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SOMMAIRE
I. URBANISME .......................................................................................................................................... 2
II. ENVIRONNEMENT ............................................................................................................................... 4
III. COMMANDE PUBLIQUE...................................................................................................................... 6
IV. PROPRIETE PERSONNES PUBLIQUES .................................................................................................. 8
V. DROIT ADMINISTRATIF GENERAL ........................................................................................................ 9
V. CONSTRUCTION ................................................................................................................................... 9
VII. FOCUS sur la Loi d'accélération et simplification de l'Action Publique (ASAP) du 7 décembre 2020
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VEILLE JURIDIQUE Novembre/décembre 2020
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I. URBANISME
Autorisation dâurbanisme â RĂ©gularisation â Etendue - Une autorisation dâurbanisme entachĂ©e dâillĂ©galitĂ© est susceptible dâĂȘtre rĂ©gularisĂ©e « mĂȘme si cette rĂ©gularisation implique de revoir lâĂ©conomie gĂ©nĂ©rale du projet en cause », dĂšs lors que la nature du projet nâest pas bouleversĂ©e - Conseil d'Etat, avis du 2 octobre 2020, n° 438318
https://www.legifrance.gouv.fr/ceta/id/CETATEXT000042393030
Permis de construire â Erreur manifeste dâapprĂ©ciation â Sursis Ă statuer â Futur PLU â La dĂ©livrance dâun PC au sein dâun secteur destinĂ© Ă ĂȘtre classĂ© en zone naturelle dans le futur PLU en cours dâĂ©laboration et aprĂšs dĂ©bat sur les orientations gĂ©nĂ©rales du projet d'amĂ©nagement et de dĂ©veloppement durable, constitue une erreur manifeste dâapprĂ©ciation, dans la mesure oĂč le maire aurait dĂ» opposer un sursis Ă statuer â CE, 5e ch., 20 oct. 2020, n° 430729, Cne Noves
https://www.legifrance.gouv.fr/ceta/id/CETATEXT000042451967
Permis de construire â Plusieurs maisons sur un mĂȘme tĂšnement â DĂ©lai dâinstruction -LâĂ©dification de trois maisons individuelles sur un mĂȘme tĂšnement ne doit pas ĂȘtre considĂ©rĂ© comme la construction dâune maison individuelle. Le dĂ©lai dâinstruction de droit commun dâune telle demande est de 3 mois, et non de 2 mois â CAA Marseille, 1er ch., 5 nov. 2020, n° 19MA02282, Cne Saint-Paul-en-ForĂȘt
Permis de construire â Division primaire â RĂšgles dâurbanisme â ApprĂ©ciation - LâapprĂ©ciation du respect des rĂšgles dâurbanisme pour la dĂ©livrance dâun permis de construire en vue dâune « division primaire » se fait au regard de lâensemble de lâunitĂ© fonciĂšre existant avant la division. Il en va de mĂȘme dans le cas dâun permis modificatif sollicitĂ© aprĂšs cette division - CE, 12 novembre 2020, SCI du 3 rue Jules Gautier, n° 421590
https://www.legifrance.gouv.fr/ceta/id/CETATEXT000042519135?tab_selection=all&searchField=ALL&query=421590&page=1&init=true
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IntĂ©rĂȘt Ă agir â Voisin direct â DĂ©claration de non-opposition â La condition dâatteinte directe aux intĂ©rĂȘts du requĂ©rant, subordonnant la recevabilitĂ© de sa requĂȘte au titre de lâarticle L. 600-1-2 du code de lâurbanisme, sâapplique aux dĂ©clarations de non-opposition â CAA Marseille, 1er ch., 5 novembre 2020, n° 18MA03083
SAFER â Droit de prĂ©emption â Affichage en mairie â Lâomission pour la SAFER dâadresser une analyse de sa dĂ©cision de prĂ©emption au maire de la commune intĂ©ressĂ©e, en vue de son affichage en mairie pendant quinze jours, est sans influence sur la validitĂ© de la dĂ©cision elle-mĂȘme. Cette formalitĂ© nâa que pour effet de faire courir le dĂ©lai de recours contentieux contre la dĂ©cision de prĂ©emption (Cf : L. 143-3 et R. 143-6 du code rural et de la pĂȘche maritime) - Cass. Civ. 3e, 19 novembre 2020, n°19-21.469
https://www.legifrance.gouv.fr/juri/id/JURITEXT000042579924
Permis de construire â modifications â conditions dâinstruction - Le titulaire dâun permis de construire en cours de validitĂ© bĂ©nĂ©ficie de la facultĂ© de demander Ă lâautoritĂ© compĂ©tente un permis modificatif sous une double condition. La construction objet du permis autorisĂ© ne doit pas ĂȘtre achevĂ©e et les modifications apportĂ©es au projet initial, par leur nature ou leur ampleur, ne doivent pas remettre en cause la conception gĂ©nĂ©rale de ce dernier.
