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Rapport agricole 2014 Rapport agricole 2014 Résumé

Rapport agricole 2014 – Résumé3 Rapport agricole 2014 Rapport agricole 2014 Résumé Le quinzième rapport agricole de l’Office fédéral de l’agriculture informe sur la situation

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Rapport agricole 2014 Résumé

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4 EditeurOffice fédéral de l’agriculture (OFAG)CH-3003 BerneTél. : +41 58 462 25 11Fax : +41 58 462 26 34Internet : www.blw.admin.chCopyright : OFAG, Berne 2014

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Rapport agricole 2014

Résumé

Le quinzième rapport agricole de l’Office fédéral de l’agriculture informe sur la situation économique, sociale et écologique de l’agriculture en 2013 et sur l’évolution au cours des deux dernières décennies. Les principaux résultats sont présentés ci-après sous une forme condensée.

n Situation et évolution dans le domaine économique

Revenu sectoriel plus élevé qu’en 2012

Le revenu net d’entreprise de tout le secteur s’élevait en 2013 à 2,939 milliards de francs, soit une aug-mentation de 189 millions de francs (+6,9 %) par rapport à 2012. La production a dépassé de 113 millions de francs celle de 2012 alors que les coûts ont baissé de 81 millions de francs. La hausse de la production en 2013 s’explique par les bons résultats obtenus en production animale (+417 millions de francs). Les prestations fournies par l’agriculture (+5 millions de francs) et les activités secondaires non agricoles (+16 millions de francs) ont également augmenté. La production végétale a par contre enregistré une baisse de 325 millions de francs. La baisse des coûts dans ce domaine s’explique principalement par celle des dépenses pour les consommations intermédiaires, inférieures de 58 millions de francs à 2012.

Résultats des Comptes économiques de l’agriculture suisse Indications en prix courants, en millions de francs

2010 2011 2012 1 2013 2

Production de la branche agricole 10 047 10 173 10 084 10 196 Production végétale 4 253 4 330 4 314 3 989 Production animale 4 775 4 800 4 678 5 095 Production de services agricoles 665 662 682 686 Autres 354 381 410 426– consommations intermédiaires 6 216 6 280 6 308 6 250Valeur ajoutée brute aux prix de base 3 831 3 894 3 776 3 946– Amortissements 2 142 2 112 2 073 2 076Valeur ajoutée nette aux prix de base 1 689 1 782 1 703 1 870– autres impôts sur la production 130 137 152 143+ autres subventions (non liées aux produits) 2 876 2 912 2 926 2 922Revenu des facteurs 4 436 4 557 4 477 4 649– rémunération des salariés 1 231 1 235 1 257 1 253Excédent net d’exploitation / revenu mixte net 3 205 3 322 3 220 3 396– fermages à payer 234 234 235 235– intérêts à payer 277 259 246 231+ intérêts perçus 10 11 11 9Revenu net d’entreprise 3 2 704 2 840 2 750 2 939

En raison de la révision des Comptes nationaux de septembre 2014, les séries temporelles des agrégats du présent tableau ont toutes été modifiées. 1 Résultats semi-définitifs, état au 5 septembre 2014 2 Chiffres provisoires, état au 5 septembre 2014 3 est désigné comme revenu net d’entreprise dans la littérature et dans la méthodologie Eurostat Source : OFS

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4 Revenu par exploitation en hausse en comparaison de l’année précédente

En 2013, le revenu agricole à l’échelon de l’exploitation individuelle était supérieur de 9,7 % à celui de l’année précédente. Le revenu non agricole a lui aussi augmenté par rapport à 2012 (+1,3 %).

Evolution du revenu des exploitations agricoles : moyenne de toutes les régions fr.

par

exp

loita

tion

Source : Agroscope IDU, dépouillement centralisé

0

10 000

20 000

30 000

40 000

50 000

100 000

90 000

80 000

70 000

60 000

2000/02 2010 2011

Revenu non agricoleRevenu agricole

18 806

56 203

1.29

UTAF

2012

26 308

55 182

1.22

26 737

59 474

1.21

26 772

55 965

1.21

2013

27127

61386

1.21

Unités de travail annuel de la famille

L’appréciation de la situation économique des différentes exploitations se fonde sur l’évaluation des résul-tats comptables de quelque 3 000 exploitations de référence. Les résultats des exploitations de référence couvrent une population totale d’environ 50 000 exploitations.

