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Une série d'articles théologiques pour leaders chrétiens Une série d'articles théologiques pour leaders chrétiens N° 4 Printemps – Eté 2002 6 12 16 3 20 26 28 31 Gordon Anderson James Bridges Entretien Charles Crabtree Gary B. McGee Anthony D. Palma Sam Farina Douglas A. Oss Thème : QU’EST-CE QUE LA PENTECÔTE ? Le jour de la Pentecôte était-il destiné à servir de modèle pour l’Église ou devait-il simplement être un événement unique dans l histoire de l Église ? Lauteur suggère quatre raisons pour lesquelles le jour de la Pentecôte a une signification toute particulière. Quand Pierre proclama le message de la Pentecôte, la foule demanda : « Qu est-ce que cela signifie » ? et : « Que ferons-nous ? ». Cet article donne une réponse biblique à ces deux questions importantes. John Ashcroft, ministre de la Justice des États-Unis et membre d une église des Assemblées de Dieu, parle du rôle du gouvernement dans le débat public sur les valeurs spirituelles et de celui du croyant dans la vie publique en Amérique. Comment savoir si le Saint-Esprit est véritablement en train d agir dans l Église ? Un article qui stimule la réflexion pour ceux qui ne sont pas satisfaits de vivre le dans leur église. statu quo Qui était Smith Wigglesworth ? Pourquoi l appelait-on souvent « l apôtre de la foi » ? Une approche exégétique de Romains 8 : 26 et l application de ce texte au ministère du Saint-Esprit. Lauteur traite de la parole de sagesse et de la parole de connaissance selon 1 Corinthiens 12 : 8, et considère leur fonction dans le contexte privé ou public. Quelle est la façon la plus efficace de conclure une prédication ? Est-ce une question de culture ou une question biblique ? Limportance d amener les auditeurs à se positionner et à prendre une décision. Pourquoi le jour de la Pentecôte est-il important pour les pentecôtistes La Pentecôte : Un nouveau revêtement de puissance en vue du témoignage et du service Pentecôte et la culture politique américaine La Pentecôte dans l’Église aujourd’hui L’héritage revivaliste laissé par Smith Wigglesworth Étude de mot : Les soupirs de Romains 8 : 26 Les dons spirituels dans l’Église aujourd’hui (2 partie) ème Les clés d’un appel efficace

Ressources Spirituelles N° 4 Printemps – Eté 2002

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Thème : QU’EST-CE QUE LA PENTECÔTE ?

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1Une série d'articles théologiques pour leaders chrétiensUne série d'articles théologiques pour leaders chrétiens

N° 4 Printemps – Eté 2002

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Gordon Anderson

James Bridges

Entretien

Charles Crabtree

Gary B. McGee

Anthony D. Palma

Sam Farina

Douglas A. Oss

Thème :QU’EST-CE QUELA PENTECÔTE ?

Le jour de la Pentecôte était-il destiné à servir de modèle pour l’Église ou devait-il simplementêtre un événement unique dans l histoire de l Église ? Lauteur suggère quatre raisons pourlesquelles le jour de la Pentecôte a une signification toute particulière.

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Quand Pierre proclama le message de la Pentecôte, la foule demanda : « Qu est-ce que celasignifie » ? et : « Que ferons-nous ? ». Cet article donne une réponse biblique à ces deuxquestions importantes.

John Ashcroft, ministre de la Justice des États-Unis et membre d une église des Assemblées deDieu, parle du rôle du gouvernement dans le débat public sur les valeurs spirituelles et de celuidu croyant dans la vie publique en Amérique.

Comment savoir si le Saint-Esprit est véritablement en train d agir dans l Église ? Un article quistimule la réflexion pour ceux qui ne sont pas satisfaits de vivre le dans leur église.

’ ’statu quo

Qui était Smith Wigglesworth ? Pourquoi l appelait-on souvent « l apôtre de la foi » ?’ ’

Une approche exégétique de Romains 8 : 26 et l application de ce texte au ministère du Saint-Esprit.’

Lauteur traite de la parole de sagesse et de la parole de connaissance selon 1 Corinthiens 12 : 8,et considère leur fonction dans le contexte privé ou public.’

Quelle est la façon la plus efficace de conclure une prédication ? Est-ce une question de cultureou une question biblique ? Limportance d amener les auditeurs à se positionner et à prendreune décision.

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Pourquoi le jour de la Pentecôte est-il important pourles pentecôtistes

La Pentecôte : Un nouveau revêtement de puissanceen vue du témoignage et du service

Pentecôte et la culture politique américaine

La Pentecôte dans l’Église aujourd’hui

L’héritage revivaliste laissé par Smith Wigglesworth

Étude de mot : Les soupirs de Romains 8 : 26

Les dons spirituels dans l’Église aujourd’hui (2 partie)ème

Les clés d’un appel efficace

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N°4 Printemps – Eté 2002

RESSOURCES SPIRITUELLESPublication trimestrielle proposée par LIFE PUBLISHERS INTERNATIONAL

et les ASSEMBLÉES DE DIEU des États-Unis45, Chaussée de Waterloo, 1640 Rhode St. Genèse, Belgique

Comité Éditorial :Bill L. Williams, Rédacteur; Gerald Branum, Coordinateur; Jean-Luc Cosnard, Éditeur.

Ce magazine, composé d’articles choisis et traduits de Enrichment Journal,une publication des Assemblées de Dieu des États-Unis, est offert gracieusement aux pasteurs et aux leaders chrétiens

Plusieurs lecteurs nous demandent comment contribuer au soutien de ce magazine tant apprécié.Vous pouvez donc faire un don qui sera exclusivement réservé à son impression et sa diffusion.

Merci de faire parvenir votre chèque à l’ordre de Gerald Branum (avec la mention « Ressources Spirituelles »),à l’adresse indiquée dans le cadre ci-dessus. Encore merci pour votre soutien.

Pentecôte est en Israël la deuxième des trois fêtes solennellesdans l’année. Tout homme devait alors se présenter devant lesanctuaire. La solennité de la Pentecôte s’appelait aussi « fêtede la Moisson » ou « Jour des prémices », et lors de cette fête,comme pour les autres, les Israëlites devaient faire des donsaux pauvres.

Notre humanité, qui comprend Israël et les nations, a connu troisrévélations de la grâce, de la puissance et du salut de Dieu en troisdispensations : celle de Dieu le Père : de la création à la connaissancedu Christ, le Messie Sauveur. Celle de Dieu le Fils : de la venue sur laterre par la divine incarnation du Père dans l’humanité parfaite deJésus, lui permettant ainsi d’obéir et de mourir pour et à la placedes pécheurs d’Israël et des nations.

Enfin, nous vivons depuis l’ascension et la descente du Saint-Esprit à la Pentecôte dans la dispensation de Dieu le Saint-Esprit,promis par le Père et donné par le Fils. Cela afin que le tout-puissantministère miraculeux de notre seigneur Jésus-Christ continue etse répande sur Toute la terre !

J’ai vécu, il y a 68 ans, en 1934 à Elbeuf, en Normandie, cesmerveilleux bienfaits du message de Pentecôte. J’avais 7 ans etces premières réunions se tinrent à 40 mètres de notre maison. Jesuis né recouvert d’eczéma et je souffrais beaucoup. C’est ma chèresoeur qui m’amena écouter l’Évangile et, à l’imposition des mains,je reçus une compète guérison ! Quel bonheur ! Jésus m’a sauvé !Puis à 15 ans et demi, je fus baptisé d’eau, puis dans le Saint-Esprit. À 23 ans j’entrais dans le ministère. Gloire à Dieu !

Par la puissance et le pouvoir de la Parole de Dieu, prêchéesous l’onction du Saint-Esprit, ces bienfaits sont encore dispensésaujourd’hui !

Quelques pensées sur les bienfaitsde la Pentecôte

Le baptême dans le Saint-Esprit,revêtement de puissance et de force et sesmerveilleux charismes (Actes 2 : 8) sontindispensables pour un service efficace envue de l’édification personnelle, maisaussi de celle de l’Église dont Christ estla tête et la vie (Rom 15 : 18-19 ; 1 Cor2 : 45 ; 2 Cor 12 : 12).

Comment pouvons-nous, nous pasteurset responsables spirituels, développer unpuissant ministère pour atteindre lamultitude de femmes et d’hommesperdus dans notre monde et livrés auxpuissances occultes ? Je crois que plusque jamais l’Église, les ministères et tousles disciples du Maître ont besoin durevêtement et de l’onction du Saint-Espritsans lesquels ils ne pourront pas conduireces âmes aux pieds du Sauveur du monde,notre Seigneur Jésus, le Christ !

Pentecôte, au-delà d’une fêtesolennelle est bien le revêtement donttous les croyants ont besoin encoreaujourd’hui. Et c’est une promesse pourtous, sans exclusive.

Albert LeblondÉvangéliste

LP 02 FR 956

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Par Gordon Anderson

L’histoire nous relate les faits suivants :Jésus a été crucifié, enseveli, mais il res-suscita d’entre les morts le jour où les Juifsfêtaient la Pâque. Après sa résurrection,il a été vu pendant quarante jours puisremonta au ciel (Actes 1 : 2-9). Quand lejour de la Pentecôte arriva, cinquantejours après la Pâque, alors que les croyantsétaient réunis, comme Jésus leur avait ditde le faire pour attendre la promesse duPère, l’Esprit de Dieu tomba sur eux. Lucdécrit ainsi les événements :

« Lorsque le jour de la Pentecôte arriva,ils étaient tous ensemble dans le même lieu.Tout à coup, il vint du ciel un bruit commecelui d’un souffle violent qui remplit toute lamaison où ils étaient assis. Des langues quisemblaient de feu et qui se séparaient les unesdes autres leur apparurent ; elles se posèrentsur chacun d’eux. Ils furent tous remplis d’Es-prit Saint et se mirent à parler en d’autreslangues selon que l’Esprit leur donnait de s’ex-primer » (Actes 2 : 1-4).

Si nous prenons la Bible au sérieux,nous ne pouvons que croire qu’il s’agitlà de faits rapportés qui ont effective-ment eu lieu. Les pentecôtistes, y com-pris les Assemblées de Dieu, ont toujoursproclamé leur foi dans l’authenticité his-torique de cet événement. Nous croyonsque tout cela s’est vraiment produit, maisil ne suffit pas de s’en tenir à cettecroyance. De nombreux groupes decroyants acceptent ces faits comme étantvéritablement historiques, mais pour di-verses raisons, ne croient pas qu’ils puis-sent se reproduire. Ils ne voient pas dansces textes de modèle à suivre, ni d’exem-ple à imiter ou à mettre en pratiqueaujourd’hui. Telle n’est pas la positiondes Assemblées de Dieu. Nous croyonsque ces événements sont un modèle ap-pelé à se répéter ; ceci nous a amenés

à développer une théologie biblique pour expliquer notre com-préhension de ces faits.

Il y a quatre raisons pour lesquelles le jour de la Pentecôte estparticulièrement important pour les pentecôtistes : (1) notre visionde l’histoire, (2) un modèle, (3) un message, et (4) une mission.

NOTRE VUE DE DIEU DANS L’HISTOIREDieu a fait quelque chose au jour de la Pentecôte, ce qui ne

nous surprend pas outre mesure. Nous croyons en un Dieu quiagit dans ce monde, qui intervient dans les affaires des hommes,qui pénètre la vie de ceux qui le suivent, qui accomplit des mira-cles surnaturels, et qui est présent et actif. Cette position con-traste avec celle de ceux pour qui Dieu est une doctrine pure-ment intellectuelle, mais qui agit rarement, ou jamais, dans cemonde. Quand nous lisons le récit de la Pentecôte, nous nous ex-clamons donc : « Bien sûr ! C’est bien là le Dieu que nous connais-sons. Ce qu’il a fait en ce temps-là, il le fait aujourd’hui encore. »Nous voyons dans ce jour de la Pentecôte un exemple de la façondont Dieu agit et s’implique dans l’histoire des hommes.

UN MODÈLELes pentecôtistes sont connus pour encourager la pratique de s’at-

tendre à Dieu. Jésus avait dit aux disciples de retourner à Jérusalem etde s’attendre à la promesse du Père, ainsi qu’à la puissance qui lesrendrait capables de propager l’Évangile jusqu’aux extrémités de laterre. Et c’est ce qu’ils firent. Après qu’ils aient prié et se soient atten-dus à Dieu, le Père envoyé l’Esprit et les baptisa tous.

Les disciples savaient très peu à quoi s’attendre. Ils savaient seule-ment qu’ils devaient recevoir la puissance de l’Esprit. Aujourd’hui, nousavons des séminaires sur le baptême dans le Saint-Esprit, des confé-rences sur les dons de l’Esprit, des livres d’étude biblique sur les lan-gues, mais on ne sait plus s’attendre à Dieu. Se pourrait-il que destemps d’attente devant Dieu en toute ignorance soient plus produc-tifs que les séminaires les plus éblouissants sans jamais s’attendreà Dieu ? C’est ce que pensent les pentecôtistes, et c’est pourquoi ilstrouvent chez les premiers disciples un modèle pour ceux qui veulenttrouver Dieu. Ils ont attendu. Cela est biblique. Nous sommes sou-vent exhortés par l’Écriture à rechercher le Seigneur, à nous atten-dre à lui, et à nous approcher de lui. Nous ne devons pas sous-esti-mer la valeur de l’étude et de la connaissance, mais sans jamais oublierque les disciples du temps de Jésus et les pentecôtistes du début duréveil en savaient très peu sur le Saint-Esprit ; cela ne les a pas em-pêchés d’être revêtus de puissance en s’attendant à Dieu. La Pente-

Pourquoi le jour de la Pentecôteest-il important pour les pentecôtistes

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côte nous donne un modèle à suivre : ap-prendre à s’attendre au Seigneur.

UN MESSAGELa Pentecôte n’est pas seulement un

événement du passé ou une expériencequi se répète. Il s’agit d’une doctrine fon-dée sur des passages bibliques qui nousrelatent des faits et nous laissent un en-seignement. Les pentecôtistes sont atta-chés à ce message biblique que Dieu, parson Esprit, rend ses disciples capables decommuniquer au monde entier.

