1Séquence 4 – SN02
Séquence 4Génétique et évolution : le brassage génétique et sa contribution à la diversité génétique, et processus de diversification du vivant
Sommaire
Chapitre 1. Prérequis
Chapitre 2. La reproduction sexuée : un mode de reproduction faisant intervenir la méiose et la fécondation
Chapitre 3. La reproduction sexuée : une machine à fabriquer du nouveau et de la variabilité
Chapitre 4. La dynamique du génome
Chapitre 5. La génétique du développement et la compréhension des mécanismes évolutifs
Chapitre 6. La diversification du vivant sans modification du génome
Synthèse
Exercices
Devoir autocorrectif
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3Séquence 4 – SN02
Exercice 1Retrouver les composantes du cycle cellulaire Interpréter un graphe, dessiner l’aspect des chromo-somes pendant le cycle cellulaire
Exercice 2Tester ses connaissances sur la mitose et les repré-sentations des allèles sur les chromosomes
Exercice 3 Tester ses connaissances sur l’analyse de caryotypes
Exercice 4Étudier un arbre généalogique et interpréter les don-nées. Interpréter les résultats d’une électrophorèse
Exercice 5 et 6 Identifier une mutation et ses conséquences
Exercice 7Maturation de l’ARN pré-messager en ARN messager : l’épissage
Retrouver les moments clés du cycle cellulaire
Walther Flemming observe une mitose
Observés la première fois en 1878 par le biologiste allemand Walther Flemming dans une cellule en division, les chromosomes sont décrits ainsi : les chromosomes sont doubles quand ils apparaissent puis sont partagés en deux et entraînés dans deux directions opposées pour se répartir dans les deux cellules filles.
Il faudra attendre vingt ans pour que ses travaux associés aux lois de l’hérédité découvertes par Johann Gregor Mendel aboutissent à la nais-sance de la génétique.
1 Dessiner le contenu chromosomique de la cellule mère et des deux cellules filles (deux paires de chromosomes identifiables).
Quantité d’ADN dans une cellule au cours des cycles cellulaires
1
2
3 4
Cycle cellulaire
0
Q
2Q
Temps
Quantité d'ADN contenue dansle matériel nucléaire(unités arbitraires)
Exercice 1Document 1
Document 2
Chapitre
1 Prérequis
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4 Séquence 4 – SN02
2 Combien de mitoses identifiez-vous ?
3 Que se passe-t-il en 2 ? Expliquer et nommer ce phénomène.
4 Repérer et colorier les interphases et les mitoses.
5 Dessiner l’aspect d’un chromosome avant la mitose et après (sur le graphe).
QCM : souligner les réponses exactes
A. Les chromosomes :
1. sont toujours visibles dans la cellule.
2. sont toujours formés d’une chromatide.
3. sont séparés en deux lots égaux lors de la prophase de la mitose.
4. sont dupliqués à la fin de l’interphase.
B. Le renouvellement cellulaire :
1. s’effectue grâce à des mitoses chez les organismes eucaryotes.
2. concerne toutes les cellules de l’organisme.
3. n’utilise pas le programme génétique.
4. est la reproduction de l’organisme.
C. L’ADN est :
1. un polymère de désoxyribose.
2. un polymère de bases azotées.
3. un polymère de nucléotides.
D. Le rapport A + G/ T + C :
1. est toujours égal à un.
2. est une valeur variable suivant les ADN.
3. est égal à un dans l’ARN.
E. L’ordre des phases de la mitose est :
1. prophase, télophase, anaphase, metaphase.
2. prophase, métaphase, anaphase, télophase.
3. prophase, anaphase, metaphase, télophase.
4. prophase, métaphase, télophase, anaphase.
F. Une mutation :
1. a toujours lieu sous l’effet d’un agent mutagène.
2. crée un nouvel allèle.
3. est néfaste pour la cellule.
Exercice 2
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5Séquence 4 – SN02
G. Une mutation :
1. peut se produire spontanément.
2. est un événement fréquent.
3. conduit toujours à la formation d’une protéine différente.
H. Le génotype d’un individu :
1. comporte tous les allèles de ses parents.
2. ne comporte que les allèles d’un seul parent.
3. comporte une partie des allèles de ses parents.
I. Voici la paire de chromosome n° 4 d’un individu portant un gène dont il existe plusieurs allèles (A, a1, a2, a3) A : trait noir, a1 : trait hachuré.
Choisir la bonne représentation schématique en justifiant votre réponse.
J. Le phénotype de cet individu est [ A], cela indique que :
1. l’allèle A est codominant.
2. l’allèle A est récessif.
3. l’allèle A est dominant.
K. L’individu en question est de ce fait :
1. hétérozygote pour ce gène.
2. homozygote pour ce gène.
3. hétérozygote pour l’ensemble de ses gènes.
4. homozygote pour l’ensemble de ses gènes.
Analyse de caryotypes humains (cellule somatique et cellule germinale)
Un caryotype est une présentation photographique, dessinée ou numéri-sée, du nombre et de la forme des chromosomes. Il est établi à partir de la culture de cellules que l’on a bloquées en métaphase de mitose grâce à un traitement approprié antimitotique. Les chromosomes sont numérotés et rangés par paires de taille décroissante. Ils peuvent avoir été au préalable colorés pour une étude fine de leur structure.
Pour les fœtus, on prélève des cellules du fœtus contenues dans le liquide amniotique (à amniocentèse) entre la 15e et la 16e semaine de gros-sesse ou bien par prélèvement de cellules des villosités choriales (cellules du futur placenta) dès la 8e semaine de grossesse (mais risque élevé de fausses couches avec cette méthode).
Rappel : L’obtention d’un caryotype
Exercice 3
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6 Séquence 4 – SN02
Caryotype d’une cellule somatique d’un homme A et d’une femme B
Caryotype A Caryotype B
Le caryotype d’un individu est spécifique de l’espèce à laquelle il appar-tient.
Pour l’espèce humaine, les caryotypes des cellules somatiques renfer-ment 46 chromosomes et la formule chromosomique de ces caryotypes s’écrit 2n = 46.
1 Indiquer la différence entre les deux caryotypes.
2 Que représente la lettre n ?
3 Schématiser la paire de chromosome n° 2 du caryotype et légender votre dessin (centromère, chromatides).
4 Quel événement a eu lieu avant la prise de la photo dont est issu ce caryotype ? Justifier.
Caryotype de gamètes : spermatozoïde et ovocyte
Document 1
Document 2
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7Séquence 4 – SN02
5 Comparer le caryotype des gamètes avec le caryotype d’une cellule somatique.
6 Vous savez que la fécondation est l’union d’un spermatozoïde et d’un ovule : qui, dans un couple, est « responsable » du sexe de l’enfant à naître ?
La mucoviscidose est une maladie autosomique récessive
La mucoviscidose est la maladie génétique la plus fréquente du monde occidental (1 nouveau-né sur 2 500). Elle se manifeste par la production d’un mucus visqueux par les cellules épithéliales des bronches, du sys-tème digestif.
La cause de la maladie est une altération du gène CFTR porté par le chro-mosome 7 qui code pour la protéine CFTR. On connaît plus de 1 000 mutations de ce gène dont les conséquences sont variables (activité de la protéine simplement altérée ou supprimée). En France, 2 millions de personnes sont hétérozygotes (1/32).
Vous pouvez consulter la fiche méthode « Convention d’écriture en géné-tique » disponible à la fin de la séquence.
1 Expliquer les termes « autosomique » et « récessive ».
L’examen de l’arbre généalogique d’une famille à risque permet au médecin de proposer un diagnostic prénatal.
Arbre généalogique d’une famille sur trois générations présentant deux individus atteints de mucoviscidose (porteurs de l’allèle muté F508delta : allèle le plus courant dans la population)
Femme saine
Femme malade
Homme sain
Homme malade
Foetus
1 2
1 2 3 4 5
1 2 3?
I
II
III
2 En choisissant M (allèle dominant) et m (allèle récessif), dessiner la paire de chromosomes 7 des parents de la génération I en justifiant votre choix.
3 Dessiner ensuite la paire de chromosomes de la génération II (envisa-ger tous les cas possibles) en justifiant vos choix.
4 Présenter l’arbre généalogique en écrivant les génotypes (respecter les consignes d’écriture).
Exercice 4
Document 1
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8 Séquence 4 – SN02
5 Grâce à l’analyse de cet arbre, peut-on prévoir si le fœtus sera atteint ou pas ?
L’électrophorèse (technique vue en première, tome 1, séquence 4) per-met d’analyser l’ADN.
Un dépistage des hétérozygotes est rendu possible afin de permettre un diagnostic pour le fœtus. Le couple II4 - II5 et ses trois enfants révèlent, lors d’une analyse de leur ADN codant pour le gène CFTR, dont la muta-tion est à l’origine de la maladie, les électrophorégrammes ci-dessous.
Résultats d’une électrophorèse
Puits dedépôt
BandeA
BandeB
Sens de migration des protéines
III 1
II 5
II 4
III 2
III 3
6 Analyser ce résultat d’électrophorèse et conclure.
Repérer les individus hétérozygotes, l’individu malade qui est homozygote.
Aide
Pour aller plus loin : depuis 2002, en France, le dépistage systématique de plusieurs maladies génétiques (phénylcétonurie, mucoviscidose…) à la naissance permet une prise en charge précoce du malade.
Déficience en une enzyme (la G6PD) dans les îles Vanuatu
La glucose-6-phosphate déshydrogénase (G6PD) est une enzyme inter-venant dans une voie de dégradation du glucose au sein des cellules. Elle joue un rôle particulièrement important au sein des hématies. La déficience héréditaire de l’activité de l’enzyme G6PD affecte environ 400 millions de personnes dans le monde avec une fréquence de 5 à 25 % en Afrique, dans le Moyen-Orient, en Asie tropicale et dans cer-taines zones du pourtour méditerranéen.
Document 2
Exercice 5
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9Séquence 4 – SN02
Les symptômes de cette déficience, généralement discrets, peuvent devenir graves (destruction massive d’hématies) lors de la prise de cer-tains médicaments (antipaludéens), lors de l’ingestion de certains ali-ments (fèves) ou de certains états infectieux.
Cette enzyme, dont la séquence comporte 515 acides aminés, est codée par un gène porté par la partie propre au chromosome X (dans une région qui n’a pas de correspondance sur le chromosome Y). Il comporte plusieurs allèles : quatre d’entre eux, indiqués sur le document proposé, sont présents dans les populations des îles Vanuatu situées au nord de la Nouvelle Calédonie. Les allèles Vanua lava et Naone ne permettent pas la production d’enzyme fonctionnelle.
1 Expliquer ce que l’on entend par « polymorphisme d’un gène » au sein d’une population.
2 Indiquer la nature des différences entre les allèles du gène (en pre-nant l’allèle G6PD-B comme référence) et les conséquences de ces différences sur les protéines codées par ces allèles. Montrer que les mutations ont des conséquences phénotypiques variables.
Tableau du code génétique
U
C
A
G
U C A GUCAGUCAGUCAGUCAG
1ère
bas
e 3ème base
2ème base
UUUUUCUUAUUGCUUCUCCUACUGAUUAUCAUAAUG
GUUGUCGUAGUG
UCU UAU UGUUCCUCAUCGCCUCCCCCACCGACUACCACAACG
GCUGCCGCAGCG
UACUAAUAGCAUCACCAACAGAAUAACAAAAAG
GAUGACGAAGAG
UGCUGAUGGCGUCGCCGACGGAGUAGCAGAAGG
GGUGGCGGAGGG
PhePheLeuLeuLeuLeuLeuLeuIleIleIleMet
ValValValVal
Ser Tyr CysSerSerSerProProProProThrThrThrThr
AlaAlaAlaAla
TyrStopStopHisHisGlnGlnAsnAsnLysLys
AspAspGlnGln
CysStopTrpArgArgArgArgSerSerArgArg
GlyGlyGlyGly
AUG : codon d'initiation UAA UAG UGA : codons de terminaison : codons de terminaison
Ala :Arg :Asn :Asp :Cys :Gln :Gly :His :Ile :Leu :Lys :Met :Phe :Pro :Ser :Thr :Tyr :Val :
AlanineArginineAsparagineAcide aspartiqueCystéineGlutamineGlycineHistidineIsoleucineLeucineLysineMethioninePhénylalanineProlineSerineThréonineTyrosineValine
Séquence des allèles du gène G6PD trouvées dans les populations de Vanuatu (brins non transcrits)
69 127 165 453
G6pd « allèle normal » ...G GCT ATG CC…..G CCC TCC AC…..A ACC GCA TC…..G TGC GCA GA
G6pd Namoru ...G GCC ATG CC…..G CCC TCC AC…..A ACC GCA TC…..G TGC GCA GA
G6pd Vanua lava ...G GCT ATG CC…..G CCC CCC AC…..A ACC GCA TC…..G TGC GCA GA
G6pd Naone ...G GCT ATG CC…..G CCC TCC AC…..A ACC GCA TC…..G TGC ACA GA
G6pd Union ...G GCT ATG CC…..G CCC TCC AC…..A ACT GCA TC…..G TGC GCA GA
Document 1
Document 2
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10 Séquence 4 – SN02
Influence d’une mutation sur la synthèse d’une protéineRecenser, extraire et organiser des informations
La dystrophie musculaire de Duchenne (DMD) est une maladie monogé-nétique récessive (un gène en cause appelé DMD) qui touche l’ensemble des muscles de l’organisme : muscles squelettiques, muscle cardiaque...
Les enfants atteints sont uniquement des garçons (1 naissance sur 3 500 en France).
Le gène DMD est situé sur le chromosome X et comporte plus de 2 mil-lions de paires de nucléotides. Il permet la synthèse d’une protéine musculaire : la dystrophine. Le fragment du brin transcrit d’ADN suivant correspond aux acides aminés 109 à 114 de la dystrophine.
…CCAAACTAAACCTTATAT….
Suite à des mutations, la séquence des nucléotides du gène peut chan-ger : la myopathie de Duchenne n’est qu’un exemple parmi de nom-breuses autres dystrophies.
1 Expliquer pourquoi la dystrophie ne touche que les garçons.
2 À l’aide du code génétique, donner les acides aminés 109 à 114 de la protéine.
3 Déterminer les conséquences sur la séquence polypeptidique formée si :
– le gène possède un nucléotide T au lieu de C en position 12 ;
– le gène possède un nucléotide T au lieu de C en position 6.
Maturation de l’ARN prémessager en ARN messager : l’épissage
Chez un eucaryote, la traduction d’une molécule d’ARNm en protéine nécessite au préalable une maturation de cet ARN appelée épissage. Le schéma du document illustre schématiquement ce phénomène d’épis-sage.
Exploiter le document pour expliquer en quoi consiste cette maturation.
On a hybridé expérimentalement le brin d’ADN transcrit d’un gène avec l’ARNm lui correspondant et permettant la synthèse d’une protéine dans le cytoplasme. Par complémentarité de bases, les nucléotides des brins d’ADN et d’ARN peuvent se reconnaître et s’associer.
Exercice 6
Exercice 7
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11Séquence 4 – SN02
Observation au microscope électronique de l’hybridation entre ADN et ARN
A
B
CD
E
F
G
x 125 000
ADN
ARN
1 2 3 4 56
7
Numéros : exons, parties codantes du gène.
Lettres : introns, parties non codantes du gène.
Interprétation schématique de l’expression d’un gène
ADN
ARN prémessager
ARN messager
A B C D E F G
A B C D E F G
1 2 3 4 5 6 7
1 2 3 4 5 6 7
1 2 3 4 5 6 7
Gène
Transcription
Épissage
Traduction
Numéros : exons, parties codantes du gène.
Lettres : introns, parties non codantes du gène.
Les cellules d’un organisme, à l’exception des cellules reproductrices, pos-sèdent la même information génétique que la cellule œuf dont elles pro-viennent par divisions successives appelées mitoses (exercices 1 et 2).
Lors de la réplication de l’ADN, des mutations aux conséquences variables peuvent se produire (exercices 5 et 6).
La cellule œuf, première cellule d’un nouvel individu chez les espèces diploïdes, est issue de la fécondation.
La fécondation est l’union de deux cellules sexuelles dont le nombre de chromosomes est différent des autres cellules de l’organisme. Dans l’es-pèce humaine, chaque cellule reproductrice contient 23 chromosomes (exercice 3).
à retenir
Document 2a
Document 2b
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12 Séquence 4 – SN02
Au cours de sa formation, chaque cellule reproductrice reçoit au hasard un chromosome de chaque paire. Les cellules reproductrices produites par un individu sont génétiquement différentes.
Lors de la fécondation, spermatozoïde et ovule participent à la transmis-sion de l’information génétique Pour chaque paire de chromosomes for-mée, un chromosome vient du père, un de la mère.
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13Séquence 4 – SN02
Pour débuter
La reproduction est une des propriétés fondamentales du monde vivant. Cette fonction permet de produire de nouveaux organismes mais la reproduction sexuée n’est pas une condition indispensable à la vie. De nombreux organismes se reproduisent par voie asexuée. Quelles que soient les modalités empruntées, un individu isolé donnera naissance, par reproduction asexuée, à un ou plusieurs individus identiques (aux mutations près) entre eux et à l’individu de départ.
La reproduction sexuée implique la formation d’organes reproducteurs produisant les gamètes, des structures permettant la rencontre de ces gamètes (cours de première) et la nécessité de se mettre à deux pour en faire un troisième.
Le schéma ci-dessous représente le cycle de développement de l’homme.
Le cycle de développement d’un mammifère : l’homme
adultesmulticellulaires
testicule ovaire
ou
Cellules _ _ _ _ _ _..... chromosomes
Cellules _ _ _ _ _ _..... chromosomes
1 Annoter le document en utilisant les mots suivants : mitoses, ovocyte (ovule immature), spermatozoïde, fécondation, cellules somatiques, zygote, division conduisant à la formation des gamètes.
Compléter la légende en utilisant les termes suivants : haploïde, diploïde, 2n et n chromosomes.
2 Montrer que ce cycle de développement se caractérise par une phase haploïde et diploïde (voir glossaire, si nécessaire).
3 Montrer que la formation des cellules reproductrices nécessite une division spécifique.
A
Document 1
Chapitre
2
La reproduction sexuée, un mode de reproduction faisant intervenir la méiose et la fécondation
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14 Séquence 4 – SN02
Cours
On appelle méiose la division qui permet d’obtenir des cellules à n chro-mosomes à partir de cellules à 2n chromosomes. Elle est donc caractérisée par une réduction du nombre de chromosomes ou réduction chromatique.
Dans ce chapitre, nous allons mettre en évidence les caractéristiques de la méiose à l’échelle cellulaire et chromosomique.
1. Un cycle de vie caractérisé par des phases haploïde et diploïde
Le cycle de développement des êtres vivants est caractérisé par l’alter-nance d’une phase haploïde et d’une phase diploïde.
La méiose permet le passage de la phase diploïde à la phase haploïde et la fécondation permet le passage de la phase haploïde à la phase diploïde. La méiose et la fécondation sont donc deux étapes nécessaires de la reproduction sexuée.
Au cours de ce cycle biologique, la phase diploïde domine, la phase haploïde étant réduite à la production des gamètes.
La production de gamètes (spermatozoïdes et ovules) ou gamétogenèse s’effectue dans les glandes génitales ou gonades. L’ensemble des cel-lules à l’origine ou issues de la gamétogenèse forme la lignée germinale.
Schéma bilan : Le cycle de développement des mammifères
MÉIOSE FÉCONDATION
Spermatozoïdes
Ovocyte
Embryon
Foetus
Adultemâle
Cellule oeuf :zygote
Adultefemelle
n
n
2n2n2n
2n2n
➥ Comment la méiose permet-elle la production de cellules haploïdes à partir de cellules diploïdes ?
B
Document 2
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15Séquence 4 – SN02
2. La méiose produit des cellules haploïdes
Identifier les principales étapes de la méiose
Afin d’apporter des éléments de réponse au problème posé, on peut obser-ver, au microscope, des tissus où se forment les cellules reproductrices en s’intéressant tout particulièrement au comportement des chromosomes.
1 Vous devez proposer, en vous aidant de l’ensemble des res-sources proposées (doc. 3, 4, 5 et 6), un classement chronologique des différentes photographies de méiose présentées dans le docu-ment 5 en justifiant vos choix.
Vous utiliserez un vocabulaire scientifique adapté : chromosome, chro-matide, haploïde, diploïde, cellule, noyau.
2 La méiose est une succession de deux divisions. Indiquer l’événement qui caractérise chacune de ces divisions.
Coupe d’un tube séminifère et schéma d’interprétationLa coupe d’un tube séminifère montre différentes cellules. Les cel-lules à l’origine des spermatozoïdes sont situées à la périphérie du tube séminifère. Elles subissent des transformations dont la méiose et deviennent des spermatozoïdes, que l’on observe dans la lumière du tube (centre du tube).
À l’intérieur du noyau des cellules, les chromosomes sont visibles.
Caryotype de la cellule A
Caryotype de la cellule B
A
B
Coupe de tube séminifère
Grossissement d'uneportion de tube séminifère
Dissection de testicules de criquets et figures de méiose
Entrer « SVT + Rennes » sur votre moteur de recherche. Choisir « Applications multimédia » puis « Dissection de testicules de
criquets et figures de méiose ».
