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Claude Gauvreau Après l’Homo sapiens (qui sait) et l’Homo faber (qui fabrique), voici l’Homo ludens : une espèce pour laquelle l’acte de jouer constitue une fonction vitale. Et qui est de plus en plus répandue. À preuve, 1,5 million de Québécois ont pris part à des jeux en ligne en 2010, selon un sondage réalisé par Léger Marketing. Ce type de divertisse- ment, qui a connu un taux de croissance de 46 % depuis un an, regroupe à la fois des jeux tradi- tionnels – loterie, cartes, échecs, poker – et une panoplie de jeux vidéo des plus sophistiqués. La popularité grandissante des jeux en réseau a conduit à la forma- tion, depuis une dizaine d’années, d’un nouveau domaine de re- cherche que les Américains ont baptisé Game Studies. À l’UQAM, les professeurs Charles Perraton (Département de communication sociale et publique) et Magda Fusaro (Département de manage- ment et technologie) co-dirigent le groupe de recherche Homo Ludens, créé en 2006, qui s’inté- resse aux jeux vidéo en ligne. En novembre dernier, Homo Ludens et le centre de recherche Techno- culture, Art and Games de l’Uni- versité Concordia se sont associés pour organiser le colloque interna- tional Le jeu vidéo en ligne : nouvel espace de socialisation. Les travaux des chercheurs de l’UQAM portent principalement sur les «jeux en ligne massivement multijoueurs» (Massively Multi- player Online). «Ces jeux, qui regroupent des milliers de person- nes aux quatre coins de la planète, sont souvent fondés sur des thèmes fantastiques, inspirés de la science- fiction ou de l’époque médiévale, explique Maude Bonenfant, coor- donnatrice d’Homo Ludens. Plu- sieurs comportent des éléments de quête ou une mission à accomplir, permettant aux joueurs de dévelop- per des stratégies et d’établir des alliances.» C’est le cas de World of Warcraft qui rassemble plus de 12 millions de joueurs. 50 ANS DE COOPÉRATION P04 Les jeux vidéo sont souvent fondés sur des thèmes fantastiques, inspirés de la science-fiction ou de l’époque médiévale. | Conception graphique : maheu-arbour.ca BIMENSUEL D’INFORMATION | JOURNAL. UQAM.CA | VOLUME 37 | NUMÉRO 9 | 24 JANVIER 2011 DÉCOUVERTES DE L’ANNÉE P06 LETTRES ET ROCK! P12 LE JOURNAL DE L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL TOUS DES HOMO LUDENS LES JEUX VIDÉO EN LIGNE RASSEMBLENT DES MILLIONS DE PERSONNES SUR LA PLANÈTE, DANS UN NOUVEL ESPACE DE SOCIALISATION. EN MODE RECRUTEMENT P03 suite en P02

TOUS DES HOMO LUDENS - Université du Québec à Montréal · plus en plus répandue. À preuve, 1,5 million de Québécois ont pris part à des jeux en ligne en 2010, selon un sondage

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Page 1: TOUS DES HOMO LUDENS - Université du Québec à Montréal · plus en plus répandue. À preuve, 1,5 million de Québécois ont pris part à des jeux en ligne en 2010, selon un sondage

Claude Gauvreau

Après l’Homo sapiens (qui sait) etl’Homo faber (qui fabrique), voicil’Homo ludens : une espèce pourlaquelle l’acte de jouer constitueune fonction vitale. Et qui est deplus en plus répandue. À preuve,

1,5 million de Québécois ont prispart à des jeux en ligne en 2010,selon un sondage réalisé par LégerMarketing. Ce type de divertisse-ment, qui a connu un taux decroissance de 46 % depuis un an,regroupe à la fois des jeux tradi-tionnels – loterie, cartes, échecs,

poker – et une panoplie de jeuxvidéo des plus sophistiqués.

La popularité grandissante desjeux en réseau a conduit à la forma-tion, depuis une dizaine d’années,d’un nouveau domaine de re -cherche que les Américains ont baptisé Game Studies. À l’UQAM,les professeurs Charles Perraton(Départe ment de communicationsociale et publique) et MagdaFusaro (Département de manage-ment et technologie) co-dirigent le groupe de recherche HomoLudens, créé en 2006, qui s’inté -resse aux jeux vidéo en ligne. Ennovembre dernier, Homo Ludens etle centre de recherche Techno -culture, Art and Games de l’Uni -versité Concordia se sont associéspour organiser le colloque interna-tional Le jeu vidéo en ligne : nouvelespace de socialisation.

Les travaux des chercheurs del’UQAM portent principalementsur les «jeux en ligne massivementmultijoueurs» (Massively Multi -player Online). «Ces jeux, quiregroupent des milliers de person-nes aux quatre coins de la planète,sont souvent fondés sur des thèmesfantastiques, inspirés de la science-fiction ou de l’époque médiévale,explique Maude Bonenfant, coor -donnatrice d’Homo Ludens. Plu -sieurs comportent des éléments dequête ou une mission à accomplir,permettant aux joueurs de dévelop-per des stratégies et d’établir desalliances.» C’est le cas de World ofWarcraft qui rassemble plus de 12 millions de joueurs.

50 ANS DECOOPÉRATION P04

Les jeux vidéo sont souvent fondés sur des thèmes fantastiques, inspirés de la science-fiction ou de l’époque médiévale. | Conception graphique : maheu-arbour.ca

BIMENSUEL D’INFORMATION | JOURNAL.UQAM.CA | VOLUME 37 | NUMÉRO 9 | 24 JANVIER 2011

DÉCOUVERTESDE L’ANNÉE P06

LETTRES ET ROCK! P12

LE JOURNAL DE L’UNIVERSITÉ DUQUÉBEC À MONTRÉAL

TOUS DES HOMO LUDENSLES JEUX VIDÉO EN LIGNE RASSEMBLENT DES MILLIONS DE PERSONNES SUR LAPLANÈTE, DANS UN NOUVEL ESPACE DE SOCIALISATION.

EN MODERECRUTEMENT P03

suite en P02 �

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LIENS D’AMITIÉLe profil-type de l’adepte du jeuvidéo n’existe pas, affirme lachercheuse. Et tous les joueurs nesont pas des accros socialementcarencés. «Les joueurs sont de toutâge et proviennent de tous lesmilieux. Bien que les hommessoient majoritaires, les femmes sontde plus en plus nombreuses. Enfin,la grande majorité des joueurs ontune vie en dehors des jeux, un tra-

vail et des amis, souligne MaudeBonenfant. Plusieurs d’entre euxont simplement décidé de consen-tir moins de temps à certains loisirs,comme la télévision, pour mieux seconsacrer aux jeux vidéo.»

Les joueurs ne jouent pas seule-ment pour le plaisir ou pour passerle temps, poursuit la chercheuse.Les jeux leur permettent aussi dedévelopper le sens du leadership etde la diplomatie, d’apprendre deslangues étrangères et de s’ouvrir àd’autres cultures. «Les jeux cons -tituent de véritables médias desocialisation, contribuant ainsi àeffacer la frontière entre les mondes

réel et virtuel, observe pour sa partCharles Perraton. Un garçon de 13 ans s’est retrouvé responsabled’une communauté de joueurs com-posée d’adultes, alors que d’autresont établi des liens d’amitié qui lesont conduits à rencontrer leurs amisvirtuels aux États-Unis ou enEurope.»

La crainte de la dépendance, quipréoccupe les parents et les médias,alimente les préjugés à l’égard desamateurs de jeux vidéo, soutien-nent les deux chercheurs. «La

cyberdépendance existe mais netouche qu’une minorité de jou -eurs», insiste Maude Bonenfant.«Certes, il y a intérêt à réguler lesjeux, surtout les jeux d’argent. Maisla dépendance est-elle vraimentcausée par le jeu ? N’y a-t-il pasplutôt prédisposition à la dépen-dance chez certains joueurs ?»,demande Charles Perraton.

LES RÈGLES DU JEUPlusieurs joueurs sont animés par ledésir d’expérimenter et d’innover,souligne le co-directeur d’HomoLudens. «Les joueurs s’approprientles règles et parviennent parfois à

développer des usages qui n’avaientpas été prévus à l’origine par les concepteurs, l’objectif étantd’améliorer le jeu et d’en tester leslimites.»

Pour faire respecter l’esprit dujeu, les communautés de joueursétablissent des mécanismes d’auto -régulation et des conventions. Lestricheurs, par exemple, risquentl’exclusion. Il existe également desrelations hiérarchiques entre domi-nants – ceux qui performent mieuxque les autres – et dominés, ainsi

que des formes d’entraide, commeailleurs dans la société.

