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FR FR COMMISSION EUROPÉENNE Bruxelles, le 20.12.2010 COM(2010) 774 final 2010/0374 (COD) Proposition de RÈGLEMENT DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL relatif au système européen des comptes nationaux et régionaux dans l’Union européenne (Texte présentant de l’intérêt pour l’EEE)

RÈGLEMENT DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL · RÈGLEMENT DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL relatif au système européen des comptes nationaux et régionaux dans l’Union

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    COMMISSION EUROPENNE

    Bruxelles, le 20.12.2010 COM(2010) 774 final

    2010/0374 (COD)

    Proposition de

    RGLEMENT DU PARLEMENT EUROPEN ET DU CONSEIL

    relatif au systme europen des comptes nationaux et rgionaux dans lUnion europenne

    (Texte prsentant de lintrt pour lEEE)

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    EXPOS DES MOTIFS

    1. CONTEXTE DE LA PROPOSITION

    Lobjectif gnral du projet est de rviser le SEC 95 de manire adapter les comptes nationaux tablis dans lUnion europenne au nouvel environnement conomique, aux progrs de la recherche mthodologique et aux besoins des utilisateurs.

    Un rglement du Parlement europen et du Conseil relatif au systme europen 2010 des comptes nationaux et rgionaux dans lUnion europenne (SEC 2010) doit par consquent tre adopt cet effet.

    Le SEC rvis doit tre la rfrence mthodologique approprie pour llaboration des donnes de haute qualit sur les comptes nationaux qui sont ncessaires la mise en uvre de politiques fondamentales de lUnion.

    La rvision est galement loccasion dapporter de nouvelles amliorations aux rgles du SEC 95, en les axant davantage sur les diffrents usages qui en sont faits dans lUnion.

    Le SEC est un outil essentiel au niveau europen, qui est utilis pour rpondre divers besoins administratifs fondamentaux (ressources propres, procdure sur les dficits excessifs, fonds structurels, par exemple) ainsi que pour analyser la coordination et la convergence des politiques conomiques des tats membres.

    Afin de raliser les objectifs noncs dans le trait sur lUnion europenne et le trait sur le fonctionnement de lUnion europenne ainsi que, plus spcifiquement, les objectifs relatifs lUnion conomique et montaire, le SEC fournit aux institutions de lUnion, aux gouvernements nationaux ainsi quaux oprateurs conomiques et sociaux un ensemble de statistiques harmonises et fiables lappui de leurs dcisions.

    La rvision du SEC fait suite la rvision du Systme international de comptabilit nationale (SCN 93). Le nouveau SCN (SCN 2008) a t publi en 2009 par les cinq organisations internationales qui ont travaill llaboration du nouveau manuel ( savoir le FMI, lOCDE, la Division de statistique des Nations unies, la Banque mondiale et Eurostat).

    Le SEC est, dans une large mesure, conforme au SCN en ce qui concerne les dfinitions, les rgles comptables et les nomenclatures utilises. Il se distingue nanmoins par certains aspects, notamment sa prsentation, qui correspond mieux lusage qui en est fait dans lUnion europenne. Celui-ci requiert en fait une plus grande prcision des dfinitions, des nomenclatures et des rgles comptables. Contrairement au SCN, le SEC est fond sur un rglement comportant des dispositions contraignantes, dans le but de garantir la comparabilit au niveau de lUnion, et est assorti dun programme obligatoire de transmission de donnes.

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    2. RSULTATS DES CONSULTATIONS AVEC LES PARTIES INTRESSES ET ANALYSE DIMPACT

    La rvision du SEC a t dbattue au sein de plusieurs groupes, comme indiqu ci-aprs.

    Un groupe de pilotage compos de directeurs des comptes nationaux a t constitu afin de soutenir le groupe Directeurs des comptes nationaux dans ses tches, consistant :

    dfinir les orientations stratgiques ncessaires la russite du projet,

    formuler des recommandations aux diffrents stades du projet,

    trancher certaines questions mthodologiques importantes.

    Il a t fait appel au groupe de travail Comptes nationaux (NAWG) sur des questions gnrales ainsi quau groupe de travail Comptes financiers (FAWG) sur des aspects plus spcifiques, et leurs contributions ont t essentielles au succs du projet de rvision du SEC 95. Des discussions approfondies, lors de runions et de consultations crites, ont t ncessaires pour garantir la qualit technique du projet. Paralllement au NAWG, un groupe Rvision du SEC 95 a t mis en place par la tenue de runions conjointes du NAWG et du FAWG, afin dtudier les questions intressant ces deux groupes de travail.

    Un groupe technique BCE-Eurostat sur la cohrence a travaill lharmonisation des parties financires et non financires du systme.

    Le Comit du systme statistique europen (CSSE) a t tenu inform chaque stade du processus de rvision. Le Comit des statistiques montaires, financires et de balance des paiements (CMFB) a t inform de manire rgulire.

    De nombreux contacts ont t pris avec dautres directions gnrales, en particulier la DG Affaires conomiques et financires et la DG Budget.

    Eurostat a organis une confrence sur les comptes nationaux en septembre 2009 Bruxelles, laquelle des utilisateurs et des acteurs concerns ont particip.

    ANALYSE DIMPACT

    Labsence de rvision du SEC compromettrait la comparabilit des comptes nationaux et des agrgats, dune part entre les tats membres car la rvision est loccasion de dfinir de nouvelles rgles mthodologiques concernant des questions souleves au cours des quinze dernires annes et, dautre part, lchelle internationale puisque le SCN vient dtre rvis.

    Le SEC doit demeurer une manation du SCN, adapte aux structures conomiques des tats membres, et suivre lorganisation gnrale de ce systme dans toute la mesure du possible afin que les donnes de lUnion soient comparables celles tablies par ses principaux partenaires internationaux.

    Une analyse des consquences de la mise en uvre du SEC rvis sur les principaux agrgats des comptes nationaux a t examine par le sous-comit Statistiques du Comit conomique et financier en vue de la tenue dun dbat dorientation au Conseil Ecofin de novembre 2010.

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    3. LMENTS JURIDIQUES DE LA PROPOSITION

    Le prsent rglement a pour but de rviser le SEC en ce qui concerne tant la mthodologie des normes, dfinitions, nomenclatures et rgles comptables communes que le programme de transmission, pour les besoins de lUnion, des tableaux et comptes labors selon cette mthodologie.

    Larticle 338 du trait sur le fonctionnement de lUnion europenne est le fondement juridique de la statistique europenne. Statuant conformment la procdure lgislative ordinaire, le Parlement europen et le Conseil arrtent des mesures en vue de ltablissement de statistiques, lorsque cela est ncessaire laccomplissement des activits de lUnion. Cette disposition nonce les critres respecter pour la production des statistiques europennes, savoir limpartialit, la fiabilit, lobjectivit, lindpendance scientifique, lefficacit au regard du cot et la confidentialit des informations statistiques.

    La proposition est conforme au principe de subsidiarit et au principe de proportionnalit.

    En ce qui concerne le principe de subsidiarit, les objectifs de la proposition ne relvent pas de la comptence exclusive de lUnion europenne, mais ne peuvent tre atteints de manire suffisante par les tats membres.

    Les tats membres ne peuvent rpondre de manire satisfaisante au critre de qualit globale exig sans disposer dun cadre europen clair, savoir une rglementation europenne dfinissant une mthodologie et un programme de transmission communs concernant les comptes nationaux.

    Cela est particulirement important dans le domaine des comptes nationaux car les agrgats sont utiliss des fins trs diverses aux niveaux tant rgional que national, voire europen (ressources propres, procdure sur les dficits excessifs, fonds structurels, par exemple).

    Les objectifs de la proposition seront mieux raliss au niveau de lUnion europenne en vertu dun acte lgislatif europen car seule la Commission est en mesure de coordonner la ncessaire harmonisation de la mthodologie et des informations statistiques relatives aux comptes nationaux au niveau de lUnion; la collecte des donnes et ltablissement de statistiques comparables sur les comptes nationaux, en revanche, peuvent tre organiss par les tats membres. LUnion europenne est ds lors habilite agir cette fin conformment au principe de subsidiarit nonc larticle 5 du trait.

    En ce qui concerne le principe de proportionnalit, le rglement ne va pas au-del de ce qui est ncessaire pour atteindre lobjectif poursuivi. Il ne prcise pas le mcanisme de collecte de donnes mettre en place par chaque tat membre pour les besoins des comptes nationaux, mais sen tient dfinir les donnes communiquer ainsi qu fixer une structure et un calendrier harmoniss.

    Linstrument juridique propos pour le SEC 2010 est un rglement du Parlement europen et du Conseil. Un rglement est prfrable en lespce en ce quil dfinit les mmes dispositions dans toute lUnion europenne, sans laisser de marge de manuvre aux tats membres pour lappliquer de manire partielle ou slective. Il est directement applicable, ce qui signifie quil ne doit pas tre transpos dans le droit national.

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    4. CONSQUENCES BUDGTAIRES

    La proposition na pas dincidence sur le budget de lUnion.

    5. INFORMATIONS SUPPLMENTAIRES

    Lacte propos concerne lEspace conomique europen; il convient ds lors quil soit tendu celui-ci.

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    2010/0374 (COD)

    Proposition de

    RGLEMENT DU PARLEMENT EUROPEN ET DU CONSEIL

    relatif au systme europen des comptes nationaux et rgionaux dans lUnion europenne

    (Texte prsentant de lintrt pour lEEE)

    LE PARLEMENT EUROPEN ET LE CONSEIL DE LUNION EUROPENNE,

    vu le trait sur le fonctionnement de lUnion europenne, et notamment son article 338, paragraphe 1,

    vu la proposition de la Commission1,

    aprs transmission du projet dacte lgislatif aux parlements nationaux,

    vu lavis de la Banque centrale europenne2,

    statuant conformment la procdure lgislative ordinaire3,

    considrant ce qui suit:

    (1) Des informations comparables, jour et fiables sur la structure et lvolution de la situation conomique de chaque tat membre ou rgion sont ncessaires aux fins du suivi des conomies des tats membres ainsi que de lUnion conomique et montaire (UEM).

    (2) Il convient que la Commission contribue au suivi des conomies des tats membres ainsi que de lUEM et, notamment, fasse rgulirement rapport au Conseil sur les progrs raliss par les tats membres dans laccomplissement de leurs obligations relatives lUEM.

