MINISTERE DE L'AGRICULTURE
Circonscription d'Action Régionale
Provence - Côte d'Azur - Corse
SERVICE REGIONAL DE L'AMENAGEMENT DES EAUX
5, boulevard de la République
13 -AIX -EN-PROVENCE
Tél. : 26.19-78 et 26-41 -28
ÉTUDE DES RESSOURCES
HYDROLOGIQUES ET HYDROGEOLOGIQUES
DU SUD - EST DE LA FRANCE
Fascicule 16
BASSINS COTIERS A L'EST DE NICE
BASSINS DE LA BEVERA ET DE LA ROYA
BUREAU DE RECHERCHES GEOLOGIQUES ET MINIERES
D.S.G.N.
Boite postgle 818 - 45-Orléans-La Source - Tél. 87-06-60 à 64
Service géologique régional Provence - Corse
16, boulevard Pèbre - 13-Marsellle-8ènie
Tél. 76-00-40
70 SGN 195 PRC Marseille, mai 19/0
Le présent ouvrage a été réalisé par le Service géologique
régional Provence Corse du B.R.G.M. à Marseille.
La rédaction a été assurée par G. DUROZOY sous le contrôle
de L. MONITION et de J. MARGAT, Chef du Département hydrogëologie du
B.R.G.M. à Orléans.
L'étude a été réalisée en collaboration avec Ch. OLIVO
du Service régional de l'aménagement des eaux et sous les directives de
F. PELISSIER, ingénieur en chef du Génie rural des Eaux et Forêts.
- 2 -
RESUME
Les haute et moyenne Roya sont soumises à un climat monta¬
gneux très humide, l'influence méditerranéenne se faisant sentir seule¬
ment à l'extrémité méridionale (Breil).
Cette part de l'influence méditerranéenne est encore plus
grande dans le bassin de la Bevera, affluent de la Roya, mais le climat
reste de type montagnard.
Les bassins cêtiers sont de climat typiquement méditerranéen,
tempéré par une humidité relative au voisinage des reliefs frontaliers
(zone de Menton), De ces bassins côtiers, seul celui du Carei (Menton)
est un peu développé.
Quatre unités hydrogéologiques font l'objet d'une description.
Toute la zone étudiée correspondant à la couverture des mas¬
sifs anciens : celle-ci est affectée par une tectonique complexe qui rend
le morcellement hydrogéologique très important.
Les calcaires et dolomies du Trias moyen et du Jurassique
constituent les terrains les plus perméables et donnent lieu à des circu¬
lations souterraines abondantes surtout dans la partie nord où elles sont
moins fragmentées. Cependant les intercalations calcaires de la série
crétacée à prédominance marneuse jouent aussi un rôle assez important.
- 3 -
TABLE DES MATIERES
Résumé 2
Chapitre I - SITUATIONS ET LIMITES 6
Chapitre II - REGIONS NATURELLES 7
Chapitre III - CLIMATOLOGIE 9
31 - Climat 9
32 - Vents 9
33 - Précipitations 10
34 - Température 10
35 - Evapotranspiration 15
Chapitre IV - GEOLOGIE 17
41 - Cadre géologique 17
42 - Histoire géologique 17
43 - Tectonique 20
44 - Lithostratigraphie 22
Chapitre V - HYDROLOGIE 27
Chapitre VI - HYDROGEOLOGIE 31
61 - Travaux antérieurs 31
62 - Description des unités aquifères 31
621 - Unité de la Haute Roya 31
622 - Unité Moyenne Roya-Bévéra 34
623 - Unité de Menton 35
624 - Bassins côtiers entre Beaulieu et
Roquebrune 37
- 4 -
63 - Liste des principaux sondages 39
64 - Cavités naturelles 41
65 - Barrages et dérivations 42
66 - Alimentation des centres 42
67 - Principaux sondages 44
Chapitre VIII - EMPLOI ACTUEL 45
Conclusions 47
Bibliographie 49
- 5 -:
TABLE DES FIGURES
Figure 43
Figure 44
Plis orientaux de l'Arc de Nice
Formations principales des bassins de la Roya,
de la Bévéra et de la zone littorale
21
26
ANNEXES
Planche 1 - Carte hydrologique au 1/100.000
Planche Carte des classifications hydrogêologiques au
1/100.000
- 6 -
Chapitre I
SITUATIONS ET LIMITES
Les bassins étudiés correspondent à une bande frontalière
allongée Nord-Sud entre le Col de Tende et Menton et entièrement située
dans le département des Alpes maritimes.
Le plus développé est celui de la Roya, italienne sur le
tiers de son cours ; vient ensuite celui de Bevera qui conflue avec la
Roya en territoire italien, un peu en amont de l'embouchure de cette der¬
nière à Vintimille. Au Sud les bassins côtiers constituent une étroite
bande littorale qui s'élargit au Nord de Menton (vallée de Caret).
A l'Ouest, les bassins limitrophes sont celui du Paillon
entre Luceram à Nice, la ligne de crête passant par la Turbie, le Mont-
Agel, le Pic de Baudin, le Mont-Ours et le col de Braus, puis celui de la
Vésubie, limité à l'Est par Pôra Cava, le col de Turini, la cime du Diable
et les crêtes dominant la vallée des Merveilles,
La région est couverte par les cartes suivantes :
1 - Feuille topographique IGN au 1/50.000 : St-Martin-Vésubie, Nice-Menton,
Vieve et Tende.
2 - Feuilles topographiques IGN au l/lOO.OOO : Vieve et Nice.
3 - Feuilles topographiques au 1/200.000 Nice.
4 - Cartes géologiques au 1/80 000 : St-Martin-Vésubie, Nice, Pont-St-Louis
(et Saorge non éditée).
5 - Cartes géologiques au 1/50 000 : St-Martin-Vésubie et Nice-Menton.
6 - Esquisse géologique des Alpes maritimes franco-italiennes des entours
de la terminaison sud-orientale du massif de 1 'Argentera Mercantour
par M. Lanteaume.
- 7 -
Chapitre II
REGIONS NATURELLES
Du Sud au Nord l'éloignement de la Méditerranée et l'éléva¬
tion de l'altitude entraînent de fortes variations du climat et des carac¬
téristiques physiques naturelles.
On peut distinguer ainsi trois grandes régions :
- La bande côtière très étroite de Villefranche à Monte-Carlo, plus éten¬
due au Nord de Menton (vallée de Careî) limitée par des crêtes calcaires
atteignant rapidement 1.000 m ; elle est caractérisée par un climat et
une végétation typiquement méditerranéens et une très forte densité, de
population concentrée sur le ruban côtier, la zone montagneuse surtout
calcaire et couverte de forêts de résineux ne comportant que quelques
villages (Gorbio - St Agnès - Castellas). De nombreux cols permettent
la communication avec la vallée du Paillon (Eze, Guerre, Madone de
Gorbio) ; celui du Vieux Castillon assure le passage sur la Bevera.
- La vallée de la Bevera est encore méditerranéenne (nombreuses oliveraies)
mais la haute vallée devient montagnarde. Les pentes, où les marnes et
marno-calcaires prédominent, sont en grande partie couvertes de forêts
où le chêne se mêle aux résineux Le seul centre important est Sospel.
Les crêtes périphériques atteignent 2.000 m au Nord (Les Mille Fourches).
