141
Université d’Antananarivo Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie Département Economie Troisième Cycle - DEA Option : « Monnaie, Banque et Finance » Mémoire pour l’obtention du Diplôme d’Etudes Approfondies es - sciences économiques Politique monétaire de règle ou discrétionnaire : Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et est-elle efficace ? Impétrante : Mlle Hoby Tina RANDRIAMANANTSOA Encadreur : Mr Mamy Raoul RAVELOMANANA, Agrégé de l’Université d’Antananarivo Soutenu le 29 Janvier 2014 Année Universitaire : 2012-2013

Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

  • Upload
    others

  • View
    3

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

Université d’Antananarivo

Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie

Département Economie

Troisième Cycle - DEA

Option : « Monnaie, Banque et Finance »

Mémoire pour l’obtention du Diplôme d’Etudes Approfondies es-

sciences économiques

Politique monétaire de règle ou discrétionnaire :

Quelle politique pour la banque centrale de

Madagascar et est-elle efficace ?

Impétrante : Mlle Hoby Tina RANDRIAMANANTSOA

Encadreur : Mr Mamy Raoul RAVELOMANANA, Agrégé de l’Université

d’Antananarivo

Soutenu le 29 Janvier 2014

Année Universitaire : 2012-2013

Page 2: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et
Page 3: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

I

REMERCIEMENTS

Je n’aurais pas pu finir ce mémoire sans l’aide du Seigneur tout puissant, qui m’a

donné de la force et de l’intelligence.

Je tiens à exprimer ma reconnaissance à Monsieur Mamy Raoul RAVELOMANANA,

pour le soutien et l’encadrement qu’il m’a apportés tout au long de l’élaboration de ce

document.

J’adresse aussi mes remerciements à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à

la finalisation de ce travail :

- Tous les membres du département Economie de la Faculté de Droit,

d’Economie, de Gestion et de Sociologie, en particulier Monsieur Fanjava

REFENO, le chef du Département ;

- La direction du crédit de la Banque Centrale de Madagascar, qui m’a

accueilli chaleureusement et fourni des informations dans le cadre de ce

mémoire.

Enfin un grand merci à toute ma famille, en particulier à ma mère qui m’a toujours

soutenue pendant mes années d’études universitaires et à mes amis.

Que cette page soit témoin de ma gratitude envers tous ceux qui sont cités ci-dessus et

même certaines personnes que je n’ai pas citées mais qui m’a rendu services pendant

mon travail de recherche.

Page 4: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

II

Résumé

Depuis l’abandon des instruments directs, les réserves obligatoires et le taux directeur

deviennent les principaux instruments de la Banque Centrale de Madagascar (BCM).

Une décision d’une variation du taux directeur ou de coefficient des réserves

obligatoires est prise pendant une réunion de Comité monétaire qui se fait tous les

mois.

Le présent travail de recherche s’attache à décrire le type de politique monétaire

conduite par la BCM et d’analyser les mécanismes de transmission de cette politique

à partir de ce moment où elle a décidé de renoncer à l’encadrement de crédit et au

plafond global de crédit afin de connaître si elle est efficace ou pas.

Pour mieux répondre à ces problématiques, on a mis en évidence les théories et la

mise en œuvre de la politique de la banque centrale. Ensuite on a conçu un modèle

axé sur le rôle joué par le taux d’intérêt ainsi que la masse monétaire dans la variation

du prix et de la production nationale, qui a été traité avec le logiciel « Eviews ».

On a pu ressortir qu’il existe une relation étroite entre l’inflation et la masse monétaire

à Madagascar et que l’impact du mouvement du taux directeur sur la croissance et les

prix ne sont pas significatifs.

L’analyse affirme aussi que la politique monétaire Malgache est une politique plutôt

discrétionnaire. Ce qui engendre un biais inflationniste qui la rendant inefficace. Mais

à long terme, la stabilité du prix peut être atteinte puisqu’on a trouvé une relation de

cointégration.

Mots clés : politique monétaire discrétionnaire ; politique de règle ; taux directeur ;

masse monétaire ; inflation ; croissance économique.

Page 5: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

III

Abstract

Since the last use of the direct instruments, the mandatory reserve and the interest rate

become the main instruments of the Central Bank of Madagascar (CBM). A decision

of a change in interest rate or coefficient of mandatory reserve is taken during a

meeting of the Monetary Committee, which is done every month.

This research task aims to describe the type of monetary policy led by the CBM and

analyze the transmission mechanisms of this policy from the moment when she

decided to give up coaching and credit overall ceiling in order to know if it is

effective or not.

To better address these issues, we presented the theories and implementation of the

policy of the central bank. Then we designed the role played-model based by interest

rates as well as the money supply in the change in price and national production,

which was treated with the software "Eviews".

It has been showed that there is a close relationship between inflation and money

supply in Madagascar and the impact of the movement of the interest rate on the

growth and prices are not significant.

The analysis also affirms that the Malagasy monetary policy is rather a discretionary

policy. This creates an inflationary bias which makes it ineffective. But in the long

run, the price stability can be achieved since a relation of cointegration was found.

Keywords: discretionary monetary policy, policy of rule, interest rate, money supply,

inflation, economic growth

Page 6: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

IV

Sommaire Introduction…………………………………………………………………………..1

Partie I : Approche théorique de la politique monétaire …………………………4

Chapitre I) Cadre d’analyse de la politique monétaire ……………………………….6

I-1) Politique monétaire………………………………………………………...6

I-2) Instruments de politique monétaire……………………………………….9

Chapitre II) Type et Efficacité de politique monétaire………………………………13

II-1) Type de politique monétaire …………………………………………….13

II-2) Efficacité de la politique monétaire……………………….......................23

Chapitre III) Analyse de la politique monétaire de la BCM ………………………..33

III-1) Conduite de la politique monétaire Malgache ………………………….33

III-2) Mise en Œuvre de la politique monétaire ………………………………40

Partie II : Etude empirique de la politique monétaire (cas de Madagascar)…...50

Chapitre IV) Type de politique monétaire de la BCM ………………………………52

IV-1) Etude comparative du type de politique Malgache……………………..52

IV-2) Biais inflationniste………………………………………………………57

Chapitre V) Etude de l’impact de la politique monétaire sur l’économie

Malgache…………………………………………………………………………………...62

V-1) Cadre méthodologique…………………………………………………..62

V-2) Tests économétriques…………………………………………………....75

Chapitre VI) Analyse des Résultats……………………………………………………..89

VI-1) Analyse des impulsions…………………………………………………89

VI-2) Décomposition de la variance de l’erreur de prévision…………………97

Conclusion…………………………………………………………………………104

Page 7: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

V

Acronymes AO : Appels d’Offres

AON : Appel d’Offres Négatif

AOP : Appel d’Offres Positif

ATN : Allocation Théorique Neutre

BCE : Banque Centrale Européenne

BCEAO : Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest

BCM : Banque Centrale de Madagascar

BTA : Bons de Trésor par Adjudication

CCP : Compte Chèques Postaux

CF : Circulation Fiduciaire

DCR : Direction de Crédit

DET : Direction des Etudes

DSE : Direction des Services Etrangers

DTS : Droits de Tirage Spéciaux

FA : Facteurs Autonomes

FMI : Fonds monétaire International

LC : Lettre de Change

MCO : Moindre Carrés Ordinaires

MID : Marché Interbancaire de Devises

OM : Open Market

PIB : Produit Intérieur Brut

PIBR : Produit Intérieur Brut Réel

PV : Procès-verbal

RO : Réserves Obligatoires

RTGS: Reals Times Gross Settlment System

Page 8: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

VI

UMOA : Union Monétaire Ouest Africain

USD : Dollar Américain

VAR : Vecteur AutoRégressif

VECM : Modèle Vectoriel à Correction d’Erreur

Page 9: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

1

Introduction

Page 10: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

2

Les différents types de politique monétaire se situent au cœur des débats des économistes,

depuis quelques années. On distingue deux sortes de politique monétaire, une politique qui

suit de règle de décision et une politique discrétionnaire.

La politique discrétionnaire est une politique qui se détermine à chaque période en fonction de

l’état de l’économie, tandis que la politique de règle est une politique qui repose sur un

objectif simple et connu publiquement en avance et que les autorités monétaires s’engagent à

l’atteindre, en agissant suivant une règle précise.

La définition de l’objectif de politique économique peut être résumée par le carré magique de

Kaldor. Les quatre objectifs fondamentaux sont la stabilité de prix ; l’emploi ; l’équilibre du

solde des échanges extérieures et la croissance économique.

Les objectifs primordiaux de politique monétaire coïncident avec ces objectifs. Mais dans les

années 80, la pluralité d’objectifs a été remise en cause. Seul l’objectif de stabilité de prix est

devenu l’objectif final de la politique monétaire des banques centrales.

La croissance économique constitue l’objectif connexe de la politique. L’atteinte de la

stabilité de prix contribue essentiellement à une augmentation de la production nationale, car

il favorise l’investissement. Aussi cette stabilité forme un facteur indispensable du maintien

du niveau de vie.

La Banque Centrale de Madagascar (BCM) a pour tâche d’assurer la stabilité de prix dans le

souci de préserver la valeur interne et externe de la monnaie.

Dans la mise en œuvre de sa politique, la BCM dispose d’instruments d’intervention qui ont

évolué en fonction des différentes étapes réalisées en matière de libéralisation de l’économie.

L’année 1994 marque le début de renoncement de la BCM aux instruments d’intervention

directe. Le taux directeur et les réserves obligatoires deviennent les instruments de politique

monétaire de la BCM depuis cet abandon des instruments directs comme l’encadrement de

crédit et le plafond global de crédit. La flexibilité du change a aussi été mise en place cette

année.

L’achat et le vente de bons du Trésor de maturité inférieure ou égale à un an constituent

respectivement les instruments de refinancement des banques et de ponction de liquidités

Page 11: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

3

depuis 1999 jusqu’en juin 2005. Les achats de bons du Trésor des banques par la BCM se

font sur le marché secondaire dans le but d’injecter de la liquidité.

La Banque Centrale a repris en considération les opérations de refinancement et de la reprise

de liquidités sur le marché monétaire, en juin 2005.

Sous la recommandation du FMI, la BCM a été recapitalisée en mai 2007. Les autorités

monétaires ont également eu recours à la titrisation des créances détenues par la BCM sur le

Trésor public sous forme d’obligations échangeables sur le marché financier.

Le présent ouvrage se propose d’apporter des éléments de réponse à la question suivante : le

type de politique conduite par la Banque Centrale de Madagascar lui permet – il

d’atteindre son objectif de stabilité de prix ?

Ainsi dans cette étude, on essaie de définir le type de politique menée par la BCM après avoir

développé la différence entre ces deux types de politique monétaire et ensuite évaluer

l’efficacité de la politique depuis 1995.

Des auteurs ont fait des analyses sur la sorte de politique monétaire qui permet de parvenir à

la stabilité de prix. Pour Kydland et Prescott, il faut que la banque centrale suive une règle

monétaire que d’exercer un pouvoir discrétionnaire qui entraine à l’incohérence temporelle en

rendant ce type de politique inefficace1.

Une analyse économétrique sur des données mensuelles avec un modèle vectoriel

autorégressif (VAR) sera menée avec le logiciel « Eviews » pour quantifier l’impact de la

politique monétaire sur l’économie.

On partage notre travail en deux parties. La première partie se porte sur l’analyse théorique à

savoir les définitions, les différents types et l’efficacité de la politique monétaire. Et la

seconde partie met l’accent sur le type de politique monétaire utilisée par la BCM et l’étude

de l’impact de cette politique sur l’économie, notamment sur le prix et sur la croissance

économique.

1 Annabelle Mourougane, « Crédibilité, indépendance et politique monétaire” », Institut National de la

statistique et des études économiques, France, Octobre 1997, 48p.

Page 12: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

4

Partie I : Approche théorique de la

politique monétaire

Page 13: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

5

Les autorités monétaires doivent adopter la politique monétaire qui soit optimale pour

l’économie du pays. En conséquence, ils doivent choisir entre la politique discrétionnaire ou

la politique de règle. Certains pays rejettent totalement aujourd’hui la politique monétaire

discrétionnaire et d’autres entrent petit à petit dans la mise en place des règles monétaires.

Partant de notre problématique qui est de vérifier si la politique adoptée par la banque centrale

de Madagascar est discrétionnaire ou de règle et si elle permet d’atteindre l’objectif final qui

est la stabilité de prix. Il serait nécessaire d’étudier la base théorique et de connaître les

caractéristiques de ces différents types de politique monétaire qui vont être traités dans cette

première partie afin de mieux analyser la politique monétaire Malgache. Mais aussi, on étudie

l’efficacité de la politique monétaire.

Avant d’entamer le côté pratique sur le cas de Madagascar, entrons maintenant dans le vif

sujet sur les généralités de la politique monétaire.

Page 14: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

6

Chapitre I) Cadre d’analyse de la politique monétaire

En vue de la régulation de l’économie, les autorités monétaires d’un pays maîtrisent

l’inflation en contrôlant la masse monétaire et relancent l’économie par le biais d’une

politique monétaire. Il est essentiel de voir ce qu’on appelle vraiment une politique monétaire

et ses objectifs mais également les instruments à leur disposition.

I-1) Politique monétaire

I-1-1) Définition

On définit la politique monétaire comme un ensemble de mesures prises par la Banque

Centrale pour influer les agrégats de référence notamment la masse monétaire en vue de la

réalisation de certains objectifs économiques particuliers. On peut aussi la considérer comme

une action menée qui a pour objet d’atteindre la stabilité de l’économie en général.

Certains auteurs présentent la politique monétaire comme un ensemble des activités délibérées

par la Banque Centrale pour atteindre les objectifs de la politique économique générale.

Quels sont alors les objectifs économiques visés par la banque centrale ? Les autorités

monétaires emploient des instruments afin d’influencer les objectifs intermédiaires puis en

définitive les objectifs finaux.

La politique monétaire s’apprécie à travers la séquence suivante :

Instruments Objectifs intermédiaires Objectifs

finaux. Mais nous allons faire notre étude à l’encontre de cette séquence c'est-à-dire faire

débuter avec les objectifs finals.

I-1-2) Les objectifs finaux

Selon l’époque, l’état de la conjoncture, et d’un pays à l’autre, les objectifs peuvent se

différencier. Mais les objectifs essentiels de politique monétaire coïncident avec les objectifs

de politique économique définis par le « carré magique » tels que :

« Maintenir la stabilité du pouvoir d’achat de la monnaie locale c'est-à-dire stabilité de

prix ;

Maintenir le taux de change et la balance de paiements à un niveau stable ;

Maintenir un niveau élevé d’emploi ;

Page 15: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

7

Favoriser une croissance économique régulière et relever le niveau de vie de la

population. »2

Ces dernières années, les expériences ont montré que privilégier la croissance économique et

l’emploi se traduit par de l’inflation et du déséquilibre extérieur. Et la pluralité des objectifs a

été remise en cause dans les années 80.

De plus la stabilité de prix et le taux de change sont indissolublement liés3 puisqu’une hausse

de prix engendre non seulement une baisse du pouvoir d’achat de la monnaie sur le territoire

mais plus encore, l’offre de celle-ci contre des devises sur le marché détériore le taux de

change. C’est pourquoi les objectifs finaux joindront l’objectif unique, « la stabilité de prix ».

Aussi, un consensus semblait se faire au milieu des années 80 pour assigner à la politique

monétaire une mission simple et bien définie : assurer la stabilité de prix.

Ainsi la stabilité de prix est devenue prioritaire pour un grand nombre de banque centrale.

« On peut parler de stabilité de prix si, en moyenne, les prix n’enregistrent ni hausse ni baisse

mais demeurent stables dans le temps »4. Aussi empruntons la définition donnée par la

Banque Centrale Européenne (BCE). « La stabilité de prix est définie comme une progression

sur un an de l’indice des prix à la consommation harmonisé inférieure à 2% ».5 Pour d’autres

pays, cet indice est remplacé par le simple indice des prix à la consommation.

Identifions maintenant les avantages de centraliser les objectifs à un seul objectif principal, le

maintien de la stabilité de prix.

Parvenir à cet objectif contribue essentiellement à l’obtention d’une croissance économique,

d’un niveau élevé d’emploi et d’un équilibre extérieur puisque (stratégie de politique

monétaire de la BCE) :

- Une stabilité de prix réduit la prime de risque de l’inflation dans le taux d’intérêt. Une

allocation efficace des ressources à l’investissement, favorisant la croissance

économique et l’emploi, serait effectuée suite à une baisse de taux d’intérêt, si la

stabilité de prix était maintenue à l’avenir.

2 Centre africain d’études monétaire de l’association des banques centrales africains, « La théorie et la politique

monétaire en Afrique », Dakar-Sénégal, 1981, P47 3 Christian OTTAVJ, «Monnaie et financement de l’économie », Hachette supérieur, Paris 1999, P 234

4 Banque centrale Européenne, « Pourquoi la stabilité de prix –est –elle importante? », 2009, P 24

5Banque centrale Européenne, « La stratégie de politique monétaire de la banque centrale Européenne », P38

Page 16: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

8

- La crédibilité du maintien de la stabilité de prix joue aussi un rôle. Les agents

économiques ne détournent plus leurs ressources des emplois productifs pour se

protéger contre l’inflation.

- Les comportements économiques peuvent être faussés par les effets pervers créés par

les systèmes fiscaux, et ces distorsions sont amplifiées par l’inflation. La stabilité de

prix permet de réduire et d’éliminer même les effets de distorsion.

- Un taux élevé d’inflation entraine fréquemment de l’instabilité sociale que politique.

La tenue de stabilité de prix permet d’échapper au phénomène de redistribution

arbitraire de la richesse et de revenus qui apparaît après une inflation.

- La stabilité est un facteur essentiel du maintien du pouvoir d’achat des ménages c'est-

à-dire au maintien du niveau de vie.

- Puisque les prix des biens exportés évoluent moins vite que ceux des concurrents, si

les actions de la banque centrale parviennent à la stabilité de prix, alors cette dernière

empêche aussi l’affaiblissement de la compétitivité à l’exportation.

Tous ces arguments nous permettent d’avoir dans l’esprit l’idée que si la Banque Centrale

garantit la stabilité de prix, elle contribue de manière significative à la réalisation d’objectifs

économiques.

Mais la banque centrale ne peut agir directement sur cet objectif final. Et pour l’atteindre, elle

suit l’évolution de certaines variables qui sont liées à cet objectif et peuvent être contrôlées

par la banque elle-même. Ces variables constituent les objectifs intermédiaires.

I-1-3) Les objectifs intermédiaires

La banque centrale doit choisir des buts atteignables qui sont mesurables et sous sa contrôle

mais aussi qui ont un impact sur l’objectif final de la politique monétaire. Il s’agit des

objectifs intermédiaires, des variables qui sont attachées à l’objectif et également qui

conditionnent sa réalisation.

Les objectifs intermédiaires sont les suivants :

Le contrôle de la masse monétaire ;

Le niveau du taux d’intérêt ; et enfin

Le taux de change.

Le contrôle de la masse monétaire, qui a pour but de savoir maîtriser l’inflation à travers la

quantité de monnaie, permet de réaliser l’objectif de stabilité de prix. Un excès d’offre de

Page 17: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

9

monnaie par rapport à la demande fait augmenter le prix. La croissance de la masse

monétaire doit être plus proche de la croissance économique pour éviter l’inflation, car une

croissance abusive de cet agrégat peut conduire à une élévation de prix.

Cette politique de contrôle d’agrégat est associée à une politique de fermeté sur le taux

d’intérêt.

Lorsque la banque centrale augmente le taux d’intérêt, on assiste à une politique monétaire

restrictive et à une politique expansive lors d’une baisse qui se traduit par une hausse de

l’investissement et de l’activité à travers le crédit. Et la Banque Centrale influence la liquidité

bancaire en contrôlant le taux d’intérêt pour limiter l’effet d’une inflation.

Même si à long terme le taux incorpore les anticipations des agents et échappe au contrôle de

la banque centrale, il peut être effectivement contrôlé à court terme, c’est pourquoi on l’a

défini comme objectif intermédiaire.

Elle se soucie également de niveau du taux de change pour parvenir à sa fin de stabilité.

Maintenir la valeur de la monnaie nationale stable par rapport à la monnaie étrangère est un

des objectifs de la banque centrale. On a déjà vu dans les pages précédentes que le taux de

change et la stabilité de prix sont liés, puisqu’une stabilité externe de la monnaie peut dans

certaine mesure être considérée comme un corollaire de celle du prix6. Un taux de change

faible favorise les exportations mais également une source d’inflation, une inflation induite

par la hausse des prix des matières premières importées élevés. Tandis qu’une appréciation de

change renchérit les exportations et signifie que l’inflation est moindre.

Afin d’atteindre l’objectif final de stabilité de prix, la banque centrale doit avoir des moyens

d’intervention. Ce qui nous amène à la section suivante.

I-2) Instruments de politique monétaire

La banque centrale dispose plusieurs moyens d’actions pour pouvoir parvenir à l’objectif final

de politique monétaire qui est la stabilité de prix. On distingue deux sortes d’instruments : les

instruments directs et les instruments indirects.

6Banque Centrale de Madagascar « Bulletin de la Banque Centrale de Madagascar » - N

o 5 , Novembre

2006 ,p27

Page 18: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

10

I-2-1) Instruments directs

Ce sont des instruments qui portent directement sur les quantités. Citons quelques-uns des

instruments directs :

La fixation des plafonds de réescompte

Fixer les plafonds de réescompte relève de l’initiative de la banque centrale pour limiter le

concours que le système bancaire peut attendre d’elle. Le but de cette action est de maîtriser la

liquidité bancaire, de garder la masse monétaire stable et de contrôler les crédits que les

banques pourront octroyer.

L’encadrement de crédit

C’est une technique de politique monétaire consistant à limiter la création monétaire menée

par les banques par le biais de l’octroi de crédit. La banque centrale impose aux banques des

limites de l’ensemble de crédit par voie réglementaire.

Plusieurs pays ont dépassé l’utilisation des instruments directs en tant que moyen d’action de

la banque centrale. Aujourd’hui la politique monétaire passe par une action portée sur le taux

d’intérêt, par un jeu de réserves obligatoires et aussi des opérations d’open market.

I-2-2) Les instruments indirects

Le taux directeur et les réserves obligatoires ainsi que les opérations d’open market forment

les instruments indirects.

Taux directeur

Les autorités monétaires peuvent influencer les taux d’intérêt sur le marché monétaire par les

mouvements du taux directeur.

Le taux directeur sert de référence pour les taux d’intérêt et tout simplement égale au taux

d’escompte auprès de la banque centrale pour certains pays. Pour une hausse du taux directeur,

la séquence est la suivante :

Augmentation du taux directeur hausse des taux de base bancaire hausse

des taux débiteurs baisse des crédits et de la monnaie en circulation, et pour une

baisse, c’est l’inverse.

Et si la banque centrale veut favoriser l’investissement par le biais d’une influence de la

baisse des taux débiteurs des banques, elle ne fait que diminuer le taux directeur.

Page 19: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

11

« En agissant sur le niveau du taux d’intérêt, les pouvoirs publiques disposent d’un moyen

efficace pour promouvoir l’activité économique sur le sentier de croissance le plus élevé, mais

également il n’en reste pas moins vrai que les délais entre la réaction sur les marchés des

fonds prêtables et la production de biens d’équipements qui favorise la croissance sont assez

longs »7.

La politique du taux directeur est associée d’une manipulation du coefficient des réserves

obligatoires.

Réserves obligatoires

Les réserves obligatoires servent également comme mesure de contrôle de la liquidité

bancaire. Les établissements de crédit ont l’obligation à déposer à la Banque Centrale des

sommes représentant un certain pourcentage des dépôts de leurs clientèles. Ils ont un double

objet :

Garantir la protection des intérêts des déposants afin que l’argent soit toujours tenu à

leur disposition ;

Contrôler le niveau de la liquidité des banques en vue de réglementer leur capacité de

crédit.

Une élévation du coefficient des réserves obligatoires faisant augmenter le « coût de la

liquidité bancaire » réduit les marges d’octroi de crédit des banques. Par conséquent, ces

dernières répercutent cette hausse sur les taux débiteurs.

Le marché monétaire est le lieu privilégié d’intervention de la banque centrale parce que les

banques viennent s’y procurer de la monnaie centrale8. Alors pour atteindre l’objectif final, il

est nécessaire pour la banque centrale d’intervenir sur ce marché.

Opérations d’Open Market

C’est l’intervention régulatrice faite par la banque centrale sur le marché monétaire. Elle se

sert de leur liquidité potentielle c'est-à-dire les titres en sa possession.

Au sens strict les opérations d’open market constituent l’achat et la vente des titres. La banque

centrale va intervenir aux dépens de l’état général du marché. Cette méthode consiste à

ponctionner de la liquidité en vendant les titres ou à injecter en les achetant. Ainsi l’open

market engendre une variation des taux d’intérêt.

7Lange Jean, « Essai sur l'efficacité de la politique monétaire », In Revue économique Volume 21, n°6, 1970,p

985 8 Gérard Kebabdjian « Les modèles théoriques de la macroéconomique » Ed Dunod, Paris 1987, P 188

Page 20: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

12

Si la banque centrale souhaite accroître la liquidité bancaire, elle va acheter des titres en

consentant un prix légèrement plus élevé que le cours qui serait établi sans son intervention.

Celle-ci va donc entrainer une baisse des taux d’intérêt9.

Et si au contraire, elle désire restreindre la liquidité, elle vend massivement des titres en

acceptant un prix un peu inférieur au prix d’équilibre spontané du marché. La conséquence en

sera une baisse de cours des titres et une hausse des taux d’intérêt.

La réussite d’une politique monétaire dépend des instruments utilisés, mais également du

type de la politique, si c’est de la politique discrétionnaire ou des règles monétaires. Ce qui

nous conduit maintenant à s’intéresser à connaitre avec plus de détail les différents types de

politique monétaire. Il est essentiel également d’analyser l’impact des impulsions monétaires

sur l’économie pour donner une réponse à notre problématique.

9Gérard Kebabdjian « Les modèles théoriques de la macroéconomique » Ed Dunod, Paris 1987, P 188

Page 21: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

13

Chapitre II) Type et efficacité de politique monétaire

II-1) Type de politique monétaire

Dans sa littérature de time-inconsistency, Kydland et Prescott ont fait ressortir deux formes de

politique, qui peuvent être conduite par les autorités monétaires : « une politique

discrétionnaire, chaque mesure étant adapté à la situation présente, ou une politique fondée

sur une règle, l’autorité décidant d’une règle d’intervention invariante dans le temps et qui est

connue par les autres agents, ces derniers choisissent leur action en tenant compte de cette

règle».10

Donc, on distingue deux types de politique monétaire

Politique discrétionnaire et

Politique de règle

Ainsi le débat concernant la stratégie optimale que la banque centrale devrait suivre, a devenu

un grand dilemme, entre la crédibilité en adoptant une règle et la flexibilité conférée par une

politique discrétionnaire.

II-1-1) Définitions

La politique discrétionnaire se définit comme une politique selon laquelle les autorités

monétaires prennent la décision qui leur parait optimale en fonction de la conjoncture

constatée. Agissant au coup par coup, les autorités n’utilisent pas particulièrement tel ou tel

instrument mais la politique se détermine en fonction de l’état de l’économie, de l’état à venir

et de la façon dont les instruments sont susceptibles d’agir sur l’économie. C’est une politique

qui est élaborée pour résoudre les distorsions de court terme.

Si on se réfère maintenant aux différents auteurs qui ont fait des recherches sur la politique

monétaire discrétionnaire,

Kydland et Prescott définissent la politique discrétionnaire comme étant une prise de décision

de l’autorité compétent à choisir une politique la plus adaptée à la situation actuelle, sans tenir

compte des anticipations rationnelles des agents privés.

Pour Barro et Gordon, la politique monétaire peut être analysée comme un jeu stratégique

entre la banque centrale et le public d’autre part. La politique discrétionnaire est la politique

10

Annabelle Mourougane,” Crédibilité, indépendance et politique monétaire», Institut National de la statistique et des etudes économiques, France, Octobre 1997, p7

Page 22: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

14

qui est sous optimale vu les anticipations des agents privés qui peuvent infliger des punitions

à une banque centrale spécialisée dans les surprises.

Une politique de règle, c’est une politique qui consiste à se fixer un objectif de moyen à long

terme auquel doit se plier de façon impérative les décideurs monétaires.

La banque centrale est soumise à une règle de conduite connue à l’avance qui soit le reflet

d’une stratégie transparente puisqu’elle annonce clairement le niveau de l’objectif ciblé.

« La règle doit être crédible car elle ne peut être efficace que si les agents privés ont de

bonnes raisons de croire qu’elle sera respectée »11

.

Pour l’objectif ciblé, on distingue deux sortes de ciblage :

Elle vise soit les agrégats monétaires particulièrement la masse monétaire, soit l’inflation.

Ciblage monétaire : La banque centrale annonce aux agents économiques qu’elle interviendra

sur le marché monétaire de telle sorte que la croissance monétaire ne dépasse pas X % par an.

Ciblage d’inflation : On les distingue par le fait que pour ce type de ciblage, elle interviendra

sur le marché d’une manière à ce que le taux d’inflation ne va pas au-delà de X %.

Après les études faites par Kydland et Prescott, ils énoncent que la prise de décision optimale

à chaque instant par les décideurs publics selon les circonstances souffre d’un problème

d’incohérence temporelle qui la rendant inefficace. C’est pourquoi ont-ils préféré l’autre

forme de politique : la poursuite d’une règle, qui est annoncée à l’avance et à laquelle se tient

la banque centrale. Barro et Gordon ont aussi fait des analyses sur la crédibilité de la politique

monétaire, il en ressort que la politique discrétionnaire fait perdre à la banque centrale sa

crédibilité. Voyons en détail ce qui les pousse à affirmer ces idées dans la section suivante.

