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Editorial L’engagement de citoyens sou- cieux de la vie de leur cité qui à l’époque voyaient l’urgence de porter secours à un patrimoine en détresse pour sauvegarder la mémoire collective et la diver- sité de l’identité algérienne, a donné naissance à une école de citoyenneté « SDH » qui fête aujourd’hui ses 23 ans. Cet engagement n’a pas pris de rides, il est toujours aussi jeune et fort face au défi du dévelop- pement. La relève a pris le re- lais et se surpasse, en véhicu- lant toujours les mêmes valeurs que celles des fondateurs . Echanges, partages, inter cultu- ralité, respect, tolérance, béné- volat, sauvegarde du patrimoi- ne, engagement sont les princi- pes que nous inculquons à tra- vers l’éducation à la citoyenne- té qui se concrétise par les dif- férents événements que nous organisons à un rythme effréné. Ce concept a dépassé le carac- tère juridique pour devenir une dynamique sociale dont le but est d'amener les individus à oeu- vrer avec efficacité à l'édifica- tion d'une société démocrati- que. Bulletin d’information -Numéro 02- Septembre 2013 Association « Santé Sidi El Houari » وا ريدي ا ّ ّ " " Célébration du mois du patrimoine " ّ ن و ھ ا" Histoire d'élégance et de tradition Plus de 20ans d’engagement et de passion Citoyenne Merci aux anciens!! Ce qui était inimaginable hier, est devenu possible, de nombreux pas sont faits vers le sauvetage d’un patrimoine menacé de disparition. Jamais ses fon- dateurs n’auraient pensé fêter cet événement il y a 20 ans! Ils ont pris leur responsabilité, donné le meilleur d’eux-mêmes, leur temps, leur imagination et leur passion(…. ). Suite page 2 © Sofiane Bensaid Suite page 6

Sdhnews n°02

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Le bulletin d'information de l'association Santé Sidi El Houari "SDH" (Oran/Algérie) -Numéro 02- Septembre2013

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Editorial

L’engagement de citoyens sou-cieux de la vie de leur cité qui à l’époque voyaient l’urgence de porter secours à un patrimoine en détresse pour sauvegarder la mémoire collective et la diver-sité de l’identité algérienne, a donné naissance à une école de citoyenneté « SDH » qui fête aujourd’hui ses 23 ans.

Cet engagement n’a pas pris de rides, il est toujours aussi jeune et fort face au défi du dévelop-pement. La relève a pris le re-lais et se surpasse, en véhicu-lant toujours les mêmes valeurs que celles des fondateurs .

Echanges, partages, inter cultu-ralité, respect, tolérance, béné-volat, sauvegarde du patrimoi-ne, engagement sont les princi-pes que nous inculquons à tra-vers l’éducation à la citoyenne-té qui se concrétise par les dif-férents événements que nous organisons à un rythme effréné.

Ce concept a dépassé le carac-tère juridique pour devenir une dynamique sociale dont le but est d'amener les individus à œu-vrer avec efficacité à l'édifica-tion d'une société démocrati-que.

Bulletin d’information -Numéro 02- Septembre 2013 Association « Santé Sidi El Houari »

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Célébration du mois du patrimoine �ن و ھ��" ��� "ا

Histoire d'élégance et de tradition

Plus de 20ans d’engagement et de passion Citoyenne Merci aux anciens!!

Ce qui était inimaginable hier, est devenu possible, de nombreux pas sont faits vers le sauvetage d’un patrimoine menacé de disparition. Jamais ses fon-dateurs n’auraient pensé fêter cet événement il y a 20 ans! Ils ont pris leur responsabilité, donné le meilleur d’eux-mêmes, leur temps, leur imagination et leur passion(…. ). Suite page 2

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N ée au lendemain de l’ouvertu-re démocratique en 1990 qui a

permis l’expression de la pluralité sociale et culturelle en Algérie, grâ-ce à l’initiative d’un groupe de ci-toyens de notre ville soucieux de son patrimoine. Architectes, médecins, agents de santé, cadres, retraités ont mobilisé leurs énergies, compéten-ces et volonté inexploitées pour por-ter ce projet de « la Réhabilitation du Vieil Hôpital et des Bains Turcs de Sidi El Houari ».