Progression du commerce extérieur de produits agricoles

Le commerce des produits agricoles a connu dans l’ensemble une évolution favorable au cours de l’année sous revue. Les importations ont augmenté de 0,6 milliard en termes de valeur, passant ainsi à 12,0 mil-liards de francs, tandis que les exportations ont crû de 0,5 milliard de francs, pour atteindre 8,6 milliards de francs. La balance commerciale 2013 des produits agricoles a affiché un excédent d’importation de 3,4 milliards de francs, soit 0,1 milliard de plus qu’en 2012. L’excédent d’importation a toutefois diminué de 1,6 milliard de francs au total entre 2000/02 et 2013.

Durant l’année sous revue, 74 % des importations de produits agricoles provenaient de l’UE et 62 % des exportations étaient destinées à l’UE. En 2013, la balance commerciale avec l’UE pour les produits agricoles s’est soldée par un excédent d’importation de 3,6 milliards de francs.

Evolution du commerce extérieur

2000/02 2011 2012 2013 2000/02–13 Milliards de francs %Importations Total des produits agricoles 8,5 11,4 11,4 12,0 41,2 dont en provenance de l’UE 6,4 8,5 8,3 8,9 39,1Exportations Total des produits agricoles 3,5 7,8 8,1 8,6 145,7 dont à destination de l’UE 2,5 4,8 5,0 5,3 112,0Excédent d’importation Total des produits agricoles 5,0 3,6 3,3 3,4 –32,0 dont à destination de l’UE 3,9 3,7 3,3 3,6 –7,7

Source : DGD

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4 La Suisse est une grande importatrice de denrées alimentaires. Un nombre considérable de produits sont importés dans toutes les catégories. Les exportations concernent surtout les produits transformés. La Suisse exporte peu de légumes, de fruits, de viande et de produits à base de viande. Les excédents d’importation sont importants dans ces catégories de produits. La balance commerciale est relativement équilibrée pour ce qui est des boissons, des préparations alimentaires et des produits laitiers. La Suisse affiche des excédents d’exportation pour les produits d’agrément (surtout le café).

Importations et exportations de produits agricoles et produits transformés par catégorie de produits 2013

3000250020001000 10001500 15005002000 5000

1796 149

1535 30381503

344 658314

592 66674

11371122

1647

642

591

15

647 5

596

411

38

5

614512

102

1174 763

1878 1841

310500 190

331218 1185

Produits animaux, poissons (1, 2, 3, 5, 16)

Fruits (8)

Légumes (7)

Plantes vivantes, fleurs (6)

Oléagineux, graisses et huiles (12, 15)

Céréales et préparations (10, 11, 19)

Boissons (22)

Aliments pour animaux, déchets (23)

Préparations alimentaires (20, 21)

Produits laitiers (4)

Tabac et divers (13, 14, 24)

Produits d'agrément (9, 17, 18)

Source : DGD

en millions de fr.

ImportationsExportationsExcédent d'importation ou d'exportation

Taux d’auto-approvisionnement 2012 légèrement plus bas qu’en 2011

La production animale est le pilier principal de l’agriculture suisse, ce qui explique le taux d’autosuffisance plutôt élevé dans ce domaine. En 2012, la part indigène de produits d’origine animale était de 100,8 %, soit d’environ 0,5 % de plus qu’en 2011 (100,4 %). En 2012, la part indigène de produits d’origine ani-male était de 44,9 %, soit 2,4 % de moins qu’en 2011. Cela s’explique par les rendements plutôt moyens obtenus en 2012 par les agriculteurs suisses en culture végétale après une année 2011 exceptionnellement bonne. Au total, le taux d’auto-approvisionnement brut, de 62,2 % en 2012, était plus bas qu’en 2011 (63 %). En 2012, le taux d’auto-approvisionnement net était de 55,2 %, soit 1,3 % plus bas qu’en 2011.

Une distinction est établie entre le taux d’auto-approvisionnement brut et le taux d’auto-approvisionne-ment net, lequel tient compte du fait qu’une partie de la production indigène est basée sur du fourrage importé.

