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Xv pro 2014

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Julien Servantie

du CABCL…

L’ e n t r e p r i s e d e t r a i t e u r o r g a n i s a t e u r «  Événements et compagnie  » s’occupe de tout ce qu’il y a autour de l’événement  : louer du matériel, trouver la salle, la décorer, faire appel à un Dj ou un magicien, etc. « Mais notre métier de base est traiteur » , rappelle Julien Servantie, co-gérant avec son épouse de l’entreprise créée en 2006. «  D’ici janvier, on va ouvrir un nouveau laboratoire de 600 m2 à Varetz  » , ajoute-t-il. Partenaire du CABCL depuis deux ans, «  Événements et compagnie  » est aussi le traiteur du club. «  Ce sont eux qui nous ont appelés l’an dernier.  » Et le défi à relever était de taille ! Mais comme Julien Servantie aime à le dire  : «  Plus c’est compliqué, plus je suis content.  » Il a été servi ! Sa mission  : faire manger chaud 300 personnes à 30 mètres de haut, dans les loges, en montant les plats par nacelle. «  C’était rigolo !  » , tranche-t-il. Cette année, le CABCL a décidé de transformer l’essai. «  C’est marrant, depuis qu’ils ont changé de traiteur, les joueurs sont remontés en Top 14 et ça se passe nickel en plus  », lâche Julien Servantie tout sourire. Il poursuit  : « En plus des loges, on s’occupe cette année des partenaires Premium et du salon Elancia, ce qui représente entre 500 et 600 bouches à nourrir par match et même 980 lors du match contre Toulouse. Nous sommes là sur le défi de la quantité !  » Mais, pour pimenter un peu la chose, Julien Servantie adapte son repas à l’équipe rencontrée  : «  Contre Toulouse, on avait fait du cassoulet ; pour Biarritz, du poulet basquaise  » , illustre-t-il. «  C’est pour rester dans l’ambiance.  » Une ambiance conviviale et chaleureuse qui lui sied même s’il reconnaît de bonne grâce ne pas être très branché sport. «  On est présent sur tous les matchs mais on n’a pas le temps de les voir en entier puisqu’on travaille. N’empêche, quand il y a près de 14.000 personnes qui se mettent à applaudir et crier en même temps, il faut reconnaître que ça fait quelque chose ! »

sous le maillot...

un homme

Si vo

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ez… ■un animal : le léopard

■un arbre : un pommier

■un péché mignon : une côte de bœuf

■une mauvaise habitude : celle d’aimer les belles voitures.

«L’équipe a retrouvé confiance. C’est un bon groupe. Sur le terrain, c’est une bande de

copains qui joue ensemble...»

Petrus Hauman… Derrière la porte, Petrus Hauman et sa femme Natalie sont en train de se fendre la poire devant leurs photos d’enfance. Si on s’en était douté, on ne serait pas arrivé si tendu d’avoir lu que le 3e ligne sud-africain Pe t rus Hauman é ta i t q u e l q u ’ u n d e f r o i d , d’impassible… C’est tout le contraire !

Exit la soupe, le lait de girafe ou l’huile de foie de morue. Pour bien grandir… Mangez des pommes ! Une expression bien connue par ici et qui a fa i t mer ve i l l e pour Pe t rus Hauman, une montagne de muscle de 26 ans, 1,93m et 103 kg. S’il porte le nom rêvé d’un vigneron, ce sont pourtant aux pommes et aux poires qu’il a été nourri ; fruits que, depuis p l u s ieu r s géné ra t ions , sa famille cultive dans une ferme du Cap en Afrique du Sud. Une terre qui lui est chère et sur laquelle il pourrait bien revenir un jour prochain lorsqu’il aura passé la date de péremption dans le monde impitoyable du rugby mais sera encore à pleine maturité pour bichonner ses fruits. Même lointaine, cette terre reste très présente dans son esprit. « Souvent je pense aux activités menées sur la ferme au fil des mois. Début novembre, le début de l’été au Cap, le fruit est encore tout petit  », explique-t-il en essayant de les représenter entre ses mains trop grandes prolongées par des bras impressionnants. « A cette époque de l’année, on fait quelque taille  », se souvient-i l très bien. Et pour cause ! Souvent i l a re t roussé ses manches, entre deux parties de rugby jouées avec son frère, sa sœur, et les enfants des employés de la ferme.

