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Cours de microéconomie
2008-2009 Université Paris 12, L1, E. Walkowiak
Lâobjet de ce support est de fournir une synthĂšse du cours de microĂ©conomie. Il reprend les bases thĂ©oriques et techniques qui ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©es durant le cours.
PARTIE 1: LE COMPORTEMENT DU CONSOMMATEUR ET LA DEMANDE (SANS LA PRODUCTION).ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
1 LES PREFERENCES INDIVIDUELLES .............................................................................................................1 1.1 LA REPRESENTATION DES PREFERENCES DU CONSOMMATEUR...................................................................... 1 1.2 LA REPRESENTATION DES PREFERENCES : LA COURBE DâINDIFFERENCE DU CONSOMMATEUR................ 3 1.3 LES TYPES DE PREFERENCES................................................................................................................................ 5
2 LA FONCTION DâUTILITE....................................................................................................................................6 2.1 DEFINITION ............................................................................................................................................................ 6 2.2 CONSTRUCTION..................................................................................................................................................... 7 2.3 LâUTILITE MARGINALE......................................................................................................................................... 8
3 LE TAUX MARGINAL DE SUBSTITUTION....................................................................................................9 4 LA CONTRAINTE BUDGETAIRE .....................................................................................................................11 5 LE CHOIX OPTIMAL DU CONSOMMATEUR .............................................................................................12 6 LA DEMANDE ...........................................................................................................................................................14
6.1 VARIATION DU REVENU DU CONSOMMATEUR................................................................................................ 14 6.2 VARIATION DES PRIX ET TYPES DE BIENS. ....................................................................................................... 16 6.3 LES FONCTIONS DE DEMANDE........................................................................................................................... 17 6.4 LES ELASTICITES................................................................................................................................................. 18
7 LES DECOMPOSITIONS DE SLUTSKY ET DE HICKS ............................................................................21 8 LE SURPLUS DU CONSOMMATEUR ..............................................................................................................23 9 LâECHANGE...............................................................................................................................................................24 10 LA DEMANDE DU MARCHE...............................................................................................................................24
1
1 Les prĂ©fĂ©rences individuelles Les agents qui nous prĂ©occuperont dans cette partie 1° du cours sont caractĂ©risĂ©s par leur activitĂ© de consommation. Nous parlerons parfois de « mĂ©nages » ce qui renvoie Ă la comptabilitĂ© nationale qui regroupe ainsi les individus vivant sous un mĂȘme toit. Un mĂ©nage peut ainsi ĂȘtre composĂ© dâune seule personne ou dâune famille plus ou moins nombreuse. On compte en France environ 2 personnes en moyenne par mĂ©nage.
Le mĂ©nage sâimpose pour certaines dĂ©cisions dâachat, comme le mobilier ou les vacances. Il vaut mieux parler dâindividus pour dâautres dĂ©cisions, comme la consommation de tabac. La microĂ©conomie prĂ©fĂšre le terme de consommateur, plus gĂ©nĂ©ral. Dans la suite nous utiliserons le terme consommateur et mĂ©nage de maniĂšre alternative.
Dans la thĂ©orie microĂ©conomique, le comportement du consommateur est un exemple type oĂč se trouve appliquĂ© le principe de rationalitĂ© : le consommateur dispose dâun certain revenu et peut acquĂ©rir diffĂ©rents biens Ă des prix unitaires qui sont pour lui des donnĂ©es (il ne peut influer sur les prix, qui sâimposent Ă lui). Il vise Ă retirer la satisfaction la plus grande possible de ses achats, tout en veillant Ă ce que les dĂ©penses effectuĂ©es ne dĂ©passent pas le revenu disponible.
ð Les choix du consommateur résultent donc à la fois de ses préférences et de la contrainte imposé par la nécessité de ne pas dépenser plus que le revenu dont il dispose.
Lâanalyse du comportement du consommateur permettra de comprendre comment des variations de prix ou une modification de son revenu conduisent Ă modifier ses choix de consommations et par lĂ mĂȘme son niveau de bien-ĂȘtre, la satisfaction quâil retire de la consommation.
La description des prĂ©fĂ©rences du consommateur est donc indispensable pour que nous puissions aller plus avant dans lâanalyse de cette question.
A la suite des travaux de Menger, Jevons et Walras (fin 19iĂšme siĂšcle), nous supposerons que lâon peut mesurer, quantifier lâutilitĂ©, câest Ă dire la satisfaction que le consommateur retire de ses choix. Deux options sont alors possibles : supposer comme lâont fait les « marginalistes » Ă leurs dĂ©buts, que lâutilitĂ© du consommateur peut-ĂȘtre mesurĂ© par un indicateur cardinale. LâutilitĂ© quâun consommateur ressent est alors quantifiable au mĂȘme titre que son poids ou sa taille. Comparant deux situations oĂč la situation du consommateur a changĂ© (par exemple parce que son revenu sâest modifiĂ© ou les prix ont Ă©voluĂ©) on pourra attribuer un niveau dâutilitĂ© Ă chacune des situations : par exemple U0 = 500 et U1 = 1000. On saura alors que la situation 1 a gĂ©nĂ©rer une augmentation de 100% de lâutilitĂ© du consommateur. Ou en dâautres termes que le bien ĂȘtre du consommateur est doublĂ© dans la situation 1 comparĂ© Ă la situation 0.
LâidĂ©e selon laquelle la quantification de lâutilitĂ© serait un prĂ©alable indispensable Ă une description des choix du consommateur est en fait inutilement restrictive. Comme lâont montrĂ© plus tard Slutsky, Hicks et Samuelson (dans les annĂ©es 30) la classification est prĂ©fĂ©rable Ă la quantification du bien ĂȘtre. Nous allons donc dans la suite du cours travailler sur des fonctions dâutilitĂ© ordinale, afin de pouvoir comparer deux Ă deux et donc ordonner lâensemble des choix possibles du consommateur. Dans lâexemple prĂ©cĂ©dent, la comparaison entre U1 et U0 ne nous permet que de dire que la situation 1 est prĂ©fĂ©rĂ© par le consommateur Ă la situation 0.
1.1 La représentation des préférences du consommateur
2
HypothĂšses avancĂ©es sur les prĂ©fĂ©rences du consommateur. Soit un consommateur susceptible dâacquĂ©rir n types de biens. Un vecteur de consommation (ou panier de biens) x0 sâĂ©crit alors sous la forme x0 = (x1, x2, x3, âŠ, xn) oĂč xh est la consommation du bien h, h, variant de 1 Ă n. Un vecteur de consommation est donc un Ă©lĂ©ment de Rn. Ă° HYP 1. Pour tout couple de vecteurs de consommation, on suppose que le
consommateur peut faire Ă©tat dâune prĂ©fĂ©rence pour lâun ou lâautre de ces vecteurs. En dâautres termes entre deux vecteurs de consommation x1, x2, le consommateur est toujours en mesure dâexprimer une prĂ©fĂ©rence. On dit que les prĂ©fĂ©rences sont complĂštes.
