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du Greffier de la Cour CEDH 100 (2015) 01.04.2015 Annonce d’arrêts et décisions La Cour européenne des droits de l’homme communiquera par écrit sept arrêts le mardi 7 avril et 40 arrêts et / ou décisions le jeudi 9 avril 2015. Les communiqués de presse et le texte des arrêts et décisions seront disponibles à partir de 10 heures (heure locale) sur le site Internet de la Cour (www.echr.coe.int). Mardi 7 avril 2015 Cestaro c. Italie (requête n o 6884/11) Le requérant, Arnaldo Cestaro, est un ressortissant italien, né en 1939 et résidant à Rome. L’affaire concerne les événements survenus dans la nuit du 21 au 22 juillet 2001, à la fin du sommet du G8 à Gênes, dans l’école Diaz-Pertini, un lieu d’hébergement de nuit pour les manifestants qui avait été autorisé par les autorités. Le vingt-septième sommet du G8 se déroula à Gênes du 19 au 21 juillet 2001. Un certain nombre d’organisations non-gouvernementales avaient constitué un groupe nommé « Genoa Social Forum » (GSF) dans le but d’organiser en même temps à Gênes, un sommet altermondialiste. Les autorités italiennes mirent en place un important dispositif de sécurité. De nombreux incidents, accrochages avec les forces de l’ordre, saccages, attaques, vandalisme et dévastations eurent lieu dans la ville tout au long des deux journées du 20 et 21 juillet. Plusieurs centaines de manifestants et de membres des forces de l’ordre furent blessés ou intoxiqués par les gaz lacrymogènes. Des quartiers entiers de la ville de Gênes furent dévastés. La municipalité de Gênes avait mis à la disposition des manifestants l’école Diaz-Pertini comme lieu d’hébergement de nuit. Le 20 et le 21 juillet, des résidents du quartier signalèrent aux forces de l’ordre que des manifestants violents avaient pénétré dans l’école Diaz-Pertini et y commettaient des saccages. Dans la nuit du 21 au 22 juillet, une unité de police anti-émeute investit le bâtiment vers minuit afin de procéder à une perquisition. M. Cestaro, qui était alors âgé de 62 ans, se trouvait dans l’école au moment des faits. À l’arrivée de la police, il s’était assis dos contre le mur et avait levé les bras en l’air. Il fut frappé plusieurs fois et les coups causèrent de multiples fractures. Il a gardé des séquelles physiques de ses blessures. Après trois années d’investigations conduites par le parquet de Gênes, vingt-huit personnes parmi les fonctionnaires, cadres et agents des forces de l’ordre, furent renvoyées en jugement. Le 13 novembre 2008, le tribunal condamna entre autres douze accusés à des peines comprises entre deux et quatre ans d’emprisonnement ainsi qu’au règlement solidaire avec le ministère de l’Intérieur des frais et dépens et des dommages-intérêts aux parties civiles auxquelles le tribunal accorda une provision pouvant aller de 2 500 à 50 000 euros (EUR). M. Cestaro se vit accorder une provision de 35 000 EUR. Le 31 juillet 2010, la cour d’appel réforma partiellement le jugement entrepris et le 2 octobre 2012, la Cour de cassation confirma pour l’essentiel le jugement. Invoquant en particulier l’article 3 (interdiction de la torture et des traitements inhumains ou dégradants) de la Convention européenne des droits de l’homme, le requérant se plaint d’avoir été victime de violences et de sévices, lors de l’irruption des forces de police dans l’école Diaz-Pertini, qui peuvent selon lui être qualifiés de torture.

Testo SentG8 di Genova: "Alla Diaz fu tortura", il testo della sentenza della Corte di Strasburgoenza Diaz

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L'esito del ricorso presentato dai manifestanti presenti nella scuola assaltata nel luglio 2001. Il primo è Arnaldo Cestaro, che all'epoca dei fatti aveva 62 anni.