Et ce qui était inimaginable hier, est devenu possible. De nombreux pas sont faits vers le sauvetage d’un pa-trimoine menacé de disparition. Ja-mais ses fondateurs n’auraient pensé fêter cet événement il y a 20 ans! Ils ont pris leur responsabilité, donné le meilleur d’eux-mêmes, leur temps, leur imagination et leur passion. Ils ont porté l’idée, l’ont fait voyager à travers le temps, en l’enrichissant à chaque pas franchi. Et bien d’autres, ont pris le relais, y apportant aussi leur force et leur sensibilité avec cœur et conviction.

Des centaines de bénévoles ont ap-porté leur touche, et nous ne les ou-blierons pas, qu’ils en soient assurés. Tous ont contribué à faire de SDH, une association où « Droit rime avec Devoir». Depuis, chaque adhérent apprend à donner sans rien attendre

en retour hormis l’amitié, la solidari-té et le sentiment de se sentir utile, ensemble. Santé Sidi El Houari, composée majoritairement de jeu-nes, est naturellement tournée vers les jeunes. Toutes les différences, de sexe, de race, de conviction religieu-se ou politique ne sauront être des sujets de divergence mais autant de richesses puisées dans les identités plurielles de chacun partagées avec tous.

Cette force, cette solidarité sont par-tagées, elles sont le moteur de notre action et mises au service de notre culture ancestrale et de notre histoire profondément algérienne.

C’est une école d’apprentissage pour remettre au présent le concept de bien public qui a tant reculé. C’est la construction d’un rapport citoyen au patrimoine national et universel, na-turel et culturel sans lequel notre jeunesse serait privée d’une dimen-

sion vitale pour son équilibre et son devenir. C’est la porte d’entrée vers l’exercice de la citoyenneté et la fondation d’une école de la citoyen-neté. Grâce à toutes et tous, nous avançons !

Aujourd’hui, la coordination intercellulaire améliore la

bonne gouvernance de SDH

Pour harmoniser l’organisation et permettre aux bénévoles actifs de s’engager plus dans la gestion asso-ciative, cinq «Cellules» pour la ré-flexion et l’action ont été créées : «communication et information», «éch an ges e t fo rmat ion », «audiovisuelle et archivage», «animation et programmation» et récemment cellule «héritage en par-tage» née du succès du chantier d’hiver 2012.

Tout adhérent peut rejoindre une ou plusieurs cellules, selon sa disponi-bilité, son souhait et ses compéten-ces.

Pour garantir la cohésion et l’effica-cité de cette organisation, une «coordination intercellulaire» assu-re la prise de décision avec le bu-reau de SDH.

Après quelques mois d’activités, l’association connait un souffle nouveau avec l’élargissement de ses actions et l’afflux de bénévoles. L’efficacité, l’impact, la communi-cation interne et externe sont meil-leures. Les nombreux bénévoles ayant rejoint les cellules et enrichi leur expérience, sont plus impliqués dans la vie associative.

Dr.Kamel Bereksi

Notre association a maintenant 20 ans

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L’école-chantier, 10 ans déjà !!!

L e concept de chantier-école paraissait improbable. Créer

une école d'un genre nouveau qui forme dans les métiers traditionnels du bâti et qui œuvre à l’émergence de la citoyenneté n'était pas gagné d'avance, mais grâce aux efforts d'un groupe de citoyens conscients et engagés, elle vit le jour en 2003.

