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Tanzanie CHANTS DES WAGOGO ET DES KURIA avec Hukwe Ubi Zawose Tanzania WAGOGO AND KURIA SONGS with Hukwe Ubi Zawose

Tanzanie CHANTS DES WAGOGO ET DES KURIA...Sur chaque lame est enfilée une petite bague de métal dont la vibration enri-chit le timbre de l’instrument. Les lames sont disposées

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Page 1: Tanzanie CHANTS DES WAGOGO ET DES KURIA...Sur chaque lame est enfilée une petite bague de métal dont la vibration enri-chit le timbre de l’instrument. Les lames sont disposées

TanzanieCHANTS DES WAGOGO ET DES KURIAavec Hukwe Ubi Zawose

TanzaniaWAGOGO AND KURIA SONGS

with Hukwe Ubi Zawose

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Collection fondée par Françoise Gründ.Enregistrements réalisés le 29 mars 1992 à la Maison des Cultures du Monde par Francis Cominiet Dominique Vander-Heym. Notice, Pierre Bois. Traduction des chants, Mohamed Saleh.Traduction anglaise, Judith Crews. En couverture, dessin original de Françoise Gründ.Photographies, Jean-Paul Dumontier (DR/MCM). Montage, Frédéric Marin/ Translab. Miseen page, Morvan Fouillet Imprimeurs. © et 1992 Maison des cultures du Monde.

INEDIT est une marque déposée de la Maison des Cultures du Monde (fondée par Chérif Khaznadar,direction Arwad Esber).

CHANTS WAGOGO1. Sote tulifurahia kama siku ya arusi

(chant/vocals, lamellaphones, vièles/fiddles) ..........................................................................6'08"2. Mhilime magongo

(chant/vocals, lamellaphones, vièles/fiddles) ..........................................................................4'31"3. Ngayagawa Mlungu yamanyile

(chant/vocals, lamellaphones, vièles/fiddles) ..........................................................................4'53"4. Wababa mwalolawa

(chant/vocals, lamellaphones, vièles/fiddles) ..........................................................................3'32"5. Lusungu ya mwana

(chant/vocals, lamellaphones, vièles/fiddle .............................................................................4'16"6. Dunia

(chant/vocals, lamellaphones) ................................................................................................7'38"

CHANTS KURIA7. Parepa murapa wetu - Tarime na Mara -

Karibuni Tanzania - Maendeleo Tanzania(chant/vocals, lyre) ..............................................................................................................11'36"

total...................................................................42'56"

Hukwe Ubi Zawose, chant/vocals, lamellaphones ilimba & chilimba (#1-6).Nhadani Bwani, chant/vocals, lamellaphone ilimba (#6), hochet/rattle (#1-5).Kalenda Mweleto Muhawi, chant/vocals, vièle/fiddle zeze (#1-5).Daniel Chidiza Lubasho, chant/vocals, vièle/fiddle zeze (#1-5).Werema Masiaga Chacha, chant/vocals, lyre (#7).

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CHANT WAGOGOLes Wagogo (sing. Gogo) vivent dans la pro-vince de Dodoma, un plateau situé au cœurde la Tanzanie. Jusqu’au XVIIIe siècle, les Wagogo vécurenttrès isolés, échappant ainsi à l’influence queles commerçants arabes et l’administration duSultan d’Oman fixée à Zanzibar exerçaientalors sur le littoral tanzanien. C’est le com-merce de l’ivoire entre Ujiji sur le lacTanganyika et Bagamoyo sur la côte qui voicideux siècles ouvrit le pays d’Ugogo vers l’ex-térieur en le faisant participer à un négocedont les chasseurs d’éléphants wagogo purenttirer quelque profit. Dans le courant du XIXe

siècle, on doit aux Wagogo d’avoir mis unterme à l’expansion des pasteurs Masaï venusdu nord en les repoussant vers les rives du lacVictoria ; en contrepartie certains traits cultu-rels wagogo (coiffures, parures de danses…)subirent l’influence des Masaï.Les Wagogo sont à la fois agriculteurs et éle-veurs. En raison de l’aridité du climat, leuragriculture se limite à une production de sub-sistance (sorgho, millet, patates douces,cucurbitacées de toutes sortes) qui est assuréepar les femmes. L’élevage en revanche, activi-té noble réservée aux hommes, occupe uneplace prépondérante dans la société gogo,

