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Le maintien de l’intégrité de l’organisme : quelques aspects de la réaction immunitaire Séquence 10 1 Séquence 10 – SN02 Sommaire Chapitre 1. Pré-requis Chapitre 2. La réaction inflammatoire, un exemple de réponse innée Chapitre 3. L’immunité adaptative, prolongement de l’immunité innée Chapitre 4. Le phénotype immunitaire au cours de la vie Synthèse Exercices Glossaire © Cned - Académie en ligne

Séquence 10 - Le blog de M. JalenquesSéquence 10 – SN02 5 2 Justifier le fait que chaque hiver il faut se refaire vacciner contre le virus responsable de la grippe. Barrières

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Le maintien de l’intégrité de l’organisme : quelques aspects de la réaction immunitaire

Séquence 10

1Séquence 10 – SN02

Sommaire

Chapitre 1. Pré-requis

Chapitre 2. La réaction inflammatoire, un exemple de réponse innée

Chapitre 3. L’immunité adaptative, prolongement de l’immunité innée

Chapitre 4. Le phénotype immunitaire au cours de la vie

Synthèse

Exercices

Glossaire

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3Séquence 10 – SN02

Pré-requis

Exercice 1Les micro-organismes qui nous entourent - Réaliser un dessin d’obervation et rechercher

Exercice 2 Calendrier de vaccination - S’informer

Exercice 3Barrières naturelles et portes d’entrée de notre organisme pour les micro-organismes qui nous entourent - Légender un schéma et s’informer

Exercice 4 Observation de frottis sanguin - Identifier des cellules sanguines

Exercice 5La pénicilline, une découverte d’Alexander Fleming - Adopter un raisonne-ment scientifique

Exercice 6 « Les antibiotiques, c’est pas automatique. » - Raisonner

Exercice 7 La synthèse des protéines - Compléter un schéma fonctionnel

Les micro-organismes qui nous entourent

Il arrive parfois lorsque l’on oublie un morceau de pain, que celui-ci se recouvre d’un feutrage de filaments blancs ou verdâtres, c’est de la moi-sissure.

Ce feutrage est en fait du mycélium, c’est-à-dire des filaments consti-tuant les champignons.

Selon les champignons, le mycélium peut être :

E non cloisonné : Il s’agit de la mucorale du pain ou Rhizopus nigricans,

E cloisonné en plusieurs cellules. L’appareil assurant la reproduction asexuée, le conidiophore, portant les spores est sous forme de :

– vésicules : il s’agit de l’Aspergillus

– petits pinceaux : il s’agit de Penicillium.

Ces moisissures utilisent facilement les sucres rapides et l’amidon contenu dans le pain, ce qui explique son développement rapide sur ce dernier. Ils sont saprophytes.

Exercice 1

Chapitre

1

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4 Séquence 10 – SN02

1 Réaliser un dessin d’observation des moisissures de pain et légender ce des-sin. Identifier cette moisissure à l’aide des informations trouvées dans le texte.

Mon dessin est réussi si :

�il est soigné : les traits de légende sont sans flèche et à l’horizontal, il n’y a pas de trace de gomme, il est réalisé au crayon à papier.

il est légendé

il a un titre

le grossissement est indiqué

une phrase de conclusion est ajoutée

2 Compléter le tableau ci-dessous à l’aide de recherches internet.

Maladie : Paludisme Grippe Méningite Mycose

Micro-organisme responsable

Type d’organisme

Lieu de vie

Taille (µm)

Mode de transmission

3 Rechercher des exemples de maladies dues à des bactéries, des bacilles, des virus, des parasites et des champignons.

4 Expliquer pourquoi certaines fois, lorsque l’angine bactérienne est très forte, une scarlatine se déclare en même temps.

Calendrier de vaccination

1 Chercher dans votre carnet de santé les maladies pour lesquelles vous êtes vaccinés. Réaliser un calendrier vaccinal.

Comparer votre calendrier vaccinal avec celui de votre entourage. N’hésitez pas à demander celui de vos parents. Expliquer pourquoi on ne vaccine pas toujours contre les mêmes maladies au fil des années.

Observation de moisissure de pain au microscope optique X100Questions

Exercice 2

Questions

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5Séquence 10 – SN02

2 Justifier le fait que chaque hiver il faut se refaire vacciner contre le virus responsable de la grippe.

Barrières naturelles et portes d’entrée de notre organisme pour les mi-cro-organismes qui nous entourent.

1 Définir les mots contamination et infection

2 Compléter le schéma ci-dessous en indiquant les moyens d’entrer des micro-organismes et les barrières naturelles de notre organisme pour éviter la contamination. Indiquer si cette barrière est une barrière mécanique par un m ou chimique par un c sur le schéma.

Les portes d'entrée Les barrières naturelles

3 Définir les termes asepsie et antisepsie.

Observation de frottis sanguin

Observation de frottis sanguin au microscope optique X40.

Exercice 3

Questions

Exercice 4

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6 Séquence 10 – SN02

1 Légender la photo ci-dessus en utilisant les mots : hématie ou glo-bule rouge ; globule blanc ou leucocyte, lymphocyte, granulocyte et macrophage.

2 Sachant qu’une hématie mesure 7 µm de diamètre, calculer la taille réelle d’un lymphocyte et d’un macrophage.

La pénicilline, une découverte d’Alexander Fleming (1928)

Sir Alexander Fleming est un biologiste et un pharmacologue britan-nique. En 1928, il découvre que les bactéries au contact d’une moisissure pénicillium sont détruites.

Boite de Petriavec bactéries

Scotland mevoici !

Je rangeraimon bazarà la rentrée

My god, unPenicillium

notatum

Plutôt que toutmettre à la

poubelle, je vaisanalyser cette

curieusemoisissureEn juillet 1928, Fleming

part en vacances en laissantsur son bureau des boitesde Petri ensemencées de

bactéries

En septembre 1928, ilrentre et constate que ses

boites ont moisi. Il fait aussiune observation qui sauverades millions de personnes

Boite de Petrisans bactéries

Il emet alors l’hypotèse que la moisissure fabrique une molécule capable de tuer les bactéries. Pour valider ou rejeter cette hypothèse, il réalise l’expérience suivante :

Quelquesheures

Témoin avec un rondtrempé dans l'eau Zone où les

bactéries sont vivantes

Zone où lesbactéries sont

mortes

Un peu Pénicillium notatumest ensemencé sur

milieu nutritif liquide

Au bout de quelques jours, un morceau de buvardest trempé dans le milieu où a poussé le Pénicillium notatum

et déposé sur une boite de Pétri couverte de bactéries2

1

3

À l’aide d’une exploitation rigoureuse, expliquer la découverte de Fle-ming.

Indiquer alors dans quel cas le médecin prescrit un traitement antibiotique.

Questions

Exercice 5

Protocole

Question

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7Séquence 10 – SN02

« Les antibiotiques, c’est pas automatique. »

7 maladies sur 10 sont d’origines virales. Lorsque la maladie est d’ori-gine bactérienne, le médecin réalise une antibiothérapie qui dure sou-vent 7 jours. La plupart du temps, les patients suivent correctement le traitement, mais certaines fois le patient arrête la prise des antibiotiques dès la disparition des symptômes.

Des mesures ont été réalisées pour savoir comment les bactéries réagis-saient à un traitement de 7 jours et à un arrêt du traitement avant la fin :

jours 1 2 3 4 5 6 7

Prise des antibiotiques oui oui oui oui oui oui oui

Présence de microbes moyennement sensibles

+++ +++ +++ ++ ++ +

Sensibles +++ +++ ++ +

Très sensibles +++ + +

jours 1 2 3 4 5 6 7

Prise des antibiotiques oui oui oui non non non non

Présence de microbes moyennement sensibles

+++ +++ +++ +++ +++ +++ +++

Sensibles +++ +++ ++ +

Très sensibles +++ + +

1 Expliquer l’impact d’un arrêt prématuré du traitement antibiotique. Pour cela, expliquer pourquoi ne pas suivre correctement le traite-ment est une conduite à risque pour l’individu et pour l’ensemble de la population.

Tous les antibiotiques ne sont pas efficaces contre les bactéries. Pour connaître l’antibiotique qui sera le plus efficace contre une souche de bactérie, le médecin demande au patient de réaliser un antibio-gramme :

2 Choisir l’antibiotique le plus approprié ici, justifier votre réponse.

Exercice 6

Questions

O

E

S

P

T

A

Témoin

Antibiogramme réalisé pour traiter une personne at-teinte d’une infection bactérienne.S = stéptomicineE = erythromycineP = pénicillineO = oracillineT = tétracyclineA = ampicilline

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8 Séquence 10 – SN02

La synthèse des protéines

réticulumendoplamique

granuleux et sesribosomes

acidesaminésADN

sang

NOYAU

CYTOPLASME

T T T T T TA A

A AC C CG G

GGG

GG

G

1 Légender le schéma de la synthèse des protéines en utilisant les mots :

– ADN, ARNm, protéine, nucléotide

– transcription, traduction

– gène

2 Compléter la séquence nucléotidique du brin transcrit, de l’ARNm et de la protéine (utiliser le code génétique).

3 À l’aide de vos connaissances, expliquer la différence entre une molé-cule du « soi » et un antigène. Pour cela, vous pouvez commencer par donner la définition d’antigène.

Bilan du chapitre 1

De nombreux organismes de taille microscopique nous entourent, ce sont des microbes ou micro-organismes. Ils sont très variés : acariens, levures, moisissures, bactéries…

Certains sont utiles à l’Homme ; les bactéries pour fabriquer les yaourts ou le fromage, les champignons type penicillium pour le roquefort… D’autres micro-organismes sont pathogènes, ils provoquent des mala-dies.

Les bactéries sont des cellules procaryotes : leur ADN est inclus dans le cytoplasme, elles ne possèdent pas de noyau, lui-même limité par une membrane doublée d’une paroi de nature chimique complexe.

Les virus sont des assemblages moléculaires beaucoup plus simples : le matériel génétique (ADN ou ARN selon le virus considéré) est associé à quelques enzymes et quelques protéines d’enveloppe.

Exercice 7

Questions

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9Séquence 10 – SN02

Lorsque les micro-organismes pathogènes pénètrent dans l’organisme, c’est la contamination. La transmission, c’est-à-dire le transfert d’un individu à un autre, peut se faire de différentes façons : par l’air, l’eau et les aliments, les objets, le sang ou lors de rapports sexuels.

La peau et les muqueuses, qui tapissent les voies oropharingiennes et digestives, les voies respiratoires et urogénitales, forment des barrières naturelles qui limitent l’entrée des micro-organismes dans notre orga-nisme. Ce sont tout d’abord des barrières mécaniques, véritables murs d’enceinte de notre organisme. En effet, les cellules très étroitement juxtaposées sont imperméables à la plupart des agents infectieux. En surface de certaines muqueuses, un film de mucus animé par les batte-ments de cils vibratiles permet de fixer, enrober puis évacuer vers l’exté-rieur la plupart des particules ou êtres vivants étrangers.

À cela, s’ajoute une barrière chimique. Les larmes, la sueur, le suc gas-trique sont de pH acide, ce qui tue la plupart des agents pathogènes. Enfin, on trouve une barrière biologique, dans notre tube digestif, esto-mac et intestin, la flore intestinale est constituée de 1014 bactéries type Escherichia coli. Cela représente dix fois plus de cellules que le nombre de cellules humaines dans le corps, équivalent à un poids total d’un kilo-gramme et demi. Ces bactéries, recevant gite et nourriture, aident à la digestion de substances comme les cartilages et la cellulose ; fabriquent de la vitamine K essentiel à notre organisme et entrent en compétition avec les bactéries pathogènes, limitant ainsi leur prolifération.

Mais une fois entrée dans l’organisme, les micro-organismes tendent à se multiplier c’est l’infection.

Ces micro-organismes vivent :E Dans des cellules hôtes pour les virus et certains parasites,E Dans le milieu intérieur pour les bactéries.

Si les bactéries passent dans le sang, il y a infection généralisée : c’est la septicémie.

Certaines bactéries, comme celles responsables du tétanos, libèrent dans le sang des molécules toxiques, les toxines ; il y a toxémie.

L’Homme utilise des moyens de lutte contre les micro-organismes pour limiter et stopper toute contamination ou infection :

– L’utilisation de préservatif permet de lutter contre la contamination par les agents des MST (maladies sexuellement transmissibles) comme le SIDA (syndrome de l’immunité déficiente acquise).

– Afin de limiter la contamination par l’air, l’eau et les objets ; on utilise l’asepsie. Cette pratique permet d’éliminer tous les micro-organismes dans un milieu (salle d’opération, cabinet de dentiste…).

– Les antiseptiques en détruisant les micro-organismes au niveau de la plaie, empêchent l’infection.

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10 Séquence 10 – SN02

Malgré toutes ces précautions et barrières naturelles, il arrive que cer-tains micro-organismes arrivent à pénétrer notre organisme. 7 maladies sur 10 sont d’origines virales. Lorsque la maladie est d’origine bacté-rienne, l’utilisation d’antibiotiques appropriés permet d’éliminer ces bactéries pathogènes. Les antibiotiques sont sans effets sur les virus. Les médecins doivent donc identifier l’origine de la maladie et l’efficacité d’un antibiotique avant de le prescrire.

De plus, l’organisme peut se défendre contre une contamination bacté-rienne ou virale : on parle de réactions immunitaires. Cela signifie avant tout sa capacité à reconnaître ces micro-organismes comme des corps étrangers potentiellement dangereux. Tout organisme peut donc faire la différence entre ce qui lui appartient en propre, le soi et ce qui est étran-ger le non soi.

Cela est possible grâce à l’unicité génétique de chaque individu. Le « soi » est le support de l’identité biologique de chaque être vivant, c’est-à-dire l’ensemble des molécules (protéines) résultant de l’expres-sion de son génome.

On trouve ainsi plusieurs exemples de marqueurs membranaires, carac-téristiques du soi, à savoir le système ABO, marqueurs des groupes sanguins et les protéines HLA (Human Leucocytes Antigens), principaux marqueurs de l’identité de chaque individu. Ils sont présents à la surface de toutes les cellules nucléées (à l’exception des hématies), en particu-lier sur les leucocytes (ou globules blancs) où l’on a pu en dénombrer jusqu’à 300 000 par cellule.

Ainsi, le non soi est défini comme l’ensemble des molécules différentes du soi, qui, présentes dans l’organisme, vont déclencher des réactions immunitaires. Ces molécules étrangères au soi sont qualifiées d’anti-gènes.

Les protéines sont des molécules composées d’un enchaînement d’acides aminés. Elles remplissent de nombreuses fonctions dans le métabolisme cellulaire, contribuant ainsi à la réalisation des caractères observables d’un organisme : transporteurs d’oxygène (myoglobine, hémoglobine), catalyseurs de réactions (enzymes), récepteurs ou trans-porteurs membranaires, squelette cellulaire (collagène), contractions et mobilité (myosine), défense contre agressions extérieures (anticorps), information (hormones)…

La séquence en acides aminés est à l’origine de la structure tridimen-sionnelle d’une protéine qui lui confère son rôle.

Il faut plusieurs étapes pour fabriquer des protéines :

– La transcription est un processus biologique qui consiste, au niveau des chromosomes, en la copie des régions dites codantes de l’ADN en molécules d’ARN. Celle-ci se déroule dans le noyau chez les euca-ryotes.

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11Séquence 10 – SN02

– La molécule d’ARN directement synthétisée à partir du modèle ADN reste dans le noyau et est traitée par un complexe enzymatique. Ce mécanisme s’appelle l’épissage : certaines séquences appelées introns sont excisées, les exons restant se relient ensuite entre eux. Cette molécule est en plus complétée par une queue d’adénine et une coiffe. C’est l’ARN messager ou ARNm.

– Et enfin la traduction de l’ARNm en protéine. Elle se fait dans le cyto-plasme. C’est le code génétique qui permet le passage du gène à la protéine. Dans celui-ci, un acide aminé correspond à une succession de 3 nucléotides appelé triplet ou codon.

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12 Séquence 10 – SN02

La réaction inflammatoire, un exemple de réponse innée

Pour débuter

En permanence, l’organisme est exposé aux micro-organismes de son entourage. Malgré les barrières physiques et chimiques présentes, cer-tains micro-organismes pénètrent dans notre organisme. Pourtant, nous ne sommes pas en permanence malades.

On cherche à savoir comment notre organisme se protège des nom-breuses attaques des micro-organismes. Comment l’organisme lutte contre les agents infectieux ?

Une réaction immédiate

Quelque soit l’âge (dès la naissance jusqu’à la mort) ou la cause de la bles-sure (traumatisme physique, brûlure, irritation chimique ou infection) l’or-ganisme réagit tou-jours de la même manière dans un

premier temps. On ressent tout d’abord une sensa-tion de douleur, accompagnée de rougeur, gonfle-ment et chaleur au toucher de la zone lésée. Dans certains cas, celle-ci s’accompagne aussi d’une dimi-nution de la motricité.

Ces symptômes sont les caractéristiques visibles à l’échelle de l’organisme de la réaction inflammatoire aiguë.

Cette réaction est rapide, elle a lieu dans les pre-mières 24 heures suivant l’infection.

Elle est le résultat d’une première ou de plusieurs rencontres avec un micro-organisme.

Expliquer pourquoi dit-on que la réaction inflammatoire aiguë est innée.

A

Document 1

Egratignure

Varicelle

Piqûre d’insecte

Question

Chapitre

2

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13Séquence 10 – SN02

Dès la première intrusion d’un antigène du micro-organisme étranger dans l’organisme, le système immunitaire réagit. Cette première réaction est dite réaction inflammatoire aiguë. Celle-ci se manifeste rapidement, dans les premières 24 heures, quelque soit le corps étranger : virus, bactéries, parasites, champignons mais aussi cellules cancéreuses. La réaction inflammatoire aiguë se manifeste toujours au niveau de la zone lésée par une douleur, un gonflement, une rougeur et une augmentation locale de la température.

à retenir

Que se passe-t-il pendant la réaction immunitaire aiguë ? Comment expliquer tous ces symptômes ?

Cours

1. Les mécanismes de la réaction inflammatoire aiguë

a. Les mécanismes à l’échelle du tissu

Observer et comparer une coupe histologique de peau saine et lors d’une réaction inflammatoire aiguë

Pour comprendre ce qui se passe au niveau d’une blessure et pourquoi au niveau de celle-ci se manifestent une douleur, un gonflement, une rougeur et une sensation de chaleur, nous allons observer une zone de peau blessée et une zone de peau non blessée en coupe transversale.

Coupe transversale de peau saine et lésée au microscope optique

Peau saine

B

Activité 1

Document 2

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14 Séquence 10 – SN02

Au niveau de la zone blessée, lorsqu’il y a une réaction inflammatoire, on observe dans le derme de nombreux leucocytes : lymphocytes, granulocytes, cellules dendritiques et macrophages. De plus il y a vasodilatation des vaisseaux sanguins et augmentation de la perméabilité des parois vasculaires. Cela entraîne l’infiltration de plasma dans les tis-sus de la peau à l’origine d’un gonflement de ces tissus, c’est l’œdème.

La peau est un tissu très vascularisé et innervé. Lors de l’œdème, des terminaisons nerveuses sont comprimées entraînant une sensation de douleur.

