79
SPF Affaires étrangères, Commerce extérieur et Coopération au Développement Direction Générale de la Coopération au Développement Rapport au Parlement sur l’action de la Belgique en vue de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) 31 octobre 2006

Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

SPF Affaires étrangères, Commerce extérieur et Coopération au Développement

Direction Générale de la Coopération au Développement

Rapport au Parlement sur l’action de la Belgique en vue de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)

31 octobre 2006

Page 2: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

2

Liste des abréviations ACP Afrique, Caraïbes et Pacifique APD Aide publique au Développement BIRD Banque internationale de Reconstruction et de Développement BM Banque mondiale BPRP Belgian Poverty Reduction Partnership CAD Comité d’Aide au Développement CDI Commitment to Development Index DGCD Direction générale de Coopération au Développement CNUCED Conférence des Nations unies sur le Commerce et le Développement CTB Coopération technique belge EU/UE Union européenne FAO Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture FBS Fonds belge de Survie FIDA Fonds international de Développement agricole FMI/IMF Fonds monétaire international FNUAP Fonds des Nations unies pour la Population FTI-EfA Fast Track Initiative – Education for All GEF Global Environmental Facility GMR Global Monitoring Report HIPC High Indebted Poor Countries IDA International Development Association MDRI Multilateral Debt Relief Initiative NU/UN Nations unies OHCHR Office of the High Commissioner for Human Rights (OHCHR) OCDE Organisation de Coopération et de Développement économiques OMC Organisation mondiale du Commerce OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement ONG Organisation non gouvernementale ONUSIDA Programme commun des Nations unies sur le VIH/SIDA PIB Produit intérieur brut PMA Pays les moins avancés PNB Produit national brut PNUD Programme des Nations unies pour le Développement PNUE Programme des Nations unies pour l’Environnement PPTE Pays Pauvres Très Endettés PRGF Poverty Reduction and Growth Facility PRSP Poverty Reduction Strategy Papers RDC République démocratique du Congo RNB Revenu National Brut SIDA Syndrome d'Immunodéficience Acquise UNCDF United Nations Capital Development Fund UNESCO United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization UNICEF United Nations International Children's Emergency Fund UNIFEM Fonds de Développement des Nations unies pour la Femme UNOPS United Nations Office for Project Services VIH/HIV Virus de l'Immunodéficience Humaine

Page 3: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

3

Table des Matières I. Résumé……………………………………………………………………………...7 II. Introduction .……………………………………………………...……………….........13 A. La Belgique et les OMD.……………………………………………………………..…...15 B. Obligation légale et structure du rapport……………………………………………..……16 III. Poursuite des OMD: évaluation générale de la situation……………...……….17 1. Progrès enregistrés au niveau de l’objectif de pauvreté (OMD 1)…………..……....17 2. Les progrès enregistrés au niveau des OMD 2 à 6 sont insuffisants…………….......18 3. Durabilité environnementale, eau et assainissement (OMD 7)………………..….....20 4. Concrétisation des promesses en matière d’aide publique au développement

(APD), de dette et de commerce (OMD 8)………………………………...…...……21 4.1. Promesses au niveau de l’APD…………………………………………………...….21 4.2. Promesses au niveau de la dette……………………………………………....……...22 4.3. Promesses au niveau du commerce……………………………………………...…..23 IV. Poursuite des OMD: évaluation de la situation dans les dix-huit pays partenaires de la Belgique………………………………………………………………..25 1. Caractéristiques des pays partenaires de la Coopération au Développement belge...……..26 A. Evolution de la population dans les dix huit pays partenaires………………………...…..26 B. Evolution des revenus et des dépenses dans les dix huit pays partenaires……………..…26 C. Evolution des indicateurs de gouvernance……………………………………………..…29 2. Evolution des OMD dans les pays partenaires………………………………………….....31 3. Perspectives des pays partenaires en vue de l’atteinte des OMD………………………….39 V. Action de la Belgique pour la réalisation des OMD ………………………..…....41 Partie 1. Action de la Belgique à travers le FMI, la BM et le PNUD………..…….41 1. Fonds monétaire international – FMI………...……………………………………..…….41 1.1. La Facilité PRGF (Poverty Reduction and Growth Facility) 1.2. L’initiative PPTE/HIPC (Pays pauvres très endettés/Heavily indebted Poor Countries) 1.3. Multilateral Debt Relief Initiative (MDRI) 1.4. L’Instrument de Soutien politique (Policy Support Instrument - PSI) 1.5. La Facilité Chocs exogènes (Exogenous Shock Facility) 2. Banque Mondiale…………………………………………………………………..…….45 2.1. La Banque mondiale et les huit OMD 2.2. Contributions financières belges à la Banque mondiale 2.3. Exemples de positions défendues par la Belgique au sein de la Banque mondiale 3. Programme des Nations unies pour le Développement – PNUD…………………..…….52 3.1. Le PNUD et la réalisation des OMD 3.2. Activités de la représentation belge auprès du PNUD

4. Coopération entre le Groupe de la Banque Mondiale, le système des Nations Unies et la Coopération belge au Développement …………………………………………….…….58

Page 4: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

4

Partie 2. Contribution de la Belgique à la réalisation des OMD…………..………59 OMD 1 - Réduire l'extrême pauvreté et la faim………………………………………..…….59 OMD 2 - Assurer l'éducation primaire pour tous………………………………………..…...60 OMD 3 - Promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes………………...…62 OMD 4 - Réduire la mortalité infantile……………………………………………..……….64 OMD 5 - Améliorer la santé maternelle……………………………………………..……….64 OMD 6 - Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d'autres maladies………………..……...65 OMD 7 - Assurer un environnement durable…………………………………………..…….66 OMD 8 - Mettre en place un partenariat mondial pour le développement……………..…….68 Cohérence des politiques………………………………………………………………..……68 Aide publique au développement.……………………………………………………….…...69 Politique commerciale……………………………………………………………………..…74 Gouvernance……………………………………………………………………………….....75 Sensibilisation et communication : la Campagne du Millénaire………………………..……75 VI. Conclusions………………………………………………………………………..…...77 Bibliographie…………………………………………………………………………..…...78 Annexes…………………………………………………………………………………..….80 Annexe 1. Loi du 14 juin 2005 relative au suivi de l'action gouvernementale en ce

qui concerne les objectifs du millénaire pour le développement…...…82 Annexe 2. Liste des OMD avec cibles et indicateurs………………………….…..….84 Annexe 3. Rapport du représentant belge auprès du FMI……………………….....88 Annexe 4. Rapport du représentant belge auprès de la Banque mondiale..……..92 Annexe 5. Rapport du représentant belge auprès du PNUD………….………..…112

Page 5: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

5

Liste des figures et des tableaux Liste des figures

Figure 1. Taux de pauvreté par région, 1990–2002, et prévisions jusque 2015

Figure 2. APD nette des membres du CAD, 1990–2005, et prévisions pour 2006 et 2010

Figure 3. Service de la dette plus bas, dépenses de réduction de la pauvreté plus élevées, 1999–2006

Figure 4. Indice général des restrictions pesant sur le commerce dans les secteurs de l’agriculture et des produits manufacturés

Figure 5. Le PNUD lutte contre le VIH/sida sur tous les fronts

Liste des tableaux

Tableau 1. Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)

Tableau 2. Evolution de la population et du taux de fertilité : 1990-2004 pour la population et 1970/75-2000/05 pour le taux de fertilité ; prévisions 2004-2020

Tableau 3. Evolution du RNB, PIB et de la part des impôts dans le PIB

Tableau 4. Evolution de la part dans le PIB des dépenses publiques consacrées aux secteurs sociaux et militaire

Tableau 5. Evolution de l’importance du service de la dette, de l’aide per capita et de la dépendance à l’aide

Tableau 6. Evolution (1996-2000-2004) des indicateurs de gouvernance du World Bank Institute

Tableau 7. Proportion de la population en-dessous du seuil de pauvreté (national et international) et pourcentage d'enfants de moins de 5 ans présentant une insuffisance pondérale

Tableau 8. Evolution 1990-2004 du taux net de scolarisation dans l’enseignement primaire

Tableau 9. Evolution 1990-2004 du rapport filles/garçons dans l'enseignement primaire, secondaire et supérieur

Tableau 10. Evolution 1990-2004 du taux de mortalité infantile

Tableau 11. Evolution 1990-2004 du taux de mortalité maternelle

Tableau 12. Evolution 1990-2004 du taux de prévalence VIH total, taux de prévalence du VIH parmi les femmes enceintes âgées de 15 à 24 ans et taux d’incidence de la tuberculose

Tableau 13. Evolution 1990-2004 de la proportion de la population ayant accès de façon durable à une source d'eau meilleure et de la proportion de la population ayant accès à un meilleur système d'assainissement

Tableau 14. Empreinte écologique des 18 pays partenaires, de la Belgique (+ Luxembourg) et du monde. Données reprises des 2005 National Footprint Accounts.

Tableau 15. Evolution 1990-2004 du nombre de micro-ordinateurs pour 1000 habitants et d'internautes pour 1000 habitants

Tableau 16. Progress Report des 18 pays partenaires vers l’atteinte des huit OMD

Page 6: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

6

Tableau 17. Assistance FMI aux pays à bas revenues (situation au 13 avril 2006)

Tableau 18. Pays couverts par l’initiative MDRI de l’IDA

Tableau 19. Contributions de la DGCD en faveur de la Banque Mondiale

Tableau 20. Programme des dépenses du PNUD par practice et service line 2004 et 2005

Tableau 21. Contributions de la DGCD en faveur du PNUD

Tableau 22. Total APD consacrée au secteur "éducation" par la Belgique

Tableau 23. Total APD consacrée au secteur "santé" (y compris santé reproductive)

Tableau 24. Total APD consacrée aux secteurs "environnement" et "eau et assainissement"

Tableau 25. Evolution de l’aide publique au développement belge avec et sans les opérations d’annulation de la dette du Ducroire – en millions d’EUR

Tableau 26. Projections des augmentations annuelles des dépenses APD pour arriver aux 0,7% en 2010 (feuille de route).

Tableau 27. Distribution de l’APD par canal de coopération

Tableau 28. Distribution de l’APD par secteur

Tableau 29. Part (en pourcentage) des différents OMD dans l’APD belge

Page 7: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

7

I. Résumé

Introduction Les Objectifs du Millénaire pour le Développement constituent le plan de campagne pour la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire (2000). Pour la première fois, la communauté internationale se dote, de manière consensuelle, d’objectifs globaux et communs. Ces objectifs portent sur la réduction de la pauvreté, l’universalisation de la scolarisation primaire, la suppression des inégalités de genre, la réduction de la mortalité infantile et maternelle, la lutte contre le sida et les autres épidémies, l’avancée vers la soutenabilité environnementale et la mise en place d’un partenariat mondial pour le développement. Dès le départ, la Belgique a souscrit aux OMD. Elle a toujours pleinement reconnu l’importance de ces objectifs comme jalons dans la lutte contre la pauvreté et s’est engagée à remplir sa part de responsabilités en étroite coordination avec tous les pays européens, les autres donateurs et ses pays partenaires au développement. La loi du 25 mai 1999 relative à la coopération au développement belge identifie comme secteurs prioritaires et comme thèmes transversaux des domaines qui sont particulièrement relevants pour la réalisation des OMD. Afin de suivre au mieux les progrès dans la mise en œuvre des OMD, la Belgique a adopté le 14 juin 2005 une loi relative au suivi de l’action gouvernementale en ce qui concerne les OMD . Cette loi prévoit que le gouvernement présente annuellement au Parlement un rapport sur les actions qu’il entreprend en vue de contribuer à la réalisation des OMD. Le gouvernement a élaboré le présent rapport pour répondre à cette obligation légale. Poursuite des OMD : évaluation générale de la situation Progrès enregistrés au niveau de l’objectif de pauvreté (OMD 1): d’après les données dont nous disposons provenant essentiellement de la Banque mondiale et des Nations unies, la pauvreté a globalement régressé. Ce résultat global cache néanmoins de grandes disparités entre régions. Alors que la pauvreté absolue baisse de façon spectaculaire en Asie de l’Est et diminuera plus que prévu en Asie du Sud, les progrès sont beaucoup moins satisfaisants en Amérique latine. L’évolution est plutôt négative en Europe de l’Est et beaucoup trop lente dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante. Les progrès enregistrés au niveau des OMD 2 à 6 sont insuffisants: les progrès régionaux vers l’atteinte des OMD relatifs à l’éducation, la santé et l’égalité sont réels mais restent en même temps un sujet de préoccupation. Toutes les régions ne parviendront pas à atteindre au moins un de ces objectifs, et les deux régions qui sont le plus en retard – l’Asie du Sud et l’Afrique subsaharienne – doivent prendre de nouvelles mesures au risque de n’atteindre aucun de ces cinq OMD. Une majorité de pays ne parvient pas à réduire suffisamment la mortalité infantile et maternelle; le VIH/SIDA continue sa progression à travers le monde. Dans beaucoup de pays, il reste beaucoup à faire pour que le développement atteigne les pauvres. Cependant, il existe aussi des signes encourageants dans toutes les régions. De plus, il faut tenir compte du fait que certains objectifs, notamment ceux portant sur la réduction de

Page 8: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

8

la mortalité infantile et maternelle, sont très ambitieux et n’avaient pas anticipé le handicap énorme pour leur réalisation que constitue la pandémie du SIDA. Durabilité environnementale, eau et assainissement (OMD7) : les menaces sur l’environnement se font toujours plus lourdes et représentent un handicap toujours plus important pour le développement des pays pauvres. Les liens entre environnement et pauvreté apparaissent de manière toujours plus explicite. Partenariat mondial (OMD 8) : le partenariat à mettre en place vise les obligations réciproques des pays donateurs et des pays bénéficiaires en termes de mise en place des conditions nécessaires au développement. Concernant les responsabilités incombant aux donateurs, on constate que l’année 2005 a été riche en nouveaux engagements importants en matière d’aide et d’annulation de dettes. Le risque aujourd’hui est que ces engagements ne se matérialisent pas dans leur totalité ou que l’annulation de dette ne se substitue à l’aide. Les transferts d’APD doivent être plus prévisibles, moins fragmentés, davantage alignés sur les besoins, les stratégies et les procédures des pays récipiendaires et cibler les niches où l’aide peut vraiment être productive. Il faut noter que l’UE a joué un rôle important dans les nouveaux engagements vers l’atteinte des 0,7% et dans l’effort pour une plus grande efficacité de l’aide. Par contre, la politique agricole commune et les restrictions qui pèsent sur le commerce des produits agricoles provenant des pays en développement constituent toujours un handicap certain pour le développement de ceux-ci. En ce qui concerne les conditions à mettre en place par les pays bénéficiaires, la question de la gouvernance a gagné en importance dans les débats relatifs au développement. Elle devient de plus en plus un domaine de coopération et un objet du « renforcement des capacités ». Poursuite des OMD: évaluation de la situation dans les dix-huit pays partenaires de la Belgique1 Avant de se pencher sur les progrès de nos pays de concentration vers l’atteinte des OMD, il nous a apparu important de donner une image générale de la situation de nos pays partenaires en termes d’évolution de la population, des revenus et dépenses, de la part des dépenses sociales dans le budget, de respect de certains critères de gouvernance, etc. Ainsi, on observe qu’en ce qui concerne l’évolution de la population, quelques pays partenaires, notamment dans la région des Grands Lacs et en Afrique de l’Ouest, sont encore caractérisés par un taux de fertilité très élevé, ce qui constitue une charge supplémentaire pour leur développement. En termes de revenus et de dépenses, on constate que le niveau de pauvreté varie beaucoup d’un pays à l’autre. L’Afrique du Sud est le pays le plus riche des pays de concentration de la Belgique et dispose de ressources propres importantes (impôts) qui constituent à peu près un quart de son PNB. La plupart des autres pays sont moins bien lotis, mais tous disposent d’une certaine marge budgétaire et ils sont amenés à prendre des décisions sur l’allocation de ces ressources financières et budgétaires. Les choix politiques en matière de gouvernance sont d’une grande importance dans la dynamique de développement des pays partenaires. En général, on constate une amélioration au fil des années mais les indicateurs de gouvernance sont très sensibles aux évolutions politiques et aux périodes d’instabilité.

1 Les dix-huit pays partenaires ou de concentration de la Belgique sont les suivants: Afrique du Sud, Algérie,

Bénin, Bolivie, Burundi, Equateur, Mali, Maroc, Mozambique, Niger, Ouganda, Pérou, Rép. dém. du Congo, Rwanda, Sénégal, Tanzanie, Territoires palestiniens et Vietnam.

Page 9: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

9

Dans l’analyse des progrès de nos 18 pays de concentration vers l’atteinte des OMD nous constatons des progrès réels dans un grand nombre de domaines. D’autre part, si l’on se base sur le tableau Progress Report (page 38), on constate que le degré de progrès n’est souvent pas suffisant pour atteindre l’objectif fixé pour 2015. Ceci est particulièrement vrai pour les pays d’Afrique. Par contre, le Vietnam, les pays d’Amérique latine et les pays arabes (à l’exception de la Palestine) sont très proches d’atteindre plusieurs OMD en 2015 ou avant. Action de la Belgique pour la réalisation des OMD Action de la Belgique à travers le FMI, la BM et le PNUD Considérant son action au sein des organisations multilatérales telles que le PNUD, la Banque mondiale ou le FMI, la Belgique accorde une importance particulière à l’amélioration de la collaboration entre la Banque mondiale et le système des Nations unies (NU). Il faut noter que les OMD, en tant que consensus mondial, ont réussi à rapprocher les Institutions de Bretton Woods et les Nations unies. Ceci a pour conséquence d’amener les Cadres stratégiques de lutte contre la pauvreté (Poverty Reduction Strategy Papers – PRSP), instrument de lutte contre la pauvreté mis en place par le FMI et la Banque mondiale, à s’inscrire dans le cadre plus large des OMD. Les PRSP et les OMD, instruments promus par les deux partenaires, offrent le cadre de référence idéal pour intensifier davantage la collaboration de ces institutions. Action de la Belgique au sein du FMI : la contribution principale du FMI à la réalisation des OMD est la promotion de la stabilité macroéconomique et financière ; celle-ci constituant un prérequis à la croissance et à la réduction de la pauvreté. Le FMI cherche à réaliser cet objectif à travers la formulation d’avis, la construction de capacités et l’assistance financière. Le FMI travaille également à ce qu’un cadre budgétaire efficace soit mis en place par les pays. Plusieurs initiatives axées sur les pays à bas revenus sont poursuivies par le FMI : entres autres, la facilité PRGF, l’initiative de réduction de la dette PPTE/HIPC et la MDRI. Toutes ces initiatives sont soutenues par le représentant de la Belgique au sein du FMI qui plaide dans ce forum et ailleurs pour une globalisation bénéficiant aux plus pauvres. Action de la Belgique au sein de la Banque mondiale : au cours des cinq dernières années, le Groupe de la Banque mondiale a progressivement intégré les OMD dans ses réflexions et ses opérations. La Banque est active dans les domaines visés par les huit OMD. A côté des contributions régulières aux différents organes du Groupe de la Banque mondiale, la Belgique contribue à certains programmes spécifiques financés sur le budget de la Coopération au Développement et administrés par la Banque. Plusieurs de ces contributions sont directement liées à la poursuite des OMD. Le représentant de la Belgique soutient les différentes activités de la Banque liées aux OMD ainsi que l’intégration des OMD dans les autres actions de celle-ci et dans la formulation et la mise en œuvre des PRSP. Action de la Belgique au sein du PNUD : le PNUD a reçu de l’Assemblée générale des NU la mission de travailler à la réalisation des OMD. Ceux-ci occupent donc une place centrale dans le mandat et la stratégie du PNUD. Pour la Belgique, la valeur ajoutée du PNUD réside en premier lieu dans la mise en place des conditions nécessaires à la réalisation des OMD: coordination et effectivité du travail des NU et du travail des équipes pays des NU et construction de capacités et soutien aux gouvernements en matière de gouvernance démocratique, prévention des crises et reconstruction. C’est surtout dans ce cadre-là que la Belgique place sa contribution.

Page 10: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

10

Contribution de la Belgique à la réalisation des OMD OMD 1 relatif à la pauvreté et à la faim : la lutte contre la pauvreté occupe une place centrale dans l’action de la coopération belge. La Belgique travaille à la lutte contre la pauvreté notamment en soutenant la formulation et la mise en œuvre des Cadres stratégiques de lutte contre la pauvreté (notamment via le programme multilatéral de la Banque mondiale Belgian Poverty Reduction Partnership). La lutte contre la pauvreté est également le principal objectif de la coopération gouvernementale. La Belgique accorde une attention importante à la réduction de la faim, notamment par le biais du Fonds belge de Survie (FBS). OMD 2 relatif à l’éducation : l’enseignement est l’un des piliers fondamentaux du développement et l'un des services sociaux de base. A ce titre, il constitue l’une des priorités de la Coopération belge qui lui accorde donc une place très importante aussi bien au niveau de son action bilatérale (entre autres par l’appui direct aux plans nationaux de développement de l’éducation, la formation d'enseignants et de formateurs) qu’au niveau de son engagement multilatéral dans le cadre duquel elle soutient l’initiative Fast Track (FTI) – Education for All qui a été créée dans une tentative de mise en œuvre des accords de Monterrey en vue d’atteindre les OMD. La Belgique a également soutenu financièrement la réforme du secteur éducation de l’UNESCO. OMD 3 relatif au genre : malgré les divers engagements pris ces dernières années, les inégalités entre les hommes et les femmes sont encore bien présentes dans toutes les régions du monde. Pour répondre à cela, la coopération belge place le rééquilibrage des droits et des chances des hommes et des femmes au rang des thèmes transversaux et encourage l’égalité des chances entre les femmes et les hommes par le biais d’une stratégie qui vise à soutenir les efforts déployés par les pays partenaires. La réalisation des préoccupations liées au genre se situe à un double niveau: à travers l’intégration des préoccupations genre dans ses différentes politiques et actions et en mettant en œuvre ou en soutenant des actions positives en faveur des femmes. OMD 4 relatif à la mortalité infantile et OMD 5 rel atif à la santé maternelle : les besoins de santé sont des besoins fondamentaux. Or, il se trouve qu’il s’agit souvent des besoins auxquels il est le plus difficile de répondre. L’action de la Coopération belge pour combattre la mortalité infantile et la précarité de la santé maternelle se situe dans le renforcement des systèmes de santé dans leur globalité et dans l’amélioration de l’accès aux soins. En effet, on constate que tout projet de développement de services de santé a un impact direct sur la mortalité infantile et que la cause principale de mortalité maternelle demeure l’inaccessibilité géographique et financière aux soins. OMD 6 relatif au VIH et aux autres maladies : dans tous les pays à forte comme à faible prévalence du VIH et d’autres maladies transmissibles comme la tuberculose et le paludisme, ces maladies freinent le développement et font payer aux individus, aux familles et aux gouvernements un tribut exorbitant. La Belgique appuie plusieurs programmes nationaux mis en place par des pays partenaires pour lutter contre ces maladies (en RDC et au Mali par exemple). L'importance de ces programmes s'explique surtout par le souci d’assurer une prise en charge complète incluant l’accès aux soins, ce dernier constituant un droit indérogeable de l’homme, et par l'impact de ces maladies sur le développement économique du pays concerné et sur la qualité de vie d'une grande partie de sa population. Au niveau multilatéral, la Belgique a joué un rôle important dans la mise sur pied du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme qui a été créé en 2002 en vue de mobiliser des ressources financières supplémentaires pour enrayer la prolifération de ces maladies. La Belgique participe également activement aux débats sur les questions relatives au commerce et à la santé publique telles que l’accès aux médicaments.