Les cols de Braux, de Turini et de Braus assurent les communications
respectivement avec les vallées du Paillon de la Vésubie et de la Roya.
- 8 -
- la vallée de la Roya est encore méditerranéenne au Sud de Saorge avec
de belles oliveraies surtout au-dessus de Brcil . Mais les étroites gorges
entre Fontan et St-Dalmas de Tende donnent accès à un domaine qui est
déjà celui de la haute montagne. Les pentes des vallées sont couvertes
de mélèzes.
A l'Ouest, les crêtes du massif cristallin du Mercantour,
dominant des cirques paisemés de lacs glaciaires, atteignent 3 lO) m et
aucune route vers la haute Vésubie ne les traverse. Au Nord, la crête
frontière est un peu moins élevée et elle est franchie par la route au
col de Tende. Un tunnel permettait jusqu'en 1943 le passage de l'acroba¬
tique ligne de chemin de fer de Nice à Coni, aux viaducs très aériens, et
qui ne pouvait s'élever que grâce à de nombreux tunnels en spirale. La
plupart des viaducs ont été détruits à la fin de la guerre et la ligne
n'a jamais été remise en service.
La crête frontière orientale, en terrain surtout marneux,
n'est franchie que par d'anciennes routes militaires.
Les agglomérations d'importance réduite sont : Breil, Fontan,
St-Dalmas de Tende et Tende encaissées au fond de la vallée, Saorge village
typique de la région frontalière, accroché au flanc d'une pente abrupte, et
la Brigue, ancienne capitale régionale.
Les villes principales sont les suivantes (mis à part
Monte-Carlo et la principauté de Monaco).
- Baulieu sur mer 4.000 h
- Menton 25.000 h
- Roquebrune Cap Martin 8.500 h
- Sospel 2.500 h
- Breil 2.300 h
- Tende 2.000 h
- 9 -
Chapitre III
CLIMATOLOGIE
31 - CLIMAT
Il est sous l'influence des deux facteurs prépondérants que
sont la présence de la Méditerranée et l'existence de reliefs devenant
vite très élevés (3.000 m) dans le Nord.
Le climat de la côte est essentiellement méditerranéen,
Cette influence s'étend jusqu'au parallèle de Fontan. Au-delà, le climat
est montagnard, très humide du fait de la présence des reliefs de la zone
frontalière et de la prédominance des vents d'Est ou de Sud-Est, chargés
dc vapeurs d'eau. Sur tous les reliefs au Nord de Menton, s'étend très
fréquemment en été, à partir de midi, une chappe de nuages entraînant
pluies ou orages.
32 - VENTS
La répartition des vents observés à Nice entre les années
1946 à 1960 est la suivante :
Force du vent
calme (vitesse 1 m/s)
brise 2 (vitesse 7 m/s)
vent 8 (vitesse 15 m/s)
vent fort (vitesse 15 m/s)
7o du total des observations
15,9
70,6
12.5
1.0
10 -
Le vent dominant est le vent d'Est ou "Levant" généralement
lié à des systèmes dépressionnaires venant de l'Atlantique et circulant
en Méditerranée ; il est alors accompagné de pluies.
On note aussi un pourcentage appréciable de vents de secteur
SO ; surtout fréquents en hiver et au printemps, ces vents, généralement
très violents et durables, s'accompagnent eux aussi de grandes pluies.
Le vent d'Ouest ou Ponant, est fréquent en janvier ou février ;
il est lié au beau temps.
La Tramontane, vent du Nord, sec et froid peut être violente,
mais rare.
33 - PRECIPITATIONS
Les tableaux A et B ci-après donnent les valeurs des précipi¬
tations mensuelles et annuelles pour quelques stations ; celles-ci sont ra¬
pidement très élevées dans la zone montagneuse septentrionale, mais les
stations se trouvent dans les vallées ; les précipitations doivent être
encore plus importantes sur les reliefs. On trouvera également un tableau
(c) montrant la répartition des jours de pluie (années 1961 - 62).
34 - TEMPERATURE
Le tableau joint (D) donne quelques valeurs de températures
moyennes pour les années 1961 et 1962. Il fait apparaître l'importance du
facteur altitude.
HAUTEURS MOYENNES DES PRECIPITATIONS en mm
1931 - 1960
Tableau A
Sospel
Monaco
Menton
St Dalmas de
Tende
Breil
J
90
61
F
33
58
M
Ul
71
A
.03
G5
M
.06
64
J
57
33
J
30
21
A
49
22
S
95
65
0
135
113
N
l.'^-S
123
D
147
99
1951 - 1963
52,8 70,8 86,1
52
52,60
70,75
73,15
96,80
109,89
G4,8 57,1 OO n 23,7 29,3 77,6 L09,9 151,2 116,6
1951 - 1960
95,86
.02,08
74,06
67,89
75,94
61,17
37,06
27,37
51,75
34,15
85,89148,96
.00,24 143,90
i:'.5,33
175, 2r,
127,35
139,3'.
Année
1194
795
non -]
1102,25
1057,0.'^
PRECIPITATIONS MENSUELLES- 12 -
1951 - 1960 Tableau
St-Dalmas-dc-
Altitudc 650 m.
Moyenne . .
Brcil-.sur-Rov»yMtitudc 221 m.
*
Moyenne . .
Altitude .140 m.
Moyenne . .
1031
1052
1033
1054
10.55
IO.>G
1057
1038
1030
1000
1031
1052
1053
1054
1053
1050
1057
1058
1030
1000
1051
l».-)2
10.Î3
1054
1055
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10.Î7
]0.',8
1050
1000
00.3
23.0
88.0
1.0
88.3
58.2
00.0
10.0
4.0
133.3
52.00
100.7
38.7
14.2
13.0
81.3
05.0
03.0
20.2
20.0
102.4
52.00
140.7
73.8
27.3
30.5
210.7
104.3
HO. 8
23.1
2.0
131.3
84.38
100.4
0
0
41.7
142.3
10.4
53.4
77.0
41.2
188.3
70.75
201.2
2.2
13.7
01.4
00.0
10.3
124.0
07.0
17.5
110.7
73.15
258.8
0
22.5
77.3
138.8
08.2
134.3
73.0
4.0
141.4
04.00
108.2
71.2
0
101.3
08.2
200.3
71.0
33.3
150.2
80.1
00.80
133.1
04.4
0.7
120.5
57.0
253.8
03.3
58.4
122.8
211.3
100.80
173 1
83.7
0
104.1
70.4
340.1
70.4
101.8
135.3
211.0
131.30
27.0
101.8
40.4
00.0
4.3
243.8
77.3
120.0
110.2
58.1
03.80
32.2
2.33.0
05.3
37.1
5.7
101.2
110.0
102.2
152.2
01. 0
102.08
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300.3
.30.0
.53.0
1.2
108.8
107.1
100.5
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70.3
114.30
100.0
77.5
81.2
03.0
10.0
34.1
.54.1
12.8
158.5
40.2
74.00
107.0
75.5
80.5
03.0
11.8
0.3
08.4
10.2
124.0
50.7
07.80
184.8
48.7
00.8
114.0
11.4
0.4
140.0
10.3
110.2
00.0
80.78
80.0
35.3
103.8
02.7
113.0
40.1
100.0
70.7
52.4
71.5
75.04
53.8
10.7
101.7
10.8
80.0
24.0
125.1
50.8
40.0
78.0
01.17
52 . 0
38.3
127.0
28 7
88.5
22.7
140.8
74.0
17.0
70.0
07.40
22.0
7.3
27.2
120.5
34.2
22.0
12..7
33.3
47.2
10.0
37.00
32.0
5.4
10.1
07.5
47.2
18.0
17.1
10.3
35.8
15.3
27.37
37.7
12.3
22.7
88.0
31.7
30.8
10.3
20.0
17.0
23.0
33.40
,.
