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OFFICE DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUTRE·MER INSTITUT DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE DE MADAGASCAR Section de Pédologie \OTICES CAHTES DTTILlS.\ rlO\ DES SOLS 6 Feuilles d'Imady par J. YIEILLEFO:\' PUBLICATIONS DE L'I::\STITl:T DE RECHERCHE SCIE::\TIFIQCE TA::'; A:\.\ RTYE-TSI :\IBAZAZA ]0;)9

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OFFICE DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUTRE·MER

INSTITUT DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE DE MADAGASCAR

Section de Pédologie

\OTICES

CAHTES DTTILlS.\rlO\ DES SOLS

6

Feuilles d'Imady

par

J. YIEILLEFO:\'

PUBLICATIONS

DE

L'I::\STITl:T DE RECHERCHE SCIE::\TIFIQCE

TA::'; A:\.\ RTYE-TSI :\IBAZAZA

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SOMMAIRE

PAGES

Introduction 5Gé~logie •................................................. .' . . . 5Géomorphologie _ : _ , '...... 9Climatologie_ .................•..- ,................ 9Topographie, hydrographie '. . . . . . . . . . . . . . ... . . . . . . .. . . . . . . 14'Végétation ..... . . . . . .. .. . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15Action de l'holDmé ; 16Etude des' différents' types de sols "," .. .. .. .. 17Résultats analytiques' :................... 30'Les classes des sols ;............ 36Bibliographie _ . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . 39

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INTRODUCTIONo •

L'étude des sols de· la vallée de l'Imady, dans le cantolld'Imerina-Imady, demandée par le Service de la Conservationdes Sols, rentre dans le cadre d'un projet d'amélioration agricoledécidé par la province de Fianarantsoa, principalement par leService provincial des Eaux ef. Forêts. La prospection fut effec­tuée en partie au cours du mois d'août, en saison sèche,: enpartie en décembre 1957, en saison humide, une grande impor­tance étant attachée aux phénomènes d'érosion et d'alluvionne­ment, qui ont fait l'objet d'un rapport préliminaire. (Eros(on etensablement dans la vallée de l'Imady par RIQUIER et VIEILLE­FON) (septembre 1957) (6).' Il n'a malheureusement pas.étépossible d'assister à une crue importante.

Situé dans la partie nord du pays betsileo (fig. 1), le cantond'Imerina-Imady se trouve à 15 kilomètres à l'est d'Ambositra,chef-lieu du district,sur la route conduisant à Ambohimanga-du­Sud; il est à une trentaine de kilomètres à l'ouest de la zoneforèstière primaire dont on observe de nombreux vestiges dansles zones épargnées par la culture, l'érosion et les feux debrousse. Lé canton, un des plus peuplés du district d'Ambositra,est une région d'agriculture intensive surtout orientée sur lariziculture, en plaine 9U en terrasses, où excellent les paysansbetsileos (7).

A partir de la route qui passe à Imerina-Imady, la zone Nordn'est accessible qu'à pied, tandis que la ,zone Sud l'est par unepiste, valable pour les voitures tous terrains, qui conduit jusqu'àSoatanàna. Enfin, on peut accéder à la partie Ouest par la routedu massif de l'Andraimbe, à partir d'Ambositra. De nombreusespistes pour piétons ont permis de sillonner le pays convenable-ment. -

Pour l'exécution des cartes, le Service des Eaux et forêts deFianarantsoa a fourni un fond topographique au 1/1 O'.{) 00·.Nous disposions, en outre, de la feuille au 1/100.000· d'Ambo­sitra, n° 0-51, et des photographies aériennes au 1/40.000·, prisesen 1950.

GÉOLOGIE

Le socle sur lequel évolue la vallée de l'Imady est constîtlléde roches cristallines et cristallophylliennes; plus particuijère­ment c'~st un socle pr,écambrien., formé d'ectinites e.l .demigmatites. Les ectinites recouvrent les migmatites, et ,ces der­nières occupent presque la totalité de la région qui nous

îllteresse (3).

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6 J. VIEILLEFON

On peut voir la disposition des couches dans one coupe le longde la route d'Ambositra-Imady (fig. 2).

AM~OSITRA

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FIG. 1

De bas en haut, à des anatexites qui n'apparaissent pas surle terrain succèdent des migmatites granitoïdes qui occupentla majeure partie de la zone prospectée, puis des embréchitesqui forment une cuvette autour du village d'Imerina-Imady.

Au Nord-Ouest, au Centre-Sud et à l'Est, ce sont des mI­caschistes dits «inférieurs» qui reposent soit sur les embré­chites, soit directement sur les migmatites granitoïdes, de même

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Echelle 1/150.000Légende

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FIG. 2

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J. VIEILLEFON

que des gneiss à biotite ef li muscovite ou à biotite seule, loca­lisés à la partie Sud.

Passons en revue ces différentes roches-mères du socle :

Les micaschistes. - Ils représentent avec les gneiss des frontsde migmatites. Ils, sont souvent coupés de bancs de quartzitesà biotite et magnétite. Le mica noir est constamment présent,mais le mica blanc manque souvent. La direction générale desmicaschistes est Nord-Nord-Est-Sud-Sud-Ouest, et leur p'endageOuest de 30 à 60·.

Les migmatites granitoïdes. - De faciès hétérogène, elles pré­sentent autour d'Imerina-Imady un aspect œillé; on remarquegénéralement une certaine schistosité soulignée par des bancs demica ou de quartz, schistosité qui peut aller jusqu'à une certainefoliation qui les rapproche sensiblement des granites. Ellesprésentent parfois l'altération en boules des granites.

Les embréchites. - Elles montrent le plus souvent unestructure rubanée qui se reconnaît dans le sol ferrallitique quien est issu; on reneontre aussi un faciès œillé.

On retrouve des traces de ces différents faciès dans les solsqui en dérivent, mais il' Y a de très grandes variations localesqui influent peu sur l'aspect des sols ferrallitiques de cetterégion. Quand on a pu atteindre la zone d'altération de la roche,généralement peu épaisse, on n'a retrouvé que des quartz intactsdans une pâte blanche ou rosée. .

Notons aussi les bancs de quartzites de faible surface surlesquels ne se développe qu'un sol squelettique.

Les différentes roches que nous venons de passer en revuel'ous renseignent sur la nature des matériaux d'où sont dérivésles sols que nous examinerons plus loin : beaucoup de quartz,beaucoup de micas, de feldspath plagioclases, surtout Albite ouOligoclase donc plutôt sodiques, ce qùe l'on retrouve dans 'lesanalyses de turbidité des eaux de l'Imady.

A la station n· 1, en mg/l .'SiO. traces ~.O 1,eFe.O. 1,10 Na.O 5,5AI.03 0,02 Cl 4,5CaO 0,85 P.O. 0,1

,MgO 0,6

Sur ,ces différentes roches-mères des phénomènes anciensd'érosion ont provoqué le dépôt d'alluvionsll.nciennes que nousretrouvons sur certaines collines basses el' dont une coupe prèsd'Ambalavao montre la succession suiva'nte : 1,5 à 2 mètres desol ferrallitique reposant sur' 2 mètres d'alluvions anciennes,elles-mêmes recouvrant des éluvions migmatitiques. Ces allu­vions ancienn'es'.j n'ont pas été· cartographiées, mais la photoaérienne peut nolis permettre de les localiser. '. ,Par-dessus la cuvette d'embréchites d'Imerina-Imady se sont

. déposées des alluvions récentes plus ou moins sableuses à leur

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sommet mais qui présentent une couche d'argile assez impor­tante qui est mise à profit par les habitants pour la fabricationdes briques. '

Nous ajouterons à cela les alluvions très récentes, d'âgehistorique, principalement sableuses, dues à l'évacuation desstériles des exploitations d'or et, de graphite, appelées toby.

GÉOMORPHOLOGIE

Les granites de l'Est ont donné une bande de hauts-reliefsdécapés qui sont le siège d'une désagrégation typique en écailles;Ils forment aussi çà et là des amas de roches- aux sommetsde collines.

Ces collines sont formées soit de migmatitesgranifoïdes, soitd'alluvions anciennes, ces dernières caractérisées par des lits degalets fhiviatiles à leur base. '

Les sommets granitiques culminent à 1.700 mètres et les col­lines plates d'alluvions anciennes sont vers le niveau de1.500 mètres.

Le bassin où coule l'Imady, orienté sensiblement Nord-Sud,est coupé dans 'le sens longitudinal par un banc de quartzites,parallèle à la ligne de sommets granitiques, qui occasionne deuxcoudes de la rivière, celle-ci coulant de l'amont vers l'aval,d'abord à l'Ouest, puis à l'Est, enfin de noùveiju à l'Oit~st de: cebanc de quartzites.

L'élargissement du lit de la rivière s'accéntue au fur et àmesure de la progression vers l'aval, puis il s'étend, à toute lavallée à quelques kilomètres au sud d'Imerina-Imady. Les très'nombreux valions annexes" presque tous alimentés en eaupendant la saison sèche par des sources, présentent des dépôtsc.olluviaux. Entre les talwegs très ramifiés, les collines ont d,esbords à profil convexe avec une nette rupture de pente. Lessources peuvent se trouver très haut sur la pente, et en certainsendroits on assiste à des phénomènes de capture de talwegs~

par exemple dans le centre de. la partie Est.La pente ab~upte des versaI/ts des collines le long des talwegs

est accentuée par l'érosion du ruisseau, souvent guidé toutcontre la paroi par les cultivateurs eux-mêmes (voir action del'homme) (6).