11

Pollin Jean-Paul, « Les politiques monétaires à l’aventure », In Revue d’économie financière No3, 1987, p128

Page 23: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

15

II-1-2) Etudes sur la politique monétaire discrétionnaire

a) Kydland et Prescott

Sous l’hypothèse d’anticipations rationnelles, la politique monétaire discrétionnaire serait

temporellement incohérente. Il y a incohérence temporelle lorsque le décideur public ne prend

pas la même décision à deux instants différents pour une même question.

Donnons une autre notion d’incohérence temporelle, elle apparait lorsqu’une décision de

politique qui était optimale à une date initiale se révèle par la suite sous optimale sans

qu’aucune information supplémentaire ait été apporté dans l’intervalle.

L’autorité dévie la politique initialement suivie au cours du temps. La question porte alors sur

la capacité des agents privés à anticiper ou non ces déviations. Pour eux, les agents privés

connaissent les principes réagissant le comportement des autorités monétaires c'est-à-dire ses

objectifs, ses contraintes et ses moyens d’action alors ils utilisent toutes ces informations pour

prendre de meilleures décisions en tenant compte des déviations attendues.

Comme les autorités ne sont pas en mesure de prévenir des décisions des agents privés qui

ont des informations satisfaisantes sur les déterminants actuels et à venir de leur action, la

politique aboutit à une situation sous optimale. Ainsi la politique discrétionnaire est inefficace.

En plus d’être inefficace, puisque les agents prévoyaient que la politique initialement

annoncée ne sera pas poursuivie, elle va conduire à la longue à la perte de crédibilité de la

banque centrale.

Définir la crédibilité n’est pas chose facile, on peut évoquer l’idée par un exemple. La notion

d’incohérence intertemporelle et la crédibilité sont liées.

Un professeur fait savoir à ses étudiants que l’examen final va être de niveau élevé en début

d’année et qu’il faut bien travailler. A la fin de l’année, il va remarquer que les étudiants ont

travaillé, cela signifie que le professeur a atteint son objectif. Tenir l’examen n’a plus d’utilité.

Pourtant le professeur va le maintenir malgré la désutilité, il s’agit d’une question de

crédibilité pour l’avenir.

L’utilité de l’examen existe en début d’année, le choix optimal c’est de le faire passer. Elle

disparait à la fin de l’année et l’examen n’est plus utile. Le choix optimal serait de ne pas le

faire passer. C’est là qu’il y a une incohérence temporelle des décisions optimales. Vu cet

exemple, l’incohérence conduirait à la non-crédibilité de la banque centrale.

Page 24: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

16

Ainsi, « les auteurs affirment leur préférence pour des politiques automatiques telles que la

croissance constante de l’offre de monnaie ou des taxes constantes »12

.

« La raison pour laquelle on ne doit pas leur donner de pouvoir discrétionnaire ce n’est pas

qu’ils sont stupides ou méchants mais parce que le pouvoir discrétionnaire implique de choisir

une décision qui est la meilleure à partir d’une situation donnée, d’où peut résulter soit une

situation sous optimale soit l’instabilité »13

.

b) Barro et Gordon

Voyons à présent, l’étude faite par Barro et Gordon sur la crédibilité. La politique monétaire

est considérée par eux comme un jeu entre la banque centrale et les agents privés. Mais à la

différence du public, les autorités monétaires peuvent le tromper.

Le jeu se réalise de la manière suivante : La banque centrale joue en premier. Elle annonce

l’objectif de stabilité de prix. Les agents privés forment ensuite ses anticipations compte tenu

de l’effet de l’annonce qui constitue pour eux des informations. A son tour la banque centrale

met en place sa politique. Elle peut mettre en place un taux d’inflation différent de ce qu’elle

a communiqué. Au contraire d’une politique de règle qui doit suivre la politique initialement

définie. C’est cette tricherie qui rend la politique sous-optimale et conduit à un biais

inflationniste.

Le tableau de jeu est le suivant :

Tableau 1 : Jeu entre la banque centrale et les agents économiques

12

Faugère Jean-Pierre « Les règles monétaires génératrices de crédibilité. Eléments de critique des thèses des nouveaux classiques ». In Revue Française d’économie, volume 6 N

o4, 1991, p232

13Idem

Page 25: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

17

Politique réalisée Anticipation des agents

Crédibilité : stabilité de prix Non crédibilité : inflation

Stabilité de prix ΔP = ΔP* (1)

Neutre avec stabilité de prix

ΔP*> ΔP (3)

Récession

Inflation ΔP > ΔP* (2)

Effet de surprise : expansion

avec inflation

ΔP = ΔP*(4)

Neutre avec inflation

Source : Auteur

« La crédibilité est définie comme le degré de confiance des agents privés dans la

détermination et la capacité de la banque centrale à suivre la politique monétaire et atteindre

les objectifs qu’elle a annoncés »14

.

On a deux situations de long terme et deux de court terme :

Situation d’équilibre de long terme est définie par (1) et (4), la politique monétaire est

neutre car elle n’agit seulement que sur les prix et non sur des variables réelles.

A court terme, la situation (2) et (3), erreurs des anticipations

Pour les deux chercheurs, « un agent économique a un comportement rationnel alors que le

décideur politique a un comportement mécanique »15

.

Sous l’hypothèse d’anticipations rationnelles, les agents privés connaissaient les actions des

décideurs publics. « Les agents reconstituent par calcul le raisonnement du décideur public :

ils connaissent ses objectifs et les informations dont il dispose et en déduisent le

comportement qu’il va adopter »16. Ainsi l’économie se trouve soit dans la position (1), soit

dans la position (4), ça dépend de l’action des autorités monétaires. « Le public est clairvoyant

mais l’Etat myope ne tient pas compte de la clairvoyance du public »17

. Alors la politique

monétaire restait neutre par rapport à la production et à l’emploi.

Vérifions à partir du modèle de base ce qu’on a cité précédemment.

14

Olivier LOISEL, « La crédibilité de la politique monétaire dans une perspective néo-keynésienne », Bulletin de banque de France, n

0 149, Mai 2006 p 21.

15Faugère Jean-Pierre « Les règles monétaires génératrices de crédibilité. Eléments de critique des thèses des

nouveaux classiques ». In Revue Française d’économie, volume 6 No4, 1991, p 233.

16Idem p 234.

17 Idem p 233.

Page 26: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

18

II-1-3) Présentation du modèle KPBR

D’après les travaux de F. Kydland et F.Prescott (1977) sur l’incohérence temporelle des

politiques optimales et ceux de R.Barro et D.Gordon axés sur la crédibilité des politiques

monétaires, la fonction objective peut prendre la forme suivante18

:

( )

( ) (1)

Avec le du revenu à la date, la production potentielle, et le taux d’inflation et

représente le cible d’inflation et désigne le poids relatif attribué à l’objectif de production

par rapport à l’objectif d’inflation.

La banque centrale est supposée avoir les mêmes préférences que les agents privés. Elle

cherche à stimuler la production sans pour autant relancer l’inflation. C’est une fonction semi-

quadratique.

L’output dépend positivement de l’inflation non anticipée.

( ) (2)

Avec , qui détermine l’effet surprise d’inflation sur l’output.

est l’operateur d’espérance.

Le modèle repose sur une hypothèse que les anticipations sont rationnelles et les agents privés

sont supposés réagir de façon optimale à un environnement qu’ils connaissent.19

En introduisant cette équation de l’offre dans la fonction objective, on obtient

( )

( ) (3)

[ ( )]

( ) (4)

La minimisation de la fonction peut être faite dans 3 cas :

1ére cas : Les autorités monétaires respectent une règle et sont crédibles. Ils annoncent un

taux d’inflation , le secteur privé y croit et la banque centrale tient son engagement.

Nous avons

ce qui nous conduit alors à (5)

(6)

18

Ludovic Aubert, “ La politique monétaire: éléments de théories et pratique des banques centrales”, Institut de recherches et sociales- Confédération française de l’encadrement, Décembre 2001, P16 19

Annabelle Mourougane,” Crédibilité, indépendance et politique monétaire”, Institut National de la statistique et des études économiques, France, Octobre 1997, p7

Page 27: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

19

(7)

2éme cas : Les autorités monétaires annoncent la règle mais ne respectent par ex-post cette

règle. C'est-à-dire qu’ils trichent.

Seulement,

Ce qui nous mène à (8)

(9)

(10)

3éme cas : les autorités monétaires ne sont pas crédibles et sont obligées de conduire une

politique discrétionnaire.

Les agents privés anticipent de manière rationnelle l’action des autorités et toute annonce de

la part de la banque centrale n’a plus de la valeur.

Nous avons

Dans ce cas, (11)

(12)

(13)

,

Il parait que c’est préférable pour les autorités de mener une politique fondée sur une règle

plutôt que de conduire une politique discrétionnaire.

La banque centrale a intérêt à tricher pour avoir une croissance plus élevé mais la déviation

engendre une inflation supérieure à (situation 2 dans le jeu).

Pour une politique discrétionnaire, les agents privés prennent en compte les incitations de la

banque centrale, mesurés par et les incorporent aux anticipations d’inflation. Ce qui nous

a donné :

(14)

Le biais inflationniste évalué par , augmente suite à l’effet d’une inflation surprise sur

l’output et au poids que les autorités monétaires accordent à son objectif d’output . « Plus

et sont grands, plus l’incitation de la banque centrale à créer de l’inflation est élevée».

Page 28: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

20

L’incitation de la banque centrale à dévier de sa cible d’inflation aboutit à un biais

inflationniste. A chaque fois que la banque centrale triche c'est-à-dire ne réalise pas la

politique annoncée, il en résulte une inflation.

La politique monétaire perd de l’efficacité et pour être efficace, la banque centrale doit

surprendre. Or elle peut tromper les agents économiques une à deux fois mais pas tout le

temps. Puisqu’elle a perdu sa crédibilité, à terme si elle veut chercher l’effet surprise pour

avoir des conséquences sur des variables réelles, c’est raté, la politique restait inefficace. Car

les agents économiques pensent qu’elle va choisir une inflation supérieure à celle qu’elle

annonce, ils anticipent ce comportement, d’où une inflation trop élevé (biais inflationniste).

Toute politique expansionniste aboutit en dernière analyse à un taux plus élevé d’inflation. A

long terme l’économie se situe en situation (4) si on se réfère au tableau précédent, c’est à dire

que la monnaie est neutre et que l’inflation persiste.

« La désinflation est plus coûteuse à réaliser lorsque l’opinion publique n’est pas convaincue

de la détermination ou de l’aptitude de la banque centrale à mener à bien la politique

annoncée »20

. « Le jeu non coopératif qui s’institue entre les autorités monétaires qui

cherchent à tromper les plans individuels et les agents privés qui tentent d’anticiper les

décisions de la banque centrale conduit à un équilibre insatisfaisant du point de vue de bien-

être collectif »21

.

Ainsi la politique discrétionnaire délivre une inflation plus qu’avec une politique de règle.

Pour une banque qui ne peut pas s’engager à suivre une politique de règle, plusieurs solutions

alternatives ont été proposées par beaucoup d’économistes face à cette limite.

II-1-4) Règle versus discrétion

Les Keynésiens et les défenseurs des politiques conjoncturelles sont partisans de politique

discrétionnaire. Ils utilisent l’argument du caractère imprévisible des chocs qui affectent

l’économie. La vision keynésienne se caractérise par la dépendance de la banque centrale à

l’égard des autorités politiques et par la liberté de ces dernières à user des instruments

monétaires comme bon leur semblaient.

20

Andréas M. Fischer et Adrian B. Orr, « Crédibilité de la politique monétaire et incertitudes concernant les prix : l’expérience néo-zélandaise en matière d’objectifs d’inflation »,Revue économique de l’OCDE n

0 22,printemps

1994,p 171. 21

Pollin Jean-Paul, « Les politiques monétaires à l’aventure », In Revue d’économie financière No3, 1987, p128

Page 29: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

21

« L’exercice discrétionnaire du pouvoir monétaire a deux qualités particulières, il confère à la

gestion de la monnaie une flexibilité certaine, il permet aussi à celle-ci de s’articuler

correctement avec les politiques suivies dans d’autres domaines, comme finances

publiques »22

.

Pour Kydland et Prescott, en s’appuyant sur des résultats mathématiques, ils ont montré que si

la banque centrale décide de faire une politique discrétionnaire, cela conduit à l’incohérence

temporelle qui provoque à la fin un biais inflationniste sans effet bénéfique sur la croissance.

Pour ces auteurs, il est préférable que la banque centrale s’appuie sur une règle même si elle

se prive d’une certaine liberté d’action pour être crédible et doit s’engager à ne pas s’éloigner

de la politique initialement annoncée, ce que permettent les règles monétaires, et non une

politique discrétionnaire.

Pour certains économistes, le débat d’un choix entre une politique monétaire discrétionnaire et

une politique reposant sur des règles est inutile. « Règle versus discrétion est un débat stérile

et infondé. La politique monétaire de la France consiste à témoigner de la permanence des

pratiques discrétionnaires au sein de politique monétaire dites de règles, non seulement sous

leur forme moderne, telle qu’en témoigne le modèle de Woodford, mais aussi dans leurs

versions les plus anciennes »23

.

Pour d’autres, la politique de règle est plus efficace qu’une politique discrétionnaire. La

banque centrale n’a pas besoin de surprendre les agents privés en pensant que l’effet surprise

pourrait avoir des conséquences sur la production, or ceci provoquait un biais inflationniste

tant que ces agents anticipent ses décisions. Avec des règles monétaires, ces agents

connaissaient des informations satisfaisantes de leurs actions.

« Le recours à la règle et plus précisément à l’engagement peut être une source d’efficacité

non parce que les décideurs sont myopes mais parce que les agents privés agissent en fonction

des décisions futurs des pouvoirs publiques »24

.

22

Marc Bassoni et Alain Beitone, « Monnaie : Théories et politiques », Edition Sirey, Paris, 1997, p 145 23

Patrick ARTUS, « Bernanke, Trichet et Barro-Gordon » Flash économie, Recherche économique N0343, 10 Mai

2011. 24

Faugere Jean-Pierre. « Les règles monétaires génératrices de crédibilité. Eléments de critique des thèses des

nouveaux classiques », In Revue française d'économie. Volume 6 N°4, 1991, p 232.

Page 30: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

22

« Les objectifs d’inflation permettent d’avoir la certitude que le public non seulement sait à

quel rythme la banque centrale souhaite réaliser la désinflation, mais dispose aussi d’un point

de référence pour évaluer les résultats obtenus »25

.

Les règles peuvent permettre d’améliorer ainsi la transparence, voire la crédibilité de la

politique monétaire.

Aussi l’incapacité de la banque centrale à s’engager et à respecter une politique annoncée

minimise toute efficacité de politique discrétionnaire. L’adoption de règle pourrait servir à

éviter ce problème d’incohérence temporelle, il faut cependant que les règles soient crédibles.

Les règles monétaires apparaissent comme la solution la plus efficace pour une banque

centrale cherchant à stabiliser l’inflation à un niveau cible et à limiter les fluctuations

macroéconomiques (stabiliser l’activité économique). En utilisant une règle de conduite, la

banque du Canada réalisait une stabilité de prix. Après l’adoption de cible d’inflation, la

croissance économique de Canada a une volatilité moins faible qu’avant.

Mais la sélection du type de politique monétaire ne consiste pas tant à choisir entre deux

formes qu’à réaliser le meilleur équilibre entre l’une et l’autre de ces options. « Le choix

d’une option n’exclut pas nécessairement et totalement l’option alternative. Une banque

centrale peut pratiquer des stratégies flexibles ou hybrides »26

.

La thèse de doctorat de Nicolas Barbaroux démontre que le débat règle versus discrétion est

une hérésie car toute politique monétaire sous la forme d’une règle monétaire témoigne d’une

complémentarité entre l’approche sous forme de règle monétaire, plus ou moins rigide, et un

contenu discrétionnaire.

Ce débat « règle versus discrétion » a été dépassé par l’émergence du concept de règle

contingente ou active, avec la règle de Taylor. Comme le note J.P.Pollin, la détermination et

l’affichage d’une règle monétaire contingente permet de résoudre le problème ayant trait à la

conciliation entre crédibilité et flexibilité.

25

Andréas M. Fischer et Adrian B. Orr, « Crédibilité de la politique monétaire et incertitudes concernant les prix : l’expérience néo-zélandaise en matière d’objectifs d’inflation », Revue économique de l’OCDE n

0 22, printemps

1994, p 172. 26

Marc Bassoni et Alain Beitone, « Monnaie : Théories et politiques », Edition Sirey, Paris, 1997, p 147

Page 31: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

23

II-2) Efficacité de la politique monétaire

Une politique est efficace lorsque chaque décision prise par la banque centrale se transmette à

l’économie. L’impact de la politique monétaire sur l’économie, surtout sur l’activité

économique réelle, a suscité de plusieurs études de la part des économistes. De nombres des

théories et des études empiriques sont apparus pour faire ressortir l’influence des actions des

autorités monétaires sur la production.

II-2-1) Revue de la littérature

Beaucoup d’économistes s’interrogent sur l’impact de la politique monétaire sur l’économie

notamment sur le prix et la croissance économique, ce qui fait ressortir aussi bien au plan

théorique qu’en empirique des débats sur ce sujet.

Sur le plan théorique, la théorie quantitative de la monnaie affirme que la monnaie n’a aucune

influence sur les variables réelles. (FISHER 1911)27. Toute hausse de l’offre de monnaie

n’entraine uniquement qu’une augmentation de prix, elle est sans effet sur la croissance

économique. Ce qui a prouvé que la monnaie est neutre.

C’est l’équation quantitative des échanges MV= PT qui fait ressortir cette idée. La vitesse de

circulation de la monnaie V est constante à court terme, le volume de transaction également

puisqu’il est déterminé par les facteurs et la fonction de production. Ainsi la croissance de la

masse monétaire est la cause première de l’inflation.

Mais KEYNES (1936) a remis en cause cette analyse. Il appuie l’idée que la politique

monétaire expansionniste peut stimuler l’activité économique28

. Avec le modèle ISLM

élaboré par HICKS (1937), on peut prouver l’affirmation de Keynes29

. Pour les Keynésiens, le

taux d’intérêt joue un rôle actif dans l’économie. Après une augmentation de l’offre de

monnaie, stimuler l’investissement en faisant baisser le taux d’intérêt favorise l’activité

économique.

Un accroissement de la masse monétaire suite à une décision des autorités monétaire fait

augmenter la production. Qu’est ce qui explique cette augmentation ? Comme la monnaie est

nécessairement détenue par les agents et que le niveau du prix est invariant, le montant

d’encaisses réelles des agents est supérieur à ce qu’ils souhaitent. Pour débarrasser cet excès

27

Diemer, « cours d’Economie Générale », IUFM Auvergne, 20p 28

Idem 29

Idem

Page 32: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

24

de monnaie, ils accroissent leurs achats de biens, ce qui se traduit par une augmentation de la

quantité de la demande des biens.

Mais l’équilibre du marché des biens n’est pas respecté. Il faut donc stimuler l’investissement

pour restaurer l’équilibre en baissant le taux d’intérêt. Cette baisse accroit la demande de

monnaie et diminue l’ampleur de l’effet d’encaisses réelles. Au total, une hausse de la

quantité de monnaie en circulation dans l’économie a engendré une baisse du taux d’intérêt et

un accroissement de la production.

ROBINSON (1965) renforce ce rôle du taux d’intérêt, dans la politique monétaire. Une

politique de taux d’intérêt bas permet de promouvoir l’investissement et la croissance

économique30

.

Pour TOBIN (1965), la monnaie est capable d’influer sur le niveau d’activité en modifiant le

portefeuille des ménages31

. La monnaie est considérée comme un actif financier. Si jamais la

valeur de la monnaie diminue sous l’effet d’une inflation, les agents privés préfèrent détenir

des actifs réels dans leur portefeuille, ce qui va se traduire par une hausse d’investissement et

donc une croissance économique plus forte.

L’analyse de SIDRAUSKI (1967) lui conduit de nouveau à affirmer que la monnaie est

neutre32. La monnaie entre dans la composition de la fonction d’utilité des ménages car elle

les fournit un flux de services issus de sa détention. Dans ce cas, elle ne jouerait aucun effet ni

à court terme, ni à long terme car elle ne serait pas susceptible de jouer sur le niveau et

l’évolution du PIB.

FRIEDMAN (1968) affirme que les effets de la politique monétaire ne sont que transitoires33

.

La monnaie est neutre à long terme, la production et l’emploi ne sont pas affectés par la

politique monétaire. Seul à court terme qu’elle peut avoir des effets.

Le modèle Offre- demande globale dégage la même idée que celle soutenue par Friedman.

L’effet-quantité d’une politique expansionniste est transitoire tandis que l’effet-prix est

permanant. A long terme, l’effet-prix est plus élevé qu’en court terme et l’effet-quantité

disparait. La politique monétaire est donc neutre à long terme. Il préconise donc une politique

30

Asimakopulos, « Joan Robinson et la théorie économique », Actualité économique, Volum 60- n0 4, Décembre

1984, pp 521-552 . 31

James Tobin, « Money and Economic Growth», Econometrica, Volume 33, Octobre 1965, pp 671-684. 32

Ekkehard Ernst, « Politique Monétaire »,OCDE,2000, 30p. 33

Gilles Dostaler, « Milton Friedman, apôtre d’un libéralisme radical », 2006,7p

Page 33: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

25

fondée sur des règles strictes fixant la croissance de la masse monétaire par rapport à la

naissance de la production (règle de ).

Au-delà des théories, de grand nombre d’études empiriques est apparu dans le but

d’appréhender l’impact d’une décision des autorités monétaires sur le secteur réel, dans

plusieurs pays.

Avec leur modèle connu sous le nom de modèle de St Louis, ANDERSEN et CARLSON

(1970) ont pu dégager que l’impact de la politique monétaire est plus important, plus rapide

et plus prévisible que celui de la politique budgétaire34

.

Une spécification en termes de taux de croissance a été faite par CARLSON en 197835

. Dans

cette version ultérieure du modèle, il a pu montrer que les effets de l’offre de monnaie sont

significatifs et positifs sur l’activité.

L’application du modèle de St Louis par CHOWDHURY (1988) à six pays Européens aboutit

à une conclusion que l’impact de la politique monétaire sur l’activité économique était plus

important dans trois pays36

.

KHAN et KNIGHT (1991) ont élaboré un modèle macro-économétrique à partir duquel les

effets de la politique monétaire sur le secteur réel peuvent être saisis37

. En ce qui concerne

l’inflation, leurs travaux montrent que c’est par le biais des déséquilibres sur le marché de la

monnaie et celui des biens et services que les variations du taux d’inflation sont expliquées.

De même, une augmentation de l’écart de production (différence entre production effective et

production potentielle) se traduit par des tensions à la hausse sur les prix. Toutefois deux

facteurs sont susceptibles d’expliquer une part de l’inflation, comme le taux d’inflation

anticipé par les agents économiques, formellement lié aux taux d’inflation observés dans le

passé et le niveau des prix à l’étranger.

Ils estiment également l’existence d’un faible impact de la politique monétaire sur la

croissance même si c’est une question purement empirique pour eux dans la mesure où il

n’existe pas de consensus théorique sur le sujet.

34

Simon Yannick Fouda Ekobena, « Politique monétaire et croissance économique en zone CEMAC : une approche en donnée de panel », Université de Yaoundé, Octobre 2013, p5. 35

Idem 36

Idem 37 Kako NUBUKPO, « Impact de la variation des taux d’intérêt directeurs de la BCEAO sur l’inflation et la

croissance dans l’UMOA », Notes d’information et statistiques, Juin 2002, p6.

Page 34: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

26

BRUNEAU et DE BANDT (1998) font une application de la modélisation VAR structurel à

la politique monétaire de la France pour avoir l’intérêt et les limites de cette modélisation38

.

Ils trouvent que la politique monétaire a des effets significatifs sur l’activité : un choc

monétaire restrictif entraine une baisse du produit réel.

KONE (2000) dans un article publié à la BCEAO, analyse l’efficacité relative des impacts des

politiques monétaire et budgétaire sur la croissance économique dans les pays membres de

l’UEMOA39

. Il aboutit au résultat que les politiques monétaire et budgétaire influenceraient

positivement le PIB nominal que réel.

NUBUKPO (2002) a réalisé une étude sur l’impact de la variation des taux directeurs de la

BCEAO sur l’inflation et la croissance40. Il note l’existence d’un impact significatif mais

relativement faible à court et long terme des décisions de politique de taux d’intérêt sur le

rythme de l’activité. Et une augmentation des taux d’intérêt directeurs engendre dans tous les

pays de l’UEMOA une diminution de l’inflation. Puisqu’une modification de ces taux

entraine une variation des taux bancaires qui influe sur la demande des biens.

ONDO OSSA (2005) mène une étude sur les pays de la zone CEMAC en utilisant un modèle

de panel41

. Il ressort de son étude que la politique monétaire a des effets expansionnistes sur

l’activité économique à la différence de la politique budgétaire.

MAGNUS SAXEGAARD (2006) montre que la surliquidité bancaire aurait un effet négatif

sur la croissance économique, par l’affaiblissement des mécanismes de transmission de la

politique monétaire, réduisant de ce fait le pouvoir des autorités monétaires à influencer les

conditions de la demande dans l’économie42

.

La lecture attentive de la littérature portant sur l’effet de la politique monétaire sur les sphères

réelles nous a permis d’en savoir plus sur le sujet.

38

Cathérine Bruneau et Olivier de Bandt, « La modélisation VAR structurel : Application à la politique monétaire en France »,Economie et Prévision, Numéro 137, 1999, pp 67-94. 39

Douzounet Mallaye, « Réformes monétaires et croissance économique en zone CEMAC », Université de Yaoundé 2, Décembre 2009,p17. 40

Kako NUBUKPO, « Impact de la variation des taux d’intérêt directeurs de la BCEAO sur l’inflation et la croissance dans l’UMOA », Notes d’information et statistiques, Juin 2002, 38p. 41

Simon Yannick Fouda Ekobena, « Politique monétaire et croissance économique en zone CEMAC : une approche en donnée de panel », Université de Yaoundé, Octobre 2013, p6. 42

Magnus Saxegaard, « Excess liquidity and Effectiveness of monetary policy : Evidence from Sub-Saharan Africa », IMF Woking Paper, Mai 2006, 52p.

Page 35: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

27

De nos jours presque toutes les banques centrales ont abandonné les instruments

d’intervention directe. Elles n’utilisent que des instruments indirects notamment les taux

directeurs. La BCEAO a comme principal instrument les taux directeurs. C’est pourquoi pour

évaluer l’efficacité de la politique monétaire de l’UMOA, Nubukpo a étudié l’impact des

variations des taux directeurs sur les variables fondamentales des économies de l’Union.

II-2-2) Modèle utilisé par NUBUKPO

Le canal du taux d’intérêt constitue le principal mécanisme de transmission de la politique

monétaire keynésienne, ayant pour support de base, le modèle IS-LM. Ce dernier permet de

montrer que la conduite d’une politique monétaire expansionniste, en aboutissant à une baisse

des taux d’intérêt réels qui réduirait le coût du capital, entraînerait une augmentation des

dépenses d’investissement et, par là même, un accroissement de la demande globale et de la

production.43

Mécanisme : baisse du taux d’intérêt baisse du coût des crédits augmentation

des investissements croissance économique.

Dans le but d’évaluer l’efficacité de la transmission de la politique monétaire par le canal du

taux d’intérêt en Afrique de l’Ouest, NUBUKPO44

a analysé l’impact d’une variation de ce

taux sur l’inflation et sur l’activité.

On a choisi ce modèle vu que ceci pourrait être considéré comme une des études économiques

récentes et aussi que l’auteur s’est basé sur le modèle macro-économétrique établi par KHAN

et KNIGHT pour les pays en développement.

M. KAHN et M. KNIGHT (1991) ont élaboré un modèle macro-économétrique à partir

duquel les effets de la politique monétaire sur le secteur réel peuvent être appréhendés. Le

modèle est considéré comme une représentation formelle de la théorie sur laquelle s’appuient

les programmes de stabilisation typique qui visent à lutter à la fois contre le problème

d’inflation et celui des déséquilibres de balance des paiements.

La nécessité de financer la croissance des économies en développement a conduit les

décideurs politiques à privilégier des politiques monétaires expansionnistes et qui se traduit

43

Olivier BEGUY, « Trois essais sur la surliquidité bancaire dans la communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) », février 2002, p 65. 44

Kako Kossivi Nubukpo, Fondé de pouvoir à la direction de la recherche et de la statistique de la BCEAO. Il est titulaire d’un Diplôme d’Etudes Approfondies en Microéconomie de l’Ecole Supérieure de Cachan et d’un Doctorat Nouveau Régime Es Sciences Economiques de l’université Lumière-Lyon 2.

Page 36: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

28

par une hausse du niveau général des prix dans l’économie, toutes choses égales par ailleurs.

Ce résultat est conforme aux enseignements de la théorie quantitative de la monnaie

Afin d’évaluer empiriquement les effets sur l’inflation et la croissance des variations de

l’offre de monnaie, les deux auteurs ont effectué des estimations économétriques fondées sur

la méthode dite du maximum de vraisemblance à information parfaite. Le panel retenu pour

l’étude couvre 29 pays en développement et 232 observations annuelles sur la période 1968-

1975.

En s’inspirant du modèle établi par KHAN et KNIGHT, NUBUKPO a analysé l’influence

exercé par la politique monétaire sur le secteur réel au sein de l’UEMOA depuis la

libéralisation financière, afin d’évaluer l’efficacité de cette politique.

Les taux directeurs deviennent des outils de régulation indirecte de la liquidité, c’est pourquoi

il a considéré le taux de prise en pension et aussi le taux de marché monétaire de manière

simultanée dans son étude.

