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Mark E. Peterscn, du Conseil des Douze. Septembre 1955

Septembre 1955 - LA FEUILLE D'OLIVIER

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Page 1: Septembre 1955 - LA FEUILLE D'OLIVIER

Mark E. Peterscn, du Conseil des Douze.

Septembre 1955

Page 2: Septembre 1955 - LA FEUILLE D'OLIVIER

t a a v n

NEUCHATEL.

Le vendred i 3 ju in 1955, onze m is­s io n n a ire s du d is tr ic t su isse, sous la d irec tion de F rè re D. D a v ie s , on t eu l’am ab ilité de donner une confé­rence publique et g ra tu ite à Neu- châte l su r le su je t : « L ’o rig ine des Ind iens de l’A m érique ». Ce su je t e st d ’ac tu a lité car, ju sq u ’à ce jou r, seul le L ivre de M orm on précise (ou révèle) ex ac tem en t l’o rig ine des In ­diens P eaux-R ouges. Des d iscours in té re ssa n ts fu re n t prononcés par les m issionna ires, co n ce rn an t : 1) Les suppositions anciennes et ac tue lles de nos s a v a n ts au su je t de ce tte o rig ine ; 2) D ’où v ien t le L ivre de M orm on, ce q u ’il con tien t, qui l’a éc rit, qui l’a tr a d u it et, b ien en tendu , un résum é de> l’h is to ire du p rophète Joseph Sm ith et pour te rm in e r un m a g is tra l exposé su r les découvertes archéologiques et ethnolog iques qui on t été fa ite s ces d ern iè res années su r le sol am érica in . P our confirm er to u tes ces paro les e t ces révéla tions, de m agnifiques p ro jec tions en cou­leur e t en no ir nous fu re n t p résen ­tées et nous avons pu nous rend re com pte des dern iè res découvertes qui on t été fa ite s au su je t de l’o r i­g ine de ce peuple ancien . Sur l’éc ran , nous s avons pu voir quelques p a rtie s de m an u sc rits qui on t été découverts d e rn iè rem en t e t qui so n t ac tue lle ­ment! expertisé s p a r des sa v a n ts . N ous avons ap p ris bien des choses d u ra n t ce tte réun ion et n o tre tém o i­gnage du L ivre de M orm on a été fortifié . C ette belle conférence a pu m o n tre r les évidences de la vérac ité du contenu du L ivre de M orm on e t ce fu t une nouvelle consécration de Joseph S m ith , comm e p rophète choisi p a r D ieu. U ne seule om bre au t a ­

bleau : l’arrivée , à N euchâtel, de nos chers m issionna ires, à la débandade et quelques-uns ex ténués. D ’au tre p a r t , b ien des m em bres de la B ra n ­che qui a u ra ie n t eu besoin de f o r t i ­fier leur fo i e t leur tém o ignage ne se so n t pas déplacés. C ependan t, comme d ’hab itude , les ab sen ts o n t eu to r t.

NICE.L a S.A.M. de N ice a m a in te n a n t

un bu t : ache te r un phono pour o rg a ­n ise r des so irées d an san tes . Comme nous avons besoin d ’a rg e n t, nous donnons une fo is p a r m ois une soirée d an san te au cours de laquelle nos c h a rm a n ts m issionna ires nous a p ­p rennen t avec beaucoup de patience de trè s jolies danses de p ionn iers ou a u tre s . Au cours de ces so irées nous fa isons une ven te de g â tea u x confec­tionnés p a r les m issionna ires e t les m em bres, le p ro d u it de ces ven tes nous p e rm e ttra d’ach e te r le phono désiré. Le 1er m ai, la p rim a ire é ta it à l’honneu r pour ce p rem ier d im an ­che du m ois. U ne p rim a ire trè s active et dynam ique, 12 a r t is te s en herbe p ré se n tè re n t c h an ts et poésies, il y eu t m êm e un jeune v irtuose , A lain L o g o z , qui exécu ta de jolis m o r­ceaux au violon. Une m am an de la p rim a ire , Sœ ur C o a t, donna, un d is­cours trè s ém ouvan t ; un au tre d iscours fu t prononcé p a r une e n fa n t de la p rim a ire , F 'rancine V a len tin . C ette réun ion fu t o rgan isée et p ré ­sen tée avec beaucoup de doig té p a r la P rés id en te , Sœ ur G eorgette Jar- don ; nous devons aussi rem ercier no tre m issionnaire , F rè re P ie r o t t i , qui s ’e st beaucoup dépensé pour accom pagner les e n fa n ts d an s leurs chan ts .

(S u ite à la page 166.)

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N° 8Septembre 1955

Revue de la Mission française de l'Eglise de Jésus-Christ des

Saints des Derniers Jours.

Sommaire

E d ito ria l : L e m alheur de p en ser fa u x D av id O. M cK ay.

Que pouvons-nous fa ire le jour duSabba t ?........................................................

Jo seph F . Sm ith .Des œ u fs de P y th o n .............................

M arv in O. A shton.U ne Πu vre M erveilleuse,

C h ap itre X II (S u ite ) .........................Le G rand R ichards .

L a fe m m e au, f o y e r ..................................E dm ée P ig u e t.

L e rep en tir ..................................................F e rd in a n d Z binden.

N ous ne som m es pas seuls dans la vie R ich a rd L. E vans.

L a m usique p arm i les peuples duSe ig n eu r ....................................................

A lexandre S chre iner.

Directeurs Harold W. Lee Veina Johnson

*Pages

Couverture— Frère Mark Edward Peterson est m mem bre du Conseil des D ouze depuis

11 ans. Il est né à Sait Lake City en 1 6 0 1900 de parents danois convertis à

l ’E glise. Après avoir servi comme m issionnaire dans l ’Est du Canada,

1 0 4 frère Peterson est entré à la direc­tion du jou nal « D eieret N ew s », o ù il accéda à sa position actuelle de Président du « D eseret N ew s Publication Company », de Prési-

73 dent du Conseil d’Adm inistration, et de V ice-Président du « N ewspaper A gency Corporation ». Pendant de

. a n nom breuses années, il a servi com m e 10 ‘ m em bre du Conseil d ’Adm inistration

de la Société G énéalogique d’U tah ; il a fa it partie, en outre, de deux

1 6 8 Grands Conseils S iégeant, et de deux Présidences de P ieu . Frère Peterson est connu com m e habile orateur et écrivain de talent. Et aussi pour sa grande m odestie et son travail in fa­tigable au service de l ’Eglise.

Prochainement1 7 5 H Le m ois prochain, l ’ETOILE don­

nera des articles sur la Conférence de la Jeunesse qui a eu lieu à Paris à la fin de ju illet.

TARIF DES ABONNEMENTS POUR UN AN :Belgique Fr. 57,00 France.... ................................... Fr. 400Suisse Fr. 5,00 United States et Canada $ 1.50TARIF MENSUEL : Belgique : Fr. 5,00 ; France : Fr. 40 ; Suisse : Fr. 0,50

La Mission française : 3, rue de Lota, Paris (16e) (France), ou vous pouvez adresser vos abonnements à Mario Riva, 20, rue Beauregard, Neuchâtel (Suisse), ou à

Mme Julita Deghaye, 98, rue Bidaut, Liège (Belgique).

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Page 4: Septembre 1955 - LA FEUILLE D'OLIVIER

Le malheur de penser fauxE plus u rg e n t besoin du m onde ac tu e l est, à m on av is, la re lig ion v é ri­

tab le . L a re lig ion v é ritab le com pte tro is m a n ife s ta tio n s : d ’abord , lapensée, le sen tim en t, l ’a tt itu d e m en ta le e t sp iritu e lle de l ’ind iv idu à

l 'ég a rd de son D ieu ; en second lieu, les a c te s ex té r ie u rs d ’ad o ra tio n ; e t, tro isièm em en t, le serv ice rendu à son p rocha in . E v idem m ent, u n hom m e p eu t Se confo rm er aux fo rm es e x té r ieu re s du culte, san s p o u r ta n t ê tre re lig ieux . M ais un hom m e doit ê tre re lig ieux , s ’il ad resse ses pensées e t ses p aro les à D ieu e t qu ’il y conform e son culte e t ses ac te s envers ses sem blables.

D an s s a * Vie de Jé su s », C harles F o s te r K en t a d é c rit « le crim e fa ta l de penser fa u x » et, voici bien des siècles, un des p lu s g ra n d s sag es a d it : « L ’hom m e e s t te l que so n t les pensées d an s son âm e. » (P ro v . 23:7.) P ersonne n ’a in sisté avec plus de fo rce s u r ce tte v é rité que Jésu s. « P ou r lui », é c r it K en t, « les péchés m orte ls n ’é ta ie n t pas de n ég liger les r ite s , n i m êm e de co m m ettre les crim es pun issab les p a r les lois de to u te s les n a tio n s pivi.isées, m ais co n sis ta ien t en idées fau sses , en m au v a is m o tifs e t en m a u ­v a is sen tim en ts . Il dénonçait avec p lus de véhém ence l’effet f a ta l de la ha ine e t de la ja lousie dans l’e s p r it de l’ind iv idu que les ac te s in sp irés p a r la h a in e e t la ja lousie ».

Q u’il m e so it perm is d ’en c ite r deux exem ples. Au su je t de l’effet fu n es te de se m e ttre en 'co lè re , Jé su s d it à une o ccas io n :

<< Vous avez en tendu q u ’il a é té d it au x an c ie n s : Tu ne tu e ra s po in t ; celui qui tu e ra m érite d ’ê tre p u n i p a r les ju g es . M ais moi, je vous disl que quiconque se m et en colère con tre son f rè re m érite d ’ê tre p u n i p a r les ju g e s ; que celui qui d ira à son frè re : R a c a ! m é rite d ’ê tre p u n i p a r le sa n h éd rin ; e t que celui qui lui d ira : Insensé ! m érite d ’ê tre pun i p a r le feu de la géhenne. » (M a tt . 5:21-22.)

A insi le S auveur in s is ta it- il s u r l ’effet f a ta l de pen se r fa u x . Il s a v a it que si l’e sp r it é ta i t co rrec tem en t o rien té , s i la m au v a ise pensée e t la m a u ­vaise im pulsion é ta ie n t m a îtr isées , l’ac te m au v a is s ’en tro u v e ra it d im inué.

Jé su s n ’a tté n u e p as la g ra v ité de ces ac te s , n i ne d it q u ’il ne d ev ra ien t pas ê tre pu n is p a r un ju s te ch â tim en t, m a is il in s is te su r la nécessité plus im périeuse de veiller à la p u re té de ses pensées e t de son âm e. A m au v a is a rb re , m au v a is f r u i t ; à bon a rb re , bon f ru it . G ardez l’a rb re en bon é ta t , les pensées pu res , e t le f r u i t se ra s a in e t la v ie pu re .

A nouveau, il dénonce le m al de n o u rr ir sa colère : « ...Si donc tu p ré ­sen tes to n offrande à l’au te l, e t que là tu te souv iennes que to n f r è re a quelque chose co n tre toi, la isse là ton o ffrande d ev an t l’au te l, e t v a d ’abord te réconcilier avec ton f rè re ; puis, v iens p ré se n te r ton offrande. » (Ib id . 23-24.)

R em arquez com m ent cela e s t exprim é : « Si tu te souv iens que ton f rè re a quelque chose con tre to i » ...et non seu lem ent s i tu a s quelque chose co n tre ton frè re .

Le sens e st donc double : celu i qui v eu t v ra im en t m e ttre s a vie d ’accord avec le p rinc ipe fo n d am en ta l de la re lig ion do it a ller tro u v e r son frè re , qui

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éditorialp o u rra it ép rouver quelque m au v a is se n tim e n t envers lui e t, a v a n t de rend re à D ieu l’ad o ra tio n , il do it tâ c h e r de ré ta b lir l’en ten te e t de se réconcilier.

Les éc riv a in s e t les sav an ts , qui fo rm en t la pensée de la jeunesse, déc la ­re n t ta n tô t q u ’une re lig ion en v a u t une au tre , ta n tô t q u ’elles so n t au ss i bonnes, ou auss i inu tiles, les unes que les a u tre s .

C erta in s m ilieux considèren t la m odestie comm e p ruderie , p u ritan ism e e t ce tte influence dérou te quelques-unes de nos filles, qui so n t su scep tib les à l’influence d ’une p ré tendue « société ».

U ne pub lic ité odieuse e t p a rfo is obscène s ’é tale e t nous n a rg u e ,Que fa iso n s-n o u s pour ré a g ir con tre ces tendances fa ta le s à penser

fa u x ? Je c ite s im p lem en t tro is phases com m unes à l’influence e t à l'en se i­g n em en t de n o tre E glise, qui fo rm en t, à m on av is, le fondem en t de la pensée ju s te e t d ’une vie co rrec te :

D ’abord , le, devoir qui incom be à chaque p a re n t e t à çhaque m a ître , d an s ce tte É glise, de fa ire ge rm er d an s l’e sp r it de l’e n fa n t le sens de ses responsab ilités à l ’é g a rd d ’a u tru i. Le c a ra c tè re sacré de la. p e rso n n a lité e st un des en se ignem en ts de base de Jésu s-C h ris t. P reuve en e s t cet en se igne­m en t sublim e que le Seigneur a donné p a r l’en trem ise du P ro p h è te Joseph : « Ceci e st m on œ uvre e t m a g lo ire — am ener l’hom m e à l’im m o rta lité e t à la vie é ternelle . » (M oïse 1:39.)

