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Traumatisme
Jean-Luc DOUILLARDPsychologue clinicien
Coordinateur Programme Régional de Santé« Promotion de la Santé mentale et prévention du suicide »
Définition
Du grec Trauma signifiant « Blessure » et « désastre ».
Etat général particulier créé par l'action d’une violence externe (physique, psychologique) sur notre organisme
Perturbation intense (affecte la structure et la fonction)
Blessure profonde(événement réel, objectif, ou parfois fantasme pathogène subjectif)
Blessure physique et/ou psychologique
Effraction dans notre réalité sociale et psychiqueMonde réel et construction symbolique
Intrusion de quelque chose qui ne peut avoir de représentation
Impossible à penser
La réalité devient une menace permanente
Il y aura toujours un avant et un après
Le temps se fige au moment du traumatisme
• Nos histoires de vie sont toutes singulières, pas une ne ressemble à une autre, aucune
pratique ne peut être figée
• Ces histoires peuvent être dures mais sont rarement irréparables...
Souvent, la tristesse, la douleur, la précarité construit des ressources (résister à l’effondrement narcissique)
• Certaines blessures restent gravées en nous et agissent à notre insu , de façon manifeste ou latente
Blessures humaines
• Violence sexuelle• Accident grave• Catastrophe aérienne• Catastrophe naturelle• Attentat• Suicide d’un proche
L’impact traumatique dépend de l'importance, de l'intensité, des
circonstances du trauma
autant que de la réaction du sujet à celui-ci
Souvenirs
Moi
Surmoi
PulsionsFantasmes
Interdits parentaux
Loi sociale
Compromis
Lapsus
Actes manqués
Rêves
Somatisations
Pathologies mentales
INCONSCIENT
ça
Fonctionnement psychique
CONSCIENT
Histoires de famille
Mécanismes de défense
Souvenirs
ActesSymptômes
Traumatisme
Les ressentis, les émotions, les souvenirs d ’enfance, les vécus traumatiques éventuels
sollicitent nos facteurs de resilience, nous mobilisons notre pensée pour trouver des
indices de nos identités :
1 Réorganisation psychique acceptable(Parole et mécanismes de défense efficaces)
2 Troubles des conduitesdu comportementou de la personnalité (Passages à l'acte comme conduites de rupture)
Abus de substances psychoactives
3 Pathologies psychiatriques
Les effets du traumatisme peuvent être :
Manifestes ou latents
Immédiats ou différés
Normaux ou Pathologiques
Somatiques ou Psychologiques
Stress post traumatique :
Ensemble de perturbations somatiques et psychiques provoquées par une agression ancienne, qui ressurgit après coup
Mieux connaître pour comprendre
Mieux comprendre pour interveniret normaliser
Intervenir pour contenir et prévenir
Prévenir pour apaiser et soutenir
Un traumatisme est désorganisateur
Le champ psychiqueLe champ somatique
Le champ familialLe champ social
A court ou moyen terme
Troubles somatiques
Perte de l’intégrité corporelle
Plaintes psychosomatiques ( malaise, étouffement, vertiges, maux de tête, maux de ventre
Vomissements, arrêt des règles, dermatoses par lésions de grattage..)
Troubles sphinctériens (énurésie, encoprésie)
Troubles des conduites alimentaires (boulimie, anorexie, vomissements…)
Troubles de l’humeur (agressivité, attitudes de repli et de fuite, violence…)
Troubles des conduites sexuelles (prises de risque, multiplicité des partenaires, attitudes masochistes….)
Troubles du sommeil (Insomnies, hypersomnies) (anxiété au coucher et/ou à l’endormissement,
réapparitions des rituels du coucher, attitudes de régressions massives, cauchemars, réveils nocturnes, fatigue…
Tentatives de suicideBlessure auto-infligée
Troubles des fonctions intellectuelles et de la créativité
Désintérêt voire, absence totale de jeu
Difficultés scolaires soudaines, notamment dans les apprentissages de la lecture et de l’écriture
Investissement scolaire très intense
Troubles du langage, de la mémoire
Dessins stéréotypés
Troubles comportementaux
Difficultés d’adaptation, apathie, état confusionnelPhobies névrotiques (peur du noir, de la solitude, des hommes ou des femmes,
de la nourriture, de tout ce qui peut mettre en jeu « le corps »
Méfiance, agressivité envers les adultes, signes dépressifs, anxiété
Dévalorisation de sa propre image et perte totale de l’estime de soi
Attitudes obsessionnelles compulsives (propreté, rituels de coucher)
Sentiment de culpabilité, honte et réponses paradoxales détournées
Sexualité en décalage par rapport à son âge
Demande affective massive ou incapacité à faire du lien
A long terme
Dépression
Conduites de ruptures (délinquance, errance, marginalité, prostitution, polytoxicomanie..)
