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CONFEDERATION GENERALE DU TRAVAIL REVUE DE PRESSE Semaine 14 du 03 au 08 avril 2017 PATRONAT Les entrepreneurs et les élections présidentielles ? 05/04/2017 La Tribune Alors que les sondages se suivent et se ressemblent -les entrepreneurs font entendre une autre musique. Interrogés par l'institut OpinionWay pour le compte de la startup juridique Legalstart, sur la base d'un échantillon de 1.018 entrepreneurs et dirigeants d'entreprise issu des 50.000 personnes inscrites sur la plateforme Legalstart.fr, les entrepreneurs s'intéressent davantage au programme économique des candidats Le revenu universel et l'augmentation de la TVA massivement rejetés Sur le fond, les entrepreneurs sont sensibles à deux mesures phares portées, malgré des différences notables, par Emmanuel Macron et François Fillon. La première est la mise en place d'un régime de retraite universel indépendant du statut (salarié, indépendant ou fonctionnaire), souhaitée par 82% des entrepreneurs. La deuxième est la réforme de l'Impôt sur la fortune (ISF), pour le transformer en outil d'investissement dans les entreprises (75% y sont favorables). L'écart entre Emmanuel Macron et François Fillon chez les entrepreneurs s'explique en partie par le rejet massif d'une des mesures phares de ce dernier : l'augmentation de la TVA, rejetée par 70% d'entre eux. Sa volonté de supprimer 500.000 postes de fonctionnaires en cinq ans divise beaucoup : 50% sont contre, 47% la soutiennent. Les idées situées les plus à gauche et les plus à droite sont les plus mal reçues. Le revenu universel de Benoît Hamon (PS) n'est soutenu que par 26% des entrepreneurs, contre 70% qui y sont opposés, dont 51% très fermement. La taxe sur les robots, toujours proposée par Benoît Hamon, récolte un résultat mitigé : 51% sont contre, 44% pour, 5% ne se prononcent pas. Mais la mesure la plus impopulaire chez les entrepreneurs vient de Marine Le Pen : sa volonté de sortir de l'euro est rejetée par 74% des sondés, contre 21% de "plutôt" ou de "tout à fait" favorables. GOUVERNEMENT EMPLOI PSA, Michelin… Les employeurs français attirent les étudiants 03.04.2017 Le Monde Serait-ce la fin du French bashing ? Les élèves d’écoles d’ingénieurs et d’écoles de commerce ont provoqué en 2017 une montée en flèche des entreprises nationales dans le palmarès Universum des employeurs idéaux, que Le Monde publie en exclusivité. Cette société suédoise spécialisée dans la marque employeur interroge chaque année, depuis 1999, des milliers d’étudiants sur l’employeur qui les fait rêver . En 2017, 41 329 jeunes, dont 39 519 issus des grandes écoles de commerce et d’écoles d’ingénieurs, ont été invités à se prononcer sur une liste de 130 noms d’entreprises ou à proposer un ou deux noms de leur choix. La petite entreprise Michel et Augustin vient ainsi d’entrer dans le palmarès, couronnée seizième meilleur employeur par les élèves d’écoles de commerce. Le leader de l’autopartage Blablacar, qui avait intégré le top 50 en 2016 (il était alors 30e), a encore gagné une place dans le classement établi par ces étudiants. Chanel, 1 UD FO 37

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CONFEDERATION GENERALE DU TRAVAIL

REVUE DE PRESSE

Semaine 14 du 03 au 08 avril 2017

PATRONAT Les entrepreneurs et les élections présidentielles ? 05/04/2017 La Tribune Alors que les sondages se suivent et se ressemblent -les entrepreneurs font entendre une autre musique. Interrogés par l'institut OpinionWay pour le compte de la startup juridique Legalstart, sur la base d'un échantillon de 1.018 entrepreneurs et dirigeants d'entreprise issu des 50.000 personnes inscrites sur la plateforme Legalstart.fr, les entrepreneurs s'intéressent davantage au programme économique des candidats Le revenu universel et l'augmentation de la TVA massivement rejetés Sur le fond, les entrepreneurs sont sensibles à deux mesures phares portées, malgré des différences notables, par Emmanuel Macron et François Fillon. La première est la mise en place d'un régime de retraite universel indépendant du statut (salarié, indépendant ou fonctionnaire), souhaitée par 82% des entrepreneurs. La deuxième est la réforme de l'Impôt sur la fortune (ISF), pour le transformer en outil d'investissement dans les entreprises (75% y sont favorables). L'écart entre Emmanuel Macron et François Fillon chez les entrepreneurs s'explique en partie par le rejet massif d'une des mesures phares de ce dernier : l'augmentation de la TVA, rejetée par 70% d'entre eux. Sa volonté de supprimer 500.000 postes de fonctionnaires en cinq ans divise beaucoup : 50% sont contre, 47% la soutiennent. Les idées situées les plus à gauche et les plus à droite sont les plus mal reçues. Le revenu universel de Benoît Hamon (PS) n'est soutenu que par 26% des entrepreneurs, contre 70% qui y sont opposés, dont 51% très fermement. La taxe sur les robots, toujours proposée par Benoît Hamon, récolte un résultat mitigé : 51% sont contre, 44% pour, 5% ne se prononcent pas. Mais la mesure la plus impopulaire chez les entrepreneurs vient de Marine Le Pen : sa volonté de sortir de l'euro est rejetée par 74% des sondés, contre 21% de "plutôt" ou de "tout à fait" favorables.