À la bonne école

N é d a n s u n e f a m i l l e

de r ugbymen , c ’ e s t t ou t na tu re l lement qu’ i l a tâ té du ballon ovale avec le rêve de jouer un jour pour les Springboks, «  le top pour tous les garçons là-bas  ». Mais c’est en France qu’ i l s ’es t retrouvé par un concours de circonstance, à Aurillac. «  On est parti de Paris et on est arrivé dans un tout petit aéroport. C’est un tracteur qui est venu

chercher nos bagages. Ce n’était que septembre mais déjà, je trouvais qu’il faisait froid !  » Rien comparé à ce qui l’attendait !«  Je me suis dit que ça allait être bizarre pour moi. Ç’a été super.  » Venu du Cap avec deux autres joueurs sud africains, Petrus Hauman a vite trouvé ses repères, d’abord avec eux, ensuite avec le reste du groupe. «  L’ambiance était vraiment géniale à Aurillac. » Formé à la bonne école du Boland, le joueur est arrivé chez les Cantalous sans jamais avoir joué un match en équipe première. Prometteur, i l n’a pas tardé à prouver sa valeur qui n’a pas échappé au staff briviste. Et c’est en 2011 qu’il a rejoint les cabistes. «  Brive p roposa i t un p ro je t p l u s professionnel et le top 14 est le niveau auquel je voulais jouer.  » Il n’a jamais regretté son choix. « Je suis très heureux à Brive. C’est une ville qu’on aime beaucoup avec ma femme et depuis le milieu de la saison dernière, l’équipe a retrouvé confiance  : confiance en elle, en les entraîneurs et tout le staff. C’est un bon groupe. Sur le terrain, c’est une bande de

copains qui joue ensemble. »

Bientôt papa

Dans la cuisine où Natalie s’active depuis quelque temps, se dégage à présent une odeur qui nous titille les naseaux. Une soupe au potiron est en train de mijoter. Bon, si jamais au grand jamais, ils nous proposaient de rester dîner, on accepterait, c’est décidé.

D’autant qu’on se sent bien dans leu r é légan t foye r. Une maison où le rugby ne rentre pas. «  Ma femme me regarde jouer, mais elle n’aime pas plus que ça le rugby. Quelquefois elle essaye de s’intéresser. J’en suis encore à lui expliquer qui est le 9, le 10, ce qu’ils font !  » Comme on la comprend !«  L’avantage c’est que ça me permet de couper ; quand je rentre à la maison, il n’y a que ma femme et moi.  » Enfin pour les trois prochains mois. En février, une petite fille les rejoindra.

Le ventre de madame le laissait en effet présager mais depuis qu’on a fait quelques bourdes de ce côté-là, on évite de mettre les pieds dans le plat. « Nous sommes très excités.  » Petrus et Natalie se connaissent depuis leur tendre enfance. Ils se sont suivis toute leur scolarité mais ce n’est qu’une fois séparés, lorsqu’il est allé à l’université suivre des études horticoles, qu’ils se sont mis ensemble. «  Je l’ai toujours bien aimé mais elle était tout le temps accompagnée  », sourit-il. En prévision de cette venue, ils ont prévu de déménager de la Pigeonnie à Lissac. Une maison au vert, plus spacieuse. I ls ne sont que deux mais commencent déjà à être à l’étroit. La faute à Gino, leur bouvier bernois de deux ans, vraisemblablement coupé avec un poney ! Gentleman, le joueur nous avait mis en garde dès l’ouverture de la porte. A la première approche, quoi que fort amicale, ce mammouth a failli nous faire valdinguer. Au moment de partir, on le garde à l’œil et s’éclipse sur la pointe des pieds de manière à ne pas l’alerter. La porte se referme sur le couple souriant mais le doux effluve du potage a passé les huisseries et nous poursuit. Si seulement on n’avait pas fait de notre citrouille un bonhomme d’Halloween…

L’actualité du CABCL

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Tous les 15 jours,

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E n f i n s o n h e u r e e s t v e n u e . A p r è s t r o i s années de b l e s su re s à r é p é t i t i o n q u ’ i l a surmontées grâce à un moral en acier trempé, l ’ai l ier formé au c lub Guillaume Namy goûte enfin les fruits de ses efforts et du bout de ses baguettes de batteur joue avec ferveur la mélodie du bonheur.