Tous les groupes considérés commedes mouvements de réveil n’ont pas for-cément un tel message. En fait, une dis-tinction importante doit être faite entreceux qui ont vécu certaines expériencesfondées sur une théologie biblique, etceux qui n’ont vécu qu’une expériencepersonnelle. Par les temps qui courent,nous entendons beaucoup parler de di-vers réveils et mouvements de renouveau,et en particulier de ce qui se passe dansleurs rassemblements ; mais bien souvent,ceux qui y participent et vivent certainesexpériences rentrent chez eux pour par-ler de ce qu’ils ont vécu à qui veut l’en-

tendre, tout en critiquant ceux qui seméfient des expériences sans fondementbiblique réfléchi ni exégèse.

Une bonne façon de mesurer l’authen-ticité et la viabilité de tels mouvements derenouveau consiste à écouter le messageet la doctrine qui émergent. Tout grandréveil durable a un fondement doctrinal surlequel s’appuient les expériences vécues.Ce n’est pas le cas des modes passagères.Les gens se ruaient à Azusa Street non seu-lement pour vivre des réunions marquéespar la présence de l’Esprit, mais aussi pourentendre et apprendre à vivre le messagede la Pentecôte. Ils rentraient ensuite chezeux avec la doctrine de la Pentecôte, et ilspurent constater que la prédication de cet-te doctrine reproduisait la même expérien-ce. Les pentecôtistes ont une doctrine quiémerge au jour de la Pentecôte.

UNE MISSIONLes pentecôtistes voient la puissance

de l’Esprit se répandre à travers eux pourle bien du monde, et non pas les remplirpour leur propre jouissance. L’Esprit nousest donné pour atteindre les autres, etnon pour le garder en nous-mêmes. Jésus

Le jourde la Pentecôteest un exemplede la façondont Dieu agitet s’impliqueactivementdans l’histoiredes hommes.

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Gordon Anderson,Ph. D., est président de l’universitédes Assemblées de Dieu,North Central Universityà Minnéapolis, Minnesota (USA).

ordonna à ses disciples d’aller, maisd’abord d’attendre pour recevoir la forced’aller, afin de parcourir le monde entieren prêchant l’Évangile. La Pentecôte estporteuse d’un mandat : atteindre le mon-de pour Christ.

Le sens de mission des pentecôtistess’est avéré porteur d’une influence correc-tive au cœur d’un mouvement qui auraitpu être envahi par le schisme et l’hérésie.Après tout, ce mouvement disposait de trèspeu d’enseignement systématique, n’avaitpas d’écoles bibliques, presque pas d’or-ganisation, et était animé d’un esprit d’in-dépendance et d’un désir d’autonomie.Mais ces croyants étaient unis par une cho-se : la mission d’atteindre le monde pourChrist. Les missions, auprès comme au loin,sont le mandat des pentecôtistes. Quandla vision de l’évangélisation du monde em-brase les cœurs, d’autres questions secon-daires sont laissées de côté. Ceci a amenéce mouvement à un processus constantd’adaptation.

Les mouvements qui ne sont pas ani-més par une mission et les pentecôtistesqui ne sont pas remplis de cette visionconnaîtront bien des difficultés.

C’est pourquoi le jour de la Pentecôteest tellement important pour les pente-côtistes, et en particulier pour les Assem-blées de Dieu. Nous y trouvons un événe-ment historique et biblique sur lequelrepose notre doctrine ; cet événementnous montre comment trouver Dieu, etnous donne un message à partager avecles autres, et une mission à accomplir jus-qu’aux extrémités de la terre.

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Par James Bridges

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UN NOUVEAUREVÊTEMENT

DU TÉMOIGNAGEET DU SERVICE

Le livre des Actes nous rapporte le premier message pentecôtisteprêché par Pierre. Il s’adressa ce jour-là à une multitude de Juifsvenus du monde entier à Jérusalem pour célébrer la Fête de laPentecôte. Ceux qui étaient ainsi réunis entendirent ces 120 Juifsgaliléens parler clairement dans les langues parlées par leurs com-patriotes venus de plus de quinze pays différents pour participerà cette fête.

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La foule posa la question : « Que veutdire ceci ? » (Actes 2 : 12). Certains allèrentjusqu’à dire que les cent vingt étaientivres. Mais Pierre leur rappela quelle heu-re du jour il était. De plus, a-t-on jamaisvu quelqu’un de saoul parler courammentsa propre langue, et encore moins unelangue qu’il ne connaît pas ?

Pierre répondit alors sous l’onction duSaint-Esprit (Actes 2 : 14). En commençantpar Joël 2 : 28-32, Pierre proclama la si-gnification de la Pentecôte. Son messageprovoqua une nouvelle question dans l’es-prit de ses auditeurs : « Frères, que ferons-nous ? » (Actes 2 : 37).

Du fait de la puissante effusion duSaint-Esprit dans ces temps de la fin, cesmêmes deux questions sont encore po-sées aujourd’hui. Il est important pourchacun de saisir le sens de la venue duSaint-Esprit pour l’Église, ainsi que decomprendre ce que chaque croyant doitfaire pour recevoir le précieux don del’Esprit.

LA PENTECÔTE REPRÉSENTEUNE ÈRE NOUVELLEDANS LAQUELLE L’ÉGLISEEST APPELÉE À ENTRERPierre débuta son explication en atti-

rant l’attention de ceux qui l’écoutaientsur l’accomplissement des prophéties(Actes 2 : 16-17). Depuis la Pentecôte,nous ne vivons plus au temps de la typo-logie de l’Ancien Testament ; nous vivonsdans la réalité du Nouveau Testament.Nous ne vivons plus dans l’ombre deschoses à venir, mais nous en goûtons lasubstance.

Pouvez-vous vous imaginerla joie de ces hommes

dont le ministère avait jusquelà consisté à offrir des animauxen sacrifice, et qui découvraient

ainsi la réalité du ministèreen Christ qui « a paru pour abolir

le péché par son sacrifice »(Hébreux 9 : 26) ?

Notre Pâque n’est plus une fête, maisune personne : Christ (1 Corinthiens 5 : 7).Notre Pentecôte n’est plus une fête, maisle Saint-Esprit lui-même. Actes 6 : 7 décla-

re : « Une grande foule de sacrificateurs obéis-sait à la foi ». Pouvez-vous vous imaginerla joie de ces hommes dont le ministèreavait jusque là consisté à offrir des ani-maux en sacrifice, et qui découvraient ainsila réalité du ministère en Christ qui « a parupour abolir le péché par son sacrifice » (Hé-breux 9 : 26) ?

Le jour de la Pentecôte était arrivé danstoute sa plénitude. Celui que la fête de laPentecôte préfigurait était venu. Cette an-née-là, la fête fut différente de toutes lesannées précédentes, car ce fut le jour oùle Consolateur promis arrivait. La réalitéétait bel et bien là. Nous ne servons plusDieu par des rites et des cérémonies, maispar l’Esprit et en vérité.

LA PENTECÔTE EST UNE PREUVEDE PLUS DE LA RÉSURRECTIONDE NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRISTPierre expliqua que ce qui s’était pro-

duit était la preuve que quelque choses’était passé dans le ciel (Actes 2 : 33). Lesdisciples de Jésus ne l’avait plus vu ni en-tendu depuis qu’il était remonté au cielquelque dix jours plus tôt (Actes 1 : 9).Cette merveilleuse effusion du Saint-Es-prit était la garantie du fait que Jésus étaitbien arrivé au ciel et avait tenu sa pro-messe d’envoyer à l’Église un autre con-solateur, l’Esprit de vérité (Jean 14 : 16 ;15 : 26). Jésus est vivant et il est la têtede l’Église. Il dirige, protège, édifie et rem-plit de puissance son Corps par le Saint-Esprit. Chaque fois qu’un croyant reçoitle baptême dans le Saint-Esprit, c’est unsigne que notre Seigneur ressuscité exer-ce son ministère en faveur de son Églisedepuis son trône céleste.

LA PENTECÔTE EST UNE NOUVELLEEXPÉRIENCE DE PLÉNITUDEIl est évident, de par la prophétie de

Joël, que cette effusion de l’Esprit devaitêtre généreuse et abondante. De plus,elle devait toucher jeunes et vieux, hom-mes et femmes, libres et esclaves. Et cet-te effusion devait remplir et dynamiserla vie et le service de tous les croyants(Actes 2 : 17-18).

Le livre des Actes est un livre de pléni-tude (Actes 2 : 4). Luc décrit les person-nages impliqués dans l’histoire de l’Égli-se primitive comme étant remplis : d’in-

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AMENER LES CROYANTSAU BAPTÊME DANS LE SAINT-ESPRIT

En appelant les chrétiens à répondre à l’appel en vue de recevoir ce baptême, je m’attends à ce quele Saint-Esprit ait suscité ce désir dans leur cœur. J’adresse à ceux qui s’avancent des paroles de foi etde confiance, et j’essaie de les amener à se détendre et à vaincre tout obstacle ou nervosité quipourrait les remplir. Voici quelques idées qui peuvent contribuer à y parvenir :

Susciter le désir et encourager la foiPaul a écrit : « Aspirez aux dons spirituels » (1 Corinthiens 14 : 1). Jésus a dit : « Heureux ceux qui ont

faim et soif… car ils seront rassasiés » (Matthieu 5 : 6). Je dis aux gens : « Vous allez demander à Dieu devous remplir, et vous pouvez donc vous attendre à recevoir une bénédiction authentique. » Cela estimportant pour le sceptique comme pour celui qui y aspire depuis longtemps. Le diable entretient ledoute. C’est ce qu’il fit dans le Jardin d’Éden et avec Jésus dans le désert ; il agit de même dans la viede tous les croyants. Satan mettra tout en œuvre pour décourager les chrétiens de rechercher ce donauprès de Dieu.

Dans Luc 11 : 13, Jésus dit : « Si donc, vous qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vosenfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent. » Lebaptême dans le Saint-Esprit est un don précieux. Quelle merveilleuse certitude ! Quand vous deman-dez à Dieu une authentique bénédiction, c’est exactement ce qu’il vous donne : de bonnes choses !

Comment recevoir ? En demandant par la foi. Quelqu’un dira : « Comment puis-je parler une nou-velle langue que je ne connais même pas ? » Si vous saviez parler cette langue, vous n’auriez pasbesoin d’exercer la foi. Insistez sur le fait que ceux qui recherchent le baptême dans le Saint-Espritsont acteurs et non spectateurs. « Ils se mirent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnaitde s’exprimer » (Actes 2 : 4).

Surmonter les obstaclesCertains disent : « Je ne suis pas assez bon ; je suis indigne. » Vous n’en serez jamais digne. Mais

Jésus est digne. Le baptême dans le Saint-Esprit est un don (Actes 2 : 38, 39 ; 10 : 45). Comme pour lesalut, nous pouvons l’accepter ou le rejeter, mais nous ne pouvons certainement pas le mériter. Lecroyant doit recevoir ce don avec la foi d’un enfant.

D’autres disent : « Pas aujourd’hui. Ce n’est pas le moment », ou : « Je n’y crois pas », « c’est peut-être bon pour d’autres, mais pas pour moi », ou encore : « Que diront les autres ? ». Mais c’est aujourd’huile jour ; c’est maintenant le temps. « Demain » est le mot préféré du diable. Peu importe ce quepeuvent penser les autres. S’ils en pensent quoi que ce soit, c’est peut-être simplement qu’ils sedisent que vous avez vraiment faim et soif de plus de Jésus.

Le parler en langues comme signe physique initial du baptême dans le Saint-Esprit est on ne peutplus authentique ; ce n’est pas de la comédie. Au fait, ne jugez jamais une langue d’après ce que vousentendez. Ceux qui ont voyagé dans le monde et vécu dans d’autres pays ont eu l’occasion d’entendredes langues qui ne ressemblaient pas, selon eux, à des langues.

Certains ont peur de se fabriquer leur propre langue ou d’être accusé d’avoir imité quelqu’und’autre. Mais personne ne peut inventer une langue. Si vous en étiez capable, le Seigneur Jésus vousen empêcherait. Si vous demandez du pain à Jésus, vous recevez du pain. Et c’est ce que les gensrecevront parce que Jésus attend, prêt et tout à fait capable de les baptiser dans le Saint-Esprit. Deplus, quand nous sommes baptisés dans le Saint-Esprit, nous ne copions personne : nous parlons enlangues selon que l’Esprit nous donne de nous exprimer.

Jim Ripley, Olympia, État de Washington

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dignation, de jalousie, de crainte, d’éton-nement, de colère, de Satan, de foi,d’amour, de sagesse, de puissance, de joie,de bonnes œuvres, de la Parole, et duSaint-Esprit.

Tout le monde est rempli de quelquechose, et chacun doit choisir de quoi il selaisse remplir, pour le meilleur ou pour lepire. Mais l’intention de Dieu pour nousest que nous soyons remplis du Saint-Es-prit et de tous les fruits et les dons qu’iltient en réserve pour nous. La Pentecôtea pour but de nous amener à vivre del’abondance d’une vie remplie et débordan-te de l’Esprit. Quel dommage que de vivreen buvant la lie d’une vie charnelle quandle Seigneur a tellement plus pour nous ?C’est pourquoi, « ne vous enivrez pas de vin :c’est de la débauche. Mais soyez remplis de l’Es-prit » (Éphésiens 5 : 18).

LA PENTECÔTE PERMET UNENOUVELLE EXPRESSION DE LAPERSONNE DU SAINT-ESPRIT DANSET À TRAVERS LA VIE DU CROYANTLuc, par l’inspiration de l’Esprit, nous

a donné un modèle précieux de ce qu’estle baptême dans le Saint-Esprit, dans Actes2 : 4. Ce modèle a été ainsi donné à l’Églisecomme référence, au point qu’il permet-tra d’établir avec certitude que les païensaussi ont bel et bien vécu ce même bap-tême (Actes 11 : 15).

Certains ont remis en question le faitde considérer Actes 2 : 4 comme réfé-rence pour ce qui est du baptême dansle Saint-Esprit en prétendant que pourqu’un croyant soit baptisé, il faudraitalors que le vent et le feu se manifes-tent aussi. Un tel raisonnement neprend pas en compte le fait que le ventet le feu étaient des symboles du Saint-Esprit annonçant ainsi que la Pentecôteétait pleinement accomplie en ce jour.Nous ne célébrons plus ce jour commeune simple commémoration, mais nouscélébrons la venue du Saint-Esprit. Leparler en langues n’est pas un symbole,mais le signe et l’expression de la per-sonne du Saint-Esprit. Nous n’avons plustant besoin des symboles, mais nousaurons toujours besoin de ce signe del’Esprit qu’est le parler en langues, preu-ve physique et initiale du baptême dansle Saint-Esprit.