Un p rin c ip e fo n d am en ta l de la re lig ion v é ritab le se trouve d an s ce tte v é rité e t elle touche au cœ ur m êm e du gouvernem en t de la société e t de la p a ix au foyer. F a ite s bien com prendre â l’e n fa n t au foyer q u ’il y a c e rta in es choses q u ’il ne do it p as fa ire , pour g ra tif ie r ses p ro p re s a p p é ti ts ou f a n ­ta is ie s , s i cela doit causer du ch ag rin ou du d é ran g em en t à d ’a u tre s m em ­b res de la fam ille . U n sens de ses devoirs envers a u tru i do it ê tre le m o tif p rin c ip a l de ses actes.

U n hom m e p ro v en an t d ’u n foyer honnête , où l’on pense b ien au su je t des d ro its des a u tre s gens e t de la société, ne se liv re ra guère à des ac te s rép réhensib les à l’en d ro it de ses sem blables.

U n second principe e s t celui de la p riè re . Il ex is te p a rm i nous des hom m es qu i affirm ent que la p riè re n ’est p a s efficace. M alheureusem ent, c e r ta in s jeunes gens c ro ien t ces rem arq u es fa llac ieuses. L a p riè re e s t un p rinc ipe fo n d am en ta l de la re lig ion , en p a rtic u lie r la re lig ion ch ré tienne , et la p riè re e s t une fo rce du bien.

« ...Q uand tu p ries, e n tre dans ta cham bre, fe rm e ta po rte , e t p rie ton P è re qu i e s t d an s le lieu sec re t ; e t to n P ère , qui vo it dans le sec re t, te le re n d ra . » (M a tt. 6:6.)

C haque jou r, en nous a t ta q u a n t à la tâ c h e quo tid ienne e t e n nous m ê­la n t à nos sem blables, il co n v ien t à ch aq u e jeune hom m e e t à chaque jeune fem m e e x is ta n t au m onde d e p r ie r d an s le sec re t, de penser e t de sen tir d an s son cœ ur : « O fa i te s que je ne perde p o in t la tê te au jo u rd ’hu i, quand je re n c o n tre ra i la te n ta tio n ; que je n e ju g e p as m al m on p rocha in . P ré - servez-m oi d ’em p ié te r s u r le© d ro i ts d ’a u tru i. »

U n tro is ièm e p rinc ipe qui con tribue à don n er l’a tt itu d e re lig ieuse co rrec te e s t le respec t. Le re sp ec t du S ab b a t e t de to u tes les choses sacrées. L e re sp ec t d irige la pensée vers D ieu. S ans lui, il n ’e s t p o in t de relig ion .

D ieu nous a ide à Le se rv ir avec n o tre pensée, n o tre pouvoir e t n o tre fo rce , en acco rd an t une con sid é ra tio n a ffec tueuse à to u te l ’h u m an ité e t avec la p riè re e t le re sp ec t d a n s nos cœ u rs , afin que nous soyons p ro tég és du m al de penser fa u x ! $

D avid O. M cK ay.

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JOSEPH F. SMITHdu Conseil des Dou%e

(Que -pouvons-nous j^aize le

Q U ESTIO N .Je su is l’in s titu tr ic e d’une classe

de jeunes élèves de la S .A .M . et aussi la m ère de deux e n fa n ts ; aussi cette question est-elle pour m oi d ’une réelle im portance. L a question est la su iva n te : « Que pouvons-nous fa ire le jour du Sabba t ? » L ’opinion de la classe, sur le fa i t de considérer le jour du Sabba t com m e sacré, sem ­ble ê tre to u t à fa i t néga tive . P our eux , de tre ize à d ix -n e u f ans, la lec­tu re ou les v is ite s ne s ig n if ie n t qu’ennui. N ous en tendons dire sou­ven t que le Sabba t a été fa i t pour l’hom m e, e t non l’hom m e pour le Sabba t, aussi n ’est-il pas difficile de voir d’où v ie n t Vidée que le repos de l’in d iv id u su ffit à ten ir sacré le jour du Sabba t ; en d’a u tres term es, celui qui fa i t u n tra va il m anuel to u te la sem aine devra it se reposer p h ysiq u e ­m en t le d im anche, e t celui qui fa i t un tra va il in te llec tuel devra it pou­voir sortir et délasser ses m em bres par la prom enade ou un tra va il m a ­nuel. E st-ce v ra i ? E st- il m al de fa ire des prom enades le d im anche ? E t que penser du fa i t de regarder la té lé ­vision le d im anche ? E n résum é, quelles choses pouvons-nous fa ire le dim anche ? Ce son t les questions que me posen t m es filles de qu inze ans.

L ’O BSER V A N C E du S ab b a t est un des plus im p o rta n ts com ­m an d em en ts du 'Décalogue. Il

e s t bon de le rép é te r ici com m e il f u t donné aux anciens Is ra é lite s e t au ss i te l q u ’il l’a été aux Is raé lite s m odernes de la p résen te d ispen ­sa tio n .

« S ouviens-to i du jo u r du repos, pour le sanc tifie r. Tu tra v a ille ra s s ix jou rs , e t tu fe ra s to u t ton o u ­v rage , m ais le sep tièm e jo u r e s t le jo u r du repos de l’E te rn e l, ton D ieu : tu ne fe ra s aucun ouvrage , n i to i, ni ton fils, n i t a fille, n i to n se rv iteu r , ni t a se rv an te , n i ton bé ta il, ni l’é tra n g e r qui e st dans te s portes. C ar en s ix jo u rs l’E te rn e l a f a i t les cieux, la te r re e t la m er, e t to u t ce qui y e st con tenu , e t il s ’e st reposé le sep tièm e jo u r : c’e st pourquoil’E te rn e l a béni le jo u r du repos e t l ’a sanc tifié .» (E xode 20:8-11.)

Ce com m andem ent e st c la ir et, d ans ce tte d ispensation , l’E te rn e l a donné les in s tru c tio n s supp lém en­ta ire s su iv an te s : « T u re n d ra s g râce en to u te s choses au S eigneur ton D ieu. Tu o ffrira s en ju s tic e u n s a c r i­fice au S eigneur ton D ieu, savo ir celui d ’un cœ ur brisé e t d ’un e sp rit co n tr it . E t, afin que tu pu isses te p réserv er plus com plètem ent des sou illu res du m onde, tu ira s à la m aison de p riè re , en m on sa in t jou r, e t o ffrira s te s dévotions ; ca r, en vé­rité , ce jou r-c i vous e st donné pour vous reposer de vos tra v a u x e t pour p ré sen te r vos dévotions au T rès- H a u t ; néanm oins, tu o ffrira s tes vœ ux en ju s tice chaque jo u r e t en to u t tem ps ; m ais souviens-to i d ’o f­f r i r au jo u r du Seigneur te s obla­tions e t tes dévotions au T rès-H au t, co n fessan t te s péchés à tes f rè re s e t d ev an t le S eigneur ; e t en ce jou r-c i tu ne fe ra s aucune chose, si ce n ’est de p ré p a re r ta n o u rr itu re avec sim ­p lic ité de cœ ur, afin que ton jeûne so it p a r f a it , ou, en d ’a u tre s te rm es,

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7 ouz ôaque t a jo ie so it com plète. E n vérité , ceci e s t le jeûne e t la p riè re , ou, en d ’a u tre s te rm es, la joie e t la p riè re . » (£>. e t A . 59:7-14.)

Il en e s t d it b ien d a v a n ta g e à ce su je t, m ais c ’en e s t assez pour ce que nous proposons. Ic i, le S eigneur p a rle avec au to r ité , m a is avec bonté. Il doit y avo ir de g ran d es bénéd ic­tio n s p rom ises à ceux qu i o n t la foi e t l’in té g rité su ffisan tes pour obéir à ces conseils. L es fidèles m em bres de l’E glise , qu i observen t le p rem ier g ra n d com m andem en t — a im er D ieu — ne tro u v e n t ja m a is au cu n de Ses com m andem ents s té rile s ou difficiles à observer. Le Seigneur n ’a jam a is donné un com m andem ent aux m em ­b res de l’E g lise ou a u m onde, sa u f pou r le b ien -ê tre é te rn e l et la béné­d ic tion de to u s ceux qui y obéissen t. T ou t com m andem ent donné se r a p ­po rte au x choses sp iritue lles . Le Sei­gneu r a décla ré n ’avo ir ja m a is donné u n com m andem ent ou une loi de n a ­tu re tem porelle au x hom m es. B ien que nous ne le voyons pas, chaque com m andem ent a une ap p lica tio n sp iritue lle . Il en e st c la irem en t a in s i en ce qui concerne l ’observance du jo u r du S abba t.

Il e s t to u t n a tu re l que les e n fa n ts dem an d en t pourquoi ils do ivent obéir à la loi du S abba t, telle que le Sei­g n eu r l’a p rom ulguée. I ls m é r ite n t v ra im e n t une réponse. E t je va is tâ c h e r de la leur donner.

Si nous possédions une fo i e t une hum ilité su ffisan tes, nous se rions disposés à obéir au x com m andem ents du Seigneur, non seu lem ent pour le S ab b a t, m a is au ss i à tous les a u tre s , qu ’il nous a donnés. M êm e les jeunes

e n fa n ts d ev ra ien t ê tre pén é tré s de ce tte idée e t u n ense ig n em en t habile au fo y e r la développerait. Le Sei­g n eu r nous a donné s ix jo u rs p a r sem aine ; d u ra n t ces s ix jou rs , la p lu p a r t d ’en tre nous, e t su r to u t les en fa n ts , p eu v en t tro u v er le tem ps de s ’am user e t de se d is tra ire . Le tem p s exigé p a r le tr a v a il des ouv rie rs e t des hom m es a p p a r te n a n t au x p ro ­fessions re q u ie rt ra re m e n t que to u t leur tem ps so it consacré à leu rs occupations, san s un m om ent pour la d is tra c tio n e t l ’am usem ent. L es éco­liers o n t un jo u r libre su r six , chaque jo u r l’école com prend des m om ents de réc réa tio n . L es jeux , la g y m n as­tique e t d’a u tre s am usem en ts qui les occupent, in d iq u en t que to u t le tem ps, d u ra n t ces s ix jo u rs , n ’est pas sa n s la isse r quelques heu res de li­berté . L a p lu p a r t des hom m es d ’a f ­fa ire s ou ceux qui a p p a rtie n n e n t au x p ro fessions libérales tro u v e n t du tem ps pour le golf ou la pêche et ils n ’on t pas besoin du d im anche pour « se dé tend re » p a r le sp o r t ou d ’a u ­tre s d is tra c tio n s . C erta in s ouv rie rs ne tra v a il le n t que cinq jo u rs p a r sem aine m a in te n a n t, m ais ils o n t p ris l’hab itu d e d ’em ployer le S ab b a t com m e tem ps su p p lém en ta ire à don­ner a u x lo isirs ou à l’am usem en t. Il y a peu de personnes qui n ’on t au cu n jo u r de libre. L a p lu p a r t d ’en ­tre nous, en co n sid é ran t nos m o­m en ts de liberté , d éco u v rira ien t que nous disposons de tem ps pour cul­tiv e r nos e sp r its p a r l’é tude ou en lisa n t de bons livres.

Ces six jo u rs donnen t au x hom m es am p lem en t le tem ps de veiller au x besoins tem porels de leu rs corps, de se v ê tir e t de se n o u rr ir , a in s i que les leurs, e t le S eigneur nous a d e ­

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m andé de consacrer le septièm e, ou S abba t, à n o u rr ir n o tre e sp rit. L a g ran d e m a jo rité des hom m es e t des e n fa n ts ne se co n ten ten t p as de p ren d re six jo u rs seu lem en t pour les besoins physiques du corps e t so n t co n ten ts d ’affam er leur e sp rit. Si nous nous passons de n o u rr itu re , nous devenons affam és, s i nous nous passons de dorm ir, nous nous f a t i ­guons e t tom bons m alades, m a is nous songeons ra re m e n t q u ’a ffam er l ’e sp r it so it quelque chose don t nous devrions nous soucier. E n le fa is a n t, nous n ’éprouvons n i douleur, ni a n ­goisse, à m oins que n o tre conscience ne nous to u rm en te . Si nous p e rs is ­to n s à violer le jo u r du S ab b a t, le m om ent v ien t où n o tre conscience se lasse e t nous ne p rê to n s po in t a tte n tio n à ses a v e rtissem en ts e t à ses dem andes d ’a lim en ts sp iritu e ls . S ûrem ent, il n ’est pas déra isonnab le de nous com m ander d ’obéir au S ab ­b a t, s i le Seigneur nous a accordé les s ix sep tièm es de n o tre tem ps pour pourvoir au x besoins tem porels.