L’efficacité de la politique monétaire est appréciée à l’aide de l’impact des variations des taux

directeurs sur le taux d’inflation et le taux de croissance, qui va être évalué à l’aide de

l’équation de l’inflation el celui de la croissance.

a) L’équation de l’inflation

Les principaux déterminants de l’inflation en Afrique de l’Ouest ont fait l’objet de

nombreuses études, notamment celles de L. DOE et M. DIALLO (1997), O. SAMBA

MAMADOU (1998, a) pour l’UEMOA, G. MOSER (1995) pour le Nigeria et N. SOWA

(1996) pour le Ghana.

L’auteur a retenu dans son étude l’équation issue de l’étude de KHAN et KNIGHT, développé

par MOSER. Il explique plus que ceux de ces auteurs les déterminants de l’offre de monnaie,

en faisant dépendre celle-ci des variations du taux de marché monétaire et du taux de prise en

pension.

Le niveau des prix à la consommation peut être exprimé comme une moyenne pondérée du

prix des produits locaux et de celui des produits importés (composition du type Cobb-

Douglas).

( ) ( ) (15)

Page 37: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

29

: Prix des biens et services produits localement

: Prix en monnaie locale des biens et services importés

: Le taux de change côté à l’incertain

: Le prix en devises des biens et services faisant l’objet d’importation

Mais cet économiste n’a pas pris en considération les variations du taux de change nominal vu

que la parité de franc CFA et l’Euro est fixe. De ce fait, le prix à la consommation (P) a été

supposé dépendre du cout des biens domestiques et celui des biens importés exprimés en

franc CFA.

( ) ( ) (16)

Ecrit sous forme log-linéaire, l’équation est

( )

Le prix domestique dépend de tensions existantes autant sur le marché de la monnaie et celui

des biens et services. Le déséquilibre monétaire a bel et bien un effet significatif sur

l’évolution des prix tant que le déséquilibre entre l’offre et la demande.

De ce fait, il sera fonction d’une part de l’offre de monnaie et de la demande de monnaie et

d’autre part, du gap de production défini par la différence entre la production effective et la

production potentielle.

( ) ( ) avec (17)

L’offre de monnaie dépend des taux directeurs à savoir le taux de marché monétaire IM et du

taux de prise de pension IPS et du PIB

( )

(-) (-) (+)

avec (18)

La demande de monnaie dépend seulement du revenu des agents économiques, qui constitue

la part transactionnelle de la demande de monnaie. Du fait que les marchés financiers dans

les pays subsahariens sont en voie de son développement, Nubukpo a omis le taux d’intérêt

dans l’équation.

( )

Page 38: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

30

(+)

(19)

Alors,

( ) ( ) (20)

( ) ( ) (21)

Si on intègre les équations d’IPD et IPM dans celui de P, on a cette équation :

( ) ( ) (

) (22)

Ou encore

( ) ( )

( )

En différenciant l’équation, on obtient

( ) ( ( ) ( ) ( ) ( ) ( )) (23)

(-) (-) ( ?) (-) (+)

(D) est l’opérateur de variation

Le signe attendu du PIB réel, en traduisant un «effet demande» au sein de l’équation est

indéterminé, dans la mesure où la valeur de son paramètre dépend des évolutions relatives de

l'offre de monnaie, de la demande de monnaie et du choc d'offre.

Les taux directeurs sont supposés être négativement reliés à l’évolution du niveau général de

prix. De même pour la production potentielle, qui est considéré en tant qu’offre globale.

Cependant, l’absence de séries statistiques infra-annuelles sur la production potentielle dans

l’UEMOA et surtout, la faible pertinence économique inévitablement liée à la

trimestrialisation de telles données, ont conduit l’auteur à enlever cette variable (PIB

potentielle) des estimations.

Tandis qu’une hausse du prix des biens importés se répercute positivement sur le prix

intérieur. L'inflation importée est aussi une variable explicative dans la mesure où un

renchérissement des produits importés se renvoie sur les prix domestiques, du fait que les

importateurs ne diminuent pas son marge de profit.

Page 39: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

31

En final l’équation d’inflation retenue par NUBUKPO est le suivant,

( ) ( ( ) ( ) ( ) ( )) (24)

(-) (-) ( ?) (+)

b) L’équation de croissance

L’équation de croissance s’inspire également des travaux de KHAN et KNIGHT (1991), du

modèle AGENOR (1991) et du modèle PROMES (Samba Mamadou 1998).

Le PIB réel est une fonction positive de l’offre excédentaire d’encaisses réelles et du gap de

production.

( ) ( ) ( ) (25)

γ0, γ1, γ2>0 et ⁄

(D) est l’opérateur de variation et le niveau des encaisses réelles désiré par les détenteurs

de richesse.

Une telle relation soutient que toute offre excédentaire de monnaie engendra une hausse

temporaire du revenu réel. Au contraire, une politique monétaire restrictive influencera

négativement la production. Par ailleurs, KAHN et KNIGHT (1991) estiment que l’élasticité

de la croissance du PIB réel à l’offre de monnaie, mesurée par devrait être assez faible, elle

n’est que de 0,043.

L’équation présente autant que la croissance aura tendance à augmenter lorsque son niveau

effectif est inférieur à son niveau potentiel.

L’évolution de la croissance potentielle est endogénéisée par NUBUKPO, en considérant

qu’elle suit la fonction de production de Cobb-Douglas.

( – ) (26)

Avec g > 0 0 > α> 1 Tr = représente le trend

La main d’œuvre et le stock de capital sont respectivement désignés par L et K. La variation

du stock de capital correspond à l’investissement (INV). La croissance de la main d’œuvre va

de même avec la variation de la population active (PAC)

Les deux équations nous permettent d’écrire la relation dynamique suivante :

Page 40: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

32

( ) ( )

( ) (27)

Le niveau de l’offre d’encaisses réelles, qui traduit l’orientation de la politique monétaire est

supposé être fonction des taux directeurs (IM, IPS) et de l’indice de prix (IPC). Une variation

de la population active est négligeable à court terme.

Ainsi l’équation de croissance peut s’écrire :

( ( ) ( ) ) (28)

(-) (-) (+) ( ?)

La croissance est censée évoluer en sens inverse des taux directeurs en conformité avec les

enseignements théoriques de Keynes. L’investissement total est positivement relié à la

croissance du PIB.

La relation entre inflation et croissance a provoquée l’apparition un bon nombre de débats

dans la littérature économique, pour contester la courbe de Phillips. Cependant, dans les

économies subsahariennes, les estimations effectuées (G. MOSER, 1995) mettent en évidence

une liaison inverse entre croissance et inflation. Un tel résultat pourrait s’expliquer par le fait

que dans les pays subsahariens, la croissance de la production, notamment agricole, exerce

généralement un effet dépressif sur les prix.

Page 41: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

33

Chapitre III) Analyse de la politique monétaire de la BCM

Dans ce chapitre, on va étudier la mise en œuvre et les caractéristiques de la politique

monétaire de la banque centrale de Madagascar afin de déterminer le type de politique

monétaire qu’elle utilise.

III-1) Conduite de la politique monétaire Malgache

III-1-1) La Banque Centrale de Madagascar (BCM)

La loi N° 94-004 du juin 1994 définit les statuts de la Banque Centrale de Madagascar (BCM).

La BCM est une autorité monétaire malgache, elle est indépendante en matière de conception

de la politique monétaire vis-à-vis des autorités politiques et d’autres entités.

Elle a comme principale mission de garantir la stabilité interne et externe de la monnaie. Pour

mener à bien son rôle, elle

Elabore/définit et met en œuvre la politique monétaire ;

Approvisionne l’économie en signes monétaires (billets de banque et de pièces de

monnaie) ;

Met en œuvre la politique de change et veille à maintenir un niveau approprié des

réserves nationales de change ;

Exerce un contrôle sur les banques et les établissements financiers ; et

Définit la réglementation prudentielle et assure le Secrétariat Général de la

Commission de Supervision Bancaire et Financière.

Puisque notre ouvrage se concentre sur la stabilité interne de la monnaie, voyons en

particulier la direction qui ait le devoir d’accomplir cette vocation, qui est la direction de

crédit.

La DCR comporte trois départements :

o Département de mise en œuvre de la politique monétaire ;

o Département des marchés ;

o Département des entreprises.

Chaque département se divise en deux ou trois services et chacun de ces services est partagé

en un à trois bureaux.

Pour mieux procéder à sa mission :

Elle est en charge de la gestion de la liquidité bancaire ;

Page 42: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

34

Elle veille continuellement à l’harmonisation du financement de l’économie suivant

les objectifs fixés par les autorités monétaires ;

Elle agit régulièrement sur le marché monétaire afin de préserver son équilibre. »

Si telles sont les tâches de la BCM et de la DCR, alors quel est l’objectif de politique

monétaire à Madagascar.

III-1-2) Objectifs de politique monétaire à Madagascar

La banque centrale de Madagascar a pour mission de veiller à la stabilité de la monnaie, tant

interne qu’externe.

La stabilité interne de la monnaie se traduit par la stabilité de prix, dit autrement, la maitrise

de l’inflation. Soient les autorités monétaires contrôlent directement cet objectif final de

stabilité de prix, soient ils définissent un objectif intermédiaire qui soit lié à l’objectif final

pour l’atteindre. L’objectif intermédiaire constitue une déclinaison45

de l’objectif final.

Une banque centrale doit choisir entre le ciblage monétaire et le ciblage de l’inflation pour

atteindre l’objectif de stabilité de prix.

Dans les pays à taux de change flexible, les agrégats monétaires deviennent la cible

intermédiaire de la politique monétaire. C’est ce qu’on entend par ciblage monétaire. La

banque centrale utilise ses instruments pour réguler les agrégats monétaires qui sont

déterminés comme les principaux déterminants de l’inflation à long terme. Le contrôle des

agrégats monétaires équivaudrait à stabiliser le taux d’inflation aux alentours de la valeur

cible.

Le ciblage de l’inflation est une cadre de politique monétaire qui astreint la banque centrale à

atteindre un certain objectif d’inflation de faible niveau ou une certaine fourchette d’objectif

dans un délai annoncé. Ce type de ciblage renforce la crédibilité de la politique monétaire et

avec les expériences vécus par les pays industrialisés, il a contribué dans une large mesure au

maintien de la stabilité des prix dans ces pays. Pour ses partisans, ce ciblage est préférable au

ciblage monétaire car une annonce explicite de cible d’inflation est plus facile à comprendre

pour les agents économiques que la notion de tel ou tel agrégat.

45

Banque centrale de Madagascar, « Bulletin de la Banque Centrale de Madagascar » - No 5 Novembre 2006 », p

27.

Page 43: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

35

La transition vers le ciblage de l’inflation exige une démarche, qui est utile pour les pays qui

veulent et peuvent opter pour le ciblage. Des exigences économiques, institutionnelles et

techniques sont nécessaires pour son succès. Si leur situation de départ est moins favorable,

c’est mieux que les pays soient en transition vers le ciblage de l’inflation sinon ils ont plus de

mal à atteindre l’objectif.

Les conditions sont les suivants :

La banque centrale doit avoir une mission explicite et disposer de la liberté de

manœuvre et d’indépendance nécessaires pour utiliser les instruments monétaires qui

lui conviennent.

Le gouvernement doit s’engager à appliquer une politique budgétaire compatible avec

ce ciblage car ce dernier exige une solide discipline budgétaire surtout dans les pays

en développement où il existe un lien étroit entre l’expansion monétaire et déficit

budgétaire excessif.

Capacité analytique suffisante au niveau de la banque centrale.

Stabilité macroéconomique car l’instabilité peut discréditer la politique de ciblage de

l’inflation

Il faut réduire au minimum les possibilités de financement monétaire de lourds déficits

publics, la politique monétaire ne soit pas soumise à des impératifs budgétaires.

La stabilité financière, pour permettre à la banque centrale de se concentrer sur le

ciblage de l’inflation

Les marchés financiers doivent aussi être suffisamment développés pur la mise en

œuvre de politique monétaire repose sur des instruments obéissant aux règles du

marché.

Se doter des instruments efficaces

Données nécessaires

Prix non réglementés pour l’essentiel et déterminés par le marché

La banque centrale doit s’appuyer sur des règles puisque l’adoption de cible explicite

la contraint à l’application d’une politique cohérente

Cependant il est difficile d’évaluer si le pays remplit les conditions ou non. Le ciblage

d’inflation ne doit être adopté que si la banque centrale est prête à prendre les décisions et

mesures nécessaires pour mener le projet à terme.

Page 44: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

36

Dans la classification de FMI, Madagascar est l’un des pays en transition vers le ciblage de

l’inflation mais ne se situe encore parmi les pays qui adoptent le ciblage de l’inflation.

Voici le tableau illustrant la classification des pays qui adoptent le ciblage.

Tableau 2 : Classification des pays ayant adopté le ciblage de l’inflation par type de régime

de change

Pays ayant adopté le ciblage de l’inflation

(par type de régime de change)

Flottement libre Ancrage sur un taux

pivot

Parité mobile dans

une bande de

fluctuation

Flottement dirigé

sans marge de

fluctuation

préannoncée

Afrique du Sud Hongrie Israël Thaïlande

Australie

Brésil

Canada

Chili

Colombe

Corée

Islande

Mexique

Norvège

Nouvelle-Zélande

Pologne

République Tchèque

Royaume-Uni

Suède

Source : FMI Bulletin-Février 2003

Suite à une étude faite par le FMI, l’inflation à Madagascar est d’origine monétaire, vérifiée

par la théorie quantitative de la monnaie. L’inflation tendancielle est déterminée par l’excès

de croissance de la masse monétaire relativement à celle de la production et puisqu’il n’existe

pas encore une structure favorable au ciblage d’inflation alors Madagascar ne cible pas

l’inflation mais fait un ciblage des agrégats.

Les objectifs de prix fixés dans le cadre général du programme du gouvernement qui est la loi

de finances, peuvent en théorie être maitrisés par des opérations pointées sur la masse

monétaire. Cependant cette dernière ne dépend pas seulement des actions de la BCM, mais

aussi celles des autres secteurs et des banques.

Page 45: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

37

Dans l’intention de surveiller la masse monétaire, la BCM définit spécialement une cible

opérationnelle sous son contrôle, à savoir la base monétaire.

La croissance de la masse monétaire (Mmo) est égale à la croissance de la base monétaire

(Bmo) multiplié par le multiplicateur monétaire (r). Ainsi que le stock de ces deux agrégats.

Mmo = r. Bmo

r = [(1 + a) / (a + b)] (29)

a = stock de circulation fiduciaire / stock de dépôts collectés par les banques

b = montant des réserves désirées / stock de dépôts collectés par les banques, il est possible

que b soit le coefficient de réserves obligatoires.

L’expansion de la masse monétaire au sens large M3, est en fonction du comportement de

trois secteurs :

le secteur privé non bancaire à travers les variations du ratio « a »,

les banques primaires à travers les mouvements du ratio « b »

et la BCM à travers les expansions et les contractions de la base monétaire.

La quasi-totalité de la croissance du stock monétaire provient de la multiplication de la

monnaie centrale qui est la base monétaire, c'est donc l’émission de monnaie centrale qui

détermine l’essentiel de l’expansion monétaire. Et régulièrement, l’allure de l’évolution de la

masse monétaire reflète celui de la base monétaire sur le long terme. Les avoirs extérieurs et

les crédits intérieurs constituent les deux principaux déterminants de la base monétaire.

Ces deux thèses justifient le choix de la base monétaire comme cible opérationnelle de la

politique monétaire.

Ainsi la détermination du niveau de la base monétaire constitue un élément primordial pour

mettre en œuvre la politique monétaire et pour atteindre l’objectif final de stabilité de prix,

c'est-à-dire que les méthodes de ciblage d’agrégats monétaires s’avèrent utiles pour lutter

contre l’inflation à Madagascar.

Mais en 2009, suite aux recommandations des Communautés Économiques Régionales, une

étude a été faite sur la possibilité de la mise en place du ciblage de l’inflation à Madagascar.

Parmi les conditions de mise en œuvre figurent la maîtrise de la prévision des prix à l’aide de

modèle fiable avec les données nécessaires ainsi que la confection d’indicateurs qui

contribuent à l’explication de l’inflation. Après analyse, le modèle a notamment mis en

Page 46: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

38

exergue les rôles très significatifs du taux de change et de la monnaie sur l’évolution de

l’inflation à Madagascar.

L’approfondissement des autres domaines sont également nécessaires : l’appréciation du

degré d’indépendance de la Banque Centrale et ses impacts et l’amélioration des canaux de

transmission de la politique monétaire à Madagascar.

Ci-dessous la représentation schématique de la procédure d’opération de la politique

monétaire46

.

Instruments Taux directeur, réserves obligatoires, opérations sur le marché monétaire, gestion des

liquidités bancaires

Cible opérationnelle Base monétaire

Mmo= r. Bmo

Objectif intermédiaire Masse monétaire

Théorie quantitative de la monnaie

La prise de décision de la politique monétaire de la BCM se fait pendant la réunion d’un

comité. On distingue deux comités : le comité monétaire et le comité de liquidité.

La définition/ détermination de la politique monétaire est attribuée au Comité monétaire. Ce

Comité est présidé par le Gouverneur. Les membres du comité monétaire sont : la Direction

Général ; la Direction du crédit ; la Direction des études ; la Direction des services étrangers ;

CSBF.

La mise en place du comité monétaire a pour objet de piloter la politique monétaire au niveau

de la Banque Centrale. Ce Comité définit la politique générale pour chaque exercice et assure

le suivi de cette politique et également analyse la réalisation de la politique monétaire.

46

Banque centrale de Madagascar, « Bulletin de la Banque Centrale de Madagascar » - No 5 Novembre 2006 », p

27.

Objectif final La stabilité de prix

Page 47: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

39

Normalement la réunion du comité se fait à chaque premier mardi du mois, mais maintenant

ça dépend de la décision des autorités.

A la différence du comité monétaire, le Trésor, la direction de circulation fiduciaire et la

direction de système de paiement s’ajoutent à ces trois directions pour former les membres du

comité. Ils se réunissent tous les mercredis à 15 heures. La raison de l’instauration du comité

de liquidité serait le renforcement de la coordination entre les directions de la BCM et le

Trésor.

La réunion du comité vise à :

échanger des vues ;

prendre des orientations ;

formuler des propositions.

Ce deuxième Comité se concentre surtout sur la préparation des interventions de la BCM en

matière de gestion/régulation de la liquidité des banques commerciales et le suivi des facteurs

autonomes de liquidités. Pour cette régulation de la liquidité, les membres posent les

questions suivantes pendant la réunion : quelles quantités de liquidités mettre à la disposition

de l’économie pour lui permettre de bien fonctionner et de se développer dans de bonnes

conditions ? Intervenir ou ne pas intervenir ? Où/combien/comment ponctionner/injecter ?

Quels instruments ?

Page 48: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

40

III-2) Mise en Œuvre de politique monétaire

III-2-1) Instruments de politique monétaire de la BCM

Afin de veiller à la stabilité interne de l’économie Malgache, la BCM doit avoir à sa

disposition des instruments qui permettent de contrôler les agrégats monétaires.

En 1994, la BCM a commencé à abandonner les instruments d’intervention directe .

L’encadrement du crédit et le plafond global de crédit ont été suspendus respectivement en

1994 et 1995 . Depuis 1996, la BCM utilisait des instruments indirectes comme les réserves

obligatoires et le taux directeur.

a) Réserves obligatoires

Les réserves obligatoires (RO) sont des réserves financières que les banques doivent déposer

auprès de la banque centrale suivant un coefficient appliqué sur une partie du passif des

banques. En augmentant le coefficient de réserves obligatoires, la BCM réduit la capacité des

banques à consentir des crédits en gelant une partie de liquidité.

Le montant minimum est déterminé par une partie des dépôts en Ariary et en Devises des

résidents que des non-résidents à la banque.

Le coefficient est de 15% depuis 2004 et ça n’a pas changé jusque maintenant. Pour réviser la

politique auparavant expansionniste vers une politique restrictive que la BCM a décidé de

modifier le taux à 15% sur tous les dépôts. Avant seuls les dépôts à vue et assimilables qui

sont assujetties à ce taux, pour les dépôts à terme le taux a été de 0%. Cette mesure sert à

corriger la situation de surliquidité pendant cette année et à limiter la marge de manœuvre des

banques en termes d’octroi de crédit.

Les RO sont calculées sur la base de ses éléments au mois m-1 et donnent lieu à constituer

pendant un mois à partir du premier jusqu’au dernier jour ouvré du mois m. Une déclaration

sera faite par les banques au plus tard le 10 de chaque mois faisant ressortir les éléments du

calcul de leurs réserves.

Jusqu’à réception de la déclaration du 10 du mois, le suivi journalier de la situation de

l’établissement de crédit est effectué provisoirement sur la base des RO requises du mois

précédent. Cette situation est ajustée dès la réception de la déclaration.

A chaque début du mois la BCM pratique un contrôle des RO du mois précédent. Chaque

banque ne doit pas être en situation de besoin tous les fins du mois. L’établissement de crédit

Page 49: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

41

qui n’a pas constitué durant le temps fixé le montant minimum des réserves exigées est

passible de pénalité calculée en fonction de l’insuffisance constatée et du nombre du jour que

comporte la période.

Le taux de pénalité est le même que le taux de pensions majoré de 5 points. Ce taux vaut aussi

au taux directeur plus 6 points, car le taux de pensions est semblable au taux directeur

additionné de 1 point. De nos jours la pénalité est calculée au taux de 15.5% puisque le taux

directeur est égal à 9.5 %.

Les intérêts de la sanction sont portés d’office au débit du compte courant de l’établissement

de crédit ouvert dans les livres de la BCM. Pour éviter la sanction, des banques font des

échanges de liquidité si une banque présente dans son solde une insuffisance quelques jours

avant fin de mois.

b) Taux directeur

Le taux directeur est défini comme le taux d’intérêt fixé par la BCM, qui sert de référence

pour les taux du marché monétaire. Le taux directeur influence la manipulation du taux sur le

marché et du taux de base bancaire.

Une baisse du taux directeur vise la relance de l’économie car le taux débiteur des banques

doit être faible après une décroissance de ce taux et les agents économiques vont demander

plus de crédit d’investissement à la banque. Mais les canaux de transmission de cette politique

expansive ne suivent pas ce principe à Madagascar, puisque les fourchettes des taux des

banques ne dépendent qu’infiniment petit du taux directeur. La répercussion de taux est peu

significative. Vu l’instabilité politique, l’environnement non stable à Madagascar et

l’aversion au risque, l’impact est très minime.

La manipulation de ce taux ne peut être qu’un signal à nos jours. Une baisse veut dire qu’il

faut plus d’investissement. Par contre une hausse montre une volonté de diminuer les crédits

dans le cas où les banques consentent plus de crédit à la consommation.

Pour renforcer les mesures restrictives prises en 2004, en vue de maitriser la surliquidité la

BCM a reconsidéré son intervention sur le marché monétaire en 2005.

A une situation d’insuffisance de liquidité ou de surliquidité constatée ou prévue par la BCM,

elle a deux instruments sur le marché, qui sont les appels d’offres (AO) et l’open market

(OM). Par rapport au déséquilibre, l’AO et l’OM peuvent être positifs et négatifs.

Page 50: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

42

Avant de manipuler le RO ou le taux directeur ainsi qu’une intervention sur le marché

monétaire, il faut évaluer le déséquilibre.

III-2-2) Opérations sur le marché monétaire

a) Déséquilibre de liquidité

Pour corriger les déséquilibres, la BCM est engagée à opérer sur le marché monétaire.

L’instabilité est déterminée à partir d’une différence des valeurs des RO et des facteurs

autonomes (FA).

Qu’est-ce qu’on appelle facteurs autonomes ?

Les Facteurs autonomes sont les éléments qui accroissent ou réduisent le solde en compte des

banques. On les appelle « autonomes car leurs variations sont indépendants des mesures de

politique monétaire ».

La BCM avait le moyen de contrôler la liquidité bancaire par le suivi et les prévisions de ces

facteurs .Les prévisions des FA se font par deux (02) méthodes :

Méthode de flux

Méthode de stock

La méthode de flux est basée sur les opérations qui affectent quotidiennement le compte des

établissements de crédit, tandis que la méthode de stock tient compte et regroupe les différents

postes du bilan de la BCM.

Les FA sont classifiés en quatre (04) comptes :

Billets : les versements et les retraits en numéraires

Extérieurs : les achats et ventes de devises

Trésor : les virements du trésor vers les établissements du crédit et vice-versa

Divers : tous ceux qui sont pas classés dans ces comptes

Si telles sont les valeurs des RO et des FA, alors comment décrit-on un excédent ou une

surliquidité ?

Toute intervention se suit d’un excédent ou d’une insuffisance de liquidité du système

bancaire. Excédent est mesuré par la formule suivante :∑n

i=1FAi/n > ∑ n

i=1ROi/n

Et celle de l’insuffisance est :∑n

i=1FAi/n < ∑ n

i=1ROi/n

Avec FAi : le montant quotidien des FA

Page 51: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

43

ROi : montant quotidien du niveau des RO au cours d’une période de constitution

n : nombre de jour écoulé durant la période de constitution de RO

Plus facile à lire, on résume l’inégalité comme suit :FA – RO > 0 et FA – RO < 0

En absence d’intervention, les FA sont égaux au solde en compte des banques. Mais vu

l’action de la BCM sur le marché monétaire pour corriger la disharmonie, reconsidérons une

autre inégalité.

Le solde en compte des banques est expliqué par les facteurs autonomes et les interventions

de la BCM.

SCB = FA + Intervention de la BCM

Ainsi le déséquilibre est mesuré par l’écart du solde en compte des banques et les RO, si

SCB – RO > 0, ça définit un excédent de liquidité alors il faut une ponction, par contre

SCB – RO < 0, signifie une insuffisance, la BCM doit injecter de la liquidité

L’équilibre parfait est défini par l’égalité de solde en compte et les réserves obligatoires.

Après avoir constaté l’instabilité de liquidité, la BCM décide d’agir afin de rétablir l’équilibre.

Cependant, il est nécessaire de connaitre la moyenne des écarts entre les RO et FA avant que

la banque centrale entre en jeu dans le marché. On est obligé de calculer l’Allocation

Théorique Neutre (ATN) pour déterminer la valeur d’une opération, exemple une vente de

titres.

b) Allocation Théorique Neutre

Selon le cas de déséquilibre constaté et prévu, la BCM est appelé à intervenir sur le marché

monétaire afin de réaliser la stabilité, d’une manière hebdomadaire. La définition de

l’Allocation Théorique Neutre est fondamentale pour évaluer le montant convenable à cette

intervention.

Le montant de l’ATN « qui correspond à la moyenne quotidienne des écarts entre les réserves

obligatoires requises et le solde en compte des banques depuis le début de la période de

constitution jusqu’à l’échéance de l’intervention » est évalué par la direction de crédit.

Ainsi l’appréciation des réalisations des FA et la constitution des prévisions des FA durant la

période d’intervention sont des étapes indispensables pour que la direction de crédit puisse

faire disparaitre l’instabilité.

Page 52: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

44

Le montant exact de l’ATN est décrit par la formule suivante :

ATN = ∑J+n

I RO − ∑ J+ n

I FA / n

RO : niveau des RO pour la période de constitution en cours

FA : le montant quotidien tenant compte des interventions antérieures pour les jours déjà

écoulés et montant quotidien prévu du stock de FA pour les jours allant jusqu’à l’échéance

des opérations de la BCM.

n : nombre de jours entre la date de valeur des interventions et l’échéance de celle-ci

I : début de la période de constitution des RO en cours

J : date de valeur des interventions de la BCM

La valeur de la liquidité qu’on doit ponctionner en situation d’excédent ou celle de

refinancement en cas de besoin est théoriquement donnée par le montant de l’ATN. Mais dans

la pratique, on se réfère tout simplement à cette valeur car l’intervention dépend également

des autres conditions comme les instruments à utiliser, les montants à collecter des BTA pour

la prochaine adjudication et les totalités de la valeur des titres que la BCM a à sa disposition.

Entrons maintenant dans le vif sujet d’intervention de la BCM.

c) Intervention de la BCM sur le marché monétaire

A Madagascar, la gestion de la liquidité bancaire se fait à travers l’intervention sur le marché

monétaire. La BCM garantit la manipulation des instruments sur le marché afin de maintenir

la liquidité bancaire à un niveau qui permet une bonne transmission de la politique monétaire,

de façon à ce que le solde en compte des banques soit le plus proche possible des RO.

L’intervention sur le marché monétaire a pour objectif de :

« Garantir la solvabilité des établissements de crédit vis-à-vis des dépositaires de

fonds.

Maitriser l’inflation via le contrôle de la liquidité bancaire ».

Dans les pays en développement comme Madagascar, la liquidité du système bancaire est plus

excédentaire que déficitaire, puisque les banques n’accordent que peu de crédit

d’investissement pour financer l’économie. Avec cet excédent, les banques peuvent financer

des bons de trésor (BTA) et consentir beaucoup plus de crédit à la consommation, vu qu’elles

sont toutes des banques commerciales.

Page 53: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

45

Les BTA et le crédit à la consommation sont des premiers facteurs de création monétaire à

Madagascar. Des excès de ces facteurs ne produisent que de l’inflation avec un taux de

croissance « zéro ». Pour éviter que les banques mobilisent abusivement leurs excédents dans

ces deux facteurs constitue un autre motif d’une intervention de la BCM sur le marché

monétaire.

Vue l’impossibilité d’assurer l’équilibre, la BCM cherche une situation optimale telle que

« SCB = RO + une marge »

Cette marge peut être modifiée à tout moment aux dépens de circonstances. Actuellement, la

marge est à 25 milliards en maximum.