« Ils furent tous remplis… et se mirentà parler » : tel est le précédent et la nor-me établie. La formulation du texte ori-ginal montre clairement que, lorsqu’ilsfurent remplis du Saint-Esprit, les 120se mirent en parler en d’autres langues,non de leur propre initiative, mais se-lon que l’Esprit leur donnait de s’expri-mer en utilisant leur langue et leurscordes vocales pour parler dans la lan-gue qu’il leur donnait.

Le Saint-Esprit n’est pas muet. Il par-le parce qu’il est une personne. Il n’estpas une simple influence ou une force ;il est la troisième personne de la divini-té. Il serait impensable qu’il remplisse deshommes (Actes 2 : 4), les baptise (1 : 5),tombe sur eux (8 : 16), soit répandu sureux (2 : 33), sans s’exprimer d’une fa-çon qui soit en harmonie avec sa per-sonnalité.

Notre Seigneur Jésus avait promisqu’un des signes accompagnant ceux quiauraient cru était qu’ils « parleraient denouvelles langues » (Marc 16 : 17). Parmiles cinq signes que Jésus mentionna, ilchoisit le parler en langues comme si-gne physique initial, ou comme preuvede la présence du Saint-Esprit dans lebaptême.

Il serait pour le moins surprenant quel’Esprit qui parle remplisse un croyantpour ensuite ne pas être cohérent quantà la façon dont il se manifeste à ce mo-ment-là. Pierre mentionna deux caracté-ristiques du baptême quand il décrivitl’effusion de l’Esprit Saint : celle-ci étaitvisible et audible (Actes 2 : 33). Dans cha-que cas où les effusions de l’Esprit sontdécrites dans les Actes, Luc souligne lefait qu’il y a eu quelque chose à « voir » età « entendre ». Le croyant trouve dans leparler en langues un moyen de s’édifieret de vivre bien d’autres bénédictions ;il ne serait donc pas dans la nature duSaint-Esprit de retenir cette expressionde sa présence à travers le croyant qui aété baptisé. De plus, le Saint-Esprit estimpatient de baptiser chaque croyantpersonnellement afin qu’il puisse com-muniquer avec Dieu par l’Esprit en vued’être édifié et équipé pour le servicejour après jour.

Il ne devrait y avoir aucun doute dansl’esprit du croyant quant au fait que celui

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qui est baptisé dans le Saint-Esprit, selonle modèle donné dans Actes 2 : 4, doit s’at-tendre à recevoir le parler en langues.Quand on est rempli, ou baptisé, on l’ex-prime par le parler en langues.

LA PENTECÔTE APPORTEUN NOUVEAU REVÊTEMENTDE PUISSANCE EN VUEDU TÉMOIGNAGE ET DU SERVICETout comme notre Seigneur, nous de-

vons partager notre témoignage et exer-cer notre ministère par la puissance duSaint-Esprit. Luc 3 nous apprend que Jésusn’a débuté son ministère qu’après avoir étérevêtu de puissance par le Saint-Esprit. Demême, la source de notre force se trouvedans l’Esprit (Actes 1 : 8).

Notre Seigneur portait en lui le Saint-Esprit pendant son ministère terrestre : ilest désormais celui qui nous baptise dansle Saint-Esprit (Luc 3 : 16). Le même Saint-Esprit qui a oint Jésus et rempli les apô-tres, veille toujours à l’accomplissementde la Parole de Dieu aujourd’hui sur laterre. C’est là la véritable succession apos-tolique : la transmission de la puissanteonction du Saint-Esprit aux croyants, gé-nération après génération, les remplissantde puissance pour témoigner à un mon-de perdu et manifester le ministère deJésus par son Esprit.

Ceux qui cherchent à minimiser l’im-portance du parler en langues en tant quesigne de l’effusion de l’Esprit disent quel’onction de l’Esprit, pour ceux qui sontengagés dans le service missionnaire, estun signe majeur de la plénitude de l’Es-prit. Cela revient en quelque sorte à met-tre le parler en langues et la puissancepour le service en compétition ou en con-currence. Mais c’est la même personne quimanifeste sa présence par le parler en lan-gues qui revêt aussi le croyant baptisé del’Esprit de puissance pour faire des disci-ples de toutes les nations (Matthieu 28 :19). Sans l’onction puissante du baptêmedans le Saint-Esprit, avec le signe initialqui l’accompagne, l’Église n’est pas prêteà manifester le signe que représentel’évangélisation en allant par le mondeprêcher la bonne nouvelle (Marc 16 : 15).Jésus donna même pour instruction à sesdisciples de ne pas même penser à fairequoi que ce soit en vue d’accomplir son

œuvre avant qu’ils n’aient été revêtus dela puissance d’en-haut (Luc 24 : 49).

Le réveil actuel qui se répand dans lemonde est un réveil pentecôtiste qui estproclamé par la puissance du Saint-Espritpar la bouche de ceux qui ont permis auSeigneur Jésus de les « baptiser d’EspritSaint » (Actes 1 : 5. Ce baptême constitue« la promesse du Père » (1 : 4), qui est « lemême don » (11 : 17) qu’il accorda aux Juifscomme aux païens comme nous le décritLuc dans le livre des Actes.

LA PENTECÔTE SIGNIFIE QUECHAQUE GÉNÉRATIONEST APPELÉE À VIVRE ETPROCLAMER CETTE PROMESSENon seulement le baptême du Saint-

Esprit est accessible à tous les croyants,mais Dieu a confié à l’Église la responsa-bilité de veiller à perpétuer cette véritécruciale à chaque génération. Répondantà la question : « Que ferons-nous ? », Pierreappela ses auditeurs avec conviction à serepentir, se faire baptiser et recevoir leSaint-Esprit (Actes 2 : 39).

Il est important que tous les croyantscomprennent l’importance du baptême del’Esprit et entraînent leurs enfants dans leurhéritage pentecôtiste. « Car je répandrai deseaux sur le sol altéré et des ruisseaux sur la terredesséchée ; je répandrai mon Esprit sur ta des-cendance et ma bénédiction sur ta progénitu-re » (Ésaïe 44 : 3). Il s’agit là d’une prophétiepentecôtiste qui concerne tous les chrétienset qui constitue une promesse pour leursfamilles. Entretenons le feu sur l’autel afinque la Pentecôte continue de vivre et d’ani-mer nos cœurs et nos églises.

James K. Bridgesest le trésorier généraldes Assemblées de Dieu des États-Unisà Springfield dans le Missouri.

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Entretien avec John Ashcroft *

S’il est vrai que l’histoire n’a pas reconnul’influence pentecôtiste sur les orientationsde la culture politique américaine, la posi-tion apolitique que nous avons tenue dans lepassé semble perdre du terrain. Richard Foths’est entretenu avec M. John Ashcroft, mi-nistre de la Justice de l’actuel gouvernementaméricain, de son parcours dans la vie poli-tique, de la nature d’un leadership authenti-que, du rôle du gouvernement dans le débatpublic concernant les valeurs spirituelles,ainsi que du rôle et de l’influence du croyantdans la vie publique.

« Le Congrès ne passera aucune loiconcernant ce qui a trait à la religionou ce qui pourrait en restreindre la li-bre pratique… »

C’est ce que déclare le premier Amen-dement de la Constitution des États-Unisqui fut ratifiée en 1791. L’intention initia-le de ces propos était clairement la sui-vante : à la fois s’imposer une certaineréserve et garantir une certaine liberté ;le gouvernement s’interdisait ainsi d’im-poser tel ou tel système religieux au peu-ple, tout en laissant au peuple la liberté

La Pentecôteet la culture politiqueaméricaine

d’adorer comme chacun le désire, indivi-duellement ou collectivement. Dans lesdeux siècles qui suivirent la rédaction dece texte, la liberté religieuse a su s’expri-mer dans les deux facettes qui caractéri-sent le « rêve américain », à savoir l’indivi-dualisme et le pluralisme.

En dehors du faitde voter, la notion d’engagement

politique, à quelque niveau que ce soit,n’a pas été encouragée outre mesure

dans le mouvement de Pentecôteen Amérique.

Cela n’a jamais été aussi évident ces der-nières années que lors des élections na-tionales du 8 novembre 1994, quand troislégislateurs s’identifiant ouvertement com-me membres des Assemblées de Dieu ontété désignés pour servir à Washington. Ils’agit de John Ashcroft qui était alors sé-nateur de l’État du Missouri, de Linda Smithreprésentant Washington, et de ToddTiahrt représentant le Kansas.

John Ashcroft

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En tant que pentecôtistes américains,ils représentent un mouvement aux raci-nes historiques profondes qui a pris unegrande expansion au début de ce siècle.À présent, près de cent ans plus tard, cemouvement fait désormais partie inté-grante du paysage religieux de ce pays.Jamais quelqu’un se réclamant des Assem-blées de Dieu n’avait ainsi été élu à desfonctions nationales.

Si Dieu nous a créés avecla dignité et l’intégrité de la liberté

individuelle, ainsi que la responsabilitéde vivre avec les conséquences

de nos choix, tout gouvernementse doit de respecter ce principe.

Il est intéressant de noter que ces dé-veloppements récents vont à l’encontrede l’approche apolitique généralementadoptée dans les conceptions théologi-ques de la plupart des pentecôtistes dece siècle. En dehors du fait de voter, lanotion d’engagement politique, à quel-que niveau que ce soit, n’a pas été en-couragée outre mesure dans le mouve-ment de Pentecôte en Amérique. La rai-son est sans doute partiellement socio-logique, du fait des racines culturelles dece mouvement, mais aussi théologique,en ce que notre approche ne considéraitpas l’action politique comme un actespirituel.

Néanmoins, le premier Amendement,qui a largement contribué à ce que le mou-vement de Pentecôte puisse se faire uneplace dans ce pays, émanait d’une visiondu monde qui faisait une large part à l’en-gagement politique comme étant l’expres-sion du règne de Dieu sur la terre. Les lea-ders pentecôtistes qui œuvrent à présentau Capitole sont confrontés à des situationsque nul n’aurait pu imaginer du temps deGeorge Washington ou de Thomas Jeffer-son, ce qui ne les empêchent pas de s’in-vestir et d’assumer pleinement leurs res-ponsabilités.

QUELQUES RÉFLEXIONSSUR LE LEADERSHIPEn faisant route depuis Arlington en

Virginie jusqu’au Capitole à Washington,John Ashcroft a bien voulu partager avec

moi quelques réflexions sur son parcourspolitique et sur la nature du véritable lea-dership.

M. ASHCROFT, AVEZ-VOUS CHOISIDE VOUS ENGAGER DANS LA VIEPOLITIQUE À UN MOMENTPARTICULIER OU EST-CE LE RÉSULTATD’UN PROCESSUS DANS LE TEMPS ?Je pourrais dire que j’ai appris à nager

parce que je suis tombé dans la piscine !Je n’avais pas vraiment l’intention de de-venir un politicien, mais quand ceux quej’ai encouragés à se porter candidats pourle Congrès ont refusé, et qu’il sembla qu’iln’y aurait qu’un seul candidat, j’ai décidéde me présenter.

C’est là très certainement la raisonprincipale qui m’a amené à m’engager.Nous nous sommes décidés la veille dudernier jour du dépôt des candidatures.Mon père, mon épouse et mon frère avonspris du temps dans la prière, individuel-lement et ensemble, pour en conclure queje devais me présenter. Nous sommes ar-rivés à la conviction que je devais servirau Congrès à ce moment là. Il s’avéra en-suite que j’étais appelé à être candidat,mais pas à être élu.

COMMENT DÉFINIRIEZ-VOUSLE TERME « POLITICIEN » ?Je crois qu’il y a deux volets au rôle du

politicien : se mettre au service du publicpour le représenter dans la vie publiqueet politique, et faire valoir des idées quipourront contribuer à servir le public, quine dispose pas toujours du temps, del’énergie ou de l’accès à l’information, afinqu’il puisse avoir les éléments pour sou-tenir et faire ce qui est bon.

– Vous voulez dire qu’un politicien rem-plit deux fonctions : représenter les idéeset les préoccupations du public au senslarge, mais aussi faire valoir ses propresidées parmi la population en général.

– Je ne dirais pas qu’il s’agit de sesidées personnelles, mais plutôt celles quiconstituent une stratégie au service etdans l’intérêt du public. Si l’on considè-re la politique comme une forme de mar-keting, le politicien doit en quelque sor-te « vendre » ses idées ainsi que les élé-ments qui peuvent contribuer à trouverdes solutions aux problèmes rencontrés.

Les leaderspentecôtistes quiœuvrent à présentau Capitolesont confrontésà des situationsque nul n’auraitpu imaginer dutemps de GeorgeWashington ou deThomas Jefferson.

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Une partie de la tâche du politicien con-sistera donc à rallier le soutien du pu-blic à des idées qui pourront ensuite êtreacceptées et mises en œuvre pour le biende tous.

Si l’on voulait illustrer cela par deuxsymboles, on pourrait dire que cela serésume à l’image du politicien en campa-gne d’une part, et à celle de son siège auCongrès. Ces deux aspects constituentl’essentiel des responsabilités du politi-cien. Les deux consistent à communiquerune motivation. Il s’agit donc avant toutd’adopter et de mettre en œuvre une vi-sion politique pour le public.

COMMENT DÉFINIRIEZ-VOUSUN « LEADER » ?Un leader est quelqu’un qui choisit des

objectifs nobles et travaille à les attein-dre avec une telle intensité que d’autressont à leur tour motivés et prêts à se join-dre à la réalisation de ces projets. Les plusgrands leaders ont redéfini les limites dupossible en choisissant des objectifs quin’avaient pas, jusque là, été considéréscomme étant réalisables.

Christ fut le plus grand leader detous les temps. Il a redéfini le niveauauquel nous pouvons choisir de réagir.Par exemple, il a dit qu’au lieu de rendre« œil pour œil », chacun est invité à « ten-dre l’autre joue ». Quand vous pensezaux grands leaders de notre temps, telsque Sadat, Lincoln ou Christ, ils ont tousredéfini les limites du possible en dé-veloppant la capacité d’amener les gensà une aspiration qu’ils n’avaient pas sai-sie auparavant.

CONSIDÉREZ-VOUS QUE CELASOIT POSSIBLE EN POLITIQUE,EN AFFAIRES COMME DANSLE CADRE DU MINISTÈRE ?Oui. Le leadership ne concerne pas

que tel ou tel domaine spécifique de nosvies. Il n’est pas déterminé par les son-dages. Il n’étudie pas l’opinion publiquedans le but d’anticiper les attentes pourdire à la population : « Vous voyez ? Jesuis votre leader. J’étais là avant vous ! »En fait, c’est là la plus basse façon desuivre le courant.