L es e n fa n ts on t a u ta n t besoin de n o u rr ir leur e sp rit que les ad u lte s e t, sû rem en t, l ’hom m e ou la fem m e qui obéit à la volonté de D ieu se sen t m ieux e t a plus de d ro its aux béné­d ictions du Seigneur que le f rè re ou la sœ ur rebelles. B ien souvent, ceux qui, le sep tièm e jou r, on t abandonné les a ffa ire s pour se consacrer au serv ice du S eigneu r, comm e II l’a dem andé, on t m on tré que la p ro spé­r i té les fa v o r isa it. Ils tém o ig n en t q u ’ils on t été p lus abondam m en t bénis dans leurs a ffa ire s tem porelles, au ss i bien que dans leu rs exigences sp iritue lles. Le Seigneur n ’a -t-I l pas d it, p a r l ’in te rm éd ia ire de M alachi, q u ’il nous b é n ira it abondam m ent, si nous voulions observer Ses com m an­dem en ts ? (V o ir M al. 3:16-19). C er­ta in em en t Ses p rom esses ne so n t pas vaines.

Il e s t v ra i que le jo u r du S ab b a t n ’a p as é té donné à l’hom m e p a r f a n ta i ­sie et pour le bon p la is ir du Seigneur, n i pour enlever à l’hom m e l’occa­sion de fa ire ce à quoi il e s t accou­tum é p e n d an t les s ix a u tre s jou rs . Il l ’a f a i t pour le b ien de l’hom m e.

L ’esp r it le dem ande. U n jo u r su r sep t e s t ind ispensab le pour n o u rr ir sp ir i­tue llem en t l’âm e e t le corps. A p p ren ­d re les choses du R oyaum e de D ieu est essen tie l pour n o tre vie é ternelle . A insi som m es-nous gu idés d an s no ­tr e p ro g rè s vers la p e rfec tio n du R oyaum e de D ieu. C ertes, pour n o tre b ien é ternel, nous devrions co nsen tir vo lon tiers à consacrer un sep tièm e de n o tre tem ps à l’é tude e t à la m é­d ita tio n des su je ts re lig ieux , et, comm e le Seigneur l’a indiqué, m e t­tre de côté nos occupations qu o ti­d iennes e t nous reposer de ces t r a ­v au x en fa is a n t nos dévotions au T rè s-H au t d ans la m aison de p riè res e t dans l ’e sp rit de jeûne , afin que nous soyons com blés de joie.

D an s l ’é ta t ac tue l des choses, a u ­cun d ’en tre nous ne consacre tro p de tem ps à développer sa n a tu re sp iritue lle . L es S a in ts des D ern ie rs Jo u rs n ’on t pas un tro p lourd bag ag e de conna issances su r les p rinc ipes fo n d am en tau x de l’E vang ile . Il nous s ié ra it à tous de p rê te r une a t te n ­tio n plus d iligen te à ces su je ts . D ès sep tem bre 1832, le S eigneur d is a it à l’E g lise : « E t je vous donne le com ­m andem en t de p ren d re g a rd e à vous- m êm es, e t de fa ire b ien a tte n tio n aux paro les de la vie éternelle ; ca r vous v ivrez de to u te paro le qui p ro ­cède de la bouche de D ieu. C ar la paro le du Seigneur e s t vé rité , e t to u t ce qui est v é rité e s t lum ière, e t to u t ce qui e st lum ière e s t E sp rit, savo ir l ’E sp r it de Jésu s-C h ris t. » (D. e t A . 84/43-45.)

Il e s t v ra i que les e n fa n ts se d e ­m an d en t pourquoi ils n ’o n t pas la perm ission de jouer, d ’a ller au ciné­m a ou de p a rtic ip e r à to u t a u tre am usem en t le jo u r du S abba t. C ’e s t un devoir qui a p p a r t ie n t aux p a re n ts de les d is tra ire to u t en les é c la iran t, p a r une in s tru c tio n adéqua te . On p eu t tro u v e r ce tte in s tru c tio n dans des h is to ire s em p ru n tées à l’E c ritu re , l’h is to ire de l ’E glise, les b iog raph ies des frè re s qui accom pliren t des t r a ­v au x adm irab les au x p rem iers tem ps de l’E glise. A insi le jo u r du S ab b a t devien t-il a t t r a y a n t en tre les heures de l’Ecole du D im anche et la réun ion de la sa in te cène du so ir. De ce tte

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m anière , la te n ta tio n des c iném as e t d ’a u tre s am usem en ts m alsa in s s e ra évitée. Vous dem andez s ’il e s t m al de fa ire des prom enades le d im an ­che, de re g a rd e r la té lév ision e t d 'écou te r la rad io . C ertes , cela ne s ’accorde pas avec ce jo u r sanctifié de re g a rd e r des h is to ire s de crim es, de m eu rtre , de b an d its e t a u tre s scènes c o n tra ire s à l’e sp r it év an g é­lique, e t il f a u t re co n n a ître que c ’est ce qui dom ine ac tue llem en t au x p ro ­g ram m es. E n ce qui me concerne, je ne p erm ets pas, en p ra tiq u e , de f a ire m arch e r rad io e t télév ision chez moi p en d an t le S ab b a t. S au f dans le c a ­dre des devoirs re lig ieux .

U ne des accu sa tio n s p o rtées p a r le S e igneu r con tre Is raë l et qui leur v a lu t ch â tim en t e t d ispersion hors du pays d ’Is raë l se ra p p o r ta i t en g ran d e p a r t ie à la loi du S ab b a t en ­fre in te . Ezéchiel, p a r l’in sp ira tio n du S eigneur, déc la ra au tem ps de la c ap tiv ité des Ju ifs : « Je su is l’E te r- nel, vo tre D ieu. Suivez m es précep tes, observez m es ordonnances, e t m ettez - les en p ra tiq u e . Sanctifiez m es s a b ­b a ts , e t q u ’ils so ien t en tre m oi e t vous un sig n e auquel on connaisse que je su is l’E te rne l, vo tre D ieu. E t les fils se rév o ltè ren t co n tre moi. Ils ne su iv iren t po in t m es p récep tes, ils n ’o b servèren t po in t m es précep tes, ils n ’observèren t po in t e t n ’exécu­tè re n t po in t m es ordonnances, que l’hom m e doit m e ttre en p ra tiq u e , afin de v ivre p a r elles, e t ils p ro fa ­n è re n t m es sa b b a ts . J ’eus la pensée de rép an d re su r eux m a fu re u r , d ’épu iser con tre eux m a colère dans le désert. N éanm oins j ’a i re tiré m a m a in e t j ’a i ag i p a r é g a rd pour m on nom , afin q u ’il ne fû t p as p ro fan é au x yeux des n a tio n s en présence desquelles je les av a is f a i t s o r tir d ’E g y p te . D an s le désert, je levai encore m a m ain vers eux , pour les d isperser p a rm i les n a tio n s e t les rép an d re en d ivers pays, p arce qu ’ils ne m ire n t p as en p ra tiq u e m es o r­donnances, p a rce q u ’ils re je tè re n t m es précep tes, p ro fa n è re n t m es s a b ­b a ts , e t to u rn è re n t leu rs yeux vers les idoles de leurs pères. » (E zéch ie l 20:19-2U.)

L e P ré s id en t Joseph F . Sm ith

écriv it un jo u r à deux de ses filles a lo rs au collège d an s l ’E s t e t en ré ­ponse à une de leu rs le ttre s , où elles av a ie n t posé une question sem blable à celle posée ici, au su je t des jeunes filles. D ans la le ttre , il d it, ap rès avo ir c ité VExode 20:8 : « T outeschoses do ivent ê tre f a i te s avec p ru ­dence e t m odéra tion . C’est le com ­m andem en t. N ous som m es obligés d ’y obéir. Il y a de solides ra iso n s relig ieuses qui l ’exp liquen t e t au ss i des ra iso n s physio logiques, non m oins valables. E n vérité , il s ’a g it là d ’une loi physique au ss i b ien que d ivine. Cela n ’est pas m oins néces­sa ire à l’ê tre h u m ain que le som m eil, quoique cela ne se fa sse p a s se n tir au ss i rap idem en t. P ersonne ne v i­v ra i t sa n s dorm ir, e t l’on ne su rv it p as long tem ps au m anque de repos. Le ré s u lta t du som m eil n ’est pas p lus efficace pour p ro longer la vie que le repos du S abba t, quoique nous p u is ­sions su rv iv re p lus long tem ps san s ce dern ie r, au po in t de vue physique. D u po in t de vue sp iritu e l, la v io la­tion de la loi du sa b b a t e s t au ss i m ortelle à la cro issance m orale e t à la fo i, que l ’insom nie à l’ê tre m ortel. M ais le p rin c ip a l e s t que D ieu l’a d it ! Non p o in t pour Son p rop re bien, m ais pour celui de l ’hom m e, au ss i do it-il obéir. S ’il y m anque, il dev ra en su p p o r te r les conséquences tem po­relles... »

« A ceux qui a im en t les p la is irs du m onde e t se les acco rden t, les devoirs de la vie, l’essen tie l d an s l ’ex istence, sem blen t g ên an ts , a rides, san s joie e t ap p a rem m en t sa n s v a ­leur. M ais leu rs p la is irs se fa n e ro n t e t leu r joie p é rira , ne les la issa n t q u ’avec les cendres de leurs tré so rs e t des re g re ts san s espoir.

« H onorez le S ab b a t e t sanctifiez- le ; e t vous le com prendrez m ieux. » (R a p p o rt de la C onférence , oct. 1938, pp. 38-39.)

A une a u tre occasion, le P ré s id en t Joseph F . S m ith d it :

« O bserver le S ab b a t convenable­m en t est le sim ple devoir de chaque S a in t des D ern ie rs Jo u rs , y com pris les jeunes gens e t jeunes filles, les g arço n s e t les fillettes. Cela p eu t p a ­

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ra î tre é tra n g e q u ’il so it nécessa ire de rép é te r ce f a i t s i souven t affirm é. M ais il ex is te ap p a rem m en t des gens, e t m êm e des com m unau tés en ­tiè res , qui n ég lig en t ce devoir e t o n t donc besoin de ce tte ad m o n esta tio n .

« Q u’ex ige-t-on de nous le jo u r du S ab b a t ? L es révé la tions du S eigneur au P ro p h è te Jo seph S m ith so n t to u t à f a i t n e tte s à ce su je t e t nous de­vons nous y confo rm er, ca r elles s ’acco rd en t s tr ic te m e n t à l ’en se igne­m en t du S auveu r. V oici quelques- unes de ces sim ples exigences :

« Le S ab b a t vous e s t donné pour vous reposer de vo tre labeur.

« Le S ab b a t e s t un jo u r spéc ia le ­m en t consacré à l’ad o ra tio n , à p rie r e t à m o n tre r son zèle e t son a rd eu r d ans la fo i e t les devoirs re lig ieux , pour fa ire ses dévotions au T rès- H au t.

« Le S ab b a t e s t un jo u r où vous ê tes requ is d ’offrir v o tre tem ps e t de p rê te r a tte n tio n au culte du Sei­gneu r, que ce so it dans la réun ion , au foyer, où que vous soyez. Telle est la pensée qui do it vous rem plir l’esp rit...

« Le S eigneur e s t m écon ten t de ceux qui sa v e n t ces choses e t ne les p ra tiq u e n t point...

« L es hom m es ne m a n ife s te n t p as leu r zèle e t leur a rd e u r dans leurs devoirs re lig ieux lo rsqu’ils s ’en fu ien t de bonne heu re le d im anche m a tin en vo itu re , en équipes, en au to v ers les canyons, les p lages ou pour v i­s i te r des am is ou des lieux de p la is ir avec leu rs fem m es e t leu rs e n fa n ts . Ce n ’est p as la m an iè re de fa ire ses dévotions au T rè s-H au t. » ( Ib id .,octobre 1935, p. 15.) »

Des œufs de Python

QU AN D j ’é ta is p e ti t g arçon , un édu ca teu r v in t à S a it L ake et nous fit une lec tu re in t i­

tu lée : « L es œ u fs du py thon ». Je pense q u ’il n ’e s t p as é tra n g e du to u t que je m ’en souvienne si bien. C ette h is to ire nous d isa it que, d an s les Indes, le py th o n prélève chaque année des m illie rs de vies hum aines. Il pose ses œ u fs d ans la jung le . Si

un œ u f éclôt, un p e tit dém on se g lisse d an s les herbes et, avec le

tem ps, dev ien t au ss i g ro s qu ’une jam be d ’hom m e. Q uand il e s t a rr iv é à m a tu rité , il g rim pe d an s un a rb re e t s ’y é tend su r une grosse b ranche , a tte n d a n t ses v ic tim es pour les é tra n g le r . Le seul co m pétiteu r dans la d e s tru c tio n de v ies qui pu isse ê tre com paré au p y th o n des Indes e st le tig re du B engale . On ap p ren d au jeune H indou, dès son p lus jeune âge, à te n ir ses yeux g ra n d s ouverts su r les œ u fs de py thon . Q uand il trouve l’œ u f du rep tile , il app lique son ta lon , e t tou rne . S ’il ne le f a i t pas, ce t œ u f se tra n s fo rm e ra , dévo­re r a son am i l’ag n eau , ou le che­vreau . Oui, ce dém on p o u rra it trè s bien, p lu s ta rd , en lacer son p rop re

MARVIN O. ASHTON

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frè re , ou s a sœ ur. R ien d ’é to n n an t, donc, à ce que, quand l’e n fa n t b ru n a écrasé l’œ uf du py thon , les échos de la ju n g le re te n tis se n t d ’un c ri de triom phe.

