22

Yasmina Reza - Le miroir et le masque

  • Upload
    others

  • View
    5

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Yasmina Reza - Le miroir et le masque
Page 2: Yasmina Reza - Le miroir et le masque

Alice Bouchetard

Yasmina Reza

Le miroir et le masque

Yasmina Reza est reconnue dans le monde

entier comme un des auteurs les plus

importants du théâtre contemporain. Le film

de Roman Polanski adapté de sa pièce Le Dieu

du carnage en apporte une nouvelle et éclatante

preuve. En France, pourtant, elle n’est souvent

considérée que comme un auteur à succès,

avec ce que cela peut avoir de péjoratif dans ce

pays.

L’objet de ce livre, qui est la première étude

exhaustive de l’œuvre théâtrale de Reza, est de

Page 3: Yasmina Reza - Le miroir et le masque

rendre justice à sa profondeur et à sa richesse.

Sous le masque de la comédie, un miroir est

tendu au public, où il peut reconnaître les plus

universelles des interrogations sur le sens de la

vie et de l’art, dans la continuité de l’avant-

garde du milieu du xxe siècle, dont la

lumineuse analyse d’Alice Bouchetard montre

que Yasmina Reza représente une relève

inattendue.

Alice Bouchetard est écrivain, metteur en

scène de théâtre et universitaire. Lauréate du

prix du Jeune Écrivain en 2005 et 2006, elle a

contribué aux recueils de nouvelles Demain

sans lendemain (Mercure de France) et Ne rien

faire (Buchet-Chastel). Yasmina Reza. Le

Page 4: Yasmina Reza - Le miroir et le masque

miroir et le masque est issu de la thèse qu’elle a

soutenue en 2010 sous la direction de Denis

Guénoun.

EAN numérique : 978-2-7561-0760-8

EAN livre papier : 9782756103457

www.leoscheer.com

978-2-7561-0759-2

www.centrenationaldulivre.fr

Page 5: Yasmina Reza - Le miroir et le masque

YASMINA REZA

Page 6: Yasmina Reza - Le miroir et le masque

© Éditions Léo Scheer, 2011www.leoscheer.com

DANS LA MÊME COLLECTION

VARIATIONS I Catherine Malabou, La Plasticité au soir de l’écriture, 2004

VARIATIONS IIDidier Eribon, Échapper à la psychanalyse, 2005

VARIATIONS IIIFrançois Noudelmann, Hors de moi, 2006

VARIATIONS IVDavid Nebreda, Sur la révélation, 2006

VARIATIONS VDidier Eribon, D’une révolution conservatrice, 2007

VARIATIONS VIÉric Duyckaerts, Théories tentatives, 2007

VARIATIONS VIIÉric Rondepierre, Toujours rien sur Robert, 2007

VARIATIONS VIIIHenri-Pierre Jeudy, Nouveau discours amoureux, 2008

VARIATIONS IXClaude Esturgie, Le genre en question ou questions de genre, 2008

VARIATIONS XCatherine Malabou, Ontologie de l’accident, 2009

(suite en fin de volume)

Page 7: Yasmina Reza - Le miroir et le masque

ALICE BOUCHETARD

YASMINA REZA

Le miroir et le masque

VARIATIONS XVII

Éditions Léo Scheer

Page 8: Yasmina Reza - Le miroir et le masque

VariationsCollection dirigéepar Léo Scheer

Page 9: Yasmina Reza - Le miroir et le masque

Aux indéfectibles,MD, YP, M.

