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DÉGOUTÉ - E PAR L ÉLECTION DE TRUMP ? T U VEUX FAIRE QUELQUE CHOSE ? REJOINS LA RÉSISTANCE! alternativesocialiste.org no.7 hiver-printemps 2017 – 2,00$ a victoire inattendue et choquante de Donald Trump a été source de colère, de confusion et de crainte parmi la population des États-Unis et du monde entier. Son élection a immédiatement provoqué de grandes manifestations. Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues pour protester contre son agenda politique raciste et de droite. Clinton a perdu les élections D’après Oxfam, 95% de la croissance économique aux États-Unis entre 2009 et 2014 est allé vers le 1% les plus riches, pendant que le revenu réel des 90% plus pauvres a diminué dans la même période. Face à l’énorme colère de la majorité de la population contre les inégalités, l’incertitude d’avenir et la politique de l’ establishment , Clinton n’avait rien d’autre à dire L

TRUMPalternativesocialiste.org/.../2017/01/Offensive-7.pdfBernie Sanders était le candidat aux meilleures chances de victoire contre Trump. Sanders a fait une erreur cruciale en appelant

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DÉGOUTÉ-E PAR

L’ÉLECTION DE

TRUMP ? TU VEUX FAIRE QUELQUE CHOSE ? REJOINS LA RÉSISTANCE!

alternativesocial iste.org no. 7 hiver-printemps 2017 – 2 ,00$

a victoire inattendue et choquante de Donald Trump a été source de colère, de confusion et de crainte parmi la population des États-Unis et du

monde entier. Son élection a immédiatement provoqué de grandes manifestations. Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues pour protester contre son agenda politique raciste et de droite.

Clinton a perdu les élections

D’après Oxfam, 95% de la croissance économique aux États-Unis entre 2009 et 2014 est allé vers le 1% les plus riches, pendant que le revenu réel des 90% plus pauvres a diminué dans la même période. Face à l’énorme colère de la majorité de la population contre les inégalités, l’incertitude d’avenir et la politique de l’establishment, Clinton n’avait r ien d’autre à dire

L

2 ÉDITORIAL

OFFENSIVE no.7 hiver-printemps 2017

Fabian

que «l’Amérique est déjà grande parce que l’Amérique est bonne».

Pas mal de gens se demandent encore ce qu’elle a bien pu vouloir dire…

L’approche politique pro-Wall Street et pro-Big business de Clinton en a fait la pire candidate possible contre Trump. Elle a obtenu 6 millions de voix en moins qu’Obama en 2012. Trump, de son côté, a eu un million de voix en moins que le candidat républicain aux élections de 2012 Mitt Romney. C’est Clinton qui a perdu le plus et Trump est devenu le nouveau président.

Où était Bernie Sanders ?

Les choses auraient pu être différentes. Tous les sondages dévoilés durant les primaires démocrates ont montré que Bernie Sanders était le candidat aux meilleures chances de victoire contre Trump. Sanders a fait une erreur cruciale en appelant à voter pour Clinton et en refusant de se présenter comme candidat indépendant. Son appel pour «une révolution politique contre la classe des milliardaires» et son programme – reposant sur des revendications comme l’instauration d’un salaire minimal fédéral de 15 dollars de l’heure (contre 7,5 dollars actuellement), l’abolition des frais d’inscription pour les étudiant-es et un système de soins de santé universel – avaient déclenché un énorme enthousiasme parmi de larges couches de jeunes et de travailleurs-euses. En absence de cette alternative de gauche, le populisme de droite de Trump était le seul choix restant contre l’élite politique.

Même maintenant, la campagne autour de Sanders reste collée au Parti démocrate avec l’espoir d’en faire un parti plus progressiste. La campagne «Our Revolution» veut faire élire 6.700 progressistes dans les structures du parti. Mais le Parti démocrate est un instrument aux mains des capitalistes. Il fonctionne plutôt comme un réseau clientéliste que comme un vrai parti. Il n’a pas de base active ou massive parmi

les travailleurs-euses. La défaite contre Trump et les preuves de fraude au cours des primaires ajoutent au discrédit du parti.

« Donner une chance » à Trump ou organiser la lutte contre lui ?

La direction des démocrates fait tout pour stopper le mouvement anti-Trump. Clinton a décrit Trump comme étant «extrêmement dangereux» pendant la campagne. Après les élections elle a demandé à ses partisans de donner une chance à Trump et de faire preuve «d’ouverture d’esprit». Obama a déclaré «nous devons lui souhaiter du succès dans l’unification et la direction du pays».

L’unité qu’il nous faut n’est pas à conclure avec Trump, le Parti républicain, le Parti démocrate ou encore la classe des milliardaires représentée par ces partis. Il nous faut une unité des travailleurs-euses et des jeunes contre la droite, les déportations de masse, l’islamophobie et l’offensive contre les travailleurs-euses. Les démocrates ne sont pas un instrument utile pour stopper le populisme de droite. Les travailleurs-euses et leurs familles doivent construire leur propre instrument politique : un parti des 99%.

#ResistTrump

L’élection de Trump représente un désastre pour les travailleurs-euses et les jeunes. Mais c’est aussi une étape dans le processus des troubles sociaux aux États-Unis : l’élite a de plus en plus de difficultés à contrôler la situation.

