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PICANTE

salsa picante 3 - lesreflets-cinema.com · le cas de Narradores de Javé. Dans ce ©e histoire, il s'agissait de donner de l'importance à un village menacé de recouvrement par les

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PICANTE

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L e réalisateur mexicain Amat Esca-lante fait figure « d’ovni » surdoué dans le milieu du cinéma latino-américain. Voyons donc, il a seule-

ment réalisé : deux courts métrages, un film avec un collectif de cinéastes et quatre autres longs métrages mais cela lui a suffi pour obtenir le prix de la mise en scène au Festival de Cannes en 2013 et le Lion d’Argent du meilleur réalisateur à la Mostra de Venise l’année dernière. Il faut dire qu’il n’hésite pas à traiter de sujets brûlants qui taraudent la société mexi-caine : la violence, la drogue, le sexe, la religion, avec un souci de mise en scène hors du commun et, même si la radicalité dont il fait preuve peut parfois déranger, il s’affirme comme le porte-parole de cette nouvelle génération de cinéastes mexicains engagés. Au pays des Aztèques, un autre cinéaste fait aussi preuve d’une certaine radicali-té : il s’agit de Carlos Reygadas et il n'est pas étonnant qu’Amat Escalante ait été son assistant réalisateur sur l’excellent Bataille dans le ciel. Nous retrouvons d’ailleurs des similitudes entre les deux dans le surréalisme de certaines scènes de brume présentes dans Post Tenebras Lux et dans La región salvaje. Né en 1979 à Barcelone, d’un père Mexicain et d’une mère Etasunienne, Amat Escalante passe son enfance à Guanajuato au Mexique et se passionne très vite pour le cinéma. A 14 ans, il s’ini e au sep ème art avec une camé-ra 16 mm et, dès 2002, il réalise un pre-mier court, Amarrados, sur les gamins des rues, qui se fait remarquer dans différents fes vals. Il entreprend en-

suite l’écriture de son premier long, Sangre, puis le radical Los Bastardos (2008) qui raconte l’histoire de deux jeunes accusés de meurtre, Fausto et Jesús. Il dit à propos de celui-ci vouloir «…comba re la vision de l’immigré faible parce que pour affronter les con-di ons de l’immigra on, il faut être fort… ». Après avoir par cipé à l’œuvre collec ve Revolución avec neuf autres cinéastes mexicains, il entreprend en 2014 l’écriture et la réalisa on de Heli, une œuvre brillante, brûlante et forte sur fond de violences sociales et socié-tales et où l’on voit les trauma smes et la peur que celles-ci peuvent engen-drer. «… Donc, si je dois aborder la vio-lence, j’y vais, nous n’avons pas à faire une comédie. Nous avons peut être des moments amusants mais Heli n’est pas une comédie, donc sur le plan moral c’est de notre responsabilité de montrer la violence telle qu’elle est : triste, dé-plaisante et sale. » « Je cherche à mon-trer et à faire partager au spectateur. Je

montre des situa ons extrêmes. Au Mexique, tout le monde vit avec une forme de peur au ventre. La violence est une réalité de chaque instant, même si elle ne vous affecte pas directement… » explique Amat Escalante lors de sa con-férence de presse à Cannes. Le temps de réaliser Esclava, un court métrage sur l’exploitation et la traite des jeunes femmes mexicaines mariées de force, qui sera primé au premier festival de cinéma de San Cristobal de las Casas au Chiapas, le voilà de nouveau sur les écrans avec La región salvaje, une œuvre mi-réaliste mi-fantastique, qui lui a valu une distinction à Berlin. Dès le début de sa carrière, le comité de programma on des Reflets a choisi de suivre ce cinéaste atypique, en pré-sentant tous ses longs métrages depuis Sangre (2006) jusqu’à La región salvaje ce e année. Son approche radicale, une vision oppressante de la société

Salsa Picante n° 3

FOCUS Amat escalante

L’enfant terrible du cinéma mexicain

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avec des personnages souvent ordinaires (comme dans Sangre) ou la sur-exploita on de la violence pour mieux la dénoncer dans Heli et, enfin avec sa der-nière œuvre présentée ce e année aux Reflets, une approche par le fantas que d’un univers fait de frustra on, d’hypo-crisie et d’homophobie, nous avons en-vie de les partager avec le public de Villeurbanne, conscients que ses œuvres ne laissent pas le spectateur indifférent, qu’il ait adoré ou détesté le film. A propos de l’origine du projet La región salvaje, Amat Escalante explique lors d’une interview à Cinephilia (Manon Franken octobre 2016) : « …J’ai lu dans un journal local, une colonne in tulée « pe t pédé noyé », c’était l’histoire d’un infirmier qui avait passé sa vie à aider les autres pour finir noyé. C’était étonnant de lire ça dans le journal, c’était une re-présenta on de la société où personne ne va reme re en ques on la façon de traiter ce e personne. Pour moi, c’est génial si le film parvient à toucher ce tabou et frappe, par le « scandale », ces gens qui ont ce genre de mentalités… » Le scénario est puissant et riche en re-bondissements. Il dresse un portrait peu fla eur de la société mexicaine gangre-née par le machisme, la misogynie et la violence domes que. On suit d’abord deux femmes aux des ns croisés, une jeune en moto, Veronica, qui rend régu-lièrement visite à un couple un peu in-quiétant, au coeur de la forêt ; l’autre, Alejandra, est une mère de famille dont le mari est bisexuel et la trompe avec son frère ; et enfin une bête mystérieuse et monstrueuse qui offre un passeport vers le sep ème ciel pour peu que l’on

ait goûté à l’élixir proposé par le couple. Le cinéaste adopte alors le code du fan-tas que, tout en prenant le temps de mélanger le réalisme et le fantasmago-rique en croisant sexe et animalité, réa-lisme et fantas que, complexité et sim-plicité pour finalement brouiller les pistes avec une série de meurtres et y ajouter un côté "thriller". La venue de Veronica agira comme une catharsis pour qu’Alejandra parvienne enfin à se libérer. Bref vous l’avez compris, La región salvaje est une œuvre très dense, inhabituelle et étrange, mais la mise en scène d’Amat Escalante est toujours aussi impression-nante et il s’est entouré comme directeur de la photographie du talentueux Manuel Alberto Claro (collaborateur habituel de Lars Von Trier). Ce film bénéficie en outre d'une coproduction entre le Mexique, l'Allemagne, la Suisse, la Norvège et le Danemark. Parlant du côté fantastique du film, Amat Escalante dit « J’ai toujours aimé les films d’horreur et le cinéma de genre. Même quand je tourne quelque chose de très ancré dans la réalité, je le tourne comme s’il s’agissait d’un film d’horreur. Le pro-cessus pour ce film a donc été très naturel, pour aller dans ce sens. J’ai écrit deux ver-sions du scénario où il n’y avait pas cet élément effrayant mais ça ne convenait pas, j’ai donc du aller chercher quelque chose. La réalité ne donnait pas la réponse recherchée à cette situation donc j’ai du chercher cette créature, qui m’a apporté ce dont j’avais besoin. Cet élément prenait tout un sens, à donner ce que les person-nages cherchaient et désiraient… » et concernant la créature monstrueuse il

raconte « …c’était intentionnel de faire quelque chose qui n’ait pas d’éléments purement masculins et qui puisse attirer les hommes comme les femmes. Cette créature a aussi quelque chose qui n’est pas seulement sexuel mais aussi sensuel, ce n’est pas seulement un prédateur mais quelque chose fait pour attirer tout le monde… » Interview à Cinephilia (Manon Franken octobre 2016). A la question : « Avez-vous peur, pour maintenir la tension et le mystère, d’en montrer trop… ou au contraire de ne pas en montrer assez ? », voilà la réponse sous forme de question du réalisateur : « Je n'ai jamais peur d'en montrer trop. Dans mes films, il n'est pas tant question d'en montrer « trop », mais plutôt de montrer plus que ce qu'on attend, sans détourner le regard. C’est ma façon de faire. Cacher, jouer avec le montage afin de ne pas voir, ce serait aller contre mes intuitions et mon désir. J'aime voir les choses qu'on ne doit pas voir, et j'aime donner cette sensation au public. C'est très présent dans mes films, en ce qui con-cerne la violence, le sexe mais aussi tout le reste. En l'occurrence, c'était difficile à accomplir ici car cela coûtait cher. On a donc dû faire avec le minimum. Hitchcock disait que moins on voit, plus c'est puis-sant. C'est vrai ! Mais que se passe t-il lorsqu'on voit vraiment et qu'on prend le temps d'observer ? ». (Interview Fimde-culte - Nicolat Bardot - septembre 2016) La región salvaje sera projeté en avant- première le jeudi 23 mars à 20h45 au Zola avant de sortir sur les écrans français.

Michel Dulac

Salsa Picante n° 3

AVANT‐PREMIÈRE Jeudi 23 mars à 20h45 au Zola

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Salsa Picante n° 3

C inéaste brésilienne, ayant suivi ses études à São Paulo puis à Madrid, elle présente aux Re-flets son quatrième long

métrage (en compé on) : Era o Hotel Cambridge. Dès ses premières réalisa ons, Eliane Caffé reçoit des prix interna onaux, pour ses trois premiers courts-métrages “O nariz”, “Arabesco” et “Caligrama”, puis pour son premier long-métrage Kenoma (1997), présen-té à la 55° Mostra de Venise. Son deu-xième long métrage, Narradores de Javé (2003), recevra également de nombreux prix, parmi lesquels celui du meilleur film au 30º Fes val Interna o-nal du Film Indépendant de Bruxelles, meilleur film et meilleur scénario au Fes val de Cinéma des 3 Amériques (Québec), “Mano de Oro” du meilleur film au Fes val Internacional de Cine de Punta Del Este. Il a été également présenté aux Reflets. Puis, après O Sol do Meio Dia (2010), récompensé comme meilleur film à la Mostra de São Paulo, Eliane Caffé présente au-jourd'hui son quatrième long-métrage, Era o Hotel Cambridge, réalisé en 2016. Une caractéris que du travail de Eliane Caffé est de par r de réalités par cu-lières, singulières, et de les transformer en oeuvre de fic on, les portant ainsi à la connaissance du public. C'était déjà le cas de Narradores de Javé. Dans ce e histoire, il s'agissait de donner de