De plus, il y a une différence entreun escroc et un leader. L’escroc est ce-

lui qui est capable de tenir votre man-teau pendant que vous allez vous bat-tre. Il croit assez en ses objectifs pourêtre prêt à verser votre sang pour arri-ver à ses fins, mais pas le sien.

QUE PENSEZ-VOUS DU DÉBAT ACTUELDANS LES MILIEUX RELIGIEUX SURL’ABSENCE DES CROYANTS DANS LEDÉBAT PUBLIC – ABSENCE QUI,D’APRÈS CE QUE PENSENT BEAUCOUPDE GENS, REND LA NATION TRÈSVULNÉRABLE ? JUSQU’À QUEL POINTFAUT-IL QUE LES CROYANTS SOIENTENTENDUS SUR LA PLACE PUBLIQUE ?D’UN AUTRE CÔTÉ, DOIT-ONPOLITISER LES VALEURS SPIRITUELLES ?Je fonde mon approche de cette ques-

tion sur l’importance du choix et sur le faitque Dieu ne s’impose pas aux gens, lui quiaurait le pouvoir de le faire ; il nous a créésavec la liberté de choisir. Un gouvernementne doit pas chercher à imposer Dieu auxindividus ni d’essayer de faire pour Dieuce que lui-même refuse de faire.

Si Dieu nous a créés avec la dignité etl’intégrité de la liberté individuelle, ainsi quela responsabilité de vivre avec les consé-quences de nos choix, tout gouvernementse doit de respecter ce principe.

La responsabilité du gouvernement estde permettre le libre fonctionnement desinstitutions qui aident l’individu à attein-dre tout son potentiel, y compris pourchoisir de vivre pour Dieu plutôt que pourle mal. Le gouvernement n’a pas pour rôlede christianiser le pays mais de pourvoirà un environnement dans lequel chaqueindividu aura la possibilité de choisir dese tourner vers Dieu.

Si nous, en tant que gouvernement,contribuons à détruire la famille, à dis-créditer les églises, et à amoindrir ainsiles institutions qui peuvent aider les gensà faire de bons choix, nous aurons man-qué à notre devoir. Nous aurions bien tortd’agir ainsi.

Merci, John.

LA PENTECÔTE ET LA CULTUREPOLITIQUE AMÉRICAINEConsidérons enfin un aspect des raci-

nes théologiques de cette nation. D’unemanière générale, la pensée politique amé-

Si Dieu nousa créés avec ladignité et l’intégritéde la liberté indivi-duelle, ainsi quela responsabilitéde vivre avecles conséquencesde nos choix,tout gouvernementse doit de respecterce principe.

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ricaine des débuts de la nation a été mar-quée par les enseignements de Calvin, quimettait beaucoup l’accent sur la souverai-neté de Dieu. La pensée pentecôtiste dece siècle a, quant à elle, été façonnée parles enseignements d’Arminius ; ce derniermettait beaucoup l’accent sur la responsa-bilité de l’homme. De nos jours, la plupartdes pentecôtistes naviguent quelque partentre ces deux positions.

Vient s’ajouter à cela le facteur de l’in-dividualisme américain. Au lieu de consi-dérer le caractère de Dieu par une penséethéologique bien élaborée, nous avons ten-dance à voir Dieu en fonction de nos ex-périences spirituelles. En fait, nos expérien-ces tendent à être extrêmement individua-listes. Nous valorisons les individus qui ma-nifestent de grands talents sous l’onctionde Dieu. Nous croyons que c’est quelquechose que l’Écriture encourage, et celan’est pas faux.

Mais nous aspirons tellement à avoirdes leaders talentueux que, si nous nesommes pas vigilants, ce que la consti-tution de nos églises décrit comme « lacommunion et la communauté d’églisessouveraines » peut dégénérer en « unconglomérat compétitif de pasteurs sou-verains ». C’est là un des risques quenous prenons en mettant l’individualis-me trop à l’honneur.

Il faut ajouter à cela une tendance his-torique du pentecôtisme à dédaigner lemonde et à chérir le ciel. Cela n’est certespas un tort en soi. Après tout, si nous nesommes que des pèlerins de passage dansce monde, nous devons investir là où nostrésors ne peuvent ni rouiller, ni être dé-vorés ou volés. Mais si nous en déduisonsqu’il ne faut pas s’impliquer dans le fonc-tionnement de ce monde, que ce soit dansles affaires, la politique, etc., nous empê-chons le sel et la lumière d’atteindre touteune couche de la société.

Il se peut que cette distance avec cer-tains aspects de la vie nationale tende à seréduire au fil des ans. Cependant, si nousregardons les choses de près, force est deconstater que ce n’est pas notre visionthéologique de la politique qui a amenédes personnes à s’impliquer à titre indivi-duel, mais bien l’initiative personnelle degens spirituels et réfléchis face à la réalitédes besoins de notre société.

En écoutant ces amis me raconter com-ment ils sont « entrés en politique », il m’estapparu clairement qu’ils ont observé lepaysage moral et spirituel du pays et qu’ilsse sont dit : « Il faut que quelqu’un fassequelque chose pour répondre à ce besoin.Notre pays a besoin d’aide. Si personne nese lève pour intervenir, je le ferai. »

Que quelqu’un entre dans l’arène po-litique parce qu’il est animé d’une forteconviction de la souveraineté de Dieu, ouparce qu’il considère la responsabilité del’homme comme déterminante, le fait estque le résultat est le même : dans tousles cas, cette initiative vient d’un cœurintègre devant Dieu, et la direction queprendra tout un pays peut en être pro-fondément affectée.

La Pentecôte nous parle d’un revête-ment de puissance pour le service et lajustice. Nous voulons prier jour après jourpour les membres de ces familles des As-semblées de Dieu qui œuvrent à Washing-ton : John Ashcroft, Linda Smith, et ToddTiahrt, afin qu’elles reçoivent la force debien servir notre nation et d’être une lu-mière dans les ténèbres.

Richard Fothsert sous l’autorité du districtde Potomac des Assemblées de Dieu,comme pasteur auprèsde la communauté du Congrèset des diplomates à Washington.

* Note de l’éditeur :Avant d’être élu au Sénat des États-Unis,John Ashcroft était gouverneur de l’Étatdu Missouri. Il est actuellement Ministrede la Justice (Attorney General), ayantété nommé à ce poste par le présidentGeorge W. Bush en 2001.

Un leaderest quelqu’unqui choisit desobjectifs nobleset travailleà les atteindre avecune telle intensitéque d’autres sontà leur tour motivéset prêts à se joindreà la réalisationde ces projets.

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Par Charles Crabtree

Qu’est-ce en fait que la véritable Pen-tecôte ? À quoi pouvons-nous nous at-tendre ? Comment savoir si c’est bienl’Esprit de Dieu qui est à l’œuvre ?

Ces questions et bien d’autres se po-sent à l’esprit de nombreux leaders spi-rituels sincères ; pour y répondre, il nousfaut revenir au modèle original vécu parl’Église à la Pentecôte. Nous pourronsainsi distinguer le vrai du faux. Nouscroyons qu’une église véritablement pen-tecôtiste vivra selon les mêmes princi-pes spirituels et la même dynamique quel’Église du premier siècle.

La cause pentecôtiste a subi beau-coup de tort par le fait que certains ontconfondu tel type d’expérience surnatu-relle ou telle forme populaire de louan-ge avec la plénitude de la vie de l’Espritdans l’Église. Il est impératif que les lea-ders soient ouverts à des formes d’ex-pression nouvelles et merveilleuses de

La Pentecôte

la puissance surnaturelle de Dieu, maisjamais au prix de voir Christ perdre laplace centrale qui lui est due. Tout ce quipeut nous détourner ou nous distrairede Jésus-Christ n’est que contrefaçon,aussi spirituel ou attrayant que cela puis-se paraître. En recherchant la Pentecô-te, ce n’est pas une expérience que nousrecherchons, mais Dieu lui-même danstoute sa gloire et sa plénitude. Dans laPentecôte, rien n’est plus important queDieu lui-même.

Pour maintenir la vie de la Pentecô-te dans l’église, un leader spirituel doitavoir une compréhension globale duministère du Saint-Esprit dans cetteperspective pentecôtiste. Je ne sauraistrop insister sur le besoin de rester fi-dèle au modèle établi par l’Église duNouveau Testament. Je ne souhaite pasvivre ce qui a été vécu au début de cesiècle, mais j’aspire à revenir à l’exem-

dans l’Égliseaujourd’hui

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ple du premier siècle afin d’apprendretout à nouveau à vivre selon la dynami-que de la véritable Pentecôte. La tradi-tion ne m’intéresse pas outre mesure ;mon désir se porte sur ce qui est éter-nel et sur le surnaturel divin.

La véritable Pentecôte dans l’Églisecommence par une expérience pentecô-tiste qui est le fruit d’une réelle soif deDieu. Autant dire que cette expériencerésulte d’un profond désir d’obéir à Dieu.Quand Jésus se préparait à passer le re-lais à ses disciples, les appelant à deve-nir des leaders, il leur a dit clairementqu’ils ne pourraient se passer de la plé-nitude de la puissance d’en haut. Il sa-vait mieux que quiconque que l’Égliseconnaîtrait un échec lamentable dû à lafaiblesse humaine, à moins qu’elle ne soitrevêtue d’une puissance et d’une forcesurnaturelles. Sans la plénitude de l’Es-prit, la seule plénitude possible serait cel-le de la chair qui ne peut mener qu’à lamort spirituelle.

Pour que l’Église vive la Pentecôte,elle doit y être introduite par des hom-mes et des femmes qui ont foi dans lespromesses de Dieu et qui sont animéspar un désir intense de voir l’Église vivrepleinement ces promesses.

La cause pentecôtistea subi beaucoup de tort par

le fait que certains ont confondutel type d’expérience surnaturelle

ou telle forme populaire de louangeavec la plénitude de la vie

de l’Esprit dans l’Église.

La promesse de la Pentecôte pourl’Église est toujours en vigueur. La né-cessité de s’attendre à Dieu et de croireau don du Saint-Esprit accompagné dusigne du parler en d’autres langues esttout aussi réelle que lorsque Jésus ordon-na à ses disciples d’aller dans la cham-bre haute et d’attendre ce revêtement depuissance. Non seulement il est possibleà chaque croyant d’être rempli du Saint-Esprit, mais cela doit être un objectifprimordial de tout leader spirituel qui serespecte.

Nous savons bien que l’Église n’estpas un bâtiment, mais le rassemblement

d’hommes et de femmes. Nos corps sontle temple du Saint-Esprit. Chacun d’en-tre nous a besoin d’être rempli de l’Es-prit. En fait, c’est là la promesse du Père.Il appartient à tout pasteur ou prédica-teur d’amener les gens à aspirer à vivrel’expérience du baptême dans le Saint-Esprit par la prière fervente, par un en-seignement biblique solide, ainsi que parde fréquents témoignages de personnesqui ont reçu cette plénitude.

L’Église du Nouveau Testament a con-nu l’effusion initiale du Saint-Esprit,mais le livre des Actes décrit plusieurseffusions manifestées par la suite. Lejour de la Pentecôte n’a rien clôturé ;en fait, il a tout commencé. Une authen-tique église pentecôtiste, dans n’impor-te quelle culture, connaîtra un courantconstant d’expériences pentecôtistes etde démonstrations surnaturelles de lapuissance de Dieu.

Ceux qui choisissent de se joindreà une assemblée de Pentecôte devraienty voir des signes physiques évidents duSaint-Esprit au-delà du simple parler end’autres langues, aussi utile et mer-veilleux soit-il. Ils devraient être les té-moins du miraculeux à travers tous lesdons que Dieu accorde, et voir ainsi sapuissance démontrée plutôt que discu-tée, désirée plutôt que reniée, encoura-gée plutôt que dénoncée.

Quand le croyant et l’Église cessentde vivre la Pentecôte, cette dernière sedétériore pour ne devenir qu’une théo-rie qui finit par se contenter de ressas-ser le passé. Il suffit qu’une seule géné-ration perde cette vie de l’Esprit pourque l’Église tout entière la perde. Lesleaders sont donc responsables de prê-cher, d’enseigner, et de rappeler à cha-que génération qu’elle peut connaître etvivre les bénédictions de la Pentecôte.Le leader qui se contente et se satisfaitdes seules expériences ou démonstra-tions de l’Esprit passe à côté de la véri-table raison d’être de la Pentecôte et enprive ceux qui le suivent. L’instantanédoit toujours être suivi par le progressif.L’expérience de la Pentecôte doit êtresuivie par un mode de vie cohérent avecl’Esprit de Pentecôte ; sinon, cette expé-rience ne contribuera en rien à changeret à développer notre caractère.

Trop depentecôtistescherchentdes expériencesau détrimentde la recherchede la vérité.

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Après l’expérience de la chambrehaute, les disciples persévérèrent dansles diverses disciplines chrétiennes (Ac-tes 2). Le don du Saint-Esprit fut reçuavec beaucoup de joie, d’émotion etd’attention, mais les disciples continuè-rent à cultiver une vie de sainteté et decroissance quotidienne. Trop de pente-côtistes cherchent des expériences audétriment de la recherche de la vérité.Beaucoup aspirent à voir Dieu faire degrandes choses pour eux, tout en fuyantce même Dieu qui veut faire chaque jourun travail en eux.

Mon grand-père était très individua-liste et avait une personnalité très co-lorée. Il faisait toujours tout à sa façon.Chaque Noël, mes parents lui faisaientun beau cadeau bien emballé. Il les re-merciait mais refusait de l’ouvrir. Sathéorie était qu’il avait tout ce qui luifallait. Il trouvait honteux de déballerun cadeau si bien protégé et le rangeaiten lieu sûr. À sa mort, un de nos pla-cards était rempli d’une pile de cadeauxbien empaquetés. Ces cadeaux avaientété offerts chaque Noël à mon grand-père pour son plaisir et pour améliorerson quotidien, mais il avait choisi de nepas en profiter.

En tant qu’expérience, la Pentecôte estun don. Il n’a jamais été dans l’intentionde Dieu de voir ses dons stockés dansnotre mémoire ; il nous a donné le Saint-Esprit afin de nous introduire dans unenouvelle dimension d’efficacité.

