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1 Sécurité Privée ENJEUX RÈGLEMENTAIRES La sécurité incendie à l’heure du CNAPS www.securite-privee.org { VIOLENCES URBAINES Peur sur la ville JUIN / AOÛT 2011 # 16 Sécurité Privée LE MAGAZINE D’INFORMATION DES ACTEURS DE LA PROFESSION

Sécurité Privée #16

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Dossier central : Violences urbaines. Peur sur la ville

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Page 1: Sécurité Privée #16

1Sécurité Privée

ENJEUX RÈGLEMENTAIRES

La sécurité incendie à l’heure du CNAPS

www.securite-privee.org

{ VIOLENCES URBAINES

Peur sur la ville

JUIN / AOÛT 2011 # 16

Sécurité PrivéeLE MAGAZINE D’INFORMATION DES ACTEURS DE LA PROFESSION

Page 2: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 20112 Sécurité Privée

Page 3: Sécurité Privée #16

3Sécurité Privée

ÉditorialÉditorial

epuis le début de l’an-

née, j’ai eu l’occasion

de rencontrer de nom-

breux dirigeants et ca-

dres d’entreprises issus

de tous les métiers de la

sécurité privée. Interro-

gés sur le devenir qu’ils

souhaiteraient pour leur

secteur, ils ont choisi majoritaire-

ment « l’unité dans la diversité ».

Ils ont raison. C’est sans doute là

le défi majeur de notre profession

aujourd’hui.

Chacun aspire légitimement et na-

turellement à conserver ses parti-

cularismes et à défendre son « ter-

ritoire » commercial. Une attitude

encore renforcée par le triple effet

de la mondialisation (la sécurité

n’a plus de frontière !), de la crise

dont le voile flotte encore sur les

résultats des entreprises et de la

mise en place du CNAPS dont les

contours ont encore besoin d’être

précisés. Aussi n’est-il pas étonnant

que l’on constate ici et là des com-

portements protectionnistes.

C’est un fait. Lorsque les frontières,

toutes les frontières, qu’elles soient

géographiques, commerciales

ou légales, s’estompent, le réflexe

consiste à dresser des barrières vi-

sant à défendre, et à s’isoler.

Et pourtant, certains change-

ments sont inéluctables. Il ne

s’agit pas de se résigner. Il s’agit

en revanche de les anticiper, de

les accepter, d’en faire une force.

Et ce changement sera d’autant

plus profitable que nous serons

unis pour aller de l’avant.

L’UNITÉ, ÇA MARCHE !C’est grâce à elle que le gouver-

nement a entendu les demandes

du secteur.

Qu’il s’agisse de la sécurité in-

cendie : la circulaire publiée en

mai (lire article page 36) consti-

tue un petit pas vers une clarifi-

cation nécessaire des contours

de la sécurité privée et de la sé-

curité incendie.

Qu’il s’agisse du CNAPS : ras-

semblés nous avons obtenu des

parlementaires le report, au 1er

janvier 2012, de la taxe destinée

au financement.

Unis, nous avons pu obtenir que

les coûts inhérents à la mise en

place du CNAPS soient maîtrisés.

Ensemble, avec vigilance nous

ferons du CNAPS, un outil de mo-

dernisation de la profession.

L’ORGANISATION PATRONALE AU SERVICE DE L’UNITÉLes entrepreneurs ont peu de

temps ; ils ont comme priorité

absolue et légitime la défense de

leurs entreprises et des emplois.

Aussi, l’activité patronale appa-

rait-elle comme un moyen de

défendre les intérêts de nos en-

treprises. Encore faut-il que ses

actions soient positives et qu’el-

les apportent des résultats.

L’USP s’y emploie chaque jour

auprès des partenaires sociaux

et des pouvoirs publics.

OUVRIR NOTRE ACTION À TOUS LES ACTEURS DE LA SÉCURITÉLa sécurité privée est une gran-

de famille ! La mise en place du

CNAPS a révélé une partie de sa

diversité et de sa richesse.

Mais cette famille ne se limite

pas aux acteurs visés par la

loi de 1983. La sécurité privée

s’étend bien au-delà ! Acteurs de

la vidéoprotection, conseils et

bureaux d’étude, professionnels

de la télésurveillance, éditeurs

de logiciels, constructeurs…

sont autant d’acteurs de la sécu-

rité privée dans son acception la

plus large. Il s’agit d’avancer en

respectant les spécificités de

chacun de nos métiers tout en

travaillant de conserve afin de

servir l’intérêt commun ; l’unité

dans la diversité.

C’est la voie soutenue par l’USP.

D« Rien n’est permanent,

sauf le changement », Héraclite

PAR CLAUDE TARLET, PRÉSIDENT DE L’USP, UNION DES

ENTREPRISES DE SÉCURITÉ PRIVÉE ET VICE-PRÉSIDENT DE LA CoESS,

CONFÉDÉRATION EUROPÉENNE DES SERVICES DE SÉCURITÉ

Page 4: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 20114 Sécurité Privée

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� Protection rapprochée

� Transport de fonds

Page 5: Sécurité Privée #16

5Sécurité Privée

ISSN 1055 - 1606

Dépôt légal à parution

DIRECTEUR DE LA PUBLICATIONClaude Tarlet

Sécurité Privée “Le magazine de référence

des acteurs de la profession” est un titre

appartenant à l’USP (Union des entreprises

de Sécurité Privée) qui le fait éditer sous

ce nom depuis 2007.

24, rue Firmin Gillot 75015 Paris

Tél. : 01 53 58 08 17 - Fax : 01 53 58 08 18

E-mail : [email protected]

Site Internet : www.securite-privee.org

COMITÉ DE RÉDACTIONLiliane Claret, Katherine Franciscus,

Nicolas Le Saux, Sandrine Legrand-Diez,

Annabelle Ripoll, Claude Tarlet

Sécurité Privée est édité par Fluide

5 rue Saint Joseph 75002 Paris

Tél. : 01 78 09 68 85 - Fax : 01 72 10 00 71

E-mail : [email protected]

Site Internet : www.fluide-com.fr

[email protected]

Rédacteur en chef : Sandrine Legrand-Diez

Tél. : 01 78 09 68 82 - E-mail : [email protected]

Rédacteur en chef adjoint :

Katherine Franciscus

Tél. : 01 78 09 68 84

E-mail [email protected]

Conception graphique : Fluide

Crédits photographiques :

Fotolia, Fluide, Préfecture de police, CNIL.

Ont collaboré à ce numéro :

Stéphanie Bergouignan, Liliane Claret,

Guilhem Decoux, Romain Dumont, Michel

Eynaud, Remi Fargette, Katherine Franciscus,

Olivier Granet, Olivier Hassid, Xavier Latour,

Dominique Legrand, Stéphanie Macedo,

Hélène Martini, Pierre Moreau,

Didier Ranchon, Annabelle Ripoll,

Claude Tarlet, Alex Türk.

PUBLICITÉChef de publicité :

Audrey Davoine 01 78 09 68 85

E-mail : [email protected]

ABONNEMENT ET DIFFUSIONLe magazine est vendu par abonnement.

Pour toute demande d’achat au numéro,

contactez : Annabelle Ripoll 01 78 09 68 83

E-mail : [email protected]

IMPRESSIONImprimerie Montligeon

61400 St Hilaire le Châtel

Téléphone : 02 33 85 80 00

SommaireSommaire

Éditorial

InstantanésEntreprises

Facts&Figures

Innovations

Rendez-vous

DécryptageFinancement du CNAPS. Entre soulagement et inquiétudes

En couvertureViolences urbaines. Peur sur la ville

Dura Lex, Sed LexLa sécurité incendie à l’heure du CNAPS

Cahier spécial vidéoprotectionVidéoprotection et entreprises. Enjeux et réalités

En pratiqueTout savoir sur les applications Smartphone appliquées à la sécurité

CosmopolitisMexique. Les grands chantiers du président Calderon

Lu pour vousSélection

3

6101416

20

23

38

45

55

59

64

VIOLENCES URBAINES

Peur sur la villeDÉCRYPTAGEFinancement du CNAPS.Entre soulagement et inquiétudes

DURA LEX SED LEXLa sécurité incendie

à l’heure du CNAPS

Page 6: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 20116 Sécurité Privée

EntrepriseSÉCURITÉ BANCAIRE

Geutebruck signe un contrat cadre avec la Commerzbank

C’est désormais « officiel » : les

représentants de Geutebruck

GmbH et Commerzbank

AG ont signé début avril un

contrat cadre pour l’instal-

lation de systèmes vidéo

Geutebruck dans quelques

1200 filiales de la Commerz-

bank AG.

Au cours des cinq prochaines

années, toutes les installations

vidéo existantes aux diverses

coloris et technologies seront

remplacées par des systèmes

neufs et uniques. Des caméras,

principalement analogiques,

seront ensuite intégrées.

Ce contrat concerne environ

1200 systèmes re_porter, un

système d’enregistrement

vidéo hybride numérique

préconfiguré de Geutebruck

certifié BGV-Kassen.

Chaque système peut être

accompagné de caméras

analogiques et/ou IP. Afin

d’augmenter la sécurité, les

fonctions d’analyse CPA et

Motion Detection sont prévues,

de manière à déclencher

l’alarme en cas de déplace-

ment angulaire des caméras

et de mouvements selon des

segments bien définis. Le

tout est complété par une

formation dispensée aux

employés et aux partenaires

de la Commerzbank AG. Dans

le cadre de cette collaboration

avec Geutebruck, un raccorde-

ment d’interface au système

d’alarme existant des filiales

est également prévu.

Biométrie

La Brink’s choisit ZALIXLa Brink’s,

spécialisée dans le

transport de fonds,

a choisi la société

ZALIX, spécialiste

de toutes les

technologies de

biométrie, pour

sécuriser les accès

sensibles de ses

agences en France

avec une solution à

empreinte digitale

ZX- 115.

INFRAROUGE

Alloin à l’avant-garde de la sûreté avec Solaris

CAPTEURS

Effidence et M-Tecks EAC signent d’un ac-cord de partenariatCet accord a pour ambition de

développer un robot de sur-

veillance. Effidence possède

une expertise forte en systè-

mes embarqués optroniques

et en intelligence artificielle.

M-Tecks EAC conçoit et déve-

loppe des robots « Arthron »

mobiles à grande capacité de

franchissement. Grâce à cet

accord, Effidence utilisera la

plateforme mécanique Arthron

pour son segment SR, small

robots. Téléopéré lorsqu’il est

vendu par la société M-Tecks

EAC, Effidence intègrera

les modules d’intelligence

artificielle pour transformer le

robot en système ISR1 de sur-

veillance. La technologie déve-

loppée permettra au robot de

réaliser automatiquement des

circuits de ronde en évitant

les obstacles et de repérer les

personnes évoluant dans le

périmètre de surveillance.

La nouvelle barrière à infrarouge sans fil Solaris de Sorhea est

installée depuis un an sur deux sites du célèbre transporteur.

L’occasion d’effectuer un retour sur expérience.

Acteur international important du transport et des messageries,

les transports Alloin du groupe Kuehne+Nagel utilisent depuis

longtemps plusieurs modèles de barrières infrarouges de Sorhea,

notamment de la gamme Maxiris, pour protéger un ensemble de

38 sites logistiques contre les intrusions.

Sorhea est le leader européen de cette technologie de protec-

tion à base de faisceaux invisibles infrarouges transmis entre des

colonnes, et dont la coupure génère une alarme.

Les transports Alloin ont installé les nouvelles barrières infra-

rouges Solaris de Sorhea sur deux nouveaux sites en région

Rhône-Alpes, à Chaponnay et Andrézieux-Bouthéon, de façon à

maximiser la sécurité des colis et marchandises de leurs clients,

ainsi que pour mieux protéger les réservoirs de gasoil des

camions du transporteur qui restent à l’extérieur et représentent

aujourd’hui un butin potentiel. L’installation de ces colonnes dès

le commencement de l’activité a été extrêmement dissuasive et

a permis d’éviter les problèmes d’intrusion. « Un avantage des

Solaris, explique Martial Darras, directeur Sûreté des transports

Alloin, c’est qu’on les pose et c’est tout. Elles sont alimentées par

panneau solaire et batterie et communiquent sans fil par radio,

et elles ont pu être installées sans génie civil, nous permettant de

très substantielles économies.»

Instantanés

CONTRÔLE D’ACCÈS

Ingersoll Rand rentre à l’hôpital

Le Centre Hospitalier d’An-

nonay (07) a choisi la société

INGERSOLL RAND, fournisseur

mondial de systèmes élec-

troniques et biométriques

de contrôle d’accès, pour la

gestion du contrôle d’accès

de son hôpital, de ses deux

maisons de retraite et de son

école d’infirmières (64 portes,

3 bâtiments, 4 parkings) afin

d’optimiser la sécurité et de

garantir une meilleure confi-

dentialité.

Page 7: Sécurité Privée #16

7Sécurité Privée

ACQUISITION

Securitas acquiert le fonds de commer-ce d’ASGSecuritas a conclu un accord

pour l’acquisition du fonds

de commerce de la société

Assistance Sécurité Gardien-

nage (ASG) au 1er juin. ASG est

une filiale du groupe Assystem,

spécialisée dans la prévention

des risques dans l’industrie

nucléaire et les chantiers

navals. En 2010, ASG a enregis-

tré un chiffre d’affaires de 14,4

millions d’euros et compte

aujourd’hui 416 salariés. Avec

cet accord, Securitas devient un

des premiers acteurs de sécurité

privée en France pour les entre-

prises issues des secteurs de la

chimie, de la pétrochimie, de la

sidérurgie et du nucléaire.

Milestone Systems, le leader

mondial des logiciels de vidéo-

surveillance en plate-forme

ouverte depuis 7 ans d’affilée,

selon la société d’études IMS

Research, vient de battre un re-

cord de croissance, ses chiffres

annuels faisant état d’une aug-

mentation du chiffre d’affaires

de 56%, à plus de 29 M€, et des

bénéfices en hausse s’élevant à

2,9M€. La société attribue une

grande partie de cette perfor-

mance à son fort développe-

ment international, avec l’ouver-

ture de bureaux de vente dans

de nombreux pays.

Pendant la crise financière de

2008 et 2009, l’entreprise a réalisé

des investissements importants

dans la construction de nou-

veaux marchés. « Nous voyons

aujourd’hui les résultats de la

stratégie que nous avons mise

en œuvre au cours des années

difficiles. » a déclaré Lars Thing-

gaard, son PDG. « Nous avons

pris des décisions stratégiques et

nous sommes développés, même

s’il était tentant de faire l’inverse.

Milestone Systems est désormais

en excellente position pour

maintenir et développer sa

présence sur le marché », a-t-

il affirmé. « Nous avons investi

près de 33 M€ en développement

de produit, et c’est l’une des rai-

sons pour lesquelles nous som-

mes le leader mondial dans notre

domaine d’activité. Aujourd’hui

il y a plus de 100.000 systèmes

Milestone installés et plusieurs

milliers de nouveaux clients cha-

que mois ».

DÉVELOPPEMENT

Croissance record pour Milestone

SYSTÈMES DE SÛRETÉ

Trois succès pour ALCEALa société ALCEA, constructeur

et fabriquant de systèmes de

sûreté, a été choisi pour la

gestion de la sécurité de la

Tour T1 – Immeuble «Blanc»

à la Défense avec un système

de supervision complet dans

lequel cohabitent plusieurs

technologies : contrôles d’ac-

cès, ouverture des portes sans

présentation de badge, serrures

sans fil et biométrie.

Un choix partagé par la SNCF

pour la gestion du contrôle

d’accès de son siège social et

par SFR, second opérateur de

téléphonie en France, pour la

supervision centralisée (contrô-

le d’accès, alarmes, surveillance

intrusion des sites sensibles) de

ses 1500 sites techniques et la

gestion en temps réels de ses

équipements. De belles vacan-

ces en perspective !

SÉCURITÉ ÉLECTRONIQUE

Le groupe français Scutum acquiert la société allemande Inform Solutions GmbH

Le groupe Scutum, acteur de

la protection des biens et des

personnes en France, prend le

contrôle de la société Inform

Solutions GmbH, spécialiste alle-

mand de la vidéo protection des

réseaux d’agences bancaires.

La société Inform Solutions

GmbH développe et commercia-

lise des solutions de vidéosur-

veillance et de contrôle d’accès

par biométrie. Leader avec 60%

des parts du marché des caisses

d’épargne et banques mutualis-

tes, la PME, dont le siège est à

proximité de Düsseldorf, opère

sur l’ensemble du territoire al-

lemand. La société Inform Solu-

tions emploie 75 personnes dont

une quarantaine d’ingénieurs

techniciens et une dizaine d’in-

génieurs développeurs. La so-

ciété réalise depuis trois ans un

chiffre d’affaires d’environ 10

millions d’euros.

« L’ambition de la société Inform

Solutions de devenir le principal

fournisseur de services de sécuri-

té du secteur bancaire en Europe

germanophone et d’étendre son

savoir-faire sur d’autres marchés

s’inscrit parfaitement dans notre

stratégie de développement à l’in-

ternational », se félicite Franck

Namy, PDG du groupe Scutum.

Domotique

Legrand primé aux Trophées du Grand ÂgeINTERVOX une marque du groupe Legrand spécialisée dans les solutions électroniques de sécurité pour l’autonomie des personnes et Legrand ont conjointement reçu, lundi 2 mai, le Trophée du Grand Âge catégorie « Gérontechnologies » pour un système d’interface communicante qui permet la rencontre de deux univers complémentaires: la téléassistance et la domotique. Cet outil met à profit les bienfaits de la téléassistance au service de l’amélioration de la qualité de vie des personnes fragilisées à domicile.

Page 8: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 20118 Sécurité Privée

Entreprise

Sécurité Privée. À l’aune de vo-tre expérience, quels sont les points forts et les points faibles du marché de la sécurité en France ?Olivier Granet. Actuellement,

4000 entreprises en France déli-

vrent des prestations de sécurité

privée. Le marché connaît un fort

potentiel de développement

grâce, entre autres, à l’ouverture

accélérée de la sécurité pour le

compte des services de l’État, des

particuliers et des assureurs.

Et la tendance à assurer d’autres

missions telles que l’intelligence

économique, la gestion globale

de crise, la protection face au

piratage interne & externe, la vi-

déo-vigilance intelligente est por-

teuse de plus de valeur ajoutée.

La conjugaison de ces tendances

nous rend donc confiants pour

l’avenir. Cependant le marché

Français connaît des difficultés à

se stabiliser et comparativement

à certains marchés européens

plus matures, peine à trouver son

point d’équilibre. Certaines entre-

prises du secteur sont en grande

difficulté. Nous assisterons donc

très certainement à une concen-

tration rapide des intervenants

sur une offre qui manque d’ac-

teurs de taille moyenne.

Par ailleurs, les synergies entre la

sécurité humaine et la sécurité

électronique sont encore trop

faibles pour accompagner ce

secteur en crise qui voit densifier

ses contraintes réglementaires et

rend certains acteurs peu regar-

dants du code du travail, au grand

risque des donneurs d’ordre.

SP. Quelles sont vos ambitions à court et moyens termes ?OG. La sécurité au sein du groupe

Vinci représente à ce jour plus de

65 M€, notre ambition est de pro-

gresser sur ce marché de manière

structurée en apportant à nos

clients des solutions créatrices

de valeur ajoutée, d’optimisation

opérationnelle, entre autres par

la synergie des compétences du

groupe Vinci. Nous envisageons le

seuil des 100 M€ d’ici 2 à 3 ans.

SP. Quelle stratégie privilégiez-vous pour atteindre ces objectifs ?SP. Notre cible est une position

rapide parmi les 5 premières

sociétés de Sécurité Privée en

France. Nous adosserons notre

croissance organique à de la

croissance externe afin de ren-

forcer nos positions en province.

SP. Sur le plan marketing, quelles sont les cibles et les secteurs que vous allez privilégier? Pour quel-les raisons?OG. Plutôt que de privilégier un

segment en particulier, nous al-

lons accélérer notre segmenta-

tion par marchés verticaux avec

pour objectif une approche dif-

férenciée, porteuse de solutions

personnalisées, au cœur des pré-

occupations de nos clients.

Nous sommes présents sur les

principaux secteurs et nous

tenons à n’en négliger aucun,

même si les secteurs industriels

et tertiaires offrent à ce jour

l’avantage d’un circuit de déci-

sion court et d’une ouverture

importante vers les solutions

technologiques.

SP. Selon vous, quels sont les prin-cipaux atouts de Vinci ?OG. La Direction Sécurité de

VINCI Facilities compte presque

2000 collaborateurs et s’inscrit

comme une activité de services

fédératrice, très impliquée dans

le quotidien de nos clients par

la présence quasi systématique

d’effectifs sur site.

La complémentarité avec les

autres Directions de VINCI Facili-

ties, ainsi que les autres Sociétés

de VINCI (énergies, construction,

concessions, Partenariat Public

Privé, Parkings, autoroutes, ...) très

présentes sur le territoire, nous

permet de développer et fédé-

rer un environnement global de

services pour les bâtiments et

leurs occupants, ce qui est une

demande forte de nos clients.

Nous y associons des applica-

tions informatique et technologi-

ques performantes qui nous per-

mettent de proposer des plans

d’optimisations (i-Tec Center as-

sociant vidéo et télé surveillance,

supervision de la maintenance

bâtiment, organisations novatri-

ces ...) en appui des prestations

humaines expérimentées lais-

sant à nos clients le soin de se

concentrer sur leur métier.

L’atout majeur de la Direction

sécurité de VINCI Facilities tient

également dans la forte mobi-

lisation de ses salariés et dans

leur attachement à l’entreprise.

En effet 70 % d’entre eux sont

via le PEE de Vinci engagés sur

la réussite du groupe.

SP. Sur un plan plus politique, l’arri-vée de Vinci sur le marché coïnci-de avec la mise en place du CNAPS. Que pensez-vous de ce nouvel outil de régulation ? OG. Le secteur de la sécurité, très

concurrentiel, a besoin de s’as-

surer que l’ensemble des acteurs

répond aux exigences légales et

conventionnelles du métier.

Nous avons pu assister ces der-

nières années à des dérives im-

portantes, et fort dommageables

« Notre cible est une position rapide parmi les 5 premières sociétés de Sécurité Privée en France »

TÊTE À TÊTE

A 43 ans, Olivier Granetest le tout nouveau directeur

général du Pôle services de

VINCI Facilities. Titulaire d’un

Master de l’IFAG (Institut

Français de Gestion), il possède

une expérience de 10 années

de commerce et direction chez

un leader bureautique avec

une rapide orientation vers les

activités de services externali-

sés. Il rejoint d’ailleurs Faceo

en 2004 en tant que Directeur

Régional de la région Ouest «

afin d’intégrer une société de

Facilities Management (externa-

lisation des services généraux),

en forte croissance, présente sur

le secteur de la maintenance,

des services, de la sécurité et de

l’accueil ». Faceo est intégré au

sein de VINCI en 2010.

VINCI est un nouvel acteur de taille sur le marché français de la sécurité en France. Affichant un

chiffre d’affaires de 65M€ sur le secteur, ce nouvel entrant ne compte pas s’arrêter là. Rencontre

et échanges sur les ambitions du groupe et sa vision du marché avec Olivier Granet, directeur

général du Pôle services de VINCI Facilities.

Instantanés

pour les acteurs respectueux des

fondamentaux de notre métier.

L’arrivée du CNAPS va renfor-

cer les contrôles et la mise en

conformité de certains acteurs

peu scrupuleux en matière de

droit du travail et de respect de

la convention collective.

SP. Allez-vous vous engager pour soutenir ces positions en rejoi-gnant une organisation profes-sionnelle ?OG. Nous venons de confirmer

notre adhésion à l’USP.

Page 9: Sécurité Privée #16

9Sécurité Privée

BIOMÉTRIE

Morpho déploie son système de nouvelle génération au CanadaLe système d’identification

biométrique MorphoBIS (de

Morpho, groupe Safran) a été

déployé pour la première fois

au sein des forces de police

de Calgary et d’Edmonton au

Canada. Cet AFIS (système

d’identification d’empreintes di-

gitales automatisé) de nouvelle

génération est une solution in-

novante destinée à la résolution

d’enquêtes de police.

La solution MorphoBIS permet

l’identification en temps réel

de suspects et de criminels. La

combinaison des différents algo-

rithmes, des flux d’informations,

et les caractéristiques mêmes de

cet outil de lutte contre la crimi-

nalité, lui permettent d’intégrer

empreintes digitales et emprein-

tes palmaires.

Conforme aux normes interna-

tionales en vigueur, MorphoBIS

s’appuie sur la technologie

de comparaison biométrique

classée numéro 1 par le NIST

(National Institute of Stan-

dards & Technology) pour sa

précision dans les applications

d’identification par empreintes

digitales latentes.

NEXESS, fournisseur de

solutions technologiques de sur-

veillance en temps réels peut se

réjouir de la signature de deux

nouveaux contrats prestigieux.

Le premier avec Total, pour la

sécurisation de ses opérations

sensibles (secteur Seveso) grâce

à Nextrack®, une solution qui

facilite et fiabilise les opérations

essentiellement humaines et

soumises à risques d’erreurs.

Le deuxième avec EDF (CNPE

– Centrales Nucléaires de

Production d’Électricité) pour

la gestion de ses produits régle-

mentés à forte utilisabilité grâce

notamment à Nexcap®, un

magasin sécurisé de distribution

automatique d’appareils de

métrologie.

TEMPS RÉEL

Deux nouveaux marchés pour NEXESS

SÉCURITÉ BANCAIRE

La banque malaisienne CIMB adopte la solution anti-fraude à distance d’Actimize

Dans les 30 jours qui ont suivi la mise en route de la solution anti-

fraude bancaire à distance d’Actimize, 51 cas de fraudes ont été

détectés et déjoués, empêchant une perte estimée à environ 200 000

dollars US. « La CIMB Bank est constamment en quête d’améliora-

tions pour renforcer la confiance de ses clients lorsqu’ils utilisent son

service de paiement à distance propriétaire. Nous sommes convain-

cus que l’activation de la solution de NICE Actimize va instiller une

plus grande confiance chez nos clients lors de leurs transactions en

ligne, » déclare Peter England, directeur des services financiers chez

CIMB.