La nécessité de créer cette école est venue comme une réponse à la spé-cificité du quartier où elle se trouve. En effet, le quartier de Sidi el Houari est le plus ancien quartier d'Oran, c’est pourquoi on y trouve

la plus grande concen-tration de monuments historiques, témoi-gnant des diverses ci-vilisations qui s'y sont succédées. Ses habi-tants exercent de pe-tits métiers ; nom-breux sont ceux qui viennent du commerce informel, le taux de chômage y est élevé, les comportements antisociaux et l'inoccupation profes-sionnelle et culturelle des jeunes représentent un véritable fléau so-cial. Chaque année, des dizaines de maisons menaçant ruine sont déser-tées par leurs locataires qui sont relogés dans les nouvelles cités.

L'Association Santé Sidi El Houari dans un souci de revalorisation du quartier, décide d'ouvrir un pôle socioculturel, éducatif et citoyen susceptible de constituer une alter-native aux jeunes en situation de déperdition scolaire et vulnérabilité sociale. En plus des ateliers du vieux bâti (maçonnerie, taille de pierre, menuiserie, forge), des cours en initiation à l'environnement et

l'écologie, au patrimoine, éducation à la citoyenneté et aux droits de l’homme et d’éducation sanitaire. Ces formations visent un double but : former des artisans qualifiés et des citoyens pouvant rayonner dans leurs quartier et bien au-delà. L’é-cole-chantier de SDH est le point de départ d'une passionnante aven-ture qui dure depuis 10 ans dans un quartier qui recèle des trésors his-toriques mais aussi humains qui font que l'école n'est pas un simple centre de formation mais une école de la vie.

Z. Aissaoui et E. Larbi

L e partage, l’inter-culturalité, le développement des ressources

humaines et la révélation des ta-lents, sont nos valeurs et font que nous collaborons avec les associa-tions qui les partagent et dont nous avons été catalyseurs en matière de gestion associative telles que Chou-grani, Les Nomades Algériens, Femmes rurales et bien d’autres.

Ces collaborations ont favorisé la rencontre entre jeunes et ont donné naissance à de formidables projets de développement collectifs. SDH, 20 ans d’existence et de nombreux projets originaux et novateurs se sont concrétisés, impliquant comme

partenaires à part entière de nom-breuses associations leurs faisant bénéficier de son expérience.

Cette dernière, acquise auprès des premiers bailleurs de fonds à avoir cru en ses projets, encourage diffé-rents organismes internationaux, tels que la mairie de Bordeaux, la mairie de Stains, l’Agence Espa-gnole de Coopération Internationale de Développement (AECID), le Global Fund, le SCAC de l’ambas-sade de France, l'Unicef ou, plus récemment, l'ambassade du Canada, le conseil général de la Seine Saint Denis, à s’engager pour des objec-tifs commun. Pour se développer et

s'adapter aux changements de son environnement, SDH se diversifie dans ses champs d’actions pour ré-pondre aux exigences de ces parte-naires.

Renforcer les compétences et déve-lopper les capacités de ses cadres associatifs, par la formation, tou-chant à différents thèmes tels que: communication et techniques d'ani-mation, gestion associative, forma-tion des pairs éducateurs en santé, patrimoine et environnement, ges-tion de cycle de projet, techniques audiovisuelles et psychopédagogie.

Z.Aissaoui

Echanges inter-associatifs et formation

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L ’ouverture officielle du mois du patrimoine 2013 a eu lieu le

20 avr i l , sous le s logan « Sauvegardons Sidi El Houari ! » un quartier mythique qui fut le pre-mier centre ville d’Oran.

A l’occasion, le site de SDH a abri-té de nombreuses expositions artis-tiques : tableaux de peintures, pho-tographies, travaux de tissage et de mosaïque. Des portraits de femmes maghrébines reflétant la diversité de la beauté féminine grâce à l’ar-tiste de talent Hadjiat Souhaita, les peintures d’un artiste confirmé issu de l’école des Beaux Arts d’Oran, le jeune Jassem Fellah mettaient l’accent sur les détails des expres-sions humaines avec notamment, le m a g n i f i q u e p o r t r a i t d e « Slama » son mentor.