Selon Charles Perraton, «la puis-sance d’attraction des jeux est liée àl’exploration de mondes virtuels oùl’âge, le genre, la culture et le statutsocial ne décident pas du sort dechacun et où les identités sont mo -difiables et perfectibles. Plusieursjoueurs sont ainsi représentés pardes avatars, personnages fictifsqu’ils peuvent transformer et faireprogresser.» �

02 24 JANVIER 2011 L’UQAM

Le journal L’UQAM est publié par leService des communications,

Division de l’information.

Directeur des communicationset éditeur

Daniel Hébert

Rédactrice en chefMarie-Claude Bourdon

RédactionAngèle Dufresne,

Pierre-Etienne Caza, Claude Gauvreau,

Valérie Martin,

PhotographeNathalie St-Pierre

Direction artistiqueMélanie Dubuc

PublicitéGuillaume Godbout

7/24 Marketing !Tél.: 819 562-9173, poste 222

Sans frais : 1 866 627-5724

ImpressionPayette et Simms

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Version Web du journalwww.journal.uqam.ca

Dépôt légalBibliothèque nationale

du QuébecBibliothèque nationale

du CanadaISSN 0831-7216

Les textes de L’UQAM peuvent êtrereproduits sans autorisation, avecmention obligatoire de la source.

Université du Québec à MontréalC. P. 8888, succ. Centre-ville,

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Imprimé sur papier100% recyclé

L’UQAM se mobilise pour la relève avec près de 3 M $ en dons

Merci !www.fondation.uqam.ca

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«LA PUISSANCE D’ATTRACTION DES JEUX EST LIÉE

À L’EXPLORATION DE MONDES VIRTUELS OÙ L’ÂGE,

LE GENRE, LA CULTURE ET LE STATUT SOCIAL NE

DÉCIDENT PAS DU SORT DE CHACUN ET OÙ LES

IDENTITÉS SONT MODIFIABLES ET PERFECTIBLES.» — Charles Perraton, professeur au Département de

communication sociale et publique

< Charles Perraton et Maude Bonenfant du groupe Homo Ludens. Photo: Nathalie St-Pierre

suite de la P01 | Tous des Homo ludens �

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Valérie Martin

La campagne promotionnelleL’effet UQAM, qui en est à satroisième année, bat son plein ence moment. C’est que le 1er mars,date limite pour soumettre unedemande d’admission dans un pro-gramme d’études universitaires,arrive à grands pas. Déjà, panneauxlumineux dans le métro, publicitésur la page Facebook de l’UQAM et autres capsules radio et téléessaient d’attirer l’attention des 17-25 ans. «Notre objectif, c’est defaire en sorte qu’ils aient l’UQAMen tête au moment de faire leurchoix», lance Nathalie Benoît,directrice de la Division de la pro-motion institutionnelle du Servicedes communications.

BOURSES À GAGNERCette année, on veut égalementsusciter l’intérêt envers l’UQAMgrâce à un nouveau concours enligne sur le site des futurs étudiants(etudier.uqam.ca). Le concours, quis’adresse à tous les nouveaux étu-diants qui ont rempli une demanded’admission dûment acceptée dansun programme de 1er, 2e ou 3e

cycle, donne la chance de rem-porter 11 bourses d’études d’unevaleur de 1 500 $, offertes par laFondation de l’UQAM. «Nousvoulons ainsi amener les inter-nautes à fréquenter davantage notre site», explique le directeurdu Service des communications,

Daniel Hébert. Selon les chiffrescompilés par Google Analytics, lesite des futurs étudiants del’UQAM a vu sa cote de popularitéaugmenter de façon significative :de septembre à novembre derniers,le nombre de visiteurs a un peuplus que doublé par rapport à lamême période en 2009. Preuve quela campagne promotionnelle est unsuccès !

Grâce aux informations con-tenues dans les formulairesd’inscription du concours, onpourra aussi constituer une banquede candidats. «On pourra relancerles candidats potentiels (par exem-ple, ceux qui n’auront pas donnésuite à leur demande d’inscription)

par courriel, leur poser des ques-tions sur leurs démarches, leurfaire parvenir de l’information sup-plémentaire sur des programmesou encore les accompagner dansleur choix. C’est une occasion defaire connaître l’UQAM et de tra-vailler avec de futurs candidats»,dit Daniel Hébert.

UNE PRÉSENCE MÉDIATIQUE MUSCLÉEL’UQAM souhaite aussi s’assu rerd’une présence musclée dans lesmédias. Semblables aux témoi -gnages vidéo que l’on trouve sur lesite de l’université, des capsules de30 et de 60 secondes seront dif-fusées sur les chaînes télé

qu’affectionnent particulièrementles 17-25 ans, comme Ztélé,Musique Plus et Télétoon. Onpourra voir quelques témoignagesde diplômés comme ceux des ani-mateurs François-Étienne Paré deZtélé et Tatiana Polovoy, deMusique Plus. La revanche desnerdz a aussi tourné une de sesémissions au Cœur des sciences, enjanvier dernier. Des publicitésradio annonçant la tenue du con-cours et des témoignages d’anciensUqamiens seront retransmis surl’ensemble du réseau NRJ. Et dansle cadre de la prochaine édition desPortes ouvertes, qui se tiendra le1er février prochain, NRJ animeraune émission en direct. SelonNathalie Benoît, les témoignagesd’anciens étudiants font ressortirl’aspect communautaire unique del’UQAM. «Tous les diplômés del’UQAM ou presque l’affirment : ilstrouvent que l’enseignement y estplus pratique, les professeurs sontplus proches de leurs étudiants etces derniers se sentent prêtslorsqu’ils accèdent au marché dutravail.»

Parmi les autres activités derecrutement, Étudiant d’un jour,une activité organisée par leBureau du recrutement, se dé -roulera du 14 au 18 févrierprochains. «Pendant une demi-journée, des cégépiens suivront uncours universitaire avec des étudi-ants de l’UQAM. Nous voulonsleur faire goûter ce qu’est l’Uni -versité», souligne Nathalie Benoît.L’UQAM serait la seule institutionà proposer une telle program -mation originale. Les inté resséspeuvent s’inscrire sur le site etudier.uqam.ca. �

L’UQAM 24 JANVIER 2011 03

L’EFFET UQAM RECRUTE LA CAMPAGNE MISE ENTRE AUTRES SUR UN NOUVEAU CONCOURS EN LIGNE DESTINÉ AUX FUTURS ÉTUDIANTS.

Une entente de plus de 35 millions de dollars vient d'être conclue avecla compagnie américaine Geron pour développer plus avant un médica-ment prometteur, le GRN1005, créé dans le laboratoire de RichardBéliveau, professeur au Département de chimie et titulaire de la Chaireen prévention et traitement du cancer. Grâce à cette entente, une étudeclinique de phase 2 débutera en 2011 auprès de patients atteints demétastases au cerveau provenant du cancer du poumon ou du sein. LeGRN1005, un dérivé de l'agent anticancéreux Taxol développé parl'entreprise Angiochem, une société dérivée de l'UQAM créée en 2003 et dirigée par le professeur Béliveau, a la parti cularité de pouvoirtraverser la barrière hématoencéphalique. Cette barrière chimique pro-tège le cerveau contre l'intrusion de substances toxiques et empêchel'entrée de la plupart des médicaments, y compris les traitements de chimiothérapie.

Le GRN1005, qui agit contre les métastases provenant de plusieurs typesde tumeurs, y compris le cancer du poumon, le cancer du sein et le can-cer de l'ovaire, a déjà fait l'objet de deux études cliniques afin d'établir,entre autres, la dose maximale tolérée. Chez des patients ayant subi untraitement intensif contre des tumeurs solides avec métastases aucerveau, de même que chez des patients atteints de tumeurs cérébrales(glioblastomes), ces études ont démontré que le GRN1005 présentait desactivités thérapeutiques importantes. Au cours de l'étude clinique dephase 1, le taux de réponse des patients ayant reçu la dose maximaletolérée a été de 42%. Plus intéressant encore, révèle Richard Béliveau, ona démontré une éradication complète de la tumeur chez certains patientssouffrant de glioblastomes.

Si les résultats des études cliniques de phase 2 sont positifs, la commer-cialisation du médicament pourrait survenir rapidement.

CANCER DU CERVEAU : UN MÉDICAMENT PROMETTEUR

À la station de métro Berri-UQAM. | Photo: Nathalie St-Pierre

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L’Association des étudiants de laFaculté des sciences de l’éducation(ADEESE-UQAM) organise, en col-laboration avec la Faculté, la qua-trième édition de La Grande DictéeÉric-Fournier. Cet événement, quiaura lieu le 5 mars prochain, vise àaider les étudiants en enseigne-ment et les enseignants à accroîtreleur maîtrise du français écrit et àleur donner le goût de perfection-ner leurs compétences à l’écrit. Lapériode d’inscription prend fin le27 février.

