15
Dossier de presse Mercredi 3 novembre 2010 Saison 2

Saison 2 - Montpellier...Sylviane Agacinski : L’inestimable Sylviane Agacinski est philosophe, professeur agrégée de philosophie (au Collège International de Philosophie puis

  • Upload
    others

  • View
    3

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Saison 2 - Montpellier...Sylviane Agacinski : L’inestimable Sylviane Agacinski est philosophe, professeur agrégée de philosophie (au Collège International de Philosophie puis

Dossier de presseMercredi 3 novembre 2010

Saison 2

Page 2: Saison 2 - Montpellier...Sylviane Agacinski : L’inestimable Sylviane Agacinski est philosophe, professeur agrégée de philosophie (au Collège International de Philosophie puis

« …Ne refuser à aucun citoyen l’instruction la plus élevée… »Condorcet

« L’année dernière, aux cotés des saisons, de danse, d’opéra et de théâtre, la Ville de Montpellier lançait la pre-mière Agora des Savoirs comme on lance un formidable pari : celui d’une saison entièrement consacrée auxsciences et aux savoirs, ouverte à toutes celles et ceux qui ont envie d’apprendre, de satisfaire leur curiosité,de rencontrer chercheuses, chercheurs et enseignants, venus de la France entière, d’institutions de renomméemondiale, issus de toutes les disciplines de l’esprit.

Un an et vingt-neuf soirées plus tard, le pari a été tenu et de quelle manière ! Des salles combles, des interventionsmémorables, riches, parfois surprenantes, et la promesse d’une seconde saison portée par les mêmes convictions : savoirs et connaissances, s’ils ne préservent pas toujours l’homme du pire, l’anoblissent pourtantet contribuent à son émancipation ; face aux grands défis que nous posent un avenir incertain – risques envi-ronnementaux, crises économiques et sociales, accroissement des injustices et de la peur de l’autre… -, l’étude,l’apprentissage, l’acquisition des savoirs guideront les citoyens que nous sommes à l’heure des choix ; alorsmême que la méfiance et la suspicion grandissent envers la recherche scientifique, que de nombreuses disci-plines universitaires sont désormais sommées de devenir rentables et productives, que l’inculture s’affiche parfoisau plus haut niveau comme une fierté, presque une performance, et que croît le recours à l’irrationnel, l’Agorades savoirs réaffirme l’indispensable échange entre chercheurs et citoyens, du dialogue entre le monde des sa-vants, la société entière, du désir d’apprendre et de savoir comme celui de transmettre et de partager.

Par la conférence, qui donne le temps nécessaire et précieux à l’argumentation et l’exposition d’une idée, par ledébat public qui permet la confrontation des points de vue, par l’invitation à la lecture enfin qui offre la possibilitéd’approfondir ses connaissances et de prolonger l’étude, l’Agora des savoirs prend sa part, modeste et ambitieuseà la fois, de la tâche qu’il y a plus de soixante ans, au bord de la grande catastrophe, Paul Valéry confiait auxhommes : défendre la valeur esprit, aussi fragile et menacée soit-elle, comme le dernier recours contre la barbarie,la paresse et l’insignifiance, et comme le plus sûr soutien de la démocratie et de la liberté.»

Hélène MandrouxMaire de la Ville de Montpellier

Miichaël DelafosseAdjoint au Maire, délégué à la Culture

1Agora des savoirs saison 2Mercredi 3 novembre 2010

Page 3: Saison 2 - Montpellier...Sylviane Agacinski : L’inestimable Sylviane Agacinski est philosophe, professeur agrégée de philosophie (au Collège International de Philosophie puis

La Ville de Montpellier lance le 3 novembre la 2è saison de l’Agora des savoirs

En 29 conférences gratuites, destinées au grand public, et animées par les plus grands spécialistes de l’hexagone,la première saison de l’Agora des Savoirs, mise en place par la Ville de Montpellier en novembre 2009, en par-tenariat avec la librairie Sauramps, a connu un franc succès en rassemblant 15 000 personnes.

Forte du succès rencontré, la Ville de Montpellier propose dès le mercredi 3 novembre prochain une nouvellesaison de 29 conférences, qui débutera avec Sylviane AGACINSKI et se clôturera avec Marc FUMAROLI le 8juin 2011. Ces conférences auront lieu chaque mercredi à 20h30 à la Salle Rabelais et seront comme l’annéepassée, accessibles à tous et gratuites.

Cette seconde saison 2010-2011 est consacrée à la question des valeurs: Il ne s’agira pas pour autant de déplorerla perte des valeurs, leur prétendu effacement, ni d’en appeler à leur très hypothétique sauvegarde. La notionde valeur(s), comprise dans plusieurs de ses acceptions, aussi bien valeur des choses (ce qu’elles valent) quevaleurs des hommes, des sociétés et des cultures (ce en quoi nous croyons), sera interrogée, lors de trenteconférences, par des chercheurs, enseignants et essayistes, venus d’horizons et de disciplines diverses.

L’Agora des savoirs est un rendez-vous culturel hebdomadaire proposé par la Ville de Montpellier en collaborationavec le comité scientifique de la manifestation, composé d’une vingtaine d’enseignants-chercheurs des universitésde Montpellier. Les conférences sont labellisées « Sciences pour tous », label assurant la diffusion et la promotiondes connaissances auprès du plus grand nombre.

Elles seront diffusées en direct sur Divergence FM (93,9 FM). Le public pourra aussi les retrouver en vidéoquelques jours après sur le site de la Ville, www.montpellier.fr, ainsi que sur le site de Parole de chercheurs,http://paroledechercheurs.net/

2Agora des savoirs saison 2Mercredi 3 novembre 2010

Informations pratiques

Conférences accessibles à tous et gratuitesChaque mercredi à 20h30 à la Salle Rabelais

Esplanade Charles de Gaulle

Page 4: Saison 2 - Montpellier...Sylviane Agacinski : L’inestimable Sylviane Agacinski est philosophe, professeur agrégée de philosophie (au Collège International de Philosophie puis

Présentation de la saison 2 de l’Agora des savoirs

« Les valeurs, les sciences et les savoirs »

Leçon inaugurale le mercredi 3 novembre :« L’inestimable », par Sylviane Agacinski, philosophe, professeur agrégée de philosophie (au Collège Internationalde Philosophie puis à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales).

