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SUR LES ÉTAGÈRES DE... FABIENNE Présenter sa propre bibliothèque est un acte d’extrême inmité... Comme un miroir, elle reflète notre identé, dévoile nos pensées, révèle une pare de notre histoire personnelle. Ma bibliothèque est très éclecque… On y trouve tous les genres liéraires : romans, récits, théâtre, poésie, fables, bandes dessinées. Voici les ouvrages pour lesquels j’ai une affecon toute parculière. LES RÉCITS DE VOYAGES explorer le monde et parr à l’aventure... L’exposion de Jack London à la Vieille Charité a été un déclic. Je suis repare avec des images plein la tête et ce fameux livre sous le bras. Cee plume féminine d’une extrême précision et d’un incroyable réalisme m’a beau- coup plu. J’admire la façon dont l’autrice retranscrit les moindres détails de leur quodien à bord du bateau mais aussi les rencontres avec les Marquisiens, les habitants des Tiamotu, les Pa’umotu et les Tahiens. Nous plongeons dans l’Aventure (avec un grand A !) pour y découvrir un monde totalement différent du nôtre. Le dépaysement est total, les peuples nous font partager leurs coutumes et nous apprennent leur langue. Charmian London, au-delà de ses qualités d’écriture, nous fait ressenr ce que les membres de l’équipage ont pu vivre sur mer et sur terre : émerveillement, peur, découragement, espoir. Journal de bord du Snark Charmian London Édions Arthaud

SUR LES ÉTAGÈRES DE FABIENNE · 2020. 6. 2. · Guy de Larigaudie Éditions Plon Il illustre son récit avec des cartes nous indiquant le parcours effectué par l’auteur ainsi

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Page 1: SUR LES ÉTAGÈRES DE FABIENNE · 2020. 6. 2. · Guy de Larigaudie Éditions Plon Il illustre son récit avec des cartes nous indiquant le parcours effectué par l’auteur ainsi

SUR LES ÉTAGÈRES DE... FABIENNE

Présenter sa propre bibliothèque est un acte d’extrême intimité... Comme un miroir, elle reflète notre identité, dévoile nos pensées, révèle une partie de notre histoire personnelle.Ma bibliothèque est très éclectique… On y trouve tous les genres littéraires : romans, récits, théâtre, poésie, fables, bandes dessinées. Voici les ouvrages pour lesquels j’ai une affection toute particulière.

LES RÉCITS DE VOYAGES – explorer le monde et partir à l’aventure...

L’exposition de Jack London à la Vieille Charité a été un déclic. Je suis repartie avec des images plein la tête et ce fameux livre sous le bras. Cette plume féminine d’une extrême précision et d’un incroyable réalisme m’a beau-coup plu. J’admire la façon dont l’autrice retranscrit les moindres détails de leur quotidien à bord du bateau mais aussi les rencontres avec les Marquisiens, les habitants des Tiamotu, les Pa’umotu et les Tahitiens.

Nous plongeons dans l’Aventure (avec un grand A !) pour y découvrir un monde totalement différent du nôtre. Le dépaysement est total, les peuples nous font partager leurs coutumes et nous apprennent leur langue. Charmian London, au-delà de ses qualités d’écriture, nous fait ressentir ce que les membres de l’équipage ont pu vivre sur mer et sur terre : émerveillement, peur, découragement, espoir.

Journal de bord du SnarkCharmian LondonÉditions Arthaud

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SUR LES ÉTAGÈRES DE... FABIENNE

Ce livre m’a évidemment fait penser à Moby Dick d’Herman Melville, pour moi l’un des plus grands écrivains des mers. Il a lui-même écrit un livre d’aventure, Taipi, qui relate le séjour qu’il fit à Nuku Hiva à l’époque où encore aucun étranger n’était établi aux Marquises.

Les notes de bas de page sont très riches. Elle font référence à plusieurs anecdotes, notamment celle du médecin de la santé qui s’assura de la bonne forme de l’équipage en arrivant à Tahiti : « Une inspection sanitaire est la première formalité qui s’impose à un navire en provenance d’un port étranger, afin d’éviter la propagation d’épidémie. Par exemple, la célèbre peste noire de Provence de 1720 qui fit plus de 100000 morts aurait pu être évitée, ou au moins limitée... »

Parfois, ce sont les livres qui viennent à nous. Résonances du Sud s’est retrouvé dans mes mains alors que je flânais chez un bouquiniste d’Aix-en-Provence... Trois mois d’excursion à travers l’Archipel de la Société, racontés par cet écrivain, explorateur, conférencier et jour-naliste français du début du XXe siècle.

Résonances du SudGuy de LarigaudieÉditions Plon

Il illustre son récit avec des cartes nous indiquant le parcours effectué par l’auteur ainsi que des photos retraçant l’univers très particulier de ces archipels : danse pour la récep-tion du gouverneur, les lagons ou bien encore la pêche au harpon.

