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Le grand chantier de l’emploi Le grand chantier de l’emploi LGV TOURS-BORDEAUX Supplément gratuit au journal du mercredi 10 septembre 2014. Ne peut être vendu séparément

Sud Ouest LGV Tours-Bordeaux

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Le grand chantier de l'emploi

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Le grand chantier de l’emploi

Le grand chantier de l’emploi

LGV TOURS-BORDEAUX

Supplément gratuit au journal du mercredi 10 septembre 2014. Ne peut être vendu séparément

Le grand chantier de l’emploi

Le grand chantier de l’emploi

LGV TOURS-BORDEAUX

Supplément gratuit au journal du mercredi 1 octobre 2008. Ne peut être vendu séparément

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Plus de 300 kilomètres de dou-ble voie à grande vitesse, pour un coût de 7,8 milliards d’eu-

ros. Le titanesque chantier de la LGV Tours-Bordeaux a aussi été un exceptionnel levier pour l’emploi sur les territoires que la ligne tra-verse. En charge de sa construction, Cosea a recruté environ 1 800 per-sonnes, dont 500 intérimaires, dans les six départements concer-nés.

Un recrutement effectué en lien étroit avec Pôle Emploi, les services de l’État ainsi que les régions et qui a été accompagné d’un vaste plan de formation (lire ci-dessous). Avec l’entrée du chantier dans sa phase ferroviaire, les tâches de ces con-ducteurs d’engins, coffreurs et au-tres foreurs arrivent toutefois à leur fin.

Défi de taille « Environ 300 personnes sont déjà sorties du projet, de Tours à Bor-deaux. Entre septembre et décem-bre, il y en aura environ 600 », ré-sume Erik Leleu, directeur des ressources humaines (DRH) de Co-sea.

Chef d’orchestre d’un recrute-ment qui avait été préparé de lon-gue date, il veille aujourd’hui à la reconversion de ces salariés, em-bauchés en Indre-et-Loire, Vienne, Deux-Sèvres, Charente, Charente-Maritime et Gironde, sous le ré-gime du contrat à durée détermi-née de chantier (CDIC) et qui retournent progressivement sur le

marché de l’emploi. Un redéploie-ment que Cosea prépare depuis des mois avec ses partenaires pu-blics et privés. Compte tenu des en-jeux, il a été classé parmi les treize plateformes d’anticipation des mu-tations économiques (Muteco) pré-vues dans le pacte de compétitivi-té arrêté en 2013 par le gouvernement. Ce dispositif ren-force les moyens et les finance-ments déployés pour répondre au mieux aux besoins des TPE et PME locales en termes d’emploi.

« Les personnes sont qualifiées, el-les ont de l’expérience », souligne Erik Leleu. Reste que sur un marché du travail atone, le défi est de taille : « Un poste, ça m’intéresse. On passe de une fois mille à mille fois un. »

Dans le périmètre du projet Internes au groupe Vinci, la maison mère de Cosea, ou externes, ses ser-vices ont donc tissé de nombreux réseaux. Une partie du redéploie-ment se fait ainsi « dans le périmè-tre du projet ».

En premier lieu sur le ferroviaire. Opérations de terrassement et construction d’ouvrages d’art ache-vées, la pose de rails va commencer en octobre et durer douze à quinze mois. Cosea s’est fixé pour objectif de former 400 de ses salariés répar-tis pour moitié sur sa plateforme de Villognon, en Charente, (lire éga-lement en page 6), et pour l’autre sur celle de Nouâtre, en Indre-et-Loire. Piste d’avenir, estime Erik Le-leu : « Dans le neuf ou la moderni-sation, il y a du travail dans le ferroviaire. Pour peu que les gens soient mobiles, il y aura des possi-bilités de CDI. »

Une dizaine d’autres salariés sont appelés à travailler pour la si-

gnalisation et les télécommunica-tions.

Speed-dating de l’emploi Hors périmètre LGV, les filiales Vin-ci Construction Franc, Vinci Auto-routes et Eurovia ont, elles aussi, été mises dans la boucle et transmet-tent régulièrement leurs ouvertu-res de postes sur les territoires tra-versés par la LGV et les départements limitrophes.

Un comité Muteco coordonne, sous l’égide de la Dirrecte (Direc-tion régionale des entreprises, de la concurrence, de la consomma-tion, du travail et de l’emploi), le tra-vail de comités départementaux où siègent notamment Pôle em-

ploi et les réseaux consulaires, pour la recherche d’emplois. Un speed-dating de l’emploi est d’ores et déjà programmé d’ici la fin de l’année en Charente, département le plus concerné, ave la Vienne, par les re-conversions.