Ă° HYP 2. De plus on suppose que si le consommateur prĂ©fĂšre le vecteur x0 au vecteur de consommation x1, et prĂ©fĂšre le vecteur x1 au vecteur x2, alors le vecteur x0 sera aussi prĂ©fĂ©rĂ© Ă x2. Si x0 f x1 et si x1f x2 alors x0 f x2. Câest lâhypothĂšse dite de transitivitĂ© des prĂ©fĂ©rences. ATTENTION : lâhypothĂšse de transitivitĂ© semble trĂšs naturelle mais elle est pourtant moins naturelle quâil nây paraĂźt. 1/ ConsidĂ©rons en effet lâexemple suivant : Soit un individu qui dispose de trois modes de transport pour se rendre Ă son travail : le mĂ©tro, le bus, lâautomobile. Il les juge et en retire de lâutilitĂ© selon deux critĂšres : la vitesse et le confort. La vitesse lui paraĂźt ĂȘtre le critĂšre prioritaire. Mais une diffĂ©rence dans le temps de trajet infĂ©rieure Ă 5 minutes lui paraĂźt nĂ©gligeable et il prĂ©fĂšrera, pour un temps de trajet donnĂ© (Ă 5 minutes prĂšs) le mode de transport le plus confortable. A premiĂšre vue de telles prĂ©fĂ©rences, car il sâagit lĂ des prĂ©fĂ©rences de notre individu, ne paraissent pas anormales. Or, elles ne correspondent pas Ă lâhypothĂšse de transitivitĂ© que lâon a retenue dĂšs lors que les durĂ©es de trajet mĂ©tro bus automobile sont de lâordre respectivement de 17mn, 20mn et 24mn ! En effet le mĂ©tro est prĂ©fĂ©rĂ© Ă lâautomobile (moins confortable mais temps de trajet plus court >5minutes) ; lâautomobile est prĂ©fĂ©rĂ©e au bus (plus confortable et seulement perte de 4 minutes sur le trajet)
x1 > x3 ; x3>x2 ; mais x 1 < x2 !! 2/ Certains psychologues pensent aussi que cette maniĂšre de reprĂ©senter les prĂ©fĂ©rences des individus est trop restrictive car beaucoup des choix des consommateurs ne sont pas objectifs. Un exemple : vous allez au thĂ©Ăątre avec deux billets de thĂ©Ăątre payĂ©s 20 ⏠lâun. Au moment de les prĂ©senter vous vous apercevez que vous les avez perdus. Seriez-vous prĂȘt Ă dĂ©penser 40⏠de plus pour pouvoir entrer au spectacle ? Imaginez maintenant que vous vous rendez au spectacle avant dâavoir achetĂ© vos billets. En arrivant vous vous apercevez que vous avez perdu 40âŹ. Dans ce cas seriez-vous tout de mĂȘme disposĂ© Ă dĂ©penser 40⏠pour vos deux places dâentrĂ©e ? En termes dâobjectif et de bien ĂȘtre, les deux situations sont identiques : vous avez perdu 40âŹ. Pourtant la plupart des personnes confrontĂ©es Ă une telle situation prĂ©fĂšrent acheter les tickets lorsque câest lâargent plutĂŽt que les tickets quâils ont perdu ! (ConfirmĂ© dans nombre dâĂ©tudes expĂ©rimentales). => Conclusion : placĂ© devant deux situations parfaitement identiques, un individu peut donc faire des choix diffĂ©rents selon la maniĂšre dont les alternatives sont psychologiquement perçues.
ð HYP 3. Pour tout vecteur de consommation x, on a x ℠x : la relation est réflexive.
3
Si ces trois hypothĂšses sont remplies, on dit que la relation de prĂ©fĂ©rence du consommateur est un prĂ©ordre complet. Câest lâhypothĂšse qui est faite en microĂ©conomie concernant le consommateur. Ă° HYP 4. Nous ferons Ă©galement une hypothĂšse dite de non saturation des prĂ©fĂ©rences
(ou de non satiété) qui signifie que le consommateur apprécie de disposer de quantités additionnelles de chacun des biens.
Ă° HYP 5. Enfin, Ă la relation de prĂ©ordre complet peut ĂȘtre associĂ©e une relation
dâĂ©quivalence notĂ©e ~ qui signifie que le consommateur considĂšre du point de vue de ses goĂ»ts deux vecteurs de consommation comme lui apportant la mĂȘme utilitĂ©.
Les prĂ©fĂ©rences du consommateur sont ici dĂ©finies en dehors de toute quantification de lâutilitĂ©. Elles se traduisent simplement par le fait que le consommateur peut classer tout un ensemble de vecteurs de consommation, la maniĂšre dont le consommateur effectue ce classement Ă©tant astreinte Ă respecter la condition logique de transitivitĂ© des prĂ©fĂ©rences. On peut toutefois chercher Ă reprĂ©senter ces prĂ©fĂ©rences et la notion de fonction dâutilitĂ© trouve ici son importance. On dira alors que la fonction U(x) reprĂ©sente les prĂ©fĂ©rences du consommateur si elle reflĂšte effectivement ses prĂ©fĂ©rences. On y reviendra par la suite. U(x1) â„ U(x2) si x1 â„ x2 U(x1) = U(x2) si x1 ~x2 ATTENTION : ce qui importe ici ce nâest pas la quantification de lâutilitĂ© en tant que telle, mais simplement le fait quâune fonction dâutilitĂ© est en mesure de traduire analytiquement les prĂ©fĂ©rences ordinales du consommateur. Toute fonction dâutilitĂ© compatible avec ces prĂ©fĂ©rences fait donc lâaffaire. 1.2 La reprĂ©sentation des prĂ©fĂ©rences : la courbe dâindiffĂ©rence du consommateur DĂ©finition : Pour un consommateur donnĂ©, une courbe dâindiffĂ©rence est constituĂ©e dâune multitude de dotations possibles reprĂ©sentĂ©es dans lâespace des biens, chaque dotation procurant le mĂȘme niveau de satisfaction.
Les cartes dâindiffĂ©rence
La forme des courbes dâindiffĂ©rence dâun consommateur dĂ©pend Ă©videmment de la forme de sa relation de prĂ©fĂ©rence. Traditionnellement â ce qui nâest pas une justification â on reprĂ©sente les courbes dâindiffĂ©rence par des sortes dâhyperboles, ayant les axes pour asymptotes.
Quantités de bien 2
A
Courbe d'indifférence
QuantitĂ©s de bien 1 On reprĂ©sente ici la courbe dâindiffĂ©rence associĂ© au panier de bien A.
4
Les courbes dâindiffĂ©rences sont dĂ©croissantes. Ceci rĂ©sulte de lâhypothĂšse de non saturation des prĂ©fĂ©rences. En effet, imaginons un instant quâune courbe dâindiffĂ©rence admette une partie croissante. Cela entraĂźnerait que le consommateur est indiffĂ©rent entre deux paniers de biens x0 (x1, x2) et x1 (x1â, x2â) avec x1â> x1 et x2â > x2 !!!
ConsidĂ©rons maintenant la courbe dâindiffĂ©rence passant par le panier de biens Aâ qui comporte autant de bien 2 que la panier A mais plus de bien 1.
Quantités de bien 2
A A'
Courbe d'indifférenceCourbe d'indifférence
QuantitĂ©s de bien 1 On peut raisonnablement supposer que le consommateur considĂ©rĂ© prĂ©fĂšre le panier Aâ au panier A, puisquâil comporte plus de bien 1 et autant de bien 2 (hypothĂšse de non satiĂ©tĂ©). Par consĂ©quent, il dĂ©coule par lâhypothĂšse de transitivitĂ© de la relation de prĂ©fĂ©rence que tout panier de bien X se trouvant sur la mĂȘme courbe dâindiffĂ©rence que Aâ sera prĂ©fĂ©rĂ© Ă tout panier de bien Y se trouvant sur la courbe dâindiffĂ©rence de A.