Cette année, la dictée sera luepar Biz du groupe Loco Locass. «Jesuis un grand fan de la dictéecomme outil pédagogique, soulignele rappeur. C’est une occasion deréfléchir et d’avoir du plaisirautour de la langue.» Ce dernier

donnera également une conférenceintitulée «Pourquoi continuer deparler français en l’an 2000 auQuébec?»

Plus de 30 000 $ en bourses et enprix de participation seront attri -bués aux participants et aux béné -voles. «Tout le monde recevra unprix, peu importe leur résultat, carl’idée est d’encourager les gens àparticiper pour qu’ils redécouvrentle plaisir de jouer avec la languefrançaise au moyen d’une dictée»,explique le fondateur de la DictéeÉric-Fournier, Jean-GuillaumeDumont.

«C’est avec enthousiasme quenous soutenons cette initiative quirejoint les priorités de la Facultédes sciences de l’éducation del’UQAM. En effet, la Faculté offre

depuis plusieurs années un appuiaux étudiants désireux d’améliorerleurs compétences en français écritpar l’entremise de son Centred’aide à la réussite », rappelle ladoyenne de la Faculté, MoniqueBrodeur. «Tous les services en ligneet les concours entourant la DictéeÉric-Fournier sont très appréciéspar nos membres, rapporte pour sapart la présidente de l’ADEESEUQAM, Martine Desjardins. C’estpar amour de la langue françaisequ’ils se prêtent au jeu de faire unedictée.»

La Grande Dictée Éric-Fournier,qui est l’un des trois volets du pro-jet La Dictée Éric-Fournier, aobtenu la mention Projet de l’annéeà l’UQAM en 2008, et a été finalisteau prestigieux concours Forces

Avenir, en 2009. L’événement a étécréé pour rendre hommage à ÉricFournier, un étudiant en enseigne-ment de la Faculté des sciences del’éducation de l’UQAM, décédé en2007, à l’âge de 22 ans.

Les prix offerts cette année sontcommandités par une trentained’entreprises et d’organismes parte-naires, dont Druide informatique,principal commanditaire et colla -borateur actif de la Dictée Éric-Fournier depuis sa fondation. «Laqualité et la pertinence de cette initiative nous ont convaincus denous associer à ce projet en offrant les services de l’une de noslinguistes et les contenus de notre logiciel Antidote pour les dic-tées en ligne» explique Andréd’Orsonnens, président du conseilet chef de la direction de Druide. �

04 24 JANVIER 2011 L’UQAM

Claude Gauvreau

L’Agence universitaire de laFrancophonie (AUF) a procédé, le18 janvier dernier, au lancementofficiel des festivités visant àsouligner son 50e anniversaire.Créée à Montréal en 1961, l’Agenceregroupe aujourd’hui 759 univer-sités, dont l’UQAM, réparties dans90 pays à travers le monde.

L’AUF propose plusieurs pro-grammes de coopération visant àsoutenir l’enseignement supérieuret la recherche en français, priori-tairement dans les pays francopho-nes d’Afrique, du monde arabe,d’Asie du Sud Est, d’Europe et de la Caraïbe. Grâce à l’appui des pays membres de l’Organisationinternationale de la Francophonie,l’Agence distribue chaque annéeplus de 2 000 bourses de mobilité.Elle joue également un rôle impor-tant en formation à distance, ayantcontribué à la création de 45 cam-pus numériques (Sénégal, Tunisie,

Lybie), et participe au rayonnementdu français par la mise sur piedd’écoles d’été, comme cellesd’Alexandrie, en Égypte, et deDamas, en Syrie.

«Les universités francophonesne sont pas les seuls établissementsmembres de l’Agence, souligneSylvain St-Amand, directeur duService des relations interna-tionales (SRI) à l’UQAM. L’AUFcompte entre autres des universitéslatino-américaines qui offrent unnombre significatif de cours ou deprogrammes en langue française.»

Depuis 2000, le membership del’AUF a progressé de 50 %. Selon le directeur du SRI, ce développe-ment témoigne de la notoriété del’Agence au sein des milieux uni-versitaires, mais aussi de l’attrait dufrançais comme langue de forma-tion et de culture sur la scène inter-nationale.

UN BAILLEUR DE FONDSEntre 2002 et 2010, l’UQAM a par-

ticipé à une quarantaine d’activitésappuyées financièrement par l’AUF : recherches, colloques etconférences, missions d’ensei gne -ment et stages de formation. «LeService des relations interna-tionales reçoit les appels d’offres del’AUF pour des projets de coopéra-tion, puis les diffuse auprès desprofesseurs, explique Sylvain St-Amand. Pour ceux qui sont par-ticulièrement actifs sur la scèneinternationale, l’AUF est l’un despremiers bailleurs de fonds aux-quels ils ont recours.»

Les projets sont diversifiés. Desprofesseurs de l’UQAM ont ainsiparticipé à une mission de recher -che, d'enseignement et d'enca -drement d'étudiants à l'Universitéde Yaoundé 1, au Cameroun, tandisque d’autres ont accueilli des con-férenciers venus du Bénin, duCameroun, du Burkina Faso, del’Algérie et du Maroc, dans le cadred’un congrès international sur lachaîne des médicaments. D’autres

encore sont engagés dans unerecherche sur la violence subie parles enfants et les adolescents dansles favelas brésiliennes. Ce projet,chapeauté par l’Université fédéralede Rio de Janeiro en collaborationavec l’Université d’État de SaoPaulo, l’Université de BuenosAires, l’UQAM, l’Université deMontréal et l’Université Laval,traduit la volonté de l’AUF de créerdans les pays du Sud des pôlesd’excellence régionaux en mobi -lisant un réseau d’expertises autourd’une même thématique.

L’AUF fêtera ses 50 ans en orga -nisant divers événements, dont ungrand colloque en septembre pro -chain, à Montréal, sur l’ensei -gnement supérieur francophone entant qu’outil de développement.

«En faisant parie de l’AUF,l’UQAM s’intègre à un réseau departenaires potentiels et contribue àla solidarité entre les universitéstravaillant en français», conclutSylvain St-Amand. �

L’AGENCE UNIVERSITAIRE DE LA FRANCOPHONIE CÉLÈBRE CETTE ANNÉE 50 ANS DECOOPÉRATION INTERNATIONALE DANS LES DOMAINES DE L’ENSEIGNEMENT ET DELA RECHERCHE.

50 ANS DE COOPÉRATION… EN FRANÇAIS

COMMENTEZ CET ARTICLEuqam.ca/entrevues

DU PLAISIR AUTOUR DE LA LANGUE

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L’UQAM 24 JANVIER 2011 05

SUR LE BOUTDE LA LANGUE

OIGNON, POIGNE,POIGNÉE

En collaboration avec Sophie Piron, professeure au Département de linguistique

Pourquoi prononce-t-on parfois pognée plutôt que poignée?Simplement parce qu’il s’agit d’une ancienne prononciation que lefrançais québécois a conservée dans son usage familier. Comme lesmots oignon, poigne ou poignet, ce mot s'écrit en utilisant la suitede lettres «ign», qui, jusqu'au 16e siècle et encore au 17e siècle, étaitla façon de noter le son que l'on transcrit aujourd'hui par «gn» (accompagner, bénignité, besogne, etc.).

La langue française, issue du latin, a hérité de son alphabet.Pendant longtemps, les scripteurs du français ont utilisé cet alpha-bet sans vouloir trop le modifier, alors qu'il n'était pas totalementadapté à la langue française. En ces temps très anciens, le latinétant le modèle tout-puissant, modifier son alphabet revenait àattenter à quelque chose de sacré.

Pourtant, l'alphabet latin ne permettait pas de transcrire plusieurssons apparus en français. Le procédé qui a longtemps été utiliséavant d'introduire de nouvelles lettres ou des signes diacritiques(accents et cédilles) consistait à utiliser des combinaisons de let-tres pour indiquer ces sons. Par exemple ch (chanter), on (bon)... etign (oignon). On écrivait donc oignon, cigoigne, montaigne,poignet, empoigner pour prononcer ognon, cigogne, montagne,pognet, empogner. Le trigramme «ign» a ensuite été réduit à «gn» au 17e siècle, sauf dans certains mots où il resté, par tradi -tion : oignon, poignet, empoigner. Dans le cas de oignon, la pronon-ciation n'a jamais changé : personne ne prononce wagnon. Àl'inverse, des mots comme poignée ou em poigner ont changé deprononciation parce que les locuteurs ont, par erreur à la lecture,combiné le «i» avec le «o», ce qui, en français, se prononce /wa/. Laprononciation est alors passée de pognée, empo gner à pwagnée, empwagner.