    (3) Les citoyens de lUnion ont besoin des comptes conomiques, qui constituent un outil fondamental pour analyser la situation conomique dun tat membre ou dune rgion. Par souci de comparabilit, il convient que ces comptes soient labors sur la base de principes uniques et non diversement interprtables.

    (4) Il est ncessaire que la Commission utilise des agrgats des comptes nationaux pour les besoins administratifs de lUnion et, en particulier, pour les calculs budgtaires.

    1 JO C [] du [], p. []. 2 JO C [] du [], p. []. 3 JO C [] du [], p. [].

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    (5) En 1970 a t publi un document administratif intitul Systme europen de comptes conomiques intgrs (SEC), qui couvrait le domaine rgi par le prsent rglement et qui avait t tabli par les seuls soins et sous la seule responsabilit de lOffice statistique des Communauts europennes. Ce document tait laboutissement des travaux mens depuis plusieurs annes par lOffice statistique des Communauts europennes, en collaboration avec les instituts nationaux de statistique des tats membres, pour llaboration dun systme de comptabilit nationale rpondant aux besoins de la politique conomique et sociale des Communauts europennes. Il reprsentait la version communautaire du systme de comptabilit nationale des Nations unies, lequel avait t utilis jusque-l au niveau communautaire. Une deuxime dition, mettant jour le texte initial, a t publie en 19794.

    (6) Le rglement (CE) n 2223/96 du Conseil du 25 juin 1996 relatif au systme europen des comptes nationaux et rgionaux dans la Communaut5 a instaur un systme de comptes nationaux rpondant aux besoins des politiques conomiques, sociales et rgionales de lUnion. Ce systme est, dans une large mesure, conforme au Systme international de comptabilit nationale (SCN 1993) adopt en fvrier 1993 par la Commission de statistique des Nations unies, afin de garantir que les rsultats tablis pour tous les pays membres des Nations unies soient comparables au plan international.

    (7) Le SCN 1993 a t actualis, donnant lieu ladoption du nouveau Systme de comptabilit nationale (SCN 2008) en fvrier 2009 par la Commission de statistique des Nations unies dans le but dassurer une meilleure adquation entre la comptabilit nationale et le nouvel environnement conomique, les progrs de la recherche mthodologique et les besoins des utilisateurs.

    (8) Il est ncessaire de procder la rvision du systme europen de comptes (SEC 95) institu par le rglement (CE) n 2223/96 pour tenir compte de ces volutions et faire de ce systme une version du SCN 2008 qui soit adapte aux structures conomiques des tats membres, afin que les donnes de lUnion soient comparables celles tablies par ses principaux partenaires internationaux.

    (9) En ce qui concerne les comptes sociaux et environnementaux, il y a lieu de prendre en considration la communication de la Commission au Parlement europen et au Conseil du 20 aot 2009 intitule Le PIB et au-del: mesurer le progrs dans un monde en mutation6. Dautres tudes mthodologiques et travaux exprimentaux sur les donnes pourraient donc tre ncessaires.

    (10) Le systme europen de comptes rvis institu par le prsent rglement (SEC 2010) comporte une partie mthodologique ainsi quun programme de transmission (qui dtermine les comptes et tableaux communiquer par tous les tats membres dans des dlais prcis). La Commission devrait mettre ces comptes et tableaux la disposition des utilisateurs des dates prcises, en particulier en ce qui concerne le suivi de la convergence conomique et afin dassurer une coordination troite des politiques conomiques des tats membres.

    4 Eurostat: Systme europen de comptes conomiques intgrs (SEC), deuxime dition. Office

    statistique des Communauts europennes, Luxembourg, 1979. 5 JO L 310 du 30.11.1996, p. 1. 6 COM(2009) 433 final.

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    (11) Le SEC 2010 est appel se substituer graduellement tout autre systme en tant que cadre de rfrence des normes, dfinitions, nomenclatures et rgles comptables communes destin llaboration des comptes des tats membres pour les besoins de lUnion, permettant ainsi dobtenir des rsultats comparables entre les tats membres.

    (12) Conformment au rglement (CE) n 1059/2003 du Parlement europen et du Conseil du 26 mai 2003 relatif ltablissement dune nomenclature commune des units territoriales statistiques (NUTS)7, lensemble des statistiques des tats membres transmises la Commission qui sont ventiles par units territoriales doivent tre fondes sur la nomenclature NUTS. En consquence, afin dtablir des statistiques rgionales comparables, il convient de dfinir les units territoriales conformment la nomenclature NUTS.

    (13) Une task-force a t constitue pour examiner plus avant la question du traitement des services dintermdiation financire indirectement mesurs (SIFIM) dans les comptes nationaux. En fonction des rsultats des travaux de cette task-force, la mthode de calcul et de rpartition des SIFIM pourrait devoir tre modifie au moyen dun acte dlgu avant la fin 2012, de manire produire des rsultats plus fiables.

    (14) Les dpenses de recherche et dveloppement constituent, par nature, un investissement et devraient par consquent tre enregistres en tant que formation de capital fixe. Il est cependant ncessaire de dfinir le format des donnes enregistrer en tant que formation de capital fixe au moyen dun acte dlgu, une fois que la fiabilit des donnes sera juge suffisante lissue dune opration exprimentale base sur llaboration de tableaux supplmentaires.

    (15) Il est ncessaire de raliser de plus amples tudes et travaux, notamment sur des questions concernant le PIB et au-del et la stratgie Europe 2020, dans le but dlaborer une approche plus globale de la mesure du bien-tre et du progrs, de manire contribuer la mise en place dune conomie intelligente, durable et inclusive. Ces tudes et ces travaux permettront damliorer davantage la disponibilit, la transmission et la qualit des donnes ainsi que les mthodologies, de manire prparer les volutions futures.

    (16) La Commission devrait avoir le pouvoir dadopter des actes dlgus, conformment larticle 290 du trait sur le fonctionnement de lUnion europenne, en ce qui concerne la modification des annexes du prsent rglement. Il est particulirement important que la Commission procde aux consultations appropries durant ses travaux prparatoires, notamment en sadressant aux experts concerns.

    (17) La mise en uvre du prsent rglement pouvant ncessiter des adaptations de grande envergure des systmes nationaux de statistique, la Commission peut accorder des drogations aux tats membres.

    (18) Il y a lieu darrter les mesures ncessaires pour la mise en uvre du prsent rglement conformment la dcision 1999/468/CE du Conseil du 28 juin 1999 fixant les modalits de lexercice des comptences dexcution confres la Commission8.

    7 JO L 154 du 21.6.2003, p. 1. 8 JO L 184 du 17.7.1999, p. 23.

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    (19) tant donn que lobjectif du prsent rglement, savoir ltablissement dun systme europen de comptes rvis (SEC 2010), ne peut pas tre ralis de manire suffisante par les tats membres et peut donc tre mieux ralis au niveau europen, lUnion peut prendre des mesures, conformment au principe de subsidiarit nonc larticle 5 du trait sur lUnion europenne. Conformment au principe de proportionnalit tel qunonc audit article, le prsent rglement ne va pas au-del de ce qui est ncessaire pour atteindre cet objectif.

    (20) Le comit du systme statistique europen institu par le rglement (CE) n 223/2009 du Parlement europen et du Conseil du 11 mars 2009 relatif aux statistiques europennes9 a t consult.

    (21) Le comit des statistiques montaires, financires et de balance des paiements institu par la dcision 2006/856/CE du Conseil du 13 novembre 200610 et le comit du revenu national brut (comit RNB) institu par le rglement (CE, Euratom) n 1287/2003 du Conseil du 15 juillet 2003 relatif lharmonisation du revenu national brut aux prix du march (rglement RNB)11 ont t consults,

    ONT ADOPT LE PRSENT RGLEMENT:

    Article premier

    Objet

    1. Le prsent rglement tablit le systme europen des comptes 2010 (ci-aprs le SEC 2010).

    2. Le SEC 2010 prvoit:

    a) une mthodologie (annexe A) relative aux normes, dfinitions, nomenclatures et rgles comptables communes, destine permettre ltablissement de comptes et de tableaux sur des bases comparables pour les besoins de lUnion, ainsi que des rsultats selon les dispositions de larticle 3;

    b) un programme (annexe B) dfinissant les dlais dans lesquels les tats membres doivent transmettre la Commission (Eurostat) les comptes et tableaux tablir selon la mthodologie vise au point a).

    3. Le prsent rglement sapplique, compte tenu des articles 5 et 12, tous les actes de lUnion o il est fait rfrence au SEC ou ses dfinitions.

    4. Le prsent rglement noblige aucun tat membre laborer, pour ses propres besoins, les comptes suivant le SEC 2010.

    9 JO L 87 du 31.3.2009, p. 164. 10 JO L 332 du 30.11.2006, p. 21. 11 JO L 181 du 19.7.2003, p. 1.

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    Article 2

    Mthodologie

    1. La mthodologie du SEC 2010, vise larticle 1er, paragraphe 2, point a), figure lannexe A.

    2. La Commission a le pouvoir dadopter, au moyen dactes dlgus et conformment aux articles 7, 8 et 9, des modifications de la mthodologie du SEC 2010 destines en prciser et amliorer le contenu, condition quelles ne modifient pas les concepts de base, quelles nexigent pas de ressources supplmentaires pour leur mise en uvre et que leur mise en application nengendre aucune augmentation des ressources propres.

    3. En cas de doute concernant lapplication correcte des rgles comptables du SEC 2010, ltat membre concern sadresse la Commission (Eurostat) pour obtenir des clarifications. La Commission (Eurostat) examine la question sans tarder et communique sa dcision sur la clarification demande ltat membre concern.

    4. Les tats membres effectuent les calculs et la rpartition des services dintermdiation financire indirectement mesurs (SIFIM) dans les comptes nationaux conformment la mthodologie dcrite lannexe A. Avant la fin 2012, la Commission peut arrter, au moyen dactes dlgus et conformment aux articles 7, 8 et 9, la mthode de calcul et de rpartition des SIFIM.

    5. Les dpenses de recherche et dveloppement sont enregistres en formation de capital fixe par les tats membres. La Commission peut adopter des actes dlgus, conformment aux articles 7, 8 et 9, afin de garantir la fiabilit des donnes enregistrer en formation de capital fixe. Ces actes dlgus prcisent le format desdites donnes.