CLIMATOLOGIE

Pour l'étude du climat, nous avons utilisé les donnéesrecueillies par le Service, Météorologique à' la station voisined'Ambositra. Les moyennes des précipitatidns ont été calcul{;e,ssur une période de vingt-cinq ans et pour, les températur~s

sur une période de dix ans (9).

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10 J. VIEILLEFO~

'J'ableau des précipitations

MOYENNE MAXIMUMNOMBRE DE JOURS

MOISMENSUELLE EN 24 HEURES MAXUtUM MINIMUM

mmJanvier .... 290 101 29 10Février .... 243 113 26 12Mars ....... 229 97 27 13

t~il··::::::182 79 24' 436 64 18 0

Juin .. , .... 28 30 . 20 0Juillet ..... 22 22 18 1Aotlt ....... 22 36 18 0Septembre 33 186 13 1Octobre .... 59 - 63 15 1Novembre ., 195 68 25 4Décembre " 281 93 28 7

TOTAL 1.530 220 90

L'alternance d'une saison très pluvieuse, de novembre à avril,et d'une saison relativement sèche, de mai à octobre, est nette,mais il tombe de l'eau à peu près toute l'année et les oragesde saison sèche peuvent être très, importants. Les variationsde la pluviosité' annuelle, de 2.147 millimètres au maximumà 1.210 millimètres comme minimum" ne sont pas trop fortesmais les déplacements dans le temps des chutes importantesde pluies peuvent être conséquents d'une année à l'autre; par

. exemple la pluviosHé du mois de janvier passe de 575 milli­mètres en 1948 à 116 en 1949, et celle du mois de mars de 452en 1937 à 88 en 1938. Dans un tableau des fréquences de pluiesD;lensuelles de 1 millimètre à 500 millimètres, nous voyons queles pluies de saisons sèches sont généralement comprises entre1 et 50 millimètres, celles de saisons des pluies entre 100 et300 millimètres.

Tableau des températures

MOIS Tmx Tmn Tx Tn Tm

Janvier ....... 25° 8 15° 5 31° 2 12° 5 20° 8Février ....... 25° 6 15° 6 30° 6 11° 7 20° 6Mars .......... '25~ 15° 3 29° 8 10° 3 20° 1Avril ......... 24° 2 13° 8 30° 2 7° 9 19°Mai ............ 22° 11° 3 29° 9 1° 16° 6Juin ..:......... 20° 4 9° 3 27° 4 0° 3 14° 8Juillet ........ 19° 2 8° 5 27° 6 0° 9 13° 8Aotlt .......... 20° 1 8° 5 27° 8 1° 7 14° 3

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SOL n'IMADY 11

°

MOIS Tmx Tmn Tx Tn Tm

Septembre .... 22° 3 9° 5· 30° 3 2° 5' 15° 9Octobre ....... 25° 2 11 ° 7 31° 8 4° 3 18° 5Novembre ..... 26° 2 13° 8 31 "9 8,°8' 20°Décembre ..... .26° 15° 1 31" 4, 10" 7 20" 5

Tm." = moyenne des températures maxima.Tmn = moyenne des températures minima.Tx == températures maxima absolues.Tu = températures minima absolues.Tm = températures moyennes mensuelles.

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12 J. VIEILLEFON

Là saison des pluies dont nous avons parlé correspond à destempé,ratures élevées, la saison sèche à des températures plusbasses. On peut même observer des phénomènes de gel sur lescultures. Les maxima absolus ont une amplitude faible, tandisque les minima absolus ont une forte amplitud'e"(12°B). Il existeun décalage entre le début des fortes chaleurs et le début dela saison des pluies, le mois d'octobre étant déjà chaud et pasencore pluvieux.

Indices climatiques

Laissons de côté les indices de DE MARTONNE et de MEYER(respectivement 54 et 373) classiquement étudiés pour cesrégions. Le calcul de l'évaporation selon THORTHWAITE nouspermet de définir le climat d'Ambositra comme très humide,mésothermiqne, avec pen ou pas de déficiences en eau en hiver,ce dernier étant frais par ailleurs, climat que l'on exprimepar la formule :

B. B'o r 13

B caractérisant la pluviosité, B' l'amplitude des variationsthermiques, r la déficience hivernale en eau, 13 les températureshivernales et estivales.

Pour ce qui est de la courbe donnant les variations del'évapotranspiration potentielle, nous avons préféré celle dePRESCOTT à celle de THORNTHWAITE. En combinant la courbeobtenue avec celle des précipitations et supposant qu'après lasaison des pluies il reste dans le sol 100 millimètres d'eau enréserve, nous les répartissons sur les prellliers mois pendantlesquels les précipitations sont inférieures à l'évapotranspirationcalculée selon PRESCOTT; nous en déduisons le nombre de moispendant lesquels il convient d'appliquer une irrigation auxcultures (fig. 4). Pour Ambositra, les courbes nous montrent que.l'on devra irriguer de juillet à octobre, soit environ pendanttrois mois. Ces chiffres ne peuvent être tenus comme absolus,en raison des variations importantes d'une année sur l'autre.'Mais nous en reparlerons en évoquant l'hydrographie de larégion; il existe de nombreuses sources dans les têtes de valléeset qui alimentent les ruisseaux au cours de l'hiver.

Nous faisons figurer également sur le graphique la courbe'«ombrothermique» selon GAUSSEN, mais le fait qu'elle suit detrès près la courbe des précipitations dans sa partie basserend hasardeuse toute interprétation.

:Conclusions, influences du climat

Pour les cultures, notons la relative uniformité des tempé­ratures moyennes, l'existence de minima absolus importants, ledanger de trois mois à pluviosité insuffisante.

Pour le débit des rivièJ;'es notons qu'il tombe ,pendant cinqmois, de novembre à mars, les 4/5·· des précipitations annuelles.Nous avons alors des -risquesd'inonda-iion de la basse plaine,(de l'lmady.,

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SOL O'IMADY 13

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P Pluies mensuelles sur 25 ans

EW: Evapotranspiratlon potentielle

-_.: Courbe Ombrothermlque (2T)

III: Utilisation de la réserve en eau du 'sol

Fig. 4.

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14 J. VIEILLEFON

TOPOGRAPHIE, HYDROGRAPHIE

Les pentes. - AbrUptes sur les reliefs granitiques, mêœeverticales par endroits sur les gros blocs qui bordent la valléede l'Est, elles spnt moyennes sur les collines et les bas depentes, mais encore souvent voisines de 25 à 30 0/0, elless'affaiblissent au sommet des croupes d'alluvions anciennes, etdeviennent très faibles dans la basse plaine alluviale.

Les trois seuils qui barrent la rivière ont provoqué des dépôtsimportants de sable qui peuvent être repris lors des cruesimportantes.

Le réseau hydrographique. - Les nombreux ruisseaux detêtes de vallées se jettent dans l'Imady aprè~ avoir été plus ou.moins décantés par les rizières ètablies le long de leur COllrs.En effet, certains affluents ont beaucoup d'eau et nécessitentun chenal de drainage en plus du canal d'irrigation destinè àl'alimentation des rizières, ce dernier ne prenant qu'une partiede l'eau. Tollies ces vallées secondaires sont le siège d'im­portants phénomènes d'érosion (6). Par contre, dans la ·valléeprincipale, elle aussi entièrement occupée par des rizières, iln'y a plus érosion mais alluvionnement, la rivière serpentantdans un chenal dont le fond est souvent· au-dessus du niveaudes rizières, et, par conséquent, le niveau de l'eau, même àl'étiage, est au-dessus du niveau de l'eau dans les rizières.

Dans la zone qui nous intéresse, l'Imady descend de170 mètres sur une quinzaine de kilomètres de cours, ce quifait une pente de plus dei 0/0. Cette pente est naturellementplus faible, dans la partie basse, mais elle excède encore1 pour mille.

Parallelement à l'étude pédologique, le Service Hydrologiquede l'I.R.S.M. a entrepris des mesures sur le cours de l'Imady (8).Les mesures de débit faites en août, saison sèche, en dix pointsdu cours, nous font penser qu'il existe un assez fort écoulementdans le lit sableux-' car de la somme des débJts de trois affiuents(0,77- + 0,64 + 0,14 m3

), soit 1,55 mètre cube, nous neretrouvons, nn kilomètre plus loin, que 0,97 mètre cube, soituhe perte de plus .d'un tiers.

Des prélevements pour analyse du débit solide nous ontmontré une turbidité maximum de 34 mg/litre, dans laquellela granulométrie comporte une grande majorité de sablesgrossiers, mais ceux-ci sont constitués le plus souvent depailletfes de mica, le véritable sable grossier se déplaçant surle fond par saltation (ou «cheminement»).