tous les droits et les devoirs liés au bétail et àson échange se plaçant au cœur des relationsde parenté.La société gogo est fondée sur un système cla-nique dépourvu d’autorité centrale. Chaqueclan dispose d’une zone aux frontières relati-vement floues à l’intérieur de laquelle les pas-teurs peuvent nomadiser avec leurs trou-peaux, en quête d’eau et de nourriture (cf.plage 3). Les Wagogo vivent en petits villagesde dix à vingt personnes environ. Ceshameaux sont construits de manière tempo-raire avec des matériaux végétaux légers (bois,paille…) permettant aux familles lors desgrandes sécheresses ou des famines de sedéplacer aisément vers des régions plus favo-rables (cf. plage 2).Les longues heures passées à suivre les trou-peaux, seul ou en petits groupes, sont proba-blement l’une des raisons pour lesquelles lesWagogo ont développé une culture oraleextrêmement riche et dans laquelle lamusique joue un rôle de tout premier plan.De nombreuses danses chantées accompa-gnent les rites de circoncision, les fêtes liéesau calendrier agraire (fin de la saison despluies en janvier, préparation de la récolte dumillet et du maïs en mai…), les rassemble-ments des jours de marchés qui sont l’occa-

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sion pour les jeunes des deux sexes de se ren-contrer et les funérailles des chefs de clans(nindo).Si dans ces danses l’on peut déjà apprécier unrépertoire vocal très élaboré, c’est surtout dansles musiques de divertissement que s’affirmele génie musical des Wagogo et plus particu-lièrement dans les chants accompagnés auxlamellophones ilimba ou aux vièles zeze.Le lamellophone, parfois surnommé pianoafricain ou piano à pouces en raison de son jeupolyphonique et de sa vague ressemblanceavec un clavier, est composé d’une caisse derésonance sur laquelle sont montées plusieurslames de bois ou de métal pincées avec lespouces. L’ilimba gogo, avec ses 40 lames de métal, estl’un des modèles les plus grands que l’onconnaisse en Afrique. Les Wagogo utilisentégalement un petit lamellophone à 16 lameschilimba (plage 4). Les lames sont maintenues en place entre troisbarrettes transversales qui laissent juste assezde jeu pour pouvoir les accorder par simpleglissement. Sur chaque lame est enfilée unepetite bague de métal dont la vibration enri-chit le timbre de l’instrument. Les lames sontdisposées en triangle de manière à ce que le jeualterné des deux pouces permette de monter etdescendre l’échelle sans croiser les mains. Les lames sont accordées à partir de l’échellede base suivante qui se reproduit sur plu-sieurs octaves dans les limites du registre del’instrument :

Les zeze sont de petites vièles formées d’unmanche et d’une petite caisse de résonancetaillée dans une calebasse et recouverte depeau. Les zeze se présentent sous deuxformes : la plus petite comporte deux cordesmétalliques accordées à la tierce ; l’autre, plusgrave, a de quatre à six cordes égalementaccordées à la tierce et dont la résonance per-sistante contribue à créer un effet de «pédale»sonore. La mèche de l’archet est en fibres deraphia. Lorsque ces chants sont dansés, la pul-sation rythmique est donnée par les son-nailles de chevilles des musiciens-danseurs,sinon l’un des chanteurs les accompagne avecune paire de hochets.Les chants sont généralement exécutés àdeux, trois ou quatre voix réparties entre unsoliste et un chœur polyphonique qui tantôtse répondent, tantôt se superposent en tiercesou en quartes parallèles, voire en mouve-ments mélodiques plus complexes mais enrespectant certaines règles de consonance(tierces, quartes, quintes et sixtes).Chaque pièce débute par une introductioninstrumentale au lamellophone ou à la vièle.Ensuite les instruments entrent successive-ment, tissant peu à peu une trame polypho-nique complexe formée de motifs superposésqui se répètent en ostinato ; de petites varia-

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tions telles qu’arpèges et « habillages » ryth-miques viennent enrichir cet accompagne-ment. Lorsque l’accompagnement instrumen-tal est installé, le chant peut alors commencer.Les chants sont le plus souvent interprétés enlangue kigogo ; toutefois le kiswahili, trèsrépandu dans la région (15 millions de locu-teurs) et reconnu comme langue nationale enTanzanie, s’investit de plus en plus dans cerépertoire, surtout lorsque les musicienswagogo souhaitent élargir leur audience àl’ensemble du pays en traitant des thèmespolitiques (cf. plage 1).Célèbre aujourd’hui dans toute la Tanzanie,Hukwe Ubi Zawose est une sorte de phénomè-ne musical. Chanteur, poète, virtuose de l’ilim-ba, ce musicien déploie un éventail de res-sources vocales comme on en rencontre rare-ment dans le monde. Cris, mélodie en voix detête ou de poitrine, jodel et sons de gorge semêlent aux timbres confondus des vièles et deslamellophones, exprimant avec un égal bon-heur la solitude mélancolique du pasteur éloi-gné des siens (plage 3) ou les espoirs fondés surun pays en voie de développement (plage 1).