Activité 1
Observer le nombre de cellules, de chromosomes dans les cellules et l’allure des chromosomes (nombre de chromatides) à chaque étape de la méiose.
Aide à la réalisation
Document 3
Document 4
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16 Séquence 4 – SN02
Photographies et schémas d’interprétation des différentes phases de la méiose
Le document suivant présente des photographies et des schémas d’in-terprétation illustrant les différentes étapes de la méiose d’une cellule. Ces photographies, numérotées de A à H, ne sont pas représentées dans l’ordre chronologique.
Photographie Schéma d’interprétation Photographie Schéma d’interprétation
Les schémas d’interprétation sont réalisés avec deux paires de chromo-somes pour plus de clarté.
Remarque
Document 5
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17Séquence 4 – SN02
Évolution de la quantité d’ADN au cours du temps dans une cellule à l’origine des gamètes lors d’une interphase et lors de la méiose
2Q
Q
Q/2
Temps
Quantitéd'ADN par
celluleInterphase Méiose
Mettre en relation l’évolution de la quantité d’ADN et l’évolution des chromosomes dans une cellule au cours de la méiose
Le document 7 présente, sous forme schématique, l’évolution des chro-mosomes au cours de la méiose. La formule chromosomique de la cel-lule est 2n = 4.
Description et schémas des principales étapes de la méiose
Première division de méiose
Prophase I
Elle est longue et complexe : les chromosomes homologues à 2 chromatides s’individualisent et s’accolent par paires, ce sont des ensembles de quatre chromatides qui sont constitués (= tétrades). En fin de prophase, les chromosomes homologues appariés présentent de nombreux points de contact étroits entre leurs chromatides appelés chiasmas.
Métaphase 1
Les chromosomes homologues de chaque paire se placent de part et d’autre du plan équatorial de la cellule de façon aléatoire : chaque chromosome prend une des deux positions possibles par rapport au plan équatorial.
Anaphase 1
Les chromosomes homologues se disjoignent : chaque chro-mosome dupliqué s’éloigne de son homologue et migre vers un pôle.
Document 6
Activité 2
Document 7
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18 Séquence 4 – SN02
Télophase 1
La cellule se divise en deux. Chaque cellule contient n chromo-somes à 2 chromatides (= bichromatidiens).
Seconde division de méiose
Prophase 2 (parfois absente)
Les n chromosomes à 2 chromatides sont déjà condensés.
Métaphase 2
Chaque chromosome à 2 chromatides se place par le centromère dans le plan équatorial.
Anaphase 2
Les chromatides de chaque chromosome se disjoignent et s’éloi-gnent l’une de l’autre en direction des pôles.
Télophase 2
Chaque cellule se divise en 2 cellules à n chromosomes à une chromatide.
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19Séquence 4 – SN02
Évolution de la quantité d’ADN par cellule au cours de l’interphase puis de la méiose
A
B
C
D
T1 T2 T3
2Q
Q
Q/2
Temps
Quantitéd'ADN par
celluleInterphase Méiose
1 Annoter les schémas du document 7 en utilisant les mots écrits en vert et indiquer pour chaque cellule le nombre de chromosomes qu’elle contient.
2 Nommer les événements se déroulant dans le noyau des cellules au temps T1 puis T2 puis T3 (document 8). Repérer, sur le document 8, le moment où la cellule passe du stade diploïde au stade haploïde.
3 Schématiser les chromosomes dans une cellule aux moments A puis B puis C puis D de son cycle. Vous prendrez 2n = 4.
Bien identifier les deux paires de chromosomes homologues (taille, posi-tion du centromère).Choisir deux couleurs différentes (bleu et rouge) pour chaque chromosome de chaque paire.Ne pas oublier que les chromosomes changent d’état au cours du cycle cel-lulaire.
Aide à la réalisation
4 Montrer que le comportement des chromosomes homologues au cours de la première division de méiose contribue au maintien du caryotype de l’espèce.
La méiose est un processus commun à toutes les espèces sexuées. Elle est for-mée de deux divisions successives que précède une réplication d’ADN (passage des chromosomes de une à deux chromatides). À l’issue de la première division, la cellule initiale diploïde (2n chromosomes) a donné naissance à deux cellules à n chromosomes. Ainsi, la séparation des chromosomes homologues permet une réduction chromatique. Au cours de la seconde division de méiose, les chroma-tides de chaque chromosome se séparent. Ainsi, la méiose permet d’obtenir, à partir d’une cellule à 2n chromosomes, 4 cellules à n chromosomes.
à retenir
Document 8
© Cned – Académie en ligne© Cned – Académie en ligne
20 Séquence 4 – SN02
3. La fécondation rétablit la diploïdie
➥ Quelles sont les caractéristiques cytologiques et chromosomiques de la fécondation ?
Étudier les modalités de la fécondation
n Ressources disponibles pour cette activité
Vidéo à rechercher sur internet. Entrer fécondation + vidéo dans votre moteur de recherche.
Documents 9 et 10.
Modalités cytologiques de la fécondation
A B C
DE
Modalités chromosomiques de la fécondation
Ovule(haploïde)
Spermatozoïde(haploïde)
n = 3
n = 3 2n =
Le spermatozoïde est beaucoup plus petit que l'ovule.Il a été grossi pour qu'on puisse distinguer les chromosomes.
1 En utilisant les ressources proposées, décrire chaque schéma du document 9.
2 Compléter le document 10 et rédiger un texte mettant en évidence les caractéristiques chromosomiques de la fécondation.
Activité 3
Document 9
Document 10
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21Séquence 4 – SN02
Lors de la fécondation, les gamètes fusionnent, leurs noyaux (appe-lés pronucléus) se gonflent puis fusionnent, c’est la caryogamie : il se forme une cellule œuf (= zygote).
Ce zygote est diploïde et possède pour chaque paire de chromo-somes homologue un chromosome d’origine paternel et un chromo-some d’origine maternel.
La fécondation par la mise en commun des n chromosomes de chaque gamète assure la diploïdie du nouvel individu.
à retenir
Bilan du chapitre
Chez tous les organismes présentant une reproduction sexuée, une phase haploïde et une phase diploïde alternent.
Méiose et fécondation sont les deux phénomènes fondamentaux et complémentaires de la reproduction sexuée qui assurent le maintien du caryotype au cours des générations.
La méiose se produit au cours de la gamétogenèse. La méiose est un type de division nucléaire particulier aux gamètes.
La méiose permet la réduction chromatique de 2n à n chromosomes grâce à un ensemble de deux divisions cellulaires successives et particu-lières sans phase de réplication de l’ADN entre les deux.
La première division est réductionnelle car elle permet le passage de 2n à n chromosomes par séparation au hasard des chromosomes homolo-gues. Il se forme ainsi deux cellules contenant chacune n chromosomes bichromatidiens.
Lors de la seconde division, les chromatides de chaque chromosome se séparent en anaphase 2 : chaque cellule fille formée reçoit n chromo-somes à une chromatide.
Cette seconde division est équationnelle car elle forme quatre cellules à n chromosomes à partir de deux cellules à n chromosomes.
Lors de la fécondation, chaque gamète apporte n chromosomes d’ori-gine paternelle ou maternelle.
La caryogamie restaure la diploïdie et le zygote formé se divise par mitoses dans les heures qui suivent la fécondation.
La reproduction sexuée, dont les étapes clés sont la méiose et la fécon-
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22 Séquence 4 – SN02
dation, permet ainsi à deux parents de transmettre une partie de leur patrimoine génétique à des descendants.
Deux individus sont à l’origine d’un nouvel individu dont le phénotype est différent de ses parents ou de ses frères ou sœurs : comment la reproduction sexuée est-elle à l’origine de cette diversité génétique ?
Schéma bilan : La reproduction sexuée
Adultemâle
Adultefemelle
Mitosescroissancedéveloppement
- Ovule- Spermatozoïdes
Cellules de lalignée germinale
Différenciationen
gamètes
Cellules haploïdes :
Zygote
ou
Cellule diploïde :
MÉIOSE
FÉCONDATION
2n
2n
2n
2n
2n
n
nn
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23Séquence 4 – SN02
Pour débuterLes informations héréditaires se transmettent d’une génération à l’autre : un chat donnera naissance à un chat et les enfants héritent de certains caractères de leurs parents. Il y a donc, à court terme, une stabilité de l’information génétique transmise par les gènes au cours de la reproduc-tion sexuée.
Cependant, au sein d’une espèce donnée, on peut noter une grande diversité génétique. Si tous les individus d’une même espèce possèdent les mêmes gènes, ces derniers existent sous de nombreuses formes ou allèles. Un individu peut donc être défini comme une combinaison origi-nale et unique d’allèles.
L’existence de ce polymorphisme génétique atteste d’une certaine variation de l’information génétique. Cette variation de l’information génétique entre individus, sur laquelle va s’exercer une sélection par le milieu, constitue, sur le long terme, le moteur de l’évolution.
À l’origine de cette variation de l’information génétique, il y a des muta-tions c’est-à-dire des modifications de la séquence d’ADN à plus ou moins grande échelle (génome, chromosome, gènes). Les mutations sont aléatoires : elles ne répondent pas à une fin particulière et sont indépendantes du milieu. Ce dernier pourra cependant les sélectionner. Les mutations créent donc de la variabilité au sein des populations.
La reproduction sexuée se caractérise par 2 mécanismes complémen-taires : la méiose et la fécondation. Dans le chapitre précédent, nous avons envisagé les caractéristiques chromosomiques de ces deux phénomènes.
Mais qu’en est-il sur le plan génétique ? Que deviennent, au cours de la méiose puis de la fécondation, les combinaisons alléliques qui caracté-risent chaque parent ?
CoursNous allons chercher à comprendre dans ce chapitre comment la méiose, par le brassage intrachromosomique et interchromosomique, permet la
A
B
Chapitre
3
La reproduction sexuée : une machine à fabriquer du nouveau et de la variabilité
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24 Séquence 4 – SN02
création de nouvelles combinaisons d’allèles et comment la féconda-tion, en rétablissant la diploïdie, amplifie le brassage des allèles réalisés au cours de la méiose.
Cette création de variabilité génétique par la reproduction sexuée devra être replacée dans un cadre évolutif.
1. Le brassage des allèles au cours de la méiose
a) Le brassage interchromosomique au cours de la méiose
Depuis la classe de troisième, nous savons que les gamètes produits par un individu sont génétiquement différents c’est-à-dire qu’ils possèdent des combinaisons d’allèles différentes. Cela explique que des enfants ayant les mêmes parents soient différents.
Nous cherchons à savoir de manière plus précise ce que devient au cours de la méiose, donc lors de la formation des gamètes, une combinaison d’allèles initialement présente dans les cellules diploïdes à l’origine des gamètes.
Deux paires dechromosomes
homologues portantchacun une
combinaison d'allèlesspécifiques
Première divisionde la méiose
Deuxième divisionde la méiose
Cellule diploïdeà l'origine des
spermatozoïdes
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
Une paire dechromosomeshomologues
Deux allèlesd'un même gène
La combinaisond'allèles
portée par deuxchromosomeshomologues
Première difficulté : on ne peut pas observer directement les produits de la méiose des organismes diploïdes.
Pour contourner cette difficulté, les généticiens utilisent les résultats de croisements spécifiques. En croisant les gamètes d’une lignée pure doublement récessive pour les allèles considérés avec les gamètes dont on veut connaître le génotype, on pourra déduire, par l’observation du phénotype des individus obtenus, les allèles présents dans les gamètes testés. Ce croisement est nommé test-cross ou croisement test.
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25Séquence 4 – SN02
Seconde difficulté : les gamètes sont génétiquement différents. Ce n’est qu’en réalisant de très nombreux croisements que les résultats pourront avoir du sens. Un seul croisement ne pourra évidemment mettre en évi-dence qu’une seule possibilité.
Ces contraintes impliquent le choix d’un matériel expérimental adapté comme la drosophile. Celle-ci, également appelée mouche du vinaigre, est un organisme diploïde (2n = 8). Ce choix est dû à sa facilité d’éle-vage, à son importante variation intraspécifique, à l’importante descen-dance obtenue à chaque génération permettant des études statistiques précises et à son cycle de développement très court.
Comprendre et modéliser le brassage interchromosomique lors de la méiose
Un matériel génétique privilégié : les drosophiles
On croise des drosophiles de lignée pure qui diffèrent par deux caractères : la longueur des ailes, qui peuvent être longues ou réduites (vestigiales), et la couleur du corps, qui peut être gris ou ébène (noir). Les caractères ailes longues et corps gris sont les caractères dits sauvages. Un caractère est associé à un gène et une version du caractère à un allèle. Les allèles à l’origine des caractères sauvages sont dominants.
Les deux gènes gouvernant ces caractères sont situés sur des chromosomes différents qui ne sont pas des chromosomes sexuels. Cette remarque est importante : elle permet de conclure que le sens du croisement ne tient pas compte du sexe des individus c’est-à-dire qu’il est indifférent que ce soit le parent mâle ou le parent femelle qui porte tel ou tel caractère.
Les individus II1 sont issus d’un premier croisement entre deux droso-philes homozygotes pour les deux gènes considérés. Dans chaque croise-ment, l’un des parents I1 est de type sauvage (corps gris, ailes longues), l’autre parent I2 est de type muté (corps ébène, ailes vestigiales). Tous les individus obtenus sont hétérozygotes de type sauvage. Les généticiens nomment F1 ou génération F1 les individus issus du croisement de deux parents homozygotes.
Les individus obtenus en F1 (II1 sur le schéma) sont ensuite croisés avec des individus mutants pour les deux caractères (II2) : ce second croisement porte le nom de croisement test.
On peut donc suivre ce que deviennent, au cours des générations succes-sives, les allèles portés par les chromosomes des parents. Ces résultats (croisement 1 et croisement 2) sont présentés dans le document 2.
Les proportions obtenues sont des proportions statistiques donc obtenues à la suite de très nombreux croisements, ce qui explique l’utilisation d’or-ganismes à cycle de développement très court comme les drosophiles.
Activité 1
Document 1
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26 Séquence 4 – SN02
Comment obtenir des lignées pures ?
Dans une population d’une espèce donnée, plusieurs croisements entre individus présentent un même caractère phénotypique. À chaque généra-tion, tous les individus ne présentant pas ce caractère choisi sont éliminés de la procréation suivante. Un tel élevage permet de sélectionner au bout de plusieurs générations une population où ce caractère reste stable. Le terme de lignée pure désigne donc des individus homozygotes pour les gènes considérés.
Représentation des croisements réalisésDrosophile àailes longueset corps gris
Drosophile àailes vestigialeset corps ébène
Drosophile àailes vestigialeset corps ébène
Méiose Méiose
Fécondationgamètes gamètes
Méiose Méiose
Fécondationgamètes gamètes
1 2
1 2
1 2 3 4
I
II
III
On appelleaussi cette
génération "F1"
...commegénération Fille
numéro 1
nombreusescellules œufdonnant...
nombreusescellules œufdonnant...
100% de Drosophileà ailes longues
et corps gris
25%à ailes longues
corps gris
25%à ailes longues
corps ébène
25%vestigialescorps gris
25%vestigiales
corps ébène
En croisant des gamètes issus de la lignée pure doublement récessive pour les allèles considérés (ailes vestigiales et corps ébène) avec les gamètes issus de la méiose des individus de la génération F1, on pourra déduire, par l’observation du phénotype des individus obtenus, les allèles des gamètes produits par les individus de la génération F1.
Ce croisement est un test-cross ou croisement-test. Cela a déjà été signalé mais il est important de comprendre que ces résultats sont obte-nus à la suite de très nombreux croisements c’est-à-dire qu’on a croisé de très nombreux individus F1 avec de nombreux individus à ailes vesti-giales et corps ébène.
On nomme recombinaison une nouvelle association de matériel géné-tique à partir de matériel génétique préexistant. Dans le cadre de la méiose, la recombinaison désigne une nouvelle combinaison d’allèles. « Nouvelle » s’entend comme différente des combinaisons parentales. Le terme de recombiné s’emploie également pour qualifier un phénotype différent du phénotype parental.
Document 2
Question
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27Séquence 4 – SN02
Après les avoir identifiés, vous devez proposer une explication sur l’origine des phénotypes recombinés obtenus à l’issue du second croi-sement. Cette explication doit être cohérente avec les connaissances relatives au déroulement de la méiose acquises au cours du chapitre précédent.
Cette explication sera présentée sous forme de schémas correctement annotés représentant la formation des gamètes au cours de la méiose et d’un texte mobilisant le vocabulaire scientifique adéquat.
n Des ressources pour résoudre le problème
u Site de SVT de l’académie de Rennes utilisé lors du chapitre précé-dent.
u Point méthode (voir ci-dessous).
u Fiche méthode : convention d’écriture en génétique (disponible à la fin du chapitre).
u Aide à la réalisation (à utiliser si nécessaire c’est-à-dire après avoir essayé par vous-même).
n Point méthode
Schématiser les cellules
Représenter les chromosomes
Dans le cours, les chromosomes sont représentés de différentes manières. Il faut se familiariser avec ces différentes représentations. Afin de ne pas surcharger le dessin, on a même parfois négligé le cen-tromère afin de mieux montrer les gènes portés par ces chromosomes.
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28 Séquence 4 – SN02
Chromosomes où on a figuréle centromère et un gène
Chromosomes où on anégligé le centromère et
portant deux gènes
Schématiser les étapes de la méiose
Cellule diploïdeà l’origine des gamètes
Première divisionde méiose
Seconde divisionde méiose
OU
n Aide à la réalisation
n Nommer et écrire les allèles. Pour cela, vous devez vous poser les questions suivantes :
– Quels sont les allèles dominants ? Quels sont les allèles récessifs ?
– En déduire l’écriture des allèles en tenant compte des conventions d’écriture en génétique.
n Écrire les génotypes de II1 et II 2. Pour écrire les génotypes, vous devez vous poser les questions :
– Les gènes étudiés sont-ils portés par une même paire de chromo-somes ? Sont-ils portés par des paires de chromosomes différentes ?
– Pour un gène donné, les allèles sont-ils identiques (homozygotes) ? différents (hétérozygotes) ?
n Schématiser les chromosomes et les allèles qu’ils portent en vous aidant du Point méthode.
n Réaliser la méiose afin de rechercher les gamètes possibles produits par II1 et II2.
n La fécondation entre les gamètes produits par les individus F1 et les gamètes produits par l’homozygote double récessif permet de réta-blir la diploïdie. Lors de la fécondation, la rencontre des gamètes se fait au hasard. Chaque gamète d’un des parents est susceptible de rencontrer n’importe quel gamète de l’autre parent. Le hasard des
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29Séquence 4 – SN02
rencontres lors de la fécondation peut être mis en évidence par une représentation graphique : l’échiquier de croisement.
Lors de la métaphase de la première division de méiose, les chromosomes homologues se répartissent de manière aléatoire et équiprobable de part et d’autre du plan équatorial de la cellule. Ainsi, les allèles de deux gènes situés sur deux chromosomes différents peuvent se retrouver associer de quatre façons différentes. Quatre types de gamètes sont donc possibles : deux types parentaux et deux types recombinés, qui diffèrent par les associations d’al-lèles qu’ils renferment. Ce brassage interchromosomique est d’autant plus important que le nombre de paires de chromosomes homologues est élevé.
Avec deux paires de chromosomes homologues, il y a 22 génotypes de gamètes différents et, avec 23 paires de chromosomes homologues, 223 génotypes de gamètes différents.
à retenir
Première divisionde la méiose
Deuxième divisionde la méioseLe brassage
interchromosomique
La réplication de l'ADN permet auxchromosomes de passer d'unechromatide à deux chromatides
Les chromosomeshomologuess'apparient...
...et se disposentde façon aléatoirede part et d'autre
du plan équatorialde la cellule
On observe alors ladisposition du haut
oula disposition du bas
Ce qui, après lapremière divisionde méiose, donneles deux cellules
du haut ...
...les deuxcellulles du
bas
ou
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30 Séquence 4 – SN02
b) Un brassage intrachromosomique peut se réaliser en prophase 1 de méiose
Comprendre et modéliser le brassage intrachromosomique
Recenser, extraire et organiser des informations
On croise une drosophile femelle à ailes longues et yeux rouges (I1) avec une drosophile mâle aux ailes vestigiales et yeux pourpres (I2). Ces deux drosophiles sont de souches pures c’est-à-dire qu’elles sont homo-zygotes pour chacun des deux gènes considérés. Les caractères ailes longues et yeux rouges sont les caractères sauvages.
Les allèles ailes longues (v+) et yeux rouges (p+) sont dominants par rap-port aux allèles ailes vestigiales (v), yeux pourpres (p).
La génération F1 représentée par les individus II1 issus de ce premier croisement est constituée de 100 % de drosophiles à ailes longues et yeux rouges.
Les individus de la génération F1 sont ensuite croisés avec des mâles II2. Ce second croisement est un croisement test ou test-cross.
Les résultats de ce second croisement sont présentés dans le document 4.