L’association culturelle la grande maison de Tlemcen nous a fait dé-couvrir grâce à deux artistes photo-graphes Taleb Bendiab Saad Allah et Mekamcha Khalid, l’exposition « Du Côté de chez Vous », une sé-rie de photographies de « Derb

Messoufa », un patrimoine souf-frant d'indigence.L’intelligence avec laquelle les images ont été captées, nous transmettaient un hor-rible sentiment d’injustice et d’ex-trême pauvreté que vit les habitants de ce quartier.

L’association pour la promotion de la femme rurale «Main dans la main» qui œuvre notamment pour réhabiliter la couverture en laine "Bourabah", produit traditionnel célèbre menacé de disparition, a été représentée par madame Baba Ah-med Allou qui nous a fait découvrir le métier du tissage et avec ses ma-gnifiques tableaux entièrement fait

main.

Miroirs et pots de plantes en mosaï-que, de Madame Staali, confir-maient la créativité des femmes al-gériennes et leur engagement pour la préservation du travail manuel autrefois transmis de mères en fil-les.

La caravane du patrimoine oranais qui a déjà sillonné bien des en-droits, accueillait les invités pour un voyage à travers l’histoire de Wahran, son patrimoine culturel et naturel.

Les bains turcs d’Oran étaient à l’honneur, grâce au travail remar-quable fournis par la cellule Hérita-ge en partage de notre association, qui a réalisé l’exposition « A la re-découverte des bains turcs d’O-ran ».

Dés le vestibule on était transporté dans l’ambiance du hammam tradi-tionnel, le mannequin d’une femme en haik, rezma (sac de vêtements) au dos faisant face à l’entrée du vestiaire qui brillait avec un habit digne des mille et une nuit : voile de soie de couleurs dorées et bor-deaux, illuminé de bougies. La salle chaude retrouvait sa vocation d’an-tan grâce aux accessoires qui nous rappelaient le rite du hamam : ja-biat, fota, bchakir (serviettes de bain), seaux….

Un stand était consacré à la pose du henné, ce rituel faisant partie de la cérémonie du bain de la mariée , et qui a enchanté les visiteurs qui ont joué le jeu.

Les croquis de l’artiste Yazid, mer-veilleusement dessinés grâce à l’exactitude de son crayon bien les

Cela fait déjà, 41 ans que l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) encourage l’identification, la protection et la préservation du patrimoine culturel et naturel à tra-vers le monde grâce à la Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel, adoptée en 1972. L’Algérie dont 7 sites sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial, consacre chaque année, à travers son territoire national, un mois d'activités à la célébration du patrimoine du 18 avril au 18 mai , avec des évé-

nements, des conférences, des ateliers et des expositions.

Un mois au couleurs de notre patrimoine matériel et immatériel

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traits des espaces de ce lieu magni-fique dont la splendeur était si bien captée par l’objectif du photogra-phe Mohamed Amine Bouabdellah.

Le film documentaire réalisé par notre équipe audiovisuel autour du bain de la mariée, une tradition am-putée des festivités du mariage al-gérien, a retracé l’histoire de cet événement, mettant en scène cha-que étape et sur fond de témoigna-ges de nombreuses personnes qui

ont vécu la belle époque et rêvent devoir les générations futures per-pétrer nos traditions.

La musique à son tour, habitait les lieux, par différents sons instrumen-taux et voix d’artistes aux styles variés, la justesse avec le violoniste Nacer et el gouel Abdelkrim, ren-dait hommage a notre ville et à l’art de parole par les proverbes du patri-moine populaire oral employés par le passé dans les halaqas aux mar-

chés de Haï Medina Jadida à Oran , nostalgie du raï avec Mokhtar, les talents de demain Rabie, Zaki et Mounir.

