Association culturelle (Loi du 1er juillet 1901) J.O.A. N° 1336 du 07/02/1996
Janvier 2013 Bulletin N° 12
Association des Amis de la Fondation
pour la Mémoire de la Déportation
Délégation de la Marne
Présidente : Hélène Lebrec
9 avenue Bonaparte
51430 TINQUEUX
Tél. : 03-26-61-52-16
Vice-président :
José Guillemin
Tél. : 03-26-36-26-76
Président d’Honneur et
responsable de la publication :
Jean Constant
Tél. : 03-51-24-42-45
Bureau 211
Maison de la Vie Associative
122 bis rue du Barbâtre
51100 REIMS
Site internet :
http://www.afmd.asso.fr
Puis cliquer « DT 51 »
SOMMAIRE
- Janvier 2013 : le mois de la
mémoire.
- Autres dates importantes …
- Raymond Gourlin témoigne …
- Le convoi des 31 000
- Le musée de la Résistance …
- Conférence d’Hervé Chabaud
- Le séminaire de la FMD …
- Hommage à Marie Ognois ...
- ADIRP des Ardennes à Reims
- Les rosiers « Résurrection » ...
- Marie-J. Chombart de Lauwe...
- La Nuit de cristal 2012
- Nécrologie
- Bulletin d’adhésion 2013
- Les statuts de l’AFMD
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p.12
Toute l’équipe du bureau de l’ AFMD 51 est heureuse de vous présenter
ses meilleurs voeux pour cette nouvelle année 2013,
à partager avec tous vos proches.
JANVIER 2013 : LE MOIS DE LA MÉMOIRE !
1943-2013 : 70 ans déjà que s’est produit le tournant de la seconde guerre mon-diale qui a vu le recul des nazis et l’espoir à la liberté en France.
Pour cette année très importante, nous vous proposons trois rendez-vous en Jan-vier :
1/ Une conférence, à propos de Charlotte DELBO : Charlotte Delbo, résistante, déportée, femme de lettres. Ses écrits, directement inspirés de son action de résistante et de déportée à Auschwitz, montrent combien elle fut une personnalité marquante de la littérature après 1945. Daniel Roche, professeur agrégé de Lettres, nous présentera son œuvre le Mer-credi 16 janvier 2013, à 17h30, à la Maison de la Vie Associative, 122 rue du Barbâtre à Reims (il s’agit bien du mercredi 16 janvier, une erreur de date était apparue dans les informations précédentes). Une soirée qui comptera parmi nos grands rendez-vous. Voir la page spéciale dans ce journal, Daniel Roche nous a déjà présenté une conférence remarquée sur Robert ANTELME.
2/ « Le Convoi » : Création théâtrale de Gérard Thévenin directement inspirée du « Convoi des 31000 », le seul convoi de résistantes françaises envoyé à Auschwitz, le 24 janvier 1943. Un hommage à ces 230 femmes qui ont chanté la Marseillaise en entrant dans le camp et un message d’espoir. Gérard Thévenin, dont nous avons ap-précié le talent de metteur en scène dans sa pièce « Avec ou sans étoile », a conçu ce texte spécialement pour notre association. 1
ère représentation jeudi 24 janvier 2013 à la Maison de quartier Le Flambeau à
Reims, 20h30. Ensuite, les samedi 2 et dimanche 3 février 2013, représentations au CROUS, rue de Rillly la Montagne à Reims. Voir les modalités de réservations en pa-ges intérieures.
3/ Notre Assemblée Générale Départementale : Elle se déroulera le samedi 26 janvier 2013 de 9h15 à 12h30 à la Maison de la Vie Associative. Cette année nous accueillerons Éric Brossard, administrateur du Musée de la Résistance nationale de Champigny-sur-Marne qui nous présentera ce musée. Dans un dialogue avec nos adhérents, il nous montrera en quoi l’idéal de la Résistance peut éclairer notre action et enrichir nos débats au XXI
ème siècle dans un esprit d’ouverture, de lutte; pour la li-
berté et la tolérance. Nous savons que nous pouvons compter sur la fidélité de nos adhérents sans l’ap-pui desquels notre association serait une coquille vide.