Représentation des croisements réalisés
Drosophile àailes longues
et yeux rouges
Drosophile àailes vestigialeset yeux pourpres
Drosophile àailes vestigialeset yeux pourpres
Méiose Méiose
Fécondationgamètes gamètes
Méiose Méiose
Fécondationgamètes gamètes
1 2
1 2
1 2 3 4
I
II
III
nombreusescellules œufdonnant...
nombreusescellules œufdonnant...
100% de Drosophileà ailes longues
et yeux gris
43,5%à ailes longues
yeux rouges
6,5%à ailes longuesyeux pourpres
6,5%vestigiales
yeux rouges
43,5%vestigiales
yeux pourpres
Yeux rouges
Yeux pourpres
Les contraintesd'impression ducours du CNEDnous obligent à
utiliser ces couleursqui ne
correspondent pasà la réalité
Comme dans l’activité précédente, on retrouve, à l’issue de croisements entre des individus de la génération F1 et P2, quatre phénotypes : deux phénotypes parentaux et deux phénotypes recombinés. Les pourcen-tages de chaque phénotype sont cependant différents de ceux obtenus à l’activité précédente.
Expliquer les résultats obtenus sous forme de schémas clairement anno-tés. Vous devez expliquer deux choses : la formation des phénotypes recombinés et la faible proportion de ces phénotypes recombinés.
Activité 2
Document 4
Question
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31Séquence 4 – SN02
n Des ressources pour résoudre le problème
u Site de SVT de l’académie de Rennes utilisé lors du chapitre précé-dent.
u Documents 5 et 6.
u Aide à la réalisation (à utiliser si nécessaire c’est-à-dire après avoir essayé par vous-même).
Des échanges de matériel génétique au cours de la méiose
Nous avons vu dans le chapitre précédent qu’au cours de la prophase de la première division de méiose de méiose, les chromosomes homolo-gues s’appariaient et forment des bivalents.
Au microscope, on observe de nombreuses zones de contacts entre les chromatides de chromosomes homologues appariés. Ce sont des chias-mas. L’existence de chiasmas rend possible l’échange de matériel géné-tique entre les chromatides. Cet échange de fragments de chromatides entre chromosomes homologues est nommé crossing-over ou enjambement.
Observation au microscope de paires de chromosomes homologues appariés en prophase 1 et schémas d’interprétation
Chiasma
Chromosomeshomologues
Bivalents(4 chromatides)
Document 5
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32 Séquence 4 – SN02
Deux chromosomeshomologues doubles
porteurs des chromatides
Appariement de ceschromosomes lors de la
méiose d'une cellulegerminale
Crossing-over entre deuxbras des chromosomes.Ce crossing-over a pour
conséquence un échangede matériel génétique
Obtentionde chromatides
recombinées
etet
Dans l’exemple schématisé ci-dessus, il y a eu un échange d’allèles car le crossing-over s’est produit entre les deux locus des deux gènes considé-rés. Il est important de comprendre que, pour deux gènes donnés et portés par une même paire de chromosomes, il n’y a pas de crossing-over dans toutes les cellules engagées dans la méiose. La fréquence de recombinai-sons entre deux gènes liés dépend notamment de leur position respective sur le chromosome. Pour deux gènes donnés, il y aura donc des méioses avec crossing-over et des méioses sans crossing-over.
Carte chromosomique simplifiée des chromosomes 1 et 2 de la drosophile
Le schéma ci-dessous présente, de façon très simplifiée, la localisation sur les chromosomes 1 et 2 de quatre gènes. Dans la réalité, ces chromo-somes portent de très nombreux gènes.
Chromosome1
Chromosome2
Chromosome1
Chromosome2
Deux des chromosomes d'unedrosophile porteuse des allèlessauvages de 4 gènes
Deux des chromosomes d'unedrosophile porteuse des allèlesmutés de 4 gènes
corps gris
soies longues
yeux rouges
ailes longues
corps ébène
soies courtes
yeux pourpres
ailes vestigiales
Document 6
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33Séquence 4 – SN02
Observer le document 6 et remarquer la situation des deux gènes.
Positionner correctement les allèles sur les chromosomes en tenant compte des informations présentées dans le document 4 et du Point méthode.
Utiliser le document 5 et son interprétation schématique pour com-prendre le crossing-over.
Réaliser la méiose afin de rechercher les gamètes possibles produits par les individus de la génération F1 et les individus P2.
Aide à la réalisation
À l’issue de la méiose, les allèles de gènes liés c’est-à-dire portés par une même paire de chromosomes peuvent être réassociés différemment. En effet, lors de la prophase I de méiose, des fragments de chromatides et donc les allèles qu’elles portent peuvent être échangés entre chromosomes homologues. On nomme crossing-over cet échange de matériel génétique et chromatides recombinées et les chromatides ainsi obtenues.
à retenir
yeuxrouges
aileslongues
yeuxpourpres
ailesvestigiales
yeuxrougesaileslongues
yeuxrougesailesvestigiales
yeuxpourpresaileslongues
yeuxpourpresailesvestigiales
*
*
* : spermatozoïdes porteurs dechromosomes recombinés
c) La chronologie des brassages au cours de la méiose
Dans le déroulement de ce cours, pour des raisons pédagogiques, nous avons d’abord étudié le brassage interchromosomique puis le brassage intrachromosomique. Le brassage intrachromosomique se déroulant lors de la prophase I de méiose, et le brassage interchromosomqiue au cours de la métaphase, ce sont des chromosomes remaniés par le bras-sage intrachromosomique qui se séparent de manière aléatoire en ana-phase 1 lors du brassage interchromosomique.
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34 Séquence 4 – SN02
Première divisionde la méiose
Deuxième divisionde la méiose
Le brassage intrachromosomique (2)
CrossingOver
: Obtention dechromatidesrecombinées
Tu ne crois pas que quelqu'undevrait leur dire au CNED qu'ils ont
fait deux fois le même dessin ?
L'action des deuxbrassages permet
d'obtenir descombinaisons de gènes
qui n'existaient pasdans l'exemple
précédent
Par exemple cenoir-gris-gris
Ce blanc-vert-vertn'existait pas
non plus
Tu as raison ...
Ah, la différenceest là !!!!
Ils introduisent lebrassage
interchromosomique quiva ajouter ses effets à
ceux du brassageintrachromosomique
Lors de la reproduction sexuée, les combinaisons alléliques caractérisant chaque parent pour les différents gènes de l’espèce ne se transmettent pas directement aux descendants.
La recombinaison génétique désigne tout processus permettant d’obtenir un assemblage nouveau d’informations génétiques à partir d’ensembles différents. Lors de la méiose, deux recombinaisons génétiques se suc-cèdent :
Une recombinaison intrachromosomique qui est une recombinaison issue de crossing-over et qui se déroule en prophase 1 de méiose.
Une recombinaison interchromosomique due à la répartition aléatoire et indépendante des chromosomes homologues dans les cellules filles lors de la première division méiotique en anaphase 1.
Le brassage intrachromosomique (en moyenne un à trois enjambements par paire de chromosomes) précède le brassage interchromosomique dans le déroulement de la méiose : les deux brassages se cumulent, augmentant encore la diversité des gamètes produits à chaque méiose.
à retenir
2. La fécondation amplifie le brassage génétique et augmente la diversité entre individus
Évaluer le brassage génétique lors de la fécondation
Considérons deux personnes hétérozygotes pour le gène qui code pour les groupes sanguins situé sur le chromosome 9 et pour celui qui code pour le facteur rhésus dont on connaît deux allèles (Rh+ et Rh– avec, Rh+ domine Rh–) situé sur le chromosome 1.
Activité 3
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35Séquence 4 – SN02
Les facteurs Rhésus (Rh) sont des facteurs (protéines) présents à la surface des hématies. Si ces facteurs apparaissent sur les glo-bules rouges d’une personne, elle est dite « Rhésus (Rh) positif ». Si ces facteurs n’apparaissent pas sur ses hématies, elle est dite « Rh négatif ».
Point information
Le nom du système de groupe sanguin rhésus vient du nom d’un petit singe macaque, le macaque rhésus ou Macaca mulatta.
En 1940, Landsteiner et Wienner immunisent des lapins avec des glo-bules rouges d’un singe Macacus Rhesus et identifient dans leur sérum un anticorps actif non seulement sur les globules rouges de ces singes, mais aussi sur les hématies de 85 % des sujets humains. Ces 85 % furent donc appelés Rhésus positif.
Le père est de phénotype [A Rh+], la mère de phénotype [B Rh-]
Montrer, en construisant un tableau de croisement, que la fécondation amplifie le brassage génétique.
Dessiner les chromosomes de chaque parent. En déduire les gamètes possibles formés.
Construire l’échiquier de croisement (= tableau de fécondation) donnant toutes les associations possibles de gamètes paternels et maternels.
En déduire les nouveaux phénotypes possibles.
Aide à la réalisation
Réaliser un échiquier de croisement (tableau de fécondation)
Ce tableau représente l’ensemble des possibles. On schématise les gamètes possibles produits par le mâle ( ) dans les cases coloriées en vert et les gamètes possibles produits par la femelle ( ) dans les cases coloriées en gris. Dans les cases blanches, on schématisera le génotype des cellules œufs issus de la fécondation (F).
Le nombre de cases est bien entendu fonction du nombre de types de gamètes produits.
Point méthode
Question
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36 Séquence 4 – SN02
Gamètes produits par le mâle
Gamètes produits par le mâle
Gamètes produits par la femelle F F
Gamètes produits par la femelle F F
Du point de vue chromosomique, la fécondation est l’union des noyaux haploïdes pour former un noyau diploïde de la cellule œuf.
Si le hasard préside lors du brassage méiotique, c’est encore lui qui s’ex-prime lors de la fécondation : le retour à la diploïdie se réalise grâce à une rencontre aléatoire des gamètes. Ces derniers étant très différents les uns des autres, il en résulte des cellules œufs au patrimoine génétique unique pour chacune d’elles.
La reproduction sexuée produit à chaque génération des assortiments allé-liques nouveaux conduisant à des individus uniques.
à retenir
Bilan du chapitre
La reproduction sexuée, une machine à fabriquer du nouveau et de la variabilité.
Au début du chapitre, nous nous interrogions sur ce que devenaient au cours de la méiose les combinaisons alléliques qui caractérisent chaque parent.
Il apparaît que ces combinaisons alléliques sont remaniées et que la combinaison d’allèles présents dans chaque cellule reproductrice haploïde est originale. Les combinaisons alléliques parentales ne sont donc pas transmises aux descendants.
Deux mécanismes survenant au cours de la méiose sont à l’origine de cette redistribution allélique.
Lors de la prophase de la première division de méiose, les chromo-somes homologues s’apparient et forment des bivalents. Au niveau des chiasmas, des fragments de chromatides des chromosomes homolo-gues peuvent s’échanger. Ce phénomène, nommé crossing-over, est à l’origine de chromatides recombinés. C’est le brassage intrachromoso-mique.
Lors de la métaphase, les chromosomes homologues peuvent se répartir de façon aléatoire de part et d’autre du plan équatorial. La répartition d’une paire de chromosomes est indépendante du comportement d’une autre paire de chromosomes. Dans l’espèce humaine, chaque cellule haploïde hérite donc d’une combinaison parmi 223 combinaisons pos-sibles. C’est le brassage interchromosomique.
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37Séquence 4 – SN02
Le brassage interchromosomique intervient après que les chromatides ont été remaniées par le brassage intrachromosomique.
Comme il existe de nombreux gènes hétérozygotes chez la plupart des organismes, ces brassages génétiques lors de la méiose conduisent à la formation de gamètes pouvant posséder une quasi-infinité de génotypes différents.
En outre, la rencontre au hasard des gamètes lors de la fécondation construit de nouvelles combinaisons alléliques et amplifie la diversité potentielle des génotypes.
La variation génétique entre les individus d’une population, en donnant prise à la sélection par le milieu, constitue sur le long terme un moteur de l’évolution.
Schéma bilan
MÉIOSE
Brassage intrachromosomique +Brassage interchromosomique
+
FÉCONDATION
Rencontre au hasard des gamètes(amplification du brassage)
=
REPRODUCTION SEXUÉE
Variation génétique par production de nouvelles combinaisons d’allèles permettant l’évolution des populations
et
et
et
et
L'appariement aléatoire deschromosomes homologues a pour
conséquence le brassage interchromosomique
Le crossing-over ou échange de matérielchromosomique entre chromosomeshomologues a pour conséquence le
brassage intra chromosomique
Cellule germinale Gamètes produits
pas de brassage intra
chromosomique
pas de brassage intra
chromosomique
brassage intra
chromosomique
brassage intra
chromosomique
B-CA
A
ab-c
b-ca
B-C
A
A
a
a
B-c b-C
b-C B-c
La m
ême
chos
e a
lieu
pour
la m
éios
e de
s ce
llule
s ge
rmin
ales
fem
elle
s, b
ien
sûr
B-C
A
ab-c
B-C
A
a
b-c
B-C
Aa
b-c
B-CAa
b-c
B-CA
ab-c
B-C
A
ab-c
B-cA
a
b-C
B-c
Aab-C
MÉIOSE
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38 Séquence 4 – SN02
Fiche méthode : Convention d’écriture en génétique
1. Nommer et écrire les allèles
L’écriture des allèles est généralement représentée par une lettre alpha-bétique ou l’association de deux lettres.
L’écriture des allèles doit également rendre compte de la notion de dominance et récessivité.
n Si l’énoncé apporte des précisions sur le type sauvage ou muté des caractères étudiés, alors on peut adopter l’écriture suivante.
L’allèle muté est représenté par une lettre alphabé-tique correspondant à l’initiale de la mutation ; l’allèle sauvage est représenté par l’abréviation de la muta-tion à laquelle on associe le signe + en exposant.
Exemple extrait de l’activité 1 du chapitre 3 :
On croise des drosophiles de lignée pure qui diffèrent par deux caractères : la longueur des ailes, qui peuvent être longues ou réduites (vestigiales), et la couleur du corps, qui peut être gris ou ébène (noir). Les caractères ailes longues et corps gris sont les caractères dits sauvages. Un caractère est associé à un gène et une version du caractère à un allèle. Les allèles à l’origine des caractères sauvages sont dominants.
Intéressons-nous au caractère : couleur du corps. Celle-ci peut être grise ou noire.
Le texte nous dit que le caractère corps gris est le caractère sauvage ; le caractère corps ébène est donc le caractère muté.
L’allèle muté sera donc représenté par la lettre e (abréviation d’ébène).
L’allèle sauvage sera donc représenté de la manière suivante : e+.
Le même raisonnement conduit, pour le caractère longueur des ailes, à l’écriture suivante :
L’allèle muté à l’origine du caractère ailes réduite sera représenté par la lettre v (abréviation de la mutation vestigiale).
L’allèle sauvage sera donc représenté de la manière suivante : v+.
n Si aucune information n’est apportée par l’énoncé sur le type sauvage ou muté des caractères étudiés, alors on représente l’allèle dominant
Seul le cas ou l’allèle muté est récessif est envisagé ici.
Remarque
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39Séquence 4 – SN02
par une lettre majuscule et l’allèle récessif par une lettre minuscule. Il est conseillé d’utiliser la même lettre pour le caractère dominant et récessif.
Reprenons l’exemple précédent.
On croise des drosophiles qui diffèrent par deux caractères : la longueur des ailes, qui peuvent être longues ou réduites (vestigiales), et la couleur du corps, qui peut être gris ou ébène (noir). Les caractères ailes longues et corps gris sont dominants.
L’allèle à l’origine du caractère corps noir (caractère récessif) sera représenté par la lettre n en minuscule et l’allèle à l’origine du caractère dominant corps gris sera représenté par la lettre majuscule N.
2. Écrire le phénotype
On peut rappeler que le phénotype correspond aux caractères « obser-vables » et résulte de l’expression des gènes portés par les chromosomes.
On représente le phénotype en utilisant l’abréviation de l’allèle ou des allèles qui s’expriment que l’on met entre crochets.
Application à l’exemple du cours :
Ces drosophiles sont de lignée pure et par consé-quent homozygotes pour les gènes considérés.
On pourra représenter les phénotypes de la manière suivante :
Drosophiles à ailes longues et corps gris : [v+, e+]
Drosophiles à ailes vestigiales et corps ébène : [v , e ]
Les drosophiles issues de ce croisement (génération F1 dans l’activité du cours) sont hérozygotes mais leur phénotype sera également représenté de la manière suivante : [v+, e+].
3. Écrire le génotype
On peut rappeler qu’à un même phénotype peuvent correspondre plu-sieurs génotypes. En effet, les organismes diploïdes présentent deux versions d’un gène donné : un allèle sur chacun des chromosomes homologues. Ces deux allèles peuvent être identiques (homozygote) ou différents (hétérozygotes).
Le choix des lettres est parfois imposé par l’énoncé.
Remarque
On croise des drosophiles de lignée pure à ailes longues et corps gris avec des drosophiles de lignée pure à ailes vestigiales et corps ébène.
On peut également rencontrer le phénotype écrit entre paren-thèses.
Remarque
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40 Séquence 4 – SN02
Si on a, sur une paire de chromosomes homologues, un allèle dominant et un allèle récessif, seul l’allèle dominant s’exprimera. Dans le cas où l’indi-vidu est homozygote pour un gène donné, les deux allèles s’exprimeront.
L’écriture du génotype doit permettre de rendre compte des points suivants :
l’individu est-il homozygote ou hétérozygote pour un gène donné (ce dont ne rend pas compte l’écriture du phénotype) ?
des allèles dominants et récessifs ;
dans le cas où l’étude porte sur plusieurs gènes si ceux-ci sont portés par des chromosomes différents ou par des chromosomes identiques. Dans ce dernier cas de figure, les gènes sont dits liés.
n Situation où un seul gène est étudié.
Soit a l’allèle à l’origine de la mutation albinos et a+
l’allèle à l’origine du phénotype sauvage.
Le génotype d’une souris mâle grise s’écrira : a+ // a+.
Le souris du génotype d’une souris albinos s’écrira : a // a.
Le génotype des souris obtenues en F1 s’écrira : a // a+.
n Situation où deux gènes sont étudiés.
On croise des drosophiles de lignée pure à ailes longues et corps gris avec des drosophiles de lignée pure à ailes vestigiales et corps ébène.
Cas 1 : cas des gènes indépendants. Nous supposons que ces deux gènes sont portés par des chromosomes différents. L’écriture du géno-type d’une drosophile de lignée pure à ailes longues et corps gris sera : (v+ // v+ ; e+ // e+ ) ou
v e
v e
+ +
+ +
Cas 2 : cas des gènes liés. Nous supposons que ces deux gènes sont portés par une même paire de chromosomes c’est-à-dire que ces gènes sont liés. L’écriture du génotype d’une drosophile de lignée pure à ailes longues et corps gris sera : (v+ e+ // v+ e+ ) ou
v e
v e
+ +
+ +
Dans un élevage de souris grises (phénotype sauvage), on a vu apparaître des souris mutantes albinos. Un croisement entre une souris mâle grise et une souris femelle albinos a donné en F1 une première génération où toutes les souris sont grises. Le phénotype sauvage est dominant.
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41Séquence 4 – SN02
Pour débuter
La fin du xxe siècle a vu se développer de nouvelles techniques molécu-laires qui ont permis de considérablement progresser sur le plan de la description mais également de la compréhension du génome.
Concrètement, ces progrès ont permis le séquençage c’est-à-dire la déter-mination de la succession de nucléotides de nombreux génomes mais également l’identification et la localisation des gènes qu’ils portent.
Ainsi, en 2011, le génome de plusieurs dizaines d’eucaryotes a déjà été séquencé (la souris, le chien, le chat, le blé, la maïs, le riz ou bien l’Homme, dont le déchiffrement a été achevé en 2003).
On doit également mettre à l’actif des chercheurs le séquençage des génomes de nombreuses bactéries et archéobactéries ainsi que celui de nombreux virus.
Outre les applications médicales et agronomiques, le séquençage per-met des études comparatives de génomes et donc de mieux comprendre l’évolution de celui-ci. Le séquençage des génomes du chimpanzé, du gorille et de l’orang-outan par exemple devrait apporter des informations importantes sur l’évolution de la lignée humaine.
Les chercheurs ont mesuré la taille en nombre de bases des différents génomes séquencés. Quelques exemples sont consignés dans les tableaux ci-dessous.
