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Volume 13 Numéro 2 MARS 2009 NUMÉRO SPÉCIAL PLAN D’ACCÈS AUX SERVICES POUR LES PERSONNES AYANT UNE DÉFICIENCE La présente édition d’Option Intégration ne comporte que deux articles. À la page huit vous trou- verez un texte de Me Laurent Fréchette, notaire et planificateur financier spécialisé dans les ser- vices aux personnes handicapées. Il nous rappelle que le gouverne- ment du Québec vient d’arrimer son Programme de solidarité Toutes les autres pages de ce numéro sont consacrées à la pré- sentation du Plan d’accès aux services pour les personnes ayant une déficience du ministère de la Santé et des Services sociaux. C’est un document fort attendu qui vise à éliminer les listes d’at- tente dans les CSSS et les CRDI- TED. Considérant l’ampleur de ces listes d’attente, il faudra sur- veiller attentivement son applica- tion malgré ses bonnes inten- tions. On peut craindre une dilu- tion des services aux personnes parce que les sommes nécessaires pour répondre à cette nouvelle demande ne sont pas encore au rendez-vous. C’est un document de référence à conserver. Option Intégration est publié par le Regroupement de parents de personnes ayant une déficience intellectuelle de Montréal. L’organisme est une association de parents vouée à l’intégration sociale et à la défense des intérêts des personnes présentant une déficience intellectuelle . Option Intégration RPPADIM 5927 rue Boyer B. 02 Montréal, Qc. H2S 2H8 (514) 255-3064 www.rppadim.com Marcel Faulkner sociale destinées aux personnes qui présentent des contraintes sévères à l’emploi avec le Régi- me Enregistré d’Épargne Invali- dité (REEI) du gouvernement fédéral que nous avons déjà pré- senté dans nos pages. Le REEI permet une cotisation pouvant atteindre 200,000$ et le Program- me de solidarité sociale exclut maintenant les revenus de ce ré- gime du calcul de la prestation d’aide sociale jusqu’a concurren- ce de 300 $ par mois pour un adulte vivant seul. Pour le mo- ment, seuls deux établissements offrent la possibilité de souscrire dans un REEI. Les autres institu- tions financières devront suivre éventuellement.

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Volume 13 Numéro 2 MARS 2009

NUMÉRO SPÉCIAL

PLAN D’ACCÈS AUX SERVICES

POUR LES PERSONNES AYANT UNE DÉFICIENCE

La présente édition d’Option

Intégration ne comporte que deux

articles. À la page huit vous trou-

verez un texte de Me Laurent

Fréchette, notaire et planificateur

financier spécialisé dans les ser-

vices aux personnes handicapées.

Il nous rappelle que le gouverne-

ment du Québec vient d’arrimer

son Programme de solidarité

Toutes les autres pages de ce

numéro sont consacrées à la pré-

sentation du Plan d’accès aux

services pour les personnes ayant

une déficience du ministère de la

Santé et des Services sociaux.

C’est un document fort attendu

qui vise à éliminer les listes d’at-

tente dans les CSSS et les CRDI-

TED. Considérant l’ampleur de

ces listes d’attente, il faudra sur-

veiller attentivement son applica-

tion malgré ses bonnes inten-

tions. On peut craindre une dilu-

tion des services aux personnes

parce que les sommes nécessaires

pour répondre à cette nouvelle

demande ne sont pas encore au

rendez-vous. C’est un document

de référence à conserver.

Option Intégration est publié par le Regroupement de parents de personnes

ayant une déficience intellectuelle de Montréal. L’organisme est une

association de parents vouée à l’intégration sociale et à la défense des intérêts

des personnes présentant une déficience intellectuelle .

Option Intégration RPPADIM

5927 rue Boyer B. 02

Montréal, Qc. H2S 2H8

(514) 255-3064

www.rppadim.com

Marcel Faulkner

sociale destinées aux personnes

qui présentent des contraintes

sévères à l’emploi avec le Régi-

me Enregistré d’Épargne Invali-

dité (REEI) du gouvernement

fédéral que nous avons déjà pré-

senté dans nos pages. Le REEI

permet une cotisation pouvant

atteindre 200,000$ et le Program-

me de solidarité sociale exclut

maintenant les revenus de ce ré-

gime du calcul de la prestation

d’aide sociale jusqu’a concurren-

ce de 300 $ par mois pour un

adulte vivant seul. Pour le mo-

ment, seuls deux établissements

offrent la possibilité de souscrire

dans un REEI. Les autres institu-

tions financières devront suivre

éventuellement.

