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cARGUMENT ANALYTIQUE
l)B \.\ VIE W, CÉSAR.
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I. I^mitié de César cl c!e Sylla.— II. César, pris ji.n des corsaire»,
les Iraile avoc beaucoup de liorlé cl les fail pendre eiibuilc. — III. Son
grand lalcnl pour réloquoncc. — lY. Sa faveur aupns du peuple.
—
V. Il fait l'oraison funèbre de sa feiumç ^JCL^^^^use ensuite Ponipéip. ^'
- ^''il place dans le Capilolc les imaL,'Cs de Marius cl de siis vic-
\II. Il 08t nomnic grand-ponlift\ On reproche, à celle
icasion, à Ciccron de l'avoir é[)argné lors de la conjuration de
Caubua. — VIII. Le sénat,pour cgnlre-balanccr le crédit de César,
£ait distribuer du Ijlé au peuple. — XI, César se rend en Espai;ne
on qualité de préteur. — XII. Sa coiuiuilc dans celle province. —Xlll. Il réconcilie Pompée et Crassus. — XIV. H oblicut le consulat
par leur crédit. Conduite odieuse de César cl de Pompée. CésarJV^il
arrêter C.ilon ri le roMchc aussilôt. — XV. Sommaire dos succès <!e
César dans les Gaules. — XVI. Kxcmples de rallacbemenl qu'il
ipspirait à ses ofliciers et à ses soldais. — XVII. Comment il gagne
leur alTection. Sa sobriété. — XVI II. Première guerre de César dai.i
les Gaules. — XIX. Seconde guerre, contre Ariovisle. Il remporle
sur lui une victoire complet»;. — XX. Il passe l'hiver dans la Gaul»
cisalpine. Défalle des Belges et dos Nerviens. — XXI. Le gouverne-
menl des Gaules lui est confié pour cinq ans. — XXII. Guerre contre
'e» Usipiens et les Tencteres. Pont sur le Rhin. — XXIII. Double
expédiiion djtn* la Grand(vDrclagne. Mort de Julie, lillc de César e tj^
femme de Pompée. — XXIV. Soulèvement de la Gaule. Défaite
d'AnliKiorix. — XXV. Révolte des Arvernes et des Carnules, sous la
conduite de Vercingétorix. — XXVI. Après une marche dillicile à
travers le u-rritoire des IJngons , César parvient à mettre les ennemis
en déroule. — XXVII. 11 oblige Vercingétorix de se renfermer dans
U ville d'Alésia , dont il fait le siège. Une grande armée vient au
secours des assiégés. César la bal , et Vercingétorix se roa^ 4 ^^'^Vl£ DE CàSAR. 1
M ' V^
2 ARGUMEMT ANALYTIQUE.
\XyiH. Commencement de» diviiioni de César et de Pornpé**.
Pompée, nommé seul consul, reçoit de plus le gouvernemcDi de
l'Espagne et de l'Afrique. — XXIX. César fait dciiiandcr le consulat
et la prolongaliun de son gouvernement. Erreur de l'umpée sur les
dispositions des troupes envers César. — XXX. César otirc de dé-
poser les armes, si Pompée veut les déposer aussi. — XWI. 11 se
réduit à dctiiandcr le gouvernement de la Gaule cisalpine. Antoine
et Curion se rcfu;;ienl dans son camp. — XXXIj. I*assagc du Ru
bicon et prise d'Arinjinum. — XXXIII. EOrui que celle nouvelle
répand dans Rome. Fuite de Pompée. — XXXIV. Divers Rcnliraents
de crainte et de confiance dans la ville. — XXXV. César! it à
Rome. — XXXVl. 11 [)asse en Espagne, d'où il chasse les iieiit...iant«
«iti Pompée. — XXXVIl. De retour à Rome, il est nommé dictateur,
et se met à la poursuite de Pompée. Murmures des soldais. —XXXVIII. Il entreprend de repasser d'Apollonie à Brindes dans une
simple barque. — XXXIX. Disette de ses soldais. Pompée viclorieux
ue sait pas profiler de sa victoire. — XL. César décampe, el Pompée
se laisse déterminer, malgré lui, à le poursuivre. — XLl. César
s'empare de Gomphes en Thessalie , et l'abondance est rétablie dans
^ son camp. — XLll. Les deux armées en présence à Pharsale. Con-
iiance des Pompéiens. — XLIII. Présages divers. — XLIV. Disposi-
tions des deux généraux. — XLV. César remporte la victoire. —XLVl . Ses paroles et(sa^conÏÏùit#'^prc8 la bataille. — XLVIL Pré-
sages de Cornélius. — XLVilL Larmes de César, lorsqu'on lui pré-
sente la tête de Pompée. — XLIX. Guerre d'Alexandrie. Cléopâlre
se fuit porter chez César dans un paquet de bardes. Il la met survie
trdjae d'Ëgjpte. — L. Rapidiié de ses victoires en Asie. — LL Son
retour à Rome. Insolence d'Antoine et d'autres amis de César. —LIL César passe en Afrique. Disette qu'il y éprouve. — LUI. il défai-
en un jour trois généraux , et prend leurs trois camps. —.LIY. Pour-
quoi César cua.pusa l'Anti-Caton. — LV. Dénombrement qui fait
connaître Fénorme dépopulation causée par les guerres civiles. —LVL César défait en Espagne les fils de Pompée. Son triomphe. —JjVIjU 11 est nommé dictateur perpétuel. Sa belle conduite depuis la
tîn de la guerre. — LVIII. 11 projette de nouvelles conquêtes et en-
7
ARGUMENT ANALYTIQUE. 3
Ireprcnd de grands travaux. — LIX. II réforme le calendrier. —
^
LX. 11 se rend odieux en voulant se faire nommer roi. — LXl. An-
toine lui présente le diadème, qu'il refuse. — LXII. Comnoencemenl
de la conjuration de Crulus et de Cassius. -^ç^LXllî^ Picsages qui
annoncent à César sa mort. —^^LXJ^V.Ml va au sièûal^ malgré les avis
qu'il reçoit. — LXV. Billet d'Arlémidore.^ LXVI, ji^'l de César.
—/LXyiI. Brulus et Cassius se présentent devant le peuple. —''JLXVllI. Fureur du peuple contre les meurtriers de César. —LXIX. Mort de Cassius et de Hrulus.
llAOVTAPXOr
BIOE KAIIAPOS.
I. Tr,v Kt'vva tou jjiovapyr^aavTOç OuyatÉpa, Kopv-/;).iav , o><
£7r£xpaTr,ae 2uXXaç , out' eÀTiiaiv oote cpoCw ouv/;0£iç aTro^Traffai
Kaiaapcç, £Ôr,u.£u<7£ tvjv cpcpv/jV aÙTr,ç. AiTia oi Kcicapi Tr,<;
irpoç 2iuX).av (XTrE/Otiaç r, Tcpô; Motpiov oixeiotTjÇ -/jv. 'lo'jÀîa yi?,
irarpo; àoù.-^r, Ka'.aapoç, ô 7:p£oCuT£po(; cuvwxei Mapio;, £;r,;
lyE^ovEi Mapioç ô V£coT£poî, àvc']/iO!; wv Kataapo;. '12; o' urô
ttXv^Oouç çovojv £v ap/vj xai oi' àcyoXi'aç 67:0 2û)v)va Trapopco-
[jiEvoç oùx r^'(i^K^r^(JV^ y àXXà {xôticov Σpa)?;uvr,v , £1:; tov û9;aov
7rporjX0£v, ouTTioTTavu (jLSipaxiov («v*, Tau-rr,ç jxàv IxTCcOTiTv auTOv
OTTEvavTiioOciç lîiuXXaç TzapcGXEuacc' TCEpl ô' àvaipî'(7»(«ç jiouXfiuô-
(jt,£voç, Iviwv Xc^ovrcov cbç oox £^oi Xoyov àroxTivvuvai Traîoa
1. Sylla, devenu maître de Uorae et n'ayant pu, ni pnr ses pro-
messes ni par ses menaces , déterminer César à répudier Cornélie
,
fille de Cinna , celui qui avait exercé la souveraine puissance , con-
fisqua la dot de sa femme. La parenté de César avec le vieux Marius
fut la cause de son inimitié pour Sylla. Marius avait épousé Julie,
sœur du père de César, et en avait tu le jeune Marius,qui par la
était cousin germain de César. Dans les commencements des pro-
scriptions, Sylla, distrait par beaucoup d'autres soins et par le grand
nombre de victimes qu'il inmiolait chaque jour, ne songea pas à
César, qui , au lieu de se laisser oublier, se mit sur les rangs pour le
sacerdoce et se présenta devant le peuple pour le briguer, quoiqu'il
fût dans la première jeunesse. Sylla, par son opposition, fit rejeter
sa demande ; il voulut même le faire mourir. Et comme ses amis lui
représentaient qu'il n'avait pas de raison pour sacrifier un si jeune
PLUTARQUE.
YIE DE CÉSAR.
I. ùi ZùA)as iittxpâ.rr}7t
,
OUTC (/7t(7(y ouTC «oSoj
ànoaitiaxt Kxivupoi
K.opvyi}.ict'j TÔv OvyxTépx Kt'vvz
TOJ /xova/s/iriyavTO;
,
«û>{/*eu« Trjv fsp'j/i-J u\jzyji.
Ahlx Si YixiGicpi.
Tr,ç ÙTieyOsixi -npbi Zû/iav
riv Y) otxiidryjç npoç Mz^otov.
(Tuvcôxci lov/ta
,
ào«Ày>î itUTpoi Kxiaupoi .
*S »^» i/eydvet
M«/2io^ ô yî'j'jrepoi,
Siv oL-jsiiiài Kxi7xpoi.
ûj û£ xxpopdtuvjo^ Ûttô SJ)>a
UTTO 7t/î^';0'J^ ^dvwv
iv à|0x*5
xal ûià àî/oÀia^
O'jx i^yîC7ï/;ïCv
,
àAià /ASTieùy (i^cjTÛvyjv
,
1tpQï',À0i-j cl^ T&V Or,fX0-J,
OUTTU blV
icâvu fieipxxtov ,
2û>Aaç /x£v ÛTTSvavTtwOslç
aurèv ixnijiîv raÛTïjç*
poui«v)d_a«voç 5è
njpl àvacpéjcwç,
(ytoiv ÀcydvTOjy
I. Dès que Sylla domina,
n'ayant pu
ni par espérances ni par crainlc
arracher à Côsar
riornclie, la fille de Cinna,
celui qui avait eu-le-pouvoir-absolu,
il confisqua la dot d'elle.
Mais une cause à César
<le son ininiilié pour Sylla
était la parente avec Marius.
Car Marius le [ilus vicuv
hahilait-avec Julie
,
sœur du père de César,
de laquelle élait né
Marius le plus jeune,
qui élait cousin de César.
Or comme , négligé par Sylla,
à cause de la iimltitude des meurtres
dans le conuuencement
et par suite de Sun occupaliou,
il ne-se-tint-pas-conlent
,
mais briguant le sacerdoce,
il s'avança vers le peuple,
n'étant pas^ncore
lout-à-lail auolescent
,
Sylla d'abord s'élaut opposé
prépara
lui être exclu de ce sacerdoce :
puis délibérant
sur l'exleruiinalion de lui,
quelques-uns disant
({u'd a'avail pa« de raisoo
6 KAIZAPOZ BIOZ.
TY)XixouTov, oCiy. i'^Yi voov l/iiy a-Vrol;, cî fx-?', 7roXXoi;ç Iv tî;
Tcaiôi TOUTw Map(ouç ivopûJat. TfltuTTjç T^ç ^biv^ç lveyOe(flnrx
irpbi; Kaiaotpa, çuyvov (xev Tiva ypo'vov TcXavoifievoç ^v ^iaô^voiç,
^xXetttev iauTOV eTreixa ûi' à^^o)CTiav el; olxfav iTcpav jxtTOi-
xoaiÇd|/.£vo<; , xaxi vuxxa TrtptTriTrrei cTpaTioitatç toû 2'J)Ji.«
5iepEUV(i)jxévoiç IxEÎva zkX*'*P^* ^^ti Toùç x£xpu(xjx£vou; CTjXXau-
êavouffiv. "^liv Tov f,Y£îJL($>a ; Kopvr,).iov*, 'Kil'yi^ ^u^l TaÀavroi;,
à^Ei'Orj, xa\ xttTaêi^ eCiOù; ètci OaXarcav, £;t7rA£'j(;£v Et; BiOu-
viav Trpbç Nixo}jn^5r,v tov ^oiciktoi, Ilap' w ôtaTpi']/a<; /pôvovoù
TToXùv, eTt' àTr07r).£a)v, àXiffXETai Trepi Ty,v 4>apu.axoûa7av ' vr,<iov
u7to TCEtpaTwv, rjôT) TOTÊ OToXo'ç (XEYOtXot; xat cxaioeaiv aTr/iroc^
xaT£/dvTU)v r^v ôoéXarcav,
II. IlptoTov (xèv oov aÎTTjÔEi*; utt' aCrrôiv Xurpa Etxoci TaXavTa,
xaxEYeXaaev wç oùx eîSo'tcuv 3v •Jjpi^xoicV auToç o* u>aoXdYT,(T£
enfant: « Vous êtes vous-mêmes, leur répondit-il, bien peu avisés
« de ne pas voir dans cet enfant plusieurs Marins. César, à qui
cette parole fut rapportée , erra longtemps et se tint caché dans le
pays des Sabins. Un jour qu'il était malade et qu'il fut obligé de se
faire porter dans une autre maison , il tomba la nuit entre les mains
des soldats de S) lia,qui faisaient des recherches dans ce canton et
emmenaient tous ceux qu'ils y trouvaient cachés. 11 donna deux
talents à Cornélius, leur capitaine, qui à ce prix favorisa son éva-
sion. 11 gagna aussitô^es bords de la mer, et s'étant embarqué , il
se retira en Bilhynie, auprès du roi Nicomède. Après y avoir séjourné
peu de temps , il se remit en mer et fut pris auprès de l'île de Phar-
macusc par des pirates,qui , ayant déjà des flottes considérables et
un nombre infini de petits vaisseaux, s'étaient rendus maîtres de
toute cette mer.
II. Ces pirates lui demandèrent vingt talents pour sa rançon ; il se
annqua d'eux de ne pas savoir quel était leur prisonnier, et il leur en
VIE Di: CESAR.
awoxTivvuvai
TzaXôx t»3).(xoDtov,
(fn auTOÙç oùx tx'i\> voûv ,
il fii) kvopSisi TTO^^oùç 'Mupioj^
Iv toûtw t(û -nociSl.
TaÛT>jç Ti^i ywvrjç
à/eX^*^'*?? 'rpûç Kalaapsi,
Ttwi ypô-jov (j\j-j^vbv t
txitWTCv iatUTOv*
S là àp^wîTtav
«tç irép-xv ohlxv,
itspinÎTtru xxrà vûxra
<Trp%Ti'j')Toc(.ç ToO Zû»aSiepevvo}fjLivoii iy.€T-*a ri y/jjcia
xal TU// z^êâ vouât
Toùç y.exp\j/iiJLivo\jq.
û» Tre^Tstç
ràv 7)-/gfj.6-jx f Kopv»5)«ov,
5uïl TaiâvTOtç
,
àftidyj, x»l eùOùs
xaraêàç «ttI ôâlarTav
,
èÇ^7r).£U7£v fî; BtOuv^av
irpbi; TÔv j9ao^t/ix Kixouïjo/;^.
Ilapà ^ ûixrpi'paç
ypôvov où TToiùv
,
(ITX àTT07T>i£Uy,
àA^jx£Tai
ICepl Tl^V V^ffOV ^ap/JLXX0t)7'7'X'J
ùità «5«paTûv,
^îïj to'ti xaTe;(dvToov
nV» Oalarrav /xeyâiotç arro/otç
««l OTtâ^tfftv àiriérotç.
II. DpÛTOv /xèv ouv
ii»T|Oa crx07i TâiavTflf
,
xaTr/é>ajcv
M( oùx ctôdruv
jv r;û»{xottv*
de faire-périr
un pnfîtnt do-rpt-âge,
il ilitoiixn'.ivoirpaslespns-commitn,
s'ils ne voient pris plusieurs M;tiiui
(hins col cnfant-la.
r.oito parole
ayant clé rapportée à César,
errant d'abord chez les Sabins
un certain temps assez-long
,
il cachait lui :
ensuite se faisanl-transporter
à cause de maladie
dans une antre maison,
il tomhe de nuit
dans les mnius de soldats de Sylla
qui fouillaient ces lieux-là
et qui saLsissaient
ceux étant cachés.
Desquels ayant persuadé
le capitaine, Cornélius,
au moyen de ileux talents,
il fut rrlà<:hé, et aussitôt
étant descendu vers la nier,
vogua vers la Bithynie
auprès du roi Niconu'de.
Chez lequel ayant séjourné
un temps non considérable,
puis mettant-à-la-voile
il est pris
près de l'île Pharmacuse
par des pirates,
qui déjà alors occupaient
la mer par de grandes Qottet
et des navires iniinis.
II. D'abord donc
ayant été réclamé par eux
^'une rançon de vingt talents,
il se moqua
comme eiuz ne sachant pas
celui qu'ils avaient pris;
8 KAIIAPOI BIO£.
rrevTTQxovTa ôcoaeiv. 'Etzh-zol tôîv Trept aurov dtXXov eU d?A)^y,»
Oia7r£(/.^a; ttoXiv £7r\ tov tÔjv ypiQaotTwv 7ropiff(y.ov, £v ivOpoWou;
(povixo)TaTOt<; KiXi^t * [xeO' Ivoç îpO.ou xai ôuoîv dxoXov6oiv iroXt-
XettjLtxsvoç, OUTO) xaTa:ppovY,TiX(ô(; cTyev , waxe Treaxwv, Oî'ixt;
dtvaTcauoiTO, 7rpo(T£TaTT£> auTOÏ; cioJTrav. 'lltxépat; 02 rcT^apa-
xovxa oueîv OEoucaiç, w^TTcp où ^poupoûixevoç, (^XXà îopu^opou-
(XEVoç utt' «ùtwv, £7ri TToXXriç àoEi'aç cuv£7rai2^e xai cx»V£*|^avà-
Ç£TO. Kal Tcoiï^ixara Ypa.j/0)v xat Xo'yw; Tivât;, dxpoaTalç ixEivoiç
ly^pîÎTO , xa\ Toùç fxr) Oauaa^ovTaç avrixpuç àiraiOfiuTou; xai
PapCapouç a7T£xaX£i, xat cùv ye'Xojti TToXXaxiç r,7r£iXr,7£ xpELtav
auTouç. Ot 5' eyaipov, à^£X£(a Tivl xa\ TcaioiS ttjV 7ra^pr,(7iav
TauTYjv V£[JL0VT£<;. 'Ûç ô' ?)xov £x MiXv-^TOu* xi XuTpa, xai çoùç
(icp£iôyi, TrXoîa TcXTjpoWaç euOuç £x tou MiXr,ffiu)v XtjxÉvoç, ItÙ
Toùç Xr,GT3cç àvT^YE'-o* ît^'i xaTaXaCwv sti Trpot; t^ vt^cw vouXo-
promit cinquante. II envoya ceux qui raccompagnaient dans diffé-
rentes villes pour y ramasser cette som;nc , et ne retint qu'un seul
de ses amis et deux domestiques , avec lesquels il resta au milieu de
ces corsaires ciliciens, les plus sanguinaires des hommes; il les trai-
tait avec tant de mépris,que lorsqu'il voulait dormir, il leur faisait
dire de garder un profond silence. Il passa trente-huit jours avec
eux , moins comme leur prisonnier, que comme un prince entouré
de ses gardes. Plein de sécurité, il jouait et faisait avec eux ses exer-
cices , composait des poèmes et des harangues qu'il leur lisait; et
lorsqu'ils n'avaient pas l'air de les admirer, il les traitait sans ména-
gement d'ignorants et de barbares : quelquefois même il les menaçait,
en riant, de les faire pendre. Ils aimaient cette franchise, qu'ils
prenaient pour une simplicité et une gaieté naturelles. Quand il eut
reçu de Milet sa rançon et qu'il la leur eut payée, il ne fut pas plu-
tôt en liberté,qu'il équipa quelques vaisseaux dans le porl de cette
ville et cingla vers ces pirates, qu'il surprit en embuscade dans la
VIE DE CESAR.
SoJisrj TrîvTyj/ovTa.
TÛv Tre^l «ùràv
puis il convint lui-même
d'en devoir donner cinquante.
Ensuite nyant envoyé
de ceux autour de lui
un dans une ville , un dans une autre
Inl Tb-JTTopi7ubv zCi-j ypy;/xâzoiv , pour la fourniture de l'argent,
àîro)î)ej//yivo; /zirà Ijù; ^û.o\j ayant été laissé avec un seul ami
xal SvoT-j àxoXovOoiv
iv Kt'itÇiv
àvO^cÔTTOiî fi'Jiy.ttiriroiç,
ft/ev ouTW xsiTXfpo'jrjrinûi,
TtpOjiTXTZfJ XUTOXç fJlOinÛJ,
ivixtç àvaTrxûoiTO.
Ti73xpi/ovrx 08 fifiipziç
Siovaxiç SviïVf
av^inxi^s
inl no).l7,i xSzixi,
SiTTiSp où fpO'JpoÙflSVOi,
à).Aà cop'j^opo'jiivjoi.
Kal y^âpwv noi-^ij.xxx
xxl Ttvaç yôyovi,
l/prÎTO è/îtvot5 ùxpoxrxXç.
xxl à-îzâ/ft avTi/puj
aTrat^cÛTOU; xxl ^xpZxpoJi
ro'Ji fi/) Oxu/zxÇovTaç
,
xal TIoHîtXlÇ ffÙV '/iicuTl
#,7rî^X>;TC Aptjxxv auTOÛî.
Oî ûè i/'xt.pn),
viaovreç raJT/jv Ti^v z^xppr^'slx')
Tivl àyeJeta xal jratîcâ.
û» û£ Ta iuT^a
/xov ix Mti>5T0u,
«5tl îoùç à^Jl'O/J ,
«wOùç n).r,p'M7xq tz/oXx
i/. TOÛ ii,uévo> Mi^yjsiwv
,
àvi{y«TO «Tri T0Ù5 >>3ïTâî*
xal xaralaSwv
et deux serviteurs
parmi les r,ilici<'ns
hommes trés-porlés-au-uieurlre
il se comportait avcc-tant-dc-mépris,
que envoyant vers eux
il enjoignait à eux de se taire
toutcs-lcs-fois-quc il allait reposer.
Or pendant quarante jours
manquant de deux,
il jouait-avcc eux
et s'c\erçait-avcc eux
avec une grande sécurité,
Comme n'étant pas gardé en captif,
mais ciitouré-di'-gardes d'honneur.
Et écrivant des poésies
et certains discours,
il se servait d'eux comme audileurf
,
et appelait ouviîrlcmcnt
ignorants et barbares
(eux n'admirant pas,
et souvent avec rire
il menaça de pendre eux.
Mais ceux-ci se réjouissaient,
attribuant cr franc- parlcr-là
à une simplicité et |)laisanterie.
Miiis dès que l.i rançon
fut arrivée de Milel,
et que /'ayant donnée il fut relâché,
aussitôt ayant éipiipé des na>ircs
du port des Milcsiens,
il |)artit contre les brigands :
et ayant surpris
Iri vauioxoOvTaç -npbi t^ v>{7w , eux encore stationnant vers Ille
,
10 KAIIAPOÏ BIOI.
youvTŒÇ , ixpttTTjae TÔiv TtXiiaTûïv. K«\ xk (xlv yjnf^yMxa Xt(«x
^TTOty'fTotTO, 'wùç 5* avÇpotç Iv TTepYcip^)* XŒTaOtaevoç eî; rb ce-
au.(i)Tr'ptov, aÙTo; liropEuOr TrpbçTOv ûieTTOvra t^,v *Aatav*Iouviov ',
w; Ixe(v(|) 7rpoa9;xov ovti aTpaTrjVo) xoXdiarcti rot; Ja)j0JX0Taç
.
*Ex£ivou 51 xoti Toîç ypr^ixadiv Iro^OaXjxuSvTOç (r,v y^P ^^'^
^Xi'ya) xa\ Trepi twv aîyjjLotX(OT(»)v oxÉ'j/saOat ^aCTto>Toç ^tti cyo-
X^ç, yatpEiv ^otao^ auTOv 6 Kaïcap el; népYajXOv w^^'o» 3ta\
TrpootyaYwv roùç XifjfTTiç ârctvTaç (îvEdTaupoxTfV, oj^rsp auToîç
80XC0V Tratî^eiv £v tîj vi^cw TcpotipT^xe». TroXXaxiç.
III. 'Ex Bï TOJTOU, T^C 2uX).at 5uVa{X£u)^ TÎ^T, jJLipOtVOOtVT.qxai
TÔiv oixoi xaXouvTwv auTOv^ETiXEucev £Î; 'Po5ov • [Itti -r/^o/^v] rpi?
AtcoXXcoviov*, tov tou MoXwvoç, oô xa\ Kixepwv r,xpoÎTO oo^i-
(TTSUOVTOÇ £7ClCpaVc5; Xai tov TpOTTOV ÈTCUIXOUÇ Etvai OOXOÔVTOÇ.
AsycTai Bï xai <pvvai Trpoç Xc^youç TroXiTixoù; ô Kaîcap apitira,
rade même de IMIe ; il en prit un grand nombre et s'empara de tout
leur butin. De là il les conduisit à Pergarae , où il les fit charger de
fers , et alla trouver Junius , à qui il appartenait , comme préteur
d'Asie, de les punir. Junius , ayant jeté un œil de cupidité sur leur
argent, qui était considérable, lui dit qu'il examinerait à loisir ce
qu'il devait faire de ces prisonniers. César, laissant là le préteur et
retournant à Pergame, fît pendre tous ces pirates , comme il le leur
avait souvent annoncé dans l'île , où ils prenaient ses menaces pour
des plaisanteries.
III. Comme la puissance de Sylla commençait à s'affaiblir et que
les amis de César lui écrivaient de revenir à Rome , il alla d'abord
i Rhodes pour y prendre des leçons d'Apollonius Molon , celui dont
Cicéron avait été l'auditeur, qui enseignait la rhétorique avec beau-
coup de succès, et qui d'ailleurs avait la réputation d'un homme
vertueux. On dit oue César, né avec les dispositions les plus heureu-
VIE DE CESAF. 1t
ty.pdrvin vénv njiiiruj. il s'empara du plus grand nombre.Kat iwot>|7aTO fiiv Et il fit, d'une part,
ri yp^^tfixra ltlv.j
,
<lo l'arijent uno proie,
y.ixraGiu.evoi; Sk toù; v.jSpu.q <lo rniiiro ayant (Ij^pusé les homme»tlq rà StTficori^ptev èv Ueoyv.txy
,
d.-ins la prison à Per"ametKoptxjOvi aùràç Trpiî rov laùvtov il alla lui-nK^nio vois Jimius
cî); Trpo<rr,xov èxetvb)
ôv-ci (Txpa'nriY^)
xoictjai Toùç îaAwxoraç.
TOÎç yp/ifj.a.vf*
(^v yào oùx i/t'ya)
xal ^ây/ovTOç
7xipt7dxi iizl Tyor/\^
nspl Tûv aî;^^uaAwrwy
,
ô Ka7j3t^ îâaaç aùrôv yv.icv.i
w^STO îîî UipyxiJ.o-j
,
xal irpox'/aywv
aTravTaç toùç )>j7Tài
àvejTaûjOWTev
,
ÛTTTîp rcpoiip-^/.ii ajTorç
îToAÀâxtî èv t:^ v»JT«
ooxâiv TrxtÇftv.
m. 'E/. ûi TOJTOJ,
tt|$ Ôuv«/accj$ ZÛ)Jz
fixpoi.ivo/xijr}^ r,Qr,
xal TÛv o'xoi
xaioûvTWv aùrôv
,
£7r){U7£v êiî Pdôov
[inî o^o/yjvj
npèç ATro/).'jjvtov,
TOV TOU Md/wvoj
,
ou iJOÇ'lJTfiÛOVTOÇ fiTtlSXV&ii
xai ^oxoOvTOf sivai
knituLOÏ/i TOV rpoTzo'j
xal ILixipwv yjxposcTO.
O ûè Kxlffxp >é-/JTac
x«l çwvai âpiffTX
qui ijouvornait l'Asie,
conuiie coiiMMiaiU à lui
qui était préteur
do punir coux ayant élà pris.
Mais colui-ci
et couvant-des-ycu\
l'argent
(car il était non peu-considérable)
et répétant
lui devoir examiner à loisir
au sujet des prisonniers.
César ayant laissé lui se réjouir
s'en alla à Pergame,
et ayant fail-sorlir
tous les brigands
il tes fit-mctlre-en-croix,
comme il /'avait dil-d'avancc à eux
plusieurs-fois dans l'île
paraissant plaisanter.
111. Mais aprrs cela,
la puissance de Sylla
se Uétrissant déjà
et ceux du dedans de Romeappelant lui
,
il navigua vers Rhodes
[pour l'école]
vers Apollonius
\cfth de Molon,
duquel professant remarquablement
et passant pour être
honnête de mœurs
Cicéron aussi était-disciple.
Or César est dit
et être dc Ires-beureusemenl
12 KAIZAPOÏ BIOZ.
x«\ 5iarov9;(Toti otXoTiuorotTa i^y çuiiv, fî)Ç ri îeuripclot fl^/
«or)p(TO); ?/eiv , to c^ 7rpo)TEÎov , Stzuk tt; Sovauci xa\ toîç Snkoiç
veÎTO T^ç Iv Ttjt ).ey£iv ceivoTr,TO<, Otto arpaTeiwvxal ';ro).iT£taç.
^ xaTe/.Tr'aaTO tv;v f.yîaoviîv , ovx I;ixo'/evo;. ACto; o* ouv
CcTîpov £v xr, Trpoi; Kix-'pojva TTEpl Karrovo; àvTiYp^'î'7, rapai-
TsTTai|7.yi
cTpy.TKOTf/.oô )>o'^ov dvcpoc (ivT£;îTa^Etv Trpôc; C£tvoTr,TOt
^•/Topo; eu'^uoîi; xat (ryokry iT:\ toô'to 7ro).).7;v avovTo;.
IV. 'E7ravc)/J(ov o'eU 'Po')'xr,v , AoAoÇî'/.Xotv ^xptve xaxw<T£o)ç
tTTapyiotç, xat TroÀXal oIttÔ ty;!; 'R/)»aooç twv ':ro)>£(/)v [xaprupiaç
ajToi TrapETyov. '0 t/iv ouv AoXoÇe'aXœ; àrio'->y^ tv;v cîxr,v. 'O
ûs KaTcap, àaeiêo'ixEvoç tyjv *EXXa$a tv;ç TrpoOuuia; , cuvtjYO-
pEU(7£v aùr/) rioTrXiov 'Avxoiviov Siwxou^ttt; Swpoôoxia; , IttI Aeu-
xouXXou Tou Mapxou Maxôûoviaç cTpaTr^you. Ka\ tocoûtov
ses pour l'éloquence politique , avait cultivé avec tant de soio ce
laleot naturel, que, de l'aveu de tout le monde, il tenait le second
rang parmi les orateurs de Rome; et il aurait eu le premier, s'il
n'eût pas renoncé aux exercices du barreau,pour acquérir par les
talents militaires la supériorité du pouvoir. Détourné par d'autres
soins, il ne put parvenir, dans l'éloquence, à la perfection Ters
laquelle la nature le portait ; il se livra uniquement au métier des
armes et aux affaires politiques, qui le conduisirent enGn à la
suprême puissance. Aussi, dans la réponse qu'il lit longtemps après
à l'éloge que Cicéron avait fait de Caton , il prie les lecteurs de ne
pas comparer le style d'un homme de guerre avec celui d'un ora-
teur excellent, et qui s'occupait à loisir de cette sorte d'étude.
IV. De retour à Rome , il accusa Dolabella de concussions dans le
gouvernement de sa province , et trouva dans les villes de la Grèce
un grand nombre de témoins qui déposèrent contre l'accusé. Cepen-
dant Dolabella fut absous; et César, pour reconnaître la bonne
volonté des Grecs, plaida contre Publius Antunius, qu'ils accusaient
de malversations , devant Marcus LucuUuSt préteur de la Macédoine.
VIE DE CESAR. 13
itpài ).dyouç ixoXtTixoiii,
©tioTt/iOTara,
àSy;pir(,)i ri Si'JTCpeXoi^
àfel'jxi ôi t6 Tr^cureTov,
T>J Juvâaït xkI roTî é;rJiotî,
eux èÇi/o'uevoj
Kpàç OTiip vj fùviç CyyjyiÏTO,
uizà arpxTiitHv
xx\ no)iTiixç,
TJf xxreA7Tn7y.T0 ti^v ^yî^aovtav.
Auràç 0£ ojv uvnpov
itpès Ki/.ip'ji'jx
KxpxiTsXrxi IJ.Y) àvTsÇcTocÇîiv
)rf-/ov àvJ.'yà; ffrpxTiwTt/oy
"npbi csu6Tr,rx
pi^ropoi «ùjjuoûç
xal âyoJ7o; ItzI toûto
ItoXXrjv <iyoli/,-j.
IV. E7rav£>9wv Ji eJç 'Pw/*>jv,
Ixpivs Ao/oSiiiav
xaxwffïw; tTtxpyJxç,
xal 7ro).).al twv Tro'Aîwv
àïrà t:^; 'FA'jxùoi
nxpivyoj auro"j fMxp'Tvpixi.
'O fjLtv oZv So).oèéyÀxç
ànifv^s r/;v our,-^.
O Sk Kxïuxp
,
ifiti&ôixsvoi rriv 'E).Xiix
ttJç izpcd'j/iîxif
9vvtjy6peu7c-j aÙT»î
otwxoûïv; Supoooxixç
U^^iov AvTwvtov
,
hi ToO Afv>xoû»ou Mâ^xou•T^KTTjyow Maxiôovtaç.
pour l'éloquence politique,
cl avoir Iravaillc son naturel
avcc-la-p1u8-gran«le-éniulation
,
au point «l'avoir
sans-conlnMJii le second rang ,
et d'avoir renoncé à la priinauic,
étant plus occupe
à ce qu'il fût le premier
pjw la puissance et les arnies,
n'étant [)as arrivé
à. ce point d'Iiabilelé dans le parler
vers lequel la nature /e conduisait ,
à cause des cxpéilitions
et du li\'iin-de-vic-poliii(jue
,
par lequel il obtint l'cinpirc.
Lui-même certes plus tard
dans sa réponse sur Galon
a Cicéron
|)rie de ne pas comparer
la parole d'un homme de-guerre
avoc riialtilclé
d'un orateur bicn-doué-par-la-na turc
el employant pour cela
beaucoup de loisir.
IV. Ltanl revenu à Romeil accusa Dolnbella [men?
.
de prévarication dans son gouverti- -
et plusieurs des villes
de la Grèce
fournirent à lui des lémoigoages.
Cependant Dolabella
échappa au cliàtinient.
Mais Gésar,
récompensant la Grèce
de son empressement,
défendit elle
qui poursuivait pour vénalité
Publius Antonius
,
devant Lucullus Marcus
préleur de Macédoine.
14 KAI2AP0I BIOX.
ta^ufftv war» tûv 'A.vtwviov ^TrixaXeTaaOai tou; ÎT,aap^ouc
ffXTj^atxevov oùx £^/_eiv to Tjov iv t^ 'EXXaoi rpo; 'tXyvTjVaç. 'tv
8à 'Piofty) TToX/v:?) jjiâv IttI T({i Xoytj) Trepi xi; cuvTjYOfi«Ç oôto"
•/apiç IçsXaiXTTe, TroXXr) $à r7;ç Trepl xi; ^e;t<tfOciç xai 6(xiX{otç
cpiXocppocjuvTjÇ eovoia irapà twv Sr,{xoTwv à7r/;vTa, OspaTrrjTixcâî
Trap* f,Xix(av (Jvtoç. ilv Se tiç xa\ dcTro Seitti^wv xai Tpa7réÇ>)ç
xal ^ojç t9;ç TTEpi ti^jv ôiaixav Xa(A7rpOTr,To; ao;avoa£vr, xaxi
{jLixpbv aCiTÔî Suvaai; eît; x^jV TroXixetav. "Hv xo rpûixov oî ^60-
vouvxEç , ûîû(jL£voi xa/ù, xwv àvaXu)|/.àx(ov £7riXi7rovxo)v , c;txr,Xov
£a£cOat, 7r£pi£0)3wv àvOouaav Iv xoîç iroXXoîç* ô^j/l 0' tjsOovxo,
|X£YaX-/)ç xai Sucavaxp£7rxGU y£vo|X£V/;ç , xai ^aCiî^ouG-/;? avxixpuç
ettI xV "^(^"^ ^wv (X£xa6oXr,v , wç oOoEjxiav à^yr^y Tz^fOc^yLXZùti
vjyrjXEOv {xixpàv , o-ou* xa/u ttgisT ixsYOtXrjV xô £vo£A£/£; , Ix xoû
Il parla avec tant d'éloquence,qu'Anlonius
,qtii craignît (Tëtre con-
damné , en appela aux tribuns du peuple , sous prétexte qu'il ne
pourrait obtenir justice contre les Grecs dans la Grèce même. A
Aome, les grAces de son éloquence brillèrent au barreau, et lui
acquirent une grande faveur. En même temps que son aûabiliié , &a
politesse , l'accueil gracieux qu'il faisait à tout le monde,qualilée
qu'il possédait à un degré au-dessus de son âge , lui méritaient l'af-
fection du peuple; d'un autre c6té, la somptuosité de sa table et sa
magnificence dans toute sa manière de vivre accrurent peu à peu
8on influence et son pouvoir dans le gouvernement. D'abord ses
envieux,persuadés que faute de pouvoir suiïjre à cette dépense
excessive, il verrait bientôt sa puissance s'éclipser, firent peu d'at-
tention aux progrès qu'elle faisait panni le peuple. Mais quand elle se
fut tellement fortifiée, qu'il n'était plus possible de la renverser et
qu'elle tendait visiblement à ruiner la république, ils sentirent, mais
trop tard, qu'il n'est pas de commencement si faible oui ne s'accroisse
vu: DE CESAR. 15
biJTt TOv A'JTCtiVlOV
O'JK i/jiv TO r^ov
«v T-Pj 'E)>aot Ttpbç 'EX^yivxç.
Ev Sk "PùJ/xy;
«TTt Tû ioycj auToO
7t«pi Ta; 7\Jvr,yopiui
,
uoXXy) ôt «uuoca
àîniJvTa
Tra^à Twv Srjfioxciv
Tri; fûoyno7{jvrii
TTcpï Ta» ôsÇicôaitç
OVTO5 OîpxTreuTtxoû
irapà i^>ix(av.
Ti; ûi oOvz/xt;
^v aùrôj
Ct{ Tl^V 7T0/lTffa»
aùÇavo//iv>j xaTà fiupàv
XXI àirb ôîtTTvwv xal T|5xit<Çv;î
Xal O/WÇ T»JÇ ia/i7CpÔTï7TO{
Ttepl Tiiw oiaiTav.
Uv TÔ npcSTO)»
ol yôovoyvTeî
otôfuvoi iynOxi rayy èÇtTïîiov,
Tûiv àvXMtifJiXTUiV t^L^CnJVTOiV,
àvOoÛTxv èv TOtç TioÀ^oTs*
ifJjflovTO ôè ô'^i y
"j/lVQ/jiijrii; /xf/XArti
xal JuffavaTf éwTOU,
xal paûiÇo'Jar;ç âvTtxpuç
tffl T17V /iitTaêoirjv TÔiv Sicov ,
w< i^-/J7Tiov fxixpxv
O'Jtjtfiixv xp-j^tiit npx-^fi.xTOi
,
lno\i Ta ivQuixki
El il fut-puissant tellement
au puiiil Aiiioiiius
CD avuir a[)[)clc aux tribuns,
ayant allégué
AC pas avuir la partie égale
dans la Grèce contre des Grecs.
Cependant à Romeune grande fa\oar d'une pari
éclatait
à cause de l'éloquence de lui
dans les déieiibes
,
etde l'autre une grande bienveillance
se rencontrait
du cùté des gcns-du-pcuple
à cause de sa familiarité
en-fait-dc poignées-de-main
et lie Conversations,
lui étant courtisan
au delà de .vo» âge.
De plus une certaine puissance
était à lui
vers le gouNcrnement
s'augmentant i)eu-a-pcu
et par sfs repas et par .«a table
et en-général par l'éclat
de son geiire-de-vie.
Laquelle puissance d'abord
ceux qui /'enviaient
pensant devoir être vile évanouie ,
les dépenses ajraul manqué
,
négligeaient
tlorissanlc dans la multitude :
mais ils s'aperçurent tard
,
elle étant devenue grande
et dillicile-a-renverser,
et marchant ouvertement
au ciiangcment de toutes tes ujjuves,
que il Ht faut juger petit
aucun conuucncement de chose ,
puisque la continuité
IG KAIIAPOÏ BIOZ.
xaTa^povy,09;v2i to (a*); xoj).uOr,vai XaCovaov. 'O f(Ky irpoiroç
67ri2c'cOai ccxtov aùxou xai ^o€r,Oy,vai tyjç itoX:tc(«ç , w-rirep
ôaXaxTTjÇ , TOC ciaYtAwvxa , xat t),v £v Ttji ^lAotvOpojTrw xai iÀ3p<j>
xtxpu|JLix£vr)v Seivor/ixa toû i^Oouç xaTajxaOojv Kixcpoiv £)v£Y£ voî;
dtXXoiç éc7:affivl7riGo'jX£Oji.aciv aoTou xal TroXixeuaaai Tupavvixi^.v
^vopSv ôiotvoiav « 'AXX' ^xav , ^^ , t);v xo|xr,v OfSxo) Siax£iu.c'r/;v
TTEpiTxtoç ÎSo) xàxEÎvov £v\ GaxxuXw xvojixrvov * , oij aoi coxei
TraXtv OOTOÇ fivOpojTXOç £?ç vouv av ItxÇaXEcOat tt,Xixo~xo xct/.ôv,
àva(peciv xv;? 'Po)(jLa((ijv TroXix£(aç. » Tauxa (xiv cuv oaxepov.
. lo'j ôc è/){jLOu rpojXTjV (Ji£v tt^TOOEiçiv xr,ç Trpoç auxov ixrfAOi^
IfXaêev, ^T£ Trpôç Fociov nort'Xiov Èpiaaç Girsp yiXiap/iaç Trp^
xepoç àvTQYOps'jOTT SsuxEpav ol xai xaxa^xvECTEpav , ^x£ , x9;ç
Mapiou "^iivcuxo^y 'louXiaç, d7xoOavouc7)<; , àctX^iSovç wv aùxTjç
promplement par la persévérance,grâce au mépris qui a empêché
qu'on n'arrêtât ses progrès. Cicéron paraît avoir clé le premier à
soupçonner et à craindre la douceur de sa conduite politique, qu'il
comparait à la bonace de la mer, et à reconnaître la méchanceté de
son caractère sous ce dehors de politesse et de grâce dont il la cou-
vrait. « J'aperçois, disait cet orateur, dans tous ses projets et dans
« toutes ses actions des vues tyranniques ; mais quand je regarde se?
cheveux si arlislement arrangés,quand je le vois se gratter la léte
« du bout du doigt, je ne puis croire qu'un tel homme puisse conce-
« voir le dessein si noir de renverser la république. » Mais cela ne
fut dit que longtemps après.
V. César reçut une première marque de l'affection du peuple, lors-
qu'il se trouva en concurrence avec Caïus Popilius pour l'emploi de
tribun des soldats ; il fut nommé le premier. Il en eut une seconde
encore plus évidente, quand , à la mort de la femme de Marias , dont
ViE DE CESAR. 17
Ix Tou xaTaypov/jO/Jvat.
*0 youv Kuipbiv
SoKÛtV ItpCiTOÇ
Û7Tioî;0ai
xxi (fo&rjOfitxi rà otaysAûvra
Tiiis nOMTiiXi aUTOO,
Ûisnîp QulÛTTriç,
xal Ka.TXfj.xOuv
Xi/.p\Jfiiiivr,v
iv TÛ ^(/avOpciÎTCcjj xal iXxpiJ
Hiit vile /ui ^rand,
ayant reçu le ne pas élre empêché
du lîlrc moprisé.
Du niuiiis Cicci'un
paraissant le premier
avoir soupçonné
et avoir cruinl les dehors riants
du gouvernement de Wi
,
comme de la mer,
et ayant compris
lu dureté du caractère
caclice
%o\x&\'apparence humaine et enjouée
£A«7««èvo|5âvotâvotav rvi^avvtx-^v disait voir une pensée tyrannique
xn-j.Ui Toï; â//oii iKiZo'jXîjuxst dans toutes les autres résolutions
XXÏ Tlo'/.lTiÛ/XXHJ aUTOO*
« ÂÀ^à, i'f/jf OTxy (Jea
T/jy xd^a/jv oiaxei^uév/jv
xal ixilvoj xvoJ/Asvov
(vl «axTJ/u
,
irâAiv ojto; à xvOpùtuoi
ou yuot ooxi7
ay t/xëx).é7Ûa( £({ yoûv
T>3AixojTO xaxoy,
àya(|9£7(y
T^i TtOÀlTSixi 'r&j/xxîwv. «"
Tay-ra /jtèv ouv
UffT«/50y.
V. 'EAaêi oi
lt/5WT>jy /xèy àrtoociÇiv
Tîîî «ùyoï'aj ro\J or,fj.o'Ct
vpbi aùrov,
5t« ipiixi
Wlip y^ù.ixpyix^
ttpbi Faioy Uotûàioj
à-ji^yopeùO/) Tzpàrcpoi'
ovjzipxv oc
k.tt KxrxfxvsvTÎpx'j,
Vit D£ ClSAA.
et mesurci-[)olili{]uos de lui :
« Mais, disait-il, quand je vois
sa chevelure arrangée
si supérieurement
et lui se grattant
d'un seul doigt,
de nouveau cet hommene me parait pas
devoir s'être mis dans res[)rit
un aussi grand mal
,
la destruction
du gouvernement des Romains. »
Ces choses du moins
furent dites plus tard.
V. Mais il reçut
d'abord une première preuve
de la bienveillance du peuple
pour lui
,
lurs(]ue ayant rivalisé
pour le tribunat-mililaire
avec Caius Popilius
il fut |)roclamé le premier .
puis une seconde
et plus éclaiante,
lorsque, Julie,
2
18 KAIIÂPOI 13IOI.
èY>tw(xiôv Te Xa|x:rpôv iv àfopôf otr,/.Oe xai ict^i t^v 6c^pop4«
èroXji.7,ffry eîxova; Mctpioo TTpoOéaOai,TC>TC TcpûÎTOv d^Ottaaç (xeià
r>,v ^Til iuXXa 7coXiT£iav , 7coXc{xi(ov TÔiv ivopci» xftOcvtwv.
'EttI tout(}) y^P ^v{o)V xaTaÇoTjCotvTOJv tou Ka(cotpo<, 6 ô^|xoç
àvT>^^y,ai ÀafXTrpôiç , 5fi;apL*voç xpoTW xai 6au(xa<7aç uxirctp i^
5oou ûicc ypovojv TTOÀXwv ocvdtYOVTa xiç Mapiou Ti|xi; et; Tr,v
TCoXiv. To |X£V ouv IttI -pvaiçl TcpecCwrepatç Xoywç iicira^iouç
oi£;tévai Tcotxpiov TjV 'Po>ixa(oiç** veaiç ô* otjx 2v £v eOei, TrpwTOi;
eiTTS Kaïcap e-rri Tr,ç éavrrou yuvaixoç aTroOavoucr.ç *• xai tcôt
^vsyxtv aoTO) yctpiv xivà, xai CM'*^tr^uxLyu)'fr^cl xw TraOci xou;
-TToXXvOuç w; v^jxepov àvSpa xai Trepitxeffxov r)6Qoç ayaTiav. Bxj/aç
oè xr)v yuvaïxa, xafxi'aç eîç *IÇr,piav* £vl xûv ffxpax7,Y*»iv, BcTEpt,
cuvEÇTjXOcv , ôv aoxov x« xijxûiv àel oiexéXeae , xai xov ulbv ttcxXiv
il était le neveu, il prononça avec beaucoup d'éclal son oraison funèbre
dans la place publique, cl qu'il osa faire porter à son convoi le«
images de Marius, qui n'avaient pas encore paru, depuis que Sjlla,
maître dans Rome, avait fait déclarer Marius et ses partisans enne>
mis de la pairie. Quelques personnes s'étant récriées sur cette aa-
dace, le peuple s'éleva hautement contre elles, et par les applau-
dissements les plus prononcés témoigna son admiration pour le
courage que César avait eu de rappeler, pour ainsi dire , des enfers
les honneurs de Marius, ensevelis depuis si longtemps. C'était de
toute ancienneté la coutume des Romains de faire l'oraison funèbre
des femmes qui mouraient â^ées; mais cet usage n'avait pas lieu
pour les jeunes femmes. Césarj&it lepremier qui prononça celle dsS
k sa feraine,i:i "i 1' f 1 1 jiune. Cette innovation lui tft honneur, loi con
Icilia la laveur publique et le rendit cher aupeup'e, qui vil dans celte
mensibililé une marque de ses mœurs douces et honnêtes. Après avoir
fait les obsèques de sa femme , il alla questeur en Espagne sous le
préteur Yéter^ qu'il honora depuis tant qu'il vécut, et duot il oomma
VIE DE CESAR.
àiviJ.Oi Ti èv U'/opôL
Xa/jiTtpb-j è'/xw/xtov
Xat JTûi/*/Jffî TTÎ/li zr,j t/.-^Op'X-é
npoOizOxt ti/.6iv.i }i\xpiou
,
ofOtia^i TOT» npôJTO»
ttjrà Tr,j 7ro/iT«iav irri Sû».a,
'Ettî TOJT'-J yàp ivi'wv
Si^xixvjoi y.pôxoi
xat daD/Aàaof
biiTtsp àvâyavToc
Jtà y^pojdiv iro).),ô5v
iÇ âèou ct$ T/;v ttÔ^i»
Tiç Tt^uiàç Maptou.
^v nirpioj Pw/xaioti*
oùx ôv ôi èv (d£(
èict T/jj yuvatxoj éauroO
xat roJTO >fvîy/îv auroî
Tivà ;(acptv,
xjcl ffuveû»;/xa-/w-/>7ff£ toj 7Tx6'tt
Toù^ itoi/oùî àyaTriv
W( avopx r,fxtpov
rxï ntpifiivrov :?6ou^.
6x<|<Z4 oj Ti^v yuvaîxa
,
ili ï€r,plixvy D«Te/5t,
la femme de Mariiu
,
étant murle
,
lui élaat neveu d'elle
et il prunuiiça sur la place-publiq::'-
UD brillant cluge
et il osa à son convoi
fair«>-pori(r K-s images deMariua»
vues alors pour-la-promière-foi«
depuis le i;i)u\criiement sous Sylla,
les honinji's de ce parti
ayant été jugés ennemis.
Car sur ce quelques-uns
ayant crié-contre César,
le peuple répondit avec-éclat,
/"ayant reçu avec applaudissements
et /'ayant admiré
comme ramenant
après des temps longs
de l'enfer dans la ville
les honneurs de Marins.
Certainement le prononcer
des oraisons funelires
sur des femmes âgées
ilait d'usage-anlique aux Romains :
mais chose n'étant pas en usage
pour les jeunes femmes.
César le premier parla
sur la femme de lui
étant morte :
et c«'la attira à lui
une certaine faveur,
et excita par la sympathie
la niullilude à aimer lui
comme un homme doux
et plein de moralité.
Mais ayant enseveli sa femme,
il partit (|uesleur
pour l'Espagne , avec Véter,
un d<^s pnHeurs
,
lequel et il coolioua toujours
ÎO KAIiAPOZ IiI02.
oùtck; ap/wv rarxcav iTzoir^ii. revdjxtvc/Ç û* aTrô ty;; ip)^^ç ix*t-
v/jç, TpiTr,v TQYotYtxo ifuvsîza, Iloairr/iav , {/_wv ix Kopvr/îaç
ÛuyaTepa t->,v CffTspov no(JL7rr/!o) Mayvw Y^JJ^T^Oeicav. Xpojjx£vo<
Oâ Tai; oaTCavaiç à^eiotoç, xai ooxôiv |jiv i^'/îjxEpov xa'i ppot/£tav
avTixaxa^XaTTeaÛai (xeyaÂojv àvaXojaaTOiv 6Ô;ay^ ùvotjaevo; ôè
Taîç àX/jOeiaiç xi (jLeyi^xa (jiixpwv , ^('(ix'xi , Ttptv eîç ip/j^v Tivot
xaOïcrxaaOai, ^tXicov xai xpiaxociwv fiwLcOzi ypéwîpciÀiT/iÇ tï-
XavTwv. 'EttsI 8* xouxo ixèv , ôoou x^; 'A.7r7cîa; aTroOci/OÊiç cri-
(AsXrjr/jç , TratxTToXXa y p-z-u-axa 7rpoaavàXt»>a£ twv iauTOj touxo
S', (XYopavojxwv, ^euYV) {xovojxa/ojv xpiaxocia xai £Ï/.o<7i 7:ap£c/e,
xa) Taîç aXXaiç repi xà Os'xxpa x»i TTouiTràç xaî càTT/a "/^pv;-
Yiaiç xai uoXuxeXeiotK; xàç Trpo ajxou xaxsxXuas 3»iXoxia(a<;
,
le fils son questeur, quand il fut parvenu iul-mdme à la préiure. Au
retour de sa qucslure, il épousa en Iroifticmes noces Pompéia; il
avait de Cornélie, sa première femme, une tille, qui plus tard fui
mariée au grand Pompée. Sa dépense, toujours excessive, faisait
croire qu'il achetait chèrement une gloire fragile et presque éphé-
mère; mais, en réalité, il acquérait à vil prix les choses les plus
précieuses. On assure qu'avant d'avoir obtenu aucune charge , il
était endetté de treize cents talents. Mais le sacrifice d'une grande
partie de sa fortune, soit dans l'intendance des réparations de la
voie Appienne, soit dans son édililé, oii il fît combattre devant le
peuple trois cent vingt paires de gladiateurs; la somptuosité des
jeux , des fêtes et des festins qu'il donna et qui effaçaient tout ce
qu'on avait fait avant lui de plus brillant, inspirèrent au peuple une
telle affection,qu'il n'y eut personne qui ne therchât à lui procurer
v 11, l)K CHSVR. 21
TlflSlJ V.JT'iJ
rai r^Hrj «yràç ûpy^tav
ircolrini rbv uîèv rautav.
rcvrfyncvo? Si
àitb h€ivr,ç r^ç ocpyftit
h'/i'jt'O tfiinnv yuvaïxa
,
Uounr,(x-j
,
éx«v £/ Ko/9Vïj)i/«î OM'/azipoc
ril'j yy:jjLr,0îT7Xv vjzspov
Uoij.Ttr,tu Mâ'/vw.
Xpû/jiîvoi Si scftiSSiç
xxl Soxûiv fih
îdÇav ?y>{,u£oov xal ^paye'y.j
,
Tocï^ Se à)./;Oî^at{
&)voj//£vo; rà /Aiytffra
fiirpôi'j
,
Xi-jSTXt yrnhOxi yps(^<f!Ùl-:r,^
yiXiùiV X5Ù rpiccy.OJtùtv tx/kvtwv,
ir/slv xaOt'yrayOat
sTç Ttva àpyT^v.
Eirel 5è toOto /xèv,
à7to5£t;(0îtî £:tt//£).rîTi^S
Trîç é?oy ATrTitaç,
yp^^lXXTX 7tâjU7T0)Ja
TWV ixuToO*
T9ÛT0 ûj, à-/opa'JOfi&v
,
nxpijys
rpi7.y.67ix xal e'xOTi Ç«ûy>3
xal xaTC/.).u7C
ràç yiioTi/xiaç itpè «ùroû
TaTç â)>atî yopr^-jixii
xal woiuT£),etat{
tripl Ta Oixzpx
xat iro/uiTTà$ xal Octïrva
,
«lîO.JXC TOV O^/AOV
honorant lui ,•
et à-son-lonr lui-mdme rommand.int
il fit son lils quosteur.
Puis étant soili
de cette charge-là
,
il prit pour troisième fomme
Poni|>cia
,
ayant de Cnrnélic une fille
celle ayant été mariée plus tard
à Pompée le Grand.
Or se servant sans-ménagement
des dépenses
,
et paraissant il-est-vr;ii
rccevoir-en-échangc
de grands frais
une gloire éphémère et courte
,
mais dans la vérité
achetant les plus grandes chose*
par de petites,
il est dit avoir été débiteur
de mille et trois-cents talents,
avant de se constituer
en queli]ue charge.
Mais comme d'une part,
ayant été nommé intendant
de la voie Appienne,
il dépensa-en-outre
un argent trcs-considér;ible
de celui de lui-même;
et que d'autre part, étant-édile
il fournil
trois-cent et vingt paires
de gladiateurs
,
et q«'il submergea [cffuça)
les libéralités (/'avant lui
par les autres frais-de-féles
et somptuosités
relativement aux théâtres
et aux cérémonies et aux festins
,
il disposa le peuple
22 KAIIAPOI BIOS.
oCxti) CitOr,XE Tov cr,u.ov, o>; /.«iviç {jl^v ^p/otç, xottvdi^ 2è Tt|4.à<
VI. AuEÏv 5' ûùaôiv £v TY) TTO^ei oraTEwv , ty.ç (xiv iiro SuXÀa
-f {A^Y* 5uva(ji£vr,(;, ttjç ô£ Maptavr,? , r, TÔre xaTirrTjjrei xal
"/ Si^aTraffTO, xo(xi5ri xaTrcivi upaxtou^ra, rauTr.v àvappo>77.i xot\
^ TrpoaYay^^JÛai fiûuXofjitvo; , £v xaîç àyopavofAixaiç cpiÀvrijxîai^
àx|x:^v ij^ouaatç eixo'vaç £7roir,7aTO Mapiou xpu^a xai Nixo^ Tpo-
Traioçopouç , Aç (fispojv vuxtoç £iç to KaTTiToV/iov av£'3T7;'Tîv.
"Ajxa 8' "^jtAEpa Tolç OcaaaiASvou; {xapaaipovTa Travxa /.p'J^ôi xai
tI/VT) XaT£(IXE'ja<Tf/£Va TTEpiTTlo; ( OlEOT^Xou oàYP*.'''^f^*^'
**
Kifxêpixà xaTOpOojaaTa* ) Oâ;/€oi; £(r/£ tt.ç TO^ar^ç tovÎ àvaOEv-
Toç* où yàp ^v aûr,Xo(;* xa/u Se TTEpiitov 6 Xo^oç Y;Opoi^ Travxaç
avOpwTTOUÇ TTpoç x^v o']/iv. 'AXX* oî u-Èv E^otov xupawiGa rroXi-
TEueaOai Ka(c7apa , vouloir xoti SoY{Ji.a<7t xaxopo)pvY|X£vatç Irav-
iffxavxa xifiLÔtç , xa\ xouxo TCEipav ItzX xov GTJfxov eTvai TrpotxoXax-
de nouvelles charges et de nouveaux honneurs,pour le récompen-
V ser de sa inagniGccnce.
VI. Rome était alors divisée en deux factions , celle de Sylla , tou-
jours très-puissante , et celle de Marius,qui , réduite à une grande
faiblesse et presque dissipée , osait à peine se montrer. César voulut
relever et ranimer celte dernière : lorsque les dépenses de son édi-
lité lui donnaient le plus d'éclat dans Rome , il flt faire secrètement
des images de Marius , avec des Victoires qui portaient des trophées j
et une nuit il les plaça dans le Capitole. Le lendemain,quand on
vit ces images tout éclatantes d'or et travaillées avec le plus grand
art , dont les inscriptions faisaient connaître que c'étaient les vic-
toires de Marius sur les Cimbres , on fut effrayé de l'audace de celui
qui les avait placées : car on ne pouvait s'y méprendre. Le bruit qui
s'en répandit aussitôt attira tout le monde à ce spectacle : les uns
diraient hautement que César aspirait à la tyrannie, en ressuscitant
des honneurs qui avaient été comme ensevelis par des lois et des
décrets publics : que c'était un essai qu'il faisait pour sonder les dis-
positions du peuple , déjà amorcé par ses libéralités , et pour voir ai
,
VIE DE CESAR. 23
Çïj-elv xaivàç /*4v àpxôti »
xatvàç Ô£ Ttu'iî,
aTç à^ci'|atvTO aùrov.
VI. Auelv Si vriveav
Ti^iî /iiv àwo S'j//«
ivvaixi'/r^i fj.iyac
,
T/f; Ô£ Maptav^^
,
^ rdre xare7rT/5;«;ît
KXÏ 5li9TtX9T0,
npÛTT0\J7X yO/ilûf, T«7T£tvà
^ouXo//Jvoî ofjxppôjvat
Kx\ itpoxyayiiOxi rxxjTcv
,
lellemcnl, que chacun
chercher sciil de nouvelles charges,
soil (le nouveaux honneurs,
par lesquels ils récompensassent lui.
VI. Deux factions
étant dans la ville,
l'une de Sjlla
pouvant beaucoup,
l'autre de-Maiius
,
laquelle alors était consternée
et était dissipée,
faisant tout-à-fait humble /j/jirtf.
César voulant fortilier
et relever celle-ci
,
ivrxTifdorifjilxiiàyopxjofj.i/.uTi dans les libéralités de-son-édilité
ÎTtotïJTaro xpu^a
clxdv»; filxpîo'J
Ax\ Nfxaç rpo-nxtofôpovç ,
Xi fipoiv vu/.rèç
iviffT>3ff£v tii TÔ E.xniT(!tlioj.
'A/*a 0£ hfJ-ipx
Toû xvxdhzoç
io-j^e TOJç Osxjxfiivovç
navra pLxp/xxipovzx X/^uj&i
xal xaT£TX£uaî/x£va
Té;(vy7 TTî^CTTÔiî
( ûi«5»5ioy ôc ypx/j.<xx7i
Tx xx7opO-JtfjLX-:x Rifièpir.x]'
où yà^ ^v ac/;/o;*
h ûi Àoyoi mpiiù'/ ruyy
i^OpotÇî Travraç àv0pc^7io-J>
itpà? Tyjv O'^tv.
A^^à ol /xèv fSooiv 'E.xiaxpx
TtoXt'zfjt'jQxi Tupavvioa,
•itaviffTavTa rt/iàç
y<i/AO(( xal coyfixai,
tul TOUTO flvxi niïpav
ayant Ic-plus-haut-dcgré
(it-fairc secrètement
des images de Marius [phées,
et des Victoires portant-des-lro-
lesquellos portant de nuit
il dressa au Capitole.
Or avec le jour
reflroi de l'audace
de celui les ayant placées
s'empara de ctux ayant vu
toutes ces choses éclatantes d'or
et travaillées
avec art merveilleusement
(et elles indiquaient par des lettres
les succès cimbriques) :
car l'auteur n'était pas incertain :
et la rumeur circulant vite
rassemblait tous les hommesvers celle vue.
Cependant les uns criaient César
machiner la tyrannie,
en relevant des honneurs
enfouis
par des lois et des décrets ,
et cela élre une épreuve
24 KAIXAPOÏ BlOi.
TC(jLevov*, cl TETiOâctuTai Taïç ç»tXoTiu.Î!tt; Ot:' aOtoC xai oiiutai
Traic^eiv TOictora y.oti xaivocoatlv. O'i oè M^ptavo'i rapaOa^^^-
vavTEç auToùç , tiX/jOei te OaujxotffToi ocoi oieî»avr,<iav i;ai9vr,<
/.«\ xpoTO) xaTEÎ/ov ?o KaiTiTO)Xiov ' TToXXoîç 5à xat Sa/pya tt.v
Mapiou 0EO)(j.Évot(; oi^iv O'V r.covr,; i/fopei* xai {Acva; r^v ô Kaî-
(7ap E*pt(oaio'.ç aîpoaevoi; , 6)Ç àvTi rav?o)v a;ior t?r, o àv^,p tv;;
Mapîou cuYY£V£Îaç, ilu va/ £•!<;•/;; ci rEp\ to'jto)v ty;<; ^o'/a?,?,
KaxXo:; AouraTio;, àv•^Jp eCiÎoxi'xwv tote aa)a7ra 'Po);xaiojv,
àvaiTTotç /.a\ xar/iYOprjTaç KaiVapo;, ETE^Oî'YîaTO to u.vy,;xo-
VSUOU.EVOV « Ojy. £Tl Y^p UTTOV'JaOK; , ECpr, , KaÎTOrp, «Xa* 7JC7,
(Ay)/avaï<; atpeî tv-jv TToXiTEiav.» 'Ette'i o* à7roXoYr,cau.£vo; Trpoç
TauTtt Kaîaap etteite Tr,v cuyxXtjTov, eti jxaXXov oî Oa'jaot^ovTEç
aÙTov ETTr^pOri^av , xai —apEXcXEuovto «xr^OEVi toû çpovr,|xaTO<
assez apprivoisé par les fêles publiques qu'il lui avait données avec
tant d'ostentation , il lui laisserait jouer de pareils jeux et entrepren-
dre des nouveautés si téméraires. Les partisans de Marius, de leur
côté, s'encouragoant les uns les autres , se rassemblèrent en très-
grand nombre et remplirent le Capitole du bruit de leurs applaudis-
sements;plusieurs même d'entre eux, en voyant la ligure de Marius,
versaient des larmes de joie; ils élevaient César jusqu'aux nues ci
disaient qu'il était seul digne de la parenté de Marius. Le sénat
s'étant assemblé, Calulus Lulalius,le plus estimé de tous les Romains
de son temps, se leva, et parlant avec force contre César, il dit cette
parole si souvent répétée depuis : « Que César n'attaquait plus la
république par des mines secrètes , et qu'il dressait ouvertement
contre elle toutes ses batteries. >» Mais César s'élant justifié auprès
du sénat, ses admirateurs en conçurent de plus hautes espérances;
iU l'encouragèrent à conserver toute sa fierté et à ne plier devant
VIE DE CKSAR. 25
iitï Ttv Qiifj.ov xpofxx'iur-zàa'.
ti rertOâ.aevrxi ÛTto cilnoij
Taïç ^t/or(uiatî,
xa> Sio<ti7i TraeÇetv
xal xa(voTO,us(y rotxÛTZ.
01 oè Mstocayol
TTxpxQv.poifJU.vTS^ aûroùi,
0731 Tr/ïjOit
xal xaT«T;/ov yporta
Tro//o7{ os xal Ozùiaivoii
rriv O'piv Mapt'oo
Si.y.pvv. €y'j')pit Ûtto i^^ovi^i'
xat à Kxl7up Tjv
xipéfjisvoi .(xéyaî iyAuiiioiç,
ôii àv/;o îr/j
àvT( TrâvTCJV a^to^
''^î ffuy/îvefaç Ma/st'ou.
r»îî oè j9o'ji-^i sv-JxyOiiiéf^
nipi toÛtwv,
Kâr/o; AouTârto^,
àv/;^ TOTî êjooxi^a'ijv
^XÂiirx Voi/ixidJ-j
,
XVXGTXi
/aï xxzn-^opr,7Xi ¥iv.Î7xpoi,
t6 fÀ.vr,tjL0-Ji\j6iJLS-J0v'
« Kaïffs:^ V^t/î» 65/;,
'î|5îï T/JV Tro/tTîtx.»
ovx en uTtovd^uocj
,
z/).à i^'j>3 fJLT^yx-Jxî^. »
EttîI ôé K.ai!rap
muai Tr,v ffJ-/x/>;TOy
,
0Î Oau^ui^ovTîj aùxo»
tn»i/36»37av crt /xâ//ov,
<at Tta^oîxe/îJovTo
vov, sur le peuple amolli-d'avance,
pourvoir s'i\ a clé apprivoisé par lui
au moyen des largesses,
el s'\\ lui accorde de jouer
et d'innover en de telles choses.
Mais les parlisatis de-M;u*ius
«'élanl (Miliai'Iis ciix-mcmcs,
»'t étonnants
cond)ien ils étaiiiit de nomltre
se numlrcrenl toul-à-coup [menls
el ils remplissaient d'applaudisso-
le Capitole :
à plusieurs nic'me voyant
la figure de Marius
des larmes s'échappaient de joie :
cl César était
exalté grand parles éloges,
comme-fpidi cet liommc était
au lieu de tous digne
de la parenté de Marius.
Mais le sénat s'élanl assemblé
au sujet de ces choses
^
Catulus I.utatius,
homme alors étant estimé
le plus d'entre les Romains,
s'élanl levé
et ayant accusé César,
prononça
ce mot mémorable :
* César, dit-il
,
attaque le gouvernemcnl
non plus par des mines
,
mais déjà par des machines. »
Mais lors(pie César
s'élanl défendu sur cela
cul persuadé rassemblée,
ceux admirant lui
s'exallércnl encore davantage,
el ils /'exhortaient
a ne se relâcher devant personne
20 KAIIAPOÎ BI02.
O^picrOai • 7:avT0)v y«P é/.cîvTi to) or'jxo) îrtpitctsOai /.ai Trpw-
reuaeiv.
VIL 'Ev ÔÊ TouTfo xai MeTtXXou tou ^pyrep^M^ TeXevTT,-
cavToç xal r^v Upoxr-jvrjV 7repttxa/r,T0v cr-^av 'lo-aypixovi X7i
KoitXou jXETi^vTOjv, iTri^avECTa-rtov àvopwv xat u.eyt^'fov £v ôou)y,
ouvau.£vo)v, ou/ OtteÎçev aoTOÎç 6 Kaîorofp, <x).)A xaTaCiç ei; tov
ô9)u.ov àvTiTTapy'YYS^^-'-' • 'Ayyojtxa/.O'j oÈ Tr,ç cttouv?,; ^ivo;/e-
vTjÇ, 6 KaT).0(; àro iaôÎ^^ovoç à;îa; u.5a).ov oppoKtTrv rJ;v dtov^ô-
TTja, 7rpOG-£7r£|r]/£ rsiOojv cit7T07TT,vai tÔv KaiTipa ttjç çO.oti-
ixiaç lîci TToXXoîç yprjixotaiv. '0 oï xai ttaeio) TrpoaoavEiTaw-fvo^
£cp7) ûiaYO)vi£Î(70ai. Tr,; 8' -/KxÉpaç ivtrzfxcrrfi xat tt;ç (X7)Tpôç È-rri
Totç 6upaç aCiTov ojx dôaxpurl TipoTrcairouirr,; , aTTraTa;xcvoc;
auTv^v • « 'il y.9ÎT£p, £Î7:£ , Tr^uLspov r, àp/iôpÉa tov u'.ôv y; "^'JY^oa
o^£t. » AiEVcyOci'ar,? 0£ xyjç •j/rj'Y.O'j xai Y£''0;jL£vr,ç à;xi)7.r,; , i/.pâ-
TTjGE, xai Trapecr/E ty; So'j).r, xai toî? àpt^TOi; ï^ôôov w; Èzi Trâv
OpacutriToç îrpoa;ujv tov 8-^uov. "OOsv ot TTEpi lÏEÎcojva xoti
personne, en l'assurant que, soutenu de la faveur du peuple, il
l'emporterait sur tous ses rivaux et aurait un jour le premier rang
dans Rome.
VII. La mort de MélcUus ayant laissé vacante la place de grand-
ponlife, ce sacerdoce fut brigué avec chaleur par Isauricus et Catu-
lus , deux des plus illustres personnages de Rome , et qui avaient le
plus d'autorité dans le sénat. César, loin de céder à leur dignité, se
présenta devant le peuple et opposa sa brigue à celle de ces deu\
rivaux. Le zèle de tous les partis étant à peu près égal , Catulus,qui
,
avec plus de dignité personnelle, craignait davantage l'issue de cette
rivalité , fit offrir secrètement a César des sommes considérables , s'il
voulait se désister de sa poursuite. Mais César répondit qu'il en em-prunterait de plus grandes encore pour soutenir sa brigue. Le jour
ide l'élection , sa mère l'accompagna tout en larmes jusqu'à la porte
de sa maison : « Ma mère, lui dit César en l'embrassant , vous verrez
aujourd'hui votre fils ou grand-pontife ou banni.» Quand on recueil-
lit les suffrages , les contestations furent très-vives ; mais enfin César
l'emporta, et un tel succès fit craindre au sénat et aux meilleurs
citoyens qu'il ne prît assez d'ascendant sur le peuple, pour le porter
VIK DK CKSAR. 27
ntpiiaivbui ycip
xal npoiTCJ7tiv xxvtwv
vu. 'Kv 5è toÛtw
xal Mî-HJiou TOÛ ctpxiiplftii
TeisuTvjffavro^
,
jcal 'lyau^ixoii xat KiiTiou,
ocvSpôiv «TttyavïTTâTWV
x«l ôuva//îv6jv uîytsrrov îv 3oJ/v;
/zeTto'vrwv TT^v {îoûj7Ûv>;v
ojffsv •niptfi.ix't'^o^i y
h ¥iaÏ7xp olty vnel^e-j uhroXi ,
à)Jix xarxGiî eîî ràv oôaoy
àvTtK5C|5>577t) ).£V.
©atvouivir;ç àyjjwjuiâiou
,
ô KâT)o;
àità /ieiÇovoî àÇt'aç
Tte^Owv TÔv KatTXca
èitl wo»oTî yp-fifixavi.
'O ^î é'j?»; ^'.a'/wvtîTîÇzt
itoocJavjiast/xevoç xxt 'K).eeft).
T^4 5e rifiipoiç hvTivrji
xat Tv:^ /ir,rcQi;
£:tî ràs ôOpaç owx àJox^UTl
,
ÙTTZccnitisjOi auTi^v*
« "û ixrJTSp , «Iwe , Tï5/JL£/S«v
ojici ràv uu>y
)^ ùpyiepia. r, ^ijyiSx. »
Tr;; ûi <{'t-^ou Sisviy_0si3r,i
xal â/ft/XXr^; 7r.io/ji(v)f;{
,
xal Ttxphyt foto-*
rf, ^oui»î xal TOÎç à/sfffrotî
dfi sa fierté :
car /ui ilevoir avoir-lc-(l<'was
et devoir primer «ur tous
le peuple s'y prtîlant.
Vil. Or sur ce
el Méiellus le grand-pontife
étant mûri,
el Isaurii'us et Cntulu«
,
hommes très-illustres
, et pouvant le plus dans le sénat,
briijMiant le sacerdoce
qui était trcs-disputé,
César ne céda pas à eux
,
mais étant descendu vers le peuple
il briguait-contre eux.
Or la faveur popu/a/re
paraissant égale,
Catulus
à cause d'une plus grande dignité
, redoutant plus l'incertitude,
envoya quelqu'un
engageant César
à se désister de sa rivalité
pour beaucoup d'argent.
Mais celui-ci dit devoir lutter
ayant emprunté encore plus.
Et le jour étant arrivé
et sa mère
accompagnant lui
aux portes non sans-larmes,
ayant crnl)rassé elle :
• mère , tlil-il , aujourd'hui
tu verras ton fils
ou graml-pontifo ou banni. »
Or le suQrage ayant été porté
el une contestation ayaat eu-lieu
,
il l'emporta,
et inspira de l'effroi
au sénat et aux nobles
comme devant exciter le peuple
28 KAUAPOX IJIOI.
KatXov r,Ti(ovTO Ktxep«ov7, ^£i7a;xîvov Ka'!7ap.<>; iv toîç Trtpl
KotTiXivotv )a€i>iv T:i^rt.r:-fy^-zn\. 'O fip cr, KctTiXîva;, oO {iôv-vv
T^v TToXiTciotv (xcTCfGaAeîv, àXX' ^TjV àvcXeiv t^,v f^Y^i^^^^'*^ y-'»
TT'îcvTa TOC TTpaYfAaTa CKi^/ioa 5i«vor/j£tç, aôro; uiv £;£7r£<;e
TrepiTTraicaç eXocttotiv tXeY/oi;, Trpô tou -riç liT/'x''3ii^ ai»TO^
pouXiç à-rox7).'j:pOy;vai' A/vtXov ûî /al KeOyjYOV £v tv^ rroy.E»
SiaÇ^ycu; àTTsXiTrE -rvii; cuvcoixo^ia;, oi; tl uÈv xpu^a r.r^ii/i ti
Oapco'jç xai SuvdttjLEtoç 6 Kcâaap aor,Xo; £<yTiv Iv 5È tt; ^ouXrj
xaxà xpocTo; i^iki^/^^^'^^"* '^'^^ Kixepojvo; tou uraTOU y^'^^^u-siÇ
SptfJTtOVTOÇ TTEpi XoXotffEOiÇ EXaCTOV, oî (JlcV a)^>oi {J-E/pl Ka'Ç7poç
6:<va-oijv exeXeuov * 6 Zï Kaicap àvasT^ç Xovov oir,XO£ ttî ipov-
T'.çyaÉvov, wç 'XTTOXTEÎvcti LtÈv à/.piTO'jç avopaç a;io)uaTi xai vÉvei
Xaarpoùç où ûox£Ï Trarpiov où^s Sixatov Elvai , txr, u-ETa ttîç
IcryàTr,? àvaYt'/jç* £Î oz ^poupoîvTO oeOevte; iv ttoXeci tt^ç 'fTa-
atix plus grands excès. Ce fut alors qne Pison cl Catulus blâmèrenl
fort Ciccron d'avoir épargné César, qui avait donné prise sur lui dans
la conjuration de Calilina. Celui-ci avait formé le complet, non-seu-
lement de changer la forme du gouvernement, mais encore d'anéan-
tir la république et de détruire l'empire romain. Dénoncé sur des
indices assez légers , il sortit de Rome avant que tous ses projets
eussent été découverts; mais il laissa Lcntulus et Célhégus pour le
remplacer dans la conduite de la conjuration. H est douteux si César
encouragea secrètement ces hommes audacieux et leur donna mêmequelques secours ; ce qu'il y a de certain , c'est que ces doux conju-
rés ayant été convaincus en plein sénat par les preuves les plus évi-
dentes , et Cicéron , alors consul , ayant demandé l'avis de chaque
sénateur sur la punition des coupables, tous opinèrent à la mort,
jusqu'à César, qui, s'étanl levé, fit un discours préparé avec le plus
grarvd soin ; il soutint qu'il n'élait conforme ni à la justice , ni aux
coutumes des Romains, à moins d'une extrême nécessité, de faire
mourir des hommes distingués par leur naissance et par leur dignité,
sans leur avoir fait leur procès dans les formes; qu'il lui paraissait
plus juste de les renfermer étroitement dans telles villes de l'Italie
que Cicéron voudrait choisir, jusqu'après la défaite de Calilina;
Vn: I)H CESAK. 29
iirl Ttâtf ô(î»JWT/JTOÇ.
xxl Kâr/ov
jtxfj'xa/^ôvroi J.xor,v
iv TOïi TXipl RxTtXhxv.
O yàp 0/) K.aT(/tva(,
o(xvo/]4<i( où fiôvov
[lexaCaXeîv triv TïoXtxeiav,
àÀÀa àv£/.eiv Tr.v fjYe^JLOvtav o;r,v
xal ffu/;(iat navra rà npi/iJ.'y.TX,
ilineat /acv auiTOç
nipiTtTatixaç £/âTT07iv è/r//0(5,
Trpo ToO rà^ èj;(^âTaç j-^ouÀJci x vroO
à7roxa).uyO/;vat*
à7ré/(Tic ôi èv r/\ 7rd/si
èiaôd;(OUi T^iî ffuvw/iOïtaî
AsvT/ov xai KiO/j/ov
,
o'j fiiv ô ILoLî^up
£7Tty aô/;/oî
ti izxptïx' x/sû^Ja
T( Os(/9aou{ xal Suvi/xsui'
lliÀf//^OijTù)y oè
xarà /.pxTOi èv t^ ^ouÀip
xx( ToO ûnârou HLixÉ^uvoi
ÏO'jJTWVTOî i/.X7T0J
mpi xo/x7£CJ{
,
oî /ASv UÂJ.01 fJ^i/^pi HxiixpOi
îxi/îuov OavxTOJv"
ôé K.aïffxp àvasTis
OHQ/Û* /d/ov jtfpo-jri7{Jiivov
,
Wî àTIÛ/TiCVXl /xîv àxptTOuj
S.vQpxi /a^rrpoui
aÇi'ji^xTi xal 7ÏVCI
où ôoxci fîvat
Kir^cov oùo« ôixaiov,
/»«Ti Txii i^x^'f*!* «vi/xïjî*
<( ôi ocucvTCj
uu cuiiiblu (Je l'audace.
D'uu ceux étulU auluur Je l'isun
el du Caluluâ
accusaicdl Ciccrun
,
qui avait iiic'iia^ù Césur
lequel avail donné pribe
dans les ujfuircs de Caiiliu;i.
Car ccrles CaUliua
,
ayanl résolu iiun-t>euicineul
de tiiau^LT le youserueuioul, [lière
uiais de détruire la republique eu-
el de bouleverser toutes les allaire»,
fut chassé il-est-vrai lui-iuèiue
ayant échoué [tarde moindres iodice&
a\ant les dentiers desseins de lui
avoir été découverts :
mais il laissa dans la ville
to/»mt' successeurs de la conjuration
Lenlulus et Céthéyus
,
au\<|uels a-la-véritc César
est incertain
s'il donnait secrètement
un peu d'audace et de furce ;
mais ctux-ci ayant été coiivaiQCif.s
par lorce dans le sénat
et le consul Ciccrun
iiilerr()L,<'anl chacun
sur le chàiin)cnt à injlujcr,
les autres sénateurs jusqu'à Gés.ir
unlonnaient de Its metlre-à-morl
,
mahs César s'elant levé
prononça un discours médité,
disattt que lut;r sans-juj^emenl
des hommes distini^ués
pai' le rang et la naissance
ne semble pas éire
conlornte-a-l'usajje ni juste,
la chose n'étant pas
avec la ilirnicre nécessité
mais si étant cachaiues
M) RAIIAFOI blOZ.
1 Ataç, àç otv aù'oti TÀTixai Kixipoi>v, ixt/piç ot »aT«iroÀ«aT;OT;
KaxiXtvaç, CoTCpov êv eîpr'vy) xai xaO' r^<rjyii^ ".iok hA'szrAt
7 r9; pouÀy; yvcovai irap£;£i *.
VIII. OuTW 0£ T7;ç poj;jir,ç (piXavOpoiTrou 9av£{c-/;; y.at to" ).<>-
you Sovaxcoç £t:' ai-r, pr,0£VTOç , où (xo'vov o'. ^xÀ tovÎtov àviora-
p.£vot 7rpoa£TÎ0£vTO, 7toa).oI 0£ xai Twv Trpô aùroû t^ç £Îpr,jX£vaç
yva)(j.a; (X7r£i7raix£voi, rpôç -djv £X£ivou jX£T£(iTr,a«v, £(,>< lirt
Karojva to Trpayaa xai KoctXov 7r£pi^X0£. To'jtwv ol v£avixw<;
£vavTu»)Oî'vTcav, Kâ-rujvo<; û1 xai rr,v uTcovoiav âaaTÎji Xc>yo> <juv«-
TTEpEtffavToç auTÔi, xai (7uv£;avacTavT0ç l^^wjxÉvoj; , oî ixiv dfv-
ôp£<; àTToOavoujjLEvoi 7rap£ôdÔr,aav, Kaiaapi oà Tr;? ôouXîjç içiôvri
TtoXXol TWV KixEpwva cppoupouvTwv TOTE v£wv y^uvi xi ^i^r,
"T^ auvSpaaovTEç ItceV/^ov. 'AXXà Koupiiov x£ XÉ^fixai r/j xr,€£vvaj
TTEpiêaXwv uir£;aYaY£tv auxo; X£ ô Kixipwv, wç ot V£aviaxo'
qu'alors le sénat pourrait, pcodaut la paix, délibérer à loisir sur ce
qu'il conviendrait de faire de ces accusés.
VIII. Cet avis, qui parut plus humain et qu'il avait appujc de
toute la force de son éloquence, fit une telle impression, qu'il fut
adopté par tous les sénateurs qui parlèrent après luijplusieurs méoie
de ceux qui avaient déjà opiné revinrent à son sentiment ; mais lors-
que Caton et Catulus furent en tour de dire leur avis , ils s'élevèrent
avec force contre l'opinion de César j Caton surtout ajant insisté
sans ménagement sur les soupçons qu'on avait contre lui , les ayant
même fortifiés par de nouvelles preuves, les conjurés furent envoyés
au supplice , et lorsque César sortit du sénat, plusieurs des jeunes
Romains, qui servaient alors de gardes à Cicéron , coururent sur lui
I l'épée nue à la main ; mais Curion le couvrit de sa toge et lui donna
^ le moyen de s'échapper. Cicéron lui-même , sur qui ces jeunes gen»
VIE DE CESAR. dl
fpovpoXvro
iv Trô/f7t rf.i Iraitaç,
ct{ Hi/.ipu)/ ahzbiav Vxrirai,
(li-^pi^ o'j KaTtit'vaç
£v tîpr,vri /xl xari r.roylx-j.
Mil. Tîïî ci yvûi/iïjç
xai roi3 /070'J
oy /JtOVOV
0'. àvKrriixevoi (jLexàTcùTOv
rôiv TT^oà aÙToU
Tà« yv'ji/xaî lip/ifiir^i ,
/utîT£7TT7jav TTpà; tt^^ î/.k'voj .
£Wi t6 TZpÛ.-/p.X JZtpUi'/.OîV
ToÛtwv ôi ÈvavTiwOivrwv
X5C( Tuv£Trîp*i<r«irroç âl/jia
Tîj >dyw aÙTùJ,
xxt ffuvâçavaïTâvTO; iprjwth'jii
01 fx'n ûrApt^ rry.fi^oOrrfy.'*
:io//ot ôi Tcôv vî'jtfV
y/50'JfOJv7WV TOTf Kt/£^wva
(irt7)^ov ri Çi^/j '/uv-và
Kaiaap< iÇtdvTt t^^î^ou).)^^.
A>>à Roupiuv T« iéycrat
v.TfÇxyaycîv*
ils étaient gardés
ihins des villes de l'Italie,
que Gicéron 1 ui-nrwiine aurai l choisres,
jusqu'à ce que Calilina
ait été vaincu
,
il sera permis plus-tard au sénat
de statuer sur chacun
en paix et à loisir.
VIII. Or cette opinion
ayant paru lelUMiienl humaine
el le discours [elii*
,
ajant clé prononcé avec-force »u;
non seulement
ceux se levant après celui-ci
se joi^naicnl-à lui,
mais beaucoup mêmede ceux avant lui
ayuiil létrac lé
les upinions dites par eux
,
se raiigtrent à celle de celui-ci ,
jusqu'à ce (juc la chose arriva
à Caton et Catulus.
Ceux-ci s'élant opposes
avcc-une-ardcur-juvénile
,
et Caton
ayant même appuyé à la fois
les soupçons cutitrc César
avec le discours même dit par lui
,
et s'élant élevé avec force contre lui
les hommes conjurét furent livrés
devant mourir,
el beaucoup d's jeunes gens
gardant alors Cicéron
étant accourus
opposèrenl leurs épétîs nues
à César sortant du sénat.
Mais el Curion est il il
/'ayant enveloppé de sa loge
/"avoir fail-échapper ;
et Cicéron lui-uiéiue
,
32 KAiiAi'oï liiui.
Trpoc-tCXcJ/ctv, àvav£Ùffat, cpoCr/Jt'i; tÔv o^|xov, r, to/ yvvo, o/.a><:
dfoixov xai Trapavoixov Tr(o6^t),o(;, ToÙto jxiv ouv oOx oToa 2ic»<
û Kixepojv, etTrep ^v ctAr.Osç, ev rôi uept r?,; OTrarciaç oùx rypot-
+£v aÎTi'av S' J/Ev OffTgpov, <î)ç âpiCTa TÔi xaipÔi xoTe Trapot-
(T/ovTi xaTà Tût; Kaicrapoç pL-}) ypr,^à;x£voç, àXX' ciTrooEiXiaaaç
TOV û^f/.ov* Grreptpuw; Trepic/^ouLEvov to-J Katcapoç. "Oç ^e xai jxet'
^Xi'ya^ ^jf/.£paç, eU Tr^v ^ouXy)v eiaEXOdvToç ajiou xa\ r.ifi wv iv
u7:o']/taiç v^v dTroXoYOUtxevou , xai TCEpiTriTTTOvTOç Oopugoi; ttovt,-
poîç, tTTEior) TtXeiojv Tût; cuvr^Oouç èyiyve.zo tt, pouXvi xaOc^lopiiv/;
ypovoç, éTT/iXOe (xsTà xpauy-Tiç, >t*t repiECTTj tt.v «tuyxXtjTûv,
(XTracTwv tov àvûpa xai xeXeuwv à^eîvai. Aïo xai KotTOJv, cpoêr^-
Geiç p.aXic7Ta tov ex twv aTrôpojv vEwTEptcTaov, oî toj Trarrôç
U7r£xxau[xa TlX/jOouç r^cav, ev tw Kaicapi t^ç éXûioaç e/ovTeç,
jetèrent les yeux , comme pour recevoir de lui l'ordre de le luer, les
arrêta, soit qu'il craignît le peuple , soil qu'il crût ce meurtie tout a
fait injuste et contraire aux lois. Si ces particularités sont vraies, je
ne sais pourquoi Ciccron n'en a rien dit dans l'histoire de son con-
sulat; mais dans la suite il fut bldnic de n'avoir pas saisi une occasion
si favorable de se défaire de César, et d'avoir trop redouté raiTectiuo
singulière du peuple pour ce jeune Romain. Au reste, peu de jours
après, César étant entré au sénat pour se justifier des soupçons qu'on
avait conçus contre lui, y essuya les plus violents reproches. Comme
rassemblée se prolongeait au delà du terme ordinaire , le peuple
accourut en foule, environna le sénat en jetar.t de grands cris, et
demanda, d'un ton impérieux,qu'on laissât sortir César. Caton
,qui
craignait quelque entreprise de la part des indigents de Rome , de
ces boule-fonx dp la multitude, qni avaient mis en César toutes leurs
VIE DE CESAR. r>3
itç et y(av/7xo(
^ 1970Û/XÏVOÇ TOV fÔ-JOV
iXbti y.ouov xat -lïxpivo/J.o^^.
Oùx oToa /jiîv O'jv
inotç b Ki/.ip(t)v
eux iypctpe TOÛTO,
('ns/s :^v à)./; Os;,
iv Tû Trepl T>}ç ÛTcaTJ^aç'
«tX« oi aÎTt'ai;
tifjrspO'J t
ùii fiii y^pfjuûfiVJOi upiirx
TÛ ït-ctAp'^ TzoLpxayô-iri to'tî
xarà Toû Kat'o-a^o;,
it«|Otîy^oaevov ToO Kat!T«/30î
'Oç ye xal
fitTX 3)17x5 Y]/xipXff
coiiiino les jeunes-gens
le regardèrent
est dit avoir fail-un-signe-négalif,
ayant craint le peii|>le,
ou pensant ce meurtre
loul-à-fait injuste et illégal.
Je ne sais pas à-la- vérité
comment Cicéron
n'a pas écrit cela
,
si c'était vrai
,
dans le livre sur son consulat :
mais il avait une accusation
plus-tard
,
comme n'ayant pas profilé très li!•
de l'occasion qui se [vésenta aKM>
contre César,
mais ayant eu-peur du peuple
qui proléi;eait (^dsar
extraorilinaircment.
Lequel peuple certes aussi
après peu de jours
,
auTou «tT4>0dvTO5 «îç ti^v^ou>ï;v lui (Ct'var) étant entré dans le sén.i
y.xl àito).oyo'JfjLVJO\)
ntpl ojv
?v èv ÛTro|tat5,
Xal 7rî/3lTCt7TTOVT05
OopÛSoc; TTOvyjpoîç,
ineiS/i xpô-JOi iyiyjtTO
TtXtiùiV TOO ffUVïjÇoUÇ
T/J ^OU/rJ XxOî^OfJihY},
i7t>î/0c {J.i7x y.pu^\jyi',i t
xal "nepihrY} r/jv ffû'/xz/jTOv,
àîcatTcôv TOV i-iopx
xal xi/«û'jjv à^sîvat.
Atà y.at Kârcijv,
foSïjOjii /xi/ttiTa
et se défendant
sur les choses sur lesquelles
il était en suspicion,
et rencontrant
un tumulte hostile,
comme le temps devenait
plus long que le temps habituel
au sénat siégeant
,
entra avec des cris
,
et entoura rassemblée,
réclamant cet honniic
et ordonnant de le laisser-sortir.
C'est pourquoi méiiiC Caton,
ayant craint surtout
TÔv vtwTcpiT^uôv èx Twv àrro'ccjv, l'innovation venant àa nécessiteiiN.
iA r^JX'i ÙTtéxxxuua
KacvTO{ ToO :c/>iOou$,
lesquels étaient le boute-feu
de toute la multitude,
îXOvTCîTài8/iiioa;èvT(5Kxi7z/5t, ayant leurs espcrances en César,
Vl£ Dl CiftAR. 3
84 KAlïAPDS IMOI.
Iiretffe t?iv (r^fyXr^Tj'i a7rovcI[xai ciTr,pt(jiov a^ToU lajxf|vov, il
ot» 5x7ravr,<; (jiiv iTcxaxoffiai* Trevn^xovTa |xuptaîiç hit^jciontpaa-
eyi'vovTo toï; dtXXoiç dvaXoijxaai. Tôv (xevToi [i^y*^ ^^ "^y '^'"
po'vTt ':po6ov i'yCi(7i rEpicpovw; to 7ro).("r£Ujxa touto, xai to ititl-
CTOv àrep57i;£ t9;c; KaiTapoç SuvdtixEO); xoti SiETXtoa^Ev £v xaipo),
CTpa-:r,v£lv ttÉXXovTO^ xa\ cpoCeporrepou 6ii Tr,v dp/r,v Ôvtoç.
XI '. '0 6£ Kaîaap euOùç (XTroTT)? (TTparrjY^^; twv ^TrapyiSiv t))v
I6r]piav* Xa6(uv, w; r,v SucSiaôerov aiiTO) to Trepi xoùç oavticr^ç,
evo/XouvTaç e;iovTi xai xaTaêowvTaç , Itti Kpa^raov xaTÉ^uye,
TrXouaiojtaTOv ovxa 'Poijxafoiv, ôeouevov Ss tv,; Kaiçapoç (Jxuirç
xa\ 6tpaoTr,TO<; £7ti tvjv Trpo^ TToaTrr'ïov ovTiTroAiTEiav, 'Ava^sça-
fx^vou Ô£ Totî Krxcffou Toù; [jLaXi(rra yaXexoùç xa\ à-rrapamiTOo^
Twv Sav£i(7Twv, ya\ SiEYyuT^ffavTo; 3xTQtxo<riwv xal Tpiaxovxa ra-
cspérances , conseilla au sénat de faire tous le» mois à cette classe
du peuple une distribution de blé, qui n'ajouterait aux dépenses
ordinaires de l'année que sept millions cinq cent mille drachnDCs.
Cette sage politique fit évanouir pour le moment la crainte du sénat;
elle affaiblit et dissipa même en grande partie l'influence de César,
dans un temps où l'autorité de la préture allait le rendre bien pins
redoutable.
XI. César, aussitôt après avoir obtenu la préture, fut désigné par
le sort pour aller commander en Espagne. Ses créanciers, qu'il était
hors d'état de satisfaire , le voyant sur son départ, vinrent crier apref
lui et solliciter le paiement de leurs créances. II eut donc recours à
Crassus, le plus riche des Romains, qui avait besoin de la chaleur
et de l'activité de César pour se soutenir contre Pompée , son rival
en administration. Crassus s'engagea envers les créanciers les plus
difficiles et les moins traitables pour la somme de huit cent trente
talents* César, dont il se rendit caution , fut libre de partir pour son
VIE DE CESA.R. 36
ZTism rr.v aûyxi>jrov persuada l'assemblée
ànojtïfixt auToT; de distribuer à eux
airr,pl7L0j i/xixTnyov ,unc ration mensuelle
,
tÇ oZ par suite de laquelle
iitra.K63ixnt:vTr,/.ojrx fx'jptÛQei sept-cent cinquante myriades
2v(a07(a( Suitivrjç
TXp07tyho-JTO
zoïç ûXXoii xJxX'Jtfi'xai.
ToOto fihroi TÔ Ttoitrev/jio
TOv fii/xv <f6Zo-j
xxl ànipp/}^! Axl JieTxioaffc»
<v xxipci
t6 TtXctOTOV
/liÀiovTOj 7rpxTr,ytu
xal ovTOî ^foZsp'jiripov
ûti Tr;v oLp'/j^v,
XI. 'O oi ILxl'sxp
«ÙÔÙ5 àîrà T<[î arpxT/i'/ixi
XxZù-j Tr,v \Zr,pix-J
TÛv i-:ixpyi€iv
,
2vo^).oûvr3t5 èÇidvTt
XXt XaTXoOWVT3(5
rjv aurai ôusotstO^TOv
,
y.xzi'^'jyî-j ètiI Kpx7<T0v
,
xx\ 0!pij.6-:r,roi ¥ixC7upoi
»iil T/,v àvrtTO/iTtt'av
itjoàî IIo^u:rv:iov.
