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Page 1: Fascicule N°5 "Des objets de sciences"

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Des objets de sciencesDes instruments & des Hommes

Des collections au sein de l’université.

Les universités françaises , selon leur champs de recherche, ont besoin de spécimens

pour travailler. Les sciences de la vie (zoologie, botanique, medecine, écologie tout particulièrement) mais

aussi les sciences de la terre ou encore la physique ou les sciences humaines utilisent des matériaux pour la recherche.

Dominique Ferriot s’est intéréssée à la logique existente entre les musées et les universités en Europe. Voici quelques extraits : Musées

et universités : a priori et, dans le langage commun, l’université est un lieu dynamique de production et de transmission des connaissances ; le musée

un Conservatoire, parfois poussiéreux qui présente, du moins en Europe, une vision ordonnée du monde et des productions de l’homme dans les arts et les

techniques. En fait musée et université ont une aventure commune depuis plusieurs siècles et le musée universitaire a, dès l’origine, une triple fonction de recherche, de

formation et de conservation de collections. Le but principal des collections universitaires était cependant de servir de support à l’enseignement et ceci dès le XIVème siècle en

ce qui concerne les instruments de musique et les instruments mathématiques. L’enseignement de la médecine s’appuie sur les ressources du jardin botanique. En 1540 sont créés à

Padoue et à Pise les premiers jardins botaniques. De nombreux autres suivront et, notamment en 1593, le Jardin des plantes de Montpellier, rattaché à la Faculté de médecine. Dans les jardins,

les plantes étaient séchées puis mélangées à des fins médicales, donnant ainsi naissance aux herbiers et aux collections pré-pharmaceutiques. Au XVIème siècle apparaissent dans les collections des

facultés de médecine les modèles en cire, exposés à côté du matériel ostéologique dans les théâtres anatomiques. Ces collections, destinées à l’enseignement, devaient être exposées dans des locaux par-

ticuliers et ces présentations préparent donc les esprits à la création des premiers « musées ». À côté des collections d’enseignement se développent des collections destinées plus spécifiquement à la recherche.

À la suite des très nombreuses collections d’étude privées qui prospèrent en Europe du XVIème au XVIIIème siècles, se créent en effet de véritables collections de recherche à l’intérieur de l’Université. Les collections de

recherche se développent dans les disciplines fondées sur une production de connaissances à partir de l’objet lui-même, en zoologie, paléontologie, botanique, minéralogie, archéologie, anthropologie, médecine. La collection de

recherche peut devenir collection de référence. Les universités conservent aujourd’hui un patrimoine exceptionnel mais très largement méconnu ; cependant, depuis quelques décennies, les responsables des universités comme les

professionnels de musées marquent un nouvel intérêt pour le patrimoine architectural et les collections abritées par leurs établissements ; le patrimoine immatériel, les modes de transmission des savoirs, les traditions estudiantines et

plus généralement la vie de l’université deviennent aussi objets de musée. Il est très difficile de donner un état précis du nombre des musées et collections universitaires en Europe. Par universités, nous entendons plus largement les éta-

blissements d’enseignement supérieur et de recherche et donc, en France par exemple, aussi bien l’Ecole Polytechnique que le Conservatoire national des arts et métiers. Un inventaire récent conduit en Grande-Bretagne chiffrait à 400 le nombre

de ces musées et collections. « L’Europe, un patrimoine commun », tel était le titre de la campagne lancée en 1999 par le Conseil de l’Europe. Dans ce cadre, le projet sur le patrimoine des universités européennes, conduit par Nuria Sanz et Sjur

Bergan a donné lieu en 2000 à une publication qui permet de contextualiser l’apport des universités au patrimoine européen. Les communautés humaines dénommées Universités (universitas) sont nées en Europe au XIIème siècle à Bologne puis Oxford et

Paris. « L’université est bâtie en hommes » écrit un juriste français au XVIème siècle ; l’institution est un organisme vivant, capable de s’auto-administrer et les étudiants se déplacent à la recherche des enseignants répondant le mieux à leurs besoins et à

leurs curiosités. Un modèle différent s’imposera au XIXème siècle en Allemagne avec la formation par le savoir, installée parWilhem von Humboldt à Berlin en 1810. Aujourd’hui, la diversité des routes du savoir est encore grande, mais la Déclaration de Bologne de

juin 1999 réaffirmait le rôle irremplaçable d’une Europe des connaissances pour le développement social et humain et la création d’une citoyenneté européenne. Le patrimoine matériel et immatériel conservé dans les musées et collections des universités est un

socle irremplaçable pour la reconnaissance d’une identité commune y compris dans la mise en valeur des témoignages particuliers aux différents pays qui se sont associés pour la consolidation de cette Europe des connaissances. En témoignant des liens essentiels