La neutropénie congénitale, une maladie immunitaire

La neutropénie congénitale sévère est un déficit immunitaire caractérisé par un taux de granulocytes et macrophages bas (<200/mm3) sans défi-

cit lymphocytaire associé.

Les symptômes les plus fréquents incluent une fièvre fréquente, des plaies dans la bouche, des infections des oreilles et des pneumonies. À cette date, les mutations de quatre gènes ont été impliquées dans la neutropénie congénitale sévère.

1 �À l’aide des informations fournies par le document 2, légender le schéma page suivante. Puis, expliquer l’origine des caractéristiques de la réaction immunitaires aiguës visibles à l’échelle de l’organisme : douleur, gonflement, rougeur et chaleur.

Peau lésée et détail du derme de la peau lésée

Document 3

Questions

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15Séquence 10 – SN02

Titre :

2  Émettre une hypothèse sur la provenance des nombreux granulo-cytes, cellules dendritiques et macrophages trouvés dans des tissu inflammés.

3 �À l’aide du document 3, montrer que la réaction inflammatoire aiguë peut être génétiquement héritée

L’immunité innée ne nécessite pas d’apprentissage préalable, est généti-quement héritée et est présente dès la naissance. Très rapidement mise en œuvre, l’immunité innée est la première à intervenir lors de situations variées (atteintes des tissus, infection, cancer).

La réaction inflammatoire aiguë s’explique à l’échelle de l’organisme par une vasodilatation au niveau tissulaire. Cette vasodilatation permet un apport local de sang plus important. Cet afflux de sang explique la rougeur et chaleur constatée sur une zone inflammée. La paroi des vaisseaux devient perméable laissant s’infiltrer le plasma dans les tissus, à l’origine du gon-flement. Ce gonflement des tissus comprime les nerfs ce qui déclenche une sensation de douleur.

En plus de la vasodilatation et de l’infiltration de plasma dans les tissus, on observe aussi une augmentation de la quantité de granulocytes, cellules dendritiques et macrophages dans la zone où se déroule la réaction inflam-matoire aiguë.

à retenir

Quel est le rôle des granulocytes, des cellules dendritiques et des macrophages dans la réponse immunitaire aiguë ?

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16 Séquence 10 – SN02

b. Les mécanismes à l’échelle cellulaire

Observer le mécanisme de la phagocytose

Les granulocytes, les cellules dendritiques et les macrophages sont aussi appelés les phagocytes ou cellules phagocytaires. Ce mot pro-vient de phagocyte -ose, du grec ancien phagos (« glouton »), de kutos (« cellule, cavité »). Ces cellules ont la particularité de pouvoir se défor-mer et d’émettre des prolongements cytoplasmiques, les pseudopodes. Les micro-organismes se retrouvent alors emprisonnés dans une vési-cule de phagocytose, le phagosome. Cette vésicule fusionne avec les nombreuses vésicules présentes dans le cytoplasme et contenant des enzymes de digestion : les lysosomes. La fusion du phagosome et des lysosomes conduit à la formation d’un phagolysosome permettant l’éli-mination par digestion des micro-organismes pathogènes.

Le déroulement de la phagocytose

A B

C D

1 �Dans un moteur de recherche, taper les mots « vidéo, phagocytose », Choisir un film parmi les nombreux proposés. À l’aide de ce film :

E Remettre les schémas dans le bon ordre et les légender.

E Proposer un titre à chacune des étapes en choisissant parmi les mots suivants : adhérence, digestion et ingestion.

Activité 2

Document 4

Questions

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17Séquence 10 – SN02

2  Préciser les caractéristiques des phagocytes qui rendent la phago-cytose possible. Porter votre réponse sous forme de flèches sur le schéma correspondant à l’ingestion.

3 �À l’aide des activités précédentes, justifier l’affirmation « La réaction inflammatoire est utile à l’organisme ».

Les cellules phagocytaires arrivent très vite sur les lieux de la pénétration des antigènes.

Celles-ci entrent alors en action rapidement. Ces leucocytes de grande taille, très mobiles qui détruisent les micro-organismes étrangers sont appelés les « éboueurs » à cause de leur rapidité et de leur efficacité d’action.

Les phagocytes agissent en 4 temps :

E L’adhésion : la membrane de la cellule phagocytaire adhère à l’antigène qu’elle va ingérer.

E L’absorption ou ingestion : le phagocyte émet des pseudopodes, extensions cytoplasmiques, qui entourent l’antigène pour former une vésicule dans le cytoplasme du leucocyte.

E La digestion : grâce à des enzymes contenues dans des vésicules spécialisées, les lysosomes, les antigènes sont digérés.

E Le rejet des déchets : À l’issue de la digestion, les débris sont rejetés à l’extérieur du phagocyte et seront transportés jusqu’aux reins, par le sang, où ils seront éliminés.

Ce processus de destruction totale des antigènes par des leucocytes spécialisés s’appelle la phagocytose.

à retenir

Nous venons de voir que dès l’entrée de corps étranger dans notre orga-nisme, une réaction inflammatoire aiguë se met en place. Elle consiste en un afflux de sang localement, là où sont entrés les antigènes, et d’une perméabilité des vaisseaux sanguins permettant une sortie de plasma dans les tissus environnant ainsi qu’un apport important de phagocytes. Ces cellules spécialisées entrent rapidement en action, phagocytant tous les micro-organismes indésirables.

On cherche à savoir ce qui déclenche cette réaction inflammatoire aiguë et comment les phagocytes reconnaissent les antigènes ?

2. Les médiateurs chimiques organisent la réaction inflammatoire aiguë

a. L’action des médiateurs chimiques de l‘inflammation

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18 Séquence 10 – SN02

Comprendre l’action des médiateurs chimiques de l’inflammation

Revue de presse :

Des sentinelles à l’affût

Une équipe de chercheurs de l’Unité Inserm U838, coordonnée par Fré-déric Geissmann vient de montrer, grâce à une technique de microsco-pie in vivo, qu’une sous population de cellules du système immunitaire, surveille en permanence les tissus. Ces cellules sentinelles se déplacent très lentement le long de la paroi des vaisseaux sanguins. Présentes très rapidement sur les lieux d’une infection, elles initient une réponse inflammatoire précoce.

Les monocytes parcourent continuellement la paroi des vaisseaux dans les tissus sains (à une vitesse de 1 mm/h-1 en moyenne) et ce, sans tenir compte du sens du flux sanguin. Ce mode de déplacement des monocytes résidents leur confère un avantage principal : la rapidité d’intervention. En réponse à une infection, ils traversent très rapidement l’endothélium vasculaire et envahissent les tissus. Véritables patrouilles de surveillance, ces monocytes produisent alors des médiateurs de l’inflammation (histamine, prostaglandines et interleukines) qui ont un effet vasodilatateur et des molécules chimiotactiques (les chimiokines), qui attirent d’autres types de cellules immunitaires nécessaires à la lutte contre les infections. Par la suite, ils se différencient en macrophages qui peuvent contribuer à la réparation tissulaire. Au contraire, les autres monocytes traversent plus tardivement et se différencient en un autre type cellulaire (les cellules dendritiques).

Aout 2007

Une reconnaissance universelle de l’intrus

Les monocytes reconnaissent les micro-organismes grâce à des immu-norécepteurs, les PRR (Pattern Recognition Receptor). Ces récepteurs, placés sur leur membrane, reconnaissent certains motifs moléculaires conservés communs aux micro-organismes (capsules de virus, paroi de bactéries et champignons, déchets de parasites eucaryotes, molécules libérées par des cellules de l’organisme lésées…), les PAMP (Pathogen Associated Molecular Patterns).

Après la reconnaissance des PAMP, les monocytes activent des voies de signalisation aboutissant à la production de cytokines pro-inflamma-toires. […] L’invasion par les agents pathogènes aboutit à l’activation des cellules effectrices de l’immunité innée (macrophages et granulo-cytes) et la phagocytose de l’intrus.

Les PRR sont des récepteurs de l’immunité innée présents chez des orga-nismes très variés. On dit qu’ils font partie de l’immunité « primitive ». Ils sont présents chez les mammifères et de nombreux autres vertébrés (poissons osseux ou cartilagineux, amphibiens, reptiles et oiseaux), mais également chez les invertébrés (oursins, insectes) et chez certaines plantes sous des formes structurales cependant légèrement différentes.

Mars 2008

Activité 3

Document 5

Document 5a

Document 5b

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19Séquence 10 – SN02

SOS d’une cellule en détresse

Le recrutement de cellules inflammatoires (granulocytes, macrophages, cellules dendritiques, lymphocytes) sur le site de la lésion commence très tôt, grâce à une grande variété de signaux chimiotactiques. Ces cellules sont recrutées dans le courant sanguin en réponse à des chan-gements moléculaires à la surface des cellules endothéliales des capil-laires de la région lésée tout comme le font les monocytes après recon-naissance des PAMP.

La cavalerie arrive

Les leucocytes ont à leur surface des récepteurs spécifiques aux molé-cules de l’inflammation et aux médiateurs chimiotactiques. Ils répondent à ces substances en sortant des vaisseaux sanguins et en se dirigeant vers la zone inflammée, c’est la diapédèse. Celle-ci se fait en 4 étapes :

E La margination : les leucocytes sont pressés vers le bord des veinules grâce aux récepteurs spécifiques situés sur leurs surfaces membra-naires, les intégrines et aux molécules d’adhésion.

E Le rolling ou roulement : les leucocytes roulent à la surface des cellules endothéliales des veinules où le flux du sang est lent. Ce phénomène de roulement est permis par les chimiokines associées aux récepteurs de surface du leucocyte.

E L’attachement ou adhésion : Lorsque les sélectines présentes dans la paroi des capillaires sanguins se lient aux immunoglobulines de sur-face des leucocytes, ces derniers stoppent les mouvements de rolling.

E La transmigration : c’est la migration du leucocyte entre deux cellules endothéliales dans la région d’inflammation, en suivant un gradient de concentration des médiateurs d’inflammation, les chimiokines attrac-

tives.

Moléculesd'adhésion

Intégrines

Chimiokines SélectinesGradient dechimiokinesattractives

Extérieur du vaisseau

Intérieur du vaisseau

ImmonoglobulinesRécepteurs auxchimiokines

Paroidu vaisseau

Document 5c

Document 5d

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20 Séquence 10 – SN02

1 �En réutilisant le document 4 et les informations des documents 5a et 5b, réaliser un schéma expliquant comment se fait la distinction entre le soi et le non soi.

Expliquer alors pourquoi la réaction inflammatoire aiguë est un mécanisme peu ciblé mais efficace et pourquoi on considère cette réaction comme « primitive ».

2  Légender le schéma du document 5d à l’aide du texte informatif.

3 �À l’aide du document 5, expliquer les mécanismes permettant la mise en route de la réaction inflammatoire aiguë.

4 �Après lecture de la revue de presse (doc.5) et des activités précé-dentes, réaliser un schéma simple retraçant le déroulement de la réaction inflammatoire, de l’entrée du micro-organisme indésirable jusqu’à son élimination. Pour cela, utiliser les schémas proposés

dans les activités précédentes pour vous aider.

Les médiateurs chimiques sont des molécules de taille plus ou moins grande et sont d’origine moléculaire variées.

MoléculeCaractéris-

tiquesProstaglandine Histamine Interleukine

Forme

O O

HO OH

OH

HN

N NH2

Origine

Facteurs fabriqués à partir d’acides

gras constituant les membranes cellulaires

des leucocytes ; les phospholipides

membranaires.

Facteurs de petite taille. Dérivé d’amine.

Fabriqués et libérés par les mastocytes.

Facteurs solubles peptidiques

synthétisés et libérés par diverses

cellules leucocytaires (lymphocytes et monocytes-macrophages

activés) et non leucocytaires.

Point science

Questions

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21Séquence 10 – SN02

Tableau récapitulatif des médiateurs de l’inflammation

Action sur l’inflammation Médiateur

Vasodilatation histamine, kinines, prostaglandins PAF, NO

Augmentation de la perméabi-lité vasculaire

histamine, bradykinine, C3a et C5a, PAF leucotriènes C4, D4, E4

ChimiotactismeLeucotriène B4, C5a, chimiokines, produits bactériens, PDF,

thrombine

Fièvre TNF, IL1, IL6, Prostaglandine E2

Douleur Bradykinine, prostaglandines

Destruction (cellules, matrice)radicaux libres oxygénés enzymes des lysosomes,

NO cytokines lymphocytaires

Importance de la fièvre :

Une forte fièvre peut être un danger pour l’organisme, car la chaleur excessive désactive les systèmes enzymatiques. À l’inverse, une fièvre modérée est une réaction d’adaptation bénéfique :

– Les bactéries ont besoin de Fer et Zinc pour se diviser. En cas de fièvre le foie et la rate séquestrent ces nutriments et diminuent leur disponi-bilité empêchant alors les bactéries de se diviser ce qui limite l’infec-tion.

– De plus, la fièvre augmente la vitesse du métabolisme cellulaire, ce qui augmente les réactions de défense et les processus de réparation de l’organisme.

La lésion des tissus liée à l’entrée d’antigènes dans notre organisme déclenche la sécrétion locale d’interleukine, prostaglandine et chimiokine. En parallèle, des cellules sentinelles comme les monocytes vadrouillent en permanence dans les capillaires sanguins. Ceux-ci portent à leur surface des récepteurs PRR capables de reconnaître des motifs moléculaires communs à tous les types d’antigènes, les PAMP. Au moindre contact avec un corps étranger, ceux-ci sonnent l’alerte en émettant des médiateurs de l’inflammation (histamine, prostaglandines et interleukines), des molécules chimiotactiques (les chimiokines) et des cytokines pro-inflammatoires.

L’effet conjugué de la libération des médiateurs de l’inflammation ont un effet vasodilatateur permettant un afflux sanguin plus important dans la zone lésée.

Les molécules chimiotactiques attirent d’autres types de cellules immunitaires nécessaires à la lutte contre les infections. Les phagocytes, assurant l’élimination des agents pathogènes, mais aussi les lymphocytes, dont nous verrons leur importance ultérieurement, sortent des vaisseaux sanguins par diapédèse. Enfin, les cytokines activent les cellules immunitaires et déclenchent la phagocytose.

à retenir

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22 Séquence 10 – SN02

Lorsque tous les micro-organismes pathogènes ont été éliminés, les macrophages phagocytent les granulocytes mourant. Les macrophages libèrent alors des cytokines anti-inflammatoires conduisant à la fin de la réaction inflammatoire aiguë.

b. L’allergie, une réaction inflammatoire exagérée

Comprendre l’origine et les mécanismes de l’allergie

Réaction à une piqûre de moustique

Certaines fois notre système immunitaire a une réaction anormale et excessive, c’est l’allergie.

Elle se déclare en présence d’un antigène, nommé dans ce cas, l’allergène.L’allergène est bien toléré par la plupart de la population, toutefois il peut provoquer une réaction allergique chez une personne dite sensibilisée.

Bon nombre d’allergènes tels que la poussière ou le pollen et autres particules sont véhiculés par l’air. Les symptômes se situent dans les zones corporelles exposées à l’air telles que les yeux, les muqueuses du nez et des poumons ou la peau. En plus des aller-

gènes ambiants, les réactions peuvent également résulter des aliments, des venins d’insecte, des médicaments. Des symptômes d’allergie aux aliments incluent des troubles digestifs et des crises d’urticaires. Le venin injecté sous la peau et certains médicaments peuvent produire une réponse allergique systématique appelée choc anaphylactique, réaction allergique extrême, brutale pouvant conduire à la mort.

Les cellules à l’origine de l’allergie

Les récepteurs membranaireset les allergènes

ont ici une taille très exagérée L'histamine se répandaux alentours

Mastocyte Le mastocyte entre en contactavec un allergène

Les vésicules d'histamine éclatent,libérant à l'extérieur leur contenu

Activité 4

Document 6

Document 7

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23Séquence 10 – SN02

Le mastocyte est une cellule granuleuse présente essentiellement dans les tissus conjonctifs telle la peau. Il se caractérise par la présence dans son cytoplasme de très nombreuses granulations contenant des média-teurs chimiques l’histamine. Lorsqu’il est en contact avec un allergène et qu’il le reconnaît, le mastocyte libère ces médiateurs de façon très rapide, par un mécanisme d’exocytose déclenchant ainsi des réactions allergiques immédiates.

En effet, l’histamine favorise la vasodilatation ce qui entraîne une baisse de tension à l’origine de malaise et la formation d’œdèmes.

En parallèle, l’histamine provoque une contraction des muscles situés au niveau des bronches provoquant des difficultés respiratoires voir de l’asthme. Les muscles du système digestif sont aussi touchés causant des troubles digestifs : diarrhées et vomissements.

Comparer l’allergie et une réaction inflammatoire « classique ». Pour cela, dans un tableau, indiquer le type d’antigène et la cellule impliquée dans l’initiation de la réaction, le médiateur libéré et l’action de ce der-nier.

On cherche à comprendre comment agissent les anti-inflammatoires.

Question

Des substances, à priori sans aucun danger, peuvent déclencher des réactions inflammatoires excessives, les allergies. Ces antigènes, appelés allergènes sont reconnus par les mastocytes qui libèrent en grande quantité de l’histamine. Ce médiateur chimique de l’inflammation entraîne des réactions disproportionnées : diarrhées, vomissements, baisse de tension, œdème, asthme. Si la crise d’allergie trop aiguë n’est pas traitée rapidement, elle peut entraîner la mort de l’individu.

L’inflammation est une réaction utile à l’organisme car elle permet un apport de cellules de l’immunité innée sur le site de l’infection mais si cette réaction est trop importante, elle peut entraîner des complications.

Lorsque l’infection est généralisée, la réaction inflammatoire peut devenir très forte. Cette vaso-dilatation associée à une forte perméabilité des vaisseaux sanguins va entraîner une fuite de plasma vers les tissus donc une diminution du volume sanguin circulant à l’origine d’une insuf-fisance circulatoire entraînant des malaises mais aussi une accélération de la fréquence car-diaque et une dépression respiratoire pouvant être fatales.

De plus, les prostaglandines libérées en forte concentration vont entraîner de la fièvre qui peut aussi être dangereuse si elle est trop forte.

Dans d’autres cas comme dans le cas de maladies auto-immunes (spondylarthrite ankylosante, rhumatismes articulaires…) les macrophages se retournent contre le soi et déclenchent en per-manence des réactions inflammatoires attaquant les organes et pouvant entraîner des déficits fonctionnels de ces derniers. On dit que les réactions inflammatoires sont chroniques.Pour limiter les réactions inflammatoires chroniques ou généralisées, les médecins ont recours à des anti-inflammatoires.

à retenir

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24 Séquence 10 – SN02

3. Le contrôle de la réaction inflammatoire aiguë par les anti-inflammatoires

a. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens

Le déclenchement de la réaction inflammatoire et son maintien sont dus à des médiateurs chimiques : histamine, prostaglandines, interleu-kines…

Les prostaglandines interviennent principalement dans le déclenche-ment de la vasodilatation entraînant rougeur, chaleur et gonflement. Mais les prostaglandines sont aussi des stimulateurs de récepteurs à la douleur, les nocicepteurs. Lorsque ces derniers sont stimulés, ils pro-duisent un message nerveux qui est acheminé jusqu’au cortex cérébral où la sensation de douleur est générée. Enfin, les prostaglandines sont à l’origine de la fièvre.