A ce propos, je m e rappelle une in té re ssan te h is to ire de py th o n : les ind igènes, c o n n a is san t le pouvoir de ce dém on, so n t p ris de pan ique . M ais s a c ap tu re , quand elle e s t o rgan isée com m e il fa u t , e s t a isée. Le p lan en é ta i t a in s i f a i t : d an s la localité où le py thon a v a it été vu la d e rn iè re fois, on a t ta c h a i t un chev reau à un p o teau . L es ind igènes n ’av a ie n t pas à a tte n d re t r è s long tem ps — ils en ­te n d a ie n t le bê lem en t p la in tif du p au v re chev reau — ils se ru a ie n t à l’end ro it de la scène e t, là, en ch a î­n a ie n t le py thon ex ac tem en t com m e une tru ite qui a u ra i t avalé u n h am e­çon : il g isa it , conquis.

L es m o n s tre s in té r ie u rs qu i nous d é tru ise n t com m encent p a r ê tre des œ u fs inoffensifs. Si nous ne les é c ra ­sons pas du ta lo n com m e le p e tit H indou quand il trouve l’œ u f du py thon , ils nous d é tru isen t.

L ’alcool e s t com m e le py thon . L a van ité au ss i pose ses œ u fs dans la) jung le . L a h a in e n a ît d ’une in s ig n i­fian te p e tite g ra in e . L ’égoïsm e, s ’il n ’e s t pas contrô lé, d ev iend ra g ran d , e t re s te ra ta p i en nous-m êm es, en a tte n d a n t de nous d é tru ire . L a m a lhonnê te té a ses crochets, e t s a is it s a p ro ie et, s i elle n ’est p a s tuée d ans l’œ uf, elle s ’en rou le au to u r de nous e t nous é tran g le à m o rt. C h a­que rep tile n a î t d ’une g ra in e déposée d an s l’herbe : ne la la issez pas éclore.

M a in ten an t, je me rappelle une h is to ire racon tée p a r ma. m ère : le jeune hom m e est su r la potence, p rê t à ê tre pendu . A v an t que le nœ ud co u lan t so it p assé a u to u r de son cou, on lui dem ande s ’il n ’a p a s quelque u ltim e désir. Il dem ande s a m ère, elle v ien t. Elle v a pour l’é tre in d re . Au lieu de l’em brasser, il lui m ord cruellem en t la joue. A lors, avec to u te l’ango isse de son âm e, il c rie : « M ère, pourquoi ne m ’as- tu pas enseigné, quand j ’a i volé ces crayons à l’école ? P ourquo i ne m ’as- tu pas em pêché de le fa ire ? A près, j ’a i volé

des liv res, e t pu is des chevaux , et m a in te n a n t, m ère, je su is p rè s de m ourir. P ourquo i ne m ’as- tu p as enseigné ? »

E h oui ! le vol de ces c rayons é ta i t un œ u f de py thon . On la issa l’œ uf éclore.

L ’ivrogne débute p a r une gorgée, m ais ce tte go rgée e s t l’œ u f du p y ­thon .

Voici une h is to ire que j ’a i e n te n ­due raco n te r p a r une jeune fille, à W ayne S take . C e tte h is to ire m ’a beaucoup fra p p é : U n jeune garçon se rend à une p a r tie avec des c a m a ­rades . Ils lui o ffren t u n cock ta il (ce n ’é ta i t p as un cock ta il de f ru its ) . Il re fuse . La. bande e s t dé te rm inée à le fa ire boire, m a is il e s t dé term iné à ne p as le fa ire . Ce n ’est q u ’u n dé à coudre, m ais il re fu se . On le tr a ite de « g a m in » , de « fifils à s a m ère », m ais il ne cède p as . Ils lu i d isen t que, s ’il ne v eu t p as ê tre s p o r t et boire avec eux de bon cœ ur, ils le je t te ro n t su r le p lancher e t le fe ro n t boire de fo rce en lui d e ss e rra n t les den ts . Le garço n ne fa ib li t p as . Tel u n so ld a t, il f a i t f ro n t à ses en n e ­m is. Il a une a rm u re sec rè te d o n t ils n ’o n t p a s idée, e t la voici. Q uand il eu t te rm iné , ils firen t en ten d re un léger sifflem ent.

« A ttendez , d it-il, e t nous verrons s i vous voudrez encore m e fa ire boire de force. Je veux vous raco n te r une h is to ire .

« I l y a quelques an n ées de cela, un jeune g a rço n é ta i t à une p a rtie , comm e m oi ce soir. Ses cam arad es lui o ffr iren t un v e rre d ’alcool, il re fu sa . Ils in s is tè re n t, il fa ib li t e t bu t, ce so ir-là , ju s te la v a leu r d ’un dé à coudre. L a sem aine su iv an te , il le p r i t p lus fac ilem en t. A près cela, il su ffisa it de le lui o ffrir . Croyez- moi si vous voulez, il dev in t u n iv rogne. Il dev in t am oureux d ’une jolie fille. N a tu re llem en t, il cessa de boire ta n d is q u ’il la co u rtisa it, car il s a v a i t q u ’elle, a in s i que sa fam ille , n ’a im a ie n t p as les buveurs . Ils se m a riè ren t. U n an ap rès , ils eu ren t un bébé, m a is à ce m om ent-là , dé jà , il a v a it recom m encé à boire. Il com ­

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m ença à re n tre r ivre à la m aison. Un soir, s a pau v re jeune fem m e le m it en dem eure. Elle a v a it ten u ta n t qu ’elle a v a it pu. M ais, d an s son d é ­sespoir, elle éclata. : « Bill, s i tu re n tre s encore une fo is dans cet é ta t à la m aison , je p rends le bébé e t je re to u rn e chez m es p a ren ts . » A lors, le dém on qui le posséda it ro m p it ses chaînes. Il s a is i t le b ras de s a fem m e. E t c ’é ta i t comm e u n é tau . Il la je ta dehors, dans la tem pête de neige. Elle p r i t l’e n fa n t, en m êm e tem ps q u ’elle sa is is sa it u n m an teau je té su r une chaise. Il é ta i t te llem en t ivre, qu ’au m om ent m êm e où il posa sa tê te su r l’oreiller, il f u t m o rt au m onde. A l’aube, il ré a lisa en une seconde ce q u ’il a v a it fa i t , e t il en fu t comm e é lec trocu té . P le in de te r re u r , il s o r t i t comm e un fou, a r r a ­ch a n t p resque la po rte h o rs de ses gonds. Il se ru a d an s la tem p ê te de neige... e t là, à cen t c in q u an te m è­tre s env iron de la m aison , il dé tec ta ,

d ans la neige, un p e ti t m onticule. Les yeux hors de la tê te , il c reu sa désespérém ent, m a is avec p récau ­tion , dans la neige. E t là, il tro u v a sa b ien-aim ée, la. m ère de son en ­fa n t. Elle é ta i t m orte de fro id . L e bébé, sous la p ro tec tion du corps de sa m ère, e t au ss i parce q u ’elle l’a v a it enveloppé dans le m a n te a u h â tiv e ­m en t sa is i su r la chaise, a v a it e n ­core une étincelle de vie.

« Il p u t ê tre rappelé à la vie. Avec un a ir de défi, n o tre héros fit face à la bande. « E t m a in te n a n t, d it-il, e ssayez de me fo u r re r cet alcool e n tre les d en ts ! Je vous a tten d s... Ce bébé, c’é ta i t moi ! »

Le py thon , ce tte nu it-là , a v a it p ris la vie d’une pauv re jeune m ère. Il d é tru is i t ce foyer : Si au m oins le dém on de l’alcool a v a it été écrasé dans l’œ uf ! Si seu lem en t u n ta lo n a v a it f a i t son œ uvre au m om ent voulu !

Oui, c ’é ta i t un œ u f de py thon . +

(T R A V E R S , su ite de la 2° couvert.)

VERV1ERS.L a B ranche de V erv iers, nouvelle­

m en t réouverte , a inv ité les am is et les m em bres de L iège, H e rs ta l e t S era ing . Le g roupe s ’est réu n i au lieu d it « P la in es du M ary », pour p a rtic ip e r à des jeux et a c tiv ité s de p lein a ir , m alh eu reu sem en t soum is à de nom breux ch angem en ts de tem ps. « L e Club S p o rtif M orm on A m éri­ca in » a joué con tre « l’invincible » équipe de M ary , e t a perdu le p re ­m ier set, p a r 48 à 49. M ais gagné p o u r ta n t la deuxièm e m anche ! A près un bain trè s co u rt d ans l’é ta n g g lacé, le g roupe se d ir ig ea en h â te vers l’ag réab le nouvelle salle de la B ranche de V erv iers, où un p ro ­g ram m e de m usique fu t p résen té p a r les m em bres, les am is, et les m is­s ionna ires . U ne g ran d e v a rié té de m orceaux d ’opéra, d ’a ir s de cow- boys, un chœ ur de « b a rb u s », e t de la m usique fo lk lorique, en ch an tè ren t to u r à to u r les au d iteu rs . L ’ex cu r­sion é ta i t d irigée p a r F rè re Je a n

M a tr ig e , P ré s id e n t de la S.A.M. p ou r le d is tr ic t. J a m e s F ife , m is­sio n n a ire , d ir ig e a le p ro g ram m e de la so irée. Le groupe é ta i t composé des m issionna ires, des am is e t des m em bres.

NEUCHATEL.C’es t d an s une salle bien fleurie,

que fu t célébré, le 28 m ai 1955, la cérém onie du m ariag e de S œ ur H elvetia R iva avec M. A ttilio C ano- n ic a , de N euchâte l. L a cérém onie fu t d irigée p a r F rè re R. S im o n d , qui bén it les deux jeunes époux. De nom breux m em bres e t am is on t a ss is té à ce tte bénédic tion , qui fu t em p re in te d ’un trè s bel e sp rit. N ous p résen to n s aux jeunes m ariés nos vœ ux de p ro sp é rité pour leur aven ir.

N ous avons le p la is ir d ’annoncer que M. Je a n F r e y , am i de n o tre B ranche depuis de nom breux mois, a été appelé pour assu m er le poste de deuxièm e conseiller de la S.A.M. de n o tre B ranche. N ous le fé lic itons d ’avoir b ien voulu accep te r cet office e t il p eu t ê tre a ssu ré de n o tre appui.

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A tte n tio n à l ’é c o n o m ie !E h oui ! a tte n tio n ! C ertes, si

l’économ ie est v e rtu nécessa ire , p a r ­ticu liè rem en t en sep tem bre , ap rès les vacances qui m e tte n t la tré so ­re rie en difficulté, il f a u t cep endan t en u ser avec p récau tio n . C ar, s i son absence cause gâch is e t débâcle, son ap p lica tion obstinée e s t un p a r f a i t e n tra în e m e n t à l’avarice .

Si l’économ ie, p ra tiq u ée avec d is­cernem ent, e s t ind ispensab le d an s u n m énage, elle p eu t au ss i ê tre u n p ré ­tex te pour fe rm er irrém éd iab lem en t sa bourse (e t son cœ ur) an m alheu r d ’a u tru i. N ’avez-vous pas rem arq u é comm e ce so n t ceux qui « économ i­sen t » p a r ob ligation , n ’a y a n t sou­ven t m êm e pas le nécessa ire , qui donnen t le plus vo lon tiers ? E t d ’a u ­tres , qui le p o u rra ien t, a rg u e n t à to r t e t à tra v e rs q u ’il « f a u t fa ire des économ ies ». R eg re t de perd re quelque bien, ou de p a r ta g e r , ou de ne p a s au g m en te r son revenu , tr is te esc lavage de to u te faço n ca r p are il a tta c h e m e n t aux choses m atérie lles ne la isse pas de place pour les choses sp iritue lles. « R echerchez p rem iè re ­m en t le royaum e de D ieu e t s a J u s ­tice, e t to u t le re s te vous se ra donné » et, d ans M alachie : « A ppor­tez à la M aison du S eigneur to u te s les dîm es afin q u ’il y a it de la n o u r­r i tu re d ans m a m aison ; m ettez-m oi à l’épreuve, d it l’E te rn e l des arm ées, e t vous v errez si je n ’ouvre pas pour vous les écluses des cieux, s i je ne rép an d s pas su r vous la bénédic tion en abondance. P o u r vous, je m e n a ­cera i celui qui dévore e t il ne dé­tr u ira p as les f r u i ts de la te r re e t la v igne ne se ra p as sté rile dans vos cam pagnes, d it l’E te rn e l des a r ­mées. » E t encore : « Tu tra v a il le ra s s ix jo u rs , etc., etc... »

R iches de ces enseignem en ts, doués

de bon sens, en ré fléch issan t t r a n ­quillem ent, voire m êm e en p r ia n t pour avoir p lus de lum ières, nous p o u rro n s ce rta in em en t tro u v e r la vra ie « économ ie » qui nous am è­n e ra1 à un bon équilibre.

E. P .

N o s c o n s e i l s . . . é c o n o m iq u e s .1) D ans un re s te de fe u tr in e vive

ou dans u n veston sp o rt, ta illez un g ile t am u sa n t pour vo tre e n fa n t ; sa ren trée en classe en se ra ag rém en tée .

2) D ern ie rs p im en ts , d e rn iè res to ­m ates, v ite encore quelques sa lad es niçoises.

3) Au fa i t , les connaissez-vous ? L a sa lad e niçoise e s t fa i te d ’u n choix auss i v arié que possible de légum es à sa lad e corsé de quelques anchois.