Le transport de sable est beaucoup plus important en saisondes pluies, le courant étant alors assez fort pour mettre ensuspension' les sables déposés dans son lit. C'est ainsi que lesdépôts de sables des biefs successifs sont repris chaque annéeet descendent ainsi progressivement vers l'aval, entraînantparfois la rupture des digues, elles-mêmes en sables, d'oùl'ensablement des rizières proches du chenal.

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SOL n'IMADY 15

VÉGÉTATION

Nous avons vu que le canton d'Imerina-Imady n'est qu'à unetrentaine de kilomètres de la forêt primaire, ce qui fait penserqu'elle n'a quitté cette région que depuis une centaine d'années.D'ailleurs, on en découvre des vestige's dans de nombreuses·têtes de vallées et sur les pentes très escarpées où les animauxou le feu ne peuvent parvenir. A la disparition de la forêt, etau milieu' des espèces attestant sa présence ancienne, telles qQeFougères, Philippia, c'est une prairie peu dense de Graminéesqui s'est installée, et se maintient grâce aux feux annuels;l'action du pâturage est moins nette car les bœufs ne

. consomment pas rationnellement les herbes, surtout en périodehumide' .

Dans cett'e praIrIe domine Aristida similis, associée àTrychopterix stipoïdes et Trachypogon polymorphus. Imperatacylindrica pousse dans les endroits humides et plus humifères,où poussent également certaines fougères (2).

Les bas-fonds, bords de riviéres ou rizières voient souventapparaître Leersia hexandra, excellente espèce.

Même dans les zones protégées contre les feux depuis quelquesannées, tels les périmètres de reboisement, ces herbes couvrentassez mal le sol, sur lequel le ruissellement est important. Parcontre, dans les bas-fonds humides une végétation dense s'estétablie et empêche le transport vers l'aval des matérieux érodés.

Après l'abandon de la culture' sur. les parcelles en jachère,apparaissent comme post-culturales Helichrysum, -Cynodondactylon et même des Fougères, qui aiment les terrains meubles:Mais quand le sol a été très appauvri par la culture oul'érosion, la végétation a beaucoup de mal à reprendre, et lesol presque nu. est le siège d'un ruissellement intense.

LES REBOISEMENTS

Les Eucalyptus poussent ~rès facilement sur ces sols. etn'étouffent pas l'herbe si le peuplement n'est pas trop serré.D'autre part, nous avons remarqué la régénération facile deces arbres sur les jachères en bordure des boisements. Unreboisement en pins a été fait, où les arbres se sont développéstrès irrégulièrement; étant donné leur jeune âge, on ne peutmesurer encore leurs possibilités antiérosives.

• Ainsi que l'a observé BOSSER (1) dans la région d'Andilamena, aunord du lac Alaotra, on a rencontré les formations suivantes, quin'ont malheureu~ementpas pu être cartographiées, faute de la colla­boration d'un agrostologue :

1. pteris aquilina. Helichrysum, Philippia.2. P.a., lmperata cylindrica, Hyparrhenia rula•.3. I.e., H.r., Heteropogon contortus.

04. Aristida, H.r., H.c.5. Aristida en p~uplemlmt ouvert.

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16 J. VIEILJ.EFOX

Des mimosas ont été utilisés pour le reboisement dans lapartie nord près d'Imerina-Imady. On peut regretter qu'ils ne.soient pas plus développés, car ils protègent bien le sol.

ACTION DE L'HOMME

Les cultures. - Le canton d'Imerina-Imady se trouve dansune région de forte population (30 habitants au kilomètre carré),'essentiellement agricole, orientée sur la riziculture, accom­pagnée' de quelques cultures sèches, entre autres manioc,patates .douces (4).

Les rizières se trouvent d'une part dans les vallées, d'autrel'art sur les collines où l'irrigation est possible, et où elles se

',suivent en gradins soigneusement construits et entretenus.L'élevage n'a qu'une importance secondaire, mais la maigre

. prairie qui le nourrit est brûlée chaque année.

L'érosion concomitante. - La riziculture en est à la fois·une cause et une victime. La population s'augmente sans cesse;

. ,elle a, en effet, une densité de 97 habitants au kilomètre carré'dans la partie la plus peuplée; pour agrandir les rizières, les,cultivateurs des hautes vallées rabotent les bords des talwegsen employant comme agent de creusement le rUisseau qu'ilsrepoussent contre le flanc des collines. Les pans de terre:s'écroulent dans le lit où ils se désagrègent; et tandis qu'argileet limon sont entraînés, le sable se dépose au fond et serarepris lors des crues de la saison des pluies. Ce sable risquera.alors de se déposer dans les rizières d'aval, si les digues serompent sous la poussée des eaux.

Les cultures sèchès apportent leur contribution à cetteérosion, étant souvent établies sur des pentes trop fortes, etaussi très près des talwegs ce qui renforce encore l'attaque desberges de ceux-ci. Certains agriculteurs font pourtant descultures sèches en gradins et il est à remarquer que ce sontgénéralement ceux qui travaillent des rizières en gradins.Néanmoins, et s\lr bien des points, leurs techniques peuvent êtreaméliorées.

Les chemins aussi forment des conduits pour le ruissellementconcentré et provoquent URe érosion linéaire intense.

L'érosion dans les toby. - Les exploitations d'or et de. graphite, bien que fermées depuis un certain temps, sont encore

responsables en partie de l'afflux de sable dans le lit de larivière, soit que celui-ci provienne des «steriles», déchets destamisages, soit que les dépôts accumulés tout le long de larivière depuis une quarantaine d'années, quand commençal'exploitation, soient repris et transportés plus bas.

Quelques travaux ont été entrepris, mais sont encoreinsuffisants.

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SOL p'IMADY

ETUDE DES DIFFERENTS TYPES ,DE SOLS

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Pour cette étude nous avons suivi le canevas suivant, chacundes types cités ayant une importance spatiale inégale :

A. - SOLS ÉVOLUÉS EN PLACE

10 Ferrallitiqlles plus ou moins érodés :1. Sur embréchites et migmatites granitoïdes.2. Sur migmatites granitoïdes et granites.3. Sur micaschistes.4. Sur alluvions anciennes.5. Sur colluvions.6. Sol gris sur alluvions anciennes (podzolique 1).

2 0 Hydromorphes : hydromorphie ancienne ou actuelle.A engorgement te1J1.poraire de su~face :

7. Rizière de plaine alluviale.S. Rizière de colline.

A engorgement permewent, de profondeur9. Tourbeux sur granite.

10. De tanimanga sur colluvions.

A hydromorphie ancienne :,11. Sur alluvions anciennes concrétionnées.12. Hydromorphie, ancienne drainée.

B. - SOLS NON ÉVOLUÉS

- 13. Sol squelettique sur quartzites.- 14. Alluvions sableuses récentes.

S'il est permis de tenter une classification topographique deces divers types de sols, nous dirons que vers les sommets serangent les sols' tourbeux sur granites, les sols squelettiquessur quartzites; au dessous, les sols ferrallitiques sur granites,sur migmatites, sur micaschistes, sur alluvions anciennespodzoliques, à évolution hydromorphe ancienne ou concré­tionnées; enfin, vers le bas, nous remarquerons les sols derizière, de plaine, ou les alluvions sableuses récen~es.

Pour les quatorze types de sols classés, nous avons étudié etdécrit vingt-huit profils dont vingt et un ont été analysés.

Etudiant chaque type de sol, nous parh~rons succinctementde sa localisation, nous décrirons UJ;!. profil caractéristique dontnous fournirons les résultats d'analyse avec, si besoin est, lesdifférences constatées avec les sols analogues; enfin, nousmentionnerons leur utilis,ation agricole courante, ainsi quel'intensité de l'érosion constatée.

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18 J. VIEILLEFON

1. - Sol ferrallitique sur embréchites et migmatites. (VIII-31 -1 de la classification AUBERT)

(profil n° 81

Localisation. - On rencontre ces sols le plus souvent aupied des hauteurs' mais à une altitude parfois plus faible queles sols sur alluvions anciennes qui les recouvrent souvent (voirprofil n° 9). Ds forment des collines plates ou en pente faible,surtout dans la région Nord, où la roche-mère est plutôt uneembréchite. .

Végétation. - Elle consiste essentiellement en une prairieà Aristida similis parsemée de Philippia. Dans le cas du profiln° 8, une belle formation de Mimosas (.4cacia decurrens) s'estdéveloppée sur ce sol et le protège bien contre l'érosion.

Profil-type. - Au-dessus de ce qu'il est convenu d'appelerle matériau originel, ou «zone de départ» du sol ferrallitique.le sol a une épaisseur de 1 mètre à 1,5 mètre.

Sur une colline de pente moyenne, sous Aristida et Philippiaet une couche humifère partiellement enlevée :

9- 40 Horizon légèrement humifère- gris beige, argilo-graveleux,' à structure grumeleuse à particulairemoyçnnement stable, f,aiblement poreux;

40- 7·0 Horizon ocre rouille, de même structure, de plusen plus rouge;

70-120 Horizon franchement rouge à texture argilo-sableuse, structure à tendance prismatique,légèrement plastique.

au-dessous Horizon blanchâtre de roche altérée.

