32
PRINTEMPS/ÉTÉ 2011, vol. 7 no 1 www.maya.cc L’origine de l’avancement de la science de l’eau Eaux usées : rencontre du troisième type Alain Bourque ENTREVUE avec Convention de la poste-publications no 41122591 La nécessité de s’adapter aux changements climatiques d'Ouranos

SOURCE printemps - été 2011

  • Upload
    mayacc

  • View
    231

  • Download
    4

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Magazine SOURCE printemps - été 2011

Citation preview

Page 1: SOURCE printemps - été 2011

PRINTEMPS/ÉTÉ 2011, vol. 7 no 1

www.maya.cc

L’origine de l’avancement de la science de l’eau

Eaux usées : rencontre du troisième type

AlainBourqueENTREVUE avec

Conv

entio

n de

la p

oste

-pub

licat

ions

no

4112

2591

La nécessité de s’adapter aux changements climatiques

d'Ouranos

Page 2: SOURCE printemps - été 2011
Page 3: SOURCE printemps - été 2011

DÉCOUVREZ LE PARADIS DES GOLFEURSÀ 15 minutes de Montréal

Un complexe haut de gamme à prix abordable Nouvellement membre du regroupement PAR

2 parcours de 18 trous de prestigeSalle à manger pouvant accueillir 260 personnes

Ambiance chaleureusePiscine creusée

Information et réservation 514 990.83929500, montée Ste-Henriette, Mirabel

www.golf-glendale.com

FORFAITS TOURNOI • GOLF-SOUPER 4 SERVICES • RÉUNION-GOLF • MARIAGE

LIVRETS CORPORATIFS DE 40 ET 50 PARTIES DISPONIBLES

Page 4: SOURCE printemps - été 2011

Ce magazine est imprimé surpapier à contenu recyclé.

L e m a g a z i n e d e l ’ e a u a u Q u é b e cSOURCE VOL. 7 NO 1 PRINTEMPS/ÉTÉ 2011

4

sommaire

Printemps/été 2011, vol. 7 no 1

© Tous droits réservés.Droi ts d’auteur et dro i ts de reproduct ion : toute demande de reproduct ion doi t ê t re acheminée à MAYA communication et marketing aux coordonnées figurant ci-dessus. Les opinions et les idées contenues dans les articles n’engagent la responsabilité que de leurs auteurs. La publication d’annonces et de publicités ne signifie pas que le magazineSOURCE recommande ces produ i ts e t serv ices . Convent ion de la poste-publ icat ions no 41122591. Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada aux coordonnées figurant ci-dessus. Dépôt légal : 1e trimestre 2005. ISSN 1712-9125. Le magazine SOURCE est publié 3 fois l’an.

16 EAUX USÉESREN CO NTRE D U TRO IS IÈM E TYPE

20 SUR LE RADARL’O R I G I N E D E L’AVAN CEM ENT D E LA SC I EN CE D E L’EAU

24 INSTRUMENTATIONL’ I N FLU ENÇABLE ÉLECTRO D E D E PH !

C H R O N I Q U E S

L’ E N V E R S D U D É C O R

L E S A M I S D E S O U R C E 29

30

Éditeur et rédacteur en chef :André [email protected]

Chroniqueurs :John CiganaMarc-André DesjardinsDominique DodierFrance GauvreauHervé Pageot

Direction artistique :MAYA communication et marketing

Designer graphique :S’AMI graphie (Syma)

Photos de la page couverture et de l’Entrevue :Sébastien Arbourwww.arbourphoto.com

Photos de l’entrevue :André Dumouchel

Révision linguistique :Annie Talbot

Impression :Carpe diem

Coordination des ventes :Grégory PratteTél. : 450 [email protected]

Abonnementet administration :MAYA communication et marketing457, montée Lesage Rosemère (QC) J7A 4S2Téléphone : 450 508-1515 [email protected]

GESTION HUMAINE DES RESSOURCES 28

L E J U R I D I Q U E 27

8Alain

Bourque

LES BONS

CONTACTS

« Nos infrastructures ont été conçuespour fa i re face à des condi t ionsclimatiques historiques qui ne sont plusles mêmes aujourd’hui. La pressionqu’induisent les changements climatiquessur ces infrastructures, de moins enmoins adaptées au climat qui s’annonce,mettra en péril leur pérennité, commel’affirme le CERIU. La bonne gestiondes risques est selon moi le plus granddéfi qui attend le Québec. »

— Alain Bourque

Page 5: SOURCE printemps - été 2011
Page 6: SOURCE printemps - été 2011

ÉDITORIAL

Vous qui êtes assis à votre bureau et qui liseztranquillement votre exemplaire de ce magazine ensirotant un café, êtes-vous intelligent ? Vous qui faitesle même exercice, mais à partir de notre version virtuellesur notre site Internet, l’êtes-vous davantage que lepremier ? Et vous, madame, qui êtes assise dans une salled’attente et qui êtes tombée par hasard sur cette revueque vous ne connaissiez pas, l’êtes-vous tout autant ?

Tous autant que nous sommes, nous avons l’impressiond’être intelligent. Il est rarissime qu’à la question « êtes-

vous intelligent ? », une personne réponde non avec sincérité. Ou lucidité, dirontcertains qui, justement, se croiront intellectuellement supérieurs. Je nem’aventurerai pas ici, dans ces pages, à circonscrire l’intelligence de façondéfinitive puisque, justement, je n’ai pas les capacités intellectuelles requises.Je m’y casserais assurément les dents, puisque de tout temps, des cerveauxbien plus débridés que le mien se sont penchés sur la question, l’ont étudiée,analysée, débattue et ont tenté à leur façon d’y aller de LA définition parfaite.

Cependant, selon mes lectures, il semble y avoir un consensus sur le faitque l’on peut reconnaître l’intelligence au travers d’un prisme aux multiplesfacettes. La capacité d’adaptation est l’une d’elles. L’adaptation est doncun signe d’intelligence.

Selon différents textes et définitions glanés ici et là, l’adaptation augmenteles chances de survie. On peut à mon avis appliquer ce principe à unemultitude de sujets. Qu’il s’agisse d’un produit, d’une idée ou encore d’uneespèce, plus l’adaptation est rapide, concrète et efficiente, plus les chancesde survie sont grandes.

L’interviewé de ce numéro-ci, Alain Bourque, est justement le directeur impactet adaptation chez Ouranos. Puisqu’Ouranos est un organisme spécialiséen changements climatiques, l’entrevue porte évidemment sur cettethématique. Mais attention, il ne s’agit pas ici de débattre de l’existence ounon de ces changements, des causes ou encore des actions à promouvoirpour les enrayer, mais plutôt des impacts qu’ils engendrent et de la nécessitéde s’y adapter. Car plus personne ne peut douter de l’existence deschangements climatiques. Il existe bien un débat sur les causes de ces

changements, mais en ce qui concerne les impacts, les faits parlent d’eux-mêmes et sont de plus en plus nombreux et d’importance. Ainsi, au-delàde tout discours, il est nécessaire de s’adapter.

Cependant, l’être humain est de par nature réfractaire au changement eta une forte tendance à la procrastination. S’il fait l’effort de s’adapter, c’estsouvent parce qu’il y est forcé, qu’il n’a pas le choix. Les actions sontsouvent prises lorsque la coupe déborde. Or, bien sûr, il est souhaitable detravailler en amont, de façon préventive, mais lorsque le mal est fait, il fautréagir afin d’en minimiser les conséquences. Et c’est précisément ce quedoit faire notre société en ce qui concerne les changements climatiques.

Il existe deux types d’adaptation : l’une est dite proactive et l’autre réactionnelle.La première implique des notions d’analyse, de stratégie, de prévoyanceet de vision dans nos actions. La seconde, vous le devinez, est basée surla réaction face à des événements passés ou présents.

Il est très facile de transposer ces concepts dans notre quotidien. Que ce soitdans notre vie personnelle ou dans celle de notre municipalité, de notreprovince, de notre pays ou même de notre planète, nous devons nous assurerde nous adapter de façon proactive. Mais le terme « proactif » sous-tend leterme « action ». Et en politique, l’action nécessite d’abord une prise de décision.Malheureusement, les politiciens adorent le consensus. Résultat : toutedécision importante est sempiternellement reportée. En outre, dans unesociété de plus en plus individualiste, il est bien difficile de faire passer lesintérêts de la collectivité avant les intérêts personnels. Alors on joue àl’autruche, on se cache la tête dans le sable, jusqu’à ce qu’on s’aperçoivequ’il est devenu anormalement chaud. Et lorsqu’on doit affronter le problème,on se rend compte qu’il est devenu insoluble.