entre histoire et patrimoine, entre patrimoine et innovation, entre innovation, échanges et construction européenne, le musée universitaire est un musée porteur d’avenir et d’espoir pour nos communautés. Il est incontestablement l’un des avenirs du musée des sciences

parce qu’il replace la relation entre science et société au coeur du débat citoyen. Il marque aussi fortement le développement de la cité, c’est pourquoi les responsables académiques et des collectivités publiques choisissent souvent une rénovation dans les lieux mêmes

de sa création. Jardin des sciences à Strasbourg, MuseUM à Montpellier : autant d’initiatives qui nous seront présentées cet après-midi et demain marquant le caractère résolument interdisciplinaire des projets en cours. Ainsi, à Montpellier, sont rassemblées dans un espace

exceptionnel au coeur de la cité des collections de science et d’art qui, à l’initiative des trois universités et dans le cadre du Pôle universitaire Européen de Montpellier et du Languedoc Roussillon, contribuent au rayonnement de la recherche et à une politique de culture scienti-

fique et technique au bénéfice de tous. À Nice, l’Observatoire de la Côte d’Azur développe un projet muséal qui remet en valeur le patrimoine naturel, architectural, scientifique de cet observatoire idéal voulu par un mécène éclairé à la fin du XIXème siècle, construit

par Garnier et Eiffel, au coeur d’un établissement de recherche qui redécouvre son histoire et ses responsabilités envers

le public le plus large. La question des « relations fécondes » entre le « musée » de l’université et « l’établissement

d’enseignement et de recherche » dont il dépend n’est pas simple. En principe, les musées universitaires devraient

être les musées idéaux : ils sont riches en hommes (les enseignants chercheurs de l’université), en objets réels, en

laboratoires de recherche et d’enseignement. De fait, c’est souvent leur insertion dans les réseaux universitaires

qui leur ont permis par exemple d’intégrer très vite les technologies dites nouvelles dans leur travail quotidien.

Les technologies de l’information ont révolutionné les modes de gestion des collections et les musées uni-

versitaires ont été parmi les premiers à faire vivre des sites web d’autant plus riches que les établissements

conservent d’importants fonds d’images et de documents audiovisuels. Pourtant, dans de trop nombreux

cas, dès que la mission du musée peut sembler gêner les missions principales des établissements en

matière d’enseignement et de recherche, les collections sont malmenées au mieux jetées au pre. Un

symposium a été organisé en début d’année 2009 à l’université de Strasbourg sur le thème : « Gestion

et mise en public des collections universitaires » dans le cadre de l’Accord Canada-France pour la

coopération dans le domaine des musées. Ce thème général invite à une exploration des enjeux liés au

devenir des collections et d’une façon plus globale, au devenir du patrimoine scientifique dans les

universités. Nous souhaitons à cette occasion explorer le thème par trois angles d’approches : -

Philosophies: le musée et l’université sont traversés par un système d’idées et de représentations

qui leur est propre et nous voudrions par là examiner leur co-habitation possible; en outre, il s’agit

d’interroger les influences et cultures qui portent une politique de préservation et de mise en public

des collections universitaires. Celles-ci se situent au croisement d’impératifs spécifiques à l’insti-

tution universitaire (enseignement, recherche, diffusion du savoir scientifique), ou encore ceux por-

tés par les communautés savantes dans leur rapport au patrimoine. Nous souhaitons pouvoir les

mettre en perspective en examinant les interfaces entre le monde académique et le monde cultu-

rel, des musées et du patrimoine. - Pratiques : nous savons combien l’action humaine est déter-

minante quand il s’agit de responsabilité patrimoniale et nous souhaitons ici en faire la revue;

un certain nombre d’initiatives au sein des universités existent en France et au Canada visant à

préserver et à élargir l’accessibilité des collections au public plus général. Au-delà des actions

propres aux universités, il est intéressant également d’explorer et de questionner les expé-

riences et méthodes développées au sein d’institutions muséales gérant des collections scien-

tifiques, ou encore celles engagées dans le cadre d’inventaires notamment ; mais aussi celles

s’appuyant sur les nouvelles technologies. Il s’agira alors de comprendre comment ces initiatives

croisent, où peuvent croiser, celles des universités. - Perspectives : l’orientation vers des

objectifs globaux offre l’avantage d’avoir une vision à long terme et nous entendons profiter de

cette perspective d’ensemble pour esquisser un horizon de développement en la matière. Ont

