembre) nepourra pas être testé lors de cet exercice, en raison des partenariats établis. Il faut relever dès àprésent que cet objectif est ambitieux au regard de la taille de la structure et de sa capacité àfaire. La plupart des musées de site comparables en terme de ressources (Jublains, Vieux laRomaine, Coriosolis, La villa de Delhingen) tend à se limiter à une expo de longue durée (9mois) par an, et une production directe seulement tous les deux ou trois ans. La perspectived'une exposition unique par an est donc une perspective à envisager pour les années suivantes.La pratique des prêts d'exposition n'est pas encore très développée dans le domainearchéologique, mais cette question de mutualisation des moyens devient incontournable, et untravail de mise en réseau doit se lancer pour imaginer de telles coproductions. Le prêt del'exposition « AVE Bande dessinée ! La BD rencontre l'Antiquité » par le musée de Vieux-la-Romaine (Calvados) en 2018 va dans ce sens.

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• Adapter les conditions d'exposition et l'organisation de l'équipe : la mise en place d'un contrôleclimatique, l’identification d'un lieu de stockage muséographique pour le Chronographe sontindispensables à l’accueil d’expositions dont les objets requièrent des conditions optimales deconservation ce qui est le cas dans la plupart des sujets que traite l'archéologie. La mutualisationdes moyens techniques (régie des œuvres et montage d'exposition) avec d'autres structuresculturelles est également indispensable pour permettre de porter ces projets.

• Contribution des publics et petites formes d'exposition : l'accès aux espaces d'expositiontemporaire est payant, pour le même tarif que l’exposition permanente, ce qui constitue unfrein à la production d'expositions à dimension locale : il est difficile de faire revenir pour des« petits formats » (expositions dossiers) ou des propositions de restitution / valorisation deprojets partagés / participatifs, co-construits avec le tissu local, qu'il soit associatif ou scolairedans une espace payant. Dans ce sens, l'investissement du prieuré est une alternativeintéressante à tester dès la mise aux normes d'accessibilité.

• Expérimenter sur la conception et la forme : la forme des expositions connaît destransformations importantes. Les connaissances sont désormais disponibles ailleurs, en lignenotamment, et le public vient chercher autre chose dans une exposition. L’émergence desdispositifs immersifs, des expositions fortement scénographiées, des approches interprétatives,des co-constructions… sont autant de signes de cette évolution. La réussite d'une expositionrepose en grande partie sur la pertinence du propos de départ dont sont garants lescommissaires d'exposition : il s'agit non seulement de garantir une qualité des contenusscientifiques, mais aussi la capacité à interroger et ouvrir des possibilités d'appropriation et dedialogue avec les publics. Il est du rôle du Chronographe de rappeler cet objectif de façonsystématique dans la conduite des projets d'exposition.

Le succès repose également sur les qualités de la scénographie. Dans ce cadre, il semble trèspertinent d'une part de s'appuyer sur des collaborations avec l’université ou les écolesd'architecture et d'arts compétentes en scénographie d'exposition. Ce choix qui comporteévidemment une part de risque, est aussi le moyen d'aller vers des solutions innovantes et d'êtreen prise avec l'actualité dans ce domaine.

Une première expérience a pu être menée dès 2017 avec l'école d'architecture de Nantes. D'autrepart, un projet d'accueil en apprentissage en 2018 d'un étudiant en master expographie etmuséographie (Arras) serait un vrai signe pour le positionnement du Chronographe commeoutil d’expérimentation sur la question de l'exposition.

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Temps forts et programmation récurrente :

• Les temps forts nationaux identifiés pour l'établissement : 4 temps (Nuit des Musées, JournéesNationales de l'archéologie, Journées européennes du patrimoine, Fête de la science) permettentde rythmer une saison et sont autant de prétextes au déploiement de propositions nouvelles.