Si les travaux sont dĂ©jĂ achevĂ©s, mais quâils sont non conformes au projet autorisĂ©, le pĂ©titionnaire conserve la facultĂ©, notamment si une action civile tendant Ă la dĂ©molition ou Ă la mise en conformitĂ© de la construction a Ă©tĂ© engagĂ©e, de demander lâoctroi dâun nouveau permis de construire visant Ă rĂ©gulariser la construction. Ce permis doit toutefois porter sur lâensemble des Ă©lĂ©ments de la construction qui ont eu pour effet de modifier le bĂątiment tel quâil avait Ă©tĂ© initialement approuvĂ©. De plus, il est soumis aux rĂšgles dâurbanisme en vigueur Ă la date de lâoctroi du permis initial â CE, 25 novembre 2020, M. et Mme G n°429623
https://www.legifrance.gouv.fr/ceta/id/CETATEXT000042570054?isSuggest=true
Voies urbaines - AmĂ©nagement dâitinĂ©raires cyclables â RĂ©alisation ou rĂ©novation - Lâarticle L. 228-2 du code de lâenvironnement impose, Ă lâoccasion de la rĂ©alisation ou de la rĂ©novation dâune voie urbaine, la mise au point dâun itinĂ©raire cyclable sur lâemprise de cette voie ou le long de celle-ci.
Une dissociation partielle de lâitinĂ©raire cyclable et de la voie urbaine est parfois envisageable lorsque la configuration des lieux lâimpose au regard des besoins et
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contraintes de la circulation - CE, 30 novembre 2020, Commune de Batz-sur-Mer, n° 432095
https://www.legifrance.gouv.fr/ceta/id/CETATEXT000042590947?isSuggest=true
FiscalitĂ© de lâurbanisme â rĂ©forme â Le Conseil constitutionnel a validĂ© la loi de finance pour 2021, LOI n° 2020-1721 du 29 dĂ©cembre 2020, comprenant une rĂ©forme majeure de la fiscalitĂ© de lâurbanisme. Son entrĂ©e en vigueur est prĂ©vue pour janvier 2022. Outre lâabrogation du versement pour sous-densitĂ©, la taxe dâamĂ©nagement est profondĂ©ment remaniĂ©e.
II. ENVIRONNEMENT
Permis de construire â Etude dâimpact â Mesures ERC â Prescriptions conditionnant la lĂ©galitĂ© de lâAOS - Lorsquâun projet autorisĂ© par permis de construire est soumis Ă Ă©tude dâimpact, il doit dĂ©sormais Ă peine dâillĂ©galitĂ© ĂȘtre assorti, le cas Ă©chĂ©ant, des mesures ERC et des mesures de suivi des effets du projet sur lâenvironnement â CE, 30 dĂ©cembre 2020, n°432539
Pour rappel, les projets soumis Ă Ă©valuation environnementale doivent faire lâobjet dâune autorisation prĂ©fectorale qui prĂ©cise notamment les mesures et caractĂ©ristiques du projet destinĂ©es Ă Eviter, RĂ©duire ou Compenser les incidences nĂ©gatives notables du projet sur lâenvironnement (sĂ©quence dite « ERC »). Elle prĂ©cise Ă©galement les modalitĂ©s du suivi des incidences du projet sur l'environnement ou la santĂ© humaine (article L. 122-1-1 du code de lâenvironnement).