Propriétés physiques. - La granulométrie est généralementargilo-sableuse avec 50 % de sables et 30 à 40 % d'argile.Le pH est assez bas, 5,4 à 5,8. La teneur en eau est satisfaisante.l'humidité équivalente de 25 à 30.

Propriétés e-himiques. - La teneur en matière organique totaleest satisfaisante dans les quarante' premiers centimètres (en­viron 30 pour mille). Comme elle. le carbone et l'azote, baissentrapidement dans le profil; en surface le rapport C/N estde 10 à 12. Les dosages d'éléments échangeables et totaux serévèlent très faibles, mais les bonnes qualités ,physiques et laprésence de matière organique en quantité suffisante nous fontprévoir une bonne réponse aux engrais.

Ces sols sont très ferrallitisés, le rapport Si02/AI20. est voisinde 1, parfOis inférieur. On a également quelques concrétionsincomplètement formées.

Au sujet du peuplement de mimosas observé sur le profil n° 8.on peut lui attribuer la quantité plus grande d'azote dans leshorizons supérieurs par rapport au sol recouvert seulement par

.la prairie.

Erosion et utilisation. - Ces sols sableux sont facilementérodables dès que la pente est suffisante et que la couverture

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SOL D'I1IIADY 19

végétale est bien attaquée, d'autant. plus que la litructure n'estpas très stable.

Quelques cultures sèches, itinérantes, existent sur ces sols,sans grand rapport, et la prairie y est maigre.

2. - Sol ferrallitique sur migmatites granitoides et granites(VIII-31-1) ,(profil n° 23)

Localisation. - On les trouve sur des pentes plus fortes queles sols précédents et ils sont donc généralement érodés, doncpeu épais.

Végétation. - Aristida similis représente ici encore le dernier'stade de Ja dégradation de la prairie, mais on y trouve mêlésdes Philippia et des Fougères qui attestent la présence anciennede la forêt primaire; on retrouve d'ailleurs des reliques de cettedernière dans certains sites naturellement protégés.

Profil-type. - Sur une pente de 40 0/0, un replat cultivéformant terrasse, sous une végétation post~culturale clairsemée :

0-10

10-40

Horizon . gris .noir argilo-sableux, à structuregrumeleuse;

Horizon jaune foncé,. de même texture, parsemé detaches noires; au-dessous, une roche altéréecontenant peu d'éléments ferro-magnésiens, dop.ctrès· leucocrate.

Propriétés physiques. - La granulométrie est plus sableuseque précédemment et le quartz est abondant, l'argile est moinsabondante; le pH est très bas (4,9) mais l'humidité équivalentede 30 est bonne. .

Propriétés chimiques. - Si la teneur en matière organiquetotale est bonne également, le C/N est un peu plus éleve .quedans le type (1). Eléments totaux et échangeabJes trèsfaibles. Mêmes remarques que précédemment quant aux engrais,mais ici une 'lutte antiérosive s'impose.

Erosion et utilisati6n. - Quand la végétatiop n'est pas tropdégradée, le ruissellement n'est pas très· .actif, mais lorsqueles cultures décapent la pente, l'érosion en nappe s'accentue,on voit apparaitre des dépôts de sable bien lavé en surface etelle ·fait ensuite place à l'érosiOJ;l en rigoles.

N. B. - La ptésence' de taches noÎl"es peut s'expliquer par une faiblehydromorphie, ce sol passant au type n" 9 quand la pente est trèsforte et la couverture peu épaisse•.

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20 j. VIEILLEFON

3. - Solferrallitique sur micaschistes (VIII-31-1)(profil n° 25)

Localisation. - Ces sols forment des buttes de faible altitudedans la partie nord-ouest de la· région prospectée.

Végétation. - Leur végétation est semblable à celle des solsdéjà étudiés.

Profil-type. - Sur le sommet d'une colline en pente faible,(environ 5 %), sous une, couverture de Cynodon dœetylon peudense:

0- 10

10- 30

30- 80

80-100au-dessous

Horizon brun assez sableux, à structure grum(~­

leusè, friable; .Horizon brun-jaune plus argileux, à structure

cubique peu stable;Horizon ocre rouille argilo-sableux. à .structure

grumeleuse, légèrement plastique;Horizon jaune de même texture;Roche altérée.

Dans tout le profil on reconnaît la stratification des micas­chIstes. Nous avons pu étudier une «chaîne» de ces sols aunord-est de Tsinainakaka. Sur le sommet de la colline le sola 1 mètre d'épaisseur; sur la pente celle-ci se réduit à30 centimètres et dans le bas 1,50 mètre de sol recouvre laroche altérée.

Propriétés physiques. - La roche-mère a donné beaucoupplus d'argile et de limon à ces sols (50 à 55 %). Le pH estencore acide (5 à 5,3) mais l'humidité équivalente est bonne(30 à 35) sauf dans les pentes érodées \(profil 18).

Propriétés chimiques. - On observe toujours une bonneteneur en matière organique et. en humus mais aussi une grandepauvreté en éléments échangeables et totaux.

Erosion et utilisation. - Plus argileux, ces sols sont moinsérodables mais leur mise en culture sur pente forte entraîneleur dégradation rapide.

4. - Sols ferrallitiques sur alluvions anciennes (VIII-31-1)(profil nO 9)

Localisation. - Ils occupent la plus grande partie de ]afeuille, recouvrant les croupes allongées en contrebas desmassifs qui bordent la vallée de part et d'autre. Ils reposentgénéralement sur des sols sur migmatites évolués antérieurementau dévôt. '

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SOL D'IMADY 21

Végétation. - Elle est toujours à base d'Aristida, mais on ytrouve souvent Helichrysllm, parfois même Imperata cylindrica.Cynodon dactylon et Helichrysllm sont les principales post­culturales.

Profil-type. . - Nous avons choisi. une coupe montrant lasuccession «sol sur alluvions anciennes» ·sur «sol sur migmatitesgranitoïdes». . .

Sur une terrasse établie sur une pente de 30 %, sous unejachère :

0- 30

30- 60

60-120120-200

au-dessous

Horizon gris beige argilo-sableux à structuregrumeleuse, légèrement durci;

Horizon jaune de même 'texture avec quelquescailloux épars;

Horizon jaune à. structure poudreuse peu stable;Horizon brun sous un lit de cailloux roulés

séparant les deux formations, sablo-argileux,à structure poudreuse assez fine;

Horizon rouille à taches blanchâtres passant àune zone altérée plus claire, puis à la roche.

Propriétés p4ysiques. - Les alluvions sont exceptionnel­lement plus argileuses (40 à 50 % d'argile) que le sol sous-jacentqui n'en contient que 15 à 25 %. . .

Le .pH est acide (5,4 à 5,8), la teneur en eau satisfaisante.,

Propriétés chimiques. - La teneur en matière organique,moyenne en surface, diminue beaucoup vers 50 centimètres deprofondeur, puis remonte vers 1, mètre, pour rediminuer plusbas. Eléments échangeables et totaux sont faibles sauf le Mg

.échangeable pour un horizon. La capacité d'échange estmoyenne.

La ferrallitisation est assez poussée dans les deux sols super­posés, et dans chacun les horizons profonds ont un rapportSiO.!Al.O. plus fort que les horizons supérieurs correspondants.

Variations. - Les alluvions anciennes sont le plus souvent lrèssableuses. Humidités équivalentes et points de flétrissement sontdu même ordre, de même que leur richesse en éléments l:ertili­sants. Il semble néanmoins que celles du sud de la vallée soientplus riches, ou peut-être moins exploitées ou érodées.

Utilisation et érosion. - Leur nature sableuse les expose àl'érosion et le sapement des berges par les ruisseaux y estparticulièrement actif. Ces sols ne durcissent pas en surface et ilne se forme pas, comme sur· les sols décrits ci-dessus, unepellicule durcie qui augmente le ruissellement en nappe maisdiminue l'enlèvement des particules du sol. Ils portent desprairies et des cultures sèches. .

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22 J. VIEILLEFON

, 5. - Sol ferrallitique colluvionné (V111-31 -1 )(profil n° 17)

Localisation. - On trouve des sols de ce type sur le bas despentes. Lorsque les sommets sont couronnés de bancs dequartzites, ces sols voient leur horizon supérieur enrichi enéléments grossiers. .

Profil-type. - Sur une pente de 20 %, sous une jachère noncultivée

, 0-20 . Horizon brun noir, sablo-graveleux, à structure gru-meleuse principalement due à la matière orga­nique;

20-50 Horizon jaune grisâtre, sableux, à structure parti-culaire;

au-dessous Horizon jaune devenant progressivement orangé,plus argileux, passant à une zone plus claire àpartir de 1,50 mètre.

Propriétés phy.siques. - L'analyse granulométrique révèle uneassez forte proportion d'argile et limon (55 %) qui n'apparais­liait pas sur le sol en place:

Le pH est acide (4,8 à 5,1), l'humidité équivalente satisfai­:.ante.

Propriétés chimiques. - Le taux d'humification, bon pour lesautres sols, est ici assez faible, la pauvreté est grande en baseséchangeables et en résenes. Tout le profil est fortement ferral­litisé. SiO.!AI.O. est partout inférieur à 1.