En partenariat avec Unysis, la vente de la solution anti-fraude ban-

caire à distance de NICE Actimize s’est effectuée en 2010. La mise

en œuvre s’est faite en janvier 2011 et elle est désormais utilisée

pour détecter la fraude sur les transactions en ligne de plus d’un

million et demi de comptes actifs.

SYSTÈMES D’INFORMATION ET DE COMMUNICATION

Thales crée Thales Communications & Security

La société Thales Communi-

cations & Security regroupe

l’expertise des sociétés Thales

Communications et Thales Se-

curity Solutions & Services dans

les domaines de la défense, de la

sécurité et du transport terrestre.

Cette création conforte le groupe

en position de numéro un euro-

péen des systèmes d’information

et de communication sécurisés

pour les marchés mondiaux de

la défense, de la sécurité et du

transport terrestre.

Ce rapprochement s’inscrit dans

la convergence croissante des

enjeux de maîtrise de l’informa-

tion sur ces domaines.

Dans un monde de plus en plus

ouvert, plus complexe mais aussi

plus vulnérable à de nouvelles

menaces, il est primordial de

pouvoir prendre, rapidement les

bonnes décisions afin de proté-

ger les citoyens, les sites sensibles

ou encore les données les plus

critiques. Pour cela, les exigences

des forces armées et de sécurité

convergent vers une plus grande

maîtrise de l’information et des

technologies associées.

Parallèlement, les solutions de

contrôle et de commandement

et les moyens de supervision dé-

diés aux systèmes de défense et

de sécurité s’appuient de plus en

plus sur des technologies com-

munes ou complémentaires.

Pour mieux intégrer l’évolution

de cet environnement, Thales

regroupe les activités de ses fi-

liales Thales Communications

– leader dans les produits et

systèmes d’information et de

communication sécurisés pour

les forces armées et de sécurité

– et Thales Security Solutions &

Services – leader dans les systè-

mes de sécurité des citoyens, des

infrastructures critiques et des

voyageurs.

Page 10: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 201110 Sécurité Privée

Facts & FiguresInstantanés

LA CONTREFAÇON DANS LE MONDE

Entre dangers, pro-fits et perspectives

« La contrefaçon est comme un

tremblement de terre, consé-

quence de la rencontre du

“bon” et du “mauvais” commer-

ce, qui se propage en générant

des dégâts économiques,

sociaux et environnementaux.

La contrefaçon est un point de

rupture dans les règles de la

société de consommation qui

profite aux réseaux criminels

et bouscule les législations. Les

États ont choisi de lutter contre

ce phénomène en le criminali-

sant, car il a un coût important.

Même en reconnaissant qu’elle

démocratise l’accès aux biens

de consommation, pour en faire

profiter le plus grand nombre,

on ne doit pas oublier qu’en

certaines occasions elle tue. »

Ainsi commence l’excellent

article rédigé par Andy Hyeans,

chargé d’études à l’Observatoi-

re national de la délinquance

et des réponses pénales et ins-

pecteur des douanes, consa-

cré… à la contrefaçon.

Un écrit publié dans Les

cahiers de la sécurité dans un

numéro spécial qui regroupe

de nombreux articles sur le

thème « Les dangers de la

contrefaçon » et de très belles

signatures.

À consulter à partir du site

www.inhesj.fr, rubrique

« Les cahiers de la sécurité ».

66 %LE BAROMÈTRE DU BONHEUR AU TRAVAIL RÉVÈLE QUE 66% DES SALARIÉS FRANÇAIS SONT HEUREUX AU TRAVAIL (CONTRE 70% EN MARS 2010), PLAÇANT AUX PREMIERS RANGS DE CE QU’ILS APPRÉCIENT LE PLUS « LES CHOSES QU’ILS APPRENNENT DANS LEUR TRAVAIL », ET « LES GENS AVEC QUI ILS TRAVAILLENT », À RESPECTIVEMENT 78% ET 74% (CONTRE 80% ET 81% EN MARS 2010).C’EST CE QUI RESSORT DE L’ENQUÊTE SUR LES FRANÇAIS ET LEUR RAPPORT À L’ENTREPRISE, MENÉE PAR 20MINUTES.FR, EN LIGNE POUR L’EMPLOI ET OPINIONWAY.LES RÉSULTATS COMPLETS SERONT DISPONIBLES SUR LE SITE WWW.ENLIGNEPOURLEMPLOI.COM

ÉTUDE

La police nationale est-elle toujours un métier d’homme?

Le Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN)

publie une intéressante étude sur la parité homme-femme dans

la police. Une parité toute relative puisqu’il en ressort que «

le management dans la police nationale est, pour le moment,

clairement masculin et les femmes trop absentes des postes de

haut niveau , ainsi que le constate et le regrette Sylvie Feucher,

secrétaire général du SCPN. Recrutements, avancements, postes

à responsabilité, autant de disparités frappantes entre hommes

et femmes. » Il n’y a aucune femme directeur des services actifs.

L’étude révèle notamment que seuls 27% des commissaires sont

des femmes !

UNE ORGANISATION FAITE PAR LES HOMMES, POUR LES HOMMESDans son étude, le SCPN explique cette situation : « Les em-

plois de direction exigent une disponibilité très importante peu

favorable à une répartition équilibrée du temps consacré à la

vie professionnelle et à la vie privée. Or, une grande majorité des

femmes cherchent à concilier des deux pôles et anticipent les

difficultés. La plupart d’entre elles choisissent de ne pas se lancer

dans un challenge vécu comme potentiellement destructeur d’un

fragile équilibre. » En revanche, le syndicat des commissaires

souhaiterait qu’une réflexion soit menée afin de permettre à ces

femmes de travailler dans de bonnes conditions… et de venir

ainsi renforcer les rangs par trop éclaircis de la police nationale.

Une étude à télécharger librement sur le site www.le-scpn.fr

ENVIRONNEMENT

Dény Fontaine certifié ISO 14001Leader français de l’organi-

gramme et du contrôle d’ac-

cès, DÉNY FONTAINE, filiale

du Groupe Sécuridev, vient

de recevoir la certification

ISO 14001. Reconnue inter-

nationalement, la norme ISO

14001 repose sur le principe

d’amélioration continue de la

performance environnementa-

le par la maîtrise des impacts

liés à l’activité de l’entreprise.

Page 11: Sécurité Privée #16

11Sécurité Privée

Guy Tempereau, Président Di-

recteur Général et actionnaire

du Groupe SERIS Security an-

nonce le départ d’Olivier Payen,

Président Exécutif France et

prend la direction opération-

nelle des activités françaises

dans l’attente du renforcement

prochain de l’équipe dirigeante.

« Olivier Payen a pris la décision

de quitter le Groupe et plus lar-

gement le secteur de la sécurité

privée. Je tiens au nom de tous

les collaborateurs à le féliciter

pour le travail remarquable ac-

compli durant ces dix années

et pour son implication tant au

niveau du Groupe qu’au niveau

de la Profession. Je tiens par

ailleurs à le remercier person-

nellement pour la conviction et

l’énergie qu’il a su déployer à

mes côtés et lui souhaite pleine

réussite dans ses nouvelles

fonctions » déclare Guy Tempe-

reau.

Olivier Payen a intégré SERIS

Security en 2000 pour prendre

la responsabilité de la direc-

tion commerciale et position-

ner l’offre technologique du

Groupe à l’international. En

2005, Guy Tempereau le nom-

me Président Exécutif. En 6 ans,

il a réorganisé en profondeur

l’entreprise, renouvelé son of-

fre commerciale et participé

à des acquisitions d’envergure

(dernière en date : le Groupe

ESI en janvier 2011, 35 M€ CA,

1300 collaborateurs).

« Après dix années passionnan-

tes au sein du Groupe SERIS

Security, j’ai pris la décision de

relever un nouveau défi profes-

sionnel. Je suis fier de ce que

nous avons construit ensemble.

La bonne performance écono-

mique du Groupe associée à

une culture d’entreprise forte et

au dynamisme de ses équipes

en font un acteur incontourna-

ble du paysage de la sécurité

privée en France. C’est serein et

confiant que je quitte une belle

entreprise, promise à un avenir

qui sera, j’en suis convaincu, à

la hauteur de ses ambitions ! »

précise Olivier Payen.

… ET ARNAUD JAMET LUI SUCCÈDE AU POSTE DE PRÉSIDENT EXÉCUTIF FRANCE« Je suis honoré de la confiance

qui m’est accordée, conscient

des responsabilités qui m’in-

combent et fier d’écrire avec

Guy Tempereau un nouveau

chapitre de l’histoire de SERIS

Security » déclare Arnaud Ja-

met.

« La nomination d’Arnaud Jamet

s’inscrit dans la continuité de la

stratégie de notre Groupe. Je lui

apporte tout mon soutien et ma

confiance pour relever les défis

qui sont les nôtres. Nous avons

ensemble de grandes choses à

faire pour SERIS Security et plus

largement pour les métiers de la

sécurité privée en France » indi-

que Guy Tempereau.

Diplômé du CNAM et titulaire

d’un MBA HEC, Arnaud Jamet,

41 ans, s’appuie sur plus de 20

années d’expérience dans les

domaines de la distribution, de

l’industrie et du conseil. Il a re-

joint le Groupe SERIS Security

en octobre 2010 en tant que

directeur Marketing et Com-

mercial, membre du Comité

Exécutif.

Ces mouvements interviennent

alors que le Groupe poursuit

sa progression (+ 9 % en 2010

avec près de 250 M€ de CA)

conformément aux objectifs

annoncés et réaffirme ses am-

bitions de développement tant

en France qu’en Europe.

SERIS SECURITY, UN GROUPE EN MOUVEMENTS

Un nouvel horizon pour Olivier Payen NOMINATIONS

Nouveau Chef de Produit IP pour l’Europe chez Samsung

John Fisk a été recruté en

tant que Chef de Produit IP

pour l’Europe par Samsung

Techwin, la division de

sécurité électronique de

Samsung.

John travaille dans l’industrie de

la sécurité électronique depuis

plus de 15 ans. Juste avant de

rejoindre Samsung il a occupé

plusieurs postes chez le distribu-

teur Norbain pendant sept ans,

dont celui de Chef de Marque

en Vidéosurveillance.

John Fisk est responsable du

soutien avant- et après-vente

spécialisé sur les réseaux et les

produits

IP, ainsi que de l’aide à la

conception et de l’assistance

technique pour les grands

projets. « Samsung est en train

d’élargir sa gamme iPOLiS de

produits IP et réseau de façon

très significative, et je suis très

heureux d’avoir la chance de

prendre ce poste important », a

déclaré John. « Je vais m’assurer

que le réseau croissant de clients

de Samsung dans toute l’Europe

dispose de toutes les informa-

tions dont ils ont besoin pour

recommander les solutions de

sécurité sur IP de Samsung ».

Page 12: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 201112 Sécurité Privée

Facts & FiguresInstantanés

SELON LES CHIFFRES PUBLIÉS LE 8 JUIN PAR L’IGNES (INDUSTRIES DU GÉNIE NUMÉRIQUE ENERGÉTIQUE ET SÉCU-RITAIRE), EN 2010, LE MARCHÉ FRANÇAIS POUR LA VENTE D’ÉQUIPE-MENTS ÉLECTRONIQUES DE VIDÉOSURVEILLANCE S’EST GLOBALEMENT ÉTABLI À 220 MILLIONS D’EUROS (EN VALEUR DES FABRICANTS ET PREMIÈRE MISE SUR LE MARCHÉ). IL A CONNU, TOUT AU LONG DE L’ANNÉE 2010, UN RALENTISSEMENT PAR RAPPORT À SA CROIS-SANCE SOUTENUE DES ANNÉES ANTÉRIEURES. UNE CONCURRENCE PLUS INTENSE, QUI A CONDUIT À UNE BAISSE DES PRIX, ET UNE STABILISATION DE LA DEMANDE, EN RAISON DE MARCHÉS PUBLICS EN DEMI-TEINTE, SONT LES DEUX FACTEURS QUI ONT JOUÉ SIMULTANÉMENT.LES 45 CONSTRUCTEURS PRÉSENTS EN FRANCE RÉALISENT UN CHIFFRE D’AFFAIRES DE 180 MILLIONS D’EUROS, LES 40 MILLIONS D’EUROS RESTANTS ÉTANT LE FAIT DES IMPORTATEURS-INTÉ-GRATEURS.

SANS FRONTIÈRES

Création d’un grou-pe parlementaire de suivi de la conven-tion Schengen

Alors que l’Italie vient d’ac-

corder des permis de séjour à

plus de 20.000 ressortissants

tunisiens en ne respectant

pas les conditions prévues

par la convention Schengen,

MM Jean Bizet, président de la

commission des affaires euro-

péennes du Sénat, et Pierre

Lequiller, président de la com-

mission des affaires européen-

nes de l’Assemblée nationale,

ont annoncé la mise en place

d’un groupe parlementaire de

suivi de la convention Schen-

gen. Ce groupe sera composé

de députés et de sénateurs de

la majorité et de l’opposition.

Le groupe de suivi examinera

les modalités de fonction-

nement de la convention de

Schengen, afin d’assurer un

contrôle effectif des frontiè-

res extérieures de l’Union,

permettant une lutte efficace

contre l’immigration illégale,

notamment par l’institution

de clauses de sauvegarde ren-

forcées en cas de défaillance

des contrôles des frontières

extérieures. Le groupe de suivi

aura également pour tâche

de réfléchir à une mutualisa-

tion européenne accrue des

moyens nationaux, humains

et matériels, de contrôle des

frontières de l’Union.

LA SÉCURITÉ PUBLIQUE EN DÉBAT

Le nouveau visage de la Cour des Comptes La cour des comptes vient de

publier un rapport fortement

médiatisé sur l’organisation et

la gestion des forces de sécu-

rité publique.

Ce rapport a un retentissement

particulier car il intervient à

l’aube d’une campagne prési-

dentielle dont la sécurité des

français sera l’un des enjeux

majeurs.

Sans entrer dans la polémique

ni revenir sur la bataille de

chiffres abondamment relayée

par la presse généraliste, cette

irruption de la Cour des Comp-

tes dans le débat public, inter-

roge sur son rôle.

Jadis, cantonné dans un rôle

austère d’auditeur des comptes

publics, dont les journaux ex-

trayaient un florilège savoureux

des gabegies, la révision consti-

tutionnelle de 2008, a modifié

son rôle en profondeur.

Désormais, selon l’article 47-3

de la Constitution : « La Cour

des comptes assiste le Parle-

ment dans le contrôle de l’action

du gouvernement. Elle assiste le

Parlement et le gouvernement

70 %Selon une enquête réalisée par

le Ponemon Institute, un ca-

binet d’étude spécialisé dans

le domaine de la gestion et la

protection des données, pour

Check Point Software Techno-

logies, spécialiste mondial de

la sécurité sur Internet, 70% des

entreprises françaises interro-

gées ont subi une perte de don-

nées l’an dernier, contre 77%

au niveau mondial. D’après les

principaux résultats du rapport

intitulé « Understanding Secu-

rity Complexity in 21st Century

IT Environments » (Compren-

dre la complexité de la sécurité

dans les environnements infor-

matiques du 21e siècle), les

personnes interrogées citent

les informations clients (51%)

comme le type de données

le plus souvent compromis. À

cela s’ajoutent la propriété in-

tellectuelle (41 %), les informa-

tions sur les salariés (26%) et

les plans de l’entreprise (20%).

Menée en France auprès de

450 administrateurs de la sécu-

rité informatique, l’enquête ré-

vèle que la cause première de

la perte de données est la perte

ou le vol d’équipements, suivie

des attaques réseau, des appli-

cations Web 2.0 et de partage

de fichiers, des terminaux mo-

biles non sécurisés, et de l’en-

voi par inadvertance d’e-mails

aux mauvais destinataires…

dans le contrôle de l’exécution

des lois de finances et de l’appli-

cation des lois de financement

de la sécurité sociale ainsi que

dans l’évaluation des politiques

publiques. Elle contribue à l’in-

formation des citoyens via des

rapports publics. »

« L’évaluation des politiques

publiques » implique l’analyse

et n’exclut pas la critique. Tou-

tefois, la frontière entre l’éva-

luateur et le censeur est mince

et la polémique suscitée par

un rapport principalement à

charge atteste de la difficulté

de l’exercice et des risques

d’instrumentalisation qu’il

comporte. Doit-on redouter un

gouvernement du « juge des

comptes » ?

22millions

Page 13: Sécurité Privée #16

13Sécurité Privée 13131313131313133131313131311311313133131131313131131111311111113133SSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuurrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiittttttttttttttttttttéééééééééééééééééééééééééééééééééééééé PPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPrrrrrrrrrrrrrrrrrrriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiivvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee

Page 14: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 201114 Sécurité Privée

semaine à un enqêteur procé-

dant manuellement. Le système

génère automatiquement des

rapports détaillés d’analyse par

disque et par lot.

Sony a annoncé à l’Ifsec une

nouvelle gamme de caméras « IP over coax » capables de transmet-

InnovationsInstantanés

Rimage, spécialiste des solutions

d’archivage automatisé et sé-

curisé de données sensibles de

vidéosurveillance sur disque op-

tique DVD et BRD, ainsi que de

publication optique à des fins

d’exploitation juridique de preu-

ves, dispose aujourd’hui d’une

nouvelle solution EDS (Eviden-

ce Disc System) d’investigation

numérique permettant la recher-

che d’indice et de preuve dans

un grand nombre de disques

saisis chez un contrevenant.

Jusqu’à 200 disques placés dans

un juke-box peuvent être analy-

sés automatiquement en une

nuit, ce qui pourrait prendre une

Focus sur les nouveautés les plus marquantes

Parmi les nouveautés de ce trimestre, l’essor de nouvelles

technologies comme la détection d’incendie par vidéo, des

caméras hybrides IP HD et analogiques sur le même câble coaxial,

l’encodage intelligent selon les zones de l’image, la recherche

d’évènement dans la caméra, des caméras thermiques de 44 g, des

oreillettes anti-bruit et un tout nouveau smartphone durci. Pas mal

en juste trois mois, non ? Sans doute grâce à l’Ifsec, le grand salon

européen de la sécurité qui a eu lieu en mai à Birmingham.

Les nouveautés du trimestre

Voir également l’article sur les nouveautés adaptées à

la vidéoprotection urbaine en page 52, qui présente des

produits particulièrement adaptés à la VPU, et non exclusive-

ment à celle-ci.)

PAR MICHEL EYNAUD, JOURNALISTE SPÉCIALISÉ

tre des signaux HD IP sur câble

coaxial en même temps qu’un

signal analogique SD. L’intérêt

étant en particulier la réutilisa-

tion du câblage existant lors de

la mise à niveau d’anciennes

installations analogiques, en ne

changeant que les équipements

aux extrémités des câbles, de fa-

çon à réaliser l’économie d’un

poste pouvant atteindre la moi-

tié du budget global d’une nou-

velle installation. Ces caméras

hybrides, qui seront disponibles

au second semestre, sont basées

sur une puce IC de Intersil qui

intègre notamment une techno-

logie de sécurisation SLOC.

En intervention

La société EPI 3D Protection, labo-

ratoire pécialisé dans les protec-

teurs auditifs moulés, a présenté

son nouveau système Serenity DPC de communication radio-

phonique bidirectionnelle cou-

plé à un protecteur auditif indivi-

duel dynamique dont l’embout

est moulé à la forme de l’oreille

du porteur. Les empreintes sont

numérisées et les embouts fa-

briqués en impression 3D avec

une grande précision. Le Sere-

nity DPC est particulièrement

adapté aux professionnels de la

sécurité travaillant dans un en-

vironnement bruyant, ou bien

où du bruit impulsionnel ou

des changements imprévisibles

de niveaux sonores surviennent,

et où la perception extérieure

et une communication fiable

sont cruciales. L’atténuation

des bruits est dépendante du

niveau sonore, avec une forte

atténuation à un niveau accep-

table et confortable des bruits

forts et impulsionnels en situa-

tion bruyante, et une perception

parfaite du bruit en situation

calme. Avec pour résultat une

transmission claire de la parole

en situation bruyante ou lors de

mouvements corporels violents.

Le système peut être connecté

à la plupart des radios profes-

sionnelles et une touche PTT

– Push-to-Talk – est intégrée, et

des oreillettes génériques sont

disponibles.

Thales a présenté le premier

smartphone durci destiné

aux forces de sécurité, le Every Talk, au congrès Tetra World fin

mai. Ce terminal Push-to-Talk

ajoute des capacités haut dé-

bit aux réseaux PMR de radio

mobile professionnelle, et per-

mettant, en plus de la voix et

des messages en texte, des servi-

ces multimedia d’échanges de

données, d’images, de vidéo, de

flux directs, de reconnaissance

faciale ainsi que l’interrogation

de bases de données. Le Every

Talk vient complèter la gamme

TeMax de solutions en haut dé-

bit, qui comprend notamment

des éléments d’infrastructure

réseau, et qui est une base pour

l’utilisation d’applications sur

les réseaux Tetra en missions

critiques. En contexte de haute

mobilité, le Every Talk permet

d’envoyer des vidéos, d’accé-

der à distance à des bases de

données (par exemple d’iden-

tités ou de voitures volées), de

télécharger des informations si-

tuationnelles comme des cartes

d’accès ou les plans de l’étage

d’un bâtiment, d’échanger des

images et des positions GPS.

Page 15: Sécurité Privée #16

15Sécurité Privée

Vidéo : pour la prise de vueLes nouvelles caméras Quasar

de DVTel sont compatibles

Onvif et évoluttives vers la

future version Onvif V2. Les 8

caméras et mini dômes H.264

en HD 720p ou Full HD 1080p,

de conception modulaire, inté-

grent des algorithmes d’analyse

vidéo intelligente, dont notam-

ment de recherche intelligente

d’évènement dans les 7 jours

d’enregistrement dans la

caméra. Certaines caméras

possèdent un large champ de

vision de 110°, et les dômes

peuvent accepter des zooms

motorisés. Une app pour Apple,

Android et Windows Phone per-

met un accès en mobilité, avec un

affichage multiple et l’utilisation

des fonctions de recherche.

Chez Samsung, trois nouvelles

caméras IP en Full HD et 3 Mp

sont basées sur le nouveau

processeur Samsung WiseNet

2, qui permet une nouvelle

fonctionnalité d’encodage

intelligent Smart Codec, en plus

de fonctionnalités d’amélio-

ration de la qualité image. La

caméra SNB-7000, le dôme

intérieur SND-7080 et le dôme

anti-vandale SNV-7080 peuvent

ainsi capturer dans une scène

des zones d’intérêt spécifique à

une définition plus élevée que

le reste, par exemple les issues

d’un bâtiment si les murs pré-

sentent moins d’intérêt, et ainsi

optimiser la bande passante

requise pour le signal.

Chez Honeywell la gamme Per-formance s’est enrichie du HDTX, un mini dôme PTZ compact en

vrai jour/nuit en 540 lignes TV,

équipé d’un zoom optique 10x et

de 127 positions prédéfinies. Un

simple câble prêt à l’emploi suffit

pour son installation.

Chez Dedicated Micros, la

gamme de caméras IP CamVu

s’est fortement développée

en HD, notamment avec les

CamVu 720 en dôme ou boîtier,

performantes dans les basses

lumières et capables d’enregis-

trer en 2 Mp sur une carte SD

intégrée. Un nouveau modèle

en 5 Mp intègre des algorithmes

de partitionnement d’image

pour plusieurs flux simultanés

en PTZ virtuel.

Geutebruck vient de mettre

sur le marché une nouvelle

gamme Ecoline IP, comportant

notamment une caméra fixe

EcoBC-1110 et un dôme fixe

EcoFD-2410 basés sur des cap-

teurs en 1,3 Mp de grande taille

1/2», ce qui augure a priori

d’une bonne qualité image

avec une bonne sensibilité et

un bon rapport signal/bruit.

Vidéo : pour tout garderDedicated Micros développe

fortement sa gamme autour

de la technologie Closed IPTV, qui superpose ce qu’on appe-

lera une couche 3 de simplifi-

cation et de sécurisation aux

couches de réseau IP, allouant

automatiquement des adres-

ses IP aux caméras par port

physique, comme par exemple

avec les enregistreurs SD Excel et NV8, des DVR/NVRs hybrides

capables de prendre en charge

un ensemble de 32 caméras IP

HD ou analogiques (16 max),

qui peuvent traiter jusqu’à 300

Mbits/s de flux HD, et afficher

sur 2 moniteurs en HDMI.

Chez Geutebruck, trois nouvel-

les unités GeViRaid en iSCSI

acceptent jusqu’à 4, 8 ou 16

disques durs avec 6 niveaux de

Raid pour des enregistrements

fiables et stables, et la nouvelle

génération Plus des plateformes

GeViScope et re_porter est ap-

pelée omnibride et compatible

avec tous les procédés de com-

pression actuels. Par ailleurs,

une nouvelle console de ges-

tion Pilot intègre un grand

écran et ses modules joystick et

jogshuttle peuvent être inversés

pour convenir aussi bien aux

gauchers qu’aux droitiers.

Milestone et HP se sont associés

pour proposer les solutions

XProtect Essential NVR, conçues

autour de stations de travail HP

Z200 sur lesquelles est installé

XProtect Essential préconfiguré, les

caméras étant paramétrées via des

assistants. Ces solutions sont desti-

nées à faciliter l’adoption de l’IP.

A noter chez Sony la sortie de

deux nouveaux enregistreurs

réseau, le NSR-500 Full HD à 16

canaux en temps réel, possé-

dant jusqu’à 12 To de stockage,

et le NVR compact NSR-S20

équipé d’un disque de 2 To

pour jusqu’à 8 caméras Full HD.