1. Sote tulifurahi kama siku ya arsui«Nous nous réjouissons comme à un mariage»(chanté en kiswahili)Chant, ilimba, zeze, hochets.Grande est notre joie depuis la création du TANU (1)Il nous a réunis et conduits à l’indépendance.Vraiment, le TANU nous a apporté la lumière del’amour et de la paix.Nous nous sentons libres comme un jour de mariage.Oh merci TANU de nous avoir unifiés, nous nousréjouissons tous.OH merci AFRO de nous avoir rassemblésTon existence et tes orientations – TANU – nous ont renforcésTa présence et ton commandement – AFRO –nous ont fortifiés.Nous avons retrouvé le respect de nous-mêmesEn rejetant ceux qui nous avaient vendus ethumiliés.Aujourd’hui, le rôle du parti est d’observeret de faire respecter le code du leadership, Pour permettre le développement économiquedu pays,Pour assurer la réussite de l’Ujamaa (2),Pour sauvegarder la démocratie du parti.

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1. Tanganyika African National Union, parti nationaliste et anti-colonialiste fondé le 7 juillet 1954. Il a conduitle pays à l’indépendance le 9 décembre 1961 et imposé le monopartisme enn 1965. En 1977, il fusionne avecle parti unique au pouvoir à Zanzibar - Afro Shirazi Party (A.S.P) pour former le Chama Cha Mapinduzi(C.C.M.) ou Parti de la Révolution qui règne sans partage sur toute la Tanzanie (Tanganyika et Zanzibar) jus-qu’en 1992, année de l’ouverture au multipartisme.

2. Ujamaa est un mot swahili qui signifie «vivre ensemble dans un esprit de famille». Ce terme résume l’idéolo-gie officielle du parti unique, dont le but était de construire une société égalitaire en comptant sur ses propresforces. Les villages ujamaa (communautaires) constituaient les unités de base pour la mise en œuvre de cetteidéologie.

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Quelle était cette grossesse ?Oh c’était celle de TANU et de AFRO SHIRAZI.Oui vraiment, c’est d’elle qu’est né le C.C.M.Tous les enfants de la Nation sont de TANUet d’AFRO SHIRAZI.Oh Dieu merci, C.C.M. existe !Toute la pensée de la Tanzanie est de TANU etd’AFRO SHIRAZI. Oh Dieu merci, C.C.M. existe !

2. Mhilime magongo«De colline en colline»(chanté en kigogo)Chant, ilimba, zeze, hochets.J’ai fui de colline en colline jusqu’à Chigwe,Mais la famine me poursuit partout sans cesse.Je suis désarmé et ne sais que faire.Oh, vraiment je souffre,Oh mon Dieu j’ai mal.Hier, j’ai subi la famine, Oh maman (3)Oh maman je souffre beaucoup.

3. Ngayagawa Mlungu yamanyile«Je souffre, Dieu seul le sait»(chanté en kigogo)Chant , ilimba, zeze, hochets.Oh mon enfant,Viens m’écouter,Moi ton pèreJe suis très loun d’ici, Je souffre dans la brousse.

Oh mon père je souffre tantQue Dieu seul sait.

4. Wababa mwalolawa, kama nyinyi babanasi tumekuwa«Nos pères, nous sommes devenus comme vous»(chanté en kigogo)Chant, chilimba.Compagnons, vous y êtes allés (4)Vous tous y êtes allés.Nous allons dans notre brousse (refrain)Nos pères, comme vous l’avez accompliNous l’accomplissons [le rite de circoncision]Nous allons dans notre brousse (refrain)Nos initiateurs, comme vous nous sommes devenus,Nous suivons vos pas.Nous allons dans notre brousse (refrain).

5. Lusungu ya mwana«L’enfant souffre, les parents pleurent»(chanté en kigogo)Chant et mlanzi.La flûte mlanzi est un simple tube végétal oude métal ouvert aux deux extrémités que lemusicien tient obliquement comme le nayturco-arabo-persan. Ici le mlanzi n’est utiliséque pour introduire le chant a cappella.L’enfant pleure de souffrance,Et le père pleure pour son enfant.L’enfant pleure de souffrance,O ma mère, l’enfant pleure.

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3. Sous entendu : cette famine qui dure encore aujourd’hui.4. Ce chant fait référence à la période de réclusion en brousse qui accompagne la circoncision des jeunes garçons.