GOUVERNEMENT

EMPLOI PSA, Michelin… Les employeurs français attirent les étudiants 03.04.2017 Le Monde

Serait-ce la fin du French bashing ? Les élèves d’écoles d’ingénieurs et d’écoles de commerce ont provoqué en 2017 une montée en flèche des entreprises nationales dans le palmarès Universum des employeurs idéaux, que Le Monde publie en exclusivité. Cette société suédoise spécialisée dans la marque employeur interroge chaque année, depuis 1999, des milliers d’étudiants sur l’employeur qui les fait rêver. En 2017, 41 329 jeunes, dont 39 519 issus des grandes écoles de commerce et d’écoles d’ingénieurs, ont été invités à se prononcer sur une liste de 130 noms d’entreprises ou à proposer un ou deux noms de leur choix.La petite entreprise Michel et Augustin vient ainsi d’entrer dans le palmarès, couronnée seizième meilleur employeur par les élèves d’écoles de commerce. Le leader de l’autopartage Blablacar, qui avait intégré le top 50 en 2016 (il était alors 30e), a encore gagné une place dans le classement établi par ces étudiants. Chanel,

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UD FO 37

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arrivé également en 2016, mais dans le top 5, détrône Apple en prenant la quatrième place dans la sélection des futurs commerciaux.

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Parrot et ses drones font encore plus rêver les élèves ingénieurs en 2017 (24e place) qu’en 2016 (33e). Dans l’industrie, le groupe Renault enregistre la meilleure progression : il gagne 11 places auprès des élèves ingénieurs pour s’établir en 16e position, et 18 places pour les étudiants en écoles de commerce (68e). PSA, encore mieux classé par les futurs ingénieurs (14e), gagne selon les étudiants entre 3 et 16 places Les américains gardent un fort pouvoir de séduction Enfin, Michelin est jugé par les étudiants particulièrement attractif pour le développement des compétences durant la carrière. « Qu’il s’agisse de petites structures “French touch” ou des grands groupes industriels qui recrutent à nouveau, les étudiants sont passés du French bashing à une certaine fierté nationale », commente Aurélie Robertet, la directrice d’Universum France et Benelux. « Les Etats-Unis et le Royaume-Uni les faisaient rêver, c’est moins le cas en 2017 », ajoute-t-elle L’innovation et les géants du numérique américains gardent toutefois un fort pouvoir de séduction auprès des jeunes. Dans les hauteurs du classement, Google est l’éternel numéro deux pour tous les étudiants interrogés. Apple gagne une place (6e) auprès des futurs ingénieurs, mais en perd une aux yeux des étudiants en commerce et management. Et Amazon fait son entrée dans le classement pour la première fois cette année. « L’attractivité produit joue toujours énormément dans le choix de l’employeur idéal », rappelle Mme Robertet.

Les immuables du palmarès depuis près d’une génération, le luxe et l’aéronautique, font toujours rêver. LVMH recueille cette année 22,40 % des voix des futurs manageurs, décrochant la première place de leur classement, et Airbus Group, avec 18,81 %, est le groupe fétiche des futurs ingénieurs.

Une quête de sens toujours plus importante

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Le deuxième enseignement fort de l’édition 2017 concerne les tendances dévoilées par les critères d’attractivité que les jeunes associent à leurs employeurs idéaux. L’« environnement de travail agréable » poursuit sa progression amorcée il y a quatre ou cinq ans. Ce qui explique notamment le succès de structures comme Blablacar ou Michel et Augustin, qui intègrent la bonne ambiance au travail dans la culture de l’entreprise. Celle-ci est même devenue le critère d’attractivité numéro un des élèves d’écoles d’ingénieurs. Et les emplois « dédiés à une cause » attirent de plus en plus les futurs manageurs et les futurs ingénieurs. La quête de sens au travail est toujours plus importante. A contrario, les opportunités de carrière à l’international font de moins en moins recette. « L’analyse des données indique un net recul des souhaits de carrière à l’international au profit des petites structures et un regain d’intérêt pour les groupes français », remarque Mme Robertet. Même Air France, dont l’année 2016 a été marquée par les conflits sociaux, est saluée par les étudiants. L’entreprise est désignée sixième employeur préféré des futurs manageurs et gagne cinq places en un an. Comme quoi la mauvaise actualité sociale d’une entreprise n’impacte pas nécessairement l’image qu’en ont les étudiants.