Ainsi, si on trace plusieurs courbes dâindiffĂ©rence, chacune dâentre elles correspondant Ă un certain niveau dans lâĂ©chelle des prĂ©fĂ©rences du consommateur (Ă un certain niveau dâutilitĂ©), le raisonnement prĂ©cĂ©dent montre que si lâon se dĂ©place dans lâensemble de consommation dans le cadran Nord-Est, on monte dans cette Ă©chelle. Le consommateur cherchera donc Ă se dĂ©placer le plus possible dans cette direction.
DĂ©finition : On appelle carte dâindiffĂ©rence lâensemble des courbes dâindiffĂ©rence dâun consommateur.
Les propriétés des CI :
Les CI ont plusieurs propriĂ©tĂ©s. Plus elles sont loin de lâorigine, plus la satisfaction retirĂ©e par le consommateur est Ă©levĂ©e. Elles ont une pente nĂ©gative, sont convexes et nâont aucune intersection entre elles. Revenons plus particuliĂšrement sur la convexitĂ© des prĂ©fĂ©rences.
La convexité des préférences
Les courbes dâindiffĂ©rence que nous avons tracĂ©es ont une forme particuliĂšre, qui reflĂšte une hypothĂšse supplĂ©mentaire gĂ©nĂ©ralement faite sur les prĂ©fĂ©rences des consommateurs : Lâensemble des vecteurs de consommation que le consommateur juge prĂ©fĂ©rable ou Ă©quivalent Ă une courbe dâindiffĂ©rence donnĂ©e est un ensemble convexe.
Quantités de bien 2 B
A C
Courbe d'indifférence
QuantitĂ©s de bien 1 En dâautres termes, si deux vecteurs de consommation, B et C, sont jugĂ©s prĂ©fĂ©rables ou Ă©quivalents Ă A, alors toutes combinaisons linĂ©aires de B et C â câest Ă dire tout vecteur de
5
consommation correspondant Ă un point situĂ© sur le segment BC â est Ă©galement jugĂ© prĂ©fĂ©rable ou Ă©quivalent Ă A.
Lorsque les courbes dâindiffĂ©rence vĂ©rifient cette hypothĂšse de convexitĂ©, nous dirons simplement que les prĂ©fĂ©rences du consommateur sont convexes.
HYP 6 . les préférences du consommateur sont convexes. Nous ferons cette hypothÚse pour la suite du cours.
Cette hypothĂšse est une hypothĂšse forte, qui reflĂšte le fait que le consommateur nâest pas monomaniaque. Le consommateur prĂ©fĂšre Ă deux paniers quâil considĂšre comme Ă©quivalents, un « mĂ©lange » de ces deux paniers, mĂ©lange formĂ© par une fraction de lâun et de lâautre, la somme de ces fractions Ă©tant Ă©gale Ă 1.
Remarquons que rien ne permet dâexclure le cas oĂč les courbes dâindiffĂ©rence ne seraient pas convexes :
q2
q1 Ce cas nâest nullement aberrant : il peut apparaĂźtre lorsque le consommateur nâaime pas les mĂ©langes des deux biens considĂ©rĂ©s : il est monomaniaque. Ainsi il peut prĂ©fĂ©rer dĂ©tenir du lait ou de la biĂšre, mais pas un mĂ©lange des deux.
1.3 Les types de préférences Biens complémentaires et biens substituables
Considérons deux biens qui sont combinés selon une certaine proportion fixe par un consommateur donné : par exemple le café et le sucre. A chaque tasse de café correspond deux morceaux de sucre.
Soit le panier A = (1,2) (une tasse de cafĂ©, deux morceaux de sucre). Si on donne un troisiĂšme morceau de sucre au consommateur, il ne lui servira Ă rien. Par consĂ©quent le panier B = (1,3) est sur la mĂȘme courbe dâindiffĂ©rence que A. Plus gĂ©nĂ©ralement, tous les paniers de biens comportant une tasse de cafĂ© et plus de deux sucres seront considĂ©rĂ©s par le consommateur comme Ă©quivalent Ă A. Ils sont reprĂ©sentĂ©s par la demi-droite Av.
On peut faire le mĂȘme raisonnement Ă partir des paniers de bien avec 2 morceaux de sucre et plus de cafĂ©âŠ
Représentation graphique : Sucre v
2 v'A
1 CafĂ© Par consĂ©quent, la carte dâindiffĂ©rence sera ici formĂ©e par un ensemble de « droites coudĂ©es ». On dit alors quâil y a stricte complĂ©mentaritĂ© entre les biens.
6
Selon que ce coude est plus ou moins accentué on parle de biens « plutÎt complémentaires » ou « plutÎt substituables ».
q2
"biens plutÎt substituables""biens plutÎt complémentaires"
q1 Les biens indésirables
Un bien indĂ©sirable est un bien que le consommateur nâaime pas. Pour compenser le consommateur de lâaugmentation du bien indĂ©sirable, il faut lui donner plus de bien dĂ©sirable. La CI est alors une droite croissante.
Les biens neutres
Un bien est dit neutre si le consommateur ne sâen prĂ©occupe pas du tout. La CI est alors une droite verticale.
2 La fonction dâutilitĂ© 2.1 DĂ©finition Retraduction de ce qui prĂ©cĂšde avec le concept de fonction dâutilitĂ©.
Nous avons prĂ©sentĂ© lâessentiel de la thĂ©orie du consommateur Ă partir de la notion de relation de prĂ©fĂ©rence en nous appuyant sur lâhypothĂšse fondamentale que le consommateur Ă©tait capable de classer tous les paniers de biens selon cette relation. Ce qui nous a permis dâintroduire les notions de courbe dâindiffĂ©rence, de taux marginal de substitution et de convexitĂ© des prĂ©fĂ©rences
Nous allons maintenant devoir parler des fonction dâutilitĂ© reprĂ©sentant les prĂ©fĂ©rences du consommateur. Elles nous servirons Ă prĂ©senter la thĂ©orie du consommateur. Elles sont aussi dâun maniement plus facile, notamment au niveau mathĂ©matique (grĂące au calcul diffĂ©rentiel), que la relation de prĂ©fĂ©rence.
DĂ©finition : On appelle fonction dâutilitĂ© une fonction U qui associe Ă chaque panier de bien Q un nombre non nĂ©gatif U(Q). Cette fonction permet de mesurer la satisfaction des consommateurs, comme si celle-ci Ă©tait un nombre.
