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18 C 1041 séance du vendredi 14 décembre 2018 (65937) / vendredi 21 décembre 2018 à 11:54 1 / 7 Délibération du CONSEIL RESEAUX, SERVICES ET MOBILITE-TRANSPORTS - ENERGIE - SCHEMA DIRECTEUR DES RESEAUX DE CHALEUR SUR LE TERRITOIRE DE LA MEL - CONCLUSIONS DE L'ETUDE : ETAT DES LIEUX DES RESEAUX, POTENTIELS DE CREATION ET DE DEVELOPPEMENT SUR LE TERRITOIRE - STRATEGIE 2030 I. Rappel du contexte La loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (MAPTAM) du 27 janvier 2014 attribue à la Métropole Européenne de Lille (MEL) la compétence de «création, aménagement, entretien et gestion de réseaux de chaleur ou de froid urbain» remplaçant les villes de Lille, Roubaix, Mons- en-Barœul, Villeneuve d’Ascq, Wattignies et Wattrelos dans cet exercice. Ces six réseaux de chaleur représentent en 2017 l’alimentation en chaleur et eau chaude sanitaire de l’équivalent de 50 000 logements, soit 480 GWh en valeur 2017, répartis sur plus de 600 points de livraison sur ces territoires sur un linéaire cumulé de plus de 100 km de canalisations. Plus de 1 logement sur 11 sur la Métropole est chauffé à partir de ces réseaux de chaleur par une énergie aujourd'hui produite par 10 centrales de production majoritairement alimentée par des énergies carbonées (32% au gaz, 43% en cogénération gaz et 6% au charbon à Lille). La part des énergies renouvelables est aujourd'hui d'environ 20 % via des chaufferies biomasse et basculera à plus de 65 % à l'horizon 2020 grâce à l'apport de la chaleur du Centre de Valorisation énergétique d''Halluin, la suppression de la chaufferie charbon de Lille et la diminution de la part de production gaz. Aujourd'hui, seuls les réseaux de Roubaix et Mons-en-Barœul bénéficient d'un taux d'énergie Renouvelable (ENR&R) de plus de 50%, ce qui leur permet de bénéficier d’une TVA réduite sur la fourniture d’énergie. La loi sur la transition énergétique pour la croissance verte du 17 août 2015 a permis de rappeler le rôle important des réseaux de chaleur et de froid pour l’efficacité énergétique et la distribution des énergies renouvelables et de récupération (ENR&R) locales. En effet, les réseaux de chaleur permettent d'une part de valoriser de manière optimale la biomasse, la géothermie, l’énergie solaire ainsi que les chaleurs de récupération (UIOM, processus industriels) et d'autre part d'exprimer la volonté d'une collectivité de se saisir, sur son territoire, des enjeux liés à l'énergie depuis la production jusqu'à l'usager final.

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Délibération du CONSEIL RESEAUX, SERVICES ET MOBILITE-TRANSPORTS - ENERGIE -