1er cycle : du 10 novembre au 12 janvier 2011Les idéaux de la connaissance : en quoi les savants croient-ils ?Sciences et savoirs entretiennent avec la question de valeur(s) un rapport complexe, ambigu. Est-il possible decroire encore aujourd’hui à l’idéal scientifique et à ses promesses de progrès ? Les disciplines du savoir et de lascience sont-elles axiologiquement neutres ou présupposent-elles déjà au contraire une certaine vision du monde? Quelle valeur ont-elles encore aux yeux de l’homme contemporain ? Est-ce à la science d’établir des échellesde valeurs ? La recherche est-elle pure et désintéressée ? Les scientifiques sont-ils libres de toute croyance ?L’économie est-elle une science comme les autres ?...

Les 19 et 26 janvier 2011 : Petit intermède historique : quand deux systèmes de valeurs se heurtent

2nd cycle : du 2 février au 23 mars 2011Nous et les autres : relativité, universalité des valeurs ?Qu’en est-il de notre rapport à l’autre, de cette confrontation à l’altérité, l’ailleurs et l’autrefois qui perturbent sanscesse nos représentations et croyances, les relativisent, nous invitant à accueillir ce que nous croyons ne pasêtre nous ? Existe-t-il des valeurs universelles, valables pour toutes et tous, à tout moment et en tout lieu ? Oùne sont-elles que relatives, adoptées ici, inconnues ailleurs, au gré des époques et des cultures ? Figure del’Autre, du barbare chez les Grecs, difficile négociation entre les droits universels des femmes et leur rejet pardes cultures qui n’en reconnaissent pas la validité, immigration et débat sur l’identité nationale, jusqu’à la miseen question par la philosophie de l’existence même de la vérité… autant de questions qui devraient favoriser ledébat et troubler un peu quelques certitudes…

Les 30 mars et 6 avril 2011 : Second intermède : petit détour au pays des arts

3è cycle : du 13 avril au 1 juin 2011Préserver ou réinventer les valeurs : huit défis contemporainsLes derniers développements de la recherche sur la matière, sur le vivant… promettent de formidables avancéespour les années à venir mais soulèvent aussi de nombreuses questions éthiques. Le monde qui vient va-t-il nousobliger à inventer nos propres valeurs ? Tant de défis se posent à l’homme aujourd’hui : manipulation du vivant,valeur et coût de la biodiversité, de son saccage de sa préservation, place de l’homme dans le monde au milieudu monde animal, devenir de l’humain même, de son essence, et possible transformation en cyborgs… Fantasmeou réalité déjà en marche ? Derrière toutes ces soirées, finalement une question : la place exacte que nouscomptons réserver aux sciences et aux savoirs dans nos vies…

Le 8 juin 2011 : Séance de clôture : « Les valeurs de l’humanisme », par Marc Fumaroli, écrivain historien, es-sayiste, membre de l’Académie française, Professeur au Collège de France.

3Agora des savoirs saison 2Mercredi 3 novembre 2010

Page 5: Saison 2 - Montpellier...Sylviane Agacinski : L’inestimable Sylviane Agacinski est philosophe, professeur agrégée de philosophie (au Collège International de Philosophie puis

L’Agora des savoirs de MontpellierProgramme de la Saison 2, 2010-2011

« Les valeurs, les sciences et les savoirs »

Mercredi 3 novembre 2010 : leçon inauguraleSylviane Agacinski : L’inestimableSylviane Agacinski est philosophe, professeur agrégée de philosophie (au Collège International de Philosophiepuis à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales). Elle a récemment publié Drame des sexes, Ibsen,Strindberg, Bergman (Le Seuil) et Corps en miettes (Flammarion).Notre époque est mal à l’aise avec les valeurs, parce que sa passion de l’égalité lui fait craindre les hiérarchies.Mais si tout se vaut, rien ne vaut. On se souvient d’Alceste, dans Le Misanthrope, s’emportant contre le lâcherefus de juger de la valeur d’un poète : « car c’est n’estimer rien, qu’estimer tout le monde. » Mais qu’est-cedonc qu’estimer ? Estimer quelqu'un, c'est lui reconnaître une dignité propre, un mérite – courage, honnêteté,voire intelligence, talent ou génie. L'estime s’accompagne de respect, et d’admiration. On peut admirer et res-pecter la nature : l'océan, la forêt, la faune et la flore, leur beauté, leur diversité. L’estime s’adresse ainsi à lavaleur des choses ou des êtres, c’est à dire à leurs qualités, à leur nature propre. Tout autre est l'estimation quijuge ou évalue une quantité. Elle est quantitative et comptable : on estime une distance, une durée, une popu-lation, l'âge de quelqu'un, le prix d’une marchandise ou d’un patrimoine (en euros, en dollars, ou en une autremonnaie). Qu’elle soit approximative ou exacte, l’évaluation des quantités règne aussi bien sur le marché quedans les sciences. Les valeurs quantitatives répondent à la question : combien ? « Le pape, combien de divisions ? » aurait demandé Staline en 1945. Mais tout est-il mesurable et échangeable ? Tout a-t-il un prix ?On se souvient de Kant : les choses ont un prix, la personne a une dignité. Et tant qu’elle a droit à une estimeabsolue, elle est sans prix, inéchangeable, inestimable. «Je voudrais poser la question philosophique des rapportsentre nos différentes façons d’évaluer et suggérer qu’une civilisation repose sur des valeurs inestimables». Sylviane Agacinski sera présentée par Régis Penalva, programmateur de l’Agora des savoirs.

1) Les idéaux de la connaissance : en quoi les savants croient-ils ?