4) U ne robe u tile ? L a robe che­m isier g rise en fin la in ag e ou en g ab ard in e , à m anches tro is q u a rts . Avec un jeu de fou la rd s, nœ uds, c e in tu res ou a u tre s que voqs pouvez v a rie r à l’infini, elle vous s e ra v ra i­m en t trè s précieuse (expérience fa ite ) .

N o tre r e c e t t e .A côté de b iscu its sucrés, vous

voudriez avo ir quelque chose pour les m essieu rs :

B â to n n e ts au fro m a g e : 250 g r. de fro m ag e râpé , 200 g r. de beu rre f r a is (ou 100 gr. e t une dem i-tasse de la it) , 250 g r. de fa r in e , un ja u n e d ’œ u f pour bad igeonner. M élanger fro m ag e , beurre , fa r in e , sel (éven­tuellem en t poivre ou m uscade, su i­v a n t les goû ts) pour en fa ire une p â te lisse. E ten d re au rou leau , à l’épaisseu r d ’un dem i-cen tim ètre . C onfectionner de p e ti ts b â to n n e ts que vous d isposerez su r une feu ille à g â te a u beurrée . B ad igeonner les b â ­to n n e ts de jau n e d ’œ u f, les cu ire au fo u r chaud env iron 15 m inu tes .

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Le repentir

Le Sauveur.P o u r le P ère , le C h ris t e s t le F ils

unique e t b ien-aim é. 'Dans to u s les dom aines, to u t ce que le P è re fa i t , le F ils le f a i t au ss i. C ’est d a n s ce sens g ran d io se que Jésu s e st le F ils de D ieu.

P o u r le Cosm os sp iritu e l e t m a té ­riel, le C h ris t e s t le g lo rieux C réa ­te u r de to u tes choses. Il n ’ex is te pas une seule chose créée qui n ’a i t été fa i te p a r L ui. (Jean 5:1.) M êm e les é lém ents e t les ê tre s les m oins com pris de l ’hom m e reco n n a issen t la voix du F ils de D ieu e t lui obéis­sen t : le figuier, les co rbeaux , les ven ts, la m er, la m o rt, les dém ons, les p lanètes, les m ondes, etc.

P o u r S a ta n e t ses suppôts, le C h ris t e s t l’ennem i num éro un , e t II e s t d ’a u ta n t p lus h a ï q u ’il a changé Son ap p a ren te dé fa ite , au C alvaire , en une v ic to ire qui s ’é tend de p lus en p lus e t va L u i a ssu re r la conquête de tous les m ondes.

L a haine que L u i voue to u t l’en fe r e s t d ’a u ta n t p lu s féroce que le F ils de D ieu triom phe to u jo u rs p a r Son in te lligence e t Son A m our, Son s a ­crifice e t Sa ju s tice , s a n s jam a is fa ire u sage de la fo rce vio lente, ni com m ettre d ’in ju stice .

Les hom m es du m onde qualifien t le C h ris t de g ra n d p rophète ou d ’in i­tié ou de n o v a teu r ou de révo lu tion ­n a ire ou de chef de file, de m ystique ou de possédé du dém on, selon l ’es­p r i t éc la iré ou en ténéb ré de chacun d ’eux.

Le m onde en ta n t que m ené p a r S a ta n vo it dans le C h ris t un tém oin unique e t accab lan t, une lum ière in suppo rtab le e t haïe . C’est que tous leu rs p lus astu c ieu x e ffo rts à b an n ir

FERDINAND ZBINDENBranche de Lausanne

D ieu de leur vie, ne peuven t les libé­re r de leur ten ace se n tim e n t de leur filialité de D ieu, qui les em pêche d ’ê tre à leur a ise pour pécher. Se déco u v ran t h ideux d an s s a lum ière, ils ne sav en t se h a ïr pour se conver­ti r , m a is Le h a ïs sen t, L ui, la p e r­fec tion vécue e t v iv an te ju sq u ’à Le crucifier de nouveau s ’ils le pou­vaien t. « Le m onde m e h a it parce que je lui rends tém o ignage que ses œ uvres so n t m auva ises. » {Jean 3.) C om m ent p rouve-t-Il au m onde que ses œ uvres son t m au v aises ? C’est en fa is a n t ses œ uvres à L ui qui ne so n t que lum ière e t p e rfec tion , ou en les f a is a n t fa ire p a r Ses v ra is p ro ­phètes de jad is ou de m a in te n a n t. C ar II e st assez g ra n d S e igneu r pour avoir to u jo u rs des p ro p h è tes à Son service.

L es p rophètes, les apô tres , les p a ­tr ia rc h e s , les s a in ts de tous les tem ps sa lu e n t e t cé lèb ren t d a n s le C h ris t leur S auveur, leu r Roi e t leu r D ieu. Il e s t leur R a iso n de v ivre, leur R ésu rrec tio n e t l’A u teu r à j a ­m ais a im é de leur é ternelle fé lic ité . P ou r eux, Il e s t « le tém oin fidèle », ca r II n ’a. ja m a is fa illi à S a m ission. Il e s t « le tém oin v éritab le », c a r II a vu le dedans e t les dehors de tous les ê tres , depuis le C réa teu r ju sq u ’à la dern iè re c ré a tu re . {Apoc. 1.) E st- il a lo rs su rp re n a n t que des m y riad es e t d es m illions de cœ urs L ui a ie n t été conquis pour to u jo u rs ?

Sa rédem ption a un te l pouvoir de pe rfec tionnem en t, en ceux qui lui obéissen t, que Sa to u te -p u issan ce ne nous éc rase ra pas, ca r II e s t ju s te e t

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hum ble. Sa sa in te té ne nous te r r a s ­s e ra pas, c a r II nous a u ra sanctifiés p a r Son san g , Son sacrifice d ’am our. Ses yeux de flam m es ne nous fo u ­d ro ie ro n t pas, p a rce q u ’il nous a u ra purifiés, affinés e t éprouvés p a r le b ap têm e d ’eau , du S a in t-E sp rit e t de feu e t d an s le c reu se t d ’innom ­brab les souffrances, pour nous élever fina lem en t à une g lo ire au ss i exaltée que la S ienne, dans la sphère im m é­d ia te e t personnelle du P ère , du F ils e t de tous les g ra n d s ê tre s de la fam ille hum aine.

L e repen tir .L a fo i, le rep en tir , le bap têm e p a r

im m ersion, l’im position des m a in s des anciens pour l’o b ten tion du don du S a in t-E sp rit, so n t les q u a tre p re ­m iers p rin c ip es de l’E vang ile . J e vous e n tre tie n d ra i un in s ta n t du re ­p en tir .

Qu’est-ce que le re p e n tir ?C’e s t l’ac tion du ca lom n ia teu r, du

voleur, du m en teu r, du tro m p eu r, du m e u rtr ie r , de l’ad u ltè re , de l’im p u ­dique, etc., qui cessen t soudain de ca lom nier, de voler, de m en tir , de tro m p er, de convoiter, de tu e r , de se souiller. J e ne m e vois d an s aucune de ces ca té g o rie s de pécheurs, m ’ob­jecterez-vous. Vous pouvez m édire ou d ire de vo tre p rocha in du m al qui n ’ex is te pas, sa n s y p ren d re g a rd e . V ous pouvez voler à D ieu le tem ps e t la dîm e que vous lui devez. D e plus, qui n ie le P è re e t le F ils e s t un m en teu r (I Jean .) V ous tro m ­pez d é jà vo tre p rocha in , q u an d vous lui ense ignez de fa u x p rinc ipes, q uand vous cherchez à p a ra î tr e ce que vous n ’ê tes po in t. Si vous haïssez vo tre frè re , vous ê tes d é jà u n m e u r tr ie r . (7 Jean .) Si vous con­voitez la. fem m e de vo tre p rocha in , vous com m ettez d é jà un ad u ltè re avec elle, s a n s l’avoir sédu ite . (M a tt- 5:28.) T out hom m e se ra ju g é selon se s d ésirs e t se s ac te s . (D. e t A .)

Le rep en tir , c ’e st la p o rte de so rtie de la p riso n e t de l’esclavage de ses péchés e t de ses vices.

Le rep en tir , c ’e st l ’ac tio n de qui a ren ié e t q u itté son D ieu, foulé aux pieds Ses s a in ts com m andem ents e t qui a récolté la len te ou rap id e d é ­

g ra d a tio n de son e sp r it e t de son corps e t qui, réveillé p a r l’e n fe r de ses souffrances, rev ien t à son D ieu de to u te son âm e, le cœ ur brisé d ’avoir m éprisé e t offensé l ’am our du P ère .

Le rep en tir , c ’e s t l’ac tio n de to u t p écheu r qui ne p e u t p lus te n ir dans s a vie de péché, n i dans l’in to lérab le en fe r de ses vices, m a is qui, poussé p a r un irré s is tib le é lan d ’am our e t de fo i, se je t te à genoux d ev an t le P ère , c r ia n t : « Aie p itié de moi,c a r je c ro is que Jé su s-C h ris t e s t m o rt pour m oi. »

P ourquo i les hom m es do ivent-ils donc tous se re p e n tir à to u t p r ix ?

1) L ’hom m e a é té engend ré e t c réé libre, à l’im age de l ’E sp r it e t du corps du P ère . D e ce f a i t , l’hom m e po u v ait ou p eu t obéir ou désobéir à son C réa te u r. Or désobéir à son D ieu est un péché. L a m o rt e s t la s a n c ­tio n p u n itive du péché. Tous a y a n t péché (excep té les p e ti ts e n fa n ts ) , tou s do iven t donc se rep en tir . (R o ­m a ins 3.)

2) V ous devez tous vous rep en tir , p a rce que d a n s le péché que vous com m ettez, ex is te la te rrib le loi qu i v eu t que vous péchiez to u jo u rs p lus g rav em en t, s i vous ne changez de sen tim en t, ju sq u ’à ce que vous deve­n iez la. m o n stru eu se possession de S a tan , son ab jec t su p p ô t e t com pa­gnon de vice. E t s i vous re fu sez ju sq u ’à la fin de vous convertir , vous au rez à sou ffrir avec lui et sous lui, le c h â tim e n t du feu é ternel. Cet en fe r s e ra le vô tre ju sq u ’au jo u r où le C h ris t a u ra , selon les E c ritu re s , tra n s fo rm é et purifié p a r le feu les d e u x e t la te r re ac tu e ls (2 P ierre 3:7) e t qu ’il a u ra achevé Son œ uvre ; a lo rs seu lem ent II vous fe r a so r tir de l ’é ta t e t du lieu de vos to u rm en ts , pour vous donner le sa lu t d an s le royaum e té leste , un royaum e de 3= classe seu lem ent, p arce que vous avez to u jo u rs re je té ju sq u ’à vo tre m o rt Son E vang ile re s ta u ré . (D. e t A . 76:81-89.)

C hers lec teu rs , ne confondez j a ­m ais le C h ris t qui e s t ex ac tem en t to u t ce q u ’il affirm e ê tre , avec les p seu d o -rep résen ta tio n s que ta n t de

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re lig ions, san s m a n d a t, p ré te n d e n t vous donner de Lui.

3) Vous devez vous rep en tir , p arce que D ieu, le P ère , le com m ande à tous, en q u a lité de su p rêm e O rdon­n a te u r .

4) Vous devez vous rep en tir , parce que c ’est vo tre seul m oyen de rom pre avec vo tre vie de péché, le seul m oyen de vous d é fa ire de l’envoû te­m en t, de l’encha înem en t du m al.

5) Vous devez vous rep en tir , p a rc e que D ieu a fixé un jo u r où II ju g e ra p a r Jé su s-C h ris t les ac tions secrè tes des hom m es. (R o m . 2:16.)

6) V ous devez vous rep en tir , p arce que vous ap p a rten ez à Celui qui vous a fa i ts . Où que vous soyez, où que vous alliez, vous n ’ê tes ja m a is chez vous ; m ais vous vous trouvez p a r ­to u t chez D ieu, dans Ses dom aines, dans S a p ro p rié té p a rticu liè re . Vous n ’êtes ja m a is que g é ra n ts de vos b iens e t m êm e de vos corps, puisque D ieu p eu t vous rap p e le r à L u i quand Il le ju g e bon. Si donc vous avez péché et vous vous ê tes souillés et que vous re fu s iez de vous re p e n tir de vos fa u te s , a lo rs que vous êtes, vous et vos biens, p ro p rié té s in a lié ­nables du C réa teu r, vous se rez exclus de Son royaum e e t je té s d an s les ténèb res e t to u rm e n ts du dehors, où so n t les p leu rs e t les g rin cem en ts de den ts .

Quels so n t exac tem en t to u s ceux qui, d an s l ’é ta t ac tue l du m onde, do iven t se re p e n tir ?

1) Tous ceux qui, de quelque re li­g ion q u ’ils so ient, on t reçu les com ­m an d em en ts de D ieu e t les t r a n s ­g ressen t.

2) Tous les pécheurs de tou tes couleurs qui affichent leur a théism e, leur irré lig ion , leur n ih ilism e ou leur théosophie a n tich ris tiq u e .

3) T ous les e n fa n ts , en to u s lieux, qui on t a t te in t les h u it an s révolus, don t les p a re n ts so n t m em bres de l’E glise re s tau rée , do iven t se rep en ­tir . Si l ’E vang ile ne leu r e st p o in t enseigné, ce so n t leurs p a re n ts qui en p o rte n t la responsab ilité .

