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1981 7-8 REVUE DE DROIT SOCIAL Doctrine- Jurisprudence- Législation TIJDSCHRIFT VOOR SOCIAAL RECHT Rechtsleer- Rechtspraak- Wetgeving , Directeur: R. GEYSEN Statut protecteur et bénéfice de l'assurance chômage Après la création des conseils d'entreprise et des comités de sécurité, d'hygiène et d'embellissement des lieux du travail, k législateur a eu souci d'affiner la protection dont il entendait faire bénéficier les travailleurs qui y oeuvrent sur mandat électif ou qui, à tout le moins, s'y sont fait porter candidats lors d'élections sociales dans l'entreprise. Cette protection n'allant pas jusqu'à l'immunité, deux possibilités de licenciement ont été sauvegardées : raisons économiques et motifs graves. Dans le cadre de ces derniers, l'arrêté royal no 4 du 11 octobre 1978 (pris et publié à la faveur de pouvoirs spéciaux) a entendu bloquer toute possibilité de rompre les relations contractuelles sans avoir obtenu, d'abord, l'aval du juge sur les raisons graves d'ordre pro- fessionnel qui justifieraient une telle sanction. L'employeur désormais privé d'un droit d'initiative jusqu'alors absolu, se verra pénaliser, en cas d'irrespect volontaire ou fortuit de ce préalable judiciaire aggravé d'un refus de réintégrer malgré requête à cette fin, d'une dette pécuniaire au montant dissuasif à laquelle doit être reconnu un ·caractère indemnitaire et partant rémunératoire au sens de la loi du 12 avril 1965. Ce procédé insolite de licenciement en deux temps, volontairement ignorant de la notion même du motif grave telle qu'elle fut entérinée par le Parlement dans la loi du 3 juillet 1978 sur les contrats de travail, pose problèmes aux praticiens du droit sur de nombreux points que cette réforme improvisée n'a pas pensé devoir rencontrer. Parmi ceux-ci, il échet d'épingler la situation pécuniaire immédiate du travailleur protégé contre lequel 1 'action judiciaire en validation du motif grave a été, dûment, introduite. Après quelques tâtonnements bien compréhensibles, doctrine et jurisprudence tendent à s'accorder pour considérer qu'une telle procédure engendre la suspension de toutes obligations contractuelles entre parties. Ce gel englobe nécessairement

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1981 N~ 7-8

REVUE DE DROIT SOCIAL Doctrine- Jurisprudence- Législation

TIJDSCHRIFT VOOR SOCIAAL RECHT Rechtsleer- Rechtspraak- Wetgeving ,

Directeur: R. GEYSEN

Statut protecteur et bénéfice de l'assurance chômage

Après la création des conseils d'entreprise et des comités de sécurité, d'hygiène et d'embellissement des lieux du travail, k législateur a eu souci d'affiner la protection dont il entendait faire bénéficier les travailleurs qui y œuvrent sur mandat électif ou qui, à tout le moins, s'y sont fait porter candidats lors d'élections sociales dans l'entreprise.

Cette protection n'allant pas jusqu'à l'immunité, deux possibilités de licenciement ont été sauvegardées : raisons économiques et motifs graves. Dans le cadre de ces derniers, l'arrêté royal no 4 du 11 octobre 1978 (pris et publié à la faveur de pouvoirs spéciaux) a entendu bloquer toute possibilité de rompre les relations contractuelles sans avoir obtenu, d'abord, l'aval du juge sur les raisons graves d'ordre pro­fessionnel qui justifieraient une telle sanction.

L'employeur désormais privé d'un droit d'initiative jusqu'alors absolu, se verra pénaliser, en cas d'irrespect volontaire ou fortuit de ce préalable judiciaire aggravé d'un refus de réintégrer malgré requête à cette fin, d'une dette pécuniaire au montant dissuasif à laquelle doit être reconnu un ·caractère indemnitaire et partant rémunératoire au sens de la loi du 12 avril 1965.

Ce procédé insolite de licenciement en deux temps, volontairement ignorant de la notion même du motif grave telle qu'elle fut entérinée par le Parlement dans la loi du 3 juillet 1978 sur les contrats de travail, pose problèmes aux praticiens du droit sur de nombreux points que cette réforme improvisée n'a pas pensé devoir rencontrer.

Parmi ceux-ci, il échet d'épingler la situation pécuniaire immédiate du travailleur protégé contre lequel 1 'action judiciaire en validation du motif grave a été, dûment, introduite. Après quelques tâtonnements bien compréhensibles, doctrine et jurisprudence tendent à s'accorder pour considérer qu'une telle procédure engendre la suspension de toutes obligations contractuelles entre parties. Ce gel englobe nécessairement

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la rémunération qui n'est que la contrepartie du travail fourni, à défaut de stipulation dérogatoire particulière.

Les pères putatifs de l'arrêté royal no 4 ont cru adéquat et suffisant de décréter que cette procédure judiciaire sui generis suivrait un processus particulièrement accéléré qui s'est rapidement révélé utopique et impraticable. Ainsi, s'est trouvé posé en fait le problème des moyens d'existence du travailleur en cause.

Quelques décisions judiciaires ont cru devoir imposer cette charge à l'employeur, solution empirique qui ne trouve aucun appui dans notre droit positif et qui est parfaitement inconciliable avec la faculté reconnue au patron, de refuser toutes prestations contractuelles au membre de son personnel accusé de faute professionnelle rendant immédiatement impossible la poursuite des relations entre parties au contrat. ·

S'ensuit-il pour autant que ce travailleur protégé doive se résigner à réclamer l'aide sociale du Centre public (C.P.A.S.) de la commune de sa résidence?

En telle conjoncture, il s'imposait de consulter, entre autres, l'arrêté royal· du 20 décembre 1963, lequel constitue, en quelque sorte, le règlement général du régime de 1 'assurance contre le chômage involontaire: très schématiquement qu'il soit permis de rappeler que pour être admis au bénéfice des allocations, le travailleur salarié doit être devenu chômeur, c'est-à-dire être privé de travail; il doit sü:ritiltanei:nentêtre privé -ae rémun-ératiol1 au sens âe cette réglemen­tation. De surcroît, ces privations doivent découler de circonstances indépendantes de sa volonté (art. 126).

Outre la réunion de ces conditions primaires, il importe que le travailleur devenu chômeur manifeste son souci de reprendre le travail notamment en étant et en restant inscrit valablement comme demandeur d'emploi (art. 131, §1er) et disposé à accepter tout emploi convenable au sens réglementaire de cette expression (art. 133).

Les réalités humaines ont forcément conduit à opérer une distinction entre «chômeur complet», c'est-à-dire le travailleur dont le contrat de louage de travail a pris fin, et «chômeur partiel», c'est-à-dire celui qui reste lié à son employeur par un tel contrat mais dont les prestations sont temporairement réduites ou suspendues (art. 131, §1er). Pour un tel chômeur partiel, il s'imposait d'aménager la condition de demandeur d'emploi: c'est ainsi que le texte en dispense, sans limitation de durée, dans six cas bien spécifiés ayant un aspect collectif assez net: chômage économique, chômage technique (avaries ou intempéries), fermeture annuelle durant les congés payés et enfin grève ou lock-out selon certaines modalités (art. 131, §3, 2°).

Il concède même dispense dans tous autres cas de suspension totale des prestations de travail mais seulement« durant les quatre premières semaines de son chômage». Cette formulation paraît vouloir souligner le caractère plus individuel de ces cas (art. 131, §3, 1°). Néanmoins

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le texte pour.suit en se référant aux besoins de la situation économique qÙi pourrait postuler que le Ministre compétent prolonge ou restreigne ce délai soit au stade national, soit au stade régional. On retrouve alors un aspect plus collectif.

Ce délai paraît assez étonnant en ce que, après son échéance, le salarié tout en restant lié à son employeur, est tenu, s'il veut garder la qualité de chômeur partiel, de s'inscrire comme... demandeur d'emploi et, partant, d'en rechercher un! Sans doute convient-il de rapprocher ce délai de quatre semaines arbitrairement fixé, de la période couverte par le salaire garanti que doit payer tout patron à son préposé devenu incapable de travailler avant sa prise en charge ultérieure par le régime d'assurance maladie-invalidité. Cette analogie ne nous apporte cependant aucune explication satisfaisante mais tel n'est pas notre propos.

La généralité des termes dont use l'article 131, §3, 1° de-l'arrêté royal du 20 décembre 1963 permet d'en admettre l'application au travailleur protégé faisant l'objet d'une procédure judiciaire en reconnaissance des motifs graves devant entraîner son licenciement. Ne rentre-t-il pas parfaitement dans la définition du chômeur partiel? Il reste lié à son employeur nonobstant la suspension totale de l'exécution du contrat durant le temps de la procédure judiciaire. Il se trouve être sans travail et privé de rémunération.

Pourrait-on lui objecter que son chômage partiel n'a rien d'involon­taire et survient ensuite de circonstances dépendant de sa volonté? Ce serait une façon inadéquate d'aborder la situation immédiate de ce travailleur protégé. Sans doute son employeur lui impute-t-il de graves griefs qu'il entend sanctionner de rupture dès qu'il les aura fait reconnaître. Tant que n'est pas intervenue la décision judiciaire définitive qui lui est nécessaire, les faits imputés au travailleur ne sont pas constants.

Le fonctionnaire de l'Office national de l'emploi (O.N.Em.) ne trouve pas dans la réglementation du chômage le droit d'en apprécier l'existence et la gravité. En outre, la suspension des obligations contractuelles ne découle que de la procédure judiciaire mue à la seule initiative de l'employeur. Partant, rien ne paraît devoir s'opposer à ce que, reconnu chômeur partiel, le travailleur en cause puisse obtenir le bénéfice immédiat des allocations pendant les «quatre pre­mières semaines de son chômage ».

De toute manière, il apparaît que l'O.N.Em. ne pourrait guère pâtir de ces versements en quelque sorte provisionnels. En effet, si le juge admet les motifs graves invoqués, le travailleur «est ou devient chômeur par son propre fait» comme le prévoit l'article 134 de l'arrêté royal du 20 décembre 1963 et devra être sanctionné à ce titre. Dans certains cas, on pourrait aller jusqu'à contester le caractère involontaire de son chômage et, par conséquent, remettre en question son admissibilité même (art. 126 ibidem).

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Ou bien le juge refuse de donner le feu vert à 1 'employeur lequel ne pourra, alors, que laisser reprendre le travail par son préposé toujours sous contrat. Ce dernier sera, en outre, en droit de lui réclamer réparation du préjudice découlant de cette procédure judiciaire. Ce préjudice sera~ au moins, égal aux rémunérations impayées ensuite de la suspension de l'exécution du contrat. Cette indemnisation constituera une «rémunération» au sens de l'art. 126, al. 2 du même arrêté royal.

Tel serait aussi le sens à attacher à 1 'indemnité spéciale qui serait à payer par l'employeur qui refuserait de réintégrer son préposé après l'avoir illégalement licencié.

De même qu'ont été dûment réglementés les cas de grève ou de lock-out, ne devrait-on pas prévoir un aménagement de la réglemen­tation sur le chômage involontaire pour assurer, durant la procédure judiciaire dont il est l'objet, les moyens d'existence du travailleur protégé? Cette mini-réforme peut être faite sans qu'il y ait nécessité de pouvoirs spéciaux. Peut-on espérer qu'elle bénéficiera d'une procédure accélérée au sens de 1 'arrêté royal no 4?

Jean MALLIÉ.

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Bilan de nos séminaires*).

Quelques élucidations de l'agir juridique spécialement en droit du travail

PREMIÈRE PARTIE. ÛRIENTATIONS GÉNÉRALES

1) Objet. Cette étude tente d'interroger l'agir juridique et de le traverser de

certains questionnements des sciences humaines. Elle veut indiquer certains points de repère pour les juristes et les praticiens du droit social. La demande des utilisateurs du droit et les discours de la culture contemporaine sur le droit justifient de nouvelles interrogations.

2) Les séminaires de la Revue de droit social.' L'idée de cette recherche s'est concrétisée en 1970 quand la Revue

de droit social organisait d'abord des séminaires de formation accélérée 1

), ensuite les années suivantes des groupes de travail sur la pratique du contentieux du droit social 2

) et enfin des ateliers sur les entretiens individuels en ces matières 3). Des séminaires de même orientation eurent lieu en néerlandais 4 ).

*) AVERTISSEMENT. Voici dix ans, la Revue de droit social annonçait à ses lecteurs, l'organisation de séminaires, consacrés à un aspect jusque-là ignoré des praticiens du droit: l'influence des sciences humaines sur l'interprétation des normes juridiques. Le droit social, où la diversité des opinions est particulièrement marquée, constituait, à cet égard, un champ d'investigation privilégié.

Les séminaires de la Revue ont été, à notre connaissance, les premiers à s'aventurer dans un domaine resté jusque-là en friche. Ils ont mené leur action avec une discrétion telle qu'ils semblaient inact(f's. Le présent article démontre qu'il n'en .fut rien. Le lecteur sera peut-être dérouté par un langage qui lui sera, en plusieurs endroits, peu familier, mais la poursuite de son étude lui apportera un enrichissement certain.

Cet article marque un jalon dans l'activité des séminaires de la Revue. Ils pour­suivront leur activité selon la même orientation, dont les possibilités sont loin encore d'avoir été toutes explorées.

1) R.D.S. 1970, p. 230.

2) R.D.S. 1972, n° 8 supplément.

3) R.D.S. 1973, n° 8 supplément.

4) T.S.R. 1970, p. 231, Sociale zekerheid en arbeidsreglementering,. De meest

voorkomende geschillen; Beginselen van oplossing, T.S.R. 1972, bijvoegsel aan no 8, Seminaries over de praktijk van het sociale recht.

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3) Le modèle médical.

Dans les milieux médicaux, une réflexion approfondie sur la pratique professionnelle est à l'œuvre depuis plusieurs années. Leurs travaux nous ont servi de modèle.

D'abord ce sont les écrits et les expériences du Dr Balint 5) qui ont amené à reconsidérer de manière fondamentale le problème des relations médecin-malade-maladie en réintroduisant dans le dialogue thérapeutique la personne du malade, les progrès scientifiques ayant creusé un fossé entre la médecine universitaire et la médecine pratique et les relations humaines entre médecin et malade s'étant appauvries 6).

C'est le Dr Balint qui a créé des groupes qui réunissent régulièrement autour d'un médecin psychanalyste des praticiens pour discuter leurs cas difficiles. Des groupes de ce type fonctionnent maintenant dans d'autres professions.

D'autre part dans les nombreuses observations méthodiquement recueillies par le Dr Braun pendant 25 ans sur des milliers de cas de généralistes 7), le praticien de toutes les disciplines peut trouver matière à réflexion sur sa propre Praxis et se sensibiliser aux nombreux problèmes quotidiens qui se posent.

Enfin, la psychanalyse a permis de mieux élucider les relations qui unissent les discours théoriques sur la médecine à la pratique dont ils entendent rendre compte. Les utilisations de ce savoir vont permettre d'approfondir-les références de ces discours à l'économie de l'inconscient. A ce niveau, on repérera certaines homologies entre l'ordre médical et l'ordre juridique 8).

Ce type d'approche aboutira à une prise à partie de la formidable ingénierie bio-physico-chimique de la médecine actuelle et conduira à la recherche de références plus fondamentales. La vieille notion «il n'y a pas de maladies mais seulement des malades» se trouve revalorisée. La référence à la maladie, à la souffrance subsiste, mais va s'ancrer dans une doctrine plus large de la condition humaine pathique (souffrante) et aliénée 9). Cette évolution interroge aussi la

5 ) BALINT M., Le médecin, son malade et la maladie, Petite Bibliothèque PAYOT. 6 ) ISRAEL L., Le médecin face à . son malade, Dessart & Mardage, 4• page de la

couverture. 7 ) BRAUN R. N., Pratique, critique et enseignement de la médecine générale,

Payot, p. 7. 8 ) CLAVREUL J., L'ordre médical, Le Seuil, p. 259 et suiv. 9 ) ScHOTTE J., Notes pour ouvrir un dialogue sur la psychanalyse, pratique et

science humaine clinique, Dialogues en sciences humaines, Facultés universitaires St-Louis, p. 97.

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validité de beaucoup de classifications juridiques et les orientations de la pratique du droit 1 0

).

4) L'interdisciplinarité: un signe de ralliement.

L'approche d'un même problème par des disciplines différentes peut se réaliser à des degrés divers. D'abord, il y a la pluridisciplinarité (ou multidisciplinarité), c'est-à-dire «information mutuelle et cumu­lative mais sans interaction, ensuite le niveau de la rencontre inter­disciplinaire où la collaboration entre plusieurs disciplines conduit à une réciprocité féconde dans les échanges, enfin l'étape transdisci­plinaire qui aboutirait par une assimilation réciproque, à situer les interactions entre disciplines à l'intérieur d'une théorie générale des systèmes ou des structures» 11

).

Les théoriciens du droit commencent à s'intéresser à l'inter­disciplinarité. «La pratique n'a d'ailleurs pas attendu leur caution pour nouer des relations avec d'autres disciplines sociales» 12

).

L'appel aux enseignements de la psychothérapie et de la psycho­logie qui avait rapidement donné des résultats tangibles dans les milieux des médecins généralistes 13

) a également tenté les juristes~ Les criminologues 14

) et les spécialistes du droit de la famille 15) ont

montré fort tôt un intérêt pour le sujet. Si la psychologie est ici privilégiée 16

), d'autres disciplines pour­raient également l'être comme la sociologie, l'informatique, la science des communications, la linguistique, etc.

1 0) Voir p. ex. MEERT-VAN DE PuT R., Psychothérapie et art de guérir (R. dr. pénal

et crim., 1969, p. 55) et Du divorce et de la sexualité (R. dr. jam. 1969, n° 4). 11

) SCHEPENS-BOISACQ, Interdisciplinarité (Cah. sciences jam. et sexol., n° 2, oct. 1979, U.C.L. p. 5); voir aussi ÜRANGER G. G., Science de la pratique et pratique de la science dans le domaine des faits humains, Dialogues en sciences humaines, Fac. univ. St-Louis, p. 70 et 71, et ScHOTTE J., op. cit., p. 123 et suiv.

12) Rev. interdiscipl. d'étudesjurid., no 1, 1978, Fac. univ. St-Louis, éditorial.

13) BALINT M. et BALINT E., Techniques psychothérapeutiques en médecine, Petite

bibliothèque Payot, p. 7. 14

) Cfr R. dr. pénal et crim.; EscHWEILER, Psychanalyse und Strafrechtspraxis, Kôningstein, Ed. Atheneum.

15) LARCHE N., Le service d'accueil psychologique auprès de la Chambre de la

famille de Paris, Revue Dialogue, no 49, juillet 1975, p. 7. 16

) CARBONNIER J., La carrière [juridique] est ouverte aux investigations de la psychologie ... ; Le droit aspire à devenir science d'observation, voire d'expérimentation, Flexible Droit, ch. 19, Caractères juridiques, p. 257 et s., Libr. gén. dr. jurisprudence, Paris, 1979; cette notion d'interdisciplinarité fait l'objet de recherches approfondies aux États-Unis par David et Louise TRUBEIL à la Law School de l'Université de Wisconsin.

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5) Méthodologie de nos travaux.

A. L'itinéraire.

1. Groupe Balint de praticiens de droit sociaL

A l'instar d'un groupe Balint de médecins, des praticiens de droit social se sont réunis régulièrement pendant 4 ans avec un psychanalyste. Ils venaient chercher non une réponse à des questions de technique juridique, mais ils s'interrogeaient sur leurs difficultés face à des cas qu'ils jugeaient problématiques, pénibles, difficiles 17

).

Les questions les plus variées étaient ainsi abordées: une relation difficile avec tel client; le rapport de forces dans une relation professionnelle, dans un délibéré; le manque d'affinité personnelle, culturelle, idéologique avec un interlocuteur; la déception dans la conduite d'une affaire; la perte répétée de clients en rapport avec une option professionnelle ou idéologique; l'attitude face à un client de mauvaise foi, sinistrosique, revendicatif à l'excès, obsédé par la procédure, névrosé, peu intelligent, qui investit de manière excessive; sa propre incompétence, son incapacité à imaginer une stratégie; les compromis avec un interlocuteur d'une orientation de pensée différente. Cette liberté de parole permettait d'accéder à des problèmes jusque-là inabordés, modifiait une série de comportements profes­sionnels; élargissait' les -compétences d'écoute- et permettait de mèttre sur pied d'autres stratégies 18

).

2. Ateliers ou séminaires interdisciplinaires de droit social.

Ceux-ci ont été organisés avec des professionnels 19) d'autres disci­

plines et plus précisément des médecins du travail, des gestionnaires de personnel, des travailleurs sociaux occupés dans le secteur du quart-monde, des comptables responsables de l'exécution administra­tive des lois sociales.

Ces travaux qui avaient toujours rapport à la pratique du droit social dans leurs milieux professionnels respectifs, débouchaient sur un ensemble d'observations que l'on peut grouper autour des idées suivantes 2 0

) :

17) VAN· LAETHEM R., L'importance de la formation Balint dans l'approche des

malades (J. intern. des groupes Balint, n° 1, 1974, p. 20), Ottignies. 18

) BERNACHON P., Des compétences que la formation Balint cherche à donner aux.médecins (Cah. soc. médicale Balint, Sartrouville, France, n° 24, p. 4); ANZIEU D. & MARTIN J. Y., La dynamique des groupes restreints PuF, Le psychologue, p. 218 et suiv. et références bibliographiques.

19). Les observations concrètes recueillies dans ces séminaires sont indiquées p. 559.

20) Les références théoriques de ces constatations sont indiquées p. 548.

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1) l'apprentissage d'une règle juridique est rapidement assimilé quand il est ramené par la parole ou le jeu de rôle à son champ concret d'application;

2) il y a une prise de conscience presque immédiate des interactions du droit et de la réalité sociale et une découverte d'homologies structurales dans les champs d'application des diverses disciplines du droit;

3) les modalités insoupçonnées et souvent ambigües avec lesquelles les désirs et les intérêts personnels de chacun viennent se loger dans tous les enjeux juridiques et la vie du droit;

4) le passage à vide du droit à l'égard de toute une population du secteur du quart-monde qui vit apparemment démarqué de la complexité institutionnelle.

3. Expériences pédagogiques en droit social.

Les leçons tirées de la fréquentation de ces groupes Balint et les ateliers particuliers ont amené certains participants à modifier leur méthode pédagogique dans leur enseignement du droit en renouvelant leurs schémas d'observation et en utilisant avec leurs étudiants les techniques employées dans les groupes.

4. L'observation et la consultation individuelles.

A ce stade du trajet de nos travaux, il était possible de revenir à l'observation individuelle traditionnelle avec une écoute renouvelée en systématisant les données consignées dans les entretiens individuels. C'est ce qu'on appelle l'observation clinique où les modèles sont induits dans ou déduits de 1 'histoire individuelle d'un cas 21

).

C'est par l'usage d'une langue, en notre hypothèse de la langue juridique que l'on peut comprendre sa grammaire et ses possibilités d'expression 21

).

5. Une formation plus poussée.

Dans ce champ d'activité ainsi décrit pouvait se déceler l'oppor­tunité d'une formation plus poussée à ce type d'écoute soit par une formation psychosociologique, soit par la voie de la psychothérapie que certains participants ont d'ailleurs entrepris.

21) Voir GAGNEPAIN J., Pour une clinique de la pensée, du travail, de l'histoire et

de la liberté, Leçons publiques à l'École des sciences philosophiques et religieuses, 1979-80. Compte rendu de la session, fasc. Fac. univ. St-Louis, n° 2, p. 33 à 36; voir aussi ScHOTTE J., op. cit., p. 100 et suiv.

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B. Les méthodes.

1. La méthode Balint.

Elle est un point de départ, une référence presque historique, car les techniques utilisées par le Dr Balint ne sont pas spécifiques. Elles sont inspirées au niveau formel par les techniques de groupe 22

), du psychodrame 23

) et des jeux de rôle.

2. Le psychodrame et les jeux de rôle 24).

«Le jeu de rôle est une dramatisation dans le groupe' d'un épisode­clef d'une situation vécue en général hors du groupe».

«L'épisode-clef est dégagé de la narration d'un participant au groupe par le conducteur avant d'être joué. Le jeu n'est pas en principe une représentation, mais une dramatisation en ce sens que la reproduction de la situation se fait par une identification au person­nage représenté avec une certaine liberté. L'évaluation du jeu par le conducteur se fait en général à 2 niveaux, celui du jeu lui-même et celui de la situation hors groupe visée».

«Alors que dans un jeu de rôle le narrateur n'est pas nécessairement impliqué dans la situation qu'il évoque, dans le psychodrame le protagoniste l'est toujours».

Ces techniques font l'objet d'abondantes théorisations et se fondent sur l'importance de l'aspect ludique dans la communication humaine 25

).

Les jeux de rôle peuvent avoir une coloration plus technique et plus dépouillée d'un impact individuel dans la mesure où ils sont pures représentations. Ils peuvent alors se concevoir comme des scénarios d'apprentissage ou d'exploration juridiques. Les jeux .de droit sont un concept plus large et peuvent couvrir des exercices littéraires ou des fables sur le droit 26

).

22) ANZIEU D. & MARTIN J. Y., La dynamique des groupes restreints, déjà cité;

ANZIEU D. & CAES R., Le travail pschanalytique dans les groupes DUNOD. 23

) Voir HAYEZ J. Y., La guidance parentale, les techniques psys;hodramatiques, p. 241 et suiv.; Psychodrame et psychanalyse (Cah. du centre de santé mentale de /'U.C.L., oct. 1977); LEMOINE G. & P., Le psychodrame, Collection «réponse», LAFFONT; MoRENO J. L., Introduction au psychodrame, Psychodrame d'un mariage, Les temps modernes, 1950, p. 444 à 475, 633 et suiv.

24) Voir HosTIE R., dans Méthodologie en psychosociologie (Cah. C.F.I.P., no 1,

déc. 1979, Bruxelles, p. 41 et suiv.) . .

25) BATESON Gr., Vers une écologie de l'Esprit, vol. 1: Une théorie du jeu et du

fantasme, p. 209 à 224, Le Seuil; BERNE E., Des jeux et des hommes, Stock. Voir spécialement Le tribunal, p. 100, et les jeux du cabinet de consultation, p. 151 et suiv.

26) Voir CARBONNIER J., op. cit., 4e partie, consacrée aux jeux de droit où il écrit

que, dans l'état actuel de la mécanique universitaire, il ne pouvait être question d'examiner des créanciers in vitro ou d'autres cas normaux ou morbides et que,

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3. La consultation individuelle.

Quelques structures fondamentales régissent une consultation dans n'importe quelle discipline. Il y a une demande et une écoute qui peuvent toutes deux s'enrichir en fonction de la dynamique de l'entretien. Celui-ci peut se limiter à des échanges d'informations, s'enrichir en termes d'observation ou d'intuition, se colorer en fonction de l'empathie et de la sympathie des interlocuteurs, de leur antipathie et des investissements transférentiels réciproques pour évoluer en un dialogue.

Les apports des sciences humaines à la théorie et à la pratique de la consultation individuelle sont d'avoir montré qu'y était présente une structure intersubjeotive. Une situation de communication évoluera en situation de dialogue également en fonction de la nature de la demande. Un espace thématique se constitue entre les deux partenaires.

L'attitude adéquate du professionnel devra se prendre à partir de l'espace ainsi créé en fonction de sa compétence technique spécifique et de la demande 27

).

A ce niveau, les consultations juridiques s'articulent autour d'un registre particulier, celui de l'ordre juridique.

Les profils spécifiques et multiples de la consultation juridique se dégageront de l'exploration des observations recueillies dans les consul­tations individuelles, repassées le cas échéant au crible de la supervision qui pourrait en être faite dans le groupe Balint, ou dans tout autre groupe fonctionnant selon ce modèle ou encore dans une supervision individuelle par un spécialiste des sciences humaines et de la con­frontation des résultats des recherches avec les consultations médicales et psychologiques.

L'image du glossateur et du docteur dont la fidélité au texte et la sujétion à la loi font la référence 28

) est parcellaire. Le juriste contemporain recherche continuellement de nouvelles

élucidations du texte. Devant la multiciplicité des lois, des contraintes administratives, des pesanteurs financières, des désirs et des conflits, il opère un véritable travail de cadrage normatif et éventuellement participe même à l'établissement d'une stratégie adéquate pour faire triompher« son droit». Il est même appelé dans de nombreux secteurs de la vie actuelle à gérer des problèmes spécifiques en fonction de la norme.

à défaut de ce faire, il avait recours à des personnages historiques ou littéraires, personnages fous ou raisonnables, l'une pour l'étude de la psychologie juridique normale, l'autre pour la psychologie juridique pathologique (p. 259 et s.); Sur un jeu de droit mené en groupe de manière assez sauvage, «La dédramatisation du divorçe », voir la relation assez négative qu'en donne HIERNAUX G., dans J.T. 1974, p. 538.

27) Voir ZENONI A., Contribution à la théorie de la consultation psychologique

Cah. Centre consult. pour les études, U.C.L., 1971, ll0 4, p. 52 à 76 où nous avons puisé les indications relevées.

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DEUXIÈME PARTIE. DE QUELQUES RÉFÉRENCES THÉORIQUES

La pratique juridique peut trouver dans les écrits sur la psycha­nalyse et les pratiques qui s'en inspirent des références fécondes à un certain niveau, notamment celui du renouvellement de l'écoute et de 1 'analyse des structures, celui de la cohérence de certaines classifica­tions, du fondement archaïque de l'interdit et des normes. Ces données feront l'objet d'une première approche.

Il fallait ensuite déplacer l'attention vers des centres d'intérêt moins individuels, moins intrapsychiques, et qui pouvaient mieux rendrent compte de l'espace social intégrant la personne au sein d'une famille, d'un groupe et d'une société. Ce sont les théoriciens de la logique de la communication qui nous donnent des grilles de lecture fort opéra­tionnelles.

1) De quelques enseignements de la psychanalyse sur le droit.

1. Le droit est plus important que tous les discours que l'on fait sur lui.

Dans une certaine mesure, le droit est une pratique indifférente à ce qu'on en dit 29). Il y a un fossé qui sépare l'ordre juridique 30

) qui fonctionne comme mode . de production de nos activités, qui nous saisit à notre insu, qui œuvre avec des concepts particuliers qui le portent et qu'il ne cesse de renouveler, et tous les discours que les hommes font sur lui 29

).

«L'existence des codes rend manifeste que le langage (juridique), çà se tient là à part constitué au cours des âges, tandis que l'être parlant, ce qu'on appelle les hommes, c'est bien autre chose» 31

).

Le désir de chacun vient ponctuer toutes les structures qui nous environnent et notamment celles produites par l'ordre juridique dans des voies propres. Le désir agit partout et quand il n'est pas satisfait, il se crée des substituts. Le savoir psychanalytique conduit à des formulations à ce sujet 32

).

Le discours sur le droit n'échappe pas à cette dialectique. Baliser ces passes et ces impasses entre les discours sur le droit et l'ordre

28) LENOBLE J. & OsT Fr., Droit, mythe et raison. Fac. univ. St-Louis, p. 230.

29) CLAVREUL J., op. cit., p. 9, à propos de la médecine.

30) C'est un sens proche de celui du concept d'instance juridique, employé par

MIAILLE M., dans Une introduction critique du droit, MASPERO, Ch. 2, La construction de l'objet de la science juridique: l'instance juridique. Ce concept n'a cependant chez lui qu'une raisonnance économico-sociale, voir aussi CEREXHE E., Principes généraux et fondements du droit, Précis de la Fac. de dr. de Namur, .n° 3, 1977, p. 15. Pour la critique de MIAILLE, voir LENOBLE & ÜST, op. cit., p. 210 à 215.

31) LACAN J., Encore, Le séminaire, Livre XX, p. 10.

32) Voir CLAVREUL J., op. cit., p. 45.

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juridique peut interpeller le psychanalyste qui s'intéresse au droit, mais aussi le juriste qui se tourne vers la psychanalyse.

2. L'ambivalence et l'arbitraire de la loi.

«Il y a ambivalence profonde des liens de chacun avec la loi. Il y a surgissement d'images négatives qui expriment des fantasmes incon­scients de la loi vécue comme puissance répressive et punitive et d'autre part il y a le visage positif de la loi qui ramène l'ordre et la raison» 33

).

Le décryptage de l'histoire individuelle témoigne de ce que pour accéder à la vie et s'y ouvrir, il a fallu être inscrit dans le désir de ses parents. La dette qui en résulte est à la fois comblante et encom­brante. Notre désir personnel a donc toujours été accroché à la loi de l'Autre. .

La référence œdipienne nous apprend que pour sortir de 1 'impasse de l'union fusionnelle avec la mère, il a fallu accepter la loi du père, fut-il mort et devenu père symbolique.