Erosion et utilisation. - Ces sols sont souvent cultivés enraison de l'humidité qui y règne. TI y a un assez fort I~ssivage

mais pas d'érosion.

6. - Sol gris sur alluvions anciennes (VIII-31-1)

Localisation.- A l'Ouest, sur les croupes proches de l'An­draimbe, on observe un horizon très gris, à structure particu­laire presque cendreuse à 20 centimètres de profondeur,reposant sur un, sol latéritique jaune.

La forêt ayant probablement quitté cette région depuis fortpeu de' temps et la végétation actuelle étant surtout cOQstituéede Philippia, il est peut-être permis de parler de podzol.

En raison de l'hétérogénéité probable des alluviQnnementssuccessifs de l'Imady, il est possible que ce soit une couche desable blanc qui a pu subir ensuite ce que nous pourrions appelerune micro-podzolisation. ,

Nous n'avons .pas étudié ce sol plus en détail en raison de satrès faible étendue.

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SOL D'IMADT

7. - Sol de rizière, de plaine alluviale (1 X-41-0)(profil nO 10)

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Localisation. - Nous n'avons pas étudié en détail les sols dela plaine alluviale de l'Imady, ceux-ci étant depuis longtempsoccupés par la riziculture. Le problème de leur dégradation estd'ordre mécanique, par les apports de sable de la rivière.

Végétation. - Ces sols sont occupés chaque année par desrizières et ne portent qu'un court laps de temps une végétationpost-culturale peu fournie.

Profil type. - Sous une rizière, après la récolte:

0-20 Horizon gris sablo-graveleux, mais àstructure massive compacte;

20-40 Horizon gris blanchâtre, .sableux, struc-ture identique;

40-100 et au-dessous Horizon gris clair à taches rouilles, plusargileux.

Propriétés physiques. - Nous pouvons déduire de sa granu­lométrie sableuse que cette rizière a déjà subi des apports desable qui ont été ensuite mélangés au reste du sol par le rizi­culteur lui-même; les graviers dans l'horizon de surface en sontune autre preuve. La réaction du sol est toujours acide(5,1 à 5,4), l'humidité équivalente présente une valeur accep­table.

Propriétés chimiques. ~ La teneur en matière organique estbonne en surface, de même que le taux d'humification; larichesse en azote est moyenne et le C/N un, peu faible, maissurtout, comme sur les sols des collines, la pauvreté est grandeen éléments échangeables et la capacité d'échange est faible.Par contre, les réserves de potasse et d'acide phosphoriqUe sontbonnes, et l'acide phosphorique assimilable est en quantitésuffisante. Notons que l'horizon profond est plus pauvre quel'horizon superficiel sauf en ce qui concerne la potasse totale.

Erosion et utilisation. - Le maintien de la culture du ri'z estmenacé par les dépôts'de sable qui se produisent quand la .digue,elle-même en sable, se rompt sous la poussée des eaux plus oumoins chargées des sables prélevés dans le lit tout le longdu cours.

8. - Sol de rizière sur collines (IX-41-Q)(profil nO 28)

Localisation. - Lorsque l'eau peut être facilement .apportée·sur les flancs des collines, soit à partir de sources, soit à l'aidede canaux d'irrigation, des rizières ont été installées en gradinssuperposés. La roche-mère de ce sol hydromorphe est alors soitune terrasse d'alluyions. soit un amas de colluvions, soit même

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.24 1. VJ:EILLEFON

un sol ferrallitique. On en trouve un peu partout, particulière­ment dans la partie Nord.

Profil type. -- Sur une terrasse à 1 mètre au-dessus duruisseau, sous une culture 'de joncs précédant celle du riz :

0-30 Horizon gris beige, sableux, à structure particulairehumide;

30-60 Horizon gris avec quelques taches blanches etrouges, sableux, particulaire, légèrement adhésifen masse;

au-dessous Horizon jaune plus argileux dp sol ferrallitique.

Propriétés physiques. - La granulométrie est très sableuse(70 à 75 % de sables fins et grossiers), l'humidité équivalentesatisfaisante, le pH très bas en profondeur (4,7).

Propriétés chimiques. - La teneur en matière organique est·-bonne, le' C/N un 'peu fort, mais l'azote est en faible quantité.Pour le reste, ce sol est aussi pauvre que les autres avec cepen­dant une bonne teneur en acide phosphorique assimilable. Maisla capacité d'échange est faible.

Comme les autres sols de rizière, il est ricbe en réservespotassiques. Peut-on l'expliquer par un apport lors des ruisselle­ments qui suivent les feux de brousse? En tout cas, on a toujoursobservé beaucoup de potasse ,dans les eaux ruisselées aprèsbrûlage. Une autre explication peut être dans l'attaque àl'analyse des micas non altérés, fréquents dans ces sols.

Erosion .et utilisation. - Lors de leur aménagement cesrizières peuvent présenter des zones de moindre fertilité enraison des bouleversements apportés par l'établissement desgradins. Mais des apports colluviaux dus à l'érosion desparcelles supérieures peuvent les enrichir.

Ces sols accusant souvent une très forte acidité, on cultived'abord des joncs avant de commencer la riziculture.

9. - Sol tourbeux (IX-40-1)

Localisation. - Ces sols, dont l'intérêt agricole est nul,recouvrent certaines pentes granitiques et s'accumulent surcertains replats. L'eau de ruissellement ou de source coule ennappe sur le rocher et baigne donc entièrement ces amas desol.

Une végétation s'installe : de xérophytes quand la pente estforte, de mousses" et de lichens quand elle est plus douce.

Le sol tourbeux glisse le long de 'la pente et peut s'accumulerau Ibas de la pente, ennoyant le bord presque vertical de cesrochers en «pain de sucre».

Profil. - L'épaisseur de ces sols va de 5 centimètres sur penteproche de 100 % à 40 centimètres quand la pente n'est quede 15 à 20 %. Nous avons surtout observé ces. sols dans la partiesud-est .de la. vallée, sur les contreforts voisins du mont Tsito.

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SOL n'IMADY

10. - Sol de tani-manga (IX-40-1)(profil n° 19)

25

0-10

30-60

10-30

Localisation. - Dans les vallons en pente faible, où les colIu­tions s'amassent sur une certaine épaisseur, on a affaire à unsol hydromorphe moins gorgé que le précédent. On le trouveradonc dans la plupart des vallons remblayés bien alimentés eneau par des sources. Sur certaines pentes, il fera immédiatementsuite au sol tourbeux lorsque la pente diminue.

Profil-type. - Sous une végétation dense de Cynodon dactylonet Imperata cylindrica :

Horizon gris jaunâtre, sablo-argileux, assez biendrainé, à structure grumeleuse peu stable;

Horizon noir à traînées blanches, argilo-limoneux,plastique;

Horizon noir jaunâtre très argileux, à structurecompacte pseudo-prismatique; plastique.

La nappe phréatique stagnait à 20 centimètres de profondeurau moment du prélèvement.

Propriétés physiques. - Ce sol sur colluvions est forcémentassez sableux 1(50 à 65 %), mais on observe une augmentationde la somme "argile + limon en profondeur. Le"pH, bas, est de 5en surface.

Propriétés chimiques. - La teneur en éléments fertilisantsest faible pour tous sauf pour l'acide phosphorique, et il en estde même des réserves. La capacité d'échange est" faible et peusaturée. Le taux d'humification baisse beaucoup en profondeur,sans doute en raison de la présence de la nappe d'eau. .

Erosion et utilisation. - Lorsque la nappe n'est pas tropproche de 'la surface, ces sols peuvent porter des cultures sèchesqui bénéficieront de l'humidité collectée dans le bas-fond ensaison "sèche; sinan, des possibilités d'irrigation dépendra leurtransformation en rizières. A ce moment d'ailleurs les agricul­teurs ont tendance à mélanger au sol de la terre prélevée sur lespentes latéritiques voisines, pour l'aérer.

11. - Sol ferrallitique concrétionné (VIII-31-1)(profil n° 12)

Localisation. - Nous n'avons observé ni carapace, ni cuirass"e,mais seulement, sur une sorte de plateau peu étendu, desconcrétions durcies à la surface d1.Jl sol, concrétions parfoisappelées «carok». La nappe existe à faible profondeur, et onpeut aisément la retrouver dans des bas-fonds voisins. Maiscette formation a très peu d'importance dans le reste de larégion.

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26 J. VIEILLEFON

Végétation. - Cette 1 zone de ,plateau à nappe phréatique­proche avait été mise à profit par des boisements d'eucalyptus;Aristida s.imilis constitue le couvert herbacé, tandis que quelqueslmperata apparaissent dans les endroits, humides.

Profil-type. - Sous prairie clairsemée non brûlée :

0- 10

Hl.. 15

15-150

Horizon gris sablo-graveleux, à structure particu­laire;

Horizon grisâtre contenant de nombreuses concré­tïons ferrugineuses rouille durcies;

Horizon beige, plus argileux, plus plastique.

La nappe n'a pas été observée; mais est supposée se trouver'à 1,50 mètre ou 2 mètres en saison sèche.

