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San Jerónimo penitente Anónimo traducciones enores · l'Eloquence et de la belle Littérature, que-lles louanges ne mérite pas un habile Écri-vain, qui tâche de le faire revivre

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San Jerónimo penitenteAnónimo

traducciones

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Abbé Desfontaines

ABBÉ DESFONTAINESDES TRADUCTIONS

tomado deL'Esprit de l'abbé Desfontaines,

en Réflexions sur différents genres de science et de littérature (1757)

C'Est une entreprise peu raisonnable, augré de quelques personnes d'un goûtdélicat, de vouloir traduire les Poètes, soiten Prose, soit en Vers. La Prose peut ren-dre exactement le fond de la pensée; maiselle n'en peut exprimer ni l'énergie, ni lesagrémens, qui dépendent de l'arrangementet du choix des mots, de la mesure, de lacadence, de l'harmonie. Une traduction enVers n'est jamais fidelle; et ne peut êtrequ'une imitation, sur-tout si le Poëmequ'on traduit est en peu long. Faut-il s'e-tonner, si Homere, Virgile, Horace, Teren-ce, traduit tout au mieux en notre Langue,ne nous paraissent que d'une beautémédiocre: quelques estimables que soientles Traductions nouvelles des Poèmes de laJerusalem Délivrée, et du Paradis Perdu, ilfaut s'avouer qu'il s'en faut bien qu'ellesapprochent de leurs brillans originaux. (...)

Une traduction est en quelque sorte parrapport à son original, ce qu'une Estampeest par rapport au Tableau dont elle est lacopie: elle exprime le sujet de l'Ordonnan-ce du Tableau; l'action et les passions desPersonnages; mais elle ne rend tout celaque foiblement, parce que les tons descouleurs lui manquent. Mais de mêmequ'on ne laisse pas de faire cas de lagravure, lorsqu'elle est portée à un certaindégrée de perfection, nous devons aussiestimer les Traductions en prose des exce-tlens Poètes, lorsque'elles sont égalementfidelles et élégantes. Et comme l'Estampea un avantage sur le Tableau, qui est quele burin entre, pour ainsi dire, dans plus dedetails, par rapport à une draperie, à unechevelure, à une dentelle, etc. dont ilexprime distintement les moindres parties,ce que le pinceau ne peut faire; de même

Es empresa poco razonable, al parecerde algunas personas de gusto refinado,pretender traducir los poetas, sea en prosa,sea en verso. La prosa podrá traducirexactamente el fondo del pensamiento,pero no podrá expresar ni la energía, ni elagrado que dependen de la disposición yde la selección de las palabras, de lamedida, de la cadencia, de la armonía. Unatraducción en verso nunca será fiel y nopodrá sino ser una imitación, sobre todo siel poema que se traduce es un poco largo.¿Cabe extrañarse de que Hornero, Virgilio,Horacio y Terencio, traducidos lo mejorposible en nuestra lengua, no nos parezcansino de una belleza mediocre? Por muyestimables que sean las traduccionesnuevas de poemas tales como la Jerusalénliberada o de El Paraíso perdido, es precisoreconocer que están lejos de aproximarsea sus brillantes originales. (...)

Por lo que respecta a su original, unatraducción es en cierta manera lo que ungrabado es a una pintura de la que aquéles copia: expresa el tema de la composi-ción del cuadro, la acción, las pasiones delos personajes, pero no traduce todo estosino de una manera pálida,' porque le faltala tonalidad de los colores. Pero lo mismoque no debemos dejar de estimar el graba-do, pues alcanza un cierto grado de perfec-ción, tampoco debemos dejar de estimarlas traducciones en prosa de los poetasexcelentes, cuando ellas son igualmentefieles y elegantes. Y al igual que el grabadotiene sobre el cuadro la ventaja de que elburil entra, por así decir, en más detallesen lo que respecta al ropaje, a los cabellos,a un bordado, etc., de los que expresadistintamente las parte más pequeñas,cosa que el pincel no puede hacer; del

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Des traductions

aussi l'on voit quelquefois d'excellensmorceaux de Poésie traduits en Prose,avec une précision, une clarté et une jus-tesse d'exposition, qu'ils n'ont point dansl'Original même.

Mais á considérer les Traductions d'unautre côté, c'est-à-dire, par rapport àl'intelligence qu'elles facilitent des endroitsépineux qui se trouvent dans les anciensAuteurs, on doit convenir qu'elles sontd'une extrême utilité à ceux qui font de cesAuteurs l'objet d'une délicieuse étude : unebonne Traduction, est par elle-même uneespèce de Commentaire, indépendammentde celui dont elle peut être d'ailleurs ac-compagnée.