On peut chercher Ă reprĂ©senter ces prĂ©fĂ©rences et la notion de fonction dâutilitĂ© trouve ici son importance. On dira alors que la fonction U(x) reprĂ©sente les prĂ©fĂ©rences du consommateur si elle reflĂšte effectivement ses prĂ©fĂ©rences. U(x1) â„ U(x2) si x1 â„ x2 U(x1) = U(x2) si x1 ~x2 ATTENTION : ce qui importe ici ce nâest pas la quantification de lâutilitĂ© en tant que telle, mais simplement le fait quâune fonction dâutilitĂ© est en mesure de traduire analytiquement les
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prĂ©fĂ©rences ordinales du consommateurs. Toute fonction dâutilitĂ© compatible avec ces prĂ©fĂ©rences fait donc lâaffaire. La fonction U nâest donc pas dĂ©finie de maniĂšre unique. Comme seul le classement des paniers importe, il nâexiste pas une façon unique dâattribuer des niveaux dâutilitĂ© aux diffĂ©rents paniers de biens que le consommateur peut envisager de consommer. UÂČ et U1/2 vĂ©rifient Ă©galement cette Ă©quivalence entre prĂ©fĂ©rences individuelles et utilitĂ©. Elles « dĂ©forment » lâĂ©chelle de prĂ©fĂ©rence mais ne changent pas le classement des paniers des biens sur cette Ă©chelle. Plus gĂ©nĂ©ralement, on voit que les fonctions dâutilitĂ© construites Ă partir dâune relation de prĂ©fĂ©rence donnĂ©e ne sont dĂ©finies quâĂ une fonction croissante prĂšs. Si nous pouvons trouver une fonction dâutilitĂ© qui reflĂšte les prĂ©fĂ©rences dâun consommateur, nous pouvons en trouver une infinitĂ© : toute transformation monotone (croissante ou dĂ©croissante) de la fonction dâutilitĂ© est aussi une fonction dâutilitĂ© valide. Une transformation monotone est reprĂ©sentĂ©e habituellement par une fonction f(u) qui transforme chaque nombre u en un nombre f(u) de telle sorte que le classement entre les nombres soit respectĂ©. Câest Ă dire que si u1>2 => f(u1)>f(u2). Par exemple multiplication par un nombre positif ; porter la fonction Ă une puissance impaire Dâun point de vue graphique, une fonction dâutilitĂ© va permettre dâattribuer des valeurs aux courbes dâindiffĂ©rence. Au fur et Ă mesure que lâon se dĂ©place vers des courbes dâindiffĂ©rence situĂ©es aux Nord-Est, on passe Ă des courbes dâindiffĂ©rences reflĂ©tant une utilitĂ© de plus en plus grande. 2.2 Construction Partant dâun ordre de prĂ©fĂ©rence, pouvons-nous toujours construire une fonction dâutilitĂ© reflĂ©tant cet ordre (i.e. qui classe les paniers de biens dans le mĂȘme ordre) ? LA rĂ©ponse est nĂ©gative, notamment si les hypothĂšses que nous avons retenu jusquâici concernant les prĂ©fĂ©rences des consommateurs ne sont pas remplies. ConsidĂ©rons par exemple un individu dont les prĂ©fĂ©rences ne sont pas transitives : A>B>C>A : exemple du mĂ©tro/bus/auto. Il est alors impossible de trouver une fonction dâutilitĂ© u( ) correspondant Ă ces prĂ©fĂ©rences et attribuant une mesure de lâutilitĂ© aux paniers A, B, C de maniĂšre Ă avoir u(A)>u(B)>u(C)>u(A). u(A) ne peut ĂȘtre Ă la fois supĂ©rieure et infĂ©rieure Ă u(B) !!! Si nous Ă©liminons les cas « anormaux » et que donc nous retenons les hypothĂšses que nous avons avancĂ©s dans le cours concernant les prĂ©fĂ©rences des consommateurs. Quelques exemples :
âą U(x1,x2) = x1.x2
8
1,00
0,500,33
0,25 0,20 0,17 0,14 0,13 0,11 0,10
2,00
1,00
0,670,50
0,40 0,33 0,29 0,25 0,22 0,20
3,00
1,50
1,00
0,750,60
0,50 0,43 0,38 0,33 0,30
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
4
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
k=1
SĂ©rie1
k=2
k=3
Si lâon passe maintenant Ă une fonction dâutilitĂ© de type U(x1,x2) = (x1.x2)ÂČ on obtiendra exactement les mĂȘmes courbes dâindiffĂ©rence Ă la diffĂ©rence prĂšs que les courbes ne reprĂ©senterons plus les mĂȘmes niveaux dâutilitĂ© (k=1 ;k=4 ;k=9) !!! Cela nâa aucune importance puisque le concept dâutilitĂ© retenu est un concept ordinal. âą U(x1,x2) = ax1+bx2. Les paramĂštres a et b sont des nombres positifs. Il mesure la
valeur que le consommateur attribue aux biens 1 et 2. Cette fonction dâutilitĂ© reprĂ©sente le cas de biens substituts parfaits. La substitution du bien x1 au bien x2 se fait toujours Ă un taux constant.
âą U(x1,x2) = min (x1,x2). Cette fonction dâutilitĂ© reprĂ©sente la cas de biens parfaitement substituables. Dans le cas que nous avons retenu du sucre et du cafĂ© (2 sucres pour un cafĂ©), la fonction dâutilitĂ© associĂ©e pourrait sâĂ©crire : U(x1,x2) = min (x1,0,5 x2).
âą Les prĂ©fĂ©rences Cobb-Douglass : il sâagit dâune fonction dâutilitĂ© couramment utilisĂ©e :
U(x1,x2) = x1c.x2
d oĂč c et d sont des nombres positifs reflĂ©tant les prĂ©fĂ©rences des consommateurs. Les courbes dâindiffĂ©rence correspondant Ă cette fonction dâutilitĂ© ont la forme « idĂ©ale » que nous avons Ă©voquĂ© auparavant dans le cours. Elles sont monotones (partout dĂ©croissantes) et convexes. Notez que lâon peur par une transformation croissante simple (en portant la fonction U Ă la puissance 1/(c+d) obtenir une fonction dâutilitĂ© plus simple et Ă©quivalente Ă la prĂ©cĂ©dente du type : U(x1,x2) = x1
a.x21-a
2.3 LâutilitĂ© marginale La notion dâutilitĂ© marginale a jouĂ© un rĂŽle important dans lâĂ©laboration de la thĂ©orie nĂ©o-classique (appelĂ©e aussi « marginaliste »).
DĂ©finition : lâutilitĂ© marginale est lâutilitĂ© supplĂ©mentaire procurĂ©e par une augmentation unitaire de la consommation de lâun des biens.
9
LâutilitĂ© marginale est positive ou nulle pour tous les biens : plus jâen possĂšde et plus je suis heureux. Mais sa valeur nâa aucun sens particulier ! Une utilitĂ© marginale peut valoir 0,001 et transporter de bonheur le consommateur : tout dĂ©pend du choix particulier de la fonction dâutilitĂ©.
MathĂ©matiquement, lâutilitĂ© marginale du bien 2 sâobtient en dĂ©rivant la fonction dâutilitĂ© du consommateur par rapport Ă la variable q2 :
Um,2 = 22
,21
2
21 q'Uq
...)q,q(Uq
,...)2qq,q(U==
+â
ââ
â
Le rapport de gauche dĂ©pend de delta q2. Pour avoir une valeur ponctuelle, on passe Ă la « limite » en faisant tendre delta q2 vers 0. On calcul cela avec la dĂ©rivĂ©e partielle de la fonction dâutilitĂ©.
DĂ©finition : Si la fonction dâutilitĂ© U est dĂ©rivable en Q, on appelle utilitĂ© marginale du bien i en Q la dĂ©rivĂ©e partielle en Q de U par rapport Ă sa i-Ăšme variable.
3 Le taux marginal de substitution DĂ©finition : le taux marginal de substitution du bien 2 au bien 1 est la quantitĂ© de bien 2 Ă laquelle un individu est prĂȘt Ă renoncer pour obtenir une unitĂ© supplĂ©mentaire de bien 1, sa satisfaction restant inchangĂ©e â i.e. on reste sur la mĂȘme courbe dâindiffĂ©rence.
Ă° Le taux marginal de substitution est donc un taux dâĂ©change tel que le consommateur demeure sur la mĂȘme courbe dâindiffĂ©rence.
Ă° Attention : il sâagĂźt dâun taux dâĂ©change subjectif, puisquâil dĂ©pend de la forme des courbes dâindiffĂ©rence du consommateur considĂ©rĂ©, ainsi que du panier de bien auquel on se situe pour apprĂ©cier ce taux dâĂ©change.
