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Juin 2012 - 2e trimestre
Le CDAFAL, association familiale, espère que vous allez
changer les orientations de la politique de votre prédécesseur, qui
a été intéressante pour les familles à hauts revenus et à gros pa-
trimoine. Nous demandons du changement en particulier sur les
points suivants.
Bioéthique Malgré les réactions de certains, la société évolue et il faudra
bien donner aux couples homosexuels le droit de se marier et
d’adopter des enfants. Il faudra élargir l’accès de l’aide médicale
de l’AMP1 à tous les couples ayant un projet parental. Concer-
nant la fin de vie, nous souhaitons la mise en place d’un débat
citoyen sur le droit à mourir dans la dignité.
Consommation Une nouvelle loi devra permettre les actions de groupe pour
les consommateurs ayant subi le même préjudice. Il faudra re-
donner des moyens à l’INC2 qui doit redevenir un vrai service
public de la consommation.
Il faudra supprimer le « crédit revolving »3 ou crédit perma-
nent et instaurer dans la loi une mesure pour limiter l’empile-
ment des crédits.
Logement Il faudra supprimer les lois du type « Scellier » (qui vont aider
à la construction des immeubles de standing) et supprimer les
prélèvements indus sur les sociétés de HLM. C’est un enjeu de
solidarité et de cohésion sociale. Quels moyens comptez-vous
mettre en œuvre pour favoriser la mixité sociale et le « vivre
ensemble », fondement de notre modèle républicain ?
Santé La loi HPST4 a institué une concurrence déloyale des cliniques
privées sur les hôpitaux publics ; la T2A5 devra être réformée
pour tenir compte des soins complexes et subséquents des patho-
logies multiples de nombreux malades par rapport aux hôpitaux.
Et puis il faudra se pencher sur le paradoxe suivant : les Français
vivent longtemps, certes, mais en moins bonne santé que leurs
voisins européens. Est-ce une conséquence d’une prévention
sanitaire défaillante6 ?
Développement durable En particulier pour les logements (qui consomment 40 % de
l’énergie en France), il est nécessaire de promouvoir une politi-
que d’urbanisation qui permette de minimiser les déplacements
et de développer les bâtiments base consommation (BBC)7. Il
faudra aussi que les productions « BIO »8 et/ou locales soient
encouragées. Ce créneau permettra la création d’emplois non
délocalisables. Pour financer cela, la taxe carbone devra être
instituée comme il est prévu dans les accords du Grenelle.
Les jeunes Ils doivent faire l’objet de toutes les attentions, de la petite
enfance à l’université, que ce soit en matière de garde, d’éduca-
tion, de formation professionnelle ou d’aides telles le revenu
social à l’enfant. Bien sûr cela nécessite une refonte de la fisca-
lité et il est à noter qu’il y a plus de 20 ans que nous prônons le
Revenu Social Garanti.
Immigration On émigre parce qu’on ne peut plus se nourrir ou nourrir sa
famille ou parce que l’on risque pour sa vie dans un pays de dic-
tature ou anti-démocratique. Nous demandons de revoir les lois
pour les adapter à plus d’humanité.
Laïcité Monsieur le Président, notre association est laïque et ne veut
pas que le fait religieux sorte des foyers pour interférer sur la vie
publique en obligeant la société à se plier à des règles de vie
liées à une religion.
Service Public Notre association considère que les Services Publics dévelop-
pés sont la base d’une société plus égalitaire.
Monsieur le Président, nous espérons une politique juste
pour les familles.
1. AMP : Assistance médicale à la procréation définie par la loi du 29/07/94
et l’arrêté du 12/01/99, exclut de cette technique tout couple non marié
ou homoparental (article L152-2).
2. INC : Institut national de la Consommation, étranglé par le gouvernement
précédent, édite 60 Millions de Consommateurs (en format papier ou sur
leur site).
3. Crédit revolving : ce type de crédit, avec lequel vous avez de l’argent à
disposition, induit des taux d’intérêts effectifs de plus de 21 % ; c’est là-
dessus que les banques font leur “ gras ” et que les emprunteurs sont
saignés !
4. Loi HPST : Loi Hôpital Patients Santé Territoire est mise en place par les
ARS (Agences régionales de Santé), machin omniprésent et nébuleux
qui n’a pas su parer à la désertification médicale des campagnes et des
banlieues ni au démantèlement des hôpitaux de services publics, mais
qui a réussi à engraisser les hôpitaux ou cliniques à capitaux privés.