Taille des génomes chez différents groupes d’êtres vivants
BACTÉRIES
CHAMPIGNONS
PLANTES
INSECTES
MOLLUSQUES
POISSONS CARTILAGINEUX
POISSONS OSSEUX
AMPHIBIENS
REPTILES
OISEAUX
MAMMIFÈREShumain
grenouille salamandre
requin
drosophile
pois nénuphar
levure
105 106 107 108 109 1010 1011
Nombre de paires de bases par génome haploïde
A
Document 1
Chapitre
4 La dynamique du génome
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42 Séquence 4 – SN02
Nombre de gènes et pourcentage de la fraction codante chez quelques espèces
EspèceNombre total
de chromosomes
Taille du génome haploïde
en millions de bases
Nombre de gènes codant
pour des protéines
Fraction codante en %par rapport à
l’ADN totalEucaryote Homo sapiens Homme ( 46) 3000,00 25000 01,5
Eucaryote Mus musculus Souris (40) 2500,00 25000
Eucaryote
Gallus gallusPoulet (78)
1200,00
EucaryoteDrosophila melanogaster drosophile ( 8 )
180,00 13700 15
EucaryoteAplysia californica Mollusque (34)
1800,00
EucaryoteDanio rerio Poisson Zèbre (50)
1700,00
EucaryoteArabidopsis thaliana (1) Arabette (5)
120,00 25500 30
EucaryoteTriticum aestivumBlé (42)
16000,00 20000
EucaryoteSaccharomyces cerevisiae Levure (16) (champignon)
12,00 5800 72
ProcaryoteEubactérie
Escherichia coli 1 Chromosome circulaireBactérie
4,94 4400 87
Archéobacté-ries
Sulfolobus acidocaldariusBactérie (1)
2,23
(1) Arabidopsis thaliana est une plante facilement cultivable en laboratoire de la famille des cruci-fères dans laquelle on trouve également le chou, le colza. Cette plante a constitué un modèle pour l’inventaire des gènes des végétaux.
Relations phylogénétiques entre êtres vivants
HommeChimpanzéMacaqueLapinSouris
ChienChatChevalCochonVacheMoutonChèvrePouletGrenouille
Axoloth
Truite
OursinMoustique
MoucheNematode
Rat
Schistosome
Mammifères
Oiseaux
Amphibiens
Poissons
Invertébrés
Document 2
Document 3
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43Séquence 4 – SN02
1 Peut-on établir une corrélation entre la complexité d’un organisme et la taille de son génome ? Argumenter votre réponse en utilisant les données ci-dessus.
2 En classe de première, vous avez vu que le génome était constitué de gènes codant pour des protéines. Montrer que les documents ci-dessus permettent de nuancer cette représentation.
3 Le document 3 rappelle que les êtres vivants partagent des ancêtres communs. Quelle conséquence peut-on attendre au niveau des génomes ?
Les récents travaux menés par les chercheurs sur les génomes montrent que ceux-ci sont plus complexes que ce que l’on pouvait imaginer.
Une très faible partie du génome humain code pour des protéines fonc-tionnelles et cela semble être la règle dans le monde du vivant.
Ce constat pose la question de l’origine mais également du rôle éventuel joué par la partie non codante du génome.
Si on compare la taille des génomes d’organismes d’une complexité similaire, on observe des différences importantes. Le génome d’une sauterelle est trente fois plus grand que celui d’une drosophile mais éga-lement près de deux fois plus grand que le génome d’un être humain ! Si on regarde du côté des gènes codant pour des protéines, on est aussi surpris de constater qu’Arabidopsis thalinana compte autant de gènes qu’Homo sapiens.
En classe de seconde, vous avez vu que la biodiversité s’exprimait éga-lement au niveau génétique. À l’échelle d’une espèce, cette biodiversité correspond à la diversité des allèles des différents gènes et à leur fré-quence dans les différentes populations de cette espèce.
En classe de première, vous avez vu que les mutations géniques créaient de nouveaux allèles. Au niveau d’une espèce, la biodiversité génétique est donc le résultat d’une accumulation de ces mutations.
Le chapitre précédent a permis de comprendre que la reproduction sexuée par les mécanismes de la méiose et de la fécondation permettait de créer de nouvelles combinaisons d’allèles d’une génération à l’autre.
Pourtant, l’association de mutations et du brassage génétique au cours de la méiose puis de la fécondation ne suffit pas à expliquer la diversifi-cation génétique des êtres vivants.
➥ Quels sont les processus autres que les mutations et le brassage génétique pouvant rendre compte de la complexité des génomes et donc de la diversification génétique des êtres vivants ?
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44 Séquence 4 – SN02
Cours
Nous chercherons à montrer que la complexité d’un génome à un moment donné est le fruit d’une évolution passée et la possibilité d’une évolution future. Le génome doit donc être saisi dans une perspective dynamique.
Des remaniements chromosomiques, des duplications de gènes, des duplications du génome mais également des transferts horizontaux de gènes c’est-à-dire d’une espèce à une autre contribuent à la diversifica-tion génétique du vivant.
1. Les modifications du nombre de chromosomes
Nous savons que le nombre de chromosomes est caractéristique d’une espèce donnée et qu’une modification de ce nombre de chromosomes entraîne des modifications importantes du phénotype. Vous avez déjà rencontré plusieurs exemples dans les classes précédentes (trisomie 21, syndrome de Turner, syndrome de Klinefelter).
➥ Quels sont les mécanismes à l’origine de ces anomalies chromoso-miques ?
a) La non-ségrégation des chromosomes ou des chromatides lors de la méiose
Schématiser la formation d’une anomalie du nombre de chromosomes lors de la gamétogenèse
1 Comparer les caryotypes ci-dessous et présenter vos résultats dans un tableau où figureront le nom, la formule chromosomique, les symptômes et la fréquence de chaque syndrome.
Trois caryotypes particuliers
Caryotype 1 Caryotype 2 Caryotype 3
B
Activité 1
Document 4
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45Séquence 4 – SN02
La trisomie 21 : l’anomalie chromosomique la plus fréquente
Les personnes porteuses de cette anomalie (1 sujet sur 750) présen-tent diverses caractéristiques : nuque large, visage de forme spécifique (d’où dérive le nom de « mongolisme » autrefois donné à la maladie), problèmes métaboliques et retard mental plus ou moins important. Ces caractéristiques ont été décrites sous le nom de syndrome de Down. L’espérance de vie des personnes est réduite, même si elle n’a cessé de progresser et atteint de nos jours les 55 ans. Les hommes sont stériles, mais les femmes peuvent se reproduire : elles ont alors 50 % de risque (en général) d’avoir un enfant lui-même trisomique 21.
Le syndrome de Turner
Maladie génétique touchant les femmes, le syndrome de Turner se carac-térise par une insuffisance ovarienne, des malformations corporelles légères dont une petite taille, une absence de caractères sexuels fémi-nins (seins, règles, pilosité pubienne) et une stérilité définitive.
Une telle anomalie chromosomique (un seul chromosome X) est proba-blement responsable d’un nombre important de fausses couches spon-tanées. Actuellement, en France, le syndrome de Turner touche environ, à la naissance, 1 petite fille sur 2 500.
Le syndrome de Klinefelter
C’est en 1959 que l’origine chromosomique de ce syndrome fut décou-verte. Le syndrome de Klinefelter est une maladie chromosomique carac-térisée chez l’homme par un chromosome sexuel X supplémentaire. L’in-dividu est mâle mais stérile. Les individus atteints (1 sur 800) présentent tout ou partie de l’ensemble des symptômes suivants : taille et poids supérieurs à la moyenne, pilosité anormalement faible, éventuellement croissance mammaire, faible dosage en testostérone.
2 En faisant appel à vos connaissances sur le déroulement de la méiose et la fécondation, schématiser deux scénarios différents pouvant être à l’origine d’une trisomie 21. Vous ne représenterez que la paire de chromosomes 21.
Pour représenter les cellules, vous conserverez les représentations utili-sées dans le chapitre précédent.
Vous devez chercher comment un gamète pourrait renfermer deux chro-mosomes 21.
Pour vous remettre en mémoire le déroulement d’une méiose : entrer « SVT + Rennes » sur votre moteur de recherche. Choisir « Applications multimédia. Dissection de testicules de criquets et figures de méiose ».
Pour schématiser les chromosomes, vous pouvez vous reporter au cha-pitre précédent.
Aide à la réalisation
Document 5
Document 6
Document 7
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46 Séquence 4 – SN02
Les anomalies de nombre peuvent se traduire par l’absence d’un ou de plusieurs chromosomes ou la présence d’un chromosome supplémentaire dans le caryotype de l’espèce.
Les anomalies de nombre s’expliquent le plus souvent par la non-disjonc-tion des chromosomes homologues au cours de l’anaphase de la première division de méiose ou par la non-disjonction des chromatides lors de la seconde phase de la méiose.
Au final, deux chromosomes d’une même paire au lieu d’un seul peuvent alors se retrouver dans un même gamète. Si ce gamète est fécondé par un gamète normal, l’œuf qui en résultera sera donc trisomique : si le gamète ne contient aucun chromosome de la paire considérée, l’œuf sera monoso-mique.
à retenir
Les anomalies de nombre en mosaïque
Les anomalies de nombre en mosaïque résultent de la non-séparation d’une paire de chromosomes après quelques mitoses de la cellule œuf qui, initiale-ment, avait un caryotype normal. L’individu issu de cet œuf possédera donc des cellules au caryotype normal et des cellules au caryotype anormal.
Remarque
Nous venons de voir que, dans l’espèce humaine, les anomalies de nombre des chromosomes se traduisent lorsqu’elles sont viables par des phénotypes associés à des maladies plus ou moins graves.
➥ Comment des anomalies de nombre pourraient-elles contribuer à la diversification des génomes ?
b) La polyploïdie contribue à la diversification des génomes
La ploïdie est le nombre de jeu de chromosomes c’est-à-dire le nombre de copies des différents chromosomes formant le génome. Dans le noyau des cellules humaines, il y a deux copies de chaque chromosome. On parle alors de diploïdie.
Quand le nombre de lots de chromosomes est supérieur à deux, on parle de polyploïdie.
Ainsi, on connaît des organismes qui possèdent trois lots de chromo-somes (triploïde), des organismes qui possèdent quatre lots de chromo-somes (tétraploïdes)…
Le blé tendre (42 chromosomes), une graminée du genre triticum utilisée pour la fabrication de la farine, est un organisme hexaploïde et possède donc six jeux de chromosomes.
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47Séquence 4 – SN02
À travers l’exemple des spartines, nous allons chercher à préciser les mécanismes pouvant expliquer ce phénomène et son importance d’un point de vue évolutif.
Schématiser un exemple de polyploïdie et montrer son rôle dans la spéciation
Les spartines sont des graminées qui occupent les zones salées des bords de côtes.
Jusqu’en 1870, on ne rencontrait que deux espèces de spartine : Spar-tina maritima sur les côtes européennes et Spartina alterniflora sur les côtes américaines.
En 1880, sur les côtes anglaises, est recensée une troisième espèce jusqu’alors inconnue, qui est nommée Spartina anglica.
Ces trois espèces possèdent des caryotypes différents :
Spartina maritima : 2n= 60
Spartina alterniflora : 2n= 62
Spartina anglica : 2n = 122
Comment Spartina anglica s’est-elle formée ?
Les scientifiques expliquent que, dans un premier temps, Spartina mari-tima et Spartina alterniflora se sont croisées formant un hybride viable mais stérile avant qu’un phénomène de polyploïdisation ne restaure la reproduction sexuée de l’hydride. Ce dernier devenant alors une nou-velle espèce, Spartina anglica.
1 Schématiser les événements cellulaires qui ont permis la formation de Spartina anglica en vous aidant du document 8.
(Afin de simplifier, on prendra pour Spartina maritima 2n = 4 et pour Spartina alterniflora 2n = 2).
Vous devez expliquer la formation de l’hybride, l’origine de sa stérilité et la formation de Spartina anglica à partir de cet hybride.
Commencer par la réalisation des schémas de méiose pour une espèce, puis l’autre.
Envisager la fécondation entre deux des gamètes obtenus à l’issue des méioses.
Expliquer la stérilité de l’hybride.
Expliquer et schématiser le mécanisme permettant le rétablissement de la fertilité et la formation d’une nouvelle espèce.
Aide à la réalisation
Activité 2
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48 Séquence 4 – SN02
2 L’activité « Pour débuter » a mis en relief quelques donnée étonnantes concernant la taille des génomes. Proposer une explication en utili-sant les informations de cette activité.
La polyploïdie, un mécanisme important sur le plan évolutif
La polyploïdie est un phénomène très répandu chez les végétaux qui a contribué à l’évolution des plantes à fleurs. Ainsi, le génome de l’ancêtre commun aux plantes à fleurs résulterait de trois fusions de génomes. Par la suite, de nombreuses autres fusions de génomes serait à l’origine de la diversification des plantes à fleurs. La polyploïdie est peu répan-due dans le monde animal, ce qui pourrait s’expliquer par la production d’individus stériles. En effet, chez de nombreuses espèces, le sexe est déterminé par la garniture chromosomique de la cellule œuf.
Plusieurs mécanismes peuvent être à l’origine du phénomène de poly-ploïdie.
Le plus courant est une anomalie survenant lors d’une mitose. Les chro-mosomes dupliqués ne sont pas répartis dans les deux cellules filles car la cytokinèse, c’est-à-dire la division du cytoplasme, ne se réalise pas. À l’issue de la mitose, le noyau renferme donc deux fois plus de chro-mosomes que le noyau de la cellule mère. Ce phénomène est nommé endoréplication et peut se produire spontanément ou être induit par un stress thermique ou l’emploi de colchicine. La colchicine est un alcaloïde extrait de la colchique. Cette molécule empêche la dépolymérisation des microtubules au moment de la métaphase.
La polyploïdie peut également avoir pour origine l’hybridation de deux génomes appartenant à des espèces proches d’un point de vue géné-tique mais néanmoins différentes.
Les chromosomes sont en partie homologues, ce qui pose des pro-blèmes au moment de la méiose et induit une stérilité des hybrides. La fertilité peut être restaurée par un mécanisme d’endoréplication.
Dans certains cas, la polyploïdie a pour origine la fusion entre un gamète diploïde et un gamète haploïde conduisant à la formation d’individus triploïde stériles.
Le fait que la polyploïdie soit répandue chez les végétaux est certaine-ment lié à leur capacité à se reproduire par multiplication végétative, ce qui évite les problèmes posés par l’appariement de chromosomes d’ori-gine différente lors de la méiose.
Les polyploidies sont parfois créés et exploités par l’Homme à des fins commerciales et/ou agronomiques.
Les truites triploïdes et les huîtres triploïdes sont stériles et peuvent donc être commercialisées toute l’année.
De nombreuses espèces cultivées sont soit autopolyploïdes portant plu-sieurs exemplaires d’un même génome (ex. : luzerne, pomme de terre, trèfle, orangers…), soit allopolyploïdes présentant des génomes de plu-
Document 8
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49Séquence 4 – SN02
sieurs espèces apparentées au niveau diploïde (ex. : blé dur, blé tendre coton, colza, tabac, fraisier, prunier domestique…).
Les avantages sont divers : production de fruits sans pépins, obtention de fruits plus gros, de plantes plus grandes…
Certains scientifiques ont proposé, pour expliquer l’origine de la diver-sification importante des vertébrés constatée il y a 500 Ma, qu’il y aurait eu deux duplications complètes du génome. Ce réservoir de nouveaux gènes aurait permis l’acquisition de nouvelles fonctions et l’accroisse-ment de la complexité et de la diversification.
La polyploïdie caractérise les organismes qui possèdent plus de deux jeux complets de chromosomes dans leur génome. Ce phénomène contribue à la complexification du génome et à la diversification génétique des êtres vivants. Il peut être à l’origine de l’apparition d’une nouvelle espèce par hybridation et est donc un mécanisme important sur le plan évolutif. En effet, la duplication du génome offre un large potentiel d’innovation et donc d’adaptation des espèces car les gènes dupliqués peuvent diverger.
On doit également noter que l’hybridation conduit à la « fusion » de gènes d’espèces différentes.
Ce phénomène de polyploïdisation peut également expliquer la taille importante des génomes constatés chez certains végétaux chez qui ce phé-nomène est courant : 50 % à 80 % des plantes à fleurs sont nées d’anoma-lies de la division cellulaire ayant entraîné un assortiment supplémentaire de chromosomes.
à retenir
2. Les remaniements chromosomiques modifient la structure des chromosomes
Le nombre de chromosomes d’un individu au sein d’une population peut être conforme à celui de l’espèce à laquelle il appartient alors qu’une observation attentive de chaque chromosome peut révéler des remanie-ments dans la structure d’un ou de plusieurs chromosomes.
➥ Comment la structure des chromosomes peut-elle être modifiée ?
a) Les principaux types de remaniements chromosomiques
Ces remaniements chromosomiques ont toujours pour origine deux cou-pures de la molécule d’ADN. Selon le devenir du fragment d’ADN coupé, on distinguera les délétions, les duplications, les translocations et les inversions. Dans tous les cas, les extrémités encadrant la coupure sont « ressoudées ».
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50 Séquence 4 – SN02
Si le fragment d’ADN coupé est perdu, cette perte d’ADN est à l’origine d’une délétion.
Le fragment d’ADN peut être recollé sur place mais à l’envers, générant alors une inversion.
Le fragment d’ADN coupé peut aussi être recollé sur un autre chromo-some et être ainsi à l’origine d’une translocation.
Les duplications ont pour conséquence la présence, sur un chromosome, de deux exemplaires d’une même copie d’un fragment de chromosome.
Ces remaniements chromosomiques surviennent à n’importe quel endroit du génome. Ils se produisent au cours des divisons cellulaires au moment de l’appariement et de la disjonction des chromosomes homo-logues.
Si les délétions sont le plus souvent létales, les translocations, duplica-tions et inversions peuvent être à l’origine d’innovations génétiques qui, dans certains cas, peuvent conduire à la formation de nouvelle espèces.
Identifier quelques remaniements chromosomiques
Le document 9 schématise différents remaniements chromosomiques. Retrouver à quel type de remaniement chromosomique correspond chaque schéma.
Différents remaniements chromosomiques
1 2 3 4
5 6
A partir d'un chromosome
A partir de deux chromosomes
Ces remaniements sont souvent associés à des pathologies et sont le plus souvent éliminés par la sélection naturelle.
➥ Comment les remaniements chromosomiques peuvent-ils être à l’ori-gine d’une diversification génétique ?
Activité 3
Question
Document 9
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51Séquence 4 – SN02
b) Importance des remaniements chromosomiques dans l’évolution des espèces
Les cytogénéticiens ont depuis longtemps précisé le nombre et l’am-pleur des remaniements chromosomiques existant entre le caryotype à 46 chromosomes de l’homme et celui à 48 du chimpanzé.
Retrouver les traces de remaniements chromosomiques dans le caryotype de deux espèces présentant une étroite parenté
En utilisant les documents ci-dessous et vos connaissances, montrer que les différences observées entre le caryotype du chimpanzé et celui de l’homme peuvent s’expliquer par des remaniements chromosomiques.
Arbre phylogénétique des grands singes
Temps
HumainBonoboChimpanzéGorilleOrang-OutanGibbon
Le document 11 est un montage dans lequel on a schématisé côte à côte les chromosomes humains et les chromosomes du chimpanzé.
Un seul chromosome de chaque paire est représenté. Les bandes blanc et noir ou vert et blanc représentent les bandes de coloration typique de chaque chromosome qui apparaissent après que les chromosomes ont subi un traitement particulier.
À noter que les chromosomes sont isolés à la métaphase de la mitose après blocage de celle-ci.
Comparaison du caryotype d’un humain (en noir) et d’un chimpanzé
1 2 3 4 5 6
7 8 9 10 11 12
13
19
14
20
15
20
16
22
17
YX
18
H C H C H C H C H C H C
H C H C H C H C H C H C
H C H C H C H C H C H C
H C H C H C H CH C HC
H
C
Chromosomehumain
Chromosomecorrespondantchez le chimpanzé
Zonedifférente
Perte d'unfragment dechromosome
Ajout d'unfragment dechromosome
Duplication d'unfragment dechromosomeRetournementd'un fragment dechromosome
Activité 4
Question
Document 10
Document 11
Les étoiles indiquent des segments de chromo-somes identiques si on les « retourne ».
Remarque
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52 Séquence 4 – SN02
Des délétions, des inversions, des translocations ou des duplications peuvent modifier la structure des chromosomes.
À l’échelle des individus, les répercussions phénotypiques sont variables.
Certains chercheurs pensent que ces remaniements chromosomiques jouent un rôle important sur le plan évolutif, en particulier dans la formation de nouvelles espèces.
à retenir
c) Les duplications de gènes ont permis l’enrichissement des génomes au cours du temps
Les duplications sont à l’origine de l’apparition sur un chromosome de deux copies d’un même fragment de chromosomes. Dans certains cas, ces deux copies sont des gènes c’est-à-dire qu’ils codent pour des pro-téines.
➥ Comment ces duplications peuvent-elles être à l’origine de la com-plexification du génome au cours du temps ?
Montrer le rôle des duplications dans la formation de familles multigéniques à travers l’exemple de la famille des globines
1 En utilisant les différentes ressources (diaporama, logiciel Phylogène, documents), rechercher des indices témoignant de la parente des glo-bines et proposer une hypothèse sur l’origine de cette parenté.
Votre production devra présenter un texte argumenté qui comprendra la matrice des distances construite avec le logiciel Phylogène.
Télécharger le logiciel sur le site de l’Inrp (sur ce site, vous pouvez consulter le dossier documentation du logiciel).
Menu Fichier puis Ouvrir, fichier molécules : choisir Homininés (ouvrir) puis molécules (ouvrir), familles multigéniques (ouvrir), famille globine (ouvrir), globines aln (ouvrir).
Chaque acide aminé est représenté par une lettre majuscule. Les lettres rouges correspondent aux acides aminés identiques à la séquence alpha 1 prise comme référence.