    Article 3

    Transmission des donnes la Commission

    1. Les tats membres transmettent la Commission (Eurostat) les comptes et les tableaux qui figurent lannexe B dans les dlais prescrits pour chaque tableau.

    Aprs avoir consult le comit du systme statistique europen, la Commission fait rapport au Parlement europen et au Conseil, au plus tard le 1er juillet 2018, sur lapplication des drogations accordes conformment larticle 6 afin de vrifier si celles-ci sont toujours justifies.

    2. Les tats membres transmettent la Commission (Eurostat) les donnes et les mtadonnes requises par le prsent rglement selon la norme dchange dfinie par la Commission (Eurostat).

    Les donnes sont transmises ou tlcharges par des moyens lectroniques vers le point dentre unique pour les donnes envoyes la Commission (Eurostat).

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    3. La Commission adopte des actes dlgus, conformment aux articles 7, 8 et 9, en vue de modifier ou de complter les tableaux et les dlais figurant lannexe B, pour tenir compte des volutions mthodologiques, conomiques et techniques. Ces actes sont notamment bass sur lvaluation, par la Commission, des rsultats dtudes ou de transmissions de donnes ralises de manire non obligatoire par les tats membres. En procdant cette valuation, la Commission tient dment compte des avantages de la disponibilit des donnes par rapport au cot de leur collecte et la charge de rponse.

    Article 4

    valuation de la qualit

    1. Aux fins du prsent rglement, les critres de qualit viss larticle 12, paragraphe 1, du rglement (CE) n 223/2009 sappliquent aux donnes transmettre.

    2. Les tats membres communiquent la Commission (Eurostat) un rapport sur la qualit des donnes transmises conformment larticle 3.

    3. Dans le contexte de lapplication des critres de qualit mentionns au paragraphe 1 aux donnes couvertes par le prsent rglement, les modalits, la structure et la priodicit des rapports sur la qualit sont dfinies conformment la procdure vise larticle 10.

    4. La Commission (Eurostat) value la qualit des donnes transmises.

    Article 5

    Date de mise en application et de premire transmission des donnes

    1. Le SEC 2010 est appliqu pour la premire fois aux donnes tablies conformment lannexe B, qui sont communiquer en septembre 2014.

    2. Les donnes sont transmises la Commission (Eurostat) conformment aux dlais fixs lannexe B.

    3. Conformment au paragraphe 1, avant la premire transmission suivant le SEC 2010, les tats membres continuent communiquer la Commission (Eurostat) les comptes et les tableaux tablis en application du SEC 95.

    4. Sans prjudice de larticle 19 du rglement (CE, Euratom) n 1150/2000 du Conseil12, la Commission vrifie avec ltat membre concern lapplication du prsent rglement et soumet les rsultats de ces vrifications au comit vis larticle 10, paragraphe 1, du prsent rglement.

    12 JO L 130 du 31.5.2000, p. 1.

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    Article 6

    Drogations

    1. Ds lors que le systme statistique national doit faire lobjet dadaptations de grande ampleur pour permettre lapplication du prsent rglement, la Commission peut accorder des drogations aux tats membres selon la procdure vise larticle 10, compter de la date de sa mise en application et jusquau 1er janvier 2020.

    2. cette fin, ltat membre concern prsente une demande dment justifie la Commission trois mois au plus tard aprs lentre en vigueur du prsent rglement.

    Article 7

    Exercice de la dlgation

    1. Le pouvoir dadopter les actes dlgus viss larticle 2, paragraphes 2, 4 et 5, et larticle 3, paragraphe 3, est confr la Commission pour une priode de cinq ans compter de la date dentre en vigueur du prsent rglement. La Commission labore un rapport concernant lexercice des pouvoirs dlgus au plus tard six mois avant la fin de la priode de cinq ans. La dlgation de pouvoir est automatiquement proroge pour des priodes de mme dure, moins dune rvocation de celle-ci par le Parlement europen ou le Conseil en vertu de larticle 8.

    2. Ds quelle adopte un acte dlgu, la Commission le notifie simultanment au Parlement europen et au Conseil.

    3. Le pouvoir dadopter des actes dlgus confr la Commission est soumis aux conditions nonces aux articles 8 et 9.

    Article 8

    Rvocation de la dlgation

    1. La dlgation de pouvoir vise larticle 2, paragraphes 2, 4 et 5, et larticle 3, paragraphe 3, peut tre rvoque tout moment par le Parlement europen ou le Conseil.

    2. Linstitution qui a entam une procdure interne afin de dcider si elle entend rvoquer la dlgation de pouvoir sefforce dinformer lautre lgislateur et la Commission, dans un dlai raisonnable avant de prendre une dcision finale, en indiquant les pouvoirs dlgus qui pourraient tre lobjet dune rvocation ainsi que les motifs ventuels de celle-ci.

    3. La dcision de rvocation met un terme la dlgation de pouvoir vise dans celle-ci. Elle prend effet immdiatement ou une date ultrieure quelle prcise. Elle naffecte pas la validit des actes dlgus dj en vigueur. Elle est publie au Journal officiel de lUnion europenne.

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    Article 9

    Objections aux actes dlgus

    1. Le Parlement europen ou le Conseil peut mettre des objections lencontre dun acte dlgu dans un dlai de deux mois compter de la date de notification.

    Le dlai peut tre prorog de deux mois, linitiative du Parlement europen ou du Conseil.

    2. Si, lexpiration du dlai vis au paragraphe 1, ni le Parlement europen ni le Conseil nont formul dobjection lencontre de lacte dlgu, celui-ci est publi au Journal officiel de lUnion europenne et entre en vigueur la date prvue dans ses dispositions.

    Lacte dlgu peut tre publi au Journal officiel de lUnion europenne et entrer en vigueur avant lexpiration de ce dlai si le Parlement europen et le Conseil ont tous deux inform la Commission de leur intention de ne pas soulever dobjections.

    3. Si le Parlement europen ou le Conseil met des objections lencontre de lacte dlgu adopt, ce dernier nentre pas en vigueur. Linstitution qui met des objections lencontre de lacte dlgu motive ces dernires.

    Article 10

    Comit

    1. La Commission est assiste par le comit du systme statistique europen.

    2. Dans le cas o il est fait rfrence au prsent paragraphe, les articles 5 et 7 de la dcision 1999/468/CE sappliquent, dans le respect des dispositions de larticle 8 de celle-ci.

    La priode prvue larticle 5, paragraphe 6, de la dcision 1999/468/CE est fixe trois mois.

    Article 11

    Coopration avec dautres comits

    1. Pour toutes les questions relevant de la comptence du comit des statistiques montaires, financires et de balance des paiements, la Commission demande lavis de ce comit conformment larticle 2 de la dcision 2006/856/CE.

    2. La Commission transmet au comit du revenu national brut (comit RNB) institu par le rglement (CE, Euratom) n 1287/2003 toute information relative la mise en uvre du prsent rglement ncessaire pour lexcution de son mandat.

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    Article 12

    Dispositions transitoires

    1. Pour les besoins du budget et des ressources propres et titre de drogation larticle 1er, paragraphe 3, et larticle 5, le systme europen des comptes en vigueur au sens de larticle 1er, paragraphe 1, du rglement (CE, Euratom) n 1287/2003 et des actes juridiques qui sy rapportent, en particulier le rglement (CE, Euratom) n 1150/2000 et le rglement (CEE, Euratom) n 1553/89 du Conseil13, est le SEC 95 tant que la dcision 2007/436/CE, Euratom du Conseil14 est en vigueur.

    2. Aux fins de la dtermination de la ressource propre base sur la TVA et titre de drogation au paragraphe 1, les tats membres peuvent utiliser des donnes fondes sur le SEC 2010 tant que la dcision 2007/436/CE, Euratom est en vigueur, lorsque les donnes dtailles requises ne sont pas disponibles selon le SEC 95.

    Article 13

    Entre en vigueur

    Le prsent rglement entre en vigueur le vingtime jour suivant celui de sa publication au Journal officiel de lUnion europenne.

    Le prsent rglement est obligatoire dans tous ses lments et directement applicable dans tout tat membre.

    Fait Bruxelles, le

    Par le Parlement europen Par le Conseil Le prsident Le prsident

    13 JO L 155 du 7.6.1989, p. 9. 14 JO L 163 du 23.6.2007, p. 17.

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    COMMISSION EUROPENNE

    Bruxelles, le 20.12.2010 COM(2010) 774 final Annexe A/Chapitre 01

    ANNEXE A

    la proposition de

    RGLEMENT DU PARLEMENT EUROPEN ET DU CONSEIL

    relatif au systme europen des comptes nationaux et rgionaux dans lUnion europenne

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    ANNEXE A

    CHAPITRE 1 ARCHITECTURE GNRALE ET PRINCIPES FONDAMENTAUX

    ARCHITECTURE GNRALE

    1.01 Le systme europen des comptes nationaux et rgionaux (ci-aprs SEC 2010 ou simplement SEC) est un cadre comptable, compatible au plan international, permettant de dcrire de faon systmatique et dtaille ce que lon appelle une conomie totale (cest--dire une rgion, un pays ou un groupe de pays), ses composantes et ses relations avec dautres conomies totales.

    1.02 Le prdcesseur du SEC 2010 (le SEC 95) a t publi en 1996. Si le manuel du SEC 2010 prsente la mme structure que le SEC 95 en ce qui concerne les treize premiers chapitres, il en comporte onze nouveaux portant sur des aspects du systme qui refltent lvolution de la mesure des conomies modernes ou de lutilisation du SEC 95 dans lUnion europenne (UE).