Ce que Trump parviendra à réaliser de son agenda réactionnaire dépendra principalement de la résistance et des mouvements sociaux. C’est ainsi que le retrait militaire américain a été obtenu dans la guerre du Vietnam. Les premières actions contre Trump ont été promet teuses. La quest ion est maintenant de savoir si ces actions et la solidarité contre Trump, le racisme et le

sexisme peuvent être transformées en mouvements structurés et forts. Une nouvelle date s’annonce : celle de l’investiture de Trump les 20 et 21 janvier. Les actions se préparent avec les hashtags #ResistTrump et #OccupyInauguration.

Contre Trump, contre le système !

Jamais auparavant le candidat et la candidate des deux grands partis n’ont été si détesté-e-s aux élections présidentielles. La légitimité du système capitaliste et de ses institutions est remise en cause. Trump a ouvertement défendu que le «système politique est truqué». Le FBI est intervenu publiquement dans le processus politique avec l’enquête sur les e-mails de Clinton.

C’est inévitable : Trump va décevoir ses partisans. La construction d’un mur à la frontière avec le Mexique ne va pas faire revenir les millions d’emplois perdus dans la Rust Belt et les régions désindustrialisées des États-Unis. Les projets d’investissement pour une infrastructure du 21e siècle sont en contradiction avec les promesses de cadeaux fiscaux de 7.000 milliards de dollars pour les riches.

La période qui nous fait face sera faite de chaos, de provocations et de confrontations. Des millions de jeunes et des travailleurs-euses seront obligés de se battre pour défendre leurs conditions de vie. Ceux et celles qui étaient déjà radicalisé-e-s dans la dernière période doivent construire de véritables mouvements de masse autour d’une alternative indépendante du patronat. La lutte contre Trump ne gagne toute sa pertinence qu’en étant un combat contre le système capitaliste.

Les actions de masse aux États-Unis méritent notre soutien et notre solidarité. Participe aux actions dans notre pays, organise-toi dans la lutte pour une alternative socialiste contre le chaos et la haine du capitalisme.

NATIONAL 3

OFFENSIVE no.7 hiver-printemps 2017

Jean-Pierre Vallières et Julien D.

LES SOCIALISTES FACE À LA MONTÉE DE LA DROITE RADICALE

Partout dans le monde, la gauche organisée semble désarmée et incapable de stopper la montée de la droite radicale et nationaliste, la multiplication des éléments néofascistes, racistes, voire néonazis. Il est toutefois impératif que les militant-es socialistes sachent comment réagir face à la hausse de l’influence de groupes islamophobes comme Atalante Québec.

ous ne pouvons jouer la carte de ceux et celles qui voudraient que la montée de

l’extrême-droite ne soit qu’une histoire de jeunes crétins qui n’ont pas d’influence réelle ou encore celle de boneheads idiots porteurs d’une idéologie rétrograde ne pouvant ressurgir dans notre société « civilisée ». Parlez-en à nos camarades de France, de Belgique, de Russie ou des États-Unis : il y a une montée internationale de la droite raciste, et celle-ci doit être prise au sérieux.

Le socialisme, seule alternative au capitalisme

Le capitalisme entraîne inévitablement des crises. Celles-ci ouvrent la porte à une réplique socialiste, mais aussi à des répliques risibles, mais malheureusement possibles, comme celles du néofascisme. La tâche des révolutionnaires consiste à porter cette offensive socialiste. Elle consiste aussi à clouer le bec aux mouvements racistes et xénophobes qui voudraient diviser les travailleurs et les travailleuses selon leur religion, la couleur de leur peau ou encore leur langue. Les militant-es

socialistes ont le devoir de poser le socialisme comme unique alternative au capitalisme, à ses crises, à son chômage, à ses guerres et ses injustices. Il s'agit de la seule réponse valable aux clameurs anti-establishment, à la fois par la propagation des idées socialistes, mais aussi par la démonstration concrète et pratique de l’impossibilité du racisme comme solution.

Enraciner la lutte dans les communautés

Une véritable réponse socialiste aux actions de la droite radicale nécessite d'éviter deux pièges : l'isolement dans le sectarisme et l'opportunisme des alliances avec les forces du capitalisme. Se contenter d’une chasse aux individus et aux groupes néofascistes ferait de nous les protecteurs de l'ombre du parlementarisme bourgeois et du statu quo. Les groupes qui procèdent de cette manière sont incapables de développer un soutien et une implantation dans de larges couches de travailleurs et de travailleuses. Coupés du « vrai monde », ces groupes mobilisent difficilement plus que leurs sympathisants immédiats. Lorsque la sécurité des communautés nécessite une autodéfense organisée, elle doit s'organiser démocratiquement et s'enraciner dans les communautés. À titre d'exemple, les camarades d'Alternative socialiste en Grèce co-organisent avec d'autres organisations des comités d'autodéfense dans les quartiers où les fascistes d'Aube Dorée font régner la terreur.