Pour réaliser cette situation optimale, la BCM doit pouvoir utiliser ses instruments comme le

taux directeur, et les réserves obligatoires. Mais en 2005, la BCM a repensé à réutiliser ses

instruments sur le marché monétaire. Lorsque la liquidité s’avère excédentaire la BCM

procède à des ponctions sur le marché monétaire. Mais confronté à une insuffisance de

liquidité, elle refinance le système bancaire.

Une opération sur le marché sera retenue pendant un comité de liquidité chaque mercredi et

sera communiqué le jeudi.

Les instruments de ponction et de refinancement sont les appels d’offre, et l’open market

c-1) Appel d’offres (AO)

Les AO sont devenus une pratique courante des banques centrales.

o AO négatif (AON) sert à ponctionner tout excédent de liquidité bancaire dans

l’économie, c’est une opération d’emprunts de la BCM auprès des banques.

o Tandis que l’AO positif (AOP) contribue à injecter de la liquidité en cas de besoin,

l’AOP est une opération de prêts accordés par la BCM aux établissements de crédit.

La BCM lance un appel d’offre (négatif ou positif) à l’intention des établissements de crédit,

si elle remarque un déséquilibre

En plus pour l’AOP, ils doivent procurer à la BCM une garantie d’un montant supérieur ou

égale à l’emprunt majoré de l’intérêt. Les garanties sont constituées par des titres publics

comme les bons de trésor par adjudication (BTA) ou d’autres titres de créances négociables

de la BCM.

Page 54: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

46

c-2) Open market (OM)

L’OM indique une technique d’intervention d’une banque centrale sur le marché monétaire

par l’achat ou vente de titres. A terme les opérations d’OM remplaceront les AO car elles

servent à instaurer la stabilité de liquidité sur le marché monétaire de façon durable.

Les OM négatif et positif se manifestent respectivement par des ventes et des achats de titres.

La vente de titres permet à ponctionner de la liquidité par contre l’achat c’est pour l’injecter.

Il existe deux (02) sortes de titres :

Les titres sur les créances consolidés, titres issues des créances de la BCM à l’Etat

Titres issues de l’augmentation de capital de la BCM

On compte deux (02) formes d’intervention avec ces opérations d’OM

o Intervention sous forme de gré en gré

o Intervention par voie d’adjudication

- Intervention sous forme de gré en gré

Directement la BCM elle-même négoce les opérations avec tel ou tel établissement de crédit.

La banque centrale déclare à la banque la nature des opérations, vente ou achat, en

mentionnant dans son annonce plusieurs informations : la date de règlement et les conditions

de l’opération, la date et l’heure limite de la réception des réponses, la liste exhaustives des

titres en vente ou à acheter et leurs caractéristiques (nature, référence, montant nominal, taux

d’acquisition).

En fonction du déséquilibre estimé par la direction des crédits, la BCM prend les conditions

qui lui conviennent suite à un recensement des conditions communiqués par les

établissements de crédit. Après elle peut commencer les négociations avec les banques

concernées. La BCM divulgue dans les résultats le montant des interventions, la fourchette

des taux retenus et le taux moyen pondéré de l’opération.

En contrepartie de l’acquisition ou de la cession des titres, le compte respectif des banques

est débité ou crédité par la BCM le jour du règlement.

- Intervention sous forme d’adjudication

Les opérations font l’objet d’appel d’offre. La communiqué de l’opération se fait la veille (J-1)

et est transmise à toutes les banques par télécopie.

Page 55: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

47

Lors de communiqué d’une opération, la BCM fait figurer les renseignements suivants : la

nature de l’opération (achat ou vente), la plage d’échéance voulue, l’horaire prévu pour la

réception des réponses.

Sur la base des conditions des établissements de crédit et en fonction des besoins ou des

excédents de liquidité déterminés par la DCR, la BCM en retenant d’abord les taux supérieurs

ou les plus bas respectivement s’il s’agit d’un achat ou d’une vente, accepte les offres ou les

demandes aux taux proposés jusqu’à concurrence du montant de liquidité retenu.

Le montant net à régler accordé (achat) ou repris (vente) est porté le jour même au crédit ou

au débit du compte des établissements à la BCM et simultanément leur compte titre est débité

ou crédité du montant nominal de l’opération.

Il est possible qu’une banque est en situation de besoin de liquidité même si le système

bancaires est excédentaire. Pour rattraper leur retard par rapport aux RO requises, elle a

recours à la liquidité des autres banques, c’est qu’on appelle échange interbancaire. Mais

confrontée à une situation d’impossibilité de se procurer les liquidités dont elle a besoin

auprès de ses consœurs, elle fait appel à la BCM. Ainsi sont nées les opérations de

refinancement à la demande des banques, le troisième instrument d’intervention de la BCM

sur le marché.

c-3) Les opérations de refinancement à la demande des établissements de crédit

Suivant leurs besoins, les banques peuvent se refinancer auprès de la BCM de manière

systématique en recourant aux prises en pension de titres.

Il existe deux catégories d’opération de refinancement,

Prise en pension de titres pour une durée de 2 à 10 jours

Prise en pension spéciale de titres (24 heures)

Fixé par la BCM, le taux des pensions est à 2.5 points au-dessus du taux directeur. Le taux de

pension spécial est fixé à 2 points au-dessus du taux de la pension de 2 à 10 jours.

Le déroulement de cette opération est le suivant : les banques qui sont en situation de besoin

envoient leur demande par télécopie à la BCM avant la clôture journalière du marché

interbancaire. Après la BCM informe sa décision par télécopie le même jour et procède à la

passation des écritures. A l’échéance les montants augmentés des intérêts sont portés au débit

du compte de bénéficiaire.

Page 56: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

48

Suite à une insuffisance de liquidité dans son solde, les établissements de crédit demandent à

la BCM des prises en pension des titres de sa propre initiative. Tandis que les décisions des

opérations d’OM et d’AO sont prises par la BCM.

A quel moment la BCM utilisait ses instruments ?

La BCM agit sur le marché monétaire avec les AO et l’OM pour équilibrer la situation de

liquidité.

Remarque : A une situation d’excédent de liquidité, la BCM a la possibilité de ne pas

intervenir hebdomadairement sur le marché monétaire durant les six premiers mois d’une

année à condition qu’il n’existe pas des menaces inflationnistes, pour conserver les

instruments au second semestre.

Pour arriver aux objectifs d’inflation et de croissance dans le programme monétaire, les

banques ont aussi certains devoirs. Elles doivent mobiliser ses surliquidités par des nouveaux

octrois de crédits bancaires jusqu’à « un tel pourcentage » en terme de glissement annuel.

Aucune menace d’inflation si les montants des nouveaux crédits consenties n’atteignent pas

encore ce pourcentage, et à condition que les BTA restent modérés .De plus si les

représentants du Trésor confirment pendant le comité de liquidité un simple renouvellement

des tombées pour la prochaine séance d’adjudication de BTA, ou davantage si les émissions

de bons supplémentaires se trouvent encore dans la limite fixée par la loi de finances.

C’est à ce moment précis que la BCM a le droit de ne pas agir sur le marché. Néanmoins la

BCM par le biais de la DCR analysera d’une manière permanente les opérations des banques

et du Trésor. La BCM réagit immédiatement en cas d’une déviation.

Graphique 1: Intervention de la BCM sur le marché monétaire

Page 57: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

49

Source : Auteur

Pendant ces trois dernières années, l’injection de liquidités se fait à travers le refinancement

des banques qu’on appelle aussi pensions que par l’AOP. Et pour ponctionner les excédents

de liquidités, la BCM a préféré de vendre ses titres plutôt que d’utiliser l’autre forme de

ponction qui est l’AON.

On a pu découvrir la définition de politique monétaire et les instruments qu’une banque

centrale peut utiliser pour accomplir sa mission. Mais aussi les caractéristiques de politique

discrétionnaire et ses limites à qui reposent les spécificités du deuxième type de politique

monétaire, qui est la politique de règle. On a étudié également comment les impulsions

monétaires se transmettent-elles à l’économie. Maintenant, on a la possibilité de connaitre si

la banque centrale de Madagascar mène encore cette politique discrétionnaire ou déjà la

politique qui suit de règle et si la politique est efficace ou non.

-200

-100

0

100

200

300

400

I II III IV I II III IV I II III IV

2011 2012 2013

AON AOP

PENSION vente de titres

Page 58: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

50

Partie II : Etude empirique de la

politique monétaire (cas de

Madagascar)

Page 59: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

51

En 1995, la BCM commençait à abandonner les instruments directes et n’utilisait que les

instruments indirectes comme le taux directeur et la manipulation de coefficient de réserves

obligatoires. Aussi le régime de taux de change devenait flexible.

Nous avons vu dans la première partie les fondements théoriques de la politique monétaire.

Maintenant il est temps d’analyser les impacts de la politique monétaire Malgache sur la

stabilité de prix, qui est le premier objectif de la BCM et sur la croissance économique et de

connaître le type de politique conduite par la banque centrale. C'est-à-dire que dans cette

deuxième partie, on va orienter notre étude sur l’analyse empirique du cas de Madagascar.

Il s’avère nécessaire de faire des études économétriques en utilisant le modèle VAR (Vecteur

Autorégressif) avec des données à fréquence mensuel sur des variables sur la période 1995 à

2011. On va faire appel à un logiciel économétrique qui est nommé « Eviews » pour nous

aider à mieux traiter le modèle.

Cette partie va être axée sur le type de la politique Malgache et sur la modélisation

économétrique ainsi que les tests sur l’analyse de l’efficacité de la politique monétaire à

Madagascar.

Page 60: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

52

Chapitre IV) Type de politique monétaire de la BCM

Avant de connaitre le type de politique monétaire utilisée par la banque centrale de

Madagascar, prenons comme un exemple de politique de règle, le cas de Canada. Pour la

raison de mieux cerner le type de politique du pays en se référant à une politique dite de règle

qu’on a pris cet exemple.

IV-1) Etude comparative du type de la politique Malgache

IV-1-1) Cas pratique d’une politique de règle

On a choisi expressément le cas du Canada du fait que ce pays a orienté sa politique

monétaire sur la poursuite d’une règle. L’instauration d’une règle monétaire peut présenter un

avantage par rapport à la politique discrétionnaire à condition que quelques critères soient

exigés.

Citons la simplicité de l’objectif, la précision de la cible et la crédibilité de la banque centrale,

La simplicité de l’objectif veut dire que l’objectif doit être claire, bien défini, et facile à

comprendre par les agents économiques mais également être quantifié.

Ensuite, il faut trouver un instrument qui soit bien contrôlé par les autorités monétaires

et lié directement à la cible.

Et que la banque centrale soit aussi transparente qu’indépendante.

La banque du Canada, d’une indépendance considérable par rapport au gouvernement fédéral,

met en œuvre sa politique monétaire en modifiant les taux d’intérêt dont l’objectif consiste à

préserver la confiance dans la valeur de la monnaie en maintenant l’inflation à un niveau bas,

stable et prévisible, à 2% en moyenne.

« En Février 1991, le gouvernement fédéral et la banque du Canada ont conclu une entente

sur l’adoption de cible d’inflation. L’objectif initial était de réduire graduellement l’inflation

mesurée par l’indice des prix à la consommation global, en la ramenant du taux d’environ 5%

auquel elle se situait vers le fin de 1990 à un taux de 2% avant la fin de 1995, et de continuer

ensuite à la réduire jusqu’à ce que la stabilité des prix soit atteinte47

. » La banque du Canada

ne dispose qu’un seul instrument de politique. « Cet instrument est la cible que la banque se

47

Banque du canada, Documents d’information « Pourquoi le cible d’inflation au Canada a-t-elle été établie à 2% ? », p1.

Page 61: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

53

fixe pour le taux du financement à un jour48

» Cette cible pour ce taux du financement à un

jour est également appelée taux directeur.

Au canada, les banques commerciales s’octroient mutuellement des prêts pour de très courtes

périodes au taux du financement à un jour, un taux qui est déterminé par le marché et qui

fluctue quotidiennement. De plus, en modifiant son taux cible, la banque de Canada peut

influencer le taux du financement à un jour exigé dans la pratique par les banques

commerciales. « Lorsqu’elle abaisse le taux cible du financement à jour, les taux d’intérêt

reculent, la demande de crédit des entreprises et des ménages se raffermit et les banques

commerciales augmentent leur offre de crédit. A l’inverse, lorsqu’elle le relève, les taux

d’intérêt grimpent, la demande de crédit des entreprises et des ménages fléchit et les banques

commerciales réduisent leur offre de crédit49

. »

Le maintien du taux d’inflation à un niveau bas permet aux agents privés de prendre de

décisions en matière de dépenses et d’investissements.

Par la voie du mécanisme de transmission de la politique monétaire, une modification du taux

cible du financement à un jour influe l’économie. Une variation du taux directeur agit sur les

taux d’intérêt du marché. Une diminution des taux d’intérêt incite les agents économiques à

augmenter leurs emprunts et leurs dépenses et à baisser leur épargne. Ce changement se

transmet sur les prix des actifs également, faisant ainsi augmenter ou diminuer la richesse des

ménages.

Au cas où une modification de la cible provoquait une hausse de richesses des ménages, ceci

encourage des dernières à les dépenser. Une baisse du taux directeur rend les actifs en dollars

canadiens moins attrayants. Ce qui engendre un risque de réduction du taux de change du

dollar canadien. Tandis qu’une hausse pourrait accroitre l’attention que les étrangers portent à

ces mêmes actifs et en résulte après une appréciation du dollar.

« Si la demande globale est trop forte (faible) et que l’économie tourne au-dessous (en dessus)

de sa capacité de production, le taux d’inflation atteint sera constamment supérieur (inférieur)

à la cible, ce qui incitera la banque à augmenter (diminuer) son taux directeur, dans l’espoir

de freiner (encourager) les dépenses et de ramener l’inflation à la cible. »50

48

Christopher Ragan, « L’importance de la politique monétaire, une perspective canadienne », Université Me Gill, 2005, p5. 49

Idem p6. 50

Banque du canada, Documents d’information, « Politique monétaire », 2002, p2.

Page 62: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

54

Mais la banque ne poursuit pas aveuglement cet objectif d’inflation, et non plus une question

d’appliquer des règles mécaniques. Le ciblage de l’inflation ait flexible. « Et la banque doit

aussi un jugement sur l’horizon le plus approprié pour ramener l’inflation à la cible, afin

d’atténuer la volatilité économique et financière que les mesures de politique monétaire sont

susceptibles d’entrainer51

. »

Habituellement l’horizon visé pour ramener l’inflation à la cible est de deux années, entre six

à huit trimestres.

Pour plus de transparence, la banque du Canada annonce le taux qu’elle vise pour le

financement à un jour. Elle a instauré depuis 2000, un système de huit dates préétablies par

année pour cette annonce du taux directeur.

Deux ou trois semaines avant une date de communiqué, une analyse des éléments

d’information sera faite. Une analyse des données des agrégats de la monnaie et du crédit, une

projection économique se fondant sur un modèle de l’économie canadienne, des écarts entre

les taux d’intérêt et des variations de l’accès au crédit, ainsi que les attentes des opérations des

marchés financiers en matière de taux d’intérêt formaient les éléments d’information et

d’analyse de la banque de Canada. Elle publiait également les étapes de processus décisionnel

qui mène à la détermination du taux directeur, ainsi que plusieurs documents d’information

pour que le public en sait beaucoup sur la politique monétaire menée par la banque centrale.

IV-1-2) Cas de la BCM

On a déjà vu auparavant ce qui différencie la politique discrétionnaire des règles monétaires.

Le concept de règle monétaire peut être défini comme un processus systématique de prise de

décision sur la base d’informations économiques et financières fiables et prévisibles. (Poole

1999). Les autorités monétaires s’engagent à atteindre l’objectif défini et annoncer

publiquement les règles d’action fixées en avance. Les décideurs prennent une décision qui lui

semblait optimale suite à un choc, ce qui provoque l’incohérence temporelle de la politique

discrétionnaire. « Les règles se distinguent d’une politique entièrement discrétionnaire par le

fait que, en présence d’une règle, les autorités ne peuvent réoptimiser leur politique d’une

période à l’autre.52

»

51

Banque du canada, Documents d’information, « Politique monétaire », 2002, p3. 52

Richard Black, Tiff Macklem et David Rose, « Des règles de politique monétaire permettant d’assurer la stabilité des prix », 2001, p446.

Page 63: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

55

Par rapport aux définitions et au cas du Canada, que peut Ŕon dire sur le type de la politique

monétaire de la banque centrale de Madagascar (BCM) ?

Donnons un bref résumé de la mise en œuvre de la politique monétaire de Madagascar.

Sa mission est d’assurer la stabilité interne et externe de la monnaie .Chaque année, un

programme monétaire sera établi pour définir les agrégats monétaires favorables pour

l’économie pour chaque mois de l’année, ce pourcentage de nouveau crédit qu’il faut octroyer

pour avoir une croissance de tel pourcentage et la cible d’inflation mais aussi le seuil du

financement bancaire du déficit public. La BCM fait un ciblage d’agrégats monétaire. La cible

opérationnelle est la base monétaire, qui a la même allure de l’évolution que la masse

monétaire pour atteindre l’objectif final de stabilité de prix. Le taux directeur et les réserves

obligatoires sont les instruments de politique monétaire de la BCM. Chaque mercredi, les

membres de comité de liquidité analysent et donnent un aperçu de la situation monétaire de la

semaine dernière et font une prévision de la semaine à venir, mais aussi pour prendre une

décision d’intervention sur le marché monétaire.

On peut affirmer que la politique de la BCM n’est pas entièrement de règle, vu la différence

avec celle de la banque du Canada. L’objectif est de court terme mais pas de moyen terme ou

de long terme comme dans une règle monétaire, il serait toujours pour une année.

La banque du Canada a un comportement bien défini, à telle ou telle situation on augmente ou

diminue le taux directeur. Elle suit une règle de conduite qui est basé sur son seul instrument,

le taux directeur. Or pour Madagascar, déjà on a plus d’instruments que Canada et elle ne

prend une décision d’une variation du taux directeur ou du coefficient des réserves

obligatoires qu’après un choc.

La BCM agit également coup par coup, suite à un choc qu’elle va prendre une décision

d’intervention sur le marché monétaire. Une autre caractéristique de la politique

discrétionnaire est vérifiée.

Aussi pour la Canada, elle établit des dates pour annoncer au public l’objectif visé et la valeur

du taux directeur. Pour notre pays, ces dates n’existent pas. Le programme monétaire ne sera

pas annoncé publiquement, mais seulement un signal de l’orientation de la politique est donné

en faisant varier le taux directeur et le coefficient des réserves obligatoires. C'est-à-dire

manque de transparence de la politique de la BCM.

Page 64: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

56

Les autorités monétaires ne pourraient pas changer sa décision d’une période à l’autre, mais

doit respecter la constance d’une règle dans le cas où la banque centrale suit une règle. Et on

peut parler de l’incohérence temporelle lorsqu’elle ne prend pas la même décision pour un

même problème à deux instants différents.

Avant juin 2005, la BCM vend des bons de trésor de maturité inférieur ou égale à un pour

résoudre le problème de surliquidité bancaire, or après, elle a intervenu sur le marché

monétaire pour ce même problème. Ce qui soutient encore le caractère « discrétionnaire » de

la politique de la BCM.

La banque centrale a peur de mettre en jeu sa crédibilité, c’est pourquoi elle ne fait pas savoir

au public les chiffres dans le programme monétaire, ils sont confidentiels. Seuls ceux qui

lisent la loi de Finances savent le taux d’inflation et le taux de croissance à atteindre

seulement mais pas toutes les données macroéconomiques.

La crédibilité d’une banque centrale est basée sur les succès réalisés. Le fait de s’engager à

l’avance sur une règle de conduite avec une cible bien chiffrée et connue publiquement, n’est

pas encore bénéfique pour la BCM car elle peut compromettre sa crédibilité si l’objectif n’est

pas atteint. Elle préfère agir avec discrétion, ce qui nous amène à dire que le type de politique

monétaire de la BCM est discrétionnaire.

Mais trop de discrétion pourrait nuire à l’économie. Alors la BCM se limite à communiquer

des informations un peu vagues. Ainsi, on peut dire aussi qu’elle n’est pas totalement

discrétionnaire vu que la BCM donne un aperçu de sa politique dans le site web et publie des

rapports annuels et des bulletins trimestriels.

Puis aussi le gouverneur se réunie avec l’association professionnelle des banques (APB),

chaque début de l’année, pour les encourager à octroyer plus de crédit d’investissement et les

faire connaitre les conjonctures économiques.

Pas totalement discrétionnaire puisqu’elle se réfère toujours aux objectifs établis dans le

programme monétaire avant toute décision de telle façon qu’on peut considérer le programme

annuel comme une sorte de règle monétaire à suivre. Mais pas une règle de conduite constante

comme dans une politique de règle car elle est différente chaque année.

Cependant la poursuite d’une politique de règle nécessite plusieurs critères à savoir la

transparence ; l’indépendance de la banque centrale ; l’officialisation de l’objectif à viser et la

promesse de la réalisation de l’objectif. Et la BCM se limite seulement à la poursuite de

Page 65: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

57

l’objectif de stabilité des prix en restant indépendante. La transparence et la publication de la

cible ne sont pas respectées.

On peut affirmer que la politique de la BCM est plutôt discrétionnaire, mais elle retient une

des caractéristiques d’une politique de règle comme atteindre le cible d’inflation en se référant

au programme monétaire.

La BCM a comme objectif final la stabilité de prix en ciblant la base monétaire. Le taux

directeur et les réserves obligatoires constituent ses instruments. En 2005, elle a reconsidéré

les opérations d’intervention sur le marché monétaire afin de ponctionner la surliquidité

bancaire. En comparant avec la politique de banque du Canada, on peut assurer qu’elle agit en

grande partie avec de la discrétion.

IV-2) Biais inflationniste

Kydland et Prescott, et Barro et Gordon ont estimé que la politique monétaire discrétionnaire

délivre une inflation élevé que la politique de règle, ce qui pourrait la rendre inefficace.

On a affirmé que la banque centrale de Madagascar mène une politique plutôt discrétionnaire

relativement à la politique monétaire de la banque du Canada.

Voyons alors si la politique monétaire de notre pays engendre un biais inflationniste. Mais

tout d’abord illustrer par un graphe l’écart entre l’inflation désirée et l’inflation observée.

On représente l’inflation par le glissement annuel du niveau de prix et la cible par la valeur de

prévision de l’inflation à atteindre dans le programme monétaire de la banque centrale. Cette

valeur est le même que celle dans la loi de Finances.

Graphique 2 : Ecart entre la cible d’inflation et l’inflation observée

Page 66: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

58

Source : Auteur

On s’aperçoit avec ce graphe que l’inflation est généralement maintenue au-dessus de

l’objectif. Seulement entre 2003 et 2004 que la banque centrale a pu amener le niveau de prix

en dessous de sa cible.

On a vu auparavant que . Si la banque suit une règle de conduite, le biais

inflationniste disparait c'est-à-dire que = 0.

On va estimer l’équation, (30)

(1.26) (5.27)

Théoriquement vu les raisonnements de Kydland et Prescott, pour une banque centrale qui

suit une norme de conduite, c et b devraient approximativement égaliser respectivement à 0

et 1. De la sorte, on peut dire que la politique de la BCM est une politique discrétionnaire car

elle entraine un biais inflationniste.

Cependant le constant est non significatif car le t-stat est de 1,26, une valeur inférieure à 1,96.

Notre équation se transforme en (31)

(17.92)

-10

0

10

20

30

40

50

60

70

80

1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012

INFCIBL INFOBS

Page 67: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

59

Même si notre équation explique pas mieux l’inflation observée, vu que R2 est faible mais il

nous a permis de voir l’écart qui existe entre celle-ci et l’objectif d’inflation.

Le niveau de prix à Madagascar s’écarte jusqu’à 40% de la cible en plus de la cible elle-

même. On peut affirmer que la banque centrale n’atteint pas son objectif.

C’est pour remédier cette situation même que la BCM a décidé de vendre ou acheter de

nouveau des titres sur le marché monétaire en juin 2005.

Depuis l’abandon des instruments directs, on a déjà vu avant que les réserves obligatoires et la

manipulation du taux directeur deviennent les instruments de la banque centrale de

Madagascar.

Une étude a été faite avec le FMI sur les déterminants de l’inflation dans le pays. Il en résulte

que l’inflation est de provenance d’un excédent monétaire.

Ainsi en vue de maîtriser la surliquidité bancaire pour assurer davantage la stabilité de prix, la

banque centrale a reconsidéré son intervention sur le marché monétaire, puisque les deux

instruments ne sont pas appropriés à ponctionner l’excédent de liquidité.

Après avoir vu la relation entre l’inflation observée et l’inflation ciblée, maintenant voyons si

la reconsidération de l’intervention sur le marché monétaire a une influence sur le niveau de

prix à Madagascar.

Maintenant introduisons dans notre équation une variable « dummy » pour représenter

l’intervention sur le marché monétaire, appelée im.

Ainsi l’équation devient, (32)

avec im prend la valeur 1 pour les années où la banque centrale intervienne en cas de

déséquilibre de liquidité.

Le résultat de l’estimation par MCO de la relation est :

(2.29) (5.57) (-3.86)

L’hypothèse de significativité de l’intervention s’écrit,

H0 :

H1 :

Page 68: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

60

Si le t-stat est supérieur à 1,96 alors d est significativement différent de zéro.

Puisque le t-stat correspond à la variable « dummy » im, (-3.86) est supérieur à 1,96 en valeur

absolue alors on peut dire que l’achat et la vente des titres par la banque centrale sur le

marché monétaire a un impact sur le niveau de prix à Madagascar.

La présence de la BCM sur le marché monétaire à contrôler la liquidité bancaire fait diminuer

l’inflation de 5.43 points.

Donc le niveau du prix sous les deux périodes « avant et après reprise de l’intervention sur le

marché monétaire » sont différentes.

Nous allons tester maintenant à quelle période « avant ou après » cette reprise, l’inflation ne

s’écarte pas trop de son cible.

Pour cela utilisons deux autres variables dummy , avim qui exprime la variable avant juin

2005 et apim exprime celle d’après.

Pendant les années avant le recommencement de l’intervention

Avec avim=1 pour les années avant la reconsidération de l’intervention et 0 ailleurs

(33)

(0.99) (11.53)

On voit que la valeur de est non significativement différente de 0. Ainsi

(34)

(16.55)

De juin 2005 jusqu’à nos jours

Avec apim=1 pour les années où la banque centrale intervienne en cas de déséquilibre et 0

ailleurs

(35)

(-0.037) (54.78)

De même pour cette équation, le constant est non significatif.

Page 69: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

61

(36)

(72.04)

On constate que pendant la période de non intervention de la banque centrale l’inflation

s’égalise à 1,61 fois de l’inflation désirée, un niveau beaucoup plus élevé que le niveau

espéré. C’est à dire avec un surplus de 61% de la cible elle-même sur l’inflation observée. Et

dès que la BCM a repensé à acheter et à vendre des titres sur le marché monétaire, cet écart

s’est réduit jusqu’ à 8% seulement de la cible. L’inflation s’éloigne beaucoup plus de la cible

sans l’intervention de la banque centrale.

L’intervention de la BCM sur le marché monétaire pour limiter l’expansion monétaire

contribue essentiellement donc à parvenir à la stabilité de prix.

Déchiffrons dans la section suivante l’impact de la politique monétaire de la BCM sur

l’économie pour mieux analyser ce qui entraine l’inflation, si la stabilité de prix qui est

l’objectif final de la banque centrale n’est pas atteinte.

Page 70: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

62

Chapitre V) Etude de l’impact de la politique monétaire sur

l’économie Malgache

On a déjà vu auparavant que la BCM a pour mission de veiller sur la stabilité interne et

externe de la monnaie.

Puisque notre étude se consacre sur la stabilité interne et suite à des analyses faites par la

direction des études de la BCM, la stabilité externe de la monnaie à Madagascar peut être

considérée comme un corollaire de la stabilité interne alors nous allons voir l’impact de la

politique sur la stabilité de prix et le PIB.

Le modèle qu’on va utiliser pour notre étude est le modèle VAR, mais petit à petit après

quelques tests qu’on peut bien définir si c’est un VAR simple, ou avec un mécanisme d’erreur

ou le VAR structurel.

V-1) Cadre méthodologique

Avant de déterminer sa politique monétaire, la banque centrale doit décider si cette politique a

pour le seul but la maitrise de l’inflation à un niveau bas ou si elle doit également viser

l’objectif de production, et d’influer le niveau de chômage et du taux de change.

Pour la BCM, elle a comme objectif final la stabilité de prix. Et après la réalisation de cet

objectif, la BCM espère que Madagascar atteindra la croissance économique prédéfinie dans

le programme monétaire.

Pour effectuer une évaluation globale de l’impact de la politique monétaire sur l’inflation à

Madagascar, on va se baser sur le modèle de Nubukpo.

V-1-1) Méthodologie d’études

Vu qu’on s’intéresse à l’atteinte de l’objectif final de la banque centrale qui est la stabilité de

prix, pour apprécier l’efficacité de la politique monétaire de Madagascar, on retient seulement

l’équation de l’indice de prix à la consommation.

On va retenir l’équation de NUBUKPO mais adaptée à l’économie de notre pays.

Le prix à la consommation (P) a été supposé dépendre du cout des biens domestiques et celui

des biens importés. Ecrit sous forme log-linéaire, l’équation est

Page 71: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

63

( ) (16)

Les tensions existantes sur le marché de la monnaie influencent le niveau du prix domestique.

La théorie quantitative de la monnaie explique l’inflation par une croissance excessive de la

quantité de monnaie par rapport à celle de la production. Alors le prix domestique sera

fonction de l’offre et de la demande de monnaie.

L’offre de monnaie est définie comme le volume des moyens de paiement disponible dans

l’économie, la masse monétaire qui est considéré comme politique monétaire de la BCM.