    1.03 Le prsent manuel est structur comme suit: le chapitre 1 prsente les caractristiques conceptuelles de base du systme et en tablit les principes. Il dcrit les units statistiques fondamentales et leurs regroupements et donne un aperu de la squence des comptes, ainsi quune brve description des principaux agrgats et du rle des tableaux des ressources et des emplois et du cadre entres-sorties. Le chapitre 2 dfinit les units institutionnelles utilises pour la mesure de lconomie et montre comment ces units sont classes en secteurs et autres regroupements des fins danalyse. Le chapitre 3 traite de toutes les oprations qui concernent les produits (biens et services) ainsi que les actifs non produits. Le chapitre 4 dcrit toutes les oprations ralises au sein de lconomie qui ont pour effet de distribuer ou de redistribuer le revenu et la richesse. Le chapitre 5 porte sur les oprations financires au sein de lconomie. Le chapitre 6 dcrit les changements dus des vnements non conomiques ou des variations des prix qui ont pour effet de modifier la valeur des actifs. Le chapitre 7 est consacr aux comptes de patrimoine et la classification des actifs et des passifs. Le chapitre 8 dtaille la squence des comptes ainsi que les soldes comptables associs chacun dentre eux. Le chapitre 9 prsente les tableaux des ressources et des emplois et montre comment ils permettent de rconcilier les mesures de la production, du revenu et des dpenses au sein de lconomie. Il dcrit galement les tableaux entres-sorties qui peuvent tre drivs des tableaux des ressources et des emplois. Le chapitre 10 expose la base conceptuelle des mesures de prix et de volume associes aux valeurs nominales rencontres dans les comptes. Le chapitre 11 montre les mesures de la population et du march du travail qui peuvent tre utilises avec les donnes des comptes nationaux des fins danalyse conomique. Le chapitre 12 offre une brve description des comptes nationaux trimestriels et explique comment et sous quels aspects ils diffrent des comptes nationaux.

    1.04 Le chapitre 13 prsente les objectifs et les concepts des comptes rgionaux ainsi que les problmes poss par leur tablissement. Le chapitre 14 porte sur la mesure des

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    services financiers fournis par les intermdiaires financiers et financs par les recettes dintrts nettes; il est le fruit dannes de recherche et de dveloppement mens par les tats membres afin de disposer dune mesure robuste et harmonise pour tous les tats membres. Consacr aux contrats, baux et licences, le chapitre 15 savre ncessaire pour dcrire un domaine prenant de plus en plus dimportance dans les comptes nationaux. Les chapitres 16 et 17, qui portent sur les assurances, lassurance sociale et les pensions, dcrivent la manire dont ces dispositifs sont traits dans les comptes nationaux, les questions de redistribution revtant un intrt croissant au fur et mesure que les populations vieillissent. Le chapitre 18 couvre les comptes du reste du monde, lquivalent dans les comptes nationaux du systme de mesure des comptes de la balance des paiements. Le chapitre 19 sur les comptes europens est galement nouveau et couvre des aspects des comptes nationaux pour lesquels des mesures institutionnelles et commerciales europennes soulvent des questions requrant une approche harmonise. Le chapitre 20 dcrit les comptes du secteur des administrations publiques, un domaine prsentant un intrt tout particulier compte tenu du fait que la question de la prudence budgtaire des tats membres continue dtre un aspect crucial de la conduite de la politique conomique dans lUE. Le chapitre 21 dcrit les liens entre la comptabilit dentreprise et la comptabilit nationale, une question dont lintrt va croissant dans la mesure o les socits multinationales reprsentent une part de plus en plus importante du PIB dans tous les pays. Le chapitre 22 dcrit la relation entre les comptes satellites et les comptes nationaux principaux. Les chapitres 23 et 24 servent de rfrence: le premier dfinit les nomenclatures relatives aux secteurs, aux activits et aux produits utilises dans le SEC 2010, tandis que le second dtaille la squence complte des comptes pour chaque secteur.

    1.05 Le SEC 2010 est largement conforme au Systme de comptabilit nationale 2008 (SCN 2008) qui expose les lignes directrices internationales rvises en matire de comptabilit nationale. Ces lignes directrices ont t tablies conjointement par les Nations unies, le Fonds montaire international (FMI), lOffice statistique des Communauts europennes (Eurostat), lOrganisation de coopration et de dveloppement conomiques (OCDE) et la Banque mondiale. La spcificit du SEC rside dans le fait quil se concentre sur la situation et les besoins de lUE. Comme dans le SCN 2008, les concepts et nomenclatures utiliss dans le SEC sont harmoniss avec ceux de nombreuses statistiques conomiques et sociales. Les statistiques de lemploi, les statistiques de lindustrie ainsi que celles du commerce extrieur en sont des exemples. Le SEC 2010 sert ds lors de cadre central de rfrence pour les statistiques conomiques et sociales de lUE et de ses tats membres.

    1.06 Le SEC comporte deux grandes sries de tableaux:

    a) les comptes des secteurs institutionnels;

    b) le cadre entres-sorties et les comptes par branches dactivit.

    1.07 Les comptes des secteurs prsentent, pour chaque secteur institutionnel, une description systmatique des diffrentes tapes du processus conomique: production; formation, distribution, redistribution et utilisation du revenu; accumulation financire et non financire. Les comptes des secteurs comprennent

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    galement des comptes de patrimoine qui renseignent sur les stocks dactifs et de passifs ainsi que sur la valeur nette en dbut et en fin de priode comptable.

    1.08 laide de tableaux des ressources et des emplois, le cadre entres-sorties dcrit de faon plus dtaille le processus de production (structure des cots, revenu gnr et emploi) et les flux de biens et de services (production, importations, exportations, consommation intermdiaire, consommation finale et formation de capital par groupe de produits). Ce cadre met en vidence deux identits comptables importantes, savoir, dune part, que la somme des revenus gnrs par une branche dactivit est gale la valeur ajoute produite par cette branche et, dautre part, que pour chaque produit ou groupe de produits, loffre quivaut la demande.

    1.09 Le SEC dfinit en outre les concepts de population et demploi qui intressent la fois les comptes des secteurs, les comptes par branche dactivit et le cadre ressources-emplois.

    1.10 Le SEC 2010 ne se limite pas ltablissement de comptes annuels mais prvoit galement des comptes trimestriels ou pour des priodes comptables plus courtes ou plus longues. Il sapplique par ailleurs aux comptes rgionaux.

    1.11 Le SEC existe paralllement au SCN en raison des utilisations qui sont faites des donnes des comptes nationaux dans lUE. Les tats membres de lUE sont responsables de la collecte et de la publication de leurs propres comptes nationaux aux fins de la description de la situation conomique dans leurs pays respectifs. Ils tablissent galement un ensemble de comptes quils doivent soumettre la Commission (Eurostat) dans le cadre dun programme obligatoire de transmission de donnes qui sont utilises dans des domaines cls de la politique sociale, conomique et budgtaire de lUnion. Parmi les utilisations de ces donnes, on relvera la dtermination de la contribution financire des tats membres au budget de lUnion appele quatrime ressource, laide aux rgions de lUE par lintermdiaire des fonds structurels et la surveillance des performances conomiques des tats membres dans le cadre de la procdure concernant les dficits excessifs et du pacte de stabilit et de croissance.

    1.12 Pour que les contributions et les subventions soient rparties en fonction daggrgats tablis et prsents dune manire pleinement cohrente, les statistiques conomiques utilises doivent tre labores selon des concepts et des rgles identiques. Le SEC prend la forme dun rglement fixant les rgles, conventions, dfinitions et nomenclatures que doivent respecter les tats membres pour la production des donnes de comptabilit nationale couvertes par le programme de transmission des donnes tel que fix par lannexe B du prsent rglement.

    1.13 Eu gard aux montants trs importants qui sont en jeu dans le mcanisme des contributions et subventions gr par lUE, il est primordial que le systme de mesure soit appliqu de faon cohrente dans chaque tat membre. Dans ces conditions, il convient dadopter une approche prudente lgard destimations qui ne peuvent pas tre observes directement sur le march, en vitant le recours des procdures reposant sur la modlisation pour ltablissement des donnes des comptes nationaux.

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    1.14 Afin dassurer une cohrence optimale entre les donnes des comptes nationaux des diffrents tats membres, les concepts du SEC sont, plusieurs gards, plus spcifiques et plus prcis que ceux du SCN. Cette exigence primordiale destimations cohrentes et robustes a dbouch sur lidentification dun cadre central de comptes de base pour lUE. Lorsque la cohrence des mesures entre tats membres est considre comme insuffisante, les estimations concernes sont gnralement reprises dans ce que lon appelle les comptes hors cadre central qui regroupent des tableaux complmentaires et des comptes satellites.

    1.15 Les engagements de retraite constituent un exemple de domaine pour lequel lUE a jug que la prudence tait de mise dans le SEC 2010. Les arguments en faveur de leur utilisation pour lanalyse conomique sont de taille mais lexigence cruciale, dans lUE, de produire des comptes cohrents dans le temps et lespace a incit la prudence.

    Mondialisation

    1.16 La mondialisation croissante de lconomie a pour corollaire lintensification des changes commerciaux internationaux sous toutes leurs formes et impose de nouveaux dfis aux pays quand ils doivent enregistrer leurs activits conomiques dans les comptes nationaux. La mondialisation est le processus dynamique et multidimensionnel par lequel les ressources nationales deviennent plus mobiles au niveau international, alors que les conomies nationales deviennent de plus en plus interdpendantes. Un des aspects de cette mondialisation qui est potentiellement la source de la plupart des problmes de mesure dans les comptes nationaux est la part croissante que reprsentent les oprations transfrontalires ralises par les socits multinationales lorsque ces oprations ont lieu entre socit mre, filiales et socits apparentes. Mais il existe dautres dfis et la liste ci-aprs prsente un aperu plus complet des problmes qui se posent:

    1) les prix de transfert entre filiales (valuation des importations et des exportations);

    2) laugmentation du traitement faon, qui permet le commerce transfrontalier de biens sans que ceux-ci changent de propritaire (biens destins la transformation) et du courtage de marchandises;

    3) les changes commerciaux internationaux via Internet, tant en ce qui concerne les socits que les mnages;

    4) le commerce et lutilisation dactifs de proprit intellectuelle au niveau international;

    5) les transferts de fonds significatifs effectus par les travailleurs migrs destination de leur famille dans leur pays dorigine (envois de fonds des travailleurs migrants, partie des transferts personnels);

    6) la gestion de leurs affaires par les socits multinationales au-del des frontires nationales afin damliorer lefficacit de leur production et de rduire leur charge fiscale globale. Cela peut donner lieu des structures dentreprise artificielles qui ne refltent pas forcment la ralit conomique;

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    7) lutilisation de vhicules de financement off-shore (par exemple, les entits vocation spciale) pour organiser le financement des activits mondialises;

    8) la rexportation de biens et, dans lUnion europenne, le transport de biens entre tats membres aprs leur entre dans lUE (quasi-transit);

    9) laugmentation des flux dinvestissements directs trangers et la ncessit didentifier et de ventiler ces flux.