Graphiquement : 1.2 : L'utilité ou comment modéliser les préférences
On appelle taux marginal de substitution du bien 2 au bien 1 au point (x1,x2) le rapport entre : - la quantité additionnelle de bien 2 permettant de compenser une perte en quantité de bien 1- et cette perte en quantité de bien 1.
1
2211/2 ),(
xx
xxTMSââ
â=
A mesure que la perte en quantité de bien 1 tend vers 0, le TMS tend vers la pente de la tangente à la courbe d'indifférence au point (x1,x2) .
10
1.2 : L'utilité ou comment modéliser les préférences
§ Le taux marginal de substitution.
2x
1xââ2xâ+
Mathématiquement :
TMS (Q) = 1
2
1 qq
0qlim
ââ
ââ
â
Le TMS est donc une fonction de A. Il varie lorsquâon se dĂ©place sur une mĂȘme courbe dâindiffĂ©rence. Ainsi on peut voir que lorsque A se dĂ©place de « gauche Ă droite » sur la courbe dâindiffĂ©rence, la valeur absolue de la pente de la tangente en A Ă cette courbe dĂ©croĂźt.
DâoĂč le rĂ©sultat suivant :
Si le taux marginal de substitution est partout dĂ©fini, il y a convexitĂ© des prĂ©fĂ©rences si et seulement si ce taux est dĂ©croissant le long des courbes dâindiffĂ©rence, parcourues de gauche Ă droite.
La vitesse de variation du TMS peut dépendre du type de bien considéré. Ce qui nous amÚne à introduire les notions de biens complémentaires et de biens substituables.
Utilité et TMS
Une fonction dâutilitĂ© Ă©tant donnĂ©e, comment calculer le TMS du bien 2 au bien 1 ?
LâĂ©quation dâune courbe dâindiffĂ©rence de niveau U sâĂ©crit :
)q,q(UU 21=
Or nous avons vu que le TMS Ă©tait la pente, en valeur absolue, dâune certaine tangente (au point oĂč lâon calcule le TMS).
11
1.2 : L'utilité ou comment modéliser les préférences
§ Le taux marginal de substitution et fonction d'utilité
Si ( )1
211 ,xu
xxUmââ= alors ( ) 1211 ., xxxUmu â=â
Pour dĂ©terminer le TMS, on cherche 2xâ1xâ et tels que
car lâutilitĂ© est constante. On en dĂ©duit :
( ) ( ) 0.,., 22121211 =â+â=â xxxUmxxxUmu
( )( )212
211
1
2
;;xxUmxxUm
xx â=
ââ
( )( )212
211
1
21/2 ;
;xxUmxxUm
xx
TMS =ââ
â=
Le choix du consommateur revient donc Ă :
TMS ( Q ) = p1/p2 = 2
1
q'Uq'U
4 La contrainte budgétaire
Supposons toujours pour simplifier les choses, que lâon raisonne dans une Ă©conomie Ă deux biens. Les biens 1 et 2 ont un prix p1 et p2. Le consommateur est supposĂ© avoir des ressources initiales qui lui procurent un revenu. Le revenu du consommateur est notĂ© R. Si le consommateur utilise tout son revenu pour acheter les biens 1 et 2, lâensemble des paniers (q1,q2) quâil peut acheter avec R doit vĂ©rifier la contrainte de revenu :
p1 q1 + p2 q2 = R
avec q1 â„ 0 et q2 â„ 0
Représentons cela graphiquement : bien 2
A
p2
p1 B bien 1 La contrainte de revenu est représentée graphiquement par le segment de droite AB perpendiculaire au vecteur prix P = (p1, p2). Le triangle OAB représente le domaine des consommations réalisables pour le consommateur.
12
L'ensemble budgĂ©taire reprĂ©sente lâensemble des paniers de consommation accessibles au consommateur. La droite de budget (contrainte budgĂ©taire) reprĂ©sente l'ensemble des paniers de consommation qui coĂ»tent exactement R
âą Si on a n biens xi de prix pi, la droite budgĂ©taire dâun consommateur sâĂ©crit :
âą Lorsquâil nâa que 2 biens cette contrainte devient
La droite de budget a donc une pente Ă©gale Ă âp1/p2, une ordonnĂ©e Ă lâorigine Ă©gale Ă R/p2 et une abscisse Ă©gale Ă R/p1.
DiffĂ©rents chocs peuvent affecter la droite de budget. Une augmentation du revenu dĂ©place la droite de budget vers le haut et parallĂšlement Ă elle-mĂȘme. Une augmentation de p1 accentue la pente de la droite, et une augmentation de p2 aplatit la droite de budget. Les taxes, subventions et rationnement modifient la pente et la position de la CB en changeant les prix payĂ©s par les consommateurs.
5 Le choix optimal du consommateur Le problĂšme du consommateur apparaĂźt maintenant assez simple : Ă©tant donnĂ© son revenu, le consommateur doit choisir le panier de bien pour lequel il se trouve sur la courbe dâutilitĂ© lui procurant le plus de satisfaction.
Si les courbes dâindiffĂ©rence sont de type hyperbolique, on voit que le panier optimal Q se trouve sur la courbe dâindiffĂ©rence tangente Ă la droite de revenu AB.
bien 2A
Qbarre
p2
p1 B bien 1 Or nous avons vu que le TMS Ă©tait la valeur absolue de la pente de la tangente en un point Ă une courbe dâindiffĂ©rence. Ceci nous amĂšne au rĂ©sultat suivant :
Si les courbes dâindiffĂ©rence du consommateur sont de « type hyperbolique », le panier de biens rĂ©alisable Q quâil prĂ©fĂšre, pour un revenu donnĂ©, doit vĂ©rifier la relation :
TMS ( Q ) = p1/p2
A lâoptimum, le panier de bien qui optimise le bien-ĂȘtre du consommateur est celui qui Ă©galise le taux dâĂ©change subjectif du consommateur au taux dâĂ©change objectif du marchĂ©.
â==
n
1iiixpR
21
2
12
2211
pR
xpp
x
Rxpxp
+â=
=+
13
En effet, supposons quâen Q, le TMS (Q) = 2, alors que le rapport des prix est Ă©gal Ă 1. Le consommateur est donc prĂȘt Ă donner au maximum deux unitĂ©s de bien 2 contre une unitĂ© du bien 1, alors que le taux dâĂ©change du marchĂ© est Ă©gal Ă 1. Dans ces conditions, il a intĂ©rĂȘt Ă acheter plus de bien 1 en cĂ©dant du bien 2 et ce jusquâau moment oĂč il atteint le panier Q , oĂč son taux subjectif est Ă©gal au taux de marchĂ©, donnĂ© par le rapport des prix : il est alors au plus haut sur son Ă©chelle de prĂ©fĂ©rence et nâa plus intĂ©rĂȘt Ă faire des Ă©changes.
Le cas général
ConsidĂ©rons Ă prĂ©sent un consommateur susceptible dâacquĂ©rir n biens. Soit xh, la quantitĂ© de biens h consommĂ© par lâagent.
Un vecteur de consommation sâĂ©crit :
x = (x 1, x2, x3,âŠ, xh, âŠ, xn)
Le consommateur associe Ă tout vecteur de consommation un certain niveau de satisfaction dĂ©fini par la fonction dâutilitĂ© :
U = U(x 1, x2, x3,âŠ, xh, âŠ, xn)
Le choix du consommateur est limitĂ© par l efait que celui-ci ne peut dĂ©penser davantage que son revenu. Le vecteur x = (x1, x2, x3,âŠ, xh, âŠ, x n) doit donc respecter lâĂ©galitĂ© suivante :
p1x1 + p2x2 + ⊠+ pnxn = R
dĂ©pense en bien 1 + dĂ©pense en bien 2 + âŠ. = Revenu disponible.