5. T2A (Tarification à l’acte) : on a défini pour tous les actes médicaux une
tarification qui va avantager les cliniques qui vont faire des actes médi-
caux rapides et bien définis et laisser à l’hôpital public les actes com-
plexes et multi pathologiques. Pour ces derniers, les hôpitaux choisiront
une seule pathologie et ne seront pas payés pour les autres.
6. La prévention sanitaire et médicale dépendait de l’État ce service a été en
partie confié aux conseils généraux et aux Cpam (dont ce n’était pas
l’objet primitivement), la prévention scolaire est de ce fait très mal ac-
complie.
7. BBC : bâtiment basse consommation d’énergie.
8. La généralisation des productions Bio provoquera-t-elle des effets bénéfi-
ques à long terme sur la santé des Français ? Nous pensons que Oui.
Conseil Départemental des Associations Familiales Laïques 28, rue Polignais - 42000 Saint-Étienne - Tél. 04 77 33 98 08 - Fax 04 77 32 64 95 - mail : [email protected] - site : www.cdafal42.org
LA LOIRE VERTE
À ROANNE C’est à partir du constat d’un phé-
nomène jamais observé à ce jour
(parole de pêcheur), à savoir la Loire
toute verte d’algues sous le pont de
Roanne, qu’une réunion sur les nitra-
tes a été organisée à Roanne dans le
cadre de l’action Eau, bien commun
portée par le Cdafal.
Soixante personnes sont venues
plancher sur ce sujet aride mais ô
combien ancré dans le quotidien. En
effet les nitrates et les phosphates qui
emplissent Villerest nourrissent telle-
ment d’algues qu’elles débordent sur
le fleuve en aval, dans le port et dans
le canal où on en a « faucardé »
200 tonnes en 2011.
Les stations d’épuration avec les
phosphates des produits lave-vaisselle
et lessives, ainsi que les rejets hu-
mains, en sont responsables, l’agri-
culture également. Le livret contenant
les interventions est à consulter sur le
site du Cdafal.
NE JETEZ PLUS LE PAIN “ Pain pour l’emploi ” collecte les
invendus de pain auprès des boulan-
gers, particuliers, grandes surfaces.
Ce pain est transformé en panure qui
peut rentrer dans l’alimentation ani-
male. L’association fonctionne com-
me un chantier d’insertion. La collec-
te se fait sur Saint-Étienne, Ondaine,
Gier, Roannais, Haute-Loire. Une
benne à l’extérieur peut recevoir vos
surplus.
Pain pour l’emploi – 15, rue des aciéries
Saint-Étienne - 04 77 61 80 30
C’est le projet auroroutier “ La Fouillouse-
Brignais ” qui rejoindrait la A 450 à Brignais,
laquelle aboutit à Pierre-Bénite où existent des
bouchons constants… et c’est une autoroute à
péage !
• La A 45 n’a aucune raison d’exister sans le
COL (Contournement Ouest Lyonnais) et le
COSE (Contournement Ouest de Saint-Étienne
très urbanisé) qui sont des projets abandonnés.
• À La Talaudière, il est prévu un mur de
5 mètres de haut (sur 2 km de long) en guise
de protection phonique qui couperait la ville
en deux. Conséquence : toute la circulation de
desserte serait renvoyée en centre ville.
• Nos élus, tout au long de ces dernières
années, lors des différentes assemblées au
cours desquelles a été évoqué le projet A 45,
n’ont cessé de réclamer massivement
“ l’indispensable ” A 45 (à de rares excep-
tions), démontrant ainsi qu’ils ne connaissaient
ni le projet ni le tracé.
• On constate des bouchons quotidiens aux
heures de pointe sur l’A 47 comme sur toutes
les autoroutes de la région (A 7 par exemple)
ou d’un peu partout en France (Île-de-France,
Nord… entre autres) : faut-il doubler, voire
tripler toutes ces infrastructures ?
LE PROJET A 45 EST CONTRAIRE :
– aux accords de Kyoto, signés par la Fran-
ce, qui stipulent que les gaz à effet de serre
(GES) doivent être divisés par 4 d’ici 2050 ;
– aux engagements de la France de réduire
sa consommation d’énergie de 20 % avant
2020 et au Grenelle de l’environnement ;
– au plan de déplacements urbains lyon-
nais : ce serait une pénétrante entraînant un
engorgement encore plus important à l’entrée
sud de l’agglomération lyonnaise, dans une
zone Seveso très dangereuse (couloir de la
chimie !) ;
– aux intérêts économiques de la Loire : entreprises et emplois locaux s’envoleraient
encore plus vite de Saint-Étienne et ses envi-
rons pour rejoindre l’agglomération lyonnaise
plus dynamique et plus attractive ;1
– aux intérêts de l’agriculture : catas-
trophe économique, agricole et environnemen-
tale pour les zones traversées : plus de
500 hectares artificialisés sous le bitume et le
béton au détriment d’une agriculture florissan-
te (arboriculture, maraîchage, viticulture) qui
fournit des produits locaux de qualité aux deux
bassins de consommation lyonnais et stépha-
nois.