Hélène LEBREC et Jean CONSTANT
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AUTRES DATES IMPORTANTES POUR 2013. Dès que la date sera confirmée, présentation du DVD-Rom sur la Résistance dans la Marne, résul-tat d’un très long travail effectué par nos amis Jean-Pierre et Jocelyne Husson. Le 21 mars 2013, participation à la semaine de lutte contre les discriminations. Du 21 mars au 13 avril 2013, exposition historique sur le convoi des 31000 dans le hall de l’hôtel de Ville de Reims. Et du 15 au 30 avril 2013 au Conseil Général à Châlons en Champagne.
Le samedi 25 mai 2013, notre voyage de mémoire en Alsace avec pour la première fois la visite
du musée d’Alsace-Moselle à Schirmek et l’après-midi, pèlerinage au camp du Struthof.
RAYMOND GOURLIN TÉMOIGNE POUR UNE TÉLÉVISION ALLEMANDE.
C’est le vendredi 6 décembre 2012 qu’une télévision allemande de Hambourg, la NDR, est venue à Reims, à la Maison de la Vie Associative, pour interviewer le déporté rémois. Ce déplacement de trois personnes, une journaliste, Maiken Nielsen, très connue en Allemagne comme écrivaine, reporter et do-cumentaliste, une preneuse de son et un caméraman, avait pour but d’enregistrer le témoignage de mon-sieur Raymond Gourlin, résistant déporté.
Pendant plus de deux heures, le déporté rémois a raconté, non sans émotion, comment il est entré en résistance contre l’occupant, puis sa capture lors de l’attaque allemande du petit maquis en Haute-Marne, et surtout sa déportation à Neuengamme, puis dans le kommando de Wilhelmshaven. Cela s’est terminé par une « Marche de la Mort » effroyable et terriblement meurtrière. La journaliste, avec beaucoup de tact et de douceur, lui a posé quelques questions afin de préciser certains points très évocateurs de ce que fut cette période pour ce jeune Français ne voulant subir l’occupation et le STO. La séance s’est conclue par l’évocation de la reprise d’une vie normale, toute chamboulée par cette terrible épreuve. Notre ami, com-me nous le savons tous, est toujours meurtri par sa déportation et les horreurs qu’il a vécues. Cependant, comme avec cette télévision allemande, il témoignera jusqu’au bout de ses forces, pour raconter son « expérience » auprès des populations, jeunes et moins jeunes, et défendre nos libertés les plus élémen-taires.
Ce documentaire de 45 minutes sera monté à partir de témoignages de déportés du camp de concen-tration de Neuengamme, dont un Russe et un Français (Raymond).
Malheureusement, ce documentaire ne devrait passer que sur la télévision alleman-de, le 9 novembre 2013 (journée historique célébrée de plus en plus chez nos voisins), Arte ayant refusé ce projet au grand regret de la journaliste. Cependant, nous espérons que ce document nous sera transmis un jour pour le visionner lors d’une soirée de l’AFM-D51.
Nous remercions Raymond pour son ac-tion aussi bien chez nous, que lors de ses « pèlerinages » à Wilhelmshaven auprès des autorités locales, pour ne pas oublier ces événements et en retenir la leçon. Merci d’a-voir défendu notre liberté.
Jean-François GENESSEAU
Raymond Gourlin montrant
à la journaliste l’avis de
recherche de la police
de Vichy le concernant.
Photo J.F. GENESSEAU
Raymond Gourlin répondant aux
questions de Maiken Nielsen
lors de l’enregistrement à la Maison
de la Vie Associative de Reims.
Photo J.F. GENESSEAU
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LE CONVOI DES 31 000
de Gérard Thévenin
Créé en 2009, à la demande de l’AFMD, le spectacle « AVEC OU SANS ETOILE », écrit et mis en
scène par Gérard Thévenin, a rencontré un public nombreux et divers, qui a apprécié ce travail théâtral
sur la mémoire de la déportation des juifs.
« LE CONVOI des 31000 » constitue un deuxième volet de ce travail de mémoire. À l’occasion du 70è-
me anniversaire du convoi du 24 janvier 1943, il raconte l’odyssée de ces femmes, de tous âges, vaillan-
tes, indomptables, illustres (comme Marie Claude Vaillant Couturier, Danielle Casanova ou Charlotte Del-
bo) ou bien inconnues du public (comme celles qui sont présentées dans la pièce) conduites directement
au camp d’extermination d’Auschwitz - Birkenau.