ToO-5j Kpâ-7oy àvxoi^auivov
TOjç /i'i/icra /x/îaoji
xal àîrapatTïÎTOUç
Tciv ôaveijTwv
,
xxl ôt«77Uï57xv70> 3/.Taxo-iwv
xal rptâxovTa raictvTwv,
annuelles de dépense
s'ajoutaient
au\ autres frais.
Certainement cette mesure poliliquf
cleij,'nil rfin.irquablenienl
la grande tcireur
dans le moment présent,
et brisa et dissipa
à propos
la plus grande partie
de la puissance de César,
qui clail-sur-le-point d'ètrc-préleur
et qui était plus redoutable
à cause île sa charge.
\l. Mais César
aussitôt après la préture
ayant rc^u rKspagne
d'entre les [)rovinces,
comme Vajfaire avec les créancier»
qui gênaient lui sortant
et qui criaient-contre lui
était à lui dillicile-à-arranger,
eut-recouis à Crassus
,
qui était le plus riehc des Uomaint
,
et (|ui avait-besoin de rinlluence
et de l'ardeur de César
pour sa rivalité-polititpic
avec Pompée.
Or Crassus s'étanl chargé
des plus dilliciles
Cl intraitables
des créanciers ,
et s'éiant-engagé-pour huit-cents
et trente talents,
i\iiXOiv otrw; tTrl rr.v l-::xpx^xj. César partit ainsi pour sa province.
36 KAiiAPOi moî.
XavTo>v, oCtojç £;r,)/j£v £7r'i t^,v £7:otp/iav. A^y"** ^K '^c'AXTrttç
oTTcpêaXXovTOç aÙToU, xa\ ttoXi^viov ti {5apÇapixbv,oîxo'ja«vov oir'
àvOpoJTTO)'/ TravTaTraoriv (î)viYO)v xotl Xurpov 7rapepyo;xEvov», 'zrrj:
£Taipo'.>ç à'aa yÉ^^wti xa\ [XExi Tratoia;* « IIttou, -^avat, xavTaÛOcf
Tive'ç stGiv uTrèp àpy wv cpiXoTiaïai xai r£pi rrpwTEioiv a-xiXXai /.ai
çOovot Twv 8uvaTtov7rpoç àXXy^Xou;; » Tôv o* Kai^apa CTTOuoaçavTa
Trpoç auTOÙç eÎTrsïv « 'Eyw [J-ly ISouX<$iJLr,v Ttapà toutoi; Etvai
aaXXov TcpwTOç v'j t:» pà *Poi[i.aîoi(; SfUTEpo;. » 'Oaoïo)? 0£ -ttoiXiv cv
'16r)pta, cyoX^; oucTiç, àvaYivwcrxovra ti twv 7r£pi 'AX&^avopou
YcYpau.[X;'vojv, c7^oopaY£V£<;0ai7rpO!; lauToi zoXùvypovov, Eka xa\
oaxptiaai* twv oi ^l'Xojv Oau|Jia7avTO)v r^jV aiTiav, clrslv « C)j
ôoxsT uaïv à;iov îîvai Xu7rr,<;, ei r/jXixouTOç asv wv 'AX£;avopo!; r,OY;
TOso'jTtov iSaffi'XcUEv, £U.oi û£ XaaTTpov ouSev ouTTOi 7T£7:paxTai;»
Ail. !•/;(; vo'jv lor.piaç î-ioa;, e'jOu^ r,v evîpvo:;, oj7'J '/iiAî-
gouvcrnemcnt. On dit qu'en tratersant les Alpes , il passa dans une
petite ville occupée par des Barbares, et qui n'avait qu'un petit
nombre de misérables habitants. Ses amis lui ayant demandé, en plai-
santant, s'il croyait qu'il y eût dans cette ville des brigues pour les
«ùiarges, des rivalités pour le premier rang, des jalousies entre les
citoyens les plus puissants , César leur répondit trcs-scricusemcnt
qu'il aimerait mieux être le premier parmi ces Barbares que le second
dans Rome. Pendant son séjour en Espagne , il lisait , un jour de
loisir, des particularités de la vie d'Alexandre; et, après quelques
moments de réOexion, il se mit à pleurer. Ses arais, étonnés, lui en
demandèrent la cause : « N'est-ce pas pour moi , leur dit-il , un juste
•I sujet de douleur, qu'Alexandre , à l'âge où je suis , eût déjà con-
M quis tant de royaumes, et que je n'aie encore rien fait de mcmo-« rable ? >»
XII. A peine arrivé en Espagne il ne perdit pas un moment , et en
VIE DE CESAR. 37
Aév(T«( ôÉ
,
altroû ûnepoû).}.ovTOi t«î 'A/tij
xa.1 TZxptpyofiivQM
tI Tcoii^viov ^oipZxpixh-j
oix.o\jfjitvo-j Ûtto OL'iOp'M-K'jyj
irxjTot.na.aiv oXiyb)'/
*ul XxjnpàVf
Toùç iTuipooi â.fJLOc yi\uTi
Xa( /XtTÙ TlCClOlXi'
• 'IIttou, ^scvai,
/.aï îvTaDOa
UTtip àpyôj-j
XXI âfH/.AXt TXepl TrpWTît'ùiV
xal ySdvoi TÔiv ûuvaTùJV
Tov û£ RxiTapa (TTrou^âffavra
ctTrêïv TT^oî aÙTOû^'
« Eyw fiiv è6ou>ô/AY;y /i«//cv
«ivat irpÛTOî Tia^à to JTOt^
>; oiÛTipOi Tiupx Pwuxi'otî. »»
iv I8*;pta
,
ffXO^"^« 0Uff>3î ,
àyayivûffxovrâ Tt
TÛv •/£ypx//^ui£vwv
7t£/3t 'A/iÇâvÔpOU,
yevéyôai a^ocpx itpbi îaurùi
ïroiùv ypoJTv ,
elra xaî C'x/puzxC
6avi/xaffâvTWv tt^v ulrixv
,
«îirîïv* « Où 5o/£t ûjUîv
clvai âÇiov /ûnr,> »
iv T>j).ixoyTo;
kCaff^fUÏV î)$^ TOffOWTûJV,
ouccv ô( Xa/iTtpôv
ouitu irén/5a/.Tai èuoi; »
Xil. Entêàf yoOv
Kl il est dil,
lui rrancliissanl les Âlpcs,
et Iravcrsanl
certaine pclilc-ville barbare
Jiabiiée par ik's hommesloul-a-fail peu-nombreux
et triste
,
ses compai^nons avec rire
et avec plaisanterie:
« Certes , avoir dil,
est-ce-que mémo ici
sont quoUjuos rivalités
pour des charges
et des contestations pour primautés
et des jalousies des puissants
les uns contre les autres? »
Mais César ayant parlé-sériousemctit
avoir dit à euv :
« Moi certes je voudrais plulAt
être le premier parmi ceu\-('i
que le secoml parmi les Uinuams.
Et senjblablement de nouveau
en Espa^'HC
,
du loisir étant à lui
,
b'sanl queUjue chose
de celles écrites
sur Alexandre
,
avoir été fortement en soi-même
un long temps
,
puis aussi avoir pleuié :
et ses amis
étant étonnés du motif,
avoir dil : « Ne semble-t-il pas à vous
être dijj'iie dcî cliat;rin
,
si Alexandre d'une part
étant de-cct-âg(î
régnait déjà sur tant de pciiplrs ,
et que d'autre part rien d'éilataiii
n'ait encore élc fait par moi? »
XII, Du moins ayant mis-lc-picd
38 KAISAP02 RIOZ.
pat< oX^yatç Sexa <T7rsipa<; (TuvayotYïîv upoç ralç Trp^^Ttpov o^at/;
etxoat* xa\ (jTpaTeoTaç ^tti KaXXaïxobç* xa\ AouaiTotvou;, xpa-
Tr,aat, xcà TrpoeXOEÎv a/pi tt); ^w OotXaa7T|;', t^c fx-Jj Trpoitpov
uTraxouovxa 'Ptoaa^OK; eOvrj xotTaTTpc'^otxcvoç. ©suir/Oî 5è ri
Tou TroXsjxou xaXtoç, où yêîpov iêpaÇeuE xi r7,ç Eipy/zr,;, ôao-
voiav T£ xaîç tto/vEci xaGiaTa;, xai jxaXiTTa xi; xwv y '^umoik-^
Xetwv xai cavEKjTwv ttottEvoç cia^opaç. "Ktoiçe y^P "^wv TrpoT-
lovxoov ToTç ocpêiXouai xaO' exocctov ÈviauTOv ouo aev (Xcpr, tov
5av£i(7T-^jV àvaipEÎGOai, tw ûe Xoitco) ypY;aOai xbv oecttoty.v,
aj^piç av oîÎtwç exXuOyî to ôavEiov. 'Et:i toutoiç eÙ5oxiu.ôjv àirr,).-
Xoty/j t9)ç iTcapyiaç, «utoç te TrXouaioç yeyovwi; , xat touç (TTpa-
Tioitaç (î)^£Xr,xw(; aTTO xwv axpaxTjYiwv, xa\ 7rpoffr,Yop£uaîvo<;
QtUTOxpaxojp utt' auTtov.
XIII. 'Ettei ô£ toÙç ;xlv {jLVwuLEVouç OpiaaCov £;w ciaTpîoctv
£^£1 , xouç Se tjLExiovxaç uTraxEiav Trapovxaç Iv xvj 7to).£i xouxo
peu de jours il eut mis sur pied dix cohortes, qu'il joignit aux vingt
qu'il y avait trouvées : marchant à leur tôte contre les Callécicns et
les Lusitaniens , il vainquit ces deux peuples , et s'avança jusqu'à la
mer extérieure , en subjuguant des nations qui n'avaient jamais été
soumises aux Romains. A la gloire des succès militaires il ajouta
celle d'une sage administration pendant la paix; il rétablit la con-
corde dans les villes , et s'appliqua surtout à terminer les diCTérends
qui s'élevaient chaque jour entre les créanciers et les débiteurs. Il
ordonna que les premiers prendraient tous les ans les deux tiers des
revenus des débiteurs, et que ceux-ci auraient l'autre tiers jusqu'à
l'entier acquittement de la dette. La sagesse de ce règlement lui
fit beaucoup d'honneur; il quitta son gouvernement après s'y être
enrichi , et avoir procuré des gains considérables à ses soldats,qui
,
avant son départ, le saluèrent du titre d'imperator.
Xlll. Les Romains qui demandaient l'honneur du triomphe étaient
obligés de demeurer hors de la ville ; et,pour briguer le consulat
,
VIE DE CESAR. 39
rfii 'lè^ripixi
,
cn Espagne
,
tltOuç Yivhepyàq, aussiiûl il fut actif,
WTT« ffuv'.</a/eïv iityatç r.nipuii au point tic réunir en peu de jourf
oixx ffîTctpaç Ttpài ratî eîy.oiiv dix cohortes aux vingl
qui y étaient auparavant :
et s'élaiil inis-iMi-canipagno
contre les Calléciens
et k*s Lusitaniens,
les avoir vaincus , et s'être avancé
jiiscju'à la nuT du dehors,
sul)jui;uanl les nations
n'étant pas soumises auparavant
aux. Romains.
Mais ayant arrangé bien
les ùffuires de la guerre
il n'administrait pas moins bien
celles de la paix,
et établissant
la concorde entre les villes,
xal juâ/ivTx iû/Mvo; raç oia^opà^ ct surtout guérissant les diUcrends
Tùv ;^piWjj£i/£Tciiv /.al ûaviiffTwv. des débiteurs et des créanciers.
'EraÇf yà/î tov /zev oav«iJT»;v Car il régla d'une pail le créancier
àvac/oîïîOatxaTiêxayTovivtauTov prendre ])ar cha({uc année
deux paris
des biens revenant aux débiteurs,
et d'autre |)arl le possesseur
se servir du reste de sa fortune
,
jusqu'à ce que la dette
fût acquittée ainsi.
Estimé pour cela
il sortit de sa f>rovince,
et lui-même devenu riche,
ct ayant aidé ses soldats
du produit de ses commandements
,
et ayant été proclamé par eux
impcrator. [côlé
XIII. Mais comme il fallait d'un
ceux as|)irant au triomphe
rester hors de la ville
,
et de l'autre ceux briguant le consulat
o\jfj(x.ii itporepoV
KXi ITpXTéilIXÇ
C7rl Ka^>x(xoù$
xai Ao\i9iTxvo'\Ji,
npxrri'jot.i , xal ifpotAdtîv
KUTa7rpsfàfj.fjOi ri. iOvy)
fi-^ unuKoiiOvrx itpovspov
Pbi/xx(0(;.
Qé/xevoi S's xx>û{
rà Toû TTO/é/AOU
,
owx ièpsL^iui -/^tlpov
rà rfii sip-^'jTjif
xaOïTTaîTe
bfiôvoixv xatç TiQÀiai ,
$vo {Jitpn
TûJv irpo'Jtovrctiv xoïç ôyet/ouai
,
TOV 0£ oiznoTyjv
XpflvQxi TÛ '/otitû f
â-XP*'"^^ oâvsiov
àv i/.'j.\)()ri ouTw^.
EÙÔOXl/iÛV iltl TOWTOCÇ
aitroi T£ 7£70vgL»5 tt/oûtio^ ,
xai ôife'ÀrjKùii Tovi rzpxTiÛTXi
àltO TCÔV <JTpxTy]-/iûv ,
xai npo'7r,-jopi\jp.ivo^ Ùtto aùrcôv
«UTOxpaTWp.
Xlll. EtTsI OÏ éôît /i£V
Toùî /ivw/jiévouî QpixiM&ov
Sixrpi^tiv cÇw
,
TOj; «îè yCTtévraç ùiraT«iav
40 KAIIAPOZ BI02.
TCparrciv, ^v TOiauTY, Ycyovwç (XVTivou.ia, x'/i rpôç aCitiç Ti<
aÎTOujxevoç «ùtw ooOrjVai TrapayyeO.Xeiv elç GTraTtiotv i-rrovri cti
TWV (pl).0)V. KaTOJVOÇ ùï ICp'OTOV piv iT/Upl^Otx/vOO TW VOU.W
TTpo; Tr.v àçi'waiv, EtTa , d); £u)pa ttoaXouç TtOtparEuaEvcruç Orrô
Tou Kat-japo;, l/.xpojaavToç tw ypovw to irpaYiJ^ît scoti Tr,v rj'xé-
pav Iv TW ^eyeiv xaTaTpi'|/avTo;, if^^tû tov ÛpiaaSw à'^Eti; o
Kaïatzp e/egOoh t/jÇ uTraTEtaç* xai TrapeXOwv e'jOo;, Cro^uîTai
TToXiTEU'jLdt Ti TTavTaç àvOpojTToui; I;a7:ar7,cav TrXfjV KaTO)v&ç.
Hv Si TouTO ôiaXXayy) HoiLTzrttoxj xai Kpdt^jcou, twv (xe^icto/
£v TV] TToXei SuvttfXc'vwv otç cuvayaywv ô KaTffap eîç oiAt'av £/.
ôiacpopaç, xa\ r^^v (XTr* àp^poîv cuvEVEYxaaevo; tcyuv eÎ; lauTov,
Epyw (piXavOpoJTCOv e/ovti 7tpoa'/;YOp'!av e).aO£ jj-ETo^r/saç ttjV
TToXiTEiav. Où Y^tP) wç oî ttXeïgtoi voy.iî[ou<7iv, r Kaicxpo; xa''
IIotxTrrjiou ôta^opà xoù? EacpuXiouç (XT:£ip*'a<7aT0 ttoXeixo'j;, aXXà
il fallait être dans Rome. César, arrêté par ces lois contraires , car
on était à la veille des comices consulaires , envoya demander au
sénat la permission de solliciter le consulat par ses amis , en restant
hors de la ville. Caton , s'appuyant sur la loi , combattit vivement la
prétention de César; mais, voyant que celui-ci avait mis plusieurs
sénateurs dans ses intérêts , il chercha à gagner du temps , et em-
ploya le jour entier à dire son opinion. César alors prit le parti
d'abandonner le triomphe et de briguer le consulat. Il entra dans
Rome, et fit une action d'éclat, dont tout le monde, excepté Calon,
fut la dupe : il réconcilia Crassus et Pompée , les deux hommes qui
avaient le plus de pouvoir dans la ville. César apaisa leurs dissen-
sions, les remit bien ensemble ; et par là il réunit en lui seul la puis-
sance de l'un et de l'autre. On ne s'aperçut pas que ce fut cette
action , en apparence si honnête,
qui causa le renversement de la
république. En effet, ce fut moins l'inimitié de César et de Pompée
,
comme on le croit communément,qui donna naissance aux guerres
VIE DE CESAR. 41
faire cela
étant présents dans la ville,
se trouvant dans un telconllit-de-lo j
et élanl arrivé
à l'époque dos comices consulaires
uuTÙi, t-rzîfipfnpài rr,v axiy/.j.r.To-j eux-iiiéines, il envoya au sénat
«iToOufvo; ôoO^vsci aÙTù ànovri demandant élrc a(;cordé à lui absent
1tXf.6-JTCt.i èv T/J 7td>£t ,
ycyovwç Èv TOiaÛT»j àvTtvo^a^a
de se-mcllrc-sur-les-rangs
pour le consulat
par-rinlermétiiairc-de ses amis.
Mais Calon d'abord
sc-faisant-fort de la loi
contre cette demande,
puis, connue il voyait plusieurs
ayant été gagnés
par César,
£/x^oJîavTOiTùx/50''w TOTT/sây/iz ayant dilléré par le temps l'alfairc
/«i xararpifavTOî tïjv r)ixipv.v et ayant consumé la journée
7rapxy76//îiv
ei^ ÙTzxreixv
oix TCÔV yt).wv.
KxT'jjvo; ûè n/sùTOv fi'sv
iffyypi^oijiho\J Tù vduw
îT/îOi T/;v «Çt'wTtv
,
cira, wî «i!(p3t noÀioùi
TeOepaTiîu/iivouî
iii Ttjj ).£y£tv,
i E.xl73t.p iy-jot
kftli TOv Opix/xtov
xai nxpùf^Cif «jOùj,
ùno^uïTaf Tt no>iTey/Aa
î|a7raT/;7av 7râvT«î àvOpûrcovi
ToOto Ô£ t]v ôia).).a7TÔ
no,u:r/;iou /aï Kpiaffou
,
TGJv 5uv«//ivwv/x£yi7T0v
«V T^ itdÀfi*
o*î h ^xl'jy.p ffuvayaywv
i/. ôiayopâî etç ^i/i'av,
xal ffuvjveyxâ/xfvoî eiç éauTÔv
Tiiv î<T/ùv aTTÔ àix^oïy ,
«iaOe /xeTaffTvjîXî
à parler,
César résolut
laissant-dc-côté le triomphe
d(ï s'allachcr au consulat :
cl étant venu aussitôt,
il machine une mesure-politique
qui trompa tous les hommesexcepté Caton.
Or cette niMHreétait la réconciliation
d«* Pompée cl do Crassus,
qui pouvaient le plus
dans la république:
lesquels César ayant ramenés
de dissension en an)itié,
et ayant reporté sur soi-même
la puissance di^ tous deux,
fut ignoré ayant renversé
le gouvernement par un acte
»/ovTfTrco5»)yoûtav ytiâvOpojTTov. qui avait nom d'-humanilé.
'H yùp èiayopà Car le dilVérend
E^aiaxpoi xal IIo/x7r»jfou de César et de Pompée
eux àiici/s7«caT0 ne produisit pas
f
42 KAiïAPOz nios.
(xaXXov f\ çpiXta au(TTavTU)v iiTi xaTaXo-yei r7,ç àpi<jTOxp«Ttaç to
TrpwTov, ElTa oÎÎto) xai rpb; àXXT^Xou; ciaaxavTwv, KaT(»>vt et
TToXXaxiç T^ 'XEAXovTa TtpoOeffTriJJovTi 7:£pi7;v cu«7y.o)vOV (xlv iv-
ÛpojTrou TOTE xoti TroAu-Trpctyjiovoç , oiTEpov oi '^povitxo'j alv, o^x
EijTuyo*j; ôl (jutxÇo'j/.ou XaCsiv 5o;av.
XIV. Où pLYjv àXX' ô Kaï(7op Iv (ji£(70) TT^ç Kpatc'joo xai
no|X7rr,iou cpiXiaç ôopu:popou|Ji.£Voç , ettI ttjv OraTEiav 7rpor'/0r,
,
xai XatjLTrptoç otvaYOpEuOElç uet^ KaXTroupviou BîG-ou, /.ai y.7Ta-
ŒT^ç eÎç t-),v àpyvjv, euOo; eldE'^EpE vo'tjLOUç où/^ uTraTw rpoT/;-
xovTaç, àXXà Srjii.ap/(o tivi OpaouTarw, Trpo; r,ûovr,v twv tto/j'iwv
x),7]pouyiaç Tiviç /lopaç xa\ ciavoai; EtcrjYOuaevo;. 'Ev os tt
3ouXy) tcov xotAcov TE xàYaO<ov avTixpo'j'TavTOJv, TaXat ceouevo!;
7rpocpà(7cO)ç, àvaxpaywv xai [xapTupaaevoç wç ei; tov cy-;jlov
axoiv E^tXauvoiTO , OEpaTTEuawv exeïvov Iç àvarxr,? uoçei xai
civiles,que leur amilié même
,qui les réunit d'abord pour renverser
le gouvernement aristocratique, et qui aboutit ensuite à une rupture
ouverte entre ces deux rivaux. Caton,qui prédit souvent le résultat
de leur liaison , n'y gagna alors que de passer pour un honomc diflG-
cile et chagrin : dans la suite, l'événement le justifia; et l'on
reconnut qu'il avait dans ses conseils plus de prudence que de
bonheur.
XIV' . César, en se présentant aux comices , entouré de la faveur de
Crassus et de Pompée, fut porté avec le plus grand éclat à la dignité
de consul : on lui donna pour collègue Calpurnius Bibulus. Il était à
peine entré en exercice de sa charge, qu'il publia des luis dignes,
non d'un consul , mais du tribun le plus audacieux. Il proposa,par
le seul motif de plaire au peuple , des partages de terres et des dis-
tributions de blé. Les premiers et les plus honnêtes d'entre les séna-
teurs s'élevèrent contre ces lois; et César, qui depuis longtemps ne
cherchait qu'un prétexte pour se déclarer, protesta hautement qu'on
le poussait malgré lui vers le peuple;que l'injustice et la dureté du
sénat le mettaient dans la nécessité de faire la cour à la multitude ;
VIE DR CKSAR. 43
kXXx fiv.)yo'j f) ftUx
les guerres civiles,
comme la plupart le pensenl,
mais plutôt l'amitié
d'eus li''ués li'abortl
inl xxTx'/J7it ri^i xpisroxpy.^LZi, pour la ruine île l'aristocralie*
xctl ttpbi x)Xri\oui.
lUpii'.v oi K.âTa>v(
ri uîl/ovra
iaêfitv Tore ^uiv odÇa»
àvOpc^icou 0U7x^).ov
MITipO-J ci JVfl&0\)).0'J
fpovifJOM jusv , oùx £Ùtu;^oû? 5î.
XIV. Où fjiiiv à//à ô K.aïï«|9
Kpâff5-ou xxl Ilo/jiTt/îi'ou,
TtjOO>{;(ô/3 èrrl t/)v ûîtartiav
,
xal àva70;s£uOcl$ }.x^tc/sm;
/*«Tà Ka/TTOu^v^ou BiS/ou
,
x«l xaT:<7Tàî eli riiv ''p//,'' »
fùflyç el^ifspt vd/xou;
puis divises ainsi
mdme l'im contre l'autre.
Mais il arriva à (<alon
qui prédisait souvent
les choses devant arriver
de premlre alors la réputation
d'un homme fâcheux
et tracassier,
et plus lartl d'un conseiller
sage il-cst-vrai , mais non heureux.
XIV. Cependant César
escorté
au milieu de l'amitié
de Crassus cl de Pompée
,
fut conduit au consulat,
et ayant été proclamé avec-éclat
avec Calpuriiius iJibulus,
et étant entré en charge,
aussitôt portait des luis
convenant non à un consul,
iXXx Ttvt Qr,ax.p-/^co Opx7j':'j.-:co , maisà (|uel([ue tribun très-téméraire.
Tivàî ïf./.r,po\)y_ixi •//''p^-i
xal ôtavo^àî
wpè; vJovy;v tcjv no).X6i'j.
Ev oc rf ,9ou>^
TÔv xa/ôjy T« xal àyaOdiv
àvTtxpouTavTWV
,
itpofxTeui t
avxxpayùjv xal ij.xprvpifi.vjOi
w« â/wv iXù.xi)-jQizo
Ht TÔV ofiflOV,
0C|Ox>riij7wv «xïïvov èÇ cc*xyr.r,i
proposant
certains partages de terre
et des disliibulions de blé
pour l'agrément de la multitude.
Mais «ians le sénat
les gens honnêtes et vertueux
s'élant opposés,
CAiar demandant depuis-longtemps
un prétexte
,
ayant crié et protesté
que malgré-lui il était poussé
vers le peuple
,
devant caresser eelui-ci parnéce*«lé
à cause de l'insulencc ut de la dureté
n
4i KAIÏAPOI BI02.
/a).£7ror/]Ti rTJç ^ouX^ç , Trpoç aùrov içcTn^îr^^e * xai 7rcpt<rr/;<T^-
(xevoç £vO£v |x£v Kpascov, evOev Si IIojXTnîtov, ^^jpwTyjTtv el toIç
vdaouç iTTaivoîev. 'E7raiV£Îv ci «potTxovTOJV, rapexaAci fl'/r/Jeiv
Trpoç Toùç lvi(7TacOai |jL£Tà ;i:pÔ)v arsiXoûvTOtç. 'Exeîvoi ô' Gtt-
ic/vouvTO* noaTT-z-ïo; os xai 7:pocr£7r£i7r£v w; (X^i;oito rpôç t^
^l'^r, (i.£Tà TOÎJ çi'^oi»; xai OupEov xoai!^ojv. 'Etti touto) toÙ; (xev
apiaxoxpaxixooç -i^viaaEv, oOx (x;iav tyjç TTEpi aOrôv aïoov»!; oOoe
TV] Trpcx; Tr,v cuyxXriTov eùXa^Eia Trpc'rou^av, d'/Xk jj[.avtxy;v xa'i
fXEipaxico^T) ©ojVYjv àxouaavTaç" ô û£ oyjtxo; fj(i07). Kaîaap û£
[XciÇovoiç £Ti T/jç IToaTrrjiou ôuvatXEw; ETriopatToacvo; (^v yàp
aÙTw 'louXta 0'JY*TTr,p iy(v^\ir^\j.hr^ SEpouïÀiw KaiTriojvi), rauTTjv
£V£Yur,or£ IIo(7.7rrjitp • tTjV oe nou.7r/;ioo to) SEpouïXio) ouxjeiv l^^r^•
c£v, ooo' auTr,v (xvc'yyuov où<7av, à}Ai 4>a'J(7T(o, tw il'j)7,a raiSi,
xaOw{jLoXoYrjU.£vriV. 'OXiyw 5' GcTEpov KaTcap r^Y^Y^'^ KaA-oup-
viav, OuY^TEpa Ileiffwvo;, tov oe IlEÎatova xaTÉ(7Tr,c£v UTraTov
EÎç TO (jleXXov, Ivtauôa l)\ xai ccpoSpa (xapTupojxÉvou KaTWvoç
et sur-le-champ il se rendit à l'assemblée du peuple. Là , ayant à ses
côtés Ciassus et Pompée , il leur demanda à haute voix s'ils approu-
vaient les lois qu'il venait de proposer. Sur leur réponse affirmative,
il les exhorta à le soutenir contre ceux qui,pour les lui faire retirer,
le menaçaient de leurs épées. Ils le lui promirent tous deux ; et
Pompée ajouta qu'il opposerait aux épées l'épée et le bouclier. Celle
parole déplut aux sénateurs et aux nobles,qui la trouvèrent peu
convenable à sa dignité personnelle , aux égards qu'il devait au
sénat , et digne tout au plus d'un jeune homme emporté ; mais elle le
rendit ircs-agréable au peuple. César, qui voulait s'assurer de plus
en plus la puissance de Pompée , lui donna en mariage sa fille Julia,
déjà fiancée à Servilius Cépion , auquel il promit la fille de Pompée,
qui elle-même n'était pas libre , ayant été déjà promise à Faustus,
fils de Sylla. Peu de temps après il épousa Calpurnie , fille de Pison,
et fit désigner celui-ci consul pour l'année suivante. Caton ne cessait
vu: DK CKSAR. 45
I
xal tteptvrriaâ.fievoi
ivOiv /xîv Kpûavo^
,
I
âvOev Oc IIouTCiiVov,
I ripÛT-/i<:VJ
I
eî £Ttatvoï«v Toùj vd/zoui.
I"^a7/.dvTwv Si inxi-JsXv ,
I
Trapsxst/et ^o/iOsXv
itpài Toùî àTtïtioûvrai
- ivivravOxi /jutù ?t^6jv.
Exjîvot ûi ùift'jyvo'Jvzo'
llofjiTf^ioi Si y.at Tr^OïîTCil-iv
y.xl 0\Jpîb-j /JLizà To'j \i'^o\)i
itpbi TÙ. Ii'yyj.
E:rl TOJrw fxkv
Ôviaoe Toù; àpKXTOxpat'.y.oJ;,
àxoûffavTaç ^cjvr.v
du sénat
,
s'élan(,a vers lui :
et ayant mis-autour de lue
(l'un côté Crassus
,
et (le l'aulre l*uinj)ée,
il leur demanda
s'ils approuvaient ses lois.
El eux répélanl les approuver,
il les engageait à les soutenir
contre ceux qui mrnaçaient
de s'y opposer avec l'épëe.
Et ceux-ci prumcltaienl de le faire
et Pompée mémo ajouta
qu'il viendrait apportant
le bouclier aussi avec l'épée
contre les épécs.
Pour cela certes
il chagrina les nobles,
qui avaient entendu cette parole
oùx àÇiav -zY.i atoou? nspi aùrèv non liigne du respect de lui-même
o\)Si izpi7(0D7xv ni ct)tivenal)le
T>î cùiaêîiat Ttpbç rr,v ffûyxÀ/îTOv, à la déférence due au sénat,
iXXêc fjL»viy.r,v xal /x- tpaxtr-jo/]* mais furieuse et de-jcunc-homme :
à Sk Sr,fX0i vî^Qr].
'K.CcXvXp Ôî iTllSpXTT6ff.£-J0i
in fxii^o-^ttii
riii ouvâjUîw^ Uo/xnr,(o\j
( lo'jXlx yùp Ouyâryjp 5cÙT'7i
r,v v/yv/\jr,y.vJY}
2epo\>X).iu KaiTTt'wvt),
ivr/ûvjffs rx\>Tr,v lIouTr^l'aj*
ifT^9t Sk S'J>asiv TW Sîooul/t'w
Ticv no/ATT/; fou,
oyôè ouîav a'JT/;v àviy/'jov
,
àiià xaOw,ao>.07/:/xiv/;y
ayarw , tû Tratot iC j//a.
OXi'/(ii oc u^Tî^ov K.3tîffa^
iqyà-/«TO Ka/Ttoupvi'av
,
Buyaripx Uiiaatvoi
,
*9.Ti'Jrr,7S Si TOV Uîl'ïWVX
mais le peuple en fut charmé.
Or César s'altachant
encore plus fortement
à la puissance de Pompée
(car Julie lillc à lui
était promise
à Servilius Cépion),
fiança celle-ci à I*ompéc :
mais il dit devoir donner à Servilius
hxjille «le Pompée,
n'étant pas elle-même non-promise,
mais ayant été accordée
à Faustus, le (ils de Sylla.
Mais peu après César
épousa Calpurnie,
lille de Pison
,
et institua Pisou
46 KAI2AP0Z BIOZ.
xai poTivTo; odx àvexxov cTvai, "^ôiiioi^ 6ia|xao-rû07rtuo;iivrj; tt,;
^Y^Hi-Ovia;, xai cii y'^^*^'*'^^ ^U âirap/ia; y.ai arpariuLtaTa xai
SuvattEii; àXXr,Xouç àvTeicaYO'/TOJv. '0 |jl£V o'jv cuvap/(»)V -roo
Kaidotpo;;, BîO.o;, êttei xoAowv to-jç vojxou; o'joÎv ^TTipacvtv,
àXXà ttoXXocxk; exivOjveuî (XETa KctTojvo; £7r\ tt,; ^Y^pâ; otTToOa-
veîv, £Y/.X£icatj.evo(; oixoi tov tîjç apyy,; y povov oi£T£>^c£. Il&u.-
TD^ïo; 8È Y'^^H'-^fÇ e^Oùç EVETrXrjffE r/jv aYopiv ^::)aijv, xai cuvettî-
xupou TCO o-/iaw Touç voixouç* Kaiffapi 0£ t);v Ivtoç 'AX-eojv y.at
T');v IxToç ^Ttaffxv K£XTixrjV*,7rpoaOii; To'DwXupixov, ttîTa TaYH"-**
Ttov TSTcapoJv eU TTEVTaETiav. KaTojva fjièv ot»v i-iziyz'pr^çTnoL
TOUTOi; àvTiXsYEiv à:n;Y£v £Îç <j»uXaxr,v 6 Kaîcap, oIoixevo; auTOv
ETrixaXE'cEcOai touc ûr,tJLapyou;' exsivou o' à^wvoy fiaoî^ovro;,
ôpwv ô Kaîcap où (jlo'vov touç xpaTiCTO'j; oy<7:j»opoUv':a; , "x/Xt.
xai xû SrjaoTixov a'.ooî ty)!; KctTtovoç àpET^ç cicottT; xai jAETa
de se récrier, et de prolester en plein sénat contre l'impudence avec
laquelle on prostituait ainsi Tempire par des mariages; et , en trafi-
quant des femmes, on se donnait mutuellement les gouvernemenis
des provinces , les' commandements des armées et les premières
charges de la ré[)ublique. Bibulus, le collègue de Cciar, voyant l'inu-
tilité des oppositions qu'il faisait à ces lois , ayant même souvent
couru le risque, ainsi que Caton , d'être tué sur la place publique,
passa le reste de son consulat renfermé dans sa maison. Pompée
,
aussitôt après son mariage , ayant rempli la place d'hommes armés
,
fil confirmer ces lois par le peuple, et décerner à César, pour cinq
ans , le gouvernement des deux Gaules cisalpine et transalpine , au-
quel on ajouta Tlllyrie, avec quatre légions. Caton ayant voulu s'op-
poser à ces décrets , César le fit arrêter et conduire en prison , dans
la pensée que Ciilon en appellerait aux tribuns j mais il s'y laissa
mener sans rien dire ; et César voyant non-seulement les principaux
citoyens révoltés de cette indignité, mais le peuple lui-même . r-''
VIE DK CESAR. «T
wiraTOv eli fô fx.i))o'i.
EwraOOa orj Kccreavoj
xal ^oûvTOç oùx eîvai àvexrôv,
SiocuxtjrponcxJOfiivni '/àfJ-oii,
yal àvretffa'/dvTWV
otà yuva/cjv ft{ Inxpylxç
: vrpxxeùfj-oira xat ôuvâuîf^.
^ :oio5 fXfJ OjV ,
b dMvip'^ùiv ToO Kocldocpo^,
insi xuyiiuv TOÙç vôfiovç
inipxtvsi) oùûè'j
,
àAià 7ro).).âxi5 ixtv5ûvsus
^erà Kârwvo^
àTToOaveïv cttî t/Jî àyopûi.
consul pour Vannée à-venir.
Alors ccrli's Calun
cl protestant vivement
etcriont/flcAojffn'élrepastolérable,
l'empire
ûlnnl [)roslilué par «les mariages
,
et des ciluycns se poussant
les uns les autres
fiar des femmes aux gouvernemcnla
<'t aux annc'j'set aux ïorccsmilitftires.
Hibuliis donc
,
le collègue do. César,
comme s'opposanl aux lois
il «'avançait à rien,
mais que souvent il courait risque
avec (la ton
de mourir sur la placc-puMique,
SitrOiit rèv xpôvo'i 'zfa àp^rii passa tout le temps de sa charge
s'ctant renferme à la maison.
Mais Pompée s'étant marié
aussitôt remplit d'armes
la j)larc-[Hil:lique,
et il laisail-sanctionncr les lois
par le peuple,
puis décerner à César
UouTc/iïoi Si 7*5/A«Ç
rr,'j àyopx'J
,
XXI (TUvcTTî/û^oo TOÙ5 vôuovt;
ILxhxpi Se
rVjv K£).Ttxy;v (t^v) èvrà; 'A^ttîwv la Gaule c/'en-deçà des Alpes
xal TTiV i/TÔç âiraffav
,
jcpovOeiç rà I/^upcxàv
,
//ira Tfjîâowv TXyfXXTWJ
tii TTÎVTXÎTt'aV.
fi'vj oj-j KxXcxp
«w^yev et; ^u).axy)v
KstTwva ÏTtiytipT^vx'JTX
avTÙi/ttv TOUTOtç,
oiôixtiOi ayrov
t-KixuXiataOxi toù^ Syifjukpyw^'
htivov ce ,3ai5tÇovTOç ày^ivou,
6 Kxïjxp hp&t ^j yudvov
Toùç xpxr'ivroMi iwjfopoûjzui,
«iià xal t6 SijfjLorixbv
et celle d'au-delà loule-cnlicre
,
ayant ajouté l'illyric,
avec quatre légions
pour l'espace-de-cinq-ans.
Cependant César
lit conduire en prison
Caton qui s'était efforcé
de contredire ces toii
,
pansant celui-ci
devoir en-appeler aux tribuns:
mais celui-ci marchant silencieux
César voyant non-seulement
les nobles mécontents,
mais aussi le populaire
48 KAIiAPOr BÏ02.
xaTYi:peic«; é7rô/i.£vcv , «vtÔ; èor/jO/) xpu:j»a twv or^ixap/ojv cvô<
àcpeXiaOai tov KotTOJva. Twv o* aX)ui)v <rjY/-X''jftxô)v ^Atyoi Trav-
TOtTradiv aCiTOj cuvv^eaav eî; ^ouX^.v, oî oï AoiTCoi ou(r/£p'jtvvov':tç
^KTTOOwv y;(7av. EÎttovto? os Kovffiîiou tivoç "côiv (ï^oopa Y^P'^*"
TO)v, w; ':po6o'ja£voi -rà ^'ttÀx xai tou; crTpaTiwrotç où (TJvep/oivTo-
< Ti ouv, E-^v) ô Kaîcap, où xai eu TaÔTa C£^u)}ç olxoup£Î;;» xai
6 KovGioio; £i7r£V «"Oti ue ttoieî y.^ î^oÇîîaOai to '^îipa;' b fap
£Ti XEiTTo'iJLEvot; [i(o; oO ttoXav)!;, oXiyo; wv, OEÏTai Trpovoiaî;. »
AïoyioTOV 81 TWV TOTE TToXiTEua-otTcir; £oo;£v, £v t7) Kaisapoç
'jTraTEia or^jxapyov a'.p£0^vai KXojoiov. 'HpEÔrj ô' £7:1 tt; KiX£-
pcavoç xaTaXucEi ' xai Kaïaap où TrpoxEpov e^yJXOev ez'i T7;v
cTpaTEiav ïj xa~acTa<7ia<7ai Kix£pojva (aet^ KXojoio-j xai ouv-
sx.êaXcIv £X T^ç 'IiaXia;.
XV. ïoiauTa {X£V oOv X^yETai yEVEcôai "COCTrpo twv FaXaTixwv.
'0 5e twv tcoXejjlwv otiç £7:oX£u.y,ce (X£Tà touTa, xai twv CTpa-
respect pour la vertu de Galon , le suivre dans un morne silence , fa
prier sous main un des tribuns d'enlever Caton à ses licteurs. Apres
un tel acte de violence , Ircs-pcu de sénateurs l'accompagncrent au
sénat; la plupart, oQensés de sa conduite, se retirèrent. Considius,
un des plus âgés de ceux qui s'y étaient rendus, lui dit que les séna-
teurs ne s'assemblaient pas, parce qu'ils avaient craint ses armes et
ses soldats : « Pourquoi donc , reprit César, cette même crainte ne
« vous fait-elle pas rester chez vous?»—'» Ma vieillesse, repartit Con-
« sidius, m'empêche d'avoir peur; le peu de vie qui me reste n'exige
« pas tant de précaution. » Mais de tous les actes de son consulat,
aucun ne lui fit plus de tort que d'avoir fait nommer Clodius tribun
du peuple. Cette élection avait pour motif la ruine de Cicéron; et
César ne partit pour son gouvernement qu'après l'avoir brouillé avec
Clodius et l'avoir fait bannir de l'Italie.
XV. Tels furent, dit- on, les actes de sa vie qui précédèrent
son commandement dans les Gaules. Les guerres qu'il fit depuis
,
vu: DE CESAR. 49
y.ul fj.i7Ù x«T/jj?îtaî
,
ècîy;0/j aùrèî y.pdfx
ÙfÛélOxi TÔV K«TWV(X.
IlavraTraTt ôi o/iyot
rûv a>iwv auyx/ïjTtzûv
ot oi JotîTOt OUa;ir«pxiVOVT£î
•/:7av è/Tîooùiv.
K.ovi7(0(ou os
Ttvà; Tùy 9f6Spx yg^c'vrwy
itTTo'vTOi, CJî où cvvipyotvro
yoooûfxs'joi rà ot^Ïu.
/.al T0Ù5 arpxTiojrxi'
« Tf ow , éjî/j é ILuXvap,
/.xl au oùx ot/ou^-rç
^îotwç raCra ;»
Kal ô Kov7(^(os «T:iiv*
« 'On TÔ yi'.pxi
itoteï ju« /jiyj ^oZîliOxt'
b yàp ^ioi Xstnô/JLS-jOi Iti ,
Siv oXiyoÇf oh oslrat
7roi).>55 Tzpo-joixi. »
Tûv oé Tro/tTCu/xxTWV to'tî
tooçsv aiïyjiffTOv
,
K/wôiov tt.ip£OY,-JXi OTifjixpyoj
iv Tj; ûîrxTeta TLxizxpoi.
llpéOr} Sk iîtl TT, xara/J7£t
Ktxi|5wvoâ • xat Kxc;;cp
eux iXf.'j.Oc'j Itzi t/;v ffToaTîiKv
Ttpôzepoi >5 xaraTTxyiaTai
K.(xé|9cjva ^uîric K/woiou
xxl ffuve/SaÀcïv sx t:^^ 'ira/iK^.
X> . ToiauTa ajv oùv /ÉySTi'.t
'/ftVsaOai Ta
W/îO TÛV ra/«Tixûiv.
U oc xpo-^Oi Tiv :ro/£«wv
e<.> â7toÀt/t>j(j« /ijTà TscÛTa,
Vlfi DK CiSÀR.
par révérence pour la verlu de Catun
suivant en-silence
cl avec aballcincnl,
pria lui-nithnc en-secrel
un des trilnins
d'enlever Calon.
Or loul-à-fait j)eu
des autres sénateurs
allaient-avec lui au sénat,
mais le reste indigné
se tenait à-l'écart.
Et Cunsidius
un des trcs-vieux
ayant dit (|u'ils ne s'assemblaient pas
craignant les armes
et les soldats :
« Pourquoi donc, dit César,
loi aussi ne gardcs-tu-pas-la-maison
craignant ces choses? •
Et Considius dit :
« Parce que la vieillesse
fait n)ui ne pas craindre :
car la \ ic cpii iiic reste encore,
étant courte, n'a-pas-besoin
de beaucoup de prévoyance. »
Mais dos mesurns-poliliqucs d'alors
ccUc-ci parut la plus hoiiteizte,
Clodius avoir été élu tribun
dans le consulat de Cesur.
Or il fut élu pour la perte
de Cicéron : et César
ne partit pas j)our son expédition
avant que d'avoir brouillé
Cicéron avec Clodius
et do /'avoir chassé de l'Ilalie.
XV. Telles donc sont dites
avoir été les affaires
avant celles de-Gaule.
Mais ré[)0(jue des guerres
que César guerroya après ces chocs
h
«50 Eàaè^oi moi.
Ttiôiv ai; y,{xep('T<7«T0 tvjv KeATixr,v, ypovo;, otmtp aX).T)v ipyi^»
XaCovTOç aÙTou xoti xaTsaravroç elç Itepav Tivi pt'o'j x«i irpa-
Y|xaTti)v xaivôiv 65ov, ouxecïtiv ^tou twv j^.dtXiaTa TeOau'xacijwvw*
Èçp' f,Y£jJ-ov(a xot\ jXEYiTTwv yt'fo'^ôzo)'^ dtroXeCîrovTa -TTV.su.iTrîii»
xal <7TpaTr,)>aTr,v à7:îo£i;ev auTov ' ccÀa' iiTt 4>a€toui; xoti ixi-
;r(o)va<; x.oil MîteÀXou!; xai Toùç xax' «utov, y^ jxtxplv ejxTrpo^OEv
aOtou ioXXctv xa\ Mapiov, àatpOTc'pouç te AeuxctO.Xo-jç, r, xat
no{X7n;ïov «utov, oO xA£0; uTTOupàviov TjVÔEi [tote] TiavTûta;
TEpl ttoXejjlov àpsx^ç*, TTotpaoaXoi Tiç, ctî Ka((7apo; O^rEpoaAÀouTi
Trpot^Eiç, Tov {jlÈv -/aXEroTriTi tottoiv £v oÎç £roÀ£xy;T£, tov C£
{XEye'OEi y/'V^Ç ''i^TrpoTcXxr.TaTO , tov ce ttÀt/Jei X3t\ [ii'a 7:0)^-
-^ tjLto)v oCk; ivtx'/;G£, tov 0' aTOTrtaiç xai anoriaiç r/Jwv a /.«Ooj-
IxaXiffE^, TOV 0' ETTiciXEta xat TrpaoTTjTi rpbç Toùç àXiffxofj-ô'voui;
,
TOV oï Scopoiç X7i yotptci Trpb^ Toùç cvyTTpaTEuoaEvcj;, Tt'ivTa;
5è TÔi TtXEiGTaç |X£{ji.ay^r,aOai [xayaç xai ttXeiotouç àvT,pr,X£vai
ces expéditions fameuses, dans lesquelles il soumit les Gaules, lui
ouvrirent une roule toute diflérenle, et commencèrent en quelque
sorte pour lui une seconde vie ; c'est dans celte nouvelle car-
rière qu'd se montre à nous aussi grand homme de guerre , aussi
habile capitaine qu'aucun des généraux qui se sont fait le plus
admirer et ont acquis le plus de gloire par leurs cxpluils. Soit
qu'on lui compare les Fabius , les MélcUus , les Scipions , ou les
autres généraux ses contemporains , ou ceux qui ont vécu peu
de temps avant lui , tels que les Sylla , les Marius , les LucuUus
,
et Pompée lui-même, dont la gloire, élevée jusqu'aux cicux, lui
faisait comme une auréole de tous les mérites guerriers , on recon-
; naîtra que les exploits de César le mettent au-dessus de tous ces
grands capitaines. 11 a surpassé l'un par la difïicuUé des lieux où il
a fait la guerre ; l'autre, par l'étendue des pays qu'il a subjugués ;
celui-ci,par le nombre et la force des ennemis qu'il a vaincus ;
celui-là, par la férocité et la pcrlidie des natiuns qu'il a sou-
mises ; l'un,par sa douceur et sa clémence envers les prisonniers
;
un autre ,par les présents et les bienfaits dent il a comblé ses
troupes ; enfin , il a été supérieur à tous par le nombre de batailles
qu'il a livrées , et par la multitude incroyable d'ennemis qu'il a
Vii: DE CJiSAK. 51
iiTtcp aùroû iaCôvTOç
s(Jl).]9y àpx'hv
c'î Ttva iripxv hobv ^io\)
XX l :rpx-//A«Tuv xatvûv ,
:To)îatTTriv xal 7rp'XTr,/.i-:r,-j
y.TtOysi'XOVTti OWK CffTlV OTOO
«ttI r,-/tii.o-JÎX
.*al yjyovOTWV /iîyt'yrwV
îrapaSâ/ot
't>y.€iou; xicl SxtTticavaî
Cl (les e\i)cdilions
par U'sqiullcs il soumit la Gaule,
coninie lui ayant pris
un autre coninmnceraent
et étant et) lié
dans une cci taine autre route de \ic
et d'allain s nouvelles,
montra lui
guerrier ti clief-d'arniées [aucun]
N'étant-iiiIVricur il n'est pas a qui (à
de ceux le plus admirés
pour le Commandement
et ayant été les plus grands
au contraire si quelqu'un
/mi comparait
les Fabius et les Scipions
xat M£Tî).>ou» xal roùj xarà ayràv, elles Mélellus et ceux du temps de lui,
fi fj.t/.fb-j timpovOvj auToO ou un peu avant lui
Sylla et Mari us,
et les deux Lui ullus
,
ou aussi Pompée lui-même,
dont la gloire élevée-jusqu'au-ciel
Uorissuit [alors]
de toute vertu concernant la guerre.
yj /al Uouîr/Iiov xhrà-J
,
7zx-nob'i y.pszlli ntpi :tà).îiJ.o-j ,
A'Kp'x^iii&.xhupoiù-ittpZôuj.ovzi les aclit»ns de César surpassent
TOV jULÎV ;(X>£TCOT>JTl TOTÎWV
r,'J TTjûOfffiXT'^ïaTO ,
TOv 0£ it/ïjOci xal j3ta
XOJ.Sy.iOiV Oλ» £VtX>J7fi,
rov ô£ iroTtiats xal à:riïTt'atj
r^Oiy à xaOw,aâ).tye,
TOV oi è:ri-:ixiia xal TcpxÔTri'i
Ttpbi Toùî aii5/o/iivou5
,
TÔv Si B'Jipoiç xal x^pfît^oç TO'jj fjyjvrpxrt'joixhoo^
,
«âvraç i( T<3 fJLtfia-^tiO-xt
nXtisTXi iiix^i
/7.1 àvrc^îxtvai •n:>£tJTOUi
l'un par la dillicullé des lieux
dans les(piels il lil-la-guerre,
l'autre par l'étendue du pays
qu'il ajuula-par-conquétc à l'empire^
l'un par le nombre et la force
des ennemis ()u'il vainquit;
l'autre parles étrangelés et perfidies
des mœurs qu'il puliça;
l'un par la clémence et la douceur
envers ceux qui étaient pris
,
l'autre par les dons et les faveurs
à ceux faisant-campagne-avec lui,
et tous par le avoir combattu
le plus de combats
et avoir détruit le plu«
52 KAlïAPOi BIOZ.
TÛv dvTiTot/OÉvTOiv. "Ety) yrtçj oùol Stxa TToXtjxr^aaç irtpi FaXa-
T^av, ttoXek; jxiv uTrlp ^xTa/.oc^aç xa-ri xpato; tiÀcv, ?0v7i c'
«y^tipojcctTO Tpiaxdata' [Aup'.â^t oè 7rapaTa;acuvoç xari fAc'poç
Tpiaxooi'aiç, éxaxbv (xèv £v y/p<yi oieipOtipEV, d'/Xoi^ cï -lOTauToti;
£^toYpv;(7cv.
XVI. Eùvoia 0£ xai rpoOuatot CTpaTionôJv a/p/'caTO -rosaoT/;
irpoç auTov, waxe touç i'ipoyj ar,0£v ev Taï; a/j'.at; cTsaTî'i'jttç
§iaçÉpovxaç , àaa/ouç xai àvuTToaTctTOuç cj/EpecOai rpôç ttîv
Seivov uTCÈp TÎjç Kotiaapoç oo;/,?. Oio; r^v toûto aèv 'AxO.ioç, 6;
Iv t9) TTEpi MaaaaXiav vauy.a/ia, vew; —oÀEfxta; ÈmCtÇr/xôjç,
tJiv (jlev OEÇiàv a/rsxoTT/; y.'îpoc (xa/aîpa, tt, o' às'.CTcpa tov
ôupEov oùx à.j>-7,xEV, àXXot TUTTTOJv Eiç Ta 7Tpoc7i»j-a TO\i; ttoXe'xÎoj;
aTrETpE']/; Travtaç, xai tou cxacj-O'jç £7r£xpaT-/;c£ • tovJto ce Kâc-
aïoç ixîuaç, ô; Iv tv^ Trspi Auppa/iov* y-a/r, tov ô:j<OaX;xôv Ixxo-
TTÊiç To;£uiJ.aTi , TOV o' cojjLOv Gcaw xat TOV tXTjpOV £T£pw oiîXrjXa-
{XEvoi;^, Tw os OupEw jî&Xwv ExaTov xal Tpiaxovra TcX-r^Yàç àvaôe-
fait périr. En moins de dix ans que dura sa guerre dans les Gaules,
il prit d'assaul plus de huit ccnls villes, soumit trois cents nations
diliérenles , cl coniballil en plusieurs batailles rangées contre tri>is
millions d'ennemis , dont il tua un million et fit autant de pri-
sonniers.
XVI. D'ailleurs , il savait inspirer à ses soldats une aÛecticn et une
ardeur si vives , que ceux qui , sous d'autres chefs et dans d'autres
guerres , ne dillcraient pas des solilats oi dinaires , devenaient invin-
cibles sous lui et ne trouvaient rien qui jmt résister à l'impétuosii:';
avec laquelle ils se précipitaient dans les jdus grands dangers. Ti I
fat Acilius, qui, dans un combat naval donne prés de Marseille,
s'étant jeté dans un vaisseau ennemi et ayant eu la main droite abat-
tue d'un coup d'cpée, n'abandonna pas son bouclier qu'il tenait de
la main gauche et dont il frappa sans relâche les ennemis au visage,
avec tant de raideur, qu'il les renversa tous et se rendit maître du
vaisseau. Au combat de Djrrachium , Cassios Scéva eut l'œil percé
d'une flèche, l'épaule et la cuisse traversées de deux javelots, et
VIF, DK CESAR. 53
Oùoè '/y.p Tro)«u>Î7aç
iVfi jièv xaxà xpdTo;
t/iipui7Xzo St rpixy.Q9tx tOv/,'
xarà //fpo;
rptaxoTtatç fiMpiiti ,
SiifOstps fiiv ixarbv èv yjp^'j,
ii^'Ii-jpr.ii ûi TOTaÛTa^ â))^:.
XVI. Ex^»;a'aTO oi
cùvoj'a xai TtpoOv/Ji(x
TOTauT*; , WTxe
ToOs 5ta^î|90VTaç /x/;cèv «Técov
iv T«î{ âi/at5 arpxrziaii;
©speïOsît TT^ôî Trâv oîtvèv
a/Aâ;(OU{ /x! àvuTroTTXToy^.
OTbç »;v TOÛTO ,uèv \/.(Xioi ,
àTTizoTT/; juèv [xxy7.lpx
T/JV ytXpV. OiÇtXV,
Ti^ 04 àptarepû
oùx «y^cxe TÔv 6\jpibv ,
ii)à tÛtctwv toÙj Tto/î/Atov;;
cîç rà TpoTWTra
xal lTî/.^âT/î7« TOy axâjpO'Ji"
roOro oè Kx7ïtOâ Sxrjaç,
îç iv ryj jJiXyr, TitpX ^xjppiyir^j
CKxcTïctîTÔv o^fOx^iJ^v ro^fjy.y.ri,
itXr}).XfiivOi et ûîffdi ràv 'J<;/qv
xal iripw tôv /iinpbv
,
àvxô«5«y/iivoî oè Tû Oupfi'Ji
ixaràv xxl T/stâxovra
de ceux rangés-en-bataille-conlr«
Cnrn'aynnt pas incîme gut^rroyé [lui,
<lix ans «lans la Oaule,
il prit (le force
au delà (le huit-cente villes,
et subjugua Irois-cenls nations :
n ayant livré-bataille
en-tliverscs-fois
trois-cenis myria(Jes d'hommes,il en tlétruisil cent dans la nnîlée,
cl en prit autant d'autres.
XVI. Il se servit d'ailI(Mirs
d'une bienveillance et d'iuie ardcu:
de ses soldats pour lui
telle, au point
ceux ne dillérant en rien d'autres
dans les autres expéditions
se porter à tout danger
pour la gloire de (lésar
invincibles et irrcsistdjles.
Tcl-(]uc fut d'un côté Acilius,
qui dans le combat-naval
près de Marseille,
étant monté sur un vaisseau ennemi,
fut tranché d'une épée
à la main droite,
cl de la gauche
ne lâcha point son bouclier,
mais frappant les ennemis
aux visages
les fit-fuir tous,
et resta-maltrc du navire :
d'un autre c(jté Cassius Scéva,
qui dans le combat de Dyrrachium
ayant été frappé à l'œil d'une ll.tlic,
el transpercé d'un javelot à l'épaula
et d'un autre à la cuisse,
et ayant reçu sur son bouclier
cent et trente
coups de traits,
54 KAIiAPOl BIOZ.
îtYfjL^voç, fxaXii Tot;; TroÀejxto'j; wç 7rotpao<uc«wv lotut^v. A*^w
Se TcpoaiovTOiV, toC (liv oltzIxjo^ tov (ofxov t^ {xx^a^par, tov 2i
/caxi Tou TrpocwTTOu 7raTa;aç areTpE'j/ev • «otoç 5t ^uTOi^r, , Twir
otxeitov TcepioyovToiv. 'Ev ci lipiXTavia tcjv 7roXe(jiioov tiç tottov
fXtoS-/) xai fAEaxov CcaTOç IjXTTEaotîtJi Toïç irpwTOtç Ta;iapyaiç
ÊTTiOEfxévwv, crpaxicoTrjÇ , Kaicapoç aoTOÎÎ tt,v [t-i/ry £cj»op<«iv-
Toç, (îxratxevoç eîç [jlecou;, xa\ 7ro)Aà xai TcepiOTrra TOÀtxr^ç à7rr>-
SciçajjLEVOç epya, xoîx; {Jisv Ta;ictpyou; t^ojffs , T(Tjv ^apootpojv
çuyovTtov, auToç Se yaXeTTcoç eri Trasi ciaSaivwv Ippi-^'ev éourov
etç pEuixara TtXixaxojorj , xal {/.o'Xiç àv£U tou GuptOÛ xà uiv
\T^y6u,tvo:;, xi Se fJaSiJ^ojv SiETTî'pace. 0au(Jt.a^ovxwv SE xwv irepi
xov Kaicapa xat (jiexà /apôc; xai xpau'pjç aTxovxojvTojv, a'jxoç
£0 p.aXa xaT7;îpY;ç xai SsSaxpuixsvoç rpoaeTTEce tw Kaiaopi,
ffUYyvwjjLrjV atxouaevo; £~l xw Tcposcôat xov ôupsov. '£v Se Aiêur,
reçut cent trente coups sur son bouclier. Il appela les ennemis
,
comme s'ileùt eurintcniion de se rendre ; et de deux qui s'approchè-
rent, l'un eut l'épaule abattue d'un coup d'épée; l'autre, blessé au
visage, prit la fuite. Cassius, secouru par ses compagnons, eut le bon-
heur de s'échapper. Dans la Grande-Bretagne, les premiers chefs de
cohortes s'étaient engagés dans un fond marécageux et plein d'eau
,
où ils étaient attaqués vivement par les ennemis. Un soldat de César,
sous les yeux mêmes du général , se jetant au milieu des Barbares,
fait des prodiges incroyables de valeur, les oblige de prendre la fuite
et sauve les officiers. Ensuite il passe le marais le dernier, traverse
avec la plus grande peine celle eau bourbeuse, partie à la nage,
partie en marchant, et gagne l'autre rive, mais sans son bouclier.
César, qui ne pouvait trop admirer son courage , court à lui a¥ec
toutes les démonstrations de la joie la plus vive ; mais le soldat , la
tête baissée et les yeux baignés de larmes , tombe aux pieds de César
et lui demande pardon d'être revenu sans son bouclier. En Afrique
VIF. I)i: CESAR. 5cj
i/.âXti rox)^ Tfoy.e/j.ioj^
6i^ Trapxûwo-wv caurd;;.
àvtï'j Si npoviàvTotv ,
TOV W^UOV TOO,
TrarâÇaç ^i tôv
aùrèî Sî SitV'^Orjf
rrôv oly.titji'j •rzsptv/ô-jrwj.
Ev Ci hpSTTUvix
t/z7r«ïOÛ<riv «cç rdnov
JAcjô>; xat fitv-zb'J tSxroi,
ITTpXTlÛTrjÇ ÙlÛfJLi-JOi
y.oil àitoo ttXxfitvoi
e^7« To/firii Tto)/.à
Ka/flra|îOî <]?o/5s3i»roç
n^v fxiyriv «ùroO,
TÛv âxpZ'xpoi-j ^uydvTUv
,
aJTO^ oè oiaSatvwv
;(xi£Tr(ûç ÈttI Trifftv
ippvpvj IxuTOv
etç pe-jaurtx. rsJ fixrûor, ,
X«l 5t£TépaC£ /id/tî
ai<£u ToD Ou(&«oû
rà /xiv v»;;^d/ievoç, rà oè ^^ao ti;wv.
Tûv 5« TTc^l TOy l^xisxpx
BxMflX^Ô-JZOiV Xxl XTZX-JT'j^J-'jiJ
fitzk X'-</554 xal y.px'jyr.i,
xal 5«3azpuuivoç
irpoviiriTC TÛ Rotiffaoc
,
a{roû/xivo« v\jyyvbtfir,v
«7:1 Tû npohOxi tôv Oucîdv.
appelait les ennemis
curnino dcvanl rundre soi.
Mais deux s'uppruchaot
,
il abattit de l'épée
l'épaule de l'un,
et ayant frappé l'autre
au visajje
le niil-cn-fuile :
mais lui-même fut sauvé,
SOS compagnons /'ayant entouré.
El en l>ielaj;n('
les ennemis s'étanl jetés
sur les prcmitTS chofs-de-cohorles
qui s'élaienl enrayés dans un lieu
marécageux et rempli d'eau,
un soldat s'étant précipité
au milieu des ennemis,
ci ayant montré
des actes d'audace nombreux
cl remanjuablcs,
César voyant
le combat de lui
,
sauva d'une part
les chcfs-de-cohortcs
,
les barbares ayant fui
,
et lui-même s'avançanl
avec-peine après tous les autre»
jeta soi
dans des courants bourbeux
,
et traversa péniblement
sans son bouclier
tanlùt na^'eant, tantôt marchant.
Et ceux autour de César
/'ailmiranl et venanhà-*a-rcncontre
avec joie et clameurs,
lui bien fort abattu
et pleurant
toml).i-au\-pieds de César,
demandant pardon
pour le avoir abandonne soDboucIici.
56 KAIÏAPOl BIOZ.
vauv f/ovT£ç 01 TTEpi XxiTci'ojva Kai^apoç, £v r^ Tpav-o; ITetport
iTrérXei xatAtaç otTrooeoeiYuevoç, xou; jxÈv àXXvjç ^TTOto^ivTo /t{av,
Tw ôl Ta|i.ia ôiSovai t>,v <7(or/;piav Ê^acatv. '0 S*, eIttwv ^ti toI»ç
Kaiaapoç crpaTitora; où Àaix^oîvEiv, àÀXi oioovai c(i>r/;pi5ty
eOoç I<jt\v; lauTÔv TÔi çi'^ei TcaToc;:?? àv£Î)>£.
XVII. Ti 5s Toiaura Xr'aa-ra xot'. xi; ^iXoriaïaç a-jToç dve-
OpE'l^e xai xaT£GX.£uac£ Kaïcap, TrpôJTOV {xîv Toi /api^E^Oai y.ai
Ttaav dcp£tû(o<;, ivceixvuaEvoç ^Ti tov ttXoutov o'jx eÎç Tp'j5-/;v
loiav oùo£ Tiva; v;ou7raO£iaç Ix tiov 7roX£u.o)v àOpoi^Ei, xoivct o'
àOXa Ty;ç dvopaYOtOtaç rap' auTw çuXaccotxEva àTrpxEiTar xai
fX£T£aTiv £X£ivw Tou ttXguteÎv 5<7a Toîç (£;ioi<; Twv <rrpaTii.)To)v
oiooxriv • £7r£iTa tîo TrdvTa jxiv xivSuvov £x6t)v ostiTTa^ôa». , ttûo;
U7)5£va Ôà Twv TTOvojv aTrayop^'^Eiv- Tb (aev ouv tpiXoxivcuvov oùx
lOaujxaJ^ov auTOu oik x'/jv oiXoxijxiav * i^ Oc xwv ttovwv u7ro|jt.ovr,
,
Scipion s'était emparé d'un vaisseau de César, monté par Granius
Pétron, qui venait d'élre nommé questeur. Scipion fit massacrer tout
l'équipage, et dit au questeur qu'il lui donnait la vie. Granius répon-
dit que les soldats de César étaient accoutumés à donner la vie aux
autres , non pas à la recevoir. En disant ces mots , il tira son épée et
se tua.
XVII. Cette ardeur et cette émulation pour la gloire étaient produites
et nourries en eux par les récompenses et les honneurs que César leur
prodiguait; par la preuve qu'il leur donnait qu'au lieu de faire servir
à son luxe et à ses plaisirs les richesses qu'il amassait dans ces guer-
res , il les mettait en dépôt chez lui pour être le prix de la valeur,
également destiné à tous ceux qui le mériteraient; et qu'il ne se
croyait riche qu'autant qu'il pouvait récompenser la bonne conduite
de ses soldats. D'ailleurs , il s'exposait volontiers à tous les périls et
ne se refusait à aucun des travaux de la guerre. Ce mépris du dan-
ger n'étonnait point ses soldats,qui connaissaient son amour pour la
gloire ; mais ils étaient surpris de sa patience dans les travaux, qu'il»
I», rtry.
VIE DE CESAR. 57
El» Si Atêârj ol Txepl Sxitti'cjvx
i^ovre^ vsiûv Kxhvpoi,
hf,
jTfiTrlet Vpivioi Ilir^wv
à.Koàtctt'jfih'ii mfxlv-i
,
ino'.o'jvro /x£v /stav rob^ y/zov,-,
StOÔvUt Tr,-J TOiTTiploiV.
ôj, «tTTwv oTt éOoç «ttI
T0Ù5 »T/5aTto5raç Ka(7Z/90{
où ix/zCâvîtv
,
«Hâ ctodvat jojTïjp^av
,
ïcary.çxî «auràv rw Çtfct
XVII. KaXactp Sk àvlOpels
rà TOtaOra iïj/xara
xal Tt^txâv à^st^dJ;
,
èv5etxvû^ar/oç
^Tt oùx àQpol^et ràv îrioOrov
ix TCÔV TToii^uwy
tli ioîuj zpu^i\'j
oùci ruxç /lOMTtxd&iai
,
aOXx 0£ /.oi'jx
Xï^i à-jopxyxOixi
«TtO/.StZXt yuÀajT9/A!VX
Ttapù x-JTfZ'
xal 07a ôt'owTt
roî^ àÇt'ot^ Tûv jTpaTtwTây
,uSTî(jriv î/ît'v'jj Toy îr/ourîïy'
CTrsiTx Tû /jtèv ù'shrx'jOxi i/.wi
TtetVTa xlvSu'JOv,
àinx'/ops'jsvj Si
itpb^ lJir,Sijx Tûy Tcdvwv.
Oùx iOx-j/xx^oj fiïv luv
TÔ ^().ox(youvov
Six Tcv ^cioTC/Aïav*
ifl ai ûîro/zovr)
Kt en Libye ceux autour de Scipior»
ayant /»;i,ï un vaisseau de César,
dans lequel naviguait Granius Pélron
nciinnié questeur,
traitaient romme proie les autres,
mais disaient au questeur
///j donner la vie-sauve.
Mais lui , ayant dit que CDutunie est
les soldats de César
ne pas recevoir,
mais donner la vie-sauve,
ayant frappé soi de l'épée
il se tua.
XVII. Or César entretint
et prépara lui-même
de tels courages
et de lellfs rivaiilés-de-gloire,
tl'abord par le faire-des-largesses
et honorer libéralement,
montrant
qu'il n'amasse pas la richesse
des guerres
pour ses propres délices
ni pour quelques voluptés,
mais que des prix communs
du courage
sont mis-en-réserve
auprrs de lui :
et que ce qu'il donne
aux dignes d'entre les soldats
fait-partie pour lui du s'enrichir :
ensuite par le s'exposer volontiers
à tout danger,
et ue se décourager
devant aucune des fatigues.
Les soldats n'admiraient pas cerl •<
cet amour-du-ilnnger
à cause de son ardeur-pour-la-gloin- ;
mais sa forcc-à-supporler
les fatigues
,
5f RA12AP0I BIOI.
T£v, ^Tt xai t:?)v i';iv ojv lay vo; , xai Tr,v adipxa Xeuxoç xal inza-
Xo;, xa\ TTEpc Ti^/V xesaXyjv voa(oor,ç , xal toîç lriAr,Tmxot;
Evoyo;, £v KopSuCr) Trpwtov aoTw toÎÎ raOouç, w; ^EyETai , tou-
tou TTpOaTTECOVTOÇ, OU (XaÀot/.iaÇ ^TTOir^TOtTO T/jV à^p«J7Tiav TTpO-
^ cpaacv, àÀÀot OtpaTEiav Tr,; àppworia; r/,v crpoTEiav, Taîç àT£u-
f Toiç ôSoiTTopiaiç xai Tat; EÔTEXc'ffi oiaiTatç xai tw 0*jpay/.£Ïv
jÈvSEXîywç xai TaXaiirùjpEÎv à7ro|jt.ayou.cvo; to) —ocOei , xai to
cwpa ypoupwv ouffaXwTOv. 'LxoifxÎTO (aev y^ "'''''Ç ttÀeittouç
^-jj.- Cttvoûç Iv oy^-ï^aaaiv yj çopsioiç, elç 7rpa;iv ttjv dvaTrajct/ xaTor-
tiÔe'jxevo;, Cy/zlzo tï jj.£Ô' r,|/.£pav IttI toc ^povipia xai t^; ttoXeu
xa'i Touç yapaxaç, Évoç auTw auYy.aOrjUEVou Traioô; tÔjv λ~q-
Ypa'>p£cv 6f{j[.a oiojxovto; eIOitulevojv, évoç o' e^ottic^ev £:pc(7TrjXOTo;
CTpaTlOJTOU ^Î'^OÇ EyOVTOÇ. S'JVTOVOJÇ o' r,).a'JV£V OUtOJÇ, OJ-TTE TT,V
7rp(0TY]v £;ooov àuo 'PtoixTjÇ TroiYiaatjLEvo;, oY^oalo!; ettI tov Po-
^ trouvaient supérieure à ses forces ; car il avait la peau blanche et
délicate , était frélc de corps et sujet à de fréquents mau\ de t(!'tc et à
des attaques d'cpilepsie , dont il avait senti les premiers accès à Cor-
doue. Mais, loin de se faire de la faiblesse de son tempérament un
prétexte pour vivre dans la mollesse , il cherchait dans les exercices
di la guerre un remède à ses maladies j il les combattait par des
marches forcées,par un régime frugal
,par l'habitude de coucher
en plein air et d'endurcir ainsi son corps à toutes sortes de fatigues.
Il prenait presque toujours son sommeil dans un chariut ou dans une
litière pour faire servir son repos même à quelque fin utile. Le jour,
1 visitait les forteresses, les villes et les camps; et il avait toujours
A à côté de lui un secrétaire pour écrire sous sa dictée en voyageant
,
et derrière, un soldat qui portait son épée. Avec cela , il faisait une
si grande diligence,que, la première fois qu'il sortit de Rome, il se
rendit en huit jours sur les bords du Rhône. 11 eut, des sa première
VIE Di: CKS^AR. 59
ôo/.o\)m<i l'/yv.orspsX^ lui paraissant élre-forme
itst/îà rr.v ôùvy/Aiv tou a'Jtfxxroi
,
au-delà de la force de son corp»,
èr:TT/r;rriv, Sri ûiV /tî drcunccrlail,parce (jue élaiU
Ivyyb^ r^.'j iXit tet maij;re' «le compicxion
,
/.ai )w£uxo;xatàTi(x>.C(;xT;v<rïf,xa, et blanc cl dOlicat de chair,
/.OLÏ yoTjjô/;^ -xirÀ t/;v xîya)/;v
,
et maladif de lêlc,
A9Ï îvoxot; roli i-xiAr,TtTtKoîi
,
et sujet aux acci(/t7if* épileptiquos
,
TOJTOu T9Û TrâÛtfyç celle alleclion-là
7r^co7T:î79vTo,- xùrùi , w; yt/fry.i
,
élanl snr\onueàlui,conimeilcst dit,
irp^Jjra-j èv Ko/sôvô»?, pour-la-[M-enjicre-fois àCordoue,
oùx £7ro£ir;jxT0 Tr,v àppuazix-j il ne lit pas celle indisposiliuii
à)Aà n^» arpxTsixv
Bioxnîixv Tr,i àppcMizlocçt
à-::oixxyôfX£JOi tw TrxOct
XXl TW Ou/5XU/£tV èvO£/4;/(ÎJ;
xat TaiatTTwpîTv,
xal fpoopôtv 70 aôjfix
S\J7X).U70-J.
Ejcot/xàtTO /xiv yc
TOÙÇ Ttift'ffTOU^ UTTVOUÇ
Iv 3;(»{/zafftv 17 ffopdoii ,
xaTaTi0i,u«voi ti^v àvaTtau^iv
i/erTO ôè //«ri ritiipoc*
un prélexle de mollesse,
mais la guerre
une cure de son indisposilion,
combalt.inl la maladie
par les courses infatigables
Cl les réginjes st)bros
elle c<)U(lier-à-r;>ir continuellement
cl le prcndre-de-la-peine
,
et gardant son corps
dillicile-à-surprendrc.
Il dormait certes
la plupart de ses sommeils
dans des chariols ou des litières,
mettant le repos
en action
et il se faisait voiturer de jour
vers les forteresses
xal ràç tto/ciî y.xX tojî yipxyixiy et les villes et les relranchemenls,
witoy^iyîiv
ijXX ^l'jJXOVTOi
ffU7xa9v;/x£vou aùrû
,
JyïTr>;/dTo; c^ÔTTCffOcv
H^scuvc ^i oûru eruvrôvoiç
,
un esclave de ceux accoulunu's
à ccrire-sou$-5a-dicléc
pendant qu'il pressait sa marche
élanl assis-avcc lui
,
et un soldai
se tenant par-derrière
ayant une cpéc.
Et il allait si vile,
au point ayant fait
rrr» itp'JtzT.v i^ooov àTxo 'Pm/xti^ , sa première sorlie de Rome
,
hlOtXv i-/Soxloi d'être arrivé le-huitième-jour
60 KAIZAP02 BI02.
ootvôv AOelv. To (xlv oov Îuttcueiv ix raioôç -^v ainôi ^ai\r*•
1161TT0 Y^P cl; TOUTT^ao) T^tç yeîpa; dt7TaY0)v, xai t<j> vojtcj) iripi
ttX^xwv, (Jvi xpotTo; IXauvciv tov ÎTrrov. *Ev Ixtivr; ci tt) arp?.-
T£ia 7rpoa£^T^axy,(y£v tTTTraÇojxEvoç xi; ^TctCToXiç OraYopeueiv xai
oufflv 6u.ou Ypa^O'Jffiv i;apx£Îv, wç ô' "OTTTrioç ^r.ci, xai -Xeio'71.
AeYETai ùï xa\ xb 5iàyP*^'!^*'^*'^^
'^'^'^ oiXoiç ÔjxiXeîv Kai^apa
-rrpwxov u.r|-/av7^aaaOai , t7;v xaxi Trpoaojrov £vt£o;iv U7:£p xwv
ETTEiYOvxwv xou xatpou O'.a T£ 7rXr/Joç àcyoXiwv xa\ xr; 7:o).eo)ç
xo (jle'ye^Ôo; u.^ TCEpiuLEVovxoç. Tîjç ôi TTEpi x^,v oiaixav £'!»/.OAtaÇ
xaxEÎvo TTOtoîîvxai ff-/;u.£Îov, ^i, xou oeittvi^ovxoç aoxov Iv Meoio-
Xavw ^£Vou , OùaXEpiou Aeovxoç , TrapaOsvxo; àcrapavov, y.i\
txupov avx' eXaiou xaxa/Eavxoç, aùxoç [jl^v àcpEXwç e^xys, xoï;;
ôi cpiXoiç oucyepaivouîiv £7r£7:Xr;;£v* «"HpxEi Y^p> £9^1» '^I-*-^»
/prjffôat xoTç (XTrapEcxouciv ô os xvjv xoiauxYjV (XYpoixiav £;£-
jeunesse , une grande habitude du cheval, et il acquit la facilité de
courir à toute bride , les mains croisées derrière le dos. Dans la
guerre des Gaules, il s'accoutuma à dicter des lettres étant à cheval,
et à occuper deux secrétaires à la fois, ou même un plus grand
nombre, suivant Oppius. 11 fut, dit-on, le premier qui introduisit
à Rome l'usage de communiquer par lettres avec ses amis , lorsque
les circonstances ne permettaient pas de s'aboucher avec eux pour
affaires pressées , soit à cause d'occupations nombreuses , ou do
l'étendue de la ville. On cite un trait remarquable de sa simpli-
cité dans sa manière de vivre. Valérius Léo, son hôte à Milan,
lui donnant un jour à souper, fit servir un plat d'asperges que
l'on avait assaisonnées avec de l'huile de senteur, au lieu d'huile
d'olive. 11 en mangea sans avoir l'air de s'en apercevoir j et ses amis
s'en étant plaints , il leur en fit des reproches. « Ne devait-il pas vous
« suffire, leur dit-il, de n'en pas manger, si vous ne les trouviez pas
bonnes? Relever ce défaut de savoir vivre, c'est ne pas savoir
VIE DE CESAR. Gl
ittl rb'J 'Pooavdv.
^v pocdiov auTw èx Tratôd^'
i/aûy«(v TÔv Ïttttov àvà Apûroi
vers le Rhône.
Or le allcr-à-chcval
Ctail facile à lui de|>uis lui enfant :
car il s'clail accoutumé
à pousser son cheval avec force
àTtâywy ràç x^^P^i *'» *o ùtti^w, ramenant les main« en arrière,
xai izspi-nÀUOiv tû vwtw.
Ev èx<(vyi oi T!^ sTpctTsia
lt/507£Ç>5a'x/!<7«v tTTTraÇd/xevo;
\iTtx'jopt\)Uv TSC5 ÎTrtffToAà;
ypâfQ\t7iv b/xQjf
xal irAetoo't de,
AiytTcti Si xal JLochapv.
np&TQV yix>7;(av>jJKffO«t
TO ô/xtieiv ûtà ypafxy.xTbiv
Toli yi'ioiî,
Ti^y évT«uÇiv xarà wpojwrtsv
UTtèp TCiv tTtJf/dvTCUV
Xxl TO fJii'/iOoi Tr,i Ttd/SW'î.
IIo(oDyTat Si xai sxsïyo arjfieïov
T»5î eùxoiiaî TTS^l Sixirv.-j,
on, Oùa/sptou AioyTOî,
TOÛ Çivou û£iTryi$oyT05 aùrov
iv Mio to/âvu
,
nxpxOi-JTOi ctTjiipxyov
,
xal xaTa;^éxyTOi
/lû^oy
àvTt c).xcou
,
auras /*(''' e^ayrv ècj?s).cii$,
TOtî Ç>l/Otî SiJ7^tpx{yO\)7U'
m 'U/3xct yxp , ty»j
,
TÔ u/î yr,r,70xi
T«î« jtTtaacTxouaiv*
6 Jè t^(>t/;^'jiiy
et /t'jf enla(,'ant sur son dos.
Mais dans celte expédition-là
il s'c\cr(,a-en-oulre étant-à-cheval
à dicter ses lettres
et à suflire à deux personnes
écrivant ensemble,
et même à un-plus-grand-nombre,
comme Oppius le dit.
El il csl dit aussi ('ésar
le premier avoir imaginé
le converser par lettres
avec ses amis,
la circonstance ne souffrant j)as
la rencontre /ace à face
pour les choses pressantes
et à cause du nombre
de ses occupations
et de l'étendue de la ville.
On donne encore cette preuve-ci
de sa facilité de régime,
que , Valcrius Léo,
l'hùlc qui donnait-à-SGuper à lui
à Milan
,
ayant servi des asperges
,
et ayant versé
de rhuile-dc-scnleur
au lieu d'huilo-d'-olive,
lui-même en mangea simplement,
et réprimanda
ses amis qui s't'H offensaient :
» Certes il suffisait , dit-il
,
de ne pas user
des choses vous déplaisant :
l'iais celui faisanl-remarquor
Wà KAIIAP02 blOZ.
X^Y/ov, aÙTOç ^(TTiv «Ypoixoç. « 'Kv ooo) oé -norzi oweAsOttc Otnè
/^eifAwvoç eU {itauXiv fltvOpojiroo revrjoi; , wç vjîèv et»pt -tt/^o»
olxrjaaTo; évôç yXioy po)ç £va ^ÉçaaOai ouvojxtvou , rpoç Toù;
çiXouç éIttwv, ojç twv fxèv £VTi}Aojv 7rapa/o)ir,Téov £ir, toI; xp«-
TtaroK;, tojv o avay^atoiv xoî; acOevEaTaTOiç, OTrrnov £XEAev-
(T£v avaiTaûyaaOai' atri oà twv àX/^wv aoToç èv tw TpoiTTtY«w
Trjç Oupaç eV.aOeuîev.
XVIII. '/\XXàt Y^p ^ JJtÊv TupwToç a'jTÔ) TWV KeXtixwv 7ro>i-
fxojv Tirpoç LXSyjTTioui; auvéarr) xa'i Ti*pjpivoù(;*, ot Taç aîrrwv
ooiô£xa ttoXeiç xai xtoaotc; TETpaxo^iac; luTrpr.'javTE!; , £/(.jp''Aiv
7rpoa-o> ûii T^ç OtcÔ 'Poj|j.aiO'jç TaXaTiaç, wîTTcp TTotXai K(|x6poi
xal rfiUTOvsç, ouT£ ToXu.av £X£ivtiJV 07roC££GT£poi ooxoûvte; £tvai,
xat 7rAr,0o^ 6(AaAwç Toiâxovxa ixàv al Traçai (xupiâo£; ovt£ç,
Eixoai al iJLÇiypiityai ixtaç oioucai. ToaT<i>v TiYuptWjç uiv owx
auToç, aXXà Aaéiyjvoç, tteu^Oeiç utt' aCiToù, 7T£p'i tÔv 'Apapa
TTOTatxov cnjV£Tpi'j'îv. 'EXÇrjTiojv û' auTO), Tipoç Tiva tto/.iv :^iAr,v
« vivre soi-même. «Surpris, dans un de ses voyages, par nn orage
violent, il fut obligé de chercher une retraite dans la chaumière d'un
pauvre homme , où il ne se trouva qu'une petite chambre, à peine
sullisanie pour une seule personne. « Il faut, dit-il a ses amis, céder
« aux grands les lieux les plus honorables ; mais les plus nécessaires,
« il faut les laisser aux plus malades. » Il fit coucher Oppius dans la
chambre, parce qu'il était incommodé, et il passa la nuit avec ses
autres amis sous l'avant-toit de la porte.
XVIII. Les Helvétiens et les Tigurins furent les premiers peu-
ples de la Gaule qu'il combattit. Apres avoir eux-mêmes brûlé leurs
douze villes et quatre cents villages de leur dépendance , ils s'avan-
çaient pour traverser la partie des Gaules qui était soumise aux Ro-
mains, comme autrefois les Cimbres et les Teutons, à qui ils n'étaient
inférieurs ni par leur audace ni par leur multitude; on en portait le
nombre à trois cent mille, dont cent quatre-vingt-dix raille étaient
en âge de servir, il ne marcha pas en personne contre les Tigurins;
ce fut Labiénus , un de ses lieutenants,qui les défit et les tailla en
pièces sur les bords de l'Arar. 11 conduisait lui-même son corps d'ar-
Vll^ DE CESAR. 63
JjtIv ctjzbi û-/pouoi. »•
Ev Ôfî'JJ Oi TZOTS
tiç tTtauAtv àjOpûinoM tt^j/to;,
r>>{ su<c£y oùôèv Tz'kéov
«vèç otxr;/ji«TO; o\j/ctfiito\i
dîiÇauOat yXi^xpui îva,
«tîrwv TT/îOç T0Ù5 y^iouç,
w; î'ï; 'i^y.py.y(i}priTéov
Tcôv os àvayxaiuv
To"$ x-yOrjirTÔLTOii
,
auras Ji /zerà TÛv â)-Xwv
îxâOfuoev
îv TciJ TTponztyidf rr,i Qjpxi.
XVllI.'Aiià yà/5 b fxh TipCizo^
Trpàç E/SïjTTtoui xat Tf/'jotvov;,
xal TCTpx/.ozixi y.'riv.^ ix.\j-:'Jyj,
iy/J)pO\JV TTjîCTW
ôtà ra).aTt:<i T/;; Jrrô r-.iv- '•/^--,
Stnrttp TriJat
YiifxZpoi /.xl TîJTOvi^,
ÛltOOîiTTîpOl £/îtVWV TÔlfJ.V.J ,
aljusv TtxTxi rptx/.ovry. 'AVptv.'!:^,
xl ci fjLxyôyvjxi
Jt/OTt oîoyyat /xtâ^.
TovTûJv /tev , oùx aJT^î
,
à).ià AaSiyjvôj,
Tîjut^Oflî !»7t6 awToy,
nepi TOv itora^uÀv '\papv..
E/S»;r7tsjv ôè èntOj/i.ivwv
une lolle incivilité,
ost.lui-ni(îiuc incivil. »•
Kl fin route une-fois
ayant ûié poussé par un orage
<lans la cabani; d'un homme pauvre,
comme il ne trouva rien de plus
qu'une seule chambre pouvant
recevoir à peine une seule personne
,
ayant dit à ses îimis,
(pie il (allait céder [sanls,]
les /;/«trs d'honneur auv plus puts-
mais les nécessaires
aux plus malades
,
il ordonna Oppius s y reposer :
mais lui-même avec les autres
il dormit
sous l'avant-toit de la porte.
XVIll. Cependant la première
des j^uerrcs de-Gaule
eut-lieu à lui
contre les Ilelvéliens et les Tigurins,
les(jue!s ayant incendié
les liouzc villes
et tes quatre-cents villages d'eux ,
s en allaient en-avant [mains,
à travers la Gaule soumise aux Uo-
commc autrefois
les Citiibies et les Teutons,
ne paraissant pas être
inférieurs à ceux-là en audace,
et étant également quant aunombucn-tAul trente myriades,
et celles qui combattaient
vingt myriades man(]iiant d'une.
De ceux-ci , non lui-même
,
mais Labiénus
,
envoyé par lui
,
écrasa les Tigurins
vers la rivière d'Arar.
Mais les ilclvétieoji s'clant jetés
(A KAIIAPOX DIOZ.
dfyovTi t:?)v orpatiiv, xaO' ooôv àTrpoaooy.rjo)^ 2irtOe{xtva»v, ^Od[-
caç iirl yo)p(ov xapTepôv y.axe^puYe* xàxeî auvaY*Y**^^ *^*^ irapi
Tot^a; T^^v 5uva(xiv, w; ittito; aÔTÔi irpoo-^yOrj' «Toutcj) (itv.
^^r], viXTq<ja< ypr^<70|/,at Trpoç tyjv cioj;iv, vûv 5' to){X£v £7:1 toùç
7roX£u.iou; • « xai TreJ^ô; opa-z-^aç evtCaXc. Xpovw ce xat ya/^TrôJ;
u)(Ta(JL£voç TO (/.dt/ijxov, TTEpi Taï; àaa;aiç xat tw /otpaxi tov
ttXeÎctov eG/£ TTc'vov, O'jx ajTojv U.OVOJV G^i7Taijt.evo)v exil xa'i
f^.ayouLevojv, oXXà xat TraïOEç aùxwv xa'i ^uvaixeç àu.uvou.£vai
uL£/pi OavaTOu cruyxaTExoTT/jaav, wcte r/;v (xayr,v jxoXi; Et; a£7a;
vuxTaç TEXEUT^aai. Ka/oj ci Tto Tr,ç vi'xr,; ^pY^o xpEÎTTOv
ETTEÔriXE, TO ffuvoixiaat Tûoç oia^uYOVTa; Ix v7,ç {xa/r,? xwv TTcp'ov-
Twv* ^apCàpiov, xat xaxavavxa^ai xy;v yojpav àvaXaCeiv r// à:T£-
XiTïOv, xa\ xàç TcoXEtç a; SiÉ'^Ottpav, ovxaç u7T£p cÉxa ixupiàoa!;.
'Eupa^E ùï xouxo OcOiwç u.r, xr,v '/wpav £pr,u.ov 'fv/(ju.vrry c-
TEpixavoi ôtaSavxsç xaxac^/toci.
mce dans une ville alliée , lorsque les Helvéliens tombèrent sur lui
,
sans qu'il s'y atlcndll. Il fut oblige de gagner un lieu fort d'asbieiu-
,
où il rassembla ses troupes et Ir.s mil en bataille. Lorsqu'on lui arucua
le cheval qu'il devait monter: « Je m'en servirai, dit-il, aprcs la
« victoire , alin de poursuivre les ennemis ; maintenant marchons à
« eux; » cl il alla les charger à pied. Il lui en coûta beaucoup de
temps et de peine pour enfoncer leurs bataillons ; et, après les avoir
rais en déroule , il eut encore un plus grand combat a soutenir pom*
forcer leur camp : outre qu'ils y avaient fait, avec leurs chariots , un
fort retranchement et que ceu\ qu'il avait rompus s'y étaient ralliés,
leurs enfants et leurs femmes s'y défendirent avec le dernier achar-
nement; ils se firent tous tailler en pièces , et le combat finit à peine
au milieu de la nuit. Il ajouta à l'éclat de celte victoire un succès
plus glorieux encore : ce fui de réunir tous les Barbares qui avaient
échappé au carnage, de les faire retourner dars le pays qu'ils avaient
abandonné, pour réiablir les villes qu'ils avaient brûlées : ils élaieni
plus de cent mille. Son motif était d'empêcher que les Germains,
voyant ce pays désert , ne passassent le Rhin pour s'y établir
Viii DE CESAK. 65
aùx(j> dcYûvxi TYjv orpaxiàv
npôi Tiva TrdAtv y^i/jv
,
fOxtjoci xaTiyu7<v
èni •/^ùipîov xa^Tjpdv*
xat £x«î TUva'/ayùv
xal -rrapxTâÇaç Ti^v Sdvx/JLVJ
,
ûjj Îttkoî -KponôxO*) «ÙtùV
« Nixïjjaç ymiy , «yiij,
Xp^lOfiXl toûtw
vOv Û( '(tifltV
xal ip/xi^<rxi ttsÇo^ èvtox/â.
Xpdvcj èi xat j^a/ïTrcô^
wffâ/iîvoî TÔ /jiû.-/^iixo-j
,
^7X• TÔV 1T/«ïffT0V TtOVOl'
par le chemin ù-l'impiovisie
sur lui qui cunduisuil Sun armée
vers quel(|ue ville amie,
ies ayanl prévenus il be réfugia
dans un lieu furt :
et là ayant rassemblé
et ayant rani;é^en-bataillc sa troupe,
comme un cheval fut amené à lui :
« Ayant vaincu, dil-il,
je me servirai de celui-ci
pour la poursuite
,
luais maintenant allons
aux ennemis ;»
et s'élantclancéà-pied il /w chargea.
Or avec du temps et péniblement
ayanl enfoncé ce-qui-comballait
,
il eut le plus de peine
TTïpl xaïçâ/iâÇaiî /.sùtû yû.pu/.i. , vers les chariots et le rclranchemenl,
oltx vfitjxafiivbiv aùrdiv ixovuv les hommes ne résistant pas eux seuls
et combattant là
,
mais encore les enfants d'eux
et les fennncs se défondant
jusqu'à la mort
furent laillés-on-piéces
,
XK( /Ase^o/Acvbty excï,
à^>à xai Kx'iQti «UTCïJv
xat 7uvat/£i a,auvo/ji£vai
wîTf rrjv fix-/_T^v TtÀfiUT^aat /x6)i.i au point le combat avoir fini à-peino
c({ /AC9a$ vuxraî.
Toi os xsùcô ïpv^ '^'*ii vi/./;^
i7rCÛ>îXC X^fÏTTOV ,
TOÙç TÔiv ^xpQxpuv nepiô-JTUJ
ClXf\)y6vTXÇ èx 7r,i /JLXX'fii ,
xal xaravayxâjai
àvoiaêeîv ti^v x^pxv
riv ànOinov ,
/cti xài itdAetçàî StéfOnpx-j
,
o-^TXi ùnip otxa /xupiscôa^.
hTljOaçC Ot TOUTO
àcôlùi fJLi) ol r€p/j.X)iol
tiiaêâvT<> xaTâff;(ajji
T^» X^jpxv '/ivOfiÀvrtV ipïifjiov.
Yl£ Uik CisAR,
au miUeu de la nuit.
Mais au beau fait de la victoire
il en ajouta un meilleur,
le réunir-en-corps-de-peuple
ceux des barbares survivant
qui avaient échappé au combat
,
et les contraindre
à reprendre le pays
qu'ils avaient quitté,
et les villes qu'ils avaient détruites,
tous étant au-delà de dix myriades.
Or il ht cela
craignant que les Germains
ayant traversé /l'occupassent
le pays devenu désert.
66 KAUApoz moi,
XIX. Aiuxep'^v 0£ TCpb; Tepuavou; ovTiKpu^ 6icip êukrvM
f/roXÉfxriTE, xaiTOi tov ^affiXta irpoTcpov aÙTwv, *Apio€urrov , £v
'Pôi[i.Yi <ju(jt.|jLayov TTîTrof/juivo;* àÀX' r,(7av d^opT|Xûi xoi; trtciij-
xooiç auTOu yei^ovEç, xa\ xotipotî Trapaoovxoç, oux 5v looxovv 2'jr\
toi; Tcapouffiv <xTp£u.T^a£iv, aXX* iTTiVEur^c^cûai xat xa(»fc^iv t^
I^otXaTiav. 'Opwv ûè touç r,Y£jxova; aTrootiAicôvraç, xat aa).i(rrat
0701 Twv èTTt'^avwv xai viwv aùtôi çuvE;r,AOov, u>< or/; Tpu^
/pY)COjjt.£voi xat ^pr,aaTi(7aw ty; (jL£-:à Kai^apoç crpaTEia , Tuva-
yaywv etç ixxXr,(iiav, IxiXeuaEV aTTievai xal [ay) xivcuveuetv Trapà
yvojjjirjV , ouTOJç àvdtvopwç xai (xaXaxw; l/ovta;* auTOç 5*£3nr, to
SExaiov Tayixa (xovov 7rapaXa€<i)v , l::i Toùç fiapCapou; Tcopêu-
aeaOai, {xtqxc xpsiTTOci fxs'XXwv Ki[A6pwv |xa/£cOai ttoXîjjlioiç,
(xt^t' auTo; o)v Mapiûu yfitpoiv <rrpaTr,Yo;. 'Ex toutou ib uiv
ÔexaTOV TaYfJ'-st 7:pcG€£UTo«; eTTsa'i'E 7rpb<; auTOV, /apiv r/_£'.v
XIX. La seconde guerre qu'il entreprit eut pour objet de défendre
les Gaulois contre les Germains. Il avait fait, quelque temps avant,
reconnaître à iionie Arioviste , leur roi, pour ami et pour allie des
Romains; mais c'étaient des voisins insupportables pour les peuple»
que César avait soumis , et l'on ne pouvait douter qu'à la première
occasion,peu contents de ce qu'ils possédaient , ils ne voulussent
s'emparer du reste de la Gaule. César, s'étant aperçu que ses capi-
laincs , les plus jeunes surtout et les plus nobles,qui ne l'avaient
suivi que dans l'espoir de s'enrichir et de vivre dans le luxe, redou-
taient celte nouvelle guerre, les assembla et leur dit qu'ils pouvaient
quitter le service; que, lâches et mous comme ils étaient, ils ne
devaient pas , contre leur gré , s'exposer au péril : « Je n^ai besoin
« ajouta-t-il, que de la dixième légion pour attaquer les Barbares,
a qui ne sont pas des ennemis plus rcdjutablcs que les Cimbres; et
«je ne me crois pas inférieur à Marius. » La dixième légion , flallée
de cette marque d'estime, Uii députa quelques ofllcier* pour lui
VIE DE CESAR. e?
XIX. Àeûrcysov Ô£ faoXifUfjct
itpbi ripjx'xvobç
xvrixpvç ùnip Ke).Tâiv
,
xxiroi Kpôrtpo»
XIX. ED-seooD(l-licuil iU-Ia-guer: -.'
aux Germains
ouvertement pour les Gaulois
,
quoique auparavant [Ronn
ayant fail-rcccvuir comme allié a
TÔv j3aarti<a aÙTÛv , 'A/sioCuîtov' le roi d'eux , Ariovistc :
à»à ^5«v yjiTovfç
à^àpr,roL
ToTî ÛTiyjxdotç aùroû,
xal xatpoû TrapaôôvTOç,
oùx iod/ouv
i» à.rpîfjLr,7etv
in\ ro'i TTxpoûatv,
àXAà £Tt(vi/i>J7<ffOa(
xal xaOî^stv Ti^v TxXixrlxv.