Voir aussi ...- Les nouveaux dômes Spectra HD de Pelco, H.264 en 1,3 Mp,

équipés d’un zoom optique

18x, et basés sur la plateforme

Sarix intégrant des algorithmes

d’analyse vidéo intelligente.

- Le nouvel encodeur Q7414 de

Axis pour 4 flux en H.264 avec

audio bi-directionnel pour cha-

que, qui inclut desalgorithmes

de détection de mouvement et

de détection de sabotage.

- Le nouveau dôme fixe D14

de Mobotix à double caméra,

remplaçant le D12 avec un

processeur plus puissant, pour

plus d’images par seconde

(jusqu’à 20 ips en 3 Mp et 30

ips en 1 Mp).

- Les nouveaux dômes IP fixes

avec fonctionnalités audio,

ainsi que les nouvelles caméras

IP pouvant générer jusqu’à 100

ips, chez Basler.

Page 16: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 201116 Sécurité Privée

Rendez-vousInstantanés

COLLOQUE ANNUEL DU CDSE

Les entreprises face aux désordres mondiaux1er DÉCEMBRE / PARIS, OCDE

Le troisième colloque

européen des directeurs de

sécurité organisé par le CDSE

aura lieu à l’OCDE. Lors de

cet événement, intervien-

dront des directeurs sécurité

internationaux, des présidents

de grandes entreprises, des

hauts-fonctionnaires et des

universitaires.

2011, UNE ANNÉE DE CRISES ? Révoltes dans le monde arabe,

crise nucléaire au Japon,

crise financière des États…

L’année 2011 a été marquée

par un nombre ahurissant de

crises majeures. Les entre-

prises avaient-elles anticipé

ces crises et y étaient-elles

suffisamment préparées ? Faut-

il envisager la mise en place

de nouvelles méthodologies

d’analyse des risques ? Quel

coût ces crises ont-elles en-

gendré pour les entreprises ?

Ont-elles modifié leur manière

de gérer les crises ?

Pour être partenaire de l’évé-

nement ou pour plus d’in-

formations contacter Julien

MARCEL au 01 44 70 70 85

ou à [email protected] et pour

toute information www.cdse.fr

APS 2011

Le salon spécialisé de la Sûreté / Sécurité20, 21 ET 22 SEPTEMBRE / PARIS, PORTE DE VERSAILLES

La 15e édition du salon APS se tiendra à Paris (Porte de Versailles,

hall 8) du 20 au 22 septembre. Le salon s’annonce déjà comme

un succès : 30 % d’exposants en plus par rapport à 2009 et un

important programme de conférences...

Consacré à la Sûreté / Sécurité, APS est un rendez-vous d’affaires

dédié à la mise en relation des acteurs (offreurs, prescripteurs,

acheteurs et utilisateurs) impliqués dans la mise en œuvre de

solutions contre les actes de malveillance.

Conçu à taille humaine et lié à la conjoncture ainsi qu’aux nou-

velles réformes le salon mise sur la réflexion et le partage d’ex-

périences. Cette année, il favorise le contact par la mise en place

d’un cycle inédit d’ateliers, la création d’un espace Networking

dédié, et de la version mobile de son site Internet.

L’INNOVATION EN RÉPONSE AUX BESOINS DE SÉCURISATION ACTUELSLes décisions en termes de sécurité restent très liées à la

conjoncture (menace terroriste, délinquance urbaine, espion-

nage industriel…) et aux nouvelles réformes (vidéoprotection

urbaine, carte nationale d’identité, formation sécurité privée…).

Aussi l’État, les municipalités comme les entreprises affichent de

plus en plus leur volonté de s’équiper de systèmes de sécurité

en tout genre.

Conscient de ces nouveaux enjeux et besoins, le Salon APS

propose de découvrir les dernières technologies utilisées en

matière de prévention, de dissuasion ou encore de résolution

délictuelle ou criminelle (vidéosurveillance, lutte anti-terrorisme,

sécurité de l’information, géolocalisation, protection du tra-

vailleur isolé,…) et étoffe son offre avec davantage de solutions

en contrôle d’accès, sécurité mécanique, détection intrusion, et

protection périmétrique.

APS 2009… RAPPEL D’UN SUCCÈSEn 2009, le salon APS a réuni près de 100 exposants et accueilli

plus de 6 500 visiteurs soit une augmentation de 12% de la

fréquentation par rapport à l’édition 2007.

Pour en savoir plus : www.salon-aps.com

Et si on en parlait sur APS ?

VidéoSurveillance ? Biométrie ?

Protectionpérimétrique ?

Alarme & Détection ?

PREVENTICA

Maîtrise des risques et qualité de vie au travail27, 28, 29 SEPTEMBRE / LYON, EUREXPO

La prochaine édition du salon

Préventica se déroulera à

Lyon du 27 au 29 septembre

et réunira 380 exposants des

secteurs du BTP, de la produc-

tion, de l’hygiène, de l’incen-

die, de la sûreté/sécurité, de

l’aménagement des espaces

de travail…

Au programme de ce nou-

veau rendez-vous, un cycle

de conférences permettra au

visiteur d’aborder différents

thèmes parmi lesquels : le

management de la sécurité, la

santé au travail, la sécurité et

maintenance des bâtiments, la

maîtrise des risques transver-

saux, la sécurité de la produc-

tion et de la logistique, etc.

Pour en savoir plus :

www.preventica.com

Page 17: Sécurité Privée #16

17Sécurité Privée

En 2011, le rendez-vous d’affai-

res des acteurs de la sécurité

des systèmes d’information en-

richit son programme de deux

nouveaux pôles, l’un dédié aux

collectivités locales et territo-

riales, le second à la vidéopro-

tection. Cette nouvelle édition

accueillera de nombreuses

personnalités pour débattre

des enjeux de la sécurité du

SI, parmi elles, Patrick Pailloux,

Directeur Général de l’Agence

Nationale de la Sécurité des

Systèmes d’Information (ANS-

SI), ou encore le philosophe et

ancien ministre Luc Ferry.

L’événement le plus prisé

des RSSI est organisé par DG

Consultants, filiale de COMEX-

POSIUM.

Le contexte des collectivités lo-

cales et territoriales a conduit

DG Consultants à ouvrir un

pôle entièrement dédié au

cœur des Assises.

Zoom sur la Vidéoprotection,

avec la création d’un second

pôle aux Assises, en partenariat

avec l’Association Nationale de

la Vidéoprotection (AN2V).

Un corner spécifique et plu-

sieurs tables rondes viendront

alimenter les débats autour

de la thématique complexe et

sensible d’un phénomène qui

se déploie tant dans le secteur

public que privé, et incombe le

plus souvent aux DSI.

Outre les problématiques tech-

niques, il est nécessaire de

composer avec les organisa-

tions des forces sécurités (in-

ternes ou externes, privées ou

ASSISES DE LA SÉCURITÉ INFORMATIQUE

Le rendez-vous d’affaires des acteurs de la sécurité des systèmes d’informationDU 5 AU 8 OCTOBRE / MONACO, GRIMALDI FORUM

COLLOQUE

Ficher et mesurer : les paradoxes du contrôle au travail7 SEPTEMBRE / PARIS, MINES PARISTECH (60 BD SAINT-MICHEL 75006)

Les revues Risque, Sécurité,

Environnement et Sociologies

pratiques, le Centre de recher-

che sur les Risques et les Crises

de Mines ParisTech et les Presses

de SciencesPo organisent ce

colloque qui sera ouvert par

l’intervention de Geneviève

Dahan-Seltzer, sociologue, cher-

cheur associé au LISE (Labora-

toire interdisciplinaire pour la

sociologie économique) CNAM-

CNRS, directeur de la publica-

tion de Sociologies Pratiques.

Pour en savoir plus :

www.rsemag.com

publiques), les nouvelles dis-

positions juridiques (LOPPSI),

l’éthique (Comité d’éthique,

CNIL, presse, perception ci-

toyenne…) et les nouvelles at-

tentes de protection physique

des biens et des personnes.

En association avec l’AN2V, les

Assises permettront aux DSI et

RSSI d’appréhender les tendan-

ces, les perspectives et défis de

la vidéoprotection.

Plus d’un millier de profes-

sionnels du secteur de la sécu-

rité des systèmes d’information

vont se rassembler à Monaco.

Pour en savoir plus :

www.les-assises-de-la-securite.

com

Page 18: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 201118 Sécurité Privée

Rendez-vousInstantanés

TERRORISME

Congrès internatio-nal des victimes du terrorismeDU 15 AU 17 SEPTEMBRE / PARIS, ECOLE MILITAIRE

Plus de 35 pays seront représen-

tés au VIIe Congrès International

des Victimes du Terrorisme.

Parmi eux : l’Algérie, l’Argentine,

l’Azerbaïdjan, le Cameroun, le

Chili, la Colombie, la Grèce, l’Es-

pagne, les États-Unis, la France,

la Grande-Bretagne, l’Inde, l’Iran,

l’Israël, l’Italie, la Jordanie, le

Kenya, le Maroc, le Pakistan, le

Pérou, le Portugal, la République

Démocratique du Congo, la

Russie, la Suède, la Tanzanie,

l’Uruguay, etc…

Quatre jours après le 10e

anniversaire des attentats du

11 septembre 2001, la France

accueille pour la première fois

le Congrès International des Vic-

times du Terrorisme. Il se tiendra

du 15 au 17 septembre 2011 à

l’Ecole Militaire, à Paris, sous le

Haut Patronage de Monsieur

Nicolas Sarkozy, Président de la

République.

Cette 7e édition est organisée

par l’Association française des

Victimes du Terrorisme (AfVT.

org), membre du Réseau Euro-

péen des Victimes du Terrorisme

(NAVT), en partenariat avec

L’Observatorio Internacional

Victimas des Terrorismo (CEU).

L’Association française des

Victimes du Terrorisme – AfVT.

org a été créée en 2009 par des

victimes du terrorisme dans le

but de répondre aux besoins des

victimes et dans le même temps

de mobiliser et préparer les per-

sonnes et entreprises vulnérables

face au risque terroriste.

Pour en savoir plus :

www.afvt.org

MILIPOL

Salon mondial de la sécurité intérieure des ÉtatsDU 18 AU 21 OCTOBRE / PARIS, PORTE DE VERSAILLES

18 - 21 o c t o b r e 2 011Paris Porte de Versailles . Pavillon 1

Milipol Paris 2011 accueillera

plus de 1000 exposants de 43

pays et attend la venue de 30

000 visiteurs. Milipol Paris est le

point de rencontre incontesté

en matière d’innovations tech-

nologiques pour la sécurité des

personnes et des biens.

Le salon couvre près de 18 sec-

teurs d’activité, il offre ainsi, au

fil des stands, un éventail com-

plet des solutions, évolutions et

services permettant aux États

de protéger leur population.

L’ESPACE RISQUES MAJEURS PREND DE L’AMPLEUREn 2009, à l’occasion de ses 25

ans, Milipol Paris avait créé un

nouvel espace dédié à la pro-

tection des territoires et des

populations face aux risques

majeurs (environnementaux,

climatiques, industriels, etc.).

Ce nouvel espace a permis de

réunir tous les acteurs de cha-

cun de ces domaines autour

de la Direction de la Sécurité

Civile (DSC).

La protection des populations

est aujourd’hui plus que ja-

mais d’actualité. En effet, alors

que l’année 2010 a été la plus

meurtrière en termes de catas-

trophes naturelles (Xinthia, le

nuage de cendres, et actuelle-

ment le tremblement de terre

au Japon), il devient primordial

pour les États de repenser leur

sécurité publique.

L’INCONTESTABLE RÉFÉRENCE MONDIALE Milipol Paris est reconnu mon-

dialement comme étant l’évé-

nement phare du secteur de

la sécurité. Lors de la dernière

édition, 887 exposants dont

64% d’internationaux, venant

de 43 pays et 27 650 visiteurs

professionnels de 132 pays ont

contribué au succès de la 16e

édition du salon.

Pour en savoir plus :

www.milipol.com

Page 19: Sécurité Privée #16

19Sécurité Privée

Page 20: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 201120 Sécurité Privée

Décryptage

erf de la guerre,

la question du

financement du

CNAPS avait été

p r u d e m m e n t

renvoyée à la

loi de finances

rectificative. Cette dernière, après

d’âpres tractations avec la pro-

fession, a été adoptée le 29 juin.

Le texte, issu de la commission

mixte paritaire, préfigure le futur

article 1609 quatertricies [nou-

veau] du code général des im-

pôts.

Le principe de la taxe est fixé à

l’alinéa I.

L’alinéa II précise les redevables.

Concrètement, il s’agit de tous

les opérateurs de surveillance

et de gardiennage, des transpor-

teurs de valeurs et de la protec-

tion physique de personnes (Ti-

Ntre I de la loi de 1983) ainsi que

des agents de recherches privés

(Titre II).Les prestataires et les

services internes sont concer-

nés, y compris les opérateurs

étrangers « lorsque le preneur de

l’opération est établi ou domicilié

en France ».

A PROPOS DU MODE DE CALCULLe mode de calcul de la taxe

est déterminé par les alinéas III

et IV.

Pour les prestataires de services,

la taxe correspond à l’applica-

tion d’un taux de 0,5 % sur le

montant hors taxe (HT) des ven-

tes de prestations de service as-

surées par ces personnes. Le fait

générateur et l’exigibilité de la

contribution interviennent dans

les mêmes conditions que celles

applicables en matière de taxe

sur la valeur ajoutée (TVA). Ce

Entre soulagement et inquiétudesFINANCEMENT DU CNAPS

Décryptage

La question du financement du CNAPS

a franchi une étape déterminante

le 29 juin dernier, les députés ayant

validé la création d’une taxe de 0,5 %

sur le chiffre d’affaires des entreprises

de sécurité privée qui devrait entrer en

vigueur au 1er janvier 2012.

Page 21: Sécurité Privée #16

21Sécurité Privée

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Performances de détection, Taux de fausses alarmes,

Comment choisir dans la jungle des solutions de vidéoprotection intelligente ?

������������ ������������� ����� aux performances garanties

Vidéoprotection Intelligente

Regroupement

Effraction Intrusion

Maraudage

Services étatiquesTransports

VillesParkingsPatrimoine

dispositif doit être lu à la lumière

de l’alinéa VII autorisant le pres-

tataire à répercuter le coût sur le

client. Il s’agit bien d’une obliga-

tion légale à laquelle ce dernier

ne pourra pas se dérober.

Pour les services internes, la

contribution est assise sur les

sommes payées à ces salariés à

titre de rémunération. Le taux de

la contribution est dans ce cas

fixé à 0,7 % du montant de ces

rémunérations. Le fait générateur

et l’exigibilité de la contribution

interviennent au moment des

versements des rémunérations.

D’après les parlementaires, cette

différenciation qualifiée d’équi-

table n’est pas de nature à créer

un avantage comparatif entre

l’externalisation et l’internalisa-

tion de ces prestations.

ÉLÉMENTS ADMINISTRATIFSL’alinéa V détermine les élé-

ments déclaratifs nécessaires à

l’établissement de la contribu-

tion auprès du service des im-

pôts chargé du recouvrement

dont les personnes redevables

dépendent. Il précise les condi-

tions spécifiques s’appliquant

aux personnes, agissant pour

leur propre compte ou étant as-

sujetties et non redevables de la

TVA, ainsi que la date limite de

paiement de la contribution.

UNE PREMIÈRE CONTRIBUTION PRÉVUE À LA FIN DU PREMIER TRIMESTRE 2012Enfin et surtout, le dispositif n’est

applicable qu’à compter du 1er

janvier 2012. La première contri-

bution sera acquittée par les

entreprises à la fin du premier

trimestre 2012. En attendant, il re-

vient à l’Etat de financer l’instal-

lation du CNAPS dans le cadre

de la mission de préfiguration

(700 000 euros). Initialement, la

contribution devait être affectée

au CNAPS. Pour des raisons bud-

gétaires, il a été décidé qu’elle

abonderait le budget de l’Etat, le-

quel subventionnera le CNAPS à

hauteur des crédits nécessaires

à son bon fonctionnement.

UN BUDGET ESTIMÉ À 16, 8 MILLIONS D’EUROSLe budget du CNAPS est évalué

à 16,8 millions d’euros dont une

masse salariale estimée à 11 mil-

lions d’euros pour 214 emplois

équivalent temps plein dont une

centaine de contrôleurs.

Non sans un certain optimisme,

le Sénateur Marini considère

que « au total, l’ensemble des

dépenses du CNAPS sont des

dépenses qui peuvent être rela-

tivement bien maîtrisées ».

Fruit d’un compromis, le disposi-

tif de financement répond à cer-

taines attentes de la profession

(report de la contribution sur le

client, mise en œuvre à compter

du 1er trimestre 2012). Toutefois,

l’affectation au budget de l’Etat

comme l’évaluation haute du

budget de fonctionnement sus-

citent des craintes légitimes.

Page 22: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 201122 Sécurité Privée

Page 23: Sécurité Privée #16

23Sécurité Privée

SELON L’OBSERVATOIRE NATIONAL DE LA DÉLINQUANCE ET DES RÉPONSES PÉNALES

(ONDRP), LE NOMBRE DE VIOLENCES CONTRE LES PERSONNES A CONTINUÉ D’AUGMENTÉ

ENTRE JUILLET 2010 ET JUIN 2011 AVEC UNE HAUSSE DE 2,32% PAR RAPPORT À LA

PÉRIODE CORRESPONDANTE 2009-2010. SELON LE RAPPORT, « CE SONT LES FAITS DE

VIOLENCES CRAPULEUSES, SOIT LES VOLS VIOLENTS (…) QUI EXPLIQUENT POUR PRÈS

DES DEUX TIERS » CETTE AUGMENTATION DES VIOLENCES CONTRE LES PERSONNES, POINT

NOIR DE LA DÉLINQUANCE DEPUIS PLUSIEURS ANNÉES EN FRANCE. DE NOUVELLES FORMES

D’INSÉCURITÉ SE FONT JOUR : LES VIOLENCES URBAINES RÉVÈLENT DES INDIVIDUS DE PLUS

EN PLUS LOURDEMENT ARMÉS, LES ATTEINTES AUX PERSONNES ET AUX BIENS SONT

DEVENUES RÉCURRENTES, LA DÉLINQUANCE DE PROXIMITÉ SE DÉVELOPPE AINSI QUE

TOUTE UNE CRIMINALITÉ ORGANISÉE, LIÉE AU TRAFIC DE STUPÉFIANTS.

COMMENT SE PROTÉGER FACE À CES NOUVEAUX FLÉAUX ? QUELLES SONT LES

SOLUTIONS QUI MARCHENT ? COMMENT LES FORCES DE L’ORDRE RÉAGISSENT-ELLES ?

ENQUÊTE ET ÉTUDES DE CAS.

VIOLENCES URBAINES

Peur(s) sur la ville ?DOSSIER RÉALISÉ PAR SANDRINE LEGRAND-DIEZ, RÉDACTEUR EN CHEF

Page 24: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 201124 Sécurité Privée

Grand témoinEn couverture

Sécurité Privée. La sécurité urbaine est un véritable enjeu de société. A l’aune de votre ex-périence, quel est le rôle de la police aujourd’hui ? Comment pourrait-il évoluer demain ?Hélène Martini. Le rôle de la

police demeure d’assurer la sé-

curité des personnes, des biens

et des institutions, de maintenir

l’ordre public et de prévenir et

réprimer la délinquance. S’il est

nécessaire d’adapter la forma-

tion aux réalités de terrain, en

Les forces de l’ordre sont confrontées à

l’émergence de nouvelles formes d’insécurité

urbaine. Montée en puissance de la violence,

délinquance de proximité, crime organisé…

sont le quotidien des policiers. Une évolution

des situations qui conduit à voir évoluer aussi

leur formation. Entretien avec Hélène Martini,

directeur de l’ENSP, école nationale supérieure

de la police.

particulier par le retour et le

partage d’expérience, ces mis-

sions fondamentales demeu-

rent néanmoins inchangées

dans leur principe même. En

revanche la délinquance, elle,

évolue, et le rôle du policier

est de s’adapter sans cesse. On

attend aujourd’hui du commis-

saire de police de développer

sa pro-activité.

SP. Les violences urbaines ont créé de nouvelles formes d’in-

‘‘« Les violences urbaines ont évolué pendant la dernière décennie : les policiers doivent faire face à des individus de plus en plus lourdement armés et déterminés »

Page 25: Sécurité Privée #16

25Sécurité Privée

sécurité. Quelles sont selon vous les formes d’insécurité les plus à craindre ? Pourquoi ?HM. Les violences urbaines ont

évolué pendant la dernière dé-

cennie : les policiers doivent

faire face à des individus de

plus en plus lourdement armés

et déterminés, et en moyenne

plus jeunes. Cela rend d’autant

plus délicate leur prise en

compte. La tendance actuelle

est de trouver une réponse

pénale à ces nouvelles formes

d’insécurité, en établissant des

procédures judiciaires et en

présentant les auteurs de vio-

lences, à la Justice.

Dans ce cadre, les atteintes aux

personnes et aux biens sont

malheureusement devenues

récurrentes et les policiers sont

confrontés régulièrement à ces

explosions de violence. C’est

une délinquance de proximité

qui est devenue insupportable

à ceux qui la rencontrent dans

leur cadre de vie. On peut éga-

lement craindre un dévelop-

pement de toute une crimina-

lité organisée, liée au trafic de

stupéfiants qui provoque une

dégradation des conditions de

vie pour les habitants des quar-

tiers confrontés à ces formes

de délinquance.

SP. Comment préparer au mieux les officiers et commissaires de police afin de mieux anticiper, mieux gérer ces nouvelles vio-lences ?HM. Compte tenu que commis-

saires et officiers sont confron-

tés aux mêmes phénomènes

de violences urbaines, il a été

décidé dans le cadre du rap-

prochement de leur formation,

d’organiser un stage commun

consacré au maintien de l’or-

dre et plus spécifiquement à la

gestion des violences urbaines,

sur le site de l’Ecole Nationale

de Police d’Oissel en septem-

bre prochain.

A l’ENSP les commissaires sui-

vent des modules «ordre pu-

blic» et «violences urbaines»

où sont confrontées connais-

sances théoriques, juridiques

et mises en situation. Les futurs

commissaires s’entraînent à

concevoir et diriger des dispo-

sitifs de rétablissement de la sé-

curité. Ces exercices pratiques

permettent de les familiariser

à leur rôle d’autorité civile,

garant des libertés publiques

ainsi qu’aux conditions juridi-

ques d’emploi de la force en

situation opérationnelle.

(lire encadré « Une nouvelle

dynamique de formation pour

mieux préparer les officiers

aux nouveaux enjeux de so-

ciété », NDLR)

SP. La cité est un exemple concret de ce qu’il est convenu d’appeler la « coproduction sé-

curitaire » aux côtés de la po-lice municipale mais aussi des acteurs privés (entreprises de sécurité). Quelle est votre per-ception de cette coproduction ? En quoi ces acteurs sont-ils complémentaires ?HM. La police nationale pos-

sède un certain nombre de

prérogatives régaliennes qui

constituent son cœur de métier

et qui lui sont propres : le ren-

seignement, la police judiciaire,

la gestion de l’ordre public…

En revanche, dans le domaine

de la sécurité publique, les par-

tenaires de la police nationale

sont nombreux : les polices

municipales, les sociétés de

sécurité privées. Au-delà de la

complémentarité des missions,

nous cherchons à l’ENSP à fa-

miliariser les commissaires de

police à l’organisation

Une formation pour les professionnels de la sécurité privée

Suite à la parution de l’ar-

rêté du 20 mai 2011 relatif à

l’aptitude professionnelle des

dirigeants des entreprises de

surveillance, de gardiennage,

de transport de fonds et de

protection physique des

personnes, l’École nationale

supérieure de la police mettra

en place, en novembre – dé-

cembre 2011, une formation

permettant d’acquérir les

compétences nécessaires à

l’exercice de cette profession.

Dispensée par des profes-

sionnels des secteurs publics

et privés de la sécurité, cette

formation d’une durée de 240

heures, portera sur le position-

nement de la sécurité privée

dans l’architecture d’ensemble

de la sécurité publique, son

environnement juridique, ses

techniques et équipements,

ainsi que sur l’apprentissage

de la gestion d’une entreprise

de sécurité, sur la connais-

sance des règles du droit du

travail et sur les réponses aux

appels d’offre.

Coût d’inscription : environ

3.000€. Le dossier de candida-

ture sera à solliciter à partir

du mois de juillet auprès de

l’ENSP 9 rue Carnot 69450

Saint-Cyr-au-Mont-d’Or ou

www.ensp.interieur.gouv.fr

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Page 26: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 201126 Sécurité Privée

et au fonctionnement

des activités de la police muni-

cipale ou de la sécurité privée.

C’est la raison pour laquelle, les

élèves commissaires assistent à

des interventions des organi-

sations professionnelles repré-

sentant ces secteurs d’activité.

SP. Comment la police nationale voit-elle et interprète-t-elle le développement de la sécurité privée ?HM. L’augmentation du nombre

de salariés de la sécurité privée

démontre que les besoins et les

attentes en matière de sécurité,

sont très forts. Il est évident que

nous aurons à l’avenir à travailler

de plus en plus ensemble. Il est

donc important de prendre en

compte cette réalité dès la for-

mation initiale et c’est ce que

nous faisons.

Il faut souligner que tous ces ac-

teurs de la sécurité privée parti-

cipent à la protection physique

des personnes, la surveillance

de biens, ce qui permet aussi à la

police nationale de se recentrer

sur ses fonctions essentielles.

Il est donc important de bien se

connaître afin de savoir com-

ment bien travailler ensemble.

C’est ce qui guide nos forma-

tions.

Le parcours d’Hélène Martini en quelques dates…

Depuis le 31 juillet

2010 : directrice de

l’ENSP, école nationale

supérieurs de la police.