SCHEMA DIRECTEUR DES RESEAUX DE CHALEUR SUR LE TERRITOIRE DE LA

MEL - CONCLUSIONS DE L'ETUDE : ETAT DES LIEUX DES RESEAUX, POTENTIELS

DE CREATION ET DE DEVELOPPEMENT SUR LE TERRITOIRE - STRATEGIE 2030

I. Rappel du contexte La loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (MAPTAM) du 27 janvier 2014 attribue à la Métropole Européenne de Lille (MEL) la compétence de «création, aménagement, entretien et gestion de réseaux de chaleur ou de froid urbain» remplaçant les villes de Lille, Roubaix, Mons-en-Barœul, Villeneuve d’Ascq, Wattignies et Wattrelos dans cet exercice. Ces six réseaux de chaleur représentent en 2017 l’alimentation en chaleur et eau chaude sanitaire de l’équivalent de 50 000 logements, soit 480 GWh en valeur 2017, répartis sur plus de 600 points de livraison sur ces territoires sur un linéaire cumulé de plus de 100 km de canalisations. Plus de 1 logement sur 11 sur la Métropole est chauffé à partir de ces réseaux de chaleur par une énergie aujourd'hui produite par 10 centrales de production majoritairement alimentée par des énergies carbonées (32% au gaz, 43% en cogénération gaz et 6% au charbon à Lille). La part des énergies renouvelables est aujourd'hui d'environ 20 % via des chaufferies biomasse et basculera à plus de 65 % à l'horizon 2020 grâce à l'apport de la chaleur du Centre de Valorisation énergétique d''Halluin, la suppression de la chaufferie charbon de Lille et la diminution de la part de production gaz. Aujourd'hui, seuls les réseaux de Roubaix et Mons-en-Barœul bénéficient d'un taux d'énergie Renouvelable (ENR&R) de plus de 50%, ce qui leur permet de bénéficier d’une TVA réduite sur la fourniture d’énergie. La loi sur la transition énergétique pour la croissance verte du 17 août 2015 a permis de rappeler le rôle important des réseaux de chaleur et de froid pour l’efficacité énergétique et la distribution des énergies renouvelables et de récupération (ENR&R) locales. En effet, les réseaux de chaleur permettent d'une part de valoriser de manière optimale la biomasse, la géothermie, l’énergie solaire ainsi que les chaleurs de récupération (UIOM, processus industriels) et d'autre part d'exprimer la volonté d'une collectivité de se saisir, sur son territoire, des enjeux liés à l'énergie depuis la production jusqu'à l'usager final.

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En plus d'être renouvelables et faiblement émettrices de gaz à effet de serre, ces énergies présentent l'intérêt de pouvoir être produites localement. Cela signifie que la valorisation de ces énergies pour répondre aux besoins de nos habitants contribuera à la fois à la réduction de notre dépendance énergétique vis-à-vis des énergies fossiles mais également au développement d'une activité économique locale de production et de distribution d'énergie. On peut estimer à un minimum de 5 millions d'euros (valeur 2017) la réduction des achats d'énergie extérieurs au territoire (charbon et gaz) grâce à l'apport de l'énergie fatale du CVE. Cette loi, qui fixe un objectif ambitieux en matière de chaleur renouvelable, va impacter fortement le développement des réseaux de chaleur. Elle place les réseaux de chaleur à la pointe de la transition énergétique en visant la multiplication par 5 de la quantité de chaleur et de froid renouvelable et de récupération livrée par les réseaux de chaleur et de froid d’ici à 2030 à l'échelle nationale, mais aussi en contribuant de manière significative à l'objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40 % entre 1990 et 2030. Cet objectif qui se traduit dans la programmation pluriannuelle de l’énergie doit permettre d’augmenter la part des ENR&R dans le bouquet énergétique globale de la France. Les réseaux de chaleur, qui ne véhiculent aujourd’hui que 2% de la production énergétique française, devront contribuer à 10% de la production totale d’ENR&R d’ici à 2030. Ils constituent donc un levier majeur de la transition énergétique, aux mains des collectivités locales qui sont chargés de ces services publics des réseaux. Par ailleurs les objectifs de baisse des consommations d'énergie en France d'ici 2030 conjugués au développement de la production de chaleur à partir d'ENR&R vont impacter les quantités d’énergie livrées par les réseaux de distribution d’énergie et potentiellement remettre en cause leur équilibre économique. Cela est d’autant plus vrai pour les réseaux de chaleur dont l’équilibre économique s’établit au niveau local. Enfin, dans ce contexte de changement, la loi de transition énergétique rend systématique la réalisation d’ici à 2019 d’un schéma directeur des réseaux de chaleur ou de froid. Ainsi, la MEL a proposé, par délibération n° 15 C 0672, de lancer en 2016 une étude prospective appelée Schéma Directeur des réseaux de chaleur sur la base du modèle de l’ADEME et d’AMORCE (association nationale des collectivités, des associations et des entreprises pour la gestion des déchets, de l’énergie et des réseaux de chaleur). Il s’agit de réaliser un exercice de projection sur le devenir des réseaux métropolitains à l'horizon 2030 (existants ou à créer), en lien avec les abonnés existants et potentiels et de fournir différents scénarios qui permettront de décider d'une stratégie et d'une programmation de travaux (outils de productions, rénovation, extension) à entreprendre durant cette période.

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Ce schéma directeur s'inscrit dans le cadre de la politique énergétique de la MEL et notamment des engagements du Plan Climat Energie Territoire de novembre 2013, qui fixait comme objectifs : - de permettre la création et le développement des réseaux, - de rechercher à augmenter la part d’énergie renouvelables dans ces réseaux, - de diminuer le recours aux énergies fossiles (prioritairement le charbon), - de garantir un prix compétitif pour les usagers des réseaux. .