    1.17 Tous ces aspects de plus en plus habituels de la mondialisation font que la description et la mesure prcise des flux transfrontaliers reprsente un dfi accru pour les statisticiens nationaux. Mme avec un systme de collecte et de mesure robuste pour les enregistrements dans le secteur du reste du monde (et donc des comptes internationaux de la balance des paiements), la mondialisation ncessitera des efforts supplmentaires pour maintenir la qualit des comptes nationaux de toutes les conomies et de toTus les groupes dconomies.

    LES FONCTIONS DU SEC

    Cadre danalyse et de dfinition des politiques

    1.18 Le cadre comptable du SEC peut servir analyser et valuer:

    a) la structure dune conomie totale. Les mesures suivantes sont par exemple utilises:

    1) la valeur ajoute et lemploi par branche dactivit;

    2) la valeur ajoute et lemploi par rgion;

    3) le revenu distribu par secteur;

    4) les importations et exportations par groupe de produits;

    5) la dpense de consommation finale par fonction et groupe de produits;

    6) la formation de capital fixe et le stock de capital fixe par branche dactivit;

    7) la composition des flux et des stocks dactifs financiers par type dactif et par secteur;

    b) des parties ou des aspects spcifiques dune conomie, notamment:

    1) la place du secteur bancaire et financier;

    2) le rle des administrations publiques et ltat des finances publiques;

    3) la structure conomique dune rgion dtermine (par rapport au pays dans son ensemble);

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    4) les niveaux dpargne et dendettement des mnages;

    c) lvolution dune conomie dans le temps, et plus particulirement:

    1) le taux de croissance du produit intrieur brut (PIB);

    2) linflation;

    3) le caractre saisonnier des dpenses des mnages (sur la base des comptes trimestriels);

    4) limportance relative de certains instruments financiers (notamment des produits financiers drivs, dont limportance ne cesse de crotre);

    5) la comparaison des structures industrielles sur la longue priode;

    d) les relations entre une conomie totale et dautres conomies totales, et notamment:

    1) la comparaison des rles et tailles des administrations publiques dans les tats membres de lUE;

    2) lanalyse des interdpendances entre les conomies de lUE;

    3) lanalyse de la composition et de la destination des exportations de lUE;

    4) la comparaison des taux de croissance respectifs du PIB ou du revenu disponible par habitant dans lUE, dune part, et dans dautres conomies dveloppes, dautre part.

    1.19 Les donnes obtenues dans le cadre du SEC sont essentielles pour la dfinition et le suivi des politiques conomiques et sociales de lUE et de ses tats membres.

    Les exemples qui suivent illustrent quelques applications spcifiques du SEC:

    a) suivi et orientation des politiques montaire et macroconomique de la zone euro; dfinition des critres de convergence utiliss dans le cadre de lUnion conomique et montaire (UEM) en termes dagrgats de la comptabilit nationale (taux de croissance du PIB, par exemple);

    b) dfinition des critres de dficit public et de dette publique appliqus dans le cadre de la procdure concernant les dficits excessifs;

    c) octroi des subventions aux rgions de lUE: la rpartition des montants verss est base sur les statistiques des comptes rgionaux;

    d) calcul des ressources propres du budget de lUE qui dpendent des donnes de la comptabilit nationale plusieurs titres:

    1) le total des ressources de lUE est dtermin sous la forme dun pourcentage de la somme des revenus nationaux bruts (RNB) des tats membres;

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    2) la contribution de chaque tat membre la troisime ressource propre de lUE (dite de la TVA) est largement dtermine par la comptabilit nationale puisquelle est fixe sur la base dun taux moyen calcul partir des donnes des comptes nationaux;

    3) la contribution relative de chaque tat membre la quatrime ressource propre de lUnion europenne est base sur des estimations de son revenu national brut. Ces estimations constituent la base de la majorit des versements des tats membres.

    Caractristiques des concepts du SEC

    1.20 Pour garantir lquilibre entre les besoins en donnes et les possibilits de collecte, les concepts utiliss dans le SEC prsentent plusieurs caractristiques essentielles. Les comptes sont donc:

    a) compatibles au plan international;

    b) harmoniss avec dautres systmes de statistiques conomiques et sociales;

    c) cohrents;

    d) oprationnels en ce quils peuvent tre mesurs dans la pratique;

    e) diffrents de la plupart des concepts utiliss dans les sources de donnes administratives;

    f) reconnus et fixs pour une longue priode;

    g) centrs sur la description du processus conomique en termes montaires et aisment observables;

    h) applicables dans diffrentes situations et diffrentes fins.

    1.21 Les concepts du SEC sont compatibles au plan international car:

    a) ils sont cohrents avec ceux dicts au plan mondial par le SCN;

    b) pour les tats membres de lUE, le SEC constitue la norme appliquer pour la transmission des donnes de la comptabilit nationale toutes les organisations internationales.

    Cette compatibilit des concepts au plan international est essentielle pour les comparaisons statistiques entre pays.

    1.22 Les concepts du SEC sont harmoniss avec ceux dautres statistiques conomiques et sociales. En effet, le SEC a recours des concepts et nomenclatures (par exemple, la NACE Rv. 2) qui sont galement utiliss par les tats membres de lUE pour laborer dautres statistiques conomiques et sociales (emploi, industrie, commerce extrieur, etc.). Si certaines divergences existent encore au plan conceptuel, elles sont relativement mineures. Par ailleurs, les concepts et nomenclatures prcits sont galement harmoniss avec ceux des Nations unies.

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    Cette harmonisation avec les statistiques conomiques et sociales facilite le rapprochement et la comparaison des informations, garantissant ainsi la qualit des donnes des comptes nationaux. Elle permet en outre de meilleures comparaisons entre ces statistiques spcifiques et les statistiques gnrales de lconomie nationale.

    1.23 Lutilisation systmatique de ces concepts communs dans le cadre de la comptabilit nationale et des autres systmes de statistiques conomiques et sociales permet dobtenir des mesures cohrentes. Elle autorise par exemple le calcul de divers ratios tels que:

    a) la productivit exprime, par exemple, par la valeur ajoute par heure travaille (cet indicateur impose que les concepts de valeur ajoute et dheures travailles soient cohrents);

    b) le revenu national disponible par habitant (ce ratio suppose que les concepts de revenu national disponible et de population soient cohrents);

    c) la formation de capital fixe en pourcentage du stock de capital fixe (ce ratio exige des dfinitions cohrentes de ce flux et de ce stock);

    d) le dficit public et la dette publique en pourcentage du produit intrieur brut (ce ratio impose que les concepts de dficit public, de dette publique et de produit intrieur brut soient cohrents).

    La cohrence interne entre concepts permet de calculer des estimations par solde; ainsi, lpargne correspond la diffrence entre le revenu disponible et la dpense de consommation finale.

    1.24 Les concepts utiliss dans le SEC sont conus de faon faciliter la collecte et les calculs. Ce caractre oprationnel se traduit de plusieurs manires dans les directives dtablissement des comptes:

    a) les postes ou activits ne doivent tre dcrits que si leur importance est significative. Cest le cas, par exemple, de la production de biens pour compte propre par les mnages. Ainsi, le tissage de vtements ou la fabrication de poteries ne doivent pas tre comptabiliss comme production parce que, dans les pays de lUE, ces activits sont considres comme non significatives;

    b) la procdure destimation de certains concepts est prcise. Ainsi, dans la dfinition de la consommation de capital fixe, il est fait explicitement rfrence lamortissement linaire, tandis que pour lestimation du stock de capital fixe, la mthode de linventaire permanent (MIP) doit tre applique en labsence dinformations directes sur le stock dactifs fixes. Autre exemple, celui de lvaluation de la production pour compte propre qui doit en principe avoir lieu aux prix de base; nanmoins, le cas chant, il sera possible dobtenir une bonne approximation de ceux-ci en sommant les diffrents cots supports;

    c) certaines conventions ont t adoptes. Ainsi, les services collectifs des administrations publiques sont tous classs en dpense de consommation finale.

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    1.25 Cependant, il peut tre difficile de compiler directement les donnes ncessaires pour ltablissement des comptes nationaux, tant donn que les concepts qui les sous-tendent scartent gnralement de ceux utiliss dans les sources de donnes administratives (comptes des entreprises, fichiers des diffrents types dimpts TVA, impts sur le revenu, prlvements sur les importations, etc. , donnes de la scurit sociale ou encore donnes manant des organes de surveillance du secteur des banques et des assurances) qui sont souvent utilises pour ltablissement des comptes nationaux et quil convient, en rgle gnrale, de transformer pour les adapter aux exigences mthodologiques du SEC.

    Les carts entre les concepts du SEC et les concepts administratifs sexpliquent gnralement par le fait que ces derniers:

    a) diffrent dun pays lautre, empchant toute comparabilit au plan international;

    b) fluctuent avec le temps, rendant impossible les comparaisons entre priodes;

    c) ne sont gnralement pas cohrents dun systme administratif lautre, alors que le rapprochement et la comparaison des donnes, lments essentiels du processus dtablissement des comptes nationaux, ne sont possibles qu condition de travailler avec une srie cohrente de concepts;

    d) ne sont gnralement pas les mieux adapts lanalyse conomique et lvaluation de la politique conomique.

    1.26 Toutefois, les donnes administratives correspondent parfaitement aux besoins des comptes nationaux et dautres statistiques car:

    a) les concepts et nomenclatures conus lorigine des fins statistiques peuvent galement tre utiliss des fins administratives (par exemple, le classement des dpenses des administrations publiques par type);

    b) elles prennent explicitement en compte certains besoins statistiques (spcifiques); ainsi, le systme Intrastat fournit des informations sur les changes de biens entre tats membres de lUE.

    1.27 Les principaux concepts du SEC sont reconnus et fixs pour une longue priode; en effet:

    a) ils ont t adopts comme normes internationales pour de nombreuses annes;

    b) dans les diffrentes mthodologies internationales en matire dtablissement des comptes nationaux qui se sont succdes, rares sont les concepts de base qui ont chang.

    Du fait de cette continuit au plan conceptuel, il nest que rarement ncessaire de rebaser des sries chronologiques. Elle rend, en outre, les concepts moins vulnrables aux pressions politiques, tant nationales quinternationales. Grce elle, les donnes de la comptabilit nationale ont pu servir de base objective pour lanalyse et la politique conomiques.