l'importance à un village

menacé de recouvrement par les eaux d'un barrage en projet, en faisant ra-conter son origine par ses habitants. De ce point de départ, d'un certain point de vue analogue à celui de Era o Hotel Cambridge, Eliane Caffé parve-nait à créer une fic on dépassant son propos de départ pour nous emmener vers une narra on à plusieurs voix, ques onnant au final la légi mité de l'histoire officielle. Comme elle le dit elle-même, grâce à sa collabora on avec Luiz Alberto de Abreu, co-scénariste de ses films de-puis Kenoma, l'histoire de base par-vient à dépasser le niveau du drame pour aller vers une dimension univer-selle telle que l'épopée. Comme Narradores de Javé, le film est tourné en par e avec des acteurs non professionnels jouant leur propre rôle dans la vie. Et comme dans Narradores Eliane Caffé a incorporé dans son film des éléments imprévus, surgis des cir-constances et de l'implica on des per-sonnages dans la réalité mise en fic-

on. Une improvisa on qui enrichit l'histoire mais qui est cependant con-trôlée par la réalisatrice de manière à ne pas en comprome re les objec fs. Parmi les projets d'Eliane Caffé il y a un prochain film issu de la poursuite de sa collabora on avec Luiz Alberto de Abreu, à par r d'un texte théâtral, car Luiz Alberto de Abreu qui compte cin-quante pièces de théâtre à son réper-toire est avant tout auteur drama que

et professeur de dramaturgie. Eliane Caffé pense co-signer ce prochain film avec sa soeur Carla Caffé, déjà direc-trice ar s que sur Era o Hotel Cam‐bridge. Merveille de la vie moderne, de la dé-matérialisa on des supports et l'aboli-

on des délais d'acheminement des biens symboliques de notre culture mondialisée : Era o Hotel Cambridge sort au Brésil en même temps que le Fes val (le 16 mars) !

Bernard Corneloup

FOCUS

ELIANE CAFFé

INEDIT Mercredi 22 mars à 18h45 au Zola Samedi 25 mars à 18h45 au Zola COMPETITION PRIX DU PUBLIC

CIC IBERBANCO

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Salsa Picante n° 3

« Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement fortuite ». Je ne suis pas sûr

que ce e cita on s’applique vraiment pour le nouveau film d’Alberto Ro-dríguez : El hombre de las mil caras. En effet, ce nouveau long-métrage policier est très clairement inspiré d’un scandale qui défraya la chronique en Espagne dans les années 1990, le film étant une adapta on du livre de Manuel Cerdán : Paesa, el espía de las mil caras. Quels sont ces faits ? Le Directeur de la Guardia Civil, Luis Roldán, a détourné de l’argent public pour son propre compte. Pour étouffer l’affaire, le gouvernement d’alors fait appel à Francisco Paesa, un sulfureux ex-agent des services secrets espagnols. L’homme y voit l’opportunité de s’enri-chir tout en se vengeant du gouverne-ment qui l’a trahi par le passé, il va récu-pérer l’affaire pour son propre compte en abusant tout le monde, Roldán et le gouvernement toute en er. Il va jusqu’à simuler sa mort à la fin des années 90, l'avis de décès publié en 1998 n'étant qu'un leurre lui perme ant de dispa-raître des écrans radars quelques temps. Voilà la trame de ce polar poli que qu’a réalisé Alberto Rodríguez (Grupo 7 et La isla mínima) qui fut primé aux derniers Goyas (meilleur scénario d’adapta on) et qui permit à son acteur principal Eduard Fernández d’obtenir le Prix du

meilleur acteur au dernier fes val de San Sebas án. Ce e histoire avait se-coué toute l’Espagne il y a 25 ans avec son lot de corrup on, de fraude et de malversa ons dans la classe poli que et le film devrait avoir une certaine réso-nance aujourd’hui, en France comme en Espagne, concernant le détournement de l’argent public dans des scandales poli co - financiers. « …Paesa est un personnage fascinant même si je ne par-tage pas sa morale… » explique Alberto Rodríguez lors d’une conférence de presse. L’intrigue est dense et complexe, « l’affaire Paesa » a en fait duré plu-sieurs années, et le scénario a été lon-guement travaillé par le réalisateur et son co-scénariste Rafael Cobos en s’ai-dant beaucoup des lieux, des décors, le film ayant été tourné en France, Suisse, Singapour et Espagne. El hombre de las mil caras est moins un film d’ac on qu’une intrigue poli que fait de suspens, de tension et de rebondissements. Pen-dant deux heures, nous suivons la fuite de Francisco Paesa à travers l’Europe agrémentée d’une succession d’évène-ments et de recons tu ons qui révèlent la grande maîtrise du réalisateur en ma-

ère d’écriture et de montage. Moins fluide que La isla mínima ce film nous montre des personnages dépassés par leurs actes et impuissants à réagir, pour le couple Roldán, tout en froideur pour le machiavélique agent des services se-crets.

Pour ce film Alberto Rodríguez s’est en-touré d’excellents acteurs, Eduard Fernández qui excelle dans le rôle de Paesa. C’est le personnage le plus écrit et le plus abou , l’intrigue dépendant en grande par e de ses agissements. Nous retrouvons à ses cotés José Coronado (Goya en Burdeos, La caja 507, No ha‐brá paz para los malvados) Carlos San-tos (Mataharis, También la lluvia, Miel de naranjas) et surtout Marta Etura (Azul, Celda 211, Eva) très bien dans le rôle de l’épouse Roldán. Le réalisateur a également gardé autour de lui une grande par e de l’équipe de La isla míni‐ma en par culier Álex Catalán, directeur de la photo.

Michel Dulac

MATEO POLAR

L’homme aux mille visages D’alberto rodríguez

AVANT‐PREMIÈRE Mardi 21 mars à 20h45 au Zola

Le fascinant paesa !

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U ne jeune femme, une chaise, la campagne cubaine, tels sont les trois éléments qui ouvrent Santa y Andrés, le deuxième long-métrage

de Carlos Lechuga, film indépendant et engagé en èrement tourné à Cuba. Projeté dans le cadre de la 18e édi on du Fes val de FILMAR en América La na, aux Fes vals de Toronto et de San Sebas án, le film a été censuré à Cuba, écarté du Fes val In-terna onal du Nouveau Cinéma la no-américain qui se tenait en décembre à la Havane. Que nous raconte-t-il et pourquoi dérange-t-il ? Nous sommes donc à Cuba en 1983. Une jeune femme, Santa, foule le sol cramé par le soleil, une chaise sous le bras. C’est avec un air décidé qu’elle avance dans les brous-sailles et la caillasse sans nous donner plus d’indices sur ce qu’elle cherche. Apparaît bientôt, perché dans la montagne, la sil-houe e d’Andrés. L’intrigue se dessine, ces deux personnages vont se rencontrer, c’est sur ce e rencontre que va se structurer le film. Santa vit seule dans une pe te maison a enante à la ferme, dans laquelle elle travaille dure et passe la majorité de son temps. L’autre par e de son cadran est consacrée à tout autre chose. Santa fait par e du consejo popular, le conseil popu-laire révolu onnaire. Andrés est un homme d’une quarantaine d’années, écrivain, poète, homosexuel et, de fait, dissident au régime castriste, il fait par e de la liste noire du gouvernement. Il vit d’un marché parallèle de confitures qu’il confec onne chez lui et vend à ses voisins les plus proches. La nuit, caché comme un enfant sous ses draps éclairés par le fais-ceau d’une lampe torche, il écrit les lignes

de son prochain roman.

Comme des milliers de cubains, Andrés est surveillé de très près par le gouvernement. Il a l’interdic on d’user de sa plume et reçoit quo diennement des visites du con-seil populaire qui veille à l’applica on des règles. Andrés a décidé de rester coûte que coûte, de ne pas suivre ses amis ar stes au-delà des fron ères cubaines, de ne pas fuir et de résister dans l’ombre silencieuse et secrète. Bientôt va avoir lieu le Forum pour la paix, le gouvernement veut s’assurer que les dissidents restent à leurs places, n’arrogent pas la presse interna onale, qu’il n’y ait pas de velléité au scandale. Santa est missionnée pour surveiller An-drés. Elle va rester là, devant chez lui, sur une chaise, à l’observer. Une seule règle : ne pas communiquer ni accepter eau et nour-riture de la part des surveillés. D’une ri-gueur incroyable elle gue e, impertur-bable, telle une chasseuse face à son gi-bier. Ce e bête hors norme, au mode de vie non conforme aux idéaux révolu on-naires, l’intrigue et la repousse à la fois. Santa et Andrés ne se ressemblent pas, ils se font face dans leur singularité au sens propre comme au figuré. Elle est assise devant lui, il con nue à vivre face à elle, essayant de l’inclure et de l’apprivoiser. Ils vont pe t à pe t se rapprocher, l’humain est toujours plus fort que les dogmes nous dit discrètement Lechuga. En réalité, ils se ressemblent plus qu’ils ne s’opposent, tous deux connaissent le poids de la solitude et la douleur de la perte. Ces deux solitaires sont en marge de leur société, lui de façon plus officielle, elle par son statut de mère endeuillée et célibataire endurcie.

Carlos Lechuga dresse le portrait de son pays, un tableau actuel de la réalité cu-baine qui connait des avancées certaines en termes d’ouvertures économiques mais qui ne fait que reculer culturellement, en-core et toujours sclérosée par des dogmes castristes qui veulent tout contrôler, même le cœur des ar stes. Le réalisateur pense à l’héritage floué, à la li érature, aux livres, aux œuvres détruites ou avortées qui ne sont plus ou n’ont ja-mais pu être. Il pense au peuple cubain qui a perdu beaucoup de culture face à la force mu que qui a réussi à s’instaurer dans le monde de l’art, notamment li éraire. Car-los Lechuga veut redonner une voix à ceux qui n’en ont pas et incarner, dans la peau et les mots d’Andrés, ces ar stes perdus. Il s’est en effet inspiré des intellectuels cu-bains opprimés depuis des décennies et forcés à l’exil : Reinaldo Arenas, René Ariza, Guillermo Rosales, José Lezama Lima, Virgi-lio Piñera, Lydia Cabreran, Guillermo Ca-brera Infante, Néstor Almendros, … Ces figures de la créa on et de l’engagement par l’art ont accompagné la plume de Le-chuga pour l’écriture du scénario. Santa y Andrés est un hymne à la liberté, un hommage libertaire pour ces poètes et écrivains qui ont toujours refusé de cour-ber l’échine. Une belle histoire d’Homme dans la sombre Histoire.