SUDOKUSolution : www.journal.uqam.ca

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Cyndia Charfi, étudiante au doc-torat en biologie, appuyée par sesdirecteurs de thèse Éric Rassart,professeur au Département dessciences biologiques, et ElsyEdouard, professeure associée auCentre de recherche BIOMED del'UQAM, a fait une découvertemajeure dans la recherche sur laleucémie lymphoïde aigüe de typeB, maladie qui touche parti -culièrement les enfants. Elle aréussi en effet à identifier un gènesusceptible de faciliter le diagnos-tic de ce cancer qui se caractérisepar une prolifération anormaledes lymphocytes B, les cellulesproductrices des anticorps néces-saires à la défense de notre orga -nisme contre les microbes. Lesrésultats de sa recherche ont étépubliés dans le numéro de décem-bre 2010 de la prestigieuse revuescientifique Blood.

Cyndia Charfi a d'abord com-paré le transcriptome, c'est-à-direl'ensemble des gènes actifs dans

une cellule, de souris leucé -miques et de souris saines. À par-tir de cette analyse, elle a pu iso lerchez les souris leucémiques desgroupes de gènes dont l'activitéétait anormale. Ses recherchesl'ont ainsi amenée à découvrirqu'une activité excessive du gèneFmn2 était associée à la présencede leucémie lymphoïde de type B.

Sans être identiques, les cel-lules des souris sont génétique-ment très proches des celluleshumaines. La jeune chercheuse adonc poursuivi son travail, maiscette fois-ci à partir de celluleshumaines. Et elle est arrivée auxmêmes résultats : une activitéexcessive du gène Fmn2 est aussiassociée à la leucémie lymphoïdede type B chez l'humain.

Selon Éric Rassart, «les résul-tats des travaux de Cyndia Charfi,représentent une grande avancéevers un meilleur diagnostic et, onpeut l'espérer, un traitement plusefficace de ce cancer.» �

DÉCOUVERTE D’UN GÈNE ASSOCIÉ

À UN TYPE DE LEUCÉMIE

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Anne-Marie SimardCollaboration spéciale, Sciences Express

En foresterie, deux visions s’affron -tent. Celle des environnemen -talistes, qui parlent de protectiondes écosystèmes, et celle des indus-triels, qui discutent rendement,productivité, rentabilité. Mais,sans le savoir, ces deux groupestiennent le même langage, vousdirait Alain Paquette, chercheur auCentre d’étude de la forêt (CEF).Avec Christian Messier, ex-directeur du CEF, il vient dedémontrer de façon éclatante que labiodiversité amé liore le rendementde la plupart des forêts québécoi -ses. En d’autres mots, les arbrespoussent plus haut, plus vite etplus fort quand plusieurs espècesse côtoient.

Cette découverte donne dupoids à une nouvelle façon de faireen foresterie, appelée aménage-ment écosystémique - d’ailleursconçue par le CEF - et qui se trouveau cœur d’une loi que Québec vientd’adopter. Selon cette pratique, les

entreprises doivent planifier leurscoupes de façon à imiter le mieuxpossible l’œuvre de la Nature. Cequi signifie entre autres de laisserles arbres repousser par eux-mêmesaprès une récolte, plutôt que dereplanter une seule essence sur la

surface déboisée. La découverte del’UQAM démontre, chiffres àl’appui, que la coexistence de dif-férentes espèces donne un meilleurrendement.

COMPATIBILITÉS ETINCOMPATIBILITÉSMais attention : il ne s’agit pas defavoriser un méli-mélo aléatoired’essences. Car certaines sont com-patibles, d’autres moins. Par exem-ple, le tremble. Avec le sapin baumier, il fait bon ménage. Avec lebouleau, moins. «Ce n’est pas tantla diversité des espèces quicompte, que celle de leurs traitsfonctionnels», précise AlainPaquette. Le sapin, par exemple,fait ses racines en superficie; letremble, en profondeur. Ainsi, cesdeux essences n’entrent pas encompétition pour les nutrimentsdu sol. Côté lumière, le tremble,qui en est assoiffé, pousse vite pourse l’accaparer. Le sapin, lui,s’accommode de l’ombre du trem-ble. «C’est un bel exemple de com-plémentarité», souligne ChristianMessier. Résultat : en s’aidantmutuellement, ces deux espècess’épanouissent – ce qui, en fin decompte, augmente la quantité debois produite.

Mais cet effet est observéuniquement en forêt boréale. «L’écart de productivité entre lesforêts plus ou moins diversifiées y

06 24 JANVIER 2011 L’UQAM

Depuis 19 ans, le réputé magazine d'actualité scientifique Québec Science dresse son

palmarès des 10 découvertes québécoises de l'année les plus importantes. Les

chercheurs de l'UQAM font particulièrement honneur à leur institution cette année, avec

4 des 10 découvertes retenues par Québec Science. Voici deux de ces découvertes, les

deux autres ayant été présentées dans notre édition du 10 janvier 2011.

DÉCOUVERTES DE L’ANNÉE

LA COOPÉRATION ENTRE LES ARBRES, C’EST RENTABLE !

BIODIVERSITÉ EN FORÊT

«CE N’EST PAS TANT LA

DIVERSITÉ DES ESPÈCES

QUI COMPTE, QUE

CELLE DE LEURS TRAITS

FONCTIONNELS.»— Alain Paquette, chercheur au

Centre d’étude de la forêt

< Christian Messier et Alain Paquette Photo: Nathalie St-Pierre

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L’UQAM 24 JANVIER 2011 07

Anne-Marie SimardCollaboration spéciale, Sciences Express

On peut désormais mieux prévoir letemps qu'il fera à Sept-Îles ouCowansville dans quelques décen-nies grâce à… un chercheur venud’Afrique! Par son travail, OumarouNikiema permettra aux experts demieux comprendre, donc de mieuxutiliser, le modèle régional canadiendu climat (MRCC), sorte de «boulede cristal» climatique. Stagiaire post-doctoral au Centre pour l’étude et lasimulation du climat à l’échellerégionale (ESCER) dirigé par le pro-fesseur René Laprise, du Départe -

ment des sciences de la Terre et del’atmosphère, Oumarou Nikiema aen effet réussi à expliquer les proces-sus responsables de la «variabilitéinterne» (VI) dans les simulations duModèle régional canadien du climat(MRCC).

Ce simulateur du climat a étédéveloppé il y a une vingtained'années par l'équipe du professeurRené Laprise. Constam ment amé -lioré, il est utilisé partout à travers lemonde. Les résultats d'OumarouNikiema constituent donc une per-cée scientifique d'importance enmodélisation régionale du climat.

Pour apprécier l’importance decette percée, il faut maîtriserquelques notions de base sur lesmodèles climatiques. Imaginonsqu’un chercheur veuille prévoir latempérature moyenne qu’il fera auQuébec à l’hiver 2030. Il lui faudradémarrer la simulation avec des don-nées de départ, par exemple le tempsqu’il faisait le 1er décembre 2010.

Après des jours, voire des semainesde calculs, le superordinateur don-nera une solution particulière. Maispour obtenir des statistiquesrobustes, le chercheur devra faire ungrand nombre de simulations enchangeant, chaque fois, les donnéesde départ. On récoltera, entre autres,une série de courbes de températureà partir desquelles on pourra cal-culer une courbe de températuremoyenne. La différence entre cescourbes par rapport à la moyenne estappelée variabilité interne (VI).

Jusqu’à maintenant, la (VI) étaitperçue comme un «bruit» statis-tique, la marge d’erreur du modèle.

Pire, sa valeur était souventimprévisible. Une situation trèsagaçante pour les climatologues : «La question de la variabilité nousempêchait de dormir », affirme RenéLaprise. Il y a quelques années, cedernier décide de s’atta quer au pro -blème. Avec un collègue, il réussit àcoucher sur papier l’équation decette variable. En d’autres mots,prendre tous les facteurs quil’influencent, quantifier la façondont chacun le fait, puis rassemblertout ça pour former une «phrasemathématique». Restait ensuite à lacalculer... «Ça me prenait quelqu’unde très fort en mathématiques et enprogrammation.»

PHÉNOMÈNE DE TURBULENCEEntre en scène Oumarou Nikiema.En janvier 2007, il débarque auQuébec avec un statut d’immi grant.Il est originaire de la Côte d’Ivoire etvient de compléter en France un

doctorat en océanographie. Il s’estintéressé à la turbulence de l’eau, unphénomène qu’on peut décrire avecun type d’équations fréquemmentutilisé en climatologie : les équationsnon linéaires. «L’eau et l’air sont tousles deux des fluides; ça n’est pas sidifférent», explique-t-il. RenéLaprise remarque les aptitudes deson nouvel étudiant et décide de luiconfier sa fameuse équation.