https://www.legifrance.gouv.fr/ceta/id/CETATEXT000042844878?tab_selection=cetat&searchField=ALL&query=432539&searchType=ALL&juridiction=TRIBUNAL_ADMINISTATIF&sortValue=DATE_DESC
Pesticides â Police administrative locale â Champ dâapplication (non) - Le conseil dâEtat est venu trancher la question des arrĂȘtĂ©s anti-pesticides : « le pouvoir de police spĂ©ciale des produits phytopharmaceutiques confiĂ© aux autoritĂ©s de lâEtat fait obstacle Ă lâĂ©diction, par le maire dâune commune, de mesures rĂ©glementaires dâinterdiction de portĂ©e gĂ©nĂ©rale de lâutilisation de ces produits » - CE, 31 dĂ©cembre 2020, n°439253
https://www.legifrance.gouv.fr/ceta/id/CETATEXT000042854746
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Autorisation environnementale â TĂ©lĂ©procĂ©dure - Depuis le 14 dĂ©cembre 2020, la dĂ©matĂ©rialisation de la procĂ©dure dâAutorisation Environnementale (AE) a Ă©tĂ© mise en place de sorte que les pĂ©titionnaires pourront ainsi dĂ©sormais tĂ©lĂ©transmettre leurs dossiers via le site www.service-public.fr. Toutefois, le dĂ©pĂŽt de dossiers papiers perdure puisque la tĂ©lĂ©procĂ©dure nâest pas obligatoire.
QPC - prĂ©judice Ă©cologique â La cour de cassation a renvoyĂ© au Conseil constitutionnel une QPC lâinterrogeant sur le fait de savoir si l'article 1247 du code civil, limitant le prĂ©judice Ă©cologique rĂ©parable à « lâatteinte non nĂ©gligeable aux Ă©lĂ©ments ou aux fonctions des Ă©cosystĂšmes ou aux bĂ©nĂ©fices collectifs tirĂ©s par lâhomme de lâenvironnement », est contraire aux articles 3 et 4 de la charte de lâenvironnement Ă valeur constitutionnelle qui disposent que « Toute personne doit, dans les conditions dĂ©finies par la loi, prĂ©venir les atteintes qu'elle est susceptible de porter Ă l'environnement ou, Ă dĂ©faut, en limiter les consĂ©quences » et que « Toute personne doit contribuer Ă la rĂ©paration des dommages qu'elle cause Ă l'environnement, dans les conditions dĂ©finies par la loi » - Cass. Crim, 10 novembre 2020, n° 2667
https://www.courdecassation.fr/jurisprudence_2/qpc_3396/2667_10_45922.html
Gaz Ă effet de serre â Objectifs fixĂ©s par lâEtat - Pour la premiĂšre fois, le Conseil dâEtat sâest prononcĂ© sur le respect des engagements de lâEtat en matiĂšre de rĂ©duction des Ă©missions de Gaz Ă Effet de Serre (GES). Dans cette affaire, il Ă©tait reprochĂ© Ă lâEtat de ne pas prendre des mesures suffisantes pour respecter ses engagements climatiques. Dans le cadre de lâaccord de Paris, la France sâest engagĂ©e Ă rĂ©duire ses Ă©missions de GES de 40% dâici 2030 (Cf : L. 100-4 du code de lâĂ©nergie).
Pour le Conseil dâEtat, lâEtat nâa pas respectĂ© la trajectoire quâil sâĂ©tait lui-mĂȘme imposĂ©e puisquâil a reportĂ© Ă aprĂšs 2023, par dĂ©cret du 21 avril 2020, les mesures principales Ă prendre pour respecter cet objectif. Toutefois, ne pouvant se prononcer en lâĂ©tat, le Conseil dâEtat a ordonnĂ© Ă lâEtat de produire dâici 3 mois les Ă©lĂ©ments sur la trajectoire de rĂ©duction des Ă©missions de GES permettant dâatteindre lâobjectif de rĂ©duction du niveau des Ă©missions de GES produites par la France.
En cas de justification insuffisante, le Conseil dâEtat pourrait alors annuler le refus de prendre des mesures supplĂ©mentaires permettant de respecter la trajectoire prĂ©vue pour atteindre lâobjectif de rĂ©duction de 40% des GES pour 2030 - CE, 19 novembre 2020, Commune de Grande-Synthe, n° 427301
https://www.legifrance.gouv.fr/ceta/id/CETATEXT000042543665
Interdiction insecticides â DĂ©rogation - ConformitĂ© Ă la Charte de lâenvironnement - Le Conseil constitutionnel dĂ©clare le projet de loi autorisant la rĂ©introduction Ă titre dĂ©rogatoire des nĂ©onicotinoĂŻdes pour les exploitations de betteraves conforme Ă la Constitution.
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Il estime que malgrĂ© les consĂ©quences nĂ©fastes pour la biodiversitĂ©, les eaux et les sols, le lĂ©gislateur a poursuivi un objectif d'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral de protection des entreprises agricoles faisant face Ă une infestation particuliĂšre de pucerons.