Gala Frécon

INEDIT Mercredi 22 mars à 16h30 au Zola Lundi 27 mars à 18h45 au Zola COMPETITION PRIX DU PUBLIC

CIC IBERBANCO

Salsa Picante n° 3

Santa y andrés De carlos lechuga

Une ode libertaire

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Salsa Picante n° 3

E n 2012, les Reflets avaient dé-marré avec Eva, le premier film de Kike Maíllo qui nous avait déjà tapé dans l’œil avec son

deuxième court métrage, Los perros de Pavlov (Les chiens de Pavlov, 2003). Pour ce premier long métrage, il avait obtenu le prix Goya 2012 à la Meilleure première ouvre. Selon les dire de sa jeune protago-niste, Claudia Vega, Maíllo lui aurait promis de tourner une comédie musi-cale pour son deuxième film. Il faut avouer qu’il n’a pas tenu parole, le vilain… Ou alors, avec un peu d’imagi-na on et de bonne volonté, on peut dire qu’il fait chanter et danser tout le monde au rythme des coups de feu et qu’il fait valser les voitures sur une chorographie infernale dans les rues désertes de Torremolinos. Trêve de plaisanteries, voici le deu-xième film de Kike Maíllo, Toro, film faisant par e de la série de polars pré-sentée ce e année aux Reflets. Ça sera probablement la seule occasion que vous aurez de le voir en grand écran, puisqu’il est sor en France di-rectement en DVD. Et il mérite bien un grand écran, afin de pouvoir profiter au maximum de sa puissance et ten-sion. Tout comme Eva, et bien que très différente, Toro est une proposi on risquée et ambi euse par son traite-ment. Le sujet, une histoire de ven-

geance, de solidarité, de famille (de sang ou de cœur), de lu e pour s’en sor r, de volonté mise à mal par les circonstances. Tout se passe pendant 48h fréné ques, pendant lesquelles deux frères qui se retrouvent après cinq ans, devront s’entraider pour sau-ver leur peau. Maíllo nous fait sombrer dans le monde obscur de la mafia dans une décadente Costa del Sol détruite par la spécula on immobilière et le tourisme bon marché, maniant avec assez de dextérité toutes les pièces du puzzle qui cons tuent un argument peut-être pas novateur mais intéressant et dyna-mique. Maíllo réunit dans son film trois géné-ra ons d’acteurs : Mario Casas (Toro, le délinquant qui tente de se racheter une conduite), Luis Tosar (López, le frère égoïste, arnaqueur et bon à pas grande chose qui cause la perte de Toro) et José Sacristán (Romano, chef de la « cofradía » et mafieux notoire, symbole d’une hypocrisie espagnole de longue date). Le premier, Mario Casas, vous le connaissez moins, mais on lui prédit de revenir souvent sur l’écran des Reflets dans les années à venir (voir portrait dans le Salsa Pi-cante n° 2). Luis Tosar, avec Javier Cámara, Antonio de la Torre et Javier Bardem entre autres, fait par e de l’excellente et fascinante généra on d’acteurs qui ont aujourd’hui entre 45/50 ans. Avec plus d’une centaine

de films, une pe te trentaine de pièces de théâtre et une dizaine de séries télés, José Sacristán a une solide carrière derrière lui, qui démarrera avec des comédies très populaires dans l’Espagne de Franco, mais qui évoluera vers des rôles plus drama-

ques à la fin de la dictature. Dans le rôle féminin, la pe te amie de Toro, son point d’ancrage, Ingrid García qui a débuté en 2014 de la main de Jaime Rosales dans La belle jeunesse, pré-senté à Cannes la même année. Toro n’est peut-être pas le meilleur film de ce e année, mais l’ac on tré-pidante et le suspens bien maitrisé en font une bonne proposi on pour les amateurs du genre.

Irene SM

POLAR

toro De kike maíllo

OEil pour oeil

INEDIT Jeudi 23 mars à 18h45 au Zola

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Salsa Picante n° 3

R ara de la réalisatrice chilienne Pepa San Mar n est le portrait d’une famille re-composée, un portrait sensible qu’on a trop peu l’occasion de voir au cinéma.

Tout le film est construit du point de vue de Sara, l’aînée des filles de 13 ans, superbement interprétée par Julia Lűbbert qui crève l’écran avec un naturel et une vivacité incroyables. Ce choix scénaris que a permis à la jeune réalisa-trice Pepa San Mar n d’éluder tout ce qui aurait pu alourdir son récit et donne au film un ton léger et sub l. Sara vit une vie normale d’une fille de son âge, du moins le croit-elle avant que ses copines et son papa lui en fassent douter. Sa mère Paula (Mariana Loyola) partage sa vie, depuis sa sépara on d’avec le père de ses en-fants, avec sa nouvelle compagne Lia (Agus na Muñoz) et a la garde de ses deux filles, Sara et sa pe te sœur Catalina. Tout pourrait aller pour le mieux mais, au seuil de l’adolescence, Sara a forcément quelques disputes avec sa mère et, à la suite de l’une d’elles, le père saute sur l’occa-sion pour tenter de récupérer ses filles, prétex-tant l’anormalité de ce e famille. « Rara, c’est une histoire de pe ts riens – de ces événements à première vue sans importance, qui font la vie de tous les jours. Cependant, un mot de trop ou mal placé, et tout prend des propor ons qu’on n’a end pas, ouvrant la porte à de nouveaux développements – à la merci eux aussi d’autres répar es, apportant de nouvelles pe tes sur-prises. Ne se départant pas du regard de Sara, le récit ne prépare pas, si ce n’est par quelques allusions, au dénouement final. C’est d’ailleurs ce e sub lité du scénario, coécrit avec Alicia Scherson ajoutée au soin apporté à la crédibilité des personnages, incarnés par des acteurs hors pairs, qui donne à l’ensemble un naturel à la fois léger et sérieux, drôle et émouvant » Mar al Knaebel - Trigon Films. Pepa San Mar n se défend d’avoir fait un film militant, c’est avant tout un film délicat, sen-sible. Le côté in miste est rapidement dépassé, Sara devient la boule principale d’une par e de billard qui se joue entre sa maman, sa com-pagne, son papa et sa pe te sœur, et l’écriture de Pepa San Mar n reste fluide sans jamais tomber dans le pathos et l’exagéra on. L’actrice Julia Lűbbert est extraordinaire et est pour

beaucoup à la réussite du film. Commencé en 2011, celui-ci a obtenu le Prix Horizontes La nos du fes val de San Sebas án et a été très remar-qué par les Associa ons des Gays, Lesbiennes, Transsexuels et Bisexuels. Elle s’inspire d’une histoire réelle, celle de la juge Karen Atala à qui, il y a treize ans, la jus ce chilienne a re ré la garde de ses enfants suite à la plainte de son ex-mari et après la connaissance de son homo-sexualité. C’est le premier film de ce e réalisa-trice qui fut notamment assistante sur Ilusiones Óp cas et qui a réalisé un court-métrage, La Ducha, en 2011. Voici l’interview de Pepa San Mar n qu’ont réalisée Paula Orós ca et Cédric Lépine pour Mediapart en mars 2016 : Comment l'intérêt pour ce sujet s’est il impo‐sé ? D’où est né l’intérêt pour ce thème ? Com‐ment avez‐vous en tant que réalisatrice ressen‐

le besoin d'en parler? « Tout cela ent du rapport que nous entrete-nons avec ce sujet. Je pense que les réalisateurs, avant tout sont des communicateurs, nous ai-mons dire des choses. Si vous n’avez pas ça en tête nous parlerons d'un cinéma léger et très pauvre. Le film s’est inspiré d'une histoire vraie. Il y a quelques années, j’ai suivi l’affaire de la juge Atala, qui fut un cas embléma que au Chili que la presse a beaucoup couvert. Je dis toujours cela, parce que ce fut un fait très important pour moi : j'étais avec ma famille un dimanche, et je suivais ce e histoire, sans même me rendre compte de l’importance qu’elle prendrait et je vis ma mère et mon frère en discuter, commenter : « regarde quelle honte, ils ont séparé les filles», puis tournant la page con nuer à parler d’autre chose. Et je crois que j’ai commencé a angoisser du peu de responsabilité que nous prenions face aux actes que nous comme ons envers les enfants. Comment leur vie peut être gâchée par les décisions des parents, des adultes » Pourquoi raconter ce e histoire à travers les yeux d'une jeune fille aux portes de l’adoles‐cence ?

« La première version du script était bâ e avec le point de vue de la mère, mais je n’ai pas aimé, je l'ai trouvé extrêmement ennuyeuse. Je me de-mandais qui était « bizarre » dans l'histoire? Qui se sent la plus « bizarre » : la fille. Ce e jeune fille de 12 ans qui réalise soudain que sa famille est différente des autres. Quand vous êtes pe t, vous ne le réalisez pas. C’est à l'adolescence que vous prenez conscience d’où vous êtes, comment est votre famille, qui sont les membres de celle-ci. C’est également à cet âge où vous acquérez vos préjugés les plus forts. Ainsi, nous voyons le point de vue de la soeur plus jeune, qui ne réagit pas de la même façon sans préjugé et ne com-prend pas pourquoi on ne peut pas dire que sa mère a une pe te amie. La plus grande ne com-prend pas non plus, n’a pas de réponse, mais elle sait qu'elle doit le cacher. Il s’agit de construire de l’humain, de construire la société de demain. Nous devons être conscients de ce que nous léguons à nos enfants » Pour votre film Rara, le défi important était de travailler avec des jeunes filles, ce qui est diffé‐rent que de travailler avec des adultes ? « Ce fut mon défi. Et nous l’avons réussi ... ça a été notre souci permanent. Comme assistante réalisatrice, je me dois d’être une stratège en ma ère de films et je l’ai aussi été pour mon propre film. Enfin, je savais, nous savions, que le choix des filles était le plus important. Le scéna-rio devait être bon, mais tout cela n'avait pas d'importance si les filles défaillaient, aussi nous y avons passé du temps. Et nous avons aussi eu de la chance. Nous avons recherché les filles pen-dant trois mois et nous avons gardé deux per-sonnes pour chaque rôle. Ensuite nous avons encore travaillé pendant trois mois. Il fallait du temps. Je savais que nous ne pouvions pas nous tromper. En choisissant mes actrices, je jouais cinq ans de travail et ma carrière »