ECONOMIE

INTERNATIONAL

Algérie : Le syndicat algérien des travailleurs de l’énergie appelle à la grève nationale 04/04.2017 IndustriALL L’affilié à IndustriALL Global Union en Algérie a annoncé l’intention des travailleurs employés par le géant public de l’énergie Sonelgaz d’organiser une grève nationale de trois jours, les 11, 12 et 13 avril. Le syndicat des travailleurs algériens de l’électricité et du gaz, SNATEGS, exhorte Sonelgaz, qui emploie plus de 87 000 travailleurs, de cesser de réprimer les activités syndicales et de harceler les syndicalistes à l’entreprise. L’annonce a été faite après que la grève pacifique « pour la dignité », menée par les travailleurs de Sonelgaz en mars, et appelant au respect et à l’augmentation des salaires, se soit heurtée à la violence des forces de sécurité. Plus de 400 personnes ont été arrêtées, parmi lesquelles des responsables syndicaux et le président du syndicat SNATEGS, Mellal Raouf. Tous ont été libérés par la suite. Néanmoins, nombreux sont ceux qui ont signalé avoir été frappés par la police. Le 31 mars, la police a empêché de façon agressive quelque 200 syndicalistes à participer à une réunion en bloquant l’entrée du siège du syndicat SNATEGS à Bab Ezzouar. Les syndicalistes, qui ont raconté avoir été insultés verbalement par la police, ont dû se réunir dans la rue, où ils ont été photographiés et filmés à leur insu. A la réunion, SNATEGS a pris la décision d’organiser en avril une grève nationale à la deuxième plus grande entreprise du pays. « SNATEGS appelle à nouveau le gouvernement à intervenir et à mettre fin à ces violations quotidiennes du droit par les forces de police, à affirmer la reconnaissance des libertés syndicales en Algérie et à respecter les engagements internationaux en vue d’assurer un vrai pluralisme syndical et une véritable démocratie en Algérie », tel qu’indiqué dans le communiqué du syndicat SNATEGS. Le Secrétaire adjoint d’IndustriALL, Valter Sanches, a déclaré: « Nous déplorons l’usage de la violence et l’oppression exercés contre nos syndicalistes. Nous enjoignons le gouvernement, les forces de sécurité et Sonelgaz à traiter les travailleurs avec respect et à écouter leurs revendications légitimes ». Malgré l’opposition de Sonelgaz, SNATEGS a réussi à organiser plus de 30 000 travailleurs dans 27 sites différents de la compagnie, et le syndicat appelle à une mobilisation massive pour cette deuxième « grève pour la dignité ». Le président du syndicat SNATEGS, Raouf, subit des pressions de la part des autorités depuis qu’il a dénoncé une vaste corruption à la compagnie d’énergie publique algérienne Sonelgaz. En décembre 2016, Raouf a été condamné, par contumace, à six mois d’emprisonnement après avoir révélé la surfacturation illégale de l’électricité par Sonelgaz durant une décennie.

Près de 20 millions de Russes vivent sous le seuil de pauvreté le 05/04/2017 AFP/ Reuter

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Sous l'effet de la récession, la Russie enregistre son pire niveau de pauvreté depuis dix ans. Cette situation la place parmi les populations les plus touchées d'Europe. En 2016, près de 20 millions de Russes vivaient sous le seuil de pauvreté, selon des chiffres officiels publiés, ce mercredi, par le service des statistiques Rosstat. Cela représente plus de 13% de la population du pays disposant de moins de 9.691 roubles par mois, soit un tout petit plus de 160 euros. Un tel taux de pauvreté dans le pays est inédit depuis 2006, où 21,6 millions de Russes vivaient sous ce seuil de revenu minimal. En 2000, date de l'arrivée au pouvoir de Poutine, ce chiffre était bien plus conséquent : 40 millions de Russes étaient alors concernés. Les efforts entrepris dans le domaine, alliés à la manne pétrolière des années qui avaient suivi, avaient permis de faire descendre ce chiffre à 16,1 millions de Russes en 2014. Mais c'est alors la récession qui a frappé. Avec l'effondrement des cours du pétrole et les sanctions occidentales dues à la crise ukrainienne telles que des embargos sur des produits alimentaires, les prix se sont envolés. A suivi une chute importante du pouvoir d'achat et de la consommation, poussant 19,5 millions de Russes sous le seuil de pauvreté en 2015. Malgré la reprise de l'activité économique observée depuis quelques mois en Russie, la pauvreté y reste bien présente. Cette « nouvelle population pauvre » est composée à près de 70% de familles avec enfants. Des seuils de pauvreté très inégaux La situation alarmante met en lumière ce seuil de pauvreté, unique à chaque pays d'Europe. Le plus couramment utilisé pour les calculs est celui qui évalue à hauteur de 60 % du revenu médian le plus élevé par mois et pour une personne seule. Il permet notamment de constater des écarts importants. En 2014 par exemple, il s'étendait de 1286 euros en Norvège à 180 euros en Roumanie, selon des chiffres d'Eurostat. Sans surprise, selon des statistiques de 2014, relayés par l'Observatoire des Inégalités, les pays du Nord de l'Europe sont ceux qui disposent du seuil de pauvreté le plus élevé: 1025 euros pour l'Autriche, 985 euros pour la Suède, 950 euros pour les Pays-Bas et l'Allemagne, 935 euros pour la France. À l'inverse, les pays du Sud ont en majorité un seuil bas: 780 euros pour l'Italie, 616 euros pour l'Espagne. Ceux de la Grèce et le Portugal sont respectivement fixés à 497 et 478 euros. Selon ces calculs, le pourcentage de population touchée varie. La Grèce compte ainsi 23,1% de ses citoyens sous le seuil de pauvreté, alors que c'est le cas de 10,1% des Norvégiens et des Hollandais. En Espagne, en Italie et au Portugal, ces taux atteignent respectivement 22,2%, 19,4% et 17,9%. En France, 14,1% de la population est concernée, contre 16,1% en Allemagne.