83.1
«7.7
101.2
40.3
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0.5
47.0
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170.7
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139.7
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03.0
103.0
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NOMBRE DE JOURS DE PPvECIPITATIONS
1961 - 1962
Tableau
Peîïa Cave
Moulinet
Sospel
St Dalmas
de Tende
Breil
Fontan
Tende
Menton
1961
1961
1962
1961
1952
1931
1962
1951
1952
1962
1952
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I
TEMPEPvATUIlE - IIUÎIIDITE INSOLATION
Tableau
Menton
1953 T° Moy.
1962 T° Moy.
Humidité
Insolat,
1951 T° moy.
Peîra-Cave (142(
1952 T° Moy.
1961 T° Moy.
Breil
1951 T° Moy.
Sospel
1951 T" moy.
J
7,8
12,4
67,2
L99,4
10,4
\ m)
3,5
1,0
5,2
4,1
St Dalmas de Tende
1961 T° Moy.
1963 T° Moy.
Les Mesces (140C
1961 T° Moy.
3,5
0,2
) m)
1,1
F
10,9
58,1
194,3
13,0
2,5
6,1
8,9
7,5
7,4
2,0
4,2
M
12,0
10,3
50,2
205,1
14,0
1,9
8,1
10,6
9,1
9,1
6,3
6,4
A
14,3
14,0
50,8
253,7
16,1
7,2
9,4
14,3
13,1
12,0
10,2
3,2
M
18,5
16,6
72,9
2f;5,4
17,8
10,1
10,9
15,0
14,6
12,9
13,1
10,2
J
20,4
21,0
75,5
305,0
21,9
13,5
14,7
19,2
18,6
17,3
15,5
16,0
J
25,5
23,7
59,3
371,7
24,7
16,9
16,7
22,5
21,3
19,3
19,5
15,1
A
23,5
25,0
75,4
345,7
15,2
ri n
i '.J, o
18,2
22,5
20,8
19,9
17,4
16,7
S
21,5
22,5
50,5
247,9
24,5
14,3
17,0
21,7
19,5
19,0
15,4
15,5
0
19,0
19,3
,'. /, <'
205,9
19,5
10,5
10,2
15,5
14,2
12,5
12,1
0,7
N
15,7
13,4
53,0
130,5 :
14,3
3,3
4,1
9,0
7,3
6,9
0,7
2,5
D
11,4
10,5
37,7
,90,0
12,1
0,9
4,4
5,5
5,2
7,5
4,0
1,0
Hoyennc
1^5
l',7
55,1
245,2
17,0
0,5
9,7
14,2
13,0
12,1
10,3
r.,9
- 15 -
35 - EVAPOTRANSPIR.\TION
Le tableau (E) donne la valeur de l 'évapotr.inspirntion ré¬
elle, calculée suivant la formule de Tui;c toutes les stations pour
les années 1951-52-63.
TEMPERATURES MOYENNES - PRECIPITATIONS
et EVAPOTRANSPIRATION RELLE (Turc)
Menton
Breil
Sospel
1
St Dalmas de
Tende
Peira Cave
' Les Mesces
Fontan
Moulinet
T" Moy.
17,8
14,2
13,0
12,1
9;7
8,9
1961
H
762,9
865,9
1056,0
919,6
957,6
1137,6
Etr
590
595
615
560
518
510
1962
T" Moy.
16,7
13,4
12,1
10,6
8,5
11,3
11,2
H
700,0
022,5
1047 , 6
1012,6
1244,1
1077,9
1075,2
Etr
615
555
570
535
500
550
550
19
T" Moy.
15,5
12,0
11,0
10,3
8,2
11,3
11,0
>3
H
0 72,5
1040,0
1201,0
1225,1
1419,4
1413,0
1290,7
Etr
550
505
610
545
495
590
500
ON
I
- 17 -
Chapitre IV
GEOLOGIE
41 - CADRE GEOLOGIQUE
La zone frontalière couvrant le bassin de la Roya et les
petits bassins côtiers à l'Est de Nice, correspond à la partie orientale
du massif ancien de 1 'Argentera et à sa couverture secondaire et tertiaire,
en partie décollée du socle et plissée en anticlinaux qui, du Nord vers
le Sud sont de plus en plus aigus et écaillés, et dont l'orientation,
d'abord E-N devient ensuite NNW-SSE. La dislocation de la couverture a
permis la venue au jour du Trias gypso-salin sur de larges zones.
La région étudiée se situe donc presque toute entière dans la
zone externe des Alpes franco-italiennes. Seul un étroit secteur en li¬
sière nord-orientale appartient au domaine pennique (flysch allochtone
des zones briançonnaise et sub-briançonnaise) .
42 - HISTOIRE GEOLO :IQUE
La structure géologique de cette région des Alpes maritimes
est la résultante de trois phases orogéniques majeures : le cycle orogéni¬
que de la Valmasque est le plus ancien et serait d'âge calédonien ou ante-
cambrien ; le cycle de 1 'Argentera, d'âge hercynien, est responsable de
la surrection du massif du Mercantour ; des rejeux tardifs se produisent
jusqu'au Carbonifère et au Permien, accompagnés de phénomènes volcaniques.
Le Trias inférieur est représenté par des grès et des schistes. Ensuite,
s'établit un régime de sédimentation marine (calcaires et dolomies et
- 18
cargneules) puis une régression se produit au Keuper avec dépôt de
gypses, de cargneules et de marnes. Les deux niveaux de cargneules
souligneront ultérieurement deux lignes de décollement majeures
Au Lias s'établit une nouvelle transgression, mais cet
étage est très réduit au Nord ; au Jurassique moyen (Do;;ger) se déposent
des calcaires (qui sont très dolomitisés au Nord du col de Rrouis et
écrasés dans les dislocations disharmoniques de décollement de la cou¬
verture) ; la sédimentation marine se poursuit au Jurassique supérieur
(Malom). Au Sud, la base comporte des calcaires marneux, viennent ensuite
des calcaires et dolomies puis des calcaires Au Nord existe seulement
une série calcaro-dolomitique.
D'une façon générale, autour de 1 'Argentera, les faciès ne
dessinent pas d'auréoles, mais démontrent une extension générale de la
mer tout-à-fait indépendante du massif cristallin.
Au Crétacé inférieur, la sédimentation (marnes, marno-calcaires
et calcaires lités) constituent un ensemble très épais de type dauphinois.
Le Crétacé supérieur est à dominante marneuse avec calcaires marneux et
est également très épais.
A la fin du Crétacé la régression de la mer est totale ; la
discordance de l 'Eocène marque la phase paroxysmale ir:aéstrichienne qui
correspond à l'orogenèse provençale ; le Lutétien est transgressif sur
un pays presque pénéplané. Il se dépose d'abord un premier ensemble cal¬
caire ou calcaro-gréseux et marno-calcaire (Lutétien supérieur) puis un
second ensemble à faciès flysch (Priabonien supérieur ou Oligocène
inférieur) .