Groupement local d’employeurs pour l’industrie, organismes du bâ-timent et employeurs du territoire, pour les métiers liés à l’agriculture, les réseaux régionaux ont eux aus-si été approchés et, pour beaucoup, attentifs à cette approche du mar-ché du travail qui se veut au plus près des besoins des entreprises lo-cales. Quitte à explorer des solu-tions innovantes, comme l’emploi partagé (lire également en page 7).

REDÉPLOIEMENT Le gros œuvre du chantier LGV Tours-Bordeaux touche à sa fin. C’est l’heure de la reconversion pour les travailleurs des six départements concernés

1 800 recrutés, et après ?

Cosea a recruté 1 800 personnes, dont 500 intérimaires, dans les six départements concernés. PHOTOTHÈQUE COSEA

« Dans le neuf ou la modernisation, il y a du travail dans le ferroviaire. Pour peu que les gens soient mobiles, il y aura des possibilités de CDI »

Le procédé utilisé pour le reclasse-ment des personnes recrutées en contrat à durée indéterminée de chantier (CDIC) s’inscrit dans le droit fil de celui qui a été suivi pour les em-bauches. « Il faut bien mobiliser pour bien redéployer », résume Erik Leleu, le directeur des ressources hu-maines de Cosea.

Préparation depuis 2010 Les recrutements pour les travaux qui ont débuté à l’été 2012 ont été préparés dès la fin de l’année 2010 en lien avec l’État, Pôle emploi et les col-lectivités au premier rang desquel-les le conseil régional de Poitou-Cha-rentes, territoire le plus concerné par le chantier : « Il faut constituer une équipe qui permette d’accéder à tout le ‘‘sourcing’’ (terme anglais qui désigne le processus ayant pour ob-jectif d’identifier des candidats cor-respondant aux profils recherchés par un client, NDLR) à partir du mo-ment où l’on a la volonté d’intégrer un maximum de personnes du ter-

ritoire. Il faut aussi associer les pres-cripteurs qui n’ont pas forcément l’habitude de passer par Pôle emploi, comme l’armée, les structures d’in-sertion par l’activité économique ou les entreprises de travail temporaire. Après, c’est une question de con-fiance. »

1 000 personnes formées Cosea s’était notamment engagé à réserver 10 % du volume d’heures de travail à des personnes en situation de retour à l’emploi. Objectif dépas-sé : « On a complètement ouvert no-tre recrutement ». Des plateformes de formation ont été créées au plus près des bassins de recrutement et de la ligne : neuf en tout, de l’Indre-et-Loire à la Gironde, dont cinq pour les conducteurs d’engins et quatre pour le génie civil : « La première rai-son d’échec du retour à l’emploi après la formation, c’est la mobilité. »

Sur 1 300 personnes directement recrutées en CDIC, 1 000 ont ainsi été formées. Parcours validé par des ti-

tres ou certificats d’aptitudes. Ceux qui ont organisé ces embau-

ches et ces formations sont les mê-mes qui, aujourd’hui, travaillent pour l’accès des personnes en fin de contrat à d’autres emplois. Embau-ches, formations qualifiantes, ac-compagnement pour la création d’entreprise… Le but affiché est bien de faire du sur-mesure.

MÉTHODE L’objectif de Cosea est de faire du sur-mesure pour les personnes en fin de contrat

« Il faut bien mobiliser pour bien redéployer »

Erik Leleu, DRH de Cosea : « La première raison d’échec du retour à l’emploi après la formation, c’est la mobilité» . PHOTO ARCHIVES ISABELLE LOUVIER

Qui fait quoi L’État a confié la concession de la Li-gne à grande vitesse (LGV) Tours-Bordeaux à Lisea (Ligne sud Europe Atlantique Tours-Bordeaux), filiale du groupe Vinci. Cosea est la filiale de ce même groupe qui est en charge de sa construction. Une troi-sième filiale, Mesea, sera en charge de sa maintenance.

Un travail colossal de génie civil Le chantier du tronçon Tours-Bor-deaux de la LGV Sud Europe Atlanti-que restera dans les annales des tra-vaux publics : « On a coulé en béton l’équivalent de trois centrales EPR. Les mètres cubes de terre déplacés

représentent 25 pyramides de Khéops ».