10/11/10 . Dominique Lecourt : Le mythe de la science fonctionne-t-il encore ?Philosophe, Dominique Lecourt est professeur à l’Université Paris Di-derot (P7) où il dirige le Centre Georges Canguilhem. Directeur généralde l’Institut Diderot, le fonds de dotation pour le développement de l'éco-nomie sociale du groupe d’assurance mutuelle MAAF, MMA et GMF, ilpréside également le Conseil de surveillance des Presses universitairesde France (PUF). Il est l’auteur de plus d'une trentaine d’ouvrages dontContre la peur (PUF) et Humain post-humain (PUF)Le dix neuvième siècle a inventé et répandu le "mythe de la science". Les contemporains de la révolution indus-trielle en ont donné et diffusé deux versions : celle de la toute-puissance et celle de l'émancipation. Ce mytheapparaît aujourd'hui fallacieux. La toute puissance est à manier avec précaution ; la prétendue émancipationcouvre bien des asservissements intellectuels. Au "mythe de la science" semble se substituer un retour au mythede la nature…Avec la participation de Pascal Nouvel, professeur de philosophie à l’Université Montpellier 3 Paul-Valéry

4Agora des savoirs saison 2Mercredi 3 novembre 2010

Page 6: Saison 2 - Montpellier...Sylviane Agacinski : L’inestimable Sylviane Agacinski est philosophe, professeur agrégée de philosophie (au Collège International de Philosophie puis

17/11/10 . Marylène Patou-Mathis : L’homme de Néanderthal valait-il moins qu’homo sapiens ?Marylène Patou-Mathis est directrice de recherche au CNRS, responsable de l’Unité d’Archéozoologie du Dé-partement Préhistoire du Muséum National d’Histoire Naturelle. Elle est l’auteur de Néanderthal, une autre hu-manité (Éditions Perrin) Comme nous, Néanderthal appartient à la grande famille des Hominidés. En cela, il fait partie de notre mémoirecollective. Parce qu’il est à la fois si proche et si différent de nous, parmi tous nos ancêtres, c’est sans doute leplus fascinant. Néanderthal, durant 300 000 ans, a évolué physiquement et modifié ses comportements. Pourtant,Néanderthal a disparu. S’il n’a certes pas réalisé toutes les choses que fera plus tard l’homme moderne, il étaitaussi « intelligent » que lui car il ne faut pas confondre réalisations et capacités. Néanderthal était différent denous, mais, être différent ne veut pas dire être inférieur ! Ni supérieur d’ailleurs. Certains penseront alors,pourquoi a-t-il disparu ? À quoi on pourrait répondre cela : Néanderthal a vécu près de 300 000 ans, et nous,combien de temps vivrons-nous ?Avec la participation de Pierre-Olivier Antoine, professeur de paléontologie, ISEM, Montpellier 2

24/11/10 . Roger Pol-Droit : Vivre avec les anciens aujourd’hui : sages et savants de l’AntiquitéRoger Pol-Droit est philosophe, chercheur au CNRS, enseignant à Sciences Po. Il est également chroniqueurau Monde et aux Échos et auteur d’une trentaine de livres dont La compagnie des philosophes (Odile Jacob).Son site : www.rpdroit.comDans l’enseignement, les humanités sont depuis longtemps désertées : on apprend de moins en moins le grecet le latin, la mythologie semble devenue lettre morte. Pourtant, les sagesses antiques continuent d’attirer, lesécoles philosophiques d’Athènes ou de Rome fascinent plus que jamais. Quelles lacunes de notre époque lafréquentation des textes de l’Antiquité peut-elle donc bien combler ? Les exemples de Socrate, Epicure, Sénèqueserviront de points d'appui pour répondre à cette question. Il ne s'agit pas de retourner dans le passé, ni derefaire des Anciens des modèles, mais d'y chercher peut-être ce qui nous fait défaut. Avec la participation de Joan-Antoine Mallet, chercheur en philosophie antique

01/12/10 . Thierry Lavabre-Bertrand : L’histoire de l’école de médecine de MontpellierThierry Lavabre-Bertrand est Professeur à la Faculté de médecine (Université de Montpellier 1)Centre médical réputé depuis ses origines, Montpellier est le siège depuis 1220 d'une Ecole de médecine officielle.Celle-ci, tout en s'adaptant aux changements de la science au cours des temps, a cherché à préserver, sous dif-férentes formes, un attachement fort à une conception humaniste de la médecine. Bien sûr, ce défi demeureplus que jamais aujourd'hui.

08/12/10 . Ahmed Djebbar : Les sciences arabes, de l'héritage gréco-indien à leur réception européenneAhmed Djebbar est professeur émérite de l’Université des Sciences et des Technologies de Lille et chercheuren Histoire des mathématiques. Il est notamment l’auteur de Une histoire de la science arabe (Le Seuil)Il y a bien longtemps… naquit en Méditerranée orientale une nouvelle tradition scientifique, tradition nourrie desources anciennes, mésopotamiennes, persanes, indiennes et surtout grecques, tradition qui eut essentiellementpour langue, et ce pendant des siècles, l’arabe. Les sciences se développèrent alors dans de nombreux foyersde l’empire musulman : le Croissant fertile, l’Asie centrale, Al-Andalus, le Maghreb bien sûr. Quels furent doncles domaines dans lesquels les scientifiques de cette civilisation apportèrent des contributions décisives ? Etcomment, à partir du XIe siècle, une circulation partielle des corpus scientifiques grec et arabe autour de la Mé-diterranée s’établit-elle, aboutissant finalement à l’appropriation de ce savoir en Europe ?

5Agora des savoirs saison 2Mercredi 3 novembre 2010

Page 7: Saison 2 - Montpellier...Sylviane Agacinski : L’inestimable Sylviane Agacinski est philosophe, professeur agrégée de philosophie (au Collège International de Philosophie puis

15/12/10 . Stephen Baghdiguian : Lamarck et la biodiversité. Aux origines du transformisme scientifiqueStephen Baghdiguian est Professeur de biologie cellulaire à l’Université Montpellier 2Le 21 floréal de l’an 8 de la République (1800 pour le reste du monde), Lamarck prononçait dans l’amphithéâtredu Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris, le premier discours scientifique sur l’évolution des espèces(Discours d’ouverture du cours de zoologie…). Cette avancée conceptuelle majeure n’aurait pu se faire sans lesriches collections du Muséum. C’est l’accès à ce formidable concentré de biodiversité qu’est le Muséum, alimentéqu’il fut par plusieurs siècles de voyages naturalistes, combiné à l’ «esprit de système» qu’il adopta alors, quiconduit Lamarck à cette réforme majeure de notre vision du monde.Avec la participation de Monique Vianey-Liaud, professeur émérite de paléontologie de l’Université Montpellier2.