Page 11: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

11

OMD 7 relatif à l’environnement, l’accès à l’eau et à l’assainissement : la loi sur la coopération internationale fait de l’environnement une des quatre priorités transversales de la coopération belge. Au niveau multilatéral, la Coopération au Développement belge contribue au Fonds mondial pour l’Environnement (Global Environmental Facility - GEF) ainsi qu’au Fonds multilatéral du Protocole sur les substances qui appauvrissent la couche d'ozone. Elle soutient également le Programme des Nations unies pour l’environnement ainsi qu’un programme de la Banque mondiale visant l’accès à l’eau et l’assainissement des populations pauvres en zone périurbaine en RDC et au Rwanda. Dans le portefeuille de projets de la coopération gouvernementale, l’environnement intervient à la fois comme un secteur spécifique et comme un thème transversal qui doit transparaître dans chaque projet. OMD 8 relatif au partenariat mondial : la contribution prévue pour les pays comme la Belgique à l’OMD 8 consiste en l’accroissement du volume et l’amélioration de l’efficacité de l’aide et en l’adaptation des politiques nationales dans les matières pertinentes pour le développement mondial comme la gestion de la dette, la réglementation du commerce et les investissements. En termes de montants dépensés (EUR), la Coopération au Développement belge a connu depuis 2000 une forte croissance ; par ailleurs, le gouvernement belge s’est engagé sur base d’une feuille de route, à ce que d’ici 2010 0,7% du RNB soit consacré à l’aide publique au développement. La réalisation des objectifs de développement ne dépend pas seulement de l’aide mais également de décisions prises dans un grand nombre de politiques sectorielles ou macro-économiques (commerce extérieur, affaires étrangères, agriculture, etc.). La Belgique travaille activement à assurer la cohérence entre ses politiques, et ce notamment, par la mise en place de mécanismes de coordination. La Belgique aide également ses pays partenaires à réaliser les conditions propices à leur développement en étant active dans le domaine de la gouvernance ; thème auquel elle accorde une importance grandissante (élaboration d’une note gouvernance, organisation d’une conférence internationale, action au niveau européen et international, etc.). Conclusions L’image des progrès vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement que dresse ce rapport n’est ni blanche ni noire: il s’agit plutôt d’une image grise avec pas mal de nuances. Il est assez difficile de trouver pour les 18 pays partenaires de la Coopération belge des preuves absolues de l’efficacité de la coopération en termes d’impact causal ; dès lors, le présent rapport donne surtout des données statistiques sur les tendances générales ainsi que des exemples d’approches prometteuses. Quelques messages importants peuvent être retenus de ce premier rapport:

- La pertinence des OMD comme critères de mesure des réalisations de la politique de développement a gagné en importance.

- La disponibilité de l’information s’est accrue.

- L’efficacité des interventions et de l’aide étrangères reste fort liée à la qualité de la

politique suivie par les pays partenaires.

- L’aide fournie par la Belgique va en grande partie à des pays fragiles; or, il est particulièrement difficile de mesurer l’efficacité de l’aide belge à l’aune de la progression de ces pays vers les OMD.

Page 12: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

12

Le présent rapport constitue un des premiers exercices d’évaluation de la contribution de la Belgique à la réalisation des OMD. Il montre que nos actions se situent bien dans la tendance internationale et que de réelles avancées sont enregistrées sur le terrain.

Page 13: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

13

II. Introduction

En septembre 2000, 189 Etats membres signent la Déclaration du Millénaire lors du plus grand sommet organisé par les Nations unies, le Sommet du Millénaire. La Déclaration adopte un agenda politique international pour le 21ème siècle qui se base sur quatre domaines :

1. paix, sécurité et désarmement, 2. développement et élimination de la pauvreté, 3. protection de l’environnement, 4. droits de l’homme, démocratie et bonne gouvernance.

Un groupe de travail composé, entre autres, des Nations unies, de la Banque mondiale et de l’OCDE élabore un plan de campagne pour la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire présenté à l’Assemblée générale des NU en septembre 2001. Ce plan retient certains objectifs du chapitre de la Déclaration relatif au développement et à l’environnement. Ces huit objectifs sont connus sous le nom d’Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et divisés en 18 cibles mesurables à l’aide de 48 indicateurs. L’élimination de la pauvreté y est définie comme l’objectif principal (voir l’annexe 2.) La mise en place d’un consensus mondial autour des OMD constitue un évènement majeur. Ces OMD portent sur la réduction de la pauvreté, l’universalisation de la scolarisation primaire, la suppression des inégalités de genre, la réduction de la mortalité infantile et maternelle, la lutte contre le sida et les autres épidémies, l’avancée vers soutenabilité environnementale et la mise en place d’un partenariat mondial pour le développement. Pour la première fois, la communauté internationale se dote d’objectifs globaux et communs en matière de développement qui ne soient pas seulement des objectifs de moyens comme une cible de 0,7% du RNB.

Page 14: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

14

Tableau 1. Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)

Objectifs généraux

Objectifs spécifiques

1 Réduire l’extrême pauvreté et la faim

1 Avant 2015 réduire de moitié la proportion de la population dont le revenu est inférieur à un dollar par jour 2 Avant 2015 réduire de moitié la proportion de la population qui souffre de la faim

2 Assurer l’éducation primaire pour tous

3 Avant 2015 donner à tous les enfants, garçons et filles, les moyens d’achever un cycle complet d’études primaires

3 Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes

4 Éliminer les disparités entre les sexes dans les enseignements et secondaire d’ici à 2005, si possible, et à tous les niveaux de l’enseignement en 2015, au plus tard

4 Réduire la mortalité infantile

5 Avant 2015 réduire de deux tiers le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans

5 Améliorer la santé maternelle

6 Avant 2015 réduire de trois quarts le taux de mortalité maternelle

6 Combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies

7 Avant 2015 stopper la propagation du VIH/sida et commencer à inverser la tendance actuelle 8 Avant 2015 maîtriser le paludisme et d’autres grandes maladies, et commencer à inverser la tendance actuelle

7 Assurer un environnement durable

9 Intégrer les principes du développement durable dans les politiques nationales 10 Avant 2015 réduire de moitié le pourcentage de la population qui n’a pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau potable 11 Améliorer sensiblement la vie d’au moins 100 millions d’habitants de taudis, d’ici à 2020

8 Mettre en place un partenariat mondial pour le développement

12 Poursuivre la mise en place un système commercial financier équitable 13 S’attaquer aux les besoins spécifiques des pays les moins avancés 14 Répondre aux besoins spécifiques des Etats enclavés et insulaires 15 Traiter globalement le problème de la dette 16 Créer des emplois décents et productifs pour les jeunes 17 Rendre les médicaments essentiels disponibles et abordables dans les pays en développement 18 Mettre les avantages des nouvelles technologies à la portée de tous

Page 15: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

15

La Belgique et les OMD Dès le départ, la Belgique a souscrit aux OMD. Elle a toujours pleinement reconnu l’importance de ces objectifs définis de commun accord comme jalons dans la lutte contre la pauvreté et s’est engagée à remplir sa part de responsabilités en étroite coordination avec tous les pays européens, les autres donateurs et ses pays partenaires. La Belgique voit dans les OMD un outil de coordination des efforts de développement consentis par tous les pays, riches et pauvres, ainsi que par les institutions internationales ; et qui, par ailleurs, reflètent une approche commune plus solide et plus axée sur les résultats. La loi du 25 mai 1999 relative à la Coopération au Développement belge identifie comme secteurs prioritaires et comme thèmes transversaux des domaines qui sont relevants pour la réalisation des OMD:

Secteurs prioritaires : - Santé de base, en ce compris la santé reproductive (OMD 4, 5, 6) - Education (OMD 2), - Infrastructures de base (OMD 7), - Agriculture et sécurité alimentaire (OMD 1), - Prévention des conflits et la construction de la société. Secteurs transversaux : - Environnement (OMD 7), - Genre (OMD 3) - Economie sociale, - et, depuis peu, Respect des droits de l’enfant (OMD4).

L’outil juridique principal de la Coopération belge renferme donc les éléments pouvant servir de base à une action en faveur des OMD. C’est ce qui explique que la Belgique a, dès le départ, facilement intégré les OMD dans sa politique et dans ses activités. Dans sa note politique, le Ministre a d’ailleurs clairement affirmé que les OMD constituent le fil rouge et la référence de la politique de coopération de la Belgique.

Le choix des organisations internationales partenaires de la Coopération au Développement multilatérale est aussi en soi un signe de l’importance accordée aux thèmes visés par les OMD : citons à titre d’exemple, l’Organisation des Nations unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), l’Organisation des Nations unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO), le Fonds de Développement des Nations unies pour la Femme (UNIFEM), le Fonds des Nations unies pour l'Enfance (UNICEF), le Fonds des Nations unies pour la Population (FNUAP), l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’ONUSIDA, le Programme des Nations unies pour l'Environnement (PNUE), etc.

Page 16: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

16

Obligation légale et structure du rapport Dans un souci de pouvoir suivre au mieux la contribution belge à la réalisation des OMD, la Belgique a adopté le 14 juin 2005 une loi relative au suivi de l’action gouvernementale en ce qui concerne les OMD. Cette loi prévoit que le gouvernement présente annuellement au Parlement un rapport sur les actions qu’il entreprend en vue de contribuer à la réalisation des OMD. La Loi dispose que ce rapport doit comprendre :

- une première partie reprenant les activités réalisées par les représentants de la Belgique au Fonds monétaire international, à la Banque mondiale et au Programme des Nations unies pour le Développement ;

- une seconde partie reprenant l’analyse des progrès réalisés par le gouvernement vers la mise en œuvre des OMD.

Le gouvernement a élaboré le présent rapport pour répondre à cette obligation légale. L’élaboration de ce rapport a accusé un certain retard en partie dû au fait qu’il a fallu rechercher la forme adéquate qu’un tel rapport doit adopter. Il a fallu ensuite s’assurer que ce rapport apporte bien une plus-value importante étant donné le nombre d’autres rapports que doit produire la Coopération au Développement belge. Il semble d’ailleurs indiqué de tâcher d’avoir un seul rapport global au lieu d’une multitude de rapports partiels. Nous espérons par conséquent que le Parlement pourra, sur base de ce premier rapport, se prononcer sur ce qu’il souhaite recevoir à l’avenir en termes de format et de contenu par rapport à la contribution de la Belgique à la réalisation des objectifs du Millénaire.

Page 17: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

17

III. Poursuite des OMD: évaluation générale de la situation 2

Le processus de rapportage en matière d’OMD s’est fortement accru ces dernières années, aussi bien au niveau international, régional que national. L’année dernière, les Nations unies ont élaboré un rapport en collaboration avec les Agences spécialisées et la Banque mondiale sur les progrès dans la réalisation des OMD. Ce rapport représente une source d’informations particulièrement utile dans l’appréciation des tendances générales. En ce qui concerne la réalisation du présent rapport belge, nous nous sommes surtout basés sur les World Development Indicators 2006 de la Banque mondiale et sur les données statistiques des Institutions des Nations unies. Par ailleurs, la Banque mondiale publie annuellement et ce, depuis trois ans le Global Monitoring Report (GMR), un rapport qui d’une part, se penche sur un thème spécifique et d’autre part, donne une évaluation générale de la situation en matière de réalisation des OMD3. En préparation de la réunion annuelle de la Commission du Développement durable des Nations unies, le Secrétaire général a publié un rapport d’avancement sur la mise en œuvre du développement durable4. Nous nous basons sur ces différents documents pour tracer ci-dessous les grandes lignes de l’état actuel et de l’évolution de la mise en œuvre des OMD. 1. Progrès enregistrés au niveau de l’objectif de pauvreté (OMD 1)

• Sous l’action d’une croissance robuste, la réduction de la pauvreté s’est poursuivie mais les progrès enregistrés ont été inégaux. En effet, si la pauvreté a globalement régressé de plus de 200 millions de personnes et si son incidence est passée de 28 à 21% entre 1990 et 2002, l’évolution a été très différente selon les régions. Alors que la pauvreté absolue baisse de façon spectaculaire en Asie de l’Est et diminuera plus que prévu en Asie du Sud, les progrès sont beaucoup moins satisfaisants en Amérique latine. L’évolution est plutôt négative en Europe de l’Est et beaucoup trop lente dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante.

• En effet, bon nombre de pays de l’Afrique subsaharienne ne sont pas près

d’atteindre l’objectif fixé : les possibilités de production n’ayant pas suivi l’accroissement démographique, l’agriculture a stagné, et l’épidémie de VIH/sida a entraîné de lourdes pertes en vies humaines, en particulier chez les jeunes adultes se trouvant dans la période la plus productive de leur vie.

• Les évolutions divergentes par continent semblent indiquer que les politiques menées au

niveau national déterminent davantage le (manque de) progrès que les conditions économiques au niveau mondial.

2 Au 31 mars 2006. 3 Voir Global Monitoring Report 2006: Strengthening Mutual Accountability -- Aid, Trade, and Governance. 4 « Où en est le développement durable : évaluation de la mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à

la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et du Plan de mise en œuvre de Johannesburg. » Rapport du Secrétaire général. Document : E/CN.17/2006/1.

Page 18: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

18

Figure 1. Taux de pauvreté par région, 1990–2002, et prévisions jusque 2015

Source: Global Monitoring Report 2006 – World Bank • Concernant la faim, les estimations de la FAO font état, pour la période 2000-2002, de

852 millions de personnes souffrant de malnutrition dans le monde, soit 9 millions de moins par rapport à la période 1990-1992. La proportion d’adultes souffrant de malnutrition dans les régions en développement est passée de 20% en 1990-1992 à 17% en 2000-2002, essentiellement en raison des progrès accomplis en Asie de l’Est et du Sud-Est. Dans d’autres régions en développement, et surtout en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, si la proportion de la population souffrant de malnutrition a quelque peu diminué, le nombre de personnes souffrant de la faim a augmenté. En Asie occidentale, la population sous-alimentée a augmenté tant en nombre qu’en proportion. Le même phénomène a été particulièrement manifeste dans les pays de la Communauté d’États indépendants (CEI).

• La grande majorité des personnes souffrant de la faim dans le monde, se trouve dans les zones rurales des pays en développement. Toutefois, la faim se constate aussi de plus en plus chez les habitants des taudis urbains, aujourd’hui cadre de vie de plus de 40% des habitants des zones urbaines des pays en développement.

2. Les progrès enregistrés au niveau des OMD 2 à 6 sont insuffisants Les progrès régionaux vers l’atteinte des OMD relatifs à l’éducation, la santé et l’égalité sont réels mais restent en même temps un sujet de préoccupation. En effet, toutes les régions ne parviendront pas à atteindre au moins un de ces objectifs, et les deux régions qui sont le plus en retard – l’Asie du Sud et l’Afrique subsaharienne – doivent prendre de nouvelles mesures au risque de n’atteindre aucun de ces cinq OMD. Une majorité de pays ne fait pas les progrès nécessaires pour réduire la mortalité infantile et maternelle; le VIH/SIDA continue sa progression à travers le monde. Dans beaucoup de pays, il reste beaucoup à faire pour que le développement atteigne les pauvres. Cependant, il existe aussi des signes encourageants dans toutes les régions. De plus, il faut tenir compte du fait que certains objectifs, notamment ceux

Page 19: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

19

portant sur la réduction de la mortalité infantile et maternelle, sont très ambitieux et n’avaient pas anticipé le handicap énorme pour leur réalisation que constitue la pandémie du SIDA. Education • De grands progrès ont été réalisés en matière d’achèvement du cycle d’études primaires,

en particulier en Amérique latine et dans les Caraïbes, ainsi qu’en Asie du Sud-Est, où plus de 90% des enfants parviennent en fin de cycle. En Asie de l’Est, tous les enfants achèvent leurs études primaires. C’est en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne que des efforts supplémentaires considérables seront nécessaires pour pouvoir atteindre cet objectif en 2015. En plus, le taux d’abandon scolaire demeure particulièrement élevé (voisin des 50%) en Afrique subsaharienne.

• Les disparités liées au genre dans l’éducation primaire et secondaire s’atténuent également d’une façon systématique mais la date cible (2005) a été manquée.

Santé • Les taux de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans ont reculé de 15% depuis

1990, mais ces taux demeurent élevés dans les pays en développement, où plus de 10 millions d’enfants meurent encore chaque année. Environ 70% de la mortalité infantile est due à des infections respiratoires aiguës, à la diarrhée, à la rougeole et au paludisme, toutes des maladies qui peuvent aisément être évitées.

• Dans le monde, ce sont plus de 50 millions de femmes qui souffrent d’une mauvaise

santé en matière de procréation et de graves maladies et incapacités liées à la grossesse. Chaque année, plus de 500.000 femmes meurent de complications suite à la grossesse ou à l’accouchement. C’est en Afrique que le risque de mourir de telles complications est le plus élevé. Selon les estimations, au cours de la vie d’une femme, le risque de décéder pendant une grossesse ou lors de l’accouchement atteint 1 pour 16 en Afrique subsaharienne, alors qu’il n’est que de 1 pour 3 800 dans les pays développés. La proportion d’accouchements assistés par du personnel qualifié s’est également fortement améliorée en Asie de l’Est, plus modestement en Amérique latine mais l’on note de petits gains en Afrique subsaharienne.

• Responsable du décès de plus de 25 millions de personnes (3,1 millions rien qu’en 2005)

depuis l’apparition du premier cas reconnu, en 1981, le VIH/SIDA est devenu l’une des épidémies les plus destructrices jamais recensées. Le nombre total de personnes vivant avec le VIH/sida atteindrait 40,3 millions, l’Afrique subsaharienne étant la plus durement touchée. Les jeunes de 15 à 24 ans représentent la moitié de l’ensemble des nouvelles contaminations par le VIH. Il est plus encourageant de noter que l’accès aux antirétroviraux et aux soins se fait plus aisément, la part de patients atteints du SIDA qui sont traités est passée de 1 à 12% entre 2001 et 2004 ; des signes d’un recul dans les taux d’infection du VIH/SIDA apparaissent dans certains pays à forte prévalence comme Haïti, l’Ouganda et le Zimbabwe ; il est aussi positif de constater que le VIH inspire des interventions résolues et concertées telles que le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA).

• Les maladies tropicales représentent environ 5 millions de décès par an. Chaque année,

on recense au moins 350 millions de cas de paludisme dans le monde, et plus d’un million de décès essentiellement d’enfants de moins de 5 ans. D’après les estimations, le paludisme représenterait jusqu’à 40% de l’ensemble des dépenses publiques consacrées à la santé, déjà très insuffisantes dans les pays les plus touchés, et 20 à 50% des admissions en milieu hospitalier dans certains pays. La plus grande part (89%) des décès dus au paludisme dans le monde revient à l’Afrique, celle des pays asiatiques est d’environ 10% et celle du continent américain de moins de 1%.

Page 20: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

20

• Les politiques nationales et internationales s’améliorent : les réformes de transparence ont

lieu dans le domaine de la santé et de l’éducation. Davantage de pays ont adopté les programmes de transferts conditionnels de ressources.

• Les programmes globaux commencent à donner des résultats, par exemple la Fast Track

Initiative Education For All (harmonisation dans le domaine de l’éducation) et la Global Alliance for Vaccins and Immunization (GAVI - restructuration des marchés des médicaments et des vaccins).

3. Durabilité environnementale, eau et assainissement (OMD 7) • L’Évaluation des écosystèmes pour le Millénaire de 20055 a révélé comme problèmes

majeurs : l’état désastreux de nombreux stocks de poissons dans le monde, la vulnérabilité des 2 milliards d’habitants des régions arides due à la perte des services d’origine écosystémique, dont l’approvisionnement en eau, et les menaces croissantes pour l’écosystème du fait des changements climatiques et de la pollution.

• La perte d’espaces forestiers, la plupart du temps transformés en terres agricoles, se

poursuit à raison de 13 millions d’hectares environ par an. La plantation de nouvelles forêts, la restauration du paysage forestier et la croissance naturelle ramènent toutefois cette perte nette à un peu plus de la moitié de ce chiffre, soit 7,3 millions d’hectares par an, contre 8,9 millions d’hectares par an au cours de la période 1990-2000.

• Les terres productives constituent la ressource naturelle de base qui fait vivre la

population rurale. Elles risquent de se raréfier en raison de la dégradation des sols, qui toucherait 65% des terres agricoles. Environ un quart des terres arables dans le monde sont gravement détériorées, la dégradation des sols s’étant accélérée ces 50 dernières années. Dans les pays en développement, la productivité a fortement baissé pour environ 20% des terres agricoles.

• Le déclin et l’extinction des espèces (perte de la biodiversité) demeurent une grande

préoccupation en 2004, environ 15.503 espèces étaient en danger. • La mauvaise qualité de l’eau et l’absence de système d’assainissement sont responsables

de près de 40% de l’ensemble des pertes en années de vie corrigées du facteur incapacité dans les pays en développement, et en sont la cause première en Inde et en Afrique subsaharienne. L’Asie du Sud est la région qui a réalisé les progrès les plus importants en matière d’approvisionnement en eau potable : la couverture y est passée de 71 à 84% entre 1990 et 2002, l’Inde ayant réalisé les progrès les plus spectaculaires. L’Afrique du Nord, l’Amérique latine et les Caraïbes, et l’Asie de l’Ouest ont atteint des taux de couverture en eau potable d’environ 90%. Les progrès réalisés en Afrique subsaharienne sont également impressionnants : entre 1990 et 2002, le taux de couverture en eau potable de la région est passé de 49 à 58%. En Océanie, la situation n’a pas beaucoup évolué entre 1990 et 2002, et près de la moitié de la population n’a toujours pas accès à une source améliorée d’alimentation en eau. Cette région est d’ailleurs représentative de la très nette opposition entre monde rural et monde urbain, les taux de couverture y étant respectivement de 40 et 91%.

5 Bilan du Millénaire relatif aux écosystèmes, Ecosystems and Human Well-Being: Biodiversity Synthesis Report

(Washington D.C., Island Press, 2006)

Page 21: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

21

• Le taux de couverture de l’assainissement dans le monde est passé de 49% en 1990 à 58% en 2002. En Asie de l’Est, ce taux a presque doublé, tandis qu’en Asie du Sud, il passait de 20% à 37%. L’Afrique du Nord, l’Amérique latine et la région des Caraïbes ont aussi marqué des progrès. Pourtant, on compte encore quelque 2,6 milliards de personnes dans le monde qui vivent sans avoir accès à un meilleur réseau d’assainissement. Si la situation ne s’améliore pas très rapidement, on ratera d’un demi-milliard de personnes près l’objectif du Millénaire pour le développement dans le domaine de l’assainissement fixé pour 2015 et, compte tenu de l’accroissement de la population mondiale, le nombre de personnes n’ayant pas accès à l’assainissement en 2015 pourrait bien être aussi important qu’aujourd’hui.

4. Concrétisation des promesses en matière d’aide publique au développement

(APD), de dette et de commerce (OMD 8) L’année 2005 a été riche en nouveaux engagements importants en matière d’aide et d’annulation de dettes en faveur des pays à bas revenus. Le risque aujourd’hui est que ces engagements ne se matérialisent pas dans leur totalité ou que l’annulation de dette ne se substitue à l’aide. Les transferts d’APD doivent être plus prévisibles, moins fragmentés, davantage alignés avec les besoins et cibler les niches où l’aide peut vraiment être productive. 4.1. Promesses au niveau de l’APD L’APD des pays de l’OCDE pour l’année 2005 est estimée à 106 milliards USD, une moyenne de 0,33% du RNB. La tendance à la baisse des années 90 s’est renversée depuis 2000. La plus grande partie de l’augmentation de l’APD en 2005 est due à l’annulation de la dette de l’Iraq et du Nigeria. Cinq petits pays de l’OCDE consacrent plus de 0,7% de leur RNB à l’aide au développement ; le total de l’APD des 15 membres EU du CAD atteint quant à lui 0,44% de leur RNB combiné. L’APD des autres pays G7 du CAD (US, Japon, Canada) tourne autour des 0,20 – 0,30%.

• Des promesses importantes ont été formulées en 2005, il conviendrait maintenant de les concrétiser. Le suivi de cette concrétisation est un élément-clé.

• Au niveau des décaissements, la concrétisation des promesses exigera une accélération considérable.

• Au niveau de la qualité de l’aide, une mise en œuvre déterminée de la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide au développement qui recouvre les questions d’alignement et d’harmonisation s’impose.

Les estimations du CAD pour l’aide publique au développement au niveau mondial indiquent que le niveau prévu en 2010 se situera autour de 0,35% du RNB.

Page 22: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

22

Figure 2. APD nette des membres du CAD, 1990–2005, et prévisions pour 2006 et 2010

Source: OECD 2006a, 2006c. Note: The data for 2005 are preliminary. Au niveau européen également, les perspectives sont nettement plus prometteuses puisque le Conseil des Ministres a pris des engagements en vue d’augmenter l’APD européenne selon le schéma suivant :

- les 15 anciens Etats membres devront atteindre les 0,7% d’ici 2015 et 0,51% d’ici 2010 ;

- les 10 nouveaux Etats membres devront atteindre 0,51% d’ici 2015 et 0,1% d’ici 2010. Par rapport aux prévisions pour 2006, ceci constituerait une augmentation de 20 milliards EUR d’ici 2010 et de 46 milliards d’ici 2015. Il a été également décidé que 50% de ces suppléments doit aller à l’Afrique, soit 23 milliards d’EUR par an d’ici 2015.