8 000 travailleurs mobilisés au plus fort du chantier Au plus fort du chantier, Cosea pré-cise que plus de 8 000 personnes ont travaillé à la construction de la ligne. L’entreprise souligne égale-ment qu’au 31 décembre 2013 « 2,8 millions d’heures ont été réali-sées par des personnes retournées à l’emploi ».

De nombreux ouvrages d’art Les 302 kilomètres de ligne com-portent 500 ouvrages d’art, dont 24 viaducs et 6 tranchées couvertes.

REPÈRES

L’équivalent de trois centrales EPR de béton a été coulé pour les besoins du chantier. PHOTO ARCHIVES THIERRY DAVID

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Pas moins de 172 Charentais-Mari-time ont œuvré à la construction de la Ligne grande vitesse (LGV) Tours Bordeaux. Si l’on exclut les 48 salariés détenteurs d’un CDI, il reste 124 personnes à reclasser par Pôle emploi.

La structure a choisi de confier cette tâche à des conseillers parti-culiers pour chaque zone. En Cha-rente-Maritime, un conseiller a été mandaté. « Ce chiffre est claire-ment lié au nombre de kilomètres de LGV », confie Patricia Carli, res-

ponsable de cette équipe dédiée de conseillers Pôle emploi.

Tous le savent, le reclassement devra se faire au cas par cas, princi-palement par des réorientations professionnelles. « On peut avoir des situations d’incompréhension de la part de personnes qui ont été formées pour le chantier et à qui l’on demande de se reformer sur un autre métier », reconnaît Patri-cia Carli. Pour autant, selon elle, point de temps perdu. « Le chan-tier est vu comme une opportuni-té, une parenthèse parfois », souli-gne-t-elle.

Comités locaux mis en place Et le reclassement s’appuie sur les anciennes et nouvelles compéten-ces des ex-travailleurs LGV. Si la piste du débouché ferroviaire a été plébiscitée dès le début, tous les re-classés n’ont pas opté pour la

même solution (lire ci-dessous). Certains ont choisi de se tourner vers des secteurs bien différents comme la plomberie ou encore la gendarmerie. Des comités locaux ont été mis en place par l’ancien sous-préfet de Jonzac, Jean-Phi-lippe Aurignac, pour mieux faire le point sur l’avancée de la situa-tion.

Enfin, le reclassement en Cha-rente-Maritime s’effectue progres-sivement depuis le début de l’an-née. Le flux est permanent, mais dès les mois de septembre et octo-bre le volume sera plus élevé avec l’approche de la fin du chantier. D’où la nécessité de commencer le travail en amont afin aussi de limi-ter l’impact sur les agences locales. Avant septembre, sur les 38 person-nes en attente de reclassement, 31 étaient encore en cours d’accom-pagnement.

CHARENTE-MARITIME Ils sont 124 à reclasser dans le département. Comme dans chaque zone, un conseiller de Pôle emploi est mandaté

Sur place, un suivi personnalisé

172 Charentais-Maritimes ont participé à la construction de la LGV. Ici, le viaduc de l’Agrière en travaux, dans le sud du département. PHOTO ARCHIVES MARIE-LAURE GOBIN

Gilles Jolivet aura eu de nom-breuses vies. Tour à tour pâ-tissier pendant quinze ans,

puis responsable de magasins, chef d’exploitation logistique, coach thé-rapeutique et enfin chef magasinier sur le chantier LGV, la reconversion ne lui fait pas peur.

Il a donc décidé, au sortir de son expérience ferroviaire, de créer son entreprise de services pour particu-liers et professionnels en milieu ru-ral et plus particulièrement dans un rayon de 60 à 70 kilomètres autour de Montendre, sa commune de ré-sidence, en Charente-Maritime.

Diversification Cette idée, il l’avait déjà avant de se lancer le défi LGV. Une très bonne ex-périence pour lui, même si « je sa-vais que cela se terminerait rapide-ment », dit-il. Recruté en juillet 2012, il a quitté le chantier en février der-nier.

Après avoir peaufiné son idée d’entreprise, il s’est lancé petit à pe-tit. Il a notamment suivi une forma-tion pour créer des sites internet via Pôle emploi. Ainsi, depuis quelques

semaines, Tranquil Services a pris vie. Gilles Jolivet propose entre autres la garde d’animaux domestiques, l’in-tendance de maisons de vacances et de résidences principales ou encore des petits travaux de bricolage.

« Il n’y a pas de limites dans le ser-vice […] Je ne sais pas tout ce dont ont besoin les gens alors je me rends disponible », poursuit-il.