Les disciples persévérèrent jour aprèsjour dans les disciplines spirituelles etdans l’enseignement des apôtres. Ils neconsidéraient pas l’étude et l’enseigne-ment comme opposés à la vie spirituel-le. Au contraire, ils y étaient attentifs,quotidiennement. Paul exhortait Timo-thée à étudier et s’attacher à l’enseigne-ment de la doctrine. Une église pentecô-tiste authentique sera connue pour sonprogramme d’enseignement biblique so-lide et un programme pentecôtiste suivi.Le risque d’être détruit faute de connais-sance est toujours aussi réel.

Les disciples persévérèrent ainsi dansla communion des apôtres, maintenantainsi une relation sociale dynamique etsaine avec les autres croyants. Une descaractéristiques d’une église pentecôtis-

te est une communion de qualité dansses locaux comme autour des tables dansles maisons. La Pentecôte engendre labonne sorte de communion. Nous de-vons aimer les pécheurs et les atteindreavec l’Évangile, mais pas dans le seul butde la communion et de la fraternité. Denombreux chrétiens ont été aspirés versle bas, spirituellement parlant, pour avoircherché à être en communion avec lemonde, ce qui est haïssable aux yeux deDieu. Il aurait mieux valu qu’ils dévelop-pent des relations saines dans l’église envue de leur édification.

Les disciples persévéraient aussi dansles prières. La prière faisait partie inté-grante de la vie du Nouveau Testament.Pratiquement chaque chapitre du Livredes Actes fait référence à la vie de prièrede ces pentecôtistes de la première gé-nération. Une église véritablement pen-tecôtiste sera une église qui prie, et ce,sans de contenter de dire des prières ens’adonnant à un rituel incrédule.

Pour les pentecôtistes, la prière doitêtre faite par le Saint-Esprit. Cela signi-fie que l’Esprit lui-même doit remplir nosprières de ferveur et de foi, au-delà detout ce que l’intelligence humaine ou lalangue peuvent exprimer. Quand appren-drons-nous que sans lui, nous ne pou-vons rien faire, pas même prier ? Nousne savons que demander, mais le Saint-Esprit le sait. Les limites de notre chairne sont pas un problème pour le Saint-Esprit. Quand notre intellect ne peut sai-sir ce que l’Esprit veut exprimer, laissons-le prier à travers nous dans une languecéleste. La puissance de l’église pente-côtiste se découvre et se démontre parla prière selon l’Esprit.

La prière selon l’Esprit sera suivie desmêmes effets que la prière selon l’Espritau temps du Nouveau Testament : des si-gnes miraculeux se produiront, tels quela crainte de Dieu, et l’émerveillementsaisira ceux qui seront les témoins de lacroissance et de la multiplication del’église. La prière par l’Esprit a toujoursprécédé, et précèdera toujours tout ré-veil du Saint-Esprit.

L’expérience de la Pentecôte vécuepar l’Église du Nouveau Testament futsuivie d’une vie manifestant la présencede l’Esprit. L’impact sur le monde de

La nécessitéde s’attendre à Dieuet de croire au dondu Saint-Espritaccompagné du signedu parler en d’autreslangues est touteaussi réelle quelorsque Jésusordonna à sesdisciples d’allerdans la chambrehaute et d’attendrece revêtementde puissance.

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Charles Crabtreeest l’assistant du surintendantgénéral des Assembléesde Dieu des États-Unis.

l’époque fut tel que ceux qui les entou-raient déclarèrent qu’ils avaient mis lemonde « sens dessus dessous » !

Qu’est-ce qu’une église pentecôtistesans l’expérience et la démonstration dela Pentecôte ? Ce n’est plus qu’une autreéglise avec une certaine forme de piétéqui renie la puissance de Dieu.

Qu’est-ce qu’une église pentecôtistesans un enseignement et une vie de com-munion de prière marqués par le Saint-Esprit ? C’est une église superficielle quidéveloppe des relations qui finissent pardevenir malsaines, et qui est privée detoute puissance.

Qu’est-ce qu’une église pentecôtistequi ne serait pas conscience de la missionqui l’appelle en dehors de ses quatremurs ? C’est une organisation centrée surelle-même qui finira par mourir faute devision et de vitalité. L’Église du NouveauTestament était puissante parce qu’elleétait fidèle au grand ordre de mission quele Maître lui avait confié.

Une authentique église pentecôtisten’existe pas pour elle-même mais dansle but de rendre Christ réel à ce monde,afin que les hommes et les femmes quise perdent entendent la bonne nouvelleet soient sauvés.

Les récits concernant l’Église du Nou-veau Testament nous parlent d’une évan-gélisation et d’un témoignage puissants.Le premier ministère de cette église nais-sante et remplie de puissance était auprèsdes perdus. La première prédication nefut pas adressée à des croyants nés denouveau mais à des inconvertis. Pierre n’apas invité les gens à se joindre à la toutenouvelle église évangélique de Pentecô-te de Jérusalem. Il proclama Jésus dans lapuissance du Saint-Esprit et ce avec unetelle clarté que les gens se repentirent,furent baptisés, et s’identifièrent auChrist. Parce que l’Église du Nouveau Tes-tament a su rester fidèle à sa mission, elles’est multipliée.

Dans l’Église primitive, l’évangélisationest toujours restée cette priorité de la Pen-tecôte en vue du salut des perdus à toutprix. Quand survint la persécution, les chré-tiens ont simplement réorienté leur minis-tère de témoignage vers d’autres person-nes en d’autres lieux. L’Église était une égli-se missionnaire tournée vers le monde.

L’essentiel du message de la Pentecô-te consiste en la personne de Jésus-Christrévélée par le Saint-Esprit. La méthodeessentielle de la Pentecôte est une en-tière dépendance de la personne et del’œuvre de l’Esprit. Le ministère essen-tiel de la Pentecôte et l’accomplissementdu grand ordre de mission.

Sans aucun doute, vivre la Pentecôtedans l’Église signifie faire place au Christvivant à travers chaque membre de cha-que église jusqu’à ce que chaque pécheurde chaque nation soit confronté à la bon-ne nouvelle du salut.

La Pentecôte est une expérience sur-naturelle, mais elle est plus qu’une ex-périence : la Pentecôte est toute une fa-çon de vivre. C’est une façon de vivreselon l’Esprit, mais plus encore, la Pen-tecôte est une mission divine. Il ne sau-rait être question de vivre ces choses àmoitié quand il nous est personnelle-ment offert, et même commandé, d’êtrerempli de l’Esprit. Non seulement avons-nous la responsabilité d’introduire laPentecôte dans l’Église, mais aussi d’êtrepentecôtiste dans notre expérience, no-tre mode de vie, et notre mission.

Le désir de voir le courant de l’Espritse répandre dans nos églises devrait êtrebien plus qu’une aspiration passagère ; ildevrait devenir la soif passionnée de noscœurs accompagnée d’une foi tenace.

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Par Gary B. McGee

Crois seulement,toutes choses sont possibles !L’héritage revivaliste laissé par

Tandis qu’il courait dans les rues deVevey, en Suisse, le jeune Kenneth Wareentendit quelqu’un l’interpeller en an-glais : « Viens ici, mon garçon ! Tire la lan-gue ! » Sa mère ayant de nombreux amisanglophones, il pensa qu’il devait s’agird’un médecin américain. Loin d’être mé-decin, Smith Wigglesworth était en faitun des premiers et des plus grands évan-gélistes annonçant la guérison du mou-vement de Pentecôte.

Ware avait été un enfant négligé ; ilavait à présent quinze ans et bégayait ter-riblement. Tandis qu’il se tenait là, devantl’évangéliste, celui-ci lui saisit la langueet déclara abruptement : « Mon garçon,

cette langue prêchera l’Évangile. » Dèslors, il cessa de bégayer, et Ware allaitdevenir missionnaire en France.

Les pentecôtistes se sont démarquésde beaucoup de leurs frères et sœursévangéliques par une foi audacieuse dansla volonté de Dieu à accomplir des mira-cles en réponse à la prière. À ce moment-là, la plupart des chrétiens avaient plu-tôt tendance à croire que les miraclesavaient cessé à la fin de l’ère apostoli-que ou qu’ils se produisaient par un actesouverain de la part de Dieu. Dans lesdeux cas, il était vain de prier ou de s’at-tendre à les voir se produire. Les pente-côtistes, quant à eux, s’appuyaient sur

SmithWigglesworth

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La foi audacieusede Wigglesworth,sa prédicationcolorée, ses métho-des controverséeset les témoignagesremarquables quiaccompagnèrentson ministèreen firentun personnagede légende.

la promesse de Jésus : « Voici les signes quiaccompagneront ceux qui auront cru » (Marc16 : 17, 18).

La foi audacieuse de Wigglesworth, saprédication colorée, ses méthodes con-troversées et les témoignages remarqua-bles qui accompagnèrent son ministère enfirent un personnage de légende. En fait,après sa mort ainsi que de celles d’AimeeSemple McPherson et de Charles S. Price,revivalistes de renom dans les années 40,certains croyants en déduisirent, en dé-sespoir de cause, que le mouvement dePentecôte était mort et enterré avec eux.Pourtant, la nouvelle génération qui cher-che aujourd’hui à vivre la puissance et ladémonstration du Saint-Esprit dans leurtémoignage se demande qui était ceSmith Wigglesworth, et pourquoi il futappelé « l’apôtre de la foi ».

LE PLOMBIER DE BRADFORDCeux qui le connurent dans sa jeunes-

se n’auraient pu imaginer qu’il amèneraitun jour des milliers de gens à la conver-sion, qu’il verrait des piles de béquilles

et autres appareils médicaux entassésdans ses réunions, et qu’il verrait mêmeun gouvernement étranger prendre desmesures à son encontre.

Smith Wigglesworth se convertit à l’âgede 8 ans lors de réunions de réveil organi-sées par l’église méthodiste ; il fut confir-mé par un évêque anglican quelques deuxans plus tard. Un chrétien membre desFrères de Plymouth l’instruisit dans la Pa-role. Animés d’une vision très radicale dela foi, ces frères encourageaient ceux quiétaient impliqués dans le service de Dieuà prier simplement et à s’attendre à Dieupour leurs besoins matériels. Cela signi-fiait que le fait d’exprimer publiquementses besoins était considéré comme un si-gne d’incrédulité.

Alors que Smith Wigglesworth étaitencore jeune, George Müller, qui allaitêtre connu sur le plan international, lui-même un autre fruit du ministère desFrères de Plymouth, exemplifiait le mo-dèle de la « vie par la foi » dans son or-phelinat de Bristol. Sans publier les be-soins financiers liés aux soins de plu-

« Ma joie futsi grande que malangue fut incapablede la dire ;je me suis alors misà adorer Dieu dansd’autres languesselon que l’Espritme donnade m’exprimer. »

Wigglesworth

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sieurs milliers d’enfants, il a vu Dieupourvoir miraculeusement. La réputa-tion de Müller a bien pu inspirer SmithWigglesworth. Quoi qu’il affirmait nelire que la Bible, il est probable que l’in-fluence des Frères de Plymouth sema lagraine de la formidable assurance qu’ilallait manifester à travers « la prière dela foi » (Jacques 5 : 15).

Alors qu’il approchait les vingt ans etqu’il se formait à devenir plombier à soncompte dans la ville de Bradford, en An-gleterre, Smith Wigglesworth fut attirépar l’Armée du Salut parce qu’elle luisemblait manifester plus de puissancespirituelle que tout autre groupe. Ce futpour lui l’occasion de rencontrer PollyFeatherstone. Ils se marièrent en 1882,puis exercèrent le ministère ensembleen fondant la Mission de Bowland Streetà Bradford.

De passage à Leeds, ville toute proche,il assista à une réunion « de guérison di-vine », où il fut convaincu par les Écritu-res que Dieu guérit encore les malades.Polly l’accompagna à l’une de ces réunionset reçut elle-même une guérison. Wig-glesworth, quant à lui, continua à souffrird’hémorroïdes pour lesquels il se soignaitchaque jour à l’aide de sels. Quand Pollyle confronta à sa propre incrédulité, ils’oignit lui-même d’huile selon les instruc-tions de Jacques 5 : 14. Il fut guéri instan-tanément et définitivement.

En dépit de sa force physique, Wig-glesworth manquait de confiance en lui-même. Il ne pouvait parler en chaire plusde 2 à 3 minutes sans fondre en larmeset devoir demander à quelqu’un d’autrede prendre le relais. Polly était le prédi-cateur de la famille. Pour Smith, ces an-nées furent un temps de combat person-nel intense, qui engendra hélas une pé-riode de grande tiédeur spirituelle. Lafamille s’agrandit néanmoins, puisqu’ilseurent cinq enfants ; les affaires aussiprospéraient, Smith recevant de nom-breux appels.

QUAND LE FEU TOMBADeux expériences spirituelles chan-

gèrent le cours de sa vie et de son mi-nistère à tout jamais : (1) En 1893 lorsdes célèbres conférences sur la « vie plusprofonde » dans le village de vacancesde Keswick. Il témoigna y avoir été sanc-tifié et baptisé dans l’Esprit, selon l’en-seignement des prédicateurs de cetteconférence. (2) Un tournant plus décisifencore se produisit dans sa vie en 1907.Il entendit dire que des gens recevaientle Saint-Esprit à Sunderland et décidade s’y rendre pour se faire sa propreidée. Convaincu d’avoir déjà reçu le bap-tême de la Pentecôte, il se décourageaen assistant à ces réunions de l’égliseanglicane de All Saints. Quoi qu’il seretrouva plusieurs fois prostré par l’Es-prit, sa soif spirituelle n’en devint queplus intense.

Enfin, après avoir essayé de parler enlangues pendant quatre jours, il décida derentrer chez lui après qu’il serait passésaluer le pasteur local à son domicile.Mary Boddy, la femme du pasteur, lui ditalors : « Frère Wigglesworth, ce n’est pasdes langues que vous avez besoin maisdu baptême. Si vous laissez Dieu vousbaptiser, tout le reste rentrera dans l’or-dre. » Bien qu’il ait protesté qu’il avait déjàété baptisé, il finit par lui demander delui imposer les mains afin qu’il le reçoive.Après qu’elle l’ait fait et qu’elle ait préci-pitamment quitté la pièce, il raconte com-ment « le feu tomba ». « Ma joie fut si gran-de que ma langue fut incapable de la dire ;je me suis alors mis à adorer Dieu dansd’autres langues selon que l’Esprit medonna de m’exprimer. »

Il prêchait que« la foi est l’audacede se réjouirdu fait que Dieune peut manquerà sa Parole ».