L’UE a donc donné une impulsion déterminante aux engagements relatifs à l’augmentation de l’aide. Les Etats membres de l’UE se sont ainsi mis d’accord lors du Sommet des Nations unies de 2005 sur les objectifs en matière d’APD de manière à progresser de façon conjointe vers les 0,7%. A noter que la Belgique a décidé depuis quelques années déjà d’atteindre cet objectif dès 2010. Par ailleurs, l’APD européenne représente plus de la moitié de l’aide au niveau mondial. L’UE dispose ainsi d’un poids mondial et l’on peut espérer qu’elle exerce un effet d’entraînement sur les autres donateurs. 4.2. Promesses au niveau de la dette

- En juillet 2006, 29 pays avaient atteint leur point de décision (qualification du pays pour l’allégement de la dette et début des allégements intermédiaires consentis par certains bailleurs), dont 19 ont atteint leur point d’achèvement (allégement irrévocable de la dette)6. Un allégement de dette d’environ 35 milliards USD a été consenti à ces 29 pays. Le ratio dette/revenu fiscal a diminué de moitié et on estime

6 Bénin, Bolivie, Burkina Faso, Cameroun, Éthiopie, Ghana, Guyane, Honduras, Madagascar, Mali,

Mauritanie, Mozambique, Nicaragua, Niger, Ouganda, Rwanda, Sénégal, Tanzanie, Zambie.

Page 23: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

23

que les dépenses relatives à la réduction de la pauvreté ont augmenté de 6 milliards USD à près de 11 milliards USD.

- L’Initiative Multilatérale de la Réduction de la Dette (initiative G8 - MDRI) devrait encore réduire la dette d’environ 50 milliards USD pour une quarantaine de pays.

Comme l’indique le graphique ci-dessous, on constate pour les 29 pays ayant atteint leur point de décision une augmentation sensible des dépenses orientées vers la réduction de la pauvreté et une diminution considérable des dépenses liées au service de la dette. Les dépenses visant la réduction de la pauvreté recouvrent généralement les dépenses relatives à l’éducation primaire, à la santé de base et au développement rural. Figure 3. Service de la dette plus bas, dépenses de réduction de la pauvreté plus élevées, 1999–2006 (pays bénéficiaires de l’Initiative PPTE/HIPC)

Source: IMF-World Bank 2005 and staff estimates. Note: Data for 2005 are preliminary; data for 2006 are projections.

Il convient toutefois de minimiser les risques en :

- Assurant le suivi des engagements afin d’éviter que les contributions à la MDRI se substituent à l’APD traditionnelle ;

- Veillant à éviter une réaccumulation de la dette, en ce compris la dette commerciale, qui réduirait à néant les efforts consentis dans le cadre des PPTE et MDRI.

4.3. Promesses au niveau du commerce La libéralisation multilatérale continue à rencontrer des difficultés alors que les accords régionaux prolifèrent. En dépit des réformes, la protection agricole reste élevée dans les pays de l’OCDE mais la protection au niveau des pays en développement reste également élevée et diminue encore moins rapidement. D’autre part, les performances en matière de commerce sont plutôt encourageantes. Ainsi, l’exportation de biens à partir de l’Afrique subsaharienne a connu en 2005 une augmentation de 27%. Les pays les moins développés ont connu une croissance des exportations de 32% alors que l’on n’a enregistré que 9% pour les pays industrialisés. L’aide au commerce quant à elle s’est sans cesse accrue. Entre 2002 et 2003, l’aide au commerce est passée de 3,6% à 4,4% du total des engagements relatifs à l’aide; l’infrastructure qui se trouve en amont et conditionne le développement du commerce, a compté pour 25% de ce total.

Page 24: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

24

Les restrictions qui pèsent sur le commerce des produits agricoles restent très élevées et constituent un handicap certain pour les pays en développement. L’indice général des restrictions qui pèsent sur le commerce (Overall Trade Restrictiveness Index) du secteur de l’agriculture s’élève à 40%, en comparaison aux 5% en vigueur dans le secteur des produits manufacturiers (voir figure 4). Figure 4. Indice général des restrictions pesant sur le commerce dans les secteurs de l’agriculture et des produits manufacturés

Source: Global Monitoring Report 2006 – World Bank Staff estimates. OTRI: Overall Trade Restrictiveness Index.

Page 25: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

25

IV. Poursuite des OMD: Evaluation de la situation dans les dix-huit

pays partenaires de la Belgique

Remarques introductives Cette section retrace l’évolution des dix-huit pays partenaires vers la réalisation des OMD. Mais avant de se pencher sur les progrès de nos pays de concentration, il semble important de donner une image générale de leur situation en termes d’évolution de la population, des revenus et dépenses, de la part des dépenses sociales dans le budget, de respect de certains critères de gouvernance, etc. La partie consacrée à l’atteinte des OMD reprend pour les huit OMD l’évolution sur plusieurs années des progrès de nos 18 pays partenaires. Pour chaque OMD, un ou deux indicateurs ont été choisis afin de retracer l’évolution dans les efforts visant à leur réalisation. Ainsi, les indicateurs suivants sont étudiés :

- OMD 1 pauvreté : proportion de la population disposant de moins d'un dollar par jour en parité du pouvoir d'achat et pourcentage d'enfants de moins de 5 ans présentant une insuffisance pondérale.

- OMD 2 éducation : taux net de scolarisation dans le primaire. - OMD 3 genre : rapport filles/garçons dans l'enseignement primaire, secondaire et

supérieur, respectivement. - OMD 4 mortalité infantile : taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans. - OMD 5 santé maternelle : taux de mortalité maternelle. - OMD 6 SIDA et autres maladies : taux de prévalence total, taux de prévalence du

VIH parmi les femmes enceintes âgées de 15 à 24 ans, taux d’incidence de la tuberculose.

- OMD 7 Environnement : proportion de la population ayant accès de façon durable à une source d'eau meilleure et proportion de la population ayant accès à un meilleur système d'assainissement ; empreinte écologique.

- OMD 8 Partenariat mondial : nombre de micro-ordinateurs pour 1000 habitants et d'internautes pour 1000 habitants.

Enfin, un tableau global type Progress report reprend à l’aide de couleurs pour chaque OMD et pour l’ensemble des pays partenaires l’état des avancées globales (objectif sera atteint, sera probablement atteint, sera difficilement atteint, etc.). Ce tableau donne rapidement une vue d’ensemble de l’état de la situation en matière d’achèvement ou non des OMD par les pays de concentration de la Belgique. Pour faciliter l’appréciation des chiffres et des tendances dans les dix-huit pays, ceux-ci ont été regroupés géographiquement : les pays d’Amérique latine, d’Asie, les pays arabes et ceux de l’Afrique subsaharienne en commençant par ceux de l’Afrique de l’Ouest pour descendre jusqu’en Afrique du Sud. Ce regroupement aide à mieux se rendre compte de certaines différences au niveau des performances et ce, même en cas de similitude des conditions climatiques et/ou socio-économiques. Par ailleurs, pour illustrer le clivage Nord-Sud, les données pour la Belgique ont quelques fois été ajoutées.

Page 26: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

26

1. Caractéristiques des pays partenaires de la Coopération au Développement belge A. Evolution de la population dans les dix huit pays partenaires Il n’est pas sans importance de donner une image des caractéristiques de base des 18 pays partenaires. La population et l’accroissement de celle-ci sont des paramètres essentiels de la dynamique de développement. Il ressort du Tableau 2 que certains pays partenaires sont encore aujourd’hui caractérisés par des taux de fertilité très élevés (dans plusieurs cas, celui-ci représente plus de cinq naissances par femme); ceci pèse très lourdement sur les structures collectives nécessaires pour répondre aux besoins de cette population croissante. Tableau 2. Evolution de la population et du taux de fertilité : 1990-2004 pour la population et 1970/75-2000/05 pour le taux de fertilité ; prévisions 2004-2020 Population

(en millions)

Accroissement annuel moyen de la population

(en pourcentage)

Taux de fertilité (naissances par femme)

1990

2004 1990- 2004 2004-2020 1970-1975 2000-2005

Bolivie 6,7 9 2,1 1,6 6,5 4,0 Equateur 10,3 13 1,7 1,3 6,0 2,8 Pérou 21,8 27,6 1,7 1,4 6,0 2,9 Vietnam 66,2 82,2 1,5 1,2 6,7 2,3 Maroc 23,9 29,8 1,6 1,6 6,9 2,8 Algérie 25,3 32,4 1,8 1,4 7,4 2,5 Palestine 2 3,5 4,1 3,0 7,7 5,6 Sénégal 8 11,4 2,5 2,1 7,0 5,0 Bénin 5,2 8,2 3,3 2,8 7,1 5,9 Mali 8,9 13,1 2,8 2,9 7,6 6,9 Niger 8,5 13,5 3,3 3,2 8,1 7,9 RDC 37,8 55,9 2,8 3,0 6,5 6,7 Rwanda 7,1 8,9 1,6 2,1 8,3 5,7 Burundi 5,7 7,3 1,8 3,3 6,8 6,8 Ouganda 17,8 27,8 3,2 3,7 7,1 7,1 Mozambique 13,4 19,4 2,6 1,7 6,6 5,5 Tanzanie 26,2 37,6 2,6 1,7 6,8 5,0 Afrique du Sud 35,2 45,5 1,8 0,3 5,5 2,8 Source: World Development Indicators- World Bank / Human Development Report - UNDP

B. Evolution des revenus et dépenses dans les dix huit pays partenaires Le niveau de pauvreté des pays partenaires varie également fortement. L’Afrique du Sud représente le partenaire le plus riche de la Coopération au Développement belge et dispose (comme l’Algérie et le Maroc) de la part la plus importante de moyens propres au travers des impôts qui comptent pour à peu près le quart de son RNB. Beaucoup d’autres pays partenaires se situent très en-dessous dans l’échelle de la pauvreté et disposent de moyens (d’impôts) propres très limités. Voir Tableau 3. Il est clair qu’une coopération au développement réussie doit s’appliquer à stimuler la croissance économique et la création de moyens publics propres pour soutenir la réalisation des OMD.

Page 27: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

27

Tableau 3. Evolutions du RNB, PIB et de la part des impôts dans le PIB RNB per capita

(en USD) RNB Parité de Pouvoir d’Achat per capita (en USD)

Accroiss. annuel moyen du PIB (%)

Taux de croissance per capita (%)

Part des impôts dans le PIB (%)

2000 2004 2002 2004 90-00 00-04 2001-02

2003-04

2000

2004

Bolivie 1.000 960 2.390 2.600 4,0 2,6 0,5 1,6 13,2 15 Equateur 1.340 2.210 3.340 3.770 1,9 4,2 1,8 5,4 … … Pérou 2.050 2.360 4.880 5.400 4,6 3,7 3,3 3,3 12,3 13,3 Vietnam 380 540 2.300 2.700 7,9 7,2 5,8 6,6 … … Maroc 1.220 1.570 3.730 4.250 2,3 4,7 1,6 0,7 23,5 21,9 Algérie 1.570 2.270 5.530 6.320 1,9 4,8 2,5 3,6 37,9 32 Palestine 1.750 1.120 … … 3,4 -13,3 -22,5 -5,6 … … Sénégal 450 630 1.540 1.660 3,2 4,4 -1,2 3,7 17,3 Bénin 340 450 1.060 1.090 4,8 4,5 3,3 -0,5 … … Mali 220 330 860 950 4,1 6,3 1,9 -0,8 … … Niger 160 210 800 780 2,4 4,1 -0,1 -2,4 … … RDC 80 110 630 680 -4,9 3,6 0,0 3,2 3 ,5 6,3 Rwanda 250 210 1.260 1.240 -0,3 5,2 6,3 2,5 … … Burundi 120 90 630 660 -2,6 2,7 1,7 1,9 15,4 … Ouganda 260 250 1.360 1.450 7,1 5,8 3,8 2 ,1 10,9 11,9 Mozam-bique

210 270 990 1.170 6,4 8,8 5,6 5,1 … …

Tanzanie 260 320 580 670 2,9 6,8 4,1 4,3 … … Afrique du Sud

3.050 3.630 9.810 10.960 2,1 3,2 1,8 4,4 24 26

Source: World Development Indicators- World Bank / Human Development Report - UNDP Néanmoins, tous les pays partenaires disposent d’une autonomie budgétaire et ils doivent opérer des choix explicites ou implicites sur la répartition des moyens locaux disponibles. Le Tableau 4 donne un aperçu des résultats de ces choix politiques en relation avec trois domaines : l’éducation, la santé et les dépenses militaires. À titre de comparaison, les chiffres sont aussi donnés pour la Belgique.

Page 28: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

28

Tableau 4. Evolution de la part dans le PIB des dépenses publiques consacrées aux secteurs sociaux et militaire Part des

dépenses publiques dans le PIB (en pourcentage)

Part dépenses éducation/PIB (en pourcentage)

Part dépenses santé/PIB (en pourcentage)

Part dépenses militaires/PIB (en pourcentage)

1995 2004 1990 2000/02 1990 2003 1990 2003 Bolivie … 20,2 2,3 6,3 4,2 4,3 2,4 1,7 Equateur 14,1 … 4,3 1,0 1,7 2,0 1,9 2,4 Pérou 17,1 16,7 2,8 3,0 2,2 2,1 0,1 1,3 Vietnam … … 2,0 … 1,5 1,5 7,9 ... Maroc 27,6 … 5,3 6,5 1,5 1,7 4,1 4,2 Algérie 24,2 24,6 5.3 ... 3,2 3,3 1,5 3,3 Palestine … … … … … … Sénégal 16,6 18 3,9 3,6 2,3 2,1 2,0 1,5 Bénin … … … 3,3 2,1 1,9 1,8 … Mali … … … … 2,3 2,8 … 1,5 Niger … … 3,2 2,3 2,0 2,5 … … RDC 5,3 7,9 … … 1,1 0,7 … … Rwanda 10,6 … … 2,8 3,1 1,6 3,7 2,8 Burundi 19,3 … 3,4 3,9 … 0,7 3,4 5,9 Ouganda 10,6 12,1 1,5 … 2,1 2,2 3,0 2,3 Mozambique … … 3,1 … 4,1 2,9 5,9 1,3 Tanzanie … … 2,8 … 2,7 2,4 … 2,1 Afrique du Sud

… 27,8 5,9 5,3 3,5 3,2 3,8 1,6

Belgique

5,0 6,3 6,5 6.3 2,4 1,3

Source: World Development Indicators- World Bank / Human Development Report – UNDP

La dépendance à l’aide des pays partenaires peut varier très fortement. Dans quelques pays, celle-ci est très peu élevée (avec des flux ne dépassant pas le pourcent du PNB) ; c’est le cas en Afrique du Sud, en Algérie, en Equateur, au Pérou, etc. Dans d’autres pays partenaires, l’aide au développement est vitale pour l’économie locale. Certains pays sont ainsi dépendants de donateurs étrangers pour plus du quart des dépenses (voir Tableau 5).

Page 29: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

29

Tableau 5. Evolution importance service de la dette, aide per capita et dépendance à l’aide Service total de la

Dette (% PIB) Aide per capita (en USD)

Dépendance à l’aide (part aide en % PIB)

1990 2004 1999 2004 1999 2004 Bolivie 8,3 6,1 70 85 7 9,1 Equateur 11,9 13 12 12 1 0,6 Pérou 1,9 4,2 18 18 0,9 0,7 Vietnam 2,9 1,8 18 22 5 4,1 Maroc 7,2 6,1 24 23 2 1,4 Algérie 14,7 7,1 5 10 0,3 0,4 Palestine … … 182 324 10,2 … Sénégal … … 53 92 11,5 13,9 Bénin 2,1 1,6 30 46 8,9 9,3 Mali 2 ,8 2,2 31 43 14 12,2 Niger 4,1 1,7 16 40 9,4 17,5 RDC 4,1 1,9 3 32 3,1 28,6 Rwanda 0,8 1,3 50 53 19,4 25,8 Burundi 3,8 13,7 12 48 10,6 54,6 Ouganda 3,4 1,5 25 42 9,9 17,3 Mozambique 3,4 1,4 46 63 21,3 21,4 Tanzanie 4,4 1,1 29 46 11,6 16,2 Afrique du Sud … 1,8 13 14 0,4 0,3 Source: World Development Indicators- World Bank / Human Development Report – UNDP

C. Evolution des indicateurs de gouvernance Bien que le volume des flux d’aide soit important, il ne fait aucun doute que les choix politiques opérés en fin de compte sont les plus déterminants pour la dynamique de développement de nos pays partenaires. Ces dernières années, un travail important a été effectué en matière d’indicateurs offrant une image de la « bonne gouvernance » qui est à la base de l’évolution collective de nos pays partenaires. Parmi ces travaux, on peut citer ceux du World Bank Institute qui a mené une recherche étendue sur les différentes dimensions de la gouvernance. Les Worldwide Governance Indicators qui en résultent sont repris pour nos pays partenaires dans le Tableau 6.

Page 30: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

30

Les chiffres donnés ci-dessous représentent ce qu’on appelle le « Governance percentile » et renvoient au pourcentage de pays qui présentent des scores moins bons que le pays en question. Plus le chiffre est élevé, plus l’indice est positif. Tableau 6. Evolution (1996-2000-2004) des indicateurs de gouvernance du World Bank Institute Governance Index7

(Governance Percentile) Voice and

Accountability Political Stability Government

Effectiveness Regulatory Quality Rule of Law Control of Corruption

1996 2000 2004 1996 2000 2004 1996 2000 2004 1996 2000 2004 1996 2000 2004 1996 2000 2004

Bolivie 56 57 47 37 36 29 35 39 30 81 75 54 39 40 29 22 30 25

Equateur 55 46 41 23 15 23 23 13 20 49 37 25 29 28 37 56 14 27

Pérou 27 52 45 18 32 27 53 46 32 76 73 57 40 39 32 25 58 45

Vietnam 12 7 7 60 62 52 57 43 44 25 22 28 34 25 36 31 27 27

Maroc 29 35 33 30 53 32 59 56 56 49 60 42 62 65 52 65 71 57

Algérie 16 13 24 1 5 65 19 22 37 23 19 18 31 22 28 39 32 42

Palestine … … … … … … … … … … … … … … … … … …

Sénégal 47 47 51 21 23 41 39 65 54 29 45 40 53 48 47 39 42 43

Bénin 69 62 55 90 58 35 62 57 39 57 47 31 57 44 41 … 59 46

Mali 61 59 56 66 67 50 17 20 45 57 36 42 22 27 43 43 37 38

Niger 38 49 44 43 47 32 18 13 19 17 55 25 7 21 20 43 20 20

RDC 14 2 5 6 0 1 1 1 4 2 2 4 1 1 2 0 2 4

Rwanda 6 8 19 10 7 19 6 51 34 12 26 37 49 20 21 … 61 44

Burundi 13 4 16 5 3 3 12 10 9 7 16 7 25 14 4 … 3 6

Ouganda 29 19 31 13 10 11 42 49 38 55 54 55 17 34 26 32 18 30

Mozambique 46 43 35 41 42 20 42 39 14 45 41 7 30 35 32 47 25

Tanzanie 25 46 38 46 40 35 8 44 40 27 51 29 25 51 40 9 13 36

Afrique du Sud

68 72 16 42 38 70 70 75 64 52 65 67 64 61 78 75 71

7 http://info.worldbank.org/governance/kkz2004/maps.html

Page 31: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

31

2. Evolution des OMD dans chacun des pays partenaires Pour suivre l’évolution des pays partenaires vers la réalisation des OMD, un ou plusieurs indicateurs ont été choisis pour chacun des huit OMD, et ce, en fonction de la disponibilité des données. Ceci donne les huit aperçus ci-dessous reflétant par OMD, les évolutions pour les 18 pays partenaires. Cependant, en ce qui concerne l’environnement, un indicateur supplémentaire a été ajouté. Il s’agit de l’empreinte écoloqique. L’empreinte écologique donne la mesure dans laquelle un pays (ou une personne) utilise trop ou moins de ressources naturelles par rapport à ce dont il dispose en fonction de la capacité de la terre (ou biocapacité). Au niveau de la moyenne mondiale, chaque personne laisse aujourd’hui une empreinte écologique de 2,2 hectares, c’est-à-dire 0,4 ha/personne de plus que la biocapacité mondiale par personne qui est de 1,8 ha. OMD 1: Réduction de la pauvreté et de la faim Les données relatives au taux de pauvreté et de malnutrition montrent à quel point la situation des pays de l’Afrique de l’Ouest, surtout le Mali et le Niger, et ceux d’Afrique centrale est préoccupante. Les disparités entre les pays partenaires très pauvres et les autres sont relativement importante. Tableau 7. Proportion de la population en-dessous du seuil de pauvreté (national et international) et pourcentage d'enfants de moins de 5 ans présentant une insuffisance pondérale National poverty

line Population below the poverty

line % national

International poverty line

Population below 1$ a day %

Malnutrition prevalence, weight

for age (% of children under 5)

Année enquête

Année enquête

1989-94 2000-03

Bolivie 1997 63,2 2002 23,2 15 … Equateur 1995 34,0 1998 15,8 17 … Pérou 1994 53,5 2002 12,5 11 7 Vietnam 1998 37,4 … … 45 34 Maroc 1990-91 13,1 1999 <2 10 … Algérie 1988 12,2 1995 <2 9 6 Palestine … … … … … … Sénégal 1992 33,4 1995 22,3 22 23 Bénin 1995 26,5 2003 30,9 35 23 Mali 1998 63,8 1994 72,3 31 33 Niger 1989-93 63 1995 60,6 43 40 RDC … … … … … 31 Rwanda 1993 51,2 1999-00 51,7 29 24 Burundi 1990 36,4 1998 54,6 38 45 Ouganda 1999-00 33,8 … … 23 23 Mozambique 1996-97 69,4 1996 37,9 … 26 Tanzanie 1991 38,6 2000-01 57,8 29 … Afrique du Sud

… … 2000 10,7 … …

Source: World Development Indicators- World Bank / Human Development Report - UNDP

Page 32: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

32

OMD 2: Education En matière d’éducation, l’indicateur choisi (taux net de scolarisation dans le primaire) montre que plusieurs de nos pays partenaire ont déjà atteint cette cible en matière d’éducation. On constate également une assez bonne amélioration dans les pays de l’Afrique de l’Ouest mais un recul dans les progrès au niveau de l’Afrique des Grands Lacs et du Sud-Est (Rwanda, Burundi, légèrement en Ouganda et Mozambique). Tableau 8 : Evolution 1990-2004 du taux net de scolarisation dans l’enseignement primaire

OMD 2 : Education Primary completion rate, total (% of relevant age group)

1990 2000 20048

Bolivie … 99 100 Equateur … 98 100 Pérou … 100 100 Vietnam … 96 100-1 Maroc …. 58 75 Algérie 81 83 94 Palestine … 100 98 Sénégal 42 36 45 Bénin 18 35 49 Mali 10 28 44 Niger 15 17 25 RDC Rwanda 45 22 37 Burundi 41 25 33 Ouganda … 58+1 57 Mozambique 25 16 29 Tanzanie 46 53+1 57 Afrique du Sud … 89 96-1

Source: World Development Indicators- World Bank / Human Development Report - UNDP

8 x+1 : chiffres pour l’année suivante. x-1: chiffres pour l’année précédente.