Un front antiraciste large dans l'intérêt du 99%

Seul notre nombre, plus grand encore

que celui des intolérants, pourra nous donner le rapport de force nécessaire pour contrer la droite radicale. Il est primordial de sortir de nos sectes et de faire front commun avec tous les éléments qui veulent se battre contre le racisme et le fascisme dans l'intérêt du 99%. C'est dans cet esprit qu'en 2010, Alternative socialiste a lancé un appel large et créé le Collectif contre la droite radicale pour contrer le discours du Réseau liberté Québec. Si les syndicats, les groupes communautaires et les autres groupes politiques antiracistes sont des alliés naturels, restons vigilant-es face aux sirènes du gouvernement libéral que sont ses observatoires sur la radicalisation. Tôt ou tard, ils nous auront aussi dans le collimateur.

L’Aube Dorée, le Front National et CasaPound ne s’égarent pas dans des conflits internes d’intellectuel-les bien-pensant-es. Il est essentiel de s'enrichir à partir de débats théoriques et de réfléchir sur les meilleures stratégies. Il l'est tout autant de confronter nos idées à la réalité en les mettant en pratique dans nos communautés.

PRENONS AU SÉRIEUX LA MENACE NÉOFASCISTE ET RACISTE!

AUCUNE HÉSITATION À DÉFENDRE LE SOCIALISME COMME SEULE ALTERNATIVE À LA FAILLITE DU CAPITALISME!

PARTICIPONS À LA CRÉATION DE FRONTS LARGES D’ACTION ANTIRACISTE ENRACINÉS DANS LES COMMUNAUTÉS!

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RETOUR SUR LA GRÈVE AU VIEUX-PORT DE MONTRÉAL

4 MOUVEMENT SYNDICAL

OFFENSIVE no.7 hiver-printemps 2017

Bruno G.

près 5 mois de conflits, la grève des employé-e-s du Vieux-Port de Montréal (SEVPM) s'est

terminée le 27 octobre 2016.

Ils et elles auront une augmentation salariale de 12% sur cinq ans, le salaire d'entrée passera de 10,67$ à 12,38$ et certain-e-s auront droit à des congés mobiles sous certaines conditions. Cette entente fut acceptée en assemblée générale par une mince majorité de 52%. Ils/elles ont essentiellement accepté les propositions initiales de l'employeur, il n'y a donc pas eu de gain significatif dans cette négociation.

Malgré tout, ce fut une grève exemplaire dès le départ. Ce conflit a été le moteur de la lutte pour le 15$/h pendant des mois, a réussi à mobiliser plusieurs secteurs de la communauté et le syndicat a mené des actions locales pratiquement toutes les semaines avec une forte implication des membres.

Malheureusement, cela n'a pas débouché sur les gains escomptés.

Plusieurs facteurs extérieurs l'expliquent et témoignent du climat défavorable dans lequel s'exerce aujourd'hui le droit de grève dans plusieurs secteurs.

Sur la nécessité d'un syndicat de masse

Mais avant de voir les facteurs négatifs, il faut tout de même souligner que ce conflit n'aurait jamais duré 5 mois, si le SEVPM n'avait pas été affilié à une fédération syndicale nationale, dans le cas présent l'AFPC, un syndicat de 170 000 membres à travers le pays. Sans cela, les travailleurs-euses n'auraient jamais pu tenir économiquement aussi longtemps sans salaire.

Il faut donc couper court à toute prétention sectaire de créer des syndicats à l'extérieur des syndicats de masse existants. Ce n'est que par l'unité la plus vaste possible des travailleurs-euses dans les organisations existantes que nous sommes le plus aptes à vaincre.

Pour le droit de faire grève quand nous le voulons

C'est vrai pour le Vieux-Port, mais également pour l'ensemble du mouvement syndical : il faut gagner le droit de faire grève quand nous le voulons, pas uniquement dans les limites très étroites de la négociation de nos conventions collectives. Les patrons ont déjà la majorité des juges et des arbitres dans leurs poches, il ne faut pas en plus leur laisser le temps de se préparer!

Nous devons mener des campagnes énergiques pour forcer les directions syndicales à élargir le droit de grève.

Une grève, c'est toujours politique

À deux reprises pendant la grève, le gouvernement de Justin Trudeau aurait

pu mettre un terme au conflit, mais il ne l'a pas fait. Premièrement, en refusant d'élever le salaire minimum fédéral à 15$/h. Deuxièmement, en votant contre le projet de loi anti-scabs. Les travailleurs-euses du SEPVM étant sous juridiction fédérale, l'employeur pouvait utiliser des scabs.

Sur ces deux questions, les libéraux fédéraux ont voté, comme les conservateurs, dans l'intérêt des grands patrons. Cela démontre clairement que dans n'importe quel conflit économique se trouve la question politique.

Le mouvement ouvrier ne peut pas lutter comme si la question politique n'existait pas. LE SEVPM l'avait clairement compris et, dès le début, il a démasqué les prétentions «progressistes» de Trudeau et cherché des alliés politiques du côté du NPD et de QS.

Cela ne fut pas suffisant, mais démontre clairement la nécessité, pour les syndicats locaux, de bâtir des relais pour leurs revendications, autant au niveau politique, que dans la communauté.