OpCi-j oi Toù» ri'/t/x6'JXÇ
XVOÙiiXtûtJTXif
xal /iâ).{7Ta 570(
Tôiv îTTtyaviiiv xal viuv
û; ô^ ypr,76ixt'^oi
rii 77pxz£ix /xirx KxÎ7xpoç
Tp\Jff, xal ypr;fxX7t7/iy ,
TUvayyycLiv £tj cxxAijffiav ,
è/îiiUTcv àziîvai
/al /a;^ /tvouv£j£iv
T-xpi. yv'ji/z/jv
,
/zl /uta/ax&j;'
KÙrrft; £< Ifrt -xxpxXuZit-j
70 oÏâxtoj Ticy/ta ijl6:^o-j ,
nopcitcizOxi iTzl To'ji ^upZy.'.oJi,
/l>5r£ flD/ùi-J /j.xyS7f)xi
nolsfj.ioii ypîirT07i "Kt'uo^wv
,
/x>ÎTC iv aÙTÔ; 7rpxrT//bi
mais ils étaient dcsvofsinf
insupporUihles
aux sujets de lui
,
et roccasiim se présentant
ils ne soniblaiiMit pas
devoir se-contenlcr
des biens présents
,
mais devoir ravager
et devoir occuper la Gaule.
Mais voyant ses capitaines
qui avaienl-pcur,
et surtout tous-ceux-qui
d'entre les nublos et jeunes
étaient vcnus-;ivec lui,
comme certes devant user
de l'expédiliun avec César
pour délices et gain,
les ayant réunis en assemblée,
il ordonna eux s*cn aller
et ne pas se hasarder
conlre leur pensée
,
élsktïl disposés si lâchement
cl si mullemont :
mais lui-même il dit ayant pris
la dixième léi;ion sculeinenl
devoir marcher conlie les barbare .
ni ne devant combattre
des ennemis supéricursauxCinibr- s,
ni » otaiillui-nième un ^CDécai
inférieur à Marius.X^ipiM Mx]B(eu.
£/ TOUTOU TÔ fAtj ài/M.7ûJ 7x-^fj.x Sur cc la dixième légion
intfiY^ Tt^xcSrjxà» :tpbi «utôv , envoya des députés vers lui
,
ifuXo'/ovv7ti confessant tous
Ciffiy xâpt»* aYohp reconnaissance à lui :
G8 KAIÏAPOI blOÏ.
6|jLoXoYouvT£Ç xà ù akXa toos tauTwv ixaxiCov f,Y*M^"Ç' ^pH-^iC
oà xai 7rpoOu(x{aç Y^vc^fxevoi uX-z-peiç ôiTravTeç,fjxoXouOyjTotv ocirt
^,aepiov ttoXXwv , fojç h Siaxo^iot; twv TroXtjxiwv aT«6ioiç x«t-
effTpaxoTr^Seuoav. ilv (aIv ouv 8 ti xal irpoç r^jv T^ocov aW)V
£T£0pau(jTO TYjç ToX(xrjÇ TOo *Apioêu(rrou. Tep^xavoîç yôip crtOr,-
csaOai Pa)[xaiouç, wv ETrepyofxsvwv oux àv eooxouv JT:ocr7,/ai,
(xr) TrpoaSoxTQffaç , âOaujxaCe ttjv Kaiaapoç ToXjxav, xa\ tov orpa-
TOv fcopa T£TapaY(A£vov. 'Eti tï (xSXXov auTouç r,u.Qov£ Ta
(xavT£o(ji.aTa xwv Upcov Y'J^^ii^ûv, aî Tcocaj/iov otvaiç 7:po<roA£-
irouaai , xal ^cufjiaTcov £Xiy|ji.oîç xa» ij^<Kj»oiç Texjxaipoofivai rpo-
eÔeairiCov, oux iwaai jxà)(^rjv xiOficOai Ttp'iv £7:iAa[A'}ai vgav ceXt,-
vy)v. Tauxa xo) Kaicocpt tcuv^vojxêvo) , xai xoùç r£p(xai»oo<
^^cu^oc^ovxaç ôpwvxi, xaXwç sy£iv eSoçev aTrpoOuaoïç oO^jiv aùxolç
ci>{jiêàX)v£iv, ixaXXov -^ xov Ixeivcov àvajxEvovxa xaipov xa6rja6ai.
témoigner sa reconoaissance; les autres légions désavouèrent leurs
capitaines ; et tous , éj^alement remplis d'ardeur et de zèle , le suivi-
rent pendant plusieurs journées de chemin et campèrent à deux cents
stades de l'ennemi. Leur arrivée rabattit de beaucoup l'audace d'Ario-
visle. Loin de s'attendre a être attaqué parles Romains , il avait cru
qu'ils n'oseraient pas soutenir la présence de ses troupes; il fui
étonné de la hardiesse de César et s'aperçut qu'elle avait jeté le
trouble dans son armée. Leur ardeur fut encore plus émoussée par
les prédictions de leurs prêtresses,qui
,prétendant connaître l'ave-
nir par le bruit des eaux, parles tourbillons que les courants font
dans les rivières , leur défendaient de livrer la bataille avant la nou-
velle lune. César, averti de cette défense et vojant les Barbares se
tenir en repos , crut qu'il aurait bien plus d'avantage à les attaquer
dans cet état de découragement, que de rester lui-même oisif et
VIE DE CÉSAR. 69
«TxvTeç ^è yt'JÔfxevoi ir^yj^ît;
bpufji y.ctl icpoOvuixq,
Iw^ x«Te7r^xrorr<ôru»av
èv Stccy.OTtOli TTZOtOtî
Tif; uèv ovv T0)u/;5
Toû AjOtoovjTOy
r,v 3 Tt xa? iTiOpuvzro
M>î yàjO 7r^o?5o/.>Î7xj
^7rt9>{T£70xt Tepuxjo'i;,
wv l7rîi;;/oy.évwy
oux ê5d/0'jv
&v Û7ro5T/;vat,
xxl i'Jipx TÔv Tzparbv
TtTSpXyixi'JOV.
Ta 5s /iavrrjuxTa
t5jv yuvat/sJv ?e^(ïiv
«t 7r/307?/î7rOU73Ct
Jt'vaeç TTOra^uûv,
xxl rt/u.xip6tifiXi.
iXc/ixolq /.x\ '^ôfoiç
irptv vîav Tïiiîvvjv è7t().â/A'^zt.
EJoÇîv V/tiv y.xkSi^
rSf J^'xi.i'xpi TTuvOzvOjUivw raprît,
xal ipûvTi Toùç rep/*avoù;
ffy/i^i)»tv auToTç
o-^tv à:Tpo9'j/xotç,
ttîXiov ]^ xaO/;jOat
et Ips niiiros légions înjurlnîpnt
les chefs rJVIIos :
et tous (Icvonus pleins
d'élnn et de zèle,
/'ncconipagrirrent
une route «le plusieurs jours,
jusqu'à ce qu'ils rampèrent
à (Icux-cenls stades
des ennemis.
Certes de l'audaec
d'Ariovistc
une partie (^tait laquelle fut blessée
à cette arrivée-là.
Car ne s'rtant pas attendu
les Romains
devoir attaquer les Germains,
lesquels survenant
les Jlomains ne semblaient pas
devoir leur résister,
il admirait l'audace de César,
et voyait son armée
troublée.
Mais les prédictions
des femmes sacrées
émoussaient encore davantage eux,
lesquelles /tinmc* regardant
dans les tournoiements des lleuves,
et conjecturant
par les tourbillons ot les bruits
des nota
prophétisaient, ne permettant pas
d'engager le combat
avant la nouvelle lune avoir brillé.
Il parut être bien
à César apprenant ces choses
,
et voyant les Germains
qui se-tnnaient-lranquilles ,
d'assaillir eux
étant découragés
,
plulùl que de rester^oisif
70 KAJÏAPOÏ BIOZ.
^orpaTOTrtOEuov, içr,Y£i^aiva /.al 7Mtpo!>;uvc xotTaêavTa; rpôç àfpiv
$iaYO)viaaaOat. revojjLcvTjç 0£ XauTrpîç TpoTrrjç aùrÔiv, Iti ttb-
Siou; T£Tpaxoaiouç* à/pi tou *T*y]voo oio);»!;, xaT£itXr,7e touto ttî»
VExpwv TO TTEOiov xai Xa.j/'jpojv. 'ApioCucTo; 21 çOatTa; (X£t' <ÎX(-
yojv, 5t£7r£paffc tov Pr,vov. 'Ap'.0'j.ov Zï vsxpwv jx'jptaio^ dxtù»
YcVEaOat X^youTi.
XX. TauTa StaTrpa^atxEvoç , t?)v (xiv ouvaatv Iv 2rpcouT/oî<
a7r£Xi7:£ 5iay£i(jLa(70u<iav, aùxoç 5e toïç Iv 'Poiar, rpo7£/£iv ^ov-
Xo(X£vo<;, eÎç x7]v TTcpi ITaoov^ FaXa-ciav xaTsCr,, Tr,ç aÙTui oêoo-
(xevTjç ETrap/iaç ouaav. '0 yàp y.aXouixEvo; 'PouCtxwv^ TToraixoç
aTTO TYjç U7T0 Tai; "AXttcTI HeXtixt)!; 6pi^£i ttjv àXXr.v 'iT^Àiav.
EvratiOa xaOïQUEVOç Eor,tjLaYtoY£i , ttoXXwv irpoç auTov aï»ixvo'j-
ixÉvcov , Siôoùç (bv ExasTOç o£y,0£tY) , xa\ TTdtvTaç àTror£|X7:oiv "zk
{xèv EyTOVTaç -^ûY) Trap' owtou, xà ô' eXTri^ovxaç. Rai Tiapot -mv
oXXov S& Travxa t9)ç arpaxEiaç /povov IXdtvôave x6v XIou^iov Iv
d'attendre le moment qui leur serait favorable. Il alla donc escar-
moucher contre eux. jusque dans leurs retranchements et sur les col-
lines où ils étaient campés. Cette provocation les irrita tcUemenl
,
que , n'écoutant plus que leur colère , ils descendirent dans la plaine
pour combattre^ Ils furent complètement défaits ; et César, les ayant
poursuivis jusqu'aux bords du Rhin , l'espace de trois cents stades
,
couvrit toute la plaine de morts et de dépouilles. Arioviste, qui avait
fui des premiers, passa le Rhin avec une suite peu nombreuse j il
resta , dit-on,quatre-vingt mille morts sur la place.
XX. Après tous ces exploits , il mit ses troupes en quartier d'hiver
dans le pays des Séquanais ; et lui-même,pour veiller de plus prés
sur ce qui se passait à Rome , il alla dans la Gaule qui est baisée
par le P6 , et qui faisait partie de son gouvernement ; carie Rubicon
^sépare la Gaule cisalpine du reste de l'Italie. Pendant le séjour assez
î long qu'il y fît, il grossit beaucoup le nombre de ses partisans; on
f l'y rendait en foule de Rome, et il donnait libéralement ce que cha-
cun lui demandait: il les renvoya tous, ou comblés de présents ou
pleins d'espérance. Dans tout le cours de cette guerre , Pompée ne se
IHB DE CESAH, T!
àya/AsvovTa ràv xatpov aùràiv*
Hvyplxtvt xal TtapojÇuv*
/aTaCavTa;.
èni TîTpaxoyiouç araotouj,
zaT^Tri/îTS Trâv tojto tô tisoio-
vixpûv xal \xff\ipoi-i,
Sititépx7S t6v Pc'Ov.
Ai-/ou7i ^c àpiQ/JÙ)v 'jiApCiv
XX. AiairpscÇi/ACvoç TxDra,
àTléÂtTCC /AÈV T^^y ciiJOiflfJ
SlX/HfJiX70-J73.V
auras ôè j9ûuiô,u£vo5
rpo7£;^ctv ToT; £v Pw/x]l,
xaréêrj ei; Ty;v raJ.scrtscv
(ttqv) Ttepl Ilscbov,
ow<Tav TÂ5 inxpyiui
O yàp Ttora/iO;
/aioû/iîvoî 'PouSi/wv
cotÇst Tr.v 'lj.Xr,j Ira/tKv
àirô Ti^5 K.eÀTtx/-s
ÙtÔ TSCÎ^ A/TTÎTt.
attendant roccasion d'eux.
Kt faisant des cscarniuuchos
Contre les rcinparls cl les hauteurs,
sur Ios<|UL*Is iU caiii|)uiout,
il les irrita et les excita
à coiiil>allre par coK-re
élaiil descendus.
Or une fuite éclatanlo d'eux
ayant eu-lieu,
les ayant poui"suivis jusqu'au Rhin
à quatre-cents stades
,
il remplit toute celle j)lairie-là
de morts et de dépouilles.
Mais Ariuvistc
/'ayant prévenu avec peu d hommes,
traversa le Rhin.
El on dil le nombre des morts
avoir été tic \iuit n)yriades.
XX. Ayant fait ces choses ,
César laissa son armée
qui devait hiverner
chez les Sé(|uanais,
mais lui-mèmc voulant
s'appliquer aux choses (h; Rome,
il descendit dans la Gaule
d'autour du Pu
,
laquelle était de la province
donnée à lui.
Car la rivière
appelée Ruhicon
sépare l'autre Italie
de la Gauloise
au pied des Al|)es.
K.xO»5/xîvoî îvTaGOa i5r)fixyû-/-:i ^ S'élanlarrèlé lail gagnait-lc-peuple,
:toi>(i5« àçiixvou/uivwv icpbi aOrov, beaucoup arrivant vers lui,
[soin,
accordant ce dont chacun avail-bc-
el les renvoyant tous
soit ajaul des présents déjà de lui
,
soit espérant.
El aussi duranl tout
xal àîioirijuLTiuv Ttavraj
Ta fiiv i/^avr*i ^o»j izxpx xltTOJ ,
Ta ^< i^ni^ovrxi.
K.ul 7ZX0X nivTX Sk
72 KAtïAPOI BIOI,
(A^pct, vov (X£v TO'j; TroAEijLiou; toïç twv 7ro).tTÔiv ^)oi; xarot-
(jTpEOi^fxevoç , vuv 85 Toïç iîco TWV ro)v£|Ato)v y pi^ixaffiv atpwv -roi»;
TToXîxaç xa\ yEipouiJLevoç. 'Ettêi c^ Re^Yaç >jX0u«7e, êuvarorraT'yuç
^KsXtwv, xai T-Jjv TpiTTjV àra(rr,<; tv;; Ke/tixt)!; veaojxévou^,
à'^Effxavai , ttoAX^ç oy^ Tivaç {xupiao'x; Iv07r)i6>v otvopôiv r,Opoix'>-
TOfÇ, iTTlCTpE'j/aç eOOÙç, È/(op£l TOC'/El 7ro).).ô)' Xa\ TTOpOot-Tl TOVÇ
(rj|X[/.ayou(; FaXaTaç iTTirsçcov toï; 7:o).£t/.ioi(;, Toùç uiv 40&o'j-
cTotTouç xa\ ttXeittou? aîcypwç aYwviTajxEvo'jç TSE-I/aar/oç ot-
éq>0£ip£V, wcTE xcti Xifxvotç xat 7roT0t|xoùç paOEÎç toï; 'Po)aaiot(;
VEXpWV TtXt^OsI TTEpaTOUÇ YEVEsOàl. Twv 0£ aTTOTTCCVTOlV OÎ U.£V
"t Tcapwxsdtvioi TTavTEç à{xotyEi TrpojEywpTjaav Iri oÈ touç àvpio)-
TotTouç xa\ u.aytaojTaTOUi; Ttov TTiOS, NEp^iouç*, ETTpaTS'jTEv
,
I oiTTEp eÎç (T'Jt7.jxijeîç Spuuouç xaxwxTjfXEvot,yEVEotç 0£ xai xtt'ceiç
ev Tivi pu6w Tvjç uXtjç aTTWTQtTw 6£(jt£voi TWV 7roX£u.io)v , aùzoi
douta même pas que tour à lour César domptait les ennemis avec les
armes des Romains et gagnait les Romains avec l'argent des enne-
mis. Cependant César ayant appris que les Belges , les plus puissants
des Gaulois, et qui occupaient la troisième partie de la Gaule, s'étaient
soulevés et avaient mis sur pied une armée nombreuse, y courut en
diligence , tomba sur eux pendant qu'ils ravageaient les terres des
alliés de Rome , défit tous ceux qui s'étaient réunis et qui se défen-
dirent lâchement; il en tua un si grand nombre, que les Romains
passaient les rivières et les étangs sur les corps morts dont ils étaient
remplis. Cette défaite effraya tellement les peuples qui habitaient les
bords de l'Océan,qu'ils se rendirent sans combat. Après cette vic-
toire , il marcha contre les Nerviens, les plus sauvages et les plus
belliqueux des Belges ; ils habitaient un pays couvert d'épaisses
forêts, au fond desquelles ils avaient retiré, le plus loin qu'ils avaient
pu de l'ennemi , leurs femmes . leurs enfants et leurs richesses. Ils
vu: Di: cksar. 7a
rbv âyïo'j yp6-J0)f rrji aTpxrîi^; l'autre lemps de l'expôdition [ment,
liotvOave rèv Uo/xht^\'ov, h fxipn, il échappait à Pompée, alternaliNi^-
vuv flïv /aT(X9TpSf6nfJ0i
ToTî ÎTriotç TÛv noy.irâi'j
,
vûv ^t ac^ûv xxl ysipo!jiÂt'JOi
tantôt suhjuguanl
les ennemis
par les armes des citoyens
,
tantôt prenant et soumettant
les citoyens
ToT; ypi^ixctijiv àitb Tûv Tiolsfxiu-j. par l'argent tiré des ennemi*.
ôuvxTWTîcrouç KcAtûv ,
:^0/OO(XOTaç Jiô
Ttvàç TToiiàç fji\jpiiSxi
ic-^opûv ivoTriwy
,
iyypn •Ko\ï€i riyst.'
/.%l iTrtTTfo'wv roîî :to/£/Jtioti
Mais lorsqu'il apprit h's lîelgcs,
les plus puissants des Gaulois,
et qui habitaient la troisième partie
de toute la Gaule
,
s'être soulevés
,
ayant rassemblé certes
quelques nombreuses myriades
d'hommes armés,
étant reyenu-sur-ses-pas aussitôt
,
il marcha avec une grande vitesse :
et étant tombé sur les ennemis
r:2pQoï>9tTOtJi TO/jifxiyo\>iT».j ÛT-jç, qui ravageaient ses alliés Gaulois ,
Tori/âuevoîToùç/tèv àO^ouTTKTOu^ ayant rnis-en-fuile les plus serrés
ccywJtiXfiivovi at(TX/5Û;
'HifdstptV ,
'ijTJ /al yifjivxç
xal wora/xoùç ^aOîïç
roTç Pcâj^uaiotç
TrAniOci vtup&v,
TsiJV ^î à7t07TâvTCiJ»
ot ftiv nxpùix.iûvioi
ftpoasyûpv}<Txv TrâvTCç à/4a;(îi
hrpirtuvt Si
Toùç à'/ptuTârous
xal /*a/c/jiûJTâT0uç
Tiv Trjûl
,
aXtXtp XSTCUXTJ^VOt
6<^voc oc yevcàf xai xT>;Tî(i
el les plus nombreux
qui combattirent honteusement
il les lailla-en-pièces
,
au point et les lacs
et les lleuvcs profonds
être devenus guéables
aux F{omains
par la multitude des morts.
Ht de ceux ayant fait-défection
les voisins-dc-l'Océan
se rendirent tous sans-combat :
puis il conduisit-son-armée
contre les Mervicns,
les plus farouches
et les plus belliqueux
de ceux de ce côté
,
lesquels habitant
dans des forêts épaisses,
et ayant placé familles et biens
74 RAIlArCJl I3I02.
T(T> Katiapt , roiouy.fvo) yapaxa xa\ u."?! ir|>oao£'/ojxiv(j) rr,»!»»
xaÛTa T:?iv ]X.''j:/r^^ , £;ay.t7aupiûi xô TrXr/Jo^ ûvt£^ al;p>i^u«); tt^oo-
ETreaov y.ai Toù; uîv trrxs'.ç dTp£'{/avTO, twv oi z'j'^\vx'.w* to
6(o5î'xaTov xVi To iCcoij-o^ TrEptfTyovreç , fiTrayTa; a7r{/.TUvav
Toùç xa^iap/ou;. El oi {xr, Kai^orp, àpTra^aç tgv Ûufibv,
y.ai ûiatr/wv touç Trpo auToy ixayoaévouç, ivi&a/t rots; ^arp-
oapoii;, xct\ aTTO twv OLY.owt to Cî'xarov, /.'.vîuveuovTOç «utoô,
xaT£5pa(J.£ xac ôiExo-Lî toc; Tâ;£i!; twv 7:o)^uu»)v, oùotl; àv 5o-
xoir/ TrEpiyevÉGOat. Nuv oè ttj Kaisapoç ToXaTj r?;v /.rpasV/jv
uTrèp Suvajxiv [lôi/rpj aYwviTav.svoi, TpÉTrovtai ixiv oùs* w; Toùç
\£pêiouç, xaTaxoTTOu-ji c' à(xuvoa£vou;. ITôVTaxoffioi vip à:rô
aupiaSojv ê; (7ojOr,voti XsYOVTai, ^ouXcorai O; xpE»; aTrô TcTc-ïxo-
CIOJV.
XXI. Taïïxa -fj ffuY''-^''i'°'î''^^^[^-"^*1 7C£vx£xaiûîAxf,;jL£aa; rirr,-
vinrent au nombre de soixante mille fondre sur César, occupe alors
à se relranclicr, et qui ne s'attendait pas à combattre. Sa cavalerie
fut rompue du premier choc ; et les Barbares , sans perdre un in-
stant, ayant enveloppé la douzième et la septième légion, en massa-
crèrent tous les officier». Si César, arrachant le bouclier d'un soldat
et se faisant jour à travers ceux qui combattaient devant lui , ne se
fùi jeté sur les Barbares ; si la dixième légion,qui , du haut de la
colline qu'elle occupait, vit le danger auquel César était exposé^ a' eût
fondu précipitamment sur les Barbares, et n'eut, en arrivant, ren-
versé leurs premiers balaillons, il ne serait pas resté un se-tl Ro-
main; mais, ranimés par l'audace de leur général, ils combattirent
avec un courage supériexir à leurs forces : cependant , malgré tous
leurs efforts, ils ne purent faire tourner le dos aux Nerviens,qui
furent taillés en pièces , en se défendant avec la plus grande
valemr. De soixante mille qu'ils étaient, il ne s'en sauva, dit-on, que
cinq cents; et, de quatre cents de leurs sénateurs, il ne s'en échappa
que trois.
XXI. Dès que le sénat à Rome, eut appris ces succès extraordi-
VIK UK CKSAR,
àjrWTCCTW TCJV TTO/e/iÛJV,
ir^oaiTreTOv «ùrol atyviôt'wç
rû ÏL,xi7apL noioufjiiwj^ ydpXAX
Aoù ftii nporoey^o/jLi'JCi
T>jv(xaÛTa rr,v ij.iyr,-i'
mx\ èrp/'favTO fxtv toùç iTTTtîr;
,
TO ôcjot/XTOv xal xà tSoO/iOV
àiri/Tftvav
aTtavraç toù^ raÇiacppçouç.
El ô( Kalva^,
ipitivxi Tov 0\jpiQ'^ f
xal 5{ai7;(wv
TOÙÇ /i2;(OuévOU$ Ttpè aUTOÛ,
/x-^ èvi6«>c T0Ï4 ^up&upotif
xal rà ocxxTOv
,
«ÙtOÛ XtVOUVïÛOVT^ ,
xariSpa/xs-j aTrô tûv âx|0wv
xal 5c^yOTfï TK» râÇsiç
Tftiv itoXefjLibi-j ,
0Ùô«($ àv doxocv; Trspr/îvcTÔat.
NOv 5è àywvtffâ/xwoi
T>} rd)./*/? K.atffapoç
/ite(;^>]v Tiqv liyofxi-jfjv
!m'tp ôûva/Atv ,
oùdj rpiTToyTat /xi'i» wj
xaTJtxÔTrTOufft oi
à/*uvo/xïvouç.
IlevTaxdïtot yàp ié/ovrai
ffùiOrlvai àîtô éÇ ivjpi'XQ(tijy
rptTi oè ^ouirural
iitô TjTpaAOTiwv.
XXI. H ffuyxJlyjTOÇ
9J*iv TOF^ Oforj
dans un fonil de bois
le plus loin des cnnoinia,
lombcrcnlcux-iiKÎuicsà-rimprovisia
étant do nombre soixante-mille,
sur (^ésar faisant un rclraQchcnient
cl n'aUcndant pas
alors le combat :
cl ils mircnt-en-fuitc les cavaliers,
et ayant entouré
la douzième cl la septième
di's légions,
ils massacrèrent
tous les chcfs-de-cohorlcs.
El si César
ayant saisi le bouclier,
et ayant traversé
ceux comballant devant lui
,
ne se fût jeté sur les barbares
,
et si la dixième U'yion j
lui étanl-cn-daiiger,
ne fût accourue des hauteurs
et w'eùt coupé les rangs
des ennemis
,
nul n'eût semblé devoir écliapper.
Mais alors ayant combattu
par suite de l'audace de César
un combat dit
au-dessus de leur force
,
ils ne font-pas-fuir même ainsi
les Nervicns,
mais taillenl-cn-pièces
eujc se défendant.
Car cinq-cents sont dits
s'être sauvés de six myriades
,
et trois sénateurs
de quatre-cents.
XXI. Le sénat
informé de ces choses décréta
/fï Romains se-mctlaul-cn-féle
sacrilier auv dieux
76 KAIÏAPOÏ HI02.
ôejjLiôf v(y.y) Trpoxepov. Kcti yip 6 xivovvo; i^avTj jxÉYa;, £Ovrov
ÛtU-Ot T0T0UT03V à'J'X^^Oi-^i'^TO)^ y XOl\ TO v(xr,jJLa ).a|X7:p''yTE p'JV , ^1
Kaïdap ^v 6 vixôiv, i\ Trpb; Ixtïvov euvoia twv tto/J.wv £vro(tt.
Kal Y^P a'J'fo; eu OsaEVOç xi xati tYjV FaXaT^av , TraXiv £v toi;
Tiepi IlàSov ywp(oi<; OiE/Etfxaî^e, cucxEuaJ^ô^i^voç rr.v roÀiv. Où
yip [xdvov o\ riç àp/iç TrapaYYS^^^'^^'EÇ > Ixeivw y pojaEvoi yop-
TjYW, xai Toîç Trap' Ixeivou ypv^uLaat 5ia^0£ipcr;TEç tov ^u-ov,
àvTjYopsuovTo , xa\ rav Erparrov 8 t/;v Ixeivo'j cuvaatv a'j;£iv
euleXXcv , aXXi xcti twv l'7ri^av£<rraT0)v <Jv5pwv xai a£YiCTO)v ot
7rX£Î(7Toi cnjvrjXOov TTpoç aijTov eîç Aouxiv *, no'xT-/(Vo!; te xai
Kpaccoç , xot\ "AuTTioç ô t9;i; iapoovoç *?iY£fJt-tov , xat N'e'zw; 6 r^ç
'Iêr,pia? àvOuTTaroç* wcte ^a€$ou/ovç (xlv éxaTOv eixo^i •{vUc^oUf
c\jyy(.\y\-zixoh^ Se TrXEiovaç rj oiaxoffiouç. BouX'J'iV Se Oitxsvoi 5i-
£xpi6r,aav etci toutoiç* eoei TIofATcr^'iov jxèv xa\ KpacGOv u7:aToo<
naires , il ordonna qu'on ferait, pendant quinze jours , des sacrifices
aux dieux et qu'on célébrei-ait des fêtes publiques : jamais encore on
n'en avait fait autant pour aucune victoire; mais le soulèvement
simultané de tant donations avait montré toute la grandeur du péril;
et l'affection du peuple pour César attachait plus d'éclat à la viotoire
qu'il avait remportée. Jaloux d'entretenir cette disposition delà mul-
titude, il venait chaque année, après avoir réglé les affaires de la
Gaule, passer l'hiver aux en>-irons du Pu,pour disposer des affaires
de Rome. Non-seulement il fournissait à ceux qui briguaient les
charges l'argent nécessaire pour corrompre le peuple, et se don-
nait par là des magistrats qui employaient toute leur autorité à
accroître sa puissance; mais encore il donnait rendez-vous, a
Lucques, à tout ce qu'il y avait dans Rome de plus grands et de
plus illustres personnages, tels que Pompée, Crassus, Appius, gou-
verneur de la Sardaigne, et Népos, proconsul d'Espagne; en sorte
qu'il s'y trouvait jusqu'à cent vingt licteurs et plus de deux cents
sénateurs. Ce fut là qu'avant de se séparer, ils tinrent un conseil
,
dans lequel on convint que Crassus et Pompée seraient désignés con-
VIE DE CESAR. 77
et prendre-du-repoa
pendant quinze juurs,
aulanl-quo auparavant
pour aucune vicluire.
K.al y-xp ô xl-jS\jvoi ifivrj /j-i'/xç, En effet le danger parut grande
Ùj'XppX-/ivTbiV ,
/.A ûTt 6 L.xÏ9»p ïiv 6 vi/.CàJ
,
TipOi «ÙtÔV
èTTocit 70 vUrifix Xa/xnpÔTipo-j.
h.ut -/ocp awTÔî OifJie-JOi £v
rà xarà tî^v Fa^arfav,
tant de peuples ensemble
s'étant soulevés,
et parce que César était le vainquant,
la bienveillance du grand-numbre
pour lui
rendait la victoire plus éclatante.
En ellellui-intîine ayant arrangé bien
les affaires de la Gaule
,
de nouveau bivernait
iv roXç y^upioii (toïç) mpi Uxooj, dans les pays autour du Pô
,
7U<rx(vaÇo/ji.(vo( Tr,v nôÀiv.
Où yocp fjiovov
ol iKocp'x-jyiXlovrti ràî àpy/xi
,
•/^pûifMevoi è/cîvea '/opwt<^ >
xal ô(a^O<(povTf$ rày Sr^/iov
roîi x^»j/jL5tffi (roîî) tixpx cAiuo'j, avec l'argent de lui
,
àvrjyoptûovTO , xxl iitpxTTQv étaient élus, et faisaient
disposanl-des-choses de la ville.
Car non seulement
ceux briguant les charges,
se servant de lui pour fournisseur,
et corrompant le peuple
izxv ijxeXXsv xv^tiv
TYiv ûûva/Aiv èxîtvou,
odXx KXl ol K/SÏJTOt
Tûy xvQpûtv èmfaysffTecTcuv
xal fXi'/ivru-J
tout ce qui devait augmenter
la puissance de lui
,
mais encore la plupart
des hommes les plus distingués
et les plus grands
auv»jÀOoy npài xurbv tlç Aouxxv, accoururent vers lui à Lucques ,
Uo/ATiyjVdç TC xal Kp(X790{,
xat 'AniTtoî
h -nys/xùiv Tïii ï,xpS6voif
xal NtTTWf
ô àvôuTtaroî ttjç Itripixi'
&<JTt ytvlaOxi
ixaràv fiÀv «1X091 pxZSoûyoui ,
ir^kct'ovaf ôc 1^
j(axo7(ou{ ffu-/xJi»jTUOÛç.
A(«xpiO>j7ay ôi
l;<JUl«VOl (^0\J>ir;v CTtl TOJTOli*
{«<i /A(y Ilo/x7tTjVoy xal ïipd770J
et Pompée et Crassus,
et Aj)pius,
gouverneur de la Sardaigne
,
et Népos
proconsul de l'Espagne :
au point s'être trouves réunis lu
cent vingt licteurs
,
et plus que
deux-cents sénateurs.
Or ils se séparèrent
ayant tenu conseil sur ceci :
il fallait d'abord Pompée et Oassiis
78 HAliAlKJÏ blOÏ.
iTro^Ei/Or.voti, K«i(Tapi 5È ypT,aaTa xai TrevTotCTi'av i).),r,v lici-
(X£Tpr,09ivai Tr,; (XTpaTrjia;' 5 xai rcfpaXovoVraTov t^ai/eTo toI<
voov £/ou(7iv. Oi Y^p ToaauTa ypy^aaT'a rapà Katcapo:; /a}JL6a-
vovTEÇ, (i); oÙk if^ovTt ôiOovai Ty,v pouAr^v Irtiûov, (aS/J^ov S*
vîvaYXot^ov l7rtnT^vouTT«v ovç g'|/T,'^i!^ovTO, KàTO)vo; «iv oO ira-
pôvTOç* £7riTr,8£(; ^^p aCiTOv eÎç Kurpov àTTEÎiOTrouTr/^savTO' ^ao>-
viou o\ oç v ^r,AoK7;<; KaTO)vo<;, wç oOoÈv £7r£paiv£v iyzùJ.'(o)'*
,
£;aXoij.£vou oià Oupwv y.ai [ioo)VTO<; tU "^ Tr/.r/jo;' à/7.à 7rpoa£ly£¥
oùû£i<;, T(ov [X£v ÏIoaTTr/tov aiôouac'vojv xai Kpa<77ov* ot C£ ttÀsI-
aroi Kaicapi yapi^oy.£voi xai Trpôç xàç aV Ixeivov ^wvTé:; e).-
TTicaç rjcûyc.^ov.
XXIL Tpa7roa.£Vo; o' auO:; o Kaïcap l-i -ri; iv tt; Ke/tixt-
O'jvaaeiç , roX'av xaTaXaoêavci TTOAEaov ev tt, /««p», O-io f'Ep-
•j.avtxtov eOvwv [XEyaXojv ettI xaraxTr'^Ei y^i? af"i "^^"^ 'Pîjvov
Ôia6£Çr,xoTO)v OùaiTraç^ xaAoûai touç ETÉpouç, xol»; &£ T£VT£pi-
suls pour l'année suivante;qu'on continucrart à César, pour cinq
autres années , le gouvernement de la Gaule , Cl qi/on lui foumrrail
de l'argent pour la suide des troupes. Ces disposrtions révolt -n'Ot
tout ce qu'il y avait de gens sensés à Rome ; car ceux à qui César
donnait de l'argent engageaient le sénat à lui en fournir, comme s'il
on eût manqué; ou plutôt ils arrachaient au sénat des décrets dont ce
corps lui-même ne pouvait ^'empêcher de gémir. 11 est vrai, que
Calon était absent; on l'avait à dessein envoyé en Chypre. Favonius,
imitateur zélé de Calon , tenta de s'opposer à ces décrets ; cl, voyant
que ses elïorls étaient inutiles , il s'élança hors du sénat et alla dans
l'assemblée du peuple pour parler hautement contre ces lois ; mais il
ne fut écouté de personne ; les uns étaient retenus par leur respect
pour Pompée et pour Crassus ; le plus grand nombre voulaient faire
plaisir à César et se tenaient tranqudles, parce qu'ils ne vivaient que
des espérances qu'ils avaient en lui.
XXII. Lorsque César fut de retour à son armée des -Gaules , il
trouva la guerre allumée. Deux grandes nations de la Germanie , les
Usipes et les Tenctères , avaient passé le Rhin pour s'emparer des
terres situées au delà de ce ûeuve. César dit lui-même dans ses Ccm-
VIE DE CESAR. '9
xat âAJ.Tjv TrtvTOtrr/av
tyIç irpurr^yioLi
ini/j.îrpr,07,jxi Ka^^a^i*
a xal i-fui-jero nxpxyoy^rxzoj
TOT» t-^o\)9t voûv.
01 yùp ia/xSavûVTCfi
éire nommés consuls
,
j)uis «le l'argonl
et un autro pspaco-de-clnq-ans
Je commandement
<îlrc prorn^cs à César :
ce-qiii paraissait fort tléiaisonnaWr.
à ociKX ayant du aons.
Car ccu\ recevant
Tra^oàK.c/.tja|30iTOTauTax/'*5i'^*'^» ^'' César tant d'argent
,
érriiOov t/jv ^o\j\^v
âiùdyat (ûç oùx é^owi,
îTriTTévoutrav
K.âTOjvo^ /xiv où Ttxpo-JZOïi'
xneSiQ-no/jLTtT^vavzo yàp altroj
<fra&>vù>u ai.,
^» ^''' Çl^wrVji KiT6Jv05,
û{ CTiJpatvcv oùJiv
ïçaiOjUivou
otà 6'jpôiv
y.u.1 ^O'Z-jroi «îç TÔ TrV?,Oai'
àiXà oùû«U Tfpo9sXye,
Twv /iiiv atooUjUivwv
oî 0£ 7r).eîïT0c
persuadaient au sénat
lie liéi d(mnnr comme n'cnayanl-pa»,
et plutAi le forçaient
bien que gémissant
de ce. qu'ils décrélafont,
Calon d'une part n'élanlpas-présent:
car ils avaient relégué lui
exprès à Chypre :
daulre part Favonius,
qui était imitateur de Caton,
comme il «'avançait rien
en coiilrcdisant,
s'étant jeté hors du sénat
par les portes
et criant dans la multitude :
mais personne ne faisait-attention,
les uns révérant
P(»mp';e et Crassus;
et la plupart
y^xpt^àixvjQi 'E.u.i'sv.pi y.xl Ç'5vtjj favorisant César et vivant
Ttpbi ràj è).7rtûa5 xTzb èxri'voy, au gré des espérances de lui,
rtirùyu^o'^f. 8C tenaient-tranquilles.
XXII. 'O Se ILx-nup XXU. Mais César
Tparrd/jLfivoî aZOf.^ étant relmirné de nouveau
îwl ràî Su-JXfietç èv ri} ILsXrix/), vers les armées dans la Gaule
,
xaraist/xSâvît èv rr, X'^P^noXùv Ttdie/xov
,
Jo /xr/âXwv iOvîiv Tip/MX-Jiy.cÔJ
ÛlxClSrjXOTWV 'Ipri TÔV 'Vi'i'JQ'J
lui xoToxTijjfi yf;i'
xaioufft TOÙ; éripouç Obciituç ,
trouve dans le pays
une grande guerre
,
deux grands peuples germanique;^
ayant passé depnis-pcu le Ilbm
pour une ccmqucle <le territoire :
OD appelle les uns UsipicDS.
80 KAIiAl'OÏ DIOÏ.
Ta;*, Ilepi ùï Tr,<; Trpo; toutou; Ycvo(X£vr,; (xa/r,ç 6 jxtv Kalîap
iv Taïç t'^rj(Aepi<7i' y^YP*^^^> <**Ç ^î flapCapoi OiaîrptcGeuôjxtvyj
Trpoç auT^v, £v dTcovoaîç ^ttiOoîvto xaO' 6ocrv, )ca\ ôii tovto Tpt-
«j^aiVTO TOViÇ aÙTOu, iwvTaxiayiX{ou<; ^vTaç ÎTTTreiç, dxTaxoaîoi;
Toï; £X£iva)v,
(x:^ TrpocSoxwvTa;* elTa tc/(x'j/eiav ÉTepou; Trpô; au»
Tov aoOiç IçauaTwvTa;, otiç xaTaoywv ^TraYoïYOi toî; flapCapoiç
TO aTpaTEUjxa, t'^v Trpo; ootwç à7:((7TOu; xai TrapaoTrdvoou; ttittiv
euTQOEiav :î)YOU{jL£voç. Tavuaioç* 5è Xe'Yei, KaTwva, tt,ç ^ouX9;;
èià t9) vixr) ']/'/)cpi^O(X£vr,ç éopT^ç xal (nrovoiç* xai Ouciaç, aTroç.-/;-
vaaOai yvojjxviv, w; Ixûoteov £(7t\ tov KaiVapa toï; ^apCapoi;
,
açooiou{jL£Vou(; to 7rapa(77ro'vor,ixa uTiÈp tTjÇ tto'Xeio; xai ty.v àiàv
eîç tov aiTiov TpçTTOVTaç. Twv oà oiaCàvTwv aï (jiv xaTaxorel^rai
TEffoapaxovTa (jiupiaOEç vj-jav ôXi'youç oè touç aTrorEpà^avra^
auOi; UTTESÉçavTo 2o-JY*H"-^poi *> FEpjxavixov lOvo;. Kai Taurr.v
mentaires, en parlant de la bataille qu'il leur livra, que ces Barbare»,
après lui avoir envoyé des députes et fait une trêve avec lui , ne
laissèrent pas de l'attaquer en chemin , et , avec huit cents cavaliers
seulement, mirent en fuite cinq mille hommes de sa cavalerie,
qui ne s'attendaient à rien moins qu'à cette attaque : ils lui envoyè-
rent une seconde ambassade , à dessein de le tromper encore ; mais
il fit arrêter leurs députés et marcha contre les Barbares, regardant
comme une folie de se piquer de bonne foi envers des perfides, qui
venaient de violer l'accord qu'ils avaient fait avec lui. Tanusius écrit
que, le sénat ayant décrété une seconde fois des sacrifices et des fêles
pour cette victoire , Caton opina qu'il fallait livrer César aux Bar-
bares pour détourner de dessus Rome la punition que méritait l'in-
fraction de la trêve et en faire retomber la malédiction sur son
autem*. De cette multitude de Barbares qui avaient passé le Rhin
,
quatre cent mille furent taillés en pièces; il ne s'en sauva qu'un
petit nombre que recueillirent les Sicambres, nation germanique.
VI K DE CFSAR. 81
TOÙç Si TevTspiruç,
Utp'i Si T-^ç H-^'A'^ii
'/îvoiilvr,/; Tcpbi T0ÛT0U5,
Ô fiiv KxXaoïp yiypccft'J
iv TxTç ifrifxepifTtv,
Ôjç ol ^'xptxpot.
cixnptaèivô/jLfJOi npbç aùrôv,
éTTtôoïvTO xarà qqqv
h aitojoxXi,
Xxl Six TOUTO rpi'llXlVTO
inzxtiovioif TOtî èxeivwv
Toùç auToO , évraç
7rîvTax(»/(Atou{ t:r:reÎ5,
ft^ rr/oo(Toox6JvT«5*
lira nl/x^six'j aZOïç
itpbç auTÔv héporji
iÇxrraràivTaç,
o-*î x3tTaff;^&jv
iitx/x/ot t6 azpûzz\>iix
roTç ^xpèxpoii ,
hyoii/j.svoi e-jr,Oiixv t^v Tt^ffttv
trpOÇ OUTWî àlTtffTOUÇ
xal ira^xffTTOvôou^.
Tavûfftoj ci /lyst,
io/oràç xal ffTTovoàç
xxl Ouff/aç èrrl t/J vtx>j
,
Kârwva àrTOp^vxffOai yvw/xijv
,
û( «ïTtv ^xooTiov Tov Ratorapa
Toîç ^xptûpoiç,
àjJOffiou/xivouç TÔ ny.pxaTiovonax
yjitkp t7,ç TtdAîwç
X:<1 TpéTTOVTXJ TïJV ScpxV
tli t6v a'Ttov.
Tûv Sk Six&ivTOiV
ai /xcv /xuptdtoeç xaT«X07r«Tffai
nffav Tt77XpXK0VTX'
ïciyxfiZpoi Sk,
l6>oç Tc/D/xavuèv
,
Vie de Cisak
et les autres Tenctrres.
Or touchant le combat
qui eul-Iieu contre ceux-ci,
César a écrit
dans ses éphéméridcs,
que les barbares
ayant député vers lui
,
/'alUujuèrent en route
pendant une trêve,
et par cela mirent-cn-fuite
avec huit-cents d'eux
ceux de lui,qui étaient
cinq-mille cavaliers,
ne s'y attendant pas
puis r;u'ils envoyèrent de-nouveriu
vers lui d'autres disputés
le trompant,
lesquels ayant retenus
il conduisit son armée
contre les barbares,
estimant simplicité la foi
vis-à-vis d'hommes si perfides
et infracteurs des trêves.
Mais Tanusius dit
,
le sénat décrétant
fêtes et libations
cl sacrifices pour la victoire,
Caton avoir émis l'avis,
qu'il faut livrer César
aux barbares
,
expiant la violation dc-la-trève
au nom de la ville,
et détournant la malédiction
mrj' auteur du crime.
Or de ceux ayant passé le Rltin
les myriades taillées-en-pièces
étaient quarante :
et les Sicambres,
nation germanique,
reçurent les quelques hommes
82 KAITAPOZ I;I01.
XoiÇwv aiTi'av itz' otCtouç ô Kaîaotp, a)Jai); ok èoçr,^ £^«j4rvo;
xal Tou TrpwTOi; àvOpoWojv TTpaTÔi ûia€r,vai tov *P^vov, ^iftvj^'/-»
TrXa-o; TE TToXùv ^via xax' Extivo too r'ipou jjtâXiCTa rXrjxay
pouvTa Kttl Tpa/ù> xal powor), xot\ toTç xaTa:j>Epoa/vot; (rr£À£;^î7i
xa\ Ç'JXoi; irXr,Yi; xai (TTTotpaYH-ouç ivoioc>v7a xati twv EpEi^^Jv-
Tojv Ti^v ye^upav. 'AXXà xau-ca TrpoÇoXoi; ^u)vOJV fU^aXtuv oii. tou
Tcopou xaraTTEX'/iYO'wv dvctor/^^iAEvo:; , xai yaXivoj7a<; to rpoa-
TTÏTTTOv ^EÛfxa To) ^lû^uoL'i^ '7ri<rT£(0(; 7rdt7r,<; Oeaua xpEÎTTOv eue-
SfiiçaTO T-^jV Y^T-upav y;uL£pau; 0£xa cuvTEXEcOEÎcav.
.( XXIII. nspatoicaç os ty;'» ouvau.iv, oCoevoç OTTcr/riaorai toX-
;xr^aavToç , àXXà /.ai twv r,YctJiovixo)TaTOJV toj Fepy.avixovi,
-t- —our'Çtov*, eÎç (iaOEtç xal uXcooeiç aCXtova; àvacxîjaca;x£vtav
,
TrupTToXr^aa; (j.£v ti?;v twv 7roX£aiojv, Ôa^^uvaç 0£ to'jç àei xi
Poj(ji,aiojv (xff7T-a^ou.£vouç , àvr/topr,ffEV aoOi; e'.ç xr,v FaXaxiav,
EixOffi ouEÎv Sfioucaç r,{jt.£pa; Iv xr, repfxavixr) ôiaxExpr^cuç. 'H
César saisit ce prétexte de satisfaire sa passion poarla gloire ; jaloux
ti'étre le premier des Romains qui eût fait passer le Hhin a une
armée , il construisit un pont sur ce lleuve,qui , ordinairement fort
large , a encore plus d'étendue en cet endroit; son courant rapide
enli aînait avec violence les troncs d'arbres et les pièces de bois que
les Barbares y jetaient, et qui venaient frapper avec une telle impé-
tuosité les pieux qui soutenaient le pont , fju'Fls en étaient ébranlés
ou rompus. Pour amortir la raideur des coups , il fit enfoncer, au
milieu du fleuve , au-dessus du pont , de grosses poutres qui détour-
naient les arbres et les autres bois qu'on abandonnait au Cl de Teau,
et brisaient en quelque sorte la rapidité du courant. Aussi vit-on la
chose qui paraissait la plus incroyable, un pont entièrement achevé
en dix jours.
XXlll. 11 y fil passer son armée, sans que personne usdt s'y oppo
ser j les Sucves mêmes , les plus belliqueux des peuples de la Germa
aie , s'étaient retirés dans des vallées profondes et couvertes de bois-
César, après avoir brûlé leur pays et ranimé la confiance des peuples
qui tenaient le paru des IWmaias , repassa dans la Gaule ; il n'avait
vu: DE CKSAK. 83
Kal b Rxîffap
XaSùv ÈttI aùroùj raÛTïjv aÎTt'xv,
xat ToO -rxpùroç àvOp'jJTTW.»
îiaS/;vat ràv 'Px[vov arpxxo) ,
îvra T« noïbv nXiroi
,
Kxl xxrà ixiXvo toû 7cd|0ou
Kxl rpvy^b'j xal poJèôri
,
*x\ èvÔlÔdvTX TOtÇ ffTSié/ÎTl
xal XûXqiç
XXTXfSpOfJiijOli
TrAi^yàç xal (TJtapayjnovs
xaràTWv îckgovtwv t^v yi:fjpx-j.
AXXx àvXOÎ'/^àlJiîJOi TXÛTX
itpo&ôXoiç /iî'/âiwv Çj>wv
xaTaTttTt/jyÔTWV 5ià ToO Tzàpo-J ,
xal y^xXtv'Jjaxi tô psûfix
TTjOOJTrîTrTOv T'^j ÇeyyyuixTi
,
înioitlaro OixfjLX
x^iïTTûv :zx7T,i ixlsrictii
TT^V •/£J)U|CaV ffUVTt/.SOÛîÏTav
oixx r,ixipxii.
WllI. U^paiûffKj ôè
T^v Sûva/jitv
,
oJ?£vÔ5 ?o).,a>ÎTXVTOî ÛTr«vrty.r7.t
,
à//à xal Twv x;7e^uovtxwTâTwv
ToO Tf^/jiavixou, Souï^Swv,
x-Jxnt.iMX<ix{xhwi etî aù/ôJvsî^
j9a9îÎ5 xat ûX'jioît;
,
irjpTTO/riffzç /ièv Ti^v Tûiv Ttoieaicjv,
ôxppûvjtç ôè àïl
Toùç iTrraÇo/xévouç
fà Puuatojy,
àv«5{<p)pifjaev au9tç
•îiarcrpt^.; èv ttJ rep;ttœvtx*;
rxoviv iifiipxç ôcoûvaç ouclv.
qui passèrent le fleuve de nouveau.
Ll C'I'sar
.lyanl pris contre cu\ ce grief,
mais d'aillours «Irsiroux de gloire
et du le premier des hiiinitios
avoir passé le Rhin avec une armée,
l)iiil-un-pont sur le fleuve
qui L*tait ;^'tand en lari;eur,
et à cet endroit du passage
le plus plein
et raidc et inipctueux,
et donnant avec les troncs-d*-arbres
et les piéces-dc-l»uis
emporlécs ilaiisson cours
des coups et des déchirements
contre les pieux soutenant le poni.
Mais recevant ces chocs
avec des pilotis d'énormes bois
fichés au-travcrs du passage,
et ayant bridé le courant
qui se jetait contre le pont,
il montra un spectacle
supérieur à toute cnoyauce
le pont achevé
en dix jours.
XXI II. Et ayant fait-passer
l'armée
,
personne «'ayant osé s'y opposer,
mais même les |>lus importants
du corps gernjani(|ue , les Suéve.^
,
ayant émigré dans des vallées
profondes et boisées,
ayant brûlé le pays des ennemis
,
et ayant encouragé successivement
ceux embrassant
le parti des Romains,
il retourna de nouveau
dans la Gaule,
ayant séjourné dans la Germanie
vingt jours manquant de deux.
R/f KAIÏAPOÏ niOZ.
5' i-Ki Toùç lipcTTavoù; cTpaTEia t^,v }xèv -rOt/av eT/tv ivofioe-
ffTT^v rptoToç Y«p eÎc; tov irsrAoxn^ ^ûxEotvov IréÇr) aTo).<;), x«\
Sii Tyjç 'ATXavTixr.ç* OaXaTTr.f; <TTpaTov ^TTt TroXeaov xou-^ov
?7rX£U(7£* xai vr,aov à7Ti(7Tou(>.Évr,v uro (jleyeOou;, xa\ 7roX).*J;v «p.v
iraixiroXXoK; (juyYpaÇt^'^i Trapacyovîcav, w; ovoixa xat Xo^o; ou
YEvouLÊvyiç 0'!»$' ouoTjÇ 7:£7rXa(7Tai , xaTa(r/£Îv iTriOeaevoç , Trpo'/^-
Y^YEV ECO) TYÎç oîxoufXEvrjÇ Trjv 'Po)ULai(iJv -/lYEU-oviorv. A\<; oÈ oia-
irXEuaaç eîç t^ vr,aov Ix ty)? àvriTTEpaç TaXaTiaç, xai u-a/aK
TToXXaïç xaxtoaaç tou; 7roX£[xio'j; (AaXXov ^ xouç tSiouç oj.j«cXr,aa<
(ouôsv Y^pô' Ti xat XaSsIv ^v a;tov à::' àvOpojrojv xotxo^ioiv /.t'.
'7r£vrjT0)V ) , ou/ oîov I6ouXeto, tw ttoXêu-w te^vO;; Ir.ihry.vij d/./.
ôfi-vipouç Xaêwv Trapà tou SaTtXÉojç , xai xa^oj^Evoç ç^opou:,
àTTv-pEV Ix T^ç vr^orou. Kai xaTaXaa^avEi *(p'x\t.fj.i':ix ixùXvni
êia-jrXsïv Tupoç auTov cxTro twv Iv 'Pwari çiXwv, SrjXouvxa ttjv tt^?
employé que dix-huit jours à celte expédition dans la Germanie.
Celle qu'il entreprit contre les habitants de la Grande-Bretagne est
d'une audace extraordinaire. 11 fut le premier qui pénétra avec une
flotle dans l'Océan occidental, et qui fit traverser à son armée la mer
Atlantique,pour aller porter la guerre dans cette lie. Ce qu'on rap-
portait de sa grandeur faisait douter de son existence, et a donné lieu
à ime dispute entre plusieurs historiens,qui ont cru qu'elle n'avait
jamais existé et que tout ce qu'on en débitait,jusqu'à son nom
même, était une pure fable. César osa tenter d'en faire la conquête
et de porter au delà des terres habitables les bornes de l'empire
romain. Il y passa deux fois, de la côte opposée de la Gaule; et.
dans plusieurs combats qu'il livra , il fît plus de mal aux ennemis
qu'il ne procura d'avantages à ses troupes ; elles ne purent rien tirer
de ces peuples, qui menaient une vie pauvre et misérable. Celte expé-
dition ne fut donc pas aussi heureuse qu'il l'aurait désiré; seulement
il prit des otages de leur roi , lui imposa un tribut et repassa dans la
Gaule. 11 y trouva des lettres qu'on allait lui porter dans l'île , et par
lesquelles ses amis de Rome lui apprenaient que sa fîUe était morte
VI K DE CKSAU. 85
'û SivTpxTtiu i-ni roifil^fjîTTx-jo'vç Mais l'cxpédilion conlre .es Bretoni
tl/S fJiVJ Tr.V T^/XZV O-JO^aUlTTiV'
npCJzoi '/àp
tTTïEirj ffTO'iùl
tli TÔv ûxixvôv ij-nipioj
,
xxl (n>eu7(
Six Tr,i Qx)xTTr,i S.r)x-j :i/.Z;
xotii^(>iv arparov «Ttl 7r&/£aov*
v>;(jo« àTTtffTOu/xivïjy
ûrrô fieyiQoui
,
xal Tcxpctaxo'Jvxv Ttoiiiîv £^tv
&)( OVO/JLX X.XI Xo-jOi
où ycvoiJiivrii
ouo't Q'J7r,Ç
TTSTr/aarai
,
Trfovjyave
T/;v r,yî{xoAxj ['uixxiuv
Atxirieûffaç oè ol< «i{ ti^v v^tov
ix T5Ô> ra/xTt«î àvT<Trc|0X5,
XXt XXX'JilTXi TO'J» 7rO/£//.lOU5
noxiaïç fxx'/^xiç
,uâ//ov :^ WjJ£/>{7aç
TOÙ{ (Ol'oUî
(oùûèv yàp
û Tt xxl r;v uçtov ia6«ïv
àTTÔ àvOo'JiTzoj-j xxxooiuj
xxï nevyÎTWv),
inlOr,/.! TJ/oî T(ii -noA/itày
0\>X oTov iooi)).tTO ,
à^>à Aaêùv bfj.T^povi
itxfx Toû ^as-t/twî,
xal Taçâ^aevoj (fàp-ovi
,
iiVC7,p€v ix Ti^Ç V>5ffOU.
K.al xaTa>a/xSâvei ypx/MaxTX
fiO'j-ovTx ôiaTt/tcv Ttpèî avTOv
àn^ TOJy fùbiv iv 'Pûfir,
,
avait une audace luéiuorable :
car le premier
il s'avança avec une llollc
dans l'Océan uccidenlal,
et navigua
à travers la mer Allanii<|ue
emmenant une année a la guerre :
et ayant tenté de s'emparer
d'une lie qui élail-suspecte
par sa gramieur,
et qui a fourni grande dispute
à beaucoup d'écrivains,
comme quoi le nom et le récit
d'elle n'ayant pas existé
ni N'existant pas
avait été forgé,
il poussa
l'empire des Romains
hors de la Icne habitée.
Or ayant passé deux-fois dans l'ilc
de la Gaule à-l'oppositc,
et ayant maUrailé les ennemis
dans plusicms combats
plutôt que ayant servi
ses propres (jcns
(car rien n'était
qu'il fût digne de prendre
à des hommes vivant-misérablcnient
et pauvres)
,
il mit Gn à la guerre,
non comme il voulait,
mais ayant pris des otages
de leur roi
,
et ayant établi des taxes,
il revint de l'Ile.
Et il trouve des lettres
qui allaient voguer vers lui
de la part de ses amis dans Rome.
lui marquant la fiu
i
fif) KAisAVOî moi.
Kal (x^ya (i.£V otuTov ïcr/z nou.7r/''rov, (x^y'' ^^ xai Kil^xpa
TTEvOoç* ot ?à cpO.ot axi^ixi^'i/^r^on^, wç tt;*; ^v t^fr'vr, xa\ Ojxo-
vota toXXa voaoucav T7;v •n:o)aT£iav ^j/uXacTOoTHc; oIxeiotTiTOç
XeXu[j!.£vyi(;. Kat y^-*? "^^ Pps?''-'*; £ÙOù;, où TcoXXi; ^^ul^nq \t.v:\
x\m fXTjTc'pa Sia^vic'xv, eteXeut/jCE. T');v jxiv ouv 'louÀîav [îici twv
Sriu,apjro)v àpai/.£VOv to 7rXr,0oç Etç to "Apôiov 7;vcyx£ Tieoiov,
xaxEÎ xrjSsuOEÎTa XEÏTat.
XXIV. Toîi Se Kaicapoç (jleycO.TjV iJ^otj Tr,v Sovafxiv ouaav eiç
iroXXât xot' àvayxrjV yeiaccoux oieXovtoç , airrou oe Ttpo; r/p^
TraXiav, wcTTEp euoOii, Tparou-Evov , TravTa jxlv aoOtç a]^2-
pv^YvuTo Ta Twv FîtXaTÛjv, xai ctpotTOi aev^^'^i ttep'.Vovteç £;e-
xoTtTov TOC "/EifjLaoïa, x.a\ TrpOdEi/.cx/ovTO toT; yapaxojjxaci Ttov
'PojfjLai'oJv. 01 û£ ttXeîctoi xai xpaxicxoi twv aTTO^TcivTwv ulet'
'AtxêiopiYOç KoTTav [xiv aùxw (rxpaTOTTESw xai Tixo'jpiov ci-
eo couches dans la maison de Pompée. Celle mort ne causa pas moins
de douleur au père qu'au mari ; leurs amîs en furent vivemcnl affli-
gés j ils prévirent que celle mort allait rompre une aTliance qui
'\ entretenait la paii cl la concorde dans la république , déjà travaillée
par des maladies dangereuses. L'enfant môme dont elle claîl accou-
chée mourut peu de jours après sa mère. Le peuple , malgré les tri-
buns , enleva le corps de Julie et le porta dans le champ de Mars, où
elle fut enterrée.
XXIV. César avait été obligé de partager en plusieurs corps l'ar-
mée nombreuse qu'il commandait, et de la distribuer en divers quar-
tiers pour y passer l'hiver; après quoi, suivant sa coutume, il était
allé en Italie. Pendant son absence , toute la Gaule se souleva de
nouveau el fit marcher des armées considérables, qui allèrent atta-
quer les quartiers des Romains et entreprirent de forcer leurs retran-
chements. Les plus nombreux et les plus puissants de ces peuples,
commandés par Ambiorix , tombèrent sur les légions de Colla et de
Titurius et les taillèrent en pièces ; de là ils allèrent , avec soixante
VIF. DE CESAR. 87
nxpà. Hofinritw.
iiyt DouTriiVoi» «urèv,
uÀygt. Sk ttoLÏ K.a(ffapa*
ol St fÛ.Ol 9MnT9.p'Ji-/Qr,9V.'i y
de la fillo de lui :
or elle ci.iii morte accouclianl
chez Pompé»'.
Et une grrindc douleur
s'P!)ipnra de pDiDpéc lui-même,
et une grnnde aussi <l«' Césnr :
et l('u^^ aniis fiuvnl lroul>lé8,
comme étant brisée la parenté
yu)affffoyff*j{ £y etp»îv>j x«lô//ovoiflt qui niaint«'nail en paix et en accord
TT^v ffolcTe^avvoTOÛTav rà «//«. la répulilique malndc d'ailleurs.
cùflù{ ircXsxjTYiaSf
iia.!^r',yxv ol) :ro)iàç fifûpxi
fÂtrù r-^y fir,Tipx.
Tè ^èv cri tt).^Ooç
ocpv.iisvo'j Ti^v io\>\lav
^Ix TîJv or,ijûpy(^v
v^vt'/xiv eiç TÔ TTîoiov Xpnoj
,
xx\ xîtrxt £xit x/;ûeuOîtora.
XXIV. ToO cï Yixivxpoi
ûteidvTOç xttTi àvây>«y7v
En-ellct l'(Mif;u)t «o/it"eaM-nd
aussitôt mcturut,
ajant vécru non beaucoup de jouri
après sa méi*c.
Toutefois la multitude
ayant enlo\é Julie
en dcjiit des tribuns
la porta au champ de-Mars,
et elle repose là cntorréo.
XXIV. Cependant César
ayant partagé par nécessité
on plusieurs quarliers-d'hiver
ri)v o'jvaixiv oZcxv /joT} fisyû).r,v , son anuée qui était déjà nombrouse,
auToû 0£ rpxno/xévov
Ttpôç TYjv IzxÀÏav^
itarzsp ei'LOztf
icivra ficv rx tûv TalxrHiv
àveppî^yvuTO xjOiç ,
xxi fiv/x/oi rrpxroX -rrtptXôvzt^
«Ç^KyTTTOv ri yttixièitt ,
xat -npO'Jtuûyovro
el lui-même étant retourné
•vers l'Italie,
comme il avait-coutume,
lous les peuples des Gaulow
se soulevaient de-nouveau,
et de grandes :irmées allant-çà-ct-là
détruisaient les quarliors-d'hiver,
et attaquaient
rotç yv.pxx-oixxvi rûv 'PotpLxifuj. les retranchements «les 'Romains,
Oî Si TrietTroi Mais les plus nombreux
xal xpirtnrot Cl les ydus puissants
ré5vàTt(WT3tvTwv/jteTi*A/io(dp£yaç des révoltés avec Ambiorîx
5té^0«tp«v fiiv taillfrenl-en-ptèces
Kérrxv kxI Ttroûptov Cofta et Titnrius
7TpxT0TciSu avrâl" avec letir cnnip lui-même :
mptax^évrn ôi puis ayant entoure
\l uupis^vtv (ie six myriades d'hommes
88 KAiiAi'or Bior.
^cj»Octpav xh ùt Im Ktx^pcovi xi-v^oi (xuptacriv î; icepioyivTef;
ÉTToXio'pxouv, xal (xixpôv dîTeXiTOV ^,p'/;y.£vat xït^ xpaTo;,cvjv-
TeTptij|X£vo)V aTTOtvTOJV, xai Trapà Suvaatv Otto 7rpoO'jjj.(a; ^jx'jvo-
p.c'vwv. 'liç 8' rjYYeXy) xaura tw Kotfaapi (xaxpiv ^vtt, Tr/éo);
£7ri(TTpev|;aç xal auvaYaywv lirTaxiffyiXiouç touç (yuixTravTaç, i?,Tret-
ysTO Tov Kix£p(ova Trjç TroXiopxi'aç ^;aipr,7<Ju.£Voç. Tooç 51 ro-
).iopxo'jvTaç oOx e)vaO£V, àX// à7r/^vT0)v wç àvotpTraTO'XEvoi , Tr.î
6âiyot7)toç xaTa'ppovr'ffavT£<;. KàxEÎvoç èlan'xzoy/ Gtte^S'jvev àît,
xal yojpia Xaêwv e7:ir/)8£ioj<; eyovxa rpoç xoÀXoiiç (ji«/ou£vo)
|x£t' oÀiytov, cppayvuTai CFTpaTOTreSov xai [xa/r,ç It/e touç £auTotJ
7raa*/)ç, àvayaYEÎv Ss xov yapaxa xai xi; iruXaç àvoixocouEÎv wç
^EOoixoTaç r,votYxa^£ , xaTacppovr,Oyjvai orpaTr.Ywv • u-s/piÇ ou
aTTopaSrjV ôtto Opaco-jç TrpocêaXXovTa; £T:£;eXOo)v IrpÉ-j/aro , xa't
TToXXoUÇ aOTCOV 5l£o0cip£.
XXV. TouTO T^ç TToXXâcç àitocrcàcEK; xwv lvTa\36of FaXaTÔÎv
mille hommes , assiéger la légion qui était sous les ordrea de Q. Cicé-
ron, cl peu s'en fallut que ses retranchements ne fussent forcés ; tous
ceux qui y étaient renfermés avaient élé blessés et se défendaient
avec plus de courage que leur état ne semblait le permettre. César,
qui était déjà fort loin de ses quartiers , ayant appris ces fiicheuses
nouvelles , revint précipitamment sur ses pas ; et, n'ayant pu rassem-
bler en tout que sept mille hommes , il fit la plus grande diligence
pour aller dégager Cicéron. Les assiégeants, à qui il ne put dérober
sa marche , levèrent le siège et allèrent à sa rencontre, méprisant
«on petit nombre et se croyant sûrs de l'enlever. César, afin de les
tromper, fît semblant de fuir, et , ayant trouvé un poste commodepour tenir tête , avec peu de monde , à une armée nombreuse , il for-
tifia son camp , défendit à ses soldats de tenter aucun combat, fit
élever de grands retranchements et boucher les portes, afin que cette
apparence de frayeur inspirât aux ennemis encore plus de mépris
pour lui. Son stratagème lui réussit; les Gaulois, pleins de con-
fiance , viennent l'attaquer, séparés et sans ordre : alors il fait sortir
sa troupe , tombe sur les Barbares qu'il met en fuite , et en fait un
;,Tand carnage.
XXV. Cette Tictoire comprima tous les soulèvemeots des Gaulois
VIE DE CESAR. S9
TÔ ri-ffix (tô) ûïri Kixî/îwvi
èlT0)td/5X9'JV,
xxl «niÀtrrov fxixpb-j
yiprjy.ivxi xarà xpâroj,
xxi ùfjL'jvo/j.iv(a\t ùrrà T:poO'jy.iui
itxpi. S\j-jxfÂiv.
'ûç 0£ raOra i^/yiiyj
x«t (Tuvaystywv tojî ffû/i7t««Ti<;
^TCît'yîTO îÇ«t/9/:a'd/xîvo5
TÔv Ktxiporjx rZi TtoUopxixi.
Oùx éAstO: (^è
TOÙÇ TTOitO^XOÛVTaÇ,
W» CfJXplZXlÔlXtVOl,
xaT«ippov>{7avT«ç T1^5 3il7dT>JTOî.
Kat èxîTvoî iÇxTrarûv
\>nifs\)-/îv àtl,
xxl Xxèù-/ y^ftipix
i'/^O-JTX èTTlT/J^îl&Jj
/ia;(0^u£vw
n/50^ 7ro)./oùç /iîrà èXiyoiv ,
fpiyvurxi TTpxTOTtfiûov"
xaî £t;^î T0Ù5 £xuToO
itJxyxysX-^ tôv y^xpxxx
xal avotxoôo/ifîv rà^ 7rj).X4
aTpXT/J'/CJV )(.XTX^pOJr,Qr,-JXL'
l^iiXpi-i ou Ca£$£).Owv
npoîSâiiovTaî 9TzopxSr,-j
Ùttô Opiaoyji ,
XXV. TOÛTO XaT£7Tdp£7£
hi lûgiuii sous Cicéron
ils /';issiéi;caicnl
,
cl faillirent de peu
/'avoir prise de force
,
tous les Romains ayant été blessés
et se défendant avec une ardeur
au-delà de leur force.
Or dés que cela fui annoncé
à César éianl loin,
étant rcvcnu-sur-scs-pas vile
et ayant rassemblé cn-lout
sopt-niille hommes
,
il se bâtait devant délivrer
Cicéron du siéye qu'il soutenait.
Mats il n'écbappa pas
aux assiéjjcanls
,
mais ils venaient-à-5a-rcnconlre
comme devant /"enlever,
ayant méprisé ce petit-nombre.
Et celui-ci les trompant
fuyait toujours,
et ayant pris des postes
disposés avanlagcuseincnl
pour quelqu'un combattant
contre beaucoup avec peu,
il fortifie son cam[) :
cl il retint ceux, de lui
de loul combat
,
mais il les forçai
l
d'élever le retranchement
et de construire des portes
comme ayant peur,
s'ellurçant d'être méprisé :
jusiiuàcequc^yanlfail-une-sorlie
il nnl-en-fuitc
les ennemis aitaquant eu-désordre
par audace
,
et détruisit beaucoup d'entre eux.
XXV. Cela abattit
les noiubreux soulèvements
90 kAIIAI>0£ BIOZ.
xa\ 7rpo7£/it)v '5;e(»)ç toîc; vsoiTepiaixoî;. Kot\ ^^p ^^-tv 2; "Ira).?»;
àvT^ Twv àiroXtoXoTwv oluxÎû Tpi'a Tay^-*'*» noy.TTY,iou |jùv £x
TfTw 6a»* «'jTov ouo ypiqaavTOç, Iv ol VEoooXXextov ^x tt;^ rtst
Ildt^ov FaXotTiaç. TIop^o) 5i touto)v aï 7:a).ai xaTaÇtÇ/.r.jjiévatt
Xûu'ja xai v£fxoj/.Evai oiît twv ouvaTO)TdfTO)V ivîpôiv Iv tou; fn/t-
/ L/.0)TaTO'.Ç Yî'vE'TlV àçT/tX TOU Ul£Vl<TTOU Xïl XlVOUVOWETTaT'J'J TWT^
lx£Î 7ro).£^wv (xvE^aivovTO, ^ojsOcîcai ttoX).?; |a£v r/i/.(a xat
TravTCtyoOEV ^ttXoiç à6potffO£Î(7i, UHyaÀotç 5È ttXoutoiç eÎ; TaÙTO
auvEVE/OEÏffiv, lrr/\)poûi; ol ttoXeci, O'jîE'jlCoXoiç ce yoipai?. Tcrn
1^ Sa xat yEiuôivoç wpa Trayci Trorautov, xa\ vt^pEToTç àrr'WCErpva-
i7,£voi oputxol , xal TCEûia y£taaa^5oiç l7rt).£Xiuvaffuiva , xai ir^
{/.3V axExaapxoi ^aOst yiovoç aToaTroi, to) 51 Si* IXwv xat Sew-
[xatcov TrapaTpsTOiJiEvwv à(7a'5-ia ttoX)."); t9;<; TrooEiaç , tt/'A-
dans ces quartiers-là ; César, pour en prévenir de nouveaux, se por-
tait avec promptitude partout où il voyait quelque aiouvemenl à
craindre. Pour remplacer les léijions qu'il avait perdues, il lai en
était venu trois d'Italie, dont deux lui avaient été prêtées par Pom-
pée, et la troisième venait d'être levée dans la Gaule aux environs
du Pô. Cependant on vit tout à coup se développer, an fond de la
Gaule , des semences de révolte,que les chefs les plus puissants
avaient depuis longtemps répandues en secret parmi les peuples les
plus belliqueux, et qui donnèrent naissance à la plus grande et à la
plus dangereuse guerre qui eût encore eu lieu dans ces contrées.
Tout se réunissait pour la rendre terrible : une jeunesse aussi nom-
breuse que brillante, une immense quantité d'armes rassemblées de
toutes parts , les fonds énormes qu'ils avaient faits , les places fortes
dont ils s'étaient assurés, les lieux presque inaccessibles dont ïis
avaient fait Icui s retraites : on était d'ailleurs dans le fort de l'hiver ;
les rivières étaient glacées , les forêts couvertes de neige ; les cam-
pagnes inondées étaient comme des torrents ; les chemins , on
ensevelis sous des monceaux de neige, ou couverts de marais et
d'eaux débordées , étaient impossibles à reconnaître. Tant de diffi-
VIF. DR CKSAR. 91
TÛv raiaTûiv èvrauOa
,
Kxt avrbi ToD yiifx&voi,
l-nifOlZ''M.I Tî nXJTUyÔSS
xarl TTjSOTî/'jJv oÇ/'jj;
Kxl yàp Tpt'a ri'/fMxrx
>fxîv «ùrii î? lT«>^fa>
àvrl Twv à:Toiaii)dTwv
,
èx TÛV jno aÛTÔv
,
Iv Si v:o7jîl/flKTOy
ix zr,(; ru/.xrîui mpl Ilâoav.
Tlôppu 0£ ro'JTWv
àve|)X(,'vovTO al «p/at
Toù fxv/hroM xalxivûuvwoiTTir
TÛV Troiîuwv £xjï,
X'xzxîit/.r^ixi-jxi TtûXxt xp'j'^x
oià Tciv àvopwv ouvxTtirrâTCiJv
£V TO'î 'jijS7l IXXj^lfiOiTXTOi.i ,
àO/îOiïÛiïfft 7ravT«;^dOiv
,
fjLiyxyoïi ôè 7t/oJTOi5
îuv£vî;^0àlyiv etj tô auTÔ
,
t(j;,^Uj5>'.rî ci 7Td).£ffl ,
y'Zp'xii 05 ou«,a6diotî.
ToTî û£ xai Trâyot Ttorapnû'j
Ctpx ystfjiôivoi , y.xl cp-jULol
ànoxsxpjtxfjiéjoi vi^iTOc^
,
xal Tttûix èratXtXifivMjfAivx
XiiH-xppoUf
xal 7t»j pLtV XTpXTtol
xrixfixproi
^ûOct yiojoi
,
ttrî et -xoIa-^ MxftixTîjç TTOpe/aç
f là c/câv k:c( |itu/K«CT«M
Tia/Î X 7/3 J .T0/4Cl»»V ,
dos Gaulois rfe là,
cl César lui-même pendant rhi\cr,
allant dc^-lous-cùlés
et surveillant vivement
les innovations.
Kn <'lT«'t trdis lésions
étaient venues à lui d'Italie
pour remplacer les perdues,
Pompée en ayant pr(îlc deux
de celles qui étaient sous lui
,
et une ayant été nouvcllen>cnt-lev6.^
de la Gaule aut(jur du Pô.
Mais loin de ces pays
se montrèrent les semences [leusc
ou de la plus grande et de la plus pcril-
dcs guerres de la
,
jetées depuis-longtemps en-secret
et entretenues
par les honunes les plus puissants
ilans les races les plus belliqueuses,
semences fort! liées
par une nombreuse jouiiono
et par des armes
rassemblées de-tous-côlés,
et par de grandes richesses
réunies dans le même lieu,
et par de fortes villes,
et par des [)ays difliciles-à-envahir.
Et alors les glaces des rivières
dans la saison d'hiver, et les bois
couverts de neiges,
et les plaines convertics-cn-marais
par les torrents
,
et d'un côté les sentiers
méconnaissables
par la profondeur de la neige,
et de l'autre une grande incertitude
du chemin
wtravers les marais et les cours-d'eau
débordés
,
92 KAIIAPOÏ BI02.
racriv loo/touv «vETriy tipy,Ta Kaiaapi xi TÔiv dt^icrToijxivojv roiiîv.
xai KapvouxTvoi*. Tb 51 cutjiTrctv aiptOetç xpaxo; Elye tov> ro/.cjxo'j
OuEpY£VT(^pi; y ou Tov TraTepa Fa/aTat, Tupavvioa ooxovvt»
TrpaTTeiv, «XTréxTEivotv.
XXVI. OuTo; oov £Îç TToXXà 5ieX(ov -nfjv 6uva;/iv u-Ép*/; , xa\
7ro)vXooç éTriaxr'fTaç f.vEaovaç, (oy.EiotÎTO t^,v Trépt; «Tra-rav. a/pi
TCi)v TTpoç TOV 'A papa* xexXiijlsvojv , oiavooooEvoç , "/;v/i 'wv èv
P(ou.r (7uviarTa'/.£V(i)v, Itti Kaicapa cuaTracav h/v.cv.i tw tto-i •' i ' r I lit
X£|X(o FaXariav. "OrEp £Î jxixpov CcTEpov îr.^i\i, Kaî^apo; £•.;
TOV llJLOuXlOV EULTTECOVTOÇ 7ro'),£aOV, OOX Sv D.0LZ>p6ziÇ>0'. TWV K'.jJL-
êpixôiv £X£ivo)v cj/o€oi t};v *lTaXiav xiziir/O'^. Nuvi o* 6 Tract
[xèv apiaxa yp^aOai [ôoxwv] toÎs Trpbç xoO.Efxov, aaXirra et
xaipw TtE^uxwç KaÏGap, aaa Tfo TruOscOat r);v àro'cTaîiv apaç
è'/biçeij Talç auTaïç ôooîç âç 5i9;X0î, xa\ pta xa\ Ta/si t7ç tto-
cullés faisaient croire aux Gaulois que César ne pourrait les attaquer.
Entre les nations révoltées , les plus considérables étaient les Ar\er-
nes et les Carnules,qui avaient investi de tout le pouvoir militaire
Vercingélorix, dont les Gaulois avaient massacré le père, parce qu'ils
le soupçonnaient d'aspirer à la tyrannie.
XXVI. Ce général , après avoir divisé son armée en plusieurs corps
et établi plusieurs capitaines, fit entrer dans cette ligue tous les peu-
ples des environs jusqu'à l'Arar; il pensait à faire prendre subi-
tement les armes à toute la Gaule,pendant qu'a Rome on préparait
un soulèvement général contre César. Si le chef des Gaulois eût dif-
féré son entreprise jusqu'à ce que César eût eu sur les bras la guerre
civile, il n'eût pas causé à l'Italie entière moins de terreur qu'autre-
fois les Cimbres et les Teutons. César, qui tirait parti de tous les avan-
tages que la guerre peut oûrir, et qui surtout savait profiter du temps,
n'eut pas plutôt appris cette révolte générale,qu'il partit sans per-
dre un instant ; et , reprenant les mêmes chemins qu'il avait déjà
VI K DE CKSAR. 93
iiôxoD'J itoiiXv Kaiixpt
Itxv7xny.7iv xvsT:i/î{pr,rx
rà TÔJv à^tTTX/jiévciJV.
UoXXà. //îv orj-j fûXx
àf£l(JTr,/.îi ,
ApZip'joi Si xal KapvouTÏvot
T^axv iTpôjyri/jix.
Oùi/syîvroptÇ et xlptdùi
,
ou Fx'jxzxi à-nixTStvxv
rcv Tzxripxy ^oxoDvra
ifpxrrsij rupxvvtoa,
tlyî t'o iv/xTfxv xpiroi
ToD 7ro)«,uou.
XXVI. OuTOj o'jv 5teiwv
Ty)v Sitvxijiu ei<; Ttoi^à /J^^P'Î >
iro).)oùî r,-jt{j.6-ixq
,
fcjxstoÛTO KTraffxv t^v Tripi^ ,
ôixP'' "^^'^ nex\ip.hù)v
T^pOi TGV Kp'jpx ,
Jtavooyujvoi,
lys(p:i'j T'ô 7roié/x«
9vp.TtX7X'j rxXxriuv
iirl ïixhxpx.
'ÛTzep £1 tTrpxÇe
flUpà.) U7T!pQV ,
'E.xivxpoi i/jLTîSvovroi
foZoï O'jx i'/.xfp6Tipoi
huthtàv r€i'i Ki/iêptxwv
âv nxriiyo'i ty)^ IraXtav.
Nuvi ûà K.xlaxp [ûoxôiv] /i£v
XpTQaOai ôpiata
Kàaixoî; Tipô; TiôXe^iov,
nepuxài; Ô£ {ià).icrxa xaiptô,
scinhlîiicnt rendre à César
lout-à-fait inallafjuables
les /orctrj des rcljclles,
Certuinenient beaucoup de tribus
s'élaient révolloes,
mais les Arvcines et les Carnules
étaient les principales.
Et Vercin;^éloi ix ayant élé élu,
(hujuel les Gaulois avaient lait-péi ir
le père, qui paraissait
fair»^ de la tyrannie,
avait toute la force
de la guerre.
XXVI. (lelui-ci donc ayant divisé
ses forces en |)lusieurs parties,
cl ayant mis-à-leur-tèle
plusieurs chefs
s'attacha tout le pays d'alentour,
jusqu'aux lieux situés
vers l'Arar,
songeant
,
ceux à Home se liguant déjà,
à éveiller parla guerre
toute la Gaule
contre César.
Laquelle chose s'il eût faite
un peu |)lus tard
,
César étant tombé
dans la guerre civile,
des terreurs non moindres
que celles causécs-par-les-Cimbrcs
auraient saisi l'Italie.
Mais alors César [paraissant]
profiler très-bien
de toutes les choses pour la guerre,
et né pour UA'er surtout de rocca>ioii
â;jLx Ttô iTv6é(j6ai ttiv àiïoa'ca'Tiv dès le avoir appris la rébellion
dpa; txiôpei, ayant levé /e camp avançait, [versées,
•cotïç ajtaî; ô5oî; â; ôir^XOe, par les m»lmes routes (ju'il avait tra-
%a\ iKiteifàuËvo; tolç ^apodipoi; et ayant montré aux barbares
Oi KAIIAPOS BlOi,.
pefaç 5iât ToaouTou yciatûvo; i7riCc'.;aacvo(; toîç ^ap^ctpot; , 4f
d((Aa/o; aÙTOïç xai irjTTjTo; ?7r£t7i CTpaTOÇ. 'Ottocj y^? arveÀov
y) YP^f^F'-^'^Pt'^?'^^ ûtaSuvai twv rap' auToO ypovo) ro>A(j) il^V'
dcTTiatov, evxaoOa jjlstoc 7ra7r,ç IwpÏTO r7,; (jTpaTiî;, atxa /wp»^
Xujxaivojxevoç aoxwv xai êxxotttojv xi'/J^^s'^^ j xaTaTrpc-j/OjjiEvoç
7:o)v£i(;, àvaXajxSàvojv xouç (jLETaxiOîjxévoui;* jxi/pi /.al xo xwv
Aîooufov * êOvo; è;e7roXeao)0y) irpo; auxov, ot xbv dfÀ/.ov ypovjv
ào£)/^oÙ!; (xvaYopsuovxEç aOxoùç 'Povjiaiojv xai xi;jloVx£vci oia-
rtpsrwç, xox£ ci xoïç àzoffxàxaiç rpoTY^votuvot, 7:o)3.yjv t7;
Kaiffapoç «TTpaxia 77£pi£(7T/;cav aO'jaiav. A'.07T£p /.ai /.ivr'-r-/:
IxeTÔîv UTTEpÉSaXc xà AiYYO^iïtà^j pojXoaEvOç al/a^Oai xv;ç 2r,-
xouavwv, cpiXwv qvxo)v xai 7rpo/.£itx&vo)v x"7,ç 'IxaÀia;; ttso; t/v
àXXr,v FaXaxiav. 'tLvxouOa 8* aùxoî xwv TroXEULiojv iTxiTrîTdvxojv
xai 7r£pi(7/ovxo)v jxupiàsi 7ro)Aaï<;, èpar^ciaç ^laYojvicïa^Oai, xoîç
ijLEV ôXoiç xaxaTToXtjxwv IxpàxTjtre, /po'vw txo)v).w xai c^ovoj xaxa-
icnus , il fit voir aux Barbares, par la célérilc de sa marche dans un
hiver si rigoureux, qu'ils avaient en tête une armée invincible, a
laquelle rien ne pouvait résister. Il eût paru incroyable qu'an simple
courrier fût venu en un temps beaucoup plus long du lieu d'où il
était parti , et ils le voyaient, arrivé en peu de jours avec toute son
armée,
piller et ravager leur pays , détruire leurs places fortes et
recevoir ceux, qui venaient se rendre à lui ; mais,quand les Éduens,
qui jusqu'alors s'étaient appelés les frères des Romains et avaient éié
traités avec la plus grande distinction , se révoltèrent aussi et enirè-
ront dans la ligue commune , le découragement se jeta dans ses
troupes. César fut donc obligé de décamper promptement Ct de tra-
verser lé pays des Lingons,pour entrer dans celui des Séquanais
,
amis des Romains et plus voisins de l'Italie que le reste de la Gaule.
Là , environné par les ennemis,
qui étaient venus fondre sur lai
avec plusieurs milliers de combattants , il les oharge avec tant de
vigueur, qu'après un combat long et sanglant , il a partout l'avantage
vu: dl: cksah. 95
|3tst xx\ x%'^n xr,i Txoptixç
ClX TOffO'JTOU yU/lâfJOi,
; rsrp'x-zbi; îTtetfftv
,
j j.y^Oi AOtï ày}TT>jT05 altroXç.
'' >:tou yip ^v «TttffTOV
yî/ov >î ^pxfifi.xxofopov
.> Ttupù, aUTOÛ
'?Ovxt TioXXù xpàvu,
/x<Tx 7ri3T7î T>ïç orpartâî ,
Jlu//a(vo/A£yo« â/xa X'-^p^i acuTbiv
x«l è/xd;iTWv T« -/^upixt
•AXTXiTptfo/JiVJOi nàXeii
,
àvx).a/z€âvcijv
l^i'/Cpt' <<^^ 'ô tOvoj
TÛV Aîûoûwv
iÇîTtoie/jicôO/j npbi kÙtov,
ol TÔv a/iov '/^pi'iO-i
à.vxyop€ÙovTtç aûravs
XXl T(/XÛ/XSVOl ^(a7r/9£7Câ>{ ,
TOT* 5« 1tp07-/Vjàp.S'J0l
T0Ï5 à:t07TâTaii,
îr£/5t£ffT>;ïav TroÀ/'^v àOu/xiav
àiÔTisp /.ul xcvyJTa; È/iïûcy
ûw£^£Saii Ta Aiy/ovixà,
pouAo/x£»o$ â'}jca<}o(i
5vTwv ^c'/oiv
xal TLpoKiifiivctiv Tfii IrxÀc'xi
it^àç T)^v âÀAr;^ FxXxrùx'j.
Evraûda ôà twv TtoJis/AiVv
'nT(7T£7ÔvTcav aurai
XZl TtCptO^MTWM
IcoÀ^alf /Âuptâaiv
,
par la violence et la vilcs&e de sa
dans liiî lel hiver, [marche
qu'une année s'avance,
in\ incible et irrésisliltic pour <ii\.
('ar où il était incroyable
un messager ou un courrier
de ceux (i'auprés de lui
être parvenu en beaucoup de temps,
la il était vu
avec toute son année,
ravageant à-la-fois les pays d'eux
et détruisant les places-fortes,
soumellant les villes,
accueillant
ceux «]ui passaicnt-dc-son-cùté
,
jusqu'à ce que même le peuple
des Ëduens
se mit-en-guerrc contre lui,
lesquels le reste du temps
proclamant soi
frères des Rwmains
et honorés avec-distinction,
mais alors s'élanl joiutâ
aux rebelles,
jetèrent un grand découragement
(Lins l'armée de César.
C'est pourquoi aussi él;i ni parti de-là,
il traversa le pays des-Lingons,
voulant toucher
celui des Sé(|uanais
,
(|ui élaieuL amis
et placés-cn-lélc de Tltalie
eu-égard au reste de la Gaule.
Mais là les ennemis
étant tunibcs sur lui
et /'ayant enveloppé
de nombreuses myriades d'kommêêf
lui s'étanl empresse de combattre,
ct-rles vamquanl eux
il eut-lc-dessu6 au-total
,
06 KAIXAPOI BIOZ.
Xyjvai, xa\ SeixvjO'j^iv 'ApÇ/pvoi ^ivioiov Trpô; lepw xptjxaixe/'yv,
(o; 8-^ Kaiaapo; Xatptpov, *0 OeaiaixEvoç auTOç oaTepcrv £}x£i-
Siaore , xai twv çO>o)v xaOeXeîv xeXeuovtojv, oôx eîaasv, Itpvv
-/jyouuLEVo;.
XXVII. Où |ji.r,v àX).^ xÔte TÔiv 6ia^uYovTO)v ol ttXeT'Jtoi ;j4Ti
Tou [iaatXeo); îiç ttoXiv 'AXrjaiotv* auvs^uvov, xai TToX-.opxovVTi
tauTTjV Kaicapi, ooxojaav àvaXwTov elvai uEy^Oei Te Tsiyôiv
xai TrXr^Oei twv à7roixayou.£vojv, iTriTiTTTEi TravToç Aoyou ;;.îi^wv
xivSuvoç £^o)0£v. O yàp v^v êv FaXaria xpaxtcrrov àro tôov èOvwv
àôpoidÔEV, ÊV é^TrXoii; ^xov etci Tf,v 'AXr,(;iav, rpiaxovTa tx'jpiàoE;*
aï ô' ev auTTJ tcov (xayoasviov oC»x eXoittove!; yj-rav ÉTrraxaîocxa
(jLupiaôwv w(7T£ Iv (xecoj ttoXe^oj tocoutou tÔv K'X'.rj'ïÇT. xaTci-
Xr,u.(X£vov xai 7roXiopxouu.£vov àvayxacrOrîvai oitt^ "^V/j "P"^^^-
XÉffôai, TO (xâv TTpoç T/;v 7:o)av, lo o àito twv £7:&Xr,XuOc>":ojv,
wç , El (tuveXôoiev aï 8uva(X£i;, xoixiot] oia7r£7:paYjX£vojv twv
et met en fuite ces Baroares. Il semble néanmoins qu'il y recul
d'abord quelque échec; car les Arvernes montrent encore suspendue
dans un de leurs temples une épée,qu'ils prétendent être une dé-
pouille prise sur César. 11 l'y vit lui-même dans la suite et ne lit qu'en
rire ; ses amis l'engageaient à la faire ôter; mais il ne le voulut pas,
parce qu'il la regardait comme une chose sacrée.
XXVII. Le plus grand nombre de ceux qui s'étaient sauvés par la
fuite se renfermèrent avec leur roi dans la ville d'Alésia. César alla
sur-le-champ l'assiéger, quoique la hauteur de ses murailles et la
multitude des troupes qui la défendaient la fissent regarder commeimprenable. Pendant ce siège, il se vit dans un danger dont on ne
saurait donner une juste idée. Ce qu'il y avait de plus brave parmi
toutes les nations de la Gaule, s'étant rassemolé au nombre de trois
cent mille hommes, vint en armes au secours de la ville; ceux qui
étaient renfermés dans Alésia ne montaient pas à moins de soixante-
dix mille. César, ainsi enfermé et assiégé entre deux armées si puis-
santes , fut obligé de se remparer de deux murailles , l'une contre
ceux de la place , l'autre contre les troupes qui étaient venues au
secours des assiégés : si ces deux armées avaient réuni leurs forces
,
VIE DK CESAR. 97
7to)>ÔJ x«ov(u xal ydvw*
tooÇs 'J£ xarà àp/^ici
xai ff^ai^va^ Tt,
xxl ApZip-joi Siixvùoxtat
X'.ffîOLOV
/.pt/jLÛfiivov itpbi lep'^ t
r'jç Sri ).i^\jpov ILaiffapoj.
O a-jTÔ» QixiifiivOi 'jvnpov
i'xtiSixis , xai Tûv ^^Aeuv
/i/«uovrwv xaOeisîv
,
OKx e*u7tv , Yf/OJ/iivoç Ispév.
XX VII. Ow fXYiv àXXà to'tc
(Tuvéyu/ov /xerà toû âaiiiiwç
eli itôXiv AÀrjalxv f
xxl xivôuvoç fiei^ojv Ttavrôç idyou
èTTlTtlTTTfl «{wOiv Kaiffapi
TtoÀiopxoûvTt TaÛT/;v,
àoxQ'jix.v «Tvai àvsc^UTOv
xal nAvi6s( tûv àno/xaxofiivuv.
*0 yà^ :^v xpXTl9T0V
«V la^area
ùQpoivdiv aTrà tûv tOv&ty,
>rxov èv OTiictç ciç T/jy AA/jaiav
,
rpiâ-KOvra. fj-upiioii'
a\ ci Tûv /jLSt'/^OfjLhuv cv aùry?
OÙX ir)ffav è)âTTOV£ç
iltTa.Kxicixx fiuptiôuv'
(WJTC Tov K.a(7apa
xxr€i\r,fjifihov xal Ttoito^xojyoïfivov
iv /iéau TOffoOrou Tto/i/xoi»
àvayxaaOï^yai irpoSa^éffOat
Ta /icy n/s6ç t^v itdiiy
,
TÔ ôi ànà Tûv inclYjXudoTwy
,
Mv Tùv xarà aÙTÔv
ôiaTTiTTpay/Aivwv xo/xt8i^
,
(t al ôwvâ/ui( 7uyi>0o((v«
Vig DK César.
ayant dompté les barbares [na;^e-
avec beaucoup de temps et de car-
mais il sembla au commencemeiit
avoir échoué eD quelque-chose
,
et les Arvernt's montrent
une pi'lite-opéc
suspendue dans un temple,
comme ('(mIcs une dépouille de ('ésar,
l.aquelle lui-même ayant vue plublaitl
il sourit, et ses amis
/'engageant à enle\er elle,
il ne /t? [)ermil pas,/«jugcantsacrce.
XXVII. Cependant alors
la plupart de ceux ayant échappé
se réfugièrent avec leur roi
dans la ville d'Alésia,
et un danger plusgiand(7wetoutrécit
tombe tlu-dehors sur Cébar
qui assiégeait celle-ci,
paraissant être imprenable
Il par la hauteur des murs
et par le nombre des combattants.
Car ce qui était le plus brave
dans la Gaule
rassemblé des différents peuples,
était venu en armes vers Alésia,
au nombre de Irenle myriades :
et celles de ceux combattant dedans
n'étaient pas moindres
que dix-sept myriades :
de sorte César
surpris et assiégé
au milieu d'une si grande guerre
avoir été forcé de meitre-devant-lui
deux murailles,
l'une du cùlé de la ville,
l'autre du cùlé des assaillants,
comme les troupes de lui
étant exterminées entièrement,
si les deux armées se réunissaient.
7
i)8 JUUAPOl BIOX.
xotO' a&TOv. Aiàt TcoÀXi jxrv ouv elxÔTwç 6 Trpô; 'AÀr,cr(a xivôuvo<
fcr/^t ôo^av a>ç ?pY« toXjxt,<; xa\ 5£iv^,"roç , oia xôiv àyJ^av àyJr-
v(ov oùôtlç, TrapaT/Ojxcvo;* ptaXiaxa ô' av tiç &anjaaatit tô
XaÛeïv Tobç Iv ttj ttoXci Kaiaapot xocauTaiç (/upia7i xaii; £;oj
<ju[x6aXotTa xoei TrepiyevôiJLBvov • |j.aXXov 5i xai tcjv 'Poijxauuv
Touç To irpoç rJjv ttoXiv teï/oç çuXàrcov'a;. Où *^àp TrpoTcpov
TjgOovto t^jV vtXYjv, t| xXaoOuLOv £x T^ç 'AÀTiaîaç àvopôiv xai
xoTTSTOV •pvaixtov àxouaOr,vai, OeaGa|X£V(ov apa xaxi Oâ-repa
(jLepT) TCoXXouç (xèv àpYupw xa\ XP^'^V xéxocjjlt.jaévou; Oupeoùç,
ToXXouç 5' atjxaxi Trecpupaevouç ôcapooco^, Iti ô' £x7:tojxaTa xat
oxTjvàç raXaTixàc; vtzo twv 'Pwjjliuov eiç to (7TpaTÔ7rci<y» xojxi-
^op.évaç. OoTwç 6\ioK ^j "coaauTT] ûuvajiLiç wCTrtp eiwuXov r^ ovtipov
fjÇpàviaTO xai 8ie7r£!j.opr,TO, tSv TrXeicTwv êv ttj {xa/r, Trscôvxtov.
Ot 5â T^v 'AXrjdiav e/^ovT£ç, oùx ôXiYa irpaYjAaTa 7:apac^dvT£;
c'en était fait de César. Aussi le péril eitréme auquel il fut exposé
devant Alésia l«i acquit , à plus d'un titre , la gloire la mieux méri-
tée; c'est de tous ses exploits celui où il montra le plus d'audace ei
le plus d'habileté. Mais ce qui doit singulièrement surprendre , c'est
que les assiéijés n'aient élé instruits du combat qu'il livra a tant de
milliers d'hommes qu'après qu'il les eut défaits ; et ce qui est plus
étonnant encore , les Hocuains,qui gardaient la muraille que César
avait tirée contre la ville, u'apprirent sa victoire que par les cris des
habitants d'Alésia et par les lamentations de leurs femmes, qui virent,
des différents quartiers de la ville , les soldai romains emporter dans
leur camp une immense quantité de boucliers garnis d'or et d'argent,
des cuirasses souillées de sang , de la vaisselle et des lentes gauloi-
ses. Toute cette puissance formidable se dissipa et s'évanouit avec
la rapidué d'un fantôme ou d'un songe; car ils périrent presque tous
dao6 le combat. Les assiégés, après avoir do&né bien du mal à César
ME DE CESAR. 99
Aià noÀÀà ftèv orè
ffu/xêa/dvTa
707»\Jzuii jiKipiiii raXi îÇw
xai •nipr/fjô/ievov'
71/905 TriV 7idA(y.
où '/ùp r,70ovTO
Vr,J )iiKr,V
npOTipo-j y; x).auO/Aoy àvcpeôv
xal xoniTOv '/uvxuôjy
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Ocx3xy.iyù)v ûpx
xuTx rà Iti/aa H-^P^
TTO/ÀOÙî /i£V Ov/SiO'J^
K*X07/X)7jBlévO'J5 7.pjÙp'jt A'A )^p\J9ii,
•KOAkoiji 01 Oojpa.xxi
ne^up/iivoiti ulfMxri
,
tTl 0« iXlt'MfXXTX
xat 7/))và{ Fa^aTCxà;
XO/XtÇO/ZtV»» ÙtTO TCÔV Pw/Jty.vUJV
4(5 t6 77/9X70 JtiJov,
âxousOVjvai.
il T07«U7rj oitvx/jiti
';yayt070 xat ûux«^o/9/;70
oGt*»5 ciiui
^o-Ktp cràoiÀov :^ o-fSipo-J,
7{iy Tt/tiaTwv TC«7dy7wy
tV 71^ MKZ!»'