Page 33: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

33

OMD 3 : Genre Concernant l’indicateur relatif au rapport filles/garçons dans l'enseignement primaire, secondaire et supérieur, on note en général une amélioration ou un maintien des bons résultats. Il faut cependant constater que le rythme des progrès est en recul au Burundi et en Palestine. Tableau 9. : Evolution 1990-2004 du rapport filles/garçons dans l'enseignement primaire, secondaire et supérieur

OMD 3 : Genre Ratio of girls to boys in primary and secondary education (%)

1990 2000 2004

Bolivie … 98 98 Equateur … 100 100 Pérou 96,3 97,2+1 100 Vietnam … 93 94 Maroc 69,9 83 88 Algérie 82,9 97+2 99 Palestine … 104 103 Sénégal 68,9 82 90 Bénin 49,5 64 71 Mali 58,9 71 74 Niger 57,1 69 71 RDC … 78,9 Rwanda 96 96 100 Burundi 81,8 82 79-1 Ouganda 81,7 93 97 Mozambique 71,6 75 82 Tanzanie 96,7 98,3 Afrique du Sud

100 100 100

Source: World Development Indicators- World Bank / Human Development Report - UNDP

Page 34: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

34

OMD 4. Mortalité infantile Dans l’ensemble, on constate une certaine amélioration en matière de mortalité infantile. En effet, de très bons résultats se dégagent dans les pays d’Amérique du Sud et l’on note une bonne évolution au Vietnam, au Maroc et en Algérie. Lorsqu’il y a une amélioration en Afrique Subsaharienne, elle est moins nette que dans les autres régions. Par contre, la situation ne s’est pas améliorée en Afrique centrale et s’est également détériorée en Afrique du Sud. Tableau 10. : Evolution 1990-2004 du taux de mortalité infantile

OMD 4 : Mortalité infantile Mortality rate, under-5 (per 1,000)

1990 2000 2004

Bolivie 125 84 69 Equateur 57 32 26 Pérou 80 42 29 Vietnam 53 30 23 Maroc 89 54 43 Algérie 69 44 40 Palestine … …. … Sénégal 148 139 137 Bénin 185 160 152 Mali 250 224 219 Niger 320 270 259 RDC 205 205 205 Rwanda 173 203 203 Burundi 190 190 190 Ouganda 160 145 138 Mozambique 235 178 152 Tanzanie 161 141 126 Afrique du Sud

60 63 67

Source: World Development Indicators- World Bank / Human Development Report – UNDP

Page 35: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

35

OMD 5. Santé maternelle Concernant l’indicateur de santé maternelle relatif au taux de mortalité maternelle, les chiffres ne sont disponibles que pour l’année 2000. Ceux-ci montrent que la mortalité maternelle reste un problème important pour les pays d’Afrique de l’Ouest et centrale. Le pays connaissant le taux de mortalité maternelle le plus important parmi nos pays partenaires serait le Niger avec 1.600 décès pour 100.000 naissances. Tableau 11. : Estimation du taux de mortalité maternelle

OMD 5. santé maternelle Maternal mortality ratio (modeled estimate, per

100,000 live births) 2000

Bolivie 420 Equateur 130 Pérou 410 Vietnam 130 Maroc 220 Algérie 140 Palestine … Sénégal 690 Bénin 850 Mali 1200 Niger 1600 RDC 990 Rwanda 1400 Burundi 1000 Ouganda 880 Mozambique 1000 Tanzanie 1500 Afrique du Sud 230 Source: World Development Indicators- World Bank

Page 36: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

36

OMD 6: SIDA et autres maladies Les données relatives au taux de prévalence du VIH confirment les tendances générales à savoir une présence plus importante du VIH en Afrique du Sud et en Afrique centrale. En ce qui concerne la tuberculose, on constate une augmentation des cas dans plusieurs de nos pays partenaires : on observe une hausse très importante en RDC, au Rwanda, au Burundi, en Ouganda, au Mozambique, en Tanzanie et en Afrique du Sud, et dans une moindre mesure au Sénégal et au Niger. Tableau 12. Evolution 1990-2004 du taux de prévalence total, taux de prévalence du VIH parmi les femmes enceintes âgées de 15 à 24 ans et taux d’incidence de la tuberculose

OMD 6: SIDA et autres maladies

Prevalence of HIV,

total (% of population ages 15-49)

HIV prevalence (%) in young pregnant women (15-24) in capital city

Incidence of tuberculosis (per 100,000 people)

2003

2005 Année de l’enquête

1990 2004

Bolivie 0,1 0,1 … … 295 217 Equateur 0,3 0,3 … … 207 131 Pérou 0,5 0,6 … … 394 178 Vietnam 0,4 0,5 … …. 202 176 Maroc 0,1 0,1 … …. 135 110 Algérie 0,1 0,1 …. …. 54 37 Palestine … … … … 36 23 Sénégal 0,8 0,9 2002 1,1 203 245 Bénin 1,9 1,8 2002 2,3 79 87 Mali 1,9 1,7 2003 2,2 304 281 Niger 1,2 1,1 … … 132 157 RDC 4,2 3,2 … … 133 366 Rwanda 5,1 … 2002 11,6 135 371 Burundi 6,0 … 2002 13,6 125 343 Ouganda 4,1 6,7 2001 10,0 161 402 Mozambique 12,2 16,1 2002 14,7 167 460 Tanzanie 6,6 6,5 2002 7,0 179 347 Afrique du Sud

15,6-1 18,8 2002 24,0 268 718

Source: World Development Indicators- World Bank / Human Development Report – UNDP/ UNAIDS

Page 37: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

37

OMD 7 : Environnement Le Tableau 13 montre que les progrès sont plus importants en matière d’accès à l’eau qu’en matière d’assainissement. A ce propos, la situation est particulièrement délicate au Niger où seulement 13% de la population a accès aux services d’assainissement. A noter également que le Burundi et l’Afrique du Sud sont en léger recul. L’Equateur, par contre, dispose de bons résultats avec une couverture de 89% de la population en assainissement et 94% en eau potable. Tableau 13. Evolution 1990-2004 de la proportion de la population ayant accès de façon durable à une source d'eau meilleure et de la proportion de la population ayant accès à un meilleur système d'assainissement

OMD 7 : Environnement : eau et assainissement

Improved water source

(% of population with access)

Improved sanitation facilities (% of

population with access)

1990 2004 1990 2004 Bolivie 72 85 33 46 Equateur 73 94 63 89 Pérou 74 83 52 63 Vietnam 65 85 36 61 Maroc 75 81 56 73 Algérie 94 85 88 92 Palestine … 92 … 73 Sénégal 65 76 33 57 Bénin 63 67 12 33 Mali 34 50 36 46 Niger 39 46 7 13 RDC 43 46 16 30 Rwanda 59 74 37 42 Burundi 69 79 44 36 Ouganda 44 60 42 43 Mozambique 36 43 20 32 Tanzanie 46 62 47 47 Afrique du Sud

83 88 69 65

Source: World Development Indicators- World Bank

Page 38: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

38

Empreinte écologique Les données ci-dessous mesurent la demande d’un pays pour de la richesse naturelle (empreinte écologique) et l’accès de ce pays à la capacité biologique (biocapacity). Un pays a une réserve écologique, si sa biocapacité domestique dépasse son empreinte écologique. Si l’empreinte écologique dépasse la biocapacité, le pays a un déficit écologique. L’empreinte écologique est mesurée en hectares. Les données sont reprises pour nos 18 pays de concentration et, à titre de comparaison, pour la Belgique et le Luxembourg. On constate que le monde est en déficit à hauteur de 0,4 ha/personne. Tableau 14. Empreinte écologique des 18 pays partenaires, de la Belgique (+ Luxembourg) et du monde. Données reprises des 2005 National Footprint Accounts.9

Données 2002 Population Empreinte écologique Biocapacité

Réserve / Déficit écologique

(Millions)

(Global ha/personne)

(Global ha/personne)

(Global ha/personne)

Monde 6.225,0 2,2 1,8 -0,4 Bolivie 8,6 2,0 15,4 13,4 Equateur 12,8 1,4 2,3 0,9 Pérou 26,8 0,9 4,2 3,3 Vietnam 80,3 0,8 0,8 0,0 Maroc 30,1 0,9 0,7 -0,2 Algérie 31,3 1,5 0,6 -0,9 Palestine … … … … Sénégal 9,9 1,2 0,8 -0,4 Bénin 6,6 1,0 0,8 -0,3 Mali 12,6 0,8 1,3 0,4 Niger 11,5 1,3 1,2 -0,1 RDC 51,2 0,6 1,5 0,9 Rwanda 8,3 0,7 0,6 -0,1 Burundi 6,6 0,7 0,6 -0,1 Ouganda 25,0 1,1 0,8 -0,2 Mozambique 18,5 0,6 2,1 1,5 Tanzanie 36,3 0,7 1,1 0,4 Afrique du Sud 44,8 2,4 2,0 -0,4 Belgique & Luxembourg 10,7 5,2 1,2 -3,9

9http://www.footprintnetwork.org/gfn_sub.php?content=footprint_hectares

Page 39: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

39

OMD 8 : Partenariat mondial Concernant l’OMD 8, nous avons choisi de suivre l’évolution des indicateurs relatifs au nombre d’ordinateurs et d’internautes. On observe que comme pour la plupart des OMD, les retards sont enregistrés par les pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale. Par contre, l’Afrique du Sud s’en sort très bien, avec l’Amérique latine et les pays Arabes. Tableau 15. : Evolution 1990-2004 du nombre de micro-ordinateurs pour 1000 habitants et d'internautes pour 1000 habitants

Nombre d’ordinateurs personnels pour 1000 habitants

Nombre d'internautes pour 1000 habitants

2000 2004 2000 2004 Bolivie 17 36 14 39 Equateur 22 56 15 48 Pérou 40 98 31 117 Vietnam 8 13 3 71 Maroc 13 21 7 117 Algérie 7 9 5 26 Palestine … 48 12 46 Sénégal 15 21 4 42 Bénin 1 4 2 12 Mali 1 3 1 4 Niger 0 1 0 2 RDC … … … … Rwanda … … 1 4 Burundi 1 5 1 3 Ouganda 2 4 2 7 Mozambique 3 6 1 7 Tanzanie 3 7 1 9 Afrique du Sud

66 82 55 78

Source: World Development Indicators- World Bank Perspectives pour les pays partenaires Comme précisé plus haut, tous les pays partenaires de la Coopération au Développement disposent d’un rapport OMD. C’est souvent le PNUD qui établit ce rapport mais il arrive parfois que ce soient les autorités mêmes du pays qui se chargent de son élaboration. Sur base entre autres de ces 18 rapports, nous avons établis un aperçu systématique des perspectives actuelles d’atteinte des OMD par nos 18 pays partenaires. L’image qui en ressort n’est bien sûr pas homogène. Il faut signaler qu’il s’agit de prévisions basées sur des tendances historiques et qui dans la plupart des cas sont assez optimistes. Ce tableau a donc été élaboré en grande partie sur base des données fournies par les rapports nationaux des 18 pays partenaires. Lorsque les informations reprises par ces rapports étaient lacunaires ou semblaient manquer de crédibilité, nous avons fait appel aux données des Institutions des Nations unies.

Page 40: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

40

Tableau 16: Progress Report des 18 pays partenaires pour l’atteinte des huit OMD

Objectifs et cibles Bol. Equ. Pér. Viet. Alg. Mar. Pal* Sén. Bén. Mali Nig. RDC Rwa. Bur. Oug. Tanz. Moz. AdS OMD 1 Pauvreté/Faim

Réduction de moitié de la pauvreté (-1$/jour)

diff diff diff ok ok évent

diff évent évent

diff diff diff évent

diff prob évent évent prob

Réduction de moitié de la faim évent évent évent ok

diff

diff

diff

prob évent évent

diff

évent évent

diff

évent

diff diff

évent OMD 2 Education Achèvement universel cycle primaire ok évent ok ok prob prob

diff prob prob évent

diff diff prob prob prob prob

diff ok

OMD 3 Egalité sexes gender equality

ok évent prob prob prob prob non évent prob non diff

prob prob prob évent prob diff

prob OMD4Mortalité infantile Réduction des 2/3 du taux mortalité - 5ans évent ok prob prob prob prob

diff évent évent

diff non non

diff diff

diff diff évent évent

OMD5 Santé Maternelle Réduction des 3/4 du taux mortalité évent évent prob prob

no data prob

diff évent évent non

diff diff évent

no data

diff non évent

diff

OMD 6 VIH/SIDA et autres HIV/SIDA réduction moitié et renverser prob

diff diff diff évent prob

no data évent évent

diff évent évent évent

diff ok évent

diff diff

autres maladies réduction moitié et renverser

prob diff diff

prob évent prob évent évent évent diff

évent évent évent diff

ok prob évent prob OMD 7 Environnement dev durable/perte ress natur prob évent

diff prob évent prob

diff prob évent

no data

no data évent

diff no data évent évent

diff évent

réduction moitié pop sans accès eau potable évent évent prob ok

diff

prob diff

évent évent prob diff

diff

évent évent prob prob diff

ok réduction 1/2 pop ss assainissement

diff évent diff ok prob prob no data prob non non non non non non non

diff

diff

diff

Palestine*: tendances au cas où la situation politique actuelle persiste; tendances essentiellement dues à la situation politique. Vert : Sera atteint Vert pâle : Sera probablement atteint (probably be met) Jaune : Pourra éventuellement être atteint (potentially be met) Orange : Pourra difficilement être atteint Rouge : Pourra très difficilement être atteint/ne sera pas Pas de données

Page 41: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

41

V. Action de la Belgique pour la réalisation des OMD

Partie 1. Action de la Belgique à travers le FMI, la BM et le PNUD Cette section donne un aperçu des différentes activités menées par la Belgique au sein de la Banque mondiale (BM), du Fonds monétaire international (FMI) et du Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) en vue de la réalisation des OMD. Elle se base sur, entre autres, les rapports établis par les représentants de la Belgique au sein de ces fora. Ces rapports sont joints en annexe. La Belgique au sein de la BM, du FMI et du PNUD Considérant son action au sein des organisations multilatérales telles que le PNUD, la Banque mondiale ou le FMI, la Belgique accorde une importance particulière à l’amélioration de la collaboration entre la Banque mondiale et le système des Nations unies (NU). Les OMD et les Cadres stratégiques de lutte contre la pauvreté (Poverty Reduction Strategy Papers – PRSP) qui ont été promus par ces deux partenaires, offrent dès lors le cadre de référence idéal pour intensifier davantage cette collaboration10.

1. Fonds monétaire international - FMI La contribution principale du FMI à la réalisation des OMD est la promotion de la stabilité macroéconomique et financière ; celle-ci constituant un prérequis à la croissance et à la réduction de la pauvreté. Le FMI cherche à réaliser cet objectif à travers la formulation d’avis, la construction de capacités et l’assistance financière. Le FMI travaille également à ce qu’un cadre budgétaire efficace soit mis en place par les pays. Tableau 17. Assistance FMI aux pays à bas revenues (situation au 13 avril 2006)

IMF member countries with low incomes* 78, or 42 percent of total membership Current PRGF arrangements $3 billion to 28 countries

Debt relief committed so far under the HIPC Initiative $2.7 billion (in nominal terms) Debt relief delivered so far under the MDRI $3.4 billion **

Percent of Fund TA received by low-income countries about 52 percent in FY2005 “Article IV” Consultations concluded with low-income

countries 45 in FY2005

*Countries that are eligible for IMF concessional lending. **Including $0.4 billion financed by earmarked HIPC resource

Source : IMF website.

10 Il est à noter que les représentants de la Belgique au FMI et à la BM relèvent de la compétence du Ministre des Finances mais qu’une coordination est assurée entre les Finances et la Coopération au Développement (entre les cabinets et les administrations et avec le représentant belge au sein de la BM) afin notamment que les préoccupations liées au développement soient relayées au sein de ces fora.

Page 42: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

42

1.1. La Facilité PRGF (Poverty Reduction and Growth Facility) Établie en 1999, la Facilité PRGF constitue l’instrument principal du FMI visant à allouer une assistance financière aux pays à bas revenu. Cette facilité vise à faire de la réduction de la pauvreté et de la croissance des objectifs centraux des opérations de prêts aux pays les plus pauvres. En septembre 2005, 78 pays à bas revenus étaient éligibles à une assistance PRGF. 1.2. L’initiative PPTE/HIPC (Pays pauvres très endettés/Heavily indebted Poor Countries) Initiative d’allégement de la dette dont la mise en œuvre exige une action coordonnée de la communauté financière internationale (organisations multilatérales et gouvernements) en vue de ramener à des niveaux soutenables les charges de dette extérieure des pays pauvres les plus endettés. En juillet 2006, 29 pays avaient atteint leur point de décision (qualification du pays pour l’allégement de la dette et début des allégements intermédiaires consentis par certains bailleurs), dont 19 ont atteint leur point d’achèvement (allégement irrévocable de la dette)11. Un allégement de dette d’environ 35 milliards a été consenti aux 29 pays. Au 31 janvier 2006, le montant total des contributions de la Belgique au Trust Fund PRGF-HIPC du FMI s’élevait à SDR 25,929 millions soit plus de 30 millions d’EUR. L’Independent Evaluation Group (IEG) de la Banque mondiale vient de publier une mise à jour de l’évaluation qu’il avait faite en 2003 de l’initiative HIPC. Ce document, Debt Relief for the Poorest: An Evaluation Update of the HIPC Initiative, constate que l’initiative HIPC renforcée a permis de réduire de 19 milliards USD la dette de 18 pays, diminuant ainsi de moitié le ratio de leur dette. Cependant pour 11 des 13 pays en post-point d’achèvement pour lesquels des données sont disponibles, l’indicateur clé de la soutenabilité de la dette extérieure s’est détérioré depuis l’atteinte du point d’achèvement. Dans huit de ces pays, les effets bénéfiques de l’amélioration des exportations et de la mobilisation des revenus ont été contrebalancés par de nouveaux emprunts. Six de ces huit pays sont considérés comme n’ayant qu’un risque modéré de stress de dettes mais tous restent vulnérables aux chocs d’exportation et requièrent toujours des financements concessionnels élevés et une gestion importante de la dette. Une autre constatation est que la réduction de la dette n’est pas un instrument suffisant pour avoir un impact sur les différents facteurs de soutenabilité de la dette. Il faut également assurer des améliorations dans la diversification des exportations, la gestion fiscale, les termes des nouveaux financements, et dans la gestion de la dette publique. Ces mesures dépassent le cadre de l’initiative HIPC. Cette initiative d’allégement de la dette avait pour ambition de contribuer à la réduction de la pauvreté. L‘exigence d’élaboration et de mise en œuvre d’une stratégie de réduction de la pauvreté a été un résultat positif important de l’initiative. En faisant le monitoring des dépenses publiques susceptibles d’avoir un impact sur la réduction de la pauvreté, l’initiative a voulu avoir pour effet d’allouer des ressources additionnelles aux secteurs sociaux. L’accent ainsi mis sur les dépenses a poussé la Banque et le FMI à faire davantage pour améliorer les systèmes de gestion des dépenses publiques dans les pays HIPC. Cependant, ces efforts n’ont résulté qu’en de modestes améliorations.

11 Bénin, Bolivie, Burkina Faso, Cameroun, Éthiopie, Ghana, Guyane, Honduras, Madagascar, Mali,

Mauritanie, Mozambique, Nicaragua, Niger, Ouganda, Rwanda, Sénégal, Tanzanie, Zambie.

Page 43: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

43

1.3. Multilateral Debt Relief Initiative (MDRI – In itiative d'Allégement de la Dette Multilatérale) En 2005, dans le cadre de l’accélération des progrès vers les OMD et suite à une décision du G8 à Gleneagles, l’initiative HIPC a été complétée par l’Initiative MDRI qui vise à consentir une annulation de 100% des dettes détenues par trois institutions multilatérales — le Fonds monétaire international, l’IDA et le Fonds africain de Développement (FAD) aux pays qui ont complété leur processus HIPC. Le but de cette initiative est d'octroyer un allégement de dette supplémentaire aux pays ayant atteint le point d'achèvement de l’initiative HIPC ou qui vont l'atteindre dans les prochaines années, et donc de dégager des ressources leur permettant de réaliser les OMD. La part de la Belgique dans le financement de la MDRI volet IDA12 est évaluée à 457,6 millions EUR et est ventilée sur 40 ans, ce qui correspond à la durée des crédits accordés par l'IDA. Cette durée est scindée en trois périodes. Le financement nécessaire aux fins de la compensation intégrale de l'annulation de la dette accordée par l'Association sera réparti entre ces trois périodes. Pour la première période (2007-2008), la contribution belge est évaluée à 10,08 millions EUR. Cette contribution est calculée sur la base de la part traditionnelle de la Belgique à l'IDA, soit 1,55%. La contribution de la Belgique sera imputée sur le budget de la Coopération au Développement en deux tranches de 5 millions EU pour les années 2007 et 200813. Concernant cette initiative, le représentant de la Belgique au FMI a insisté sur trois points: (i) l’uniformité de traitement des pays à faibles revenus, (ii) des engagements financiers clairs de façon à ne pas affaiblir l’implication du FMI dans les pays à faibles revenus, (iii) des garanties que les ressources libérées soient utilisées pour des initiatives pro-pauvres. Tableau 18. Pays couverts par l’initiative MDRI de l’IDA

Pays admissibles en mai 2006

Pays post-point d'achèvement PPTE pouvant bénéficier d'un allégement

Bénin, Bolivie, Burkina Faso, Cameroun, Éthiopie, Ghana, Guyana, Honduras, Madagascar, Mali, Mozambique, Nicaragua, Niger, Ouganda, Rwanda, Sénégal, Tanzanie, Zambie

Pays post-point d'achèvement PPTE mais ne pouvant pas encore bénéficier d'un allégement

Mauritanie

Pays qui seront admissibles lorsqu'ils auront atteint le point d'achèvement de l'initiative PPTE

Pays post-point de décision Burundi, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Malawi, Congo (R), Congo (RD), São Tomé-et-Príncipe, Sierra Leone, Tchad

PPTE pré-point de décision Comores, Côte d’Ivoire, Libéria, Myanmar, République Centrafricaine, RPD Lao, Somalie, Soudan, Togo

Nouveaux PPTE potentiels Érythrée, Haïti, Népal, République Kirghize Source : IDA

1.4. L’ Instrument de Soutien politique (Policy Support Instrument - PSI) Cet instrument permet au FMI de mieux soutenir la conduite durable de la politique économique des pays pauvres n’ayant pas de problèmes de balance des paiements. Avec cet instrument, le FMI pourra réorienter ses activités dans les pays pauvres, qui passeraient du financement à moyen terme vers les conseils de politiques économiques et l’aide technique. Cette initiative est soutenue par la Belgique.

12 International Development Association – volet concessionnel de la Banque mondiale. 13 Voir communiqué du Conseil des Ministres du 17 février 2006.

Page 44: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

44

1.5. La Facilité Chocs exogènes (Exogenous Shock Facility) Nouveau volet du PRGF qui peut être allouée à un Etat rencontrant un problème de balance de payement dû essentiellement à un choc exogène qu’il ne peut contrôler. Le soutien que le FMI apporte ainsi aux pays affrontant une crise de la balance des payements contribue à restaurer la croissance qui permettra en retour une réduction de la pauvreté. Cette initiative est soutenue par la Belgique. Positions défendues par le Représentant belge Les bénéfices de la mondialisation sont encore distribués de manière inégale, que ce soit au sein des pays ou entre pays. Au sein du FMI et dans les autres fora, la Belgique plaide pour un commerce plus juste, une aide plus généreuse, des politiques économiques et sociales responsables et pour la bonne gouvernance. Chaque pays devrait formuler ses propres plans pour le développement et la réduction de la pauvreté en suivant un large processus participatif et démocratique. L’implication de la société civile, en ce compris les syndicats, contribuera à augmenter la prise de conscience nationale. Une appropriation plus importante par la société civile permettra une mise en œuvre plus importante de la politique. La Belgique insiste fortement pour que les pays améliorent leurs systèmes d’éducation et de santé. En même temps, l’expérience montre que des conditions financières stables et des institutions boursières fortes, y compris le respect de la règle de droit et la bonne gouvernance, promeuvent l’épargne, les investissements et la création d’emplois. La croissance durable et la réduction de la pauvreté supposent plus que la stimulation du taux de croissance per capita. C’est pourquoi, la Belgique insiste sur des politiques qui promeuvent l’équité et le respect des standards internationaux du travail élaborés par l’OIT ; ceux-ci proscrivent la discrimination, le travail forcé, le travail des enfants et garantissent la liberté d’association pour les travailleurs. Ces dernières années, le Directeur exécutif belge a, à de nombreuses occasions, discuté du besoin d’améliorer les priorités en termes d’allocation des dépenses au profit des secteurs de l’éducation et des soins de santé; et ce, lors des discussions de programmation et des consultations avec entre autres la RDC, la Bolivie, le Rwanda, la Gambie, le Venezuela, le Sri Lanka, la République dominicaine, le Nigéria, le Pakistan, le Bénin, la Chine, le Brésil, le Tchad et le Sénégal.

Page 45: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

45

2. Banque Mondiale Au cours des cinq dernières années, le Groupe de la Banque Mondiale a progressivement intégré les OMD dans ses réflexions et ses opérations. Cette section passe en revue l’implication de la Banque dans la réalisation des huit OMD avec le cas échéant une illustration à l’aide d’un projet de la Banque financé par la Belgique. Après cela, elle donne un bref aperçu de la nature des contributions financières de la Belgique à la Banque mondiale. 2.1. La Banque mondiale et les huit OMD

Réduction de la pauvreté et de la faim - OMD 1

La mission de la Banque mondiale est de parvenir à une réduction durable de la pauvreté. Pour cela, la Banque travaille sur deux fronts stratégiques :

(1) La construction d’un climat propice à l’investissement, aux emplois et à une croissance durable ;

(2) L’investissement dans des programmes qui bénéficient aux populations pauvres.