La pendu le du sa lon qu i arbore en grosses let tres le nom de Shakespeare égrène les minutes. Arriver ou ne pas arriver, telle est la question ! Anne, l ’amie de Guil laume Namy, t r ép igne dan s l a maison et appelle à qui mieux mieux son re tardatai re de compagnon qui, elle l’assure, n’a pas l’habitude de se faire at tendre. La por te f ini t par s’ouvrir sur une tête blonde qui s’avance à grands pas en s’excusant de son retard et en brandissant une justif ication in fa i l l ib le  : «  J ’é ta is à la musculation ! »

La musique dans la peau

Le garçon est loquace. Il parle vi te, i l parle bien et entre ses mots s ’échappent des bouf fées de bonheur. C’est que Gui l laume Namy es t aujourd’hui un homme comblé. L ibéré de t rois années de poisse bien collante résumée par des blessures à répétition, il croque enfin le rugby à pleins crampons. Rien ne peut le rendre plus heureux. « Ça a été dur de sortir la tête de l’eau. Tout le monde attendait que j’explose.  » Lui a failli imploser. Soutenu par ses proches et épaulé par sa détermination, il a limité la casse morale en se tournant vers sa deuxième passion, la musique et s’est remis au piano qui trône dans le salon. Mais ça, c’est pour le fun ! Son truc à lui, c’est la batterie qu’i l a remisée au garage pour conser ver de bonnes relations avec le voisinage ! «  Mon père avait une caisse de CD de funk et de

■une femme : ma mère, parce que c’est elle !

■un animal : un loup parce qu’il vit en clan et que c’est féroce.

■une drogue licite : l’amour et la blanquette de veau.

■un auteur : Voltaire, c’est le seul qui m’ait un peu accroché.

■un acteur : Denzel Washington, parce c’est la classe !

■ l’odeur de votre enfance : l’herbe coupée.

■votre péché mignon : je n’ai pas encore goûté la mique alors je dirais le bœuf limousin.

sous le maillot...

un homme

« Un projet se montait à Brive, il était séduisant, tant du point de vue sportif que scolaire… »

Guillaume Namy...soul, se souvient-il. Il écoutait ça à longueur de temps et moi aussi du coup, la tête collée à l’enceinte ! Puis, un jour, il a acheté une batterie. Il jouait, moi j’étais sur ses genoux… Ça a commencé comme ça quand j’avais 4 ou 5  ans !  » Au j o u r d ’ h u i , i l c o n t i n u e

d’en fai re une demi -heure au moins chaque jour, joue sur des morceaux de James Brown, de Stevie Wonder et donne des cours au petit Ferrères. L’occasion pour lui de transmettre ce que son père lui a transmis.

Un rêve de gosse

«  Avec mon père, c’est assez fusionnel.  » Il ne lui ressemble guère pourtant. L’un est métis. L’autre blond aux yeux bleus ! «  C’est mon petit frère qui a tout pris de lui  », sourit-il. Un frère dont il est très proche et qui évolue lui aussi dans le monde du rugby. Au départ de Guillaume de l’USAP, son frère l’a suivi à Brive. Il est venu en Crabos. « On a habité trois ans ensemble.  » Puis il a poursuivi son bonhomme de chemin, du côté de Castres et de Béziers. Avec lui, il garde une foule de bons souvenirs, de son enfance à Céret, en Languedoc-Roussi l lon, dans un quartier où il y avait plein de petits du même âge  : «  Les devoirs finis, on se retrouvait dans le jardin pour jouer au rugby. On se régalait !  » Puis il y avait aussi les vacances passées en famil le et avec les grands noms du handball français d’alors, « les Barjots ». E t de c i te r pê le -mêle, les Richardson, Frédéric Vol le, Stéphane Stoecklin…«  Mon père est entraîneur, il a joué longtemps au hand et a été

pro à Bordeaux  », se justifie-t-il. Pas fâché quand il a opté pour le rugby ?«  Du tout ! Ça aurait été de la danse c lass ique, ça au ra i t é té pareil !  » S’il a grandi dans le milieu du hand, le joueur a fait du judo, jusqu’à la ceinture marron, mais s’est

finalement tourné vers le rugby, «  plus fun  ». Grand bien lui en a pris ! Il a commencé à 9 ou 10 ans à l’école de rugby de Thuir puis à 14  ans, est parti pour trois ans à l’USAP tout en assurant sa scolarité «  par esprit de compétition  », confesse- t - i l . Bûcheur, ( i l a obtenu son bac  S mention bien), les é tudes ne l ’ont pourtant jamais trop branché. « Depuis tout petit, je rêve de faire du sport ma vie.  » Alors il a mis le turbo pour que ses parents, exigeants, lui donnent la clé d’entrée d’un centre de formation un jour. Le travail et le destin feraient le reste.