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Page 2 Option Intégration

PLAN D’ACCÈS AUX SERVICES

POUR LES PERSONNES AYANT UNE DÉFICIENCE

Ce plan d’accès permettra :

d’assurer aux personnes

ayant une déficience un accès

aux services dont elles ont

besoin dans des délais raison-

nables ;

d’optimiser et d’harmoniser

les processus, la gestion de

l’accès aux services et l’orga-

nisation des services.

Les standards d’accès aux ser-

vices

Les standards d’accès préci-

sent le moment où une personne

devrait accéder aux services dont

elle a besoin pour éviter que

soient compromises son intégrité

et sa sécurité. Ils permettent éga-

lement d’assurer à la personne

une réponse personnalisée à sa

demande. Le schéma de la page

5 présente les étapes du proces-

sus d’accès aux services et les

standards d’accès correspon-

dants.

Le cheminement de la person-

ne est d’abord déterminé par le

niveau de priorité de sa demande.

Des critères sont définis pour

soutenir les CSSS et les CRDI-

TED pour qu’ils déterminent le

niveau de priorité d’accès. Ces

critères sont présentés aux pages

6 et 7 (Annexes A et B).

NDLR: Le texte qui suit est com-

posé d’extraits du document du

ministère de la Santé et des Ser-

vices sociaux du Québec intitulé

« Plan d’accès aux services pour

les personnes ayant une déficien-

ce ».

La problématique de l’accès

aux services

On observe actuellement une

grande hétérogénéité dans les

pratiques et les critères utilisés

pour déterminer l’ordre d’accès

aux services. Les listes d’attente

sont déterminées et contrôlées en

fonction d’une variété de métho-

des et de structures, chacune

ayant des implications quant à

l’équité et à l’accès. Les condi-

tions d’accès diffèrent donc

beaucoup d’un établissement à

l’autre et, présentement, les don-

nées probantes disponibles ne

permettent pas aux établisse-

ments de s’appuyer sur des nor-

mes quant à la précocité, à l’in-

tensité et à la durée des interven-

tions pour l’ensemble de la clien-

tèle.

Le Plan d’accès aux services

pour les personnes ayant une

déficience

Ce plan est l’avenue privilé-

giée par le ministre de la Santé et

des Services sociaux pour soute-

nir les programmes-services Dé-

ficience physique ainsi que Défi-

cience intellectuelle et troubles

envahissants du développement

dans l’amélioration de l’accessi-

bilité et de la continuité des ser-

vices. Ce dispositif, comparable à

ce qui a été mis en place dans le

secteur des services médicaux

spécialisés, se distingue par la

prise en compte globale des be-

soins de la personne. Ainsi, il

inclut autant l’accès aux services

spécialisés des centres de réadap-

tation que l’accès aux services

spécifiques des centres de santé

et de services sociaux (CSSS)

destinés aux personnes ayant une

déficience.

Il s’agit d’un dispositif prépa-

ré à l’intention des établisse-

ments et des agences qui com-

prend essentiellement des stan-

dards d’accès et de continuité et

des mécanismes à mettre en pla-

ce pour assurer une gestion systé-

matique de l’accès aux services.

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Page 3 Option Intégration

PLAN D’ACCÈS AUX SERVICES

POUR LES PERSONNES AYANT UNE DÉFICIENCE

Étape 4 : pour les demandes de

niveau de priorité élevé

Lorsque la demande est d’un

niveau de priorité élevé, le plan

d’accès établit un temps maximal

d’attente avant le début des servi-

ces. Le début des services est

marqué par une première inter-

vention en présence de l’usager.

Cette première intervention fait

partie des activités prévues pour

l’élaboration et la réalisation du

plan d’intervention.

Par ailleurs, les services peu-

vent commencer graduelle-

ment, bien qu’ils doivent se

compléter au fur et à mesure que

l’établissement peut les fournir.

Par exemple, pour des besoins

nécessitant plusieurs intervenants

de disciplines différentes, une

discipline peut débuter et ensuite

les autres s’ajouteront dans des

délais qui ne doivent pas com-

promettre l’efficacité et l’effi-

cience du plan d’intervention.

Également, les premiers servi-

ces offerts peuvent être d’inten-

sité moindre et s’intensifier

progressivement par la suite.