01 oc t;(0V7«5 T/jy Â).)r,7l«v ,
«ai Ik.Ac93cp(
Aus!>i 5UU8 plusieurs rapporta
le ilangcr devant Alé&ia
à-b(iti-(iri)it cul Je la gloire
cuinnic ayant suscité
des actes d'audace et d'hahilelé,
tels-({ue aucun des autres cunibltts:
mais surlual od s'étuunera
Césur avoir été ignoré
de ceux dans la ville
en-étanl-venu-aux-mains [dehort
avec tant de myriades celles du
et ayant élé-supérieur :
et plus encore de ceux des Runiains
qui gardaient le murdu côté de la ville.
Car ils ue s'aperçurent pas
de la victoire jiies
avant que le gcniisscnienl des hoin-
et les lamentations des feiumes
d'Alébia
qui avaient vu certes
de diverses parties de la ville
beaucoup de boucliers
ornés J'arj^'ent et d'or,
et beaucoup de cuirasses
Souillées de sang,
et encore des coupes
et des tentes Gauloises,
emportées par les Humains
dans le camp
,
avoir clé enlemlus.
Celle si -jr'nde puissance
avait dis[)aru et s'était dissipée
«linsi ra|)idement
Comme un tantùme ou un songe,
la plupart étant tombés
dans le combat.
Mais ceux tenant Alésia,
ayant suscité a eux.-uiémes
et a César
100 KAIIAPOI BI02.
iauTOÏç xa\ Kaiaapi, xeXoç TrapeSoaav feauTouç. '0 oï tg^J cu|x-
irotvTOç -^lYtl^wv 7roÀé|xou, OùepYEVxdpi;, dvaXaCojv twv S^tiXojv
xà xdtXXiaTa xat xo(T|i.r,<7aç tov TuTrov, £;i7r7racaTo oii twv tcu-
Xtuv • xal xuxXw TTEpi TOV Kaicapa xaOei^Ojxtvov D.aca;, eTr
acpaXojAEvoç tou I'ttttou, ttjv jxèv TravoTrXiav àTTÊ^piiev, auTo; ce
xotOiaaç otto TTOcaç tou Kaiaapoç -fiTuyiav r,v£v, a/p'.î; oj rapc-
8d0ri cppouprjadixcvoç eui tov Opia|i.Çov.
XXVIII. Kaicapi 0£ TràXai }X£v eceoo/.to xotTaÀuciv ïloix-
TnQÏov^ wGTTcp àu.e)v£i xàx£(voi TOUTOV. Kpàccou yàp £v Ilapôoi;
aTToXcuXoTOÇ, ÔÇ rjV ECpEOpOÇ àtxtpoîv, aTTEXeiTTETO TÔi aiv OTràp TOÛ
YEveaOai ^cyiGXOi tov ovTa xaToXuEiv, TÔi o', îva uv, "âOr; tojto,
TrpoavaipEÏv ov eoegoixei. Touto ci Hoairr^ioi jjlev e; ôXi^ou
(poêcîaôai Tcaps'ffTY), teco; uTrepopwvTi Kaicapo:, w; o'j /aXcrôv
Epyov ov, 8v auTo; rju;r,(7£, xaTaXuôrjvai TràXtv Gtc* aoTOÛ* Kot'cap
et en avoir beaucoup soullert eux-mêmes, fÎDircnt par se rendre.
Vercingélorix,qui avait été l'âme de toute celte guerre, s'cianl cou-
vert de ses plus belles armes , sortit de la ville sur un cheval magni-
fiquement paré ; et, après l'avoir fait caracoler autour de César, qui
était assis sur son tribunal, il mit pied à terre, se dépouilla de tou-
tes ses armes et alla s'asseoir aux pieds du général romain , où il se
tint dans le plus grand silence. César le remit en garde à ses soldats
et le réserva à l'ornement de sou triomphe.
XXVI II. César avait résolu depuis longtemps de détruire Pompée
,
comme Pompée voulait, de son côté, ruiner César. Crassus, qui seul
pouvait prendre la place de celui des deux qui aurait succombé,
ayant péri chez les Parihes, il ne restait à César, pour devenir le plus
grand,que de perdie celui qui l'était déjà ; et à Pompée
,pour pré-
venir sa propre perle,que de se défaire de celui dont il craignait
l'élévation. Mais c'était depuis peu que Pompée avait celle crainte,
jusque-là il n'avait pas cru César redoutable,persuadé qu'il ne lui
serait pas difficile de renverser celui dont l'agrandissement était son
VIE DE CÉSA.R. 101
rO.oi éauTOÙç ifxpioova.j,
Oùî/syîvTo'ptÇ, àva^aScùv
X3'J xo7^>{»aç t6v cttttov,
èçcTTTâffaTO Jcà tûv ttuIûv*
des aiïaircs non pelitcs,
à-la-fin se livrèrent eux-mêmes.
Et le chef
de loule la guerre,
Vercingciorix, ayant pris
les plus belles ilc ses nrme»
et ayant paré son cheval
,
8ortit-à-cheval par les portes :
et avant chevauché en cercle
Tzîpl t6v Kxi'japx xaOfÇd^uïvov , autour de (Icsar assis,
eTra àfxXéixvjoi tou Î7r:rou,
piiis s'étant élancé de cheval
,
àirippi-p: fi'vj rf}j ttxvott/ixv ,
«Ùtôç et xaOtTaç
uTà -nôSxç ToO KatTOtpoî
âxpiç ou TixpsSôOr]
il jeta son armure-complète,
et lui-même s'étant assis
aux pieds de César
garda le repos
,
jusqu'à ce qu'il fut livré
fpovpr^zôfjirjoç i-rtl rèv flotzuSîv. devant être gardé pour le triomphe.
xxvm. nâ>at fii'j û£
«ôéooxTO RatTapt•— X5tTa>ûstv riouTrïjl'ov
,
• &1TZip Ù/lOtl
xal IksIvu toDtov.
"KpxjyOK) yxp ,
%i ^v t^ftôpoi xfX'poXv ,
«7ro)fij)dTOî èv UxpOoiç,
ècntXeinero rô» fih
VTcip Toû ycjéiOxt iivjii-zu
rXTx\\Jtl.V TÔV OVT«,
Tv3t ^y; TziO^t TOJTO,
iv CÔfÔotXfC.
XXVIII. Or depuis longtemps
il avait été résolu par César
de détruire Pompée
,
comme sans doute
par celui-là aussi de détruire celui-ci.
Car Crassus
,
qui était les surveillant l(uis deux,
étant mort chez les Parlhos,
il restait à l'im
pour devenir le plus grand
<ie détruire celui qui /'était
,
et à l'autre,
pour qu'd n'éprouvdt pas cela,
de se défaire-le-premier
de celui qu'il craignait.
ToCiTO ûè Tïapé<jrn (j.èv i% OAÎyou Mais cela arriva depuis peu
W» OJX Ôv ip-/Oi •/^XÏtTiOJ,
».a.xx\\j%9yxi Triitv uTrà «yroy,
fo€«îiJÔa»*
'Kalvxp ôi
à Pompée
jusque-la dédaignant César,
comme n'étant pas chose difUcile,
cc/t/ique lui-même avait grandi
,
être renversé de nouveau par lui
,
d'avoir peur
mais Cé^or
102 KAIÏAPOÏ BIOI.
<rr:^,v, waTTEp àOXr,T-^,(; iauTOv à7ro(m^<7a; aaxpiv, xa\ toU KiXti-
xoTç l^^\Via.<jéi]xviO<:, TtoXepLOïc , l^rf^^r/Lr^<:t uèv r))-!! ^ûva{Mv,
rju;yj(i£ hï r^v oo;av ^tto twv t^'^wt, eÎç àvrfxaXov àpOelç toîc
TIoixTCTiiou xaropOtiWaat , Aajj.€avo)v rpo^aTStç, riç [X£v aùrou
IIojjiTrrjiou , -ri;; 6È twv xottpôiv Iv8i5ovto)v, xaV t9;<; h 'PtWifj
xaxOTToXiTEi'aç, ci* rjV ol alv àp^iç (xêtk^vtcç, Iv fjLÉcw OÉasvot
TpaTTE^^Qt;, loexaÇov àva'.<r/uvTw; Ta 7:).rjOr, , xaTT^si c' 6 c-^'/f>î
EfjLjxiaôoç, où ^j/Tj^oiç uTTÈp Tou ûeSojxoto*; , àXÀi tÔ;oi? xai \iosa%
xai ccpsvôdvaiç àtjLiXXwuEvoç. At'JLOtxi Zï xa\ VExpoT; 7:o)7.axiç
aicyuvavTÊç xo p^{xa ot£xp(0r,(7av, àvapyta r^,v 7ro)>tv oirrEp
axuSÉpvr.TOv u7ro:pEpotxEvr,v aTroXtTrovTEç* oj^te touç vcwv ly ovts;
ayaTrav eÎ upoç (/.r,0£v aLiToI<; /EÏpov, ixKK\ [xovapyiav ex Toiot-j-
Tr,ç TCapa<ppoauv7î<; xai Toaourou xXu5ojvoç EXTC£«7EÏT0ti xi —pa-
ouvrage. César, qui de bonne heure avait eu le projet de détruire
tous ses rivaux , avait fait comme un athlète qui va se préparer loin
de l'arène où il doit combattre. Il s'était éloigné de Rome , et , en
s'exerçant lui-même dans les guerres des Gaules , il avait aguerri ses
troupes, augmenté sa gloire par ses exploits et égalé les hauts faits
de Pompée. Il ne l'ai fallait que des prétextes pour colorer ses des-
seins ; et ils lui furent bientôt fournis , soit par Pompée lui-même,
soit par les conjonctures , soit enfin par les vices du gouvernement.
A Rome , ceux qui briguaient alors les charges dressaient des tables
de banque au milieu de la place publique, achetaient sans honte les
suflVages des citoyens,qui , après les avoir vendus , descendaient au
champ de Mars , non pour donner simplement leurs voix à celui qui
les avait achetées , mais pour soutenir sa brigue à coups d'épées , de
traits et de frondes. Souvent on ne sortait de l'assemblée qu'après
avoir souillé la tribune de sang et de meurtres ; et la ville,plongée
dans l'anarchie, ressemblait à un vaisseau sans gouvernail , baltupar
la tempête. Tout ce qu'il y avait de gens raisonnables aurait regardé
comme un grand bonheur que cet état si violent de démence et d'agi-
tation n'amenât pas un plus grand mal que la monarchie. Plusieurt
VIE DE cï:s\r. 103
ànb àpyr,i
enl rbv àvray'jvtT-nôv,
Stttup àOrjTi^î,
ToI( iro}i/t.o(( RsirnolCt
^TTn^TXïjiTC /*èv Triv Sûvaymtv,
»)uÇir;ïe 5è tVîv îdÇav
à-rrà rfi» c/Bywv,
TO'ç xxTO/sO'jjuaîrt IIo/zir/;foy ,
Xz/kSjcvuv -rrpofxvaiç ,
rài /iiv Do^TT/^Cou auTOÛ ,
rà; Sk rSfj xatpdjv
xal T»îç xxxoiro>tTe^a<
iv P'>'>//r;
,
$tà. Yiv 01 /iiv iMiTti'Tctt ocpyxi
,
Qifitvoi iv fxhoi
rpr-ni^y^ ,
ISixxl^ov rà 7t)»50i7
àvaier^ûvTwç,
6 de d^,uoç xxTi^st ifiputaOoi <
xal Ç(Y<ffi xai affjS6'*xi^
DoDsCXC^ Ô£ Olty.piOlQTXV
.1- «?T;fûvavT£î TO ,^>;,oia
al/iarc xal vrxpoTç
,
àiroititôvrsç ttîv rra^tx
\rxo{ftp')ixhriv à.v«p^''x
&TKtp àxuSépvirjTOv*
WTTt TOvç ï;(0vt7:ç voOv
ày'JMtû» (î rà irpay/xara
ixirf9t7TZ(
|,ix roixùrxi TfxpT^poTJvrjç
f— Xnl TOffOJTOU xiOôûivoç
l'étant Fait ce but-U
àc» l(î prinripe
contre son a'Ivprsafro
,
«'étant reléj^ué lui-méuie loin
comojp un alhlclfi,
et s'étanl cxorré
pnr 1«8 gu#»rrc« de-Gaiili;
,
d'une part exerça son armée,
de l'autre augmenta la gloire
de 80» ar.tio»»%
,
s'étant lové en rival
aux suit/'s (le Pompée
,
prenant dos prétextes,
les uns de Pijmpé<i lui-même,
les autres des circonslauces
qui /«« lui donnaient,
et du mauvais-gouvernement
dans Rome
,
par lequel ceu\ briguant (les charge =1
,
ayant mis au milieu de lu place
des tables de banque
,
corr*>mpaient-par-argenl lesmass !
offronlément,
cl le |)eu].)le descendait salarié
,
Cou)battant
pour celui ayant donné de l'argent ^
non avec des suffrages,
jnais avec (Jes arcs
Cl des épées et des frondes.
Or souvent ils se séparèrent
ayant souillé la tribune
do sang et de Cîidavre»
,
aynnt laisbé la villo
emportée par l'anarchie
comme sans-pilote :
de sorte eenx ayant du s^n«
ôlre-conlcntâ si les allaires
ne devaient pas tomber
d'une telle démence
et d'une si grande agitation
104 KAIZAP02 BIOZ.
Yixara. IloXXoi ô* ^cotv oX xat Xt^eiv i^ [licoi toajawvti; i^^r.
.
ttXV ^7^^ \LO\ttxç/ii(i ivTÎxeaTov elvai r>;v iroXiTctav, xal t?) ^«^5-
jAaxov TOÎÎTO /p^vai Toti TTpaoTaTou Twv larpôiv ivac^^oOat Trpoa-
(pipovTO;* uTTOôr.XouvTeç tov IToixTrr'ïov. 'EttcI 5s Xfixcîvoç, X<>yv
TrapaiTEÏffOai xaXXwTriCotjLEVoç , ^pyw iravTCx; (xaXXov irspaivev
e; (*)v àvaSei^^Or^ffoiTO Stxxaxojp, auix^povr^aavTeç ot Trcpi KatTorva
Treiôoudi T^jv YEpouffiav ÔTraxov aOx^ à7ro5EÎ;at (xovy/, wç (x:?J
Piaaa-.TO StxTaT(op yEVEVOai , voat(xti)T^pa [xovap/ia Trapr.Yopr,-
ÔEt;. Oî Si xa\ ^'povov £7r£'J/r,^i(iavTo twv l7rap/itov. Auo ô' eT/ev,
lêrjpiav xat Ai6ur,v <ju{X7ra<;av, âç ôiwxei upEaÇEurii; ir.QT-.ù.-
XWV, xat (TTpaT£U|X3lTa TpE^WV, oTç EXafA^aVEV Ix TÛÛ ÎTJjJLOfflOU
TafjLEiou ';(iXia xaXavTa xaO' exacrov iviauTOv.
XXIX.. Ex TOUTOU Kataap ÔTcaTEiav IpivaTo Trgurwv xai
même osaient dire ouvertement que la poissance (Ton seul était
l'unique remède aux maux de la république, et que ce remède, il fal-
lait le recevoir du médecin le plus doux ; ce qui désignait clairement
Pompée. Celui-ci affectait dans ses discours de refuser le pouvoir
absolu ; mais toutes ses actions tendaient à le faire nommer dictateur.
Caton, qui pénétrait son dessein, conseilla au sénat de le nommer seul
au consulat , afm que , satisfait de cette espèce de monarchie plus
conforme aux lois, il n'enlevât pas de force la dictature. Le sénat prit
ce parti; et en même temps il lui continua les deux gouvernements
dont il était pourvu, l'Espagne et l'Afrique : il les administrait par
SCS lieutenants , et y entretenait des armées dont la dépense mon-
tait chaque année à mille talents,
qui lui étaient payés du trésor
public.
XXIX. Ces décrets du sénat déterminèrent César à demander le
VIE DE CESAR 105
npbi nviStv x<^/30v axiTOTi,
JIo))ol Si Yjaxv oi
).i/etV CV fA.l'Kii
rr,-* noïixtlxv cTvxt àvr|x£7T0v
xtX xp7,-joi.t àjxs^iiQcit
roxjTO xà tfipiXTLxot
TOO 7r/53(OT3(TOU TÛV (aT/JCÔV
ÛTro^/;)ovvT«î TÔv IIouTTiîVoy.
£?r;2 oi xai txjîyo; ,
c/57« /xâ/)ov TTxvTÔ;
i-xip'xvjvj îÇ wv
àvxôît;(9ïÎT0tT0 àiXTirup,
ol wîpt KâT6Jvx
TTif'OouTt Tr;v yepo\>9(xv
dans rien de pire pour eux
,
mais tlans la monarchie.
Et nombreux élaionl ceux
osant m«îme déjà
dire publiquement
le gouvernement être incurable
excepté par la monarchie
,
et falloir recevoir
ce remède-là
du plus doux des médecins
qui présentait lui :
dési^'nanl Pompée.
Mais comme celui-ci
,
adVctant en paroles
de refuser,
en action plus que tout autre
faisait les choses par lesquelles
il dût être nommé dictateur,
ceux autour de Caton
s'élant concertés
persuadent au sénat
àifoStî^xi alrbv fxôvov uirxTOv , de nommer lui [Pompée) seul consul,
ùi [ir, |3ixffxiro
yVihOv.l ÙlKTXTUpt
nxcYiyopriSeïi
fio-jxp-j^ix vouiuitAizipx.
01 oî xxl i-Jspr,^iax-j-:o
Xpo^o-J i:ra/9;(t65y.
F.^X- ^^ ^^0 »
afin qu'il n'us4l-pas-de-force
pour devenir dictateur,
étant consolé
par une monarchie plus légale.
Mais ceux-ci décrclcrciit aussi
la prorogation de ses gouvernements
Or il en avait deux,
IQripîxv xxl Ai6j>;v 7\jtx7cx7xv , l'Espagne et la l-ybie entière,
«î St'j'iXCi
«TTOTT^JOcov npnZvjzùi ,
XXI rpifuv (TTpxrtJfxxTX
,
oTj ili/iZx-jev
ix Toû rxij.tio\) SrifjiOiiox)
X'iia Tâ/avra
XXTX Ixxvrov cvtauT^v.
XXIX. 'Ex tcjtou Kaîïxp
i/avzTO ùicsTCiay
lesquelles il gouvernait
envoyant des lieutenants
,
et entrctcnonl des armées,
pour lesquelles il recevait
du trésor {mblic
mille talents
par chaque année.
XXIX. D'après cela César
envoyant à Romedemanda le consulat
106 KillAPOI BlOÏ.
ypovov o;xotw<; tSm» loûow ÈTrapiytwv. Tô jaIv oîv itpÎTW Ilofx-
irr.iou TuoTTwvTOÇ, o\ 7:gp\ MapxelXov xa\ AtvrXov ?,vavTi^-ro
,
[jLicouvTEç oXXojç Kaic^pa xai toTç àva*ptaioiç odx dtvTp:*'»
TrpoaTiOfcVTEç eÎç àTt(xiav auTou xal 7rpoinr,Xotxiîjxov. Neoxo){ii":aç
yàp svay/oç utto Kataapoç Iv FaAaTia xiTwxiiatvouç ix.rj^ovvTO
T^ç TToXiTEiaç* xai MstpxEXXoç uTcaTEuwv eva TÔiv exeî ^wXeu-
xwv, Eiç 'Po'jfXTjv i^ixo'asvov, rjxiffTO* ^ao3o'.ç, iTriXEYWV w; T«îÎTa
TOu (JL-?) 'PwaaTov Eivai 7rapa<T7i(xa Trpo<TTiOr,<Tiv aOTw , xal tii-
xvuEiv aTriovxa Kaiffotpt exêXe'jê. Met^ ùI Mapx£)3vOv, v-o-/; Kai-
capoç Tov FaXaTixc/V TrXotÎTOV àpuEdôai ^'^pT^v (J^eixoto; ttît'.
Toîç 7CoXiTEOOu,£'voiç , x«\ Koupiwva (AEV Srjfxap/oûvTa 7ro)vÀô>v
IXcuOEptoaavTOÇ Saveiwv, nau)vW ûe, tiziiif ovti, X^'Xia xa't rEv-
Taxodia raXavxa û(>vtoç, à:p' (î)v xa\ Tr;v ^aciXtxrjV £xeïvo<;, ôvo-
fxaoTOV àvdcÔYiu.a, tv) àyopa TrpocEXOcfXTjCEv avxi xt,<; <I>ouXÇia;
consulat et une pareflJe prolongation des années de ses gouverne-
ments. Pompée d'abord garda le silence: maisMarcellus et Leotulus,
ennemis déclarés do César, proposèrent de rejeter ses demandas ; et,
pour faire outrage à Césnr, à une démarche nécessaire ils en ajoutè-
rent qui ne l'étaient pas. Ils privèrent du droit de bourgeoisie les
habitants de Néocorae, que César avait établis depuis peu dans la
Gaule. Marcellus,pendant son consulat , Gt battre de verges un de
leurs sénateurs qui était venu à Rome, et lui dit que, n'étant pas
citoyen romain , il lui imprimait cette marque d'ignominie,
qu'il
pouvait aller montrer à César. Après le consulat de Marcellus, César
laissa puiser abondamment dans les trésors qu'il avait amassés en
Gaule tous ceux qui avaient quelque part au gouvernement. H
acquitta les dettes du tribun Curion,qui étaient considérables, et
donna quinze cents talents au consul Paulus,qui les employa à bâtir
cette fameuse basilique qui a remplacé celle de Fulvie. Pompée
,
VIR DK CKS^R lo:
ot pnrolllcmpnt la prorogation
«!(• 9PS propres gouvernemmls.
0|- (r:il)or(!
l*i»mpoo se taisaat,
M.ircrllus ol Lonluliis
flront-dc-ropposition,
haÏRsani d'ailleurs César
/.'A 7rfa»TiOivTiiTOc4àvayxxi«!5 et ajoutant nu\ choses nérossaires
aj/ ivayyaïa
el; i.T tfilrxv
xxl TT/BOït/jî^axtj/ièv xinaû.
x'xruxt7fxijOJi Ijxy/^Q;
Ij Va.)xTl'X ùrrà KiztVxpo;*
X3tl Mipxei^oç ûas'.Trwwv
îvx TÛv 3ou)£UTc5v èxîT,
oc^ixô/xïvov ct5 "Pw/or»,
t7r«).iycjv wç Trp07TiO/;fftv xjtôî
TxDra :^xpÛ7r,y.x
Toii /*i^ «Tv«t Pw/xaTov
,
xxl èxé/î'Jîv «Tcovra
MiTÔ. û£ Mâpxs^^ov,
Kac7a|S0î à^îixoro^ /icr,
TOv tt/oOtov r«>aTixôv
àsvcvOxt pûo/;y
niji TOcç
xal è/euOî/s'jJffxvTOî juèv
'jTO/)flv ôxvetaw
ïioMpicavx CYjfj^p'/^^JTX t
iàjxo^ Si Uxù}.(f y
Ivre ÛTtârw
,
X<ic« xal 7rr»T«xd7ia râ/zvTK,
à«ô biv xxl «xjTvoî
VpOStKÔ^lJ.ri'JtV TT) à'/opx
dos chose.f non nécessaires
pour le (léslionneor
et l'outraj^e <le lui.
Car ils privèrent du droit-de-cité
les hahitnnts-de-Néocome
élahli-'^ depuis-peu
dans la daiile par César :
et Miircellus étant-roosul
avait-fait-haltre de verc:es
un des sénateurs de là [de la Goule),
qui était venu à RonTe
,
ajoutant qu'il faisail-donner à lui
CCS coups comme nianiues
du ne pas être lîomatn
,
et il ordonnait celui-ci s'en allant
lea luontrer à (V-sar.
Mais depuis Marcellus
,
César avant abandonné dés-lor?
les trés<»rs de-la-(iaule
pour y (^Lre puisé abondaraniCQt
à tous ceux
prenanl-pat t-au-j^ouvcrncment
,
cl ayant ndranclii', d'un côté,
de plusieurs deltcfi
C.uriun qui élail-lribun,
de l'autre avant donné à Pauîus,
qui était consul
,
mdlo et cinq><'ent6 taleals
,
avec lesquels celui-ci
rijoula-comme-ornemcnl au ftrui:i
la basilique,
dan incnK>rable
,
108 KAIIAPOZ BIOÎ.
oîxo5ojjir,0eï(7av • ooto) cy) cpoÇr,0£t<; t),v (juTTOtaiv 6 Tlou'rn'ïoç,
ctva^«voov y)or, Si' iauTou xai twv ç(Xo)v Jf;rpaTTCv àTTo^tr/OfiVii
Siaoo/ov Kai'cotpi tv;? àçt/r^ç,' xai 7r£|x?rojv aTO^Tei too; CTpaTio>-
Taç ot»ç lypr^Giv aCiTÔi Trpoç Toùç KeXrixoùç iySî'^aç. *0 2' ^tto-
TréuLTTei, 5ci)pr,(Tauevoç £xa(TTov avcpa rEvrr'xovxa xa\ Siaxoci'aiç
Spa/ixaTç • oî oè toutouç TToaTrrjiw xofAÎcavTEÇ clç (xlv to rÀ9;0oç
oùx iTrieixeïç oùSc '/pr^<JXO\J^ xaTECiTEipav Xo^ouç &7rlp tovÎ Kai-
crapoç, auTov 8ï TTotXTrr'ïov tkTzici XEvaîç 8i^;p6£tpav, w; ttoOov-
fi.evov Ô7C0 TYJç Kaiaapoç CTpaTiaç, xai xi jX£v IvTaîîôa cii oOovov
xai TToXiTEiaç OttouXod; (xoXiç e/ovTa , tt;? S' Ixeî SuvatxEdj; £toi-
[xy)ç U7rapy(^ouo7)<; aoToi, xav (jlo'vov Ô7rEp6aXoj7iv £tç 'IvaXiav,
EÙOùç l(T0ji.£V7](; Trpo; Ixstvov • otitoi YEyovsvai xôv Kaiçapa ttat'Oei
(TTpaTeicûV XuTOjpbv aoToTç xa), cpo'êw (xovapyia; STrorrrov. 'Etti
craignant cette espèce de ligue, agit ouvertement, soit par lui-même,
soit par ses amis,pour faire nommer un successeur à César ; il lui fit
redemander les deux légions qu'il lui avait prêtées pour la guerre des
Gaules , et que César lui renvoya sur-le-champ , après avoir donné à
chaque soldat deux cent cinquante drachmes. Les officiers qui les
ramenèrent à Pompée répandirent parmi le peuple dos bruits très-
défavorables à César, et contribuèrent à corrompre de plus en plus
Pompée , en le flattant de la vaine espérance que l'armée de César
désirait l'avoir pour chef; que, si à Rome l'opposition de ses envieux
et les vices d'un mauvais gouvernement mettaient des obstacles à ses
desseins , l'armée des Gaules était toute disposée à lui obéir; qu'à
peine elle aurait repassé les monts,qu'elle serait tout à lui : tant
,
disaient-ils , César leur était devenu odieux par le grand nombre
d'expéditions dont il les accablait! tant la crainte qu'oa avait qu'il
aspirât à la monarchie l'avait rendu suspect! Ces propos enflèrent
Vir. DE CES\H. 109
«vTt T/i; <tfo\j/.&ixi'
ànoùit/^07,vui Kctivupt'
xv.i TiifjiTiatv a7i>ÎT<i
qui Fut h^lliu
à la place do celle de-Fulvie :
ainsi Poni|)ce
ayant ciainl celte ligue,
travaillait iIcs-Idis ouverleiiient
par lui-ni(}nic et ses amis
pour un successeur de sa charge
être nunuiié a César :
et envoyant vtrs lui il réclamait
roJi'3Tf)oi.ri'Jj-:u.ioZiiypr,ssvu\j7'Z les soldats <pi'd avait pr(îtés à lui
Ttpoi Toùî àyûvai Kt/ri/oj^. pour les cunihals de-la-GaiiU'.
Sojpï)7âfxsvoç éxx7T0V ijopx
xal TcevTi^xovTa ipa^fixi^'
o\ oi xofiivxvTtç toûtou;
Mais celui-ci tes renvoie
ayant gratifié chaque hommede deux-cents
et cinquante drachmes :
mais ceux qui amenèrent ceux-ci
à PompéexaTÉaneipav (xèv uTièp Kaiaapo; senièrcnt sur César
eii t6 n/.7,Qoi Jans la imillilude
j /o\Jiol)AiniiutliO\Joi xpr,(;ro'ji, desbruilsnun honiiétesni favorables
'itivQttpxv ok
vnb Tf,i (jTpocTiXi E.oi.l<jxpo:
,
xat rà /jiîv èvraOûa
—^ xxl Û7tOÛ/OU$
rili o( ôvivâ/ASbi^ txcZ
ûn3cp;(i)ûar/;î itoifJir,ç a\)rû ,
Kxi âv fXOJOV ÙiZSpOXAOlSlV
<is lTS(/iav
,
270/lAévir;$ ('jOÙ{ 7T/Sà{ CXCÏVOV*
ouTw TOv Ra(7xpa -/r/ov^vai
iv/iT>;pèv auTOÎî
xal uTtonTOv
çdSw fAOvxpxia.t»
'Eni TOWTCitj
et corron)pirent
par de vaines espérances
Ponq)ée lui-même
,
comme étant regretté
par l'armée de César,
et comme les choses d'ici {de Rome)
allant avec-peine par l'envie
t!t les plaies-cachécs
du guusernement,
mais l'armée de la {de la Gaule)
étant disposée pour lui
,
vl SI sfulemenl ils passaient
en Italie,
devant être aussitôt pour lui :
tellement César être devenu
lâcheux à eux
par legrand-nombredesexpéditions
et suspect
par la crainte de la monarchie.
l*ar suite de ces choses
110 KAIZAP02 BI02.
TooToiç no|X7r/''ïoç £/aviVot)To, xai 7rapa<jx£ur,ç lùv i^|x{Xii orp»-
TiwTwv, ux; (a:?j SfSoixwç, ^oyoïç oï xai YvoWaiç y.aTcT:o).iTr^iTo
tw So*/.£Ïv KaiGQipa 'j/rjOi^ojXcvoç. ilv £x£Îvo< oùcev £'>pôvTtJ|tv •
àXXa XsyeTai Tiva twv à:ptYtjLÉvo)v 7:ap' aOrou ':a;tapyfôv icrrôrra
Trpo Tou [iouXcur/;piou xal TruOofxevov o»<; oi oioojtiv /, '^i^rAjz'ii
Kaiaapi ypo'vov tv^ç àpy/jÇ* u 'AXX' «utt^ , :f<otvai, ôuiiei • >»
xpouaavxa Tvi /eip'i tvjv Xa67)v tv^ç (xctyatpaç.
XXX. Où (xy;v (xXa* f} y^ Trapà Kaiaapoç à;iu)7i(; tô Trpô-
o^Y]u.a TVjç ôtxaioXoyiaç XapLTTpov £?/£v. 'llçi'ou yàp auTO^ Tt
xaTaOsGÛai Ta or/a, xai ïlotxTrr/iou TauTO xpâ;7vT0ç, aiaoo-
T£pouç îûiioTaç yfivoaÉvouç fiGpicxecÛai ti rapà twv ttoXitcûv
àyaOûV wç touç «utov ejlsv avaipO'ja£vouç , êxîtvw 8* -?,v cTyE
PcCaiouvxaç Sovaa.iv, £TEpov ôiaSàXXovTaç , ^Tepov xaTaTXc'ja^î'.v
Tupavvov. Tauxa TrpoxaXouixEvoç Iv toÎ or'jjiw Koupiojv uzàp
Kaiaapoç, ÊxpoTstxo Xaijnrpôji;' oi oà xai ortcpavouç Itz aùxbv
tellement le cœur de Pompée,
qu'il négligea de faire des levéc>
,
croyant n'avoir rien à craindre, et se bornant à combattre les deman-
des de César par des discours et des opinions dont César s'embar-
rassait fort peu. On assure qu'un de ses olliciers,qu'il avait envojc a
Uume et qui se tenait a la porte du cuuseil, ayant entendu dire ([ul'
le sénat refusait à César la continuation de ses gouvernements :
« Celle-ci la lui donnera >•, dit-il , en mettant la main sur la garde de
son épée.
XXX. Cependant César avait , dans ses demandes , toutes les ap-
parences de la justice : il offrait de poser les armes, pouivu que
IVmpée les quittât aussi. Devenus ainsi l'un et l'autre simples parti-
culiers, ils attendraient les honneuis que leurs concitoyens vou-
draient leur décerner ; mais lui ôier son aimée et laisser à Pompée
la sienne , c'était , en accusant l'un d'aspirer a la tyrannie , donner a
l'autre la facilité d'y parvenir. Cuiion, qui faisait ces oûres au peuple
au nom de César, fut singulieremenl applaudi j et, quand il sortit de
l'assemblée g on lui jeta dos couronnes de Heurs , comme à un athlète
ViK DE Ci:SAIl. 111
TîapaaKt'jyj; Tipaxiiûxàiv,
ôj; jaV) Seôoixco;,
xaTETio/ixeûcTO ôè KatOQpa
xti) ûoxcîv v{/rj^i!|ojji£vo;
Àoyoi; xal Yva>|xai;.
'liv èxeîvoç éf pôvTtJJsv oùSév*
à).Aà /iyrrai
Ttvà Tôiv raÇta^/cù»
/.jjf/;u4vwy :tapà auroû
«OTTÔiTa it|SO TOÛ ,5ou/«UT>;/3toy
xal wwôo/irvov wj i^ yipousix
où â(ôeoj( Rxic^c^i
X/3^vov T>;s ^PX^éi'
jcôcrcc * »
xpoûjavra t/S x"P^Ti^v /a6ï;v Tyjç iLOL'/OLipv.^.
XXX. Où fxri-i à//â 7<
;^ àÇ((U7({ Ti'xpk K.xiaupoi
il^e rà ÀXfxnpàv tt^oj^/î/zx
llÇt'ou yùp
xaraûtuôxi aùrd; rc Ta û7i.a
,
xal llo//in/;iou TipàÇavros to u-urà,
f-lJitforipoji
. ipJaxisQxi
ri iyaôûv
nxpà T^iiy îToiiTÛv *
ôiTOÙf àyzc^ou/Aévous /u.r^ aurov,
ija6i/>ovTaç Irtjîov
,
/aTXJ/,«ui^ftv Ircpov TÛpavvov.
Loupiwv itpoxa>oûtt«yoi TaÛTx
è» Tù o/ifiti ù-Ktp ILaissipoi
,
JxpOTIÏTO lOLfltipHtÇ'
ol ôi i(x( àvOoCo/oûv 't^
Pompée s'enfljit
,
4:tcfrl£S négligeait
les apprêts de soldats,
comme ne craigi:aMi pas,
mais attaquait César
en a|)parettce en décrétant
avec des discours et dis opinions.
Desquels celui ci ne se souciait en rien;
mais il t*El dit
un des clu'fs-de-cuhurlcs
arrivés d'auprès de lui
se lcnaiit-ik'l)out devant la curie
et ayar>l appris que le sénat
n'accordait [)as à César
la proroj^aliun de sa chartje :
• Du moins celle-ci, avoir dit,
la lui accordera : «
ayant frappé de la main
l;i poignée de son épcc.
XXX. Toutefois certes
la dom;in»le de César
avait l'éclatante ap[)arcnce
de la justice.
Car il ju;^pait-à-propos
et lui-même déposer les armes,
cl Pompée ayant fait la même chose^
tous-deu\
devenus simples-particuliers
se procurer
que!(|ue-ehose d'avanlaj^eux
de la part des citoyens :
car ceui ôtant à lui iCésar)
et maintenant a celui-là [roiiipév]
l'armée ({u'il avait,
en calomniant l'un
,
établir l'autre tyran.
Curion proclamant ces offr&s
dans le peuple au nom de César,
était applaudi avec-érlat :
et ceux-ci même jelant-dcs-lliur*
1 12 KAiiAPoi moi.
OiO-Ktp (iOXyjljV àvOoÇoXoovTc; r.^ucav. 'AvTwvtoç îi ^.jiapyTjv
Kaiffotpoç ÛTcèp TOuTOJV iTTKrroX-Jjv xoiAfjOelaav elç to -jtXr.Oo;
I^TjveYîte, xa\ (xve'yvo) piot twv 6raTojv. 'Ev tï ty; fouX^ 2xt-
irdov (xèv, ô no{X7nr,iou TTEvOepoç, tlcr^fr^aaro yytouryj av ^v
-^iixepa (5i"/]T9i (ji-^ xaTaOy,Tai xi ^TrXa Kaîaap, i-nociiyhryon tzo)!-
(jLiov auTo'v. 'EptoTOJVTOJv ùï Twv uirotTojv, el 2oy.£Î notxTrr'îc/v
àcpEÏvai Toùç aTpaTio>Taç, xai 7rot).iv, il ùoxtl Kai'capa, tt) «xÈv
éXiyoi TravTotTraGi, tyj 0£ TravTEÇ rap* ôXi^ou; TrpocjiOEVTO. Tôiv
8â TTEpi 'AvToiviov TraXiv a;iouvTWV àixîpoTE'pouç ry;v àp/r,v à2.eî-
vai, TravTEç éfxaXCx; 7rpo(7Ê/a)pr,aav. 'AXX' £x€ta^ou.£vo-j 2xi-
ttCojvoç , xa\ AevtXou too uTraTOu ^owvto; oTrXcav ûeIv rpcç avcpa
Xr)(TT>iv, où <j/r':pwv, xore (xÈv StEXuOr,(7av, xal \uxiCoî/Xo^zo -rà;
IffôrJTaç ETrl ttevOei BA t^,v CTocffiv.
XXXI. 'EtteI Si Trapoc Kaiaapoç ^xov l7ri(7ToXa\ jXETpta!^£iv
ooxouvTOç, (t^^{ou y^P œ^eIç ToXXa Travxa, rJjv Ivtoç 'AÀtteojv
victorieux. Antoine , l'un des tribuns du peuple , apporta dans l'as-
semblée une lettre de César et la lit lire publiquement dans le sénat,
malgré les consuls. Scipion , beau-père de Pompée, proposa que si,
à un jour fixe , César ne posait pas les armes , il fut traité en ennemi
public. Les consuls demandèrent d'abord si l'on était d'avis que
Pompée renvoyât ses troupes, et ensuite si on voulait que César
licenciât les siennes : il y eut très-peu de voix pour le premier avis
,
et le second les eut presque toutes. Antoine ayant proposé de nou-
veau qu'ils déposassent tous deux le commandement , CPt avis fut
unanimement adopté; mais le bruit que fit Scipion et les clameurs
du consul Lentulus, qui criait que contre un brigand il fallait des
armes et non pas des décrets , obligèrent le sénat de rompre l'assem-
blée. Les citoyens , effrayés de cette discussion,prirent des habits
de deuil.
XXXI. On reçut bientôt une autre lettre de César, qui parut encore
plus modéré : il offrait de tout abandonner, à condition qu'on lui
laisserait le gouvernement de la Gaule cisalpine et celui de l'Illyrie
.
vu: I)K CKSAU. 113
^fitascv (trtfxvoxti
inl auTûv Siintp à0).»3T/5v.
AvTùJVioç ûi S/ifxxpx^J^'^
InisTO^iiv Kuiaxpoi vizip toÛtcjv
xa.1 à.'ji-/v(ii ^t'oc Tciv ÙTrâTwv.
'Ev St r^ ^ov)i^ SxtTt/w» /xîv
,
é ne-jOepbi UofJLTir,(o\)^
eiir,-/r,7XT0 yj'Jifxr.v
f
iv Kxïaap iv r^ft-ipT. pv}r^
fJLYi xaTccOrjTai rà e7t).a,
Tcôv ôè ÛTtârwv è/owTwvrwv,
£1 ôox£î IIo/xTr/itov
xai TrâAtv
,
tl SoAiï KxiaoLpx
,
ri) /lèv npoiiOfjro
TrxvTaTraffiv oii'yot,
Tcôv Si Tlîp'l. AvTwvto^
«ÇtOUVTWV Tti/lV
àp.!fOTif>o\Ji à^ilvac 7ir;v àpyy,-j,
irscvT£s npQvsyûpr,(jxv 6u.«/&j,-.
^XAà Zxinicovo;
èxëiaÇo/AÉvou,
xai TOÛ UTTiCTOU AévT/ou
j^'ivTOî Stïv Sti/wv,
ou i|/ï;ç)wv,
n,ooi ûvopx /r,9TriVf
xai /xîT£6â//ovTO rà; £70;;ra^
tTli îlivOil Olà T/JV ffTâfftV.
XXXI. 'EtciI oc tTtisTOÀai
/^/ow Ttapà Kx(7apo{
(«fxi» yxp nivrx rù xXXx
ript ivTO< 'aAthwv
Vit ut CiaAR.
laiiccreal des couronnes
sur lui comme sur un athlète.
Mais Antoine qui élait-tribun
apporta à la multitude
une lettre de César sur ces chosa
(jui avait été envoyée,
et la lut en dépit des consuls.
Or dans le sénat Scipion d'abord,
le beau-père de Pompée
,
proposa cet avis,
si César à un jour dit
n'avait pas déposé les armes,
lui être déclaré ennemi.
Puis les consuls demandant
,
s'il plaît Pomj)ce
renvoyer ses soldats
et ensuite
,
s'il plaît César renvoyer les siens,
à l'un (le CCS avis se joignirent
lout-à-fait peu de sénateurs
,
et à l'autre tous e\ce|>té peu.
Mais ceux autour d'Aiitoiiic
demandant cle-nouvcau
tous-deux déposer leur cliarjje,
tous y accédèrent unanimement.
Cependant Scipion
s'opj)osaiit-violemment,
et le Consul Lentulus
criant èlre-besoin d'armes,
non de suUragcs
contre un homme brigand ,
alors ils se séparèrent
,
et changèrent leurs habits
par deuil à cause de la dissension.
XXXI. Mais lors(|ue des let'.res
furent arrivées de la part de Césa;
qui paraissait se modérer,
(car ajant renoncé à tout le reste
il demandait
le pays ea-deçà des Alpes
8
e
114 KAiïAp(;i: iJioï.
xa\ TO 'lÂXopixàv (jLETà ûUEÏv TaYULCtTOJV avT(j) ioW;vai, l^i/pic
ou T-^jV 6£UT£pav UTTXTEtav uiTcUi,) xa\ Ki/.£pwv p'/iTwp, i^i
irapojv ix KiXixiaç xat ôiaÀXayi^ rpaTTO)";, ^xaXaTTc lôv liofA/>
Trr^ïov • ô ûà xaXXa (Tuy/oipôîv, touç GTpaTKoTaç a^i-pEi. Ka*.
KiXtpwv (Xcv etteiOe toÙç Kaicapoç cpiXou;, cuvevoovTaç, sTit tœî^
£Îpr,{X£vaiç ETcapy l'ai; xai arpaTiioraiç {xovoiç £;axi(r/iXtotç Tzoiii-
cOai ^àç SiaXucEiç. noa7rr,tou oï xajX7rrou.£vou xai ûiio'vxo;, ol
TTEpi Ae'vtXoV oÙx EltOV UTTaTEUOVTEÇ , (x)»Xà Xat TTjÇ ^OoX^Ç 'A>-
Tujviov xai Koupiwva 7rpo7n;XaxicavT£ç Eçr^Xacav ariooiç, Tr,v
£U7rp£7:E7TaTy,v Kaicapt tÛv TrpoçacEwv oùtoI jxr,/avrjCa{iavoi
,
xat 8i ïfi jjLâXi(jTa Tou; cxpa-riioTaç Trapoj^uvEv, l7riC£txvuu.r»oç
avSpaç IXXoYitxouç xa\ apyovTa; ItzX fxisOiwv Çeu^wv izi'^tu'fô'ZT.ç
Iv EîOyjaiv oixsTixaîç ' outo) yip àiro *Poju.r,ç cxaJOKjotTeç £acu-
Touç ôia cpoDOv uTTcçrjEcrav.
avec deux légions, jusqu'à ce qu'il eût obtenu uq second consulat.
L'oraleur Ciccron,qui venait d'arriver de son gouvernement de
Cilicie , et qui cherchait à rapprocher les deux partis , faisait tous ses
eÛbrls pour adoucir Pompée. Celui-ci , en consentant aux autres
demandes de César, refusait de lui laisser les légions. Cicéron avait
persuadé aux amis de César de l'engager à se contenter de ses deux
gouvernemenls a\cc six mille hommes de troupes , et de faire sur ce
pied- l'accommodement. Pompée se rendait à celle proposition ; mais
le consul Lenlulus ne voulut jamais y consentir j il traita indigne-
ment Antoine et Curion et les chassa honteusemeat du sénat. C'était
donner à César le plus spécieux de tous les prétextes ; et il s'en
servit avec succès pour irriter ses soldats, en leur montrant des
hommes d'un rang distingué, des magistrats romains obligés de
s'enfuir en habits d'esclaves, dans des voitures de louage i car la
crainte d'être reconnus les avait fait sortir de Rome sous ce dégui-
sement.
VIE DE CLS.VK. ns
fisrà ouï?'» ray/xarwv,
A'-Xy't» ow fJ-i'sit'Jt
T<v JîjrijCxv wTrare^av ^
,
xxè K'xipwv ff/iTtap ,
ûpTi it'y.fiùv
i/. Kùixiuç
xxl TtpirruT* Siz).).y.'/ùi
,
l/lÛXxTTt TOV no/i7i<(i0y*
ô Si au/;f«^oûv ri x//a
,
Kai Ku(ip(éit /l'fj
TTOtîîaOai ràç ^taiûffàt^
xal éÇxxt7;(uLioiî ffT|3XTt'j!iT:
Ilo^rr/;t'ou 0£ xa/i7rT0/<îv3J
xal ciodvTOÇ,
oùx s'oiv, àA).à y.9.h
AvTCiJViov xal TLQ\jpi(tfJX
itpoTtr,Xsi.in9Xvrei ,
/j.r,-/^3L'jr,'7Û./Jiiv0i x-JTol K.at^.
TÔJv rrpojjâjîwv
xal ôii y7s /xx/tsTa
nap'jJÇuwr T0Ù5 (Tr/saTtvrai,
27noctxv'J/Aivo{ xvSpui
nîj»«j/dTai
«Tt- ^r-J-ySÔv yUllffOlUV
âv i7';/;7»i* Otx«TlX«r;'
ffxjuâ7avT«5 yà/î ««utoj; 0'^:
cl rillyriu
éirc ciunncs à lui
avec doux létjions
,
jusqu'à ce qu'il Lri^'u;ll
un sccunii consulat),
Cicéron l'uratcur
do[)ui8-[n!ii présent
lU' retour An Cilicic
cl lrav:»il!.iiil à une réconciliation,
adoucit r Jinpéc :
mais celui-ci accurdanl le reste,
ûlail à César les soldais.
El Cicéron certes
persuadait aux amis de César,
eux ayant cédé,
de fiiire raccomraodemcDt
moyennant les provinces
dites plus haut
et six-mille soldats
seuls.
El Pompée se laissant-fléchir
et accord.iul cela,
Lenlulus qui était-consul
ne le jicrmil pas, mais mêmeil chassa i^nominieusomeul Juséuat
Antoine et Curion
ayant insullé eux,
-.yanl préjiaré lui-méinc à César
le plus spécieux
»lrs prétextes
,
ol par liMjuel surtout
il anima les âuldalâ,
leur monlraul des hommesillustres l'i revélus-de-diynilés
qui avai(.'nl fui
sur des chariots de-louago
dans (les habits d'-esclaves :
car s'étant habillés eux-mêmes ainsi
ilsétaifnt'SorliB-furtivemeotdcRoiiie
n.ir (•|-.:;tUr.
116 KAIIAPOZ BIUZ.
XXXII. Haav |xèv ouv uepi aùxôv ou irXeiouç ÎTmto/v tpt'i-
xoffiwv xa\ TcevTaxKTyiAiwv ottXitwv • to y^P dDJlo (TTpaTtujia
TTc'pav AXTreojv (J7roXeXeiu.[i.£vov ^jjitXXov dfçeiv ol 7r£tAî»0£VTeç.
'Opôiv ùï r^jv à^yry ojv £v{(7-:aT0 7:paY[xàT0Jv xai ty;v I^ooov ou
TToXuy'Etpiotç S£0(X£vyjv iv Tw TTapdvTi (xaXXov 'î^ 0a(|x6ei T£ TOAjXrjÇ
xai Toc/^ôi xaipou xaTaAr,7rT£av oucav (£X7rAy,^£iv y^p ^ttkîtou-
(AEvoç ^aov ^ pidcGEaOai (Xô-rà 7capa(7X£u^<; ItteXOcuv), touç (ùv
fjY£H'-0'''°t<; xal Ta;iapyou; Ixfi'XEUdE (xa/aîpaç l/ovTaç aveu twv
dtXXojv ottXwv Xaxacr/^eiv 'Apiixivov*, r7,ç ReXtixt,? ixt^-xk-ry vroXiv,
(oç ivÔÉy^e-ai [xaXiaTa <p£iGa{i.£vou; tj^ovou xai Tapay-r,;* 'OpTTjGto)
8È r^v Ôuvajxiv îrapsÔcoxEv. Autoç ùï Tr,v (jtiv fjtxî'pav or^vev £v
cpavEpw, {xovojxa/oiç I'^&ctwç "^M^^^iaX^'Jii.ViQK^ xai 6ca)|X£vo;. Mi-
xpov Ss Tipo IffTTEpaç ÔEpaTTEuca; xb cwfjLa, xai TcapeXOôiv £i; tov
àvSpwva , xai (7UYY£votjt.£voç ppa'/^£a toï; 7capax£xX'/;jX£voiç Itzi
XXXII. César n'avait auprès de lui que cinq mille hommes de
pied et trois cents chevaux. Il avait laissé au delà des Alpes le reste
de son armée,que ses lieutenants devaient bientôt lui amener. Il
vit que le commencement de son entreprise et la première attaque
qu'il projetait n'avaient pas besoin d'un grand nombre de troupes; qu'il
devait plutôt étonner ses ennemis par sa hardiesse et sa célérité, et
qu'il les eilraierail plus facilement eu tombant sur eux lorsqu'ils s'j
attendraient le moins,qu'il ne les forcerait en venant avec de grands
préparaiils. Il ordonne donc à ses capitaines et à ses chefs de cohor-
tes de ne prendre que leurs épées.sans aucune auLre arme, de s'em-
parer d'Ariminum , ville considérable de la Gaule , mais d'y causer
le moins de tumulte et d'y verser le moins de sang qu'ils pourraient.
Après avoir remis à Hortensius la conduite de son armée , il passa le
jour en public à voir combattre des gladiateurs; et un peu avant la
nuit il prit un bain, entra ensuite dans la salle à manger et resta
VI K DK CKSAR.
XXXII. où Tr)«/ou4 fiiv ovv
Tpi«/07(''dV lTCTti(tlV
xal mvrxy.i'jyiXiuv ÔTritrûv
riïav ire^ol «Ùto'v *
aÇeiv rè âi)o 'rzpxn.Mij.x
v.no\t\tiiJ.fj.ho'i Tiipxv 'A)7r:0)v.
OpiJv Si Ti^v à/î;fiîv
npayuiruv Ziv iviVraro,
ou SîQui'jrjv
::oXvystpfxç
Iv Tfi itxpôvrt
fiStXXov r, oujxv y.xTxli^nréyv
BdfjL&ei re ràX/xrji
xal TCtx^t xae/9oû
(è/Tr)>{Çé(v yxp pxov
ttiti.'jroiifj.tvoç
fi ^liiizQxi
IntlOiiV fj-sri itapX'Txevili)
,
i/.i)tv9e fxiv
roui r.ys/Jiôvai xal ra^ixpyo'j^
lyo-^raç ustyxfpxq
xv:\j rdiv x/)(tiv OTiïuv
y.xrxvy^tXv kplfjn'jov ,
ixeyi.)r,-j t:6}iv ri^ç Ke).Ttx<î,
yîtca^aévou; ffoZoM xxl rvcx/r^,
/idtitTTa wç ^^îé;(STai*
Ttapé^'jjxf Sk TYiv Svvafjnv
'0prr,9{rji.
Aùràç Si Sii'.yt /ziv
Tl^V TifJLipaV £V fx-jspiû ,
/jLOvofiiyotç yv»/ivaÇo/xévotç
xal 0«'.j/xîvoî.
Mixpèv 5è 7t|5Ô i(mipxç
XXÏ 7CXpS/9d>V îtç TÔV X-iS'iCiJX,
xalrjyytv6uî/0i ^pxyix
T«Tç irap«yï>r>»;/i<votç
117
XXXII. Or de* hommes non plus
//MP trnis-ronts rnvaliors [nombreux
ot rinq-millc hoplitos
élaiVnt autour de lui :
car ceux ayant été envoyés devaient
amener le reste de l'arm^'o
laissée au-<lelà des Alpes.
Mais voyant le commenrement
des allaires qu'il entreprenait,
et la première-attaque
n'ayant pas-hesoîn
<!«' heaucoup-tle-mains
dans le moment présent
plntù* que étant à-saisir
et par la terreur de raiidare
et par la promptitude de l'occasion
(car devoir déconcerter plus aisément
n'-étant-pas-aitendu
que devoir vaincre-de-force
étant survenu avec des préparatifs^
il or<lonna d'ime part
les capitaines et chefs-de-cohorles
ayant leurs éj)éei
sans les autres armeg
occuper Ariminum
,
grande ville de la Gaule,
épargnant la terreur et le tumulte,
le plus comme il est-possible;
d'autre part il remit l'armée
à Ilortensius.
Mais lui-même passa
le jour à découvert
,
assistant
à des {gladiateurs qui s'exerçaient
et les regardant.
Mais peu avant le soir,
ayant soigné son corps,
et étant venu dans la salle-A-mangcr,
et étant resté un temps roiirl
avec ceux invités
118 KAIIAPOI DIOZ.
tÔ ôtÎTTVov, i?,or, et» 7X070^0v-oç, £;avé(iTy,, xai tctjç fiiv «À>.vjç
juvov, èXiyoïi 5è Twv :p0vojv 7rpO£(pr,To \i}\ xari xb a'Vrô TtavTaç,
dfXXov 8* a)^T| Sio)X£iv. A'jToç cï twv (iKrOtoiv 2[(vyb>v ^xi^iç
Ivbç, ^Xauvev ér^pav xivi Trpôi-rov 6obv, tlxa irpbç to 'Astuivov
iTriaTpE'j/aç, w; y,XO£v Itci tov oiopi^ovra t:?;v ivtbi; *AÀt5ojv
FaXaTiav aTrb tTjÇ aAXr;<; 'IraXiaç TcoTau-ôv {'Pou€<.xvn xaXet-
Ttti), xa\ Xoyicjxoç auTov £ÎGr,ci (xôcXXov lyV^^''''''''^* '^* îc'.vT), xat
7r£pi'^£pO(X£VOV TW (X£Y£0£l TWV ToXjXOJU.£VWV , EC/ETO OpO|XO'J * Xai
t)jv ropEiav eTriCTT^caç , xoX}A (^iv atjTOç £v laurw on*veY>C£,
ciyr) T'J'jV YVWji,r,v ett' a|xç»OT£pa {x£TaXau.Çavo)v, xcti Tpo":Tiç c7/£v
aÙTw TO T£ ^ouXeuaa TcXEiaxaç, ttoXX^ oà xa\ twv cj.i}aijv tcJ;
Trapouaiv, (îjv :^v xai IToXXiory 'Acivioç, C'jvot7propr,crEv, avaX-i-
yi^Oja-EVOÇ YjXixwv xaxwv ap^Ei 7:5t(7iv àvOpw';TOiç r^ oiaoac.^
,
^ffov T£ X(Jy°^ auTTjÇ Toïç ttuOi; à7:oX£i'|ooci. TÉXoçci {JUTa ôuaou
quelque temps avec ceux qu'il avait invités à souper. Dès que la nuit
fut venue, il se leva de table, engagea ses convives à faire bonne
chère et les pria de l'attendre , en les assurant qu'il reviendrait bien-
tôt. Il avait prévenu quelques-uns de ses amis de le suivre , non pas
tous ensemble, mais chacun par un chemin différent; et , montant
lui-même dans un chariot de louage , il prit d'abord une autre roule
que celle qu'il voulait tenir, et tourna bientôt vers Ariminura. Lors-
qu'il fut sur les bords du Rubicon , fleuve qui sépare la Gaule cisal-
pine du reste de l'Italie, frappé tout à coup des réflexions que lui
inspirait la crainte du danger et qui lui montrèrent de plus près la
grandeur et l'audace de son entreprise, il s'aiTéta; et, fixé long-
temps à la même place , il pesa , dans un profond silence , les dîLé-
rentes résolutions qui s'ouïraient à son esprit, balança tour à tour les
partis contraires et changea plusieurs fois d'avis. Il en conféra long-
temps avec ceux de ses amis qui l'accompagnaient, parmi lesquels
était Asinius PoUion. Il se représenta tous les maux dont le passage
de ce fleuve allait être suivi et tous les jugements qu'on porterait de
lui dans la postérité. Enflu, n'écoutant plus que sa passion et rejetant
VrE DE CESAR. Î19
inl rb oilnvov , à «nnpor,
ffUffxorâÇovTOç iîi>j
,
faisan»-nuil déjà,
iÇxvéaT»?, il se leva ,
xal fiXofpovriOtiç fiLt-j toùç a//ou^ et ayant irailé-nvcc-bonté les aotrcs,
xal xeieû^a; Tzspifxévîiv aùrôv cl tes ayant cnga{^és à allcndre lui
npotCpriro oi
fiil oi'jjxiiv rrâvra»
xarà TÔ aùrô
,
AÙtoç oî îTttSàj
comme devant revenir,
mais il avait été dil-d'avance
à (]ut'l(|uc's-uns des amis
de njvpas te suivre tous
dans le n)éme lieu,
mais l'un d'un côté, l'aiitrcdc l'autre.
Et lui-même étant monté
sur un des chariots de-louage ,
T^Xauve îTiOtÛTOv éTe'pav Tivàûoôv, s'avança d'abord par uno autre roule,
eiTal7r'.TTp£']/a;7:pc);Tè'Ap([X'.vov, puis ayant tourne vers Ariminum
,
6iç ^/0jv C7rt Tèv TioTXfiov comme il arriva vers le lleuvc
{y.xhZzxi VovoUbiv) (il s'appelh; Uubicon)
Siopi^O'jrx qui sépare
Tr,v ra>aTiav (n^v) évrèç'AiTtîwv la Gaule en-deçà des Alpes
àîro zr.i â>>>;ç Ira/i'aj, du reste de l'Italie,
xat /.oyivfib^ îtïv-ît «jtov et la réilexion s'empara de lui
iyyiÇovrx u&'/,).oy tw ^sevûi
,
qui approchait d'avantage du d;mi;(;r
XXl £»/5T0 OpàflOV
nepifipofxivo-j ri y.-yiOn
Tûv ro\u(Aifxév(av'
xxl âîrcTTyJTXj t/jv nopeiwj
,
auràç /Aîv on/ivsy/s
iro^à èy saurai
,
T^v /v'Jifir,v iTii ài.fxfàrîpx ,
xal To T£ |3o jy^u/jia a'JT^i
CUvJi>;7ropy;ff£ 5î /at :ro//à
ToTç nxpo'j7i T6Jv yi'/ûjy,
i» >]vxai no/>é«v 'AtiVjo^,
1% Jtd6a7tî «fÇ£t
irlfftv àv9^ojitot<,
iffov T« >d/ov ajTTÎç
et l'arrêta de sa course
agité par la grandeur
des choses osées;
et ayant arrêté sa marche,
lui-même il balança
beaucoup de choses en lui-même,
portant en-silence
sa pensée de deux côtés,
et la résolution à lui
lit plusieurs tours;
et il hésita aussi beaucoup
avec ceux présents de ses amis
,
desquels était aussi Pollion Asinius,
rélléchissant quels-grands maux
son pasiiage conmienccra '
pour tous les hommes,
et quelle renommée de celui-ci
ils laisseront à ceux d'aorc».
120 KAISAPOÏ BI02.
Tivoç, o)(T7rep à'pe\(; laurov ix tou XoYiffjxou 7rpo< to {xéÂÂov, x«t
TOUTO B-}\ TO xoivbv Toïç filç Tu/ofç ^(AÇaivo'jaiv ^TT^pouç xa\ to).-
jjiaç 7roooitjt.iov UTreiTTOJV «*Av£^pt:f/Ooi xû^oç-» wpuLr,ffE rpo; rr,v
oiotêaaiv xai ôpô{j!.w to Xoittov v^ot) yDo'>{X£voç, iiçi^iffc rpô
yi[X£paç eîç xo 'Apijjiivov, xai xarÉcye.
XXXIII. 'EtceI ce xaTeXyi^Orj to 'Apiuivov, w'TTrep àvEo)-
Yixévou TOU TToXsaou TTAaTsiaiç iruXotiç Itti Tradav Ô(jloû t^/V y9;v
xai ôaXaaaav, xai auYXEyuuÉvojv 5(xa toi; ^poiç t7)ç iTrapyia;
Twv vofxtov Tyjç ttoXeo); , oux avSpaç av Ttç wtiOt) xat Y^valxaç
,
ôffTrep oXXoTE, (juv exTrXv^çei Sia:poiTav ttjÇ 'ÏTaX(a<;, 6lX)À xi;
TToXeiç aOT^ç àvi(TTa(jL£vaç ç^Y^i StacpspeaOai oi' àÀX*/iXo)v tt.v
Ss P(»)[ji.r,v, waTTTEp UTTO ^EuaccTOiv 7Cia7rXa(i.£VT,v, ouya:; twv
irÉpi^ S'îQj/.cùv xal juLSTacrTOtaEciv, out' apyovTi TCElcai ^otoiav cOcav
tous les conseils de la raison pour se précipiter aveuglément dans
l'avenir, il prononça ce mot si ordinaire à ceux qui se livrent à des
aventures diDQciles et hasardeuses : « Le sort en est jeté ! » et,pas-
sant le Rubicon , il marcha avec tant de diligence qu'il arriva le len-
demain à Ariminum avant le jour et s'empara de la ville.
XXXIII. La prise d'Ariminum ouvrit, pour ainsi dire, toutes les
portes de la guerre et sur terre et sur mer ; et César, en franchissant
les limites de son gouvernement, parut avoir transgressé toutes les
lois de Rome. Ce n'étaient pas seulement , comme dans les autres
guerres, des hommes et des femmes qu'on voyait courir éperdus dans
toute l'Italie; les villes elles-mêmes semblaient s'être arrachées de
leurs fondements pour prendre la fuite et se transporter d'un lieu
dans un autre; Rome elle-même se trouva comme inondée d'un
déluge de peuples qui s'y réfugiaient de tous les environs ; et , dans
une agitation , dans une tempête si violente , il n'était plus possible
à aucun magistrat de la contenir par la raison ni par l'autorité ; elle
VIE DE CESAR. 121
Téioî Si fitri Ttvo^ OujuoO
,
Sutttp à^îlî îaurè»
xai ùri CiTrctTTWv
TOOtO TO IXpOOifllO'J
xotvàv ToI{ (,uSs((you7(y
e?S TÛ;/aç ocnopouç
xat Td),uaç*
« KOêo» àvsûpifQù) '
Sipfir,is -npbi rriv Siâtxavj '
XX t ypfJi/jLivOi SpàfJLCù
riûr] rà ioiTiàv,
f ijéTTîffî npb rjfiépvi
«iç rà \pi/jiivov, xxi xariax-"'''
XXXIII. 'Eîrel 5« \p{/xivov
xxrtXYifOf]
,
àvîw-y/iivou 7r>aT«fatç 7tûAat{
cnl Trâtjav t^v yrjv ô/xoO
xal OâAaavav
,
xal TÛv vd/AOjy tt|( ndA<u;
»uyxî;fu/iivci)v
â/ia Toîi opotç rr^i Inap^ioii,
oùx âvSpxi xal yuvaïxa;,
WTTtep dc>).OT«,
JtatyotTâv Ti^5 It«)i^«;
»ùv £XTri/;Çîi
,
àA).à ràî Trd^itj aùràç
dix à»YJ)MV*
rry ûk PufiriTt f
ttamp ni/xn^ajutiyyjy
f\)-/aii /al /xtraffTâffCffi
TÛ» à»;^'jjv ("TÛy) ni^cÇ,
ovjxv jTï pzoïay niivai
Mais enfin avec une certaine passion,
comme s'étanl (l(jl)arrassé lui-mc^me
de la réilexion
rclativen)enl à l'avenir,
et certes ayant prononcé
cet adage-ci
commun à ceux qui s'embarquer/
dans des chances incertaines
cl des témérités :
« Que le dé soit jeté : »
il s'élança pour le passage :
et usant de course
dès-lors le reste du temps
,
il arriva avant le jour
à Ariminum et /'occupa.
XXXIII. Mais lorsque Ariminum
fut pris,
comme la guerre
étant ouverte par de larges portes
sur toute la terre à-la-fois
et la mer,
et comme les lois de la république
étant confondues
avec les limites de son gouvernement,
on aurait cru
non des hommes et des femmes,
comme les-autres-fuis
,
courir par l'Italie
avec épouvante,
mais les villes elles-mêmes
se levant
être emportées par la fuite
les-unes-vcr»-les-aulrcs :
et Rome
,
comme remplie
de flots
,
par les fuites et les déplacements
des peuples rf'alenlour,
«'étant ni facile à persuader
poui' le mâgi.slrat
,
122 KAI2AP02 BI02.
ouTE \6^tiû xa9exT:^jV Iv 7roX).o) xXuoojvi xa\ aaX<j)| txixpôv irri-
XiTceïv aOr^jv u^' auTÎ;ç àvaTETpà,j.Ûai. IlaOr) y^p irvi^ioîka /ni
piaia xaTEÎ/^e xivr^u.aTa Tràvra tottov. Ouoi y^p "^^ /«tpov fi^ti-
j(^(av Tjyev, àXXât xw Ôêooikoti xa\ XuTrouixévw xaxi 7:o/.Ai «tuul-
Tcïirrov ev [XEYotXrj 7:0)^1,' xai OpaauvoaEVov dnkp xoû ue/^.ovtoç,
01* IpiSiov TjV • aoxo'v T£ ÏIoixTn^ïov £X7r£7:Xr,Yjx£vov oDJwç d)>/(a-
•/oÔEV IxaparrE, toîç ixiv, toç rju;r,(7£ Kaicapa xaO' Éairrou, xai
T7)ç ii'^eit.o'^ioiç EuOuvaç uTzgyovza. , twv S*, ^xi TMtpEvxovxa /.ai
TTpOTEivotxEVOv euyvfo'xova; 5iaXu(7£iç £cj>r,x£ xoïç TCEpi Aevxaov
uêpiaai, xaxy)Yopowvxa)v. 4>aa)Vio; 5' auxov ixiÀeuc xio ttoûi
xuTrreiv xyjv y^jV ettcI (X£Ya)i7^Y°?'^^ Tcoxe irpoç t?;v cTJY^«^>'''r^''î
oùôÈv £ia 7coXu7rpaYu.ov£Îv oùô£ 9povxi^£iv EXEivouç XT,ç Itzi tÔv
ttoXeixov Trapaaxcuvjç* auxoç Y^p, oxov ettit;, xpouca; to £sa3»oç
fut sur le point de se détruire par ses propres maies. Ce n'étaieat
partout que des passions contraires et des mouvements convulsifs;
ceux mêmes qui applaudissaient à l'entreprise de César ne pouvaient
se tenir tranquilles : comme ils rencontraient à chaque pas des gens
qui en étaient affligés et inquiets (ce qui arrive toujours dans une
grande ville), ils les insultaient avec fierté et les menaçaient de
l'avenir. Pompée , déjà assez étonné par lui-même , était encore plus
troublé par les propos qu'on lui tenait de toutes paris : il était puni
avec justice, lui disaient les uns, d'avoir agrandi César contre lui-
même et contre la république ; les autres l'accusaient d'avoir rejeté
les conditions raisonnables aax.quelles César avait consenti de se
réduire, et de l'avoir livré aux outrages deLeniulus. Favonius même
osa lui dire de frapper enfin du pied la terre,parce qu'un jour Pom-
pée , en parlant de lui-même en plein sénat dans les termes les plus
avantageux , avait déclaré aux sénateurs qu'ils ne devaient s'embar-
rasser de rien , ni s'inquiéter des préparatifs de la guerre ; que . àps
VIE DE CESAR. 123
Adyw
y. al 9i)ù) ,
àvaTST^iyOai aùt^v
ûrri aÛTrîç.
nâO/j yùp àvT^'xaia
xxl jîtata xtvyî/*aTa
y.xTÛ-^t rrivTa tottov,
To y^xXpo-j yùp
à))à oTju-rrÎTTTOv xarà 7ro).)à
iv /jLSyiXr, TTo'/ec
Tôi jf^otxoTt xai XuTTOU/civu
,
xal 0/5:/'7Uvouîvov
ÛTTîp TOÛ /zé//0VT05 ,
Yjv 0ià soiJOJV*
à»a/dOîv
no/xTTïjVov aùràv ix:r«T)yj7/A£vov,
ToTç /xèv,
*>Ç »îwÇ>:»e xarà isroroû
Ka^ffapa Ù7ré;^ovTa sùOûua^
xaJ T»|î ^y«/iOvtaç,
tûv ^é xaT/jyo^OJVTwv
ÎTl ïj>l^/e TOÎÎ 7r£/9l AivT/OV
ù€^{o-ai -rzxpsi/.o-JTx
jtal ïrpoT£ivd,u£vov
acjwtoç Je «/.i)rj£v aÙTOv
TVUTHv Tôi Tioôi T^v yr,v'
k-Kiï ixffal/i'fopûv nors
«pas T/;v rÛ7x).«;T0V
,
ffa £/îivouî
iro)wTr/;ay/iov£îv oùîsv
0'j5è ycovT^^£tv
T>;^ TrapaTxevV;; tri rè» ito/e/xov
«vro{ yàp , ^Tstv rirt»).
ni susropliljle-tl'èlro-r.ontftnue
pnr lu raison
dans cette grande agitation
et tomptitc,
avoir man(|u6 de peu
dire renversée ellc-mi^mc
par elle-même.
Car dos passions contraires
et de violents mouvements
tenaient tout lieu.
Car la partie joyeuse
ne gardail-mdnic-pas la paix,
mais rencontrant fréqucnuncnl
dans cette granile ville
la partie eUrajcc cl chagrine
,
et se prévalant
de l'avenir,
était dans les dispntes :
cl l'un troublait
d'un côté, l'autre de l'antre^
Pompée lui-mdme déconcerté
,
d'abord par 1rs uns qui disaient,
qu'il avait agrandi contre lui-même
César ayant à rendre compte
même de son commandement
et les autres /'accusant
de ce qu'il avait laissé Lcnlulus
insulter César qui cédait
cl qui proposait
des accords raisonnables.
Favnnins même sommait lui
de frapper du pied la terre :
puisque se vanlunt uD-juur
devant le sénat
,
il 7<'avait laissé eux {les sénateurs]
s'occuper de rien
ni s'inquiéter
* des préparatifs pour la guerre :
cor lui-niéme,quand viendrait Cdsor
ayant frappé du pied le sol
124 KAIiATOi liKJÏ.
Tw troSl (jTpoiTeujxaTov IulttXtjCCiv t/,v 'Itojaiov. Ou jj.^,v i'/Ak
xa* Tore 7rXr,0Ei 6uva(AE(i)(; oireptCaXXtv 6 ITourT'ïoç tI^v Kai^a-
po;* eîaac ô* oùociç xov avopa '/ç,r,f:'x'j()oii toîç Iïutoù yo^icaoîç
,
(Jtô5to<; rjôr) tou TcoXÉfxou xai Travcot xaTeyovTo^, tî;»!; xa\ O'jvex-
xpouaOelç t9î 7:avT0)V <pop5, "Inr^^iJ^ETai zoi^T/}y ^p5v , xa\ tt.v
irôXiv I^ÉXiTTÊ, xeXeuffa; i'TTsaÔai t-/;v yspouciav xai jxr,0£va piiveiv
Twv Trpô TYÎç Tupavviîoç -^,pr,jji£v(«)v r?;v Trarpioa xal r^jV £)^<>-
ÔEpiav.
XXXIV. Oî [XEV ouv UTraTOi ur,o' â vouloç £(rr\ irp?) I^oso-j
OuffavTEç EcpuYOv • EcpEu^ov 5è xai TWV pouXtUTWv ol ttXeIctoi,
xpoTTOv Tivà ûi'àpTraYÎiç aTro twv iSiwv S xi tu/oiev, wcrEp a)JvO-
Tpiwv, XafxêavovTEç. Eîai ô' oî xai crtpoSpa t^ Kaicotpo^ •?;pr,;jL£V'i
TrpOTEpOV, I^ETTEGOV UTTO ÔOtlxêoUÇ TOTE TWV Xo^l^TU-WV Xai OUpLTTa
que César se serait mis en marche , il n'aurait qu'à frapper la terre
du pied et qu'il remplirait de légions toute l'Italie. Pompée était encore
supérieur à César par le nombre de ses troupes j mais il n'était pas le
maître de suivre ses propres senliments; les fausses nouveHcs qu''^n
lui apportait, les terreurs qu'on ne cessait de lui inspirer, comme si
l'ennemi eût été déjà aux portes de Rome et maître de tout , l'obligè-
rent enfin de céder au torrent et de se laisser entraîner à la fuite
générale. Il déclara que le tumulte était dans la ville, et il l'abandonna,
en ordonnant au sénat de le suivre, et intimant à tous ceux qui préfé-
reraient à la tyrannie leur patrie et leur liberté , la défense d'j rester.
XXXIV, Les consuls quittèrent Rome, sans avoir fait les sacrifices
qu'ils étaient dans l'usage d'offrir aux dieux, lorsqu'ils sortaient de la
ville; la plupart des sénateurs prirent aussi la fuite, saisissant, en
quelque sorte, ce qu'ils trouvaient chez eux sous leurs mains, commes'ils l'eussent enlevé aux ennemis : il y en eut même qui , d'abord
Irès-attachés à César, furent tellement troublés par la crainte,que
,
VIE DE CESAR. 125
Tfiv ^IraXlav.
Où fi-^v à.X}.x xal TÔTi
b UofJL-m/iïoi (iTCipi6xXX€
rriv Kaiua^Oî *
oùofi; ùt tixat ràv âvSpx
devoir remplir d'armée»
ritalie.
Toutefois mdme alors
Pompée sui-})assait
par le nombre de ses troupes
celles de César :
mais personne ne laissa cet hommeXp^oaaOxi roXi Xo'/i9/ioXi iauroû , user des réUexions de lui-môme
,
àXXà. \)Tià ày/tXfiiTOi»
ùç ^Sr] To j noXéfxov IfsTriiroi
nai xjxTÏxO'^roi Trâvra
,
tt^xç nal TJvtxxpovvdilç
rij fopx navTwv
,
«l^iiy^ÇeTac bpûv Txpa^/iv
,
xtcl mXi-ns n^v noAiv
,
xtXeitaai r^v ytpoxialav
IntaQxi , y.xi /A/jJîva
Tûv f)py)fiivuv
rriv nxTpiSx kxï t^v iXtvOîpixv
fiivtiv.
XXXIV. 01 [liv ouv tnxTOi
IJ-Yjùi 0\J7xvrii
& vô/AO{ iarl
Tipo cÇdôoo
(yuyov* iifîMyov Si xal
ot nXeîaTOi twv ^oxjXsvtùv,
ia/ji6âvovT£5 x-xb twv îoi'wv,
&7Titp xXXorpictiv
,
i Tl Ty^ot»"''
Tcvà TpdiTOv 5ià «pitx-/r,i.
Eial Si X9cl o1
^/syi/mivoi npoTtpovO^àSpa
rà Ka^92po{
,
Vn6 ôâ/JlS0U{ TOTI
iÇiTTCffOy TÛV )07(9jtifiôy
xal ffUM^3tp/;vi^0»j»a»
oùjiv £(d/yi«yO(
mais par des nouvelles
nombreuses et fausses
et par des terreurs
conmie déjà la guerre cxisiani
et occupant tout,
ayant cédé et ayant été entraîné
par l'élan tle tous,
il décrète iui \o\r le tunmlie,
et il abandonna la ville,
ayant ordonné le sénat
suivre lui , et personne
de ceux ayant choisi
de préférence à la tyrannie
la pairie et la liberté
ne rester.
XXXIV. Or donc les consuls
n'ayant pas-méme fait-lcs-sacriliees
lesquels la loi est de faire
avant la sortie
s'enfuirent : s'enfuyaient aussi
la plupart des sénateurs,
prenant de leurs propres !>ien3 ,
comme de biens étrangers,
ce qu'ils rencontraient
en quelque sorte par pillaî;c.
Quelques-uns même sont qui
ayant choisi d'abord avec-ardeur
le parii de César,
par terreur alors
furent jetés-hors de leurs réflexions
ot furent entraînés
n'en ayanl-aucun-besoiD
12G KAIIAPOX lilOÏ.
çrr^)ti/()r^C'X'^ oûSèv cerJacvot toi ^cujxaTi ttîç ^p8fç ètt^vr^ç. Of-
XTpoTaTOv 0£ To Û£a(/.a Tr,ç iroXeMÇ r,v, iTri^tpojjuvofu tooovTOo
y^eittôivot; , wTTrep v«m< 6-xro xt^écpvrjtuv dtTraY«pe»oyto»v Tcpoç to
ffuvTu/^ov ixTiEGEÏv vo|xi![o(x£vrjÇ. 'AX)vi xaiTTcp oÎtw ttJç fltTa-
CTàa£0)ç oîxrpôt^ oocr,;, tyjv jxev cpuy^iV et avûptimoi Ttarp/ia cia
no(i.7n^ïov TjyouvTO, T7;vog 'Ptojx7;v, wç Kotwotpo; OTpTTOTrrîov,
Içe'XiTTov. "Ottou xa\ Aa€ir,voç, àvr;p £v xoïç [xséXiCTa ^'i''^? Kai-
(xapoç, xa'i 7rp£(7ê£UTr,ç y^^^'^'î **'^ cuvrjYWViajXc'vo; Iv ttïcx
TrpoOujxoTaTa toTç Ksatixoïç iroXiaoi;, tôt' exsîvov aTroipà;,
à'pi/t£To TTpoç noa:r/,ïov. 'AXXi toutw |X£v xal xi ypr'fxaTa xai
Tocç dtTToaxeuaç d7rfi7rsa*|'£v ô Kaïaxp • Ao|iitiw o' r,Youjxevt.j
GTTEtpwv TpiaxovTa xai xaTE^QVTi Kop^tviov *, ETrtXOojv TrapEOTpa-
T07r£C£uc£v ' Ô S' aTZûYvoùç TOC xa&* auTOv, •^Tr,CÊ tov ia"pôw
oixETr^v ovTtt cpapaaxov xaà Xa€wv xb SoOàv, etticv w; T£Ovr,;c>-
[XEvoç. Mex' oXiyov 0£ àxQucaç tov Kaiaapa ûotu(xacx9; xivi
sans aucune nécessité, ils se laissèrent emporter par le torrent des
fuyards. Celait un spectacle digne de pitié que de voir, dans une si
terrible tempête, celle ville abandonnée, et, semblable à on vais-
seau sans pilote , floller au hasard dans l'incertitude de son sort. Mais
quelque déplorable que fût celte fuite, les Romains regardaient le
camp de Pompée comme la patrie , et ils fujaient Rome comme le
camp de César. Labiénus lui-même , un des plus intimes amis de
César, son lieutenant dans toute la guerre des Gaules, et qulTaiaii
toujours servi avec le jilus grand zèle,quitta son parti et alla joinJre'-
Pompée. Celte désertion n'empêcha pas César de lui renvoyer son
argent et ses équipages : il alla camper ensuite devant Corfinium , où-
Domilius commandait pour Pompée. Cet officier, qui désespérait de
pouvoir défendre la ville , demanda du poison à un de ses esclaves
,
qui était médecin, et l'avala dans l'espérance de mourir prompie-
ment ; mais , ajant bientôt appris avec quelle extrême bonté Céiar
VIE DE CESAR. 127
To St ôiccfta
tiv ol/.rpoTXTOv
Tf\i nô'Jioii , ôiVTtep vcwç
lx7t«(jcTw irpàç Ta ffuvru^àv »
TOffOÛTou ;(:i/iûyos livifcpoij-hov.
'A».à xsclntp x^i fJ.srxaTX9C(ùi
OjSr,ç O'JTW^ OtXT/iSti,
ol ivSpraiiot riyntjvro
T/;v ^uîv fv/ry TzarpiSa
Six lio^uniiVou
,
ÈÇs/tTiûv 5î -n^v Pcô/zïîv,
'Orroy xal Aa6t/;vèr,
£v To7ç /xâitffTa
,
xat ye^oviù; irpeaêeuTï'iç
xal ffuv»;ywviï/xévoç
TrîoOu^aÔTaTa
iv 7r5»t Toîç Tro)i^aoi5 K,£).Tixorî,
TÔT£ ùno'lpùç tXîtVOV,
AilJlà à KalaajO
à'ni7Te//'|c TOÛTOi /AiV
xal ri y^p-f,iJ.xroL
xal Tàj àTTOïxeuaç *
Ao/xtti'w i^youuivw
rptixovTx ffTTîtp&iv
xxi xari/ovTt Koje^i'viov*
0» ànoyvû'jç
rà xarà aùràv,
f,Tr,9l fip}j.XXOV
Tov (arpov XvTct ouiTïjv*
xal Jaê'Iiv Tè ûoOèv ,
«Tliiv «Jç T£9v/;Çoaîvoî.
MîTà "i/i'yov Si àxovwaç
Tàv Katffapa xp>i«ôiC(
par la rapidité de ce mouvemant-lQ
.
Mais le spectacle
était très-diyne-de-pitié
de la ville , comme d'un vaisseau
cru par h;» pilules
qui désespèrent
dcviiir s'égarer à l'aventure,
un si grand orage s'élevant.
Cependanl quoique le déj)lacemen(
éiiint si misérable,
les bummes estimaient
la fuite t!ire la patrie
à cause de Pompée,
et ils abanduonércnt Home,
comme étant le camp de César.
Puisque méuKî L:djiénus
,
liomnie ami de César
parmi ceux qui l'étaient le plus
,
et ayant éié lioulonant de lui
et ayant combattu-avec lui
avcc-le-plus-de-zèle
dans toutes les guerres de-Gaule,
alors ayant quille lui,
viol vers PompéCi
âlais César
renvoya à celui-ci
et l'argent
et les bagages :
puis étant allé il campa
devant Dumitius qui commandait
trente coliorles
et q»ii ocnipail Corfinium:
et celui-ci ayant désespéré
relativement à soi,
demanda du poison
au méilccin qui était son esclave :
et ayant juis le pnison donné.
il le but comme devant mourir.
Mais après pçu de temps ayant appri -
César user
128 KAiiAPOi moi.
^i).avÛpo)7rîa ypr,aOai Trpôç xoùç éaXojxora;, aorô; «Gtov «irt-
Ûpr^vEi xal xfjV ô;uTr,Ta TotJ pou^eojxaTO; r,TiaTO. Toîî 2* \r'.:,'jZ
Oap^uvavToç auTOV wç u7rvo)Tixbv, où Oavaai(jt.ov ircrojxoTa, tc^i-
•/ap^jÇàvaffTiç (XTry'ei Trpôç Kotiaapa, xai Xa6ojv&£;iàv, auOiç ou;-
CTTEGE Trpoç ITo|X7rr^ïov . Taux' tîç TrjV 'P(o|xy,v à7ra*^£ÀÀdacva
TOUÇ àvÛpojTTOU^ r,5lOUÇ ItTOIEI , Xai TlVSÇ ÇpUYOVTEÇ dvE^TpEyav.
XXXV. O 0£ Kaîaap tTjV te tou Aoulitiou orpaiiiv Tiai-
eXaSs , xa\ touç aX)vOU(; ocouç iv raîç roXeffi IlojxTajioj crpaio-
Xoyoufjiévouç ECpOacE xaTaXaowv. IloAuç 8à y^Y^^*'^'» ''i^^i^-'^^
«^o^Epoç êtt' auTov yjXauvE riojjLTnr/iov. \) ô* oùx £oi;aTo t?;v fcpo-
8ov, aXX* etç BpEvrrjdiov* (puywv, touç (xàv uTtctTOU!; TrpÔTEpov
laxEiXE j^exà SuvaixEo^ç eîç Aup^a/iov, aùxoç 5' èXiyov CffTEpov
ItteXOovtoç Kaicapoç £;i7:X£uaEV, wç Iv toTç Trepi êxEivou yP*?^»'
cojxEVoiç xà xa8' exaaxov ôr,XioOrja£xai. Kaiaapi Zï PouXoixe'vw
traitait ses prisonniers , il déplora son malheur et la précipitation avec
laquelle il avait pris une détermination si violente. Son médecin le
rassura, en lui disant que le breuvage qu'il lui avait donné n'élait pas
un poison mortel , mais un simple narcotique. Content de cette assu-
rance , il se leva sur-le-champ et alla trouver César, qui le reçut avec
beaucoup d'amitié: cependant, peu de temps après, Domilius se
rendit au camp de Pompée. Ces nouvelles, portées à Rome causè-
rent beaucoup de juie à ceux qui y étaient restés, et plusieurs de ceux
qui en avaient fui y retournèrent.
XXXV. César prit à sa solde les troupes de Domitius; et, ayant
prévenu ceux qui faisaient dans les villes des levées de soldais pour
Pompée , il incorpora ces nouvelles recrues dans son armée. Devenu
redoutable par ces renforts, il marcha contre Pompée; mais celui-ci,
ne jugeant pas à propos de l'attendre , se retira à Brindes, d'où il fit
d'abord partir les consuls pour Dyrrachium avec des troupes , et y
passa lui-même bientôt après l'arrivée de César devant Brindes, Je
raconterai ces faits en détail dans la Vie de Pompée. César eût bien
VIE DK CriSAH. 123
npbi T0Ù5 ioc^ùixàrcti
,
aurai; à.TZidpr,vst auTÔv
d'une humanilé merveilleuse
envers eeux pris par lui
,
il se lamenlail sur soi- intime
et accusait la promplilude
de sa résolution.
ToO ûè Ixrpoû OaccûvavTO» kjtûv Mais le médecin ayant rassuré lui
b
W5 nsTtoixora
ÛTTvwTtxôv, où Oavâfft^uov,
àva^ràî Tiepixsipr,i
xal iaêwv JîÇtàv,
5(sÇ£7rî7£v auôtî 7rpÔ5 IIo,u:r/;lûv
TajTx ccTtxyysX}.6/ji£vx
ÉTTOtît TOÙ; àvO^OùJTTOOJ -^^l'OUi ,
xa^ Tivs; yuydvTîî
^vi7T^£|av.
XXXV. '0 ùk KxXaxp
Trjv arpxrtàv toO Ao/itTtou
xal Toù; aA^ouç 070u;
IfOxvt xxTxXa6ù-j
(jrpxzoy.oyovu.é-jQ\)i no/iTrïjfw
iv Taîj ïidisTtv.
U5>j Ô£ ysyovùi
noXùi xal foZspbi
^^auvsv è:rl IIo/xTtïiïov aùrov.
O Si oùx èoiÇaTO t-^v i:foûoj
,
àXXi. yuywv eîç B|5cvtï{t(ov,
«yxetAî {xh npàripov
T0Ù5 ÙTTctTOUç eii àvppâytov
fltTX OVvi/JLCUÇ,
«urèî û£ oA^/ov UTTeûov
,
Ka^^apoi tjtXOô'JZOi,
6J5 Ti y.xTk îxaffTOv
iv TOTç ypxfY](joixisfoii
%tpi ix( vou.
*Ano/3^a «i vf&y ^v
Vil de Cls/ib.
comme ayant bu
un breitvatje soporifi<iue, non mortel,
s'élant levé très-joyeux
il s'en alla vers César,
et ayant pris sa main droite ,
il passa de nouveau vers Pompée.
Ces choses annoncées
à Romerendaient les hommes plus contents,
et quelques-uns qui avaient fui
revinrent.
XXXV. Cependant César
prit avec lui
l'armée de Domitius
,
et les autres tous-ccux-que
il prévint les ayant surpris
faisant-des-levées pour l'ompée
dans les villes.
Kt déjà devenu
forl-en-nombre et redoutable
il poussa vers Pompée hii-mème.
Mais celui-ci n'allonditpds l'allatjue,
mais ayant fui à Prindes
,
il envoya d'abdnl
les consuls à Dyrrachium
avec des troupes
,
et lui-même un peu plus tard,
César étant arrivé,
s'embarqua
,
comme les choses une-à-une
seront exposées
dans celles devant être écrites
sur celui-ci {Pompée).
Or mamiuc de vaisseaux était
9
130 KAIÏAPOI Iil02.
|/iv iùOùç i$u')x«iv OLizoploL vtwv ^v. EU ôi TTjV 'Pojjxr.v dNifl-rprl^t,
yeyovojç h -^diEpaK; £;r'xovTa rarr,; ivaiuom r7,; 'Iioy.ta; xup^;.
'Kret ci xal T^,v TiûÀtv eupe fxaX).ov ?! rpoctcoxa xïOîttwct»,
xai Twv àîrà PouX^ç ^v aÙTr; cxr/vooç, tootoiç [xlv IriEixY) xal
6r,u.0Ttxi ûieXÉ/Orj, TrapïxaXwv aÙTOuç xa\ Trpo; Floixir/'/ov «tco-
/ teXXêiv àvSpai; £irt (7u{jL6aaeffi irpETTOu^ai;* uTn-xovCE 5* oO^ceç,
.îT£ ^oSoufxsvoi nou.7r/''Tov eyxaTaXEXeitxaEvov, eTte {xr; vou.i-
ÇovTEç ooTw Kaiaapa (ppoveïv, dXX' eu7rp£7r£ia Xo^wv ypy;aOai.
Tou Sa Sr,(xapyou ÎNÎetÉXXou xwXuovtoç outov ex twv ^TroOeTury
ypr'uaTa Xa(x6aveiv, xat vofxou; Ttvà; TrpotpspovTOç, oix l^r, tov
auTj>v ^ttXwv xa\ vouoiv xotipV/ eTvai" «2j o* il toI; rparrcr-
x^voiç SuaxoXaivEii;, vuv {xiv Ixiroowv anOi TrappirTiaç fip o'j
SeTrai 7:(0^£(i.oç- ^tav cï xotTaOojjxai t^ ^TrXa, (rj;j.€a7£0jv tevo-
|X£va)v, TOTE Trapiwv tr^lt.ct^^ù'^r^Ge.^^. Kal xauxa, E^r,, )i'YU) twv
vouln le poursuivre; mais îl manquait de vaisseaux; il s'en retourna
donc à Rome, après s'être readu maître, en soixante jours, de io«le
l'Italie , sans verser une goutte de sang. Il trouva la ville beaucoup
plus calme qu'il ne l'avait espéré; il parla avec beaucoup de d(ju-
ceuret de popularité à un grand nombre de sénateurs que la confiance
y avait ramenés, et les exhorta à députer vers Pompée pour lui porter
de sa part des conditions raisonnables. Aucun d'eux ne voulut accep-
ter cette commission , soit qu'ils craignissent Pompée après l'avoir
abandonné, soit qu'ils crussent que César ne pailait pas eiocere-
ment , et que ce n'étaient de sa part que des paroles spécieuses. Le
tribun Métellus voulut l'empêcher de prendre de l'argent dans le tré-
sor public, et lui allégua des lois qui le défendaient. « î c temps des
« trmei , lui dit César, n'est pas celui des lois : si tu n'approuves pas
«ce que je veux faire, retire-toi j la guerre ne souilre pas cette
< liberté de parler. Quand, après l'accommodement fait, j'aurai posé
«les armes, tu pourras alors haranguer tant que tu voudras. Au
« reste , ajouta t-il,quand je parle ainsi
,je n'use pas de tous mes
VIE Dli CESAR. 131
Xvhrpe^t Si jtç ti^v Voifi^v,
yeyovws àvatjuaiTl
xvpiûç ni.(sr,i riii IraA(a$
iv îÇïj/ovTa rifiipxii.
EttîI ^« xal ï*^« Ti^v 7iô/(v
xal cv aÙTY}
ay;^voj{ TciiJv «Tià fiou).?ii
,
Sit).i'/^Orj fih TOÛTOtî
iTTtetxfj xal 5>j/itOTtxà
,
irapaxaidiv aliTo'vç
xxl àtiovzijJetv ôi'jopxç
Ttpbç Do/iTT/iVOV
oùoc($ ôc ùm^MMaev
,
s'tc foèojixsvct
Do/iTTiiVov èyxaTsc>e),£i/Ji/xévov
,
eTre /z;^ vo/z^Çovtsç
Ksti7XpX ^pO-JtïV OUTW«>
à/).à ;{/3;^j(}ai
evTr^îTiâta ).6-/(ii)>.
ToO ôè ir,u.iipyjo\) M;t£//OU
XwiOoVTOS «tWTOV
Le Tûv ànoOiT*)y>
/al TcpofipQJTOi Tivai vouo^^,
£jj>; Kocipàj
OTt/WV xal -JQlX'jiV
où/ cTvat TÔv auTOv *
« rù Jî «t 5u7X0/atvetç
vûv ,U4» aict&( èxTTOO'jiv*
:r3/4/uiûi yàp où ci'nxt
:izpprt'3ia.i'
ôrav ôi xaraOû^uai Ta 0Tr)a,
ff'j/*6âjswv yîvo^uivwv
,
tÔti Tta^iwv
OCuayojyr.ffïtî.
à César qui voulait cerlc»
[xjursuivre lui aussilùl.
Mais il retourna à Home,
étant devenu sans-vorscr-de-sang
maltro de tuule l'ilalie
en soixante jours.
El ctunnic il trouva la ville
remise plus qu'il ne s'y allcndait,
et dans elle
beaucoup di; ceux du sénat,
il s'cnlrclint avec ceux-ci [laires,
par des paroles modérées et popu-
exhortant eux
niêiuc à envoyer des gens
vers Pompéepour des conventions convenables :
mais aucun n'obéit,
soit craignant
Pompée abandonné par eujc
,
soit ne croyant pas
César penser ainsi
,
mais se servir
(Tune bellc-apparcncc de paroles.
Et le tribun Mélellus
empêchant lui
prendre de l'arf^ent
de celui mis-eu-réscrve,
cl alléguant certaines lois,
il {Ci'sar) dit le temps
dos armes cl des lois
n'élre-pas le même :
« Mais toi si tu 8oullres>avec»p<ine
les choàcs qui se font,
maintenant certes va-l'-«ni à-l'écarl:
car la guerre n'a-pas-besoin
de liberlé-de-parolc :
mais lorsquej'uurai drposélcs armes.
des conventions ayant eu lieu,
aloi-s venant
lu harangueras-ic-peu]>le.
132 KAISAPOÏ UI02.
tD.r,;pa tojv 7rf.ô(; i|x£ cTacria'7avT0)v. « TaîJ-ra Trpo; tov M£Tt)v).ov
Eirwv, Ê^aoïCe "irpôç xiç Oupaç tou TapiiEtou, M"?; O5tivoaevo>v ce
Twv xXeiSwv, ya)a£Î<; |x£Ta7r£t/.'j/afxevoç EX/.OTrreiv Ixe/.euev auOiç
o' £vi(JTa|X£vou Toîî MeteXXou, xai Ttvojv EiraivouvTOJv, 2nT£iva-
(J.EVOÇ r,7:£iXr,a£v aTTOXTEVEÎv auxov, t\ (x-)) rauaaiTO '7r«pEvoy).wv.
« Kai TOUTO, Ecpy), fXEipaxiov, oOx à^voEtç, on (XOl CUCXOAOlTEpOV
>^v eÎtteïv y^ 7rpa;at. » Outo; Ô Xo'yoç tote xai MeteXXov àrcXOEtv
£roiY,<T£ xaxaoEtffavTa , xat xoXXa (>aoiwç auToi xai Tct/E'oj; Gtt/;-
psTEÏaOai Trpoç tÔv ttoXeu.ov.