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MOUVEMENT SYNDICAL 5

OFFENSIVE no.7 hiver-printemps 2017

Rémi Arsenault, SCFP 2881

ans le contexte difficile des agent-es de grief et des représentant-es syndicaux,

combien de fois est-il possible d'entendre «la phrase qui tue» de la part de notre conseiller syndical au moment où nous négocions un grief : « Le boss exagère, mais la jurisprudence est pas de notre bord!». Effectivement, que ce soit pour du vol de temps ou le non-respect de la disponibilité les réprimandes sont sévères. Il n'est pas rare de constater des suspensions de plusieurs semaines, voire de plusieurs mois et ce, à de nombreuses reprises au cours de l'année. Ce qui met les représentant-e-s du syndicat dans des situations difficiles, car tout syndicaliste le sait bien, une telle suspension entraîne de sévères conséquences pour ceux et celles qui les reçoivent. Mais la situation dans laquelle on se retrouve est-elle irrémédiable?

Il est vrai que ceux et celles qui produisent les jurisprudences ne proviennent généralement pas des classes populaires. Il est plutôt atypique de voir un préposé à l'entretien ménager terminer sa carrière de travail comme arbitre au Ministère du travail. Il ne serait donc pas étonnant que ces arbitres aient la mèche courte envers les délinquant-e-s du monde du travail. Sauf qu'une suspension de deux mois sans solde, pour un-e bas-se salarié-e et soutien de famille, cela peut constituer un véritable drame dans une vie. D'autant plus que, dans certains cas, ce n'est ni noir ni blanc, que l'employeur a lui aussi des reproches à son égard et qu'il ne soutient pas toujours les travailleuses et les travailleurs lors du

travail. Mais il est difficile d'aller plaider la version du salarié ou de la salariée lorsqu'on nous répond que la jurisprudence ne nous est pas favorable. Pourtant, au cours de l'histoire, certains jugements furent gagnés par les syndicats dans la lutte, comme ce fut le cas pour la formule Rand.

La formule Rand : la jurisprudence qui a consolidé le syndicalisme canadien

Yves Rand, juge à la Cour suprême du Canada, ne provenait pas du monde du travail. Pourtant, le 29 janvier 1946, le juge a donné raison au Syndicat des travailleurs unis du Canada (TUA) et a ordonné à l'employeur de retirer à la source la cotisation syndicale et de la remettre au syndicat. Il faut savoir que cette jurisprudence n'est pas venue de bonté de cœur, mais suite à une chaude

lutte de 99 jours menée par les travailleurs de l'usine Ford de Windsor. Sans oublier que plusieurs autres usines Ford connurent de dures grèves comme ce fut le cas en 1937 à Oshawa, en Ontario, et à Flint, au Michigan. Dans chacun des cas, le patronat n'a jamais hésité à utiliser la méthode dure envers les travailleurs et ces derniers ont dû faire preuve de beaucoup de détermination.

Il serait donc possible d'affirmer que n'eut été de ces grèves, il aurait été peu probable que la classe ouvrière de l'époque puisse conquérir un tel acquis. Ce que réussirent à accomplir les syndicats automobiles de l'époque a été de politiser un enjeu syndical, de le débattre sur la place publique et de mener la bataille sur le terrain par des actions de masse illégales. Ces grèves sont des exemples de stratégies victorieuses lorsque les travailleurs et les travailleuses ont à faire face à des patrons autoritaires.

C'est par la lutte et la mobilisation de la base que le mouvement syndical a eu ses plus grands gains, et non par le méticuleux respect des lois bourgeoises, ne l'oublions pas. Même si la jurisprudence ne nous est pas favorable, pourrait-on mener des campagnes de sensibilisation et, par la même occasion, instaurer des moyens de pression sur le plancher afin d'assurer la meilleure défense possible des salarié-e-s?

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ADOPTION DE LA FORMULE RAND OU QUAND DES ACTIONS DE MASSE ILLÉGALES ONT FAVORISÉ L'ADOPTION D'UNE LOI EN FAVEUR DES SYNDICATS

6 INTERNATIONAL

OFFENSIVE no.7 hiver-printemps 2017

Bruno G.

n février 2015, une vingtaine de militant-es ont été arrêté-e-s en lien avec une manifestation

survenue en novembre 2014 à Jobstown (ville au sud-ouest de Dublin) contre la présence de Joan Burton, à l'époque vice-première ministre et chef du parti travailliste.

Le pays était alors secoué par une vaste campagne populaire contre la taxe sur l'eau (Water Charges). 57% des Irlandais-es ont boycotté cette taxe. Le mouvement fut si fort que le nouveau gouvernement élu en 2016 a suspendu la mesure.

L'establishment irlandais a peur

Lors de l'arrivée de Burton à Jobstown, une centaine d'activistes lui réservaient un «comité d'accueil». Malgré le caractère pacifiste de la manifestation et la présence de nombreux gardiens de sécurité, Burton n'est jamais sortie du véhicule. Cette journée-là, il n'y a eu aucune arrestation.

Ce n'est que des mois plus tard, que les participant-es à cette action ont été arrêté-e-s, dont plusieurs membres de l'Anti-Austérity Alliance (AAA), tel que le député Paul Murphy du Socialist Party (section irlandaise du CIO). L'AAA est l'un des principaux mouvements qui organisent la campagne contre la taxe sur l'eau.

Ils et elles sont tou-te-s accusé-e-s de «séquestration», une accusation criminelle très grave. Les arrêtés de Jobstown risquent de sévères peines de

prison. De plus, les élu-e-s de l'AAA risquent d'y perdre leurs sièges.