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CHANT KURIALes Kuria ou Abakuria vivent en bordure duLac Victoria dans un paysage de collines et deprairies, sur la frontière entre la Tanzanie et leKenya. Tout comme les Wagogo ils vivent à lafois d’une agriculture de subsistance et du pas-toralisme, le bétail constituant une source derichesse importante pour les cérémoniesrituelles et les échanges matrimoniaux.Depuis la période coloniale allemande puisanglaise, leur système politique traditionnelfondé sur une division clanique du territoires’est peu à peu modifié en faveur d’un systèmeadministratif régional.L’originalité de leur société réside dans sa divi-sion en classes d’âge qui gèrent la conduitesociale et rituelle de chaque individu.

Le voisinage des Kuria avec diverses popula-tions d’origine nilotique a eu une profondeinfluence sur leur culture. Ceci explique enpartie l’existence chez les Kuria de la lyre, uninstrument dont la distribution géographiqueen Afrique se limite à l’est de la vallée du Rift.La lyre litungu des Kuria est semblable en denombreux points aux lyres de leurs voisins :obukhana des Marach, obokano des Gusii, thumdes Luo ou encore litungu des Luhaya.Elle se compose d’une vaste caisse de résonan-ce hémisphérique autrefois creusée dans unepièce de bois et de nos jours faite d’une simplebassine de métal recouverte de peau de zèbreou de vache. Deux battants obliques sont fixéssur la caisse de résonance et réunis par unebarre transversale servant de chevillier.

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L’enfant pleure de souffrance,O enfant de son père…L’enfant pleure de souffrance,Que puis-je faire ?L’enfant pleure de souffrance,Oh, je ne sais que aire, moi qui suis loin de chez moi.L’enfant pleure de souffrance,Oh que j’ai de peine.L’enfant pleure de souffrance,Moi aussi je pleure la peine de mon enfant.

6. Dunia «Le monde»(chanté en kiswahili)Chant, ilimba, hochets.

Viens mon enfant et écoute moi bien.Oh allons ensemble dans le monde entier,Oh allons enssemble partout en Afrique,Suivons tous enssemble la lumière de la paix,Oh en TanzanieOh en Afrique.Allons-y ensemble derrière la lumière de la paix.Oh mon ami j’ai mal,Oh maman, je souffre,Oh j’ai de la peine,Oh mon Dieu je souffreOh j’ai tellement malQue je ne puis m’empêcher de pleurerOh je souffre vraiment !

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L’instrument comporte huit cordes, aujour-d’hui en nylon, maintenues sur le chevillierpar des anneaux de fibres.Les cordes sont accordées en deux groupesdistincts dévolus à chacune des mains :

L’instrument est posé de chant sur le sol. Touten jouant, le musicien-chanteur heurte avecle pied une clochette en fer (ibiturani) fixée surle cadre de l’instrument afin de donner la pul-sation de base.Le jeu du litungu consiste en la répétition enostinato de courtes formules mélodiques dontles temps forts sont accentués par la clochetteibiturani. Chaque pièce commence par la miseen place progressive de cet ostinato et ce n’estqu’une fois le jeu de la lyre bien installé et régu-lier que le musicien peut entonner le chantqu’il déroule en courtes phrases descendantes.Autrefois, les joueurs de litungu étaient souventattachés à un chef ou à un notable dont ilschantaient les louanges, glorifiant leurs hautsfaits, leur sagesse et leur magnanimité, ou despoèmes inspirés par leur histoire généalogique.Aujourd’hui, si leurs thèmes poétiques se fontplus actuels, ces griots demeurent néanmoinsles moralistes et la mémoire vivante d’unpeuple qui sans renier sa culture traditionnellea choisi d’associer son destin à celui du paystout entier.

7 a. Parepa murapa wetu «Les jeunes de chez nous»(chanté en kikuria)Aux voyageurs qui parcourent le mondeIl faudrait du temps [pour arriver chez moi].Je viens de très loin.Pour y arriver, il me faut voyager assis[Moi] Werema d’Ibasunga Du clan des MwitaQue certains appellent aussi Bing’undo.De la famille des Butotali, Je joue pour ceux qui partentet ne reviennent pas [les morts].Souvent, mes amis me répètentAvec insistance, ces sages paroles : «Aussi jeune, beau, distingué sois-tu, Un jour tu seras vieux et infirme,Et quand tu demanderas assistance aux jeunes, Ils te la refuseront.»J’habite juste là, en aval de notre rivière.La rivière Mara, Pays des Werema et des Rage,Du côté du mont Nyamwino.Je suis né dans le village de Motenyo, En passant par le mont TarimeC’est tout près du NyamwinoEt c’est au Tarime que se trouveMon cordon ombilical, Dans le village du jeune Mugendi, Un garçon distingué et sans histoireDu clan des SerongaEt du groupe Kuria[Il vit] dans la région du lac [Victoria]Chez les Mwita.