La cure analytique va faire revivre sur la personne de 1 'analyste, par le canal de l'investissement que l'analysant opère sur lui, cette ambivalence de la loi 34

).

Cette ambivalence se retrouve d'ailleurs dans l'expression faire la loi qui éveille un écho autoritaire et celle de donner la loi 35

) qui appartient au registre de l'amour paternel en ce sens que c'est la loi bien posée par le père qui va permettre l'accès de l'enfant à l'épanouissement et à l'identité.

3. La loi permet la communication.

La référence à la structure archaïque de la loi et à son inscnpt10n dans l'histoire de chacun de nous permet des transpositions au niveau de la société. Le tabou est le gendarme de l'identité.

L'émergence de la fonction symbolique qui permet l'échange et le langage est impensable sans l'existence même des prohibitions et des distances classificatoires.

Le jeu social n'est possible que dans l'écart de la fusion totale et de l'anarchie.

La pratique juridique quotidienne montre qu'il n'y a pas tant de distance entre la sauvagerie archaïque et le regard des légistes 36).

33) FLORENCE J. Voir note suivante.

34) Voir FLORENCE J., Le désir de la loi. Compte-rendu de la session théologique de

1 'année académique 1979-80. «La loi dans 1 'éthique chrétienne», Fa sc. des Fac. un iv. St-Louis, 2, 1980-81, p. 54. ·

35) VERGOTE A., Dieu notre père (Concilium, no 130). Développement sur paternité et loi.

36) Voir MARTENS, Diététhique ou la cuisine de Dieu. Essai d'une lecture cohérente des lois alimentaires juives (Communications, 1977, n° 26, p. 16 à 45).

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Le rapport de la loi avec la jouissance tel que le pose Lacan devient clair. L'essence du droit est de répartir, distribuer et rétribuer de ce qu'il en est de lajouissance 37).

4. De l'énigme des classifications juridiques.

La précarité des classifications légales et les démarcations souvent imaginaires de ses divisions du réel 38), cet ancrage de l'identité dans l'arbitraire des différences toujours présent dans l'acte de légiférer 39), de juger, peut être à l'origine de multiples dérives décelables notam-ment dans la clinique analytique.

1

Mais ces dérives sont toujours cependant accrochées à l'énigme fondamentale de la loi qu'au bout de l'enquête on trouvera toujours sans consistance ni domaine propre mais toujours indispensable 40).

«La loi de plus reste inaccessible en tant que telle et ne s'offre que sous les médiations et par le truchement d'agents multiples avec lesquels elle se confond sans s'identifier à elle».

5. Les apports de la clinique analytique.

L'intérêt de la psychanalyse au niveau juridique est de manière générale de mieux analyser les enjeux collectifs et individuels cachés dans la vie du droit 41 ).

Mais au niveau de 1 'écoute . des demandes individuelles et des réponses que le juriste peut y apporter, les enseignements de la clinique analytique 42) et même les apports de la nosographie psychia­trique43) permettent des pratiques beaucoup plus adéquates 44).

Interprétation des textes et des lliscours sur le droit.

La logique des textes et des pratiques juridiques ainsi que celle des discours sur le droit ne relève pas uniquement du registre où ils

37) LACAN, op. cit., p. 10.

38) Cicéron expliquait déjà que «L'origine du droit est une distinction dans les choses,

que c'est une distinction qui ne suit pas le catalogue des espèces. Le droit est ce qui fait séparer la mer du rivage d'une ligne probablement imaginaire», cité par Schefer dans l'Editorial du no 26 de la revue Commun;cat;ons, 1977, consacré à l'objet du droit, p. 1.

39) Voir MARTENS Fr., op. cit., p. 43 et 44.

40) Voir FLORENCE J., Le désir de la loi, op. cit., p. 55: «Le nul n'est censé

ignorer la loi prend au regard de l'expérience analytique l'allure d'une énorme rouerie bien peu innocente».

41) Voir FREUD, L'intérêt de la psychanalyse, Retz, p. 31.

42) Voir FLORENCE J., Le désir de la loi, op. cit., p. 54.

43) Voir ScHOTTE, op. cit., p. 116 (Nosographie psychiatrique et problèmes humains).

-44

) Voir aussi les concepts psychanalytiques tels qu'ils ont été développés par LENOBLE J. & OsT FI., dans op. cit., en consultant leur index thématique comme «clôture spéculaire», «désir», «identification», «imaginaire», «paranoïa», etc;

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s'énoncent et se pratiquent. «L'efficacité d'une parole ne dépend pas uniquement du registre au sein duquel il s'énonce. La parole ne ressortit pas à une logique unique »45

). Ce qui concrètement veut dire que les énoncés d'un texte, d'un discours, de propos peuvent être clairs voire indiscutables, mais que les références où la logique qu'y met le locuteur du texte peuvent être tout autres et renvoyer à d'autres données.

«L'interprétation juridique appartient à un discours régi par une logique, celle d'Aristote pour ce qui touche la rigueur de ses énoncés mais aussi une logique autre, par exemple de soumission» 45

) ou d'investissement imaginaire ailleurs.

Chez les hommes, le grand œuvre des juristes est de les faire marcher comme sujets dans l'institution de manière voilée par les manipulations inconscientes du désir et des menaces primordiales 46

).

Cette structure des médiations juridiques est présente dans tous les régimes juridiques même idéologiquement différents 47

).

2) L'approche selon les principes de la logique de la communication.

Cette approche est fondée sur toute une série de pratiques assez pragmatiques d'un psychiâtre américain non médecin Bateson 48

),

qui était arrivé à des résultants surprenants dans le traitement de familles en difficulté. Il en a bâti toute une théorie basée sur la logique des systèmes et la structure des doubles contraintes. Il utilise comme moyen thérapeutique les communications de type paradoxal. Ces travaux ont apporté une contribution importante à ce grand change­ment de notre époque qui déplace la maladie d'un champ individuel intrapsychique pour en faire le symptôme d'une pathologie systémique, celle d'une famille, d'un groupe ou d'une société 49

).

Si dans les techniques des sciences humaines, la compréhension analytique reste essentielle, ses concepts ne sont pas suffisants pour justifier leur extension au champ complet de la psychologie sociale.

Les nouvelles théories portant sur les effets pathogènes des com­munications et les interventions dans les familles 50

), groupes, sociétés en difficulté apportent des concepts nouveaux développés dans les thérapies systémiques et les théorisations auxquelles elles ont donné lieu 51

).

45) FLORENCE J., Discours psychanalytique et discours juridique dans L'interpré­

tation en droit, Fac. univ. St-Louis, p. 556. 46) LEGENDRE P., L'amour du censeur, Le Seuil et DUMONT H., Commentaire·

bibliographique (R. interdiscipl. d'études jurid., Fac. univ. St-Louis, n° 3, 1979, p. 164). 47

) LEGENDRE P., Le droit et toute sa rigueur (Communications, 1977, n° 26, p. 11). 48

) BATESON Gr., Vers une écologie de l'Esprit, 2 vol., Le Seuil. 49) FURLAN P., Note sur Gregory BATESON, Un non médecin en psychiatrie

(Psychanalyse à l'Université, t. J, no 11, juin 1978, p. 533). 50) LEMAIRE J. G., Le couple, sa vie, sa mort, Payot 1979, p. 10. 51

) WATZLAWICK, WEAKLAND, FISCH, Changements, paradoxes et psychothérapie,

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Il s'agit d'un effort de formaliser et de «faire entrer la sémantique de la communication humaine dans un cadre général» et d'une ten­tative de pouvoir «conceptualiser les relations formelles entre com­munication et comportement». Il s'agit donc d'une théorisation de la pragmatique de la communication.

Cette recherche a permis d'aboutir à la construction de modèles dont les implications interdisciplinaires 52

) sont .assez étendues, notam­ment en matière de gestion de personnel 5 3

) et de gestion du con­tentieux individuel· et collectif 5 4

).

Les principes de cette théorie des systèmes énoncent que l'inter­action humaine agit comme un système de communication régi par la propriété des systèmes généraux. La famille, les groupes, les sociétés sont de tels systèmes 55

).

La théorie des doubles contraintes part des effets pathogènes sur les comportements des paradoxes de la communication qui se créent lorsqu'on échange des messages dont la structure est semblable à celle des paradoxes classiques dans la logique formelle 56

).

La thérapeutique paradoxale se base sur l'art de trouver un nouveau cadre de référence et de sortir du système pathogène dans lequel le patient était installè 57

).

Ainsi, ces théories sont fondées sur des analogies tirées des mathé­matiques et de la logique.

Le Seuil 1975; WATZLAWICK, HELMICK, JACKSON, Une logique de la communication, Le Seuil, 1979, p. 7 et 8.

52) Voir CROZIER, On ne change pas la société par décrets, Grasset, 1979,

chapitre 1•r. 53) VIGNOLLE Y., Bilan social et tableau de bord de l'entreprise, Publi-Union, Paris,

1978, p. 16. 54) Des concepts de cet ordre permettent de mesurer par exemple l'importance et

les limites pour le fonctionnement du droit comme système social du principe que nul n'est censé ignorer la loi, voir VAN LANGENDONCK J., Raakvlakken tussen sociale zekerheid en administratief recht, n• deel, p. 32 et suiv. Deux ouvrages qui, sans se référer explicitement à ce type d'approche, dans l'analyse du fonctionnement du droit et de ses interactions, en démontent bien le fonctionnement, sont l'introduction à la science du droit, RIGAUX Fr., Ed. Vie ouvrière, 1974 et Raakvlakken tussen sociale zekerheid en andere rechtstakken, 2 vol., Larder, 1979.

55) WATZLAWICK & c., Une logique de la communication, p. 147. Voir une

critique de la théorie des systèmes dans ÜRANGER, op. cit., p. 65. 56

) W ATZLA WICK & c., Changements, paradoxes et psychothérapie, p. 84. Exemple : «Soyez spontané», cet ordre ne peut plus être spontané quand il résulte d'un ordre. «Je veux que tu veuilles étudier». Si cet ordre doit être exécuté, l'élève doit non seulement faire ce qu'il fait, mais aussi faire ce qu'il faut pour la raison qu'il faut. WATZLAWICK, op. cit., p. 243.

57) Par exemple en prescrivant une modification des règles de fonctionnement ou en

incitant paradoxalement le patient à se comporter comme il le faisait déjà. C'est la prescription du symptôme qui va permettre au patient de sortir du jeu sans fin. WATZLAWICK, op. cit., Changements, paradoxes et psychothérapie, p. 28.

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La théorie des groupes fournit un modèle pour penser le change­ment à l'intérieur d'un système lui-même invariant. La théorie des types logiques permet d'examiner les transformations que constitue le passage d'un niveau logique à un niveau supérieur 58).

La fécondité des pratiques inspirées de cette approche est surpre­nante notamment au, niveau de l'analyse des données d'un cas et de son exploitation sur le plan du droit pour sortir des impasses où l'adversaire ou le juge place l'autre partie en cadrant mal le débat dans une enquête, une plaidoirie, une négociation, un interrogatoire du prévenu 59

).

TROISIÈME PARTIE. NOUVELLES PISTES DE RECHERCHE

Les travaux dont il a été question jusqu'à présent ont permis d'étoffer assez substantiellement certains aspects de la vie juridique professionnelle sans cependant déboucher sur des objectifs directement opérationnels.

Nos nouvelles recherches ont un but plus concret, celle d'englober les perspectives antérieures dans trois nouvelles directions: celle de la décision juridique professionnelle, 1 'aspect théâtral et imaginaire dans la pratique du droit et enfin la gestion du personnel.

L'éclairage de la psychanalyse et les enseignements de la logique de la communication peuvent élargir le regard que le professionnel

58) Ex. : Dans le cas d'une clause d'une constitution imaginaire prévoyant un temps

de débat illimité qui serait utilisé par l'opposition pour empêcher tout fonctionnement démocratique, pour sortir de l'impasse, il faut une modification qui peut être rendue impossible par ce qui doit être changé c.-à-d. le débat sans fin (p. 32). Le seul changement concevable est alors le passage à un autre niveau comme le recours à la violence, à la révolution, etc. (WATZLAWICK & c., Une logique de la communication, p. 238).

Un autre exemple classique cité est celui du siège de Carcassonne. La situation des assiégés était intenable; ils en étaient réduits à leur dernière tête de bétail. La situation des assiégeants était critique pour d'autres raisons, car le siège durait longtemps et d'autres expéditions étaient nécessaires. C'est alors que le commandant de la forteresse se résolut à une action désespérée qui dut passer pour de la folie; il fit abattre la dernière tête de bétail et remplit sa cavité abdominale des deux derniers sacs d'orge et en fit jeter la carcasse du haut de la forteresse vers les ennemis. Les assaillants levèrent alors le siège, découragés, et partirent.

59) L'illusion du choix possible et le blocage des doubles contraintes sont très

frappantes dans l'exemple suivant, révélateur du piège où l'accusé se trouve lorsque le magistrat lui demande : «avez-vous cessé de battre votre femme?» «Répondez par oui ou non» et qu'il est menacé d'être condamné pour outrage à magistrat s'il tente de rejeter cette alternative comme dénuée de sens, étant donné qu'il n'a jamais battu sa femme. Mais dans cet exemple, le magistrat qui pose la. question sait qu'il est en train de jouer un mauvais tour à l'accusé, alors que dans la réalité quotidienne, ce savoir et cette intention sont en principe absents. WATZLAWICK & c., Une logique de la communication, p. 235.

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du droit a sur sa propre pratique sans rendre compte de manière spécifique d'un aspect fondamental de l'agir humain et de l'agir pro­fessionnel, celui des décisions que les hommes prennent individuelle­ment ou collectivement. Il est intéressant de s'arrêter à cet aspect des choses au niveau des décisions que prend le juriste.

C'est à partir de choix, d'actes posés, de décisions où interviennent les données les plus diverses comme la virtuosité, l'intuition, la culture, les données de la psychanalyse, les implications systémiques, etc. que le cours des choses change.

Dans le domaine médical aussi, le choix, la décision, la science du praticien de l'art de guérir peuvent être à l'origine d'un changement dans la maladie.

Pour aborder ces questions, il faut tout d'abord situer sommairement le problème de la décision juridique professionnelle avec quelques références pratiques et théoriques.

A un autre niveau, on peut dire que le droit est fondé sur une relation constante d'ordre imaginaire avec les institutions et que la scène juridique fonctionne en référence constante avec une certaine théâtralisation. Or, on sait que le théâtre n'opère qu'en représentation. Le rituel du droit est quelque chose qui dépasse toutes les procédures instituées.

Repérer sommairement les lieux où se situe la scène juridique et rechercher si 1 'imaginaire peut circuler dans un procès est abordé dans le-second paragraphe~- - ---- -- --- -- ---- -

Enfin J'entreprise, pour le juriste du droit du travail, restait à explorer comme un lieu de vérification de toutes les théories avancées dans ces recherches. C'est l'endroit même où s'exerce le droit du travail. La discipline de la gestion du personnel tente de faire la synthèse sur le terrain de certains apports des sciences humaines et de certaines exigences du droit du travail. Quelques indications seront relevées à ce sujet.

1) La décision juridique.

Notre vie professionnelle, nos pratiques quotidiennes sont étœillées de choix et de décisions de tout genre. Dans le brouillard des millions de faits, la décision est. un moment privilégié, apparemment libre et volontaire. Au niveau juridique, le système ne peut fonctionner sans le support de décisions individuelles et libres.

L'approche systémique que nous en a déjà donné la logique de la communication a montré les liens que pouvaient avoir une décision, un fait, un comportement avec de multiples paramètres empruntés au monde culturel, politique, social, familial, etc. ·

La psychanalyse a laissé entendre que la structure de l'économie freudienne et ses grilles de lecture de l'évènement permettaient de comprendre le fonctionnement de toute une série de changements et de décisions.

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Il paraît indiqué de faire provisoirement le point à ce sujet au niveau de la décision juridique chez le juriste.

1. Théorie et critique de la décision.

Le champ qui soustend une décision libre couvre et englobe des finalités diverses et complémentaires ainsi que des rationalités mul­tiples. Les liens de la décision avec l'environnement, avec les effets qu'on lui suppute notamment au niveau des enseignements de la mémoire et de la jurisprudence, réagissent les uns sur les autres et ne peuvent être analysés comme des chaînes déductrices ordonnées selon une même loi de rationalité 60

).

De plus la théorie du sujet permet de repérer les conditions humaines, culturelles et éthiques où s'exercent la décision et de déboucher sur la part d'inspiration que chacune d'elle contient 61

).

La critique analytique des théories du sujet permet de mieux situer les finalités que le sujet se propose et de démontrer que celui-ci peut les déplacer et les condenser inconsciemment; le sujet vise ceci, mais en réalité poursuit cela. Il poursuit ceci et cela alors que parfois ces deux fins sont contradictoires. Ce déplacement, cette condensation donne à la finalité un aspect de multifinalité 60

).

Une décision, avec sa note personnelle individuelle, semble être donc le résultat de contraintes additionnées. C'est l'addition de ces codes auxilaires qui permet l'apparition du style 62

).

60) SFEZ L., Critique de la décision, Presses de la fondation nat. des sc. polit.,

p. 323 et sui v. Dans le domaine judiciaire par exemple, une décision pénale d'acquittement ou de condamnation peut s'analyser selon divers niveaux de rationalité.

On y trouve les motifs explicites évoqués dans la motivation des jugements, les motifs intimes de conviction personnelle qui ont animé le magistrat peut-être tout à fait étrangers aux motifs exprimés, le fait que la décision a été peut-être prise après de long discussions en délibéré où un magistrat éventuellement a été mis en minorité, le fait que le jugement semble parfaitement conforme aux exigences de l'opinion publique, qu'il soit lié à toutes sortes d'opportunité, qu'il apparaisse dans la ligne d'une jurisprudence longtemps établie, qu'il ait été fonction de l'attitude du ministère public, du talent ou non de la défense, du climat de l'audience, de longues con­clusions, etc. Chacune de ces pistes d'analyse à son tour peut ouvrir le chemin à des décisions apparemment sans lien avec les précédentes, comme par exemple un revirement ultérieur de la jurisprudence, une modification de l'attitude des justiciables ou des magistrats, une attitude critique de la presse, etc.

Dans les débats sur la dépénalisation ou la repénalisation des sanctions en droit pénal social, le problème des multi-finalités poursuivies apparaît clairement tout comme dans les plaidoyers pour le transfert de la compétence pénale sociale aux magistrats du tribunal du travail, clarté théorique, efficacité, monopole, augmentation de pouvoir, orientation idéologique, etc. (voir MATTHYS J., Sociale zekerheid- en strafrecht, dans Raakvlakken tussen sociale zekerheidsrecht en strafrecht, p. 73 à 80.

61) IsRAEL L., La décision médicale, Calmann Levy, page de garde.

62) GRANGER G. C., Essai d'une philosophie du style, p. 189 cité par SFEZ L.,

op. cit., p. 319.

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Le « surcode » est le concept qui tente de définir cette interpénétra­tion des différents systèmes au niveau des significations et qui couvre les rapports qui lient chaque système de sens à son voisin. La théorie du « surcode » permet dans une certaine mesure de localiser et de repérer le changement ainsi que d'en esquisser les lois internes de développement.

Les vraies décisions transformatrices et les phénomènes de change­ment qui y sont liés ne se produisent pas toujours dans les lieux du pouvoir institué ni dans les territoires hors la loi ni_ aux lieux où s'échangent une information parfaite et univoque, mais souvent là où une information tronquée, traduite, déformée, passe d'un sous­système à un autre et peut être transmise et mise en pratique. Pour cela, il faut un système de lecture de codes, une sorte de système pluri-disciplinaire qui n'hésite pas à agir sur plusieurs systèmes de rationalités différents 63

).

2. Pratique de la décision juridique.

a. De quelques dimensions de J'incertitude 64).

Dans la pratique quotidienne du juriste, 1 'incertitude peut se polariser autour de nombreux points de repère : la règle applicable, l'analyse adéquate de la demande, la réaction de l'utilisateur, du juge, de l'institution, ses propres capacités conjecturales de joueur; de tacticien, de stratège ...

Cette classification est fragmentaire et laisse de côté de nombreuses questions comme celles du vide du droit, celle d'un problème entière­ment nouveau, celle de l'incidence d'une option idéologique, etc.

b. Exemples de décisions difficiles en droit du travail.

_____:___ diagnostic préalable urgent d'un motif grave ou d'un acte équipollent à rupture avec le développement des stratégies adéquates;

- stratégie face à un sinistrosique; - suite à donner aux plaintes accessoires dans un licenciement

(arriérés, «noir», plainte au pénal); - opportunité d'accepter une transaction; - conseils pour adopter ou faire face à une stratégie de violence

en relations collectives; - opportunité d'accepter une transaction; - engagement d'un procès à finalités ambigües;

63) SFEZ L., op. cit., p. 346. Ainsi, en droit du travail, une note clairement faite dans

une revue spécialisée peut avoir plus d'efficacité transformatrice qu'une campagne de presse ou être simplement un des éléments du changement de la loi.

64) ISRAEL L., op. cit., ch. II; Dimensions de l'incertitude thérapeutique.

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- modification d'un organigramme de fonction et ses incidences de rupture;

- conseil dont les suites peuvent engager l'avenir; - réponse à une demande d'ordre conjecture!; - résistance à des procédures dilatoires; - conseil dans des matières fortement réglementées; - choix de la formule la moins pénalement punissable; ~ acceptation d'une défense difficilement supportable; - des choix en gestion de personnel (embauche, promotion,

licenciement, création ou fermeture d'entreprise); - des fixations de politique en matière de rémunération.

c. Portraits de décideurs en droit 65).

Le décideur glossateur et exégète 66), le décideur ignorant, le décideur

obsessionnel et paranoïa 67), le décideur dépressif, le décideur sadique,

le décideur pervers, le décideur joueur, le décideur incohérent, l'esprit faux systématique, le décideur idéologue.

2) La scène juridique.

La scène juridique est vaste. La vie juridique est représentation théâtrale. Le droit est un lieu où les acteurs se produisent au public. Le droit est aussi une scène de la vie quotidienne.

Prendre conscience de cette dimension scénique du droit se révèle pleine d'enseignement lors par exemple de la préparation d'un procès ou de rédaction de certaines consultations à des niveaux divers, de la présentation du cas, choix des séquences et des gestes à développer, de la dramatisation de l'affaire, de la stratégie d'une réplique. Pour une consultation sur un sujet délicat, la référence imaginaire à un tribunal qui serait saisi du cas, est stimulante pour juger de la crédibilité de la part purement conventionnelle, voire artificielle du procès où son aspect d'ordalie dans certains cas ne peut être intelligible que par la part nécessaire d'imaginaire présent dans la scène juridique.

Le symbolique, l'imaginaire, le rêve sont parties prenantes comme au théâtre et avec la même ambiguïté. La scène théâtrale doit se donner comme un autre lieu que celui qu'elle est réellement, l'acteur doit également s'y donner comme un autre. Cette illusion du lieu et de la personne crée la perspective imaginaire et l'apparente à la scène

65) IsRAEL L., op. cit., ch. VI, Petite phénoménologie de la décision médicale. La pure évocation de certains types de décideurs est à elle seule évocatrice de type professionnel ou de type de décisions. Leur représentation pourra servir d'image ou de contre-image et être porteuse d'efficacité indirecte.

66) LENOBLE J. & OsT Fr., Droit, mythe et raison, p. 230 et 246.

67) LENOBLE J. & ÛST Fr., op. cit., p. 345 et 346.

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du rêve. Mais les conventions théâtrales sont intimement mêlées au versant imaginaire. Elles y jouent un rôle distinct 68

).

Dans un système de droit, le symbolique, l'imaginaire sont là avec une part de convention 69

). Les institutions vont structurer des modalités d'accès à la parole publique et privée en constituant des lieux en partie imaginaire où cette parole pourra s'exprimer en de rituels propres. A Athènes, l'assemblée fonctionnait comme un théâtre où l'activité politique du citoyen se déployait. A Rome, le citoyen était exclu du rôle d'acteur et vivait sa citoyenneté et son droit dans une linguistique de l'énonciation avec un rituel de phrases à prononcer et de gestes à faire.

Le moindre lapsus pouvait entraîner la perte du procès 70).

Mais si le droit peut devenir un monde d'aliénation, d'oppression, et de négation de sens, le procès ne commençant que dans l'écho du cri jeté par Polyphène dans 1 'Amphitrion de Plaute «Personne (outis) me tue» 71

), il n'en reste pas moins vrai que cette contestation de l'arbitraire de la loi ne doit pas aller trop loin, car légiférer, c'est toujours ancrer l'identité dans l'arbitraire des différences, c'est lester de catégories le vacillement du réel, ce n'est pas unir ce que Dieu a séparé 7 2

).

3) Le point de vue de la gestion du personnel.

La guidance juridique du travail a de nombreuses implications comptables, administratives et gestionnaires.

Ces implications mettent en œuvre des techniques propres. 'Les emprunts faits à ces disciplines peuvent être très riches et élargir la portée concrète de beaucoup de règles juridiques.

Ces orientations se recouvrent dans la pratique. Ainsi en matière comptable, on peut partir d'une grille des coûts

sociaux pour aboutir à un véritable bilan social 73). Dans une telle

voie, les techniques comptables s'ajoutent à celles du droit du travail et aux concepts de la gestion du personnel 74

).

68) MANNONI 0., Clefs pour l'imaginaire ou J'autre scène, Collection le Champ

freudien, Le Seuil, p. 116 et suiv. 69

) CASTORIADIS C., L'institution imaginaire de la société, Collections Esprit, p. 178. 70

) DUPONT FI., La scène juridique (Communications, 1977, n° 26, p. 62 à 76). 71

) SCHEFER J. L., L'objet du droit, Présentation (Communications, 1977, n° 26, p. 1). 72) MARTENS Fr., Diététhique ou la cuisine de Dieu (Communications, 1977, no 26,

p. 43 et 44). 73

) VAN DE PuT R., D'une grille des charges sociales vers un bilan social (R. b. sc. comm., 1976, p. 298).

74) VIGNOLLE Y., Bilan social et tableau de bord de l'entreprise, op. cit.,

Loi française du 12-7-77, J.O. 13-7-77; CHEVALIER A., Le bilan social de l'entreprise, Masson, Paris; VAN KEYMOLEN R., Le rapport annuel social (Orieill., 1980, p. 19 et suiv.).

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La gestion sociale de l'entreprise est un passage constant du continent psychologique, économique, technique à celui du droit du travail et de la sécurité sociale 75

).

Mais l'inspiration des travaux sur la gestion du personnel est souvent puisée dans les travaux de la psychologie du travail et des organi­sations 76

).

Enfin, toutes les lois sociales ont des retombées administratives. Il y a les documents à remplir, à fournir, à. modifier, à conserver. Il y a des déclarations, des mises à jour, des calculs, des délais, des formalités de tout genre à accomplir. L'obtention de certains droits dépend du respect des conditions strictement formelles. Tout ce corps de contraintes a entrainé la création de secrétariats sociaux, de cours de formation, etc. La maîtrise de ces problèmes en matière de rémuné­ration passe parfois par l'informatique.

Il importe dans une approche spécifique du droit du travail de repérer les pesanteurs qui s'articulent autour de ces points.

QUATRIÈME PARTIE. APPLICATIONS PRATIQUES EN DROIT DU TRAVAIL

ET RÉFÉRENCES DOCTRINALES

Sous ce titre ont été rangées quelques observations tirées des travaux pratiques réalisés dans les perspectives évoquées dans les 2 premières parties après avoir été retravaillées à la lumière des écrits et travaux plus spécifiquement juridiques.

Le problème de l'inflation des contraintes a été traité en séminaire avec des gestionnaires de personnel, celui des employeurs des secteurs à coloration idéologique en travaux pratiques avec des travailleurs sociaux et celui des travailleurs individuellement en colloque singulier.

75) LAUFER, AMADO, FISHGRUND & TREPO, Monsieur Personnel et le développement des hommes, Flammarion, 1978. Voir aussi nombreux articles sur la question dans Orient., qui s'intitule d'ailleurs Droit social et Gestion du personnel. A propos du problème de l'embauche, voir VAN DE PuT R., L'embauche du travailleur adéquat (R. b. sc. comm., 1978, p. 59 et suiv.) et Embaucher ou être embauché (ibid., p. 4 et suiv.).

76) Handboek, Arbeids en organisatie psychologie, Ed. Van Loghum, Slaterus,

Deventer et de nombreuses références anglo-saxonnes. Voir aussi les nombreuses publications sur le sujet, telles que :

- Collection Hommes et organisations, Gauthier-Villars. - Les éditions d'organisation, Paris. - Les publications de l'Institut de l'entreprise, Masson, Paris. - Visages de l'entreprise, Flammarion. - Techniques et pratique des relations sociales, Publi-Union, Paris.

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§ 1. Inflation des contraintes juridiques et réactions des employeurs 4es secteurs commerciaux

et industriels

1) Tentative d'inventaire.

Dans un premier temps on a voulu établir un inventaire non exhaustif des contraintes pour en relever l'effet cumulatif et y trouver certains enseignements à la lumière des principes théoriques développés dans la première partie.

1. Inflation des contraintes légales en droit individuel 77), collectif78

),

réglementaire 79) et pénal 80

) du travail. Il y a juridisation de toute la vie au travail 81

).

- Essor des notions juridiques assez élastiques comme la subor­dination 82

), la fraude 83), la prévalence du fait sur les qualifications,

l'acte équipollent à rupture, le renvoi abusif; - Caractère hâtif de certaines législations; - Déclin de certains aspects traditionnels comme la prévalence

de 1 'intention des parties, le titre gratuit de certaines prestations 84);

- Abandon au juge répressif de la précision du contenu de certaines obligations 85

);

---:- Demande de plus d'efficacité normative dans le~ secteurs mal réglementés comme la sécurité 86). . . .. .

2. Limitation du choix des collaborateurs et nouveaux modes de répartition du travail.

Lourdeur des préavis et accessoires; extension des travailleurs protégés; embauche obligatoire des stagiaires ou de jeunes de moins

77) Depuis 1900, le législateur est intervenu dix fois à propos du contrat de travail,

voir FRANÇOIS L., dans la préface au livre de FRANCK H., Conditions résolutoires, stabilité de l'emploi et liberté fondamentale, p. 7.

78) Voir FRANÇOIS L., Théorie des relations collectives de travail en droit belge.

79) Sur la surréglementation, voir SoJCHER-RoussELLE, Droit de la sécurité et de

la santé de l'homme au travail, §60 et le renvoi 213, et CROZIER, op. cit., p. 48. 80

) Voir RIGAUX F., op. cit., p. 103 et suiv. 81

) BosLY H., Les sanctions en droit pénal belge, p. 4 et le renvoi 12. 82

) «L'énumération par le juge des indices» de subordination sert de support formel à la conviction du juge, JAMOULLE, Nouveaux visages du contrat de travail, p. 157.

83) On invoquerait la fraude à la loi dès que l'on a le sentiment que son application

aboutirait à des résultats trop fâcheux, voir FRANCK H., op. cit., p. 13. 84

) DE THEUX A., Droit du travail et interprétation, Examen critique de la doctrine et de la jurisprudence récente dans «L'interprétation en droit», Fac. univ. St-Louis, Bruxelles, p. 211 à 274.

85) Voir BosL Y, op. cit., p. 4.

86) Voir SoJCHER-RoussELLE, op. cit.

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de 30 ans, de handicapés, etc.; rigidité du régime légal du travail tempo­raire et des heures supplémentaires; diminution de la durée du travail et limitation du travail des pensionnés; interdiction de certains cumuls; répression du travail frauduleux; absence pour incapacité, crédit d'heures, congé de vacances, de convenance personnelle, politique ou sans motif (absentéisme).

3. Responsabilité civile de l'employeur, éventuellement sur ses propres biens face à la limitation de la responsabilité civile des salariés, les dommages causés aux tiers n'étant pas exclus de la limitation 87

).

La responsabilité pénale des cadres et préposés de l'employeur face à une certaine immunité pénale des autres salariés 88

).

4. Allongement des délais de prescription pénale à 3 ans et littérature juridique favorable à une répression plus organisée et plus efficace 89

). Application de la notion de délit continué pour les conséquences civiles des infractions en matière de rémunération, de jours fériés et de pécule de vacances.

5. Augmentation des procédures de discussion et de concertation et inflation des réclamations, revendications, conflits et contestations 90

)

avec essor du discours idéologique 91 ).

6. Augmentation des coûts sociaux (index, O.N.S.S., barême, 13e mois, pécule de vacances), des rémunérations aléatoires (salaire garanti et indemnité de préavis avec accessoires) et des assimilations (entre autres pécule de vacances pour un premier emploi calculé sur l'écolage de l'année d'exercice).