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Une fois rentré chez lui, il vit que Pollymettait en doute son expérience. Elle luidit qu’elle était tout autant baptisée dansl’Esprit que lui, même si elle ne parlaitpas en langues. « Cela fait vingt ans queje prêche, lui déclara-t-elle, et que tu esresté assis derrière moi sur l’estrade. Maisdimanche, c’est toi qui prêcheras, et onverra bien ce qu’il en est. »

Le dimanche suivant, il prit la parole et,conduit par l’Esprit, prêcha à partir d’Ésaïe61 : 1-3 : « L’Esprit du Seigneur, l’Éternel, estsur moi, car l’Éternel m’a donné l’onction. Ilm’a envoyé pour porter de bonnes nouvel-les… ». La prédication pleine d’assuranceet de liberté qui sortit de sa bouche stupé-fia sa femme qui était assise au fond de lasalle. Elle bredouilla assez fort pour êtreentendue de tous ceux qui l’entouraient :« Ce n’est pas le Smith que je connais, Sei-gneur. Ce n’est plus le même Smith ! »

Polly fut remplie de l’Esprit peu detemps après, et la Mission de BowlandStreet changea du tout au tout. Ils conti-nuèrent à exercer ensemble le ministèrependant six ans, jusqu’à la mort de Pollyen 1913. Wigglesworth était loin de sedouter que ces humbles commence-ments avaient allumé un feu qui allaitl’emmener prêcher jusqu’aux extrémitésde la terre.

L’APÔTRE DE LA FOILes convictions de Wigglesworth re-

flétaient celles des autres prédicateurspentecôtistes, sa vie étant caractérisée parune foi robuste. Ceux qui ont assisté à sesréunions étaient marqués par la présen-ce glorieuse de l’Esprit, sa prédicationpleine d’assurance, les témoignages deguérisons miraculeuses, et sa façon deconduire l’auditoire dans le chant de« Crois seulement ! » Tant et tant de fois,dans ses réunions comme dans celles debien d’autres évangélistes, les paroles dece chant ont suscité l’espérance en rap-pelant à chacun que « Tout est possible,crois seulement ! »

En fait, il prêchait que « la foi est l’auda-ce de se réjouir du fait que Dieu ne peutmanquer à sa Parole. La foi n’est pas del’agitation ; c’est une confiance tranquilleen Dieu : la confiance que Dieu veut réel-lement faire ce qu’il dit, et que nous pou-vons nous fonder sur sa Parole. » Pourtant,

Wigglesworth n’avait rien de tranquille oud’effacé. Sa voix était à la mesure de lavigueur de sa foi.

Il lui arrivait d’être tellement rempli dejoie qu’il troublait la sérénité des gens lesplus réservés. Un jour, il se rendit à unconcert pour une présentation du Messiede Handel. Quand la chorale eut chantéla dernière note du « Alléluia » final, ils’écria à gorge déployée : « Alléluia ! » Lesspectateurs médusés étaient outrés d’untel comportement déplacé. Un journalis-te écrivit le lendemain dans son article :« Je n’ai jamais entendu une telle voix dema vie ! »

Nul ne saurait mettre en doute sa cons-tance dans sa confiance en Dieu pour sasanté physique, même si les prédicateursacceptaient de plus en plus la complémen-tarité de la prière et de la science médi-cale en vue de la guérison. Smith et Pollyse mirent d’accord pour ne jamais recou-rir aux services des médecins ou des mé-dicaments, mais pour plutôt faire pleine-ment confiance à Christ pour leur guéri-son. Selon eux, la souffrance n’avait passa place dans le plan de Dieu pour lecroyant. Wigglesworth considérait la priè-re pour les malades comme un combatentre Dieu et le diable : « Je n’ai aucuneparole à adresser à un rhumatisme, maisseulement au démon qui se manifeste ain-si. Cancers, tumeurs, lumbagos, névral-gies, n’ont pour moi qu’un seul nom : lapuissance du diable à l’œuvre dans l’hu-manité. Quand je vois la souffrance faire

Smith et Pollyse mirent d’accordpour ne jamaisrecourir aux servicesdes médecinsou des médicaments,mais pour plutôtfaire pleinementconfiance à Christpour leur guérison.

Wigglesworthconsidéraitla prière pourles maladescomme un combatentre Dieuet le diable

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son œuvre, je vois là la puissance des dé-mons en action. Toutes ces choses peu-vent être vaincues. »

Sa conception de la prière pour lesmalades comme un acte relevant du com-bat spirituel explique sa façon parfoisbrutale de prier pour les gens au débutde son ministère. Il lui arrivait de frap-per la personne là où elle souffrait com-me s’il frappait le diable qui agissait à tra-vers ce mal. Même si certains témoignè-rent avoir ainsi reçu la guérison, mieuxvalait ne pas préciser l’endroit où l’onsouffrait ! Lors d’une réunion, il trouvacependant à qui parler. Dans l’église deGlad Tidings Tabernacle de New York,après qu’il ait ainsi frappé une femme ir-landaise qui s’était approchée pour laprière, celle-ci leva son poing vers lui endisant : « Gare à toi ! Si tu veux te battre,je suis prête ! » Fort heureusement, le cal-me revint vite et la réunion se poursui-vit sans autre incident.

Les gens ne s’ennuyaient jamais dansles réunions où prêchait Wigglesworth.Lors d’une réunion à Washington, une jeu-

ne fille entra dans la salle avec desbéquilles, aidée de deux personnes. Sesmuscles étaient entièrement atrophiés, etses jambes pendaient sans vie à la verti-cale. Quand il invita ceux qui voulaient laprière à s’approcher, elle le fit avec peine.Il l’interpella en disant : « Reste là où tues. Tu seras une nouvelle personne quandtu quitteras ce lieu. » Il se renseigna sursa condition, et apprit ainsi qu’elle n’avaitjamais marché. Il lui imposa les mains surla tête, puis l’ancien plombier de Bradfordlui ordonna : « Au nom de Jésus-Christ,marche ! » Soudain, elle lâcha ses béquilleset se mit à marcher.

En Suède, Wigglesworth provoqua unetelle fureur chez les médecins et le clergéde l’église luthérienne d’État qu’ils dénon-cèrent ses pratiques concernant la prièrepour les malades. Le gouvernement déci-da donc de lui interdire d’imposer lesmains à qui que ce soit. Loin de désar-mer, lors d’un rassemblement de quelquevingt milles personnes en plein air, il res-pecta la loi en disant aux malades de selever et de placer leurs mains là où ilssouffraient pendant qu’ils prieraient poureux. Les témoignages de délivrance furenttout aussi nombreux que lors de n’impor-te quelle autre de ses campagnes.

LE MYSTÈRE DIVINLa vision de cette foi pleine d’attente

est cependant toujours partiellement obs-curcie par la nuée de mystère qui entou-re parfois la volonté divine : pourquoi tousceux qui demandent la guérison ne l’ob-tiennent-ils pas forcément ? Dieu permet-il que des croyants souffrent pour des rai-sons qu’ils ne comprendront jamais ici-bas ? Ceux qui ont beaucoup mis l’accentsur la prière pour les malades ont sou-vent éludé l’importance de ces questions,peut-être par crainte que de telles discus-sions nourrissent le doute et sape la foides gens en vue de la guérison.

Si Wigglesworth croyait fermementaux promesses de Dieu pour la guérison,il dut lui-même affronter la mort précocede sa femme et d’un de ses fils. Il priasouvent pour la guérison de sa fille AliceSalter qui était sourde, mais sans succès.Pour ajouter à sa frustration, il endurapendant trois ans des douleurs terribles,comme une écharde dans la chair, provo-

La foi pourla guérisondoit être reçuecomme un donde Dieu.

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Gary B. McGee,Ph. D., est professeur d’histoirede l’Église au séminaire théologiquedes Assemblées de Dieu des États-Unisà Springfield, dans le Missouri.

Lectures recommandées :Une foi toujours plus grande, Smith Wig-

glesworthFoi, prière, guérison, Smith Wig-

glesworth (Éditions Vida)Smith Wigglesworth : Apostle of Faith,

Stanley Howard Frosham (Gospel Pu-blishing House, Springfield, Mo .)

L’onction de son Esprit, Smith Wig-glesworth (co-édition Éditions Vida-Minis-tères Multilingues)

Le secret de sa puissance, Smith Wig-glesworth (Éditions Ministères Multilin-gues)

Crois seulement, Smith Wigglesworth(Éditions Ministères Multilingues)

quées par des calculs rénaux. Commed’autres, il aurait pu en déduire que celaétait dû à son manque de foi.

Cependant, deux de ses contempo-rains tentèrent de résoudre ce problèmeavec des résultats mitigés. F.F. Bosworthconsacra un chapitre de son livre Christthe Healer (« Christ, celui qui guérit »)(1924), à énumérer 22 raisons pour les-quelles les gens ne reçoivent pas leur gué-rison. Bien malgré lui, Bosworth créa ain-si une lourde pierre d’achoppement et deculpabilité que Dieu n’a jamais demandéà ses enfants de porter. D’un autre côté,Charles S. Price suggéra dans The Real Faith(« La foi véritable ») (1940), que « la guéri-son ne dépend pas du développementd’une foi parfaite par quelque effort per-sonnel que ce soit ; elle dépend plutôtd’un contact avec Jésus… celui qui accor-de tout don parfait et excellent ». La foipour la guérison doit être reçue commeun don de Dieu.

UN TÉMOIGNAGEDE FOI EN HÉRITAGEAlors que bien des évangéliques se

tenaient assis sur le trottoir à éplucherla carte au début de ce siècle, les pente-côtistes ont saisi la bannière apostoliqueet se sont avancés en ordre de marchepour obéir au grand ordre de mission,rendant témoignage de la puissance mi-raculeuse de Dieu en prêchant l’Évangi-le. Le baptême de l’Esprit les avait trans-formés en leur donnant la puissance envue du ministère, élargissant leur com-préhension de ce dont la puissance deDieu était capable.

Les pionniers tels que Wigglesworthnous ont laissé l’héritage d’une foi auda-cieuse – certains diraient téméraire. Lespentecôtistes ont dû revenir étudier lacarte pour des directives plus précises. LaBible reste la seule règle de foi et de pra-tique, le guide indispensable pour défi-nir le contour de questions souvent cru-ciales. Il serait cependant mal venu decesser de prier et de ne plus demander ladémonstration de la puissance divine. Lafoi supporte le paradoxe divin, mais chan-celle quand tout dépend, soit de l’initia-tive humaine, soit d’une conception er-ronée de la souveraineté de Dieu. Cesdernières années, les pentecôtistes ont

mieux su apprécier le lien entre les signeset les prodiges, et l’avancement du royau-me de Dieu, en comprenant mieux la fonc-tion des miracles dans la vie et la missionde l’Église (Matthieu 10 : 7, 8 ; 1 Corin-thiens 4 : 20).

Les pentecôtistes d’aujourd’hui aspi-rent à une nouvelle effusion de l’Esprit afind’atteindre les nations pour Christ. S’ilvivait encore, Smith Wigglesworth, de savoix de tonnerre, appellerait certainementles saints à se repentir et à s’écrier : « Ô !Seigneur ! Fais tomber ton feu ! »

Les pentecôtistesont saisi la bannièreapostoliqueet se sont avancésen ordre de marchepour obéir au grandordre de mission,rendant témoignagede la puissancemiraculeuse de Dieuen prêchantl’Évangile.

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Par Anthony D. Palma

Étude de mot :stenagmos alaletos

Une expression qui tient en deux mots, tirée de Romains 8 : 26a engendré bien des discussions et des différences de points devue parmi les érudits du Nouveau Testament. Cette expression estle plus souvent traduite par « des soupirs inexprimables ».

Cet article traite tout particulièrement du nom

stenagmos et de alaletosqui le modifie. Pour faciliter notre discussion, nous utiliserons cesmots dans leur forme nominative et au singulier.

LE NOMLa signification de stenagmos est simple : soupir, gémissement.

On ne le trouve que deux fois dans le Nouveau Testament et envi-ron vingt fois dans le texte grec de l’Ancien Testament (Traductiondes Septante), ces usages traduisant six mots hébreux différents.Nous le retrouvons huit fois dans le Nouveau Testament sous sesdiverses formes verbales (stenazo, sustenazo, et anastenazo) et envi-ron vingt fois dans l’Ancien Testament grec, où il traduit neuf motshébreux différents. Le verbe conserve la même signification que lenom, à savoir, gémir ou soupirer.

Étienne cite Exode 3 : 7 en disant : « J’ai bien vu le malheur demon peuple qui est en Égypte, j’ai entendu son gémissement » (Actes 7 :34). Ce verbe est employé dans la traduction des Septante pourdécrire la douleur intense que ressent une femme sur le point d’ac-coucher (Jérémie 4 : 31 : « Car j’entends… des cris d’angoisse commedans un premier enfantement ») ou encore les soupirs de quelqu’unqui est dans une grande détresse (Psaume 38 : 9 : « Je gémis à causedu trouble de mon cœur »).

Le verbe dans la Septante exprime plusieurs idées différentesmais reliées entre elles : implorer du secours (Job 30 :24), gémirpour exprimer sa douleur (Ézéchiel 9 : 4), se lamenter (Ésaïe 19 :8), soupirer (Ésaïe 24 : 7 ; Lamentations 1 : 8, 21), les gémisse-ments des mourants (Ézéchiel 26 : 15). Les exemples du NouveauTestament incluent murmurer, se plaindre (Jacques 5 : 9) ou gémiren opposition à se réjouir (Hébreux 13 : 17).

Jésus, dans son humanité, fut deux fois le sujet de ce verbe.Quand on lui amena un sourd, Marc nous dit : « Jésus leva les yeux

Les soupirs de Romains 8 : 26au ciel, soupira et dit : Ephphatha, c’est-à-dire : ouvre-toi » (Marc 7:34). Au chapitresuivant de son Évangile, Marc relève laréaction de Jésus face aux Pharisiens quivoulaient voir des signes : « Jésus soupiraprofondément [anastenazo] en son esprit etdit : Pourquoi cette génération demande-t-elle un signe ? » (8 : 12).

Nous retrouvons deux fois ce verbedans le contexte immédiat de Romains 8 :26. Le verset 22 nous dit : « La création toutentière soupire [sustenazo – soupirer ensem-ble] et souffre les douleurs de l’enfantement ».Le verset suivant dit : « Bien plus : nousaussi… nous soupirons [stenazo] en nous-mêmes ». Ces trois exemples de l’usage desmots stenagmos/stenazo interviennentdans un contexte qui doit être considéréà la lumière de la création originelle etde la chute de l’homme.