05/01/11 . Jean-Robert Pitte : La géographie comme manière de réenchanter lemondeJean-Robert Pitte est membre de l’Institut et Président de la Société de Géographie.Il est notamment l’auteur de Le génie des lieux (CNRS éditions) et d’une Géographieculturelle (Fayard)La géographie est la science qui permet de mieux habiter la planète, de mieux en par-tager les richesses, de mieux vivre ensemble dans la diversité des cultures ouvertessur l'échange, d'être meilleur citoyen du monde. Elle est l'antidote du choc des civili-sations, de la fin de l'histoire et de toutes les peurs millénaristes. C'est en outre leplus sûr moyen de réenchanter le monde.Avec la participation de Caroline Calandras, professeur agrégée de géographie en CPGE littéraires au LycéeJoffre.Cette soirée est organisée en partenariat avec Le Café géo de Montpellier.

12/01/11 . Benoît Prévost : En quoi les économistes croient-ils ?Benoît Prévost est professeur d’Économie du développement, chercheur au LASER (UM1) et directeur du Dé-partement d’AES (UM3)Les économistes sont en même temps partout et nulle part. On les soupçonne de soutenir le développementd’une économie de marché ravageuse, d’avoir favorisé l’expansion de marchés financiers destructeurs, et enmême temps d’avoir été incapables de produire les moindres prévisions permettant de prévenir les crises oud’en panser les plaies. Les économistes sont-ils alors trop écoutés par les politiques et n’ont-ils rien à direlorsqu’on aurait besoin d’eux ? Conseillers du Prince ils peuvent être décriés comme des technocrates appliquantaveuglément quelques principes, qu’il soient libéraux ou dirigistes ; lorsqu’ils restent à leur place d’analystes dela manière dont les sociétés fonctionnent du point de vue économique, on leur reproche de produire des prévisionssouvent contradictoires entre elles et rarement fiables. Les économistes sont-ils seulement capables d’anticiperle taux de croissance du PIB sur 1 an ? Sont-ils capables de nous dire ce que sera la situation économique àl’heure où notre système de retraites sera en péril dans cinq, dix ou vingt ans ? Les économistes sont-ils capablesd’aider le monde politique à répondre à un ensemble de questions sociales laissées sans solution ?Pour le savoir, il faudrait savoir en quoi croient les économistes. Et comprendre ce en quoi croient les économistesrevient souvent à comprendre aussi ce en quoi croient les critiques de l’économie, dans un jeu de miroirs défor-mants… Avec la participation de Cyrille Ferraton, maître de conférences en sciences économiques à l’université Montpellier3 Paul-Valéry.

6Agora des savoirs saison 2Mercredi 3 novembre 2010

Page 8: Saison 2 - Montpellier...Sylviane Agacinski : L’inestimable Sylviane Agacinski est philosophe, professeur agrégée de philosophie (au Collège International de Philosophie puis

Petit intermède historique : Quand deux systèmes de valeurs se heurtent

19/01/11 . Jean-Marc Lévy-Leblond : Galilée, homme de science et de cultureJean-Marc Lévy-Leblond est physicien et philosophe. Professeur émérite de l’Université de Nice et directeur dela revue Alliage, il est notamment l’auteur de La pierre de touche. La science à l’épreuve (Gallimard) et de Lascience n’est pas l’art (Hermann).Nous avons célébré fin 2009 le quatre centième anniversaire des découvertes astronomiques de Galilée qui fitpasser l’humanité « du monde clos à l’univers infini ». Or, si Galilée a été cet immense savant, fondateur emblé-matique de la science moderne, c’est qu’il était avant tout homme de culture. Ses lieux et milieux de formationpuis de travail, à Florence, Venise, puis Florence à nouveau, en firent un excellent connaisseur de la littérature,de la musique et de la peinture de son temps, qui prit une part active aux débats de la critique artistique etlittéraire. Mieux encore, ses compétences culturelles se révélèrent essentielles pour son travail scientifique. Tantles sujets que les méthodes et les formes d’exposition de ses recherches sont étroitement liés à sa profonde in-sertion dans la culture et les humanités… Avec la participation d’Henri Reboul, maître de conférences en astrophysique à l’Université de Montpellier 2,Laboratoire Univers et Particules de Montpellier (LUPM).

26/01/11 . Nicolas Le Roux : La Foi et le Roi, les guerres de religionNicolas Le Roux est Professeur d’histoire moderne à l’Université Lumière-Lyon 2. Il est l’auteur de Un régicideau nom de Dieu . L’assassinat d’Henri III (Gallimard) et de Les guerres de religion 1559-1629 (Belin).Dans la deuxième moitié du XVIe siècle, la France sombre dans des guerres civiles effroyables. Calvinistes etcatholiques s'affrontent sans merci durant quatre décennies, et les violences culminent lors des massacres dela Saint-Barthélemy (1572). Les conflits religieux se doublent d'une crise politique sans précédent, et l'on assistemême à deux reprises à des régicides (1589 ; 1610). Pourquoi la France a-t-elle basculé dans ce chaos ? Quellesétaient les motivations des acteurs de ces conflits exceptionnels ? La monarchie a-t-elle réussi à se reconstruireautour de la figure sacrée du Roi ? Le principe de tolérance a-t-il vraiment vu le jour lors de cette période dra-matique ?Avec la participation de Pierre-Yves Kirschleger, maître de conférences en histoire contemporaine à l’UniversitéMontpellier 3 Paul-Valéry.

2) Nous et les autres : relativité, universalité des valeurs ?