- 19 -
Les plissements alpins vont ensuite affecter la couverture
sédimentaire.
La première phase oligocène provoque la surrection de
1 'Argentera ; les produits de son démantèlement contribueront à la for¬
mation dos grès d'Annot, développés à l'ouest, et dont il ne reste dans
le secteur étudié que quelques témoins (grès de Menton).
Il se produit un décollement de la couverture de 1 'Arpentera
et un glissement de celle-ci vers le SO, faisant s'empiler les plis les
uns sur les autres et aboutissant à des chevauchements dont l'ampleur
dépasse 20 km.
Les plis sont déversés vers le Sud et le SO. Dans le Sud
surtout, on a affaire le plus souvent à des plis failles ou à des écailles ;
ceux-ci dessinent alors des arcs dont la convexité est due au fait qu'il
existait alors, peu au Sud du rivage actuel, un môle rigide de terrains
anciens émergés (Tyrrhénide) qui, faisant obstacle à l'avance des plis,
les a obligés à s'écouler vers le SO. Ceci explique également les décro¬
chements latéraux en direction du SO.
Postérieurement au dépôt des derniers sédiments des complexes
gréseux il se produira une régression totale de la mer nummulitique. Au
Miocène, la transgression est limitée uniquement à la zone littorale ac¬
tuelle.
Des mouvements ante-pontiens affectent ultérieurement l'archi¬
tecture résultant de l'orogenèse alpine ; ils se traduisent dans le Sud
par une fragmentation de l'extrémité sud des écailles en compartiments af¬
faissés. C'est du paroxysme tertiaire que date la mise en place des flyschs
allochtones de la frontière italienne dans le secteur nord-oriental.
- 20 -
Au début du Pliocène, la regression généralisée est marquée
par l'absence de dépôts de cet âge que l'on retrouve uniquement dans des
golfes (Roquebrune).
43 - TECTONIQUE
Une grande ligne de dislocation orientée NS ou SSVJ-NNE, et
jalonnée par de vastes affleurements de Keuper (Castillon, Sospel, Breil),
constitue un élément important de l'architecture tectonique de cette zone.
Dans le secteur nord, en bordure du massif ancien du Mercantour
(affecté par l'axe synclinal de la Miniéra) les plis sont déversés mais
d'allure pyrénéenne, d'orientation générale EW. Une disharmonie s'observe
au sein du Trias (au niveau des cargneules inférieures et aussi du Keuper).
Il y a tendance au déversement vers le Sud.
Dans l'angle NE, le long de la frontière s'étend une zone
d'écaillés allochtones recouvertes par le flysch à Helminthoîdes également
allochtone.
La zone centrale - du col de Brouis au ravin de Carros et au
torrent de Pena (nord de Saorge) - est caractérisée par un régime d'écail¬
lés ou de plis fortement déversés dont les axes ont une orientation géné¬
rale NNE-SSW.
Au Sud du col de Brouis jusqu'à Sospel, les terrains tertiai¬
res prédominent (aire synclinale de la Bevera, de Léon Bertrand) Les ac¬
cidents tectoniques reflètent la trace de plusieurs directions de poussée ;
à l'Est de la cicatrice triasique, la cuvette nummulitique de Piena est
peu plissée.
Au Sud de Sospel, et à l'Ouest de la cicatrice triasique mé¬
ridienne, les écailles de l'Arc de Nice s'empilent les unes sur les autre?,
toujours déversées vers le Sud, souvent chevauchantes (chevauchement du
Mont-Agel). La figure jointe donne une idée de la structure. A l'Est
Coup« A - 21 -
NNE SSW
Coups B
F¡3 . 4 . 3
Plis orientaux de l'Arc de Nice
Coupes schématiques
d'après B.Gezc
- 22
de la grande ligne de fracture s'individualisent le synclinal dc Menton
et l'anticlinal du Castillon, d'orientation NNW-SSE.
44 - LITHOSTRATIGRAPHIE
Socle du Mercantour
- ranite de 1 'Argentera : c'est une roche hololeucrate acide et alcaline
à tecture grossière mais très homogène ; le granite affleure en batholite
au milieu des migmatites ; la mise en place du granite est post tectonique
- Migmatites calcosodiques et gneiss : ce sont des migmatites et des diori-
tes, des gneiss oeillés, à bliotite et à sillimanite.
- Migmatites sodipotassiques .
Le socle du Mercantour est imperméable. La zone d'altération
est par contre perméable.
- Formation détritique de la Roya (Permien)
Le Permien autour du massif de 1 'Argentera a pu être subdivisé
en quatre séries :
- Capeiroto : schistes ou pélites rouges, rares lits détritiques (500 m)
- Bégo : quartzites à graviers et conglomérats clairs. Arkoses. Intercala¬
tions de grès et pélites (600 à 1000 m).
- 23 -
- Meravigli : schistes verts ou rouges (40O m)
- Inferno : conglomérats à stratification entrecroisée, ciment calcaire,
éléments volcaniques (500 ra) .
Imperméable sauf fissuration sur accidents.
- Formation carbonatée et évagoritique de Fontan (Trias inférieur et moyen)
- Werfénien : quartzites et conglomérats puis pélites rouges (40 ra)
- Muschelkalk : cargneules inférieures jaunes. Dolomies et calcaires noirs
(50 à 100 m).
L'ensemble est perméable.
-Formation évaporitique de Breil (Keuper)
Cargneules calcaires dolomitiques, argilites. Le Keuper est
peu épais sur la bordure du Mercantour où il est perméable. Il est plus
épais au Sud apparaissant en position diapirique avec masse de gypse. Il
est alors peu perméable.
- Formation argilo carbonatée de Tende (Lias et Dogger)
Le Lias (cale, à silex) est peu épais (20 m) au N, plus
épais au Sud (50 m).
Le Dogger (jurassique moyen) ne paraît pas s'être déposé
dans la zone littorale ; au Nord (à partir du col de Brouis) il est re¬
présenté par des calcaires et dolomies (laminés par la tectonique en bordu¬
re du massif du Mercantour),
- 24 -
- Formation carbonatée de Monaco
La base est marno-calcaire au Sud et peu épaisse (30 m) ;
le reste de la série est calcaire et doloraitique, puis calcaire dans le
Sud, faite d 'altemance.s de calcaires et doloraies dans le Nord (épaisseur
350 à 400 m)
Très perméable par fissures.
- Formation argilo-carbonatée du Moulinet-Luceram (Crétacé)
C'est une série très épaisse - 500 à 800 m - de marnes noires
avec niveaux glauconieux et de marno-calcaires (Crétacé inférieur) des
marno-calcaires et calcaires (Crétacé supérieur), incluant tout le
Crétacé.
L'ensemble est peu perméable, sauf le sommet pouvant admettre
localement des séries calcaires, cependant toujours marneux, assez déve¬
loppées .
- Formation argilo-carbonatée de Braus (Eocène)
A la base calcaires lutétiens à grandes Nummulites (débutant
souvent par un conglomérat') ; l'épaisseur est variable (10 à l'>0 m). Au-
dessus, marnes et marno-calcaires priaboniens épais (plusieurs centaines
de m) passant à un flysch à l'Est.
Imperméable.
25 -
- Formation détritique de Conte et Menton (Oligocène')
Cette formation, plus à l'Ouest, est constituée de grès en
gros bancs durs et compacts qui passent ici à un flysch noir plus ou
moins micacé, impeiméable.