Elle va coûter cher aux contribuables. Dans le dossier d’enquête publique est prévue
une subvention d’équilibre2 qui, suite aux
interventions de St-Étienne Métropole et du
Conseil général, a disparu par enchantement
au bénéfice d’une clause de déchéance. Cela
signifie que le concessionnaire pourrait “ se
retirer ” si l’exploitation de l’A45 était défici-
taire. Conséquence : l’État (le contribuable,
c’est-à-dire nous tous) devrait assumer la ges-
tion déficitaire sans pénalité pour le conces-
sionnaire. Nos décideurs se gardent bien de
nous le dire et d’autre part ne tiennent pas
compte de la pollution et de ses incidences sur
la santé.
1. Un exemple typique illustre ce phénomène : Valence, desservie par la RN 86, la RN 7, l’A 7, le
TGV…, est la ville dont le taux de chômage est le
plus élevé de Rhône-Alpes. 2. Le président Sarkozy, début 2012, l’avait chif-
frée à 770 millions € : 50 % à la charge de l’État et
50 % à part égale entre St-Étienne Métropole et le Conseil général. Pourquoi une telle subvention ?…
Parce que le dossier reconnaît implicitement que la
concession n’est pas rentable.
Depuis 6 ans le barrage ne fonctionne plus, la qualité de l’eau de
la Semène et les migrations des poissons se sont développées. On
pourrait raisonnablement espérer une reprise de fécondité des mou-
les perlières, dans une eau devenue plus propre d’année en année,
sachant que les individus très jeunes sont plus sensibles aux pollu-
tions que les vieux, et ne peuvent donc se développer que dans une
eau très propre.
Suite à la construction du barrage, l’écrevisse à pattes blanches a
disparu de la rivière principale mais s’est maintenue dans plusieurs
affluents. Le fait que la population se retrouve dispersée est néfaste
sur le plan génétique ; la restauration de la qualité de la rivière prin-
cipale devrait permettre de remettre toute la population en contact.
Mais cela est peu de choses pour le commissaire enquêteur qui re-
marque que la plupart des habitants du plateau qui se sont manifes-
tés par écrit ou oralement, souhaitent la restauration du barrage car
le plan d’eau a pour eux un attrait touristique.
Cet avis a été repris par le rapporteur du dossier à la dernière ré-
union du CODERST, lequel a souligné aussi que la plupart des com-
munes impliquées dans les syndicats intercommunaux compétents
s’étaient montrées favorables au barrage. Le CODERST a donc
adopté une proposition d’arrêté de rétablissement du barrage, même
s’il y a eu 3 opposants de poids : la Frapna, le Cdafal et la Fédéra-
tion de pêche 42. La préfète a signé l’arrêté autorisant la réhabilita-
tion du barrage. Les associations introduisent un référé suspensif
contre cet arrêté.
Enfin pour ce qui concerne la ressource en eau, elle est très large-
ment suffisante pour alimenter tant le plateau que la vallée de l’On-
daine. La conduite du Lignon est en effet utilisée au tiers de sa capa-
cité (qui est de 1 million de mètres cubes). Le barrage des Plats est
inutile1 et injustifié sur le plan économique.
Économie d’eau, mutualisation de la ressource, écologie doivent
présider aux décisions.
1. Il a été construit en 1957-1958 pour faire face au développement de Firminy
où l’on prévoyait 100 000 habitants dans les années 2020 : aujourd’hui il y a
environ 25 000 habitants !
UN SAUMON A FRAPPÉ
À LA PORTE DU BARRAGE
DE VILLEREST
La mise en place d’une passe à
poisson réglementaire sur le barrage
de navigation de Roanne a permis
l’observation d’un saumon de
90 cm qui est remonté sur la Loire
après 3 étés en mer. Le dernier sau-
mon avait été répertorié en 1950.
Cette grande nouvelle pour le fleuve
Loire et pour le département est
saluée internationalement.
Rappelons qu’à Vichy sur l’Allier
ce sont 650 saumons qui ont franchi
la passe à poissons.
PREMIÈRE MINISTRE
HOMOSEXUELLE
C’est en Islande, Johanna Sigur-
dar-Dottir a été également la pre-
mière Islandaise à épouser une autre
femme inaugurant ainsi l’entrée en
vigueur de la loi autorisant le ma-
riage entre personnes du même
sexe.