Michel Dulac

rara De pepa san martín

AVANT‐PREMIÈRE Mercredi 22 mars à 20h45 au Zola

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Salsa Picante n° 3

A près le flamboyant Reverón, Diego Rísquez nous livre un biopic sur la vie de Felipe Pirela, «Le boleriste de

l’Amérique » mort tragiquement à 31 ans. Ce film cons tue une nou-velle étape dans son œuvre de réali-sateur car derrière le récit de la vie personnelle et ar s que de Pirela, se trouve la vision de l’ar ste sur la concep on de l’art cinématogra-phique. La filmographie de Rísquez s’est construite sur la base des icônes de la culture et de l’histoire vénézuélienne de Simón Bolívar à Armando Reverón en passant par Francisco de Miranda, Manuela Saenz et le cacique Guaicaipuro. Il les révèle à sa manière, à travers son univers onirique et baroque, em-preint de roman sme et de fantaisie. Diego Risquez travaille sur l’image et maîtrise le langage cinématogra-phique. Il est un cinéaste plas cien donnant plus de valeur à l’image qu’à l’écriture. Avec El Malquerido, d’après la bio-graphie écrite par le journaliste vé-nézuélien Eduardo Fernandez, Ris-quez nous propose une autre icône, pas un héros de l’indépendance, ni un ar ste novateur, mais un repré-sentant de la culture populaire, un chanteur issu du peuple dont il nous relate la vie depuis l’âge de huit ans jusqu’à sa mort tragique en 1972. Le récit se structure avec des flashbacks qui illustrent les différents moments de la vie de Pirela, l’histoire de sa rencontre et de son mariage avec

Mariela Mon el âgée de 13 ans et de leur sépara on. El malquerido est une histoire d’amour heureuse et triste à la fois, tel un boléro... La mise en scène de Risquez recrée l’atmosphère de ces années à l’aube de la démocra e vénézuélienne et nous fait revivre l’importance du bo-léro et de la musique populaire, et les espoirs de ce e époque en res -tuant l’esprit et les décors avec élé-gance et beauté, grâce à la magni-fique photographie de Cézary Ja-worsky. L’interpréta on de Jesús ‘Chino’ Mi-randa (chanteur vénézuélien) dans le rôle de Felipe Pirela est l’un de points forts du film Il s’est approprié le personnage et puise dans une gamme large les ressorts d’un homme simple, partagé entre ses rêves d’ar ste et son asservissement aux maisons de disques et la société de l’époque. El malquerido, film intéressant et de qualité, surprend cependant un peu par son académisme. Il ne comporte pas trop d’audaces formelles ni nar-ra ves si chères à l’œuvre de Diego Rísquez. Le scénario parvient à bien recons tuer l’histoire de cet idole populaire, mais sans le confronter à ses contradic ons ni éclairer les zones obscures de son existence. C’est un beau film qui évoque un personnage apprécié de la culture musicale du Venezuela et de l’Amé-

rique la ne, tout en soulignant son importance dans la culture popu-laire. El malquerido a obtenu le prix du meilleur film vénézuélien au fes val de Mérida (Venezuela) en 2016.

Homero Vladimir Arellano

TERMIN’ARDOR El malquerido De diego riquez

Bolero, amour et tragédie

INÉDIT Jeudi 23 mars à 16h30 au Zola

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Salsa Picante n° 3

L ’Argen n Daniel Mantovani, lauréat du Prix Nobel de li éra-ture, vit en Europe depuis plus de trente ans. Alors qu'il refuse

systéma quement les mul ples solli-cita ons dont il est l’objet, il décide d'accepter l'invita on reçue de sa pe te ville natale qui souhaite le faire citoyen d'honneur. Les auteurs de Citoyen d'hon‐neur, Mariano Cohn et Gastón Du-prat, qui se connaissent depuis plus de 25 ans, ont choisi de situer leur film dans une pe te ville loin de Bue-nos Aires, Salas. « Ce e ville est for-cément moins cosmopolite et plus fermée. Du coup, c’est l’endroit par-fait pour raconter une histoire comme celle de Citoyen d'honneur, où le retour du prodige local pro-voque énormément de tensions. Ce décalage entre les habitants et l’ar-

ste, auquel s’ajoute le comporte-ment parfois déplacé de celui-ci, con-

tribue à la vague de mécontente-ment qui balaie la ville. Nous aimions aussi que le film vienne contredire la vision un peu « cliché » que les lec-teurs européens peuvent avoir d’une pe te ville la no-américaine. » Le film commence très fort avec la remise du prix Nobel de li érature – prix d’ailleurs qu’aucun argen n n’a jamais obtenu. Ce que j’ai beaucoup aimé c’est l’humour dont font preuve les deux cinéastes, décou-verts en 2011 avec L’Homme d’à‐côté. Qu’elle idée pour Mantovani de retourner quarante ans après dans son village natal, qu’il ne semble pas décrire très favorable-ment dans ses livres ? Il est plutôt le prototype du macho sud américain. Oscar Mar nez est merveilleux dans ce rôle d’écrivain. D’ailleurs il a reçu le Prix d'interpréta on masculine au Fes val de Venise 2016.

Dernière piroue e des auteurs : « Le film ne montre ja-mais Daniel Manto-vani en train d’écrire, du coup nous avons eu envie de savoir ce que pou-vait réellement va-loir son travail. Nous avons décidé, en col-labora on avec Ran-

dom House Mondadori, de faire édi-ter un roman du faux Prix Nobel ar-gen n de li érature. Il a fallu d’abord déterminer ce que le livre allait raconter et ensuite le style d’écriture à adopter. La rédac on a été confiée à un écrivain connu, et bien réel lui, qui a néanmoins gardé l’anonymat. L’idée est maintenant de publier les sept autres romans de Daniel Mantovani », déclare Gastón Duprat.

Alain Liatard

Mercredi 22 mars à 14h au Zola

De gastón duprat & mariano cohn

Citoyen d’honneur

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Salsa Picante n° 3

L ongtemps occultée dans le cinéma la no-américain en imposant comme archétype le couple hétérosexuel, la proli-

féra on des films évoquant l’homo-sexualité invite à redéfinir les contours mêmes de la no on de sexualité. La représenta on du corps à l’écran est fortement liée au contexte sociopoli que. L’émergence des régimes démocra ques, dans la plupart des pays la no-américains au cours du XXe siècle, laisse entrevoir de nouvelles possibilités. La liberté des mœurs permet l’éclosion d’une nouvelle généra on de cinéastes d’horizons divers qui se posi onnent comme fervents défenseurs de ce e cause. Toute-fois, il est à noter une diffusion jusque dans les années 1980, d’un modèle unique de représenta on de l’homosexualité. L’image qui s’impose renvoie à une classe so-ciale et un âge bien déterminés, celle du jeune étudiant bourgeois rebelle. Se servant du langage audiovisuel comme arme poli que, le sep ème art la no-américain contribue à in-terroger et à redéfinir les fron ères genrées. Au nom de l’indépendance individuelle et de l’ensemble des communautés ne ement marginali-

sées au cours des périodes précé-dentes qui progressivement, profitent de ce vent de liberté pour sor r de l’ombre et affirmer leurs droits. La représenta on de cet « autre » masculin ne se fige pas sur cet unique modèle. Les femmes prennent également le pouvoir en me ant en scène leurs corps, en occupant l’espace aussi bien devant que derrière la caméra. Cet élan de liberté prend de l’ampleur grâce notamment aux différents mouvements féministes qui se diffusent sur l’ensemble du con nent effritant l’archétype tradi onnel. Même si la produc on et la diffusion de films portant la cause lesbienne restent encore minoritaires, ils s’inscrivent dans ce processus d’émancipa on en donnant à voir une autre réalité. Parmi les exemples les plus emblé-ma ques, l’on peut citer un film diffusé lors d’une précédente édi on aux Reflets, El niño pez (2009) de Lucía Puenzo. Ce long métrage résultat d’une adapta on de son propre roman écrit huit ans auparavant par la réalisatrice argen-

ne, témoigne de la « touche » la no-américaine concernant la représenta on de l’homosexualité féminine. La cinéaste évoque ce e théma que en privilégiant une approche singulière. Elle retrace

l’amour impossible de deux adoles-centes aux milieux sociaux complè-tement opposés : l’une, Lala, vivant dans un quar er aisé de Buenos Aires et Guayi, une jeune para-guayenne travaillant pour ses parents. Ce film n’est pas le seul film qui explore ce e théma que. Elle avait déjà introduit un regard novateur sur la représenta on de la sexualité. Chacune de ses œuvres repose sur une manière esthé que différente de représenter ce e forme de sexualité dans notre socié-té actuelle. En effet, dans son pre-mier long-métrage qui avait été diffusé au cours d’une édi on anté-rieure des Reflets, elle s’est a a-chée à me re en évidence l’impor-tance de l’iden té sexuelle et des probléma ques existen elles qu’elle soulève dans la construc on des individus, en optant pour une représenta on de l’intersexualité qui matérialise la dualité existant entre les deux pôles iden taires, le masculin et le féminin. A travers ce film, elle souligne le caractère ar fi-ciel de la construc on du genre en choisissant à nouveau la période difficile de l’adolescence, phase transitoire en marge de l’enfance et à la fron ère de l’âge adulte. XXY (2007), adapta on du conte de Ser-gio Bizzio, étend donc la représenta-

on de la sexualité à de nouvelles (Suite page 12)