La méthode de calcul du bilan alimentaire a été entièrement revue en 2013. A cette occasion, les calculs effectués pour les années 2008 à 2010 ont été révisés en tenant compte de la nouvelle méthode appelée NMB08. Pour le calcul des données 2011 et 2012, on n’a plus utilisé que cette nouvelle méthode. Dans le cadre de cette révision, la composition des groupes de denrées alimentaires issus de la production végétale a été modifiée. Les données nutritionnelles à la base des produits alimentaires ont été complètement revues à partir de données mises à jour et adaptées aux habitudes de consommation actuelles. Cela a conduit d’une manière générale à une légère baisse des quantités de substances nutritives au niveau des valeurs absolues du bilan alimentaire (production indigène, importations, exportations et variations des stocks). Les séries temporelles des taux d’auto-approvisionnement brut et net n’ont toutefois subi aucune interruption significative.

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Evolution du taux d'autosuffisance

Part

de c

alor

ies

en %

Denrées alimentaires végétales Denrées alimentaires d'origine animale

Total brut des denrées alimentairesTotal net des denrées alimentaires

Source : USP

0

120

100

80

60

40

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 20122000 2001 2002 2003

Du fait de la révision du bilan nutritif, les résultats relatifs aux denrées alimentaires et à celles d'origine animale ne peuvent pas être comparés avec les anciennes données en ce qui concerne chaque groupe de denrées alimentaires. De ce fait, il n'est plus possible de présenter d'évolution à long terme.

Stabilité des dépenses pour l’agriculture et l’alimentation

Les dépenses totales de la Confédération durant l’année sous revue se sont élevées à 63 700 millions de francs, soit 2 milliards de francs de plus qu’en 2012. Les dépenses consacrées à l’agriculture et à l’alimenta-tion se sont montées à 3 706 millions de francs, soit 5 millions de francs de moins qu’en 2012. Elles arrivent en sixième position après la prévoyance sociale (21 106 millions de francs), les finances et les impôts (9 916 millions de francs), les transports (8 224 millions de francs), la recherche et la formation (6 894 millions de francs) et la défense nationale (4 789 millions de francs).

La part de l’agriculture et de l’alimentation aux dépenses totales de la Confédération a baissé, passant de 7,5 % à 5,8 % entre 2004 et 2012.

20040

4 5004 0003 5003 0002 5002 0001 5001 000

5000,01,0

10,0

8,09,0

6,07,0

4,05,0

2,03,0

2005 2006 2007 2008 20102009

3750 3608 3645 3601 3551 3666

2011

3663

2012

3711

2013

37063692

Evolution des dépenses de la Confédération pour l'agriculture et l'alimentation

en m

illio

ns d

e fr.

en %

absolu (millions de fr.)en % des dépenses totales

Source : Compte d'Etat

Les dépenses consacrées à la production et aux ventes ont légèrement crû par rapport à 2012 pendant l’exercice sous revue. Elles ont diminué de 98 millions de francs au total entre 2007 et 2013. Dans le même intervalle, les paiements directs ont augmenté de 203 millions de francs.

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Evolution des dépenses de la Confédération pour l’agriculture et l’alimentation

Poste de dépenses 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 en millions de francsProduction et ventes 548 536 471 428 441 440 450Paiements directs 2 596 2 546 2 742 2 769 2 795 2 809 2 799Amélioration des bases de production 175 184 170 172 135 192 189Autres dépenses 282 285 308 297 293 270 268Total agriculture et alimentation 3 601 3 551 3 692 3 666 3 663 3 711 3 706

Remarque : l’introduction, en 2007, du nouveau modèle comptable de la Confédération (NMC) a entraîné un changement de système dans la présentation des comptes de la Confédération. Il n’est plus possible d’établir des comparaisons avec les années précédentes en raison de cette rupture structurelle. Sources : Compte d’Etat, OFAG

Poursuite de l’évolution structurelle

Au cours des treize premières années du nouveau millénaire, le nombre d’exploitations agricoles a diminué de 15 330 unités, soit un recul annuel de 1,9 %.