MANIFESTATION AU
MUSÉE D’ART MODERNE
Le Cdafal y était le 19 mars pour
demander aux élus de Saint-Étienne
Métropole de chercher des apparte-
ments du domaine public pour que
ceux qui ont été accueillis pendant
la trêve hivernale ne retournent pas
dormir dans la rue.
ROANNE CHERVÉ
Le Cdafal est allé à la rencontre
des élèves de l’enseignement agri-
cole du lycée Chervé. Il a apporté
son témoignage sur « consom-
mation et développement durable ».
Intervention à consulter sur le site
ou à demander au Cdafal.
EXPO CDAFAL
AU CHÂTEAU D’ESSALOIS
N’oubliez pas d’inviter votre fa-
mille et vos amis à aller, cet été au
Château d’Essalois.
Tout en profitant des beaux
paysages et des vestiges de ce fier
Château, vous pourrez voir l’expo
L’eau un bien commun et emporter
les livrets très pédagogiques sur les
phosphates et les nitrates. Elle est
très belle !... l’expo !
François Hollande se veut le président de la jeunesse. On ne peut que s’en réjouir quand on
se préoccupe de l’emploi des jeunes. Le taux de chômage des 18/25 ans est en effet très
élevé, autour de 25 % de la population active de cette tranche d’âge. Encore cache-t-il une
réalité plus grave puisqu’un nombre important de jeunes n’est répertorié nulle part, ni à l’éco-le, ni en entreprise, ni à Pôle emploi.
Il faut bien entendu laisser au nouveau pré-sident le temps de s’organiser et de découvrir
le détail des dossiers. Néanmoins c’est avec un vif intérêt, pour ne
pas dire une sympathique impatience, que
nous verrons s’appliquer les propositions 33 et 34 de son projet pour la France.
La proposition 33 porte sur le contrat de
génération. Elle s’adresse aux entreprises
privées qui embaucheront des jeunes. Ceux-ci seront accompagnés par des salariés expéri-mentés qui seront eux-mêmes maintenus dans
l’entreprise jusqu’à leur départ en retraite. D’une pierre deux coups, l’emploi des seniors
est également protégé ! L’embauche du jeune se fera en CDI, contrat à durée indéterminée, élément tout à fait positif. Si les caisses publi-
ques sont vides, nombre de caisses privées sont pleines. Il serait utile de ne pas accorder
trop d’avantages aux employeurs qui disposent de bonnes réserves financières lorsqu’ils
concluront des contrats de génération afin
d’éviter l’effet d’aubaine. Ça ne sera pas for-cément facile à établir au plan juridique mais il
serait utile d’y réfléchir. La proposition 34 est celle de la création
des 150 000 emplois d’avenir visant à facili-ter l’insertion des jeunes dans l’emploi asso-
ciatif en priorité dans les quartiers populaires. Les associations ayant généralement peu de moyens, l’aide financière devra être à la hau-
teur avec des contrats qu’il faut assez longs.
Mais le plus important est que ces emplois d’avenir, comme les contrats de génération, profitent d’abord à ceux qui en ont le plus
besoin et non aux personnes qui ont déjà la possibilité de s’insérer par leurs propres
moyens. Les entreprises privées et les associa-tions auront un effort corrélatif à faire pour
embaucher ceux qui en ont le plus besoin. Vaste programme !
Dernier point, les contrats de génération et
les emplois d’avenir viendront-ils bien en supplément de l’ensemble des contrats aidés
qui sont mis en place chaque année par les pouvoirs publics ? Si ce n’était pas le cas, s’il ne devait s’agir que d’une redistribution de
l’existant, leur portée serait sensiblement ré-duite.
L’emploi des jeunes ne se ramène pas qu’à ces deux mesures, mais réussissons-les, ce sera
déjà positif.
Les difficultés de logement dans la Loire
représentent un phénomène majeur qui perdu-
re. Rappelons que dans notre département il y
a suffisamment de logements : « On n’est pas
dans une zone tendue », nous répète-t-on au
niveau des autorités qui, en conséquence, di-
minuent les aides. C’est vrai
qu’il n’y a rien de commun
entre notre région et ce
qu’on peut voir à Paris,
Lyon ou Marseille. Si vous
avez « vos papiers », vous
trouverez sans trop de diffi-
cultés un logement. Mais
quel logement !… et quelles
conséquences pour la vie
quotidienne. En effet il y a
beaucoup trop de logements
indécents, en particulier de
nombreuses passoires ther-
miques : si le locataire ne
peut plus payer sa note d’électricité, de gaz
(ou de mazout), il ne peut plus se chauffer,
d’où les conséquences prévisibles sur la santé.