AXAVl. JlCTpaTEue o eiç loy,piav, TrpoTôpov £*r;o)/.c»j? tou;
TTEpi 'Açpocviov xai Botp^ojva, IloaTrr.iou TipEC^Euràç, ExÇaAEÎv,
xa; ràç exeI ouvaixsiç xa\ Tàç iTrap/iotç 6ç>' auTw Ttoir.aaaEVoç
,
ouTtoç Eui IIoaTrr'ïov IXauvEiv, {JLr,0£va xaxà vojtou xwv ttoÀeuliojv
UTToXiTToaEVoç. KivûuvEucaç 8e xai tôî awaaTi TToXÀax'.; xoct'
a droits ; car vous m'appartenez par le droit de la guerre , toî et tous
« ceux qui , après vous être déclarés contre moi , êtes tombés entre
« mes mains. » En parlant ainsi à Métellus, il s'avança vers les portes
du trésor, et, comme on ne trouvait pas les clefs , il envoya chercher
des serruriers et leur ordonna d'enfoncer les portes. Métellus voulut
encore s'y opposer, et plusieurs personnes louaient sa fermeté. César,
prenant un ton plus haut, menaça de le tuer, s'il l'importunait en-
core : « Et tu sais, jeune homme, ajouta-t-il, qu'il m'était moins
facile de le dire que de le faire. » Métellus , effrayé de ces dernières
paroles , se retira , et tout de suite on fournit à César, sans aucune
difficulté, tout l'argent dont il avait besoin pour faire la guerre.
XXXVI. Il se rendit aussitôt en Espagne avec une armée pour en
chasser les deux lieutenants de Pompée , Afranius et Varron , et pou-
voir, après s'être rendu maître de leurs troupes et de leurs gouver-
nements, marcher contre Pompée, sans laisser derrière lui aucun
ennemi. Dans cette guerre, sa vie fut souvent en danger parles
VIE DE CESAR. 133
v^iifjLtvoç Tcôv ût/atw»
i/ixuToO. Et yàp Ifibi
xxl al) xal TrâvTîî ojovi !U.r,'jx
Et jo (lis cela, (lit-il
,
me relâchant i\o.5 justes droits
de moi-mdmc. Car tu es mien
et toi et tous ccux-quc j'ai pris
(leceuxayantpris-parli contre moi.*
EtTTûjy raOra irpbi t6v MiTe>)ov, Ayant dit cela à Mfjtellus,
iiûoi^e Ttpb^ ràç Q'jpoci
ro'j TXfiitiov.
TôJv ci /.)ieiSSî)> fir) fxivofxi'Jùiv
,
i/.D.:v£V î/ZCÏTTTStV*
il marchait vers les portes
(lu trésor-public.
Mais les clés ne paraissant pas
,
ayant en voy(>-rhorrher des serrurier
il ordonna eux briser les portes :
aî0t5oèToDMeTiAioi»ivtffT«usvou, et de nouveau Métcllus s'opposant,
X3t( Ttvwv «rratvouvTWv,
àTTOXTeveïv aùrov
,
«t fxYj T^xiijxirç nxpivo^^j.ij'i
» Kal oùx à-/v'5£ri , éy/j
,
ttstpâxtov, OTi toOto
)^V //Ot ÔU7X0>CÔT£|00V
«ÎTTfïV ^ TTjOâÇat. »
OuTo» ô Xàyoç roTS
inoir,7î y.xi Mîrî/).ov
«îTS/Oiïy xaTaoîtîavra,
xal ri £?>ia
VTlT^ptTSXsOxt aÙTW
pxSiui xal Ta/É'jjç
TT^ô; TOv Trd>£/xov.
XXXNI. EïT/oâreuî oi
iii \or,pix'J
,
tyvfljxwj èxêaAfîtf -npôrspo-j
ro'j^ nspl Ap^aâvtov xal Bxcowva,
7r|0£T6£UTà5 Il0^UTT*îJ'0U,
xal Trotyjjâ^onvo» utto aÛTwTà^ 5uvâ^a£(î
xal rxi ÏTzxpxlxi ("ràç) è/it
liaûvciv ouTwç iitl IIo/xTt>{tov,
uTo)t7rdar.;Oî xaTi «irou
(irjOîva Tejv TzoXtfjiiuv.
Ktvivvtiisxç Si
xal râ «<û/<a(T(
et quelques-uns approuvant lui,
ayant clcvé-la-voix il menaça
de faire-périr lui
,
s'd ne cessait /'importunant.
« Et tu n'ignores pas, dit-il,
jeune-homme,que cela
était à moi plus difficile
à dire qu'à lairc. »
Cette parole alors
fit et Mctellus
se retirer eOrayé,
et le reste
élrc fourni à lui [César]
facilement et promptemcnt
pour la guerre.
XXXVI. Or il conduisit-l'arméc
en Espagne,
ayant résolu de chasser d'abord
Afranius et Varron,
lieutenants de Pompée,
et ayant mis sous lui
les troupes
et les provinces de là [d'Espagne]
de pousser ainsi contre Pompée,
n'ayant laissé sur ses derrières
aucun des ennemis.
Et ayant été-en-danger
et de son corps
134 KArSAPOÏ BIOZ.
IvsSpoti;, xai tw orpaTo) (/.aAicxa ûi\ Xijxov, oOx avr,xi itp4Tipo>
O((ox(ijv xai 7rpoxx).ou|Jievo; xai repiTa^pEuwv toL< av3p«<, y
xupioç pia YEVccOai twv cTpaTOTteoojv xa\ twv ^uva|i.£o>v. Oî o*
T^YSf'-ovEç wyovro rcpoç nouL7r/-tov cpEUYovteç.
XXXVIf. 'E7rav£)vO(^vTa 5' etç 'Po)U.r,v Kaiffotpa rTEiTwv txlv
ô TTEvOepo; Tcofp£xotX£t TTpoç ITojxTrv^ïov àTTocTeAXiiv dfvopotç Gitàc
ototXuceojç , 'lax'jptxoç -îi Kct^Tapi /^pi^oy-Evoç dfvTsîrîv. Aîpi-
Oô\<; 8e xai SiXTottoip utto t^<; jîouX^ç, (j^uy^^^*; "^s xoLTf^^Vft %i
TWV IttI SuXXa ou<rTu;^r,(TavTOJV -roùç Traîootç iTriTiaoyç l-zrAr^':'..
xai CEiGa/Oci'a -rtvl toxwv exootpiÇs rrouç yp£Oj^£iA£Taç' aXÀwv
TE ToiouTwv /^•j/aTo TToXiTEuaaTWv où -rroXXûJv i)J»' Iv y,a£'pai;
EvoExa T7;v [aIv ixovap/iav (XTrEiTratAEvoç , CitaTOv 5* àvao£Î;a;
lauTov xai SspouiXiov 'Icaupixov eÎ/£TO t?,? ffTpoiTEiaç. Kai Tic
(JLEV oÉXXaç SuvaiXEiç xaO' 6oov ETrEiyoasvoç Trapr,XO£v, ÎTrTTEÎç o'
embûches qu'on lui dressa , et son armée manqua de périr par la
disette; mais il n'en fut pas moins ardent à poursuivre les ennemis,
à les provoquer au combat, à les environner de tranchées, jusqu'à
ce qu'il eût en sa puissance leurs troupes et leurs camps. Les cliefs
prirent la fuite et allèrent trouver Pompée.
XXXYII. Quand César fat de retour à Rome, Pison , son beau
père , lui conseilla d'envoyer des députes à Pompée,pour traiter
d'un accommodement; mais Isauricus, qui voulait plaire à César,
combailit cette proposition. ÊJu dictateur par le sénat, il rappela les
bannis , rétablit dans tons leurs droits les enfants de ceux qui avaient
été proscrits par SylTa, et déchargea les débilenrs d'ane partie des
intérêts de leurs dettes. Il fit quelques autres ordonnances sembla-
bles , et ne garda la dictature que onze jours : après ce terme , il
déposa celte magistrature, qui tenait de la monarchie, se nomma
lui-même consul avec Servilius Isauricus , et ne s'occupa plas que de
VIE DE CESAR. 135
I
xal T'I) jrpary
fiii.t9rx Six yiybvt
oit* àv^r StdiX'jiv
»al irfiOxa)oû/x;vo(
xal iztptTXfpi'jojJ
T0J5 ûvipaç
xpàrspO'Jf fi, yrvîïOat ^(x
xilplOÇ TÛV ffTpaTOTtéOCJV
xal r&v S\Jvifj4oiv.
Oî Si Y)-/Sy.ÔJti r'/O-JTO
XXXVll. Dî^jw» Sk
b TttvOspbç
7ta/oexâ>et /x-v Kxi^xpx
souvent par de» embûche»,
cl (le s(tn ariDCe
snrttiul par la famine,
il ne se reldrha pas poursuivaiu
cl provoquant
cl l'nvironnanl-tlo-tranchée»
los hommes (/t'« einiemis)
avant q\ic d'être devenu par force
insitrc lies camps
et des troupes d'eux.
M. lis les cht'fs prniircnl
fuyant vers l'oinpée.
XKXVII. Or Pison
bcau-prrc de lui
engageait César
étant revenu à Romeà envoyer des gens
npài Ilo/ix/iiov •j:ztp ota/ûff-w,-, vers Pompée pour un traité,
»i ,•..-., ......ITaUjCtXOî 0£ XVTîlTTS
X^pi^ôarJOi Kxhxot.
AipeOùi Si nxl ot/T-ir-Jo
AXT^yscyi tî ^'J'/ù-Cxi
r.xl iirolT,vtj i7:ir{ixovi
roùç TtxtSx(;
T6/V S\>vT\>'/yi7Xjrcèyt
cttI SûIXa,
/.xl Ixoûftt^t TOJs j(|Ocw^îi)iTa{
Ttvl ansx'/^Oîîx TO/wv *
r,pxrà re
aXXùiv TOtoÛTWv •nroiiTîV'/ârojv
ou 7T0»&iv*
àJl>là èv »voî/a r;u£9a(^
mais Isauricus dil-le-contraire
l'herehanl-à-plaire à César.
Cependant élu diclalcur
par le sénat
,
et il fit-rcvenir les exilés
et il rendit honorés
les enfants
de ceux ayant été-malheureui
sous Sylla,
rt il alléiiea les délii leurs
par une abolition de dettes :
cl il touclïa
à d'autres telles mesures-politiques
MiMi nombreuses :
mais fin onze jours
ccnetnâfAc-joi yiv t/;v pjfixpiix-*, ayant abdiqué la dictature,
àva^ec'Çaj oî UTtarov ixjzoj
xal S«|00uQtov \7xvpty.bv
c'x'TO Tfii VTpXTCixq.
Tzap^XQt r.xrx oSbv
et avant noininé Consul soi-m nie
cl Servilius Isauricus
il s'occupa de son expédition.
El se hâtant
il passa en route
devant les autres troupes.
136 KAISAP02 BIOZ.
?/o)v Xo^a^otç £;a/.((7iou; xai TtevTe •zi.'^[j.i':'xyyet(xojvo< iv tûo-
Tral; ovTo; , îffTaacvo'j 'Iavouctp{ou (XT,vb; (oÎtoç o' av eîr, Ovïti-
ceô)v * 'AO-/;vaioiç) , à^7;x£v tîç to TreXay'^? * xoti 5ia€aX(ov tov
'(o'viov, iipixov* xai 'A7roXXo)viav atpeï, xi oà TrXoTa ttocaiv ir-
eTTEi^-'j/îv £Î<; BpcVTr^<7iov Itti tooç u(7T£pr'<7avTa; rT; ropeia TTpa-
TiojTa;. Oî ô', à/pi (X£v xaO' 6oôv '/icrav, axE C"/) xai -rrapr^xixa-
y.oxeç rjSy) xoï; GtotxaGi xoti irpoç xi TrXr'Or, xwv 7:o).£|xoiv ttTrei-
py,xoT£ç, £v aixiaiç filyov xov Kai<7apa* « Iloï 5y) xat rpo; xi
TTEpa; rjfj.aç oOxoç ô àv:^,p xaxaOï^aExai irEpi^Épojv xai /pojtuvoç
ajc77r£p àxpuxotç xai d'^u/oiç y,[i.îv; xa\ cior^po; t;€xaa£ 7:Àr,Yaï;,
xai ôupEou Ttç Effxi (pEtûw Iv ypo'voi xo(7oux(o xa\ Ôojpaxo;. OOo'
aTTO xwv xpau[xàxoiv apa ^oyiC^'^Œi Kaïcap oxi Ovy,xwv iik^^
ap/£i; Ov/)xà 0£ 7r£:puxa[A£v Tzic/vy xai dX-yEiv ; a>pav ûe •/£».-
uwvoç xai TTVEUjxaxot; ev OaXaxxr, xaipov o\jZï Oew ^ta^EcOi.
la guerre. Il fit tant de diligence,qu'il laissa derrière loi une grande
partie de son armée , et,
quoiqu'il n'eût que six cents chevaux
d'élite et cinq légions, quoiqu'on fût vers le solstice d'hiver, au com-
mencement de janvier, qui répond au mois Posidéon des Athéniens,
il s'embarqua , traversa la mer Ionienne , et se rendit maître des villes
d'Oricum et d'ApoUonie. Il renvoya des vaisseaux de transport à
Brindes pour amener les troupes qui n'avaient pu s'y rendre avant
qu'il partît. Ces troupes , épuisées de fatigue , rebutées de combattre
sans relâche contre tant d'ennemis , se plaignaient de César dans leur
route : « Où donc, disaient-elles, cet homme veut-il nous mener?
a quel terme mettra-l-il à nos travaux? ne cessera-t-il jamais de nous
« traîner partout à sa suite , et de se servir de nous comme si nous
« avions des corps de fer? mais le fer même s'use par les coups dont
« on le frappe ; les boucliers et les cuirasses ont de temps en temps
« besoin de repos. Césnr, en voyant nos blessures, ne doit-il pas son-
« ger qu'il commande à des nommes mortels, et que nous ne pouvons
« souffrir des maux au-dessus de l'humanité ? Un dieu même pourrait-il
«forcer la saison de l'hiver et le temps du vent sur la mer?
VIF. DE CESAR. 137
InrtiXç ).oyâ5xi
y.u.1 ni'JTS tx'/jjlxtx,
;f«t/iûJvoî ovTOç h rpoitxXi,
fir.vbi Ixvovxpiox» î»Ta/x«vou
(ouTO; 04 uj t'rj
IIoTîcotwv AO>]va^ot{)
,
àfrl/.VJ iti zb Jtiy.xyoi'
y.ccl ûtxoxXdiv rb-j Idvtov,
et ayant six-cents
cavaliers d'-élilc
cl cin(j légions,
l'hiver étant au solstice,
le mois de janvier coinniençaiu
(or ce mois serait
le Posidéon aux Athéniens)
,
il se mit en mer :
et ayant traversé la mer Ionienne ,
ulpsX 'û/5txov y.xl 'A7ro»wvtxv, '1 prend Oricum et Apollonie,
rà Tzlolx tiç Hpt'JTTiiiot
inl TOÙ{ arpxTioirxi
V7T!pi^7XV7Xi Tfi TZOptlx.
Oic't, âxpt /A«V
rr,7xv xarà bùbv
,
are Si] y,ùv]
xxl nxpYiy.fixxÔTeç TOt{ co')ij.x7i
xal àTretjOvjxÔTeç
npbi rx nMOrj rûv iro/é/xcjv
,
tlyoj £v atTiatç xov Yixi7xpx '
« Ilot Sii xal npbi ri népxç
OJZOi b àvr,p y.xrxOr,7iTXi r.uxi
iTîpi^épo)-j y.xl j^p'JifjLîvOi r,p.li
Ci7Tzs.p àrpÙTOiç xal àif Jx®'» ;
/.xi aiCTipoi
iXé/.xpLt 7t>r;yatç,
xa^ T($ fnoùOuoîoO xal 0'J)pxAOi
«îtIv iv T070UTW ^p6-ju.
KatTap oOoi ôipx ioytÇsrzi
«TTO TÙV rpXV/XXTUV
Sri /ijv ûpyei Ûv/îtwv ,
:T£^Oxa/i(v ôc
TTâ7x«tv xal à^yctv
JuvZTàv Ôc OÙÔC OCIÛ
^ix^tiQxi ûpxv x^ifiHtoi
xal xai^ov itvcû/xxTO»
iv 6aAaTT>j '
l'uis il renvoya de nouveau
ses vaisseaux à Drindes
pour les soldats
qui élaient-en-rclard de marche.
Or ceux-ci , tant que
ils furent en route,
comme certes déjà
et usés de corps
et épuisés
par le grand nombre des guerres
,
avaient en accusation César :
« Où donc et vers quel terme
cet homme déposcra-t-il nous
nous entraînant et usant de nous
comme infatigables et inanimés?
le fer mêmese fatigue par les coups,
et quelque épargne
du bouclier et de la cuirasse
csl nécessaire dans un si long temps.
César ne songe-t-il-donc-pas
d'après les blessures de nous
quil commande à des mortels,
et que nous sommes nés
pour éprouver et soullrir
des maux propres-aux-mortels?
or il n'est-pas possible même à un
de forcer la saison do l'hiver [dieu
et le temps du vent
sur la mer •
138 KAIXAPOÏ m02
îuvaTCV ot/.À* 00T0< TZ'/^oiSa/Xtxon xotOairip oij ctkixayv rro)^-
jjl(ouç, àXXi ^Evvtov. ). Toiauxa ).£yovt£<; iTropeuovTO vyoÀstM; tic
TOtyu TTotXiv au u.tr'x^'xlô'vrzç Ixaxiî^'Tv {«wrobç, rposoraç âhr-i-
xaXo~vT£(; Tou aÙTOxpvTopoç • exoxi^ov oï xai tou; /.YE^-Ovaç o-jx
èTriTayuvavTOtf; tvjv Trope-av. KoO/'aevoi o' IttI tÛiv xxp<ov, rç,ô;
70 TTî'XaYOç xai Typ> "ll-rreipov axEcxoTTOUv xûi< vaîîç , e^' uw tjjuÀ-
)>ov TTEpatouTOai Trpoç Ixeîvov.
XXXVIII. 'Kv 5* 'ATroXX(»)via Kaî-rap, c'x ?/o)V à;tO|xr/ov
Tr,v jxeO' éauTo-j ouvaaiv, ^pacuvoucr,? cï tt;; excIOev, àro&o-^
UEVoç xai TCEpiTraOôiv, ôttvov eSouXeute ,3o'j)^uaa, xp'j^a ravror;
eÎç ttXoîov Ejji^àç, tÔ [f.é'fz^0(; &t»)Ocxa(7xaXaov, (fyay07;vai ttso;
tÔ BpEVTr^aiov, Tr,Xixo'jTOtç ctoXoiç TrEpiE/oasvou toù TrEÀavoyç
ôtto tÎov TroXEauov. NuxToç oOv laOyÎTi OEparovTOç £7rtxpv|/a|j.£voç
Ivr^T] , xai X7TotÇaA(Ov £air:ov toç Ttva tcov '7rapr,jXc}j/',a«'vwv r.ou-
•/a^£. Toîi 5e 'Aviou* TTOTaaou -r/;v vavîv uTto^Eporroç £?!; t);v ^a-
« El cependant c'est dans celte saison qu'il nooê expose à tous lea
« périls de la mer. On dirait, non qu'il poursuit ses ennemis, mais
« qu'il fuit devant eux. » Tout occupes de leurs plaintes, ils s'ache-
minaient lentement vers Drindcs; mais, lorsqu'en j arrivant ils trou-
vèrent César déjà parti, alors, changeant de langage, ils se firent à
eux-mêmes les plus vifs reproches, et s'accusèrent d'avoir trahi leur
général ; ils s'en prirent aussi à leurs officiers,qui n'avaient pas pressé
leur marche , et , assis au haut de la c6le , ils portaient leurs regards
sur la mer et vers l'Ëpire, pour voir s'ils apercevraient les vaisseaux
qui devaient revenir les chercher.
XXXVIII. Cependant César se trouvait à Apollonîe avec une armée
trop faible pour rien entreprendre,parce que les troupes de Brindes
tardaient à arriver. Livré à une incertitude afll'geanle, il prit enfin la
résolution hasardeuse de s'embarquer seul , à l'insu de tout le monde,
sur un simple bateau à douze rjimes, pour se rendre plus prompte-
ment à Hrindes, quoique la mer fût couverte de vaisseaux ennemis.
A l'entrée de la nuit , il se déguise en esclave , monte dans le bateau,
se jette dans un coin comme le dernier des passagers, et s'y lient
sars rien dire. La barque descendait le lleuve Anius, qui la portait
VIE DK CF.SAR. 139
où xaOâffi^ o(olx&)v voXt/À.(oiti
,
Af/OVTf{ T0t«UT3t
cffOjOCÛevTO 9;^Xa/&>^
«Ù fà DpzvT/jJtov.
ra^fj Tcâ)iv au /*cTa6«irfvT£j
îxixtÇov iauTOÙ^,
à7roxa).oDvT£5 Ttpoùôzx^
TOV cx^JTfj/rAropoi'
ixâxtÇov Si xal robç if/efié-joc.;
ovx ^ictTa;ij0va»Ta5 n^v Tropscov.
KaO>f^£vot ôè iîtl Twv a/^wv ,
aTTSy/OTTOUV
ff/oi^ Tè 7ri).ayoç xal tV"* 'Hrtf tpov
£,a£/>ov TTC^atojTOat :rfà^ î/îïvov.
XXXVIII. *Ev êè 'A7i©i>'j>via:
Ky.tsajO, oùx é^wv ;i«Tà jxwtoO
T5CV oûua/Aiy
àÇto^u«;(Oy,
T/f; ôè £/iî(JcV 3paouvoÛ7/;5,
à7ro^OJ/x£voi xal Trî^iTraOiiv ,
è€oû).£U5£ |3oyiru/ia oîtvov
,
«vnyOr'.'jxi "Kpbi TÔ BpevrTfçiov ,
iaCà; /piiix TiâvTWV
f($ TrAoïov,
owoîxaffxai/xov tô fit/iOo^f
TïjitXOÛTOtÇ OTToi.Of^
U7rè Twv 7ro).£^u^wv.
NuxTèj ojv Èîrix^U'^a^îVOj
t«r9>îTi 0e^a7tovTO5
xat X3Ta6a>ùy ca\iTCv
w« Ttva Tcjy ica.prifAtAV}fiivuj
ToD Oî TToraufly Avt'oy
mais relui-'"! s'expose
nun comme poursuivant des euitemiâ,
mais comme fuyant. » ^Disant Je toiles choses
ils marchaient lcnten>ent
vers Hrindes.
Mais comme arrivés ils trouvèrent
César parti
,
vite de nouveau alors ayant chargé
ilsjs'accusaicnt cux-miimcs
«'appelant traîtres
do jour trônerai :
et ils accusaient aussi 1rs chois
qui n'avaicnt-pas-hdlé la marche.
Et assis sur los promontoires,
ils regardaient
vers la mer et vers l'Épire
los vaisseaux , sur lesquels
ils devaient passer vers lui.
XXXVIII, Cependant à ApoUonie
César, n'ayaol-pas avec lui
les troupes
suflisantes-pour-combattre
,
et celles dc-là {d'futlie) tardant
,
livrc-à-rinccrtilude et allli^jc,
il résolut une résolution hasardeuse,
(le se rendre à Urindes,
étant monté à-l'insu dv tous
sur une barque
,
à-dou7.e-raii»os pour la grandeur,
la mer étant couverte
de si grandes flottes
par les onneniis.
De nuit donc s'étanl déguisé
avec un habit d' esclave
il s'embarcpia ,
et ayant jeté soi da:is un cvin
comme un de ceux négligé»
il se tcnait-cn-rcpos.
Mais le fleuve Anius
140 KAIÏAPOÏ lîIOI.
Xaaaav, r^jV |i.iv £o)Oiv^jV aopav, •?, Trapeï/c rriVixot'jTa -rrepi ri;
ixÇoXàç YaXr^^r,v, àro/Jouca tto^^j to xujxot, TroXtç TTi^ev-jaç
TAXotyioç Ôià vuxToç OLTzi^jCKje' 7rpO<; Si rJ;v irXr,jji|xupav r/jç
ôaXotaffriÇ xa\ t9]v àvTiêactv xotî xXuSojvoç ^ypiaivoiv i TroTajxôç,
xai xpaj^u; à'iJLa xal xtuttw f/EYdtXw xaù cxXrjpaîç dvaxorrroaFvo;
S^vaiç , dcTTOpoç /jV PiaaOr,vai tw xuÇepvt^tt) • xa'i aeTaÇaXeîv
IxeXeucje touç vauxaç w; aTroaTpt'j/cov tov ttXouv. AlaOotxcvo; ô'
6 Kaïaap àvaSeixvuffiv lauTOv, xai xou x'jÇEpvr'-rou Xaoôaevo;
TTJç /eipoç, £X7:£7rXr,Y(/.£vou rpoç tyjv 5.}/iv «'lOi, e:j.r,, YE'vaïe,
ToXfxa xat ôÉoiOi [/.r^oiv • Kai'capa ©epei; xai T7;v Kai^apoç r-jy/jv
cruixTrXso'Jcav. » 'EXaOovxo jxsv O'jv tou yeifxtôvoç o\ 'jtjxoli , xat
xaïç xoSiraiç Ija^uvteç, lêia^ovTO 7:a(7r, 7rpo6uaia tov rroTaao'v.
iiç Ô' -^v dcTTOpa, Ô£;aji,£vo(; ttoXXyîv OaXaxTav, xai xivouveucaç Iv
vers la mer. L'embouchure de ce fleuve était ordinairement tran-
quille; un vent de terre ,qui se levait tous les matins, repoussait les
vagues de la mer et les empêchait d'entrer dans la rivière : mais cette
nuit-là il s'éleva tout à coup un vent de mer si violent qu'il fit tom-
ber le vent de terre. Le fleuve, soulevé par la marée et par la ré-
sistance des vagues, qui, poussées avec furie, luttaient contre son
courant , devint d'une navigation dangereuse ; ses eaux , repoussées
violemment vers leur source par les tourbillons rapidiis que celte lutte
causait, et qui étaient accompagnés d'un affreux mugissement, ne
permettaient pas au pilote de gouverner sa barque et de maîtriser les
flots. Il ordonna donc à ses matelots de tourner la barque et de re-
monter le fleuve. César , ayant entendu donner cet ordre , se fait
connaître , et prenant la main du pilote , fort étonné de le voir là :
«Mon ami, lui dit-il, continue ta route et risque tout sans rien
« craindre; tu conduis César et sa fortune. » Les matelots, oubliant
la tempête, forcent de rames et emploient tout ce qu'ils ont d'ardeur
pour surmonter la violence des vagues ; mais tous leurs efforts sont
inutiles. César, qui voit la barque faire eau de toutes parts , et près
vu: DE CKSAR. 141
et» Tïjv 6x/affjav ,
oiù vu/Tûi àtzi'jZi'jt
zri'J ctup'xy éw0iv/;v
,
>3 Tïjvt/.aCiTa TC«/Jîîx« '^u.j.'',\i>
nspi rà, £/ëo^à{,
àTTwOoOTa Ttoppoi ri xOax *
à 04 TioTxixbi ùyptxivwj
portant la barque
vers la mer,
un vent dc-nicr ayant soufflé violent
|>cn(lant la nuit abattit
la brise du-niatin
,
laquelle alors donnait du calinc
vers renibouchurc
,
repoussant loin le ilôt :
mais le ileuvc se roidissant
npbi rri'j rrinj/x/AÛ/sav rili 6a).â77/;; contre le llux de la mer
X3Ù rr,j àvTiSaïiy toû z/!/cwvo?
xal rpxy'ji a/xx
xat àvsc/OTrTo'/zîyOî
fltyOLAU XTUTtW
xaî (j/.j.r,pu.ïq Shxii
,
^v ccTTopoî jSiaffûôvac
TùJ xuSî^av/JT*;'
xal tAtMx/aî rovi vaûra;
/it.«Ta6a/iïv
cj{ ànoirpL^bt^t
TOV 7t).0JV.
5è Kaîjap xiaOo/xevoi
àvaoei'xvufftv saurov
,
xal y.xè6/J.i'J0i T>Î5 X^'/'ô'
TOO Xuê'pVTJTOU,
èx7t£1ti/37,aévOU TT^Oî t:^v y^tv*
« 101, if ri , yevjxlif
Td>/xa xal clciOi /jLr,Sév'
fipuç Kxivxpx
xal Ty;v tû;^/3v Kxt'ffa^o»
ffu/iTriéouïav. »
01 vaûrai ouv
i^iOovTO /xèv ToO ysifxû-jo;
xal i/A^uvTeî rat; xwTtai^,
cëiâÇovTO TÔV TlOTa/Aèv
nijr, TT/soOu/A^a.
U{ ô( Tji; litopx,
TiOilirîv OâiaTTav
,
Mal xivôuviûo'af
et contre la résistance des Ilots
et roide en-niènjc-tcnips
et repousse
avec un grand bruit
et de rudes tournoiements,
était impossible à être forcé
pour le pilote :
et il ordonna les matelots
changer de manœuvre
comme devant remonter
le cours du JJeuve.
Mais César s'en étant aperçu
fail-connaîlre soi
,
et ayant pris par la main
le pilote
,
déconcerté à celle vue :
« Va , dit-il , bravo homme,ose et ne crains rien :
tu portes César
et la fortune de César
voguanl-avec toi. »
Les matelots certes
oublièrent la Icmpélc
et s'ailachanl-foricment aux rames,
ils forçaient le lleuve
avec tout le zèle possible.
Mais comme c'était impraticable,
César ayant reçu
beaucoup d'cau-dc-mer,
et ayant couru-du-danger
142 KAIiAPOi BI02.
Tto cTÔ;xaTi, cruv:/u)pr,'7£ (xaX* axojv T(jj xjÇeprr^Tr, ottaÇiAtiv.
*AviovTi 2' aÙTto xaT^. 7:Xy;0o<; dcTr/'^vTojv oî CTpaTiôirai , TroXÀi
(ji£(jLcpoa£voi xai ouffraOouvTEç el a-^ TrÉrEiîTai xai cùv aÙTCH^
|j.ovoi; îxavo; elvai vtxav, dtXX* dt/Oerai xa\ 7rapa€â>.A£Tat $ti
XXXIX. Ex TOUTOU x'X'iiù^Exjoe jjiÈv 'Avrwvioç à-'> BpÊv-
Tr,<7iûu Tctç ouvaixsiç otYOiv. Oa^p/.ca!; oè Kaîaap rpovxaAEÎTO
no(i.7rr^ïov, Bpou.£vov ev xaXw xai /opr,YOyjx£v&v ex X£ ^9;; xai
Ûa\àTTr,(; aTro/pcovroj;, aÙTOç ev oùx à:j»Oovoiç ôiaywv xar' àp/à;,
ûo-repov Se xat a'^dopa TrietrOeiç aTTopia twv àvavxaîo/v. 'A/.Xà
f i^av* Tivot xo'ttttovts; oî cxpaTiwTai xai y^a^xti ^'jpwvîe; rpo?-
EcpspovTo, xai roTe xat otarXacavTcç I; a-jT?;? àpTov;, xa'i Taî;
TrpocpuXaxaîç twv TroXeatwv l7ri5pau,ovTci; , ïCoùù^ctf stTto /.ot
otep^iTCTOuv, ÈttiXeyovtîç wç, aypiç âv i^ y^ ToiauTa; ^/.fSp'f.
de couler à fond à l'embouchure même du fleuve,permet au pilote
,
avec bien du regret, de retourner sur ses pas. Il regagnait son camp,
lorsque ses soldats, qui étaient sortis en foule au-devant de lui, se
plaignirent avec douleur de ce que , désespérant de vaincre avec eux
seuls , et se méfiant de ceux <|ui étaient auprès de lui , il allak, par
une inquiétude injurieuse pour eux , s'exposer au plus terrible danger
pour chercher les absents.
XXXIX. Antoine étant arrivé bientôt après avec les troupes de
Brindes , César, plein de confiance,présenta le combat à Pompée
,
qui,placé dans un poste avantageux , tirait abondamment de la terre
et de la mer toutes ses provisions , tandis que César, qui n'en avait
pas d'abord en abondance, se trouva bientôt réduit à manquer des
choses les plus nécessaires. Ses soldats , pour se nourrir, pilaient
une certaine racine qu'ils détrempaient avec du lait;
quelquefois
même ils en faisaient du pain, et, s*avançant jusqu'aux premiers
postes des ennemis , ils jetaient de ces pains dans leurs retranche-
mcnis , en leur di^axit que tant que La terre produirait de ces racines
,
VIlî DE CLSAU. I'i3
2v TÛ 9x6flUTl ,
aOrw àvidvTt
,
fi:fji^6ixs-J0i rtoXlà
iC /X/J TTÎTtîtJTat
«Ivai uxvoi vt/.âv
à reiubuuchure dujïeuie,
]>c'nnil Lieu lual^ré-lui
au pilule
de diaagcr la manœutnre.
El les 6olJ;ilâ
venaicQl-à-la-rcnconlre en foule
à lui rcveiianl
,
se plaignanl beaucoup
ot fr'uiN^guanl
de ce qu'il n'a pas cru
être capable de vaincre
même avec eux seuls
,
ài/à â^OsTstt A»l -Kxp'xZu.'j.izxi mois se lounnenlc el s'expose
OIX TO'ji OL-XOiXXi
XXXIX. 'Ex Toûrou fj.'v<>
AvTÛvio,
/:xT£;r)ieu«v àîrô B^oîVT>;7tou
Kaij>c^ 0£ OxppT^iTXi
TlpOÎAXJ.ùxO 110jU7r//lOV ,
lopvfxhov £v xa>â>
xal x^P'îVV-'''^''' àTTOXP'^''''^'
£/ T£ 7^5 xal OaiflCTT^ç;,
oii/ûiv aJroî xxTà ipx*î
£y «JX à^Oovoi>,
oiTspov 01 xxl a'^oopa. TttsvOù;
x-xopix TCJv àvay/xiojv.
A)./à oî crr^îXTidJTat
/.oirrovréi riva /st'^av
X3cl owrv'jjvTîi 7aÀxxTi
1ip07<^é/S0VT0,
xai non xal otxnÀecoayrs;
XSl (Ttlèp3(/LtdvT(>
à cause des absenls
comme se mélianl des préscnls.
XXXIX. Après cela
Auluiue
arriva-par-mer de Brindes
amcnanl les Iroupes.
Ll César ayant pris-confiance
provoquait Pompéeétabli dans un poste avantageux
et pourvu abondamment
el du c6lé de terre el ducùié de noer,
se trouvant lui-même d'abord
en des lieux non ubondanls,
et plus lard môme vivenuMit pressé
par le man(|uc des choses nécessaires
Mais les soldats
coupant une certaine racine
et la pétrissant avec du lait
s'en nourrissaient,
et quelquefuis même ayant ful^riqué
des pains d'elle
,
cl ayant couru
Tal« npofMÏxKxlç Tûv iro/s^oLiwv, jusqu'aux avant-postes des ennemis,
iîxXXov xat citp'pi-K-:o\»'j «'sw , en jetaient el lançaient dedans,
iiK(Àé-/ovTC{ b>;, ajoutant que,
âxpii ^ yf! iv ixfip^ tant que la terre porterait
TOiaOras pi^ccj, de telles racines
,
\ii KMIAVOI BIOÎ.
&(![aç, 00 'rrau<70VTai TroXtopxouvTtç îlojxirr'ïov. (x^vroi Ilou.-
irr^ïoç ouT£ touç apTouç ouxe tou; Xoyo'j; eta touto'jç ^y.'^^f.tcOai
Trpbç TO ttXyîOoç. PIOu(xo'jv y^P <>Î «rrpaTiwTai , ty.v otYpiôrz-ja
xai T^v (XTraOEiav xwv roXeuioiV, ojcTrep Or,piojv, oppoioovvTi;.
'Ae\ Se Tiveç uepl toïç lpuji.a<Ti toTç IToixTr/iiou jxayai cropàoeç
Iyivovto* xal Trepiyjv Trdtaaiç ô Kaïcatp ttXyjv [xiSç, êv y,, Tpoinîç
(xeYaXiqç Y-^°i"'^'^''i^ > IxivSuvEuae (xèv àroXÉcai to crpaTOTreco** •
no[X7ajio'j Y^p TrpoGêaXovTOç, oùotiç eaeivsv, àXXi xai Taï»poi
xaxeTTijXTrXavTO xteivoixêvwv, xai Trepi toïç aGrôiv yapax(o;jLa<7i
xa\ 7r£piT£iy la-fxaaiv £77nrrov EXauvo'xevoi 7rpOTp07raor,v * KaT^ap
S' uTravTia^ojv IrEipocTO ucv àvaaTp£:p£iv touç ^vj'fO'^'ZT.^ , irzi'
paiv£ ô' ouO£v • àXX' £7riXau.Savout.£vou TÔiv CTjjXctojv, aTrsppiTTToyv
OÎ XOJXl^OVTEÇ, C0C7T£ OUO Xttl TpiaXOVTa Xaêcîv TOÙ; TToXEaiOKÇ
,
auToç 8è Trapà jxixpov y^Xôev aTCoOavstv. 'Avopt y^? 'J-t^rx/M xai
fls ne cesseraient pas de tenir Pompée assiégé. Pompée défendit
qu'on rapportât ces discours dans son camp , et qu'on y montrdt ces
pains; il craignait l'entier découragement de ses soldats, qu'il voyait
redouter déjà la dureté et l'insensibilité farouche de leurs ennemis,
qui, comme des bétcs sauvages, supportaient patiemment les plus
grandes privations. Il se faisait chaque jour, près du camp de Pom-
pée , des escarmouches où César avait toujours l'avantage ; une fois
seulement ses troupes furent mises en déroute, et il se vit en danger
de perdre son camp. Pompée les ayant attaquées avec vigueur,
aucun des corps de César ne tint ferme ; on en fit un si grand car-
* nage que les tranchées furent couvertes de morts, et ils furent
poursuivis jusque dans leurs lignes et leurs retranchements. Césai
courut au-devant des fuyards pour les ramener au combat, et,
voyant ses efforts inutiles , il saisit les drapeaux des enseignes , afin
de les arrêter; mais ils les jetaient à terre, et trente-deux tom-
bèrent au pouvoir de l'ennemi. César lui-même manqua d'y périr :
il avait voulu retenir un soldat grand et robuste qui fuyait comme
vu: DE CESAR. Ml
ou irau<jovT«t
iro/.top/ouvT«< IIo/ia»5Vov.
'O fxévTOi llo{jL-nr,'(Oi e'a
OUT« TOÛtOUî T0Ù{ ÛpTO\)i
OUTS TOÙi y.6/0Ui
ixflpt30:tt npbi TÔ 7ti:^0o;.
Ot yàp aTpxTiôtrat i^OJ^aovv,
oppuQOÔ'jrei Tifjv àyoedr/jTa
T4lJv Ttoie/Atwv
,
SiTKtp Oyipi(t)'j,
'kil oi Ttv£i /*st;^at vitopio-q
iyivovTO npbi roXi ip'juxzi
70Ïi no/xTT/jfou*
r.al ô Kxïs-x^ T:spif,v kt.i'm^
n\-i]v fitxç, èv ïf,
âxtvûûveuTe yiièv
aitolisan rà ffTpaTOTTîoov '
no^artî^fou yàp itpovZxXôvroi
,
oxjûii^ é/x£(y£v ,
àHà xat zy.ypoi
XXTeTtifJ.TlXxVTO XTÎtVO^UÎVWV,
xal tniTZTOV
nepl roli )(^xpxx(!>/xx7i
x«î Ttept.Tîtyî^/xxatv
auTÛv
èAauvd/xcvot 7rpoTpoTtâo/;v *
K.at7ap Oî ûîravTiâÇûJv
èTTîtpâTO /jièv
àvjtarpé^îtv toùç ysûyovrx;,
iTripatvs ôè où5év *
àX>à £7rt)a/i63Cvo/x£vou
Tûv Tr}fjLiioiv,
el xo/AtÇovTCf oL-neppimouv,
WTTf TOJ; HoXfi/Xt'O'JÎ
ia6£îy t^istxovTa xal 5jo ,
aùràç 5è ïj^Oi napà fiir.pb-j
ànoOavfïv.
V|K DE CiSAA.
ils ne cesscronl-pas
assiéjj'oant Pomj)ée.
Or Pompée tie laissait
ni CCS pains-là
ni ces paroles
se répandre dans la foule.
Ciir les soldats se décourageaient,
redoulanl la férocité
et l'insensibililé
des ennemis
,
comme de hétes-féroccs.
Mais toujours (jiicl(juos combats épars
avaienl-Iieu vers lesretranchciuciils
vers ceux de Pompée :
et César avail-le-dessus dans tous
excepté un , dans lequel
,
une grande déroule ayant eu-licu,
il courut-risque
de perdre son camp :
car Pompée ayant chargé,
nid ne soutint le choc
,
mais et les fossés
se remplissaient de tués
,
el ils tombaient
dans les retranchements
cl dans les murs-d'enccintc
(reux-mèmes
poursuivis à-toutcs-jambcs :
el César courant-au devant d'eux
essayait il-esl-vrai
de ramener les fuyards,
mais il n'avançait rien :
au contraire lui saisissant
les enseignes
,
ceux qui tes portaient les jetaient ,
de sorte les ennemis
en avoir pris trente-deux
el lui-même en vint à petite distaua
du périr.
Car ayant porté la main10
MO KAlIAPOi m02.
J<i)[xaXéo), '^coy^^f i ^^tp* aotbv, ^7:i6a>uijv rr,v /tlpa, (livetv txt-
Xeuae xal axpecpeaOai Trpoç xoùç 7roXe(xiou;. '0 c£ (xecr-rô; wv
TOfpa/rjç Trapot to 5itviv, iTO^pato tyjv aa/aip«v wç xiOi^ôo^vo;»
cpOdtvEi 5' ô Tolî Kaiffapoç UTradUKjTi^jÇ a7:oxo|/aç aÙTotJ tov toaov.
OCtw 8' iniyvui rà xaO' aOtov, w7t*, Ittei nouTD^ioç oîr' EuXa-
êe{aç Tivbç ^ xu/r,; epyw (aeyoiXw tsO.oç oox l7r£0r/.£v, aX).i
xaôeip^aç e'iç xov /apaxa rooç ^ptuYO"^*^*? > »v£/ojpr,civ, eiTcev apa
Trpoç Toù; cpiXouç aTziwv 6 Kaîcxap • « Xr,u.£pov àv i^ vixr, Tiapà
Toîç 7roX£|jLÎoiç TTjV sl TOv vtxîovTa £f/ov. » Aùtoç ôè irapEXôwv stç
TTiv axrjvrjV xai xaxaxXtOci; , vuxTa Tia^wv £X£ivr,v àviapoTar/-//
Si>lY*Y£v £v ^TTOpotç Xoviaaoïç, w; xaxwç I^Tpar/^^'O'****? »^~^
xai /o)paç £7nx£ia£vr,(; ^aO£iaç xai tcoXewv £Ùoaiu.ovo)v Tcôv Ma-
xeSovixwv xal ©ETTaXtxiov, locoraç Ixeî TEpiairobat tw iroXefxov,
Evxauôa xaOc'CoiTO Ttpbç OaXctTTri, vauxpaxouvTwv twv ttoXejjliojv,
les autres , et l'obliger de faire face à l'ennemi ; cet homme , troublé
par le danger, et hors de lui-même , leva l'cpée pour le frapper;
mais récuyer de César le prévint , et d'un coup lui abattit l'épaule.
César croyait déjà tout perdu; et lorsque Pompée, ou par un excès
de précaution , ou par un caprice de la fortune , eut manqué de
conduire à son terme un si heureux commencement; que, satisfait
d'avoir forcé les fuyards de se renfermer dans leur camp , il se fut
retiré ; César, en s'en retournant , dit à ses amis : « La victoire était
« aujourd'hui assurée aux ennemis , si leur chef avait su vaincre. »
Après être rentré dans sa tente, il se coucha et passa la nuit dans la
plus cruelle inquiétude , livré à de tristes réflexions : il se reprochait
la faute qu'il avait faite , lorsque , ayant devant lui un pays abondant
et les villes opulentes de la Macédoine et de la Thessalie , au lieu
d'attirer la guerre flans ces belles contrées, il s'était campé sur les
borda de la mer, dont les ennemis étaient les maîtres, et où il était
VIF. DF CESAR. 117
ycû^ovTi itxpx aUTOV,
xal (jrpifs^Oxt
npbi Toùç 7ro)c/t/ovç.
'0 Sk àw /lJffTÔ« TKp«;f»îî
irapà rà oîivèv,
è7r>{paT0 T/îv {xiyf^xipxv
àç xa6tÇdjur»oç*
^9zve( omo/.ô'^xi
rbv bifiov aùroO.
'Xniyju ôi rx /arà aJrèv
oGtOJ( WTTC , (TTCI Il0/A7l>}tC j
uTrd Ttvo5 s\>Xaèe(scç ^ txjx^iî
o'jx lTtiO-/!/.t riXoç
usyâXu ip'i'-'f »
àiJlà xa0«(joÇas toùj ^îj/ovtk;
E^xîaxp à:itoùv
îTîTfv a^a 7r/5Ô$ TOÙj j?t).0'j;*
« ï.-^txipo-i Y) vlxr]
XV ry Tzixpx roïç Tro^e/zt'ofç
ît î';^9v ràv vtzflvTx. »
AÙtoç oè :rxpsy.0wv
etç t:%V OTrrri»»)V
/.al x2Tax)(9cl$,
ot»{yaycv £/itv>;v vûxra
kviap077Lrr,v Ttajû»»
iv ioyiT/jiotç àTrdjSOt; ,
cl>ç i7T|5aT/;7r;/wî y.-j .r-li^,
irtf xalX'-^'^P^i ^xOtÏT-i
iirtxstjuiîvirç
sur un homme grand et Tigoureux
qui fuyait près de lui
,
il ordonna lui s'arrêter
et se tourner
contre los ennemis.
Or celui-ci étant j>lcin de trouM»
à cause du «langer,
leva son rpée
comme devant frapper :
mais l'étuyer de Cés.'ir
le prévient ayant :»ljatlu
l'épaule de lui.
Copondanl il désospéra quant à soi
tellement que, comme Pompée
par quelque circonspection ou for-
nc mil pas un lorme [tune
à cette grande action,
mais ayant renfermé les fuyanls
dans le retranchement
,
se retira
,
César s'cn-allant
dit certes à ses amis :
Aujourd'hui la victoire
serait aux ennemis
s'ils avaient celui qui vainc. »
Et-lui même étant allé
dans sa lente
et s'élant couché
,
passa celte nuil-là
la plus triste de toutes
dans des rélle\ions incpiièles,
comme ayant conduil-la-gucrre mal
,
parce que , et un paysbas(dcplaineh
clanl-clevant lui
et des villes opulentes
T«v MauMûovixûvxalôiTT«>t/.d!iw, Celles de-Macédoine et dc-Thcssali
ixjxç ttipiz-xiyxi ayant négligé d'attirer
TÔv 7td>£,uov i*tXf la guerre là,
xxOiÇotTo ivraCOa il avait campé ici
itedç OaiiTTT}
,
vers la mer,
1^8 KM iA PO2 I5I02.
7coXiopxou|X£VO!; Toî; àvay'tîtioiç (jLaXXov ^ toÎç ^ttXoi; roAtopxÔiv.
Oiito) oi àviaOeiç xai àor,uovy,aaç rpôç Tr;v dTroptav y.at /a/J-
7roTr,Ta twv uapovTOjv àviCT/, tbv aipaTOV, êtti lixtTrîoiva rpcr-
ayEiv eiç Maxeûoviav ÊYV(j)y.to!; • ^ y^P iTriTTrGtGeaOai IIouL7r/;ïov
6'7rou [xayeîxai [i.^ yopr,YOU|jt,Evoç ôjxoio>; aTro ttjç Oa/arrr,; , /i
TTEpiéacaOai [aeixovojjjlevou Lx.itticuvoc;.
XL. TouTO t:?)V no;i.7rr,:ou ffTpaxiotv iTnjpE xai tou; Trapi aùrôv
yjY£(jt.ovaç , wç yiTTrdxÉvou xal çeuYO^'^Oî > e/E^Oai Kaijapo;.
Aùxbç [X£V yàp EiiXa&coç eT^e nou.7nr,ïoç àva^pil/ai u.a/r,v repi
TYjXixouTOJV, xal 7rapîcx£ua(7(X£V0(; apicxa 7:a<Ji Trpo; tov ypovov,
i^^iou Tptêstv xai jjiapaivEtv t*^,v twv ttoXeixiojv àx;xy;v |>pa/£Ïav
ouaav. ïo Y*p "^oi (xa/iji-coTaTOV r7,ç Kaicapoç cuvaacoj; la-
7r£ip(av (i.£V eT/^e xa\ xoX[xav àvuTrocxaTov rpoç xoùç aYwvotç, £v
ô£ xaïç TrXavaiç xal xaîç axpaxoTCEôc.. < Teiyo^uXa/.ouvTc; y.ai
lui-même bien plus assiégé par la disette qu'il n'assiégeait Pompée
par les armes. Déchiré par ces réQexions, tourmenté du défaut d'
vivres et de la situation fâcheuse dans laquelle il se trouvait, il leva
son camp , résolu d'aller dans la Macédoine combattre Scipion : il
espérait ou attirer Pompée sur ses pas , et l'obliger de combattre dans
im pays qui ne lui donnerait pas la facilité de tirer ses provisions par
mer, ou opprimer aisément Scipion, si Pompée l'abandonnait.
XL. La retraite de César enda le courage des soldats de Pompée
,
et surtout des officiers, qui voulaient qu'on le poursuivît sur-le-champ,
comme un ennemi déjà vaincu et mis en fuite. Mais Pompée n'était
pas assez imprudent pour mettre de si grands intérêts au hasard d'une
bataille : abondamment pourvu de tout ce qui lui était nécessaire pour
attendre le bénéfice du temps , il croyait plus sage de tirer la guerre
en longueur, et de laisser se consumer le peu de vigueur qui restait
encore aux soldats de César. Les plus aguerris d'entre eux avaient
beaucoup d'expérience et d'audace dans les combats ; mais quand il
fallait faire des marches et des campements,garder des place*
VIK DE CESAR. H9Tûiv 7ro)î,utwv les ennemis
vaux|oaTO'JvTwv
,
ayant |)lus-<lc-forces-navales,
ito^iop/:o\jfj.vjoi zoXi rvzyxy.i'otç assiéjjé par les choses nécessaires
fiâXXov -fi TTO>to/5x'J5» Toï; OTT/oej. plus (]ue assiégeant par les armes-
x#ci àoriuO-J-/,70Ci
Tpèç Tr;v ànopix-j
TÛv irapovTWv
ivt'jT»} t6v fjTpxr'oj
,
f/voi>ià)i "npoi-'/tvi
1^ -/àjO èTtTirâarecrOy.i no//:r/;'Ov
îrroo _u«;(eÎTat
/xyj y^opr,yo\JixvJOç bfjoioii
àixb Tv^i dxXôcTrr.ç ,
yf TtepiiasiOcii
XL. ToOto èTrfî/3î
#f>* ffTpaTiàv WofntTftQM
f.xX TOÙ; r,y€u6-jxq nepï o^'jt'o-j
iysvOoci Kctîaocpoç,
âiç :9TT>7//iyoo xal ^îûyovro^.
à'JocppXpctt fiij(^Y}v
ntpi T/;)txouTcav
,
xxl Trxps7xs\)X7/jiVJ0i xpiiry.
TtOLVl TljOàç TÔV y(^p6-iOi,
rpièetv y.xl fixpxlvtiv
Oyjav ^pxyilx^.
To -/àp TOI /jLxyifjiûrxroj
*'X* /**' è/x7Tîtptav
xal To/aav àvuiréirraTOV
rtixof\>).xy.o\jvrtt Sk
ml vyxT«7tpToOvT«{
Or ainsi chagriné
et tourmenté
à cause du défaut-de- vivres
et de la dinicultc
«les iiffnbes présentes
il lil-dé('ampor l'armée,
ayant résolu de conduire elle
contre Scipion en M.icédoino •
car ou (l(n<)ir entraîner Pompéeoù il eoniiviltrait
n'étant pas pourvu pareillement
du côté «le la mer,
ou devoir avoir-le-dessus
sur Scipion isolé.
XL. Cela anima
l'armée de Pompée
et les chefs autour «le lui
à presser César,
comme vaincu et fuyant.
Car Pompée lui-même
était disposé avec-circonspection
à risquer un combat
sur «le si gran«ls intérêts
,
et pourvu très-bien
de tout pour le temps
,
il jugeait-à-propos
d'user et de consumer
la vigueur des ennemis
étant de-peu-de-durée.
Car certes lapar/ie la plus belliqueuse
des troupes de César
avait il-est-vrai de l'expérience
et une audace irrésistible
pour les combats
,
mais gardanl-des-remparts
et veillant-toutes-les-nuit*
150 KAIÏAP02 hlOl,
vuxTC"]f£pTOtJVT£<; £;j')caj/.vov ir.o Y/^poiç, xoti fiapEÎç y-Tav toU
ciofxaai TTpoç touç ttûvou;, Si' àaOc'veiav £Y*aTaÀti7rovT£; r};v Trpo-
OyjjL^av. ïoxe oè xai xt voar,;xa Xoijjuoie; i\i/jit\y t>jv iToxta*
T^ç 8ia(T>iç Troir^actfAevov àpy-^y, Iv tÎ) orpaTiS Trcpi^EpcaOai t9î
Ka(aapo;. Kal to lAsyiaTOv, oute /pr^jxaaiv I^^ojjxîvo; oute xpo-
(pY)!; EUTTopcav, y povou Ppa/eoç eooxei 7rep\ aOrw xaTaÀuOr^aeaOai.
XLI. Ali Tauxa noixTnrjUj) {xdt/eaOai jjl:^, PouXoae'yoj (xdvoç
lirr^vEi Kàxwv cpEioûî xôiv TroXixôiv ^ç ye xa\ xoùç rccovxaç Iv
xrj ftay^^r, xwv ttoXeiaicov eîç /iXiouç xb tcXtjÛoç ^evouevou; îoùrv
aTrrjXOev eyxaXu'j/aixEvo; xai xaxaoaxpuaaç. Oî o' àXXoi ravxeç
Ixaxi^ov xov nouLTrr^ïov ^'jyojxay'^ouvxa xal 7:apa);'jvov, 'ÂYat^'-
(xvova xai paatXea pactXéoiv aTcaxaXouvxEç, dx; or, (Ar, ^uXôpiEvov
aTTOôéaOai x^jV [jLOvapy lav, àXX* aYaXXoasvov, ^jY^I-'-^^''^xocou-
xcov e^r,pxr,u.£va)v auxou xal (poixcovxwv etti cxt^vt^v. ^acovio;
fortes et passer les nuits sous les armes , leur vieiHesse les faisait
bientôt succomber à ces fatigues ; ils étaient trop pesants pour '^travaux si pénibles , et leur courage cédait à la faiblesse de leur corps.
On disait d'ailleurs qu'il régnait dans son camp une maladie conta-
gieuse, dont la mauvaise nourriture avait été la première cause; et
ce qui était encore plus fâcheux pour César, il n'avait ni vivres ni
argent, et il ne pouvait éviter de se consumer lui-même en peu de
temps.
XLI. Tous ces motifs déterminaient Pompée à refuser le combat.
Caton était le seul qui,par le désir d'épargner le sang des citoyens
,
approuvât sa résolution : il n'avait pu voir les corps des ennemis tués
à la dernière action , au nombre de mille, sans verser des larmes;
et en se retirant il se couvrit la tête de sa robe , en s'gne de deuiL
Mais tous les autres accusaient Pompée de refuser le combat par
lâcheté ; ils cherchaienl à le piquer en l'appelant Agamemnon et roi
des rois , en lui imputant de ne vouloir pas renoncer à celle autoriié
monarchique dont il était investi , à ce concours de tant de capUameé
qui venaient dans sa lente prendre ses ordres , et doai sa vanilé éuit
VIE I)K CKSAR. 151
I
|y raXç nXivKtç
iXé/ocfi-JOv ùrri y^ip'jii
,
TOTç 9(ti/lX9t npbi TOÙÇ TT^VOUÇ ,
dans les marches
et les caiiipeinenls
il» se faliguaient de vieillesco,
cl i!s élaienl lourds
de corps pour les fatigues
,
h/Axrx).tinovvti ri]v Ti/JoOy/uitsty abandonnanl leur ardeur
ToT« Sk xal
è/i/Ovj , TtO'.rjTitxS'JOv xpyr/J
T-hv àroTTiav t^* iia^Tv;^ ,
ntpi^ipzyOxi tv t-^ arpuriS.
Tf, Ky.iaxpoi»
o-jze ip'p'jijxhoi y^pr,ij.y.zvj,
ours svnopci-j Tpfi-yf,^,
èodxei xaTa).uO/}«70ai
TTîpl aÛTôi ypÔJO'J ^pxyioi.
XLI. Atà txOtx K.3CTWV ixi-joi
filÙOl rd'J TTQ/tTÛJV*
Oi ye xat loùv
TOJ5 Tôiv no'j.s/xioiv
par faiblesse.
Kl allers aussi
une certaine maladie contagieuse
fut dite, ayant eu pour principe
l'étrangelé delà nourriture,
se répandre dans rarnice
celle de César.
Et ce qui était le plus grave
,
ni ;j'étanl-fort d'argent
ni n'étant-bicn-pourvu de vivres ,
il semblait devoir se dissoudre
de lui-même en un temps court.
XLI. \ cause de cela Caton seul
approuvait Pompéequi ne voulait-pas combattre
par épargne des citoyens :
lequel du moins ayant vu
ceux des ennemis
tombés dans le combat
ysjoij.ivo\ji cii yù.ioui 70 tcj.-^Oo^,, étant jusqu'à mille tle nombre,
Xxi KXTx5x/ipJ7»i,
DâvTCi o( oi xjj-oi
èxfiC/t^OV XQ-J llo{i-j/,\'ov
f\jyopLX^o\Jvra
XXl TZXp'Ji^U'JOJ , X'XQA.XJo'Jv;
AyxijLipL-joyx
xal ^X7i\ix px'jù.iùi-j
,
Wî 5Vj fl-h ^OMlotlViO-i
aTTo0îj6ai T/iv p.(i-txp-yji'j.-i
,
à^Aà à-/a»ô,uevoy
,
TOtoÛtwv ^yi^ôvwv
i^Y;prr,fxhtt\> aùroô
s'en-rcvinl s'elant voilé
et ayant versé-des-larmcs.
Mais tous les autres
accusaient Pompée
qui éviiait-le-cond)al
et /'excitaient, /'appelant
Agamemnonet roi des rois,
comme certes ne voulant pas
déposer l'aulorilé-souvcrainej
mais s'cnorgueillissant,
tant de chefs
dépen<lant de lui
et venant dans sa tente.
152 K A IIA POI BIOÏ.
^È, Tr,v KaTO)voç 7:ap^-/)(7i'av u7ro;:oiO'jacvoç, jj.ïvtxo); ir/izXi'x-
Cev, £t (/r,oi t^teç sarai twv ucpl TouTx/.avov * droÀsvcai cuxtov
Si^ T^v nofi.7r/;îou oiXotp/fav. 'Acppdtvioç Si (veoxrri Y^p II *lCr^'
ptaç àîpuTO xaxtoç cTpar/iYTicoti;), oiaÇa)v)vO(X£VO(; Irt yjiy'aaoi
irpooouvai tov cxpaTOv, rjpoiTa ûià xi Tcpo; xov ^jxTiopov où txa-
/ovxai TOV £o)vv]u,£vov Tiap' aÙTorî xiç i-r'xpyiT.ç. *Ex toutojv
â-TravTOJV cruvEXctuvoaEvoç axwv eIç (xà/TjV ô noa.7rT^tO!; l/topci xàv
Zvataapa oiwxojv. '0 Se tyjv [xev oXXtjV ropEiav yoîkBTzôx; -/[vucev,
ouSevoç Trapé/ovToç otYopotv, oùXt. ttocvtojv xara^povouvTwv oii
tV evayyoç ^xxav. '12? ô' eTXe Fouicpou;*, 0£caa)axriv tto'Xiv, où
jxo'vov £0p£^]/£ xv)v cxpaxiàv, dX)A xofi xoîî vocr^aaxo; a7rr'XXa;£
TCapaL^c'yo)?. 'A'^Oo'vw y^? ivc'xuyov oîvw , xal ttio'vxc; àvEor^v,
ttxa ypojasvoi xtouoiç xai Sax/ê'jovxsç ctvàc x^v ôoov, £x uiOr^
ûiâxpoucavxo xai 7Tapr^XXa;av xo TràOoç, £tç l;iv éxipav xoîç cw-
fxaai (jLExaTTEadvxEç.
tlattée. Favonius, qui cherchait à imiter la liberté de Caton dans ses
paroles, déplorait d'un ton tragique le malheur qu'on aurait encore
celle année de ne pas manger des ligues de Tusculum,pour ne pas
dépouiller Pompée du pouvoir absolu. Afranius , nouvellement arrivé
d'Espagne, où il avait fort mal conduit la guerre , et qu'on accusait
d'avoir vendu et livré son armée , lui demanda pourquoi il n'allait pas
combattre contre ce marchand qui avait acheté de lui ses gouverne-
menls. Tous ces propos ayant forcé Pompée de se déterminer à com-
battre, il se mit à la poursuite de César. Celui-ci avait éprouvé les plus
grandes difficultés dans les premiers jours de sa marche. Personne ne
voulait lui fournir des vivres, et sa dernière défaite lui attirait un
mépris général; mais lorsqu'il eut pris la ville de Gomphes en Thes-
salie , il eut des vivres en abondance pour son armée,qui fut guérie
même de sa maladie d'une manière fort étrange. Ses soldats , ayant
trouvé une quantité prodigieuse de vin , en burent avec excès , et , se
livrant à la débauche , ils célébrèrent dans tout le chemin une espèce
de bacchanale. Celte ivresse continuelle chassa la maladie, qui venait
d'une cause contraire, et changea entièrement la disposition de leuis
corps.
vil' DK Cr.SAK, I5:i
lff;(ïT)t«Ç« /iavtxûç
Cl //>:ôe ï»Tat rrÎTîç
àiro^aûvat tûv 9Ûxuv
ir«pl Touffxiavov
Six TT^v ^(iapjjfav Ilo/Alt/îfo'J.
A^/sscv(o$ ûk
{ àprxTO yà/9 v«wctI
arpxTrjyT^vai xxxHi),
Vip'JjTX
Sti. ri où /iâ^ovTai
•nphq XQ'J t/xitopo-j
TÔv £wvy;^a£vov Tzy.poc aùroO
fcÇ âTrâvTWv TOJTOJv liouTr/;t>;j
o\)vîiauvd,u£vo{ âxojv ei^ jxiyj.'i
iyûpst ûtûxcjy TÔV Kai'ffa^a.
'O ^f ^vuï» fxîv yxhnûii
TYj'j ûX}.r,'j Ttopiix'i ,
O'jîevoî •7rapi;(ovT05 àyopxv ,
àiAà TiâvTwv xxra^povoûvTwv
5tà Ty;v ifTTav
(tyjv) évavxo^-.
flî 0£ fDs rd/Jl50Uî,
TToAtv 0£ffffaii/.y;v
,
oj fià-JO'j tOptlis TT^v ffTpartàv
,
à)ià xal àTTïj^istÇî Tzxpx).6'/<>ij
roû vovYiftXTOç.
Eviru/ov yâ/î o'vw àyôdvw ,
x«l Ttto'vTî; àvéo»;v,
iira jf^oi/zsvot A^Jjfioiç
JTtt ^XX^ÎJOVTfî àvà T^v ôoov
,
â.< /Ai9y;{ otjx^ooOïavTO
xal 7rap»{iiaÇa» tô irâOo^,
jUfTaffeTOVTCÇ TOÏÇ ffci/ASTIV
ft« iripxi £$iv.
Kt Favonins , oontrofaisanl
le fr;inc-j)nrler tlf (laton,
sfi lourmontail folloinent,
s'il no sera pas possible cetle^anné
de jouir des ligues
de Tusculum
à cause de l'ambition de Pompée.
Mais Afranius
(car il élail arrivé récemment
d'Ks|»agne
ay.int rommandé mal )
,
accusi} d'avoir Irahi
rarnu'e pour de l'argent
,
dcinandait
pourquoi on ne combat-pas
contre le trafiquant
qui avait acheté de lui
l<\s prt)vinces.
Par suite de tout cola Pompée
entraîné malgré-lui au combat
allait poursuivant César.
Mais celui-ci acheva avec-peine
le reste de sa marche,
nul ne lui fournissant de marché
,
mais tous le méprisant
à cause de sa défaite
arrivée récemment.
Mais (b's qu'il eut pris Gomphes,
ville (le-Tliossalie,
non seulement il nourrit son armée
mais encore il /a délivra étrangomer.;
lie la maladie. [moni,
Car ils trouvèrent du vin abondant
-
et en ayant bu librement,
puis usant de débauches
et se livrant-à-l'orgie sur la routt .
par l'ivresse ils chassèrent
et renvoyèrent la maladie ,
étant tombés de corps
en un autre ('•int.
154 KAiiAPoï nioï.
XLII. *ii<i y et; "f'V' *^«pTa)ll«v i|j.ÇaX<>vTcç âi{xy^'repci /.tt-
lOTpaTOTTc'oeuaav, 6 |i.iV rioaTrr'ïo; auOt; elç tov apyr^alov ive-
xpouexo XoYUJfiov t'))v YvojtjLYiv, £ti xa\ çotajxaTttv oùx a{aui>v
7rpoffY£vo(x£vo)v [xat xaO' {iTTvov ^j/eo);, 'Eooxct y^p îa-jTov 6pï>
£v Tw Oeàrpto xpoTOU(X£vov Otto *Poj;i.aiojv], Oi oï r£pi auTOv
ouTU) OpadEÎç r^Tav xai TOvixr,|xa xaîç D-iziii 'Trpo£i).r(^'>T£;, (uotc
cpiXovEixeîv uTrèp tv;; KaiVapoç ^p/i£po)cuvrj(; AojxtTtov xa\ Zriv-
6/ipa xai 2ixi7riwva, cia{i.iX).(Ojxivou(; à)Ar'Xotç* -tujxtteiv ci roA-
Xoi>ç £Îç 'Pojtjt.r,v (jLicOouuEvou; xai TrpoxaTaXaaêocvovTo^ oixt'ot;
u7rax£uouGt xal ffTp«Tr,You<Tiv ItitTjSci'ouç , ôç eo9ù; ap;o'/T£ç
j.£Ta TOV 7roAcp.ov. .>laAt(7Ta û £T^ac.a!,ov oi t7:7r£i; în Tr,v
jt.a/r,v r,(7X'/;|jt.£vot irEpiTTw;, SttXojv XaaTrpoTr.ci xa'i Tpuç<ai^
VTTTTojv xa\ xàXXei cwaotTOJV fAsya spovouvreç, xai lik to tt/tOo;
CTTTaxKT/iXioi Tcooç '^iXiouç Tou Kaicapo; ovteç. 'ilv oà xai tc.
XLII. Quand les deux généraux furent entres dans la Thcssalic , ci
qu'ils eurent assis leur camp l'un vis-à-vis de l'autre, Pompée revint
d'autant plus volunliers à sa première résolution qu'il était alarmé pur
des présages sinistres [cl par une vision qu'il avait eue pendant son
sommeil. 11 avait cru cire à Rome dans le ihédlre , où le peuple le
recevait avec de grands applaudissements]. Mais ceux qu'il avait au
près de lui étaient bien loin de partager ses inquiétudes; au contraire,
pleins de présomption , cl prévenant la victoire par leurs espérances
,
déjà Domilius , SpinlUer et Scipion se disputaient la charge de graod-
prêlre que César possédait; plusieurs avaient envojé retenir et louer
d'avance à Rome les maisons les plus convenables à des consuls et
à des préteurs , ne doutant pas qu'à la On de la guerre ils ne fussent
élevés à ces magistratures. Mais aucun corps de l'armée ne lémoignaii
plus d'impatience de combattre que celui des chevaliers : fiers de la
beauté de leurs armes , du bon état de leurs chevaux , de leur bonne
mine et de leur nombre (car ils étaient sept mille, contre nulle que
César en avait), ils se teiiaient assurés de la victoire. Leur infantorir.
VI r. ni'- CKSAK. 165
XLII. 'ûjç ôà àfxfànpot
xxrevrpxroné<}t\J9'xv,
àviApoinro TTtV 'j-jû^yf*
eîi ràv àpy^xlo-j ÀoyniJih-J ,
xxt ÇJXTuârCOV OJ/ 5tt7tWV
[xai ôi^eco; xarà ufrvov
itpo-jytvo/ÀÀy^v «Ti.
*Lô6xei yàp ûp,^v éauTOv
«poTOJ,a«vov ètf T*i Oeâr/joi
ùrtà Pw^at'wv.]
Oî Je TTî/ol aùràv
vjTxv oÛtûj OpocstTi
kkI npoeOrjfôrtç
rà vUr,jjiu. rscîi iXTiinv,
al S)'.t7Tt6j.>a ^t).ovfiz«fv
ïro//oyç 5i irl/xTiciv
ei^ Pcij/*>jv
//KTÔouuîvoyî
xal 7cpoxaT3tia/*6ar»©vTa^
UTtariJOUffi xaci TT/3aT>iyoÛBiv
,
Oî Ji ÎTTTtîT^ ui).nTX
fpovo'j-JTt^ fiéy»
).Xftnp6ryitttv St/uu
xxl rpuçalï ÎTTTiwy
x»i xx>^t ffMairojv,
Tè ^è x«l irX>{9oç tûv «sÇûv
XLII. Maie qnand tous-deux
s'étaul jclcs sur la IMiarsalie
curent campé,
Poinpro il-csl-vrai do nouveau
rejetait »a p«*n8ée
dans Sun ancien raisonncnKint
,
et tlfS visions non favorables
[et une apparition dans le sommet!
ayant cu-lieu cocure.
Lai- il cruvail 6e voir lui-mOuie
applaudi ou lliécUre
par los Romains.]
Mais ceu\ autour de lui
étaient tcllfinenl présomptueux
et ayant présumé
la victoire dans leurs espérances
,
au point Doniiliws cl Spinlhcr
et Scipion rivaliser
sur le souv<*rain-ponlilîral de César,
se débattant l'un-avec-l'aulre :
et plusieurs envoyer
à Romedes gens louant
et retenanl-d'avance
des maisons convenables
à des consuls et à des préteurs
,
comme devant avoir-ce«-charges
aussitôt après la guerre.
Mais les chevaliers surtout
s'agitaient pour le combat
merveilleusement parés,
pensant grandement
à cause de l'éclat de leurs armes
et du bon-état de leurs chevaux
et de la beauté de leurs corps,
ctélaot par le uoiubre
sept-mille
contre mille de César.
Et aussi le nombre des rantassins
n'était pas semblable-
f,
156 KAIIAPOI BIOÏ.
irevraxiT/iXioi TrotpeTdtTTOvTo OfTîA'j&ioiç xai Si-r/iXCotç.
XLIII. 'O 5È Kaî<7ap Touç CTpaTtoixaç cuva^aY'^-»'' > *** '^^'-
eiTTWv o)<; 5uo (jlêv «Ctw iol-^iliti Kop-pivioç* «•^)v ivvuç i^riv,
«XXai ôà 7C£VTExa(o£xa CTTEipai uet^ KaAy'vou xaOr,vTai irtp'.
M^Y^P^^* '^^^ AOrjvaç, :n?wryj<jev eÎte ^ouXovtœi TrcpiaÉvciv Ixti-
vouç, etx* aoTol SiotxivSuvEuaai xaO' loturouç. Oî o' àvcÇw.cav
OEOjxEVOi (x:^ 7rEpi|X£V£tv, dXX^ ttaXXov ^TTi»); Tayicra auvio37iv eiç
ysîpaç Toî; TroXEtxiOK; TE/và^^saOai xai cTpaTr,YEÎv. TTotO'jaEvo) Zi
xaôapjjLOV aùxw t^îç ouvctaEw; xai ôucavTi to TrpwTOv Upeîov,
coOu; 5 (xavTK; E^pa^e xpitov "fjtxEpwv ixa/ir) xpiOr'cEcOai Trpo;
Toùç ttoXeijl^ouç. 'Epou.£vou 5e tou Kaicapoç ei xai 7rÊp\ tou te-
XOUÇ EVOpa Tl TOÏÇ ÎEpElOK; EUTTjUOV, a AOtOÇ ttV, EVr, , CU TOUTO
SAtiov (XTroxpCvaio ffauxw. Mey^XtiV y^P o^- ^^'^^ a£Ta€oXr,v xa\
|X£Ta7rTO)(7iv £7ri TOC IvavTia tcov xaOEorojTOJV or,Xo~C7iv • waT*, £i
supérieure aussi en nombre , était de quarante-cinq mille hommes
,
et celle des ennemis ne montait qu'à vingt-deux mille.
XLIII. Mais César, ayant assemblé ses soldats, leur dit que Corni-
ficius,qui n'était pas éloigné, lui amenait deux légions
; que Calénus
avait autour de Mégare et d'Athènes quinze autres cohortes ; et il leur
demanda s'ils voulaient attendre ces renforts, ou hasarder seuls la
bataille. Ils le conjurèrent tous de ne pas attendre, mais plutôt d'ima-
giner quelque stratagème pour attirer tout de suite l'ennemi au com-
bat. Il fît un sacrifice pour purifier son armée, et, après l'immolation
de la première victime , le devin lui annonça que dans trois jours il
en viendrait aux mains avec les ennemis. César lui demanda s'il voyait
dans les entrailles quelques signes d'un succès favorable : « Vous
•» répondrez à cette question mieux que moi , lui dit le devin. Les
« dieux me font voir un grand changement , une révolution générale
•I de l'état actuel des choses à une situation toute contraire : si donc
VIE DE CESAR. 157
àAÀà TtTpO(.XliJfl\jpiOl
vapeTazro'JTO
Si9/jLvp(oii xxl ii^xi^ioii.
XLllI. 'O Si Kataa/s
TUvayaywv toùj 'JTpxri'Jtru.; ,
xai Ttpoimùv ùi /xiv ROjOjJt'vioî
ayuv auTÛ Jûo riyftxra.
iffrlv èyyyç,
ircvT«xa^ô«xa Je âl^Lai amïpxt
xâôïjvrat ^erà Kai>{you
iw/sl Miya^a xal AO>fvaç,
rjpdjTYjatv t'rt ^oûiovrat
nipifjiivstv ixeivoviy
('tc JtaxtvJuvsOaai
auTol xaTà iauTOÛ^.
01 Ji àveêd)79av
ScQfitvot /xri Ttepi/Jiivtiv,
xXlà, fJLÔiXyov TfxvaÇîîOai
xal arpctTYiytXv ÎTtwç râ^tïTa
oMvluaiJ eli ^eXpui
ToTç noie/xtotç.
Aùrû ûs TTOtou^y&i xa.6apfxo-j
rfjç Svvci.fjLeùiç xal Oûaavrt
rà npôiTOv IspeloVf
(Ù6ù$ ô uscvTts t^paÇc
y.piQi/iJtiQxt fJixx^
T/O'.ûjv Yi/xepûv.
ToO J« K.ai(Ta/30î ipofxho\>
cl xat èyO|oâ TOt» Upsioii
tI «vffTj^ov
&y ànox^^vato toOto
îéJlTtov (jauTû.
1 yàp d<oî ôyj^oOai
^Z'/iXifiv fitra^oXiiv
xal /i£7iTtT«7iy
r<lty xadiVTÛTMv
mais quaranle-mille
el cinq-mille
ce rangeaicnt-en-bataille
contre vin^l-niille ot deu\-mille.
XLIII. Mais César
nynnl rassetnhlé ses soldais;
el leur ayant dit que Cornilicins
amenant à lui deux légions
est proche
,
et ijue quinze autres cohortes
se tiennent avec Calénus
autour de Mégarc et d'Athènes,
leur demanda s'ils veulent
attendre ceux-là
,
ou s'ils veillent se hasarder
seuls par eux-mêmes.
Et ceux-ci s'écrièrent
le priant de ne-pas attendre,
mais plutôt de ruser
el de travailler pour qu'au plus liM
ils en-vienncnt aux mains
avec les ennemis.
Or à lui faisant une lustration
de l'armée el ayant sacrifié
la première victime
,
aussitôt le devin dit
devoir èlre décidé par un combat
contre les ennemis
dans trois jours.
Mais César demandant
si aussi il voit dans les victimes
quelque chose de-bon-augure
sur l'issue
,
Toi-même , dit-il,
répondrais cela
mieux à toi-même.
Car les dieux indiquent
un grand changement
et une révolution
des choses éiabliec
i;,8 kAIïapoz bioz.
|ùv «3 irpaxTEiv >^'fr, ciauih^ l-nX tÔ) irap^^VTi, r>,v •/.t(pova Tcpoc-
5<ixa Tu/TiV et Se xaKÛiç, x^,v ofxtfvova. » Ty; iè rpô ttîç fAr/rc
vuxxl riç (puXaxàtç i^o^e-jovTOç aii-ro\î, 7rep\ tÎ> ptccrovuxTiov ua^^rr
XafxTT^ç oùpaviou irup?);, -îlv CTrepEvevOeîcav •:o Kaicapo; (repaie^
tteSov, XaixTrpiv xa\ cj^Xo^wor) Ytvo;x£vy,v, l3oçii» eî; rô n-îy.Tnr.tTj
xaTa7r£(7EÎv. 'EojOivtîç 51 çuXaxrjç xa\ Travixov xapr/ov -/JîOovro
YiYVOjxEvov Trapàc tcÎç ttoXejxioiç. Ou {x/jv (xot/sïoOai vt x3tT ixii-
^ vy,v TrpocEOOXot r^v •^txEpav, àXX' wç Irl Sxotoucct.ç* 6$£jojv (Îve-
^EuyvuEV.
XLIV. 'Ette^ ZÏ, twv crxTfVtov tJ^t) xaTaX«XuuL£vo>v, oX TXcWt
•jTpoff^TTTTEucav auTw Tobç 7roXe{x(ouç l:r\ ixayr, xaTaÇaivEiv àraY"
Ye'XXovteç, iTEpi^ap:?;? y^vcJixevoç xa\ 7rpoc£'j;au.£vo<; toTç Oeoïç,
irapsTarre t-^jv (çaXaYY'^j "^^ Ta^iv Tpi7rX9iv ttoiôjv. Ka\ toTç oev
aldOlÇ £7T£(7Tr,(7£ KaXSîvOV AojXlTlOV*, TWV 0£ XEporiUV TO ;x£V
eT/ev "AvTWVioç, aÙTOç oè xb OE^ibv, Iv tw OExarw ravuiotTi uiX-
vous croyez être bien maintenant , attendez-vous à un état fâcheux;
« si vous êtes mal , espérez un meilleur sort. » La veille de la bataille,
il visitait lui-même les gardes, lorsque, vers minuit, on aperçut en
l'air une traînée de feu qui,passant par-dessus le camp de César, se
changea tout à coup en une flamme vive et éclatante , et alla tomber
dans le camp de Pompée. Quand on posa les gardes du malin , on
reconnut qu'une sorte de terreur panique s'était répandue parmi les
ennemis; mais César, qui ne s'attendait pas à combattre ce jour-là,
avait donné le signal de décamper, pour se retirer vers la ville de
Scotuse.
XLIV. Déjà les tentes étaient levées , lorsque ses coureurs vinrent
lui dire que les ennemis se disposaient au combat. Cette nouvelle le
comble de joie , et , après avoir fait sa prière aux dieux , il range ses
troupes en bataille , et les divise en trois corps. Il donne à Domitius
Calvinus le commandement du centre , met Antoine à la tête de l'aile
mi: dh cksar. 1A9
inl rà. ivavTta*
(Û7TC , «î //èv r)y7i
Mavrbv Tzpv.rrtv* eu
èrrl Tw TrapdvTt
,
Ty)v à;ueivo«a. »
T>î 5è vuxtI TT/sà T^ç /*«X'^^
Iz^Ttxi wy/iàj oi>pxvio\>
<Zfdy) nspl rà /*£»ovûxTtov
,
TÔ azpx.TOTiiùO'J SMiactpoi,
/tvofxivr^v }.a/xiipù.J xal fJ.O'/cùv/},
iJoÇî /«raTTîTîîv
"l>uAaxïîç 5è ^wdtv^ç
TflijMcxov 7Tav(xèy
ytyvàpLSvov Ttapi toÎ; tto^î/xioi;.
Oy juyjv ye npovsoixx
fjLxyîîiOxi
xar» «xf^vTjv Ti^v r,(j.ipuv
,
xXXà. àvi^îû'/vujv
XLI\ . KttîI û£ , 7Û>-J i:-*.r^-yjy)
?,ûri xaraAîi'JjUévwv,
ol (TxoTTOt -rrooT/TTTrruïxv
àwayyéJiAovTfç aurai
Toùç Tto/9/iiiou{ xaraCatvîtv
IttI /iâxjj
,
•/fvd/jiivo; nepiyupr.i
xxl "KpO-JiyjX'i.p.VJO^ TOt^ O-o',-
.
•jtapéTXTTi Ti^v r^iXxyyx,
TTOtdiv T^iv râÇtv rpiTci/jv.
Kal irti7Tïjï£ /Acw toÎ^ /*470c,'
K.aÀ6cvov AoaiTtov
,
VvTwvtOî 5è eix*
ro u^.» Twv KipxvjiJ
,
iùrèç je t6 5iÇtèv
,
en leurs coDtraircf :
de sorle que , si lu pen8<»s
t()i-m(^mo (^iro-homou\
pour le temps présent,
.illontls la fortune pire :
si tu penses tVrc'-malhouroux,
attends In foriune incineuro.
Mois In nuit avant le combat
Ininirmo porcourant les postes,
un ntélôorc de feu céloste
fut vu vers le milicu-de-la-nuit,
lequel plannnt
sur le camp de Césxr,
et devenu brillant et tlaniboyant
,
il sembla s'abaltre
sur celui de Pompée.
Et à la garde du malin
ils rcniarqiK reiil aussi
un tunmili; panique
se faisant chez les ennemis.
Pourtant il ne s'allendait-cerlt's-pas
devoir condjallrc
dans ce jour-là,
mais il décampait
comme marchant vers Scotuse.
XLIV. Mais lorsque , les lentes
déjà étant dérailcs ,
les éclaircurs vinrcnt-à-cheval
annonçant à lui
les ennemis descendre
pour le combat
,
devenu tout-joyeux
cl ayant prié les dieux,
il rangea-cn-bataille ses Iroapes,
faisant rordre-dc-bulaille triple
Va il prép«>8a à ceux du-inilieu
Calvinus Domilius
,
et Antoine avait
l'une des ailes,
et lul-ménie aiail la drolle,
H)0 KAIÏAI'ul iîIOZ.
Xwv {xdtyeaOai. Kaxà touto 0£ toÙç tojv 7roA£]x(oi>v IrTcâç àvT%-
TOTTopi^vouç ipwv xa\ oeûoixwç t:>)v Xa{i7rp<^Tr,Ta xat to ttÀt.Ock
aCiTÔiv, drcô ttiç è<r/otT7]ç toi^eojç àSr^wq Ix^uae TrepttXOeTv irpo;
lauTOV £^ ffTreipaç, xai xaTOTTiv (arr,Gi xoÛ Seçioti, oica;»; ^
yp"?) TTOiEÎv, â»Tav oî Twv TcoXttxfojv ÎTTTreîç 7rpoaç^p(ovTai. ïlofi-
/rY)ïoç Se to (jl^v auTÎx; eTye twv xepaxojv, tû o' e-joîv'jaov Aoy.i-
cioç, Toîî Se y.éGO\j SxiTTiojv v]p/£v 6 TrevOepoç. Oi c' iTrjziiq
fiTcavTEç Itti.xo àpiaxepov EÔpicav, wç xo &£;iov xuxXoiaoïxEvoi
Twv TcoXEfxiwv xal XajXTrpàv Trapt aùxov xbv -^jYEjxova 7:oiT,(7oa£voi
TpoTnnv, OùSèv Y^p àvO£;£iv ^aGoç 67rXixtxy;<; oaXayYOç , dXXi
cuvxpi'jyeaôai xai xaxap^açEcOai uàvxa xoîç Ivavxîoïc;, e7ri€o/.rîç
éf[xa xoffouxwv tTCTTEwv ^Byo[Li'^T^ci. 'EtteI ôà crr,{xaîv£iv tuiEXy.ov
àjxcpoxepoi x^^jv IcpoSov , IIofXTrrjïo; (jtiv IxéXEuas xou; ÔTrXixaç
laxwxaç Iv TrpoSoXîj xa\ (Asvovxaç dpapdxwç CE/EcOai xr.v etti-
gauche, et se place lui-même à la droite, afin de combattre avec la
dixième légion. La cavalerie des ennemis était opposée à cette aile
droite 3 et César, qui craignit leur nombre et l'éclat de leurs armes,
tira secrètement de sa dernière ligne six cohortes, qu'il plaça derrière
son aile droite , après leur avoir prescrit ce qu'elles devaient faire
,
|uand la cavalerie ennemie viendrait à la charge. Pompée était à son
iile droite ; Domitius commandait la gauche , et Scipion , son beau-
père, occupait le centre. Toute sa cavalerie s'était portée à l'aile
gauche , dans le dessein d'envelopper la droite des ennemis , et de
commencer leur entière déroute à l'endroit même où se trouvait le
général ; elle ne doutait pas que le bataillon le plus profond de cette
aile ne cédât à ses efforts; que le premier choc d'une cavalerie si
nombreuse ne la mît en désordre et ne la rompît entièrement. Les
deux généraux allaient faire sonner la charge , lorsque Pompée or-
donna à son infanterie de rester immobile et bien serrée,pour
VI K Di: CESAR. 16J
èv Tw Oî/ârw T«y/itstT(.
'O/oûv 5i
àvTiTaTTOjaf,;ouç xarà toOto
Xal SiSotAùii TïJV ia/ATT/SOT/jrX
xal TO Tti-^Ooç aÙTùv,
èxéisuTsv cÇ vTzsipcti
nspielOiX-j ào>î)w; Trpà? ^«urèv
xai éjT/;»î xaTOTCtv tou OîÇioi,
â x/S'O TTOtsTy
,
no/iTr»5Vo5 04 sT^sv «Ùtôî
TO /ièv Tcôv xî/sârwv,
^QfllTlOÇ ûi TO Ù'JiVMflO-i ,
SxtTrfwv oi ô its-jOspbç
^/3;rJ TOO /i£70VJ.
Ot 5j ÎTTTTîïî eS^iffav a:ravT£î
«7rl Ta ùpi7T£pb-j ,
&)$ XU/A(<J70',UÎV0t
TÔ ^sÇtÔV TWV TTOit^UtCOV
xal 7toiï;7o'aîvot ia^uTpàv t^ottv^v
irjpl TÔv YiysfjLÔvx auTOv.
OùSsv -/àp ^iOoç
fxXxy/Oi Ô7lilTt/^î
àvOîÇîtv
,
àviià TrâvTX toî^ Èvavri'o!;
ffuvT/5t'f£7Gxi xal xaTstôpxÇssOae,
t7ri6o/-^î T070ÛTWV tTTTTSWV
7îvo/*cvr;5 â^a»
'EttîI 5« à^uyoTepoi tixtWo-J
cy]fioiiviiv Tr,v tfoSov ,
lIo/jiTr>5Voi /ièv ixOey«
TOÙi ÔTtitTaç
iffTWTaî Iv "npoto).?)
X9.1 /ifyovTaî àpxp6r(>>i
Vie de CrSAR.
(levant comballre
dans la divièmc légion.
Mais voyant
les cavaliers des ennemis
rangés-cn-face de celle aile
et craignant l'éclat
et le nombre d'eux,
il ordonna six cohorles
venir secrrlcmeril vers lui
de la dernière ligne ,
al tes plaça derrière l'aiVe droite,
tes ayant instruits
des choses qu'il f.uit faire,
lorsque les cavaliers des ennemis
se porteront-contre eux.
Mais Pompée avait lui-même
l'une des ailes,
et Domilius avait la gauclio,
et Scipion beau-père de Pompée
commanilail le centre.
Mais les cavaliers pesèrent tous
sur la gauche
,
comme devant envelopper
la droite des ennemis
et devant faireune éclatante dérouff
autour du général lui-même.
Car aucune profondeur
de la troupe des-hoplitcs
ne devoir résister,
mais toutes les forces aux onneniis
devoir être écrasées et rompues,
une attaque de tant de cavaliers
ayant eu lieu à-la-fois.
Mais lorsque les deux chefs allaieiu
donner-le- signal de l'attaque
,
Pompée ordonna
les hoplites
se tenant en défense
et restant en-ordre
recevoir le choc
11
1G2 KAIIAPOÏ BI02.
6pojji-),v Ttov TToXeix^OJV, jXÊypi; 2tv Cffaou ^o)vr,ç ivTo; y^'^**^»*
Kaïorap Bï xal 7r£p\ touto SiaaapTeîv çr^civ aoTOv , d*j^o^«»vT«
T-^iv (AETa Spoaou xct) cpopïç £v ^p/vj Y^^^I-'^v^iV ffup^5t;tv, wç £v
TE xaT; TrXrjyaic; pîav 7rpo<7TiOy,7i xai cuvexxaui t&v Oujjuov , ix
7ravT0)V ivap^iriî^dfxevov. Autoç 51 xiveÎv t^jV ^aXa^y* fiAXwv,
xat Trpoiwv Itc' epyov v^or, , Trpwxov 6pa tojv Ta;iapyâ»v avopa
Tiva TTKjTov auTO) xa\ ttoXejxwv EfXTTEipov lrtOap<rjvovTa tooç Cr^'
auTw xal TrpoxaXouaevov ctç dtjxuvav iXxY-ç. Toûtw ^votta^rl
TrpoaayopEuaaç* « Ti êXttiÎ^ojxcV , eiTrev, w Faïe KpacsCvu, xa'i
TTtoç Ti Oapffou; e/oixcv; » '0 oè Kpa(7c(vio< , IxTCtvxç tÎ;v îsîiènr
xai (jLEya Sov^caç* « Nixv^aojxEV , ^cpr, , XatATcptoç, w Kaîcap* epii
yàp ^ ^(ovxa Tr'uLôpov ri T£Ovy,xoTa Iraivs^Eiç. » ïaût' eIt^wv
TTpwTOÇ l(xÇaXX£t TOÎÇ XoX£ti.(oiÇ SpOULO^ , CUVETnCTTacdt'JtEVO^ Tol/Ç
7r£p\ lauTov Ixarov xai Eixoat c-rpaTiw-raç. Aiaxo'vJ/a; Se tooç
attendre le choc de l'ennemi et ne s'ébranler que lorsqu'il serait à
la portée du trait. César dit qu'en cela il lit une grande faute; qu'il
i^orait sans doute qu'au commencement de l'action l'impétuosité de
la course rend le choc bien plus terrible,qu'elle donne plus de rai-
deur aux coups, et qu'elle enflamme le courage, qui est comme
allumé par le mouvement d'une si grande multitude. César ébranlait
déjà ses bataillons pour aller à la charge, lorsqu'il vil un de ses
premiers capitaines , homme d'une grande expérience dans la guerre
et d'une fidélité à toute épreuve, qui animait ses soldats à comballre
en gens de cœur. César lui adressant la parole : « Eh bien, Crassi
« nius , lui dit-il,que devons-nous espérer aujourd'hui ? Avons-nous
a bon courage ? » Crassinius lui tendant la main : « rÇous vaincrons
a avec gloire, César, lui dit-il d'une voix forte; et aujourd'hui vous
« me louerez mort ou vif. » En disant ces mots , il s'élance avec im-
pétuosité sur l'ennemi, et entraîne après lui sa compagnie, au nombre
de cent vingt hommes. Il taille en pièces les premiers qu'il trouve sur
VIK DE CESAR. 103
T&v rtoï'.[iiwi t
fii/pii «V yijiAiJrca.
ivrbi ^oXiii ù»7oO,
Kaltrao Se fr,9u aùràv
Jea/tizpTîîv xal irepl roOro ,
*yvo»jaf«vTa t;^v TÎtppu^vJ
ttvofiivrtv iv sipx^
yîTÙ cp6fj.ov xai fopSii,
6IÇ irpo7riOr,7i tc ^tav
iv TaTî TtA/j'/aTi
xal ffuvîxxatet rbv Ov/xàv
,
àva|5|JtKtÇd,usvov ix TtâvT'-'Jv.
AùtÔî Sk //iJlAùJv
X(y(7v T^v jîaAxy/a,
xal npolwv :Ço>j ini ip^^o-j,
bpÛ TTpSJTOV
Tûv TxlixpySJv
Ttvà &'jcpx TrtffTiv «ùrû
xal ifjLUsipo-j TToii/Jiwv
iîrtOapTÛvovTa roJi ûrro xûràJ
xal itpOÂxXo'juvjQv
tlç âfiM'iXJ àX/.7,i.
U.p09XyOpî\J7Xi ro'jTO-j
ivo/xxsri '
« Tt ?X:Ti^o,a£v, eiTT-v,
w râVc K^a7ff''viî,
xal vcSii Tt ixofjisv
Q'Xpiovi; »
O Jf K^xïfft'vtoç,
éxT£lVX$ Tl^V ÛsXlX'J
xal ^OTiixi fJiiyx'
* Nix/jTO/xr.», £jj/j, XyixTtpHi,
ùt Kalffsp* T>5uîcoy yip
l'saiviffîi^ èai
^ ÇûvTa 1?/ Ti0y»jxÔT-<. »
Etnùv TawT« t/Aocciist tt^ûto;
SpÔuCi TOÎ5 TtolîUtO'.;,
ixarèv /ai (1X071 ffTpaTicltaç
Toùç TTjpl iawrdy.
des ennemis,
jusqu'à ce qu'ils fussent
en dedans de la portée du Irait.
Mais César dil lui [Pvmpée)
avoir failli en cela,
ayant ignoré le choc
qui a-lieu dans le commencementavec coursiî el élan
,
combien il ajoute de force
dans les Coups
et onllamiiie le courage,
qu s'allume par /emof«'em^nf de tous
Mais lui-n'iiîine élant-sur-l<'-point
de mollre-en-ni(»u\cmor)i sa Irnupo,
cl s'avançanl déjà à l'œuvre
,
il voit le premier
des chefs-de-cohorles
un homme fidèle à lui
cl ayanl-l*-expérience des guerre
.
qui animait ci'u\ sous lui
et qui les excitait
au soutien de leur courage.
Ayant apostrophé celui-ci
par-son-nom :
« Quoi espérons-nous, dit-il,
6 Caius Crassinius,
et comment sommes-nous
du côté du courage ? »
El Crassinius
ayant étendu la main droite
et ayant crié forl :
« Nous \aincrons, dit-il, brillammenl,
à César : car aujourd'hui
tu loueras moi
ou vivant ou mort.
Ayant dil ces mots il fond le premiav
à la course sur h.'s enneiuis,
ayant entrai ué-avcc lui
ccot et vingt soldats
ceux autour de lui.
1G4 KAiiAPos moi.
TTTexai çr^îi 7:)vr,Y£t!; oià tou TTOjxato;, w7tc xai zry «/.jx/jv*
uTrâp tÔ îviov otva^^EÎv.
XLV. OuTOJ 8Î Twv TCE^wv xatà tÔ (xï'tov au^po^^ÉvTwv xot\
jLa/otxEVOJV (XTro tou XEpaxoç , ol no{^.7rr,iou Îtctteiç co^apôiç Irr'-
Aauvov, eîç xux)v(o<7iv Totî Se^ioj Ta; siXaç àvayecaevoi* xa\ Trp'tv
Tj rpo^CaXâv auxojç, EXTps/ouciv at CTTEtpai Trapà Kaîcapo;,
oùy , ojçTCEp EiwOsaav , dxovTi<7u.aGri "/pojtxEvoi xoî; uccoî;, o-jOE
fXTjpoùç TraiovTEç Ix X_£ipO(; rj xvr^aaç twv ttoXeuiojv, àÀX^ tôÎv
O'j/Ewv £'«fti£'f7.EVoi xai xà 7rpo!7o>7ra GUVxixpwGxovxcç, ut:o Kai'cotpo;
SeSiSaY^-Evoi xouxo ttoieîv, eXtti^ovxoç àv$pa; o-j TTO/.Xà 7:o/.£'|jLot;
oùSè xpau|jt,a<7iv wtxiXr/.o'xaç , veouç oè xat xo'xwvxa^ Iri xà/ÀEi
xai wpa (xocXiaxa , xi; xoiauxaç ttXtjY^ç OTro-liEcrOai xai jx9) fXE-
vEÎVjXov Iv xw Ttapdvxi xivouvov atxa xai xr,v auOiç ai7/uvT,v
ôsSoixoxac;. ^0 Sv) xai cuvÉôaivEV où yàp r,v£i]^ovxo xwv G(7C7wv
àvaçp£po{X£voJV , oùô' lxoX;/.ojv ev 6'^0aX|xoï<; xôv cîo-/;pov opôîvTEç,
son passage,pénètre au milieu des plus épais bataillons , et s'entoure
de morts,jusqu'à ce qu'cnOn il reçoit dans la bouche un coup d'épée
si violent que la pointe sortit par la nuque.