A travers ses opérations de prêts (22,3 milliards USD en 2005), la Banque a un impact positif direct et indirect sur la réduction de la pauvreté. Mais il est difficile d’isoler des projets spécifiquement élaborés pour la réalisation de l’OMD consacré à la pauvreté. Cependant, quelques projets ciblant spécialement la nutrition et la sécurité alimentaire ont été développés, par exemple au Bangladesh, à Madagascar et au Nicaragua.

La Banque aide les pays emprunteurs à articuler leur vision et leur stratégie pour réduire la pauvreté et arriver à des résultats en termes de développement (par exemple, à travers les Cadres stratégiques de lutte contre la pauvreté- CSLP / Poverty Reduction Strategy Papers - PRSP). Elle travaille à la réduction de la pauvreté à travers son action de prêts et de dons et ses avis analytiques. Ces analyses comprennent le soutien au monitoring de la pauvreté, les analyses d’impact des réformes sur les secteurs sociaux et sur la pauvreté, etc.

En ce qui concerne la lutte contre la faim, le Human Development Network de la Banque a publié en mars 2006 le rapport “Repositioning Nutrition as Central to Development – A Strategy for Large-Scale Action”, qui appelle à une augmentation de l’investissement dans les programmes de nutrition.

→ A travers le programme Belgian Poverty Reduction Partnership (BPRP - 6.000.000 € pour la période 2004-2006), la Belgique appuie la formulation et la mise en œuvre des PRSP dans six pays : le Burundi, le Mali, le Mozambique, le Niger, la RDC et le Rwanda. L’objectif est de fournir un travail analytique et de construction de capacités permettant à ces pays d’élaborer et de mettre en œuvre leur PRSP. (Voir ci-dessous 2ème partie – OMD 1).

Assurer l’éducation primaire pour tous-OMD 2

La Banque assiste les pays dans la réalisation du 2ème OMD à travers ses programmes d’éducation et surtout à travers la Fast Track Initiative - Education for All (FTI-EfA) à laquelle participe la Belgique. En ce qui concerne les programmes d’éducation, durant l’exercice 2005, la BIRD a consenti des prêts de 356 millions de dollars à l’appui des enseignements préscolaire et primaire, et de 492 millions en faveur des enseignements secondaire et supérieur. L’IDA a fourni une aide de

Page 46: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

46

297 millions de dollars pour l’enseignement préscolaire et primaire, et de 294 millions pour les enseignements secondaire et supérieur. En ce qui concerne l’éducation primaire, la Fast Track Initiative a spécialement été créée avec pour objectif d’atteindre l’OMD consacré à l’éducation. En effet, elle fut créée en 2002 à la suite de la Conférence internationale sur le financement du développement (Consensus de Monterrey) et d’une initiative du G7 comme partenariat mondial incluant les pays en développement, les agences de développement et les pays bailleurs de fonds. Son but est d’accélérer les progrès vers la réalisation du deuxième OMD à savoir l’achèvement de l’enseignement primaire universel. La FTI vise à promouvoir une aide plus efficace à l’enseignement primaire en maximisant la coordination, la complémentarité et l’harmonisation de bailleurs de fonds dans la fourniture de l’aide et en réduisant les coûts de transaction pour les pays bénéficiaires. → La DGCD contribue au Fonds Catalytique de l’initiative FTI auprès de la Banque Mondiale. Cette contribution s’élève à 1 million EUR par année sur la période 2004 –2007. Comme son nom l’indique, ce fonds vise à catalyser les efforts et à encourager les bailleurs à s’engager bilatéralement dans la voie du financement des plans sectoriels d’éducation. C’est également le but poursuivi au sein de la DGCD.

Depuis le 1er

juillet 2005 et jusqu’au 30 juin 2006, la Belgique a été choisie pour exercer la co-présidence non G8 de cette initiative avec successivement la Grande-Bretagne et la Russie comme co-présidents G8.

Promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes -OMD 3

Durant les vingt dernières années, la Banque a accordé de plus en plus d’attention à la problématique du genre. Les préoccupations liées au genre ont été intégrées dans les projets de la Banque : l’égalité du genre et l’autonomisation des femmes sont des thèmes transversaux qui peuvent être retrouvés dans les stratégies pays et dans plus de 80% des projets en matière d’éducation, de VIH/SIDA et d’accès aux finances. En 2004 et 2005, plus de 60% des Country Assistance Stratgies (CASs) proposaient des actions « gender-responsive ».

Durant l’exercice 2005, les services de la Banque ont réalisé des études économiques et sectorielles sur l’impact que les obstacles liés aux disparités entre les sexes ont sur le développement, notamment dans des domaines novateurs tels que les dépenses publiques, les régimes de pensions et la réforme agraire. La Banque effectue une analyse qualitative et quantitative de ces disparités et en tient de plus en plus compte dans la conception des projets qu’elle finance, tout particulièrement dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de la protection sociale.

Réduire la mortalité infantile -OMD 4

Au rythme des progrès actuels et si les chiffres de mortalité néonatale ne s’améliorent pas nettement, il est probable que seuls quelques pays parviendront à l’horizon 2015 à réaliser l’ODM visant à réduire la mortalité infantile de deux tiers par rapport au niveau de 1990. Les prêts de la Banque en faveur de la santé infantile ne cessent d’augmenter. Durant l’exercice 2005, ils ont totalisé 174,4 millions de dollars, dont 129 millions ont servi à financer des projets en Asie du Sud et en Afrique.

La Banque continue son travail analytique et a intensifié son dialogue politique avec les pays en vue de faire de la santé infantile une priorité, améliorer la délivrance des services, renforcer les systèmes de santé, renforcer les partenariats privés-publics et améliorer les liens entre les différents secteurs de la santé.

Page 47: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

47

Améliorer la santé maternelle - OMD 5

La Banque a fait de la réduction de la mortalité maternelle une de ses priorités . Elle a fourni 191,6 millions USD durant l’exercice 2005 pour améliorer la santé maternelle et reproductive (dont la grande majorité est allée à l’Asie du Sud et plusieurs pays d’Afrique). A côté de cela, la Banque a intensifié ses efforts pour améliorer les systèmes de santé et le financement de la santé en vue de répondre aux problèmes des ressources humaines et de faciliter la construction de capacités en matière de gestion et de délivrance des services.

Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d'autres maladies - OMD 6

VIH/SIDA. Dans les 5 dernières années, la Banque mondiale a fortement augmenté son soutien à des programmes VIH/SIDA. Les engagements cumulatifs de la Banque dépassent maintenant les 2,5 milliards USD. Ce montant est destiné à combattre le fléau dans 67 pays. L’action de la Banque consiste à aider ces pays à développer leurs services de prévention, de soins, de traitement et de conseil, et elle encourage les initiatives dans le cadre de partenariats mondiaux, en particulier le Programme conjoint des Nations Unies sur le VIH/SIDA qu’elle co-parraine. La tuberculose. La Banque soutient le contrôle effectif de la tuberculose à travers le Stop TB Partnership et par le financement de programmes dans 22 pays. Malaria. La Banque vient de lancer en avril 2005 un nouveau « Malaria Booster Program » dont l’objectif est d’amener sous contrôle plus rapidement et à un plus large niveau la malaria. → A travers le World Bank Institute , l’organe de formation de la BM, la Belgique a soutenu un processus visant à voir comment améliorer la coordination entre les ministères de la santé et ceux des finances, avec une attention particulière sur les défis macroéconomiques et de ressources humaines en vues d’augmenter les activités en matière de HIV/SIDA.

Assurer un environnement durable et un approvisionnement en eau potable -OMD 7

Environnement : A travers sa Stratégie environnementale et d’autres initiatives, la Banque mondiale fait depuis des années le lien entre pauvreté, qualité environnementale et santé. Elle a développé des activités d’analyse et d’avis environnementaux, tels que les « country environmental analyses », les évaluations environnementales stratégiques, les revues des finances publiques environnementales, etc. L’environnement est de plus en plus intégré de manière transversale dans les PRSP et les Country Assistance Strategies (CAS). Fin de l’exercice 2005, la part totale des projets de la Banque ayant une composante environnementale s’élevait à plus ou moins 10,7 milliards USD, ce qui représente 11,5% du total du portefeuille actif de la Banque. A sein des projets environnementaux, ce sont la gestion de la pollution et les activités relatives aux problèmes de santé liés à l’environnement qui occupent la part la plus importante (34%). 27% des moyens sont consacrés à la gestion des ressources en eaux. La Banque joue également un rôle essentiel dans le domaine des questions environnementales internationales telles que la biodiversité, les changements climatiques, la dégradation des sols, et ce, à travers le Fonds pour l’Environnement mondial (GEF-Global Environment Facility).

Page 48: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

48

Le GEF est une organisation financière indépendante qui délivre des aides aux pays en développement pour leur permettre de réaliser leurs obligations dans le domaine de l’environnement mondial et de la promotion d’un développement durable des communautés locales. Les fonds du GEF soutiennent des projets relatifs à la biodiversité, les changements climatiques, les eaux internationales, la dégradation des sols, la couche d’ozone et les polluants persistants organiques. Trois agences de mise en œuvre entourent le GEF : le PNUD, le PNUE et la Banque mondiale. En 2005, 47 nouveaux projets GEF ont été approuvés avec un financement GEF de 264 millions USD et une contribution additionnelle de la Banque de 571 millions USD. → Depuis 2003, la contribution belge au GEF est fixée à 10.495.000 EUR par an. Pour la période 2007-2011, la contribution de la Belgique s’élèvera à 11.545.000 EUR par an. Assainissement et approvisionnement en eau : La Banque s’est engagée à atteindre l’OMD relatif à l’assainissement et à l’approvisionnement en eau. L’assistance de la Banque couvre quatre secteurs:

1. l’extension des services en eau et assainissement aux populations pauvres urbaines; 2. l’amélioration des performances des opérateurs; 3. l’augmentation de l’accès durable à l’assainissement et à l’approvisionnement en eau

en zones rurales; 4. la meilleure gestion des ressources en eau.

Le portefeuille de prêts en eau et assainissement s’élève à plus de 6 milliards USD. Après un déclin à la fin des années 90, les prêts dans ce domaine se sont accrus. Durant les deux précédentes années, la Banque mondiale a approuvé à peu près 1,5 milliards USD par an de nouveaux prêts dans le secteur WSS. La Banque mondiale est ainsi le financier externe le plus important du secteur.

→ En matière d’assainissement, la Belgique finance le Water Sanitation Program (1.200.000 € pour la période 2004-2006) : ce programme vise à fournir un support financier à l’installation de systèmes durables et décentralisés pour l’approvisionnement en eau potable dans les zones rurales et périurbaines dans les pays partenaires, et particulièrement en RDC et au Rwanda. Partenariat entre les acteurs du développement – OMD 8 Mesurer les résultats L’accord sur la 14ème reconstitution des ressources de l’IDA (IDA14) a mis la question des résultats en matière de développement au centre du programme d’action de l’IDA . Il a établi un système de mesure des résultats (Results Measurement System - RMS) qui est conçu pour renforcer l’attention sur les résultats en matière de développement et d’informer les donneurs de l’IDA sur l’efficacité de l’aide de celle-ci. Le RSM utilise notamment des indicateurs basés sur les OMD ainsi que sur les propres objectifs de développement du pays partenaire. Sa mission est de suivre les progrès en matière de développement et de lier les résultats aux programmes et projets pays de l’IDA afin de mieux évaluer les performances de celle-ci et des pays partenaires. Une capacité statistique adéquate est indispensable au monitoring des progrès vers les OMD dans le cadre du RMS. L’IDA (à travers le Data Group de la Banque) joue un rôle clé dans le renforcement des capacités statistiques dans les pays dans le cadre de la collecte et de l’utilisation des données et de la mesure des progrès.

Page 49: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

49

Tout en soutenant l’exercice relatif aux résultats, le Directeur exécutif belge auprès de la Banque mondiale a plusieurs fois mis l’accent sur la nécessité pour les donateurs de se concentrer sur la construction de capacités nécessaires des pays partenaires en matière de mesure des résultats.

Rapportage - Global Monitoring Report Depuis trois ans, la Banque mondiale publie chaque année son Global Monitoring Report (GMR) qui se penche sur la manière dont sont mises en œuvre les politiques et actions visant la réalisation des OMD. Il s’agit d’une sorte de cadre qui rend compte des progrès en matière de politique de développement internationale et dans lequel les OMD servent de grille de mesure. Le GMR est une réponse de la Banque et du FMI à la demande du Comité de Développement de septembre 2002 d’arriver à une mise en œuvre par les pays en développement, les pays développés et les agences multilatérales de stratégies et de partenariats en vue de réaliser les OMD et de fournir un cadre permettant de mesurer le progrès de ces politiques, sans préjudice du rôle des Nations unies en la matière. Un cadre impliquant un rapportage annuel complet au Comité de Développement fut donc adopté en 2003.

A côté de ce rapportage OMD, le GMR se penche chaque année sur un thème spécifique. Jusqu’à présent trois GMR ont vu le jour ; le dernier, sorti en avril 2006, étudiait entre autres le problème de la gouvernance.

Le Directeur exécutif belge a souligné de manière constante l’importance de faire le monitoring de la responsabilité mutuelle des acteurs clés du développement (donateurs, bénéficiaires et Institutions financières internationales).

2.2. Exemples de positions défendues par la Belgique au sein de la Banque mondiale

Le Directeur exécutif belge a souligné le besoin pour les pays PPTE de s’engager dans un important processus de réforme nécessaire pour arriver à une croissance économique plus soutenue et à une réduction de la pauvreté. Il a également pointé le fait qu’une gestion financière solide est cruciale pour utiliser l’aide budgétaire et les dépenses budgétaires libérées par la réduction de la dette pour les dépenses pro-pauvres en vue de l’atteinte des OMD. Ceci devrait être monitoré sur une base permanente à l’aide des évaluations de dépenses publiques et de responsabilité financière.

Le Directeur exécutif belge a accueilli l’initiative MDRI tout en formulant les principes sur lesquels elle doit reposer. Du côté des récipiendaires de l’aide, ces principes sont la transparence, l’équilibre et la séparation des pouvoirs (checks and balances) et la responsabilité. Du côté des pays donateurs, ces principes recouvrent la compensation de la réduction de la dette. Dans ce cadre, le Directeur exécutif a exprimé des préoccupations au sujet de la durabilité financière et opérationnelle de l’IDA et de son financement global puisque les donateurs n’ont pas encore donné d’engagements fermes à couvrir la totalité des coûts que la MDRI engendrera sur une période de 40 ans. L’annulation totale de la dette va radicalement changer les capacités des pays emprunteurs à contracter de nouvelles dettes. Il faudra donc suivre de près les montants et termes des nouveaux emprunts effectués par ces pays et se méfier notamment des “free-riders” (commerciaux).

Page 50: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

50

2.3. Contributions financières belges à la Banque mondiale

Les contributions financières de la Belgique à la Banque mondiale sont de deux sortes : les contributions obligatoires et régulières aux organes du Groupe de la Banque mondiale14 et les contributions volontaires à certains programmes de la Banque. Que ce soit pour les contributions obligatoires ou pour les contributions volontaires, la Belgique essaye toujours de s’assurer qu’elles sont destinées à soutenir la réalisation des OMD. En ce qui concerne les contributions obligatoires, le plus gros va à l’IDA, l’organe concessionnel de la Banque. La Belgique contribue à peu près à 1,6% des moyens de l’IDA. Ces fonds sont alloués comme prêts concessionnels ou dons aux pays les plus pauvres. La Belgique vérifie attentivement que les prêts ou dons consentis par le Conseil d’Administration de la Banque contribuent effectivement à l’atteinte des objectifs du Millénaire. En particulier, lorsque les pays partenaires de la Coopération belge sont concernés, les représentants belges au sein du Conseil d’Administration veillent, en collaboration avec les attachés de la Coopération à Washington et dans les pays de concentration, à ce que les OMD entrent bien en considération dans le cadre de l’approbation de nouveaux projets ou programmes de l’IDA pour ces pays. A côté des contributions régulières obligatoires,, la Belgique contribue à un certain nombre de programmes spécifiques financés sur le budget de la Coopération au Développement et administrés par la Banque. Plusieurs de ces contributions sont directement liées à la poursuite des OMD. L’IDA gère également un ensemble de trust funds créés pour un domaine spécifique et qui permettent de compléter les ressources générales. Au cours des trois dernières années, la DGCD a contribué financièrement aux activités de plusieurs programmes, et notamment: - le Belgian Poverty Reduction partnership Program (BPRP): OMD1 relatif à la

réduction de la pauvreté et de la faim; - la Fast Track Initiatie – Education for All –OMD 2 relatif à l’éducation ; - le World Bank Institute (WBI) : par lequel la Belgique finance une étude sur

l’impact des contraintes macro-économiques sur la prise en charge du VIH/SIDA en Afrique –OMD 6 relatif à la lutte contre le VIH/SIDA et les autres maladies.

- le Water and Sanitation Program (WSP) –OMD 7 relatif à l’environnement. - A noter aussi, le Multi Country Demobilization and Rehabilitation Pro gram

(MDRP): programme co-géré par la Banque Mondiale et le PNUD qui vise à assurer la démobilisation et la réinsertion sociale des ex-combattants (ainsi que leurs familles) dans la Région des Grands Lacs.

Les Attachés de la Coopération au Développement belge en coordination avec les représentants belges auprès du Conseil d’Administration de la Banque mondiale assurent le suivi des contributions volontaires belges aux initiatives et trust funds de la Banque. Des consultations annuelles fournissent à la Banque et aux autorités belges les lignes directrices concernant la manière de planifier et d’allouer les ressources aux trust funds pour l’année qui suit.

14 Banque internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD – IBRD), Association

internationale de Développement (AID-IDA), Société financière internationale (SFI – IFC), Agence multilatérale de Garantie des Investissements (MIGA): composantes du Groupe de la Banque mondiale.

Page 51: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

51

Tableau 19. Contributions de la DGCD en faveur de la Banque Mondiale

Worldbank (x EURO) 2000 2001 2002 2003 2004 2005

61.861.167 64.587.997 61.142.275 12.214.190 81.666.667 152.333.333

54.920.149 54.920.150 54.920.150 - 74.166.667 148.333.333

6.941.019 9.667.847 6.222.125 12.214.190 7.500.000 4.000.000

- - - - - -

6.941.019 9.667.847 6.222.125 12.214.190 7.500.000 4.000.000

Afrique 1.000.000 2.000.000Afrique 200.000Afrique 600.000Universel 4.500.000Universel 1.000.000 1.000.000Universel 400.000 400.000Universel 400.000

1.115.521 - - - - -

62.976.688 64.587.997 61.142.275 12.214.190 81.666.667 152.333.333

World Bank Institute - WBI

Programmes Multilateraux et Européens (D4)

Contributions obligatoires

Contributions volontaires

Total (D4 + D2)

Contributions générales

Contributions affectées

Assistance Technique Multilatérale (ATM).

Programmes Speciaux (D2)

ABCDE Conference.

Contribution au HIPC.

Belgian Poverty Reduction Partnership (BPRP)

Education for All Fast Track Initiative (FTI).Water and Sanitation Programme (WSP).

Remarque : la Belgique a rattrapé en 2005 le paiement des tranches annuelles dans le cadre de la reconstitution des ressources de l’IDA. En effet, la tranche de 74.166.667 EUR qui devait être payée en 2003 a été versée en 2005.

Page 52: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

52

3. Programme des Nations unies pour le Développement - PNUD Le PNUD a reçu de l’Assemblée générale des NU la mission de travailler à la réalisation des OMD. Ceux-ci occupent donc une place centrale dans le mandat et la stratégie du PNUD. Le rôle du PNUD dans la réalisation des OMD se situe à 3 niveaux:

1. Politiquement, c’est le PNUD qui conduit l’agenda des OMD aussi bien au niveau international qu’au niveau des pays.

2. Le PNUD a également un mandat pour certains OMD: lutte contre la pauvreté (OMD 1), VIH/SIDA (OMD 6) et environnement (OMD 7). Dans ce cadre-là, le PNUD se concentre sur les aspects stratégiques et de construction de capacités de l’administration.

3. Le PNUD a aussi mandat pour soutenir la réalisation des que conditions de base à l’atteinte des OMD. Précisément, la gouvernance démocratique, la prévention des conflits et la reconstruction de la société jettent les bases nécessaires aux avancées dans les différents domaines.

Dans le cadre du Sommet de 2005, le PNUD a affirmé son leadership en matière de poursuite des OMD: - La Campagne du Millénaire menée par le PNUD a eu pour effet que les OMD sont

aujourd’hui considérés comme objectifs centraux aussi bien au Nord qu’au Sud. - Le travail du Millenium Project (sous la direction du Professeur Sachs) constitue une

base scientifique pour exiger une aide plus importante et plus efficace. - Les différents rapports OMD (suivi des progrès aux niveaux international, régional et

national) sont reconnus comme des instruments permettant de demander des comptes aux responsables politiques que ce soit au Nord ou au Sud sur les résultats qu’ils ont atteint. A cette fin, le PNUD a développé en collaboration avec l’UNICEF un programme statistique qui présente les données de manière intelligibles et permet de localiser les populations pauvres avec des données désagrégées.

Le Sommet 2005 a décidé entre autres que les stratégies de développement (notamment les PRSP) devaient être adaptées pour être orientées vers l’atteinte des OMD. Le PNUD considère qu’il s’agit là d’une de ses missions centrales pour l’avenir. 3.1. Le PNUD et la réalisation des OMD Le tableau ci-dessous donne un aperçu de la contribution chiffrée du PNUD à la réalisation d’un certain nombre d’objectifs de développement. Le PNUD ne vise pas uniquement les OMD dans leur dimension sectorielle ou thématique mais est également actif dans le domaine de la bonne gouvernance et de la reconstruction.

Page 53: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

53

Tableau 20. Programme des dépenses du PNUD par practice et service line 2004 et 2005

Programme

Expenditure for 2004 -

(USD millions)

Programme Expenditure

for 2005 - (USD

millions) 1. Achieving MDGs and Reducing human poverty SL1.1 MDG country reporting and poverty monitoring 79 145 SL1.2 Pro-poor policy reform to achieve MDG targets 206 107 SL1.3 Local poverty initiatives, including microfinance 143 361 SL1.4 Globalization benefiting the poor 17 33 SL1.5 Private sector development 13 8 SL1.6 Gender mainstreaming 8 14 SL1.7 Civil Society empowerment 20 60 SL1.8 Making ICT work for the poor 32 33 SL1.9 Outcome Outside Service Lines 0.2 1 Subtotal 521 762 2. Fostering Democratic Governance SL2.1 Fostering democratic governance 43 102 SL2.2 Parliamentary development 20 32 SL2.3 Electoral systems and processes 25 364 SL2.4 Justice and human rights 70 86 SL2.5 E-governance and access to information 16.9 19 SL2.6 Decentralization, local governance and urban/rural development

2 27 305

SL2.7 Public administration reform and anti-corruption 444 494 SL2.8 Outcome Outside Service Lines 1.7 1 Subtotal 1050 1403 3. Energy and environment for sustainable development

SL3.1 Frameworks and strategies for sustainable development 65 95 SL3.2 Effective water governance 21 36 SL3.3 Access to sustainable energy services 54 56 SL3.4 Sustainable land management to combat desertification and land degradation

13 19

SL3.5 Conservation and sustainable use of biodiversity 79 92 SL3.6 National policy and planning to control emissions of ozone-depleting substances

25 29

Subtotal 260 327

4. Crisis Prevention and Recovery

SL4.1 Conflict prevention and peace-building 40 70 SL4.2 Recovery 139 97 SL4.3 Small arms reduction, disarmament and demobilization 15 26 SL4.4 Mine action 32 30 SL4.5 Natural disaster reduction 27 53 SL4.6 Special initiatives for countries in transition 123 110 Subtotal 379 386 5. Responding to HIV/AIDS SL5.1 HIV/AIDS and Human Development 34 66 SL5.2 Governance of HIV/AIDS Responses 84 73 SL5.3 HIV/AIDS, Human Rights and Gender 29 22

Subtotal 148

160

Total 2360 3038

Page 54: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

54

3.1.1. Le PNUD et la lutte contre la pauvreté (OMD 1) Le PNUD collabore avec les autorités des pays en développement pour concevoir et mettre en œuvre des politiques et des initiatives qui répondent aux besoins des populations pauvres. Le PNUD aide les pays à jeter les fondations d’une croissance économique pro-pauvres et soutient les efforts d’acquisition des connaissances théoriques et pratiques et des ressources qui permettront de réaliser des progrès soutenus dans la lutte contre la pauvreté. Le commerce peut être l’un des moteurs les plus efficaces de la croissance économique. Le PNUD s’attache à aider les pays à participer plus efficacement au système d’échanges multilatéraux par l’entremise du Cadre intégré pour l’assistance technique liée au commerce (voir page 71). 3.1.2. Le PNUD et lutte contre le VIH/SIDA (OMD 6) En tant que partenaire au développement et co-parrain de l’ONUSIDA, le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA, le PNUD s’emploie à prévenir la propagation du virus et à réduire l’impact de la maladie. Le PNUD aide les pays à inscrire le VIH/ SIDA au centre de leurs stratégies nationales de réduction de la pauvreté, promeut la mise en œuvre de mesures coordonnées et efficaces de lutte contre la pandémie et contribue au renforcement des capacités des pays à protéger les droits de gens vivant avec le VIH/ SIDA. L’une des principales ressources pour les programmes de grande envergure sur le VIH/ SIDA, programmes de prévention, de traitement et de soins, est le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Tirant parti de sa vaste expérience en matière de gestion de fonds et d’achats, le PNUD met en œuvre des projets financés par le Fonds mondial dans 26 pays du monde. Figure 5. Le PNUD lutte contre le VIH/sida sur tous les fronts. Les dépenses effectuées à ce titre en 2005 ont été allouées à la formation au leadership, au plaidoyer en faveur du changement et à l’élaboration des politiques.