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Si tu vas là-bas, transmets mes salutations àBirongwe.Un frère est un frère, même s’il est pauvre,Descend des Butagari,Et vit chez les Mkenyendenyenge.Moi, je m’appelle Werema Masiaga,Fils de Tanzanie.Aux voyageurs qui parcourent le monde.

7b. Tarime na Mara«Tarime et Mara»(chanté en kikuria)Pour qui vit dans le canton de KayetaruteMara et Tarime forment un seul territoire, Celui sur lequel il mène son bétail.Je viens d’un pays mointainOù Muru nous a causé beaucoup d’ennuis.Vous, vous avez un beau pays,Pays d’abondance,Pays d’amitiés.Feu Mbaragendro Mahelinje,Le très distingué descendantDu clan de BunyateigwaEt de Nyikrwa Bwirige, Du village des Mwita, De la famille des Wamburta Kimincha,Repose à Nyateigwa,Nyateigwa de Bung’ori.Soyer tranquilles, vous les jeunes de chez nous, Et vous aussi, jeunes du Zaïre ;Mwita est des nôtres, Du clan de Mugozi Qui mène les troupeaux.Le «commandant» Baragenda,

Chasseur de bœufsDu clan des MwitaEst vraiment bon.A Libungi c’est l’aube,Aussi jeune, beau, distingué sois-tu,Un jour tu seras vieux et infirme, Et quand tu demanderas assistance aux jeunes,Ils te la refuseront.En aval de notre rivière [Mara]Tu retrouveras ton chemin sans peine.Mes amis m’ont souvent mis en garde,Mais les paroles vont, viennent et s’envolent.Compagnon, écoute-moi bien,Je suis un grand voyageur.Nombreux sont les pays que j’ai visités ;Je ne puis même les citer tous.Partout je suis allé pour jouer et chanter.

7c. Karibuni Tanzania«Bienvenue en Tanzanie»(chanté en kiswahili)Soyez les bienvenus mes frères.Bienvenue à nos aïeux,Venez découvrir les trésors de la Tanzanie.Bienvenue Mesdames, etc.

7d. Maendeleo Tanzania«Progrès en Tanzanie»(chanté en kiswahili)O TanzanieQue progresse constammentNotre pays bien aimé,Rassemblons-nous,Pour le développement de la Tanzanie, etc.

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Werema Masiaga Chacha, chant et litungu / singing and litungu.

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Hukwe Ubi Zawose, chant et ilimba / singing and ilimba ;Ndahani Bwani, chant et chilimba / singing and chilimba.

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Hukwe Ubi Zawose, chant et ilimba / singing and ilimba.

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Daniel Lubasho et Kalenda Mweleto, chant et vièles zeze / singing and zeze fiddles.

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WAGOGO SONGSThe Wagogo (sing. Gogo) live in the provinceof Dodoma, a plateau located in the heart ofTanzania. Until the 18th century the Wagogolived in almost total isolation, thus avoidingthe influence of the Arab merchants and theadministration set up by the Sultan of Omanat the time in Zanzibar, on the Tanzaniancoast. The ivory trade between Ujiji on LakeTanganyika and Bagamoyo on the coast final-ly opened the land of Ugogo to the outsideworld two centuries ago, establishing a tradewhich was profitable to the Wagogo elephanthunters. During the 19th century, theWagogo put an end to the expansion of theMasai sheepherders from the north, drivingthem back to the shores of Lake Victoria ; inexchange, some of the Gogo cultural traits(hairstyles, dance costumes, and so forth)underwent influence from the Masai.The Wagogo are agro-pastoralists. Because ofthe aridity of the climate, their agriculture islimited to subsistence crops (sorghum, millet,sweet potatoes, squash and other gourds)which are tended by the women. Cattle hus-bandry, on the other hand, considered anobler activity, is reserved for the men, andoccupies a substantial place in Gogo society.The rights and responsibilities attached to

cattle and cattle-exchange are to be found atthe core of all their kinship relations. Gogo society is based on a clan systemwithout central authority. Each clan has azone with relatively undefined boundaries atits disposal, inside of which the herders moveabout with their cattle in search of water andpasture-land (see track 3). The Wagogo live insmall villages of from ten to twenty personseach. These hamlets are built on a temporarybasis, using lightweight naturals (wood,straw), thus making it possible for families tomove easily, in case severe drought or famine,to a more clement region (see track 2).The long hours spent following the herd,alone or in small groups, are probably the rea-son why the Wagogo have developed anextremely rich oral culture, in which musicplays a role of the highest importance.Numerous sung dances accompany circumci-sion rites, feast days linked to the agrariancalendar (the end of the rainy season inJanuary, the preparation for the millet andcorn harvests in May, etc.), assemblies onmarket day, which are opportunities for theyoung men and women to meet each other,and funerals for clan, chieftains (nindo).In these dances, we can already detect a veryelaborate vocal repertory. But it is especially