L’organisation d’un déménage-ment, la surveillance d’une maison, le changement d’une boîte aux let-tres ou encore débarrasser une cave de ses 500 bouteilles sont quelques exemples de prestations qu’il a ac-cepté. Et il entend poursuivre sa di-versification sans pour autant mar-cher sur les plates bandes des professionnels à qui il propose

d’ailleurs son expérience de cariste ponctuel. « Je ne veux pas être un concurrent des artisans. Je ne vais pas casser les prix. Il y en a assez qui coulent, je pense qu’il y a du travail pour tous et je peux aider les artisans s’ils ont besoin », affirme Gilles Joli-vet.

Lien social Il se positionne sur du petit service. Pas question donc de lui faire cons-truire sa maison ou un gros mur d’enceinte. « Il faut être conscient de ses compétences et de ses limites », dit l’auto-entrepreneur qui entend créer une véritable entreprise à l’ave-nir.

Pour autant il le sait, il a une con-currence importance. Celle du tra-vail au noir. « C’est le jeu », relativise-t-il. D’autant que le service en milieu rural va souvent de pair avec le so-cial. « Les gens, et notamment les personnes âgées, ont besoin de par-ler. Il faut leur accorder du temps », pense cet ancien coach. Ce qui ne de-vrait pas poser de problème à Gilles Jolivet qui dit aimer « être au service des gens ».

Pour cet « autodidacte qui a soif d’apprendre », le service est « le métier idéal ». PHOTO T. G.

PARCOURS Après avoir été, entre autres, chef magasinier, Gilles Jolivet a créé sa société de services en milieu rural

Reconverti en chef de sa petite entreprise

Paysagiste, ouvrier ostréicole, con-ducteurs d’engins pour le chantier de la LGV et désormais poseur de rails. Du haut de ses 37 ans, Romain Duc est un touche à tout. Pourtant, il admet qu’il a tout de même été surpris lorsque son conseiller Pôle emploi lui a proposé de se posi-tionner sur une formation de con-ducteurs d’engins pour intégrer le chantier de la LGV. « Agréablement surpris, sourit-il. J’étais intéressé

par l’idée de passer mon permis poids lourds. »

Sésames indispensables Finalement il obtiendra des CACES (Certificats d’aptitude à la conduite en sécurité), sésames indispensa-bles pour conduire des engins de chantier. C’est ainsi qu’au terme d’une formation de quatre mois et demi, il intègre le chantier en avril 2013 avant de le quitter en octobre de la même année. « Cela s’est très bien passé même si ce n’était pas assez long », explique Romain Duc.

À tel point qu’il vient d’achever, il y a un mois, sa formation de po-seur de voies, afin de retourner sur le chantier de la LGV.

DIVERSIFICATION Romain Duc, conducteur d’engins, a suivi une formation de poseur de voie pour revenir travailler sur la LGV

Toujours sur les rails

Le chantier LGV aura eu le mérite de lui mettre le pied à l’étrier. Pourtant, Florian Georges ne garde pas le meilleur des souve-nirs de l’organisation et des con-ditions de sécurité. Malgré cela, « je ne regrette pas d’avoir fait ce chantier », affirme ce jeune homme de 25 ans.

Il y sera resté dix-neuf mois en tant que conducteur d’engins avant de partir le 24 mai dernier. Initialement formé à l’agriculture, il a pu bénéficier d’une formation de deux mois et demi avant d’in-tégrer le chantier.

Depuis il a décidé de rester dans le domaine des travaux publics. Seul, il a réussi à décrocher du tra-vail en intérim. Il a notamment participé au nettoyage du canal de La Rochelle. « Un bon chantier qui m’a montré d’autres hori-zons », commente-t-il. Il a de bons contacts avec trois entreprises qui lui proposent du travail en Cha-rente-Maritime. Il projette de pas-ser son Caces (Certificat d’aptitude à la conduite en sécurité) pour pelle et de peut-être créer sa micro entreprise de conducteur d’en-gins.

LANCEMENT Florian Georges persiste dans le domaine des travaux publics, délaissant ses compétences agricoles initiales

Le pied à l’étrier

Florian Georges : « La formation était bien même s’il y a des différences entre la théorie et la pratique ». PH. T. G.

« Tour à tour pâtissier, coach thérapeutique, chef magasinier… La reconversion ne lui fait pas peur »

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Pour Jérémy Garcia, c’est mainte-nant le grand saut. À 27 ans, le jeune homme de Saint-Yrieix, en Cha-rente, vient de créer son entreprise de maçonnerie paysagiste. Et sur ses futurs chantiers, les graviers ne de-vraient pas s’affaisser. Jérémy a ap-pris sur le chantier de la LGV. Son CDI de chantier arrivé à terme, il a déci-dé de monter sa propre entreprise.