L’homosexualité dans le cinéma latino-américain

El niño pez de Lucía Puenzo (2009)

dossier

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représenta ons qui ont été pendant longtemps occultées à travers l’u li-sa on de couleurs froides. Ce e es-thé que insiste sur le caractère énig-ma que de la construc on du mo-dèle hétérosexuel. En quelques années, de nombreux réalisateurs la no-américains sont devenus de véritable références du genre. Le Mexicain Julián Hernández figure parmi les réalisateurs les plus prolifiques, non seulement au niveau na onal, mais il est devenu en quelques années un représentant majeur, grâce notamment à son pre-mier film Mil nubes de paz cercan el cielo (2003). Reprenant les codes tradi onnels des comédies drama-

ques roman ques, en privilégiant une approche fondée sur le noir et blanc, il met en scène la manière dont Gerardo tombe éperdument amoureux - tel un coup de foudre - d’un jeune homme, et qui n’aura d’obsession que de retrouver un cer-tain Bruno. Salué par la cri que, le réalisateur reçoit le Teddy Award, (récompense cinématographique concernant les films homosexuels décernée depuis 1987 dans la caté-gorie), du meilleur film au Fes val de Berlin 2003 pour ce long-métrage. Rabioso sol, rabioso cielo (2009) retraçant le des n de deux hommes, Kieri et Ryo, contribue à le conforter dans ce e théma que puisqu’avec ce e œuvre, il remporte un nouveau Teddy Award en 2009. Toutefois, la représenta on de l’ho-mosexualité à l’écran n’est pas toujours acquise, comme s’est em-ployée à me re en lumière ce e 33e édi on ! Le premier film Melaza (2012) du réalisateur cubain Carlos Lechuga, diffusé dans le cadre du fes val en 2014, dressait déjà le portrait d’une réalité désenchantée en révélant le quo dien difficile de la jeunesse cu-baine. Le réalisateur cubain n’est pas à son premier coup d’essai. Il avait déjà réalisé un court métrage

sa rique concernant la réalité cubaine, Los bañistas (2010), qui reçut de nombreuses dis nc ons. C’est dans ce e tendance que son second long-métrage a provoqué de vives ac ons et réac ons. Faisant l’objet de polémiques, le film n’a pas été diffusée au cours du dernier Fes-

val de cinéma la no-américain de La Havane en décembre dernier. En projec on inédite en France au cours des Reflets, Santa y Andrés dénonce la répression sexuelle dont ont été vic mes de nombreux per-sonnages au cours de la révolu on cubaine non seulement pour leurs idées mais à cause de leurs orienta-

ons sexuelles s’écartant du modèle hétérosexuel. La cri que se souvient de la performance remarquable de Javier Bardem, qui lui permit d’obte-nir la consécra on avec l’obten on de l’Oscar du meilleur rôle masculin pour son interpréta on dans le film de Julian Schnabel, Antes que ano‐

chezca (2001). Mais Reinaldo Arenas n’a pas été le seul poète et écrivain cubain vic me de la répression pour ses idées contestataires et son homosexualité affirmée. Le long métrage de Carlos Lechuga propose d’évoquer ce e généra on d’écrivains homosexuels ayant soif de liberté et se retrouvant réprimé par le régime castriste. Le sep ème art la no-américain con nue à jouer un rôle décisif dans la construc on de l’imaginaire. En donnant corps à ces réalités « autres », il s’agit de laisser une em-preinte, une trace car comme le sou-ligne Paul Ricœur : « l’écrit conserve le discours et en fait une archive dis-ponible pour la mémoire individuelle et collec ve».

Maëlle Parras

(Suite de la page 11)

Jesús de Fernando Guzzoni (2016)

Rara de Pepa San Mar n (2016)

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L e 25 novembre 2016 disparais-sait Fidel Castro, âgé de 90 ans. Il restera comme une fi-gure marquante de l’histoire

du XXème siècle. L’homme qui entra triomphalement à la Havane le 8 janvier 1959 aux côtés du Che, après avoir mis fin à la dictature de Ba sta. Pendant plus de 50 ans, il dirigea Cuba d’une main de fer. Les uns le voyant comme un despote, les autres le considérant comme un héros révolu onnaire. Des milliers de personnes étaient présentes tout au long de ce par-cours et lors des cérémonies organi-sées à Santa Clara, Camaguey et San ago de Cuba, rendant un der-nier hommage au Lider Maximo. Franck Boutonnet a suivi le convoi de Camaguey à San ago de Cuba pour documenter les réac ons po-pulaires et les hommages rendus. « Yo soy Fidel ! » était scandé dans tous les rassemblements, tel un mantra officiel, semblant répondre à la volonté du pouvoir castriste de présenter Fidel Castro comme l’incarna on du peuple cubain. Mercredi 8 mars à 18h… Une tren-taine de personnes se pressent dans la grande salle de la bibliothèque de la Croix Rousse. L’exposi on Yo soy

Fidel ! de Franck Boutonnet inter-pelle et interroge. En tout 13 clichés grand format, noir et blanc, qui retracent le der-nier voyage de Fidel Castro, de la Havane à San ago, lors du transport de son cercueil pour son enterre-ment. Avant la projec on du documen-taire de Renaud Schaack, Cuba, rouges années, Franck Boutonnet rencontre les visiteurs devant les photographies, discute avec chacun d’eux puis prend la parole devant les spectateurs pour exposer son projet, raconter les rencontres, par-ler aussi de son mé er. Ses amis du Collec f ITEM sont là aussi. L’échange est nourri et très intéres-sant. Un beau moment ! Nous le retrouvons quelques ins-tants plus tard dans la salle des sala-riés de la bibliothèque du 4ème ar-rondissement de Lyon. Pourquoi Fidel Castro et ses ob‐sèques ? Ce e exposi on Yo soy Fidel ! s’ins-crit dans un cadre plus large, celui d’un projet à long terme, commen-cé en 2005 avec les funérailles de

Jean-Paul II. Il s’agit de documenter les funérailles officielles et ces mo-ments de deuil na onaux des der-nières grandes figures historiques (poli ques) du XXème siècle à tra-vers l’émo on populaire suscitée. Ce projet a débuté en 2005 et se terminera en... ! (Franck sourit éva-sivement) Quels sont les autres personnages dont tu a ends les obsèques ? Au programme, la Reine d’Angle-terre, Gorbatchev et… le Dalaï La-ma. J’ai déjà traité Jean-Paul II, Mandela et Castro. Y‐a‐t‐il des scènes que tu retrouves dans les différents lieux ? Là, il y a plusieurs éléments de ré-ponse. Ce n’est pas tant des scènes que l’on retrouve que l’usage d’une iconographie de ces personnes dis-parues qui revient. Souvent, il y a quelques images qui vont rester de ces personnes pour ce moment-là et qui sont celles qui vont rester pour l’Histoire. Il y a également sou-vent une iconographie et des slo-gans repris à l’unisson au cours de ces funérailles. Est-ce que ce sont les gens qui spontanément s’appro-

(Suite page 14)

Yo soy fidel !

Entretien avec franck boutonnet

regards

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prient ses slogans ou l’iconogra-phie… je ne sais pas. C’est souvent par le biais des illus-tra ons marquantes, les unes de presse que les gens s’approprient, agrandissent, collent sur les pan-neaux et u lisent dans ces mo-ments-là. Et par rapport aux moments… y‐a‐t‐il des moments qui reviennent ? Il y a toujours un moment, notam-ment pour Mandela et Castro, où il y a une reprise « poli que » par la jeunesse et l’expression d’un héri-tage de pensée. Pour Jean-Paul II, c’était différent. Il y a des moments de recueillement où les gens « rentrent » en eux… Comment te places‐tu pour faire tes clichés ? Je passe mon temps au milieu de la foule. Les tribunes officielles ne m’intéressent pas. J’essaie aussi de saisir la rencontre entre le peuple et le cercueil, la personne à laquelle ils sont venus rendre hommage. Sur le passage de Castro, très peu de gens pleuraient. Donc mes pho-tos essayent de ne pas drama ser car ce n’est pas ce que j’ai ressen . Quelle est ta photo préférée dans celles que tu exposes aujourd’hui… Je les aime toutes pour des raisons différentes. Je ne suis pas du genre à dire « je préfère celle-là ou celle-ci». J’aime plusieurs photos pour des raisons différentes. J’aime celle de l’affiche (la jeune fille qui ent le portrait de Castro). J’ai cherché ce cadrage longtemps. En ce qui con-cerne la construc on de l’image : j’ai volontairement disposé les élé-ments humains les uns par rapport aux autres, dont la pancarte de Cas-tro, qui n’est qu’une image, pour donner ce e dimension métapho-

rique d’un Fidel par mais d’un Cas-tro présent au milieu des gens. Comment as‐tu procédé pour être là au moment du voyage du cer‐cueil ? Avais‐tu déjà ton billet d’avion en poche ? Dès que j’ai appris le décès de Cas-tro, j’ai improvisé mon départ, sans être sûr jusqu’au bout que je puisse me rendre à San ago. Etais‐tu déjà allé à Cuba ? Oui, en 2008, pour des vacances. C’était donc dans un contexte diffé-rent. Il y a 5 ans tu exposais déjà pour les Reflets et c’était l’Argen ne avec l’exposi on Conciencia… Il semblerait que tu aies une a ‐rance pour l’Amérique la ne ? C’est l’Amérique la ne qui m’inté-resse le plus dans le monde ! J’aime la chaleur de ces pays-là, j’aime l’engagement des gens là-bas. Je suis allé au Pérou, en tant que con-férencier, dans un salon sur le ma-riage. Je vais bientôt en Argen ne, et au Mexique. J’adore ça….