La pièce met en scène ces femmes, communistes, gaullistes ou sans appartenance politique, dans
leurs actes de résistance : transporter des explosifs, du matériel d’imprimerie, rédiger des tracts, cacher et
approvisionner les résistants, les évadés, les proscrits voire participer à la lutte armée. Arrêtées par les
« Brigades Spéciales », elles continuent à résister. Elles résistent encore au camp d’Auschwitz Birkenau,
dont elles franchissent le porche, en chantant la Marseillaise…
Quelques objets plantent les décors. 10 comédiennes et 3 comédiens donnent vie aux 21 personnages
qui vous feront passer par de multiples émotions : crainte, angoisse, soulagement, détresse, admiration.
Cette pièce est un hommage rendu à toutes ces femmes admirables qui ont refusé l’occupation nazie
et la collaboration et s’inscrit dans l’indispensable mouvement de lutte contre tous les racismes.
« Le convoi des 31 000 » s’adresse à tout public, à partir de 12 ans.
Durée du spectacle : 1h15. Prix des places : 5 euros - 2 euros (tarif réduit)
La première aura lieu à l’espace le Flambeau, à Reims, le 24 janvier 2013, à 20h30.
Contacts et réservations : Espace le Flambeau : 03 26 07 28 21,
Jocelyne Batteux (AFMD) : 03 26 85 84 71, Gérard Thévenin : 06 26 67 56 73 ([email protected])
Gérard THEVENIN
Les comédiennes lors des répétitions.
Photos : Gérard THÉVENIN
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LE MUSÉE DE LA RÉSISTANCE NATIONALE
Les origines
Dans les années 1960, d’anciens résistants lancent l’idée d’un Musée de la Résistance. Ils se
constituent en association et, pendant 20 ans, collectent auprès de leurs camarades de lutte et de leurs
familles, documents et objets. En 1985, un premier site du musée de la Résistance nationale ouvre ses
portes à Champigny-sur-Marne.
Le Musée de la Résistance Nationale est une fédération d’associations ayant pour but de perpé-
tuer la mémoire de la Résistance française pendant la seconde Guerre Mondiale. Aujourd’hui, ces asso-
ciations enrichissent, conservent et exposent une collection historique unique et inaliénable (plus de
600000 pièces de toute nature, provenant de 4 000 donateurs) dans 7 sites muséographiques (outre
Champigny, à Châteaubriant, Bourges, Varennes-Vauzelles, Montluçon, Givors et Nice). Elles animent de
nombreuses initiatives publiques à caractère historique et culturel.
Le musée de Champigny-sur-Marne
Situé dans le parc Vercors, il offre, sur cinq niveaux, une rétrospective de la période 1930-1945, de
la montée à l’écrasement du fascisme (à travers le Front populaire, la guerre d’Espagne, les accords de
Munich, la drôle de guerre, la défaite, la collaboration), mais aussi une épopée de la résistance populaire
qui mènera à l’insurrection nationale contre le nazisme. Documents d’époque, journaux, tracts, affiches
montrent les différentes facettes du combat contre l’asservissement nazi.
Ce musée est un lieu unique tant par la richesse que par la diversité des quelques 2000 pièces
présentées : photos, armes, plans,... Hommage est ainsi rendu aux milliers de résistants et déportés fran-
çais, immigrés et étrangers, anonymes ou célèbres.
Le Centre de Conservation, accessible aux chercheurs, renferme une des collections majeures
d'éditions clandestines et d'archives des organisations de la Résistance, le fonds photographique du jour-
nal Le Matin et des œuvres artistiques, comme des photographies de Robert Doisneau ou des dessins et
aquarelles de Boris Taslitzky.
Le musée organise régulièrement des expositions temporaires : ainsi, jusqu’à la fin août 2013,
vous pourrez voir celle qui est intitulée « les imprimeurs de la Résistance DES MOTS POUR RÉSIS-
TER ». Elle présente notamment des photographies de R. Doisneau, et le journal clandestin Défense
de la France.
Il édite La revue Notre Musée qui met à contribution tant les témoins des événements que des his-
toriens et des chercheurs pour éclairer chaque trimestre un dossier d’histoire.
