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SO C IÉTÉ DES SCIENCES & ARTS DU BEAUJOLAIS PRE.\UÈRE ANNÉE - 3 ju illet - Aoûl - Septembre r 900 \ ·1LLEFRAXCHE D\PRDIERIE BLANC ET l\ERCIER

SOCIÉTÉ DES SCIENCES ARTSrbcp.free.fr/1900/1900_3.pdfN J· - juiilel-~oût-Septembre 1900 1. Il Ill. IV.-V. VI. \Il SO\\ \\AIRE Pnr·tic officielle: . . . . . . . . . . . . .

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SO CIÉTÉ DES SCIENCES & ARTS

DU BEAUJOLAIS

PRE.\UÈRE ANNÉE - ~· 3

juillet - Aoûl - Septembre r 900

\ ·1LLEFRAXCHE D\PRDIERIE BLANC ET l\ERCIER

Page 2: SOCIÉTÉ DES SCIENCES ARTSrbcp.free.fr/1900/1900_3.pdfN J· - juiilel-~oût-Septembre 1900 1. Il Ill. IV.-V. VI. \Il SO\\ \\AIRE Pnr·tic officielle: . . . . . . . . . . . . .

N J· - juiilel-~oût-Septembre 1900

1. Il

Ill.

IV.-

V.

VI. \Il

SO\\ \\AIRE

Pnr·tic officielle: . . . . . . . . . . . . . . . .............. . \i~uilly en Roannnis. par J\1. l'abbé joseph

PRAJOU\................. . ............... . Accord et transaction entre le curé de Cogny et

ses po.r·oissiens en 1 ~85. par \\. 1. \\oro r. or· \ or r;l' •· . . • . . • . . ...... ............ , ..... .

L'c!ntréc de Louis XIV it Villefranche, 2 1 noYembrc r658, par M. E. L. ........................ .

Ln prC:bende de St-Georges fondée en l'église de Villefranche ( 1510, par l\L le D• A. BRsA:-:ço:-:.

Pierre Pasquier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..... . Chronique du trimestre, par J\\. E. BrRr or

GRA\'URES

'74

1. L'église de Cogny en r8so, d npri:s un dessin origino.l :zo.J Il. Ln maison Deschamps. rue Nationale. 71 . . . . . • . • 211

Ill. \ete de naissance de Ph. Champier. signatures de Philippe ct de \\arie-Louise d'Orlénns . . . . . . . :! 11

1\ . l'n en non contre la gr.;k. <1 Denice!.............. :141

V. Ln r·ue Roland inondée, ..!"! no(rt 1')00.......... . 2<!4 \ 1 Ln ft tc des \' étérnns. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . :!4 5

llÉU'IIO'IS POUf< 1900

~eclio11 de., JI ris. lcJs jc:udis 8 novembre, Il déccmbn:. Sectiou ,"it:.ç Scù:nces. les jeudis 18 octohrc. 1; novembre.

JO dcccm bre. Elles o.uront lieu à 2 heures 1 .! dans la salle de ln Commission

de la Biblioth..:quc de la Ville ancien bâtiment de ln G•·cncth:).

La biblintheqUt: dt: ln Société est installée pro' i oirement d:~n-. .·c ml1mc local. Elle est ou' erte : Lundi, de 1 h .• r 1 hcur·es; jeudi ct Dimanche. de 10 h. ir midi: \\ardi ct Vendn:di. de 8 heur..:~ n 10 heures du soir.

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PARTIE OFFICIELLE

:-,I·:C:TIO\ DI·:S .\RT~

Pnocts-n:rw.\1. uc 1' néU\10:\ DL 7 Jt.:l' 1900

Pr..!sidencc de \1. !.oui« or 1 o,t,r\1 '" 1.

l.a séance cc;t Otl\crtc a cleu\ heure'-. Sont prl:scnts : \1\\. lkrthier-î.eoiTray. lJilliarcl,

Dollillon. Callanclra~, G. de Cla' it.:re, Il. de Clavicrc, de Cotton, UérC!>SC. de Longe' ialk, .\\orel de\ olcine, Quantin. Stacchini.

Se ... ont e\cust:s par lettre : \L\\. Besançon, de la Chapelle, Givr).

\\. k Président adresse des remerciements à ceu\ qui lui ont r~ut l'honneur de l'appeler à la pr0sidcnce de la Section des .\rte;. JI !>Ouhaite un hcureu' ct brillant mcnir a la nOli\Cllc ~ociété. cspëraot \OÎr ... c ...

N ; - ''J'"'·

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J70 P\TillE OrrJCIELI E

membres s'accroître en nombre et rivaliser d'émula­tion pour faire connaître les curiosités artistiques du Beaujolais.

Description des .fï:tes données a 1 illejianche en 1660. à l'occasion de la p.1i:r. - Communicatinn de .11. !. Morel de 1·olez'ne.

Le petit ,·olume. prèscnLé pnr \\.de\ olcine,u été publié à \ ' ille­

franche en 166o. C'e"-l la description en \Crs des f~tes qui furent

données, en eetle 'ille. it l'occn'iion de lu pui' et du pnsMge du roi Louis Xl\' revenant de" frontiercq d'Espagne 11\CC \larie­fhérèse d'A utri~:hc. ln future reme de 1• rn nee. L'uutcur est un

\1. Fontanelle--. cuni dt. Juliéna!>. 1 a Snciùé Educnnc nuribuc au~-.i it.\1. Fontanelles. des ~nëls compnl>C:o; sur des nir:; très popu­

laire.:-.. Dans le début de son pnëme. l'auteur sc dunnc comme.: originaire de Villefranche.

l.a ,.,éance est h:n!e sur une <.'\hortation de \1. fe: Prêsidl!nt cngn­J.tcnnl les sociétaires à communiquer. dans les réunions. les ohj~:ts

d 'art ou \'Oiumes rar&:s, Il) aOL plu-; !ipt.~ialcment rappo•·t au Beaujolais.

Le Pn:side11/. I.e Sccre/.1;, e.

L. lW Lo,r;J \ 1 \1 1 r. QL\'\11'\.

I..)ROCÈS-VERB\1. DE 1 \ RÊU'\10;\ Dl! 22 JUI'\ 1900

Prêsidcncc de \\. S1 \CCIIIl\1.

La séance est ouverte à deux heures. Sont prl:sents : \\.\\. Berth1er-GeofTra), Desançon,

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1'\nl1E 0111C1E1U:

Dêrc-.-;c. (;iHy, Letcllicr. P. Sa\O)\.!.

]. \'crrnorcl. E ... cusé : \\. C. Sa~·oye .

1 ï 1

Stacchini.

.\\.le Prèc;ident .,ouhaite la bicmenue au'\. membres présents ct e"prime le dc~ir qm: les rl!union::. -.oient auq:,i agréables gu'in::.tructi\ c::., :,ous le rapport des travau'\. gui seront présentés, comme aussi sou::. celui des relations S) mpathigues qui s'établiront entre tous les membres.

Fnu ill es de ,Vessimy. -Cnmmunr"calinn de !II. C. Sat •n_w.

Lecture co;t donn~c . • 1u nnm dr: \\. C. Stl\ O) c. du r.:: ... ullal dr: ses

nnu\t:llr:s recherches , u,· la décnu\crlc archeologique: dt.. \lt:"!lil11).

Elles ne font que cnrrnbnrcr l"npinivn qu ' il U\IIÎL èmise nu com­

mencement des fouilles. Ct.. Lnnuil sera publié in-extc:nso dan~ le

Bulletin.

1Yo111'ellc maladie d11s ra z':;;z"ns dans le Bcm~jol.-r is. -Comnwnicnll"on de .11. Pen·aud.

Les premières manifestntions sc lr;tduisenl p;tr de~ marbrure"

trt:s irrégulières sur la peau des grains. Généralement on ne \oit

nu début, qu'une seult: Lache n'intc!rr:s sanl qu'une Ln:'- petite pnrtic

du grain; puis apparaissent plusieurs taches ou conflucntcs ~1u

disséminêt:s: t:nlin ln peau s"nffuissc cl au Loucher le: grain eo;t

bosselé. A\t:c la bosselure::. le trait le plus cnractt:ri -.tique de ln

maladie est la teinte plomh~c: d~;s !:'~"•lins atteints. d'ou lt: n11m de

plombage des raisins que je dnnnc a celle <tfl.cclion.

Ln séunce esL levée.

Le Pn:sidcml, Le: Sc:clilairc ,

S 1 ACCII1"\ 1. r_, 11 Lill n.

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1-. ,_ 1'\f<liF. OITICIEI 1 t:

Il

\IOL \ 1. \IL' 1 I>E 1 \ IIIIJI . IO 1111 .1,11.: ' '

nnns

Ont été oiTcrt par,\\.\\ : Tnurnon (Comte ck). !-011 nuHag-e: .Ynles ,,urlïm .. 1-

... iondu Lynnn.11"sen I~IJ. 1 bro~h. inti. L~un . . \.Cote, 1H87.

-..;abatil!r ( \ntoin~:) . .:;c.., Oll\l<t~cs : Smwd., w ln'!!l. 1 broch. in-12", Paris. 1892.

- Casque~Jleun·s. 1 broch. in I.?", L)on, Bemotn et Cumin, 1895·

- Le baiser de Jcall. 1 broch. in·J.!•, Pari-.. C. Girard, 189-1·

LaJlmola. 1 broch.in-J.?".I.~on.llt.:rnou"\ ct Cumin, 1H97.

- Fleur~>dcme.\jrlllr.\. 1 'ol. in-1.!", l.)on, IJernou"\ ct Cumin, 1900.

Docteur .\. 13c..,ançon : L1 Rcl'llt: du Lvr>nl!(ll\.

Jam icr-aoùt 1900.

~ociété de ... ~~icncc ... naturelle ... cl~: Tarare. nulletin. \lai-juillet 1900.

So~iété d'l::mulation de.: l' \in : . \n11.1les. 3 f ann~.;l!, 1' cahier, .\Hi l-juin 1900.

E. Duhni~ : \ntic.: hi-.LI)riquc ~ut· l.t 'ilk d~ Pnnl de· \ 1.\ k (S11ih·.)

<:;ociété de::. Scienc.:c::, natun.:llc"' de <:;aone ct Loire. nulle/in . . \vril-juillet 1900.

L1 RePue F.>ri:ic:111w. JO.~~. 3.:. juin-aoùt 1900.

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r•\1~111:: OJIJIILI LL '71

Ill

Jfembn:s 1Wll1'1!.1ltX

.\JH:II\\IB\UJ 1. profc-,.;;cur au colkgc Claud~.:- JJc,

nard. \ illefranchc. 1 ~I:H'\ \lW (Ph ilippe), cai!:>!>Îer de la Cai-. ... c cl'cpargnL'.

rue Doiron. \ïlldranchc. Co::.11::::.. profl.!::.::.cur au col leg-e Claude- l krnard.

\ïlldranchc. Co1 \HEL (\ 't:rand). négociant, rue Uoiron. \ïlle­

franche. D\ILI ot' (.\ ). n0gociant, 13elb· illc-~ur-Saùnc.

JIU.\IBI01 1 avocat, 5, place .\\i-Carèmc. S'- J·:ticnnc (l.oirc).

'-'"\0:\ (l'abbé Lucien). curt: de llcaurcgard (,\in ). LEn \T (Joannt:s). industril.!l. le(;~ r. Pommier~. Lo1111 "" (Philippe), inclu !> tricl. rut.: Paul - lkrt.

\'illcfranchc. :'l\1t1 1'\0'\. comptable, \'illdranchc. Pno1o:-. (.\ntoine), negociant. rue Uoiron. \ille

franche. R\Y\10'1.1> (Jacque!:-). Yétérinairc. l'lie de Thit~· .

\'illcfranchc.::. TII0\1\'> {.\nndl. ingl:nîc.::ur. 1· rue de l,tl~t:publiquc.

\ ilkfranche.

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LES PAROISSES DISPARUES DU BEAUJOLAIS

AIGU ILL Y EN ROANNAIS

u pied des bal,m~s beaujo~ai ses qui enserrent du cOté de 1 onent le l1t sablonneux de la Loire, sc trouvent , à mi- chemin entre \'ougy

et l'antique prév6té de Perreux, quelques maisons disséminées danc; la campagne : c'est le hameau d'A z'f?uilly. 11 est isolé au milieu d'une plaine mono­tone, formée de sables d'alluvions charriês par la Loi re qui, dans ses inondations fréquentes et terribles . ravine profondément ce maigre et stérik terroir. Toute la plaine semble alors un lac immense que domine de sa verte silhouette le graciem. crêt d'..\iguilly, point culminant des dernières ondulations des monts Beaujolais sur la plaine roannaise.

Bien que le hameau d'Aiguilly n'ait jamais eu une grande importance, son histoire n'est cependant pas dénuée d'intérêt. Son port, situé aux portee; de Roanne. jouit certains jours d'une grande animation. « recc\ant toute:- le::. marchandises - ct elle.., étaient

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\ \!GUILLY EN R0\:>1'1 .\IS 175

nombreuses autrefois, - que les droits excessifs empêchaient de conduire jusqu'a Roanne n. De plus, sa oituation, sur les confins du Forez et du Beaujolais, en fit fréquemment une cause de litige entre ces deux \)ravinees. Enfin, il est souvent mentionné dans les documents religieux, comme contesté entre les diocèses de Lyon et de ;\\âcon, étant placé sur les limites de ces deux diocèses, et la Loire qui formait leur séparation ayant, dans cette plaine basse et sans consistance, un cours trop capricieux et un lit trop mobile, pour former une frontière ferme et une ligne arrêtée de démarcation.

I'HE,\IIÈRE P.\RTIE

Le l'illage el la paroisse d '. t i;.:uilly

l

,\iguilly vient du mot latin . tigulliacum (1) qui \'eut dire << lieu rempli d'cau », <t terre couverte par les eaux >>. Cette signification s'explique naturelle­ment par la situation d 'Aiguilly placé dans l'intérieur d'une sinuosité très accentuée de la Loire, car dans les siècles passés, le fleuve rectifiait souvent son cour:.. en recouvrant les terres basses au milieu desquelles s'élevait autrefoi s le village (2). Du reste, le passage

(•) On trou,·e.r\igullincrnn, Af!uil/i,lcrtm, ~tir;ru/lieu, A~ruilleu, AiJtuilly. Ln forme la plu-; ordinaire est Aigu'lli.l<' IIIIJ.

(2) Une carte faite au X\' ! II s iccle marque encore une J>érie de marécatrc:; , s'éte ndant du Po1/ jul:!qu'au dessous du hameau de 'J'Iuu in. indiquant ain-, i le cour,. direct dt. la Loire.

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..

q6 1 ES P\HOI~::OE!:> 01!:>1'\IH L::O liU BC\ljOI \1'-

des eau\": sur l'empbcement d' .\iguilly a l:tt': aflirmè. récemment. vers 1 ~50, par la d~cou,·crte d'un énorme tronc de chène, long de JO mètres sur 3 de elia­metre mo) en, dont lt.. bois avait acquis, par suite de son séjour clans l'eau, la cluretl: de la pierre ct le noir de l'ébène ( t) .

• \ussi haut que l'on puis::.e remonter dans les sil:cles passl:s. on trolwc le service religicu' t':tabl i ü .\iguill~. C'l:tait même au moycn- ùge une paroisse relatiYcmcnt importante. puisque dan::. le::, ancien~ <1 pouilll:::, Il ou tabkau\ de::, bénl:lice-., d re\etlll'> du diocc..,e de \\ùcon. dont .\iguill~ fai..,ait partie. le curé de cc 'illage était impo~l: \\. sol5 'iennoi..,, alor::, gue \ ilkrs et Sevelinges n'étaient recbablc:. que de \.\1 "ols et Boisset de \.11 seulement. Or. comme la rcde,ance diocesaine était proportionnée au\. revenus ct ü lïrnportance de la paroi:.se, il est 'rai::.emblablc qu'.\iguilly était plus considl:rable que les paroÎ::,::.c::. ci tl:e~ t 2).

Le., religieux de Charlic11 furent le., premiers de~­scn itcurs de la paroisse cl'.\iguill}. 11:. avaient acqui:. c;ur :.on te1Titoirc, ver~ 1296, par voie d'!i!change, de Guillaume du \'erclier, sergent d'armes elu roi. le tcnement de la .'\\arpaude a\·ec toutes se:. appa,·te­nancec;, terre qu 'il avait achetée peu d'année::. aupa­ra' a nt à un seigneur dll \\ùconnai~, nommé Dalmas­le \ ieux ( 1 ·e~cris) (J). Dans la :.uitc, au X.\'" sicclc, les I:L:nédictins de Charlieu l:tablircnt tl .\iguill) un \Îc·.Lire dont ils sc ré..,enèrcnt ~~!droit de nomination.

( r) \. Coslc, /!'s:;,TI " " l'hi~/. d.· Nn,TIIm'. t•h. p. ~r (~) Pnui!lé du dinc ''t.: dt• \/ ,H·•w .tu Xl\ ~ i~.c lc. puhli.; pal'

\\. U. Chc,alicl'. (>) lluillard Bn.I,..Jk,.,. lnl'l:nl. dt·, /ÎfJ , .fe 1.1 m.TÎ.'<II/ :lu .. tlt

.iL' Un111 ,,, ,, n 11-l" d Il''" ·

/

1

1 1

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\lf,l Il 1 \' L'\ HO\'\'\ \1 ._

Cc droit pa-. ... a plus tard ü l'ëvèque de .\h'tcon. qui J"e,en:ait encore au moment de la Révolution.

Les noms des anciens curés d ' J\ig-uilly nous sont inconnu-. : on sait seulement que l'eglise. placœ sou-. le Yocablc de Saint Léger, fut pillée et saccagée Yen, la lin de., guerres religieuses, <t environ l'an 1596, par les troupe.., du "ieur de (~ri lion n ( 1) qui séjournerent un an ù \\ab!~, ruvageant tout le pays en' iron nant.

L'é;.dise res ta cklabrl:e pendant de longue~ année~, ne rec:en111t que Je .., restaurations e:\Ïgées pour l'e\er­cicc du cultl:. <t la pallvretè dt::s parois..,ienc; et la mi ... l:rc n qui allaient en augmentant, ne leur pLr­mettant pas de raire lt:s sacrilices nl:ccssaires à -;a recon .., truction (2). Enfin. en 16-l9· le ~e1gneur de

(1) \fisilc /'•11>IV1 .1lc de /",11<·hijH<:ilc dt: l?n,l/1111~ ,'t M.:tbly. 1:11

/ > I ) Û.

~ • Dan::. l,.;~ cnurlc::. nwnng ra ph ics pa rnis~ialc~ dcJn l l .ou 1 t:t !ail sui1 re ~nn lli.;lnirt: du 13caujCJI,ti,;. n"u" trc•Uiun~ ::.ur \i;;uill) les ren-;cig·nt.mcnt" :>UÎI anls :

u .\i~111·11, ·"''' Loire. 1-'.ll"ct""cdc pt.:litc élcndue. du dind:~e dt. \\;ic;•n el. de la c"llalinn du ~ci!!ncur E1C::qut.:. en hCJn pay::J.

l .ad . pan)i ~sc app.trtienl ;, \1. 1-'aul Salnmt ln ch: Di,!!"inc. St.i­;.m~ur du Palai :-; ct de Bnn1crl. famille illustre cl ancienne. l .a ju -..tice est de' nnuH:IIc~ ncqui~ ilÎt~no;. Les dîmes lui .tppMlÎcnncnl d lill s.:i .. ·neur de Barnai-..

l .a ,eritci'ul l"aile le qualor1e j.tnvier rOtt..J par lco.,cnmmi s:;ain;s de \1. le cl uc d~.:~ cen:; etc . .. .,ur l.t pa roiss<.: d . . \ igu ill) a :\ nlni no.; d~.: S• Pric~t. écuyt:r. it la rt:~cn" dcs ha nes ... ~.:tc .

1 )énnmhr~mcnl du :; mars 1:; lit par· Ch ade:-. de s· Pri~; ... L

p11ur "" moti-..nn <;l "CÎL!ncuric cl~ l.1 Talnllicrc app;lt'lcnanec' cl dt:pcnd •• ncc-.. as-> i"c en l.t p.trni~M.: d'.\i!!'uilly alec une 1 i;;nc en l11 parnis-.;c de Pcrrcu\ cl pour queltjuc~ cen,.; . :ici'\ is cl lcrrc~ c <;­p:ll"ctÎssc<; des· C) r de 1.-.1\ ier':, Cl P:tri~ny. Oénomhrcmenl ~ll 11 mar:; ti~~~ par nnhlc \ntotnc !S'-' Y' erL. p••ur une rcnle nnhle qu il al ail drt1il dc lc1er Lanl en ·""!-!'cl1t. l"rnmcnl. sci!!lc cl nrges . qu 'en :1\nines cl pnulcs. dan.., l.td. parttisse d'.\i!.!"uÎII) cl p.tre~i sscs de \ nll/.!\ el PnuÎII)-"iOih-ChMiicu.

lJët1om hrcmcnl du t ï mar~ r qn par Etienne Bi1on. marchand de Charlieu. pttur la l> Î\icme panic du potrl d' \if!uilly quïl :11ail :~cq_ui-,~ du '>i.:ur de la )."ar!-!C cl pe~ur la tier..:c panic dc:, elimes d \tgutlh . Il

C.nmnuniquC.: par \1. L. <.;alle. qui ,;"nccup.: d~ la rèimprc,..,..inn de l'nu \l'll;!e de l.l tU 1 cl.

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q8 l ES f' \ROISSES DISP \!"lUES liU BE \l JOI \IS

Cornillon donna une somme de cleu-x cents livres, qui furent emplo) ées à la réfection des murs et de la toiture.« parce qu'il pleuvait à l' intérieur (1) >).

Une fondation a!>sez importante avait été faite en faveur de l'église ci'Aiguilly, c\!tait la prébende elu Saint-Esprit. dont le service se célébrait ü un autel particulier de cette église (2). L'origine de cette fon­dation remontait à q85, époque à laquelle elle fut établie par ... \ntoine JaufTret, curé cl'.\iguill), par acte reçu de La Pierre, notaire royal. Dans la suite, le droit de nomination ou de patronat passa au\ religieuse~ Ur~uline~ de Roanne ( :j l. l·:n t6ï9· elle::. nomm~rent comme titulaire le cure d'.\iguilly, mes­!>ire Jean Bergier. Cet acte se lit solennellement <l en présence des Dames superieure. oHiciéres et reli­gieuses, réunies au parloir d\1 monastère, le 18 may 16j9, avant midy ..... n. Il est signé de noms bien connus à Roanne: <l Sœurs .\\arie de Sainte-Ursule Le Soir; llypolite de Jésus de Lancrais; .\\agdeleine de Sainte-Thérèse de la Merlée; Louise de la i\\ére de Dieu 11ficlwn; de la Passion d'. \rey de la 1·,1renne ..... (-1 ) >> •

. \\essire Jean nergier resta de longues années à . \iguilly, C<u· nous le retrouvons encore en 1696 comme signataire du questionnaire d ' l lerbigny. Ce document revêt actuellement pour . \iguillr un inté-

1 1) . tt ch. p.1rl. ,-fe l".wlcur. :1 1 .\tdt. ,1, Duâ11: de Hoallt~&liS, E. ï9· ~ 1 'acte de fondation du monash.re de~ Ursulines pnrte la

dalt: du '-1 juillt:l IU1t. Le he:-~u mun<t~lerc dit << d~;:::. Ursult:s )), qui ;,l!rt aujourd'hui de P:tl<tÎ" dt. Ju;.tice. fut c11ns truil lt:r" la lin du X\ JI• l:>Îècle;:. c;r.kc aU\ lihC.:ralit~s de ]Lan Dnngu1 . .,ei­gnt.:ur d'Orif!n~ cl de \\,thly.

Guillicn. No.wnt· d /t• l~o.ll/n.ti::.. p. 111.

-1 , \t clti!'<'.' du/Jtt<h<' ,h· N.•.>.liii/•Tis. E. ï<~-

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\IGl' ILLY E:'\ RO\>::'( \l ' 179

rèt particulier. car il nous donne Je.., limite~ c\.actes d'une paroi::.se aujourd'hui disparue ( ' ).

Il

<< .\iguilly, écrit le cure, est borné an midi par la paroisse de Roanne. Les cleu:-.. paroisses sont séparées par la riviere de l~oire ; l'espace qui s'étend au dela de la rivière e~t du L)onnais .... \u nord, est la parois~e de l 'ougy. , \u levant. est celle de Perreux, dont le'> rui~seau\. de Trambou:. .m et de Nltodon la separent. La partie entre ce.., cletl\. parois~es est du neaujolai~ . . \u couchant, est la paroisse de Mab(v; la limite des deux paroisses est formée de ce côté par la Loire, qui sépare le Bem.1jolais et le Lyonnais ..... H.

Citons maintenant le document lui - même dans .,a forme primitive:

u Quelle cslendue a-t-elle? [La paroi%e d'. \iguilly). << Trois quart de lieues. << De celle eslendue, quelle portion est en terre labou-

1".1ble: quelles sortes de ~rains ou de fi·ut't~.~·y recudlle-1-ll? .

« La plus grande partie bru) ère'> et terrcl'­ingratte~: l'autre partie en fens commun~ rapportant elu seigle et peu de froment et chanvre. Lesquels fons sont la plupart dtl temps enleYéS pa1· les grandes eau:-.., à quoy lad. paroisse e~t tres subjecte, à cause des rivières qui l'entourent, mesme que l'on ne trouve pas des grangiers pour culti\er les terres, à cause des inondations.

t • 1 rcltit•c:; <it·p. ;(u l<lwnc:. C. quc~ l. d' l l~.:rbi~n).