Le début des services doit

s’effectuer à l’intérieur des

30 jours suivant l’analyse de la

demande pour les CSSS et de

90 jours suivant l’analyse de la

demande pour les CR.

Trois niveaux de priorité

Urgent :

L’intégrité et la sécurité de la

personne ou de sa famille sont

présentement menacées.

Élevé :

L’intégrité, la sécurité ou le

développement de la personne

risquent d’être menacés en l’ab-

sence d’intervention à court ter-

me.

Modéré :

L’intégrité, la sécurité ou le

développement de la personne ne

sont pas menacés à court terme,

mais des interventions sont né-

cessaires pour l’aider à accomplir

ses habitudes de vie et favoriser

son maintien dans sa communau-

té.

Étapes de l’accès aux services

Étape 1

Dès la réception de la deman-

de, une première appréciation

doit être effectuée afin de statuer

sur l’urgence de la situation. Si

l’établissement qui reçoit la de-

mande considère qu’elle corres-

pond aux critères du niveau de

priorité urgent, alors le début

des services doit s’effectuer dans

un délai maximal de 72 heures

suivant la réception de la deman-

de.

Étape 2

Lorsque la situation ne corres-

pond pas aux critères du niveau

de priorité urgent, l’analyse doit

permettre, entre autres, de rendre

une décision sur l’admissibilité

de la demande et d’établir son

niveau de priorité, élevé ou mo-

déré.

L’analyse de la demande doit

être complétée dans les trois

jours suivant sa réception dans

les CSSS et dans les sept jours

pour les CR.

Étape 3

Au terme de son analyse, l’é-

tablissement doit informer par

écrit la personne de la décision

rendue concernant l’admissibilité

de sa demande.

Si la demande est jugée non

admissible, l’établissement doit

orienter la personne vers les ser-

vices appropriés.

Pour les personnes admissi-

bles de niveaux de priorité élevé

et modéré et inscrites sur la liste

d’attente, la réponse écrite doit

comprendre, notamment, le mo-

ment probable où commenceront

les services et les coordonnées du

gestionnaire d’accès de l’établis-

sement.

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Page 4 Option Intégration

PLAN D’ACCÈS AUX SERVICES

POUR LES PERSONNES AYANT UNE DÉFICIENCE

Conclusion

Le plan d’accès engage les

agences et les établissements à

mettre en place une démarche

structurée et continue d’amélio-

ration des services destinés aux

personnes ayant une déficience.

Au terme des trois années pré-

vues pour son implantation, les

personnes et leur famille de-

vraient percevoir des améliora-

tions significatives de l’accessi-

bilité et de la continuité des ser-

vices.

Le succès du plan d’accès re-

pose sur la mobilisation et la

concertation des intervenants et

gestionnaires de tous les paliers

décisionnels et, plus particulière-

ment, de tous les établissements

sur le plan régional. Sa mise en

œuvre modifiera de manière im-

portante les pratiques actuelles et

exigera que les acteurs concernés

se centrent sur les objectifs d’ac-

cessibilité et de continuité d’un

tel plan, tout en évitant les pièges

de rupture et de dilution de servi-

ces. La mise en œuvre du plan

d’accès invite à la transparence et

à la solidarité et devra être l’oc-

casion pour partager les succès et

les difficultés afin de faire mieux,

ensemble.

Étape 4 : pour les demandes de

niveau de priorité modéré

Lorsque la demande est d’un

niveau de priorité modéré, les

services doivent débuter à l’inté-

rieur de l’année suivant son ana-

lyse.

Le début de l’attente

L’attente débute au moment

où l’analyse de la demande est

complétée, c’est-à-dire que la

demande a été jugée admissible,

qu’un niveau de priorité lui a été

attribué et que la personne a été

assignée à un programme.

La fin de l’attente

L’attente prend fin lorsque la

personne commence à recevoir

ses services. Le début des servi-

ces est marqué par une première

intervention en présence de la

personne. Cette intervention fait

partie des activités prévues pour

l’élaboration et la réalisation du

plan d’intervention. Elle exclut,

par conséquent, les mesures

d’appoint offertes pour minimi-

ser les préjudices que pourraient

entraîner la période d’attente ou

les activités faites pour juger de

l’admissibilité de la demande.

La mesure de l’attente

La mesure de la durée d’atten-

te sera établie rétrospectivement,

c’est-à-dire sur la base du temps

net écoulé entre la date où l’ana-

lyse de la demande est complétée

et la date de la première interven-

tion en présence de la personne.

