COURS n°2 DE PLONGEE
NIVEAU II
OBJECTIF DE FORMATION
Connaître et reconnaître les accidents de décompression. Connaître leurs prévention et la conduite à tenir (CAT) en leurs présence.Cette compétence est nécessaire pour obtenir le N2 de plongée.
PLAN DU COURS
Les variations de pression et la profondeur
La loi de Mariotte
La composition de l ’air
Les pressions partielles
La loi de Dalton
L ’azote et l ’accident de décompression
Le principe de l ’accident de décompression
Reconnaître un ADD
Conduite à tenir en présence d ’un ADD
Toxicité des gaz sous pressions
Loi de henry
Dissolution des gaz
QUELQUES RAPPELS
PRESSION (exprimée en BAR en plongée): C ’est une FORCE exercée sur une SURFACE
1 BAR = 1 Kg(force) exercée sur une surface de 1 cm²
1Kg
1 cm²
PRESSION HYDROSTATIQUE, augmente de 1bar tous les 10 mètres
Une colonne d ’eau de 1 cm² de surface sur 1000 centimètres de hauteur représente un volume de 1000 cm3 . Et 1000 cm3 égalent 1 dm3 soit 1 litre qui pèse 1 Kg
PRESSION ABSOLUE =
PRESSION ATMOSPHERIQUE + LA PRESSION HYDROSTATIQUE
(ou pression relative)
Pabs = Patm + Pr
LOI DE MARIOTTE
LES VARIATIONS DE PRESSION
Dans une pompe la résistance du piston augmente d ’autant plus que l ’on comprime le gaz et la température du gaz augmente
Expérience pratique n°1 avec une pompe à air
V1
V2
F1
F2
V2 = V1 / 2 F2 = F1 X 2
LES VARIATIONS DE PRESSION ET LA PROFONDEUR
Expérience pratique n°2 avec de l ’eau et un récipient ouvert
Profondeur 1
V1
V2 plus petit que V1
V2
Profondeur 2
V3
Profondeur 3
V3 plus petit que V2
Avec la profondeur la pression augmente et comprime les gaz dans les volumes souples.
Le retour à la surface inverse le phénomène
LES VARIATIONS DE PRESSION ET LA PROFONDEUR
Il doit bien y avoir un
principe, une loi
LOI DE MARIOTTE
LOI DE MARIOTTEElle s ’exprime ainsi :
LE VOLUME D ’UN GAZ EST INVERSEMENT PROPORTIONNEL A LA PRESSION QU ’IL RECOIT
Son expression mathématique s ’écrit ainsi :
PV = CteOu encore l ’équation suivante :
P1 x V1 = P2 x V2 = P3 x V3 = Pn x Vn
LA COMPOSITION DE L ’AIR
LA COMPOSITION DE L ’AIR
Pour les calculs de plongée nous retenons les valeurs de :
AZOTE = 80 % OXYGENE = 20%
Les autres gaz ne rentrent pas en ligne de compte
LA LOI DE DALTON
LES PRESSIONS PARTIELLESMise en évidence des pressions
partielles, expérience de Bertholet
On ouvre la vanne et les deux gaz entre en contact. Les pressions identiques préviennent la diffusion mécanique d ’un récipient vers l ’autre
Deux récipients de même volume communicant par une vanne fermée contiennent à la même pression deux gaz différents. (hydrogène et gaz carbonique)
Au bout d ’un certain temps on referme la vanne et on analyse le contenu de chaque récipient. Les pressions n ’ont pas changées.
Dans chaque récipient les gaz se sont mélangés à l ’identique. Il y a 50% d ’hydrogène et 50% de CO². La pression de 1 bar est LA SOMME DES PRESSIONS PARTIELLES de chaque gaz:
1 bar = 1b x 50% = 0,5 bar pour H² + 1bar x 50% = 0,5 bar pour CO².
LES PRESSIONS PARTIELLES EN PLONGEE
Pressions partielles des composants de l ’air en surface
Pressions partielles des composants de l ’air à 10 mètres de fond
Pressions partielles des composants de l ’air à 20 mètres de fond
RAPPEL : AIR = 80% azote et 20% oxygène
LOI DE DALTON
La pression absolue d ’un mélange gazeux est la somme des pressions partielles des gaz qui
composent ce mélange
Pour un volume donné la pression partielle d ’un gaz dans un
mélange est la pression qu’aurait ce gaz s ’il
occupait seul ce volume
Pa x % = Pp
LES ENONCES DE LA LOI DE DALTON
?
LA TOXICITE DES GAZ
Notre métabolisme nous permet de respirer l ’air sous la pression naturelle qui règne à la surface de la terre, soit environ 1 bar.
En plongée avec la profondeur maximum autorisé (40m de profondeur) un plongeur de niveau2 respirera de l ’air à une pression absolue de 5 bars.