Évolution du nombre d’exploitations et de la main-d’œuvre

Paramètre Nombre d’exploitations Variation annuelle en % 2000 2013 2000–2013

Exploitations 70 537 55 207 –1,9Région de plaine 31 612 24 490 –1,9Région des collines 18 957 15 249 –1,7Région de montagne 19 968 15 468 –1,9 A titre principal 49 239 39 344 –1,7A titre accessoire 21 298 15 863 –2,2 Main-d’œuvre 203 793 158 919 –1,9

Source : OFS

L’évolution du nombre d’exploitations par région montre que le taux de diminution est resté le même entre 2000 et 2013 dans la région de plaine et la région de montagne mais qu’il a légèrement baissé dans la région des collines. L’évolution des exploitations révèle un taux de diminution légèrement plus élevé pour les entreprises exploitées à titre accessoire.

Le secteur agricole emploie environ 44 900 personnes de moins depuis l’an 2000. Le pourcentage de dimi-nution de la main-d’œuvre était environ le même que celui des exploitations.

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n Situation et évolution dans le domaine social

Evolution différente de la santé chez les paysannes et chez les agriculteurs

Les défis que doit relever l’agriculture se sont amplifiés. Les changements au niveau de la charge profes-sionnelle peuvent-ils également avoir des répercussions sur l’état de santé ? L’enquête sur la santé réalisée en 2012 par l’Office fédéral de la statistique (OFS) montre que de manière générale la charge psychique (« élevée » ou « moyenne ») a été en 2012 moins élevée chez les paysannes et chez les agriculteurs que dans leur groupe de référence respectif. Ce sont les femmes enquêtées du groupe de référence qui ont souffert de la charge psychique la plus élevée alors que le pourcentage le plus bas de charge psychique « élevée » a été enregistré chez les paysannes.

La question n’a été intégrée au questionnaire sur la santé qu’à partir de 2007 si bien qu’il n’est pas pos-sible d’établir des comparaisons avant cette date. Chez les agriculteurs, la charge psychique « élevée » a légèrement augmenté entre 2007 et 2012, alors qu’elle a diminué chez les paysannes. En revanche, dans le groupe témoin des hommes, elle a eu tendance à diminuer, tandis que dans le groupe témoin des femmes, elle a légèrement augmenté.

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Tensions psychiques (au cours des quatre dernières semaines)

en %

Source : OFS

0

30

20

10

MoyennesElevées

2007 2012 2007 2012 2007 2012 2007 2012

Agriculteurs Groupe de référenceHommes

Paysannes Groupe de référenceFemmes

Tous les cinq ans, l’Office fédéral de la statistique (OFS) mène une enquête sur la santé en Suisse. L’échantillon enquêté est constitué de personnes choisies au hasard dans la population, parmi les-quelles des paysannes et des agriculteurs. Des données ont été recensées, entre autres sur l’état de santé et sur le recours à des prestations du système de santé. Les dernières enquêtes ont eu lieu en 2002, 2007 et 2012.

En 2012, ce sont les agriculteurs qui ont dans l’ensemble le moins souffert de troubles du sommeil. Les femmes souffrent généralement plus souvent de troubles du sommeil. Ainsi, près d’un tiers des paysannes et des autres femmes enquêtées ont présenté des troubles de l’endormissement et du sommeil plus ou moins marqués, plus fréquents dans le groupe de référence des femmes.

Durant la période 2002 à 2012, les cas de troubles « graves » du sommeil ont légèrement augmenté chez les agriculteurs et chez les paysannes, de même que dans le groupe de référence des femmes. Ils ont par contre diminué dans le groupe de référence des hommes autres que les agriculteurs.

Troubles de l'endormissement et du sommeil (au cours des quatre dernières semaines)

en %

Source : OFS

0

50

40

30

20

10

2002 2007 2012 2002 2007 2012 2002 2007 2012 2002 2007 2012

Un peuBeaucoup

Agriculteurs Groupe de référenceHommes

Paysannes Groupe de référenceFemmes

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4 La consommation d’analgésiques (« quotidiennement » et « une à plusieurs fois par semaine ») a été dans l’ensemble plus faible en 2012 dans la population paysanne enquêtée que dans celle du groupe de réfé-rence correspondant. En 2012, ce sont les agriculteurs qui en ont consommé le moins.