• La programmation récurrente : cette programmation demande à être dissociée dans sonapproche entre deux types de propositions. Une offre qui répond à la demande déjà expriméede certains publics identifiés (ateliers jeune public, parents-enfants, conférences). Cette offredemande à être stabilisée et pérennisée, mais il convient néanmoins d'en vérifier régulièrementla pertinence. L'autre aspect est la mise en place de propositions renouvelées chaque années aufil de l'enrichissement des partenariats, en lien avec les expositions. Il est nécessaire cependantde veiller à un équilibre des propositions, en particulier les deux premières années, pour ne paséloigner le public professionnel ou averti, peu sollicité jusqu'ici et essentiel pour permettre lareconnaissance du lieu.

S'insérer dans une programmation métropolitaine et encourager la construction de projetscollaboratifs et multi partenariaux.

• Partager les projets de programmation avec les autres structures muséales : apporter l’éclairage del'archéologie est possible sur tous les sujets de société et donc potentiellement nombre de sujetstraités dans d'autres structures muséales avec lesquelles établir des ponts. Le projet Vikings en2018 inaugure cette proposition, mais bien d'autres sont à imaginer : les thématiques du réseaumétropolitain des CSTI, à condition qu'elles soient discutées suffisamment en amont, peuventêtre des pistes de réflexion pour le Chronographe ainsi que les thématiques issues desengagements Loire de la Métropole.

• S'ouvrir aux partenariats avec des structures culturelles : participer aux grands rendez-vousculturels métropolitains est essentiel pour ancrer le Chronographe dans le paysage et enrichirun dialogue à travers le temps, avec d'autres disciplines artistiques.

• Privilégier les commissariats scientifiques d'exposition transversaux : archéologues mais aussiconservateurs, sociologues, anthropologues…

Les premières expositions passeront par le développement de commissariats associant la communautéarchéologique, ce qui est indispensable pour garantir la légitimité de l'équipement. Mais l'ouverture àd'autres spécialités et à des approches croisées doit rester un objectif à moyen terme. L'intégration despublics dans ces processus de conception pourrait être également une proposition.

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I I I . MISE EN ŒUVRE> 1- ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT> 2- POLITIQUE TARIFAIRE ET HORAIRE> 3- COMMUNICATION> 4- FEUILLE DE ROUTE 2017-2022

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1- ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT

1-1 Équipe

L'équipe restreinte est positionnée avant tout sur des tâches d'accueil et médiation, au détriment, dans saconfiguration actuelle, de missions de développement et de conduite de projets. Le constat après 6 moisd'ouverture est celui de fortes lacunes dans la prise en charge de certaines missions : développement despublics et contacts avec les partenaires, développement et mise au point d'outils de médiation, évaluationdes actions. Il est donc nécessaire de revoir l'équilibre des postes pour permettre de fonctionner en modeprojet. L'objectif doit être de rattraper une gestion de temps permettant une projection à au moins deux ansde la programmation (contre 6 mois aujourd'hui). Pour cela, les missions de médiation et accueil doiventêtre plus systématiquement portées par les étudiants vacataires et la densité des médiations revue à labaisse. Un travail de modélisation d'un certain nombre d'actions et process doit aussi être mis en placepour limiter l’investissement de l'équipe sur des tâches récurrentes et chronophages (procédures liées à lacommunication /organisation des manifestations /sollicitations diverses).

Un certain nombre de missions ne peuvent être portées par l'équipe : il n'y a pas de régisseur (expositionset événementiel), et pas de chargé de documentation et d'exposition. Un travail sur les solutions les plusadaptées est à aboutir : une mutualisation des moyens (partenariat avec d’autres structures culturelles) ouune externalisation, à intégrer dans le coût de chaque exposition.

1-2 Gouvernance

Le cadre général du projet a impliqué dès son intérêt métropolitain délibéré en 2015 une gouvernancespécifique, maintenue pour le fonctionnement de l’établissement.

Un Comité de pilotage :

Il regroupe les élus de Nantes Métropole et de Rezé, ainsi que des décisionnaires des deux collectivités ; ilpermet de partager les grands objectifs de l’équipement et les bilans annuels.