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TanzaniaSONGS OF THE WAGOGO AND THE KURIA

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in their entertainment music that the musicalgenius of the Wagogo stands out, and particu-larly in the songs accompanied on ilimbalamellaphone or zeze fiddles.The lamellaphone which is incorrectly termed“hand or thumb piano” due to its polyphoniccapacity and vague resemblance to the key-board, is composed of a resonating chamberon which are mounted several wooden ormetal blades, which are plucked with thetumbs. The Gogo ilimba, surmounted by 40metal blades, is one of the largest knownmodels in Africa. The Wagogo also use a smalllamellaphone with 16 blades, called chilimba(track 4). The blades are held in place betweenthree transverse bars, which leave just enoughplay so that the instrument can be turned bysimply sliding the blades. A small metal ringplaced on each blade enriches the timbrethrough secondary vibrations. The blades arearranged in a triangle, so that by alternatelyplaying the thumbs, the musician can climbup or down the scale without having thehands cross. On the large ilimba, the blades arearranged in a double triangle.The blades are tuned in accordance with thebasic scale which follows which is reproducedover several octaves within the limits of therange of the instrument (from 3 to 5 octaves).

Zeze are small fiddles with a neck attached toa small resonating chamber from a gourd andcovered with hide. Zeze come in two shapes :the smaller one has two metallic stringswhich are tuned in thirds ; the other, of lowerregister, has from for to six strings which arealso tuned in thirds, and whose persistentresonance contributes to creating a longsoun-ding “pedal” effect. The stands of the bow aremade of raffia fibers.When these songs are danced, the rhythmicbeat is given by the ankle-bells of the musi-cian-dancers ; if not, then one of the singersmarks the beat with a pair of rattles.The song are generally performed in two,three, or four voices, divided between a soloistand a polyphonic choir which sometimes ans-wers, and at other times harmonizes on top ofthe melody in parallel thirds or fourths, oreven in more complex melodic movements,but which always respects certain rules ofconsonance (thirds, fourths, fifths and sixths).Each song begins with a short instrumentalintroduction, played on a lamellaphone or afiddle. Then the instruments enter one afterthe other, little by little weaving a complexpolyphonic background make up of superpo-sed motifs which are repeated in ostinato ; briefvariations, such as an arpeggio or a rhythmic“filling”, enrich the accompaniment. Whenthe instrumental accompaniment has reachedits “cruising” speed, the song can begin.These songs are performed most frequently inthe Kigogo language ; nonetheless, the

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Kiswahili language, which is very widespreadin the region (15 million speakers) and reco-gnized as the national language of Tanzania,is more and frequently used for this repertory,especially when the Wagogo musicians try toenlarge their audience to the entire countryby dealing with political themes (see track 1).Hukwe Ubi Zawose, famous throughout all ofTanzania today, is a sort of musical phenome-non. Singer, poet, dancer, ilimba virtuoso, thismusician displays a range of vocal resourceswhich are rarely encountered anywhere in theworld. Cries, melodies sung in falsetto or fromthe chest, yodeling and throat sounds areadded to the combined timbres of fiddles andmbiras, expressing which equal facility themelancholy solitude of the shepherd from hisloved-ones or the hopes attached to a countryon the way to development.

1. Sote tulifurahia kama siku ya arusi,“We rejoiced as on a wedding day”(sung in Kiswahili)Vocals, ilimba, zeze, rattles.Great is our joy the day when TANU wasformed (1).For Tanu united us and led us to freedom.

Truly, Tanu brought us the light of love and peace.We feel as free as on a wedding day.O, thank you TANU for uniting us, we are allrejoicing.O, thank you AFRO for bringing us together,You existence and your directions - TANU - havereinforced us.Your presence and your command - AFRO - havestrengthened us.We have gained back our self-esteemBy rejecting all those who sold us and humilia-ted us.Today, the role of the party is to observe the codeof leadershipAnd encourage respect for it, To allow for the economic development of the countryTo guarantee the success of our policy of Ujamaa (4),To save the democracy of the party.What was this pregnancy ?O, it was that of TANU and AFRO SHIRAZI.Yes, truly, from this pregnancy the C.C.M. was born.All the children of the Nation come from TANUand AFRO SHIRAZI.O, God be praised, C.C.M. exists !All the thoughts in Tanzania go towards TANUand AFRO SHIRAZI.O, God be praised, C.C.M. exists !