Pour des pression différentes le corps réagira aux pressions et aux natures des gaz respirés.A forte pression les trois principaux gaz qui composent l ’air ont des effets sur l ’organisme.L ’azote provoque une NARCOSE ou ivresse des profondeurs à + de 3,2b de pression partielle.L ’oxygène provoque des crises épileptiques allant jusqu'à la syncope à + de 1,6b de pression partielle.Le gaz carbonique provoque des crises de céphalée allant jusqu’à la syncope (se mesure en % de gaz).Les profondeurs concernées sont:De 30 à 40 mètres pour l ’azote,De 40 à 60 mètres pour l ’azote et le CO²,
Au-delà de 60 m pour tous les composants de l ’air, oxygène compris.
LOI DE HENRY
DISSOLUTION DES GAZ
poids
Après un certain temps d ’exposition à une pression et une température constante, une partie du gaz a intégré le liquide en s ’y dissolvant jusqu’à un point d ’équilibre.La quantité de gaz dissout dans le récipient étroit est plus petite.
REGLE UN pour une même pression la quantité de gaz dissout dépend de la surface en contact avec le liquide.
En abaissant la température la dissolution du gaz dans le liquide reprend jusqu’à un point d ’équilibre.REGLE DEUX les gaz se dissolvent plus facilement aux basses températures.
Lorsque le point d ’équilibre est atteint le liquide est à SATURATION
Quand la pression diminue le phénomène s ’inverse et le liquide libère plus lentement les gaz dissous.
Quand la température augmente le phénomène s ’inverse et le liquide libère les gaz dissous.
LA LOI DE HENRI
La loi de Henri s ’énonce ainsi :
A température constante et à SATURATION la quantité d ’un gaz dissout par un liquide est proportionnelle à la pression subit par ce gaz au dessus du liquide.
Les facteurs qui influencent la dissolution sont :
Les variations de pression.
Les variations de la surface d ’échange
Les variations de température
La nature des liquides
LES GAZ ET L ’ORGANISME
L ’ECHANGE GAZEUX DANS L ’ORGANISME
L ’oxygène fournie l ’ énergie. Le gaz carbonique résidu de combustion sert dans les transmission nerveuses. L ’azote, n ’est pas utilisé par l ’organisme. Il sert seulement de diluant des autres gaz .Tous les gaz sont évacués par la respiration.
Notre organisme composé à 65% d ’eau dissout les gaz qui composent l ’air comme le font tous les liquides (fluides corporels, sang, lymphe…). La dissolution s ’arrête à la SATURATION de l ’organisme.
Pour un plongeur, la température du corps est constante. La surface d’échange dépend de sa capacité pulmonaire. Son rythme respiratoire et la pression de l ’air inspiré interviennent dans la saturation de l ’organisme par l ’azote.
La saturation en azote est à l ’origine des
ACCIDENTS DE DÉCOMPRESSION.
LA DECOMPRESSION ET SES ACCIDENTS
LA DECOMPRESSION
1 Lors de la descente La pression augmente et le plongeur se CHARGE en azote d ’autant plus que la profondeur est grande.
2 A profondeur constante la durée de la plongée augmente la CHARGE d ’azote.
3 lors de la remontée la pression diminue et le plongeur se DECHARGE de son azote. La vitesse de la DECHARGE est plus lente que la vitesse de CHARGE. Cette différence peut entraîner l ’exécution d ’un PALIER DE DECOMPRESSION.
4 Une remontée trop rapide ou le non-respect d ’un palier peut entraîner un ACCIDENT DE DECOMPRESSION (A.D.D.)
RECONNAÎTRE UN A.D.D.
RECONNAÎTRE UN A.D.D.
Une DECHARGE d ’azote trop rapide va générer la formation de micro-bulles dans l ’organisme. Ces bulles vont venir bloquer la circulation sanguine entraînant l asphyxie des tissus en aval de la circulation.
Les parties les plus touchées sont dans l ’ordre des fréquences :La moelle épinière :
L ’oreille interne :
Le cerveau :
La surface cutanée, les articulations :
Paralysie partielles ou totale, fourmillements continus dans le bas du tronc, impossibilité d ’uriner
Vertiges alterno-bariques, bourdonnements, perte de l ’audition plus ou moins sévère.
Hémiplégies gauche ou droite, trouble du comportement, de la parole, perte de connaissance.
Douleurs des coudes, genoux…picotements cutanés, bulles palpables sous la peau.
Les hémiplégies droite ou gauche arrivent quand l ’hémisphère cérébrale opposé est atteint
Les paralysies arrivent lorque la moelle épinière est atteinte
RECONNAÎTRE UN A.D.D.
LES ATTEINTES DU SYSTEME NERVEUX
LA PREVENTION DES A.D.D.
PREVENTION : AVANT LA PLONGEE
N ’entreprenez pas une plongée dans des conditions de mer défavorables (houle, fort courant, vent fort).
Ne plongez pas de suite après un long voyage, après un long effort (jogging, long parcours de natation).