En octobre 2016, le premier de Jobstown à comparaître fut un adolescent de 17 ans (qui avait 15 ans au moment des faits). Il a été jugé coupable. Sa sentence fut légère, mais sa «culpabilité» fait craindre le pire pour les autres qui seront jugé-e-s en avril 2017.

Un procès politique

L'accusation de «séquestration» est ridicule. Il s'agit clairement d'une manœuvre du gouvernement pour intimider les protestataires et discréditer l'AAA. L'Irlande a connu récemment deux mouvements populaires, le premier contre la Household Tax, et maintenant contre la Water Charges. Véritables mouvements d'oppositions de la classe ouvrière contre les mesures d'austérité. L'AAA fut toujours au cœur de ces batailles.

Aux dernières élections, l'appui aux deux principaux partis ont dégringolé de respectivement 11% et 13% pour le Fine Gael et les travaillistes. Quant à la gauche radicale, elle a augmenté ses appuis de 2,4% à 9%, trois points devant les travaillistes. Ces accusations s'inscrivent dans une volonté de briser les appuis et l'élan de la gauche radicale.

S'ils et elles sont jugé-e-s coupables, quelle sera la prochaine étape ? Interdire purement et simplement les piquets de grève ? Cela ouvre grand la porte à la criminalisation des manifestations.

Défendons le droit de manifester, ici, comme ailleurs !

Groupe d'appui Facebook à Jobstown: Jobstown Not Guilty

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LES LEÇONS DE LA COMMUNE

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RÉPRESSION POLITIQUE EN IRLANDE : « JOBSTOWN NON COUPABLE »

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BRÈVES INTERNATIONALES 7

OFFENSIVE no.7 hiver-printemps 2017

QUI SONT LES GRANDS GAGNANTS DE L’ACCORD EN RDC ? À la suite de la crise du troisième mandat présidentiel en République démocratique du Congo (RDC), un accord politique global et inclusif a finalement été signé sous l’égide de la Conférence épiscopale congolaise le 31 décembre 2016. Il a entre autres pour résultat la (re)nomination de 21 ministres proches de Tshisekedi, de 19 ministres issus du reste de l’opposition et, enfin, de 25 ministres du camp présidentiel. Il y a donc beaucoup de gagnants, mais au détriment du peuple congolais. http://www.socialisme.be/fr/24323/qui-sont-les-grands-gagnants-de-laccord-en-rdc

Six ans après la chute de Ben Ali, les exigences de la révolution doivent encore être réalisées

« Comment voulez-vous que je gagne ma vie? » -tel fut le cri de Mohamed Bouazizi, alors âgé de 27 ans, lorsqu’il s’arrosa d’essence avant de s’immoler par le feu le 17 décembre 2010 – déclenchant un mouvement de révolte de masse contre la dictature corrompue du président Zine al Abidine Ben Ali, qui fut renversé moins d’un mois plus tard, le 14 janvier 2011. http://www.socialisme.be/fr/24339/six-ans-apres-la-chute-de-ben-ali-les-exigences-de-la-revolution-doivent-encore-etre-realisees

SYRIE : L’HORREUR À ALEP La Syrie subit une terrible guerre civile causant d’innombrables souffrances humaines depuis cinq années. Il s’agit partiellement d’un conflit sectaire alimenté par les puissances européennes, américaines et russes, toutes en compétition pour gagner en influence dans la région. A cela s’ajoute encore l’intervention de puissances régionales, à l’instar de l’Iran et ses alliés du Hezbollah du côté du régime d’Assad. L’Arabie Saoudite et la Turquie interviennent quant à elles du côté des factions rebelles majoritairement sunnites.

http://www.socialisme.be/fr/24190/syrie-lhorreur-a-alep

FRANCE. CONTRE FILLON, LE PS ET LE FN, VOTONS MÉLENCHON Voici la déclaration de la Gauche Révolutionnaire (section française du Comité pour une Internationale Ouvrière) explicitant sa participation à la campagne de la France Insoumise et son appel au vote pour Mélenchon: Alors que des millions de personnes sont au chômage, se débattent avec les difficultés quotidiennes, que les services publics sont de plus en plus dégradés, le cirque médiatique autour de l’élection présidentielle de 2017 peut en dégoûter plus d’un(e). Pour nous, c’est surtout une raison de plus de se révolter et de s’organiser pour ne plus subir les politiques du PS, de LR et du FN, et de se rassembler pour se préparer à lutter. http://www.gaucherevolutionnaire.fr/contre-fillon-le-ps-et-le-fn-votons-melenchon/

8 HISTOIRE

OFFENSIVE no.7 hiver-printemps 2017

Frédéric Collin

ilitante, syndicaliste, socialiste et pionnière du féminisme au Québec.

En 1903, Léa Roback naît à Montréal de parents immigrants juifs polonais. Elle grandit à Beauport où sa famille tient un magasin général puis revient à Montréal en 1915.

Dès l’âge de 20 ans, elle montre un caractère fort et un sens de l’aventure : venant d’une famille où la culture est fortement appréciée, elle s’installe à New York puis en 1926 s’inscrit à l’université de Grenoble et rejoins son frère à Berlin en 1929.