« Sens des responsabilités » Il avait un peu de bases, tout de même. « Un père entrepreneur dans le bâtiment, un CAP, un BP, ma-çon et tailleur de pierre. » Le chan-tier de la LGV s’est présenté en op-portunité. « J’ai fait une formation coffreur bancheur de deux mois. » Et il est entré chez Razel-Bec comme… compacteur. « J’ai passé mes Caces, mes permis engin », et il s’est retrouvé à tasser des cailloux.

« J’ai beaucoup appris », dit-il au-jourd’hui. Il a découvert « un monde à part », celui des travaux pu-blics, « qui ne correspondait plus à celui des copains de mon père, il y a vingt ans ». Il a découvert les techni-ques de remblaiement, « des prin-

cipes que je ne connaissais pas. Cela n’a vraiment plus rien à voir. Pas une goutte d’huile par terre ».

Jérémy aurait pu continuer dans ce domaine. « Cela m’a apporté le sens des responsabilités, la con-fiance en soi. J’ai bien aimé, ce cli-mat. C’est une bonne expérience. »

Et juste un regret, celui de « ne pas être passé par les bureaux d’études. Technicien d’études, ça, ça m’aurait bien plu ».

« Un beau chantier » Mais Jérémy ne regrette pas d’avoir renoncé à la formation prix du bâ-

timent qu’il s’apprêtait à intégrer si Razel-Bec ne lui avait pas ouvert ses portes sur « le plus gros chantier du moment ». Le jeune homme conser-vera « le souvenir d’un beau chan-tier ». Et il a décidé de tourner la page. « Désormais, je préfère créer ma propre entreprise. » Il a amassé

50 000 euros pour démarrer. Il va aménager, paysager, terrasser, clô-turer, tailler la pierre s’il le faut et monter des murets avec une nou-velle expérience.

Son premier chantier ne sera pas celui de la LGV, pas le chantier du siè-cle, mais ce sera le sien.

ENTREPRENEUR Jérémy Garcia a quitté son compacteur. Il a décidé de rester dans la partie et vient de créer son affaire

Terrassier hier, maçon paysagiste aujourd’hui

À Saint-Yrieix, Jérémy Garcia est passé du CDI de chantier à sa petite entreprise. PHOTO PHIL MESSELET

Neuf mois. Kevin Bichon, 26 ans, ne cache pas qu’il aurait volontiers tra-vaillé plus longtemps pour Cosea. Un travail qui consistait à conduire un tombereau de 35 tonnes. Entamé en mars 2013, ce contrat s’est achevé en décembre de la même année. Pour Kevin Bichon, c’était un nou-veau métier.

Contacté par Pôle emploi en 2012, il l’a appris au centre de formation à la conduite d’engins créé spéciale-ment pour le chantier à Saint-Geor-ges-les-Baillargeaux, aux portes de Poitiers (Vienne). Deux mois après lesquels il a obtenu l’indispensable certificat d’aptitude pour se mettre au volant des tombereaux et autres compacteurs utilisés sur le chantier.

« Beaucoup de plaisir » « J’ai attendu sept mois avant d’être appelé. Je commençais à m’inquié-ter ! » La LGV, il en a ensuite arpenté le chantier cinq jours sur sept au nord de Poitiers. Habitant aux por-

tes de la Haute-Vienne, il a longtemps fait 80 kilomètres chaque jour pour se rendre sur son lieu de travail.

De retour sur le marché du travail peu avant Noël dernier, Kevin Bichon n’aura pas attendu longtemps pour s’orienter vers un nouveau métier. Tenté depuis longtemps par le mé-tier de plombier chauffagiste, Pôle emploi lui a permis de faire un stage chez un entrepreneur voisin. Con-forté dans ses choix, il a entamé une formation dans un centre AFPA (As-sociation pour la formation profes-sionnelle des adultes) proche de son domicile. Cette formation s’achève-ra dans trois mois.