XLV. Quand l'infanterie des deux armées fut ainsi engagée dans
une mêlée trcs-vive , la cavalerie de l'aile gauche de Pompée s'avança
avec fierté, et étendit ses escadrons pour envelopper l'aile droite de
César j mais elle n'avait pas encore eu le temps de la charger, lorsque
les six cohortes que César avait placées derrière son aile courent sur
ces cavaliers ; et au lieu de lancer de loin leurs javelots , suivant leur
coutume, et de frapper à coups d'épée les jambes et les cuisses des
ennemis , elles portent leurs coups dans les yeux et cherchent à les
blesser au visage; c'était l'ordre qu'elles avaient reçu de César, qui
s'était bien douté que ces cavaliers , si novices dans les combats et
peu accoutumés aux blessures,qui d'ailleurs , à la fleur de l'âge,
étalaient avec complaisance leur jeunesse et leur beauté, éviteraient
avec soin ces sortes de blessures , et ne soutiendraient pas longtemps
un genre de combat où ils auraient à craindre et le danger actuel et
la difformité pour l'avenir. Il ne fut pas trompé dans son espérance -•
ces jeunes gens délicats ne purent supporter les coups de javehne
qu'on leur portait au visage , et, n'osant fixer ce fer qui brillait de si
I
I
VI K DK CESAR. 165
Et ayant rompu ]os prcmînrs e;mcm7«
et marchant en avant
avec beaucoup de carnage
et faisant -iles-eirorls, il est aballu
TtJl>7yîU Çtfît 0'« ToO (TTo/AXTOi, fiappc (le l'épée à la bouche,
w<TT« xal T^v àx/iîTiv (le sorte même la pointe
àvîtT^^îTv ÙTrèp tô tvt'ov. être ressoiiieau-dfssus de la nuque.
XLV. Tûv ôî TTîÇwv XLV. Or les fantassins
ffuppa'/ivTwv ouTw /arà tô uîtov s'étanl entrechoques ainsi au centre
xal fx-xy^oiii-i'^yi à:ro toû xéoy.TOî, et cnmballant loin de l'aile,
efç xûx>w(7tv ToO 5i;{oy*
al (jTtiXpxt napà. Kctiaxpoi
ixrpi'/^O'jitv
,
où ^po')HE'Joi roTi V770ti
àxovTtT/zaîtv,
SiiTztp eîoiOiuav,
oùôè TratovTï; ix x^'P®*
les cavaliers de l*on)péo
s'avancèrent fièrement,
répandant leui"S escadrons
pour l'investissement derai/e droite
et avant que eux avoir chargé,
les cohortes devers César
acctjurent
,
ne se servant pas de leurs traits
,
comme de javelots
selon qu'ils avaient-coutume,
ni ne frappant de la main
//>;_coji 1^ xvyfuaç twv tzo/.su.(o)v , lescuissesoulesjambesdcsenneni's
àXXù ifié/Jisvot Tcôv o'^Ewv mais visant aux yeux
xstt TUvTirpwffxovTîs rà TTfc-TWTra, et blessant les visages
,
OiO ic oc.-/fiîvoi noitiv Tojro
Ùttô Kscijx^coj, èAtti'Çovtoj
ûvSpui
q'j tzoXXù ôint\r,/.6Ty.^
ito/é/jiot^ o'joï 'zpxiiix'xziy
vioUi Zï AXX lJ.iXl7TX XOpLÔÎVTXi
inl xaA/ît xal ojpx,
instruits à faire cela
par César, qui espérait
des hommesn'ayant-pas-beaucoup-l'habilude
des guerres ni des blessures,
mais jeunes et surtout Qcrs
de leur beauté et de leur jeunesse
,
vTiàpezOxi Txi Toiaûra; nlrr/yç devoir redouter de tels coups
xal fx-i] fieviXv ,
SiSoixÔTXi czua
TÔ» XIVÛUVOV £V TÔ) TTÎtpcivTt
xal nôv aîffxûvïjv xZdii.
*0 orj xal ffuviSxivîv*
ou yxp ryd-^rro
TâSv wffTÛ» xvxftpo/jAvbiv
,
Q'Jàk èroi/i'jjv bpôivTii
el ne-pas rester-fermes
,
craignant à-la-fois
le danger dans le moment présent
et la honte ensuite.
Ce qui certes aussi arrivait :
car ils ne supportaient pas
les traits dirigés-en-baut,
ni /l'osaient voyant
fi
166 KAIIAPOÏ KIOI.
iXk' dtirtarpéipovTO xa\ TuvtxaXuTTTOvTO , ^peio-^jx^voi twv itpoa-
toTTWv. Kai TsXoç ouTio xapà^avTeç £auToù<, ixparovTO çeuyttv,
aïOy^KTTa XuiJirjVajXEVOi xo cuixTrav. KoOl»; vip ot (xiv veviy.r,xdxeç
Touxouç £XuxXouvxo Touç TTE^oùç , xai xaxi VOJXOU irpo^TTiTTcorrcç
^xOTTxov. lïojXTrrjïoç o' wç xaxÊÎOEv àtro Oaxepou xouç Îtttieï^ ^'t^i
ffxeSaffOevTaç , oùxet' r)v ô aOxoç, ouS' lijiEavrjo nojA7rr,ïoç wv
McxYvoç , dXX' UTTO Oêou (xaÀidxa pXaTTXOjxevw Tr,v Yvojar,v èoixùç
i^ Sià ôe(aç oxxtjÇ T£0a|x6r,a£VO(; , a^OoYYOç w/-'' ^^'wv Iti
(rxvjVT^v xa\ xaOeCoix'voç IxapaooxEi to ijleXXov, a/pi; oO, xpoirT^ç
aTràvrcov y^^ot*-^^''!?? cTréSaivov oî roXepLioi xcti yapotxof; xai
5i£(/.aj(^ovxo Tcpoç xoùç çpuXàxxovxaç. ïoxe o', w7Z£p evvouç ye-
v(^{jL£voç xa\ xauTYjV {/.ovr,v , wç 'ipaci, çwvTjV à^£iç • a OOxoùv xat
près à leurs yeux , ils détournaieni la vue et se couvraient la tête pour
préserver leur figure. Ils rompirent enfin eux-mêmes leurs rangs , et
,
prenant honteusement la fuite , ils causèrent la perte du reste de l'ar-
mée; car les soldats de César, après les avoir vaincus , enveloppèrent
l'infanterie, et, la prenant par derrière, ils la taillèrent en pièces.
Pompée n'eut pas plutôt vu, de son aile droite, la déroute de sa
cavalerie,qu'il ne fut plus le même : oubliant qu'il était le grand
Pompée, et semblable à un homme dont un dieu aurait troublé la
raison, ou peut-être accablé d'une défaite qu'il regardait comme
l'ouvrage de quelque divinité, il se retira dans sa tente sans dire un
seul mot, et s'y assit pour attendre l'issue du combat. Son armée
ayant été entièrement rompue et mise en fuite, les ennemis vinrent
attaquer les retranchements et combattre contre ceux qui les défen-
daient. Alors , revenu à lui-même , il s'écria : t £h quoi ! jusque dans
VIE DE CESAR. 167
ràv 9ioy;pov èv IfO-ylixoTif
àXXx ànsarfA-fio-Jzo
Xal ffUVfXaiOTTTOVTO,
^îl50j(/.CV0t TÛV TtpOt'Jnt'jiV.
ïiul ri)oi
Tupi^xvrxi iauTOÙç oOtw^,
-•TcyTTOvTO ^e'jyîiv
,
X\)/Jir,yaLfiî-jot ut^xi^TX
TÔ ffÛ/*7r«V.
ot /xiy vsycxyjxd'rt; tojT^uj
ixuxJloOvTO rOÙ$ TCf^OÙf,
Xal TTjOOffTttTlTOVTîî Xatà VÛJTOU
éxOTTOV.
no/x7c>5Voî j< &)ç xafTîî5îv
oùxsTt rfj b alirbi ,
2ty IIo/x7cr)Vo$ Mâ'/vo;,
àiià èoixùç fiiXi77X
^iaTTTO/xivw t;^v yv/i/z/jv
ûiTO OioO
1^ rtOx[j.èrift.éjoi
Six OTTTji ddxç,
àniùv iTTi ff/yjvyjv•
xal xxOf^daîvoî
ixapxôdxït TÔ uî/zov
,
âx/5«5 ou
,
"zpoTzfti âaâvTMv 'jitOfLi*.',;,,
o\ noÀiftioi
iniSatvov toO yip'/xoi
xal cicfixyo/ro
"rtpài TOÙJ yU/â770VT3tî.
le fer devant leurs yeux,
mais ils se dcluurnaieat
et se voilaient
ménageanl leurs visages.
Kl c/ilin
«'étant troubles eux-mt^ine» ainsi
ils se tournèrent puur fuir,
ajaut perdu très honieuseiiieul
l'année entière.
(lar aussitôt
ceux qui avaient vaincu ceux-ci
enveloppaient les fantassins
,
et loiuljaiil-sur eux par derrière,
les tailluient-en-pièces.
Mais Pompée dés qu'il vit
de l'autre aile les cavaliers
dispersés par la fuite
n'éiait-plus le même
,
ni ue se souvenait
étant Pompée le Grand ,
mais ressemblant surtout
à quelqu'un blessé dans sa raison
par un dieu
ou frappé-dc-slnpcur
par une voix divine,
il 8C retira sans-dire-un mot
s'en-allant dans sa tente :
et s'asseyant
il attendait ce qui allait-arriver,
jusqu'à ce que
,
la déroute de tous ayant eu-lieu ,
les ennemis
envahirent le retranchement
et combattirent
contre ceux qui le gardaient.
TÔT! Si, Stzutp ycvôfjivjoi evvsjî, Et alors, comme devenu sensé,
xal iyslç, et ayant laissé-échapper,
&i fx9(, comme on dit,
TavT>jv fi6v*iy0 ^Mv^* cette seule parole :
«Oùxoi>vxaliirlt^yirapc/ui6o)yjv'.'* « 'V)nc même dans mon camp ? '
108 KAIÏAPOI BIOÎ,
itri tV 7rap£|/.Co).v^vj » «Treouffaxo |/iv Tr,v hoLyot^tim xa\ ç?pa
r/'jYixr,v l707;Ta, (^eu'fov^i cï TrpETrouaav jxc-aAaÇojv Oreçr/Oiv.
*AXX' oÎto; (i.Êv oiaiç CoTEpov ypY.TaaEvo!; Tu/aiç cJttojç te rocpa-
Soùç iauTOv Toï; AiYUTrrioiç àvopaTiv àvr,p£07j , cr/,o\îa£v iv toîç
TTC pi IXEIVOUYP'^H'!-'-*'^'^'
XLVI. '0 ùï Kaîcap wç £v tw yapaxi toj ncix7r/;io*j y^''^"^*''-^
TO'jç te x£i(X£vouç VExpobç v^OY) Twv TTOÀsaioiv tlo£, xai TOUÇ ftl
xTcivo(i,£voi>; , eiTTcv apa CTEvàçaç* « Tout' £6ouX/^0r,cav • [eiç
TotÎTO p.e otvocYxrjÇ UTrrjyaYOVTo , tva] Faïo!; Kaîcrap, 6 {xeyi'T^'^'-'?
TToXsp-ouç xaTOpOoxraç, £Î 7rpor,xa(X'/;v t^ CTpaTcuaaTa, xîv
xaT£SixaaOriv * • w TauTa <^r^çl UoWa'wv 'Aaivioç Ta p/^ixaTa poj-
(xaiWi (xèv àva^O£Y;a<:Oai Tov Kaicotpa Tcapà tov tot£ xaipov,
IXXyivio-ti o' utt' aÙTOu y*Y?*?^*^-'^'^'^ ^' aTToOavovTojv to'jç
TrXetaTOUç oîxsTaç yf^iaOot.ij TCEpl tv;v xaTaXr/l'iv toj yapaxo;
dvaipEÔc'vTa;- cTpaxiiuTaç os iat, ttXeiouç £;axicyiXiojv ttcTeTv.
« mon camp ! » Il quitta sa coite d'armes avec toutes les autres mar-
ques de sa dignité, et, prenant un habillement plus propre à la
fuite, il se déroba du camp. La suite de ses aventures et son assas-
sinat par les Égyptiens, auxquels il s'était livré, sont rapportés en
détail dans sa Vie.
XLVI. César, entrant dans le camp de Pompée, vit ce grand
nombre d'ennemis dont la terre était couverte et ceux qu'on massa-
crait encore; ce spectacle lui arracha un profond soupir : « Hélas!
a dit-il, ils l'ont voulu; [ils m'ont réduit à cette cruelle nécessité :]
a oui , si Calus César eût licencié son armée , malgré tant de guerres
« terminées avec gloire, il aurait été condamné. » Asinius PoUion dit
que César prononça ces paroles en latin , et que loi les traduisit en
grec dans son histoire. Il ajoute que le plus grand nombre de ceui
qui furent tués à la prise du camp étaient des valets de l'armée , et
que dans la bataille il ne périt pas plus de six mille hommes. César
incorpora dans ses légions la plupart des prisonniers et fit grâce à
VIE D1-: CKSAR. 109
«Trîô'jjaTO /ièv
yîvyovrt
( TOtç) TTjpl «/Jl'vOU,
oTa«ç TÛ;^atç OUTOÇ
ypr^jd/MS'joi \J7Tepov
TOÏç ày^pâfftv AiyuTCTtotî
XLVI. '0 ôi KaTîao
wç ysvà/xc'JOi
eT5f TOxJi T« vcxpoùj Tûjv 7ro).£y.t'wv
^0^2 X£(/xiyou$,
xxl Toùç £Tt xreivofjiijoMi
,
• 'E6oui*56>îTay toOto *
[ÛTtrviyovTo' /xs
et» Toiro àvâyxv;? , îva]
rdïoi fiuïaxp, b xxropOûvxi
/xeyicro'Ji Troiiaouj
,
«î nportXiiJ.r,'j rù. srpy.TVJu.XTV.
,
xxi &v xaTîJixâffO/îv. »
lIo)),ifjv Afftvio'i y>;ïi /zèv
ràv Hxiaxpx àvayOsyÇa^Oai
raûra rà pi^fixTx paiuxXczi
TZXpà. TOV XXipb-J TOTÎ,
yt/pAfOxi Si i\yr,)>i<jrl
Tûv 5è àuoOavôvTwv
ycviffOat otxiraç,
àvzt^ofSévTa^
itcpl rr,-j xxrxXr)^iv roû '/xpxf.o^'
il se dépouilla
du v(îlcmenl de-guerre
cl de-général
,
et ayant pris-en-échango
un fialnlletnciu CDnvcnable
à qu(>l(|u'un qui fuit
il soilil-à-Ia-dérobéc.
Mais nous montrons ilans les écrits
conccrnanl lui
,
de quelles vicissitudes celui-ci
ayant usé plus tard
et coninienl i'élaut livré lui-môm<
au\ lioninies d*-Kgypte
il fui assassiné.
XLVI. Mais César,
dès que arrivé
dans le retranchement de Pompcv
il vit et les morts des ennemis
déjà gisants,
cl ceux encore que l'on tuait,
dit certes ayant gémi :
Us ont voulu cela :
[ils ont amené moi
à cela de nécessité,que]
vioi Caïus César, qui avais réussi
«lans les plus grandes guerres,
si j'eusse licencié mes troupes,
j'eusse été condamné. »
Pollion Asinius dit
César avoir prononcé
ces paroles-là en-romain
dans la circonstance (/'alors,
mais elles avoir été écrites en-grec
par lui (Pollion.)
Cepondanl de ceux qui étaient morts
i7 dit la plupart avoir été
des serviteurs,
qui furent tués
à la prise du retranchement s
ii'ais les soldats être toml»és
170 KAIÏAPOI moï.
Twv 51 Ço)VTO)v àXovTwv xaTe'txiÇE Tobç TiXeiOTOuç 6 Kaicxc ec;
xi Tayf^.aTa' ttoXXoîç oè xa\ twv ^n^avôiv dfociav ?oojxcv, wv >'jti
BpouTOç rjV 6 XTEivaç auTov Caiepov Icp' w XtyeTat (xr, ^atvojiivuj
fA£v àycjuvtaGai, cujOi'vxoç ô£ xal Trapay^"^^."'^"''^^ "p'-'î ît'^ô-/
/i(TOr,vai oia'^EpovTOJÇ.
XXVII. 21r,tx£iwv 0* 7roX)i!>v yevojxévojv Tt;ç vÎxt;ç 27T'.^otv^-
cxaTov t(77op£ÏTai xb TTtp'i Tpaz-Xeiç*. 'Ev yip Upoj Ntxr,ç ivcpiiç
£:ctttqx£i Kaiaapoç, xat xy TiEpi «ùxo /ojpi'ov ajTO xe cxEpeàv
cpu<T£i xal XiOfo c/.Xr,pio xax6<Txpoiu.£vov r,v dtvtoOîv £x xoûxou
XsYOUTiv àvax£ÏÀai ^oi'vtxa Tcapi x-/;v ^a^iv xoû àvopiavxo;. 'Ev
0£ Ilaxaêioj^ Faïo; KopvvîXiOç , àvr;p £uûoxi(xoç £3t\ oavxixr;,
Aiêiou xoîi cuyYpîx^-'wi; iroXixr,? xai Yvwpifxoç , ixuyyavEv ett*
oîojvoîç xaOr,u.£vo<; £X£Îv/;v xr,v r^(X£pav. Kai Trpûixov (xîvjOjç Ai-
êioç çrjai, XGv xaipôv eyvoi xr,ç {xa/r,; xai TTpoç xoo; TTxpôvxaç
EÎTTEV éixi xai 8)) x£paiv£xai xb /.pî;{Jt-a xa\ ci»v(affiv £Î; spyov oî
avôp£ç. AuOiç Bï TTpbç XYÎ Oia yêvoijievoç xal xà orjjjLEta xaxtûwv
,
plusieurs des plus distingués : de ce nombre fut Brutus , celui qui ie
tua depuis. César, ne le voyant pas paraître après la bataille, en té-
moigna beaucoup d'inquiétude ; et quand il le vit venir à lui sans avoir
éprouvé aucun accident, il montra la plus grande joie.
XLVII. Entre les divers présages qui précédèrent cette victoire, le
plus remarquable est celui qu'on en eut à Tralles. Il y avait dans le
temple de la Victoire une statue de César; du sol d'alentour, qui,
ferme par lui-même, était encore pavé d'une pierre très-dure, il
sortit un palmier près du piédestal de la statue. A Padoue, Caïus
Cornélius , devin célèbre , compatriote et ami de rhistorien Tite-Live,
était assis ce jour-là pour contempler le vol des oiseaux. 11 connut
l'instant de la bataille , et dit à ceux qui étaient présents que l'allaire
allait se terminer, et que les deux généraux engageaient le combat.
Il se remit à ses observations, et , après avoir examiné les signes ,il
VIE Di: CESAR. 171
/Ai^ vUlovi i(ax(9;/(/(uy. non plus nombreux que six^rnille.
Twv Se à)dvTwv Çcjvtwv El de ceux (jui furent juis vivaiilG
ôKaï(japxaT£ji'.;cXOJ;nXciffT&u; César mêla la plupart
iSuxt ci XU.I aoscav
é XTC^va^ auTÔv tiiripov '
iiiï Zi u.r, •snuofj.h'ji
ïi-ftTXi /xsv «-/ojvtâffat
,
i)vB?,VOil oi OlX^tpOVTUÇ
xal Tcxpcf/ivoiihoM -Kpbi ccutÔ'j,
XLVII. Iloi/div oè ar,txii(^j
Xf,i vixYii ysvOfJLtvu-j
TÔ ït£/îJ T^x//«t5
îffTopjTTXt inifxvinuTO-J.
Ev yàp îîpû Ncx>;ç
ùvSpiài lLxi<jy.pOi thtriUCi
,
xal TÔ j(Câ)ptov (to) Trî|sl aÙTo
xctl xxrtarpctifû-^ov avwOcv
ifOw ffxin/sôi•
iéyovwi fOLVua.
kvxrtVxi èx toutou
«apà Ti^v j3âiTiv toO àv^^iâvro,-
dans ses légions :
et il accurda iu(!ine l'inipuoité
à plusieurs des di»linL;ués,
desquels nidnic était Brutus
qui tua lui plus tard :
a propos du(iuel itc [)araissaiit-pa9
il est dit avoir eu-de-l'inquiétude
,
puis s'être réjoui excessivement
celui-ci ayant été 6au\é
et étant venu \crs lui.
XLVII. Or des nombreux signet
de celte victoire qui curent lieu
celui de Tralles
est rappoilé le plus remarcpiable.
Car dans le tcmj)le île la Victoire
une statue de César était dressée
,
et la place autour de ce lemptc
était et elle-même ferme de nature
cl recouverte par-dessus
d'une pierre dure :
on dit un palmier
avoir poussé de ce terrain
près de la base de la statue.
'Ev Si UxTxoi'M râïoi Ro^v»5/toî, Or à Padouc Caïus Cornélius,
«vTjp «ùoo'xt/40i cnl pixvrixi-f homme renommé pour l'arl-dc-devi-
compatriotc et intime ami [ner,
de TUe-Li\c l'iiibloricn
,
se trouvait ce jour-là
assis pour contempler les oiseaux.
Kt d'abord, comme dit Ti/e-Livc,
il connut l'instant du C(jmbat
cl dit à ceux qui étaicnt-présenls
Îti xxï ôy} Ta ipÂp-x TZipxij&rxi que certes l'allaire se termine
K ï ol xvcpsi i:iqut\cs homme» {César et Pompée]
Twvi'afftv sic toyov. en viennent à l'œuvre.
Av6iç ûà yr^ôp-ijoç Et de nouveau étant venu
xpo« Tf 6ix à l'observation
KoUrr,ç xxl yj'Jipifioç
A{S''ou TOu îuy/^ajJiCoî
,
iTÛ7;^5Cv£v è/£iv/;v rr,v fipiipxj
xxO-^fj-svo^ lizi otwvoFî.
Kal TrpÛTOv /ièv, wj ^r,<ji AtSto;,
lyvw TÔ» xxtpbv Tf,i p^yr,^
XXI il-Kt -npci ro'ji nv.po'jzxç
I7'i KAI2AP02 BIOS.
dvi^).aTO [xct' ^vOou(Tiaa(jLOÛ ^ooiv « Nix.S;, w Kaîcap. » ICx-
7rXaYÉvT0)v Se twv rapaTU/ovTwv , TrepitXwv t^ (TTt^pavov itt^
Tr,; xecpaXrîç, ivojuoTox; £^7) [x-)) Trpiv iTriOy^aETOai raXiv, ^ rr.^t
t9) T£/vri (xapTuprjTai to ^pyov. TaÛTa (xiv ouv 6 Ai'ôioç oSto*
YcveaOai xaTaêeSaiouTai.
XLVIII. Kaîaap oà, tÎo BeTTaXtov eOvcirrjV ArjOcpiav dva-
Oîiç vixTjTv^piov , eoûoxE no{X7:r,ïov à-l^aixEvo; os rî); 'Aai'a;,
Kviôiouç* TE 0£O7ro|X7rw TÔi cuvayavovri Tou? (xuOou; -/api^otavoç
rjXsuOt'pojaE , xai Ttaffi xoîç ty;v 'Aaïav xctxoixouci to TpiTov TOiv
cpopojv àvTJxEV. Eîç ô' 'AX£;avop£iav etti ITofXTrrjiw TcO'/r/xoTi
xaTa)(^0£iç, 0EOÔOTOV fi-iv àTre^Tpaçr, tI,v IIou.7niiw X£'^xXy;v
TTpoff^ÉpovTa, Ty)v û£ ccppaYÎûa OEçaaEvoç tou dvopoç xaT£oaxpu-
c£v • 0(701 0£ TWV lTaipo)V ttuTOu xa\ cvivT^Ôwv TrXavojjxEvoi xaTât
t9)v /^wpav £aXojX£ffav utto tou ^aaiXÉoiç, TravTaç £i»£pY£T-/;T£ xoti
se leva avec enthousiasme et s'écria : « Ta triomphes, César ! » Comme
il vil tous les assistants étonnés de cette prophétie, il déposa la cou-
ronne qu'il avait sur la tête, et jura qu'il ne la remettrait que lorsque
l'événement aurait justifié sa prédiction. Voilà, au rapport de Tite-
Live , comment la chose se passa.
XLVIII. César, après avoir rendu la liberté à toute la Thessalie
,
en considération de la victoire qu'il avait remportée , se mit à la
poursuite de Pompée. Arrivé en Asie , il accorda la même grâce aur"
Cnidiens en faveur de Théopompe, auteur d'un recueil de mytholo-
gie , et déchargea tous les habitants de l'Asie du tiers des impôts. Il
n'aborda à Alexandrie qu'après l'assassinat de Pompée ; et quand
Théodote lui présenta la tète de ce grand homme, il détourna lesi
yeux avec horreur; et en recevant son cachet, il ne put retenir seu
larmes. Il combla de présents tous les amis de Pompée, qui , s'étanJ
dispersés , après sa mort, dans la campagne, avaient été pris par lei
roi d'Egypte , et il se les attacha; il écrivit à ses amis de Rome que
VIE DE CESAR. 173
xal xariocùv rie zfifxtXXf
« Nixâç , w K.at»at^. »
Tûv 5è •ira^aTV»;(dyTwv
ixTrAayivTWv ,
TTÎjOtsAwV TOV ffTîyavOV
àirà T>;ç x«ya>yî{,
ir^tv ^ TO «p-/ov
/xa^OTU^yÎTXt
T/Joj xi] T«;(v>j.
O /iiv ojv A^6(o$
xaraCeêxtoOrat raDra
ycviaOat ourcj.
XLVIIU KaTffap 5è,
àvaOtts vtx>3T>5|5iov
T1ÎV è).cvOiptav
kSloiifs lIo^uTiyjl'ov•
xal àvïjxj TÔ rpÏTOv tûjv fopu-j
Itill TOÎÇ
xaroixoOfft n^v 'Â9^av.
Karaxfiiîf 5è «($ 'AA«$âyû|5£txv
èîrt lIoa7Tr;fw tîOvïjxoti,
ÙTtsirpi<f/l /xi-j QioQOTO-j
npovfipovTX
TYiv xîyaXrjv IIo/x:Tyjl!'cu
,
JîÇâ/zcvo? o£ T/jv afpxylox
roO àv^pàf
xaT«5ixpu»4v
•
t.\>iprfiTr,fji oè xal lipoJ-qyiysTo
«devras ^^ot
Tùv iTxc'pwv
«ai (jyvïjOwv aùrow
et ayani vu les présages,
il s'élança criant
avec enthousiasme :
« Tu vaincs , à César. »
Et ceux qui se truuvaicnt-là
étant étonnés
,
ayant saisi la cuurunne
de dessus sa této,
il dit avec-serment
ne-pas la devoir renjeltrc de nouveau
avant que le fait
avoir rendu-témoignage
à cette divination.
Or donc Ti/c-Live
assure ces chosex
avoir eu-lieu ainsi.
XLVUI. Mais César
ayant oUert comme gage-de-vicloire
la liberté
au peuple des Thessaliens,
poursuivait Pompée :
et ayant mis-le-pied en Asie,
et il allranchit les Cnidiens
se rendant-agréable à Théopompe
qui recueillit des fables,
et il remit le tiers des tributs
à tous ceux
qui habitaient l'Àsio.
Puis ayant débarqué à Alexandrie
après Pompée mort,
il se détourna tle Théodote
qui lui présentait
la léte de Pompée,
et ayant reçu le cachet
de cet hommeil pleura :
etil con»bla-de-bienfaits et s'alUclu
tous ceux qui
d'entre les compagnons
et familiers de lui
fi
l'/4 KAIÏAPOZ BI02.
•Kporrifayno. Toi; ùl ^iXoi; eî; 'Po>jxr,v ^ypot^cv ^ti t9jç vixt;^
(XTroXauoi toÎJto (xeyiotov xal f^îtrcov, to cw^f.v Tiviç ici twv
TTÊTroXEjXrjXOTWV TToXlTÔiv aÙTÔi. TÔV 5* OtJToOl TCOAtaOV 01 jX£V oox
àvayxaîov, àXX' epojxi KXso^rdtTpaç a5o;ov aOTÔJ xa'i xivîuvci^r,
yevEcOai X^youdiv ol ôstwç paffiXixouç aKiwvTai, xa\ ttaXcara
TOV ELtvou^ov IIoOcivov, $<; TrXcujTov ouva'xevoç xai IIo}i7rr^ïov [xlv
<xvripy,xw(; evay/oç, IxêcQrjXwç 0= KXsoTraTpav, xpu^a oiv
ItceSouXeus to) Kai'aapi* xat 5i^ xotÎTO cpajiv ajTOv àp^afxtvov
eXTOTE 5iaVUXT£p£U£lV Iv TOÏÇ TCOTOIÇ, fvEXa ÇuXoXTjÇ TOU OWfXaTOÇ•
cpavEpôjç 0* oùx ^v àvEXTOç, ETCisOova TToXXi xa\ Trpô; Cêpiv Ctç
TOV Kaicapa Xiyorf xa\ TcpaTTWv. Touç (xÈv yàp crpaTHoraç, t?)v
xàxKTTOv {jLExpo'jjAEvouç xai TraXaio'Ta'ov cÎtov exO^uoev àv£-
le fruit le plus réel elle plus doux qu'il pût retirer de sa victoire était
de sauver tous les jours quelques-uns de ceux de ses concitoyens qui
avaient porté les armes contre lui. Les historiens varient sur les mo-
tifs de la guerre d'Alexandrie : les uns disent que son amour pour
Clcopâtre la lui fit entreprendre avec autant de honte pour sa répu-
tation que de danger pour sa personne; les autres en accusent les
ministres du roi, et surtout l'eunuque Pothin,qui ,
jouissant auprès
de Ptolcmce du plus grand crédit, après avoir tué Pompée, aval
chassé Cléopdtre et tendait secrètement des embûches à César. Ce
fut là , dit-on , ce qui détermina César à passer depuis ce temps-la
les nuits dans les festins, pour veiller à sa sûreté. D'ailleurs, en
public même, Pothin n'était plus supportable : il ne cessait de dire et
de faire tout ce qui pouvait rendre César odieux et méprisable. 11
donnait pour les soldats romains le pain le plus vieux et le plus gâté.
vu: DE CES\R. 175
avaient élé pris par le roi d'Égypuorranls par le pays.
Kl il écrivait à ses amis
i Romequ'il recueillait ce fruit
le plus grand cl le plus agréable
Ad sa victoire , de sauver toujours
quelques-uns des citoyens
qui avaient fail-la-gucrrc
à lui.
Mais les uns disent
la guerre de là [d'Alexandrie)
non nécessaire
,
«A>à 5.QQX0V aÙT6i xxl xiv5uvcôô>7 mais honteuse à lui cl dangereuse
ycv<TOac avoir cu-licu
l/9&»Tt lL\to-xirpoi<i• par amour pour CléopAlrc : [roi
,
ol ci atTiùJvrai toùç ^y.7t).ixobç, les autres accusent les mi>m/re* du-
xxl/xst/tïTaTÔvîJvoi/ovIIoOîivôy, Cl surtout l'cunuquc Polhin,
hi ùv»iftiivoç Tt/ttTtov qui pouvant le plus
xat xvY;pr/.ùi uiv UouTtr/iov et ayant lue Pomjice
iriav'jj/Aîvot xxTx rr,v ^^'/jpxv.
'Eypatpt 5é t©îç fiXotç
In àîroJaûot toOto
Ttviî T'Z-J TZollTÛV
7r£7To)e/AT}xÔT&ty
TÔv TtdÀf^o» oùtro&i
oùx scvxyxxZov,
ix€<€/>;xù{ 5è KieoTrxrpxv
,
iifcto'j/.s'js fiiv xp'jfx
Tû K.atffapt*
xal ûià To'jzô |)asiy
a'jTÔv àpÇx^uîvov é/.TOTî
îiavuxTioeûstv iv toïî TtoTot» ,
fv-:xx ^jia/^S toO aûiJi'xroi'
O'^J^ y;v oc
àvexroç fxvsp'Zq,
/cywv xat T^âTTOJV
eî; Tov Ky-ijapa
xaî 7Tpô{ uSptv.
Ex£À(v)7( ^uèv -fùp
To'ji TTpXTtVtTaç
/AtTjSOu^uévouç
TÔv alTc» xoxcrrev
XX l WX/aiÔTOTOV
récemment,
cl ayant chassé CléopAlrc,
tcndaii-des-cmbùches secrètement
à César;
et à cause de cela on dit
lui(C<ijar) ayant commencé dès-lor»
à passer-lcs-nuils dans les festins,
pour la garde de son corps ;
mais il {Potliin] n'était pas
supporlalilc en-public,
disant et faisant
contre César
beaucoup do choses odiemes
cl jH)ur l'outrage.
Car d'une part il orJoana
les Soldats
rcccvant-pour-ration
le blé le plus mauvais
cl le plus vieux
le «apporter cl s'en contenter
17b KAIIAPUÏ lilOI.
•/EcOai xcà (jte'pyeiv ecOtovTaç xi à/.AOTpia* irpb; li xk Ccitt/v
(T/EueTiv £/prjTO çoAivoiç xoti xepajxeoiç, Aç x^ /P^^î xat i^-rj^a.
tA^-zt. Kai'cap oç e/ovtoç eÎç ti /pÉoç. ''û^peiXc yip 6 to;) {Jaai/eo>;
TOTE 7raTr,p KaiVapi /tXiaç irTaxocia; TTEVT/jXovTa |/'jsià'$aç,
wv xàç |JL£V aXXaç cxv7;x£ toîç Traialv aorou irpoTepov 6 Kal^ap,
Totç Oc y iXiaç r,;iou tote XaÇwv oiaOp£']/ai to crpatEuixa. 'l'ou '5g
IloOcivûti vov (/.£v auTOv dcTTiévai xal tcov |jLcYa"A(ov iytçhii r&a-
YjxaTOJV XEAEuovTOç, uaTEfov Ot xotxiEÏaOai (x£Tà /apiTo;, eIttwv
wç Aiyutctujjv EkoL/iaiOL céoiTO oufxêouXwv, xpu^pa Tr,v K).£07:a«
XpaV OCTTO T-^Ç /OJpaç U.£T£7:£a.7r£TO.
XLIX. KàxEiVT) TrapaXaSouca twv cpO.wv 'ATroX/.o^topov tov
IixeXiojTTjV [xovov , £Îç dxocTtov (xixpov £u.65t!7a, 70ÎÇ |X£v ^àac-
Xeioiç irpOGEffyEv, vIo-/; (TuaxoTa^ovxoç • (XTropou Ô£ toû XaOcïv ovto;
aXXtoç, -^ (X£v eîç CTpoj{xaTdûc<T(xov evSûaa uporeivEi u.axpâtv
et leur disait que , vivant aux dépens d'aulrui , ils devaient s'en con-
tenter et prendre patience. Il ne faisait servir à la table même du roi
que de la vaisselle de bois et de terre, sous prétexte que César avait
reçu,pour gage d'une dette , toute la vaisselle d'or et d'argent. Le
père du roi régnant avait en ellét contracté envers César une dette de
dix-sept millions cinq cent mille drachmes , dont César avait déjà
remis aux enfants de ce prince sept millions cinq cent mille sesterces,
et demandait les dix millions restants pour l'entretien de ses troupes.
Pothin le pressait de partir pour aller terminer les alTaires impor-
tantes qu'il avait , en l'assurant qu'à son retour il recevrait , avec les
bonnes grâces du roi , tout l'argent qui lui était dû. César lui répondit
qu'il ne prenait pas conseil des Égyptiens, et il manda secrètement
à Cléopâtre de revenir.
XLIX. Elle partit sur-le-champ , et ne prit de tous ses amis que Is
seul ApoUodore de Sicile; elle se mit dans un petit bateau, et arriva
de nuit devant le palais d'Alexandrie. Comme elle ne pouvait y en-
trer sans être reconnue, elle s'enveloppa dans un paquet de bardes.
VIE DE CESAR. 177
npb<; ^î rà oeïzva
lypvjro (ïxeûeji
XvXlvoii xal xtpscfisotç ,
6JÎ lLv.iijv.poi ixo'itTOi
Tzivrx rà jjpuffôc xal àpyvpj.
mangeant les Wc/m" tl'-aulrui :
n d'autre part pour les repas
il se servait de vaisselle
dc-bois et dc-terre,
connme César ayant
toute celle d'-ur et d'-argcnl
pour quchjue dette.
'O yàp Tixriip ToO jSaertiiw; to'tî Car le père du roi (/'alors
devait à César
mille sept-cent
cinquante myriades,
desquelles César auparavant
avait remis les autres
aux enfants de lui {de ce roi),
et alors ayant reçu les mille re*/flH/ei
voulait en entretenir son armée.
ToO ck IIoOîivou xî).eûovTOî aùrov Mais Pothin engageant lui
àniévai ixh vOv xal t'/^saQxi às'cn-aller mainlenantctàs'occuper
(Zfeùs Kxijxpt
XiXixç £7iTaxofftaç
TTSVTïjxovTa a'jpiioo^f
&v ô Kaîaap Ttpàrtpov
àvfjxe TXi /xèv £?Aiaç
roU iratTlv aùroD
,
tàrt Si iaêwv t«5 X'^'^5
i^Ç^ou Sixdpi'^xt rb arpâ.'ci'Oiix.
Tdiv fiiyxlu-J Tzpx'/fJLXTU-J
,
ttmpov Si
xo/itiïaOzi
/xcrà -/^âpiroi,
tlltÙiV
û{ iAâxioToc ôiotTO
ffu/i6oû).wv AiyuTTTt'wv,
IxersTiifMTZiTO xpûya
t:^v KisoTrârpav
XLIX. Kal cxe^vyj
TrajOaiaSoÛTa
jurfvov rijv ^t'iwv
ÀTroiidJûjpov TÔv 2(xe).tojTy:v
,
ifxtxax eii (xi/.phv àxârtov ,
Ttpoai'ryt y.vj T0Ï5 ^aadstot; ,
vISyi ffuçy.oTiÇovToç •
ToO 5è iaOilv
î»TOî aXiwî àndpou
,
:^ fii'j ivûOja
|{$ irpUlÀXTÔSci/MOV
ir0OT((vc( lauTi^v fjLxxpx'J
,
\ 11 Dt CÛAR.
de ses grandes allaires,
et disant lui plus tard
devoir recevoir le tout
avec la faveur du roi.
César ayant dit
qu'il «'avait-nullement-bcsoin
de C(jnscillers Égyptiens,
manda secrètement
Cléop.^trc
de l'endroit où elle était.
XLIX. Et celle-ci
ayant pris-avcc elle
un seul de ses amis
Apollodore le Sicilien
,
étant montée sur un petit bateau,
approcha du palais,
déjà faisant-nuit :
mais le se cacher
étant autrement impossiblej
s'élant enveloppée
dans un paquel-dc-hardes
elle s'y étend longue,
12
178 KAIÏAP02 moi.
lauT-^jV, 6 5' 'ATToXXooojpoç îjxavTi ouvor^caç toi» Trpo)(xiT^c(ipiftv
,
etoxojjLi^ct ûiâc Oupôôv Trpoç tov Kaiaapa. Ka\ toury zi it^tinf^
X^yETai TO) Teyvy'jxaxi Tr,ç KXeoTraTpaç a)i(jvat, Xau.up8; ^«¥c(-
ar,<;, xai tt,(; aXXr,<; ôu.iX(a<; x4\yapiToç -îJttwv yevoixevoc;, îioX-
Xdt^ai TTpoç TOV (xûeX^ov* ux; oujxôaaiXEucouaav. 'EitnzoL oi. ralt^
SiaXXayaî; laTiwaevwv aTtdtvTWV, oîxcTr,ç Kaiootpoç xoupcu<; ?ii
SeiXfav, ^ TravTaç avOptoirouç 67repé€aX).£v, oooèv ttûv ivi^e-
TadTov, àXX' WTaxouffTwv xal iroXuTrpaYtxovcIiv ffuv7;xev «tti^ou-
Xr,v Kataapi irparroiAévr^v Ôtt* 'A/tXXa tov orpaTr^voû xai IIo-
ôeivOfD Totî eôvou/ou. <ï>o)paaa(; o* ô Kaïcap, çpoupiv (Jiiv
TrepiéffTTiffe xto àvôpwvi, tov cÏ HoOeivov àvtïXsv 6 o' 'AyiX).aç
90Yàv £^ç TO CTpaToVeiov, 7r£pi£aTr,<Tev aCiTco papùv xai Sucjxe-
Ta/_£ipiaTOV 7rciX£u.ov oXiyootw Trpoç ToaaiJTT,v àuurc^ojxÉvw icoXiv
xai ouvau.iv. 'Ev w TrpoiTOV [xèv IxivSuveuoev CoaTo; à7T0x).£i-
qu'ApolloJore lia avec une courroie, et qu'il fit entrer chez César
par la porte même du palais. Cette ruse de Cléopàtre fut, dit-on,
le premier appé.t auquel César fut pris j il en conçut une idée favo-
rable de son esprit, et, vaincu ensuite par sa douceur, par les grâces
de sa conversation, il la réconcilia avec son frère, à condition qu'elle
partagerait le trône. Dans le festin qui suivit cette réconciliation,
un des esclaves de César, qui était son barbier, et l'homme le plus
timide et le plus soupçonneux, en parcourant tout le palais, en
prêtant l'oreille à tout, en examinant tout ce qui se passait, décou-
vrit que Pothin et Achillas,général des troupes du roi , dressaient
une embûche à César pour se défaire de lui. César en ayant eu la
preuve, plaça des gardes autour de la salle, et lit tuer Pothin.
Achillas, s'éiant sauvé à l'armée, suscita contre César une guerre
difficile et dangereuse, dans laquelle, avec très-peu de troupes, celui-
ci eut à résister à une ville puissante et à une nombreuse armée. Le
premier danger auquel il se vit exposé fut la disette d'eaa; les enoe-
VIE DE CESAR. 179
ràv arpùtjuxTÔoevfAOv ,
tîvKOfjii^si ô(à Oupôjv
itpbi ràv K.xt72pz.
Kal XiytTcci xXHvxl t(
toÛtw tû np'JjTC^ Tcx^'^/**'^*
Trjç K.).«airârpxç,
xal yevoajvo; i^rruv
xal xâ/5tT0«,
îtaA>âÇai trpèç ràv xSt/.fàv
'ETTïtra ^à aTtâvTwv
KOvpti)^ oly.izr^i K'xhypoi
oùJèv lûv ù.v*%iTxaro-J
f,\)-KtpiZx\).s.
irstyrxc àyOpw7rou(
,
à).ià wTaxouTTÛv
X3tt TtoiuTrpxy/jiovwv
Tuv^xev è7Ti6ou),i^v
KpxTrofj.évr,v K-ximpi
X3ci ToO «yvoû/c IloOstvoû.
'O ^£ Katystp ^«upâyjtî,
mpdTzr^'si fj.h fpoupx-j
TÛ SfJCpÛJl,
àver).« ce TÔv IloOsivdv*
ck A^tvàa, fuyùiv
tlç t6 ffT/:aidrt«ôov,
n«pié7T>J3-e 7td).£jU0V
^xpùv xal oujuîTîr^ttotTT&v
zùrdi à.y.\t»ofiij(j
jt2t à'Jvautv.
*Ey ^ npôèxot fuiv
et ApoUudorc
ayant lié avec une courruie
le pa(|uet-de-hartie«
,
/'inlroiluil par les portcf
aupri'S de César.
Et il C£t dit et avoir été prit
par ce premier arlillcc
de Cléopdlro
,
qui lui parut plcinc-d'csprit
,
et ayant été vaincu
par le reste de sa convcr»aUon
et de sa grdce,
ravoir réccinciliéc avec s(m frère
comme elle devant régner avec lui,
El ensuite tous
feslinanl pour la réconciliation,
un barbier valet de César
ne laissant rien non-exaniiné
par suite de la poltronnerie,
par laquelle il surpassait
tous les iluni nies
,
mais prôtanl-roreille
et s'occupanl-dc-tout
découvrit le piège
fait {tendu) à César
par le général Achillas
et l'eunuque Pdlhin.
Et César les ayant pris-sur-le-fait,
mit une garde
autour de la salle-des-buniines,
cl lil-périr Pulhin :
mais Adiillns ayant fui
dans le camp
,
suscita une guerre
redoutable et dilficile
à lui {César, qui se défendait
avcc-peu-de-monde
contre une si grande ville
cl une si grande année.
Daos laquelle guerre d'abord
180 KAiiAPoi moz.
aOe(;' aï •^ap twiÇ)\i'/t<; à7:o)xooo|Ar7Jr,(7av Gttotwv T:o)v£fi(o)v. Aiu-
xepov Bïy 7repix07rTOjjL£voç xov ctoÀov, ryT^xÔLahr^ Ik\ -rrjpô^
otTroWaaOai t^v x(v5uvov , 8 xa\ t?jv [AevaX/jV fliÇXioOv;xr,v Ix twv
vetopiwv e7riV£}AO|jL£vov oiE^Oetpe. Tp^rov ci, Trept tt; *I>apo)* u.4-
yir](; otivecTojtryjç, xaT£7n^0Y,a£ [^iv aTrb too yojixaroç £?(; à/.dtTiov
xai TrapeêoviOsi toïç àYt'>viCo[A£votç. 'ETriTTAEOvTwv O; 7:o/.Xa/oO£v
auTO) TWV AiYOTTTiojv,^l'Wç lauTOv £Î<; r^jv OotXotTTav, àTT£VY;;aTo
pLoXiç xai y aX£7rw; • ô'te xai XEyETai pi^ioia xpaTwv TOAÀà ur,
irpoÉaOai PaXXou.£vO(; xai pa7m^oui,£VO(; , aXX' àv£/ojv urÈp tt,?
ôaXàffffrjÇ xà ^iCXioia, rT] ^TEpct /eipi vr;/£cOai- xô o' à/.axiov
£Ù6uç lêuOtaGrj. TiXoç SE, xoo [iadiXéojf; Trpoç xouç ttoXeuiouç
mis avaient bouché tous les aqueducs qui pouvaient lui en fournir.
Il courut un second péril, lorsque les Alexandrins voulurent lui enle-
ver sa flotte, et que,pour se sauver, il fut obligé de la brûler lui-
môme : le feu prit à l'arsenal , et consuma la grande bibliothèque que
les rois d'Egypte avaient formée. Enfin , dans le combat qui se donna
près de l'île de Pharos , il sauta de la digue dans un bateau,pour
aller au secours de ses troupes,qui étaient pressées par l'ennemi :
voyant les Égyptiens accourir de toutes parts pour l'envelopper, il se
jette à la mer et se sauve à la nage avec là plus grande difficulté. Ce
fut , dit-on , dans cette occasion qu'il nagea en tenant dans sa main
des papiers,qu'il n'abandonna jamais , malgré la multitude de traits
que les ennemis faisaient pleuvoir sur lui , et qui l'obligeaient sou-
vent de plonger ; il soutint toujours ces papiers d'une main au-dessus
de l'eau, pendant qu'il nageait de l'autre. Il était à peine à terre que
le bateau coula à fond. Le roi ayant joint son armée , César le suivit,
VIE DE CESAR. 181
i)«tV0'JVCU7«V
àitoy.lmOsii vSxzoi'
al yxp iifLpv/Si
ùnb TÛv TTO/e/ifwv.
^îÛTspov Si , ,
nepmo-nréixtvQi rèv 9'Td)ov,
«jTÛTaarOat tôv x^vJuvov
ôià TTU^ô;, à xal
iTTtvfuoyîvov ix TÛv vj'jjpi'wv
T/91T0V 5« , f^Û'/^Tti
TOvtVTdivriç Ttepl r-Zj ^ûpu ,
xxr€-x-/,Sr,7S fih
xitb ToO ;^w/xaTOÇ etç àxârtov
xal 7Taps6o>i0et
Tcôv 0£ AîyjTtTtwv
s7rt7r)«dvTûiV auTw
îtol>axd0«v ,
pipxi sauTÔv
xal x^^s^ûJ**
ire xal iiyerat
xparûv
7toA).à ^tSKJta
fiYi npohOxi
PolUôiiî-jo^ xat ^ZTTtÇduîvo^
,
à^Aà àvé^wv ri ,3iê/(Ot3c
xiTtïp T*îî Oxiûtffîy;;
vi)x£»Oat T>5 '^'ipv. X"P''TÔ ôi àxxrtov
inciLdùv
r<*.»ar fut-cn-(lan|^pr
élanl inicrccplé du côté de l'eau ;
car les aqueducs
avaient été bouchés
par les ennemis.
Et en-second-lieu ,
étant coupé de sa Hotte,
il fut forcé
d'éloigner le danger
par l'incondie , qui mêmese répandant des arsenaux
détruisit
la grande l)il)li()lhL'(|uc.
Et en-lroisiémc-licu , un combat
s'étant engagé près de Phares,
il s'élança
de la digue dans un bateau
et porta-secours
aux combattants.
Or les Égyptiens
naviguant vers lui
de-pltisicurs-cO)lés,
i'élant jeté lui-même
k. la mer,
il se-snuva-à-la-nage avec peine
et diflicilcment :
lorsque même il est dit
tenanl-fortemont
plusieurs petits-livres
ne les avoir pas-lâchés [géant,
étant-en-butle-aux-trails et pion-
mais élevant les petits-livres
au-dessus de la mer
nager de l'autre main :
mais le bateau
fut coulé-à-fond aussitôt.
Mais enfin , le roi
s'étant rendu
vers les ennemis
,
César étant survenu
182 KATÏAP02 Birn.
<Î7royo)p-io'7avTo; , ItteXOojv xat ouval/a; ua/r^v, lv(xy,<yc, iroWjtTjv
7r6(T'5vTO)v aÔTou TE Tùu ^aaiXitoç d^avooç Y*^*^}*^^'^- K'jtToXiwV?
5è t:^v KXeoTrarpav paaiX£uou<Trv Aiy^TTrou xa\ uixp<)v ^TTcpo»
1^ aÙTotJ TEXouaav uîov , Sv 'AXs^avÇpEÎ; Kaiffap(o)va Tipocrj»^
peuov , wpixr,(iev IttI 21upiotç.
L. KàxEÎOsv ETTtwv T-);v 'Aciav , ETfjvOavETO Aou-iTiov txÈv Oxô
4>otpvaxou, Toô Mi0pi5aTou raiSoç, •?jTtt,u.£vov Ix IIovtou 7T£-
cpsuYEvai duv oXiyoïç, <l>apvaxr,v ùï ty] vi'xr, yptiftevov xtiàt^çtox;
xat BtOuvfav ^yovra xat KotrTraSoxiav, 'ApaEviaç loU<7^oci ttç
(xtxpaç xa\ouu.£vr,<; , xai TravTa; avicTavii touç TauTv; pacO.Et!;
xai TETpap/aç ECiOui; oùv Itci tov av5pa xpicriv yjXouve Toryjxa^Ti,
xa\ TTEpl 7ro)av Zr'Xav* fji,a/y,v u.EY*Xr,v «7uva'|'aç, ot^Tov uÈv £;e'-
êaXs TOu ITo'vTOu cpEUYOVTa , r^jv Se crpatriiv ap5T,v ^veO.e. Ka't
TYJç (xayr,<; TauTr,ç Tr,v 6;uTr,"ra xa\ t& ra/oç àva*f^£).X(»jv eU
Po)aYiv Ttpoç Tiva twv oiXojv 'Aixivtiov* EYpot'!/* Tpsîç XÉ^EtÇ"
lui livra bataille, et après lui avoir tué beaucoup de monde, il rem-
porta une victoire complète. Ptolémée disparut à ce combat , et de-
puis on n'en entendit plus parler. César donna tout le royanme
d'Egypte à CléopAlrc, qiii,peu de temps après, accoucha d'un fîls
que les Alexandrins appelèrent Césarion; et aussitôt César f>artit
pour la Syrie.
L. En arrivant en Asie , il apprit que Domitius , après avoir élé
battu par Pharnace , fils de Mithridaie , s'était enfui du Pont avec peu
de troupes; que Pharnace, poursuivant avec chaleur sa victoire,
s'était emparé de la Biihynie et de la Cappadoce, et se préparait à
envahir la petite Arménie, dont il avait fait soule:>'er les rois et les
tétrarques. César marche promplement contre lui avec trois légions
,
et lui livre une grande b.-î.laille près de la ville de Zéla; il taille en
pièces toute son armée et le chasse du royaume de Pont. Ce fut alors
que,pour marquer la rapidité de cette victoire , il écrivit à Amintius,
un de ses amis de Rome , ces trois mots seulement : Je suis venu
,
VIE DE CESAR. 183
7C0)iL6>« TTWrfvTûJV
yevOftivo\j àjjavoOj.
KaTxitnwv 5i Tî^v RieoTtiroxv
^îafftifOouffxv AtyvTTTOU
i% aùroO
btpfjLYjvt'j iitl Zupi'aç.
L. Rai (xclOiv
ilKOJv T1ÎV ÀTt'xv,
cvuvOâvtTO AouLirto-J fjiv
ijvrrifjLivo'j Ûtto xpvixoj
,
ToO Ttai^oî MiOjîtoâTOu,
irc^cuyivat è/. IIovtou
4»3t^vâx/;v û^
yp^jxtvfr* Tfi v(r.'r, àltÏTnjr'j);
xxJ «;^ovTa BtOuvtxv
xal K.a7r7cafi»xiav,
ây^CffOat 'A/suîviîts
T»îç xaiou/xivrjç fiiy.pxi ,
xal àviTTâvat
ltâyrx{ Toùî ,^xît>iÎ4
xal Ttrpipyxi raÛTïj.
Iwl rèv ûvSpx
rptoï râyijiz-i ,
xal (TJvipxç
Ittpl Ttd).iv ZiQ/av
,
iC(Sa>s jusv ToO ndvTOu
aùràv yîûyovTa,
àvcU« îà âpSri-j
TT^v ffToarjiv.
Kal à»a77<)Jl«Jv cl{ ^'iftrrf
iTp6{ A/uityrtov riva Toiy ot'iojv
et ayant livré bataille,
vainquit ,
beaucoup étant tombés
et le roi lui-même
étant «lovonu invisible.
Or ayant lais5;6 Clôupiltre
régnant sur l'Irljjyple
et qui mil-au-moritlc peu aprèf
do lui
un (ils que Irs Alexandrins
appeliTOnt (".«'sririon,
il partit p'iur la Syrie.
L. Et d«>-là
avant passe en Asie,
il apprit Doniititis d'une part
Taineu par Pharnace,
le fils de Milhridalc,
s'être enfui du P(»nt
avec quelques hommes
,
et d'autre part Pliarnace
usant de la victoire sans-mesure
et occupant la Bilhynic
et la Cappad(>e(î
,
se diriger-vers l'Arménie
celle qui est appelée petite ,
et soulever
tous les rois
et les tctrarques de ee patjx.
Aussitôt donc il poussa
contre cet liommo
avec trois légions
,
et ayant livré
une grande bal;iille
près de la ville de Zéla,
il chassa du Pont
lui qui fuyait
,
et détruisit entièrement
l'armée de lui.
Et annonçant à Romeà Aminlius un de ses amis
fi
184 KAIÏAPOÏ DIOÎ.
J^ « ll/.Oov , Eioov, ÊvixriTa. » 'Po)jxaï(jTi oï aï Xe;et; elç Kx'H'n
£/ouaiv.
LI. 'Ex TO'jTOu GiaÇaXwv eÎç 'IxaXiav, dveêaivEv et; 'lV)ar,v,
; Tou (jsv EviauTot» xaTacTp£:j»ovTo; , etç $v f pr,TO otxTaTo)p to îtu-
TEpov, où5£7roT£ T^ç àpy7)(; lx£ivr,Ç7rp(^T£pov IviauTiou v£voa£vr,;.
i Kîç 8è TOuTTiov CTraxoç aTTEOEiyOr, • xa\ xaxw; v^xourTEv i^Jti . rrov
OTpanoiTwv «TTaciacavTwv xa\ Suo cTpaTr,Yixoî/ç av5paç -ïveXov-
Tojv Kocrxtoviov xai FaX^av , l7r£Tiu.r^(7£ jjl£v auTOÎç to70utov ^tov
avT\ ctpaTiwTwv TroXiraç TrpoffaYopEucai, ydiaç oà Sisvtitxcv
IxaffTw Spa/i^iç xct\ ywpav t7;ç 'IxaXiaç à7:£X/.r'po)i7£ r.ùj.-ry.
'Hv ô' auToti SiaêcXr, xat -^ AoXo^EÀXa (xavia, xa\ f, 'AuLivTtO'^
cpiXapyupia, xai [xeO'jwv 'Avtojvioç, x«'i Kop^ivto;* Tr.v Floa-
7r/)iou (iXEucopo-JuiEvoç oîxiav xai (jletoixoSojxwv wç ixavr;v oO/.
« j'ai vu, j'ai vaincu. » Dans le latin , ces trois mots terminés de même
ont une brièveté qui n'est pas sans grâce.
LI. Après celte grande victoire, il repassa en Italie, et arriva a
Rome vers la fin de l'année où devait se terminer sa seconde dicta-
ture : cette charge, avant lui, n'avait jamais été annuelle. Il fui
nommé consul pour l'année suivante. On le blâma fort de son extrême
indulgence pour ses soldats,qui , dans une émeute , avaient tué deux
personnages prétoriens , Cosconius et Galba. La seule punition qu'il
leur infligea fut de leur donner le nom de citoyens , au lieu de celui
de soldats j il leur distribua même mille drachmes par lêle , et leur
assigna des terres considérables dans l'Italie. On lui reprochait aussi
les fiu*eiirs de Dolabella, l'avarice d'Amintius, les ivrogneries d'An
toine et l'insolence de Cornificius,qui , s'étant adjugé la maison de
Pompée, et ne la trouvant pas assez grande pour lui , en construisait
VI H i)i: ciis.vi;. 18;
TXÛTÏJÇ T<î; ^«X'^î»
« 'll/Oov, «Toov,
Pw/iaVïT( oè al iiÇjtç
àTToiyiyouïat
etç ^x^ifJ^it 6/iotov pi^/JLxroi
oux ànidxvO'j.
LI. Kx TOUTOU
CtaêxJyJjv etç 'lTa>/«v,
àvitxfjtv tli 'Pw/x>7V
,
ToD/iL(y «vtauTOUXxTayT^^jJOVT
eiç ôv r,priTo SiXTxrup
rb Si'jzepov
,
èxîtv>jç T^^i àpx^i
•/îvo/*évv;î îviauïtou
0'j5i;:0TS TtporepQv.
AitiSsl^Ori Si ûizxroi
ttç TÔ £7ridv•
xxl r,xo\J7e xxxôjç,
OTl, TCiv UT^aTtWTWV
ffTXfftaffXVTWV XXl àv£).OVTiJV
oûo x-^opxi arpxTrf/tAO'Ji
Ko7Xcôv(oy xal râ).Sav
,
i-n:sT(/xr,7t /xèv auTOÏç
T070UT0V ôïov "npoix-jopvjTxi
TtoXLrxç àvTl ffT/saTtWTÔiv,
ûiivsi/x: Si ixx7r(>)
Xdixi opx-^fixi
xxi XTttxXripùiVi
7ro^^r;v y(jl>px'i TrJi lTaAt:<^.
AiaSo/yj ûî auTOÛ
xat rj /xavta Ao).oSiXia
,
xal rj ^ù-xp-j^pix \ixtv:îo\j
,
xai AvTcûvcof /xcO'^uv,
«al KopjptviOi lï/.îywpyj^îvc^
T^v oixiav IIo/i7T«]rou
la céiériié rt la proinpiiiude
de celle bataille,
il écrivit trois inota :
« Je suis venu,j'ai vu
,
j'ai vaincu. >»
Or en-roinain les expressions
qui se terminent
en une forme semblable de molont une brièveté
non sans-gricc.
LI. Apri'S cela
ayant passé en Italie ,
il revint à Home
,
Oit l'année finissant,
pour laquelle ilavaitélééludiclateur
la seconde /o«,
celte charge-là
w'ayant été annuelle
jamais auparavant.
Kl il fut nommé consul
pour Vatinéc suivante :
cl il entendit mal parier de lui
,
parce que , les soldats
s'élant révoltés et ayant tué
deux hommes prétoriens
Cosconius cl Galba
,
il avait blAmé eux
en tant que de les appeler
citoyens au lieu de soldats,
cl avait distribué à chacun
mille drachmes
et leur avait donné-cn-partagc
un grand territoire de l'Italie.
Maisunsujel-de-reprochecontit^ !
était
cl la fureur de Dolabclla
,
et l'avarice d'Amintius,
et Antoine qui s'enivrait.
et CorniGcius qui fouillait
la maison de Pompée
Ï86 KAIÏAPOI BIOZ,
oucav. 'Eirt Toutoiç y^p ^^J<7:p<^p<>uv 'Po)|xaîoi. Kaîaap li ^i^ rr^v
LU. Twv 51 repi KdtTojva xa\ SxiTriwvot (xcri t-/;v |v 4»a>-
ffaXoi |J-a/7iV £tç AiSuTjV <puY^'''*t>)v, xày.£Ï tov flaïiXtw; *IôÇa
PoYlOouvToc; auToïç , r,Opoixo-:wv Suvauei; à;ioXo-^'>u; , tyvw crpa-
T2U£iv 6 Kaîjap Itt' a'jTOtJ;* xai Trepl xpoiriç yeitupiviç ciaÇà;;
cîç 2ix£Xiav, xai pouXo;x£vo< £ii6ùç aTTOxo-j/ai twv rspl ovtov
^YEfxovwv écTTOtcav IXTrfôa (xeXXt'ceo)!; xa\ ciarpiC^ç , Iri toj
/ xXua|xa-:oi; (rrr^ls. Tr,v lauTotî cxr,V7^v xa\ yv^j'j.v^O'j TT^EuaotTo;,
IftCàç àvv5/0ri jJL£Tà Tpia/iXioJv TUt^ôiv xa\ Itttcecdv oaÎywv. 'Aro-
êiêocffaç Se TOUTOUÇ xai XaOwv, àW^y^Ti TcaXiv, UTrip Tr,ç jxei^ovoç
o^^wSîov SuvajjLcWç* xai xaxà ôocXaTTav oucjiv r)or, 7rpocTU/wv,
sur le même terrain une plus grande. Les Romains claient indignés
de tous ces désordres; et César, qui ne l'ignorait pas, aurait bien
voulu les empêcher ; mais ,pour arriver à ses fins politiques , il était
obligé d'employer de pareils agents.
LU. Après la bataille de Pharsale, Caton et Scipion s'étaient en-
fuis en Afrique , où , par le secours du roi Juba , ib avaient mis sur
pied une arn>ée assez considérable. César, ayant résolu de marcher
contre eux sans différer, passe en Sicile vers le solstice d'hiver; et,
pour ôter à ses officiers tout espoir de retard et de délai , il dresse
sa tente sur le bord de la mer, et , au premier vent favorable, il fait
voile avec trois mille hommes de pied et quelques chevaux ; il les
débarque sans être aperçu, et se remet aussitôt en mer pour aller
chercher le reste de son armée, dont il était inquiet; il la rencontre
VIR DE CESAR. 187
ACcl /»4TOl/.OOOUÙ0
PûJ/zaïoi -/ùp
iSvjfOpO'JV IttI TOÛTOtÇ.
TLxXsxp Sk
,
Sià. rtiv \nz69:7tv Tf,i «oltTitz^,
OUX àyvoûv ojoi ^o\jX6y.svo^
,
^vzyy.i^ero ypff'yOxi
ToXi ùno-jp-^o'jvi.
LII. Teôy ^i TZipl KxTftivz
XXI SxiTTt'wvX
yuyo'vTûJv f({ AtSûijv
/A!Tà n^v ftâ'/viv tj ifxpvxï'ji ,
xal jxsï r,Opoixàr()iv
S\)viy.eii à^toio/ouç,
ToO ^xatXiuç 'idSa
pojjOoûvTOç auToTç,
Ô K.at7a^ éyvcj
iTTt aùroû^ *
xxl ôixëà; ci; Ztxs^^xv
itipl -zponUi /^Ufxipux^ ,
xai ^oy)d,uivo; eùO'jj xTro/oiai
aTCxaav è/TTiûx /Zî»./57iw^
xaè ^tar^tÊi^î
Tûv Tiyt/xôvoiv (tûjv) Tz-rA xjrc/,
cn/;Ç( T/;v cr/.>;vi^y ixuroû
(ni ToO xJl'J7/iaT0{'
xal nv£\ijJ.XTQi ysvouévou
,
ifiixi à..)r,xQn
p.tTx rpiv/^iXia-j TiîÇ&iv
XXI àil'yWV ÎTtTT^WV.
AToStSi'.caî oi toÛtou;
X3(t JI26Ù»,
ippùtSûiV
ÛTrip rô," .uii^ovoç ouva/i«wç •
/.xl npozrj'^btj
0J9U f.or, xari ôxAaTTay
,
xarrjyxyry âitavras
et qui rcMtissait «//«
cunimc n'élant pas suffisante.
Car les Romains
étaient indignes de ces choses.
Mais César,
à cause da but de sa politique,
n'ignorant pas cela ni uc te voulant,
était forcé d'user
«1«: ceux qui servaient lui.
LU. Cependant Calon
cl Scipion
ayant fui en Libye
après la bataille livrée à Piiarsale,
et la ayant rassemblé
des furi'es considérables,
le roi Juba
secourant eux
,
(-ésar résolut
de se mettre-en-campagne
contre eux :
et ayant passé en Sicile
vers le solstice d' -hiver,
et voulant aussitôt détruire
tout espoir de relard
et de délai
dc^s olliciers étant autour de lui
,
il planta la tenle de soi
sur le bord-de-la-mer :
et un sounie-de-vcnl étant venu,
s'étant embarqué il partit
avec trois-mille fantassins
et quelipies cavaliers.
Puis ayant <lélK»rqiié ceux-ci
el n'clani-pas-apcrçu
,
il partit de nouveau,
craignant
pour sa plus nombreuse armée :
et ayant rencontré eux
qui étaient déjà en mer,
il ramena eux tous
188 KAISAP02 lilOZ.
xaTr^yayev à'TravTaç ilç to CTpaTOTceoov. îluvOavojjievo; oï '/çrfa'j.uj
, Tivt TraXaiw Oa^^âv touç TroXejxtouç, wç Trpo-j^xov dei tô» i^i-
. TTiojvwv Y^VÊi xpaxfTv Iv AtÇuT), ^aXETTOv eIttcîv £Ît' i/.^Xaupf^wv
Iv TraiSia tivi tov ]Sxi7rto)va a-rpar/JYOÛvTa twv TroXeaiwv, lUi
xai CTTOuS^ TOV oîo)vov oixeiouixEvoç (rjV yip xai Trap* otoTw Tt;
àvOpojTToç, aXXo)ç ijiv eOxa-ra^po'vyjTO; xai 7rapY,a£Xr,u.c'vo;, otxtct;
5c T^ç 'A-pp'.xavwv, 2xi7:iojv IxaXâTO iaXXouTiow ) , toûtov £v
1' xaïç (xotycaiç TiposTaxTEV uxjTzbo -JiYejxova Ty;ç CTpariaî, d/T.'fxi-
CofjLEVOç TToXXàxiç IqaTTTEaOai 7c5v 7roX£u.iojv xai (piXojjLa/£Îv. 'Hv
"tY^^P
0^"^^ GÎTOç Toïç àvSpdtffiv a^Oovo;, ouxe Otco^uyioi; /iao:,
àXXà Ppuotç -ï^vaYxdc^ovTO OaXaTTioi:;, à7ro7rXuOc.icrr,; t^ç a)av-
-; piôoç, oXiY'/jv aYpoidTiv wffTTcp v^Su^fAa TtapaaiYvuvTeç , lizoL^fé.'./
Toùç Ttttcouç. OÎ y^P NoaaoEç lTrtï»aivo;jL£Voi ttoXXo» xai -zx/ilc,
IxàcTOxe xaTcî/ov tyjv yo'jpav. Kai ttote twv Kai^apoç Îtittecov
sur sa roule et l'aincne dans son camp. Il apprit en arrivant que ]os
ennemis avaient la plus grande confiance en un ancien oracle qui
portait que la race des Scipions serait toujours victorieuse en Afrique.
11 serait difficile de dire s'il se lit un jeu de tourner en ridicule Sci-
pion, qui commandait les troupes ennemies, ou s'il voulut sérieuse-
nent s'approprier cet oracle; mais il prit dans son camp un homme
obscur et méprisé, qui était de la famille des Scipions, et qui se
nommait Scipion Sallulion. Dans tous les combats, .il le mettait à la
lète de l'armée , comme s'il eût été le véritable général , et l'obligeait
souvent de combattre contre les ennemis. César, ayant peu de vivres
pour les hommes et peu de fourrages pour les chevaux, qu'il fallait
nourrir avec de la mousse et de l'algue marine qu'on faisait macérer
dans de l'eau douce, et à laquelle on mêlait du chiendent pour lui
donner un peu de goût, était forcé d'en venir souvent aux mains
avec l'ennemi, pour se procurer des provisions. Les Numides, peuple
très-léger à la course, se montraient tous les jours en grand nombre
et étaient maîtres de la campagne. Un jour que les cavaliers de César.
VIE 1)K CLSAR. 189
r(( Tè ffT|BaT07T«O0V.
DuvOavd/iîvo; Si
TOÙç 7ro)e/x«ou5
Ttvl TCXÀatû ;(^/jT^û,
&)ç lïpovnAOv à((
Tw '/«vet l^tTTi'jjvuy
xpxTîïv èy At6uy]
,
X3t),£7roy JÎTTiïv
«'ts £/Ç)ixuptÇCfJV
£v Ttvc iratôtâ
TOV £x(7r(COV3C
c'ts xal oÙ£(oû/iîyO{
TÔy oiwyèy ffTiouo^
(tIç yip uvOpunoç
Yj'j xai TTx^à aÙTW >
scAAwç /ièy eùxaTa^povijTOî
xal Ttstprjfj.t).r,txévoi ,
rfii Si otxixç Afpixxviâv,
ixxXsÏTO SxiTtt'ûjy SaAiouTiwy)
,
icpoirccTTe roOrov
Iv Tat{ fJLXxxti
&7T:ep rr/tixô-ix xf,^ arpxriûi,
àvxyx«^d/x£voî TToi^scxt^
xal yt/oua;/jîy.
O'JTî yàp <ïTt05
^y xfQovoç To7{ kvSpiviv y
OUTÎ X''^^» ÛTTOÇuytOlâ»
à/).à :^vayx5c^oyTO
iirâyetv toùj Ttittouj
^pjotî ôaiarTiotç,
Tlïî xXjlMpicOÇ Ot.TZOTzX'jOsi7r,i ,
dans le camp.
Mais apprcnaDt
les ennemis
s'encuurajjer
par un certain ancien oracle,
connue «jiparlcnanl toujours
à la race des Scipions
tlȔ doniiner en L) Lie
,
il est dillicilc de dire
s'il fit cela ridicMlisant
par qiu'hjuc plaisanterie
le Scipiun
qui Commandait les ennemis,
ou si s'appropriant
l'oracle sérieusement
(car un certain hommeétait aussi auprès de lui
,
d'ailleurs certes méprisable
et né<;ligé,
mais de la famille des Africains,
il s'appelait Scipion Sallution),
il mil-en-avant celui-ci
dans les conibats
comme commandant de l'armée
.
le forçant souvent
d'attaquer les ennemis
et de combatlre-cn-lémérairc.
Car ni le blé
«'était abondant aux hommesni le fourrage aux bêtcs-de-somme,
mais ils étaient forcés
de conduire les chevaux
dans dos algues marines,
l'oau-salée en étant ôtée,
«apa/AiyvûvTCî iXlyrjv ôiypoi77u mélangeant un peu de chiendent
&TKip •^,S\)7ixx. comme assaisonnement.
01 yxp NouâJîî Car les Numides
itttfxiv6fj.tvoi rtoXXoX xal rxytXi;, se montrant nombreux et rapides
,
txzeïj^Qv txâîTOTs TTjy yûpxv. occupaient partout le pays.
Kxi itoTé Twy inrijwy Kenijxpoi El uu-iour les caNoliers de César
f^
190 KAIIAPOE BI02.
(T/o^r^v otYOvTOiv (eTuye yôtp «Gtoîç iv^,p AiCu; ^nîcixvourvo^
^^ opyr.civ ^i'|xa xai [y.ovauÀwv Oau(i.aTO<; 5;io)Ç' ol ok xi^rAïux'A
|y.aOr,vTO xoîç Traiat loùç ÎTrico»,*? c7riTp£'j/avT£(;) > ^^''•«'''''iÇ ['^*]
.^ TTEpieXôovTïç tjxÇàXXouTiv ot TTOÀeaioi, xa\ Toî«; (xiv a'jroû XTti-
vouGi , ToTç ô' elç TO (TTpaToreSov 7rpo-rpo"r:aor,v £Xauvo|iivoi^
ffuvei(je7reaov. Et oï fxr, Kaîjap auTOç, 5aa 5s Kai-jasi IlftÀXiwv
'Afffvioç poYiOoîîvTCç £X TOI» y^dtpaxoç £(r/ov T^jV 9"j*f/;v5 ^ie'J^ï-
-rrpaxT* av Ô7:oX£|j.o;. "Ecti û' ^t£ xai xaO' éTEpav (xay_r,v etiXêO'^
£XTrj(Tav oî ttoXeixioi , au(xirXoxy;ç Y£V0|X£vrjÇ , Iv ^ Kxîinp "wv
àcToçopov cptuyovTa Xc'Y£Tai xarac/wv Ix Toû aù/_£vo;, ava'jTp£-
vj/ai xai eÎttcÏv «'EvTauOa £tcr:v oi ttoXeu-ioi. »
LUI. TouTOi; tjiEVTOi ToTç TupoTEgr'txaaiv i'trr,^)rt Sxiiçuov
[Aoc/Y) xpiO^vai* xa\ xoraXtrwv yojpiç [XcV '\opaviov, xwpiç ^è
'Idêav, 5i* SXîyou (rrpaTOTTEOEuovxaç, aOxoç £T£iyi^£v unÈp Xt{xr/,ç
eputxa xw crpaTOTceow, irspi tcoXiv 0à'|ov*, wç etr, Tca^tv èitl T*p»
(xayriv 6p{jL7iT7^piov xai xaTa^uyin. IIovouaÉvw 6* aùrw îrep':
n'ayant rien à faire , s'amusaient à regarder un Africain qui dansait
et jouait de la Hûte à ravir; que, charmés de son talent, ils étaient
assis à Tadmircr et avaient laissé les chevaux à leurs valets, tout à
coup les ennemis fondent sur eux, les enveloppent, tuent les uns,
mettent les autres en fuite et les poursuivent jusqu'à leur camp, où ik
entrent pélc-mêle avec eux. Si César et Pollion n'élaicnt sortis des
retranchemcnls pour courir à leur secours et les arrêter dans leur
fuite, la guerre était ce jour-là terminée. Dans une seconde ren-
contre, où les ennemis eurent encore l'avantage. César, voyant l'en-
seigne qui portait l'aigle prendre la fuite, court à lui , le saisit au cou
et le force de faire volte-face en lui disant : « C'est là qu'est l'en-
« nemi. »
LUI. Ces succès enûcrent tellement Scipion qu'il résolut de risquer
une bataille, et que, laissant d'un côté Afranius , de l'autre Juba,
qui campaient séparément à peu de distance de lui , il plaça son campau-dessus d'un lac près de la ville de Thacsus, et le fortiûa pour servir
d'arsfiiial et de retraite à ses troupes. Il était occupé de ce travail .-
VIE DE CESAR. 191
(àviîp -/ùp A('6d5 iTrJx^v
litt^ïcxvO/ievoç auTOTç tp-^rinj
xal a/xa fiavxMÏSi't
àÇt'wî flaw/xaroî*
ajant <Iu loisir
(car un humiiic L}bicQ se trouva
montrant à eux une danse
elen-iiiéi«e-leinpsjouanl-tle-la-Uûle
il'unc-inanicrc-digno d'admira lion :
et eux charmés étaient assis
ayant confié les chevaux
aux valcls),
[or] les ennemis tout-à-coup
étant accourus fondent-sur eux,
cl tuent les uns là,
iMvti'siTti'jo-Ai tlitb arpxrittiQov et se précipilùreat dans le campToTi IXuwo/jiivotç avec les autres qui claient poursuivis
•:xporpo-niÔT,y. à-toules-jaiiibcs.
lui Sk Hxïaxp avTbi, Et si César lui-même
,
âax Si îixijupi lIoiAi'wv 'Aii-noç et avec Ccsar Pollion Asinius
Ix ToO y^ipxxoç
/xii la/^oj TÀv ^M-/-rii ,
à Tîdiî/xoî ûiJTrérr^xxTO v.v»
'EdTt 5à txt xxl
xarà irépxv ixx-/yi)i
(A no}.ijJ-i.oi £:t/£Oyi/.T/;ffav,
ffU/x:tiox>îç -/ivo/j-ivr,^ f
h rfîLaïffxp >£y£Tat
K«T5co^wv £x Toû aù/£>o;
TÔ» àrro^dpov ^t\r/oiTx ,
aoxffT^îfai xxl «ÎTtetv*
« EvTaûOi t(7iv oi :roÀ£;titot. »
LUI. SxtTTtWV ^UÎVTOt
£:r>{p9yj TOJTStî tsF^ tî^Otî^ /;;/:<
xptO-^vat /za;(vj*
MC( xsraJlccùv
;(&»/5iç ;ji£v 'A^px>»{OV,
ffrpaTOîTîcs Jovraç 5tà oir/ov ,
Icuaa TÛ TT.'3>:TOTt£5{j),
ic«pt iiôiiv6yf«v,
portant secours à e»x
du retraBchemenl
n'avaient arrcié la fuite,
la guerre aurait éic achevée.
Mais il est que aussi
<lans un autre combat
les ennemis eurcnl-ravanlage,
une mêlée ayant eu-lieu,
dans laquelle César est dit
ayant retenu par le cou
le porte-aigle qui fuyait,
/'avoir fait-reluurocr et avoir dit :
« Là sont les ennemis. >
LIU. Cependant Scipion
fut animé par ces avantages-ci
à décider l'affaire par un combat :
et ayant laissé
séparément d'une part Afraaius
,
séparément de l'aulre Juba,
qui campaient à une petite distance,
lui-même fit-bàlir au-dessus d'un lac
un rempart poar son camp
,
prés de la ville île Thnpsus,
afin qtte ua arsenal et un reAige
^A.
192 KAisAPoi moi.
TauTa , Kaïaap uXtoSeiç tottouç xa\ Tcpo^CoXiç d^f-parrvjç i//yv-
•rac; à}xrj/^avw Tcx/ei SieXOwv, tou; (xèv IxuxXouto, toîç cl rsoa-
é^aXe xaxi (TTd[Aa. Tps'J/auLEvoç Si toutouç, ^/p^ifo tw xaipr,
xai t9î f)U(i.Y) Tïi; tu/^ç- o-^* ^ç aùtoêoEi |X£V -îîpei to 'Avpaviou
ffTpaTOTTEôov, auToÊoal Si, çpeuyovTOç 'Io6a, oiETropOei to tôt^
No[xaooiV '^aÉpaç Sa (xiaç (xepei (/.ixptj) Tpiwv c-rpaToréSojv
IvxpaTrjç Y-Y<^^***'î»^'^^ TrôVTaxKjjxupiouf; xwv ttoXcUUijv àvr,pY,-
xwç, oùSè TTEvn^xovTa twv îoioiv àTTE'êaXtV. Oî (xÈv TajTa ttev.
TYJç [xajç^yjç IxsivrjÇ àvaYYsXXouciv * ot S' oo cpaaiv auTOv ev tw
epYO) YEVE'aOai, cuvTarrovxoç Se rJjv arpaxiàv xa\ Siaxocruouvxoç
5<J^aaOai xb cuvyiOeç vo(7y)u.a* tov S' EoOùç aidôoiAEvov àp/oa£vou,
irpiv IxTapàxTEcOai xa\ xaTaXajxêavEoOai TravTatTraatv ôirb xou
TTCtôouç T^v ataOriaiv, r^ST) aeiojxevov eÎç riva twv TrXrjaiov tzCz-
Ywv xojJLiGÔîivai , xal SiaY^Y^^^ ^"^ ^^royioL. Twv lï tte^euvotwv
lorsque César, traversant avec une incroyable rapidité un pays rca-
récageux et coupé de défilés , tombe sur ses soldats,prend les uns
en queue , attaque les autres de front et les met tous en fuite. De là
,
saisissant l'occasion et profitant de sa fortune , il prend tout d'un trait
le camp d'Afranius, enlève et pille celui des Numides, d'où Juba
s'était retiré. Ainsi, dans la moindre partie d'un seul jour, il s'em-
pare de trois camps et lue cinquante mille ennemis, sans avoir perdu
cinquante des siens. Voilà le récit que quelques historiens font de
cette bataille; d'autres prétendent que César ne fut pas présent à
l'action;qu'au moment où il rangeait son armée en bataille et don-
nait ses ordres , il fut pris d'un accès d'épilepsie , maladie à laquelle
il était sujet; que, lorsqu'il en sentit les premières atteintes, et qu'il
était déjà saisi du tremblement , avant que la maladie lui eût en-
tièrement ôté l'usage de ses sens et de ses forces , il se fit porter
dans une des tours voisines , où il attendit en repos la fin de l'accès.
D'un grand nombre d'hommes consulaires et prétoriens qui échap-
VIE DR CESAR. 193
AÙtîJ ôi TTOvûu/xiyw nsfil ruûrx
fussent à tous pour le combat.
Mais lui s'occupant de ces choses,
César ayant tratcrsc
arec une vitesse inexplicable
des lieux couverls-de-bois
xcili/^ojrxç-npQ'sèoXàixfpidTO'Ji, et qui avaient des débouchés caché*,
npoaitix).e ci rot» xari crôu-x.
Tptpifis'joi Si toûtou^ ,
iypfiro r(ô x%ip(â
xal ryj pûurj tVJî T\ix,*li
ÛTtà >fç >T^£i //èv aùroêoîl
TÔ (TTpoiTÔmoov Afpz'jio\J
,
auToêoîl ôè , Idêa yîûyovTO.;
,
^UftépOa rb tûv Noz/âouv '
ftiypii ci /xipet pnûç rjfiipy.^
yevàfjisvoi iy/.pxTva
rpiùv ffrparoTTeôciJV
,
xxl à.-jr,pr,AÙ)i
nevTaxiTuupi'ouç tûv wo/î/xtwv
,
Tûv iàiu-j.
01 fih àv».yyiy.}.o\)9i raOra
ol ^é fX9u aùrôv
où yfjhOxt iv 7'Z ip'/tti
,
TÔ 5è vàyrifjLX u'j-jTiOtç
â^xaOxi juvrâTTOVTOî
xal ûtaxo7/ioOvTOî Trjv vrpxTixv
t6v ôè atTOo'uîvov
«ùôùî àpy^oixhoM ,
enveloppa les uns,
et fondit sur les autres de front.
Ft ayant niis-en-fuite ceux-ci
\\ usa de l'occasion
et de l'élan de la ft)rtuno
grâce à laquelle il prit d'un-trait
le camp d'Afranius,
d'un-trait aussi , Juba fuyant,
il pilla celui dos Nuniidos :
et en une petite partie d'un seul jour
devenu niaîire
de trois camps
,
et ayant tué
cinquante-mille dos ennemis,
il lie pcrtlil-pas-méme cinquante
des siens jiropres.
Les uns rapportent ces choses
sur ce combat-là :
les autres disent lui
n'avoir pas été dans l'action,
mais la maladie habituelle
avoir saisi lui qui rangeait
et qui ordonnait son armée :
et lui s'e/i étant aperçu
aussitôt clic Commençant,
tc^tv T<v a'70r,7u l/.rxpxTTizOxi avant sa sensibilité être troublée
AxlxxrxXx aZi-jivOXI -tzx'jTXTvxju et être saisie lout-à-fait
ÛTtô ToO TiâOo'j;
,
r,Sr} fffio/iîvov y.Qfii'sOrt'JXi
«'ç Ttva Twv 7rup7«v tÔ-TiiIo'* ,
xal ûixyxyiXv iv r)TOylx.
T&V ÔC icvCpÛV ÛTTXTlXbiv
xal vrpxrriyi/.ûiv
Ittfsv/oroiv tK Tr,i P^iy.Vi
ViK DK César.
p.^r te mal
,
déjà agile s'être fait-porter
dans une des tours près,
et être resté en repos.
Mais des liommes consulaire
et prétoriens
Qui avaient fui du combat
i:i
194 KAIlAI'Ui lilOI.
ix T/jÇ (xa//)<; 'jTTOTi/^v y.ai (TTpaTrjYiytwv ivopôiv o'i y.iy «2^:00;
ôieoOctpav àXi'7XO;x£voi, axt/yohc, lï Kaî^ap £/.t;ivcV âXôvTaç.
LIV. KotTOiva cl XaCeîv i^wvxa ^iaoti|jlouu.£vc; , £3iai»ct
Trpbç 'lTuxr,v** £X£ivr,v Y«p TrapacpuXaTTwv t-/)v 7r'0vtv,où |XtTw*/t
Tou àyâivoç. rioôôaevoi; 0' wç lauxov ô avf,p 5tepY^'7'-~'3, ^^oç
|jLcV '^v ûrj/Osiç, é'^' o> 0', a5r,Xov. VAtzi -5' ovv «f 12 Karoj/,
cpOovw <70i TOU OotvaTO'j* xai y^p eu u.01 iTÎî; <70>Tr,pij; iY^&^'f-
aaç. >; '0 (Ji.£v oùv (/.etcc xauTa ypa^Eiç utt' auTOw irpôç Kànova
T£0v£c5Ta XoYOÇ ou ooxeï Trpaoiç eyovToç oùo' £Ùcia/t).axT(uç ov,-
jxEÎov îivai. Ilcoi; yip àv e'^ciaaro Cwvtoç, eÎç dvaiVjy.rov ex/Ea;
ôpY/jV ToaauTTjV ; Trj oè irpoç KixÉpwva xai BpoÛTOv auToû xal
{;.jp(ous oXXouç 7C0V TTcTroXîay/.a^ojv £7ri£ix£ia T£/.jxaipovTai xa*.
TûV Xti^o^ £x£ivov oùx il 'Irzs./^iiî'xq, i/XoL ^iXoTi'xîa ttoXitixt.
TUVTETayôai otà TOia'jTr,v aiTiav. "EYpotj/E KixÉpwv ly^'-^^H-'^
Kavwvoç, ovoi^s to) Xoyw Oe^aevoç KotTcava* xai 7ro)^vOÎç ô X^oç
purent au carnage et qui furent faits prisonniers , les uns se tnèrcnt
eux-mêmes, et César en fit mourir j)lusicurs.
LIV. Gomme il avait le plus i^rand désir de prendre Caton vivant,
il mSiTciia promptement vers Utique : Galon , chargé de la défense de
cette ville , ne s'était pas trouvé à la bataille. Gésar apprit en chemin
qu'il s'était donné lui-même la mort, cl laissa voir toute la peine qu'il
en ressentait; on ignore par quel motif; il dit seulement, quand on
lui en donna la nouvelle : o Galon,j'envie ta mort
,puisque lu
«t m'as envié la gloire de le dunner la vie! » Le traité qu'il écrivit
contre Galon, après sa mort, n'est pas d'un homme adouci a sou
égard et qui fût disposé à lui pardonner. L'eût-il épargné vivant, s'i'.
l'eût eu en sa puissance , lui qui versait sur Galon , mort depuis long-
temps , tant de fiel et d'amertume ? Il est vrai que la clémence dont
il usa envers Gicéron , Drutus et mille autres qui avaient porté les
armes contre lui , fait conjecturer qu'il aurait aussi pardonné à Ga-
ton , et que, s'il composa ce traité contre lui, ce fut moins par un
sentiment de haine que par une rivalité politique : il le fit à l'occasioa
suivante. Gicéron avait composé l'éloge de Galon , et donné même le
nom de ce célèbre Romain à cet ouvrage,qui , sorti de la plume du
VIE DE CESAR. 195
ILxlvxp Sk c/reive TJyvoiti
LIV. '^tXoTi/JLo'jy.vjoi ô«
ixêîïv RxTbtys ÇiivTa
,
tTTtfUOS Ttpoî 'It'j/.>;v•
ixiivri'i T^^v wéiiv
,
ou fiirhyt toO à/àivoî.
IluOouîvoi 5i wç à àv^^
Siep-/itjixi79 ixurbvy
EiTTi 5è oyy * « "Q. Kârcov
,
|jOovâi ffot ToD OavscTou *
xal -/'xp ffù irf06ir,z'li fioi
TJJs yuTr,pixi;.
O yuièv o'v )d70ç
ypuftlç fxtràc. raÛTSt wîrt aùrow
it^ôç KLârwva TcOvséJTa
ou Sû/.el «tvat a>;//£(ov
oùc£ ejûiaX^.xxTUâ.
ÇÔivTOîI
2x;(éa$ totxÛtjjv èpyr,'f
tU àv::(îO/)TOy;
Ti^ ôi «Titft/cta aùroj
u^èj Ktxtpwvx xxl B^0JT3v
/al fivpio^i a)/ouç
TÙV 7t£7ro)5/i>;xdTwv
rtxfiv.lpo'iTxi xal è/îTvov /dyov
à/>à yiioTt/i/ac îtoÀircx^
ûtà TOta-JnTv airtacv.
Kcxicwv ty^al/cv
ly/.J)fHOy Rirwvoî,
&t/ACVOÇ KÂTAiva
les uns clanl [>ri*
id luciciji cuv-imîines,
cl César en fil-pcrir plusieurs
qui nvaient élé pris.
LIV. M;jis débiraul-vi veillent
prcmlrc Galon vivant,
il se hâta vers L'tiquc :
car Cucon gardant
celle ville-là,
n'avait pas-pi is-part au combat.
Or ayant appris que cet hoiiinie
«'était lue lui-niémc,
il était visible étant alliigé, [laine,
mais pourquoi , la chose at inecr-
II dit donc : n Galon
,
j'envie à loi la niorl :
en ellol lu as envié à moi
le salul.
Ccrtaineinonl le traité
écrit après cela par lui
contre Galon mort
ne semble pas être la |»reuve
d'un homme élanl (/nj)Oit*douceineiU
ni paci(i(]uemenl.
Car comment eùl-il épargné
lui vivant,
ayant versé tant de coKtc
sur lui privé-de-scnliment?
Mais par la clémence de lui
envers Cicéron et Drulus
et dix-mille autres
de ceux lui ayant fait-la-guerro
on conjecture ce traité-là aussi
avoir élé composé non par haine
mais par rivalité politique
à cause d'un tel motif.
Cicéron avait écrit
un éloge de (^alon,
aynnl mis Galon
pour titre à l'ouvrage i
lOG KAIÏAPOI BIOÎ.
Tr,v xaXXiffTYjV TTETroiriixEVOf; uttoOeciv. Tout' y,via Kawapa,
xaTYjyopiav aOxou voaiJ^ovTa xbv tou têOvTjXOTo:; ci' ai»Tov £7r«i-
vov. "Eyp^'j'sv ouv TToXXa; Tivotç xax^ toô KaTo>vo(; aÎTia; cjva-
Yaywv * xô oà [iiêXiov 'Avxixaxojv ertY£Ypa~Tai. Kai arouôcraxà;
eyei xwv Xo'ywv IxotxEpoç oiot Kaicapa xal KotTCrtva* TroXXo-Ji;.
LV. 'AXXà yàp coç £7ravy)X0cV eîç 'IV)ar,v aTio At^-jr,;, rptô-
xov jjièv ÔTrsp x/jÇ vtxr,(; £(jt.£YaXT,Y0pr,(7£ Trpô; xov or,;jLov, wç
xocauxTjV x£/£ipo)ix£vO(; •/o')pav, Ôc/; irapi^Ei xaO* Exa^xov Eviau-
xov £Îç xo S-rjULO-îiov ci'xou (X£v £ixoTi jjL'jpiaoaç 'Axxixwv (xeoi-
(AVWVjIXaîou ci Xixpwv (xupiaoaçxpiotxociaç. 'E7:£ixa Opiàaêoui;
xaxv^Y°^Y^> '^^^ ArruTTT'.axov, xôv FIovxixov, xbv Ai^'jxôv, o-jx
aTTo SxiTricovoç, àXX* aTrb 'lo^a or/j£v xoy jîastXt'oj;*. Tote xa\
'ïoêaç , uîbç wv Ixeivou, xoatori vv^ttioç , Iv xto OpiaaCoj raû-
iQyôr, , aaxapit»)xaxrjV àXoùç aXcoaiv, Ix papSapou xcà Nouaco;
plus grand orateur de Rome, et écrit sur un si beau sujet, était;
A comme on peut le croire , fort recherché. César en eut du chagrinj
"- il regarda comme une censure indirecte de sa personne l'éloge d'un
homme dont il avait occasionné la mort. 11 composa donc un écrit
dans lequel il entiissa beaucoup de charges contre lui, et qu'il inti-
tula Anti-Caton. Les noms de Caton et de César font encore aujour-
d'hui à ces deux ouvrages de zélés partisans.
LV. Dès que César fut de retour de son expédition d'Afrique, il
lit une harangue au peuple, où il parla de sa victoire dans les termes
its plus magnifiques; il dit que les pays dont il venait de faire la
conquête étaient si étendus, que le peuple romain en tirerait tous les
ans deux cent mille médimnes attiques de blé et trois raillions de
livres d'huile. W triompha trois fois : la première pour l'Egypte, la
seconde pour le Pont, et la troisième pour l'Afrique. Dans ce der-
nier triomphe , Scipion n'était pus nommé ; il n'y était question que
du roi Juba : le fils de ce prince, qui était encore dans l'enfance,
suivit le char du triomphateur, et ce fut pour lui la captivité la plus
heureuse. Né barbare et Numide , il dut à son malheur de devenir
/
VIE DE CESAR. 197
xal h y6-/oi riv ôtà cnto\Jor,i et cet ouvrage était en vcgue
no/^.oïî
,
auprès île beaucoup de (jens
,
A( tuhit coinnie c'est naturel
,
««jtoi/j^ivoç ayant été coinpt)sé
ûuo Tou oftvoTiTou Tûv f>r}z6pu-j par le plus élo(juent «les orateurs
ToOto rivix K-xhupsc.,
vo/itÇovra tôv (Tcatvov
ToO T«0v>jxdTO» Otà aùxôv
xaT»3yo/3^av
auTOÛ.
Eypa(|/fv o'v auvayaywv
7to)t).âî Tivxi atTi'aç
xarà ToO Kârwvoî *
rà Si ^i&ÀÏo-j
itiiylypxnTai AvTtxaTwv.
Kai ixirtpoç rôiy ).d/uv
C}(C( vTCOuoavràc
ôià KLai'ffapa xal Rarwya.
LV. A).^x yùp wç è;t3cv;;5'0-''
îrpôJTov ^îv iutyxXY)y6py]7S
npàçroj Or,tj.OJ ûizïp T/ïî Vl'/zj^ ,
«)$x(xe(p<^/Aivo{ fjjip%''i TOTaÛT/jv
sur le plus beau sujet.
Cela chaj;rinait César,
qui regardait l'éloge
de celui mort à cause de lui
comme une accusation
«•outre lui-niénie.
11 écrivit donc ayant rassemblé
beaucoup de griefs
contre Calon :
elle livre
fut intitulé Anti-Calon.
El chacun des dtax ouvrages
a de zélés-partisans
à cause de César et de Calon.
LV. CejK'ndaiil dès qu'il fut revenu
de Libye à Home
,
d'abord il parla-uiagniliquemenl
au peuple sur sa victoire ,[grand,
comme ayant soumis un pays si
éffyjTTc^^p^ÇîtxxTà êxaffTOvîvtxuTov qu'il fournira par chaque année
<(( TO Or,fX07tOV
cfxoffi fi'tv fiMpiiSxç
/ItSla'^WJ ÀTTtXdiv alTOM,
TpiOC.X.QliXi Û( fJLXipiÛOXi
Xirpôiv iXxioM.
EittiTX K.XTr^yxyi OpixuZo^i,
à la réi)ubli(jue
d'une part vingt myriades
de méilimiies alliqucs de blé,
et de l'aulre Irois-cenls myriades
de livres d'huile.
Ensuite il conduisit des triomphes >
t6v AtyuTTTtaxôv, tov IIov7t/.èv, l'un d'-Égyple, l'autre du-Ponl ,
TÔV Atêyxèv, oùx ànà ^xtTti'wvo^, l'autre de-Libye , non sur Scipion ,
iXXxSr.OcjocTibToû^xdû.éui l6Zx. mais certes sur le roi Juba.
Ton xal 'ibêa^, Alors aussi Juba
,
Stv ulôî èxî^vou, qui était lils de celui-là,
xo/iiS^ vïJTTioî, tout-à-fail enfant,
wa/5>jx0>) iv Tû Qptâfi&u
,
fut mené dans le triomphe ,
à^ow» ayant été pris
aXtodiv jxaxapta)TfllT>jy, par la prise la plus heureuse
198 KhiiAVoi moi,
<peu(7i. Meti 5e tou; OpiaaCooç crpaTuotai; xe uLEyâ/a; o«*oft^;
T" ^5fôou, xal tàv cy,jj.ov àv£).a]xCav£v éaTiajeai xai Oiai;- liuiaoLÇ,
•xiv Iv 5ta(xop{otç xoti oit/iXîoiç TpixX^voiç 6{Xo^ TJaravrat;,
ôeaç Sa xa\ txovoaa/o>v xai vau(xa/ojv àvopûW Trapaoyùv i^i xr
^uyarpl 'IouX(a raXai TECvEtoTY). Mst^ oÏ t^ç O/a; •^v^'j'jJ.voh
-* Tiixy)<ieojv, àvT\ -rtoi TrpoTspwv C'jeTv xal xpia/.ovTa jrjptaoojv
T £;Y)TaaOr,aav otl Traf^ai -rc£VT£xaiO£xa. T'/jXixaurr.v r, (rziaic
'aTTEipYocffaxo <rua^opav xal tocoutov a7ravaXw7£ tou g/jUlo-j jx£-
pos' e^io Xoyou tiÔ£|ji.£voi; xà xaxaT/ovxTt X7;v aXXr,v 'IxaÂtav
àxuyiQaaxa xal xà; Irapy ixç.