La demande de monnaie est « le montant d’encaisse que les agents désirent détenir en

prévision des transactions qu’ils envisagent d’effectuer pour satisfaire leurs besoins »53

. Elle

dépend de la préférence pour la liquidité, expression employée par JM. Keynes. Cette

préférence est régie par deux motifs, dont le motif de transaction dans un futur plus ou moins

proche qui dépend de revenu (Y) et le motif de spéculation qui est influencé par le niveau de

taux d’intérêt (I).

Pour la BCEAO, Nubukpo considère le taux de pension et le taux de marché monétaire

comme les taux directeurs de la banque centrale. Pour notre pays, on tient compte le taux

directeur proprement dit comme il constitue le principal instrument de la BCM, et qui sert de

référence et de signal pour l’orientation de la politique monétaire Malgache. En conséquence,

on n’a qu’un seul taux d’intérêt à estimer.

( )

(37)

On a vu auparavant que,

( ) ( – ) (17)

Alors,

( ) (38)

Le taux de change à Madagascar est flexible et notamment c’est l’efficacité de la politique

monétaire qu’on veut évaluer alors il est fondamental de faire entrer le taux de change dans

notre estimation.

53

Joe RABEANTOANDRO, « Une analyse monétariste de la formation des prix », Revue économie de Madagascar N

0 3, Octobre 1998, p85

Page 72: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

64

On sait que le niveau de prix des biens importés est en fonction de taux de change (E) et de

prix en devises des biens et services importés (IPM*).

(39)

(40)

Mais pour simplifier, supposons que l’indice de prix extérieur est normalisé, c'est-à-dire à

l’unité.

(41)

En théorie, l’appréciation de la monnaie nationale devrait baisser l’inflation, tandis que lors

d’une dépréciation, le niveau des prix tend à croître. Kofi Ben Nassar a pu affirmer cette

situation lors de son estimation des déterminants de l’inflation à Madagascar. La hausse de

prix à l’importation se manifeste d’une manière que : d’après Bruno (1979), et Gylfason et

Schmid (1983), une dévaluation monétaire augmente les prix à l’importation de biens à

consommation directe et de biens intermédiaires, qui pourrait être un frein à la production et

par conséquent ceci entrainerait un ralentissement de l’activité de production. « Si le prix des

produits locaux ne varie pas et si la composition du panier de consommation ne change pas

alors une dépréciation du taux de change ou une hausse des prix dans les pays en relation

commerciale avec Madagascar induit de l’inflation sur le marché domestique »54

.

Si on intègre les équations d’IPD et IPM dans celui de P, et puisque dans notre modèle de

base le Pib potentiel est enlevé des estimations, on a cette équation :

( ( ) ) ( ) (42)

En généralisant l’équation et en même temps la rendre dynamique, ainsi l’évolution du

niveau général des prix suivra la fonction suivante :

(43)

Tels que a, b, c, d, et e peuvent être négatifs ou positifs. D est l’opération de variation.

En résumé l’évolution du prix est supposé être expliquée par une inflation importée à travers

le taux de change (appréciation ou dépréciation) et par une variation du taux d’intérêt. Aussi

la production réelle du pays a un impact sur le prix à la consommation. Et enfin l’influence de

la masse monétaire sur le prix qui est développé par la théorie monétariste et soutenue par le

FMI.

54

Joe RABEANTOANDRO, « Une analyse monétariste de la formation des prix », Revue Economie de Madagascar N

0 3, Octobre 1998, p 92

Page 73: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

65

Notre objectif est d’analyser la stabilité de prix en réponse de la politique monétaire.

L’estimation de cette équation nous permet de déterminer l’impact de la politique monétaire

sur le prix à Madagascar. Le prix est en fonction de la masse monétaire ; de la production ; du

taux de change et du taux d’intérêt aussi.

Les variables : prix ; production ; masse monétaire ; taux de change ; et taux d’intérêt sont

reliées entre elles.

On sait que parvenir à l’objectif de la stabilité contribue essentiellement à une croissance

économique. La stabilité de prix instaure un climat sain pour l’investissement et l’épargne, ce

qui fait qu’elle constitue un facteur déterminant de la croissance de la production nationale.

Tandis que, basé sur des théories traditionnelles, qu’une hausse de niveau des prix freinerait

l’activité économique et provoquerait une dégradation du PIB.

On peut aussi représenter la masse monétaire et le taux de change par des équations en

fonction des autres variables. Une variation positive de PIB et / ou de prix augmenterait la

demande de monnaie .Pour motif de spéculation, une variation du taux d’intérêt peut

engendrer un changement sur la demande de monnaie. « Une expansion de la masse

monétaire ferait déprécier la monnaie locale. Cette dépréciation se traduit une hausse du taux

de change réel »55

.

On peut alors avoir cinq équations simples à partir de ces cinq variables, mais pour mieux

analyser l’influence d’une variable sur une autre et étudier les chocs, on va combiner les cinq

variables dans un seul vecteur. Nous obtenons un modèle sous forme matricielle à partir de

ces équations. C’est ce qu’on appelle modèle VAR.

V-1-2) Présentation des données

a) Données

Nous utilisons cinq variables pour estimer le degré de l’efficacité de la politique monétaire à

Madagascar. La politique monétaire conduite par la banque centrale amène ŔtŔelle notre pays

vers une économie stable. Plus convenable, on a retenu des données mensuelles comme la

majorité des données sont disponibles mensuellement, seul le PIB est une donnée annuelle, en

espérant que ce choix de fréquence ne diminue pas la fiabilité des données.

On a pris en considération des données mensuelles puisque la politique monétaire de la BCM

même, est orientée vers un objectif de stabilité de prix à moyen terme. Toutes les séries telles

55

Tiarinisaina Olivier RAMIANDRISOA, « La dévaluation a-t-elle un effet récessif ?, Cas de Madagascar », Madagascar, 2006, p7

Page 74: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

66

que le PIB, la masse monétaire, la base monétaire, le taux directeur et le taux de change sont

obtenues durant le stage à la BCM. Chaque variable qu’on va utiliser dans notre modèle allait

de Janvier 1995 à Décembre 2011.

Cette préférence de tranche de période est due au changement établi à la politique monétaire

Malgache en 1995 telles que l’instauration de change flexible et l’abandon des instruments

directs, même si certains variables sont disponibles quelques années précédentes.

o Prix à la consommation

On va prendre l’indice de prix à la consommation (IPC, base 100 = 2000) pour exprimer la

variable prix, en logarithme noté (p).

o Masse monétaire

La masse monétaire est estimée par l’évolution des agrégats monétaires M3, qui rassemble la

monnaie fiduciaire, le dépôt à vue, le dépôt à terme et les placements liquides dans les

institutions financières non bancaires. En logarithme, elle est notée (m).

o Taux de change

Le niveau du taux de change est constitué par l’indice du taux de change effectif réel (TCER),

(base 100=1993). TCER est défini comme taux de change nominal de la monnaie nationale

par rapport aux monnaies des principaux pays partenaires de Madagascar, ajusté du

différentiel d’inflation. En logarithme, on le note (e).

o Activité économique

La production nationale est représentée par la production intérieure brute réelle (PIBR). Cette

série n’est disponible qu’à fréquence annuel, alors il est nécessaire de la transformer en une

série mensuelle comme les autres. Pour qu’elle soit appropriée, on a supposé que le PIB

mensuel croit de façon géométrique.

Ainsi estimons que le PIBR annuel est équivaut à la somme de PIBR mensuel pour chaque

année. On a une suite géométrique de raison (1+a) tels que « a » le taux de croissance

mensuel et de premier terme le PIBR du mois de janvier . Le taux de croissance mensuel pour

chaque année a été donné par la BCM. Comment calculer le PIBR du mois de Janvier alors ?

Posons

( ) représente notre suite,

( )

Page 75: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

67

( )

. . .

. . .

. . .

. . .

( )

[ ( ) ( ) ( ) ( ) ]

Notons que A=[ ( ) ( ) ( ) ( ) ]

donc

Après la valeur du PIBR pour chaque mois de l’année, en commençant par le mois de Février

est donné par le calcul de cette suite. Pour vérification, notons que les PIBR en série annuelle

est équivaut à la somme des PIBR mensuels. En logarithme, cette variable est notée (y).

o Instrument de la BCM

Le taux directeur décrit l’instrument de la Banque centrale. Depuis 1995, les instruments

directs sont rejetés, elle n’utiliserait que des instruments indirects tels que manipulation du

taux directeur et du coefficient de RO. Ce dernier ne change pas trop, depuis il restait à

15%, c’est pourquoi on va saisir un seul instrument représenté par le taux directeur. Non

transformé, le taux est noté (i).

b) Evolution des variables

Pour analyser l’impact de la politique monétaire Malgache sur l’économie, nos variables sont

la production, le taux de change, la masse monétaire et le prix. En ce qui concerne le taux

d’intérêt, on a pris en considération le taux directeur qui est l’instrument de la BCM, et qui

sert du taux de référence pour les banques du pays.

b-1) Evolution de l’économie

o Evolution de la production nationale

La production nationale d’un pays est indiquée par la valeur de son PIB. Ce dernier est défini

comme un ensemble des biens et services produits au cours d’une période sur le territoire

national.

Afin de mieux évaluer l’évolution de la production nationale, on a pris le PIB réel pour ne pas

avoir une analyse erronée.

Page 76: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

68

Les faits qui ont survenu à Madagascar tels que la concrétisation de la politique de relance

économique basée sur la privatisation, la finalisation des accords sur la facilité d’ajustement

structurel renforcé et des abaissements tarifaires avec quelques partenaires économiques ont

fait avancer la production nationale.

L’activité économique n’a pas cessé d’augmenter jusqu’en décembre 2001. Avec la crise

politique en 2002 à Madagascar, on a enregistré une chute exorbitante du PIB. La croissance

économique était négative, soit de -12,68% en prix courant.

Il y a une reprise de l’activité en 2003 et l’amélioration de la croissance s’est poursuivie

jusqu’à ce qu’une nouvelle crise politique a surgi en 2009. Le PIB a chuté mais pas de même

ampleur qu’en 2002 puisque l’activité de production a diminué de Ŕ4,12 %, faible qu’en

2002.

Depuis 2010, la croissance économique du pays a vu un progrès après l’effondrement des

activités mais elle est encore de faible rythme. Elle n’est que 0,54% en 2010 et 0,73 en 2011

en terme réel.

Graphique 3 : Evolution du produit intérieur brut réel

Source : Auteur

o Evolution du prix

Vu cette courbe de l’évolution de l’indice de prix à la consommation, on peut en déduire que

le prix n’arrête pas d’augmenter en général.

Cependant on va étudier l’inflation à Madagascar pendant les deux dernières crises politiques.

3.0E+10

3.5E+10

4.0E+10

4.5E+10

5.0E+10

5.5E+10

1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010

PIBR

Page 77: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

69

La crise politico-économique à Madagascar en 2002 a fortement marqué l’évolution des prix

des biens avec en moyenne annuelle de 16.5% contre 6.9% en 2001, même si les revenus des

ménages ainsi que la demande de consommation ont diminué.

La hausse des coûts de production générée par la crise a provoqué cette inflation. La quantité

d’offre des biens a baissé subitement pour occasionner une flambée des prix.

Par rapport en crise de 2002, la crise de 2009 n’a pas provoqué une forte hausse de prix.

Contrairement l’inflation a été en baisse de 0,2% par rapport à la variation entre 2007 et 2008.

Cette diminution de l’inflation a découlé du ralentissement de la demande suite à une baisse

de revenu des ménages et à la maîtrise de l’expansion monétaire. Ce qui différencie la

situation de 2009 du 2002, c’est la disponibilité de l’offre sur le marché des biens et services.

C’est pourquoi les prix n’ont pas pu trop augmenter comme en 2002 durant la deuxième crise

politique.

Graphique 4 : Evolution de l’indice de prix à la consommation

Source : Auteur

o Evolution du taux de change

Pour mieux analyser la fluctuation du taux de change, on a pris le taux de change réel effectif.

Le taux de change réel est égale au taux de change nominal divisé au taux de change PPA

(théorique). Il tient compte des écarts entre le taux de change nominal et le taux de change

PPA, c’est un indicateur de la compétitivité prix du pays. Quand le taux réel s’élève, la

monnaie s’apprécie et la compétitivité prix se détériore.

0

50

100

150

200

250

300

1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010

IPC

Page 78: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

70

Depuis que la BCM a mis en place en 1995 le taux de change flexible, il ne cesse de se

fluctuer. On voit sur ce graphe trois pics d’appréciation et un pic de dépréciation. C’est en

2002, que la monnaie nationale s’apprécie considérablement et en 2004 qu’elle s’est déprécie

le plus. Qu’est ce qui explique ces deux situations ?

En 2002, l’offre sur le marché interbancaire de devises s’est réduit de 59% relié à la réticence

des détenteurs de devises et d’autre part au détérioration des transactions de la balance des

règlements courants. En plus par rapport en 2001, les recettes de devises relatives aux

exportations ont diminué de moitié. Le volume de la demande de devise a également chuté.

Cette baisse est due à la décroissance des paiements des importations de l’ordre de 30%, en

moyenne.

C’est la situation de l’offre et de la demande sur le marché de devises qui a provoqué cette

appréciation de 7,4%, en moyenne annuelle.

Maintenant voyons ce qui a causé ce pic de dépréciation. La dépréciation a été très forte : 66,0%

par rapport à l’Euro et de 53% par rapport au Dollar, en 2004.Ceci est dû à l’augmentation de

la demande de devises par rapport à l’offre. La monnaie nationale a connu cette période de

dépréciation en raison de la forte augmentation de la demande en importation de biens et

services. Grâce aux mesures de redressements apportés par la BCM, le cours s’est stabilisé

progressivement au second semestre.

Graphique 5 : Evolution du taux de change réel effectif

Source : Auteur

60

70

80

90

100

110

120

130

140

1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010

TCER

Page 79: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

71

b-2) Evolution de la politique monétaire

o Evolution du taux directeur

D’une manière générale, le taux directeur continue de diminuer depuis 1995 jusqu’en 2011.

A partir de 1995, la BCM a pratiqué une politique expansionniste en baissant petit à petit le

taux directeur jusqu’à ce que la situation économique l’ait poussé à élever le taux en 1998.

La balance courante s’est dégradée et l’Etat a eu un besoin crucial de financement en devises.

Cette situation a provoqué une augmentation de la demande sur le marché interbancaire de

devises .Dans le but d’alimenter l’offre sur le marché, la banque centrale a décidé de relever

le taux de 9 à 10% en septembre 1998 pour résorber ce problème de surplus de demande.

La banque centrale a décidé de ramener à la hausse le taux directeur en 1999 de 10% à 12%

en Avril et de 12% à 15% au mois d’Août pour limiter les excédents de liquidité des banques.

Et le taux s’est resté jusqu’en octobre 2000, où elle a porté le taux à la baisse en passant de 15%

à 12%. Cette mesure a été prise dans l’objectif d’atténuer les entrées de devises en réduisant le

différentiel de taux d’intérêt avec l’étranger.

La stabilité financière conjuguée à l’abondance de liquidité a conduit la BCM à diminuer le

taux directeur deux fois pendant l’année 2001, de 10,5% au mois de Juin puis à 9% au mois

d’Octobre.

Il a été encore révisé à la baisse en passant de 9 à 7%, le taux le plus bas au cours de notre

année d’étude, en 2003. C’est pour relancer les activités de production et promouvoir les

investissements après la crise politique dans le pays en 2002. Cette modification a été appuyée

par une mesure de facilitation des crédits bancaires.

En 2004, pour réviser la politique monétaire auparavant expansionniste vers une politique

plutôt restrictive, la banque centrale a décidé de porter de 7 à 9,5% en Avril son taux

directeur de 9,5 à 12% en juin et enfin de 12 à 16% en septembre.

L’atténuation des chocs du côté de l’offre a entrainé un repli de l’inflation à partir du mois de

Juillet 2006. Et un léger renforcement de la valeur externe de la monnaie s’est produit suite à

une amélioration nette de la situation des paiements extérieurs. Tout cela a conduit la banque

centrale à assouplir les conditions monétaires en ramenant le taux directeur de 16% à 12% au

mois d’Août.

Page 80: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

72

L’assouplissement de la politique monétaire s’est poursuivi car la BCM a révisé le taux de 12%

à 10% en Janvier 2009 et de 10% à 9,5% en Août. La faible progression des crédits et le

ralentissement de l’activité économique ont conduit les autorités à adopter cette politique.

Graphique 6 : Evolution du taux directeur

Source : Auteur

o Evolution de la masse monétaire

On voit bien d’après cette figure que la masse monétaire ne cesse d’augmenter en général.

Pour chaque année, l’accroissement de M3 est différent. La masse monétaire a évoluée de

manière modérée de 1998 à 2000, la hausse est causée par la hausse croissante de la part de la

circulation fiduciaire. Cette augmentation de la circulation semble provenir de la progression

des paiements en numéraire des secteurs publics et privés.

En 2001, la croissance de M3 a été plus importante qu’en 2000 en termes de moyenne

annuelle, elle est de 24,7% contre 18,9%.

Contrairement aux attentes découlant de la crise politique à Madagascar, un ralentissement de

la masse monétaire s’est produit en 2002. Ceci correspond à une baisse de 5% de l’encaisse

réelle du secteur non bancaire, exprimant une perte du pouvoir d’achat de la population.

Après la crise, l’agrégat M3 a augmenté dû à l’accroissement de la position extérieure nette,

du gonflement des créances nettes sur l’Etat mais également d’une forte reprise des crédits

bancaires au secteur privé.

.05

.10

.15

.20

.25

.30

.35

1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010

I

Page 81: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

73

Le ralentissement du glissement annuel depuis 2008 s’est poursuivie jusqu’en 2009 avec un

rythme modéré. Une augmentation de 10,1% contre 12,8% en 2008. La tendance à la baisse

de l’expansion monétaire s’est amorcée jusqu’en 2010.

Graphique 7 : Evolution de la masse monétaire

Source : Auteur

V-1-3) Méthode d’estimation

a) La structure du modèle VAR (Vecteur Auto Régressive)

On a compris antérieurement que les cinq variables, prix ; production ; masse monétaire ; taux

de change ; et taux d’intérêt sont connectées entre elles.

L’étude de la fonction de réaction de ces cinq variables par des chocs qui vont les impacter et

les chocs relatifs de ces variables exigent l’utilisation d’un modèle plus raisonnable, pour une

analyse d’un choc dans la politique monétaire. Ce qui justifie le choix du modèle VAR.

Notre modèle de base est un VAR à 5 variables : prix à la consommation, production

intérieure brute réelle, taux de change effectif réelle, taux directeur, masse monétaire. Ce

modèle nous permet de répondre à la question d’impact des conditions monétaires sur

l’économie malgache.

0E+00

1E+12

2E+12

3E+12

4E+12

5E+12

6E+12

1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010

M

Page 82: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

74

De manière formelle, chacune des cinq équations du système (prix ; production ; masse

monétaire ; taux de change ; et taux d’intérêt) est estimée à l’aide de la méthode des moindres

carrés ordinaires en utilisant comme variables dépendantes, les variables retardées.

Si les variables à utiliser sont stationnaires , on va retenir le VAR simple. Mais dans la

mesure où ces variables ne sont pas stationnaires et sont cointegrées, on utilisera le modèle

VAR à mécanisme de correction d’erreur.

L’étude économétrique nous donne aussi l’occasion de mieux analyser la fonction de réponses

des variables suite à une décision de politique monétaire.

Toutes les variables sont en logarithme, sauf le taux directeur. Une formulation simple du

modèle VAR à p retards, s’écrit :

…………. (44)

est le vecteur des variables, pour notre étude est de

(

)

(

)

(

)

(

)

(

)

(45)

est le vecteur de constant correspond à chaque variable sont les matrices de

coefficients, le vecteur qui forme des bruits blancs.

Seulement si les variables sont stationnaires qu’on utilisera ce modèle VAR simple. C’est

après le test de stationnarité, qu’on peut identifier le modèle de notre analyse.

b) Ordre de variables

La décomposition de Cholesky est utilisée pour l’identification du VAR structurel à partir du

VAR estimé. Et cette méthode exige au niveau pratique un ordre particulier de placement de

variables dans le vecteur.

Page 83: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

75

Pour notre analyse, puisqu’on cherche à apprendre l’impact de la politique monétaire sur

l’économie, pour définir l’efficacité de la politique monétaire Malgache. Dans le modèle

VAR, nos variables sont classés de la manière suivante : Prix, PIB, Taux de change, Taux

Directeur, Masse Monétaire.

Ce choix d’ordre est économiquement expliqué par : les trois premières variables

représentent l’économie, et les deux dernières correspondent à la politique monétaire de

Madagascar. Cet ordre prend en compte le lent ajustement de la production face aux chocs

monétaires .Une politique monétaire expansionniste provoque simultanément une hausse de

prix et du revenu réel, mais de faible ampleur sur ce dernier (KHAN et KNIGHT 2000).Pour

le cas de Madagascar, la stabilité externe peut être considérée comme un corollaire de la

stabilité interne dans certaine mesure.

V-2) Tests économétriques

V-2-1) Traitement des données

Il est nécessaire d’examiner les propriétés des données utilisées en vue de connaître le modèle

à utiliser, si c’est avec ou non de correction d’erreur.

a) Test de stationnarité

Une série est dite stationnaire, si elle satisfait les trois conditions suivant :

1- ( ) est indépendante de

2- ( ) est une constante finie indépendante de

3- ( )est une fonction finie, ne dépendant pas de

Si les variables sont non stationnaires, une présomption d’un risque de cointégration entre

elles doit être vérifiée.

Pour confirmer la stationnarité de chaque variable, il est important de passer en test de

« DICKEY-FULLER ou ADF (Dickey-Fuller Augmenté)

La procédure de notre test consiste à analyser une forme de non stationnarité et prendre les

deux autres hypothèses comme vérifications. On estime par la méthode MCO (Moindre

Carrés Ordinaires) le paramètre pour ces trois (3) modèles.

Page 84: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

76

Or, le test de Dickey-Fuller repose sur l’hypothèse que est un bruit blanc. Cette hypothèse

ne soit pas, à priori, vérifiée. C’est pourquoi le test de Dickey-Fuller Augmenté prend en

considération l’autocorrélation des erreurs.

C’est ainsi qu’on a choisi le test d’ADF, qui se déroule comme suit :

On compare en valeurs absolu la valeur de l’ADF contre la valeur du « Critical Value ». A un

seuil de 5%, la valeur « Critical Value » est de 2,88. Si la valeur de l’ADF est inférieure à la

valeur du seuil, on accepte l’hypothèse nulle, c'est-à-dire que la variable est non stationnaire,

sinon on rejette l’hypothèse.

Pour la significativité du coefficient de la constante, si le «t-statistic » est inférieur à 2,52

(donné par le table ADF), le constant n’est pas significativement différent de 0.

Pour la tendance c’est le même mais seulement on compare le « t-statistic » avec 2,78.

Prenons comme hypothèse de base la forme avec constante et les deux (2) autres hypothèses

comme hypothèses de vérifications à un seuil de 5%.

Maintenant, suite à un test, on va pouvoir examiner la stationnarité de chaque variable

Le résultat des tests sera présenté dans le tableau suivant :

Tableau 3 : Test de stationnarité

Variable ADF in level ADF in first differences

-1,9061 -7,1114

-0,9561 -12,7276

-2,5738 -14,6130

-1,7013 -11,2669

-0,4313 -13,39

Source : Auteur

Page 85: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

77

Encadré 1 : Test de Dickey- Fuller

Le test de Dickey-Fuller se repose sur l’hypothèse suivant :

Processus non stationnaire

[ ] une variable quelconque

(non stationnaire)

(stationnaire)

Le rejet de l’hypothèse nulle revient à affirmer que la variable est stationnaire.

Il existe deux autres hypothèses à prendre en compte.

[ ] (avec constante)

[ ] (avec tendance)

Source : Auteur

Ce tableau nous montre que les variables sont non stationnaires, au seuil de 5%. Le temps

influence l’évolution de ces variables.

C’est en différence première qu’elles sont devenues stationnaires, au seuil de 5%. Cela nous

permet de dire que les variables sont intègres d’ordre 1, ( )

Les coefficients de la constante sont significatifs pour tous les variables. Seuls pour le taux de

change et le taux directeur qui sont non significatifs, inferieurs à 2,52.

Alors pour bien vérifier la stationnarité de ces deux (2) variables en différence première, on a

réalisé le test avec le modèle sans constante. Après avoir fait le test, on peut confirmer la

stationnarité de ces variables (voir annexe 2).

La stationnarité d’une variable fait référence à un ordre d’intégration nulle, ( ) Pour notre

donnée, on a pu vérifier que les variables sont toutes intégrés d’ordre 1. Un risque de

cointégration des variables est alors possible.

On peut aussi envisager l’estimation d’un modèle VECM. Pour ce faire, on commence par

déterminer le nombre de retards p du modèle VAR (p) à l’aide des critères d’information

Akaike et ensuite, on fait le test de Johansen afin de connaitre le nombre de relation de la

cointégration.

Page 86: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

78

Encadré 2 : Test de Dickey – Fuller Augmenté

Dans le test d’ADF, les hypothèses deviennent :

Processus non stationnaire, les formes de non stationnarité sont :

[ ] ∑

[ ] ∑

[ ] ∑

Ou ( )

| |

Source : Auteur

b) Détermination du nombre de retard

Avant de faire le test de cointégration, il est nécessaire de déterminer le nombre de retards du

modèle VAR.

On a cinq (5) critères pour définir le nombre de retards : LR (Sequential modified LR test

statistic), FPE (Final Prediction Error), AIC (Akaike Information Criterion), SC (Swharz

Information Criterion), HQ (Hannen-Quinne Information Criterion). On déterminera

précisément le nombre de retards à attribuer au modèle VAR en regardant les critères AIC et /

ou Swharz, pour notre étude

On choisit le modèle VAR qui a le nombre de décalage, correspondant au critère AIC et/ ou

Swharz minima.

Voici un tableau représentant les critères

Tableau 4 : Valeurs des critères

Lag AIC SC HQ

0 -9.352012 -9.268387 -9.318156

1 -27.28450 -26.78275 -27.08137

Page 87: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

79

2 -27.70629 -26.78641* -27.33388*

3 -27.76504 -26.42703 -27.22335

4 -27.81510 -26.05896 -27.10413

5 -27.77548 -25.60122 -26.89524

6 -27.73837 -25.14598 -26.68884

7 -27.78738 -24.77687 -26.56858

8 -27.92545* -24.49681 -26.53738

Source : Auteur

Le critère AIC indique pour notre modèle, mais pour limiter les nombres des

coefficients à estimer dans le modèles, on va retenir celui donné par le critère SC, et

qui correspond aussi au critère de HQ.

Notre modèle est donc le modèle VAR(2), il se présente comme suit :

avec (46)

le vecteur des variables et les matrices des coefficients.

La possibilité de cointégration entre les variables qui nous a poussés à rechercher le nombre

de décalage avant d’établir le test de cointégration.

L’une des étapes à procéder pour le modèle à correction d’erreur est la mise en place de test

de Johansen afin de connaitre le nombre des relations de cointégration. Alors on doit procéder

au test de cointégration.

c) Analyse de la cointégration

Granger a pu étudier que dans des séries temporelles non stationnaires pourraient exister une

perturbation temporaire qui a un effet prolongé sur le long terme.

D’après les résultats des tests de stationnarité des variables, elles sont non stationnaires et il

faut le différencier une fois pour les rendre stationnaires, c'est-à-dire que tous les variables

sont intégrés d’ordre 1.

Si les séries sont intégrées de même ordre alors elles peuvent être cointégrées. Pour

déterminer le nombre de relation de cointégration ou plus précisément le nombre de relation

de long terme existant entre les variables, on va faire appel au test de Johansen.

Page 88: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

80

Encadré 3 : Test de cointégration

Le test de cointégration se déroule comme suit :

Considérons un vecteur contenant N variables (pour notre cas c’est N=5) qui sont toutes

intégrées d’ordre 1.

De manière générale, si la représentation VAR(p) est de :

pour notre modèle p est de 2.

Conformément au théorème de représentation de Engle et Granger, le modèle VECM va

s’écrire comme suit :

Où les matrices et contiennent les coefficients ; les premières concernent les relations de

court terme qui sont stationnaires, les seconds, de long terme qui ne le sont pas, ( )

Pour rendre le produit ( ) afin d’avoir un équilibre de l’ordre d’intégration.

On pose

Tels que α et β’ sont respectivement des matrices ( ) et ( ) avec pour notre

étude. β contient les « r » vecteurs de cointégration et α les points associer à chaque vecteurs.

Pour pouvoir estimé un modèle VECM, il faut que ( ) ( ) , ce qui implique

que a r valeurs propre non nulle.

L’hypothèse de cointégration est formulée comme le rang r dans la matrice π

( )

L’hypothèse implique que le processus est stationnaire, que est non stationnaire mais

que devient stationnaire.

Trois cas peuvent se présenter :

( ) donc , il n’existe pas de relation de cointégration. Et on ne peut pas

estimer un modèle VECM.

( ) , il existe relation de cointégration, un modèle VECM peut alors être

estimé

( ) il n’existe pas de relation de cointégration.

Le test de la trace nous donne le nombre .

On rejette l’hypothèse nulle de r relations de cointégration, si la statistique de la trace est

supérieure à sa valeur critique.

Source : Auteur

Page 89: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

81

Prenons un seuil critique de 5% pour limiter le nombre de relation « lorsque , le vecteur

est le vecteur de cointégration entre les variables ; il correspond à une seule relation de long

terme. Lorsque est une matrice définissant l’espace de cointégration ; il existe

alors plusieurs relations de long terme. est le vecteur, ou la matrice, d’ajustement, c’est à

dire la mesure de la vitesse de convergence vers l’équilibre de long terme. »56

Tableau 5 : Analyse de la cointégration

Trace Valeur critique

0 91,260 69,818

1 40,142 47,856

2 21,851 29,797

3 9,071 15,494

4 0,808 3,841

Source : Auteur

Les statistiques de la trace de sont tous inferieurs à ses valeurs critiques, mais il n’y

a qu’une seule relation de cointégration.