Argentine : paralysée par une grève générale Le Monde.fr avec Reuters | 06.04.2017

Une grève générale a paralysé l’Argentine, jeudi 6 avril. C’était la première organisée sous la présidence du libéral Mauricio Macri, arrivé au pouvoir il y a seize mois. Dès minuit, le pays a été bloqué pour une durée de vingt-quatre heures. Aucun vol national ou international n’était prévu. Des incidents ont éclaté jeudi matin aux abords de Buenos Aires alors que des manifestants essayaient de bloquer les accès à la capitale. Elu en décembre 2015, M. Macri avait promis de redresser une Argentine en pleine récession, mais ses choix économiques, notamment l’austérité, sont de plus en plus contestés.

EUROPE

UE : Le chômage au plus bas dans la zone euro depuis plus de sept ans AFP | 03.04.2017Ce taux de chômage a atteint 9,5 % en février selon Eurostat. Une baisse qui cache cependant de grandes disparités entre les 19 pays qui ont adopté la monnaie unique. Le taux de chômage dans la zone euro a reculé de 0,1 point en février, pour atteindre 9,5 %, son taux le plus bas depuis mai 2009, a annoncé lundi 3 avril l’office européen des statistiques Eurostat. Ce taux était repassé en septembre 2016 sous le seuil symbolique de 10 %. Il ne cesse de reculer depuis. Cette baisse continue cependant de cacher de grandes disparités entre les 19 pays bénéficiant de la monnaie unique. Importantes disparités L’Allemagne (3,9 %) ou Malte (4,1 %) enregistrent des taux très faibles, tandis que l’Espagne (18 %) et la Grèce (23,1 % en décembre 2016, dernier chiffre disponible) continuent à afficher les taux de chômage les plus élevés de la zone euro. Le taux de chômage des jeunes reste également très élevé en Grèce et en Espagne (respectivement 45,2 % et 41,5 %), ainsi qu’en Italie (35,2 %). En France, ce taux s’élève à 23,6 % pour les moins de 25 ans, alors qu’il n’est que de 6,6 % en Allemagne.

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Dans l’Union européenne à 28 pays, le taux de chômage atteint pour sa part 8 %, soit le taux de plus faible depuis janvier 2009. Un chiffre en baisse dans 26 Etats membres, mais qui progresse au Danemark (de 6 % à 6,4 % en un an) et en Lituanie (de 8 % en février 2016 à 8,3 % en février 2017). En France, il reste inchangé depuis novembre 2016, à 10 %.

UE : Coûts de la main-d'œuvre Bruxelles, le 6 avril 2017 Commission européenne/Eurostat

Les coûts horaires de la main-d'œuvre compris en 2016 entre 4,4 € et 42,0 € selon les États membres - Les plus faibles en Bulgarie et en Roumanie, les plus élevés au Danemark et en Belgique

En 2016, les coûts horaires de la main-d'œuvre dans l'ensemble de l'économie (hors agriculture et administration publique) ont été estimés en moyenne à 25,4€ dans l'Union européenne (UE) et à 29,8€ dans la zone euro. Toutefois, ces moyennes masquent des écarts importants entre États membres de l'UE, les coûts horaires de la main-d'œuvre les plus faibles ayant été enregistrés en Bulgarie (4,4€), en Roumanie (5,5€), en Lituanie (7,3€), en Lettonie (7,5€), en Hongrie (8,3€) ainsi qu'en Pologne (8,6€), et les plus élevés au Danemark (42,0€), en Belgique (39,2€), en Suède (38,0€), au Luxembourg (36,6€) et en France (35,6€). Dans l’industrie, les coûts horaires de la main-d’œuvre se sont établis à 26,6€ dans l’UE et à 32,6€ dans la zone euro, dans les services à respectivement 25,8€ et 28,7€, dans le secteur de la construction à 23,3€ et 26,1€. Dans l’économie principalement non-marchande (hors administration publique), les coûts horaires de la main-d’œuvre se sont situés en 2016 à 26,6€ dans l’UE et à 29,7€ dans la zone euro. Les coûts de la main-d'œuvre comprennent les salaires et traitements auxquels s'ajoutent les coûts non salariaux tels que les cotisations sociales à la charge des employeurs. La part des coûts non-salariaux dans l’ensemble de l’économie était de 23,9% dans l’UE et de 26,0% dans la zone euro, variant de 6,6% à Malte à 33,2% en France. Ces estimations pour 2016 sont issues d’un article d’Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne. Les données couvrent les entreprises de 10 salariés et plus et sont basées sur les données 2012 de l'enquête sur le coût de la main-d’œuvre qui sont extrapolées en utilisant l’indice du coût de la main-d’œuvre.