Ces molécules sont fabriquées par les cellules sentinelles à partir de phospholipides membranaires grâce à deux enzymes : la phospholipase et la cyclo-oxydase (COX).

L’aspirine, l’ibuprofène et le paracétamol sont des inhibiteurs de la cyclo-oxydase. Ils empêchent donc la synthèse de la prostaglandine. On dit que ce sont des analgésiques (antidouleur) et des anti-inflam-matoires.

b. Les anti-inflammatoires stéroïdiens

Ce sont des corticoïdes dérivés des hormones corticoïdes naturelles fabriquées par les glandes corticosurrénales. Ils ont une action anti-œdémateuse qui diminue les gonflements locaux par diminution de la vasodilatation. Et surtout, ils ont une action anti-inflammatoire générale car ces corticoïdes limitent l’action des cytokines donc, diminuent l’af-flux vers le lieu lésé des cellules chargées de déclencher l’inflammation.

Indiquer sur votre schéma, amorcé précédemment, les modes et lieux d’actions des anti-inflammatoires.

Question

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25Séquence 10 – SN02

Bilan du chapitre 2

L’immunité innée est un ensemble de réactions agissant très rapidement contre des antigènes très variés : bactéries, virus, cellules cancéreuses, lésions cellulaires…Cet ensemble de réactions commence par la réaction inflammatoire aiguë. Celle-ci est génétiquement héritée, présente dès la naissance et très rapidement mise en place après la contamination. La réaction inflammatoire aiguë ne nécessite donc pas d’apprentissage, on dit qu’elle est innée.La réaction inflammatoire marque le début de l’infection. Les micro-orga-nismes étrangers, les antigènes modifient les cellules ou les détruisent. Les tissus lésés émettent des signaux de détresse au système immu-nitaire. En plus des signaux envoyés par les tissus lésés, des cellules sentinelles patrouillent en permanence les tissus de notre organisme. Lorsqu’elles détectent un agent infectieux par reconnaissance des molé-cules de surfaces présentes chez de nombreux micro-organismes (les PAMP) par leurs récepteurs de surfaces (les PRR), elles libèrent des molé-cules chimiotactiques, des cytokines.

Sous l’action des médiateurs chimiques de l’inflammation (interleu-kines, prostaglandines et histamines) les vaisseaux sanguins se dilatent dans la zone de pénétration des antigènes dans l’organisme et la per-méabilité des vaisseaux augmente, laissant s’échapper du plasma du sang. Cela favorise le transport rapide des leucocytes dans les espaces intercellulaires des tissus lésés. Cet apport de liquide sanguin explique l’inflammation. Celle-ci se traduit toujours de la même façon par une rou-geur, chaleur, douleur, gonflement et impotence fonctionnelle au niveau de la pénétration du corps étranger.

Sous l’action des molécules chimiotactiques, les chimiokines émises par les cellules sentinelles, les cellules immunitaires sont mobilisées. Ces leucocytes sortent des vaisseaux sanguins par diapédèse. Celle-ci se réalise en 4 phases : la margination, le roulement, l’adhésion et la transmigration.Arrivées sur place, les leucocytes sont activés par les cytokines. Les monocytes se différencient en macrophages, granulocytes et cellules dendritiques capables de phagocytose. Elle consiste en la capture et l’ingestion des particules solides inertes ou vivantes du milieu ambiant. La phagocytose est caractérisée par l’adhésion, l’ingestion et éventuel-lement la digestion de particules de diamètre microscopique, puis par le rejet des déchets.

Lorsque tous les antigènes ont été phagocytés, les macrophages pha-gocytent aussi les granulocytes mourant. Cette phagocytose entraîne la libération de molécules anti-inflammatoires qui conduisent à la fin de la réaction inflammatoire.

Cette réaction rapide et efficace constitue un élément essentiel de l’im-munité naturelle innée.

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26 Séquence 10 – SN02

Schéma bilan

Lésion des tissus

Vasodilatation des artérioles

Augmentation de la perméabilité

capillaire

Attraction des granulocytes neutrophiles, des monocytes

et des lyphocytes dans la région. (chimiotactisme)

Leucocytose (augmentation du nombre de leucocytes

dans la circulation sanguine)

Libération de médiateurs chimiques

Libération de facteurs qui activent la libération

des leucocytes

Reconnaissance des antigènes par

les monocytes

Migration vers le siège de la lésion

Hypérémie locale (augmentation du

débit sanguin vers le siège de la lésion)

Fuite de liquide hors de capillaires

(formation d'exudats)Margination (accolement

des leucocytes aux parois des capillaires)

Chaleur Rougeur

Douleur Tuméfaction

Augmentation de l'oxygène et des nutriments

Augmentation de la vitesse du

métabolisme due à l'élévation de la

température

Fuite de liquides riches en protéines dans l'espace intesticiel

Guérison

Élimination des débris de la région infectée

Formation possiblede pus

Phagocytose des agents pathogènes et des

cellules mortes

Diapédèse (passage desleucocytes entre les cellulesdes parois des capillaires)

Ralentissement du débit sanguin

Prêt pour de nouvelles aventures

Aïe

Parfois, la réaction inflammatoire est exagérée, c’est une allergie. Elle se fait au contact d’un antigène à priori sans danger, l’allergène, mais qui chez des personnes sensibles entraîne une réaction inflammatoire disproportionnée. Celle-ci est déclenchée par des cellules immunitaires particulières, les mastocytes qui libèrent en grande quantité de l’hista-mine.

Pour limiter l’inflammation, il existe différents médicaments anti-inflam-matoires. D’origine stéroïdienne ou non, ces molécules agissent surtout en limitant la production de prostaglandine. La quantité de prostaglan-dine libérée étant moins importante, la réaction inflammatoire est alors diminuée. Dans le cas des allergies, on traite le patient en lui donnant un antihistaminique.

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27Séquence 10 – SN02

L’immunité adaptative, prolon-gement de l’immunité innée

Pour débuter

Nous venons de voir que la phagocytose est la dernière réaction innée du système immunitaire pour éliminer les micro-organismes patho-gènes. Le plus souvent, cette réaction est suffisante mais il arrive aussi que les micro-organismes une fois phagocytés restent latents dans le phagosome ou se multiplient et tuent les macrophages.

1

2

Adhésion Endocytose 3

– lyse de la bactérie– rejet des produits

– micro-organisme latent

de la lyse

– multiplication bactérienne– destruction des constituants cellulaires : mort du granulocyte

ou

ou

La phagocytose n’aboutit pas toujours à l’élimination du micro-orga-nisme.

On cherche à comprendre ce qui se passe lorsqu’un micro-organisme a passé les deuxièmes barrières de surveillance et de protection de notre organisme.

Revue de presse

SIDA/VIH : En cas de doute, testez-vous !

Quand on a pris un risque, ou lorsqu’on veut savoir si on est porteur du virus VIH, le test de dépistage est l’unique solution. Une prise de sang permet de le savoir.

A

Document 1

Document 1a

Chapitre

3

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28 Séquence 10 – SN02

Après contamination par le VIH, plusieurs années peuvent s’écouler avant l’apparition de la maladie, le SIDA. Etre porteur du VIH peut donc rester caché pendant très longtemps sans le savoir si on n’a pas fait ce test, ce qui montre l’importance de réaliser le test. Enfin, savoir que l’on est séropositif tôt permet de bénéficier d’un traitement adapté au meil-leur moment.

Quand faut-il faire un test ?

En cas de doute, il est toujours bon d’en parler à un médecin, qui déter-minera si c’est le bon moment pour faire une prise de sang. Sachez qu’après un risque, la contamination peut n’être détectable que trois mois plus tard. Un test effectué trop tôt pourrait aboutir à un test négatif, alors que le virus est présent. Dans ce cas, le médecin pourra vous inviter à revenir plus tard pour effectuer le test.

Le test de dépistage mesure la quantité d’anticorps spécifiques produits par notre organisme en réponse à la présence du virus dans notre corps, soit d’antigènes portés par le virus VIH lui-même.Un test négatif trois mois après la dernière prise de risque signifie que l’on est séronégatif. Mais pour autant cela ne signifie pas que l’on est à l’abri pour l’avenir si l’on ne se protège pas. Si le test est positif, on est porteur du virus et on peut le transmettre. Aucun séropositif n’est jamais redevenu séronégatif.

Les maladies infantiles

Une maladie infantile est une maladie survenant majoritairement pen-dant l’enfance. Toutefois, il est également possible de la contracter à l’âge adulte si cela ne fut pas le cas lors de l’enfance. Quoiqu’il arrive, nous ne contractons qu’une seule fois ces maladies au cours de notre vie. Les maladies infantiles les plus connues sont la varicelle, la rou-geole, les oreillons et la rubéole.

Sérothérapie

Suite à une morsure d’animal susceptible d’avoir la rage ou d’un serpent par exemple, on réalise une sérothérapie pour éliminer très rapidement le micro-organisme ou la toxine pathogène. La sérothérapie est l’utili-sation thérapeutique de sérum immunisant. Celui-ci est soit d’origine animale, provenant d’un animal qui a été vacciné contre une maladie infectieuse, soit d’origine humaine. La sérothérapie permet de neutrali-ser un antigène microbien, une bactérie, une toxine, un virus ou encore un venin.

Document 1b

Document 1c

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29Séquence 10 – SN02

Fabrication de sérum immunisant à partir de sang de lapin :

sangrecueilli

centrifugation

injectiond'un antigène

quelques jours

plus tard

prise de sang

plasma

sérum

immunoglobulines

En fait, les immunoglobulinesprésentes dans le sérum sont

bien trop petites pour êtreobservables avec un microscope.

Ceci est une vue d"artiste".

culot de globulesrouges

On utilise le terme immunoglobuline ou anticorps.

Dosage des protéines réalisé chez un sujet sain et un sujet malade

Emil Von Behring, médecin et bactériologiste allemand et Emile Roux, bactériologiste français, découvrirent en 1894, l’existence dans le sérum de personnes immunisées contre la diphtérie, de molécules particulières qu’ils nommèrent les antitoxines.

Une méthode récente, l’électrophorèse permet de doser la quantité des principales protéines présentes dans le sérum sanguin.

N.B. :

Document 1d

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30 Séquence 10 – SN02

Indiquer l’indice du mode d’action du système immunitaire donné dans chaque article de la revue de presse (document 1). Expliquer ce que sont les « antitoxines » nommées par Emil Von Behring et Emile Roux trouvées chez un sujet malade ou immunisé.

Entre le moment où l’organisme est contaminé et le moment où ce dernier répond, il y a un temps de latence. La deuxième réponse du système immu-nitaire pour éliminer les micro-organismes pathogènes est une réponse lente. Cette réponse immunitaire est basée sur la production d’anticorps. Ce sont des molécules que l’on retrouve dans le sérum, elles sont dites circulantes.

Lorsque notre organisme est mis en contact une première fois avec un micro-organisme, la maladie se déclare. Au deuxième contact, l’organisme n’est pas malade, il est en mesure de lutter contre le micro-organisme déjà rencontré. La réaction immunitaire est donc différente entre le premier et le deuxième contact.

à retenir

Que se passe-t-il dans notre organisme entre le moment où il y a eu contact entre le soi et le non-soi et le moment où l’organisme répond ?

Cours

Observer les manifestations de l’organisme suite à une infection

La réponse de l’organisme suite à une infection par le virus de la grippe

La grippe est une infection respiratoire touchant les muqueuses du nez, de la gorge et les endothéliums des poumons. Elle peut être causée par divers virus de la grippe transmis par l’air.Les symptômes les plus courants sont fièvre, migraines, maux de gorge, écoulement nasal… ceux-ci sont dus à la réaction inflammatoire aiguë, première ligne de défense contre le virus de la grippe. On observe les para-mètres physiologiques au cours du temps suite à une infection grippale.

620 4 8 10 12 14Temps après l'infection (jours)

Uni

tés

arbi

trai

res

Importance de laréaction inflammatoire

Concentration du virusdans le sérum

Concentration enanticorps dans le sérum

5

4

3

2

1

Question

B

Activité 1

Document 2

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31Séquence 10 – SN02

Décrire la succession des événements qui ont pu se produire à partir de l’entrée du virus de la grippe dans l’organisme jusqu’au douzième jour.

Suite à une infection, telle que la grippe, la réaction immunitaire innée se met en route très rapidement. Pendant cette phase, les symptômes de la réaction inflammatoire se font ressentir. Au bout de quelques jours, une deuxième réaction immunitaire prend place. Au cours de cette réaction, des molécules anticorps sont produites, c’est la réaction humorale.

à retenir

Quel est le mode d’action des anticorps ?

1. La réponse humorale

a. Le mode d’action des anticorps

Comprendre le mode d’action des anticorps

La réaction antigène-anticorps

Organisation du virus de la grippe

Le virus de la grippe est constitué d’une enveloppe lipidique héris-sée de spicules formés par des protéines de surface. On trouve à leur surface deux protéines, l’hé-magglutinine et la neuraminidase. Ces protéines ne sont pas pré-sentes dans notre organisme, elles sont donc identifiées comme des molécules du non-soi, ce sont

des antigènes.

Les antigènes dessinés sur le schéma ne sont pas à l’échelle. En effet, si le virus avait la taille d’une salle de classe, les antigènes seraient de la taille d’une craie !

On estime qu’il y a 105 molécules d’antigène à la surface d’une mem-brane.

Question

Problème

Activité 2

Document 3

Document 3a

Génome à ARN

Enzymes(transcriptaseinverse)

Capside protéine

Taille : 120 nm

Membranelipidique

Protéine servantà la reconnaissanceet à la fusion avecla cellule cible

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32 Séquence 10 – SN02

Agglutination antigène-anticorps

À partir d’un antigène soluble, on obtient un précipité qui présente une structure en réseau, Cette structure peut rendre le complexe antigène-anticorps visible par précipitation. La rapidité d’apparition du précipité dépend de la richesse du sérum en anticorps spécifiques. Dans le cas des antigènes particulaires (cellules par exemple), l’établissement de liaisons entre les déterminants antigéniques de surface, par les anticorps, entraîne une agglutination.

Le test d’Ouchterlouny, un test d’immunodiffusion

Cette une méthode d’immunodiffusion sur gel, les solutions déposées dans les puits creusées dans le gel diffusent de façon homogène dans toutes les directions autour du puits. Deux auréoles de diffusion peuvent donc entrer en contact lorsqu’elles ont suffisamment progressé. Cette zone de contact reste invisible s’il n’y a pas de réaction entre les deux solutions. Quant il y a une réaction entre les solutions, il se forme un arc de précipitation visible à l’œil nu. Celui-ci est dû à l’interaction entre de nombreux anticorps et les antigènes spécifiques, entraînant la formation de complexes immuns.

1. Un gel d’agarose chaud est coulé dans une boîte de Pétri.

2. Après refroidissement total du gel, on creuse des puits à l’emporte

pièce.

3. Dans chaque puits, on dépose des solutions d’anticorps ou d’anti-gènes.

Document 3b

Document 4

Protocole expérimental

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33Séquence 10 – SN02

Les conséquences de la formation des complexes anticorps-antigènes ou complexe immuns

La formation de ces complexes immuns à pour conséquence de rendre inactifs les virus et toxines, sécrétées par certaines bactéries dans le milieu extracellulaire. En effet, pour que les virus et toxines soient patho-gènes, ces derniers doivent se fixer à la surface de leurs cellules cibles, en modifient le fonctionnement et dans le cas des virus y pénètrent pour se multiplier. Les virus neutralisés dans le complexe immun peuvent ainsi plus se multiplier.Les anticorps neutralisent donc les virus et toxines, empêchant le déve-loppement de l’infection.

Les bactéries présentent à leur surface, en plus des PAMP, de nombreux antigènes qui pourront être reconnus par des anticorps. Là aussi, il y a formation d’un complexe immun et les bactéries se retrouvent recou-vertes d’anticorps.

Anticorps spécifique de l'antigèneAntigène avec ses déterminants antigéniques

Complexe anticorps-antigène

Récepteur membranaire à la partie constante d'un anticorps Lysosomes: vésicule

remplie d'enzymes

Résultat : O : Protéines sanguines de porc C : Protéines sanguines de chèvreL : Protéines sanguines de lapin B : Protéines sanguines de bœufE : Protéines sanguines de chevalS : Sérum de lapin immunisé contre une protéine sanguine de bœuf

Document 5

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34 Séquence 10 – SN02

Les complexes immuns sont plus facilement phagocytés que les bacté-ries ou virus seuls. En effet, à la surface des phagocytes, on trouve des récepteurs spécifiques du site constant des anticorps. Ce site identique sur tous les anticorps se lie par reconnaissance au récepteur spécifique, facilitant ainsi la phagocytose, c’est l’opsonisation.

1 �Expliquer l’apparition d’un arc de précipitation entre les puits B et S. Quelle propriété des anticorps est mise en évidence à l’aide de ce test ?

2 �Commencer un schéma bilan qui sera complété au fur et à mesure des activités. Ici, il montrera l’action des anticorps.

On cherche à expliquer comment l’organisation d’un anticorps permet la réaction spécifique dirigée contre un antigène donné.

Comprendre l’organisation des anticorps permettant leur spécificité à l’aide du logiciel Rastop

L’organisation d’une molécule anticorps

E Dans un moteur de recherche, taper les mots « logiciel Rastop, télé-charger ».

E Choisir le site de l’INRP et télécharger le logiciel Rastop.

E Télécharger aussi la molécule « IGG-TOTAL. pdb »

1 �Ouvrir avec le logiciel RASTOP le fichier « IGG-TOTAL. pdb » puis effec-tuer un affichage en ruban des chaînes constituant l’anticorps, les couleurs utilisées (vert, jaune, bleu clair, bleu foncé) devant distin-guer ces chaînes.

La liaison antigène-anticorps se fait au niveau de deux sites de recon-naissance composés d’une extrémité de la chaîne lourde combinée à une extrémité d’une chaîne légère :

Questions

Lors d’une infection grippale, nous avons vu qu’il y avait production d’anticorps. Ceux-ci sont des substances spécifiques, circulants dans le plasma sanguin. Ils sont produits en réaction à la pénétration du virus de la grippe, portant à sa surface des antigènes, dans l’organisme, et ils sont capables de se fixer aux antigènes présents à la surface du virus, le neutralisant et l’empê-chant de se multiplier. La formation d’un complexe immun va faciliter la phagocytose des virus permettant son élimination de l’organisme.La contamination de l’organisme par un antigène précis permet à celui-ci d’acquérir une immu-nité spécifiquement dirigée contre cet antigène. Les anticorps sont qualifiés d’effecteurs de l’immunité acquise, on parle encore d’immunité adaptative.

à retenir

Activité 3

Document 4

Questions

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35Séquence 10 – SN02

On cherche à observer de plus près ce site de fixation à l‘aide du logi-ciel Rastop.

Pour cela, télécharger le fichier de la molécule « IGG-LYS. pdb » il faut taper sur « en savoir plus » pour avoir accès à la molécule à téléchar-ger. Vous pouvez choisir un fichier non compressé (.pdb) ou com-pressé (.zip).

2 �Afficher simultanément à l’écran le fichier « IGG-LYS. pdb » en uti-lisant les mêmes couleurs que précédemment ; l’antigène (appelé « Chain Y ») sera représenté en sphères rouges. IGG-LYS est un docu-ment vous permettant de voir la fixation de l’antigène du virus de la grippe sur une immunoglobuline (ou anticorps) spécifique de la par-tie antigénique du virus de la grippe.