La consommation d’analgésiques a été toutefois plus importante en 2012 que dix ans auparavant, aussi bien chez les hommes que chez les femmes de l’échantillon enquêté.

Consommation d'analgésiques (au cours de la dernière semaine)

en %

Source : OFS

0

30

20

10

2002 2007 2012 2002 2007 2012 2002 2007 2012 2002 2007 2012

Une à plusieurs fois par semaineTous les jours

Agriculteurs Groupe de référenceHommes

Paysannes Groupe de référenceFemmes

Diminution du temps investi dans l’accomplissement des tâches

En 1974 et 2011, Agroscope a réalisé des enquêtes sur le budget-temps dans les exploitations agricoles. Ces enquêtes documentent le temps moyen investi dans différents domaines d’activité et travaux effectués par la paysanne, son partenaire (chef d’exploitation) et d’autres personnes travaillant dans l’exploitation.

La période entre 1974 et 2011 s’est caractérisée par des avancées techniques importantes et par un recul du nombre de personnes vivant au foyer. Quelles répercussions cette évolution a-t-elle eu sur le budget-temps des paysannes et des chefs d’exploitation ?

L’investissement en temps des paysannes a enregistré une diminution entre 1974 et 2011, passant de 78 à tout juste 65 heures. Ce recul concerne en particulier les travaux ménagers, auxquels les paysannes ne consacrent plus que 25 heures par semaine, contre 45 heures auparavant. Le temps qu’elles ont investi dans l’exploitation agricole a également diminué d’environ un quart pour passer de 20 à 15 heures par semaine. En 2011, les paysannes ont exercé des activités para-agricoles en moyenne deux heures par semaine. Le nombre d’heures dévolues aux tâches administratives a légèrement augmenté en 1974 (+1,6 h/semaine). Les paysannes enquêtées ont passé nettement plus de temps à exercer une activité professionnelle en dehors de l’exploitation (8,5 h/semaine au lieu de 1,5 h/semaine auparavant).

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Investissement en temps des paysannes

Source : Agroscope IDU

0 2010 30

45,2

0,3

5,8

40 50

En heures hebdomadaires

Ménage

Jardin et abords de la ferme

Education

Soins

Tâches administratives

Exploitation

Activité proche de l’agriculture

Activité professionnelle à l'extérieur

24,8

7,5

0,4

Paysannes 1974Paysannes 2011

3,13,5

1,6

1,4

0,0

3,2

1,9

8,6

15,320,3

Entre 1974 et 2011, on a également observé pour les chefs d’exploitation une importante diminution du nombre d’heures hebdomadaires, qui sont passées en moyenne d’environ 78 à moins de 66 heures. L’inves-tissement en temps a surtout reculé pour les travaux agricoles, qui ont nécessité une cinquantaine d’heures par semaine, contre 66 heures auparavant. Le temps consacré aux tâches administratives a aussi régressé, passant de 3,5 à 2 heures par semaine, tandis que celui passé à exercer une activité professionnelle en dehors de l’exploitation a augmenté de 2 heures par semaine pour atteindre 8 heures hebdomadaires. En 2011, les chefs d’exploitation se sont occupés de leurs enfants pendant 3 heures par semaine, contre environ 0,5 heure en 1974.

Investissement en temps des chefs d'exploitation

Source : Agroscope IDU

1,1

0,1

0,4

En heures hebdomadaires

1,2

3,0

0,1

Chef d’exploitation 1974Chef d’exploitation 2011

0,50,2

3,5

6,0

0,0

2,2

1,1

8,1

49,466,2

Ménage

Jardin et abords de la ferme

Education

Soins

Tâches administratives

Exploitation

Activité proche de l’agriculture

Activité professionnelle à l'extérieur

0 2010 30 40 50 60 70

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n Situation et évolution du domaine écologique

Nette diminution des excédents de phosphore agricoles depuis les années 90

Cette évolution indique que l’apport en phosphore a pratiquement diminué de moitié entre 1990 et 2012. Les achats d’engrais minéraux ont surtout nettement régressé dans les années 90 : en 2012, ils ont régressé d’un tiers par rapport à 1990. C’est surtout l’interdiction d’employer les boues d’épuration dans l’agri-culture qui est à l’origine de la forte baisse de l’utilisation d’engrais de recyclage au début du siècle. En revanche, les importations d’aliments pour animaux ont connu une nette augmentation au cours des vingt dernières années. Depuis 2000, elles constituent l’essentiel des apports de phosphore dans l’agriculture suisse. Les exportations de cette substance ont connu une progression au cours de la période étudiée. Cette augmentation est largement due au fait que des déchets animaux doivent être éliminés par incinération en dehors de l’exploitation depuis une vingtaine d’années et qu’ils sont de ce fait perdus pour l’agriculture.