Le test de trace indique alors qu’à un seuil de 5%, on a une relation de cointégration, car dès

que Rang r est égal à 1, on peut accepter l’hypothèse nulle (statistique de la trace est inférieur

à la valeur critique). Cela nous permet donc d’affirmer que, ( ) , on peut estimer le

modèle VECM.

Ce qui nous amène vers une autre section, le modèle à correction d’erreur, après avoir

identifié le nombre de la relation de long terme.

V-2-2) Modèle à correction d’Erreur

Nos tests de stationnarité nous avaient permis d’affirmer que les variables sont toutes

intégrées d’ordre 1. La possibilité de cointégration entre les variables nous a poussés à faire le

test de trace pour déterminer le nombre des relations de long terme et les identifier après.

On a cinq (5) variables le Rang ( ) , ainsi on peut estimer un modèle VECM.

56

Jean François GOUX, « Conditions monétaires et activités économiques dans la zone euro », 2003, p4

Page 90: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

82

a) Modèle VECM

Toutes les conditions pour estimer le modèle VECM, sont réunies. Ce modèle est aussi un

modèle VAR mais avec un mécanisme d’erreur. C’est pourquoi on a choisi ce modèle. Mais

également avec le modèle VAR simple, la régression peut être fallacieuse car les variables en

niveau sont non stationnaires et même avec le modèle VAR avec les variables en différence

première qui sont stationnaires, car il ne prend pas en compte l’historique et la relation de

long terme.

On a vu que (44)

conformément au théorème de représentation de Engle et Granger(1987), peut être formulé

dans une version à correction d’erreur (VECM).

avec (47)

Pour notre étude, est le vecteur, qui contient nos 5 variables

(

)

Aussi, on a déjà vu que le nombre de retards est de 2. Et qu’on une relation de long terme plus

explicitement, notre modèle VECM se présente comme suit :

(

)

(

)

(

)

(

)

( )

(

)

(

)

(48)

Maintenant, on va estimer notre modèle avec le logiciel « Eviews7 ».

Le système d’équation obtenu après l’estimation du modèle comporte 5 équations. La

validation du modèle VECM nous amène à faire des tests usuels de la significativité des

coefficients et le test de Ljung-Box pour vérifier si les résidus issus de chacune des 5

équations sont des bruits blancs.

Pour les tests de la significativité, prenons un à un les 5 équations.

Le test t-stat se fait de la manière suivante :

: Coefficient = 0

: Coefficient ≠ 0

Page 91: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

83

Si| | , on rejette l’hypothèse nulle, alors le coefficient est significativement

différent de zéro, sinon le coefficient n’est pas significatif.

Dans l’équation de court terme du prix, les montants du prix deux mois passés et du mois

dernier influenceraient le prix au temps t. Car les coefficients correspondants sont

significatifs (respectivement -2,93 et 9,23).

La croissance de l’activité économique fait baisser le prix, mais cette diminution n’est pas

ressentie tout de suite, c’est deux mois après son hausse que le PIB freinait l’inflation de -0,24

pour une augmentation de 1 point. Puisque ce sont les produits agricoles qui déterminent le

plus le niveau de prix à Madagascar dans la proportion du PIB, alors peut être les transports

de ces produits pour arriver au marché explique ce délai de transmission.

Le taux de change du mois dernier réagit sur le prix du mois. Les prix des produits importés

influent également le niveau général de prix. Et que les prix de ces produits sont en fonction

de la volatilité du taux de change. Les biens alimentaires et les carburants consommés en mois

m sont déjà importés en mois m-1, ce qui donne raison à cette situation de retard de

l’influence du taux de change sur le prix.

La quantité de la masse monétaire du mois antérieur exerce un effet sur le prix du mois par le

fait qu’une augmentation de l’offre de monnaie pendant le mois fait croitre le prix du mois

suivant. Ceci est expliqué par le fait qu’en un mois la production ne peut pas s’ajuster à la

demande suite à la croissance de la masse monétaire.

Le constant dans l’équation du prix pourrait représenter le biais inflationniste qui existe dans

le pays. Pour Kydland et Prescott, ainsi que Barro et Gordon seule la politique discrétionnaire

présente un biais inflationniste. Alors ce qui vérifie encore notre idée que la BCM adopte une

politique plutôt discrétionnaire. Ce biais est dû à la tricherie de la BCM, elle ne réalise pas la

politique prédéfinie dans le programme monétaire. Souvent elle ne respecte pas les seuils,

surtout pour le financement de déficit étatique.

Pour l’équation de la production, seul le constant est significatif. L’activité économique ne

peut pas être influencée en un ou deux mois par ces variables qu’on a pris dans notre étude.

Pour la politique monétaire, une décision des autorités monétaires sur le taux directeur ou

l’offre de monnaie se transmettent à la production nationale qu’à travers le financement

bancaire des investissements, et un investissement engendre une hausse de la production qu’à

moyen à long terme mais pas à court terme. Seule la productivité des entreprises et celle des

agriculteurs exercent un effet sur la production en un à deux mois.

Page 92: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

84

Ce constant évoque l’idée que le PIB doit avoir une croissance minimale d’une valeur de

0,003 pour satisfaire les besoins de consommation de la population.

Dans l’équation du taux de change, le taux de change du mois m-2 agit sur le taux de change

du mois m.

Pour le taux directeur, l’indice du prix qui constitue l’indicateur de l’objectif de stabilité et le

taux de change, une variable de contrôle de la banque centrale exercent un effet sur la

décision d’une variation du taux directeur. Le taux de change du mois m-1 agit sur le taux

directeur mais de faible ampleur et pour le prix du m-2, l’influence est un peu plus élevée.

Avant de modifier le taux de référence, la banque centrale porte la vue sur ce qui s’est passé

sur le marché de change et sur le marché des biens et services, un à deux mois avant surtout.

Pour la masse monétaire, tous les coefficients sont non significatifs, seule la valeur du

constant est significative. Car l’offre de monnaie dépend une part de l’action de la banque

centrale dans le but de conduire une politique expansionniste ou restrictive, qui ne se transmet

pas en deux mois seulement à l’économie et d’autre part des crédits octroyés par les banques,

et des avoirs extérieurs qui ne sont pas dans nos variables.

Cette valeur correspond à une offre de monnaie créée par la banque centrale chaque mois qui

constitue la part transactionnelle, et proportionnelle à la croissance de la production

mensuelle (règle de K%, Friedman 1968). Elle est de 300% de la croissance économique.

Toutefois, ce pourcentage est probablement très élevé pour que la masse monétaire génère de

l’inflation.

On a saisi ce qui ait lieu à court terme, examinons actuellement ce qui se déroule à long terme.

b) Identification de la relation de cointégration

Avec le test de trace, on a pu connaitre que notre modèle a une relation de cointégration.

L’objectif final de la BCM est la stabilité de prix. On va prendre comme hypothèse qu’à long

terme cet objectif de stabilité est atteint. La relation de cointégration nous révèle la relation de

long terme du prix. Le vecteur est donné par le tableau

Tableau 6 : Détermination de vecteur de cointégration

Page 93: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

85

P Y e i m c

1 0,005

(0,022)

0,379

(4,782)

-0,061

(-0,307)

-0,711

(-13,009)

-1,386

Source : Auteur

La relation de cointégration met en évidence un impact de l’activité réelle et des conditions

monétaires sur le prix. Les valeurs entre parenthèses sont les t-stat associés aux coefficients

estimés. Notre relation de long terme est de :

(49)

( ) ( ) ( ) ( )

A long terme la production et le taux d’intérêt n’ont pas d’effet sur le prix à Madagascar

puisque les t-stat sont inférieurs à 1,96 en valeur absolue.

(50)

En dérivant notre modèle, on obtient

(51)

Le coefficient du taux directeur qui est le principal instrument de la banque centrale n’est pas

significativement lié au taux d’inflation. Ce qui justifie que la BCM conduit une politique

plutôt discrétionnaire que de suivre une règle.

Une appréciation du taux de change d’un point devrait freiner l’inflation, de -0,38.

L’appréciation de l’Ariary contribuerait à la baisse du niveau de prix tandis que la

dépréciation accélère l’inflation puisque Madagascar est un pays importateur de pétrole et des

produits alimentaires, vu que la production réelle intérieure ne suffisait pas à faire manger

toute la population. Une dépréciation d’une monnaie fait augmenter le prix à l’importation, et

après ça répercute sur le prix domestique.

Ça se voit dans cette équation de long terme, que l’augmentation de la masse monétaire a un

effet positivement élevé sur le prix. Le niveau de prix croit de 0,71 après hausse d’une unité

de la masse monétaire. Ce qui vérifie l’idée avancée par Fischer (1911).

Contrairement pour faire baisser l’inflation, la BCM doit diminuer l’offre de monnaie. Afin de

maîtriser l’inflation dans notre pays, elle limite le financement bancaire de déficit de l’Etat et

les crédits à l’économie qui sont les facteurs de création monétaire.

Page 94: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

86

A long terme, l’inflation à Madagascar est expliquée par la masse monétaire et la valeur de

l’Ariary par rapport aux monnaies étrangères, notamment le Dollar et l’Euro.

Afin de mesurer le degré de stabilité, nous déterminons le vecteur des poids correspondant

à la relation de cointégration (noté Z) pour les différentes variables du VECM.

Tableau 7 : Les poids

Z -0,044 -0,008 -0,094 -0,046 0,005

Source : Auteur

La présence des signes négatifs est normale étant donné que les poids sont interprétés comme

la vitesse moyenne de convergence vers la relation cointégrante.

On remarquera que le signe correspondant à est bien négatif, confirmant ainsi la bonne

spécification du modèle. La stabilité de prix est bel et bien atteinte à long terme car le prix

tend petit à petit vers son chantier d’équilibre.

c) Le test de Ljung-Box

Pour s’assurer que les résidus ne sont pas autocorrelés pour , il nous faut d’étudier le

correlogramme des résidus en faisant un test de Ljung-Box.

Encadré 4 : Test de Ljung-Box

Le test de Ljung-Box repose sur l’analyse de statistique Q qui est défini par

( ) ∑

La statistique Q suit aussi asymptotiquement la loi du à degrés de liberté.

Le test se déroule de la manière suivante :

H0 : les résidus sont des bruits blancs ( )

Si la probabilité du test pour (choisi) est de superieur à 0,05, on accepte l’hypothèse nulle

de bruit blanc, ce qui confirme l’absence d’autocorrelation. Sinon, on rejette l’hypothèse.

Source : Auteur

Pour un choix de lags de 10, pour un ordre k allant de 1 à 10, figurent ce correlogramme.

Page 95: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

87

La statistique Q de Ljung-Box pour le retard h =10, affirme l’absence d’autocorrelation pour

les 4 résidus.

Les probabilités du test pour sont respectivement 0,140 ; 0,995 ; 0,577 et 0, 245

(valeurs supérieurs à 0,05), donc l’hypothèse de bruit blanc est acceptée.

Pour la série des résidus de la cinquième équation, la statistique Q de Ljung-Box pour le

retard ne confirme pas l’absence d’autocorelation. En effet la probabilité du test pour

est 0,017 inférieur à 0,05, donc l’hypothèse nulle de bruit blanc est rejetée.

Après avoir validé notre modèle VECM. Voyons maintenant le test de Causalité au sens de

Granger.

d) Test de Causalité

On peut penser que la masse monétaire influence le prix et non pas l’inverse. On peut le

vérifier avec le test de causalité de Granger. Et pour déterminer si telle variable agissait sur

telle variable, il est essentiel de passer à ce test.

Le test se déroule comme suit :

: ne cause pas au sens de Granger, si la probabilité est supérieure à 0,05, on accepte

, ce qui signifie que ne cause pas vraiment .

Sinon, on rejette l’hypothèse. C'est-à-dire que dans le cas où la probabilité est inférieure à

0,05, on peut affirmer la causalité. Le test se porte sur les séries stationnaires

On voit bien d’après le résultat du test (en annexe) que seuls le PIB, le prix et la masse

monétaire peuvent avoir une influence sur une variable.

Une variation du PIB exerce un effet sur le prix, qu’une hausse de la production réelle peut

faire baisser le niveau du prix à Madagascar. On a déjà vu cette proposition dans le

mécanisme de correction d’erreur. Seulement que le prix attend deux mois après

l’accroissement de la production.

Au sens de Granger, le prix agit sur le taux directeur de la banque centrale. On peut expliquer

ce phénomène de la manière suivante : Quand le prix est élevé, la Banque augmente le taux

directeur. Pour que le taux sur le marché monétaire va également augmenter, puisque que le

taux directeur est le taux de référence. C’est là que le Banque centrale attire les banques à

acheter des titres pour ponctionner quelques liquidités.

Page 96: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

88

Aussi, ce qu’on a vu dans la relation de court terme que l’indice de prix à la consommation

deux mois précédent a une conséquence sur la prise de décision de la banque centrale sur la

variation du taux directeur.

Le test de causalité nous assure également qu’une variation de la masse monétaire produit un

effet sur le prix. Elle déterminera le niveau du prix à venir car une expansion monétaire se

traduit toujours à une inflation, pour les monétaristes. Ce fait a été déjà prouvé par les études

qu’on a vu dans notre équation de cointégration, et même à court terme un changement dans

la quantité de la masse monétaire entraine une inflation s’il s’agit d’une hausse et d’une

désinflation en cas d’une baisse.

Notre but dans ce mémoire est de connaitre si la politique monétaire menée par la BCM nous

permet d’atteindre l’objectif de stabilité de prix et amener vers une croissance économique.

On peut alors abusivement dire jusque-là que la politique n’est pas efficace puisque la masse

monétaire et le taux directeur qu’on a considéré comme politique monétaire n’influenceraient

pas la croissance économique, c'est-à-dire neutre vis-à-vis de l’activité économique. Mais on a

pu montrer ou même vérifier le lien qui existe entre la masse monétaire et le prix à

Madagascar.

Prouvons si on a encore le droit de dire à nouveau cette déclaration après l’analyse des

fonctions de réponses et de la décomposition de la variance de l’erreur de prévision qui

constituent les éléments de synthèse du modèle VAR.

Page 97: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

89

Chapitre VI) Analyse des résultats

Dans ce dernier chapitre, nous allons observer si une variation du taux directeur ou de la

masse monétaire a un impact sur le prix et la croissance économique. Et finalement les limites

de la politique menée par la BCM.

VI-1) Analyse des impulsions

Les résultats des tests ont montré que les variables sont intégrées d’ordre 1, ( ) et sont

cointegrés en présentant une relation de long terme. Et ce qui nous a permis d’estimer le

modèle VECM. Avec les résultats obtenues précédemment dans le système d’équation, on a

déjà vu si telle variable influence telle variable. Dans cette section, on va étudier si la

manipulation du taux directeur donne des résultats significatifs en termes de réponse des

variables de l’économie.

VI-1-1) Analyse de la stabilité de prix

L’analyse des impulsions permet d’expliquer les influences du choc d’une des variables sur

les autres variables. Les réponses aux impulsions indiquent la réaction dans le temps des

variables aux chocs.

HAIRAULT (1995) soutient même l’idée que l’analyse de fonction de réponses et la

décomposition de la variance de l’erreur de prévision « constituent deux exercices qui

permettent de synthétiser l’essentiel de l’information contenue dans la dynamique interne

d’un système VAR. Elles mesurent l’influence relative à différents horizons, des différents

chocs dans la dynamique de chaque variable »57

.

On a représenté l’économie par le prix, et le PIB, voyons un à un l’impact de la manipulation

du taux directeur et de la variation de la masse monétaire sur ces variables.

L’instrument de politique monétaire, le taux directeur et la variation de la masse monétaire

exercent quelle réaction sur le prix ? On essaie de répondre cette question dans cette section.

La réponse de l’inflation aux chocs monétaires est marquée par des graphes. Une variation de

la masse monétaire agit sur le prix tandis que le taux directeur n’a pas d’influence.

57

Cheikh Tidiane Ndiaye, « La sensibilité de l’activité économique aux chocs monétaire et budgétaire », Laboratoire d’Economie d’Orléans, 2006, p17.

Page 98: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

90

a) Réponse du prix au choc du taux d’intérêt

Graphique 8 : Comportement prix après une variation du taux d’intérêt

Source : Auteur

Le résultat nous révèle que l’action du taux directeur sur le prix n’est pas très significative. Ce

qui est conforme à notre résultat dans le système d’équation, que l’influence de ce taux

directeur sur le prix ne décrit rien car le coefficient correspondant est non significativement

différent de zéro. Cette réponse de prix semble conforme à celle annoncée par le test de

causalité de Granger, que le prix ne réagit pas à la variation du taux directeur.

C’est par le biais des banques qu’une décision des autorités monétaires à faire baisser ou à

augmenter le taux directeur se transmette à l’économie. Le taux de base bancaire n’est pas très

sensible à la variation de ce taux de référence. Aussi il existe des problèmes structurels au

niveau des banques comme le problème de garantie et que l’asymétrie d’information pousse

les banques à préférer financer le déficit de l’Etat à travers les bons de trésor.

b) Réponse du prix à l’expansion monétaire

Graphique 9 : Comportement du prix suite à une hausse de la masse monétaire

-.020

-.015

-.010

-.005

.000

.005

.010

.015

.020

5 10 15 20 25 30 35 40 45 50

Response of LIPC to I

Page 99: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

91

Source : Auteur

Suite à une augmentation de la masse monétaire, le prix réagit de manière durable. La réponse

du prix au choc monétaire est considérablement positive puisque la hausse du prix est très

importante et permanente à Madagascar. L’effet de l’expansion monétaire sur le prix a une

ampleur de 0,51% après 3 mois, et il se stabilise à 1,30% après quelques mois.

Cette croissance de l’inflation est surtout liée à la hausse de crédit de consommation mais

aussi au financement bancaire du déficit de l’Etat.

L’effet du choc tend à accentuer sur le long de la période. Ce qui a été dit dans le modèle

offre-demande globale.

La théorie quantitative de la monnaie affirme aussi cette situation que la monnaie ne fait

qu’augmenter l’inflation. Et la BCM s’est basé sur cette théorie, c’est pourquoi elle a choisi la

masse monétaire comme objectif intermédiaire de stabilité de prix.

Le test de causalité de Granger a affirmé que la production a des répercussions sur le prix

Alors voyons l’impact d’une variable de la production sur le prix.

c) Réponse du prix à la variation de la production

Graphique 10 : Comportement du prix suite à une croissance économique

-.020

-.015

-.010

-.005

.000

.005

.010

.015

.020

5 10 15 20 25 30 35 40 45 50

Response of LIPC to LM

Page 100: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

92

Source : Auteur

D’après ce graphe, une augmentation de l’activité économique faire descendre le prix. Un

choc positif sur l’activité économique se traduit sur l’inflation par une réaction à la baisse sur

le court terme, certifiant la sensibilité du prix au choc affectant l’activité pour atteindre la

valeur -0,00691 ou de 0,69% en cinquième mois.

On remarque aussi qu’après avoir diminué, le prix monte et revient à son niveau normal.

Après 20 mois, le choc n’a plus d’effet sur le prix. L’accroissement de l’inflation à partir de la

cinquième période semble être dû à la réaction de la BCM à faire diminuer le taux directeur

pour relancer encore plus l’activité en visant la baisse de prix (réponse du taux d’intérêt au

choc du PIB en annexe). Or que les crédits de consommation augmentent avec les crédits

d’investissement. Et que le prix est sensible au choc de la masse monétaire.

Dans la relation de cointégration, on a vu qu’une appréciation de la monnaie nationale fait

diminuer aussi le prix vérifions ce résultat avec l’analyse d’un choc du taux de change sur le

prix.

d) Réponse du prix au choc du taux de change

Il faut aussi penser à l’inflation importé car le secteur extérieur peut influencer le prix à

Madagascar mais pas une inflation d’origine monétaire seulement.

Graphique 11 : Comportement de prix suite à une appréciation de l’Ariary

-.020

-.015

-.010

-.005

.000

.005

.010

.015

.020

5 10 15 20 25 30 35 40 45 50

Response of LIPC to LPIBR

Page 101: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

93

Source : Auteur

Une appréciation de la monnaie nationale agit sur le prix. Elle provoque une baisse de

l’inflation dès le quatrième mois. Cependant, l’impact n’est pas considérable qu’à partir de

dixième mois.

Cette situation peut être bénéfice pour l’économie Malgache. La BCM a intérêt à diriger son

intervention sur le marché interbancaire de devises vers une appréciation de l’Ariary pour

minimiser le coût inflationniste d’une politique expansionniste. Comme le rôle de la politique

monétaire est de maitriser l’inflation. La politique monétaire est perçue comme étant

appropriée pour atténuer les menaces inflationnistes qui sévissent dans toutes les économies58

.

Même si une appréciation fait détériorer le compétitivité-prix du pays, la BCM doit trouver

des solutions pour faire apprécier la monnaie nationale. On connaît qu’une stabilité de prix

réduit les risques d’investissement, ce qui est favorable pour relancer la croissance, alors il est

nécessaire d’apaiser ce biais inflationniste.

Mais en sens inverse notons qu’une dépréciation de l’Ariary fait apparaitre une montée du

niveau de prix car le prix est très sensible au choc du taux de change. Et c’est ce dernier cas

qu’on constate d’habitude dans l’économie Malgache puisque l’Ariary s’est souvent déprécié

et on sait aussi que Madagascar est un pays importateur surtout du pétrole. Ce qui certifie la

présence d’une inflation importée dans notre pays.

58

Cheikh Tidiane Ndiaye, « La sensibilité de l’activité économique aux chocs monétaire et budgétaire », Laboratoire d’Economie d’Orléans, 2006, p2.

-.020

-.015

-.010

-.005

.000

.005

.010

.015

.020

5 10 15 20 25 30 35 40 45 50

Response of LIPC to LTCER

Page 102: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

94

VI-1-2) Analyse du taux de change et de la production

a) Contrôle du taux de change

Le taux de change constitue la variable de contrôle de la BCM, même si le change est déjà

flexible depuis 1995, la banque centrale peut intervenir sur le marché interbancaire de devises

pour limiter modérément la volatilité de ce taux, et de rééquilibrer le marché voire satisfaire

l’objectif de réserves de change.

Examinons si elle peut vraiment contrôler le change, à partir d’une réponse de l’offre

monétaire suit à un choc de change.

Graphique 12 : Comportement de la masse monétaire suite à un choc du taux de change

Source : Auteur

On peut dire que la BCM a le contrôle de ce taux car la volatilité du change ne se répercute

pas sur la masse monétaire qui est l’origine de l’inflation à Madagascar. L’offre de monnaie

reste invariante vu qu’elle essaie d’éviter une volatilité trop importante du taux de change

nominal à très court terme, en intervenant sur le marché.

L’idée d’une politique d’intervention sur le marché dans le but de faire apprécier l’Ariary

pour maitriser le biais inflationniste est soutenable car l’appréciation du change réel n’agit pas

sur l’offre monétaire.

Ainsi on peut dire que la politique expansionniste doit être suivie par une politique

d’intervention de la banque centrale sur le MID.

-.005

.000

.005

.010

.015

.020

.025

5 10 15 20 25 30 35 40 45 50

Response of LM to LTCER

Page 103: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

95

Est-ce que une variation au niveau de la politique monétaire a un impact sur l’activité de

production à Madagascar.

b) Comportement de la production suite à un choc du taux directeur

Graphique 13 : Comportement de la production suite à une variation du taux d’intérêt

Source : Auteur

L’impact du choc du taux directeur sur l’activité économique n’est pas très significatif même

si il est durable. La production nationale n’est pas sensible à la variation du taux directeur. On

peut expliquer cette situation par le fait que :

Même si la BCM diminue le taux directeur pour relancer l’économie, les banques ne baissent

pas leurs taux pour promouvoir l’investissement. Ce taux ne sert plus de référence au taux des

bases bancaires, il n’est maintenant qu’un signal. Sa modification donne l’orientation de la

politique monétaire, si c’est expansionniste ou restrictive mais sa transmission à l’économie

est de faible ampleur. Et même les ressources bancaires ne sont pas suffisamment canalisées

vers le financement des activités du secteur privé en raison du contexte économique difficile

et de l’imprévisibilité de l’environnement des affaires, surtout depuis la crise de 2009, elles

étaient de plus en plus attirées par le marché des Bons du Trésor par Adjudication (BTA).

D’après le modèle ISLM, une baisse du taux d’intérêt stimule l’investissement pour rétablir

l’équilibre sur le marché des biens après une hausse de la demande dû à l’excès d’offre de

monnaie. Dans le cas de Madagascar, ce mécanisme de transmission n’est pas admissible.

-.005

.000

.005

.010

.015

.020

5 10 15 20 25 30 35 40 45 50

Response of LPIBR to I

Page 104: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

96

L’économie correspond à une situation où la courbe IS est verticale car l’investissement dans

notre pays est insensible à une baisse du taux directeur. Ainsi la politique devient inefficace.

Si c’est ça le comportement de l’activité de production suite à une variation du taux directeur,

voyons sa conduite après une hausse de l’offre de monnaie.

c) Réponse de la production au choc monétaire

KHAN et KNIGHT59

obtiennent à partir de leur modèle que, pour des pays en développement,

une hausse de 10% de l’offre de monnaie issue de la hausse des crédits bancaires fait

augmenter le PIB réel de 0,5%.

Examinons si c’est aussi vérifié pour le cas de Madagascar.

Graphique 14 : Comportement de la production suite à une expansion monétaire

Source : Auteur

On peut dire que l’influence exercée par la hausse de la masse monétaire sur la croissance

économique n’est pas considérablement différent de zéro.

La monnaie a plutôt restée neutre vis-à-vis de l’activité économique. La théorie quantitative

de la monnaie est vérifiée à Madagascar, un choc monétaire ne se traduit qu’à une inflation

mais également celle de SIDRAUSKI, qui stipule que la monnaie ne procure qu’un flux de

services pour défendre sa fonction d’instrument d’échanges.

59

Kako NUBUKPO, « Efficacité de la politique monétaire de la banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest depuis la libéralisation de 1982 », 2003, p19

-.005

.000

.005

.010

.015

.020

5 10 15 20 25 30 35 40 45 50

Response of LPIBR to LM

Page 105: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

97

L’expansion monétaire n’accroît pas l’activité économique car la croissance de l’offre de

monnaie est souvent expliquée par l’utilisation par l’Etat des ressources bancaires qui

constitue une source importante de création monétaire et un excès de crédit de consommation

à la disposition des agents privés, une situation qui n’est pas bénéficiaire pour l’économie.

Par rapport à l’effet du choc au prix, l’effet prix l’emporte, l’effet quantité est nul. C'est-à-dire

que si on compare la réponse de l’inflation après une hausse de la masse monétaire à celle de

la production, on peut soutenir que la relance de l’économie par une politique monétaire

expansionniste est inefficace à Madagascar. On a déjà vu que peut être une appréciation de

l’Ariary pourrait la rendre efficace.

L’étude précédente, basée sur les fonctions de réponses peut être complétée par une étude de

la décomposition de la variance de l’erreur de prévision. Ce qui nous amène à entrer dans la

section suivante, pour illustrer cette décomposition.

VI-2) La décomposition de la variance de l’erreur de prévision

Cet examen de décomposition de la variance est important pour nous permettre d’apprécier

l’impact des différents chocs sur une variable à différents horizons.

L’objectif est de calculer la contribution de chacune des innovations à la variance de l’erreur

en pourcentage. Quand une innovation explique une part importante de la variance de l’erreur

de prévision, il est noté que la variable est très sensible aux chocs affectant cette série.

VI-2-1) Décomposition de la variance du prix

On a pris dans le tableau comme horizon 5 mois et dans le graphe (annexe 5), 2 ans.

Tableau 8 : Décomposition de la variance de l’erreur de prévision de l’inflation

Périodes p y e i m

1

2

3

4

5

100

97,855

91,283

84,349

78,801

0

0,156

2,935

5,974

7,880

0

0,074

0,115

0,079

0,137

0

0,005

0,021

0,065

0,082

0

1,910

5,646

9,533

13,100

Page 106: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

98

Source : Auteur

La décomposition de la variance de l’erreur de prévision indique que pour la première période,

l’inflation provient de ses propres innovations. C’est au deuxième mois que les chocs des

autres variables l’impacter. 1,91% du prix est dû aux modifications de la masse monétaire ;

0,156% de la variance de l’erreur de prévision résulte des changements au niveau de la

production nationale ; 0,005% est la conséquence des innovations du taux directeur ; 97,855%

provient de ses propres innovations et le reste c'est-à-dire 0,074 est attribuable à l’inflation

importée.

On voit bien que plus le temps avance, plus la répercussion de la masse monétaire sur le prix

augmente, et c’est le choc de cette variable qui a une forte pourcentage dans la description de

la variabilité du prix. Ce qui justifie l’effet positif et significatif de l’offre de monnaie sur

l’inflation et la sensibilité du prix au choc monétaire.

Les graphes relatifs à la décomposition de la variance de l’erreur de prévision nous fait voir

qu’aux termes de deux ans, le choc de l’inflation correspond à moins de 30% de la variabilité

du prix ; le choc de l’offre de monnaie parvient jusqu’à 40% ; et le choc du taux de change

monte pour atteindre un pourcentage de 25% dans la décomposition. Le taux d’intérêt ne

figure pas dans la décomposition de la variance du prix et pour la production nationale, elle ne

représente que 5% de l’inflation.

Ceci nous prouve encore que l’inflation est d’origine monétaire à Madagascar.