IGG-LYS. pdb est un fichier représentant la partie où se fixe l’antigène sur l’anticorps.

Réaliser des recherches internet pour bien comprendre comment se fait la liaison antigène-anticorps.

3 �En utilisant l’ensemble des résultats, résumer l’organisation de la molécule d’anticorps, et expliquer la spécificité de la réaction anti-gène - anticorps.

4 �Pour conclure, réaliser un schéma d’interprétation à l’échelle moléculaire, en utilisant le symbole proposé ci-contre et d’autres à

votre convenance pour les puits : S et B, puis S et C, et indiquer le rôle des anticorps.

F Symbole représentant un anticorps anti-protéines sanguines de bœuf.

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36 Séquence 10 – SN02

Les anticorps sont des protéines capables de se combiner à un antigène grâce à un site spécifique de reconnaissance. Les anticorps les plus fré-quents, les immunoglobulines de type G (IgG), sont constitués de quatre chaînes polypeptidiques reliées entre elles, chaque chaîne possédant une partie constante et une partie variable. Il existe deux sites de fixation de l’antigène situés au niveau des parties variables de la molécule.

à retenir

Structure d’un anticorps

Les IgG représentent 80 % des anticorps circulants. Il en existe d’autres types tels que les IgM qui sont une association de 5 IgG. Il existe aussi les IgA qui sont fabriquées au niveau des muqueuses, on en trouve aussi dans les larmes, le lait maternel… Les IgE sont impliquées dans les manifesta-tions allergiques.

IgG IgD IgE

IgA IgM

En vert la partie variable et en gris-noir la partie constante de chaque

immunoglobuline

Pour aller plus loin

Quelles sont les cellules qui fabriquent les anticorps et comment cette fabrication est-elle déclenchée ?

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37Séquence 10 – SN02

b. La présentation de l’antigène déclenche la produc-tion d’anticorps

Comprendre les conditions nécessaires à la synthèse des anticorps

Des expériences historiques

Expérience 1 (d’après l’expérience de Mosier)

Des pneumocoques tués sont injectés à une souris. Cinq jours après, on prélève ses leucocytes qui sont répartis, comme l’indique le schéma ci-dessous, dans trois milieux de culture. On ajoute des pneumocoques pathogènes dans les trois milieux. Huit jours après, on prélève le surna-geant (phase liquide) des trois milieux que l’on place dans les récipients 1, 2 et 3. On y ajoute des pneumocoques pathogènes vivants.

Surnageant

Surnageant

Surnageant

Pneumocoques tués

Pneumocoques vivants

Lymphocytes

Macrophages

5jours

8jours

8jours

8jours

Agglutination

Pas agglutination

Pas agglutination

1

2

3

Dans les récipients 2 et 3, les pneumocoques ne sont pas agglutinés et gardent donc leur pouvoir pathogène. Dans le récipient 1, ils sont agglu-tinés et perdent leur pouvoir pathogène.

Expérience 2 (d’après l’expérience de Claman - 1966)

Pour information :

Les lymphocytes B et T naissent dans la moelle osseuse, mais leur matu-ration a lieu dans des lieux différents : moelle osseuse pour les lympho-cytes B et thymus pour les lymphocytes T.

Trois souris M, T et TM sont thymectomisées (ablation du thymus) puis irradiées (les rayons X détruisent la moelle osseuse). On réalise ensuite une greffe de thymus ou de moelle osseuse ou les deux. Puis on leur injecte des pneumocoques tués.

Activité 4

Document 7

Document 7a

Document 7b

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38 Séquence 10 – SN02

Cinq jours après, le sérum de la souris témoin permet une agglutination nette de pneumocoques pathogènes. Celui de la souris M permet une très légère agglutination. Celui de la souris T ne permet aucune aggluti-nation.

La souris TM permet de réaliser une expérience témoin.

: Souris sans moelle osseuse et sans thymus

Souris témoin

Injection de pneumocoques tués

: Souris à laquelle on greffe une moelle osseuse

: Souris à laquelle on greffe un thymus

M

T

M

T

TM

Pneumocoques vivants

Pneumocoques tués

Sérum Sérum

Sérum

Sérum

Sérum

5jours

5jours

5jours

5jours

Agglutination

Pas agglutination

Agglutination

Pas agglutination

Expérience 3

On prépare cinq cultures à partir de cellules appartenant à une même souris qui a subi quelques jours auparavant une injection de pneumo-coques non tués.

Dosage d'immunoglobulines

dans le tube 5

Dosage d'immunoglobulines

dans le tube 1

Dosage d'immunoglobulines

dans le tube 2

Dosage d'immunoglobulines

dans le tube 3

Dosage d'immunoglobulines

dans le tube 4

5jours

quelquesheures

rinçage

isolement de macrophages

macrophages

lymphocytes T

lymphocytes B

P. vivants

P. tués

+ T

+ B

+ T+ B

+ T+ B

1

2

3

4

5

Document 7c

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39Séquence 10 – SN02

Les cinq milieux de culture contiennent au départ des macrophages. Les lymphocytes B ou T sont ajoutés ou non selon la culture. Toutes les cultures reçoivent des pneumocoques vivants.

La culture 5 subit une opération particulière : après une heure environ, pendant laquelle macrophages et pneumocoques ont été réunis, le sur-nageant est vidé, le récipient est lavé (les macrophages restent adhérents à la paroi du récipient), un nouveau milieu nutritif est installé auquel on ajoute des lymphocytes B et T.

Quelques jours après, on dose le taux d’anticorps (immunoglobu-lines) dans le surnageant des 5 milieux.

Le diagramme suivant regroupe les résultats de ces dosages.

Question

Après une étude minutieuse de ces trois expériences, dégager les conditions nécessaires pour la production d’anticorps.

Les lymphocytes B sont des cellules immunitaires particulières capables de produire des anticorps. En présence de lymphocytes T, la production d’anticorps est amplifiée. Il y a donc coopération entre les lymphocytes B et T pour cette synthèse.

Les macrophages sont des cellules capables « d’informer » les lymphocytes B et T de la présence d’un antigène et d’induire une réponse immunitaire. On les nomme cellules présentatrices d’antigènes, les CPA. Toutes les cel-lules sentinelles sont capables de présenter des antigènes après phagocy-tose pour permettre de déclencher la réponse immunitaire à l’origine de la production d’anticorps.

à retenir

Comment les lymphocytes B reconnaissent-ils le non-soi ? Quelle parti-cularité structurale les rend immunocompétents ?

421 3 5

Numéro du tube

Taux

d'im

mun

oglo

bulin

es

Nul Nul

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40 Séquence 10 – SN02

Comprendre comment les lymphocytes B reconnaissent le non soi

La présentation des antigènes par les cellules présentatrices d’antigènes

Nous avons vu que la première ligne de défense de notre organisme est la réaction inflammatoire aiguë. Cette réaction immunitaire innée se ter-mine par l’élimination des agents pathogènes grâce à la phagocytose. Mais il arrive que cette réaction ne soit pas suffisante.

Dans ce cas là, les cellules sentinelles ont un rôle primordial dans l’initiation de la réaction immunitaire adaptative. Le phagocyte détruit l’agent infectieux et présente à sa surface des fractions de peptides de l’antigène, associés à des molécules en forme de cupule : les molécules du CMH (complexe majeur d’histocompatibilité).

La membrane du macrophageexpose les déterminants

antigéniques descorps ingérés

Phagocytose

Macrophage

La bactérie est considérée par le corps comme un antigène portant des

déterminants antigéniques

Dégradation de l'antigèneavec préservation des

déterminants antigéniques Bactérie introduite dans le corps avec ses

molécules de surface

1

2

La localisation des principaux organes lymphoïdes

Du plasma et des globules blancs traversent les parois des vaisseaux sanguins. Cette traversée des parois des capillaires par une partie des constituants sanguins forme le liquide interstitiel qui va baigner directe-ment les cellules.

Ce liquide interstitiel ou lymphe interstitielle retourne ensuite dans le sang à 90 % par réabsorption par les capillaires sanguins et à 10 % par des vaisseaux spéciaux ; les vaisseaux lymphatiques.

Ceux-ci sont connectés à de nombreux ganglions lymphatiques, dont le rôle est de filtrer la lymphe mais ils sont aussi le lieu stratégique de la rencontre entre les lymphocytes et les cellules présentatrices d’anti-gènes (CPA).

EE

Activité 5

Document 8

Document 9

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41Séquence 10 – SN02

Diversité des lymphocytes B

Les lymphocytes B expriment à leur surface des anti-corps ou immunoglobulines. Munis de ces récepteurs membranaires, les lymphocytes B sont capables de reconnaître directement les antigènes présents dans le milieu intérieur, antigènes libres ou inclus dans des membranes cellulaires (bactéries, virus…).

Un point essentiel qu’il faut retenir de l’acquisition de l’immunocompétence des lymphocytes B, est que chaque cellule n’exprime qu’un seul type de récepteur, donc une seule spécificité.

Dès la naissance, préexistent donc, avant toute stimulation antigénique, des récepteurs membranaires spécifiques : on parle du répertoire des récepteurs spécifiques ou répertoire immunologique de l’individu.

Document 10

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42 Séquence 10 – SN02

Continuer le schéma bilan amorcé dans la question 2 de l’activité 2 à l’aide des activités 3 à 5.

La réponse immunitaire mise en jeu, si la réponse immunitaire innée n’est pas suffisante, est une réponse qui n’est pas immédiate. En effet, les cel-lules et les molécules intervenant dans cette réaction n’existent pas avant l’infection. Celles-ci apparaissent quelques jours après l’entrée du micro-organisme pathogène, en réponse à cette contamination. On dit que cette immunité est adaptative ou acquise.

Cependant, avant l’infection, il existe dans l’organisme un pool de cellules précurseurs des cellules effectrices, ce sont les lymphocytes naïfs.

A la surface de chaque lymphocyte B naïf, on trouve des milliers de molé-cules d’anticorps membranaires toutes identiques entre elles. On estime à 1012 le nombre de lymphocytes B naïfs différents, chacun capable de reconnaître un antigène différent. La reconnaissance est spécifique.

C’est dans les ganglions lymphatiques que cette reconnaissance directe anticorps membranaire-antigène a lieu. Cette reconnaissance se fait parmi toutes les possibilités de lymphocytes B naïfs existants. Seuls ceux possé-dant des anticorps membranaires spécifiques de l’antigène sont sélection-nés : c’est la sélection clonale. Une fois celle-ci réalisée, la production des anticorps peut se faire.

à retenir

Comment, après reconnaissance d’un antigène, se déroulent les réac-tions aboutissant à la sécrétion d’anticorps spécifiques ?

c. L’amplification clonale, une réponse à la présenta-tion de l’antigène

Étudier la chronologie de la fabrication des anticorps à partir de la re-connaissance de ce dernier

Les expériences précédentes (document7) laissent entendre que ce sont les lymphocytes B qui sécrètent les anticorps. En réalité les lymphocytes B sensibilisés par un antigène et activés par les lymphocytes T4 se mul-tiplient et se transforment.

Ces cellules B deviennent alors des plasmocytes, cellules au réticulum endoplasmique granuleux (REG) et au golgi abondant. Ce sont les plas-mocytes qui produisent les anticorps, spécifiques de l’antigène induc-teur, libérés dans le sang.

Seuls les lymphocytes B peuvent devenir des plasmocytes producteurs d’anticorps.

Question

Activité 6

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43Séquence 10 – SN02

Un plasmocyte ou lymphocyte B sécréteur (MET x 82 300)

Plasmocyte et synthèse d’immunoglobulines

Document 11

Document 12

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44 Séquence 10 – SN02

Les conséquences du contact entre un lymphocyte B et un lymphocyte auxillaire T4

Y

Y Y

Y

Y

Y

Y Y

Y

Y

Y Y

Y

Y Y

Y

Y Y

Y

Y Y

Y

Y Y

Y

Y Y

Y

Y Y

Y

Y YY

Y YY

Y Y

YY YYY Y

YY YYY

Y YYY YY YY

YY YYYY Y

YY

Y Y YY YYY Y

Y

Y

Y

Formation de plasmocytes

Production d'anticorps

Lymphocyte B activé par un LT4

activé

Interleukine

Multiplication du lymphocyte activé

Pool de lymphocytes B

Formation d'un complexe immun

avec reconnaissance

spécifique antigène-anticorps

3

4

5

6

7

1 �Compléter le schéma en cours de réalisation en récapitulant la suc-cession des événements depuis la reconnaissance d’un antigène.

Il faut maintenant insister sur la coopération cellulaire mise en jeu lors de cette réaction adaptative.

2 �Montrer alors la complémentarité d’action de la réponse immunitaire innée et de la réponse immunitaire acquise.

Un seul type de lymphocyte B est capable de reconnaître un antigène donné. Cette reconnais-sance spécifique entraîne l’activation du lymphocyte B par l’apparition sur sa membrane de récepteurs aux interleukines fabriquées par les LT CD4.

Les lymphocytes LT CD4 sont activés, eux, au contact d’une cellule présentatrice d’antigène. Lorsque les LT CD4 activés reconnaissent, à la surface des lymphocytes B, le même antigène que celui qui leur a été présenté par les CPA, les LT CD4 fabriquent des interleukines. Ces interleu-kines stimulent la multiplication des lymphocytes B dans les ganglions, c’est l’expansion clo-nale, puis se différencient en plasmocytes.

Les plasmocytes sont de véritables usines de productions d’anticorps. Ils peuvent produire 2000 molécules d’anticorps par seconde !

Les anticorps sont des molécules solubles libérées dans le milieu intérieur : plasma, lymphe interstitielle… ce sont ce que l’on appelait autrefois les « humeurs ». La réaction adaptative fai-sant intervenir les anticorps est donc la réponse immunitaire humorale.

Les anticorps peuvent neutraliser les antigènes circulants dans le milieu intérieur (toxines, bac-téries, virus…). Dirigés, par exemple, contre les protéines virales, ils peuvent bloquer la péné-tration des virus dans les cellules. Cependant ce système immunitaire adaptatif a une faiblesse importante : il lui faut 5 jours minimum, après le début d’une infection, pour que la production d’anticorps soit suffisante. Ce temps est nécessaire à la prolifération des lymphocytes B et à leur différenciation en plasmocytes.

à retenir

Document 13

Questions

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45Séquence 10 – SN02

Quelles sont les réactions immunitaires mises en place par l’organisme pour éliminer les cellules infectées par des virus et les cellules cancéreuses ?

2. La réponse cellulaire cytotoxique

a. Les lymphocytes T cytotoxiques : effecteurs de l’immunité acquise

Dans le cas d’une infection virale, l’élimination des cellules infectées par le virus est assurée par une sous-population de lymphocytes T, les lymphocytes T cytotoxiques (Tc). Ceux-ci proviennent de l’activation des lymphocytes T8 puis de leur différenciation en cellules effectrices de la réponse immunitaire. On nomme ces lymphocytes T cytotoxiques les LT CD8.

Trouver les conditions de l’élimination de cellules infectées par un virus

Des données expérimentales

Pour préciser les conditions de l’élimination des cellules infectées par un virus, on réalise, in vitro, trois cultures de cellules de derme de souris dont l’une est infectée par le virus A, l’autre par le virus B et la dernière non infectée.

Lors de l’infection, le matériel génétique du virus s’intègre à l’ADN de la cellule du derme (cellule hôte) et commande la synthèse des molécules spécifiques du virus. Certaines de ces molécules apparaissent sur la membrane de la cellule hôte où elles constituent des antigènes. Ces cel-lules du derme sont alors mises en présence de lymphocytes T prélevés chez des souris de même souche (compatibilité tissulaire) qui ont reçu une injection préalable de virus A ou B. Les expériences et leurs résultats sont regroupés dans le tableau ci dessous.

Si on renouvelle ces expériences en utilisant du derme provenant de souris d’une souche différente de celles chez qui on prélève des lympho-cytes T, les cellules infectées ne sont jamais détruites.

Durant cette période, l’organisme n’a que le système immunitaire inné (les phagocytes) pour endiguer l’infection, système dont l’efficacité est moindre. Certains antigènes vont profiter de ce délai pour parasiter des cellules de l’organisme ; c’est le cas en particulier des virus, dont celui de la grippe. Si les anticorps sont efficaces sur les antigènes circulants, ils ne peuvent pas agir sur des cellules déjà infectées par un virus par exemple ou les cellules cancéreuses.

à retenir

Problème

Activité 7

Document 14

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46 Séquence 10 – SN02

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47Séquence 10 – SN02

1 �Dégager, à partir des expériences présentées dans le document 14, les conditions de la destruction des cellules infectées, par les lym-phocytes T cytotoxiques.

Mode d’action des lymphocytes cytotoxiques

Questions

Document 15

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48 Séquence 10 – SN02

L’action cytolitique est la conséquence de la libération, par le lympho-cyte Tc fixé à la cellule infectée, de protéines : les perforines

2 �Préciser les étapes qui conduisent à l’élimination par les lympho-cytes T cytotoxiques, des cellules infectées.

b. La production des lymphocytes T cytotoxiques

� La reconnaissance du non soi par les lymphocytes T

Nés dans la moelle osseuse, les lymphocytes pré-T gagnent le thymus où ils vont acquérir leur immunocompétence, c’est-à-dire la propriété de reconnaître des antigènes et ceci de manière spécifique.

Cette reconnaissance du non soi est lié, comme pour les lymphocytes B, à l’existence de récepteurs membranaires appelés récepteur T.

On note une certaine similitude de structure entre les récepteurs T et les anticorps mais, à l’opposé, il y a une très grande différence fonction-nelle : l’anticorps peut reconnaître directement l’antigène circulant alors que le récepteur T ne reconnaît le non soi que si celui-ci est associé à des cellules du soi.

Par ailleurs, comme pour les lymphocytes B, chaque lymphocyte T ne reconnaît qu’une seule spécificité antigénique associée au soi.

Document 16

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49Séquence 10 – SN02

Reconnaissance du soi (CMH) modifié par un lymphocyte T

� L’expansion clonale et la différenciation des lymphocytes T8

Après reconnaissance d’un antigène exprimé à la surface d’une cellule infectée, les lymphocytes T8 sélectionnés vont se multiplier activement.

Cette expansion clonale des lymphocytes T CD8 est facilitée par l’action des lymphocytes T CD4. L’expansion clonale des lymphocytes T CD8 s’accompagne d’une différenciation en lymphocytes T CD8 effecteurs ou lymphocytes T cytotoxiques (Tc).

Nous avons là un mécanisme de production de cellules effectrices très semblable à celui de l’activation et de la différenciation des lymphocytes B en plasmocytes sécréteurs d’anticorps spécifiques.

La sélection et l’expansion clonale des lymphocytes B et T suivie de leur différenciation en cellules effectrices représentent les fondements de l’immunité acquise.

3 �Compléter le schéma bilan en insistant cette fois-ci sur les diverses étapes de la réponse immunitaire mettant en jeu des lymphocytes T cytotoxiques.

4 �À l’aide des activités 1 à 4, relever quand interviennent les lympho-cytes T CD4. Pourquoi dit-on que les lymphocytes T CD4 aussi appelés les lymphocytes auxillaires sont le pivot de la réaction immunitaire adaptative.