Sélectionner en cliquant : alpha1, Zeta, gamma A, epsilon, delta et beta.
Le bouton matrice des distances permet d’afficher dans un tableau une comparaison quantitative des acides aminés de chaque globine.
Aide à l’utilisation de Phylogène
Activité 5
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53Séquence 4 – SN02
Cliquer sur le bouton Options puis choisir l’onglet Distances puis pourcentage avec délétions ignorées pour l’ensemble.
Vous obtenez la matrice des distances qui représente le pourcen-tage d’acides aminés différents des globines prises deux à deux.
Information
Il existe 20 acides aminés. Si ces 20 acides aminés étaient égale-ment utilisés dans les séquences protéiques, la probabilité d’avoir entre deux séquences non apparentées (donc due au hasard) le même acide aminé à un site déterminé serait de 5 %. On considère que les ressemblances indiquent une parenté au-delà de 20 % d’identité de séquence d’acides aminés entre deux protéines.
Informations sur les globines humaines et les gènes codant ces globines
Les globines humaines sont des protéines représentées d’une part par les globines qui constituent l’hémoglobine et d’autre part par la myoglo-bine présente dans les cellules musculaires.
Chaque molécule d’hémoglobine est constituée par l’association de quatre chaînes polypeptidiques identiques deux à deux : les globines. Ces chaînes possèdent une partie non protéique qu’on nomme hème et qui fixe un atome de dioxygène.
Toutes les chaînes d’hémoglobine participent au transport du dioxygène et sont synthétisées dans les érythroblastes, cellules souches des glo-bules rouges.
¡ Représentation simplifiée d’une molécule d’hémoglobine d’un adulte
Hème
Globinealpha
Globinebeta
Les différentes chaînes existantes sont identifiées par des lettres grecques. Ainsi, on parle de chaînes alpha, béta, gamma, delta, zéta.
Au cours du développement de l’organisme humain, différentes molé-cules d’hémoglobine sont synthétisées (voir graphe ci-après).
Quel que soit le stade de développement, l’hémoglobine est constituée de deux chaînes se rattachant au groupe α(alpha) [ou (zêta)] et de deux chaînes se rattachant au groupeα(béta) [,(delta),α(gamma),αε(epsilon)].
Document 12
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54 Séquence 4 – SN02
¡ Les différentes chaînes de globines participant à la formation de l’hé-moglobine au cours du développement de l’homme
3-3-6 0 6 Temps (mois)Naissance
Expression desgènes de globine
globine γ
globine α
globine ζ
globine ε
globine β
globine δ
Chaque globine est codée par un gène différent ; les gènes des globines sont répartis sur deux chromosomes : 16 et 11. Les gènes colorés en noir représentent des pseudogènes (même structure que les gènes de globines) mais qui ne codent pas pour des protéines fonctionnelles.
Le chromosome 11 humain :
Le chromosome 16 humain :
gène de la globine γ
gène de la globine α
gène de la globine ζ
gène de la globine ε
gène de la globine β
gène de la globine δ
pseudogène
pseudogène
pseudogène
pseudogène
2 Utiliser le logiciel Phylogène pour éprouver l’hypothèse formulée à la question précédente.
Construire la matrice des distances pour les globines (alpha1, beta, gamma A, epsilon, delta, zêta).
Ne pas oublier d’aligner les séquences.
La globine alpha1 est prise comme référence avec les autres. Choi-sir pourcentage et délétions ignorées dans l’onglet Options.
Aide à la réalisation
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55Séquence 4 – SN02
On a constaté que toutes les globines sont codées par des gènes diffé-rents mais présentent des similitudes dans leurs séquences nucléiques attestant de leur parenté. Ces gènes peuvent être réunis au sein d’une famille. Comment expliquer cette parenté ?
3 À partir des informations apportées par les documents ci-dessous et de vos résultats précédents, expliquer comment se forme une famille multigénique et construire l’arbre évolutif de la famille des globines. On se limitera à l’histoire des gènes du groupe des globines beta (tous situés sur le chromosome 11).
Un crossing-over inégal est à l’origine des duplications
La forte homologie qui existe entre les gènes d’une même famille montre qu’ils dérivent d’un gène ancestral commun qui s’est dupliqué notam-ment par enjambement inégal. L’évolution des gènes d’une même famille s’effectue de manière indépendante et divergente.
En prophase 1 de méiose, il arrive que deux chromosomes homologues appariés ne se brisent pas au même niveau, ce qui entraîne une dupli-cation de gènes sur un chromosome et une suppression sur l’autre. On appelle ce phénomène un enjambement inégal (crossing-over inégal). Ce phénomène est favorisé par l’existence sur les chromosomes de séquences identiques qui s’apparient alors de façon décalée.
Crossing-Over égal
Crossing-Over inégal
lieu ducrossing-over
lieu ducrossing-over
Gènes codant pourune protéine
Séquences d'ADNidentiques
Au cours de ce phénomène, les échanges de matériel génétique entre les chromosomes homologues appariés ne sont pas symétriques. Un des deux chromosomes perd une certaine quantité d’ADN qui est gagnée par l’autre.
Document 13
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56 Séquence 4 – SN02
Schématisation des duplications, transpositions (déplacement sur un autre chromosome), mutations à partir d’un gène ancestral
Duplication
Mutation (s)
Transfert
Mutation (s)
Mutation (s)
Duplication
Mutation (s)
Mutation (s) Mutation (s)
Actuel
TEM
PS
Chromosome a Chromosome b
Chromosome bChromosome a
Les données croisées des zoologistes et paléontologues ont permis de dater l’apparition des différentes globines (voir tableau ci-dessous)
Plus ancien fossile connu
Globine possédée(s)
Lamproie 500 Ma α α
Poissons à machoire 450 Ma α et β
Lézards, serpents 300 Ma α, β et γ
Mammifères 220 Ma α β, γ et ε
Oiseaux 150 Ma α β, γ et ε
Primates 65 Ma α β, γ, ε, δ et ζ
Utiliser les résultats de la matrice des différences entre les gènes obtenues avec le logiciel Phylogène.
Construction d’un arbre avec le logiciel Phylogène (arbre).
Aide à la réalisation
4 En utilisant le document ci-dessous et les connaissances acquises au cours de cette activité, identifier dans les affirmations ci-dessous celles qui sont exactes. Vous devez corriger ou compléter les affirma-tions fausses ou incomplètes.
La myoglobine appartient à la famille des globines
Le gène ancestral commun aux différentes globines a également donné naissance à la myoglobine, une protéine présente dans les muscles squelettiques des vertébrés. Elle est formée chez l’homme d’une chaîne unique de 153 acides aminés. Elle sert au transport de l’oxygène et à sa mise en réserve dans les muscles.
Document 14
Document 15
Document 16
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57Séquence 4 – SN02
Tous les vertébrés possèdent de la myoglobine et les poissons sans mâchoire (agnathes) apparus il y a environ 500 Ma possédaient déjà cette protéine.
Une famille multigénique :
a) est un ensemble d’allèles codant des protéines ayant la même fonc-tion.
b) est un ensemble de gènes codant des protéines ayant la même fonc-tion.
c) comprend des gènes ayant des séquences nucléotidiques différentes.
d) dérive d’un gène ancestral par accumulation de mutations.
Les pseudogènes :
a) sont des gènes qui n’ont jamais été fonctionels.
b) confirment le caractère aléatoire des mutations.
c) codent pour des protéines fonctionelles.
d) ont accumulé une mutation codant pour un codon stop.
Les familles multigéniques :
a) montrent que les génomes se diversifient par création de nouveaux gènes à partir de gènes existants.
b) sont le témoin d’innovations génétiques survenues dans le passé de l’espèce.
c) ont pour origine une modification de la structure des chromosome.
d) ont pour origine une modification du nombre de chromosomes.
Au sein du génome d’une espèce, des gènes différents codent pour des protéines très proches dites homologues. Ils présentent des similitudes au niveau de leur séquence nucléotidique témoignant d’une origine commune. Chez l’homme, il existe, en effet, plu-sieurs gènes codants pour des sous-unités de l’hémoglobine diffé-rentes, situés sur les chromosomes 11 et 16. Après avoir étudié leur séquence, les biologistes pensent que ces gènes dérivent d’un gène ancestral commun. Ces gènes homologues constituent une famille multigénique.
Une similitude supérieure à 25 % des nucléotides ne peut être due au hasard et indique une parenté entre les gènes correspondants.
Les similitudes entre gènes s’interprètent comme le résultat d’une ou plusieurs duplications à partir d’un gène ancestral. La dupli-cation génique est un mécanisme génétique faisant appel, entre autres, au crossing-over inégal à partir duquel on retrouve deux gènes identiques à la place d’un seul sur un même chromosome.
à retenir
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58 Séquence 4 – SN02
Ces gènes sont par la suite dupliqués plusieurs fois et les copies ont ensuite divergé par accumulation de mutations pour donner les gènes des familles actuelles.
Les mutations sont aléatoires. Les multiples copies du gène ances-tral peuvent donc connaître plusieurs évolutions possibles.
Dans certaines copies, il apparaît des mutations à l’origine d’un codon-stop par exemple. Ces copies ne codant plus pour des pro-téines fonctionnelles sont des pseudogènes.
Certaines copies codent pour des protéines ayant des fonctions identiques alors que, dans d’autres cas, les mutations accumulées sont à l’origine de copies codant pour des protéines réalisant de nouvelles fonctions.
Les copies du gène issues des duplications peuvent rester proches sur les mêmes chromosomes, ou être localisées sur des chromo-somes différents (transposition).
Une telle famille de gènes illustre bien comment a pu s’établir la complexification du génome par duplications de gènes puis muta-tions successives. La duplication génique est donc un processus innovant à l’origine de gènes nouveaux.
3. L’acquisition de gènes par transfert horizontal
Montrer comment les virus ont contribué à la complexification des génomes
Un gène d’origine rétrovirale essentiel pour la formation du placenta
Les virus sont dépourvus de métabolisme et ne possèdent pas d’orga-nites. Ils possèdent cependant leur propre information génétique sous forme d’ADN ou d’ARN. Chez les rétrovirus cette information génétique est formée d’ARN. Les rétrovirus ont également la particularité de possé-der un enzyme, la transcriptase inverse. Afin de se reproduire, les virus doivent pénétrer dans une cellule hôte. Ils utilisent la « machinerie cel-lulaire » de la cellule parasitée qui va faire fonctionner le matériel géné-tique du virus. La cellule fabrique alors de nombreuses particules virales qui sont libérées et infectent de nouvelles cellules. Les virus sont des parasites intracellulaires obligatoires.
Les rétrovirus infectieux possèdent la propriété remarquable de s’inté-grer dans l’ADN de nos chromosomes. En général, les cellules infectées sont des cellules somatiques qui ne sont pas impliquées dans la trans-mission de notre patrimoine génétique. Cependant, lorsqu’un rétrovirus
Activité 6
Document 17
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59Séquence 4 – SN02
parvient à infecter une cellule de la lignée germinale, le rétrovirus intégré peut se transmettre à la descendance comme n’importe quel gène : il devient alors un « rétrovirus endogène ». Le génome de tous les verté-brés est ainsi envahi par de telles structures et le séquençage systéma-tique d’un grand nombre de génomes, dont ceux de l’homme et de la souris, montre que les rétrovirus endogènes représentent près de 8 % du matériel génétique de ces espèces.
Fort heureusement, la plupart des rétrovirus endogènes sont inactifs, en raison d’altérations génétiques, ou de la répression de leur expression par différents systèmes de contrôle développés par la cellule. Quelques rares éléments sont cependant toujours capables de produire des pro-téines d’origine rétrovirale. Parmi celles-ci, on trouve des protéines d’en-veloppe exprimées à la surface de certaines cellules et qui ont gardé une des propriétés canoniques de leur ancêtre « rétrovirus », à savoir la capa-cité à faire fusionner deux membranes lipidiques entre elles.
Cette propriété est essentielle pour le rétrovirus car elle lui permet d’en-trer dans la cellule par un mécanisme de fusion de la membrane virale avec celle de la cellule infectée. Elle permet également la fusion de deux cellules entre elles lorsque cette protéine d’enveloppe s’exprime à la sur-face de l’une d’entre elles et que la cellule partenaire possède à sa surface un « récepteur » pour cette protéine d’enveloppe. C’est le cas pour deux gènes du génome humain d’origine rétrovirale, exprimés spécifiquement au niveau du placenta, et qui possèdent effectivement la capacité de faire fusionner des cellules entre elles, dans des tests réalisés sur des cellules en culture. Ces phénomènes de fusion cellulaire conduisent à la formation de structures géantes appelées « syncytias », constituées par la réunion de cellules individuelles en une seule « nappe » cellulaire multinucléée.
Cette propriété a conduit à nommer les deux gènes en question gènes de « syncytines » et à faire l’hypothèse que les protéines codées par ces fameux gènes pourraient être responsables de la formation d’un consti-tuant essentiel du placenta appelé le syncytiotrophoblaste. Cette struc-ture cellulaire constitue une interface continue et une zone d’échange entre le sang maternel et le sang fœtal. Elle joue un rôle crucial pour la survie du fœtus et serait nécessaire pour l’établissement de la tolérance immunitaire materno-fœtale.
Afin de valider cette hypothèse, les chercheurs ont tout d’abord recherché la présence de gènes de syncytines chez la souris, un mammifère dont on peut aisément manipuler le génome. De manière tout à fait surprenante, ils ont découvert deux gènes, qui ne sont pas les « orthologues » des gènes humains mais qui en possèdent néanmoins toutes les propriétés. Ils présentent une expression restreinte au placenta et les protéines pour lesquelles ils codent sont dotées de la propriété de fusion cellulaire.
Les chercheurs ont invalidé l’un des gènes de syncytines chez la souris. Les animaux porteurs du gène invalidé à l’état hétérozygote sont parfai-tement viables. Cependant, lorsque deux individus hétérozygotes sont croisés entre eux, aucun descendant porteur de la délétion du gène syn-
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60 Séquence 4 – SN02
cytine à l’état homozygote n’est identifié. Plus précisément, une étude des embryons et de leur placenta in utero en cours de gestation met en évidence une mort précoce des embryons homozygotes pour la délétion. L’analyse fine des placentas correspondants fait apparaître un défaut de « syncytialisation », qui se traduit par un transport transplacentaire très altéré, une réduction de la croissance et in fine la mort des embryons.
1 Rédiger un texte expliquant comment le matériel génétique des rétro-virus peut intégrer le génome des cellules eucaryotes et compléter les schémas ci-dessous en utilisant les mots suivants : ADN viral, ARN viral, transcription, traduction, protéines virales, fusion des mem-branes, transcriptase inverse, ADN de la cellule hôte.
Schéma simplifié d’un rétrovirus
Protéine servant à lareconnaissance et à lafusion avec la cellule cible
Membrane lipidique
Génome à ARN
Enzymes(transcriptaseinverse)
Taille : 120 nm
Capside protéique
La transcriptase inverse est une enzyme qui copie l’ADN en ARN.
Étapes de l’intégration d’un rétrovirus dans le génome d’une cellule eucaryote
Étape 1 Étape 3
Étape 2 Étape 4
Document 18
Document 19
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61Séquence 4 – SN02
Étape 5
Étape 6
Étape 7
Étape 8
2 Rechercher dans le texte scientifique l’hypothèse posée par les cher-cheurs. Pour répondre à quel problème ?
3 Les gènes de syncythines découverts chez la souris et les gènes découverts chez les êtres humains sont-ils issus d’un même gène ancestral ? Dans le cas contraire, comment expliquer leur présence chez les primates et les rongeurs ?
4 L’expérience réalisée par les chercheurs valide-t-elle l’hypothèse posée ?
5 Les mammifères placentaires sont apparus il y a 100 Ma environ. Formuler une hypothèse pour expliquer leur apparition.
Les rétrovirus intégrés dans le génome humain forment 10 % de ce génome. Les transferts de gènes entre espèces différentes s’avèrent fréquents et participent à l’évolution des génomes. Ils peuvent en outre être à l’origine d’innovations évolutives.
à retenir
4. Des séquences mobiles au sein des génomes
Dans les années 1940, Barbara McClintock, en travaillant sur la colora-tion de maïs, démontre l’existence de fragments d’ADN qui se déplacent au sein du génome.
Ces courtes séquences d’ADN produisent des copies d’elles-mêmes et ces copies s’insèrent en différents endroits du génome ou bien la séquence d’ADN est excisée de son site initial et s’insère à un autre endroit du génome.
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62 Séquence 4 – SN02
Ces éléments mobiles ont été nommés par les chercheurs éléments transposables ou transposons.
Ces courtes séquences d’ADN ne codent pas pour des protéines qui pourraient être utiles à l’organisme hôte mais simplement pour des pro-téines qui leur permettent de s’intégrer dans le génome.
Les chercheurs estiment que le pourcentage de ces transposons atteint 40 % chez l’homme et que chez certains organismes la proportion de transposons au sein du génome peut atteindre 75 %. L’élément transpo-sable alu est présent en plus de 300 000 copies dans le génome humain et représente 6 % du génome.
L’insertion de l’élément transposable est aléatoire. Il peut s’intégrer dans un exon ou dans un intron, ce qui conduit à l’élaboration de pro-téines le plus souvent non fonctionnelles.
Mais le transposon peut s’intégrer dans une partie non codante du génome ou dans les séquences qui régulent l’expression des gènes.
Ces séquences d’ADN non codantes déterminent où et quand les gènes s’expriment c’est-à-dire codent pour de protéines.
La modification de la régulation de l’expression des gènes peut être à l’origine d’une nouveauté évolutive.
La présence en plusieurs exemplaires de ces séquences identiques favo-rise également les recombinaisons chromosomiques au moment des divisons cellulaires, ce qui donne naissance à des inversions ou des délétions.
Les transposons sont donc une source de variabilité génétique.
Bilan du chapitre
Nous avons cherché à montrer que la complexité d’un génome à un moment donné est le fruit d’une évolution passée et la possibilité d’une évolution future. Le génome doit donc être saisi dans une perspective dynamique.
Des remaniements chromosomiques, des duplications de gènes, des duplications du génome, mais également des transferts horizontaux de gènes c’est-à-dire d’une espèce à une autre, contribuent à la diversifica-tion génétique du vivant.
Ce chapitre a permis de montrer que le génome n’est pas figé dans le marbre mais présente une dynamique qui a contribué à la diversification génétique du vivant.
Des erreurs survenant lors de la formation des gamètes ou lors de la mitose d’autres types de cellules peuvent générer des anomalies, que ce soit sur le plan du nombre de chromosomes ou de la structure de chromosomes.
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63Séquence 4 – SN02
Les anomalies de nombre peuvent se matérialiser par un chromosome en plus ou en moins dans le caryotype. Certaines de ces anomalies sont à l’origine de maladies graves chez l’homme.
Un doublement complet du génome d’une espèce aboutit à la polyploï-die qui a joué un rôle majeur dans l’évolution des espèces végétales. Ce phénomène peut expliquer la taille conséquente des génomes de cer-tains végétaux.
Les remaniements de structure (translocation, inversion, délétion, dupli-cation) se traduisent par des fragments de chromosomes manquants ou supplémentaires.
Translocation, inversion et délétion ont joué un rôle dans l’émergence de la lignée humaine à partir du dernier ancêtre commun.
Le phénomène de duplication ayant pour origine un crossing-over inégal lors de la méiose a donné naissance à des familles mutigéniques que l’on sait nombreuses au sein des génomes. Les gènes dupliqués permet-tent l’apparition de nouvelles fonctions ou l’optimisation de certaines fonctions.
Des transferts de gènes entre espèces différentes et éloignées sont attestés et ont pu être à l’origine d’innovations évolutives.
La multiplicité des exemples étudiés montre que le matériel chromoso-mique est très malléable et que c’est au niveau moléculaire que se mani-feste le plus clairement l’aspect bricoleur de l’évolution.
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64 Séquence 4 – SN02
Pour débuter
Au cours du xixe puis du xxe siècle, à la suite de Darwin, l’idée de parenté entre tous les êtres vivants s’est imposée. Tous les organismes sont donc dérivés d’un ancêtre commun. Pourtant, il est aisé de constater des dif-férences importantes dans l’organisation ou l’architecture des différents organismes. En effet, quoi de commun entre une mouche et une souris ?
Se pose la question des mécanismes à l’origine de changements aussi importants de la morphologie.
Au début du xxe siècle, s’appuyant sur les découvertes réalisées dans le domaine de la génétique, les chercheurs proposent une théorie rendant compte de l’apparition des espèces au cours du temps.
Selon celle-ci, les êtres vivants se transformeraient par accumulations de petites mutations, modifications génétiques aléatoires, des gènes syn-thétisant des protéines qu’on nomme gènes de structure.
Ces mutations triées par la sélection naturelle conduiraient graduelle-ment à la formation de nouvelles espèces. L’évolution serait donc le résultat d’une somme de micromutations produisant avec le temps une évolution importante.
Si cette théorie est tout à fait pertinente pour expliquer les différences entre espèces voisines, s’est posée la question de savoir si elle pouvait expliquer l’apparition de différences majeures telle l’apparition d’un nouveau plan d’organisation.