Source : UNDP, rapport annuel 2006 3.1.3. PNUD et environnement (OMD 7) Environnement: le PNUD appuie les efforts des pays visant à protéger l’environnement et à gérer efficacement leurs ressources, et il promeut la coopération entre les pays pour relever les défis environnementaux communs. L’un des principaux objectifs du PNUD est d’aider les pays à concevoir des politiques environnementales et énergétiques qui prennent en considération les besoins des populations pauvres.

Page 55: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

55

Le PNUD est également une des agences d’exécution du Fonds pour l’environnement mondial (GEF). Gestion des ressources en eaux: avec la raréfaction de l’eau, de nouvelles formes de tensions peuvent survenir entre les pays à cours d’eau et lacs partagés. Pour parer aux risques de conflit et tirer parti des possibilités de coopération, le PNUD a établi l’Initiative pour les bassins fluviaux transfrontières, plate-forme favorisant le dialogue et le consensus pour les pays à ressources en eau partagées. Dans ce cadre, le PNUD appuie les efforts de 36 pays visant à conclure des accords sur la gestion de ces ressources, en partenariat avec des organisations régionales et nationales, notamment la Commission du Mékong, l’Initiative du bassin du Nil et l’Autorité du bassin du Niger. 3.2. Activités de la représentation belge auprès du PNUD Pour la Belgique, la valeur ajoutée du PNUD réside en premier lieu dans la mise en place des conditions nécessaires à la réalisation des OMD: - Coordination et effectivité du travail des NU et du travail des équipes pays des NU, - Construction de capacités et soutien aux gouvernements en matière de gouvernance

démocratique, prévention des crises et reconstruction. 3.2.1. Réforme des NU, harmonisation Avec le Sommet de 2005, la réforme des NU a été longtemps débattue. Dans le cadre de ces débats, la Belgique est parvenue à avoir un point de vue cohérent dans les différents fora; point de vue qui insiste sur une meilleure collaboration au sein du système onusien. - Les programmes communs au sein du système UN ont été élaborés et discutés au

Conseil d’administration. Dans ce cadre, la Belgique a joué un rôle actif au sein du Conseil d’administration. Elle y suit également la mise en œuvre de ses propres projets.

- Dans le cadre du suivi des organisations gérées par le PNUD (UNCDF, UNIFEM, UNOPS), l’accent a été mis sur une plus grande efficacité de l’aide et une collaboration plus étroite avec le PNUD. Les initiatives belges ont mené à une intégration plus étroite de l’UNCDF, avec maintien de son identité, et à l’ébauche de discussions sur l’avenir de l’UNOPS et de l’UNIFEM.

- Dans le cadre plus large des réformes des NU, la Belgique a plaidé pour une réforme vers plus d’efficacité et de cohérence.

Au niveau de la DGCD, la Direction D4 (Coopération multilatérale) a activement travaillé à stimuler concrètement la collaboration entre les NU et la Banque mondiale. 3.2.2. Programmes pays Le PNUD consacre la part du lion de son aide aux programmes pays avec une attention particulière aux pays les moins avancés. C’est pourquoi la qualité de ces programmes est essentielle pour assurer l’effectivité de l’aide du PNUD. Le réseau des attachés de la coopération reçoit régulièrement l’instruction de vérifier la cohérence des programmes pays. Il a également été décidé d’améliorer le rapportage concernant les résultats des programmes pays. 3.2.3. Results Based Management Le PNUD adopte une gestion basée sur les résultats. Il élabore à présent un rapport annuel basés sur les principes d’une gestion basée sur les résultats (Results Based Management), qui

Page 56: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

56

accorde donc plus d’attention aux résultats et à l’impact du PNUD. La Belgique a été active dans l’élaboration de ce rapport et a soutenu cette nouvelle option choisie. 3.2.4. Suivi financier du PNUD La Belgique a mené pour le groupe des donateurs, la négociation sur le budget biennal 2006-2007 du PNUD. Dans ce cadre, le budget a été apprécié en fonction de sa conformité avec les choix stratégiques opérés, en premier lieu pour la réalisation des OMD, et la durabilité financière. 3.2.5. Projets financés par la Belgique La Belgique mène des programmes de coopération avec le PNUD dont les thèmes centraux sont parmi d’autres les suivants: - Lutte contre la pauvreté: réformes pro-pauvres, - Gouvernance démocratique et transparence, - Dans certains pays: collaboration en matière de prévention des conflits,

reconstruction et démocratisation. → Depuis 2001, la contribution belge au PNUD est programmée sur base pluriannuelle. En dehors des ressources générales, la Belgique a cofinancé le « Programme global de renforcement des Parlements – phase pilote » (5.949.500 EUR - 1999/2003) et s’est engagée a soutenir la phase II d’appui aux Parlements pour l’Afrique de l’Ouest (Algérie-Maroc / Bénin-Niger) à raison de 6 millions EUR (2004/2007). Dans le même cadre pluriannuel, plusieurs trust funds ont été subsidiés (voir tableau ci-dessous). A relever, l’Initiative africaine « Renforcement en matière commerciale » qui est une réponse aux besoins en renforcement des capacités des pays africains en matière commerciale. L’objectif est d’appuyer les capacités locales africaines dans le cadre des négociations à l’OMC, et dans l’optique de la formulation de politiques commerciales permettant une meilleure prise en compte du développement humain durable. Le budget alloué à cette initiative est de 2 millions EUR pour 2004-2007, le programme devrait faire l'objet d'une évaluation à mi-parcours en 2006.

Page 57: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

57

Tableau 21. Contributions de la DGCD en faveur du PNUD.

UNDP (x EURO) 2000 2001 2002 2003 2004 2005

14.973.000 14.191.904 13.409.505 12.865.674 20.898.000 19.770.070

- - - - -

14.973.000 14.191.904 13.409.505 12.865.674 20.898.000 19.770.070

12.989.621 11.502.260 11.502.260 11.502.260 13.388.000 14.200.000

11.502.260 11.502.260 11.502.260 11.502.260 13.200.000 13.200.0001.487.361 - - - 188.000 1.000.000

1.983.379 2.689.645 1.907.246 1.363.414 7.510.000 5.570.070

Afghanistan 3.284.000 1.216.000Bénin 164.000 164.000

Burkina Faso 150.000Iraq 1.000.000Iraq 1.000.000

Afrique 1.200.000 1.800.000Afrique 250.000 500.000

Universel 297.000 800.000Universel 165.000Universel Programme JPO 1.090.070

743.681 743.624 1.200.000 7.155.837 5.000.000 1.244.667

RDC 5.000.000RDC 500.000

Afghanistan 414.525Maldives 330.142

1.000.000

RDC 1.000.000

15.716.681 14.935.528 14.609.505 20.021.511 25.898.000 22.014.737

Dépistage VIH SIDA.

Strenghtening Parliaments (2è Phase).Initiative Africaine.

Electricity Rehabilitation.Reconstruction and Employment.

Programmes Gouvernementaux (D1)

Elections en RDC (transition).Aide preparation élections (transition)Herstal Haven multi-eiland (transition)

Total (D4 + D2 + D1)

Contributions générales

Contributions affectées

UN Reform - UNDP/UNIDO.

Elections en RDC (Interventions structurelles).

Poverty and Social Impact Analysis (PSIA).

Programmes Speciaux (D2)

National Area-Based Development Programme (NABDP).

Contibution générale

Elections en RDC (sécurité)

Assistance Technique Multilatérale.

Programmes Multilateraux et Européens (D4)

Contributions obligatoires

Contributions volontaires

Contribution générale additionelle

Page 58: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

58

4. Coopération entre le Groupe de la Banque Mondiale, le système des Nations Unies et la Coopération belge au Développement

La coopération entre la famille onusienne et la Banque mondiale est relativement intense et fonctionnelle. La Banque dispose en permanence d’une liaison à haut niveau à New York afin de rester en contact avec l’agence la plus importante des NU, le PNUD. Le Directeur exécutif belge auprès de la Banque souligne que chaque institution devrait se concentrer sur des domaines ou des activités pour lesquels elle dispose d’avantages comparatifs. La Belgique essaye de promouvoir une coopération accrue entre le PNUD et la Banque mondiale, par exemple à travers un nouveau projet visant le soutien à l‘analyse de la pauvreté à travers les Poverty and Social Impact Analyses (PSIA) conduites par les gouvernements des pays partenaires eux-mêmes. D’autres possibilités de coopération sont explorées, par exemple en matière de gouvernance et de lutte contre la corruption. Les Attachés de la Coopération belge à Washington et la représentation belge à la Banque communiquent régulièrement pour échanger les points de vue et les informations. Ces échanges concernent aussi bien des questions politiques que des questions relatives à la situation spécifique d’un pays.

Page 59: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

59

Partie 2. Contribution de la Belgique à la réalisation des OMD Remarque préliminaire Les exemples cités dans cette partie du rapport concernent essentiellement la coopération bilatérale directe et la coopération multilatérale. Il ne faut pas oublier pour autant que la DGCD apporte également des financements substantiels aux acteurs indirects que sont les organisations non gouvernementales (ONG), les universités et les institutions scientifiques. Ces financements couvrent également et dans une large mesure les OMD. Pour autant que l’affectation spécifique des financements indirects soit connue, ces efforts financiers sont inclus dans le Tableau 29 et dans les statistiques générales couvrant la DGCD. OMD 1 - Réduire l'extrême pauvreté et la faim La lutte contre la pauvreté occupe une place centrale dans l’action de la coopération belge. L’article 3 de la loi du 25 mai 1999 relative à la coopération internationale dispose explicitement que : « La coopération internationale belge a pour objectif prioritaire le développement humain durable, à réaliser par le biais de la lutte contre la pauvreté, sur la base du concept de partenariat et dans le respect des critères de pertinence pour le développement ». Elle contribue ainsi clairement à la réalisation du premier OMD ; et ce, à travers ses deux pôles que sont la DGCD et la CTB. En effet, la Coopération Belge au Développement repose, sous l’autorité du Ministre de la Coopération, sur deux structures : la DGCD, administration chargée de développer les stratégies et de coordonner les différentes modalités d’aide au développement, et la CTB, chargée de la formulation et de l’exécution des programmes bilatéraux. La Belgique travaille à la lutte contre la pauvreté notamment en soutenant la formulation et la mise en œuvre des Cadres stratégiques de lutte contre la pauvreté (CSLP/PRSP). Au niveau multilatéral et depuis 2000, la Belgique soutient l’élaboration et la mise en œuvre des PRSP à travers le programme Belgian Poverty Reduction Partnership - BPRP qu’elle a développé en partenariat avec la Banque mondiale. Ce programme vise à appuyer le processus de formulation des PRSP, que ce soit sa préparation ou sa mise en œuvre, dans six pays de concentration soit le Burundi, le Mali, le Mozambique, le Niger, la RDC et le Rwanda. Depuis 2004, la Belgique finance dans ces six pays de concentration un économiste de la pauvreté dont la présence doit permettre d’intensifier la relation avec le gouvernement du pays afin d’identifier les activités qui correspondent aux besoins du pays. La Belgique consacre au programme un budget de 6 millions EUR pour la période 2004-2006. La lutte contre la pauvreté est également le principal objectif de la coopération gouvernementale. En Afrique de l’Ouest, les Programmes indicatifs de Coopération convenus notamment avec le Bénin et le Mali lors des dernières Commissions mixtes posent comme objectif général visé la lutte contre la pauvreté, et viennent directement en appui aux stratégies nationales de lutte contre la pauvreté. Lors de la 17e Commission mixte entre la Belgique et le Maroc (Bruxelles, 19 décembre 2005), les deux gouvernements ont adopté un nouveau programme de coopération pour la période 2006-2009. Celui-ci s’inscrit dans l’Initiative Nationale de Développement Humain lancé par le roi Mohammed VI pour la lutte contre la pauvreté rurale, l’exclusion sociale et la création d’emplois. L’accent sera mis sur l’appui institutionnel à la formation professionnelle et au micro-crédit. Environ 80% des 40 millions d’euros accordés pour cette

Page 60: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

60

période sont destinés aux secteurs de l’eau, de l’agriculture et au développement rural dans le sud du Maroc. La première Commission mixte avec le Rwanda depuis 1991 (mai 2004), a conduit à la signature d’un programme de coopération pour la période 2004-2006. Sur les 75 millions d’EUR de crédits prévus, 35 millions d’EUR sont destinés à des programmes de développement rural. La coopération gouvernementale belge s’inscrit dans le cadre général du Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté du pays. Exemple : Projet d’appui à la filière semencière au Rwanda ; En vue d’assurer la sécurité alimentaire de base au Rwanda, la coopération gouvernementale finance un projet de recherche et de production de semences de base. 85% de la population rwandaise vit de l’agriculture. Il s’agit essentiellement d’une agriculture de subsistance. Toutefois, les parcelles, transmises par héritage, deviennent toujours plus petites et ne peuvent plus répondre aux besoins d’une famille. L’objectif principal de ce projet est d’accroître la sécurité alimentaire de millions de petits producteurs rwandais en mettant à leur disposition des semences de qualité, adaptées aux conditions agronomiques et climatiques locales, à travers une filière de production et de commercialisation confiée à des acteurs privés. Il convient, dans un premier temps, de remettre à jour suffisamment de variétés pour répondre à toutes les demandes et d’assurer au plus grand nombre l’accès à des semences améliorées. D’autres éléments entrent cependant en ligne de compte, notamment la disponibilité d’engrais et de pesticides. En aval, il est nécessaire d’évaluer l’importance du marché et ses conditions d’accès. Le projet a une durée de 4 ans avec un budget de 6 millions d’EUR et devrait permettre au Rwanda de contribuer à la sécurité alimentaire de ses populations. La Belgique accorde également une attention importante à la réduction de la faim par le biais du Fonds belge de Survie (FBS). Le FBS a été créé dans le but d’améliorer la sécurité alimentaire dans les pays africains souffrant d’un manque chronique de nourriture ou dont la population est menacée par la faim et la malnutrition. Le FBS finance des programmes à long terme qui s’attaquent aux causes de l’insécurité alimentaire en intervenant dans différents domaines en même temps. Les projets doivent contribuer au développement de la production agricole et alimentaire et à l’approvisionnement en eau, mais également à une amélioration de la santé publique de l’enseignement et d’autres services sociaux de base. Il s’agit d’une approche multisectorielle et intégrée de la problématique alimentaire. La stratégie 2001-2010 du FBS, élaborée en partenariat avec quatre organisations internationales (FAO, UNICEF, UNCDF et le FIDA) et des ONG belges, prévoit le financement de programmes bilatéraux et multilatéraux ainsi que d’initiatives d’ONG visant à mettre les pays partenaires dans les conditions pour assurer leur autosuffisance alimentaire. Trois quarts des projets qui sont actuellement en cours d’exécution se situent dans dix pays partenaires de la Belgique : le Bénin, le Burundi, la République Démocratique du Congo, le Mali, le Mozambique, le Niger, l’Ouganda, le Rwanda, le Sénégal et la Tanzanie. OMD 2 - Assurer l'éducation primaire pour tous

L'enseignement est l'un des services de base et constitue, à ce titre, un pilier fondamental de l'aide aux pays en développement. Le droit à l'enseignement de base est par ailleurs un droit universel, dont plusieurs millions de personnes ne peuvent malheureusement pas jouir. La coopération gouvernementale exécute des dizaines de projets à vocation éducative, en coopération avec ses partenaires locaux. L'une des préoccupations majeures consiste à

Page 61: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

61

faciliter l'accès à un enseignement de meilleure qualité pendant une période plus longue, tout en assurant un accès égal aux filles et aux garçons, aux femmes et aux hommes. L'accent est essentiellement mis sur l'éducation de base, l'enseignement technique et professionnel, la formation et le perfectionnement des enseignants et des formateurs, tant dans l'enseignement officiel que dans la filière non officielle. La coopération gouvernementale mène principalement ses activités dans les domaines suivants :

- appui directs aux plans nationaux de développement de l’éducation, notamment en vue d’atteindre l’OMD 2, via des aides budgétaires ; ce type d’appui permet de rencontrer tous les aspects de l’éducation pour tous, tant au niveau quantitatif que qualitatif;

- formation d'enseignants et de formateurs, surtout dans les domaines de l'enseignement de base ;

- appui à des initiatives axées sur la création, la diffusion et l'utilisation de programmes didactiques, de manuels et de traités de cours destinés aux élèves et à leurs formateurs ;

- appui à des initiatives qui encouragent l'autonomie croissante des jeunes non scolarisés ainsi que l'alphabétisation fonctionnelle des adultes ;

- promotion de la conception, la diffusion et l'utilisation de matériel didactique.

La coopération actuelle avec la République démocratique du Congo n’est pas basée sur un programme indicatif de coopération, mais elle suit les lignes directrices du plan provisoire de lutte contre la pauvreté du gouvernement congolais et du plan d’action de transition pour la période 2004-2005 du gouvernement belge en faveur de la région des Grands Lacs. Un nouvel accord pour un montant de 12.500.000 EUR a été signé en 2005 concernant la fourniture de manuels pour l’enseignement primaire et assurera la formation d’enseignants sur l’ensemble du territoire congolais. Un premier projet de fourniture de livres scolaires pour l’enseignement primaire (mathématiques et français) avait été approuvé en 2004 pour un montant de 5.000.000 d’EUR

Exemple de projet de soutien à l’éducation primaire – Burkina Faso15: Dans la région de Oubritenga-Kourweogo-Kadiogo (Burkina Faso), la coopération gouvernemental finance un programme dont le volet éducatif entend renforcer les compétences de la population locale, en promouvant notamment l'accès à l'enseignement primaire, en améliorant la qualité de l'enseignement de base, l'alphabétisation fonctionnelle des adultes (surtout des femmes) et la formation des jeunes non scolarisés.

Exemple de projet de soutien à l’éducation primaire – Cambodge16 : Un projet a été mis sur pied dans les provinces cambodgiennes de Otdar Meanchey, Siem Reap et Kampong Cham : parallèlement à la construction et la rénovation de classes et de salles de documentation, ce projet s'attache à offrir un meilleur appui institutionnel aux pouvoirs éducatifs provinciaux, en améliorant par exemple la formation initiale et continue des enseignants des niveaux primaire et secondaire inférieur. La coordination des donateurs ainsi que la gestion et le suivi assurés à l'échelle provinciale permettent de se concentrer tout particulièrement sur la poursuite de la scolarisation des filles issues de familles extrêmement pauvres.

15 A noter que depuis 2004, le Burkina Faso ne fait plus partie de la liste des pays de concentration de

l’aide belge. 16 A noter que depuis 2004, le Cambodge ne fait plus partie de la liste des pays de concentration de l’aide belge

Page 62: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

62

En ce qui concerne la coopération multilatérale, la DGCD participe depuis 2003 au financement de l’initiative Fast Track (FTI) – Education for All qui a été créée dans une tentative de mise en œuvre de Monterrey en vue d’atteindre les OMD. Il s’agit d’un partenariat mondial qui inclut les pays en développement, les agences de développement et les pays bailleurs de fonds en vue d’accélérer les progrès vers la réalisation des deuxième et troisième OMD dans les pays à faible revenu, à savoir donner à tous les enfants, garçons et filles, les moyens d’achever un cycle primaire complet de qualité; et assurer un accès égal à tous les niveaux d’enseignement pour les filles et les garçons, d’ici à 2015. Une contribution annuelle au Fonds Catalytique de 1 million EUR est prévue pour la période 2004-2007 (avec une contribution spéciale supplémentaire en 2005 de 1 million EUR). Trois pays partenaires de la Belgique bénéficient de l’initiative : le Mozambique, le Niger et le Vietnam. La plus-value de ce programme se situe surtout dans l’appui aux plans sectoriels d’éducation des pays partenaires.

Par ailleurs, la Belgique a également soutenu financièrement la réforme du secteur éducation de l’UNESCO. Tableau 22. Total APD consacrée au secteur "éducation" par la Belgique

2000 2001 2002 2003 2004 2005 Education/Formation 76.815.504 78.894.938 102.340.044 88.882.523 113.704.961 98.372.173

OMD 3 - Promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes Malgré les divers engagements pris ces dernières années au niveau mondial, régional et national, force est de constater que les inégalités entre les hommes et les femmes sont encore bien présentes dans toutes les régions et dans tous les pays du monde. Selon le PNUD, la pauvreté a un visage féminin, puisque plus de 70% des pauvres dans le monde sont des femmes. Il est vrai que les femmes, en tant que groupe, ont un accès plus limité que les hommes à l’éducation, aux ressources productives et aux opportunités économiques et sociales. Elles souffrent davantage de la rigidité et du déséquilibre au niveau de la répartition des tâches et des rôles attribués aux hommes et aux femmes, et participent de façon moindre à la prise de décisions que les hommes. Ces inégalités entre hommes et femmes font obstacle au développement. Pour répondre à cela, la coopération gouvernementale belge place le rééquilibrage des droits et des chances des hommes et des femmes au rang des thèmes transversaux et encourage l’égalité des chances entre les femmes et les hommes par le biais d’une stratégie qui vise à soutenir les efforts déployés par les pays partenaires. La réalisation des préoccupations liées au genre se situe à un double niveau: - à travers l’intégration des préoccupations genre dans les différentes politiques et

actions; - en mettant en œuvre ou en soutenant des actions positives en faveur des femmes.

Dans le cadre du programme de coopération entre la Belgique et l’Algérie, un projet d’appui institutionnel au ministère de la condition féminine a été approuvé en 2006.

Page 63: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

63

Exemple : Augmentation des revenus monétaires des femmes dans le département de Dosso (Niger) Lors de l’exécution des interventions de la coopération médicale belgo-nigérienne, un problème important a été soulevé dans la région de Dosso : la pauvreté des ménages constitue un obstacle à la pérennité des projets médicaux. En effet, les revenus monétaires des familles, particulièrement bas, hypothèquent leur participation à la politique de recouvrement des coûts en matière de santé. Afin de remédier à cette situation, il s’est avéré important de favoriser l’augmentation du revenu des ménages en mettant tout particulièrement l'accent sur la création d’activités génératrices de revenus destinées aux femmes. Ce projet, qui a débuté en août 2003 et qui sera mis en œuvre au cours des cinq prochaines années, a pour objectif non seulement d’améliorer la situation économique et financière des femmes, mais surtout de renforcer leurs capacités à s’organiser, à se former et à prendre part au processus décisionnel, en mettant un accent tout particulier sur la valorisation de la confiance en soi. Exemple : Gestion de l’eau et développement rural intégré dans la Vallée du Drâa (Maroc) Dans la Vallée du Drâa, la faiblesse des revenus agricoles et la position économique défavorable des femmes ont été identifiés par le pays partenaires comme étant des problèmes majeurs. Afin d’améliorer les conditions de vie des femmes et des hommes de cette vallée, le projet a identifié trois axes d’intervention : l’amélioration de la gestion participative de l’irrigation, le renforcement de la filière dattière et une plus grande implication des femmes dans le processus de développement local. Afin de favoriser davantage la participation des femmes à ce processus participatif, ledit projet, qui aura une durée de trois ans, va appuyer la mise en place de huit centres d’autopromotion rurale au niveau des 6 palmeraies retenues, mais aussi des initiatives génératrices de revenus, l’élevage caprin (à Ktaoua et à M’Hamid) et le renforcement des organisations de promotion féminine, notamment via des cours d’alphabétisation fonctionnelle très appréciés par les femmes impliquées dans ce projet. Exemple : Programme Intégral de lutte contre la Violence Familiale et Sexuelle au Pérou Le programme prétend promouvoir et installer des systèmes locaux de prévention et de protection des femmes, enfants et adolescents victimes de la violence familiale et sexuelle dans le département d’Ayacucho. Le programme est innovateur dans le traitement de la violence familiale et sexuelle dans le sens où il est conçu pour résoudre le problème du cercle vicieux engendré dans cette situation. Grâce à la mise en route de petits projets pilotes, on cherche à ce que la situation des victimes soit traitée de manière complète et que les victimes soient prochainement orientées vers des programmes productifs et insérées dans un processus de travail pour qu’elles puissent sortir de leur situation et gagner leur autonomie. En plus, le programme vise à la création de défenseurs d’intérêts communaux et à la formation de juges de paix et de médiateurs par l’octroi de bourses d’études. La Coopération belge au développement soutient, via des contributions ciblées, le programme conjoint du FNUAP, de l’UNICEF et de l’OHCHR : « La prévention et la réponse aux violences sexuelles faites aux femmes, aux jeunes et aux enfants en République démocratique du Congo ». La contribution belge s’élève à 7.820.000 euros pour la période 2004 – 2007. Ce programme innovateur est mis en oeuvre avec la participation d’ONG locales. A l’initiative du Ministre De Decker, une conférence internationale, en collaboration avec le FNUAP et la Commission européenne, a été organisée en juin 2006 portant sur "Les violences sexuelles dans les conflits et au-delà". Cette conférence a appelé à une tolérance zéro pour les violences faites aux femmes. Dans son action en matière de genre, la Coopération au Développement belge peut compter sur le travail de la Commission Femmes et Développement. Il s’agit d’un organe d’avis créé en 1994 et composé d’organisations de femmes, ONG, universités, de la DGCD et de la CTB dont la mission est d’assurer que l’égalité de genre est prise en considération dans touts les programmes et politiques de développement belges.