Formé à bonne école

Alors quand vient l ’heure pour lui d’intégrer un centre de fo rma t i on , i l so igne

son cho ix , consc ien t de l’enjeu. «  J ’ai eu pas mal de proposit ions. Un projet se montait à Brive, il était séduisant, tant du point de vue spor t i f que sco la i re. C’était très sérieux, vraiment b i en s t r u c t u r é . Ça l ’ e s t toujours  ». Il a pris le train en marche, enclenché au cen t re avec une l i cence professionnel le entraîneur -manager et gagné le titre de champion de France Espoirs en 2009. Puis i l est resté coincé trois ans à quai avant de repar t i r p le in fer. Ce passage aurait pu l’affaiblir, il en a fait sa force. «  Ça m’a ouvert les yeux sur la vie, l’échec. Maintenant, je veux en profiter  », assure-t - i l, le bleu de ses yeux déterminé. Il s’en donne d’autant plus à cœur joie qu’il évolue dans une équipe portée «  par un moral de gagnant  ». Leur botte secrète, la conjugaison du p la i s i r e t du t rava i l , sans se prendre la tête. Ça tombe bien  : «  Je ne suis bon que quand je me fais p la i s i r. Au jou rd ’hu i , j ’a i la banane, je suis heureux d’aller à l’entraînement. J’ai conscience de la chance que j’ai»  , lâche ce joueur en marche, l’appétit aiguisé, le moral gonflé à bloc. Bien décidé à croquer dans la pomme jusqu’au trognon. À mille lieues du refrain serinant que tout le temps perdu ne se rattrape plus.

Lachaise,le rugby

Rien ne le destinait à prendre un jour la relève de l’entreprise familiale. Jean-Christophe Lachaise, ancien joueur professionnel de golf, a quand même fini par rentrer dans le monde de l’imprimerie. Une activité qui se transmet depuis quatre générations et qui a bien changé au fil des années. C’est ce changement qui a incité Jean-Christophe Lachaise à revenir sur ses positions. « À 18 ans, je ne savais pas ce que je voulais faire. Ce que je savais en revanche, c’est que je ne ferai jamais imprimeur. » Qu’il disait ! Il faut imaginer qu’avant la révolution du numérique le métier d’imprimeur consistait à noircir du papier. C’était celui de son arrière-grand-père qui a commencé à Allassac et Juillac avant de s’installer à Brive après la guerre. Un travail alors plutôt photographique qui s’est enrichi avec son père. En 1968, il a continué l’activité sans reprendre l’entreprise. Il a recréé l’imprimerie Georges Lachaise et axé son développement économique sur les entreprises locales, l’agroalimentaire, les cosmétiques, les institutionnels et tout un tissu de PME. «  Dès les années 1980, poursuit-il, mon père a initié le côté créatif et intégré une partie graphisme pour apporter des conseils et une valeur ajoutée à nos clients.  » Une démarche concomitante avec l’arrivée des premiers ordinateurs début 1990, puis du numérique. Jean-Christophe Lachaise redécouvre alors un métier qu’il avait négligé dans sa jeunesse. Ainsi, rachète-t-il, début 2000, l’imprimerie de Jean-Pierre Dalès, partenaire et ancien joueur du CAB. «  Nous avons choisi de prolonger ce partenariat car, à Brive, le club est une institution.  » Devenu la cheville ouvrière du livre du centenaire du CAB avec les anciens joueurs, il s’est finalement pris au jeu du ballon ovale  ; alors, aujourd’hui, il veut croire au maintien de l’équipe  : «  Qu’on en profite  », exhorte-t-il en louant l’enfilade de victoires remportées par les joueurs et souhaitant que le match perdu à domicile contre Biarritz ne soit que l’exception qui confirme la règle.