Document 17

Questions

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50 Séquence 10 – SN02

3. Les lymphocytes T CD4 : pivots des réactions immunitaires acquises

� Stimulation et différenciation des lymphocytes T CD4

Suite à la reconnaissance d’un antigène particulier, l’expansion clonale des lymphocytes B et/ou des lymphocytes T CD8 dépend de la présence des lymphocytes CDT4.

Ces lymphocytes T CD4 sont spécifiques du même antigène que les lym-phocytes B et T CD8. Ils ont reconnus l’antigène grâce à des cellules du soi modifiées. Cela peut être des cellules infectées ou bien des cellules présentatrices d’antigènes.

Les lymphocytes T CD4 sélectionnés sont alors activés et produisent des messagers chimiques, les interleukines.

Certains de ces messagers ont pour conséquence la prolifération des lymphocytes T CD4 spécifiques de l’antigène. On parle de l’expansion clonale des lymphocytes T CD4 sélectionnés.

� La coopération cellulaire avec les effecteurs de l’immunité acquise

Cette coopération met en jeu de nombreux messagers chimiques appe-lés interleukines sécrétées par les lymphocytes T CD4 devenus après leur expansion clonale des lymphocytes T auxiliaires. Ces messagers, véritables hormones de l’immunité, activent les lymphocytes B et les lymphocytes T CD8 en se fixant sur des récepteurs spécifiques. Le plus connu de ces messagers est l’interleukine 2, découverte en 1975. On sait aujourd’hui fabriquer ce messager par génie génétique, ce qui ouvre diverses perspectives thérapeutiques.

4. Le SIDA : une maladie du système immunitaire

a. Présentation du SIDA

Comprendre l’origine du SIDA

� La situation actuelle du SIDA dans le monde

« En juin 1981, des scientifiques des États-Unis faisaient état des premiers cas cliniques d’une maladie qui allait devenir le syndrome de l’immunodéficience acquise, ou S.I.D.A. Vingt ans plus tard, l’épidémie s’est propagée jusqu’aux derniers recoins du monde. Près de 22 millions de personnes ont perdu la vie et plus de 36 millions vivent aujourd’hui avec le VIH, le virus qui cause le SIDA. »

(Source : ONUSIDA)

Activité 8

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51Séquence 10 – SN02

Le SIDA, décrit pour la première fois en 1981, est-il une nouvelle maladie ?

On sait aujourd’hui, grâce à des études rétrospectives sur du sang pré-levé et conservé d’accouchées zaïroises, que le virus était présent dès 1970 et s’était déjà répandu en Afrique entre 1970 et 1980. Les pre-miers cas ne remontent vraisemblablement pas à plus de quarante ans. Le virus aurait pu exister dans une population isolée et se disséminer suite à l’urbanisation et à l’extension des voyages. Divers singes afri-cains (chimpanzés, singes verts, mangabeys, mandrills, cercopithèques à diadème ou « singes syke ») sont naturellement infectés par des rétro-virus proches du VIH : ce sont les virus de l’immunodéficience simienne (SIV), mais qui ne provoquent pas de SIDA chez ces animaux. Un des deux virus humains, le VIH2, est d’ailleurs très proche du SIV du Man-gabey qui vit en Afrique de l’Ouest. Des contaminations de l’Homme à partir de morsures de ces singes auraient donc pu se produire. Quand au VIH1, il aurait pu être transmis par des chimpanzés, dont certains au Zaïre ou au Gabon sont porteurs d’un SIV très proche du VIH1. On ne sait pas estimer avec précision à quel moment ces virus ont pu franchir la barrière d’espèce.

Le VIH a diffusé depuis 1981, année de la découverte de l’épidémie, de l’Afrique au continent Nord-Américain puis à l’Europe. Les homosexuels à partenaires multiples ont été les premiers touchés aux États-Unis. Puis l’épidémie a été révélée chez les transfusés, les hémophiles et les toxicomanes, démontrant que la voie sanguine était un important fac-teur de transmission du virus. En Asie, la maladie n’est apparue que vers 1986-87, d’abord en Thaïlande, puis dans les autres pays du Sud-Est Asiatique. La prostitution ainsi que la toxicomanie par voie intraveineuse ont joué un rôle important dans la diffusion de l’infection dans ces pays.

Selon les estimations près de 50 millions de personnes ont été infectées depuis le début de l’épidémie (voir document 18). Il faut souligner qu’il existe des personnes asymptomatiques à long terme : après plus de dix ans d’infection, ceux-ci, qui représentent probablement 2 à 5 % de la population, n’ont toujours pas développé un SIDA.

Quelques données épidémiologiques

Afr ique Subsa harienne

Afr ique Subsaha r ienne

France

France

Autres

Amérique

Europe

Autres

Amérique

Europe

200720052003 2006 20082004

3200

2800

2400

2000

1600

1200

800

400

0

Année de diagnostic

Nom

bre

de c

as

200720052003 2006 20082004

3200

2800

2400

2000

1600

1200

800

400

0

Année de diagnostic

Nom

bre

de c

as

Document 18

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52 Séquence 10 – SN02

� Évolution de la maladie vers le SIDA

L’évolution de la maladie se fait de façon différente selon les sujets. À partir de données statistiques, on définit trois stades d’évolution de la maladie :

Primo infection ou infection aiguë : Dans la très grande majorité des cas, il s’agit d’une fièvre supérieure à 38 °C souvent accompagnée d’une grosse angine et de ganglions gonflés. Parfois il peut y avoir des symp-tômes cutanés (des plaques rouges sur le corps, comme une allergie), des maux de tête, maux de ventre, des diarrhées et beaucoup plus rare-ment des problèmes neurologiques telle qu’une paralysie faciale. Plus il y a de signes et plus ceux-ci sont sévères dans leur expression, plus on pense qu’ils traduisent une infection forte. Tous ces signes ne sont cependant pas spécifiques à une contamination par le VIH et peuvent être dus à d’autres infections virales ou autres. Il est néanmoins impor-tant d’aller consulter rapidement un médecin afin de s’assurer que ces signes cliniques ne sont pas dus à une primo infection au VIH. Seul un test de dépistage pourra dire si c’est le cas ou non.

Phase asymptomatique ou phase chronique : de durée variable (moins d’un an à douze ans), elle est caractérisée par un gonflement des gan-glions uniquement.

Certains patients évoluent vers une phase de pré-SIDA, caractérisée par de la fièvre, des sueurs nocturnes, une perte de poids et des infections banales. Par la suite, le SIDA confirmé prend place.

Phase symptomatique ou SIDA : Le SIDA proprement dit correspond à la phase avancée de l’infection par le VIH. Les personnes atteintes du SIDA se retrouvent touchées par de nombreuses maladies dites mala-dies opportunistes.

Les principales pathologies rencontrées sont par ordre de prévalence :

La pneumocystose se manifeste le plus souvent par une infection pul-monaire. Elle peut survenir chez un patient présentant un déficit immu-nitaire modéré. Les signes cliniques les plus souvent observés sont une fièvre supérieure à 38 °C, une toux sèche et persistante, un essouffle-ment.

Le sarcome de Kaposi est provoqué par une prolifération de cellules can-céreuses. Cette tumeur peut se limiter à la peau, faisant apparaître des tâches violettes indolores, ou toucher également les muqueuses et diffé-rents organes internes, notamment le tube digestif.

La candidose œsophagienne se traduit par une gêne à déglutir. Elle est souvent accompagnée par une candidose buccale. Elle entraîne dans la majeure partie des cas un fort amaigrissement consécutif à la diminution de l’apport alimentaire.

La toxoplasmose cérébrale est due à la présence d’un parasite (Toxo-plasma gondii), qui provoque des abcès au niveau du cerveau. La toxoplasmose atteint 80 % de la population générale dans la plupart

E Stade 1 :

E Stade 2 :

E Stade 3 :

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53Séquence 10 – SN02

des cas sans manifestation clinique. La contamination se fait par la consommation de viandes insuffisamment ou mal cuites, de fruits et de légumes souillés par la terre ou par les contacts avec les chats. Après une primo-infection, des kystes restent présents dans l’organisme. Chez une personne immunodéficiente, une réactivation de l’infection peut se produire. La forme cérébrale de la toxoplasmose se manifeste par de la fièvre et des maux de tête.

Les infections à cytomégalovirus (CMV). La rétinite est sans doute la manifestation la plus fréquente de l’infection à CMV. Les signes cliniques se traduisent par des troubles de la vue pouvant aller d’une simple gène à une cécité totale. Le diagnostic est fait par l’examen du fond d’oeil qui retrouve des hémorragies rétiniennes. Le CMV peut également avoir des localisations sur le colon, le pancréas, la moelle osseuse et le cerveau.

Les lymphomes, aussi appelés les cancers des cellules immunitaires, peuvent être diagnostiqués sur différents organes : les ganglions, le sys-tème nerveux central, la moelle osseuse et le tube digestif. Une augmen-tation anormale des ganglions, des troubles digestifs ou des manifesta-tions neurologiques sont les symptômes les plus fréquents.

On assiste également à une recrudescence de la tuberculose dans les pays industrialisés depuis l’apparition du SIDA. La vulnérabilité des malades immuno-déficients favorise le développement de cette infec-tion très contagieuse. Les signes cliniques sont les mêmes que ceux de la maladie classique. Le plus souvent, on note un simple amaigris-sement et une température à 38°C. Ensuite, selon la localisation de la maladie, on peut avoir ou non d’autres signes, exemple : toux, atteinte neurologique, atteinte de la moelle osseuse, douleurs osseuses, insuf-fisance rénale.

Évolution de la quantité de virus du SIDA et de la quantité de lympho-cytes T CD4 plasmatique

0 111098765432112963

0

1000

800

600

400

200

Tempssemaines années

Nom

bre

de ly

mph

ocyt

es T

4(c

ellu

les.

µl-1

) Charge virale(copie d'A

RN

103.m

l -1)

0

100

75

50

25

infection initiale

premiers symptômes

maladies opportunistes

décès

Primo-infection : infection aig¸e

Phase asymptomatique

Phase symptomatique

SIDA

Séroconversion

Production d'anticorps

Document 19

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54 Séquence 10 – SN02

1 �Proposer une explication à l’évolution de la concentration sanguine en virus au début de la maladie.

2 �Expliquer l’évolution des symptômes en parallèle avec l’évolution des moyens de défense durant les onze années qui ont suivi la conta-mination.

3 �Pourquoi nomme-t-on les maladies, qui affectent une personne infec-tée par le virus du SIDA, les maladies opportunistes ?

Comment expliquer la diminution forte des lymphocytes T CD4 ?

b. Le mode d’action du VIH

Comprendre le mode d’action du VIH

Les voies d’entrées du VIH dans l’organisme

Les trois seuls modes possibles de contamination sont la transmission du VIH par le sang, la voie sexuelle et la transmission de la mère à l’en-fant. La transmission par le sang peut se faire à partir de transfusion de sang, d’injection de produits sanguins ou de partage de matériel d’injec-tion utilisé par les toxicomanes. Dans les pays industrialisés, le risque de contamination par le sang ou les produits dérivés est pratiquement nul, un dépistage systématique ayant été mis en place au niveau des dons.

Depuis 1997, les rapports hétérosexuels représentent le mode de conta-mination le plus fréquent. Pour les cas de SIDA diagnostiqués au deu-xième semestre 2000, les trois principaux modes de contamination se répartissent comme suit :

– Hétérosexuel : 47 %

– Homosexuel : 26 %

– Lié à l’usage de drogues injectables : 14 %

Bien que le virus se retrouve aussi dans la plupart des liquides biolo-giques comme la salive, les larmes, l’urine…, il est impossible de se contaminer lors d’actes simples de la vie sociale quotidienne comme manger au restaurant, boire dans le même verre, aller aux toilettes publiques ou embrasser quelqu’un…

Questions

Le virus du SIDA aussi appelé VIH (virus de l’immunodéficience humaine) est à l’origine de la diminution drastique de la quantité de lymphocytes T CD4 circulant. Les LT CD4 sont le pivot de la réponse immunitaire humorale et cellulaire. Les défenses immunitaires deviennent de moins en moins efficaces pour lutter contre la plupart des infections. L’organisme, de moins en moins protégé devient le lieu d’apparition de maladies dites opportunistes.

à retenir

Activité 9

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55Séquence 10 – SN02

Le VIH : un virus à ARN

L’organisation du VIH

Le virus du SIDA ou V.I.H (Virus de l’Immunodéficience Humaine) est un rétrovirus (virus à ARN). Il s’agit d’une très petite particule de 10-4 mm, limitée par une enve-loppe de protéines et de lipides. Il présente à l’intérieur une sphère creuse formée de protéines dont la cavité contient la molécule por-teuse de l’information génétique, ici l’ARN, ainsi qu’une enzyme : la transcriptase inverse. Les pro-téines de l’enveloppe sont partiel-lement incluses dans la mem-brane lipidique. Ce sont les pre-miers éléments du virus que l’or-ganisme va détecter.

La pénétration du VIH dans les lymphocytes T CD4

Le virus du sida affectionne particulièrement une des cellules du système immunitaire : le lymphocyte T4 qu’il va pénétrer. La pénétration du virus dans les lymphocytes s’effectue après la reconnaissance d’un récepteur sur la cellule hôte. Le VIH dispose d’une protéine de surface appelée gp120 par laquelle il reconnaît le récepteur CD4 porté par les lympho-cytes T4. Cette fixation s’accompagne de la fusion des membranes virale et cellulaire.

Document 20

Document 21

Approche Invagination Fusion et pénétration

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56 Séquence 10 – SN02

La multiplication et la dissémination du VIH dans l’organisme

Dès la fusion des membranes achevée, le virus injecte son contenu dans le cytoplasme de la cellule hôte, en particulier, son matériel génétique constitué d’ARN et une enzyme : la transcriptase inverse.

Cette enzyme transcrit l’ARN viral en ADN simple brin (ADNc), qui se

duplique et va s’intégrer dans le génome du lymphocyte

VIH

ARN viral

protéines virales

Lymphocyte T4

noyau

ADN

cytoplasme

1-ARN viral

2-ADN

simple brin

3-ADN double

brin

4-Incorporation de l'ADN viral dans l'ADN cellulaire

5-Synthèse de protéines virales

6-Synthèse d'ARN viral

ribosomes

7-Formation de nouveaux virus par bourgeonnement

8-Libération des nouveaux virus

9-Mort du LT4

Sans cette enzyme, impossible de dupliquer le virus. Des médicaments comme l’AZT et le 3TC ont justement la fonction de bloquer cette trans-cription de l’ARN en ADN. Mais puisque le VIH mute rapidement et devient résistant aux médicaments, cette arme ne dure qu’un temps.

Le virus peut rester ainsi, plus ou moins longtemps, à l’état latent : il est alors appelé provirus. Il peut aussi se mettre à utiliser la machinerie cellulaire de son hôte pour reproduire son ARN et transcrire ses gènes, puis les traduire en protéines. Après cette étape, l’ARN du virus et ses protéines se recombinent. C’est ainsi que le virus se multiplie.

Les nouveaux virus bourgeonnent à la surface de la cellule hôte qui peut éclater si la prolifération virale est très importante. Les nouveaux virus, libérés dans le sang, vont alors se disséminer dans tout l’orga-nisme, infectant de nouveaux lymphocytes T4.

Indiquer pourquoi une infection par le VIH aboutit à un effondrement des défenses immunitaires.

Document 22

N.B. :

Question

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57Séquence 10 – SN02

Pendant les deux à quatre semaines qui suivent la contamination, le virus VIH infecte les cellules du système immunitaire. Il se multiplie rapidement, en particulier dans les lymphocytes T CD4 situés dans les ganglions lym-phatiques.

Point science

Évolution de la quantité de virus et du taux d’anticorps anti-VIH dans les premiers mois suivant la contamination

155 10 200

1

2

3

4

5

Temps (mois)

Conc

entr

atio

n (u

nité

s ar

bitr

aire

)

Contamination

Concentrationen anticorpsanti-VIH

Quantitéde virus

L’organisme sécrète dans le sang des anticorps anti-VIH. Ces molécules présentes dans le sang, sont la première réaction de défense de l’orga-nisme à la pénétration du VIH.

On appelle séroconversion le moment où les anticorps anti-VIH appa-raissent chez une personne contaminée.

La présence d’anticorps dans le sang peut être décelée dès la quatrième ou cinquième semaine après la contamination avec, dans la très grande majorité des cas, un délai maximum de huit semaines.

La période entre la contamination et la séroconversion s’appelle le délai de séroconversion (passage d’une négativité des tests à une positivité des tests).

Pendant cette période (appelée aussi fenêtre sérologique), l’infection ne peut pas être reconnue par les tests de dépistage habituels mais l’orga-nisme est néanmoins infecté, le sujet est contagieux.

Document 23

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58 Séquence 10 – SN02

La fenêtre sérologique, un risque de contamination

On dit que la personne a une sérologie positive, ou bien est séropositive à partir du moment où on décèle la présence d’anti-corps spécifiques à une maladie. Cela indique que la personne, à un moment donné dans le passé, a été infectée par la maladie ou est simplement entrée en contact avec l’agent pathogène. Inver-sement, l’absence d’anticorps indique habituellement que la personne n’a pas été contaminée, la personne est dite séronégative.

Il est important de noter que la séropositivité ne s’applique pas uni-quement au virus du SIDA mais à tout type d’antigène déclenchant la réponse humorale donc la fabrication d’anticorps.

Le test de dépistage des anticorps anti-VIH pratiqué en France s’appelle le test ELISA. Cette méthode, extrêmement fiable, dépiste efficacement toutes les personnes séropositives.

Principe de fonctionnement du test ELISA

a. Prélèvement de sérumb. Recherche des anticorps anti-VIH par le test ELISA.

La recherche des anticorps circulants se fait dans le sérum sanguin. Le sérum est un liquide formé à partir du plasma lors de la coagulation du sang. C’est une solution totalement dépourvue de cellules.

Document 24

Document 25

10 20 30 Temps (jours)

Seuil de détectionanticorps anti-VIH

Anticorpsanti-VIH

Taux

pla

smat

ique

des

ant

icor

ps

fenêtre sérologique

Primo-infection

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59Séquence 10 – SN02

La présence d’anticorps anti-VIH dans le sérum d’une personne peut être révélée par le test ELISA. On utilise une microplaque percée de puits au fond desquels sont fixées différentes protéines du VIH. Les six premiers puits de la première colonne (1) sont les témoins :

– Au puits A, on n’ajoute pas de sérum mais de l’eau distillée.

– Au puits B, C, on ajoute du sérum qui ne contient pas d’anticorps anti-VIH (témoins négatifs).

– Aux puits D, E, F, on ajoute du sérum qui contient une grande quantité d’anticorps anti-VIH (témoins positifs, révélation par une substance colorée).

– Dans les autres puits, on ajoute le sérum de différents patients (un puits par patient).

La séropositivité de certains patients est révélée par comparaison avec les témoins.

La très grande sensibilité de ce test sélectionne parfois de fausses positivités (le test signale des per-sonnes comme séropositives pour le VIH alors qu’elles ne le sont pas en réalité). De ce fait, il est impor-tant de confirmer le résultat de ce test par un test plus spécifique.

Le test par la méthode du Western Blot doit être pratiqué lorsque la méthode ELISA a donné un résultat positif, afin de confirmer la conta-mination par le virus. Il permet d’éliminer les fausses positivités. Les résultats des deux méthodes sont obtenus en moyenne en dix jours. En cas de résultat douteux du Western Blot, un autre test est pratiqué un mois plus tard.