J’ai envie que nous soyons collectivement intelligents, que nous nousadaptions aux changements, qu’ils soient climatiques ou autres. Personnene croit que ce sera facile. Les solutions ? Je ne les ai pas. Par contre, jesouhaite voir un leader se lever et guider notre société qui inexorablements’enlise, comme en témoigne la décrépitude de nos infrastructures.L’adaptation ne sera pas une sinécure. Certains crieront, taperont du pied.L’unanimité ne sera pas possible. Mais comme le dit si bien un proverbebulgare, « la meilleure décision est la décision prise ». Bon été ! ■

L e m a g a z i n e d e l ’ e a u a u Q u é b e cSOURCE VOL. 7 NO 1 PRINTEMPS/ÉTÉ 2011

6

André Dumouchel

adum

ouch

el@

may

a.cc

Êtes-vous intelligent ?

Page 7: SOURCE printemps - été 2011
Page 8: SOURCE printemps - été 2011

Comment en êtes-vous venu à vousintéresser aux changementsclimatiques ?Comme météorologue, je dois bien sûrm’intéresser à ce sujet. Au fil des années, j’aisouvent été appelé à titre d’expert dans descas d’inondations dans des municipalités.

Les inondations du 14 juillet 1987 àMontréal avaient-elles un lien avec leschangements climatiques ?C’est toujours un peu le problème avec leschangements climatiques. On ne peut pasassocier un seul événement avec leschangements climatiques. Les changementsclimatiques sont plutôt une trame de fond.

Quels autres événements ont par la suiteretenu l’attention des météorologuesquébécois ?Je dirais que c’est le déluge du Saguenay, enjuillet 1996, qui a suscité cet engouementpour la météo et plus particulièrement pourles changements climatiques. Dès lors, le suividu climat a été abordé plus sérieusement.Ces inondations nous ont permis decomprendre que ce genre de phénomènepouvait se produire chez nous, pas seulementchez nos voisins, et que nous sommesvulnérables au climat.

La tempête de verglas survenue en janvier1998 a aussi été un événement climatiquemajeur. À cette époque, on faisait face à un

système météorologique très complexe, desconditions météo très particulières. Tout çaarrivait en même temps qu’un énorme El Niñoqui avait fait déjà beaucoup parler de luiprécédemment.

Ces événements extrêmes ont-ils eu desrépercussions sur le plan politique ?Au tournant des années 2000, legouvernement du Québec a effectivementdécidé de prendre en main le dossier deschangements climatiques.

En 2001 a été publié le 3e rapport du GIEC(Groupe intergouvernemental d’experts surl'évolution du climat), qui faisait la synthèsede la l i t térature scientifique sur les

L e m a g a z i n e d e l ’ e a u a u Q u é b e cSOURCE VOL. 7 NO 1 PRINTEMPS/ÉTÉ 2011

8

ALAIN BOURQUE, MÉTÉOROLOGUE ET DIRECTEUR DU PROGRAMME IMPACT ET ADAPTATION CHEZOURANOS, S’INTÉRESSE DEPUIS PRÈS DE 20 ANS AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES. POUR LUI, QUITOUS LES JOURS MET EN RELATION DES MILLIERS D’OBSERVATIONS ET DE DONNÉES RELATIVES AUCLIMAT, LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES SONT UNE RÉALITÉ INCONTESTABLE À LAQUELLE IL ESTNÉCESSAIRE DE SE PRÉPARER.

QUELS SERONT LES IMPACTS D’UNE AUGMENTATION DE LA TEMPÉRATURE MOYENNE SUR NOS SAISONS ?CONNAÎTRONS-NOUS DAVANTAGE D’ÉVÉNEMENTS MÉTÉOROLOGIQUES EXTRÊMES AU COURS DES PROCHAINESANNÉES ? QUELLES SOLUTIONS PRÉCONISER POUR ASSURER LA PÉRENNITÉ DE NOS INFRASTRUCTURESURBAINES ?

LE MAGAZINE SOURCE L’A RENCONTRÉ POUR VOUS.

Entrevue réalisée par André Dumouchel

tête

-à-tê

te

AlainBourquePARCOURS UNIVERSITAIRE ETPROFESSIONNELAlain Bourque a obtenu un baccalauréat enmétéorologie de l’Université McGill en 1989 et unemaîtrise en Science de l’atmosphère de l’UQAMen 1996. Il devient climatologue à EnvironnementCanada en 1989. C’est en 1993 qu’il commenceà s’intéresser aux changements climatiques et en2001 qu’il se joint à Ouranos, consortium sur laclimatologie régionale et l ’adaptation auxchangements climatiques.

directeur impact et adaptation chez Ouranos

Page 9: SOURCE printemps - été 2011

changements climatiques et en arrivait à un constat : les changements climatiquesne sont plus une hypothèse; ils sont observés, prouvés et vont s’amplifier au fil dutemps.

La même année, des ressources financières ont été rassemblées pour créer unconsortium sur la climatologie régionale et l’adaptation aux changements climatiques.C’était le début d’Ouranos.

Qui sont les pères fondateurs ?Ouranos est une initiative des huit ministères québécois les plus susceptibles d’êtreaffectés par les changements climatiques (les ministères du Développement durable,de l’Environnement et des Parcs; des Ressources naturelles et de la Faune; duTransport; de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation; de la Santé et des Servicessociaux; des Affaires municipales et des Régions; du Développement économique,de l’Innovation et de l’Exportation), en plus d’Environnement Canada. À ce groupes’est ajoutée Hydro-Québec qui s’inquiétait des très bas niveaux d’eau dans lesréservoirs; la société d’État voulait savoir en quoi les changements climatiquesallaient aggraver ou minimiser certains risques liés à son activité.

Qui sont les autres bailleurs de fonds d’Ouranos ?En ce qui concerne le financement, au départ il provenait surtout du gouvernementdu Québec et d’Hydro-Québec. Environnement Canada a aussi injecté de l’argent,mais maintenant il fournit seulement des employés scientifiques. À partir de 2004,on a formellement associé des membres universitaires, notamment l’UQAM, McGill,l’Université Laval et l’INRS. On travaille bien sûr avec d’autres universités québécoises,mais les quatre premières ont contribué au développement d’Ouranos en participantà son conseil d’administration. Il y a deux types de membres chez Ouranos : desmembres usagers qui apportent les ressources pour faire le travail, et les membresuniversitaires qui apportent des solutions. Suite aux succès qu’a connus OURANOS,des membres affiliés ont joint les rangs, notamment l’ÉTS, l’Université du Québec àRimouski, Manitoba Hydro, Ontario Power Generation et Rio Tinto Alcan, notrepremier membre affilié privé.

Quelle est la composition d’Ouranos ?Ouranos est un réseau de quelque 250 scientifiques et professionnels. Un tiers deceux-là sont des employés permanents qui sont chargés de mettre en place et deréaliser des activités scientifiques et techniques appliquées. Un autre tiers estcomposé d’employés prêtés par les différentes organisations membres; ellesparticipent aux activités, déterminent les besoins, évaluent la pertinence desprogrammes, etc. Le dernier tiers provient du monde universitaire, chargé dedévelopper de nouvelles compétences.

Et quels sont les objectifs d’Ouranos ?Notre mandat est de développer les outils et les connaissances pour favoriserl’adaptation aux changements climatiques. À court terme, nous voulons réaliser desprojets concrets à partir d’analyses pointues afin de développer des solutionsd’adaptation aux changements climatiques. À long terme, nous visons à développerune compétence québécoise pour pouvoir faire face à ces changements.

Quels sont les plus importants créneaux d’Ouranos ?Le premier est celui de la science du climat. Nous développons des simulateursclimatiques à l’échelle régionale pour pouvoir fournir les projets d’analyse d’impacten données climatiques, par exemple sur des bassins versants spécifiques, sur deszones côtières ou des communautés ciblées. L’autre groupe procède à l’analyse desimpacts. Présentement, nous avons 10 sous-programmes en impact et adaptation,qui vont de l’impact sur l’environnement nordique jusqu’à l’impact sur la santé humainedans le sud du Québec, en passant par l’agriculture, l’érosion côtière, la foresterieet bien sûr la gestion de l’eau.

Pouvez-vous nous donner un exemple d’application ?Nous avons des demandes dans le domaine des infrastructures municipales. Je penseentre autres aux débordements des réseaux d’égouts lors de précipitations abondantes.À titre d’exemple, nous faisons des analyses économiques et biophysiques, desétudes en lien avec l’avenir hydrologique d’une rivière, etc. À l’approche de la grandeconférence sur les changements climatiques en 2005, nous avons préparé deux atelierspour la Ville de Montréal. Ironiquement, le jour même de la présentation des ateliers,l’échangeur l’Acadie a été inondé.

L e m a g a z i n e d e l ’ e a u a u Q u é b e cSOURCE VOL. 7 NO 1 PRINTEMPS/ÉTÉ 2011

9

tête-à-tête

Page 10: SOURCE printemps - été 2011

Est-ce que ceci aurait pu être évité ?L’impact d’un événement extrême n’est jamais totalement évitable. Lorsquel’on construit une infrastructure, il faut faire un compromis entre son coûtet le niveau de service que l’on désire offrir. On ne peut pas construire unréseau d’égouts qui résiste à des niveaux d’inondation extrêmes; il faudraitalors installer des tuyaux gigantesques qui coûteraient une fortune àconstruire et à entretenir. Il faut éviter de tout attribuer aux changementsclimatiques; certains problèmes résultent plutôt de l’aménagement duterritoire. Ainsi, à Montréal, on a minéralisé presque toutes nos surfaces,ce qui fait qu’il y a beaucoup plus d’apports d’eau dans les réseaux d’égouts.Les changements climatiques viennent en fait ajouter une couche deproblèmes dans des endroits où il y a déjà des problèmes. Les changementsclimatiques vont simplement rendre ces endroits encore plus vulnérables.