Subissant la montée du fascisme de plein fouet, Léa Roback s’éveille politiquement et se joint au mouvement communiste allemand. En raison de cet activisme, elle fuit l’Allemagne en 1932. Après un passage en URSS, elle se réinstalle en 1935 à Montréal et milite au sein du Parti communiste du Canada.

Roback s’implique alors dans la défense des chômeurs avec le médecin communiste Normand Béthune (lui aussi membre du Parti) dans le groupe Solidarité féminine. Toujours en 1935, le Parti attribue à Roback la gestion de la première librairie marxiste à Montréal, le Modern Book Shop, située sur De Bleury au sud de la rue Sainte-Catherine.

En 1937, Duplessis, promulgue la « loi du Cadenas », une attaque contre les communistes. La police commence une chasse aux sorcières et Léa Roback est harcelée et ne compte plus les perquisitions. Toujours en 1937 elle devient, avec Rose Pesotta, l’un des piliers de la grève ouvrière du textile du boulevard Saint-Laurent appelée «grève des midinettes».

En 1942 elle syndique l’usine RCA Victor du quartier Saint-Henri dont 40 % des 400 travailleurs-euses sont des femmes. Malgré ses compétences d’organisatrice, elle refuse des postes de permanence syndicale et préfère rester parmi les rangs ouvriers.

Elle devient organisatrice politique pour le candidat communiste Fred Rose dans la circonscription de Cartier, sur le Plateau Mont-Royal. En 1943 Rose est élu sous la bannière du Parti ouvrier progressiste, le PCC étant interdit depuis 1941 par les autorités provinciales. Rose devient le premier élu communiste à avoir siégé à la Chambre des communes.

Durant les décennies suivantes, Léa Roback s’implique dans le mouvement féministe, en particulier dans le collectif La Voix des femmes, au côté de Madeleine Parent, de Thérèse Casgrain et de Simonne Monet-Chartrand. Elle milite aussi contre la guerre du Viêt Nam et contre l’apartheid.

Léa Roback s’éteint le 28 août 2000 lors d’un accident. Sa mémoire est perpétuée par le travail de la fondation Léa Roback, du centre Léa Roback de Montréal ainsi que de la Maison Parent-Roback dans le Vieux-Montréal. Le documentaire Des lumières dans la grande Noirceur, portant sur sa vie, a été réalisé en 1991. Léa Roback est nommée Chevalier de l’Ordre national du Québec en 2000.

Une rue lui est consacrée à Montréal dans le quartier populaire de Saint-Henri ainsi qu’à Beauport (maintenant Québec). Une murale pour lui rendre hommage a été réalisée sur la rue Saint-Dominique (juste au nord de Mont-Royal) en 2014.

Politiquement active jusqu’à sa mort, cette courageuse militante socialiste et résolument féministe, continue à inspirer de nouvelles générations de militantes et militants.

M

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LÉA ROBACK, FEMME DE LUTTE

NOTES DE LECTURE 9

OFFENSIVE no.7 hiver-printemps 2017

Carlo Mosti

Léon Trotsky, Programme de transition : L'agonie du capitalisme et les tâches de la IVe Internationale, Montréal, M Éditeur, 2016.

a description que Trotsky fait de la situation politique et économique d’avant la 2e guerre mondiale

ressemble drôlement à la situation actuelle : crise sociale, croissance du chômage, ébranlement du système monétaire, gouvernements en banqueroute... Face au désarroi des travailleurs et travailleuses, il est nécessaire de combattre le découragement par un programme qui fait le pont entre les besoins immédiats et la révolution socialiste.

Le Programme de transition de Léon Trotsky est une sorte de marche à suivre large vers le socialisme, qui est encore très actuel aujourd’hui. Dans le chapitre sur l’échelle mobile des salaires, on reconnaît le combat du 15$/h tel que lancé par Alternative socialiste, soit avec une indexation au coût de la vie.

Trotsky nous parle aussi de l’importance de s’investir dans les milieux syndicaux. Comme nous l’avons déjà dit, même si on a plusieurs reproches à faire aux dirigeants syndicaux des grandes centrales et de ses valets qui ne sont là que pour leur intérêt personnel, il reste que la masse des travailleurs et travailleuses organisée s’y trouve et qu’on a le devoir d’être présent-e-s pour amener cette masse vers des perspectives socialistes. À cet égard, la critique de Trotsky envers des syndicats dits révolutionnaires, comme on pourrait étiqueter le IWW, est assez sévère :

« Les tentatives sectaires d’édifier ou de maintenir des petits syndicats « révolutionnaires » comme une seconde édition du parti signifient, en fait, le renoncement à la lutte pour la direction de la classe ouvrière. Il faut poser ici comme un principe inébranlable : l’auto-isolement capitulard hors des syndicats de masses, équivalant à la trahison de la révolution »

En même temps, Trotsky reste critique aussi face aux syndicats les plus puissants, et n’écarte jamais l’importance de fonder un parti

ouvrier comme objectif principal de la révolution socialiste. Il sait pertinemment, et on peut l’observer dans nos propres syndicats aujourd’hui, que les dirigeants finissent par développer une tendance à négocier avec le patronat et se soumettent aux dictats de la bourgeoisie, reléguant les intérêts des travailleurs et travailleuses au 2e plan. Trotsky le résume par cette phrase :