Propriétés physiques. - Le granulométrie est très sableuse(70 à 75 %);. le pH acide (5,4), l'humidité équivalente assez.faible, ce qui se comprend par la texture.

P'ropriétés chimiques. - La teneur en matière organique estmoyenne e~ le taux d'humification de 35 est bon. Mais élémentséchangeables et réserves sont faibles, de même que la capacitéd'échange.

Erosion et utilisation. - Ce sol de prairie en pente douce,mais de texture très sableuse, souffre d'une certaine érosion ennappe qui parvieilt, enlevant l'horizon supérieur, à faire appa­raître en surface les concrétions qui durcissent à l'air.

On peut penser que l'origine de ces concrétions n'est pas uneilluviation, mais un simple alluvionnement d'un sol concré­tionné, l'épaisseur de sol au-dessus d'un lit. de concrétions bienformées par ailleurs ne pouvant justifier l'accumulation ferriqueque par une érosion d'un horizon 'supérieur très épais.

Nous pensons donc que ces concrétions, formées dans uncertain sol, ont été transportées après érosion, et se sont durciesà ce moment avant de se déposer en lit. Mais il peut y avoir euun apport supplémentaire de fer par la nappe actuelle.

12. - Sol d'hydromorphie ancienne, drainé (IX-42-2)(profil n° 24)

Localisation. - Le néo-creusement dans les vallées antérieu­rement comblées d'alluvions anciennes a mis à jour et drain~

des sols qui avaient subi des phénomènes, d'hydromorphie. Ilsforment des terrasses à 2 ou 3 mètres au-dessus du ruisseauactuel. Leur base est généralement formée d'une couche de sableclair. On les observe surtout dans la partie ouest.

. Profil-type. - Sous une belle végétation de Cynodon dactylont~d'Acacia decurens (mimosa) :

0- 30 Horizon gris brun argileux finement sableux, às~ructure grumeleuse peu stable;

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SOL D'IMADY 27

30-110 Horizon noir de même texture mais le sable n'estpas réparti d)une manière homogène;

Au-dessous Couche de sable blanc presque pur.

Propriétés physiques. - Sa granulométrie ne varie pas enprofondeur, elle est argilo-sableuse et son humidité équivalenteest satisfaisante. Le pH est bas.

Propriétés chimiques. - Ces sols sont riches en matièreorganique et ~n azote, et leur humification est très lente. Leséléments échangeables et le phosphore assimilable sont en trèsfaible quantité; il en est de même dans les réserves sauf pource qui est du phosphore qui existe en quantité moyenne, ainsique nous l'avons vu pour de nombreux autres sols' de la, région.Notons que la capacité d'échangè croît nettement en profondeuroù l'humification est plus forte, mais alors le complexe est ;très 'faiblement saturé (6 0/0).

Utilisation et érosion. - Ces sols sont cultivés ,en jardins ouportent des arachides de très :belle ·venue. Nous avons souventobservé des mimosas sur les sols de cette catégorie; aussi est-ilpossible qu'ils en soient un indice. La pente de ces terrains estpresque nulle et on ne constate pas d'érosion.

13. - Sol squelettique sur quartzites tX-61-0)('profil n° 6)

Localisation. - A partir des bancs de quartzites, du 'sommetjusqu'aux deux .tiers de la pente, se développent des sols dontl'épaisseur dépasse rarement 25 à 3{} centimètres.

Profil-type. - Sur, une pente de 10 % sous Aristida, Imperata,Philippia et Fougères :

0-15 Horizon gris beige, sableux, de structure grume-leuse à· nuciforme;

15-30 .Horizon jaune sablo-argileux, de ,structure pou-dreuse, friable;

Au-dessous Roche altérée montrant beaucoup de quartz.

Propriétés physiques. - Le pourcentage de sable passe de75 % en surface à 65 en profondeur, tandis que l'argile augmente.Les graviers sont abondants. L'humidité équivalente est assez

. faible dans cet échantillon, mais elle est meilleure dans lesautres -profils étudiés qul sont plus argileux. Le pH est toujoursbas, sauf pour le profil n° 5 (5, 6 et 5. 8). \

Propriétés chimiques. - La matière organique est en quan­tité suffisante {ft le taux d'huinification est bon. Ces sols sontassez riches en azote et leur rapport C/N est v,oisin de ,10, par­fois même inférieur. La teneur en éléments échangeables estfaible, sauf en ce qui concerne le magnésium qui est presque

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28 J. VŒILLEFON

partout en quantitfs supérieures au' calcium. Ces' sols sont éga­lement pauvres en éléments totaux, mais le phosphore total estun peu plus abondant.

La capacité d'échange est moye~ne en surface et peu saturée.

Utilisation et érosion. - Ce sol, peu profond et rempU denombreux caiijoux, est impropre à la cultqre et ne peut porterqu'un pâturage, ou un boisement quand la pente est trop forte.L'érosion s'exerce mais n'est pas très importante, la pente n'étantjamais très longue. Les bas des pentes sont cplluvionnés etarrêtent tout transport de sable vers la rivière.

14. - Sables récents non évolués (XI-63-0).(profil n" 15)

Localisation; - Dans les, rizières envahies par le sable, un~

couche de 20 à 30 centimètres s'est déposée, qu'il est impossiblede mélanger au sol sous-jacent pour cultiver le riz comme ilest pratiqué souvent quand les apports de sable sont peu impor­tants. Un alluvionnement limoneux s'effectue au-dessus du sable.

Ils sont généralement marqués 1s sur la carte.

Profil. - Sous une maigre végétation :

0-2 Horbon gris brun limoneux humifère;2-30 Horizon de sable beige, presque pur, sauf de

nombreuses paillettes de mica; .au-dessous On retrouve l'argile des alluvions de la vallée.

Utilisation. - Alimentés par l'eau des rizières voisines, cessols sont susceptibles d'être utilisés comme pâturages d'été; encutre, convenablement aménagés, ils peuvent servir d'exutoiresde crues.

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SOL D'IMADY

UN EXEMPLE -DE TOPOSEQUENCE (Fig. 5)

,29

Vers le milieu de la vallée, près de Kianjanahary.i nous~vonsétudié les profils 16, 17, 18 et ;19 montrant successivement dessols: squelettique sur quartzite (16), ferrallitique colluvionné(17,18), tanimanga (19).

L'épaisseur de sol augmente progressivement 1e long de lapente, le premier sol n'étant pas au sommet. Nous avons succes­sivement 30' centimètres de sol, puis 100, 150 et enfin 180' centi­mètres.

Il

~ 18'

FIG. 5

i'

11

._._.---.1 __ NA"""

Vers le haut, le, sol ne comporte que deux horizons distincts,tandis que nous en voyons trois dans les sols qui lui font suitevers le bas. Remarquons que la teintê des divers horizonss'obscurcit le long. de la pente, les horizons supérieurs passentde beige à noir, ceux immédiatement en dessous de jaune à. gris.Plus bas, l'horizon 'ocre rouille a tendance à être plus 'foncésous la nappe phréatique qui occupe le bas-fond.

Du Wint de vue des propriétés' physiques et chimiques, les'variations ne permettaient aucune interpr.étation.

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30 J. VIEILLEFON

INDEX DES PRELEVEMENTS

Pro61 nO T,pe de .01 AnoI" PrOJn nO T,pe' de sol ADalyo&!.correspondant Correspondant

1 4 X 15 142 1 X, 16 13 XS 13 X 17 5 X4 4 X 18 'f) X1) 13 X 19 10 X6 13 X 20 47 4, X 21' 48 1 X 22 4St 4 X 23 2 X

10 7 . X 24 12 x:11 9 25 3 X12 11 X 26 a 'X13 6 .27 314 10 X 28 8 X

rRE~ULTATS'ANALYTIQUES DES PRINCIPAUX TYPES

DE SOLS

Les analyses des échantillons ont été faites par le laboratoire­de Pédologie de l'I.R.S.M., sous la .direction de Mme RUF.

Les modifications suivantes ont été apportées aux pratiques.mentionnées dans le Formulaire des méthodes analytiques enusage aux laboratoires de Chimie analytique et de Mièrobiologie'de l'I.R.SoM. (Tananarive, juin 1956) :

1° Pour l'analyse mécanique on utilise mainhmant la disper­sion par l'hexamétaphosphate de soude et carbonate de soude à.pH 8,3 et agitation cinq minutes au mixer;

2° Le dosage du calcium total se fait par photométrie de'flamme, après absorption des ions PO. sur "résines synthétiques;.

3° Le dosage du magnésium se fait par colorimétrie au jaune·de titane avec élimination de l'interférence Al, Ca par addition"d'un tampon de sulfate de calciUJlI et aluminium.

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SOL D'IMADY 31

Type 1 (sol nO 8) Type 2 (sol nO 23)

811

82. , 83 2311

232

Profondeur••.•••••••.••. 0--10 10-40 40--90 0-10 l(l-40pH •...•••••.••••.••.... 5,6 5,8 5,4 4,9 4,9Gmnulométrie ..••••.•... D D D » . »

.'Argile A ........••• ; .' ... 33,6 22,35 18,45 26,5 25,5LimonL ................ 5,6 18,5 10,0 18,7 18,65Sable fui Sf .•..••••••.••. 27,5, 27,9 21,8 27,6 26,4Sable grossier Sg ......... 31,87 30,2 49,2 , 27,7 '.