Page 10: Yasmina Reza - Le miroir et le masque
Page 11: Yasmina Reza - Le miroir et le masque

«Quand j’écris, je me dévoile extrêmement, mais je reste masquée,

et c’est moi qui choisis mon masque. »

Yasmina Reza1

Page 12: Yasmina Reza - Le miroir et le masque
Page 13: Yasmina Reza - Le miroir et le masque

INTRODUCTION

Sur les vestiges de la raison

« Vous êtes d’une école enviable qui suppose que l’existence mène quelque part,vous êtes mal tombé chez nous2. »

L’aventure du théâtre au siècle dernier a été celle d’une mue.Ébranlé dans ce que l’on croyait être ses fondements, il aoscillé entre la célébration de son agonie et l’épreuve incer-taine de sa résurrection. Ces bouleversements ont eu desrépercussions concrètes sur le texte théâtral et son expressionscénique. La réflexion que le XXe siècle a entreprise sur l’anthro-pologie fondamentale, la pensée et la parole, était marquéepar l’introduction de la notion d’inconscient à la fin duXIXe siècle. Les auteurs dits « d’avant-garde », comme Ionesco,Beckett, Tardieu ou Genet, n’ont eu de cesse d’interroger leslimites du dramatique, ainsi que la légitimité du genre dansson aptitude à dire une vérité du monde. Comment la scènepourrait-elle transmettre une vérité s’il n’y a aucune vérité àdéchiffrer, sinon que le monde est déraisonnable, la conditionhumaine absurde et sans promesse d’au-delà meilleur ?Après la mort de Dieu, après la mort de l’homme – dansson humanité, avec la découverte de la Shoah –, commentappréhender ce monde éclaté qui n’a plus ni direction nisignification ? Le XXe siècle a vu péricliter la vision humanistedu monde dont il avait hérité et celle de l’Histoire entenduecomme progrès. L’art est porteur de cette nouvelle perception

Page 14: Yasmina Reza - Le miroir et le masque

YASMINA REZA

qui, dans le cadre du théâtre, met également en cause lanécessité de l’action : si l’Histoire ne s’améliore pas, si ellen’est pas l’histoire de l’accomplissement de l’homme, pour-quoi agir ? Le théâtre des années cinquante se construit et sefonde sur ces ruines. Le sens a si bien déserté notre espaceque les hommes ne peuvent trouver de langage communpour communiquer. Les pièces sont de plus en plus épurées,la disparition du théâtre est annoncée.Dans le cadre d’une réflexion sur le théâtre contemporain,légataire de ces problématiques, et parfois de ces impasses,il apparaît que l’œuvre de Yasmina Reza est particulièrementriche. Pour le comprendre, nous nous sommes intéressé àl’ensemble de sa production dramatique ainsi qu’aux récitsnon destinés à la scène lors de l’écriture, et qui connurent undestin théâtral3. Cette perméabilité semble d’autant plusintéressante qu’elle est représentative des interrogations quianimèrent le XXe siècle sur la frontière entre les arts et entreles genres, que le XXIe siècle reconduit.

Énigmatique, tour à tour enjouée, fuyante ou brusque, lapersonnalité de Yasmina Reza demeure aussi insaisissableque son théâtre. Partagés entre attraction et défiance, lesjournalistes français ne parviennent pas à s’accorder sur cetauteur. On la juge provocatrice, qu’il s’agisse des proposde personnages qualifiés de réactionnaires, ou de certainssujets d’inspiration – le tollé soulevé par son portrait deNicolas Sarkozy, L’Aube, le soir ou la nuit 4, en est l’exemplele plus symptomatique.La diversité du succès de Yasmina Reza mérite qu’on s’yattarde. « Art », créée à Paris en 1994, y est représentée pendantquatre ans devant des salles combles, mais aussi pendantplus de six ans à New York et à Londres. La pièce fit le tourdu monde de Johannesburg à Tokyo en passant par Moscou.Yasmina Reza a toujours adopté une position d’auteur, refu-sant de céder les droits à Sean Connery qui désirait adapter