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Bilan de phosphore et efficience du phosphore

en 1

000

t P

Source : Agroscope

InputFourrages importésEngrais minérauxEngrais de recyclageImportations de semencesDépôts atmosphériques

OutputProduits animauxProduits végétaux

Bilan (input-output)Efficience (output: input)

Effic

ienc

e en

%

0

24

21

18

15

12

9

6

3

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L’efficience du phosphore, qui était de 22 % en 1990/1992, a progressé pour atteindre 60 % en 2010/2012. Ainsi, l’excédent annuel de phosphore a enregistré une diminution en chiffres absolus, passant de 20 000 à 5 900 tonnes environ pendant cette période, soit un total de plus de 200 000 tonnes de phosphore pour toute la période considérée. La Politique agricole 2014–2017 prévoit d’améliorer l’efficience du phosphore, visant les 68 % d’ici à 2017, et de réduire l’excédent annuel, qui devrait passer à 4 000 tonnes.

L’évolution du bilan de phosphore dans l’agriculture suisse au fil des années est analysée à l’aide de la méthode OSPAR du bilan apparent à l’exploitation (Convention pour la protection du milieu marin de l’Atlantique du Nord-Est). Cette méthode considère toute l’agriculture suisse comme une seule exploitation. Les entrées sont tout ce qui entre dans cette « exploitation », comme les aliments pour animaux importés, mais pas ceux produits par l’agriculture du pays. Il n’est pas non plus tenu compte de la quantité et de l’utilisation des engrais de ferme, puisqu’ils sont produits dans l’agriculture. Les extrants sont les volumes de phosphore qui quittent l’exploitation sous forme de denrées alimentaires végétales et animales, mais pas les aliments pour animaux issus des grandes cultures et des cultures fourragères qui restent dans l’exploitation.

Forte diminution de la teneur en phosphore des lacs depuis les années 70

La teneur en phosphore des lacs constitue un indicateur important de la qualité de l’eau. Une teneur en phosphore élevée favorise la production de biomasse. Or, lorsqu’elle meurt, celle-ci consomme de l’oxygène en se décomposant. Un excédent de biomasse peut ainsi provoquer un manque d’oxygène dans les couches inférieures ou dans le sédiment de surface. Le phosphore parvient généralement dans l’eau des lacs de deux façons, soit par des sources ponctuelles (stations d’épuration, industrie, ménages, déversoirs d’orage par temps de pluie des canalisations) ou des sources diffuses (agriculture, forêt et atmosphère). L’apport et la teneur en phosphore des lacs ont considérablement diminué depuis une quarantaine d’années, et ce pour les raisons suivantes : plus de 95 % des sources ponctuelles sont traitées dans des stations d’épuration et surtout une très grande quantité du phosphore qu’elles contiennent est éliminée des eaux usées, et, enfin, il est interdit d’utiliser des phosphates dans la fabrication des lessives depuis 1986. Les apports de phosphore provenant de l’agriculture ont également connu une baisse, mais pas dans la même mesure.

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4 Intensification de la pression exercée sur les sols

Le sol sert de base à la majeure partie de la production de denrées alimentaires. L’eau de pluie qui tombe sur la terre est stockée dans le sol, permettant ainsi aux plantes de se développer, ou elle pénètre dans le sous-sol, où elle est filtrée pour devenir par exemple de l’eau potable. Une quantité inimaginable de micro-organismes décomposent les composés organiques parvenus à la surface ou à l’intérieur du sol, dont les composantes fourniront aux végétaux des éléments nutritifs ou des matières premières. Les micro-organismes du sol produisent également de nouveaux composés organiques, qui constitueront un humus fertile. Le sol façonne les paysages qui nous entourent tout en fournissant les surfaces nécessaires à la création d’habitations.