II. Objet de la délibération L’élaboration du schéma directeur comportait plusieurs phases comprenant un diagnostic des réseaux existants, une projection sur 15 ans des besoins, la définition de trois scénarios de développement et enfin la rédaction d'un plan d'actions. Elle s’est inscrite dans une démarche concertée, associant l’ensemble des acteurs intéressés au devenir des réseaux de chaleur et notamment les communes, le conseil départemental et régional, les bailleurs sociaux et l'ADEME. Sa réalisation a été menée par le groupement de bureau d’études SETEC/SF2E/SEBAN en 2017 et au premier semestre 2018. Le bilan sur notre territoire des réseaux de chaleur est le suivant : - des réseaux publics qui globalement ont un bilan de fonctionnement positif mais qui nécessitent que leur approvisionnement en énergie renouvelable soit augmenté et sécurisé, - des potentiels de développement sur tous les réseaux avec une attention particulière à porter sur les réseaux de Wattrelos et Wattignies qui sont isolés et de taille modeste, - des tarifs globalement compétitifs dont l'évolution future doit être maitrisée à la fois en sécurisant les approvisionnements énergétiques et en augmentant la densité des raccordements, - un contexte d'évolution des performances énergétiques des bâtiments qui nécessitent d'adapter l'offre réseau de chaleur (température livrée, offre de froid à partir de sources ENR&R locales via l'utilisation de pompes à chaleur à absorption par exemple…) - des capacités de production de chaleur actuelles et futures avec l'apport du CVE importantes qui permettent d'envisager une grande partie du développement des réseaux de chaleur sans construction de nouvelles unités de production, - la présence de nombreux réseaux privés portés principalement par les bailleurs sociaux alimentés principalement par des énergies fossiles et dont leur devenir doit être intégré aux évolutions des périmètres des réseaux publics de chaleur. Les conclusions de l'étude démontrent qu'une stratégie ambitieuse de développement de l'utilisation des réseaux de chaleur permettra d'apporter une

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réponse concrète aux engagements du PCET actuel de la MEL, du prochain PCAET prévu en 2019 et de la transition énergétique du territoire. Au vu des conclusions, nous proposons de porter la stratégie métropolitaine suivante autour des points suivants : - une valorisation maximale de la chaleur du CVE comme source d'énergie renouvelable prioritaire pour l'alimentation des réseaux de chaleur, - une densification des raccordements sur les réseaux existants afin de valoriser au mieux les installations existantes et améliorer la compétitivité des réseaux de chaleur. L'objectif est en particulier de proposer une offre compétitive pour les bâtiments collectifs de petite taille. Ces potentiels de développements toucheront principalement les réseaux de Lille, Roubaix, Mons en Baroeul et Villeneuve d'Ascq avec pour ces 2 derniers réseaux un potentiel d'extension des périmètres notamment au-delà du boulevard de l'ouest et sur le quartier du Pont de Bois, - un développement de nouveaux réseaux de chaleur en mutualisant au maximum les outils de production d'énergie des réseaux existants, - d'assurer à l'horizon 2030 un taux d'ENR&R pour la production de chaleur de 70 % minimum en diversifiant les sources de production et en s'appuyant sur nos ressources locales (énergie fatale locale notamment des data center, solaire thermique et géothermie). Cette ambition s'inscrit dans le cadre des attentes futures de l'ADEME en termes d'aide publique pour la réalisation des réseaux de chaleur et des conditions de maintien d'une TVA réduite pour les abonnés, - le développement de réseaux basses et très basses températures (réseaux de chaleur intelligents ou 4.0) et du stockage afin de faciliter la captation des productions d'énergie locales, - proposer une offre de froid afin de s'adapter aux attentes des futurs clients et pérenniser les réseaux de chaleur. L'avenir pour une partie des besoins est de proposer une offre mixte chaud/froid directe qui permettrait de mieux maîtriser les consommations électriques. Cette offre de froid pourrait être produite à partir de chaleur ENR&R locale disponible toute l'année (provenant du CVE par exemple) en utilisant le système de pompe à chaleur à absorption en remplacement des systèmes de climatisation énergivores et polluants. L'utilisation de froid renouvelable pourrait alimenter des quartiers d'affaires (bureaux) mais également apporter une réponse aux questions d'adaptation de nos territoires au changement climatique (équipements de bâtiments ou salles visant à accueillir des populations fragiles lors de périodes de canicule), - la mutualisation des réseaux de chaleur avec l'étude de la convergence des contrats actuels et futurs afin de mutualiser au mieux les équipements de production de chaleur et permettre la convergence des tarifs de chaleur par logement à l'horizon 2030, - l'étude systématique dans les périmètres actuels des contrats, les futurs périmètres et les nouveaux contrats des conditions de vente de chaleur renouvelable pour les réseaux privés voir d'intégration aux réseaux publics lorsque les propriétaires de ces réseaux sont demandeurs et que les enjeux en termes de dessertes actuelles ou d'évolutions sont stratégiques. Un travail spécifique sera engagé avec le GIP