Dans notre condition présente, dansl’attente de la résurrection, nous soupi-rons avec toute la création après ce jouroù tous les effets de la malédiction dupéché seront enrayés et renversés. Untexte parallèle à prendre en compte se-rait 2 Corinthiens 5 : 2, 4. Paul déclareconcernant la rédemption de notrecorps : « Aussi, nous gémissons [stenazo]dans cette tente, désireux de revêtir notredomicile céleste… Car tandis que nous som-mes dans cette tente, nous gémissons [ste-nazo], accablés, parce que nous voulons…nous revêtir, afin que ce qui est mortel soitabsorbé par la vie. »

Cela nous rappelle la note eschatolo-gique des propos d’Ésaïe qui, quoi que

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s’appliquant strictement au retour d’Israëlde la captivité, préfigure la rédemptionultime du peuple de Dieu : « L’allégresse etla joie s’approcheront, le chagrin et les gé-missements [stenazo] s’enfuiront » (Ésaïe 35 :10 ; 51 : 11).

LE QUALIFICATIFAlaletos signifie généralement : « Inex-

primable, qui ne peut se dire, s’exprimerpar des mots ». Ce terme, comme d’autresdérivés, est la négation du verbe laleo,parler. Ce qualificatif n’est employé qu’uneseule fois dans toutes les Écritures. Ce-pendant, les soupirs ou les gémissementssont généralement audibles ; il est doncimportant d’étudier la relation entre ala-letos et stenagmos.

Un adjectif proche (alalos) décrit lacondition d’un muet (Marc 7 : 37 ; 9 : 17,25) ; la pensée est celle de quelqu’un quiest sans voix. Mais c’est la forme verbale(alalazo) qui revient le plus souvent dansl’Écriture, signifiant par exemple porterle deuil ou se lamenter (Jérémie 4 : 8 ;25 : 34 ; Marc 5 : 38) ; faire retentir descymbales ou pousser une clameur (Psau-me 150 : 5 ; 1 Corinthiens 13 : 1 [« unecymbale qui retentit »] ; pousser un cri dejoie (Psaume 47 : 1 ; 66 : 1) ; répéter fré-quemment le cri alala, qui était un cri deguerre (Josué 6 : 20) : « Le peuple poussades clameurs [alalazo] et l’on sonna du cor…il poussa une grande clameur [alalagmos] »juste avant que les murailles de Jérichone tombent.

Tout ceci milite contre l’idée selon la-quelle Paul parlait ici de soupirs silen-cieux, ce qui serait une contradictiondans les termes. Alaletos et ses dérivéssupposent une forme ou l’autre d’expres-sion verbale, fusse-t-elle sans paroles, ouinintelligible pour celui qui les pronon-ce ou pour les auditeurs. C’est là que leministère du Saint-Esprit entre en lignede compte.

S’AGIT-IL DU PARLER EN LANGUES ?Des érudits tout aussi compétents sont

partagés quant au fait que l’expressionstenagmois alaletos fasse référence ou nonau parler en langues, que ce soit totale-ment ou en partie, ou encore qu’elle par-le d’un tout autre phénomène. Cette ex-pression est unique dans les Écritures ; il

sera donc utile d’examiner un passageconstruit selon le même concept.

Romains 8 : 26 étant en rapport avecle ministère du Saint-Esprit dans la prièreen faveur des croyants, ce texte peut êtreassocié aux propos de Paul dans 1 Corin-thiens 14 : 14-15 : « Car si je prie en lan-gues, mon esprit est en prière, mais mon in-telligence demeure stérile… Je prierai par l’es-prit… ». Selon Romains 8 : 26, le Saint-Esprit « vient au secours de notre faiblesse…l’Esprit lui-même intercède pour nous par dessoupirs inexprimables ».

D’éminents érudits tel Ernst Kaese-mann identifient ces soupirs comme étantdes « expressions glossolaliques ». Frédé-ric Godet, exégète suisse bien connu dela fin du dix-neuvième siècle, fit le mêmerapprochement : « Nous nous trouvons icidans un domaine semblable à celui duglossais lalein, le parler en langues, auquel1 Corinthiens 14 fait référence ; compa-rez avec les versets 14 et 15. »

D’autres, tels F.F. Bruce et C.K. Barrett,dans leurs commentaires respectifs surl’épître de Paul aux Romains, acceptentl’éventualité que cette expression puisseinclure le parler en langues. Je cite cescommentateurs parce qu’à ma connais-sance, aucun d’eux n’avait ou n’a tendan-ce à adopter une exégèse particulière-ment pentecôtiste.

Remarquez la relation entre le conceptde la prière par le Saint-Esprit chez Paulet chez Jude (Éphésiens 6 : 18 ; Jude 20).Une exégèse responsable ne permet pasd’identifier les soupirs de Romains 8 : 26de manière absolue ou exclusive commeétant la glossolalie, mais tout semble con-verger dans cette direction. Alaletos pour-rait bien signifier que ces soupirs sontsans parole pour celui qui les exprime,puisqu’il ne comprend pas ce que dit l’Es-prit qui prie pour et travers lui. Cela se-rait alors à mettre en parallèle avec ce quedit Paul concernant le parler en langues :« Mon intelligence demeure stérile » (1 Co-rinthiens 14 : 14).

Anthony D. Palma,Docteur en Théologie,est un enseignant de longue datedes Assemblées de Dieu des États-Unis,vivant à Phœnix, dans l’Arizona.

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LES DONS DE L’ESPRIT

Par Douglas Oss

Les dons spirituelsdans l’Église aujourd’huiDeuxième partie : Paroles de sagesse et de connaissance

Cet article de notre série se concen-trera sur les dons mentionnés dans 1 Co-rinthiens 12 : 8, à savoir la « parole desagesse » (sophia) et la « parole de connais-sance » (gnosis).

DÉFINITION DES TERMESLa parole de sagesse et la parole de

connaissance sont habituellement défi-nies d’une des deux manières suivantes.Dans un sens, elles sont définies com-me étant des dons d’instruction et nesont donc pas dans ce cas de naturemiraculeuse. 1 Il s’agit de dons naturelsutilisés pour apporter une parole quiapporte quelque lumière (sophia) face àune situation particulière ou une infor-mation (gnosis) qui s’obtient par l’étudeet l’expérience. Nous citerons l’exempled’un enseignant biblique qui est remplidu Saint-Esprit et dont les capacitéssont consacrées au service de Dieu dansl’église.

L’autre définition de ces dons abordeleur nature miraculeuse et concerne desrévélations spéciales de l’Esprit autre-ment que par des moyens ordinaires. 2 Ils’agit là de manifestations spontanées duSaint-Esprit alors que les croyants l’ado-rent. La parole de sagesse (logos sophias)rend un individu surnaturellement capa-

ble d’apporter une parole de Dieu ouune perspective divine en vue de faireface à une situation dans l’église. La pa-role de connaissance (logos gnoseos) of-fre une information fiable concernantune situation ou une personne dansl’église à laquelle nul ne pouvait avoiraccès par des moyens ordinaires. Cettedimension de révélation se chevauchequelque peu avec le don de prophétie.De plus, il est possible que les parolesde sagesse et de connaissance soientdonnées pour fonctionner en tandem. Laconnaissance, par elle-même, enor-gueillit (1 Corinthiens 8 : 1), mais appli-quée avec sagesse, elle encourage.

Que la manifestation de l’Esprità travers ces dons soit de nature

à instruire, à révéler,ou les deux réunis, elle est toujoursen harmonie avec l’enseignement

des Écritures.

1 Corinthiens 12 : 8 est le seul texteoù ces dons soient mentionnés. Le paral-lèle le plus proche serait sans doute l’ex-pression « un esprit de sagesse et d’intelli-gence » (cf. Ésaïe 11 : 2 ; Éphésiens 1 : 17).Nous ne pouvons donc en déduire des

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conclusions trop fermes. Mais la sagessede Dieu est cependant l’une des caracté-ristiques principales d’une personne spi-rituelle (cf. Proverbes 4 : 7 ; 1 Corinthiens2 : 6-16). Remarquez que Paul, qui com-mence par énumérer les dons en relationavec la sagesse, met la sagesse de Dieuen opposition totale avec celle des hom-mes (cf. 1 Corinthiens 1 : 18-2 : 16).

Il est possible que les parolesde sagesse et de connaissance

soient données pour fonctionneren tandem. La connaissance,par elle-même, enorgueillit

(1 Corinthiens 8 : 1),mais appliquée avec sagesse,

elle encourage.

Le contexte biblique semble indiquerque les dons inclus dans cette liste sontdonnés spontanément par l’Esprit quandl’assemblée est réunie pour adorer Dieu.Cela n’exclut par pour autant le fait queces dons soient exercés dans le cadre del’enseignement, ni qu’ils soient donnésmiraculeusement pour faire face à desdifficultés jusque là insolubles ou tenuescachées. 3 Selon moi, les instructionsdonnées dans 1 Corinthiens 12 indiquentque ces paroles de sagesse ou de con-naissance sont plus probablement descommunications surnaturelles de quel-que révélation ou information pour lebien de l’ensemble du peuple de Dieuréuni pour l’adorer.

Nous ne pouvons tirer des conclu-sions trop absolues quant à la nature deces dons ; il sera donc plus utile de por-ter notre attention sur leur fonction etleur but de manière plus large. Que lamanifestation de l’Esprit à travers cesdons soit de nature à instruire, à révé-ler, ou les deux réunis, elle est toujoursen harmonie avec l’enseignement desÉcritures.

LA CONTRIBUTIONDE CES DONS AU MINISTÈRECes dons apportent de réelles béné-

dictions dans le cadre du ministère.• La parole de sagesse apporte souvent

une direction qui permet de mieux appli-quer concrètement le message reçu à tra-

vers d’autres dons, par exemple la prophé-tie et la parole de connaissance.

• Les paroles de sagesse et de con-naissance peuvent guider le serviteur deDieu dans la façon dont il doit prier pourun individu.

• Quand des individus ou un groupesont confrontés à des situations difficiles,ces dons peuvent aider le serviteur deDieu à encourager et édifier la foi alorsqu’il prononce des paroles de foi face auxbesoins spécifiques. 4

• Dans le ministère de la prière, Dieua souvent utilisé une parole de sagesseou de connaissance pour amener quel-qu’un à la repentance. Cela a pu se pas-ser calmement et discrètement en répon-se à un appel ou en privé ; la dénoncia-tion publique du péché supposé d’unindividu ne suit pas l’enseignement bi-blique qui nous invite à aborder d’abordle frère ou la sœur en privé.

Néanmoins, lorsque quelqu’un reçoitune telle parole de quelqu’un qui igno-rait tout de sa situation, il n’est pas rarequ’il soit soudain brisé et humilié devantDieu, son esprit s’ouvrant alors pour re-cevoir pardon, guérison, et renouvelle-ment de la part du Seigneur.

Selon moi, les instructionsdonnées dans 1 Corinthiens 12

indiquent que ces parolesde sagesse ou de connaissance

sont plus probablementdes communications surnaturelles

de quelque révélation ou informationpour le bien de l’ensemble

du peuple de Dieu réunipour l’adorer.

Dieu choisit de manifester sa puis-sance à travers des hommes et des fem-mes dont la vie lui est livrée. Dans lecontexte du ministère, l’exercice de telsdons n’est pleinement efficace que lors-que l’individu qui en est le canal main-tient une relation avec Dieu fondée surla vérité, la prière et l’intimité. Que lamanifestation de l’Esprit à travers cesdons soit de nature à instruire, à révé-ler, ou les deux réunis, elle est toujoursen harmonie avec l’enseignement desÉcritures.

Dans le contextedu ministère,l’exercice de telsdons n’est pleine-ment efficace quelorsque l’individuqui en est le canalmaintient unerelation avec Dieufondée surla vérité, la prièreet l’intimité.

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Quand l’Esprit nous utilise dansl’exercice de tels dons, l’informationqu’il communique peut venir sous dif-férentes formes :

• Par une vision ou un songe (parfoisvisible seulement par l’esprit) ;

• Par la voix audible de Dieu (là enco-re parfois seulement en esprit) ;

• En ressentant ce que ressent la person-ne (physiquement ou spirituellement) ;

• En ressentant la puissance de l’Es-prit descendant sur nous comme un si-gnal de Dieu qui nous pousse à prier pourquelqu’un de présent. 5

• Les paroles de sagesse et de con-naissance devraient être encouragéesdans les rassemblements de l’église, sur-tout si quelqu’un qui a de l’expérienceen la matière peut être consulté afind’éviter un mauvais usage des dons spi-rituels. Quand une parole est donnéepubliquement, la foi de tous est édifiéeet prête à accueillir ce que l’Esprit estdéjà en train d’opérer dans l’auditoire.Une parole de Dieu ne détruira jamais,n’accablera pas, et ne laissera pas l’assem-blée dans la perplexité. Même lorsqu’ils’agit d’un appel à la repentance, Dieu necondamne pas ; il appelle.

RECEVOIR CES DONSLes mêmes principes s’appliquent

pour recevoir n’importe lequel des donsde l’Esprit.

1. Les dons de l’Esprit sont distribuéssouverainement par Dieu selon sa proprevolonté (1 Corinthiens 12 : 11).

2. Nous sommes exhortés à rechercheret à désirer les dons spirituels (1 Corinthiens12 : 31 ; 14 : 1) avec des motivations pures,afin que Dieu soit glorifié à travers nous etque son Église soit encouragée.

3. Dieu seul accorde ses dons. Mais ilpeut choisir de le faire par l’imposition desmains de quelqu’un qui a reçu son onction(1 Timothée 4 : 14 ; 2 Timothée 1 : 6).

4. Quand nous faisons simplementconfiance à Dieu et que nous le servonspar notre ministère, nous pouvons rece-voir les dons dont nous aurons besoinpour la tâche à accomplir, même si cetteonction peut s’avérer limitée à un momentparticulier.

5. Il demeure un mystère divin dans lafaçon dont Dieu choisit de manifester son

onction à travers tel ou tel ministère. Leprincipe certainement le plus importantà retenir pour recevoir les dons est celui-ci : renoncer à tout ce qui touche à notrepropre personne et s’abandonner dansl’obéissance au Seigneur Jésus-Christ. Cen’est que là que Dieu peut faire tout cequ’il veut à travers nous.