« S’il est criminel de tourner le dos aux organisations de masse pour se contenter de fictions sectaires, il n’est pas moins criminel de tolérer passivement la subordination du mouvement révolutionnaire des masses au contrôle de cliques bureaucratiques ouvertement réactionnaires »

Un chapitre que j’ai trouvé intéressant est celui intitulé « L’alliance des ouvriers et des paysans ». Selon moi, on peut comparer ça aujourd’hui avec les travailleurs et travailleuses des PME. Lorsqu’on lit les recommandations de Trotsky sur les étapes à faire pour consolider les classes exploitées chez les paysans, on peut faire certains parallèles aujourd’hui avec les PME, notamment dans cette citation :

« Tant que le paysan reste un petit producteur «indépendant», il a besoin de crédit à bon marché, de prix accessibles pour les machines agricoles et les engrais, de conditions favorables de transport et d’une organisation honnête d’écoulement des produits agricoles. Cependant, les banques, les trusts, les négociants pillent le paysan de tout côté. Seuls, les paysans eux-mêmes peuvent réprimer ce pillage, avec l’aide des ouvriers. »

Encore plus évocatrice est cette citation qui nous rappelle comment les grandes entreprises utilisent les PME comme bouclier contre la revendication du 15$/h :

« Invoquant mensongèrement les exigences «excessives» des ouvriers, la grande bourgeoisie fait artificiellement de la question des prix de marchandises un coin qu’elle introduit ensuite entre les ouvriers et les paysans. Le paysan, l’artisan, le petit commerçant, à la différence de l’ouvrier, de l’employé, du petit fonctionnaire, ne peuvent pas revendiquer une augmentation de salaire parallèle à l’augmentation des prix. »

Lors d’une visite d’un de nos camarades américains à l’UQAM venu parler du combat du 15$/h à son université de Boston, quelqu’un lui avait justement posé la question à savoir comment les PME peuvent faire pour aller de l’avant si elles ne peuvent honnêtement pas survivre à l’augmentation de salaire minimum. Il avait répondu exactement ce que l’on retrouve dans ce même chapitre, soit l’ouverture des livres pour attester que le problème émane de l’exploitation qui est faite aussi sur le dos des PME par les grandes entreprises, que la cause n’est pas l’augmentation des salaires, « mais dans les profits démesurés des capitalistes ».

Trotsky parle aussi de l’importance d’amener régulièrement du sang neuf dans l’organisation pour garder un niveau de moral élevé. Il est certain que la lutte est longue et pénible, et que les militant-e-s de longue date s’épuisent et peuvent laisser place au désespoir et à la lassitude. Même si la façon dont Trotsky amène cette idée, comme le titre du chapitre le souligne bien (« Place à la jeunesse ! »), je pense qu’il faut, à mon sens, amener ça plutôt sur l’aspect de l’ancienneté. La motivation renouvelée vient du nouveau militant ou de la nouvelle militante autant qu’elle vient du jeune militant ou de la jeune militante. Ce qui use la motivation, ce sont les années de militantisme parsemées d’échecs et non l’âge.

Par contre, lorsqu’il dit « Place aux femmes travailleuses », là il n’y a pas d’ambiguïté. S’il y a une catégorie de personnes qui est durement éprouvée par le système capitaliste, c’est bien celles des femmes, autant pour leurs conditions de travail, que pour leur précarité d’emploi et le traitement général que la société capitaliste leur fait subir. L’importance d’amener les femmes à militer est capitale, d’autant plus qu’on a réprimé longtemps le droit aux femmes de s’exprimer librement au niveau politique. Toute tentative de favoriser leur participation à la lutte n’est pas une mesure pour les privilégier, mais pour ramener l’égalité.

Je recommande fortement la lecture du programme de transition pour bien connaître les perspectives auxquelles AS adhère entièrement.

L

10 NOUVELLES DU PARTI

OFFENSIVE no.7 hiver-printemps 2017

ACTION D'APPUI À REPEALTHE8TH Deirdre G.

Des membres d’Alternative socialiste sont intervenues le 24 septembre dernier à un rassemblement de solidarité avec les femmes en Irlande qui se battent pour le droit à l’avortement. Nous avons répondu à l’appel de la campagne ROSA (pour le droit à la reproduction, contre l’oppression, le sexisme et l’austérité) pour une solidarité internationale contre le 8e amendement de la constitution irlandaise, qui interdit l’avortement.

L’événement s’est déroulé dans une ambiance de camaraderie et d’espoir pour la lutte à venir. Organisé par Susan Cahill, professeure d’études irlandaises à Concordia qui soutient la bannière « Repeal the Eigth » (Abrogez le 8e), la majorité des participantes étaient de jeunes étudiantes étrangères. Elles ont été surprises de la portée que la lutte pour le droit à l’avortement a eue au Canada. Rappelons qu’il n’existe aucune clinique d’avortement sur l’Île-du-Prince-Édouard et que la seule

clinique au Nouveau-Brunswick est menacée de fermeture.

La députée Ruth Coppinger du Socialist Party (organisation sœur d’Alternative socialiste en Irlande) à Dublin appelle pour un référendum sur le 8e amendement afin de donner aux femmes le droit de choisir. En Irlande, l'Église et la classe dominante ne se gênent pas pour contrôler ce que les femmes peuvent ou ne peuvent pas faire avec leur corps. Ici aussi, restons vigilantes.