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tflo 1 ES 1•\HOISSES III!:>P\llCES Ol." UC\LjOI \l'

« Quelle portion en Pigne.\? cc l~m iron vingt ouuéc-.. terroir très mc~chant. << Quelle l'lt j>J"<1 iries? <c Tru~ peu de foin, il faut en acheter toutes les

années. << Quelle qu.1lite du /errnir. slcirile nu /dcnnd? « Une partie du terroir ~tl:rik et fecond (.\le). ct la

pitt!:> g-rande partie terre'- ingrattes. qui ne peu\ cnt pas doubler les esscment-. (:.cmenœo.,).

cc Quelle nombre d'/wmllli',\? 1< Quin?.c hommes maril!'i. quatre garçon-.. u Quelle numbre d'el!/~m/s ? cc Ui\.-SCpt tant petites lille.., que ~arçon-. l t ). 11 De combien .wtn:/ois le: nombre des lwbit.mls c:/.11't-il

plus grand nu plus petit? « Il n'y a point d'ho mme 'ivant qui ai œu la

parois~e en plu~ grand nombre d'habitants qu'elle est. Il y a !:teulement un habitant qui a quatre brcuf, ct cleu:-.. simple-; journalier-.. Le reste cc sont des f.(Tan­gicrs ct locataires journulicrs. lcsqucb sont tou'i misl ­rables a cau~e des grande-; cau' ct mortalite et I,L mcschantc année et la grc-.lc qui a tout mis ù l.:t misère.

u Fait~~ .\iguill~ le ,:-;c cl'a()ust IÔ9ï·

.\prè~ .\\. IJergicr. curé en 171 1· l't:,·èquc de .\lùcon nomma vers 1720, ü ht cure d'.\iguilly. ,\L l;ran<;ois \'audier. On sait qu'il était originaire elu pa) sou des environs. ca1· en 1721. un homonyme. Jean \'auclier. acheta un tombeau pour lui ct les siens. dans l'église

1 Snit cn tout C\,IClt.:mLnl unc pnpulati"n dc ru pcr,nnnc'.

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\l•oi Il 1' 1:'\ 110\'\'\ \1..,

d'.\iguilly. moyennant une rente annuelle de 10 c;ol!-.. d il fonda a pc1·pt.:tuité troÎ!-. <t S.d,•e /~, .. ~,.li.7 ,,_ a dir~ a voi' ba<>-,~.: par le curl: chaque dimanch~.:. 1110) en nant une m~.: ... urc de lrnm~.:11t par an (1 1.

Le ~ueet:::.beur de .\\. \ audicr fut jean 1 )ufour, qui était curé en 17 2-J. Il mourut le 17 décembre de cette année là ct fut enterré dan::, l'église de Pcrreu\.. ou ..,on tombeau ..,e \O~ait encore uu moment de la Rc,o­lution. Il fut remplacé par .\1. Lobscurc. Toutefoi-.. ee dernier ne 'int prendre possession de o.,a cure qu'au moi~ de juillet ~uivant 1725: il etait l.!ncore a .\iguill) en 1760. Son ::.uccc~scur fut \\. Reguillat. dont le rectorat :-.c poursuivit jusqu'atl\. premiers jours de la Col1\cntion. Cependant il e!-.t probable que son administration fut interrompue quelque temps, car une feuille du registre de la paroisse d'. \iguilly, portant la date du u juillet q66, est signée Jean nu,crna). curé d'.\iguill).

Ill

l:n 17l-l9 .. \ig-uilly fut érigé en commune: mais. aprl!c; le concordat. le sen ice relig-icu\. n') fut pas rétabli bien que cc 'illagc comptat alor" environ .!Ou habitanh payant 1t-l5u franc~ de cont1 ibution (2}.

l·:n 1:-i16. cette commune n'a~ant que 176 habitants. un territoire ft1rt exi;..:·u ct presque point de re\cnu, fut réunie mal~ré ses protcst<•tions, par ordonnance

' ) ne/,1/l0/1 d11 Cil IL' dt• \'ou.~_\' ~Ill f.1_f.1111l/IC de 1 ïllfJ.

1:! \. fkrnard. Il isloin /,·u t1o11'.1h du d,·p,vicl/11!1.1 dt /~hune: d Loin·. stnli::.tiquc.

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tf.!.? i.E:<, 1'\ROISSCS OISI'\rllï:s DL' HC\U,IOI \1-,

royale elu 19 juillet. ù celle de \'oug~, dont elle dl!pendait déja pour le culte (1).

L'l!glise d'.\iguilly vendue pendant la Rholution comme bien national fut. dans la suite, com·ertie en habitation et en grange. Le cimetière qui se trouvait auprè<>. et qui. encore aujourd'hui, est très visible, grâce aux murs qui l'entouraient, devint un jardin potager. Les ossements nornbrcu\ qui s') trouvaient ont été relégués ù une des e\tn!mitl!s (:2 ) .

Il ne reste plus aujourd 'hui pour rappeler le souœ­nir de l'ancienne cg·li-.e cl '_ \iguill) qu'une fenêtre romane très simple ( ~ ) ,et par une s ingtllière ironie de!> choses d'ici-bas. le plus ,·ivant est une vieille pierre tombale partagée en cleu:-. morceau--: bri-.és irrégulie­rement. L'un est encastré clans le mur d'un appentis voisin : il est orné d'une croi--: gravee, portant encore ,·isiblement une branche pour l'inscription au cles~u c: des bras de la croix. L'autre partie sert de seuil ù une porte latérale qui autrefois donnait accès dans l'église. Sur cette partie sont gran~s les gradins de la croix, sur le pied de laquelle se trouve une circonférence divisce par deux lignes qui sc cot1pcnt à angles droib. I.e bau t porte g ravées les initiales 1 ct \\ : J èsus, :'1 \a rie.

• 1 1 \ . Bernard. np. cil .. pass im. 1 ~ ~ Hcn'lcignetm:nts rournic; p.1r le propriét;tirc actuel. 'l \'on loin du pont d 'Ai~uill). n en' iron cent mHrcs de la

route. ~c trou\ e un hameau isulé lormt.! par trois cons tructions: l'une de ces maison!-! c ::. l l'ancienne cut-e d,1ns laquelle il e'\is te encore un nncien chri!> t a sse1 curieu'\. cl l'autre servant à la fois de grange et d 'habitation. c'est l'ancienne éf{lis .:. Il existe encore une rcnüre rom.1nc bien conscn LI! et on di::.ting ue la naissance de deu-.: autres. Ln <;,lcristic qui étnit au che\ et de l'église s'es t erfondrée il y a quelque<. années .

l(icn au;~. cm irons. qui sont assez tris tes d'ailleurs. n 'é, eille l'attention dt: l'archéologue, si cc n'est peut-être, un monticule planté de pcuplicrs et dont l'exhaussement parait indiquer les ruim:s d'une ancienne con c;truction.

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\l!oLIU .Y E'\ lW\'\;\ \1~

Le~ caracteres qui ornent le bas de la croi\. sont indt:chi.firable~; un examen attentif permettrait peut­être d'y rLconnaitre le monogramme elu Christ : IL-IS?

Sur une petite porte, surmontée d'une accolade, on lit la date de r6l:>4.

DEL'!I.tbtE 1'\I<TIC

Les .fiefs du lerritnire d'. \i.t:nilly

Les hauteurs qui dominent le village cl '.\iguill~

gardent les traces d'une 'oie romaine qui serre de très près le vieu!\. chemin de 1 ïllrmem•c-lcs-Penett\· au" Farge:>. Elle passait par Pon(iard, qui tire son nom d'un ancien pont sur lequel le chemin dont nous parlons tnt,ersait le Trambou:.mt. Cette voie ancienne, encore visible ça et là, e~t tantôt profondement encaissée, comme ü Ji!artcl.mche et au ravin de 1.1 Talonnière, tantôt bordée d'énormes pierres comme aux Grapilles et au!~. abord~ des Farge~ . • \u delà de Pontjard. un chemin s'en détache pour aboutir au port d·. \iglll'l~v. hameau formé de cleu:- maisons et où se perceyait jacli" le péage clec; marchandise~. Cet endroit aujourd'hui solitaire était autrefois très fré­quenté: plu ... ieut·s routes y arrivaient ct les commu­nications a\ cc Roanne étaient fréquentes, car c'était lü que séjournaient les ma rchandi ses qui vou laient hiter le passage de la ville et gue se faisait le déchar­gement des (( cahancs ( 1) n, lorsque le port de Roanne

1 On appelait ainsi les anciens batt:au'\ qui f11isaient le com­mt:rcc entre Roanne ct la Bnssc-Loirt:.

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1S 1 1 J:._ 1'\HCll ... ._r._ 111 ... 1•\l<l' r; <. Ill' 1:1 :\1 1• 1

était trop cncombrt.!. \ n te ... tament du \1\ ·icck mentionne le chemin 11 qui 'a de la F1 ni-Ckwdl· ( 1)

au pr11 1 d'.\ /L:ui/ly. en pa'> ... anl a C()lli11da ''· un 'ieu' hameau qui -.e t•·ou,·ait sur le bord du rui .... scau d'Ou dan (::!l. En 17tl9. le port d'.\iguill~, où sc trotHaicnt plu!:.ieur::. bateau\ chargés de blé, fut le thc.ttre d'une émeute sanglante (3) .

I.e territoire d'.\ig-uil l ~, qui ._,'etendait de ... mon tagnc-. du llcaujolai:o a la l.oirc. était partagl: u part-. presque 0gale~ entre cleu' ~eigneurie!:.. celle de-. Far,!..!.t.:·'· unie a ln chùtdlcnic de Cornillnn ct ct..:lle de 1',1/nmzii:rt·, dont le!, acte~ !:.eigneuriau' ..,·e,crçai~..nt ü llmn•t•rl.

La maison forte des Farges, dont quelques Yieille~ ma-.urcs sur la grande route du port d'.\iguilly a \ oug). rappellent encore J'c,istcnce, appartenait au .\1\ -.il:clc. a la mai~on de Thelis quelqucfoil> men tionnt.:c dans Je., titre.., du kmpR o;ou-. Je nom ck-. l:ar;..:c<.,. Le plu.., ancien '>cigncur de cette famille qtli nou.., .:;oit connu est GcofTI'O~ de 'J'ht.!li-.; il 'ivait au \ I ll• -.il:clc ct eut un Iii-. qui epou .. a \Cr!:. 1302 .\Ji, de

---------1 \c serait cc P·•~ la 1-'ont-Cwtin? J tc ..... inle1nto' in de /,1 Ce~llcu.tJ. juxl,t ilcr ~cu limilc /cu­

.1,•ns dc: J.'oulc:-r.1hdo .:~d j>nrltmt .\J!ui/Ji.tci ..... 11 Tl.!~L.Imcnl dl.! P1crrl.! Du•·.md de lot par.-.i..,!'c de l{, •. ,nnc du 2-1 mai I..J2'' • .\,.·/t . ,t;:j>. dt•/,1 Luill:. Il. p. lCI'l.

31 J\' clt . dc: f>. de !.:1 Loin. 1. B. f-. ... ·q.

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\1<.1 Il 1\ E'\ HCl\'\'\ \1~

Cnrnillon ( 1 ). Guichard de Th di!> dec; l.'argeo.., aug­menta !"héritage de son père d'une rente d'un ecu due par Jean de \ oug), damoiseau. Les documents du temps nou~ apprennent au!:>si qu'un certain Colon de la Bruyère. de\ ougy, lui devait 8 ~ols d 'or. cleu"< poule!> it ['. \ssomption ct un fromage au Carna\ al. En mourant. il établit pour !>On héritier son fils, Jehan des Farge'> qui <Wait épou!:>l: Catherine de llom crt. Le succe:-.seur de Jehan dcc; l:cu·ges fut Guichard li, gui fut condamnl: en 1 J99 à payer à Etienne Tachez., pt·icur d'.\mbierle, une rente reconnue antérieure­ment par .\li\ de Cornillon ~on ~t'leule.

Jchan Il de Theli s . l:CU) cr, o..,cigneur de!> Farge!>. file; ct !:>Uccc.,!:>eur de (;uichard, di ... sipa et aliéna une partie des bien!> que sa famille possédait au territoire des Chambons, à .\\abl) et à \ïncie. près l'etang de Cor­nillon. 11 établit et fonda 1.1nc mc~~e, chaque semaine, ù perpétuité, pour le repos de son âme et de ses parents ses prédécesseurs, pour être célébrée clans la chapelle de la mai..;on de Cornillon, érigée en l'hon­neur de s· Jacques.

1 .es biens aliénés par jean de Tht.!lis furent rachetés par son fils ct héritier Louis de Thélis; il avait t.!pousé ,\\argueritc de Letouf. l·:n T..j97, pour faciliter les relations entre sa maison de Cornillon et c;a terre des l:arges, il obtint<< pour lui ct ses gens l>, de Gas­pard de \\ontrcnard. écuyer. la permis!:>ion de tenir un petit bateau au gué de \ erger sur la ri,·ière de Loire entre les port.., de Pouill) et d'.\iguilly.

Le successeur de Loui s de Thélis fut son fils

1 Donation par Geo ffro) de Théli<: et d.tme llu:;uelle son épou~e. ü leur lils_. it cause de snn mari:

11_!-;'t! a\'cc \Ji,. lille d~ feu

Gcofiroy de Corndl~m ... , de toul ce qu Ils vnt dan-; les pnrOJSSes du .\\a hl) ct de Cherier. Arch. du Duché ,fe U..o.wl~<li>, E., :?J..J.

-

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tHO LE::. 1' .\HOI~~E~ UISP.\RL'i,::, UU BE\t.:jOI \1~

.\ntoine de Thelis, marié a,·ant la mort de son pere à lluguette de Saint-Romain. De rs1oà 1521 il racheta ou acquit les territoires de \ ' incic, la Chevrollière. les. \rd illats, l'étanl{ de Pracor ct la terre de Rom pey. Son frère Zacharie de Thelis renou\'ela ù cette époque les terriers des seigneuries de Cornillon et des Farge~; il racheta également à Charles de Boucé prieur commandataire d'.\mbierle, la rente hypothé­quée jadis sur le domaine de Cornillon par Guichard des Farges. l~n mourant, ver.., 1560 1; ), Louis cie Théli~ laissa tous sc::. biens a sa lille Péronnelle de Thelis, dame de<; 1-'<trg-e ... ct de Cornillon. Celle-ci épousa Louis d·Ogerollcs, seigneur de Commières. capitaine commandant de cent hommes d'armes. 1·:~ 15tl2 il se trouva clans .\\ontbrison lorsque cette ville fut assiégée par le cruel baron des .\drcts ct Poncenat ù la tête de 4.ooo religionnaires. La ville ayant étc.! obligée de se rendre, Louis de Commières, avec un capitaine nommé Gui!. .\\oncelar et quelques hommes déterminés se retirèrent dans le chùteau décidés ù combattre jusqu·ù la mort. Cependant Poncenat et Blacons leur ayant offert la vie sauve, ils se rendirent. :\\ais des .\clrets fit massacrer tous les prisonniers à l'exception de" chefs quïl réservait pour une de ces scènes qui lui étuient familiërc.., (2), et le lende­main 11 environ 111) jour, il fit sauter et précipiter en bas de la tour du donjon ..... les capitaines \\oncelar , Duchon et Commières estant d'auprès de Roanne, un prestre de la .\\agdcleinc, le protonotaire de Chc­nillat ..... ,\\onsieur de la Roche, !·:tienne .\\arion fil s

1 A•·c!t. du Duché de RCl,vll"lis. E. ~îfl· J Parmi les prison nier~ ~e trou\ait le sieur E.~ticnnc.: du

fronchct, secrétaire de C1.thcrinc de .\\édicis. Il fut éparJ!né par l' inlt:rce:;:;ion de Pnnccnal.

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\IC,l(JJ\ E'\ 1<0\'\'\\J'>

de mai~trè Anthoine .\\arion, notaire de S'- Ju~t-en­Che,alet et onze ou trei~e soldats ..... {t) ll.

Plusieur~ annees après la fin tragique de son m<lt·i, Péronnelle de Thèlis se remaria avec le fils d'un de ~es compagnons Guillaume .\\oncelar.

De son premiet· mariage elle a,·ait eu deux fils : Claude d'Ogerolles qui épousa Jeanne des Serpents ct auquel, du consentement de son mari, elle lai1-sa tous tiCs biens de la mai~on de Theli<>, ct .\ntoine d'Ogcrollès, qui fut tu~! en l~lanclre (.2).

Claude d'Ogerollcs deYenu par la donation de sa ml:re, seigneur des Farges ct de Cornillon, passa dans la suite avec C~uillaumc de .\loncelar un traité p;:u· lequel ils se partageaient les biens de la maison de Thelis, séparant les ::,eigneuries de Cornillon et des l.'arges, C( laquelle transaction. en modifiait une autre precedente, en ce sens que la terre et maison de Cornillon resterait aud. Claude d'Ogerolles, et que la maison forte des 1:argcs, entourée de fossés, située dans la paroisse de \ 'augy, avec les cens, rentes et servis en dépendant, seraient rétrocédés à Guil­laume de .\\oncelar, ,·euf de feue Péronnelle de Thélis ..... (3) Il.

Cette séparation fut accomplie en 1591. Claude d'Ogerolles de Thélis, seigneur des l·' argcs

et de Cornillon, épousa sa cousine Jeanne des Ser­pent ... : mai~ ilia lai~savetneen 1612. Elle se remaria alors a\ec .\chille du Bernay du Coudra), seigneur de La ,\lotte-Saint-Romain. De son premier mariage elle eut plusieurs fils, l'aîné llenri d'Ogerolles, devint

( 1 ) M.11111SCJ il de J~·•lll Perrin. horn f!enis de .Unnll>r ison. pa<;-sngc cité p11r \1. .\. Bernard. '

(2 ) ilrclr. du /)uda: de R.n.1nn.1i~. E. 216. /3l Id.

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Jl:)~ LES P\HOIS!>ES DISP\RUES OU BE\UjOL\1!>

seigneur de Commièrcs , Cornillon ct les Farges; il était capitaine d'une compagnie de deux cents hommes d'armes au service du roi. Guerrier renommé et d 'une force peu commune, sa vigueur l'avait fait surnommer Uras de fer,- il sc distingua au !:>Îcge du chàtcau d'llcri!:>son, « où monk par escalade U\CC plusieurs autres, il a esté cause que la garnison qui cstoit dedans pour .\\. le duc de Condé s'est t·en­clue ..... n. Il avait épousl! en 16:26 .\\aric de .\\ont­conyr;; ( t ).

Le fils cl' llcnri d'Ogcrolles, Jean-François-Claude d'Ogcro!Je.., de Théli .... C!-.t célébre dan'> l'histoire des amour!> tragiquc~ pour a\ oi1· c.:nlc,·é noble demoi:.clle l·:li!:>abeth de Saint- .\nclré. Condamné ü mort pour c.:e c.:rirnc. c;ur lequel les auteurs du temps gardent le :.ilencc, tous !>CS biens furent conlisqué!> en faveur de Camille de \eufville. archevÇqDe de Lyon. ,\\ais celui­ci ne Je.., \'Oulut pas garder ct en lit CC!:>!:>ion ù la ..,rcur du coupable, Suzanne d'Ogcrollcs. mariée à Jcan ­l~douard de Hays, seigneur de Colombier, maréchal de bataille des armées du Roy. Peu d'années après. Edouard de Damas etant mort , Sukannc d'Ogerolles épou~:a en <;econdes noces haut et puissant scigneu r Claude de Damas, chc,alier. baron de Digoine. dont elle eut un Jils, Jacques de Digoine, qui fut institue héritier univcro.,el de son pere a la condition. que sïl mourait .:;ans postérité, les enfants elu premier lit, François ct Charles de Hays. lui !:>uccéclcraient, à la charge par CliÀ, d'ajouter il leur nom celui de Damas (2 1.

l·:n 17of:l, Françoi~ de Dama~. ~eigneur de Cornil-

1 ' \.Coste. lis~,1i his/.""~' la J•i/1" de Rn.tnnc cl ses cnl'ÎI0/1.,, p. !!û5, note .

.! . \ Cnstc, op. cil .. p .. .!Il;. nol! ..

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\IGUII.LY E--: RO.\ 'IX \IS

lon, les Farges, etc., abandonna tous ses biens a c;on fils \ïcolas de Bars Damas, marqui s de Digoine. a l'occasion de son mariage <H·ec Uarbe-.\\ichclle-Robert de Grangemont. Celle-ci ayant cu une dot considè­rable la fit hypothequer sur les biens de son mari, si bien que, dans la suite. ayant obtenu contre lui sépa­ration de corps et de biens, elle sc fit adjug-er pour constituer l>On douaire les terres de Cornillon. Com­mil!res et .\\altavcrne auxquelles elle ajouta la ..,ei ­gneurie de ,\lably, acquise du marquis de Cou~an.

Bientôt après elle vendit le tout à ,\\essire Gabriel Bonnot, trésorier des fortifications du Dauphin\.'!, moyennant b somme de 300.000 livres. Toutefoi!-1, celui-ci ne jouit que peu de temps des terres dont il Yenait de faire l'acquisition, car après avoir versé t;o.ooo livres, la dame de :\lably contesta la validite de la vente et passa avec l'acquéreur cc une transac­tion par laquelle il est convenu que lad. clame ren­trera en possession des terres vendues tt la seule condition que le sieur Uonnot demeurera déchargé des 150.000 livres restant à payer sur lad. vente ... ( t ) ll.

Dan<> la suite, en 'ï 37, la vicomtesse de .\\ably institua, par son testament, comme héritier des seigneuries de .\\ably. Cornillon, .\\alta\erne, etc .. son mari '\icola-; de !lays Damas, chevalier, marquis de Uigoine qui les \'endit, le 1 S aoùt 1 ï 10, a clame Catherine- Scholactique Uazin de Besons. comtes-;e douairière de la 1·\:uillacle, usufruitière elu duché de Roannais.

Peu d'années aprè.~ sa réunion au duch~.: de Roan­nais, vers 1766, la terre et M!igncuric cl'. \iguilly fut érig-ée en Comté en faveur de\\. :'1\ichon de la J.'arge,

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190 LES P\ROISSES DISP.\RUES I)U OE.\UJOI..\lS

comte de \ 'ougy, qui l'a,àit achetée peu auparavant. Elle appartint à cette familk jusqu'ù la Révolution française (1).

Il

T .-zlonnièrc

. ..\un kilometre environ. a l'e<;t du principal hameau d",\iguilly, !:>e trouve une ancienne ferme récemment restauree qui porte le nom de la Talonnière. C'était autrefoi!:> un petit fid place:: sou!:> la dependance de la seig-neurie de Donvert et formé par toute la partie orientale de la paroi<;se ci'J\iguilly.

La terre de la Talonnicre appartint d'abord à tme famille de Honvert alliee ù l'antique maison des Serpents (2) ct établie de temps immemorial dans le manoir de 13onvert sur les bords de la Loire, non loin de l'endroit où un pont suspendu permet de tra,·crser ce fleuve et facilite les communications entre les deux rives.

A la fin du quinzicme siède, cette famille de Bonvert se fondit dans ccile de S'Priest, originaire de ~oailly, où elle po~séclait le château de Béclandière caché au milieu d'épai s!>es forêts (3). ~ou.s connaissons de cette famille Claude de S'Priest qui vivait en 1539 et

{ 1) En 1766 ln terre cl" \iguilly fut réunie it celle de Vougy ainsi que Bou' crt cl les Pargcs.

~ ~ ) Bnnnc de Saint-l~ric!Sl. sœur de Charles de Saint-Priest. ~eignt:ur de Bon,crt el Commièrc ... t:pou.,u \ntoine des Serpents en fa,eur de laquelle iltc ~ l:t. - .\1dr. du /Jud~t:dc N.().tnn.li:<, E. 22R.

"l i En 1 :;'''· \ntoinc de Chamerant. é..:u\cr. po~~édait quelque~ rent..:~ O<lblcl' il .\i!:uilh t..l it \ 'nu;!,-.

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.\lf;CII l.Y EN RO \:\1\ \IS

Charles de S' Priest qui donnait dénombrement de ses terres et seigneuries de Bonvert et de Talonnière vers r 589 ( r ). Le fils de Charles de S' Priest, nommé Antoine, seigneur de Bon,·ert. acquit des commis­saires du duc de .\\ontpensier. le T..J janv. r6o-1, la justice et les droits seigneuriaux d'.\iguilly.

Cette seigneurie passa peu d'années après a la maison de Digoine ct était possédée en r668 par me~. Paul Salomon de Digoine, seigneur du Palais.

Son fils, Claude-Joseph de Digoine, fut aus!>i sei­gneur de Bonvert et Talonniére au commencement du dix-huitième siccle. Uni ensuite au seigneuries de Cornillon et de ,\\ably, Bonvert en fut de nouveau détaché pour être aliéné en faveur de >\. du .\\yrat écuyer, qualifie seigneur de Bonvert, Talonnière et autres lieux dans les documents de la 11n du s iecle dernier.

11 << Quittance de la somme de wo li\ .. en faveur de Charle!; de Saint-Priest, damoiseau. seigneur de B<lO\ert. pnr n< \ble .\ntoine des Sc1·penL::.. sci;.mcur de Cnmmi\:res. i1 compte de la dot de demoiselle Bonne de S• Prie::.t. lemme dud. sei~neur de Ct)mmiëre::. et stcur dud. seigneu1· de Saint-Priest 11 • • \tât. du /Judui de J~o.wtt.li~ . E . .!.!~.

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ACCORD ET TRANSACTION

LE CURI~ DE COG:\Y ET S I ~S P.\ROISSIE\;S

en 1585

R 01 s, Ale,andre de Ponccton, seigneur de Pranchc.:leins et

- Lnyc . gentilhomme ordinaire d.: la chambre du Roy noslrc sir~. cl son bailly au p11ys de Bcnujo llois . a tous prt:sens et ad,·cnir

sca, oir faison -; . Comme procês fu Bt meu cy devant en la court lll"dinairc de Bcaujnllni ~ entre v.:ncirable personne noblt: jacques

Arod prcbstrc curé ct recteur de l'esglise parrochiallt: ,\\onsieur

Sai net Germain de Cog-ny demandeur d 'une part; a l'encontre de!> manans ct parrochicns de ln dicte parroi~bc de Cogny

d"au ltn: ; sur ce que le dict ..,icur curé disQit ~.;t a llégunit que de

toute.: anciennt:té cl pa r lemps imm.!morial 1 U) cl ses pr~déces­

seur-, curés en l:t diclt: cure de Cogn) ont heu dr,, ict t:l faculté de

prandrc cl parccH•ir en la dicte paroisse de Co;.rn) de chacunc

m"i"11n tenant quutre bcuf-, une; bichcl de bkd soillc ( 1) ct des

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.\CCOflO ET TR.\;">5.\CTIOi': E:'\1 I~E 1 E CURÉ DE COC~Y f9)

aultres paroissiens tenant d~:ux beufs demi bichct soille poUl· :in moissnn cl droict de bnissclla~,;e chacune année, el fondé en con­

tract entre les prédecesseurs curés u\ cc les hahitans ct paroissicns du dict Cogny, le dict ctlntruct en date du ....... (1) jour du mnys

de ....... en rannée mil cens ....... Et icelluy drnict de moisson iceuh

habitans nuroicnt tousjnurs pn}é, tant au\ pn!deccsscur:; curés du dict Cogny que a ussy nu dict sieur demandeur et continué le

payement sinon puy cleu\ ou trois ans en ça, que les diets hnbi­tans ct parrochiens a01·oicnt fuict n:fTu.r. au dict sieur curé luy

payc1· le dict droict de: moisson; tcndl1it :1 cc que le:, dict:, habitnn::.

ct parrochic:ns du dit Cogny fu~scnt condamnés ù lui pa} cr cc dict droict de n10isson annuellement !:>Uy\ant les cnu:otumcs de

leurs prédcccsseurs ct le teneur du dict contrnct ;,u>. narré ct luy payer les arrerages do.: la dicte moisson en con~idcration de:.

g-rands chargcs quïl dnibt supportcr en la dicte e~gli:.c cl paroisse qui c::,t de grande cstcnduc et fort lningtcinc de maison::, .