Propos recueillis par Pascale Amey Lyon, le 8 mars 2017

Yo soy Fidel ! Exposi on photographique

de Franck Boutonnet (Collec f ITEM)

www.collec fitem.com Bibliothèque

du 4ème arrondissement – Lyon Jusqu’au 25 mars

ENTRÉE LIBRE

(Suite de la page 13)

Mardi 21 mars à 18h30 Ins tuto Cervantes/ Lyon

ESCUELA DE FLAMENCOS de Javier Vila

Samedi 25 mars à par r de 15h Bibliothèque du 4e arrondissement

Croix Rousse / Lyon 15h : ÁNGEL de Stéphane Fernandez

16h30 : DE BRIQUE ET DE TÔLES d’Elsa Deshors

Jeudi 30 mars à 18h30 Ins tuto Cervantes/ Lyon

LA RÉSISTANCE DES MÉTAUX de Roberto Riveros Jiménez & Francisca Durán En présence de Pedro Tapia (ancien prison-

nier poli que du camp de Chacabuco)

Jeudi 30 mars à 20h30 Away Hostel & Coffee Shop/ Lyon

¿ QUE PASA COLOMBIA ? d'Olivier Offschir & Thomas Pe tberghien En présence du réalisateur Olivier Offschir

EL AZOTE NOROCCIDENTE de Muto MT

Vendredi 31 mars à 20h30 Centre Social & Culturel

Hauteville-Lompnes ALMA Y ESPERANZA d'Itandahui Jensen

MËJK de Carlos Pérez Rojas

Samedi 8 avril à 14h30 Centre Social & Culturel

Hauteville-Lompnes POISON CONTRE POISON

de Marc Bouchage

Les autres rendez-vous des regards Séances en entrée libre

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Salsa Picante n° 3

L e Studio Desperado, niché au pied des montagnes à Bernin en Isère, assure la concep on des affiches des Reflets depuis 17 ans, rempor-

tant chaque année l’adhésion du public qui reconnaîtrait l’iden té du fes val entre mille. Rencontre avec le Studio Desperado qui lève le voile sur la nais-sance d’une affiche. Concernant la 33ème édi on, avez‐vous eu des demandes par culières? Ce e année, nous n’avons pas eu de demande spécifique pour le visuel, nous avons eu carte blanche pour créer l’image de la 33e édi on. Notre but étant de créer un visuel qui interpelle, qui soit haut en couleurs et, s’il raconte en plus une pe te histoire, un pe t film que l’on peut se faire dans la tête, comme une invita on au voyage, c’est gagné. Ce e année, c’est une invita on pour aller à la rencontre des autres, pour découvrir les terres ibériques et la no-américaines… Combien de temps vous faut‐il pour concevoir une affiche pour un fes val d’une telle importance ? Trois direc ons sont menées à terme afin de donner du choix aux organisa-teurs du fes val. Il faut pas mal de temps pour réaliser un visuel, il est diffi-cile d’es mer le temps de ce e recherche (les idées peuvent venir la nuit). Il faut compter un mois entre la recherche d’idée et la réalisa on des trois projets. L’étape de recherche d’idées est difficile et longue et c’est toujours un challenge à relever pour que les idées retenues soient nouvelles et à la hauteur du fes val (ci-dessus le rough* de l’affiche). L’étape de réalisa-

on doit transcender la créa on, elle est également assez longue, le but étant de

faire une image qui soit à la fois réa-liste même si elle fait appel à l’imagi-naire. Quelle est l’étape qui prend le plus de temps ?

Ce e année, l’étape de la réalisa on a été longue, il a fallu trouver les éléments pour créer l’image, la bouteille, le sable… et le pe t bateau qui a été créé à la main (bout de bois, ficelles, ssus, fils et couture). Une fois la saynète réalisée, la prise de vue reste une étape impor-tante pour avoir un éclairage qui soit réaliste et qui me e en valeur la créa-

on, dans ce e image chaque détail compte. Combien de personnes cela nécessite‐il ? Une personne, à la fois graphiste /plas cien / photographe. L’affiche de ce e année correspond‐t‐elle à une théma que par culière ? Pas de théma que par culière mais l’idéal étant que l’affiche évoque à la fois l’Amérique La ne (au premier plan, le sable) sans oublier la péninsule ibérique (dans la bouteille et l’ombre). Quel est votre film coup de cœur pour ce e année ? Je vais plutôt évoquer celui que je vou-drais voir : Psiconautas de Alberto Vázquez & Pedro Rivero, et pour cause il sera présenté en avant-première comme de nombreux films du fes val (13 avant-premières et 19 inédits). Ce qui m’a re à première vue, c’est le graphisme à la fois sombre et naïf à la Tim Burton, et le synopsis : un monde dévasté, une jeu-nesse désabusée, un humour noir et ironique sur les rela ons humaines et environnementales. J’ai eu l’occasion de feuilleter la BD Psiconautas et j’aimerais voir comment ils l’ont adaptée en film d’anima on. J’avais beaucoup apprécié un de leur précédent court métrage, Birdboy. Psiconautas est dans la même veine. Quelles sont vos autres projets en cours ? Le studio travaille en ce moment pour

deux fes vals de musique : les Détours de Babel (musiques du monde, jazz, mu-siques nouvelles) de Grenoble et le 6e con nent (musiques du monde) de Lyon. Et nous travaillons également, pour la salle de spectacle du Grand Angle de Voiron. Des projets personnels sont également en cours avec deux exposi ons : l’une sur Lyon, au Dépôt Imaginaire jusqu’au 21 avril, qui présente les réalisa ons des plas ciens (dont fait par le Studio) de la collec on d’ouvrages Pe te Bulle d’Univers (Organic Edi ons), l’autre est une exposi on collec ve sur Voiron à la galerie Place à l’art jusqu’au 1er avril. Et une grande nouvelle aussi avec la nomina on du livre BOXing dolls (auteur : Pierre Bordage) dans la collec-

on Pe te Bulle d’Univers chez Organic Edi ons pour le Grand Prix de l’Imagi-naire, dans la sélec on Prix du Gra-phisme, les résultats seront communi-qués le 4 juin à Saint-Malo dans le cadre du fes val Etonnants Voyageurs, on croise les doigts et espérons être les heureux élus. * rough : esquisse. Merci à vous !

Maëlle Parras

Pour en savoir plus sur l’univers visuel du Studio Desperado :

h p://www.studiodesperado.com/

Rencontre avec le studio desperado

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Salsa Picante n° 3

Mardi 21 mars Rencontre linguis que ¿Qué tal ? A par r de 20h30, ces rencontres per-me ent aux francophones de pra quer une langue, quel que soit leur niveau, en complément des cours (ou pas !), aux locuteurs hispanophones de faire con-naissance avec des francophones et d’améliorer leur français… et enfin, à tous de connaître la culture de l’autre. Rencontres informelles et sans inscrip-

on ! On échange dans la langue de la soirée ou en français… on arrive et l’on part quand on veut ! Le Kotopo 14, rue René Leynaud – 69001 Lyon tél : 04 72 07 75 49 www.kotopo.net Les 21 et 22 mars Journées internationales du livre voyageur Lors de ces journées : grand lâcher de livres pour faire du monde une biblio-thèque à ciel ouvert. Le principe ? Les par cipants déposent leur livre où ils le souhaitent, laissant les passants les dé-couvrir et, pourquoi pas… le lire. Pour que les belles histoires ne restent pas confinées au creux des livres et puissent franchir les fron ères. En 2015, ce sont 200 000 livres qui ont ainsi changé de propriétaire avec quelques pics d’impor-tance : 3000 pour Nouméa, 200 à Ramal-lah, 2000 pour Rouen. Trois étapes pour par ciper : 1) Se connecter sur la page Facebook travelling.book.days pour remplir le for-mulaire d’inscrip on en ligne. 2) Sélec onner un ou des livres et y coller les é que es de l’événement (téléchargeables sur Facebook ou en-voyées par mail) 3) Prendre une dernière photo du livre à l’endroit où il a été laissé afin de lancer le jeu de piste. La photo doit être envoyée à l’adresse suivante : fdlj.communica [email protected] Contact : Gérard Picot Tél : 04 72 65 00 04 www.facebook.com/travelling.book.days

Autour des reflets

Les afters du

T oute nouvelle adresse culturelle villeur-bannaise, le DZ Café par cipe au voyage de ce e 33e édi on et vous propose de clore vos journées cinéma avec des soi-

rées spéciales, des projec ons, des ini a ons de danse, des dégusta ons culinaires, des la -nos mix et des concerts ! Un programme plus qu’alléchant pour prolonger la fête !

entrée libre sauf men on contraire

229 cours Emile Zola ‐ 69100 Villeurbanne ‐ métro Ligne A arrêt FLACHET ou GRATTE‐CIEL

19h : Rhum & tapas cubaines / 21h : ini a on à la salsa rueda avec Philippe de Baila Conmigo / 21h30 : mix 100% cubain avec DJ Tovo de Primera

entrée libre 19h : apéro tapas dominicain / 21h : ini a on à la Bachata avec Philippe de Baila Conmigo / 21h30 : mix 100% Bachata avec DJ Oscar d’Lyon

Repas fado live : résa obligatoire 28 € entrée libre à par r de 22h30 19h : apéro & projec on du film Katy Guerreiro entre les mains du fado / 20h30 : repas de spécialités portu-gaises, animé par la chanteuse de fado Nazare / 22h30 ‐ 1h : Vamos a dansar, variétés et musique populaire portugaise animé par Fernando Calheiros

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Salsa Picante n° 3

E ntre Michel se lançant dans des trafics malhonnêtes et Laurent qui veut virer les projec onnistes, je ne sais pas vous, mais moi, j'ai de sé-

rieux pressen ments. Le grand amour s'éloigne impercep blement. En a en-dant, je rejoins les projec onnistes puis-qu'ils m'a endent... Çà, pour m'a endre, ils m'a endent nos deux projec onnistes ! Ils ne m'ont jamais vraiment porté dans leur cœur depuis un malheureux ar cle dans ce journal où j'expliquai que leur style de projec on était reconnaissable entre mille : avec eux, l'image est toujours floue, même en numérique ! Et alors ? La vérité les dé-range ? Le nombre de fois où Laurent, pour calmer les spectateurs, a dû pré-tendre qu'il s’agissait de « cinéma expéri-mental » !!! Vous comprendrez aisément que ma cote n'est pas au plus haut dans la cabine lorsque je m'y pointe. D'autant que le directeur a été très clair avec eux : ils m’apprennent le boulot avant de pren-dre la porte ! Chaude ambiance. Edwin, l'autre projec onniste, ne vaut pas mieux que Jérémie. Il a eu ce poste par le maire dont il est une sorte de neveu, je crois (une sombre histoire de famille incestueuse plutôt trouble dont je préfère ignorer les détails)... Il s'enferme dans la cabine pour faire de la musique (le terme de musique est bien trop gen l pour défi-nir le genre de bruits qu'il produits). Dro-

gué et assisté social... Un ar ste, quoi ! Ils font mine de m'ignorer au début, ne répondant même pas à mes ques ons, mais l'arrivée de Michel change quelque peu la donne. Après une bonne tournée de taloches, les deux irrévérencieux m'ap-prennent les rudiments du mé er avant que Michel, lui, ne m'explique ce qu'il a end de moi. Ce n'est pas dans ces condi ons que je risque de devenir un champion de la projec on. A endez-vous, dans les jours qui viennent, à visionner pas mal de « films expérimentaux » ! - On va proposer nos produits aux specta-teurs du fes val. Pour court-circuiter Laurent ou Pascale qui exigeraient leur part du pactole, j'ai mis Sébas en, le mari de Rodica, dans le coup ! Il a fait croire aux directeurs qu'il avait monté une AMAP bio et naturelle et comme cela on peut vendre à notre guise. On a même l'autorisa on de la mairie pour vendre devant le Zola ! Sébas en ? Un type à qui j'aurais donné le Bon Dieu sans confession. A qui se fier de nos jours ? - Michel, tu veux vendre des produits frelatés à nos gen ls abonnés ? Il ricane : - Et comment ! J'ai déjà imprimé les é que es « Bio, éthique ou naturel », on va cartonner ! De plus, le directeur est radieux, « cela fera de l'anima on » répète-t-il à qui veut l'entendre !