Dans un délai de deux ans seulement, le pourcentage du choc de l’expansion monétaire dans

la décomposition de la variance de l’erreur du prix dépasse celui de ses propres innovations

même. Modèle de l’offre-demande globale nous a enseigné que l’effet-prix est permanent et

devient de plus en plus intense au fil du temps.

On peut avancer que le niveau général de prix à Madagascar réagit le plus au choc monétaire

à court, moyen et long terme. Ces résultats sont conformes à ceux obtenues sur la fonction de

réponse.

Par rapport à l’impact des chocs des autres variables, les innovations de l’offre de monnaie

contribuent essentiellement à la hausse du prix dans notre pays et suivi par l’inflation importé

qui décrit le quart de cette hausse, vu que Madagascar importait beaucoup des produits

pétroliers et des produits alimentaires.

Page 107: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

99

VI-2-2) Décomposition de la variance de la production

Tableau 9 : Décomposition de la variance de l’erreur de prévision de la production

Périodes p y e i m

1

2

3

4

5

0,060

0,162

0,536

0,969

1,300

99,940

99,736

99,218

98,691

98,308

0

0,080

0,158

0,195

0,181

0

0,007

0,067

0,105

0,121

0

0,015

0,021

0,040

0,090

Source : Auteur

En premier mois, seuls des innovations du prix ont une part d’attribution dans la production.

La décomposition de la variance de l’erreur de prévision dans ce tableau nous montre qu’en

deux mois, 99,736% du PIB provient de ses propres changements ; 0,162% de la variance tire

son origine aux innovations du prix, 0,015% et 0,080% représentent respectivement le taux de

change et la masse monétaire dans la variabilité de l’activité économique et seulement 0’007%

qui est dû aux variations du taux directeur. On rend compte que l’influence du taux directeur

sur la croissance économique est de très faible ampleur. C’est pourquoi une variation de ce

taux après une décision de la BCM, ne se transmis pas à l’économie nationale.

La variabilité de la croissance économique ne dépend que de ses propres innovations, puisque

les contributions du taux de change, du taux directeur et de la masse monétaire dans la

production nationale ne prennent pas de valeurs positives, elles sont nulles et celle du prix

n’est que 3% seulement. On a pu apprécier cette contribution des variables après une analyse

des graphes de la décomposition de la variance de l’erreur de prévision de la production

Malgache (en annexe), à l’horizon de vingt-quatre mois.

VI-2-3) Cause de la faible efficacité de la politique monétaire

Une décision des autorités monétaires se transmis à l’économie par les canaux de

transmission de la politique monétaire.

La théorie économique distingue plusieurs canaux de transmission. Citons quelques-uns.

Une baisse des taux affecte les revenus des agents économiques, adoucie les charges

financières des emprunteurs et fait baisser les revenus financiers des prêteurs.

Page 108: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

100

L’augmentation de l’offre de monnaie accroit les passifs des banques, les

établissements de crédit ont alors l’opportunité de développer leur offre de crédit.

Une modification du taux directeur provoque une variation des taux bancaires et

ensuite influe sur la demande des biens. Ainsi une baisse du taux d’intérêt incite les

agents économiques à emprunter pour les dépenses de consommation et

d’investissement.

Est Ŕ ce que cette théorie est vérifiée pour le cas de Madagascar ?

Le fait que 99% de la variance de l’erreur de prévision de la production nationale soit due à

ses propres innovations révèle l’absence d’un effet réel de la fluctuation du taux d’intérêt et de

la masse monétaire sur l’activité économique.

Pour l’inflation, l’influence du taux directeur est faible, tandis qu’une variation de la masse

monétaire a un impact durable sur le prix.

Quelles explications pourraient être la raison de ces faits ?

Certains nombres de problèmes structurels causent cette faible efficacité de la politique

monétaire à Madagascar.

o Malgré l’intervention de la banque centrale sur le marché monétaire, l’excédent de

liquidités bancaires persiste. Insuffisance des instruments de ponction compte tenu de la

surliquidité, il faut chercher d’autres instruments ou reformuler les instruments existants.

o Le financement du déficit de l’Etat par les bons de trésor par adjudication provoquait une

inflation. Le pourcentage trop élevé de financement bancaire du déficit de l’Etat produit

une hausse de prix, puisque ce dernier est expliqué en grande partie par la masse

monétaire.

o L’excès des crédits à la consommation, les banques allouent beaucoup de crédit à la

consommation.

o La BCM n’est pas certainement transparente .la Banque centrale ne diffuse pas

largement les informations , elle ne communique que certaines seulement à travers sa

publication dans le site web ,comme rapports annuels et les instructions .Ainsi,

l’asymétrie d’information existe entre la Banque centrale et les agents économiques .Vis

à vis des banques , la BCM ne fait le communiqué de son intervention sur le marché

monétaire que le jeudi.

Page 109: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

101

Une baisse du taux directeur se répercute sur les taux débiteurs des banques, ce qui engendre

une hausse de la demande de crédit bancaire et une augmentation des investissements et de la

consommation et ensuite induit une hausse de la production nationale.

Or, pour Madagascar le taux directeur n’est qu’un signal envoyé aux opérateurs économiques

et aux banques concernant l’orientation de la politique monétaire.

Le non répercussion de la variation du taux d’intérêt sur la croissance économique

nécessiterait des commentaires.

Une variation du taux directeur ne pourrait pas contribuer à l’augmentation du PIB. Ceci est

dû au fait qu’un changement du taux directeur n’exerce pas d’effet significatif sur les taux

débiteurs des banques .C’est à dire qu’après une baisse du taux directeur, les banques ne

diminuaient leurs taux débiteurs qu’infime. C’est pourquoi utiliser le taux directeur comme

un instrument est encore inefficace.

Comme toutes entreprises, les banques cherchaient de profits. En plus les banques à

Madagascar ne sont pas des banques d’investissements mais des banques commerciales.

Les taux débiteurs dépendent aussi de leur classement des clients .Les clients privilégiés

obtiennent un crédit avec un taux minimum .Pour les autres clients, le taux est élevé.

Il y existe un autre problème, plus le taux des bons de Trésor (BTA) est bas, plus les banques

préfèrent allouer de crédit à la consommation pour ponctionner leurs excédents de liquidité .

On sait qu’un crédit de consommation est une source d’inflation . Car c’est un facteur de

création monétaire qui ensuite fait augmenter la demande globale par rapport à la production.

Il y a également le problème de fonds de garantie à la banque. Pour un projet présenté à la

banque, il faut plus de garantie avant d’obtenir un crédit. Avec les critères des clients et le

problème de garantie, les agents économiques sont réticents à un emprunt à la banque pour

faire de l’investissement.

L’instabilité politique à Madagascar provoquait un climat non favorable pour un

investissement. L’impact d’une variation du taux directeur est de faible ampleur, dû aussi à

l’aversion au risque à l’investissement.

Du fait que la majeure partie de la population se trouve dans le secteur agricole et n’accède

pas ainsi au financement bancaire, à travers le crédit. Alors l’autoconsommation et l’auto

investissement existent encore. Pourtant des institutions financières s’installaient dans les

zones rurales, mais les habitants de la campagne ne veulent pas emprunter, même à un taux

Page 110: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

102

faible. De même, cette situation explique le fait que, pourquoi la variabilité de la production

est due à ses propres innovations.

Depuis la crise de 2009, la politique monétaire de la BCM se consacre à la gestion de la

liquidité bancaire pour limiter l’inflation, pas pour relancer l’économie.

Une variation du taux directeur n’a pas d’effet réel sur l’économie Malgache .Une baisse du

taux directeur n’agit pas sur le niveau des taux débiteurs des banques. Pour les banques à

Madagascar avec leur statut de banques commerciales, la priorité pour elle est la recherche de

profit. Elles allouent plus de crédit de consommation que de crédit d’investissement. Or le

principal déterminant de l’inflation du pays est l’inflation d’origine monétaire. Cependant

notre résultat n’exclut nullement pas l’influence du taux de change sur l’évolution des prix.

De cette façon l’objectif final de stabilité de prix n’est pas atteint.

La faible efficacité de la politique monétaire provient d’ autre part de la banque centrale elle-

même. On a vu que la BCM pratique une politique plutôt discrétionnaire et elle essaye

d’entamer pas à pas la politique de règle.

L’incohérence temporelle et le biais inflationniste rend sa politique inefficace. L’incohérence

temporelle vu qu’elle prenne des décisions différentes pour un même problème et le seuil du

financement bancaire du déficit public dans le programme monétaire pour maîtriser l’inflation,

en début de l’année devient plus optimale après. Le programme monétaire restait confidentiel

pour que les agents privés ne connaissent pas le taux d’inflation visé, les différents seuils de

financement et les autres valeurs des agrégats macroéconomiques.

Pour Kydland et Prescott, l’adoption d’une règle de conduite est la solution pour que la

banque soit crédible et que la politique soit efficace. Et Madagascar se trouve parmi les pays

qui ne sont pas encore en mesure de mener une politique de règle. D’autres auteurs proposent

des solutions envisageables pour les pays qui ne peuvent pas s’engager.

On ne va pas remettre en cause la question de ciblage d’agrégats avec ce qu’a été avancé par

Svensson (1995), que le ciblage d’inflation permet à une banque centrale d’atteindre le taux

d’inflation socialement optimal, vu qu’on a pu vérifier que l’inflation est d’origine monétaire.

En plus de la délégation de pouvoir à la banque centrale et son indépendance qui est déjà

établi à Madagascar, Mc Callum (1995) et Jensen (1996) soutiennent qu’il est exigé de mettre

en place un « coût de rupture de contrat » comme le licenciement du gouverneur et l’arrêt du

primes des employés de la banque au cas où ils n’honorent pas ses contrats, ce qui est

impossible dans le pays actuellement, puisqu’il entraine une grève.

Page 111: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

103

La stratégie de mécanisme de la punition de Barro et Gordon peut être une solution pour la

BCM. Tant que la banque centrale n’atteint pas la cible d’inflation dans le programme général

de l’Etat, les entrepreneurs et les banques la punit en anticipant une inflation plus élevée qui

se traduit par la suite par une réticence des entrepreneurs à investir et des banques à octroyer

des crédits d’investissement vu l’incertitude sur l’environnement économique.

Mais la banque centrale s’en fiche de la punition qu’elle va recevoir par les agents privés

quand elle ne parvienne pas à aboutir à la stabilité de prix, ou même qu’elle ne confronte

même pas le gain de tricher et le coût de la tricherie à l’économie malgache si elle ne respecte

pas le seuil du financement bancaire du déficit public. Or ce financement constitue le facteur

de création monétaire qui est à l’origine de l’inflation. Le gain peut être défini par

l‘accomplissement des dépenses de fonctionnement de l’Etat, voire l’exécution des pressions

provenant des autorités politiques. Tandis que la perte est déterminée par une inflation élevée

et une croissance minimale. Avant de tricher la banque doit apprécier ce gain par rapport au

coût.

Une amélioration de mécanisme de transmission de la politique monétaire au secteur réel

s’avère indispensable. L’inefficacité d’une politique du taux directeur nous amène à envisager

d’autres leviers susceptibles d’accroître l’efficacité de la politique monétaire à Madagascar.

Toutefois l’implantation d’un autre schéma de financement du déficit public et une solution

pour mobiliser l’épargne du secteur non bancaire sont aussi essentiels.

L’inflation à Madagascar est largement liée à la masse monétaire. Or la contribution du taux

directeur et la masse monétaire dans la variabilité de la croissance économique sont infimes.

Aussi la variation du taux directeur ne se transmit pas à l’économie.

Cette faible efficacité est dû tant à la faible sensibilité des taux débiteurs des banques après

un changement du taux directeur ; à des autres facteurs comme les banques allouent de crédit

de consommation que de crédit d’investissement, problème de fonds de garantie ; à la non

accès de la population rurale qui constitue une grande partie de la population Malgache, au

financement bancaire ; et enfin au statut la banque centrale dans la mise en œuvre de la

politique.

Page 112: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

104

Conclusion

Page 113: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

105

Au début, on s’est posé la question si le type de politique monétaire dirigée par la Banque

Centrale de Madagascar (BCM) lui permet à arriver à son objectif de stabilité ou non.

L’objectif de la présente étude consiste alors à définir le type de politique monétaire

Malgache et à analyser la transmission de la politique à l’économie.

On a su déterminer que la politique menée par la banque centrale du pays est basé par une

politique dite discrétionnaire. Pourtant même si elle ne suit pas une règle, elle essaye d’être

transparente en publiant des documents d’information.

L’étude de l’impact de la politique monétaire à travers le modèle VAR avec le mécanisme de

correction des erreurs, nous révèle qu’un choc positif sur le taux directeur se traduit par une

hausse non significative du prix et l’effet sur l’activité économique n’est pas considérable.

Aussi, on a la possibilité d’affirmer que l’inflation est d’origine monétaire et que la

dépréciation de l’Ariary provoquait une hausse du prix, vu que Madagascar est un pays

importateur.

D’ailleurs, les banques octroient plus de crédit de consommation que de crédit

d’investissement. Et le financement monétaire du trésor public qui est considéré comme le

facteur de création monétaire ainsi que cet accroissement du crédit de consommation

provoquent une inflation puisque le prix réagit de manière importante après une augmentation

de la masse monétaire. Et qu’une politique expansionniste ne produit pas une montée de

l’activité économique.

On peut en tirer la conclusion, qu’une décision de politique n’agit seulement que sur le prix,

c'est-à-dire que l’effet prix emporte par rapport à l’effet quantité et que l’utilisation du taux

directeur comme instrument est inefficace maintenant.

Ainsi une amélioration des mécanismes de transmission de politique monétaire au secteur réel

s’avère indispensable à Madagascar.

La Banque Centrale de Madagascar (BCM) a peur de mettre en jeu sa crédibilité si l’objectif

n’est pas atteint en suivant une règle de conduite. C’est pourquoi, elle préfère mener une

politique plutôt discrétionnaire, en essayant quand même d’être transparente et adoptant sa

décision en référant au programme monétaire.

Page 114: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

106

On peut dire que la BCM chemine petit à petit vers une mise en place de la politique de règle.

La crainte de perdre sa crédibilité et la manque de structure favorable au ciblage d’inflation la

poussent à ne pas changer aussitôt sa politique.

Or les partisans du politique de règle garantissaient qu’en plus d’être efficace, on peut

restaurer la crédibilité d’une banque centrale en instaurant une règle monétaire et également

en l’accordant une indépendance totale.

La mise en place d’une règle de jeu pourrait- elle rendre efficace la politique de la Banque

Centrale de Madagascar, en éliminant ce biais inflationniste ?

Page 115: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

VII

Annexe

Page 116: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

VIII

Annexe 1 : Organigramme de la BCM

Source : BCM

Page 117: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

IX

Annexe 2 : Equation de l’inflation

Dependent Variable: INFOBS Method: Least Squares Date: 11/06/13 Time: 15:57 Sample: 1995M01 2013M04 Included observations: 220

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. INFCIBL 1.401581 0.078175 17.92871 0.0000 R-squared 0.106646 Meandependent var 12.37509

Adjusted R-squared 0.106646 S.D. dependent var 11.30107 S.E. of regression 10.68148 Akaike info criterion 7.579436 Sumsquaredresid 24986.61 Schwarz criterion 7.594861 Log likelihood -832.7379 Hannan-Quinn criter. 7.585665 Durbin-Watson stat 0.071921

Dependent Variable: INFOBS Method: Least Squares Date: 11/06/13 Time: 16:12 Sample: 1995M01 2013M04 Included observations: 220

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. C 4.613838 2.017692 2.286691 0.0232

INFCIBL 1.175556 0.211052 5.569977 0.0000 IM -5.433744 1.408729 -3.857196 0.0002

R-squared 0.169966 Meandependent var 12.37509

Adjusted R-squared 0.162316 S.D. dependent var 11.30107

Method: Least Squares Date: 11/06/13 Time: 15:53 Sample: 1995M01 2013M04 Included observations: 220

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. C 2.515592 2.003869 1.255368 0.2107

INFCIBL 1.146696 0.217530 5.271448 0.0000 R-squared 0.113057 Meandependent var 12.37509

Adjusted R-squared 0.108989 S.D. dependent var 11.30107 S.E. of regression 10.66747 Akaike info criterion 7.581324 Sumsquaredresid 24807.28 Schwarz criterion 7.612175 Log likelihood -831.9456 Hannan-Quinn criter. 7.593782 F-statistic 27.78816 Durbin-Watson stat 0.065186 Prob(F-statistic) 0.000000

Page 118: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

X

S.E. of regression 10.34332 Akaike info criterion 7.524101 Sumsquaredresid 23215.57 Schwarz criterion 7.570377 Log likelihood -824.6511 Hannan-Quinn criter. 7.542788 F-statistic 22.21757 Durbin-Watson stat 0.070476 Prob(F-statistic) 0.000000

Dependent Variable: INFOBS*AVIM Method: Least Squares Date: 11/06/13 Time: 17:16 Sample: 1995M01 2013M04 Included observations: 220

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. C 0.931526 0.945023 0.985717 0.3254

INFCIBL*AVIM 1.525644 0.132371 11.52553 0.0000 R-squared 0.378630 Meandependent var 8.296227

Adjusted R-squared 0.375780 S.D. dependent var 13.07093 S.E. of regression 10.32702 Akaike info criterion 7.516455 Sumsquaredresid 23249.14 Schwarz criterion 7.547306 Log likelihood -824.8100 Hannan-Quinn criter. 7.528913 F-statistic 132.8379 Durbin-Watson stat 0.077181 Prob(F-statistic) 0.000000

Dependent Variable: INFOBS*AVIM Method: Least Squares Date: 11/06/13 Time: 17:27 Sample: 1995M01 2013M04 Included observations: 220

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. INFCIBL*AVIM 1.613870 0.097518 16.54944 0.0000 R-squared 0.375861 Meandependent var 8.296227

Adjusted R-squared 0.375861 S.D. dependent var 13.07093 S.E. of regression 10.32636 Akaike info criterion 7.511811 Sumsquaredresid 23352.77 Schwarz criterion 7.527237 Log likelihood -825.2992 Hannan-Quinn criter. 7.518040 Durbin-Watson stat 0.079763

Dependent Variable: INFOBS*APIM Method: Least Squares Date: 11/06/13 Time: 17:22 Sample: 1995M01 2013M04 Included observations: 220

Page 119: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

XI

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. C -0.004286 0.115063 -0.037246 0.9703

INFCIBL*APIM 1.082802 0.019765 54.78485 0.0000 R-squared 0.932285 Meandependent var 4.078864

Adjusted R-squared 0.931974 S.D. dependent var 4.985228 S.E. of regression 1.300232 Akaike info criterion 3.372012 Sumsquaredresid 368.5518 Schwarz criterion 3.402864 Log likelihood -368.9214 Hannan-Quinn criter. 3.384471 F-statistic 3001.380 Durbin-Watson stat 0.301448 Prob(F-statistic) 0.000000

Dependent Variable: INFOBS*APIM Method: Least Squares Date: 11/06/13 Time: 17:24 Sample: 1995M01 2013M04 Included observations: 220

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. INFCIBL*APIM 1.082326 0.015024 72.04200 0.0000 R-squared 0.932285 Meandependent var 4.078864

Adjusted R-squared 0.932285 S.D. dependent var 4.985228 S.E. of regression 1.297265 Akaike info criterion 3.362928 Sumsquaredresid 368.5541 Schwarz criterion 3.378354 Log likelihood -368.9221 Hannan-Quinn criter. 3.369157 Durbin-Watson stat 0.301531

Source : Auteur

Annexe 3 : Modèle VAR Stationnarité

Null Hypothesis: LIPC has a unit root Exogenous: Constant LagLength: 0 (Fixed)

t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.906186 0.3290

Test critical values: 1% level -3.462574 5% level -2.875608 10% level -2.574346

Null Hypothesis: D(LIPC) has a unit root Exogenous: Constant

Page 120: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

XII

LagLength: 0 (Fixed) t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -7.111480 0.0000

Test critical values: 1% level -3.462737 5% level -2.875680 10% level -2.574385

Null Hypothesis: LPIBR has a unit root Exogenous: Constant LagLength: 0 (Fixed)

t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -0.956135 0.7685

Test critical values: 1% level -3.462574 5% level -2.875608 10% level -2.574346

Null Hypothesis: D(LPIBR) has a unit root Exogenous: Constant LagLength: 0 (Fixed)

t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -12.72765 0.0000

Test critical values: 1% level -3.462737 5% level -2.875680 10% level -2.574385

Null Hypothesis: LTCER has a unit root Exogenous: Constant LagLength: 0 (Fixed)

t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -2.573897 0.1001

Test critical values: 1% level -3.462574 5% level -2.875608 10% level -2.574346

Null Hypothesis: D(LTCER) has a unit root Exogenous: Constant LagLength: 0 (Fixed)

t-Statistic Prob.*

Page 121: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

XIII

Augmented Dickey-Fuller test statistic -14.61307 0.0000

Test critical values: 1% level -3.462737 5% level -2.875680 10% level -2.574385

Null Hypothesis: I has a unit root Exogenous: Constant LagLength: 0 (Fixed)

t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.701348 0.4291

Test critical values: 1% level -3.462574 5% level -2.875608 10% level -2.574346

Null Hypothesis: D(I) has a unit root Exogenous: Constant LagLength: 0 (Fixed)

t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -11.26690 0.0000

Test critical values: 1% level -3.462737 5% level -2.875680 10% level -2.574385

Null Hypothesis: LM has a unit root Exogenous: Constant LagLength: 0 (Fixed)

t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -0.431371 0.9001

Test critical values: 1% level -3.462574 5% level -2.875608 10% level -2.574346

Null Hypothesis: D(LM) has a unit root Exogenous: Constant LagLength: 0 (Fixed)

t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -13.39465 0.0000

Test critical values: 1% level -3.462737

Page 122: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

XIV

5% level -2.875680 10% level -2.574385

Null Hypothesis: D(LTCER) has a unit root Exogenous: None LagLength: 0 (Fixed)

t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -14.60850 0.0000

Test critical values: 1% level -2.576460 5% level -1.942407 10% level -1.615654

Null Hypothesis: D(I) has a unit root Exogenous: None LagLength: 0 (Fixed)

t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -11.24884 0.0000

Test critical values: 1% level -2.576460 5% level -1.942407 10% level -1.615654

Nombre de retards

VAR Lag Order Selection Criteria Endogenous variables: LIPC LPIBR LTCER I LM Exogenous variables: C Date: 09/06/13 Time: 15:34 Sample: 1995M01 2011M12 Included observations: 196

Lag LogL LR FPE AIC SC HQ 0 921.4972 NA 5.97e-11 -9.352012 -9.268387 -9.318156

1 2703.881 3455.643 9.73e-19 -27.28450 -26.78275 -27.08137 2 2770.216 125.2237 6.39e-19 -27.70629 -26.78641* -27.33388* 3 2800.974 56.49369 6.03e-19 -27.76504 -26.42703 -27.22335 4 2830.880 53.40311 5.75e-19 -27.81510 -26.05896 -27.10413 5 2851.997 36.63249 6.00e-19 -27.77548 -25.60122 -26.89524 6 2873.360 35.96796 6.26e-19 -27.73837 -25.14598 -26.68884 7 2903.163 48.65876 6.01e-19 -27.78738 -24.77687 -26.56858 8 2941.695 60.94208* 5.29e-19* -27.92545* -24.49681 -26.53738 * indicates lag order selected by the criterion

LR: sequential modified LR test statistic (each test at 5% level) FPE: Final predictionerror AIC: Akaike information criterion SC: Schwarz information criterion

Page 123: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

XV

HQ: Hannan-Quinn information criterion

Cointégration Date: 09/06/13 Time: 00:57 Sample (adjusted): 1995M03 2011M12 Included observations: 202 afteradjustments Series: LIPC LPIBR LTCER I LM Lags interval (in first differences): 1 to 1

Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace) Hypothesized Trace 0.05

No. of CE(s) Eigenvalue Statistic Critical Value Prob.** None * 0.223579 91.26062 69.81889 0.0004

Atmost 1 0.086569 40.14236 47.85613 0.2175 Atmost 2 0.061309 21.85183 29.79707 0.3068 Atmost 3 0.040078 9.071427 15.49471 0.3588 Atmost 4 0.003997 0.808955 3.841466 0.3684

Trace test indicates 1 cointegratingeqn(s) at the 0.05 level * denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level **MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values

1 Cointegrating Equation(s): Log likelihood 2813.145 Normalized cointegrating coefficients (standard error in parentheses) LIPC LPIBR LTCER I LM 1.000000 0.184122 0.304002 -0.202693 -0.747161 (0.19715) (0.06491) (0.16721) (0.04669)

VECM VectorError Correction Estimates Date: 09/06/13 Time: 20:14 Sample (adjusted): 1995M04 2011M12 Included observations: 201 afteradjustments Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]

CointegratingEq: CointEq1 LIPC(-1) 1.000000

LPIBR(-1) 0.005061 (0.23084) [ 0.02193]

LTCER(-1) 0.379637 (0.07937) [ 4.78322]

Page 124: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

XVI

I(-1) -0.061024 (0.19867) [-0.30716]

LM(-1) -0.710889 (0.05465) [-13.0090]

C -1.386845 Error Correction: D(LIPC) D(LPIBR) D(LTCER) D(I) D(LM) CointEq1 -0.044039 -0.008563 -0.094826 -0.046163 0.005803 (0.01061) (0.01460) (0.05091) (0.01050) (0.02063) [-4.15125] [-0.58638] [-1.86267] [-4.39695] [ 0.28134]

D(LIPC(-1)) 0.591210 -0.044922 -0.518079 0.032813 0.081425 (0.06403) (0.08815) (0.30729) (0.06337) (0.12451) [ 9.23263] [-0.50964] [-1.68594] [ 0.51777] [ 0.65395]

D(LIPC(-2)) -0.181970 -0.046451 0.336981 0.147175 0.018893 (0.06206) (0.08543) (0.29782) (0.06142) (0.12067) [-2.93212] [-0.54374] [ 1.13149] [ 2.39620] [ 0.15656]

D(LPIBR(-1)) -0.058862 0.087144 -0.354079 0.007148 0.095130 (0.05262) (0.07243) (0.25251) (0.05208) (0.10231) [-1.11864] [ 1.20313] [-1.40223] [ 0.13726] [ 0.92978]

D(LPIBR(-2)) -0.240791 0.080481 -0.033685 0.003642 0.026743 (0.05297) (0.07291) (0.25420) (0.05242) (0.10300) [-4.54579] [ 1.10378] [-0.13252] [ 0.06948] [ 0.25965]

D(LTCER(-1)) 0.030312 0.015519 0.019171 0.032092 0.000751 (0.01561) (0.02149) (0.07493) (0.01545) (0.03036) [ 1.94131] [ 0.72202] [ 0.25586] [ 2.07675] [ 0.02474]

D(LTCER(-2)) 0.018791 0.010583 0.153607 -0.020185 0.040507 (0.01572) (0.02164) (0.07543) (0.01556) (0.03056) [ 1.19547] [ 0.48910] [ 2.03641] [-1.29756] [ 1.32533]

D(I(-1)) -0.012433 -0.017678 -0.401805 0.084693 0.026738 (0.07189) (0.09896) (0.34500) (0.07115) (0.13979) [-0.17294] [-0.17864] [-1.16466] [ 1.19035] [ 0.19128]

D(I(-2)) 0.057305 0.089759 -0.035344 -0.077544 0.012405 (0.06924) (0.09531) (0.33225) (0.06852) (0.13463) [ 0.82767] [ 0.94180] [-0.10638] [-1.13168] [ 0.09214]

D(LM(-1)) 0.102453 0.006883 -0.180673 -0.067952 0.036566 (0.03783) (0.05207) (0.18152) (0.03743) (0.07355) [ 2.70857] [ 0.13219] [-0.99534] [-1.81520] [ 0.49717]

Page 125: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

XVII

D(LM(-2)) 0.049474 -0.027430 0.242701 -0.101452 0.120659 (0.03797) (0.05227) (0.18223) (0.03758) (0.07384) [ 1.30289] [-0.52476] [ 1.33187] [-2.69958] [ 1.63416]

C 0.003700 0.002922 0.003110 -0.000437 0.008934 (0.00099) (0.00136) (0.00475) (0.00098) (0.00192) [ 3.73829] [ 2.14434] [ 0.65484] [-0.44593] [ 4.64195] R-squared 0.531256 0.035028 0.057674 0.226727 0.040826

Adj. R-squared 0.503975 -0.021134 0.002830 0.181722 -0.014999 Sum sq. resids 0.015334 0.029055 0.353129 0.015019 0.057976 S.E. equation 0.009007 0.012399 0.043225 0.008914 0.017514 F-statistic 19.47320 0.623700 1.051603 5.037792 0.731323 Log likelihood 667.6319 603.4001 352.3881 669.7187 533.9727 Akaike AIC -6.523700 -5.884578 -3.386946 -6.544464 -5.193758 Schwarz SC -6.326488 -5.687366 -3.189734 -6.347252 -4.996546 Meandependent 0.008391 0.002278 0.002080 -0.000796 0.011975 S.D. dependent 0.012789 0.012270 0.043286 0.009855 0.017384

Determinant resid covariance (dof

adj.) 5.22E-19 Determinantresid covariance 3.84E-19 Log likelihood 2835.645 Akaike information criterion -27.56861 Schwarz criterion -26.50037

Test de Ljung-Box Date: 09/07/13 Time: 08:39 Sample: 1995M01 2011M12 Included observations: 201

Autocorrelation Partial Correlation AC PAC Q-Stat Prob .|. | .|. | 1 -0.003 -0.003 0.0019 0.965