En février 2014, COSEA lui a bien of-fert un nouveau contrat. Mais il n’a pas donné suite à cette proposition. « Si je n’avais pas fait ma formation, j’y serais allé. Je suis content de cette expérience sur le chantier de la LGV. J’ai pris beaucoup de plaisir, même si c’est difficile. Mais plombier chauf-fagiste est un métier d’avenir. »

RÉORIENTATION Kevin Bichon s’est converti en plombier-chauffagiste après avoir été conducteur d’engins sur le chantier

Deux métiers appris

Le jeune homme suit une formation qui s’achèvera dans trois mois. PHOTO « LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE »

Sur la rive de la Creuse, à la fron-tière de la Vienne et de l’Indre-et-Loire, Nicolas Froger, bientôt 50 ans, aligne ses certificats d’apti-tude à la conduite d’engins et de grues. Des titres dont il tire une lé-gitime fierté et qui sont ses passe-ports pour l’emploi.

Son premier Caces (Certificat d’aptitude à la conduite en sécuri-té), Nicolas Froger l’a passé lorsque Pôle emploi lui a proposé de se for-mer pour travailler sur le chantier de la LGV. C’était en 2012. Comme il n’a été recruté par Cosea que sept mois plus tard, il a mis ce temps à profit pour effectuer une mission

d’intérim dans un centre d’en-fouissement de déchets et passer un autre Caces. À la fin de ses neuf mois de travail sur le chantier de la LGV, sous contrat avec Cosea, Pôle emploi lui a également per-mis d’actualiser ses certificats d’ap-titude à la conduite de grues. Le métier qu’il avait exercé pendant cinq ans, en Touraine.

« Je me suis adapté » Nouvel élan ? Nicolas Froger l’es-père, avec la lucidité acquise au fil des nombreux métiers qu’il a exer-cés, de chauffeur-livreur à manu-tentionnaire et grutier, en passant par employé de dépôt de presse : « La LGV, ça m’a fait connaître pas mal de choses, comme la conduite d’engins. C’était intéressant comme boulot. C’était tout nou-veau mais je me suis adapté. Ça me faisait pas mal de route mais je n’ai

jamais manqué une journée. » Après la fin de son contrat avec

Cosea, en décembre 2013, il a rapi-dement retrouvé du travail en in-térim. Voici bientôt un semestre qu’il conduit des engins sur le site de compostage de Sede Environ-nement, à Ingrandes-du-Touraine (Indre-et-Loire). Ses contrats de mission sont renouvelés de mois en mois. Premier pas vers un CDI ? Nicolas Froger pèse ses chances : « J’ai un copain qui a été deux ans intérimaire et qui, maintenant, est embauché définitif ».

Sur un marché de l’emploi com-pliqué, il envisage toutes les éven-tualités : « Je suis mobile. Si je n’avais pas eu ce travail, à Sede, j’au-rai postulé pour le chantier de Center Parcs, à Loudun. 50 kilomè-tres, ce n’est pas loin. Je peux même aller plus loin. J’ai la cara-vane. »

ÉLAN Nicolas Froger a multiplié l’obtention de certificats grâce aux travaux de la LGV. Des passeports pour l’emploi

Permis de rebondir en poche

Nicolas Froger, bientôt 50 ans, aligne ses certificats. PHOTO « LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE »

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Chef de file des recrutements en 2011, Pôle emploi Poitou-Charentes se retrouve également en pre-mière ligne pour le reclassement des salariés dont les CDI de chan-tier qui s’achèvent ou vont s’ache-ver. « Au 19 août, nous avons déjà accompagné 236 personnes. Octo-bre va être une période extrême-ment importante », précise Gwe-naël Prouteau, directeur régional de l’agence.

L’accompagnement des conduc-teurs d’engins et autres terrassiers, dont les contrats avec Cosea arri-vent à échéance, s’inscrit dans la continuité d’un partenariat public- privé original et que beaucoup considèrent comme exemplaire. L’implantation d’une antenne per-manente de l’agence au siège de Cosea, à Poitiers, en est le symbole. « L’équipe LGV » animée par Patri-cia Carli, sous la houlette de Pascale Malé, a pris ses quartiers dans les

locaux même de l’entreprise, près de l’aéroport de Poitiers, dès 2011. « Avec autant d’attention, autant de moyens, un dispositif de pilo-tage partagé et un guichet unique, c’est une première. » Vouée à évo-luer au fil du chantier, l’équipe LGV

de Pôle emploi compte au-jourd’hui six conseillers. « Ils sont dédiés à 100 % à cette activité. Jus-qu’en 2015, cette équipe sera soli-dement installée. Ensuite, au fur et à mesure de l’évolution des be-soins, on ira decrescendo. »