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  • du Greffier de la Cour

    CEDH 100 (2015)01.04.2015

    Annonce darrts et dcisions

    La Cour europenne des droits de lhomme communiquera par crit sept arrts le mardi 7 avril et 40 arrts et / ou dcisions le jeudi 9 avril 2015.

    Les communiqus de presse et le texte des arrts et dcisions seront disponibles partir de 10 heures (heure locale) sur le site Internet de la Cour (www.echr.coe.int).

    Mardi 7 avril 2015

    Cestaro c. Italie (requte no 6884/11)

    Le requrant, Arnaldo Cestaro, est un ressortissant italien, n en 1939 et rsidant Rome.

    Laffaire concerne les vnements survenus dans la nuit du 21 au 22 juillet 2001, la fin du sommet du G8 Gnes, dans lcole Diaz-Pertini, un lieu dhbergement de nuit pour les manifestants qui avait t autoris par les autorits.

    Le vingt-septime sommet du G8 se droula Gnes du 19 au 21 juillet 2001. Un certain nombre dorganisations non-gouvernementales avaient constitu un groupe nomm Genoa Social Forum (GSF) dans le but dorganiser en mme temps Gnes, un sommet altermondialiste. Les autorits italiennes mirent en place un important dispositif de scurit.

    De nombreux incidents, accrochages avec les forces de lordre, saccages, attaques, vandalisme et dvastations eurent lieu dans la ville tout au long des deux journes du 20 et 21 juillet. Plusieurs centaines de manifestants et de membres des forces de lordre furent blesss ou intoxiqus par les gaz lacrymognes. Des quartiers entiers de la ville de Gnes furent dvasts.

    La municipalit de Gnes avait mis la disposition des manifestants lcole Diaz-Pertini comme lieu dhbergement de nuit. Le 20 et le 21 juillet, des rsidents du quartier signalrent aux forces de lordre que des manifestants violents avaient pntr dans lcole Diaz-Pertini et y commettaient des saccages. Dans la nuit du 21 au 22 juillet, une unit de police anti-meute investit le btiment vers minuit afin de procder une perquisition.

    M. Cestaro, qui tait alors g de 62 ans, se trouvait dans lcole au moment des faits. larrive de la police, il stait assis dos contre le mur et avait lev les bras en lair. Il fut frapp plusieurs fois et les coups causrent de multiples fractures. Il a gard des squelles physiques de ses blessures.

    Aprs trois annes dinvestigations conduites par le parquet de Gnes, vingt-huit personnes parmi les fonctionnaires, cadres et agents des forces de lordre, furent renvoyes en jugement. Le 13 novembre 2008, le tribunal condamna entre autres douze accuss des peines comprises entre deux et quatre ans demprisonnement ainsi quau rglement solidaire avec le ministre de lIntrieur des frais et dpens et des dommages-intrts aux parties civiles auxquelles le tribunal accorda une provision pouvant aller de 2 500 50 000 euros (EUR). M. Cestaro se vit accorder une provision de 35 000 EUR. Le 31 juillet 2010, la cour dappel rforma partiellement le jugement entrepris et le 2 octobre 2012, la Cour de cassation confirma pour lessentiel le jugement.

    Invoquant en particulier larticle 3 (interdiction de la torture et des traitements inhumains ou dgradants) de la Convention europenne des droits de lhomme, le requrant se plaint davoir t victime de violences et de svices, lors de lirruption des forces de police dans lcole Diaz-Pertini, qui peuvent selon lui tre qualifis de torture.

  • 2Veretco c. Rpublique de Moldova (no 679/13)

    Le requrant, Fiodor Veretco, est un ressortissant moldave n en 1963 et rsidant Selite (Rpublique de Moldova). Laffaire porte sur la question de la lgalit de sa dtention et sur son accs des soins mdicaux pendant sa dtention.