L’étudiant s’attelle à la tâche. Iltente de voir quels facteurs atmo-sphériques influencent le plus lavariabilité interne; comment, parexemple, elle fluctue quand le ventglacial de l’Arctique entre en colli-sion avec l’air humide de l’Atlan -tique, ou quand une tempête de grêles’abat sur la Montérégie. On est loindu climat chaud de la Côte d’Ivoire!

Peu à peu, un sens émerge de cefouillis de chiffres. OumarouNikiema constate que, plus il y a dechaos dans une section del’atmosphère, plus la variabilitéinterne sera grande, non seulementlocalement, mais sur tout le territoireenglobé par le modèle. Cela signifieque la tempête de neige qui s’estabattue sur Pittsburgh à la mi-février2010 fera varier la températuremoyenne nord-américaine en 2030ou 2050! Une autre manifestation dufameux «effet papillon»… La VIn’est donc pas un facteur insignifiantou un mal nécessaire pour les clima -tologues; elle décrit l’impré visible.En d’autres termes, avec sa formule,l’étudiant a mis l’incertitude enboîte!

René Laprise est ébloui : «La va -riabilité interne nous fournit desrenseignements réels sur l’atmo -sphère!» Les experts ont donc main-tenant une nouvelle variable àanalyser, ce qui améliore leur com-préhension du modèle régionalcanadien du climat. Et puisque la VIest intimement liée au chaos, ledirecteur du centre ESCER a main-tenant bien hâte de s’en servir pourdécortiquer les tempêtes, typhons etautres sautes d’humeur de l’atmo -sphère. «C’est tout un pan de la cli -ma tologie qui vient de s’éclairer!» �

UNE RECHERCHE MENÉE PAR OUMAROU NIKIEMA, STAGIAIRE POSTDOCTORAL AU CENTREESCER, PERMET ENFIN DE COMPRENDRE LA VARIABILITÉ INTERNE DANS LES MODÈLES CLI-MATIQUES RÉGIONAUX.

ÉCLAIRCIE EN CLIMATOLOGIEest de 18 pour cent», affirmeAlain Paquette. Dans les forêtstempérées du sud du Québec, làoù le climat est plus doux et lessols plus riches, c’est le con-traire : une trop grande diver-sité d’essences nuirait à leurrendement. Comment expliquercette différence? «C’est commesi, dans un environnement dif-ficile, les espèces n’avaient pas le choix de collaborer»,philosophe Messier.

UNE BANQUE EXCEPTIONNELLEPour réaliser cette étude, leschercheurs n’ont même pas euà sortir de leur bureau! Ils ontutilisé une banque de donnéesexceptionnelle : un répertoiredu ministère des Ressourcesnaturelles et de la Faune quicompte des dizaines de milliersde groupements d’arbres répar-tis sur l’ensemble du territoirequébécois. «Pour avoir un bonmodèle de la forêt naturelle,nous n’avons sélectionné queles groupements qui n’avaientpas subi de perturbationshumaines depuis au moins dixans», précise Alain Paquette.Puis, pour tenter de voir clairdans cette gigantesque masse dedonnées, le chercheur les a «nettoyées» de tout biais statis-tique. Enfin, il a utilisé un mo -dèle statistique complexe pourmettre en lumière des liens decause à effet. Ce type de modèleressemble à ceux utilisés dansles grandes études épidémi-ologiques pour établir, parexemple, le lien entre tabac etcancer, ou entre gras trans etmaladies du cœur.

Le gain de productivité offertpar la biodiversité sera-t-il suf -fisant pour intéresser l’in dustrieforestière? «Il faut voir plus loinque le simple rendement à courtterme, car la bio diversitéaméliore aussi la résilience de laforêt, répond Alain Paquette.Or, avec les changements clima-tiques, les forêts seront dure-ment éprouvées et on aurabesoin d’arbres plus forts.»Reste à voir si les compagniesforestières sui vront. On peuttoujours toucher du bois... �

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OUMAROU NIKIEMA A

CONSTATÉ QUE PLUS IL

Y A DE CHAOS DANS

UNE SECTION DE

L’ATMOSPHÈRE, PLUS LA

VARIABILITÉ INTERNE

SERA GRANDE SUR LE

TERRITOIRE ENGLOBÉ

PAR LE MODÈLE. Photo: Nathalie St-Pierre

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08 24 JANVIER 2011 L’UQAM

ZOOM

La délégation étudi-ante de l’École des sci-ences de la gestion del’UQAM a obtenu lapremière position dansles catégories Social,Simulation boursière etÉthique des affaires,lors de la 23e éditiondes Jeux du Com -merce TD AssuranceMeloche Monnex, quise sont déroulés du 7 au 10 janvier derniers,à l’École de gestionTelfer de l’Uni versitéd’Ottawa. Ces jeux, quiaccueillent 1 200 étu -

diants et béné voles de 13 universités francophones et anglophones del’Est du Canada, comptent parmi les plus importants concours interuni-versitaires au pays. Chaque université s’engage dans une compétitionamicale qui comporte trois volets : volet académique, activitéssportives et activités sociales. L’objectif est de mettre en évidence lesqualités et l’excellence sur les plans académique et sportif des étudiantsen sciences de la gestion, tout en favorisant les échanges. En plus deleurs trois premières positions, les étudiants de l’ESG UQAM ont terminé au deuxième rang dans la catégorie Commerce International etau troisième rang dans les catégories Technologie de l’information et Flag Football sur neige. Ils ont enfin obtenu le quatrième rang auclassement général.

JEUX DU COMMERCE

L’étudiante au baccalauréat d’in -tervention en activité physique,Sandra Sassine, a remporté, le 9 janvier dernier, la médaille d’or dusabre féminin senior du Championnatdu Québec, orga nisé par la Fédé ra -tion d’escrime du Québec. Lasabreuse a remporté la finale par lamarque de 15 à 7. Sandra Sassine con-tinue présentement son programmed’entraînement en vue des pro chains

championnats du monde d’escrime qui auront lieu à Catane, en Sicile,du 8 au 16 octobre prochains.

CHAMPIONNAT DU QUÉBEC

La Faculté des sciences de l’éducation a inauguré, la nouvelle salle facul-taire Laure-Gaudreault, en présence de Louisette Giroux, directrice de laFondation Laure-Gaudreault, de Réjean Parent, président de la Centraledes syndicats du Québec (CSQ), et des membres de l’Association desretraitées et retraités de l’éducation et des autres ser vices publics duQuébec (AREQ). À l’entrée de la salle facul taire, dans laquelle ont lieunotamment les réunions du Conseil aca démique, on peut voir une instal-lation graphique créée à partir des recherches menées par Anik Meunier,professeure au Département d’édu cation et pédagogie, qui rappelle lesétapes de la vie et de l’œuvre de Laure Gaudreault (1889-1975), pionnièredu syndica lisme enseignant.

INAUGURATION DE LA SALLE LAURE-GAUDREAULT

Catherine Gladu-Robitaille, étudiante au baccalauréat en ges-tion du tourisme et de l'hôtellerie, a reçu une bourse d’études de1 250 $ de la Fondation Desjardins, pour souligner son engage-ment social. L’été dernier, l’étudiante a effectué un stage decoopération internationale au Nicaragua. La FondationDesjardins remettra cette année pas moins de 200 boursesd’études d’une valeur totale de 500 000 $ dans le cadre de sonprogramme d'appui à l'éducation.

BOURSE D’ÉTUDES DE LAFONDATION DESJARDINS

Le film Incendies de DenisVilleneuve (B.A. communica-tion, 1992) a remporté le prix dumeilleur film cana dien de 2010,décerné par l’Asso ciation descritiques de films de Toronto. Leprix, assorti d’une bourse de 15 000 $, lui a été remis le 12 janvier dernier. Le réalisateurdevient ainsi le premier à rem-porter le prix deux années con-sécutives, l’ayant aussi gagnépour son film Polytechniquel’an dernier.

PRIX DUMEILLEUR FILMCANA DIEN DE 2010

Yves Gingras, professeur au Département d’histoire et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en histoire et sociologie des sciences, siégeraau Comité d’experts sur le rendement scientifique et le financement de la recherche. Créé par le Conseil des académies canadiennes, ce comitéest formé de 16 experts issus d’une vaste gamme de disciplines et d’horizons. Le professeur se penchera sur les pratiques internationales et lesdonnées scientifiques qui servent à évaluer le rendement de la recherche en sciences naturelles et en génie à l’extérieur du Canada. Fondé en2006, le Conseil des académies canadiennes a mis sur pied le comité d’experts parce qu’il doit répondre au ministre de l’Industrie sur ce qu’onpeut apprendre des données scientifiques et des approches employées par d’autres organismes de financement dans le monde.