12

Page 15: Yasmina Reza - Le miroir et le masque

« Art » au cinéma et l’interpréter avec Michael Caine5, ouencore qu’Al Pacino et Robert De Niro reprennent les rôlesà Broadway6. Elle se montre soucieuse de ne pas abandonnerson œuvre et de l’accompagner le plus loin possible jusqu’auxportes de la représentation scénique. Portes qu’elle franchiten 2008 en mettant en scène Le Dieu du carnage : succèsencore, six mois de représentations parisiennes, six mois desalle comble. En 2010, c’est au cinéma qu’elle s’attelle, enadaptant et réalisant Une pièce espagnole, rebaptisée Chicas.En 2011, elle coécrit l’adaptation du Dieu du carnage avecRoman Polanski qui réalise le film. Ses pièces triomphent enFrance et à l’étranger, la plupart y sont souvent créées avantd’être exploitées dans l’Hexagone7. Pendant les représentationsparisiennes du Dieu du carnage, commençaient celles deLondres, avec Ralph Fiennes, et quelques mois plus tardNew York accueillait la pièce. Comme le résumait en 2000la journaliste Pascale Tournier dans une tournure à peineemphatique : « Chaque soir, dans le monde, un rideau se lèvesur une pièce de Yasmina Reza8. »Adaptée dans plus de trente-cinq langues, elle est l’auteurfrançais vivant le plus joué dans le monde. On va voir sonthéâtre, on le lit aussi, ainsi que ses récits et romans – sansmême évoquer le cas particulier de L’Aube, le soir ou la nuitet de ses premiers cent mille exemplaires vendus en un week-end. Pourtant, son succès ne se limite pas à une histoire dechiffres. Elle est jouée dans les plus prestigieux théâtres,mise en scène par les plus grands : Tamás Ascher (« Art » auKatona Theatre à Budapest, en 1997), Matthew Warchus(L’Homme du hasard au Pit à Londres, Royal ShakespeareCompany, en 1998), Luc Bondy (Trois versions de la vie auBurg Theater de Vienne en 2000), Kristian Lupa (Une pièceespagnole au Theatr Dramatyczny à Varsovie en 2004), JürgenGosch (Dans la luge d’Arthur Schopenhauer au DeutschesTheater, en 2006 ; Le Dieu du carnage au Berliner, à Berlin,en 2007), John Turturro (Une pièce espagnole au Classic Stage,

13INTRODUCTION

Page 16: Yasmina Reza - Le miroir et le masque

off Broadway, à New York, en 2007) ; pour ne citer qu’eux.Elle est également le premier auteur non britannique à rece-voir en 1997 un Laurence Olivier Award, celui de la meilleurecomédie pour « Art » ainsi que le Tony Award de la meilleurepièce ; en 2005 l’Allemagne la gratifie du Die Welt pourl’ensemble de son œuvre ; en 2009 un autre Tony Award lui estremis pour Le Dieu du carnage ; la liste continue. Il serait mal-honnête de nier que les institutions françaises lui aient mani-festé leur intérêt, trois Molière sont là pour le prouver9.Si le temps – et donc le recul – représente le meilleur garantpour ce qui est de la valeur de l’art, et si avec Yasmina Rezanous en manquons, voilà pourtant plus de quinze ansdepuis la générale de « Art » devant une salle hilare de beaumonde parisien, et la pièce suscite toujours autant d’éclats derire. Il est souvent difficile, en France, de prendre la comédieau sérieux, à moins d’être un classique, après des sièclesécoulés, et d’avoir droit aux éloges décomplexés de tous. Voilànéanmoins ce que nous ambitionnons dans cet ouvrage,non pas nier la dimension éminemment comique de cestextes, mais, pour reprendre les termes de Borges10, chercherà cerner derrière le masque de la comédie, de « l’intimitéordinaire11» et du quotidien, quel miroir le théâtre de YasminaReza tend à son public.