Disons qu’une municipalité est sur le point de mettre sur pied uneinfrastructure urbaine. Comment peut-elle se prévaloir de votreexpertise ? Notre rôle est souvent celui de conseiller, de fournisseur de données debase qui, elles, permettent de faire différents types d’analyses. Nouspouvons aussi fournir des scénarios climatiques. Par la suite, les municipalitéspeuvent mandater des consultants pour réaliser les travaux. Ouranos peutaussi participer à des comités de sélection ou de supervision des travaux.Par ailleurs, nous avons mis en place des protocoles de recherche. À titred’exemple, nous avons travaillé avec Ingénieurs Canada et de nombreuxautres partenaires pour développer un protocole d’évaluation des

vulnérabilités des infrastructures aux changements climatiques. Au Québec,en ce moment, des municipalités appliquent ce protocole à certainesinfrastructures.

Nous voulons nous concentrer davantage sur le développement deméthodologies, d’outils et d’analyses de risques qui peuvent être ensuiteutilisés par des consultants. Nous considérons que ceux-ci ont un rôleextrêmement important qui permettra de généraliser l’adaptation auxchangements climatiques.

Comment les projets sont-ils financés ?Nous recevons un financement de base qui est de l’ordre de 4 M$ parannée, auxquels s’ajoutent toutes sortes de financements complémentaires.Ainsi, le gouvernement du Québec nous apporte 10 M$ pour faire desprojets en analyse d’impacts et en développement d’adaptations. Legouvernement fédéral nous octroie 4 M$ pour faire davantage d’analyses…

Le gouvernement Harper finance donc la recherche sur leschangements climatiques ?Oui. En fait, le Canada est considéré comme un leader, sur la scèneinternationale, dans le dossier de l’adaptation aux changements climatiques.Il est évident que les provinces, les municipalités, les communautéss’intéressent de plus en plus aux enjeux que soulèvent les changementsclimatiques et investissent pour s’y adapter. Je ne crois pas que lesgouvernements, quels qu’ils soient, puissent ignorer cela.

tête-à-tête

L e m a g a z i n e d e l ’ e a u a u Q u é b e cSOURCE VOL. 7 NO 1 PRINTEMPS/ÉTÉ 2011

10

Page 11: SOURCE printemps - été 2011

Peut-on dire que le gouvernement du Québec est très proactif dans ledossier des changements climatiques ?Le gouvernement du Québec a adopté le Plan d’action 2006-2012 sur leschangements climatiques. Il faut souligner l’action numéro 5, qui permet auxmunicipalités de dresser un inventaire d’émissions de gaz à effet de serre et dedévelopper leur premier plan d’adaptation aux changements climatiques. Grâce àce programme, on a vu des municipalités comme Trois-Rivières, Québec et Montréal,pour ne nommer que celles-là, élaborer leur premier plan d’adaptation. On espèreque ces plans vont se traduire par des actions concrètes sur les territoires, autantpour les réseaux d’égouts, les routes, les usines d’approvisionnement en eau potable,les barrages, etc.

Ces infrastructures sont-elles les plus vulnérables aux changementsclimatiques ?Oui. Plus les infrastructures ont une durée de vie utile longue, plus les risques liésaux changements climatiques sont élevés; ceux-ci doivent donc être abordés leplus rapidement possible. Il faut cependant demeurer pragmatique et insérer lesconsidérations climatiques dans le cycle de vie normal d’une infrastructure. On nepeut pas détruire une infrastructure bâtie il y a 10 ans aux seules fins d’une adaptationaux changements climatiques. Dans les cas des égouts, on peut agir en amont pourles réseaux existants, par exemple en interceptant l’eau à la source. Dans le cadrede la construction d’un parc, on peut prévoir un bassin de rétention supplémentaire.On peut aussi miser sur des espaces verts plus nombreux pour favoriser l’absorptiondes eaux pluviales. Il y a toutes sortes de méthodes pour diminuer l’apport en eaudans les réseaux d’égout. Il faut aborder les solutions de façon intégrée. Dans ledomaine de la gestion des eaux pluviales, il n’y a pas seulement les gens en géniequi peuvent résoudre le problème; des spécialistes en aménagement du territoire,des urbanistes, des écologistes devraient aussi être mis à contribution.

Le Québec est-il le seul terrain de jeu d’Ouranos ? Avez-vous des mandatsà l’international ?Ceux qui nous financent ont beaucoup de questions en lien avec le Québec; le Québecest donc prioritaire. Nos travaux ici ont cependant attiré l’attention de gens del’extérieur de la province, tant pour leur pertinence que leur valeur scientifique. Ons’aventure donc de plus en plus à l’international. Récemment, je suis allé en Amériquedu Sud et en Haïti pour évaluer les risques liés au changement de fréquence desouragans. Pour résumer, je dirais qu’Ouranos aide les régions du Québec à sestructurer et les autres pays à structurer des organisations comme la nôtre.

Existe-t-il beaucoup d’organisations, ailleurs dans le monde, commeOuranos ?Il n’y en a pas beaucoup, mais quelques-unes ont émergé au cours des dernièresannées. L’un des grands pays leaders de la question des défis liés aux changementsclimatiques, c’est l’Angleterre. Dès la fin des années 1990, le gouvernement a misen place le UK Climate Impacts Programme chargé d’aider les organisations às’adapter aux changements climatiques. L’un de ses scientifiques est d’ailleursconseiller chez Ouranos. La canicule européenne de 2003, qui a causé des milliersde décès, a vraiment frappé l’imaginaire et a inspiré plusieurs projets d’adaptationclimatique. L’Australie fait également face à des enjeux climatiques importants depuisdes décennies, mais surtout depuis les 15 dernières années, ce qui a poussé lesautorités à se structurer.

Y a-t-il des projets qui voient le jour chez nos voisins américains ?Aux États-Unis, il y a toutes sortes d’initiatives, mais l’ensemble n’est pas structuré.Les projets développés ne durent souvent que deux ou trois ans du fait de la fortecompétition. Les scientifiques n’ont pas tendance à travailler ensemble, ce qui n’estpas très constructif. À l’inverse, chez Ouranos, on fait plutôt la promotion de lacomplémentarité des expertises. Des spécialistes en pergélisol et en érosion côtière,en général, on les compte sur les doigts d’une main. Dans ce contexte, on va essayerd’optimiser nos ressources en favorisant le travail d’équipe, ce qui n’est pas vraimentle cas aux États-Unis.

Doit-on agir globalement ou localement en ce qui concerne leschangements climatiques ?Il faut agir sur les deux fronts. Une action planétaire est nécessaire, par la réduction

L e m a g a z i n e d e l ’ e a u a u Q u é b e cSOURCE VOL. 7 NO 1 PRINTEMPS/ÉTÉ 2011

11

tête-à-tête

Page 12: SOURCE printemps - été 2011
Page 13: SOURCE printemps - été 2011

des émissions des gaz à effet de serre, pour minimiser l’intensité des changementsclimatiques. Or, les impacts des changements climatiques se matérialisent à l’échellerégionale. Ce sont des sous-sols inondés, des zones côtières grugées par la mer,le pergélisol qui fond et qui cause la déstabilisation des infrastructures, des routeset des territoires… Ce n’est donc plus une question de savoir si les changementsclimatiques sont une réalité, mais plutôt de savoir quand nous allons en subir lesconséquences.

Que répondez-vous aux gens qui ne croient pas aux changementsclimatiques ?Ma première réaction serait de les inviter à lire les rapports du GIEC. Le premierrapport, publié à la fin des années 1980, disait qu’il y avait des indicateurs sérieuxpermettant de croire que le climat allait changer au cours des années suivantes, sanspouvoir néanmoins le démontrer scientifiquement. Le deuxième rapport, qui date de1995, démontrait la tendance à une augmentation de la température mondiale. En2001, le troisième rapport en arrivait à la conclusion que les changements climatiquesallaient s’accélérer dans le futur. Enfin, dans le rapport de 2007, on fait état deschangements qui se produiront à l’échelle régionale. Aujourd’hui, nous en sommesà nous demander quelle va être l’ampleur des changements climatiques, quels effortsseront requis pour les minimiser, ce qu’il faudra faire pour s’y adapter et apprendreà vivre avec l’incontournable.

Pourquoi est-ce difficile de confondre les climato-sceptiques ?Il y a toute une série d’affirmations des sceptiques qui sont risibles quand on connaîtbien la science. Par contre, il y a certains sceptiques qui amènent des pointsscientifiques intéressants, pour laquelle la science a des réponses nuancées. Maisdans notre monde fortement médiatisé, il n’y a certainement pas beaucoup de placepour les réponses nuancées et pour les discussions scientifiques. L’incertitude, çase communique assez mal dans un « clip » de nouvelles. En science du changementclimatique, il y a des incertitudes comme dans n’importe quelle autre science.Malheureusement, ces incertitudes et nécessaires nuances sont mal interprétéespar les climato-sceptiques.