7. Retrécissemeht de la marge de manœuvre en matière de rémuné­ration (déclin du titre gratuit).

8. Augmentation du contentieux judiciaire 92), des contrôles, des

plaintes au pénal et un appel pour plus de respects des lois sociales 93).

87) Art. 18, loi du 3-7-78; SWENNEN R., Les contrats de travail, p. 31 et suiv.

88) Sur le droit pénal social, voir GossERIES Ph., L'expérience des amendes admi­

nistratives et les aspects fondamentaux du droit pénal social (R. univ. Bruxelles, 1978, 1-3): À l'enseigne du droit social, p. 185 et suiv.

89) Voir GossERIES Ph., Commentaire bibliographique paru dans le J.T. sur le livre

d'André Nayer, Les inspections sociales en Belgique, J.T. 1980, p. 516 et 517 et références.

90) Voir Ies analyses pénétrantes de FRANÇOIS L., dans Théorie des relations

collectives en droit belge, op. cit. 91

) VAN DER VoRsT P., Clefs de droit social belge (R. Univ. Bruxelles, 1978, 1-3): À l'enseigne du droit social, p. 44; DE THEUX A., op. cit., p. 213.

92) On pourrait parler d'une «judicarisation » des problèmes comme on parlait

d'une juridisation de la vie sociale (RIGAUX, op. cit., p. 103). L. FRANÇOIS suggère, à propos du statut juridique de la grève, l'institution d'un organe juridictionnel spécial (op. cit., p. 125).

93) NAYER A., Les inspections sociales en Belgique, Vie ouvrière, 640 p., Bruxelles,

1980.

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9. L'ambiguïté doctrinale et jurisprudentielle sur les conduites à tenir en matière de grève, d'occupation d'usine, de séquestration, de vente sauvage.

2) Réaction de l'entreprise face à ces contraintes.

Face à ces contraintes, les employeurs réagissent. Voici quelques-unes de leurs réactions classées en fonction de l'orientation de cette étude.

1. Maîtrise juridique plus grande des textes et des réglementations avec utilisation de toutes les virtualités ex. :. travail étudiant, travail des interims, travail exempt légalement d'O.N.S.S., sous-traitance, horaire souple, bénévolat, recrutement de stagiaire O.N.Em., travail des pensionnés, exercice des contrôles, recours en responsabilité, tentative de concertation et de conciliation, instauration du droit disciplinaire, recherche systématique de la solution légale la moins lourde 94

).

2. Recherches d'innovations institutionnelles par la création de structures moins vulnérables plus performantes et porteuses d'auto­régulation se situant entre les modèles anciens autoritaires et les modèles ultradémocratiques 95

).

3. Risque de l'infraction pris comme tel 96); le surcontrôle des

absences et de rendement, l'élimination draconnienne par le licencie­ment, la fermeture, la faillite, la liquidation.

4. L'amélioration des conditions de travail et la prise en charge de la gestion sociale de l'entreprise avec le recours aux disciplines scientifiques adéquates (plus de rigueur dans les embauches, dans l'établissement du partage des tâches et dans la suivance des dossiers individuels 97

).

5. Pour les conflits plus violents comme la grève, l'occupation d'usine, la séquestration et les ventes sauvages, tentatives d'adaptation avec l'utilisation de techniques symétriques (lock out, fichier, tentative de réquisition, plainte au pénal etc.).

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3) Impasses et paradoxes.

Ici sont consignées quelques observations en rapport avec les réactions que cette inflation des contraintes a suggérées. Elles sont inspirées de la logique de la commupication.

1. Des employeurs trop puissants dans l'imaginaire. Pour pouvoir imposer aux employeurs des contraintes au-delà d'un certain seuil,

94) En matière d'élections sociales, l'employeur cherche systématiquement à ne pas

dépasser les quorum requis. 95 ) CROZIER, op. cit., p. 20. 96

) On voit surgir la notion de sit-in-director dont la fonction dans l'entreprise consisterait à exercer le rôle de celui qui subit les peines d'emprisonnement, élément recueilli dans un commentaire bibliographique de la Revue de droit pénal, 1979, p. 672.

97) Voir spécialement les publications en matière de gestion du personnel.

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il faut leur prêter plus de puissance qu'ils n'en ont réellement. Quand ils ne peuvent les assumer, en raison même de leur faiblesse, tout le monde est irrité 98).

2. Les autorégulations. La surréglementation se détruit elle-même par son inapplicabilité, par 1 'affaiblissement de la présomption «nul n'est censé ignorer la loi», par l'augmentation des erreurs invincibles 99)

la nécessité de la prévention et de la procédure d'avertissement 1 00).

La multiplication des procès encombre les prétoires et ce1le des plaintes surcharge les inspections sociales 101

). Les situations extrêmes entraînent des réactions de même type. Si la contestation du pouvoir et les revendications augmentent, la dépendance matérielle notam­ment au niveau du besoin de la sécurité grandit. Comme la structure sociale est en nid d'abeille, tout le monde est dépendant de tout le monde. Personne ne commande et tout le monde obéit 102

). L'homme ne se révolte plus que contre lui-même.

Les régulations externes rigoureuses exigées pour le fonctionnement des systèmes juridiques très complexes sont beaucoup plus nombreuses et développées que celles exigées par les systèmes faisant appel à des régulations internes ou individuelles suffisantes à freiner les tendances asociales 1 03

).

3. L'ambiguïté du droit social. II y a un certain fossé entre ce que le droit social dit qu'il est et ce qu'il est en pratique. Son autonomie, son particularisme 1 04

) maintes fois répétés, nés de l'explosion in­dustrielle, de ses scandales et de ses prodigieuses conquêtes vient finalement toujours buter sur les registres nécessairement limités des techniques juridiques.

Les métamorphoses que connaît le droit social s'observent dans toutes

98) Voir BETTELHEIM, Le cœur conscient, Ed. pluriel, p. 121 sous l'intitulé

«Le monde du travail». 99

) Voir BOSLY, op. cit., p. 61 et VAN LANGENDONCK, op. cit., p. 32. 100

) Voir NAYER A., op. cit., p. 519 et suiv., qui critique cet état de chose. 101

) Ainsi a été envisagé dans d'autres matières le procédé d'envoyer au parquet le nom et la signature d'un très grand nombre de personnes ayant commis l'infraction pour forcer aux poursuites et ainsi paralyser la justice.

1 02) CROZIER, op. cit., p. 22.

103) BETTELHEIM, op. cit., p. 147. Voir CORNIL M., La sécurité sociale ou !'anti­

responsabilité (J.T. 1964, p. 181 et 182): la critique qu'a fait la doctrine de cet article en montre tout l'intérêt. Voir VAN DER VORST P., Clefs du droit social belge, loc. éit., p. 67. Voir le type de régulation mis au point par la jurisprudence en matière d'erreur quant à l'observation des formalités pour l'obtention des avantages sociaux, comme l'équilibre donné à l'interprétation du principe que nul n'est censé ignorer la loi, pour assurer le bouclage social et les principes des décisions dédommageant les victimes d'erreurs induites par l'administration elle-même. Voir VAN LANGENDONCK, op. cit., p. 9 à 44.

104) Voir DE THEUX A., op. cit., p. 213 à 240.

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les branches du droit civil 1 05. Malgré ses boîtes noires 1 06

), ses apparentes asymétries 1 07

), ses interprétations divinatoires 1 08), sa sen­

sibilité au rapport de forces et ses liaisons au groupe dominant 1 09)

et ses paradoxes 11 0), phénomènes devenant plus compréhensibles

quand le champ d'observation est suffisamment large pour les y intégrer 111

), le droit social poursuit son grand œuvre de donner la loi, de limiter la force brutale, de donner certains pôles de sécurité dans le rythme accéléré de notre civilisation 112

) et de se frayer un chemin dans cette humanité à demi écrasée sous le poids de ses conquêtes 113

).

4) Autres paradoxes.

Les paradoxes du droit social sont d'ailleurs pareils à ceux du droit tout entier et ceux des sciences sociales. Les systèmes juridiques ont pu fonctionner des millénaires sans qu'on réfléchisse sur eux 114

).

Dans une certaine mesure le droit est une pratique indifférente à ce qu'on en dit 115

).

105) Voir SAVATIER R., Les métamorphoses économiques et sociales du droit civil,

ch. l, Les aspects et les limites de l'éclatement du contrat. 1 06

) Concept tiré des télécommunications transposées en psychologie et visant les phénomènes apparemment inanalysables qui ont une fonction dans le système, WATZLAWICK, Une logique de la communication, op. cit., p. 39.

1 07) Voir DE THEUX A., op. cit., p. 250 à propos de la subordination.

108) DE THEUX A., Le droit de la représentation commerciale, 1975, t. 1, p. 362.

1 09) Voir FOU REZ G., Droit, justice et société, les fondements de la loi, extrait de la

R. nouvelle, 1977, p. 192 et suiv. 1 1 0

) Les jugements sont des supports purement formels à des décisions en fait (voir notamment JAMOULLE M., loc. cit.); le régime fort structuré de la rupture pour motif grave, la souplesse structurelle de l'acte équipollent; l'équivalence purement théorique de la rupture avec indemnité de préavis et celle avec préavis effectif etc.

111) W ATZLA WICK, Une logique de la communication, p. 15; Ainsi par exemple

la notion d'acte équipollent s'est créée sans référence légale immédiate, en dehors de tout formalisme comme une nécessité de fait; voir VAN DE PuT R., Inexécution fautive et dissolution du contrat d'emploi (R.D.S. 1962, p. 241); par ailleurs de manière générale dans le droit civil dès qu'il est fait appel à des éléments subjectifs ou inten­tionnels (ex. subordination) dans les qualifications en cas de conflit, le juge donne la préférence à sa propre vision et la substitue à celle des parties; voir TERRÉ Fr., L'influence de la volonté individuelle sur les qualifications, Paris, 1957, n° 704 et suiv.; à propos de la prévalence du fait sur les qualifications, il a souvent été observé qu'une réclamation devait se couler dans des modes préfabriqués: voir RIEG A., Le rôle de la volonté dans l'acte juridique en droit civil français et allemand, Paris, 1961, n° 27 et suiv.

112) SAVATIER R., op. cit., p. 19.

113) SARDE F., Le droit de vivre et de mourir, Le Seuil, p. 245.

114) Voir MIAILLE M., op. cit., p. 15.

115) Voir CLAVREUL, op. cit., p. 9 à propos de la médecine; les deux théorèmes

fondamentaux de la sociologie juridique seraient: 1) le droit est plus grand que les sources formelles de droit; 2) le droit est plus petit que l'ensemble des relations entre les hommes. Voir CARBONNIER, op. cit., p. 16 à 18.

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Si quelqu'un est en difficulté, il ira prendre conseil auprès d'un juriste, comme on ira prendre médecine si on a quelque malaise 11 6

).

À côté du discours juridique, existe un savoir aussi impératif que lui, le savoir inconscient des hommes, de toujours trouver des exutoires à leurs désirs 117

) même si des penseurs éminents dénient cette soumission du droit à la jouissance 118

).

§ 2. Quelques réactions particulières des employeurs, des secteurs à coloration idéologique 11 9

)

et du sècteur public face aux contraintes

Le droit du travail est vécu fort différemment selon les milieux professionnels. On a voulu relever certaines particularités propres à certains milieux étrangers au monde de l'industrie, des affaires et du commerce.

1. Dans le secteur public, on perçoit des techniques de gestion juridico-sociale spécifiques et symétriques de celles utilisées dans le droit du travail privé. Ex. : l'essor du droit disciplinaire et du signalement pour pallier aux pesanteurs de la stabilité d'emploi et à l'absence d'un droit de rupture immédiat pour faute grave; les modi­fications statutaires doivent passer par des mutations légales.

Au pouvoir de Pemployeur privé correspondent d'autres circuits de pouvoir. La relation à l'argent est différente, etc.

2. Dans le secteur du quart-monde et de l'aide sociale, on distingue moins la dualité employeur-travailleur en raison de la structure démo­cratique de l'entreprise par exemple dans les a.s.b.l. où les salariés sont membres de l'assemblée générale au même titre que)es bénévoles.

La dépendance financière de l'entreprise vis-à-vis de l'Etat (subsides) qui est souvent mauvais débiteur rend les manquements financiers de

116) Voir CLAVREUL, op. cit., p. 18.

117) Voir LACAN, op. cit., p. 10: «À quelqu'un, un juriste, qui avait bien voulu

s'enquérir de ce qu'est mon discours, j'ai cru pouvoir répondre - pour lui faire sentir, à lui, ce qui en est le fondement, à savoir que le langage n'est pas l'être parlant - que je ne me trouvais pas déplacé d'avoir à parler dans une faculté de droit, puisque c'est celle où l'existence des codes rend manifeste que le langage, ça se tient là, à part, constitué au cours des âges, tandis que l'être parlant, ce qu'on appelle les hommes, c'est bien autre chose».

118) Ch. PERELMAN qui fait l'autorité en matière d'argumentation juridique, à propos

de l'approche psychanalytique du droit, tente de la ridiculiser dans une recension qu'il donne du livre L'interprétation en droit. Il écrit textuellement à propos de l'étude de FLORENCE (op. cit.) : «Ayant à prendre une décision, à exercer un choix, le juge doit montrer que son choix n'est pas arbitraire mais respectueux des lois, raisonnable et acceptable. C'est la seule façon de ridiculiser les interprétations psychanalytiques de la jurisprudence (sic) qui affirment que l'interprétation juridique est régie par une logique de soumission qui ne serait qu'une manipulation du désir» (R. dr. pén. crim., 1980, p. 877).

119) Voir FRANCK H.~ op. cit., préface de FRANÇOIS L., p. 9.

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l'employeur moins graves car le personnel hésite souvent à invoquer la rupture du contrat.

Les contestations d'ordre salarial sont moins pesantes, car les enjeux id~ologiques sont étrangers à la recherche du profit. C'est alors vers l'Etat que vont les revendications (subsides, stagiaires O.N.Em., etc.). On attend du pouvoir public de nombreuses aides, mais on en supporte mal le contrôle.

3. Dans les groupes à structure ultradémocratique (auto-gestion) qui gardent le cadre juridique du travail subordonné, le poids de la concertation interne est souvent très lourd (réunions trop fréquentes par rapport au volume des prestations à fournir) et il y a surgissement de pouvoirs parallèles (par ex. celui des leaders).

Quant aux problèmes de droit du travail à l'intérieur des orga­nisations, on constate parfois une contradiction entre les exigences de gestion interne propre à la bonne marche de l'organisation et l'idéologie.

La pesanteur des contraintes juridiques propres au travail ne se fait pas tellement sentir. Quand surgissent des conflits, on peut souvent les expliquer par la structure des mentalités plus que par la structure institutionnelle.

§ 3. De certains comportements des travailleurs face aux conflits d'ordre contentieux

Quels sont finalement les comportements individuels des travailleurs dans cette approche? Le juriste ne les rencontre que dans le cadre de la consultation et de la défense en justice.

1) Les travailleurs sont souvent étrangers à la complexité juridique, mais ils s'y initient par une littérature juridique abondante 120

) et bénéficient d'actions d'information.

2) Ils font souvent appel aux recours juridiques. Le consommérisme juridique est d'ailleurs général et forme un phénomène de société. La multiplication des procès en responsabilité ou leur prise en considé­ration contre les comptables, les médecins, les professions libérales fait l'objet de l'attention desjuristes 121

).

3) Ils portent seuls le poids financier des actes juridiques importants qui émaillent leur vie professionnelle comme l'engagement, les modi­fications de leur contrat et la fin de celui-ci.

4) Entrés dans le contentieux judiciaire, ils vont souvent devoir

120) Voir l'éditorial du premier numéro du périodique Test Droit, mai 1974;

voir les Guides de Vie ouvrière, notamment: BEAUTHIER et HAMAIDE, Vos droits face à la police, au propriétaire, au patron; Les éditions lnfor Jeunes; BEAUTHIER et HAMAIDE, Vos droits de 14 à 25 ans; Les guides Marabout, R.VAN DE PuT, Le licenciement, etc.

121) Voir notamment: Recyclage du Centre des facultés univ. cath. pour le recyclage

en droit, oct. 1980, La responsabilité civile des titulaires de professions libérales (experts fiscaux, réviseurs d'entreprise et experts comptables, médecins et pharmaciens, notaires et avocats).

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vivre une théâtralisation de leurs problèmes de travail dans une dynamique propre, celle de la procédure, avec de l'agressivité, une soumission assez rigide aux règles de la preuve et la nostalgie d'une instance protectrice et puissante 122

), la libération de toute une série de sentiments régressifs 123

) et une présentation souvent très sophisti­quée des choses.

Le résultat sera souvent disproportionné aux efforts et parfois dépendra de la présence d'éléments matériels ou formels très peu investis pendant les débats.

5) Ils tentent d'avoir prise sur les identifications et l'idéologie du juge 124

) qui pourra s'en inspirer dans les cas où l'espace juridique le permet 125

) par exemple là où les appréciations gisent en fait, là où il y a antinomie, là où il y a appréciation des éléments subjectifs des qualifications 126

).

6) Ils ont des appuis collectifs pour lutter contre leur isolement et utiliser le cas échéant avec efficacité le refus de travail (grève, etc.) 127

).

7) Ils sont pris par les enjeux patrimoniaux et symboliques que représente le travail.

8) Ils restent confrontés avec l'implacable réalité et éprouveront confusément la limite de la contestation des institutions, sentant que de nombreux problèmes restent liés à la structure des mentalités, qu'ils ne peuvent trop investir dans les stéréotypes idéologiques et qu'en marge de la concertation institutionnelle surgissent des pouvoirs parallèles.

9) Pour échapper au ressentiment et à l'angoisse qu'ils éprouvent à devoir engager un procès pour faire parfois respecter leurs droits élémentaires, la vision d'une société où les choses seraient autrement et l'action syndicale les aident à en supporter le poids mais aussi à relativiser certains aspects procéduraux et symboliques du procès.

CoNCLUSION

Ce travail tente de faire le point des recherches présentes et passées entreprises dans le cadre des séminaires organisés par la Revue de droit social, les fondant sur des références plus théoriques. Ce chemi­nement, les praticiens du droit social ne sont pas les seuls à les parcourir. Tous les responsables des sciences humaines et de la médecine sont interpellés par les mêmes interrogations et forment les mêmes espoirs.

R. V AN DE PuT.

122) Voir RINGELHEIM, Mytheuse justice (R. nouv., 1977, p. 185).

123) Voir ISRAEL, Le médecin face à son malade, Dessart, p. 183,

Avocat.

124) Voir l'importante étude de VAN HoECKE, L'idéologie du juge, Mens en Maat-schappijbeeld van de rechter (T.P.R., 1976, p. 575-683).

125) Voir VAN GERVEN W., Het beleid van de rechter, p. 129 et suiv. 126

) Voir ci-avant, 115. 127) Voir FRANÇOIS L., Théorie des relations collectives de travail en droit belge.

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Arb. h. Antwerpen (5e k.)- 3-4-1981 Vz. : Van Coppenolle- O.M. : Smits

Pl.: Mrs De Ridder loco Neefs & Buelens R.I.Z.I.V./C. (A.R. 607/80)

Z.J.V. -PROCEDURE. - UITBREIDING VAN DE VORDERING.

Een eis kan slechts uitgebreid worden ten aanzien van de in geding zijnde partijen, tenzij een derde in tussenkomst wordt geroepen.

A.M.I.- PROCÉDURE.- EXTENSION DE LA DEMANDE.

Une demande ne peut être étendue qu'à (égard des parties en litige, à moins qu'un tiers n'ait été appelé en intervention .

. . . Op 15 december 1978, betekend op 20 december 1978, verklaarde de Geneeskundige raad voor invaliditeit geïntimeerde niet meer arbeidsongeschikt vanaf 31 december 1978.

De deskundige, aangesteld door de eerste rechter door vonnis van 20 april 1979 kwam tot het besluit dat geïntimeerde wei arbeids­ongeschikt was.

De eerste rechter vernietigde dan ook bovenvermelde administratieve beslissing. _ln de akte--van ho ger-- beroep- betwist appellant dit deel--- van- het

vonnis niet meer. Wei geeft hij ais reden van het hoger beroep aan dat de eerste rechter ten onrechte:

- gerechtelijke intresten toekent. - akte verleent aan geïntimeerde dat ze haar eis schat op méér

dan 100.000 F en al dus een verdubbelde rechtsplegingsvergoeding toekent.

Ten slotte beoogt appellant dat de kosten ten laste van geïntimeerde zouden gelegd worden.'

Geïntimeerde beoogt de bekrachtiging.

Gerechtelijke intresten.

De oorspronkelijke eis van aanlegster - huidig geïntimeerde -strekte er enkel toe de beslissing van de Geneeskundige raad voor invaliditeit te horen vernietigen.

Het is pas in conclusies neergelegd ter griffie van de Rechtbank op 26 december 1978, dat geïntimeerde de veroordeling vraagt tot betaling van de aan geïntimeerde toekomende vergoedingen vanaf 31 december 1978.

In diezelfde conclusies wordt de eis geschat op méér dan 100.000 F en worden er gerechtelijke intresten gevorderd.

Door verweerder, huidig appellant, werden geen conclusies neer­gelegd.

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Vermits de veroordeling tot betalen van vergoedingen niet gevraagd werd bij de inleiding, dient dit aangezien te worden ais een uitbreiding van de eis. Voor wat de vordering van vergoedingen betreft kan dat op grond van artikel 807 Ger. W. en voor de intresten op grond van artikel 808 Ger. W.

Terecht doet appellant opmerken dat deze vordering ten aanzien van hem ongegrond is om de eenvoudige reden dat hij, het R.I.Z.I.V., geen vergoedingen uitbetaalt.

Het organisme dat uitbetaalt, namelijk het ziekenfonds, door geïntimeerde zelf gekozen, is niet in zake.

Het is onbetwistbaar dat een eis slechts kan uitgebreid worden ten aanzien van de in geding zijnde partijen, tenzij een derde in tussen­komst wordt opgeroepen, wat niet gebeurde.

Vermits de uitbreiding van de eis tot betaling van een onbepaalde som vergoedingen niet gegrond is, kunnen er ook geen intresten toegekend worden.

Re ch tsplegingsvergoeding.

Het koninklijk besluit van 30 november 1970, in uitvoering van artikel 1022 Ger. W., schrijft voor in artikel 3 dat de vergoedingen verdubbeld worden wanneer de ingestelde eis ertoe strekt een ver­oordeling te bekomen van een geldsom van meer dan 100.000 F.

Vermits ten aanzien van appellant geen veroordeling tot een geldsom kan gevraagd worden, is de verhoogde rechtsplegingsvergoeding niet verschuldigd.

Gerechtskosten.

Ingevolge artikel 1017 Ger. W. moeten deze ten laste gelegd worden van appellant.

Het is niet omdat geïntimeerde weigerde in te gaan op een minnelijke schikking, dat haar eis tergend en roekeloos zou zijn.

Het was haar recht haar eis staande te houden op grond van het vonnis van de Arbeidsrechtbank.

Op die gronden, Het Hof, . . . verklaart het ho ger beroep ontvankelijk en gegrond;

bekrachtigt het bestreden vonnis van 21 maart 1980, enkel voor zover het de administratieve beslissing vernietigde en zegde voor recht dat geïntimeerde op 31 december 1978 nog arbeidsongeschikt was; doet het bestreden vonnis teniet voor het overige en opnieuw uitspraak doende : verklaart de eis in betaling van uitkeringen met gerechtelijke intresten ten aanzien van appellant ongegrond; zegt voor recht dat er geen reden is een verhoogde rechtsplegingsvergoeding toe te kennen ...

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Arb. h. Antwerpen (3e k.)- 6-11-1981 Vz.: Loos- O.M.: Van Nuffel- Pl.: Mrs Smeets & Renard

R.I.Z.I.V. & N.M./D. (A.R. 116/81)

Z.I.V.- INVALIDITEIT.- TERUGWERKENDE KRACHT.

De beslissing van de Geneeskundige raad voor invaliditeit tot niet­erkenning van het begin van de staat van invaliditeit heeji terug­werkende kracht tot op de dag volgend op het einde van de arbeids­ongeschiktheid.

A.M.I.- INVALIDITÉ.- RÉTROACTIVITÉ.

La décision du Conseil médical de l'invalidité de refuser de reconnaître le début de l'état d'invalidité rétroagit au jour suivant la jin de 1 'incapacité de travail.

. . . Geïntimeerde bevond zich, overeenkomstig de beslissing van de adviserend geneesheer van de Landsbond van de neutrale mutua­liteitsverbonden, in het tijdvak van primaire erkende arbeidsongeschikt­heid vanaf 30 september 1978.

In zitting van 18 maart 1980 stelde de Geneeskundige raad voor invaliditeit vast dat geïntimeerde op 30 september 1979 niet arbeids­ongeschikt was · overeenkomstig de bepalingen van artikel 20 van het K.B; van 20 juli 1971, houdende instdling van een verzekering tegen arbeidsongeschiktheid ten voordele van de zelfstandigen.

Verwijzend naar laatsgenoemde beslissing vorderde de Mutualiteit van geïntimeerde de terugbetaling van de invaliditeitsvergoedingen die geïntimeerde over de periode van 30 september 1979 tot 18 maart 1980 ten onrechte had ontvangen.

Bij verzoekschrift dd. 27 maart 1980- tekende geïntimeerde beroep aan tegen de beslissing van de Geneeskundige raad voor invaliditeit voorhoudend dat zij vanaf 30 september 1979 wei degelijk algeheel arbeidsongeschikt was in de zin van artikel 20 van het K.B. van 20 juli 1971 en dit alleszins tot 18 maart 1980, zodat zij in geen geval tot enige terugbetaling van de genoten vergoedingen kan gehouden zijn.

Bij verzoekschrift dd. 6 juni 1980 kwam de Landsbond van de neutrale mutualiteitsverbonden vrijwillig tussen in het geding ten einde geïntimeerde te horen veroordelen tot het terugbetalen van de ten onrechte genoten invaliditeitsvergoedingen ten bedrage van 45.270 F.

In het bestreden vonnis komt de arbeidsrechtbank tot het besluit dat, met toepassing van artikel 51 van de Wet van 9 augustus 1963 tot instelling en organisatie van een regeling voor verplichte ziekte- en invaliditeitsverzekering, de beslissing van de Geneeskundige raad voor invaliditeit geen terugwerkende kracht kon hebben zodat de staat van arbeidsongeschiktheid tot 18 maart 1980 verworven wasen er derhalve van terugbetaling van vergoedingen geen sprake kan zijn.

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Ten aanzien van de staat van invaliditeit.

De beslissing van de Geneeskundige raad voor invaliditeit dd. 18 ma art 1980, houdende niet-erkenning van de staat van invaliditeit is uitvoerig en grondig gemotiveerd.

De summiere medische attesten die door geïntimeerde worden over­gelegd, zijn niet van aard om de gegrondheid van deze beslissing in twijfel te trekken.

Er zijn derhalve geen redenen voorhanden om de litigieuze beslissing op dat punt te hervormen.

De in dat verband door geïntimeerde ingestelde vordering is derhalve ongegrond.

Ten aanzien van de terugvordering van de invaliditeitsvergoedingen.

Uit hetgeen voorafgaat volgt dat geïntimeerde op 30 september 1979 niet de door artikel 20 van het K.B. van 20 juli 1971 vereiste arbeidsongeschiktheid vertoonde zodat zij in beginsel geen aanspraak kon maken op invaliditeitsvergoedingen.

De vraag stelt zich evenwel of de vaststelling van het niet-bestaan van de staat van invaliditeit door de Geneeskundige raad op 18 maart 1980 met terugwerkende kracht uitwerking kon hebben op 30 september 1979.

Artikel 62 van het K.B. van 20 juli 1971 bepaalt dat de beslissingen in verband met de arbeidsongeschiktheid in het tijdvak van invaliditeit onder toepassing vallen van de bepalingen die dezelfde aangelegenheid regelen in het stelsel der uitkeringen ingericht krachtens de wet van 9 augustus 1963 en inzonderheid de artikelen 51 en 52 van genoemde wet en van hoofdstuk III van het K.B. van 4 november 1963.

Artikel 51 van de wet van 9 augustus 1963 bepaalt: - eerste lid : «De Geneeskundige raad voor invaliditeit stelt,

overeenkomstig de bepalingen van artikel 42, op basis van een door de adviserend geneesheer van de verzekering opgemaakt verslag, de staat van invaliditeit als bedoeld in artikel 56 vast en bepaalt de duur ervan».

- tweede lid : ... - der de lid : «De beslissingen van de adviserend geneesheer, van de

geneesheer-inspecteur of van de Geneeskundige raad voor invaliditeit, waarbij het einde van de staat van invaliditeit wordt vastgesteld, hebben geen terugwerkende kracht ».

De erkenning van de staat van arbeidsongeschiktheid door de adviserend geneesheer van de mutualiteit schept aileen recht op vergoeding tijdens de periode van primaire ongeschiktheid.

Nadien kunnen slechts vergoedingen verschuldigd zijn op voorwaarde dat de staat van invaliditeit door de Geneeskundige raad voor invaliditeit is vastgesteld.

Nu een dergelijke beslissing van erkenning of niet-erkenning niet de vaststelling van het einde van de staat van invaliditeit tot voor-

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werp heeft doch wei het eventuele begin ervan, is het derde lid van artikel 51 niet toepasselijk.

Het bepaalde van het derde lid van artikel 51 kan derhalve niet beletten dat de aangevochten beslissing, op welk ogenblik zij ook moge genomen zijn, uitwerking heeft vanaf de dag met betrekking tot dewelke zij is genomen, te weten: de dag volgend op het einde van de primaire arbeidsongeschiktheid.

Ook aan het dwingende van de rechtszekerheid waarop geïntimeerde zich in verband met de terugwerkende kracht van administratieve beslissingen zou kunnen beroepen, wordt in geen geval atbreuk gedaan, nu in casu de administratieve beslissing geen einde stelt aan een reeds bestaand recht op invaliditeitsvergoedingen doch aileen vaststelt dat een dergelijk recht nooit is ontstaan (Arb. h. Brussel 14-11-80, A.R. 10.283; Arb. h. Bergen 13-9-78, R.I.Z.I.V., 1979, 107; Arb. h. Gent 15-6-73, R.I.Z.I. V. 1976, 457).

Uit hetgeen voorafgaat blijkt dat geïntimeerde geen recht had op invaliditeitsvergoedingen tijdens de litigieuze periode en dat de door de Landsbond van de neutrale mutualiteiten ingestelde vordering tot terugbetaling gegrond is.

Op die gronden, Het Arbeidshof... ontvangt het ho ger beroep en verklaart het

gegrond; doet het bestreden vonnis teniet en opnieuw rechtdoende; wijst de door geïntimeerde ingestelde vordering af ais ongegrond; verklaart de door de Landsbond van de neutrale mutualiteitsverbonden ingestelde vordering tot tussenkomst ontvankelijk en gegrond; ver­oordeelt geïntimeerde tot het terugbetalen aan genoemde Landsbond van de som van 42.570 F.

C. trav. Bruxelles (10e ch.)- 12-12-1980 Pr. : Remion- M.P. : Peereboom Pl.: Mes Vande Wiele & Matterne

H. c/I.N.A.S.T.I. (R.G. 10.556)

STATUT SOCIAL DES TRAVAILLEURS INDÉPENDANTS. - ARTISTE DE VA­

RIÉTÉ.

Les artistes de spectacle engagés contre rémunération pour se produire au cours de représentations ne sont pas nécessairement des travailleurs salariés.

SOCIAAL STATUUT DER ZELFSTANDIGEN.- VARIETÉARTIST.

Variétéartiesten die tegen vergoeding optreden zijn niet noodzakelijk loon­trekkenden.