30,6

"Hum. équivalente •••..•.. 22,9 28,2 14,3 '34,8 22,2Mat. organique p. 1.000 .•• 36,12 23,39 4,~ 22,7 21,32Humus p.1.ooo .•..'•.•.. , 8,2 6,1 D 6,0 2,9Acides humiques ••...•... 1,5 0,9 » 2,6 1,2

'. Carbone p. 1.000 ......... 21,0 13 2,75 13,2 12,4Azote p. 1.000 .•.•..••... 2,10 1,13' 0,29 0,94 0,66,C[N .•.•.....•••••..•••. 10,0 . 12,0 9,4 14 18,8

[ Humus{M.O.. : .• ; •••. _..• 22,5 26 '" 26,5 13,5" Eléments échangeables en

, MéqJl00.g. :CaO .............. 0,75 0,95 0,95 1,1 0,9MgO.......... : ••• 0,32 0,42 '116 0,42' 0,50

"K" 0 ............. 0,03 0,035 0,0 0,16 0,07Capacité échange T •.•••.. 11,0 9,4 4,15, 7,10 10,0Somme des bases S •.. , •.. 1,10 1,40 2,10 1,68 1,47Taux saturation V ..•...•. 10% 15 % '51 % 23% 15%Eléments totaUx p. 1.000

0,70,

CaO .............. 0,85 0,73 1,25 1,05K"O ....... ~ ..... 0,30 0,24 0,21 0;30 0,24Pa 0, ............ l,55 1,71 3,53 ' l,OS 0,60

Pa 0, assimilable p. 1.000. 0,010 0,016 0,012 0,052 0,028SiOa 1

,

AIs Oa............ 0,28 0,22 0,09 D »

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32 J. VIEILLEFON

Type 3 (sol nO 25) Type 4, (sol nO 1)

2511

2521

253 111

121

131

14

.Profondeur .••.•... 0-30 30-80 80-100 0·15 15-50 50·70 70-120pH ............... 5,0 5,0 5,2, 5,4 5,4 ' 5,9 5,2Granulométrie ...•. » » » )J )J , )J )J

A .......... 34,4 31,5 20,65 26,5 25 14,6 22,5L ........... 21,25 33,7 41,55 7,3 12 14,2 27,2sr .......... 30,05 14,7 13,7 29,9 30,75 40,1 27,3

·Sg.......... 13,20 20,2 32,4 . 36,0 31,3 30,7 21,9Hum. équivalente... 29,8 37,2 31,7' 23,8 24,9 20,2 26Mat. organique

p.. 1.000 ............... 36,12 8,25 2,06 26,14 33,02 6,19 '2,92Humus p. 1.000 .... 6,0 0,8 0,55 8 6,7 2,8 )J

Acides humiques •.. ' 2,2 0,3 0,3 2 1,5 0,5 0,65Carbone p. 1.000 ... 21,0 4,8 1,2 15,2 19,2 3,6 1,7Azote p. 1.000...... 1,2 1,29 ' 0,4 2,07 1,41 " 0,3 0,3CIN •..'••••••....•. 17,5 3,7 3 - 7,8 13,6 12 5,6HumusfM.O..•..... 16,5 9,9 26,5 20 20,5 ,45 )J

.Eléments échan-geables en méql100g. :

CaO ........ .0,45 0,40 0,60 1 0,7 0,65 0,9MgO........ 0,47 0,31 0,33· 0,4 0,3 0,33 1,2~O ....... 0,09 0,03 0,03 0,04 0,05 0,025 )J

T ........... 18,55 7,15 5,3 10,7 9,3 ' 3,6 3,7S ........... 1,01 0,74 0,96 1,45 1,0 1,02 1,1V ........·.. 5,5% 10,5% 18% 13,6 10,7 28,2 27,3

. Eléments totauxp.1.000:

CaO ........ 1,05 0,85 1,25 l,55 1,55 1,40 0,94,~O ....... 0,15 0,12 0,15 0,22 0,24 0,35 0,19Pa 0 6 ...... 1,60 l,55 1,75 0,78 0,72 .1,0 0,5

, Pa 0 6 assimilable0;052 6,014p.1.000 ......... 0,040 0,088 0,018 . 0,008 0,010

SiOa 1,02 1,06 1,07 1,17AJa 03......

)J )J )J

1

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SOL D'IMA:~Y

-. " . " , ,

Type 4 (sol nO 9) "Type 5 (sol nO 17)

921

931

941

95 III1

1721

173,

Profondeur .'.•...•. 30-60 cm 60-120 12/200 200 0-10 10-40 40-100pH ...••••.....•.. 5,4 5,8 .5,4 5,6 4,8' . 5,0 4,9Granulométrie .•••. » » » » » » »

A .......... 41,7 SO,5 "24,8 15,6 21,4 22,45 34,25L..•........ 12,8 10,0 28,9' 18,85 32,2 21,65 23,15sr .......... 19,7 14,75 34,9 42,15 30,0 15,7 27,65Sg ......•... 24,8 24,0 11,0 22,5 11,9 28 13,55

Hum. équivalente ... 27,2 , 38,4 28,0 32,6 37,2 21,3 28-Mat. organique

p. 1.000 •..•...•. 17,9 2,8 15,5 1,5 32,3 20,6 2Humus p. 1.000 ..•. 5,1 . 1,2 3,9 0,5 4,5 4,0 0,65Acides humiques ... 1,4 0,15 0,6 0,3 1,0 ' 0,9 0,35Carbone p. 1.000 ..• 10,4 1,65 9,0 0,85 18,8 12,0 . 1,2Azote p. 1.000 ..... 0,83 0,20 0,86 0,13 2,19 0,99 0,23C/N •.•............ 12,5 8,2 10,4 6,5 8,5 12,1 . 5,2Humus/M.O•.•..•.. 29 42 25,5 '35 14 19,5- 31Elémen ts échan-

geables en méq/100 g.:

CaO ••.•.... 1,85 1,60 l,55 1,0 l,55 '0,55 0,50MgO ........ 1,15 2,90 1,0 ·0,95 0;63 0,40 0,38Ka 0 ....... 0,10 0,025 0,0 0,045 0,16 0,06 0,01

Capacité échange •.. 9,7 13,7 11,4 8,7 12,85 7,0 3,70S ........... 3,1 4,52 2,55 2,0 2,34 1,01 3,89V .......... 31 % 30% 18% 23 % 18% 14% 24%

Elé'ments totauxp.l00CaO •.•••.•. 0,94 0,94 1,26 1;71 1,4 1,4 0,85Ka O ....... 0,2 0,23 0,28 0,28 '0,21 0,18 0,40Pa O~ 0,58 0,93 l,Il 0,46 2,20 1,85 2,0

Pa 0 6 assimilable •• '0;010 '. 0,006 0;004 0;004 0,024 0,024 '0,0281 SiO.

0,81Ma Os

...... 1,33 1,67 1,20 2,02 0,54 0,42

, )

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34 J. VIEILLEFON

/ Type 7 (sol nO 10) Type 8 (sol nO 28)

1011

102 2811

282'

"Profondeur ..•............. 0-20 cm 20-40 cm o.:.aO cm 30-60 cmpH ••.•..•................ 5,1 5,4 5,0 4,7Gmnulométrie ......•...... 19,0 14,1 15,0 12,65"

A .................. 11,10 13,4 13,85 12,10L................... 38,5 35,0 37,5 45,2Sf .................. 29,35 37,6 32,9 35,9Sg •........•........ n n Il Il

Hum. équivalente ........... 24,3 28,2 28,8 23,4Matière organique p. 1.000 ... 20,6 11,3 19,26 7,56Humus p. 1.000 ............ 4,8 2,2 4,8 2,6Acides humiques ........... 2,4 1,0 2,2 0,5Carbone................... 12,0 6,6 11,2 4,4Azote ..................... 1,32 0,87 0,79 0,25C/N ....•................. 9,9 7,5 14,1 17,6Humus/M.O................ 23 19 25 34Eléments éébangeables en

méqJ100 g:CaO ................ 1,3 0,85 1,35 1,30MgO ................ 0,68 0,35 0,47 0,48~O ............... 0,14 0,07 0,10 0,10T ................ 5,4 7,3 6,7 4,0S ...........•..•.... 2,12 1,27 1,92 1,88V ...... ,............ 40% 17% 29% 47%

Eléments totaux p. 1.000 :CaO ................ 1,12 "0,85 1,25 1,05~O ............... 1,08 1,63 2,05 2,65Pa Û", ............. 1,65 l,53 0,65 0,80

Pa 0 11 ,assimilable .. : ......• 0,088 0,028 0,128 0,0601

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SOL D'IMADY 35

Type 10 (sol nO 19) Type 13 (sol nO ~)

1911

192 611

62

Profondeur ...•..•...••••.. 0,-10 cm 10--30 cm 0-15 cm 15-30 cmpH ...•.••....•••.•••.•..• 5,0 5,7 5,B 5,2Granulométrie ............. D D D II