Auto-mutilations fréquentes et importantes
Crises d’angoisse
Investissement artistique fusionnel
Comportements suicidaires
Phobies et TOC
Perte de l’estime de soi et fascination pour ce qui est morbide
Blocage sexuel/ Sexualité à risque et prostitution
Troubles alimentaires graves
Pathologies psychotiques
Exemple de situation traumatique dans l’enfance
L’incarcération d’un parent
Les blessures auto-infligées
Exemple de symptôme post traumatique fréquent
La peau symbolise l’ultime barrière entre soi et l’autre, entre le monde intérieur et le champ social.
La peau est l’entre deux qui permet de se sentir exister, de se reconnaître une valeur, de personnaliser son identité et de maintenir une distance avec l ’autre
Certaines souffrances ne trouvent pas de représentation
dans les mots, elles s ’expriment autrement,
souvent par le corps
Sources traumatiques génératrices d’angoisses
Souffrance ressentie comme destructrice, ravageuse
Impossibilité de se penser, nécessité d’agir
Nécessité de matérialiser les limites de soi
Nécessité de faire trace pour ensuite se panser
Nécessité de donner corps à la souffrance
Nécessité de s’éprouver pour se ressenti
Manifestations d’une souffrance psychique
SANGDOULEUR
ORIFICESLIMITES
La symbolique
La maîtrise
C ’est quoi et qui se blesse ?
Acte de blessure contre soi, individuelle(coupures, brûlures, ecchymoses, lésions par frottements)
Les filles plus que les garçons
Blessures typiques et atypiques(Types de lésions, localisation, fréquences)
Apparaît à l’adolescence le plus souvent pour disparaître vers la trentaine
La première fois en voyant faire quelqu’un d’autre
La blessure est elle impulsive ?
Les blessures auto-infligées sont rarement impulsivestant qu’elles suffisent à l’apaisement intérieur
Moments le plus souvent ritualisés(un lieu intime, un rituel bien défini, un objet intime que l’on garde avec soi, un moment précis,souvent le soir dans l’intimité d’une chambre)
Dans certaines situations, on peut projeter de se fairemal plus tard, pensée suffisante dans certaines situations pour apaiser une angoisse envahissante.
Dans certaines situations de forte angoisse, la nécessité de recourir à la blessure auto-infligéese fait pressante.(Situations précises, échec, réussite à un examen, frustration..)
Quel sens ?
S’échapper d’un moment émotionnel difficile
Apaiser la souffrance intérieure, l’expulser de soi
Stigmate souvent d’une violence subie
Rechercher et supporter la douleur
Savoir de quoi l’on souffre
Avoir le sentiment de maîtriser son intériorité
Choisir de se faire mal, de garder la maîtrise sur un corps que l’on ressent comme douloureux, sale, pourri
CUMP
Cellule d’Urgence Médico Psychologique
Les séquelles psychologiques graves démontrées dans les
années 1970 par les vétérans de la guerre du
Vietnam ont provoqué un regain d'intérêt pour la pathologie
traumatique
Ces troubles se manifestent par une réexpérience persistante de l'événement
traumatique, des comportementsd'évitement des stimuli associés au traumatisme, un émoussement de la
réactivité générale et un état
d'hyperactivité neurovégétative
Prise en chargemédicale
Prise en chargepsychologique
Prise en charge médicale
Pas de prise en chargepsychologique
Faible incidence des symptômes
post traumatiques
Forte incidence des symptômes post
traumatiques
Historique
• 1995 attentats Métro St Michel et création du dispositif
• 1997 Extension nationale du dispositif d’aide aux victimes
• 1999 Une CUMP par département sous l’autorité des préfets
Objectifs
• Organiser rapidement la mise en œuvre du dispositif avec les services concernés
• Prévenir les risques liés au traumatisme (victimes, témoins, familles, sauveteurs)
• Les réduire par une évaluation et une prise en charge rapide (médicale et psychologique)
• Traiter les traumatismes et orienter les victimes
CUMP 17
• Protocole 1 Situations déclenchées par Préfet de Charente-Maritime sur Catastrophes impliquant un grands nombre de victimes
• Protocole 2 Situations déclenchées à la demande des institutions en lien direct avec les services du centre hospitalier de proximité (Urgences-Pédopsychiatrie-Psychiatrie)
Les moyens
• Psychiatres, Psychologues et infirmiers
– Évaluation de la situation– Prise en charge médicale– Débriefing collectif– Prise en charge individuelle– Tri, ventilation et évacuation des victimes– Informations aux familles– Proposition de suivis psychologique à court,
moyen et long terme– Évaluation du protocole
Pistes d’intervention
• Bien se connaître• Poser un cadre fiable et contenant• Apprendre à être authentique• Ne pas tricher avec la réalité• Mettre des mots justes• Rester simple et humble • Accepter d’être parfois directif• Se cultiver et faire confiance aux autres
• Ne jamais banaliser
• Nommer la souffrance et la valider
• Ne pas faire de promesses impossibles à tenir
• Ne pas porter de jugement
• Eviter de moraliser et rester très vigilants
Questions diverses
• Le secret médical
• Le travail en réseau
• La relation d’aide et l’authenticité
• La bonne distance
• La formation initiale
La fragilité des institutions….