RENDEMENT SCIENTIFIQUE

Mathieu Baillargeon, Raphaël Paquin et Maxime Gagnon de l’équipe ESG-UQAM,

catégorie Technologie de l’information.

Pierre-Paul Côté, trésorier de l'Association des retraités et retraitées del'éducation et autres services publics du Québec (AREQ); Anik Meunier, pro-

fesseure au Département d'éducation et pédagogie et responsable du projet;Monique Brodeur, doyenne de la Faculté des sciences de l'éducation; Réjean

Parent, président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ); LouisetteGiroux, présidente de la Fondation Laure-Gaudreault. | Photo : Denis Bernier

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L’UQAM 24 JANVIER 2011 09

Le Comité exécutif de l’UQAM a nommérécemment André Gareau, directeur duService des archives et de gestion des documents, Jean-Pierre Hamel,directeur du Centre sportif, et PatrickDionne, directeur de la gestion del’énergie au Service des immeubles etde l’équipement de l’UQAM.

André Gareau est entré au Service desarchives et de gestion des do cumentsen 1984. Il occupait auparavant le postede directeur adjoint du Service desarchives et de gestion des documents.

Titulaire d’un baccalauréat ès arts de l’UQ (1988) et d’un diplôme dedeuxième cycle en administration publique de l’ÉNAP (1992), il estégalement chargé de cours au Certificat en gestion des documents etdes archives du Département d’histoire de l’UQAM, depuis 1988.

Jean-Pierre Hamel (BA. enseignement en activité physique, 1986) esten poste pour un premier mandat qui se terminera le 30 avril 2012.Détenteur d’une maîtrise en sciences (gestion de l’activité physique etsports) de l’Université de Montréal, il a été tour à tour régisseur desservices communautaires, directeur adjoint et directeur du centresportif du Collège Édouard-Montpetit, de 1986 à 2004. Il a égalementété chargé de cours au Département de management et technologiede l’UQAM (2003-2004) et au Département de kinésiologie del’Université de Montréal, depuis 2005.

Patrick Dionne est également en poste pour un premier mandat qui seterminera le 30 avril 2012, à titre de cadre contractuel, dans le cadre del’initiation de la deuxième phase des projets d’efficacité énergétique del’UQAM. Détenteur d’un baccalauréat en génie électrique de l’École detechnologie supérieure (ETS), il a été engagé comme ingénieur,développement et instrumentation chez GE Energy Services pour sontroisième stage en génie électrique, en 2003, puis comme ingénieurconsultant en efficacité énergétique chez Optinergie, de 2004 à 2008.Depuis janvier 2008, il est conseiller en efficacité énergétique, clientèleaffaires du Fonds en efficacité énergétique de Gaz Métro.

NOMINATIONS

Plusieurs étudiants-athlètes de l’UQAM se sont illustrés au coursde l’année 2010, dans le cadre de compétitions tant nationalesqu’internationales. Lors des championnats CAN-AM enparanatation qui ont eu lieu en Ontario, en décembre dernier, lemultiple champion paralympique Benoît Huot a remporté unemédaille d’or (200 m quatre nages) et deux médailles d’argent(100 m style libre et 50 m papillon). La joueuse de badmintondes Citadins Valérie St-Jacques a atteint les quarts de finale endouble féminin, au Irish International de Dublin, tandis qu’àl’Italian International, le parcours de la joueuse s’est égalementterminé en quarts de finale, cette fois au volet individuel.L’étudiante au baccalauréat en administration a été nomméeAthlète de l’année en sport individuel, volet féminin, par laFondation de l’athlète d’excellence du Québec. L’équipenationale de patinage de vitesse sur courte piste a participé àdeux Coupes du monde en Asie. L’étudiant au baccalauréat enkinésiologie Olivier Jean a remporté l’or avec ses coéquipiers(Guillaume Bastille, étudiant à la maîtrise en sciences de la Terre,François-Louis Tremblay, étudiant libre, Charles et FrançoisHamelin) au relais 5 000 m à Changchun, en Chine. À Shanghai,Olivier Jean a décroché la médaille de bronze au 1 500 m, demême que la médaille d'argent au relais 5 000 m avec sescoéquipiers. L’équipe a aussi remporté le prix Partenaires del’année 2010 dans le cadre du 38e Gala de Sports Québec. Quantà l’étudiant au baccalauréat en éducation physique, AlexBoisvert-Lacroix, il a obtenu un poste au sein de l’équipe dedéveloppement à l’anneau de 400 m. Le patineur de vitesse aremporté la médaille d’argent aux deux épreuves de 500 m,dans le cadre de la première Coupe Canada qui s’est tenue àl’anneau Gaétan Boucher à Québec.

ÉTUDIANTS-ATHLÈTES DE L’ANNÉE

DEUXIÈME PHASE DE LA CAMPAGNE ANNUELLE La Fondation de l’UQAM fait un nouvel appel à la générosité del’ensemble des personnels dans le cadre de la deuxième phase de sacampagne annuelle qui se poursuit jusqu’au 30 avril. Lancée en sep-tembre dernier avec un objectif de 6 millions $ sur le thème rassem-bleur L’UQAM se mobilise pour la relève !, la campagne va bon trainavec près de 3 millions $ d’amassés, mais des efforts s’imposent.

L’objectif de la campagne spéciale auprès de la communauté universi-taire est de 1,5 million $. «Je suis optimiste, connaissant la générositédes membres de notre communauté, dit Claude Corbo, porte-parolede la campagne uqamienne. N’oublions pas que ce sont nos étudiantsqui prendront demain la relève pour occuper l’avant-scène del’économie du savoir.» Les fonds amassés serviront principalement à enrichir l’offre de bourses, pour la prochaine année universitaire 2011-2012, dans chacune des six facultés et à l’ESG, particulièrement auxcycles supérieurs.

La campagne annuelle représente une occasion idéale pour dévelop-per une culture philanthropique solide au sein de notre université, rap-pelle la directrice générale de la Fondation de l’UQAM, Diane Veilleux.On peut faire un don en ligne ou par retenue salariale. Pour faire sondon en ligne, choisir l’onglet, «Je veux donner», donnant accès au formulaire de don en ligne à l’adresse www.campagne2010-2011.fonda-tion.uqam.ca/

CONCOURS DE BOURSES DE L’HIVER 2011La Fondation de l'UQAM, en collaboration avec la division de l'aidefinancière des Services à la vie étudiante, invite la communauté étu -diante à participer au concours de bourses d'excellence du trimestre de l'hiver 2011. La date limite pour soumettre une candidature est le 8 février.

Plus de 186 bourses, pour une somme globale de près de 431 000 $,sont offertes ce trimestre aux étudiants des trois cycles provenant detoutes les facultés et de l'ESG. Elles sont octroyées principalement auxcandidats ayant les meilleurs résultats académiques, mais certainesd'entre elles sont réservées aux étudiants excellant dans un sport oudans un domaine d’études, à ceux qui sont originaires d’un paysétranger et qui s'impliquent activement dans la vie universitaire oudans la communauté, ainsi qu'aux étudiants handicapés.

Les résultats seront communiqués aux étudiants environ six semainesaprès la fin du concours. Les étudiants seront par la suite invités àrecevoir leur bourse lors d'une cérémonie officielle organisée par laFondation de l'UQAM. On peut consulter l’offre de bourses complètesur le site des Services à la vi étudiante (Aide financière/Répertoire desbourses).

Depuis ses débuts, la Fondation de l’UQAM a bonifié de façon spec-taculaire le programme de bourses destiné à l’ensemble de la commu-nauté étudiante. L’an dernier, 650 bourses de premier, deuxième ettroisième cycles ont été remises pour une valeur s’élevant à plus de 1,6 million $. Il s’agit là d’une progression significative attribuable à lagénérosité de donateurs individuels et corporatifs soucieux de par-ticiper à la formation de la relève.