.|. | .|. | 2 -0.022 -0.022 0.1009 0.951 .|. | .|. | 3 -0.032 -0.032 0.3142 0.957 *|. | *|. | 4 -0.146 -0.147 4.7030 0.319 .|. | .|. | 5 -0.051 -0.055 5.2373 0.388 .|* | .|* | 6 0.136 0.130 9.1304 0.166 .|. | .|. | 7 -0.022 -0.032 9.2304 0.237 *|. | *|. | 8 -0.115 -0.142 12.018 0.150 .|. | .|. | 9 0.043 0.036 12.403 0.192 *|. | *|. | 10 -0.106 -0.076 14.791 0.140

Date: 09/07/13 Time: 08:42 Sample: 1995M01 2011M12 Included observations: 201

Autocorrelation Partial Correlation AC PAC Q-Stat Prob

Page 126: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

XVII

I

.|. | .|. | 1 -0.001 -0.001 0.0001 0.990 .|. | .|. | 2 -0.013 -0.013 0.0332 0.984 .|. | .|. | 3 0.036 0.036 0.3054 0.959 .|. | .|. | 4 0.001 0.001 0.3056 0.989 .|. | .|. | 5 -0.006 -0.005 0.3119 0.997 .|. | .|. | 6 0.030 0.029 0.4996 0.998 .|. | .|. | 7 0.056 0.056 1.1691 0.992 .|. | .|. | 8 0.056 0.057 1.8280 0.986 .|. | .|. | 9 0.021 0.020 1.9183 0.993 .|. | .|. | 10 0.034 0.032 2.1621 0.995

Date: 09/07/13 Time: 08:43 Sample: 1995M01 2011M12 Included observations: 201

Autocorrelation Partial Correlation AC PAC Q-Stat Prob .|. | .|. | 1 -0.011 -0.011 0.0259 0.872

.|. | .|. | 2 -0.001 -0.001 0.0261 0.987 .|. | .|. | 3 0.054 0.054 0.6194 0.892 .|* | .|* | 4 0.094 0.095 2.4475 0.654 .|* | .|* | 5 0.087 0.090 4.0105 0.548 .|. | .|. | 6 -0.031 -0.030 4.2065 0.649 *|. | *|. | 7 -0.134 -0.149 8.0011 0.332 .|. | .|. | 8 0.009 -0.018 8.0169 0.432 .|. | .|. | 9 -0.040 -0.055 8.3539 0.499 .|. | .|. | 10 0.029 0.044 8.5333 0.577

Date: 09/07/13 Time: 08:44 Sample: 1995M01 2011M12 Included observations: 201

Autocorrelation Partial Correlation AC PAC Q-Stat Prob .|. | .|. | 1 -0.026 -0.026 0.1409 0.707

.|. | .|. | 2 0.007 0.006 0.1513 0.927 .|. | .|. | 3 -0.001 -0.001 0.1517 0.985 .|. | .|. | 4 -0.027 -0.027 0.2980 0.990 .|* | .|* | 5 0.079 0.078 1.6087 0.900 .|. | .|. | 6 -0.017 -0.013 1.6680 0.948 .|* | .|* | 7 0.166 0.166 7.4810 0.381 .|* | .|* | 8 0.125 0.136 10.760 0.216 *|. | *|. | 9 -0.082 -0.073 12.174 0.204 .|. | .|. | 10 0.046 0.037 12.630 0.245

Date: 09/07/13 Time: 08:45 Sample: 1995M01 2011M12 Included observations: 201

Page 127: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

XIX

Autocorrelation Partial Correlation AC PAC Q-Stat Prob .|. | .|. | 1 0.043 0.043 0.3725 0.542

.|. | .|. | 2 0.035 0.034 0.6300 0.730 *|. | *|. | 3 -0.188 -0.191 7.8965 0.048 .|. | .|. | 4 0.049 0.068 8.4003 0.078 *|. | *|. | 5 -0.100 -0.096 10.481 0.063 .|. | .|. | 6 0.022 -0.007 10.583 0.102 *|. | *|. | 7 -0.176 -0.156 17.084 0.017 .|. | .|. | 8 -0.028 -0.052 17.253 0.028 *|. | *|. | 9 -0.101 -0.083 19.417 0.022 .|. | .|. | 10 0.042 -0.021 19.789 0.031

Test de causalité de Granger

Pairwise Granger Causality Tests Date: 09/07/13 Time: 02:51 Sample: 1995M01 2011M12 Lags: 2

NullHypothesis: Obs F-Statistic Prob. DLPIBR does not Granger Cause DLIPC 201 7.15496 0.0010

DLIPC does not Granger Cause DLPIBR 0.47596 0.6220 DLTCER does not Granger Cause DLIPC 201 0.43126 0.6503

DLIPC does not Granger Cause DLTCER 0.57814 0.5619 DI does not Granger Cause DLIPC 201 2.55450 0.0803

DLIPC does not Granger Cause DI 4.01956 0.0195 DLM does not Granger Cause DLIPC 201 5.10625 0.0069

DLIPC does not Granger Cause DLM 0.75161 0.4730 DLTCER does not Granger Cause DLPIBR 201 0.15557 0.8560

DLPIBR does not Granger Cause DLTCER 0.73146 0.4825 DI does not Granger Cause DLPIBR 201 0.53759 0.5850

DLPIBR does not Granger Cause DI 0.02502 0.9753 DLM does not Granger Cause DLPIBR 201 0.21559 0.8063

DLPIBR does not Granger Cause DLM 0.43762 0.6462 DI does not Granger Cause DLTCER 201 0.17039 0.8435

DLTCER does not Granger Cause DI 2.61629 0.0756 DLM does not Granger Cause DLTCER 201 1.15940 0.3158

DLTCER does not Granger Cause DLM 1.51595 0.2222 DLM does not Granger Cause DI 201 1.56613 0.2115

DI does not Granger Cause DLM 0.06988 0.9325

Page 128: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

XX

Source : Auteur

Annexe 4 : Impulsions des variables

Page 129: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

XXIII

Source : Auteur

- .02

-.01

.00

.01

.02

10 20 30 40 50

Response of LIPC to LIPC

- .02

-.01

.00

.01

.02

10 20 30 40 50

Response of LIPC to LPIBR

- .02

-.01

.00

.01

.02

10 20 30 40 50

Response of LIPC to LTCER

- .02

-.01

.00

.01

.02

10 20 30 40 50

Response of LIPC to I

- .02

-.01

.00

.01

.02

10 20 30 40 50

Response of LIPC to LM

- .005

.000

.005

.010

.015

.020

10 20 30 40 50

Response of LPIBR to LIPC

- .005

.000

.005

.010

.015

.020

10 20 30 40 50

Response of LPIBR to LPIBR

- .005

.000

.005

.010

.015

.020

10 20 30 40 50

Response of LPIBR to LTCER

- .005

.000

.005

.010

.015

.020

10 20 30 40 50

Response of LPIBR to I

- .005

.000

.005

.010

.015

.020

10 20 30 40 50

Response of LPIBR to LM

- .02

.00

.02

.04

.06

10 20 30 40 50

Response of LTCER to LIPC

- .02

.00

.02

.04

.06

10 20 30 40 50

Response of LTCER to LPIBR

- .02

.00

.02

.04

.06

10 20 30 40 50

Response of LTCER to LTCER

- .02

.00

.02

.04

.06

10 20 30 40 50

Response of LTCER to I

- .02

.00

.02

.04

.06

10 20 30 40 50

Response of LTCER to LM

- .01

.00

.01

10 20 30 40 50

Response of I to LIPC

- .01

.00

.01

10 20 30 40 50

Response of I to LPIBR

- .01

.00

.01

10 20 30 40 50

Response of I to LTCER

- .01

.00

.01

10 20 30 40 50

Response of I to I

- .01

.00

.01

10 20 30 40 50

Response of I to LM

.00

.01

.02

10 20 30 40 50

Response of LM to LIPC

.00

.01

.02

10 20 30 40 50

Response of LM to LPIBR

.00

.01

.02

10 20 30 40 50

Response of LM to LTCER

.00

.01

.02

10 20 30 40 50

Response of LM to I

.00

.01

.02

10 20 30 40 50

Response of LM to LM

Response to Cholesky One S.D. Innovations

Page 130: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

XXIV

Annexe 5 : Décomposition de variance de prévision

LIPC:

Period S.E. LIPC LPIBR LTCER I LM 1 0.009007 100.0000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000

2 0.016923 97.85529 0.155687 0.074672 0.004685 1.909664 3 0.023506 91.28260 2.935426 0.115405 0.020567 5.646000 4 0.028844 84.34871 5.974375 0.078525 0.065497 9.532892 5 0.033255 78.80076 7.880020 0.137005 0.082376 13.09984 LPIBR:

Period S.E. LIPC LPIBR LTCER I LM 1 0.012399 0.060951 99.93905 0.000000 0.000000 0.000000

2 0.018337 0.162123 99.73571 0.079799 0.007076 0.015292 3 0.023458 0.535782 99.21792 0.157954 0.066890 0.021450 4 0.027872 0.969082 98.69103 0.195467 0.105430 0.038986 5 0.031894 1.300178 98.30812 0.180748 0.121224 0.089734 LTCER:

Period S.E. LIPC LPIBR LTCER I LM 1 0.043225 5.804118 0.026669 94.16921 0.000000 0.000000

2 0.060601 3.674618 0.685028 95.20598 0.327604 0.106773 3 0.076412 2.853538 0.919555 95.60816 0.473141 0.145611 4 0.088673 2.407428 0.886248 95.89893 0.617386 0.190007 5 0.099533 2.130144 0.822301 96.02830 0.698175 0.321084 I:

Period S.E. LIPC LPIBR LTCER I LM 1 0.008914 0.862922 0.265890 0.920406 97.95078 0.000000

2 0.013156 0.836511 0.235340 0.470660 98.23949 0.217996 3 0.016145 0.642694 0.237818 1.429531 96.09180 1.598155 4 0.018698 0.531072 0.221303 2.985384 94.63803 1.624205 5 0.021177 0.726362 0.229870 5.240128 92.45351 1.350129 LM:

Period S.E. LIPC LPIBR LTCER I LM 1 0.017514 0.000869 0.088634 0.245531 0.016236 99.64873

2 0.025234 0.105699 0.498486 0.217444 0.007822 99.17055 3 0.032533 0.401925 0.729313 0.223722 0.005245 98.63979 4 0.038580 0.550759 0.766161 0.254269 0.003874 98.42494 5 0.044089 0.646352 0.744414 0.325967 0.003299 98.27997

Page 131: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

XXVI

Source : Auteur

0

20

40

60

80

100

5 10 15 20

Percent LIPC variance due to LIPC

0

20

40

60

80

100

5 10 15 20

Percent LIPC variance due to LPIBR

0

20

40

60

80

100

5 10 15 20

Percent LIPC variance due to LTCER

0

20

40

60

80

100

5 10 15 20

Percent LIPC variance due to I

0

20

40

60

80

100

5 10 15 20

Percent LIPC variance due to LM

0

20

40

60

80

100

5 10 15 20

Percent LPIBR variance due to LIPC

0

20

40

60

80

100

5 10 15 20

Percent LPIBR variance due to LPIBR

0

20

40

60

80

100

5 10 15 20

Percent LPIBR variance due to LTCER

0

20

40

60

80

100

5 10 15 20

Percent LPIBR variance due to I

0

20

40

60

80

100

5 10 15 20

Percent LPIBR variance due to LM

0

20

40

60

80

100

5 10 15 20

Percent LTCER variance due to LIPC

0

20

40

60

80

100

5 10 15 20

Percent LTCER variance due to LPIBR

0

20

40

60

80

100

5 10 15 20

Percent LTCER variance due to LTCER

0

20

40

60

80

100

5 10 15 20

Percent LTCER variance due to I

0

20

40

60

80

100

5 10 15 20

Percent LTCER variance due to LM

0

20

40

60

80

100

5 10 15 20

Percent I variance due to LIPC

0

20

40

60

80

100

5 10 15 20

Percent I variance due to LPIBR

0

20

40

60

80

100

5 10 15 20

Percent I variance due to LTCER

0

20

40

60

80

100

5 10 15 20

Percent I variance due to I

0

20

40

60

80

100

5 10 15 20

Percent I variance due to LM

0

20

40

60

80

100

5 10 15 20

Percent LM variance due to LIPC

0

20

40

60

80

100

5 10 15 20

Percent LM variance due to LPIBR

0

20

40

60

80

100

5 10 15 20

Percent LM variance due to LTCER

0

20

40

60

80

100

5 10 15 20

Percent LM variance due to I

0

20

40

60

80

100

5 10 15 20

Percent LM variance due to LM

Variance Decomposition

Page 132: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

XXVII

Références bibliographiques

Annabelle Mourougane, « Crédibilité, indépendance et politique monétaire” », Institut

National de la statistique et des études économiques, France, Octobre 1997, 48p.

Asimakopulos, « Joan Robinson et la théorie économique », Actualité économique, Volum

60- n0 4, Décembre 1984, pp 521-552 .

Andréas M.Fischer et Adrian B.Orr, « Crédibilité de la politique monétaire et incertitudes

concernant les prix : l’expérience néo-zélandaise en matière d’objectifs d’inflation », Revue

économique de l’OCDE n0 22, Printemps 1994, pp 170-193.

Banque centrale Européenne, « La stratégie de politique monétaire de la banque centrale

Européenne », 2008, pp 37-60.

Banque centrale Européenne, « Pourquoi la stabilité de prix –est –elle importante? », 2009,

79p.

Banque centrale de Madagascar, « Bulletin de la Banque Centrale de Madagascar - No

5 » ,Novembre 2006 , pp 26-34.

Banque du canada, Documents d’information « Pourquoi le cible d’inflation au Canada a-t-

elle été établie à 2% ? », 2011, 4p.

Banque du canada, Documents d’information, « Politique monétaire », 2002, 4p.

Cathérine Bruneau et Olivier de Bandt, « La modélisation VAR structurel : Application à la

politique monétaire en France »,Economie et Prévision, Numéro 137, 1999, pp 67-94.

Centre africain d’études monétaire de l’association des banques centrales africains, « la

théorie et la politique monétaire en Afrique », Dakar-Sénégal, 1981, 471p.

Cheikh Tidiane Ndiaye, « La sensibilité de l’activité économique aux chocs monétaire et

budgétaire », Laboratoire d’Economie d’Orléans, 2006, 42p.

Christian OTTAVJ, « Monnaie et financement d l’économie », Hachette supérieur, Paris 1999,

271p.

Christopher Ragan, « L’importance de la politique monétaire, une perspective canadienne »,

Université Me Gill,2005, 48p.

Diemer, « cours d’Economie Générale », IUFM Auvergne, 20p.

Douzounet Mallaye, « Réformes monétaires et croissance économique en zone CEMAC »,

Université de Yaoundé 2, Décembre 2009, 27p.

Page 133: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

XXVIII

Ekkehard Ernst, « Politique Monétaire »,OCDE, 2000 , 30p.

Faugère Jean-Pierre « Les règles monétaires génératrices de crédibilité. Eléments de critique

des thèses des nouveaux classiques », In Revue Française d’économie, volume 6 No4, 1991,

pp 227-280.

Finn E. Kydland and Edward C. Prescott, « Rules Rather than Discretion : The Inconsistency

of Optimal Plans », The journal of political economy, volume 85, juin 1977, pp 473-492.

Françoise Renversez, « Eléments d’analyse monétaire », 3e édition, Ed Dalloz, Paris, 1995,

242p.

Gérard Kebabdjian, « Les modèles théoriques de la macroéconomique », Ed Dunod, Paris,

1987, 192p.

Gilles Dostaler, « Milton Friedman, apôtre d’un libéralisme radical », 2006,7p.

James Tobin, « Money and Economic Growth», Econometrica, Volume 33, Octobre 1965, pp

671-684.

Jean François GOUX, « Conditions monétaires et activités économiques dans la zone

Euro »,Université Lumière Lyon 2, 2003, 24p.

Jean Paul Pollin, « Théorie de la politique monétaire, Esquisses d’une refondation », 2006,

33p.

Jean Paul Pollin, « Les politiques monétaires à l’aventure », In Revue d’économie financière

No3, 1987, pp 121-132.

Jean Stéphane Mésonnier et Jean Paul Renne, « Règle de Taylor et politique monétaire dans

la zone Euro », 2004, 36p.

Jhon Sloman et Alison Wride, « Politique budgétaire et politique monétaire », Principe

d’Economie, Pearson Education France, 7e édition,2011, pp 531-557.

Joe RABEANTOANDRO, « Une analyse monétariste de la formation des prix », Revue

économie de Madagascar N0 3, Octobre 1998, pp 81-105.

Kako NUBUKPO, « Efficacité de la politique monétaire de la banque centrale des Etats de

l’Afrique de l’Ouest depuis la libéralisation de 1982 », 2003, 42p.

Kako NUBUKPO, « Impact de la variation des taux d’intérêt directeurs de la BCEAO sur

l’inflation et la croissance dans l’UMOA », Notes d’information et statistiques, Juin 2002,

38p.

Lange Jean, « Essai sur l'efficacité de la politique monétaire », In Revue économique

Volume 21, n°6, 1970, pp 973-1005.

Page 134: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

XXIX

Ludovic Aubert, « La politique monétaire: éléments de théories et pratique des banques

centrales », Institut de recherches et sociales- Confédération française de l’encadrement,

Décembre 2001, p83

Magnus Saxegaard, « Excess liquidity and Effectiveness of monetary policy: Evidence from

Sub-Saharan Africa », IMF Woking Paper, Mai 2006, 52p.

Marc Bassoni et Alain Beitone, « Monnaie : Théories et politiques », Edition Sirey, Paris,

1997,140p.

Mongin Philippe, Chiappori Pierre-André, « Un modèle de politique monétaire avec aléas

stratégique », In Revue économique, volume 35, N05, 1984, pp 831-870.

Natacha Gilson, « Crédibilité de la politique monétaire et libellé de la dette publique »,

Cahiers économiques de Bruxelles N045(1), printemps 2001, pp38-66.

Olivier BEGUY, « Trois essais sur la surliquidité bancaire dans la communauté économique

et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) », février 2002, 170p.

Olivier LOISEL, « La crédibilité de la politique monétaire dans une perspective néo-

keynésienne », Bulletin de banque de France, n0 149,Mai 2006, pp 21-32.

Patat Jean Pierre et Bozzi Jacques, « Les politiques monétaires au cours du cycle

économique », In Revue économie financières, N026, 1993, cycle financiers, pp 51-64.

Patrick Artus, « Bernanke,Trichet et Barro-Gordon », Flash économie, Recherche

économique N0343, Mai 2011, 8p.

Patrick Perrier et Robert Amano, « Crédibilité et politique monétaire », In Revue de la

Banque du Canada, printemps 2000, 8p.

Richard Barnett et Merwan Engineer, « Quand convient- il de prendre le niveau des prix

pour cible ? », 2000, pp 117-178.

Richard Black, Donald Coletti et Sophie Monnier, « Les coûts et les avantages de la stabilité

des prix », 1998, pp 325-368.

Richard Black, Tiff Macklem, et David Rose, « Des règles de politiques monétaires

permettant d’assurer la stabilité des prix », 2001, pp 445-502.

Robert J.Barro and David B.Gordon, « Rules, Discretion and Reputation in a Model of

Monetary Policy », Journal of Monetary Economics 12, 1983, pp 101-121.

Robert Lavigne, Rhys R.Mandes et Subrata Sarkar, « Les régimes de ciblages de l’inflation :

l’expérience internationale récente », In Revue de la Banque du Canada, Printemps 2012,

pp17-31.

Simon Yannick Fouda Ekobena, « Politique monétaire et croissance économique en zone

CEMAC : une approche en donnée de panel », Université de Yaoundé, Octobre 2013, 25p.

Page 135: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

XXX

Sylvianne Guillaumont Jeannenay, « Conduite de la politique monétaire : défis et

perspectives, le cas de l’UMOA », 2012, 18p.

Tiarinisaina Olivier RAMIANDRISOA, « La dévaluation a-t-elle un effet récessif ?, Cas de

Madagascar », Madagascar, 2006, 36p.

Page 136: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

XXXI

Liste des tableaux

Tableau 1 : Jeu entre la banque centrale et les agents économiques………………………...16

Tableau 2 : Classification des pays ayant adopté le ciblage de l’inflation par type de régime de

change ………………………………………………………………………………………36

Tableau 3 : Test de stationnarité…………………………………………………………….76

Tableau 4 : Valeurs des critères……………………………………………………………..78

Tableau 5 : Analyse de la cointégration……………………………………………………..81

Tableau 6 : Détermination de vecteur de cointégration……………………………………..84

Tableau 7 : Les poids………………………………………………………………………..86

Tableau 8 : Décomposition de la variance de l’erreur de prévision de l’inflation…………..97

Tableau 9 : Décomposition de la variance de l’erreur de prévision de la production………99

Liste des encadrés

Encadré 1 : Test de Dickey- Fuller…………………………………………………………………77

Encadré 2 : Test de Dickey Ŕ Fuller Augmenté…………………………………………….78

Encadré 3 : Test de cointégration…………………………………………………………...80

Encadré 4 : Test de Ljung-Box……………………………………………………………...86

Page 137: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

XXXII

Liste des graphiques

Graphique 1: Intervention sur le marché monétaire………………………………………48

Graphique 2 : Ecart entre la cible d’inflation et l’inflation observée……………………..57

Graphique 3 : Evolution du produit intérieur brute réel…………………………………..68

Graphique 4 : Evolution de l’indice de prix à la consommation………………………….69

Graphique 5 : Evolution du taux de change réel effectif …………………………………70

Graphique 6 : Evolution du taux directeur………………………………………………..72

Graphique 7 : Evolution de la masse monétaire…………………………………………..73

Graphique 8 : Comportement prix après une variation du taux d’intérêt…………………90

Graphique 9 : Comportement du prix suite à une hausse de la masse monétaire…………90

Graphique 10 : Comportement du prix suite à une croissance économique………………91

Graphique 11 : Comportement de prix suite à une appréciation de l’Ariary……………...92

Graphique 12 : Comportement de la masse monétaire suite à un choc du taux de change..94

Graphique 13 : Comportement de la production suite à une variation du taux d’intérêt….95

Graphique 14 : Comportement de la production suite à une expansion monétaire………..96

Page 138: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

XXXIII

Table de matières REMERCIEMENTS ........................................................................................................................ I

Résumé ....................................................................................................................................... II

Abstract ..................................................................................................................................... III

Sommaire .................................................................................................................................. IV

Acronymes .................................................................................................................................. V

Introduction ................................................................................................................................ 1

Partie I : Approche théorique de la politique monétaire ........................................................... 4

Chapitre I) Cadre d’analyse de la politique monétaire ....................................................................... 6

I-1) Politique monétaire ...................................................................................................................... 6

I-1-1) Définition ........................................................................................................................... 6

I-1-2) Les objectifs finaux............................................................................................................. 6

I-1-3) Les objectifs intermédiaires ............................................................................................... 8

I-2) Instruments de politique monétaire ....................................................................................... 9

I-2-1) Instruments directs .......................................................................................................... 10

I-2-2) Les instruments indirects ................................................................................................. 10

Chapitre II) Type et efficacité de politique monétaire ...................................................................... 13

II-1) Type de politique monétaire .................................................................................................. 13

II-1-1) Définitions ....................................................................................................................... 13

II-1-2) Etudes sur la politique monétaire discrétionnaire ........................................................ 15

a) Kydland et Prescott ....................................................................................................... 15

b) Barro et Gordon ............................................................................................................ 16

II-1-3) Présentation du modèle KPBR ........................................................................................ 18

II-1-4) Règle versus discrétion ................................................................................................... 20

II-2) Efficacité de la politique monétaire ....................................................................................... 23

II-2-1) Revue de la littérature .................................................................................................... 23

II-2-2) Modèle utilisé par NUBUKPO ......................................................................................... 27

a) L’équation de l’inflation ............................................................................................... 28

b) L’équation de croissance .............................................................................................. 31

Chapitre III) Analyse de la politique monétaire de la BCM ............................................................... 33

III-1) Conduite de la politique monétaire Malgache ..................................................................... 33

III-1-1) La Banque Centrale de Madagascar (BCM) ................................................................... 33

III-1-2) Objectifs de politique monétaire à Madagascar ........................................................... 34

III-2) Mise en Œuvre de politique monétaire ................................................................................ 40

Page 139: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

XXXIV

III-2-1) Instruments de politique monétaire de la BCM ........................................................... 40

a) Réserves obligatoires .................................................................................................... 40

b) Taux directeur ............................................................................................................... 41

III-2-2) Opérations sur le marché monétaire ............................................................................. 42

a) Déséquilibre de liquidité .............................................................................................. 42

b) Allocation Théorique Neutre ........................................................................................ 43

c) Intervention de la BCM sur le marché monétaire ....................................................... 44

c-1) Appel d’offres (AO) ..................................................................................................... 45

c-2) Open market (OM) ..................................................................................................... 46

c-3) Les opérations de refinancement à la demande des établissements de crédit ......... 47

Partie II : Etude empirique de la politique monétaire (cas de Madagascar) ........................... 50

Chapitre IV) Type de politique monétaire de la BCM........................................................................ 52

IV-1) Etude comparative du type de la politique Malgache .............................................................. 52

IV-1-1) Cas pratique d’une politique de règle ........................................................................... 52

IV-1-2) Cas de la BCM ............................................................................................................... 54

IV-2) Biais inflationniste ................................................................................................................. 57

Chapitre V) Etude de l’impact de la politique monétaire sur l’économie Malgache ....................... 62

V-1) Cadre méthodologique .......................................................................................................... 62

V-1-1) Méthodologie d’études ................................................................................................. 62

V-1-2) Présentation des données .............................................................................................. 65

a) Données ........................................................................................................................ 65

b) Evolution des variables ................................................................................................. 67

b-1) Evolution de l’économie ............................................................................................ 67

b-2) Evolution de la politique monétaire .......................................................................... 71

V-1-3) Méthode d’estimation ................................................................................................... 73

a) La structure du modèle VAR ......................................................................................... 73

b) Ordre de variables........................................................................................................ 74

V-2) Tests économétriques............................................................................................................ 75

V-2-1) Traitement des données ................................................................................................. 75

a) Test de stationnarité ..................................................................................................... 75

b) Détermination du nombre de retard ........................................................................... 78

c) Analyse de la cointégration .......................................................................................... 79

V-2-2) Modèle à correction d’Erreur ......................................................................................... 81

a) Modèle VECM ............................................................................................................... 82

Page 140: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

XXXV

b) Identification de la relation de cointégration .............................................................. 84

c) Le test de Ljung-Box ...................................................................................................... 86

d) Test de Causalité ........................................................................................................... 87

Chapitre VI) Analyse des résultats ..................................................................................................... 89

VI-1) Analyse des impulsions ......................................................................................................... 89

VI-1-1) Analyse de la stabilité de prix ........................................................................................ 89

a) Réponse du prix au choc du taux d’intérêt .................................................................. 90

b) Réponse du prix à l’expansion monétaire ................................................................... 90

c) Réponse du prix à la variation de la production .......................................................... 91

d) Réponse du prix au choc du taux de change ................................................................ 92

VI-1-2) Analyse du taux de change et de la production ............................................................ 94

a) Contrôle du taux de change ......................................................................................... 94

b) Comportement de la production suite à un choc du taux directeur .......................... 95

c) Réponse de la production au choc monétaire ............................................................. 96

VI-2) La décomposition de la variance de l’erreur de prévision .................................................... 97

VI-2-1) Décomposition de la variance du prix ........................................................................... 97

VI-2-2) Décomposition de la variance de la production ............................................................ 99

VI-2-3) Cause de la faible efficacité de la politique monétaire ................................................. 99

Conclusion .............................................................................................................................. 104

Annexe ...................................................................................................................................... VII

Références bibliographiques ................................................................................................ XXVII

Liste des tableaux .................................................................................................................. XXXI

Listes des encadrés ................................................................................................................ XXXI

Liste des graphiques ............................................................................................................. XXXII

Page 141: Quelle politique pour la banque centrale de Madagascar et

Titre : Politique monétaire de règle ou discrétionnaire : Quelle politique pour la banque

centrale de Madagascar et est-elle efficace ?

Nom : RANDRIAMANANTSOA

Prénoms : Hoby Tina

Nombre de tableaux : 09

Nombres de graphiques : 14

Nombre de références bibliographiques : 49

Résumé : Depuis l’abandon des instruments directs, les réserves obligatoires et le taux

directeur deviennent les principaux instruments de la Banque Centrale de Madagascar (BCM).

Une décision d’une variation du taux directeur ou de coefficient des réserves obligatoires est

prise pendant une réunion de Comité monétaire qui se fait tous les mois.

Le présent travail de recherche s’attache à décrire le type de politique monétaire conduite par

la BCM et d’analyser les mécanismes de transmission de cette politique à partir de ce moment

où elle a décidé de renoncer à l’encadrement de crédit et au plafond global de crédit afin de

connaître si elle est efficace ou pas.

Pour mieux répondre à ces problématiques, on a mis en évidence les théories et la mise en

œuvre de la politique de la banque centrale. Ensuite on a conçu un modèle axé sur le rôle joué

par le taux d’intérêt ainsi que la masse monétaire dans la variation du prix et de la production

nationale, qui a été traité avec le logiciel « Eviews ».

On a pu ressortir qu’il existe une relation étroite entre l’inflation et la masse monétaire à

Madagascar et que l’impact du mouvement du taux directeur sur la croissance et les prix ne

sont pas significatifs.

L’analyse affirme aussi que la politique monétaire Malgache est une politique plutôt

discrétionnaire. Ce qui engendre un biais inflationniste qui la rendant inefficace. Mais à long

terme, la stabilité du prix peut être atteinte puisqu’on a trouvé une relation de cointégration.

Mots clés : politique monétaire discrétionnaire ; politique de règle ; taux directeur ; masse

monétaire ; inflation ; croissance économique.

Encadreur : Mr Mamy Raoul RAVELOMANANA, Agrégé de l’Université d’Antananarivo

Adresse de l’auteur : Logt 1988/2bis 67 ha N-E