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    1.28 Les concepts du SEC sont centrs sur la description du processus conomique en termes montaires et aisment observables. Les flux et les stocks qui ne sont pas aisment observables en termes montaires ou qui nont pas une contrepartie montaire vidente ne sont pas enregistrs dans le SEC.

    Ce principe nest pas toujours appliqu strictement parce quil convient galement de tenir compte des besoins des utilisateurs et de la ncessit de rester cohrent. Cest ainsi que pour garantir la cohrence, la valeur des services collectifs produits par les administrations publiques est considre comme une production parce que le versement de la rmunration des salaris et lachat de biens et de services, quels quils soient, par ces administrations sont aisment observables en termes montaires. En outre, la possibilit de situer les services collectifs des administrations publiques par rapport au reste de lconomie nationale ne fait que rendre plus prcieuse la comptabilit nationale dans son ensemble pour les besoins de lanalyse et de la politique conomiques.

    1.29 numrer quelques cas limites significatifs permet de prciser la porte des concepts utiliss.

    Rentrent, par exemple, dans la frontire de la production du SEC (points 3.07 3.09):

    a) la production de services individuels et collectifs par les administrations publiques;

    b) la production pour compte propre de services de logement par les propritaires occupants;

    c) la production de biens pour consommation finale propre (par exemple, produits agricoles);

    d) les activits de construction pour compte propre, y compris celles exerces par les mnages;

    e) les services produits par le personnel domestique rmunr;

    f) la pisciculture;

    g) les activits de production illgales, pour autant que toutes les units associes aux oprations le soient volontairement;

    h) les activits de production dont les revenus ne sont pas entirement dclars au fisc (par exemple, la production clandestine de textiles).

    1.30 Ne rentrent par contre pas dans la frontire de la production et ne doivent pas tre comptabiliss dans le SEC:

    a) les services personnels et domestiques produits et consomms au sein dun mme mnage (par exemple, le nettoyage, la cuisine ou les soins aux malades ou aux personnes ges);

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    b) les services bnvoles qui nentranent pas la production de biens (par exemple, les soins bnvoles aux personnes ou les activits de nettoyage non rmunres);

    c) la croissance naturelle des ressources halieutiques.

    1.31 Le SEC comptabilise toutes les productions qui ont lieu au sein de la frontire de la production. Toutefois, les productions des activits auxiliaires ne doivent pas tre enregistres. Tous les intrants consomms par une activit auxiliaire doivent tre traits comme des intrants de lactivit quelle supporte. Si un tablissement qui se livre uniquement des activits auxiliaires peut tre observ du point de vue statistique, cest--dire si des comptes distincts relatifs sa production sont aisment disponibles, ou sil est situ un endroit gographiquement diffrent de celui des tablissements quil sert, il doit tre considr comme une unit distincte et tre rattach la branche dactivit correspondant son activit principale, aussi bien dans les comptes nationaux que rgionaux. Si des donnes de base adaptes ne sont pas disponibles, la production des activits auxiliaires peut tre estime en sommant les cots.

    1.32 Toute comptabilisation en production du rsultat dune activit entrane automatiquement un enregistrement de tous ses corollaires: revenus, emploi, consommation finale, etc. Si la production pour compte propre de services de logement par les propritaires occupants est comptabilise comme production, il faut galement enregistrer les revenus et la dpense de consommation finale qui en rsultent pour ceux-ci. Cela permet dassurer la cohrence avec le systme des statistiques de lemploi qui ne prvoit pas denregistrement de main-duvre pour cette activit. Le principe inverse est applicable lorsque des activits ne sont pas considres comme production. Ainsi, les services domestiques produits et consomms au sein du mme mnage ne gnrent ni revenu, ni dpense de consommation finale et nimpliquent le recours aucune main-duvre.

    1.33 Le SEC adopte galement diverses conventions qui concernent notamment:

    a) lvaluation de la production des administrations publiques;

    b) lvaluation de la production des services dassurance et des services dintermdiation financire indirectement mesurs (SIFIM);

    c) lenregistrement de tous les services collectifs fournis par les administrations publiques en dpense de consommation finale (et non en consommation intermdiaire).

    Classement par secteur

    1.34 Des comptes sectoriels sont tablis en rattachant les units aux secteurs, ce qui permet de prsenter les oprations et les soldes comptables par secteur et ainsi de mettre en vidence de nombreuses valeurs cls pour les politiques conomique et budgtaire. Les principaux secteurs sont les mnages, les administrations publiques, les socits (financires ou non financires), les institutions sans but lucratif au service des mnages (ISBLSM) et le reste du monde.

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    La distinction entre activit marchande et activit non marchande est importante. Une entit contrle par une administration publique, qui savre tre une socit marchande, sera classe en dehors du secteur des administrations publiques, dans le secteur des socits. De cette faon, les niveaux de dficit et de dette de la socit ne seront pas comptabiliss dans le dficit et la dette des administrations publiques.

    1.35 Il est essentiel de dfinir des critres clairs et robustes pour rattacher les entits aux secteurs.

    Le secteur public comprend toutes les units institutionnelles rsidentes de lconomie nationale qui sont contrles par les administrations publiques. Le secteur priv comprend toutes les autres units rsidentes.

    Le tableau 1.1 prsente les critres utiliss pour tablir la distinction entre secteurs public et priv et, au sein du secteur public, entre le secteur des administrations publiques et celui des socits publiques ainsi que, dans le secteur priv, entre les ISBLSM et les socits prives.

    Tableau 1.1

    Critres Sous contrle des administrations publiques (secteur public)

    Sous contrle priv (secteur priv)

    Production non marchande

    Administrations publiques ISBLSM

    Production marchande

    Socits publiques

    Socits prives

    1.36 Le contrle se dfinit comme la capacit de dterminer la politique gnrale ou la stratgie dune unit institutionnelle. Une dfinition complte du contrle est propose au point 2.26.

    1.37 La distinction entre secteur marchand et secteur non marchand et, partant, pour les entits du secteur public, leur ventilation entre le secteur des administrations publiques et celui des socits, sont opres sur la base de la rgle suivante:

    Une activit est considre comme marchande si les biens et les services concerns sont changs dans les conditions suivantes:

    1) les vendeurs sefforcent de maximiser leurs bnfices sur le long terme et, pour ce faire, vendent leurs biens et services librement sur le march quiconque accepte de payer le prix demand;

    2) les acheteurs sefforcent de maximiser leur utilit compte tenu de leurs ressources limites en achetant uniquement les produits qui rpondent le mieux leurs besoins au prix propos;

    3) il existe des marchs efficaces propos desquels les vendeurs et les acheteurs disposent dinformations exhaustives et auxquels ils ont accs.

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    Un march peut fonctionner efficacement mme si ces conditions ne sont pas entirement remplies.

    1.38 Le niveau de dtail auquel est conu le cadre du SEC assure une grande souplesse dutilisation. Si certains concepts ne sont pas explicitement dfinis dans le SEC, ils peuvent aisment en tre dduits. Un exemple en est la possibilit de crer de nouveaux secteurs en remaniant les sous-secteurs existants.

    1.39 La souplesse du SEC se traduit galement par la possibilit dintroduire des critres supplmentaires qui ne nuisent pas sa logique. De tels critres peuvent, par exemple, permettre de dfinir des comptes de sous-secteurs daprs la classe de taille des effectifs pour les units de production ou la tranche de revenus pour les mnages ou encore le niveau dducation, lge et le sexe pour les personnes occupes.

    Comptes satellites

    1.40 Pour rpondre certains besoins en matire de donnes, il convient de construire des comptes satellites distincts.

    Voici quelques exemples de sujets couverts par ce type de comptes:

    a) les matrices de comptabilit sociale (MCS);

    b) le rle du tourisme dans lconomie nationale;

    c) le cot et le financement des soins de sant;

    d) la recherche et dveloppement comme formation de capital intellectuel;

    e) le capital humain considr comme un actif dans lconomie nationale;

    f) les revenus et les dpenses des mnages analyss sur la base de concepts microconomiques;

    g) les interactions entre lconomie et lenvironnement;

    h) la production des mnages;

    i) lvolution du bien-tre;

    j) les divergences entre les comptes nationaux et les comptes des entreprises et leur influence sur la bourse et les marchs des changes;

    k) lestimation des recettes fiscales.

    1.41 Les comptes satellites rpondent ces besoins en matire de donnes car:

    a) ils ngligent le superflu et fournissent si ncessaire des dtails complmentaires;

    b) ils largissent la porte du cadre comptable des informations non montaires (relatives, par exemple, la pollution ou aux actifs environnementaux);

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    c) ils modifient certains concepts de base (par exemple, en ajoutant la formation de capital les dpenses consacres lducation).

    1.42 Un exemple bien connu de compte satellite est reprsent par les matrices de comptabilit sociale (MCS) qui permettent de relier les tableaux des ressources et des emplois aux comptes des secteurs. Les MCS fournissent des informations complmentaires sur le volume et la structure de lemploi (du chmage), par le biais dune ventilation de la rmunration des salaris par catgorie de personnes occupes. Cette ventilation sapplique la fois aux emplois de main-duvre par branche dactivit tels quils ressortent des tableaux des emplois et aux ressources de main-duvre par sous-groupe socio-conomique telles quelles apparaissent dans le compte daffectation des revenus primaires des sous-secteurs du secteur des mnages. De la sorte, les ressources et emplois de diffrentes catgories de main-duvre sont prsents systmatiquement.

    1.43 Lensemble des concepts et nomenclatures de base du cadre central doivent tre conservs dans les comptes satellites. Aucun changement de concept ne sera introduit, sauf tre lobjet mme du compte satellite concern. Dans ce cas, ce dernier comprendra galement un tableau prsentant les liens entre ses principaux agrgats et ceux du cadre de base. De la sorte, le cadre de base conservera son rle de cadre de rfrence, tout en permettant que des besoins plus spcifiques puissent tre satisfaits.

    1.44 Gnralement, le cadre de base ninclut pas de mesure des flux et des stocks qui ne sont pas aisment observables en termes montaires (ou qui nont pas une contrepartie montaire vidente). La nature de ces flux et stocks fait que, en rgle gnrale, il est galement possible de les analyser en tablissant des statistiques de type non montaire. Cest ainsi, par exemple, que:

    a) la production des mnages peut tre dcrite en termes dheures consacres aux emplois alternatifs;

    b) lducation peut tre dcrite en termes de type denseignement, de nombre dlves ou de nombre moyen dannes dtudes pour lobtention dun diplme;

    c) les effets de la pollution peuvent tre dcrits sur la base dlments tels que la variation du nombre despces vivantes, ltat des forts, la quantit de dchets produits, le volume des missions de monoxyde de carbone ou le volume des missions radioactives.