De plus, les personnes non dispo-

nibles, pour des raisons médica-

les ou personnelles valables, ver-

ront leur temps d’attente suspen-

du.

L’implantation du plan d’accès

aux services

La mise en œuvre du plan

d’accès débute avec sa diffusion

par les autorités ministérielles.

La majeure partie des efforts vi-

sant l’alignement des pratiques

sur les standards d’accès et de

continuité et la mise en place des

mécanismes prévus dans le plan

d’accès s’effectuera au cours des

trois prochaines années. Après

ces années de travaux structu-

rants, la gestion systématique de

l’accès qui en découlera permet-

tra le maintien du respect des

standards et l’amélioration conti-

nue de l’accessibilité aux servi-

ces pour les personnes ayant une

déficience.

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Page 5 Option Intégration

LES ÉTAPES DE L’ACCÈS AUX SERVICES

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Page 6 Option Intégration

ANNEXE A : CRITÈRES DÉTERMINANT LE NIVEAU DE PRIORITÉ

POUR LES SERVICES DES CSSS

CRITÈRES DE PRIORITÉ :

Niveau de priorité urgent :

L’intégrité et la sécurité de la personne ou de sa famille sont présente-

ment menacées.

Tous ces critères sont présents :

La situation est critique à cause de la présence d’un ou de plu-

sieurs besoins biopsychosociaux ou d’une aggravation immédiate

ou imminente de la situation (à l’intérieur des 72 heures suivant la

demande).

La situation de crise est actuelle ou imminente (prévisible dans les

72 heures suivant la demande).

Le milieu naturel est inexistant, inapte ou ne peut compenser au-

delà de 72 heures.

Niveau de priorité élevé :

L’intégrité ou la sécurité de la personne ou de sa famille risquent d’ê-

tre menacées en l’absence d’intervention dans les 30 jours suivant l’a-

nalyse de la demande.

Tous ces critères sont présents :

Une aggravation de la situation est prévisible dans les 30 jours sui-

vant l’analyse de la demande de services.

Une situation de crise est prévisible d’ici 30 jours.

Le milieu naturel ne peut compenser que partiellement et à court

terme (pendant au maximum 30 jours).

Niveau de priorité modéré :

L’intégrité ou la sécurité de la personne ou de sa famille ne sont pas

menacées à court terme (d’ici 30 jours), mais l’intervention est néces-

saire pour le maintien de la personne dans sa communauté.

Une hiérarchisation des demandes peut être possible à l’intérieur de ce

niveau de priorité afin d’éviter l’aggravation des situations.

LES STANDARDS D’ACCÈS

Le début des services doit s’ef-

fectuer dans un délai de 72 heu-

res suivants la réception de la

demande.

Le début des services doit s’ef-

fectuer à l’intérieur des 30 jours

suivant l’analyse de la demande.

Le début des services doit s’ef-

fectuer à l’intérieur de l’année

suivant l’analyse de la demande.

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Page 7 Option Intégration

ANNEXE B : CRITÈRES DÉTERMINANT LE NIVEAU DE PRIORITÉ

POUR LES SERVICES DES CRDI-TED

CRITÈRES DE PRIORITÉ :

Niveau de priorité urgent :

L’intégrité et la sécurité de la personne ou de sa famille sont présentement menacées.

Tous ces critères sont présents :

La situation de la personne est critique à cause de la présence d’une ou de plusieurs

déficiences. L’absence d’une intervention immédiate ou dans les 72 heures compro-

met de manière irrémédiable le développement d’une aptitude, la récupération d’une

fonction ou l’intégration sociale de la personne.

La situation de crise est actuelle ou imminente (prévisible dans les 72 heures suivant

la demande).

Le milieu naturel est inexistant, inapte ou ne peut compenser au-delà de 72 heures.

Niveau de priorité élevé :

L’intégrité et le développement de la personne risquent d’être irrémédiablement com-

promis en l’absence d’intervention dans les 90 jours suivant l’analyse de la demande.

L’un de ces critères est obligatoirement présent :

L’intervention doit débuter rapidement considérant la situation critique du chemine-

ment de l’usager, selon les données probantes disponibles. Sans intervention à l’inté-

rieur de trois mois, la personne risque notamment de : développer un problème chroni-

que ou de voir son développement irrémédiablement compromis.