. \ cc rcpliquoient les diets habitnns et parroi,sic:ns du did Cogny. que cy deYont ct de toute ancicnncté ils aurnienl este dcsen i:;

p.11· les prcdecc~scurs curés ou leurs 'icuirc::. en l<t dicte csj!li:.e de Col(ny et pnroi.,sc bicn ct deucment lous les jours do.; dimanches

ct fc~tcs solennellcs : cleu' messes. une mcs:;c bt~slie appciC:c.: la

première messe ct une aultrc me:-,se it haultc \ni\ appelée la grnnd-mcsst:. reau bénistc. , csprcs. dire la P.tsr:.ion au ttmps

nccnustumé (2). dire rE\angiJic cl faire reau bénir:.tc liU\ com­mères accouchées t:n ln dicte paroisse cl dire quatre mess.:::- chas­

cu ne sepmayncs as:;a\t~ir: les jours de lund), jcudy. \endrcdy cl

:-.ahmedy. SilO::. rien pranclre ni pcrcc\OÎI' des diets habitan" ct parrochicns. parce que les diets curés lenoienl la tierce part) c de tous les dicsmcs dcubs en ln dicte parois.,c. cn::.cmblc le:; fruiv de

( 1) Les dates manqucnt dans le tc'(tc. l .l l Depuis la fête de rJn,·ention, ~mai. jusqu'au 1..1 septembre.

fête de l'Exaltation dc l.t S•· Croix, nutr~; la proccssion domini­cale, on récite la Pas:,ion a\·ant la messe pour les fruits de: la terre. En oUtl·c. lorsque le lemps tSt it ro)l<tge. surtout s'il ) a menace de g-rêle. le pr.,tre sc rend .1 l'église ct y récite la Pa~sion. pendant qu'on tinte légcrcmcnt ln clnche. par intcn alles. san~ jamais la mettre en branle:, cc qui serait un dang-er pnur la foudre.

La récit:ttinn de la Passion c'i:-.tc d;~no... quelques puroil:>::.c::. du dincèsc de \'i1 icrs ct probablement d<tn~ d'autn:~ diocèses.

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191 .\CCORD ETTR\:\5\CTIO:'\ E:\lREI.ECl~RÊOECOG:-<Y

c~.:r tain" fonds ct hnbitangs dcppedans de ln dicte cure. Et où il

::.c: trc:u\croit iccuh hnbitnns ou leurs prcdccc~scurs ~t\oir bailh!

nu dict -.ieur curé ou il ses prcdtcccssr.:uro et 'ica ires aulcunc

chose au lcmp!- de mois•ton. c'c-.tuit pilr nu lmosnc ct en conoid~;­

rntinn des sen iccs qu'ils reccp,nient de~ dict~ curés et 'ica ire~

sans estre nulcuncmcnl tenus. Et qu:tnl au contract allégué par le:

dict sieur curé su!> narré. disnir.:nt les dict ... dcfTcndcurs que cc

n'cstoit qu'une llÎmple coppie prinse sur une nultt·c coppic,

laqudl~; partant nt: poU\ oit faire foy; cl où il 't: tt·ou,·eroit le di.:t

control cstre \allnblc puys ln passntinn d'iccllu). la plus part dt::s

habitans t:l pnrrochicns de la dicte parrni.;'t.: t:l m<.'Smt: des

nommt.!s en dicte cnppie scroicnl partagés en cleu\ \Oyre troy::. nu

quatre parl)c:;, cl ne pnrroicnt ,uppMLt:r tdlc o.:haqcc. cnnclucnt

a ahsolution :n t:c dcspcns. Et tant proc~.;ddé nu dict proc.::s que

p;11· santancc dnnnét: par \lnn!oicur le bnilli de Bcaujollois nu

\lon-.icur son lieutenant. lt:s diets dcfTcndt!urs auroienl estê ccm­

dcmnt!~ en\ crs le dict sieur demandeur cl ses s uccesseurs en la dicte cure. payer nnnuellement pour chascune maison tenant

quutre beufs ung bischet dt: snille ct pour chnscune maison tenant

d~:u' bcufs en ln dicte paroisse pa) cr au dict sieur curé demy

hischct bled soille cl pa) cr les nrrcraiges au di ct .,ieur demandeur

du temps porté ;,ur sa dmandc. it la charg-e quc par lt: dict sieur

cut·é ;,croit tenu faire faire le sen icc in di\ ini~ au\ diets parrni::.­

~iens en ln dicte esr.;lis·~ dt: Co;>n) chnscun jnut· de dimnnchc ~o:L

feslc::. snlcnncllcs. de dcu\ messes. l'une appelée la prcmi.::t·c

messe il busst: \'ui,. ct J'aultre messe it haulte \ni,. et les jour::.

de lundy, jeudy. \cndrcd} et sabmedy chascung de::s diets jour~

une ffit!'>SC hasse, d condem pnés le:; dcfTcndcurs èz dcspcns du

pt•oce~. De laquelle:: snntance les diets habitans et parrochiens de

Cngn} aurnicnl appcllt.!7. en la ,·éncrahle court du Parlement it

Pari:.. el ill cc rellc\ C: leur clict appel. auqud li~u scrni t le di ct

proc.::.., pandant. et su r le point de forme•· de kurs grief<;. Pour

obcyr nu jugcmt:nr duquel proc.::s, considcré le jugement c~trc.:

dntcuh. Je, grands frais ct impanscs qu'il con' it:nl fnirc il la

pnur::.uillc du dict procès. circnn~tancc::. cl dcppand<~nccs d'i~cllu}.

Or il c~l que par dc\anl \nthoync .\lrtr,ault notaire ro}al dt:~

cuur::. de Beaujnlloi:; jurt.! ~oub,;i;.:nè cl en prt.!~cncc cl<.'::. lc::.m••in;.r:,

aprb nnmmt!:;. «nnl cnnstitu.::; ct e:,labl)' t:n leur, personne~. k

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ET , ES l' \ROISSIEI'S EN 1 S85 195 su~nommé Yenérable personne noble Jacques .-\rod. prebstre curé

de !,1 dicte parroi sse de Cogny. pout· luy et ses successeurs curés

en la dtcle cure d"unc part; ct ]chan \'crney. Anthoyne Bransiard .

. \nthoyne Sandrein. André Sandrcin. Pit:tTt: Sandrcin dict Bran­

siard. Loy:s .\laposse, .\nthoync Richard, Pierre J\lontessu) t dict

le BoUI·g. Guillaume de illontmcin dit [lugan, ]chan \'adcbuyn,

Claude Ourion dict Thollon. habitans du dict Cogny et Pierre

Dubost dict Frojon, Claude Vadebuyn, Claude fils et Germain Verand cosseus ( 1) et habit:ms du di ct Cogny, et aussi hon neste

Pierre ;\\ar ~ault dict Jaroudy. Claude Peyneau cous turier du dict

Cogny ct Lnys Ourion du dict Cof-\"ny: les dict~ cosscus. tant il

kur nom que pour ct au nom deb aultre~ habitans du dict

Cogny pour lcsqut:ls ils se font forts. ct iccub. prnnwttcnt faire

cnn~entir ct ratiAier ceblc quand requi ~ en :>eront. obli g;eant pour ce tnub kurs bit:ns pour euh et les leurs d\lllltre pa rt. Le~ dictes

parties. scachant et bien adYisés. sans force ny contr.~inctc. ains

de leurs liberalles \ollon tés. considérant leur utilité et aultn:­

ment. car ains) faire leur plaict. ct que h:ur plaise est tel du dict

procès bUS narré, circonstances et deppandances dïcelluy, ont

transigé. ché\ i (2) t:l appoincté, comme par ces présentes. transi­

sigent. che\ issent et appoinctent comme s't:nsuyt.

Premièrement, que bonne paix sem et demeurera de ce~te heure

en <\\a nt entre les parties. Item. Ont renoncé et renoncent pour euh: et les leurs au dict pro­

cès meu et pandant en la dicte court de parlement sus déclain:.

tou;; dcbpt:n '\ . dommaiges ct interests compensés et lesquels ils

compensent par cc:.tcs d'une part et d"aultre.

Item . . \ es te dict t:l accordé entre les parties. que tous les

habitans et parrochit:ns de la dicte parwisse de Cogny. euh, et

leurs successeurs pour rad\ en ir seront tenus payer au dict sieur

curé et il ses successeurs curés en la dicte curt: de Cogny assa ­

Yoir : ceuh qui tiennent quatre beufs demy bichet soille. ccu" qui

en tiennent dem: une copc quarte soille ct les autres ne tenans

beufs a)ant moyen et pnuYoir. payeront au dict curé deux cnppons bled soillc il cha~cune fe s tc Sainct-.\\ichel. en leurs

(!) c~~~~Cl/$. cnn~uJ. échel in. ( ~ ) l ."lll·11ir. \ Ïeu\ françai~. ct>n1cnir. ~·aœnrdcr.

j

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196 \CGOHD ETTH 1\~SACTIO~ E:'\TRE LE Cl.JRÉ DE COG i'> Y

maisons. où le dict ~icur curé sera tenu les ama sser annuellement:

l!l les aultrc~ comme' i;.m.:rons cl cln/icr~ ( t ) possedans aul..:ungs

herita ige::; . san · comprendre le;: grang icrs tenant heufs qui

demeureront nu-.. m .;mcs charges que dc~ ::.u s . euh cl leur-;

m;•istrc::;. pa)crunt au dict , icur curé it chacune fc::.tc de Pacque::.

ung sol.

(t~;;m . . \ c::.té com·cnu ct accordé cnlrc le ~ partic~ . d'ung com ­

mun consentement que lcs diets parrochicm, du dict Cnf!'llY cl !cs leurs pour J'ad' en ir. seront t~;;nu::. payer au di ct ~ icur curé nu

il sc::. ::.uccc::.sc:urs cn la dicte cure. par chascunc hcncdictinn

nuptiallc en l.t dicte parroi bsc de Cogn~. pour homme ct fcmmc.

la somme de si-.. sob tournoi s et une p:ellinc (2) .

Item . Chascunc fcmmc allant it ba prcmière mc::.~c au sort) de

l.t couche d'enfa nt. ;,cr.t tenu pa) er au dict s ieur curé pour une

mcs;,c , ung denier dc chandoillc cl une o ll"r.tnde ;,ellon sa \ olonté

d une j!cllinc, ct le dict s ieur curé ct ses successeurs au dict lieu

scront tcnu bailler it di s mc it la dic te commère ct h la ::.aigc­

fcmmc allant a\ cc elle hnnncstcmcnt selon ::.nn estal.

1 tem. S eront tcn us icculx par roch icns ct les leurs . pa~ cr au

dict s icur curé ct ses s uccesseurs curés . pnur c ha~cunc scpulturc

ass;l\oir: lcs maistn.:-; ou maitresscs dc mai son tcnan s quatrc

heur, ncuf sol ,; tournois cl une li\ rc circ qui sera cnn\cnuc cn

cierges . lcsqucl s scrnnt alumés puys la sortic de la mai-;on du

déccddé ct demcurcrnnt ardan s jusques à cc que le corps <>era

entctTé. ct les autres parrochicn s tcnans deux bcufs . maistres ct

( t) Clo=icr . f!'t 'angcr. \alet de fcrme nu de mar son. faisantlc jardin. culti\ant !cs tcrn:,; .

Pour l~: s mes urcs dc grain~ qui \ariaicnt ~ui,ant les lncalité-. il ) <1\ ait le hic hel corrc~ pnndant it peu prl:~ il l'ancien hois;,cau. La coupe était l<:! quart du hichet. et le couppon le doutième. Dan' les cn\ irons de \ïllcfranche on Je ,: e ~timait it la mesure de.: Yillcfranchc. ir ccllc de Chamelc:t, it celle du g rcnicr de ,\\ontmela ~ . dc \\ar té . etc . Le rat qui ;,c troU\'e ;,11u\ent dan s les n:dc\allct.:~ . était unc mcs urc ;, pécialc it l'a\ o inc . Pour lc 'in. il ~ il\ ait la quarte dont le nom s'es t con scné. le h.trral. l'tl!lée. !.t bnltt: .

. \1. \'achet-. it la fin de snn ou\ rage ~ur les 1 ·~,1gcs loc,wx. ayant force de loi dan s le dé pa rtemeut du H. hl111c ( 1.~ on tS<J!:l). dnn n<.: la \aleur de~ mes ures anc icnne;, . !t:~ plu ::. u-itéc.: ~. La plupart :. t:

re troU\ ent dans les pa,., \ oisin :- . (2) Gcllinc, poule. -

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KI SES P\IWISSIEi'\'i E:\' I)l:\) 19ï mailres-;cs. seront tenu~ pa~ er pour le dict drnit de sepulture

pnur cha~cun:; corps en sepulture t>i\ bob cl la cire ~u,di cte: cl

tnus les autres habitan~ ne Lenanb beufb a~anl pou\·oir. payeront

de,; cierg-e:; selon leur\ olnnlé cl pou\·nir. cl pour cha ~cunc ::,cpul­

Lurc des petit<; cfans jusqu"" :1 le a:;c de dnu/C an~ ne ~erunltcnus

de payer le dict droict de <;Cpulturc 'iinnn la somme de dnu/c

deniers. et sera tenu le dicl curé cl ses s uccesscur5 cur~:; ou

\ica ires aller querir les corps l!n la mai son de~ déceddés .

Item .. \ est~ plus comenu cl accm·d~ entre les dictes parties que

chascun:; parrochil!ns du dicl Cn;m y cl qui -;crnnl pour l'ad\enir.

payeront pour chascune maison au dict sieur curé cl ;\ ~c s succl!S­

seurs curés il chascune fe<;le de Pacques Lrnys œuf~ . il la charge

toutefois que les pau\ res femme <; \eS\ CS cl eO"an ::, nrphclin s ne

pa~ eronl r il!n des l!ho-.e~ ~u,dic lc~ -. inon .t leur\ olonté. el demeu ­

reront lc'i diet s hahitar.~ t.!l p trrochicn :, cl les leur'i . quictch el

e\ampl'i cm cr~ le di ct ~ieur curé des aréraip;es de la dicte

mn)SSnn par luy prétendue. sans que le.: dict sil!ur curé n~ les

sien<; les en puis~c jamais inquidter ny molester. mais. en tant

que de besuing scrnit. le dict sieur curé les a quictés el quictc au\

dicb ha hi tan<; cl au-.: leurs moyennant ce que dessus. Et nw) en ­

nant les choses sus escryptes. le dict s ieur curé et ses successeurs

curés en la dicte cure cl leurs Yicaircs seront tenus ce que faire

promet le dicl sieur cur~ pour lu y ct ses successeurs, sen ir ou fain: desscn ir in diYini s les diets parrochiens ct esglisc du dicl

Cogny. comme il a coustumc de faire chascung jour de dimanche

el feste~ snlcnnelle de cleu' messes, l'une il \'oix haulte ct l'aullre

il 'ni-.: ha ~se. dire la Passion . faire l'cau! x b~nislc au Lcmp:;

aco11~tum~ ct aultre~ sen ice~ acnustumés . et chascung aultre jour

de lund~. mercred~. \cndrcdy ct sabmcdy une messe hasse cl

faire sonner les cl n-:hes a\·anl que de celebrer les elides me<<c<. it

la chari!·c que. où le diclcuré seroit empcsché pour l'ad\enir pour

le sen icc de la p.troi sse. quïl ne pourra cs trc recherchlé dcs dictes

messes, où que ce feusl par infirmité d'icclluy.

Item. Sera tenu le dict sieur cur~ cl ses successeurs fain:

l'eaux bénislc au-.: commères et leur dire l'e~\angille en !.:urs

maisons. cs tans en couches d 'cffans . ct faire dire\ e~prcs , chascun

jou1 de dimanche cl festes snlcmpncllc~ . suy,·anl la hon ne cous­

Lume.

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19H \CCOIHl E 1 1 H \ "'\ S \CliO"'\ E"'\ 11<1: 1 E LI Id: IlE COC"'\ Y

Item. St:ra tenu le dict , ieur .: un~ . ra biller ct r.;cdiflier l.t mai qccn

de la dicte cure. mn)cnnant que lt:s diets hahitnn s aydct·nnt au

dict sieur curt! it ra biller la di cte maison de la cure a ss;l\ clir :

ccuh: tenan hcuf~ s'nideront chascun une journée a\CC leurs

bcufs. ct ccuh ne tenant bcufs s 'aidernnt de leurs personnes et

puU\oir. ct le dict sieur curt! fera faire .......... (ligne totalement

c!Tacé<:: 1.

Car ain s y a esté accordé <::ntre lt.s dictes parti<::s. pmnu .. t­

tant les dictes partie~ d'ung cnsté ct d'aultrc pour euh ct les leur~

c.:t au nom qui.! dcs!-> us. par fo~ ct ~crmcnt f.tiet .tU\ sainch é\an-

1-!"ille~ de Dieu et snuhs "hli!-!"aticon de tou., leur~ hicn s nll:uhlc~ et

immeuble.:.., présens ct ad\cnir quel,.conque-,. ;l\nir le pré~ent

accord ct tran;;actinn en tout le contenu en icdlu~ . ferme . 'tahlc

ct agréable. icdlu~ oh~c...n t! et ;:.trd.: de.. pninc:t l.!n poinc:t. ~an~

jamais \cnir au contraire au jugement Il) dehor~ . par façon n~

manil:rc !,Ur cc faict. <::t payer dt: tous despen.,. dommaigt:s t:l

intl!r<::st ct pou,·oir fair<::, sc soubsmcstr<:: au\ c11urs ct juri..;­

dictions du lln) nos tre s irt:. ùlon s icur le hnilly dt: .\\ft-,cl>n

scn<::schal ct official de Lynn ~:t de nous juge su~dict t:t it tou'

nul tres par lt:squdlcs ils pourroycnt cstre compdlés. Et renoncent

il tous dwicts cano ns, <::t cculx cscripts et nnn escripts, meme

cnmme au droict , disant la gcn<::rallt: nnn Yalluir s~ la speciallc

ne préccdde. En tcsmoing de quny. nous bail!) s usdict. ;nons

ordonné Il! sec! m~ al de nnqtr<:: court est re mis t:l apposé il ces

présente~ faictcq et passées au bourg dl! Cogny, le di\ neuf\ iesme

jours de mar-, mil cinq cens quatre ,-ingt et cinq. pn.::;ans maio;trc

l..n)~ Dclacharmc clerc denwurant il Cngn~ et Pierrt: Grangicr

clt:rc de Bull~ tc~ mning" : les di~h ha bi tan~ nnn signés pnur ne

sca\ oir e.,criprt: ~nqui s :<U) ,·a nt l'nrdnnnance. Et a signé les sil.!urs

Pierre .\lar~ault t:l tc ~mning~ a la œdde de'i présentes, Jacques

.. \rud cur<.. ~usdict. Del.tcharn<.:. Grangi<.:r d 111<1) notaire ru)al.

\. J\1\R'iA l ' l. l'.

Jacques , trod. né le 17 février 1)20. était fil s de Louis .\roc! ct de Isabeau de (~aste. Les archives elu chàtcau de .\\ontmelas contiennent l'acte de

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El ._,E._, 1'\IWI S SIF.::\ S E"\ I ):) ) 199

baptême, conféré par lui, à Jean Jacques .-\rocl son nen~u, le 1 1 septembre 1 5 ï 5. Il était d onc frère de Jean qui avait acquis, en r 566. la susdite seigneurie de .\lon tmelas .

Il y a cleu\. provision s de la cure de Cogny en sa faveur : la première elu) mars '577· conférée par Etienne de la Harge, grand vicaire de ,\\gr d'Epinac, sur la présentation de Jean d' Aman zé, prieur de Denicé. qui nommait a la cure. alors ,·acante par la résignation de . \ ntoine de \'ille, la seconde e~t

elu 10 avril '579· envoyée par Jean Laurencin. grand vicaire elu même archevêque; le même prieur de Dcnicé avait reçu la ré-;ignation cl '.4.ntoine de \'auzelles.

Jacques .\rod resta curé de Cogny ju~qu 'en

novembre 1585 , peu de temps après la tran~action ci­dessus mentionnée. 11 fut remplacé par Thomas Gyrin , dont suit l'acte de pri ede pos ess ion.

PRISE DE POSSESSION DE L.\ CUlΠDE COGYY

p,v 1'/wma.~ (;_vrin.

L'an mil cinq cens quatre \ ingt ct cinq . aprb mid y. cl le\ in:;t

deu"\iesnw jour de nil\ embn:. sc.t\ oir fai,nn~ it tou · présen s cl

adH:nir. que par de\<tnl le notain: r")al soub igné. en présence

des tes moings après nommé:,. au lieu el parois~e de Cog- n) pa y, de

Beaujnlln)S . au de\anl de la g rande pMte dt! l"t.! !:>gli~e du dict lieu.

a cnmpareu \ encr.tble et di l'.: rette personne .\\css ire Th 11mas

Gyrin diacre au di< lcè -;e de L)"n. lequel dict en \'t::rlu de la prmi­

sinn de "\;"~ln: Sa incl Père.: le Pappe et après en \ i:,a de .\lon sieur

le \ icait·c géncral !.uhqitue de .\\ nnseigneur de Lyon el par la

rés ignation de ,\\onsieur .\lc~sin.: jacque,; Arnd. prehstrc prieur

de S • Saturnin le Pu) s ct dernier pie,.,sible possesseur de la dicte

cure et bénéfice de Sainct Germain du dict Cn!-!ny au diocè;rc de

Lynnnois. il se présentait pour prendre possession de la dicte cun.:

de Cogny. fruit s . proufficts. n !Yenus el cs m .. lluments dïcellc

el a fa ict apparroir de la dicte pi'Ovi s ion quïl a exhibé. En su y\ a nt

1

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2 00 \ CCOHil El 1 H \"\'Hl.IIO"\ E :\ '1 R E 1 C CU HI~ IlE COt,"\Y

i.:dlc 1<.: dict C~ rin a prié <.:l requis di~c •·cttc pcr'innnc \\,,i'itrc

E~ticnne Burdyc prcbstre d<.: Vauh •. illccq y estant. de le mellrc

en la pnssc!>s ion . joui , sance ct saisine de la d icte cure. ensemble

d<.: tou ;, ung chasc un les f1·ui c ts . prouflic ts . rcn:nus ct cmnllu­

mcnb . Lequel \\e..,,., irc .\nthnyne Burd)C ;1\·a nt \cU el leu l<.:s

dictc 'i pro\ i<; ion <; . prenant le dict \\ai'>Lrc Thnma !- G) rin par la

main . l'.t mi~ en poss <.: -;s ifln. jouis sance <.:l sai..,inc d<.: la dicte cure

de Cog-n) . frui ct 'i . prouffict s , re\ en us ct esmolluments d'icelle

qu<.:l conqu<.:~. par p.trtic déchirt!c. oU\crturc ?) de la gTandc porte

de la dicte c,:.dise. a..,pcrtinn de l'eauh. béni ,.; tc. attouchement des

~ainct ~ font s bapti~mauh:. b<.: scmcnt du {.!Tand authd cl n:liqucs.

OU\<.:rture du \\i., scl cl lecture des Sainct s Canons et Esn111{.!·illc~ .

..,,mncmcnt de.., cloche ~. ct a fo~ict entendre . 1<.: dict messire Burd) e.

au\ pré~<.:n~ a,.,,., i~tan ,., <.:t p<.:ntchicn,., de C o!! n) . qut: le dict messir<.:

Thoma-. C) rin c~l <.: url! du di.:t Cogn~ <.:l quÏI -; n'en a)<.:nt it

prt!tendre cau ~e dï:moranc<.: . Comme de LflUL cc que dessus. k clict

i\\" G) rin a r<.:quis et demandé m: t<.: it !llO) notaire rn) al soubsignt!

qui lu) ait octroye en pu) s ce, prt!scntt.:s. <.:'<pt!diées les au jour

cl lieu que dessus: et prl!scn s dont Claude Clnmeillc prieur de

Gramond. ct \\essin: Benoist Dcsmeurs prebs trc. qui ont signt! l.t

ccddt.: . en semble les diets G) rin ct Burd)t.:.

Pour le dict curt! sus dict t.:s t c-.;pl!dit: par mn y notaire royal.

.Je,m d' . tman::J était chanoine- comte de Lyon. JjJ ., de François d'.\manze ct de Catherine de Semur. Il y eut plu~icurs autres chanoines-comtes de cette famille. cntr'autrcs Jean. chanoine en LJOI ; Pierre, chanoine ct sacristain de S' Jean, mort en r461: Renaud. chanoine ct maître de chœur ù S ' Jean , mort en 1 165: Claude, chanoine-comte enI 515: Jean, dont il C!-.t question ici ; ct enfin Jacques , chanoine- comte en 1 S 9 5. (.\ \ de \'. Recztezï de documents p. se n 'ir à l'histoire de l'ancien ,!.{Oztvernement de Lyonnais.

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El SES P .\ROI SS IE;\S E;\ 1 )8) .:! 01

. \rchci•équcs). La famille d '. \manze était elu .\\.Leon­nais . d portait de gueules a trois coquilles d'or.

~?.­

~' "' CLz.c'lliW de la Bar,:,: e était d'une famille orig inaire

cl'.\ uvcrgnc, portant d'argent ù la bande de sable, qui a donné de nombrcu.:-. dignitaires il l'Egli se de Lyon. Etienne était fils d' . \ntoinc de la Uargc ct de Charlotte de Rivoire, abbé cl'lclrac, chanoine-comte. custode ct archidiacre de l'I::glisc de Lyon. Il mourut en r6o2.

* ~:, *' _ \nlnz'lzc de 1 ïllc de, ait être un oncle de Jcan-

(],mclc de \ïllc. custode de S'' Croi\. ct vicaire général elu cardinal Alphonse de Richelieu. Cette famille. originaire de Lyon , a donné des magistrats ü notre Yille, cntr'autrcs Pierre de \';Ile, conseiller de ville ct procureur syndic en 1 r 16.

~i~

*' *' La famille de 1 'a u::.elles, originaire de S' Bonnet

les Bruyères en Beaujolais (de gueules ü la bande d'argent. chargée d'un demi sol de sable), ne doit pas être confondue avec une autre famille elu même nom originaire de Lyon. Celle dont il est ici question possédait le chùtcau de \ -auzelles en 1 kaujo lais. ct sc rattachait ù la famille Arocl, par le mariage de Pierre de \'auzelles , seigneur et possesseur elu fief de Scrfavre. lequel testa, en r 55 7, laissant ~t s<t fem mc, c\\argucritc de .\\ontrcgnarcl, sa maison de Cogny ct la terre de ScrfaHc . . \largueritc de ,\\ontrcgnarclétait veuve en prcmiércs noces de Florent de Signollcs.clont la fille Uarbc épousa Jean "\roc!. Il c:.iste ~t Cogny un mas ou hameau portant encore le nom de \ 'auœllc.