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1. Tanganyika African National Union, a nationalist and anti-colonial party founded July 7, 1954. This party ledthe country to independence on December 9, 1961, and imposed one-party rule in 1965. In 1977 it fused withthe single party in power in Zanzibar - Afro Shirazi Party (A.S.P.) - to from the Chama Cha Mapinduzi (C.C.M.),“Party of the Revolution”, which ruled individed over all of Tanzania (Tanganyika and Zanzibar) until 1992.

2. Ujamaa is a Swahili word meaning “living together in a family spirit”. This term sums up the official ideolo-gy of the single party in power, whose aim is to build an egalitarian society based on its own strength. Theujamaa villages (those in the community) constitute the foundations for implementing this ideology.

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2. Mhilime magongo,“From hilltop to hilltop" (sung in Kigogo)Vocals, ilimba, zeze, rattles.I have fled from hilltop to hilltop right up to Chigwe, But hunger follows me everywhere all the time.I am helpless and don’t know what to do.O, I am really hurting, O my God, I hurt. Yesterday, I went through the famine, O Mama (3)O really I am hurting.

3. Ngayagawa Mlungu yamanyile, “I suffer, only God knows about it”(sung in Kigogo)Vocals, ilimba, zeze, rattles.O, my child, Come listen to me.I’m your fatherI’m so far from here, I suffer in the bush.O, my father, I suffer so much And only God knows about it.

4. Wababa mwalolawa, kama nyinyi baba nasitumekuwa“Our fathers, we have become like you”(sung in Kigogo)Vocals, chilimba.Companions, you have gone (4).

You have all gone.We are going into our bush (refrain)Our fathers, as you have done it before us So will we also do it [the rite of circumcision]We are going into our bush (refrain)Those who initiated us, Like you we have become,We are following in your footsteps.We are going into our bush (refrain).

5. Lusungu ya mwana“The child hurts, the parents cry”(sung in Kigogo)Vocals, mlanzi.The mlanzi flute is a simple grass or metaltube open at both ends, which the musicianholds crosswise, like the Turco-Arabe-Persiannay. It is used here to introduce the song.“The child cries from hurting,And the father cries for his child.The child cries from hurting, O my mother, your child is crying.The child cries from hurting, O child of your father…The child cries from hurting,What can I do ?Your child cries from hurting,Oooh, I don’t know what to do,me I’m so far from home.The child cries from hurting,Oooh, I’m hurting.

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3. The implication is that the famine is still present today4. This song refers to the period of seclusion in the bush which accompanies the circumcision of young boys.

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KURIA SONGSThe Kuria or Abakuria (sing. Umukuria) liveon the edge of Lake Victoria in a landscapeof hills and prairies, between the bounda-ries of Tanzania and Kenya. Like theWagogo, they live from subsistence farmingand herding, and cattle make up a richsource for their ritual ceremonies andexchanges of women. Since the German,then the English colonial period, their tra-ditional political system, based on clandivision of territory, has been slowly modi-fied in fabor of a regional administrativeunity. The originality of their social systemlies in the division of their society into ageclasses which handle the social and ritualconduct of each individual.The proximity of the Kuria to various popu-lations originating in the Nile region hasprofoundly influenced their culture. Thisexplains, in part, the existence of the lyre

among the Kuria, an instrument whose geo-graphic distribution in Africa is limited toeast of the Rift valley.The litungu lyre of the Kuria is similar inmany points with the lyres of their neigh-bors : obukhana among the Marach, obokanoamong the Gusii, thum among the Luo, andlitungu among the Luhya.This lyre is composed of a large hemispheri-cal resonating chamber, which used to becarved out of wood ; today, a simple metalbowl covered with a zebra skin or cow-hideis used instead. Two sticks attached side-ways to the resonating chamber from thesupport for a crossbar, which serves as apeg. The Kuria instrument has eight strings,today made of nylon, attached to the pegand held in place by means of fiber rings.The strings of the instrument are tuned intwo separate groups of four strings, each ofone allotted to one hand, according to a

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The child cries from hurting,Me too, I’m crying too forthe pain of my child.”