A SUIVRe...

Loulou Esparza

El padrino (bio) Après Penélope, le Va can et l’Etat d’ur-gence, Loulou lève le voile sur les cou-lisses des Reflets. Mais tout ceci n’est que fic on évidemment !!!

EPISODE 3 Depuis 5 ans, vous sont proposées, avant les séances de 20h45 au cinéma Le Zola, des rencontres insolites, entre des pe tes (par la taille) forma ons musicales et un public de cinéma. Ou comment accueillir des spectateurs par des notes, des paroles, des rythmes, avant que les lumières ne s’éteignent et qu’une nouvelle histoire ne com-mence à l’écran. Une manière originale et belle de se présenter les uns les autres, et de commencer ensemble la soirée…

Les élèves de la classe de Musique

Sud-Américaine de l'ENM de Villeurbanne travaillent sur un répertoire argen n, inter-prétant des thèmes de l'Est du pays, régions du Chamamé et de la musique dite "litoraleña", qui borde le long fleuve Paraná. A leur programme se joindront également quelques zambas et chacareras, chansons populaires qui sont présentes dans toute la moi é Nord du pays. Accordéon, chant, pia-no, guitare...

KINUA est un groupe de musiciens franco-chiliens ayant une passion commune pour l'Amérique andine. Les Andes dont les coutumes, les tradi ons et surtout la mu-sique ont imprégné leur sensibilité qu'ils sou-haitent vous faire partager à leur façon, tout ce qu'ils ont en eux d'un peu chilien, bolivien, notamment, ainsi que des composi ons. Kena, charango et un grand panel de flûtes de pan sont, entre autres, les instruments qu'ils u lisent pour interpréter une musique vivante, contrastée, traduisant parfaitement la réalité des pays andins.

Jeudi 23 mars ENSEMBLE DE MUSIQUE ARGENTINE (ENM) (Musique litorelaña argentine)

Vendredi 24 mars KINUA (musique des Andes)

Film : Neruda de Pablo Larraín

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Salsa Picante n° 3

Los crucigramas de los reflejos

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Salsa Picante n° 3

Les mots mêlés des reflets

Rédac on Salsa Picante 2 : Pascale Amey, Homero Arellano, Bernard Corneloup, Michel Dulac, Loulou Esparza, Gala Frécon, Alain Liatard, Maëlle Parras

Solutions du Salsa Picante 2

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12h 14h 16h30 18h45 20h4510h

cinéma LE ZOLA

Séances délocalisées

ap

LA SALLECINEMA LE ZOLA117 cours Emile Zola69100 Villeurbannemétro ligne A arrêt Républiquetél. 04 78 93 42 65 - fax 04 72 43 09 [email protected] Les Reflets sont aussi sur internet !

www.lesreflets-cinema.com

L’ORGANISATIONBUREAU DES FESTIVALS37 rue Colin - 69100 Villeurbannemétro ligne A arrêt Républiquetél. 04 37 43 05 87 - fax 04 78 94 95 [email protected]

Le cinéma Le Zola est accessible aux personnesà mobilité réduite

Tarif

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Lieu

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gend

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Minuit

Pas de prévente sur les places unitaires.Ouverture de la caisse ½ heure avant le début de la séance.La séance : 6,80 € Tarif réduit : 5,80 € (abonnés TCL, chômeurs, étudiants, - de 26 ans, + de 60 ans)Tarif enfant : 4,70 € (- de 14 ans)Carte " Reflets " : 20 € pour 5 séances (tarif unique / non nominatif / valableau Zola pendant les Reflets et lors des « Rendez-vous des Reflets » au Zola,tout au long de l’année) en vente dès le 1er mars à la caisse du Zola !Cartes d’abonnement Zola : 48 € pour 10 séances / 31,80 € pour 6 séances(non nominative / valable un an au cinéma Le Zola)Affiche du festival : 2 €Cartes M'RA (+ 1 €), Chèques Grac, Cinéchèques et Chèques Culture acceptés.Attention ! Les tarifs pratiqués pour les séances délocalisées sont les tarifsen vigueur dans les salles hôtes. Les cartes d’abonnement Zola et les coupons Reflets n’y seront pas valables. Toutefois, tout détenteur de coupon Refletsse présentant à une séance délocalisée aura droit à une entrée à tarif réduit.

lesreflets

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Meyzieu / Ciné-Meyzieu18h30 L'OLIVIER(1h39 / vostf)

Ste Foy lès Lyon / CinéMourguet / 20hL'HISTOIRE OFFICIELLE(1h52 / vostf) + débat

Bron / Cinéma Les Alizés20h FRONTERAS(1h32 / vostf)

Ecully / Ciné Ecully / 20h30CITOYEN D'HONNEUR(1h58 / vostf)

Meximieux / CinémaL'Horloge / 20hNERUDA (1h48 / vostf)

i Inédit "Comédie" "Polar"

C Compétition

Avant-premièreapVersion originalesous-titrée en Françaisvostf

Attention, des scènes peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Séances non ouvertes aux invitations

Centre Culturel et de la Vie Associative 20h30soirée de clôture / DEL PALENQUE DE SAN

BASILIO (1h25 / vostf) + initiation danse + concertde Bandana séance gratuite sur réservation !

Trévoux / CinémaLa Passerelle / 20h L'ÉTREINTE DU SERPENT (2h04 / vostf)

SOIRÉE D'OUVERTURE Como yo te amo (cm / 23') LA COLÈRE D'UN HOMME PATIENT(1h32 / vostf)

EL SOÑADOR(1h20 / vostf)+ rencontre

MATE-ME POR FAVOR(1h44 / vostf)+ rencontre

JESÚS(1h27 / vostf)+ rencontre

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CERA O HOTEL CAMBRIDGE(1h20 / vostf)+ rencontre

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CALBA(1h36 / vostf)+ rencontre

ZONA FRANCA(1h40 / vostf)+ rencontre

La canoa de Ulises(cm / 14')EL INVIERNO(1h35 / vostf)

apPartir (cm / 15')RARA(1h32 / vostf)

Verde (cm / 22') LA RÉGIONSAUVAGE(1h40 / vostf)

Norte (cm / 14')L'HOMME AUXMILLE VISAGES(2h03 / vostf)

KÓBLIC(1h32 / vostf)

EL MALQUERIDO(1h33 / vostf)

iROSA CHUMBE(1h15 / vostf)

iTE PROMETO ANARQUÍA(1h28 / vostf)

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O SHAOLINDO SERTÃO(1h40 / vostf)

TORO(1h46 / vostf)

CITOYEND'HONNEUR(1h58 / vostf)

POESÍA SIN FIN(2h08 / vostf)

iLA ÚLTIMATARDE(1h21 / vostf)

SIEMBRA(1h23 / vostf)

13h45 AQUARIUS(2h25 / vostf)

LA LUZ ENEL CERRO(1h25 / vostf)

apSAINT GEORGE(1h52 / vostf)

Lyon / Comoedia / 20hLA COLÈRE D'UN HOMME PATIENT(1h32 / vostf)

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Le programme peut subir des modifications indépendantes de notre volonté. Nous vous prions de nous en excuser et de vous reporter au site internet, aux panneaux dans le hall du Zola, à la presse ou à Salsa Picante, le journal des Reflets. Tous les films sont présentés en version originale sous-titrée en français sauf mention contraire.

Grille des films

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REQUISITOSPARA SER UNAPERSONA NORMAL(1h34 / vostf)

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REQUISITOSPARA SER UNAPERSONA NORMAL(1h34 / vostf)

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O SHAOLINDO SERTÃO(1h40 / vostf)

CITOYEND'HONNEUR(1h58 / vostf)

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CSIEMBRA(1h23 / vostf)

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TORO(1h46 / vostf) i

CJESÚS(1h27 / vostf)

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CTEMPESTAD(1h45 / vostf)

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CALBA(1h36 / vostf)

ZONA FRANCA(1h40 / vostf)

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CTEMPESTAD(1h45 / vostf)

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TECHO YCOMIDA(1h30 / vostf)

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TECHO YCOMIDA(1h30 / vostf)

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LA ÚLTIMATARDE(1h21 / vostf)

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LA PARED DELAS PALABRAS(1h30 / vostf)

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LA LUZ ENEL CERRO(1h25 / vostf)

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CIEN AÑOSDE PERDÓN(1h34 / vostf)

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SANTA YANDRÉS(1h45 / vostf)

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O COMBOIO DESAL E AÇUCAR(1h33 / vostf)

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COMBOIO DESAL E AÇUCAR(1h33 / vostf)

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ERA O HOTEL CAMBRIDGE(1h20 / vostf)

MATE-ME POR FAVOR(1h44 / vostf)

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SANTA YANDRÉS(1h45 / vostf)

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LA PARED DELAS PALABRAS(1h30 / vostf)

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CEL AMPARO(1h39 / vostf)

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CEL AMPARO(1h39 / vostf)

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TE PROMETO ANARQUÍA(1h28 / vostf)

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ELMALQUERIDO(1h33 / vostf)

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ROSACHUMBE(1h15 / vostf)

MI GRANNOCHE(1h40 / vostf)

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EL SOÑADOR(1h20 / vostf) i

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CIEN AÑOSDE PERDÓN(1h41 / vostf)

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QUE DIOS NOS PERDONE(2h07 / vostf)

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LETTRES DELA GUERRE(1h45 / vostf)

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JAZMIN ETTOUSSAINT(1h41 / vostf)

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Genaro (cm / 18')LE CHRISTAVEUGLE(1h25 / vostf)