    M. Veretco fut arrt en 2012, inculp de traite denfants et plac en dtention. la demande du procureur, il passa environ deux mois en dtention sur le fondement dune valuation relative au risque quil prt la fuite, entravt lenqute ou rcidivt. M. Veretco et son avocat sopposrent cette dcision mais virent carter la demande quils avaient forme afin de pouvoir prendre connaissance de tout lment de preuve ou document utiliss lappui de la demande du procureur. Par ailleurs, M. Veretco soumit aux juridictions nationales des pices mdicales expliquant quil avait besoin dtre hospitalis pour des fractures des ctes et une pneumonie prexistantes, ncessit qui fut confirme par un mdecin. M. Veretco affirme quil a toutefois t priv de soins mdicaux pendant sa dtention, ce que conteste le Gouvernement, allguant que pendant cette priode lintress ne sest pas plaint de sa sant et na pas demand dassistance mdicale.

    Invoquant larticle 3 (interdiction des traitements inhumains ou dgradants) et larticle 5 1 c), 4 et 5 (droit la libert et la sret/ droit un examen bref dlai par un juge de la rgularit de la dtention / droit rparation) de la Convention europenne, M. Veretco allgue en particulier quil a t priv de soins mdicaux adquats pendant sa dtention et na pas eu la possibilit, en dpit du droit interne, dexaminer les lments de preuve utiliss lappui de la demande de mise en dtention faite par le procureur, lments ayant servi justifier sa dtention.

    Adrian Radu c. Roumanie (no 26089/13)

    Le requrant, Adrian Radu, est un ressortissant roumain, n en 1971 et actuellement incarcr la prison de Jilava.

    Laffaire concerne les conditions de dtention de M. Radu la prison de Giurgiu o il se trouvait depuis le 21 janvier 2009 avant dtre transfr la prison de Jilava rcemment.

    Invoquant larticle 3 (interdiction de la torture et des traitements inhumains ou dgradants), M. Radu se plaint des conditions matrielles de dtention quil a subies, notamment du manque despace suffisant, de la surpopulation carcrale, de labsence de nourriture et deau potable.

    ODonnell c. Royaume-Uni (no 16667/10)

    Le requrant, Matthew ODonnell, est un ressortissant irlandais n en 1980. Il est actuellement dtenu la prison de Maghaberry (Irlande du Nord, Royaume-Uni).

    M. ODonnell purge une peine de rclusion perptuit pour un meurtre commis en 2004. Son quotient intellectuel le place dans la tranche la plus basse correspondant 1 % de la population et sa comprhension de langlais parl quivaut celle dun enfant de six ans. Des tmoins indiqurent que M. ODonnell avait pass la majeure partie de la veille du meurtre boire en compagnie de la victime et dun autre homme, Samuel Houston. Aprs le meurtre, la police dcouvrit deux tenues taches de sang et un couteau dans lappartement o M. ODonnell sjournait alors. M. Houston avoua le meurtre et fut condamn. M. ODonnell fut arrt en Rpublique dIrlande, interrog par des policiers irlandais au sujet du meurtre puis extrad vers lIrlande du Nord en 2007. Pendant son procs et la demande de lavocat qui assurait sa dfense, les cassettes vido des interrogatoires mens par la police irlandaise furent cartes des moyens de preuve. La dfense demanda au juge de dire quil ntait pas souhaitable de faire tmoigner M. ODonnell en raison de son tat de sant mentale ; le juge refusa et dclara quil tait mme de grer la procdure de manire ce quaucune injustice nen rsultt et quil informerait les jurs que si M. ODonnell ne tmoignait pas ils pourraient en tirer des conclusions dfavorables. M. ODonnell dcida de ne pas tmoigner sous

  • 3serment bien quun psychologue clinicien et t autoris attester auprs des jurs de la vulnrabilit de lintress et des difficults quil risquait de rencontrer sil tmoignait. Cependant, le psychologue ne fut pas autoris partager les conclusions quil avait tires du visionnage des interrogatoires enregistrs sur vidocassettes, ceux-ci ayant t carts des lments de preuve. M. ODonnell fut dclar coupable par le jury et ses demandes dappel furent cartes.