4) Enfin, do iven t se re p e n tir de

tous leu rs péchés les m em bres de n o tre E g lise e t ceux de to u tes les églises se ré c lam an t du C hris t, qui o n t péché ou qui pèchent.

Quels son t les ê tre s h u m a in s qui ne son t po in t ten u s de se re p e n tir ou qui ne le peu v en t ?

1) L es p e ti ts e n fa n ts ne sa u ra ie n t se rep en tir , c a r ils ne p euven t p a s pécher. L a m aléd ic tion qui a f ra p p é A dam pour s a fa u te , ou le péché orig inel ne p eu t les a tte in d re , c a r le C h ris t les a innocen tés p a r S a r é ­dem ption . (M oroni 8:8.)

2) L es sau v ag es e t a u tre s déshé­rité s , qui ne co n n a issen t aucune loi d ivine, ne sa u ra ie n t se re p e n tir , car ig n o ra n t to u t des lois d iv ines, ils ne p euven t en violer aucune ; ils so n t donc tous au bénéfice de la R édem p­tio n du C h ris t (M oroni 8:22) au ss i bien que les p e ti ts e n fa n ts . Tous ceux qui se ro n t m o rts en b a s âg e h é rite ro n t, dans l’é te rn ité , de la glo ire céleste ; e t tous ceux qui se ­ro n t m o rts sa n s avo ir connu la loi d iv ine h é rite ro n t pour to u jo u rs la g lo ire te r re s tre . (D. e t A . 76:72.)

3) L es s a in ts hom m es qui so n t exem ptés du devoir de se rep en tir , le S eigneur s ’e st réservés pour lui- m êm e e t que nous ne connaissons pas. (D. e t A . 49:8.)

Quels se ro n t les f ru i ts de vo tre sincère re p e n tir ?

1) Vous au rez le désir de ne p lus pécher.

2) Vous au rez le cou rage de vous fa ire b ap tise r p a r l’au to r ité de la p rê trise que D ieu a in s titu ée et r é ­tab lie .

3) Vous p a rdonnerez à ceux qui vous a u ro n t offensés.

4) Vous rép a re rez selon D ieu le m al que vous avez pu fa ire à vo tre p rochain , p a r to u t où cela vous e st possible.

5) Vous recevrez, p a r l’im position des m a in s des anciens, le don du S a in t-E sp rit, qui vous condu ira , vous in sp ire ra e t vous fe ra g ra n d ir en C hris t.

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6) Vous aim erez e t se rv irez D ieu e t vo tre p rocha in de to u t vo tre cœ ur.

7) Si vous vous rep en tez de tous vos péchés, vous dev iendrez sa in ts , pu rs , v a illan ts d an s la cause du Sei­gn eu r. D ieu vous fe ra p ro spérer.

8) V otre cœ ur e t vo tre foyer v e r­

ro n t ré g n e r l’am our. L a joie e t les ch an ts de joie en ja illiro n t. Vos e n ­f a n ts se ro n t bénis.

P u issions-nous tous nous rep en tir de to u te s nos fa u te s pour nous a ssu ­re r les p lus g ran d es bénédic tions d iv ines ; c ’e st ce que je dem ande à D ieu au nom de Jésu s-C h ris t. A m en .»

Nous ne sommes pas seuls

dans la vie

RICHARD L. EVANSdu Conseil des Douze

Mes chers am is,

DANS nos ren co n tres e t nos conversa tions avec a u tru i (e t p a rfo is en re g a rd a n t dans

nos p rop res cœ urs), il nous sem ble que la vie est pleine de so litude, non seu lem ent de la so litude qui p rov ien t du m anque de com pagnie , m a is au ss i de la so litude q u ’e n tra în e l’absence de bu t, le m anque de com préhension de nos ra iso n s de vivre.

Sans au cu n doute, une p a r t ie de ce tte so litude v ien t du f a i t que nous som m es in sép arab les de n o tre a lter ego. C e rta in e s pensées, c e rta in e s expériences, c e rta in e s in tu itio n s , une prise de conscience in tim e, so n t im ­possibles à p a r ta g e r avec quiconque. Nous venons au m onde seuls. N ous le qu itto n s seuls. N ous som m es to u ­jo u rs e t é te rne llem en t nous-m êm es, individus séparés .

L a solitude, p o u rta n t, est plus que la sim ple so litude (on peu t éprouver

une g ran d e so litude dans une fou le a ffa irée ). Il y a une espèce de so li­tude qui v ien t du f a i t de se se n tir é tra n g e r , d iffé ren t, s a n s tro u v e r sa p lace dans le tab leau , sa n s sav o ir ce que nous som m es, qui nous som m es, d ’où nous venons, où nous allons, pourquoi nous som m es ici ou quel e s t le sens fo n d am en ta l de la vie.

L es années de la vie m ortelle s ’écoulent rap id em en t e t b ien tô t. S ans ce rta in e s g lo rieuses c e rtitu d es éternelles, le se n tim e n t de f r u s t r a ­tion s e ra it un iverse l. N ous peinons longuem ent pour e n tre te n ir n o tre ex istence et pour ce qui nous a ssu re des p la is irs fu g itifs , m a is nous ne pouvons rien em porte r de to u t cela, qui est tan g ib le . Ces ob jets, que nous considérons comm e nô tres , ne nous a p p a rtie n n e n t que pour un b ref m om ent. Les cham ps du fe rm ie r a p p a rte n a ie n t il y a peu de tem p s à un a u tre e t, san s ta rd e r , ils a p p a r­tien d ro n t à un a u tre encore. L es ac tions e t ob liga tions, les b â tim en ts , les m aisons que nous avons, to u t ce à quoi nous avons d ro it, nous les abandonnerons dans un tem ps peu éloigné e t ce d é p a rt se ra une m o­

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querie à l ’é g a rd de to u t ce que nous possédons su r te r re .

A peu p rès to u t ce que nous pou­vons em porte r consiste en co n n a is­san ce e t en t r a i t s de c a ra c tè re a c ­quis, l’in te lligence que nous avons développée e t am éliorée, les serv ices que nous avons rendus, les leçons que nous avons ap p rise s e t l’a s su ­ran ce bénie que nous re tro u v ero n s n o tre vie e t nos b ien -a im és pour to u ­jo u rs e t à jam a is . U n P è re bon e t sa g e nous l ’a a ssu ré e t nous som m es tous Ses e n fa n ts . Le co n n a ître e t savo ir ce q u ’il e s t pour nous (e t ce que nous som m es les uns pour les a u tre s ) , co n n a ître Son b u t en nous en v o y an t ici loin de Sa présence, e s t la p lus sû re des sau v eg a rd es con tre la so litude e t les sen tim en ts de f r u s ­tra tio n .

Il y a quelque tem ps, j ’é ta is p lacé à côté d ’un in d u s trie l d is tin g u é et p rospère , qui m e d it s im plem ent, en quelques p h rases , com m ent il env i­sa g e a it les sé r ieu x problèm es de s a vie e t p re n a it les décisions qu o ti­d iennes : « Q uand je me lève le m atin , d it-il, j ’ai souven t le s e n t i­m en t que je ne peux pas y suffire e t je dis sim plem ent : M on D ieu, aide- moi à fa ire ce que je dois fa ire a u ­jo u rd ’hu i. L a fo rce m e v ien t e t je sens que j ’y a rr iv e ra i. J e le consi­dère com m e m on P è re e t L ui p a rle aussi sim plem ent e t d irec tem en t que je p a rla is à m on p rop re père, q uand il é ta i t ici. » P u is il a jo u ta : « Quel­quefois, il m ’a rr iv e de fa ire des choses que je sa is ne pas devoir fa ire , m ais alo rs, je ne m ens p a s à D ieu su r m es m o tifs . J e sa is que cela ne s e r t à rien . Je s a is q u ’il s a i t que je l’a i fa i t . E t je n ’essaie de tro m p er ni L ui, n i m oi. »

J ’é ta is a t te n d r i e t rendu hum ble par l’e sp r it sim ple e t d irec t de ce t am i, au p rès duquel j ’é ta is ass is l’a u ­tre so ir. Il ne p a r ta g e p as m a foi, m ais je su is fe rm em en t p ersuadé q u ’il n ’a u ra i t pu s ’ad resse r à D ieu avec ta n t de sa tis fa c tio n e t d ’a s s u ­rance , s ’il L ’a v a it considéré comm e une sim ple force, ou une essence ineffable, don t la n a tu re e t le b u t dem eu ra ien t inconnus, san s lui don­

ner le se n tim e n t confian t q u ’il p a r la it à un père.

D an s la vie, il e s t d ’une ex trêm e im portance de s ’app rocher de la conna issance de D ieu, de Sa n a tu re e t de nos ra p p o r ts avec L u i e t en tre nous. Avec quoi p o u rra it-o n m ieux com m encer q u ’avec le p rem ier livre de la Bible ? Q u’est-ce qui nous re n ­se ig n e ra it m ieux que le lan g ag e li t té ra l des E c ritu re s ? « Au com ­m encem ent, D ieu c réa les cieux e t la te rre ... P u is D ieu d it : F a iso n sl’hom m e à n o tre im age, selon n o tre ressem blance... D ieu c réa l’hom m e à son im age, il le c réa à l’im age de D ieu... D ieu v it to u t ce qu ’il a v a it f a i t ; e t voici, cela é ta i t tr è s bon. » (Gen. 1:1, 26-21, 31.)

C’é ta i t u n m onde bon e t il e s t de­m euré bon, m a lg ré les so ttise s e t la p erversité des hom m es. Il e s t bon p a r sa b eau té e t s a g énéros ité e t à cause de son b u t g lorieux , des poss i­b ilités illim itées, aussi, données p a r un P è re a im a n t à Ses e n fa n ts , u n P è re don t les E c ritu re s tém o ig n en t q u ’il e s t personnel e t approchab le , com m e P au l le p ro c lam a it d an s l’E p ître aux H ébreux , d is a n t que Jé - su s -C h ris t é ta i t « à l’im age m êm e » de Son P è re (H ébreux 1:3) i

L ’E c ritu re ra co n te que b ien des hom m es o n t vu D ieu, d on t M oïse, A aron e t les so ixan te -d ix A nciens d ’Is ra ë l (E xode 2 h :9 -ll) , com m e Je a n raco n te d an s l’A pocalypse : « ...ses se rv iteu rs le se rv iro n t e t v e rro n t sa fa ce » (Apoc. 22:3-it).

E tien n e le m a r ty r au ss i : « ...rem ­pli du S a in t-E sp rit, e t fixan t les re g a rd s v e rs le ciel, v it la g lo ire de D ieu e t Jé su s d eb o u t à la d ro ite de D ieu » (A c te s 7:55).

Enfin Jé su s s ’a d re s sa it fréq u em ­m en t à Son P ère . A G ethsém ané : « M on P ère , s ’il e s t possible, que ce tte coupe s ’éloigne, de m oi. (M a tt. 26:39.)

Au C alvaire : « P ère , p a rdonne- leur, ca r ils ne sa v e n t ce q u ’ils fon t. » (L u c 23:3U.)

E t a u p a ra v a n t, avec les D ouze : « A près avo ir a in s i parlé , Jé su s leva les yeux au ciel, e t d it : P ère , l’heure est venue !... E t m a in te n a n t toi, P ère ,

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glorifie-m oi au p rès de toi-m êm e de la g lo ire que j ’av a is au p rès de to ia v a n t que le m onde f û t P èresa in t, g a rd e en ton nom ceux que tu m ’as donnés, afin qu ’ils so ien t un com m e nous... Or, la vie é ternelle , c ’e st q u ’ils te connaissen t, to i, le seul v ra i D ieu, e t celui que tu as envoyé, Jésu s-C h ris t. » (Jean 11:1,5, 11, 3.)

B ien d ’a u tre s passag es des E c r i­tu re s affirm ent l’u n ité de b u t du P ère et de Son F ils b ien-aim é — et cela confirm e au ss i la sé p a ra tio n de leurs personnes, physiquem en t e t litté ra lem en t. Comme Jésu s s ’en ap p ro ch a it, a in s i pouvons-nous a p ­procher du P ère , dans tous nos besoins. P o u r chaque problèm e, dans la joie ou la tr is te sse , dans to u t ce pour quoi nous lu tto n s quo tid ienne­m ent, nous pouvons l’appeler avec l’a ssu ran ce q u ’il e s t là. Il v it, Il parle , Sa voix n ’est pas pour les anciens seu lem en t m ais, de nos jou rs , des tém o ins a tte s te n t sa p résence personnelle. Ses révéla tions so n t continuelles, Son a tte n tio n se porte su r chacun de nous e t II ne s ’en ­ferm e p as dans le ciel, si nous con­sen to n s à Le la isse r p én é tre r d an s nos vies.

Il nous a envoyés ici, de l’end ro it où nous é tions au p rès de L ui a v a n t no tre n a issance , pour une brève expérience m ortelle , avec n o tre libre- a rb itre , le d ro it de choisir, avec des p rinc ipes e t des com m andem ents et avec Son E sp rit, pour nous éc la irer à tr a v e rs n o tre vie. Il nous a a ssu ré de la Vie éternelle , avec la g lorieuse prom esse d ’un p ro g rès é ternel, de possib ilités illim itées, avec la dou­ceur de l’a ssoc ia tion à nos fam illes e t nos am is dans la p a ix e t la p ro ­tec tio n de S a présence, — si nous le voulons. Il nous a a ssu ré s que « les hom m es so n t pour p rend re p a r t à la joie « (L ivre de M orm on, 2 N éph i 2:25) e t II a déclaré que c ’é ta i t Son b u t de réa lise r l’im m or­ta lité e t la vie é ternelle de l’hom m e {Perle de G rand P rix , M oïse 1:39).