La technique du Western Blot

Pour le test du Western Blot, les protéines sont séparées sur un gel par électrophorèse et transférées, par migration sur un support solide telle une membrane de nitrocellulose.

EE

. .

Coloration jaune

Substrat de l'enzyme

Enzyme péroxydase

Anticorps anti-anticorpscouplé à l'enzyme

Anticorps anti-X

Antigènes Xfixés au fond du puit

Schéma des interactions moléculaires qui se sont produites dans les puits E6 et B9

Document 26

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60 Séquence 10 – SN02

Le sérum à tester est déposé sur cette membrane. S’il existe des anticorps anti-protéines virales, ceux-ci se fixent sur leurs pro-téines spécifiques. Les anticorps sont ensuite révélés par une réac-tion colorée. Ce test est considéré comme positif s’il y a présence d’anticorps dirigés contre les pro-téines de l’enveloppe du virus VIH (protéine gp120 et protéine gp41) associés à au moins un anticorps dirigé contre une protéine interne du virus (protéines p24, p55, p18).

Le VIH s’attaque aux lymphocytes T CD4 qu’il endommage ou détruit en se multipliant. En effet, comme tous les virus, celui-ci nécessite une cellule pour se multiplier. Un lymphocyte T CD4 produit environ 1000 particules virales avant de mourir. Ces dernières sont émises par bourgeon-nement. En phase terminale de la maladie, l’ensemble des cellules infectées de l’organisme peut produire jusqu’à dix mille milliards de virus en 24 heures.

à retenir

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61Séquence 10 – SN02

Bilan du chapitre 3En plus de l’immunité innée, le règne des Vertébrés possède une immu-nité adaptative. Celle-ci se met en place plus lentement que la réaction immunitaire innée puisqu’elle ne se développe qu’au contact d’un anti-gène et qu’il lui faut environ 5 jours pour que la réponse se mette en place.

Il existe deux types de réponse adaptative en fonction du type d’anti-gène infectant :

E L’antigène est une molécule soluble ou conduit à la fabrication de molécules solubles (toxines) dans le plasma sanguin et la lymphe. La réaction immunitaire mise en place se fera grâce à des lymphocytes B qui produiront des molécules solubles elles aussi dans le plasma san-guin et la lymphe, ce sont les anticorps. On dit que la réaction immuni-taire est à médiation humorale.

E L’antigène est une cellule (bactérie, cellule infectée par des virus et cellule cancéreuse). La réponse immunitaire sera réalisée par des lym-phocytes T CD8 ou lymphocytes cytotoxiques. On parle alors de réac-tion immunitaire à médiation cellulaire.

Dans les deux cas, la réaction immunitaire aura toujours la même chronologie.

N La phase de reconnaissance de l’antigène ou d’induction : la présenta-tion de l’antigène par une cellule présentatrice d’antigène

Les phagocytes, les macrophages et plus particulièrement les cellules dendritiques, absorbent et digèrent les antigènes. A la suite de cette digestion, les cellules produisent à leur surface des petits morceaux d’antigène qui sont associés à des molécules marqueur du soi, les molé-cules du CMH (complexe majeur d’histocompatibilité).

Ces phagocytes possédant à leur surface une association de molécule du soi et de molécule du non-soi sont des cellules présentatrices d’anti-gènes (CPA). Les CPA vont migrer dans les ganglions lymphatiques, où elles vont présenter à des lymphocytes, cellules de l’immunité adapta-tive, leurs antigènes.

Les lymphocytes B naïfs présentent à leur surface des anticorps capable de reconnaître un antigène donné. Ce sont les seuls lymphocytes capables de reconnaître sans la CPA des antigènes et de s’activer. Ce sont uniquement ceux capables de reconnaître l’antigène qui seront activés. C’est la sélection clonale. Les lymphocytes T naïfs quant à eux seront activés par la reconnaissance simultanée de l’antigène et du CMH.

N L’amplification clonale

Les lymphocytes B et T sont sélectionnés parmi un pool de lymphocytes différents puis ils sont activés. Cette activation se traduit par une mul-tiplication intense du nombre de lymphocytes par division cellulaire. On obtient alors un ensemble de lymphocytes identiques capables de reconnaître un même antigène, c’est un clone de lymphocytes. Il y a eu sélection puis amplification clonale.

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62 Séquence 10 – SN02

N La différenciation des lymphocytes sélectionnés

Les lymphocytes B sélectionnés et amplifiés se transforment en plasmo-cytes. Ce sont des cellules sécrétrices d’anticorps (ou immunoglobulines solubles). Ces anticorps présentent les mêmes sites de reconnaissance que les anticorps présents à la surface des lymphocytes B sélectionnés. Ces molécules solubles circulant par le sang, peuvent gagner toutes les régions de l’organisme.

Les lymphocytes T se transforment en lymphocytes T cytotoxiques (à partir des LT CD8) et en lymphocytes auxiliaires (à parti des LT CD4).

Les LTc sont capables de détruire des cellules présentant des parti-cules du non-soi à leur surface. Les LTa ont un rôle déterminant dans le contrôle de la réaction immunitaire. Ces lymphocytes produisent de l’interleukine 2, messager chimique qui stimule l’amplification clonale des LB, des LT CD4 et des LT CD8 et induit la différenciation des LB en plasmocytes.

Cette stimulation des lymphocytes par les LT CD4 est indispensable au bon déroulement de la réaction immunitaire. Chez les patients atteints du SIDA, le VIH attaque et détruit préférentiellement les LT CD4 ce qui entraîne un effondrement de la réponse immunitaire. Le système immu-nitaire n’étant plus efficace, des maladies opportunistes s’installent. Des maladies bénignes chez une personne ayant un système immunitaire fonctionnel peuvent se révélées mortelles chez une personne atteinte du SIDA.

N L’élimination de l’antigène

Lors de l’immunité à médiation humorale, des anticorps sont libérés en grande quantité par les plasmocytes. Les anticorps sont constitués de 4 chaînes identiques deux à deux. Deux chaînes lourdes et deux chaînes légères. Chaque chaîne possède une région constante, identique pour toutes les molécules d’anticorps, et une partie variable qui diffère d’un anticorps à l’autre. Les régions variables d’une chaîne lourde et d’une chaîne légère constitue un site de reconnaissance de l’antigène. On trouve donc 2 sites de reconnaissance spécifiques d’un antigène donné à la surface d’un anticorps.

Les anticorps se combinent avec les antigènes qui ont stimulé leur pro-duction. Ce n’est pas une réaction chimique, mais une simple union. Elle est le résultat de forces d’attraction qui se produisent entre le déter-minant antigénique et les sites de fixation des anticorps. Il s’agit d’une complémentarité structurale souvent comparée à l’adaptation d’une clé à une serrure.

E Lorsque les molécules antigènes sont solubles, il se forme un com-plexe immun ou complexe antigène – anticorps, non soluble, qui peut faire intervenir plusieurs anticorps et plusieurs antigènes.

E Lorsque les molécules antigéniques sont fixées sur la membrane d’une cellule, cette dernière est recouverte d’anticorps.

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63Séquence 10 – SN02

Les antigènes neutralisés ne peuvent plus se multiplier et la phagocy-tose est facilitée.

Dans le cas de l’immunité à médiation cellulaire, les LT CD8 sont activé en LTc. Ceux-ci se fixent sur l’association CMH-particule antigénique d’une cellule infectée puis sécrètent des perforines. Ces protéines vont s’insérer dans la membrane de la cellule infectée permettant l’entrée d’une enzyme fabriquée par les LTc et qui déclenche la destruction de la cellule cible.

La phagocytose vient par la suite assurer l’élimination des débris cellulaires.

Pénétration d’un ANTIGÈNE (virus, bactérie...)dans le milieu intérieur

MACROPHAGES : phagocytose partielle de l’antigène

INDUCTION – Reconnaissance – Activation

AMPLICATION – Prolifération – Différenciation

PHASEEFFECTRICEqui aboutit àl’éliminationde l’antigène

Présentation de déterminants antigéniques à la surface des macrophages

Reconnaissancedirecte par les

lymphocytes B

Reconnaissancedirecte par les

lymphocytes T CD4

Expansion clonaledes lymphocytes T CD4

Expansion clonaledes lymphocytes B

Expansion clonaledes lymphocytes T CD8

Différenciation des LBen plasmocytes

Différenciation des LT8en LT cytotoxiques

Production d’ anticorpsspécifiques de l’antigène

Formation decomplexes immuns

Activation de laphagocytoseNeutralisation de l’antigène

Reconnaissance et lysedes cellules infectées

Reconnaissancedirecte par les

lymphocytes T CD8

LT4auxiliaireinterleukine interleukine

+ +

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64 Séquence 10 – SN02

Le phénotype immunitaire au cours de la vie

Pour débuter

En plus de la réaction immunitaire innée, la réaction immunitaire adap-tative prend place. Cette réaction est spécifique, c’est-à-dire que les cellules intervenant sont dirigées contre un antigène donné. Ainsi notre organisme est capable de reconnaître toutes les molécules antigènes potentiellement infectantes et il doit contenir un pool de lymphocytes très diversifiés pour être capable de réagir contre chaque antigène.

La diversité des micro-organismes

EspècesGroupe

Décrites Estimées

Virus 5 000 500 000

Bactéries 4 000 400 000

Champignons 70 000 1 000 000

Protozoaires 40 000 200 000

La plupart du temps, notre organisme est capable de se défendre contre les micro-organismes pathogènes. Quelques fois, des médicaments (antibiotiques ou antivirus) peuvent aider à l’élimination des micro-orga-nismes. Malheureusement, il existe certains virus pour lesquels nous ne sommes pas capables de lutter naturellement ou avec l’aide de médica-ments et qui peuvent entrainer la mort.

Pour empêcher l’épidémie de virus très dangereux, on réalise la vac-cination. Cette pratique médicale assure un premier contact de notre organisme avec le virus qui permettra par la suite de ne pas être malade lors d’un autre contact avec ce même virus. Il existe donc une mémoire immunitaire.

Comment notre organisme peut-il avoir autant de lymphocytes diffé-rents qu’il existe d’antigènes différents ? Quel est le principe de vacci-nation ? Quels sont les mécanismes de la mémoire immunitaire ?

A

Document 1

Chapitre

4

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Page 64: Séquence 10 - Le blog de M. JalenquesSéquence 10 – SN02 5 2 Justifier le fait que chaque hiver il faut se refaire vacciner contre le virus responsable de la grippe. Barrières

65Séquence 10 – SN02

Cours

1. La genèse de la diversité du répertoire immunologique

� La production de la variabilité des lymphocytes

Comprendre la mise en place de la grande diversité des lymphocytes

La variabilité de la composition en acides aminés du site de fixation des antigènes

Il existe des millions de clone de lymphocytes B qui reconnaissent cha-cun un antigène donné.

On observe ici la variabilité des 100 premiers acides aminés des chaînes lourdes et légères des immunoglobulines. Au delà des 100 premiers acides aminés, la séquence en acides aminés est constante quel que soit l’anticorps.

0 50 1000

20

40

60

80

100

Position des acides aminés

Vari

abili

té (u

nité

arb

itra

ire) Chaîne lourde

0 50 1000

20

40

60

80

100

Position des acides aminés

Vari

abili

té (u

nité

arb

itra

ire) Chaîne légère

Gène morcelé codant pour la chaîne lourde

Le gène morcelé codant pour la chaîne lourde est constitué de nom-breuses parties dites variables : 300 segments V, 12 segments D et 4 segments J ainsi que d’une partie constante. Pour fabriquer une chaîne lourde il faut un segment V, un segment D, un segment J et le segment constant (segment c). Il en est de même pour les chaînes légères.

V1 V2 V3 V300 D1 D2 D12 J1 J2 J5 C

Segments V300 présents différents

Segments D12 présents différents

Segments J5 présents différents

Segment C

Expliquer comment à partir d’un nombre limité de gènes on obtient un nombre très élevé d’anticorps différents.

B

Activité 1

Document 2

Document 3

Question

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66 Séquence 10 – SN02

Les gènes codant les chaînes légères et lourdes des anticorps sont des gènes morcelés constitués de nombreuses séquences variables et une constante. L’association aléatoire de ces séquences lors de l’épissage alternatif permet la fabrication d’un nombre de combinaisons possibles extra-ordinairement élevé.

à retenir

V1 V2 V3 V300 D1 D2 D12 J1 J2 J5 C

V1 V2

D4

J3 J4 J5 CJ2

V2

D4

J3 J4 J5 CJ2

V2

D4 C

J2

Partie codée par lapartie C

(constante)

Partie codée parla partie V2

Partie codée parla partie D4Partie codée par

la partie J2

ADN de la cellule souche

ADN d'un lymphocyte B

ARN transcrit primaire

ARNm

Chaîne lourde

= ( )x2

� La sélection des cellules immunitaires

Chaque jour, la moelle osseuse produits plusieurs dizaines de millions de lymphocytes B et T naïfs. Chacune de ces cellules porte à sa surface des récepteurs membranaires (anticorps pour les lymphocytes B ou récepteurs T pour les lymphocytes T) capable de reconnaître un antigène différent pour chaque lymphocyte.

Formation deplasmocytes

Productiond'anticorps

Y

Y Y

Y

Y Y

Y

Y Y

Y

Y Y

Y

Y Y

Y

Y Y

Y

Y Y

Y

Y Y

Y YYY YY

Y

Expansion clonale(multiplication du

lymphocyte activé)

Lymphocytes B naïfs(x millions)

Antigène

Déterminantsantigéniques

Reconnaissance del'antigène et activation

du lymphocyte

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67Séquence 10 – SN02

Lors d’une infection, seuls les lymphocytes naïfs ayant des récepteurs membranaires capables de se lier à l’antigène se multiplient et se diffé-rencient en clone de cellules effectrices : les plasmocytes et les lympho-cytes auxiliaires et cytotoxiques.

Mais parmi le pool de lymphocytes naïfs, certains sont capables de reconnaître les molécules du soi. Tous les lymphocytes se retournant contre le soi sont éliminés. Ils meurent par apoptose. Les lymphocytes capables de reconnaître les molécules du non-soi sortent de la moelle osseuse pour les lymphocytes B et du thymus pour les lymphocytes T, gagnent la circulation sanguine et deviennent immunocompétents, ils sont dotés d’anticorps ou de récepteur T reconnaissant le non-soi.

Origine et devenir des cellules immunitaires

LT

Plaquettes

MégacaryocyteMyéloblastes

Lymphocytegranuleux

Lymphocytessanguins

Granulocytes

Mastocytes

Macrophages

Cellules dendritiques

Cellules de Langerhans

Monocytes

Lymphocytesrecirculants

LB

LB

LT

LB

LB

LB

LT

LT

LT

LT

THYMUS

MOELLE OSSEUSEFOIE FOETAL TISSUS

TISSUSLYMPHOIDESSECONDAIRES

SANG

Cellules souches

Il existe donc dans l’organisme, des millions de clones de lymphocytes B et T, ils constituent le répertoire immunitaire et définissent le phénotype immunitaire de l’individu.

Comment évolue le phénotype immunitaire au cours de la vie ?

2. L’évolution du phénotype immunitaire

Observer les modifications du phénotype immunitaire au cours du temps

Évolution de la concentration en anticorps dans le sang du jeune enfant

Pendant la grossesse, le fœtus est en principe à l’abri de toute infection, bien que son système immunitaire soit encore incapable de fabriquer

Activité 2

Document 4

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68 Séquence 10 – SN02

des anticorps. Cette protection est due au fait que la plupart des anti-corps maternels peuvent traverser le placenta et passer ainsi dans la cir-culation sanguine du fœtus. Après la naissance, le système immunitaire devient progressivement fonctionnel, ce qui permet au nouveau-né de fabriquer ses propres anticorps.

Le graphique suivant traduit l’évolution, dans le sang d’un très jeune enfant :

– des taux d’anticorps A1 et A2, d’origines différentes ;

– du taux sanguin global d’anticorps.

63 6 12Naissance

0

12

6

Temps (mois)

Taux

d'a

ntic

orps

(g.L

–1 )

Tauxsanguinglobal

AnticorpsA1

AnticorpsA2

1 �À l’aide des informations fournies ci-dessus, identifier l’origine des anticorps A1 et A2.

Sachant que le seuil d’immunisation est estimé à 2,5 g.L-1 d’anticorps circulants :

2 �Pendant les premières semaines qui suivent la naissance, le nou-veau-né est rarement sujet à des infections microbiennes. Expliquer pourquoi.

3 � À partir du 4e ou 5e mois, le bébé devient très sensible aux infections. Proposer une explication en utilisant le graphique.

La collectivité et la transmission des maladies... Un témoignage d’une mère.

Bonjour, ma fille a eu 1 an et depuis qu’elle a 7 mois, elle va en crèche. Elle est tout le temps malade dès qu’elle revient de la crèche, c’est infer-nal ! Quand on la garde, c’est impeccable, mais si elle reprend la crèche elle ne passe pas une semaine sans être malade, Actuellement, elle a une gastro-entérite, il y a 15 jours c’était une rhinopharyngite avec otite, avant une laryngite etc... Elle ramasse tout ce qui passe. Des gens autour de moi me disent que ça va aller mieux la 2ème année et qu’au moins elle

Questions

Document 5

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69Séquence 10 – SN02

sera immunisée. Mais est-on obligé d’en passer par là, je me demande si je ne vais pas chercher une nounou, c’est dommage car elle se plaît beaucoup à la crèche…

Une maman sur un forum

4 �À partir du document 5, montrer que l’évolution du phénotype immu-nitaire permet une adaptation de l’individu à son environnement.

5 �Expliquer alors, pourquoi chaque individu a un phénotype immuni-taire différent.

On cherche à expliquer comment l’organisme réagit de façon plus effi-cace lors d’un deuxième contact avec un antigène donné.

3. La mémoire immunitaire

Comprendre l’origine de la mémoire immunitaire

Mise en évidence d’une mémoire immunitaire

Dix souris reçoivent une première injection de globules rouges de mou-ton (GRM) :

E La moitié du lot subit alors des prélèvements de rate (organe lym-phoïde, riche en lymphocytes) : une première souris le jour de l’injec-tion des GRM, une seconde 2 jours après l’injection, une troisième 4 jours après… (voir tableau).

Le phénotype immunitaire peut être défini comme l’ensemble des spécificités des lymphocytes B et T à un moment donné de la vie d’un individu. Il résulte d’une interaction complexe entre le génotype et l’environnement.

La population qui constitue chaque clone de lymphocytes T ou de lymphocytes B est restreinte.

Lorsque l’organisme entre en contact avec un antigène (environnement modifié), certaines popu-lations voient leurs effectifs augmenter (expansion clonale) et il apparaît des lymphocytes B et T4 mémoire, spécifiques de cet antigène.

Le phénotype immunitaire d’un individu évolue donc en même temps qu’évolue son environne-ment antigénique. Le phénotype immunitaire, qui change sans cesse, s’adapte à l’environne-ment.

L’évolution permanente du phénotype immunitaire permet le maintien de l’intégrité de l’orga-nisme.

Nous venons de voir qu’à chaque contact avec un antigène différent, notre organisme se retrouve pourvu de lymphocytes capables de reconnaître cet antigène et devient alors capable de réagir de façon suffisamment efficace pour que l’on ne développe pas la maladie au second contact avec ce même antigène. Ainsi, certaines maladies infectieuses ne sont contractées qu’une seule fois au cours de notre vie.