    Invoquant larticle 6 1 (droit un procs quitable), M. ODonnell allgue que son procs a t inquitable du fait que le juge na pas autoris le psychologue clinicien partager ses observations sur les interrogatoires films et en raison des recommandations du juge aux jurs quant la possibilit de tirer des conclusions dfavorables de sa dcision de ne pas tmoigner, sans gard pour la question du bien-fond de laccusation.

    Ragu c. Serbie (no 8182/07)

    Le requrant, Vinko Ragu, est un ressortissant croate n en 1940 et rsidant Dubrovnik (Croatie). Laffaire porte sur les difficults quil a rencontres pour faire excuter un jugement relatif au paiement dune crance.

    En 2003, le tribunal dinstance de Gornji Milanovac enjoignit un dbiteur de rgler M. Ragu une certaine somme assortie dintrts. Plus tard au cours de la mme anne, le tribunal ordonna la saisie et la vente des biens du dbiteur aux fins de lexcution du jugement. Trois tentatives visant saisir les biens chourent, et en 2007 le tribunal mit un terme la procdure en raison du dcs du dbiteur. M. Ragu tenta alors dobtenir dudit tribunal lexcution du jugement par la saisie et la vente du patrimoine du dbiteur, demande qui fut finalement rejete en 2009.

    Invoquant larticle 6 1 (droit un procs quitable) et larticle 1 du Protocole no 1 (protection de la proprit), M. Ragu se plaint de linexcution du jugement rendu en sa faveur.

    La Cour communiquera par crit ses arrts et dcisions dans les affaires suivantes, dont certaines concernent des questions qui lui ont dj t soumises, notamment la dure excessive de procdures.

    Ces arrts et dcisions pourront tre consults sur HUDOC, la base de jurisprudence de la Cour accessible en ligne, ds le jour o la Cour les aura rendus.

    Ils ne seront pas mentionns dans le communiqu de presse qui sera publi ce jour-l.

    Rasidescu c. Roumanie (no 39761/03) Satisfaction quitableHill c. Royaume-Uni (no 22853/09)

    Jeudi 9 avril 2015

    Njei et timac c. Croatie (no 29823/13)

    Les requrantes, Marija Njei et Ana timac, qui sont surs, sont des ressortissantes croates nes en 1956 et en 1957 respectivement et rsidant Zagreb.

    Laffaire porte sur les lacunes allgues de lenqute sur le meurtre de leurs parents et de leur grand-mre, survenu en octobre 1991 dans le village croate de Bukovac, meurtre qui aurait t commis par des forces paramilitaires serbes qui opraient en Croatie. En dcembre 1991, la police locale dposa auprs du parquet prs la cour rgionale une plainte pnale contre X pour meurtre, en rapport avec la mort de sept habitants du village, dont les parents et la grand-mre des requrantes. Lanne suivante, la police interrogea quelques tmoins potentiels, sans obtenir de rsultats tangibles. De nouvelles mesures denqute furent prises quelques annes plus tard en raction deux lettres crites par un proche des requrantes, dcrivant les faits survenus en octobre 1991

  • 4Bukovac et dsignant plusieurs commandants des forces paramilitaires serbes selon lui impliqus dans le meurtre. ce jour, lenqute na abouti aucune poursuite.

    Invoquant larticle 2 (droit la vie), les requrantes allguent que les autorits croates nont pas pris de mesures appropries aux fins denquter sur le dcs de leurs proches et de traduire les responsables en justice.

    Barras c. France (no 12686/10)

    Le requrant, Jean-Louis Barras est un ressortissant franais, n en 1949 et rsidant Beuvron en Auge (France).