;If;·~,

Le prieure de Gramm ont ètait situe clans la paroi . e de Blacé. c\l. de Lacarcllc le cite ü la nomination elu

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.?0:! .\CCORD El 1 R.\;\' \C llO '/ E:'I'TRE LE C URÉ DE COf<'>Y

grand prieur de S' ! ~ tienne de Limoges et fonde par les ires de Beaujeu . .., ans autre indication . • \ubret raconte clans !oies Jfemnircs pnur scn•ir à l'histoire de Dnmbcs. que Guichard de Ucaujcu. en 1191 ou 1 I 9 'i · donna au prieur(: de Granclmont la peche de Renins (S' (3eorges de Reneins ) ct un pain de sel qui lui était clù toutes les semaines à \ïllcfranche . Guichard!\ ', en 1 J 6). lui donna -JO sols de rente. En 1331, Gui­chard V lui lai ssa 10 ~ ol s de rente ou 10 livres en argent une foi s payee~ pour faire on anmversa1 re tous les ans, au jour de son cl écé:;.

1. ;\\QIŒL DE \ ' o L CI:\E.

L'Éc~ l. l s r· IH" Cor.xY 1"' 1~; n. d ' <~ pre ~ un dcl's in orig inal

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L'ENTRÉE DE LOUIS XIV

A VILLEFRANCHE

Le S a m ed i 2] JV o11 emb re 1658

[l 'uN des évènement · les plus intéressants des annales de notre ville. c'est l'entrée ù \'ille­franche de Louis .\1\' . ùgé alors de vingt an ::. .

L'i ntl:rêt vient surtout de l'abondance des détails con­tenus clans la relation qui nou~ en est restée. Cc roi ;;c rL:nclait il L) on pour l'entrevue quïl de\ ait avoir avec la princesse .\largucritc de Savoie, en vue d'un projet de mariage, qui elu reste ne se réali~a pas. Le voyage sc fit ù cheval et en carrosse, avec une suite nombreuse et brillante. \pré~ un séjour de quinze jours à Dijon, la cour en partit le 19 novembre . s ·arrêta un jour ù .\\ùcon et arrint le 23 au soir ù \ïllcfranchc.

La relation de cette entrée a été écrite par Claude Laurens notaire royal et procureur au baillagc qui remplaçait, dans la charge de secrétaire de la ville, ,\\c Ponthus Dcssic, que ~on âge ct . cs infirmités empêchaient d'en exercer les fonctions. Celui -ci

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20.J ' ' L Ei"l REE DE LOCI S Xl\" .\ \ ' JLLErR \:\'CllE

etant mort à la fin de 1659, le conseil de ville nomma naturellement ù sa place. ù la pluralité des \'Oi\.. celui qui depuis près de deux ans faisait tout le travail a la satisfaction générale. Son concurrent à la poursuite de cette charg·e, .\\L .\ntoinc nlonclcl l'ainé, qui était comme lui notaire ct procureur, n'obtint qu'une seule VOI X .

• \u !;sitôt nommé. Claude Laurens sc présenta et fut reçu en la chambre consulaire de l'llôtel de ville, où il fit le se rment de bien ct fid èlement s'acquitter cie sa charge. \'oici elu reste ses lettres de nomination.

S'eu;;uil la teneur des le/Ires c1CCOrdec; c1udict ,\J• LaUI'CII;

Nous . esche\ ins de la \ille de \'illefranchc. ca pi talle de Bcau­jolloi~. sça\ oir faisnns que pour le\ t:ritable cl louable rapport que

nnus a estt: faict de la personne de .\\• Claude Laurens. notaire

ro)al ct procureur au bailliage de Beaujolluis, de ses sen s. sufli­

sancc. capacit~. C'.p~ricncc au faict des affaires. ct en cnn ;, id~ra ­

tinn des sen ices par lu y cy de\·ant n:ndus au public; ù ces

cau~c~ luy a\ons donn~. comme nous luy donnon~ la charge de

scc r~taire de ladictc \·illt:. pour en jouir. par luy. au'. honneurs.

g-a ige<> ct droicl7 tclz c.:t semblables qu'en jouissoit dcO'unct .\\• Pon­

thus Bessie. dernier poun·cu d'icelle. ct c'est tant ct si longue­

ment qu'il s'en acquictcra bien ct dcuemcnt. it la chaq!,'c de faire

le ~crmt:nt ct prome~ses en nnq main~. de tidellcment \·acq uer au

faict dïccllc. En fn) de quo y nnu~ a\ ons ~ig nt: ces pr~~cntcs. ct

faict ~celler du sec! c.:t armes de laclictc \ille.

F.tict en l'ht.tel commung d 'icc.:llc. le di,icsmc jour de jam·icr Lm mil ~ i' cen s soi'.antc. S ign ~ .\\ig nol. Guc]rin. ;\\urcstin ct Ber­

nard. - B. Ri,ièrc. co mmis .

.:\u commencement de 1678, :\\L Laurens remit sa démission de secrétaire aux mains des sieurs éche­vins. Ceu;\-ci cherchèrent « une personne capable ct in tell igcntc n pour le rem placer et nommèrcn t ,\\' Dcguz secrétaire.

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LE S~~EDI 2J ~OVEUURE 1658 205

Dur an t ces dix-neuf années d' c~crcice, .1 l" Laurens remplit sans cloute e-.:actement ses fonctions; mais il ne clonnapas toutcequcsonpremier récit pouvait faire attendre de lui. J'admets bien qu'un autre évènement d'une aussi grande importance n'a pas clù se repro­duire il \ïllefranhe: mais clans cette occasion, il a écrit sa relation d'une plume si facile et si précise ü la fois, qu'on regrette qu'il ne lui ait pas donné plus de liberté clans ses procès-vcrbau:.\.. li avait les qualités d'un véritable chroniqueur.

E. L.

VOYAGE DE S.\ M.\JE TÉ LOUlS XIV, roy de France ct de NavarreJ à LYo~. pas~age

par VlLLEFH.\ \Cl lE, avec desduction de cc qui s'est observé.

~~·~- ou1s quator;.icsme, par la grùce de Dieu Roy ~ de France ct de 7\avarre. ayant faict des-

sein de faire voyage en la vill e de Lyon, partist de la ville de Paris le \'ingt- six octobre mil "i' cens cinquante huict. pris sa route par .llclun, :'1\on­tereau, Sens et .\uxerre, arrivast à Dijon le \.11< elu mois de no\·embre de la me;,mc année ct y séjournast quelque temps a\·ec la cour composée de la reyne sa mère, de .\\onsieur le clue cl'.\njou son frère unique, de ;\\aclemoi selle, fille aynée de.\\' le clue d'Orléans. souveraine de Dombes. dame ct baronne de cc pa) s [de llcaujoll(lis ]. son l~mincncc .1\onsieur le cardinal .1\a..:irini. plu"il!ur" dw:z, pairs, marL;,chaul\. de !;rance ct aultrcs granclz sci; .. meurs de marque ..

. 1\onsieur le .'1\arc chal clue de \ïllcroy, gouverneur

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:w6 ' . L Ei\TIŒE DE LOUIS XIV \ V!LLEn~ \i\'Cl!E

de Lyonnais, Forestz et Ucaujollois, gui avoit suivi Saclicte ,\\ajesté jusque!:> auclict Dijon, en partist le .\:\'• cluclict mois de novembre pour se rendre en son gouvernement, affin de mettre les ordres nécessaires à y faire rccepvoir Saclicte .\\ajesté; elon t messieurs les oŒcicrs elu balliagc de ce pays, eslection cluclict lieu et cschevins de la ville ayans heu aclvis, chacun corps députa entre culx pour luy aller à la rencontre en la ville de .\\ascon.

Feurent lesclictz députez, sçavoir ; de la part de .\\ '• elu balliagc, .\\c Gabriel elu Sanzey, sieur de la \'encric, lieutenant particulier ct .\\c David Dcphc­lincs. aclvocat elu Roy.

Pour le corps de .\\rs les E "leuz : .\\• ]chan de Sanzey ct.\\' Pierre Ucrgcron, cleu\. cluclict corps.

Pour la Yillc : .\\L Ponthus Bessie aclvocat ct .\\c François Tourni er rccepvcur des consignations, tous deux e!:lchevin ' ,

Lcsclictz sieurs député ~ estans tous parti s ensem­blcmcnt ct arrivez auclict ,\\ascon le .\:\île cluclict [moi s) , lcclict !:lcigncur m<u·eschal de \ïlleroy y fcust rencontré avec madame la marcschallc sa femme , monsieur le marqui s leur lilz ct mademoiselle leur lille: fcust complimenté par lcsclictz sieurs de la \' encric. de Sanzey ct !Jessie. chacun en son parti cu­lier pour leurs corps ; apprés quoy ct le départ cluclict seigneur mareschal, on se rctirast.

Les susclitz corps ayans apprins que moneliet sieur le marcschal s'estoit an·esté ~L.\\ontbreval, où il faisoit quelque séjour, feurcnt c\'ac\vis de rendre une seconde civilité auclict seigneur. et à ce!:lt ciTect s'estans assem­blés députèrent : pour le balliage .\\' .\\" François ,\\ignot C!:lcuycr, sieur de Bussi et la .\\artiziérc , conseiller elu Roy en ses conseilz, lieutenant général civil et criminel auclict balliage; leclict sieur de la

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LE 2J NOVE)\BHE 16 58

\'encrie, lieutenant particulier; ledict sieur Dephe­lines, aclvocat elu H.oy, sieur de la Chartonière; et ;\\' ML Laurens 1Jottu, sieur de la Darmonclière, conseiller secrétaire elu Roy ct de ses finances, et procureur de Sa ,\\ajcsté audict balliagc.

Pour la ville,\\' .\\L Jaques Ennemond Fabry , lieu­tenant général en l'cslcction, .\\c Louis ,\\abicz esleu ct leclict sieur Tournier, tous trois cschcvins.

Le corps de l'eslcction ne feist aulcune députation lors ; fcust faitte quelque temps apprès ou iLe envoyèrent de leurs corps à Lyon les sieurs Dubost, Blondel et ]amin csleuz avec ,\\L !~cime de Bussières, procureur du Roy en ladictc cslection: fcust harangue audict Lyon par leclict sieur Dubost. Quand aux députez du balliagc ct corps de ville, dont est parlé cy dessus, s'estans rendus auclict .\\ontbreval, ,\\" elu balliagc cstans en robbes ct bonet. 1\\' le lieutenant général harangast.

En apprès, .\\' Fabry pour la ville, aussi en robbe et bonnet, harangast. Fcust madame complimenté ct monsieur le marqui s de Villeroy pour mademoiselle leur fille; elle estait ü la chasse. Les cleu\. ~lUltrcs de ;\\" les cschcvins qui accompagnaient lcclict S'Fabry, estaient en habitz noirs sans marque ni chaperons de ville. Ce feust cc .\1.\ novembre .

Lesclictz sieurs députez e~tans sur le point de leur clèpart. voulurent s'informer de la façon que l'on pour­rait reccpvoir Sa .\\ajcsté; mais lcdict seigneur marcschal leur feist cognoistrc que Sa ,\\ajesté ne voulait entrée ni cérémonie, qu'il ne fallait faire aul­cungs préparatif, pas seulement sc mettre soubz les armes. ni lu y présenter les clef ü la porte, ct qu ' il suŒsoit de l'haranguer lors qu'elle seroit arrivé, comme aussi la reync , leurs .\ltesscs et son Emi­nence.

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:?08 L1E:>:THÉE DE LOt:I S 'IV \ \'ILLE! H \:XCllE

Lcdict jour XI:\< novembre, Sa .\lajcsté partist de Dijon et arriva::.t à .\\ascon le :\:\Il où lcsdictz sieurs onicicrs elu balliage ct cschcvins fcurent pour rendre leurs ci,·ilittés à .\laclemoi~cllc. ct si acheminast. pour le bal liage, mesdictz sieurs de la Chartonniërc et de la Uarmonclièrc, advocat ct procureur du Roy. qui l'haranguèrent par la voix cluclict s ieur Dcphclines; ct pour la ville, lcsdictz sieurs ,\\abiez ct Tournier, lequel s ien r .\ labieL la compl i men tast.

1·\.:tuent l'un ct l'aultre corps receus avec grande marque de joye ct d'alrection de la part de maclicte .\\adcmoi sclle , qui ne ,·ouleu ::. t :,ouirrir qu'ilz logca::.scnt ailleurs qu'en son logi::. où elle les fci ::. t traittcr et défrayer. ct qui leur fei::.t cognoistrc qu 'on luy ferait plai::.ir de rendre à Sa .\laje::.té, lorsqu'elle arriverait à \ ' illcfranchc, tous le::. honneur::. possibles . ain t. i qu 'avaient faict toutes les ~mitres villes par ou i\.;; a\ oient pa::.sés. nonobstant les ordres de ,\\' le marcschal qu 'elle ne tcsmoignast pas agréer; qui fcu st cause que lcsdictz sieurs eschcvins députe.;; etwoyèrcnt ach is, par courrier c:..prës. de l'intention de maclictc Damoiselle, aflin d'y mettre ct aportcr le::. ordres nécessaires. Et de leur part. sçachans que .\\ ' de Sainctot. maistre des cérémonies, estoit à .\la ::.con, ilz luy allèrent rendre civilité et s'informèrent de luy, de quelle façon on rccepvroit Sa .\lajesté ct ce qu'il fallait observer en pareil cas. Lequel sieur de Sainctot leur fcist e::.pérer de sc trouver en ceste ,·ille avant l'arrivée de Sa .\lajesté, ou de leur en,oycr un aye\e de cérémonie. comme il feist de la personne de .\\ • Dupin, qui feist toutes choses fort ach·antagcuscs ù la ville.

Les député::. partirent de ,\\ascon le \ ingtroi ::. duclict mois, aflin de dc,·anccr Sa .\\aje::.té, qui arriva st en cc::.tc ville environ une heure et demyc de nuict. ct

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LE :q :'\OVE\\HHE t6)fl

pour facillitcr son entrée, à cause que le temps cstoit très mauvais par l'abondance des canes gui tumboient ct gue les chemins estoicnt fort mam<tis. on envoyat-t, par l'ach is dudict ~ icur Dupin, si...: hommes it cheval jusques au pont de Cha\ ancs , pour esclaircr Sadictc .\\ajesté a\·ec des nambeaux ardans , comme ilz feircnt jusques à l'cndroict elu couvent des R. P. Capucins . où il ) avoit aussi plu::,icurs nambcau\. csclairés. ct où le peuple attendait. estant soubz les armes , Saclictc ,\\ajcsté, laquelle estant arrivé auclict lieu clans le carrosse de la rcyne. où estait .\\' le clue cl ' .\njou ct .\\aclcmoiscllc, fcust harangué a genou\. par .\\• Jean Dephclines, aclvocat, capitaine enseigne de laclicte ville .. \pprès laquelle harangue et la dcO"ense de tirer, feust crié vi vc le l~oy, par tous les assis tans. ct Saclicte .\\ajcsté estant arri\·é ù l'entrée de la ville,~~ la barriére, si trouvast aussi plusieurs nambeaux et messieurs les eschevins revcstus cl'habitz noirs m·ec leurs chaperons. à genoux et teste nue . 1 ,csquclz sieurs cschevins [eurent présentés par lcclict sieur Dupin~ apprés guoy .\\' Fabry, l'un d'eux, harangast Saclicte .\\ajcsté en très beaux termes. 1\pprès quoy l'on ouist que le Roy clict : .\\essieurs. je vous remer­cie , vou s garclcrés vos clef.

Sera observé gue l'on avoit préparé un bassin d'argent pour présenter les clef au Ro). \\ais le sieur Dupin le fist oster , elisant gu'il seroit enlevé par les valet;. de pied. ct feist mettre lcsclictes clef avec plu­sieurs rubans blancz ct bleu, sur une pièce de taffetas blanc plié en quatre doubles. qui estait tenue par lcclict sieur Fabry sur sa main gauche pendant son harangue.

Le I~O) estant ainsi entré. le-, cloches sonnèrent de toutL:s pars. on tirast les canon-;. mousquet;. et boites : !"on mci st elu feu a\.n fenestre-; en ~o rte que la nutct

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2JO L1E;->THÉE DE LOt:I S XIV A VJLLEn~ .\1\CIIE

semblait un jour. [Il] clesscnclit avec la reyne au logi s d'icelle, s'en allast à pied veoir son Eminence :\\aza­rine, avant que d 'entrer au logi s qui lui es toit préparé, quoyqu'il feust en son chemin; et après avoir veu saclicte Eminence, il se retira. ten son logis qui a voit esté préparé par ses courriers. le quelz avaient cli s­posés les logemens pendant quatre ou cinq jours avant l'arrivée de la cour.

Feust le logis de Sa .\\ajesté de la mayson de :\\ons' :'1\ignot lieutenant général, celuy de la reyne en la mayson des héritiers ,\\• Cezarcl Rétis , lieutenant accesseur criminel auclict hal liage , ccluy de:\\' cl' .\njou dans la mayson des héritiers:\\ ' Jean Deschamps (1 ), conseiller esleu en laclicte eslection .

. \\aclemoisclle d'Orléans feust logé en la mayson de ;\\L Claude elu Sanzey proche l'csglizc, et son Emi­nence clans la maison de mademoiselle vefvc de feu :\\c Laurens Dcssie, conseiller elu Roy, eslcu en icelle eslection.

\_e reste de la cour feust logée en sorte que chacun estait satisfaict, ct de faict, quelques jours apprés l'arrivée de la cour à Lyon. l'on publiait haultcment que clans le voyage on n'avait point esté miculx ni plus comoclément rcccu qu 'en ceste ville.

Lcsclictz sieurs eschcvins ne feirent poinct cl'aultre harangue à Sa :'1\ajesté que celle faittc à la porte et ne se présentèrent plus à Elle; mais le mesme jour de son arrivée, ils feirent harangue à la reyne ct à :\\aclc­moisellc par leclict sieur Fabry, ct le lendemain

(1 ' La mai ~o n Des..:hamps e'\i :; te encore aujou1·d'hui. l::lle porte le n'' 71 de la rue :\Tationalc.:. La façade qui es t du s t) le François 1". n 'a,ait anciennement que troi s ouvertures par t:tage: une quatrième OU\ erture a été établie en 1884- par l'annel..ion d'une petite maison au midi.

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l.\ \ \ \1~0:>. Dt ~Cil""'"· lütc :\'a tiuna le . 71 (Cirché Ber/hier G•offray)

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212 L1E;\ '1 HEE DE L01:1S "\ tV .\ Y 1LLEFH.\;\C11E

:,\' Bessie harangast .\\' le clue cl' ..-\nj ou ct son l~mi­ncncc.

,\\css' ' les officiers elu balliagc ct cslcction ne fcirent po int d 'harang ue ù la porte de la ville, par l'ordre cluclict s ieur Dupin. ct la fcircnt ù Leurs .\\ajcstés peu apprès leur arrivée, sçavoir, pour le balliagc moneliet s ieur .\\ignot. lieutenant général. ct pour l"ctolcction .\\' ,\\" Jean (~uérin toicur de nristocuillc. premier pré­s ident en icelle; ct le lendemain il z haranguèrent en cores leurs • \1 tctoscs royal les ct toon Em i ne nec.

Le prètoent que la ville fci ~ t par l'ordre cludict sieur Dupin à Leurs .\\ajcstés, ü leurs ,\ltctoscs ct à -,on Eminence , fcust de dou ze bouteilles de vin à chascun. ct au--. seigneurs de la cour dés ignés par lcclict sieur Dupin s ix bouteilles à chescun.

Il ne s'c:,t faict aulcunc chose pour la considération de .\\adcmoiscllc qui soit extraordinaire. à cause de la présence elu Roy, ct néaultmoings ~a recommandation, ou quoy que soit sa considération ont C::\Cmptl: tout cc pays des gens de guerre qui estaient ù la suitte de Sa ,\\ajesté, excepté deux compagnies des gardes. l'une françoise ct l'aultrc suisse , qui ont logé en la ville pour garder Saclictc .\\ajcsté; les gardes elu corps . gens d'armes, chcvaul:. légers ct mosquctaircs ayans logés clans le pays de L~ onnoito, ct le res te elu règ·i­ment des gardes à Anse, par cstappc.

Le :\.\:1111 dudict mois fcust baptisé le fil z de .\\' Philippes Charles de Champier. baron de Juis, comte de Chi zi ct bailli de cc pays . clans l"csgliœ de ceste ville: fcust nommé par monseigneur le clue cl' .\njou son parrain ct .\laclcmoi scllc cl'Orléanto sa marramc, Philippes Loui.., ( 1 ) .

( 1) Le rct;·i~li'C de~ h.1ptl:m~ s (. \ rdu'vcs muni, ij11lc., de \ 'ille­fr,wchc. Fond~ an~i~n. GG 211 . fnl. .1 ll . la it <tu :;:- i m~ntinn dL

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~~:~y ~ ,/) . /) . ~··: j ~t.~~~'!uf.r. {J),~ 1'1l~h~:'';ji!'M~"'f~e-

,f:/t,:, rll. [Jltlltl'J'!.J:~ JI, t.J:x ,...,.h r.tnz l Q

/) .., 1 , i . /~ hllf(/-a C!Jii.JI'r:.furh! .. ,;ULpe..· ~.mu.r c. / rf': •

fJ::"U.:~((.! fttJ, '!flc/YM'e,f/A;~ ~· '!:f!:_tt~;ur ~ ,&., Cfifl (JJM't>77 ;}.

J~~ &Ofttt/fy de(JJtttULjt~l!oi.<. f.:I-~­(J) amu .. v/ n-lvfn-c/lfb ..t.'$1./G 4 2{ a t'lann.,· J'mt. ~1/h't*În '? 1tfjp ~ ~ ry;;'u/?U.A.-

cf:~ ÛnÙ11u.. du -b . ~a v/1~~ fau~ CJ,Jn.c.û/C.• Jnn.6 JtLrÙ, _tW}'./1!

~'t;,..k~r./ouu..vra-e'.n..t..; k ~':r; _ ,.f.»tc eJlc.;CJ t~ Jlo~tp.C4Z.r~O).<#TUJ 01-

, {l)fVJ'orz.:zc.. 1~t. :J>a'ù M/''t1u/n.tt!-du-. OJ.ea'1/)([J,.;i / . . , •·

,. .. . ..

}1 tt !! ' 1 ,.. !1- . it . / ,., .. 1

·ft.r' ·r'!'q....; c .• !tv- ,~~~~~~V:Jfzq _, t'fcr;:f;2JJj/zc ,~ c.trf- 7U.·dcp .. rr-,. ~ ji,. c.ti'1"';'JW!b j,, ~Je.~ - ~ ,lc,}aj/~ te1n.~. 1 t?'f 'iJ / '---_ -z_...----.~~ _____.

L.--------------------------------•_j

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.! l 1 1 1

Ei'<THI~E IlE l OUI'o \:1\' .\ \il 1 El 1< \'\Cl lE

Le mesme jour Sa ,\\ajec;té ouist la <;ainctc m..:,..,e clan-, laclictc csg·lit.c, ct ..,on Eminence au..,..,i.l'un apprt: ~

l'aultrc. 1 ,a re) ne lcclict jour fei..,t ~e~ clé\ otion-, clan:,

l ' c~glitc des religieuses de Sainctc .\\aric, ou elle ouist la messe avec .\l' c\' ,\njou ct .\\aclcmoi~cllc, ct tous trois clcsjcunèrent dans le couvent où Sa :'1\ajesté allast trou rer la rcyne, sc mcist dans son carrosse avec ;\\onsieur ct i\\aclcmoi~cllc , ct environ les neuf heure . .:: partirent pour Lyon ct son l~mincnœ demie heure apprès, les habitans cstan~ tous soubz le!:> armes.

;\\onsicur le chancellier qui ~'cc;toit arrcstè à Dijon pour faire vèriftic1 quclqw.:s ccclictz, passast sur la riYicre de Saosnc quelques jours apprcs gue Sa ;\\ajcsté cust passé en ceste 'ille, ct ainsi on ne le vcist poinct.

A esté obmis à elire cy elevant que l'on fcist une ordonnance de police soit pour netto) cr les rues, sc mettre soubz les armes, que pour rciglcr le foing et l'a, O) ne qui estoient fort rare pour le peu qui s'en cstoit culli, ct au temps duclict pa!:>sagc fcu st rciglé le quintal de foing à cinquante solz ct la raze avoync ù ringt solz.

Le ~èjour de la cour fcust assés long ü Lyon ct de

ce baptc}me. en ces t~rmes : u No/.1. - que le \ in:.rtroisil:sme jour du mois de nO\embre IU)N. Lnuys quatuuiesme de ce nom. sur­nomm~ Dieu-donné. r~oy de !:rance. a laict o.on entrée dans cette \ille de Villefntnche. où il a couch~ l.t nuict de ::.abmed\· accom­paig-né de "a cuur. composée de s.t ml:re .\nnc d ·,\uu·;chc. de .\lun::.icur le duc d· .\njnu son fri.n.! unicque. de J\lademui sclle d·Or­léan~. sou\cr.tine de Dombe~. dame ct baronne du Bcaujolloi <; . de l"Emine'" Cardinal J\la:tarin ministre d·ehtat. de !\ladame la Comte~se dt: Soi~son s ct de cons idérables seigneurs du Royaume. Le lendemain dimanche. ladiclc cour a accompaig-né le l(oy dan s Linn. aprl:s que .\lum.icur frl:re du Roy el .\lademois t:lle d·OrlO.:ans ont dnnnû le nom du baptcsmc au fils de ,\lons ' le bailly de ce païs comme il est cy aprl:s déclaré. ll

Suit l"acte de baptême reproduit ci-dessus.

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I. E 23 :-:OYE\IBRE !6)1) 21 5

plus de si:.. sepmainc~ . pendant lequel .\\aclcmoi sclle feist son entrée ü Trb ouh:. capitallc de Dombes . où elle n 'a\·oit jamais es té. y dem eura l'espace de troi s jours où:\\" elu balliagc de cc pays ct:\\" les cschcYin s l'alerent \Coir par députés , qui fcurent , pour le bal­liage, ,\l' la Yencrie et la Barmoncliére, et pour la ville, ,\1 '" Fabry ct Tournier , lcsquclz sieurs de la \'cncrie ct Fabry la complimentèrent; ct pendant huict ou eli x jours elu séjour de la cour ù Lyon, il r cust tousjours quelque personne elu balliagc ou elu corps de Yillc proche madicte damoi selle, d e laquelle on prist congé quand elle parti s t avec la cour.

L \U t<E :-: s, secrétaire.