Quels sont les changements climatiques qui sont actuellement observés ?Le changement le plus facile à observer est l’augmentation de la température. C’estl’indicateur climatique pour lequel nous avons des certitudes historiques. Destendances se dessinent clairement et vont s’aggraver avec le temps.

Quelles sont et quelles seront les répercussions de cette augmentation dela température sur les saisons ?C’est clair qu’avec des températures plus chaudes, graduellement, avec le temps,on observera un printemps plus précoce. Les changements climatiques ne tuent pasla variabilité naturelle de notre climat, donc il est possible que certaines années ilsoit plus tardif, mais la tendance sera au printemps hâtif. On entendra certainementles gens s’en étonner en 2050 : « C’est vrai que le printemps arrivait au moins deuxou trois semaines plus tard au début du siècle ! »

En été, voir la température grimper au-dessus de 30 °C était relativement rare il ya quelques années. Et 35 °C, c’est souvent des records dans le sud du Québec. Leschangements climatiques indiquent que la moyenne de 27 °C va bientôt devenir 29ou 30 °C. Une température de 30 °C, ça deviendra la température de 50 % desjournées d’été. On observera plus souvent des 37 et 38 °C d’ici quelques décennies.Mais il y a des impacts importants à ce réchauffement. Le taux de pénétration desclimatiseurs explosera, ce qui accentuera certains problèmes. De plus en plus, il faudranous adapter à cette chaleur, un peu comme le font les habitants de New York oude Pittsburgh.

L e m a g a z i n e d e l ’ e a u a u Q u é b e cSOURCE VOL. 7 NO 1 PRINTEMPS/ÉTÉ 2011

13

tête-à-tête

Page 14: SOURCE printemps - été 2011

L e m a g a z i n e d e l ’ e a u a u Q u é b e cSOURCE VOL. 7 NO 1 PRINTEMPS/ÉTÉ 2011

14

tête-à-têteÉvidemment, avec des températures plus chaudes, on constate quel’automne s’étire. La neige arrive de plus en plus tardivement. On relèvedes problèmes d’étiage jusqu’en septembre, voire octobre, qui compliquentl’approvisionnement en eau. Le mois de septembre commence à ressemblerau mois d’août. On assiste à un décalage des saisons par rapport aux mois.

En hiver, on observera de plus en plus de redoux, de gels et dégelssuccessifs, de moins en moins de neige. Par contre, pour le Nord duQuébec, c’est différent. Traditionnellement, on vivait un hiver quasimentdésertique où il faisait -30 °C et où il y avait très peu de précipitations enraison du froid extrême. On passera graduellement à des hivers pluschauds, générant plus de vapeur d’eau dans l’atmosphère, donc plus deneige. C’est le scénario observé au Nunavik depuis 10 ou 15 ans.

Qu’en sera-t-il par rapport aux précipitations ?Les précipitations sont de par nature un petit peu plus incertaines. En hiver,pour le Québec, on peut s’attendre à des augmentations de précipitationsau cours des prochaines décennies.

Ces précipitations se traduiront-elles en neige ou en pluie ?Ça dépend du fameux seuil de 0 °C. Nous pourrions connaître des hiversavec pas mal de neige dans les régions du Québec situées au nord. Àl’inverse, les précipitations au sud du Québec seront de plus en plusliquides dans un horizon de 70 ou 80 ans. La science tente de déterminerle moment où cela va se produire.

Et pour les autres saisons, qu’en est-il des précipitations ?Pour le Québec en général, on parle d’une augmentation des précipitationspour à peu près toutes les saisons. Si, pour l’hiver, tout dépend de lalatitude, pour l’été il n’y a aucun modèle montrant une augmentation desprécipitations; on parle en général de statu quo. Il faut cependant ajouter

à l’équation le phénomène de l’évaporation lié à des températures pluschaudes, donc de quantités d’eau disponible moins importantes. Il faudraprévoir des épisodes extrêmes de précipitations ainsi qu’une augmentationde leur intensité et de leur durée.

Les municipalités devraient-elles s’inquiéter de ce nouveaumodèle de précipitations ? C’est clair. Les municipalités devraient se préoccuper de deux dossiers :l’impact accru des canicules et les pluies abondantes, et plus particulièrementles pluies abondantes sur de courtes périodes de temps. Ironiquement,un des enjeux pour les municipalités sera d’éviter des surverses dans lesrivières avoisinantes. Là, le problème n’est pas les événements extrêmes.Ce qui pose problème pour les municipalités, ce sont souvent les petitsévénements.

Au Québec, quels seront les plus grands défis liés auxchangements climatiques au cours des prochaines décennies ?Nos infrastructures ont été conçues pour faire face à des conditionsclimatiques historiques qui ne sont plus les mêmes aujourd’hui. La pressionqu’induisent les changements climatiques sur ces infrastructures, de moinsen moins adaptées au climat qui s’annonce, mettra en péril leur pérennité,comme l’affirme le CERIU. La bonne gestion des risques est selon moile plus grand défi qui attend le Québec. Traditionnellement, et c’est ce quiest particulièrement inquiétant, ce sont souvent les gouvernements quiassument les risques et les conséquences de l’irresponsabilité des gensdu secteur privé. Les coûts d’une gestion inadéquate des changementsclimatiques sont exponentiels. Au final, ce sont les citoyens qui en payerontle prix.

M. Bourque, merci beaucoup.

Page 15: SOURCE printemps - été 2011
Page 16: SOURCE printemps - été 2011

n matière de désinfection des eaux usées, les techniquesemployées au Québec sont assez limitées. Compte tenu del’interdiction d’utiliser la chloration et en ne tenant pas

compte de la désinfection naturelle qui est possible avec certainstraitements secondaires, en particulier les traitements par lagunage,les méthodes de désinfection à la disposition des concepteurs destations d’épuration se résument essentiellement à deux types deprocédés, soit le rayonnement ultraviolet et l’ozonation.

L’utilisation du rayonnement ultraviolet comme technique dedésinfection s’est considérablement répandue depuis les années1980. Au Québec, plusieurs stations d’épuration sont équipées desystèmes de désinfection dotés de lampes à vapeur de mercurequi émettent des rayons UV. Il s’agit d’une technologie éprouvéedont l’efficacité est bien documentée.

Beaucoup moins répandue que le rayonnement ultraviolet, l’ozonationpermet également de désinfecter les eaux usées. L’intérêt pour cetteméthode de désinfection s’est accru de façon importante au coursdes dernières années, notamment à la suite d’études réaliséespar la Ville de Montréal qui a retenu l’ozonation pour la désinfection

de l’effluent de sa mégastation d’épuration. Bien que généralementplus coûteuse que les systèmes à rayons UV, l’ozonation présentecertains avantages « collatéraux » qui, mis dans la balance, pourraientjustifier dans certains cas le recours à cette technologie.

Un troisième type de procédé pourrait bientôt venir s’ajouter à cesdeux méthodes de désinfection : la désinfection à l’acide peracétique.Déjà utilisé dans plusieurs stations d’épuration en Europe et testédans quelques-unes au Canada, l’acide peracétique susciteprésentement beaucoup d’intérêt chez les gestionnaires de stationsd’épuration. Allons donc à la rencontre de ce nouveau venu dansle domaine de la désinfection des eaux usées au Québec, unerencontre du troisième type…

Qu’est ce que l’acide peracétique ?L’acide peracétique ou APA (C2H4O3) est un mélange d’acideacétique (CH3COOH) et de peroxyde d’hydrogène (H2O2) dansune solution aqueuse. Usuellement produit en concentration de5 à 15 %, l’APA est un liquide incolore à bas pH qui a une forteodeur piquante. C’est un oxydant très puissant qui présente un

L e m a g a z i n e d e l ’ e a u a u Q u é b e cSOURCE VOL. 7 NO 1 PRINTEMPS/ÉTÉ 2011

16

RENCONTRE DU TRO IS IÈME TYPE

Ce texte vous fait réagir ? Pour nous faire part de vos commentaires, rendez-vous auwww.maya.cc, sous l'onglet Source, ou envoyez-nous un courriel à [email protected]

E A U X U S É E S

Marc-André Desjardinsing., Ph.D.vice-président, division EnvironnementAXOR Experts-Conseils [email protected]

E

Déjà utilisé dans plusieurs stationsd’épuration en Europe et testé dansquelques-unes au Canada, l’acideperacétique suscite présentementbeaucoup d’ intérêt chez lesgestionnaires de stations d’épuration.

Page 17: SOURCE printemps - été 2011
Page 18: SOURCE printemps - été 2011

R E N C O N T R E D U T R O I S I È M E T Y P E

avantage majeur par rapport au chlore : outre son pouvoiroxydant plus élevé, l’APA ne forme aucun sous-produit toxique.De fait, le seul résidu produit après dissolution d’APA dansl’eau est de l’acide acétique (vinaigre), qui est facilementbiodégradable et dont l’apport supplémentaire en DCO estminime.