Un comité technique :

Instance technique légère de concertation avec la direction de la culture de la ville de Rezé, 2 fois par an.

Un conseil scientifique :

Instance consultative permettant de rassembler autour du projet les partenaires archéologiques du site(Université de Nantes, Inrap, DRAC) pour nourrir le projet et susciter des propositions de collaboration. Ilne remplace pas la création de comités ou commissariats scientifiques spécifiquement établis pour la miseen place des expositions.

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1-3 Partenariats

Les partenaires scientifiques

Les relations établies avec la communauté archéologique demandent à être confortées. En sus du servicerecherche archéologique de Nantes Métropole, une convention cadre de trois ans a d'ores et déjà été signéeavec l'Inrap, partenaire incontournable en tant que premier opérateur en archéologie et structureexpérimentée en matière de diffusion et médiation. La convention prévoit des échanges de savoir-faire, unrelais de l’actualité archéologique de l'Inrap dans les espaces du Chronographe et une collaboration pour laproduction d'outils de médiation (expositions, publications, outils pédagogiques). D'autres opérateurs,privés, interviennent sur le territoire métropolitain : il semble opportun de les questionner sur leurimplication potentielle.

L'Université de Nantes est l'un des principaux acteurs de la recherche archéologique sur le site de Saint-Lupien : associés de façon informelle à la conception de l’exposition, les enseignants chercheurs doiventprendre une place plus importante dans la vie de l'établissement, en particulier en lien avec les projets devalorisation du site. Leur association au sein d'un conseil scientifique est un premier pas, ainsi qu'un projetd'exposition autour du port antique ; les liens doivent être formalisés par le biais d'une convention departenariat dès 2018.

Il en va de même pour les liens avec la conservation régionale de l'archéologie : son rôle de programmationet contrôle scientifique des opérations d'archéologie préventive et programmée s'accompagne d'unemission d'aide à la diffusion et à la valorisation qui en font un partenaire incontournable pour leChronographe.

Une convention globale de partenariat culturel entre Nantes Métropole et le Département constitue unpremier cadre pour des actions communes avec le musée Dobrée, qui peuvent être renforcéesponctuellement par la mise en place de conventions spécifique, comme cela est le cas pour le projetVikings.

Des liens sont également à développer avec les autres musées archéologiques du grand ouest : Jublains, leMans, l'Historial de Vendée et au-delà, le Musée d'archéologie nationale, qui inscrit dans son projetscientifique le développement de partenariats sur le territoire national.

Le réseau des CSTI

Le Chronographe est intégré au réseau des CSTI métropolitain, piloté par le Muséum et a par ailleurs établides partenariats effectifs avec Séquoïa ou le Cnam (labellisation pour la fête de la science, plate-formeEchoscience). Il est nécessaire de renforcer ces liens en particulier en matière de médiation scientifique(Labo des savoirs, Estuarium par exemple) mais aussi d'élargir hors du réseau local, avec des structuresscientifiques qui s'impliquent sur des sujets proches : comme Cap'science à Bordeaux.

Les partenaires culturels

Le Chronographe doit impérativement créer les liens qui lui permettront de s’insérer dans les projets ayant

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un retentissement métropolitain ; les premières collaborations prévues pour 2018 vont dans ce sens, avecdes liens créé avec le Château des Ducs et le musée Dobrée. D'autres liens sont à imaginer avec le Muséed'arts, le Muséum, le FRAC…

Les liens avec la Direction régionale des affaires culturelles sont à développer par des biais multiples : enl'absence d'une labellisation nationale (musée de France, Monument historique, ville d'art et d'histoire), ilsemble difficile de s'appuyer sur un relais unique.

Dès l'ouverture, des partenariats ont pu être noués avec la Soufflerie (résidence d'Erwan Martinerie pourune création sonore) et l'école de Musique et Danse de Rezé (intervention dansée dans le parcourspermanent). Ils sont élargis pour 2018 (partenariat avec l'ANO), et doivent se développer à l'avenir(conservatoire, CCN…).