    1.45 Les comptes satellites offrent la possibilit de relier ces statistiques de type non montaire au cadre de base des comptes nationaux. Pour que de tels liens puissent tre tablis, il faut appliquer les mmes nomenclatures que celles utilises dans le cadre de base pour ces statistiques de type non montaire (par exemple, nomenclature par type de mnage ou par branche dactivit). En procdant de la sorte, on obtient un cadre largi qui est cohrent et qui peut servir de base pour lanalyse et lvaluation des interactions entre les variables de ce cadre largi et celles du cadre de base.

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    1.46 Le cadre de base et ses principaux agrgats ne permettent pas danalyser lvolution du bien-tre. Il est cependant possible de construire des comptes largis qui intgrent des valeurs montaires imputes, notamment pour:

    a) les services personnels et domestiques produits et consomms au sein dun mme mnage;

    b) la variation de la dure des loisirs;

    c) les avantages et inconvnients de la vie urbaine;

    d) les ingalits dans la distribution des revenus entre les personnes.

    1.47 Les comptes largis permettent galement de reclasser en consommation intermdiaire, cest--dire de considrer quelles ne contribuent pas au bien-tre, les dpenses finales consacres des maux ncessaires (par exemple, la dfense). De mme, les dgts dus des temptes ou dautres catastrophes naturelles peuvent galement tre considrs comme faisant partie de la consommation intermdiaire puisquils ont pour effet de rduire le bien-tre (en termes absolus). De la sorte, il devient possible de construire un indicateur de lvolution du bien-tre, mme si celui-ci reste encore trs sommaire et relativement imparfait. Le bien-tre prsentant toutefois de multiples facettes qui ne sont pas toutes observables en termes montaires, une solution plus approprie pour le mesurer consiste utiliser, pour chacune de ces facettes, des indicateurs et units de mesure distincts. Comme indicateurs incorporer dans un compte satellite, on peut par exemple songer la mortalit infantile, lesprance de vie, au taux dalphabtisation des adultes ou au revenu national par habitant.

    1.48 Pour garantir la cohrence de son cadre comptable et sa compatibilit au plan international, le SEC na pas recours des concepts administratifs. Pour de nombreux usages nationaux, il peut toutefois tre utile de disposer de donnes tablies sur la base de tels concepts. Cest ainsi que pour estimer les recettes fiscales, il est ncessaire de disposer de statistiques sur les revenus imposables. Semblables statistiques peuvent tre obtenues en rarrangeant les donnes des comptes nationaux.

    1.49 Une approche identique pourrait galement tre adopte pour certains concepts utiliss dans le cadre de la politique conomique nationale, et notamment:

    a) la notion dinflation utilise pour la prquation des retraites, des prestations de chmage ou des rmunrations des fonctionnaires;

    b) les concepts dimpts, de cotisations sociales, dadministrations publiques et de secteur collectif utiliss dans le dbat sur la taille optimale du secteur public;

    c) les concepts de secteurs ou de branches dactivit stratgiques utiliss dans le cadre des politiques conomiques nationales ou de la politique conomique de lUE;

    d) la notion d'investissements des entreprises utilise dans le cadre des politiques conomiques nationales;

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    e) un tableau concernant lenregistrement complet des pensions.

    Des comptes satellites ou des tableaux complmentaires peuvent suffire pour satisfaire ces besoins en donnes.

    Le SEC 2010 et le SCN 2008

    1.50 Le SEC 2010 est bas sur les concepts du systme de comptabilit nationale 2008 (SCN 2008) qui sert de rfrence au niveau mondial pour ltablissement des comptes nationaux. On note cependant quelques diffrences entre ces deux mthodologies; en effet:

    a) la prsentation nest pas toujours identique:

    1) le SEC consacre des chapitres distincts aux oprations sur produits, aux oprations de rpartition et aux oprations financires, tandis que le SCN dcrit ces oprations dans des chapitres qui traitent des diffrents comptes (par exemple, compte de production, compte de distribution primaire du revenu, compte de capital et compte du reste du monde);

    2) pour dcrire un concept, le SEC prsente dabord sa dfinition et numre ensuite les lments quil inclut et exclut. Le SCN dcrit habituellement les concepts de faon plus gnrale et explique la logique qui sous-tend les conventions adoptes;

    b) dans plusieurs cas, les concepts du SEC sont plus spcifiques et plus prcis que ceux du SCN; ainsi:

    1) le SCN ne contient pas de critres spcifiques permettant dtablir une distinction entre production marchande, non marchande et pour usage final propre. Le SEC a donc introduit des indications plus dtailles afin de garantir une approche uniforme;

    2) le SEC part du principe que plusieurs types de production de biens par les mnages (par exemple, le tissage de vtements ou la fabrication de meubles) ne sont pas significatifs dans les tats membres de lUE et ne doivent ds lors pas tre comptabiliss;

    3) le SEC fait rfrence des dispositions institutionnelles de lUE, tel le systme Intrastat denregistrement des flux de biens lintrieur de lUnion ou les contributions des tats membres lUE;

    4) le SEC a recours des nomenclatures propres lUE comme la CPA pour les produits et la NACE Rv. 2 pour les branches dactivit (qui sont toutes deux harmonises avec les nomenclatures correspondantes des Nations unies);

    5) le SEC utilise une nomenclature spcifique pour toutes les oprations avec lextrieur qui sont ventiles entre celles qui ont lieu entre rsidents de lUE et celles qui ont lieu avec des rsidents de pays tiers;

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    6) le SEC procde une rorganisation des sous-secteurs du secteur des socits financires tels quils figurent dans le SCN afin de rpondre aux exigences de lUnion montaire europenne.

    Le SEC 2010 et le SEC 1995

    1.51 Le SEC 2010 diffre du SEC 1995 tant du point de vue du champ couvert que de celui des concepts utiliss. La plupart de ces diffrences correspondent celles observes entre le SCN 1993 et le SCN 2008. Les principales sont dcrites ci-aprs:

    a) la recherche et dveloppement est maintenant reconnue comme formation de capital donnant lieu des actifs de proprit intellectuelle. Cette modification sera enregistre dans un compte satellite et incluse dans les comptes principaux si la robustesse et lharmonisation des valeurs observes dans les diffrents tats membres de lUE sont juges suffisantes;

    b) les dpenses consacres aux systmes darmes correspondant la dfinition gnrale des actifs sont comptabilises en formation de capital fixe plutt quen dpenses de consommation intermdiaire;

    c) le concept analytique de services du capital est introduit pour la production marchande, afin de pouvoir laborer un tableau complmentaire les faisant apparatre comme un lment de la valeur ajoute;

    d) la frontire des actifs financiers est tendue afin de couvrir plus largement les produits financiers drivs;

    e) de nouvelles rgles pour lenregistrement des droits pension sont ajoutes. Un tableau complmentaire est introduit dans les comptes afin denregistrer des estimations pour tous les passifs des rgimes de pension, que des rserves aient t constitues ou non. La totalit des informations ncessaires une analyse complte des pensions est fournie dans ce tableau qui indique les passifs et les flux associs de lensemble des rgimes de pension privs et publics, avec ou sans constitution de rserves, y compris ceux de la scurit sociale;

    f) les rgles relatives au transfert de la proprit des biens sont prsent universellement applicables, ce qui a pour effet de modifier lenregistrement du courtage de marchandises et des biens envoys pour transformation tant ltranger qu lintrieur de lconomie nationale. Les biens envoys pour transformation ltranger sont dornavant enregistrs sur une base nette, alors quils ltaient sur une base brute dans le SCN et le SEC prcdents. Ce changement a des rpercussions importantes sur lenregistrement de ces activits dans le cadre des ressources et des emplois;

    g) des indications plus dtailles sont donnes pour les socits financires en gnral et pour les entits vocation spciale (EVS) en particulier. Le traitement des EVS contrles par les administrations publiques qui exercent des activits ltranger est modifi afin de garantir que les passifs encourus par ces EVS apparaissent dans les comptes des administrations publiques;

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    h) le traitement des dividendes extraordinaires verss par les socits publiques est prcis: ils doivent tre considrs comme des paiements exceptionnels et tre enregistrs comme des prlvements sur le capital;

    i) les principes de traitement des partenariats public-priv sont dfinis et le traitement des agences de restructuration est dvelopp;

    j) le traitement des oprations ralises entre les administrations publiques et les socits publiques dune part et avec des vhicules de titrisation dautre part est clarifi afin damliorer lenregistrement des lments qui pourraient influer de manire importante sur la dette publique;

    k) le traitement des garanties de prts est clarifi et un nouveau traitement est introduit pour les garanties standard, comme les garanties de crdit lexportation et les garanties de prt tudiant: un actif financier et un passif correspondant au montant de la garantie appelable doivent tre enregistrs dans les comptes.

    1.52 Les diffrences entre le SEC 2010 et le SEC 95 ne se limitent pas des aspects conceptuels. Une diffrence majeure concerne le champ couvert, avec de nouveaux chapitres sur les comptes satellites, les comptes des administrations publiques et les comptes du reste du monde. Par ailleurs, les chapitres relatifs aux comptes trimestriels et aux comptes rgionaux ont t considrablement dvelopps.

    LES PRINCIPES DE BASE DU SEC

    1.53 Le systme se caractrise principalement par:

    a) les units statistiques et leurs regroupements;

    b) les flux et les stocks;

    c) le systme de comptes et les agrgats;

    d) le cadre entres-sorties.

    LES UNITS STATISTIQUES ET LEURS REGROUPEMENTS

    1.54 Le SEC a recours deux types dunit auxquels correspondent deux modes de dcoupage de lconomie qui sont sensiblement diffrents et qui rpondent des besoins analytiques propres.

    1.55 Pour dcrire les flux de revenus et de dpenses, les flux financiers et les comptes de patrimoine, le SEC regroupe les units institutionnelles en secteurs sur la base de leurs fonctions, comportement et objectifs principaux.