Quelles sont les applications de l’APA ?L’APA est utilisé principalement dans l’industrie alimentaire où ilest employé depuis plus de 50 ans comme agent nettoyant etdésinfectant. On l’utilise aussi pour la désinfection desinstrumentsmédicaux de même que pour la désinfection de l’eau des toursde refroidissement, où il contribue à empêcher la formation debiofilm, en plus de contrôler la bactérie Legionella. Plus récemment,on a commencé à utiliser l’APA pour la désinfection des eauxusées, principalement pour remplacer le chlore.

Comment fonctionne la désinfection à l’APA ?Utilisé comme agent désinfectant, l’APA désactive lesmicroorganismes en oxydant les membranes externes des cellules.Il est efficace avec les bactéries, virus, champignons et spores.Les doses appliquées varient généralement entre 1 et 2 mg/lavec des temps de contact compris entre 1 et 15 minutes.L’efficacité de l’APA est influencée notamment par le pH et latempérature. Ainsi, l’APA est plus efficace lorsque le pH estneutre (pH = 7) que lorsqu’il se situe entre 8 et 9. Par ailleurs,plus la température de l’eau est élevée, plus l’APA est efficace.

Des essais pilotes et à pleine échelle réalisés en Ontario parDre Onita D. Basu de l’Université de Carleton ont permis dedémontrer l’efficacité désinfectante de l’APA utilisé seul ou encombinaison avec un traitement UV. À titre d’exemple, avecun dosage de 1,5 mg/l d’APA et un temps de contact de 1à 3 minutes, une réduction d’environ 1,8 logs d’E. coli (de12 600 à 200 UFC/100 ml) a été obtenue sans UV. Le mêmedosage utilisé avec UV a permis d’obtenir une réduction de plusde 2,5 logs d’E. coli.

Perspectives d’utilisation de l’APAau Québec en désinfection

Cette chronique a beau parler d’une « rencontre du troisièmetype », l’utilisation de l’APA comme méthode de désinfectiondes eaux usées au Québec n’est pas de la science-fiction pourautant ! Approuvé par l’USEPA pour la désinfection des eauxusées depuis 2007, l’usage de l’APA pour cette même applicationau Canada est en voie d’homologation. Déjà, au moins une villeau Québec considère la possibilité de désinfecter ses eaux uséesavec de l’APA et a entrepris des discussions très sérieuses avecles autorités canadiennes concernées, dont Santé Canada. LeMDDEP est également consulté et suit le dossier avec intérêt.

Sans être une panacée, le recours à l’APA pour la désinfectiondes eaux usées pourrait se révéler avantageux dans certainesstat ions d’épurat ion compte tenu des faibles coûtsd’investissement pour sa mise en œuvre, de son large spectred’action biocide et de l’absence d’effet nocif sur l’environnement.En outre, l’APA peut être utilisé non seulement en traitementtertiaire (en combinaison ou non avec d’autres méthodes dedésinfection), mais aussi pour la désinfection d’eaux dedébordement (effluents primaires, bassins d’orage, etc.).

Avec une telle souplesse d’utilisation, il ne reste plus qu’àespérer que le processus visant à permettre l’utilisation del’APA au Québec en désinfection soit complété dans lesmeilleurs délais de façon à ouvrir la porte à cette techniquedont on devrait entendre parler de plus en plus au cours desprochaines années. ■

L e m a g a z i n e d e l ’ e a u a u Q u é b e cSOURCE VOL. 7 NO 1 PRINTEMPS/ÉTÉ 2011

18

PROBLÈMES D’ODEURDANS VOS REGARDS SANITAIRES, STATIONS

DE POMPAGE, STATIONS D’ÉPURATION ?

courriel : [email protected] 826-7767

www.preautech.com2070, chemin des Patriotes, Richelieu (Québec) J3L 6M1

Plusieurs choix sʼoffrent à vous :● le support de plaque de gel PRʼastis; ● le panier à regards PRʼobiorue; ● le système de brumisation pour conduites

de ventilation.

Installation facile,économique et durable (inox et plastique)

Page 19: SOURCE printemps - été 2011
Page 20: SOURCE printemps - été 2011

L’eau potable et l’avancement des données scientifiquesacte d’ouvrir le robinet est un geste banal pour le commundes citoyens, qui prend peut-être pour acquis sonapprovisionnement en eau potable. Par contre, les travailleursdu domaine de l’environnement savent que cette eau potable

est l’accomplissement de plusieurs personnes œuvrant en chaînepour obtenir cette précieuse substance. L’histoire démontre bienqu'au cours du dernier siècle, la recherche scientifique a su déchiffrerles risques pour la santé humaine et les traduire en normes. Onpeut se poser la question : quels sont les nouveaux paramètresdans ce domaine ?

Le début de la science du traitement de l’eau potableIl est incontestable qu’à la production d’eau potable est étroitementliée la notion de santé publique. Il suffit de penser à l’épidémie decholéra de Londres en 1854 pour s’en convaincre. On croyait àl’époque que le choléra était une maladie pulmonaire, donc transmisepar l’air. En quelques semaines, le quartier pauvre de Soho futdécimé par cette maladie. Il fallut le discernement d’un médecinlondonien, le Dr Snow, pour établir que la cause de la propagationdu choléra était une vieille pompe (eh oui, il fut un temps où il fallaitaller chercher l’eau, elle ne venait pas à nous !). L’eau acheminéepar de cette dernière contenait des bacilles du choléra. Pourtant,ce puits avait bonne réputation auprès de la population et son eauétait considérée comme des plus pures ! La limpidité de l’eaun’était donc pas le seul indicateur de sa potabilité… Ce fut ledébut de la science du traitement de l’eau !

La science et les normes de qualitéAujourd’hui, les paramètres rendant une eau propre à laconsommation humaine sont réglementés. Par exemple, au Québec,le Règlement québécois sur l’eau potable (RQEP) définit les normesqui doivent être respectées afin d’obtenir une eau dite potable.Toutefois, la science et la recherche continuent d’évoluer. C’estbien l’avancement des connaissances techniques et scientifiquesqui nous permet de mieux comprendre le monde dans lequel nousvivons. De plus, ces nouvelles données scientifiques font évoluer lesnormes dans le but de limiter les risques et de protéger la population.

S U R L E R A D A R

John Ciganaing., M.Sc. A.vice-président, Développementdes affaires et marketingJohn Meunier inc. filiale de VeoliaWater Solutions & [email protected]

L’ORIG INE DE L’AVANCEMENT

L e m a g a z i n e d e l ’ e a u a u Q u é b e cSOURCE VOL. 7 NO 1 PRINTEMPS/ÉTÉ 2011

20

L’

Il fallut le discernement d’un médecinlondonien, le Dr Snow, pour établir que lacause de la propagation du choléra étaitune vieille pompe […]

de la science de l’eau

Page 21: SOURCE printemps - été 2011
Page 22: SOURCE printemps - été 2011
Page 23: SOURCE printemps - été 2011

L e m a g a z i n e d e l ’ e a u a u Q u é b e cSOURCE VOL. 7 NO 1 PRINTEMPS/ÉTÉ 2011

23

L’ O R I G I N E D E L’ A V A N C E M E N T D E L A S C I E N C E D E L’ E A U

Voici un bref survol historique afin d’illustrer les préoccupations reliéesà l’eau potable du point de vue de la santé.

L’exemple de l’épisode du choléra à Londres a bien démontré queles caractéristiques organoleptiques (couleur, odeur, goût) de l’eaune suffisaient pas pour en garantir l’innocuité. Des paramètresphysico-chimiques ont par la suite été introduits. La turbidité d’uneeau, par exemple, est toujours aujourd’hui un excellent indicateurde sa potabilité.

Une grande évolution a eu lieu avec les découvertes de Pasteur àla fin du XIXe siècle: il réfute la génération spontanée et comprendcomment les microbes peuvent croître et se développer. Pasteuravait très bien compris l’influence et l’importance de ses recherchessur la qualité de l’eau potable. En 1881, quand la preuve del’existence des microbes ne fait plus aucun doute dans lacommunauté scientifique, il déclare : « Nous buvons 90 % de nosmaladies. » Voilà qui le place à l’avant-garde des hygiénistes deson époque ! Les paramètres microbiologiques (coliformes, bactéries,etc.) font donc leur entrée dans la caractérisation d’une eau potable.

L’invention de la désinfection permet de réduire le risquebactériologique et virologique de l’eau et de sauver des millions devies dans le monde. Ce ne sera que des années plus tard quel’interaction entre le peu de matières organiques restantes dansl’eau et ces désinfectants sera soulevée. C’est ainsi que le risquerelié aux sous-produits de désinfection (les fameux THM ou AHA)a été traduit dans les normes de production d’eau potable. Cesparamètres physico-chimiques demandent des mesures précisesen laboratoire, de l’ordre de quelques microgrammes par litre demolécules. Nous sommes loin d’une détermination visuelle de laqualité, comme à Londres il y a 150 ans !