Précisons aussi que le problème n’est pas
vécu de manière homogène sur l’ensemble du
département, ou même à l’intérieur des villes.
Certains quartiers sont redoutés au point qu’il
arrive qu’on préfère garder un logement trop
petit ou insalubre pour éviter : à Saint-Etienne,
Montreynaud ou La Cotonne ; à Roanne, le
quartier du parc des sports ou Mayollet-
Halage ; à Saint-Chamond, le quartier Saint-
Julien…
Si on ne peut pas payer son loyer, on risque
l’expulsion, plus souvent à St-Étienne qu’à
Montbrison. Mme la Préfète a annoncé le chif-
fre de 67 expulsions par la force publique dans
l’année. Mais de nombreux
locataires quittent leur logement
en cours de procédure et ne sont
donc pas comptabilisés. Par
ailleurs notre département a mis
en place de nombreuses aides
pour éviter l’expulsion (proto-
cole d’accord, aide au maintien,
commissions logement unique
[CLU], commission de coordi-
nation des actions de prévention
des expulsions [CCAPEX]…) et
un réseau très efficace et mili-
tant d’aide au relogement (le
fichier des demandeurs prioritai-
res, l’intermédiation locative, la loi Dalo). La
réalité vécue est très loin des chiffres officiels.
Les besoins pour améliorer la situation des
habitants sont financiers. Les dépenses couran-
tes liées au logement ont progressé de 4,2 %
en 2010, soit 3 fois plus que l’inflation, mais il
y aurait dans bien des cas un besoin d’accom-
pagnement. Cela est terriblement restreint
aujourd’hui et localement c’est peut-être le
problème essentiel…
Christophe Bard, Lionel Bouchut, David De-bout, Michel Dumas, Patrick Devigne, Laurent Pinatel, François Pitaval, Raymond Pinot, Da-mien Vernet : ces neuf paysans, au milieu de 300 autres, avaient déversé le “ lait de la colère ” le 21 septembre 2009 à la Cité de l’Agriculture. Le prix du lait qui leur était payé faisait le yoyo : 270 € les mille litres, 320, 268, 220 et même 215 ne leur permettaient pas de rembourser leurs emprunts, de payer leurs frais et de vivre digne-ment. Depuis 10 % des paysans ont demandé le RSA, sans parler de ceux qui ont arrêté leur acti-
vité soit 20 000 en France. Leurs instances professionnelles étant restées “ autistes ”, une action symbolique a rassemblé syndicats divers et non syndiqués. Aujourd’hui la Chambre d’agriculture et la MSA assignent au hasard 9 d’entre eux au Tribunal.
Jeudi 3 mai ils ont monté “ les marches du Palais ” sous les applaudissements solidai-res et citoyens de 300 personnes venues soutenir ceux qui, en travaillant de plus en plus, ont gagné de moins en moins. Le Cdafal y était.
L’ÉTHYLOTEST La période des grands départs se
rapproche et avec eux vont se multi-
plier les contrôles routiers. Le véhi-
cule ainsi que tous les équipements
de sécurité doivent être vérifiés ;
après le gilet fluo et le triangle de
sécurité, c’est l’éthylotest qui devra
figurer obligatoirement à bord de
chaque véhicule, à compter du
1er juillet prochain. C’est ce qu’in-
dique un décret publié au Journal
officiel du jeudi 1er mars 2012.
En cas d’oubli, il vous en coûtera
un avertissement ; l’amende de 11 €
n’étant prévue que pour le 1er no-
vembre 2012.
Rappel : L’éthylotest, communé-
ment appelé « alcootest », donne un
indice de la présence d’alcool dans
l’air expiré, par un indicateur coloré.
Il est interdit de conduire en cas de
concentration d’alcool dans l’air
expiré égale ou supérieure à
0,25 milligrammes par litre.
ALERTE ROUGE POUR
LES BOÎTES JAUNES Ce sont 2,5 % des boîtes aux let-
tres de la Poste qui ont été suppri-
mées en un an. Le service rendu se
dégrade aussi avec l’avance de
l’heure de la levée. Une boîte sur
cinq seulement est relevée après
13 heures.
SOMMAIRE
Brèves pages 2, 3, 4
P. 1 À Monsieur le Président
P. 2 A45… qu’est-ce donc ? Non au barrage des Plats
P. 3 Logements passoires, insalubres ou indécents Emploi des jeunes
P. 4 Un toit, c’est un droit
Le lait de la colère
Suppléments au n° 69
P. 5-6 Supplément « Conso »
Le 19 mars dernier, le collectif « Per-
sonne à la rue » avait mobilisé ses militants
au musée d’Art moderne à l’occasion du
conseil d’agglomération de Saint-Étienne
Métropole qui débattait du problème du
logement et de l’hébergement. Une ren-
contre élus et collectif avait précédé cette
réunion.