6. Dunia,“The world”(sung in Kiswahili)Vocals, ilimba, rattles.Come my child and listen to me well.Oh, let’s go together throught the whole word,Oh, let’s go together everywhere in Africa,

Let’s all follow light and peace togetherOh in TanzaniaOh in Africa.Let’s go there together light and peace.Oh my friend I hurt,Oh mama, I’m suffering,Oh, I’ve got troubles,Oh my God I’m suffering,Oh I hurt so muchThat I can’t stop crying,Oh, I’m truly hurting !

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distribution which allows for the greatestspeed.

The instrument is set on the ground by thesinger. As he plays, the musician-singer useshis foot to strike a stick-pedal which holdsa small iron bell (ibiturani) against theframe of the instrument and which thusprovides the rhythmic beat for the music.Litungu musical playing consists of a repeti-tion in ostinato of brief melodic patternswhose beats are marked by the ibituranibell. Each piece thus begins progressivelywith this ostinato ; once the rhythm of thelyre-playing has been established, the musi-cian begins to perform the song which heunfolds in short descending phrases. In former times, the litungu musicians werefrequently attached to a chief or otherimportant member of the community,whose praises they sang, glorifying theirmilitary prowess, their wisdom and magna-nimity ; or else they sang songs based ontheir genealogical history.Today, eventhough their themes deal moreoften with political events of the day, thesebards nonetheless remain the moralists andthe living memory of a people who,without denying their traditional culture,

has chosen to link its future to that of theentire country.

7 a. Parepa murapa wetu“The young back home”(sung in Kikuria)To the travellers who go all over the worldIt takes a long time [to get to my home].I come from far away.To get there, I have to travel sitting down.Me, Werema d’IbasungaOf the clan of the MwitaWhich certain people also call Bing’undo,Of the family of Butotali, I am playing for those who have gone and willnever return [the dead].Often, my friends repeat to me Over and over, these wise words : No matter how young, handsome, and distingui-shed you may be, One day you too will be old and infirm,And when you ask the young for help,They’ll refuse.I live just over there, downstream on our river.The mara river,Land of the Werema and the Rage,On the side of Mount Nyamwino.I was born in the village of Motenyo,By was of Mount Tarine,That’s close to Nyamwino.My umbilical cordIs in the village of the young Mugendi,A lad who’s distinguished and well-bred, From the clan of the Seronga,

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From the [ethnic] group of the Kuria.[He lives] in the region of the lake [Victoria]With the Mwita.If you go down there, say hello for me to birongwe.A brother is a brother, even if he’s poor,Go to the Butagarari,And live with the Mkenyendenyenge.Me, I’m called werema Masiaga, Son of Tanzania.To all the travellers who go all over the world.

7b. Tarime a Mara“Tarima and Mara”(sung in Kikuria)For the inhabitant of the canton of KayetaruteMara and Tarime from one single territoryWhere he looks for his herd and keeps it.I come from a far-off country Where Muru made a lot of trouble for us,You, you have a beautiful countryA country of abundanceAnd a country of friendshipThe late Mbaragendro Mahelinje,A very distinguished manFrom the clan of BunyateigwaAnd of Nyikrwa BwirigeOf the village of the MwitaFrom the family of Wambura Kilincha,Now he lies in rest at NyateigwaNyateigwa of Bung’ori.Be at peace, you the youth from among us,And you, too youth of Zaire

Mwita is one of usOf the clan of MugoziWho keeps his herd [of cattle].Commander BaragendaHunter of oxenOf the Mitwa clanIs truly good.At Libungi, the dawn is breakingYoung man, no matter how handsome and strongyou areOne day you too will become old and infirmYou will ask the young for helpAnd they will refuse.Downstream on the river of our regionYou can find the road back homeWith no problem.Often my friendsTold me thisWith perseverance ; But words come and then disappear.Companion, listen to me wellI am a great travelerMany are the countries I have visitedI cannot even name all of themEverywhere, I went to sing and play music.

7 c. Karibuni Tanzania“Welcome to Tanzania”(sung in Kiswahili)You are welcome, my brothers.Welcome to our ancestorsYou are discovering the treasures of Tanzania.

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Welcome ladies, Let us work together,To develop our farms.Welcome to our youths,Let us work together,To develop our culture.

7 d. Maendeleo Tanzania“Progress for Tanzania”(sung in Kiswahili)Oh la la ! O Tanzania

Let Tanzania always go forward.Our beloved country, O Tanzanians.Lets us gather together, O Tanzanians.Let us be united, O Tanzanians.Let us work without ceasing, O Tanzanians For the developmentOf Tanzania. O, progressIn Tanzania.Let us togetherDefend Tanzania.O ! Truly, let Tanzania go Forward.

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