Les collaborations sont déjà nombreuses avec les partenaires rezéens que sont le service patrimoine etarchives et la médiathèque, et sont essentiels à l'ancrage local du projet.

Les thématiques très larges développées par le Chronographe pourront également lui permettre detravailler à des partenariats avec des acteurs du monde économique et social etc. A titre d'exemple, larestauration des bois de Saint-Lupien, objet muséographique majeur, sera l'occasion de développer despartenariats avec des acteurs de la filière bois, très présente à Nantes (Atlanbois), ou encore parlerarchéologie et médecine, impose des relations avec les acteurs médicaux...

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2- POLITIQUE TARIFAIRE ET HORAIRES

Horaires et grille tarifaire ont été validés par décision du Conseil métropolitain en date du 29 avril 2016 et ont fait l'objet de réadaptation limitées proposées en février 2018.

2-1 Horaires

Au regard des publics visés, des pratiques des établissements culturels et des capacités de l'équipe, ont été privilégiés une ouverture les week-end, une continuité d'ouverture en semaine et une extension horaire en été :

• de septembre à juin : du mercredi au dimanche de 14 heures à 18 heures

• en juillet et août : de 14h à 19h

• fermeture le lundi, les jours féries sauf le 14 juillet et le 15 août

• fermeture annuelle du 1er janvier au 1er jour des vacances scolaires de la zone académique de Nantes.

Ces propositions et en particulier la question des la fermeture annuelle sur la durée proposée seront à réexaminer en fin d'année 2018.

2-2 Tarification

Les tarifs, conformes à la délibération du conseil métropolitain du 10 avril 2015 sont similaires à ceux pratiqués par le musée Jules Verne. Ils établissent un tarif d'accès individuel adulte de 3 € (1,50 € en tarif réduit), un Pass annuel 10 € (accès illimité de date à date pendant un an), un Pass inter-musées à 20 €. Pourles groupes scolaires, la gratuité est accordée aux écoles métropolitaines. Les collégiens, lycéens et centre de loisirs métropolitain s'acquittent d'un tarif de 26 € (droit d'entrée et médiation pour une 1/2 journée). Une tarification réduite est accordée aux visiteurs de la Maison radieuse.

Cette grille tarifaire a fait l'objet de réadaptations à la marge pour mettre en cohérence les propositions de visites et ateliers et intégrer certaines gratuités consenties aux partenaires. Le projet d'évolution qui fusionnerai Pass musée et inter-musée est une piste très intéressante pour le Chronographe, qui peut bénéficier ainsi d'un effet de mise en réseau avec les grands établissements métropolitains comme le Musée d'arts et le Château des ducs.

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3- COMMUNICATION

La communication du Chronographe s'articule depuis l'ouverture en lien direct avec la DGIRC (Direction générale à l’information et à la relation au citoyen) de Nantes Métropole, notamment pour l'affichage, la diffusion papier, les magazines municipaux et la presse. Les services de la communication externe de Nantes Métropole sont mutualisés avec ceux de la ville de Nantes, et le Chronographe, équipement métropolitain situé hors de Nantes, peut rencontrer des difficultés à s'insérer dans une politique de communication des équipements culturels, qui reste à définir à l'échelle métropolitaine.

La ville de Rezé a des facilités pour accompagner et soutenir la communication du Chronographe. Toutefois, le Chronographe est bien un équipement métropolitain, et le développement de partenariats forts avec les différents services et structures muséales de Nantes Métropole est le garant d'une communication diversifiée au plus proche des métropolitains.

Communication institutionnelle

Le rôle de relais de la direction de la communication et de soutien des initiatives du Chronographe est primordial, notamment pour le développement des outils à venir : campagnes de communication concertées avec la communication centrale, mise en place d'une newsletter et identification des partenaires pour les actions de communication du Chronographe.

Newsletter

Tombée en désuétude il y a quelques années, elle redevient un outil efficace de diffusion de l’information etde fidélisation. Son développement et la mise en place d’une base de donnée contacts est un des objectifs 2018.