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1..\

PRÉBENDE DE ST-GEORGES

1 ·:~ L'I::(~LISE DE \'ILLEFR .\:\CIII ~

u moycn-ftgc, seigneurs, bourgeois, mar­chands, ct les confrères même des clifTércnts

~ corp~ de métiers, édifiaient, clans les grandes cathédrales comme clans les modestes églises parois­siales , des chapelles qu'ils ornaient, qu'ils entrete­naient. ct clans lesquelles. le plus sou\'ent, ils élisaient leur sépulture.

l.es pos~c~seurs de ces chapelles, transmi~sibles par héritage, constituaient à un ecclésiastique de leur choi\, une clot<!tion, en récompense de laquelle , celui- ci avait charge de remplir certains devoirs. Cetn:-ci consistaient, le plus souvent, a elire des messes certains jours déterminés, pour le fondateur ct le~ donateurs de la chapelle. Celui qui remplissait ces

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1 IJ'dli~E L'\ 1 .Ê<ol 1'-C ne\ 11.1 Cl H \'\CIIE ( 1) jO ) .! 1 Î

fonctions prenait le titre de frâJcndi.cl. et le" rente -. qui lui etaient servie:- con-,tituaient ..,a prl'hendc .

• \ \ïlkfranche. clan, l'é;..di..,e de \otre- Dame des :'1\arai s . le nombre de ces chapelles était con ... idérablc . Il en e'\i~tait, non c;eulement clan~ les nef~ latérale~. mais contre tou -; le s piliers; ~i bien que les écheYins clùrent, ~l un moment donné , faire cnlc,·er celle~ qui gênaient la circulation. En 1657, lors de la vi~ite pastorale de .\\on~cigneur de :\Teufvillc, archevêque de Lyon, on en comptait encore trente.

Il est regrettable que les archives municipales de \'illcfranche ne renferment qu<.: fort peu de documcnb sur les prébendes , clans les terriers cksquclks on eùt pu trouver des renseignements sur le~ famille~ des fondateurs, des donateurs et des prébendiers.

Je dois à l'obligeance de .'\'\.. L. Uilliard, membre de la Société. de pouvoir publier la << recepte de la chapelle S' Georges pour l'année 1530 H. Le prében­dier en était. comme l'indique la ~uscription elu manu ·crit : « ,\le s~ ire Phelippe de \'iq prcstre ct né de laclicte ville de \ïllefranche (1) n. Sa prébende, fondée par« les frère s i\lathieu ct Jehan Ulazet, bour­geois de \ ' illefranche H, était des plus modestes . Elle se montait a 16 liHes tournois, 19 sols, tl deniers. un barra de Yin . quelques bichets de froment, raz

------------------- -·-----

(1 Ess.û de liste dc·s pu:hcndier·s de 1.1 c!wpclle de s• George.~ . - I..J77 1 jean Gir.wd, prêtre. l..Jf'U- 1-J i:i•~. Pierre Ch,11.wwlle. prt:tre et Pierre Hrelon. p r~trc . 150 1. (;uilhwme de Gr.wdris, commissarius schola rum mi ssarum. 1 :; 0 3-1 507. Nicol.1s de Grand­ris, liccnc i~ in utroquc jure. 1)"7-l ) t fl . Nicol.1s de Gr.wdris ct Hcn oîl joh.1n11.1rd, pr~tre . 1521. /1cu o11 .foh ,1111h1rd. 1523-1527. Harlhélcmy Coy ude. p1·ètrc de \ ' illcfranchc . 151n, ]Jfu'lipp:: de \ïry , prC::trc. I)..J'i· Cf,wde de /,t Collou ,!.!e, pr~tre. 1);8-1;11:;. ,\inn' ,\liehon. prêtre. 1575- 1582. Cl.1udc: de /.1 S.1u.::.1y. curC.: de Cle1zé. IUO). Edou.1ni Gt:lllhtiu. cun~ recteur de~. D. des .\lar.Ii s . 1Cn 1, .Vicul.1s (;ay, docteur en thC.:ulng ic. cure.: de Villdranchc.

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21~ L \ I'RÉBF'\IJ E !JE ::, ' -î.EORr,E!:>

cl'a,·oinc ct coppons de seigle, ro poules, 2 pou ss rn s . plu .:; le revenu d'une maison 11 s ise en la rue des Prc-. trc.:;, louée 5 li,rc:;, tournoi s par an ( t ) ll.

La chapelle de S' Georges dait édifiée clans la première chapelle de la nef collatérale de gauche en entrant clans l'égli se , ~~ l'endroit où se trouvent actuellement le::. fonds baptismaux.

En l'année t6_t7· les hériticr'i Chomat , alors posses­!-.curs de la chapelle, curent it soutenir avec l'élu en l'élection. Jean Dc~champs. un curicu'. procés . La grêle a v ait endommagé le::. Yèrrièrcs des g-randes fenêtres elu haut de la nef et elu chœur de l'église. du cûté elu midi. Jean Deschamps , aprè s avoir fait d'urgence exécuter les réparations nécessaires, voulut en faire payer le montant atn héritiers Chomat, car, cli">ait le procureur de la ville, leur chapelle reçoit plus de lumière par les vitrau:.. du côté du midi, que par cetn elu côté elu nord as::.ombris par les mai::.ons voisines. Cet argument convainquit Etienne de Couleur, lieutenant général civil ct cri ­minel au baillage cie Ucaujolai s. qui condamna le s Chomat ù tous lc'i frai s. Cette sentence servit même. clans la suite. cie règlement pour le::. réparations de s <1 grandes vitres c::.tant de co:;,té ct cl'aultrc de la grande nef de l'égli se p:~rro~hialc cl.,; Villefranche )).

])< • \. lJ ES .\ 1'\ÇOi\' .

( 1) .\u XVI' sièc le. la li!'re tournois ,,liait. au pou1·oir actuel de l'arfl'Cilt. 1 ~ fran cs: le deuùn \al .ti lle 1 ~~ ~ du sn u: le sn llol/1-nnis ' a lait 12 denier~ ; le sol f>•1risis. 1:; denier~: la fiFre lolnuois. 20 sols tournois: la liPIC p.11 ;,;,,_ .!O sols pari~i s nu 2) sols lnur­nn!s. Leber. l::ss.11· sur t'.~f>preà.11iou de !.1 fo rtune au moyeu­ag-e ).

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1 0"\DCE E"\ I. 'È• " Ll~E DE \ ' ILl Cl H\"\CIIC (l)JO) 219

S 'c11s11il !,1 1·ec·epte de !,1 chapelle de Sm'ncl Genr,!.:c fondee Cil l'i:,!.:h'; e de 1 'il/eji·,mcflt: C0111111encen/ à fa ji:s/c S ,1Ùu.:/ J/,nlÙL diJ •er prnc/z ,u'/1cmen/ 1'Cilc1Jt/15JO.

ll onorable perfonnc m.tiftrc jehan de l .abellt:e. fur un~; grange

ct cul til qui furent de feujehan .\lefmnttcs. :dia" \lnranœ. ct cl~; la

cnnfdlinn de feu Guillauml.! de l.abcfféc (1). Jituel a \ïllcfranchc

en la rue de la Pourchcric. jou\te le cultil 2) d gran;!e dudict de

l .a Bl.!fféc de\ crs le Ycnt et jnu\tc la grange ct curtil de je han de

la 13dléc de\ cr::. la bite. dnibt de annuel)~; pen fi un

argent.. . . . . . . . . ii j gro;, Ilorin ~ .

llonllrablc perfonnc Phclippe" llul".lll, fur une terre que fut

autrefoi~ en\ igne et fut de jehan de La fore/. ct pu~ de la confec­

cion de \larguerite 1 lugandc \cf\ e de feu Pierre de Labcfféc,

ailifc en l.t paroiiTc de Dcnicé, au mas appele ~c Serpollet. jnu\te

!.1 \igne de heritiers d '.\nthoin~; 'idier de\ er::, le \ent l!l le foir et

jou'l.tc le pré dudict Phelippcs !lugan deurs la bi7c. doibd de

annuel ct perpetuel fen is

'tn.............. ung barra.

jchan Chalcndat (>) doibt fur la moytié dune \igne allife en la

paroi fe de Dcnicé au Cloux de Ta lance. contenant leu\ re de quatn:s

hommes oucmiron(-1). jou,tclaYignc d' .\nthoinc .\latclin qui cft

l'autre moytit: dl.! ladictc 'igne cl ::\ crs le foir. et jou \li.! la Yigne de

Aymé .\ujard de\ crs le matin. fcnis

argent, .......... ij f. ,; d.t. ge li ne......... . . demie.

11) Cette donation fut f.tite en qSR, le 11) JUlll. par Guillaume de la Bessée. bourgeoi!'. habitant de \ïllefranchc: <<super .f!rangia t:l cullili couli[!ui,, pn>f'e Ille!!.! 111Jcelli ... n.

2 ) J,trdin. · (3 ' Blanche Chalendat ct ses cleu\ fils. François et jean de

Grandris. fondèrent une cnmmi;,s inn de 2 messeR <1 en l"c~glisc pan·nchial N. Dame de \'illefranch~; ~;t chappclle mnnsci;mcur Saint Gco1·ge '' · Guillaume ct Nicola s de Grandri;, furent pré­bendiers de cette ch.tpl.!ilc de 1 :;n1 il 151tl.

(-!) L'homméc de Lyon \alait-1 ares 31 centiares.

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.uo L.\ PHÉBE:\DE DE s ' -c;EORc,ES

Florent H.omanct doibt fur un pré alli ;. en la paroifc a Saincl

Eftienne la \'arcnnc qui fut de l.t confeflion de ]chan de Lafon.

alias Colnnbier. et auli de la conft:llion de \lcllire Cenrg-c .Jar­

riam de ladiete p.trroill'c. eonten.tnl J.:u, re d'un~-r fa) leur (1) ou

en\ iron. a !lis au 111'1/ du P.ttrcu'l. de,·er' le matin et jou '\.te le pre

de Pierre et Je han du Patreu'l. de\ ers le fnir. ferYi s

arg-ent ...... . ... Yf.t.

Jehan Conte, mercier. doibt au terme dt.. la nati\ ité Sai net ]chan

Baptiste. d'annuel et perpetuel fen i-; . fur une terre alli fe en la

parroiiTc de Lyman;,. au lieu appelé de ]{n~he I J). jou'l.le l.t terre

de Guillaume de la Beffl!e clenm, le nml. la Yi~·ne de Jehan Bc.:r­

gier dc \'l:r' le fni r

argent. . . . . . . . . • }.ij f. 'j. d.

Item. plus lt:dict Conte. au tem s de Noe!. d'annucllt: et perpe­

tuelle pcnf1on. fur une mai fon et curtil contigus. allis it \'illc.: ­

fr .m chc en la petite ru~ d ~ lu Bo tteric 11 1. jnu x te y celle c barrière -t l den:r s le matin cl le jardin d~ Claude .\\ tgnicn bochicr dcnr '- le.:

n :n t

argent. . .. . . . . . . . 'l.ij L l.

Les hoicrs :; '1 Guillaume Berard. alia s Germain. marcfchal, fur

une maifon alli ft: en ceste' ille. jouxte la maifnn de Bcnoyt Perru­

chon de\ crs ]~;: \ ent et jouxtt: la mai fon de TeYcnct J{c, ic.:re

deYcr~ la bi/e. d',mnudle el pl'rpétuellc pcnfi •n

aru.cnt . ,,r.t.

tes hoiers Gin:r F'l:tit J(ny doi,·enl fur une maifon que fut

d'.\ntoine !\\artcllit:r de Pomier. aflife it \ïllefranche au quartet·on

( 1) La SC) ti\ e était une me~ ure ag raire. \aria ble selon le ~ loca-lités. Yalant de 10 ü ;u are;,.

(2) 1 .c;, Hoches. (-11 Boucht:ric. (-t) Hue. (5) llt!ritit..rs .

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1 0'\llÉE E"\ L'ÉGLI!:>I': Ill': \ïLI El H.\i\Cl!E ( l)JO ) ;u [

de la Boe herie ( 1 ). jou,tc la mai fon de Bcnoyt Bcrtaud dc1 cr ::. le

matin ct jou:-.tc la maifon dcsdic ts heritiers. une rue entre deuh ..

devers le foir et' cnt, doibt d'annuelle pen fion

Ul't:"Cnl .... ,.. . . . iij f. i\ d . l.

Les hoic1·s Phelippcs du C m fe t doynnl d 'annuelle pcnfion ::. ur

une maifon que fut de feu Pierre de Bon Cucur, jadi~ affancur. · ~•

de \ïllcfranchc. aflifc en la petite charrière de la Bo.tlet·ie dcYer ::.

le matin cl la maifon qui fut cs prchcndicr~ de la chapelle Sainct

Michel cl est apr·efcnt au\ di s he r·itiers

argent..... . . . . . 'ij f. 'j d.

Item. plus do) 1enl lcfdict ~ heritiers . sur une ~ran:,r<.: aflife en

l.tclictc ch.uTi~re de la 13oatcrie , q ui fut de jeh.tn a la Phdippe.

alia !> La mi. cl pui s de .\uclry Carr<.:L ct cl<.: leur confcflinn. jou,Le

le curtil dc~clicts hcriti~rs de\ cr~ le matin <.:t jou\Le k~ mcur::. clc

\'illcfra nchc. unc ruette cnlr<.: dcul' cle1cr~ le ~o ir. do ibt .lnnudlc

pcnli<l n

argent.. . . . . . . . ij L 'j d .

llanry Coglnut cordier de \'illefranchc dnibt d 'a nnuelle penll nn.

fur une 'igne aflift:: cs Pcrrièrc:< . contenant lcu1 re de qu.ttJ•e

hommes o u cn 1 irnn. jnu\lc la 1 1gnc que fut de j e han .\u.:quin

de~ers le matin

argent.. . . . . . . . . . \' f. l.

Bon n) S aluniccr. :dia , 13rig<mclil ier clniht fur une 1 ign<.: qui! ,tl.

acquifc de Claude Jaqucmin. que fut de la confcllion de Picrn.:

Aucquin. a !tas Daiglcs. alli fe <.:n Cratapcrdr). jnu\le la ,.i!!nc de ..

heriticn; d~.: feu jchan Baffat coturicr ct la lUT<: cl~.: Pi~.:rn: de

--------------------------·------

{ 1) Le quat·tier nu quar te ro n de la Boucherie était cnm p•·i:; entre le .\\n rg11 n et la P11 r te d ' \nsc d'un e part. l.t Cr:tnde r~ue <.:t l e~ Hemp.lrb du ci• té de l ' t~uc~l , d 'autre part. Dan' cc qu a rtier ~ c tr11u1aient lc mar·ch é. le' r ue-; de la B"uch ~ ri e. de la Porcherie. actuellem ent rue:. de la S"us-IJréfcclurc <.:l Ct~rlin. Uc , p<.:tit"" ruelle ::. fai ~aient cn mmuniqucr la J;ue de la 13<ntchcric ai<:C le.; ~ rem parU;. telle la r·ue du .\la tl\ a is Pas. ::. upprimée 1 éccmmLnl p.tr l.t cnn ::. Lruction de la m.li son \lalatier.

~) journalier.

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.\labie; dc,·ers le m.tlin. jnu\lC la letTe qui rut de Philippe

.\yguctan ct es t ü pre lent il Guillaunw de Labcl'fée. rcn is

argent . ..... . .... ij f. 'j d. l.

1 lon nora bles perfnnnes Ft·a n ~oys et ]cha n dt: Gr.mtri ~ . alia s

Ban·ot frère s. do~'enl d'annuelle et pcrpctudlc penfion fur ung

pré contigu. aili s en la Gran~e des J\\oyes. contenant lem re de

cleu(, faytcur ou emiron. qui fut dcssu \lathicu Blafet ct fur une

terre contenant trois fayterics de terre ou cm iron. jouxte h:

chemin tendant de la .\\aladcric de \'illcfranchc t) à la prnirie

d'.\nce deYcrs le 'en et jou\le la terre de .\\nnfit:ur d t: Foncrain c.:

de, ers lt: foir . au terme de la nativité sainct ]chan Bnptiftc

at·gent pour le terme de i'\ol:l. ',. f.

PI us !cf dits frl:res, le terme de la Sai net J chan Baftifte

argent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 'v f.

Ll.\1.\~S 2

Phclippcs Poyard. alias Gcrmancl dit CollLl. Ll fcs paricrs , fur

la mO) tié d 'ung pt·é alli s a la pra rie d '. \nce que rut de jehnn ct

Picrn.: Germa net. jou '-le l'autre 1110) ti é que tcnLil .\\ar f!; ucrite

n.:laiflcc (~ ) de feu ]chan Germa net fon nqH·eur dL:, er:; la bi;..: L:l

jou\te le pré de (~irerd Petit Rou:r. deYer~ le 'ent. dn)Yent de

f..:nis

a rgL:nt. . .... . . . t) f. j d. t.

( t ) L'h<'JjJit.d dl! la ,\1,1l.1dn:n'e ou de la M.û.1diin·e de Ville ­fran che était situé au dehors dL: la 'ille. <. ur le lL:t'f'itoire de la paroisse de Limas. it lïntcrscctinn de la route d' .\nse cl d'un chemin rural allant ciL: Lima ~ ü la pr.tiric d' .\n sc . au lieu dit aujo urd ' hui le Pont-Hnugc. Il ttait sous le ' oeablc dt: s· La;are . la tradition rapporte quL: le cn rp~ de cc s.tint y fut déposé au co urs de ~a tran s lation de .\lar ~cille il Autun . Une gro~~iL:rc s tatue de bois représentant l'image de S• Lazare e'istait encore, il) a quelques années. sur un mur. au carrefour du Pont-Rouge ct de ln route d '.\n sc. marqua nt atn s t l'ancien emplacement de ce t hô pital.

~ Limas. On trou'e aus;, i Lym.w~ . 1 Veuve.

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\laq.!ucritc d Picrrc Gc.:rmand .\lerandc.:. rcl.tifféc d'llanthoinc c;crma n<.:t ct Bcrtholomicr lib de.: f.,u Pierre Gc:rm.mct fur l'autre 1110) tié dudict pré dcffu~ conliné. c·c~t affa,oir

l.adictc \larguerite

ar~cnt.. . . . . . . . . . \ ij cl. t.

Et Pie tTc Ccrmanct a\'ec !cs a utn:s

arl"enl..,.. . . . . . . l<ÎÎj cl . t.

Les hcr ,; .\lichcrd .\ccaric. alia ~ B.u·ha, fur unc 'i gne fhu<ëc cn la par m i fe del_) man 'i .. lU lieu dicta la P<.:litc r~uc. jou,tc la\ ig ne dc .\le (lire Pierrc Rofkr cie\ crs le soleil couchant. fen i-;

arg\.!nt.. .. ....... ' cl. l.

.\nthoint: \\orill on de l.t didc.: parroiiTe. fur la tierce partie.: de la \igne dc.:ITu ~ con li née . fen i~

ol r!!<.:n l. . • . • , . , . , • \ cl . l.

PO\IIERS

.\nthÇ>intc Ticc.:rand. alias Durant. dnibt fur la moytié d'une maifon aute ct baffe.: a(lifc it \ïllcfranchc au qu:trtt.:ron de.: la

Bocheric. jou '\le.: la mai fon de Benoyt BLt' taud de\ c.:r:. le.: matin Ll

jouHe.: la maifnn clc C irc.:r P<.:tit Hnu,. une ructtc.: entn.: cleu,. dniht

d 'annuc.:llc pcnÎl11n

a rgcnt...... . .... ii j f. viii j d .t.

LIERGUES

Claude Botu clnibt d'annuelle pcnfinn dL feu \udry Guinnct jacli.;; tréfnric.:r de Bca ujolui .;; . fur unc maifnn. cnurt ct curtil ct

chc.:nc\ ic.:rc contig ue ct .t(li~ en la p.trrnife de Liergues . jnu,tL la

tc.:rre de B..:n") t Dupré et la \ig ne dc jc.:h.m de H.ochL ciL\ c.:r ~ lt.: \cnt L1 jou-.;tc.; 1<.: chcmin tLnclant de.: \ïllcfran,chc.:.t Polli le.: .\lonc.:al

du coftc du foir

argt.:nt.. .. . .. . . . . ' f.t.

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CLEYSE

Claude Gi1·in doict fur la moytié d'une Yign<.: fituée en ladicte

parroiffe de Gleyfé. au lieu apdl~ de Bricfne. jou ... te !"autre mo~ tié

qui tien Estienne et Bcnoyt les Girin g frl:n;s d..:1 crs le matin ct

le soir. fen i'i

argent........... ij L 1 j d.t. pullin . . . . . demi.

Etti..:nne Girin doibt fu1· 1.1 1110) til! de la mnytié d..: ladicte

1 igne de!Tu~ cunlinei'. alli fe audict ma s de Brienne. cnntenan

l'cu ne de cleu' homme~ ou en\ iron juüc la 1 igne de jehan G irin

de1 ers le matin. fen·is

argent.. . . . . . . . . j L ii i d.t. pullin........ j cart.

Benoit Girin duit fur !"autre mn~ ti~ de la 1110) til! de ladi~te

1·ig n<: cnntenan l'eu\ re de deuh homme~. i•nte l.1dicte 1 igne de1 ers

h: m 1tin et jo, te la\ igne de Pierre Chat<.:! de1er~ le foir, fen i,

argent......... . j L iij d.t. pullin .......... .' j cartier.

jehan du Vicrre, alias Petit. doibt fur une maifon curtil et

chen cvrier contigu, allis audict lieu de Glcfl!. jcnte la ma if<~ n de

Pierre Sou x de1·ers le matin t:t jo, te la \igne dudi ..: t .f<:han du

\' i<:ITC. pancion au tl!rme de i.\oël

argent.. . . . . . . . . . "' r. t.

Plu:; ledict jehan du \'ieiTe au terme de !.1 na til ité Sain..:t

Je han

a rp:en t. . . . . . . . . . "' L t.

DE'\lCl~

.\nth") IlL Olil.r le \ ' iLuh et .\nthn ) n ..: Oli..:r le j..:une de S.1in c· t

'\ilir d ' \!erg ue , . fur UllL \ i ~nc alli ft: .1uclict Ut:ni ce au ma~ cl<.. 1.1

Frt:g·iLITL. ju i'te k ch <emin t ,111d,1n t de Je, J3u ,~ i<..rt:' .1 la rl.\ iere d t:

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1' 0:'-IJÉE E iX I .' Et d . I SE IlE\ ILI.El 'H \i'CIIE ( 1 )JO) .:!.:!)

\ifcran de\ crs le ma tin cl jo\le la \igne de je:: han Guillaud de

Sai net Jeu/. Da\ rey 11 1 de\ crs le soyr. dny\ cnl fen is

from an .. .. . . . . . demi bic hel ' 2 .

Plus do)"\"cnt lcfdits Olicrs d'autre part fur ladicte \igne conte­

nan l 'cU\ re de di' hommes ou em·iron. ferYÎs

froman.. . .... . .. demi bichet. punin.. . .. . . .. . . j.

Thomas ,\\.n·ton de Sain ct 'liitier d ' .\7ergues dnp enl fur une

\ i;.:-nc que fut de .leha n \\arlon a nife audict Denicé, au CloU'\ de

Chnfi l ' · conten.tn 1\:u\ re de cinq hommes ou cn\iron . jo'\le le pré

de Linnard San fon. un0 'inlct -tl entre dcub .. dcYers le matin

cl j o~ t c ln 'igne dL Claude Du montel dcn:r~ le fo) r . fen i ~

from.m . . . . . . . . . demi bichct.

Plus Cl a ude .\\a rlon fur l,t muytié de la \ if.\' nc dcffus contin~c.

doict fcrYi s

from an .. .... . ... demi bi .:het.

Linnard S a n fon doict fur une \ if{ nc qui full. de la confe!Tinn de

.\nthoyne Chatel, alias le Bicr .\larton de Vernay pres Bcauicu

anifc en ladicte parroiffc de Dcnicé au lieu apcllé de Chari .

jo,tc les terres el pré de Jehan du Vivcr dcYei" le matin cl jo,te

la \' Î~nc de Claude ,\\nntcl dcvcn; le foirt, fen i~

froman.. . .... .. . ij bichct.

Plus l~;di c t San fon doict pour Philippe rda) fée dl! leu Claude

Fiolet de lndictc parroiffe les f~:n is qui f'~;nfuy\ cnt.

Premièrement. s ur une terre contcnant une bichoné de terre

ct demie ou en\ iron s itué au ma7 de la Frechièrc. joxtc le chemin

(1) s· Just d' .\\ï',l)' . ( 2 1 Le biclu:t dt. \'illcfr.m.: hc \ a la it 2 5 litres sans coupon cl

.!f;: litre~ <l\cc cou pon . (; ' Cha t icr. ,._ mi - che m in de~ \\cules ,·, la 0 ran;.:-c des .\laure::. .

On trOU\ c a U!>:> Î Cft,t ~ i. C/1<1~ \' , c'lz,t:.lu • Clz,tysi , Ch.uyr. Ch.1VS\'. Ch.t:.il . -

1-1 Sentier .

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.!.'l6 1 \ J>RJtBE;-.:]lE DE ST-GEOR!~ ES

tendant de la Font de Chen·et it la place du Bupt de\·er~ la bi c

et jol\lt.: la lt.:ITC dt.:jt.:han Gamain de\ ers lt.: soir. fcn·is

froman.......... demi coppe carlt.:.

Plus fur une tene allife au maz de Chalir, jou-..tc la terre de

J eh an Gcnnain de\ ers le foirt ct la tt.: rn; d '.\ nt ho) ne Du mal

dt.:\crs lt.: matin. fenis

argent........... \ j d.t.

Plus fur une Yignc allifc au max de la l<.ochL:tt.: jou"\tc la vigne

de jchan Germain dc\Crs la hi/c ct la \igne de .\nthO)nc Duma7

d.:vcrs \a nt, f.:n is

argant.......... iiij d.t. a\O) ne.......... j coppe tier~e. gdine........... j tit.:rs.

Plus fur ung pn! contt.:nant l'euvre de demy l:'lytier que fut de

Berthelt.:mi Chefy. allis au mas de Chaf) jouüe la terr.: de jchan

Gt.:rmain dcnrs le matin ct la \igne de Claudt.: ,\\arlon de\ t.:rb le

fo) rt, fervis

argant..... . . . . . "\\ d. t.

Plu~ kdict Sanfon fUI· ung petit lopin de pré allis il ladictc

pan·oiiTc. au maz deffufdict de Cha fier. jou "\tt.: la tCITL: de The\ t.:nd

du \ï,·it.:r dt.:nrs lt.: foirt et le pré de\ cr le matin. fen is

Scille........... d ·' coppe tit.:rcc.

Plu~ lcdict Sanfon fur une tcrrt.: contenant une bichonGe t.:l

dem ye dt.: terre ou cm iron qut.: fut de la con fe Ilion de Eftiennt.:

Germain dudict D<.:nicé. allift.: en la Frefchièrc jou"\11.! la lt.:rre de

,\nthoync du ,\tu. alias Cha)Ü. devers le fnyrt ct jou"\1.: la

terrt.: dudict Sanfon que fut de Claude 1-'iullet, fen is

froman . . . . . . . . . d" cnppc quarte.