Si j'avois été capable d'entreprendre laTraduction du Poëme de Milton, je meserois bien gardé de changer quelquechose au texte. Ce Poète est trop célèbre,pour qu'il soit permis de l'altérer le moinsdu monde. Ce serait un crime de Léze-Republique des Lettres, ou de Léze-Parnas-se. Au surplus, je remarquerai, que quoi-que le Titre d'Auteur flatte plus que celuide Traducteur, il est cependant quelquefoisplus aisé de produire de soi-même, que debien rendre ce qu'un autre a produit. Unbon Auteur est, pour ainsi dire, un bonPeintre en historie; un bon Traducteur estun bon Peintre en portrait.(...)

Dans un siècle où le bel esprit fier deson ignorance et d'une frivole Métaphysi-que, s'efforce d'étouffer le bon goût del'Eloquence et de la belle Littérature, que-lles louanges ne mérite pas un habile Écri-vain, qui tâche de le faire revivre par desTraductions nobles et élégantes des pluscélèbres Auteurs de l'Antiquité. Excellentmodele pour écrire en François; il est enmême tems le Peintre de leur génie: l'élé-gance, la clarté et les beautés naturelles denotre Langue donnet du dégoût pour cestyle fade, obscur et artificiel, qu'on veutaccréditer; et les hereuses pensées desanciens, fidèles interprêtes de la nature, eninspirant de mépris pour tout ce qui s'enéloigne, excitent la plus vive admiration,source de l'élévation de notre ame et decette chaleur que produit les grandes

mismo modo se ven a veces excelentespiezas de poesía traducidas en prosa, conuna precisión, una claridad y una justezade exposición que no tienen ni siquiera enel mismo original.

Pero, si consideramos las traduccionesdesde otro punto de vista, es decir, conrelación a la inteligencia que ellas facilitande los pasajes espinosos que se encuen-tran en los autores antiguos, se debeconvenir en que son de una gran utilidadpara aquéllos que hacen de estos autoresel objeto de un estudio minucioso: unabuena tradución es una especie de comen-tario, independientemente de aquéllos delos que ella pueda ir acompañada.

Si hubiera sido capaz de emprender latraducción del poema de Milton, me habríaguardado de cambiar cualquier cosa deltexto. Este poeta es demasiado célebrecomo para que sea permitido alterarlo lomás mínimo. Esto sería un crimen de lesarepública de las letras, de leso Parnaso.Además señalaré que, aunque el título deautor es más lisonjero que el de traductor,a veces es más fácil producir de sí mismoque verter bien algo que otro ha producido.Un buen autor es, por así decir, un buenpintor de cuadros históricos, un buen tra-ductor es un buen retratista. (...)

En un siglo en el que los espíritus bien-pensantes, orgullosos de su ignorancia yde una metafísica frivola, se esfuerzan porahogar la elocuencia y las bellas letras,¿qué alabanzas no merecerá un hábil escri-tor que se proponga como tarea el hacerrevivir, mediante traducciones nobles yelegantes, a los más célebres autores de laAntigüedad? Modelo excelente para escri-bir en francés, será al mismo tiempo elpintor del genio de aquéllos: la elegancia,la claridad y las bellezas naturales denuestra lengua sienten repugnancia de esteestilo insulso, oscuro y artificial que sepretende hacer valer. Y los felices pensa-mientos de los antiguos, fieles intérpretesde la naturaleza, al inspirar desprecio portodo aquello que se aleja de ella, provocanla más viva admiración, fuente de la eleva-

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choses. Les Traductions qui par des traitshardis, mais toujour vrais, représentent cesgrands originaux, peuvent donc servir àarrêter le progrès du mauvais goût, contrelequel les bons esprits ne sçauroient tropvivement s'élever. (...)

Les Traductions Francoises ne peuventrendre fidèlement que les Historiens Grecset Latins; à l'égard des Orateurs et desPoetes, ils seront toujours inaccessiblesaux Traducteurs. (...)