Par ailleurs les archives paléontologiques montrent l’apparition sou-daine (du moins à l’échelle des temps géologiques) d’innovations mor-phologiques et fonctionnelles, ce qui ne cadre pas vraiment avec les modifications graduelles évoquées ci-dessus.
Le développement ou ontogenèse est l’ensemble des étapes qui condui-sent de la cellule œuf à l’organisme adulte. Les représentants d’une espèce donnée présentent au fil des générations un plan d’organisation identique suggérant que cette mise en place est régie par une informa-tion génétique. De la même manière, des différences sur le plan morpho-logique entre les espèces doivent également mobiliser les gènes partici-pant à la construction d’un organisme.
Malgré ces évidences, ce n’est que dans les années 1990 qu’une nou-velle discipline, l’évo-dévo (pour « évolution » et « développement »)
A
Chapitre
5La génétique du développement et la compréhension des mécanismes évolutifs
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65Séquence 4 – SN02
a vu le jour. Elle utilise les apports des mécanismes impliqués dans le développement à la compréhension de l’évolution.
➥ Quels sont les apports de la connaissance des mécanismes du déve-loppement à la compréhension des mécanismes évolutifs ?
Cours
On cherchera à montrer que des formes vivantes peuvent résulter de variations dans la chronologie et l’intensité d’expression de gènes com-muns plus que d’une différence génétique.
1. Les gènes de développement impliqués dans la construction d’organismes très différents ont été conservés au cours de l’évolution
a) Les mutations homéotiques ont révélé l’existence de gènes de développement particuliers : les gènes homéotiques
Identifier le rôle des gènes homéotiques
Bateson, un biologiste de la fin du xixe siècle, constate l’existence de variations brusques dans la morphologie des populations naturelles qu’il observe. Il formule le postulat que les grandes variations morpho-logiques ont joué un rôle essentiel dans l’évolution des plans d’organi-sation.
Parmi les mutations qu’il décrit, il nomme transformations homéotiques les transformations par lesquelles une partie du corps d’un organisme prend la forme d’une autre partie.
Comme pour les brassages chromosomiques, les drosophiles consti-tuent un modèle de choix pour l’étude des mutations homéotiques mais ces transformations homéotiques sont également observées chez les végétaux où des étamines, par exemple, peuvent être remplacées par des pétales.
1 Comparer les phénotypes sauvages et les mutants et décrire la trans-formation homéotique observée.
Comparaison du phénotype sauvage et de mutants chez des drosophiles
B
Activité 1
Document 1
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66 Séquence 4 – SN02
2 En utilisant vos connaissances, montrer que ces transformations sont difficilement explicables par des mutations sur des gènes de structure.
Ce n’est que cinquante ans après les observations de Bateson que des chercheurs démontrent l’existence, chez les droso-philes, de gènes à l’origine de ces transformations spectaculaires. Ces gènes sont nommés gènes homéotiques et appartiennent à la catégorie des gènes de développement.
Le complexe des gènes de développement de la drosophile
Chez la drosophile, les gènes homéotiques sont situés sur le chromo-some 3. Ces gènes sont regroupés en complexes : le complexe Antenna-pedia et le complexe Bithorax.
Toutes les cellules, donc toutes les régions du corps, les possèdent mais ils ne sont actifs que dans une région précise, déterminée. Les caractères de chaque région du corps, au cours du développement, sont détermi-nés par les gènes actifs de ce complexe. Les gènes homéotiques assi-gnent une identité spatiale aux cellules embryonnaires le long de l’axe antéropostérieur c’est-à-dire en imageant qu’ils indiquent aux cellules qu’elles font partie de la tête, du thorax ou de l’abdomen. Chose remar-quable, les gènes sont disposés sur le chromosome dans l’ordre où sont disposées les régions dont ils commandent le développement. Il existe en somme un plan, un patron, une représentation génétique du corps.
Cellule œufde drosophile
Gènes homéotiques portés par cette cellule œuf
Larve de drosophile en cours dedéveloppement
(les couleurs correspondent aux gèneshoméotiques contrôlant cette zone)
Drosophileadulte
ComplexeAntennapedia
ComplexeBithorax
Chromosome 3
Lab pb Dfd Scr
AntpUbx
adbAadbB
Conséquence des mutations sur les gènes homéotiques
Les mutations sur les gènes homéotiques peuvent schématiquement se résumer à une perte ou un gain de fonction. La mutation gain de fonction aura pour conséquence qu’un gène homéotique s’exprimera dans une région où il est normalement présent mais ne s’exprime pas. Par expres-sion d’un gène, on doit comprendre qu’il sera transcrit en ARN messager codant pour des protéines spécifiques.
Un gène homéotique commandant le développement d’une région don-née bloque l’expression du gène situé antérieurement sur le chromosome.
Les gènes de structure sont des gènes codant pour une protéine donnée.
Remarque
Document 2
Document 3
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67Séquence 4 – SN02
Par contre, la perte de fonction d’un gène, à la suite d’une mutation, commandant le développement d’une région donnée à la suite d’une mutation, permettra l’expression dans cette région du gène homéotique situé en position antérieure sur le chromosome.
3 En utilisant les documents 2 et 3, proposer une explication à l’origine de la mouche à quatre ailes rencontrée précédemment.
Les gènes homéotiques sont des gènes de développement c’est-à-dire qu’ils interviennent durant la mise en place du plan d’organisation. Leur existence est révélée par des mutations.
Au cours du développement, ils dirigent, par exemple chez la drosophile, la formation des pattes ou des antennes au bon endroit.
Les gènes homéotiques existent également chez les vertébrés. Chez la sou-ris, les gènes homéotiques sont regroupés en quatre complexes HOX A à HOX D.
Des mutations de ces gènes de développement entraînent ainsi l’apparition de vertèbres cervicales à la place des dorsales.
à retenir
Les quatre complexes de gènes homéotiques chez la souris
Cellule œufde souris
Gènes homéotiques portés par cette cellule œuf Sourisadulte
Chromosome2
Chromosome15
Chromosome11
Chromosome6
Embryon de sourisen cours de développement(les couleurs correspondent
aux gènes homéotiquescontrôlant cette zone)
A1A2A3A4A5A6A7A9A10A11
B1B2B3
C1C2C3
B4B5B6
C8C9C10C11
C12C13
D1D3D4D8D9D10D11
D12D13
B7B8B9
A13
Les mutations sur des gènes homéotiques entraînent des conséquences phénotypiques importantes. Ce constat pose la question du mode d’ac-tion des gènes homéotiques.
➥ Comment les gènes homéotiques agissent-ils ? Comment une muta-tion sur un gène homéotique peut-elle être à l’origine de modifica-tions aussi spectaculaires ?
b) Le génome est hiérarchisé
La représentation que l’on se fait généralement du génome à l’issue de la classe de première est que celui-ci est constitué d’une succession de gènes codant pour des protéines (enzymes, protéines de structures…).
Document 4
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68 Séquence 4 – SN02
L’absence d’une protéine fonctionnelle ayant pour conséquence l’origine d’une maladie génétique, par exemple, sera interprétée comme le résultat d’une mutation sur le gène de structure codant pour cette protéine. Cette représentation est exacte mais doit cependant être enrichie.
Montrer que l’expression des gènes est régulée
Montrer en utilisant les documents 5, 6 et 7 que ces résultats suggèrent qu’un changement dans la chronologie de l’expression d’un gène peut se traduire par une différence phénotypique.
Les adultes humains se répartissent en deux phénotypes en ce qui concerne l’aptitude à digérer le lactose
Les adultes humains se répartissent en deux phénotypes en ce qui concerne l’aptitude à digérer le lactose. Les uns n’ont qu’une aptitude très faible à digérer le lactose car ils ne produisent plus de lactase (ou très peu). Ils sont dits « lactase non persistants » (LNP) ou intolérants au lactose. Les autres, qualifiés de « lactase persistants » (LP), gardent l’aptitude à digérer le lactose durant toute leur vie car leurs cellules intes-tinales continuent à produire de la lactase. La lactase est une enzyme, donc une protéine.
Chez les individus au phénotype « lactase non persistant », les manifes-tations d’intolérance au lactose débutent généralement vers 3-5 ans et se traduisent par un ballonnement abdominal, des douleurs abdominales, des borborygmes et, dans les cas les plus nets, des diarrhées. Il faut bien voir que tous, durant les premières années de la vie, exprimaient le gène de la lactase. Le phénotype d’intolérance au lactose est donc totalement distinct du phénotype déficience congénitale en lactase.
Des analyses ont montré que ce caractère était génétiquement déterminé.
Comparaison des séquences codantes du gène de la lactase
Activité 2
L’exemple utilisé ci-dessous n’est pas emprunté à la génétique du dévelop-pement mais permettra de comprendre de manière simple la notion de régu-lation des gènes.
Remarque
Question
Document 5
Document 6
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69Séquence 4 – SN02
Recherche d’ARN messager chez des individus lactase persistants et non persistants
Des chercheurs ont réalisé des biopsies intestinales afin d’étudier la pro-duction d’ARN messager chez les individus ayant le phénotype lactase non persistant (LNP) et lactase persistant (LP).
Chez les individus LNP, après cinq ans, il n’y a plus d’ARN messagers de la lactase.
Cet exemple permet de faire évoluer la notion de gène vue en classe de pre-mière. En effet, les gènes comportent une portion transcrite en ARN mes-sager et une portion non transcrite située généralement en amont du gène. Cette séquence dite séquence régulatrice module l’expression du gène.
L’expression du gène est activée quand des peptides codées d’un gène régulateur, les facteurs de transcription, se lient sur des sites spéci-fiques de la séquence régulatrice.
Ce complexe formé par l’association du facteur de transcription et de la séquence régulatrice agit comme un commutateur en position « ON »/« OFF » et déclenche la transcription du gène en ARN messager.
La régulation de l’expression des gènes
Gène à l'état inactif
Gène à l'état actif
Le bouton est en position "OFF", la lampe est éteinte
Le bouton est en position"ON", la lampe est allumée
Séquencerégulatrice du
gène
Séquencetranscrite du
gène
Pas d'ARNproduit
ARN produit
Protéines
Peptidesrégulateurs
On peut résumer les différentes étapes sur le schéma ci-après montrant la hiérarchisation du génome c’est-à-dire le contrôle de l’expression de certains gènes par d’autres gènes.
Document 7
Document 8
La séquence régulatrice est de l’ADN. La forme découpée qui lui est donnée sur ce dessin est là pour suggérer la nécessité d’une complémentarité de forme avec les peptides régulateurs.
Remarque
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70 Séquence 4 – SN02
Gène régulateur ARN messager Peptide=facteur de transcription
Fixation du facteur de transcriptionsur un site de liaison de laséquence régulatrice=position "ON"
Expression du gène
de structure
ARN messager
Protéines
Toutes les cellules d’un organisme contiennent les mêmes gènes. Ce nombre est estimé à 20 000 pour l’espèce humaine. Il existe environ 200 types cellu-laires et chaque type cellulaire assure une fonction différente et présente par conséquent un phénotype différent.
Les cellules n’expriment que les gènes en relation avec leur fonction. Par conséquent, dans une cellule donnée, la plupart des gènes sont inactifs.
D’autres gènes, que l’on qualifie de gènes domestiques, sont actifs dans la plupart des types cellulaires car ils codent pour des protéines impli-quées dans des fonctions de base nécessaires au fonctionnement des cellules.
Dans certaines circonstances, des signaux peuvent induire l’expression de certains gènes.
Cellule pancréatique
Cellule visuelle
Cellule hypophysaire
Gène codant pour l’insuline ON OFF OFF
Gène rho OFF ON OFF
Gène codant pour la LH ON OFF OFF
Gène codant pour les protéines des ribosomes ON ON ON
Le génome est hiérarchisé, ce qui signifie que certains gènes contrôlent l’expression d’autres gènes par l’intermédiaire de facteurs de transcrip-tions se fixant de façon spécifique sur des sites de liaison situés sur les séquences régulatrices des gènes de structure.
à retenir
Les facteurs de transcription peuvent activer ou inhiber l’ex-pression d’un gène donné.
Remarque
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71Séquence 4 – SN02
Le facteur de transcription régule l’expression de gènes soit en activant, soit en inhibant leur expression.
Au cours du développement embryonnaire, les cellules se différencient. Or chaque cellule possède le même génome. La différenciation résulte de fac-teurs de transcription qui activent ou répriment certains gènes.
Ce mécanisme de sélection des gènes est le résultat de nombreux niveaux de régulation et de combinaisons de différents facteurs de transcription.
c) Des protéines homéotiques ont été conservées au cours de l’évolution
Comparer les gènes de développement pour en identifier les homologies de séquence
Des gènes à homéobox
Des chercheurs ont découvert que les gènes homéotiques de la droso-phile possèdent une séquence commune de 180 paires de base qu’on nomme homéobox (box) ou homéoboîte.
Cette séquence de 180 paires de base code pour une séquence de 30 acides aminés nommée homéodomaine.
Les chercheurs précisent que tous les gènes à homéobox ont une origine évolutive commune remontant à plus de 500 millions d’années.
Comparaison des séquences nucléotidiques d’une partie du gène Antennapedia de la drosophile, du gène Hox B6 de la souris et du gène Hox B6 de l’homme
Activité 3
Document 9
Tous les gènes homéotiques ne possèdent pas cette séquence et tous les gènes à homéoboîte ne sont pas des gènes homéotiques.
Remarque
Document 10
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72 Séquence 4 – SN02
Une drosophile transgénique
Cette drosophile a été obtenue par l’injection d’un gène Hox B6 de souris dans un œuf de drosophile. Le gène Hox B6 a été incorporé au préalable dans un système qui le rend actif particulièrement au niveau de la tête.
Séquence de l’homéodomaine de la protéine Antennapedia de la drosophile et de l’homéodomaine de protéines homologues d’autres espèces
....... . . .. . . ...... .. .................. .. ........ .. ........H
....... . . .. . . ...... .. .................. .. ........ .. ........H
....... . . .. . . ...... .. .................. .. ........ .. ........H
....... . . .. . . ...... .. .................. .. ........ .. ........H
....... . . .. . . ...... .. ..K............... .. ........ .. .........
....... . . .. . . ...... .. ..K............... .. ........ .. .........
S..T.TA . . .. . . ...... .. Y...........S..... .. ........ .. .........
....... . A .. . . ...... .. Y......K......Q.V. S. ........ .. ........R
H..S... . . .. . . ...... .. ..K..............S .. ........ .. .......DH
....... . . .. . . ...... .. Y................. .. ........ .. .........
....... . . .. . . ...... .. .................. .. ........ .. .........
RKRGRQTY RT Y HQTLELEKEF F RYLTR RRN I I AE H LCLAR TERQI KKI Q WW NRRM K ENKF
100 %
98 %
90 %
88 %
90 %
98 %
98 %
98 %
98 %
98 %
98 %
Drosophile
Ver à soie
Abeillle
Ver plat
Ascidie
Oursin
Nemerte
Amphioxus
Grenouille
Poulet
Homme
Souris
Disposition des gènes homéotiques Hox B sur le chromosome 11 et séquence de l’homéodomaine de la protéine codée par quelques gènes Hox B de la souris
Chromosome11
B9 B8 B7 B6 B5 B4 B3 B2 B1
.
AK Y V DL Y
G
F T C IW MNK KRR R RRR RRQQ Q Q QTTS E E E E EP A AY V KK HKL L L L F NIRSHIRRH
. . ... . .................. ........ .................
................ ......... .. .... ..
.............
. . ...
....... .. .. . ...... . . .
..
. .. . .
R
R
RR
RGG G
QT T T
T
T T T T
Y
Y
I K
KKK
K
W
NN
N N
MML
L L
LLV
V
HDPS
S E
C
F F A A
HoxB4
HoxB7
HoxB9
HoxB1
Document 11
Document 12
Document 13
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73Séquence 4 – SN02
Comparaison des séquences des homéodomaines de 346 protéines homéotiques connues chez diverses espèces animales
On a comparé les séquences des homéodomaines des 346 protéines homéotiques connues chez diverses espèces d’animaux.
Le diagramme indique le nombre de protéines dans lesquelles un même acide aminé occupe une position donnée.
Les acides aminés représentés en noir sont ceux qui sont impliqués soit dans le repliement de la protéine, soit dans la fixation de la protéine sur l’ADN.
RKRGRQTY RT Y HQTLELEKEF F RYLTR RRN I I AE H LCLAR TERQI KKI Q WW NRRM K ENKF0
50
100
150
200
250
300
400
350
Nombre de protéinesprésentant le même
acide aminé sur laposition considérée
Séquence de l'homéodomaine d'antennapedia
Le premier acide aminéde la protéine produite
par le gène de ladrosophile est du R
(arginine)
L'histogramme memontre que 55 des
346 protéinesanalysées
commencent par cemême R
Le 5ème acide aminéest aussi R
Toutes les 346 protéinesanalysées ont R à cette 5ème position
C'est la séquence de la protéinecodée par le gène antennapedia quisert de référence à la comparaison
Je n'ai analyséque 3
histogrammes.A vous de faire
l'analyseglobale
Les 346 protéinesanalysées ont L (leucine)ici, en 16ème position
Symbole des acides aminés
Les acides aminés sont souvent représentés par leur symbole international.
Symbole international Symbole Acide aspartique D Asp Acide glutamique E Glu
Alanine A Ala Arginine R Arg
Asparagine N Asn Cystéine C Cys
Glutamine Q Gln Glycine G Gly
Histidine H His Isoleucine I Ile
Leucine L Leu Lysine K Lys
Méthionine M Met Phénylalanine G Phe
Proline P Pro Sérine S Ser
Thréonine T Thr Tryptophane W Trp
Tyrosine Y Tyr Valine V Val
Document 14
Document 15
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74 Séquence 4 – SN02
1 Montrer, en utilisant les documents et vos connaissances, que les gènes homéotiques Hox B appartiennent à une famille multigénique.
2 Expliquer, en utilisant les documents et vos connaissances, le résultat de la transgenèse observée sur le document 11. Un schéma fonction-nel est attendu.
3 Contrairement aux prédictions des chercheurs, les recherches ont montré que les gènes impliqués dans la construction des organismes sont conservés au cours de l’évolution. Utiliser les documents afin d’apporter des arguments scientifiques justifiant cette affirmation.
4 Montrer que les connaissances acquises sur le fonctionnement des gènes de développement apportent des réponses aux problèmes sou-levés dans la partie « Pour débuter ».
Au cours des dernières années, de nombreuses recherches ont été effec-tuées afin de mieux comprendre les mécanismes impliqués dans le déve-loppement des organismes.
Ces recherches ont permis de comprendre que les gènes homéotiques sont des gènes de régulation qui déclenchent l’activité d’autres gènes, ce qui explique qu’une mutation sur un gène homéotique entraîne des consé-quences phénotypiques importantes. Des mutations sur des gènes homéo-tiques peuvent expliquer l’apparition d’innovations évolutives importantes sur le plan évolutif.
Ces recherches montrent en outre que des gènes impliqués dans la construc-tion d’organismes très différents se sont conservés au cours de l’évolution. Cette conservation peut s’expliquer par une pression de sélection stabili-sante et témoigne du rôle fondamental joué par ces gènes.
à retenir
2. La régulation de l’expression des gènes, moteur de l’évolution
Le séquençage de nombreux génomes a permis aux chercheurs de constater, non sans surprise, que des espèces différentes sur le plan morphologique possédaient de nombreux gènes similaires.
Comment expliquer ce paradoxe ?
Récemment, les chercheurs ont porté leur attention sur les séquences régulatrices des gènes et se sont intéressés aux conséquences que des mutations dans ces séquences régulatrices pourraient avoir sur le plan évolutif.
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75Séquence 4 – SN02
a) Des formes différentes peuvent résulter de variations dans l’intensité d’expression de gènes communs
Montrer que des formes différentes peuvent résulter de variations dans l’intensité d’expression de gènes communs
Chez la drosophile, le gène « yell » code pour une protéine à l’origine d’un pigment noir. Ce gène possède plusieurs séquences régulatrices.
On connaît certaines espèces de drosophiles dont les mâles présentent une tache noire au bout des ailes et l’extrémité de l’abdomen est éga-lement noire. D’autres espèces de drosophiles présentent un abdomen clair ou des ailes non tachetées.
Les scientifiques ont montré que la présence de taches sur les ailes avait pour origine une concentration élevée de la protéine codée par le gène « yellow » dans les cellules qui formeront les taches. Chez les espèces ne présentant pas de taches sur les ailes, la protéine codée par le gène « yell » n’est synthétisée qu’en petite quantité, ce qui est à l’origine de la couleur grise des ailes.
Montrer, en vous appuyant sur l’exemple des drosophiles, comment des formes vivantes différentes peuvent résulter de variations dans l’inten-sité d’expression de gènes communs.