LVI. SuvxeXegOevxojv 5e xouxoiv, uiraxoç a7ro5£iyO£\ç xo x£-
xapxov, £iç 'Iêr,ptav IrrpaxEuaEV ItcI xoùç nou7rr,tou Traîoa;,
un des plus savants historiens grecs. Après ses triomphes, César fit
de grandes largesses à ses soldais et donna des festins et de» spec-
tacles à tout le peuple,
qu'il traita sur vingt-deux mille tables de
trois lits chacune. Il fit représenter en l'honneur de sa fille Julie
,
morte depuis longtemps, des combats de gladiateurs et des nauma-
chies. Quand tous ces spectacles furent terminés, on fit le dénom-
brement du peuple, et, au lieu de trois cent vingt mille citoyosis
qu'avait donnés le dernier dénombrement, il ne s'en trouva que ceol
cinquante mille, tant la guerre civile avait été meurtrière pour Rome1
tant elle avait moissonné de citoyens , sans compter tous les fléaux
dont elle avait affligé le reste de l'Italie et toutes les provinces l
LVI. Après ce dénombrement, César, nommé consul pour la qua-
trième fois,partit sur-le-champ pour aller en Espagne faire la guerre
VIF DE CESAR 199
ftvitOoti
ix ^xptipcv xal No/xâûO(
ivo^piOixiOi ToTi Tuyy^«yîj7t
Mirà ii t9v>< Opiâ/bt€ou(
èj^ôou TC 77pa.Ti(t»rxti
/Ajyâiaç ortiptùç,
xsfl &vt>9t/uiSzyi t6v îi^/iov
i(rrt«T«ït xxl dioet;*
ivTCxaa; /xtv
xai 019;((/(0C{ T,oixA^»etç
,
i.vSp6J-J /3tl /xovo/xâ;fwv
xxl 'jccvixiy^wj
ivl rii 0\)'/XTpï 'loui^ac
MîTà Oî ràî 0/aî
Tcui{7toiV ycvo/xévuv
,
àvTt
TÛvr|OtâxovT«xal oucTv fiDpiûo'j
itporép<ii'j
,
tttvrtx^icc/.x al nzsat
TKjXtxaCiTïjv TuajJopàv
XX l àrtavx/b)?!
T090^TOJ IJÀpOi TOW C>î//OU*
«Çw Jdyou
rà àrux'!/**'^^ xaTaa;(dv7a
xal ràç ircxp-z^ix^,
LVI. Toûtwv oè
a.noocrj(^Oiii u:raTO;
rb rira^TOv
,
IsrpxTturs-j «tç 'iSrjofjtv
a« poirif d'être devenu
de barbare et Numide
complé parmi les hislorient
lo9 plus iiistriiiis <l»'s (irecs.
Biais «près les triomphes
César cl donna aux soldai*
de grands présenls
,
et gagna le peuple
par dos fostins <'t d(»8 spectacles
d'une pari ayant Irailc
tous les citoyens ensemble
sur vingt-niilli;
et d'îuv-inille laliles-à-lrois-lila
,
de l'autre ayant dunné des spcctacloi
d'hommes et de gladi.itours
et <1g C(»ii)b.'iltanls-s(ir-r<"au
à l'occasion de sa lille Julie
morte dejmis longtemps.
El npri'S les spectacles
un dénombrement ayant eu-lieu •
à la p.lacc
dee trenle-deux myriades
ant«^rieures,
«]uinze en-t<Hit
furent recensées.
La dissension produisit
un si grand malheur
et (Consuma
une si grande partie du peuple :
niiisi est-il pour ceux qui mettent
hors de compte
les malheurs (|ui remplirent
U' rretc de l'Italie
rt les provinces.
L\'I. Mais ces choses
étant accomplies
,
César nommé consul
pour la quatrième /oi5,
fit-une-e\péililion en Espagne
contre les fils de PoinpOe,
i
200 KAI2APOI DIOÏ.
v^ouç (X£v ^vTaç (-:i, Oau(xaaT?)v ot tw rXr,Oei CTpaxiiv (n/vciXo
j^(jTaç*,xal ToXjxav (X7:ooeixvu(jl£vouç à;io/p»£o>v Trpôç y^Ytitoviiv,
watE x{v5uvov TÔ Katffapi TrepiarTYiaai tÔv ^oyaTOv. 'H ci {xr^aX?)
(xa^r) Trepl 7cô).iv cuv^arr) Moûvoav ', evf,Kaîcap £y.OXiÇoa£Vou<
ôpwv Tobç éauTOu xa\ xaxûjt; dvTeyovTaç, iSoa otot xûjv ^7rXo)¥
xa\ Twv xàçecav SiaOî'wv, ei fxr,5£v aîooovrai, XaCoviaç aCrràv
EY)retpiaai toîç TrofiSapioiç*. Mo'Xi; tï TrpoOuuia T:o)0.r, Toùç ttoXe-
JXIOUÇ WCîaiJLEVOÇ, EXEIVWV (X£V UTTEp TpiGr(JLUpiOU!; GlE^OEipE, TWV
S* auTOu ^(^iXiou; octtojXecje touç dptaTouç. 'Attiwv ce |X£TOt Tr,v
p.aj^r]V Trpoç xoùç cpiXouç eittev, wç ttoXXocxiç [xev àyo^vicaiTO Trepi
vixyjç, vuv Se TrpwTov TCEp't ^\>'/r^^. TaoTT,v T^,v [xa/r,v Evixr^CE xr,
Twv Aiovuaiuiv lopTYJ*, xa9' -^v XÉ^ETai xa\ ncaTTr^ïoi; MaYvoç
Itci TOV 7roXE[xov eçeXGeîv • ùik jjLEffou û£ ypovoç IviauTojv TEcaot-
ptov SiTjXGe. Twv Cc iroaTr/iiou iraioiov ô (liv VEWTEpoi; oiÉcp'jY- '
Tou 3e TTpEaouTEpou {jLsO' -JiaEpaç ôXi'yaç AeiSioç àvr'vEyxE tTjV
aux fils de Pompée. Malgré leur jeunesse, ils avaient mis sur pied une
armée formidable par le nombre des soldais, et ils montraient une
audace qui les rendait dignes du commandement; aussi mirent-ils
César dans le plus grand danger. Ils livrèrent, sous les murs de la
ville de Munda , une grande bataille dans laquelle César voyant ses
troupes, vivement pressées, n'opposer aux ennemis qu'une faible
résistance, se jeta au fort de la mêlée en criant à ses suldats de le
livrer eux-mêmes aux mains de ces enfants, s'ils n'avaient pas de
honte. Ce ne fut que par des efforts extraordinaires qu'il parvint à
repousser les ennemis; il leur tua plus de trente mille hommes et
perdit mille des siens, qui étaient les plus braves de l'armée. En
rentrant dans son camp , après la bataille , il dit à ses amis qu'il avait
souvent combattu pour la victoire, mais qu'il venait de combattre
pour la vie. Il remporta celte victoire le jour de la fêle des Diony-
siaques, le même jour que Pompée, quatre ans auparavant, était
sorti de Rome pour celle guerre civile. Le plus jeune des fils de Pom-
pée se sauva de la bataille , et peu de jours après Didius vint mettre
aux pieds de César la tète de l'aîné. Ce fut la dernière guerre de
VIK DE CESAU. 201
ovraç /xèv «t( vioxjç ,
fiau/xajTi^v TÛ 7r).>{0ei ,
xaî àTro^eixvu/xivouî
Tûv Cff;(aTOv y.i-/6\jvQ-j.
cv-jiiTrj Tttpl :td/tv Moiivôav,
Toùj ixuToO (xO).(Couévou{
l€da ^(aOé'jjy
^(à T&v 5:riwv x«l tûv TctÇîuv
tl aiSoùvrxi /lYjSivj
iaêdvTXi aùrèv
i'/y^tipiaxi roXi nex.iSxpioii.
Qax/j.tyoi oè toù^ 7to/c/iiou$
/uui}l(c -TTo)i).y} -npoOMulctt
iUfQtipt fxkv
ÙTttp rptu/xvpioiJi ixtivwv,
ijroi/efffi oè tùv «Ûtoû
A:rtwv oè /xerà t^v {i-i-/Yi'f
«iTTj 7r/50î T0Ù5 y^Aouç
,
û; TTO^Aâxc; /Jicv
èywvtïaiTO tti/sI y6(>](,
ifCv ôè "npùTQy
itipl ^vyjjç,
'EvUri^t fj.iv TaÛTïjv t^v it-iy^t
T*} loprr\ TÔiv Aiovuatcjv,
xarà >^v xat Do/xTrTÎt'o; Mxyvo;
iirl TÔV TZÔJtflOV'
Six fiiaoM o( âi);>6c
jfpdvo> T£(iïâ|îwv èviauTÛv.
Tûv 6è nat'ûwv DouTt/ifou
i fiiv ve'JirtpOi oii^uyc
,
Atfîio; S't {Jiiri iXi-/xi T,(i.épa;
(jui olaienl il-çsl-vrai encore jeunes,
mais qui avaient rasscinlilé une armée
étonnante par le nombre,
et qui montraient
une audace remarquable
pour le commandement,
au point d'avoir suscité à César
un extrême péril.
Or la grande bataille
se livra près de la ville de Munda,
«lans laquelle bataille César V(»yant
les gens de lui pressés
et résistant mal
,
cria en courant
, à travers les armes et les rangs,
s'ils n'ont-honle de rien,
eux ayant saisi lui
de le livrer à ces faibles-enfants.
Et ayant repoussé les ennemis
avec-peine par beaucoup d'ardeur,
d'une part il tua
au-delà de trente-mille de ceux-là,
de l'autre il perdit de ceux de lui
mille les plus braves.
Et s'en-allant après le combat
il dit à ses amis,
que souvent certes
il avait combattu pour la victoire,
mais maintenant la première /ow
pour la vie.
Or il vainquit dans ce combat
à la fête des Dionysiaques,
dans laquelle aussi Pompée le Grand
est dit être parti
pour la guerre :
mais dans l'intervalle s'écoula
UD temps de quatre ans.
Or des fils de Pompée
le plus jeune il-est-vrai échappa ,
luais Didius après pou de jour*
202 KAIÏAPOZ ni02.
xesaXi^v. TouTOv tc/a-rov Kaï^ap ^TToX^jxy^Te tov r'T/.t'xov 5 ^
(Jtt' aÙTOu xaTayôelç Opiotjxêoi;, ux; où^sv a).)j), 'Po)fxaioi*; Tjvîa-
ffev. Ou Y^P (xX)>ofuXou(; -^lYSi^-ovaç, oùo^ papÇdtpou; paTtÀzIç
xaTYiYwviafxévov, àvûpbç Zï 'Pojfxafow xparfcrrou, Tu/aïc xcypir)-
fxlvou, TcaïSaç xa\ y^voç ap5y,v àvyjpy,X'^Ta raî; rî;; TrarpCîoç
iTTiTrofjLTCEueiv cufi^opaîç où xaXtôç £1/êv, ay<xXk6us>to^ iiiX xow-
Toiç, wv (xta xai upoç Oeouç x4\ Trpoç àvOpwrouç àiroAOYta to
|/.et' avayxrjÇ 7C£rpa/0ai' xai Taûta rpoTepov ptr^T* aYY£Àov [xrjr£
YpciuLixaTa Sr,u.ocria Triu-^/avTa Trept v(xr,<; axo twv latpuXiojv to-
Xe(/.o>v, àXX' aTTWGafXEVov alcyuvTj t-J^v Soçocv.
LVII. Ou tjLr,v dX)vi xa\ Trpoç Tr,v tu/TjV toû àvcpoç lY'^exÀi-
xoxeç^ xa\ os^EYlxsvot xbv yaXivôv, xai Toiv Ifx^uXiwv Tro)i}xwv
xai xaxwv àvauvo-^v fiY^^H-^^o^ "^^i^ jxovapyiav, SixTaTojpa uiv
César, et le triomphe qui la suivit affligea plus les Romains que tout
ce qu'il avait pu faire précédemment; c'était, non pour ses victoires
sur des généraux étrangers ou sur des rois barbares qu'il triomphait,
mais pour avoir détruit et éteint la race du plus grand homme que
Rome eût produit, et qui avait été la victime des caprices de la for-
tune. On ne lui pardonnait pas de triompher ainsi des malheurs de sa
patrie , et de se gloriGer d'un succès que la nécessité seule pouvait
excuser et devant les dieux et devant les hommes, d'autant que
jusqu'alors il n'avait jamais ni envoyé de courriers, ni écrit de lettres
au sénat pour annoncer les victoires qu'il avait remportées dans les
guerres civiles; il avait toujours paru rejeter une gloire dont il était
honteux.
LYII. Cependant les Romains pliaient sous l'ascendant de sa for-
tune et se soumettaient au frein sans résistance : persuadés mêmequ'ils ne pourraient se relever de tous les maux qu'avaient causés les
guerres civiles que sous l'autorité d'un seul , ils le nommèrent dicta-
VIK DE CESAR. 203
Kaîvap iTro/i/*>î<ie
bôiBpi*fi^0irxTuy6îli'Jt.(0 xjt
ât{ OUOiv ;(ÀXo.
Oj yàp cT;ff xa/âf
ou xari']*/(ijv(7/xi>'0y
r,yiij.ijxç à,"''
àv>;p);xd7a c< ipoviv
Ttxlôa; xai yivo»
«vcpoi
xpxTt'rrou 'Pw/*afwv,
rùxatS
ûv /ui^a àrco)o7^a
/.at Ti/îo» Oîoùç
xa2 itpài ù.vQpÙTZOxj'i
Tô irenpKxOxt /xarà àrtû/xr\ç'
y.x'i raura
ïri/x^avTa npOTeaoj
Orifioiicii
fj-OTi ûy/lJO-J {J-r,-:s ^pj.ij-iJ.XTX
Tttpi vUr,i
àÀ/.à aîTW^â/xîvov
LVII. Où /ii^v àJÙà
xxl îy/ïxiixdrsç
<at Stcr/fxivoi rbv ;{a>tv6v ,
"tI r,-/o-jixi-JOt T/iv fxovxp'/iy./
.(.vairyor;v rôiv 7io}ii,uoiv
/z( xzxûv i^upuÎLtuy,
:7Téôc(Çay /xiv ayro»
rrifipoi la la léle
<!(' luiiiù.
< (;iar guerroya
ci'llt; guerre la iJornicre :
cj mais le triomphe mené après elle
clinprina les Romains
,
CDiimie auruiic autre chose.
Car il ii'clail pas bien
celui n'ayant pas combattu
ili's généraux élrani;ers,
ni <h*s rois barbares
,
mais ayant exterminé cnlieremenl
les eiilanls et la race
d'un hommele [>lus puissant des Romains,
qui avait éprouvé
les clianees-tlc-la-forlunc
lrioni|)hcr
des malheurs de la patrie,
se faisant-gloire de ces choses,
desfpiclles la seule apologie
et devant les dieux
et devant les hommes
est d'avoir été faites par nécessité :
et cela
lui qui w'avail envoyé auparavant
publiquement
ni courrier ni lettres
sur une victoire
de guerres civiles
,
mais qui avait rejeté
celle yluire par honle.
LVli. Cependant
et courbes
sous la r>rtune de cet homme ,
et ayant reçu le frein
,
cl pensant le pouvoir-d'un-seul
tVreun m oyen-de-respirer des guerres
et des malheurs civils .
les Humains nommèrent lui
rx
204 KAliAPOS B102.
aÙTOv à7r£oei;av ûià [iîou. 'i'o^TO r,v oaoAOYOUjxtvr, |i.£v Tjpawt;
TÔi avuTTtuOuvto ir^ç (xovotpy laç xô ûtxîCTdcTTa'jaTov rpo^/aCTOgy,;.
Tifxài; Si xiç TrpcoTai; Kixipwvoç cîç T-Jiv ^ouX-^jV Ypa'j'avTOç, wv
àjxwayeTTojç àvOpoWivov /jV to (xeyeOoç, ^Tepoi TcpoTriOévre; Guep-
CoXà;, xa\ 5ia{xiXXo>u.£voi Trpoç àXXr'Xouç , l;eipYa'7avT0 xcti toî<
TrpaoTaxoiç iTrayOT) xov dcvopa xai Xu7r/;pov '(isirshiK . oii xàv
OYXOv xat xr,v àxoTTiav xwv •]/r,oi?^ou.£vo)v, Oiç oooÈv y^xTC/V otov-
xai (TuvaYWvtffacOai xwv xo)vax£'jovxoiv Kaiaapaxovç [xitoovtœç,
^TTWÇ ^Xl TT^ElCXaÇ Xttx' auXOU 7rp0^a(T£lÇ £/0)(7l Xai (X£xà (X£Yl'7X0)V
£YxXrj{jLaxwv £7ri/£ip£Ïv Soxo)G"iv. 'EtteI xdt y' aXXa, xôiv lix^u-
X{(ov auxo) 7roX£u.ojv TTEoaç l<7yr,xoxtov, àv£YxXr,xov 7rap£Î/£' xa\
xo Y£ '^'^ç 'E7ri£ix£iaç ÎEpov otjx àro xpOTiou ôoxouti -/apicxT-piov
ETTt xrj TTpaoxTjXi ^r,:f.iGaGOai. Ka'i Y^p àcpr,X£ 7ro)v).ou; xwv 7r£-
7coX£|jLr,xoxcov ixpbç aùxov, evioiç oà xai xijxàç xai apyàç, wç
Bpouxw xa\ Kaaaiw, 7rpo(7£0r,x£v £<7xpar/,Y0^v Yap àuy)X£po'..
(^fléUr a viCj. C'était reconnaître ouvertement la tyrannie,puisqu'à
rauronlé absolue et indépendante de la monarchie on ajoutait l'assu-
rance de la posséder toujours. Les premiers honneurs que Cicéron
avait proposé au sénat de lui décerner étaient dans les bornes d'une
grandeur humaine; mais d'autres y en ajoutèrent de si immodérés,
en se disputant à l'envi à qui lui en prodiguerait le plus, que, par ces
distinctions excessives et déplacées , ils le rendirent odieux et insup-
portable aux personnes même du naturel le plus doux. Aussi croit-
on que ses ennemis ne contribuèrent pas moins que ses Ilaiteurs à les
lui faire décerner, pour se préparer plus de prétextes de l'attaquer
un jour, et paraître avoir contre lui les griefs les plus considérables;
car il faut avouer que , les guerres civiles une fois terminées , il se
montra depuis irréprochable dans sa conduite. Ce fut donc une jus-
tice que les Romains lui rendirent, lorsqu'ils ordonnèrent que, pour
consacrer sa douceur dans la victoire, on bdtirait en son honneur
un temple à la Clémence^ En effet, il avait pardonné à la plupart de
ceux qui avaient porté les armes contre lui ; il donna même à quel-
ques-uns d'entre eux des dignités et des emplois, ep particulier à
Brutus et à Cassius, qu'il nomma tous deux préteurs.! 11 ne vit pas
VIE DK CKSAR. 205
îtXTocTw^a ôtà ^('ou.
To&TO Tjv rvpuv/tç btJioXo-/o\jfiivn
Tris fJiOVUpX^^i TrjOOffiaSoÛTrç
TO à/.aTsfTrauïTOv tû àvuTreuOûvw.
K(xé/S6JyO{ 4 '/pil/OLvTOi
rà fiiyeOo; r,v àvOpwwtvov
,
izspoi TipovTiOhrti \JTispZo'/.ù.i,
xxl ctajj.ty>'j\uî-JOi irphi j.'j'j.rjo'Ji,
iXtip'fà'jot.vzo rèv uvcpa.
yeviiOxi i-^tx-/^^ ^-^^ iu7r/;/:ov
xal Tcfî Tr/saoTaTOtç,
Jtà Tov oyxov xal Ty;v àrOTriav
OIç Ol'ovTKt
TOÙç /xtffOuvTaç K«fff«pa
où^iy (TUvaywvtTaffOai î^ttov
TÛV /o).a/.£U2VTWV,
57cw( iybi'31 xxrà auToO
5Tt Triî^ïTXî npo^iitiç
y.a.1 ^oxeôjiv èîrtyjît^tty
/ACrà fisyivTOiv iyxiïj/xcxTwv.
Ettsc yâ Ta â/>a
Ttapeïxîv «viyx^yjTOV,
rStv -noXifittiV ifjif\)Xl(tiv
i7yrix6T0iv TiipUf awTùi '
/.xi y« Û0/.0Û71
^r)<flaa.sOxi oùx àîti rpdnou
TO Ispbv rr,i 'ETtuusixç
XxpitjTnpiov
inl T^ npxàTr,ri.
Kal yâp à^yjx» ttoAJoÙî
TÙV IttTTO/e/iyjXOTWV
ff/3è( aùràv
,
nposlOr,xt 0£ CvtO({,
ojj 13^ oÛTCji xat KavT^cj,
xal Tt/xàî xal otpx^i'
oififôrepol yàp âjrpaTTSyowv.
dictateur à vie.
Cela était une tyrannie avouée,
ce pouvoir-d'un-scul ajoutant
la perpétuité à l'irresponsabilité.
Mais Cicéroii ayant proposé
devant le sénat
les piTniiers Imnncurs,
desquels en-cpicNpKvsorlo
la grandeur était humaine,
d'autres ajoutant des exagérations,
et rivalisant Ics-uns-avec-lcs-aulres,
firent cet homme (César)
devenir odieux et f;l(heux
mémo aux plus modérés
,
par l'excès et l'étrangeté
des honneurs décernés.
Auxquels on pense
ceux haïssant César
n'avoir pas travaillé moins
que ceux (laltant lui,
aGn qu'ils eussent contre lui
les plus noujhreux prétextes
et qu'i\s parussent /"attaquer
avec les plus grands griefs, [chose*
Puisque du moins, pour les autres
il se montrait irrépréhensible,
les guerres civiles
ayant eu fin par lui :
et certes les Uomains semblent
avoir décrété non contre la raison
le temple de la Clémence
comme marquc-de-rcconnaissance
pour sa modération.
En eiïet il laissa impunis plusieurs
de ceux qui avaienl-fait-la-guerro
à lui
,
il ajouta même à quelques-uns,
comme à Brulus et à Cassius
,
et des honneurs et des dignités :
car tous-deux furent-préteur».
2(>(; KAI2:AP0i BI02.
div£(TTr,a£V 1^' ojv xal Kt/.£po)v eTttev, ^ti Kat^ap tou; IToij:-
7rr,iou orTv^aaç àvSpiavTotç Toùç îciouç err.ÇE. Twv ce '^O.ojv à;io*jv-
Twv auTov oopu'^opeïcOai , y.ai ttoÀÀcov ettI touto -ziov/'y^'Zifr*
lauTouç, ouy^ U7TÉ|j.etv£v, eîmov wç pO^TiOv l<TTtv 5ra; àrroOavEtv
Tj (XEi TrpoffSoxav. Tr^v o' Eovoiav w; xaXXi<rrov éiaa x'/i ^toarj-
xaTOV lauTO) TTEpiSaXXoaevoç çuXaxTr'piov, auôiç <îv£Àa;x6avE tÔv
^[XOV cO-TlOCCECt Xa\ GlTTjpETlOK, TO tï CTpaTlOJTlXOV àrotxi7'ç'
wv iTriçavicTaxai Kap/r,5ojv xal KopivOoç 7,(7av * ai; xai Trpo-
xepov T^jv aXcixxiv, xal tot£ t>iv àvotAr,*!/iv étua xai xarèt tÔv
auTov ypovov ajjL'^oTEpaiç ^EvEirOat cjVcTuye.
LVIII. Tîôv os cuvarojv toï<; aèv uraTEia; xa\ GTsct-rr/aa;
e:ç ToCiTTiov £7rr,YY£XX£T0, touç Ô' àXXai; tigiv Eçoo^iai; xai Tiaalç
Trapsu-uOcÏTO , Trâci 5* eXtti^eiv èveoioou [jLVT,(rrcuou.£voç iç»'/}'-'^
lx(JvTO)V • u)ç xai Ma;i|jw)u xou uTraxou T£X£UTr,<7avT0!; , £i; Ty;v
méms avec indin'crence tp'on eût abattu les statues de Pompée, mai?
il les fil relever. « César, dit à ce sujet Ciccron , en rolevanl les sla-
« tues de Pompée , a aflermi les siennes. » Ses amis lui conseillaient
de prendre des gardes pour sa sûreté, et plusieurs même d'entre
eux s'offraient à lui en servir. 11 le refusa constamment, et leur dit
qu'il valait mieux mourir une fois que de craindre continuellement
la mort; mais, persuadé que l'aflcction du peuple était la garde la
plus honorable et la plus sûre dont il pût s'entourer,|il s'appliqua de
nouveau à gagner les citoyens par des repas publics, par des distri-
butions de blé , et les soldats par l'établissement de nouvelles colo-
nies. Los plus considérables furent Corinthe et Carthage : ainri ces
deu\ villes, qui avaient été prises et détruites en même temps, fu-
rent aussi rétablies et repeuplées ensemble.
LVIII. Il s'attira la bienveillance des grands en promettant aux
uns des consulats et des préturcs, en consolant les autres de leurs
pertes par des charges et des honneurs , en donnant enfin à tous les
plus belles espérances , et cherchant par là à rendre la soumission
volontaire. Le consul Fabius Maximus étant mort la veille de l'exp'-
Vlli Di: CKSAR 207
fiai ov mptiXiiv ,
àAAà àv£jT*;7î
Tàç etxdyjrç UofiTrriùiv
inl Zi-* xal Kcxijoojy «irtfv,
Toùç àvo/siavTaç Uo/xntjrou
Tûv Je fiïtat àÇtoûwTWv aura»
Jo^u^o/S£ÎjOx( , xai nolX^iv
ciTTÙv ûi tari ^.TiOf
à'KodxvtXv âît^Ç
^ npoaSoxi-? cttU
U.âpiÊa.).X6fj.tvoi Sk ixvrû»
rr,v tvvoiX'J w; ovyx/.T^,pt.OJ
xiXXtoTOv â/xa /al ^sSatorarov
a(ud(( ccucAeî/xêovc TÀv o>}/£oy
xal aiTxptvloiç
,
TÔ Je VTpxribiTutbr» x-mtxixiç'
itv iTtifxviiTxrxi
^axv Kxpy^riSù'j xx\ KôptyCoi'
«Tç x/x^OTtpxii; 7\JviTV/e ..
xxlnpÔTipov r^v âiw7tv,
xal TOTc r/;v àvdcJ,>j'^tv
ycvéaOMi û/jiX
/al xarà tov «uTàv -/^povo-j,
LVIll. 'ETr/jv/iAJuTO oi
Toîç fxiv TWV OOvaTCiJ»
ùwart^aç
xxl 9rpxTr,ylxi tlçTb èîrtov,
icotpe/iuôiïTO 5è Toùç
TCfflv â^)^i< tÇouff^at5
X2l T(/xa7(,
iyffjioo'j ôc :t27(v èAjttÇetv
iiir»j(7Tcvo/x€voi Jcp/tiv
ixovTwv •
'ir xal ToO ùirirou MaÇt/«oii
Kl il ne négligea pcs,
mais releva
les statues de Pompéo
qui élaicnl ce n versées :
sur lcs(|iicllc's nidine Ciccron dil
que César ayant relevé
les statues de Pompée
avait allcrnii les sictmes prcjpres.
Mais SCS amis conseillant à lui
(le s'cntuurcr-de-gardes, et beaucoup
s'olVranl eu\-mémcs pour cela,
il ne le soulTrit pas,
disant qu'il est meilleur
de mourir une-fois
que d'allcndrc toujours.
Mais mcllant-autour de soi-même
la hicnveillancc comme garde
; la plus belle à-la-fois cl la plus ferme,
de nouveau il gagnait le peuple
par des festins
cl des distributions-de-vivres,
et ran\.cc i^ar des colonies :
desquelles les plus reuiarquables
furent Carlliagc cl Corinlhe :
auxquelles luuies-deu\ il arriva
cl anléricurement la prise
cl alors le rétablissement
avoir eu-lieu ensemble
cl dans le même lenips.
LVllI D'un autre cùlé il promeUait
aux uns «les puissants
des consulats
cl des prélurcs pour l'avenir,
cl consolait les autres
par quelques autres charges
cl honneurs,
et donnait à tous d'espérer
aspirant à gouverner
des hommes de-bonne-volonlé :
au point même , le consul litiiBiot
•208 KAIÏAPOS moï.
irtpio'jffav ixi TYJç àp'/r^<: ^.(av f|J.Epav Crarov fltro5fT;« K'-*'f-
viov 'PtÇtXtov. ITpb; ôv, u»ç eoixc, ttoXXwv St^itocy'^Oai xai rf.o-
TTEfA-pai jEaSi^ovTWv, 6 KixEpwv ff 27reuooj}X£v, ^^T(, rpiv ^Ooisr,
TY); UTraxEiaç IçeXOwv ô àvOpoiTroç. » 'EtcI oê to cpucei fu^a-
XoupYOv auTOu xa\ cpiXoTiuov aï 7:oXXa\ xaTopOojcci; où Trpoç
àroXauaiv eTp£7:ov xûiv TrcTroviqjxevwv, aXX' OTréxxauua xai Octp
<TOç ouaai Trpoi; xa [xsXXovTa, (jlsi^ovwv Ivêtixtov Invoiaç TTsa-
yaaTWv xai xaivyjç epioxa 5o^rjÇ,wç à7:ox£ypr,a£vw x9) TrapouCT)
xo (xàv TràOoc où$£v :r,v CxEpov •?! ^9;Xo!; auxou, xaOà7T£p oXXoo,
xa\ cpiXov£ixia xtç ÔTrlp xôjv a.£XXovx(ov rpoç xi 7:£7rpaYjJ.£va•
irapaax£u-)i aï xai yvi6[iy) cTpax£'j£tv jxev Itz\ ïlapOouç, xaxa-
(7Tp£^a{jL£vto SE xouxou; xa\ 8i' *Ypxaviaç Trapît xr,v Ka77Tiav
OaXaffcrav* xa\ xov Kauxaaov^ £X7r£pi£X0ovxi xov IIovxov £i; x^v
ration de son consulat, César nomma Caninius Rébilius consul pour
le seul jour qui restait; et comme on allait en foule, suivant l'usage,
chez le nouveau consul pour le féliciter et l'accompagner au sénat,
Cicéron dit plaisamment : « Ildlons-nous d'y aller, de peur qu'il ne
« sorte de charge avant d'avoir pu recevoir noire compliment. » César
se sentait né pour les grandes entreprises ; et , loin que ses nombreux
exploits lui lissent désirer la jouissance paisible du fruit de ses tra-
vaux, ils lui inspirèrent au contraire de plus vastes projets; et flé-
trissant, pour ainsi dire, à ses yeux la gloire qu'il avait acquise, ili
allumèrent en lui l'amour d'une gloire plus grande encore. Cette
passion n'était qu'une sorte de jalousie contre lui-même, telle qu'il
aurait pu en avoir à l'égard d'un étranger;qu'une rivalité de surpasser
ses exploits précédents par ceux qu'il projetait pour l'avenir. Il avai-
formé le dessein de porter la guerre chez les Parlhes , et il en faisait
déjà les préparatifs. Il se proposait, après les avoir domptés, de
traverser l'Hyrcanie le long de la mer Caspienne et du mont Caucase,
VIK DI-: CESAR. 209
àit00îïÇ«t uTraTov
K.av(y(Ov PcCt'Atov
et^ T^v fiiuv vifiipxv
7r£/3to0jxv «Tt r?,i xpyriç.
Upb^ îv itoXX&v ^«ot^o'vTwv
,
Ô£;(oJ»affOa( xal -npoTtifX'pxi
,
b KiAépoiv' « ÎTteûow/xiv, é^/;
,
tt/dIv à 'Ivdpoitzoi
odâffr;
èÇeAOwv T^ç Û7raT«/«$.
EttîI os aî TTO^lilal xxropO'J)<j:ii
où/. erpsTrov rr^oj aTidAxuTiv
Tûv 7r«7toy»7/iiivûjy
Ta aùrow ^û«c
fxîyxXovpybv xal ^(Jldrt/Aoy,
àlXà ovïat Û7rtxxau/Aa
X«l 6ip7Qi
rrpo; rà /ii).).ovTa,
jv^TCXTOV èTrtvot'a;
^îiÇdvwv TT^xy/JtaTwv
xal (p'jiTx xacv^j odviï»
ûç à:TOXf;(jO>3/i£yw t-^ TrapoJyyj*
TÔ /*èy Tïâôoç y^y oùoiv trîpoy
^ Ç»î).Oî auToO
,
xaOaTtfp âXXou,
xai T({ fiXo'Jtinix
•jitkp Tojv fiùXôvrofj
npbi rà. TZiTtpxyui-JX'
Kxpx<j/.t\>}i ci
xal yvoj/Aïj
»TpaT«ùctv /i£y
«Tri HapOo-jç
,
xaTaoTpe|a/iiycj» ûs toutou;
xal IxTtepuiOdyTi rèv lIdyTOy
Otà Tpxxvixç
nxpx Tr,-j OxXx77X/ tix7-xixj
xal TOv KaûxaffOy
ijJiîxXXsiv tiç riiv SxjOtxJjy *
Vie ii£ CÙAR.
étant mort
,
lui avoir nommé consul
Caninius Hébilius
pour le seul jour
qui restait encore de cette charce.
Vers lequel plusieurs se rendant,
comme il convient,
pour le féliciter et /'accompagner,
Cicéron : « Hdtons-nous, dit-il,
avant que l'homme
ne nous ait prévenus
étant sorti du consulat. »
Mais comme les nombreux .sucres
ne tournaient pas vers la jouissance
des choses faites-à-force-dc-iravaux
le caracii:rc de lui de nature
entreprenant cl ambitieux,
mais étant un aiguillon
et un encouragement
aux choses futures,
engendraienl-en lui des pensées
de plus grandes affaires
et le désir d'une nouvelle gloire,
comme ayant trop-usé de la présente :
sa passion Jj'était rien autre chose
qu'une jalousie contre lui-même ,
comme contre un autre
,
et une certaine rivalité
en faveur des choses devant être
eu égard aux choses faites :
mais ses préparatifs
et son dessein étaient
d'abord de fairc-une-cxpédition
contre les Parihes
,
puis à lui ayant soumis ceux-ci
et ayant tourné le Pont
par rilyrcanie
le long de la mer Caspienne
et du Caucase
de se jeter sur la Scythie :
14
210 KAIiAPOi liJOI.
2>tuOixr;v Êix^aÀEÎv xai xi 7r£j»)^o)pa Tepixavoî; xai repjLXviov
aÙTi^v iTTiûpaudvTi, ôiot KcXtwv iTraveXOeîv eîç 'iraXtav xai cuv-
-/ a|ai Tov xuxXov toUtov tt,; y,Y£(xoviaç tw TravTOf/^oOEv H/ce^vM
TTEptoptaOEicnriç. Ati txsirou cà tt;; (jTpaTefaç tov te KopivOuuv
^ 'I(tOu,OV ÊTTc-^EipEl ûiaffXaTTTÊlV, 'AviTjVOV IttI T0UT({) TT^O^EipiCa-
aevoç* X7i tov TiSspiv eùOù; aTro tvjc; ttoXecoç G-roXaÇor/ ouop'j/i
paOeta,xai TrspixXaaaç etti to Kipxaîov*, la^aXEiv eîç t->,v 7rpô<
Tapfaxtvvi * OdcXarrav , àa^aXfiav 5aa xai ^a(TTwv/;v toï; Si'
£[X7Copia(; cpoiTwaiv £
U'Poi|xr,v [ji.y,/avo)ix£voç* Trpoç ol toutoiç
Ta [xsv eXtj t^c Trepi no)a£VTiov * xai Sr^Tiov £XTp£.|/a<; rêiiov (XTro-
ûEÎçai TToXXaïç EVEpybv àvOpojTTWv aupiaci" tt^ ô' fvvi^Ta Tr;ç
*Poj}xr,ç OaXà<TG7) xXEÏOpa oià yojtxaTOiv ETraYa^wv xai toi t'jo)A
xat Sucropfxa tt.ç 'QcTiav^ç r,tovoç àvaxaOy.paasvo!; XttxÉva;
do se jeler ensuite dans la Scylhie, de soumettre tous les pays voi-
sins de la Germanie, et la Germanie même; de revecir enOn en Italie
par les Gaules , après avoir arrondi l'empire romain,qui aurait été
ainsi de tous côtés borné par l'Océan. Pendant qu'il préparait celle
expédition, il songeait à couper l'isthme de Corinlhe; il avait même
chargé Aniénus de celte entreprise el de celle de creuser un canal
profond qui commencerait à Rome même, el irait jusqu'à Circéum
,
pour conduire le Tibre dans la mer de Terracine , el ouvrir au com-
merce une route plus commode el plus sûre jusqu'à Rome. Il voulait
aussi dessécher les marais voisins de Pométium et de Sélium, el
changer les terres qu'ils inondaient en des campagnes fertiles qui
fourniraient du blé à des milliers de cultivateurs. Il avait enfin le
projet d'opposer des barrières à la mer la plus voisine de Rome , en
élevant sur ses bords de fortes digues ; et , après avoir nettoyé la
rade d'Ostie,que des rochers couverts par les eaux rendaient péril-
feuse pour les navi;;atei'rs, d'y construire des ports et des arsenaux
VIE DK CESAR. 211
<«l intSfyxfiàyrt
rà nipix^P"^ Vtpftyjo'li
jtal Vtpfioivlscv aÙT^^,
jtxl ffuvâ-fat toOtov rôv xvxiov
TTi5< rjytfiojivç "îtspioptiOtisrç
7ravTa;(d0ev tw ilxeavJi.
Tf,ç STpXTii0(.i
ittsyrîipsi ôcîtT/iTrretv tî
TOv Ijôjtiov KootvOt'wv,
7T^;( < (|9(7 scyuuvo ;
inl toûtw Avtïjvdv*
«al û:ro>aêwy otûpv/^t ^y.Oiiv.
TÔ» T/6«|5tV
xat iz£pix).Û7Xi iitl TO Kt^zaïov
è/xêaiiïv (($ Tïjv Q'xXxxTXv
:r/33ç Tctppxxlvr,
,
TOti yOCTÛïtV ttÇ 'Pw/*»JV
lîtà i/x-xopCxç'
"Kpbi îè TOÛTOt;
xal SyjTtov
rreotov htpybv
ffoDaîç /j.vpiiit'f àv6/3'jjTrwv*
rjtxYa'/'Jjv 5è xAiTOjOa
'.ta ;^&)/xâTWV
T>î 6x>i79T]
xal àvxxa&>3p«jixev9$
Tsc Tuylà xal Sxifopfix
rr,i r/'ô-JOi ÛTTtav;^;
IflTtOl^iTXlOai >{^£VXÇ
<al JXjXoxa àÇtOTtyra
et ayant envahi
les contrées voisines des Germaini
et la Germanie elle-m(îme,
de revenir par chez les Gaulois
en Italie
cl de ressrrrcr ce cercle
do l'empire qui aurait été borné
do-lous-côlcs par l'Océan.
Mais dans riiilervalle
de celle oxpcdilion
il entreprenait et de creuser
rislhme des Coiinlhicns,
ayant désigné
pour cela Aniénus :
et ayant reçu dans un fossé profond
le Tibre
immcdialement hors de la ville ,
cl /"ayant courbé jusqu'à Circéura
de le jeter dans la mer
à Teriacine,
procurant sûreté
à-Ia-fois et facilité
à ceux qui se rendent à Romepour le commerce :
et outre ces choses
d'une pari ayant délournéles marais
ceux étunt autour de Pomélium
et de Sétium
de montrer à leur place
une plaine bonne-à-travailler
par plusieurs myriades d'homme? :
(iautropart ayant élevé des barrières
à l'aide de digues
à la mer
qui est le plus près de Romecl ayant nettoyé
les endroits cachés cl peu-sûrs
de la cùie (f-Oslie
il'y-faire des ports
et des havres sûrs
212 KAIiAPOi hlOl.
i(X7roir^<Taa0ai xat vauXo/a Trpôç TOffauxrjv d^iOTriora va«iTiX(aiv.
Kai TaîÎTa (jl^v ev TrapacxeuaT; -/-jV.
LIX. 'Il ce TotJ yj'jLepoXovîou ctciOeatç xai ciopOoiciç Trjç Trepl
Tov ypovov dtvo)[jLaXia;, (piÀo^O'^r/Jeica /api£VTo>ç ut:' aÙTOvi , xai
Tc'Xoç XaCouaa, yXa^'jpwTaTrjv TiapîV/e /peiav. Où y^p K-o'vov
£v xoTç TraXaioTç ttocvu ypovoiç xexapaYixevaK; i/pwvTO 'Pojaaîoi
Taîç TÔiv (Jt-Tjvwv Trpo; tov iviauxov TrepiGOOiç, wcts Taç Ouaiot;
xat Tocç lopxàç, oT:o9£pou.£va<; xaxà [xtxpov, £Îç evavTia; Ixre-
TTCWXEvai Toîç /po'voiç wpaç, aXXà xai 7:£pi T7;v tote ojçav v)Xia-
x*?)V, oî jjLEV aXXoi TravTaTraci toutcov (xcuXXoyiVtio; e^/ov, ol c'
lEpEÎç (jLOvoi TOV xaipov E'.ooTEç, £;ai:pvr,(; xai 7Tpoy;cOr,a£VO'j
[xrjûEvoç TOV £{jlSo'Xiu.ov TTpoaEypa^ov (x^va, (X£pxr,oo'vvov* ovo|xa-
^ovTEç, 6v Noixaç ô paciXcùç TrpwTOç £(j.€aX£tv XEyETai,[xixpiv
xai oiaTEivouaav où ro'ppoj por^Otiav EÇEupwv t9;ç rEpi xàç àîro-
xaxaffTaTEK; TrXyjU.a£X£iaç, wç ev toïç 7:£p\ exeivo'j Y-Yp^cnroti.
Kaîgap ÔÈ , toÎç apiCTOiç twv çiXoco^wv xai (xa6"/;u.aTixcov to
qui pussent contenir le grand nombre de vaisseaux qui s'y rendaient
de toutes parts : mais ces grands ouvrages restèrent en projets.
LIX. 11 fut plus heureux dans la reforme du calendrier : il imagina
une correction ingénieuse de l'inégalité qui jetait dans le calcul des
temps beaucoup de confusion ; et cette réforme , heureusement ter-
minée, fut depuis d'un usage aussi commode qu'agréable. Les Ro-
mains, dans les premiers temps de leur monarchie , n'avaient pas
même de périodes fixes et réglées pour accorder leurs mois avec
l'année; et il en résultait que leurs sacrifices et leurs fêles, en recu-
lant peu à peu, se trouvaient successivement dans des saisons entiè-
rement opposées à celles de leur établissement. Bien plus, au temps
de César, où l'année solaire était seule en usage, le commun des
citoyens n'en connaissait pas îa révolution; les prêtres, qui seuls
avaient la connaissance des temps, ajoutaient tout à coup, sans qu'on
s'y attendit, un mois intercalaire, qu'ils appelaient mercédonius, que
le roi Numa avait imaginé, mais qui n'était qu'un faible remède aux
erreurs qui, comme on l'a dit dans la Vie de ce prince, avaient lieu
dans le calcul de l'année. César, ayant proposé celte question aux
plus savants philosophes et aux plus habiles mathématiciens de s^^r:
VIK OE CKSAR. 213
fl-j h nctpninrouX^.
LIX. 'H Si Siidz7i;
TOU YifJ.!po\oyLO\J
xal Stôpdoiviç Tïjç àvej/jtx)('a;
irspl rèv ypojo'j
,
fÙOVOfYjOtlVX '/^XpihTOi^
ùirb «ÙtoD,
rtxpéay^s ypiia.'* yiayupwTârvrv.
Pw/iarot yàp où fiôjo-j
T3t7; -nspioSoiç rûv /Jiyjvdjv
TSTocpxyfxé-jxiçnpbç tôv svc^utôv,
WffTS Tàî Ouataç xal ràç ioprù^,
\)TtofspoijiVJV.i xarà {n/.pb'j
,
ixTTfTtTwxîvai fÎ5 wpxç
ivavTiaç
ToTî xpôvoii,
à}.Xx xoù nipl T-^v
OUffXV TOTÎ :^A(aX^V,
ol /*îv ûXXot ei)(^ov iravTocTTaTtv
àffyiioy^TTwç toûtwv ,
ol Si hpiXi fiàvot
tiSôrei Tèv xaipôv
,
xal fX-rSî/Oi Ttpor,vOr,fxivO\J
Ttpo'jiypx^OJ Tèv /iijvx è/iSo/t wov,
3v0/XaÇ0VT;î IJiSp/.YiSo-JlOV ,
ov b ^XTiXibç Nouâj
iiycTat Tipôiroi iijiSx).iîv ,
iÇcupùv j3o/;0î(av /xiy.pù-j
«al ou 5iaT£cvouTav Ttopp'ji
T^« 7ri>jjtx^uc>«taç
ir«pl TÔç à7roxaTaTTâ»îtî •
w{ yiypoLitrxi
èv TOTç ÎTïpl (xît'vou.
ILatvap Je, îrpoOclç Ta np6o)r,:j.y
pour une si grande navi^^ation.
Kl CCS choses ccrlos
étaient en préparalifs.
I.IX. Mais la consiilulion
(lu calenilrier
et la correction de l'inégalité
concernant le tenips,
ayant clé cludiéo avec-esprit
par lui,
cl ayant pris (in,
ollrit un usage très coniniodc.
Car les Honiains non seulement
dans les temps tout-à-fait anciens
se servaient
de périodes de mois
non-réglées par rapport à l'année,
au poinl les sacrilices cl les fêles,
reculés pcu-à-peu
,
être tombés en des saisons
contraires
aux temps de leur éiablissemenl
,
mais même par rapport à la pénode
qui était alors solaire,
les autres citoyens étaient lout-à-fait
dans-l'ignorance de ces choses
,
et les prêtres seuls
sachant le temps-convenable,
tout-à-coup
cl personne ne /'ayant pressenti
,
ajoutaient le mois intercalaire,
le nunuiianl mcrcédonius,
lequel le roi Numaest dit le premier avoir ajouté,
ayant trouvé ce secours faible
et qui ne tendait pas loin
à l'erreur [astre» .
concernant les révolutions - des
-
comme il a été écrit
dans le livre sur celui-ci.
Or César ayant proposé le problème
/i
214 KAIlAPUi lilOI.
irp<i6Xr,|JLa TipoOeic; , Ia twv UTroxEtuevojv /^^r, jxeOôowv l;xt;tv
I5{av Tivi x.a't ûir,xpiÇo)iJLevr,v jjlîXXov ^rav&pOojaiv, v; /f'0,»|X4voi
|x^ypi vuv 'Pojuaïoi ôoxoUffiv -/jttov Irepojv c^oiÀÀwOai r£{>i rr.v
otvu)ij.aXiav. Où (X71V àXXà xai Trapà toi; Baaxa^vouci /.ai Ûapcj-
vop.£voi(; tV ôuva{j.iv aÎTiaç Tzrt^v./i. Kt/c'pojv o'jv ô py^Tojp, û>ç
^oix£, cpr^^avioç Tivoç aupiov Itv.Tc'XXeiv A'jpav «Nai, tiicv», ex
ôiaxûCYjxaTOç • » wç xa\ toûto Trpoç àvaYX'/)V twv àvOpojTTOJv cô/o-
(JLEVWV.
LX. To 8' £(jL'^avèç ixccXicrra [/ïtO!; xa\ Oavar/;oopov ^tt' avrov
ô T^ç ^aaiXtiaç epws içsipyotcaTO, toï; jxèv 7:oX).oîç aÎTÎa Trponr,
,
Toïç S' OttouXoiç TràXai Tipocpa^iç eCiTrpeTTECTotTTj ycvojxeV/;. KaiToi
xai Xoyov xivà xaiécTretpav eIç tov or,ixov otxauTTjv Kaîaapi tt;v
Ti{j.YiV TTpOsîVouvr£< , wç £x YpajjijxaTOJV SiouXXeiiov àXioaiixa Ta
IlocpOtov i^aivoiTo 'Pojtxaioiç cùv ^aaiXei CTpaT£Uû;x£voi; hz au-
temps,publia , d'après les mélhodes déjà trouvées , une réforme par-
ticulière et exacte , dont les Romains font encore usage , et qui pré-
vient une partie des erreurs auxquelles les autres peuples sont sujets
sur rinégalilé qui a lieu entre les mois et les années. Cependant ses
envieux et ceux qui ne pouvaient souffrir sa dumination en prirent
sujet de le railler. Cicéron, si je ne me trompe, ayant entendu dire
à quelqu'un que la constellation de la Lyre se lèverait le lendemain :
«Oui, dit-il, elle se lève'-a par édit; » comme si ce changcmeni
même n'avait été reçu que par contrainte.
LX. Mais la haine la plus envenimée des Romains contre lui et la
véritable cause de sa mort vinrent du désir qu'il eut de se faire dé-
clarer roi. De là naquit l'aversion que le peuple commença à lui
porter, et le prétexte le plus spécieux pour ses ennemis secrets
d'exécuter leur mauvais dessein. Ceux qui voulaient l'élever à la
royauté semaient dans le public que, d'après un oracle des livres
Sibyllins, les Parilies ne seraient soumis par les armées romaines que
lorsqu'elles seraient commandées par un roi; que sans- cela elles
VIE DE CESAR. '215
l/M(Çev ix TÛy /xeÇdôsjv
Ttvà îTtavdpO'jJïtv tJt'xv
xsl /*5)iov itirjxpt6w/;iév*;v
,
>f 'Pw/xaloi yji'JjfxtJOi
fj^i'/^pi vOv
^oxoOvi 9^â>Xc70at
iieol T/;y àvw/Ax^iay.
Où ft-fiv ùlXà xal nxpstyjv cttria;
TOTç j5x7xaivouj<
xal ^zpuvo/x£vo(;
T^ OÛva^tv.
ft<( ioi/.s
,
TiVÔÇ ^YiT«VTOÇ AÛ/55tV
lîTiffTtX^fiv aujOtoy*
« Nal , clnjv, jx ^lariy/iaTO; * »
ÔJ( tûv àvO/S'jjTrwv
ieXO/jUwcu'^ /al tojto
LX. 'O 0! e/5Wî T-^5 ^Z7i;r'i:^
iÇct/svâyaTO îtiI aùrov
xal OavKTvjydpov
,
TOÏÇ TTO/ioT;
TrpciirTj a tria ,
TOï^ ci ûrtjûÀoi»
np6fx'7ii £\JT:pf:tî7zû.rr,
Kafroi xal oî Trpo^îvoOvrii
txÛtttjv Tvjv rifxr,j KaiTzct
xaxésTtïi/sotv Tiva )^/ov
tU TÔV c</x«v,
iii*{ ex yjDa,uuâruv SiSuDd'uv
rà DzpOtiiv ^acvoiTd
àXejTCius P^iuat'O'.;
aux plus habiles des philosophes
cl des malhémalicieus,
mélan^'oa avec les méthodes
dtjà élablics
une cerlaine réforme propre
et rcndue-plus-exacle
,
de laquelle les Homains se servant
jus(|u'à préseul
semblent se tromper
moins que d'autres
quant à l'i néi,Ml i lé du calcul des temps.
Toutefois il fournit encore des griefs
à ceux qui eaviaient
cl qui iiorlaient-avec-peine
sa puissance.
Ainsi Gicéron l'orateur,
Comme il paraît
,
quelqu'un ayant dit la Lyre
se lever le lendemain :
« Oui , dit-il,[Uir édit : u
comme les hommesrecevant même cela
par nécessité.
LX. Mais le désir de la royaul»
produisit contre lui
la haiuo la plus évidente
et mortelle,
étant devenu il-csl-vrai
pour beaucoup
le premier grief,
mais étant pour ses ennemis-serrels
le préleMe le plus sj>éci('ux
depuis-loni,lemps.
Or ceux n)éme qui ménageaient
cet honneur à César
semèrent un certain bruit
dans le peujilc,
que d'apri'S les écrits Sibyllins
\cs forces des Parlhes paraissaient
destructibles par les Romains
216 KAILAPOI BIOÏ.
Tolx;, àXXtDç dtvc'cpixTa 3vTa • xoti xataCaivovcoç i$ 'AX^r,;* Ka(-
aapoç et; xy)V iroXiv, ixoX|/.r,aav aotov àffTraaacOa'. paaiAta, Tdû
8è 8-iquou oiaTapa/OévTOç , à/0£(70s\(; Ixeîvoç oùx £^t, ^S'yiAtl;,
àXXât Kaîiap xaXeîcOaf xai Y£vo(X£vr,(; irpo; tovto 7:avT0)v çio)-
TTTÎç , où Travu «paiôpoç oo5' Euixev);!; Tzior^Sivi. 'Ev 0£ cruYxXr'Tfo
Tiixaç Tivaç uTTcpc&UEÎç aùxw '^/rj^icaaÉvojv, etu/e (jlIv urèp tÔ)v
£u.êoXa)v xa0£^0fjt.£voç * TtpocidvTOiv oe twv uTrtxTOJv xat tôiv (jTpa-
Ty^ywv, à'ua Sa xai x/jÇ ^ouX^ç ocTrac/jÇ l7rou.£vr,<; , oO/ Cr£;a-
vaaxôcç, dXX' waTXsp îcuoTaiç Tt^l ypr,u.axi^(Ov dtTr&xpivaxo, cj-
«TxoXîjç (xaXXov, rj rpOGOÉceo); , t^i; xiaiç CEÏcOai. Kai tovt' oC
(xovov ^viaae T'^v |!louXr,v, àXXà xai xov 5r,u.ov, wç Iv tt; ^o'jÀr
XYjc; TxoXewç 7xpo7r/iXaxi^O(JL£vr,(; • xal ttexi 5£ivr,(; xaTr,o£(a{;
aTÔiXôov eùôuç olç £;Yiv {Jir, 7rapa(/.év£iv • w(7X£ xàxsïvov Ivvor'-
n'entreraient jamais dans leur pays. Un jour qu'il revenait d'Albe a
Rome , ces mêmes personnes osèrent le saluer du nom de roi. César,
qui s'aperçut du trouble que ce litre excitait parmi le peuple, fil
semblant d'en être offensé, et dit qu'il ne s'appelait pas roi , mais
César. Ce mot fut suivi d'un silence profond de la part de tous les
assistants, et César suivit son chemin d'un air triste et mécontent.
Un autre jour que le sénat lui avait décerné des honneurs extraordi-
naires , les consuls et les préleurs , suivis de tous les sénateurs , se
rendirent sur la place, où il était assis à la tribune, pour lui fairo
part du décret. Il ne daigna pas se lever à leur arrivée; et, leur
donnant audience comme à de simples particuliers, il leur dit (ju'i
fallait diminuer ses honneurs plutôt que de les augmenter. Le sénat
ne fut pas plus morliiié de celte hauteur que le peuple lui-même,
qai crut voir Rome méprisée dans la personne des sénateurs ; tous
ceux qui n'étaient pas obligés par état de rester s'e/- retournèrent la
VIE
0TpXTi\JOfJ.é'JOlÇ «TCt auTO'Jî
ovTx âAiw< àvi^txra *
xai K.X(9:(|30{ xaTa6a^.^ovT05
iÇ ^>6ir;{ tli TJ^V 7td/tv,
èrôÀ/xiQffay àartiaxvôxi
Too Ji ù-fitioM otarapxxOi'^TOi,
8|?y] o\j Y.u.'jtï:$xt ^aatXs'Ji,
oiXàù KxXaxp'
y.at ciwTT^i TiâvTwv
ytvofiivr,i npbi To'jzo,
nxp-^,/.Otv où Ttivu |»at5poi
où^è eù/tr.'y;;.
Ey o« eruyxAiQTW
Ttvàç Ti/iàç ÔTtîpyuîïi
,
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uTrèp rûv tymSdAuv*
Tûv 0£ vnxruv
xal Tcjv arpotTriyciv
,
TzpoytÔJTu-j,
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T^î ^ou)./;; à7tâoT75
é7ro/i£v>:;,
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àAAà SiSTZtp xprifixxil^bit
Ttfflv lOtcôrati,
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cîïdOai ffUTToii^ç
aâiAov :Ç npojOijsoii
Kal toOto :^v^affîv
ou /Xo'vOV TTJV ^ouii^v
,
à>/à xal ràv S-fifxov
,
Wî rr-Ç 7xdi£W{
Tt/90Ttl7>axtÇo/iiw>JÇ iv T>î ^ou)>5 •
fin nxpxuivîtv
DE CÉSAR. 217
faisant-campngne contre eux
avec un roi
,
[bits
ces forces clanl autrement invioci
et César revenant
d'Albc dans la ville,
ils osèrent saluer
lui roi.
Mais le peuple étant troublé,
celui-ci s'élarit plaint
dit ne-pas s'appeler roi
,
mais César :
et le silence de tous
ayant eu-lieu sur cela,
il passa-oulrc non du tout rayonnant
ni de-bonne-humcur.
Puis dans le sénat
les sénateurs ayant décorné à lui
certains honneurs excessifs,
il se trouva siégeant
sur les rostres :
et les consuls
et les préteurs
venant-vers lui,
et en méme-lcmps aussi
le sénat tout-entier
les suivant,
César ne s'étant pas levé,
mais comme donnant-audience
à de simples-particuliers,
répondit ses honneurs
avoir-besoin de diminution
plus que de surcroît.
Et cela chagrma
non seulement le sénat,
mais encore le peuple,
comme la cité
étant outragée dans le sénat :
et ceux à qui il était-possibld
de ne-pas rester
s'en-allcrent aussitôt
218 KAIÏAP02: iilOZ.
ffavxa, 7rapayp9iui.a (xèv oixaûs xpaiTEffOat y.ai ^o5v Ttp^ -roU
aCXouç , à^aYaYûvTa tou xpa-^ï^Xou to îtjiaTiw, a>< ^Totuoç cfr,
Tw pouXo|i.evw t),v (jtpaY^jV 7rap£/£iv SaTcpov cl rpo^astZ^ïoOai
r^ voaov • ou y^ eOêXeiv tv;v aî^Crjcriv àrptoeiv twv outwç
£ydvTO)V, ^Tav t7Taa£vot ô:aX£YojVT2i Trpo; ^'/J^o^fy aAÀi c£it>-
jxévYjv ra/u y.ai 7t£picp£po[Jt.£VTr)v êÎXiyy^*^? £7riff7:ôt(76ai xai xrra-
Xa(x6av£(jOai. To o* oùx £Î/,ev outwç, dXXâc xat Travu pouXôfxs-
vov auTov u7:£qavac7T9ivai xr, jîouXr, Xeyou^iv utto to'j twv 5i).wv,
fAttXXov S; xoXàxojv, KopvTjXiou BàXêo'j xaTa(r^£Or,vai tpr^aavToç'
«Où (JL£(xvr^(r/) Kaio-ap wv, o-jo' à;iioGr£iî; wç xpsiTrova Ocpa-
7r£U£ciOai cEaoTOv j»
LXI. 'ETTiYivETat TOUTOiç Toîç rpoaxpoucaaciv o tcÛv sry.-
apytav 7rpo7r/;Xaxicu.O(;. 'Hv (jlÈv Y^p "/lTtov Aou-EpxaXtwv âop-rr \
lëte baissée et dans un morne silence. César s'en aperçut , et renirj
sur-le-champ dans sa maison; là, se découvrant la gorge, il cHait ù
ses amis qu'il était prêt à la présenter au premier qui voudrait le
frapper. Enfin il s'excusa sm* sa maladie ordinaire, qui, disait-il,
ôte à ceux qui en sont attaqués l'usage de leurs sens,quand fls per-
lent debout devant une assemblée nombreuse; saisis d'abord d'un
tremblement général , ils éprouvent des éblouissements et des ver-
tiges qui les privent de toute connaissance. Mais cette excusa éfiit
fausse, car il avait voulu se lever devant le sénat; et il en fut em-
pêché par un de ses amis, ou plutôt par un de ses Qalteurs , Gûrné--
lias Balbus,qui lui dit : o Oubliez-vous que vous êtes César ? el voo-
• lez-vous rejeter les honneurs qui sont dus à votre dignité? «
LXI. Après avoir ainsi mécontenté tous les ordres de la ville , il
fit encore aux tribuns du peuple un outrage sanglant. On célébrai»
VIE ui: ci.s.vR. 219
fjLtrài îttv^i xarvjyîcaî *
dj7TC /al £/.iîV9V
ivvOïjTavTa
,
nxpax/2^>x /xiv
T/5X7T£aOxt o'aXOI
xai ^oâv Tt^ôç Toùç yi'iouç,
àrrayayôvTa rd î/A«tT(Ov
TjO T/3axyj).ov,
Ttvpiyii'j Tr;v j<fuyr,-j
Tù ^ou/o,uivM *
v7T£poj ûi 7r/5«j>aa(Ç«aOai
TI^V VOTOV•
oùx cOi><tv xrptfUÎVf
îtaisywvTat Ttpo; o//ov
,
xai !zspifîf>ouhr,v
iiznizxadxi eiit'y/ouj
x«l /.aTa/x/xSiviîOzt.
Ta ûj OJ/ î'x-'*'oÛtwj,
àiià xal iîyouTtv
auTov |3ou)ou£vov Trâvu
Ùir«Çxv«ffTrivai T/; jSo'ji/j
Ùtt© tou twv ^tiwv
,
/iS/iov 5c xoii/.wv
,
wv K.aÎTap,
tç xpiirzovx ; »
LX.1. O iTp(mr,XoaiiaftCi
XCài cr,u.ip/(tiv
ill(y(v£Tai
Hv ;*èv yà^ i^ £03t/;
avec un luornc abattement \
au point celui-ci aussi
/'ayant remarqué
6ur-lo-cliani|> d'une |>«rt
être rcluurné ù la maison
cl crier à ses amis,
eii rabattant son manteau
Je Jestius Sun cuu,
qu'il était priît
à piéscnler la ^orge
à celui vnulanl /rn/iper
luais ensuite prétexter
sa malailie :
car il disait la sensibilité
de ceux étant ainsi
ne-pas vouloir rester-en-rcpos
,
lorsfjui' se lenanl-dcboul
ils parlent à la nmltitudc,
mais elle agitée rapidement
et eniporlée-ilans-luus-les-sens
exciter des vertiges
et élre saisie.
Or cela n'était pas ainsi,
mais n]éme on dit
lui voulant tout-à fait
se lever devant le sénal
avoir été retenu
par quelqu'un de ses amis,
mais plulùt de ses llallcurs,
Cornélius Ualbus (pii dit :
« No te s<tuviendras-tu-pas
étant César,
et-ne jugeras-lu-pas-conv<Miable
toi-même élre honoré
comme supérieur? »
LXI. L'outrage
fait aux tribuns
vicnl-aprt'S
CCS oili-nsi's.
Car c'était la f«Mc
220 KAISAPOS BI02.
irepi ^ç TToXXol Ypdt'^ooTiv w; TroiuÉveav xo T:aXaiôv iXr^f x'xi tc
xai Trpoav^XEi toîç 'Apxaoïxoïç Auxotioiç. Téuv o' toYtvwv v£a-
viffxwv xal dpyovTOJv iroXXol ôiaOeouaiv àvi t);v ttoXiv yvjxvot
(jxuTEai Xaaioiç Toùç Ijjlttoûwv IttI 7rai5i5 xai Y£^>wti Traiovrt;.
TauTa Kaîffap êOeScto, xaOv^ixevo; Itz\ twv lu-ÇoXoiv £7:1 oiçp«Mj
ypuffou, Opiatxêixw xoctAw x£Xoau.y,a£voç. 'Av-rojvioi; 0£ twv Oe^-
TOJV TOV ÎSpOV ôpOaOV EIÇ VjV XOtl vip 07:aT£U£V. û; OJV cIç "T/iV
ayopàcv £V£êaX£, xat to ttX^Ooç aùxco 2i£<7Tr,,Ç£pwv oiac-/;jxa
(TTECpavw Sot'^vyjÇ 7r£pi7r£7rX£Y,u-£vov JipEÇE xw Kaicapi. Kai ytvE-
Tai xpOTOç où Xaarpoç, àXX' ^Xiyoç Ix 7rapa(7X£u9i<;. 'ArojaauEvo'j
oè Tou KaiGapoç, étTraç ô orjaoç àv£xpoTY,(7£v • a-jOiç 5s 7:po<T:j»£-
povTOç, ôXiyoi, xat u.^ o£;au.£vo'j , raXiv 57:avT£;. OCxoi 5e
T^ç TTcipaç EçsXEyy ou.£vr,<; , KaTcap {jiv àvidTaxai, xbv c^i'^oi-
vov EÎç TO Ka7riT(oXiov àxEVEyOrjvai XEXeuTaç. 'HoOr.ffav os àv-
la fête des Lupercales, qui , selon plusieurs écrivains, fut ancienne-
ment une fête de bergers , et a beaucoup de rapport avec les fêles
lyciennes en Arcadie. Ce jour-là les jeunes gens des premières mai-
sons de Rome et la plupart des magistrats courent nus par la ville,
armés de bandes de cuir qui ont tout leur poil, et dont ils frappent,
en s'amusant, toutes les personnes qu'ils rencontrent. César assistait
à cette fête , assis dans la tribune sur un siège d'or et vêtu d'une
toge de triomphateur. Antoine , en sa qualité de consul , était un de
ceux qui figuraient dans cette course sacrée. Quand il arriva sur la
place publique , et que la foule se fut ouverte pour lui donner pas-
sage , il s'approcha de César et lui présenta un diadème enlacé d'une
branche de laurier. Cette tentative n'excita qu'un battement de mains
faible et sourd,qui avait l'air de venir de gens apostés ; César re-
poussa la main d'Antoine, et à l'instant tout le peuple applaudit.
Antoine lui présenta une seconde fois le diadème , et très-peu de
personnes battirent des mains ; César le repoussa encore , et la place
retentit d'applaudissements universels. Convaincu par cette double
épreuve des dispositions du peuple , il se lève et ordonne qu'on
porte ce diadème au Gapitole. Quelques jours après, on vit ses sta-
VIE DE CESAR. 221
TÛy Aou7T;|5xa)cuv
,
ntpl T^î TioX/ol 7pâyou<Tiv
<w{ tirj rb itxXxtbv "noi/xévuv,
xv.( Tt xal
ir^OTYJxci
ToXç A.\jxa{oii ÂpxaSixoTi.
UoXXol Sk Tûv vsx'jIvxwj e-J'/îvoiv
xal àpxô-JTbiv
SixQio\)(n y\)fjLVol àvi t^^v :rd)iv
nxlovrei toùj t/xTTOOwv
inl TzxiSiû. xal yiiciJTt
ffxÛT«ff{ Aaff/oc^.
KaTffap èOeâTO raura,
xafl>5/*fvo» «tI tûjv è^aSôiwv
«Tri Sifpou xP^^°^ »
xsxoafJiyifjiivoi xoï/zw OpixfA&iAÙ,
Xvrdjvioi Si r,-j sT?
Tûv dedvTwy tôv Spà/Mov ïtpo-j'
xal yà^ ûrrâTSUîv.
ûç OJv iviêaisv tii 7r,v ùyopk'J
,
xal To nX7,0oç
Stirer] cxvTiô
,
fipuv StxSrj/xx
TrepiTTCTricy^uivOv vrsfx'ju 5â^v>;ç
ôîpi\€ rû Kxiaxpi.
Kal xpoTOi yc'viTat
où Aa^iATrpoî,
àAià oit'yoî Ix nxpx9xe\jr,i.
TOÛ ^£ ILxisxpOi XTZU7XfJ.éJ0\> ,
ôcTias è Sr,fj.Oi xytxp6rr,7e '
npo9fipovroi oi xZdii,
OÀr/oi,
xal fii] Si^xfihoyJ,
itxXiv xnx-jTti.
OÛtw ôîttîç Ttf tpaçiÇeisy^^ouiv/;^,
Hxlaxp fiiv àviaTXTxt,
xfiî'jaaç TOv rrifxvo/
i-nt-jixOr/^xi tii TO KaTTtToiAtov.
Av^piâvTCf 5è aùroy
w|p9y;va>/ àva^c^f/Aivo*
des Liipercalcs
,
sur Ia(iucllc plusieurs écrivent
que c'était l'ancicnne/i^re des bergers
et en quelque chose aussi
elle se rapporte
aux fêtes du-Lycée d'-Arcadie.
Or plusieurs des jeuncs-{;ens nobl.M
el des magistrats
courent nus à travers la ville
frappant ceux étmit devant eux
par plaisanterie el pour rire
avec des lanières garnies-de-poils.
César regardait ces choses,
assis aux rostres
sur un siège d'-or,
paré de l'ornement triomphal.
Or Antoine était un [crée :
de ceux qui couraient la course sa-
el en eQel il était-consul.
Donccomme il déboucha sur la place,
et comme la multitude
so sépara devant lui,
portant un diadème
enlacé d'une couronne de laurier
il le tendit à César.
Et un applaudissement a-Ueu
non éclaiani,
mais faible par cabale.
Mais César /'ayant repoussé
,
tout le peuple applaudit :
etj4/ifoj/ie/eprésenlantde nouveau,
quelques-uns applaudirent
,
et César ne /'ayant pas-reçu
,
de nouveau tous applaudirent.
El ainsi la tentativeétanl condamnée,
d'une part César se lève,
ayant ordonné la couronne
être portée au Capitole.
D'autre part des statue» de lui
furent vue» enlacée»
222 KAIXAPOX BIOÎ.
îpiavTEç aoTOu oiao/'actTiv àvao£^£|A£vot PaaiAixorç* xai run
5ir)(ji.apyo)v Cuo, <I>).otouto<; xai MapuÀ).oç, iîKXOôvTt; «néoTTa-ra»,
xal Toùç a.^TTacatuvoyç ^TiAea tov KaiGotpa 7:p(.>Tou; t;r>~
povTEç, àTrTJyov eîç to 5c<7|x(i)rr'piov. '0 Ce. or^uoç eitteto xporwv,
xal BpouTou; à7r£xaX£i xouç avSpaç, 5ti BpoÛToç ^v 6 xaTaxu-
ffaç T'^jV Twv ^aaiXEOiv SiaooyV x*^ "^^ xpaxoç £».!; ^ou)vr,v xat
o9)|xov £X {jiovapyiaç xaTaaT/^craç. 'Etci touTw Kaîcap Traoo^uv-
OeIç, xr;v [xiv ap'/r,v àcpsîXsTO twv repi tov Mapu/.Aov sv Oc tw
xarr^Yopsiv auxtov aaa xa\ xov Jyjaov l^uCpiJ^oiv, 770/.) 'ixi: Bs'/j-
TOuç T£ xa\ Kuuaiouç* aTTExaXEi [touç avopaç].
LXII. OuTW û-^j xpfiTTOvTai icpoç Mapxov Bpoîrrov et 7roÀ)jot,
YEVôç fx£v IxeîOev Eivai Goxouvxa rpo; 7rax£poiv, xai to "ïrpcK
ar,xpo<; S' aTto SEp^tXtwv, oixiaç Ixspotç £7riï»avoûç, vaaÇpov 2e
xat «oeXoiSouv Koctwvoç. Touxov [aev iq laurovî opar.Tai rpoç
xaxaAucïiv x^ç {Aovap/La; t^uÔâuvov a'i rapà Kaicjapoc xioal xai
/otpixeç. Où ycLp fxovo"» icwô"») TTEpt ^apcaXov àizo x9jç Floa-
tucs couronnées d'un bandeau royal : deux tribuns du peuple , Fla-
vius cl Marullus , allcrenl sur les lieux, et arracliereuL ces dia-
dèmes. Ayant renconire ceux qui les premiers avaient salué César
roi , ils les firent arrêter et conduire en prison. Le peuple suivait cet
magistrats en ballant des mains, et les appelait desBrulus, parce
que anciennemenl Drutus avait mis lin à l'autorité monarchique, et
transféré le pouvoir souverain des rois au sénat et au peuple. César,
transporté de colore, priva les tribuns de leur charge, et, en se
plaignant d'eux publiquement, il ne craignit pas d'insulter le peuple
lui-même, en les appelant, à plusieurs reprises, des Brutes cl des
Cuméens.
LXII. Cet événement attira sur Brutus les regards de la multitude;
il passait pour être , du côté paternel , un descendant de l'ancien
Brutus , et,par sa more , il était de la famille Servilia , autre maison
non moins illustre : il était d'ailleurs neveu et gendre de Caton , et
devait naturellement désirer la ruine de la monarchie ; mais les hon-
neurs et les bienfaits qu'il avait reçus de César émoussaient ce désir,
et l'empêchaient de se porter à la détruire. Non content de lui avoir
donné la vie après la bataille de Pharsale et la fuite de Pomnée ,et
vu: DK CKSAR. 223
I
y xi S\JO Tfijv Qr,fixpj^'j)v
,
^Xxo'JÏOi xal MipvXXoç,
lniÀd6jr$i ÙTiiTKxvx'j
,
xxl èÇ«u^dvTf{
ro'J^ T/9WT0UÇ ài.Ti:xvxfiijo\ii
rbv Kxi^ypx |5ajt)ia,
'O Ji 5>î/«ot
îTttîto yporCJv ,
x-x\ ct.nfn.iXti tO'Jç '*vJoxçB^ovrovç
ivt Bpoî/TOi
ry h xaTxiûffaç
xal xxTaoTïJffaç rè xpàTO?
ix/iov«/5x^3tî«î>t^oulî^vxalo^/xov.
YixXixp nypoX^-iOiii £:rl tovtw ,
Tfiv itepl Tàv Mâpuiiov*
£v 5i T'Ii /.xrr,-jopil-J c'.vT'Jûv
5_aa xal èyuopiÇwv
àir»X'i).£t iTo).Xâxtç [toÙç âv5ax^]
B/50JTO'J5 Tî xal Ku^atou^.
LXII. OjTW 5iC Ot TTOi/O'
ToéTTOvrat irpbi Mioxov D^o'jto ',
JoxoûvTa /xsv civat npbi nxTÎyjrj
yévoç ix«ï9tv,
xal TÔ nphi ftrjrpbç 5è
xTib lepèiXiwj ,
i-ripyi ol/.lxi inifx-jo'ji,
yxfi&pb'J Si xal àJîi^t^oOv
KâruvOf.
Vl yutèv Tt/«al xal )^y.ptTs;
[al] nxpx Raioxfoç
i^jUSiuvov TOÛTOy
hpfiY.ixi ÎÇ éauToO
it^èç xarstiurtv rrfç fxojxp-^ixi.
Où yào juo'vov è»rôd/7
tc<b} «frâp^aiov
(le ili.nlèmes royaux :
<'t doux (les liibims,
Flavius el Marullus,
ciani survenus les arrachcreni»
et ayynt trouve
les premiers qui avaient salué
(>6sar roi
,
les einnicncrcnt en prison.
Mais le peuple
les suivait c;j applaudissant,
et appelait ces hommes Drutus,
parce que Brutus
était celui atjanl brisé
la suceessi^in des rois
et ayant fait-passcr le pouvoir
de la monarchie au sénat et au pru-
César irrité pour cela, [
plo.
d'une part enleva la charge
à Marullus et à sou collègue :
d'aulro part dans le accuser eux
cn-mème-temps aussi insultant
le peuple,
il appelait souvent [ces hommes]
ot Brutes et Cuniécns.
LXll. Ainsi donc la plupart
se tournent vers Marcus Hi utus
,
qui paraissait être par se« pères
de la famille de ce-côté-là [les Brutiis)
el par sa mère
(le la famille des Servilius,
autre maison illustre,
et de plus gendre et neveu
de Caton.
A-la-vcritéles honneurs et les faveurs
reçus de César
émoussaient celui-ci
l'em/j^c/ia/i/ dcs'elanccrde lui-m<inv»
vers la destruction delà monarchie.
Car non seulement il avait été »auv«'
à Pharsale
224 KAliAPOi BIOI.
irr^tou ^^i^frS) "^^^^ 7roX)>ou<; xôJv iTrir/jOtîojv {ao>7ev £;atTr,i7d(-
jjLevo;, àXXi xa\ tti^ttiv tl/t ixeyotXyjv Trap* aùrÔi. Ka'i <r:&aTr,-
Y^av ix£v £V Tolç TOT£ TTjV i7ric}>av£aTaTr,v e/vOtCev, uTraTtutiv ô'
£|jL£XXev £i(; TETapTov £TOç, EpicravTo; Kaaciou Trpori^r/jEic;. At-
YExai Y^p ô Kaïcap £t7r£Îv, wç 5ixaiOT£pa jxèv XeYOi Ka^cioç,
aCiToç [XEVToi BpouTov oùx àv TuapO.Ooi. Kai ttote xot'i v.aCaX-
XovTtov Tivcov Tov àvooa, 7rpaTT0(X£vr,<; t^ot) xy;? cuvojaosia;, o'j
TrpOGTEGyEV, àXXà TOU GtOfJLaTOÇ T^ /.Eip'l OlY^V E^pTj TTpÔç TOÙç OIX-
oaXXovTaç* «'Ava(i.£V£i touto to cojaa BpouTOç», wç a;iov u£v
^vTa TÎjç àpx_v;<; Si' àpsTTjv, Sii Si ttjv oL^y/^y oux àv à/apisTov
xal 7rovr,pov Yevo(X£vov. Oi oà tyjç (X£Ta6oXr,<; l^piÉoevoi xa'i Trpôç
[AOVOV £X£ÏVOV tJ TTpWTOV àTToO.ETTOVTEÇ , aUTO) }JL£V OÙX ItoX|XOJV
SiaX£Y£aOaf vuxxtop oi xaTETriixTrXacav Yp2t[jL{jLaTt«v to ,^^;jt.a
xat TOV Sicppov, £cp* oO GTpar/îywv l/pr^aocTi^EV wv r^v zh, 7roA/.ot
d'avoir, à sa prière , sauvé plusieurs de ses amis , César lui avait en-
core témoigné la plus grande conGance , en lui conférant celle année
même la préture la plus honorable, et le désignant consul pour quatre
ans après; il lui donnait la préférence sur Cassius, son compétiteur,
quoiqu'il avouât que Cassius apportait de meilleurs titres; mais il ne
pouvait le faire passer avant Brutus : aussi , lorsqu'on lui dénonça ce
dernier comme engagé dans la conjuration qui se tramait déjà , il
n'ajouta pas foi à cette accusation ; et , se prenant la peau du corps
avec la main : « Brutus , dit-il , attend la fin de ce corps. » Il faisait
entendre par là que la vertu de Brutus le rendait digne de régner;
mais que pour régner il ne deviendrait pas ingrat et criminel. Ce-
pendant ceux qxii désiraient un changement et qui avaient les yeux
fixés sur Brutus seul , ou du moins sur lui plus que sur tout autre
,
n'osaient pas, à la vérité , lui en parler ouvertement; mais la nuit ils
couvraient le tribunal et le siège où il rendait la justice comme pré-
teur de billets conçus la plupart en ces termes : « Tu dors . Bru-
VIE Dli CHSAU. 525
«no T>îî fuy^î Uo/M-nfitov
,
9\jSt (9U7C
TtoXWui Tûv iniTrjoiiuv
4ÇatT/j»st/*«vo{
,
JUCydtXïJV 7T(»T»V.
Kal «)ia6« fikv arpaTjjyfav
I
après la fuile tic Pompée,
et nun seulement il avait 8au\é
plusieurs de ses amis
/'ayant demandé à César,
mais encore il avait auprès de lui
un grand crédit.
Et d'une part il reçut une [tréture
T1ÎV CTTiyavîTTâTïjv h rctli TOTî, la plus honorable parmi ceux (/"alors,
éa«»e 5e û:raTîûetv d'autre part il devait étre-consul
tli TirapTov £toî , pour la quatrième année
,
7rpOTc/x>îOi(î Raffff/ou avanl été préféré à Cassius
ip^javTo;. qui rivalisait avec lui.
'O yùp KaTcap >iy£Tat eîrrîîv , Cq^ César est dit avoir dit
,
wç Kâ97(0{ /iàv que Cassius il-est-vrai
Uyoi ûtxxtoTC/sa, disait des choses plus justes,
u-jTÔi /xcvTOt q„g lui pourtant
ojx iv :Tapi>Oot B/soOrov.jjc passorait-pas-devant Brulus.
Kx^ TTOTC xat' Tivuv Et un-jour même quelques-uns
SixèadXovroiv tôv ixvcpx, accusant cet homme
,
rr,<; iTjvu/jLoiioii YiS^ npxTTOuîjrii, |a conjuration déjà se faisant
,
o'j TzpQvhxs'* » ài>à Or/rh-j\\ n'y lU-pas-attenlion, mais toudiant
ToO ffoi/xaroî Ti^ Xï'," son corps avec la main
ifv) itpbç Toùç ôta6âi)ovTx^ •
il (Jii à ceux qui accusaient Brunis :
« IJrulus attend
ce corps-ci »,
comme pensant celui-ci étant digne
du pouvoir par sa vertu,
mais ne devant pas-devenir
ingrat et mauvais
en vue du pouvoir.
Mais ceux qui désiraientla révoliitifi
cl qui regardaient
vers celui-là seul ou le premier,
n'osaient pas sans doute
s'en entretenir avec lui :
mais de nuit
ils remplissaient d'écrits
le tribunal et le siège,
sur lequel ètant-préteur
il dunaait-audience :
15
« Bpoûroi àv3f/x£Vîi
toOto tô ffcJ/*a, »
w? ovTa fiiv âÇiov
rr,i àpX'i'A ûtà àptTYiv ,
OJX âv Sk y<vd/x£vov
à^âpcffrov xal novripbv
dii Ti^v à-px^"*-
01 ôè èçie'iievoi tïi; (letaêoXr,;
xal àîToê/éTrovTeî
ff^àv èxîïvov fiôvov r, TT^ûirov
,
•ùx irôXiio)-^ fjLtv
iixXiytvQxt auTÛ*
vÛXTW/9 5 k
xaTCTrt'uTTXaffxv ypa^/xàrwv
Ta ^»;/*« xal ràv 5/^po»
,
twl oj arpxxyiyû'i
ViK DK Cis\R.
226 KAIZAPOS bioz.
TotauTa • n KaOtuoEiç , w BpotJre • » xa(* « Oùx eT B^ouro^.» T©wv ô KctTCioi; a'cCojxevo; Siaxivo'jjXEvov y,<7Uy(^r; to ^iXotiuov
aÔTotî, (xaXXov Y^ 7rpoT£pov IvéxeiTo xai 7rapo>;uv£v, aùrô^ îdi« r»
xa\ (/.(aouç £/o)v Trpoç tov Koticrapct Si' aÎTiaç, $; £v toîç ttcoi
BpouTou Y£Yp5[JLU.^vot(; SeSYjXwxafxev *. Ei/c jxivTOi xai ci' (nryj/wtç
ô Kaîcrap auTov, w;t£ xai Ttpàç touç <j*0>ou(; eitteIv 7:ot£ • a T(
(paiv£Tai PouXo{jL£vo; Gixîv Kacaio;; l|xo\ (xÈv yip ou Xtav àpecxci,
Xiav w/^poç wv. » OocXiv û£ XÉyETai, rept 'Avtojviou xa\ AoXo^£X)wa
StaêoXrjÇ Tcpo; auTOV, wç v£Ci>":£p(Coi£v, IXOou<jt,ç , Où -jntvo,
çavai, TouTOuç Ot'Soixa touç Tra^cîç xa\ xojxv^Taç, jxîXXov Se tou;
wypoùç xa\ XetttoÙç IxeCvou.;* Kaaciov X^ytov xai Bpourov.
LXIII. 'A.Xa* £0iX£V où/^ ouTw; à-po70oxy,TOv w; àcpuXaxTov
Elvai TO 7r£7rpo){jL£vov • IttcI xa\ (7r;a£Îa Oauttacri xat ^aojxarrtx
cpavrîvai XsYOucrt. ^ÉXa [xàv ouv o'jpdtvia xai tuttouç vjXTwp toX-
tus >» , ou : M Tu n'es pas Brulus. • Cassius,qui s'aperçut que ces
reproches réveillaient insensiblement en Brulus un vif désir de gloire,
le pressa lui-même beaucoup plus qu'il n'avait fait encore; car il
avait contre César des motifs particuliers de haine, que nous avons
fait connaître dans la Vie de Brutns. Aussi César, qui avait des soup-
çons sur son compte , dit-il un jour à ses amis : « Que croyez-vous
« que projette Cassius? Pour moi , il ne me plaît guère, car je Ii
t trouve bien pdle. » Une autre fois on accusait auprès de lui Antoine
et Dolabella de tramer quelques nouveautés. « Ce ne sont pas , dit-il
,
« ces gens gras et bien peignés que je redoute; je crains plutôt ccj
« hommes pdlcs et maigres. » Il désignait Brutus et Cassius.
LXUI. Mais il est bien plus facile de prévoir sa destinée que de
l'éviter ; celle de César fut , dit-on , annoncée par les présages et les
prodiges les plus étonnants. A la vérité , dans un événement de celte
VIE DE CES\R. 257
£y TOC itnï).i. T/V TOiaOTx*
lyjùf^ xxl aÙTà{ î^^a
tI filvo'jç TT^cioç rèv f^'Ai j-py.
Iv TOTs ysyax/x/iivotj
iripî B^olrou.
irrî xxt izoTt iÎTcstv
« Tf KX77C9Ç
•ù fiiv yùp àpiv/st ijxol ).(xy,
iv it'av ù/pôi. »
Ili^tv J« Aiyerat
,
ic£pl AyruvtO'j xal AoÀoC4XÀ.a,
i{ v£WTepiÇot«v,
« Oj ciSoix'x Trâvu, ^xvxt,
XX l xoa»iTaç ,
Ià5d)9'j et Ltetvouf
TOÙÇ dypo'ji xxl iiTTTOJj* »
Xiywj Kxïïtov xxl D^oOrov.
LXIII. 'AiU Ta
ittTtpuij.ijO'j
focxcv oùx jlvat «."nefiioo/rro-j
OWTca( û( s^uXxxrov •
kmï Xl/O'jat
xxl ffTJ^UlîX OxU/lXffTà
M,x\ fàvfixrx ^xy^vxt.
Oùx aÇiOv fiiv tjv fiir,fiO'iVJ9Xi
-.n\ rrltxoÛTO) Ttâôft
desquels <lrrt7j la plupart éUiienl tels:
• Tu Jiirs, 6 lliulus : a
Cl : « Tu n'es pas Drutus. »
Par lesquels Cassius ayant remarque'
l'ambilion de celui-ci
excitée dnuccmenl,
insista et r;iijîrit
plus que auparavant,
ayant aus>i lui-même en-particulier
une part d»' haine contre César
pourdrs motifs, que nous avons indi-
dans le livre écrit [qués
sur Brutus.
Cependant César
avait aussi celui-ci en suspicion.
au puint même un-jour avoir dit
à ses amis :
• Quellfi chose Cassius
parall-il à vous voulant?
car il ne plaît pas certes à moi trop
étant trop pilo. »
Va une-autre-fv»is il est dit,
une accusation étant venue à lui
sur Antoine et Dolabella
,
que ils médiiaient-un-changement,
« Je ne crains pas du tout , avoir dit,
ceux-ci les gras
cl bien-peignés,
mais plutôt ceux-là
les pdlcs et minces :
désignant Cassius et Brutus
LXIII. Maislac/ioje
arrélée-par-Ie-destin
semble n'élre-pas in.itlendue
ainsi comme elle est inévitable :
puisque on dit
et drs signes prodigieux
et des apparitions s'être montré».
Il n'est pas digne certes de rappeler
à propos d'un si grand malheur
228 KAiiAPOi bioî.
Xaj^^ou oia'^£po(X£vouç, xa\ xaTaipovTaç eî; ayopiv Ipy^acroç ipvi-
Oaç , oOx a;iov ^tt'i TraOsi tt,/.ixouto) (xvT,(xoveûaai. ^TpâCury* ^*
cpiXoffOcpcç IdTopEÏ 7ro)vXoù(; [x£v àvOpoWou; oiaTcupouç iri^epo-
ucvouç cpav^vai, arpotTioiTou 5' àvèpôç otx£Tr,v ix t9)ç /Eipbç
ix^aXeîv TToXX-^jV «pX^oya, xat Soxeîv xai'eTOai toi; 6pw7iv w; o'
ÈTrauffaro,
(jt,r,§iv c/£iv xaxov xov avOpo)7rov. Autw C£ KotiTorpt
OuovTi T/jV xapoiav à'^avv) y^vEcOai toI; îspeiou, xal Setvbv vofxi-
cOrjvai To T£pa<;* où y*? *v 9^><7ei Y£ ffucTY^^^i ^wov àxotpoiov.
E(7Ti ôs xal TauTa ttoXXwv àxoudai oi£;io'vt(«)v, wç tiç airôi
(xavTiç :^(U£pa (xap-riou jxr,voç , r,v Etûoùç ' 'PojixaToi xaXoûai
,
7rpo£t7TOi u-Eyav (puXaxTEcOai xivouvov IXOoucTjÇ ce ty;*; r,u.épaç,
TTpoïcov ô KaÎGap £1; tv^v ffuY^^'^i'O''» àaTracaaEvoç rpocraiçeie
TW (JLCicVTSl Ça(JL£VOÇ* « Aî (JL£V Sv) [XOCpTiai £1001 TTapElClV * « 6 0*
^^<y^y)(r^ Trpbç auTOv eitcoi* «Na\ Trapsiaiv, àXX* oij rotpsAr.XuOa^i.»
importance , les feux célestes , les bruits nocturnes qu'on entendit en
plusieurs endroits, les oiseaux solitaires qui vinrent, en plein jour,
se poser sur la place de Rome , ne sont pas des signes assez frappants
pour être remarqués. Mais , au rapport de Strabon le philosophe , on
vit en l'air des hommes de feu marcher les uns contre les autres ; le
valet d'un soldat fît jaillir de sa main une llammc très-vive; on crut
que sa main en serait brûlée; mais quand la flamme eut cessé, il se
trouva que l'homme n'avait aucun mal. Dans un sacrifice que César
oflrait , on ne trouva point de cœur à la victime; et c'était le prodig<'
le plus effrayant , car il est contre la nature que ce viscère manque
à un animal. Plusieurs personnes racontent encore aujourd'hui qu'un
devin avertit César qu'il était menacé d'un très-grand danger le jour
des ides de mars; et que ce jour-là César, en allant au sénat , ren-
contra le devm , le salua , et lui dit , en se moquant de sa prédic-
tion ; « Eh bien ! voilà les ides de mars venues. — Oui , lui répondit
« tranquillement le devin , elles sont venues , mais elles ne sont pae
VIE DE CESAR. 229
9iXa. Oupi-HX
Xac TÛTTOUî OfX'^ipOflhOMi
xal Spvtdaç IpT^/iOUi
xarci.lpovT'Xi et; ù.-fOpi^.
troAAoùf /Aiv àvQpdinoMi Sitt.n'jpo\)i
Inifepopiéyovi
,
olxirriv Si
àvSpbi orpaTtcÔTOU
ixiaXtlv èx n^ç X"/'^»
xaJ ôox«Ty xa^taôai
TOtç bpôJniv*
ûç o( CTraûffaro »
Tôv (xvOp(tinov é^civ fj-rjoiv /.'x/.à-J.
Kalactpi ôc aùrôî Oûovri
Ti^v xapSlxv ToO lepetou
yeviffôat à^av»|
,
xal Ta T^pst; vo/itff6>îvat Sitvo-^'
ÇûOv yà^ àxâpStov
ou ye TUTT^vat âv ^ûjet.
b9Ti oe xa( axoujsci
^leÇtdvTwv Taûra
,
Ôk Ti; /jtstvTt; Tipotinot aùr'ij
^uÀaTTCvdat [jilyx'j x^v^uvov,
rifiépx fxr,yrii /jiapTlo\J,
^v Pco/jiaîot xa>loOfftv etoo jç"
tSJç jè Yifxipxi iXOoÛVTiÇ,
ô Kalffa^TT/JoVcijv fiçTT^v ffûy/z/iTOV,
TC^077ia(Ç£(i TÛ fjLdivrei
àaitxai/jitvoi fâfjLtvOi'
« Al iih S-^ eiSoi fxûp-Tiyi
irâpeiffiv • »
b Sk c'Troi Ttpàç auTO»
Nxi niptiaiv ,
les météores célestes
et les bruits se transmettant
tle-nuil cn-j)liisieurs-ondroits
,
et les oiseaux solitaires
s'jibaitant sur la placo-publique.
Mais le philosophe Slrahon raconte
d'une part plusieurs hommes de-feu
avoir paru
se portant les uns contre les autres,
d'autre part le valet
d'un homme soldat
avoir lancé de sa main
une grande flamme,
et paraître se consumer
à ceux qui le voyaient :
mais des que la flamme eut cessé
,
l'homme n'avoir aucun mal.
Puis à César lui-même sacriliant
le cœur de la victime
avoir été invisible,
et le signe avoir été jugé terrible :
car un animal sans-cœur
ne-pas devoir exister naturellement.
Il est-possible encore d'entendre
beaucoup de gens
rapportant ces choses,
(jueunccrtaindevin avait préditàlui
de se garder d'un grand danger,
le jour du mois de mars,
que les Romains appellent ides :
et que le jour venu
,
César allant au sénat,
avait plaisanté le devin
/'ayant salué en disant :
1 Certes les ides de-mars
sont venues. »
et que celui-ci avait dit à lui
tranquillement :
« Oui, elles sont venues,
mais elles ne sont point passé'^s.
230 KAIÏAPOZ BIOÏ.
jiiv tTriaToXi; uttùyPt'Wv, (iarep clwOei, xaTay.£i|X£voç • ijArt-
ff(^VTo; ôi 'k6yr)Uj ttoîoç àpa twv Oavatwv dtpnjToç, é(-:rotyT«ç cp6^
(Taç £;£(pwvr,a£v o'O aTrpoffCOXYjTOç. » Meri Toûta xotji^>|X£voç,
wcnrep elojOei, Trapi t^ Y^vaix\, Tracwv fijxa xûiv Oupôîv toj
5(»)|jLaTiou xa\ twv Oupiowv ivaTrexavvujAevcov, oiaTapayOei; ^(xa
Tw XTUTTW xa\ Tw cpwTi xaxaXa[JiTCOUffTj; Tr,ç cr£).r'vr,ç , "îicOtTo
Tifiv KaXuoupviav ^aÔEoic jxsv xaOeuoouaav, à'7a:pEÎç û£ cpwva; /.ai
ffTEvaYfxoùç avapOpouç £X twv uttvwv àva7r£ijt.7:ouaav Iooxei 5*
dfpa xXafsiv èxeïvov etti Taït; ày^^^^^'i £/ou<7a /.aTcCî»aYH^'^^-
Ol 8' ou -paai T7) Y^vaixi TaunriV ^cVEGÛai Tr;v o-j/iv • àXX* tqv yoip
Ti TYJ Kaidapoç otxi'a irpoaxEitxEvov, oîov £:ri xocay xa\ c£ixvo-
T7)Tl, T^Ç PooXîjç ']/r,:plçaU.£VT,Ç, axpWTT^plOV *, U)Ç At€lO; l5T0p£l •
TOUT* élvap "îj KaXTCoupvia OfiaffatA^VT) xaTa^^TiYvujXEvov, ïooli
« passées. » La veille de ces ides il soupait chez Lépide, où, suivant
sa coutume, il signa quelques lettres à table. Pendant qu'il faisait ces
«ignatures , les convives proposèrent cette question : Quelle mort
était la meilleure. César, prévenant leurs réponses , dit tout haut :
« C'est la moins attendue. » Après souper, il rentra chez lai ; et
,
pendant qu'il était couché avec sa femme , comme à son ordinaire,
les portes et les fenêtres s'ouvrirent tout à coup d'elles-mêmes : ré-
veillé en sursaut et troublé par le bruit et par la clarté de la lune qui
donnait dans sa chambre , il entendit sa femme Calpurnie , qui dor-
mait d'un sommeil profund,pousser des gémissements confus et pro-
noncer des mots inarticulés qu'il ne put distinguer; mais elle setnWait
le pleurer en le tenant égorgé dans ses bras. Selon quelques auteurs,
Calpurnie eut pendant son sommeil une autre vision que celle-là; ils
disent, d'après Tite-Live, que le sénat, par un décret, avait fait
placer au faîte de la maison de César ime espèce de pinacle qui en
était comme un ornement et une distinction;que Calpurnie avait
songé que ce pinacle était rompu , et que c'était là le sujet de se»
VIE DE CJ£S\R. 231
Mctc/.ov AîTriûou
OJtTTVt'ÇovTOÎ «ÙtÔV ,
ivntp el'lOei ,
ÏTOTOî ''/3X ÛpivrOi TÛV OXVXTWV
« '0 ànpofioxr.roi. »
Merà raOra xo(/icô//cvO{
,
SiUTitp ei'iOn
,
itapx t7, yyvxtxl ,
travûy twv 0-jpôiv xjjlu
xacl T4Jv Ovpîàuv TOJ OùifJLxriov
ivaTTSTXvvuuévojv ,
5iaT«px/9elç «,a« Ta xtvittîj
xa5eû^o\>7«v ^iièv ^xOibKi ,
Ix TÔiv UTTVWV
xal iTV/ayuo'ji i.-jip9pO'Ji'
ioôr.ti ci 'Icx xJLxicty
01 Ji yaffi Tx'jrr;v Tr,v tic*
où ytviîôxt nfj 'prtxir.'.'