14 YASMINA REZA

Page 17: Yasmina Reza - Le miroir et le masque

PREMIÈRE PARTIE

Un théâtre de la parole

« LA FEMME. Je compte jusqu’à vingt et je dis… /Qu’est-ce que tu dis, Martha ? /

Je dis… / Trouve la phrase et compte ensuite12. »

Il est important, avant toute chose, de spécifier le genreauquel correspond le théâtre de Yasmina Reza. Sa productiondramatique est exclusivement comique – nous ne voulonspas dire ici que la comédie est l’unique substance de sespièces, mais elle en donne la couleur distinctive. Si le lan-gage y tient une place prépondérante, rien de surprenant aupremier abord, puisqu’il s’agit d’art dramatique, c’est-à-direessentiellement de dialogue. Pourtant, il en va d’autre choseque du simple respect du genre théâtral et de ses lois – queYasmina Reza n’a pas pour habitude d’appliquer à la lettre.Théâtre de la parole, non de l’action : cette caractéristique,très remarquée dès ses débuts, lui vaut de fréquentes com-paraisons avec l’écriture de Tchekhov.En parcourant les pièces de l’auteur, on est frappé par l’aisancede son style et la fluidité de ses dialogues. Ne nous y trom-pons pas, il ne s’agit pas seulement d’un goût affiché pour lareprésentation des traits d’esprits et de la choralité, son styledessine une esthétique inspirée du modèle de la conversationdans la pluralité de son expression.

Page 18: Yasmina Reza - Le miroir et le masque

CHAPITRE 1

Les signatures du discours

La parole revêt un statut particulier au théâtre, art qui prendson plein sens sur scène dans la profération. C’est à traversle langage que le personnage existe. La langue de Reza estriche, elle délimite un univers bourgeois qui n’est pas sansreceler une part importante de fantaisie introduite au moyende langages distinctifs, le plus souvent techniques.

« L’empreinte du réel 13 »

La fin du XVIIIe siècle voit émerger un nouveau public, labourgeoisie, que le théâtre, dans un souci de réalisme,nouveau lui aussi, se met à représenter sur scène. L’œuvredramatique de Yasmina Reza hérite en partie de cette trans-formation. Ses personnages se réfèrent à des catégoriessocioprofessionnelles identifiables : la majorité exerce dansle domaine de la culture ou des sciences, d’autres occupentdes professions intermédiaires, ou encore libérales. Aucund’eux ne fait part de problèmes financiers ; et, bien que l’onapprenne le métier de la plupart des personnages, la vieprofessionnelle n’est jamais utilisée comme revendicationsociale.

Page 19: Yasmina Reza - Le miroir et le masque

Une constante se dessine dans l’expression des personnages :la volonté de précision. L’écriture joue ici sur le mélange desniveaux de langue, tour à tour quotidien, lyrique, familier,précieux, grossier. Au-delà de cette diversité, on relève lechoix quasi constant d’un vocabulaire et de tournures trèsétudiés. Dans la seule pièce « Art », on entend les termes«scories », « avilissement », « arguties », « incongruité », «dixit»14 ;et les tournures « entité intouchable », « dynamique intrin-sèque de l’évolution », « bouffissure du sous-entendu », « net’en déplaise »15, etc. L’emploi d’un vocabulaire peu usité endehors d’un milieu cultivé, érudit, est renforcé par certainesconstructions de phrases, littéraires, auxquelles on pourraitreprocher une distance avec le concret de la scène. Ces élé-ments indiquent un certain niveau d’éducation, ainsi qu’uneimportance accordée à la signification des mots, minutie quisingularise l’écriture de Yasmina Reza. Goût du mot exact ?Amour de la langue ? Procédé comique ? Snobisme ? Peut-être n’y a-t-il pas à choisir entre ces hypothèses, et peut-êtres’agit-il ici d’une des ambiguïtés de son écriture.On voit une caricature de cette langue dans La Traversée del’hiver, lorsque M. Blensk évoque le drame qui vient defrapper la famille de sa femme :

Arrive Kurt Blensk.BLENSK. Mesdames…Elles sourient poliment.Kurt Blensk s’empare d’une chaise de jardin et s’assoit. Il les regarde àla dérobée, n’attendant manifestement qu’un signe pour se rapprocher.Emma finit par lever la tête, Kurt Blensk en profite pour faire unbond avec sa chaise.BLENSK (avec une soudaine componction). Sans doute êtes-vousdéjà au courant, madame Milstein, de l’épreuve inopinée quenous venons de subir… Grete est très affligée, l’annonce de cemalheur a été pour ma pauvre Grete comme un dard en pleincœur. Cela dit nous sommes contents car nous avons obtenu