Comme pour un conseil municipal le pu-
blic ne peut intervenir. Seules 25 personnes
ont pu rentrer dans la salle de réunion, les
autres suivant les discours sur un écran dans
le hall du musée. Une note discordante : la
présence des CRS en tenue de combat, ce
qu’une élue, en préalable, n’a pas manqué
de dénoncer.
Déception des militants quant aux répon-
ses apportées avec toujours les mêmes argu-
ments : « Nous ne pouvons accueillir tout le
monde… », « C’est à l’État que revient
cette tâche pour les demandeurs d’asi-
le » (ce qui est vrai), « Nous avons fait des
efforts pour héberger et loger ».
On a pu noter jusqu’à 400 sans-abri avant
la mise en place du plan hiver, mais après ?
Que vont devenir ces familles ? Nous pou-
vons espérer que les demandeurs d’asile
retrouveront majoritairement un
hébergement dans la Loire ou
ailleurs, mais que deviennent les
populations Roms qui vivent
dans les squatts ?
Le rejet de ces populations est
toujours évoqué. Pourquoi ce
rejet ? N’expliquons-nous pas
suffisamment que les Roms ont
le droit de circuler dans l’Eu-
rope ? Roumanie et Bulgarie font
partie de l’Europe. Cette dernière devrait
exiger l’intégration de ces populations dans
leurs propres pays. Des fonds européens
existent à cet effet.
Le collectif essaie actuellement de faire
en sorte que le squatt de la Perrotière puisse
être pérennisé.
Le collectif demande de favoriser l’accès
au logement social pour les publics héber-
gés et demandeurs d’asile avec un titre de
séjour. Il demande à connaître l’offre et la
demande d’hébergement, la légalisation des
réquisitions et la pérennisation du squatt de
la Perrotière.
Un groupe de travail avec les élus est
prévu.
• Plan local de l’habitat pour la période 2011-2016 :
11 400 logements prévus dont 40 % à vocation sociale, voire très sociale.
• Convention ANRU : 2 079 démolitions entre 2005
et 2012 pour 1 697 logements reconstruits. • Amélioration de l’accueil des gens du voyage :
120 places réparties sur 8 aires d’accueil.
• La Loire dispose de 3 580 places d’hébergement, soit une moyenne supérieure à Rhône-Alpes : (2 240
pour l’agglomération) dont 1 352 pour les deman-
deurs d’asile (800 pour l’agglomération).
L’EXPRESSO est édité par le CDAFAL ACCUEIL DU PUBLIC Directrice de Publication : Janine SARKISSIAN Consommation lundi, mardi et jeudi de 8 h à 12 h et 13 h 30 à 16 h 30 Comité de rédaction : Solange Ménigot, Pierre Massardier, Familles, accès aux droits, couples mixtes, parents étrangers Claude Guillot, Dominique Benevent d’enfants français : lundi 9 h - 12 h – mardi 9 h – 12 h et 12 h 45 – 16 h 45 Ont participé aussi à ce numéro : Hélène Laurenceau, Marc Damon, mercredi 9 h - 12 h – jeudi 9 h – 12 h et 12 h 45 – 16 h 45 Jean-Claude Leclerc, Michel Marcon vendredi 8 h - 12 h
Prix de l’abonnement : 2 euros - Commission paritaire no 0410 G 89395 - Imprimé par nos soins
Si l’EXPRESSO vous est devenu indispensable, pensez à adhérer à votre AFL !
Toute utilisation ou reproduction de l’Expresso, même partielle, est vivement encouragée. N’oubliez pas de citer vos sources !
Bientôt les vacances,
quelques précautions utiles.
PROTÉGER SA MAISON Il s’agit de la protéger des cambrioleurs, mais égale-
ment de son étourderie. N’oubliez donc pas de fermer
les volets, les portes… et l’eau.
Un sinistre n’est jamais agréable à vivre surtout quand
il se déroule durant les vacances. Et, au retour, la sur-
prise peut être la résiliation de votre contrat d’assurance
par votre assureur. En effet, l’assurance peut être rési-
liée par celui-ci à la date anniversaire du contrat, en cas
de non paiement des cotisations mais également à l’oc-
casion d’un sinistre (article R 113-10 du code des assu-
rances). Bien entendu, le préjudice sera indemnisé,
mais il faudra rechercher un nouvel assureur pour cou-
vrir les dommages à venir.