2008 – 2010 : Chef du

cabinet des audits à

l’IGPN

2004 – 2007 :

Conseiller technique

au secrétariat général

du conseil de sécurité

intérieure auprès du

Président de la

République. Inspec-

trice générale des

services actifs de la

police nationale, 2006.

Contrôleuse générale

de la police nationale,

2005.

2000 – 2004 :

Directrice du Centre

national d’études et de

formation (CNEF) de

Gif sur Yvette (91).

1997 – 2000 : Attachée

de police près l’am-

bassade de France à

Rome.

1994 – 1997 : Attachée

de police auprès

de l’ambassade de

France à Washington.

1990 – 1994 : Chef

de la division de la

coopération technique

au Service de Coopé-

ration Technique In-

ternationale de Police

(SCTIP). Commissaire

divisionnaire, 1992.

1991 : Nommée «ex-

pert» auprès du Fonds

des Nations Unies

pour la Lutte contre

l’Abus des Drogues.

Grand témoinEn couverture

Une nouvelle dynamique de formation pour mieux préparerles officiers aux nouveaux enjeux de sociétéUne nouvelle dynamique de formation pour mieux préparer les officiers aux nouveaux enjeux de

société

Claude Guéant, ministre de l’Intérieur, de l’Outre-Mer, des Collectivités territoriales et de l’Immigra-

tion a annoncé en mai dernier à la parité syndicale qu’il souhaitait que l’Ecole Nationale Supé-

rieure des officiers de Police (ENSOP) rejoigne l’établissement public que constitue L’ENSP.

Les deux sites des écoles seront maintenus mais l’objectif est de rechercher des mutualisations,

des partages de formation. L’ENSOP devrait notamment bénéficier des activités de recherche et

d’échanges internationaux organisés par l’ENSP.

Cette nouvelle dynamique devrait permettre aux commissaires et aux officiers de police d’être

mieux formés pour assurer les missions qui leur sont confiées, assumer leurs responsabilités, dans

le respect de la complémentarité de leurs métiers en se positionnant à la hauteur des enjeux dus

à l’évolution de notre société et du contexte international.

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Page 27: Sécurité Privée #16

27Sécurité Privée

SP. Qu’attendez-vous des entreprises privées afin de réussir au mieux cette copro-duction ? Quel message souhai-teriez-vous leur adresser ?HM. La nomination du délégué

interministériel à la sécurité pri-

vée, le préfet Jean-Louis Blan-

chou, a constitué une avancée

significative dans le sens de

l’amélioration de la coordina-

tion entre les services de l’Etat

et les entreprises de sécurité.

En cohérence avec l’action de

cette autorité, l’ENSP s’est déjà

pleinement inscrite dans cette

perspective : en matière de forma-

tion, des initiatives ont été prises.

Elles concernent notamment :

- la mise en place d’une for-

mation préparatoire pour les

futurs chefs d’entreprises de

sécurité privée,

- la signature d’une convention

de partenariat avec le club des

directeurs de sécurité des en-

treprises (CDSE).

L’ENSP souhaite relever le défi

de l’excellence en se plaçant

pour les années qui viennent

comme acteur de la recher-

che et comme moteur de la

réflexion sur les thématiques

de sécurité. Pour cela nous

aurons besoin de mobiliser

toutes les énergies, en partena-

riat avec les partenaires privés

qui auront un rôle important à

jouer dans cette démarche.

À propos de l’ENSPSituée à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or dans le Rhône, à quelques kilomètres de la capitale des Gaules,

l’Ecole nationale supérieure de la police (E.N.S.P.) est placée sous l’autorité du Directeur général

de la police nationale et sous la direction d’une Inspectrice générale. Ayant acquis en 1988 le statut

d’établissement public national à caractère administratif, elle bénéficie, sous la tutelle du Ministre

de l’Intérieur, de l’autonomie financière et de la personnalité juridique. Ses orientations pédago-

giques et son budget sont déterminés par son conseil d’administration, présidé par un conseiller

d’État, M. Jacky RICHARD. L’ENSP fait partie du réseau des Écoles de service public (RESP).

Seule école de formation du corps de conception et de direction de la police nationale, elle a

pour mission principale d’assurer la formation initiale et continue des commissaires de police.

L’E.N.S.P. participe également à la formation continue d’autres corps de la police, d’autres agents

publics en charge de la sécurité. L’établissement propose une formation initiale ou continue à des

cadres de police de pays partenaires au titre de la coopération policière internationale. Par ailleurs,

l’école a mis en place, dès 2005, une classe préparatoire intégrée (CPI) qui assure la préparation au

concours externe de commissaire de police au titre de l’égalité des chances.

L’ENSP est membre de l’Association des Écoles de Police Européennes (AEPC) et participe aux

conseils d’administration du Collège européen de Police. Elle assure des stages destinés à des poli-

ciers ou magistrats étrangers soit dans le cadre européen soit avec Interpol.

En 2010, les 130 personnels permanents de l’Ecole ont participé à l’accueil de 2240 stagiaires, soit

plus de 33000 nuitées et 64000 repas servis.

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Page 28: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 201128 Sécurité Privée

Grand débat

es violences sur

dépositaires de

la force publique

ont plus que dou-

blé en quinze ans ». En ouver-

ture de l’atelier-débat organisé

à la préfecture de police le

1er mars dernier, le préfet de

police a rappelé l’état édifiant

de la situation : en 2010, plus de

1600 fonctionnaires de police

de l’agglomération parisienne

ont été blessés, et le nombre

de procédures établies pour

violences à agent dépositaire

de l’autorité publique ou rébel-

lion approche les 6200.

Au cours d’une intervention

introductive aux débats, Pascal

Barré, responsable de la cel-

lule de soutien psychologique

opérationnel de la préfecture

de police, a rappelé les consé-

quences que peut avoir pour le

policier d’être en permanence

confronté à la violence, même

si cela fait partie intégrante de

ses missions. La limite de ce qui

peut être supporté psychologi-

quement n’est parfois pas très

éloignée, malgré l’attachement

au service public et à l’institu-

tion policière, à la référence

aux textes et aux valeurs, ou à

la solidarité entre collègues.

Dès lors, comment faire face à

des situations de violences de

plus en plus fréquentes et pro-

téiformes ?

FAIRE FACE AUX SITUATIONS DE VIOLENCE EXTRÊMELa gestion des situations de

violence extrême ne s’impro-

vise pas, comme l’ont rappelé

le commandant Szkudlara, né-

gociateur au sein de la brigade

de recherche et d’intervention

(BRI), et Pascal Pech, respon-

sable de la sécurité au sein du

réseau LCL-Le Crédit Lyonnais.

Elle est fondée sur un certain

nombre de principes à respec-

ter, de techniques à mettre en

œuvre, et nécessite une forma-

tion adaptée.

Établir avec l’individu incontrô-

lable une relation symétrique

fondée sur la confiance tout en

préservant sa propre sécurité

constitue l’équation de départ.

La pratique de l’ «écoute acti-

ve», développée par le psycho-

logue américain Carl Rogers,

peut permettre de la résoudre :

écouter en témoignant de l’em-

pathie, jouer sur les silences et

la reformulation, allonger la

durée de l’échange afin de

« refroidir » la fureur de l’inter-

locuteur, ne jamais mentir, sont

autant de conseils éprouvés

par les professionnels.

La bonne gestion de ces situa-

tions complexes exige ainsi

une certaine préparation en

« Faire face aux situations de violence »PRÉFECTURE DE POLICE DE PARIS

En couverture

Depuis un an,

la préfecture de

police de Paris

a engagé une

action avec de

partenaires afin

de mieux prévenir

les phénomènes de

violence. Réunions et

débats sont organisés

par la PPP afin de

proposer des mesures

de prévention. Retour

sur un travail de

longue haleine à

travers la synthèse

d’un débat intervenu

en mars dernier qui

réunissait policiers,

responsables de la

sécurité de grands

groupes, médiateurs

de la ville de Paris ou

encore médecins.

L

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oli

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Page 29: Sécurité Privée #16

29Sécurité Privée

{amont. Qu’il s’agisse de hold-

up ou d’incivilités du quoti-

dien, les agents du groupe LCL

sont enjoints de respecter des

procédures fondées sur des rè-

gles simples : rester calme, pra-

tiquer le vouvoiement, déper-

sonnaliser le rapport. Le plan

de formation du groupe prévoit

en outre la mise en conditions

réelles au sein d’une « agence

école sécurité », et des piqûres

de rappel régulières au moyen

de tests d’auto-évaluation exi-

gés des agents tous les 2 ans.

FAIRE FACE À LA VIOLENCE DE GROUPEFace à certains types de violen-

ces toutefois, rien ne remplace

une bonne connaissance des

personnes et du terrain. C’est

le cas des violences de groupe,

dont le déclenchement et la

logique sont souvent imprévi-

sibles.

Pour en déjouer les mécanis-

mes, Julien Hegly-Delfour, chef

de bureau à la direction de la

prévention et de la protection

de la Ville de Paris, insiste sur

le rôle des « correspondants de

nuit ». Créés en 2004 et présents

dans 9 arrondissements de la

capitale, les correspondants

de nuit sont recrutés sur leur

maturité et leur expérience. Ils

quadrillent les quartiers à la

rencontre de leurs habitants

et tentent de prévenir les situa-

tions conflictuelles. La gestion

du service en régie directe

par la ville favorise la coordi-

nation permanente avec les

mairies d’arrondissement et

les bailleurs sociaux, et permet

ainsi l’exercice d’une média-

tion efficace avec les jeunes.

Mais lorsque la violence n’a pu

être contenue à temps, il reste

à empêcher qu’elle ne dégé-

nère, explique le capitaine Oli-

vier Guibert, chef des compa-

gnies en tenue au service des

compagnies de sécurisation

et d’intervention (CSI). Cette

unité dispose de techniques

d’intervention graduées et par-

faitement rôdées pour disper-

ser bandes, occupants de halls

d’immeubles ou manifestants

vindicatifs. Le cas échéant, la

prise de photos et de vidéos

par des fonctionnaires en civil

dans les cortèges permet de

constituer des preuves afin de

faciliter les poursuites.

DÉNOUER UNE SITUATION CONFLICTUELLEMais la meilleure façon de faire

face à la violence reste encore

de la prévenir. Les administra-

tions « de guichet » font partie

de ces endroits où la frustration

– de l’attente, d’une mauvaise

nouvelle – peut souvent dégé-

nérer en conflit ouvert.

David Julliard, sous-directeur

de l’administration des étran-

gers à la préfecture de police,

le reconnaît : les conditions

immobilières et matérielles de

réception du public sont un

facteur majeur de régulation

du niveau général d’agressivité.

Recevoir les usagers dans des

locaux accueillants, déperson-

naliser les relations au moyen

de tickets et de files d’attente

fluides mais aléatoires, dispo-

ser des caméras, faire remonter

les conflits à un responsable

hiérarchique, sont autant de

dispositifs apaisants.

Pierre Moutoussamy, agent de

surveillance de Paris et régula-

teur lors des procédures d’enlè-

vement de véhicules, insiste lui

sur l’autodiscipline pour cana-

liser la violence, en vertu de la

règle des 4 « C » : à mesure que

son interlocuteur s’échauffe, il

lui oppose calme, courtoisie,

constance et consistance dans

ses arguments. Chuchoter lors-

que que le ton s’élève, ne pas

interrompre la personne, mais

disconvenir respectueusement

en fondant ses arguments sur

des références précises finit

souvent par neutraliser toute

velléité d’en découdre.

VIOLENCES IRRATIONNELLESL’autodiscipline ne suffit pas

toujours. C’est le cas notam-

ment lorsque la violence est

mue par des facteurs irra-

tionnels. Le docteur Mairesse,

médecin chef à l’infirmerie

psychiatrique de la préfecture

de police, relativise toutefois le

phénomène : on estime que la

part des crimes violents perpé-

trés par des malades mentaux

est de l’ordre de 3 à 10%, les

victimes étant la plupart du

temps proches de l’agresseur.

L’abus de substances psycho-

tropes (alcool, drogue) reste le

principal facteur déclencheur

des violences dites « irration-

nelles », qu’une écoute active

dans l’immédiat, une prise en

charge à plus long terme, per-

mettent d’apaiser.

En conclusion, le professeur

Enrique Casalino, chef des ur-

gences de l’hôpital Bichat à

Paris, confirme les principaux

enseignements : dans son ser-

vice comme ailleurs, les situa-

tions de violence se traitent

en amont (rappeler les règles

élémentaires de courtoisie, res-

ponsabiliser chaque personnel

dans la gestion de crise, prendre

au sérieux les questions d’or-

ganisation), mais également en

aval (faire des débriefings régu-

liers, fixer des objectifs et des

indicateurs qualité, insister sur

la solidarité professionnelle et

la légitimité de l’institution).

Page 30: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 201130 Sécurité Privée

Étude de casEn couverture

ès 2003, Stras-

bourg renforce

les effectifs de

sa police munici-

pale, aujourd’hui

dotée d’un service de 180

agents fonctionnant de jour

comme de nuit en complé-

mentarité avec les autres ser-

vices de sécurité intérieure.

Le partenariat avec la police

nationale a d’ailleurs été le

second pilier de cette straté-

gie globale. Le partenariat a

été réactivé et Strasbourg a

recruté un contrôleur général

de la police nationale placé

en détachement pour occuper

la nouvelle fonction de direc-

teur général à la Sécurité et à

la Prévention, chargé de mettre

en œuvre cette politique de sé-

curisation.

LA VIDÉOPROTECTION COMME MOYEN DE LUTTE CONTRE LA DÉLINQUANCEDans ce cadre, la vidéoprotec-

tion est apparue comme un

moyen complémentaire, un

outil en plus des autres pour

répondre à une montée des

faits de délinquance constatée

entre 1998 et 2001. Le directeur

général à la Sécurité et à la Pré-

vention a proposé aux élus de

déployer de la vidéoprotection

dans un but de prévention, de

dissuasion et de contribution

aux enquêtes. La stratégie du

projet a été mûrement réfléchie,

reposant sur une analyse fine

par secteurs de la délinquance

constatée. La délinquance de

voie publique a été géolocali-

sée – sur la base des statistiques

de la délinquance établies par

la Police Nationale- par sec-

teur de façon à positionner au

mieux le dispositif. La décision

politique d’installer un premier

système a été prise en 2003,

inscrite dans le contrat local

de sécurité. Le cadre de ce dé-

ploiement était dès le départ

intercommunal, porté par la

communauté urbaine de Stras-

bourg et calqué sur le décou-

page de la circonscription de

sécurité publique englobant 7

communes. Il s’agissait à l’épo-

que du premier système inter-

communal.

Les espaces traités lors de ce

premier déploiement de 50 ca-

méras ont été le centre-ville, du

fait de sa prédominance dans

la délinquance constatée, mais

aussi un quartier sensible, le

quartier de la Meinau, dont les

commerçants connaissaient de

graves problèmes d’insécurité.

Dès le départ un centre super-

viseur vidéo (CSV) a été créé,

fonctionnant 24 heures sur 24

avec 12 opérateurs recrutés à

La reconquête de l’attractivité par une politique globale de sécurisation des espaces publics

STRASBOURG

D

D’un point de vue sécuritaire, Strasbourg a souffert au début des années

2000 d’une image dégradée liée notamment aux incendies de véhicules

qui monopolisaient l’attention des médias. Il a donc été décidé de

répondre à ces problèmes de délinquance par une politique globale de

sécurisation des espaces publics.

Page 31: Sécurité Privée #16

31Sécurité Privée

cette occasion. Dès le départ le

système a donc été orienté sur

l’identification et le traitement

des faits en temps réel.

Le système a par la suite été

étendu sur une grande partie

de l’agglomération. Aujourd’hui

15 des 28 communes de la CUS

sont équipées, à des degrés va-

riables, en fonction des besoins.

Il compte aujourd’hui 330 ca-

méras dont 280 sont situées

en zone de compétence de la

police nationale. Cela consti-

tue un ratio d’une caméra pour

1400 habitants. Outre la voie

publique, le dispositif couvre

plus de 40 stations de tramway,

des établissements scolaires,

des bâtiments publics… Sur-

tout, le système est largement

mutualisé avec d’autres opé-

rateurs extérieurs à la CUS, ce

qui amplifie considérablement

la zone de couverture et per-

met en réalité au CSV de traiter

1000 sources d’images.

UN RÉSEAU DE 1000 CAMÉRAS GRÂCE À DES PARTENARIATS MULTIPLES !Par le biais de différentes

conventions, le dispositif de

Strasbourg est en effet en ca-

pacité de traiter en temps réel

plus de 1000 sources d’images.

Le partenariat mis en place au

fil du temps a permis au CSV

de pouvoir recevoir les ima-

ges provenant des transports

(société de transports en com-

mun, SNCF), d’un hôpital, du

stade de la Meinau, du Zénith,

de deux centres commerciaux

(intérieur et extérieur), de la

direction départementale de

l’équipement… Chacun reste

maître de l’exploitation des

images mais ces différents

partenaires ont la possibilité

de renvoyer des flux en cas de

besoin vers le CSV. Par ailleurs,

le CSV a depuis l’origine la pos-

sibilité d’exploiter les caméras

du SIRAC qui gère la circula-

tion dans l’agglomération.

Le CSV est depuis l’origine rac-

cordé à la police nationale. Il

joue donc aujourd’hui un rôle

d’aiguilleur de ces 1000 camé-

ras en service qu’il centralise et

peut mettre en cas de besoin à

la disposition du centre d’infor-

mation et de commandement

de la police nationale et du

Centre Opérationnel de la Gen-

darmerie Nationale

Le CSV est implanté dans le

même bâtiment que le SIRAC

et la police municipale mais

ces trois services sont autono-

mes.

Deux études d’impact par un

consultant extérieur à la CUS

L’évaluation du dispositif est

jugée comme indispensable

pour répondre aux objections

de type « ça ne sert à rien ».

Pour répondre aux critiques

éventuelles, le système a été

évalué en 2007 et 2010 par des

prestataires extérieurs dans

le cadre d’études d’impact.

Un état des lieux du système

a été réalisé associant les par-

tenaires et les habitants de la

CUS. Une étude réalisée par

un organisme spécialisé dans

les enquêtes d’opinion a mis

en évidence un taux de satis-

faction de 70% des habitants

interrogés concernant la vidéo-

protection. Une étude réalisée

par le cabinet conseil a quant à

elle confirmé la conformité du

dispositif à la réglementation

et a constaté une baisse plus

forte de la délinquance dans

les zones vidéoprotégées. Cette

double évaluation a également

permis de souligner les attentes

de la population en termes de

transparence et d’information

sur le dispositif.

Dans ce cadre, la communica-

tion sur la vidéoprotection est

indirecte, en ce sens qu’elle est

plutôt réalisée auprès d’instan-

ces représentatives comme par

exemple les conseils de quar-

tiers.

Une approche raisonnée des coûtIl est important de connaître les coûts d’investissement et de

fonctionnement occasionnés par un déploiement mais il faut

aussi prendre en compte les économies réalisées. De ce point de

vue, la vidéoprotection a permis un redéploiement de personnel

important qu’il faut prendre en compte. Le personnel auparavant

affecté à certaines tâches de surveillance a pu être allégé. De

plus, la centralisation des alarmes des bâtiments au CSU et la

levée de doute réalisée par la police municipale ont permis de

supprimer certains contrats de télésurveillance. Par ailleurs, il

faut prendre aussi en compte les économies réalisées en évitant

certains sinistres parfois coûteux comme les incendies volontai-

res de bâtiments publics.

Concernant le fonctionnement la maintenance représente un

coût de 350 000 € par an environ. Sur le plan de l’investissement

le budget consacré depuis l’origine au projet s’élève à 7 millions

d’euros. La seule aide financière reçue de l’État était liée à l’ins-

tallation de matériels supplémentaires liés à la sécurité du som-

met de l’OTAN organisé à Strasbourg. Tous les aspects financiers

sont gérés par la CUS, le système étant communautaire.

LES STATISTIQUES PROPRES AU CSVLes statistiques du CSV sont

également un bon indicateur

de l’activité de la vidéoprotec-

tion.

Le CSV recense en premier lieu

les signalements d’événements

faits par le CSV à ses parte-

naires. Ces signalements sont

passés de 1787 en 2004 à 1050

en 2010. Cela s’explique par

l’accroissement sur la même

période des requêtes des par-

tenaires au CSV : 975

Page 32: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 201132 Sécurité Privée

commerçants, des habitants

et des services de police. Cha-

que membre peut entrer dans

le CSV pour se rendre compte

des conditions de son fonc-

tionnement. Depuis la fin 2008

ce comité est chargé d’analy-

ser les demandes d’extension

du dispositif. Il fonctionne bien

et ne fait pas débat, toutes ten-

dances politiques confondues.

Par ailleurs, il faut signaler le

très faible nombre de deman-

des d’accès des citoyens aux

images, moins de 15 à ce jour

depuis 2003.

en 2004 contre 10450 en

2010, dont 82% émanent des

services de la police nationale.

En effet, les services de police

ont bien intégré la vidéoprotec-

tion dans leur travail et n’hési-

tent plus à solliciter le CSV dès

qu’ils ont connaissance d’un

fait, en temps réel ou différé.

Enfin, les réquisitions d’images

sont passées de 30 en 2004 à

253 en 2010. Il faut à cet égard

souligner que les images per-

mettent souvent de confondre

un auteur sans que la saisine

soit nécessaire, ce chiffre n’in-

dique donc pas l’efficacité de

la vidéoprotection en termes

d’élucidation.

LES STATISTIQUES DES SERVICESEntre 2003 et 2010 la délinquan-

ce de proximité a diminué de

50%. Concernant la délinquan-

ce générale, elle a été ramenée

sur la même période de 45 000

à 30 000 faits.

Cette évolution très favorable

n’est pas uniquement due à la

vidéoprotection mais bien à

la mise en place d’une straté-

gie globale par l’ensemble des

partenaires. Cette technologie

n’est considérée à Strasbourg

que comme un outil dans une

démarche globale de « mieux

travailler ensemble ».

UN DISPOSITIF PERMETTANT LA GESTION DE L’ESPACE PUBLICL’évaluation du dispositif mon-

tre que la gestion de l’espace

urbain est une composante

importante de l’activité du CSV.

En effet, si 40% des faits relevés

par le système sont des faits de

délinquance, 20% sont liés à des

événements sur la voie publi-

que de type malaise, poubelle

renversée, éclairage défaillant…

15% de ces événements sont

des cas d’assistance à des parte-

naires extérieurs (surveillance

de manifestation, services de se-

cours) et enfin 15% de l’activité

correspond à la gestion de la

mendicité, SDF… Cette activité

non directement liée à la thé-

matique « sécurité » n’avait pas

du tout été prise en compte au

démarrage du projet mais s’est

imposée dans la pratique.

L’ORGANISATION DU DISPOSITIFDE VIDÉOPROTECTIONLes opérateurs sont des agents spécialement recrutés, en interne ou en externe. Une fiche de poste a été définie dès le départ. Le service compte 23 agents dont deux agents d’encadrement. Les opérateurs disposent d’une tenue spécifique. Une formation a été assurée à toute l’équipe de départ par un organisme de formation. Une for-mation complémentaire interne a ensuite été proposée, associant étroitement les services de police et de façon plus générale les par-tenaires locaux. Que regarder ? Comment remplir la main couran-te ? Comment gérer les appels té-léphoniques ?... sont des questions qui font partie des points abordés lors de cette seconde formation. Aujourd’hui la formation est indi-vidualisée et réalisée en interne pour les nouveaux opérateurs.

La CUS réalise en régie certaines opérations d’entretien comme le nettoyage des dômes. En revanche, elle fait appel à un prestataire exté-rieur concernant la maintenance corrective et de façon générale pour toutes les interventions tech-

niques.

LES ASPECTS ÉTHIQUES : UN COMITÉ DE SUIVI DE LA VIDÉOPROTECTION

À ce jour la couverture est ju-

gée comme suffisante et il n’y

a pas d’extensions prévues. En

effet, il y a une volonté de faire

en sorte que la vidéoprotection

ne remplace pas la présence

de la police nationale. Le co-

mité de suivi de la vidéoprotec-

tion mis en place à Strasbourg

est très vigilant sur ce point. Ce

comité a été créé dès l’origine

mais il a subi plus récemment

des modifications quant à sa

composition et son fonction-

nement. Il réunit divers repré-

sentants de la préfecture, des

municipalités, de la presse, des

Étude de casEn couverture

Focus sur les aspects techniques du dispositifSi la définition de la stratégie a été réalisée en interne, la tra-

duction des besoins en termes techniques a été réalisée par un

cabinet conseil spécialisé.

L’acquisition de l’image se fait uniquement par des caméras

dômes, au nombre de 330 en 2011.

Le réseau est en totalité en fibres optiques. Il n’est pas utilisé à

ce jour pour d’autres applications car le responsable du système

souhaite garder une totale maîtrise de son réseau pour pouvoir

garantir en toutes circonstances la confidentialité des images.

La durée de conservation des images est de 4 jours. Les enregis-

trements sont en partie décentralisés. Le CSV est équipé d’un

mur d’images d’une trentaine d’écran, modulable, et de 5 postes

de travail.

Page 33: Sécurité Privée #16

33Sécurité Privée

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Page 34: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 201134 Sécurité Privée

Espaces sensiblesEn couverture

LYON, EDOUARD HERRIOT

Un port dans la ville

Tête de pont du réseau des sites

industriels et portuaires de la

vallée du Rhône, il dispose d’une

excellente desserte par tous les

modes de transport: fluvial et

fluvio-maritime, rail, route, pipe-

line, complétés par des liaisons

aisées de transports publics ur-

bains. Rayonnant sur un vaste

bassin d’emploi, il bénéficie en

outre de la proximité des gran-

des plateformes logistiques de la

région lyonnaise dont il consti-

tue le relais en zone urbaine.