àXià yc:|0 rt àxpwT/Jctov
^v npov/.si/xtjov
Tf, oixlx Kxhxpoi,
qTqv tTil xoTura x«l z:fxvirr,-:<.
,
iii A(S(0; ÎTrooei *
:^ K.aA7T0vpviz Osxixixivr) '-j:î
toOto n.xrxp'prrf/jp.viO'i
t
Or un jour avant,
Marcu» I-(''|)i»kis
ayanl-à-soupor lui
,
il ftc trouva signant des Icllrcj,
connue il avail-cuulunie
,
étant couche :
et la conversation
étant lonibécAiW ceci,
quelle ejMonclatneilleure (les m<<rts,
ayant prévenu tous les comités
il s'écria :
« L'inattendue. »
Apros ces choses étant couché,
comme il avait coutume,
auprès de sa foinmc
,
toutes les portes à-la-fois
et les fenêtres de rapparlcmenl
s'()uvrai:t,
troublé en-m(îme-lemps par le bru il
et par la clarté de la lune
qui brillait,
il remarqua Calpurnie
({ni dormait profondément,
et qui laissail-échajtper
Je son sommeil
des mots obscurs
et des gémissements inarticulés :
or elle send)lait pleurer
ayant dans ses bras
celui-ci [Ci'sar] égorgé.
D'autres disent cette vision
n'avoir pas-cu-licu à cette feninie :
mats un certain pinacle
était attaché
à la maison de César,
tel-quc pour ornement ut dignili*,
le sénat /'ayant décerné,
Comme Tiit'Ltvc rapporte :
Calpurnie ayant vu en-songe
ce pinacle ([ui se brisait,
a3'i KAIXAPOI BI02.
^- iroTviôtaOai xat oaxpueiv. 'Iljxcpaç V ouv yevofxivy^ç, £îttTO toC
Kaiffapo<;, el |jt.£V oîov te, (x-^ tt^oeXOeiv, àXX* dvaCaAécOai t^,»
(juY)cXr)TOv el oï tojv Ixeivrjç ôvEipwv IXayiTra !j»povTi!^et, <ix^-
iJ^aaOai 5tà (xavriXT,; aXXr,ç xal tepiov irept tou ui)>XovTo;. Kïye
Ô£ Tiç , wç eoiXE , xàxEÏvov u7ro']/ia xai (poêoç. Où^Eva yip •njvai-
xiaixov £v OEicioaiaovia rpoTEpov xaTEyvwxEi xv;*; KaXroucviaç,
TùTE ô' lojpa TTEpicraôoîjffav. 'iî; 5à xa\ TroXXi xaxaOuaavTEç oî
[xdtvTEiç Ecppaaav aùxto cuciEpEÎv, E^voi 7r£{X'|'aç 'Avtcoviov a^EÎvat
TTjV ffuyxXrjTOV.
LXIV. 'Ev 8e touto) As'xitAoç BpouToç, ÊrixXrjCiv 'AXCïvo;
,
TriffTEUoasvoç txiv utto Kaiffapoç, wote xai OEUTEpoç utt' aCiTOÛ
xXrjpovojxoç Y^Yp*^^*^> '^°^'î ^^ ''^^p^^ BpouTov tov ÉTcpov xai
Kàcffiov fjL£T£)(^a)V TTiÇ cuvcoijLOCiaç , ooêr,6Eiç (x-îi, T7;v fjfXEpav
gémissements et de ses larmes. Quand le jour parut , elle conjura
César de ne pas sortir, s'il lui était possible , ce jour-là , et de re-
mettre à un autre jour l'assemblée du sénat. « Si vous faites peu d'ai-
« tention à mes songes , ajouta-t-elle , ayez du moins recours à d'au-
« très divinations , et faites des sacrifices pour consulter l'avenir. »
i Ces alarmes de Calpurnie donnèrent des soupçons et des craintes .<
;César ; il n'avait jamais vu dans sa femme les faiblesses supersti
i tieuses ordinaires à son sexe , et il la voyait alors vivement afléciéc.
Après plusieurs sacrifices , les devins lui déclarèrent que les signes
n'étaient pas favorables , et il se décida enfin à envoyer Antoine au
">. sénat, pour remettre l'assemblée à un autre jour.
LXIV. Cependant Décimus Brutus , surnommé Albinus , en qu
César avait une telle confiance,qu'il l'avait institué son second héri-
tier, et qui pourtant était de la conjuration de l'autre Brutus et de
i Cassius . craignant que , si César ne tenait pas l'assemblée ce jour-là,^
Vir. DE CÉSAU. 233
iio^t noTviiiQxi xxl ou/.p'jiiv.
HfjiipoLi Si ojv ysvofjiivrii ,
iSiïro ToC» Kxtjapoî
/*/] npotXdtVj, et fik-j oT6v n
,
àXXù àvaîxXiiOxi
Ti^v (rjyxXr,TOv '
il ii fpovri^ti t/ix^^Tx
rdiv ivtlpuv ixtlvini,
jxipaadxi
f-:x ''XXr.i /jiX-JTix?,i
xxl Itpôjv
ittpl roû /xi/AovTOç.
T(ç 8k ùno-^ix
xal <f6toi
tiy^i XXI ixeXvQv , w; iotxc.
HxreyvdJxti yxp npàrîpov
0\jSIvx yuvatx(7/AOV
nfjç KaiTroupv^xj
iv Sei7tSxi/j.ovlXf
iûpx Si TOT» nepn:aOo\i7xv.
Clç Si XXI ol itx-JTfi!^
xaTaôûaavTf; tzoXXx
ifpxaxv aùreô
S\i<JUptX'J y
iyvoi Tztalu^ Avrciviov
àftXvxi T^y ffOyxAyjTOv.
LXIV. 'Ev Si TovTco
'A^Sîvoç i-nUXr,<jiVf
irtoreud/xîvoî /ièv
Ûttô KxîfTxpoi,
wrrc xat
yeypâfOxt Cttô xjtoO
5«VT£pOî xXrjpo-jÔflOÇf
/urixtiiv Si T>5» auvu/MOsixi
Torç 7t«pl TÔv ÎTtpov Bpo'^roj
xal K.â97(0v
,
fo6>:9(i$ /x^, Toû Rzt7a/soi
J(zxpcu9aujy0u
<x<(y>;v TTjy r,jiipxv
,
crut se lainenicr et pleurer.
Le jour donc élant venu
,
tîllc pria César
de ne-pas sorlir, si cela était possible
,
mais de remetlre
l'assemblée :
et s'il s'inquicle très peu
des songes d'elle,
de faire-des-recherches
|);ir une autre divination
et par des sacritices
au sujet de l'avenir.
Or un certain soupçon
et une certaine crainte
tenaitcelui-ci aussi, commeil parait.
(^ir il /j'avait remarqué auparavant
aucune faiblesse-dc-femme
de Calpurnie
en fait de superstition,
et il voyait alors elle très-affecléc.
Mais comme les devins aussi
ayant sacrifié plusieurs victimes
dirent à lui
ne-pas-obtcnir-d'heurcux-auspice«,
il résolut ayant envoyé Antoine
de congédier l'assemblée.
LXIV. .Mais sur ce
Déoimus Urulus,
Albinus par surnom
,
d'une part traité-avec-confiance
par César,
au point mêmed'avoir été inscrit par lui
second héritier,
d'autre part étant de la conjaTaliuc
avec l'autre Brutus
et avec Cassius
,
ayant craint que, César
ayant écarté
ce jour-là
,
^1
234 KAIiAPOZ BI02.
ixtlyry 5taxpou7a|X£vou too Kaiffapoç, ^xtt'jjt'x; r, irpï^iç v/vr-
Tat, Touç T£ fjLCtvTciç lyXeuotCe, xa\ xaOT^TrreTO toô Katasp-x;,
wç aÎT(aç xai SiaêoXctç éauxôi xt(ij|j.£vou irpo; Ty,v (tvyxXtjxov,
cvtpuipacyOai ôoxoucav "î^XEiv [aev ^ip aiTr;v xeXey^avro; Ixcivou,
xal TtpoOufxouç elvai \j*7i:j/iX£cOai Trocvxaç, ^rwi; ttov IxtÔç T-ra-
Xiaç £7rapy^i(ov ^aaiXEOç àvayopfuoiTO xai cpopotïj oiacr^uot t^v
àXXr|V ETTiwv Y^v xai OaXacaav eI oï cppacEi tiç aùroï; xatOfisO-
ji.£voiç, vïïv (Ji,iv àTraXXàiTTEcOai, TcapEÏvai o' au6iç, ^rav IvTuyr^Tj
ScX-rioaiv ovEipoiç KaXTTOupvia, T^va; EascOai Xd^ouç Trapi rûiv
'pOovouvTOJV ; V) xiva xwv ^Ouov àvÉ^EaOai oioa<jxovTOJV, w; ot/^i
couXeio Taura xai xupavvîç lorivj 'A}vX' ei ooxeî 7ravT<«x;, fcçnQ,
t9)v f,[X£pav à'^ocuocacOai, SsXtiov aÙTOv TrpoEXOovTot xat rpoç-
ayopEUffavTa t:?iv |îouXr,v uTTEpOÉaOai. TaîJO* atxa XEywv ô Bpov-
TOç, r^yE TYjç /Eipbç XaCouiEvoç tov Kaiaapa, xai jxixpcrv {X£> «ùrw
leur complot ne fût découvert , se moqua des devins , et représenta
vivement à César que ce décret donnerait lieu aux plaintes et aux
reproches du iénat qui se croirait insulté. « Les sénateurs , lui dit-il
,
« ne se sont assembles que sur votre convocation ; ils sont disposés à
« vous déclarer roi de tous les pays situés hors de l'Italie , et à vous
« permettre de porter le diadème partout ailleurs qu'à Rome , sur
« terre et sm' mer. Si , maintenant qu'ils sont sur leurs sièges, quel-
« qu'un va leur dire de se retirer et de revenir un autre jour où Cal-
« purnie aura eu des songes plus favorables,quels propos ne ferez-
« vous pas tenir à vos envieux ? Et oui voudra seulement écouter vos
« amis , lorsqu'ils diront que ce n'est pas d'un côté la plus entière
« servitude, et de l'autre la tyrannie la plus absolue? Si toutefois,
« ajouta-t-il , vous croyez devoir éviter ce joxir comme malheureux
« pour vous, il convient au moins que vous alliez en personne au
« sénat,pour lui déclarer vous-même que vous remettez l'assemblée
« à un autre jour. » En achevant ces mots , il le prend par la main et
le fait sortir. Il avait à peine passé le seuil de sa porte, qu'un esclave
Vlli UE Ci:SAR. 235
i^Xr(jal^é tî toùç /tâyrcis,
xal xaO^TTiTo TOJ Kaiffa/30i,
(!)( xTcayuit^ou c>^ur<û
lipbi Tr,v 9\ty<Xr,TOV,
So/.odvxv ïvTjOu^xaOzt •
«jtt'Iv (lèv ^ap "nxcvv
èxifveu xcJiswaxvTOf)
xal TtâvTs'; cTvxt TrysoOû/xouj
jSaatiîùç Tcôv èT-'/p;^tùiv
(tww) èxTÔî Irai^aç
xal fopoiri Siâ.Sr,fjM
IjtlùiV Tr,v 'iWr^-j y^V
xal ôâAaiTTav *
It Je r(( fpv.9tl
aÙTOïç xxOî^o,aévot{ ,
à7r«)t>âTTejOxt /xiv vOv^
napcîvat îs atiOt;,
oTsc» KaJlTCOupvia t»TÛ;f>7
^cAt^O(J(v Qveipoii,
rhxi io'youç
TTapz TÛv ^OovoûvTWV;
TÛV flXbiv 0(û;(cxovTwy,
w^ Taira O'^x' '"'*
^ouAc^a xal rupavvt^;
XXXà Cl JOXC? TCOUTUC,
àfoaidiaocaQxi r^v v;/xépxv
,
psirtov auTÔv TT^ooîiOdvra
xal 'Kp07xyopt'jaxvrx
ÙTicpOiaBxi Ttiv ^o\j\r,v.
'O V'po'jroi SifJix Aiywv Taûra
,
rt'/c TÔv Katff^pa
JLafid/icyo( t;^« X"P^> »
xat olxirr,i fji'tv xÀXdrpiOi
•KpoBvfAavfxrJOi £vTy;i^fïv
l'entreprise ne devint connue
,
et se moquait des devins,
cl censurait Crsar,
comme Cf/Hi-d attirant sur 8oi-Tnéin6
des accusaiioDS et des reproches
du côté du sénat,
qui croirait être insulte :
car lui {te sé7wt) ôlre venu
celui-ci {César) /'ayant ordonr»é,
et tous être disposes
à décréter, qu'il lût déclaré
roi dos provinces
situées hors de l'Italie
et que il porldt le diadème
eu parcourant les autres terres
et mers :
mais si quelqu'un va dire
à eux sicycant,
de se séparer maintenant,
et de se présenter une-aulre-fois
,
lorsque Caipurnie aura rencontré
de meilleurs songes,
quels propos
pcnse-t-il devoir être tcniu
par ceu\ qui /'envient?
ou qui devoir supporter
ses amis déclarant,
que ces choses ne sont pas
servitude et tyrannie?
Mais s'il lui semble-bon absolument,
dit-il,
de rejeter ce jour,
i7 est mieux lui-mcmc étant allé
et ayant porté-la-parole
remettre le sénat à un autre jour.
Brutus ensemble disant ces mots .
emmenait César,
/'ayant pris par la main
,
et un esclave étranger
défcirant-fort avoir-uD-enlrcticn
23G KAiiAPoï moi.
TTpoe^OovTi TÔiv Oupôiv olxerr,; a/.X'^Tpioç ^vTvyeîvrpoOufxcrjuîvx;,
wç yjTTaTO Tou Trepi Ixeîvov wOifftxou xat ttat^Ocaiç, fJtaTajxtvo; el;
r;?jv olx(av, 7rap£5o)xev £auTOv Trj KaXTroupvia, ^uXaTTEiv xeXtû-
ora; «XpiÇ oc'^ iTraveXOr) Kalcap, wç^X''^'^
|X£YaÀa rrpayjxaTa
xareiTreiv Trpoç au-cov.
LXV. 'ApTeu.(oojpo<; Si, Kv(5io<; xb y^voç, 'EXXr,vixwv l'-jrfun
(xoiDi^crTriç, xai ôiât 'zoZzo ^z^o>fùi^ Ivioiç av)vr^Or,ç twv repi Bpoti-
xov, waxe xai yvwvai xà. TrXeîcrra twv 7rparrou.£vojv, r/z.s uiv Iv
^lêXiSio) xo(j!.{^ojv ^TTEp suleXXe u.r,vuctv' opôiv 0£ TGV Kai7ap3t
TWV jîiÇXiSiojv ExaaTov 0£yo(X£Vov xai TrapaSicovra toTç tteoI
auTov 67nr]p£Taiç, i*Cfj<; atpo'opa TrpoçsXOojv • « Touto, l^fn ^^^'
aap, àvayvwôi ao'voç xai TayÉojç* YÊYpaT^ai Y^p UTrip Tcpayadt-
Twv {JLEyaXwv xal col ôia^EoovTwv. » AE^ajxevoç ouv ô Kaïcap,
avayvwvai [jlev utto tcXt^Oouç twv IvTuy/avovTWV exwXuOtj, xaiTrep
oppLï^caç TToXXdcxiç * Iv ÔÈ tyj X^ipi xaTE^wv xai çuXaTTwv {xovov
IxEÎvo, 7rap9)X6ev eîç r/jv cuyxXyjtov, "Evioi 8e çaaiv oXXov Itci-
étranger, qui voulait absolument lui parler, n'ayant pu l'approcher, à
cause de la foule qui l'environnait, alla se jeter dans sa noaison , et se
remit entre les mains de Calpurnie, en la priant de le garder jusqu'au
retour de César, à qui il avait des choses importantes à communiquer.
LXV. Artémidore de Cnide,qui enseignait à Rome les lettres
grecques,qui voyait habituellement des complices de Brutus , ei
savait une partie de la conjuration , vint pour remettre à César un
écrit qui contenait les différents avis qu'il voulait lui donner; mais,
voyant que César, à mesure qu'il recevait quelques papiers, les re-
mettait aux officiers qui l'entouraient , il s'approcha le plus près qu'il
lui fut possible , et en présentant son écrit : « César, dit-il, lisez ce
a papier seul et promptement; il contient des choses importantes,
« qui vous intéressent personnellement. » César l'ayant pris de sa
main essaya plusieurs fois de le lire , mais il en fut toujours empêché
par la foule de ceux qui venaient lui parler. Il entra dans le sénat , le
îeaant toujours dans sa main , car c'était le seul qu'il eût gardé. Que!-
VIE UE CESAR. 237
auTÛ npotXdôvrt fxixpbv
TÔJV dvpiiVf
Toû wfltu/zou xal ttA/JOooî
TZîpl èxetvov
,
^taffâ/itvo^ «(( n^y oîxt'av ,
itocpiSùiXtv ixvxbv
ri) Kxlnovpvix
,
xsXsùaoci fvXxrrsiv
ûj{ iy/ti'j [xv/ûXx Tcpi.yixot.ra.
xaTJiTTSItf Trpàj aùrdv.
LXV. \prtfilSù)poi Si ,
ffOycffTi^î XàyùiV 'EXXrivtxùv
,
xal îtà TOJTO ytyovùç
ffuvïjflyjç èvi'otç
Tûv irepl BpoÛTOv,
wrr» xal yvdivai
Ta nAiïrra tûv itpxrrOfxivoiv ,
ansp ifxsXXt /ir,v\jnv'
bpSiv ot rbv Kxiaxpx
ity^ofxevO'i) êxaffTOv
Tûv j3i6At5(wv
xal TzxpxSiSo'^rx
avec lui qui était sorti un-peu
des portrs
,
comme il élait-moins-fort
que la presse et la foule
autour de celui-ci
,
s'élant-jeté-de-force dans la maison.
se livra lui-même
à Cal[)urnie,
/'ayant engagée à le garder
jusqu'à ce que César fût revenu
,
comme ayant de grandes allaires
à dire à lui.
LXV. Or Artémidorc,
Cnidien de naissance
,
professeur de lettres grecques,
et par cela devenu
intime à quelques-uns
de ceux autour de Brulus
,
au point même de connaître
la plupart dos choses qui sefaisai«'nl,
arriva apportant dans un billet
les choses qu'il devait révéler :
mais voyant César
recevant chacun
des billets
et remcUant eux
TOïç vTxr.pirxti (toTç) izepi aùrov, au\ oiEciers autour de lui,
vpovtXOùv afôSpx iyyiii'
« Kaiffap, if y}, àvxyvutOi ro'jro
fkét^i xal rx^i^i'
yh/pxvrxi yxp vtzkp npxyfxiT'jt;
fuyâXctiv xal ûtxfîpôvroi-j aoi. »
'O K.a'ffap ouv Se^xixvjoç
,
ixwXûô/j {xiv àvayvdivat
ùwè vXr,Oo\>i
TÛv ivrvyxxvo-jruv
,
ualnip bpur,7Xi noXXxxii
ixilvo fiàvov iv T>5 x*'P^ »
nxor,XQf* f(;TT,v <r!jyxXr,rov.
s'étant approché fort près
.
« César, dit-il, lis celui-ci
seui et vile :
car il a été écrit sur des alïaires
grandes el importantes pour loi.
César donc /'ayant reçu,
fut empêché de le lire
par la foule
de ceux étant-sur-son-passagc,
quoique s'étant eQbrcé souvent :
mais retenant et gardant
ce billet seul dans sa main
,
il passa-outre jusqu'au signât.
2:3;i KAiiAi'Oï liioi.
$OUVQ(l TO ^lêXtOV TOOTO, TOV o' 'A pTc|x(^0)pOV OOÎ* ^.MÇ TrjyOCC)-
Oeîv, iW IxOX'.CTJvai rapi Tra^ctv Tr,v 6oov.
LXVI. 'AXXà TttOTa [xlv Y^jOrj •no\i '^iç>n xai to avToaarov • Ci
ûi SE^au.£voç TOV (povov ey.2Îvov X2i xov (XYWva ywoo;, eÎ; Îv r,
CTjYxXiTjTOç rjOpoiaO/j tote, nojxTrr.iou |/.£v eîy.ova X£i'A£vy,v r/w^,
nouL7rr,iou o' àvaOr,aa y^yo^wç twv 7:po7xexo7u.r,a£vo>v tw Oea-
xpw, TiavTàtTraaiv aTrr^aivE îattjLOvoç tivoç u:{>-/;YO'ja£vou xat
xaXouvTO? ex£Î ttjv 7:pa;iv Epyov y^Y'^vt'vai. Kat yàp oov xa'i
XeYE'fai Kadorioç £t<; tov àvcptavTa tou noij.7rr,iou Trpo Ty;ç^YÎCli,"
pi^ffEux; aTToQETCWV, l7rixa)v£ÎcOai cioitt/j , xaircp oùx à)^.OTpiCK
a^v Twv 'ETTixoupou Xo'yojv àXX' 6 xaipo;, w; Eoixev, T,or} to\J
Seivou 7rap£<TTcoT0ç, ivOo'JCiacaov Ivîttoiei xai raOo; àvri twv
irpoTEpwv XoYitrp-wv. 'AvTojviov {X£V O'jv, TTiCTov ovTa Kaicapi xat
^(OfjLaXÉov, eço) TcapaxaTETye Bpouxof 'AXSivoç*, iaCotAwv Irn-
ques auteurs disent qu'Artéraidore , sans cesse repoussé dans le che-
min par la foule, ne put jamais approcher de César, et qu'il loi fit
remettre le papier par un autre.
LXVI. Toutes ces circonstances peuvent avoir été reflet du hasard;
mais on ne saurait en dire autant du lieu où le sénat fut assemblé ce
jour-là , et où se passa cette scène sanglante. 11 y avait la une statue
de Pompée, et c'était un des édifices qu'il avait dédiés pour servir
d'ornement à son théâtre. N'est-ce pas une preuve cddcntc que cette
entreprise était conduite par un dieu, qui avait marqué cet édifice
pour le lieu de l'exécution ? On dit même que Cassius , lorsqu'on fut
près d'attaquer César, porta ses yeux sur la statue de Pompée , et
l'invoqua en secret,quoiqu'il fût d'ailleurs dans les sentiments d'Epi-
cure : mais la vue du danger présent pénétra son âme d'un vif senti-
ment d'enthousiasme,
qui lui fît démentir ses anciennes opinions.
Antoine , dont on craignait la lidclilé pour César et la force de corps
vixtraordinaire . fui retenu hors du lieu de l'assemblée par Albinus
,
VIE DE CES\R. 239
EytOt Si fctvtv iXlov
iixiSo'jvy.i Tû j^(6>tov,
rèv Se \pTSfjLlSojpov
9\jSs T:po7SÀ(kTv oX^i
,
Ttxpù itxTDLV T^y ooo'y.
LXVI. A/ià riSr,
fipti TCOU /*ÏV TaÛTX*
à St X'^P^i Sî'^ûfUvoç
Nais quciqiiee-uns discDt ua autre
lui avoir remis le LiUel,
et Artéiniddre
ne s'èirc pas- approché du-toat,
mais avoir clé foulé
le loni; do toute la roule.
LXVI. Cependant jusque-là
même le hasard [ses :
comporte cn-quclque-sortc ces cho-
iTiois le lieu qui reçut
ixîïvovTo^ ^o'voy Kxi r'ov 3t.-/ûvx, ce meurtre et celle lutte.
tli ov Yi ffyyxi/jTOi
rjBpoicBr, Ton ,
e;(wv yuLîv
tlxé'JX UoiiTtritov XiipLlvï^V,
•/r/ovcjî S:
à.vi0;/ix lloiX-Xr,(Q\j
aTtiyxtvî îravTstrrafftv
T*jv npiÇcv yv/o-^ijxt Ipyoj
Tf/èç û/''aovo; ûy»;you/x£ycu
dans lequel (/itru le sénat
fut assemblé ali>r8
,
d'une part ajanl
une statue de Pompée érigée,
d'autre part étant
une olVrande <lc l*onipce
de celles ajoutécs-comme-ornenienia
à son théâtre,
montra toul-à-fail
cette action avoir été l'œuvre
de quehjue génie lu conduisant
et /'appelant là.
En ellct certes Cassius est dit
xat xxXo'jJTOi S/.il.
Kal yxp oTv xxi JLxaiioi XLysr
àTToê^éTiojv Ttpb T^î v//îipr.7ît,)i regardant avant l'altaque
tli TÔv àvopiâvTx ro'j I!o;/Tr/;t'oj, vers la statue de Pompée,
llftXXÏsTfldxi <TCW7I»Î,
x-xintp jx 6Jv aXlàrpLOi
Tiv X6y'ji-J t:it/0>y53V*
oàlxf cj{ éour; , 6 xxipoi
To'j oîuoj r,o/} UTipîrrijro;
,
ivrxclii
ivQouiizafibv XXL TixOoi
àinl TcJv Ttporipuy lo jizp.'Mi.
BpoÛTOi /i£v o'v 'A/6ivOj
2irra nirrô» Rxi9x|0t
xx\ pu/xxXior/
,
(uSzAùv tncT^i^ci
/'avoir invoquée en-silence,
quoique n'étant-pas étranger
au\ doctrines d'Épicure :
mais, comme il semble, le momcni
du danger déjà présent,
lui in8i)irait
(le l'enthousiasme et de l'cmolioD
au lieu de ses précéilenles opinions
Cependant Brutus .MLinus
retenait dehors Antoine
qui était (idelc à César
et vigoureux,
ayant introduit (amené) à-dessein
une conversation
240 KAIiArOI BIOI.
T7)ûe<; 6(xiX(av [xrjxoç e/ouaav. Eîaio'vTOf; ce Kaicapoç , i^ ^vjXi
jxèv uTreçavECTY) Oepareuouaa • xwv ci Trepi BpoIÎTOv oî jjiiv £;(>-
TTiaOev Tov Sicppov aÙTOy 7r£pi£(TTT,<Tav, oî S' d7rT//Tr,crav, wç ex
TuXX^w Ki|i.6pw, r£p\ dû£X:pou (puyocoo; IvTUYyàvovTi, ouvoer,-
a<^u.evoi, xat cuveSÉovTO (J^é/pi toû otcppou TrapaxoAouOoîvTe;.
I*ii; ûi xaOïaaf; ûi£xpou£To xàç ^ET^aeiç, xai TrpocxEijxivojv ^laio-
tEpov, :^Y'*^*^''^^i '^p^Ç ^xaatov, ô (X£v TuXXioç T-y;v Tr^êewov
auTOvî Taïç yspaiv à[/.^OT£pai; awXXaCwv, àiro toû Tpa/r'Xou xa-
TrÎY£V ^TTEp ^v (JuvOy,jxa t^ç èTTi/Eipr^CEWç. IIpwTOç oÈ Kctcxa;
^(cpEi TraiEi Tcap3t TOV aùy^Éva, 7rAr,Yr,v ou OavaTTjipo'pov o!»C£ &a-
deIaV| àXX*, wç eÎxoç, ev àpy9i ToXtxrjfxaxoç |XEYaAou TapayÔEi';-
wore xai xbv Kaiaapa {XEracrrpacpEVTa tou l-j^sipioiou XaCfaOai
xal xaTao^EÎv. "A^jia Se ttwç IçEcpcovTjdav, ô ulev tiXt^vei; , 'Pto-
qui engagea à dessein avec lui une longue conversalion. Lorsque
César entra, tous les sénateurs se levèrent pour lui faire honneur.
Des complices de Brutus , les uns se placèrent autour du siège de
César; les autres allèrent au-devant de lui pour joindre leurs prières
à celles de Tullius Ciuiber, qui demandait le rappel de son frère ; ei
ils le suivirent, en redoublant leurs instances, jusqu'à ce qu'il fût
arrivé à sa place. Il s'assit, en rejetant leurs prières ; et, comme ils
le pressaient toujours plus vivement, il leur témoigna à chacun en
particulier son mécontentement. Alors Tullius lui prit la robe de ses
deux mains et lui découvrit le haut de l'épaule; c'était le signal dont
les conjurés étaient convenus. Casca le frappa le premier de son
épée; mais le coup ne fut pas mortel, le fer n'ayant pas pénétré bien
avant. Il y a apparence que , chargé de commencer une si grande
entreprise, il se sentit troublé. César, se tournant vers lui , saisit son
épée, qu'il tint toujours dans sa main. Ils s'écrièrent tous deux c*
VIE DE CESAR. 24î
JL'xiac/.pOi Oî «tîtdvTOç,
To» Sifpoit aÙTOÛ,
oî Ô£ à7r»3vT/;axy
,
ûi S?) av'jStr,7QfjLî-joi
TuXlica K.ifÂZp'ji,
svruy;/âvovTt
X;(i OMVSÔdOvTO
TrapaxoAouOoûvTJî
^sypt TOÛ ûifpOM.
ùiexpouiTO rxç ùsr,7îii,
<cal Tzpoiy.ii/xh'ji-j ^ixtorspoj,
riyxti.ït.Tii. rrpô^ ixasTOv,
ô /i*«v Tû).).io» ffuAAxêwv
àfiforipxii x'/"^
T/jv Tïjêîwov airoû
,
xxTyJyîv aTTÔ toD Tpa;(>}iou'
Kavxa; ôi Tt|5ilT0;
Ttaici Çi'yat îrapà ràv aùp^svx ,
K>l>:y/;v où 0xvxTr,<f6poj
oùûi ^xOîTav
,
à^Aày ùç cixO{,
TxpxxOdi
h ot.py_ri
fiC/xXoM T0)/i>f/xaT0i*
«TTC xal Tov Kat<7«pa
ytuTxaT/sxyivTa
^a6{76ai ToO cy^((p(0(Ou
xaî xaTaj^tTv.
EÇî^olyïjffav ji
â/ix nui t
'» /i«v TîÀTjyjti, 'Pw/maVrri'
Vie de Césak.
ayant quelque longueur.
Mais César cnlranl,
le sénat d'une part se leva
lui faisant-honneur :
d'autre j)artdo<;eu\ autour de Brutu
les uns se linront-deboul par-derrit'r«
autour du siège de lui
,
les autres allrrcnt-à-sa-rencontre,
Comme certes devant prier /•'
avec Tullius Ciniber,
qui l'entretenait
pour son frère exile,
cl ils prièrent-cnsenible
/'accompagnant
justju'à son siège.
Mais comme s'étant assis
il repoussait leurs prières,
et que, eux insistant [)lus fortement,
il s'indignait contre chacun,
Tullius ayant saisi
avec les deux mains
la toge de lui
,
la ramena de dessus son cou :
ce-qui était le signe-convenu
de l'allaque.
Alors Casca le premier
frappe lui de l'èpée au col
,
d'un coup non mortel
ni profond,
mais , comme c'est naturel
,
étant troublé
au cooîmencemenl
d'une grande hardiesse :
au point même Céser
s'étant retourné
avoir saisi son épéo
et l'avoir tenue-fortcment.
El ils crièrent
ensemble en-quclque-sorte,
d'une par*, le frappé, cn-Uoinaia i
16
242 KAIiAI'OÏ lilOÏ.
liaïffxf* « MiaptoTaTe KaTxa, t( Troieîç; 6 oi 7r).T'^«<;, 'EX/.t;-
vieil Trpbç xbv àoeXcpov «'AûtX^i, ^or/Jei. » ToiauTr,ç oï Tapa-
jç^^ç Yevofx^vYjç , toùc; |i.èv ouocv owtiooTaç £x7:Xr,;i(; ayt xa\ ^ptxr,
Trpoç rà opiojxeva, (xr^te çeuyEiv (jlt^t* àjxuveiv, dÀXi {xr,oi ^vtjv
lx.6àX)£i» ToXfxôjvTaç. ïtov ôè TrapEOXfuacjxÉvojv ir\ ibv ^ovo»
IxadTou Y^fAvov à;roo£i;avToç to ^i^o;, £v xuxXoi rEpir/t^jxevoç
xai Ttpoç H Ti Tprl^Eie t^,v o*]/iv, TrXrjYaîç (ÎTravTtôv, xa\ aiSi^po)
cp£po(X£va) xa\ xarà 7:p&aw7rou xal xaT* é^OaXjiwv ûuXauvojxevcx;,
T~* waTcep Orjpiov IveiXeîto xai; ttocvtwv /.epciv. "Aîravraç y^P ^^*
- xaxap^acOai xat 'fiCaoLcOoLi tou cpovou. Ato xa\ Bpoutoç auTw
ttXïjy'^iV IveêaXe |x(av elç xbv ^ouCtova. A^YE-rai o' utto rivtuv, ok
dfpa Trpo; touç oXXouç à7ro{xx/^otjL£vo; xai oiacpspojv csupo xdxel
To <ïû){Aa , xai xexpaYwç , ^e Bpouxov êTgev eorrafftxÉvov to ^i^o<
,
Ê^EiXxuaaTO xa-rà xyîç X£^otXr,ç xb îjxoc-C'Ov xa\ Trapr^xEV lautov,
même temps , César en latin : « Scélérat deCasca, que fais-ta ?» et
Casca , s'aJressant à son frère , en grec : « Mon frère , aa secours ! »
Dans le premier moment, tous ceux qui n'étaient pas du secret furent
saisis d'horreur; et, frissonnant de tout leur corps , ils n'osèrent ni
prendre la fuite , ni défendre César, ni proférer une seule parole.
Cependant les conjurés , tirant chacun son épée , l'enviroonent de
toutes parts ; de quelque côté qu'il se tourne , il ne trouve que des
épées qui le frappent aux yeux et au visage : tel qu'une bête féroce
assaillie par les chasseurs , il se débattait entre toutes ces mains ar-
mées contre lui; car chacun voulait avoir part à ce meurtre, et
goiîter, pour ainsi dire, à ce sang. Brutus lui-même lui porta un coup
dans l'aine. César s'était défendu, dit-on, contre les autres, et traînait
»on corps de côté et d'autre en poussant de grands cris. Mais quand
il vit Bralus venir sur lui l'épée nue à la main , il se couvrit la tête
de sa robe , et s'abandonna au fer des coniurés. Soit ha&ard , soit
VIE DE CESAR. 243
« Mia|iwT9tT« Kâïxa, v{ TtouT» ; » « Trcs-scélcral Casca, que .^»-tu ? •
h 6t n/ïîÇxç, el le ayant frappé,
'EAJjjviwtI npbi t6v à?e>yciv* en-Groc à son frore :
« Â$tXfi, ^or,$n. • m Frère, secours-moi. •
TocawT>;« Si Tup'^X'^'i yevo/xiv>jç, Or un li'l luiiiulle ayant cu-licu.
ixitïri^li /lèv xxl fpU/i tlyî
TOi)« oùoèv VUVltOOTCCC
vpbi Ta Spcôfj.svaf
TO^/iûvTxç /i>iTe fftùynv
/*i}ti à/xjvctv,
«Aià /Ky;ô( èxSâiÀ<«w fwvijy.
'ExâaTOu û«
TciJv nxfjt7xtM%9fih<Aiv
iitï t6v yovov
àito5«tÇavTO« Ta Ç«f°» yw/*>'5'''»
TttpiixoiJit\)Oç iv xûxAo)
xal àïravrcôv îtAv;73:Tç,
irpâf Tc rpi^cic t^v ojtv,
xai SuX'XMJÔlXV^Oi 9iCr,py
ycpo,aivcj) xai xarà n^OïoiTrou
xxl xarà ^^da)/xô3y,
heùtXro Simtp 6r,p{ov
Taîç x'/"^ Trivrwv.
Ej«t -/ip TTKVTXÇ
xarâpÇaaîat
nul ytùjxzQxi ToD ^dvou.
Atô xal Hpoûroi
iviSsc^cy aùrû
AfytTat ci \rx6 rr/wv ,
&{ âpx à.7:ofiy^éfit-^Oi
xai Siufipuv 70 jû,u2
Jrj/90 xxl i/.tX
,
xal xtxpyyliç ,
St« flJs BpOvTOV
èffîTaff/tiévov TO XifOi
,
hftthi'j9xr9 TO (juiâTtov
xxrà Trç «]?a/^î
xal ita|»^juy ix\/rb^
,
l'cflrui cl le friss(m saisirent fp/oi
ceux qui nc-savaicnt-rien du oam-
à la vue de co qui bc faisait
,
n'osant ni fuir
ni défendre César
^
mais pas-uièuie cmellre une parole.
Mais chacun
de ceux déterminés
au meurtre
ayant niunlrc le ylaive nu,
César entouré en cercle
et rencontrant des conps,
de quelque côté qu'il lournill la \ ue,
et percé par le fer
qui se portail el contre son visage
et contre ses yeux,
[vage
étail ballotte comme une bôle-sau-
dans les mains de tous.
Car il fallait tous
£rappcr-la-viclime
el goûter au meurtre.
C'est pourquoi même Brutus
porta à lui
un seul coup à l'aine.
Et il est dit par quelques-uns,
que Céiar qui se débattait
cuDlrc las autres
el qui portail son corps
ici et là,
el qui poussait-dc-grands-crii
,
lorsqu'il vil Brutus
qui avail lire l'épée,
rabattit sa robe
sur sa icte
et ^'abandonna lui-:n<îiue.
^44 KA1SAP02 BIOS.
rfr' dcTTO TU/TjÇ, eiO* utto twv xteivovtow àzo)'70t\; rpo; t^,v {iaTiv,
Iç' ^çô rioaTnrjiou pé€r,x£v àvopiaç, Kai ttoÀu xaOr,aa;tv œut/.v 6
(povo;, wç SoxEÎv aCiTOv l^eaxavai rvi Tijxoipia xotj ttoXeuiou Ilofx-
7nr^ïovu7ro7roûa(;XÊxXi(Ji.£vo'j, xai TrepiTTraipovTOç UTTOTrXr^Oouç Tpa'i-
(xocTtov etxocri y^p ît«i "^p^Œ Xaêeïv X^yeTai* xa\ TroXXoi xaTexpo)-
Ûr,(jav utt' àXX/jXwv, £Î<; êv àTr£p£i5o(xevoi cwjxa TiX/jY^çTocauTotç.
LXVII. KaTEipyacrtjLc'vou oà tou dvopbç, :?; (iiv ^Epoucia, /.ai-
TTEp £ÎÇ (JL£(70V BpOUTOU IXÔOVTOÇ , OJÇ Tl TTEpl TWV r£7:paY{X£V<0V
IpouvTO^, oùx àvacy^oixc'vvj Sioc Ouptôv £;£7ri7rT£, xai c^Eoyouca
xaT£7:Xri(j£ xapay^^ç xai ôsouç aTTOpoi» tov ov^ixov, wcte touç |jiv
oîxCotç xXei£iv, Touç §6 (XTCoXiTrEÏv TpaTTE^aç xa\ ypr^aaTimipia
,
8pÔ{i,W 5è yOjpEÏV, 1Q\J<i (JL£V ETTl TOV TOTTOV, ô'^/OuÉvOUÇ TO TTaôOÇ,
roùç S' lx£Î9£V, lojpaxoTaç. 'Avroivioç oà xai AÉiriôoç, oî (Aa-
XiCTa cpiXoi Kataapoç, uttsxouvte;, sîç oîxiaç ÉTÉpa; xaTÉvjyov.
dessein formé de leur part , il fut poussé jusqu'au piédestal de la sta-
tue de Pompée,qui fut couvert de son sang. 11 semblait que Pompée
présidât à la vengeance qu'on tirait de son ennemi, qui, abattu et
palpitant, venait expirer à ses pieds du grand nombre de blessures
qu'il avait reçues. Il fut percé, dit-on, de vingt-trois coups; et plu-
sieurs des conjurés se blessèrent eux-mêmes en frappant tous à la
fois sur un seul homme.
LXVll. Quand César fut mort, Brutus s'avança au milieu du sénat
pour rendre raison de ce que les conjurés venaient de faire : mais les
sénateurs n'eurent pas la force de l'entendre; ils s'enfuirent précipi-
tamment par les portes , et jetèrent parmi le peuple le trouble et
l'eûrsi. Les uns fermaient leurs maisons, les autres abandonnaient
leurs banques et leurs comptoirs; les rues étaient pleines de gens qui
couraisnt çà et là , et dont les uns allaient au sénat pour voir cet
ififreux spectacle , les autres en revenaient après l'avoir vu. Antoine
et Lépide , les deux plus grands amis de César, se dérobant de la
foule , cherchèrent un asile dans des maisons étrangères. Mais Brutus
vu: DE CHSAR. 24i
«'t* un à TÛV XTttvÔvTOJV
à àvo/stà{ Uo/A7t>jï'ou ^£S»;xev.
xaOïj/iaÇcy aùri^v Ttoiù
,
û( Ilo/xiT)^(Ov ûoxsty
èoiïTavxc auTÔv t»5 rifX'jiriix
ToO noIc/t(Ou xcxAt/A^vov
Ùttô ziôSxç ,
xat itîptuTTxt^ovTO;
vue îli»50oUÇ T/9XU/X«TWV.
Alycrai yà/s Axêjïy
«c'xoffl xal T^ia"
xal iro»ol xxTiTpûOri7u.v
wTto àAAniwv,
à.-nep€iô6u.fJ0i ciç ev sCJu-x
TOffaûraç 7t/vj7«ç.
LXVII. ToO oé k'j'ipbi
xartipyx(jfÂ.ivo\)f
i) fiiv '/tpoMaia., xxiitep Bpoj-
è/OdvTO; ftç /xiffov
,
Wî £|5O0vTOi Tt
-ntpl TÛV nfnpx'/fiivu-J
,
oùx à.v'X(jyOfi.hri
èÇîTTlTTTS oti QvpQ-j
,
xal y«û-/Ouia
xaTé7Ti/;5ï TÔv Sr,tx.oj rypxyj.i
xxi Sioxt^ aTTO/sou
,
cirr« TOÙî /xîv xi«^£iv otxi'x^,
TOJÇ Si à7to)tT«ÎV TpXTT^Çxî
xal yp-^fj-xTirr/ipix,
);ojp<lv f ( Spàfjicj ,
TOJ» /XÎV ÉkI TÔV TOTTOV,
ifo//ivou€ TÔ nâOoî ,
TOÙ( Ji ixdOsv, jupax9Ta{.
*AvTo>vto< ^à xal AéTttJo;,
•( fj.xXi9TX ^(>loi Ka((TapO{>
ûlc(xdûvTC$ , xari^U'/ov
î« cripaf 0(X^a{.
ayant été poussé soit par le hasard,
suit par ceux qui le tuaient
vers le piéilrslal , sur lequel
la statue de Pompée est dressée.
Et le meurtre
ensanglanta ce piédestal beaucoup,
au point P(>m[>ée scniMrr
présider lui-inéme au «•.hdliinenl
(le son ennemi étendu
à ses pic<ls,
et palpitant
. sous le nombre des blessurcf.
Car il est «lit avoir reçu
vinj;t-lrois blessures :
et plusieurs furent blessés
les-uns-par-lcs-autrcs
,
en appuyant sur un seul corps
tant de coups.
lAVll. Mais l'homme
ayant été aihe^é,
®*^ le sénat, quoique Brutus
étant venu au milieu ,
comme devant dire quelque chose
sur les gfioses faites,
ne supportant pas cela
se précipit;» j);ir les portes,
et fuyant
remplit le peuple de tnmlilc
et d'une crainte inexpiic.iltle ,
au pointlcs uns Icrmer leurs maisonSj
les autres laisser leurs banques
cl leurs comptoirs
,
et se rendre à la course
les uns vers le lieu,
devant voir le malheur,
les autres dc-là , /'ayant vu.
Mais Antoine et Lépide
,
les plus amis de César,
Vêtant esquivés, se réfugièrent
dans d'autres maisons.
246 KAISAP02 moi.
Ot §£ Tttp\ BpouTOv, wffirsp ^aav ?ti OepiAol tw ^v«}|, y^*^ ti
li^n ôEixvuvTEç, 6[|jLa TrdcvTEç (XTro tou fouXîUTTjpCou (TiiTTpaï»^ti;
l/oipouv eIç to KaTTiTwXiov, oy çEUYOuaiv loixe^xeç, «AXài |xaXa
<paiSpo\ xa\ OappaXeoi, irotpaxaXouvTeç ItcI tJjv iXEoOepiav to
tcXtiOos;, xai 7rpo<Tor/ou.£voi touç <îp(<TTOu; twv ^rrvY/avo>-r»>v.
Evioi Se xal aruvav£oaivov auToî;, xa'i xatefxtYvuaav âouTOuç
wç fx£T£(r/vixOT£<; TOU Epyou, xat TcpocTETroiouvTo T^,v îo;av 5v
rjv xai ràïo; 'OxTaouïoç xal AevtXoç STrivO-r^p. Outoi (xiv ouv
T^^ç àXa^ovEiaç §ixrjv ^5o)xav CcTEpov, 6::' 'Avto3v(ou xai tqC
V£Ou Kaiaapo; àvaipEOc'v-CEç, xai fxy,5£ t^ç W);t,(;, ci' f^v aue-
6vr)(yxov, aTToÀaucavTEç, (XTriaTia twv aXXiov. OuûÈ ^ip oî xoXbt-
^ovTSç aÙToùç TTJç TTpa^Eox; , àXXi t9)(; pouXr^aoïs tI,v 5îxr,v
EXaêov. MeO* •fjU.spav Ss xôJv 7r£p\ BpouTov xaT£X6ovTwv xai
et les autres conjurés, encore tout fumants du sang qu'ils venaient de
répandre, et tenant leurs épées nues, sortirent tous ensemble du sénat,
et prirent le chemin du Capitole, non comme des gens qui fuient,
mais d'un air content et avec un visage gai qui annonçait leur confiance.
Ils appelaient le peuple à la liberté, et recevaient dans leurs rangs les
personnes de distinction qu'ils rencontraient dans les rues. Il j en
eut même qui se joignirent à eux pour faire croire qu'ils avaient eu
part à la conjuration, et en partager faussement la gloire. De ce nom-
bre furent Caius Octavius et Lentulus Spinlher, qui , dans la suite .
furent bien punis de cette vanité. Antoine et le jeune César les firent
mettre à mort , et leur ôtcrent même l'honneur qu'ils avaient ambi-
tionné, et qui causa leur perte. Ceux qui les condamnèrent punireot
en eux, non la complicité du meurtre, mais l'intention. Le lende-
main , BrutuR et les autres conjurés se rendirent sur la place, et par-
VIE DE CESAR 247
ùl ik nep\ B/»oûTov
,
Stfjntp r,9xv
tri Bipfiol Tw yo'v'j
,
ô«txvûvTCç Tx C'y») yo/uivi ,
ffvflrT|sayévT«« 5/xx Kxvrîj
iX'j')po\)v ùnb ro'j f?ou)euT/;^toi>
C(( TÔ Kx7rtTOj)tOV,
•VX COtXÔTff
ytuyoufftv
,
àXXà /zâix fociSpol
xsei Oxp^«)ioi ,
7ry|9:</x).o^;vT«; rj 7t)i^9oî
cnt Tr:v i)evdtpîx.v
,
TOJç xp'.arouç
'Evcoi Js xxl
ffvwxvé€;'.tvov KvTO?ç,
xxi xxTî//t7vyffy.v ixuTOJ»
wç /ie7î7;(/;/.dT«5 ToO é/syoj ,
xxl TT/ÎOTeTOtoOvTO T/;v» ^o'Ç/v'
2iv ï^y xxl râtOi O/.Ty.0JVc>
xa) Aévr/oç "ZmvBfip,
OuTOt /iîv ojv uffr£^j
tûwxav ôi//;v
Txli àixÇovÉïxj,
àvxt^cOtvTi:- '^-rtà AvTwvtOv
xxl TOJ vio'j KxtTx^o;,
xal /*>3Ji à7toixuffzvT£î
ii% >iv X7Ti6>/;9XOV ,•
01 yxp XOiâÇovTÎJ xJTOJi
Ojûi tXaêov otxir;v
T»ÎÇ ItfxÇfWi,
àX)à T^ç ^ouÀ»ijeuî.
M«TX fifxi'JXV ck
TÛv Ttept P^Otov
xoereiôdvTûJv
xal TToii^ffx/xcvuy 16-/9ui,
Mais ceux ^/an/ autour de Brulus »
comme ils étaient
encore chnu<ls du meurtre,
nionlrant N'urs ('iiées nues,
s'ctant serrés ensemble tuuA
sortirent du sénat
allant au Cajiitole,
» ne rc&seniblant-pas
à tit's gens qui fuii'nt,
mais trf'S-rayonnnnts
01 pleins-de-conliance
,
a()|inlant la niuliilude
à la libcrlé,
et recevant
les plus distingués
de ceux se irouvant-sur leur passage.
Et quelques-uns même
y montaicnl-avec eux
et se mêlaient eux-mêmes à eux
comme ayant pris-part à l'œuvre,
et s'en allrihuaicnt la [gloire •
desquels étaient et Caius Octavius
et Lentulus Spinilier.
Or ceux-ci plus tard
d'^nncrent satisfaction
de leur forfanterie
,
ayant été mis-à-mort par Anloina
et par le jeune César,
et n'ayant pas-même-joui
de la gloire
,
pour laquelle ils mouraient,
par l'incrédulilé des autres.
Car ceux qui punissaient eux
,
uc lircrcnl pas venjjeaûco
de l'action
,
mais de l'intention.
Mais après un jour
ceux autour de Brutus
étant descendus
et ayant fait des haranguMi^
/i
248 KAIXAPOS: BIOÏ.
TroiTjaajjievwv Xo'yoik;, ô [jlIv o^fxo; ouxe 6ua-/epaivojv oiixe ôjç
^Traivtov TOC TrETrpaytjLsva , -roi? Xeyouevok; rpo^rei/Ev, à/J»/ Oic»-
5r,Xou TY) TToXXr, aïojTry; Kai'capa ixàv oîxxeipwv, aicou|X£vo; et
BpouTOV. 'H Sa cuyxXtjTO; àjxvr^cTiaç Tivàç xai sujjiêacEi; TrpocT-
^ Touffa TTÏai, Kaicapa (jièv wç Oeov Tiuav fj/r,çi7aT0, xai xiveîv
fXY)Se To (7|xixpoTaTov (ov ExeTvo; dtp'/wv lêouXeude* xoîç oè repi
UpouTov èT:ap-/ioLq xe ûiEvsiae, xa\ xijxiç iiticorAt rperouca;'
toaxe uavxaç otecrOai xà TrpaYfxaxa xaxacjxaciv £/£iv, xai t^Y"
xpiaiv àTreiXYjcpevai xi^jv apiaxrjV.
LXVIÏI. 'EtteI Oc, xwv oiaO'/jxwv xwv Kai'ffapoç ivo'.yÔEKTÔiv,
e&PeOv) oeÔojxsvy) 'Poju.aia)v Exdtaxw odcriç d;ioXoYo;, xai xo çw|a«
^ xofxiJ^o'ixEvov Si' (XYopaç EOsacravxo xaT; 7rXT,Y0tî<; ûiaX£XojÇr^u.£vov,
oùx exi xo'ojjLov EÎyEv oùSl xà;iv auxwv xo ixXr,Oo(;, àXXà xfo {xÈv
-f vExpw irEpiffojpEucavxEç i\ àyopoi(; fiaOpa xai xiyxXioa!; xai xpa-
^ TTsÇaç , uip/j'lav aùxou xai xaxÉxaucav • îpau.£voi oe SaXoîx; oia-
lèrent au peuple,qui les écouta sans donner aucun signe de blâme
ni d'approbation; le profond silence qu'il garda faisait seulement con-
naître que, si d'un côté il plaignait César, de l'autre, il respectait
Brutus. Le sénat décréta l'anmistie générale du passé; d'une part
il ordonna qu'on rendrait à César les honneurs divins, et qu'on ne
changerait aucune des ordonnances qu'il avait faites pendant sa dic-
tature. ; de l'autre il distribua à Brutus et à ses complices des gou-
vernements , et leur décerna des honneurs convenables. Tout le
monde crut que les affaires étaient sagement arrangées, et la répu-
blique remise dans le meilleur état.
LXVIÏI. Mais,quand on eut ouvert le testament de César , et qu'on
y eut lu qu'il laissait à chaque Romain un legs considérable; qu'en-
suite on vit porter, à travers la place , son corps sanglant et déchiré
de plaies , le peuple , ne se contenant plus , et ne gardant aucune mo
dération , fit un bûcher des bancs , des barrières et des tables qui
étaient sur la place , et brûla le corps de César. Prenant ensuite de»
vu: DK CKSAR. Wô
•Ûtc wç CTracvôiv rx itnrpxyiiijx,
olxTtipoiv fiiv K.ociaxpa.t
aiSojfJitvoi ci R/soOrov.
H ôi ffûyxiïjTO» npxrrojiy -/7t
èi>;y/72T0 ^uèv rifJiûv
Kahxpx ûi Otbv
,
xotl fxriS't xivîtv
TÔ aiMlXpOTXTOV ùiJ è/ïïvoi
iSoûAfua«v âp^ùiv '
To7ç ^i Trepi B/50ûtov
xai tTié^uxe
«ffT« TtâvTXÇ o'fïôat
Ta itpiyfxxTX «x'tv xaTâffTaatv,
TîQV àp((TT»jv jiiyxpiaiv,
LXVIII. 'EttcI 5è,
Tôiv ôiaO/;xcijv tûv Kaf'ffaoo;
eup^Oo SsSoiJii-jrj
txâffT'j) Pw/ix^wv,
xal iOesco'zyTO rb vîjfix
xoij.iÇ6/jiSJO-^ Six àyopxi
OixXt}.(jjènuivo-^ Txïi TTÏcyxïi ,
TO iiXf.Qoi aÙTcôv
oùx cT;(ev »Ti x.àaixOJ Ojoi râÇiv,
ài^à 7rt|5i!JwpfûaavTfi jj.iv
TÛ vcxpôi
^x$px xal xc/x^lt^xf
xal TpantÇaç
2C àyo/îâî,
ù^>!|^xy aùroû
«al xïTixauaav *
le peuple certes ni ne s'indignant
ni comme luuant les choses faiteK,
lit atttMilion aux paroles dite*,
mais (it-voir par un graïul silence
dune part plaignant César,
de l'autre respectant Rrulus.
Fit le sénat faisant puur tuus
certaines amnisties
et conventions
décréta d'une part d'honorer
César comme un dieu
,
et de ne f)as changer mêmela plus petite des mesures (nio celui-ci
avait décrétées élant-lc-mallre :
d'autre part à ceux autour do Drulus
et il distribua dos gouvernements,
et il accorda
des honneurs convenables :
au point tous croire
les allaires avoir une constitution,
et avoir reçu
la moilloure solution.
LXVIII. Mais lorsque,
le lostament celui de César
ayant été ouvert,
un don considérable
fut trouvé ayant olé donné
a chacun dos Romains,
et que ils eurent vu son corps
apporté à travers la place
mutilé par les blessures,
la multitude d'eux
n'eut plus ordre ni rang,
mais ayant entassé
autour du mort
des bzncs et des barreaux
et des tables
de la place-publique,
ils mirent-lc-feu-sous lui
et le brûlèrent :
250 KAIÏAPOI BIOZ.
irupooç eOfiov Ê7r\ xiç oîxiaç twv (ivy,pr,xoTwv, xiTot^X^^ovrtç
,
(ï)^oi 5' ecpoiTiov TravTa/ocs x7,ç 7r(0vEoiç , aviX)va6cîv xii ciacr^-
<7aff6ai Touç avSpaç ÇrjTotîVTeç. OTç Ixf ivojv [xiv O'j^etç dt7n]VTr,-
aev, aXX' £u irEtppaYaevoi TràvTeç y^dav. Ki'vva; 0£ xiç twv Kai-
ffapoç Iraipwv eru/e f^èv, wç (pact, ttjç 'jcopar/7)u.évr,ç vwxtoç
o'|/iv loipaxwç axoTTOv loo'xei ^^P ^tto Kaicxapoç Irl ceîttvov
xaXeîcrOai* 7rapatxou|X£voç 5', ayecOai tt^ç yeipiç ^ir' aùxoo, |xt,
^ouXotAEVoç, àXX* àvxiXctvojv wç S' r;xou<7£v Iv àyj^ÔL xo cwaa
xaiecrôai xoîî Kaitrapoç, àvaaxât^ ISaoï^ev liri Tifxv), xairep ujo-
pwfXEVoç X£ xy;v o-j/iv écjjia xai 7rv»p£xxwv. Rai xiç, OyOsvxoç au-
xotî, xôiv TCoXXwv £:ppa(j£v £x£poj xouvotAa 7Tuvûavo{jLÉvoj, xdxsTvo;
oXXw, xa\ Sià Travxojv £oOuç r,v, oj; ouxoç £<7xiv ô àv/jp xwv avr,-
pvixoxwv Kaiaapa* xoti yoip y)v xiç ^{i.wvuixoç êx£tv(t> Ktvvxç iv
Toîç ffuvwjxoorafJLEvoiç, Sv Touxov eivai uTroXaSovxEç, wpuTjCav
tisons enflammés, il courut en foule aux maisons des meurtrier* pour
y mettre le feu;plusieurs même se répandirent dans la ville , et les
cherchèrent dans le dessein de les mettre en pièces ; ms's on ne put
les découvrir, parce qu'ils se tinrent bien renfermés. Un des amis de
César, nommé Cinna, avait eu. la nuit précédente, un songe assez
extraordinaire : il avait cru voir César qui l'invitait à souper, et qui
,
sur son refus , l'avait pris par la main , et l'avait entraîné malgré sa
résistance. Quand il apprit qu'on brûlait sur la place publique k-
corps du dictateur, il se leva; et,quoique inquiet du songe qu'il avait
eu, quoique malade de la flèvre , il y courut pour rendre à son ami
les derniers devoirs. Lorsqu'il arriva sur la place, quelqu'un du peu-
ple le nomma à un citoyen qui lui demandait son nom ; celui-ci le
dit à un autre ; et bientôt il courut dans toute la foule que c'était un
des meurtriers de César : il y avait en effet un des conjurés qui s'ap-
pelait Cinna ; et le peuple,prenant cet homme pour le meurtrier, se
VIH DE CKSAR. 251
îdtov iixl Txi olxiuç
Tfiv àvyj/DrtxCTMV,
nuvTu^ôve T/;ç iroirwç,
xal S 101.071 x7U(jOse.i Toùç ûvSpoii.
OTi /iîv ojOiIç 2x((yft)y
fv ittff)xy ut JOi.
Ti« 5è K.tvva{
Tûv irxlfiuv Kafffa/50{
Itv^^c /xîv, cjç yxa-ev,
iw^axù; c^^iv aTOrrov
T^î vuxTÔ» Trapwxi/ASVïîç•
iôôxîi yàp /aiitffôxt
UTtô Ratj;/^Oî èrri 0£?:tvOv*
icapaiTOj/iJvOî Je , âyîaSxt
T^( X'^/°^* ''^^° siÙtoû ,
à.XXk oi.'jrf:iij(ti-j'
ûç Sk r,/.0'J7S
TO 9iJfj.x TOy Kxiixpoi
xa^C76at iv àyjpût
àvxarxi iSstôtÇfv èTtl Ttuv^,
xxiTtep \>'jop'liHVj6i T« T/;v ô^tv
xal Ô4ia nupérctov.
Kaf T15, «Ùtou ijpOivTOi,
puis ayant pris des tisons eo&itnm^
ils cuururcnl aux maisons
de ceux qui avaient lue César,
dtivanl iaceodivr dits
,
et d'autres allaient
dc-t()U5-los-ciMés de la ville,
chcrcliaat à saisir
Cl à déchiror ces liommes.
Lesquels certes aucun de ceux-ci
ne rcncuQlra
,
mais tous étaient
bien jnrtK'-s.
Mais un certain Cinna
des amis de César
se trouva , comme on dit
,
ayant vu une vision étrange
la nuit passée :
car il croyait cire invité
par César à souper :
et refusant, être entraîné
par la main par lui
,
ne voulant pas,
mais résistant :
cl di s qu'il cul appris
le corps de César
dire brûlé sur la placc-publiqiic
,
s'élant Irvé il alla j^ar honneur,
quoique ol se déliant dosa vision
et cu-méme-tcQips ayanl-la-fiëvre.
tl quehpi'un, lui ayant ul(j vu,
dit son nom
irip«i TdJv 7to»d3v Tir/ôzvo/zîvftj , à un aulrcde la foule qui s'informai*
ùi oÎto; q xvr,p irrt
TÛV àvT^prXÔTWV KztffZpX'
xal yip Tti K.{vvx{ ^v
h rùT; Twvojuojaufvot.;,
i» \mOÀx66trti «Ivac towt©v,
Cl celui-là à un nuire
,
cl aussi lût le bruit fut parmi tuus,
que Cet homme est
do ceux qui ont tué César .
en ellet un certain Cinna était
homonyme de celui-là
parmi les conjurés
,
lequel ayant supposé être celui-€?
,
262 KAIIAPOZ BI02.
«ôOuç xal ôic<77racav Èv (xÉgw tov avOpwirov. Toôto (xaXiaTa ^c'-
aavxeç ot tzipi BpouTOv xai Kaaciov, où tcoXXwv f,[X£(Hov îiotYt-
vo(i^vu)v, dTTÊ/wpriffav Ix Tr,ç ttcJXeo)?. *A Sa xa\ 7rpot;avTtç xa-.
7raô(^vTe(; lT£XeuTY)<rav, Iv toT; Trepi BpouToo Y^Yp^^f'^ti.
LXIX. 0VV^(7XEl cà KaTdOtp, TOC [X£V TTCtVTa Y^Y^VW; Etr, TTEV-
TT^xovTa xai £; , IIoiXTnrjia) Ô' iTriêitoffaç ou rcXù ttaeov etwv rea-
-y capwv -^v oï Tw ^iw Travxl àpX'^jV xa\ SuvacTEiav Sii xivoûvojv
X ToaouTwv Stojxtov (jLoXiç xaTÊipYctaaTO, xauTT^ç oùScv ^ti [xr, tou-
vo|xa (/ovov xai t^,v iTTicpÔovov xapTcwcotixEvo^ co;av rapà twv
TToXlTWV. *0 (JLEVTOl [A^Y^^? «UTOU SaiOOJV, 0) TTOtpi TOV ^lOV E/pr^"
aaTo, xal TEXEum^davToç i7nrixoXouOr,ffE Tiixwpoç toj oovo'j, ciâ
-^ TE Y^ç TracTjç xal 6aXot(7arj<; eXauvwv xai aviyvEuojv a/pt too
[XYjSÊva XiTTEÎv "tCv aTTEXTOVo'Tiov, dXXot xai Touç xot8' 6tioov r,
y£ip\ TOu £pYou ÔiYo'vTaç, rj Yvw(xr,ç (jLExac/ovTaç, l:r£;£X6cïv.
jeta sur lui , et le mit en pièces sur la place même. Brutus et Cassius,
effrayés de cette fureur populaire , sortirent de la ville peu de jours
après. J'ai raconté dans la Vie de Brutus ce qu'ils tirent depuis, et les
malheurs qu'ils éprouvèrent.
LXIX. César mourut âgé de cinquante - six ans , et ne survécut
guère que de quatre ans à Pompée. Cette domination , ce pouvoir
souverain qu'il n'avait cessé de poursuivre à travers mille dangers
,
et qu'il obtint avec tant de peine , ne lui procura qu'un vain litre ^
qu'une gloire fragile,qui lui attirèrent la haine de ses concitoyens.
Mais ce génie puissant, qui l'avait conduit pendant sa vie, le suivit
encore après sa mort; il s'en montra le vengeur, en s'atlachant sur
les pas de ses meurtriers et par terre et par mer, jusqu'à ce qu'il n'en
restât dIus un seul de ceux qui avaient pris la moindre part à l'exo-
VIE DE CESAR. 253
xacl ^(iïTTaîav t5v âvBpunov
01 "KtpX B/soÛTOtf xal KâTfftov
ils s'élancèrent aussitôt
et d«''chiri'rotil l'homme
au milieu de la place.
Brutus et Cassius
ayant craint surtout cela,
[lé..
où TToiiûv r.fxspûv iiayîvo/iivwv, non beaucoup de jours s'étant écou-
à:rsxwpy;ffav «x TrJç itdiiûjç.
*A ûî xat TTcxçxvTe;
yéypxmxi iv toî^
irepl HpoÛTOU.
LXIX. Kaïyap ôè ôy>j»/et,
y«yovw{ TTfvTïîxovTflC xai ÊÇ ct/j
Ta iJLiV lîâvTa,
•0 îToAù nXiov rtsaipuv tràiv*
xapizùtaiiievOi cî oùôèv
0T( (tî') Tû ôvoiia |i6vov
xal TT^v SdÇav InifQovov
KXpx TÔJV TTOitTÛV
r,v àp^ry
xai Juvayretav
Jicôxwv Tiavrl tû âtw
ô(à TOaoÛTuy xiyoûvojv
KXTtipyijxro /xôXii.
O fxivTOi iJ-i/xi cxifioiv auToO,
w âx/'*»'3tT0 Tvxpk ràv ^lov,
se retirèrent de la ville.
Mais les choses que ayant faites
et ayant soullerlrs ils moururent,
ont été écrites dans le livre
sur Brutus.
LXIX. Or César meurt,
âgé de cinquante-six ans
en-tout
,
et ayant survécu à Pompée
non beaucoup plus que quatre ans*,
et «'ayant recueilli rien
si ce n'est un nom seul
et une gloire sujettc-à-rcnvie
de la part des citoyens [rawe
,
de colle puissance et autorilé souie-
laquelle puissance
et autorité-souveraine
poursuivant toute sa vie
à travers de si grands dangers
il avait acquise avec-peine.
Cependant le grand génie de lui
,
duquel il se servit pendant sa vie,
ii:r,KoXQ\jOr,(jt xal TcieuTyjîavTo^ accompagna lui même étant mort
comme vengeur du meurtre,
pourchassant
et «lépistant les meurtriers
à travers toute terre
et toute mer
jusqu'à ne laisser aucun
de ceux (jui l'avaient tué,
mais même jusqu'à punir
ceux ou ayant touché
en quoi-quc-ce-soit
à l'acte avec la maia «
TlfMttpOi TOU fOVQ-J,
ilavvuv
xal ocviyjsûuv
oix T€ Trâyrjî yr,ç
xal B<xXx77r,i
ô-XP^ '^'^^ AtTTStv a/;o£va
Tûy àncxTOvoTwv,
àiià xal t7r€;j/0«Iv
T«Jî ^ Of/ovraç
xaTz &TioOv
TOw t/jyou x*'/'^ »
254 KAiiAPos nio2.
0au{jLa(TioiTaTov lï twv (xiv !ÎvOpo)7:ivt.)v to rcp'i KoÎtviov' f^rrr-
Oet; Y^p ^v 4>tXiiCT0K S ^xflivu) t<{) ;i^ioiw oi£:j»0£tp£v iiurôv, «^
xarà Kafaapoç £/pr'(raTo- twv Ss Oeiwv ^ Te jx^p; xojiiirT,;
(IçpotvTj yâip ÊTTcà vuxTa; fJLexà t'^,v Kaiffapo; c:paYT,v ciarpnrij;,
iTt* r,cpotv{aOr)) , xai to TzzpX tov t^iov (i{X2fjp6ijjLa t9;ç aOyTJç.
'OXov -^àp excïvov tov IviauTOv w/,poç u.^v ô xuxXoç x-ai (xap|xa-
puy^tç oùx Ê/OJV av£T£)vX£V, àopavÈç 0£ xat Xettiov îSt:* «Sitoû
xaTV)£i TO 6£p|xo'v • wdTe TOV ^v à£pa ûvojepov xa» ^apùv àc^i-
veloL Ty)ç SiaxpivoutxTjÇ auTOv à)>.éaç £7rij£p£aOai, toj; Ot xaprolç
:^(xi7r£TCT0oç xa\ àrEXft^ àTcavOîjcai xal Trapox^oécai oièi xr,v
^U/pOTT)Ta TOU TTEpie^OVTOÇ. Moc).tOrTa 8è TO BpO'jTOU Y£VO{XEV0V
cpa(j[jLa T^v Kaicapo; eûT,)jwc£ a<f«aYr,v ou '(f^u.i^Y^v Ôeoiç ài€-
ati^v y,v Se toio'voe. ]M£'X)>(i)v tov CTpaTov I; "ACuSou' ciaÇ-.Çal^tiv
cution , ou qui avaient seulement approuvé le complot. Entre les
événements humains, il n'en est pas de plus étonnant que celui qu'é-
prouva Cassius : vaincu à la bataille de Philippes , il se tua de la
même épée dont il avait frappé César; et parmi les phénomènes cé-
lestes, on vit un premier signe remarquable dans celte grande comèle,
qui , après le meurtre de César, brilla avec tant d'éclat pcodautâ^t
nuits , et disparut ensuite. Un second signe , ce fut robscurcissçment
du globe solaire, qui parut fort pâle toute cette année-là , et qui,
chaque jour à son lever, au lieu de rayons étincelants» n'envoyait
qu'une lumière faible et une chaleur si languissante, que l'air fat
toujours épais et ténébreux ; car la chaleur seule peut le raréfier;
son intempérie fit avorter les fruits, qui se flétrirent avant que d'ar-
river à leur maturité. Mais ce qui prouve surtout combien le meurtre
de César avait déplu aux dieux, c'est le fantôme qui apparut à Bratas.
Étant sur le point de faire passer son armée d'Abydos au rÎTage op
VIE DE CKSA.R. 255
Td Si mpi K.i.v7iov
0av/xa<TtojTaTOv
tC» fxkv kvOpran(v(iiv*
SiifOtiptv ixurbv
4* ^XP^'^^'^^ xarà Katjayso»*
râv ^è 0<c'uv
8 Tf fiéyaç xo^uyJTtjç
inrà vyxTaj
/Mrà TT^v oryayyjv Kat'aa^oç,
«Ira ^yawtaO»j),
xal t6 à.y.cti)pufxx v/i^ ^^^y^ii
ntfX TÔv iJAtov.
'OAov yàp ixtXvov -nv èvtauTÔv
ô xûxioç /xîv àviT£/).îv ^^XP'^i
xal oùx e;(Ciiv ftsLpfj.ocpv/'Xi ,
xà 3k dip/j-àv
xar/ii àîrà aùrolj
à.Spxvii xal /iTiTOv*
WffT« TÔV /jtîV
àipa è:riy£^£iOy.i
S^ofîpbv xal ^xp^J'i
xoOsvsiu. Tfii àit'ïÇ
^c-</.ptvOJT/;4 avTÔv,
TO'jî 0£ xy^TTOÙ^
/;/jit7r£7rTO"J4 xal ànJuTç
àrtavOiîïXt xal Txxp:txiid€9.t
0(« Trjv vf/U;(pdr)5Ta
rou :re^u;(avTO(*
Majora ok
TO fi'3/MX B|90ÛT0U
yevdjUevo»
»0»|Àft>ff£ -Tiçv 9rfa-fr,v KAt7apo>
ou yCvO,u«v>;v àciiT^v OiOt^'
rjv 04 TOtdvOi.
M£).i'jj> îtaêiëi^itv TOv jTparb
OQ ayant eu-part aa deNein.
Mais VéiHfnvjiunt concernanl Cassius
est le |tlus étonnant
des évéïiemoits humaine :
car vaincu à Philippcs,
il se tua lui-inème
de cctlo épée-là [«ar:
do laquelle il s'était icrvi contre Ce-
mais dos phiUiombies divins [inrte
le plus étonnant est cl la grande co-
(car elle parut brillante
pendant sept nuits
nprcs le meurtre de César,
puis elle «lisparul)
,
et l'obscurcissement de l'éclal
autour du soleil.
Car toute cette année-là
le disfjue se leva pile
et n'ayant pas de rayonnements,
et la chaleur
descendit de lui
languissante et faible :
au point d'une part
l'air circuler
ténébreux et lourd
par la fuiblesse de la chaleur
qui rarélie lui
,
d'autre parties fruits
demi-mûrs et avortés
s'être (lélris et fanés
par la fraîcheur
de l'air environnant.
Mais surtout
la vision de Drulus
qui eut-lieu
montra le meurtre de César
n'ayant pas été agréable aux dieux i
or elle fut telle.
V Devant faire-passer son année
d'Abjrdos
25G KAI2APOÏ ni02.
«Iç T-J;v It^p«v r^TTEipov, dv£:rau£To vuxxôç, wairep eto>Oei, i.at'it
(yxriv))v, oô xa0eu5o)v, àlW (ppovT^Cwv Trepl to~ (x^J.ovtoç. Aé-
ytiai yip ouxoç àvy;p ^xiaTa 2^ twv orpaTTjYwv 67rvwor,ç yi'^i-
(TÔat, xai TrXeîffTOv lauro) ypovov lypTjYopoTi "^pT,ffOai tte^uxojç.
^(^(pou Se Tivoç aîffOéoOai 7rep\ rJjv Oupav £Oo;£, xai Trpb; to toC
Xu/^vou cptoç -^Sy] xaTa;p£pO(X£vou (;x£'|a(X£voç, o-j/iv £lo£ çioÇ£piv
àvôpôç ixipuXou TO (JL£Y£Ooç xai )(^aA£7rou to £Tco;. 'ExTr/ayetç ôi
xb TrpcoTov, u)ç loSpa fx-j^XE Trpaxxovxà xi (xr^XE (pOEy^^î^Evov, àXX
laxtoxa ffiyyî Trapà: x-Jjv xXivy,v, r^proxa ^(xxiç Icxiv. 'Â7:oxpiv£xai
S' aùxw xo 'pao'(xa' «'0 cbç, w Bpojis, ûatfjiiov xaxo;* O'I'ci 5e
(XE TTEpi ^>iX{7rrouç.» ToxE (xiv ouv ô Bpoîîxoc; EuôapcCjç • « Oij^o-
fxai, » eTtte* xai xb ôat{xoviov eùOu; IxttoSwv aTrr'Et. Tw 5*
txVOUfXEVO) XP^^'l^ ''^^P^"^^^^ ^iXlTCTTOUÇ àvXlXOyOElÇ 'A.VXOJVICI)
xal Ka(aapi*, x9) [xsv Trptoxï) tjt.a-/Yi xpaxT^aa;; xb xaO' louxbv sxpE-
posé , il se reposait la nuit dans sa tente, suivant sa coutume, sans
dormir, et réfléchissant sur l'avenir. C'était de tous les généraux celui
qui avait le moins besoin de sommeil , et que la nature avait fait pour
veiller le plus longtemps. Il crut entendre quelque bruit à la porte de
sa lente ; et , en regardant à la clarté d'une lampe prêle à s'éteindre,
il aperçut un spectre horrible , d'une grandeur démesurée et d'une
figure hideuse. Cette apparition lui causa d'abord de l'eUroi ; mais
quand il vit que le spectre , sans faire aucun mouvement et sans rien
dire, se tenait en silence auprès de son lit, il lui demanda qui il était:
a Brutus, lui répondit le fantôme, je suis ton mauvais génie, et tu me
« verras à Philippes. » — « Eh bien ! reprit Brutus d'un ton assuré
,
* je ''y verrai. » Et aussitôt le spectre s'évanouit. Quelque temps
après, à ^^ bataille de Philippes contre Antoine et César, il rem-
porta uLe première victoire . renversa de son c6té tout ce qui lui
VIE DE CESAR. 557
tU TTiv izipyLv r,ntipov,
àv£7TxÛ«T0 VWXTOJ,
xxrà. ax/jv»jv
,
OLroi yùp b k-rr,p Xiyirxi
nsfvxùi /svévO.n ÛTrv'/jJ/:»
•^xtjTx 5/i Twv rcpxrr^yCJv,
X'xl )^p7,70/.t iauToi iypyi'/opÔTi
TtXiÏTro-j ^pôvoj,
ESo^c û'i a.isOizO'xi
TIVÔJ <fdj»OU Tli/SC T^V OÛpU.-J ,
xxl axipùfMS'JOç
xxrxfepOfj.ivo\j r,SYi,
tTosv ^i//tv (fO^îpUv xvSpbi
ixyû/O'j TÔ fjiiyîOoi
xat ;(ai£7T0u tô etoo».
£x7ria-/itç 5î tô tt^wtov,
OJi i'/j^Z /JiyjTfi TipXT70VTX
fj.r,re f0iyy6y.S'jàv rt
,
àA^à îrrôJTX atyîj
Ti'xpx Tr,v y.Xivr,v f
ripÛTX 07Tli èîTlV.
T6 et fii/xx
ÙTzoxpivirxi aùrij.
« ffôî xxx'oi Sxiiioij , cj BpojTe'
à l'autre continent,
il rt'jiosail une nuit
,
coiiime il avail-cotitume,
dans sa tente
,
ne dormant pas , mais réûéchissa
sur l'avenir.
Car cet homme est dit
né pour (îlre porlé-au-sommen
le moins certes des {jénéraux
,
et se servir de soi-même éveillé
le plus de temps.
Or il crut avoir entendu
(pK'Ifjue bruit vers la porte,
et ayant examiné
à la lueur «le la lampe
qui baissait déjà,
ilvitlefanlômeeUrayanld'unhommfl
étranger par la grandeur
et hideux par la ligure.
Et cllrayé d'abord
,
Comme il vit lui ni ne faisant
ni ne disant quehpie choses
mais se tcnant-dcbuut en-silence
près du lit,
il /{/{ demanda qui il est.
Or le fantôme
répond à lui :
* Ton mauvais génie, 6 Brutus :
Lt tu verras moi à Philippes. »
Tare fjikv ojv ô B/;o>roi s jOypffùj * Alors donc Brutus avec-assurance :
« OliO/XXtf «ITTf*
xai t6 Sxifxévio-j «ùOOj
à7irî«i èx:ro5'jJv.
Tû 6k X/50V'-;* txvou/xîvw
àvTiTxxOiii nepl ro'ji <ti>i:r7royi
AvTuvtc») xai Kxiaxpi,
xp'XT^axç [xiv
nô npcoT/? fJ^ixV
^rptjlXTO TÔ xarj- ixuTÔv
XXl ^((^ri^X7C
YiK Dt Cfsva.
« Je te verrai » , dit-il :
et le génie aussitôt
s'en-alla de-devant Brutus.
Or au temps convenable
étant rangé-en-bataille à Philippes
contre Antoine cl César,
ayant eu-le-dessus à-la-vérilé
dans le premier combat
il mit-en-fuile ce qui était devant la
et le poursuivit
17
258 KAISAPOZ BIOZ.
<|/aTo xa\ 5te;r,Xa(7e TropOwv -zo Kaiaapoç (rrparÔTrcîov ttjv îi
îeuT^pav aÙTw (xa/ecOai (/.£X).ovti çoit5 to airo ça^jxat tt ç
VUJCTOÇ auOlÇ, OÙy^ W(7T£ Tl TrpOffSlTCeïV * àXXà OUVEIÇ ô BpovToç tÔ
7r£7rpo3|X£VOV, £^^i'];a cpipojv laurov £iç xov xivouvov. OO (xr;v
TTpoç Tl xpyijxvwoEç xal xôi qicp£i yuavoî Trpoa^aÀojv to cTÉpvov,
aaa xal cpiXou tivoç, wç cpaaiv, cttvETip^oWavToç ttjV 7r).r,Y^|V,
àTCfiOavEV.
faisait tdle , et poursuivit les fuyards jusqu'au camp de César, qui fui
livré au pillage. Il se préparait à un second combat , lorsque ce
même spectre lui apparut encore la nuit, sans proférer une seule
parole. Brutus, qui comprit que son heore était venue , se précipita
volontairement au milieu des plus grands dangers. Cependant il ne
mourut pas dans le combat : ses troupes ayant été mises en déroute,
il se relira sur une roche escarpée; là , se jetant sur son épéc, avec
l'aide d'un de ses amis , il se l'enfonça dans la poitrine , et expira sur
le coup.
VIE DE CESAR. 259
Kopd'Z^frb mp'XTÔTztioiï^'xiauf.o^' [lillant le camp de César :
/««;^î70xi rr,v Sivrépccv
rà ajTÔ fivfjLX foirx
0\JX WJTS 7r|507Ci7r«ïv ti*
uXXù b hpOÛTOi
TÔ 7teTt^W/ifvov
,
ippi-pev iauTÔv yicwv
Où /il^y fiTTCTfV
àywy tÇOjUSvOi
,
«vstyuywv
71/50^ Tt xpr,y.v(i!}Ss<;
y.xi TzpoiGxJ.ùv TO Ttipvov
Tw Çifiet yUjUvoJ
,
â^aa xat Ttvo^ yi).ou
,
»yv«Ttip|3'jjffxvT0{ r/jv itXijy^Vf
mais à lui clanl-sur-le-point
de combattre le secoml combat
le m«îme fantùmc vient
de nouveau pentlanl la nuit,
non au point île dire quelque chose •
toutefois Brutus
ayant conipris
la chose arrél6e-par-le-destin,
;fc jeta lui-même se portant
dans le danger.
Cependant il ne tomba-pas
en combattant
,
mais, la déroule ayant eu-lieu,
s'étanl rélugié
vers quoique endroit escarpé
et ayant jeté sa poitrine
sur son épée nue,
en-mdme-temps aussi un certain ann
comme; on dit,
ayant ailcnni le coup,
il mourut.
NOTES
SUR LA VIE DE CÉSAR.
Page 4. — J. H avait seize ans passés, au rapport de Suétone{in Cœs., c. 1 ). Selon Velieius Patcrculus (II, 43), c'était encore unenfant, pœne puer. H n'y a, ce me semble, entre ces deux témoi-gnages et celui de Plutarque qu'une contradiction apparente.
Page 6, — 1. Ce Cornélius, surnommé Phagila, était aflranchi deSylla.
— 2. ^y.ptj.oL/.ou-j'jx-j. Pharmacussa (aujourd'hui Ferma co),petite
île de la mer Egée, en face de Milct.
Page 8. — 1. Kt/tÇt. Les Ciliciens, au midi de l'Asie-Mineure,près de la Syrie et en face de l'île de Cypre.— 2. Mt>>jTOu. Milet, ville principale Je l'Ionie, en Asie-Mineur^
,
sur la côte.
Page 10.— 1. Uspr/âiMu. Pergame, ville de Mysie (aujourd'hui Per-gamo).— 2. 'lojvtov. Junius. Correction d'après Velieius Paterculus (II,
42). Tous les manuscrits de Plutarque donnent "lojy/.ov.
— 3. 'Po'oov. Rhodes, île de la Méditerranée, près des côtes del'Asie-Mineure.
— 4. Apollonius, 61s de Molon. Il est appelé plus souvent Apollo-
nius Molon , ou seulement Molon.Page 12. — 1. Correction d'après Coray. Les autres éditions don-
nent à tort: fxZXlov , ûXy.oiç y.7yo).r,0zii; , ùfv.-jxi.
Page 14.— 1 . "Ottou. Correction de M. Dùbner, au lieu de r,-j où de»
autres éditions, qui d'ailleurs intercalent le mot outw devant jn/piv
,
contrairement a tous les manuscrits.
Page 16.— 1 . Habitude d'elléminé. Elle est notée par Lucien dan$le portrait qu'il trace d'un homme de ce genre : Ilây/.a^cv âvcpa,
5ta5-£5-a>,eu/A£yoy tô ^OLôtafxa., lizuejù.xfffxé'jo-? TÔv aùjféva, yuvatxcîov zb
^léjjL/jLx, iizliypo'j TÔ 0'jWr,ixoL, jxvpw* aTzoïfjéo'jru, tw Saxzj'/.u ax/su tj^v
xtfoÙY:v xvw/xcvov. [Rhetor. prœcept., c. II.)
Page 18. — 1. Cet usage remontait à l'année 360 de la fondation
de Rome. Matronis , pro auro ad liberandam a Gallis Romam collatOj
gratïee actœ , houosque additus , ut earum , sicut virorum, post mor-tem sàlemnis esset laiidatio. (Tiie-Live, V, 25.)— 2\v II s'agit de Cornélie, fille de Cinna, seconde épouse de Cé-ear. 11 avait épousé en premières noces Cossulia
,qu'il avait répudiée.
— 3. 'lôr.pixv. Ancien nom de l'Espagne, emprunté au fleuve Ibe-
rus {VÈbre),
NOTES. 2G1
Page 22. — 1. 11 est queslion ici des deux grandes victoires qae
Marius rein|)()rta à Aix, sur les Teutons, et a Vciccil, sur les (tim-
bres, à «juflqurs mois d'intervalle «le la mdine année (101 av. J.-C.).
Page 2i. — 1. Upoux'/'j.rTÔy.îJOJ. .Mc't;i|.liMr(; prise des l>ains. Onappelait Trîoaa>x/T/:/3tov un endroit particulit-r ou l'on se rrictiunnait
le corps avant de se mettre dans l'eau.
Page 30. — I. llxpiXti. Correction de Coray. Les manuscrits
donnent npi^et, qui ne présente aucun sens, et les éditions ordi-
naires CiTtâcÇît.
Page 32. — 1 . On dit ordinairement : àTO';etitâî;£tv tt/soî rtvx.
Page 34. — 1. *KTtTa/.97i:<t. Correction, au lieu de nîvzx/.àrrxt quedonnent les mcillours manuscrits. On s'est autorisé pour la faire tl un
autre passage dt^ Plularqtu*, dans la Vie «le Caloti U-h. 26), où l'éva-
luation de la même dépense est faite en talents [yOiy. /.y\ cix/07ta
xal TTcvr/j/ovra râ/avr^:), C(î qui é(]uivaut a 7,/>0(),000 drachmes.— 2. Nous passons les chapitres IX et X, dont les détails ne sau-
raient ligurer dans une étiition classiciue.
— 3. La manière dont Plutarque s exprime pourrait faire croire
que César eut le commandement de toute ^Kspa^M1e ; mais il n'obtint
(lue celui de l'Kspagne ultérieure, comme le dit Suétone (i/j Ca'%.,
XVIII). — L'Kspagne ultérieure comprenait la Lusitanie et la Hé-tique , aujourd'hui le Portntjdl et V Andalousie.
Page 3S. — t. KxWxïxoj;. Ciallaïci , ou Call.Tci , ou encore Gal-l.eci. Ces peuples habitaient la partie de l'Kspagnc connue aujour-
d'hui sous le nom de Galice.
— 2. Tr.i éÇw OxXi77r;i. Plularquc désigne ainsi l'océan Atlantique.
Page iG. — 1. "Atxtxv RsÀTtxî^v. On entend par là les deux Gaules,
Cisalpine et Transalpine.
Page 50. — 1. Xuovpxvio-J x/éo;... Ttavroe^jç àperrls... xiéoç àvOîï...
Laïubeaux poétiques pris par Plutarque à Homère [Odyss., I, 2G4;
//»a(/., X, 2(;S) et a Pindare (Nem., IX, 39; Pytii., l, GG). Le molTOTî manque dans les meilleurs manuscrits.— 2. IJn manuscrit donne y.xO'Mixû.r^^tf callide conversando sibi
conciliavit.
Page 52. — 1 . Dyrrachium , ville maritime de l'Ulyrie , sur la merAdriatique (aujourd'hui Durazzo),— 2. ^i!Ar}Àxuvjoi , partie, parf. pass. do ôi£>aûv'j.
Page G2. — I. Les Tigurins habitaient cette partie «le la Suisse
qui comprend aujourd'hui les cantons de Zurich, Appenzclt , Schnf-fouse et Schivitz.
Page Gi. — 1. IIîotovTwv. Correction. Toutes les éditions donnent/tîfjOdvTWV.
Page 70. — 1. Ttrpxif.o-îoji. Leçon des manuscrits. Les éditions
donnent rpi7./.oj'.o\>i.
— 2. La (laule Cisalpine se subdivisait en Cispadane et en Trans-padane. Ces deux dénominations lui venaient du lleuve Padus (au-jourd'hui le Pd), qui prend sa source dans un lac du mont Vésulu».et se jette dans la mer Adriatique.
262 NOTES.
— 3. Lo T^ubiron,polilo rivi'To qui séparait l'Italie proprement
dilo de la Gaule Cisal[»ino (aujourrl'hui h; Lhho).
Page 72. — 1. Les Nerviens, peuples de la Gaule Del^'ique, habi-taient le pays qui forme aujourd'hui la Flandre et le llainuut.
Page 74. — 1. ùs.r)/.oi.r,. Correction de M. Diibner. Les manuscritsvarient entre ùo/.zX cl oo/-?, , auxquels Coray a substitué èod/^t.
Page 7G. — 1. Ville d'Élrurie (aujourd'hui Lucqnes).
Page 78. — 1. OùyiTrzç. César h-s ap()elle Usipetes; d'autret,
Usipii. Peuple germain entre le Berkel et la Lippe.
Page 80. — 1 . TevTôptTaç. Leçon des manuscrits. Les éditions
ordinaires donnent TcvT£/iioz$. Dans César, Tenctcri ou Tenchieri,
autre peuple germain entre la Lippe et le Ruhr.— 2. Plutarque confond ici les Éphémérides de César avec ses
Commetitaires.<-^ 3. TavÛTto^. Leçon des manuscrits. Les éditions ordinaires
donnent à tort Tavli^io;. Tanusius Géminus était un historiographe,plusieurs fois cité par Suétone.— 4. 'EopTxç /.xl G-ojoûi. Ces deux mots manquent dans toutes
les éditions.
— 5. Les Sicambres habitaient entre le Sieg et le Ruhr^ ou , selon
d'autres , entre le Sieg et la Lippe.
Page 82. — 1. 11 paraît que l'on comprenait sous le nom deSuèvcs tous les peuples qui habitaient entre YElbe et la Vistule.
Page 84, ^- 1. 'A7).x\>TL/.r,i. Leçon des manuscrits. Les éditions
donnent 'AtIx-jz îoo^.
Page 92. — 1. Les Arvernes (aujourd'hui les Auvergnats).— 2. Les Carnutes, entre la Loire et la Seine. Ils avaient pour
capitale Autricum (aujourd'hui Chartres).-^ 3. 'Apxp'x. Correction de Coray. Les manuscrits, \oclx-j, qui
ne présente ici aucun sens.
Page 94. — I. Les Éduens, peuples de la Gaule, occupaient le
pays appelé autrefois YAutunois, et qui comprend aujourd'hui les
départements de la Côte-d'Or, de la Nièvre, de Saône-ct-Loire et duRhône.— 2. Les Lingons occupaient cette partie de la Gaule qui est
devenue le département de la Haute-Marne.Page 96. — 1. Alésia (aujourd'hui Alizé, dans le département de
»a Côte-d'Or).
Page 10G.— l.'H/.tc-TO, 3*'pers. sing., plus-que-parf. moy. de aî/.cÇw.
Page 116. — 1." Ariminum (aujourd'hui Rimini), ville del'Ombrie,sur la mer Adriatique, à l'embouchure d'une rivière du même nom.
Page 126. — 1. Corfinium, ville du Samnium.Page 128. — 1. Brindes (en latin Brundusium , et aujourd'hui, en
italien, Brindisi) ^ ville d'Italie, sur la mer Adriatique,
Page 136. — 1. Posidéon, mois des Athéniens (du 20 décembre au
20 janvier).
— 2. Oricum (aujourd'hui Ejicho), ville d'Ulyrie, près des montsAcrocérauniens.
NOTES. 2G3
Page 138. — 1. Il n'y a dans ces conlrccs aucun fleuve du nomc^\nius ou Anias. IMutaniuc veut parler sans doute du Ucuve AoQs(aujourd'hui Vajusu).
P;i-(; 142. >-^ 1. Colle racine est nonuuéc chara ou cara dans
César. I*eul-ôlre est-ce la iiKÎmc «jui est ijési^tiée dans Alhéiiéi; (IX,
p. 371) sous le nom de /x^ocutov, et chez nous sous celui <lo carotte.
Paye 152, — 1. Tusculuu) (aujourd'hui frascuti)^ ville du Laliuni,
à trois lieues de Rome.— 2. Coinphes (aujourd'hui Gonfi), ville de la Thessalic, sur le
Pénéc.
Page 15G. — 1. Il faut lire K.Ojîv('j>t/.io,-, Cornilicius.
— 2. Mégare, ville yrec(jue, au fond du i,'olle Saronique.
PaL;e 15S. — 1. Scolussa, ville de Thessalic.
— 2. Cncius Domitius Calvinus.
Pa;îe IGi. — 1. A/a/5v. Leçon <les manuscrits. \lyjji.:n'jt donné par
les éditions ordinaires, ne p<'ul se dire d'une épéc.
Page 1G8. — 1. Suétone lait dire à peu près les mêmes paroles à
César : Hoc voluerunt : taillis rébus gestis C. Cœsar condcmnatusessctn , iiisi ab exercitn auxilium petisscm. (c. 30.)
Pai;e 170. — 1. Tralles (aujourd'hui Sutiaiihissar), ville de Carie,
près liu Méandre.— 2. Padoue (en latin Patavium) y ville de la Gaule Cisalpine,
pairie de Tite-Live.
Page 172. — 1. Cnide, ville de Carie, à l'exlrémilé de la pointe la
plus occiilontalc de l'Asic-Mini'ure.
Page 178. — 1. Ptolémée Auloie.
Page 180. — 1. Pharos, petite lie d'Egypte, jointe par une chaus-
sée au port d'Alexamlrie.
Page 1S2. — 1. Ville du Pont (aujourd'hui Zile).
— 2. Tous les manuscrits donn«;nl \u.d\>zio-j ici et au chapitre
suivant.
Page 18'». — 1. Voyez, plus haut, la note 1 de la page 15G. — Il
doit y avoir ici une transposition dans le texte. C'est à Antoine, el
non a Cornilicius que fut ailju;^ée la maison de Pompée. On connaît
la belle apo.strophe de Cicéron à cette maison même , ilans la seconde
C hilippitpie : domiis antviua ,qtiam dispari domino domiiiaris !
Page 1Î)0. — l. Thapsus, ville d'.Vfricjue, entre le lleuve Triton et
la petite Syrie.
Page Pli. — I. lltiquo, ville maritime d'.Vfrique, ancienne cOiO-
nie des Tyrlens, et capitale sous la dominaiion romaine.
Page 19(5. — 1. Un manuscrit donne Iv./tipwvx.
— 2. l*lutar«|ue oublie le plus important des trioniphos de Cdsar,
celui des (ïaules, (|ui lut mCme le proniior de tons, au rapport deSuiHone (i.i Ci s., c. xxxvii). VEpitome du llit' livre de Tite-Live
en fait anssi nuMilion.
Page iMO. — 1. -'jvEOoyÔTa;. parf. partie, act. de au),),î'yt«>.
— 2. Munda, ville de la Uétitjue, en L.^pagne,-^ J. Allusion aux ûls de PomitOc.
2G4 NOTKS.
— 4. 1-08 Dionysiarpif»» s'appclnicoi f.n latin Liberalia.
Pago 20S. — 1. La nx-r Caspiitnnc ou mer Hjrcanifnnc , entre la
Perse , la Russie cl la Tarlarie,
— 2 Le Gaucasn, prando chaîne de montagnes en Asie.
Page 210. — 1 . Circcuni, ville maritime et [)rornontoire du Lalium.— 2. Terracine faulrefcjis Anxtir) , ville du Latium.— 3. 11 faut enleriflre par là le» marais Puntins. — Sélium (au-
jourd'hui Sezze) ^ ville du Latium.
Pa;^e 212. — 1. Dans la Vie de Numa ce mois est nommé Mercc-dinus.
Page 21G. —- 1. Albe la Longue, ville du Latium.
Page 218. — 1. Fête trcs-ancienne, célébrée en l'honneur de Panet de Faune, à qui l'on sacrifiait un loup.
Page 222. — 1 . Les habitants de Cum<îs , en Éolie,passaient pour
des gens grossiers et stupides. Voyez Strabon , 1. xiii, p. C22, ci
Lucien, in Pseudologista , t. III, p. K'A.
Page 22G.— ï. Dans la Vie de Brutus, Plutarque rapporte qu<
Cassius, entre autres sujets de plainte qu'il avait contre César, pe lu
pardonnait pas de lui avoir enlevé des lions qu'il avait fait ras-
sembler et conduire à Még.ire, pour les jeux de b«.n é.iditc.
Page 228. — 1. Strabon, si connu par sa Géographie , était en-
core un philosophe distingué de la secte des stoïciens , selon les uns
ou de l'école du Lycée, selon d'autres. Il avait aussi composé plu-
sieurs ouvrages historiques.
— 2. Les ides variaient ainsi que les nones. Dans les mois dmars, de mai, de juillet et d'octobre, les nones étaient le 7 et le
ides le 15. Dans tous les autres mois, les nones étaient le 5 et le
ides le 13.
Page 230. — 1. Ce pinacle était une sorte d'ornement que l'oi
mettait au faite éles temples, et que les Grecs nommaient aigle
comme on le voit dans les Oiseaux d'Aristophane.
Page 238. — 1. Dans la Vie de Brutus, c'est Caïus Trcbonius qii
retient Antoine hors du sénat. Il y a évidemment ici une faute d
copiste. Plutarque ne pouvait pas tomber en contradiction avec lui
même sur un fait aussi connu, attesté par plusieurs historiens, e
furtout par Cicéron (xi* Piiilippique, c. 14. et xtu', c. 10).
Page 254.— 1. Philippes (anciennement Datas et Crenides^ aujour
d'Iiul Filiheh?), ville de Macédoine.
— î." Abydos (aujourd'hui Jwrfo), petite ville de l'Asie-Mineur*-
lur l'Hellespont, vis-à-vis de Sestos.
Page 256. — 1. Il est question ici de César Octave, qui devin
d César Auguste.
Typographie Laliure , rue de Fleurus, 9. a Paris.
BIBLIOTHECA )
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Réseâu de bibliothèques
Université d'Ottawa
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