LA RÉSERVATION DES BILLETS D’AVION L’achat de billets d’avion par internet est de plus en
plus tentant avec les comparateurs de prix qui permet-
tent de faire des économies. Mais il faut être vigilant
durant la saisie de la réservation. En effet, une faute de
frappe sur le nom ou le prénom peut vous interdire l’ac-
cès à l’avion au moment d’embarquer ; soyez vigilants
sur la correspondance des indications du billet avec
celles de la carte d’identité ou du passeport.
En revanche si la réservation est le fait d’une agence,
c’est sa responsabilité qui est engagée et elle devra cou-
vrir les frais de son erreur.
LEVEZ LE PIED ! Pressé d’arriver sur le lieu de vacances ? Attention
aux contrôles de vitesse ! Contester aboutit rarement.
Par contre, si vous recevez directement une lettre de
rappel, en recommandé, accompagnée d’un avis de ma-
joration, vous pouvez solliciter l’annulation de cette
majoration. Pour obtenir toutes les informations contac-
tez le 0811 10 20 30 (coût d’une communication lo-
cale). Ce service de la Sécurité routière est ouvert du
lundi au vendredi de 8 h à 19 h et le samedi de 9 h à
17 h.
BELLES ET BEAUX POUR LA PLAGE C’est le moment de s’épiler, mais attention à l’utilisa-
tion des lampes à lumière pulsée.
Le Tribunal correctionnel de Toulon a condamné le
18 janvier dernier, quatre centres esthétiques, une esthé-
ticienne et une infirmière pour avoir pratiqué des épila-
tions avec ces lampes.
C’est le Syndicat national des dermatologues vénéréo-
logues (SNDV) qui a saisi la justice pour mettre en
garde contre les risques d’une mauvaise utilisation du
matériel pouvant porter atteinte à la santé des person-
nes. Ces lampes nécessitent une véritable surveillance
médicale du fait de leur proximité avec les lasers et ne
doivent pas être utilisées sur les grains de beauté et les
taches qui pourraient se révéler être des lésions précan-
céreuses. En attendant un encadrement par la loi, il
convient de se tourner vers un dermatologue pour plus
d’information.
C’EST LA FÊTE ! Les vacances sont l’occasion d’inviter la famille, les
amis et de discuter, chanter et danser jusqu’au bout de
la nuit. Oui, mais attention, ne dérangez pas vos voisins
ou prévenez-les. En cas de nuisances sonores, tapage
nocturne et autres bruits de voisinage, les policiers sont
désormais habilités à verbaliser immédiatement, sans
avoir à passer par le juge de proximité.
Il en coûtera 45 € d’amende si le règlement est immé-
diat ou réalisé dans les 3 jours, 68 € si l’amende est
payée avant 30 jours et 180 € dans le cas d’un règle-
ment plus tardif (décret no 2012-343 du 9 mars 2012).
COCA-COLA ET LE CARAMEL Certains colorants du Coca dit « caramel » vont être
interdits en Californie car considérés comme cancérogè-
nes. Il s’agit du E150a, E150b, E150c et E150d. L’U-
nion européenne demande que la concentration maxi-
male soit limitée. D’autres composants : les furanes, le
5-HMF et le THI sont pointés par certains experts com-
me agissant sur le système immunitaire. À noter : dans
le cola bio on se passe de ces composés.
LE SUPERMARCHÉ DU PEUPLE C’est à Londres, "The People’s Supermarket" œuvre
pour le pouvoir d’achat de ses clients. Cette entreprise
coopérative propose à ses 15 000 membres des aliments
de qualité approvisionnés le plus possible au plan local.
Si les adhérents doivent y fournir 4 heures de travail
par an et payer 1 cotisation c’est pour avoir une remise
de 20 %. Le magasin est aussi ouvert à d’autres. Transrural Initiatives – avril 2012
69 Juin 2012 - 2e trimestre
TVA… ON S’Y PERD La TVA pour les biens de première nécessité ne devait
pas augmenter or le taux de la TVA sur la partie assainis-
sement, qui correspond à 40 % de la facture d’eau, est bel
et bien passé de 5,5 % à 7 %. L’eau ne serait donc plus un
bien de première nécessité ! 60 Millions de consommateurs – Mars 2012
150 MILLIONS DE POTS DE NUTELLA La France est le premier consommateur mondial de Nu-
tella avec 150 milliards de pots par an… malgré les
530 calories pour 100 g et les acides gras saturés. Un
groupe américain veut gagner des parts de marché avec
un produit à 305 calories pour 100 g classé dans les pro-
duits frais. Le magazine du monde
SI VOTRE MOBILE A PRIS L’EAU Le riz peut vous aider à le sauver si vous plongez votre
appareil dedans pendant 2 jours. Le riz absorbe l’humi-
dité. Bonne chance.