à retenir

Activité 3

Document 6

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70 Séquence 10 – SN02

E Les souris restantes reçoivent une seconde injection de GRM, le 30e jour après la première injection. Des prélèvements de rate sont ensuite réalisés de manière échelonnée (voir tableau).

Les lymphocytes de la rate sont mis en culture en présence de GRM. Des plages d’hémolyse (ou plage de lyse : zone de destruction des GRM) se développent autour de certains lymphocytes différenciés en plasmo-cytes sécréteurs d’anticorps anti-GRM. Le nombre de plages de lyse est donné dans le tableau ci-dessous :

Souris ayant subi la 1re injection de GRM

Souris ayant subi la 2e injection de GRM

Jour de prélèvement

0 2 4 6 8 30 32 34 36 38 40 42

Nombre de plages de lyse

(en milliers)0 3 80 98 20 1,8 180 860 500 320 120 70

1��Expliquer en quoi ces expériences permettent d’envisager l’existence d’une mémoire immunitaire.

Évolution des taux d’anticorps spécifiques produits par un individu suite à deux injections successives du même antigène X et à l’injection d’un antigène Y

Réponses primaire et secondaire d’un individu suite à l’injection successive d’un même antigène X. Lors de la seconde injection, on intro-

duit également dans l’organisme un antigène Y, différent de l’antigène X.

20 40 60 10080

Premier contactavec l'antigène X

Deuxième contactavec l'antigène X...

...et premier contactavec l'antigène Y

Temps (jours)

Taux

pla

smat

ique

d'a

ntic

orps

(uni

té a

rbit

rair

e)

Anticorpsdirigéscontre X

Anticorpsdirigéscontre Y

Délais deréaction

Antigène x

Antigène y

Question

Document 7

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71Séquence 10 – SN02

Lors d’un premier contact avec un antigène, la réponse immunitaire encore appelée réponse primaire n’est pas toujours très efficace. Lors d’un second contact avec le même antigène ou réponse secondaire, la réponse est quasi immédiate. Le premier contact a été mémorisé.

Quels sont les supports de cette mémoire immunitaire ?

Le support cellulaire de la mémoire immunitaire

Pool delymphocytes

divers

Premier contactavec l'antigène

Activation desseuls

lymphocytesspécifiques de

l'antigène

Cellules effectrices

Cellules mémoire àdurée de vie longue

Deuxième contactavec l'antigène

Activation descellules àmémoire

Multiplicationet

différenciation

Multiplication

Multiplicationet

différenciation

Multiplication

Celluleseffectrices :plasmocytes

LTaLTc

Cellulesmémoire

Comparaison des cellules effectrices et des cellules mémoires

Cellules

Caractéristiqueseffectrices mémoires

% de lymphocytes 95 5

Durée de vieQuelques jours à quelques dizaines

de joursQuelques mois à quelques dizaines

d’années

Cycle de vie Apoptose rapideProlifération contrôlée compensant

la mort de cellules

2 �Dans un tableau, comparer les réponses primaires et secondaires de l’organisme suite à un premier contact ou un deuxième contact avec le même antigène.

3 �Préciser alors le nom des cellules qui assurent le support de la mémoire immunitaire. Indiquer les caractéristiques de ces cellules liées à leur fonction de mémoire immunitaire.

Document 8

Document 9

Questions

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72 Séquence 10 – SN02

Tous les lymphocytes B et T résultant de l’expansion clonale au cours d’une réponse primaire ne se différencient pas en plasmocytes ou lymphocytes T cytotoxiques et auxiliaires. Un certain nombre d’entre eux deviennent des cellules mémoires (document 8) capables de réagir rapide-ment lors d’un second contact avec le même antigène. Ces cellules mémoires sont beaucoup plus nombreuses que les lymphocytes naïfs qui leur ont donné naissance et elles ont une durée de vie très longue.

Comme nous l’avons déjà dit, certaines maladies sont de véritable fléau. C’était le cas de la variole, aujourd’hui éradiquée. Cette maladie, autrefois redoutable, a été responsable, au fil des siècles, de millions de morts. Elle est la première maladie contre laquelle un vaccin a été mis au point au XVIIIe siècle.

Ainsi, depuis les années 50, la vaccination en France a permis de faire disparaître de grands fléaux infectieux et de réduire le taux de mortalité. En plus de l’éradication de la variole on pense pouvoir prochainement éradiquer la poliomyélite, arriver à la quasi-disparition du tétanos et de la diphtérie dans la plupart des pays industrialisés.

à retenir

Quel est le mode d’action des vaccins ?

4. Le principe de la vaccination : une mise en mémoire immunitaire

� Mode d’action des vaccins

Comprendre le mode d’action des vaccins

Rappel du calendrier vaccinal

BCG

Diphtérie Tétanos Polio

Coqueluche

Hépatite B

Pneumocoque

Méningocoque C

Rougeole Oreillons Rubéole

Papillomavirus humain

Grippe

Calendrier vaccinal 2012 simplifié

Activité 4

Document 10

Naissance

2 mois

3 mois

6 mois

12 mois

16 mois

24 mois

4 ans11 - 1

3 ans

14 ans

16 - 20 ans

24 - 28 ans

26 - 44 ans

> 45 ans

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73Séquence 10 – SN02

Les principaux vaccins actuellement sur le marché

Vaccins anti-viraux Vaccins anti-bactériensVirus vivants atténués Bactéries vivantes atténuées

variole BCG

poliomyélite (voie orale) Salmonella typhi (Ty 21 A, mutantgénétiquement manipulé)

rougeole Bactéries inactivitéesadénovirus Vibrio cholerae

fièvre jaune Bordetella pertussis

oreillons Yersinia pestis

rubéole Streptococcus pneumoniaeVirus inactivés Salmonella typhi

influenza Hemophilus influenzae type B

rage Neisseria meningitidis

poliomyélite (voie sous-cutanée) Anatoxineshépatite B Clostridium tetani (tétanos)

influenza A Corynebacterium diphteriae (diphtérie)Combinaisons de vaccins Combinaison de vaccins

Rougeole + oreillons + rubéolediphtérie + tetanos + coqueluche + hemophilus influenzae

type B

Évolution du taux d’anticorps d’un individu suite à sa vaccination contre le virus de l’hépatite B

On vaccine un individu contre le virus de l’hépatite B (antigène HBs). Le

vaccin contient des particules virales inactivées.

ZONE DE PROTECTION

723624 604814124

3 injectionsespacéesd'un mois

rappel 5ème annéeaprès le rappel

102

103

104

Temps(mois)

Taux

d'a

ntic

orps

ant

i-HB

s(m

UI.m

L–1 )

Document 11

Document 12

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74 Séquence 10 – SN02

1��Justifier et expliquer le schéma vaccinal pratiqué (3 injections rap-prochées et un rappel 5 ans plus tard) pour lutter contre une maladie infectieuse.

Le principe de la vaccination repose sur l’existence de la mémoire immunitaire et sur le carac-tère spécifique de cette mémoire. Les vaccins préparent le système immunitaire à neutraliser rapidement des virus, des bactéries ou des parasites dangereux avant qu’ils ne s’installent dans l’organisme.

Les vaccins classiques sont des préparations contenant des micro-organismes tués, des extraits microbiens ou bien des micro-organismes vivants (ou leurs toxines) atténués par des traite-ments physiques ou chimiques. Ces préparations ont un pouvoir pathogène très faible, voire nul, mais sont très immunogènes. Le système immunitaire est alors dupé. Il réagit comme s’il était assailli par un micro-organisme vivant et actif.

La vaccination augmente l’état immunitaire d’un sujet vis-à-vis d’un antigène donné. En effet le taux d’anticorps protecteurs ou le nombre de cellules à mémoire spécifiques de cet antigène étant accru, la réaction du sujet sera immédiate lors d’un éventuel contact ultérieur avec l’agent pathogène et ce dernier sera neutralisé.

à retenir

� Les adjuvants

Les vaccins contre la grippe H1N1, des vaccins qui créent la polémique

A l’automne 2009, la campagne de vaccination contre le virus de la grippe H1N1 déclenche une vive polémique. Faut-il vacciner avec ou sans adjuvant ?

En effet, les premiers vaccins utilisés contenaient un adjuvant, le squa-lène qui, semble-t-il est à l’origine de complications et, dans certains cas, de maladies auto-immunes voire neurologiques.

Le squalène, est un lipide de composition hydrocarbonée naturellement produit par beaucoup d’organismes. On le retrouve en grande quantité dans l’huile du foie des requins d’où son nom, et en moindre quantité dans l’huile d’olive et dans d’autres huiles céréalières (riz, blé…)

Mode d’action des adjuvants

En 1925 Gaston Ramon, vétérinaire et biologiste français, instaure le principe des substances adjuvantes et stimulantes de l’immunité, tech-

Question

Document 13

Document 13a

Document 13b

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75Séquence 10 – SN02

nique qui permet d’obtenir des sérums plus riches en antitoxines en joi-gnant au vaccin une substance irritante pour les tissus.

Les adjuvants, du latin « ad juvare » qui veut dire « qui aide », sont des substances immunostimulantes capables d’améliorer l’intensité, la durée et/ou la maturation de la réponse immune.

Ils agissent par :

– Un effet dépôt : lent relargage de l’antigène au point d’injection.

– Une induction d’un environnement inflammatoire ce qui permet un recrutement de cellules présentatrices d’antigènes.

– Une orientation vers une réponse humorale et/ou cellulaire de la réponse immunitaire.

Les types d’adjuvants sont :

E Des substances chimiques minérales : hydroxyde ou phosphate d’alu-minium qui déclenchent une réaction inflammatoire.

E Des substances organiques : CPG ou squalène qui stimulent les toll like récepteurs (TLR, sous groupe des PRR).

2�Indiquer l’intérêt d’ajouter des adjuvants dans les vaccins.

Un adjuvant immunologique (aussi appelé adjuvant vaccinal) est une substance qui, quand elle est administrée (avalée, inhalée, injectée, etc.) conjointement avec un antigène, stimule, active, prolonge, renforce le sys-tème immunitaire, bien que cette substance n’ait pas elle-même et en soi de vertu antigénique.

à retenir

Bilan du chapitre 4

� La genèse de la diversité du répertoire immunitaire

Pour pouvoir reconnaître la grande diversité d’antigènes nous entourant, notre organisme comprend un pool de 107 lymphocytes B différents. Ces lymphocytes portent tous des anticorps différents à leur surface. Or l’organisme humain ne possède que 20 000 gènes au total. La totalité des gènes humains n’est donc pas suffisante pour créer la diversité du répertoire immunitaire.

En réalité ce n’est pas un gène fonctionnel mais un gène morcelé qui code pour la synthèse de cette protéine. Ce gène est constitué de nom-breux segments variables. Lors de la maturation des lymphocytes, il y a en parallèle une maturation de l’ARN pré-messager en ARN messager. L’épissage alternatif permet un réarrangement aléatoire des segments d’ARN. La quantité de segments initiaux est telle que le nombre de com-binaisons possibles est extrêmement élevé.

Question

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76 Séquence 10 – SN02

Ce système permet la genèse de lymphocytes capables de détecter les nombreux éléments du non soi mais aussi des éléments du soi. Pour éviter que les lymphocytes se retournent contre l’organisme ; c’est le cas des maladies auto-immunes ; il existe des mécanismes de tolérance au soi. Ainsi, dans la majorité des cas, ces lymphocytes sont éliminés lors de leur maturation.

� L’évolution du phénotype immunitaire au cours de la vie

Le phénotype immunitaire représente, à un moment donné, la compo-sition en lymphocytes B, T CD4, TCD8, auxiliaires et cytotoxiques de l’organisme. Chaque individu a donc un phénotype immunitaire qui lui est propre puisqu’il est à l’image de tous les antigènes rencontrés par cet individu au cours de sa vie.

A la naissance, le système immunitaire n’est pas encore actif. L’orga-nisme est protégé par les anticorps maternelle jusqu’au sixième mois, on dit que le bébé a une immunité passive. Ensuite, l’organisme prend pro-gressivement le relais et ces lymphocytes sont activés au fur et à mesure des contacts avec les antigènes de son environnement. Le phénotype immunitaire change sans cesse en s’adaptant aux antigènes présents dans le milieu. L’enfant a maintenant une immunité active.

� La mémoire immunitaire

Lorsque le système immunitaire est confronté à un antigène pour la première fois, la réponse primaire est caractérisée par un délai d’une dizaine de jours entre le temps d’entrée des micro-organismes et la pro-duction d’anticorps ou de lymphocytes cytotoxiques. Le taux d’anticorps libéré est faible et le temps de libération peu durable. On retrouve ces mêmes caractéristiques pour les lymphocytes cytotoxiques peu nom-breux et peu longtemps actifs.

Lors d’un second contact avec le même antigène, la réponse secondaire est caractérisée par un délai de réponse très court de quelques heures, une production de cellules effectrices et donc d’anticorps beaucoup plus importante ainsi qu’une durée de réponse plus longue.

La rapidité et l’intensité de la réponse secondaire est due à l’acquisition d’une mémoire immunitaire mise en place lors de la réponse primaire.

� La vaccination

Pour limiter le nombre de victimes dues à des agents très pathogènes et contagieux, la médecine utilise la vaccination. Cette pratique médicale repose sur l’existence de la mémoire immunitaire.

Les vaccins sont constitués de :

– micro-organismes pathogènes à virulence atténuée,

– micro-organismes pathogènes inactivés ou tués,

– petites portions d’antigènes

– de toxines inactivées…

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77Séquence 10 – SN02

Ce sont donc des antigènes ou des portions d’antigènes non patho-gènes qui sont injectés.

Ces formes d’antigènes vont déclencher une réponse primaire de la réaction adaptative dirigée contre les antigènes injectés. Lors de cette réaction primaire, un pool de lymphocytes mémoires spécifiques des antigènes injectés est créé.

De plus, dans les vaccins on peut ajouter des adjuvants. Ceux-ci, de nature chimique ou organique, ont la propriété de se lier aux récepteurs PRR des macrophages comme le feraient les PAMP des micro-organismes. Cette liaison adjuvant-PRR induit une réaction immunitaire innée. Lors de cette réaction inflammatoire, des cellules présentatrices d’antigènes (CPA) seront mobilisées.

Lors d’un contact avec l’antigène ciblé par le vaccin, l’organisme répond très vite, il est immunisé.

La vaccination a permis l’éradication de certaines maladies à la surface de la planète telle la rubéole. L’objectif est de vacciner un maximum de personnes pour pouvoir éliminer d’autres agents pathogènes. Mais selon les experts, la couverture vaccinale serait insuffisante pour les vaccins introduits récemment, comme les vaccins contre la rubéole, la rougeole ou l’hépatite B. Actuellement environ 80 % des enfants à l’âge de 2 ans sont vaccinés contre la rougeole. Malgré cela, on observe encore entre 50 000 et 80 000 cas par an, avec un déplacement du pic d’incidence vers l’adoles-cence ou l’âge adulte, où la maladie est plus grave. Il est donc urgent d’at-teindre une couverture vaccinale des nourrissons d’au moins 95 % et de revacciner avant 6 ans.

Les pays sont inégaux dans la vaccination. En effet dans le cas de l’hépa-tite B, la couverture est de 30 % des nourrissons en France, contre 80 % en Allemagne ou en Italie.

De plus, on observe la résurgence de maladies telle la coqueluche due à la contamination par des adolescents ou des adultes eux-mêmes vaccinés mais dont l’immunité avait diminué. On recommande alors un rappel entre 11 et 13 ans.

D’aucuns pourraient s’interroger sur l’utilité des vaccins, sur l’utilité d’évi-ter ces maladies après tout, naturelles. Cet état d’esprit est dû au fait que, étant donné leur rareté on en a oublié leur gravité.

Alors un petit rappel sur ces maladies peut faire du bien et rappeler quelques responsabilités…

Pour aller plus loin

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78 Séquence 10 – SN02

Personne n'estimmunisé

Une maladie contagieusetouche toute la population

individu en bonnesanté non immunisé

individu maladenon immunisé

individu en bonnesanté immunisé

contagion

conséquences dela maladie

Quelques personnessont immunisés

Une maladie contagieuse toucheune partie de la population

individu en bonnesanté non immunisé

individu maladenon immunisé

individu en bonnesanté immunisé

contagion

conséquences dela maladie

La plupart des personnessont immunisées

La contagion estlimitée

individu en bonnesanté non immunisé

individu maladenon immunisé

individu en bonnesanté immunisé

contagion

conséquences dela maladie

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79Séquence 10 – SN02

Synthèse� La réaction inflammatoire aiguë ou réaction immunitaire innée

La réaction inflammatoire marque le début de l’infection. Celle-ci se caractérise par des signes visibles : rougeur, chaleur, gonflement et dou-leur.

Il est possible de contrôler l’inflammation, à l’aide de substances anti-inflammatoires, afin de limiter les symptômes inconfortables, la douleur et la fièvre.

Lors de cette réaction inflammatoire, les vaisseaux sanguins se dilatent au niveau de la pénétration des antigènes dans l’organisme et des leu-cocytes y sont apportés pour détruire ces micro-organismes. Du plasma s’échappe du sang transportant rapidement les leucocytes dans les espaces intercellulaires. Cet apport de liquide sanguin explique l’inflam-mation.

Cette réaction inflammatoire existe chez tous les animaux pluricellulaire, elle est rapide et immédiate, transmise génétiquement et ne demande aucun apprentissage, c’est une réaction immunitaire innée.

Les cellules intervenant dans la réaction immunitaire innée sont des pha-gocytes. Elles ont la particularité de porté à leur surface des récepteurs (PRR) capables de reconnaître des molécules de surfaces (les PAMP) présentent à la surface de la majorité des antigènes et qui ont été très conservées au cours de l’évolution.

Cette reconnaissance non spécifique antigène-phagocyte induit la libé-ration de médiateurs chimiques qui attirent et activent d’autre cellules immunitaires, les lymphocytes. Ces cellules vont en plus assurer la pha-gocytose des agents infectieux.

La phagocytose est caractérisée par l’adhésion, l’ingestion et éventuelle-ment la digestion des éléments du non-soi, puis par le rejet des déchets.

Suite à la phagocytose, les phagocytes (les cellules dendritiques) sont modifiées et expriment à leur surface des fragments antigéniques (frag-ments peptidiques) associés à des molécules du soi, les CMH (complexe majeur d’histocompatibilité). La cellule dendritique ainsi activée est une cellule présentatrice d’antigène (CPA). Cette cellule migre dans les gan-glions lymphatiques où elle va présenter l’antigène associé au CMH à des lymphocytes spécifiques de cet antigène. Les CPA préparent ainsi la réaction adaptative.

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80 Séquence 10 – SN02

� La réaction immunitaire adaptative

La réaction immunitaire adaptative ne se retrouve que chez les mam-mifères. Elle demande une phase d’apprentissage, elle n’est pas immé-diate et est spécifique. Celle-ci se fait en « à la demande » en fonction des antigènes rencontrés. On dit alors que la réaction immunitaire est adaptative. Elle fait intervenir des leucocytes particuliers, les lympho-cytes.