Des objets utilisés par
la Résistance
et l’exposition au musée
de Champigny-sur-Marne.
Photos : Site du musée de
Champigny-sur-Marne.
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Tous les ans le Musée de la Résistance nationale, en partenariat avec le Centre régional de docu-
mentation pédagogique de l’académie de Créteil, propose aux élèves et aux enseignants préparant le
CNRD un ensemble de productions (dossier pédagogique et ensemble documentaire téléchargeables,
expositions temporaire et itinérante, rencontres, témoignages vidéos, etc.).
Renseignements pratiques
Musée de la Résistance nationale. Parc Vercors. 88, avenue Marx Dormoy. 94 500 Champigny-sur-Marne.
Tél. 01 48 81 00 80 www.musee-resistance.com
Le dossier pour le CNRD est téléchargeable ici : www.cndp.fr/crdp-creteil/resistance
Daniel ROCHE
CONFÉRENCE D’HERVÉ CHABAUD SUR « RADIO-LONDRES ».
Dans le cadre de la préparation au CNRD, la conférence sur « Radio-Londres » s’est déroulée, le mer-
credi 12 décembre 2012, dans les locaux de la Maison de la Vie Associative de Reims.
C’est devant un public très attentif, dont quelques jeunes qui préparent le Concours National de la Ré-
sistance et de la Déportation, que monsieur Hervé Chabaud, rédacteur en chef du journal l’Union, a fait
son exposé suivi d’un débat avec les personnes présentes dans la salle.
Merci à monsieur Chabaud pour sa brillante prestation qui a captivé nos adhérents et sympathisants.
JFG
LE SÉMINAIRE D’OCTOBRE DE LA FMD
A ÉTÉ SUIVI PAR UN MEMBRE DU BUREAU.
Jean-François GENESSEAU, secrétaire de l’AFMD51, a partici-
pé au séminaire de la Fondation qui s’est déroulé à la Claquette
près de Rothau en Alsace, du 22 au 26 octobre 2012. Dix sept
stagiaires, responsables de DT, enseignants et étudiants, ont suivi
assidûment les conférences d’intervenants de haute volée et ont
terminé la semaine par une visite au camp du Struthof.
Malheureusement, cette session a été endeuillée par la dispa-
rition de Pierre Ayçoberry qui devait intervenir pendant ce stage
(voir la rubrique nécrologie).
JFG
Hervé Chabaud lors
de sa conférence.
Le jeune public attentif aux
explications d’Hervé Chabaud.
Photos J.F. GENESSEAU
Les stagiaires au camp du Struthof.
Photo J.F. GENESSEAU
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Marie Ognois-Thirion est née le 7 octobre 1898 au Champy-Haut, commune de Nouart dans les Arden-
nes. Elle appartient à une famille de militants socialistes installée à Reims, qui s’est engagée au sein du
mouvement Libération-Nord implanté dans la Marne par Raymond Guyot. Typographe, son mari Maurice
fabrique des faux cachets et des faux papiers pour les clandestins, résistants, réfractaires du STO et avia-
teurs alliés. Marie Ognois diffuse la presse clandestine et sert d’agent de liaison.
Le 8 juillet 1944, Maurice et Marie Ognois sont arrêtés par la Gestapo à leur domicile 43, rue Ruinart
de Brimont à Reims, en même temps que Paul Schleiss, responsable militaire de Libération-Nord, et An-
dré Schneiter, chef des FFI de l’arrondissement de Reims. Ils ont été piégés par un agent belge de l’Ab-
wehr, Roemen, qui était déjà parvenu à piéger l’abbé Fontaine, curé de Savigny-sur-Ardres et de Serzy-et
-Prin, village où résidait la famille Thirion. Membre de Libération-Nord, recherché par la Gestapo après la
chute du réseau d’évasion Possum fin décembre 1943, l’abbé Fontaine avait dû quitter la Marne et s’était
réfugié dans le maquis franco-belge du Banel, dont il était devenu l’agent de liaison. Le 18 juin 1944, ce
maquis avait été attaqué par plusieurs colonnes allemandes et liquidé, tandis que l’abbé Fontaine, fait pri-
sonnier, était incarcéré à la prison de Charleville où, soumis à la torture, il a vraisemblablement révélé le
nom des Ognois. Le 3 juillet, Roemen s’était présenté à leur domicile en se faisant passer pour un agent
de l’Intelligence Service, ami de l’abbé Fontaine, venu proposer aux résistants rémois de récupérer un
important stock d’armes provenant du maquis du Banel. Maurice Ognois lui avait signifié qu’il n’était pas
habilité à traiter avec lui et lui avait fixé un rendez-vous avec des responsables de la Résistance rémoise
le 8 juillet, date à laquelle Roemen s’est présenté à nouveau au domicile des Ognois, bientôt encerclé par
des agents de la Gestapo.