Ceux qui traduissent en François lesAuteurs Latins, connoissent, par expérien-ce, les avantages de la langue des Romainssur la nôtre. Quelque effort qu'ils fassent,eis ne peuvent presque jamais donner àleurs traductions la précission et l'énergiedes Originaux. Dans notre Langue les nomsprécédés d'articles et les verbes de pro-noms allongent la phrase et refroidissentl'expression. On employe presque tourjoursquatre mots françois pour en traduire deux.Ajoutez à cela, la richesse de la LangueLatine, qui exprimant par des mots particu-lier et simples, presque toutes les nuancesdes idées, n'est point obligée comme lanôtre, d'avoir recours à de froides circonlo-cutions. Le François cède encore au Latindu côté de l'harmonie. Les inversions sontpermises dans le Latin; et l'on peut placerun terme en tel endroit de la phrase qu'onjuge à propos, sur-tout dans les Vers, sansfaire aucune équivoque. Nous n'avons pascette heuresse liberté dans notre Langue.Le verbe précède toujours le nom qu'ilrégit; et le nom suit la préposition dont ilest régi. Il n'y a pas cent ans que lesPoètes ont eu le malheur de perdre le droitde mettre le nom régi devant le verbe.L'abolition imprudente de cet usage a faitun grand tort à notre versification; et dequ'il y a de fâcheux, c'est qu'il paroît abolipour toujours.

Il semble qu'avant que d'entreprendre laTraduction d'un Ouvrage, on doit toujours

ción de nuestro ánimo y de este calor queproduce las grandes cosas. Las traduccio-nes que, por sus rasgos atrevidos, pero,con todo, verdaderos, representan a estosgrandes originales, pueden servir paradetener el progreso del mal gusto, contrael que los buenos espíritus nunca lograrándefenderse suficientemente. (...)

Las traducciones francesas no puedenverter fielmente más que a los historiado-res griegos y latinos. Por lo que respecta alos oradores y poetas, estos seguiránsiendo inaccesibles a los traductores. (...)

Aquéllos que traducen al francés a losautores latinos conocen por experiencia lasventajas que la lengua de los romanostiene sobre la nuestra. Por muchos esfuer-zos que ellos hagan, casi nunca podrán dara sus traducciones la precisión y la energíade los originales. En nuestra lengua, losnombres precedidos de artículo y los ver-bos precedidos de pronombre alargan lafràse y enfrían la expresión. Casi siemprese tienen que emplear cuatro palabrasfrancesas para traducir dos. Añadid a estola riqueza de la lengua latina, la cual, ex-presando con dos palabras particulares ysenciUas casi todos los matices de lasideas, no estaba en absoluto obligada,como la nuestra, a echar mano de los fríoscircunloquios. El francés está en inferiori-dad de situación frente al latín en lo que ala armonía respecta. En latín, las inversio-nes están totalmente permitidas y cual-quier término puede colocarse en el entor-no de la frase que se juzgue a propósito,sobre todo en el verso. Nosotros, por elcontrario, no tenemos esa libertad dichosaen nuestra lengua. El verbo precede siem-pre al nombre que rige y el nombre sigue ala preposición por la que es regido. Nohace ni siquiera cien años que los poetashan tenido la desgracia de perder el dere-cho a poner el nombre regido delante delverbo. La abolición imprudente de este usoha hecho un gran daño a nuestra versifica-ción, y por muy enojosa que sea, estaparece ser definitiva.

Parece que, antes de emprender la tra-ducción de una obra, hay que informarse

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s'informer, s'il en a déjà parut quelqu'une.Surannnée, elle peut tenir lieu de Commen-taire, sur-tout lorsque les endroits obscurset difficiles s'y trouvent éclaircis et rendusexactement. (...)

La liberté d'un Traducteur s'étend mêmejusqu'à adoucir, transporter et même sup-primer certaines idées accessoires, quin'ont aucun agrément en François. Depareilles Traductions ne peuvent être quele fruit d'une égale habitude dans les deuxLangues. Que penser donc de ces Criti-ques, qui veulent retrouver même dans lestyle de la Traduction Françoise d'unOuvrage, l'air étranger de l'original? Com-ment de cette ressemblance ne naîtroit-ilpas un Idiome barbare? Des mots prisséparément seraient François; mais letissu, loin de représenter le génie de notreLangue, le ferait entièrement disparoître.(...)

Notre Langue, plus bornée dans sestours que l'Italienne, et qui d'ailleurs n'ad-met point les Vers non-rimés, a été jusqu'i-ci incapable de produire en Vers des Tradu-tions fidèles et agréables de Poèmes écritsdans quelque autre Langue que ce soit.Toutes nos traductions en ce genre ne sontque des imitations. C'est ce qui a faitprendre le parti de traduire en Prose. Maison peut dire aussi que des Vers traduits enProsse, ne sont pas véritablement traduits.On est exact pour l'idée principale; maisexprimen-t'on l'idée accessoire? on ne rendni la cadence, ni l'harmonie, ni la hardiessede l'expression. Une Prose Poétique senttoujours la Prose; et si elle s'en éloignetrop, elle devient ridicule. De-là je conclus,que qui n'a lu Homere, Virgile, Horace,Ovide, etc. que dans des TraductionsFrancoises, soit en Vers, soit en prose, n'aaucune idée juste de ces Auteurs; parcequ'il y a, selon moi, autant de différenceentre la Traduction Françoise d'un exce-llent Ouvrage de la Antiquité et ce mêmeOuvrage, qu'il y en a antre deux Ouvragesmodernes, dont l'un est médiocre et l'autreadmirable. (...)

siempre de si ya ha aparecido alguna,pues, aunque sea anticuada, podrá hacerlas funciones de un Comentario, sobretodo cuando los pasajes obscuros y difíci-les se hallen explicados y traducidos exac-tamente. (...)