. . . Entendu, . . . Monsieur H. Peereboom, avocat général, en son avis conforme;

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Attendu que l'appel est régulier en la forme et que sa recevabilité n'est pas contestée;

Attendu que l'appelante ayant exercé la profession d'artiste de variété (« strip-teaseuse »), l'Institut d'assurances sociales pour travail­leurs indépendants lui réclame le paiement des cotisations sociales pour une période s'étendant du deuxième trimestre 1974 au quatrième tri­mestre 1978, avec majorations pour retard et intérêts judiciaires;

Attendu que le tribunal du travail de Bruxelles, saisi de cette demande, a fait droit à celle-ci tout en accordant des termes et délais à l'appelante qui les sollicitait;

Attendu qu'il ne résulte pas des éléments contenus dans le dossier de la procédure que 1 'appelante ait contesté en première instance ·sa qualité de débitrice à l'égard de l'Institut national d'assurances sociales pour travailleurs indépendants et la débition des sommes qui lui étaient réclamées;

Attendu qu'actuellement l'appelante prétend que le statut social de travailleur indépendant ne lui est pas applicable, mais bien celui de travailleur salarié, et que dès lors elle n'est pas redevable des cotisations qui lui sont réclamées par 1 'intimé;

Attendu qu'elle fonde ses prétentions sur l'article 3, 2° de l'arrêté royal du 28 novembre 1969 qui étend l'application de la loi du 27 juin 1969 revisant l'arrêté-loi du 28 décembre 1944 concernant la sécurité sociale des travailleurs aux artistes de spectacle tels que notamment les artistes chorégraphiques et de variété «qui sont engagés contre rémunération pour se produire au cours de représentations, ... »;

Attendu que l'intimé maintient sa demande en la justifiant en ordre principal de la manière suivante : 1 'appelante a reconnu sa dette envers l'Institut à plusieurs reprises: en introduisant une demande de dispense le 20 juillet 1977, dispense qui fut refusée pour les cotisations du deuxième trimestre 1972 au premier trimestre 1978, en faisant le 10 mars 1978 une promesse de paiement de la somme qui lui était réclamée, en effectuant des versements d'acomptes sur cette somme les 17 août, 22 septembre, 24 octobre, 21 novembre et 29 décembre 1978 et enfin en sollicitant termes et délais du tribunal du travail en son audience du 10 septembre 1979;

Attendu, en ce qui concerne cet argument de l'intimé, que l'appelante, qui n'a pas déposé de conclusions écrites, a, par la voie de son conseil, plaidé en quelque sorte l'erreur de droit, en se présentant comme une personne quasi analphabète, ignorante de ses droits et de ses obligations;

Attendu, quant au moyen présenté par 1 'appelante dans son acte d'appel et fondé sur l'article 3, 2° de l'arrêté royal du 28 novembre 1969, que deux thèses sont développées:

1 °) L'appelante estime que l'article 3, 2° de l'arrêté royal du 28 novembre 1969 a pour effet de soumettre les artistes de spectacle,

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dont ceux de variété, au statut social des travailleurs salariés dès qu'il est constaté qu'ils sont engagés contre rémunération pour se produire au cours de représentations, sans qu'il faille rechercher si, comme l'exige l'article 2, §1er de la loi du 27 juin 1969 en exécution duquel l'article 3, 2° de l'arrêté royal du 28 novembre 1969 a été pris, ces personnes fournissent leurs prestations sous l'autorité d'une autre personne ou exécutent leur travail selon des modalités similaires à celles d'un contrat de louage de travail;

Pour 1 'appelante donc, le Roi a délibérément considéré que ces artistes se trouvaient nécessairement dans les conditions prévues par la loi;

Il échet de remarquer que la Cour de cassation s'est ralliée à cette thèse dans son arrêt du 12 février 1979 (J.T.T. 1980, 44);

2°) L'intimé, par contre, se référant à un avis exprimé par le ministre de la prévoyance sociale (Q. et R. Chambre no 8, session 1977-78, 20-12-77, Question no 27 du 1-12-77), considère, à l'instar de l'Office national de sécurité sociale, que les artistes de spectacle engagés contre rémunération pour se produire au cours de représentations, ne sont pas soumis nécessairement au statut social des travailleurs salariés malgré les dispositions de l'arrêté royal du 26 novembre 1969: pour ce faire, ils doivent établir qu'ils remplissent les conditions prévues par 1 'article 2, §1er de la loi du 27 juin 1969 dans le cas où ils ne seraient pas liés par un contrat de louage de travail, savoir soit qu'ils fournissent leurs prestations de travail sous l'autorité d'une autre personne, soit qu'ils exécutent leur travail selon des modalités simi­laires à celles d'un contrat de louage de travail;

Attendu que cette thèse a été adoptée par la Cour d'appel de Gand (chambre correctionnelle) dans son arrêt du 7 juin 1979 (Doc. Nat. Cl. VII A.2); elle 1 'avait déjà été précédemment par la Cour du travail de Gand (arrêt du 16-12-74, J.T.T. 1975, 157) et par le tribunal du travail d'Anvers (jugement du 4-10-76, J.T.T. 1977, 257);

Attendu que c'est à bon droit que l'appelante dit être soumise au statut social des travailleurs salariés par application de 1 'arrêté royal du 28 novembre 1969, sans devoir établir qu'elle se trouve bien en fait dans les conditions prévues par l'article 2, §1er de la loi du 27 juin 1969;

Attendu que, comme relevé ci-dessus, la Cour de cassation s'est prononcée dans ce sens et à la lecture de l'article 3 de l'arrêté royal du 28 novembre 1969 qui énumère les différentes personnes à qui le bénéfice de la loi du 27 juin 1969 est étendu par application de son article 2, §1er, on peut se rendre compte qu'il s'agit effectivement de travailleurs «marginaux» dont la qualité de salarié aurait pu sans doute être discutée mais que le législateur a voulu assimiler aux travailleurs salariés afin d'éviter des hésitations et des discussions;

Attendu que les dispositions applicables en l'espèce étant d'ordre public, on ne peut, pour les rendre inopérantes, invoquer · une

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quelconque reconnaissance de dette dans le chef de l'appelante ou l'abstention de versement de cotisations sociales à l'Office national de sécurité sociale, abstention qui ne pourrait d'ailleurs pas être reprochée à l'appelante mais bien aux personnes qui l'ont engagée;

Attendu, quant à la demande de 1 'intimé de condamner, dans ce cas, l'appelante aux frais de procédure, qu'on n'en aperçoit vraiment pas la justification;

Attendu qu'on ne peut reprocher à l'appelante de ne pas s'être aperçue immédiatement du mal-fondé des prétentions de l'intimé, celui-ci étant bien plus à même qu'elle avec les moyens dont il dispose, de s'en rendre éventuellement compte;

Par ces motifs, La Cour, ... reçoit 1 'appel et le déclare fondé; met à néant le jugement

a quo; déboute 1 'intimé de son action originaire ...

C. trav. Bruxelles (4e ch. B)- 25-3-1981 Pr. : Hélin - M.P. : Peereboom- Pl. : Mes Kirschen & Bonbled

L. C. cf Y.H. et div. qq.

DURÉE DÉTERMINÉE. - RUPTURE IRRÉGULIÈRE APRÈS PENSION. - IN­

CIDENCE SUR L'INDEMNITÉ DE RUPTURE.

Après l'âge de la pension légale complète, l'employé ne peut prétendre qu'à une indemnité égale au double de l'indemnité de six mois prévue pour le contrat à durée indéterminée rompu par l'employeur.

BEPAALDE DUUR. - ÜNREGELMATIGE VERBREKING NA PENSIOEN. -WEERSLAG OP VERBREKINGSVERGOEDING.

De werknemer wiens kontrakt verbroken werd na volstrekte wettelijke pensioen­leejiijd heeji slechts recht op een verbrekingsvergoeding gelijk aan het dubbel van de vergoeding ten be/ope van zes maand voorzien in een kontrakt voor onbe­paalde duur.

. . . Entendu... Monsieur H. Peereboom, avocat général, en son avis écrit et conforme;

Attendu que l'appel, régulier en la forme, a été interjeté dans le délai légal;

Attendu que les faits et la procédure suivie jusqu'ores peuvent se résumer comme suit:

Le 27 juillet 1976, l'appelant signa avec la s.a. E.H. un contrat d'emploi à durée déterminée de 54 mois, prenant cours le 1er septembre 1976 pour s'achever le 1er mars 1981.

Par lettre du 22 mars 1979, la dite société lui notifia son congé moyennant un préavis d'une durée de six mois, prenant cours le 31 mars 1979.

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Sur contestation de l'appelant, la société confirma le 31 mai 1979 sa décision de mettre fin au contrat mais moyennant une indemnité égale à 12 mois de rémunération, tout en lui précisant qu'à partir du 1er juin 1979' il ne ferait plus partie de son personnel.

L'action originaire mue par l'appelant et telle qu'elle fut réduite en ses conclusions, tendait à la condamnation de la société à lui payer 987.489 F d'indemnité compensatoire de 9 mois de préavis.

Sur la considération qu'au jour de son licenciement, l'appelant était âgé de plus de 65 ans et en application, dès lors, des articles 40 et 83 de la loi du 3 juillet 1978 sur les contrats de travail, le premier juge déclara 1 'action non fondée.

En appel, les parties reprennent leurs positions de première instance. Attendu que l'article 40 de la loi du 3 juillet 1978 sur les contrats

de travail dispose en son §1er que «si le contrat a été conclu pour une durée déterminée ( ... ), la partie qui résilie le contrat avant terme et sans motif grave, est tenue de payer à 1 'autre une indemnité égale au montant de la rémunération qui restait à échoir jusqu'à ce terme, sans que ce montant puisse toutefois excéder le double de la rémunération correspondant à la durée du délai de préavis qui aurait dû être respecté si le contrat avait été conclu sans terme»;

que l'article 83 de la même loi prévoit que: «si le congé est donné en vue de mettre fin au contrat à durée indéterminée au moment où l'employé atteint l'âge normal de la pension légale complète ou après cet âge, le délai de préavis, par dérogation à 1 'article 82, est fixé à six mois si le congé est donné par l'employeur( ... )»;

Attendu que l'appelant avait plus de 65 ans, âge de la prise de cours de la pension légale complète (dans les faits, plus de 661/2 ans) à la date de la rupture de son contrat à durée déterminée lequel devait s'achever le 1er mars 1981; qu'il suit que, par application combinée des articles 40 et 83 précités, l'appelant ne peut prétendre qu'à une indemnité égale au double de 1 'indemnité de six mois prévue pour le contrat à durée indéterminée rompu par l'employeur après l'âge de la pension légale complète, soit 12 mois (en ce sens, C. trav. Bruxelles 8-10-80, R.G. 9928, inédit); qu'il a reçu pareille indemnité dont le montant en soi n'est pas contesté; qu'il a donc été rempli de ses droits;

Par ces motifs, La Cour, statuant contradictoirement, déclare 1 'appel recevable mais

non fondé ...

A vis du M.P. (Extrait)

L'appelant estime que cet article 83 ne peut s'appliquer en l'espèce car il tend seulement à contrebalancer la disposition légale rendant nulle la clause réso­lutoire pour mise à la retraite du travailleur et il s'appuie sur certains commentaires extraits des travaux parlementaires de la loi du 21 novembre 1969 qui avait introduit le texte en question dans les lois coordonnées de 1955 sous l'article 15bis de ces lois.

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Les intimés, s'appuyant également sur les travaux parlementaires de la loi de 1969 et en outre sur ceux de la loi du 3 juillet 1978, estiment que le premier juge a fait une juste application de la loi : il résulte notamment desdits travaux que les dispositions en question «étaient destinées à faciliter la mise au travail après l'âge de la pension».

En réalité, les travaux parlementaires semblent indiquer que ces dispositions possèdent les deux objectifs.

En outre, le fait qu'elles figurent dans l'article qui suit celui relatif aux délais normaux de préavis des contrats à durée indéterminée, alors que l'article 40 de la loi de 1978 se réfère d'une façon tout à fait générale «à la durée du délai de préavis qui aurait dû être respecté si le contrat avait été conclu sans terme» permet de dire que l'article 83 doit recevoir application en cas de résiliation d'un contrat d'emploi à durée déterminée avant terme, alors que l'employé a atteint l'âge de la pension légale complète. En conclusion, j'estime qu'il y a lieu à confirmation du jugement a quo.

Ar b. h. Brussel (9e k.) - 6-4-1981 Vz.: Van De Velden- O.M.: De Leye

Pl. : Mrs Magits & De Caluwé L. & V.D.P./R.S.V.Z. (A.R. 11.178)

SoCIAAL STATUUT DER ZELFSTANDIGEN. - HELPER. - FISKAAL KRI­

TERIUM.

Het feit, bepaalde vergoedingen te hebben ontvangen, bewijst geenszins de hoedanigheid van helper.

STATUT SOCIAL DES TRAVAILLEURS INDÉPENDANTS.- AIDANT.- CRITÈRE FISCAL.

Le fait d'avoir perçu certaines sommes, ne prouve nullement la qualité d'aidant.

. . . Overwegende dat uit de bestanddelen van de zaak blijkt dat appellanten door geïntimeerde op 27 september 1979 werden gedag­vaard ten einde zich te horen veroordelen tot de betaling van de achter­stallige bijdragen in de sector Sociaal statuut der zelfstandigen, voor een totaal bedrag van 46.516 F, wettelijke verhogingen en rappel' kosten inbegrepen; dat in de loop van het geding voorde eerste rechter, de vordering op 39.585 F werd teruggebracht; dat de eis, aldus herleid, werd ingewilligd.

Dat in hoger beroep appellanten aanvoeren dat deze niets zijn verschuldigd daar eerste appellante nooit helpster is geweest bij de tweede; dat geïntimeerde voorhoudt dat eerste appellante wei helpster was en bijgevolg de gevorderde bijdragen verschuldigd zijn.

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Discussie.

Overwegende dat luidens artikel6 van het koninklijk besluit nr 38 van 27 juli 1967 onder helper wordt verstaan ieder persoon die in België een zelfstandige in de uitoefening van zijn beroep bijstaat of vervangt zonder tegenover hem door een arbeidsovereenkomst te zijn verbonden.

Dat appellanten verwijzen naar hun belastingaangiften en· naar de loonfiches als een bewijs dat de aktiviteit van eerste appellante deze van werkvrouw was; dat men evenwel vaststelt dat uit hoofde van deze aktiviteit nooit bijdragen. werden betaald in het regime werknemers R.S.Z.; dat de lonen door tweede appellant als bedrijfslasten bij zijn fiskale aangiften werden aangegeven (zie bv. de vermelding in de bijlage bedrijfsuitgaven 1976: belastbare lonen: 48.000 F); dat eerste appel­lante bv. voor het aanslagjaar 1977, inkomsten van 1976, 60.000 F verklaart als werkster.

Dat door de adjunkt-inspecteur van geïntimeerde ter plaatse een onderzoek werd ingesteld.

Dat uit zijn verslag blijkt dat voor het aanslagjaar 1973, door eerste appellante 42.000 F werd aangegeven, voor 1974 48.000 F, voor 1975 52.000 F, voor 1976 60.000 F, voor 1977 60.0000 F.

Dat de adjunkt-inspecteur zich op 3 januari 1978 ter plaatse begaf en noteert:

Verklaringen: tot heden, helpster bij haar dochter en schoonzoon V. d. P. F.

Werkelijke toestand: deze laatste baat een herberg uit op het adres (aanpalende woning); hulp, gewoonlijk en hoofdzakelijk, enkele uren per dag en dan vooral onderhoudswerken : kuisen, huishoudelijke karweien, hulp in het gezin, volgens betrokkene is zij nooit aanwezig in de drankgelegenheid zelf.

Tewerkstelling: zonder enige band van ondergeschiktheid; geen arbeidsovereenkomst; geen sociale zekerheid of R.M.Z.-bijdragen van toepassing.

Sociaal statuut: geen aansluiting SVF. Overwegende dat uit dit alles het Hof meent te kunnen afleiden dat

in werkelijkheid eerste appellante, die geboren isop 8 september 1913, en naast haar gehuwde dochter woont waarvan de echtgenoot een café uitbaat, de gewone taken van een werkvrouw in het gezin vervult.

Dat haar hiervoor een loon of vergoeding wordt betaald (minstens officiee!) die door de schoonzoon als bedrijfslast wordt afgetrokken; dat deze bedrijfslast als fictief voorkomt, dat op het uitgekeerde loon geen afhoudingen R.S.Z. werden gedaan.

Dat dit alles wijst op een bedoeling minder belasting te moeten betalen, doch niet het bewijs levert, ondanks de juridische ficties desaangaande aangewend, dat eerste appellante als helpster kan worden beschouwd, t.t.z. iemand die een zelfstandige in de uitoefening van zijn beroep bijstaat of vervangt zonder tegenover hem door een arbeidsovereenkomst te zijn verbonden; dat namelijk niet wordt aange-

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toond dat in werkelijkheid eerste appellante hoofdzakelijk bijstand zou verlehen in de uitbating van het café.

Dat het hoger beroep dan ook gegrond is. Om deze redenen, Het Arbeidshof, recht doende op tegenspraak... gelet op het

schriftelijk advies van de heer O. De Leye, advocaat-generaal, ontvangt het hoger beroep, verklaart het gegrond, doet het bestreden vonnis teniet ...

Arb. h. Gent (6e k.)- 22-6-1981 Vz. : Broeckx- O.M. : Van der Steichel Pl.: Mr Simoens loco Van de Gehuchte

D.M./N.V.S.M. (A.R. 366/80)

Z.I.V.- LAATTIJDIGE AANGIFTE.- BEWIJS.

Een verklaring onder eed van een buur dat betrokkene het getuigschrifi van arbeidsongeschiktheid tijdig heeji gepost, is niet steeds een voldoende bewijs van tijdige aangifie in de zin van art. 8, al. 1 van het K.B. van 31 december 1963.

A.M.I.- DÉCLARATION TARDIVE.- PREUVE.

La déposition sous serment d'un voisin, confirmant que l'attestation d'incapacité de travail a été postée à temps, n'est pas toujours une preuve suffisante de déclaration dans les délais, dans le sens de l'art. 8, par. 1er de l'A .R. du 31 décembre 1963 .

. . . Overwegende dat geïntimeerde op 4 juli 1976 aan appellant ter kennis bracht dat hem de uitkeringen wegens ziekte en arbeids­ongeschiktheid moesten geweigerd worden tussen 21 juni 1976 en 5 juli 1976, krachtens artikel 8 al. 1 van het koninklijk besluit van 31 december 1963 dat de ingangsdatum van het recht op uitkeringen bepaalt voor niet-tijdige aangifte;

Dat deze beslissing getroffen werd nadat appellant op 14 juni 1976 arbeidsongeschikt werd en gewaarborgd weekloon had genoten tot 20 juni 1976, terwijl hij van deze arbeidsongeschiktheid eerst op 5 juli 1976 aangifte deed;

Overwegende dat de arbeidsrechtbank, na de vordering ten overstaan van het Rijksinstituut voor ziekte- en invaliditeitsverzekering onont­vankelijk te hebben verklaard, bij tussenvonnis appellant toegelaten heeft het bewijs te leveren dat zijn arts dokter C. op 14 juni 1976 een medisch attest had opgesteld dat zijn arbeidsongeschiktheid wegens ziekte had bevestigd en dat hij reeds dezelfde avond dit stuk had gepost ten behoeve van geïntinwerde;

Dat appellant liet overgaan tot het verhoor van een getuige, V.H., gebuur van appellant, die onder eed bevestigde dat hij op maandag

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14 juni 1976, kort na de middag, appell~mt voor zijn deur zag voorbij­wandelen met een briefje van bleke kleur in de hand; dat appellant hem toen verklaarde een brief voor de ziekenkas te gaan posten en dat hij uiteindelijk gezien had dat appellant verder in de straat deze brief heeft gepost;

Overwegende dat de arbeidsrechtbank deze verklaring als een onvoldoende bewijs heeft beoordeeld en daardoor het bewijs niet werd geleverd dat appellant tijdig aangifte had gedaan van zijn arbeids­ongeschiktheid aan geïntimeerde;

Dat derhalve de vordering als ongegrond werd afgewezen; Overwegende dat appellant de hervorming van het vonnis a quo

vraagt en aanvoert dat hij voldoende het bewijs heeft geleverd dat hij tijdig geïntimeerde van zijn arbeidsongeschiktheid heeft verwittigd op 14juni 1976;

Overwegende dat appellant oorspronkelijk beweerde dat meerdere personen, waaronder zijn dokter, een bediende van de ziekenkas en een gebuur, konden aantonen dat hij reeds op 14 juni 1976 zijn aangifte had gepost;

Dat tenslotte aileen de gebuur V.H. bereid was hierover een verklaring onder eed af te leggen op 5 september 1978 ;

Overwegende dat uit deze verklaring, die trouwens met grote om­zichtigheid moet gelezen worden wegens het grote aantal details die na verloop van meer dan twee jaar nog door de getuige worden verstrekt, niet blijkt dat appellant op 14 juni 1976 een getuigschrift van arbeidsongeschiktheid heeft gepost; dat wel deze getuige verklaarde gezien te hebben dat het ging om een bleek briefje;

Dat evenmin uit dit getuigenverhoor is gebleken sedert wanneer en voor hoelang appellant arbeidsongeschikt zou zijn geweest;

Dat de eerste rechter derhalve terecht heeft aanvaard dat appellant onvoldoende het nodige bewijs heeft geleverd en dat niet aangetoond wordt dat appellant zich naar de voorschriften van artikel 8, al. 1 van het koninklijk besluit van 31 december 1963 heeft gedragen;

Op die gronden, Het Arbeidshof, . . . verklaart het ho ger beroep ontvankelijk doch

ongegrond ...

C. trav. Liège (5e ch.)- 21-10-1981 Pr.: Mottet- M.P.: Thonon- Pl.: Me Massaux

U.N.F.M.N. cjB. (R.G. 7035/79)

A.M.I. - FAUTE GRAVE. - FoRCE DE CHOSE JUGÉE AU PÉNAL.

INTÉRÊTS.

Les motifs d'un jugement pénal sortent leurs effets erga omnes et lient la juridiction du travail.

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==-===================~======--=--=--~--~=======

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Z.I.V.- ZWARE FOUT.- KRACHT VAN HET STRAFRECHTELIJK GEWIJSDE. - I NTRESTEN.

De motiveringen van de strafi'echtsmachten ge/den erga omnes en binden dan oak de arbeidsrechtbanken .

.. . Attendu que l'appel, régulier en la forme, a été interjeté dans le délai légal; qu'il est recevable;

Attendu que, par requête du 25 septembre 1978, l'U.N.F.M.N. a réclamé à B., son assuré social, la moitié des débours qu'elle a faits en sa faveur à la suite d'un accident de roulage dont il avait été victime;

Attendu que le tribunal correctionnel qui a condamné l'auteur de l'accident a retenu la moitié de la responsabilité de ses dommages à charge du sieur B., celui-ci ayant accepté de prendre place dans un véhicule conduit par une personne en état d'ivresse;

Attendu que, sur base de cette décision, 1 'appelante a réclamé à 1 'intimé devant le tribunal du travail la moitié de ce qu'elle avait payé soit 267.390 F :2 = 133.695 F;

Qu'elle a basé son action sur l'article 70, paragraphe 3 b de la loi du 9 août 1963, considérant que l'intimé avait commis une faute grave;

Attendu que le tribunal du travail a débouté l'Union nationale des mutualités neutres de sa demande, considérant qu'il n'y avait pas lieu de faire application de l'article 70, paragraphe 3, alinéa b de la loi du 9 août 1963 au profit de la demanderesse, l'imprudence du défendeur constituant une faute qui n'a pas le caractère de gravité requise pour son application;

Attendu que l'appelante estime que l'intimé a commis une faute grave et que les premiers juges n'ont pas tiré les conséquences du jugement rendu le 21 février 1973 par le tribunal correctionnel de Liège, coulé en force de chose jugée, jugement qui estime que 1 'intimé avait participé aux risques en prenant place dans la voiture d'un conducteur en état d'ivresse alors qu'il devait se rendre compte de son état; qu'il précise en conclusions que la motivation du jugement rendu par le tribunal correctionnel de Liège doit sortir ses effets erga omnes et qù'en réalité les premiers juges étaient tenus par cette motivation de laquelle il résulte que l'actuel intimé a commis la faute grave prévue par la loi;

Attendu qu'aux termes de l'article 70, pararaphe 3 b de la loi du 9 août 1963 l'octroi des prestations prévues par ladite loi est refusé pour les dommages trouvant leur source dans une faute grave commise par le bénéficiaire;

Attendu que le tribunal correctionnel a décidé que 1 'intimé avait commis une imprudence en prenant place dans la voiture conduite par une personne en état d'ivresse;

Attendu qu'il y a lieu d'apprécier si en l'espèce l'intimé a commis la faute grave prévue par l'article 70, paragraphe 3, alinéa 2 de la loi du 9 août 1963;

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Attendu que la notion de faute grave en cette matière n'a pas été définie par le législateur;

Attendu que selon la doctrine il faut entendre par faute grave: - l'acte dont celui qui s'en est rendu coupable connaissait ou

devait connaître le danger manifeste; - l'omission de mesure de prudence la plus élémentaire qui

s'impose à tout homme sensé; En matière d'assurances, la faute grave apparaît comme intimement

liée à l'aggravation du risque garanti, aggravation dont l'assuré aurait dû au moins avoir conscience; elle suppose une négligence excessive et une imprudence inexcusable (R. Cremer, Traité de l'assurance contre la maladie et 1 'invalidité, Conditions d'octroi des prestations, p. 425);

Attendu qu'il est établi par le dossier repressif que l'intimé a pris place dans le véhicule piloté par une personne manifestement ivre; qu'ayant participé à des libations avec cette personne l'intimé devait se rendre compte de l'état d'ébriété du conducteur et du danger de se laisser conduire par lui;

Attendu que la faute grave au sens de l'article 70, paragraphe 3 b de la loi du 9 août 1963 est établie;

Attendu qu'il s'ensuit que l'action de l'appelante en récupération de sommes payées par elle à 1 'intimé est fondée;

Quant aux intérêts.

Attendu qu'il a été jugé par la Cour de cassation (R.G. no 6267, 3e chambre, 25-5-81) que, si le droit aux prestations du régime de sécurité sociale institué en faveur des travailleurs est un droit politique trouvant son fondement dans les dispositions légales et règlementaires qui le créent et l'organisent, il ne s'ensuit pas que les prestations visées ne puissent donner lieu au paiement d'intérêts moratoires ou judiciaires; que l'obligation de payer ces prestations, qui suppose nécessairement la reconnaissance du droit subjectif à celles-ci qu'il soit civil ou politique, n'en constitue pas moins une obligation qui, au sens de l'article 1153 du code civil, se borne au paiement d'une certaine somme et entraîne, dès lors, en cas de retard dans l'exécution, la débition des intérêts légaux prévus à cette disposition ;

Attendu que les intérêts légaux sont dus sur la somme de 133.695 F;

Quant aux dépens.

Attendu que l'appelante demande la condamnation de l'intimé aux dépens ...

Par ces motifs, La Cour ... entendu Monsieur R. Thonon, substitut général, en son

avis conforme, ... met à néant le jugement entrepris, dit la demande de 1 'appelante fondée ...

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C. trav. Mons (3e ch.) -7-5-1981 Pr.: Verheyden - M.P.: Stampe - Pl.: Mes Lacroix & Pinehart

E. c/U.N.F.M.P.B. (R.G. 4726)

A.MJ. - INCAPACITÉ À L'ÉTRANGER. - CARENCE DES AUTORITÉS

LOCALES.

Le médecin-conseil étranger est l'organe de liaison mandaté par l'organisme assureur belge qui ne peut invoquer contre son assuré la faute de son propre mandataire.

Z.I. V. -ÜNGESCHIKTHEID IN HET BUITENLAND.- TEKORTKOMINGEN DER PLAA TSELIJKE AUTO RITEITEN.

De vreemde adviserend-geneesheer is het door de Belgische verzekeringsin­stelling gemandateerd verbindingsorgaan zodat diens fout en niet kunnen ingeroepen worden tegen de sociaal verzekerde .

. . . Les antécédents de la cause.

- E. actuel appelant et défendeur originaire, de nationalité maro­caine, avait obtenu de son employeur, ses congés légaux, du 12 juillet au 31 août 1976; en outre, les parties avaient expressément convenu de suspendre, sans traitement, le contrat qui les liait, du 1er au 24 septembre 1976, après quoi, le travailleur reprendrait ses fonctions;

- L'intéressé mit ce congé à profit pour se rendre au Maroc dans sa famille et il y tomba malade, ainsi que l'atteste un certificat de son médecin de Nador (Maroc) qui diagnostique une gastrite et précise que son patient n'est pas en état de se déplacer (certificat daté du 20 août 1976);

- Le 22 septembre 1976, le médecin contrôleur marocain, requis de visiter E., confirma le diagnostic du médecin traitant et précisa que le repos était justifié;

- Le 1er octobre 1976, un nouveau contrôle eut lieu, avec des conclusions identiques;

- Ces rapports furent adressés à l'U.N.F.M.N.B., actuelle intimée et demanderesse originaire, qui les verse d'ailleurs aux débats;

- De retour en Belgique, E. déposa entre les mains du médecin conseil de l'organisme assureur un certificat médical daté du 4 octobre 1976 et attestant une incapacité à cette date;

- Le 20 décembre 1977, l'U.N.F.M.N.B. notifia à l'intéressé que les indemnités lui avaient été allouées indûment pour la période du 20 août 1976 au 19 août 1977 et, par requête du 9 février 1978, elle le cita à comparaître devant le tribunal du travail de Charleroi pour s'entendre condamner, de ce chef, au remboursement d'une somme de 197.103 F; ..,

- Le premier juge considérant: 1 °) que E., ayant été autorisé à séjourner au Maroc du 12 juillet

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au 31 août 1976, y étant tombé malade le 20 août 1976 et ayant été examiné pour la première fois le 22 septembre 1976 ne justifiait pas, conformément aux dispositions de la convention belgo-marocaine de sécurité sociale, avoir prévenu la Caisse nationale de sécurité sociale marocaine dès la survenance de la maladie;

2°) que les B.M. 8 adressés les 22 septembre 1976 et 1er octobre 1976 ne répondaient pas à la rubrique relative à la possibilité ou à l'impossibilité pour l'intéressé de se défendre;

3°) qu'ainsi toutes les conditions prévues par la susdite convention et son arrangement administratif n'étaient pas remplies pour pouvoir prétendre aux indemnités de maladie;

4°) que le certificat médical daté du 4 octobre 1976 et relatif à une incapacité débutant le 4 octobre 1976, déposé entre les mains du médecin conseil ne pouvait être pris en considération, plus de trente jours s'étant écoulés entre le début de l'incapacité de travail (4-10-76) et le dernier jour d'une période pendant laquelle l'intéressé avait la qualité de titulaire, soit le 31 août 1976 (art. 75, loi du 9-8-63);

dit l'action fondée et condamne E. au paiement de la somme postulée;

- par acte du 18 avril 1980, E. interjetta appel du jugement a quo, postulant sa mise à néant et faisant valoir que

1 °) il avait déclaré immédiatement à la Caisse de sécurité sociale marocaine la survenance de sa maladie ;

2':i)les formalités àvclÎenf eté accomplies d-ès ladite survenance et qu'il avait d'ailleurs été visité par le médecin contrôleur de la Caisse de sécurité sociale citée;

3°) il avait prévenu 1 'intimée par lettre recommandée;

Quant au fond.

Attendu qu'il n'est pas contestable que E. a régulièrement prévenu l'organisme marocain de sécurité sociale de sa maladie, les rapports de contrôle (B.M. 8) du médecin conseil marocain se référant aux dates des 20 août et 18 septembre 1976 des certificats d'incapacités délivrés par son médecin traitant, lesquels sont joints au dossier de 1 'instance et ont donc bien été transmis par le médecin conseil marocain;

Que partant, c'est bien sur base de ces deux certificats, lesquels attestent 1 'incapacité et 1 'impossibilité de se déplacer (voir pièces 3g et 3j du dossier de l'U.N.F.M.N.B. figurant en 3° au dossier de l'Auditorat), que les rapports B.M.8 ont été établis;

Attendu, d'autre part, quant à la rubrique concernant« l'impossibilité absolue de se déplacer», qu'il ne peut être fait grief à l'appelant de la lacune existant à cet égard dans les rapports B.M.8, celle-ci étant le fait du médecin-conseil marocain, lequel est l'organe de liaison mandaté par l'organisme assureur belge et y substitué (C. trav. Mons, 4e ch. 20-10-78, réf. no 3607; C. trav. Mons, 6e ch. 12-10-79, réf. no 3553);

Que l'organisme assureur belge mandant ne peut évidemment invoquer contre son assuré la faute de son propre mandataire;

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Qu'en tout état de cause, ainsi qu'il a été dit plus avant, les deux certificats du médecin traitant font état de l'impossibilité de se déplacer; que cette situation n'est pas contestée par le médecin-conseil marocain et qu'elle doit, en conséquence, être admise;

Attendu, enfin, que 1 'incapacité devant être reconnue du 20 août 1976 au 1er octobre 1976, l'argument tiré par le premier juge de l'article 75 de la loi du 9 août 1963 est sans incidence en l'espèce;

Qu'en effet, il n'y a pas eu interruption de 30 jours entre le début de la nouvelle incapacité, soit le 4 octobre 1976, et le dernier jour de la période pendant laquelle l'intéressé avait la qualité de titulaire, soit le 1er octobre 1976;

Attendu que l'appel est dès lors fondé et qu'il convient de mettre à néant le jugement entrepris;

Par ces motifs, La Cour du travail ... vu l'avis écrit conforme de Monsieur le

premier avocat général Stampe, ... reçoit l'appel, le dit fondé; met à néant le jugement entrepris et dit non fondée la demande originaire ...