été discuté, entre autre, du plan Campus déployé en France par le ministère de l’Enseignement

supérieur et de la Recherche qui a permis le développement de projets portant sur la préser-

vation et la mise en public des collections universitaires et scientifiques « Gestion et mise en

public des collections universitaires » tel est le thème central de ce symposium organisé dans

le cadre de l’Accord Canada-France pour la coopération dans le domaine des musées. Ce thème

général invite à une exploration des enjeux liés au devenir des collections et d’une façon plus

globale, au devenir du patrimoine scientifique dans les universités. Des collections au sein du

centre commun de documentation. Les collections patrimoniales de la Bibliothèque universitaire

offrent des sources intéressantes et variées pour le chercheur, en histoire des sciences, en

histoire du droit ou en histoire de l’art tout particulièrement. Dans le cadre de la politique de

conservation et de valorisation menée par l’Université, la Bibliothèque poursuit la restauration

de ses éditions remarquables (« Le Voyage de la Pérouse » ; « L’Atlas photographique de la Lune

»), la réalisation d’expositions scientifiques au sein de colloques internationaux et, d’une ma-

nière générale, son rôle d’expertise dans le traitement du patrimoine écrit. Malgré plusieurs

demandes des États de Bourgogne depuis le XVIème siècle, ce n’est qu’en 1722 que commence

l’histoire de l’université de Dijon, avec la création d’une simple faculté de droit. Parallèlement, et

pour pallier le manque de cours dans les autres disciplines, l’Académie des sciences, arts et

belles-lettres, fondée en 1725 et ouverte officiellement en 1740, organise des cours publics, et

possède une bibliothèque d’environ 800 volumes. La tourmente révolutionnaire réunit les livres de

la faculté de droit, fermée en 1792, à ceux de l’école centrale, dotée d’une bibliothèque publique ;

lorsque les écoles centrales furent remplacées en 1803 par les lycées, leurs livres devinrent pro-

priété de la commune au même titre que ceux des dépôts nationaux, provenant des confiscations.

Les livres de cette première bibliothèque de droit ne figurent donc plus dans collections de la biblio-

thèque universitaire actuelle. Toutefois, un décret du 1808 attribua les biens de l’Académie à l’univer-

sité, notamment l’hôtel particulier de la rue Crébillon où était logée sa bibliothèque. L’université ins-

talla dans cet hôtel les nouvelles facultés des sciences et de lettres, alors que la faculté de droit,

ressuscitée la même année, occupait une aile de l’ancien collège des Jésuites. En 1906 enfin, un bâti-

ment neuf permit de réunir ces trois facultés et leurs bibliothèques respectives. Devenu trop étroit, ce

bâtiment n’est plus utilisé aujourd’hui que pour quelques enseignements. Les autres sont donnés sur le

campus de Montmuzard, construit depuis les années 1960 à l’est de la ville. C’est là que se sont installées,

partir de 1962 les sections actuelles de la bibliothèque universitaire dans trois bâtiments adéquats, dont

l’histoire n’est pas achevée, puisqu’une extension est en voie de réalisation. Le fonds d’imprimés se com-

pose de 328.000 ouvrages, 73.000 thèses, 250.000 volumes de périodiques. Mais la fondation de cette biblio-

thèque au XIXème siècle la limite à un fonds ancien assez modeste. Il compte 19 manuscrits des XVIIIème et XIXème

siècles, 2 incunables et 5.000 imprimés, principalement du XVIIIème siècle, et dont la plupart concernent les

sciences et arts, la jurisprudence et l’histoire. Le noyau de ce fonds est constitué par les livres de l’Académie

antérieurs à 1793, d’autres ont disparu au cours de la période transitoire, et 450 seulement ont pu être inven-

toriés dans ce fonds. Il s’agit avant tout d’ouvrages donnés à l’Académie par leurs auteurs, tels Voltaire et

Buffon. On trouve quelques ouvrages provenant du grand séminaire de Dijon, à la suite d’un décret du 29 janvier

1909 qui répartissait ce fonds entre l’université et la ville. Ces ouvrages portent un cachet spécial, qui atteste

leur origine. La section médecine-pharmacie, organisée sous ce nom en 1968 a hérité des collections réunies

depuis 1840 par l’école de médecine, avant que celle-ci ne s’intègre dans l’université. On y trouve une soixan-

taine d’ouvrages antérieurs à 1810, et naturellement un fonds du XIXème siècle comprenant de nombreux dons

faits par des médecins. La mycologie est bien représentée dans cet ensemble. Le legs de Georges Chevrier,

professeur d’histoire du droit, fit entrer en 1973 un important fonds de droit et jurisprudence dont 236 volumes

antérieurs à 1810. Dernière en date, la bibliothèque littéraire du sculpteur Jean Gorin fut léguée à la section

droit-lettres en 1987. Elle comprend de nombreuses éditions originales d’auteurs français, publiées entre les deux

guerres. Ces volumes sont numérotés, et parfois dédicacés. Le patrimoine au sein de l’université de Bourgogne.