Le Conseil refuse implicitement de reconnaitre la valeur constitutionnelle du principe de non-rĂ©gression â Conseil constitutionnel, 10 dĂ©cembre 2020, Loi relative Ă la rĂ©introduction Ă titre dĂ©rogatoires des nĂ©onicotinoĂŻdes, n°2020-809 DC
https://www.conseil-constitutionnel.fr/decision/2020/2020809DC.htm
PĂ©nal â Nouveaux dĂ©lits - Le 22 novembre 2020, les ministres de la justice et de la transition Ă©cologique et solidaire ont annoncĂ© la crĂ©ation de deux nouveaux dĂ©lits environnementaux qui sâajoutent aux dĂ©lits spĂ©cifiques existants : un dĂ©lit gĂ©nĂ©ral de pollution et un dĂ©lit de mise en danger de lâenvironnement.
Le dĂ©lit gĂ©nĂ©ral de pollution aura pour objectif de rĂ©primer les atteintes trĂšs graves Ă lâenvironnement conduisant Ă des dommages irrĂ©mĂ©diables. Les peines seront modulĂ©es en fonction de lâintention de lâauteur de lâinfraction. Elles pourront aller jusquâĂ 10 ans de prison, 4,5 millions dâeuros dâamende et/ou dix fois le bĂ©nĂ©fice retirĂ© de la commission de lâinfraction.
Le second dĂ©lit de mise en danger de lâenvironnement correspond Ă une violation dĂ©libĂ©rĂ©e dâune prescription mettant en danger lâenvironnement. La rĂ©pression sera donc possible sans attendre la rĂ©alisation dâun dommage environnemental. Les peines pourront aller jusquâĂ un an de prison et 100.000 euros dâamende.
III. COMMANDE PUBLIQUE
Commande publique - RĂ©siliation unilatĂ©rale - tacite (oui) - La rĂ©siliation dâune convention dâamĂ©nagement - qui rĂ©sulte, en principe, dâune dĂ©cision expresse de la personne publique - peut ĂȘtre faite tacitement « lorsque, par son comportement, la personne publique, doit ĂȘtre regardĂ© comme ayant mis fin, de façon non Ă©quivoque, aux relations contractuelles ».
Sous rĂ©serve de dĂ©naturation des piĂšces du dossier, il appartient aux juges du fond dâapprĂ©cier souverainement si le comportement de la personne publique rĂ©vĂšle bien son intention de rĂ©silier tacitement le contrat qui lâunissait Ă son cocontractant.
En lâespĂšce, le conseil dâEtat a considĂ©rĂ© que le fait pour une commune dâinformer le porteur de projet de « lâarrĂȘt de lâamĂ©nagement » en cours pour motif dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral reprĂ©sentĂ© par un risque dâinondation, sans faire Ă©tat dâune perspective de reprise des travaux, ne pouvait caractĂ©riser lâexistence dâune rĂ©siliation tacite - Conseil dâĂtat, 11 dĂ©cembre 2020, n°427616
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https://www.legifrance.gouv.fr/ceta/id/CETATEXT000042659615?isSuggest=true
Commande publique â RĂ©fĂ©rĂ© prĂ©contractuel â Double saisine par le mĂȘme candidat Ă©vincĂ© (oui) - Le candidat Ă©vincĂ© peut saisir le juge des rĂ©fĂ©rĂ©s prĂ©contractuel, dâune nouvelle demande aprĂšs rejet dâune premiĂšre demande ayant le mĂȘme objet. Une telle demande est possible seulement si le dĂ©lai de suspension de la signature du contrat nâa pas expirĂ©. En revanche, le contrat peut ĂȘtre signĂ© dĂšs la notification Ă lâavocat du pouvoir adjudicateur de lâordonnance lâautorisant - Conseil dâEtat, 8 dĂ©cembre 2020, n°440704
https://www.legifrance.gouv.fr/ceta/id/CETATEXT000042671472?isSuggest=true
Commande publique â Accord-cadre â Offres multiples (non) - Lâinterdiction pour un mĂȘme soumissionnaire de prĂ©senter plusieurs offres pour un mĂȘme lot sâapplique Ă©galement aux accords-cadres. Le Conseil dâEtat prĂ©cise Ă lâoccasion de cette dĂ©cision la notion de soumissionnaires distincts - Conseil dâEtat, 8 dĂ©cembre 2020, n°436532