CONCLUSIONNous avons observé comment les dons

de parole de sagesse ou de connaissancefonctionnent en privé ou en public et com-ment ils peuvent être exercés efficace-ment dans ces deux contextes. Encoura-gez les croyants à les rechercher et gui-dez ceux qui les exercent avec la douceurd’un berger. Des paroles de sagesse et deconnaissance édifieront le troupeau dansla foi et dans le témoignage.

Le principe certainementle plus important à retenir

pour recevoir les dons est celui-ci :renoncer à tout ce qui touche à notre

propre personne et s’abandonnerdans l’obéissance au Seigneur

Jésus-Christ.

NOTES1 Wayne Grudem, Systematic Theology (Grand Ra-pids, Mich. : Zondervan, 1994) 1080-88.2 Donald Gee, Concerning Spiritual Gifts Rev. Ed.(Springfield, Mo. : Gospel Publishing House, 1972)30; David Pytches, Spiritual Gifts in the LocalChurch (Minneapolis, Minn. : Bethany House,1985) 92-108.3 Grudem, 1081ff. ; Pytches, 92-108.4 Pytches, 96-97.5 Gee, 31-41 ; Pytches, 106-107.

Douglas Oss,Ph. D., est l’ancien directeurde la section d’éducation bibliquede Central Bible College à Springfielddans le Missouri ; il est actuellementau service de la mission intérieureà Salt Lake City, Utah.

Une parolede Dieune détruira jamais,n’accablera pas,et ne laisserapas l’assembléedans la perplexité.

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Le trois juillet 1996, j’ai vu mon pèrerendre son dernier souffle sur cette terre.La cause officielle fut le cancer, mais il estentré dans la vie éternelle en répondantà l’appel de l’Évangile en mai 1956.

« J’ai ressenti quelque chose dès queje me suis assis. Je ne me souviens pas dumessage qui a été prêché, mais je n’ai pasoublié l’appel qui a été lancé. Je me suisretrouvé debout sur le devant, les larmesruisselant sur mon visage. Je me suis réel-lement converti ce jour-là, et je n’ai ja-mais plus été le même. »

C’est par ces mots, que j’ai souvententendus quand j’étais gamin, que monpère décrivait sa conversion. Papa n’est pasle seul de notre famille à s’être converti.Pendant une période de six semaines, unappel à la conversion a été lancé chaquesoir, et ma mère, mes oncles, tantes et cou-sins se sont alors convertis.

Selon Gerald Strober dans son livreA Day in Billy’s Life 1, nombreux sont ceuxqui disent vouloir être assurés de la vieéternelle plus que tout autre. Le pasteurou l’évangéliste sont les plus à même demontrer à ceux qui sont encore irrégéné-rés comment cela est possible, et en me-sure de leur donner immédiatement l’oc-casion de recevoir la vie éternelle.

Les critiques de l’appel public disentque cette pratique ne remonterait qu’au

Par Sam Farina

temps de Charles Finney (1792-1875).Une telle affirmation est incorrecte surle plan historique. Dieu lança une invita-tion à Adam quand il lui dit : « Où es-tu ? »(Genèse 3 : 9). Seuls ceux qui obéissaientau commandement de Moïse et s’avan-çaient publiquement recevaient lepardon de leurs péchés (Exode 32 : 26,30). Et les évangélistes du premier siè-cle appelaient les pécheurs à se présen-ter publiquement en vue de la repentan-ce, de la foi et du baptême. Il est évi-dent que les évangélistes au temps desapôtres appelaient les gens à une déci-sion publique pour Christ puisqu’ilsétaient en mesure de compter les nou-veaux convertis (Actes 2 : 41).

Stephen Olford, qui fut le mentor deBilly Graham, a dit : « Dans l’évangélisa-tion, rien ne suscite davantage de confu-sion que la question de l’appel. » Parlantde cet appel public à la conversion, W.A.Criswell a dit : « Se limiter à prêcher pourle plaisir de prêcher constitue une paro-die de la vérité divine. Nous devons prê-cher avec un but et appeler les auditeursà répondre. »

QUELLES SONT LES CLÉSD’UN APPEL EFFICACE ?1. S’identifier au besoin des audi-

teurs. « Celui qui n’a pas connu le péché, il

Les clésd’un appelefficace

Au moment crucialde la décision,la chose la plusimportanteque vouspuissiez faireest de…plaider…attendre…supplier… implorer…et encourager lesperdus à recevoirle salut.

Les clésd’un appelefficace

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l’a fait devenir péché pour nous » (2 Corin-thiens 5 : 21). Quand Dieu est venu poursecourir l’humanité, il s’est fait homme.Nous ne saurions rester distants à l’égarddes gens, car il nous serait alors impos-sible de les atteindre. Comment pour-rait-on parler du Fils de Dieu pendu surune croix, répandant son sang pour despécheurs, sans que nos yeux ne soientremplis de larmes ? Son amour doitnous motiver à plaider avec les pécheurspour leur conversion comme Dieu leferait lui-même.

2. Appeler à prendre une décision. Unsimple assentiment intellectuel ne sauraitsuffire ; seule une décision peut amenerune conversion (2 Corinthiens 5 : 20). Laprédication amène l’auditeur à fixer sonattention sur Jésus. Sa voix qui l’appellesuscite en lui toutes sortes d’émotions,mais il doit décider lui-même de lui ouvrirla porte (Apocalypse 3 : 20).

L’exhortation de John Stott à l’Églisedu vingt-et-unième siècle est importan-te : « Nous ne devons jamais proclamer lemessage sans le faire suivre d’un appel…Il ne suffit pas d’enseigner l’Évangile ; nousdevons supplier nos auditeurs de l’ac-cueillir. » John Henry Jowett conclura sonmessage sur la prédication à Yale, en 1911,en affirmant : « Toute prédication doitappeler son auditeur à un verdict. Nousdevons plaider notre cause, nous atten-dre à un verdict, et demander l’exécutionimmédiate de ce verdict. »

Toutes les prédications évangéliquesrapportées dans le livre des Actes incluentune proclamation et une invitation. Lepremier message prononcé par Jésus com-mença par ses mots : « Le temps est accom-pli et le royaume de Dieu est proche. » Puis iltermina par une invitation : « Repentez-vous, et croyez à la bonne nouvelle » (Marc1 : 14, 15).

Chaque auditeur était appelé à répon-dre à l’appel de ces deux façons.

3. Inviter à confesser Jésus comme Sei-gneur. Tout pécheur qui a vraiment saisil’Évangile sera prêt à se lever et à s’avan-cer pour confesser Christ. Quand Jésuss’approchait des gens, qu’il s’agisse dela femme à la perte de sang, de Zachéeou encore de l’homme à la main paraly-

sée, il les a tous appelés à une confes-sion publique.

Très souvent, Billy Graham précise à sonauditoire pendant son message : « À la finde ce message, je vais vous demander dequitter votre siège pour vous avancer etvenir à Jésus. » Tout au long de son mes-sage, il construit un pont entre le messa-ge, la décision que doit prendre la per-sonne et sa confession publique de Jésuscomme Seigneur.

4. Montrer clairement aux gens cequ’ils doivent faire. Abrégez votre mes-sage pour avoir le temps de demander auxgens un engagement volontaire. Priezensuite avec les gens, en laissant cetteconfession de leur foi se cristalliser dansleur cœur, tout en bénissant Dieu pource qu’il a fait pour eux. Veiller à expliquerque la conversion ne se produit pas parle simple fait de s’avancer et de prier avecvous, ou encore de signer une carte d’en-gagement. La conversion se produit quantla personne décide de se confier en Jésusen vue de son salut.

R. Allen Streett écrit dans son livreThe Effective Invitation (« L’invitation ef-ficace ») :

« Le concept de la repentance dansl’Ancien Testament (En hébreu, shub)parle de changer de direction ou de fai-re demi-tour (1 Rois 8 : 47 : Ezéchiel 14 :6, 18 : 30). Le mot grec du Nouveau Tes-tament metanoeo insiste sur une déci-sion intérieure ou un changement depensée ou de mentalité. En rapprochantces deux notions, une image complètede la repentance au sens biblique émer-ge. Vous devez appeler les gens à serepentir, à croire, et à suivre Christouvertement et sans honte. Ces troispoints devraient être inclus dans touteprésentation de l’Évangile. »

En général, deux types de crainte peu-vent inciter le prédicateur à s’abstenir delancer une telle invitation : (1) La craintedes gens, et (2) la crainte de l’échec. Si laplupart des prédicateurs sont d’accordpour dire qu’il est nécessaire d’évangéli-ser un monde perdu, beaucoup hésitentà faire un tel appel dans leur propre as-semblée. Paul encouragea Timothée :« Fais l’œuvre d’un évangéliste, remplis bienton service » (2 Timothée 4 : 5). Lewis A.

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Drummond a dit : « L’implication claire dece passage est qu’un pasteur ne remplitpas son ministère s’il n’accomplit pas sonrôle d’évangéliste. »

5. Former des conseillers prêts à aiderles gens et à leur fournir de la littératurepour en faire des disciples. Ce n’est quelorsque le converti est amené à une plei-ne assurance du salut, à une communionpersonnelle avec Dieu chaque jour, aubaptême d’eau, à servir Dieu avec sesbiens, et à devenir membre du peuple deDieu que le plan complet de Dieu pou fai-re des disciples est réalisé.

6. Voir la nécessité de l’appel bienavant de le lancer. Dieu travaille cons-tamment le cœur de ceux qui entendentnotre message (2 Corinthiens 6 : 1, 2).Cette réalité devrait nous amener à elleseule à lancer un appel chaque fois quenous prêchons. Nous devons nous lais-ser remplir de l’image d’un Dieu à ge-noux qui plaide avec les pécheurs. C’estlà une image de la grâce de Dieu.

Ne l’oubliez jamais : « C’est aujourd’huile jour du salut ! » (v.2). Nous devons réali-ser que les gens n’ont aucune garantiequant au lendemain et que le jour vien-dra où il sera trop tard pour eux ; une tel-le pensée devrait suffire à bannir toutecrainte de nos cœurs quand le momentvient de lancer une telle invitation. Jésusdisait : « Combien de fois ai-je voulu rassem-bler tes enfants, comme une poule rassembleses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avezpas voulu ! Voici : votre maison vous est lais-sée déserte » (Matthieu 23 : 37-38).

Je vous encourage à attendre quandvous faites un appel. Ne soyez pas pres-sé. Dans ce moment crucial et décisif, lachose la plus importante que vous puis-siez faire est de plaider, attendre, sup-plier, implorer et encourager les perdusà recevoir le salut.

Robert Coleman a dit : « Un sermon quine communique pas cette urgence man-que de substance évangélique. Par le biaistout humain d’une invitation et d’un ap-pel, le serviteur de la Parole, dépendantdu Saint-Esprit, doit tout mettre en œuvrepour amener l’auditeur à prendre la déci-sion qui s’impose. » C.E. Audrey, dans sonlivre Basic Evangelism (« Évangélisation de

base »), a écrit : « Il ne suffit pas d’instrui-re les perdus et de les mettre en gardecontre le jugement à venir ; ils doiventêtre persuadés. »

James H. Jauncy, psychologue, définitla persuasion comme la capacité à « ex-primer avec enthousiasme une croyanceà laquelle nous sommes profondémentattachés ». Et Andrew Blackwood définitquelqu’un de persuasif comme étant« une âme en feu ».

7. Ne pas scandaliser. Nul besoin d’in-duire quiconque en erreur (2 Corinthiens6 : 3, 4). Beaucoup de prédicateurs sontréticents à lancer un appel parce qu’ils ontentendu des appels qui manipulaient lesgens et n’étaient pas bibliques. Raison deplus pour être motivé à lancer un appelvéritable et biblique au salut.

8. Prier. Priez jusqu’à ce que vouspuissiez dire avec l’apôtre Paul : « Je disla vérité en Christ, je ne mens pas, ma cons-cience m’en rend témoignage par le Saint-Esprit : j’ai une grande tristesse et un cha-grin continuel dans le cœur. Car je souhaite-rais être moi-même anathème et séparé duChrist pour mes frères, mes parents selon lachair » (Romains 9 : 1-3).

Tandis que vous vous tiendrez dans lacommunion avec Christ dans la prière, lapassion du Seigneur pour les âmes desperdus deviendra votre passion. Arrivé là,la bataille est déjà largement gagnée.Comme le disait Charles Spurgeon : « Uncœur embrasé se trouvera bien vite unelangue embrasée. »

NOTE1 Gerald Strober, A Day in Billy’s Life (Grand Rapids :Old Tappan : Spire, 1967), 187.

Sam Farinaest un évangéliste des Assembléesde Dieu des États-Unis ; il résideà Racine dans le Wisconsin.

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« Il est nécessaire de se souvenir que presque tous les écritsdu Nouveau Testament qui suivent les quatre Évangiles sont adressésaux chrétiens après la Pentecôte. Cela veut dire que leur destinatairesétaient des croyants qui avaient fait une expérience bien déterminée

du Saint-Esprit, dans le vie et le service, expérience comparableen gros à ce qui avait été reçu « au commencement » (Actes 11 : 15)

par le premier groupe réuni à Jérusalem dans la chambre haute.On considérait qu’une expérience essentielle faisait défaut à toutconverti qui n’avait pas reçu l’Esprit et on prenait immédiatement

des mesures pour y remédier (Actes 8 : 15 ; 18 : 26 ; 19 : 2).Les croyants pouvaient se référer à leur participation personnelle

à la bénédiction de la Pentecôte comme étant le point centralet inoubliable de leur vie chrétienne…

Néanmoins, cette expérience ne les a pas rendus parfaitsdu jour au lendemain pour autant… Ils devaient poursuivre l’œuvre

de sanctification commencée en eux à la conversion…

Après les premières expériences de la Pentecôte, les choses ont dûtrouver leur saint équilibre dans une marche dans l’Esprit journalière…

L’expérience de Pentecôte amène le chrétien dans un royaumespirituel entièrement nouveau, ce qui entraîne non seulement

une nouvelle puissance, une nouvelle joie, mais aussi une nouvellecommunion fraternelle…

Puisse le Seigneur nous accorder la plénitude de l’Esprit de Pentecôtequi brillera de plus en plus jusqu’au jour de sa venue, afin que lorsque

nous le verrons, nous puissions rendre compte de notre gestionavec joie et qu’Il puisse dire : « C’est bien, bon et fidèle serviteur… »

LA PENTECÔTE… UN POINT DE DÉPART !

Extraits du livre

de Donald Gee (Éditions Vida)Après le baptême dans le Saint-Esprit