PLUS DE 300$ POUR LES GRÉVISTES DU VIEUX-PORT DE MONTRÉAL J.-P. Vallières

Le 30 septembre 2016, les membres d’Alternative socialiste de la ville de Québec ont organisé un concert bénéfice pour soutenir les employé-es du Vieux-Port de Montréal, alors en grève et ayant besoin de fonds pour continuer leur lutte.

Quelques 70 personnes ont assisté aux prestations de Marilou Landry et du groupe Lockwell, permettant d’amasser 332$ pour les grévistes.

Nous croyons qu’il est indispensable pour un organe socialiste comme le nôtre de perpétuer cette tradition de supports aux luttes ouvrières, par le biais d’activités de financement qui attirent, oui, les gauchistes engagé-es, mais aussi les « simples » amateurs-trices de musique qui peuvent être mobilisé-es par un événement comme celui que nous avons organisé à Québec.

ACTION 15PLUS CONTRE LES MULTINATIONALES

Jeudi 15 décembre 2016 et dimanche le 15 janvier, les membres de la coalition 15plus.org de Québec ont fait du tractage près des commerces où les travailleurs-euses ne font pas 15$/h.

La coalition 15plus.org mène depuis 2015 un combat pour une augmentation légitime du salaire minimum et pour de meilleures conditions de travail.

Rejoignez-nous! [email protected]

CAMPAGNE 15PLUS 11

OFFENSIVE no.7 hiver-printemps 2017

Émily P.

LE SALAIRE MINIMUM À 15$/H,

C’EST POUR MAINTENANT ! Le 15 novembre dernier, la députée de Québec Solidaire, Manon Massé, a déposé plus de 16 000 signatures à l'Assemblée nationale en compagnie de militant-e-s d'Alternative socialiste, de la campagne 15plus.org ainsi que du milieu syndical et féministe. Ces signatures s’ajoutent aux 5 000 déposées plus tôt cet automne.

'est dire que près de 22 000 travailleuses et travailleurs exigent l’augmentation du salaire

minimum à 15$/h maintenant. Il ne faut pas se leurrer : nous ne nous contenterons pas de ce que les libéraux ont à proposer. C’est maintenant que le salaire doit être à 15$/h. C’est maintenant que le loyer est trop élevé ! C’est maintenant que l’épicerie coûte cher ! Dans 5 ans, ces prix seront encore plus élevés. Accepter le 15$/h comme salaire minimum dans 5 ans, c’est accepter de voir les travailleuses et les travailleurs s’appauvrir et ne pas être en mesure de se sortir de l’endettement.

Avec la pétition pour 15$/h maintenant, nous lançons un message clair au gouvernement : les travailleuses et les travailleurs veulent améliorer leur qualité de vie. Ça permet de montrer au gouvernement où se situent nos besoins et notre réalité quotidienne (ce qui semble lui échapper). C’est la raison pour laquelle la pétition doit continuer de circuler.

Organisons-nous sur nos milieux de travail

Alternative socialiste, à travers la campagne 15plus.org, invite les membres des syndicats en lutte, les travailleuses et les travailleurs qui gagnent moins de 15$/h ainsi que l’ensemble de la population qui croit en la justice sociale, à signer et à faire circuler la pétition. Il s'agit d'un excellent moyen pour aborder les gens sur l'enjeu de la création de comités d'action sur les milieux de travail. Ces comités pourront se pencher sur la meilleure façon d'organiser et de faire vivre la lutte pour le 15$/h dans les communautés.

Organisons-nous comme l’ont fait le Syndicat des employé-es du Vieux-Port de Montréal, le syndicat des employé-es

d’Indigo à Québec, le syndicat des étudiant-es salarié-es de l’Université de Montréal, le syndicat des travailleurs et travailleuses des résidences privées pour aînés (SQESS-FTQ) et bien d’autres.

La campagne 15plus.org est là pour soutenir les travailleuses et les travailleurs. Pour démarrer la mobilisation, pour obtenir des outils de formation, contactez-nous!

[email protected]

C

CAMPAGNE : 15 000 SIGNATURES POUR LE 15$

OBJECTIF ATTEINT,

MAIS LA CAMPAGNE CONTINUE!

alternativesocial iste.org no. 7 hiver-printemps 2017 – 2 ,00$

et été l'objectif de 15plus.org était de récolter 15 000 signatures pour le 15$.

Grâce à l'aide des militant-e-s du Centre des travailleurs-euses immigrants, d'Alternative socialiste, de plusieurs circonscriptions de Québec solidaire, du Syndicat des employé-e-s du Vieux-Port de Montréal et de plusieurs autres, nous avons atteint notre objectif.

En novembre 2016, c'était près de 22 000 personnes qui avaient signé la pétition.

C'est l'une des pétitions les plus faciles à faire signer, tellement l'appui des travailleurs-euses à cette revendication est fort. Mais il ne faut pas s'arrêter là, nous devons aller en chercher davantage.

En 2017, nous allons continuer. Vous voulez nous aider à faire signer la pétition dans votre milieu de vie ou de travail? N'hésitez pas, contactez-nous ! [email protected]

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