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Fraîchement débarqué cet te année au poste de pi l ier droi t , Kevin Buys n’est pourtant pas inconnu des Brivistes. Recruté chez les espoirs entre 2007 et 2009, le puissant 1re ligne avait alors joué chez les pros plus souvent qu’à son tour… Ses cheveux mi-longs, raides et teintés de blond lui donnent des airs de surfeur bien planté. Il n’en a que l’air. Loin de lui l’idée de s’aventurer plus loin qu’aux genoux dans les mers du globe. Pourquoi donc ? Pour les requins t iens ! Le joueur leur voue un véritable culte, mais son attrait pour le monstre marin vaci l le entre f rayeur e t admi ra t ion. Ce n’est que bien à l’abri depuis le salon de sa maison située à quelques pas du Rex (qu’il ne fréquente guère, «  c’est trop art et essai pour moi !  »), que Kevin Buys peut observer l’objet de sa fascination.

Père peinard

Con fo r t ab l emen t i n s t a l l é s u r son é l égan t canapé d’angle, il tient là sa place de prédilection pour passer ses moments de repos. Au programme  : des films, des sé r ie s , des émis s ions en français aussi pour continuer à progresser dans la langue de Mo l iè re , qu ’ i l t r ouve dif ficile, qui lui en fait voir mais qu’ i l fa i t l ’e f fo r t de par le r. On appréc ie . Ce qu’i l apprécie lui, ce sont ses moments de jeu sur la PS3. Il attend d’ailleurs avec impa t i ence que so r t e l a petite dernière. Il lorgne alors vers sa fiancée, Roxaan, en balbutiant quelques mots en lien avec Noël. Le message es t - i l passé ? Cer tes ou i , mais pas comme il l ’aurait escompté. Vraisemblablement, l a P S4 n e s emb l e pa s vraiment être l’option choisie par sa dulcinée, parée d’une fragrance sucrée qui a imbibé l ’espace de l ’appar tement et d’une chemisette léopard r ehaus sée pa r un rouge in tense f leur i ssant sur ses

lèvres dodues. La belle est avocate. Enfin, elle l’était en Afrique du Sud. «  C’est dur pour elle de se retrouver ici, sans pouvoir travail ler  », souligne Kevin Buys. Mais el le comme lui disent beaucoup apprécier la vil le, belle, chaleureuse, à l’image de ses habitants. U n c o n t r e - p i e d r ê v é à Benoni si tuée à l’Est de la tentaculai re Johannesburg. «  C’était comme Paris, aussi grand, aussi dangereux  », pointe-t-il.

Pugnace de corps, pudique de cœur

Su r s on en fance , i l n e s ’é tendra pas. «  J ’a i une petite sœur qui est toujours l à -bas .   » Avec un pè re commercial dans le métal et une mère travaillant dans le mi l ieu pharmaceut ique, Kev i n Buy s a vécu une enfance «  comme ci comme ça  ». Fichtre ! C’est un peu court !« Il y a eu des moments d i f f i c i l e s   » , c ommence -t - i l puis, éludant, «  comme pour tout le monde  ». Au dé tou r d ’ une ph rase , l e joueur échappera  : «  Mon pè re é ta i t r ugbyman . I l e s t mo r t q u a nd j ’ é t a i s adolescent. Il y avait ça et autre chose aussi  », glisse-t - i l, mystérieux, entrouvrant à peine la carapace dont il s’est entouré. Une carapace qui tranche avec son allure d é b o n n a i r e , s o n s t y l e décontracté (jogging et sweat à capuche ce jour- là), son visage de poupon, même si, à bien y regarder, ses traits se sont af f inés, ses joues un peu creusées. On ne s’y attendait pas. Le garçon est pudique. Il s’avance sur le chemin de sa vie à pas de loup, ralenti par la langue française et sa réserve.

■une femme : l’actrice américaine Kate Hudson

■un animal : un requin

■un chanteur : Stromae

■un plat corrézien : le foie gras et le canard

■un autre sportif : Mohamed Ali

sous le maillot...

un homme

« Partir en France était pour moi un bon choix. Si je voulais

apprendre à mon poste, la France était le lieu où aller… »