CÉRÉMONIES DE REMISELe 14 décembre dernier, la Fondation de l’UQAM remettait 61 boursesd'excellence de premier, deuxième et troisième cycles, d’une valeur deplus de 98 050 $ à des étudiants de la Faculté des arts et de la Facultéde communication. Quatre nouvelles bourses figurent au nombre desbourses remises : la bourse de deuxième cycle Odesia Solutions encommunication, d’une valeur de 2 000 $, la bourse de deuxième cycleen études littéraires Cari-Petrie, d’une valeur de 1 000 $, la bourse de premier cycle en études littéraires Danielle-Aubry, d’une valeur de 1 000 $, et la bourse de premier cycle Yves-Brossard en musique,d’une valeur de 1 000 $. On peut consulter la liste des boursiers enligne sur le site de la Fondation (http://fondation.uqam.ca/photos_14decembre10.php). �

Collaboration spéciale : Linda Mongeau, Fondation de l’UQAM

NOUVELLES DELA FONDATION

André Gareau

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10 24 JANVIER 2011 L’UQAM

TITRES D’ICIwww.auteurs.uqam.ca

Depuis les débuts du mouvement des femmes, tout un réseau d’aide et de sou-tien pour les femmes et leurs enfants s’est mis en place grâce à des initiativesde féministes animées par un désir de changement social. Dans plusieurs cas,ces initiatives se veulent des réponses aux pratiques sexistes à l’égard desfemmes observées dans le domaine de la santé et des services sociaux. Cesféministes seront toutefois accusées d’avoir focalisé leur attention sur les rap-ports de sexe et le patriarcat, au détriment d’autres formes de domination liéesau racisme, au colonialisme, aux inégalités sociales ou à l’hétérosexisme. Dansun deuxième temps, le féminisme québécois cherche donc, dans ses interven-tions, à s’ouvrir aux préoccupations des femmes de diverses origines. Codirigépar Christine Corbeil et Isabelle Marchand, respectivement professeure asso-ciée et professionnelle de recherche à l’École de travail social et à l’Institut derecherches et d’études féministes, ce livre trace le chemin parcouru depuis troisdécennies et fait le point sur l’intervention féministe aujourd’hui.L’intervention féministe d’hiver à aujourd’hui. Portrait d’une pratique socialediversifiée démontre aussi, comme son sous-titre l’indique, les multiplesfacettes d’un modèle d’engagement dont la vitalité ne fait pas de doute. Publiéaux éditions du Remue-Ménage. �

LE FÉMINISME QUI INTERVIENT

514 987-3333coopuqam.com

Palmarès des ventes

10 au 22 janvier

Multidictionnaire de la languefrançaiseMarie-Eva De Villers - Q.-Amérique

Art de conjuguerCollectif - HMH

Petit Robert 2011Collectif - Le Robert

Oser être soi-mêmeCollectifAuteures UQAM

Communauté du Sud, t.10Charlaine Harris - Flammarion

Contre DieuPatrick Sénécal - Coup de tête

RuKim Thuy - Libre Expression

Surveiller et punirMichel Foucault - Gallimard

Même le silence a une finIngrid Betancourt - Gallimard

Guide pratique du consommateurCollectif - Protégez-Vous

Un roman françaisFrédéric Beigbeder - Livre de poche

Guide pratique des accessoires de cuisineCollectif - Protégez-Vous

Mange, prie, aimeElizabeth Gilbert - Livre de poche

Jeu de l’angeCarlos Ruiz Zafon - Pocket

Frousse autour du monde, t.3Bruno Blanchet - La Presse

SoupesoupCaroline Dumas - Flammarion

Énigme du retourDany Laferrière - Boréal

Magasin général, t.6Loisel / Tripp - Casterman

Carte et le territoireMichel Houellebecq - Flammarion

Rire du CyclopeBernard Werber - Albin Michel

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La littérature, «dans ses plus hautes expressions, appelle au dépassement etau partage, en quoi elle est, à sa manière, porteuse d’une espérance qui croisecelle qui anime les militants», affirme Jacques Pelletier, professeur retraité duDépartement d’études littéraires, dans Croisements littéraires et politiques.Écriture et émancipation. Des textes sur Victor-Lévy Beaulieu et JacquesFerron analysent les rapports entre la question nationale du Québec etl’entreprise romanesque de ces écrivains. Ensuite, l’auteur examine lesœuvres d’Hermann Broch et Daniel Bensaïd, des militants qui mettent leurréflexion au service des dominés et des opprimés. La dernière partie est con-sacrée à deux écrivains québécois de l’époque duplessiste, Robert Élie etPierre Gélinas, qui représentent deux courants opposés, le premier privilé-giant la voie du roman psychologique catholique et le second celle du réa -lisme urbain. Accompagnant ces analyses, cinq textes plus courts abordentdes thèmes tels que la question identitaire, la «gauche efficace» et la névrosed’Hubert Aquin, Saint-Denys Garneau et Claude Gauvreau. L’ensemble «faitressortir les multiples entrelacements de la littérature et de la politique,sphères d’expériences autonomes et profondément liées par leur communeappartenance à la vie». Publié aux éditions Nota Bene. �

ENTRE LITTÉRATURE ET POLITIQUE

Le commerce équitable repose sur de nobles idéaux. Mais la tentative d’utiliserles rouages du marché pour promouvoir une cause, celle de l’équité avec les pro-ducteurs des pays en développement, engendre une tension qui est l’objet de cetouvrage. Codirigé par Marie-France B.-Turcotte, professeure et titulaire adjointeà la Chaire de responsabilité sociale et développement durable, et ChantalHervieux, candidate au doctorat en administration, Mettre en marché pour unecause. Commerce équitable, une comparaison internationale pose un regardfondé sur plusieurs disciplines, dont la gestion et la sociologie, sur les dif-férentes pratiques reliées au commerce équitable. Quelles sont les conditionset les difficultés du passage des idées à l’action? Comment les idées d’équité etde démocratie transforment-elles la chaîne des opérations de production et lestransactions? Comment celles-ci transforment-elles les idées? Entre l’optionradicale, qui prône de faire sans les institutions du marché, et l’optionréformiste, qui propose de transformer celles-ci de l’intérieur pour en éliminerquelques injustices, toutes les positions intermédiaires sont possibles, révèlentles différentes contributions de ce livre. Le commerce équitable peut-il pros -pérer sans s’éloigner trop radicalement de ses objectifs de départ? Voilà la question centrale posée par cet ouvrage. Publié aux Presses de l’Université du Québec. �

DÉFIS DU COMMERCE ÉQUITABLE

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L’UQAM 24 JANVIER 2011 11

24 JANVIERIKTUS, GROUPE DESCHRÉTIENS À L'UQAM Conférences IKTUS : «Les dif-férents visages du Christianisme»,jusqu'au 24 février, de 12h40 à 13h40.Conférenciers : Dr StéphaneBigham, prêtre orthodoxe : «LesOrthodoxes», le 27 janvier; DanielleLajeunesse, coordonnatrice, Tablede concertation protestante surl'éducation, Direction Chrétienne :«Les Protestants», le 3 février; BrianCordeiro, diacre au DiocèseCatholique de Montréal : «LesCatholiques», le 10 février; LouisRousseau, professeur associé,Département de sciences des religions : «Situation religieuse duQuébec actuel», le 24 février.Pavillon J.-A.-DeSève, salle DS-3375.Renseignements : Jorge Falla Luque514-987-3000, poste [email protected]

HÉMA-QUÉBEC Collecte de sang d'Héma-Québec,jusqu'au 28 janvier, de 9h à 17h(mardi et jeudi : 9h à 19h).Pavillon Judith-Jasmin, Grande Place - Agora.Renseignements : Jenny Desrochers514-987-3000, poste [email protected]

25 JANVIERSERVICE DE LA RECHERCHEET DE LA CRÉATION 4e édition de l'activité «Speeddating CRSNG – bourse derecherche du 1er cycle 2011-2012» , de 12h à 14h.Pavillon des sciences biologiques,salle Hall principal (SB-RK01).Renseignements : Pascale [email protected]

ESG UQAM (ÉCOLE DES SCIENCES DE LA GESTION)Webinaire : «La retraite: ça se prépare!», de 12h à 12h45.Conférence diffusée en ligne.Renseignements : Nathalie Jutras514 [email protected]

LABORATOIRE D'HISTOIRE ETDE PATRIMOINE DEMONTRÉAL Conférence : «Les territoires de la ville : 2 échelles, 2 réalités»,de 17h à 19h.Participants : Philippe Dugas etMarie-Ève Lacaille, du Départementd’histoire.Pavillon Hubert-Aquin, salle A-6290.Renseignements : Isabelle Huppé514 987-3000, poste [email protected]

CŒUR DES SCIENCESÉcoCiné : Détroit ville sauvage, à 18h.Pavillon Sherbrooke, Amphithéâtre (SH-2800).Renseignements : Catherine Jolin514-987-3678jolin.catherine@uqam.cawww.coeurdessciences.uqam.ca

CRIEC (CHAIRE DERECHERCHE EN IMMIGRATION,ETHNICITÉ ET CITOYENNETÉ) Conférence : «Laïcité, genre etimmigration: mythes, réalité etstigmatisation», de 18h à 21h.Pavillon Athanase-David, salle D-R200.Renseignements : Ann-Marie Field, CRIEC514 987-3000, poste [email protected]