C onnaissan t nos sen tim en ts à l’ég a rd de nos bien-aim és, nos p ro ­p res e n fa n ts , nous pouvons nous confier à S a m isérico rde e t à Son

am our, à Sa com préhension e t à Son ass is tan ce , ca r n o tre P ère qui e s t au x cieux ne la isse ra pas le plus hum ble de Ses e n fa n ts ou le p lu s isolé d ’en tre nous seul dans la vie.

Vous qui ê te s m alade , qui êtes to r tu ré p a r la douleur, qui souffrez d ’in firm ités physiques, vous n ’êtes po in t seul dans la vie. Il y a la foi, la ch a rité , l’espérance , il y a Son aide : « ...Celui qui te g a rd e ne som ­m eillera po in t. » (P saum es 121:3.)

V ous qui ê tes découragés, don t les ob liga tions son t lourdes, don t to u s les effo rts sem b len t ju s te m anquer la réu ss ite , vous don t la confiance a été trom pée, vous qui sub issez des revers e t des déceptions, vous qui perdez cou rage : Il ex is te un P ère bon e t m isérico rd ieux au Ciel, v ers qui vous pouvez vous to u rn e r e t qui veillera à ce que vous ne perd iez rien de ce qui vous rev ien t. Il p eu t donner la p a ix à vos cœ urs e t vous rend re la fo i e t u n bu t. Vous n ’ê te s pas seuls.

E t vous, qui ê tes éprouvés e t te n ­tés p a r des ap p é tits , p a r le m al sous ses fo rm es su b tiles vous qui avez eu une conduite légère, qui avez vécu a u tre m e n t que vous ne l’au riez dû e t qui lu tte z avec vo tre conscience e t don t le cœ ur est déchiré, vous non plus, vous n ’êtes po in t seu ls dans la vie. Le Seigneur D ieu, qui vous donna la vie, vous a au ss i donné le g lo rieux p rincipe de la rep en tan ce , e t s i vous vous dé tournez sincère­m en t de vos ég a rem en ts , Il p eu t vous ren d re ce tte p a ix bénie, qui accom pagne une conscience t r a n ­quille.

Vous qui avez été blessés, dans vos cœ urs, dans v o tre e sp rit, qui avez été offensés et vous ê tes re tiré s en vous-m êm es, devenus d is ta n ts , il e s t inu tile de re s te r seuls. L a po rte dem eure ouverte .

Vous, don t les questions re s te n t sa n s réponse (e t nous en avons to u s de te lles), tira illé s en tre les ensei­gnem en ts de m a ître s rivaux , que des théo ries co n trad ic to ire s on t é g a ré s : g a rd ez la fo i. R éservez vo tre ju g e ­m en t. Soyez p a tie n ts . D ieu V it. Il e s t la source de to u te v é rité e t là où des con trad ic tio n s vous a p p a ra isse n t,

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c’est s im p lem en t que vous n ’en savez pas assez long. L es théo ries h u m a i­nes ch an g en t rap idem en t, m ais « L a glo ire de D ieu e st l’in te lligence » (D. e t A . 93:36) m a is il n ’ex iste po in t de v é rité d an s l’u n iv e rs en tie r, que n o tre P ère à tous ne souha ite de nous voir chercher e t accep ter, car l ’hom m e ne p eu t ê tre « sauvé dans l ’ig no rance » (D. e t A . 131:6). G a r­dez vo tre e sp r it e t vo tre cœ ur éveil­lés e t que vo tre âm e so it p rê te à recevoir les enseignem ents... « C her­chez la connaissance , p a r l’é tude et p a r la fo i » (D. e t A . 88:118).

Vous qui ê tes jeune, qui n o u rrissez des am b itions pour l’aven ir, m ais devez en v isager de sérieuses in c e r ti­tu d es : allez de l’a v a n t e t vivez vos vies avec fo i ! V isez loin, proposez- vous un b u t excellent ! E tud iez , t r a ­vaillez, p réparez-vous ! E tab lissez solidem ent vos p lans e t poursu ivez des ob je ts définis, san s a tta c h e r une im portance tro p g ran d e aux p la is irs tr iv iau x , qui p assen t. Q uand le tem ps fav o rab le se ra venu, é tab lissez vos foyers, ayez une fam ille e t fa i te s face à vos problèm es avec foi. V otre P ère qui est aux c ieux vous co n n a ît e t vous com prend. Il vous a id e ra e t vous condu ira vers le bonheur, vers un serv ice u tile ici-bas e t vers de h au te s destinées d an s l’A u-D elà, si vous re s tez en co n tac t é tro it avec L u i e t avez confiance en Lui.

V ous qui avez perdu ceux que vous a im iez : vous n ’êtes pas seuls. D ieu, qui e st le P ère des e sp r its de tous les hum ains, nous a envoyés ici, h o rs de Sa présence, ju sq u ’à ce q u ’il nous rappelle . Nos b ien-aim és qui nous on t q u itté s dem euren t p a re ils à eux- m êm es, tou jo u rs , e t nous pourrons les revo ir, les re co n n a ître e t les re ­tro u v er, à jam a is , s i nous consen­tons à fa ire les dém arches qui m ènen t au x réun ions de fam ille é te r ­nelles. Ils so n t plus proches de nous que nous ne pensons.

A ucun d ’en tre nous n ’est seul d an s la vie. N ous ap p a rten o n s à une f a ­m ille é ternelle . N ous nous a p p a r te ­nons les uns au x a u tre s e t D ieu, qui nous a f a i t à Son im age, e s t no tre P ère à tous. Il y a une ju s tice , une m iséricorde, l’occasion ju s te e t a d é ­q u a te pour tous q u ’il nous offre, ca r Il veille e t a veillé su r nous tous, depuis n o tre n a issan ce e t a u p a ra ­v an t, à tra v e rs la m o rt e t au-delà.

Il e s t là, à n o tre po rtée . Il nous g u id era , nous éc la ire ra , nous élèvera. I l est la source de la vérité , du ré ­con fo rt, de la p ro tec tion , de la p a ix qui passe to u te com préhension et celle de la douce e t s a t is fa is a n te a ssu ran ce que la vie e t la v é rité so n t illim itées et éternelles, m a lg ré to u s les problèm es, les perp lex ités, nous ne som m es p as abandonnés dans la vie, so lita ire s .

N ous désirons tém o igner pour tous ceux qui nous écou ten t au jo u rd ’hu i de la réa lité v iv an te de Celui qui nous a f a i t à sa p ropre Im age, Il v it, Il a parlé , Il parle , Il a envoyé dans le m onde son F ils , n o tre S auveur, don t nous a tte s to n s la d iv in ité ; que les cieux se son t ouverts en ce jo u r de d ispensa tion .

A ucun d ’en tre nous n ’est seul dans la vie, m ais il e s t d an s les m ain s de Celui à qui Son F ils, n o tre S auveu r e t R édem pteu r, a ad ressé ce tte p riè re sublim e : « N o tre P è re qu i es au x cieux ! Que ton nom so it sanctifié ; que ton règne v ienne ; que ta volonté so it fa i te su r la te r re comm e au ciel.

« D onne-nous a u jo u rd ’h u i no tre p a in quotid ien ; pardonne-nous nos offenses com m e nous au ss i nous p a r ­donnons à ceux qui nous o n t o ffen­sés ; ne nous indu is p a s en te n ta tio n , m ais délivre-nous du m alin . C ar c ’est à to i qu ’a p p a rtien n en t, dans tous les siècles, le règne, la p u issan ce e t la gloire. Am en ! (M a tth ieu 6:9-13.) $

Si vous pensez que vous n ’avez pas de péchés, c’e st p robab lem en t ce la le p lus g rave .

P r o v e r b e e s p a g n o l .

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d.G musique ples peuples du Aeicjneuz

L E psa lm iste c h a n ta : « Il e s tb ien de ren d re g râce au Sei­gneu r, e t de ch an te r des

lo u an g es à ton nom , ô tr è s H a u t ! »Q uand les Is raé lite s q u it tè re n t

l’E g y p te e t p a ssè re n t à tr a v e rs la M er R ouge, leur joie e t leur g r a t i ­tude é c la tè ren t en un péan de lo u an ­ges à D ieu. Ce fu t le p rem ier c h an t trouvé d ans la Bible, e t c ’e st peu t- ê tre le p lu s g ra n d c h a n t de tou te la m usique.

« Je ch a n te ra i à l’E te rne l, ca r il a f a i t éc la te r sa g lo ire ; Il a p réc ip ité dans la m er le cheval e t son cavalier. L ’E te rn e l e s t m a fo rce e t le su je t de m es louanges ; c ’e st L u i qui m ’a sauvé . » (E xode 15:1-2.)

« D av id e t to u te la m aison d ’Is raë l jo u a ie n t dev an t l’E te rn e l de to u tes so rte s d ’in s tru m e n ts de bois de cyprès, des h a rp es , des lu ths, des tam b o u rin s , des s is tre s e t des cym ­bales. » (2 Sam uel 6:5.)

D av id désigna ce rta in s L év ites pour s ’occuper de l ’a d m in is tra tio n de l’A rche, e t en désigna d ’a u tre s pour s ’occuper de la m usique, pu is il c h a n ta :

« Louez l’E te rne l, invoquez son nom . F a ite s co n n a ître p a rm i les peu ­ples ses h a u ts f a i ts ! C han tez, ch an ­tez en son honneur ! P a rle z de to u tes ses m erveilles ! G lorifiez-vous de son s a in t nom ! Que le coeur de ceux qui ch erch en t l’E te rn e l se ré jou isse ! » (7 C hroniques 16:8-10.)

Comme l ’ancien Is raë l a d o ra avec l’accom pagnem en t de la m usique, de m êm e f a i t l’Is ra ë l m oderne du Sei­g n eu r dans ces dern ie rs jou rs . Quel que so it le pays, quelle que so it la langue, quand les S a in ts des D e rn ie rs Jo u rs se rassem b len t pour l’ad o ra tio n , ils ch a n te n t les m êm es c h a n ts de Sion, e t exp rim en t la m êm e espé-

ALEXANDRE SCHREINEROrganiste du Tabernacle à Sait Lake City

ran ce e t la m êm e fo i p a r leu rs c h a n ts élevés, aussi b ien d an s les chœ urs que dans les hym nes de la cong réga tion .

Les b u ts cu ltu re ls des S a in ts des D ern ie rs Jo u rs son t les p lu s h a u ts qui so ien t. N ous croyons que, en ta n t que fils e t filles, e n fa n ts sp iritu e ls du T rès-H au t, nous ne devons ja m a is sous-estim er nos cap ac ités e t nos possib ilités. N ous avons la fe rm e in ­ten tio n de la isse r de côté to u te légè­re té d ’esp r it q uand il s ’a g i t de l’ado ­ra tio n du D ieu v iv an t : « Il e s tim p ru d en t de su iv re l’av is de ceux qui d isen t que les pensées des hom ­m es ne do iven t p as ê tre tro p élevées pour l’h u m an ité ou que les pensées des m orte ls so ien t tro p élevées pour des hom m es m orte ls ; c a r un hom m e, a u ta n t que possible, d e v ra it rech e r­cher l’im m o rta lité e t fa ire de son m ieux p ou r v ivre en accord avec la p a r t la plus élevée de son ê tre . » A insi p a r la A ris to te d ans ses E th i­ques.

E n ce qu i concerne la m usique, A ris to te a d it ce qu i s u i t dans son P oliticus : « Que les jeunes p o u rsu i­ven t leurs é tudes de la m usique ju s ­q u ’à ce q u ’ils so ien t capab les de re s sen tir les délices des m élodies e t des ry th m es nobles, e t non seu lem ent d ans ce gen re de m usique qui f a i t p la is ir à chaque esclave ou e n fa n t e t m êm e au x an im aux . »

N OUS ferio n s b ien de fa ire de no tre vie te r re s tre une vie consa­

crée à l’é tude et à n o tre développe­m en t personnel p a r la cu ltu re e t les bonnes œ uvres.

D an s no tre p ropre d isp en sa tio n de

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l’E vang ile , le Seigneur Lui-m êm e a p roclam é l’im portance e t la pu issance de la m usique lorsque, en ju ille t 1830, tro is m ois seu lem en t ap rès l’o rg a n i­sa tio n de l’E glise , il donna une rév é­la tion à E m m a S m ith , fem m e du P rophète , p a r l’en trem ise de Joseph S m ith , qui d it, en p a rtie , ceci :

« E t il te se ra donné auss i de r a s ­sem bler des c h a n ts sacrés , comm e il te s e ra donné, a in s i qu ’il m ’e s t a g ré a ­ble, pour ê tre u tilisés d ans m on E glise . C ar m on âm e se ré jo u it des c h a n ts du cœ u r ; oui, le c h a n t des ju s te s e s t pour m oi comm e une prière , e t il a u ra une réponse p a r une béné­d ic tion su r leu rs tê tes... E n vérité , en v érité , je vous le dis, c a r c ’est là m a voix envers tous. » (D. e t A . 25.)