Le groupe Ghanja venu pour parta-ger le patrimoine musical de Sidi Belabes enflammait l’assistance.

Notre ambition était de permettre aux visiteurs, le temps d’une jour-née, de redécouvrir une partie de leur patrimoine matériel et immaté-riel. Nous sommes arrivés à toucher un grand nombre de citoyens et d’officiels qui nous ont soutenus et permis de réaliser notre souhait.

Le patrimoine est l’héritage du passé dont nous profitons aujourd’hui et que nous transmettons aux généra-tions à venir. Nos patrimoines culturel et naturel sont deux sources irremplaçables de vie et d’inspiration

considérés comme ayant une valeur exceptionnelle pour l’humanité.

Ce fut un mois chargé, activités avec les écoliers, collégiens et ly-céens pour les sensibiliser au patri-moine et sa sauvegarde, visites gui-dées au niveau de notre site et du quartier, conférence avec l’historien Bourahla Abdelkader qui a retracé l’occupation des Ottomans avec le

Bey Mostefa Benyoucef (dit « Bouchlaghem ») à Oran et le Bey Mohamed El Kébir à Mostaganem. Notre vocation première, le bénévolat a trouvé son compte lors de l’activité de volontariat/nettoyage au ci-metière Sidi El Ghrib en hommage à nos ancêtres, « Gaadat Zman » autour de la Nostalgie des proverbes

Oranais qui ont une importance dans la société algérienne et qui risquent de disparaître au fil des années. Un des symboles de notre héritage vestimentaire s’est invité à la clôtu-re du mois du patrimoine avec l’ac-tivité « Haik, chen W Hemma ».

Après un rappel historique, des jeu-nes filles vêtues toutes de Haik tel-les des colombes blanches ont parti-cipé à une séance photo animée par les artistes photographes du « Iso-Club » dans les lieux historiques des Bains Turcs d’Oran. Leurs photos ont été publier sur les ré-seaux sociaux et ont eu un succès fou auprès des internautes pour la plupart nostalgique de l’ancienne époque. Cette manifestation a vu le jour grâ-ce au soutien d’un public fidèle et engagé ainsi que de nombreux par-tenaires, associations et artistes que nous remercions. Assia Brahimi

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L e ramadhan est le mois sacré du pardon et de la miséricorde,

il est aussi le mois de la bonté, de la clémence, et comme tous les peu-ples musulmans, les Algériens ac-cueillent à bras ouverts ce mois bé-ni et se préparent pour faire leur devoir en tant que croyants.

Par ailleurs, chaque aire géographi-que, chaque pays accueille à sa ma-nière ce mois sacré. Les habitudes et traditions diffèrent d’un endroit à un autre et ce, depuis des généra-tions.

Dans cet état d’esprit, et en cette occasion, l’association SDH a orga-nisé une soirée pour aller à la redé-couverte des traditions oranaises en ce mois ; le temps d’une soirée: « Gaâdat ramdane, bin el barah wel youm » s’est donnée pour objectif de faire revivre aux citoyens ora-nais « nesmet ramdane » d’autre-fois dans leur ville adorée. Une ten-tative pour que les jeunes citoyens oranais puissent plonger dans le passé, et redécouvrir les bonnes vieilles coutumes et habitudes de nos mères dans une ambiance rama-danesque chaleureuse.

« El Gaâda » s’est répartie en trois volets distincts, le premier s’est fo-calisé sur les préparatifs et l’accueil

du mois de ramadan dans la ville avant et pendant le jeûne. Pour en parler, nous avons sollicité la pré-sence de personnes âgées du quar-tier de Sidi El Houari, qui nous ont raconté qu’ils entamaient l’arrivée de ramadane deux mois avant.