    La grand-mre de M. Barras tait propritaire dune maison dont les poux V. taient les gardiens salaris. En 1960, elle mit fin la relation de travail mais autorisa les poux V. demeurer dans la ferme titre gracieux leur vie durant. Aprs le dcs de sa mre, M. Barras et son pre devinrent respectivement nu propritaire et usufruitier de la maison. Souhaitant y loger le fils du requrant, M. Barras et son pre dcidrent de mettre un terme au prt usage dont bnficiaient les poux V. Ceux-ci ayant refus de quitter les lieux, M. Barras et son pre les assignrent en justice. Le tribunal de grande instance (TGI) de Lisieux fit droit leur demande. Saisie par les poux V., la cour dappel de Caen infirma ce jugement au motif que les occupants avaient un besoin de limmeuble plus pressant . Estimant que cet arrt tait conforme aux principes qui se dgageaient de la jurisprudence de la Cour de cassation, M. Barras et son pre dcidrent de ne pas se pourvoir devant cette juridiction.

    Aprs avoir fait voluer sa jurisprudence, la Cour de cassation dcida, par un arrt du 3 fvrier 2004, quun prt usage dure indtermine pouvait tre rsili tout moment.

    Le 28 janvier 2005, M. Barras et son pre assignrent de nouveau les poux V. devant le TGI de Lisieux, en demandant la rsiliation du prt usage pour dfaut dentretien par les occupants et leur expulsion. Le 23 mars 2006, le TGI les dbouta au motif que les poux V. navaient pas manqu leur obligation dentretien. Le 30 octobre 2007, la cour dappel de Caen constata dune part que par son arrt du 3 septembre 2002 elle avait dbout M. Barras et son pre de leur demande en expulsion des poux V, et, dautre part, que si une expertise rvlait un dfaut dentretien imputable aux occupants, ce dfaut ne prsentait aucune nouveaut depuis larrt du 3 septembre 2002 ; elle en dduisit que cette expertise ne permettait pas de retenir un dfaut dentretien justifiant une rsiliation postrieurement cet arrt. M. Barras se pourvut en cassation. Le 24 septembre 2009, la Cour de cassation rejeta le pourvoi au motif quil incombe au demandeur de prsenter ds linstance relative la premire demande lensemble des moyens quil estime de nature fonder celle-ci.

    Invoquant larticle 6 1 (droit un procs quitable et droit daccs un tribunal), le requrant se plaint que lon ait appliqu sa demande le principe, issu dun revirement de jurisprudence de la Cour de cassation le 7 juillet 2006, selon lequel, pour contester lidentit de cause avec une demande en justice antrieure, une partie ne peut invoquer un fondement juridique quelle navait pas soulev dans le cadre de linstance relative sa premire demande.

    Invoquant larticle 1 du Protocole n 1 (protection de la proprit), le requrant se plaint du fait que malgr le revirement de jurisprudence opr par larrt de la Cour de cassation du 3 fvrier 2004, il se trouve dans limpossibilit de mettre en terme au prt usage indtermin dont limmeuble lui appartenant est lobjet depuis plus de cinquante ans et de rcuprer son bien.

    Tchokontio Happi c. France (no 65829/12)

    La requrante, Mme Elisabeth Tchokontio Happi, est une ressortissante camerounaise ne en 1972 et qui rside Paris.

    Laffaire concerne linexcution dun jugement dfinitif octroyant la requrante un logement dans le cadre de la loi sur le droit au logement opposable (loi DALO).

  • 5Mme Tchokontio Happi vit avec sa fille et son frre dans un logement de la rgion parisienne depuis 2003. Par une dcision du 12 fvrier 2010, notifie le 12 mars suivant, la commission de mdiation de Paris, constatant quils taient logs dans des locaux indcents et insalubres, les dsigna comme prioritaires et devant tre logs en urgence.