ATTENTION AU PANGA La vente du perche du Nil a chuté après le film Le cau-
chemar de Darwin qui montrait les conditions d’élevage
de ce poisson dans le lac Victoria. Le panga a pris le re-
lais. Il est élevé dans le détroit du Mékong au Vietnam, un
des fleuves les plus pollués du monde. Les entreprises les
plus polluantes préfèrent venir là plutôt qu’en Chine où
les prix ont augmenté (arsenic, PCB et autres produits
toxiques y sont nombreux).
LE THÉ DES CHINOIS Greenpeace a relevé les traces de 29 pesticides dans le
thé Lipton vendu en Chine. Ce pays surveille le taux de
30 substances actives alors qu’il y a 600 types de pestici-
des utilisés (450 dans l’Union européenne où les normes
sont 30 fois plus strictes).
FACTURES D’EAU Seules 9 % des factures d’eau en France sont conformes
à la règlementation : mode de calcul, performance du ser-
vice rendu (de la production d’eau potable au traitement
des eaux usées). Rappelons que l’eau gérée par un ges-
tionnaire public est moins cher de 15 % 60 Millions de consommateurs – avril 2012
LES ÉLECTROSENSIBLES
NE SONT PAS DES FOUS La première étude clinique nationale sur l’hypersensibi-
lité aux champs magnétiques vient de démarrer et déjà les
principaux intéressés s’inquiètent des “ orientations ” de
ces travaux. En effet, la médecine française ne retient à ce
jour que l’hypothèse d’une origine psychologique, l’élec-
trohypersensibilité… les malades étant invités à consulter
des psys comportementalistes. Le collectif des électrosen-
sibles et le professeur Belpomme, cancérologue, appellent
à boycotter cette “ parodie d’étude ”. Principes de santé, avril 2012
INTERDICTION DE L’ALUMINIUM
DANS LES VACCINS ?
Un groupe d’étude sur les vaccinations au sein de l’As-
semblée nationale a demandé, le 13 mars dernier, la mise
en place d’un moratoire sur les adjuvants aluminiques et
la recherche d’alternatives. Ce groupe réclame aussi une
plus grande transparence. Principes de santé, janvier 2012
VIANDE ROUGE TROP GRILLÉE :
attention à la prostate On connaît les risques cardiovasculaires liés à une trop
grande consommation de viande rouge. Désormais cer-
tains de ses modes de cuisson (grillade, barbecue) sont
accusés de doubler le risque de développer une forme
agressive de cancer de la prostate. Lors de l’excès de cuis-
son il y aurait la production de 2 substances capables de
modifier le code génétique et donc d’induire des cancers. Principes de santé, janvier 2012
LES ŒUFS, LES POULES ET L’EUROPE La France fait partie des treize pays cités par Bruxelles
pour n’être toujours pas en conformité avec la législation,
datant de 1999, sur les poules pondeuses. 8 % des éleva-
ges violent les textes qui demandent 750 cm² d’espace par
poule (1 feuille format A4 !) avec litière et perchoir. Heu-
reusement il y a des élevages en plein air ou/et bio !
LE BŒUF AUX HORMONES N’EST PAS PASSÉ Cette bonne nouvelle d’une victoire de l’Union euro-
péenne sur l’Amérique du Nord, interdisant l’importation
du bœuf aux hormones dans l’Union arrive après 20 ans
d’âpres négociations. Une capsule implantée dans l’oreille
du bovin laisse échapper lentement cinq hormones dans
les vaisseaux sanguins ce qui augmente de 15 % la quanti-
té de viande produite.
● Le Portugal annonce 20 % d’énergies renouvelables
d’ici 2020, l’Écosse aussi, l’Autriche 70 %, l’Allemagne
50 %, la France 20 %.
● La chantier de l’EPR est arrêté pour plusieurs mois pour
réparer le béton défectueux.
● Important séisme de magnitude 6,8 au Japon, le
14 mars. Heureusement les 2 centrales qui y sont instal-
lées étaient à l’arrêt.
● L’Allemagne a arrêté 8 de ses 17 réacteurs. Le recours
au charbon et à la lignite n’ont augmenté que de 1,7 %, le
gaz et le pétrole sont stables. La différence provient des
énergies renouvelables en progression de 20 % et par une
baisse des exportations. La consommation d’électricité a
baissé de 0,3 %
● Il ne reste plus qu’un réacteur en marche au Japon. Les
installations photovoltaïques ont augmenté de 140 % (des
tarifs plus intéressants sont prévus par le gouvernement
pour racheter cette électricité).
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