Tout devait être propre! Les famil-les faisaient le grand ménage voire peignaient les murs de leurs mai-sons, nettoyaient leur linge, après la propreté vient l’approvisionnement, toute une préparation qui nécessite patience et application, tout se fai-sait à la main couscous, vermicelle, tomates séchées et bien d’autres encore; « on préparait tout à la main, nos produits étaient bio, on n'achetait pas d’aliments indus-triels», déclarait l’une des femmes. Le second volet s’est penché sur la mise en avant des différences entre hier et aujourd’hui ; la tradition de nos ancêtres a-t-elle changé ? Cette question a suscité un réel débat chez nos invitées et chez le public car en effet, beaucoup de choses ont changé, les relations des uns envers l e s a u t r e s n o t a m m e n t , «Aujourd’hui, on vit dans l’indiffé-rence, on court après le temps on s’oublie, on se perd ». L’une des invitées s’est posé de multiples questions autour de ce sujet, où sont

passées nos traditions ? Pourquoi autant de changements ? Où sont passé les liens du sang et el Joora taa bekri (voisinage d’autrefois) ? Qu’en est-il des relations humaines qui existaient autrefois ? Parmi les réponses apportées, des personnes du public ont noté que enniya ma bqatche, que les gens ont changé et qu’ils sont devenus matérialistes ennas welate tebbaa edrahem wel maslaha.

Entre les interventions des invités, mise en avant de la tradition orale qu’avaient pour habitude nos mères d’échanger et de réciter sous les différentes formes de proverbes, devinettes, boukalate et contes au-tour d’une soirée variée pleine d’é-changes intergénérationnels, pour une perpétuation de tout ce qui fait notre identité culturelle.

Une ambiance festive rappelant les temps anciens, une soirée reliant passé et présent, avancer tout en gardant ses repères, ses traces et son appartenance culturelle pour qu’il y ait une continuité de nos tra-ditions à travers les générations à venir.

Karima Lakhdari

« Gaâdat Ramdane, bin el barah wel youm »

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N otre chantier d’été 2012 a réuni 15 français d’origine stanoise

et bordelaise, en plus de 35 Algé-riens. Les jeunes se sont impliqués dans la gestion du séjour, les tâches manuelles ainsi que les activités culturelles.

Au programme du séjour, matin, tra-vaux de rénovation du site de SDH (peinture, nettoyage, jardinage), et ateliers techniques d’initiation aux métiers anciens (taille de pierre, for-ge, maçonnerie à la chaux, menuise-rie…).

C’était un plaisir de les regarder tra-vailler, tous recouverts de poussière, de chaux , et de peinture. L’après midi, place à la détente, des sorties au centre ville et visites gui-dées des quartiers Oranais en petits groupe de 4 à 5 personnes, sous l’œil attentif de leurs accompagnateurs, les jeunes touristes étaient enchantés de découvrir la culture Oranaise, et la richesse de la ville en monuments.

Le soir, des activités d’échanges avec débats diversifiés, se prolon-geaient jusqu’à une heure tardive de la nuit (ou plutôt du matin !). La va-leur du partage était présente pendant toutes les soirées du Ramadhan.

Réveils plutôt difficiles le matin, mais cela ne les empêchait pas de travailler dans une bonne ambiance pendant toute la journée. Les repas étaient pris en charge par les jeunes organisateurs, divisés en brigades quotidiennes sous la direction d’une cuisinière professionnelle, l’occasion d’apprendre la cuisine traditionnelle locale.

Les weekends étaient variés et riches en découvertes et émotions, sortie au bord de la mer, à Madagh plage mythique (à 40 km d’Oran), connue pour la beauté de son site naturel , visite guidée à Tlemcen, capitale des Zianides, dynastie qui a régné pen-dant 3 siècles en Algérie ; virée à Mostaganem avec un circuit jume-lant l’histoire de la Révolution Algé-rienne (centre de torture a Sidi Ali) et le présent vert incarné dans l’espa-ce de Djanatou el Arif à Debdaba.