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Baisse des coûts horaires de la main-d’œuvre en Italie De 2015 à 2016, les coûts horaires de la main-d’œuvre dans l’ensemble de l’économie, exprimés en euros, ont augmenté de 1,6% dans l’UE et de 1,4% dans la zone euro. Lorsque l’on compare les estimations des coûts de la main-d’œuvre dans le temps, les niveaux exprimés en monnaie nationale doivent être utilisés afin d'éliminer l'effet des variations des taux de change. Au sein de la zone euro, les hausses les plus marquées ont été enregistrées dans les États membres baltes: Lituanie (+7,5%), Lettonie (+6,4%) et Estonie (+5,6%). La seule baisse a été observée en Italie (-0,8%), tandis que les coûts horaires de la main-d’œuvre sont restés quasiment stables à Malte (+0,0%), aux Pays-Bas (+0,1%) et en Belgique (+0,2%). S’agissant des États

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membres situés en dehors de la zone euro en 2016, les augmentations les plus marquées des coûts horaires de la main-d’œuvre dans l’ensemble de l’économie, exprimés en monnaie nationale, ont été observées en Roumanie (+12,7%) ainsi qu’en Bulgarie (+7,8%), et les plus faibles au Royaume-Uni (+1,5%) et au Danemark (+1,9%). Informations géographiques L’Union européenne (UE) comprend la Belgique, la Bulgarie, la République tchèque,

SOCIAL Y a-t-il trop de fonctionnaires ? Thèmes de campagne ! 03 avril 2017,Le Parisien Comme à chaque élection présidentielle, la question du nombre de fonctionnaires en France est au cœur des programmes. ls sont devenus un produit d'appel électoral. Victimes collatérales d'une dette publique historique (2 147 Mds€ fin 2016), les fonctionnaires sont au cœur des programmes des candidats. Certains proposent de les supprimer par centaines de milliers au nom de l'équilibre budgétaire. D'autres proposent au contraire une augmentation de leurs effectifs pour améliorer qualité et présence des services publics. Quelle est la réalité ? Des effectifs qui augmentent, mais... 5,65 millions d'agents et assimilés travaillaient dans la fonction publique fin 2015 — un actif sur cinq — contre 4,83 millions en 2000. Soit une hausse de 17 %. « Mais dans le même temps, la France a compté 6 millions d'habitants de plus qu'il faut éduquer, protéger... Rien d'hallucinant, donc », tempère Thierry Pech, directeur général du think tank Terra Nova, proche du PS. Ils pèsent plus que chez nos voisins, mais... La fonction publique française est-elle une exception ? « Nous consacrons 280 Mds€ au salaire des agents, soit 13 points du PIB. C'est plus que nos voisins anglais (10 points) et allemands (11 points). Deux points c'est 40 Mds€ ! » fait remarquer Agnès Verdier-Molinié, directrice de l'Ifrap, laboratoire d'idées libéral proche des Républicains. Pour Thierry Pech, il est en revanche « difficile de comparer. Par exemple, en Allemagne, l'école commence à 6 ans, contre 3 ans en France. La fonction publique est aussi le reflet de choix sociétaux. » Supprimer... et embaucher Alors que Nicolas Sarkozy avait imposé une baisse uniforme des effectifs de l'Etat, les experts s'accordent pour dire qu'il faut maintenant cibler. Fondateur en 2016 du site Internet indépendant Fipeco.fr, François Escale, ancien conseiller à la Cour des comptes, juge qu'on « peut supprimer 250 000 titulaires et jusqu'à 100 000 contractuels, mais à condition de préserver les missions régaliennes ». Une vision partagée par Agnès Verdier-Molinié. Si elle préconise 440 000 postes en moins, elle estime néanmoins que « 45 000 embauches sont nécessaires dans les fonctions régaliennes (police, justice, prisons...) » Les collectivités locales dans le collimateur Si l'Etat (- 0,01 %) a contenu ses effectifs en quinze ans, la fonction publique territoriale les a laissés s'envoler (+ 49 %), frôlant les 2 millions d'agents. Régions, départements, mairies et intercommunalités : « Il y a du gras à tous les étages », résume Agnès Verdier-Molinié, qui estime l'excès à 194 000 postes. « Les communautés de communes qui auraient dû contribuer à des économies en mutualisant les moyens ont créé au contraire 250 000 emplois », pointe Thierry Pech. Des services privatisés ? Avec moins de fonctionnaires, des missions pourraient être confiées à des entreprises. Pour François Escale, auteur d'un rapport sur la délégation de service public, « à part sur des emplois simples, type gardiennage, on n'y gagne pas toujours car les sociétés privées doivent rémunérer les actionnaires. Ensuite, ni l'Etat ni les collectivités ne sont doués pour la mise en concurrence et pour les appels d'offres. On l'a vu avec les autoroutes. »

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Commentaire : Comme toujours il faut relativiser la comparaison avec les autres pays qui n’ont pas la même construction, la même structure que notre République Française que notre Etat. Il n’y a pas non plus très souvent l’ancienneté d’une République démocratique telle que la France (1789)