L’expression du gène « yell » est contrôlée par plusieurs séquences régulatrices
Séquence régulatricecontrôlant l’expression
du gène ”yell”uniquement activedans les cellules
de l’aile
Séquence régulatricecontrôlant l’expression
du gène ”yell”uniquement activedans les cellules
de l’abdomen
Gène de structure ”yell” codant
pour un pigment
facteurs detranscription
sites defixation
Activité 4
Question
Document 16
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76 Séquence 4 – SN02
Situation initiale chez l’ancêtre des drosophiles
Des espèces de drosophiles ont acquis un caractère nouveau représenté par des taches noires à l’extrémité des ailes
Des espèces de drosophiles ont perdu la coloration noire de l’extrémité de l’abdomen
Des modifications sur les séquences régulatrices des gènes modifient le profil d’expression des gènes et peuvent être à l’origine de la diversification des êtres vivants.
à retenir
Document 16a
Document 16b
Document 16c
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77Séquence 4 – SN02
b) Des formes différentes peuvent résulter de variations dans la chronologie de l’expression de gènes communs
Montrer que des formes différentes peuvent résulter de variations dans la chronologie de gènes communs
Le séquençage des génomes de l’homme et du chimpanzé montre que ceux-ci sont très proches. Cette proximité des génomes témoigne de l’étroite parenté entre les deux espèces. Les chercheurs situent l’ancêtre commun aux deux espèces à environ 8 Ma.
Malgré cette proximité génétique, de nombreuses différences existent.
L’homme se distingue du chimpanzé par un développement cérébral plus important, une bipédie permanente, l’absence de bourrelets sus-orbitaires, une mâchoire non projetée vers l’avant, des capacités d’ap-prentissages importantes.
Comment expliquer cette apparente contradiction ?
1 Montrer, en utilisant l’ensemble des documents, que ces différences pourraient résulter d’une variation dans la chronologie du développe-ment entre l’espèce ancestrale commune à l’homme et au chimpanzé et ses descendants.
2 Proposer une explication à l’origine des ces variations dans la chrono-logie des développements de l’homme et du chimpanzé.
Crânes humains et crânes de chimpanzé à différents stades du développement
: position dutrou occipital
Foetus de chimpanzé Chimpanzé adulte
Foetus d'humain Humain adulte La croissance des zones de la tête chez l'homme
La croissance des zones de la tête chez le chimpanzé
Activité 5
Document 17
Le changement de forme des quadrillages matérialise les poussées de croissance.
Remarque
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78 Séquence 4 – SN02
Comparaison d’un crâne de chimpanzé juvénile et d’un crâne d’homme adulte
Profil du crâne dechimpanzé juvénile
Profil du crâned'humain adulte
Face
Occiput
Sommet du crâne
Développement comparé de l’homme et du chimpanzé
Le développement chez l’homme et le singe se déroule en plusieurs étapes. À la phase embryonnaire succèdent la phase fœtale puis la phase lactéale marquée par l’acquisition de la première dentition puis la phase de substitution au cours de laquelle les dents de lait sont rem-placées par les dents définitives et enfin la phase adulte caractérisée par l’acquisition de la maturité sexuelle.
On peut constater un allongement de la phase embryonnaire chez l’homme qui dure 8 semaines au lieu de 6 semaines chez le chimpanzé. C’est durant cette seule phase que se multiplient les cellules nerveuses, jusqu’à 5 000 neurones par seconde, ce qui aboutit à nos quelque 100 milliards de neurones.
La phase fœtale, en revanche, est plus courte chez l’homme que chez le chimpanzé. L’accouchement se produit vers le 238e jour pour le chim-panzé et vers le 266e jour chez l’homme, soit un mois de différence seu-lement pour la durée totale de la gestation, alors que la phase embryon-naire humaine est plus longue de six semaines.
Après la naissance vient la phase dite lactéale, qui s’achève avec l’appa-rition de la première molaire supérieure. Cela se produit vers 3 ou 4 ans chez le chimpanzé, et 6 ou 7 chez l’homme. C’est durant cette période, vers l’âge de un an et demi, que se produit chez le chimpanzé le proces-sus de remontée du trou occipital vers l’arrière, ce qui entraîne la quadru-pédie. Jusque-là, le jeune chimpanzé est autant bipède que quadrupède. Chez le gorille, plus éloigné de nous génétiquement que le chimpanzé, cet épisode survient dès l’âge de un an. En revanche, chez le jeune humain, la remontée n’a pas lieu, permettant ainsi la bipédie permanente.
Au cours de la phase de substitution apparaissent, chez le chimpanzé, les caractères qualifiés de simiesques que sont les bourrelets sus-orbi-taires et la face projetée vers l’avant.
C’est également au cours de cette période que s’effectue l’apprentissage de la pensée réfléchie.
Document 18
Document 19
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79Séquence 4 – SN02
Avant la naissance Après la naissance
Embryon Foetus Phaselactéale
Phase desubstitution
Phaseadulte
3 ans 7 ans
6 ans 14 ans9 mois
8 mois
La formation des membres chez les vertébrés tétrapodes
La formation des membres chez les vertébrés tétrapodes est sous la dépendance de plusieurs gènes homéotiques ; ils sont toujours construits selon un plan en trois phases successives :
Phase I : mise en place de l’humérus (membre supérieur) et du fémur (membre inférieur).
Phase II : mise en place du radius puis du cubitus et de la même manière le tibia puis le péroné.
Phase III : mise en place de la main et du pied.
Des expériences sur le poisson-zèbre ont montré que les mêmes gènes homéotiques existent (gènes homologues) et s’expriment mais seu-lement au stade précoce du développement, dans la partie proximale de la future nageoire. La phase III n’apparaît pas. Le passage des pois-sons aux tétrapodes ne correspondrait, en ce qui concerne les quatre membres, qu’à l’acquisition de la phase III, phase qui apparaît comme une potentialité intrinsèque du programme de développement de pois-sons (puisque les gènes capables de la déclencher sont présents dans leur génôme mais ne s’y expriment pas). Il s’agit bien d’un cas d’hété-rochronie : la durée de chaque phase du développement détermine la structure finalement produite.
L’analyse des ancêtres fossiles du poisson cœlacanthe (une espèce dont les nageoires sont plus évoluées que chez la plupart des poissons et très fortement apparentées aux membres des vertébrés tétrapodes) per-met de retrouver la trace de l’apparition chez les poissons de cette suc-cession de phases. On voit le fémur et l’humérus apparaître en premier, probablement vers le Silurien supérieur, puis la phase II au Dévonien inférieur et enfin la phase III au Dévonien supérieur.
Document 20
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80 Séquence 4 – SN02
Siluriensupérieur
(~415 Ma)
Dévonieninférieur
(~410 Ma)
Dévoniensupérieur
(~365 Ma)
Le coelacanthe actuel
La structure osseuse de lanageoire du coelacanthe
fossiles retrouvésdans les sédiments
Parties du membreobservées chez les
ancêtres du coelacanthe
Les paléontologues ont souvent été confrontés au problème que pose l’apparition brutale chez certaines espèces fossiles d’innovations mor-phologiques importantes. Les recherches portant sur les hétérochronies autorisent à penser que l’apparition de ces innovations peut être liée à des mutations portant sur des gènes de régulation tels que les gènes homéo-tiques.
Une hétérochronie est une différence de positions relatives, dans le temps, des étapes du développement, entre une espèce « ancestrale » et ses des-cendants. Ainsi, au cours du temps, la vitesse ou la durée du développe-ment embryonnaire ou de la phase de croissance peuvent être modifiées, faisant apparaître de nouveaux plans d’organisation.
Des recherches récentes ont permis de démontrer que des mutations de gènes homéotiques sont capables de déclencher des hétérochronies du développement.
Il est donc possible qu’une simple mutation, autorisant, inhibant ou modi-fiant l’expression d’un gène homéotique à une étape donnée du dévelop-pement, peut suffire à changer, chez un individu, la morphologie d’un ou de plusieurs caractères, les fonctions d’un ou de plusieurs organes, voire un plan d’organisation, et transmettre ces modifications à sa descendance.
Ces résultats confortent l’idée avancée en 1977 par François Jacob selon laquelle les mécanismes de l’évolution résultent d’un vaste bricolage molé-culaire qui modifie constamment les structures préexistantes.
à retenir
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81Séquence 4 – SN02
Bilan du chapitre
L’identification et la compréhension du fonctionnement des gènes du développement, en particulier les gènes homéotiques, ont permis d’éclai-rer d’un jour nouveau les mécanismes évolutifs. Ces gènes contrôlent l’ex-pression, via des facteurs de transcription, des gènes de structure. Cette hiérarchisation du génome a pour conséquence qu’une mutation sur un gène homéotique peut être à l’origine de modifications phénotypiques importantes comme la formation d’un organe à la place d’un autre. Les chercheurs ont également constaté que ces gènes étaient conservés au cours de l’évolution chez des organismes aussi différents qu’une droso-phile et une souris pourtant séparés depuis plus de 500 millions d’an-nées. Cette conservation témoigne de l’importance de ces gènes et de la pression stabilisatrice exercée par la sélection naturelle. Néanmoins, des mutations sur ces gènes de développement peuvent expliquer l’apparition relativement soudaine d’innovations évolutives.
Le séquençage des génomes a révélé que des formes vivantes diffé-rentes sur le plan morphologique ou physiologique peuvent être très proches sur le plan génétique.
Ce paradoxe apparent s’explique par une variation dans l’intensité d’ex-pression de gènes communs ou une variation dans la chronologie de l’expression de gènes communs.
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82 Séquence 4 – SN02
Pour débuter
Souvent, l’évolution du vivant est associée à l’idée de compétition entre les espèces. Cependant, de nombreux mécanismes de coopération entre les espèces semblent avoir contribué à l’évolution du vivant.
Parmi les différentes associations possibles, la symbiose est définie comme une association durable entre deux organismes d’espèces diffé-rentes et qui est bénéfique à chacun d’eux.
➥ Comment la symbiose peut-elle contribuer à la diversification des êtres vivants ?
Des études récentes montrent que le développement de comportements nouveaux chez les vertébrés et transmis d’une génération à l’autre est également source de diversité.
➥ Comment des comportements nouveaux peuvent-ils être acquis sans modification du génome ?
Cours
1. La symbiose, moteur de l’évolution
Montrer qu’une diversification des êtres vivants est aussi possible sans modifications des génomes (symbiose)
1 Montrer, à travers les différents exemples proposés, que la symbiose peut être définie comme une association physique durable entre deux organismes d’espèces différentes et qui est bénéfique à cha-cun d’eux. Vous montrerez également l’importance de ces symbioses dans le fonctionnement des écosystèmes.
La vie dans les zones hydrothermales abyssales chaudes
Les abysses sont des zones marines profondes dépourvues de lumière. À l’axe des dorsales, on rencontre des sources hydrothermales chaudes riches en sulfures.
Le refroidissement de la nouvelle croûte océanique formée au niveau de l’axe des dorsales crée un réseau de fissures dans lesquelles circule de l’eau de mer froide (2 °C). Au contact du magma, outre le réchauffement
A
B
Activité 1
Document 1
Chapitre
6La diversification du vivant sans modification du génome
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83Séquence 4 – SN02
de l’eau, se produisent des réactions chimiques qui ont pour consé-quence une diminution du PH, de la teneur en 02 et un enrichissement en sulfures (hydrogène sulfuré), en métaux (Fe, Mn, Li, Ba…) mais égale-ment en méthane, en C02.
Cette eau chargée remonte ensuite vers la croûte océanique et ressort par des cheminées. Le contact entre cette eau très chaude et l’eau froide environnante provoque la précipitation des sels métalliques, générant ainsi un panache de fumées noires (« fumeurs noirs »). Ces fumées anoxiques sont caractérisées par une température de l’ordre de 350 °C, un pH acide et des teneurs élevées en sulfures polymétalliques, H2S, CH4, He, H, Zn, Mn, Fe, Li, Cu, Pb et SiO2.
Malgré ce contexte hostile, ces zones hydrothermales abritent une faune luxuriante et variée.
Comment des organismes hétérotrophes peuvent-ils se développer dans ces conditions ?
Riftia est un ver d’un mètre de long qui ne possède pas de tube digestif mais abrite, dans les cellules d’un organe spécialisé, le trophosome des bactéries chimiolithotrophes.
Les bactéries chimiolithotrophes tirent leur énergie de l’oxydation des molécules d’hydrogène sulfuré. Cette énergie est utilisée pour fixer le C02 et produire des molécules organiques.
L’hydrogène sulfuré libre est cependant toxique pour les cellules car il bloque le métabolisme respiratoire aérobie. L’hémoglobine de Riftia, outre le fait de transporter l’02, prend également en charge l’hydrogène sulfuré. Ainsi combiné à l’hémoglobine, il parvient au trophosome.
Vous pouvez entrer les mots suivants « vidéo + fumeur noir » sur votre moteur de recherche.
H2SCO2
Moléculesorganiques
O2
Les lichens peuvent coloniser des milieux extrêmes
Les lichens sont constitués de l’association de deux êtres vivants : un champignon et une algue ou cyanobactérie. Nous les rencontrons fré-quemment sur le tronc des arbres, des roches où ils peuvent supporter des conditions de vie extrêmes.
Document 2
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84 Séquence 4 – SN02
Thalle de lichen Coupe du thalle.Coexistence des algues (vertes)
et du champignon (gris)
Les échanges entre algues etchampignon dans le thalle
Glucides,acidesaminés
Substanceslicheniques
H2O
CO2
Selsminéraux
H2O,selsminéraux
Énergielumineuse
Le champignon élabore des substances dites licheniques uniquement si l’algue est présente. Ces substances licheniques jouent un rôle impor-tant pour le lichen en les protégeant des herbivores et en filtrant les radiations lumineuses par exemple.
La digestion symbiotique
La cellulose est un polymère de glucose, donc une molécule organique complexe qui entre dans la composition des végétaux. Les vertébrés ne possèdent pas d’enzymes capables d’hydrolyser cette molécule. Or de nombreux organismes sont herbivores et la cellulose constitue leur prin-cipale source d’énergie.
Le rumen (panse) des ruminants dont la température est comprise entre 38 et 40 °C abrite des bactéries, des protozoaires et des champignons.
Les aliments ingérés subissent d’abord une fermentation grâce aux microbes du rumen ; cette fermentation microbienne est très impor-tante puisque 60 à 90 % des glucides de la ration, y compris ceux des parois végétales, y sont fermentés. Ces parois, qui sont les composants essentiels des fourrages pauvres, sont partiellement dégradées par les microbes à l’aide de la cellulase (enzyme) qu’ils sécrètent et que ne possède pas l’animal hôte. La fermentation des glucides conduit à la production d’énergie sous forme d’adénosine triphosphate (ATP) utilisée par les microbes pour leurs besoins d’entretien et de multiplication.
Les produits terminaux de cette fermentation sont :
les acides gras volatils (AGV) : essentiellement l’acide acétique, l’acide propionique et l’acide butyrique, dont les proportions dépendent de la nature des glucides alimentaires ;
le gaz carbonique et le méthane éliminés lors de l’éructation des rumi-nants.
Les acides gras volatils, issus de la fermentation, sont absorbés dans le sang surtout à travers la paroi du rumen. Ils constituent la principale source d’énergie pour l’animal hôte puisqu’ils fournissent de 70 à 80 % de l’énergie totale absorbée chez le ruminant.
Document 3
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85Séquence 4 – SN02
Les matières azotées (protéiques et non protéiques) ingérées par l’ani-mal sont soumises à l’action protéolytique des microbes (bactéries, protozoaires et champignons) du rumen. Les matières azotées non pro-téiques des aliments, comme l’urée, sont dissoutes en totalité et hydro-lysées en ammoniac.
L’ammoniac est un élément précurseur essentiel pour la croissance microbienne de la plupart des espèces bactériennes du rumen qui le prélèvent et l’utilisent pour la synthèse de leurs propres acides aminés constitutifs. Il est même considéré comme la principale source d’azote pour plusieurs souches bactériennes, en particulier celles impliquées dans la digestion de la cellulose et de l’amidon.
Herbe
Protéines Cellulose
NH3 Squelettescarbonés
AVG CO2Méthane
Synthèse desprotéines
microbiennes
Acides aminés Métabolisme de l'animal
Énergie(ATP)
Énergie(ATP)
CO2
Réactions chimiques effectuées par les microbes gastriques
Réactions chimiques effectuées par l'organisme de du ruminant
2 Les organites, chloroplastes et mitochondries des cellules eucaryotes auraient une origine endosymbiotique. Cette hypothèse émise à la fin du xixe siècle fut à nouveau défendue par Lynn Margulis dans les années 1970.
L’endosymbiose désigne une association symbiotique où l’un des orga-nismes vit à l’intérieur des cellules de son hôte. On a déjà rencontré un exemple avec le ver Riftia, mais ce processus est répandu. On peut également citer l’exemple des rhyzobias, bactéries qui induisent chez les plantes de la famille des légumineuses (pois, luzerne, trèfle..) des nodosités au sein desquelles les bactéries réduisent l’azote atmosphé-rique le rendant utilisable par la plante. Cette association joue un rôle écologique fondamental.
Après avoir rappelé le rôle des mitochondries et des chloroplastes, rechercher des arguments structuraux, fonctionnels et génétiques en faveur de cette hypothèse.
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86 Séquence 4 – SN02
Schéma d’une cellule eucaryote végétale chlorophyllienne
Noyau
Chloroplaste
Mitochondrie
Schéma d’une cellule eucaryote animale
Noyau
Mitochondrie
Schéma d’une cellule bactérienne hétérotrophe et chlorophyllienne
Matériel génétique
Matériel génétique
Chloroplaste
Document 4
Document 5
Document 6
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87Séquence 4 – SN02
Les cyanobactéries sont des bactéries possédant de la chlorophylle sous forme de lamelles (thylakoïdes) et capables de réaliser la photosynthèse. Elles sont connues sur Terre depuis 3,8 Ga = 3,8 milliards d’années.
Chloroplaste au microscope électronique et schéma d’interprétation
Granum(thylacoïdes accolés)
Ribosomes
Thylacoïdes
Amidon
ADN
DoublemembraneCytoplasme de la cellulecontenant ce chloroplaste
Détail d’une cellule animale montrant des mitochondries au microscope électronique et schéma d’interprétation d’une mitochondrie
Ribosomes
ADN
Doublemembrane
ADN
Quelques comparaisons entre mitochondries, chloroplastes et bactéries
Les chercheurs ont montré que les lipides entrant dans la constitution des membranes des mitochondries se retrouvent chez certaines bactéries alors que l’on ne les retrouve pas ailleurs dans la cellule eucaryote. Certains lipides formant la membrane des plastes se retrouvent également chez les cyanobactéries.
Contrairement aux noyaux, à l’appareil de golgi ou au réticulum endoplas-mique, qui peuvent se reformer lors d’une mitose par exemple, les mito-chondries et les plastes sont toujours issus de mitochondries et plastes préexistants.
Document 7
Document 8
Document 9
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88 Séquence 4 – SN02
Les chercheurs ont mis en évidence l’existence dans le génome des chloro-plastes et des mitochondries de gènes homologues de gènes bactériens.
Dans les mitochondries et les plastes, il existe des ribosomes qui partici-pent à la synthèse des protéines. Ceux-ci ressemblent plus aux ribosomes des bactéries que ceux que l’on trouve dans le cytoplasme des cellules eucaryotes.
3 Les éléments A, B et C du document représentent une cyanobactérie, une cellule eucaryote primitive et une bactérie capable d’utiliser l’02. (Ce n’est pas dans l’ordre.)
En tenant compte des documents proposés et des connaissances acquises au cours de cette activité, reconstituer un scénario évolutif pro-bable qui a conduit à l’apparition d’une cellule eucaryote autotrophe.
Trois acteurs d’un scénario évolutif à l’origine d’une cellule eucaryote autotrophe
A
B
C
Document 10
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89Séquence 4 – SN02
Quelques repères dans l’histoire du vivant
Phagocytose d’une bactérie par une cellule phagocytaire
Cellulephagocytaire
Cellulephagocytée
Dynamique de la phagocytose
Macrophage Bactérie
4 Montrer qu’une diversification des êtres vivants est aussi possible sans modifications des génomes.
Document 11
Document 12
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90 Séquence 4 – SN02
En rapprochant des organismes distincts, la symbiose peut contribuer à l’apparition de nouvelles lignées en conférant un avantage sur le plan évo-lutif mais également en favorisant le transfert de gènes. Ainsi, le génome contenu dans le noyau d’une cellule humaine contient des gènes de cellule d’origine procaryote transmis par les mitochondries.
à retenir
2. Chez les vertébrés, le développement de comportements nouveaux est source de diversité
La transmission de phénotypes comportementaux nouveaux
Étude de comportements chez des chimpanzés répartis sur quatre sites
Des primatologues ont dressé un panorama de divers comportements de plusieurs groupes de chimpanzés répartis sur quatre sites distincts : deux sites en Afrique de l’Ouest et deux sites en Afrique centrale.
12
3
4
1) Site de Taï en Côte-d’Ivoire 2) Site de Gombe en Tanzanie
3) Site de Bossou en Guinée 4) Site de Budongo en Ouganda
Activité 2Document 13
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91Séquence 4 – SN02
Comportements observés Boussou Taï Gombe Budongo
Casser des noix en utilisant des pierres comme marteau et enclume.