UN JAGUAR POUR SURVEILLER LE PORT…Pour assurer la sécurité de cet

espace sensible, les responsa-

bles ont choisi le logiciel Jaguar

d’Evitech. Il équipe le port de

Lyon Edouard Herriot depuis

juin 2010. Sur la nouvelle instal-

lation vidéo du port, environ 70

caméras (fixes et dômes) ont

été installées afin de renforcer

la sécurité de ce site en sur-

veillant notamment l’ensemble

des parties communes du port

(routes, voies ferrées terre-plein

et plans d’eau). La mission de

Jaguar est d’automatiser une

partie des tâches de gestion et

de sécurité par la voie de l’ana-

lyse vidéo intelligente.

DES APPLICATIONS MULTIPLESPlusieurs applications ont été dé-

ployées sur Jaguar, à partir de ca-

méras « polyvalentes » permettant

d’effectuer de la vidéo-sécurité/

sureté/gestion.

Tout d’abord, le comptage des

véhicules par rue et par tranche

horaire, qui a permis d’établir

qu’environ 5000 véhicules fré-

quentaient le port chaque jour, et

de trier les véhicules par classe

(VL/PL/2R). Ces mesures ont été

contre-chiffrées par une vérifica-

tion humaine afin de confirmer la

fiabilité de Jaguar. Sur des caméras

qui n’étaient pas destinées au tri et

au comptage et qui sont placées

pour d’autres besoins, la fiabilité

globale de la fonction tri/comp-

tage cumulée est néanmoins de

l’ordre de 80%, ce qui est jugé très

satisfaisant par l’exploitant. Les si-

tuations rendant l’opération de tri/

comptage difficiles sont typique-

ment liées aux caméras placées

en entrée de ligne droite, où on

observe des dépassements de ca-

mions par des voitures, et des cas

où l’angle d’observation entre la

caméra et le sol est faible, et où la

superposition apparente à l’image

de deux voitures ou camionnet-

tes passe pour un camion : ces

situations génèrent bien des évé-

nements, mais entachés parfois

d’erreurs de tri/comptage.

Ensuite, la détection des véhicules

à l’arrêt dans les zones interdites :

cette exigence importante pour la

sécurité est parfaitement remplie

par le système installé.

Il en est de même pour la détec-

tion de l’intrusion sur l’eau de tout

esquif dans le port.

La détection de véhicules à

contre-sens a été déployée, et vé-

rifiée. La détection de survitesse

des véhicules a été recherchée à

partir de 25 km/h au-dessus de la

limite, et ce afin, dans un premier

temps, de disposer de statistiques

sur des situations de danger élevé.

Cette mesure a permis d’élaborer

des statistiques qui ont révélé éga-

lement des zones et des plages

horaires bien ciblées de survi-

tesses, permettant de mettre en

place des ralentisseurs en des

lieux stratégiques, plutôt qu’une

politique du « ralentisseur à

intervalles réguliers ». Cette dé-

tection a été démontrée précise

avec une marge d’erreur infé-

rieure à 2 km/h.

Enfin, la vidéo-gestion a permis

d’identifier les heures de haute

fréquentation du port et d’optimi-

ser les horaires des chantiers et

transports exceptionnels pour mi-

nimiser les perturbations vis-à-vis

des usagers du port. Elle améliore

très sensiblement les liens avec

les mariniers, étant donné qu’une

capitainerie appuyée sur la vidéo-

surveillance et JAGUAR prend en

charge les bateaux dès leur arri-

Le port de Lyon Édouard

Herriot est le 1er port

intérieur français pour

les conteneurs tous

modes confondus.

Site stratégique, il

s’affirme comme pôle

logistique de premier

plan et la multiplicité

de ses activités exige

une sécurité de tous les

instants.

PORT DE LYON ÉDOUARD HERRIOT – COMPAGNIE NATIONALE DU RHÔNE

Page 35: Sécurité Privée #16

35Sécurité Privée

TOUR T1 A LA DEFENSE

Le contrôle d’accès prend de l’altitudeDessinée par Denis Valode

et Jean Pistre, la Tour T1

ressemble à une voile.

D’une hauteur de 185

mètres, sur 56 étages,

elle regroupe plus de

100 000m² de bureaux

constituant ainsi l’un des

plus grands projets français

de construction de la

décennie. Une prouesse

architecturale qui exige

quelques mesures de

sécurité particulières…

Répondant à toutes les exigen-

ces environnementales, cette

immense tour HQE (Haute

Qualité Environnementale),

conçue comme une gigantes-

que toile de verre de 185 mè-

tres, s’étend sur plus de 100 000

m² et 56 niveaux.

UN PROJET DE CONTRÔLE D’AC-CÈS HORS NORMEC’est l’entreprise Alcea, spécia-

liste de la sécurité et protection

des bâtiments, qui a été dési-

gné par le promoteur, puis par

le locataire pour réaliser l’en-

semble du contrôle d’accès de

la tour T1 à la Défense, l’un des

plus gros projets de contrôle

d’accès réalisé en France dans

un bâtiment tertiaire.

Bénéficiant d’une grande

expérience dans la mise en

place de systèmes de contrôle

d’accès pour des projets im-

mobiliers d’envergure, Alcea a

d’abord été sélectionné par le

promoteur pour la flexibilité

et la fiabilité de son système.

Le locataire unique des lieux

a renouvelé sa confiance à Al-

cea pour piloter l’ensemble du

contrôle d’accès de ses locaux,

l’étendre et le compléter.

UN SYSTÈME MODULAIRE COUVRANT L’ENSEMBLE DES PROBLÉMATIQUES DE CONTRÔLE D’ACCÈSAlcea assure le pilotage du

contrôle d’accès pour les 5000

collaborateurs répartis sur les

100 000m² de bureaux de la

tour T1 et de l’immeuble B.

Inspiré des architectures SOA

(Architecture Orienté Service),

entièrement ouvert et intero-

pérable, le système pilote plus

de 1700 lecteurs, sur des tech-

nologies diverses : Mifare et

RFID pour les accès communs,

lecteurs longue distance Hy-

per X pour les paliers et accès

parking, télécommandes ra-

diofréquence pour les bornes

escamotables, serrures APERIO

pour les bureaux et salles de

réunion, lecteurs biométriques

pour les espaces sensibles.

En complément, Alkey, le systè-

me de gestion électronique de

clés d’Alcea, permet de gérer

les badges de secours, les clés

des accès prioritaires et des lo-

caux techniques, etc., soit plus

de 500 emplacements.

DE NOUVEAUX PROJETS DE GRANDE AMPLEUR POUR ALCEAAvec le projet T1, le construc-

teur français confirme qu’il

possède les capacités techni-

ques pour répondre de ma-

nière compétitive aux plus

grands projets immobiliers,

et qu’il fournit une qualité de

service inégalée, en étant réac-

tif et à l’écoute de ses clients.

Après SFR, avec plus de 1500

sites équipés, ou Air France,

client historique d’Alcea, de

nouveaux grands projets sont

à venir en France et à l’interna-

tional.

vée sur le site. Outre une gestion

optimisée des emplacements des

bateaux, ce dispositif facilite des

liens de qualité entre le port et ses

usagers et optimise de façon très

importante l’image du port et du

gestionnaire portuaire.

SENSIBILISATION ET DÉTECTIONComme dans toute application

de vidéo intelligente, une me-

sure des fausses alarmes a été

effectuée et a montré un très

faible taux de fausses alarmes

sur l’ensemble de l’installation

(une toutes les deux heures à

peu près), avec des typologies

spécifiques (par exemple, au

départ d’un véhicule qui s’était

arrêté longuement en zone in-

terdite), alarmes qui s’avèrent

finalement parfois utiles, no-

tamment pour connaître la du-

rée des arrêts et sensibiliser les

chauffeurs sur les dangers de

ces arrêts en zones interdites.

La mise en œuvre de la tech-

nologie de caméra thermique

sur l’entrée fluviale du port a

apporté une grande satisfaction,

l’analyse d’images permettant

de détecter des esquifs jusqu’à

la taille d’un jet-ski, afin de ga-

rantir la détection de toute en-

trée à toute heure et par tout

temps (pluie, neige, brouillard,

contre-jour). Les fausses alar-

mes y sont peu nombreuses,

cantonnées essentiellement

aux groupes de petits animaux

et aux flux d’eaux de tempéra-

tures différentes. {

Page 36: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 201136 Sécurité Privée

Au-delà des frontièresEn couverture

MEXICO CITY

Ciudad segura ?

L’objectif est simple. Il s’agit de

renforcer la sécurité dans la

ville face à un large spectre de

risques, notamment la délin-

quance, le terrorisme, les atta-

ques de sites stratégiques et les

risques naturels. Ce projet est un

exemple de collaboration entre

la ville de Mexico, une des plus

grandes mégalopoles au monde,

Telmex, l’opérateur de télécom-

munications le plus important

d’Amérique Latine et Thales,

leader mondial des solutions de

sécurité.

LE PROJET DE SÉCURITÉ LE PLUS AMBITIEUX DU MONDE !Mexico city, ville de la démesure,

l’est aussi lorsqu’il s’agit de sa sé-

curité. Présenté comme « le pro-

jet de sécurité publique le plus

ambitieux du monde », « Ciudad

Segura » est un projet unique de

vidéosurveillance urbaine axé

sur la sécurité publique. Il n’exis-

te pas d’autre système aussi inté-

gré et complet que celui-ci dans

le monde. Entre la Police de la

ville de Mexico, Telmex et Thales,

plus de 500 ingénieurs et spécia-

listes travaillent à l’exécution de

ce programme pendant 3 ans.

8 080 CAMÉRAS ET SENSEURS DÉPLOYÉS DANS LA VILLELe Gouvernement du District

Fédéral de Mexico a décidé de

mettre en œuvre un système to-

talement intégré pour conduire

des opérations de sécurité publi-

que prises en charge aussi bien

par le traitement des appels pro-

venant de citoyens, que par la

surveillance de la ville, et en s’ap-

puyant sur le réseau de télécom-

munications le plus moderne,

le plus solide, bénéficiant de la

plus vaste couverture. Avec l’ap-

pui de 8 080 caméras et senseurs

déployés dans la ville, et grâce au

traitement approprié d’images

générées lorsque sont détectés

des comportements anormaux,

le système sélectionne les si-

gnaux d’alarme et informe les

opérateurs qui peuvent visuali-

ser les incidents.

En cas de crise, la police peut

déployer deux centres de com-

mandement mobiles dotés des

équipements nécessaires de

protection, pour opérer lors de

situations exceptionnelles et

conserver la liaison avec le cen-

tre principal de commandement

(C4I). Le système permet égale-

ment de localiser ou d’identifier

les véhicules dans les principa-

les artères de la ville grâce à la

lecture de leurs plaques d’imma-

triculation.

Faire de Mexico city

une ville sure. Mission

impossible ? Non,

répond Thales qui a

relevé le challenge lancé

par le secrétariat d’état

à la sécurité publique de

la ville.

NOTTINGHAM CITY HOMES

30 000 propriétés sous haute surveillanceNottingham City Homes regroupe 30 000 propriétés

à proximité de la ville de Nottingham. Présenté

comme un « lieu où il fait bon vivre », les habitants

de ce quartier chic tiennent à conserver un haut

niveau de confort et de sécurité et à éviter toute

forme de violence. Solutions.

1994.Le conseil municipal de la

ville de Nottingham lance le « Ho-

mewatch Scheme » afin de lutter

contre une recrudescence des

cambriolages et du vandalisme et

rendre la ville plus sûre. Au cours

des onze dernières années, plus

de 14 000 foyers se voient ainsi

équipés de systèmes d’alarme et

autres dispositifs de sécurité. Un

chiffre qui fait de ce programme

le plus important et le plus long

jamais conduit en Grande-Breta-

gne dans ce domaine.

UNE SOLUTION HONEYWELL SECURITYDans le cadre du déploiement

du dispositif, c’est Honeywell qui

est choisi et, plus précisément, la

solution IntelliSense. Pour le res-

ponsable de la sécurité du site,

ce produit présente non seule-

ment le meilleur coût mais aussi

la plus grande facilité d’usage.

Un choix sans cesse confirmé

par les habitants de ce joli quar-

tier qui peuvent désormais vivre

en toute sérénité.

Page 37: Sécurité Privée #16

37Sécurité Privée

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Page 38: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 201138 Sécurité Privée

Dura Lex, Sed LexDura Lex, Sed Lex

es professionnels de la

sécurité incendie ne

sont donc plus soumis

ni à l’exigence d’autorisation

administrative préalable (en-

treprises), ni à celle d’agrément

(dirigeants) ni encore à celle

d’obtention d’une carte pro-

fessionnelle (agents). Plusieurs

dizaines de milliers de person-

nes échapperaient donc à la

moralisation et à la profession-

nalisation de leur activité.

Ce vide juridique entraîne aus-

si des conséquences particu-

lièrement alarmantes dans les

immeubles de grande hauteur

(IGH) et les établissements re-

cevant du public (ERP) dans

lesquels les agents de sécu-

rité incendie accomplissent

également et illégalement des

missions de surveillance et de

gardiennage.

20 ANS DE PRATIQUE CONFORTÉS PAR DES DÉCISIONS JURIDIQUES CONCORDANTESOr, pendant plus de 20 ans

(de 1983 à 2009 précisément),

la loi 83-629 du 12 juillet 1983

s’est appliquée aux activités de

sécurité incendie. Les préfec-

tures adoptent une lecture en-

globante de l’article 1er sur la

fourniture « des services ayant

pour objet la surveillance hu-

maine ou la surveillance par

des systèmes électroniques de

sécurité ou le gardiennage de

biens meubles ou immeubles

La sécurité incendie à l’heure du CNAPSENJEUX RÈGLEMENTAIRES

LDepuis 2009, à la demande

des services du ministère de

l’Intérieur, les préfectures refusent

de soumettre les agents titulaires

d’un SSIAP à la loi de 1983 encadrant

les activités de sécurité privée. Une

décision lourde de conséquences qui

remet en cause plus de 20 années de

pratique. D’où vient ce revirement ? En

quoi constitue-t-il un risque ? Pourquoi

est-il capital d’inclure la sécurité

incendie dans la loi de 1983 ? Réponses

et éclairage de Xavier Latour et de

Pierre Moreau.

PAR PIERRE MOREAU, AVOCAT SPÉCIALISÉ ET XAVIER

LATOUR, MAÎTRE DE CONFÉREN-CES EN DROIT, DIRECTEUR DE

LA LICENCE PROFESSIONNELLE « SÉCURITÉ DES BIENS ET DES

PERONNES »

Page 39: Sécurité Privée #16

39Sécurité Privée

{ainsi que la sécurité des per-

sonnes se trouvant dans ces

immeubles ».

Au-delà de la pratique des

préfectures, il apparaît que, au

fil des ans, des prises de posi-

tion juridiques – provenant de

sources différentes – incluent

de manière concordante la sé-

curité incendie dans le champ

d’application de la loi de 1983

(lire l’encadré « Des solutions

convergentes et favorables »).

Une approche encore renfor-

cée par la jurisprudence dont

deux décisions méritent d’être

citées. Dans la première, le

Conseil d’État rappelle expres-

sément la possibilité pour les

entreprises de sécurité privée

d’adjoindre à leur « cœur de

métier » des prestations acces-

soires pourvu qu’elles soient le

lien direct avec la surveillance

et le gardiennage. Le Conseil

d’État lui-même (24 novembre

2006, n°275412, 7e et 2e sous-

sections réunies) considère

que : « Si les dispositions de

l’article 3 de la loi du 12 juillet

1983 réglementant les activi-

tés privées de surveillance, de

gardiennage et de transport

de fonds n’interdisent pas aux

entreprises de surveillance et

de gardiennage d’exercer les

activités complémentaires qui

leurs sont nécessaires pour

mener à bien les missions de

surveillance et de gardiennage

qui leur sont confiées, elles

excluent que ces entreprises

puissent être chargées de toute

autre prestation sans lien avec

leur activité de surveillance et

de gardiennage. »

Dans la seconde, la Cour admi-

nistrative d’appel de Versailles

en acceptant de statuer sur un

refus d’agrément préfectoral

pour un agent de sécurité in-

cendie admet implicitement

mais indubitablement qu’un

tel agrément relève bien de la

loi de 1983 (CAA Versailles, 7

févier 2008, n°06VE792).

LE REVIREMENT : UNE EXCLUSION MAL FONDÉEÀ l’aune de ces éléments, com-

ment alors expliquer le revire-

ment intervenu en 2009 ? En

réalité, il est la consé-

Pierre Moreau est avocat au

barreau de Paris

depuis 15 ans.

Spécialisé en droit

public, il assiste

et représente des

acteurs du secteur

public (ministères,

collectivités terri-

toriales, établisse-

ments publics,...)

comme du secteur

privé (entrepri-

ses, associations,

organisation pro-

fessionnelles,...)

devant les princi-

pales juridictions

administratives

françaises (tribu-

nal administratif,

cour administrati-

ves, conseil d’État).

Il exerce égale-

ment une activité

de conseil dans le

domaine de l’assu-

rance et de la sécu-

rité. Fondateur et

associé du cabinet

Saidji & Moreau

est également

ancien auditeur de

l’INHESJ, institut

national des

hautes études de

la sécurité et de la

Justice.

4 risques à surveillerEn cas de maintien de l’exclusion de la sécurité incendie du

champ d’application de la loi du 12 juillet 1983, plusieurs risques

sont d’ores et déjà opposables. Nous en avons retenu 4.

1. Les entreprises de sécurité privée ne sont pas dans l’illégalité

si elles commercialisent (par exemple à travers une filiale) une

activité de sécurité incendie exercée par des agents titulaires du

SSIAP. Mais, dans ce cas, les sociétés concernées ne contribueront

plus financièrement au financement du CNAPS, ce qui pourrait

représenter un important manque à gagner…

2. Les agents d’une société privée de sécurité peuvent être ame-

nés, à titre accessoire, à exercer une activité de sécurité incendie;

il s’agit, en réalité, d’une conséquence de l’organisation des mis-

sions sur le terrain. Dans ce cas, il n’y a pas davantage d’illégalité

si l’agent a le SSIAP et le CQP « APS ».

En revanche, l’illégalité est avérée lorsque les entreprises de sé-

curité incendie vendent des prestations de surveillance et de gar-

diennage sans se soumettre aux conditions imposées par la loi

de 1983. Faute d’un régime juridique clair, des salariés de bonne

foi encourent le risque d’être lourdement sanctionnés lorsqu’ils

accomplissent simultanément des missions de prévention des in-

cendies et des missions de surveillance contre les malveillances,

comme c’est régulièrement le cas dans les ERP et les IGH.

3. Alors que l’État entend poursuivre la moralisation de la sécurité,

il prend le risque de placer en dehors du champ de compétence

du CNAPS des dizaines de milliers d’agents sur lesquels aucun

contrôle n’est exercé malgré la sensibilité de leurs missions. Et ce, y

compris dans des sites relevant des intérêts vitaux de la Nation !

4. Ces salariés se voient privés du bénéfice de la convention col-

lective de la « prévention et sécurité » et des accords sociaux de

la Branche « surveillance et gardiennage », particulièrement pro-

tecteurs de leurs intérêts.

Page 40: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 201140 Sécurité Privée

quence de l’apparition

d’une formation professionnel-

le spécifique aux agents privé

de sécurité accomplissant des

missions de surveillance et de

gardiennage (CQP « APS ») et

mise en place cette même an-

née.

Les formations SSIAP n’étant

plus la référence pour appré-

cier l’aptitude professionnelle

de ces agents, les préfectures

ont reçu pour instruction de

ne pas délivrer de carte pro-

fessionnelle d’agent privé de

sécurité aux détenteurs d’un

seul SSIAP.

Mécaniquement, les agents de

sécurité incendie sont donc te-

nus à l’écart de la loi de 1983.

Cette lecture restrictive de la loi

est juridiquement fondée sur un

seul rapport parlementaire (un

rapport de la Commission des

lois de l’Assemblée nationale)

dans lequel les parlementaires

assimilent de manière contes-

table la sécurité incendie au…

nettoyage !

L’étonnement est de mise !

Concrètement, le nettoyage ne

peut raisonnablement - à la dif-

férence de la sécurité incendie

- être considérée comme une

activité complémentaire né-

cessaire pour mener à bien les

missions de surveillance et de

gardiennage confiées aux en-

treprises de sécurité privée.

DE LA NÉCESSITÉ D’INCLURE LA SÉCURITÉ INCENDIE DANS LA LOI DE 1983Force est de constater que

le changement de doctrine

ministérielle ne s’appuie sur

aucun argument juridique

déterminant. En revanche, la

thèse d’une inclusion de la sé-

curité incendie dans le champ

d’application de la loi de 1983

s’appuie sur plusieurs sources

juridiques concordantes.

Les agents de sécurité incen-

die (ayant une mission de pré-

vention distincte de la seule

maintenance technique et de

la mise en œuvre des moyens

de lutte) opérant dans les IGH

et les ERP doivent être soumis

aux exigences de la carte pro-

fessionnelle et au cadre légal

de la loi de 1983 ; et ce, en rai-

son de la nature mixte de leur

mission et de leur contact en

prise directe avec le public.

Au minimum, il convient de

revenir à l’interprétation qui

a prévalu de 1983 à 2009 et

que rien ne permet de sérieu-

sement démentir. Et si le droit

actuel n’est pas considéré

comme étant suffisamment so-

lide, il incombe au politique de

trancher le débat et d’adapter

la loi en conséquence.

La circulaire du 27 mai 2011

ne peut pas, en effet, constituer

une solution satisfaisante. Elle

doit être interprétée comme

une solution d’attente et n’est

pas la solution claire attendue.

Se voulant un texte de compro-

mis, elle a le mérite de rappe-

ler au moins deux évidences,

en s’appuyant d’ailleurs sur la

jurisprudence du juge adminis-

tratif.

D’une part, les entreprises de

sécurité incendie, n’ayant donc

pas respecté les obligations de

la loi de 1983, sont impérative-

ment exclues du champ des

activités de surveillance et de

gardiennage.

D’autre part, les entreprises de

surveillance et de gardiennage

peuvent, à titre accessoire pro-

poser des prestations de sécu-

rité incendie, sans passer par

une filiale, à condition que les

agents concernés soient titulai-

res d’un SSIAP et se consacrent

exclusivement à cette mission.

En revanche, le problème de-

meure entier concernant la

soumission des agents de sé-

curité incendie au contrôle de

moralité inhérent à l’applica-

tion de la loi du 12 juillet 1983.

En attendant les esprits

s’échauffent, le mécontente-

ment gronde, jusqu’à quand ?

{Ce vide juridique entraîne aussi des conséquences particulièrement alarman-tes dans les immeubles de grande hauteur (IGH) et les établissements recevant du public (ERP).

Dura Lex, Sed LexDura Lex, Sed Lex

Page 41: Sécurité Privée #16

41Sécurité Privée

Doctrine administrative

La position des préfectures

s’appuyait sur la doctrine du

ministère de l’Intérieur, non

démentie jusqu’en 2009, expri-

mée dans la circulaire n°86-343

du 24 novembre 1986. Extraits.

1.1.1 La surveillance des biens

meubles et immeubles. La défi-

nition légale ne distingue pas

selon la nature des biens proté-

gés ou les modalités d’exercice

de la surveillance, ni selon la

nature des risques encourus.

Elle comprend par conséquent :

6. toutes les modalités d’exerci-

ce de cette activité (surveillance

directe itinérante ou statique,

rondes, télédétection, télésur-

veillance, télésécurité, gardien-

nage avec chiens).

7. La prévention de tous les

types de risques (vols, cambrio-

lages, hold-up, dégradations, in-

cendies, fuites d’eau ou de gaz,

pollutions chimiques, pannes,

explosions, risques industriels

etc…)

5-1-3 Le caractère préventif et

dissuasif des activités régies par

la loi

Le rôle des personnels qui les

exercent est limité :

8. aux interventions techniques

en cas d’accident, panne, fuite,

incendie, explosion ou à l’oc-

casion de tout incident matériel

mettant en cause la sécurité des

personnes et des biens.

9. à l’alerte des services d’in-

cendie et de secours, de police

et de gendarmerie.

10. Aux opérations de contrôle

sur place en cas de surveillance

à distance (télésurveillance

télésécurité) préalablement à

l’alerte des services d’incendie

de secours de police et de gen-

darmerie.

À deux reprises, lorsqu’elle

détaille la notion de « sur-

veillance des biens meubles et

immeubles » et quand elle évo-

que le rôle des personnels, la

circulaire mentionne expressé-

ment la sécurité incendie dans

le champ des activités de sé-

curité privée de la loi de 1983.

Cette interprétation est reprise

dans la circulaire n°9100184C

du 3 septembre 1991 précisant

le seuil numérique à partir du-

quel un service interne était

constitué au regard de la loi

de 1983. « Le législateur n’a

prévu aucun seuil numérique

pour l’application des dispo-

sitions relatives aux services

internes. Aussi, les entreprises

employant une seule personne

pour l’exercice d’activités ré-

gies par la loi (veilleur de nuit,

portier de discothèque, gardien

de parking, agent de sécurité

incendie,…) sont considérées

comme disposant d’un service

interne. »

Réponse ministérielle

En 2001, cette conception était

encore adoptée par le minis-

tère de l’Intérieur comme en

témoigne sa réponse à une

question parlementaire (ques-

tion n°1287 de M. Gaillard

Claude). Réponse publiée au

JO le 24/01/2001 (page 656).

(…) Vous avez vous-même cité

la définition des entreprises de

surveillance et de gardiennage

donnée par la loi de 1983.

Cette définition légale n’opère

aucune distinction entre les ac-

{Xavier Latour est docteur en

droit, maître de

conférences à la

Faculté de Droit de

l’Université Paris

Descartes et direc-

teur de la licence

professionnelle

«sécurité des biens

et des personnes».