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Lambersart-Vilogia qui exploite le réseau de chaleur vertueux de Lambersart pour l'accompagner dans son développement et accéder à une offre nouvelle notamment en termes de froid. Cet accompagnement permettra aussi de regarder les convergences possibles avec les réseaux publics de la MEL. Cette stratégie répond par ailleurs aux ambitions affichées dans le cadre du PLUi2 en cours de concertation qui vise à favoriser le raccordement au réseau de chaleur vertueux et inciter à la mise en place de chauffages collectifs afin de pas obérer les possibilités de raccordements futures. Le calendrier de mise en œuvre proposé démarrerait dès 2019 avec le lancement d'études de conception et d'extensions mais aussi de renouvellement des concessions existantes : - Études pour la création d’un réseau de chaleur sur la Ville de Tourcoing (Centre-Ville et CH Dron) depuis le réseau de chaleur de Roubaix avec un objectif de mise en service pour la saison de chauffe 2022. Cette extension intégrera également dans son périmètre les veilles de Roncq et Neuville en Ferrain afin d'anticiper des potentiels de développement sur ces communes limitrophes de Tourcoing. Le lancement des études est prévu au cours de l'année 2019 ; - Études pour l'extension du réseau de chaleur de Lille vers la Madeleine dans le cadre du renouvellement du contrat Résonor au 1er janvier 2025 et de l'évolution de son périmètre. Le lancement des études est prévu dès la fin 2019 avec une réflexion autour de l'intégration des réseaux de Mons-en-Barœul et Villeneuve d'Ascq dans le cadre d'un périmètre de contrat élargi ; - Études pour l'extension du réseau de chaleur de Wattignies vers la zone commerciale avec un objectif d'extension du périmètre de Wattignies au 1er novembre 2025 dans le cadre du renouvellement du contrat actuel. Ces études qui vont s'engager en 2020 seront menées dans le cadre d'une réflexion plus globale sur l'extension du périmètre de Résonor à ses frontières actuelles et le devenir du réseau de chaleur privé du CHRU identifié entre les deux réseaux existants et consommateur important du territoire, - études après 2021 de la valorisation de l'énergie fatale d'OVH qui représente un potentiel de puissance de 100 MW soit une perspective de raccordement d'environ 15 000 équivalents logements actuellement et l'étude de la mutation possible des installations de chaufferie charbon du Mont de Terre en chaudière biomasse pour faire face aux développement post CVE. Ces études ont pour objectif de poursuivre l'ambition de développement des réseaux de chaleur sur notre territoire et en fonction des résultats amèneront à revoir l'ambition stratégique avant 2030. Ces études nécessiteront le lancement de marchés d'assistance dès 2019 qui permettront notamment : - d'affiner les données du schéma directeur ; - de définir les travaux à réaliser et les zones desservies ; - de définir le périmètre de la concession ; - de définir le modèle économique ; - de définir le meilleur mode de gestion pour la MEL.