Arb. Brussel (lOe K.)- 20-2-1980 Vz.: Hendrickx- O.M.: Magnus

Pl.: De Cuyper & Sacré loco Chabert L.C.M./R.I.Z.I.V. (A.R. 19.069/73)

Z.J.V.- ARBEIDSONGESCHIKTHEID.- BEGRIP.

Het bowven van een eigen huis over een lange tijdspanne en zonder ze(l het zware lverk te doen is een bezigheid en geen werkzaamheid.

A.M.I.- INCAPACITÉ DE TRAVAIL.- NOTION.

La construction de sa propre habitation au cours d'une longue période, sans exécuter soi-même les travaux lourds, constitue une simple occupation et non une activité.

. . . Overwegende da t de vordering ingesteld bij toepassing van artikel 97, laatste lid van de wet van 9 augustus 1963 gericht is tegen de vaststelling en beslissing gedaan en genomen door de Dienst voor administratieve controle van het R.I.Z.I.V. betreffende de terug­vordering van invaliditeitsuitkeringen betaald door eiser aan D.;

Overwegende dat bij genoemde vaststelling en beslissing, aan eiser betekend op 17 september 1973 aan eiser werd opgelegd ten laste van D. de som van 171.607 F terug te vorderen, zijnde de invaliditeits­uitkeringen aan D. uitbetaald over de periode vanaf 1 september 1971 tot 31 juli 1973, dit bij toepassing van artikel 56 van de wet van 9 augustus 1963, daar O. tijdens die periode een werkzaamheid uit­oefende en geen toelating van de adviserende geneesheer ontving;

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Ovetwegende dat uit het dossier blijkt dat uit een onderzoek ingesteld door de Dienst voor geneeskundige controle bleek dat O. tijdens zijn arbeidsongeschiktheid zijn huis zelf heeft gebouwd, hetgeen 0. er ken de in het proces-verbaal van verhoor;

Ovetwegende dat uit een verslag van de adviserend geneesheer betreffende de door 0. tijdens zijn arbeidsongeschiktheid verrichte arbeid wordt uiteengezet :

- da t het samenwonen met zijn moeder, broer en zusters een nefaste invloed had op de cardiale toestand van 0. wegens familie­banden zodat O. besloot apart te gaan wonen en zich een kleine bungalow te bouwen;

- dat hij aan de ruwbouw van deze kleine bungalow vier jaar besteedde;

- dat hij de ene dag wat meer, de andere dag wat minder deed en veel rustte tussen in (soms gedurende maanden);

- dat het zwaarste werk gedaan werd door twee geburen en een broer;

- dat na 61/2 jaar er nog geen electriciteit of sanitair is geplaatst; Ovetwegende dat het door O. in zulke omstandigheden verrichte werk

hoogstens een bezigheid was en geen werkzaamheid zoals bedoeld bij genoemd artikel 56;

Ovetwegende dat O.· derhalve vanaf 1 september 1971 tot 31 juli 1973 een graad van arbeidsongeschiktheid bezat zoals bepaald bij artikel 56 van de wet van 9 augustus 1963; dat hij gedurende deze periode alle werkzaamheid had onderbroken en slechts een bezigheid uitoefende zodat hij de eerste vootwaarde vervulde die bij artikel 56, § 1 wordt gesteld voor het bezitten van een arbeidsongeschiktheid, die recht geeft op de uitkeringen voor arbeidsongeschiktheid, namelijk het onderbreken van alle werkzaamheid;

Ovetwegende dat eiser derhalve terecht aan O. de invaliditeits­uitkeringen uitbetaalde over de periode vanaf 1 september 1971 tot en met 31 juli 1973, en deze uitkeringen niet dient terug te vorderen van O.;

Ovetwegende dat de vaststelling en beslissing van de Dienst voor administratieve controle van het R.I.Z.I.V. betreffende O. derhalve ongegrond zijn ;

Ovetwegende dat overeenkomstig artikel 1017 van het Gerechtelijk wetboek vetweerder dient vetwezen in de kosten;

Ovetwegende dat de kosten tot op heden bedragen: 882 F (kosten van dagvaarding) en tweemaal 1.890 F (rechtsplegingsvergoeding van eiser en vetweerder) ;

Om deze redenen, De recht bank, . . . verklaart de vordering ontvankelijk en gegrond;

zegt voor recht dat de vaststelling en beslissing van de Dienst voor administratieve controle van het Rijksinstituut voor ziekte- en invali­diteitsverzekering betreffende 0., ongegrond zijn ...

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Trav. Bruxelles (19e ch.)- 3-2-1981 Pr. : Stévenart- M.P. : Liebmann- Pl. : Me Chapelle

G. c/U.N.F.M.P.B. & I.N.A.M.I. (R.G. 53.879/80)

A.M.I.-REMISE TARDIVE.-CAs DIGNE D'INTÉRÊT.-fORCE MAJEURE.

- ÉVALUATION.

La force majeure suppose une impossibilité absolue,· la notion «digne d'intérêt» se fonde sur l'équité.

Z.I.V. - LAATTIJDIGE AANGIFTE. - BEHARTENSWAARDIG GEVAL. -ÜVERMACHT. - BEOORDELINGSKRITERIA.

Overmacht veronderstelt een absolute onmogelükheid; het begrip « behartens­waardigheid » valt te beoordelen vanuit de billükheid .

. . . Attendu que la demande a pour objet le paiement des indemnités d'incapacité de travail pour la période qui s'étend du 26 décembre 1979 au 3 janvier 1980;

Attendu qu'il appert des éléments de la cause : - que la demanderesse fut reconnue incapable de travailler du

19 décembre 1979 au 31 janvier 1980; - qu'elle fit parvenir un certificat d'incapacité de travail au

médecin-conseil de son organisme assureur le 3 janvier 1980, soit après l'expiration du délai prévu par l'article 2 de l'arrêté royal du 31 décembre 1963 portant règlement des indemnités;

- que la première défenderesse a refusé de lui payer les indemnités litigieuses, après avis défavorable exprimé par le fonctionnaire dirigeant du service des indemnités de l'Institut national d'assurance maladie­invalidité à la demande de levée de sanction pour «cas digne d'intérêt»;

Attendu que, pour excuser l'envoi tardif de son certificat d'incapacité de travail au médecin-conseil de son organisme assureur, la deman­deresse fait valoir, sans être contredite :

- que ledit certificat attestait son incapacité de travail durant une semaine (du 19 au 26 décembre 1979) et que, lors de sa rédaction, elle ne pouvait prévoir que son incapacité persisterait au-delà de la période couverte par le salaire hebdomadaire garanti;

- que lorsque la nécessité de prolonger son incapacité se manifesta, la grève des médecins était en cours; elle s'adressa à un médecin de garde dans un hôpital, qui accepta de la soigner mais refusa de lui délivrer un certificat pour sa mutualité;

- qu'elle se présenta, dès qu'elle le put, chez son employeur (la mutualité du Marly, où elle travaille comme nettoyeuse), lequel lui remit une photocopie du certificat qu'elle lui avait fait parvenir et qu'elle transmit cette photocopie au médecin-conseil de ladite mutualité qui a son siège à la même adresse;

Attendu que 1 'avis défavorable à la levée de sanction pour «cas digne d'intérêt», exprimé par le fonctionnaire dirigeant du service

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des indemnités de r'Institut national d'assurance maladie-invalidité, est motivé par la considération que «l'intéressée a déjà déclaré une incapacité de travail antérieure. Elle devait donc connaître ses obligations à l'égard de l'assurance maladie-invalidité. D'autre part, il n'existe aucune preuve de ce que l'intéressée était incapable de se déplacer durant la période de déclaration de son incapacité de travail. Le certificat rédigé par le médecin traitant mentionne: «sortie autorisée»;

Attendu que l'Institut national d'assurance maladie-invalidité fait valoir en outre que la demanderesse ne peut invoquer la grève des médecins comme cause justificative, le certificat d'incapacité de travail ayant été signé par son médecin traitant le 19 décembre 1979, soit avant le début de la grève des médecins;

Attendu que les motifs invoqués par l'Institut national d'assurance maladie-invalidité permettent seulement de refu,ser de considérer que la demanderesse se serait trouvée dans un casi de force majeure -ce qu'elle ne prétend d'ailleurs pas et n'a jamais invoqué à l'appui de sa demande; '

Mais attendu que, à la différence de la force majeure, qui suppose une impossibilité absolue de déclarer l'incapacité de travail dans le délai prévu à 1 'article 2 du règlement des indemnités, la notion du «cas digne d'intérêt», visée à l'article 8 du même règlement, se fonde sur l'équité et doit être appréciée par rapport aux circonstances particulières de ra cause et rioüufuriel1t aù comportement de l'intéressé, dans la situation où il s'est trouvé concrètement, au regard d'une disposition réglementaire dont le seul but est de garantir le contrôle de 1 'incapacité de travail alléguée et d'éviter la fraude;

Attendu qu'il est établi en l'espèce que la demanderesse a prévenu son employeur -,---- qui est en même temps sa mutualité - dès la survenance de son incapacité de travail et qu'elle a fait le nécessaire pour que le médecin-conseil de son organisme assureur en soit avisé dès qu'elle fut à même de se rendre dans les locaux, fort éloignés de son domicile, où se trouvent à la fois les bureaux de sa mutualité et le cabinet dudit médecin-conseil;

Que le caractère sérieux de son état, qui nécessita une incapacité de travail de six semaines et fut reconnu par le médecin-conseil de son organisme assureur pendant toute cette période, exclut d'ailleurs toute possibilité de fraude;

Attendu que, compte tenu de ces circonstances, le comportement de la demanderesse apparaît comme humainement et socialement justifiable et qu'elle s'est trouvée dans un «cas digne d'intérêt», au sens de l'article 8, alinéa 2 de l'arrêté royal du 31 décembre 1963 portant règlement des indemnités;

Par ces motifs, Le tribunal, après avoir entendu Monsieur L. Liebmann, substitut

de l'auditeur du travail en son avis conforme, déclare la requête rece­vable et fondée ...

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Trav. Bruxelles (9e ch.) - 23-3-1981 Pr.: Stevenart- M.P.: Liebmann

Pl. : Mes Chapelle & Masquelin H. cf U.N.F.M.P.B. et I.N.A.M.I. (R.G. 55.770/80)

A.M.I.- REMISE TARDIVE.- CAS DIGNE D'INTÉRÊT.

Pour juger le cas digne d'intérêt, le service des indemnités de l'l.N.A .M.f. ne doit pas seulement tenir compte des normes objectives, mais également apprécier le comportement de l'intéressé dans une situation concrète. De ce fait, le cas digne d'intérêt est un événement mettant l'assuré social dans l'impossibilité absolue d'accomplir ou de jaire accomplir les formalités légales.

Z.I.V.- LAATTIJDIGE AANGIFTE.- BEHARTENSWAARDIG GEVAL.

Bij het beoordelen over de al of niel behartenswaardigheid dient het R.I.Z.I. V. niet enkel rekening te houden met objektieve normen, maar ook over te gaan tot de appreciatie van de houding van de aanvrager in een bepaalde konkrete situatie. Zo gezien is de behartenswaardigheid een gebeurtenis die de sociaal ver­zekerde in de volstrekte onmogelijkheid plaatst de nodige formaliteiten te vervullen of te laten vervullen .

.. . Quant au fond.

Attendu que la requête a pour objet de voir condamner l'organisme assureur à payer au demandeur les indemnités pour incapacité de travail afférentes à la période du 25 novembre 1979 au 30 janvier;

Attendu qu'il résulte des éléments en la cause: 1) que le demandeur a .été incapable de travailler du 26 octobre

1979 au 27 avril 1980; 2) qu'il a perçu le salaire mensuel garanti durant la période du

26 octobre 1979 au 24 novembre 1979; 3) que le médecin-conseil de l'organisme assureur n'a réceptionné

un certificat d'incapacité de travail que le 30 janvier 1980 en manière telle .qu'en exécution des dispositions des articles 2 et 8, alinéa 1er de l'arrêté royal du 31 décembre 1963 portant Règlement des indemnités en matière d'assurance obligatoire contre la maladie et l'invalidité, l'organisme assureur a refusé son intervention durant la période litigieuse ;

4) que le fonctionnaire-dirigeant du service des indemnités de 1 'institut national d'assurance maladie-invalidité sollicite de lever la sanction pour «cas digne d'intérêt» en exécution des dispositions de l'article 8 alinéa 2 de l'arrêté royal du 31 décembre 1963 précité a le 14 août 1980 émis un avis défavorable aux motifs «que l'intéressé a déjà déclaré une incapacité de travail antérieure et qu'il devait donc connaître ses obligations à l'égard de l'assurance maladie-invalidité et qu'en outre le médecin-inspecteur du contrôle

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médical atteste que son affection n'était pas de nature à entraîner 1 'omission de ses obligations à 1 'égard de 1 'assurance maladie-invalidité»;

A. Décision de l'organisme assureur.

Attendu qu'il n'est pas contesté que le demandeur n'a adressé son certificat d'incapacité de travail au médecin-conseil de son organisme assureur que le 30 janvier 1980 méconnaissant ainsi les dispositions de l'article 2 de l'arrêté royal du 31 décembre 1973 portant Règlement des indemnités en matière d'assurance obligatoire contre la maladie et 1 'invalidité;

Attendu que c'est dès lors à juste titre que lé!. première partie défen­deresse a fait application des dispositions de 1 'article 2 alinéa 1 de l'A.R. du 31 décembre 1963 précité, aucune disposition légale ne per­mettant à l'organisme assureur de lever la sanction en cas de remise tardive d'un certificat d'incapacité de travail et ce même si un assuré social s'est trouvé dans une situation de force majeure;

Attendu que la levée de sanction par l'organisme assureur ne peut en effet légalement avoir lieu que sur avis conforme du fonction­naire-dirigeant du service des indemnités de 1 'Institut national d'assu­rance maladie-invalidité ou après décision de justice en cas de recours de 1 'assuré social ;

B. Décision du fonctionnaire-dirigeant du service des indemnités de l'Institut national d'assurance maladie-invalidité.

Attendu que si les limites de la notion de «cas digne d'intérêt» n'ont pas été spécifiées dans le texte, ce n'est certainement pas en raison d'un manque de précision;

Qu'en effet, ce manque de précision a été voulu comme tel par l'autorité qui a le pouvoir réglementaire et ceci afin de permettre au fonctionnaire-dirigeant de lever la sanction, non seulement lorsqu'il est surabondamment établi qu'aucune faute ne peut être imputée au titulaire, comme par exemple en cas de force majeure ou en cas d'erreur invincible, mais également lorsqu'il estime que l'assuré social se trouvait dans une situation telle qu'on ne peut lui reprocher de n'avoir pas respecté le délai de déclaration de son incapacité;

Que par conséquent, le fonctionnaire-dirigeant ne doit pas unique­ment s'en tenir à des normes objectives mais bien au contraire apprécier le comportement d'un assuré social déterminé dans une situation donnée, compte tenu notamment de son état de santé et de circon­stances familiales;

Qu'en l'occurrence il résulte des éléments du dossier et notamment d'un certificat établi le 3 septembre 1980 par le Dr X. neuro-psychiatre, que le demandeur souffrait d'une commotion cérébrale;

Attendu que la force majeure, qui est de nature à faire considérer un cas comme étant «digne d'intérêt», est un événement mettant l'assuré

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social dans l'impossibilité absolue d'accomplir ou de faire accomplir les formalités légales;

Qu'il doit dès lors s'agir d'un événement qui priverait par exemple l'assuré social de toute possibilité de communiquer ses instructions, compte tenu de la gravité de l'affection privant le malade de toute lucidité (cfr C. trav. Bruxelles, 8e ch. 5-5-77, U.N.M.N. c/ A.);

Qu'une commotion cérébrale est manifestement une affection de nature à empêcher le demandeur de veiller à ses intérêts notamment en l'empêchant de donner ses instructions à son entourage pour que l'incapacité de travail soit déclarée en temps utile (cfr Bull. Infor. l.N.A .M.f. 1979/5, p. 272);

Que la requête est dès lors fondée, le tribunal qui peut connaître non seulement des cas de force majeure mais également des décisions du fonctionnaire-dirigeant du service des indemnités de l'Institut national d'assurance maladie-invalidité, estimant que le demandeur doit être relevé de la sanction prévue à 1 'article 8, alinéa 1, de l'A.R. du 31-12-63 portant Règlement des indemnités en matière d'assurance obligatoire contre la maladie et l'invalidité;

Attendu que si le fonctionnaire-dirigeant du service des indemnités de l'Institut national d'assurance maladie-invalidité avait estimé le cas comme étant digne d'intérêt il ne fait guère de doute que l'organisme assureur aurait procédé à 1 'indemnisation du demandeur qui dès lors n'aurait pas été contraint de déposer une requête;

Que dans ces conditions le tribunal estime que les dépens doivent être mis à charge de 1 'Institut national d'assurance maladie-invalidité;

Par ces motifs, Le tribunal, après avoir entendu Monsieur L. Liebmann, substitut

de 1 'auditeur du travail, en son avis conforme donné par écrit, ... déclare la requête recevable et fondée ...

Trav. Bruxelles (9e ch.) - 23-4-1981 Pr. : Clément- M.P. : Swillens

Pl. : Mes Galand & Constant A. c/ U.N.F.M.N. (R.G. 53.898/80)

A.M.I. - INCAPACITÉ À L'ÉTRANGER. - CARENCE DES AUTORITÉS

LOCALES.

Même si l'assuré social s'est conformé aux dispositions de la convention passée avec le pays étranger, l'organisme belge garde le pouvoir d'apprécier le bien-fondé de l'incapacité et plus spécialement de l'impossibilité de rentrer en Belgique pour raison de santé.

Z.I.V. - ÜNGESCHIKTHEID IN HET BUITENLAND. - TEKORTKOMINGEN DER PLAATSELIJKE AUTORITEITEN.

Zelfs indien de sociaal verzekerde de in de konventie met een vreemd land voorgeschreven formaliteiten vervulde, behoudt de Belgische verzekeringsinstelling

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de mogelijkheid de gegrondheid van de ongeschiktheid te appreciëren en voornamelijk de al of niet onmogelijkheid tot terugkeren naar België .

. . . Quant au fond. Attendu que la requête a pour objet de voir condamner la défenderesse

à payer au demandeur les indemnités pour incapacité de travail afférentes à la période du 25 septembre 1979 au 15 novembre 1979, c'est-à-dire pendant un séjour temporaire du demandeur dans son pays natalie Maroc;

Attendu que pour refuser son intervention durant la période liti­gieuse l'organisme assureur fait notamment état du fait que le formulaire B.M. 8 (rapport médical détaillé) ne contient «pas le moindre mot concernant un examen qui aurait été effectué»;

Attendu que l'article 7 de l'Arrangement administratif relatif aux modalités d'application de la Convention générale sur la sécurité sociale entre le Royaume du Maroc et le Royaume de Belgique dispose notammertt «que le bénéfice des prestations est maintenu pour le travailleur ou ses ayants droit tombés malades au Maroc lors du séjour visé à l'article 11 de la Convention lorsqu'ils ne peuvent rentrer en Belgique par suite de leur état de santé, à l'expiration du délai fixé à l'alinéa 1er;

«Cette inaptitude à effectuer le voyage de retour en Belgique est constatée par les services médicaux de la Caisse nationale de sécurité sociale qui établissent à cet effet un rapport circonstancié; cette institution adresse immédiatement ce rapport à l'organisme belge»;

Attendu que s'il n'est guère contestable que le demandeur s'est conformé aux dispositions de la convention belgo-marocaine et à son arrangement administratif, l'organisme assureur belge garde toute­fois le pouvoir d'apprécier le bien-fondé de l'incapacité de travail et plus particulièrement de l'impossibilité de rentrer en Belgique pour raison de santé;

Qu'en l'occurrence les formulaires B.M. 8 établis les 26 septembre 1979 et 25 octobre 1979 par les autorités médicales marocaines de contrôle mentionnent uniquement l'existence d'une gastropathie chro­nique justifiant deux fois vingt-cinq jours d'incapacité de travail 1 'intéressé étant déclaré dans 1 'impossibilité de se déplacer;

Attendu que le tribunal considère en l'occurrence qu'en l'absence de renseignements précis concernant 1 'état de santé du demandeur c'est à juste titre que l'organisme assureur a refusé son intervention et ce d'autant plus que l'existence d'une gastropathie chronique paraît peu vraisemblable le Dr B. précisant notamment dans son rapport rédigé le 16 septembre 1980 qu'il «ne trouve aucune trace d'une quel­conque maladie en Belgique»;

Que la requête est donc non fondée; Par ces motifs, Le tribunal, après avoir entendu Monsieur G. Swillens, premier

substitut de l'auditeur du travail, en son avis conforme, ... déclare la requête recevable mais non fondée ...

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Trav. Bruxelles (Se ch.)- 2-6-1981 Pr.: Van Assche- Pl.: Me Bernard

D. cf Cie 1. (R.G. 46.098/80)

SECTEUR PUBLIC. - AcciDENT DU TRAVAIL. PRESCRIPTION. -

DÉLAI DE RÉVISION.

Le délai de prescription ne commence à courir qu'à partir de la décision définitive de l'autorité compétente. La demande de revzswn est à introduire dans les trois ans à dater de la décision visée à l'art. JO de l'A .R. du 13 juillet 1970.

ÜPENBARE SEKTOR.- ARBEIDSONGEVAL.- VERJARING.- TERMIJN VAN HERZIENING.

De ve1:jaringstermijn begint pas te /open vanaf de de.finitieve beslissing van de bevoegde overheid. De aanvraag tot her:::iening dient te geschieden binnen de drie jaar vanaf de datum der beslissing :::oals vermeld in art. JO van het K.B. van 13 juli 1970 .

.. . 1. Rappel des faits.

Attendu que le demandeur a été victime d'un accident du travail en date du 7 septembre 1972, alors qu'il était au service de la défen­deresse et qu'un second accident du travail lui est survenu· à la date du 20 novembre 1974, toujours au service de la défenderesse;

II. Les demandes.

Attendu que l'action au principal tend à faire condamner la défen­deresse au paiement des indemnités légales sur base d'un taux d'inca­pacité permanente partielle de travail de 20% à partir du 6 avril 1977; qu'en ordre subsidiaire est demandée la désignation d'un médecin expert;

Attendu que la défenderesse conclut à l'irrecevabilité de la demande principale et formule une demande reconventionnelle tendant à faire ratifier la décision prise en degré d'Jippel le 14 février 1977 par le Service de santé administratif de 1 'Etat, fixant la consolidation de l'accident du 20 novembre 1974 au 6 avril1977 (inexact), sans invalidité permanente et en ordre très subsidiaire à la désignation d'un expert judiciaire ;

III. Les antécédents de la procédure.

Attendu qu'en ce qui concerne l''lccident du 7 septembre 1972 le Service de santé administratif de l'Etat, par décision du 27 février 1974, a accordé à M. O. une invalidité permanente de 10% et a fixé la date de consolidation au 12 février 1974, pour« séquelles de contusion de la nuque»; que la défenderesse déclare qu'elle a, conformément

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aux articles 9 et 10 de l'A.R. du 13 juillet 1970, acté dans une décision datée du 23 octobre 1974, l'accord de la victime sur le taux octroyé;

Attendu qu'après un pourvoi en révision, le Service de santé administratif a maintenu par décision du 31 janvier 1979, son appré­ciation initiale, c.-à-d. un taux d'invalidité permanente de 10%; que cette pièce est produite par la défenderesse (pièce 7 du dossier);

Attendu que par décision du 14 février 1977, la consolidation du second accident du 20 novembre 1974, a été fixée au 19 mai 1976, avec un taux d'invalidité permanente de 0%;

IV. Les thèses des parties.

Attendu que le demandeur soutient que son action est relative aux deux accidents précités, l'aggravation des séquelles, quoique liées no_tamment à l'accident du 7 septembre 1972, s'étant manifestée lors de l'accident du 20 novembre 1974; qu'il précise qu'en fait les deux accidents du travail ont entraîné le même type de symptomatologie (contusions au niveau de la nuque) et que leurs séquelles actuelles, ayant été notablement aggravées depuis 1974, justifient une incapacité permanente de travail de 20% à partir du 6 avril 1977, date à laquelle la défenderesse a estimé, au contraire, que le cas du demandeur était, suite à l'accident du 20 novembre 1974, consolidé sans séquelles;

Attendu que la demande en révision (non contentieuse et extra­judiciaire) a été introduite avant la date limite de l'expiration du délai de révision du 23 octobre 1977 et que le Service de santé administratif de l'État a maintenu le taux d'invalidité permanente à 10%; qu'aucun appel administratif n'ayant été interjeté ce service a décidé le 31 janvier 1978, d'adopter la proposition faite au demandeur; que la décision de l'autorité compétente est intervenue le 31 janvier 1979, mais nullement sur base du prétendu accord;

Que sur ces bases le demandeur soutient qu'aucune des deux actions, consécutives aux accidents du 7 septembre 1972 et 20 novembre 1974, n'était prescrite à la date de la signification de l'exploit introductif d'instance du 4 janvier 1980;

Attendu que le demandeur fait valoir enfin que la demande reconventionnelle, introduite en termes de conclusions déposées au greffe le 14 mai 1980 est prescrite;

Attendu que la partie défenderesse invoque que l'action principale est irrecevable, le délai de trois ans en matière de révision étant un délai préfix, qui ne connaît ni interrruption, ni suspension;

Qu'elle soutient que 1 'accord sur les propositions faites au demandeur se déduit de l'absence d'appel de sa part contre les propositions, qui lui furent faites le 22 mars 1978, de maintenir l'invalidité permanente à 10%; qu'elle en déduit que le demandeur est forclos ou en tout cas non fondé à critiquer la décision du 31 janvier 1979;

Attendu qu'elle précise en outre qu'elle n'a jamais prétendu que l'action était irrecevable parce que prescrite, mais bien parce qu'intro­duite après le délai de révision de trois ans;

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Attendu qu'elle introduit enfin une demande reconventionnelle tendant à la rectification de la déc!sion prise le 14 février 1977 par le Service de santé administratif de 1 'Etat;

V. La discussion.

A. La citation.

Attendu que si dans le secteur privé, c'est l'assureur-loi ou le Fonds des accidents du travail, qui doivent être assignés, dans le secteur public c'est la personne morale publique à laquelle l'agent est attaché, qui doit être appelée en justice, même si cette personne morale a contracté une assurance «responsabilité» (cfr M. Respentino, Les accidents du travail dans le secteur public, J.T.T. 1975, p. 69, no 27 et note 76); que c'est donc à juste titre que l'actuelle défenderesse a été citée et non l'assureur, comme il est de règle lorsqu'il s'agit d'un accident du secteur privé (voy. art. 27 de l'A.R. du 13-7-70, tel qu'il a été modifié par l'art. 5 de l'A.R. du 25-8-71);

Attendu que le contentieux dans le secteur public est de la com­pétence du tribunal du travail (art. 19 de la loi du 3-7-67);

B. L'accident du 20 novembre 1974. La prescription.

Attendu que par décision du 14 février 1977, la consolidation du second accident du 20-11-74, a été fixée au 19 mai 1976, avec un taux d'invalidité permanente de 0%;

Attendu que le libellé de l'article 20 de la loi du 3 juillet 1967, modifiée par l'article 9 de la loi du 13 juillet 1973, prévoit que les actions en paiement des indemnités et les actions en répétition d'indemnités indues, se prescrivent dans les délais prévus par la législation sur les accidents du travail ou par la législation relative à la réparation des dommages résultant des maladies professionnelles et que les prescriptions auxquelles sont soumises les actions visées à 1 'alinéa précédent sont interrompues ou suspendues de la même manière et pour les mêmes causes que celles qui sont prévues par la législation sur les accidents du travail ou par la législation relative à la réparation des dommages résultant des maladies professionnelles;

Attendu qu'il reste encore à déterminer en l'espèce la date de la prise de cours du délai de prescription;

Attendu qu'il résulte des éléments de la cause que la procédure administrative organisée par les articles 6, 7, et 8 de l'A.R. du 24 janvier 1969, prise en exécution de la loi du 3 juillet 1967, a été suivie, procédure administrative qui est préalable à l'exercice de 1 'action en justice;

Que 1 'article 8 du système général du secteur public de cet arrêté royal dispose que c'est le service de santé administratif qui fixe le pourcentage de l'invalidité permanente et que l'art. 9 dispose que c'est le ministre qui statue en définitive, en vérifiant si les conditions

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d'octroi des indemnités sont réunies; que mutadis mutandis, l'A.R. du 13 juillet 1970, retient les mêmes solutions, l'autorité compétente étant déterminée à l'article 3 de cet arrêté royal;

Qu'ainsi serait irrecevable parce que prématurée, une action en justice introduite avant que le ministre n'ait statué sur le plan administratif ou mutatis mutandis l'autorité compétente;

Que si le ministre, après examen du dossier, avait proposé à la victime (ou à ses ayants droit) le paiement d'une rente et si cette proposition est agréée, elle est reprise en un arrêté ministériel qui constate l'accord et que dans ce cas l'agent de l'État est privé de la «protection» du tribunal (cfr M. Respentino, op. cit., p. 69, no 26 et note 74); que le même argument vaut dans le cadre de l'A.R. du 13 juillet 1970;

Attendu qu'il faut dès lors admettre que la prescription instituée par l'article 20 de la loi du 3 juillet 1967 n'a commencé à courir qu'à partir de la décision définitive du ministre ou de l'autorité compétente;

Attendu que la décision étant intervenue le 14 février 1977, l'action mue par exploit de l'huissier de justice M. n'est donc nullement atteinte par la prescription prévue à l'article 20 prérappelé de la loi;

C. L'accident du 7 septembre 1972. La révision et le recours au tribunal.

- Attendu qu~en ce qui concerne 1 'accident du travail du 7- septembre 1972, la décision administrative, actant l'accord de la victime que le taux de 10% comme constituant l'incapacité permanente, née de l'accident du 7 septembre 1972, est datée du 23 octobre 1974;

Attendu que l'action en révision n'est pas prévue dans la loi du 3 juillet 1967, mais dans l'arrêté royal du 24 janvier 1969 et dans les articles 11 à 17 de l'arrêté royal du 13 juillet 1970 relatif au personnel des communes etc. ;

Qu'aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé, le délai de révision est de trois ans; si dans le secteur privé le point de départ de ce délai est la date de l'homologation de l'accord (ou de la décision judiciaire définitive) il est à noter que dans le secteur public le point de départ est la date de la décision ministérielle (ou de l'autorité compétente) ou de la décision judiciaire définitive (cfr M. Respentino, op. cit., p. 69, no 28);

Attendu que la demande en révision a été introduite, suivant le texte de la décision, le 15 décembre 1977, et que l'Office médico-social a maintenu dans ses conclusions d'.expertise médicale le taux d'inva­lidité de 10%; qu'en réalité, la requête n'est pas datée et elle doit être antérieure à la date du 15 décembre 1977, figurant sur une lettre de l'administration à l'Office médico-social de l'État;

Qu'il a été signalé par lettre du 31 janvier 1979, notifiée à M. D., que la défenderesse maintient sa décision du 23 octobre 1974; qu'elle se présente comme une lettre et nullement comme une décision motivée comparable à celle du 23 octobre 1974;

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Attendu qu'en termes de conclusions additionnelles, la défenderesse admet que, contrairement à ce qui a été dit en premières conclusions, la demande en révision de la décision du 23 octobre 1974, aurait été introduite avant la date limite d'expiration du délai de révision du 23 octobre 1977;

Que le recours proprement dit, soit une lettre recommandée adressée au service compétent, pièces justificatives à l'appui, de M. D., est produit, mais la décision du 31 janvier 1979 n'ayant pas soulevé ce problème du délai de révision, ce recours doit être vu comme ayant été régulier, eu égard notamment à 1 'attitude de la défenderesse;

Qu'il appert en effet que la demande en révision doit être intro­duite dans les trois ans à dater de la décision visée à l'art. 10 de l'A.R. du 13 juillet 1970; que cet article 10 prévoit expressément qu'en cas d'accord la proposition est reprise intégralement dans une décision de 1 'autorité; que cependant cet accord n'est nullement visé dans la décision du 31 janvier 1979 et qu'ainsi la privation de la «protection» du tribunal visée par M. Respentino (op. cit., p. 69, no 26 et note 74) ne s'est pas réalisée en l'espèce;

Attendu que le recours introduit par l'exploit de l'huissier de justice M., en date du 4 janvier 1980, doit être examiné sur la régularité;

Attendu qu'à cet égard doit donc être examinée en premier lieu l'argumentation développée par la partie défenderesse;