Page 64: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

64

Depuis début 2006, la DGCD compte en son sein un « Réseau genre ». Celui-ci regroupe des représentants des différentes directions de la DGCD et des représentants de la CTB, et a pour but de développer des instruments visant à une meilleure intégration de la dimension du genre dans la politique et l’action de la coopération belge. OMD 4 - Réduire la mortalité infantile Les soins de santé représentent l'un des besoins les plus importants. Et l'accès aux soins de santé est un droit fondamental. Dans les pays en développement, il est toutefois fréquent que les pauvres ne puissent bénéficier de soins adéquats, c'est-à-dire d'un service de qualité scientifiquement raisonnable. Les services sanitaires civils sont souvent insuffisants. L'État doit donc continuer à proposer des soins de santé de base lorsque le secteur privé ne parvient pas à concilier qualité et accessibilité. Améliorer l’accès aux soins constitue le premier pas permettant de réduire la mortalité infantile. Les premières années de vie de l’enfant sont particulièrement difficiles dans la majorité des pays en voie de développement. Infections respiratoires, diarrhées, rougeole, malaria, virus du VIH/SIDA et malnutrition sont responsables de la plupart des décès. Il est estimé pourtant que 2/3 de ces décès pourraient être évités si les enfants avaient accès aux vaccinations et à une plus grande hygiène, ce qui souligne l’importance de la proximité des services de santé pouvant répondre au moins à cette demande. Tout projet de développement de services de santé a un impact direct sur la mortalité infantile. Exemple : Appui aux districts sanitaires au département de Dosso (6.801.000 EUR). Ce projet, tout en étant centré sur l’amélioration des services de santé dans leur ensemble, comporte plusieurs aspects liés, à la mortalité infantile. Il vise entre autres l’augmentation de la couverture vaccinale, la construction de nouveaux centres de santé pour les populations très éloignées, la création d’un service d’évacuation pour les enfants gravement malades et une meilleure prise en charge des enfants malades dans les hôpitaux. Plus spécifiquement, des initiatives ont été prises pour augmenter le nombre de médecins dans la zone. Le personnel soignant a été formé pour améliorer le diagnostic et la prise en charge des maladies infectieuses respiratoires et de la malaria, par exemple. Un effort particulier a été fourni pour doter un maximum de structures de l’équipement nécessaire pour assurer les activités curatives et préventives. Tableau 23. Total APD consacrée au secteur "santé" (y compris santé reproductive)

2000 2001 2002 2003 2004 2005

Santé 70.264.522 67.488.655 62.338.454 55.159.372 53.064.848 70.557.082

Population/fertilité 17.772.227 17.973.944 24.572.111 19.612.454 33.201.265 26.241.811

OMD 5 - Améliorer la santé maternelle Pour combattre la mortalité maternelle, la politique en matière de santé de la coopération gouvernementale vise le renforcement des systèmes de santé dans leur globalité. La cause principale de mortalité maternelle demeurant l’inaccessibilité géographique et financière aux soins, l’approche consiste à dispenser des soins de qualité, proches et accessibles. A plus long terme, des progrès réels pourront se mesurer non seulement par des améliorations dans le domaine de la santé, mais également par une meilleure position de la femme dans la société, une nutrition plus adéquate et une éducation de qualité.

Page 65: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

65

Les efforts de coopération déployés dans les centres médico-sociaux et les hôpitaux de districts tendent à rendre les soins de santé accessibles, de façon diversifiée et rationnelle, en insistant sans relâche sur la qualité, tandis que l'accessibilité offre des garanties d'équité en matière de prestations. Ces efforts visent également l'aptitude des travailleurs des soins de santé à lutter efficacement contre les maladies les plus fréquentes, à administrer des médicaments, à traiter les problèmes de santé spécifiques des mères et des enfants dans une perspective de prévention, à offrir une aide et un suivi lors des accouchements, à communiquer afin de modifier les schémas comportementaux, à assainir l'environnement, en veillant à ce que la communauté puisse assurer ces services le plus rapidement possible. Exemple : Appui à la province sanitaire de Kirundo (Burundi). La province de Kirundo s’étend sur une superficie de 1871 km² pour une population de 560.000 habitants. Le système sanitaire est caractérisé par des taux de morbi-mortalité maternelle et infantile très élevés, des soins de santé de qualité insuffisante et une couverture des activités préventives très faible. Le système sanitaire évolue dans un contexte de pauvreté souvent extrême qui contribue à fragiliser une situation sanitaire déjà précaire. A cela s’ajoutent des périodes prolongées et cycliques de sécheresse créant régulièrement des situations de crise alimentaire qui déstabilisent l’entièreté de la province et son système sanitaire. Ce projet appuie 13 centres de santé sur les 35 de la province de Kirundo pour l’amélioration des soins curatifs, tandis que l’ONG GVC appuie les autres centres de santé. L’objectif de ce projet est de diminuer la morbidité et la mortalité dans la population de la province sanitaire de Kirundo et, au terme de l’intervention, voir les soins curatifs améliorés dans les 13 centres de santé. OMD 6 - Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d'autres maladies Ces principaux problèmes sanitaires exigent de développer une approche systémique et multisectorielle. Une telle approche est indispensable pour le paludisme et le SIDA. Le SIDA est en effet une crise d’une nature extraordinaire: il est à la fois une urgence et un problème de développement à long terme. Dans les pays les plus durement frappés, il impute l’espérance de vie de plusieurs années, aggravant la pauvreté et contribuant aux pénuries alimentaires. La prise en charge du SIDA comprend à la fois la prévention, le dépistage, les soins généraux et l’accès aux antirétroviraux ainsi que des mesures de lutte contre la discrimination et la stigmatisation. Dans tous les pays à forte comme à faible prévalence du VIH/SIDA et d’autres maladies transmissibles comme la tuberculose et le paludisme, ces maladies freinent le développement et font payer aux individus, aux familles et aux gouvernements un tribut exorbitant. La Belgique appuie plusieurs programmes nationaux mis en place par des pays partenaires pour lutter contre ces maladies (en RDC et au Mali par exemple). L'importance de ces programmes s'explique surtout par le souci d’assurer une prise en charge complète incluant l’accès aux soins, ce dernier constituant un droit indérogeable de l’homme, et par l'impact de ces maladies sur le développement économique du pays concerné et sur la qualité de vie d'une grande partie de sa population. Parmi tous ces fléaux, le VIH (virus de l'immunodéficience humaine) à l'origine du SIDA (syndrome d'immunodéficience acquise) est le pire. La maladie détruit non seulement la vie de famille et le tissu social, mais elle menace en outre tous les efforts de développement des 15 prochaines années dans de nombreux pays. Exemple : Appui au programme national multisectoriel de lutte contre le SIDA – RD Congo : La République démocratique du Congo sort de plusieurs années de conflit ayant provoqué une dégradation générale du système de santé publique. L’État, très faible, n’avait plus pu orienter les actions de santé du pays selon une politique de soins intégrés et tournés vers le patient. Le financement de la lutte contre le sida était porté par le Ministère de la Santé, l’orientant, à la demande des bailleurs, vers un appui vertical permettant des résultats visibles et immédiats. Depuis 2004, la lutte contre le sida s’est élargie à tous les secteurs de la société civile. Un programme multisectoriel a été mis sur pied, le PNMLS ou Programme national multisectoriel de Lutte contre le Sida. Dans le même temps, de gros

Page 66: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

66

financements multilatéraux sont arrivés dans le pays, sans que la nouvelle organisation institutionnelle de la lutte dans le pays ne soit suffisamment forte pour les recevoir. C’est dans ce contexte que le projet bilatéral belge a démarré. Grâce à son assistance technique basée au sein des programmes, la prestation a pu progressivement construire une relation de proximité et de confiance avec son partenaire et orienter ses activités vers une appropriation des résultats à obtenir par ce dernier. L’objectif de ce projet est de réduire la mortalité et la morbidité dues au VIH/sida en République démocratique du Congo et, plus particulièrement, dans les provinces du Bas-Congo, de l’Équateur et dans la ville de Lubumbashi au Katanga. Pour y arriver, la prestation passe, d’une part, par un appui institutionnel central et provincial à la coordination des activités de la lutte et, d’autre part, par l’appui en formations et en médicaments prêté à différentes structures de soins dans différents domaines (sécurisation du sang transfusé, traitement des infections sexuellement transmissibles et des infections opportunistes, traitement par antirétroviraux, développement d’activités de conseil et dépistage volontaire et de prévention de la transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant). Enfin, des activités visant à améliorer les connaissances de la population sont mises en œuvre et des stratégies innovatrices d’appropriation de la lutte par les communautés sont développées. Appui au Programme National du Lutte contre le Paludisme au Mali, les activités de ce projet ciblent le contrôle du paludisme dans les cercles de Kita et Yanfolila et s’intègrent dans les stratégies communes à l’ensemble des maladies prioritaires. La contribution technique et financière de la Belgique a porté essentiellement sur l’appui à la coordination du programme de lutte contre le paludisme, la recherche opérationnelle et la distribution de moustiquaires. Depuis 2004, la Belgique dispose d’un Ambassadeur-Sida qui a pour tâche principale de renforcer la coordination et la concertation entre les partenaires belges en matière de lutte contre le sida, et de veiller à la cohérence des positions de la Belgique dans les réunions internationales sur le sida. La Belgique a joué un rôle important dans la mise sur pied du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Créé en 2002, ce Fonds mondial est un partenariat international qui vise à mobiliser des ressources financières supplémentaires pour enrayer la prolifération de ces maladies. Il finance des programmes dans toutes les parties du monde, mais en particulier en Afrique subsaharienne. Si environ deux tiers des subsides sont attribués à la lutte contre le sida, les ressources servent aussi à l’achat de moustiquaires imprégnées ainsi qu’à la formation d’agents de la santé. Le Fonds finance également des actions de prévention et des campagnes de sensibilisation. La contribution belge au Fonds dépasse les 30 millions EUR pour la période 2004-2007. La Belgique participe également activement aux débats sur les questions relatives au commerce et à la santé publique telles que l’accès aux médicaments (à noter que ce thème est couvert par l’OMD 8). OMD 7 - Assurer un environnement durable La loi sur la coopération internationale fait de l’environnement une des quatre priorités transversales de la coopération belge, et ce, depuis le dialogue politique avec le pays partenaire jusqu’à la mise en œuvre du projet. Dans ce cadre, la Belgique participe activement via la DGCD aux négociations internationales qui ont trait à la préservation de l’environnement mondial; il s’agit entre autres des négociations relatives au changement climatique, à la diversité biologique, à la désertification et à la bonne gestion des substances chimiques. Au niveau multilatéral, la Coopération au Développement belge contribue au Fonds mondial pour l’Environnement (Global Environmental Facility - GEF). La contribution belge est en ce moment de 10.495.000 EUR par an mais s’élèvera, pour la période 2007-2011 à 11.545.000 EUR par an. A côté de cela, le Fonds multilatéral du Protocole sur les substances qui

Page 67: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

67

appauvrissent la couche d'ozone reçoit un soutien de 1.439.351,65 EUR par année et ce, pour la période 2006-2008. La Belgique soutient également le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Elle consacre environ 9.500.000 EUR pour la période 2004-2007 aux programmes spécifiques du PNUE (à côté du GEF). Dans le portefeuille de projets de la coopération gouvernementale, l’environnement intervient à la fois comme un secteur spécifique et comme un thème transversal qui doit transparaître dans chaque projet. En tant que thème transversal, la dimension environnementale se traduit par la recherche des liens entre les finalités et les activités de chaque projet, et par la mise en œuvre des principes d’une gestion pertinente de l’environnement (respect des écosystèmes et des habitats, préservation et utilisation raisonnée des ressources, prise en compte des risques potentiels pour les hommes et l'environnement, adaptation des technologies, politique axée sur le long terme, appui sur les cultures et modes de vie locaux…). A la fin du mois de janvier 2005, suite à la Commission mixte, une convention générale de coopération au développement a été signée avec l’Ouganda. Le programme de coopération approuvé pour la période 2005-2007, met l’accent sur la santé, la décentralisation et l’environnement. La Belgique appuie l’administration municipale de Kampala dans la gestion durable de l’environnement par l’intégration de divers aspects de planification urbaine, de logement, de distribution d’eau et de traitement des déchets. Exemple: Kampala Integrated Environmental Planning and Management - Ouganda : l’objectif principal de ce projet est d’améliorer les conditions environnementales dans les taudis de Kampala. Ce projet sera mis en œuvre en collaboration étroite avec le Conseil de la Ville de Kampala et inclura une évaluation de la capacité institutionnelle et des éléments de construction de capacités. Sa durée sera de quatre ans avec un budget s’élevant à près de 5 millions EUR. La stratégie proposée est de promouvoir une approche bottom-up visant à assurer la participation des habitants des taudis, d’adopter un niveau minimum de standards pour le logement et l’infrastructure et de mettre en œuvre le projet en grande partie au travers du Conseil de la Ville. Le projet vise trois résultats majeurs: 1: les capacités institutionnelles du Conseil de la Ville sont renforcées en termes de planning et de gestion environnementale ; 2: le comportement des communautés des taudis dans l’utilisation et la maintenance des infrastructures locales est amélioré; et 3: les conditions environnementales et de logement dans les taudis se sont améliorées. Ce projet devrait débuter en novembre 2006. La Belgique soutient également un programme de la Banque mondiale visant à assurer l’accès à l’eau et l’assainissement des populations pauvres visant en zone périurbaine en RDC et au Rwanda (Water and Sanitation Programme). Tableau 24. Total APD consacrée aux secteurs "environnement" et "eau et assainissement"

2000 2001 2002 2003 2004 2005 Multisecteur environnement

12.012.779 11.859.658 12.000.428 16.273.661 15.491.215 15.841.458

Eau et assainissement 12.418.968 11.450.956 13.372.084 21.637.074 19.765.311 30.408.574

Page 68: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

68

OMD 8 - Mettre en place un partenariat mondial pour le développement L’OMD 8 vise à mettre en place un partenariat mondial ayant pour objectif d’assurer les conditions nécessaires au développement des pays pauvres. Les contributions des pays donateurs concernent entre autres l’aide au développement, le traitement du problème de la dette, la mise en place d’un système commercial financier équitable, etc. Les pays pauvres doivent quant à eux s’assurer que les conditions nécessaires de gouvernance permettant un environnement propice au développement soient en place. La contribution prévue pour les pays comme la Belgique à l’OMD 8 consiste en l’accroissement du volume et l’amélioration de l’efficacité de l’aide et en l’adaptation des politiques nationales dans les matières pertinentes pour le développement mondial comme la gestion de la dette, la réglementation du commerce et les investissements17. Cohérence des politiques La réalisation des objectifs de développement ne dépend pas seulement de l’aide mais également de décisions prises dans un grand nombre de politiques sectorielles ou macro-économiques : commerce, agriculture, finances, migrations, dettes, ventes d’armes… Certaines d’entre elles pouvant être en totale contradiction avec les objectifs de développement et/ou avoir sur celui-ci des effets plus importants que l’aide elle-même. Les OMD (1 à 7) incarnent bien la cohérence interne, c’est-à-dire la cohérence entre les objectifs et les modalités de la politique de développement elle-même (aide bilatérale, multilatérale, indirecte, assistance technique…). Même s’ils ne reflètent pas la totalité des objectifs de développement, tous les OMD sont censés être poursuivis en même temps, chacun contribuant à la réalisation des autres. Mais l’OMD 8, qui prescrit un partenariat entre donateurs et récipiendaires et reprend essentiellement les responsabilités des donateurs, est vu comme l’objectif de la cohérence des politiques dans un sens plus large, même s’il ne cite pas le terme explicitement. L’OMD 8 appelle en effet non seulement à une aide accrue et meilleure, mais aussi à une réforme du système financier et commercial international dans un sens plus favorable au développement, à la suppression des tarifs et des contingents pesant sur les exportations des pays les moins avancés, à des allégements ou annulations de dettes… La note politique du Ministre de 2004 (« Lignes générales de la Politique du Département de la Coopération au Développement ») mentionne à plusieurs reprises, explicitement ou implicitement, le principe de cohérence au sens interne (entre les différents canaux de la coopération, la DGCD et la CTB, etc), au sens intragouvernemental (entre l’ensemble des SPF), au sens intergouvernemental (notamment avec les autres donateurs), au sens multilatéral (s’opposer à la dispersion et à la concurrence dans les organisations internationales) et de cohérence avec les pays bénéficiaires. On retrouve les mêmes préoccupations dans les Plans de Management du Président du Comité de Direction du SPF Affaires étrangères (2005) et de la Directrice générale de la Coopération au Développement (2003).

17 Nous renvoyons le lecteur au premier rapport d’avancement de la Belgique dans la réalisation du huitième

OMD : «Partenariat mondial pour le développement – Objectif du millénaire pour le développement 8 » que la Belgique a publié en 2004.

Page 69: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

69

Divers mécanismes de coordination et des mécanismes d’évaluation et de contrôle pouvant contribuer à la cohérence des politiques ont été mis sur pied : * coordination : entre autres, le Comité interdépartemental sur l’Afrique centrale et la « Coormulti » qui assure la cohérence des positions belges dans le domaine multilatéral ; * évaluation : le service d’évaluation externe compétent pour l’ensemble de l’APD à l’exception de celle des entités fédérées. Il faut mentionner aussi, comme facteur institutionnel favorisant la cohérence, le transfert vers la Coopération au Développement de budgets provenant d’autres départements et qui font maintenant l’objet d’une gestion commune (par exemple les budgets pour les banques régionales et pour l’Organisation international pour les Migrations). Commitment to Development Index 2006 – Indice concernant la cohérence des politiques en faveur du développement Le Commitment to Development Index (CDI) est élaboré par le Center for Global Development, un think-tank américain, et classe 21 des pays les plus riches sur la base de leur engagement en faveur de politiques devant profiter aux pays pauvres. En allant au-delà des comparaisons classiques des flux d’aides étrangères, le CDI mesure l’effort national dans sept secteurs de politique censés être importants pour les pays en voie de développement : l’aide, le commerce, les investissements, la migration, l’environnement, la sécurité et la technologie. Du rapport18 étudiant la performance de la Belgique il ressort que celle-ci se classe globalement 15ème en 2006. La Belgique se retrouve parmi le tiers supérieur des pays du CDI dans deux composantes uniquement : l’aide étrangère et la performance environnementale. Dans les cinq composantes restantes, le CDI classe la Belgique dans le tiers inférieur des pays étudiés. Selon le CDI, les points faibles de la Belgique seraient le petit nombre d’immigrants non spécialisés en provenance des pays en voie de développement qui ont pénétré le territoire belge pendant les années 1990, ses exportations d’armes vers les gouvernements pauvres et non démocratiques, ses maigres contributions au maintien de la paix internationale et aux interventions humanitaires et son faible niveau de soutien gouvernemental pour la recherche et le développement. Bien que l’objectivité du CDI fait encore l’objet de discussions et que l’on puisse s’interroger sur la pertinence de certains indicateurs qu’il utilise comme la protection militaire des couloirs de navigation mondiaux, celui-ci pointe néanmoins des éléments intéressants tels que le fait que la Belgique ne participe pas encore à l’Initiative de Transparence des Industries Extractives (EITI) et qu’il resterait des lacunes en matière de politique visant à réguler les importations de bois d’œuvre abattu illégalement. Aide publique au Développement En termes de montants dépensés (EUR), la Coopération au Développement belge a connu depuis 2000 une forte croissance. La coopération au développement officielle s’est élevée l’année passée à près 1.580 millions EUR contre 865 millions en 2000 (voir Tableau 25). Le rapport avec le RNB montre également une tendance structurelle à la hausse. Du Tableau 25, il ressort que les opérations d’annulation de dette de l’Office du Ducroire sont une variable qui représente une partie substantielle de l’augmentation de l’aide au développement belge. Cependant, l’aide au développement belge connaît également une augmentation structurelle sous-jacente, qui s’est accélérée ces dernières années comme le montre le tableau. 18 Voir http://www.cgdev.org/doc/cdi/2006/country_reports/Belgium2006.pdf

Page 70: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

70

Tableau 25. Evolution de l’aide publique au développement belge avec et sans les opérations d’annulation de la dette du Ducroire – en millions d’EUR 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Sans Ducr 831 895 919 931 1029 1221 Avec Ducr net19

34 41 171 665 149 359

Total 865 936 1090 1596 1178 1580 Pour l’établissement des données de l’APD, la Belgique suit les règles établies par le Comité d’Aide au Développement de l’OCDE (CAD / Development Assistance Committee – DAC). Ces règles permettent de prendre en compte un certain nombre de dépenses qui en soi ont peu ou pas d’impact sur les flux économiques vers les pays en développement concernés. C’est le cas notamment des coûts engendrés par l’accueil de refugiés ou demandeurs d’asile pendant la première année et de la prise en compte de la valeur nominale de l’annulation des dettes commerciales. Il est important de suivre strictement les règles du CAD parce que la plupart des autres pays donateurs s’y tiennent. L’impact des dépenses pour demandeurs d’asile est du reste plutôt limité. Elles n’atteignaient pas les 37 millions EUR en 2005, c’est-à-dire un peu plus d’un centième de pourcent du RNB et 2,3% des efforts en matière d’aide. Ceci ne vaut pas pour les annulations de dettes commerciales par le Ducroire. Ces dernières se sont chiffrées à près de 359 millions EUR l’année passée ; ce qui équivaut à 23% des efforts belges en matière d’aide. De plus, les fluctuations de cette catégorie de dépense rendent le chemin tracé vers les 0,7% très irrégulier. Et dès lors, il faut en tenir compte dans le cadre de l’évaluation des progrès dans la réalisation des OMD. Le gouvernement belge s’est engagé à ce que, d’ici 2010, 0,7% du RNB soit consacré à l’aide publique au développement. La feuille de route de cet effort est reprise par le Tableau 26. Le Tableau 27 reprend la distribution de l’APD belge par canal de coopération et le Tableau 28, la distribution de l’APD belge par secteurs. Tableau 26. Projections des augmentations annuelles des dépenses APD pour arriver aux 0,7 % en 2010 (feuille de route).

RNB APD APD Total APD Total APD Part DGCD Part DGCD

réalisée planifié réalisé planifié réalisée budget

2005 301.400.000.000 0,52% 0,45% 1.579.720.349 1.356.300.000 855.341.903 864.101.000

2006 316.240.000.000 0,50% 1.581.200.000 901.000.000

2007 329.680.000.000 0,55% 1.813.240.000 954.000.000

2008 340.358.000.000 0,60% 2.042.148.000 1.001.700.000

2009 354.616.000.000 0,65% 2.305.004.000 1.051.785.000

2010 369.678.000.000 0,70% 2.587.746.000 1.104.374.250

Remarques sur le tableau RNB 2005 à 2007 : plan.be septembre 2006 RNB 2008 à 2010: plan.be avril 2006 Part DGCD budget 2007 : à approuver encore par le Parlement Part DGCD budget 2008 à 2010 : décision conclave budgétaire: augmentation de 5 % par an.