26 JANVIERCOLLÈGE FRONTIÈRE UQAM Séance d'information : «CollègeFrontière UQAM», de 12h30 à 14h.Pavillon J.-A.-DeSève, salle DS-2508.Renseignements : Diego [email protected]/uqam

TÉLUQ Les soirées des Grands communi-cateurs : «De journaliste à hommepolitique : deux services publics,deux vérités?» de 19h à 20h30.Conférencier : Bernard Drainville,député et ancien journaliste.Pavillon 100 Sherbrooke Ouest,Amphithéâtre SU-1550.Renseignements : Denis Gilbert1 800 463-4728, poste [email protected]/siteweb/actualites/pilot/pages/2011_01_05.html

28 JANVIERCIRST (CENTRE INTERUNIVERSI-TAIRE DE RECHERCHE SUR LASCIENCE ET LA TECHNOLOGIE)

Conférence : «Réguler la carte desformations professionnelles ini-tiales en France : des territoiresentre justifications statistiques etpolitiques», de 12h30 à 14h.Conférencier : Éric Verdier, directeurde recherche au CNRS, Laboratoired'économie et de sociologie du travail, Universités de Provence etde la Méditerranée.Pavillon Thérèse-Casgrain, salle W-3235.Renseignements : Chanthavimone, Sengsoury514 987-3000, poste [email protected]

1er FÉVRIERNT2, LABORATOIRE DERECHERCHES SUR LES ŒUVRESHYPERMÉDIATIQUES Midi rencontre du NT2 : «Le sampling historique à l'èred'Internet : à chacun son remix!»,de 12h30 à 13h30.Conférencière : Paule Mackrous,doctorante en sémiologie.Pavillon Maisonneuve, salle B-2305.Renseignements : Isabelle Caron514-987-3000, poste [email protected]

CELAT (CENTRE INTERUNIVER-SITAIRE D'ÉTUDES SUR LESLETTRES, LES ARTS ET LESTRADITIONS) Conférence-causerie :«L'historiographie de l'histoire del'art au Québec : quelques pistesde réflexion», de 12h30 à 14h.Conférenciers : Etienne Berthold,chercheur post-doctoral en études urbaines; Mathalie Miglioli,doctorante en histoire de l'art.Pavillon 279 Sainte-Catherine Est,salle DC-2300.Renseignements : Denyse Therrien514-987-3000, poste [email protected]

2 FÉVRIERIEIM (INSTITUT D'ÉTUDES INTER -NATIONALES DE MONTRÉAL) Forum : «Les États-Unis : Où ensommes-nous?», de 17h à 20h.Conférenciers : Bernard Derome,président de l'Institut d'étudesinternationales de Montréal; Ken Weinstein, vice-président etdirecteur général de l’HudsonInstitute à Washington et autres.Pavillon Judith-Jasmin, Studio-Théâtre Alfred-Laliberté.Renseignements : Lyne Tessier514-987-3667 • [email protected]/spip.php?article6063

SUR LE CAMPUS

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12 24 JANVIER 2011 L’UQAM

Claude Gauvreau

Spécialiste de la littérature duXXe siècle, Sylvain David possèdeun parcours plutôt atypique pourun chercheur universitaire. Au teurd’un ouvrage, Cioran, un héroïsmeà rebours, qui a été fina liste pour le prestigieux prix Raymond-Klibansky en sciences humaines,ce professeur de 38 ans a publiéplusieurs articles scientifiques et aprésenté une trentaine de commu-nications dans des colloques auCanada, aux États-Unis et enEurope, tout en étant guitaristedans des groupes rock alternatifs.

Professeur au Départementd’étu des françaises de l’UniversitéConcordia depuis 2005, où ildirige la maîtrise en littératuresfrancophones et résonances mé -dia tiques, Sylvain David a fait sesétudes de baccalauréat et demaîtrise en études françaises àl’Université de Montréal, avantd’obtenir un doctorat en études lit-téraires à l’UQAM. «J’ai choisil’UQAM pour son expertise en lit-térature contemporaine, dit-il. Sonprogramme de doctorat m’a per-mis de découvrir de nouveauxauteurs et d’explorer de nouvellesthématiques.»

Le chercheur s’intéresse à cequ’il appelle «l’imaginaire del’après» et à ses représentationsdans la littérature contemporaine.Ses travaux s’inspirent de sa thèsede doctorat consacrée à E.M.Cioran, essayiste français d’origineroumaine dont l’œuvre est uneentreprise de démythification del’idéologie du progrès commemoteur de l’histoire. «L’imaginairede l’après, ou de la fin, se manifestenotamment par la présence dethèmes crépusculaires et apocalyp-

tiques dans la littérature», expliqueSylvain David. Dans divers récits,comme Des anges mineursd’Antoine Volodine ou The Roadde Cormac McCarthy, on assiste àl’errance de personnages qui, loind’œuvrer à se construire un avenirmeilleur, cherchent simplement àsurvivre dans une société plus oumoins en ruines. «Cet état d’espritse retrouve également dans l’oeuvrede Michel Houellebecq, lauréat du

dernier Goncourt, note le cher -cheur. Dans l’un de ses premiersromans, Extension du domaine dela lutte, il décrit comment labureaucratie et le libéralismeéconomique engendrent un mondedésenchanté où règne la compéti-tion.»

LA FIN DE L’IDÉAL PROGRESSISTELa recherche actuelle du professeurmusicien porte sur l’imaginaire del’après dans la littérature et la pen-

sée françaises contemporainesdepuis 1944. La fin de la SecondeGuerre mondiale, rappelle-t-il, estune période où l’on constate unerupture dans l’imaginaire cultureloccidental alors que certainesvaleurs structurantes de la moder-nité – croyance dans l’avenir et leprogrès social – sont en train des’essouffler. «Cette époque, mar-quée notamment par l’explosion dela première bombe atomique et la

découverte des camps d’extermi -nation nazis, représente pourplusieurs penseurs la fin de l’idéalprogressiste de la modernité. C’estaussi l’époque des premièresœuvres de Samuel Beckett et deCioran.» Ces œuvres constituent enquelque sorte la matrice del’imaginaire de l’après, avec leurspersonnages qui attendent quelquechose alors que rien ne se produit,comme dans la pièce En attendantGodot de Beckett, ou qui se sou -viennent d’un temps plus heureuxmais révolu.

Ces représentations nihilistesont été reprises maintes fois dans lalittérature, observe Sylvain David.«Il est fascinant de voir que desauteurs continuent, malgré tout,d’écrire, même s’ils considèrentqu’il n’y a plus rien à dire ou àraconter. C’est ce malgré tout quim’intéresse.»

NO FUTUREL’approche du jeune chercheurs’inscrit dans le courant de la socio-critique des textes. «Une œuvre lit-téraire ou esthétique ne se conçoitjamais ex nihilo mais se construit,au contraire, en récupérant, entransformant ou en détournant deséléments culturels – valeurs, idées– déjà présents dans la société, etdont l’ensemble forme un imagi-naire social. Les thèmes crépuscu-laires circulent dans la pensée et serépercutent entre autres dans la lit-térature.»

Membre du Centre de rechercheFIGURA sur le texte et l’imaginaire,logé à l’UQAM, et du Centre derecherche interuniversitaire ensociocritique des textes (CRIST),Sylvain David prépare un secondouvrage qui fera la synthèse de sesrecherches sur l’imaginaire del’après dans la littérature. Par lasuite, il souhaite étendre sa ré -flexion à la culture populaire et à lamusique. «On a résumé la culturepunk par le slogan No Future,présent dans la chanson God Savethe Queen des Sex Pistols. Àl’origine, cette expression faisaitsimplement référence au chômageen Angleterre, puis elle a pris unesignification beaucoup plus large.La culture populaire, comme c’estle cas avec la musique rock et punk, peut aussi s’emparer dethèmes sociaux et avoir un contenucritique.» �

LE PROFESSEUR SYLVAIN DAVID, DE L’UNIVERSITÉ CONCORDIA, SCRUTE LES MANIFES-TATIONS DE L’IMAGINAIRE POSTMODERNE DANS LA LITTÉRATURE CONTEMPORAINE.

L’IMAGINAIRE DE L’APRÈS

«L’IMAGINAIRE DE L’APRÈS, OU DE LA FIN, SE MANIFESTE

NOTAMMENT PAR LA PRÉSENCE DE THÈMES

CRÉPUSCULAIRES ET APOCALYPTIQUES

DANS LA LITTÉRATURE.» — Sylvain David, professeur au Département d’études

françaises de l’Université Concordia

Le professeur Sylvain David, de l’Université Concordia. | Photo : Nathalie St-Pierre