Compétences transférables Pour l’heure, toute l’attention de Patricia Carli est mobilisée sur l’ac-compagnement des personnes qui sont en fin de contrat. Recher-che d’un nouvel emploi dans le pé-rimètre de la ligne ou à l’extérieur,

formation, valorisation des acquis de l’expérience, aide à la création d’entreprise… Approche retenue : les compétences. « Nous nous sommes rendus compte que beau-coup en ont acquis qui sont trans-férables. Il existe des niches d’em-ploi sur la conduite d’engins agricoles. Il y a des transferts possi-bles vers la conduite de bus, les mé-tiers du bâtiment... »

DISPOSITIF L’institution a pris ses quartiers depuis 2011 au siège de Cosea, à Poitiers, avec son « équipe LGV »

Pôle Emploi Poitou-Charentes à l’aiguillage

Supplément gratuit au journal du mercredi 10 septembre 2014

Président-directeur général : Olivier Gérolami Directeur général délégué,

directeur de la publication : Patrick Venries N° commission paritaire : 0410 C 86477

Chef de projet : Stéphane Vacchiani Illustration de Une : Archives Thierry David Secrétariat de rédaction : Amélia Blanchot

Rédaction : « Sud Ouest », « Charente Libre », « La Nouvelle République »

Publicité : Jean-Philippe Neyrolles Siège social : Journal Sud Ouest 23, quai des Queyries, CS 20001

33094 Bordeaux Cedex www.sudouest.fr

Les ingénieurs de travaux pu-blics et les « pousse-cailloux » ont déserté. Les Caterpillar ont

disparu. Les stagiaires ont pris la place. Les douze premiers d’une longue lignée (lire ci-contre) sont sortis, fin juillet, un peu plus affûtés de la première session de forma-tion reconversion des travailleurs du tracé. Ils ont passé sept semaines sur la base de Villognon, derrière leurs pupitres. Des « pionniers » qui ont pour la plupart découvert l’uni-vers des travaux publics avec le lan-cement du chantier.

« Agents du parc » Georges Guilloteau était commer-cial dans la pub à Angoulême, puis chômeur. Et à 57 ans, il a découvert le chantier. Conducteur d’engins. « Une drôle d’évolution et un mé-tier qui m’a appris beaucoup de choses. » Thierry Armand-Maligne, c’était l’hôtellerie. Dans tous les do-maines. Et il a saisi l’opportunité du chantier LGV qui démarrait. Il est devenu « aide-topographe chez Ra-zel-Bec à Sauzé-Vaussais (Deux-Sè-vres, NDLR) ».

Tous les autres, aussi, étaient con-ducteurs d’engins, intérimaires ou, pour la plupart, sous contrat avec Cosea, ou ses sous-traitants. Ils sont désormais « agents du parc » sur la base. Depuis un peu plus d’un mois, ils assemblent, soudent, percent de la ferraille, préparent les supports de caténaires que la vague de tech-niciens formés à leur suite a com-mencé à poser sur la trace de la LGV.

Ils ont quitté l’école fin juillet. Ils ont laissé la place sur les bancs de l’école de Cosea à ceux qui vien-dront apprendre à poser les rails. Et puis à ceux qui seront affectés à la sécurité des voies.

Marque de fabrique C’est ce qu’Erik Leleu, le directeur

des ressources humaines (DRH) de Vinci, appelle le « redéploiement » quand « sur un gros chantier de ce type, on parle de démobilisation à la fin des contrats ». C’est sa mé-thode et sa marque de fabrique re-vendiquée. Et c’est ce qui permet à 400 salariés en fin de CDI chantier de bénéficier d’une nouvelle forma-tion, d’un nouveau contrat.

« On fait la même chose sur le ferro-viaire que sur le terrassement, ex-plique-t-il. On avait une commande pour 400 personnes pour les rails et les caténaires. Elles existent par-mi celles qui ont fait le génie civil et le terrassement. On s’est dit for-mons-les. C’est un continuum. »

200 à la base de Villognon 200 d’entre eux auront, au final, été formés sur la base travaux de Villo-gnon, autant sur la base jumelle de Nouâtre en Indre-et-Loire. C’est la particularité de cet énorme chan-tier. « En temps normal, concède Érik Leleu, sur les terrassements déjà, on aurait fait venir des intéri-maires de toute la France et on n’au-rait pas ramené à l’entreprise des gens du secteur. Là encore, sur un projet classique, le génie civil aurait arrêté tout le monde. » Là, l’aven-ture continue pour une bonne par-tie d’entre eux.