https://www.legifrance.gouv.fr/ceta/id/CETATEXT000042659658?isSuggest=true
Commande publique â MarchĂ©s de substitution - ModalitĂ©s - L'acheteur public peut remĂ©dier Ă la dĂ©faillance de l'opĂ©rateur Ă©conomique en recourant Ă la passation de marchĂ©s de substitution, aux frais et risques du cocontractant, sans avoir nĂ©cessairement procĂ©dĂ© au prĂ©alable Ă la rĂ©siliation du marchĂ©. Il s'agit d'une rĂšgle gĂ©nĂ©rale d'ordre public applicable aux contrats administratifs. La personne publique doit toutefois doit avoir mis vainement le cocontractant en demeure de rĂ©aliser ces prestations. Ă l'inverse, mĂȘme dans le silence du contrat, un marchĂ© peut ĂȘtre rĂ©siliĂ© si le cocontractant a commis une faute d'une gravitĂ© suffisante - Conseil dâĂ©tat, 18 dĂ©cembre 2020, n°433386
https://www.legifrance.gouv.fr/ceta/id/CETATEXT000042701996?tab_selection=all&searchField=ALL&query=433386&page=1&init=true
Contrat public â Recours en validitĂ© â Champ dâapplication â Avenant (oui) - La jurisprudence « Tarn-et-Garonne » sâapplique aux avenants pris aprĂšs le 4 avril 2014, mĂȘme sâils modifient un contrat antĂ©rieur Ă cette date â CE, 20 novembre 2020, n° 428156
Pour rappel, selon la jurisprudence Tarn-et-Garonne (CE, 4 avril 2014, n° 358994), les tiers lĂ©sĂ©s dans leurs intĂ©rĂȘts de façon directe et certaine peuvent contester la validitĂ© d'un contrat dans le cadre d'un recours de pleine juridiction.
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Toutefois, le Conseil d'Etat avait posé une limite concernant l'application de cette jurisprudence, en admettant uniquement les recours qui seraient formés à l'encontre de contrats conclus à compter de la date de cette décision, à savoir le 4 avril 2014.
https://www.legifrance.gouv.fr/ceta/id/CETATEXT000042545455
Contrat public â offre irrĂ©guliĂšre - Lorsqu'un candidat Ă l'attribution d'un contrat public demande la rĂ©paration du prĂ©judice nĂ© de son Ă©viction irrĂ©guliĂšre de ce contrat et qu'il existe un lien direct de causalitĂ© entre la faute rĂ©sultant de l'irrĂ©gularitĂ© et les prĂ©judices invoquĂ©s par le requĂ©rant Ă cause de son Ă©viction, il appartient au juge de vĂ©rifier si le candidat Ă©tait ou non dĂ©pourvu de toute chance de remporter le contrat. En l'absence de toute chance, il n'a droit Ă aucune indemnitĂ©. Dans le cas contraire, il a droit en principe au remboursement des frais qu'il a engagĂ©s pour prĂ©senter son offre. Il convient en outre de rechercher si le candidat irrĂ©guliĂšrement Ă©vincĂ© avait des chances sĂ©rieuses d'emporter le contrat conclu avec un autre candidat. Si tel est le cas, il a droit Ă ĂȘtre indemnisĂ© de son manque Ă gagner, qui inclut nĂ©cessairement, puisqu'ils ont Ă©tĂ© intĂ©grĂ©s dans ses charges, les frais de prĂ©sentation de l'offre. En revanche, le candidat ne peut prĂ©tendre Ă une indemnisation de ce manque Ă gagner si la personne publique renonce Ă conclure le contrat pour un motif d'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral.- CE, 18 dĂ©c. 2020, n° 429768 https://www.legifrance.gouv.fr/ceta/id/CETATEXT000042701983?tab_selection=all&searchField=ALL&query=429768&page=1&init=true
IV. PROPRIETE DES PERSONNES PUBLIQUES