Ceci nous rappelle que n o tre P ère Céleste désire d av an ta g e que les sons de nos lèvres. Il exige que nous ch an ­tions avec nos cœ urs. L ’ap ô tre P au l é c riv it aux S a in ts à C orin the : « ...je c h a n te ra i p a r l’e sp rit, m a is je ch an ­te ra i au ss i avec l’in telligence. »

(I Cor. 14:15.) L es ch an ts d ’une co n g rég a tio n dans l’a tt itu d e de l’ado­ra tio n son t que.que chose qui, non seu lem ent, to u ch en t le cœ ur, m ais p a r leu rs q ua lités de m a je s té e t de noblesse, donnen t l’in sp ira tio n .

N ous fe ro n s b ien de nous so u m et­tre aux expériences nobles e t à une am biance sacrée . Le c o n tra ire , n a tu ­re llem ent, est quelque chose de f r i ­vole qui ne p eu t avo ir que la fr iv o lité comm e ré su lta t. P a rfo is , quand on en tou re un tex te sacré d ’une m usique légère, le ré s u lta t p eu t p rodu ire une sen sa tio n d ’in co n g ru ité g ên an te . P a r conséquent, em plissons nos vies d ’ex­périences nobles et belles, afin q u ’elles nous g u iden t d an s les voies ag réab les de nobles ac tions e t des nobles p en ­sées. V ra im en t, cela a été la m ission de la m usique chez le peuple ju s te de D ieu dans les d iffé ren tes d isp en sa ­tions : celle des Is raé lite s , des S a in ts des P rem ie rs Jo u rs e t, ac tue llem en t, des S a in ts des D ern iers Jo u rs . •

][ S SIO N-----------—Ces in fo rm atio n s p ro v iennen t des a rch ives de la M ission. P riè re de nous

s ig n a le r quelque éventuelle e rreu r qui p o u rra it s ’y trouver.Le B ureau de la M ission.

B A PT E M E S :L a b d o u ch e , Je a n -P ie rre M arcel : le

28 m ai, p a r M arcel Ja rd o n , confir­m é le 5 ju in , p a r R aym ond C h a r­les P ie ro tti.

L a b d o u ch e , N icole A nnie : le 28 m ai, p a r L ou is E rn e s t G aston , confir­m ée le 5 ju in , p a r E dw in G arth B row n.

L a u g ier , M arg u e rite : le 28 m ai, à N ice, p a r E dw in G a rth B row n, confirm ée le 5 ju in , p a r R aym ond C harles P ie ro tti.

L lin a res , Ju lie tte H erm in ie P asca l- le tte : le 28 m ai, à N ice, p a r E dw in G a rth B row n, confirm ée le 5 ju in , p a r E dw in G a rth B row n.

L a b d o u ch e , A ndré J e a n : le 28 m ai, à N ice, p a r R aym ond C harles

P ie ro tti, confirm é le 5 ju in , p a r E dw in G arth B row n.

L a b d o u ch e , Jean n in e Cécile Geor- g e tte : le 28 m ai, p a r E dw in G arth B row n, confirm ée le 5 ju in , p a r R aym ond C harles P ie ro tti.

R ou vroy , M aria V an D en D riessche : le 4 ju in , p a r N elson T hom as Peck, confirm ée p a r C lém ent J u ­lien Gobin.

L em al, S a rah O dilia C ujé : le 4 ju in , p a r N elson T hom as Peck, confir­mée p a r A ndré K . A n astas ion .

D e lto u r , M arie tte L am b ertin e : le 4 ju in , p a r C h ris to p h er W arren Y oung, confirm ée p a r Ja m e s D a ­vid F ife .

C o rn ez , Irm a Joséph ine : le 4 ju in , p a r R onad J a c k Ockey, confirm ée p a r A lexandre Joseph S ecretin .

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MÀnCHELE CONGRES JUIF SALUE LES M ORM ONS.

Un exem plaire du « C ongress W eekley », pub.ié à N ew -Y ork p a r le C ongrès Ju if A m éricain , fu t envoyé au jo u rn a l « C hurch N ew s » p a r le D r Is raë l G oldstein, p ré s id en t de l’A .J.C . Sa le ttre acco m p ag n an t cet exem plaire co n ten a it « un éd ito ria l sa lu a n t le 125e an n iv e rsa ire de l’E glise m orm onne e t ex p rim a it la sincère a d ­m ira tio n de la com m unau té ju ive pour le sen s élevé de f r a te rn i té de l’E g lise m orm onne, et son ap p réc ia tio n de l’aide e t du réco n fo rt que l’E glise a constam m en t ap p o rté s à la com m u­n a u té ju ive ». Voici, en en tie r, le tex te de l’éd ito ria l : « Les M orm ons e t Is raë l. » Le 125e an n iv e rsa ire de l’E glise m orm onne en A m érique doit renouveler dans le cœ ur de beaucoup d ’A m érica ins de to u tes confessions, une ad m ira tio n pour le sens p rofond de dévouem ent civique et re lig ieux , qui a c a rac té risé les fo n d a teu rs e t disciples de l’E glise m orm onne. P our les Ju ifs am érica in s, et spécia lem en t les S ionistes, ce tte occasion y a jou te un nouveau sens. Elle leur donne l’opp o rtu n ité de se rappeler, avec une p rofonde g ra titu d e , l’en co u rag e ­m ent donné p a r l’E glise m orm onne, depuis ses débuts, à l’idéal de la re s ta u ra tio n de Sion. D epuis 1830, l’E glise m orm onne aux E ta ts -U n is a inséré, p a rm i ses A rtic les de Foi, la croyance en la re s ta u ra tio n litté ra le d ’Is raë l en T erre S a in te ; b ien que, il e s t v ra i, elle a i t considéré cela comm e un prélude nécessa ire à la seconde venue du C hris t. Il e s t c e r­ta in que la croyance à cet a rtic le de foi fu t assez fo r te pour conduire Joseph Sm ith , le fo n d a teu r de l’E glise, à considérer la re s ta u ra tio n d ’Is raë l comm e im m inente . Il ex h o rta son disciple, O rson H yde, à e n tre ­p ren d re un voyage à Jé ru sa lem pour fa c ilite r l’accom plissem ent de cet

événem ent. E n 1840, au cours d ’une conférence de l’E glise m orm onne, H yde fu t au to risé à p a r t i r pour Jé ru sa lem et, d u ra n t son voyage, à consu lter, ici e t là, des chefs ch ré tien s e t ju ifs , à propos de cet idéal. A y an t des le ttre s de recom ­m an d a tio n de p erso n n a lités a m éri­ca ines (p arm i lesquelles le S ec ré ta ire d ’E ta t U.S. e t le G ouverneur d ’Illi- nois), il p o u rsu iv it avec zèle des conversa tions pa rm i une la rg e v a ­rié té de personnes à tra v e rs le m onde en tie r. Il p a r la avec fe rv eu r, e t m on­t r a une confiance sereine dans l’iné­v itab le ré a lisa tio n de ce tte vision de la re s ta u ra tio n de Sion. A Jéru sa lem , il d it à un m issionna ire : « C ’est p a r le pouvoir de la politique, e t de l’in ­fluence que la n a tio n ju ive fu t brisée e t ses su je ts d ispersés ; et je veux h a sa rd e r l’opinion que, p a r le pou­voir politique et p a r l’influence, ils se ro n t rassem blés et leur na tion reco n s tru ite . » D ans une re m a rq u a ­ble p rém onition , il p réd it que l’A n­g le te rre é ta it destinée au rôle de leader dans la réa lisa tio n de cet ob jec tif. Orson H yde p ria dévote­m en t pour que cet idéal fû t a tte in t . Avec une p iété to u ch an te , ce M orm on am érica in é rig ea un au te l de p ie rres à Jé ru sa lem , à la façon des anciens P a tr ia rc h e s , et p r ia pour le re to u r des Ju ifs d ispersés au pays de leur foi, pour la re s ta u ra tio n du royaum e d ’Israë l, e t l’é tab lissem en t de J é ru s a ­lem comm e cap ita le . Un peu plus d ’un siècle ap rès q u ’Orson H yde eu t f a i t ce tte p riè re , la p rophé tie b ib li­que du ré tab lissem en t de l’E ta t d ’Is raë l fu t accom plie. Le peuple ju if re s te ra p ro fondém en t reco n n a is­sa n t pour la g ran d e p a r t p rise p a r le gouvernem ent e t le peuple a m éri­ca in à ce ch ap itre to u rn a n t de l ’H is­to ire ju ive, e t p a rticu liè rem en t à l’E glise m orm onne, pour sa foi im m uable e t ses effo rts en fav eu r de la cause d ’Israë l. A l’occasion du 125e a n n iv e rsa ire de l ’E glise m o r­m onne, les Ju ifs am érica in s son t fiers de se jo ind re aux A m éricains de to u tes confessions pour so u h a ite r à l’E glise m orm onne de con tinuer à p ro g resse r e t à s ’accro ître .

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ÿQcauéziz une zépafatiovi R ichard L. E v a n s.

ES ré p u ta tio n s so n t fa i te s de p lu s ieu rs fa c te u rs , dont quelques-uns so n tim prév isib les. Un g ra n d nom bre d ’hom m es on t vécu e t son t e n tré sdans la tom be, rép u tés pour des choses q u ’ils n ’a u ra ie n t eux-m êm es

ja m a is choisies d ’ê tre les m obiles de leur cé léb rité . C e rta in s , qui a u ra ie n t aim é ê tre p ris pour de g ra n d s trag éd ien s , ont, p a r su ite de ce rta in es c ir ­constances, été ca ta logués comm e com édiens. Des hom m es, doués de p lu s ieu rs dons, dev iennen t p a rfo is célèbres pour le don qu ’eux-m êm es p rise n t le m oins. Il y en a dont le « violon d ’In g re s » leur a f a i t g a g n e r la fav eu r du pub.ic, ta n d is que leur v ra i m étie r e s t p erdu d ans l’obscurité e t l’indifférence.

U n seul événem ent, au cours d ’une vie, m êm e s ’il ne sem ble pas re lié à ce qui précède ou à ce qui su it, p e u t suffire à fa ire une rép u ta tio n , bonne ou m auvaise . Souvent, des jeunes gens acq u iè ren t une rép u ta tio n d ’une so rte ou une a u tre trè s tô t d an s la vie. P a r exem ple, un é tu d ia n t qui a été connu au d éb u t de sa c a rr iè re u n iv e rs ita ire com m e un élève consciencieux a u ra p robab lem en t, à p a r t i r de ce m om ent-ià , p lus de fac ilité à tra c e r son chem in. Le co n tra ire est v ra i aussi. V irtue llem en t, dans un exam en, la m êm e réponse à la m êm e question v au d ra une m eilleure note à un é tu d ia n t de bonne ré p u ta tio n q u ’à celui qui n ’a u ra pas réu ssi à se fa ire une bonne ré p u ­ta tio n . Ceci p eu t n ’ê tre pas ju s te , en un sens, m ais, néanm oins, c ’e s t a in s i que cela se p asse souven t, en p ra tiq u e . Une bonne ré p u ta tio n a ten d an ce à fa ire lever les obstacles, e t e s t souven t accep tée pour ce qu ’elle p a ra ît, ta n d is q u ’une m auvaise ré p u ta tio n m u ltip lie les difficultés. Il y a des jeunes gens qui, p a r quelque folie ou é tou rderie , ou p a r quelque ac te in sensé com m is délibérém ent, acq u iè ren t une ré p u ta tio n dont ils ne se ra ie n t pas fiers, e t, de plus, com pliquent in u tilem en t leurs vies et se fo n t fe rm er des po rte s au nez. C haque fo is que les a u tre s p en sen t à eux, un doute p eu t s ’élever à leur p ropos d an s leur e sp rit. C ’est pourquoi l’insouciance dans la jeunesse e s t souven t plus g rav e que ce rta in s le supposen t. L u tte r d ans la vie con tre une ré p u ta tio n désagréab le , m éritée ou non, e s t difficile. E t des choses que, dans n o tre é tou rderie , nous supposions inoffensives, s ’accro ch en t à nous, au ss i o p in iâ trem en t q u ’un sobriquet, m alg ré nos effo rts pour nous en d éb a rra sse r. Il e s t v ra i que les rép u ta tio n s co n stru ite s su r des bases fau sse s ne se ro n t pas jugées telles selon la ju s tice de D ieu. M ais le f a i t dem eure que nos vies so n t à un ce rta in po in t modifiées p a r l’estim e dans laquelle les a u tre s nous tien n en t, et, une fo is q u ’u n hom m e a sub i une e s tim a tio n de la p a r t des a u tre s hom m es, une fo is qu ’il a été ca ta lo g u é dans leur e sp rit, il lui e s t difficile d ’ob ten ir une rec lassification . A insi, pour une jeu n e fem m e ou un jeune hom m e qui débute dans la vie, la seule sag esse consiste à év ite r m êm e l’ap parence du m al, aussi b ien que le m al lui-m êm e, c a r les siècles on t prouvé que les bonnes rép u ta tio n s son t excessivem en t frag ile s , ta n d is que les m a u ­vaises rép u ta tio n s so n t v irtue llem en t in d es truc tib les . $

Le G éran t : A. SOULIER

lmp. Réunies de Lyon 33 - 35, rue Rachats

LYON

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