Les grès de Menton, tendres, friables, souvent argileux,
sont un équivalent latéral de cette formation et sont également très peu
perméables .
- Formation détritique de Roquebrune (Mio-Pliocène)
Conglomérats de galets calcaires, avec grands blocs ou pans
de falaises éboulés pendant le dépôt. Perméables.
- Formation argilo-carbonatée de la Brigue (Maestrichtien et Eocène)
Flysch allochtone argilo-calcaire. Peu perméable.
- Alluvions et éboulis : perméable
- Dégôts glaciaires : très perméables
- 26
FORMATIONS PRINCIPALES
DES BASSINS DE LA ROYA ET DE LA BEVERA
ET DE LA ZONE LITTORALE
Fig. 44
Equivalanf à
I ou a s f
iyjh -allochtone
FormaU ons log.^
Scha maMqug
Indicas l'i f h o lo g i a Sommaire
Vlyih à belmin |-hoi'<J« s ( ^1oa»^ricl^^i tn^ e^ flyjthcocsne . /^Ilocht-one / localiié dani I on oía N-L
a
¿houli's
I>¿polí colcoires .
ludi'njues du Vor Poudingue de Roquebrune o o o o o o óo o o o o o o o
OHqOczne . conj/lomératj tïbhcs ealooirat.
élriliquede Puget
htnier «l /^nno^
Oé^riHque de
(onVtî cV McnVon . m,.,
iirgilo- corbona^l^e
de Roqueslcron.
j!\rg'ilo-carbonol'ee
dz braus
l-l-l-I yi-l
'-'-'TiI -. I -, I
1 . I
¿r^llo- carbonate
de, Aigaud.
/[r^ilo- carbonate
de MoulineMucéuin IIIC*'
I. I . IIII
yj
Ui V
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arbonoVéc du CIteiron (orbonatcede Moaaco /./ 7 î.fc.
_/ / /r/Ty/
Oliqooene Ftysch noir mieoce ou nord.
j/ré» orgi/eux o' Menton. pioLcenhdem
Priabonien. Marnes et marno colcoire . plut. cent, de tn.
luláHen. Conglomérais eh eolc. o Numulilct. phi.ctnl.den
Crétacé sup. Momo calca!re marnes el calcaires, phtctntdem
Cénotnan'ien . Hamo calcaire elmarneí noires, pliu. cení tJe m.
Ñeocorni an . Marna calcaire . plus, cení da m&hes .
fíourocien. PorHandien. calcaire, el dolomie*- 3^» m.
Oxfordi'en . mamei el calcairei m amenf Jo m
Carbonate de innal »oun«ur el' de cUppa
trgilo- eorbone^ccel» Tande.
I-=- / -r L
(vaporice de &rail .-/
Corbonot'ee d( roncanir~ir
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II II I I I/, ip o o o <a ga o o
¿lot Calcaire a S) /ex peu ¿pat's et morones.Dogger _ culcsire et c^olomiesKeuper- fir-^i/itcs c^lc. do/or77Ít. -cârqji^ultssupCfti
MuSche/fCalK'. Cjlaiirc, c/oioTTj/e CJrqnevJctinP. ?-Sm *7°*
[vaporUi^ue de Borrón
DeWi^iqua dt lo
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ûopeir^lla. Gréi viole! t m/'caee't sur Soo m.
ôa^o . quarljihes a' oonglomerah a\/»c jre't ehpelilej 600m
/iéravijli. schistes vorh . ioo m .
Tn Cerno. ûon^lonerar, 700 n.
Miamahiles sod> pohotti ^ues
Migmalile, ealcotodiquert er gnaist
Gr^nile: dt /' ^r^entera.
27 -
Chapitre V
HYDROLOGIE
Un seul cours d'eau est important, celui dc la Roya dont
le 1/4 inférieur du cours se trouve en Italie, et son affluent la Bevera
dont la moitié supérieure du cours seulement est en France, Des cours
d'eau côtiers à l'Ouest de la frontière, seul le ruisseau de Careî est
un peu développé.
La Roya naît au col de Tende (1871 m). A Tende, elle reçoit
en rive gauche le torrent du vallon du Retrei descendant des crêtes fron¬
tières du Marguareis (2650), et à St-Dalmas de Tende, en rive droite, le
torrent de la Minière qui descend des hautes crêtes du massif cristallin
du Mercantour (Mont Clapier 3045 m) et en rive gauche la Levenzo (vallée
de la Brigue). Jusqu'à la frontière, qu'elle franchit vers la cote 540,
elle reçoit, tant en rive gauche qu'en rive droite, des torrents importants
dont celui du vallon de Cairos en rive droite à Saorge.
La surface du bassin versant est de 520 km2 dont 90 en terri¬
toire italien.
Le débit, au confluent de la Bevera, est de 5 m3/s à l'êtia¬
ge et de 10 m3/s au minimum serai-permanent. Le débit minimum minimorum
28 -
minimorum constaté en une journée au cours des 2'^ dernièies années a été
do 2 Í m3/.s (7. Ll .50).
La Bevera, affluent de i Lve droite de la Roya, naît au pied
du col de Turini (1607), coule d abord dans une vallée peu ouverte
(vallée du Moulinet) mais qui s'ouvre largement à Sospel (340 m) dans une
dépression creusée dans les terrains tendres du Keuper ; el^e s en échappe
par des gorges étroites avant de pénétrer en Italie à "'livetta vers la
cote 500,
Le vallon du Carceî n'a que huit kilomètres entre le col du
Vieux Castillon (783 m' et son embouchure à Menton.
A Menton débouche plus à l'Ouest le Borrigo, au bassin encore
plus étroit, et au Cap Martin le ruisseau du vallon du orbio, de même
importance.
Il ne s'agit que de torrents méditerranéens à pente forte,
presque taris en été.
Les tableaux joints donnent les caractéristiques du régime
de la Roya aux deux stations de St-Dalmas de Tende et Breil pour l'année
1967.
- 29. -
Surface du bassin versant nalurt-l : -Mn kni^.
Allitiulc du /éro de réclu-lie : 211 m N.G.F.
Type de station : contrôle artificiel.
Equipement : usine ct liinnigrapiie.
Période connue : 1932-1967.
1967
6" circonscription électrique
Cours d'eau : La Roya
Station n° C. 773 : BREIL *
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- 30 -
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Type (le station : contn'ile artificiel.
Kifuipcnient : limnigrajilic.
Période coimuc : 1953-1967.
1967
6" circonscription électrique
Cours d'eau : La Roya
Station n° C. 771 :
SAirsiT-DALÎ^AS-DE-TE:^^.
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- 31 -
Chapitre VI
HYDRO ;EnLOGIE
61 - TRAVAUX ANTERIEURS
En 1957, M, Corroy publie la première synthèse d'ensemble
sur l 'hydrogéologie du département des Alpes maritimes et en 1967 paraît
l'inventaire spéléologique du département par Y. Creac'h.
Deux études locales furent réalisées par le BRGM sur Fontan
et les mines de Vallauria.
62 - DESCRIPTION DES UNITES AQUIFERES
621 - Unité de la haute Roya
Elle correspond au bassin hydrologique de la haute Roya au
Nord de Saorge : elle est cimentée au Sud par les crêtes de la forêt de
(1) Le terme d'unité aquifère ne sera pas, ici pris au sens strict d'implu¬
vium, d'une nature, d'un âge et d'une superficie déterminée alimentant
un exutoire unique, mais dans un sens plus général, de secteur géolo¬
giquement individualisé et pouvant présenter plusieurs ensembles
aquifères .