Expropriation â Faute lors de la phase administrative â CompĂ©tence du JA - Le Tribunal des Conflits rappel que sâil appartient au juge judiciaire « de connaĂźtre des actions engagĂ©es par l'expropriĂ© contre l'expropriant pour obtenir la rĂ©paration de tous les prĂ©judices qui sont en lien avec le transfert irrĂ©gulier de propriĂ©tĂ© », il appartient en revanche seulement « au juge administratif de connaĂźtre de l'action en responsabilitĂ© dirigĂ©e par l'expropriĂ© contre l'Ătat Ă raison de fautes qui ont Ă©tĂ© commises dans la phase administrative de la procĂ©dure d'expropriation et qui sont susceptibles de lui avoir directement causĂ© un dommage indĂ©pendant de ceux qui trouvent leur origine dans le transfert irrĂ©gulier de propriĂ©tĂ© ». Tel Ă©tait ici le cas, d'oĂč un renvoi de l'affaire au fond - T. confl., 7 dĂ©c. 2020, n° C4199
https://www.legifrance.gouv.fr/ceta/id/CETATEXT000042623013
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V. DROIT ADMINISTRATIF GENERAL
Contentieux â voies et dĂ©lais de recours - dĂ©lai raisonnable - Le Conseil d'Ătat applique la solution Czabaj du dĂ©lai raisonnable d'un an aux dĂ©cisions non rĂšglementaires (dĂ©cisions individuelles) et aux dĂ©cisions implicites sur recours gracieux - CE, 25 sept. 2020, n° 430945, SCI La ChaumiĂšre
https://www.legifrance.gouv.fr/ceta/id/CETATEXT000042365885?tab_selection=all&searchField=ALL&query=430945&page=1&init=true
CADA â Document communicable â Extraction de bases de donnĂ©es â Etendue de lâobligation de lâadministration - Le Conseil dâEtat est venu rappeler que les dispositions des articles L. 311-1 et L. 300-2 du code des relations entre le public et lâadministration nâimposent pas Ă lâadministration dâĂ©laborer un document dont elle ne disposerait pas pour faire droit Ă une demande de communication.
NĂ©anmoins, il considĂšre que les documents qui peuvent ĂȘtre Ă©tablis par extraction des bases de donnĂ©es dont lâadministration dispose constituent des documents pouvant ĂȘtre communicables. De plus, il prĂ©cise ce procĂ©dĂ© ne doit pas faire peser sur lâadministration une charge de travail dĂ©raisonnable, ce qui Ă©tait le cas en lâespĂšce â CE, 13 nov. 2020, n° n°432832
https://www.legifrance.gouv.fr/ceta/id/CETATEXT000042520635?isSuggest=true
VI. CONSTRUCTION
Recours entre constructeurs â Action rĂ©cursoire â Prescription â Point de dĂ©part du dĂ©lai - Lâaction rĂ©cursoire entre constructeurs est fondĂ©e sur le droit commun de lâarticle 2224 du code civil. Son point de dĂ©part, sâagissant dâune action complĂ©mentaire formĂ©e Ă la suite dâune premiĂšre procĂ©dure, ne court pas nĂ©cessairement Ă compter de la mise en cause de son auteur dans le cadre de la premiĂšre procĂ©dure mais de lâassignation en paiement au titre des sommes complĂ©mentaires â Cass. 3e civ., 5 nov. 2020, n° 19-20.237
https://www.courdecassation.fr/jurisprudence_2/troisieme_chambre_civile_572/774_5_45830.html
Assurance dommages-ouvrage â recours subrogatoire â Prescription â Interruption â ModalitĂ©s - La subrogation doit intervenir avant que le juge ne statue. Lâassignation introduite par lâassureur dommages-ouvrage Ă lâencontre de lâassureur de sous-traitants, avant paiement de lâassurĂ©, est interruptive de
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prescription de sorte que cet assureur dommages-ouvrage pourra exercer son recours subrogatoire Ă lâencontre de lâassureur de ses sous-traitants sous rĂ©serve de justifier par la suite au juge dâun paiement Ă lâassurĂ© â Cass. 3e civ., 5 nov. 2020, n° 19-18.284
https://www.courdecassation.fr/jurisprudence_2/troisieme_chambre_civile_572/771_5_45836.html
VII. FOCUS sur la Loi d'accélération et simplification de l'Action Publique (ASAP) du 7 décembre 2020
En matiĂšre de commande publique
1. RelĂšvement des seuils de passation des marchĂ©s publics de travaux Ă 100 000 euros jusquâĂ dĂ©cembre 2022 (art. 142 de la loi).