Réseaux sociaux

Les réseaux sociaux s'adressent à des publics spécifiques (Twitter : professionnels de l'archéologie, journalistes et prescripteurs ; Facebook : familles, actifs de 25 à 55 ans ; Instagram : jeunes actifs 25-35 ans et créatifs), et les discours de communication doivent être adaptés pour être efficaces (Twitter: veille archéologique, communication externe, relais de l'actualité archéologique ; Facebook : relais événements, retour de visites et avis, synthèse d'événements et chantiers archéologiques). Elle implique la contribution des opérateurs de l'archéologie à la création de contenus.

La communication in situ

La communication in situ sur les chantiers de fouille, au plus près du quotidien des habitants et de leur pratique de la ville, se traduit par un affichage dédié sur les chantiers. Un modèle systématique et léger doit être mis au point en accord avec le Service recherche archéologique.

La communication interne

Elle est un atout vital pour s'assurer une bonne identification de l'équipement par l'ensemble des services, et permettre de sensibiliser les 8000 agents métropolitains.56

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4- FEUILLE DE ROUTE 2018-2022

Site et bâtiment :

Étude paysagère 2017 - 2018 / étude sur le contrôle climatique / Restauration du quai / accessibilité première phase du prieuré.

Programmation :

Deux expositions : Avé Bande Dessinée ! La BD rencontre l'Antiquité, exposition en prêt de Vieux laRomaine en lien avec la maison Fumetti, les bibliothèques de Nantes et Rezé/ Le voyage des Vikings à Nantes en lien avec le château des Ducs, le musée Dobrée et le service recherche archéologique. / Actualité des fouilles : Mellinet et bourg de Rezé (service recherche archéologique).

Action culturelle :

Partenariat ANO (Angers Nantes Opéra) / projets public scolaire avec Grand patrimoine / projet avec les Archives de Rezé (bourg de Rezé) / projet école de musique de Rezé / création et expérimentation d'un outil de visite du site archéologique en autonomie pour public scolaire / création d’un document de visite pour les familles / développement d’actions en direction du public aveugle et malvoyant / organisation d'un Muséosprint, marathon créatif sur les vestiges extérieurs / médiation en ligne sur les fouilles archéologiques.

Développement des partenariats :

Convention avec l'Université de Nantes, opérateurs archéologiques, collaborations avec les structures culturelles nantaises : château des Ducs, musée Dobrée, maison Fumetti / Transfert de Pick Up sur la zone des abattoirs / projets avec l'école de Design.

Outils et évaluation:

Étude des publics / charte d'accueil et de médiation / protocole de mise à disposition des espaces/ newsletter / alimentation du blog /relance de la presse spécialisée.

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2018

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Site et bâtiment :

Aménagement d'une boutique et d'une offre minimum de boissons pour la terrasse / valorisation de la fenêtre de fouille 2018-2019 / restauration des bois / aménagement du prieuré.

Programmation :

Anthropologie funéraire / exposition en partenariatavec le FRAC / actualité archéologique : Doulon-Gohards et Rezé / numérique : intégration à Scopitone et Digital Week, développement d’un outil numérique de visite du site archéologique.

Action culturelle :

ANO / pérennisation d'un outil de visite du site archéologique en autonomie pour public scolaire / création d’outils de médiations pour des ateliers scolaires en autonomie / développement d’actions en direction du public mal-entendant / proposition de sonorisation de la chapelle pour une visite en autonomie.

Développement des partenariats :

Structures scientifiques et techniques, élaboration de la politique d'accueil d'artistes, partenariat projetavec le cluster de l’Université de Nantes sur les modélisations 3D.

Site et bâtiment :

Aménagement du prieuré / valorisation de la fenêtre de fouille / mise en place d'un chantier expérimental et/ou participatif.

Programmation :

Exposition « le bois dans l'antiquité » / Artiste en résidence / hors les murs en fonction de l'actualité.

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2020-222019

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21 rue Saint-Lupien

44400 Rezé

02 52 10 83 20

lechronographe.fr

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