Les grands syndicats seront absents de dizaines de branches professionnelles Fig. Eco. le 03/04/2017 Après la défaite de la CGT, une nouvelle secousse dans le monde syndical. Avec la règle des 8% nécessaires pour être représentatif dans une branche professionnelle, appliquée pour la première fois, la CGT, la CFDT, FO, la CFE-CGC et la CFTC seront absentes de dizaines de conventions collectives. Jusqu'en 2021, exit la CFDT parmi les assistants maternels, la CGT dans les établissements scolaires privés ou la CFTC dans les hôtels, cafés et restaurants. Si la nouvelle mesure de la représentativité syndicale rendue publique par le Haut conseil du dialogue sociale vendredi 31 mars a été un premier séisme dans le monde syndical avec la défaite de la CGT dans le privé, une réplique s'est produite ce lundi avec la publication par la direction générale du travail des résultats de cette mesure, non plus au niveau national et interprofessionnel, mais cette fois-ci au niveau des branches professionnelles. Désormais, les plus grands syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC) seront absents de dizaines de conventions collectives. Par manque de représentativité, ils ne pourront plus y signer d'accords collectifs. Depuis la loi du 20 août 2008, «au niveau national et interprofessionnel, comme au niveau des branches professionnelles, une organisation syndicale doit recueillir au moins 8% des suffrages exprimés (...) pour être représentative et donc être en capacité de signer des accords collectifs», explique dans une note la direction générale du Travail. Cette règle qui marque l'abandon du principe de «présomption irréfragable de représentativité» avait été votée sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, mais celle-ci est appliquée seulement pour la première fois cette année. Il fallait que se termine la période transitoire pendant laquelle «toute organisation syndicale (...) reconnue représentative au niveau national et interprofessionnel était présumée représentative au niveau de la branche». La précédente mesure d'audience de la représentation syndicale, en 2013, n'avait donc pas appliqué la règle de 8% pour les branches. Les résultats de la nouvelle mesure d'audience de la représentativité sont donc à scruter à la loupe. Un futur objet de négociation pour les fusions de branches

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La CGT reste représentative dans 410 conventions et ne l'est pas dans 48 autres, dont les établissements scolaires privés, comptant 115.000 salariés. Dans le détail, la CFDT négociera désormais dans 418 conventions collectives. Elle n'est plus représentative dans 40 autres, dont celle des assistants maternels particulier employeur, qui compte près de 290.000 salariés, selon les calculs de l'AFP.FO peut toujours négocier dans 349 conventions collectives, mais plus dans 109. Chez les cadres, la CFE-CGC n'est plus représentative dans 156 conventions sur 458. Parmi les conventions couvrant plus de 100.000 salariés où ce syndicat n'a plus son mot à dire, il y a les assistants maternels, l'hospitalisation privée ou l'aide à l'accompagnement soins services à domicile. C'est la CFTC qui enregistre la plus forte chute : elle ne peut plus participer à 255 conventions et n'est plus présente dans d'importantes conventions comme les hôtels-cafés-restaurants (400.000 salariés), le travail temporaire-intérim (200.000 salariés) ou la chimie-industrie (163.000 salariés). Parmi les syndicats non représentatifs qui n'ont pas obtenu 8% au niveau national, l'Unsa qui a recueilli 5,35% des voix, contre 4,29% en 2013, peut néanmoins siéger dans 86 conventions collectives. Solidaires va quant à elle pouvoir négocier 35 conventions collectives. « On peut supposer que certains syndicats vont vouloir recouper les branches pour des raisons qui ne sont pas liées aux proximités professionnelles », a estimé Luc Bérille, secrétaire général de l'Unsa, alors que la loi travail vise à resserrer le paysage conventionnel autour de 200 branches d'ici 2019, contre 700 auparavant. Déjà, en janvier dernier, 9 branches ont ainsi disparu, à l'image de celle «des tisseurs à domicile rubanier de la région de Saint-Étienne» qui, avec ses quelque 300 salariés, a rejoint l'industrie textile. En octobre dernier, Myriam El Khomri avait rappelé qu’« à défaut de rapprochement spontané des branches» entre elles, le ministère du Travail opérerait lui-même ces fusions. « Mais jusqu'à présent, nous avons toujours travaillé en accord avec les partenaires sociaux », souligne-t-on Rue de Grenelle. Dans l'optique de ces fusions en cours et à venir, le couperet des 8% de représentativité syndicale pourrait faire l'objet de bien des négociations. Pour les syndicats, l'année 2017 n'est pas de tout repos. Et pas seulement pour la CGT.

Représentativité : FO confirme sa troisième place MARDI 4 AVRIL 2017

Avec 15,59 % des voix, FO maintient sa troisième place dans le paysage syndical national interprofessionnel. C’est quasiment le même résultat que lors de la première mesure d’audience en 2013, où elle s’établissait à 16,01 %. En revanche, Jean-Claude Mailly souligne une amélioration de près de 5 200 voix du nombre de suffrages exprimés en faveur de FO. Il y voit une reconnaissance et un encouragement pour le syndicalisme libre et indépendant. Il s’agit encore de résultats provisoires. L’audience définitive sera publiée en juin, après la prise en compte d’éventuelles anomalies. En 2013, le score de FO, initialement établi à 15,92 %, avait progressé de 0,1 point après corrections. Le taux de participation atteint 42,76 %, pour 5,24 millions de suffrages valablement exprimés. Sept critères de représentativité