En résumé le consommateur doit :
Max U(x1, x2, x3,âŠ, xh, âŠ, xn)
Sous la contrainte budgétaire
p1x1 + p2x2 + ⊠+ pnxn = R
Nous sommes donc conduit Ă caractĂ©riser le choix optimal du consommateur comme solution dâun problĂšme de maximisation sous contrainte dont les variables sont x1, x2, x3,âŠ, xh, âŠ, xn
La solution optimale peut ĂȘtre trouvĂ©e par la mĂ©thode du multiplicateur de Lagrange.
Le lagrangien du problĂšme L sâĂ©crit :
L = U(x1, x2, x3,âŠ, x h, âŠ, xn)+ λ ( R - p1x1 + p2x2 + ⊠+ pnxn)
OĂč λ est un multiplicateur de lagrange associĂ© Ă la contrainte budgĂ©taire.
La solution optimale du problÚme vérifie les conditions :
0)xn,...,1x(xhL
=ââ
pour h=1,âŠ,n.
Soit ici : 0ph)xn,...,1x(xhU
=âââ
λ pour h=1,âŠ,n.
14
Ce qui implique :
λ=ââ
==ââ
=ââ
pnxnU
....
2p2x
U
1p1x
U
On retrouve alors la rĂšgle de lâĂ©galisation des utilitĂ©s marginales pondĂ©rĂ©es par les prix :
pk/ph
xkUxhU
=
ââââ
soit TMSk/h = rapport des prix.
GĂ©nĂ©ralement on travaille sur deux biens, ce qui permet dâappliquer cette mĂ©thode, mais aussi une simple mĂ©thode par substitution, moins Ă©lĂ©gante pour trouver les vecteurs de consommation maximisant lâutilitĂ© du consommateur.
Remarque : La condition de tangence est-elle toujours nécessaire ? Non, il y a deux exceptions. Lorsque les CI sont coudées (compléments parfaits) et dans le cas de solutions en coins (notamment quand les préférences sont concaves.
6 La demande
Nous venons de voir que le choix optimal du consommateur dépend de son revenu et du prix des biens. Nous allons maintenant nous intéresser aux fonctions de demande qui expriment les quantités optimales consommées de chaque bien en fonction des prix et du revenu auxquels le consommateur est confronté. Pour cela, nous allons nous intéresser dans cette partie du cours aux conséquences des variations de revenu et de prix sur les choix optimaux du consommateur.
6.1 Variation du revenu du consommateur Etudions tout dâabord la rĂ©action de la demande dâun consommateur Ă une variation de son revenu. Nous allons comparer les choix optimaux des consommateurs pour des niveaux de revenu diffĂ©rents. Supposons pour lâinstant que les prix nâĂ©voluent pas et restent inchangĂ©s.
Evolution de la droite de budget
15
x2R3/p2
R2/p2R1/p2
R1/p1 R2/p1 R3/P1 x1 avec R3>R2>R1. Lâaugmentation du revenu quand les prix sont maintenus constants entraĂźne un dĂ©placement de la droite de budget vers le haut.
Impact sur la demande
Quel est dĂšs lors lâeffet de ce dĂ©placement sur la demande ? Plusieurs cas sont envisageables, selon les prĂ©fĂ©rences et donc la fonction dâutilitĂ© du consommateur considĂ©rĂ©. Lâaugmentation des revenus peut entraĂźner une baisse de la demande dâun bien donnĂ© ou une augmentation de la demande dâun bien donnĂ©.
x2R3/p2 Courbe de consommation-revenu
R2/p2R1/p2
R1/p1 R2/p1 R3/P1 x1
En joignant les points qui correspondent aux paniers optimaux du consommateur Ă mesure que son revenu augmente, nous obtenons la courbe de consommation-revenu. Dans le cas retenu ici, nous voyons que la consommation des biens x1 et x2 augmentent avec lâaugmentation de revenu du consommateur. On parle alors de biens normaux (les biens normaux sont aussi appelĂ©s parfois les biens supĂ©rieurs !)
DĂ©finition 1. : un bien normal est un bien pour lequel la demande augmente lorsque le revenu du consommateur augmente.
Définition 2. : un bien inférieur est un bien pour lequel la consommation diminue à mesure que le revenu du consommateur augmente.
RQ1. : les biens infĂ©rieurs ne sont pas anormaux, mais correspondent Ă des cas nombreux et bien rĂ©els : la plupart des biens de faible qualitĂ© remplacĂ©s par des biens de qualitĂ© supĂ©rieur Ă mesure que lâaugmentation du revenu du consommateur le permet : consommation de nouilles, patates⊠voyage en train vs avion ; margarine et beurreâŠ
RQ2. : notez bien que le fait quâun bien soit infĂ©rieur ou non dĂ©pend du niveau de revenu considĂ©rĂ©. Des personnes particuliĂšrement pauvres pourraient trĂšs bien dĂ©cider de consommer plus de patates et de nouilles avec une augmentation faible de leur revenu. Il se peut que ce soit seulement Ă partir dâun certain niveau de revenu que leur consommation baisse.
16
Courbe dâEngel
Nous pouvons reprĂ©senter maintenant la consommation de bien x1 et x2 en fonction du niveau de revenu considĂ©rĂ© pour le consommateur. On parle alors de courbes dâEngel. Il y a une courbe dâEngel pour chaque bien considĂ©rĂ©.
x2R3/p2 Courbe de consommation-revenu
R2/p2R1/p2
R1/p1 R2/p1 R3/P1 x1 =>x1 x2
R1 R3 R R1 R3 R
On dĂ©rive directement les courbes dâEngel en fonction de la courbe de consommation-revenu.
On a supposĂ© dans notre graphique que le revenu doublait en passant de R1 Ă R3. Or on constante que lorsque le revenu double, lâĂ©volution de la consommation des biens peut plus que doubler ou moins que doubler.
DĂ©finition : On appelle biens prioritaires (ou biens de nĂ©cessitĂ©), les biens pour lesquels la consommation augmente moins vite que le revenu. Il sâagit gĂ©nĂ©ralement des biens de premiĂšre nĂ©cessitĂ©. (costumes, taille du logement : il est peu probable que lâon multiplie par 2 ces consommations avec un doublement du revenu)
DĂ©finition : On appelle biens de luxe, les biens pour lesquels la consommation augmente plus vite que le revenu (vacances, biens durables, livres cinĂ©maâŠ).
6.2 Variation des prix et types de biens. ConsidĂ©rons maintenant lâimpact des variations de prix sur les choix optimaux des consommateurs.
Evolution de la droite de budget et impact sur la demande
Intuitivement, on pourrait sâattendre Ă ce quâune variation du prix Ă la hausse dâun bien x rĂ©duise la demande dâun consommateur. Il sâagit lĂ du cas normal. Mais lĂ encore, des exceptions existent qui vont Ă lâencontre de lâintuition premiĂšre.
17
x2
R/p2Courbe de consommation-prix
R/p11 R/P12 R/P13 x1
Avec p11>p12>p13, trois prix successifs pour le bien 1. La courbe de consommation-prix montre comment Ă©volue le vecteur de consommation optimal Ă mesure que le prix du bien 1 augmente. On observe sur cette figure que la consommation du bien 1 augmente Ă mesure que le prix du bien 1 baisse. Quant Ă lâĂ©volution du bien 2, notez que celle-ci nâest pas uniforme puisque selon les Ă©volutions du prix du bien 1, la consommation de bien 2 augmente ou diminue !