- 32
Cafros en rive droite et celles de la pointe de Lugo en rive gauche
Les terrains qui la constituent englobent toute la couverture secondai¬
re et tertiaire du massif cristallin du Mercantour et les séries alloch¬
tones de la zone de La Brigue (frontière italienne).
Les anatexites du socle, les grès grossiers et conglomérats
de 1 'Inferno et les grès arkosiques du Bégo, cimentés et massifs, les
schistes des Meravigli (Permien) ne sont pas perméables ; ils sont par
contre affectés par un système de fractures datant de 1 'orogenèse her-
cyenne, ayant rejoué lors des phases orogéniques ultérieures, et orienté
NO-SE, Les fractures, et notamment les plus importantes qui peuvent être
jalonnées par des filons de quartz ou des minéralisations, peuvent donner
lieu à des circulations notables Celles-ci sont drainées par Les remplis¬
sages glaciaires des fonds de vallée.
Les galeries de la mine de Vallauria (et notamment des
sondages effectués à partir des galeries) ont ainsi rencontré d'impor¬
tantes venues d'eau.
Localement le Permien schisteux rouge (série de Capeiroto)
est peu perméable, cependant il est assez tectonisé, et certains bancs
plus massifs peuvent dans ces conditions être aquifères ; c'est le cas
de la Fontaine des Couès (ou de Rio Code) au Nord de St-Dalmas de Tende.
Fontant est alimenté par une source découverte lors du creu¬
sement du tunnel ferroviaire de Scarassoui qui recoupe le Permien au Nord
du village.
(1) Plomb et zinc. Ouest de St-Dalmas de Tende, vallon de la Miniéra
- 33 .-
Les quartzites du Trias inférieur sont également aquifères
(source de Berghe au Kord de Fontan) ; la source Ste-Lucie de St-Dalmas
de Tende sort dans les cargneules inférieures du Trias, mais, par suite
de la Tectonique, les quartzites leur sont ici topographiquement super¬
posés .
Les dolomies et cargneules du Muschelkalk et les calcaires
jurassiques sont très aquifères : ces derniers, largement développés en
rive gauche de la Roya au Sud de la Brigue, sont à 1 'origine des impor¬
tantes sources de Fontan émergeant au niveau de la rivière (de 1 'ordre
de 100 1/s).
Une autre écaille jurassique au Sud de Fontan, toujours
en rive gauche, est drainée à Saorge.
Le Crétacé est peu perméable ; cependant les passées plus
calcaires sont à l'origine de sources de faible débit : sources de l'Argo,
au-dessus du Jurassique à l'Ouest de Saorge (Néocomien'), sources de
Masseret et d'Agastet également dans le vallon de Caîros (Crétacé supé¬
rieur). Les séries allochtones (flysch argilo-calcareux) de la zone fron¬
talière sont peu perméables.
Le glaciaire, dans les hautes vallées, joue un rôle impor¬
tant qui a été évoqué plus haut.
A La Brigue, G. Corroy cite les sources suivantes :
(1) Notice géologique et hydrogéologique sur le département des Alpes
maritimes - 1957.
- 34 -
;aétan, Foce, et Bonpertus (cette dernière à la cote 1165) sans indiquer
de débit ni d'origine et à Tende : Vievola (4 1/s cote loOO).
622 - Unité Moyenne Roya-Bevera
S 'étendant au Sud de l'unité précédente, sa Limite Sud est
celle du bassin hydrographique de la Bevera au Sud de Sospel.
La série intéressée va du Trias supérieur à l'oligocène.
Les cargneules du Keuper alimentent quelques petites sour¬
ces dans les boutonnières diapiriques de Breil et de Sospel (source de
Paradis à l'Ouest de Sospel, Durco Folco et Mascarillo et surtout
Carabaressa (30 1/s, sortant du gypse au Nord du col de Brouis).
Les calcaires et dolomies jurassiques sont très aquifères,
mais ils sont très tectonisés. Les écailles entre Saorge et Breil sont
vraisemblablement drainées par la Roya. Une seule source est connue au
Nord de la Oiandola en rive droite (propriétaire E.D.F. débit 50 1/s).
Les écailles à l'Ouest de Sospel n'alimentent pas de source
importante connue (drainage éventuel par les éboulis et le Keuper) ;
celles du Sud (écailles du Vieux Castillon) nourrissent la source de
Sambola (10 1/s), et celles de l'Est (écailles du Mt-Razel), la Fontaine
Sainte (4 I/s) et les sources du Barlonier (4 1/s).
Les écailles du Mont-Diaurus entre Sospel et Olivetta pa¬
raissent drainées par la Bevera.
- 35 -
- Crétacé
Les calcaires et calcaires marneux du Crétacé inférieur
sont à l'origine d'assez nombreuses sources, mais de faible débit, no¬
tamment à l'Est de Saorge et au Sud-Est de Sospel (les Agreux) . Dans
le Crétacé supérieur les calcaires peuvent donner des sources importan¬
tes : vallon de la Maglia au NW de Breil (sources de Ciriega 5,0 1/s)
et de la Maglia (25 1/s), de Confrey (35 1/s), vallon du Moulinet (sources
Anjouanin 5 1/s, de Va lionas, de la Fuon 8 1/s).
- Eocène
Les calcaires à Nummulites (et localement marno-calcaires
superposés dans l'Ouest) sont aquifères ; source de la pointe de la
Glasea (3 l/s) sous la crête du Barcón de Marte à l'Est de Fontan, sour¬
ces de Pastoris (15 1/s) et de Calla Castagnia (1 1/s) au Nord de Sospel,
source près du col de Braus, Courbelis (7 i/s) au Moulinet. A l'Est
(zone frontalière) le flysch éocène est imperméable.
- Oli.qocène
Le flych micacé de la zone du col de Turini - Peîra-Cava
à l'Ouest, est peu perméable. Cependant la source de Cabanes Vieilles
à l'Est du col de Turini a un débit non négligeable (10 1/s).
623 - Unité de Menton
Ses limites sont à l'Est la frontière italienne, au Nord
la liraite sud du bassin de la Bevera, à l'Ouest les crêtes qui limitent
le bassin du Paillon (Mont-Ours, col des Banquettes, Pic de Bandon, col
- 36 -
de la Madone de .'orbio) au SW une ligne ¡oignant le (arigLion - 111": m
et Le Cap Martin. Les terrains intéressés sont constitués par des écail¬
les de calcaires jurassiques, formant les crêtes à L'ouest et à 1 Est,
les marnes et mamo-calcaires du Crétacé, les calcaires à Nummulites
(Eocène) et les grès de Menton (oligocène).
Les écailles de calcaires jurassiques alimentent de petites
sources au pied de la crête frontière ; les débits sont toujours faibles,
celle de Castillon est vraisemblablement drainée vers le Bevera.
Les écailles constituant les crêtes à l'nuest alimentent
plusieurs sources entre St-Agnès et Gorbio : source du Figoum (4 1/s),
source de la Barma (4 1/s). Au Nord et à l'Est du Mt-Ours, existent deux
petites sources (Fraich et Scazas dont le débit est inférieur au 1/s).