La détérioration de la situation (facteurs personnels et/ou environnementaux), de mê-

me que ses effets négatifs sur la réalisation des habitudes de vie et l’intégration sociale

sont prévisibles dans les 90 jours suivant la demande. Sans intervention dans ce délai,

la personne risque par exemple de : se voir exclue du service de garde ou compromet-

tre sa réussite scolaire, de perdre son emploi, ou de voir son maintien à domicile com-

promis.

Niveau de priorité modéré :

La détérioration ou l’aggravation de la situation de la personne ne sont pas prévisibles

d’ici les 90 jours suivant l’analyse de la demande, mais l’intervention est nécessaire

pour permettre la réalisation de ses habitudes de vie et/ou son intégration sociale. Une

hiérarchisation des demandes peut être possible à l’intérieur de ce niveau de priorité,

afin d’éviter l’aggravation des situations.

LES

STANDARDS

D’ACCÈS

Le début des

services doit

s’effectuer dans

un délai de 72

heures suivants

la réception de

la demande.

Le début des

services doit

s’effectuer à

l’intérieur des

90 jours suivant

l’analyse de la

demande.

Le début des

services doit

s’effectuer à

l’intérieur de

l’année suivant

l’analyse de la

demande.

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Page 8 Option Intégration

RÉGIME ENREGISTRÉ D’ÉPARGNE INVALIDITÉ (REEI) ET AIDE-SOCIALE

FONT-ILS BON MÉNAGE ?

par : Me Laurent Fréchette, Notaire Planificateur Financier

Dans le budget fédéral 2007, le gouvernement Harper a mis sur pied un nouveau programme de régime

enregistré destiné à inciter à l'épargne les familles devant assurer la sécurité financière à long terme des en-

fants handicapés, le Régime Enregistré d’Épargne Invalidité (REEI). En juin 2007, le gouvernement

Charest suivait le pas en harmonisant son budget à celui du fédéral relativement à ce nouveau régime.

En somme, le REEI permet la cotisation d’une somme pouvant atteindre 200 000$ durant la vie d’une

personne handicapée, somme à l’abri de l’impôt durant sa phase d’accumulation et pouvant donner droit à

une subvention gouvernementale suivant certaines modalités. Il s’agit d’un régime qui semble intéressant

pour les familles québécoises.

Considérant qu’un nombre important d’adultes handicapés reçoivent des prestations de solidarité sociale,

il y a lieu de connaître la position du ministère de l’Emploi et de la Solidarité à cet égard. Le premier dé-

cembre dernier, le Règlement sur l’aide aux personnes et aux familles* a été amendé afin que soit exclus

des avoirs liquides et des biens d’un prestataire les sommes accumulées dans un régime enregistré d'épargne

-invalidité, y compris celles qui y sont versées sous forme de bons canadiens pour l'épargne-invalidité ou de

subventions canadiennes pour l'épargne-invalidité, au bénéfice de l'adulte seul ou d'un membre de la famille

et dont celui-ci peut disposer à court terme, selon les règles applicables à ce régime**.

De plus, sont exclus des gains, revenus et avantages aux fins de calcul de la prestation d’aide sociale les

paiements viagers provenant d'un régime enregistré d'épargne-invalidité effectués au bénéfice d'un adulte,

jusqu'à concurrence de 300 $ par mois pour un adulte seul ou une famille composée d'un seul adulte et de

340 $ par mois pour une famille composée de 2 adultes; de même que les paiements viagers provenant d'un

régime enregistré d'épargne-invalidité effectués au bénéfice d'un enfant à charge***.

C’est donc dire qu’un prestataire de la solidarité sociale ne se verrait pas pénalisé du fait de détenir un

REEI pour autant que les paiements viagers provenant de tel régime soit inférieur à 300$ ou 340$ selon

qu’il soit seul ou dans une famille composée de 2 adultes. Cela dit, la décision de souscrire ou non à un

REEI nécessite une analyse plus approfondie de la situation de la personne concernée.

Actuellement, seuls BMO Banque de Montréal et le Fonds d’investissements de la Fédération des

médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) offrent la possibilité de souscrire dans un REEI ; souhaitons

que d’autres institutions financières emboîtent rapidement le pas.

* Règlement sur l’aide aux personnes et aux familles, L.R.Q., c. A-13.1.1, r.1

** Art. 138 al. 13 et 146 al. 9

** Art. 111 al. 29 et 30

Ce texte est tiré de L’Ébruiteur Express, bulletin publié par L’Association du Québec pour l’intégration

sociale et par L’Institut de la déficience intellectuelle.