Les différents types de biens
DĂ©finition : On appelle bien GIFFEN, un bien pour lequel la demande diminue lorsque le prix diminue. Câest le paradoxe de Giffen, qui provient du fait que Robert Giffen avait observĂ© que les paysans irlandais avaient augmentĂ© leur consommation de pommes de terre pendant la famine de 1850 alors mĂȘme que le prix de ce bien avait augmentĂ©.
Les autres biens seront considĂ©rĂ©s comme ordinaires. Leur quantitĂ© augmente lorsque le prix du bien diminue. Hormis ce cas exceptionnel (biens Giffen) la loi selon laquelle la consommation dâun bien diminue lorsque le prix de ce bien augmente est une propriĂ©tĂ© tout Ă fait gĂ©nĂ©rale. Les effets prix croisĂ©s, permettent quant Ă eux de dĂ©terminer si les biens sont des substituts bruts ou des complĂ©ments bruts.
Une typologie des biens
La demande augmente La demande diminue
Quand le revenu augmente Bien normal (ou supérieur) Bien inférieur
Quand le prix augmente Bien Giffen Bien ordinaire
Quand le prix de lâautre bien augmente
Biens substituables Biens complémentaires
6.3 Les fonctions de demande DĂ©finition : les fonctions de demande expriment les choix optimaux du consommateur en fonction des prix unitaires des biens et du revenu dont le consommateur dispose. Pour une fonction dâutilitĂ© particuliĂšre, calculer les fonctions de demande revient donc Ă calculer les consommations optimales en exprimant celles-ci en fonction des prix et du revenu.
18
Exemple :
R = 500, U(x1, x2) = x1.x2 ; p1=1 ; p2=2
On fait le lagrangien et on obtient Ăš x1* = 500/2p1 x2* = 500/2p2
Les consommations optimales sont exprimées en fonction des prix et du revenu.
Utilité en fonction des quantités de biens 2 consommés Utilité en fonction des quantités de biens 1 consommés
(les quantités de biens 1 étant données par la contrainte budgétaire) (les quantités de biens 1 étant données par la contrainte budgétaire)
x2* = 125 x1*=250
Utilité
0
5000
10000
15000
20000
25000
30000
35000
0 25 50 75 100 125 187,5 225 250
Utilité
Utilité
0
5000
10000
15000
20000
25000
30000
35000
500 450 400 350 300 250 125 50 0
Utilité
On raisonnera parfois sur une demande globale sur un marchĂ©, et non pas sur la demande individuelle dâun consommateur.
Définition : la demande globale pour un bien donné vaut la somme de toutes les demandes individuelles ; elle apparaßt ainsi comme une fonction des différentes variables qui définissent les demandes individuelles.
On parlera donc dâune Ă©volution de la demande globale en fonction de prix uniques et de lâĂ©volution des revenus au niveau globale, en supposant que la rĂ©partition du revenu entre les diffĂ©rents individus qui composent la population ne change pas (sinon, lâĂ©volution de la rĂ©partition peut jouer sur la demande finale selon que les riches, les pauvres, les habitants du nord ou du sud soient ceux qui profitent essentiellement des Ă©volutions de revenus).
6.4 Les Ă©lasticitĂ©s. Nous avons remarquĂ© jusquâici que les variations de consommation dâun bien rĂ©sultant dâune variation de prix ou de revenu sont nombreuses et diverses. Elles peuvent diffĂ©rer trĂšs largement dâun bien Ă un autre (dâun individu Ă un autre aussi).
Bien que nous Ă©tudiions la thĂ©orie de la demande de façon Ă pouvoir systĂ©matiser lâanalyse du comportement des consommateurs et amĂ©liorer notre comprĂ©hension de leur choix (lorsque ceux-ci recherche la maximisation de leur utilitĂ©), nous lâĂ©tudions Ă©galement parce quâelle va jouer un rĂŽle central dans lâanalyse de la thĂ©orie des marchĂ©s.
La notion dâĂ©lasticitĂ© prix et dâĂ©lasticitĂ© revenu va nous permettre de mesurer cette plus ou moins grande sensibilitĂ© de la demande aux variations de prix et de revenu. Et cette plus ou moins grande sensibilitĂ© de la demande aux variations de revenus et de prix sera centrale dans notre comprĂ©hension du fonctionnement des marchĂ©s.
19
Elasticité revenu.
Définition : On appelle élasticité revenu de la demande en bien h le rapport de la variation relative de la consommation de bien h à la variation relative du revenu.
RR
xx
e h
h
venuhRe â
â
=
On peut Ă©galement dire que lâĂ©lasticitĂ© revenu mesure le pourcentage de variation de consommation de bine h qui rĂ©sulte dâune augmentation de 1% du revenu du consommateur. Dans le cas dâune Ă©lasticitĂ© Ă©gale Ă 10, une augmentation de 1% du revenu augmente la consommation de 10% pour le bien h.
On peut aussi calculer cette élasticité pour une variation infinitésimale de revenu en passant par la dérivée partielle de la fonction de demande :
xhR
.Rxh
e venuhRe ââ
=
Ceci nous conduit Ă une classification des biens de consommation :
⹠Si eRh < 0 : le bien h est un bien inférieur
⹠Si 0<eRh < 1 : le bien h est un bien normal dont le coefficient budgétaire diminue lorsque le revenu augmente
âą Si eRh > 1 : le bien h est un bien de luxe.
Elasticité prix-directe
DĂ©finition : On appelle Ă©lasticitĂ© prix directe de la demande en bien h le rapport de la variation relative de la consommation de bien h Ă la variation relative du prix du bien h. En fait, il sâagit dâune mesure de la sensibilitĂ© de la demande aux variations du prix du bien h.
La demande est dite élastique ou inélastique.
Aborder ici les intĂ©rĂȘt de cette notion pour la concurrence sur un marchĂ©, la taxation de certains produitsâŠ.
h
h
h
h
prixh
ppxx
eâ
â
=
En passant par la dérivation de la fonction de demande on obtient :
xhp
.pxh
e h
hixPr â
â=
20
Il nây a que pour les biens Giffen que cette Ă©lasticitĂ© est positive. Pour tous les autres biens elle est nĂ©gative.
RQ : Attention les Ă©lasticitĂ©s ne valent quâaux point oĂč on les calcule.
Un exemple :
Soit la demande de bien 1 donnĂ©e par D1 = a â bp1. LâĂ©lasticitĂ© prix de la demande en bien 1 est donc donnĂ©e par âb.(p1/x1)
Prix
|eprix| >1
|eprix| = 1
|eprix| <1
QuantitĂ©s b est ici environ Ă©gal Ă 1 (pente de â1)
LâĂ©lasticitĂ© augmente en fonction de p1/x1 !!!
Les élasticités-prix croisées
La demande dâun bien dĂ©pend non seulement du revenu et de son prix mais aussi du prix des autres biens. Les Ă©lasticitĂ©s prix-croisĂ©es permettent de mesurer lâinfluence du prix des autres biens sur la demande dâun bien donnĂ©.
Définition : On appelle élasticité-prix croisée de la demande en bien h par rapport au prix du bien k le rapport de la variation relative de la consommation de bien h à la variation relative de prix du bien k.
pkpxx
ek
h
h
k/prixh â
â
=
xhpk
.pkxh
k/he ixPr ââ
=
Lorsque cette Ă©lasticitĂ© croisĂ©e est positive, on dira quâil y a une substituabilitĂ© brute du bien h au bien k.