Les passées plus calcaires de la série crétacée nourrissent
aussi quelques sources d'assez faible débit (Maison Forestière de
Castillon 1 1/s et, au-dessus, source de la Casse de l'Hubac Foran
5 1/s, source du Brammafan 3 1/s ; toutes ces sources se trouvent dans
la forêt dc Menton au Sud de Castillon). Citons également la source
St-Paul (1/2 1/s sous la crête frontière au NE de Menton) et celle de
Baousset 1 1/s au-dessus de la Colle de Menton.
Les marnes et mamo-calcaires priaboniens sont peu perméa¬
bles ainsi que les grès de Menton. La source de Sorgio, sous le
Castellas (5 l/s), sourd sur un accident mettant en contact les grès
de Menton et le Crétacé.
- 37 -
Menton est en partie alimenté par dos puits implantés dans
les alluvions du Careî et du Borrigo drainant plus ou moins la zone
d'altération des grès.
624 - Bassins côtiers entre Beaulieu et Roquebrune
C'est un secteur côtier très accidenté, essentiellement
constitué par des lames de calcaires jurassiques séparées par des af¬
fleurements étroits de Crétacé.
Le lambeau chevauchant du Mont-Agel est drainé à 1 'Ouest
dans le bassin versant du Paillon (source de la Canale).
L'écaillé du Cap Martin paraît drainée en mer, car la source
sous-marine de Cabbé (ou des Massolins) paraît surtout sous la dépendance
des poudingues de Roquebrune.
A Monte-Carlo, le long du rivage au Nord du centre, existe
une série d'émergences au sein des calcaires jurassiques, la plupart
captées par 1 alimentation de la Principauté ; les principales sont :
- le Lac 24 1/s cote -f 1 m
- Vaulabelle 58 1/s cote + 0,45
- Marie ou St-Roman 18 1/s cote + 2.
La source Ingram sourd dans des éboulis à la cote -f 30 dans
le tunnel ferroviaire.
- 38 -
Au-dessus et à des cotes plus élevées existent encore :
- la source de Font-Divine et Terragno (5 1/s) cote 204
- la source Bertagna (2 1/s) cote 204
- la source de la Tour débit faible, cote 65.
A l'Ouest de Roquebrune : la source Rossignol 3 l/s, cote 510.
La source sous marine des Pissarelles draine à la fois
l'écaillé de la Tête de Chien et celle d'Eze.
Dans la zone des écailles au Nord de Villefranche (Mont-
Fourche, Mont-Leuze), il n'existe aucune source issue des calcaires
jurassiques d'un débit supérieur à 0,5 1/s ; le drainage se fait vrai¬
semblablement en mer.
- 39
OJ list:: des pniiiciPALzs s.:unci:.
Unité de la Haute Roya
Débit (.1/s) Observ.-ition;
Fontr.ine des Ccuéí
ou de Rio Code
Permien (Série de Capeirolls)
See ¿u tunnel de Scr.rassouî
- See de Berghe
- Ste Lucie
- See de Fontan
Trias inférieur (quartzites)
Il II II
Dolomies et cargneules du
Musclielkalk et cale. Juras.
Keuper
II
II
II
Unité moyenne Pv,oya-Bevera
- Source de Paradis
- Durco
- Folco
- Carabaressa
- See E.D.F. de la Giandola Jurassique calcaire
- Sambola "
- Fontaine Sainte "
- Le Barlonier "
- Ciriega
- la Maglia
- Confrey
- Anjouanin
- La Fuon
- Gourbelis
- Cabanes Vieilles
- La Giasca
- Pastoris
- Calla Castagnia
Crétacé (cale, et Mamo-calc.)
Il
Eocène
Oligocène
Lutétien cale.
Il
100
5
4
8
30
50
10
4
4
50
25
35
5
8
7
10
3
15
1
Captée pour Fontan
Captée pour St Dalnas
Emergences au niveau
de la Roya
Sort du gypse
Le Moulinet
40 -
Designation
Unité do iI(;nton
- Le Figourn
- 3ar..ia
Gcoloj'ie
Juras.'iique cale,
II
II
Débit 1/s Observr tiens
Scazas
I-Ion Forest. Castillon Crétacé (caled- mamo-calc.)
La Casse d¿ l'Hubac Foran "
Bramafan "
St Paul "
Le Baousset "
Sorgio Oligocène (grès de Menton)
0,5
1
5
3
0,5
1
Sur un accident mettant
en contact Crétacé et
Oligocène
Bassins côtiers
- Cabbé ou Massolins
le Lac
Vaulabelle
Marie ou St Roman
Ingram
Jurassique cale,
II
II
Eboulis cale,
Font Divine et Terragno Calcaire Jurassique
Bertagna "
La Tour "
Rossignol Calcaire crétacé
- les Pissarelles Calcaire Jurassique
25
5G
13
11
50 ? See sous marines près
du rivage. Parait aussi
drainer les poudingues
de Roquebrune .
Sees du L^vrotto captée
pour Monaco au niveau
de la mer.
cote + 2
Eboulis drainant les
cale, juras. captée dans
un tunnel ferrov.Cote+3(
5 cote 204
2 cote 204
faible cote 65
3 Crétacé drainant le
Jurassique cote 510
3C ? See sous marine à pro¬
ximité du rivage.
- 41 -
64 - CAVITES NATUPJILLES
TABLEAU DES PRINCIPALES CAVITES NATURELLES
Commune
Eze
Peille
Gorbio
Castellar
La Brigue
.^
Désignation
Le Simboula
Col de 1 'Arme
Le Rank
du Lion
Faille de Géréone
Régime
NoSile
Navéla
Castel Frippi
?
Coordonnées
X
1005,180
1008,635
1010,020
1016,290
1023,510
1024,995
1025,465
1025,430
1025,330
1023,745
Y
172,150
174,715
178,660
180,225
206,690
222,125
220,650
. 221,855
220,870
221,845
Z
645
750
555
700
1040
2235
2050
2220
2160
2171
Profondeur
52 m
90 m
29 m
20,5 m
51 m
48 m
82 m
?
90 ra
36 m
42
65 - BARRAGES ET DERIVATIONS
Sur la partie la plus élevée du bassin, les lacs de la
vallée des Merveilles, qui emplissent des cuvettes glaciaires creusées
dans le Cristallin, ont été relevés artificiellement pour les besoins
de l'énergie hydro-électrique et constituent une réserve saisonnière
appréciable assurant une bonne régularisation du débit.
Au confluent de la Miniéra et du vallon de Casterino
l'usine des Mesces turbine l'eau accumulée dans deux barrages situés
chacun sur l'un et l'autre des torrents.
Il n'y a pas d'autres barrages sur la Roya : les usines
électriques turbinent de l'eau dérivée directement sans retenues :
- usine à l'aval de St-Dalmas (eau dérivée en conduite forcée du torrent
de la Nauca en rive droite),
- usine à l'aval du confluent de la Gioa,
- usine à Fontan,
- usine à Breil, Prise à la Giandola et sur la Bendola, affluent de
rive gauche à l'aval de Saorge,-
- usine à Piene, Prise à Breil.
De nombreuses sources de montagnes ou torrents sont dérivées
pour l'irrigation des prairies.
66 - ALIMENTATION DES CENTRES
- Sospel : Source du Barlonier (Jurassique) et fraction du débit d'une
source captée dans le tunnel ferroviaire du col de Braus (dérivée surtout
- 43 -
pour 1 'Escarene).