Attendu que les parties situent de commun accord la décision de l'autorité compétente au 31 janvier 1979, par laquelle celle-ci n'a décidé nullement d'adopter la proposition faite au demandeur mais de maintenir le taux à 10% sur base du rapport médical; que c'est en outre à tort que la défenderesse situe après le délai de dix jours, à partir de la notification de la proposition faite à la victime le 22 mars 1978, la fixation de la décision administrative, alors qu'elle ne s'est réalisée que lors de la décision de l'autorité compétente, soit le 31 janvier 1979 (art. 10 de l'A.R. du 13-7-70);

Que les dispositions de l'article 14 de l'arrêté royal du 13 juillet 1970, signifient que l'accord de la victime se déduit à ce stade de la procédure, de l'absence de l'appel de sa part contre les propositions, qui lui ont été faites en l'espèce le 22 mars 1978, mais ne constituent nullement une décision de l'autorité compétente, laquelle s'est fait attendre en l'espèce jusqu'au 31 janvier 1979; qu'il résulte du texte même de cette décision que l'autorité compétente, soit en l'espèce la défenderesse elle-même n'a nullement retenu l'accord résultant des dispositions qu'elle invoque, mais a pris une décision uniquement sur base des conclusions de l'expertise médicale;

Attendu que le recours devant le tribunal après décision de révision de l'autorité compétente reste à examiner, surtout quant au délai qui est à respecter;

Attendu qu'il a déjà été jugé qu'on est ici en présence d'une procédure analogue, à celle qui est instituée par la loi du 5 juin. 1970 sur la réparation des dommages résultant des maladies professionnelles,

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qui prévoit également une procédure administrative préalable à l'exercice de l'action en justice; qu'il est cependant prévu en cette matière que ce recours doit être introduit dans 1 'année de la décision administrative (cfr Trav. Charleroi, Fe ch. 11-6-75, J.T.T. 1975, p. 265 à 267);

Attendu qu'un tel délai n'est prévu en matière d'accidents du travail dans le secteur public ni une autre disposition tendant à la même fin;

Attendu qu'il doit être admis que ce délai de recours ne peut être considéré comme illimitée en l'espèce; qu'il aurait pu être retenu qu'un tel recours aurait été impossible au cas où l'accord avait été enregistré correctement dans la décision;

Attendu que la seule limite prévue dans la loi du 3 juillet 1967 prérappelée est le délai de prescription de 1 'article 20, dont les dispositions très larges, prévoyant que les actions en paiement des indemnités se prescrivent dans les délais prévus par la législation du secteur privé, permettent d'englober les actions en paiement des indemnités résultant de la révision dans·ces actions faisant l'objet de l'art. 20 prérappelé;

Attendu qu'ainsi l'action mue par l'exploit de l'huissier de justice M. contre la décision du 31 janvier 1979 de l'autorité compétente, n'est donc nullement atteinte par la prescription prévue à l'art. 20 prérappelé de la loi du 3 juillet 1967 sur la réparation des dommages résultant des accidents du travail, des accidents sur le chemin du travail et des maladies professionnelles dans le secteur public, aucune limite n'ayant été fixée à ce recours ni à la loi du 3 juillet 1963, ni aux arrêtés d'exécution;

Attendu que l'action de la partie demanderesse, relative aux deux accidents du travail, n'étant nullement atteinte par la prescription de 1 'article 20 de la loi prérappelée ni par le délai préfix du recours en révision prévu sur le plan administratif, est donc parfaitement recevable;

D. Le fond de l'action principale.

Attendu que le demandeur conclut à faire condamner la défen­deresse au paiement des indemnités légales sur base d'un taux d'incapacité permanente partielle de travail de 20% à partir du 6 avril 1977 et à voir surseoir à statuer sur le montant de la rémuné­ration de base;

Attendu que l'autorité compétente ayant retenu un taux d'incapacité permanente de 10%, il a y donc lieu d'ordonner la mesure d'instruction ci-après précisée;

E. La demande reconventionnelle.

Attendu qu'à titre de demande reconventionnelle la défenderesse sollicite la rectification de la décision du 14 février 1977 sur base des arguments médicaux développés par plusieurs médecins en tant qu'elle

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fixe la consolidation de l'accident du travail du 20 novembre 1974 au 19 mai 1976 et le taux de l'incapacité permanente à 0%;

Attendu que la défenderesse conclut à l'irrecevabilité de cette action au motif que cette demande reconventionnelle a été formulée pour la première fois par la défenderesse pas voie de conclusions dé­posées au greffe du tribunal du travail de ce siège le 14 mai 1980, soit plus de trois ans après la décision du Service de santé administratif du 14 février et aussi plus de trois ans après la décision de l'autorité compétente du 6 avril 1977 et est donc prescrite;

Attendu que c'est à juste titre que ce motif a été invoqué et qu'il y a lieu de déclarer cette demande irrecevable;

Attendu que cette décision du 6 avril 1977 étant frappée quant au fond par un recours valable devant le tribunal, lequel ne dispose pas d'éléments médicaux suffisants, il n'y aurait pas lieu de rectifier une décision, dont certains éléments ne sont pas justifiés à suffisance de droit;

Par ces motifs, Le tribunal, statuant contradictoirement et en premier ressort;

dit la demande principale recevable; avant faire droit au fond, désigne en qualité d'expert ...

Arb. Brussel (10e k.)- 26-6-1981 Vz. : Hendrickx- O.M. : Magnus

Pl.: Mrs De Ridder loco De Winter & Sacré T./R.I.Z.I.V. (A.R. 27.399/79)

Z.I.V. - ZELFSTANDIGE. - WERKHERVATTING.

De herbergier die, zonder toelating van de adviserende geneesheer, zeer toevallig en uiterst zeldzaam een klant bedient, wordt beschouwd het werk te hebben hervat zoals bepaald bij art. 2-4° van het K.B. van JO januari 1969.

A.M.I.- TRAVAILLEUR INDÉPENDANT.- REPRISE DE TRAVAIL.

Le cafètier qui, sans autorisation du médecin conseil, sert exceptionnellement et très rarement un consommateur est censé avoir repris le travail comme prévu par l'art. 2-4° de l'A .R. du JO janvier 1969.

. . . Overwegende dat de vordering strekt tot de vernietiging van de administratieve sanctie uitgesproken tegen eiser door de leidend ambtenaar van de Dienst voor administratieve controle van het R.I.Z.I.V. waarbij eiser werd uitgesloten van het recht op uitkeringen voor arbeidsongeschiktheid gedurende zes dagen;

Overwegende dat de betwiste administratieve sanctie werd uitge­sproken bij toepassing van artikel 2, 4° en 6° van het koninklijk besluit van 10 januari 1969 tot vaststelling van de administratieve sancties

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welke toepasselijk zijn op de rechthebbenden van de regeling voor verplichte ziekte- en invaliditeitsverzekering daar eiser een arbeid had hervat zonder daartoe van de adviserend geneesheer van zijn ver­zekeringsinstelling toestemming te hebben gekregen ;

Overwegende dat bij genoemd artikel 2-4° o.m. wordt bepaald dat van het recht op uitkeringen voor arbeidsongeschiktheid wordt uitge­sloten naar rata van ten minste één en ten hoogste dertig daguit­keringen de gerechtigde, in het genot van uitkeringen wegens arbeids­ongeschiktheid, die een arbeid heeft hervat zonder daartoe van de adviserend geneesheer van zijn verzekeringsinstelling toestemming te hebben gekregen;

Overwegende dat uit een proces-verbaal vanl verhoor dd. 28-12-78 en een proces-verbaal dd. 8-1-79 opgemaakt door een inspecteur van de Dienst voor administratieve controle van het R.I.Z.I.V. blijkt:

- dat door de inspecteur op 28-12-78 werd vastgesteld dat eiser in de herberg uitgebaat door zijn echtgenote klanten bestelde;

- dat eiser in het genot was van de uitkeringen voor arbeidsonge­schiktheid en geen toelating ontving van de adviserend geneesheer van zijn verzekeringsinstelling om de arbeid te hervatten;

Overwegende dat eiser in verhoor verklaarde dat hij af en toe bestelde wanneer zijn vrouw dit onmogelijk kon door haar werk in de keuken of andere omstandigheden;

Overwegende dat eiser tot zijn verdediging aanhaalde dat hij slechts sedert een paar -maanden zeer- toevallig eh uitetst zeldzaam een klant bediende;

Overwegende dat het af en toe bedienen van klanten sedert een paar maanden, zoals eiser verklaart, dient beschouwd te worden ais het hervatten van een arbeid, zoals bepaald bij genoemd artikel 2-4°;

Overwegende dat het bedienen van klanten geen alleenstaand en uitzonderlijk feit was in hoofde van eiser, daar dit volgens zijn verklaring gebeurde telkens zijn echtgenote onmogelijk kon bedienen door haar werk in de keuken of aridere omstandigheden; dat deze onmogelijkheid van bedienen in hoofde van zijn echtgenote frequent zal geweest zijn, gelet op haar taak van huishoudster in keuken en eiders;

Overwegende dat dient aangenomen te worden dat eiser een arbeid hervatte zonder toelating van de adviserend geneesheer van zijn verzekeringsinstelling en dat hij dus het bij artikel 2-4° strafbaar gesteld feit pleegde;

Overwegende dat de aan eiser opgelegde administratieve sanctie der­halve dient bevestigd te worden;

Overwegende dat de raadsman van eiser een rechtsplegingsvergoeding vordert van 1260 F;

Overwegende dat gelet op het bedrag van de vordering (6 uitkeringen voor arbeidsongeschiktheid) de rechtsplegingsvergoeding dient bepaald te worden op 660 F;

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Overwegende dat wat de kosten betreft, overeenkomstig artikel 1017 van het gerechtelijk wetboek verweerder in de kosten dient verwezen;

Om deze redenen, De recht bank, . . . verklaart het verzoekschrift ontvankelijk doch

ongegrond; bevestigt de bestreden administratieve sanctie ...

Trav. Charleroi (4e ch.)- 14-9-1981 Pr.: Dai- M.P.: Gouverneur- Pl.: Me Mayence

T./I.N.A.M.I. (R.G. 19.343)

A.M.I. -ACTION TÉMÉRAIRE ET VEXATOIRE.

La notion «téméraire et vexatoire» comporte deux éléments: un élément involontaire et une erreur inexcusable.

Z.J.V.- ROEKELOOS EN TERGEND GEDING.

Het begrip « roekeloos en tergend » omvat twee elementen : een onvrijwillige houding en een onverschoonbare dwaling .

. . . Attendu qu'il résulte du dossier que le demanderesse renonce purement et simplement à l'action qu'elle a intentée;

Que celle-ci est d'ailleurs manifestement non fondée au vu des éléments produits aux débats;

Attendu que la partie défenderesse demande que, dérogeant aux dispositions de 1 'article 1017 du code judiciaire, le tribunal condamne l'assurée sociale aux frais et dépens de l'instance pour procès téméraire et vexatoire;

Attendu que cette dernière notion comprend deux éléments con­currents : un élément involontaire (une légèreté injustifiable que n'eût pas assumée un homme normalement avisé) et une erreur inexcu­sable (une faute de conduite ou d'appréciation) (Cfr Cass. 7-10-60, J.T. 1961, p. 135);

Attendu que, en l'espèce, ces deux conditions sont réunies et satisfaites;

Qu'en effet, la demanderesse s'est d'une part abstenue de se soumettre à la mesure d'expertise ordonnée par le tribunal;

Que d'autre part, elle a renoncé sans justification valable à la pour­suite de la procédure ;

Qu'enfin, les troubles névrotiques dont elle se plaint ne sont pas de nature à justifier la prise en charge de son inaptitude par le Service de l'invalidité;

Attendu qu'il y a donc lieu de délaisser les frais de l'instance à charge de la demanderesse;

Par ces motifs, , Le tribunal du travail, 4e chambre, statuant par défaut à l'égard

de la demanderesse, . . . dit le recours non fondé; en déboute la

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demanderesse; confirme en toutes ses dispositions la décision admi­nistrative entreprise; condamne la demanderesse aux frais et dépens de 1 'instance, non liquidés dans le chef du défendeur ...

Arb. Dendermonde (Se k.)- 18-6-1981 Vz. : Gerlo - O.M. : Dhaeyer- Pl. : Mr Steennot loco Vidy

B./N.S.V.M. (A.R. 15.581)

Z.J.V. - KuMULATIE MET ARBEIDSONGEVALUITKERINGEN.

De verhoogde tegemoetkoming bij de verergering van de letsels die opgelopen werden bij een arbeidsongeval moet bij toepassing van art. 70, §2 van de wet van 9 augustus 1963 in mindering gebracht worden van het bedrag van de ziekteuitkeringen waarop betrokkene recht heeji.

A.M.I.- CUMUL AVEC INDEMNITÉS D'ACCIDENT DU TRAVAIL.

Les indemnités majorées dues en raison d'une (lggravation des blessures résultant d'un accident du travail doivent être déduites du montant des indemnités de maladie, dues à l'intéressé, en vertu de l'art. 70, §2 de la loi du 9 août 1963 .

. . . Overwegende dat de vordering van eiser strekt tot vernietiging van de beslissing van verweerder waardoorzijn da.gelijk_se uitkeringen wegens arbeidsongeschiktheid herleid worden van 730 F naar 273 F ingevolge het ontvangen van een bijslag wegens verergering van de letsels opgelopen bij een arbeidsongeval door het Fonds voor arbeids­ongevallen met toepassing van artikel 70 van de wet van 9 augustus 1963 tot instelling en organisatie van een regeling voor verplichte ziekte- en invaliditeitsverzekering;

Overwegende dat eiser zich hiertegen verzet en van oordeel is dat, alhoewel een bepaald percentage van zijn arbeidsongeschiktheid het gevolg zal zijn van het op 7-7-66 opgelopen arbeidsongeval hij lijdend is aan bepaalde aandoeningen die eveneens zijn totale invaliditeit beïnvloeden zodat een deskundig onderzoek zich opdringt;

Overwegende dat uit het verslag van 1 april 1981 van de adviserend geneesheer van verweerder blijkt dat de psychische · deterioratie aan het trauma van het arbeidsongeval moet worden toegeschreven en dat het om posttraumatische psychopatisering gaat terwijl er geen andere pathologieën zijn welke zijn invaliditeit zouden verergeren; dat derhalve de invaliditeit uitsluitend het gevolg is van het arbeidsongeval en artikel 70, § 2 moet worden toegepast;

Overwegende dat eiser. tot staving van zijn vordering medische verslagen van Dr V. van 25-11-80 en van Dr V. D. H. van 22-1-81 heeft neergelegd waarin zijn toestand wordt beschreven en besloten dat hij volledig arbeidsongeschikt is;

Overwegende dat in deze verslagen alleszins niet wordt voorgehouden dat eiser arbeidsongeschikt zou zijn om andere redenen dan deze die

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voortvloeien uit zijn arbeidsongeval en eiser trouwens toegeeft dat zijn huidige arbeidsongeschiktheid gedeeltelijk het gevolg is van zijn arbeidsongeval;

Overwegende dat uit vonnissen van deze rechtbank zetelend inzake arbeidsongevallen van 12 juni 1979 en 13 mei 1980 blijkt dat de arbeids­ongeschiktheid van eiser ais gevolg van het arbeidsongeval van 7 juli 1966 werd vastgesteld op 50% vanaf 25 juli 1969 en op 70% sedert 29 mei 1975;

Overwegende dat het terzake dan ook van geen belang is te onder­zoeken welk het aandeel is van het arbeidsongeval in de totale arbeidsongeschiktheid van eiser en van aandoeningen die niet werden veroorzaakt door het arbeidsongeval vermits door zijn arbeidsongeval zelf eiser ongeschikt is om meer dan een der de te verdienen ( cfr Arb. h. Bergen 16-4-80, lnfor. R.I.Z.I. V. 1980, p. 346);

Overwegende dat, welk ook het percentage zij van de ongeschiktheid, het bedrag van de schadeloosstelling tengevolge van het arbeidsongeval van het forfaitair vastgesteld bedrag van de ziekteuitkeringen moet worden afgetrokken (cfr Cass. 22-1-75, J.T.T. 1977, nr 138, p. 66);

Om deze redenen, De recht bank vonnissend op tegenspraak en in eerste aanleg, ...

ontvangt de vordering, doch wijst deze af als ongegrond ...

Arb. Dendermonde (Se k.)- 18-6-1981 Vz. : Gerlo- O.M. : Dhaeyer- Pl. : Mrs Steennot

loco Vidy & Verhulst loco Piret N.V.S.M./D.M. (A.R. 14;613)

Z.I.V.- ZwARE FOUT.

Het bestaan van een oorzakelijk verband tussen ongeval en alcQhol­intoxicatie en de veroordeling tot een enkele straf zijn onvoldoende voor de toepassing van art. 70, §Jb van de wet van 9 augustus 1963.

Er moet naast een intentioneel element ook een verzwaring van het risico bel·vezen worden.

A.M.I.- FAUTE GRAVE.

L'existence d'un lien de cause à effet entre l'accident et l'intoxication et la condamnation à une seule peine sont insuffisantes pour l'application de l'art. 70, § 3b de la loi du 9 août 1963.

A côté d'un élément intentionnel, il y a lieu de prouver l'aggravation du risque .

. . . Overwegende dat eiser zijn vordering grondt op artikel 70, § 3b van de wet van 9 augustus 1963 tot instelling van een regeling voor verplichte ziekte- en invaliditeitsverzekering daar het ongeval te wijten is aan een zware fout van verweerder, namelijk dronkenschap; dat dit blijkt uit een vonnis van de rechtbank van eerste aanleg te Dendermonde

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van 7 juni 1978 waardoor verweerder wordt veroordeeld met toepassing van artikel 65 van het wetboek van strafrecht tot één straf voor het veroorzaken van een verkeersongeval en met samenhang om een personenwagen te hebben bestuurd na alcoholische dranken in zodanige hoeveelheid te hebben verbruikt dat het alcoholgehalte van zijn bloed op het ogenblik dat hij bestuurde tenminste 0,8 gr. per liter bedroeg, het misdrijf aan het persoonlijk toedoen van de dader te wijten zijnde;

Overwegende dat verweerder besluit tot onontvankelijkheid der vordering wegens verjaring overeenkomstig artikel 100, §5° en 6° van de wet van 9 augustus 1963 daar de uitbetalingen plaats grepen voorde daarin voorziene termijn van twee jaar;

Overwegende dat evenwel krachtens artikel 106, § 1, Jaatste lid een ter post aangetekend schrijven volstaat om de in dit artikel bedoelde verjaring te stuiten; dat de verjaring dan ook werd gestuit bij aange­tekend schrijven van 19 november 1979 aan verweerder ;

Overwegende dat, zelfs wanneer de strafrechter, zoals in casu, een enkele straf heeft uitgesproken en daardoor heeft geoordeeld dat er een oorzakelijk verband bestaat tussen het ongeval en de staat van alcoholintoxicatie waarin betrokkene zich op dat ogenblijk bevond, toch dient nagegaan te worden of deze alcoholintoxicatie de zware fout uitmaakt voorzien bij artikel 70, § 3b van de wet van 9 augustus 1963; dat ais zware fout moet worden beschouwd de fout die met een opzettelijke daad kan worden gelijkgesteld en waarvan de verzekerde zich -15ewusr -was -dar -.zij --een-verzwarifig van risi co deed ontstaan (Cass. 6-10-72, R.W. 1973-74, kol. 198);

Overwegende dat eiser het bestaan van de zware fout enkel en alleen afleidt uit de veroordeling door de strafrechter, doch geen enkel ander element naar voren brengt waaruit deze zware fout van verweerder zou moeten blijken;

Overwegende dat verweerder niet veroordeeld werd wegens dronken­schap zoals verkeerdelijk vermeld in het verslag van het R.I.Z.I.V.; dat in de gegeven omstandigheden de zware fout van verweerder niet bewezen blijkt en de vordering derhalve ais ongegrond moet worden beschouwd;

Om deze redenen, De Rechtbank . . . verklaart de vordering ontvankelijk, doch wijst.

deze af ais ongegrond ...

Arb. Hasselt (le k.)- 5-3-1981 Vz. : Schroe- O.M. : Gutschoven

Pl.: Mrs Debaenst loco Vanagt & Smeets M./N.V.S.M. & R.I.Z.I.V. (A.R. 80/2252)

Z.I.V.- ZIEKTEAANGIFTE. - KONTROLEERBA~RHEID. 1

Op de ziekteaangifie moet het adres van de izieke vermeld worden, opdat deze kontroleerbaar zou zijn.

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A.M.I.- DÉCLARATION DE MALADIE.- POSSIBILITÉ DE CONTRÔLE.

Afin de permettre le contrôle de l'incapacité, la déclaration d'incapacité doit porter mention de l'adresse du malade .

. . . Uit de stukken en de debatten is gebleken, dat de oorspronkelijke ziekteaangifte van eiser niet zijn adres vermeidde. Om ais ziekteaan­gifte te kunnen geiden, moet in principe deze aangifte het adres van de zieke vermeiden, zodanig, dat hij controieerbaar is, zodat in principe de oorspronkeiijke aangifte ais niet bestaand moet worden beschouwd.

Van dit principe kan aileen worden afgeweken, wanneer het biijkt, dat eerste verweerster gemakkelijk de zieke had kunnen identificeren, doch dit ingevolge een foutieve naiatigheid niet deed. Terzake is dit niet bewezen en evenmin is het bewezen, dat het gevai van eiser behartigenswaardig was, d.w.z. dat het geieden verlies overdreven groot is en moeiiijk te dragen, rekening houdende met de begane fout en de familiale en financiële toestand van eiser.

De eis is ai dus ongegrond ... Om deze redenen, De Arbeidsrechtbank, ... uitspraak doende op tegen·spraak, ontvangt

de eis, verkiaart hem ongegrond, bekrachtigt de bestreden besiissingen ...

Arb. Kortrijk (2e k.)- 10-12-1980 Vz. : Vanden Weghe- O.M. : Taeiman

Pl. : Mrs Baekelandt loco Deiagrange & Declerck L.C.M./V. (A.R. 11.110)

Z.I.V.- ZWARE FOUT.

De strajrechtelijke veroordeling wegens het opzettelijk toebrengen van verwondingen of slagen impliceert de zware fout in toepassing van art. 70, §Jb van de wet van 9 augustus 1963.

A.M.I.- FAUTE GRAVE.

La condamnation pénale pour avoir intentionnellement causé des coups et des blessures implique la faute grave en application de l'art. JO, §Jb de la loi du 9 août 1963.

. . . Overwegende dat uit de behandeling van de zaak is gebleken dat eiser voor een bedrag van 45.509 F is tussengekomen in de kosten van medische verzorging verstrekt aan verweerder en zijn zoon K. naar aanleiding van een verkeersongeval;

dat namelijk verweerder op 15 januari 1978 met zijn automobiel, waarin onder meer zijn zoon K. zich bevond, in de Leie is gereden, waardoor hijzelf en zijn zoon verwondingen hebben opgelopen waarvoor zij ter verzorging werden opgenomen in het 0.-L . .;.Vrouw­hospitaal te Kortrijk;

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Overwegende dat eiser zijn vordering grondt op art. 70, §3, b) van de wet van 9-8-63 tot instelling en organisatie van een regeling voor verplichte ziekte- en invaliditeitsverzekering, dat bepaalt dat de prestaties worden geweigerd in geval de schade voortspruit uit een door de rechthebbende gepleegde zware fout;

Overwegende dat eiser meent dat de zware fout is bewezen door het vonnis van 17 augustus 1979 van de correctionele rechtbank te Kortrijk, waarbij verweerder werd veroordeeld tot een hoofdgevangenisstraf van twee jaar wegens het opzettelijk toebrengen van verwondingen of slagen aan zijn zoon K. ;

Overwegende dat verweerder de zware fout in zijn hoofde ontkent; dat verweerder verwijst naar de passage in het schrijven van 2 mei

1978 van dokter O. (die een gerechtelijk geestesonderzoek heeft verricht) aan de onderzoeksrechter, waarin dokter O. schrijft «Üp het ogenblik van het plegen van het hem ten laste gelegde feit en ook nog de dagen nadien, verkeerde hij m.i. in een psychisch abnormale toestand, die de controle over zijn daden verhinderde »;

Overwegende dat de strafrechtelijke veroordeling wegens het opzette­lijk toebrengen van verwondingen of slagen de zware fout impliceert;

Overwegende dat uit het geheel van het geestesonderzoeksverslag van dokter 0., met zekerheid blijkt dat verweerder vrijwillig, bewust en opzettelijk heeft gehandeld: hij schreef op een bierkaartje een afscheid aan zijn vrouw ... nam het besluit zi~h van kant te maken en daar hij geen uitkomst zag voor zijn kinâeren zonder vader besloot ze mede te nemen in zijn wanhoopsdaad (zie blz. ' 10 onderzoeksverslag);

Overwegende dat in de briefvan 2 mei 1978 hoger geciteerd dokter O. schrijft dat verweerder « niet verkeert in een staat van krankzinnig­heid noch in een ernstige staat van geestesstoornis of van zwak­zinnigheid die hem ongeschikt maakt tot het controleren van zijn daden»;

Overwegende dat het vaststaat dat de schade welke verweerder aan zichzelf en zijn zoon K. heeft toegebracht is voortgesproten uit een door hem gepleegde zware fout;

Overwegende dat verweerder het teruggevorderde bedrag ni et betwist; Overwegende dat verweerder vraagt te mogen terugbetalen met

afkortingen naar rato van 1.500 F per maand; Overwegende dat verweerder niet aantoont over welke financiële

middelen hij beschikt; dat het enige stuk dat verweerder overlegt het bevelschrift is van

14 februari 1980 van de voorzitter van de rechtbank van eerste aanleg te Kortrijk inzake voorlopige maatregelen tijdens de procedure in echtscheiding en daaruit blijkt dat hij maandelijks 7.500 F werkloos­heidsuitkeringen geniet;

Overwegende dat sedert de inleiding van het huidig geding ver­weerder reeds vrijwillig afkortingen kon betaald hebben of geld opzij gelegd hebben met het oog op een eventuele terugbetaling;

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Overwegende dat volgens de hierna bepaalde betalingsmodaliteiten en in de hierna bepaalde mate kan tegemoet gekomen worden aan de vraag van verweerder;

Om deze redenen, De rechtbank, ... verklaart de vordering ontvankelijk en gegrond ...

Trav. Liège (2e ch.) - 3-9-1979 Pr. : Doncel- M.P. : Ponthir

Pl. : Mes Thiry (Huy) & J.L. Prignon U.N.F.M.N. c/ L. (R.G. 66.030)

A.M.I.- FAUTE GRAVE.

L'addition de fautes, non rigoureusement graves, ne constitue pas la faute grave.

Z.I.V.- ZWARE FOUT.

Meerdere jàuten, die op zichzelfniet zwaar zijn, maken niet de zware fout uit .

. . . Sur le fond.

Attendu que le défendeur en conduisant sa voiture automobile fut, le 7 janvier 1975, victime d'un grave accident de roulage dans lequel son épouse perdit la vie et dont il ne se tira qu'avec des blessures graves ayant laissé de lourdes séquelles et partant une importante incapacité de travail;

Qu'il a perçu du 1er octobre 1975 au 31 janvier 1978 les indemnités légales que le demandeur prétend aujourd'hui récupérer;

Attendu que le siège de la matière est l'article 70 § 3 B de la loi du 9 août 1963 lequel dispose que le bénéfice de la loi est refusé lorsque le dommage trouve sa cause dans une faute grave commise par le bénéficiaire;

Attendu que les éléments du dossier pénal sont les suivants : - le défendeur circule vers 0.45 heure rue Winston Churchill

à Bressoux (Liège) le 7 janvier 1975 lorsque survient l'accident dû à une perte de contrôle du véhicule apparemment due à un braquage violent consécutif à un heurt du trottoir, le conducteur roulant trop à droite; il s'agit d'une voiture nouvelle dont le conducteur n'avait pas la parfaite connaissance;

- la chaussée est en ligne droite, suffisamment large, à peine humide et passablement éclairée;

- le défendeur roule au-dessus de la limite réglementaire puisqu'il faisait selon l'expert près de 80 km/h.;

- le défendeur, soumis à une prise de sang, accuse un taux d'alcool de 1.29 gr, le taux d'intoxication alcoolique étant à l'époque de 1.5 gr (aujourd'hui 0.8 gr);

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- le défendeur exerce la profession de restaurateur et consomme incontestablement par habitude professionnelle;

Attendu que poursuivi pour avoir, par défaut de prévoyance et de précaution mais sans intention d'attenter à la personne d'autrui, involontairement causé la mort de son épouse, le défendeur fut, par jugement du tribunal correctionnel de Liège du 28 septembre 1977, condamné à une peine relativement légère, le tribunal correctionnel ayant estimé qu'il y avait des circonstances atténuantes résultant de la disproportion entre la gravité de la faute et celle de ses conséquences;

Attendu que le problème est de savoir s'il y a eu faute grave dans le chef du défendeur;

Attendu que les éléments du dossier répressif font ressortir le caractère malencontreux de l'accident lequel n'est pas dû à une erreur caractérisée de conduite pas plus qu'à un élément extérieur, le défendeur ayant dû heurter le trottoir et perdre le contrôle de son véhicule; le problème est de savoir si cette fatalité qui pourrait survenir à n'importe quel conducteur a été aggravée par la vitesse relative et l'état du conducteur;

Attendu que de l'avis de Monsieur l'auditeur, c'est l'addition de fautes non rigoureusement graves qui constituerait la faute grave;

Attendu que le tribunal ne peut partager cette façon de voir; Attendu que l'objet de l'assurance maladie invalidité est de venir

en aide aux personnes atteintes dans leur intégrité physique en vertu de la tègle de -soliâatite --cflii est à la base âe- la legislation sur les assurances sociales; que lorsque le législateur déroge à cette règle pour les personnes dorit l'état résulte d'une faute grave, il ne peut s'agir que d'une exception dont l'appréciation doit être rigoureuse;

Attendu que la notion de faute grave n'est pas définie par la loi et comment pourrait-elle 1 'être vu 1 'immense variété des hypothèses où faute il y a; le pouvoir d'appréciation du tribunal est dès lors entier;

Attendu que le tribunal ne peut avoir égard au fait de la condamnation pénale du défendeur pour déduire la faute grave; en matière délictuelle, il y a toujours faute dès qu'il y a manquement à la légalité, aux règles de la diligence, de la prudence ou de la prévoyance; c'est la cul pa levissima; le juge pénal n'a pas condamné parce qu'il y avait faute grave; il lui suffisait qu'il y ait faute;

Attendu que le tribunal ne peut être influencé par les conséquences particulièrement graves de l'accident; l'avis de l'expert tel qu'il ressort du dosier répressif est qu'il a fallu un réelle fatalité pour qu'un accident relativement banal tourne au drame;

Attendu que la vitesse- 80 lans à l'heure- est constitutive d'in­fraction puisque à l'endroit il y avait limitation à 60 lans à l'heure; si faute il y a et si sanction il y a eu, il ne parait pas cependant que le détèndeur ait commis une faute grave en roulant à cette allure dans une rue large, bien dégagée, en ligne droite, prioritaire et dépourvue d'obstacles;

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Attendu que reste le problème de l'état du défendeur; avec un taux d'alcool de 1.29 gr, le défendeur ne pouvait à l'époque être poursuivi pour intoxication alcoolique, le taux étant alors de 1.5 gr; on ne saura jamais par ailleurs s'il y avait ivresse quoiqu'on puisse pencher pour la négative si l'on tient compte de ce que le défendeur, restaurateur de son état, devait avoir une certaine habitude professionnelle à con­sommer et qu'il devait avoir au moment des faits bu quelques 4 à 5 verres de bière; l'essentiel du problème est ici; le tribunal n'est nullement indifférent à cette question et au devoir de prudence qui pèse sur les usagers du volant qu'ils soient amenés à boire par profession ou non; le tribunal n'ignore pas que la consommation d'alcool émousse les réflexes d'un conducteur, même si cet effet est éminemment variable d'une personne à l'autre et chez une même personne, à tel moment par rapport à tel autre; or peut-on affirmer que la consommation de 4 à 5 verres de bière a joué de façon déter­minante dans l'accident; quand on relit le dossier répressif, on est frappé par le fait qu'une véritable fatalité a marqué les faits du 7 janvier 1975; dans l'analyse de ces faits, on ne trouve pas de faute grave et l'expert d'émettre l'opinion que le défendeur fut surpris par la réaction d'un véhicule qu'il connaissait mal puisqu'il venait de l'acheter;

Attendu que le tribunal n'est pas éloigné de penser qu'un tel accident eût pu survenir à n'importe quel conducteur, sauf le cas sans doute où la vitesse du véhicule eût été très réduite à ce moment; il est clair que la vitesse est la cause de la très grande majorité des accidents graves; mais le tribunal ne peut déduire la faute grave d'une vitesse de 80 kms heure;

Attendu- et pour résumer - qu'à l'estime du tribunal la faute grave doit résulter soit de l'acte intentionnel, soit d'un comportement où l'absence de prudence, de diligence et de prévoyance est flagrante;

Que tel n'est pas le cas; Attendu que l'action principale n'est dès lors pas fondée; Attendu que l'action reconventionnelle est fondée ... Le tribunal, statuant contradictoirement, en premier ressort et sur

avis de Monsieur Ponthir, substitut de l'auditeur du travail, dit la demande principale recevable mais non fondée; en déboute la partie demanderesse; . . . dit 1 'action reconventionnelle recevable et fondée ...