Et comme pour le recrutement initial, Erik Leleu a fait appel à Pôle

emploi. « C’est notre interlocuteur unique, rappelle le DRH. C’est ce qui a permis de recruter un millier de salariés en insertion ou en recon-version pour la première phase du chantier. »

« De leur métier d’origine, qu’ils aient été artisan, maçon ou coiffeur, confirme Nicolas Moreau, le direc-

teur territorial pour la Charente, ils ont évolué vers un nouveau métier de chantier. Puis, vers un troisième métier, totalement différent. Il a fal-lu déterminer les profils, organiser les sélections, monter les dossiers de financement. »

Dans cinq semaines, les premiers seront opérationnels sur les ateliers

de la base. Les autres suivront sur les voies d’approvisionnement de la base travaux puis le long du tra-cé. L’enjeu, c’est de leur apporter da-vantage que dix-huit mois de répit supplémentaire, à travers un nou-veau contrat de chantier. « C’est un nouveau métier. » Un bagage com-plémentaire.

CHARENTE Ils étaient conducteurs d’engins, terrassiers, sur le tracé de la LGV. Ils étaient en fin de CDI chantier. Ils viennent de sortir de l’école de la base de Villognon, reconvertis aux métiers du ferroviaire

Leur nouvelle vie de chantier

Les monteurs ont tous connu une première vie de terrassiers sur le chantier avant de passer aux métiers du ferroviaire. PHOTO PHIL MESSELET

■ Sur le chantier, c’est presque la parité. « On essaie de composer des équipes mixtes », explique Sophie Bonnefoy, DRH sur la base de Villo-gnon. Un salarié confirmé de l’entre-prise et un « local ». « L’idée, c’est avant tout de les faire progresser ».

Ils ont tous été recrutés selon le même processus pour la formation. Puis, à l’issue de leur semaine de stage, de « période d’application en entreprise, ils ont été embauchés par leurs nouveaux employeurs. Ain-si, les premiers agents du parc caté-

naire ont-ils signé leur contrat, un CDI chantier chez TSO Caténaires ou ETF.

Depuis le 10 juin, près de 150 sta-giaires ont été formés sur la base de Villognon. Les premiers ont com-mencé le 28 juillet à monter les po-teaux caténaires sur le parc de Villo-gnon. À la même date, les premières équipes de poseurs de rails sont en-trées en formation. Après sept se-maines de théorie et de pratique, ils vont commencer à dérouler la voie en direction du nord, jusqu’à la jonc-

tion avec leurs homologues de Nouâtre, avant de repiquer au sud.

À la mi-août, les premières équi-pes de pose de poteaux caténaires ont à leur tour fait leur rentrée sco-laire. Les dernières sessions débute-ront ensuite le 15 décembre pro-chain. Elles seront constituées de poseurs de caténaires, cette fois en mode ferroviaire, puisque les rails seront eux aussi déjà posés. Il s’agira de dérouler et de régler les derniers câbles électriques, avant de livrer, en 2016, la voie aux essayeurs.

« On essaie de composer des équipes mixtes »

« On avait une commande pour 400 personnes pour les rails et les caténaires. On s’est dit formons-les. C’est un continuum »

D‘un côté des besoins de compéten-ces. De l’autre un contexte économi-que peu favorable aux embauches. À la fin des années 90, ce constat a conduit les industriels picto-charen-tais de l’agroalimentaire à créer un groupement local d’employeurs (GLE), dont l’activité s’est étendue à d’autres métiers. Implanté à Châtel-lerault et, depuis 2005, à La Ro-chelle, le GLE fédère aujourd’hui plus de 130 entreprises et emploie 146

équivalents temps pleins. Cette pa-lette de services s’est récemment élargie à la formation, sur la même démarche. Les industriels de la mé-tallurgie ont décidé d’organiser des parcours individuels de formation en alternance adaptés aux profils re-cherchés par leurs adhérents. Com-plémentaires, le GLE et le groupe-ment d’employeurs pour l’insertion et la qualification sont aujourd’hui unis sous la marque Solutions Com-

pétences, qui s’est intéressé au dis-positif mis en place par Cosea et Pôle emploi pour le reclassement des salariés. Elle a décidé de diffuser à Pôle emploi toutes les offres qui lui parviennent, elle programme aussi à la rentrée des informations collecti-ves à l’attention des salariés en fin de contrat. À la charnière de juillet et d’août, le groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification avait déjà enregistré 23 offres.

Employeurs fédérés, employés partagésOUTILS DE RECONVERSION

2-7MERCREDI 10 SEPTEMBRE 2014

Page 8: Sud Ouest LGV Tours-Bordeaux

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