    Aucune offre effective tenant compte de ses besoins et capacits ne lui ayant t faite dans un dlai de six mois compter de cette dcision, la requrante saisit le tribunal administratif de Paris, en vertu de la loi DALO du 5 mars 2007, pour se voir attribuer un logement. Cette loi prvoit que le droit un logement dcent et indpendant, pour toute personne ntant pas en mesure dy accder par ses propres moyens ou de sy maintenir, est garanti par ltat, qui est dsormais soumis une obligation de rsultat et non plus seulement de moyens. cet effet, la loi a institu une procdure devant permettre lattribution effective dun logement : le demandeur exerce un recours amiable auprs des commissions dpartementales de mdiation puis, si ncessaire, un recours contentieux auprs de la juridiction administrative.

    Le 28 dcembre 2010, le tribunal administratif de Paris fit droit la demande de Mme Tchokontio Happi en enjoignant au prfet de la rgion dIle-de-France dassurer le relogement de la requrante, de sa fille et de son frre sous une astreinte, destine au fonds damnagement urbain de la rgion Ile-de-France, de 700 euros (EUR) par mois de retard compter du 1er fvrier 2011.

    Le 31 janvier 2012, le relogement de la requrante nayant pas t assur, le tribunal administratif procda la liquidation provisoire de lastreinte pour la priode du 1er fvrier 2011 au 31 janvier 2012, et condamna ltat verser la somme de 8 400 EUR au fonds damnagement urbain de la rgion dIle-de-France.

    Mme Tchokontio Happi se plaint de navoir toujours pas t reloge en dpit du jugement dfinitif du 28 dcembre 2010 enjoignant au prfet de la rgion dIle-de-France dassurer son relogement.

    Vamvakas c. Grce (no 2870/11)

    Le requrant, Alexandros Vamvakas, est un ressortissant grec, n en 1953.

    Laffaire concerne labsence inexplique de lavocat commis doffice du requrant lors de laudience devant la Cour de cassation.

    Le 16 janvier 2006, M. Vamvakas fut condamn une peine demprisonnement de 8 ans pour fraude et faux au prjudice dune banque. Alors que devait se tenir une audience le 20 mai 2009, M. Vamvakas informa la cour quil ne serait pas prsent, mais quil serait reprsent par deux avocats. Toutefois, aucun des deux ne se prsenta laudience en question. La cour dsigna doffice un avocat et reporta laudience au 27 mai 2009, afin de permettre lavocat de prendre connaissance du dossier.

    Le 27 mai 2009, la cour dappel rduisit la peine de M. Vamvakas sept ans demprisonnement. Le 1er juin 2009, M. Vamvakas se pourvut en cassation et demanda au prsident de la Cour de cassation de lui dsigner doffice un avocat pour le reprsenter devant elle. Le prsident de la Cour de cassation, constatant lindigence de M. Vamvakas dsigna, le 2 janvier 2010, Me F.K. pour le reprsenter toute audience concernant son affaire.

    Par un arrt du 25 fvrier 2010, la Cour de cassation rejeta le pourvoi au motif que le requrant qui avait t cit comparatre laudience, navait pas comparu. M. Vamvakas soutient quil avait contact Me F.K. qui lavait assur quil se rendrait laudience ; celui-ci ne sy tait pas prsent et ni avant, ni aprs laudience, Me F.K. navait inform M. Vamvakas des raisons de son absence.

    Invoquant larticle 6 1 (droit un procs quitable) et 6 3 c) (droit lassistance dun avocat), le requrant allgue quil na pas bnfici dune assistance juridique effective dans le cadre de son pourvoi en cassation, car lavocat qui avait t dsign doffice par la Cour de cassation ne se serait pas prsent laudience, et il en aurait rsult le rejet de son pourvoi.

  • 6A.T. c. Luxembourg (no 30460/13)

    Le requrant, A.T., est un ressortissant britannique, n en 1973 et actuellement incarcr au centre pnitentiaire de Luxembourg.