2. Une dispense de mise en concurrence possible en cas de motif dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral dans des hypothĂšses limitativement prĂ©vues qui seront fixĂ©es ultĂ©rieurement par dĂ©cret. Le MinistĂšre de lâĂ©conomie entend viser notamment les « secteurs confrontĂ©s Ă des difficultĂ©s Ă©conomiques importantes » ou qui constituent des « vecteurs essentiels de la vie Ă©conomique ». (L. 2122-1 CCP)
3. CrĂ©ation dâun nouveau titre dans le code de la commande publique qui sera
applicable en cas de « circonstances exceptionnelles » (L. 2711-1 Ă L. 2711-8 CCP). La mise en Ćuvre de ces rĂšgles serait dĂ©clenchĂ©e par dĂ©cret.
En matiĂšre environnementale
1. Renforcement de la sĂ©curitĂ© juridique des projets en cours dâautorisation :
â Extension aux projets en cours dâautorisation du bĂ©nĂ©fice de lâarticle L. 512-5 du code de lâenvironnement. Cet article prĂ©voit que dans le cadre de la protection des intĂ©rĂȘts mentionnĂ©s Ă l'article L. 511-1 du code de lâenvironnement, « le ministre chargĂ© des installations classĂ©es peut fixer par arrĂȘtĂ©, aprĂšs consultation des ministres intĂ©ressĂ©s et du Conseil supĂ©rieur de la prĂ©vention des
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risques technologiques, les rĂšgles gĂ©nĂ©rales et prescriptions techniques applicables aux installations soumises aux dispositions de la prĂ©sente section ». Ces rĂšgles et prescriptions dĂ©terminent les mesures propres Ă prĂ©venir et Ă rĂ©duire les risques d'accident ou de pollution de toute nature susceptible d'intervenir ainsi que les conditions d'insertion dans l'environnement de l'installation et de remise en Ă©tat du site aprĂšs arrĂȘt de l'exploitation.
Le mĂȘme article prĂ©voit que les nouvelles prescriptions relatives au gros Ćuvre ne sont pas applicables aux projets en cours dâinstruction. Toutefois, les nouvelles normes rĂšglementaires prĂ©vues pour des motifs tirĂ©s de la sĂ©curitĂ©, de la santĂ© ou de la salubritĂ© publiques demeurent applicables immĂ©diatement.
â RĂ©duction Ă 2 mois du dĂ©lai pour lâexercice du droit dâinitiative (au lieu de 4 mois auparavant) des collectivitĂ©s territoriales, des associations de protection de lâenvironnement ou des riverains pour solliciter lâorganisation dâune concertation prĂ©alable sur un projet, un plan ou un programme dâamĂ©nagement (L. 121-19 C.Env.)
2. Dispositions propres à sécuriser le travail réalisé en amont par un aménageur :
â La rĂ©glementation en vigueur Ă la date de rĂ©ception du dossier par lâautoritĂ© administrative compĂ©tente en matiĂšre dâarchĂ©ologie continuera dâĂȘtre appliquĂ©e au projet tout au long de la procĂ©dure dâarchĂ©ologie prĂ©ventive, mĂȘme si elle venait Ă ĂȘtre modifiĂ©e dans lâintervalle (article L. 522-2 du code du patrimoine).
â LâautoritĂ© environnementale ne pourra pas revenir, au cours dâun second avis, sur les Ă©lĂ©ments dĂ©jĂ Ă©valuĂ©s par une premiĂšre Ă©tude dâimpact, lorsque le projet a Ă©tĂ© autorisĂ©. Les recommandations nouvelles de lâAe ne peuvent donc ne porter que sur les Ă©lĂ©ments qui doivent faire lâobjet dâun nouvel avis, et pas sur les parties du projet dĂ©jĂ autorisĂ©es (article L. 122-1-1 C.Env.).
â En cas dâopĂ©ration dâamĂ©nagement entrant dans le champ dâapplication de lâarticle L. 103-2 du code de lâurbanisme et de lâarticle L. 121-15-1 du code de lâenvironnement, le maĂźtre dâouvrage peut faire le choix de soumettre lâensemble du projet Ă la concertation prĂ©vue Ă lâarticle L. 121-15-1 du code de lâenvironnement.
â Le transfert partiel dâune autorisation environnementale Ă un ou plusieurs tiers, est rendu possible sous conditions. Cette disposition vise notamment les sites « clĂ©s en mains », rendus utilisables par un amĂ©nageur, qui nâexploitera pas lui-
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mĂȘme lâensemble du site mais dont lâautorisation initiale a permis dâencadrer les dangers et inconvĂ©nients de celui-ci (art. L. 181â15â1 C.Env.).