Leur fille Denise, modiste à l’Atelier Roche, est arrêtée à son tour sur son lieu de travail. Interrogée au
siège de la Gestapo rue Jeanne d’Arc à Reims sur l’activité de son époux, Marie Ognois déclare qu’« une
Française ne vend et ne trahit ni son pays ni son mari ». Ils sont tous transférés dans les Ardennes et in-
ternés à la prison de Charleville.
Le 29 août 1944, alors que l’armée allemande bat en retraite, Marie Ognois fait partie d’un groupe de
treize détenus, avec Paul Schleiss et André Schneiter, qui sont tirés de leurs cellules de la prison de
Charleville et emmenés en dehors de la ville, à l’écart du village de Tournes, où ils sont exécutés en bor-
dure du bois de la Rosière. Les habitants de Tournes accourus sur le lieu du massacre ont placé un bou-
quet de fleurs sur le corps de Marie Ognois. Les cercueils des trois Rémois sont ramenés dans la ville de
Reims libérée, où leurs obsèques ont lieu dans la cathédrale le 8 septembre 1944 en présence d’une fou-
le considérable. Marie Ognois est inhumée au cimetière de l’Est de Reims.
HOMMAGE À MARIE OGNOIS, RÉSISTANTE MARNAISE
EXÉCUTÉE À TOURNES, DANS LES ARDENNES, LE 29 AOÛT 1944.
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Marie Ognois a reçu la Médaille de la Résistance à titre posthume.
À Reims, une plaque commémorative a été apposée en 1947 par la municipalité au domicile de Marie
Ognois 43, rue Ruinart de Brimont. Son nom est inscrit sur le monument aux martyrs de la Résistance et
de la Déportation et sur la stèle élevée par le Parti socialiste SFIO au cimetière du Nord. Une rue du quar-
tier des Épinettes porte son nom depuis 1973.
Dans les Ardennes, le nom de Marie Ognois est gravé avec ceux de Paul Schleiss et d’André Schnei-
ter sur le monument érigé à Tournes sur le lieu même du massacre, ainsi que sur le mémorial de la Résis-
tance ardennaise élevé sur le plateau de Berthaucourt à Charleville-Mézières, où une plaque commémo-
rative apposée sur le mur de la prison, rue Clément Métezeau, honore la mémoire de tous les patriotes
détenus en ce lieu avant d’être fusillés par les Allemands.
Sources :
- Denise Richard-Ognois, " Tes larmes, Maman. Tes larmes silencieuses… ", témoignage de la fille de Marie
Ognois recueilli et mis en ligne sur le site « Histoire et mémoires » du CRDP de Champagne-Ardenne.
http://www.crdp-reims.fr/memoire/enseigner/memoire_resistance/ognois_denise.htm
- Jean-Pierre Husson, " Les trois Rémois exécutés à Tournes le 29 août 1944 ", dossier en ligne sur le
site « Histoire et mémoires » du CRDP de Champagne-Ardenne
http://www.crdp-reims.fr/memoire/enseigner/memoire_resistance/resistance/remois_tournes.htm
- Jocelyne et Jean-Pierre Husson, La Résistance dans la Marne, dévédérom, Histoire en mémoire
1939-1945, Département AERI/Fondation de la résistance et CRDP de Champagne-Ardenne, 2013.
Jocelyne et Jean-Pierre HUSSON
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L’ADIRP DES ARDENNES À REIMS
Le samedi 6 octobre, l’ADIRP des Ardennes a organisé une journée du souvenir de la Résistance et de la Déportation, à Reims, à destination des bénévoles – les déportés et leurs référents – qui se mobili-sent toute l’année dans le cadre du CNRD. La ville de Reims et le Conseil général des Ardennes ont ap-porté leur concours pour la réussite de ce voyage d’étude et de la mémoire.