    Le 4 dcembre 2009, A.T. fut arrt au Royaume-Uni sur la base dun mandat darrt europen mis par le Luxembourg, pour rpondre des chefs de viol et dattentat la pudeur sur la personne dune mineure de moins de 16 ans. Le 17 dcembre 2009, il fut remis aux autorits luxembourgeoises et auditionn dans les locaux du service de police judiciaire. Selon le rapport de police tabli le jour-mme, A.T. refusa dans un premier temps de faire la moindre dclaration et rclama lassistance dun avocat, puis consentit finalement un interrogatoire. Le lendemain, il fut interrog par le juge dinstruction en prsence dun avocat commis doffice.

    Le 31 mars 2011, la chambre criminelle du tribunal darrondissement condamna A.T. une peine demprisonnement de sept ans, assortie dun sursis probatoire partiel de trois ans. Le 7 fvrier 2012, la chambre criminelle de la cour dappel confirma le jugement de premire instance. Le 22 novembre 2012, le pourvoi du requrant fut rejet par la Cour de cassation.

    Par la suite, A.T. ayant quitt le Luxembourg pour le Royaume-Uni, un nouveau mandat darrt europen fut mis aux fins de lexcution de larrt du 7 fvrier 2012. Le requrant fut finalement remis aux autorits du Luxembourg o il est actuellement incarcr.

    Invoquant les articles 6 1 (droit un procs quitable) et 6 3 c) (droit lassistance dun avocat), le requrant se plaignait du dfaut dassistance dun avocat lors de son audition par la police et de labsence dassistance effective dun avocat lors de son interrogatoire conduit par le juge dinstruction le lendemain.

    Adorisio et autres c. Pays-Bas (nos 47315/13, 48490/13 et 49016/13)

    Les requrants sont 373 personnes possdant les nationalits italienne, amricaine, roumaine, suisse, brsilienne, gyptienne, vnzulienne, philippine, nerlandaise et tunisienne, nes entre 1919 et 1993, ainsi que 13 socits bases en Italie, au Grand Cayman (les Camans), en Irlande et en Belgique. Laffaire concerne la manire dont ltat nerlandais a expropri les requrants des actions et des titres subordonns quils dtenaient dans SNS Reaal, groupe de bancassurance nerlandais plong dans les difficults par la crise financire de 2008. Les procdures dindemnisation demeurent pendantes devant les juridictions civiles nerlandaises ; la prsente affaire ne porte que sur la procdure acclre mene devant la section du contentieux administratif du Conseil dtat, auprs de laquelle il a t possible de contester la lgalit de lexpropriation.

    La branche bancaire de SNS Reaal faisait de ce groupe la quatrime banque grand public des Pays-Bas. Ltat nerlandais en prit les commandes en 2013 aprs que sa branche immobilire eut t mise en difficult suite la crise conomique mondiale de 2008. Percevant un risque deffondrement de la banque, ltat dcida de protger lactivit bancaire et lpargne des clients en nationalisant SNS Reaal, et de rduire le cot pour le contribuable en expropriant les actions, les titres de capital et les titres subordonns dtenus dans la banque. Une procdure spcialement conue pour les situations de crise frappant les grandes entits financires fut mise en uvre ; il sagissait de dterminer la lgalit de lexpropriation en vue dune dcision rapide. Dans le cadre de cette procdure, les dtenteurs dactions et dobligations eurent dix jours pour faire appel partir de lannonce de la dcision du gouvernement du 1er fvrier 2013. La section du contentieux administratif tint une audience sur leur cause la date du 15 fvrier 2013 et rendit sa dcision dix jours plus tard, soit moins de quatre semaines aprs lannonce de la nationalisation.

    Invoquant larticle 6 1 (droit un procs quitable / accs un tribunal), les requrants allguent que le dlai de dix jours dont ils ont dispos compter de la dcision du gouvernement nerlandais pour faire appel de la mesure dexpropriation tait trop court, quils nont pas eu suffisamment de

  • 7temps pour tudier une dclaration du ministre des Finances (reue tard dans laprs-midi, la veille de laudience sur leur cause) et quils nont pu consulter que des versions incompltes de deux rapports sur la banque et son actif.