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MEDIANOCHE Y CAFE2037 (cm / 12') MI GRAN NOCHE(1h40 / vostf)

MEDIANOCHE Y CAFEDecorado (cm / 11') PSICONAUTAS(1h15 / vostf)

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Meyzieu / Ciné Meyzieu / 18h30 L'OLIVIER(1h39 / vostf)

Décines / Le Toboggan / 19h30ARPOADOR, PLAGE ET DEMOCRATIE (1h20 / vostf)

+ repas (sur résa) + concert deBrazilian Groove Quartet

Décines / Le Toboggan18h15 CARMINA ! (1h33 / vostf)

19h45 repas d'Amérique du Sud (sur résa)21h concert El Gato Negro (cumbia)

Vénissieux / Cinéma G. Philipe18h30 NERUDA (1h48 / vostf)

20h pause Tapas21h CARMINA ! (1h33 / vostf)

YO SOY FIDEL !Exposition photographique de Franck Boutonnet

Du 7 au 25 marsBibliothèque du 4e arrondissement – La Croix Rousse2 bis rue de Cuire – 69004 LyonHoraires d’ouverture  : mardi, jeudi, vendredi  : 13h-19h / mercredi : 10h-12h et 13h-19h / samedi : 10h-18hEntrée libre

Le 25 novembre 2016 à 22h29 disparaissait Fidel Castro, âgé de 90 ans. Il restera comme une figure marquante de l’histoire du XXème siècle. L’homme qui entra triomphale-ment à la Havane le 8 janvier 1959 aux côtés du Che, après avoir mis fin à la dictature de Batista. Pendant plus de 50 ans, il dirigea Cuba d’une main de fer. Les uns le voyant comme un despote, les autres le considérant comme un héros révolutionnaire. Incinéré dès le samedi 26 novembre, le convoi transportant l’urne funéraire a traversé le pays sur plus de 1000 kms, remontant le chemin parcouru par Fidel Castro et la guérilla en janvier 1959 avec la « caravane de la liberté ». Le convoi est parti de la Havane, est ainsi passé par Matanzas, Cardenas, Cienfuegos, Santa Clara, Camagüey, pour finir à Santiago de Cuba, berceau de la révolution, où les funérailles ont eu lieu le 4 décembre au cimetière historique de Santa Ifigenia.

Des milliers de personnes étaient présentes tout au long de ce parcours, et lors des cérémonies organisées à Santa Clara, Camaguey et Santiago de Cuba, rendant un dernier hommage au Lider Maximo.

Franck Boutonnet a suivi le convoi de Camaguey à Santiago de Cuba pour documenter les réactions populaires et les hommages rendus. Yo soy Fidel !* était scandé dans tous les rassemblements, tel un mantra officiel, semblant répondre à la volonté du pouvoir castriste de présenter Fidel Castro comme l’incarnation du peuple cubain.* Je suis Fidel !

Vernissage et rencontre avec le photographe Franck Boutonnet, le mercredi 8 mars à 18hVernissage suivi de la projection du documentaire Cuba, rouges années de Renaud Schaack, à 19h30.

LES THAUMATROPES COLLECTORdu Zola te laisse les clés !

Du 15 au 29 marsCinéma Le Zola (hall du cinéma)

Pour cette 33e édition des Reflets du cinéma Ibérique et latino-américain, le Zola te laisse les clés a participé à un atelier de sérigraphie avec l'illustratrice sérigraphe lyonnaise Phileas Dog. Cette rencontre très enrichissante a permis aux ambassadeurs du Zola de créer une collection de thaumatropes (rond de carton dessiné sur chacune de ses faces, que l’on tourne rapidement pour créer l’illusion d’une image unique grâce à la persistance rétinienne)

sérigraphiés aux couleurs du festival, chaudes et épicées.

Dessins uniques aux motifs inventifs et éclatants, les thaumatropes collector, imprimés en série limitée, seront offerts à tous les 50es spectateurs des séances de 20h45 au cinéma Le Zola !

Toujours épaulés par Phileas Dog, les membres du Zola te laisse les clés se sont emparés du hall du cinéma. Vous pourrez ainsi admirer du 15 au 29 mars, une décoration composée de guirlandes colorées et chaleureuses, réalisées à la main et qui, suspendues, habilleront les précieux thaumatropes à gagner.

Le Zola te laisse les clés, ce sont 16 jeunes ayant entre 16 et 25 ans qui participent à la vie culturelle du Cinéma le Zola. Programmateurs de soirées thématiques, réalisateurs de courts métrages professionnels, graphistes ou membres d’un jury de festival… On les retrouve sur tous les fronts pour faire vivre et dynamiser au quotidien leur cinéma de quartier.

Retrouver toutes les activités de ce groupe sur la page facebook Le zola te laisse les clés et venez y découvrir chaque semaine leur film coup de cœur de la programmation du Zola !

infos : www.facebook.com/lezolatelaisselescles

Du 10 au 12 marsFête du livre de Bron En invitant chaque année plus de 70 écrivains et essayistes français ou étrangers, La Fête du Livre de Bron entend donner la parole aux écrivains, c’est à dire poser une double question : Qu’est-ce qu’une parole d’écrivain ? Qu’est-ce que le public vient chercher dans l'écoute de cette parole ? Invités cette année : Laura Alcoba (sam 11 à 14h30), Rodrigo Fresán (dim 12 à 11h), Gonçalo M. Tavares (dim 12 à 11h) & Alfons Cervera (dim 12 à 12h45).Infos : https://www.fetedulivredebron.com/

14 mars - 20h à Lyon Printemps des poètes, Passeurs d'Europe - Récital littéraire Espace Hillel, 113 Boulevard Marius Vivier Merle - LYON - 69003Passeurs d'Europe « Afriques » - Spectacle - avec Justo Bolekia Boleka Rencontre conviviale de poésie sur le thème Afrique en présence de l’invité espagnol Justo Bolekia Boleká.Infos : Espace Pandora – tél. 04 72 50 14 78

Du 18 au 21 marsPoésie en exil : du Sahara occidental à Cuba, les poètes nomades de la Generación de la amistadÀ l’occasion de la parution de l’anthologie de poésie sahraouie contemporaine Generación de la amistad (l’Atelier du tilde éditions, 2016), lectures et

rencontres avec le poète nomade Ali Salem Iselmu le 18 mars à 16h30 (KoToPo, 14 rue Leynaud, 69001 Lyon), le 20 mars à 14h à l’Université Lumière Lyon 2 (86 Rue Pasteur, 69007 Lyon), le 21 mars à 18h30 à la Médiathèque de Charbonnières (Place Bad-Ab-bach, 69260 Charbonnières-les-Bains) et le 22 mars à 19h à la Médiathèque du Bachut (2 Place du 11 Novembre 1918, 69008 Lyon).Infos : L'Atelier du tilde éditions – tél. 06-77-11-07-37 - www.atelier-du-tilde.org

Du 29 mars au 1er avrilAndrès Marín / Kader Attou – YātrāÀ l’apogée de son flamenco, Andrés Marín part en pèlerinage aux sources mythiques de son art — Yātrā signifie voyage en sanscrit — et s’expose à un pas de deux pleinement maîtrisé avec les danseurs de la compagnie de Kader Attou (hip hop).Infos : La Maison de la Danse – tél. 04 72 78 18 00 - http://www.maisondeladanse.com/

Du 31 mars au 2 avrilQuais du PolarLyon, ville du polar : roman, BD, série TV, cinéma, tables-rondes, rencontres, enquête urbaine, théâtre, expositions et jeux seront au rendez-vous des 3 jours de Quais du polar.Si le thème de cette 13ème édition est « L’Europe d’Est en Ouest », quelques auteurs « latinos » sont invités : les Chiliens Boris Quercia (auteur de : Les Rues de Santiago et Tant de chiens) et Luis Sepúlveda (que l’on ne présente plus depuis le succès planétaire de Le Vieux qui lisait des romans d’amour) ainsi que l’Espagnol Victor del Arbol, connu pour La Tristesse du samouraï, La Maison des chagrins et Toutes les vagues de l’océan.Infos : http://www.quaisdupolar.com/

Les 8 et 9 avril 2017Fête du Livre Jeunesse de Villeurbanne La 18ème édition de la Fête du Livre jeunesse de Villeurbanne aura lieu les 8 et 9 avril 2017 sur le thème de "on va se faire entendre !" à la Maison du Livre, de l’Image et du Son de Villeurbanne.

Gaëtan Orémus sera l'invité d’honneur d'une fête qui proposera séances de dédicaces, spectacles, ateliers, créations, concerts, performances, animations multimédia etc, ainsi qu'une "Perfor-mance poétique et sonore" avec le "Poèmaton par la Compagnie Chloé". Il y aura aussi une Performance guitare-peinture avec « Ligne De Front » par Paul Bloas et Serge Teyssot-Gay, une exposition pour les 0-6 ans par Julia Chausson et enfin une "Déambula-tion ludique et poétique" par le groupe Démons et merveilles.Infos : http://www.fetedulivre.villeurbanne.fr/

Du 1er avril au 10 juin 2017Torneo iberoamericano de futbol de Lyon6e édition du tournoi masculin de football à 8 des communautés ibériques et latino-américaines de Lyon, et première édition du tournoi féminin. Organisé par l’association Colombia Nueva et le CIC-Iber-banco, cette grande fête donne aussi l’occasion de dégustations culinaires avec la participation de nombreuses associations ibériques et latino-améri-caines de l’agglomération. Il reste encore quelques places pour recevoir des équipes, n’hésitez pas à vous inscrire !Infos : [email protected] ou 07 53 29 67 42 (informations & inscriptions)

À Genoux, l'héritage sans GloireAhtzic Silis, artiste plasticien salvadorien installé à Lyon propose un espace ouvert à toute personne, de toute nationalité qui souhaite exprimer sa révolte, sa désillusion, son mécontentement, ses espoirs, son analyse, face aux problèmes qu'un pays comme El Salvador partage avec le reste de l'Amérique latine. Des difficultés similaires à celles d'autres peuples de cette région, ou de par le monde.Pour déposer ses créations :site officiel : http://ahtzic.wix.com/de-rodillas-frfacebook : https://www.facebook.com/expoderodillas/

La suite dans Salsa Picante….

Autour des reflets

Les expositions

YO SOY FIDEL !

LESTHAUMATROPES

COLLECTOR