A ...•.••.......•.•• 16,3 26,6 7,2 29,7L................... IB,7 21,B 16,B 4,8Sf .................. 35,3 29,0 34,9 25,7Sg .................. 29,0 17,B 39,6 3B,7

Humidité équivalente ....... 37,1' 45,2 IB,2 18,0Matière organique p., 1.000 •.. 22,7 2B,9 40,2 24,1Humus•.•....••........... 5,7 1,3 14,0 7,0Acides humiques ........•.. 2,0 0,8 4,4 1,8Carbone .....••............ 13,2 16,B 23,4 14,0Azote ..................... 1,04 1,4 2,21 1,84C/N ..••.•.•.•..••••••••.• 12,6 12 10,5 ' 7,6Humus/M.O.•. .•........... 25 4,5 35 29Eléments échangeables en

méq/l00 g ;CaO .......... '...... 0,75 0,55 1,15 0,75MgO ................ 0,41 0,42 1,95 0,70KaO ............... 0,08 0,06 0,12 0,09T .................. 6,55 7,10 14,3 9,6

- S .•................. 1,24 1,03 3,25 l,55V .................. 19% 14% 23% 16%

Eléments totaux p. 100 ;CaO •............... 1,05 1,75 1,05 0,98Ka O ............... 9,lB 0,18 0,26 0,33p.06 ...... .- ........ 1,25 0,95 0,88 0,92

Pa 0 6 assimîlable .......... 0,084 0,060 0,020 0,012

- -

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J. VIEILLEFON

LES CLASSES DE SOLS

CLASSE II-A

Nous avons rangé dans cette classe les sols du type 8, ensuitedu type 10, et les sols d'autres types que les possibilités d'irri­gation peuvent conduire à la riziculture en terrasses. Ne courantpas les dangers des rizières de plaine quant à l'ensablement, ilsbénéficient, en outre, des apports fertilisants colluviaux. Onpourra, d'autre part, envisager pour eux des rotations à based'engrais verts ou d'autres cultures puisqu'ils seront facilementasséchés. li n'en est pas de même des rizières de plaine qui sontpériodiquement inondées.

Les réserves sont généraleme~tmoyennes, mais, les sols étantplus ou moins érodés, il conviendra d'apporter une fumure defond au fumier de ferme au début de la culture. Un apportd'engrais azoté sera bénéfique, de même qu'un apport phosphaté,sous forme de phosphate naturel, préférable dans ces sols assezacides.

L'extension de ces rizières est sous la dépendance de l'irriga­tion, aussi ne faut-il pas considérer les zones marquées commedes limites; la classe II-A peut être considérablement étendue.

Nous pouvons préconiser la rotation riz-soja en culture dé­robée que l'on enfouirait en même temps que l'engrais phos­phaté. Lorsque l'on a affaire à des sols coHuviaux plus ou moinstourbeux, il faut effectuer un drainage en même temps quel'irrigation.

CLASSE II-B

Cette classe groupe tous les sols de la plaine alluviale et desvallées adjacentes, le. plus souvent formés__ sur- alluvio~s de larivière, généralement argileux, mais plus ou moins recouvertsde sable (type 7).

Ces sols sont depuis longtemps déjà consacrés à la riziculturecontinue et reçoivent un certain apport organique par le fumierdes parcs à bœufs. Les agriculteurs ont mis également ces der­nières années des engrais, particulièrement phosphatés.

Il est délicat d'aménager maintenant des sols·de cette classe,la mosaïque des rizières étant rigoureusement cadastrée. Maisil est évident que des travaux de redressement du cours del'Imady élimineraient le danger primordial auquel cette classeest exposée, c'est-à-dire l'inondation persistante en saison despluies et l'ensaiblement fréquent.

CLASSoE Ill-C

La fertilité des sols de coBines étant fort peu variable, géné­ralement faible, ce sont des questions de pente qui nous ontconduit principalement pour délimiter cette classe. A la foisinterviennent la valeur de la pente et sa longueur. Cela veutdire qu'il est' fort possible que la pente soit parfois supérieureà 12 à 15 0/0, car il était nécessaire de dégager de grandes

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. SOL n'IMADY 37

surfaces; les variations de détails apparaîtront aisémen't àl'utilisateur.

Nous pouvons donc y trouver différents types de sols, ferral­litiques le plus souvent (types 1, 3, 4, 11, 12).

Nous avons vu que, malgré leur teneur médiocre en élémentsfertilisants, ces sols montrant d'autre part une assez bonnestructure sont probablement susceptibles de répondre conve­nablement aux epgrais.

Jusqu'à présent la culture était itin~rante sur ces sols, c'est~à­

dire qu'une jachère de plus ou moins longue durée s'installaitaprès la culture. Cette médiocre rotation pourrait être amélioréeavec des engrais verts ou des fourrages. .

. Nous pouvons proposer la rotation établie par RIQUIER pourAmbohimandroso (5).

- Deux ans, manioc fertilisé en fumier de ferme;Un an, euchloena;

- Un an, arachide ou soja;- Un an, antaque.

Nous avons vu que ces sols sont très éroda,bles; aussi lescultures devront être menées en courbes de niveau et en évitantde laisseIi le sQl nu au moment des pluies.

Dès à présent une série d'expériences est en cours d'instal­lation pour l'étude des pratiques antiérosives dans' un secteurqui a été choisi en collaboration avec M. ROCHE, autour deSoatanàna.

CLASSE IV

Nous avons été dans l'obligation d'introduire cette classe enraison de l'augmentationl de la population dans le canton del'Imady. Elle renferme, en effet, tous les terrains de pente forte,supérieure' à 15 %, situés le .plus souvent auprès des villages,et dont la culture, pour ne pas entraîner une trop forte dégra­dation par érosion, doit être menée en gradins sur les courbes .de niveau.

Les terrasses en gradins doivent être limitées côté aval parllne hande enherbée de 30 à, 40 centimètres de large, pouréviter l'éboulement du talus.

D'autre part, les fossés de garde établis à l'amont devrontrecevoir des exutoires protégés de façon à éviter l'érosionlinéaire en rigoles.

La proximité des villages, donc la possibilité d'apporterfacilement des fumures, fait que ces sols sont parfois plusfertiles. Mais pour les cultiver régulièrement il serait bon depratiquer un assolement avec engrais verts comme sur les solsde la classe précédente.

Il est possible d'envisager des cultures arbustives, arbresfruitiers, caféiers, qui seront facilement soignés et fertilisés. Ilfaut dans ce cas prévoir une' bonne couverture du sol, parvégétation naturelle ou niême paillage.

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38 J. VIEILLEFON

CLASSE V

Cette classe est ordinairement réservée aux plantations, arbus­tives.. Nous avons vu ,que nous pouvons faire rentrer ces'dernières dans la cla~se IV, le choix de la culture dépendantdes nécessités écon{)ll1iques des habitants de la vallée, c'est-à­dire recherche d'une nourriture d'appoint au riz souvent insuf­fisant ou culture pour la vente (café par exemple).

Nous rangeons dans cette classe, le pré-bois qu'il' serait bond'installer dans les zones à peu de distance des villages actuel-'lement occupés par une Jllaigreprairie. Des lignes 'd'arbrespermettraient de clôturer sommairement les pacages et le

,mélange eucalyptus-mimosas devrait permettre uné bonneprotection du sol en même temps que des houquets constituésaux bons" endroits pourraient devenir un certain abri pour lesanimaux.

Enfin" il serait, possible d'y essayer, des introductions defourrages améliorés, Kikuyu, Chloris gayana, Brachiaria matica(Herbe de Para), même Heteropagon contortas et Hyparheniarata.

CLASSE VI-B

Dans cette classe rentrent divers sols, particulièrement lessols squelettiques sur quartzites, certains sur migmatites.

Les pra,iries éloignées des villages ne pourront être entre­, tenues; aussi les laisserons-nous telles quelles, en évitaJ;lt d'ylaisser séjourner trop longtemps les troupeaux, et si possible deles brûler enfin de saison sèche.

Nous pouvons y ranger également les zones d'ensablement dela vallée qui peuvent constituer des pâturag'es d'été. Comme ilssont peu importants, nous ne les avons pas cartographiés sousforme de classe. On les reconnaîtra approximativement par lesdépôts Is. '

CLASSE VJI

Nous y avons fait rentrer les sols incultivables _à cause deleur pente, de leur difficulté d'acces, de l'impç>rtance de leurérosion. '

Dans les zones escarpées de' l'est ef. de l'ouest de la valléeon laissera la végétation se développer seule; sur les collinesérodées, éparses, 011 tentera un reboisement é'conomique.

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BIBLIOGRAPHIE

(1) BOSSER J. et ROCHE P., «Notice de la carte d'utilisation des sols».Andilamena. Publication LR.S.M., notice n° 1, 24 p., Tananarive,1956. .

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iMPRIMERIE OFFICIELLE - TANANARIVEDép6t légql : Janvier 1959, l or trim. [5184-581

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CARTE D'UTILISATION m SDLS _VAUH DE L'IMADY _ FEUILLE NORD

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CARTE D'UTILISATION 01$ SOLS -VALLEE DE L'IMADY- FEUILLE SUD

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