    Muradeli c. Russie (no 72780/12)

    Le requrant, Robert Muradeli, est un ressortissant gorgien n en 1969. Laffaire porte sur son expulsion administrative hors de Russie.

    M. Muradeli arriva pour la premire fois en Russie en 1992, peu aprs le dmantlement de lUnion sovitique et alors quil navait pas de conditions remplir pour pouvoir entrer dans le pays. Il est mari une ressortissante russe depuis 1994 et le couple a un fils, n en 1995. De 1996 1999, la famille vcut en Gorgie, o M. Muradeli travailla pour un ministre. Par la suite, la famille retourna en Russie o, en application de nouvelles rgles en matire de visa entres en vigueur en 2000, M. Muradeli dut obtenir un permis de sjour, faire renouveler intervalles rguliers. Entre 2009 et 2011, il fut plusieurs fois dclar coupable dune infraction administrative au motif quil ne dtenait pas de permis de sjour en cours de validit ; il dut finalement quitter la Russie en mars 2011. En octobre 2011, il retourna en Russie en passant par la frontire avec le Blarus mais en novembre 2011 fut expuls. Les recours forms par lui contre les dcisions litigieuses chourent.

    Invoquant notamment larticle 8 (droit au respect de la vie prive et familiale), M. Muradeli se plaint de son expulsion administrative hors de Russie, estimant en particulier que la svrit de la sanction, qui a perturb sa vie familiale, est disproportionne linfraction dont il avait t dclar coupable.

    La Cour communiquera par crit ses arrts et dcisions dans les affaires suivantes, dont certaines concernent des questions qui lui ont dj t soumises, notamment la dure excessive de procdures.

    Ces arrts et dcisions pourront tre consults sur HUDOC, la base de jurisprudence de la Cour accessible en ligne, ds le jour o la Cour les aura rendus.

    Ils ne seront pas mentionns dans le communiqu de presse qui sera publi ce jour-l.

    Bajraktari c. Albanie (no 53115/07)Qeska c. Albanie (no 11993/05)Coko c. Croatie (no 31779/08)Gojevic-Zrnic et Mancic c. Croatie (no 5676/13)G.V.A. c. Espagne (no 35765/14)L.A. c. France (no 22062/12)Anninos c. Grce (no 39682/09)Agresti et autres c. Italie (no 40440/11 et 170 autres requtes)Bellezza et autres c. Italie (no 10221/09 et 679 autres requets)Di Palma et autres c. Italie (no 28591/11 et 43 autres requtes)Milazzo c. Italie (no 7917/07)Ricci c. Italie (no 13455/07)Vannini et autres c. Italie (no 30927/08 et 39 autres requtes)G.S. c. Luxembourg (no 5235/13)Cebotar et Tanasoglo c. la Rpublique de Moldova (no 25614/06)A.N. et L.K. c. Pays-Bas (no 29043/14)M.W. c. Pays-Bas (no 46938/10)Rudnik c. Pologne (no 41192/12)Bacanoiu et Popescu c. Roumanie (no 44174/13)BotomeI c. Roumanie (no 24788/14)Csibi c. Roumanie (no 66623/12)H.A.U. c. Roumanie (no 5796/14)

  • 8Ion Popescu c. Roumanie (no 4206/11)Lica c. Roumanie (no 6/14)Nagy et autres c. Roumanie (no 16007/07)Quadrat Impex S.R.L. c. Roumanie (no 25492/13)Tatu c. Roumanie (no 43583/10)Mitric c. Serbie (no 13851/08)Petrovic et Gajic c. Serbie (no 36470/06)Ristovic c. Serbie (no 49872/10)Bajrektarevic c. Slovnie (no 16591/14)Ceylan c. Turquie (no 26065/06)Yildirim c. Turquie (no 50693/10)

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    La Cour europenne des droits de lhomme a t cre Strasbourg par les tats membres du Conseil de lEurope en 1959 pour connatre des allgations de violation de la Convention europenne des droits de lhomme de 1950.