La fin était dure, les participants sont repartis avec les larmes aux yeux, pensant déjà a un éventuel re-tour l’année prochaine, chacun d’eux a affirmé que le chantier était une expérience très enrichissante, unique et à revivre sans modération.

Mokhtar Eddine Djouad

Chantier international d’été saison 12 Les métiers traditionnels en portrait

L’intitulé de ce présent article est représentatif de la thémati-que proposée de deux concours distincts, l’un dans la photogra-phie l’autre dans le dessin. Organisé en marge de la foire aux métiers traditionnels du bâti qui s’est tenue du 8 au 10 juin 2013 sue la place de la Républi-que de Sidi El Houari par l’asso-ciation SDH, en collaboration avec ISO CLUB et l’École des beaux-arts, ces concours avaient pour objectif d’une part la pro-motion et la sauvegarde des mé-tiers traditionnels du bâti tel que la taille de pierre, la forge et la ferronnerie d’art, la menuiserie et d’autre part donner aux jeunes participants l’opportunité de partager leurs talents et leur re-gard sur le monde des artisans et de leur savoir-faire. Les participants devaient respec-ter les règles établies au préala-ble, les photos et dessins de-vaient être réalisés durant la foi-re, et rendus le 3ème jour de cel-le-ci tout en respectant la théma-tique proposée. Lors de la clôture de la foire, une exposition regroupant les travaux des participants eut lieu, à l’issue de laquelle deux lau-réats ont été choisis. Yacine Lakhdari

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Hugo, un des participants français : « Pour ma part c’était une expérien-ce formidable, enrichissante sur tous les domaines, j'ai rencontré des per-sonnes en or que j'aimerais revoir» .

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Bulletin d’Information de « Santé Sidi El Houari » SDH Association pour la Réhabilitation du Vieil Hôpital Récépissé de déclaration de la Wilaya d’Oran, n° 57/92 du 21 janvier 1992. Président de l’Association: Dr. Kamel-Eddine BEREKSI Rédactrice en chef: Mlle Assia BRAHIMI. Adresse : 01 Rue Benamara Ménouar, Sidi El Houari, Oran, Algérie Tél : 041 39 56 67. Fax : 041395667. Email : [email protected] / Site web : www.ecolechantier-sdh.org

L ’unique bain turc d’Oran dit « Hammam du Bey Bouchlag-

hem », fait partie de notre patri-moine culturel et représente l’une des rares constructions qui témoi-gne d’une architecture ottomane et méditerranéenne de 1708 à 1732. Parler de ces bains revient à parler non seulement de leur splendeur architecturale mais également de la résurgence de leur passé historique avec toute sa dimension immaté-rielle ; symbole de rites et de prati-ques sociales. Le hammam est une pièce à part entière de la vie publi-que des sociétés islamiques. Ce monument contribue à la sau-vegarde de l’essence même de no-tre mémoire collective au tant que valeur patrimoniale, historique, so-

ciale, culturelle…etc. Constituant un ensemble architectu-ral culturel et historique d’une com-plexité remarquable, il a connu à travers son histoire des change-ments en raison des réutilisations et des réadaptations sans cesse répé-tées de sa configuration spatiale et architecturale. Hammam avec les ottomans, buanderie et blanchisse-

rie de l’hôpital militaire lors de la présence des français, on ne sait comment il a été occupé par les espagnols. Aujourd’hui, il est habi-té par des manifestations culturel-les. Les lumières, les couleurs, les espaces, la chaleur qui s’y dégage lors des soirées « Ramadania », des expositions, des « gaadat », donnent envie que ce moment soit éternel. A chaque événement ce lieu véhicule énormément d’émotions, d’un espa-ce à un autre, le visiteur est trans-porté par la magie de cet édifice. Plus qu’un monument, un esprit de lieu, un patrimoine vivant vibrant, son charme, ses couleurs, ses maté-riaux nous parlent. Soumaya Hassam

"L'esprit d'un lieu"

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