Il s’est spécia-

lisé dans l’ana-

lyse juridique des

questions relatives

à la sécurité.

Des positions convergentes et favorablesFOCUS

Page 42: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 201142 Sécurité Privée

tivités selon la nature des biens

protégés, les modalités d’exer-

cice de la surveillance ou la

nature des risques courus. Elle

comprend, par conséquent, la

surveillance et le gardiennage

de tout bien immeuble - usine,

commerce, magasin à grande

surface, établissement bancaire,

galerie d’exposition, etc. - ainsi

que des biens meubles, comme

des marchandises exposées à

la vente - automobiles, tableaux,

meubles anciens -, des armes,

des documents informatiques

ou des fonds déposés. Les mo-

dalités d’exercice de ces activi-

tés sont la surveillance directe,

itinérante ou statique: rondes,

télédétection, télésurveillance,

télésécurité, gardiennage avec

chien, etc.

Elles concernent la prévention

de tous les types de risque: vol,

cambriolage, dégradation, in-

cendie, fuite d’eau ou de gaz,

pollution chimique, explosion,

risques industriels. L’objet de

l’activité des entreprises de

surveillance et de gardiennage

s’étend à la protection des per-

sonnes dont la sécurité est liée

de façon directe ou indirecte à

celle des biens protégés. (…)

Rapport parlementaire

Lors de la discussion de la loi

du 18 mars 2003, la Commis-

sion des lois du Sénat confir-

mait cette conception (rapport

n°36 2002-2003). Cet article dé-

finit le champ d’application de

la loi. Il indique que la loi sera

applicable aux trois volets tra-

ditionnels de la sécurité privée

(surveillance et gardiennage,

transport de valeurs, protection

rapprochée).

Les activités de surveillance

peuvent être exercées de diver-

ses manières (la surveillance

directe, itinérante ou statique,

les rondes, la surveillance

avec chiens, la télédétection,

la télésurveillance, la vidéosur-

veillance). Quant au gardien-

nage, il englobe la prévention

contre tous types de risques,

aussi bien les cambriolages et

intrusions que les incendies,

fuites d’eau ou de gaz et les

risques industriels. La profes-

sion récuse d’ailleurs le terme

de gardiennage qu’elle estime

trop restrictif, préférant parler

de surveillance humaine.

Dura Lex, Sed LexDura Lex, Sed Lex

Page 43: Sécurité Privée #16

43Sécurité Privée

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Page 44: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 201144 Sécurité Privée

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Page 45: Sécurité Privée #16

45Sécurité Privée

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VIDÉOPROTECTION ET ENTREPRISES

Enjeux et réalités

CAHIER SPÉCIAL

Page 46: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 201146 Sécurité Privée

VidéoprotectionCahier spécial

Dominique Legrand : Tout le monde a évoqué cette nouvelle Loppsi 2. Pouvez-vous nous dire quelle en est votre perception et ce qu’elle va changer pour vous, demain. Alex Türk. Je crains que notre

perception soit un peu biaisée,

à nous, CNIL. En effet, il y a deux

ans, avec notre équipe, nous

nous étions dit qu’il faudrait

qu’on essaie d’obtenir l’exten-

sion du contrôle de la CNIL à

l’ensemble du territoire natio-

nal au sein de la Loppsi. Pour

dire la vérité, peu de person-

nes pensaient que c’était une

chose possible. Et finalement,

après deux ans de travail et

de conviction, nous y sommes

parvenus. Donc, pour moi, la

Loppsi comprend un élément

déterminant : c’est le fait que

désormais, indépendamment

des discussions sur le régime

juridique, la CNIL aura un pou-

voir de contrôle sur l’ensemble

du territoire. Ceci permettra

d’harmoniser, tout d’abord,

puis, compte tenu de notre ex-

périence, on va pouvoir donner

un coup de main. Notre objec-

tif n’est pas de nous substituer

aux commissions départemen-

tales, mais de travailler en com-

plémentarité. Notre objectif est

également de pouvoir faire

le point, tous les ans, et dire

si nous avons remarqué des

difficultés dans tel et tel type

d’usage de la vidéosurveillan-

ce. Ceci paraît très important

car ce contrôle national va per-

mettre d’améliorer l’efficacité

et d’uniformiser l’ensemble du

contrôle.

Autre remarque qui me pa-

raît importante : c’est que ce

contrôle ne sera efficace qu’à

condition d’avoir des moyens.

Je ne vais pas mentir, nous

aurions et nous aurons besoin

de moyens supplémentaires

qui ne sont pas colossaux, car

À l’issue de l’adoption

de la Loppsi 2,

Dominique Legrand,

président de l’AN2V

a souhaité rencontrer

Alex Türk, président

de la CNIL afin de

faire le point sur les

nouveaux enjeux de

la vidéoprotection

alors même que la

CNIL voit son pouvoir

de contrôle étendu

à l’ensemble du

territoire national.

Entretien.

la CNIL ne prétend pas qu’elle

va, à elle seule, réussir à faire le

contrôle de toutes les installa-

tions tous les ans quand une

centaine de commissions dé-

partementales n’y parvient pas

et de loin. Notre travail, et c’est

là où nous avons une bonne

expérience, va consister à dé-

terminer des stratégies annuel-

les de contrôle révisables tous

les six mois (et c’est ce qu’on

fait actuellement), en fonction

de nouvelles technologies, de

l’actualité, des remarques que

nos services nous feront au re-

tour de leurs contrôles, etc.

Ceci signifie que nous aurons

besoin de faire quelques re-

crutements pour étoffer notre

équipe et être capables de faire

un travail de contrôle qui soit

reconnu comme étant un tra-

vail professionnel.

DL : La Loppsi est aujourd’hui définitivement adoptée. Au

‘‘L’objectif de la CNIL n’est pas de multiplier

les sanctions, mais de passer

un message fort pour que chacun soit raisonnable dans l’utilisation

des systèmes

© C

NIL

Page 47: Sécurité Privée #16

47Sécurité Privée

demeurant, le Conseil Consti-tutionnel a censuré l’article 18 qui permettait aux agents privés de sécurité de prendre la main sur les dispositifs et de géné-rer des offres de service. Selon vous, est-ce une bonne chose, un recul, ou en attente peut-être d’une précision autour de ces sujets ? AT. Je crois que c’est raisonna-

ble, parce que, à la CNIL, nous

avons une vision d’ensemble :

il y a la vidéosurveillance, mais

il y a aussi la biométrie, la géo-

localisation et l’ensemble de

la problématique du réseau In-

ternet. Nous nous disons donc

qu’il faut faire attention à ne pas

se laisser développer toute une

série de technologies qui, par

l’effet de synergie, vont finir par

créer une espèce de parapluie

technologique sur l’ensemble

du territoire. Je pense qu’il est

raisonnable de dire qu’il faut

tout de même maintenir cette

distinction publique/privé sur

un sujet comme celui-là.

Regardez ce qui se passe en

Grande-Bretagne : le dévelop-

pement des hypothèses où

on donne la possibilité à des

citoyens de passer leurs après-

midi à observer les autres, au

pays de l’habeas corpus… Le

pays des Droits de l’Homme

ne doit pas non plus s’autoriser

ce genre de choses. Prudence !

Je pense qu’il ne serait pas rai-

sonnable d’aller plus loin pour

l’instant.

Aujourd’hui, on assiste à un

développement massif de la

vidéo. On va voir ce que ça

donne. Au bout de quelques

années, on verra si, effective-

ment, grâce à certaines initiati-

ves qui sont prises, comme les

nôtres par exemple, qui consis-

tent à rappeler, dans un guide,

auprès des maires, quelles sont

leurs obligations pour respec-

ter la loi. On verra si, avec tout

ce travail, on aboutit à un équi-

libre acceptable. Je pense que

partir dans des hypothèses où

le secteur privé serait suscep-

tible d’intervenir pourrait fina-

lement être source de regret

après coup. Alors, prudence !

DL : Dans ce même article 18 est évoqué le fait qu’un utilisateur pourrait ou aurait pu filmer les abords. On revient toujours sur l’éternelle problématique de la frontière ; une banque, un ma-gasin… Jusqu’où faut-il tourner la caméra vers l’extérieur? Et potentiellement, le portier vi-déo qui est fixé perpendiculai-rement au mur, et visualise donc toute la rue… Y a-t-il des direc-tives ou des conseils que vous pourriez donner sur ce genre d’usage? AT . Il y a deux remarques. La

première c’est que, évidem-

ment tout ceci va être source

de complications nouvelles.

La deuxième remarque, c’est

que précisément le fait que la

CNIL aura un contrôle global

fera que nous ne serons plus

contraints par des problèmes

de périmètre. Or, à la CNIL,

nous disposons d’instruments

issus de la loi existante (celle

de 1978, modifiée en 2004), qui

nous donnent notamment la

possibilité de faire du contrôle

en termes de finalité, de propor-

tionnalité. Et c’est là où nous

aurons des contrôles à faire,

pour tout simplement dire : At-

tention, ici, il y a une dérive qui

s’opère. Là, c’est raisonnable…

Avec les principes de propor-

tionnalité, on doit être capa-

ble de dire si

telle prise de

vue, organi-

sée en telle

circonstance,

se justifie ou

ne se justifie

pas. C’était

le cœur du

travail de la

CNIL.

DL : Aujourd’hui, la Loppsi 2 va pouvoir être appliquée. Selon vous, certains thèmes auraient-ils mérité d’être abordés au sein de cette Loppsi ? Existe-t-il finalement des risques qui, aujourd’hui, ne sont pas enca-drés par la loi ?AT. Dans cette loi, ou ailleurs,

peu importe, ce qui compte à

nos yeux, ce qui est le plus au

cœur de nos angoisses, sur ce

sujet, c’est probablement la

perspective du développement

des couplages technologiques.

Et nous voyons aujourd’hui, des

demandes d’expérimentation

qui portent sur des couplages

entre la vidéosurveillance et

la biométrie (par exemple, les

techniques de reconnaissance

faciale), couplées avec des

systèmes de géolocalisation,

par exemple avec l’usage de la

puce RFID. Nous allons alors

entrer dans une problémati-

que très délicate et complexe.

Car, lorsque nous réfléchissons

avec bon sens, on sait par exem-

ple que ces usages vont se dé-

velopper fortement dans les aé-

roports. Or, qui peut contester

aujourd’hui la nécessité de tout

faire pour améliorer la sécurité

des aéroports ? On a tous envie

d’une grande sécurité dans ce

domaine. Mais en même temps,

il faut être conscient que les

{« Il faut faire attention à ne pas se laisser développer toute une série de technologies qui, par l’effet de synergie, vont finir par créer une espèce de parapluie technologique sur l’ensemble du territoire. »

couplages qui vont se mettre

en place vont créer des syner-

gies et que nous, CNIL, nous

avons toujours eu pour princi-

pe de dire, en la matière, 1+1=3.

C’est à dire que cette synergie

entre les technologies crée

un effet multiplicateur dont

personne n’a évalué l’impact.

Nous sommes donc devant

un choix de société d’une im-

portance considérable : d’un

côté, on peut comprendre la

volonté de recourir à cette

technologie pour améliorer le

niveau de sécurité collective ;

d’un autre côté, il faut se ren-

dre compte que ça aboutirait à

créer une espèce de parapluie

technologique qui ferait que

nous vivrions dans un espace

complètement contrôlé par

ces technologies. Nous devons,

pouvoirs publics, opinions pu-

bliques, etc., avoir une réflexion

urgente et approfondie en ter-

mes d’étude d’impacts pour

savoir jusqu’où on veut aller et

aujourd’hui c’est une question

qui n’est pas traitée.

DL : Les caméras enregistrent de plus en plus en local sur l’équi-valent d’une carte SD pour trans-férer les fichiers a posteriori et en fonction des débits, de la capacité des réseaux à trans-mettre à l’instant « t », etc. Là où historiquement une caméra en-

Page 48: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 201148 Sécurité Privée

VidéoprotectionCahier spécial

voyait directement un flux et les enregistreurs étaient bien cen-tralisés, protégés. Quelle est la position de la CNIL sur ce nouvel enjeu où les caméras stockent leurs propres images et au final, un petit peu comme n’importe quel PC, on va chercher des ima-ges avec tous les risques que cela comporte, d’usurpation, de copiage de données, puis-que les caméras deviennent elles-mêmes des émetteurs de fichiers ?AT. Première remarque, vous

savez qu’il y a des règles en ce

qui concerne la conservation

des données. La règle que nous

fixons est de ne pas dépasser un

mois. Et c’est un des premiers

critères que nous vérifions lors-

que nous faisons un contrôle.

Deuxièmement, la réponse

plus générale qui essaie de ré-

pondre à une préoccupation

légitime, c’est le fait que nous

allions de plus en plus vers des

systèmes éclatés. Ce qui nous

préoccupe beaucoup, car cette

remarque que vous venez de

faire à l’instant, on peut la faire

dans le domaine de la géoloca-

lisation et même dans une cer-

taine mesure dans le domaine

de la biométrie. C’est-à-dire que

nous nous éloignons de plus

en plus d’un modèle que tout

le monde a redouté, à juste titre,

qui était le fameux modèle du

big brother. C’est-à-dire le fac-

teur très centralisateur. Et nous

allons vers des systèmes écla-

tés. A la CNIL, nous pensons

que ce n’est pas un progrès,

nous pensons même que ce

sera encore plus problémati-

que. Car, vis-à-vis d’un système

centralisé, on a cette chance de

pouvoir le repérer, de savoir où

il est et éventuellement de le

contester. En revanche, lorsque

nous aurons une multiplica-

tion de systèmes de géolocali-

sation, surtout avec le recours

de nanotechnologies, de sys-

tèmes de visualisation avec la

vidéo, etc., on sera dans une

société où on ne sera plus qui

a la maîtrise de ces systèmes.

Et ceci signifie qu’il n’y aura

plus de possibilité de retour en

arrière. Le danger terrible pour

notre société, à nos yeux, est là.

Seulement, aujourd’hui, peu de

gens s’en soucient car peu s’en

rendent compte. Et ils ne s’en

rendent pas compte, car nous

parlons là de l’échéance 2020,

à mon avis. Ça veut dire qu’il ne

nous reste plus que 8 ou 9 ans

pour mettre en place les dispo-

sitifs d’évaluation d’impacts, au

nom de notre société, suscep-

tibles de protéger les citoyens.

De ce point de vue, je suis pes-

simiste.

DL : Aujourd’hui, la Loppsi vous donne de nouveaux pouvoirs. Comment allez-vous déployer ce pouvoir dans les collectivités ? Êtes-vous prêt ? Qu’est-ce que les utilisateurs actuels de la vi-déosurveillance peuvent espé-rer ou craindre ? AT. Ils peuvent espérer et un

peu craindre également… Es-

pérer parce que j’imagine que

tous les élus ont envie que la

loi soit respectée, et peut-être

craindre aussi un peu s’ils ont

le sentiment que leur système

n’est pas parfaitement au point.

Nous allons développer notre

action, pas seulement dans les

collectivités, les entreprises, les

administrations, etc. C’est no-

tre travail de le faire et nous le

ferons partout où cela est né-

cessaire, avec le même esprit

que celui qui nous a toujours

guidé jusqu’à présent. On ne

va rien changer de ce point de

vue, c’est-à-dire le respect des

principes par la loi, le contrôle,

la sanction si c’est nécessaire.

Le conseil chaque fois qu’un

conseil suffit à changer les cho-

ses. L’objectif de la CNIL n’est

pas de multiplier les sanctions,

mais de passer un message fort

pour que chacun soit raisonna-

ble dans l’utilisation des systè-

mes. Si ça doit nous emmener

parfois jusqu’à la sanction,

parce qu’elle a un caractère

pédagogique, nous le ferons.

Mais je n’éprouve pas de plaisir

particulier à infliger des sanc-

tions à qui que ce soit, surtout

à des maires avec qui j’ai des

relations très serrées. C’est no-

tre état d’esprit. Et je le rappelle,

nous publierons, chaque année,

un rapport dans lequel nous fe-

rons de remarques générales

sur le type de fonctionnement,

en fonction de la stratégie qui

aura été élaborée par le service

des contrôles et proposée à la

séance plénière de la CNIL.

Page 49: Sécurité Privée #16

49Sécurité Privée

Pour en savoir pluswww.universite-securite-citoyennete.com

Université de la sécurité et de la citoyenneté

POUR UNE NOUVELLE APPROCHE SOCIÉTALE ET POLITIQUE

DES ENJEUX SÉCURITAIRES

FÉVRIER 2012

L’événement de l’année 2012 2 jours

2000 participants10 débats et conférences

15 ateliers

Page 50: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 201150 Sécurité Privée

VidéoprotectionCahier spécial

Quelle est aujourd’hui la place de la vidéoprotection dans la politique de sécurité/sûreté des entreprises ?Olivier Hassid. Au sein des direc-

tions sécurité il y a en général un

expert des nouvelles technolo-

gies qui gère la vidéoprotection.

La vidéoprotection est un dossier

parmi d’autres qui est géré en col-

laboration avec la direction achat

de l’entreprise. La démarche de

mise en œuvre de vidéoprotec-

tion s’inscrit dans une démarche

plus globale de sécurisation des

sites et celle-ci est un outil parmi

d’autres de cette sécurisation.

Sur le plan « éthique » la vidéo-protection est-elle encore un sujet sensible ?OH. C’est un sujet sensible, polé-

mique, qui doit être traité avec

précaution. C’est une technolo-

gie à rapprocher de la biométrie.

Les salariés sont rarement de-

mandeurs de vidéoprotection et

sont même plutôt réticents. Être

filmé sur son lieu de travail n’est

pas anodin. Les directions sécu-

rité sont donc très prudentes. Le

recours à la vidéoprotection im-

plique de saisir le CHSCT, les syn-

dicats et nécessite souvent l’éla-

boration de chartes spécifiques.

Bref, c’est un outil assez lourd à

mettre en œuvre.

Quel est le développement de cette technologie dans les en-treprises ?OH. Il y a un développement fort

de la vidéoprotection dans les

lieux privés ouvert au public, car

c’est là où la vidéoprotection est

la plus efficace comme le démon-

trent certaines études. Mais il faut

avoir conscience que la situation

est très hétérogène selon les en-

treprises. Les sites aéroportuaires

sont par exemple bien équipés.

En revanche, beaucoup d’entre-

prises n’en disposent pas. Tous les

directeurs sécurité ne sont pas

experts en la matière, tous ne sont

pas friands de cette technologie.

Cette technologie a un coût, les

budgets ne sont pas extensibles

et il y a donc des arbitrages.

Lorsque les entreprises déploient de la vidéoprotection, qu’atten-dent-elles de cet outil ?OH. Il y a deux aspects qui se

dégagent de ce que disent les

directeurs sécurité. Il y a d’une

part la gestion de la fraude in-

terne, sujet sensible, et d’autre

part la lutte contre les atteintes

aux biens et aux personnes. Elle

permet notamment la recherche

de preuves, l’identification des

délinquants. De ce point de vue,

la vidéoprotection est considérée

comme efficace.

Au niveau technologique, à quel niveau se situent les entrepri-ses ? À la pointe ou en retard ?OH. Tout dépend des entreprises

et notamment des risques gérés.

Ceux pour qui cet outil présente

un intérêt économique ou straté-

gique important ne vont pas hési-

ter à mettre les moyens nécessai-

res. Il y a une logique économique.

Un bon niveau de sécurité peut

être un argument commercial et

la vidéoprotection, en sécurisant

cette clientèle, peut apporter un

réel bénéfice commercial. Mais

cela concerne les établissements

ouverts au public.

Et sur les aspects juridiques avez-vous des retours de vos adhérents ?OH. Les directeurs évoquent effec-

tivement la lourdeur et la com-

plexité de certaines procédures

de déclaration ou de demande

d’autorisation.

Existe-t-il des convergences entre le public et le privé ? OH. Parfois, localement. De façon

plus générale il y a un bon par-

tenariat entre les directeurs sé-

curité et les services de sécurité

intérieure. À cet égard, le CDSE et

la préfecture de police de Paris

envisagent de mettre en place

des passerelles afin de faciliter

la relation entre d’un côté les di-

rections sécurité et de l’autre la

police parisienne, notamment sur

les sujets de vidéoprotection.

Quel message essentiel souhaitez-vous faire passer ?OH. Il y a une culture de la sécu-

rité technologique à mettre en

œuvre. Les entreprises ne sont

pas à maturité sur ces sujets. Il y

a une approche trop « bigbrother

» de tous ces sujets qui doivent

être démystifiés. Cela est dû à un

manque de connaissances. Il n’y

a pas de formation, pas de diplô-

me reconnus. Il faut réfléchir à un

cursus de formation spécifique

aux nouvelles technologies de la

sécurité.

Docteur en écono-

mie, Olivier Hassidest actuellement

directeur du CDSE

(Club des direc-

teurs de sécurité

des entreprises)

et de la revue

« Stratégie ». Il a

été auparavant

l’adjoint du Pdg de

la société Brink’s

et a également

collaboré avec les

services du Premier

ministre sur de

nombreuses ques-

tions de sécurité.

Auteur de « La sé-

curité en entrepri-

se» (Maxima 2010)

et de « Réaliser le

plan de continuité

de son entreprise»

(Maxima 2011),

il vient de publier

un nouvel ouvrage

« Management

des risques et des

crises » à paraître

chez Dunod 2011.

La vidéoprotection est un système bien connu des collectivités et des espaces publics. Mais

qu’en est-il dans l’entreprise ? Comment cette solution est-elle abordée par les directeurs

de sécurité ? Comment est-elle perçue par les salariés ? Réponses avec Olivier Hassid,

directeur général du CDSE, club des directeurs de sécurité des entreprises.

« Être filmé sur son lieu de travail n’est pas anodin. Les directions sécurité sont donc très prudentes »

VIDÉOPROTECTION ET ENTREPRISES

Page 51: Sécurité Privée #16

51Sécurité Privée

Publi-informationCahier spécial

Axis, l’inventeur de la caméra IP et leader mondial en

la matière, a célébré avec ses partenaires les 15 ans de

la sortie de la première caméra IP au monde en 1996, le

modèle Axis 200 aussi appelé NetEye. Compte-rendu d’une

journée de présentation, qui a été l’occasion de revenir sur

ce qu’ont été ces 15 années de croissance au pas de course

pour Axis, illustrant l’histoire de la caméra IP vue du côté

Axis, et de donner des indications des directions prévues

par la société pour le futur proche.

Les 15 ans de la caméra IP !AXIS

Créée en 1984 à Lund en Suède,

Axis se trouve au coeur d’une

des Silicon Valley suédoises, et

ce sont aujourd’hui 400 ingé-

nieurs qui travaillent chez Axis

dans un même bâtiment, sur

un total mondial de près d’un

millier de collaborateurs, dont

environ 400 pour l’activité com-

merciale. L’Europe du Sud, qui

comprend la France, regroupe

une équipe de 46 personnes

orchestrée depuis Antony.

THINK BIG !Présente directement dans 34

pays et via des grossistes dans

70 pays, Axis vend ses caméras

dans 179 pays au total, via un

vaste réseau de partenaires. En

2010, le chiffre d’affaires net a

été de 2933 MSEK, soit 450 M$

ou 320 M€, en croissance de

+37%. Cela représente une part

de plus de 30% d’un marché

mondial des caméras réseau

qui était évalué à près de 1000

M€ pour 2010, et qui selon di-

verses estimations représen-

terait un peu plus de 30 % du

total du marché de la vidéosur-

veillance.

Axis est aujourd’hui le pre-

mier fabricant de caméras de

surveillance en Europe et le

second au monde, toutes caté-

gories confondues, en incluant

les caméras analogiques. Le

mot d’ordre dans la société est

«Think Big», de façon à viser la

position de n°1 mondial dès

2013 et continuer à croître sur

un marché mondial de la sécu-

rité prévu pour les 10 ans qui

viennent en augmentation de

10% par an, et qui devrait attein-

dre 14,5 Mds $ dès 2014 (dont

3,3 Mds $ en EMEA (23%)) et

25 Mds $ en 2020 (données de

IMS Research communiquées

par Axis). Axis prévoit alors un

taux de pénétration de l’IP de

100%, toutes les caméras ana-

logiques restantes devant alors

sans doute être mises en réseau

par des encodeurs, également

fournis par Axis.

AU PLUS PRÈS DES CLIENTSUne des clés de la stratégie et

du succès d’Axis a toujours

été de travailler avec des par-

tenaires, tant techniques (Tech-

nology Partners – TP – pour le

matériel et Application Deve-

lopment Partners – ADP – pour

le logiciel) que commerciaux,

les ventes étant exclusivement

indirectes. De nombreux outils

en ligne sont destinés aux par-

tenaires commerciaux, allant

jusqu’à la gestion de projets.

Axis cherche aujourd’hui à se

rapprocher encore plus de ses

clients finaux afin de conser-

ver une bonne compréhen-

sion des besoins du marché,

notamment via une équipe de

Business Development Mana-

gers par secteur d’activité. Les

formateurs du nouveau centre

de formation à Antony doi-

vent même passer 20% de leur

temps en suivi de terrain.

Le nouveau showroom d’Anto-

ny expose toute la gamme en

cours, qui intègre les dernières

avancées technologiques. Axis,

qui a notamment été précur-

seur pour le balayage progres-

sif et le P-Iris, diffuse une im-

portante base de connaissance

destinée à faciliter l’adoption

de l’IP et la migration vers l’IP.

15 ANS DE PROGRÈS, ET ÇA CONTINUESi le modèle 200 en 1996 était

limité à 2 images par minute en

0,1 Mp, un long chemin a été

fait depuis, passant notamment

par la première caméra en 30

ips en 2000, le balayage pro-

gressif en 2003, le mégapixel

dès 2004 et le multi-megapixel

dès 2005, la conformité au stan-

dard HDTV en 2009 et le 5 Mp

en 2010, avec fonctionnalité P-

Iris pour un meilleur contrôle

de la profondeur de champ.