Le retour du balancier vers les paramètres microbiologiques se feraavec l’entrée en scène de pathogènes réfractaires à la désinfection,nommément Cryptosporidium et Giardia. On se souviendra de

l’épisode de Milwaukee en 1993 (400 000 citoyens malades et100 morts) qui a placé le sujet au centre des préoccupations etdes recherches dans le domaine lors de la décennie suivante.

Ce n’est qu’au début du XXIe siècle que les paramètres physico-chimiques refont surface. Les perturbateurs endocriniens et produitspharmaceutiques retrouvés en doses infinitésimales (de l’ordre dunanogramme par litre) dans l’eau potable inquiètent les scientifiqueset la population quant à leur effet potentiel sur la santé et lareproduction. Ces sujets font d’ailleurs toujours l’objet de recherchesde pointe.

Un autre groupe de composés présents dans l’eau potablesuscite l’intérêt des chercheurs puisque des risques relatifs à lasanté ont été découverts. Il s’agit des métaux. La présence deplomb dans l’eau, provenant principalement des conduites etaccessoires de plomberie, est reconnue nocive pour les jeunesenfants depuis un certain temps. S’est ajouté récemment à cetteliste le manganèse. Historiquement un paramètre d’ordreesthétique, de récentes études québécoises démontrent un effetsur le quotient intellectuel des enfants à des concentrationsinférieures aux normes sanitaires en vigueur dans le monde.Cette problématique diffère du plomb, car il s’agit essentiellementd’un problème d’eau souterraine, donc visant les plus petitssystèmes.

ConclusionAinsi, nous pouvons constater que dans les pays industrialisés, oùl’eau potable est globalement de très bonne qualité, l’avancementdes technologies et des connaissances permet de chercher etimmanquablement de trouver de nouveaux paramètres à contrôlerafin de minimiser les risques sanitaires reliés à la consommationd’eau potable. Si le passé est garant de l’avenir, la recherche depointe poursuivra sur sa lancée et permettra à terme de mieuxprotéger les citoyens. ■

Page 24: SOURCE printemps - été 2011

Ce texte vous fait réagir ? Pour nous faire part de vos commentaires, rendez-vous auwww.maya.cc, sous l'onglet Source, ou envoyez-nous un courriel à [email protected]

L e m a g a z i n e d e l ’ e a u a u Q u é b e cSOURCE VOL. 6 NO 2 AUTOMNE 2010

24

I N S T R U M E N T A T I O N L’INFLUENÇABLE ÉLECTRODE DE PH !

eu importe la marque, le style ou la configuration d’un pH-mètre, la précision et l’exactitude des mesures de ce dernierdécoulent en grande partie de la condition de l’électrode de

pH qui y est raccordée. Cette électrode, possédant elle aussi uneconfiguration particulière, subit au cours de sa vie utile plusieursinfluences telles que la température, le vieillissement, les attaqueschimiques pouvant provoquer de l’usure prématurée, un revêtementindésirable, du colmatage, etc.

Configuration d’électrodeIl existe deux configurations principales d’électrodes de pH, soit« simple » ou « combinée ». On appelle électrode simple (ouséparée ou demi-cellule) l’électrode de mesure dont le potentielvarie en fonction de la concentration/activité des ions. Elle estimpérativement associée à une électrode de référence aupotentiel constant. Ce système est préconisé lorsque les deuxéléments risquent d’avoir des durées de vie non similaires. À lafin des années 1940 a été développée et fabriquée la premièreélectrode de pH combinée, associant l’électrode de mesure etl’électrode de référence dans une même entité. Les électrodescombinées présentent l’avantage d’être beaucoup plus facilesà manipuler et assurent que les deux électrodes sont bien à la

même température pendant le déroulement des mesures.Actuellement, les fabricants proposent aussi des électrodescombinées avec capteur de température intégré, simplifiant lamanipulation et permettant la mesure simultanée de latempérature et du pH ainsi que la compensation de températureautomatique des mesures de pH.

Membrane en verre sensible au pHLe temps de réponse d’une électrode dépend étroitement de la qualitéde sa membrane. Les caractéristiques du verre constituant l’électrodedéterminent l’usage auquel elle sera destinée : la gamme de mesurede pH, la résistance chimique, thermique ou mécanique.

L’erreur alcalineDe fortes concentrations en sodium (Na+) influent sur la prise demesure de pH dans les solutions basiques (>12 pH). Cette incidenceest liée à la composition du verre utilisé dans la fabrication del’électrode. Cette erreur dite « erreur alcaline » a tendance à sous-estimer la valeur réelle du pH. Des électrodes munies d’un verrespécial réduisent ce risque d’erreur et permettent d’obtenir desmesures correctes dans des solutions de pH très élevé.

France GauvreauB.Sc., directrice généraleHanna Instruments Canada [email protected]

Export Environnement peut vous aider à percer les marchés internationaux en vous offrant une multitude de services stratégiques :

• Réseautage d’affaires • Programme de maillage personnalisé• Soutien technique et logistique• Espaces d’exposition• Conférences internationales• Validation et prospection commerciales

Joignez-vous à l’une de nos missions commerciales. Vous pourrez ainsi promouvoir vos produits, vos services et vos technologies en plus de cibler de possibles partenaires d’affaires.

Le monde s’offre à vous

Pour participer ou pour obtenir plus d’information, veuillez contacterTél. : 450 552-3222info@export-environnement.comwww.export-environnement.com

Les missions commerciales sont organisées en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international (MAECI) et le ministère du

Développement économique, de l'Innovation et de l’Exportation (MDEIE).

CALENDRIER des missions commerciales

20 AU 22 MARS 2012LONDRES ANGLETERRE

7 AU 11 MAI 2012MUNICH ALLEMAGNE

22 AU 25 NOVEMBRE 2011POZNAN POLOGNE

29 NOVEMBRE AU 2 DÉCEMBRE 2011PARIS FRANCE

P

Page 25: SOURCE printemps - été 2011
Page 26: SOURCE printemps - été 2011

L’ I N F L U E N Ç A B L E É L E C T R O D E D E P H !

L e m a g a z i n e d e l ’ e a u a u Q u é b e cSOURCE VOL. 7 NO 1 PRINTEMPS/ÉTÉ 2011

26

L’effet de la température sur le verre de l’électrodeLa résistance du verre qui constitue les électrodes dépend aussi dela température. Plus la température est basse, plus la résistance estélevée, ce qui affecte le temps de réponse de l’électrode. En dessousde 10 °C, la mesure mettra longtemps à se stabiliser. Les électrodessoumises à des mesures à haute température auront une durée devie plus courte.

Vieillissement des électrodesUne électrode ne se trouve jamais en équilibre chimique parfaitavec la solution à mesurer. Le bulbe en verre est lentement etcontinuellement « agressé ». Le vieillissement d’une électrode semanifeste par un temps de réponse toujours plus long, une dégradationde la pente et une dérive du point 0. La modification de la penteest plus rapide et plus significative pour des pH supérieurs à 11.La dérive du point 0 peut être aisément compensée par un étalonnagerégulier. L’augmentation de la température est également un facteuraggravant de vieillissement. Le vieillissement d’une électrode étantfonction de divers facteurs, il est difficile de définir une durée devie exacte. Nous pouvons toutefois avancer qu’une électrode bienentretenue devrait avoir une durée de vie allant jusqu’à deux ans.

ÉtalonnageEn dépit de normes de production très strictes, de faibles décalagesdans l’étalonnage (point zéro et pentes) sont inévitables. Commementionné plus haut, le vieillissement et une certaine contaminationde l’électrode ne pouvant être évités, il est indispensable que laprocédure d’étalonnage soit effectuée régulièrement et selon unprotocole rigoureusement respecté par l’opérateur afin que cesfacteurs n’affectent pas la précision des mesures. L’étalonnagepermet de régler les valeurs lues par la chaîne de mesure instrument-

électrode par rapport aux valeurs des solutions tampons. La fréquenced’étalonnage dépend de la précision requise, de la nature deséchantillons et de leur effet sur l’électrode. Nous recommandons unétalonnage quotidien en cas de mesures journalières, mais c’estl’opérateur qui, selon son expérience, décide de l’intervalle adaptéentre chaque étalonnage.

L’étalonnage en un point doit s’effectuer au moyen d’un tamponpH 7. L’étalonnage en deux points doit quant à lui être effectué aumoyen d’un tampon pH 7 en premier lieu puis au moyen d’un tamponpH 4 (acide) ou 10 (alcalin) selon le milieu dans lequel on souhaitemesurer. Pour des mesures précises, il est recommandé d’étalonnerl’instrument dans les conditions de pH et de température identiquesà celles des mesures. De plus, il ne faut jamais lésiner sur la qualitédes tampons utilisés.