« La pêche des chevrettes, grosses crevettes d’eau douce que l’on trouve dans les ruisseaux des îles, est réservée aux femmes. On les prend avec un petit harpon de fer, une vieillebaleine de parapluie le plus souvent. » (p.129)

Ce qui me plaît le plus chez cet auteur c’est son âme de baroudeur et sa soif d’aventure, une vie sans frein.

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SUR LES ÉTAGÈRES DE... FABIENNE

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SUR LES ÉTAGÈRES DE... FABIENNE

LES LIVRES D’ART – explorer le monde à travers l’art

J’ai toujours été sensible à la beauté. Sur mes étagères, ce livre grand format me fait penser à ce fabuleux Château du Clos Lucé, à Ambroise, visité il y a quelques années. La dé-couverte de cette ancienne demeure et atelier de l’artiste a été pour moi un lieu absolument magique et empreint d’histoire.

Léonard de VinciFrank ZollnerÉditions Taschen

Léonard de Vinci était un très grand portraitiste et j’avoue que son portrait de Cécilia Gallerani ( « La Dame à l’her-mine ») me touche tout particulièrement. Ce tableau est souvent comparé à son « Portrait de Ginevra de’ Benci ». En effet, en comparant ces deux portraits nous remarquons que les deux techniques n’ont pas beaucoup changé durant la dizaine d’années qui sépare ces deux œuvres. Ce qui a cependant évolué, c’est la capacité de l’artiste à être plus précis dans l’anatomie de ses modèles.

Ce qui a cependant évolué, c’est la capacité de l’artiste à être plus précis dans l’anatomie de ses modèles. Une différence se remarque aussi dans les deux costumes des femmes : celui de la Dame à l’hermine est plus sophistiqué.

Nature & peinture : voici deux mots qui caracté-risent Léonard de Vinci. « Le peintre lutte et rivalise avec la nature ». Avec ces termes, Léonard de Vinci souligne à quel point la nature et son observation sont essentielles pour lui, comme en témoignent aussi ses centaines de dessins d’étude.

Dans ma bibliothèque, Les Chefs d’œuvres des Musées du Vatican (Éditions Musei Vaticani) et La Chapelle Sixtine d’Antonio Paolucci témoignent de mon amour pour le travail de Michel-Ange et pour les tableaux de la Renaissance italienne. J’aime aussi la peinture baroque ; lors d’un voyage à Rome, je me souviens d’un tableau du Caravage dans la Cha-pelle Cerasi, « La Conversion de saint Paul », ce tableau était resplendissant !

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SUR LES ÉTAGÈRES DE... FABIENNE

La Chapelle des pénitents blancs à Aix-en-Provence abrite l’une des plus belles collections de chefs-d’œuvre de la peinture du XXe siècle. La fondation Jean et Suzanne Planque a choisi d’y déposer une partie de sa collection privée pour y mettre en lumière des peintres talentueux (Picasso, Van Gogh, Gaugin, Cézanne, Berger, Monet...)

Le collectionneur Jean Planque avait l’œil pour repérer des chefs-d’œuvre qui, à l’époque, n’étaient pas forcément reconnus comme tels. Sur les étagères de ma biblio-thèque se trouvent plusieurs ouvrages témoignant des nombreuses expositions de la collection Jean Planque que j’ai eu la chance de voir. Pour moi, L’œil de Planque est le témoignage d’une rencontre entre un fou et un sage.

C’est lors d’une impressionnante rétrospective de l’œuvre de Hans Berger, au musée d’Art et d’Histoire de Genève, que le jeune collectionneur Jean Planque a pu se familiariser avec l’œuvre du peintre. L’amitié qui se noue entre les deux hommes et la correspondance qu’ils vont mener durant près de 20 ans brossent un double portrait : celui du peintre dont l’œuvre est accomplie, et de l’autre, de l’homme fougueux prêt à faire carrière en tant que chasseur de tableaux.

L’œil de PlanqueHans Berger – Éditions La Dogana

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SUR LES ÉTAGÈRES DE... FABIENNE

Attaché aux valeurs paysannes, d’une grande modestie et travailleur acharné, le peintre suisse Hans Berger incarne, aux yeux de Planque, l’artiste authentique. Dans cet ouvrage, la correspondance entre les deux hommes (de 1952 à 1977), témoigne de leur belle amitié. Jean Planque dira : « J’ai pour Hans Berger, honnête artiste, grand, une très forte admira-tion (… ). Son talent n’a guère d’égal ici en Suisse. »

Dans une lettre que Jean Planque va écrire à son ami, il mentionne « Le Baigneur » et dira : « Je vois ce tout beau tableau sur le chevalet. Vous savez « celui » qui retire sa chemise sur son bateau attaché à une des rives du Rhône, (…) Vous savez, je le pense, c’est un « tout » grand tableau. Ce beau paysage gris vert clair. Et cette eau de Rhône mêlée de celle d’Arve. Un peu trouble. N’est-ce pas vrai ? (…) »

Sur les étagères de ma bibliothèque, Cézanne et Paris vaut le détour, avec le tableau des « Baigneuses » ou bien encore le portrait de « Madame Cézanne au fauteuil jaune ».L’impressionnisme est le courant artistique qui me touche le plus.