Ne plongez pas lorsque vous ne vous sentez pas prêt à le faire (état psychologique défavorable)
Ne plongez pas en condition de santé défavorable (rhume, fièvre …)
Ne plongez pas après avoir consommer de l’alcool ou des stupéfiants.
PREVENTION : PENDANT LA PLONGEE
Evitez l ’espace lointain autant que possible :
Evitez les efforts inutiles
Gérez votre durée de plongée et votre autonomie :
Contrôlez votre vitesse de remontée
Respectez les paliers de décompression
Exécutez un palier de sécurité entre 3 et 5m de 3mn
Les plus belles observations se font là où est la lumière entre 10m et 30m.
Affinez votre lestage, ne remontez pas de charge , utilisez le courant sans le contrer.
Contrôlez régulièrement votre consommation d ’air, prévoyez une réserve de sécurité
Utilisez vos instruments de contrôle, suivez les petites bulles, prenez des repères d ’éloignement
Exécutez complètement la durée de vos paliers et à la bonne profondeur.
Tenez compte des FACTEURS FAVORISANT LES A.D.D.
PREVENTION : APRES LA PLONGEE
Ne faites pas d ’efforts importants
Evitez toutes consommations de stupéfiants ou d ’alcool
Ne prenez pas l ’avion avant le délais autorisé
Ne faites pas d ’apnée.
Recherchez le calme et le repos.
Les efforts charge l ’organisme en CO² et modifie la désaturation de l ’azote de façon notable.
Ils perturbent la circulation sanguine et provoquent une décompression anormale non prévue par les tables et ordinateurs de plongée. Les plongées successives ne pourront plus être calculées sérieusement.
La dépression à bord des avions risque d ’être à l ’origine de la formation de bulles circulantes pathogènes.
Pendant l ’apnée votre désaturation est arrêtée et peut même s ’inverser.
Au repos le rythme cardiaque baisse , les bulles circulantes risquent moins de se regrouper.
PREVENTION : FACTEURS FAVORISANTS LES A.D.D.
L âge
L ’obésitéLes antécédents d ‘ accidents de plongée
Les stupéfiants ou médicaments
La déshydratation
La mauvaise condition physique ou psychique
Les essoufflements et ventilations anormales
Le froid
Les plongées à remontée multiples
Les plongées successives
Un mauvais lestage
Réalisation difficile des paliers
Les plongées à profils dangereux
Au delà de 40 ans le système circulatoire est moins performant
Les graisses fixent plus facilement l ’azote
Constat statistique
Ils modifient et altèrent la circulation sanguine
Un sang moins fluide évacue moins bien l excès d ’azote
Prédispose aux A.D.D.
Attention aux remontées à deux sur 1 embout
Il agit sur notre ventilation et réduit l ’élimination de l ’azote
Les calculs de paliers peuvent être faussés
Le risque est augmenté d ’après les statistiques
Rend difficile l ’exécution des paliers, provoque des efforts inutiles
Conditions de mer « durs »
Rend les calculs des paliers inappropriés
CONDUITE A TENIR
CONDUITE A TENIR
Vous êtes niveaux 2 et vous plongez toujours encadré dans la zone lointaine. Votre encadrement est formé pour ces accidents.
En présence d ’un symptôme d ’un A.D.D. votre premier réflexe doit être :
Avertir la surface d ’un problème sérieux en exécutant le signe de détresse.
Ramener autant que possible la victime au bateau.Le déséquiper et aider à la montée de l ’échelle.
Les A.D.D. arrivent au retour en surface dans un délais de 15 mn à 12 heures (voir plus)
Sur le bateau si vous soupçonnez une victime d ’A.D.D. votre DEVOIR est de la signaler immédiatement au directeur de plongée.
CONDUITE A TENIR
Dans le cas d ’une sortie dans un club d ’accueil
Dans tous les cas
- Prévenir immédiatement les secours.(voir procédure RIFAP)
- Allonger la victime.
- Effectuer après un bilan les gestes de réanimation selon le cas et l ’état de la victime.
- Administrer de l ’oxygène pur à un débit de 15 L/mn, a l‘ aide d ’un masque faciale.
- Encourager la victime à boire au moins 1L/heure d ’eau plate
- Faire prendre jusqu’à 500 mg d ’aspirine non effervescent avec l ’accord de la victime (sauf allergie, nausée, vomissement, traumatisme viscéral)
- Rassembler le matériel de la victime en vue d ’expertise (ordi, bloc, lest…)
- Surveiller les autres membres de la palanquée.
Prévenir immédiatement le directeur de plongée, rassembler les autres membres de la palanquée pour une surveillance plus importante. Rassembler le matériel de la victime. Assister les secouristes ou les plongeurs compétents dans les geste de secours dans le domaine de ses compétences.
CONNAISSANCES TRES UTILES AUX PLONGEURS LE RIFAP
Merci pour votre attention
Rédacteur Jean Claude HAESINGER MF1 n° 14905