Une propriété de la demande des consommateurs :
Il nây a pas dâillusion monĂ©taire.
La demande dâun bien Ă©mise par un agent qui maximise son utilitĂ© aux prix p1 p2 donnĂ©s, et qui a un revenu R est identique Ă la demande de ce bien lorsque lâensemble des prix et le
21
revenu de lâagent sont multipliĂ©s par une constante k. Si lâon multiplie tous les prix dâune Ă©conomie et les revenus de tous les agents par une constante k, la demande de biens ne changera pas (pas dâimpact du passage Ă lâEuro !!!)
Montrer que la droite de budget change avec la multiplication des prix par 2 et revient Ă sa place initiale une fois les revenus multipliĂ©s eux â aussi par 2.
7 Les décompositions de Slutsky et de Hicks
En rĂ©alitĂ© deux effets interviennent simultanĂ©ment sur les variations de demande lorsque lâon fait varier le prix. Dâun cĂŽtĂ© un effet substitution et de lâautre un effet revenu. Illustrons cela.
x2
R/P2
A'A
x1R/p1 R/p1'
Prenons le cas dâune diminution du prix du bien 1 : p1â<p1. La consommation optimale de bien 1 augmente avec la baisse du prix du bien 1.
Deux effets interviennent ici dans cette Ă©volution :
âą A la suite de la baisse du prix du bien 1, lâindividu est en mesure dâatteindre une courbe dâindiffĂ©rence plus Ă©levĂ©e. Sa satisfaction va donc augmenter. Lâindividu est en quelque sorte plus riche, car le pouvoir dâachat de son revenu a augmentĂ© du fait de la baisse du prix p1. Cette augmentation du pouvoir dâachat devrait le conduire Ă consommer des quantitĂ©s plus Ă©levĂ©es de chacun des deux biens 1 et 2 (au moins si les bines considĂ©rĂ©s sont des biens normaux).= effet revenu.
âą Dâautre part, la baisse du prix du bien 1 rend la consommation de ce bien plus intĂ©ressante par rapport Ă la consommation de bien 2 (effet substitution).
Notez que les deux effets se cumulent dans le sens dâune plus grande consommation de bien 1. Au contraire, ils vont en sens inverse dans le cas de lâĂ©volution de la consommation de bien 2.
Deux méthodes permettent de décomposer les effets substitution et les effets revenu (Hicks et Slutsky).
Commençons par la méthode de Hicks. Essayons de distinguer ces deux effets graphiquement.
22
E. Walkowiak - L1 Université Paris 12- 2008 188
La variation du prix et effet de substitution de Hicks
x2
x1
U=15
ÂE'
U=10
ÂE
EââÂ
? Xâ? X
? X = q2 â q0 Effet de substitution
x1 x1ââ
? Xâ = q1 â q2 Effet revenu
x1â
Supposons dans un premier temps que la baisse du prix de p1 Ă p1â sâaccompagne dâune variation de revenu du consommateur qui soit telle que la satisfaction du consommateur reste Ă son niveau initial. Cette « variation compensatrice » du revenu dĂ©place la droite de budget du consommateur jusque au point de consommation optimal Eââ.
Le passage de E Ă Eâ peut alors ĂȘtre dĂ©composĂ© en deux effets :
âą le passage de E Ă Eââ est appelĂ© effet de substitution. Il montre comment se modifient les choix du consommateur Ă la suite dâune variation de prix en supposant que ce changement de prix nâa pas eu dâeffet sur le niveau de satisfaction atteint par le consommateur. « Je modifie mes choix en faveur du bien dont le prix est devenu relativement moins cher »
âą Le passage de Eââ Ă Eâ est appelĂ© effet de revenu. « Etant plus riche ou plus pauvre, je modifie mes choix en consĂ©quence »
RQ : retenir ici essentiellement quâune baisse dâun prix sâanalyse dâune part comme un changement de prix relatifs et dâautre part, comme une augmentation virtuelle du revenu.
Chez Slutsky, la décomposition est différente.
âą le passage de E Ă Eââ est appelĂ© effet de substitution. On se demande âquel est le changement dans la demande du consommateur lorsque son revenu est modifiĂ© Ă un niveau juste suffisant pour lui permettre dâacheter le panier de dĂ©part?â. Encore une fois, « Je modifie mes choix en faveur du bien dont le prix est devenu relativement moins cher »
âą Le passage de Eââ Ă Eâ est appelĂ© effet de revenu. « Etant plus riche ou plus pauvre, je modifie mes choix en consĂ©quence »
23
E. Walkowiak - L1 Université Paris 12- 2008 186
DĂ©composition de Slutsky
Bien 2
Bien 1
ÂE'
ÂE
? Xââ? X
? X = x1ââ â x1 Effet de substitution
x1 x1ââ
? Xâ = x1â â x1ââ Effet revenu
x1â
ÂEâ'
Finalement, le fait que la demande de bien 2 augmente ou diminue au final avec une baisse du prix du bien 1 (ici elle augmente) dĂ©pend de lâampleur de lâeffet de substitution par rapport Ă lâeffet de revenu. Lorsque lâeffet de substitution lâemporte sur lâeffet de revenu, la consommation de bien 2 est rĂ©duite !
8 Le surplus du consommateur Le surplus du consommateur est une mesure monĂ©taire des gains de lâĂ©change. Supposons que vous pouvez acheter autant dâessence que vous voulez au prix de p⏠le litre, pour autant que vous ayez accĂšs au marchĂ© de lâessence. r1 reprĂ©sente le prix le plus Ă©levĂ© que le consommateur est prĂȘt Ă payer pour le premier litre: câest le prix de rĂ©serve du premier litre. r1 est lâĂ©quivalent monĂ©taire de lâutilitĂ© marginale du premier litre. Ătant donnĂ© quâil consomme dĂ©jĂ un litre, r2 mesure le prix le plus Ă©levĂ© quâil serait prĂȘt Ă payer pour le deuxiĂšme litre: câest le prix de rĂ©serve du deuxiĂšme litre⊠et ainsi de suite jusque rn mesure le prix le plus Ă©levĂ© quâil serait prĂȘt Ă payer pour le nieme litre: câest le prix de rĂ©serve du nieme litre. r1 + ⊠+ rn est donc lâĂ©quivalent monĂ©taire du changement total dâutilitĂ© liĂ© Ă la consommation de n litres dâessence si son prix est Ă©gal a 0 âŹ. Donc r1 + ⊠+ rn - pn est lâĂ©quivalent monĂ©taire du changement total dâutilitĂ© liĂ© Ă la consommation de n litres dâessence si son prix est Ă©gal a p⏠le litre. En concurrence parfaite, le marchĂ© Ă©tablit le prix p, qui est donnĂ© pour le consommateur. LâĂ©quivalent monĂ©taire des gains totaux de lâĂ©change est donc, en euros : (r1 - p) + (r2 - p) + ⊠(rn - p) tant que rn - p > 0. Les gains de lâĂ©change correspondent donc aux profits que le consommateur fait en achetant des unitĂ©s du bien Ă un prix infĂ©rieur Ă celui quâil Ă©tait prĂȘt Ă payer.
24
E. Walkowiak - L1 Université Paris 12- 2008 239
Notion de surplus du consommateur
QD
r1
r2
r3r4r5
Prix
p
Surplus brut du consommateur
E. Walkowiak - L1 Université Paris 12- 2008 240
Notion de surplus du consommateur
QD
r1
r2
r3r4r5
DĂ©penses du consommateur
p
Surplus net du consommateurPrix
9 LâĂ©change 10 La demande du marchĂ©