+++ +++ - -
La pêche aux termites. Des morceaux de bois sont introduits dans les termitières afin de recueillir les termites qui s’y trouvent.
- - +++ -
Récupérer de la moelle des os des animaux tués. - +++ - -
Confection d’un éventail afin de chasser les mouches. - ++ - ++
Se chatouiller à l’aide de bâtons ou de pierres. - - ++ -
+++ : Comportement observé chez tous les individus d’une classe d’âge ou de sexe par exemple. ++ : Comportement observé mais moins fréquemment.- : Comportement absent.
1 Identifier les réponses exactes et inexactes et justifier vos réponses.
Cette étude montre que :
1. les différences dans les phénotypes comportementaux résultent de différences génétiques ;
2. les différences dans les phénotypes comportementaux sont trans-mises par apprentissage social ;
3. les nouvelles variations sont le produit du hasard ;
4. les comportements ne sont transmis qu’à des individus apparentés.
Diverses études chez des vertébrés montrent que des différences dans les phénotypes comportementaux sont transmises par apprentissage social plus que par différences génétiques.
à retenir
Bilan du chapitre
Ce chapitre nous a montré que la diversification du vivant était égale-ment possible sans modifications des génomes. Ainsi, la symbiose, association physique durable entre deux organismes d’espèces diffé-rentes et bénéfique à chacun d’eux, constitue un moteur de l’évolution. La symbiose a rendu possible la colonisation de milieux extrêmes et conditionne même l’existence de certains écosystèmes.
Des phénotypes comportementaux variés transmis d’une génération à l’autre par voie non génétique sont aussi source de diversité.
Ces deux phénomènes complètent et enrichissent la théorie de l’évo-lution.
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92 Séquence 4 – SN02
SynthèseLe brassage génétique et sa contribution à la diversité génétique
Méiose et fécondation assurent le maintien du caryotype de l’espèce
La méiose est la succession de deux divisions cellulaires précédée d’une réplication de l’ADN au cours de l’interphase. Ce sont donc des chromo-somes à deux chromatides qui entrent en méiose.
La première division de méiose sépare les chromosomes homologues de chaque paire et la seconde division sépare les chromatides de chaque chromosome.
La méiose produit quatre cellules haploïdes à partir d’une cellule diploïde. Chacune de ces cellules contient donc un chromosome de chaque paire présente au départ. Par conséquent, chaque cellule haploïde ne contient que la moitié du patrimoine génétique de la cellule initiale.
Au cours de la fécondation, un gamète mâle et un gamète femelle s’unis-sent. Leur fusion rétablit la diploïdie dans la cellule œuf.
Les remaniements chromosomiques au cours de la méiose
Au cours de la première division de la méiose, des échanges de frag-ments de chromatides (crossing-over) se produisent entre chromosomes d’une même paire. À ce brassage intrachromosomique succède le bras-sage interchromosomique résultant de la migration aléatoire des chro-mosomes.
Une diversité potentiellement infinie de gamètes est ainsi produite.
La fécondation amplifie le brassage allélélique
Lors de la fécondation, les gamètes se rencontrent au hasard. La réalisa-tion d’un échiquier de croisement montre que, lors de la fécondation, de nouveaux génotypes, c’est-à-dire différents de ceux des parents, appa-raissent. Le brassage des allèles lié à la méiose est donc amplifié par la fécondation.
Des anomalies peuvent survenir lors de la méiose
La non-disjonction des chromosomes homologues lors de la première division de méiose ou la non-disjonction des chromatides lors de la seconde division de méiose entraînent la présence d’un nombre anor-mal de chromosomes dans les gamètes.
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93Séquence 4 – SN02
Des remaniements chromosomiques peuvent aussi survenir lors de la méiose et, selon certains chercheurs, ces phénomènes ont contribué à l’apparition de nouvelles espèces.
Un crossing-over inégal peut être à l’origine d’une duplication de gène. Les deux copies du gène ainsi formées sont identiques et sont situées sur deux loci distincts du chromosome. Il arrive également que l’une des copies se déplace sur un autre chromosome : c’est la transposition. Dans tous les cas, les deux copies initialement identiques accumulent des mutations différentes et vont diverger.
Ce phénomène de duplication peut se reproduire à plusieurs reprises et être à l’origine des familles multigéniques.
Diversification génétique et diversification des êtres vivants
Les mécanismes de diversification sont variés
Des regroupements de gènes issus de lignées différentes dans une même lignée ont contribué à la diversification du vivant.
L’hybridation résulte de la fécondation entre gamètes issus de lignées différentes. L’hybride ainsi formé est le plus souvent stérile. Chez les végétaux, un phénomène de polyploïdisation peut restaurer la fertilité de l’hybride et être ainsi à l’origine d’une nouvelle espèce.
Ce mécanisme est particulièrement impliqué dans la diversification des plantes à fleurs.
Des gènes peuvent également être transmis d’un organisme d’une espèce à un autre organisme d’une autre espèce.
Chez l’homme, ce mécanisme évolutif implique des virus et plus parti-culièrement des rétrovirus qui ont la faculté d’introduire leur génome au sein d’un génome hôte.
Les gènes d’origine virale représentent 10 % du génome humain.
Au cours des dernières années, la compréhension des mécanismes évo-lutifs s’est vu enrichir des apports de la génétique du développement.
Ainsi, des gènes homéotiques contrôlent l’activité d’autres gènes. Cette hiérarchisation du génome explique qu’une mutation sur un gène homéotique peut avoir des conséquences importantes sur le plan du phénotype.
Le séquençage des génomes a montré que des formes différentes pou-vaient posséder des gènes similaires. Les différences peuvent s’expli-quer par une variation dans l’intensité d’expression ou la chronologie d’expression de gènes communs.
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94 Séquence 4 – SN02
Une diversification du vivant sans modification du génome
Des mécanismes de coopération contribuent également à la diversifica-tion du vivant.
Ainsi, la symbiose, association durable entre deux organismes d’es-pèces différentes et bénéfique à chacun d’eux, permet la colonisation de milieux extrêmes.
L’endosymbiose est une symbiose où l’un des partenaires vit dans les cellules de l’autre. La présence de mitochondries et de chloroplastes dans les cellules eucaryotes serait la conséquence d’une endosymbiose.
Chez les vertébrés, le développement de comportements nouveaux transmis d’une génération à l’autre par voie non génétique est source de diversité. Ainsi, chez les chimpanzés mais également chez les orangs-outans, des études ont montré que des différences dans les phénotypes comportementaux sont transmises par apprentissage social.
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95Séquence 4 – SN02
CxercicesEExercices du chapitre 2Tester ses connaissances
A. Définir les mots suivants : haploïde, diploïde, chromosomes homolo-gues, zygote.
B. Souligner les affirmations exactes et corriger les affirmations fausses.
La fécondation :
1. permet le passage de la diploïdie à l’haploïdie.
2. correspond à la fusion de deux gamètes haploïdes.
3. est une caractéristique de la reproduction sexuée.
4. se réalise au hasard.
La méiose :
1. rétablit la diploïdie.
2. sépare au hasard les chromosomes homologues dans deux cellules distinctes.
3. intervient juste après la fécondation chez les mammifères.
4. se déroule dans les gonades chez les mammifères.
La division réductionnelle de la méiose :
1. divise par deux la quantité d’ADN mais pas le nombre de chromosomes.
2. est la première division.
3. est la deuxième division.
4. est précédée d’une phase de réplication de l’ADN.
5. aboutit à deux cellules à n chromosomes.
La division équationnelle de la méiose :
1. divise par deux la quantité d’ADN mais pas le nombre de chromosomes.
2. est la première division.
3. est la deuxième division.
4. est précédée d’une phase de réplication de l’ADN.
Après la méiose :
1. chaque cellule formée contient un seul représentant de chaque paire de chromosomes homologues.
2. chaque cellule formée contient toutes les paires de chromosomes homologues.
3. l’information génétique est qualitativement la même que dans la cel-lule souche.
Exercice 1
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96 Séquence 4 – SN02
4. l’information génétique contenue dans les cellules filles est quantita-tivement la même que dans la cellule souche.
Comparer la méiose et la mitose
Établir un tableau comparatif entre mitose et méiose qui prenne en compte : la réplication de l’ADN, le nombre de divisions, le nombre de phases principales, le lieu de la division et les cellules concernées, le nombre de lots de chromosomes à l’issue de la division, le nombre de cellules filles et leur composition génétique.
Comportement des chromosomes au cours de la méioseReplacer ces schémas de méiose dans l’ordre chronologique en justifiant votre réponse.
A B C D
Comportement des chromosomes et formation des cellules reproductrices
Les schémas A, B et C représentent de façon simplifiée le comportement des chromosomes dans une cellule (2n = 4) engagée dans la spermatogenèse. Le document de droite retrace les différentes étapes de ce processus.
Indiquer, en justifiant vos réponses, à quel moment précis de ce proces-sus correspondent les schémas A, B et C.
A B C
Exercice 2
Exercice 3
Exercice 4
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97Séquence 4 – SN02
Quantité d’ADN et formation des cellules reproductrices
Q/2
Q
0Temps
2Q
Quantité d’ADN contenuedans le matériel nucléaire
(unités arbitraires)
Le schéma ci-dessus représente l’évolution de la quantité d’ADN dans le noyau d’une cellule engagée dans la formation de cellules reproductrices.
Quels sont les événements cytologiques et chromosomiques qui carac-térisent l’évolution de cette cellule ?
Exercices du chapitre 3
Tester ses connaissances
A. Définir les mots suivants : chromosomes homologues, gènes liés, crossing-over.
B. Souligner les affirmations exactes :
Le brassage interchromosomique :
1. intervient avant le brassage intrachromosomique.
2. correspond à une migration aléatoire des chromosomes homologues à deux chromatides lors de la division 1 de méiose.
3. correspond à une migration aléatoire des chromatides des chromo-somes homologues en anaphase 2.
Le brassage intrachromosomique :
1. peut intervenir au cours des deux phases de la méiose.
2. succède au brassage interchromosomique.
3. correspond à des échanges entre les chromatides des chromosomes lors de la prophase 1 de méiose.
4. correspond à des échanges entre chromatides de chromosomes homologues en prophase 1 de méiose.
Exercice 5
Exercice 1
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98 Séquence 4 – SN02
Des gènes indépendants :
1. sont des gènes situés sur le même chromosome.
2. sont des gènes situés sur des chromosomes différents.
3. sont affectés par le brassage intrachromosomique.
4. sont des gènes dont les locus sont situés sur deux chromosomes dif-férents.
C. Indiquer à quelles étapes de la gamétogenèse on peut observer cha-cun des événements suivants :
1. Réplication des molécules d’ADN.
2. Appariement des chromosomes homologues.
3. Échanges entre chromatides de chromosomes homologues.
4. Séparation des deux chromatides de chaque chromosome.
5. Séparation des chromosomes homologues.
Brassage intrachromosomique et brassage interchromosomique
1 Souligner et justifier les affirmations vraies et corriger les affirmations fausses.
1. Le schéma B illustre la notion de brassages intrachromosomique et interchromosomique.
2. Le schéma A illustre la notion de brassage intrachromosomique.
3. À l’issue de la méiose, les cellules de type A produisent deux types de gamètes.
4. À l’issue de la méiose, les cellules de type A produisent quatre types de gamètes équiprobables.
5. À l’issue de la méiose, les cellules de type B produisent quatre types de gamètes équiprobables.
2 Schématiser les différents gamètes produits par les cellules de type B à l’issue de la méiose.
Exercice 2
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99Séquence 4 – SN02
Schématiser un crossing-over
Schématiser le comportement d’un couple de chromosomes homolo-gues portant deux gènes à l’état hétérozygote au cours d’une méiose sans crossing-over puis avec crossing-over. On prendra un gène A avec ses deux allèles A et a et un gène B avec ses deux allèles B et b.
Étude d’un brassage génétique au cours de la reproduction sexuée
Relever en justifiant les affirmations exactes. Corriger les affirmations fausses.
Étude de la transmission de deux gènes chez un moustique (Aedes aegypti)
Lorsqu’on croise des moustiques homozygotes, l’un de type sauvage (corps gris, œil prune), l’autre à corps noir et œil clair, tous les individus de la F1 obtenus sont de type sauvage.
Lorsque les femelles F1 sont croisées avec des mâles à corps noir et œil clair, on obtient les résultats suivants :
698 moustiques à corps gris et œil prune,
712 moustiques à corps noir et œil clair,
290 moustiques à corps gris et œil clair,
282 moustiques à corps noir et œil prune.
Une étape de la méiose
A. Le document 2 représente la prophase de la division réductionnelle d’une méiose.
B. Un individu de souche pure ne possède qu’un type d’allèle pour un caractère.
C. Les allèles œil prune et corps gris sont dominants.
D. On déduit des proportions obtenues en F2 que les gènes sont situés sur deux chromosomes indépendants.
E. Le phénotype (corps gris et œil clair) est dit phénotype recombiné.
F. Si on prend les symboles suivants :
g+ → corps gris,g → corps noir,p+ → œil prune,
p → œil clair,
le génotype des femelles F1 doit être noté (g+//g, p+//p).
Exercice 3
Exercice 4
Document 1
Document 2
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100 Séquence 4 – SN02
Croisements chez la drosophile
Relever les affirmations exactes et corriger les affirmations fausses.
Le caractère aspect des ailes est déterminé par un gène existant sous deux formes alléliques : ailes normales et ailes tordues.
Le caractère aspect des yeux est déterminé par un autre gène existant sous deux formes alléliques : yeux lisses et yeux rugueux.
Premier croisement :
On croise deux drosophiles de races pures, l’une à ailes normales et yeux lisses, l’autre à ailes tordues et yeux rugueux. Les F1 obtenues ont toutes des ailes normales et des yeux lisses.
Second croisement :
On croise une femelle de F1 avec un mâle aux ailes tordues et aux yeux rugueux. On obtient en F2 :
PhénotypeNombre de drosophiles
présentant ce phénotypeAiles normales, yeux lisses 72
Ailes tordues, yeux rugueux 75
Ailes normales, yeux rugueux 74
Ailes tordues, yeux lisses 73
A. Les drosophiles de F1 ont toutes le même génotype : elles sont homo-zygotes.
B. Le caractère tordu est déterminé par un allèle dont l’expression est dominante.
C. Les proportions de F2 permettent de déduire que les deux gènes sont liés.
D. Le deuxième croisement met en évidence des brassages génétiques interchromosomiques.
Exercices du chapitre 4
Tester ses connaissances
Souligner les affirmations exactes :
1. Les gènes résultant d’une duplication :
A. conservent toujours une séquence identique à la séquence d’ori-gine.
B. peuvent avoir des séquences différentes s’ils mutent.
C. sont toujours obligatoirement situés sur le même chromosome que le gène ancestral.
D. ne se dupliqueront qu’une seule fois.
E. codent pour des molécules homologues.
F. forment une famille multigénique.
Exercice 5
Exercice 1
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101Séquence 4 – SN02
2. Sont des innovations génétiques :
A. les remaniements chromosomiques.
B. les mutations.
C. les duplications de gènes.
D. la méiose.
E. la sélection naturelle.
3. Les familles multigéniques :
A. sont formées de gènes ayant des séquences d’ADN communes.
B. dérivent d’un gène ancestral par accumulation de mutations géniques.
C. sont le témoin d’innovations génétiques survenues dans le passé de l’espèce.
D. dérivent d’un gène ancestral par duplication, transposition et muta-tion génique.
Des anomalies chromosomiques lors de la méiose
Syndrome de Klinefelter (XXY) Syndrome de Turner (X0)
Si l’on prend comme exemple la non-disjonction des chromosomes X de la mère, on peut aboutir aux différents cas suivants :
– Triplo-X (XXX) : stérilité et débilité mentale.
– Syndrome de Turner (XO) : sujets féminins de petite taille, stérilité et des caractères sexuels secondaires peu ou pas développés.
– Syndrome de Klinefelter (XXY) : sujets masculins qui présentent à la fois des caractères sexuels secondaires de type masculin (grande taille, épaules larges…) et stérilité.
Expliquer comment les caryotypes présentés dans les documents ci-dessus ont pu se constituer. Des schémas limités au seul comportement des chromosomes permettant de rendre compte de ces caryotypes devront illustrer votre explication.
Exercice 2Document
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102 Séquence 4 – SN02
Des remaniements chromosomiques lors de la méiose
Caryotype montrant une translocation équilibrée
Le caryotype du document ci-dessus est celui de M. A. Cette personne est mariée avec B. Ce couple a conçu six fois :
– 2 conceptions se sont traduites par des fausses couches,
– 3 conceptions ont donné naissance à des filles normales,
– 1 conception a donné naissance à un fils « mongolien ».
1 Quelles garnitures chromosomiques pourront posséder les gamètes de A ? Illustrer votre réponse par des schémas appropriés où vous figurerez uniquement les chromosomes 14, 21 et XY.
Une pairede chromosomes 14
Une pairede chromosomes 21 Chromosomes sexuels
Y X
Exercice 3Document
On précise que le chromosome 14-21 se comporte comme un chromosome unique lors de la formation des gamètes.
Remarque
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103Séquence 4 – SN02
2 Sachant que B possède un caryotype normal et qu’il n’y a aucune anomalie durant sa gamétogenèse, interpréter, au niveau chromoso-mique, les résultats énoncés ci-dessus, en vous appuyant sur ceux de la question précédente.
Diversification du vivant par hybridation puis polyploïdisation
Les séneçons sont des plantes appartenant à la famille des astéracées. Senecio squalidus est un hybride issu de deux espèces siciliennes diploïdes (2n = 20) : Senecio aethnensis et Senecio chrysanthemfolius.
Introduit en Grande-Bretagne, il s’est hybridé avec le séneçon commun local, espèce diploïde comportant 40 chromosomes, pour donner par alloplyploidie Senecio cambrensis qui comporte 60 chromosomes.
Expliquer, sous forme de schémas annotés, la formation de Senecio cambresis.
Deux hypothèses peuvent être envisagées.
Exercice 4
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104 Séquence 4 – SN02
Partie 1 : Question de synthèse
Chaque individu d’une population est unique.
Vous montrerez que la méiose conduit à des combinaisons alléliques nouvelles, à l’origine de l’unicité des individus.
Vous appuierez votre exposé sur des schémas soigneusement légendés. Ces schémas porteront sur la descendance d’un couple en vous limitant à trois gènes, chacun sous deux formes alléliques : A, a ; B, b ; C, c ; por-tés par deux paires d’autosomes.
Partie 2 : Pratique du raisonnement scientifique et de l’argumentation (10 points)
Recherche d’informations utiles à la résolution d’un problème scientifique
Au cours de la formation de gamètes, une cellule mère diploïde subit de nombreuses transformations de son matériel chromosomique. Les figures présentées dans le document 1 correspondent à ces modifications.
Exercice 1
Devoir autocorrectifImportant Ce devoir n’est pas à envoyer à la correction.
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105Séquence 4 – SN02
Après avoir nommé le phénomène représenté sur les photographies, identifiez et classez dans l’ordre chronologique de leur déroulement les différentes figures proposées. Justifiez votre réponse.
Réalisez un schéma annoté de chacune des figures b, d et f en considérant que la cellule mère contient deux paires de chromosomes homologues.
Choisir et exposer sa démarche personnelle, élaborer une argumentation et proposer une conclusion (6 points)
Pour comprendre la diversité des êtres vivants, les scientifiques ont réa-lisé des croisements expérimentaux chez diverses espèces diploïdes.
Exploitez les résultats expérimentaux présentés dans les deux docu-ments suivants pour expliquer la diversité des phénotypes obtenus.
Vous vous appuierez sur un raisonnement rigoureux accompagné des schémas nécessaires à une bonne compréhension des phénomènes chromosomiques mis en jeux.
On croise deux souris de lignée pure qui diffèrent par deux caractères
Les deux caractères étudiés sont :
– la couleur du pelage : gris ou noir,
– la répartition de la pigmentation : pelage uniforme ou pelage tacheté.
On croise une souris à pelage gris et uniforme avec une souris à pelage noir et tacheté.
À la première génération, toutes les souris sont à pelage gris et uniforme.
On croise les hybrides obtenus avec des souris à pelage noir et tacheté.
Les résultats obtenus sont les suivants :
– 248 souris à pelage gris et uniforme,
– 252 souris à pelage gris et tacheté,
– 249 souris à pelage noir et uniforme,
– 251 souris à pelage noir et tacheté.
Chez le rat, deux gènes R et P interviennent dans la synthèse du pigment responsable de la couleur noire des yeux
Ces deux gènes sont situés sur le même chromosome. Les allèles récessifs r et p de ces gènes ne permettent pas la synthèse du pigment. Les rats ne possédant qu’un seul allèle dominant, soit R, soit P, ont les yeux clairs.
Des rats de lignée pure aux yeux noirs sont croisés avec des rats doubles récessifs. On obtient alors des individus de génération F1 aux yeux noirs. On réalise ensuite le croisement en retour (F1 x doubles récessifs) abou-tissant aux individus de la génération F2.
On obtient à l’issue de ce croisement en retour :
– 1 255 rats aux yeux noirs ;
– 1 777 rats aux yeux clairs.
Exercice 2
Document 1
Document 2
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