3. RĂŽle du prĂ©fet dans le cadre de la procĂ©dure dâautorisation :
â Le prĂ©fet peut dĂ©sormais adapter la procĂ©dure de consultation du public sâagissant des projets soumis Ă une procĂ©dure d'autorisation, mais qui ne sont pas soumis Ă une Ă©tude dâimpact, en lui permettant de choisir entre une enquĂȘte publique sur place et une participation du public par voie Ă©lectronique, et donc sans commissaire enquĂȘteur (L. 181-9, L. 181-10 et L. 181-31 C.Env.).
â Le prĂ©fet peut autoriser l'exĂ©cution anticipĂ©e de certains travaux de construction avant la dĂ©livrance de l'autorisation environnementale. Cette dĂ©rogation ne porte que sur les travaux qui ne nĂ©cessitent pas une autorisation au titre des lĂ©gislations spĂ©ciales intĂ©grĂ©es dans lâautorisation environnementale telles que lâautorisation de dĂ©frichement, dâĂ©mission de GES, dĂ©rogation aux espĂšces protĂ©gĂ©es etc. (art. L. 181-30 C.Env.).
4. Sols pollués (entrée en vigueur dans 18 mois) :
â Instauration de lâobligation pour les exploitants dâune ICPE de solliciter une attestation de la qualitĂ© des mesures de mise en sĂ©curitĂ© et de rĂ©habilitation des sites industriels auprĂšs dâune entreprise certifiĂ©e dans le domaine des sites et sols polluĂ©s ou disposer de compĂ©tences Ă©quivalentes en matiĂšre de prestations de services dans ce domaine (articles L. 512â6â1, L. 512â7â6, et L. 512â12â1 C.env.)
-> codification dâune pratique dĂ©jĂ existante.
â Les dĂ©penses que lâĂtat engagĂ©es pour la rĂ©habilitation dâun site polluĂ©, dans le cadre dâune situation accidentelle, sont Ă la charge des industriels Ă lâorigine du risque (art. L. 514-8 C.Env.)
â Le PrĂ©fet pourra fixer un dĂ©lai contraignant pour la rĂ©habilitation et la remise en Ă©tat du site dâune ICPE qui a Ă©tĂ© mise Ă lâarrĂȘt de maniĂšre dĂ©finitive (art. L. 512-22 C.Env.)
4. Nouvelles rĂšgles en faveur du dĂ©veloppement de lâĂ©nergie Ă©olienne :
â Les projets dâinstallations dâĂ©oliennes terrestres auront lâobligation de transmettre au maire de la commune dâimplantation et aux maires des
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communes limitrophes un avant-projet au moins un mois avant le dĂ©pĂŽt de la demande dâautorisation environnementale (article L. 181-28-2 C.Env.).
â AccĂ©lĂ©ration du dĂ©veloppement de lâĂ©olien en mer par des mesures de simplification.
> Possible consultation unique du public par le ministre de lâĂ©nergie sur plusieurs zones potentielles dâimplantation de projets de parcs Ă©oliens en mer, et possibilitĂ© de rĂ©aliser les Ă©tapes de la procĂ©dure de mise en concurrence parallĂšlement au dĂ©roulement du processus de participation du public. Toutefois, la phase de dialogue concurrentiel de la ou des procĂ©dures de mise en concurrence ne peut dĂ©marrer avant la communication du bilan de la participation du public.
> La loi confĂšre au Conseil dâĂtat la compĂ©tence en premier et dernier ressort pour connaitre des litiges relatifs Ă lâĂ©olien en mer, afin de raccourcir la durĂ©e des procĂ©dures contentieuses
> FacultĂ© pour lâautoritĂ© compĂ©tente de renoncer Ă la procĂ©dure de mise en concurrence pour le domaine public appartenant Ă lâĂtat lorsque le titre dâoccupation est destinĂ© Ă une installation de production dâĂ©lectricitĂ© Ă partir dâEnR dĂ©jĂ laurĂ©ate dâun appel dâoffres (art. L. 2122-1-3-1 CG3P).
Toutes les dispositions prĂ©sentĂ©es ci-dessus ont Ă©tĂ© jugĂ©es conformes Ă la Constitution par le Conseil constitutionnel (CC, 3 dĂ©cembre 2020, Loi dâaccĂ©lĂ©ration et de simplification de lâaction publique n° 2020-807)
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000042619877