Cette mesure de la représentativité, imposée par la loi du 20 août 2008, est établie pour une durée de quatre ans. L’audience est calculée par l’agrégation des résultats des élections professionnelles au cours du dernier cycle électoral, du 1er janvier 2013 au 31 décembre 2016, dans les entreprises d’au moins 11 salariés, dans les TPE et dans les chambres d’agriculture. Pour être représentative, une organisation doit obtenir au moins 8 % des suffrages exprimés au niveau interprofessionnel, mais avoir aussi obtenu 8 % des voix à la fois dans les branches de l’industrie, de la construction, du commerce et des services. Si la mesure de l’audience est essentielle dans la détermination de la représentativité, les organisations doivent également satisfaire à six autres critères : le respect des valeurs républicaines, l’indépendance, la transparence financière, une ancienneté d’au moins deux ans dans le champ professionnel et géographique, l’influence (activité et expérience) et les effectifs d’adhérents et de cotisations. Le fait d’être représentative permet à une organisation de négocier des accords interprofessionnels. Et depuis la suppression des élections prud’homales en 2014, c’est aussi sur cette base que seront désignés les membres salariés des conseils de prud’hommes. Changement - Prud’hommes : le nombre de sièges fonction de l’audience Les conseillers prud’hommes ne sont désormais plus élus mais désignés par les organisations syndicales et patronales, sur la base de leur audience respective, et nommés par le gouvernement. La durée du mandat est raccourcie de cinq à quatre ans pour se calquer sur la durée du cycle de représentativité. Le nombre de sièges sera attribué en fonction de la représentativité de chaque organisation syndicale au niveau départemental. L’arrêté portant sur la répartition des sièges par section, collège et conseil de prud’hommes sera publié en avril. Les organisations auront ensuite du 2 mai au 31 juillet pour déposer les candidatures sur un portail, la désignation se faisant uniquement par voie dématérialisée.

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Jacques Julliard : « La CFDT doit lancer la refondation syndicale » LE MONDE | 06.04.2017 Jacques Julliard est ancien membre du bureau national de la CFDT. Pour l’historien Jacques Julliard, dans une tribune au « Monde », il incombe à la centrale réformatrice, forte de ses succès auprès des salariés, d’être le pivot du syndicalisme de demain dont la France a besoin. TRIBUNE. La CGT devancée par la CFDT dans les élections professionnelles : le « sorpasso », comme disent les Italiens, a eu lieu ! Il ne s’agit que d’un symbole, et les deux confédérations restent de force comparable. Mais les symboles sont rarement des figures inertes. Non contents de refléter l’histoire, ils la précipitent et souvent l’amplifient.La CGT fait partie du socle sociologique de la société française. Après des débuts difficiles (1895), sa fusion avec la fédération des bourses du travail fit d’elle, en 1902, une organisation hégémonique, que ni les coups durs (l’échec des grandes grèves de 1906, 1920, 1947-1948) ni les scissions (CGTU en 1922, Force ouvrière en 1948) ni même, à partir des années 1970, l’effondrement du Parti communiste français longtemps sa puissance tutélaire, n’étaient parvenus à déloger de sa position dominante. Quelque chose lentement se meurt qui a été grand.Le succès de la CFDT, non sur les marges, non chez les employés, les cadres ou les fonctionnaires, mais au cœur même de la forteresse ouvrière, est l’aboutissement d’une longue marche, commencée en 1919 lors de la fondation de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), confirmée dans la participation au Front populaire et à la Résistance et explicitée dans ses objectifs lors de la « déconfessionnalisation » (1964).

Travaillisme de gauche et dissidence de Solidarnosc A la Libération, face à une CGT dominée par un PC stalinien, la confédération se définit clairement comme une force antitotalitaire ; pendant la guerre d’Algérie, comme une force anticolonialiste ; en 1968, comme une force autogestionnaire. Progressivement, l’organisation reprend à son compte et incorpore, sous le nom de socialisme démocratique, ce qu’il y a de plus authentique dans la tradition de l’autonomisme ouvrier, jalonnée par le proudhonisme et la Commune de Paris, le syndicalisme d’action directe et la Charte d’Amiens (1906), le travaillisme de gauche et la dissidence de Solidarnosc. Tout cela pour aboutir à l’appui donné à la loi El Khomri, deuxième version ? Oui, clairement et sans mauvaise conscience. Tandis qu’une partie du mouvement syndical, en proie à un jusqu’au-boutisme morose, relayé par des petits-bourgeois désorientés et des médias souvent incompétents, faisait de cette loi un symbole de régression sociale, la CFDT, après avoir récusé une première version inacceptable, obtenait des avancées significatives concernant le compte personnel d’activité, la situation des femmes enceintes, la fraude sur les travailleurs détachés, la garantie jeunes, la priorité à la négociation d’entreprise déjà contenue dans les lois Auroux et Aubry. Je tiens le pari : le temps n’est plus très loin où les syndicats contestataires se mettront en grève pour obtenir le « maintien » des « acquis » de la loi El Khomri. Réformiste mais réformatrice