Durant le trajet vers Reims, le président départemental Gérald Dardart a démontré les liens étroits en-tre la Résistance ardennaise et la Résistance rémoise, pourtant séparées par une ligne de démarcation tentant de limiter les contacts entre zone interdite et zone occupée. La rafle dans Reims du 8 juillet 1944 est liée à la chute du maquis du Banel, le 18 juin 1944, et à d’autres affaires ardennaises.
Les Ardennais furent reçus au Musée de la Reddition du 7 mai 1945 dans un lycée où le général Ei-senhower avait installé son Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force (SHAEF), Ils ont ainsi dé-couvert, ou redécouvert, la salle dans laquelle le général Jodl, chef d’état-major, représentant l’amiral Dö-nitz, président du Reich, a signé l’acte de capitulation sans conditions. Capitulation réitérée le lendemain à Berlin, en zone soviétique d’occupation, sur l’insistance de Staline. Un fac-similé de l’acte de capitulation a été offert à chaque participant.
À12h00, la délégation s’est rendue au square des Victimes de la Gestapo, rue Jeanne d’Arc, ancien site d’exactions. Leur amie Yvonne Châtelain, survivante de Ravensbrück et ancienne salariée de la FNDIRP (1946-1947), nous a accueillis, en compagnie de l’adjoint au maire chargé des Anciens combat-tants et victimes de guerre et de monsieur Genesseau, secrétaire départemental de l’AFMD. Au pied du monument, Yvonne Châtelain et Max Parent, ancien déporté NN d’Hinzert, président d’honneur de la FNDIRP des Ardennes, ont déposé une gerbe. Gérald Dardart a ensuite rendu hommage aux résistants marnais tombés aux cotés de leurs camarades ardennais.
Après le déjeuner, nous avons rejoint à pied le Mémorial des Mar-tyrs de la Résistance, situé au cœur des Promenades, nos trois porte-drapeaux en tête, couleurs dé-ployées. Les porte-drapeaux rémois, conviés par leur président, Michel Bonon, nous ont accueillis devant ce lieu emblématique de la Résistance marnaise.
Vivre ensemble de tels échanges permet de renforcer encore nos liens de solidarité et d’amitié. Nous repar-
tons renforcés du sentiment que ce qui nous unit permettra encore à l’avenir, inlassablement, de témoigner et de partager, afin d’éveiller les consciences.
Article de Monsieur G. DARDART paru dans « Le Patriote Résistant » n° 870 de décembre 2012.
Le dépôt d’une gerbe au square
des martyrs de la Gestapo.
Photo D. SAUVAGE
Michel Bonon et Yvonne Châtelain
devant le Mémorial des Martyrs
de la Résistance.
Photo D. SAUVAGE
LES ROSIERS « RÉSURRECTION » ONT ÉTÉ PLANTÉS
AU SQUARE DES MARTYRS DE LA GESTAPO.
Bonne nouvelle, les rosiers « Résurrection », symbole du souvenir des déportées de
Ravensbrück, ont été plantés à l’automne par les jardiniers des services municipaux de la
ville de Reims.
L’AFMD51 remercie la municipalité pour avoir tenu cette promesse de fleurir le square
avec ces rosiers à la mémoire des déportés.
JFG
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MARIE-JOSÉ CHOMBART DE LAUWE ÉLEVÉE À LA DIGNITÉ
DE GRAND’CROIX DE LA LÉGION D’HONNEUR.
Marie-José Chombart de Lauwe, 89 ans, a reçu les insignes de Grand’Croix de la Légion d’Honneur, la
plus haute distinction de l’ordre, des mains du président de la République en date du 11 novembre 2012.
C’est au palais de l’Élysée, qu’en compagnie de trois autres « grandes figures de la Résistance, pour ne
pas dire de l’Histoire », et d’un humanitaire que la grande résistante a été décorée.
Dans son discours, le Président de la République, François Hollande, a rappelé le combat qu’a mené
la présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD) pendant sa vie entière.