    1.56 Pour la reprsentation des processus de production, de mme que pour lanalyse entres-sorties, le SEC regroupe les units dactivit conomique au niveau local (UAE locales) en branches dactivit sur la base du type dactivit exerce. Toute activit est caractrise par une entre de produits, un processus de production et une sortie de produits.

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    Units et secteurs institutionnels

    1.57 Par unit institutionnelle, il faut entendre une entit conomique qui a capacit pour dtenir des biens et des actifs, souscrire des engagements, exercer des activits conomiques et raliser, en son nom propre, des oprations avec dautres units. Dans le SEC, les units institutionnelles sont regroupes en cinq secteurs institutionnels nationaux qui sexcluent mutuellement, savoir:

    a) les socits non financires;

    b) les socits financires;

    c) les administrations publiques;

    d) les mnages;

    e) les institutions sans but lucratif au service des mnages.

    Ensemble, ces cinq secteurs constituent lconomie totale nationale. Chaque secteur est en outre subdivis en plusieurs sous-secteurs. Le SEC permet ltablissement dun ensemble complet de comptes de flux et de patrimoine pour chaque secteur, pour chaque sous-secteur ainsi que pour lconomie totale. Les units non rsidentes peuvent interagir avec ces cinq secteurs nationaux, et les interactions sont prsentes entre ces secteurs nationaux et un sixime secteur, celui du reste du monde.

    Units dactivit conomique au niveau local et branches dactivit

    1.58 Lorsquune unit institutionnelle exerce plus dune activit, il convient de la scinder sur la base de ses diffrentes activits. Le concept dunit dactivit conomique (UAE) au niveau local permet de rpondre cette exigence.

    Une UAE locale regroupe lensemble des parties dune unit institutionnelle en sa qualit de producteur qui sont situes en un lieu unique ou sur plusieurs sites proches et qui concourent lexercice dune activit du niveau classe (4 chiffres) de la NACE Rv. 2.

    1.59 Une UAE locale est identifie pour chaque activit secondaire; toutefois, en labsence des documents comptables ncessaires pour dcrire sparment chacune des activits secondaires, une mme UAE locale pourra en exercer plusieurs.

    Toutes les UAE locales qui exercent la mme activit ou des activits proches sont regroupes au sein dune branche dactivit.

    Chaque unit institutionnelle est compose dune ou de plusieurs UAE locales et chaque UAE locale nappartient qu une et une seule unit institutionnelle.

    1.60 Pour lanalyse des processus de production, on a recours une unit danalyse. Cette unit nest observable que si une UAE locale ne fabrique quun seul type de produit et nexerce aucune activit secondaire. Elle est appele unit de production homogne (UPH). Les regroupements dunits de production homognes constituent des branches homognes.

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    Units rsidentes et non rsidentes; conomie totale et reste du monde

    1.61 Lconomie totale est dfinie en termes dunits rsidentes. Une unit est rsidente dun pays quand son centre dintrt conomique prdominant est situ sur le territoire conomique de ce pays, cest--dire lorsquelle y exerce des activits conomiques pendant une priode relativement longue (une anne ou plus). Les secteurs institutionnels distingus plus haut regroupent donc des units institutionnelles rsidentes.

    1.62 Des units rsidentes ralisent des oprations avec des units non rsidentes (cest--dire des units qui sont rsidentes dautres conomies). Ces oprations de lconomie avec lextrieur sont regroupes dans le compte du reste du monde. Le reste du monde joue un rle identique celui dun secteur institutionnel, mme si les units non rsidentes nen font partie qu partir du moment o elles ralisent des oprations avec des units institutionnelles rsidentes.

    1.63 Par units rsidentes fictives, traites dans le SEC comme units institutionnelles, il faut entendre:

    a) les parties dunits non rsidentes qui ont un centre dintrt conomique prdominant sur le territoire conomique du pays (cest--dire, gnralement, qui y effectuent des oprations conomiques pendant une priode dun an ou plus);

    b) les units non rsidentes en leur qualit de propritaires de terrains ou de btiments sur le territoire conomique du pays, pour les seules oprations portant sur ces terrains et btiments.

    LES FLUX ET LES STOCKS 1.64 Le systme enregistre deux grands types dinformations: des flux et des stocks.

    Les flux font rfrence des actions et aux consquences dvnements ayant lieu au cours dune priode dtermine, tandis que les stocks refltent une situation un moment prcis dans le temps.

    Flux

    1.65 Un flux conomique rend compte de la cration, de la transformation, de lchange, du transfert ou de la disparition dune valeur conomique. Il entrane une variation de la valeur des actifs et passifs dune unit institutionnelle. On distingue deux types de flux conomiques: les oprations et les autres changements dactifs.

    Les oprations apparaissent dans tous les comptes et tableaux dans lesquels sont comptabiliss des flux, lexception du compte des autres changements de volume dactifs et du compte de rvaluation. Les autres changements dactifs sont enregistrs uniquement dans ces deux comptes.

    Les oprations et autres flux lmentaires sont regroups en un nombre relativement limit de catgories en fonction de leur nature.

    Oprations

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    1.66 Par opration, il faut entendre soit un flux conomique entre units institutionnelles agissant de commun accord, soit un flux conomique au sein mme dune unit institutionnelle quil est intressant de traiter comme une opration parce que lunit en question agit en deux qualits diffrentes. Les oprations sont classes en quatre catgories principales:

    a) les oprations sur produits,

    qui rendent compte de lorigine (production intrieure ou importation) et de lemploi (consommation intermdiaire, consommation finale, formation de capital englobant la consommation de capital fixe ou exportation) des produits;

    b) les oprations de rpartition,

    qui montrent comment la valeur ajoute gnre par la production est distribue entre la main-duvre, le capital et les administrations publiques et qui dtaillent le processus de redistribution du revenu et de la richesse (impts sur le revenu et le patrimoine et autres transferts);

    c) les oprations financires,

    qui concernent lacquisition nette dactifs financiers ou laccroissement net des passifs par type dinstrument financier. Ces oprations sont soit la contrepartie doprations non financires, soit des oprations mettant en jeu uniquement des instruments financiers;

    d) les oprations ne relevant pas dune des trois catgories prcites,

    qui concernent les acquisitions moins les cessions dactifs non financiers non produits.

    Proprits des oprations

    Oprations entre units institutionnelles et oprations internes

    1.67 Si la plupart des oprations impliquent une relation entre deux units institutionnelles ou plus, le SEC enregistre aussi comme oprations certaines transactions qui ont lieu au sein mme des units institutionnelles. La prise en compte de ces oprations internes permet dobtenir une description plus utile du point de vue analytique de la production, des emplois finals et des cots.

    1.68 La consommation de capital fixe, que le SEC comptabilise comme un cot, est une opration interne. La plupart des autres oprations internes sont des oprations sur produits, le cas le plus courant tant celui de lunit institutionnelle qui, agissant simultanment en qualit de producteur et de consommateur final, choisit de consommer une partie de sa propre production, pratique frquente parmi les mnages et les administrations publiques.

    1.69 Le SEC enregistre la totalit de la production quune unit institutionnelle affecte sa propre consommation finale. La production utilise des fins de consommation intermdiaire au sein dune mme unit institutionnelle nest comptabilise que si production et consommation intermdiaire ont lieu dans des UAE locales diffrentes

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    de cette unit. La production dune UAE locale que celle-ci destine sa consommation intermdiaire nest pas recense.

    Oprations montaires et oprations non montaires

    1.70 Une opration est considre comme montaire quand les units institutionnelles concernes effectuent (reoivent) des paiements ou contractent des engagements (prennent possession dactifs) exprims en units montaires.

    Les oprations qui ne donnent pas lieu un rglement en numraire ou un change dactifs ou de passifs exprims en units montaires constituent des oprations non montaires. Les oprations internes sont de type non montaire. On rencontre des oprations non montaires impliquant plusieurs units institutionnelles parmi les oprations sur produits (troc), les oprations de rpartition (rmunration en nature, transferts en nature, etc.) et les autres oprations (troc dactifs non financiers non produits). Le SEC enregistre toutes les oprations en termes montaires. Les valeurs enregistrer pour les oprations non montaires doivent ainsi tre mesures indirectement ou estimes dune autre faon.

    Oprations avec et sans contrepartie

    1.71 Les oprations impliquant plusieurs units sont de deux types: quelque chose contre quelque chose (oprations avec contrepartie) ou quelque chose contre rien (oprations sans contrepartie). Les premires constituent des changes entre units institutionnelles (par exemple, la fourniture de biens, de services ou dactifs moyennant une contrepartie, notamment des espces). Les secondes comprennent pour lessentiel des paiements en espces ou en nature effectus par une unit institutionnelle une autre sans contrepartie. Des oprations avec contrepartie se rencontrent dans les quatre catgories doprations retenues, tandis que les oprations sans contrepartie sont essentiellement des oprations de rpartition (par exemple sous la forme dimpts, de prestations dassistance sociale ou de dons), que lon appelle transferts.

    Modification du traitement de certaines oprations

    1.72 Les oprations sont comptabilises de la manire dont elles sont perues par les units institutionnelles concernes. Il arrive cependant que le traitement de certaines oprations soit modifi pour faire ressortir plus clairement les relations conomiques sous-jacentes. On distingue trois types de modifications: le reclassement doprations, la scission doprations et lidentification de la partie principale une opration.

    Reclassement doprations

    1.73 Une opration qui, pour les units concernes, a lieu directement entre une unit A et une unit C peut tre enregistre dans les comptes comme se droulant en fait indirectement par lintermdiaire dune troisime unit B. Une opration unique entre A et C est donc scinde en deux oprations, une entre A et B et une autre entre B et C. Cest ce que lon appelle le reclassement doprations.

    1.74 Un exemple de reclassement est celui de lenregistrement dans les comptes des cotisations sociales la charge des employeurs que ceux-ci versent directement aux

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    administrations de scurit sociale. Le systme considre que ces versements donnent lieu deux oprations, les employeurs versant dabord les cotisations sociales leurs salaris et ceux-ci les reversant ensuite aux administrations de scurit sociale. La finalit des oprations de reclassement est de faire ressortir la ralit conomique sous-jacente. Dans lexemple choisi, il sagit de montrer que les cotisations de scurit sociale la charge des employeurs sont en fait verses pour le compte des salaris.

    1.75 Autre type de reclassement, celui des oprations que lon comptabilise comme se droulant entre deux units institutionnelles ou plus, alors qu en cro