Plus doict fur une pit.: dt.: tcrrt.: cnnten nnt unt.: bichonét.: dt.: lt.:ITL:

et demye ou cm·irnn. allife au ma/ dt.: Chafy. jou"\lt.: lt.: chemin

tendant dt.: la Font de Chen ct it la plact! du Bu pt de\ crs !.1 bi/t.:

et jou-..te la terre dudict Sanfon devers IL: matin. ft.:n i>'

aq.rant...... . . . vi d.t.

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1- 0.,_f>ÉE Ec-: L' É c~ LJ S E I>E \"ILLEIIUNCIIE (1530) '2'27

Plus dnict fur une pic de \ igm: alli fe il la H. och~:te. jou,te le

chemin tendant d<: le~ Bu,ircs il la Cailletin: 1) de\ ers le matin

ct jou,tc la terre cl<: Loy~ cl<: \ 'auldebuin de,·ers 1<: foirt. fen is

arf{ant. . ... . . . . iiij cl. a' e) ne... . . . . . . . ij coppe~ tierces. gelline .•....... j ticrs.

\nthnyne :'1\nnier til;. de \lathi<:u de Bunne\O)' de Polle fur

une 'igne alli fe à l.1dictc parroyffe de D<:nicl5. au lieu dit de

Chcn·ct. jou,tc les terres de~ hoirs de feu Phclippe 1 [u~n n dc,·Lrs

11.: matin <:t la bi/c. fen is

a\-O)nc .......... 111 I<l/ .

. \nthoync Bill<:t de Cublite doict fur un<: 'ig- ne allife audict

Dc~icé, jou\te la maison contiguë allife au mat de la 17rechicre

que fut de .\ndrl5 P<:rrout de Sainct ]ut DaHey. jou~tc l'autn.:

moytié qui tien ledict Billet dever~ le matin et jou\tc le chemin

tandant des mayfon 5 de Gleyfe a ln Font de Chcrvct de\ crs h: n111

ct le foir. fen·is

argent. . . . . . . . . ' ' d.t.

Plus lcdict Billet doict fur une\ igne qui lat acquife de .\nthoyne

.\\onier ct de la cunfellion de .\lathicu Bnnnc\'C) de Polle .. t11ifc

audict Denicl5 au ma7 apelll5 de la Frc~chycrc. contenant l'c u\ re

de Jh hommes ou cm imn. jouxte le chemin tandant de la Font cl<:

Chenet ù \ ' ilh:fran che de\ ers la hi7e <:t jou~t<: la' i~nc des Olil.!rs

deYers le ,-ant, fen·i;;

froment.. . • . . . . . . cl • bichet.

Jchan Phelibert et f'e , paricrs de Saint \'infant de l<ains doict

fur une 'igne allif<:: audict Denicl5 au petit cl ou' cl<: Chafir. jnu'\te

le curtil de .\nthnyne Cha) fi Lt ]<::han G<::rmain de.:\ crs 1<: foirt.

<:t jnu'\lc la Yigne de Claude Dum nntct dc\'cr~ le \ant. fcnis

from 1 nt... . . . . . . j cnppc ti<:rcc. argant..... ... .. iiij d.t.

r 1) La Caillotièrc sur le :.\i/<:rand entre Dcnicé ct Ri' ol<:t. On trouve aus~i /,1 Cac,ûle/il(:.

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L.\ I'HÉ llE i': J)E IlE STG EOR<oES

Pierre P hclibcrt fur !,1 tierce part de lndicte \igne deffu~ con­

finl!c. fen is

fm man. .. . . .. . . j coppc tierce. !ll'g"n n . . . . . . . . . • ii j d.t .

Nicola s Phelibert fur la tierce pa1·tie de ladicte \igne deffus

confinée. fen is

froman... . .... . . j coppc tierce. arf\'ant. .. •. • .. •. iij d.t.

Claude Cha\·et doict fur une \igne qui lat aqui~ de ]chan

]allier de Tifi et de fa confellion . allife en la paroiffc de Cogny

fromant. . . . . . . . d ' bi.:hct argant .. . ..... . . i j d . t.

Estienne Cortoys Saint jc.:han la Bulli i: re. doict fur une \Îf!ne

contenant l'eU\rc de quin;e hommes ou cmirnn . allifc :1udict

Denicé. au mas appelé de Chafy. que fut de la confc!Tion de Simo)n

Lebut de Cogny, jouxte les \ig nes de .\nthoync Chat:d ct les ti en

i1 prefant Claude Nefme de S a inct :.'llifir d'.\7crg ucs devers le

m~tin ct jOU"\le les terres de Ten:net Lardon . ,dias \ 'oniers. de\ ers

le \"ent, fcrvis

froman...... . ... d1 bichet. argant.. . .. . . . . . viij d .t.

Plu ~ lcdict Cortoys doic:t fur une moytié de \ig ne a !Ti fe il la

parrniff·~ de Dcnicé au ma7 de ChafyL contenant l"euvrc de cinq

hommes ou cn\' iron . jo u"l:te la\ ig ne de Pierre Guichard de\·er~ le matin et jou"l:tc lq Yignc de je han \ ' illete de ?1\nrdore de\ ers Il: foirt, fen is

fromant.. ...... . j coppe quarte .

,\\athicu Berberi de Sainct Bonet de Tronfi doibt fur la\ j• partie

d 'une' igne a!Tife en la parrnchc de D~::ni .:é. au ma; apdlé de ln

C ·dctin .. . contcnnn en toul l'cu\ re de lr"Y" honnmc-. ou en\ iron.

jou\lc la \igne de Pierre Ca iJJ.,t t:l \nth11yne C.~ illot ~on til /.

d ~ \ er, le \ cnt ct j11u\lc la\ ig m: de Pierre de Tnmli . . di<~ ~ B.u·hcri.

de\ o.:r ~ oriant. fen is .

ar;,!ent. . . . . ... .. iiij d .t.

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1 0;\IJÉE E:X I.' Ér,J.I;,E IJE \'ILI.EII{\"\CIIE ( 1))0 1 2 2 1.)

.\ntho) ne Barbery fur la\ i:rnc dciTus confin~c. fen i<-

a1·~ent. . . . . . . . . . '\ ij d.t.

CI.tud<.: B.trher) fu r ladit:te 1 i!-"nt: dt.:ffu~ confin0e. fen is

ar;.u.:nt.. . . .. . . . iiij d.t

:\liche! Cirerd ali.t s Cnncmd de Denicé. fur un;.: pr~ qui fut dt:: la

cnnfeflion de \lathi..:u ct .\ntho; ne Ba rhcq de S.tinct Bonct de

Trnnfi, aflis en la combe de Chenet. contenan l"eU\rt: d' ung

hnmmc de faucher. j<~u'\le le pr.: de .\nthn) ne du \'j, icrs de n :r

oria nt ct de\ ers le \ enl el jou '\le la terre de Phd i ppe Il U/-(an dt:\ cr~

la hi/c. fen i,

aq.rant... . .. .. . . i j L j d.t.

.\ndrc Rc1crchon. alia~ Chalier. fur la \'ig ne d<.:ITus conlinèe ,

fervis arg:cnl....... ... iij d . t.

jehan .\umyo de S :1incl Cyre dc Ch atou. doict fur dcuh pieds

de \igne~ alllfc nudi ct Denicé au m·t/. di ~ L de Bellon. jnu\le le s

xiet-rcs de .\nthnyne du Ilia/. ali.t s Chayf). el le~ paricrs . dc\ ers

la bi/e. ct jou\le la terre de Phelippe !lugan de1crs le \anl,

ferxis argent.. . . . . . . .. , . d. t. a 1·oyne . . . . . . . . . v raz. gdline~......... 111).

Pierre Du .\la7. a li .1s Ccrm ain . de la pa rrniffe de IJcnic~. fur une

tc rn; con lena n deuh bi c hon.:~ de lcrrc ou em iron . a fli fe au ma!' dc

les Belluyfe. en la parrnchc de Cogn) . jou'\Le le chemin Lnndan de la Fon d'.\~e .1d ponlcm de Chatona deYers le matin cl jouxte ln

terre de Anthoyne G.:rm:tin de1 crs le fuir. pan fi nn

a rgcnt. . . . . . . . . \. L t.

Plus ledicl Germain fur une ,·igne conlcnan l'cU\ re de ~ 1\.

hommes ou cm iron. que furent la d icte terre el 'igne de ln cnn ­

fcftion Claude Carra. alia s du \ 'emay Pierre . mcftn: .\nthoyne

Sigau. Simon F.tlcrc:l. jehnn Pillon. ]chan Can,t de Sainel Efticn

la \'an:nne. aflifc en lu parrc)che de Cog n j. au lieu di ct en le ~

Pied/. jou\le la garannc de Pierre du Ilia/ deu.: r ~ le matin el

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.qo

jo, te 1<: chemin tandan de Cie~ fe a la maifnn de \ 'auldcbuin dt:\ er ' le fnyr. panfi ,,n

arg·<:nl.......... " Lt.

Plu :, fur un<: \igne et terre Clll1tcnant une biclwnn<.: cl<.: t<.:rTc et

demy<.: ou em iron. ani s au m.11 cl.., la Frefchierrc. jou,te le chemin

tandan de la Font de Chenet it la pl.tcc du Bu)at de\ ers le matin

ct jou'l.tc la 'i~nc de .\nthoync Billt:t qui fu >o l H.obcrt Cholet et

puis de PetTO)' de Sain ct J U/ Da\ re~ de\ Cl"!- lc r") r. fen is

fnllnan t.. . . . . . . . j coppe qua rte.

Plu ~ fur une terre contenant trop; bichunnes nu cm iron. aOife au ma; dt: Chaf) en ladicte parroifl'e. jou,te le chemin tandanl

dt: la Font de Chen et it la place du Buyat de\ crs la bi;e et jnu,te

la terre de Bert hele my Dumas de\ cr:, le matin. fcn·is

nrgt:nl...... . ... 'l.i j d.t.

Pluq fur une\ igne aOife au ma:r de la Hochcte. jou,tc le chemin

tan dan dt: la Font Do) fi au tre)\ e de les BuOil.res de\ ers le\ cnt

cl jou,tc l'autre chcmin tandan dudict lrey\c de le ;; Bu,ire~ il Lr Cacallctire de\ cr~ le matin. fen is

argcnt ....... . .. iiijd.L. avnync.. . ....... ij copcs tierce. :.rt:l i ne. . . . . . . . . . j t icrq ,

Plus fur ung petit lopin de pré afli s audict Denicé. nu ma s dt:

Chafy. jou,tc le pré de Phelippes ct ]chan Du \ 'i, ier den:rs le

mntin el ung autre pré dudict confcffant que fut dc \amy de Tify

de\ crs le suir. fcn is

saiglc. . . . . . . . . . i cappe tierce.

Plus lt:dict du J\\a:r. fur une petite\ igne allifc en ladicte par­

roiffe, au lieu apellé de la Rachete, que fut de ,\nthoynt: Sen in de

Ranchal. contcnnn l'eu\ re d'un~ homme el demy uuem iron. jou,te

la 'if!ncde .\nthn)nc Dumas dt:\crs le \ant <:tb lcrre de Loys dt: \'auldebuin. ung chier entre dt:uh. de\ et·s lt: ;,nirt. fen is

argt:nl.......... i j d.t. a\O) ne... . ... . . ij cope tierce. gellinc ...... . ... 'Î partie.

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1 0:\11ÉE E"\ L·É,,LI ~ E IJC \ïl LEI'R\;\CIIE ( 1) JO ) 2)1

Thcunet Buynt de l:1dicte parroiffe doict fur dcuh. pic~ de

'ignc:s aflifc.: au petit Cluu\ de Cha() r. jnu\le lc.: hny~ d<.: T<.:\l..lH.:t

du Vi,ier~ d~\ers le matin el jnu\le !.1 l<.:l'l'<: dc.: \nthco)n<: Uumat

dc1 er" le foirt. fen is

argcnl.......... ii j (. \ j d.L

Jaques de les lhyses de S .tinct ~Î/Îcr d '.\fergucs. fur une 1 igne

alli fe audict Dcnicé. au), ma;- de la Callctirc. conlt.nan lu\ rc de

~cpt hommes ou cm iron, jou '\le lc chemin tandan de Chafy cn

l{c,·ollc.:t de\ crs le matin et jou\tc la ma) fon et cnurl dudict dt. Je~

){a~ fe ::. dc1 cr~ le fuyr. fen i;.

argan .. . .....•. jf.iiijd.t.

.\nthu} ne.: Rcoe hc a lia :. C.tbin fu ~ l.t mu) tiè d o.: la , i;me dc.Jfu s

confinée. fen is

argent.. . . . . . . • i f. iiij d.t.

. \ntho) ne 1'1\.ttcllin de l.tdicte parrni((e. fus la moytié d'une\ i ~fnc

alli(~.; au lieu a pd lé de 'Lia nee. juu\tc la \igne de Lu)~ de \ 'aul ­

dcbin dc1crs le foirt ct juu\lc le chemin tandan de 1 alam:c a

.\lontmal.t/ del en; le \·ent. fen is

argent .......... ijf.,jd.t.

gellinc.. . ....... demi.

E stienne ct .\ntho1·nc DuYi1· icz dudict Dcnicé. fur une pic de

boys ct terre contig- u. alli . c nu maz de Bcllnnd. jou,tc la' il-!nc de

Phelippe Il ugan dc,·ers le matin ct le \'cnt. fen is

argent ..... ;... \.ij d.t.

LACE~ A

Denis Symonet et Clnude Pousct fon fillntre de lndicte pnr­

roiffe dope sur la moytié d'une ,· ig-nc allife n la pnru.:hc de

Dcnicé. au ma1 du Chafyr. contcnnn lcUI rc de cinq hommes nu

clllirnn jouxte la \igne de PicrrcGuicha1·d dc1cr~ le matin ct

jou Ile la 1 igne de ]chan \ ' illctc.: de .\lardon; dèl cr :> le ~ ll )Tl. fen i ~

fruman. . . . . . j coppc quarte el dcmi

l

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Sur une terre aflife en la p01rochc de Cogny. au ma1 de Chal~.

contenant une bichonné de terre el demi nu em inm jou'I.Le l.t

terre dudict Pi LIT<. Cuich.ll·d de\ <.rs le foirt et jotnle la terre de

Pierre Pradel de\ c.:r~ le m.ttin. fc.:n is

fromiln...... i cope quarte et demi.

COIG\'Y

Loys de \ 'auldebuin dudict lieu de Coig-n) duict fu s une terre

aflife en la parroiiTc ck Denicé. contenant hu)t bichonc~ de let'l'<.

ouemiron. jnu,tcla let'!'<.: deTe\Lnel du\ï,i<.:r dc\Lr~lt.:f,)rl

cl '<.:nl. fen io;; froman. . . . . . . . . i bichet.

arg<.:nl.......... '' d.L.

.\nthoyne de la .\l.:rceri.: de Re.:\ ullc.:L. fut· une.: tc.:rrc.: contenant

feze bichonne de lc.:rre ou en\ iron. alli fe a laditl! parrnchc. jou '\.le

k pré de Guillaum<.: Dubosl. ung chemin entre dcuh. de.:\ cr -< la

hi1c el jou '\.le la ll!t'l'e de Phelippe Germain dcH:r l' le \ enl. de

annuelle pancion

arg ent .......... :\.'l.f.t.

Guillaume dl! la J\ll!rceric fus ladicte tcrrc.: dcffus confinée.

paneton

argent.......... :\. f.L.

Guillaume Germain alias Ponccl. fur une terre afTife al.tdictc

parroiffc de Coign) aflife au ma~ dict de :\lnntlandro) 1 • jou'l.t<.:

la terre.: Bernerd Pnncct de\ ers le matin ct jou '\.le le pn.! de ]chan

Corbet de\ cr~ le soirl. ferYis

a\O)ne.... . ..... raz.

Pierre Bulire fur ung- pré afTis au ma/ de EnqueH:langcs en la

Voulte. contenant l'u, re de dcuh Sa) tiers. jou\tc lc pré de ]chan

Coc\oÎl!r. alias Cay\ct. dc\et·s le matin d les terrc.: s de Bcnoyt

Cl erg-on devers le \en l

( t) :\lolandry.

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10'\DÉE E:\ L1ÈGLISE DCYILLErR\;-;CIIE ( I)Jü ) 2)j

Item , fur une terre contenant'' bichonées de letTe ou cnYiron

aflife au ma z diet Detroyt. jou"\lc le chemin tandant de Ge\'cl ­

langes a Glayfé dc\eJ·s la bi/e. les terres de EJticnnc Dcff)gauh:

de\ ers le matin. fen is

fromanl.... . . . . iij coppons . argent........ . j L parifis . gcllinc . . . . . . . . demi.

Claude Perrout fur l.:dict pré cl terre deffus confiné. fen is

fromant ...... . . artrent ........ . g-cllinc . . ..... . .

i coppon cl demi. \ j d. pari!!~. j carl.

.\udry Pcrrnut fur lediet pré cl terre dcffus confiné. feni s

fr ll manl. ... . .. . argent. .... . . . . g-d li ne ..... .. . .

j coppon el dcm i. yj d. parifls. j carl.

SAL\CT ESTlEl\l\E L.\ \' .\l<E~\E

Le~ hoicrs Guillaume Onicr fur ung pré ani ~ en Iadictc par­

roiffe au lieu dict Boille. contenant l'cu\ re d'un homme ou cm irom

jo, tc le chemin tandant du trey' c Chalame! dc\'l~rs la Batie de\ Lr ~

le matin. jou,te la terre Benoit Gcrmanct. dict a la Bocalc. de\ ers

la bi/c. pcncion

argent. ....... ·. ij L Yj d.L. gclline........ . . ij tiers.

Les hoiers Anne Dumolin fur le Lier dudict pré deffu s confiné.

pen ci on

argent....... .. . j L iij d. gellinc......... . j tiers.

Philibert Ounycr fils de deffunct ]chan Ounycr fur la tierce

partie d 'une Yigne diYiféc a\'Cc Claude ct J\l.tthieu Oun)er. conte­

nant lem re de dculx hommes , a ffi fe au maz de Derruz ( 1) it Sai net

(1 ) Le Daroux.

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L.\ I ' REBE;-(DE DE s•CEORt..ES

Efticnne de\·ers le malin. j o!Tray dc\crs le \'cnt. doicl pour fa pa rl. fcn·is

fronw n ...... . .. . a\ oync . .... .. • .. argent .... . .... . gelline . .•..... ..

j ca ppe tierce. j co ppc tierce. \ iij d. pariJi 'i. j tiers.

,\\athieu Ounyer duibt fur la tierco partie d'une vigne contenant

l'cuvrc de huit hommes, afTtfe en ladiclc parroiffe. au lieu npellé du Dcrruz , jouxte la \igne des hoicrs dt: Anthoync Geo!Tnty

devers le vent, jo'\lc la Yig ne de Claude Ounyer devers le matin ct jouxte la vigne de Claude Ounyer dc\·crs la bize, fen is

froma nl.. . ... . . . . j ca ppe tierce. argent... . . . . . . . . \ iiij d. parilis. a\ oyne....... . .. j coppe tierce. gellinc . • . . . . . . . . j tiers.

Claude Ounyer filz de de!Tuncl Eftienne Ounyer. fur une\ ig ne

contenant l'eU\ re de hui cl hom mc · ou cm·iron. a llifc au ma7 du

Dcn·ou7 , jou'\tc la vig ne Phdibl.!rl Aunycr dc\ers le malin cl

jouxte la Yil!nc de Claude Geo!Tra) dcnrs le nnl. fen is

fromanl.......... j coppe tierce. argent. . . . • . . • . . . ùij d. parifis. avoyne.. . . • . . . . . . j cappe tierce . gcllinc........... j tiers.

Bcrlholomicr Dumontccl fu s une terre contenan quatre

bichonnes de terre ou cm·iron , alli fe au lieu dict de la Pra, jou,le

le chemin tandant de Vaulx il Bianieu de\ cr:; le oirt el jouxte le

pré d udicl 1\\onlcel que fu de J can Bell uysard de\ crs lt! ma tin.

fen is

argent ..... . .... ij f. \j d.l. a\'O)ne.......... j ra7. gcllinc. . . . . . . . .. J.

,\\artin Bertier de ladicte parroiffe fur la quarte partie d 'une

terre que fut de Jehan Rofonnl!l, alias 1\\ayofanc. afTtse au lic.:u dict

en le Sch·c, jou'\tc le chemin landant de Cha\ d olics il \'illcfranchc

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1 0:\IJÉE Ei\: L'ÉGLISE DE \'ILI.EI R.\:\CIIE ( !)JO) l J )

d<.:\' <.:I'S 1<.: matin cl jou'\LC la L<.:rrc de maiftrc Claude Rimaud

d<.:\ cr~ le foirt. f<.:n is arg:cnt . . .. . . . .. . \ d.L. gcllinc ...... . .. . j carl. sei Ile ..... .. .. . ij copons .

Batholomir \'acheron fur la moiti!! d'ung pré anis au maz

nppdlé les \'ercheres du J\lourier, jouxte l'autre moytié que tien

Vin fan Gay de\ crs le soirl ct jouxte la terre Claude du Bofl de Vaulx de\ ers le vent, pancion

argent... . ... .. . ij f. vj d.t.

Vincent Gay fur la moytié d'ung pré nflis en ladicte paroifft: au ma~ des \ 'crcht!res du ,,\ouricr, jouxte lt: pré de Barlholomj

\'ac heron de\ crs 1<.: malin el jouxte la terre de Claude du Bofl de

\ 'aub. dcn.:rb le \enl, pttncion

argent. . .... . ... ij f. v j d.L.

Phelippe J\\ontillel de ladiclc paroi !Te fur une terre alli fe a u lieu

appellé de la Ratlini~rc. jouxte le pré dt: J e han Carra dt:\ t:rs le

matin cl jouxte le chemin landanl de \'aul~ à Beaujeu dc\·er~ la

bi~e, punfion argent.......... 1j f. \j d .t.

ROGNAlNS

Loys de lu F ont de .\\erfangue, fur une terre contenant cinq

bichonés de terre ou enYiron, allife au maz de Depéeherl. jou'\le

la terre de Pierre A utord de\'ers le malin el jou'\Lt: la terre de

PietTe Sonicr de Blafer dc\'ers la bi ?.e cl de\ crs le foirt. pane ion

argent... . . . . . • . vj f. iij d. t.

Efliennc Raffin fur les deulx tiers de:: la terre deffus confinée,

pan fion argent... . ...... iiij f. ij d .t .

.r\nthoyne Dutor fur le Liers de ladicle terre deffus confinée. pan fion

argent. . . . ... ... ij f. j d.t.

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Cdlc préfante re~cptc de Sainct George \ault en ar;.\"cnt

argent...... . .. .

rromant ....... .

a\'O)'nC ....... ..

~cillc ........... .

g-ellinc ......... .

\'1 n . ..... . . . ..•.

pussin ....... .

-....j J. '.iX L Yiij d.t.

x bichet et demy.

'ii j ra7. iiij coppons .

Yij cnppnn~ et demy.

,, la iiij partie et la 'j partie d'une.

i barr.t.

1)

une.: ma iron en la r·ue de~ Prdlre~ que on !ne p;t r .trl \ l.t.

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PIERRE p ASQlJIER ( t)

Pasquier (Pierre), né à \ïll efranchc (Rhône), mort en 1So6.

Portrait ü l'huile, au pastel, en miniature et en ém~til. ;\\cm bre de l'" \cadémie royale de pc in turc ct l'un des plus habiles peintre::, en émail elu regne de Louis X\î. II parait avoir beaucoup produit et J"on est étonné de la rareté de ses œuvres aujourd 'hui. Le Louvre, si riche en beaux émau_\, n'en po~ sè cle pas de cc maitre. Pour notre part, nous n'en aYon s jamai s vu, ni chez les marchands, ni ü l'hôtel des Ycntcs. ni clans les collections particulières que nous avon été à même de visiter.

Laissons parler les critiques du temps. illcrcurc de France, janvier I 769 : cc Le sieur Pasquier. agréé de l' \cadémie royale de peinture, a peint en émail le portrait du roi de Danemark. On ne peut porter à un

(r) Cet article es t la copie du passage que J\1. J\la7e-Scnsicr a consacre: dan s sun Lil •re des col/ecliouucu1·s . Pari ;; . 18~)1. p. 5-JS-5-l<J· au peintre caladoi . ! .cs appréciations des critiqu~.:s du ttmps, sur quelques-unes de ses O::U\ res, ~ont intéressantes cl compll:lent l'article paru dan s le précédent Hu/lelin.

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I' IERRE 1'\ ~QUIER

plus haut degré la ressemblance, la vérité et la vi va­cité des traits qui animent la peinture . Ce portrait est d'ailleurs rendu avec des couleurs vives et fon­ducs avec beaucoup d'art. Ce qu'il y a d'étonnant. c'est que ce portrait a l:t l: fait de mémoire. Le Roi ct toute la Cour, les amateurs et les connaisseurs gui ont n1 cc chef- cl 'œun-c de l' art, en ont été universe l-lement frappés ct sati ::,faits . ... . .. JJ

Jlerwre, q8r. << On y voit avec plaisir le portrait elu Roi en émail , par .\\. Pasquier; celui de:\\ '"< Sophie de France , lequel avait, avec beaucoup de vérité . des détails très intéressants ; celui de :\\. le C'• de \'cr­gennes, dont les accesso ires laissent cependant beau­coup à désirer. JJ

-11crcure, q8J. « On remarque les portraits en miniature ct en émail de .\\. Pasquier. renomme par la finesse ct les gràccs de son pinceau et par son talent à saisir la ressemblance. JJ

Si nous consultons les livrets elu salon , de 1769 à qSJ , nous y trouvons une foule de portraits en émail et en miniature. Ci ton parmi les émaux , Louis \:Y , Louis X\'l, le roi de Danemark, la Dauphine, la C'•• d'Artois avec les attributs de Cérès , Charles I , d'après \'an Dyck, le docteur de Saint-Léger, le C'• ct la C'cu• du 1\ord, ,\\m• de Saint-Clément, iW1

• Raycck, peintre et pens ionnaire elu roi de Pologne, etc ...

De 1777 à 1780, Pasquier exécute des portraits du Roi, pour orner les riches tabatières diplomatiques.

Parmi les personnages qui reçoivent ces précieu x bijoux, au,qucls notre artiste a mis la main, nous remarquons : ,\\. de Vergennes, fils de l'ambassa­deur , pour avoir apporté la nom·clle elu traité conclu avec les Cantons suisses (1777); .\\.\\. Dcau et Lee . députés américains. qui ont signé en 177R, le traité

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\

\ PIERRE P.\SQUI ER 2 39 d'alliance entre le Roi et les Etats- Unis; \\. de Guayta, chanoine d'Aix-la-Chapelle pour avoir apporté, au nom de son chapitre, des reliques à la Reine (r778).