La libertad de un traductor se extenderáincluso hasta el extremo de poder suavizar,transponer y suprimir ciertas ideas acceso-rias que son desagradables en francés. Desemejantes traducciones no pueden sersino el fruto de un hábito semejante en lasdos lenguas. ¿Qué pensar, pues, de esoscríticos que quieren encontrar incluso en elestilo de la tradución francesa de una obra,el aire extranjero del original?, ¿es posibleque de tal semejanza no nazca un idiomabárbaro? Las palabras tomadas separada-mente serán francesas, pero el tejido de lasmismas, lejos de representar el genio denuestra lengua, la harán desaparecer total-mente. (...)

Nuestra lengua, más limitada en susgiros que la italiana y, que, además noadmite en absoluto los versos no rimados,ha sido hasta el presente incapaz de produ-cir traducciones en verso, que sean fielesy agradables, de los poemas escritos encualquier otro idioma. Todas nuestrastraducciones de este género no son másque imitaciones. Esto es lo que ha provo-cado que se haya tomado partido por latraducción en prosa. Pero también hay quedecir que los versos traducidos en prosa,no están realmente traducidos, pues sepodrá ser exacto en la ¡dea principal, pero¿se expresará la ¡dea accesoria? No setraducirá ni la cadencia ni la armonía, ni laaudacia de la expresión. Una prosa poéticahuele siempre a prosa y si ella se alejamucho, resulta ridicula. De esto concluyoque quien no ha leído a Hornero, Virgilio,Horacio, Ovidio, etc., más que en las tra-ducciones no tiene la menor idea de estosautores, porque, a mi parecer, entre latraducción francesa de una obra excelentede la Antigüedad y la obra en cuestiónexiste la misma diferencia que la que hayentre dos obras modernas, la una mediocrey la otra admirable. (...)

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Abbé Desfontaines

La Prose ne sçauroit représenter qu'im-parfaitement les graces de la Poesie, c'est-à-dire, qu'elle ne peut en représenter lerythme et la cadence, mais à cela près, ellene peut en représenter parfaitement toutesles graces, en retracer toutes les images eten rendre même toute l'harmonie qui luiest propre, et qui vaut bien dans son genrecelle des Vers. C'est un faux principe dedire que les Traductions en Prose sontmoins faites pour le plaisir, que pour l'inte-lligence du Texte. En ce cas, il n'y a qu'àfaire une glose Littérale (...)

Lorsqu'on traduit un Auteur, on ne doitpas se contenter d'en exprimmer les idées,il faut encore tâcher de rendre son style,son gout, sa façon de penser, et sçavoir lapropre Langue. Quiconque sçait bien leGrec et le Latin ne manque jamais de sefigurer qu'il est capable de traduire dans saLangue, tout ce qui lui est familier, dansces deux Langues anciennes. Mais qu'il setrompe! Voilà l'origine de cette foule deVersions pitoyables, dont notre LittératureFrançoise est fouillée. Il faut sçavoir jouerd'une main légère des Pièces sur le Clave-cin, avant de s'addonner a l'accompagne-ment. De même, avant d'être bon Traduc-teur, il faut savoir être Auteur. (...)

D'Ablancourt, qui a traduit Lucien etplusieurs autres Auteurs de l'Antiquité,avec sa plume noble et coulante, ne rendpoint les pensées de ses Originaux, parcequ'il sçavoit bien moins leur Langue que lasienne. C'est tout le contraire de la plupartdes autres Traducteurs. Tel homme deCollège qui ne pourrait pas écrire comme ilfaut une Lettre en François, qui n'a niesprit, ni délicatesse, ni génie, ni discerne-ment, qui ignore absolutement l'énergie etles graces de sa propre Langue, entre-prend, pour charmer les ennuis de sonloisir, de mettre en François un ancienAuteur qu'il croit entendre, parce qu'il l'aexpliqué à des Ecoliers. Ces sortes deTraducteurs le sçavent que travestir lesbeaux Esprits de l'Antiquité, et les rendreridicules. (...)