Importance de l’entretienUn entretien soigné et régulier des électrodes de pH garantit untemps de réponse rapide, l’exactitude de la mesure et une longévitéaccrue. Outre l’entretien, il est important de s’assurer que l’électrodeemployée est adaptée aux échantillons à mesurer. Lorsqu’uneélectrode de pH est plongée dans une solution, il se forme en24-48 heures un film autour du bulbe ion-sensitif. Lors des mesuresen milieu acide, les ions H+ provoquent une charge positive de cefilm alors qu’en milieu basique, ils provoquent une charge négative.L’épaisseur, la régularité et la constitution de ce film influencentsensiblement le temps de réponse, l’erreur alcaline et la pente del’électrode. L’état de ce film n’étant pas visible à l’œil nu, seuls unentretien régulier et un rinçage de l’électrode à l’eau distillée aprèschaque utilisation garantissent une bonne condition de ce film. Unentreposage de l’électrode dans une solution spécifique entre lesusages demeure toujours un gage de longévité de l’électrode. ■

Page 27: SOURCE printemps - été 2011

ans la foulée du rapport d’enquête et d’audience publique duBureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) surle développement durable de l’industrie des gaz de schiste

divulgué cet hiver, le gouvernement du Québec a publié au débutdu mois de mai deux projets de règlement visant à renforcer lecontrôle des impacts environnementaux de cette industrie. Cesdeux premières mesures s’inspirent de certaines recommandationsdu BAPE, tant sur les travaux exploratoires que sur la phased’exploitation des gaz de schiste.

Le premier textei entend modifier l’actuel Règlement relatif àl’application de la Loi sur la qualité de l’environnement, qui soustraità l’obligation d’obtenir un certificat d’autorisation du ministre duDéveloppement durable, de l’Environnement et des Parcs les travauxde forage autorisés en vertu de la Loi sur les mines, sauf s’ils sonteffectués dans une plaine inondable, un cours d’eau ou certainsmilieux humides. De nombreuses voix s’étaient en effet élevéescontre l’application de cette exemption aux forages exploratoirespour les gaz de schiste en raison des impacts environnementauxpotentiels dès le stade préliminaire.

La modification proposée supprimerait cette exemption pour lestravaux de forage « destinés à rechercher ou à exploiter du pétroleou du gaz naturel dans le shale », mais également pour « touteopération de fracturation destinée à rechercher ou à exploiter dupétrole ou du gaz naturel ». En assujettissant la fracturationindépendamment de sa localisation, le gouvernement accorde doncune attention particulière à cette activité. En outre, en incluantl’exploration et l’exploitation du pétrole dans le shale, il fait d’unepierre deux coups en anticipant le développement de cette industrie.Par ailleurs, si un certificat d’autorisation doit actuellement êtreobtenu pour tous travaux de forage réalisés dans une tourbière, unétang, un marais ou un marécage pour rechercher du pétrole oudu gaz, le projet de règlement vient préciser que de tels travauxincluent également « toute opération de fracturation », visiblementpour éviter toute interprétation restrictive.

Cette modification a également pour objectif de renforcer le contrôledu Ministre. Lors de sa demande de certificat d’autorisation, lepromoteur devra ainsi fournir une description des données quipourront être colligées au plan géologique, hydrogéologique,géochimique ou géophysique ainsi que « relativement à l’évaluationou à la mise au point de techniques et de méthodes nouvelles deforage hautement sécuritaires pour l’environnement ».

Par ailleurs, le gouvernement prend soin d’impliquer le public et lesautorités locales au stade de la demande de certificat d’autorisationen imposant au promoteur la publication d’un avis dans un journaldistribué dans la municipalité impliquée, avis comportant notammentun résumé du projet ainsi que la date, l’heure et l’endroit où seratenue une consultation publique. Le Ministre peut jouer un rôleactif lors de cette consultation en désignant une personne qui aurapour mandat d’en observer le déroulement et d’agir, le cas échéant,

à titre de modérateur et de transmettre un compte rendu factuel.Le promoteur devra quant à lui produire au Ministre un rapport desobservations recueillies au cours de la consultation. Ce rapportdevra indiquer, le cas échéant, les modifications qu’il a apportéesau projet. Aussi transmis à la municipalité concernée, le rapport doitêtre tenu disponible par cette dernière aux fins de consultation dupublic. La municipalité se voit alors conférer l’opportunité de soumettreau Ministre ses observations sur le projet, ce qui n’est pas le caspour les projets d’une autre nature. Reste à voir si ces dispositions,additionnées à celles contenues dans le projet de loi no 14 intituléLoi sur la mise en valeur des ressources minérales dans le respectdes principes du développement durable qui vise à modifier l’actuelleLoi sur les mines, contenteront le milieu municipal.

Corollaire de cette modification réglementaire, le projet de Règlementsur la transmission de renseignements liés à l’exécution de certainstravaux de forage et de fracturation de puits gaziers ou pétroliersii,tout en visant les mêmes projets, imposerait quant à lui de nouvellesobligations non pas au stade de l’obtention de l’autorisation, maisau cours de la réalisation des projets eux-mêmes.

Le projet de règlement imposerait ainsi au titulaire d’un certificatd’autorisation la transmission périodique de renseignements, mêmede nature confidentielle, relatifs aux travaux autorisés. Plusieurs deces renseignements concernent les impacts potentiels directs etindirects des activités sur la ressource eau. Cette initiative tente derépondre aux inquiétudes formulées lors des audiences du BAPE.Ainsi, information sensible s’il en est, le volume des fluides de mêmeque la composition détaillée et les caractéristiques des intrantsutilisés aux fins de forage et de fracturation devront être divulguées.La gestion complète de l’eau, la connaissance et la surveillance deseaux de surface et souterraines dans un périmètre d’un kilomètre,appliquées à toute extension horizontale de forage, ou encore lagéochimie et la contamination des formations rocheuses par les eauxde fracturation usées et l’injection des eaux usées en profondeurdevront être transmises tous les trois mois au Ministre. Il fautd’ailleurs souligner que le titulaire pourrait devoir procéder à untraitement de données approprié afin de remplir ses nouvellesobligations.

Enfin, à défaut d’avoir exercé un tel contrôle sur les travauxexploratoires entrepris à ce jour, le gouvernement prend égalementle soin d’imposer les mêmes obligations à toute personne qui auraitdéjà exécuté de tels travaux durant les sept ans précédant la datede l’entrée en vigueur du règlement. ■

i Règlement modifiant le Règlement relatif à l’application de la Loi sur la qualité del’environnement, G.O.Q. 6 mai 2011, 143e année, n°18A, p. 1677A

ii Projet de Règlement sur la transmission de renseignements liés à l’exécution decertains travaux de forage et de fracturation de puits gaziers ou pétroliers, G.O.Q.6 mai 2011, 143e année, n°18A, p. 1679A

L E J U R I D I Q U E

Me Hervé Pageotavocat en droit de l’environnement,des ressources et du territoireDaigneault, avocats [email protected]

RENFORCEMENT DU CONTRÔLE DU MDDEP SUR LES ACTIVITÉS DE L’INDUSTRIE

L e m a g a z i n e d e l ’ e a u a u Q u é b e cSOURCE VOL. 7 NO 1 PRINTEMPS/ÉTÉ 2011

27Ce texte vous fait réagir ? Pour nous faire part de vos commentaires, rendez-vous auwww.maya.cc, sous l'onglet Source, ou envoyez-nous un courriel à [email protected]

D

des gaz de schiste

Page 28: SOURCE printemps - été 2011

L e m a g a z i n e d e l ’ e a u a u Q u é b e cSOURCE VOL. 7 NO 1 PRINTEMPS/ÉTÉ 2011

28

otre bureau est jonché de documents à lire, à signer. Vousconcentrez l’essentiel de votre temps et de vos énergies àfavoriser votre croissance et votre rentabilité. Évidemment,

votre gestion du personnel s’en ressent, mais vous savez que, tôtou tard, vous ferez face à des enjeux liés aux ressources humaines.

Les gestionnaires et propriétaires d’entreprises attendent souventtrop longtemps avant d’embaucher un spécialiste des ressourceshumaines, car ils ne voient que les coûts directs qui y sont associéset non pas les bénéfices à court, moyen et long terme.

Pourtant, les avantages sont nombreux. Le conseiller en ressourceshumaines pourra vous permettre de développer de bonnes pratiquesde gestion du capital humain ainsi que des outils efficaces. Voiciquelques projets qu’un expert en ressources humaines peut réaliseravec vous :

• description de postes• structure organisationnelle• politique et système de gestion du rendement• planification, recrutement et sélection du personnel

• détermination des besoins de formation et évaluation desretombées

• gestion intégrale du dossier de santé et sécurité au travail• gestion des relations de travail (congédiement, contrat de

travail, licenciement, assurance-emploi, gestion disciplinaire)• politique de rémunération • planification de la relève• gestion des avantages sociaux et de l’assurance collective• évaluation de la performance• etc.