La plus riche de ces tabatières fut envoyée à l'ami­ral espagnol Don Louis Cordova, en témoignage de satisfaction pour avoir concouru aux opérations de l'armée navale combinée clans la ;\lanche. Ce bijou coùtait 22.512 !iv. (Arch. du Jhn . des .11J. Etr., Pré­sents du Roy. 1779).

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CHRONIQUE DU TRIMESTRE

juillet- cA oûl- Septembre 1 <JOO

S0.\1\1 \IRE. - Les \endang-cs en Beaujol.ti~. - i\otrc ré:seau ferré. - La dernière diligence. - Orages et inondation . Une ::.érie de l'l:tes. - La discipline scolaire. - Le:; line::. 110U\ eaU'(. - Les morts : Gabrid \ïcaire, Nathalis Rondot. ­llyménée. - Le théùtre des 1-Jcaujo/ai~.

lliR'"'2'1~ 1ÉTÉ et l'automne, les deux saisons bénies de l'agriculteur ct elu vigneron. saisons des blés et des vendanges. saisons où la vie bat

son plein en Beaujolais. llélas, cette année, les deux saisons ont apporté , avec leur abondance , leurs déboires.

Les blés étaient loUl·cls ; les fruits faisaient cra­quer les branches écrasées de nos vergers ; les ra1s111s surchargeaient les ceps ct le vigneron escomptait la récolte la plus rémunératrice. llélas ! Toute médaille a ~on rcYcr~. L'abondance de fruit~

en diminuait . pat- une loi bien naturelle. la qualité

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CllRONIQUE DU TRDIESTRE ::q 1

et fai~ait baisser les offres à des prix dérisoires; l'exces­sive récolte des vins en amenait la mévente, tandis que la rareté de la main d'œuvre faisait porter la journee de~ vendangeurs à des prix tel s qu'on ne les eùt jamais imaginés ; un coupeur réclamait cinq francs ; un porteur refusait à sept francs l'em­bauchage. Où est le temps où sur les << places n de St-Julien, de Denicé. de St- Georges et d'ailleurs, le vigneron complétait sa troupe de « montagnards >>

avec des Croix- Roussiens heureux de gagner trente sous de leur journée ! Le fin Beaujolais se refusait à cent francs, tout chaud, « tout nu » à la cuve. 1\ujourd'hui, la futaille fait défaut, le rai sin mouillé par des pluies désolantes, pourrit et s'égraine, et le bon vin est offert à des prix dérisoires. C'est la loi . .\\ais l'été 1900- cette fin de siècle elu vigneron ­n'en restera pas moins clans la mémoire des généra­tions elu Beaujolais, comme une saison cl"abonclance et de mécompte.

Cependant de toutes parts la vie éclate autour de nous. ,\u Conseil municipal de Yillefranche, on étudie les nouvelles voies de transports qui rendront les vignerons plus rapprochés encore de leur centr~.: d'affaires. Le 2 aoùt, la Chambre de commerce réclame de la Compagnie P.-L. - .\\. les amélioration qui 'imposent aux quais à marchandises de la gare de Villefranche, devenus notoirement insuffisants par suite de l'e\.tension elu commerce de notre riche région.

Le 27 août , le Conseil général elu Rhône approu­vait les mesures qui achèveront, par la reconstruction elu pont de Frans, le raccordement du réseau des tramways de 1'. \in avec les chemins de fer du Beaujo­lai~; tandis qu'on termine ks dernières formalités cl"e.\.propriation de la ligue cl'.\mplepuis à St- \ïn­cent-de-Reins. qui va rayonner clans tout le llaut-

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.:q.2 CliRONIQUE DU TRDIESTRE

Beaujolais, à travers St-Jean- la-Bussière, Ronno, Cublize, 1\leaux, St-Bonnet- le-Troncy, etc.

Enfin, le6 septembre, s'ouvrait au public, la section de la ligne de Lamure à Paray-le-.\lonial, continua­tion elu tronçon de Lozanne à Lamure. Cette voie ferrée parcourt, ü grands renforts d'ouvrages d'art, la région la plus pittoresque elu Beaujolais, peu connue encore, mais qui bientôt deviendra familière aux Lyonnais et aux Calaclois. Par contre, l'antique et grinçante diligence de Lyon aux Echarmeaux, la dernière de la région, a vécu, et ce ne sera plus désormais le claquement elu fouet de son postillon. mais le siffiet strident de la locomotive. qui réveillera les échos endormis de la vallée cl'.\zcrgucs.

Le monde viticole, et plus spécialement tous les vignerons beaujolais, ont suivi avec le plus grand intérêt les expériences de Denicé. Est-cc le hasard ou la chance, est-cc réellement l'efficacité elu système? Quoiqu'il en. soit, Denicé a été, cette année, à peu près épargné par la grêle, tandis que plusieurs com ­munes ont vu en un instant leurs espoirs déçus . Limas, Pommiers, plusieurs autres vignobles aux pieds elu mont Duisante ont reçu la visite de l'épou­vantable fléau. Celui-ci ne respecte rien. L'ouragan. n'a-t-il pas fracassé ce vieux peuplier que de temps reculés nous avions coutume de voir sur la colline aux roches jurassiques, non loin de la Yicrge qui rem­place aujourd'hui l'ancien temple des druides. Car si l'on en croit les chroniques- ne elevons- nous pas les croire!- Buisante, à l'époque druidique était un lieu interdit. où les prêtres gauloi s \·enaient couper

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CIIRO :-i !QUE DU TRl.\IESfRE

le gui sacré pou. sant sur les chênes rabougris de cc sommet dénudë ct rocheu x. Xotre-Dame de Buisante a pris la place du temple druidique , tandis que clans la plaine ~· l:leYait, plu -, ta!·cl,au mi 1 icu des maréca­ges, l'oratoire de X otrc ­Dame << clcs ;\\aretz ».

;\utrefois . dans son vieu x clocher octogone , couvert d'a­rabesques de

1 X CA1\ 0 K CO N I'Rr. 1 A r.nÎ:T 1• A D E~ ICI:

plomb, d'où s'élançait la Oeur elu chardon, cmblême des sires de Bourbon-Beaujeu , u une des merveilles de l'Europe» elisaient les écrivains des siècles der­niers, notre vieille basilique de Villefranche possé­dait, au milieu d'une belle sonnerie, clans sa partie supérieure , appelée l'esguilc , une cloche spécialement destinée à être mise en branle pour détourner l'orage. Que n'et'H-elle pas sonné, cette cloche d 'alarme, le 31 juillet dernier et plus tard, le 23 août, quand des orages épouvantables s'abattaient sur le Beaujolai et transformaient, à\ illefranche, les place en réser­voirs ct les rues en torrents !

Le 31 juillet , ,·ers une heure de l'après-midi, toute notre région sc trouvait enveloppée par la tempête. Tarare. le Boi ·- d'Oingt. Pontcharra. 1' .:-\rbresle,

1 1

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CllRO~IQUE DU TRD\ESTRE

Thizy, Limas, Anse, Trévoux, Deauregard, voient leurs récoltes emportées par la grêle et par l'eau.

Les clégats sont épouvantables ; pour beaucoup c'est la ruine et la misère. Et comme si l'eau n'était pas satisfaite de son œuvre et trouvait ses colères inassouvies, elle rcvien t le :q août, avec la même rage, s'engouffre clans l'égli se autrefois si souvent inondée, quand la Saône mariant ses eaux au l\lorgon capricieux formait à celui- ci un barrage et le refoulait

au milieu de la calade que ne protégeait pas encore le canal, depuis construit, pour endi ­guer la ri­vière. Toutes les usines de Glcizé à la Quarantaine sont envahies ct subissent des pertes énormes.

Dans la ré­gion, la pluie tombe en trombe, le :\\orgon fait rage, l' Azer­

gues n'est plus qu'un torrent grondant furieusement et rappelant les tri stes journées de ses inondations de 1 Hp. Toute la plaine est inondée ; le~ clègùts sc chiiTrent par millions. ü telle enseigne que la pompe à vapeur. cette fameuse pompe réclamée depuis si

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CIHW'-:IQUE OU TR! \IESTRE

longtemps avec une si légitime faisait le 31 ju illet ses premiers

ins istance ct qUL cll:buts en mème

temps que son l! ntrl:c clan~ sa bonne ville de \'il­Icfranchc. ser­vait mainte­nant ù com­battre son propre élé­ment, l'eau, en attendant qu'elle proté­geât les Cala­dois contre le feu , élément peut-être moins redou­table, car on le dompte plus facile-ment.

r·-·-:•~ · --~-------------.._..,

1 .

1

Cefutune b:dlcf~t:! :p ! ;~ ~ t~ r~;! ) ·_; ) 1 :lt1)1 /! 1

engin oficrt aux braves pompiers calaclois. :\1. Duricu , leur dévou é capitaine, pré. iclait à la cérémonie avec .\\. Bernancl, le n1.aire de \'illcfranchc . C'était le point de départ de toute une heureuse transformation elu service des incendies qui entrait en vigueur le Ic' août suivant.

C'était également une suite brillante à la fête elu 1 1 juillet qui réuni sait , à\ illefranche. pour la remise de leur drapeau. les \'été rans des armées de terre et de mer de la 701 " cction. La fête fut émouvante. Elle était présidée par le lieutenant -colonel Fort, délégué

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CI-IRO i\ lQ C E DU THI\IESIRE

elu GouYcrncur militaire de Lyon. La Yillc était mcr­Ycilleu ~emcnt pa,·oit>éc. Dan ~ le cortège sc retrouvaient tous les ancien frl-r~.:s cLtrmcs de l'année terrible, ccu\. qui combattaient ù Paris. cCU\. qui faisaient le coup de feu ù l'armée de la Loire ou a l'armée de l' Est , les vaillants de Delfort , dont le refrain légen­daire el isait toute la bravoure :

Car cc l:lOnt tou :, de Caladois. De b ... que ne ·ont pa :, maladroits ...

Cette société de vétérans, œuvre de mutualité ct de prévoyance , est au ~ i une ociété patriotique où sc conserYeront religieusement les traditions d'honneur et de dévouement que se transmettront les générations nouvelles .

Puis les fêtes vont sc succéder sans interruption . Le 26 aoùt, sc tenait à Poule, l'une des plus inté­

ressantes communes elu canton de Lamure, le Comice agricole elu 1Iaut-13caujolais , sous la présidence de 1\\. le comte de Chenelette. La décoration de cette pittoresque bourgade est ravissante ; les maisons clisparaist>ent sous les guirlandes de verdures et de fleurs. Tandis que fruit s et légumes étalent sur la place leurs chauds colori s . les bœufs, ces auxiliaires dévoués ct infatigables elu paysan, et non pas des esclaves, quoiqu'en ait dit Pierre Dupont, font admi­rer leur robes soyeuses auxquelles les vignerons ont su donner une toile tte de fête.

C'est le cas de répéter, avec le poëte, que partout

.\u lieu du fraca s des batailles .

. \\ontc le chunt clou\. des semailles Et le h) mnc;, saints de lapai\..

Le 2 septembre , grande fête des pomptcrs de Lamure- sur-Azergues . qui con vient à des agapes

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CIIRO:-IQUE DU '! Rl.\!ESTRE 2-J7

fraternelles et exhubérantes, leurs collègues en Sainte­Barbe elu Doi s-d'Oingt, de Beaujeu. de \'illefranche, de toutes les communes elu Beaujolai s .

• \utre fête patriotique, le 10 septembre, ü Emerin­ges, où se réunissent les anciens mobiles du canton de Beaujeu. La réception des vieux défen eurs de Belfort a lieu dans le superbe parc elu comte de Val­breuse. Enfin, c'est le 16 septembre le comice agricole de Bourg-cle-T hi zy .

. \vais- je pas raison de elire, au début de cette chronique, que juillet, août et septembre étaient les mois bénis de l'année, que tout y fleurait la moi sson et les vendanges, que tout y chantait l'apothéose de la nature, fai sant de toute part, «craquer son corset vert n.

Puis les hirondelles se rassemblent, emportant sous leurs ailes noires aux bleus reOets nos derniers beaux-jours avec nos espérances des nouvelles fécon­dités du sol que nous rapporteront en avril les mes­sagères elu printemps.

C'est l'automne ; ce sera bientôt l'hiver.

Tandi que la campagne absorbait les forces vives elu pays, il ne faudrait pas croire, cependant, que les lettres et les sciences avaient perdu tout droit à la vie.

Les Beaujolais . qui s'étaient préparé de longue date à l'Exposition, allaient y admirer les riches produits de notre région. A signaler la superbe exposition de la Chambre syndicale des vins en gros elu Beaujolais et elu .\1âconnais, derrière le palais de l'électricité. Les crus les plus renommés du pays y sont représentés par leurs meilleures marques .

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CIIRO:-:IQUE IJU 1 HDIESl RE

Les vacances scolaires étaient pour nos compatrio­tes le signal d'une C"\ode générale vers Paris. ,\ cc propos, notons la conférence remarquable faite par :\\. Costes, professeur au collège Claude- Bernard, à l'occasion de la di!:>tribution des prix, le 28 juillet, causerie aimable, pleine de délicatesse ct d'esprit , qui fut très goûtée et très applaudie. Elle avait pour sujet, la discipline scolaire ct conduisait les auditeurs charmés de Platon à . \ristote, de Socrate à Sénèque, pour nous pré!:>cn ter la pédagogie de Rabelais et de ;\\ontaigne, et arriver à l'enseignement moderne, affectant « le caractère d'une discipline véritablement libérale, qui ne cherche pas à établir l'obéissance sur la peur, mais qui respecte la dignité de l'enfant. .. ! n

L'éloquence elu conférencier a fait accepter comme dogme cc paradoxe si en vogue de nos jours, que « les punitions humilient l'enfant et compriment chez lui le sentiment de la dignité et de la personnalité!» Dieu ! Qu'en termes galants ces choses choses-là sont dites !. .. Et elire que j'ai grancl'peine à com­prendre comment un gamin de huit à dix ans sc sen­tira humilié clans sa dignité(!) par un pensum ou par des arrêts !

C'est le privilège des orateurs de nous séduire ainsi par des aphorismes et cependant je me demande si ;\\. Costes était lui-même si convaincu de l'absolue valeur de ces principes. Du reste un discours de fln d'année n'implique en rien un programme nouveau et, quelque soit le mode de discipline employé au collège Claude-Bernard, il n'a nui en rien aux succès uni­versitaires du collège qui se classe brillamment cette année avec onze nouveaux bacheliers.

Après les belles envolées philosophiques, nous sommes ramenés à la pratique des lettres par un ou-

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r O:\DEE EX L'ÉGLISE DE VILLErRAi\'CIIE (1)]0) 2n Item, fur une terre contenant :~.v bichonécs de terre ou environ

aiTi fe au maz dict Detroyt. jouxte le chemin tandant de Ge\ cl­

langes a Glayfé de\ crs h bile. les terres de Erticnne Dcffygaulx

de\ crs le matin. fen is

frumant ....... . argent ........ . gellin~:: ... .. .. .

iij cuppon::;. j f. parifis. demi.

Claude Pcrrout fur ledict pré ct terre deffus confiné. ferYis

fromant ....... . argent ....... . . gelline ........ .

i coppon et demi. \' j d. parifis. j cart.

Audry Pen·nut fur ledict pré et terre deffus confiné. fen i~

fromant . ... ... . argent . ....... . g-ellinc ........ .

j coppon ct demi. vj d. parifis. j cart.

S .\1\CT ESTlEY\'E L:\ V.\ RE:.\ \E

Les hoicrs Guillaume Onicr fur un~ pré af!is en ladictc par­

roiffe au lieu dict Boille. contenant l'cU\ re d'un homme ou en\ iron

jo,tc le chemin tandant du trc) \'e Cha la mel de\ crs la Batie de\ ~;:rs

le matin. jou,te la terre Benoit Germanet. dict a la Bocalc . dc\·crs

la bi7e. pencion

argent ........ ·. ij f. vj d.t. gelline.......... ij tiers.

Les hoiers Anne Dumolin fur le ticr dudict pré deffus confine! ,

pcncion

argent. . .. . . . . . . j f. iij cl. gelline.... . . . . . . j tiers.

Philibert Ounycr fils de deffunct jehan Ounycr fur la tierce

partie d'une vigne divifée a\'ec Claude et 1\\athicu Ounyct·, conte­

nant leu \re de deulx hommes. a ffi fe au mal de Derruz ( 1) il Sai net

(1 ) Le Darou·.:.

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L\ PRtBENDE DE ~GEORGES

Eftienne dc\·ct·s le matin. j ofTray devers le Yent , doict pour fa

part, fen is

froman ......... . a\ uynl.! . . .. . .... . argent . ........ . gel! ine ..•...... .

j coppc tierce. j coppi.! tierce. vii i d. parili s . j tiers .

;\\a thieu Ou nyer doibt fur la tierce partie d 'une Yi gnc contenant

l'euvrc de huit hommes, alli fe en ladi cte parroiffe, au lieu apcllé

du Derru;., jouxte la \igne des hoicrs de Anthoyne GcofTray

devers le Ycnt. joxtc la vig ne de Claude Ounyer devers le matin ct jouxte la Yignc de Claude Ounyer de,·ers la bi ze. fetTis

from a nt. . .. . .... . j coppe tierce . aq;-cnt......... . . Yiiij d. parilis. a ,·oyne . . . . . . . . . . j coppe tierce. gellinc . . . . . . . . . . j tiers.

Claude Ounyer fil.r de defTunct Efticnne Ounyer. fur une\ igne contenant l'eu\Tc dl! huict hommes ou em·iron, allife au ma7 du

Derrouz. jou:~.tc la vigne Phc.:libcrt Au nyer de\ crs le matin et

juuxtc la vigne de Claude Geoff ray den:r le unt, fen·is

fromant.... . . . . . . j coppe tierce. argent......... . . viij d. parifis. a voy ne... . . . . . . . . j coppe tierct:. gellinc........... j tiers.

Bertholomier Dumontcel fu~ une terre contenan quatre

bichonnes de terre ou cm iron. alli fe au lieu dict de la Pra. jouxte

le chemin tandant de Vaulx it Bianicu deYcrs le soirt et jouxte le

pré dudict ,\\ontcel que fu de Jean Belluy ·a rd deYcrs le matin .

fen is

argent .......... ij f. \ j d.t. aYoyne....... . . . j mz. gdline .......... 1·

,\\artin Berticr de ladicte parroiffe fur la quarte partie d 'une

terre que fut de Je han Rofonnet , alia s ,\\ayofanc. alli se au lieu dict

en le Selve. jou \le le chemin tandant de Cha\ clnlles it Villefranche

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ro;-o;DÉE El\ L'ÉGLI S E DE \'ll. l. El RAi\'CllE ( 1530) 135

devers le matin et jouxte la te1Te de maiftrc Claude Rimaud de\·ers le foirt, fcn·is

argent......... . v d.t. gelline.......... j cart. seille . . . . . . . . . . ij capons.

Batholomir Vacheron fur la moitié d'ung pré affis au maz

appcllé les Vercheres du Maurier jouxte l'autre moytié que tien Vinfan Gay devers le soirt ct jouxte la terre Claude du Boil: de Vaulx devers le vent, pancion

argent.......... ij f. vj d.t.

Vincent Gay fur la moytié d'ung pré affis en ladicte pa roiffe au maz des Vercheres du .\laurier, jouxte le pré de Bartholom j \'achcron dc\ers lc matin et jouxte la terre de Claude du Boil de

Vaulx devers le vent, pancion

argent.......... ij f. vj d.t.

Phelippc Montillet de ladicte paroiffe fur une terre affifc au licu appellé de la Raflinil:rc, jouxte le pré de ]chan Carra devers le matin ct jouxte le chemin tandant de Vaulx il Beaujeu devers la

bize, panfion argent... . ...... ij f. vj d.t.

ROGNAlNS

Lays de la Font de 1\\erfangue, fur une terre contenant cinq bichonés de terre ou environ, affifc au maz de Depéchert. jouxte la terre de Pierre Autord devers le matin ct jom.tu la terre de Pierre Senier de Blafer devers la bi1e et devers le foirt, pancion

argent... . . . . . . . vj f. iij d. t.

Efliennc Raffin fur les deulx tiers de la terre de fT us confinée. pan fion

argent... . ...... iiij f. ij d.t.

Anthoyne Dutor fur le tiers de ladicte terre deffus confinée, pan fion

argent........ . . IJ f. j d.t.

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i~ ;:.: ~':

Cdlc préfantc rc;cptt.: dt.: S .tin ct Gt.:orgc ,·,wlt en rtrgcnt

rtrgcnt. . .... . . . . '1 1. ,j, f. \ iij d.t.

fromrtnt . . . . . . . . J.. hicht.:t et demy.

a\oync ...... . . .

~ ~; ille . . ... . ..... .

,jjj r.u. iiij coppo n ~ .

\ ij coppons ct demy.

gclline . .... . ... . ' · la iiij partie ct la ,·j pnrticd'unc.

\ 1n . . . . . . . . . . . . . j barra.

pussm . .. .. . . . 11

une m;t ifon en la rut.: de'- Prc flrc~ qut.: nn lot.: par .m \ l.t.

P. IlL \ ' mL

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PIERRE PASQlJIER (l)

Pasquier (Pierre), né à Villefranche (Rhône), mort en 18o6.

Portrait à l' huile . au pastel. en miniature ct en émail. ;\\cmbrc de 1'.\caclémic royal e de peinture et l'un des plus habiles peintre~ en émail elu reg ne de Louis .\\"!. 11 parait avoir beaucoup produit ct l'on est étonné de la rareté de ses œuvres aujourd 'hui. Le Louvre, si riche en beaux émau\. , n 'en po~ :, é clc pas de cc maître. Pour notre part, nou:, n'en avons jamai s vu, ni chez les marchands, ni il !"hôtel des vente . ni clans les collections particulières gue nous avons été à même de vis iter.

1 .aissons parler les critiques elu temps. Jllcn:urc de France, janvier 1769 : << Le icur Pasquier. agréé de l'Académie royale de peinture, a peint en émail le portrait du roi de Danemark. On ne peut porter à un

(1) Cet article est la copie du passage que .\\. .\la7c-Sen s ie1· a consacn! d.m s sun Li11 re des collec tionnem·s, Pari~. I8<n. p. 5-18-5-!9: au peintre caladois. Le~ appréciation s des critiques du temps . sur quelques- unes de ses œuvres . sont intérc;ssant<.:s et compli:tent l'article; paru dans le précédcnt 1-/u{{c:lin .

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:q R PIERRE P\~QUIER

plus haut degré la ressemblance, la vérité et la viva­cité des traits qui animent la peinture. Ce portrait est d'ailleur rendu avec des couleurs vives et fon­dues avec beaucoup d'art. Ce qu'il y a d'étonnant , c'est que ce portrait a été fait de mémoire. Le Roi ct toute la Cour, les amateurs et les connaisseurs gui ont vu ce chef-d'œuvre de l'art . en ont été universel­lement frappés ct sati sfait s ....... ll

11/ercurc , 178 1. << On y voit avec plai s ir le portrait du Roi en émail , par 1\L Pasquier; celui de ,\\'n• Sophie de 1· rance, lequel avait, avec beaucoup de vérité, de détails trè s intéressants; celui de i\ \. le C'• de \'er­gennes, dont les accesso ires laissent cependant beau­coup à désirer. ll

11/ercure, 1783. <<On remarque les portraits en miniature et en émail de ;'\\. Pasquier. renommé par la finesse et les grâces de son pinceau et par son talent à saisir la ressemblance. n

Si nous consultons les livrets du salon, de 1769 à 1783, nous y trouvons une foule de portrait en émail et en miniature . Citons parmi les émaux, Loui s X.V , Louis X.\ l, le roi de Danemark, la Dauphine , la C .. • cl ' \rtois avec les attributs de Cérès, Charles 1, d'après Yan Dyck, le docteur de Saint- Léger, le C'c et la C'c••• du ~ orel , l\ lm • de Saint-Clément, i\P1

• Rayeck, peintre et pensionnaire du roi de Pologne, etc ...

De 1777 à q8o, Pasquier exécute des portraits du Roi, pour orner les riches tabatières diplomatiques. Parmi les personnages qui reçoivent ces précieux bijoux, auxquels notre artiste a mis la main, nou remarquons : ;\\. de \'cr gennes, fils de l'ambassa­deur, pour avoir apporté la nouvelle du traité conclu avec les Cantons suisses (1 777) ; ;\L\L Deau et Lee , députés américains, qui ont signé en 1778. le traité

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PIERRE P.\SQUIER

d'alliance entre le Roi et les Etats- Unis ; 1\l. de Guayta, chanoine d'Aix-la-Chapelle pour avoir apporté, au nom de son chapitre, des relique à la Reine ( I n8).

La plus riche de ces tabatières fut envoyée à l'ami­ral espagnol Don Louis Corclova, en témoignage de satisfaction pour avoir concouru au:-.. opération de l'armée navale combinée clans la :\\anche. Ce bijou coùtait 22.5I2 !iv. (Arch. du Jlin . des . \jJ. Etr., Pré­sents du Roy. I779}.

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CHRONIQUE DU TRIMESTRE

juillet- cA oîd- Septembre 1900

SO.\L\1.\IRE. - Lt.:s \t.:ndangt.:s t.:n Bt.:aujulai >' . i\ntrt.: n!st.:au ferré. La dernière diligence. - Orages el inondations. -Une série de fête s . - La discipline scolai1·e. - l.t.:~ livn.:s nou\cau'\. - Les morts: Gabriel \'icaire, ~athalis Rondot. ­llymc.!néc. - Le thé."ttn.: des Heaujolais.

fli>?."??~ 'ÉrÉ et l'automne, les deux saisons bénies de l'agriculteur et elu vigneron. sai sons des blés et des vendanges, saisons où la vie bat

son plein en Beaujolais. 1 lélas, cette année, les deux saisons ont apporté, avec leur abondance, leurs déboires.

Les blés étaient lourds ; les fruits faisaient cra­quer les branches écrasées de nos vergers ; les ra1s111s surchargeaient les ceps et le vigneron escomptait la récolte la plus rémunératrice. 1 lélas ! Toute médaille a son reYcrs. L'abondance de fruiL en diminuait. par une loi bien naturelle. la qualité

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"2 -lt:l CHRO ;'II IQUE DU TRDIE'iTRE

Les vacances scolaires étaient pour nos compatrio­tes le signal d 'une e'.:ocle générale vers Paris. 1\ ce

' propos, notons la conférence remarquable faite par .\\. Costes, professeur au collège Claude-Bernard, à l'occasion de la distribution des pri x:, le 28 juillet, causerie aimable , pleine de délicates e ct d 'esprit, qui fut très goùtée et très applaudie. Elle avait pour sujet, la discipline scolaire et conduisait les auditeurs charmés de Platon à Ari stote , de Socrate à Sénèque, pour nous présenter la pédagogie de Rabelais et de .\\ontaigne, et arriver à l'enseignement moderne . affectant « le caractère d'une discipline véritablement libérale, qui ne cherche pas à établir l'obéissance su r la peur, mais qui respecte la dignité de l 'enfant. .. ! >>

L'éloquence du conférencier a fait accepter comme dogme ce paradoxe si en vogue de nos jours, que <1. les punitions humilient l'enfant et compriment chez lui le sentiment de la dignité et de la personnalité!» Dieu ! Qu'en termes galants ces choses choses-là sont elites ! ... Et elire que j'ai grand' peine à com­prendre comment un gamin de huit à elix ans se sen­tira humilié clans sa dignité(!) par un pensum ou par des arrêts !