L’analyse vidéo intelligente est

apparue en 2005, et la puissan-

ce de calcul actuellement em-

barquée avec les puces Artpec

permet à certains algorithmes

de tourner dans la caméra elle-

même.

Trois nouveaux modèles ré-

cemment mis sur le marché

ouvrent de nouvelles voies : le

micro dôme PTZ M50 rapide et

compact, le dôme PTZ sur 360°

P5544 qui introduit une nou-

velle technologie panoramique

Panopsis, conjuguant vue d’en-

semble et fort taux de zoom,

et la caméra Q1602/-E dont la

nouvelle technologie Lightfin-

der permet de distinguer les

couleurs dans les conditions

de très faible luminosité.

Parmi les principaux axes

d’évolution, outre des progrès

constants en résolution et

en qualité d’image, Axis croit

au stockage embarqué dans

les caméras et encodeurs et

dans le Cloud, à un bel avenir

à l’imagerie thermique grâce

à une baisse des coûts des

composants, à la confirmation

d’une certaine standardisation

de l’interopérabilité avec Onvif,

et à la prépondérence de l’ana-

lyse vidéo intelligente, notam-

ment des applications tierces

embarquées dans les caméras.

Si toutes les prévisions de chif-

fres de ventes et de progression

de marché sont au beau fixe

pour Axis, le fort développe-

ment actuel des applications

non sécuritaires via les réseaux

assure un encore meilleur ave-

nir aux caméras IP.

Page 52: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 201152 Sécurité Privée

Les limites de la très haute défi-

nition – THD – déja rencontrée

chez quelques fabricants à la

pointe du progrès, sont déjà re-

poussées par l’UHD

Dallmeier Panomera : en ultra haute définition

C’est une nouvelle technologie

de prise de vue que Dallmeier

nous propose avec Panomera,

qui a reçu à l’Ifsec le prix du

meilleur équipement de prise

de vue de l’année. Il s’agit d’un

procédé très innovant dévelop-

pé avec le concours de clients,

mettant en oeuvre jusqu’à

douze capteurs et autant d’ob-

jectifs, pour des prises de vue

de grands espaces, aussi larges

que profonds en ultra haute

définition – UHD – jusqu’à 51

Mp en temps réel, à des taux de

rafraichissement de jusqu’à 30

ips. Avec les mêmes avantages

que les caméras panoramiques

THD classiques (déjà!), comme

par exemple une absence de

Focus sur les nouveautés les plus marquantes

Ce trimestre voit

l’avènement de

l’Ultra Haute

Définition et de la

détection incendie

par vidéo, dans des

produits utilisables

au quotidien, et est

particulièrement

riche en nouveautés

logicielles, en

gestion vidéo

comme en analyse

vidéo intelligente.

Les nouveautés du trimestre pour la vidéoprotection urbaine

PAR MICHEL EYNAUD, JOURNALISTE SPÉCIALISÉ

VidéoprotectionCahier spécial

pièce en mouvement et moins

d’infrastructure, voire un seul

point de vue et de câblage, les

caméras panoramiques Pano-

mera permettent un niveau de

zoom supérieur, du niveau de

celui obtenu avec les dômes

PTZ équipés d’un bon zoom,

et cela pour un nombre illimité

d’utilisateurs et de flux sortants

(compte tenu des capacités du

réseau tout de même) tout en

permettant d’enregistrer l’in-

tégralité de la scène. Ajoutez à

cela une technique particulière

de construction géométrique

des capteurs qui permet de

voir les sujets éloignés avec la

même résolution que ceux si-

tués à proximité, ainsi qu’une

plage dynamique étendue et

une haute sensibilité, chaque

capteur sélectionnant sa pro-

pre stratégie d’exposition. Et si

l’analyse vidéo intelligente est

utilisée, un suivi de cible peut

être réalisé sans heurt sur de

longs déplacements. Une gam-

me complète est disponible,

avec des modèles pouvant pri-

vilégier la distance ou la largeur.

Il faudra vraisemblablement ac-

compagner ces merveilles d’en-

registreurs à la hauteur, et sans

doute commencer à réfléchir

en Pétaoctets. Tout est question

d’habitude.

La nouvelle caméra dôme Fire-Vu de AD Network Video intègre

des algorithmes spécifiques et

éprouvés de détection d’incen-

die et de fumée, issus des tech-

nologies de la société D-Tec,

division spécialisée dans ce do-

maine à l’intérieur du groupe

AD auquel appartiennent AD

Network Video et Dedicated Mi-

cros. Ce dôme fournit simultané-

ment une détection d’incendie

et la transmission des images,

et peut constituer un ensemble

autonome avec la sirène FV1.

L’utilisation telle quelle n’est

pas encore homologuée en

France, et ne peut remplacer un

système homologué de détec-

tion incendie. Elle complètera

toutefois avantageusement un

système homologué classique,

en fournissant une détection

bien plus précoce des départs

de feu, jusqu’à de grandes dis-

tances. Ces technologies sont

aujourd’hui considérées com-

me fiables, bénéficiant d’une

part de progrès constants des

algorithmes depuis de nom-

breuses années, ainsi que de la

disponibilité de puissances de

calcul toujours plus grandes, ici

embarquées à l’intérieur de la

caméra.

Page 53: Sécurité Privée #16

53Sécurité Privée

The soft touch

Pour rester dans les hautes défi-

nitions, remarquons la nouvelle

version 4.8 du logiciel Control Center de supervision de vidéo-

surveillance THD en réseau de

Avigilon, qui donne désormais

la possibilité de connecter un

haut-parleur à une caméra Avi-

gilon pour une communication

audio bidirectionnelle, destinée

à parler soit au personnel de

sécurité soit aux piétons dans

la rue. Et les responsables de la

surveillance de grands espaces

apprécieront surtout la nou-

velle fonctionnalité de rotation

d’image, qui permet de retour-

ner sur 90°, 180° ou 270° les

vues panoramiques prises avec

des caméras panoramiques Avi-

gilon montées verticalement, ce

qui est particulièrement utile

pour la surveillance des espa-

ces larges. Une nouvelle app

Apple appelée ACC Mobile est

également disponible.

Milestone a présenté ses pos-

sibilités d’architecture fédérée

avec la Milestone Federated Architecture – MFA , qui peut

réunir une infinité de systèmes

XProtect Corporate 4.0 dans

un même ensemble, à partir

de plusieurs bâtiments et/ou

plusieurs sites. La mise en place

est rapide, par simple rajout de

l’adresse réseau en hierarchie

descendante suivie d’une vali-

dation en local, les droits d’ac-

cès pouvant être gérés finement

par groupes d’utilisateurs, zones

de caméras et horaires. Les char-

ges de calcul et de stockage res-

tant distribuées, l’utilisation du

système fédéré conserve une

grande légèreté, tout en étant

très adaptée aux évolutions des

besoins.

Chez Samsung, l’actualité lo-

gicielle a été particulièrement

intéressante ce trimestre, avec

notamment la présentation à

l’Ifsec de la nouvelle plateforme

logicielle Total Security Manage-ment – TSM – qui permet des so-

lutions intégrées de toute taille,

d’un simple site à un ensemble

de sites, et évolutives de bout

en bout. Dans la gamme NET-i,

la version 1.26 de NET-i Viewer,

fourni en standard avec tous les

produits de vidosurveillance

en réseau de Samsung, intègre

de nouvelles fonctionnalités

comme une gestion de plan

eMapping, la prise en charge

de plusieurs moniteurs et de

l’audio bidirectionnel, ainsi que

des fonctions de recherche par

date et évènement.

Chez Genetec, le Security Center 5.0 a été conçu pour prendre en

charge en mode natif les centra-

les de détection d’intrusion tier-

ces, et les centrales GV2 et GV3

de la gamme G de Bosch sont

parmi les premiers systèmes

supportés. L’interopérabilité

est avancée, permettant même

l’armement et le désarmement

de la centrale par clic ou auto-

matiquement sur planification

ou évènement. Les caméras et

les alarmes d’une zone peu-

vent être associées à des fins

de levée de doute. L’édition de

rapports inclut les évènements

de la centrale, et des rapports

multi-sites peuvent être générés

via plusieurs systèmes Security

Center distants architecturés en

fédération.

Pour vos yeux seulement

En analyse vidéo intelligente, Keeneo a mis sur le marché la ver-

sion 4.0 de son logiciel d’analyse vidéo 4D SafeZone, qui propose

de nouveaux scénarios de sécurité, un meilleur taux de détection

grâce à une sensibilité et une précision améliorées, une meilleure

filtration des fausses alarmes liées à l’environnement, et de nouvel-

les compatibilités matérielles. Les algorithmes incluent désormais

la classification d’objets, la détection de personnes qui rampent,

s’accroupissent ou courent, et les scénarios de véhicules sont asso-

ciés à une gestion couleur de l’OSD. A noter que Keeneo a remporté

un contrat majeur avec l’analyse vidéo du nouvel aéroport interna-

tional Ndia de Doha au Qatar.

Eyevis, spécialiste des écrans

de haute définition pour murs

d’images, a présenté un nou-

veau moniteur EYE-LCD-4700-24NB-IPD8 de 47» avec bordure

fine, qui possède un décodeur

IP intégré pour décoder les flux

IP directement dans l’écran. Ce

décodeur du type NPX-IPD8

supporte et décode les flux de

nombreux équipements des

principaux fabricants, en H.264

à 25/30 ops sur tous les canaux

en simultané, et jusqu’au Full

HD 1080p.

Chez Pelco, la nouvelle gamme

Narrow Bezel de moniteurs à

bord étroit, de 9,6 à 17,4 mmm,

est également bien adaptée à

la construction de murs d’ima-

ges dans les salles de contrôle.

Disponibles en 42, 46 et 55 pou-

ces, ces moniteurs intègrent des

composants à basse consom-

mation d’énergie, permettant

également moins de dégage-

ment de chaleur et moins de

frais de climatisation.

Keeneo : 4x4 et 10/10

Page 54: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 201154 Sécurité Privée

Licence professionnelle Securite des biens et des personnes

Notre objectif : former l’encadrement opérationnel des services de sécurité-sureté, des donneurs d’ordre et des prestataires de sécurité privée

Nos engagements : Accompagner la réussiteConcilier les enjeux individuels et collectifsAnticiper et accompagner les changementsFavoriser l’acquisition de compétences transversalesFaciliter l’insertion professionnelle

Un CONTENU large et diversifié : diagnostic de sûreté ; cadre légal et réglementaire des métiers de la sécurité ; analyse contractuelle, budgétaire et financière ...

Une PEDAGOGIE qui privilégie la pratique : études de cas, visites sur sites, cours et séminaires assurés par des cadres dirigeants de la sécurité privée et des universitaires.

Une ORGANISATION compatible avec l’exercice d’une activité professionnelle : cours 2 jours par semaine de fin septembre à juin.

Un ACCES à notre cursus en formation continue (validation des acquis de l’expé-rience possible),initiale et apprentissage.

Contactez-nous !

Université Paris Descartes - Service Commun de Formation Continue45, rue des Saints-Pères - 75006 Paris

[email protected]

Page 55: Sécurité Privée #16

55Sécurité Privée

En pratiqueEn pratique

Les applications Smartphone appliquées à la sécurité

TOUT SAVOIR POUR…

Applications utiles ?

Gadgets ? Miroirs aux

alouettes ? Que penser des

applications Smartphone

appliquées aux métiers de

la sécurité ? Trois regards

pour mieux comprendre

les principes, les moyens

et les technologies retenus

pour chaque situation.

Page 56: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 201156 Sécurité Privée

En pratiqueEn pratique

Il est aujourd’hui intéressant

de constater que les donneurs

d’ordre, de plus en plus nom-

breux, souhaitent soustraire les

applications « suivi » (comme

la main courante) de la respon-

sabilité de leur prestataire de

sécurité privée. Le besoin d’ac-

céder à ces systèmes pour les

contrôler et vérifier la véracité

des informations contenues

sont, sans aucun doute, les rai-

sons de cette évolution. Une

tendance qui incite ces clients

à nous demander l’agencement

d’architecture multisite par

brique (site, région, nationale,

internationale) accessible par

le web et donc par les Smart-

phones. Désormais, quels que

soient le lieu, l’heure et le site, le

responsable en entreprise peut

à tout moment, sur son iPad,

interroger la main courante,

transmettre des consignes tem-

poraires, vérifier l’activité et la

performance de ses prestataires

de sécurité …

IDENTIFIER DES INCIDENTS RÉCURRENTSÉtablir des comparatifs qualité,

grâce à cette veille en temps

réel, contrôler la tenue des ca-

hiers des charges sont autant

de facteurs d’économies qui

s’accompagnent d’autres possi-

bilités d’optimisation. En effet, la

détection en direct d’un début

d’incident (un début d’inon-

dation dans un bâtiment vide,

par exemple) permet de limiter

les dégâts et, en conséquence,

les coûts. La fonction curative

prend aussi toute sa place dans

la possibilité d’identifier des

incidents récurrents, généra-

teurs d’interventions. L’analyse

des causes et leur conclusion

permettent la mise en place de

solutions : quelques heures de

formation pour une typologie de

personnels concernés, des réno-

vations, des améliorations…

Les entreprises, encore très seg-

mentées par poste métier dans le

calcul des coûts cachés, peuvent

tirer avantage d’une utilisation

transversale des applications.

Ainsi, une équipe de rondiers, en

place sur un site isolé en travaux

peut, grâce à des Smartphones

spécialement configurés pour

la photographie, faire un état

des lieux avant, pendant et après

travaux. Ces visuels attachés à la

main courante évitent, par leur

valeur de constat, contestation

et mauvaises surprises de fin de

chantier pouvant engendrer des

coûts conséquents tels que dé-

blaiement, gros nettoyage, etc.

Interroger la main courante, transmettre des consignes temporaires, vérifier l’activité et la performance de ses prestataires de sécurité… à tout moment !PAR STÉPHANIE BERGOUIGNAN, ATAO CONSULTING, SPÉCIALISTE EN GESTION DE RISQUES ET SÉCURITÉ

On ne peut parler d’applications mobiles, dans le domaine de la sécurité

privée, sans évoquer d’emblée la main courante ou encore le contrôle

de ronde. Ceci étant, de nombreuses autres solutions totalement

performantes sont désormais au service de l’entreprise, ouvrant le

champ à des utilisations transversales, propres à la gestion multisite.

Les conseils du spécialiste en gestion de risques et sécurité Le bon projet pour l’entreprise consiste à s’investir totale-

ment pour bâtir son système à partir d’applications existan-

tes, toutes très modulables et de les adapter à la problémati-

que de l’entreprise. À ce titre, il convient de ne pas se laisser

bercer par la vision des développeurs qui vendent cher des

outils qui existent déjà sur le marché. Il s’agit aussi d’être

stratégique en interne quant à défendre ce type d’architec-

ture multisite. Une vision « bénéfice » pour le groupe et non

pour la seule sécurité doit émerger.

Page 57: Sécurité Privée #16

57Sécurité Privée

DES OUTILS VALORISANT LA SÉCURITÉ PRIVÉEUne architecture multisite, para-

métrable à l’infini, permet donc

aux grands comptes (banques,

grande distribution,…) dont la

difficulté est souvent d’appré-

hender une vision globale de

leur structure, de s’approprier

ces outils en étant très imagi-

natifs, et d’en exploiter toutes

les possibilités. Des outils, qui

ont aussi le mérite de valoriser

la profession de la sécurité pri-

vée, en mettant en relief le vrai

contenu de ses nombreuses

missions, et la valeur ajoutée

des prestataires de qualité.

Zoom sur Atao ConsultingConstructeur d’interfaces entre le client et les prestataires

de sécurité privée, Atao Consulting s’emploie à les faire vi-

vre au moyen de l’utilisation des Smartphones. Ses missions

sont multiples : du contrôle de l’activité des agents ou le

contrôle qualité de prestataires, en passant par le suivi des

prestations via des innovations technologiques, l’entreprise

effectue des missions d’analyse (des récurrences incidents

par exemple) à fin d’optimisation économique et sécuritaire.

Pour en savoir plus : www.ataoconsulting.com

Le coin techniqueVéritable ordinateur, l’iPad,

beaucoup plus convivial que

l’iPhone, reste l’outil adéquat

pour une utilisation optimale

des applications.

Attention ! Dans ce cadre, l’uti-

lité du BlackBerry, ne réside

que dans la réception d’alerte.

Des outils qui ont permis la démocratisation de la vidéosurveillanceGUILHEM DECOUX, DIRIGEANT D’ECARE

Les applications

destinées à la

vidéosurveillance

des petits ERP ont

trouvé leur marché

et ce grâce à leur

faible coût et à leur

facilité d’utilisation.

Explication.

Gadget ! C’était, il y à peine

dix-huit mois, le commentaire

que portaient les installateurs

en vidéosurveillance sur les

applications Smartphone

destinées aux établissements

recevant du public (ERP) de

petite taille, tels les boulange-

ries, tabacs... Aujourd’hui, la

donne a changé. Désormais, la

question récurrente est : « votre

enregistreur numérique est-il

compatible avec un iPhone » ?

Cette demande d’accès devient

prioritaire, parfois même de-

vant celle de la qualité ou des

fonctionnalités. Une évolution

de la mentalité des installateurs

qui traduit celle des utilisateurs

finaux. L’utilisation de ces pro-

duits, d’une grande simplicité,

a permis de démocratiser la vi-

déosurveillance, ouvrant le mar-

ché à de nouveaux clients. Les

commerçants ont désormais la

possibilité de surveiller leur ins-

tallation grâce à un outil qu’ils

utilisent au quotidien, leur télé-

phone portable.

DES ÉVOLUTIONS RAPIDESDurant les deux dernières an-

nées, que ce soit en vidéo ou té-

léphonie, la qualité du matériel

a beaucoup évolué et les appli-

cations sont devenues très ac-

cessibles en termes de tarif. Seul

le réseau pose encore problè-

me dans l’attente des licences

4G qui permettront d’exploiter

pleinement ces avancées tech-

nologiques. L’autre évolution,

tout aussi essentielle, provient

des plateformes de télécharge-

ment, telle l’App Store, mises en

place par les différents systèmes

d’exploitation. Elles permettent

aux utilisateurs d’installer les

produits très facilement en

quelques minutes.

Actuellement, les applications

Smartphone, résolument effi-

caces, trouvent un grand écho

auprès des commerçants, qui

au-delà de la démarque incon-

nue, s’équipent pour gérer leur

personnel. La levée de

Page 58: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 201158 Sécurité Privée

{En pratique

En pratique

doute, en complément

d’une alarme, et sans interven-

tion de gardien, reste aussi une

utilisation très prisée.

Pour autant, la demande du

marché évolue. Demain, les

différents systèmes que sont la

vidéo, l’alarme, la domotique…,

seront totalement intégrés et gé-

rés sur les Smartphones !

eCare en bref La société eCcare, spécialisée

dans le domaine de la sécurité

électronique des biens et des

personnes, a privilégié l’accès

mobile sur tous les Smartpho-

nes. Grâce à cette approche,

elle propose, entre autres pro-

La « Smartphone sécurité », un fantasme d’informaticien !PAR DOMINIQUE LEGRAND, PRÉSIDENT DE L’AN2V

Que cela soit en matière de vi-

déosurveillance, d’applications

mobiles et autres procédés tech-

niques, il est toujours hasardeux

de passer de la technologie à la

stratégie en lui cherchant déses-

pérément une efficacité. Il s’agi-

ra plutôt de partir d’une problé-

matique identifiée et de trouver

les meilleures solutions asso-

ciées aux enjeux stratégiques.

Une méthode d’aide à la déci-

sion a d’ailleurs été élaborée

dans ce sens par l’AN2V. Pour ce

qui concerne les applications

de sécurité sur Smartphone,

la réflexion doit être d’autant

plus prudente qu’elles peuvent

sembler attractives aux entrepri-

ses privées, aux grands publics

(mairies, universités, hôpitaux),

et au secteur résidentiel.

UNE LEVÉE DE DOUTE TRÈS ALÉA-TOIREPrenant ce dernier cas en

analyse, face aux trois étapes

clés d’une infraction, l’utilité

du Smartphone de Monsieur

Dupond, qui entend faire la sur-

veillance de son domicile avec

cet outil, pose de réelles ques-

tions. En effet, avant l’incident, le

retour image de sa propre vidéo-

surveillance à domicile ne sert

sans doute pas à grand-chose,

considérant qu’il ne pourra vi-

sionner, au mieux, que 10 % de

son lieu de vie ! Ce qui induit que

l’intrus peut être déjà à son domi-

cile sans qu’il puisse le repérer.

Plus encore, pendant l’effraction,

en supposant donc qu’elle puis-

se être détectée sur le téléphone,

que peut donc faire le proprié-

taire, qui est sans doute dans un

acte de sa vie quotidienne (en

voiture, en réunion, en course…)

et donc en état de panique face à

l’alerte ? Sans doute appeler le 17,

pour une mise en attente d’une

durée indéterminée, puis tenter

d’expliquer, en état de stress, la

situation à des services de police

qui, eux, ont besoin d’un véritable

diagnostic, d’un retour profes-

sionnel sur la situation en cours.

On l’aura compris, ce déclenche-

ment d’alarme par le particulier

s’avère très peu efficient et la le-

vée de doute très aléatoire…

DE LA NÉCESSITÉ D’UN SUR-VEILLEUR PROFESSIONNEL En clair, avant, pendant, et après

l’incident le retour vidéo sur le

Smartphone d’un citoyen ne fait

qu’injecter un maillon non pro-

fessionnel dans une chaine po-

licière déjà bien complexe…Le

déclencheur d’alarme ne pourra

être qu’ un télé surveilleur pro-

fessionnel, formé et aguerri à

l’ensemble de la procédure. Cet

expert pourra ensuite isoler les

xx secondes d’images probantes

et les transférer par MMS sur le

mobile du particulier à fin d’une

éventuelle reconnaissance de

l’intrus. L’utilité du Smartphone

pour la sécurité privée du par-

ticulier ne se conçoit, en défini-

tive, qu’avec l’interface d’un pro-

fessionnel de la sécurité. Au-delà

de l’inanité de ces applications «

domiciliaires », il y a, par ailleurs,

fort à craindre que le Smartpho-

ne devienne un engin liberticide,

en ce qu’il permet d’espionner

conjoint, enfant, personnel de

maison… Enfin, concernant les

entreprises et les grands publics,

les dangers de l’usage de ces

applications sont, selon moi, du

même ordre (panique, manque

de réactivité, diagnostic mal

posé…) mais très décuplés. En

effet, la stratégie ou la chaine

décisionnelle inhérente à un

dispositif de sécurité porte le

poids de lourdes responsabilités

en termes de conséquences hu-

maines, et de production. Le prix

moral, juridique, etc., à payer en

cas de dérapage dans le traite-

ment de l’incident réfute intrin-

sèquement la prise de décision

à distance, sauf à ce qu’elle soit

gérée par des professionnels de

la sécurité rodés aux outils et

process experts.

Pour aller plus loin L’AN2V a développé un outil

d’aide à la décision concer-

nant la stratégie d’un dispositif.

Cette méthode permet de

définir le besoin spécifique à

chacune des trois étapes clés

d’une infraction, et de n’en

oublier aucune.

« Vidéoprotéger » son entreprise, sa mairie, son

domicile sur un écran de 3,5 pouces, confier

sa sécurité à une « appli » Smartphone ? Une

gageure qui soulève des questions.

duits, des enregistreurs adap-

tés aux ERP, compatibles avec

tous les appareils, y compris

les android. La nouvelle appli-

cation iPhone/i Pad, dévelop-

pée par eCare, met l’accent

sur la simplicité d’utilisation.

Visualisation des caméras en

direct (de 1 à 16), plein écran

ou quad, pilotage de caméras

motorisées…, sont désormais

des fonctionnalités totalement

instinctives, à piloter du bout

du doigt...

Pour en savoir plus :

www.ecare-security.com

Page 59: Sécurité Privée #16

59Sécurité Privée

{Cosmopolitis

Cosmopolitis

e gouvernement conser-

vateur entend réformer

en profondeur le jeu po-

litique en renforçant les

pouvoirs du Parlement. Il s’agit

d’autoriser les initiatives citoyen-

nes directes, la réélection des

parlementaires et la possibilité

pour les chambres de destituer

le Président de la République en

cas de manquement grave à sa

fonction.

AUTRE PROPOSITION EN DÉBAT AU PARLEMENT, L’IDÉE D’UNE PRÉSI-DENTIELLE À DEUX TOURSDans ce chantier législatif, le Parti

d’action national (PAN) au pou-

voir veut réformer le droit du tra-

vail, pour interdire l’emploi des

mineurs de moins de 14 ans hors

du cercle familial, la discrimina-

tion à l’embauche pour cause

de grossesse ou encore rendre

obligatoire l’accessibilité des en-

treprises pour les handicapés. Le

Mexique veut également adop-

ter une loi antimonopole pour

protéger le pouvoir d’achat.

L’ALLIANCE DU PACIFIQUEEn ce qui concerne la politique

extérieure, le grand projet est

l’Alliance du Pacifique. Le Mexi-

que vient de signer à Lima, avec

la Colombie, le Pérou et le Chili,

un Accord du

Pacifique qui ouvre la voie à

une intégration économique

de ces pays prévoyant une libre

circulation des biens, des capi-

taux et des services. Le Panama,

observateur, pourrait rejoindre

ce groupe. L’Équateur et les pays

d’Amérique centrale devraient

suivre. Le but est de constituer un

bloc de 200 millions d’habitants

répartis sur 5 millions de km2, ri-

che d’un PIB d’1 500 milliards de

dollars et d’un marché intérieur

de 18 milliards. Le volume des

échanges de cette zone avec le

reste du monde est de 872 mil-

liards à comparer avec les 543

milliards du Mercosur, un bloc

mené par un Brésil de plus en

plus conquérant et indépen-

dant. L’Alliance se dessine aussi

comme un concurrent au bloc

antilibéral de l’Alba (Alterna-

Les grands chantiers du président CalderonMEXIQUE

L

Le Mexique s’engage dans une série de

réformes d’ampleur. La première concerne la

sécurité, le problème majeur du pays, en guerre

avec les narcotrafiquants. Une loi générale

sur ce thème doit permettre de renforcer

les pouvoirs fédéraux et les possibilités

d’engagement de l’armée sur le territoire pour

épauler des forces de police débordées et

parfois inefficaces.