Nombreux sont les postes budgétaires ou vous pourrez réaliser deséconomies substantielles et ainsi avoir un retour sur investissementdu salaire de votre spécialiste. Le dossier de santé et sécurité autravail peut générer à lui seul des économies fort appréciables dansla mesure où un mode de gestion rigoureux est instauré. Le dossierdu recrutement vaut aussi son pesant d’or car, comme vous lesavez, le remplacement d’un employé peut engendrer des coûtséquivalant à trois fois le salaire de l’employé démissionnaire. Cesdeux dossiers peuvent représenter entre 30 et 60 % du salaireversé à un généraliste en ressources humaines.

Considérez seulement ces quelques faits. Combien de temps pouvez-vous investir pour recruter la bonne personne ? Avez-vous à votredisposition des outils, des tests de sélection ? Avez-vous le tempsde vérifier les références des candidats ? Combien de temps le posteà combler reste-t-il ouvert ? Calculez le nombre de fois ou j’ai utiliséle mot « temps », et vous constaterez qu’il est précieux.

En plus de pouvoir compter sur quelqu’un en ce qui concerne lagestion au quotidien des ressources humaines, votre conseillerpeut alléger votre charge de travail et vous permettre d’investir votretemps là ou vous excellez, là où c’est rentable.

Saviez-vous qu’Emploi-Québec peut vous offrir toute une gammede services spécialisés en ressources humaines ainsi qu’une aidefinancière qui vous permettra d’embaucher un spécialiste ? Souscertaines conditions, Emploi-Québec peut financer jusqu’à 50 %du salaire annuel de la personne embauchée pour mettre sur piedvotre service des ressources humaines.

Si vous croyez n’avoir pas la masse critique d’employés pour justifierl’embauche d’un conseiller à temps plein, une autre solution s’offreà vous : une subvention peut aussi vous être octroyée pour vouspermettre d’embaucher un consultant qui vous aidera à instaurerles pratiques stratégiques utiles à une bonne gestion des ressourceshumaines.

Qu’on se le dise, les enjeux d’aujourd’hui et de demain pour lesentreprises sont à peu près tous rattachés aux ressourceshumaines : pénurie de main-d’œuvre, compétitivité, qualificationset compétences, planification de la relève, organisation du travail,rétention, formation, etc. Alors, pourquoi ne pas donner à votreentreprise les moyens, les outils, les pratiques et la structureadéquats pour poursuivre sa croissance ?

Pour de plus amples informations sur les mesures offertes parEmploi-Québec, visitez le site www.emploiquebec.net/entreprises/gestion/services-ress-hum.asp ou communiquez avec moi chezEnviroCompétences. ■

GESTION HUMAINE DES RESSOURCES

Dominique Dodierdirectrice généraleEnviroCompétenced o m i n i q u e . d o d i e r @ e n v i r o c o m p e t e n c e s . o r g

UNE RESSOURCE DÉDIÉE À LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES : LUXE OU NÉCESSITÉ ?

Saviez-vous qu’Emploi-Québec peutvous offrir toute une gamme deservices spécialisés en ressourceshumaines ainsi qu’une aide financièrequi vous permettra d’embaucher unspécialiste ?

V

Page 29: SOURCE printemps - été 2011

Chef de file en caractérisationet mesure de débit

Caractérisation des eaux uséesÉchantillonnage: eau potable-baignade-uséeCorrection de pHÉvaluation environnementale phase 1,2 et 3

Courriel: [email protected] Tél : 450 681-3601 Téléc. 450 681-5196

www.esa.ca

ISO 9001(2008)

Spécialiste du traitement des eaux municipales et industriellesServices offerts : gestion, exploitation et optimisation.Distributeur des compteurs d'eau Neptune.

20 275, Clark Graham, bureau 200 Baie d'Urfé, Québec, H9X 3T5

Télé. : 514-457-9991 • Téléc. : 514-457-9922 • Courr ie l : [email protected]

L e m a g a z i n e d e l ’ e a u a u Q u é b e cSOURCE VOL. 6 NO 1 ÉTÉ 2010

29

L E S A M I S D E S O U R C ELES BONS

CONTACTS

identité d'entreprisepublicitédépliantaffichesite Web

organisation d’évènement

stratégiedéveloppement

Page 30: SOURCE printemps - été 2011

L e m a g a z i n e d e l ’ e a u a u Q u é b e cSOURCE VOL. 7 NO 1 PRINTEMPS/ÉTÉ 2011

30

L’E

NV

ER

S D

U D

ÉC

OR

Vous avez

des nouve

lles,

des anecd

otes ou d

es sujets

d’intérêt à

nous fair

e part ?

Faites par

venir le t

out à

[email protected]

Sources : Radio-Canada et l’équipe du magazine SOURCE.

Puisque le secteur del’environnement a vu sonnombre d’emplois croître de27,5 % entre 2007 et 2010,Envirocompétences etJobboom ont eu la brillanteidée de créer Le guide del’emploi en environnement àl’attention des étudiants et des chercheursd’emploi qui s’intéressent à ce secteur. Souhaitonsque cet ouvrage contribue à faire en sorte quenotre industrie ne souffre pas trop de la pénuriede main-d'œuvre annoncée par un nombre sanscesse croissant d’experts. Renseignez-vous surwww.envirocompetences.org.

Le 30 mai dernier,Réseau Environnementlançait la 35e édition deson Programme d’éco-nomie d’eau potable(PEEP). Les activités duprogramme se tiendrontjusqu’au 12 août

prochain. L’objectif du PEEP demeurede sensibiliser la population à l’économiede l’eau potable et aux effets néfastesde sa surconsommation. Sous le thème« Cet été, soyez bleus », le programmeaura assurément un impact positif sur laconsommation des citoyens et forcémentsur nos infrastructures l iées à laproduction et à la distribution d’eaupotable. Renseignez-vous surwww.reseau-environnement.com.

Jean Chrétien, Bill Clinton et plusieursautres chefs d’État retraités faisant partie d’unregroupement nommé InterAction se sont réunis lemois dernier à Québec pour se pencher sur d’importantsdéfis mondiaux et proposer des solutions durables.De tous les sujets discutés, ils ont décidé de prioriserles questions liées à l’eau dans le monde. Ils estimentque le leadership en la matière est quasi inexistant etque la création d’un comité spécial dédié exclusivementà cette thématique leur permettrait de trouver desstratégies visant à éviter une crise internationale del’eau. Au terme de leur réunion, ils ont proposé unnouveau code d’éthique concernant l’eau ainsi que17 recommandations sur la gestion de cette ressource.Souhaitons que leur vaste expérience soit gage desagesse pour la suite des choses.Retraité de Ville de Laval, Jean Lavoie s’implique corps

et âme dans le Centre d’interprétation de l’eau (C.I.Eau).En accord avec cet engagement social, il est devenutout récemment le premier membre à vie de l’organismeà but non lucratif, ce qui lui a valu le surnom de Jean 1er.Que ce soit lors d’unevisite au C.I.Eau ouencore à l’occasiondu 3e souper-bénéfice qui setiendra au ChâteauRoyal de Laval lejeudi 13 octobreprochain, n’hésitezpas à le saluer bienbas. Pour visiter leCentre ou assister àla soirée-bénéfice,visitez lewww.cieau.qc.ca.

VOICI

JEAN 1er

SUIVEZ LE GUIDE !

DU PEP POUR NOS RÉSEAUX

Toi, tu y croisaux changements climatiques ?

Non, j‛attends des preuves !

DE GROSSES POINTURESau service de l’eau

À NE PAS MANQUERNe ratez pas la chance de participer autraditionnel tournoi de golf de votremagazine SOURCE. Véritable happening,ce tournoi se tiendra le jeudi 1er septembreprochain au prestigieux Club de golfGlendale sur le parcours Élite. Faites plaisirà vos clients, invitez-les !

UN PEU D’HUMOUR…

AVANT APRÈS

Page 31: SOURCE printemps - été 2011
Page 32: SOURCE printemps - été 2011

Réception, nettoyage et conditionnement de lamatière organique avant la biométhanisation en

UNE SEULE ÉTAPE

Traitement des eaux et des bouesWater and Sludge Treatment Tratamiento de aguas y lodos

2021, rue HalpernSt-Laurent (Québec) H4S 1S3 CanadaTél. : 514 334-6721 ● Fax : 514 332-1775Courriel : [email protected] : www.mabarex.com

À la RAEBL (Bassin de Laprairie), des résultats sans équivoques lors des essais ont prouvé la nette supériorité des centrifugeuses Centrisys.

Les trois appareils seront en service à l’été 2011.

À Gatineau, la plus grande usine à boues activées au Québec améliore ses rendements ! Capture : 98,5 % Matières sèches : 29 % et plus Polymères : dosage réduit de 50 %

Ceux qui installent de nouveaux centres de réception ou qui optimisent les systèmes choisissent Hybag, leader européen avec plusieurs dizaines de références dont Hambourg, Berne et Strasbourg.

Saviez-vous qu’à peine 20 % des séchoirs à boues fonctionnent bien ? Évitez l’abrasion, la

poussière, les risques d’incendie ou d’explosion. Et sauvegardez votre réputation…

Excellente référence à St-Hyacinthe

Il vaut mieux enlever les contaminants des matières organiques AVANT la digestion.

STRASBOURG