- Fontan : Source du tunnel de Scarossoui (Permien)
- Breil : Sources de la Maglia (Crétacé), de Graville (Trias) et de
Clavándola (contact Crétacé Trias, près du col de Braus).
- Saorge : Source de "Aagvande (Néocomien) et Fontaine de Medje (dans le
village même Jurassique probable).
- Le Moulinet : Sources de Gourbelin (Eocène), d'Anjouanio, de Vallonas
et de Cabrier (Crétacé à proximité du village).
- Castillon : Source Fraich (Jurassique)
- Menton : Sources du Baousset (Crétacé) et de Sorgio (grès de Menton).
Puits du Careî, d'Ausonia, du Sacré Coeur et de La Villa (nappes allu¬
viales à une cote très basse voisine du niveau de la mer).
- Monaco : Sources du Larvotto et Roman (cote voisine du niveau de la mer),
Bertagna, Font-Divine, toutes issues du Jurassique.
- Roquebrune : Cap Martin, source Rossignol (Jurassique).
- Gorbio : Sources du village du Béai (Crétacé), de la Bomia - pro
parte - (Jurassique).
Tout le littoral jusqu'à Menton est alimenté par le canal
de la Vésubie.
PRINCIPAUX SONDAGES
TABLEAU DES PRINCIPAUX SONDA .ES
- 44 ^
Commune '
Tende
II
II
II
Menton
II
II
II
M
N° B.R.G.M.
947-4-1
947-4-2 ter
947-4-3
947-4-4
973-7-110
973-7-113
973-7-120
973-7-122bis
973-8-72
Coordonnées
X
1013,850
1014,250
1014,100
1013,030
1012,530
1011,370
1010,7 60
1009,920
1014,900
Y
209,600
209,720
209,900
209,450
177,990
176.400
174,840
173,470
179,220
Z
1575
1511,91
1667
1596
245
350
440
88, 2o
230
Profondeur
119 m
295 m
144 m
218 m
65 ra
154 ra
118 m
125 m
85 ra
- 45 -
Chapitre VII
E^^'LOI ACTUEL
Seules les haute et moyenne Roya sont françaises. Les
débits, importants, sont utilisés par des usines hydroélectriques utilisant
de l'eau dérivée sans régularisation par barrages ; seuls les lacs des
Merveilles, à l'extrémité orientale du massif du Mercantour, ont été suré¬
levés et assurent une régularisation saisonnière.
Sur la basse Roya, en territoire italien, un projet de
pompage dans les alluvions existe pour l'alimentation en eau de Menton.
Après accord avec le gouvernement italien, l'eau serait prélevée immédia¬
tement à l'amont de la Bevera et à l'aval de la dernière usine hydroélec¬
trique. La capacité de pompage serait de 800 1/s.
Le problème de l'alimentation de la zone littorale surpeu¬
plée est aigu. Cette alimentation est assurée en quasi totalité par le canal
de la Vésubie, à l'extrémité aval d'un réseau extrêmement long ayant déjà
assuré partiellement l'alimentation de Nice.
Les sources sous-marines ont fait l'objet d'essai dc pré¬
lèvements, mais ceux-ci devraient être faits à l'amont de la zone de
- 46 -
contact eau douce-eau salée. La topographie, immédiatement très accentuée
au-dessus du rivage, et la tectonique très complexe, rendent les recher¬
ches difficiles. D'autre part, les études hydrogéologiques effectuées
ont montré qu'il n'y avait pas de grosses réserves à régulariser.
4-7 -
CONCLUSIONS
La zone frontalière étudiée voit, en fonction de l'altitude
croissante, les caractéristiques méditerranéennes faire place aux carac¬
téristiques alpines. Les hauteurs de précipitations augmentent considéra¬
blement du rivage aux sommets du Mercantour.
La Roya présente des ressources en eau importantes, tant
superficielles que souterraines. Les précipitations, dont une grande
partie a lieu sous forme de neige, assurent l'abondance et la pérennité
des premières ; les roches perméables (calcaires et dolomies triasiques
et jurassiques) occupent une grande superficie et assurent un développe¬
ment important des secondes.
Notons que les eaux de Fontan (fontes aquarium des anciens ),
très abondantes, ne sont pas utilisées. Leur classement n'a pu jusqu'à
présent être obtenu et surtout la municipalité n'a pu intéresser à
l'affaire des sociétés à capitaux importants.
Les seules zones pauvres en eaux souterraines sont celles
correspondant au flysch nummulitique, mais 1 'abondance des précipitations
tempère cette pauvreté relative.
Le bassin de la Bevera est déjà moins bien pourvu ; il est
d'abord plus méridional, déjà très méditerranéen et les roches magasins-
sont moins développées. Cependant les intercalations calcaires de la
série crétacée assurent, en fonction de précipitations importantes, surtout
dans la zone nord (col de Turini), la pérennité de sources de débit moyen.
48 -
Par contre les bassins côtiers typiquement méditerranéens
sont pauvres en eau, malgré le fort pourcentage de roches calcaires juras¬
siques ; mais la tectonisation très poussée fragmente les ressources en
nombreuses émergences d'assez faible débit.
L 'aliraeïi tation en eau de la zone Littorale est assurée
par des ressources extérieures au bassin : canal de la Vésubie essentiel¬
lement. Un projet d'alimentation en eau de Menton existe à partir des
alluvions de la basse Roya en Italie.
- 49 -
BIBLlo RAPHIE
- EOLOGIE
FALLOT P - Les chevauchements intercutanés de Roya (A.M.), Ann. Hébert
et Haug, t. VII (livre jubilaire Ch. Jacob) pp. 161-169.1949.
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Mercantour et ses enveloppes sédimentaires, Mem. C. Géol.
Fr. Paris 1965.
;iEZE B - Caractères structuraux de l'Arc de Nice (A.M.). Livre mém.
prof. P. Fallot, Mem hor sér. Soc. géol. Fr. t. II,
pp. 289-300, 1961.
LANTEAUME M - Schéma structural des Alpes-Maritimes franco-italiennes,
bull. Soc. Géol. Fr. 6° S. t.VIII, pp. 651-684, 1958,
LANTEAUME M - Contribution à l'étude géologique des Alpes-Maritimes
franco-italiennes, Méra. serv. c. géol. fr, (thèse Paris) 1962.
RIVIERE A - Recherches sur la tectonique des régions de la Roya et de
la Bevera. Bull. Serv. C. Géol. Fr. n" 169, pp. 1-21, t XXXI
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- CORROY G - Notice géologique et hydrogéologique dans le département
des Alpes Maritimes, Bull. Inst. nat. hyg. n" 4, oct.
déc. 1957.
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DSGR 68 A 44, Marseille 23 mai 1966.
- CREAC'H Y - Inventaire spéléologique de la France, département des
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- DELANY F. et MENARD F - Note sur les résurgences entre Villefranche
et Menton (A.M.), BRGM, DSGR 64 A 21, 29 février 1964.
- DUROZOY G et GOUVERNET Cl - Les réservoirs aquifères entre Nice et
Menton, alluvions du Paillon, massifs calcaires jurassiques.
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- E.D.F. - Section hydrologie de Nice. Station de jaugeage. Carte au
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conscriptions électriques. Relevés journaliers ou mensuels.
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DUROZOY G - Note sur les venues d'eau importantes provoquées par
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