02/02/11 . François Hartog : Les Grecs, les barbares et les au-tres dans l’Antiquité… et au-delàFrançois Hartog est historien, directeur d’études à l’École des hautesÉtudes en Sciences Sociales. Il est notamment l’auteur de Le miroird’Hérodote . Essai sur la représentation de l’autre (Gallimard) et deÉvidence de l’histoire . Ce que voient les historiens (EHESS).Quelle place les Grecs ont-ils assignée aux autres ? Comment, de-puis Homère et jusque chez les modernes, ces partages ont-ils ététransmis, repris, réinvestis ? C’est entre le VIe et le Ve siècle avantJésus-Christ que « Barbare », dans le sens de non-Grec, vient for-mer, associé avec « Grec », un concept antonyme et asymétrique, accouplant un nom propre « Hellènes » etune désignation générique « Barbaroi ». Les guerres médiques jouèrent assurément le rôle de catalyseur. Lechamp de l’altérité s’en trouve redistribué et fixé pour longtemps autour de cette polarité nouvelle. Les Grecsd’un côté, face aux autres, à tous les autres, réunis par le seul fait de n’être pas Grecs. Il va de soi que cetteclassification binaire et fortement asymétrique, conçue par les Grecs et pour eux, n’est maniable que par eux etn’est opératoire que pour eux. « Grecs », « barbares », « sauvages », « civilisés » : comment ces couples émer-gèrent-ils, furent-ils repris et transformés tout au long de l’histoire culturelle européenne ?

7Agora des savoirs saison 2Mercredi 3 novembre 2010

Page 9: Saison 2 - Montpellier...Sylviane Agacinski : L’inestimable Sylviane Agacinski est philosophe, professeur agrégée de philosophie (au Collège International de Philosophie puis

16/02/11 . Philippe Descola : Autour de « La fabrique des images »Philippe Descola est anthropologue et Professeur au Collège de France où il occupe la chaire d’Anthropologiede la nature. Il est notamment l’auteur de Par-delà nature et culture (Gallimard). Il est aussi le commissaire d’ex-position de La Fabrique des images, exposition qui se tient du 16 février 2010 au 24 juillet 2011 au Musée duquai Branly.Les images servent, entre autres choses, à stimuler et organiser la mémoire, à transmettre des informations età exprimer des émotions. Au-delà de ces fonctions universelles, elles ont aussi le pouvoir de rendre présentesce que l’on peut appeler des ontologies, c’est-à-dire des ensembles de qualités décelées dans les êtres et leschoses. Les quatre principales jouent sur les contrastes entre le corps et les états de conscience : le totémisme(en Australie, par exemple), qui souligne la continuité matérielle et morale entre des humains et des non-humains ; l’analogisme (en Chine, dans le Mexique ancien ou à la Renaissance), qui postule entre les élé-ments du monde un réseau de discontinuités essentielles à structurer par des relations de correspondance ;l’animisme (en Amazonie ou en Sibérie), qui assimile les non-humains aux humains par leur intentionnalité etles en différencie par leur corps ; le naturalisme (en Europe à partir du XVIIème siècle), qui nous rattache auxnon-humains par les continuités matérielles et nous en distingue par l’aptitude culturelle. Ces ontologies s’expri-ment dans des images de natures très diverses provenant des cinq continents dont on proposera une interpré-tation anthropologique.Avec la participation de Claude Gautier, professeur de philosophie à l’Université Montpellier 3 Paul-Valéry.

23/02/11 . René Otayek : La France et l’Autre, entre universalisme et différencialismeRené Otayek est directeur de recherche au CNRS et directeur du Centre d’Étude d’Afrique Noire (CEAN) deSciences Po Bordeaux. Il est l’auteur d’Identité et démocratie dans un monde global (Presses de Sciences Po).Le rapport à l'Autre est depuis plusieurs années au coeur du débat public en France. De l'affaire du voile à celledu Niqab, en passant par le débat sur l'identité nationale et l'expulsion des Roms, c'est la question de la relationà l'altérité qui se trouve posée. Au delà de l'instantanéité politique, l'appréhension de ce phénomène passe parle détour historique et la remise en perspective critique de ce que fut la mise en oeuvre du projet colonial: laconstruction d'un rapport à l'Autre où la "mission civilisatrice" de la colonisation et les valeurs de la République(Liberté, égalité, fraternité) furent régulièrement mises à mal par la violence consubstantielle au projet colonial.Avec la participation de Michel Miaille, professeur émérite de droit et de sciences politiques (Université de Mont-pellier 1), président du comité scientifique de l’Agora des Savoirs.

8Agora des savoirs saison 2Mercredi 3 novembre 2010

Page 10: Saison 2 - Montpellier...Sylviane Agacinski : L’inestimable Sylviane Agacinski est philosophe, professeur agrégée de philosophie (au Collège International de Philosophie puis

02 /03 /11 . Julien Loiseau : La civilisation de l’Islam au miroir des identitésJulien Loiseau est maître de conférences en histoire de l’Islam médiéval à l’Université Montpellier 3. Il est undes maîtres d’œuvre, sous la direction de Patrick Boucheron, d’Une histoire du monde au XVe siècle (Fayard)L’Islam tel qu’il est aujourd’hui vécu et représenté est le plus souvent ramené, par ses acteurs comme par sesspectateurs, à une irréductible identité, arabe de culture et musulmane de confession. Or, l’histoire du mondede l’Islam, qui s’est progressivement étendu depuis le Proche-Orient jusqu’à comprendre dans ses frontières lequart de l’humanité, révèle à l’inverse une civilisation qui fit longtemps de la différence et de la pluralité des iden-tités le principal ressort de son jeu social. S’il y eut bien une spécificité propre à l’histoire islamique, c’est d’avoirmis en compétition langues, ethnies et cultures. C’est d’avoir érigé la bigarrure en principe de société.