17UN THÉÂTRE DE LA PAROLE

Page 20: Yasmina Reza - Le miroir et le masque

une tombe à Châtel-Saint-Denis. Ça c’est une consolation. Aussimaigre soit-elle, c’est tout de même une consolation pour Gretede savoir qu’elle pourra visiter sa chère cousine quand bon luisemblera, et sans avoir de train ou d’autocar à prendre. Quant àmoi, je suis à présent, de surcroît, veuf en quelque sorte puisquemon épouse est naturellement descendue à Vevey. (Il sourit tristementet hoche la tête16.)

La solennité de M. Blensk produit un discours parodiquedans lequel on retrouve la langue de Reza poussée à l’extrême.Elle est reconnaissable à l’emploi de tournures travaillées(insert de « madame Milstein » en milieu de phrase, inversiondu sujet après « sans doute » placé en ouverture) ; d’un voca-bulaire choisi (« inopinée », « affligée ») ; d’un certain lyrisme(« un dard en plein cœur ») ; de locutions et d’adverbes(« sans doute », « de surcroît »). Par cette accentuation dutrait, l’auteur révèle dès la première apparition de M.Blenskce qui irrite les autres personnages et que Suzanne résumeplus tard de façon abrupte : « Il nous saoule17. » On note éga-lement la préciosité de la langue de Reza en dehors même duchamp scénique (ici dans la didascalie « componction »).

Le souci de précision porte également sur la nomination despersonnages ; il est difficile d’être anonyme dans une piècede Reza. Les noms de famille sont scrupuleusement notésdans les descriptions liminaires – à partir de « Art » ladémarche reste majoritaire même si elle n’est plus systé-matique. Robert Abirached le signalait lors de la confé-rence consacrée à Une pièce espagnole le 5 mars 2004 à laSorbonne : ces noms font référence à une bourgeoisie engénéral originaire de la Mitteleuropa. Et cette attentionpresque maniaque ne touche pas seulement les personnagesque le spectateur voit évoluer sous ses yeux, mais égalementceux dont on parle, et qui nourrissent en grand nombre lesanecdotes.

18 YASMINA REZA

Page 21: Yasmina Reza - Le miroir et le masque

TABLE

Introduction. Sur les vestiges de la raison ...................... 11Première partie. Un théâtre de la parole ........................ 15

Chapitre 1. Les signatures du discours .............. 16Chapitre 2. Des pièces de conversation ............ 35

Deuxième partie. La menace du solipsisme ................... 55Chapitre 1. Des personnages autocentrés .......... 56Chapitre 2. L’hypothèse de la rencontre ............ 75

Troisième partie. Agiter le théâtre ................................. 93Chapitre 1. La destruction des idoles ................ 94Chapitre 2. Fonder une parole nouvelle .......... 115

Conclusion. Un monde en suspens ............................. 135Annexe. Entretien avec Patrice Kerbrat ....................... 141Notes .......................................................................... 147Remerciements ............................................................ 157

Page 22: Yasmina Reza - Le miroir et le masque

DANS LA MÊME COLLECTION (SUITE)

VARIATIONS XIEmmanuel Tugny, Sidération !, 2010

VARIATIONS XIIPacôme Thiellement, Les Mêmes Yeux que Lost, 2011

VARIATIONS XIIIJean-Clet Martin, Bréviaire pour l’éternité, 2011

VARIATIONS XIVSteven Sampson, Corpus Rothi, 2011

VARIATIONS XVLéo Scheer, Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générationsde blogueurs, 2011

VARIATIONS XVIMehdi Belhaj Kacem, La Conjuration des Tartuffes, 2011