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Enfin, des développements annexes restent possibles en fonction de l'évolution des coûts énergétiques (prix de gaz) et de l'évolution urbaine. Il s'agit notamment de Marcq-en-Barœul et de la zone transfrontalière Halluin, Roncq et Neuville-en-Ferrain mais aussi des réseaux privés. Ces développements feront l'objet d'études dédiées afin d'établir le potentiel de création d'un réseau sur ces communes. L'étude a aussi mis en lumière l'intérêt de capter plus de chaleur au niveau du CVE à moyen terme, ce qui nécessite d'étudier également les impacts sur le fonctionnement technico-économique de celui-ci et du contrat en cours jusque 2029. Enfin l'étude a mis en avant la nécessité de réfléchir à la manière de financer les investissements de ces réseaux privés et de les exploiter. La forme historique utilisée sur le territoire de la MEL est un investissement porté par des opérateurs privés dans le cadre de contrat de concession. La question de participation de la MEL aux investissements ainsi que la forme des modalités d'exploitation des réseaux de chaleur seront étudiées. La Mel peut devenir au travers de ce projet un investisseur éclairé qui recherche de la rentabilité dans ses investissements pour porter d’autres projets énergétiques et plus simplement rester sur le créneau de la subvention. La question de la participation des citoyens et de la société civile au travers de l’ouverture de ce financement à l’investissement participatif est également posée. Les conclusions de ce schéma directeur ont été présentées de manière détaillée aux acteurs concernés et notamment les communes par les trois scénarios entre septembre et octobre 2018. Les communes ont donné un accord de principe pour poursuivre les études sur la base de ces scénarios qui représentent un investissement total estimé à 30 millions d’euros dont le niveau de subvention par le fond chaleur de l’ADEME et le FEDER pourrait atteindre 9 millions d’euros grâce à cette stratégie ambitieuse en terme de ressources énergétiques utilisées. En termes d'impact pour la Métropole, la mise en œuvre de ces solutions permettra : - d'augmenter l'usage du chauffage et de l'eau chaude sanitaire à partir d'un réseau de chaleur (passage de 50 000 logements en 2017 (1 logement sur 11 à l'échelle de la MEL) à plus de 60 000 à l'horizon 2025 (1 sur 9) et 70 000 à l'horizon 2030 (1 sur 8). En 2030 à l'échelle des communes desservies par un réseau de chaleur, plus de 25 % des logements seront chauffés par un réseau de chaleur. L’objectif est de poursuivre ce développement au-delà de 2030 afin de proposer une offre réseau de chaleur alimenté par une énergie ENR&R locale à un maximum de métropolitains ; - d’augmenter la livraison de chaleur ENR&R aux abonnés des réseaux de chaleur en passant de 87 000 MWh à 400 000 MWH en 2030. A titre indicatif la part ENR&R pour le chauffage du parc résidentiel sur la MEL en 2016 était d'environ 600 000 MWH ;

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- de diminuer les émissions de CO2 provenant des réseaux de chaleur sur le territoire (90 000 tonnes actuellement et 33 000 en 2030). L'apport du CVE et le développement d'autres modes de production renouvelables et locales (à 70% du mix global des 6 réseaux) sont à l'origine de cette forte baisse notamment par le remplacement d'énergies fossiles comme le charbon et le gaz. Le reste du mix énergétique sera réparti entre les cogénérations qui permettent de produire en plus de la chaleur de l’électricité, et donc réduire l’impact CO2 et la production chaudière gaz. Cette baisse représentera plus de 5 % des émissions directes de CO2 du parc résidentiel de la MEL en valeur 2009 ; - de continuer à rester compétitif économiquement avec un prix de la chaleur et des coûts au logement annuels en deçà de la moyenne nationale en 2015 et 2016. Les réflexions qui seront engagées sur le développement des réseaux auront un objectif économique de convergence entre les différents réseaux des coûts annuels de chaleur par logement. Cette stratégie ambitieuse viendra finalement impacter en majorité des communes situées en politique de la ville. Qu’il s’agisse des communes actuellement desservies par un réseau de chaleur, Lille, Roubaix, Mons en Baroeul, Wattrelos ou desservies par un futur réseau de chaleur comme Tourcoing, ce développement permettra de proposer à une population souvent en précarité énergétique une offre d’énergie à la fois durablement économique et renouvelable. En conséquence, la commission principale Ecologie Urbaine consultée, le conseil de la métropole décide de :

1) Valider la stratégie de développement et de création des réseaux de chaleur sous réserve des résultats des travaux menés dans le cadre des études préalables des AMO

2) Rester en veille sur les potentiels de développement des zones annexes 3) Etudier le potentiel de chaleur encore disponible au CVE pour le valoriser sur

les réseaux de chaleur. Résultat du vote : ADOPTÉ À L'UNANIMITÉ Acte certifié exécutoire au 21/12/2018

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