Kevin Buys… «  J’ai commencé le rugby à l’école à 7 ans    », poursuit-i l , p l u s à l ’ a i se s u r ce terrain-là. «  J’ai aussi fait de l’athlétisme : lancer de poids, de disque et de javelot.  » Avec l a pu i s sance qu ’ i l dégage, ça se comprend  : «  Je tiens ma corpulence de la famille de ma mère  », se just i f ie- t - i l . «  À 18 ans, je me su is t rès sér ieusement blessé au genou. C’était ma première blessure.  » Il a bien cru que tout allait s’arrêter pour lui. Il s’est alors lancé

dans les études en suivant la voie tracée par son oncle  : il travaillait comme géomètre. C’était tranquille, il avait de l’argent. «  Pour moi, c’était ça la bel le v ie  » , conf ie -t-il, les yeux baissés vers la table, ses mains, imposantes aux doigts épais, croisées au-dessus de sets de table pailletés. Mais il a guéri, repris le rugby et arrêté en cours de route ses é tudes. Formé comme numéro 8 chez les Blue Bulls, il a atterri en 1re ligne, guidé en cela par Heyneke Meyer, alors entraîneur de l’équipe.

« On n’avait pas beaucoup de pilier droit et de talonneur  », explique-t-il un peu ronchon, l e r ega rd f u yan t , r a san t notre oreille et filant droit sur l’énorme télé derrière nous. «  On m’a proposé les deux. Talonneur, ça ne me plaisait pas beaucoup.  » I l a pr is l’option 1re ligne.

De retour au bercail

Repéré par Brive et approché par Laurent Seigne, le Sud-Africain se laisse convaincre : « J’ai réfléchi. Partir en France était pour moi un bon choix. Si je voulais apprendre à mon poste, la France était le l ieu où aller. Comme je voulais êt re le mei l leur, i l fallait que je mette toutes les chances de mon côté. » Il est donc parti. Durant les deux années qu’ i l a passées à Brive, en espoir, entre 2007 et 2009, Kevin Buys a joué quelque vingt matches avec les pros et, avant de repartir chez lui, au plus près des siens, à Johannesburg (aux Lions puis avec les Kings), il a décroché avec le CABCL le titre de champion de France espoir. « Quand je suis parti, je savais que je reviendrai.  » Il a tenu parole. Il est revenu, plus mûr, plus affûté… Et plus romantique ? On en prend pour preuve ce bouquet de roses, rose pâle, déposé sur la table du salon qui nous ava i t j u sque - là échappé. L’habit ne fait pas le moine, on aurait dû le savoir.

Transdevroulepour le CABCL

Si son nom a changé à plusieurs reprises, le soutien accordé par la société Transdev au CABCL est toujours resté le même depuis vingt ans. « Au niveau du Limousin, nous avons trois sociétés, le CFTA Centre Ouest, Transdev Brive (Libeo) et Moneger à Ussel que nous gérons pour la société Transdev », explique le directeur de pôle Philippe Redon. « Cela représente 22 millions d’euros de chiffre d’affaires et trois cents salariés, et, sur Brivem 10 millions d’euros pour cent quatre-vingt personnes. » La société œuvre sur les marchés de transports scolaires et achemine quelque dix mille élèves tous les matins entre la Corrèze et la Dordogne, mais également les lignes régulières, les services urbains de Brive et Tulle, les lignes régionales TER, les transports de personnes à mobilité réduite et enfin touristiques. La société, présente sur le département depuis plus de cinquante ans, est partenaire depuis plus de vingt ans avec le CABCL. « Le lien s’est fait naturellement », avance ce Catalan, président de l’association Aventure handicap Corrèze et amoureux du rugby. Il a d’ailleurs tâté du ballon ovale entre 17 et 30 ans. Au poste de 3e ligne. Philippe Redon a ainsi évolué à Laguenne, à Dampniat et à Lagraulière. Puis, la trentaine approchant, la paternité faisant et son ligament croisé du genou se défaisant, il a passé son tour mais reste un fervent supporter du club. « Pour que, dans une petite région, un club professionnel puisse vivre, il faut qu’il y ait une adhésion régionale, comme a pu l’expliquer Gérard Bothier. Ça reste pour nous un engagement fort. » Philippe Redon en est convaincu : « Il y a encore moyen aujourd’hui avec un tissu économique plus faible que dans les grandes villes de maintenir à flot une équipe dès lors qu’on a d’autres valeurs », lâche-t-il en pointant l’amitié, la solidarité. « Tout le monde le dit mais il faut le souligner : les joueurs sont complètement accessibles à leur public. » Et de poursuivre : « Ce qui est sûr c’est qu’on retrouve du spectacle à Brive, les gens sont revenus au stade et les entreprises étant un peu plus vues, elles aussi retrouvent de l’engouement. »

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Thomas Laranjeira a la jeunesse mature. Il n’a pas encore 22 ans mais déjà, le demi d’ouverture recru té au CABCL en 2010 et pro depuis cette saison, a la tête sur les épaules et les pieds sur terre. Carré, i l tourne rond en terre d’ovalie.