Trav. Liège (5e ch.) - 26-6-1981 Pr.: Marcq- M.P.: Leroy- Pl.: Me Sherrington

L. cf U.N.F.M.P.B. (R.G. 91.102/81)

A.M.I. -REMISE TARDIVE. -PRÉSOMPTION.

Lorsque 26 fois un assuré social n'a pas été sanctionné pour remise tardive de son certificat, il existe de fortes présomptions qu'il respecte les délais légaux pour le certificat litigieux.

: .. 1

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Z.I.V.- LAATTIJDIGE AANGIFTE.- VERMOEDEN.

Wanneer een sociaal verzekerde 26 maa! tijdig zijn ongeschiktheidsattest inzond, bestaat er een vermoeden dat hij evenzo handelde in het voorhanden zijnde betwist geval .

.. . Attendu que le demandeur a été en incapacité de travail du 3 au 17 décembre 1980 inclus;

Attendu que la défenderesse prétend que l'avis d'arrêt de travail n'a été remis à son médecin conseil que le 18 décembre 1980 et qu'en conséquence c'est à bon droit qu'elle n'a pas indemnisé son assuré conformément aux articles 2 et 8 de l'A.R. du 31-12-63 portant règlement des indemnités;

Attendu que le demandeur affirme avec force avoir envoyé son avis d'arrêt de travaille 3 décembre 1980;

· Attendu qu'à une demande de l'auditorat du travail, l'organisme assureur a signalé que le demandeur lui avait précédemment envoyé 26 avis d'arrêt de travail depuis 1964 et n'avait jamais été sanctionné pour rentrée tardive de certificat;

Attendu qu'il existe de fortes présomptions selon lesquelles le demandeur a respecté le prescrit légal quant aux dates d'envoi de 1 'avis d'arrêt de travail litigieux;

Par ces motifs, ... Sur avis écrit conforme de M. Leroy, substitut de l'auditeur du

travail, ... dit la demande recevable et fondée; condamne la défenderesse à payer au demandeur la valeur de sept journées d'indemnisation ...

Arb. Turnhout (2e k.) - 19-6-1981 Vz. : Van Oekel- O.M. : Heylen Pl.: Mrs Van Heupen & Sempels

D.P./N.V.S.M. (A.R. P82)

Z.J.V.- HosPITALISATIE.- WEIGERING DOOR MEDISCH ADVISEUR.

Bedenkingen inzake kosten en bezoekmogelijkheden van de echtgenoot zijn irrelevant bij de beoordeling over een eventuele verlenging van de hospitalisatie indien de adviserende en de behandelende geneesheer beiden van oordeel zijn dat betrokkene een seniel persoon is, die wei speciale zorgen nodig heeft, maar geen hospitalisatie.

A.M.I.- HOSPITALISATION.- REFUS PAR LE MÉQECIN CONSEIL.

Les considérations relatives aux frais et possibilités 4/e visites par le conjoint n'ont aucun effet sur l'évaluation d'une prolongation éventuelle de l'hospitalisation lorsqu'aussi bien le médecin traitant que le médecin conseil affirment que l'intéressé est une personne sénile, qui demande des soins sans nécessiter une hospitali8ation .

.. . Overwegende dat eiseres praktisch ononderhroken in de kliniek van dokter S. verbleef sedert 24 april 1980; dat de adviserend

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geneesheer van verweerster geen verlenging voor hospitalisatie toestond vanaf 7 januari 1981; dat de adviserend geneesheer aantoont dat het in casu gaat om een seniele persoonlijkheid, geëvolueerd tot een uitgesproken dementia senilis, voor wie geen verder verblijf in een kliniek dient gerechtvaardigd is; dat het een geval van zware nursing of verzorging betreft in een verzorgingsinstelling voor ongeneesbaren of ten huize met bevoegd personeel ;

Overwegende dat de bevindingen van de adviserend geneesheer niet worden betwist door voornoemd dokter S.; dat de bedenkingen van deze laatste inzake kosten en bezoekmogelijkheden van de echtgenoot ais ni et terzake dienend moeten afgewezen worden;

Overwegende dat de vordering ongegrond is; Om deze redenen, De Arbeidsrechtbank, ... verklaart de vordering ontvankelijk doch

ongegrond ...

Sommaires - Korte inhouden

Hof van cassatie (3e k.) - 19-1-1981 B.N./0. (Nr 3002)

JAARLIJKSE VAKANTIE.- BEREKENING VAN VAKANTIEGELD.

Luidens artikel 39 van het koninklijk besluit van 30 maart 1967, wordt het vakantiegeld van de bediende wiens wedde veranderlijk is, berekend op het verdiende loon, eventueel verhoogd met een flctief loon voor met werkelijke arbeidsdagen gelijkgestelde dagen van arbeids­onderbreking.

Hoewel eenfeestdag een dag van arbeidsonderbreking is moet niettemin het loon voor feestdagen, voor de toepassing van de voornoemde bepaling, worden beschouwd ais werkelijk verdiend loon en niet ais fictief loon voor gelijkgestelde dagen.

Het loon voor feestdagen is immers loon in de zin van de wet van 12 april 1965 betreffende de bescherming van het loon der werk­nemers en komt dus, overeenkomstig artikel 14 van de wet van 27 }uni 1969 tot herziening van de besluit-wet van 28 december 1944 betrejfende de maatschappelijke zekerheid der arbeiders, in aanmerking voor de berekening van de sociale-zekerheidsbijdragen; uit artikel 42 van het koninklijk besluit van 30 maart 1967 volgt dat dagen van arbeids­onderbreking voor de berekening van het bedrag van het vakantiegeld niet ais gelijkgestelde dagen maar ais werkelijke arbeidsdagen worden

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aangezien, « zo de werkgever verplicht is ze als zodanig aan te geven voor de berekening van het bedrag der sociale-zekerheidsbijdragen »; zulks verklaart waarom de feestdagen door artikel 41 van hetzelfde besluit niet met werkelijke arbeidsdagen worden gelijkgesteld en het desbetrejjènde loon voorde toepassing van artikel 39 werkelijk verdiend loon is.

Het loon voor jèestdagen komt derhalve in aanmerking voor de berekening van het vakantiegeld van de bediende wiens loon verander­lijk is.

VACANCES ANNUELLES.- CALCUL DU PÉCULE DE VACANCES.

Selon l'article 39 de l'arrêté royal du 30 mars 1967 le pécule de vacances de l'employé à rémunération variable, est calculé sur la base de la rémunération gagnée, éventuellement majorée d'un salaire fictif pour les jours d'interruption de travail assimilés à des jours de travail effectif i

Bien qu'un jour férié soit un jour d'interruption du travail, la rémunération des jours fériés doit néanmoins être considérée comme une rémunération effectivement gagnée, et non comme une rémunération fictive à titre de jour assimilé.

En effet, la rémunération des jours fériés est une rémunération au sens de la loi du 12 avril 1965, sur la protection de la rémunération des travailleurs et est donc prise en considération pour le calcul des cotisations de sécurité sociale, conformément à l'article 14 de la loi du 27 juin 1969 portant revision de l'arrêté-loi du 28 décembre 1944 relative à la sécurité sociale des travailleurs. Il résulte de l'article 42 de l'arrêté royal du 30 mars 1967 que les jours d'interruption de travail ne doivent pas être considérés comme des jours assimilés, mais comme des jours de travail ejjéctif pour le calcul du montant du pécule de vacances, «si l'employeur est tenu de les renseigner comme tels pour le calcul du montant des cotisations de sécurité sociale». Cela explique pourquoi les jours feriés ne sont pas assimilés à des jours de travail effectifs par l'article 41 du même arrêté et pourquoi le salaire y afférent est du salaire effectivement gagné pour l'application de l'article 39.

La rémunération desjoursfériés entre, dès lors, en ligne de compte pour le calcul du pécule de vacances des employés à rémunération variable.

C. trav. Mons (3e ch.) - 15-1-1981 (R.G. 4631)

REPRÉSENTANT DE coMMERCE. - APPORT DE CLIENTÈLE. - NoTION.

L'allégation selon laquelle le représentant n'aurait pas apporté une clientèle du fàit que ses démarches ne pouvaient, de par la nature même du produit, aboutir qu'à une vente unique et normalement non renou­velable, ajoute à la loi une condition qu'elle ne comporte pas; en ejjèt, le législateur n'exige aucunement que la clientèle apportée soit restée fidèle à l'employeur, pas plus qu'il n'est requis, dans le chef de chaque client, la multiplication des achats dans le temps.

HANDELSVERTEGENWOORDIGER.-AANBRENG VAN KLIËNTEEL.- BEGRIP.

De stelling dat een handelsvertegenwoordiger geen kliënteel kon bijbrengen, daar zijn tussenkomst hoogstens een éénmalige verkoop kon teweegbrengen, gezien

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de aard van het produkt, voegt aan de wet een voorwaarde toe; de wet eist inderdaad niet dat het aangebracht kliënteel trouw blijft aan de werkgever of een aantal bestellingen plaatst binnen een bepaalde tijdspanne.

Note. - 1. La Cour du travail de Mons aborde en son arrêt faisant l'objet des présents commentaires deux problèmes relatifs aux conditions d'octroi de l'indemnité d'éviction jadis prévue, en son article 15, par la loi du 30 juillet 1963 fixant le statut des représentants de commerce et actuellement, en son article 101, par la loi du 3 juillet 1978 sur les contrats de travail; ces dispositions anciennes et nouvelles sont identiques quant à ces problèmes qui sont fort proches l'un de l'autre malgré leur fondamentale différence.

- Le premier problème vise la fidélité de la clientèle à l'entreprise dont les produits sont vantés par le représentant de commerce;

- le second, le caractère renouvable (ou non) des achats de ces produits dans le chef de la même clientèle.

2. La fidélité de la clientèle : à cet égard, on approuvera l'arrêt rendu par la Cour du travail de Mons; en effet, la loi pose un certain nombre de conditions à l'octroi de l'indemnité d'éviction. Parmi celles-ci figure l'apport (en ce compris la création et le développement) d'une clientèle; or, nulle part dans les textes légaux n'est exigée la fidélité des clients apportés par le représentant de commerce; d'autre part, la notion de clientèle ne comporte pas, en soi, celle de fidélité : la clientèle se définit tout simplement et dans les faits par un «ensemble de clients»; ces clients peuvent ou non être fidèles : ils n'en forment pas moins une clientèle et leur fidélité dépend d'ailleurs de façon prépondérante des mesures prises ou à prendre par l'entreprise pour les conserver.

La jurisprudence est, du reste, constante dans le sens de l'arrêt annoté (voir notamment: Trav. Liège 12-10-71, R.D.S. 1972, p. 73; C. trav. Liège 19-3-71, R.D.S. 1971, p. 105,9-6-71, R.D.S. 1972, p. 171 et 20-6-78, J.L. 1978-79, p. 3 +la note; Trav. Verviers 20-4-77, R.G. 624/76 et 25-10-78, J.T.T. 1979, p. 123; C. trav. Bruxelles 29-10-73, Jurisprudence du travail 1971-75, no 1133; 22-10-74, R.D.S. 1975, p. 124, 19-7-77, Bull. F.E.B. 1979, p. 240 et 6-6-78, Bull. F.E.B. 1979, p. 359).

3. Caractère renouvelable de l'achat du produit: ce caractère est fort proche de la «fidélité» de la clientèle en ce que, si le produit est susceptible d'être acheté à plusieurs reprises par le même client, celui-ci peut témoigner de sa fidélité à son égard et donc à l'entreprise qui le vend; il est pourtant essentielle­ment différent par ceci qu'il concerne le produit lui-même alors que la fidélité vise la clientèle dont l'apport est une des conditions mises par la loi pour obtenir l'indemnité d'éviction.

Sans doute, le caractère renouvelable de la vente du produit n'est-il pas davantage que la fidélité de la clientèle, inscrite dans les textes légaux comme condition d'octroi de l'indemnité d'éviction; néanmoins la ratio legis de l'in­demnité en question conduit à considérer comme une condition implicite mais certaine le caractère renouvelable de la vente de produit chez les mêmes clients : en effet, cette indemnité, par la nature voulue par le législateur a pour but la réparation du préjudice découlant de la perte des bénéfices dont le représentant aurait pu, en l'absence de rupture de contrat, bénéficier en suscitant des contrats

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auprès de la clientèle déjà acquise; si la vente du produit faisant l'objet des démarches du représentant ne peut se renouveler auprès de la clientèle acquise, la rupture du contrat ne peut causer aucun dommage puisqu'il n'y a aucune perte de cleintèle. La raison de l'indemnité d'éviction est absente en pareil cas; celle-ci n'est donc pas due.

A ce sujet, on voudra bien observer que la loi dispose que, s'il démontre l'absence de dommage pour le représentant du chef de la rupture de contrat, l'employeur ne sera pas tenu de payer une indemnité d'éviction; et tel est le cas lorsque le produit ne peut être vendu de nouveau à la clientèle acquise par le représentant.

La jurisprudence sur ce point est partagée (dans le sens de l'arrêt rapporté: C. trav. Liège 8-3-71, J.T.T. 1971, p. 90; en sens contraire: C. trav. Bruxelles 24-4-77, R.G. 6657 et24-11-76, R.G. 6050; consulter également Papier-Jamoulle, Le statut des représentants de commerce, p. 139, 141 et 149; R.P.D.B., yo Contrat de travail et contrat d'emploi, nos 763 et 764). Dans ces conditions, il est souhaitable que la Cour de cassation soit amenée à arbitrer cette divergence de jurisprudence.

Ar b. Antwerpen (3e k.) - 4-6-1981 E.P./B. (AR 149/81)

G.H.

BESCHERMDE WERKNEMER.- DRINGENDE REDEN.- RECHTSPLEGING.

De neerlegging van het verzoekschrift tot voorafgaande aanvaarding door de arbeidsrechtbank van de dringende reden tot ontslag van de werknemer, /id van of kandidaat bij de verkiezingen voor de onder­nemingsraad of het veiligheidscomité (art. 5, §2 en 10, §2 van het K.B. nr 4 van 11-10-78) ter griffie van de arbeidsrechtbank kan door de advokaat geschieden in het kader van zijn mandaat ad /item.

Naar luid van artikel 440, al. 2 van het gerechtelijk wetboek wordt de advokaat vermoed hiertoe mandaat te hebben gekregen van het orgaan van de rechtspersoon wanneer in de latere akten van rechtspleging slechts verklaard wordt dat hij optreedt namens de behoorli}k geïdentificeerde rechtspersoon, zelfs indien het verzoekschrift enkel ondertekend is door de afgevaardigde-beheerder van de rechtspersoon, wiens functie op dat ogenblik niet tegenstelbaar was aan derden bij ontstentenis van publicatie in het Belgisch Staatsblad van diens benoeming tot deze functie. De a/dus ingestelde procedure is ontvankelijk waar het mandaat ad /item van de advokaat in onderhavig geval niet eens betwist werd.

TRAVAILLEUR PROTÉGÉ. - MOTIF GRAVE. - PROCÉDURE.

Le dépôt de la requête en reconnaissance préalable, par le tribunal du travail, du motif grave de licenciement du travailleur membre ou candidat aux élections pour le conseil d'entreprise ou le comité de sécurité (art. 5, §2 et JO, §2 de l'A.R. n° 4 du Il-10-78), au greffe du tribunal du travail peut se faire par l'avocat dans le cadre de son mandat ad !item.

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Selon l'article 440, al. 2 du Code judiciaire, l'avocat est présumé avoir reçu mandat à cette jin, de l'organe de la personne juridique, lorsqu'il déclare uniquement dans les actes ultérieurs de procédure, qu'il agit au nom de la personne juridique, dûment identifiée, même si la requête n'est signée que par l'administrateur-délégué de la personne juridique, dont la fonction n'était pas opposable à des tiers à ce moment, à défaut de publication ait Moniteur belge, de sa nomination à cette jonction. La procédure ainsi entamée est recevable puisque le mandat ad !item de l'avocat n'est même pas contesté en l'espèce.

Comptes rendus - Boekbesprekingen

BLANPAIN R., Deeltijdse arbeid. De wet van 23 }uni 1981, Antwerpen, Kluwer, 1981, 232 p., 1580 F (Reeks sociaal recht nr 14).

De auteur bespreekt de belangrijke wet op de deeltijdse arbeid aan de hand van een uitvoerige dokumentatie, waaraan een massa speur­werk ten gronde ligt. Men leert de juiste draagwijdte te kennen bij middel van de artikelsgewijze geordende adviezen van de N.A.R., de voorbereidende werken van Kamer, Senaat, Raad van State, enz. Tevens een overzicht van alle belangrijke nationale en Europese teksten met betrekking tot de deeltijdse arbeid.

Een gronde studie van een nog onbesproken wet. W.R.

DE BRUYN B. & Nus L., Indexdossier, Brussel, 1981, 62 p. (V.K.W.­Dossiers 1981, nr 1).

Het Verbond van kristelijke werkgevers en kaderleden stelde een wetenschappelijk dossier sarnen betreffende de loonindexering. Met deze studie start het V.K.W. een nieuwe reeks uitgaven onder de titel V.K.W.-Dossiers.

Het eerste dossier gaat op wetenschappelijke wijze in op de algemene aspekten van het indexcijfer, bespreekt de bedrijfseconomische weerslag van het Belgisch indexeringssysteem en geeft tevens alternatieven voor de huidige loon-indexkoppeling.

Een zeer waardevolle bijdrage tot een sociaal-ekonomisch zeer belangrijk maar politiek geladen probleem.

W.R.

DE BusscHERE Carl, Nieuwe taalwetten in verband met het notarisambt en notariële akten. Het impact van de grondwetswijzigingen van 1970 en 1980, Antwerpen, Kluwer Rechtswetenschappen, 1981, 204 blz.

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Dit boek bestaat uit 2 delen: comrnentaar (118 p.) en documentatie (tot en met p. 189). Het bevat een .. volledig en ùitp~ttend oyerzicht van de taalwetten, die van belang ZIJn voor het notanaat en Is aldus heel wat rijker aan inhoud dan andere publikaties desbetreffende,. die het gewoonlijk bij een analyse van de wet van 1963 en taaldecreet van 1973 houden. Het is goed geschreven en uitstekend gedocumenteerd; terzelfdertijd zeer praktisch opgevat. Het geheel wordt afgesloten met een handig zaakregister.

R. BLANPAIN.

DEKEERSMAEKER J. & VAN STEENBERGE J., Bibliographie du droit social belge, Antwerpen, Kluwer, 1981, feuilles mobiles, 1.500 F.

Cet ouvrage de référence, entièrement bilingue, veut ouvrir au praticien la documentation complète et rapide de l'information belge publiée et accessible en matière de droit social.

La première livraison concerne la documentation de 1960 à début 1980 couvrant la «partie générale» et la «sécurité sociale». La partie «Droit du travail» est en préparation.

Ce travail de titan reprend actuellement 8.000 publications et com­portera 12.000 références, mises à jour annuellement. Un instrument nécessaire au classement d'une matière particulièrement vivante.

W.R.

DEKEERSMAEKER J. & VAN STEENBERGE J., Bibliografie van het Belgisch sociaal recht, Antwerpen, Kluwer, 1981, losbladig, 1.500 F.

Dit zeer keurig uitgegeven, tweetalig naslagwerk met jaarlijkse bij­vullingen zal de gebruiker van de sociaalrechtelijke problematiek vlugge en volledige toegang verlenen tot Belgische gepubliceerde en toe­gankelijke informatie sinds 1960.

De eerste aflevering behelst een « Algemeen deel » en een deel «Sociale Zekerheid» van 1960 tot 1980. Een derde deel «Arbeids­recht » is in voorbereiding.

Dit titanenwerk leverde 8.000 verwijzingen op, die zullen groeien tot 12.000. Dit werk komt op tijd ais een noodzakelijke ordening van een materie, waar veel informatie verloren gaat bij gebrek aan een aangepaste klassering.

W.R.

SuMAMPouw Mathilde, Les nouvelles conventions de La Haye. Leur application parles juges nationaux, tome II, Alphen aan den Rijn, Sijthoff en Noordhoff, Antwerpen-Amsterdam, Maarten Kluwer, 1980, XVI-288 p.

On connaît l'importance des nouvelles conventions de La Haye. Bien qu'elles ne concernent pas directement le droit social, elles envisagent des matières qui interviennent souvent, à titre accessoire, dans cette discipline juridique, telles que la protection des mineurs,

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les obligations alimentaires envers les enfants, la procédure civile, la signification et la no tifica ti on à 1 'étranger, des actes judiciaires et extra-judiciaires, les mariages, les régimes matrimoniaux, etc.

En 1976 déjà, l'auteur avait publié sur ces conventions, un livre de 460 pages. Elle nous donne aujourd'hui, un complèment à son livre précédent, reprenant succesivement, la jurisprudence, la situation actuelle (au 1-8-80), et les données bibliographiques relatives à ces instruments internationaux.

La documentation fournie est ample, la consultation fort aisée et la présentation aérée.

Dans le domaine des nouvelles conventions de La Haye, l'ouvrage recensé est un instrument de travail indispensable.

A. TRINE.

VERHAEGEN E., Guide permanent de la législation relative au logement et aux services destinés aux personnes âgées, Leuven, Cabay, 1981, feuillets mobiles.

Cet ouvrage traite d'une matière à laquelle les juristes de droit social sont assez rarement confrontés. Il est cependant de nature à les intéresser, car les textes qui les concernent sont nombreux. Une analyse complète sur fiches périodiquement établies, les mettra directement en contact avec les textes qui la gouvernent.

Ainsi, à propos du logement collectif, on trouvera une analyse de la législation de base relative à l'hébergement des personnes âgées, de la procédure d'agréation et de fermeture des établissements qui les hébergent, des normes de leur agréation, de leur surveillance et de leur contrôle, ainsi que des subsides.

Quant à la partie consacrée au logement individuel, elle traite des primes accordées à l'amélioration d'habitations insalubres, à l'assai­nissement des habitations insalubres améliorables, et de six autres matières. Enfin, la partie traitant des services sociaux et d'aide étudie le secteur des soins de santé à domicile et d'aide aux personnes âgées et aus familles, ainsi que des centres de services communaux.

A. TRINE.

*** Derecho laboral, Revista coeditado con el Instituto latinoamericano de derecho del trabajo y de la securidad social, Montivideo, mars 1981, 280 p.

Cette importante livraison donne, notamment un aperçu général du droit du travail en Amérique latine, ainsi que de nombreux articles propres à certains aspects de la législation sociale de plusieurs pays de cette région du monde. On y trouve aussi une abondante jurisprudence concernant entre autres des problèmes relevant du droit social international etdes informations concernant l'évolution du droit social en Amérique latine.

A. TRINE.

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Table des matières - lnhoudstafel Année 1981 Jaargang

Doctrine Rechtsleer

BLANPAIN R., Taaldecreet en verdrag betreffende de rechterlijke bevoegdheid en de tenuitvoerlegging van beslissingen in burgerlijke en handelszaken . . . . . . . 465

BLANPAIN R., Toepasselijkheid van het taaldecreet van 13 juli 1973 257 DE BRoEcK G., De sociale wetgeving in 1980 . 191 DE BRoECK G., La législation sociale en 1980 . . . . . . 185. DE CLERCQ Y., Toepassingsgebied van het Verdrag België-Neder-

land. Noot onder Cass. 1-6-81 . 413 ELsT R., Interpretatievragen bij de wet van 22 juli 1981 tot

wijziging van art. 8, §2 van de arbeidsongevallenwet van 10 april 1981 . 467

G. H., Incapacité prolongée. Note sous Arb. Antwerpen 18-12:-79 155 G. H., Représentant de commerce. Apport de clientèle. Notion.

Note sous C. trav. Mons 15-1-81 . 612 LECLERCQ J., Réflexions sur la notion de licenciement de tra-

vailleurs protégés . 353 MALLIÉ J., Contrat de travail et incapacité définitive . 471 MALLIÉ J ., Les conditions essentielles constitutives de faute grave.

Note sous C. trav. Bruxelles 20-6-80 . 37 MALLIÉ J., Preuve de guérison. Note sous C. trav. Mons 1-12-80 149 PATERNOSTRE B., La portée du terme «convention» en matière

de détermination du délai de préavis convenable . 1 REYNDERS W., De deeltijdse arbeid . . . 380 SI MOENS D., Onderhoudsgeld en sociale zekerheid . 97 TRINE A., A.M.I.- Faute grave.- Critère de fait. Note sous

Trav. Liège 24-2-81 . . . . . . . ,. . . . . 178 TRINE A., Onbeschikbaarheid op de algemene arbeidsmarkt. Noot

onder Cass. 11-2-80 . 197 TRINE A., Travailleur protégé. - Résolution du contrat. Note

sous Cass. 26-10-81 . . . . 505 VANACHTER 0., Arbeidsongeschiktheid. - Overmacht. Noot

onder Cass. 5-1-81 . . . . 275 VANDENBERGHE G., De juridische bescherming van de privacy

van de sollicitant . 265 VAN DE PuT R., Quelques éluèidations de l'agir juridique

spécialement en droit du travail . 541

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-619-

VAN STEENBERGHE J., Omschrijving van het begrip arbeidsonge-

schiktheid. Noot onder Arb. h. Gent 4-1-79 . . . . . 47

Sommaires Korte inhouden

Voir Jurisprudence - Zie Rechtspraak

Comptes rendus Boekbesprekingen

BERGHMAN J., CAUWELIER D., COENS D., DE CLERCQ C., DE

PuE W., LEus J., SENAEVE P., SIMOENS D., VAN LANGEN-

DONCK J., Bestaansminimum . . . . 248 BLANPAIN R., Deeltijdse arbeid. De wet van 23 }uni 1981 . 615 DE BRUYN B. & Nus L., Indexdossier . . . . . . . . 615 DE BusscHERE Carl, Nieuwe taalwetten in verband met het

notarisambt en notariële akten. Het impact van de grond-wetswijzigingen van 1970 en 1980 . . 615

DE CocK J., De sociale zekerheid in 1980 . . . . . . . 350 DEKEERSMAEKER J. & VAN STEENBERGE J., Bibliograjle van het

Belgisch sociaal recht . . . . . . . . . . . 616 DEKEERSMAEKER J. & V AN STEENBERGE J., Bibliographie du droit

social belge 616 DuMORTIER J., Arbeidsverhoudingen in het internationaal privaat-

recht 350 GRAULICH B. & NÈVE M., Les droits et obligations du chômeur . 184 LENOBLE J. & OsT François, Droit, mythe et raison. Essai sur la

dérive mythe-logique de la rationalité juridique . 183 SuMAMPOUW M., Les nouvelles conventions de La Haye. Leur

application par les juges nationaux . 616 VAN DE VELDEN A. & ScHAMP H., Arbeidsongevallen privé-sektor 249 VAN KEsSEL J ., Arbeidsongeschiktheid van militairen, ambtenaren

en werknemers . 352 VERHAEGEN E., Guide permanent de la législation relative au

logement et au services destinés aux personnes âgées . 617 VERHEYDEN T., Les contrats de travail en rapport avec le notariat.

Commentaire des dispositions de la loi du 3 juillet 1978 . 628 WALZ S., Multinationale Unternehmen und internationale Tarif~

vertrag. Eine arbeitskollisionsrechtlige Untersuchung 464 *** Chroniques de droit social. 464 *** Codes Larcier . 184 *** Derecho laboral . 617 *** Difèsa sociale . . 352 *** La Communauté européenne, les organisations internationales

et les accords multilatéraux 183 *** Le droit communautaire . 248

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-620-

Bibliographie Bibliografie

Principaux articles et notes d'observations sur le droit social belge parus en 1980 . 249

Voornaamste artikelen en noten over het Belgisch sociaal recht verschenen in 1980 . 249

Bibliografie der artikelen en noten gepubliceerd in het Tijdschrift voor sociaal recht van 1976 tot 1980 . 343

Bibliographie des articles et notes dans la Revue de droit social de 1976 à 1980 . 343

Jurisprudence

ACCIDENT DU TRAVAIL

AIDE D'UNE TIERCE PERSONNE

C. trav. Gand 17-1-80 AuTOPSIE

C. trav. Mons 18-5-81 Trav. Charleroi 3-4-81

DIMINUTION DU POTENTIEL ÉCO­

NOMIQUE

182

427 451

C. trav. Bruxelles 16-2-81 342 ÉVÉNEMENT SOUDAIN. INFARCTUS

Cas s. 16-2-8 1 . 208 INCAPACITÉ ÉCONOMIQUE DE

TRAVAIL. ÉVALUATION

C. trav. Gand. 4-1-79 43 PRESCRIPTION

C. trav. Bruxelles 23-2-81 139 C. trav. Gand 18-6-81 519

SALAIRE DE BASE

Cass. 6-10-80 . 17 SECTEUR PUBLIC

Trav. Bruxelles 2-6-81 593 SUBROGATION

C. trav. Gand 18-6-81 516 ASSURANCE MALADIE-

INVALIDITÉ

ACTION TÉMÉRAIRE ET VEXATOIRE

Trav. Charleroi 14-9-81 . 601 CARENCE DES AUTORITÉS LOCALES

C. trav. Mons 7-5-81 583 Trav. Bruxelles 23-4-81 . 591

CAS DIGNE D'INTÉRÊT

C. trav. Anvers 17-9-80 . 291

CONDITIONS D'OCTROI

Trav. Nivelles 19-12-80 . 244 CUMUL AVEC INDEMNITÉS D'ACCI-

DENT DU TRAVAIL

Trav. Termonde 18-6-81 . 602 DÉCLARATION DE MALADIE. Pos­

SIBILITÉ DE CONTRÔLE

Trav. Hasselt 5-3-81 . 604 DÉCLARATION TARDIVE. PREUVE

C. trav. Gand 22-6-81 579 FAUTE GRAVE

Trav. Courtrai 10-12-80 . 605 Trav. Liège 3-9-79 607 Trav. Liège 24-2-81 . 178 Trav. Termonde 18-6-81 . 603

FORCE DE CHOSE JUGÉE AU PÉ-

NAL

C. trav. Liège 21-10-81 . 580 GROSSESSE. DÉLAI DE PRÉSOMP-

TION DE L'INCAPACITÉ

C. trav. Bruxelles 2-10-80 . 42 HOSPITALISATION. REFUS PAR LE

MÉDECIN CONSEIL

Trav. Turnhout 19-6-81 . 610 INCAPACIT-É DE TRAVAIL. NOTION

Trav. Bruxelles 20-2-80 . 585 INVALIDITÉ. RÉTROACTIVITÉ

C. trav. Anvers 6-11-81 570 PREUVE DE GUÉRISON

Trav. Gand 19-1-81 . 176 PROCÉDURE. EXTENSION DE LA

DEMANDE

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-621

C. trav. Anvers 3-4-81 568 C.P.N.A.E.

REMISE TARDIVE. CAS DIGNE D"IN- Trav. Gand 21-11-80 336 TÉRÊT DÉCRET LINGUISTIQUE

Trav. Bruxelles 3-2-81 587 CONTRADICTION ENTRE LE DÉCRET

Trav. Bruxelles 23-3-81 589 LINGUISTIQUE ET LES LOIS SUR

REMISE TARDIVE. PRÉSOMPTION L'EMPLOI DES LANGUES EN MA-

Trav. Liège 26-6-81 609 TIÈRES ADMINISTRATIVES

REVALIDATION. CONDITIONS Cass. 30-3-81 . 283 Cass. 2-2-81 247 CONVENTION INTERNATIONALE

SUBROGATION H.J.E.G. 24-6-81 . 478 Trav. Dinant 5-1-81 86 RÉTROACTIVITÉ DE LA NULLITÉ

TRAVAILLEUR INDÉPENDANT. RE- C. trav. Anvers 20-10-80 21 PRISE DE TRAVAIL DROIT COMMUN

Trav. Bruxelles 26-6-81 . 599 AUTONOMIE. APPLICATION

CESSION C. trav. Mons 1-10-79 49 REFUS D.ACTIVITÉ ÉQUIVALENTE DURÉE DÉTERMINÉE

Trav. Anvers 6-1-81 159 PRÉAVIS

CHÔMAGE Trav. Gand 25-5-81 . 526 CHEF DE MÉNAGE RUPTURE AVANT EXÉCUTION

Trav. Gand 8-1-81 170 C. trav. Bruxelles 25-2-81 305 COMITÉ DE GESTION. COMPÉTENCE RUPTURE IRRÉGULIÈRE APRÈS