La prosa no podrá representar sino im-perfectamente las gracias de la poesía, esdecir, no podrá representar el ritmo y lacadencia. Pero a pesar de esto, podrárepresentar perfectamente todas las gra-cias, retrazando todas las imágenes yvertiendo incluso toda la armonía en unaespecie de armonía distinta que le espropia y que hace en su género las vecesde aquélla. Es un principio falso decir quelas traducciones están hechas menos parael placer que para la inteligencia del texto.En este caso sólo habría que hacer unaglosa literal. (...)

Cuando se traduce a un autor, uno no sedebe contentar con expresar las ideas. Esnecesario también recuperar su estilo, sugusto, su manera de pensar y conocer lapropia lengua. Cualquiera que conozca bienel griego y el latín no dejará de figurarseque es capaz de traducir en su propia len-gua todo aquello que le es familiar en estasdos lenguas antiguas. ¡Cómo se equivoca!He aquí el origen de esta multitud de tra-ducciones lastimosas de las que está llenanuestra literatura francesa. Es necesariosaber tocar con mano experta el clavecín,antes de disponerse a acompañar. Igual-mente antes de ser traductor, es necesariosaber ser autor. (...)

D'Ablancourt, que ha traducido a Lucia-no y a muchos otros autores de la Antigüe-dad con su pluma noble y fluida, no vierteen absoluto los pensamiento de sus origi-nales, porque conoce menos la lengua deellos que la suya. Hace lo contrario que lamayoría de los traductores. Hay profesoresque no siendo ni siquiera capaces de escri-bir como es debido una carta en francés,que careciendo tanto de espíritu como dedelicadeza, genio y discernimiento e igno-rando absolutamente la energía y las gra-cias de su propia lengua, para divertir losaburrimientos de su ocio, emprenden latarea de poner en francés un autor antiguoque creen entender porque lo han explica-do a sus alumnos. Esta especie de traduc-tores no saben sino disfrazar los bellosespíritus de la Antigüedad haciéndolosridículos. (...)

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Des tKiductions

Le défaut de termes équivalents estselon quelques uns, la premiere cause de ladéfectuosité des Traductions; la secondeest notre ignorance, par rapport au vraisens de quelques expressions des anciensAuteurs, obscurs pour nous, à cause del'éloignement des tems et de la différencedes moeurs et des usages. (...)

La Traduction est un Ouvrage si difficileet si au-dessus de l'idée comune qu'ons'en forme, que tel Auteur qui écrit fortbien, et qui s'est fait une réputation parses Ouvrages, est souvent incapable derendre dans sa Langue les pensées d'unAuteur Classique. Je dis un Auteur classi-que, un Auteur ancien; car pour ce qui estd'un Auteur moderne, Anglois, Italien,Espagnol, comme toutes ces Langues sontà peu près sur le même ton, j'avoue sansdifficulté, qu'il ne faut aucun génie, aucunesprit, pour ces sortes de Traductions, àmoins qu'il ne s'agisse d'un Ouvrage dePoesie ou d'Eloquence. (...)

Cependant les Traducteurs sont placéspar le préjugé dans le plus basse classe dela Littérature. Ce sont, pour ainsi dire, desesclaves qui semblent à peine mériterquelquefois, que la République des Lettresles déclare affranchis, en considération dequelques heureuses productions de leurimagination. (...)

La falta de términos equivalentes es,según algunos, la causa principal del carác-ter defectuoso de las traducciones. Lasegunda es nuestra ignorancia por lo querespecta al verdadero sentido de algunasexpresiones de los autores antiguos quenos resultan oscuras a causa de la lejaníadel tiempo y por la diferencia de costum-bres y usos. (...)

La traducción es una tarea tan difícil ytan apartada de la idea común que normal-mente se tiene de ella que un autor queescriba bastante bien y que tenga ya unacierta reputación por sus obras, a menudoserá incapaz de traducir a su lengua lospensamientos de un autor plásico. Y digoun autor clásico, un autor antiguo, porquepor lo que respecta a un autor moderno,inglés, italiano o español, dado que todasestas lenguas están, más o menos, en elmisma tonalidad, confieso sin mayor difi-cultad que no es necesario especial ingenioo espíritu para esta especie de tradución ano ser que se trate de una obra de poesíao de elocuencia (...)

No es más que un prejuicio la considera-ción de los traductores como la clase másbaja de la literatura. Son, por así decirlo,las esclavos que, al parecer, ni siquieramerecen que alguna vez la república de lasletras les manumita en consideración aalgunas producciones felices de su imagi-nación. (...)

Traducción de Miguel Ángel Vega

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