Les foies gras, dindes et autres chapons encore au bord des estomacs, on découvre avec s tupéfact ion que chez les Laranjeira, le cœur du menu traditionnel des fêtes est, depuis aussi longtemps que Thomas s ’en souvienne, la morue cuisinée par sa grand-mère. Origine portugaise oblige !

Sa botte secrète

Dans ses veines coulent la chaleur portugaise qu’il chérit et le beaujolais qu’il défend bec et ongles… parce que sa mère est originaire de cette région et qu’elle est issue d’une famille de vignerons. Autant dire qu’il sait de quoi il parle !«  Je peux vous l ’assurer… Des bons crus beaujolais, il y en a ! Le Beaujolais nouveau, je n’en parlerais même pas. Ça gâche le vrai  » Et pour ce qui est du Portugal ?«  Avant on y partait un mois chaque année. On faisait le voyage en deux jours en bagnole », se souvient-il tandis que fleurit sur son visage le bonheur retrouvé de ces escapades estivales. «  J’aime la langue, la nourriture, les gens, le paysage, toute la culture por tugaise. Puis là-bas, au nord de Porto, on est au bord de l’océan.  » Alors forcément, pour lui qui a grandi dans la région Lyonnaise… à côté de Villefranche. Le jeune homme s’amuse des différences culturelles transmises d’un côté par sa mère, de l ’autre par son père. Très éloignées mais qui se rejoignent sur l’essentiel à ses yeux  : des valeurs de travail, d’humilité, de respect dont il a été nourri plus jeune, qu’il a faites siennes et qu’il livre désormais comme un trésor… sa botte secrète.

« La famille, c’est sacré »

«  On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille  », chante Maxime Le forestier… À l’en croire, lui n’aurait pas pu mieux tomber. «  La famille, c’est sacré… Mon plus beau cadeau est de la voir réunie, surtout pendant ces fêtes de fin d’année. Et plus je grandis, plus c’est ce que je recherche…  » Son père comme sa mère ayant grandi entourés d’une fratrie de 9 frères et sœurs, les réunions

de famille ont toujours nécessité que lques aménagemen t s , comme la locat ion d’une salle des fêtes ! Mais ce que Thomas retient surtout, c’est le travail, la solidarité nécessaires à l’épanouissement de ces grandes fratries. «  Chez nous, on sait qu’il faut travailler pour avoir ce qu’on veut. » Le jeune l’a éprouvé enfant et même pas à l’insu de son plein gré !«  Mon père m’a toujours poussé à faire du sport, il m’a transmis le goût de l’effort. Le dimanche  », se souvient-il, «  on allait buter au stade. Quand ce n’était pas ça, on partait faire du vélo ou courir. Dans tous les cas on se donnait à fond. » Une éducation qui a poussé le jeune a toujours donner le meilleur de lui-même et jamais faire les choses à moitié. Accro au sport, sa voie n’était pourtant pas tracée à l’avance. «  Dans la famille, on est tailleur de pierre depuis trois ou quatre générations. Mon père restaure des monuments historiques.  » Ça le branchait bien mais le rugby aura eu raison de cette succession. Mais peut-être un jour se retournera-t-il vers cette passion familiale. « À voir… Je

suis encore un peu jeune pour prévoir tout ça. »

Un bourreau de travail

C’est à 7 ans qu’il commence le rugby dans le petit club local de Belleville où ils sont d’ailleurs nombreux dans la famille à être licenciés. «  C’était pour faire comme mes cousins.  » À 15 ans, il est recruté au pôle espoir de Bourgoin et fait, en parallèle, son sport étude à Villefranche, le chemin idéal pour intégrer le pôle de Marcoussis, ce qu’il fait à 18 ans tandis qu’il signe avec

Brive pour qui il joue le week-end. Sélectionné tous les ans en équipe de France jeune et même pour la Coupe du Monde moins de 20 ans en Afrique du Sud, le joueur se rend bien compte qu’il est en train de changer son rêve de gosse en réalité. Première consécration, le titre de champion de France Crabos avec Brive dont le symbole, le bouclier, trône, royal, sur sa table basse. Avec la finale à Bordeaux, ces victoires comptent parmi ses meilleurs souvenirs. «  La saison en Pro D2 nous a fait un bien

fou », poursuit-il. « On sait d’où l’on vient, les efforts qu’on a dû fournir pour remonter en Top 14. »