C'est le privilège des orateurs de nous séduire ainsi par des aphorismes et cependant je me demande si ,\'1. Costes était lui-même si convaincu de l'absolue valeur de ces principes. Du reste un discours de fin d'année n'implique en rien un programme nouveau et , quelque soit le mode de discipline employé au collège Claude-Bernard, il n'a nui en rien aux succès unt­versitaires elu collège qui se classe brillamment cette année avec onze nouveau x: bacheliers.

Après les belles envolées philosophiques, nou sommes ramenés à la pratique des lettres par un ou-

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CIIRO;"~:JQUE DU TRDIESTRE 2-17

fraternelles et exhubérantes, leurs collègues en Sainte­Barbe du Bois-d'Oingt, de Beaujeu, de \'illefranche, de toutes les communes elu Beaujolais .

.. \utre fête patriotique, le 10 septembre, à Emerin­ges, où se réunissent les anciens mobiles elu canton de Beaujeu. La réception des vieux défenseurs de Belfort a lieu clans le superbe parc elu comte de Val ­breuse. Enfin, c'est le 16 septembre le comice agricole de Bourg-de-Thizy.

Avais-je pas raison de elire, au début de cette chronique, que juillet, août et septembre étaient les mois bénis de l'année, que tout y fleurait la moisson et les vendanges, que tout y chantait l'apothéose de la nature, faisant de toute part, <<craquer son corset vert n.

Puis les hirondelles se rassemblent, emportant sous leurs ailes noires aux bleus reOets nos derniers beaux-jours avec nos espérances des nouvelles fécon­dités elu sol que nous rapporteront en avril les mes­sagères elu printemps.

C'est l'automne ; ce sera bientôt l'hi,rer.

* * *

Tandis que la campagne absorbait les forces vives du pays, il ne faudrait pas croire, cependant, que les lettres et les sciences avaient perdu tout droit à la vie.

Les Beaujolais. qui s'étaient préparé de longue date à l'Exposition, allaient y admirer les riches produits de notre région. A signaler la superbe exposition de la Chambre syndicale des vins en gros elu Beaujolais et elu :\lâconnais, derrière le palais de l'électricité. Les crus les plus renommés elu pays y sont représentés par leurs meilleures marques.

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CHROX!Ql:E Dl: fRDIESTRE

du Gom·erneur militaire de Lyon. La ville était mer­veilleusement pavoisée. Dans le cortège se retrouvaient tous les anciens frères d'armes de l'année terrible, ceux qui combattaient à Paris, ceux qui faisaient le coup de feu à l'armée de la Loire ou à 1 armée de l'Est, les vaillants de Belfort, dont le refrain légen­daire elisait toute la bravoure :

Car cc sont tous de Caladois, De b ... que ne sont pas maladroits ...

Cette société de vétérans, œuvre de mutualité et de prévoyance, est aussi une société patriotique où se conserveront religieusement les tracli ti ons d'honneur et de dévouement que se transmettront les générations nouvelles.

Puis les fêtes vont se succéder sans interruption. Le 26 aoùt, se tenait à Poule, l'une des plus inté­

ressantes communes du canton de Lamure, le Comice agricole elu Haut-Beaujolais, sous la présidence de ?IL le comte de Chenelette. La décoration de cette pittoresque bourgade est ravissante ; les maisons disparaissent sous les guirlandes de verdures et de fleurs. Tandis que fruits et légumes étalent sur la place leurs chauds coloris , les bœufs, ces auxiliaires dévoués et infatigables du paysan, et non pas des esclaves, quoiqu'en ait elit Pierre Dupont, font admi­rer leurs robes soyeuses auxquelles les vignerons ont su donner une toilette de fête.

C'est le cas de répéter, avec le poëte, que partout,

Au lieu du fracas des batailles, J\'lonte le chant doux des semailles Et les hymnes saints de la paix.

Le 2 septembre, grande fête des pomp1ers de Lamure- sur- Azergues, qui convient à des agapes

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Cil ROXIQUE DU TRDIE . TRE

longtemps avec une si légitime insistance et qut faisait le 31 juillet ses premiers débuts en même temps que son en trl:c dans sa bonne ville de Vil­lefranche. scr­Yait mainte­nant ù com­battre son propre élé­n1ent, l'cau, en attendant qu'elle proté­geât les Cala­dois contre le feu , élément peut-être moins redou­table, car on le dompte plus facilc-

t FÎ:TF: DI: S \ I :TI~RAX5 1 DI; FIU; DC\' AXT J. F. DRAPI, A U

men . Ce fut une belle fête que cette réception du nouvel

engin offert aux braves pompiers caladois. ~L Durieu, leur dévoué capitaine, présidait a la cérémonie avec .\l. Bcrnand, le maire de\ illefranche. C'était le point de départ de toute une heureuse transformation du service des incendies qui entrait en vigueur le 1•' août suivant.

C'était également une suite brillante à la fête du 1 1 juillet qui réunissait, a Villefranche, pour la remise de leur drapeau, les \'étérans des armées de terre et de mer de la 701 ' . ection. La fête fut émouvante. Elle était présidée par le lieutenant-colonel Fort, délégué

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CHRONIQUE DU TRDIESTRE

Thizy, Limas, Anse, Trévoux, Beauregard, voient leurs récoltes emportées par la grêle et par l'eau.

Les dégats sont épouvantables ; pour beaucoup c'est la ruine et la misère . Et comme si l'eau n 'était pas satisfaite de son œuvre et trouvait ses colères inassouvies, elle revient le :q août, avec la même rage, s'engouffre clans l'église autrefois si souvent inondée, quand la Saône mariant ses eaux au!llorgon capricieux formait à celui-ci un barrage et le refoulait

L A R L' g ROI A :'-. D l l\ 0"\DI'. t: , 2J AO I.J l' 1900

au milieu de la calade que ne protégeait pas encore le canal , depui s construit , pour endi­guer la n ­vi ère. T outes les u sines de Gl ei zé à la Qu a rantaine so nt en vah ies et subissent d es p e rte s énormes .

Dans la ré­g ion, la plui e tombe e n tromb e , l e ;\\orgon fait rage, l' Azer­

gues n'est plus qu 'un torrent g rondant furieu sement et rappelant les tri s tes journées de ses inondations de 1842· Toute la plaine es t inondée; les dégâts sc chiffrent par millions, à telle enseigne que la pompe à vapeur . cette fameu se pompe réclamée depuis si

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CIIRON!QUE DU TRD!ESTRE

le gui sacré poussant sur les chênes rabougris de ce sommet dénudé et rocheux. Notre-Dame de Buisante a pris la place du temple druidique, tandis que dans la plaine s'élevait, plus tard,aumilieu des maréca­ges, l'oratoire de 0:otre ­Dame (( des i\laretz n .

.Autrefois, clans son vieux clocher octogone, couvert d'a­rabesques de

UN CANON CON1 R E l.A G RI:: l.l: A DEXICI:

plomb, d'où s'élançait la fleur du chardon, emblème des sires de Bourbon-Beaujeu, (( une des merveilles de l'Europe » disaient les écrivain des siècles der­niers, notre vieille basilique de Villefranche possé­dait, au milieu d'une belle sonnerie, clans sa partie supérieure, appelée l'esguile, une cloche spécialement destinée à être mi se en branle pour détourner l'orage. Que n'eût-elle pas sonné, cette cloche d'alarme, lep juillet dernier et plus tard, le 23 août, quand des orages épouvantables s'abattaient sur le Beaujolais et transformaient, à Villefranche, les places en réser­voirs et les rues en torrents !

Le 3 r juillet, vers une heure de l'après-midi, toute notre région se trouvait enveloppée par la tempête. Tarare, le Bois- d'Oingt, Pontcharra. 1'.-\rbresle,

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CliRON! QUE DU TRI~\ESTRE

Beaujolais, à travers St-Jean-la-Bussière, Ronno, Cublize, .:\\eaux, St-Bonnet-le-Troncy, etc.

Enfin, le 6 septembre, s'ouvrait au public, la section de la ligne de Lamure à Paray-le-;\\onial , continua­tion du tronçon de Lozanne à Lamure. Cette voie ferrée parcourt, à grands renforts d'ouvrages d'art, la région la plus pittoresque du Beaujolais, peu connue encore. mais qui bientôt deviendra familière aux Lyonnais et aux Caladois. Par contre, l'antique et grinçante diligence de Lyon aux Echarmeaux, la dernière de la région, a vécu, et ce ne sera plus désormais le claquement elu fouet de son postillon. mais le sifnet strident de la locomotive. qui réveillera les échos endormis de la vallée d"Azergucs.

4·­

*' .. *'

Le monde viticole, et plus spécialement tous le s vignerons beaujolais, ont suivi avec le plus grand intérêt les expériences de Denicé. Est-cc le hasard , ou la chance, est-ce réellement l'eŒcacité elu système? Quoiqu'il en ·. soit, Denicé a été, cette année, à peu près épargné par la g1•êle, tandis que plusieurs com­munes ont vu en un instant leurs espoirs déçus . Limas , Pommiers, plusieurs autres vignobles aux pieds elu mont Buisante ont reçu la visite de l'épou­vantable fléau. Celui-ci ne respecte rien. L'ouragan , n'a-t-il pas fracassé ce vieux peuplier que de temps reculés nous avions coutume de voir sur la colline aux roches jurassiques, non loin de la \'ierge qui rem­place aujourd'hui l'ancien temple des druides. Car s i l'on en croit les chroniques - ne devons-nous pas les croire! - Buisante. à l'époque druidique était un lieu interdit, où les prêtres gaulois venaient couper

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CIIRO:\'IQUE DU TRD\ESTRE

et faisait baisser les offres à des prix dérisoires; l'exces­sive récolte des vins en amenait la mévente, tandis que la rareté de la main d'œuvre faisait porter la journée des vendangeurs à des prix tels qu'on ne les eût jamais imaginés ; un coupeur réclamait cinq francs ; un porteur refusait à sept francs l'em­bauchage. Où est le temps où sur les << places n de St-Julien, de Denicé. de St-Georges et d'ailleurs, le vigneron complétait sa troupe de « montagnards n avec des Croix- Roussiens heureux de gagner trente sous de leur journée ! Le fin Beaujolais se refusait à cent francs, tout chaud, << tout nu >> à la cuve. \ujourcl 'hui , la futaille fait défaut, le raisin mouillé

par des pluies désolantes, pourrit et s'égraine, et le bon vin est offert à des prix cléri~oires. C'est la loi. Mais l'été 1900- cette fin de siècle elu vigneron ­n'en restera pas moins dans la mémoire des généra­tions elu Beaujolais, comme une saison cl"abondance et de mécompte.

Cependant de toutes parts la vie éclate autour de nous. Au Conseil municipal de \ïllefranche, on etudie les nouvelles voies de transports gui rendront les vignerons plus rapprochés encore de leur centre d'affaires. Le 2 aoùt, la Chambre de commerce réclame de la Compagnie P .-L.-,\l. les amélioration gui s'imposent aux quais à marchandises de la gare de Villefranche, devenus notoirement insuffi sants par suite de l'extens ion elu commerce de notre riche région.

Le 27 aoùt, le Conseil général elu Rhône approu­vait les mesures qui achéveront, par la reconstruction elu pont de Frans, le raccordement du réseau de s tramways de !'.\in avec les chemins de fer elu Beaujo­lais; tandis qu'on termine les dernières formalités d'expropriation de la ligue d' . \mplepuis à St-Vin­cent-cle-Reins, gui va rayonner dans tout le Haut-

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CIIRO;\: IQUE DU rRD\E T RE

vrage de réelle Yaleur, la Géogr,1phz'e du dép,ntemcnt de l'Ain, par .\l.]. Corcelle.

Le Rhône et l'Ain, le Beaujolais, la Dombes, le Bugey ct laDre se sont enfants de même race. Leurs intérêts sont communs, leur~ alliances datent de plu­sieurs siècles, leurs relations de tous les jours , c'est assez dire combien la description de cette riche contrée qu'arro e comme nous la Saône indolente et coquette intére sera les riverains de la rive droite.

11 y a quelques trente ans, le fameux écrivain . \lexandre Dumas fils, vint à Lyon se faire entendre clans une conférence ur« les Annales de notre ville». On s'attendait à une causerie sur Lyon. et notre histoire, dans la bouche d'un tel homme, devait se vêtir de charmes tout nouveaux. Dumas se leva, tourna gracieusement un compliment habile à l'a­dresse de Lyon, déclara que pour parler de Lyon il fallait le connaître et qu'il ne le connaissait que très vaguement, à la surface, moins que ses auditeur et ... avec beaucoup d'esprit, il changea de sujet.

Dumas avait raison , et le livre de :\1. Corcelle est une preuve nouvelle à l'appui de cette thèse. L'auteur de la Géographie de l' tin, professeur d'histoire au lycée de Chambéry, est un enfant du pays, un bugi ste, né au milieu dt: ces montagnes qu'il adore et dont il connaît tous les secrets. ll s'c:\.cuse de vouloir faire œuvre de pure science mais bien plutôt acte de patrio­tisme local. E<.t cependant son livre, par son ingé­nieuse division, ses aperçus nouveaux, décéle un sa­vant autant qu'un patriote. C'est un ouvrage de bonne foi, de haute science, de libéralisme éclairé qui fait grand honneur à son auteur et sera très goûté de tous ceux qu'intéresse l'histoire si attachante de notre << petite patrie )J.

C'est l'Ain, du re~ te, qui, pendant ce trimestre, a

., !»i.

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:! )0 CJIRO;\'IQUE DU TRI\IESTRE

le bonheur de nous offrir les plus curieuses produc­tion littéraires . ."\\. Aimé \'ingtrinier, l'aimable et érudit bibliothécaire de la ville de Lyon, à qui nous sommes redevables d'études si intéressantes et si nombreuses sur le Bugey, la Dombes et la Dresse, a commencé un travail elu plus haut intérÇt, dont on attend la fin avec une légitime impatience, un Essai de Folklore lyonnaz"s. où l'auteur avec l'esprit fin et cher­cheur que chacun llli connaît , puise dans nos vieilles légendes, clans les traditions du peuple. clans les dia­lecte de nos paysans, les origines de notre histoire, recueillant avec soin tous ces dictons, tous ces contes dont nous berçaient nos grand-mères pour en com­poser un bouquet parfumé. Oeurant les senteurs du pays et l'odeur elu sol natal. li vient cl'e:-...traire de ces études une charmante plaquette que j'ai lue avec un plai s ir exquis : La fee de l'. tlbarine et les fontaines s.1crées du Bugey. Je ne saurai trop la recommander aux amis de lettres.

l\e quitton pas la Bre se où notre moisson est si abondante .

\ oici les Chemùts bressans, de :'IL Francisque Renard; l'auteur a un don précieux, l'observation ; il y joint le grand talent de savoir faire partager ses impres ions à ses lecteurs . ."\l. Renard est un amou­reux fervent de la nature simple et belle. Les Chemins Bressans contiennent une douzaine de nouvelles, idylles, drames intimes, innocentes satires, scène touchantes où l'auteur sc révèle écrivain de race, avec une note personnelle, une langue éclairée, précise, où le mot toujours juste fait image et produit l'atti­rante sensation du vécu.

Je pourrais vous citer encore les Etymologies lvon­naises de ,\\. l'abbé Devaux, où l'auteur, le philologue si estimé , rompant des lances avec .\\. Steycrt ù pro-

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CIIRON!QUE IJU TRD\ESTRE 2 51

pos de la linguis tique, fait de nombreuses ct très inté­ressantes incursions en Beaujolais. j'indiquerai cn-;­core la plaquette de ,\\. \'ermorel, président elu comice agricole et viticole elu Beaujolais : La déjènse des récoltes contre la grêle par le tz'r au canon, toute d'actualité aujourd'hui. Des expériences très curieuses se poursuivent à cette heure en Italie . Je crois que notre revue des lettres peut s'arrêter ici pour ce tri­mestre.

~* ~' li>

l\\ais ce titre de Chemins Brcssans, que j'ai nommé plus haut, ne vous rappelle- t-il pas un autre titre aussi poétique, au.;s i savoureu'l:? Je vcu\: citer les Emaux Brc:s::.ans que publia. il y a environ elix ans, cc littl!rateur charmant, ce poète e:..quis, c;abricl Vicaire, que la mort vient de nous enlever! \'icairc est mort le 27 septembre à Paris, à la suite d 'une longue ct clouloureu e maladie. Il s'était fait connaî­tre, il y a une vingtaine d 'années, par des pièces de vers d'une facture élcgantc et souple, publiées clan s les journaux ct revues . ~lais cc qui le classa bien vite, ce fut ce petit livre : Déliquescences, publié en r885, sur le pseudonyme cl'. \doré l·' loupcttc ct clans lequel Vicaire llagellait avec tant d'esprit ct de verve le décadents ct les symbolistes;

;\\on cœur es t un corylop~is du japon .. .

Vicaire, né à Delfort, avait passé plusieurs années en Bresse et avait fait une étude approfondie et consciencieuse des Chansons populaires de !'.tin. Qui n'a savouré ces pag·cs inoubliables, qu 'on r elit toujours avec déiiccs : les Emaux Hress ,ws , le Jfiracle de St-.\ïcows ( t88!:{), lï Jeure enclzanli:e ( 1 R9o).

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CIIRO;-<IQ E DU TRD!ESTRE

La bonne conquête (r892), i1larie illadeleine, .tu Bois­Joli (1894), le Clos d'été (1897), etc.

On peut dire que, par la franchise de son talent, par sa compréhension exquise des sentiments simples et naïfs, et par son goût si délicat, par les légendes, il fut l'un des derniers de nos poètes populaires, le peintre d'une campagne qu'on ne peindra plus parce que l'esprit en a disparu dans les transformations modernes. Gabriel Vicaire repose maintenant clans ce Bugey qu'il aimait tant, à Ambérieux, au milieu de ces robustes campagnards dont il avait si bien surpris la vic et chanté les amours saines et fécondes.

Un autre écrivain le précédait clans la tombe, ;'\atalis Rondot, correspondant de l'Institut, comman­deur de la légion d'honneur, mort à Lyon, le 30 aoùt. Le Bulletin de la Société des Sciences et .1rts du Beau­jolais s'était occupé de ce savant si réputé, à propos de son dernier ouvrage, Un peintre l)'onnais de la fln du X\ 'c siècle, où c'était prétexte au grand critique d'art, pour nous parler des peintures elu tombeau de Thibaud de \'assalieu, à Sainte-Croix-en-J:trcz, et elu tableau de Sainte- Catherine, de l'ancienne église de 1\otre-Darne de Beaujeu.

L'œuvre de ~atalis Rondot fut considérable, la nomenclature aride de ses titres occuperait plusieurs pages de cette revue. Tous les artistes et maîtres de métiers de notre région, depuis le :\.Y" siècle, furent l'objet de ses recherches. Le monde des arts fait par cette mort, une perte irréparable.

D'autres morts ont intéressé notre région; le 25 juin, s'éteignait à Lyon, .\ladame la vicomtesse du Port de l .oriol, alliée à nombre de familles anciennes du Beaujolais. Elle repose aujourd'hui clan~ le caveau de la famille a Saint-Etiennc-les- Oulliercs.

Le 27 septembre, mourait .\laclame 1-1. Germain de

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CIIRO:'\!Ql'E DU TRDIESTRE

,\\ontauzan, au château de Sermézy, près de Charentay. J\\ais ce digne hommage rendu aux morts , doit- il

faire oublier les vivants ? Certes non ! Aussi joindron nous nos felicitations

sincères à celles que recevaient de !eues nombreux amis, le r r juillet, :'1\. le comte André de Brosses, et ;\\aclemoiselle de Thy de :\lilly, unis en mariage dans l'église de Bcrzé-le-Chàtel. :\\. le comte de Brosses habite le château de St-Trys, près d 'Anse.

Les témoins du marié étaient ses oncles, le comte Eugène de Roussy de Sales, petit- neveu de Saint­François de Sales, ancien officier de l'armée sarde, et le comte G. de ,\\urat de I'Esteng. La famille de Brosses est originaire de Savoie ; elle s'établit dans le pays de Gex au :\\'" siècle, ses membres acqui­rent la nationalité française lors de la réunion à la France de la Bresse, du Bugey et du pays de Gex. Dès lors, tandis que plusieurs d'entr'eu.\ continuaient à servir dans les rangs de l'armée, d'autres entraient au parlement de Dijon, auquel ils donnaient plu­sieurs conseillers ct un premier président. Le père elu marié était préfet des Ardennes en r 877; le grand­père, le comte Ernest de Brosses avait été substitut à Villefranche et fut nommé en I83o, conseiller audi­teur à la Cour d'appel de Lyon ; son fils, le comte René de Brosses était préfet du Rhône de 1823 à r83o. Le cours Gambetta, à la Guillotière, à Lyon, portait , il y a quelques années, le nom de l'ancien préfet. Un des grands-oncles du marié, ;\\. Pierre de Brosses était en r6'-J2, lieutenant- général d'artillerie et commandant de l'arsenal de Lyon.

Les alliances de la famille sont les : Pas de Feu­quières, Hull ion, Bellegarde, Crèvecœur, Saint- Seine, .\\acheco, .\\aurcs de .\\alartic, Villeneuve Bargemon, Villeneuve Trans. Roussy de Sales. Kerret. Ailly , etc.

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CJIROi':JQUE DU TRDIESTRE

Les témoins de ~\aclemoiselle de Thy de l\\illy étaient : l\\. le comte de Thy de :\\illy, son père, et ;\\.le comte de Thy, son cousin.

La maison de Thy est originaire de la Bourgogne. Les ,\\illy de l'lie de France sc fixèrent en Bourgogne par le mariage de Raymond de Thy et d ' Elisabeth de ;\\illy, en r46o, et dès lors ils ajoutèrent à leurs armes le nom et les armes des Thy.

Aux croisades des XII· et Xlll• siècles, se signalè­rent plusieurs membres des deux familles. Guy de ;\\illy avait fondé une seigneurie en Palestine. Phi­lippe de i\lilly était chevalier de l'ordre des Templiers. Garnier de .\lilly, chevalier hospitalier, périt à la bataille de Tibériade, en r r87. Trois de Thy étaient tués à .1\ansourah. en I 2 50. Plus tard, au :\.\'" siècle, Jacques de .\\illy fut grand maître des chevaliers de Rhodes. Plus près de nous, nous trouvons de nom­breux officiers clans l'armée et clans la marine. L'un d'eux, :\icolas Christian, comte de Thy de .\\illy est capitaine au régiment de Condé en 1759, puis lieute­nant des marécham .. de i" rance à .. \ \âcon en I 77 r. Il fut aussi membre de l'académie des sciences, et des académies de ,\ladrid, Erfurth, Lyon et :\1âcon, à l'époque où florissait l'académie du Beaujolais, à Villefranche. Les alliances de la famille de Thy de :\\illy sont les Achy, Gamaches, Soyecourt, Viry de Claveysolles, \'illcrs la Faye, Qucrcizc, Précy, .\\ont­morillon, Cotton, etc.

On trouverait difficilement deux familles comptant plus de membres au service de l'armée française.

* ~f "'

ll nous resterait à parler un peu de nos concerts ct de nos théâtres. ,\lais en été c'est le chômage; les

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CIIHOi\!QIJE DV THDIE T H E 255

belles chambrées sont l'apanage de s longues soirées d 'hiver.

:\ous citerons cependant le concerts d'été donnés par l'« Ilarmonie n de notre ville et l '« Union Cala­eloise n, concerts toujours trés goùtês elu public et toujours très applaudis.

Un des organes les plus intérec:;sants des archéo­logues, l'Intermédiaire des Chercheurs et des Curieux, de Paris, publiait en aoùt une note curieuse, à propos de la ,\\ontansier, note que la R el1lt e du Be.w,iolais doit recueillir.

La :\\ontansier et son associé ~euvi ll e , qui avaient fait construire, en 1777 , le théâtre elu llâvre et la salle de Versailles , rue des Réservoirs, achetèrent 570.000 livres les 13eazu'ol,1l's, dont l'ouverture eut lieu le 12 ani! 1790.

Qu'étaient clone ces Beaujolais? Un chercheur de l'Intermédiaire, .\\. Il. Lyonnct, veut bien nou l'apprendre, sur notre demande: ce fut sur l'ordre elu clue d'Orléans que fut construite à Paris, une salle de théâtre à l'extrémité septentrionale de la galerie :\\ontpensier (l'alais-Royal). Cette petite scène fut inaugurée le 23 octobre 1784 par des marionnettes. 11 fut permis au directeur, un sieur Lionel, qui avait loué la salle la bagatelle de 1 5. ooo francs par an, de mettre ses artistes en boz's sous la protection d'un prince elu sang, ct de leur donner le titre de : Petits comédiens de son . lltesse Sérénissime i11onseigneur le Comte de 13caz~jol ,1is. :\ous passons la description de la salle et de la soirée d'ouverture.

Les Beau,iolaz's - car on ne les appelait pas autre­ment - eurent bientôt à lutter contre un voisin terrible, les 1·ariétés Palaz's-Roy,J! . :\\ais déjà, des enfant d'abord, puis de grands acteurs avaient remplacé les marionnettes du Théùtre Beaujolais. On

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CIIRO;-.:IQUE DU lRL\IESIRE

y joua des comédies et des opéra-comiques. Là se disting-uèrent ;\\'1c• Trial , Brion, Lefort. puis Damas ct ,\\ichot qui clc,·aicnt tous deux devenir ~ociétaire s

de la Comédie Française. C'est encore là que débuta .\\ '"" ;\\engozzi, (la belle Sarah) , la mère de;\\"'" Guil­lemin, la première duègne elu \'audeville, clans la première moitié de cc siècle.

Les Beaujolais finirent par porter ombrage aux Comédies française et italienne.

Lionel désespéré vendit son théâtre cinq cent soixante- dix mille francs à .w~c Tllontansier. Les Beaujolais se transportèrent alors boulevard elu Temple, en face de la rue Charlot. i\\ais l'entreprise nouvelle ne réussit pas ct la troupe sc di spersa.

Telle est l'histoire des Beaz~jolais qu'il était curieux. je crois, de fixer clans ces annales.

Eugène BERLOT, ~ c=jf. j\h:mbre de la Société littc.!rairc, hist01·iquc

ct archéologique de Lyon.

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