09/03/11 . Jean-Pierre Verdet : Voir et rêver le mondeJean-Pierre Verdet est astronome et historien de l’astronomie (Observatoire de Paris). Il est l’auteur de Aux ori-gines du monde . Une histoire de la cosmogonie (Le Seuil).Des temps les plus anciens aux nuits de décembre 1609, où Galilée braqua sa lunette hollandaise vers lesastres, les hommes restèrent égaux devant le ciel : chacun ne disposait que de son œil associé à son intelligence.Des regards interrogateurs qu’ils portèrent vers la voûte céleste, les uns tirèrent une science qu’ils voulurentexacte ; les autres en tirèrent des règles empiriques touchant à l’agriculture, à la navigation, à la prévision dutemps ou du destin de l’homme. Tous y enrichirent leur imaginaire. Mais le ciel est discret. Il se livre peu. Alorsles hommes projetèrent au ciel plus d’images qu’ils n’en recevaient de messages : du ciel, ils ont fait le miroir etla mémoire du monde. De la cime des arbres au séjour des dieux, ils l’ont surchargé d’une foule de mythes, delégendes, de symboles et, bien sûr, d’images : celles qui vont suivre ce soir n’ont pas d’autre prétention que dedonner à voir et à rêver un monde tantôt peuplé d’anges et de dieux, tantôt inscrit dans le corps de l’homme,tantôt décrit par des équations mathématiques !Avec la participation d’Ana Palacios, astronome adjoint, GRAAL, Université de Montpellier 2.

16/03/11 . Gérard Noiriel : À quoi sert l’identité nationale ?Gérard Noiriel est historien, directeur d’études à École des Hautes Études en Sciences Sociales. Avec septautres universitaires, il démissionna en mai 2007 du conseil scientifique de la Cité nationale de l’histoire de l’im-migration pour protester contre la création d’un ministère associant la question de l’immigration à celle de l’identiténationale. Il est l’auteur de À quoi sert l’identité nationale ? (Agone) et a récemment publié Le massacre des Ita-liens . Aigues-Mortes, 17 août 1893 (Fayard).La question de l’identité nationale a été remise au centre de l’actualité politique à partir de 2007 avec la créationdu ministère de l’immigration et de l’identité nationale par le nouveau président de la République Nicolas Sarkozy.Dans cette conférence, Gérard Noiriel retracera l’histoire de cette notion en montrant qu’elle s’est fixée au XIXesiècle, lorsque les Etats nations ont imposé le grand partage entre les nationaux (« nous ») et les étrangers («eux »). C’est au début de la Troisème République que le discours nationaliste commence à présenter l’immi-gration comme un « problème » et une menace pour l’identité française. Comment expliquer que ces stéréotypessoient encore en vigueur aujourd’hui ? Pourquoi les « Français d’origine étrangère », les Musulmans ou lesRoms sont-ils encore montrés du doigt sur la place publique ? Telles sont les principales questions qui serontanalysées dans cette conférence à la lumière de l’histoire.Avec la participation de Sébastien Cote, professeur agrégé d’histoire en CPGE littéraires au Lycée Joffre.

23/03/11 . Olivier Tinland : La vérité est-elle une valeur comme les autres ?Olivier Tinland est maître de conférences en Philosophie contemporaine à l’Université Montpellier 3 – Paul-Valéry. Il est notamment l’auteur de Lectures de Hegel (Livre de Poche), L’individu (Vrin) et Hegel (Le Seuil).De tout temps, le philosophe en quête de sagesse a trouvé sur sa route un obstacle de taille : le relativisme. S’iln’est de vérité que « construite » dans tel contexte par tel individu ou tel groupe, toute vérité semble condamnéeà n’être que relative, précaire, provisoire. Une vérité relative peut-elle être une authentique vérité (universelle etnécessaire) ou se réduit-elle à une simple opinion (particulière et contingente) dont la validité varierait au gré

9Agora des savoirs saison 2Mercredi 3 novembre 2010

Page 11: Saison 2 - Montpellier...Sylviane Agacinski : L’inestimable Sylviane Agacinski est philosophe, professeur agrégée de philosophie (au Collège International de Philosophie puis

des fluctuations aléatoires de la bourse des valeurs ? Si la quête de vérité butte sur la diversité irréductible despoints de vue, cela implique-t-il que le désir de savoir débouche fatalement sur le scepticisme ? Peut-on résisterau relativisme, et si oui, comment ?Avec la participation de Vincent Taissère, libraire à Sauramps, responsable de la Fabrique de Philosophie, étudianten philosophie contemporaine.

Second intermède : petit détour au pays des arts

30/03/11 . François Jullien : Cette étrange idée de beau, l’esthétique à l’épreuve de la ChineFrançois Jullien est philosophe et sinologue. Professeur à l’Université Paris-Diderot, il est membre de l’Institutuniversitaire de France et dirige l’Institut de la pensée contemporaine. Son travail est traduit dans une vingtainede pays. Il est l’auteur de Cette étrange idée du beau. Chantiers, 2Au fil des siècles, nous n’avons cessé de remettre en question l’idée que nous nous faisons du beau, les défini-tions que nous en donnons, les critères selon lesquels nous le définissons. Mais nous sommes-nous jamais in-terrogés sur l’idée même du beau, cette idée dont la métaphysique occidentale a fait un absolu, qu’elle a extraiteet élevée au-dessus de la diversité du sensible et de ses formes ? Alors que nos dieux sont morts, le beau restenotre seul salut. Or la pensée chinoise n’a pas isolé – abstrait – « le beau ». Pour les Chinois, cette idée mêmede beau paraît profondément étrange. Faire jouer cet écart, l’interroger, permet de dégager d’autres possiblesesthétiques qui ne se rangent pas sous la monopolisation du beau, de comprendre mieux certaines aventuresde l’art contemporain. De quoi du moins sortir le beau des lieux communs qui l’épuisent : pour le rendre à sonétrangeté.Avec la participation de Régis Penalva, programmateur de l’Agora des savoirs.