Plus que jamais en accord avec lui-même, le joueur assiste avec bonheur à la concrétisation des prédictions paternelles : « Donne le meilleur de toi-même, respecte ton adversaire et le travail paiera… »

Pro depuis ce début de saison avec le CABCL, le joueur a la réputation d’être un bosseur acharné. «  Je suis buteur, il faut beaucoup travailler pour être le plus précis possible. Mais ça ne me fait pas peur.  » Tu m’étonnes ! Ce bourreau de travail en a fait une pubalgie l’an passé à force de buter et rebuter tous les jours de semaine. Prenant de la maturité le voici qui amorce une nouvelle tactique  : «  un peu moins de travail, plus de confiance en soi.  » Ce qui ne l’empêche pas de passer son mercredi de repos au stade pour s’entraîner. Chasser le naturel… Avec espoir, il attend son heure. «  Je respecte Germain, c’est même un très bon pote, mais je veux être prêt pour quand ce sera mon tour. » Il poursuit : « Je sais que j’ai énormément de progrès à faire.  » D’autant qu’il a des rêves pleins la tête : « des envies de titres… pourquoi pas avec Brive  », avance-t-il, conscient que l’enjeu est avant tout le maintien. Mais justement… À vaincre sans péril…

■ - Une femme : une maman qui s’occupe bien de sa famille. Une fille très simple qui aurait les mêmes valeurs que moi. Je la cherche encore…

■ - Un animal : le taureau, c’est mon signe astrologique.

■ - Un arbre : le pommier, j’adore les pommes.

■ - Un acteur : Jean Lefèbvre, il m’a tellement fait rire.

■ - Une chanson : la musique latine.

■ - Un écrivain : Bernard Pivot car il est de chez moi, mon père a même travaillé chez lui !

sous le maillot...

un homme

« On sait d’où l’on vient, les efforts qu’on a dû fournir pour remonter en Top 14... »

Thomas Laranjeira…Axians et le CABCL, sur la même longueur d’onde

Axians Limousin, qui œuvre dans le domaine des solutions de communication pour les entreprises, est partenaire du CABCL depuis sa création en août 2001. « Nous avons réalisé une très belle année et respecté nos objectifs de résultats et de prise de parts de marchés », avance Claude Genier, à la tête de la société Axians qui œuvre dans les domaines des conseils, de la vente, du déploiement et de la maintenance des solutions de communication pour les entreprises autour de trois spécialités  : la voix (standard et installation téléphonique en interne et externe), les données (serveurs informatiques) et l’image (les procédés de visio conférence permettant, pendant la communication, de voir la personne au bout du fil). «  Nous avons deux implantations, poursuit Claude Genier, Brive-Malemort et Limoges-Verneuil, soit une vingtaine d’hommes et de femmes  ». Il poursuit  : «  La parité est quelque chose qui me tient à cœur.  » Une force, selon le dirigeant, au même titre que «  la proximité, la réactivité et l’expertise de nos équipes. » Claude Genier a noué le partenariat avec le CABCL dès la création de l’entreprise en août 2001. Deux raisons à cela  : «  le CABCL est un support de communication non négligeable qui facilite les contacts. Nous avons une loge que nous partageons avec Vinci  », groupe auquel Axians appartient. Mais surtout, le rugby est une passion, le CABCL une histoire de cœur : « J’ai eu des propositions professionnelles, j’aurais pu partir ailleurs, mais je suis resté à Brive car ici, il y a ma famille, les copains et l’équipe de rugby  », glisse-t-il. « Briviste pure souche », il a pratiqué le rugby au CABCL très jeune et continue de le faire aujourd’hui encore avec Les Chevaliers de la table ovale  : « Notre carrière est moins devant nous que loin derrière et le rugby n’est plus aujourd’hui qu’un prétexte ! » Le cœur de l’affaire étant le plaisir. Celui de jouer et de regarder jouer : « Je suis très satisfait de cette mi-saison », avance-t-il, « et de l’état d’esprit des joueurs. Le même que j’essaie de mettre en place dans l’entreprise. Si on ne va pas tous dans le même sens, on ne peut pas sortir un résultat. »