La demande mondiale en sol fertile ne cesse d’augmenter en raison de la croissance démographique et aussi, notamment, de la consommation accrue de denrées alimentaires d’origine animale, qui requièrent nettement plus de surface par calorie alimentaire que les denrées à base de végétaux. A cela s’ajoute la très forte pression à laquelle sont soumises les surfaces dont dispose actuellement l’agriculture pour la production. D’un côté, les meilleures terres agricoles sont souvent utilisées à des fins d’urbanisation. Le Programme des Nations Unies pour l’environnement estime que, d’ici à 2050, ces surfaces s’élèveront dans le monde à près de 200 millions d’hectares, soit un chiffre 200 fois supérieur à la surface agricole utile disponible en Suisse. D’un autre côté, la fertilité des sols diminue en raison de leur dégradation sur une large échelle. L’une des principales causes de ce phénomène est l’érosion due à l’eau et au vent, qui touche environ 1 500 millions d’hectares sur la planète. Comme il est relativement difficile de trouver de nouvelles bonnes terres arables (env. 500 millions ha selon la FAO), il faut augmenter le rendement à l’hectare pour pouvoir nourrir de plus en plus d’individus.

Importance du rôle protecteur de la couverture du sol

La couverture du sol varie durant les saisons en fonction du développement de la végétation, des travaux des champs et des résidus végétaux de surface. L’état de la surface du sol est déterminant pour plusieurs effets sur l’environnement. Ainsi, une couverture élevée contribue à la protection physico-chimique des sols, réduit le risque d’érosion et la perte de substances minérales et organiques (éléments nutritifs, pesticides et métaux lourds). La couverture du sol et les cultures sont directement liées. L’assolement, la dynamique de développement saisonnier (du semis jusqu’à la récolte) et la gestion des cultures intercalaires sont autant de facteurs qui jouent ici un rôle décisif. Les diverses pratiques culturales de la Suisse ont un impact différent sur le degré de couverture du sol.

Degré de couverture du sol par type d’exploitation

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4 Remise en question de la fertilité à long terme des sols agricoles en Suisse

Les surfaces des sols agricoles sont menacées en Suisse, tout comme leur fertilité à long terme. L’érosion et le compactage du sol ont une grande influence sur la fertilité au même titre que la teneur en métaux lourds et en humus.

Les sols sont souvent contaminés par des métaux lourds dans les exploitations agricoles spécialisées qui utilisent des pesticides et des aliments concentrés contenant des additifs. L’évolution des teneurs en métaux lourds au cours des vingt dernières années est dans l’ensemble réjouissante. Ainsi, les teneurs en plomb et en mercure dans la couche supérieure ont nettement diminué depuis les années 80. Néanmoins, les métaux lourds ne sont pas décomposés dans le sol ; ils sont uniquement stockés ou transportés, dans des couches plus profondes du sol, dans les cours d’eau sous forme de particules ou avec la récolte. La baisse des teneurs signifie que les apports ont reculé par rapport aux années 80. Les mesures prises à l’époque pour la protection de l’air et l’interdiction d’épandre des boues d’épuration ont porté leurs fruits. En ce qui concerne le cadmium, les apports atmosphériques ont nettement diminué, mais les teneurs dans le sol sont restées constantes. Les raisons de ce phénomène ne sont pas claires. En effet, les sites de l’observatoire national des sols présentent depuis toujours de faibles teneurs en cadmium, de telle sorte qu’il est difficile de détecter d’éventuelles baisses dans le sol. Par contre, certains sites ont connu une nette augmentation des teneurs en zinc et en cuivre, en particulier dans les prairies intensives. Les données d’exploitation ont révélé que de grandes quantités d’engrais de ferme avaient été épandues sur les parcelles concernées. Les bilans de flux des substances montrent que le zinc et le cuivre apportés dans le sol proviennent essentiel-lement des engrais de ferme.

L’humus tend également à diminuer dans certaines exploitations, surtout dans celles pratiquant les grandes cultures sans bétail ou avec un nombre restreint d’animaux. Un phénomène qui entraîne sur le long terme une baisse de la fertilité des sols.

Bilan d’humus annuel par type d’exploitation

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Source : Agroscope

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