Le Mexique est la première destination des investisseurs étran-

gers en Amérique latine.

Les entreprises françaises ont bien appréhendé tout le potentiel

de cette économie, à la fois émergente mais déjà située au dou-

zième rang des puissances économiques mondiales : la plupart

des grands groupes ainsi qu’un nombre croissant de PME sont

présents sur le territoire.

Pourtant, la dégradation du contexte sécuritaire représente un

frein non seulement au développement des entreprises déjà

implantées localement mais également à l’arrivée de nouveaux

investisseurs.

C’est dans le cadre de la protection des intérêts de ses clients

que s’inscrit l’action du groupe GEOS depuis plus de 10 ans

maintenant, grâce au travail de sa filiale mexicaine. Elle assure

un accompagnement personnalisé au travers de prestations

telles que la mise en œuvre de dispositifs visant à sécuriser des

chantiers ou des usines, la réalisation d’audits de sûreté et de re-

commandations dans le cadre d’expatriations, de missions d’ac-

compagnement et de protection de personnes, et bien d’autres

services sur-mesure qui assurent la sérénité de ses clients.

Le commentaire de Romain DumontDIRECTEUR DE GEOS AMLAT NORD

tive Bolivarienne pour les Amé-

riques) qui rassemble autour

du Venezuela de Chavez, neuf

autres pays d’Amérique latine.

Page 60: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 201160 Sécurité Privée

SÉCURITÉ

Le renseignement américain dévoile les plans d’Al-Qaïda.Le FBI et le Homeland Security détaillent les objectifs terroristes Selon les responsables de la sécurité intérieure américaine Al-Qaïda aurait eu des plans

précis pour frapper les lignes ferroviaires intérieures des États-Unis. Ces informations

sont révélées plus d’un an après que la menace n’a été effective.

Le FBI et le Département à la

Sécurité intérieure (Homeland

Security) ne rendent publics

ces détails que pour avertir le

public et les professionnels du

transport ferroviaire de cette

menace potentielle. Ces mêmes

services précisent qu’ils n’ont

pas d’information sur des me-

naces actuelles que le réseau

terroriste pourrait mener à bien

sur le sol américain. Les mêmes

sources indiquent par ailleurs

qu’Al-Qaïda avait concentré

ses efforts pour détruire ou dé-

tourner des navires pétroliers.

Les documents recueillis dans

la cachette d’Oussama Ben La-

den indiquent que ces attaques

étaient prioritaires.

L’objectif étant d’aggraver l’aug-

mentation des prix du pétrole

et de détériorer un peu plus la

situation de l’économie mon-

diale. D’une manière générale,

c’est tout le secteur énergétique

qui était visé par l’organisation

terroriste.

Toujours sur le territoire améri-

cain, deux hommes ont été arrê-

tés à Manhattan alors qu’ils ten-

taient d’acheter des grenades

et des kalachnikovs. Ils s’étaient

mis d’accord pour commettre

des attentats contre des synago-

gues de New York. Il ne semble

pas qu’ils soient connectés à

Al-Qaïda.

En d’autres termes, les docu-

ments récupérés dans la ca-

chette pakistanaise d’Oussama

Ben Laden continuent d’être

analysés et devraient permettre

de poser de sérieuses difficultés

aux islamistes dans les mois à

venir.

CosmopolitisCosmopolitis

Le premier à lancer l’offensive

est le GCHQ (Government Com-

munication Headquarters). En

cause, l’utilisation des courants

porteurs de ligne (CPL) utilisés

pour l’internet haut débit par

ethernet, qui pourraient, selon

un rapport du GCHQ, perturber

des communications vitales à

la sécurité nationale, notam-

ment UHFou ondes courtes. Par

ailleurs, l’armée de Sa Majesté

compte recruter des spécialis-

tes de la cyber sécurité. C’est

la conséquence logique du

rapport National Security Stra-

tegy, remis fin 2010, identifiant

cette question comme l’une des

quatre menaces majeures pour

la sécurité du Royaume.

Le programme prévoit d’en-

gager plusieurs centaines de

personnes qui feront face aux

attaques de plus en plus fré-

quentes qui visent le pays.

ROYAUME-UNI

L’armée britannique débarque sur la toile

UNION EUROPÉENNE

Nouvelle directive contre les faux médicamentsL’UE a adopté un texte qui

durcit les dispositions exis-

tantes pour lutter contre les

faux médicaments. Il prévoit

l’apposition de dispositifs de

sécurité permettant de garantir

l’authenticité des produits. Un

volet internet est aussi prévu.

Les États membres disposent

de dix-huit mois pour transpo-

ser ces règles dans leur droit.

Safran, l’équipementier de

haute technologie, leader en aé-

ronautique, défense et sécurité

aurait été victime de deux cyber

attaques en 2009 et en 2010.

Des hackers auraient tenté de

pénétrer le système informa-

tique du groupe. Le contre-es-

pionnage français, la DCRI a été

saisie du dossier.

FRANCE

Cyber attaques contre le groupe Safran Des bombes artisanales ont

explosé devant deux succursales

des banques Santander Serfin et

BBVA Bancomer à Mexico, dans

le quartier Benito Juarez sans

faire de victimes. Ces attentats

ont été revendiqués par les Cellu-

les autonomes pour la révolution

immédiate, un groupuscule

d’extrême-gauche local.L’objectif

étant d’aggraver l’augmentation

des prix du pétrole.

MEXIQUEDeux banques attaquées par des anarchistes

Page 61: Sécurité Privée #16

61Sécurité Privée

HAITI – RECONSTRUCTION

Un travail de longue haleine

Plus de 100 000 personnes vi-

vent encore sous des tentes, peu

d’édifices ont été reconstruits et

le travail de déblaiement des

décombres reste à faire. Pour-

tant avec 11 milliards de dollars

sur cinq ans, la communauté

internationale ne laisse pas l’île

sans secours. L’Union européen-

ne par exemple a mobilisé de

nombreuses ressources finan-

cières, techniques et humaines

pour aider les Haïtiens. L’UE a

concentré son action sur trois

axes principaux. La reconstruc-

tion des infrastructures, la mise

en place d’abris d’urgence et

l’aide aux services de l’État haï-

tien.

Les pays membres comme l’Es-

pagne ou la France ont concen-

tré dans ce cadre des actions

de reconstruction notamment

pour l’épuration de l’eau dans

la capitale, assurée par les Espa-

gnols et la reconstruction des

écoles et des hôpitaux priorité

des Français. Au total, 4 millions

de personnes bénéficient direc-

tement de l’aide mise en place

par l’UE.

UN NOUVEAU PRÉSIDENTBattant le 20 mars dernier Mir-

lande Manigat, candidate de

centre-gauche et épouse d’un

ancien président haïtien avec

67,7 % des voix, le chanteur

Michel Martelly, 50 ans, dispose

d’un mandat populaire clair

et du soutien des anciens mili-

taires et de la communauté in-

ternationale. Pourtant, de nom-

breux observateurs s’inquiètent

de ses côtés exubérants et de

son manque d’expérience en

politique. Martelly devra donc

travailler à convaincre une clas-

se politique qu’il connaît peu et

séduire un parlement où sa for-

mation ne compte, pour le mo-

ment, que trois élus. Le nouveau

Président devra rester attentif à

une opposition aguerrie et en-

core puissante.

POURTANT SON JEU N’EST PAS SANS ATOUT. Son engagement

depuis plusieurs années dans

le monde de la culture et de

l’action sociale, son absence

du jeu politicien, font que sa

popularité est réelle.

Son agenda politique, placé

à droite, prévoit la reprise en

main complète du processus

de reconstruction, avec l’aide

de son nouveau Premier minis-

tre, l’homme d’affaires Daniel-

Gérard Rouzier.

Fortement ralenti dès le départ par la virulence

de l’épidémie de choléra, puis par la difficulté

à mettre en œuvre les fonds sur place, le

processus de reconstruction stagne encore,

près d’un an et demi après le séisme qui avait

ravagé le pays.

Former en à peine quatre mois à l’utilisation de matériels des-

tinés aux gestes de premiers secours plus de 2 500 volontaires

haïtiens… Tel est le défi qu’a accepté de relever GEOS dans une

île frappée l’une des plus grandes catastrophe de son Histoire.

Ainsi, en partenariat avec l’organisation internationale « Inter-

national Management Group » (Belgrade), GEOS EUIR a mis en

place au nord de Port-au-Prince, un centre de formation opéra-

tionnel d’une capacité permettant d’accueillir 200 stagiaires par

semaine. Le nouveau président haïtien, Michel Martelly, vient de

l’inaugurer le week-end des 4 et 5 juin.

Ce dispositif a été mis en place dans le cadre du Programme

européen de renforcement du Système national de gestion des

risques et désastres (PER-SNGRD) de l’Instrument de Stabilité

(IdS) de l’Union européenne, dont l’objectif est d’agir pour la

préparation des populations locales aux catastrophes naturelles

en reconstruisant l’organisation de la Protection Civile haïtienne.

Le groupe GEOS confirme ainsi son engagement et sa présence

durable en Haïti. Il élargit par cette action novatrice son spectre

d’activité dans toute la zone Caraïbes-Amériques.

Le commentaire de Didier RanchonDIRECTEUR DE GEOS EUIR, EUROPEAN AND INTERNATIONAL INSTITUTIONS REPRESENTATIONS

Page 62: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 201162 Sécurité Privée

LA «COMMUNICATION» DE FACEBOOK CONTRE GOOGLE

Facebook voulait rendre publiques certaines méthodes de Google

Burson-Marsteller, l’un des plus

grands cabinets de relations

publiques internationaux a été

chargé d’une opération peu or-

thodoxe destinée à exposer les

turpitudes de Google.

Deux de ses spécialistes, Jim

Goldman, un ancien de CNBC

et John Mercurio, un ancien

journaliste politique ont appro-

ché leurs collègues de la presse,

dont le magazine USA Today, et

des blogueurs.

Le message était de les aider à

rédiger des articles mettant en

avant le mépris de la vie privée

de ses utilisateurs par Goo-

gle. Des articles «clé en main»

étaient même proposés.

SELON LE DAILY BEAST, L’AFFAIRE A ATTIRÉ LA CURIOSITÉ ET FACE-BOOK A FINI PAR ÊTRE OBLIGÉ, confronté aux preuves de

reconnaître avoir été à l’origine

de l’opération. Avant cet aveu,

Microsoft et Apple avaient été

suspectées d’avoir plongé leurs

plumes dans le venin. Bien

que découvert, Facebook a

simplement indiqué dans un

communiqué que « Google fait certaines choses sur les réseaux sociaux qui soulèvent des questions de confidentia-lité ».

L’ORIGINE DE L’AGRESSIVITÉ ENTRE CES DEUX POIDS LOURDS DE LA SILICON VALLEY SERAIT LE SERVICE «SOCIAL CIRCLES»

lancé par Google qui analyse

les communications des 150

millions d’utilisateurs de mes-

sagerie Gmail.

De quoi concurrencer le cœur

de l’activité de Facebook qui

vend sa publicité grâce à une

«base de connaissance» lui per-

CosmopolitisCosmopolitis

Selon un rapport de Melon

Carnegie, rédigé pour le Penta-

gone, la gestion des données

informatiques possédées par le

ministère n’est pas efficace. Une

meilleure gestion et certification

de l’information permettrait au

DOD d’économiser 13 mil-

liards chaque année. Ce chiffre,

transposé au niveau des autres

administrations, représente 700

milliards.

ÉTATS-UNIS

Des données mal exploitées qui coûtent cher

mettant de connaître au plus

près ses 600 millions de comp-

tes utilisateurs.

Cette affaire rappelle bien que

l’image d’une société peut être

détruite par des campagnes

savamment orchestrées. Les en-

treprises doivent savoir protéger

leur capital «image».

CosmopolitisEN PARTENARIAT AVEC GEOS

Page 63: Sécurité Privée #16

63Sécurité Privée

{* Derrière l’aphorisme et

l’impertinence, réside une réalité

que tout lecteur a pu vérifier. Une

réalité contre laquelle le magazine

Sécurité Privée souhaite lutter afin de

dispenser une information précise,

claire et vérifiée. Sans parti pris et

sans concession, Sécurité Privée se

positionne comme un magazine

professionnel destiné aux acteurs

de la sécurité qu’ils soient clients ou

prestataires, conseils ou conseillés,

qu’ils exercent leur activité dans le

secteur public ou le secteur privé.

Rien ne ressemble plus à une information qu’une autre information *

Sécurité Privéefait la différence !

www.securite-privee.org

Page 64: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 201164 Sécurité Privée

Lu pour vousLu pour vous

Sous le titre, « Le Conseil

national des activités privées de

sécurité et la moralisation de la

sécurité privée », Xavier Latour

et Pierre Moreau livrent une

étude fouillée et documentée

qui est publiée au JurisClasseur

Collectivités territoriales.

Pour la consulter :

www.lexisnexis.fr

Destiné aux entreprises

de plus de 300 salariés, ce

document unique en son

genre regroupe l’ensemble

des principaux champs

mesurables de la diver-

sité (genre, âge, handicap,

origine).

Il constitue un excellent

outil permettant aux

entreprises d’élaborer leur

propre rapport annuel des

Diversités selon un stan-

dard commun, unifié et

lisible. Il a plus largement

pour vocation de permet-

tre aux entreprises de ren-

dre compte annuellement

de leurs progrès auprès du

plus grand nombre.

Le référentiel d’indicateurs

pour un « Rapport annuel

Diversités » est disponible

gratuitement en télé-

chargement sur les sites

d’Equity Lab et de l’AFMD,

www.equitylab.fr ou

www.afmd.fr.

DIVERSITÉEquity Lab et l’AFMD publient le premier référen-tiel d’indicateurs pour un « Rapport annuel Diversités »

Nous assistons à la fin de l’ère

dollar qui dure depuis la Se-

conde Guerre Mondiale. Le

dollar n’est plus la monnaie la

plus sûre du monde. Il n’est plus

la monnaie d’une superpuis-

sance responsable, performante

et hautement productive. Il est

la monnaie d’une économie

déclinante, arrivée au point de

non-retour, techniquement en

faillite. Le billet vert est en train

de dévoiler son vrai visage: ce-

lui d’une arme du désespoir, uti-

lisée par une grande puissance

malade, qui a trop longtemps

caché l’état désastreux de son

économie derrière sa planche

à billets. Suite aux dérives ma-

jeures de la politique monétaire

américaine, le dollar est devenu,

aujourd’hui, la plus grande bulle

spéculative de l’histoire. Le statut

du dollar comme référence du

système monétaire international

devient intenable. Il est contesté

par des puissances désormais

plus riches, comme la Chine. Ce

changement de régime majeur

se perçoit dans l’envolée de l’or

et dans les tensions croissantes

entre les États-Unis et le reste du

monde. Cet ouvrage veut avant

tout briser le tabou qui entoure

le dollar en procédant à un exa-

men sans complaisance de la

situation réelle des États-Unis,

et en la comparant à celle des

blocs européen et asiatique. La

conclusion est que le dollar,

dont la valeur repose sur une

perception subjective, ne ré-

ESSAI MONÉTAIRELa fin du dollar. Comment le billet vert est devenu la plus grande bulle spéculative de l’histoire MYRET ZAKI, FAVRE SA

JURIDIQUESécurité et moralisation

LA BDLa belle imageMARCEL AYMÉ CYRIL BONIN, D’APRÈS LE ROMAN DE MARCEL AYMÉ, FUTUROPOLIS

Loin des ambiances brumeu-

ses du Londres assassin de

Fog, Cyril Bonin adapte, un

récit fantastique de Marcel

Aymé qui, par-delà le conte, est

une réflexion sur l’apparence

physique, ce qu’elle apporte à

une personnalité et induit dans

les relations amoureuses.

Le brio graphique et la fluidité

narrative de Bonin constituent

toute la force et l’intérêt de cet-

te version en bande dessinée.

siste pas à la rationalité. Même

aujourd’hui, après cette sorte de

défaut déguisé qu’est la déva-

luation compétitive, le dollar est

encore largement surévalué. En

attendant, il s’agit de se préparer

à l’inévitable changement, en

réfléchissant d’une part à une

sortie ordonnée du dollar par

les banques centrales, et d’autre

part au futur système monétaire

international qui émergera pour

tenir compte des nouvelles réa-

lités.

Page 65: Sécurité Privée #16

65Sécurité Privée

Washington. Quatre meurtres.

Quatre modes opératoires

identiques. Tout laisse à penser

qu’un serial killer est à l’œuvre.

Enquête presque classique pour

l’inspecteur Miller. Jusqu’au mo-

ment où il découvre qu’une des

victimes vivait sous une fausse

identité, fabriquée de toutes piè-

ces. Qui était-elle réellement ?

Ce qui semblait être une banale

enquête de police prend alors

une ampleur toute différente, et

va conduire Miller jusqu’aux se-

crets les mieux gardés du gou-

vernement américain.

Une fois encore, R. J. Ellory

pousse à nouveau le thriller

dans ses retranchements et lui

donne une nouvelle dimension,

loin de tous les stéréotypes du

genre. Entre Robert Littell et Ja-

mes Ellroy, sur un arrière-plan

TOP POLAR

Les AnonymesROGER JON ELLORY, SONATINE ÉDITIONSAPRÈS SEUL LE SILENCE ET VENDETTA,LE NOUVEAU CHEF-D’ŒUVRE DE R. J. ELLORY.

historique qu’il serait criminel

de divulguer ici, il mène une in-

trigue magistrale, jusqu’au cœur

du système politique américain.

Alliant un sens de la polémique

à une tension digne des polars les

plus captivants, l’auteur, servi par

une écriture remarquable, invente

le thriller du siècle nouveau.

TO

LROSOAPSILEDR

Fin des années 1970 : après 30

années de prospérité, le mo-

dèle keynésien s’essouffle et la

crise économique s’installe. Les

élites libérales, patrons, cadres

dirigeants, gros actionnaires,

contraintes au silence depuis

l’après-guerre par les succès de

l’État-providence et la peur du

communisme voient venu le

moment de reprendre l’offen-

sive. C’est le début d’une revan-

che qui s’enracine d’emblée

dans un slogan en forme de

contrainte : « Il n’y a pas d’alter-

native ! » Dès 1983, François Mit-

terrand fait prendre à la France

le tournant du libéralisme, Mar-

garet Thatcher et Ronald Rea-

gan sont au pouvoir, l’économie

mondiale entre dans l’ère néo-

libérale. Sur une idée originale

du spécialiste de l’économie

Philippe Labarde, cet ouvrage

démonte et analyse les straté-

gies de la conquête : quels ac-

teurs au sein de quels réseaux ?

Quels moyens servis par quelles

méthodes ? Car la nouvelle coa-

lition fait preuve d’une audace

incontestable : plutôt que d’im-

poser ses valeurs, elle s’appro-

prie celles de ses adversaires. Le

conservatisme est décrié ? Elle

démontre que les progressistes

sont des conservateurs. La révo-

lution est à la mode ? Elle se dit

révolutionnaire. Mais au-delà de

la dénonciation d’un discours,

les auteurs retracent ici les éta-

pes d’une prise de pouvoir, les

SCEPTIQUEIl n’y a pas d’alternative. Trente ans de propagande économique GÉRARD MORDILLAT, BERTRAND ROTHÉ, SEUIL

choix politiques et économi-

ques puis leur mise en œuvre,

nationale et internationale.

À paraître le 18 novembre 2011 !

Page 66: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 201166 Sécurité Privée

trace de Füsun, mariée à son

ami d’enfance Feridun et rê-

vant de faire du cinéma. Kemal

ira jusqu’à fonder une société

de production pour aider le

jeune couple. Sous ce prétexte,

il dîne très régulièrement chez

eux, emportant à chaque fois

un objet touché par Füsun

pour le placer dans son musée.

Quelques années passent, et

Füsun décide de divorcer afin

d’épouser Kemal. Mais un acci-

dent de la route aura raison de

leur projet de mariage : Füsun

se tue au volant de sa Chevro-

let de rêve. Kemal rachète alors

son appartement et demande

à l’écrivain Orhan Pamuk dé-

crire leur histoire d’amour…

Le musée de l’innocence est un

grand roman nostalgique sur le

désir et l’absence, une nouvelle

preuve de l’immense talent de

l’écrivain turc.

Printemps 2009. Sur l’île d’An-

tigua. Un oligarque russe, me-

nacé par des rivaux avec l’appui

du Kremlin, décide de livrer sa

connaissance intime des circuits

internationaux du recyclage de

l’argent mafieux en échange de

la protection des services secrets

de sa Majesté et de la possibilité

d’être accueilli avec sa famille en

Angleterre. L’oligarque, dépeint

d’une manière qui lui attire, au

moins en partie, la sympathie du

lecteur, mobilise à cet effet un jeu-

INDÉMODABLEUn traître à notre goût JOHN LE CARRÉ, SEUIL

Nous sommes en 1975. Kemal,

un jeune homme d’une trentai-

ne d’années s’apprête à épou-

ser Sibel, issue comme lui de

la bonne bourgeoisie stanbou-

liote, quand il rencontre Füsun,

une parente éloignée, vendeuse

dans une boutique de luxe. Il

tombe amoureux de la jeune

fille. Sous prétexte de lui donner

des cours de mathématiques,

Kemal retrouve Füsun tous les

jours dans l’appartement vide

de sa mère, tout en poursuivant

sa liaison avec Sibel. Après les

fiançailles célébrées en grande

pompe entre Sibel et Kemal,

Füsun disparaît. Kemal rend

alors visite à sa famille et em-

porte une simple réglette ayant

appartenu à Füsun : ce sera la

première pièce du musée qu’il

consacrera à son amour dispa-

ru. Puis, il avoue tout à Sibel et

rompt les fiançailles. Quelque

temps après, Kemal retrouve la

RETOUR À ISTANBULLe musée de l’Innocence SOUS LA DIRECTION DE PASCAL BONIFACE, IRIS/ARMAND COLIN

t

a

v

i

d

j

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e

u

p

Q

F

d

d

l

s

l

s

Lu pour vousLu pour vous

ne couple britannique en vacan-

ces sur l’île et destiné à le mettre

en contact avec les dits services.

La passion du tennis les a rappro-

chés. De l’île caribéenne à la fi-

nale Federer / Söderling à Roland

Garros, en passant par les recoins

feutrés des banques suisses et les

paysages romantiques de l’Ober-

land bernois, la trame narrative

permet à l’auteur d’exposer avec

une rage contenue, à la fois l’éten-

due des enjeux économiques

en question et la duplicité des

acteurs dont le cynisme ne sem-

ble avoir d’égal que la cupidité

ou la soif de pouvoir. « La parole

a été donnée aux hommes pour

dissimuler leurs pensées », disait

Talleyrand. L’usage de la parole

crée une aliénation chez les per-

sonnages. Il engendre une lutte

entre les naïfs qui subissent cette

aliénation et les cyniques qui

l’exploitent à leur profit. La guerre

est là au commencement et à la

fin. Et toujours, elle broie les plus

faibles.

THRILLER VENU DU NORDMorte la bête LOTTE HAMMER, SOREN HAMMER, ACTES SUD

Un lundi matin, deux enfants

découvrent cinq corps dans le

gymnase d’une école commu-

nale de Copenhague. Ils ont été

pendus au plafond avec une pré-

cision géométrique terrifiante

et mutilés à la tronçonneuse. Il

s’agit d’une exécution. L’inspec-

teur en chef de la Criminelle,

Konrad Simonsen, se voit forcé

d’interrompre ses vacances avec

sa fille pour prendre la direction

de l’enquête, pour laquelle on

lui promet des moyens illimités.

Per Clausen, le concierge de

l’école, alcoolique invétéré qui,

au cours de son interrogatoire,

tient des propos contradictoires

et provocateurs, devient le sus-

pect numéro un. Rapidement,

la police découvre que les cinq

exécutés étaient des pédophiles.

Or, au même moment, Erik Moe-

rk, riche entrepreneur victime

de pédophilie dans sa jeunesse,

lance une vaste campagne anti-

pédophile sur Internet, visant à

dénoncer le laxisme de la jus-

tice danoise. Cette campagne

est bientôt relayée par la presse,

et l’opinion publique s’empare

du débat, menaçant de parasiter

dangereusement l’enquête. Per

Clausen, quant à lui, échappe à

la surveillance de la police et

met fin à ses jours, supprimant

ainsi la seule opportunité pour

les enquêteurs d’approfondir

leurs investigations.

Page 67: Sécurité Privée #16

67Sécurité Privée

LES ENTREPRISES DE SÉCURITÉ PRIVÉE ACCOMPAGNENT LES CITOYENS AU QUOTIDIEN.

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MAIS QUI ACCOMPAGNE LES ENTREPRISES DE SÉCURITÉ PRIVÉE ?

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202004040 , , l’l’l’l’USUSUSSSUSPPPP P aagaagaggagitti ppppooooooouo rrr vaaaaloloooriririririssseser lelleeleess accteeteteuru s dddededede la sécurité privée eeeetetete

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L’LLL USSU P P etee sssseesesesssss adhérrrérrrreene ts mmete tent eeeennn œuvre leess s acacacacacacaaa tions nécessaiiiireees

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L’L USUSSUU P P P esest éégégégégéégé allememememennenene t t tt unununu eeeee eesspsps ace d’échaaaanngnn eessss, deddeeede pppaartataatat gegeg dddd’expxpééé-

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Page 68: Sécurité Privée #16

{ JUIN / AOÛT 201168 Sécurité Privée