06/04/11 . Dominique Mulliez : La redécouverte de DelphesDominique Mulliez est membre correspondant de l’Académie des Inscriptionset Belles-Lettres, Directeur de l’École française d’AthènesAu début du VIIe siècle de notre ère, Delphes, le centre du monde antique,le lieu de l’oracle le plus vrai, sort de la mémoire des hommes pour près dehuit siècles. En lieu et place du sanctuaire d’Apollon Pythien, les voyageursne découvrent plus qu’un misérable village de montagne, très éloigné de larichesse que laissent deviner les sources littéraires. À partir du XIXe siècle,l’idée d’une fouille du sanctuaire s’impose progressivement. Au terme d’unenégociation qui dura dix ans, l’État grec finit par accorder à l’École française d’Athènes la concession de la fouilledu sanctuaire et de ses abords pour dix années (1892-1902). Mais il y avait un préalable : l’indemnisation deshabitants, la démolition de leur village installé sur les ruines et sa réinstallation en un autre lieu. Il y fallait aussides moyens, humains, techniques et financiers. – C’est l’histoire de cette redécouverte d’un des sites majeursde l’Antiquité grecque et de la « Grande fouille » conduite par l’École française d’Athènes que cette soirée vousinvite à découvrir…Avec la participation de Christophe Chandezon, Professeur d’histoire ancienne à l’Université Montpellier 3 Paul-Valéry.Cette soirée est organisée en partenariat avec Les Mercredis de l’Antiquité

10Agora des savoirs saison 2Mercredi 3 novembre 2010

Page 12: Saison 2 - Montpellier...Sylviane Agacinski : L’inestimable Sylviane Agacinski est philosophe, professeur agrégée de philosophie (au Collège International de Philosophie puis

3) Préserver ou réinventer les valeurs : huit défis contemporains

13/04/11 . Jean-Michel Besnier : Se rendre superflu : la tentation dupost-humainJean-Michel Besnier est Professeur de philosophie à l’Université Paris-Sorbonne (Paris 4) et Directeur scientifique du Secteur Sciences et So-ciété au Ministère de la Recherche . Il est notamment l’auteur de Demainles posthumains . Le futur a-t-il encore besoin de nous ? (Hachette Lit-tératures).Sommes-nous devenus l'otage de techniques contraintes à nous "for-mater" pour remplir leurs fonctions ? Pouvons-nous consentir à être réduits au dispositif de boites noires seule-ment capables d'émettre et de recevoir des signaux ? Notre environnement sera demain peuplé d'objetsintelligents ; nous connaîtrons après-demain la fusion de l'homme avec les machines ; nous serons finalementdevenus superflus... Mais d'où vient que l'humanité semble accepter à ce point d'en finir avec elle-même ?

20/04/11 . Pascal Nouvel : Homme d’hier, homme de demainPascal Nouvel est professeur de philosophie à l’Université Montpellier 3 Paul-Valéry. Il est notamment l’auteurde Histoire des amphétamines (PUF).L'homme d'hier est l'homme des humanités, de la connaissance de lui-même par l'histoire, par la littérature et laphilosophie, en un mot l'homme de l'humanisme. L'homme de demain est l'homme de la technique, du savoirrationnel sur lui-même et sur les sociétés dans lesquelles il vit, en un mot l'homme de la science. Et nous, quisommes-nous, pris que nous sommes entre ces deux états de l'humain, tiraillés entre un hier humaniste et undemain scientifique ? Sommes-nous voués à aller toujours davantage vers la science et ses raisons ou bien sepourrait-il que nous assistions à l'éternel retour des humanités et de leurs passions ?Avec la participation de Muriel Guedj, maître de conférences en histoire des sciences, Université Montpellier 2.

27/04/11 . Jean-Michel Salles : Évaluer la biodiversité, pour quoi faire ?Jean-Michel Salles est directeur de recherche CNRS. Il dirige le laboratoire montpelliérain d’économie théoriqueet appliquée (Lameta).Il apparaît de plus en plus urgent aujourd’hui d’évaluer précisément la biodiversité : c’est à cette nécessité querépondent les économistes, qui ont pour ce faire développé ces dernières années concepts, méthodes et outils.Malheureusement, cela reste encore bien insuffisant, l’état de nos écosystèmes restant finalement très peuétudié ni compris. Notre dépendance vis-à-vis d’eux, des ressources et services qu’ils pourraient encore nousoffrir reste aussi bien incertain… Qu’appelle-t-on exactement évaluer la biodiversité ? Quel coût celle-ci repré-sente-t-elle ?Avec la participation de Marc-André Selosse, Professeur à l’Université Montpellier 2, Centre d’Écologie Fonc-tionnelle et Évolutive. Il est aussi Président de la Société Botanique de France.

04/05/11 . Henri Rey-Flaud : La psychanalyse a-t-elle encore quelque chose à nous dire ?Henri Rey-Flaud est professeur émérite à l’Université Paul-Valéry et psychanalyste. Son dernier livre : Les Enfantsde l’indicible peur . Nouveau regard sur l’autisme (Aubier-Flammarion). Au temps qui est le nôtre, dominé par le discours de la science, l’homme est devenu un objet d’étude comme unautre. Les recherches en biologie, neurologie et génétique ont réduit le psychisme à un champ d’actions et d’in-teractions programmées, susceptibles d’être modifiées par des techniques de conditionnement. Dans ce « meil-leur des mondes », où les notions de liberté et de responsabilité sont des références obsolètes, la découvertefreudienne, qui a restaurée les droits du sujet humain sous les grimaces de la névrose et de la psychose, dégagéeles racines du malaise de la civilisation et mise au jour les illusions des croyances aveugles, reste le seul espaceoù il soit encore possible de mettre en échec l’obscurantisme scientiste qui menace de nous submerger. Avec la participation de Jean-Daniel Causse, directeur du département de psychanalyse de l’Université Mont-pellier 3 Paul-Valéry.