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C’est cette méthode revendicative que les salariés du privé, par leur vote, viennent d’approuver. La CFDT n’est pas réformiste mais réformatrice. Le premier terme renvoie à une opposition canonique réformisme-révolution : où voyez-vous encore des « révolutionnaires » ? Elle est, dans le désert intellectuel qui, n’osant plus se qualifier de gauche, s’essaie à l’épithète progressiste, la seule organisation de masse encore capable d’un peu d’imagination sociale. De la réduction du temps de travail à la personnalisation des parcours professionnels en passant par la prise en compte de la pénibilité au travail, c’est sur la base de ses propositions que s’organise aujourd’hui le progrès de la conscience sociale, et c’est cela que les salariés sont en train de ratifier. Mais il reste beaucoup et beaucoup mieux à faire. Si sa victoire aux élections professionnelles est bien le tournant social que je viens de suggérer, alors il incombe à la CFDT de prendre l’initiative d’une véritable refondation syndicale. Compte tenu de leur faiblesse, les organisations représentatives sont trop nombreuses ; leurs divisions ne s’expliquent que par les conflits passés, incompréhensibles pour les nouvelles générations. Que signifie aujourd’hui la division entre CFDT et CFTC ? Ou même entre CGT et FO ? Mais ce sont aussi le périmètre, les objectifs et les méthodes du mouvement social qui sont à revoir en profondeur. Ne nous le dissimulons pas, le syndicalisme sous la forme qu’il a prise à la fin du XIXe siècle est aujourd’hui à bout de souffle. Le salariat classique est remis en cause, sur sa droite par l’ubérisation du travail, sur sa gauche par l’idée de revenu universel de Benoît Hamon. Si différents que soient ces deux projets, ils ont en commun d’ébranler le travail salarié comme lieu privilégié de l’affrontement social. Le destin historique et spirituel de la France Ce sont des démarches postsocialistes, qui ont renoncé à faire du travail, hier support de l’exploitation capitaliste, le vecteur de l’émancipation de demain. Un socialiste, un syndicaliste ne peuvent que les rejeter. A condition, pour être crédibles, de redéfinir les liens à établir entre le monde du travail et la société globale. L’enjeu, c’est ce que l’on appelait naguère l’humanisme, qui a toujours fait de la transformation de la nature par le travail l’instrument de l’épanouissement de l’homme. Ne comptons pas sur les politiques. Ils ne comprennent pas. Et lorsqu’ils comprennent, leur intérêt personnel, leur fonction professionnelle sont de ne pas comprendre. A plusieurs reprises dans le passé, dans les années 1920, où la gauche était affaiblie, à la suture de la IVe et de la Ve République, quand elle pointait comme aujourd’hui à un quart des intentions de vote, le syndicalisme, celui de la CFTC puis de la CFDT notamment, a joué le rôle d’un acteur social déterminant. Non, sous peine de mourir, le syndicalisme ne peut se contenter d’une sorte de corporatisme exalté par la nostalgie et paralysé par la désespérance. Au-delà de la défense de ses adhérents, il a quelque chose à voir avec le destin historique et spirituel de la France. Puisse, au beau milieu d’une campagne électorale humiliante, sans horizon, le passage de témoin qui vient de se produire en être le signe avant-coureur.

Commentaire : Julliard a toujours le droit de rêver, de croire au miracle (ce qui semble logique pour un ancien responsable de la CFDT qui se prétend déconfessionnalisée). Son idée est très utopique surtout concernant Force Ouvrière.

SANTE-SECURITE

DIVERS La présidentielle vue de l’Etranger Vu d’Europe. Débat entre les onze candidats : “historique et chaotique” Vu d’Espagne. Entre soupçons de corruption et atmosphère de conspiration, la présidentielle française touche le fond, constate El Pais

. La présidentielle ou “le calvaire de M. Fillon” LA VANGUARDIA - BARCELONE

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Vu de Suisse. La France va mieux, elle est enfin scandalisée par sa classe politique Tribune de Genève

Vu d’Italie.

Vu d'Allemagne. La politique française et ses ridicules histoires de famille Der Spiegel

Le monde irréel de M. Fillon Die Welt Berlin (J’irai jusqu’au bout) Vu de Belgique : Fillon en appelle à la France “des sans-culottes” le Soir

Industrie Dans l'industrie, un salarié français coûte en moyenne 38,3 euros de l'heure LE 06/04/2017 Usine nouvelle

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La France arrive en cinquième position des pays européens en termes de coût horaire de la main d'œuvre dans le secteur industriel en 2016. Ces coûts sont multipliés par 10 entre le pays le plus cher et le moins cher. La chasse au mauvais élève est ouverte. Dans quel pays d'Europe la main-d'œuvre est-elle la plus chère (salaires et cotisations sociales comprises) ? Dans l'Union européenne, le coût moyen s'est élevé à 25,4 euros de l'heure en 2016, dans la zone euro il s'est affiché à 29,8 €/h, selon les chiffres publiés par l'Office européen des statistiques Eurostat jeudi 6 avril. Des résultats qui recèlent une grande disparité en fonction des pays : de 4,4 €/h en Bulgarie à 42,0 €/h au Danemark. La France se classe en cinquième position en Europe, avec un coût horaire moyen de 35,6 euros, tous secteurs confondus. Dans l'industrie, la France arrive également cinquième, avec un coût horaire moyen de la main d'œuvre à 38,3 euros. Le pays se place derrière la Belgique (44,2 €/h), le Danemark (43,9 €/h), le Suède (42,3 €/h) et l'Allemagne (38,8 €/h). De l'autre côté de l'échelle, les trois pays européens dans lesquels la main-d'œuvre est vraiment bon marché, avec un rapport de 1 à 10 : la Bulgarie (4,2 €/h), la Roumanie (5,1 €/h) et la Lituanie (7,3 €/h). Pour comparaison, dans la zone euro le coût horaire moyen d'un salarié de l'industrie s'élève à 32,6 euros, et à 26,6 euros dans toute l'Union européenne

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