Il a souligné son refus de la défaite en 1940 et ses débuts dans la résistance alors qu’elle était encore
jeune lycéenne. Malgré les risques qu’elle connaissait, elle n’a pas hésité à s’engager volontairement
dans l’armée des ombres. Arrêtée, le 22 mai 1942, comme ses parents, suite à une dénonciation, elle su-
bit les interrogatoires des Allemands et l’emprisonnement dans divers établissements pendant plusieurs
mois.
Déportée à Ravensbrück, le 26 juillet 1943, comme NN, « Nuit et Brouillard », elle devait disparaître!
D’abord désignée à des tâches inhumaines, elle est ensuite, vers fin 1944, affectée auprès de nouveaux-
nés. Beaucoup d’entre eux mourront. Quelques uns vont survivre dans ce monde sans pitié, même pour
les tout petits. Pour elle, c’est une victoire fantastique.
A la Libération, elle rentre pour apprendre la mort de son père dans le camp de Buchenwald. Que sera
sa vie après l’horreur?
Sa voie est toute trouvée. Ce sera pour les enfants. Elle reprend des études de médecine interrom-
pues par son arrestation. La vie reprend également ses droits. Elle se marie avec Paul Henry Chombart
de Lauwe et aura quatre enfants. Elle devient une spécialiste de l’enfance au sein du CNRS.
Bientôt son combat va se poursuivre avec les événements d’Algérie. De même, elle n’oublie pas celui
qu’elle a vécu, et, inlassablement au sein de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation qu’elle prési-
de depuis le décès de Marie-Claude Vaillant-Couturier, elle va parcourir la France pour témoigner.
L’AFMD51 est heureuse de féliciter cette grande dame qui a su rester simple et très abordable avec
quiconque. Nous nous félicitons de la côtoyer. Quel bel exemple ! JFG
Marie-José Chombart de Lauwe
décorée par le Président de la
République, en compagnie de
quatre autres personnes.
Photos FMD
« Il n’y a que par le passé qu’on peut comprendre le présent.
… On ne peut rien comprendre ou juger que grâce à la mémoire. »
Claude Lévi-Strauss
« Ignorance est mère de tous les maux »
François Rabelais
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LA NUIT DE CRISTAL
La Nuit de Cristal a été célébrée, au square des martyrs de la gestapo, rue Jeanne d’Arc à Reims, le 9
novembre 2012.
C’est en présence d’une cinquantaine de personnes que madame Virginie Coez, adjointe à la maire de
Reims, responsable de la lutte contre les discriminations, et monsieur Claude Secroun, ancien président
de la LICRA Reims, ont pris la parole pour rappeler les faits historiques et toutes les atteintes aux libertés
individuelles et les méfaits du racisme et de la discrimination, toujours d’actualité. Ils ont tenu à se souve-
nir également de madame Paulette Gellé, juive déportée alors qu’elle était très jeune, membre du bureau
de l’AFMD51, décédée récemment, ce qui a soulevé l’émotion parmi ses amis.
Après la lecture de poèmes aux accords de guitare, les personnes présentes se sont tenu la main et
ont formé ainsi une chaîne de solidarité pendant la minute de silence qui concluait cette cérémonie.
JFG
Virginie Coez et
Claude Secroun.
Le public lors de la
cérémonie au square
des martyrs de la gestapo.
Photos J.F. GENESSEAU
NÉCROLOGIE
Paulette GELLÉ : Déportée à Bergen-Belsen, à 8 ans comme otage juive. Membre du bureau de
l’AFMD51. Femme d’une grande tolérance, elle a témoigné dans les établissements scolaires et à la LI-
CRA à de nombreuses reprises. Décédée à Reims, à 76 ans, le 23 octobre 2012.
Pierre AYÇOBERRY : Historien spécialiste du nazisme. Professeur honoraire de l’Université de Stras-
bourg. Président du Conseil Scientifique de la FMD. Décédé le 24 octobre 2012 à Strasbourg alors qu’il
devait intervenir pendant le séminaire organisé par la FMD à la Claquette. Une minute de silence fut ob-
servé à l’annonce de son décès par Yves Lescure.
Première de la pièce
LE CONVOI
à l’Espace Le Flambeau à Reims le 24 janvier 2013 – 20h30
Réservations :
Le Flambeau: 03 26 07 28 21, G. Thévenin: 06 26 67 56 73 ([email protected])
J. Batteux (AFMD): 03 26 85 84 71
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