11Agora des savoirs saison 2Mercredi 3 novembre 2010

Page 13: Saison 2 - Montpellier...Sylviane Agacinski : L’inestimable Sylviane Agacinski est philosophe, professeur agrégée de philosophie (au Collège International de Philosophie puis

11/05/11 . Henri Atlan : Enjeux éthiques, sociaux et politiques liés au développement de la biologieHenri Atlan est biologiste et philosophe. Il a récemment publié De la fraude. Le monde de l’onaa (Le Seuil)Les nouvelles représentations du vivant et l’explosion des biotechnologies ont créé des problèmes éthiques ra-dicalement nouveaux sur la légitimité de leurs applications. Mais il existe en outre d’autres enjeux : ceux liés auxinteractions difficiles bien qu’indispensables entre les trois pouvoirs de la parole : la scientifique, la politique etla médiatique.Avec la participation d’Hélène Hagège, maître de conférences à l’Université de Montpellier 2 où elle enseigne ladidactique de la biologie.

18/05/11 . Carole Crozet : Les cellules souches et leurs enjeux éthiques, scientifiques et thérapeutiquesCarole Crozet est chercheure l’Institut de Génétique Humaine (IGH), CNRS Montpellier.Une cellule souche est une cellule qui peut donner non seulement naissance à d'autres cellules identiques àelles-mêmes mais également à des cellules, appelées matures, constituant notre organisme. Si ces propriétésen font des candidates idéales pour la Médecine Régénérative, elles peuvent néanmoins être dangereuses sielles sont mal maitrisées (maturation inappropriée, tumeurs...). Selon leur origine (adulte ou embryonnaire) etleur utilisation scientifique et/ou médicale, elles peuvent être sujettes à de nombreux débats éthiques. Quelssont donc les risques, les enjeux scientifiques et éthiques, ainsi que les espoirs bien sûr, qu'offre la recherchesur les cellules souches?Avec la participation de John De Vos, maitre de conférences et praticien hospitalier, Institut de Recherche enBiothérapie, INSERM, CHRU de Montpellier.

12Agora des savoirs saison 2Mercredi 3 novembre 2010

Page 14: Saison 2 - Montpellier...Sylviane Agacinski : L’inestimable Sylviane Agacinski est philosophe, professeur agrégée de philosophie (au Collège International de Philosophie puis

25/05/11 . Georges Chapouthier : La barrière homme/animal va-t-elle tomber ?Georges Chapouthier est biologiste et philosophe, directeur de recherche au CNRS. Il a récemment publié Kantet le chimpanzé . Essai sur l’être humain, la morale et l’art (Belin).Les progrès de la biologie et la théorie de l’évolution ont révélé que l'homme et l'animal étaient très proches surles plans de la nature et même de la culture. Mais est-ce à dire que l’homme perd ainsi toute spécificité ? Ou,pour le dire autrement : quelle place l’homme peut-il revendiquer aujourd’hui ? Et quel comportement moral de-vrait-il désormais adopter, à la lumière de toutes ces connaissances, à l’égard des animaux ?Avec la participation d’Olivier Tinland, maître de conférences en philosophie contemporaine à l’Université Mont-pellier 3 Paul-Valéry.

01/06/11 . Bernadette Bensaude-Vincent : Nanoscience et convergence, va-t-on façonner le monde atomepar atome ?Bernadette Bensaude-Vincent est Professeure d’histoire et de philosophie des Sciences à l’Université Paris 1Panthéon-Sorbonne et membre de l’Institut universitaire de France. Son dernier livre, Les vertiges de la tech-noscience a paru aux Éditions de La Découverte.Les nanotechnologies ont pour objectif de fabriquer des machines à partir des atomes. Depuis près de dix ans,scientifiques, philosophes, politiques et citoyens débattent des promesses et des risques que ces recherchescomportent. Sans pour l’instant qu’aucun consensus n’ait encore été trouvé sur ces questions. Bien sûr, on enappelle à l’innovation responsable. Mais de quoi aujourd’hui pouvons-nous être sûrs concernant les nanotech-nologies et leurs risques ? Et comment faire pour qu’apparaisse enfin un vrai débat public, auquel pourrait effi-cacement participer les citoyens ?Avec la participation de François Henn, Professeur de chimie-physique à l’Université Montpellier 2, membre ho-noraire de l’Institut universitaire de France.

Mercredi 08 juin 2011 : conférence de clôtureMarc Fumaroli et les valeurs de l’humanismeMarc Fumaroli est écrivain, historien et essayiste, membre de l’Académie française, Professeur au Collège deFrance, président de la Société des Amis du Louvre, auteur d’une œuvre considérable dans le domaine de l’his-toire et de la critique littéraires. Parmi ses nombreux livres, on peut citer : L'Âge de l'éloquence : rhétorique et «res literaria » de la Renaissance au seuil de l'époque classique (Albin Michel), L’État culturel : une religion mo-derne (Livre de Poche), La Diplomatie de l’esprit : de Montaigne à La Fontaine (Gallimard), Chateaubriand :Poésie et Terreur (de Fallois) et Paris – New-York et retour. Voyage dans les arts et les images, Journal 2007-2008 (Fayard).Pour la dernière conférence de sa seconde édition, l’Agora des savoirs a le grand honneur de recevoir le Pro-fesseur Marc Fumaroli : hommage sera rendu à cet éminent spécialiste de littérature, qui occupa de 1987 à 2002la chaire de Rhétorique et société en Europe (XVIe-XVIIe siècles) au Collège de France, ardent défenseur desBelles-Lettres et des Humanités, pourfendeur féroce et satiriste implacable des dérives et compromissions dece qu’il nomma naguère « l’État culturel ». Ses ouvrages sur Chateaubriand, La Fontaine, Montaigne, la Querelledes Anciens et des Modernes, font autorité dans le monde entier. Son érudition, son goût de l’éloquence et sestalents oratoires, l’ironie qu’il sait distiller au fil de ses discours, la rareté de ses interventions publiques, devraientcontribuer à faire de cette soirée finale un très grand moment d’intelligence et de partage d’un savoir si patiem-ment et amoureusement constitué. Marc Fumaroli sera présenté par Régis Penalva, programmateur de l’Agora des savoirs.

13Agora des savoirs saison 2Mercredi 3 novembre 2010

Page 15: Saison 2 - Montpellier...Sylviane Agacinski : L’inestimable Sylviane Agacinski est philosophe, professeur agrégée de philosophie (au Collège International de Philosophie puis

Direction de la CommunicationService de presse

Tél 04 67 34 73 92