19 Il s’agit ici des chiffres nets, c’est-à-dire que le financement en compensation de la DGCD au Ducroire n’est pas inclus.

Page 71: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

71

Tableau 27. Distribution de l’APD par canal de coopération

2000 2001 2002 2003 2004 2005 - Coopération technique et bourses 72.112.874 79.243.981 88.751.415 83.110.798 82.825.613 109.776.342 - Sectoriel et investissement 30.373.755 28.449.775 23.533.444 29.535.768 24.288.827 22.707.914

- Micro-projets 1.483.138 3.148.302 2.469.419 551.106 2.862.476 2.507.412 - Aide d'urgence gouvernementale 661.627 1.215.359 1.639.886 978.933 379.138 762.055 - Frais de gestion et admin. CTB 8.651.484 13.944.011 16.451.564 18.747.194 9.472.500 23.029.209 - Annulation dettes (compensation Ducroire) 18.987.901 14.183.458 37.145.364 0 16.634.004 21.135.111 - Structures de concertation et séminaires 46.604 371.845 371.836 11.113 15.555 10.523 Total Coopération Gouvernementale 132.317.383 140.556.731 170.362.928 132.934.912 136.478.113 179.928.566

- ONG programmes (excl. sensibilisation) 65.595.336 71.564.849 73.435.959 78.873.010 75.508.504 78.945.844 - ONG programmes -sensibilisation en B. 10.083.314 10.644.549 11.144.538 12.084.745 12.795.067 13.369.743

- ONG projets 13.028.290 9.111.807 6.421.440 4.866.807 2.104.324 1.408.599

- ONG aide d'urgence 13.416.989 18.939.044 14.510.621 12.738.859 1.735.267 1.061.000

- ONG locales 0 0 499.328 174.116 726.029 3.985.541

- VVOB 6.702.792 7.151.272 7.567.881 7.660.102 7.875.062 8.028.469

- APEFE 6.661.146 6.911.899 8.032.947 8.100.000 7.905.188 7.725.952 - Vlaamse Universitaire Raad VLIR 21.775.709 16.987.592 25.454.669 24.916.413 23.683.804 26.805.443 - Centre Inter-universitaire franc. CIUF 18.792.807 16.866.933 21.471.398 22.197.646 22.858.532 21.070.394 - Institutions scientifiques 5.308.144 6.886.793 10.181.882 9.015.951 11.249.727 11.645.108 - Autres non-gouvernement. 4.983.898 10.026.065 18.837.940 15.704.448 9.967.567 10.586.030 Total Coopération Non Gouvernementale 166.348.425 175.090.803 197.558.603 196.332.097 176.409.071 184.632.123 - Multi contributions volontaires affectés 70.994.223 51.071.845 60.954.758 65.593.499 63.266.817 71.315.861 - NU contributions volont. Générales 35.861.768 27.605.145 32.697.962 28.106.345 32.816.069 29.037.246 - Nations Unies contrib. obligatoire 0 0 3.493.791 2.762.320 5.614.040 6.634.829 - Fonds Européen de Développement 73.120.657 30.878.268 58.610.692 86.257.918 91.771.261 103.496.574 - Groupe Banque Mondiale 55.237.121 55.180.437 55.155.649 260.287 75.448.052 149.333.333 - Dettes multilatérales PPTE 2.478.935 5.453.658 0 0 5.395.916 0 - Banques Régionales de Développement 0 0 20.235.665 20.570.631 19.710.918 18.379.920 - CGIAR, IFAD, CICR, … 12.105.738 15.889.201 16.413.108 13.092.754 27.788.829 17.712.064 Total Coopération Multilatérale 249.798.442 186.078.554 247.561.625 216.643.754 321.811.902 395.909.827

- Fonds de Survie (FBS) gouv/gest°/sensib° 147.992 644.554 896.746 2.080.980 2.192.903 2.166.660

- FBS indirect 4.391.930 7.838.683 6.065.312 8.230.458 8.825.379 9.142.300

- FBS multi contrib. 12.228.339 10.094.105 8.668.965 4.412.671 8.981.241 8.690.647

Page 72: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

72

volont. Affectées

Total Fonds de survie 16.768.261 18.577.342 15.631.023 14.724.109 19.999.523 19.999.607

Prêts d'Etat à Etat (DGCD à p. de 2004) 0 0 0 0 22.706.037 20.226.866 Bonification d'intérêts (DGCD à p. de 2004) 0 0 0 0 6.992.181 8.118.449 Sensibilisation population belge (hors ONG) 3.897.877 3.542.568 2.446.266 5.013.526 6.956.617 7.162.422 Refugiées et paiements à FEDASIL 295.490 328.683 167.679 70.324.546 319.147 10.206.847 BIO sa Soc. Belge d'investissement 0 18.592.014 24.518.389 24.482.976 30.040.286 27.895.000 Frais administratifs sur budget DGCD 29.558.080 24.448.214 23.636.163 25.509.679 3.142.802 1.262.196

Total DGCD 598.983.958 567.214.909 681.882.676 685.965.599 724.855.679 855.341.903

- Aide d'urgence gouvernementale 0 0 0 0 1.069.036 1.355.365 - Aide d'urgence via ONG 694.102 694.102 704.000 704.000 9.578.383 7.255.898 - Aide d'urgence via instit. multilatérale 2.280.124 1.318.346 1.308.574 2.668.410 10.411.117 4.199.849 - Prévention conflits / prév. diplomatique 4.904.821 7.722.965 10.892.617 12.063.359 24.265.315 25.954.030 - Multilatéral contributions volontaires 0 0 0 0 436.475 3.151.816 - Multilatéral contributions obligatoires 7.401.357 7.794.015 8.252.790 7.950.046 4.559.389 2.653.369 - Bonification d'intérêts(DGCD à p.de 2004) 3.109.329 3.532.699 4.374.530 5.963.432 0 0 - Autres (Aff. Etrangères) 0 0 0 0 1.325.768 3.538.906 - Frais administratifs sur budget AE 0 0 0 4.140.000 26.419.934 34.114.459 Total Affaires Etrangères (hors DGCD) 18.389.733 21.062.127 25.532.511 33.489.247 78.065.417 82.223.692

SPF Finances - frais administratifs 438.524 416.553 407.833 443.887 637.192 741.692 SPF Finances - prêts d'Etat à Etat (DGCD à partir de 2004) 22.888.010 14.390.913 12.360.338 4.870.257 0 0 SPF Finances - Prêts d'Etat recouvrements -19.471.292 -15.266.689 -36.640.930 -25.276.133 -59.879.870 -32.123.727 SPF Finances - dette PPTE multilatéral 20.686.219 19.727.402 6.817.495 5.739.517 500.758 0 SPF Finances - multilatéral 8.344.096 46.255.727 5.284.818 1.412.724 0 0

SPF Finances - autres 89.985 5.039.323 448.366 4.030.806 4.531.857 3.913.898 Aide belge via Com. Eur. (hors FED) 133.153.280 180.909.874 161.519.244 164.618.276 184.352.790 203.491.395 O. N. du Ducroire/garantie de l'Etat 34.234.096 41.190.000 171.400.000 664.790.000 148.850.000 358.684.000 Autres Services Publics Fédéraux 7.410.034 7.829.221 11.824.185 2.455.206 4.120.572 6.623.685 FEDASIL (APD du budget) 0 0 0 0 33.176.219 36.592.321 Région et Communauté Flamande 14.338.755 22.654.785 22.350.811 26.702.271 30.121.031 30.111.982

Région Wallonne et 18.541.446 16.384.373 18.416.056 17.750.829 19.918.117 20.516.376

Page 73: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

73

Communauté française de Belgique Services Publics décentralisés 7.345.334 8.109.712 8.672.140 8.730.781 9.038.853 13.603.132

Total Aide pubique - Autres sources officielles 247.998.487 347.641.194 382.860.356 876.268.421 375.367.519 642.154.754

TOTAL AIDE PUBLIQUE 865.372.178 935.918.230 1.090.275.543 1.595.723.267 1.178.288.615 1.579.720.349 % APD TOTAL BELGE / Revenu National Brut 0,36% 0,37% 0,43% 0,60% 0,41% 0,53%

Tableau 28. Distribution de l’APD par secteur

2000 2001 2002 2003 2004 2005

Education/Formation 76.815.504 78.894.938 102.340.044 88.882.523 113.704.961 98.372.173

Santé 70.264.522 67.488.655 62.338.454 55.159.372 53.064.848 70.557.082

Population/fertilité 17.772.227 17.973.944 24.572.111 19.612.454 33.201.265 26.241.811

Eau et assainissement 12.418.968 11.450.956 13.372.084 21.637.074 19.765.311 30.408.574 Gouvernement et soc. civile 33.119.810 39.404.879 61.556.945 62.485.884 64.389.875 82.529.668

Services sociaux 44.654.542 42.074.765 39.649.935 41.667.028 46.021.367 55.668.431

Transports et stockage 14.792.056 19.420.466 5.267.774 7.931.274 22.012.493 24.455.300

Communications 3.522.071 5.096.799 1.726.296 2.991.937 7.174.393 4.704.191

Energie 5.303.680 1.465.353 5.709.284 2.898.746 2.562.165 4.046.137

Secteur bancaire formel 63.759.950 101.175.877 80.886.520 21.869.152 95.734.585 183.789.415

Banques informelles/micro-crédits

3.380.523 23.420.519 31.163.737 28.328.489 23.780.634 25.909.509

Entreprises 582.552 1.299.366 1.379.959 535.017 1.580.457 702.239 Agriculture, sylviculture, pêche 55.561.122 53.532.244 51.789.836 50.270.681 47.647.730 48.563.702

Industries 10.203.545 8.422.964 9.554.025 8.712.986 14.817.477 9.770.539

Commerce/tourisme 1.454.144 1.955.808 1.892.119 1.744.101 1.398.039 1.759.529 Multisecteur environnement

12.012.779 11.859.658 12.000.428 16.273.661 15.491.215 15.841.458

Multisecteur dével. rural 11.102.406 15.005.940 10.584.922 13.756.222 12.896.263 15.175.120

Multisecteur autres 16.279.168 17.001.135 17.264.402 26.317.474 68.436.369 254.278.239

Aide humanitaire (hors aide alim.)

57.832.316 53.859.097 50.384.576 49.695.332 54.983.234 57.399.308

Aide alimentaire 27.053.611 29.434.965 28.608.539 32.421.988 32.283.799 36.676.075

Aide budgétaire générale 13.067.956 19.248.610 22.070.143 22.870.279 17.058.978 6.218.842

Annulation des dettes 76.477.136 80.635.971 215.811.225 670.700.323 172.052.535 379.873.009

ONG (non spécifié) 10.113.311 13.952.258 15.331.567 17.880.752 23.684.472 14.518.068

Coûts sociaux refugiées en Belgique

295.490 328.683 167.679 70.324.546 33.495.366 46.799.168

Sensibilisation public belge

14.045.643 18.051.169 20.069.267 22.900.878 24.350.133 23.908.712

Non spécifiés 183.243.888 178.446.027 178.382.545 207.368.044 143.781.826 23.721.268

Frais administratifs 30.243.258 25.017.184 26.401.127 30.487.050 32.918.825 37.832.782

TOTAL TABLEAU SECTEUR 865.372.178 935.918.230 1.090.275.543 1.595.723.267 1.178.288.615 1.579.720.349

Page 74: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

74

Pertinence des dépenses d’aide pour la réalisation des OMD Il faut se garder de faire des OMD une norme absolue. Ainsi, il existe beaucoup de dépenses de développement qui n’ont pas de lien direct avec les OMD. C’est le cas entre autres pour les dépenses humanitaires, les dépenses dans le secteur de la construction de la société et pour certains secteurs de l’industrie ou l’infrastructure. Néanmoins, il est intéressant de voir dans quelle mesure les dépenses de la Coopération au Développement belge sont directement liées aux OMD. Les statistiques concernant cette question sont reprises dans le Tableau 29 ci-dessous. Tableau 29. Part (en pourcentage) des différents OMD dans l’APD belge 2003 2004 2005 Lutte contre la faim - OMD1 2,9% 3,4% 10,32% Enseignement primaire - OMD2 0,7% 1,5% 7,86% Egalité entre les sexes - OMD3 7,1% 12,8% 2,95% Emploi pour les jeunes – OMD8/C16 1,2% 1,4% 4,07% Autres niveaux d’enseignement C3-4-16 4,1% 7,4% 4,49% Mortalité infantile – OMD 4/C5 1,1% 1,7% 2,21% Santé maternelle - OMD 5 0,3% 0,5% 2,59% Maladies (HIV, etc) - OMD - 6 VIH/SIDA 1,4% 3,1% 3,42% Paludisme 0,91% Autres aspects santé 1,8% 2,0% 4,19% Environnement – OMD 7 Durabilité environnementale – OMD 7 3,3% 5,1% 4,70% Eau et assainissement – OMD 7 1,4% 1,7% 1,92% Logement et taudis – OMD 7 0,9% 1,3% 2,10% OMD 8 Développement des capacités commerciales – OMD 8 0,1% 0,1% 0,49% Dette – OMD 8 42,0% 14,6% 24,05% Communications – OMD 8 0,2% 1,4% 0,32% Sous -total 68,5% 58% 76,59% Autres 31,50% 42% 23,41% Total 100% 100% 100% Politique commerciale La DGCD suit activement les questions de coopération au développement ayant un lien avec le commerce, en particulier au sein de l’Union européenne (UE) et de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Deux thèmes principaux forment l’axe de travail de la DGCD dans cette matière : les négociations commerciales multilatérales du cycle de Doha au sein de l’OMC et leurs implications pour les pays en développement d’une part, et la problématique de l’aide au commerce (« aid for trade ») – en ce compris dans les Accords de Partenariat Economique en cours de négociation entre l’UE et les pays ACP – d’autre part. La DGCD participe à l’élaboration des positions de la Belgique dans les diverses instances et formations du Conseil de l’UE compétentes pour les questions commerciales (Conseil Affaires Générales et Relations Extérieures et ses groupes de travail préparatoires, Comité de la Politique commerciale dit « Comité de l’article 133 »). Elle collabore à différents groupes d’experts sur les questions de commerce et développement convoqués par la Commission

Page 75: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

75

européenne et l’OMC. La DGCD était représentée dans la délégation belge lors de la 6ème Conférence Ministérielle de l’OMC à Hong Kong (13-18/12/2005). Sur ces questions, la DGCD entretient une concertation et une collaboration étroite avec les instances fédérales, régionales et communautaires compétentes, ainsi qu’avec les postes diplomatiques et les attachés de la coopération. Elle a sur ces matières des contacts et des échanges de vues réguliers avec les ONG belges de développement et des représentants de la société civile de pays en développement. Les programmes en matière commerciale soutenus par la Belgique visent donc à améliorer la capacité des pays en développement à négocier, à produire et à distribuer des biens ayant un potentiel d’exportation. En ce qui concerne ces derniers, la Belgique soutient l’initiative importante du Cadre intégré pour l'assistance technique liée au commerce en faveur des pays les moins avancés – Phase II. Lancé en 1997, le Cadre intégré a été établi pour aider les gouvernements des PMA à renforcer les capacités liées au commerce et à intégrer le commerce dans leur stratégie de développement national. Le Cadre intégré est une initiative internationale par laquelle la Banque mondiale, le Centre du Commerce International, la CNUCED, le FMI, l'OMC et le PNUD joignent leurs efforts à ceux des donateurs et des pays les moins avancés pour répondre aux besoins de ces derniers en matière de développement du commerce. Par ailleurs, via le PNUD, la Belgique alloue 2 millions d’EUR par an pour une période allant de 2004-2007 à l’Initiative africaine de renforcement des capacités en matière commerciale. Gouvernance La Belgique aide également ses pays partenaires à mettre en place les conditions propices à leur développement en travaillant activement dans le domaine de la gouvernance. Il s’agit en effet d’un thème auquel elle attache une importance grandissante. A titre d’exemple, on peut citer qu’en 2006, la Coopération au Développement belge (DGCD) a mis en place en son sein un réseau sur la gouvernance qui rassemble des représentants des différents secteurs de la coopération et qui a pour objectif de mieux intégrer les préoccupations relatives à la gouvernance dans la politique et l’action de la coopération et de mieux suivre les développements internationaux et européens sur la question. Sensibilisation et communication : La campagne du millénaire Dès 2004, la Coopération au Développement belge a entrepris de faire connaître au public belge les OMD. Elle a ainsi lancé ce qu’elle a appelé la “Campagne du Millénaire” : 8000 mini-dépliants informatifs ont été diffusés; un numéro spécial de la revue de la Coopération au Développement belge «Dimension 3» a été consacré aux OMD (Dimension 3 n° 5/2004, 20.000 exemplaires); depuis la Déclaration du Millénaire de 2000, des articles sur les Objectifs du Millénaire ont déjà paru régulièrement dans les lettres d’information DGCD Contacts (3.300 exemplaires) et DGOS-Info (3.600 exemplaires). En outre, le rapport d’activités de la CTB en 2005 a consisté en une brochure entièrement consacrée aux OMD et produite et diffusée en 4 langues. Le stand de la DGCD a mis en évidence les OMD à l’occasion de certaines manifestations subsidiées par la Coopération au Développement belge, telles que la Foire du livre à Bruxelles, le Festival international du film francophone à Namur, le Festival du film à Mons (problématique du SIDA, OMD 6). L’exposition itinérante sur l’eau (OMD 7), a été très bien accueillie par un grand nombre d’associations et de communes.

Page 76: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

76

Au printemps 2005, la DGCD a poursuivi sa Campagne du Millénaire avec l’inauguration d’une exposition d’information mobile à destination des écoles et des communes de tout le pays. Par ailleurs, une campagne nationale de sensibilisation a également été lancée dans la presse écrite et dans les médias audiovisuels pour faire connaître les OMD auprès du grand public. Le site Internet de la DGCD (www.dgcd.be) relaye ces différentes activités de sensibilisation. L’exposition « 50/50 Nord/Sud : les 50 ans de la coopération belge » organisée en 2006 par la CTB à l’initiative du Ministre de la Coopération au Développement Armand De Decker met en exergue les OMD comme feuille de route de la Coopération au Développement belge pour les années à venir. Le thème des OMD a en outre été repris parmi les critères régissant l’attribution de subsides à des tiers organisant des activités axées sur la sensibilisation du public belge, y compris le soutien à des productions audiovisuelles, et a été inscrit dans les programmes éducatifs Annoncer la Couleur/Kleur Bekennen et dans le cycle de formation générale de la CTB.

Page 77: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

77

VI. Conclusions

L’image des progrès vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement que dresse ce rapport n’est ni blanche ni noire: il s’agit plutôt d’une image grise avec pas mal de nuances. En ce qui concerne la contribution belge à la réalisation des objectifs de développement, il n’est pas aisé de trouver pour les 18 pays partenaires de la Coopération belge des preuves absolues de l’efficacité de la coopération en termes d’impact causal. Mais cependant, il reste possible de fournir des données statistiques sur les tendances générales et de donner des exemples d’approches prometteuses. Quelques messages importants peuvent être retenus de ce premier rapport:

- La pertinence des OMD comme critères de mesure des réalisations de la politique de développement a gagné en importance. Les OMD occupent en effet une place de plus en plus importante dans les processus décisionnels et dans les choix politiques.

- La disponibilité de l’information s’est accrue. Ainsi les 18 pays partenaires disposent

chacun d’un rapport sur leurs progrès dans l’atteinte des OMD.

- L’efficacité des interventions et de l’aide étrangères reste fort liée à la qualité de la politique suivie par les pays partenaires. Les responsabilités sont partagées entre les pays donateurs et les pays récipiendaires de l’aide. La politique de gouvernance que les pays bénéficiaires mettent en œuvre afin de créer un environnement propice au développement est déterminante ; comme l’est la manière dont les différents donateurs se coordonnent. A ce propos, il faut souligner que la Belgique a toujours soutenu la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide au développement visant l’harmonisation et l’alignement de l’aide. La Belgique plaide aussi pour l’européanisation de l’aide afin d’arriver, si pas à une aide européenne commune au moins à une complémentarité.

- L’aide fournie par la Belgique va en grande partie à des pays fragiles; or, vu les

circonstances difficiles que vivent ces pays, il est particulièrement difficile de mesurer l’efficacité de l’aide belge à l’aune de leur progression vers les OMD.

Hormis le rapport sur la mise en œuvre de l’OMD 8 publié en 2004, le présent rapport constitue un premier exercice d’évaluation de la contribution de la Belgique à la réalisation des OMD. Ce rapport montre que nos actions se situent bien dans la tendance internationale et que de réelles avancées sont enregistrées sur le terrain. Il reste encore fort à faire mais des leçons sont tirées en permanence afin d’adapter et d’ajuster l’action de la Belgique en vue de parvenir au meilleur résultat possible pour ses pays partenaires.

Page 78: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

78

Bibliographie België en de Millennium Ontwikkelingsdoelstellingen: een reëel engagement?, Meesterproef, David Halain, prof. Dr. Ann. Pauwels. 2005-2006, Europese Hogeschool Brussel. Bilan du Millénaire relatif aux écosystèmes, Ecosystems and Human Well-Being: Biodiversity Synthesis Report (Washington D.C., Island Press, 2006) Global Monitoring Report, 2006. Strengthening Mutual Accountability - Aid, Trade & Governance Human Development Report 2005, “International Cooperation at a crossroads: Aid, trade and security in an unequal world”. La Coopération belge relève le Défi. Huit projets de la Coopération technique belge pour les Objectifs du Millénaire pour le Développement, Coopération technique belge. L’état du Monde, 2006. Annuaire économique et géopolitique mondial, Serge Cordellier, Béatrice Didiot, Editions La Découverte. Objectifs du Millénaire pour le Développement, Rapport 2005, Programme des Nations unies pour le Développement. « Où en est le développement durable : évaluation de la mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et du Plan de mise en œuvre de Johannesburg. » Rapport du Secrétaire général. Document : E/CN.17/2006/1. Progress for Children, A report card on Nutrition, number 4, May 2006, UNICEF. Progress for Children, A report card on Water and Sanitation, number 5, September 2006, UNICEF. Commitment to Development Index – Coutntry Report – Belgium, David Roodman, Scott Standley et Sanjeev Sharma Center for Global Development, Août 2006. Rapport du représentant belge auprès du FMI Rapport du représentant belge auprès de la Banque mondiale Rapport du représentant belge auprès du PNUD Rapport OMD des dix-huit pays de concentration de la Coopération belge: Bolivie : Millennium Development Goals – Progress in Bolivia. Rapport établi par le Résident Coordinateur des NU en Bolivie Equateur : Informe national MDGs 2005 Pérou : Hacia el cumplimiento de los ODM en el Peru, informe 2004 Vietnam: Viet Nam Achieving the MDGs August 2005 Maroc : Rapport national relatif aux ODM, décembre 2003 Algérie : Rapport national sur les ODM. Etabli par le gouvernement algérien juillet 2005 Palestine : The MDGs progress report 2002 Occupied Palestinian territory. Établi en partenariat : UNDP, UNRWA, OHCHR, ILO, WFP, WHO, UNESCO, UNICEF. Sénégal : Follow-up on the MDGs, May 2003

Page 79: Rapport 2006 sur les contributions de la Belgique à la réalisation … · 2016-03-23 · dans le monde arabe. C’est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante

79

Bénin : 1er rapport sur les OMD, juillet 2003 Mali : Rapport de suivi de la mise en œuvre des ODM, novembre 2004 (rapport conjoint Mali – Coordonnateur résident NY) Niger : Rapport national sur le progrès vers les ODM, 2003 RDC : Rapport national de suivi de progrès pour la RDC 2004 Rwanda : Status report 2003. Burundi : Rapport d’avancement ODM, septembre 2004 Ouganda :MDG Progress Report, 2003 Mozambique : Report on the MDGs, 2005 (disponible aussi 2002) Tanzanie : MDG Progress 2002 Afrique du Sud : MDGs Country report 2005 Rapport annuel 2005 de la DGCD. Rapport d’avancement vers l’OMD8, DGCD, 2004. Report on the Global AIDS Epidemic 2004, UNAIDS. Report on the Global AIDS Epidemic 2005, UNAIDS. Social Watch Report 2006,”Impossible Architecture – Why the financial structure is not working for the poor and how to redesign it for equity and development”. The State of the World’s Children 2004, UNICEF. World Development Indicators 2006, The World Bank. World Development Indicators 2005, The World Bank. World Development Indictors 2004, The World Bank. Sites internet consultés: www.btcctb.org www.dgcd.be www.footprintnetwork.org www.imf.org www.un.org www.undp.org www.uneca.org www.worldbank.org