Les lymphocytes B et T sont activés par contact avec un antigène :

Les lymphocytes B présentent à leur surface des anticorps leur permet-tant de reconnaître de façon spécifique un antigène donné. Les anticorps sont des protéines en forme de Y composés de 4 chaînes : deux chaînes légères et deux chaînes lourdes. Ces anticorps présentent deux sites de reconnaissance aux antigènes.

Les lymphocytes T ne peuvent reconnaître les antigènes que s’ils leur sont présentés par une cellule présentatrice d’antigène. Ils portent sur leur membrane des récepteurs T reconnaissant simultanément l’anti-gène et le CMH.

L’activation des lymphocytes consiste en une multiplication active des lymphocytes, c’est l’expansion clonale. Les clones de cellules ainsi obte-nus vont se différencier en cellules effectrices :

Les lymphocytes B vont se différencier en plasmocytes, cellules produc-trices d’anticorps (immunoglobulines).

Les lymphocytes T CD8 se différencient en lymphocytes cytotoxiques (LTc) qui sont des cellules à durée de vie très courte et qui ont pour rôle de « tuer » des cellules du soi modifiées. Les LT CD 4 se transforment en lymphocytes auxiliaires (LTa) qui sécrètent des messagers chimiques qui stimule les lymphocytes activés.

S’en suit alors une phase d’élimination de l’antigène :

Les anticorps se fixent sur les antigènes formant un complexe immun antigène-anticorps. Les antigènes sont ainsi neutralisés. Ils ne peuvent plus se multiplier ou infecter des cellules. Les lymphocytes cytotoxiques détruisent toutes les cellules modifiées donc non considérées comme des cellules du soi. Il reste alors des débris cellulaires.

Ces débris cellulaires tout comme les complexes immuns sont éliminés lors de la phagocytose.

Les lymphocytes T auxiliaires sont le pivot de la réaction immunitaire adaptative. Le VIH détruit spécifiquement ces lymphocytes. Le système immunitaire dépourvu de ces cellules activatrices, se retrouve déficient. Lorsque le système immunitaire est trop déprimé, des maladies opportu-nistes s’installent et des maladies qui sont d’habitude bénignes peuvent devenir mortelles.

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81Séquence 10 – SN02

� La mémoire immunitaire

Suite à l’expansion clonale, 95 % des lymphocytes B et T obtenus se différencient en cellules effectrices à courte durée de vie. Les 5 % restant persistent dans l’organisme et constituent la mémoire immunitaire. Ces cellules ont une durée de vie longue et permettent la mise en place d’une réaction immunitaire rapide au moment du deuxième contact.

� L’évolution du phénotype immunitaire au cours de la vie

Pour pouvoir reconnaître les milliards d’antigènes différents nous entourant, les lymphocytes B sont capables de produire des milliards d’anticorps différents grâce à leurs gènes fragmentés. Lors de l’épissage alternatif, l’arrangement aléatoire des fragments d’ARN conduit à des mil-liards de combinaisons possibles. Parmi tous ces lymphocytes B créés, certains sont capables de reconnaître le soi. Pour éviter le retournement du système immunitaire contre le soi, ces lymphocytes sont détruits lors de la maturation des lymphocytes dans les organes lymphoïdes. Ceux capables de reconnaître les molécules du soi deviennent immunocom-pétentes. Le phénotype immunitaire est acquis au cours des successives rencontres de l’organisme avec des antigènes différents. Ainsi chaque individu présente un phénotype immunitaire différent.

� La vaccination

Basée sur le mécanisme de la mémoire immunitaire, la vaccination consiste à créer un premier contact avec un fragment d’antigène ou un antigène rendu non pathogène. Le système immunitaire sera donc en mesure lors d’un deuxième contact de répondre plus rapidement, forte-ment et durablement.

Réaction immunitaire innée

– non spécifique

– rapide

– sans apprentissage

Règne animal pluricellulaire

Réaction immunitaire adaptative

– spécifique

– lente

– avec apprentissage

Mammifères

Anti-inflammatoire VIH

Coopération

VaccinationVaccination

+ +– –

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82 Séquence 10 – SN02

ExercicesQCM - Cocher la ou les réponse(s) juste(s)

1 La réaction inflammatoire :

a. ne se fait qu’en présence de virus.

b. est un élément essentiel de la réaction immunitaire aiguë.

c. commence systématiquement par une phagocytose.

2 Les médiateurs chimiques de l’inflammation :

a. sont des substances toxiques contre les antigènes.

b. déclenchent la phagocytose.

c. sont sécrétés par les cellules infectées.

2 Les macrophages :

a. se différencient en monocytes.

b. sont des lymphocytes.

c. interviennent dans l’immunité innée.

3 Les médicaments anti-inflammatoires :

a. limitent l’action des médiateurs chimiques de l’inflammation.

b. stimulent la réaction immunitaire innée.

c. inactivent la production de médiateurs chimiques de l’inflamma-tion.

4 Les symptômes de la réaction inflammatoire sont dus :

a. à l’afflux de leucocytes dans la zone de pénétration des antigènes.

b. à une vasodilatation et une augmentation de la perméabilité des vaisseaux sanguins.

c. à des toxines libérées par les antigènes.

5 La diapédèse est :

a. réalisée par les globules rouges.

b. stimulée par l’histamine.

c. est un mécanisme par lequel les leucocytes sortent des vaisseaux.

6 Les leucocytes sécréteurs d’anticorps sont :

a. les plasmocytes. c. les cellules phagocytaires.

b. les lymphocytes T4. d. les lymphocytes T cytotoxiques.

Exercice 1

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83Séquence 10 – SN02

8 Un anticorps est une protéine capable de…

a. se lier à un antigène spécifique.

b. se lier à n’importe quel antigène.

c. neutraliser des antigènes dans le milieu extra-cellulaire.

d. détruire une cellule infectée par un micro-organisme étranger.

9 Les chaînes

a. légères d’un anticorps sont toutes constantes : elles sont iden-tiques d’un anticorps à l’autre. La chaîne lourde est variable : c’est elle qui porte les sites de reconnaissance spécifique d’un antigène particulier.

b. lourdes et légères possèdent toutes deux des zones hyperva-riables. Les sites de reconnaissance de l’antigène se trouvent sur les deux chaînes. La chaîne lourde possède aussi une partie constante reconnue par les phagocytes.

c. lourdes et légères possèdent toutes deux des zones hyperva-riables. Les sites de reconnaissance de l’antigène se trouvent sur les deux chaînes. La chaîne légère possède aussi une partie constante reconnue par les phagocytes.

d. lourdes d’un anticorps sont toutes constantes : elles sont iden-tiques d’un anticorps à l’autre. La chaîne légère est variable : c’est elle qui porte les sites de reconnaissance spécifique d’un antigène particulier.

J Un Lymphocyte T8 se différencie en :

a. lymphocyte T4.

b. lymphocyte cytotoxique.

c. plasmocyte.

K Les lymphocytes T4 :

a. ont pour rôle de sécréter des anticorps.

b. ont pour rôle de stimuler la multiplication et la différenciation des LB et des LT8 sélectionnés par l’antigène introduit.

c. sont non spécifiques.

d. sont spécifiques d’un antigène donné.

L Le vaccin :

a. est un traitement curatif (qui soigne).

b. contient des anticorps.

c. met en jeu la réponse immunitaire acquise.

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84 Séquence 10 – SN02

Des idées reçues

Vrai ou faux, cocher la bonne réponse.

1 On peut contracter le SIDA par voie sexuelle ou par voie sanguine :

£ Vrai

£ Faux

2 On peut avoir le SIDA dès la naissance et dans les premiers mois de la vie :

£ Vrai

£ Faux

3 Il y a un traitement complètement efficace pour ne pas mourir du SIDA :

£ Vrai

£ Faux

4 Lorsque l’on est contaminé par le virus du SIDA on s’en rend compte tout de suite :

£ Vrai

£ Faux

5 Quelqu’un de séropositif est malade :

£ Vrai

£ Faux

6 Quelqu’un de séropositif est contagieux :

£ Vrai

£ Faux

7 Etre séropositif veut dire être atteint du SIDA :

£ Vrai

£ Faux

8 Lorsque l’on contracte une IST (infection sexuellement transmis-sible), on s’en rend toujours compte rapidement :

£ Vrai

£ Faux

Question à réponse courte

Indiquer toutes les coopérations existantes entre la réaction immunitaire acquise (ou adaptative) et la réaction immunitaire innée.

Exercice 2

Exercice 3

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85Séquence 10 – SN02

Les facteurs de l’inflammation

On réalise, en présence du virus de l’herpès, des cultures de macro-phages sentinelles issus de souris témoins et de souris mutantes dont les récepteurs de l’immunité innée sont inactivés. Puis on mesure la concentration de médiateur chimique, le TNF, libéré par ces cellules dans le milieu de culture.

Concentration de TNF libéré par des macrophages sentinelles mis en culture

200 40 600

1

2

3

4

5

6

Temps(heures)

Conc

entr

atio

n en

TN

F(u

nité

s ar

bita

ires

)

Souris témoin

Souris mutante

À l’aide de vos connaissances et du document 1, expliquer les méca-nismes permettant la mise en route de la réaction inflammatoire aiguë.

La reconnaissance des antigènes par les macrophages

Les Pattern Recognition Receptor

À la surface des cellules senti-nelles on trouve des récepteurs va-riés capables de reconnaître un panel de molécules très conser-vées présentes à la surface d’anti-gènes variés : virus, bactéries, pa-rasites, cellules cancéreuses… ce sont les PRR (Pattern Recognition Receptor).Parmi ces PRR, on trouve les récepteurs TLR (Toll Like Receptors) présents chez de nombreux animaux et sous forme de protéines de résistance à l’infection chez les plantes.

Exercice 4

Document 1

Question

Exercice 5

Document 2

PRR : Pattern Recognition Receptor

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86 Séquence 10 – SN02

Comparaison de la séquence d’acides aminés de TLR chez divers animaux

Animal Séquence d’acides aminés

Souris DAFYSLGSLEHLDLSDNHLSSLSSSWFGPLSSLKYLNLMGNP

Rat DAFYSLGSLEHLDLSNNHLSSLSSSWFRPLSSLKYLNLMGNP

Homme DSFSSLGSLEHLDLSYNHLSNLSSSWFKPLSSLTFLNLLGNP

Chimpanzé DSFSSLGSLEHLDLSYNHLSNLSSSWFKPLSSLTFLNLLGNP

Chien ESFLSLWSLEHLDLSDNHLSSLSSSWFRPLSSLKFLNLLGNP

Taureau DSFFHLRNLEYLDLSYNRLSNLSSSWFRSLYVLKFLNLLGNL

Poule DSFGSQGKLELLDLSNNSLAHLSPVWFGPLFSLQHLRIQGNS

Poisson zèbre DAFKSQHNLEVLDLSLNNLNNLSPSWFHKLKSLQQLNLVGNP

Drosophile RAFEGLLSLRVVDLSANRLTSLPPELFAETKQLQEIYLRNNS

Moustique RAFEGLVSLSRLELSLNRLTNLPPELFSEAKHIKEIYLQNNS

Justifier le fait que l’immunité innée repose sur des mécanismes de reconnaissance très conservés au cours de l’évolution.

Les travaux de Dr Emil Von Behring

À la fin du XIXe siècle, la diphtérie fait de nombreux ravages en Europe. Dr Emil Von Behring s’aperçoit que ses élevages de cobayes sont aussi touchés par le bacille diphtérique, mais il réussit parfois à guérir certains des rongeurs atteints de la maladie. De plus, il constate que les cobayes guéris sont devenus insensibles au bacille diphtérique.

Bacillesdiphtériquesvivants

Sérum d'une sourisayant reçu desinjections de bacillesdiphtériques tués

Sérum d'une sourisayant reçu desinjections de bacillestétaniques tués

A

B

C

4 jours

Mort

Survie

Mort

Quelle réaction immunitaire est ici mise en jeu. À l’aide des expériences, en dégager les caractéristiques.

Document 3

Question

Exercice 6

Question

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87Séquence 10 – SN02

Sujet type bac partie 1

Corps humain et santé - Le maintien de l’intégrité de l’organisme. Quelques aspects de la réaction immunitaire

Un camarade s’est blessé lors d’une chute. Quelques jours plus tard, il a mal, sa plaie est gonflée, rouge, purulente, il consulte un médecin. Celui-ci après avoir bien nettoyé sa plaie, lui donne un médicament anti-inflammatoire. Votre camarade ne comprend pas la prescription du médecin : « pourquoi dois-je prendre un médicament puisque je ne suis pas malade ! » vous dit-il.

Expliquez à votre camarade les mécanismes immunitaires mis en jeu et l’intérêt, dans ce cas, de prendre un anti-inflammatoire.

Des schémas explicatifs sont attendus.

Sujet type bac partie 2

On sait que les greffes de tissus ne sont possibles que si le donneur et le receveur sont compatibles. On cherche à préciser les mécanismes immunitaires impliqués dans le rejet d’une greffe de peau chez la souris.

Quelques résultats expérimentaux chez les souris

Des greffes de peau ont été réalisées chez des souris de lignées pures (homozygotes pour tous leurs gènes) appelées lignées A et lignées B. On observe que :

E un greffon de peau issu d’une souris de lignée B, implanté à une souris de lignée B est toujours accepté ;

E un greffon de peau issu d’une souris de lignée A, implanté à une souris de lignée B est parfaitement fonctionnel 6 jours après la greffe, mais totalement détruit au bout de 11 jours ;

E une souris de lignée B ayant précédemment rejeté un premier greffon issu d’une souris A, rejette un deuxième greffon de souris de lignée A en 6 jours.

Des souris de lignée B sont dites hyper-immunisées lorsqu’on leur a greffé à trois reprises, à trois semaines d’intervalle, de la peau de souris de lignée A. Les chercheurs prélèvent alors chez ces souris d’une part leur sérum (plasma sanguin) et d’autre part des cellules lymphoïdes dans les ganglions lymphatiques situés près du greffon.

Des souris de lignée B sont dites « neuves » (notées BN) si elles n’ont subi aucun traitement.

Des souris de lignée B « neuves » (B. N) reçoivent le sérum des souris de lignée B hyper-immunisées, puis 3 jours plus tard une greffe de peau de souris de lignée A. Onze jours plus tard, le greffon est rejeté, alors qu’il était entièrement fonctionnel jusqu’au sixième jour.

Exercice 7

Exercice 8

Document 4

E Expérience 1 :

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88 Séquence 10 – SN02

D’autres souris B. N reçoivent des injections au jour 1, une greffe de peau issue d’une souris A au jour 3. L’état du greffon est observé au jour 6. Les résultats sont les suivants :

Injection au jour 1 Greffe au jour 3 Résultat au jour 6

De cellules lymphoïdes vivantes de souris de lignée B hyper-immunisées.

peau de souris de lignée A

La majorité des greffons sont détruits ou présentent des

nécroses partielles.

De cellules lymphoïdes tuées de souris de lignée B hyper-immunisées.

peau de souris de lignée A

Les greffons sont toujours fonctionnels.

De cellules lymphoïdes vivantes de souris de lignée B

non immunisées.

peau de souris de lignée A

Les greffons sont toujours fonctionnels.

Exploiter l’ensemble des résultats expérimentaux proposés dans le document afin de montrer qu’ils sont en accord avec l’hypothèse selon laquelle le rejet de greffe chez la souris repose sur des mécanismes d’im-munité adaptative impliquant des effecteurs cellulaires.

Le principe de la vaccination

Quelques stratégies vaccinales

Maladies Agent pathogène Stratégie vaccinale

TuberculoseBactérie :

Bacille de Koch

Injection de bactéries peu virulentes.

Perte de virulence du bacille liée aux conditions de culture.

DiphtérieBactérie :

Corynebacterium

Injection d’une anatoxine (toxine diphtérique traitée afin de lui faire perdre son caractère

toxique).

Poliomyélite VirusInjection du virus entier détruit au préalable par

un bain dans le formol.

Rougeole VirusInjection du virus entier détruit au préalable par

un bain dans le formol.

Grippe Virus Injection de protéines virales.

Mémoire de l’antigène

Afin de déterminer le support de la mémoire immunitaire, un antigène est injecté à deux lots de souris.

E Expérience 2 :

Question

Exercice 10

Document 5

Document 6

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89Séquence 10 – SN02

Le premier lot est sacrifié 7 jours après l’injection et le second deux mois après l’injection. On prélève les cellules immunitaires des deux lots.

On identifie les cellules spécifiques de l’antigène injecté en utilisant des anticorps spécifiques des cellules en question et de l’antigène.

Lot de sourisCellules prélevées

sacrifié 7 jours après injection de l’antigène

sacrifié 2 mois après injection de l’antigène

Lymphocytes B Présence Présence

Lymphocytes T CD8 Présence Absence

Lymphocytes T CD4 Présence Présence

Plasmocytes Présence Absence

Lymphocytes T cytotoxiques Présence Absence

Lymphocytes T4 auxilliaires Présence Absence

À l’aide des documents et de vos connaissances, expliquer ce qu’est l’acte de vaccination et comment cet acte agit sur l’organisme.

Question

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90 Séquence 10 – SN02

GlossaireAntigène qui déclenche une réaction allergique.

Réaction inflammatoire excessive.

Molécule antidouleur.

Molécule, fabriquées par les plasmocytes, reconnaissant de façon spé-cifique un antigène.

Molécule portée ou produites par des micro-organismes et qui sont reconnus comme étranger à l’organisme.

Molécule qui limite la réaction inflammatoire.

Méthode qui consiste à éliminer les micro-organismes d’une plaie pour éviter l’infection.

Méthode qui consiste à éliminer les micro-organismes d’un milieu pour éviter la contamination.

Infection généralisée; ou septicémie.

Combinaison d’un antigène avec un anticorps dirigé spécifiquement contre cet antigène.

Pénétration des micro-organismes dans notre corps.

Mécanisme par lequel un leucocyte s’insinue entre les cellules endothé-liales d’un capillaire sanguin en réponse à des signaux chimiques.

Multiplication par de nombreuses divisions successives d’un lympho-cyte en un pool de lymphocytes identiques.

ou globules blancs. Cellules immunitaires intervenant dans la défense immunitaire.

Catégorie de leucocyte. On distingue les lymphocytes B et les lympho-cytes T.

Organisme, système immunitaire ou cellule apte à réaliser une réaction immunitaire.

Allergène

Allergie

Analgésique

Anticorps

Antigène

Anti- inflammatoire

Antisepsie

Asepsie

Choc septique

Complexes immuns

Contamination

Diapédèse

Expansion clonale

Leucocyte

Lymphocyte

Immuno- compétent

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91Séquence 10 – SN02

Multiplication des micro-organismes dans notre corps.

Cellule à l’origine de la réaction allergique.

Molécule chimique stimulant la réaction inflammatoire et l’expansion clonale.

Capacité du système immunitaire à réagir plus rapidement et efficace-ment lors de contact avec un antigène déjà rencontré.

Action de certains leucocytes consistant à ingérer et détruire des éléments étrangers.

Qui entraîne la maladie.

État d’une personne qui possède dans le sang des anticorps spécifiques d’un antigène. À l’inverse d’une séronégativité.

Système assurant la protection de l’organisme.

Technique préventive consistant à provoquer, par injection d’un anti-gène atténué, la fabrication d’anticorps spécifiques et de lymphocytes

mémoires.

n

Infection

Mastocyte

Médiateur de l’inflammation

Mémoire immunitaire

Phagocytose

Pathogène

Séropositivité

Système immunitaire

Vaccination

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