FIN DES ÉTUDES 404 PENSION

C. trav. Gand 19-1-81 146 C. trav. Bruxelles 25-3-81 575 HANDICAP MENTAL STABILITÉ D.EMPLOI

C. trav. Bruxelles 13-11-80 34 C. trav. Bruxelles 29-7-80 342 INDISPONIBILITÉ SUR LE MARCHÉ FORME

GÉNÉRAL DU TRAVAIL VALIDITÉ DU CONTRAT

Cass. 11-2-80 . 197 Cass. 17-6-81 . 503 REFUS D'EMPLOI CONVENABLE GRÈVE

Trav. Gand 8-1-81 174 ABUS DE DROIT

CLAUSE RÉSOLUTOIRE Trib. d'instance Lunéville

ENSEIGNEMENT SUBVENTIONNÉ. (France) 7-3-80 453

DÉLÉGUÉ SYNDICAL FORCE MAJEURE. SALAIRE

C. trav. Mons 27-4-81 321 Trav. Charleroi 20-10-80 79

CODE JUDICIAIRE INCAPACITÉS DE TRAVAIL

DÉPENS FORCE MAJEURE

C. trav. Liège 1-2-80 172 Cass. 5-1-81 273

MOYENS DE CONTRÔLE COMITÉ DE SÉCURITÉ ET Trav. Mons 17-9-79 . 339

D'HYGIÈNE SUCCESSIVES. SALAIRE. GARANTI CALCUL DU NOMBRE DE TRAVAIL- Cass. 23-2-81 . 394

LEURS LICENCIEMENT ABUSIF C. trav. Anvers 2-12-80 . 213

MOTIF RELIGIEUX COMMISSION PARITAIRE Trav. Bruxelles 11-12-80 165

C.P.N.A.E. NOTION Cass. 19-1-81 . 461 C. trav. Mons 1-10-79 49

COMPÉTENCE LOCK-OUT ABSENCE DE RELATION CONTRAC- LJCÉITÉ

TU ELLE C. trav. Mons 29-6-81 43 C. trav. Bruxelles 4-2-81 135 MOTIF GRAVE

CoMPÉTENCE CONDITIONS ESSENTIELLES Cass. 4-5-81 494 C. trav. Bruxelles 20-6-80 37

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-622

JUSTIFICATION

C. trav. Anvers 30-3-81 521 MALADIE. PREUVE DE GUÉRISON

C. trav. Mons l-12-80 149 MOTIVATION DE L'ARRÊT

Cass. 2-2-81 246 NOTIFICATION

Cass. 15-6-81 . 497 C. trav. Anvers 2-3-81 298

PENSION

MINEUR

Cass. 30-3-81 463 PREUVE DE L'OCCUPATION AVANT

1945 C. trav. Gand 17-l 0-80 143

REVISION

Cass. 30-3-81 . 462 PRÉAVIS

APPEL SOUS LES ARMES

C. trav. Anvers 12-3-81 423 CoNGÉ. DISTINCTION

Cass. 23-3-81 . 279 FIXATION DE LA DATE DE DÉBUT

ET DE LA DURÉE DU DÉLAI

Trav. Bruxelles 6-l-81 247 INDEMNITÉ. CALCUL

Cass. 2-2-81 204 PRÉPENSION

CALCUL

Cass. 16-3-81 . 462 CoNDITION. PÉRIODE DE PRÉAVIS

Trav. Nivelles 2-9-80 239 PRESCRIPTION

OBJET

C. trav. Anvers 26-11-80 31 PROTECTION DE LA RÉMUNÉ­

RATION

AcTION EN PAIEMENT DE SALAIRES

C. trav. Anvers 23-4-80 . 303 RÈGLEMENT DE TRAVAIL

NoTIFICATION

Cass. 9-6-80 . 12 RÉMUNÉRATION

ALLOCATION ANNUELLE

C. trav. Mons l-10-79 49 CHÈQUES REPAS

C. trav. Bruxelles 11-2-81 137 CONCOURS DE RESPONSABILITÉ

CONTRACTUELLE ET DÉLIC­

TUELLE

C. trav. Anvers 2-3-81 415

HEURES SUPPLÉMENTAIRES

Trav. Charleroi 24-3-80 . 167 PARTIE AUTORISÉE DU SALAIRE

BRUT. PAIEMENT EN NATURE

Cass. 13-4-81 . 400 PRIME ANNUELLE

C. trav. Bruxelles 18-3-80 96 PRIME ANNUELLE. NoTION

C. trav. Bruxelles 8-10-80 514 PRIME DE FIN D'ANNÉE

Cass. 22-9-80 . 15 REPRÉSENTANT DE COM-

MERCE

APPORT DE CLIENTÈLE

C. trav. Mons 15-l-81 612 PRÉSOMPTION LÉGALE

C. trav. Liège 26-3-81 312 RENVERSEMENT DE LA PRÉSOMP-

TION

C. trav. Liège 20-ll-80 229 RESPONSABILITÉ

NATURE

Trav. Gand 17-3-80 91 RUPTURE

ACTE ÉQUIPOLLENT À RUPTURE

C. trav. Bruxelles l 0-3-81 224 APRÈS SIX MOIS D'INCAPACITÉ DE

TRAVAIL. APPOINTEMENTS DÉ­

DUCTIBLES

Cass. 9-3-81 210 APRÈS SIX MOIS D'INCAPACITÉ DE

TRAVAIL. POINT DE DÉPART DE

L'INDEMNITÉ

Trav. Charleroi 9-2-81 232 FoRCE MAJEURE

C. trav. Anvers 16-2-81 216 INCAPACITÉ PROLONGÉE

Trav. Anvers 18-12-79 155 INDEMNITÉ. RÉMUNÉRATION DE

BASE

C. trav. Mons 22-9-80 78 INDEMNITÉ POUR DOMMAGE MO-

RAL

C. trav. Bruxelles 15-1-80 95 OCCUPATION GARANTIE

Cass. 15-12-80 137 SAISINE DU JUGE

Cass. 15-6-81 . 500 SALAIRE GARANTI

CERTIFICATS MÉDICAUX CONTRA­

DICTOIRES

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-623

Cass. 5-1-81 INCAPACITÉ DE TRAVAIL NÉE D"UNE

FAUTE GRAYE

199

C. trav. Bruxelles 3-3-80 96 SECRET MÉDICAL

PoRTÉE

C. trav. Mons 5-9-80 71 SÉCURITÉ SOCIALE

INTÉRÊTS JUDICIAIRES

Cass. 25-5-81 . 407 STATUT SOCIAL DES INDÉ­

PENDANTS

AIDANT. CRITÈRE

C. trav. Bruxelles 13-2-81 222 ARTISTE DE VARIÉTÉ

C. trav. Anvers 20-3-81 . 510 C. trav. Bruxelles 12-12-80 572

CARRIÈRE. PREUVE

Trav. Huy 27-2-81 449 COMPENSA TJON

Trav. Anvers 15-6-81 524 CRITÈRE D"AFFILIATION

Trav. Nivelles 1-9-80 180 CRITÈRE FISCAL

C. trav. Bruxelles 6-4-81 577 GRATUITÉ DU MANDAT

C. trav. Anvers 16-1-81 295 RÉGULARISATION

C. trav. Anvers 3-4-81 301

TRAITÉ BELGO-NEERLANDAIS.

CHAMP D"APPLICATION

SUBORDINATION 413 EXPLOITANT DE STATION SERVICE

Trav. Huy 19-6-81 531 SUSPENSION

RECHERCHE D"UN NOUVEL EMPLOI

C. trav. Bruxelles 18-2-80 96 TRAVAILLEUR PROTÉGÉ

DOUBLE QUALITÉ

Cass. 23-3-81 . 397 FAUTE GRAVE. REMBOURSEMENT

DU SALAIRE

Cass. 1-6-81 409 INDEMNITÉS. NON-CUMUL

C. trav. Mons ·9-6-80 68 MOTIF GRAYE. PROCÉDURE

Trav. Anvers 4-6-81 539 RÉINTÉGRATION

Cass. 1-12-80 . 270 C. trav. Mons 14-1-80 59

RÉSOLUTION DU CONTRAT

Cass. 26-10-81 505 VACANCES ANNUELLES

CALCUL DU PÉCULE DE VACANCES

Cass. 19-1-81 . 538

Rechtspraak

ARBEIDSONGESCHIKTHEID

CONTROLEMOGELIJKHEDEN

Arb. Bergen 17-9-79 . ÛPEENVOLGENDE ARBEJDSONGE­

SCHIKTHEDEN. GEWAARBORGD

LOON

Cass. 5-1-81 0VERMACHT

Cass. 5-1-81 ARBEIDSONGEV AL

BA SIS LOON

Cass. 6-10-80 . EKONOMISCHE ARBEIDSONGE­

SCHIKTHEID. EVALUATIE

Arb. h. Gent 4-1-79 . HULP VAN DERDEN

Arb. h. Gent 17-1-80 LIJKSCHOUWING

Arb. h. Bergen 18-5-81

Arb. Charleroi 3-4-81 451 0PENBARE SEKTOR

339 Arb. Brussel 2-6-81 . 593 PLOTSE GEBEURTENIS. INFARKT

Cass. 16-2-81 . 208 SUBROGATIE

394 Arb. h. Gent 18-6-81 516 VERJARING

273 Arb. h. Brussel 23-2-81 139 Arb. h. Gent 18-6-81 519

VERMINDERING ECONOMISCH VER-

17 MOGEN Arb. h. Brussel 16-2-81 342

ARBEIDSREGLEMENT

43 BEKENDMAKING

Cass. 9-6-80 . 12 182 BEPAALDE DUUR

0NREGELMATIGE VERBREKING NA

427 PENSIOEN

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-624-

Arb. h. Brussel 25-3-81 575 0PZEGGING

Arb. Gent 25-5-81 526 VASTHEID VAN BETREKKING

Arb. h. Brussel 29-7-80 . 342 VERBREKING VOOR UITVOERING

Arb. h. Brussel 25-2-81 . 305 BESCHERMDE WERKNEMER

DRINGENDE REDEN. RECHTSPLE-GING Arb. Antwerpen 4-6-81 . 539

DRINGENDE REDEN. TERUGBETA-LING VAN LOON Cass. 1-6-81 409

DUBBELE HOEDANIGHEID Cass. 23-3-81 . 397

HERPLAATSING Cass. 1-12-80 . 270

0NTBINDJNG VAN DE ARBEIDSOVER­EENKOMST Cass. 26-1 0-81 505

VERGOEDINGEN. NIET CUMULEER-BAAR Arb. h. Bergen 2-6-80 68

WEDEROPNEMING Arb. h. Bergen 14-1-80 59

BESCHERMING V AN HET LOON LOONEIS «EX DELICTO »

Arb. h. Antwerpen (Hasselt) 23-4-80 303

BEVOEGDHEID Cass. 4-5-81 494

AFWEZIGHEID VAN CONTRACTUELE VERHOUDING

MOTIVERING VAN HET ARREST Cass. 2-2-81 246

VERANTWOORDING Arb. h. Antwerpen 30-3-81 521

ZIEKTE. BEWJJS VAN GENEZING Arb. h. Bergen 1-12-80 149

GEMEEN RECHT AUTONOMIE. TOEPASSING

Ar b. h. Bergen 1-10-79 49 GERECHTELIJK WETBOEK

KosTEN Arb. h. Luik 1-2-80 . 172

GEWAARBORGD LOON ARBEIDSONGESCHIKTHEID WEGENS

ZWARE FOUT Arb. h. Brussel 3-3-80 96

TEGENSTRIJDIGE GENEESKUNDIGE ATTESTEN Cass. 5-1-81 199

HANDELSVERTEGEN-WOORDIGER AANBRENG VAN KLIËNTEEL

Arb. h. Bergen 15-1-81 612 WEERLEGGING VAN HET VERMOE-

DEN Arb. h. Luik 20-11-80 229

WETTELIJK VERMOEDEN Arb. h. Luik 26-3-81 312

JAARLIJKSE V AKANTIE BEREKENING VAN HET VAKANTIE­

GELD Cass. 19-1-81 . 538

KOMITEE VOOR VEILIGHEID EN HYGIËNE BEREKENJNG AANTAL WERK-

Arb. h. Brussel 4-2-81 A.N.P.C.B.

135 NEMERS

Arb. Gent 21-11-80 BRUGPENSIOEN

BEREKENING Cass. 16-3-81 .

VOORWAARDE. PERIODE VAN VOOR­OPZEG Arb. Nijvel 2-9-80

DRINGENDE REDEN BETEKENING

Cass. 15-6-81 . EsSENTIËLE VOORWAARDE

Arb. h. Brussel 20-6-80 . KENNISGEVING

Arb. h. Antwerpen 2-3-81

Arb. h. Antwerpen 2-12-80 . 213 336 LOCK-OUT

WETTELIJKHEID Arb. h. Bergen 29-6-81 431

462 LOON

239

497

37

298

BETALING IN NATURA. TOEGE­LATEN GBDEELTE VAN HET BRU­TO-LOON Cass. 13-4-81 . 400

EJNDEJAARSPREMIE Cass. 22-9-80 . 15

JAARLIJKSE PREMIE Ar b. h. Bergen 1-10-79 49 Arb. h. Brussel 10-3-80 96

JAARPREMIE. AARD

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-625

Ar b. h. Brussel 8-10-80 514 MAALTJJDCHEQUES

Arb. h. Brussel 11-2-81 137 ÜVERUREN

Arb. Charleroi 24-3-80 167 SAMENLOOP CONTRACTUELE EN DE­

LICTUELE AANSPRAKELIJKHEID Arb. h. Antwerpen 2-3-81 415

MEDISCH GEHEIM DRAAGWJJDTE

Arb. h. Bergen 5-9-80 71 ONDERGESCHIKTHEID

UITBATER VAN EEN SERVICE-STA-TION Arb. Hoei 19-6-81 531

ONTBINDENDE VOOR-WAARDE GESUBSIDIEERD ONDERWIJS. SYN­

DICAAL AFGEVAARDIGDE. Arb. h. Bergen 27-4-81 321

OPZEGGING BEPALING VAN BEGINDATUM EN

DUUR VAN DE TERMIJN Arb. Brussel 6-1-81 247

ÜNTSLAG. ÜNDERSCHEID Cass. 23-3-81 . 279

ÜPROEPING ONDER DE WAPENS Arb. h. Antwerpen 12-3-81 . 423

VERGOEDING. BEREKENING Cass. (Verenigde kamers) 2-2-81 204

OVERDRACHT WEIGERING VAN GELIJKAARDIGE

BETREKKING Arb. Antwerpen 6-1-81 159

PARITAIR KOMITEE A.N.P.C.B.

Cass. 19-1-81 . 461 PENSIOEN

BEWIJS VAN TEWERKSTELLING VOOR 1945 Arb. h. Gent 17-10-80 143

HERZIENING Cass. 30-3-81 . 462

MJJNWERKER Cass. 30-3-81 . 463

SCHORSING ZoEKEN NAAR NIEUWE BETREK­

KING Arb. h. Brussel 18-2-80 . 96

SOCIAAL STATUUT DER ZELFSTANDIGEN

AANSLUITINGSVOORWAARDE Arb. Nijvel 1-9-80

FISKAAL CRITERIUM Arb. h. Brussel 6-4-81

HELPER. CRITERIUM Arb. h. Brussel 13-2-81

KOSTELOOSHEID VAN HET MAN­DAAT

180

577

222

Arb. h. Antwerpen 16-1-81 . 295 LOOPBAAN. BEWIJS

Arb. Hoei 27-2-81 449 REGULARISATIEBIJDRAGE

Arb. h. Antwerpen 3-4-81 301 ScHouwsPELARTIEST

Arb. h. Antwerpen 20-3-81 . 510 SCHULDVERGELIJKING

Arb. Antwerpen 15-6-81 524 VARIETÉARTIST

Arb. h. Brussel 12-12-80 572 VERDRAG BELGIË-NEDERLAND.

TOEPASSINGSGEBIED Cass. 1-6-81 413

SOCIALE ZEKERHEID GERECHTELIJKE INTRESTEN

Cass. 25-5-81 . 407 STAKING

ÜVERMACHT. LooN Ar b. Charleroi 20-10-80

RECHTSMISBRUIK Trib. d'instance Lunéville

(Frankrijk) 7-3-80 . TAALDEKREET

INTERNATIONAAL VERDRAG

79

453

H.J.E.G. 24-6-81 478 RETROACTIVITEIT VAN DE NIETIG-

HEID Arb. h. Antwerpen 20-10-80 21

STRIJDIGHEID VAN TAALDECREET MET DE WETTEN OP HET GE­BRUIK VAN TALEN IN BESTUURS­ZAKEN Cass. 30-3-81 . 283

VA TIEN VAN DE RECHTER Cass. 15-6-81 . 500

VERANTWOORDELIJKHEID AARD

Arb. Gent 17-3-80 91 VERBREKING

DAAD, GELIJKSTAAND MET VER­BREKING Arb. h. Brussel 10-3-81 . 224

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-626

GEWAARBORGDE TEWERKSTELLING

Cass. 15-12-80 . 132 LANGDURIGE ONGESCHIKTHEID

Arb. Antwerpen 18-12-79 155 MORELE SCHADEYERGOEDING

Arb. h. Brussel 15-1-80 . 95 NA ZES MAANDEN ARBEIDSONGE­

SCHIKTHEID. AFTREKBARE

WEDDE

Cass. 9-3-81 210 NA ZES MAANDEN ARBEIDSONGE­

SCHIKTHEID. VERTREKPUNT

VOOR DE VERGOEDJNG

Arb. Charleroi 9-2-81 232 ÛVERMACHT

Arb. h. Antwerpen 16-2-81 . 216 VERGOEDJNG. BASISLOON

Arb. h. Bergen 22-9-80 78 VERJARING

VooRWERP

Arb. h. Antwerpen 26-11-80 31

VORM

GELDIGHEID VAN DE OVEREEN­

KOMST

Cass. 17-6-81 . 503

WERKLOOSHEID

BEËINDIGING DER STUDIES

Arb. h. Gent 19-1-81 146 BEHEERSKOMITEE. BEVOEGDHEID

Cass. 18-5-81 . 404 GEZINSHOOFD

Arb. Gent 8-1-81 170 MENTALE HANDICAP

Arb. h. Brussel 13-11-80 34 ÛNBESCHJKBAARHEID VOOR DE AL­

GEMENE ARBEIDSMARKT

Cass. 11-2-80 . 197 WEIGERING PASSENDE DIENSTBE­

TREKKING

Arb. Gent 8-1-81 174 WILLEKEURIG ONTSLAG

BEGRIP

Arb. h. Bergen 1-10-79 49 RELIGIEUS MOTIEF

Arb. Brussel 11-12-80 165 ZIEKTE-INV ALIDITEITS­

VERZEKERING

ARBEIDSONGESCHIKTHEID. BEGRIP

Arb. Brussel 20-2-80 585 BEHARTIGENSWAARDJG GEYAL

Arb. h. Antwerpen 17-9-80 . 291

BEWJJS VAN GENEZING

Arb. Gent 19-1-81 176 HosPITALISATIE. WEIGERING DOOR

MEDISCH ADVISEUR

Arb. Turnhout 19-6-81 610 l NDEPLAATSSTELLING

Arb. Dinant 5-1-81 86 lNVALIDJTEJT. TERUGWERKENDE

KRACHT

Arb. h. Antwerpen 6-11-81 . 570 KRACHT VAN HET STRAFRECHTE-

LIJK GEWIJSDE

Arb. h. Luik 21-10-81 580 KUMULATIE MET ARBEIDSONGE­

VALUJTKERINGEN

Arb. Dendermonde 18-6-81 602 LAATTIJDIGE AANGJFTE. BEHAR­

TENSWAARDIG GEYAL

Arb. Brussel 3-2-81 587 Arb. Brussel 23-3-81 589

LAATTJJDIGE AANGIFTE. BEWJJS

Arb. h. Gent 22~6-81 579 LAATTIJDIGE AANGIFTE. VER-

MOEDEN

Arb. Luik 26-6-81 609 PROCEDURE. UJTBREIDING YAN DE

VORDERING

Arb. h. Antwerpen 3-4-81 568 REvALIDATIE. VooRWAARDEN

Cass. 2-2-81 247 ROEKELOOS EN TERGEND GEDING

Arb. Charleroi 14-9-81 601 TEKORTKOMINGEN DER PLAATSE­

LIJKE AUTORITEITEN

Arb. h. Bergen 7-5-81 583 Arb. Brussel 23-4-81 591

ToEKENNINGSVOORWAARDEN

Arb. Nijvel 19-12-80 244 ZELFSTANDIGE. WERKHERVA TTING

Arb. Brussel 26-6-81 599 ZIEKTEAANGIFTE. KONTROLEER­

BAARHEID

Arb. Hasselt 5-3-81 604 ZWANGERSCHAP. TERMIJN VAN HET

VERMOEDEN DER ONGESCHIKT­

HEID

Ar b. h. Brussel 2-10-80 . 42 ZwARE FOUT

Arb. Dendermonde 18-6-81 603 Ar b. Kortrijk 10-12-80 605 Arb. Luik 3-9-79. 607 Arb. Luik 24-2-81 178

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-627-

Table chronologique Chronologische tabel

1979 1981 4-1 Arbo ho Gent 43 5-I Casso 0 199, 273 3-IX Travo Liège 0 607 5-1 Travo Dinant 86

17-IX Travo Mons 0 339 6-1 Arbo Antwerpen 159 1-X C. travo Mons 49 6-1 Arbo Brussel 247

18-XII Arbo Antwerpen 155 8-1 Arbo Gent 170, 174 1980 15-1 C. travo Mons 612 14-1 C. trav 0 Mons 59 16-1 Arbo ho Antwerpen 0 295 15-1 Arbo ho Brussel 95 19-1 Casso 461, 538, 611 17-1 Arbo ho Gent 182 19-1 Arbo ho Gent 0 146, 176

1-11 C. trav 0 Liège 182 2-11 Casso (Verenigde kamers) 0 204 11-11 Casso 0 197 2-11 Casso 0 246, 247 18-11 C. trav 0 Bruxelles 96 3-11 Travo Bruxelles 0 587 20-11 Arbo Brussel 525 4-11 C. travo Bruxelles 135 3-III C. travo Bruxelles 96 9-11 Travo Charleroi 0 232 7-111 Tribo d'instance Lunéville 11-11 C. travo Bruxelles 137

(France) 453 13-11 C. trav 0 Bruxelles 222 17-111 Arbo Gent 91 16-11 Casso 0 208 18-111 C. travo Bruxelles 96 16-11 Arbo ho Antwerpen 0 216 24-111 Travo Charleroi 0 167 16-11 C. travo Bruxelles 342 9-VI Casso 0 12 23-11 Casso 0 394 9-VI C. travo Mons 68 23-11 C. travo Bruxelles 139

20-VI Co travo Bruxelles 37 24-11 Travo Liège 0 178 29-VII C. travo Bruxelles 342 25-11 C. travo Bruxelles 305

1-IX Travo Nivelles 180 27-11 Travo Huy 449 3-IX Travo Nivelles 239 2-111 Arbo ho Antwerpen 0 0 298, 415 5-IX Co travo Mons 71 5-111 Arbo Hasselt 604

17-IX Arbo ho Antwerpen 0 291 9-111 Casso 0 210 22-IX Casso 0 15 10-111 C. travo Bruxelles 224 22-IX C. travo Mons 78 12-111 Arbo ho Antwerpen 0 423 2-X C. travo Bruxelles 42 16-111 Casso 0 462 6-X Casso 0 17 20-111 Arbo ho Antwerpen 0 510 8-X C. travo Bruxelles 514 23-111 Casso 0 279, 397

17-X Arbo ho Gent 143 23-111 Travo Bruxelles 0 589 20-X Arbo ho Antwerpen 0 21 25-III C. travo Bruxelles 575 20-X Travo Charleroi 0 79 26-111 C. travo Liège 312 13-XI Arbo ho Brussel 34 30-III Arbo ho Antwerpen 0 521 20-XI C. travo Liège 229 30-111 Casso 283, 462, 463 21-XI Arbo Gent 336 3-IV Arbo ho Antwerpen 0 301, 568 26-XI Arbo h. Antwerpen 0 31 3-IV Travo Charleroi 0 451

l-XII Casso 0 270 6-IV Arbo ho Brussel 0 577 l-XII C. travo Mons 149 13-IV Casso 0 400 2-XII Arbo ho Antwerpen 0 213 23-IV A rb. ho Antwerpen (Hasselt) 303

10-XII Arbo Kortrijk 605 23-IV Travo Bruxelles 591 11-XII Travo Bruxelles 0 165 27-IV C. travo Mons 321 12-XII C. travo Bruxelles 572 4-V Casso 0 494 15-XII Casso 0 132 7-V C. travo Mons 583 19-XII Travo Nivelles 244 18-V Casso 0 404

Page 92: Statut protecteur et bénéfice de l'assurance chômage · §1er). Pour un tel chômeur partiel, il s'imposait d'aménager la condition de demandeur d'emploi: c'est ainsi que le texte

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18-V C. trav. Mons 427 19-VI Trav. Huy 531 25-V Cass .. 407 19-VI Arb. Turnhout 610 25-V Arb. Gent 526 22-VI Arb. h. Gent 579

l-VI Cass. . 409, 413 24-VI H.J.E.G. 478 2-VI Trav. Bruxelles . 593 26-VI Arb. Brussel 599 4-VI Arb. Antwerpen . 539, 614 26-VI Trav. Liège . 609

15-VI Cass. . 497, 500 29-VI C. trav. Mons 431 15-VI Arb. Antwerpen 524 14-IX Trav. Charleroi . 601 17-VI Cass .. 503 21-X C. trav. Liège 580 18-VI Arb. Dendermonde . 602, 603 26-X Cass .. 505 18-VI Arb. h. Gent . 516, 519 6-XI Arb. h. Antwerpen . 570

Comptes rendus - Boekbesprekingen

VERHEYDEN Théo, Les contrats de travail en rapport avec le notariat. Commentaire des dispositions de la loi du 3 juillet 1978, Bruxelles, Larcier 1981, 412 p., in-4°.

La réédition de cet ouvrage, qui constitue le tome XV du répertoire notarial, est entièrement refondu et considérablement augmentée (441 p. contre 220J par rapport à la première édition publiée en mai 1976. Nous ne pouvons ici que renouveler les éloges que nous asressions à l'ouvrage original, lors de sa parution. Il donne un commentaire clair, précis et très documenté, sur le plan tant de la doctrine que de la jurisprudence, des sujets qu'il traite. On notera cependant que, destiné surtout aux notaires, il ne comporte qu'une allusion au statut des représentans de commerce, mais consacre une courte étude au statut des stagiaires de notaire.

Soulignons que l'ouvrage comporte 28 modèles de formulaires que l'application de la loi du 4 juillet 1978 peut rendre nécessaires ou utiles. Ces documents, élaborés par Monsieur Durieux, praticien. chevronné du droit social, présentent toutes les garanties de sécurité. On y trouve aussi le texte de la convention collective applicable au notariat. Enfin, quelque 35 pages de bibliographie terminent le volume.

On notera que celui-ci est réservé aux personnes qui prennent l'enga­gement de souscrire à toute la .collection du répertoire notarial, mais sa consultation sera ausi très éclairante pour tous les praticiens du droit social.

A. TRINE.

Page 93: Statut protecteur et bénéfice de l'assurance chômage · §1er). Pour un tel chômeur partiel, il s'imposait d'aménager la condition de demandeur d'emploi: c'est ainsi que le texte

SOMMAIRE- INHOUD

Doctrine - Rechtsleer

MALLIÉ J ., Statut protecteur et bénéfice de l'assurance chômage 537 VAN DE PuT R., Quelques élucidations de l'agir juridique spécialement en droit

du travail 541

Jurisprudence- Rechtspraak

Z.I.V. P~ocedure. Uitbreiding van de vordering. Arb. h. Antwerpen (5e k.) - 3-4-1981 . 568

Z.I.V. Invaliditeit. Terugwerkende kracht. Arb. h. Antwerpen (Je k.) - 6-11-1981 . 570

Statut social des travailleurs indépendants. Artiste de variété. C. trav. Bruxelles (JOe ch.) - 12-12-1980 . 572

Durée déterminée. Rupture irrégulière après pension. Incidence sur l'indemnité de rupture.

C. trav. Bruxelles (4e ch. B) - 25-3-1981 . 575

Sociaal statuut der zelfstandigen. He1per. Fiskaal kriterium. Arb. h. Brussel (9e k.) - 6-4-1981 577

Z.I.V. Laattijdige aangifte. Bewijs. Arb. h. Gent (6e k.) -- 22-6-1981 . 579

A.M.I. Faute grave. Force de chose jugée au pénal. Intérêts. C. trav. Liège (Y ch.) - 21-10-1981 . 580

A.M.I. Incapacité à l'étranger. Carence des autorités locales. C. trav. Mons (Je ch.) - 7-5-1981 . 583

Z. 1. V. Arbeidsongeschiktheid. Begrip. A rb. Brussel (JOe k.)- 20-2-1980 . 585

A.M.I. Remise tardive. Cas digne d'intérêt. Force majeure. Évaluation. Trav. Bruxelles ( 19e ch.) - 3-2-1981 . 587

A.M.I. Remise tardive. Cas digne d'intérêt. Trav. Bruxelles (9e ch.J.- 23-3-1981 . 589

A.M.I. Incapacité à l'étranger. Carence des autorités locales. Trav. Bruxelles (9e ch.)- 23-4-1981 . 591

Secteur public. Accident du travail. Prescription. Délai de révision. Trav. Bruxelles (Y ch.) - 2-6-1981 S93

Z.I.V. Zelfstandige. Werkhervatting. A rb. Brussel ( 10e k.)- 26-6-1981 . 599

A.M.I. Action téméraire et vexatoire. Trav. Charleroi ( 4e ch.) - i4-9-1981 601

Z.I.V. Kumulatie met arbeidsongevaluitkeringen. Arb. Dendermonde (5e k.) - 18-6-1981 . 602

Page 94: Statut protecteur et bénéfice de l'assurance chômage · §1er). Pour un tel chômeur partiel, il s'imposait d'aménager la condition de demandeur d'emploi: c'est ainsi que le texte

Z.I.V. Zware fout. Arb. Dendermonde (Y k.) - 18-6-1981 .

Z.I.V. Ziekteaangifte. Kontroleerbaarheid. A rb. Hasselt ( r k.) - 5-3-1981

Z.I.V. Zware fout. Arb. Kortr(jk (2e k.) - 10-12-1980 .

A.M.I. Faute grave. Trav. Liège (2e ch.) - 3-9-1979 .

A.M.I. Remise tardive. Présomption. Trav. Liège (5e ch.) - 26-6-1981 .

Z.I.V. Hospitalisatie. Weigering door medisch ad~iseur. Arb. Turnhout (2e k.) - 19-6-1981 .

Sommaires - Korte inhouden

Jaarlijkse vakantie. Berekening van vakantiegeld. Hofvan cassatie (Je k.)- 19-1-1981 .

Représentant de commerce. Apport de clientèle. Notion. C. trav. Mons (Je ch.) - 15-1-1981 .

Beschermde werknemer. Dringende reden. Rechtspleging. Arb. Antwerpen (Je k.) - 4-6-1981 .

Comptes rendus - Boekbesprekingen

603

604

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610

611

612

614

BLANPAIN R., Deeltijdse arbeid. De wet van 2J )uni 1981 . 615 DE BRUYN B. & Nus L., Indexdossier . 615 DE BussCHERE Carl, Nieuwe taahvetten in verband met het notarisambt en

notariële akten. Het impact van de grondwetsw(jzigingen van 1970 en 1980 615 DEKEERSMAEKER J. & VAN STEENBERGE J., Bibliographie du droit social belge 616 DEKEERSMAEKER J. & VAN STEENBERGE J., Bib/iograjie van het Belgisch sociaa!

recht . 616 SuMAMPOUW Mathilde, Les nouvelles conventions de La Haye. Leur application

par les juges nationaux 616 VERHAEGEN E., Guide permanent de la législation relative au logement et aux

services destinés aux personnes âgées . 617 *** Derecho laboral . 617 VERHEYDEN Théo, Les contrats de travail en rapport avec le notariat. Commen-

taire des dispositions de la loi du J juillet 1978 . 628

· Table des matières- Inhoudstafel

Doctrine- Rechtsleer

Jurisprudence .

Rech tspraak .

Table chronologique - Chronologische tabel

Orientaliste P.B. 41 LEUVEN

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623

627