Le patrimoine scientifique se regroupe sous forme de collections gérées par différents laboratoires et compo-

santes: - Le Service de Valorisation des Collections de Géologie (UFR des Sciences de la Terre et de l’Environ-

nement et UMR CNRS Biogéosciences) possède l’une des plus importantes collections universitaires de paléon-

tologie et de géologie. - Le département de Biologie Animale (UMR CNRS 5548) possède une collection de

zoologie intéressante. - Le service d’enseignement de Biologie Végétale (UFR Sciences Vie)a une collection bota-

nique d’une grande richesse. http://www.u-bourgogne.fr/serres/ - Le service commun de documentation (BU)

http://scd.u-bourgogne.fr/Collections/default.htm possède une grande collection de livres anciens. - Le labora-

toire de physique (UMR CNRS 5027) et celui d’anatomie et physiologie en Médecine ont eux aussi des collections

scientifiques très intéressantes. Les laboratoires entreprennent, pour faire vivre ces collections, différentes ac-

tions de type : inventaire, restauration, constitution de dossiers documentaires, participation à des actions de

valorisation. L’inventaire permet de se rendre compte de ce que l’on a, de sa rareté ou encore de son impor-

tance scientifique. La restauration autorise la sauvegarde et la remise en état des livres anciens, par exemple.

Les dossiers documentaires apportent des informations afin de comprendre l’histoire des objets et leurs fonc-

tionnements. Diverses opérations de valorisation ont été mises en place : - Exposition « autopsie d’un livre

ancien ». - Participation au festival la bricole. Mise en place d’une exposition en collaboration avec le muséum

d’Auxerre… Mais le patrimoine, ce n’est pas seulement cela, c’est aussi le patrimoine contemporain. L’évo-

lution technique et scientifique des cinquante dernières années a été d’une rapidité jusqu’alors inconnue. Le

rythme des innovations s’est accéléré et les outils scientifiques se sont succédés très rapidement. Simul-

tanément les chercheurs et ingénieurs témoins de cette époque partent en retraite. Il apparaît donc né-

cessaire de sauvegarder ce patrimoine en le replaçant dans le cycle de l’innovation qui l’a vu naître.

L’Université de Bourgogne via la mission culture scientifique et son conservateur a la charge de mettre

en place un programme de sauvegarde du patrimoine scientifique et technique contemporain. Il s’agit de

réaliser un inventaire pluridisciplinaire et de valoriser ce patrimoine scientifique et technique contem-

porain. Pour en savoir plus www.patstec.fr. La mission culture scientifique de l’université de Bourgogne

met en place différents projets : L’Expérimentarium : Un espace de dialogue entre les doctorants

et le public. experimentarium Lors de sessions régulières au cours de l’année, vous pourrez rencon-

trer ces jeunes chercheurs sur le campus, dans les lycées, en région sur les marchés. http://

www.u-bourgogne.fr/experimentarium. Les collections : L’université de Bourgogne est dotée d’un

patrimoine scientifique et culturel important de collections parfois uniques mais majoritairement

non ouvertes au public. La richesse de ces collections témoigne des avancées passées, pré-

sentes et futures de la recherche menées dans les laboratoires. Des projets de conservation

(inventaire restauration de ces objets) sont en cours et à défaut d’un espace adapté pour des

visites, ce site vous donne la chance d’apercevoir les trésors cachés de l’université. Des

manifestations : La mission culture scientifique, en partenariat avec L’athénéum, centre cultu-

rel de l’Université de Bourgogne http://www.atheneum.fr/ , propose des actions lors d’événe-

ments nationaux comme la fête de la science ou européen avec la Nuit des Chercheurs. http://

www.nuitdeschercheurs-france.eu/nuit2007/nordest07.htm. Technovision : L’espace Techno-

Vision , basé sur le site du Creusot, est un lieu de découverte sur les différentes techniques

de vision et de traitements de l’image.

La Mission Culture Scientifique présente

Objets des Sciences *5la collection BUGNON

Les collections scientifiques de l’Université

sont aussi variées que les disciplines qui y sont enseignées. Constituées au fil du temps, elles sont des témoins des objets et des méthodes de la recherche et de l’enseignement. Le service d’enseignement de biologie végétale de l’UFR Sciences de la Vie, de la Terre et de l’Environnement conserve des collections de botanique particulièrement nombreuses et diver-sifiées, parfois rares : herbiers, alguiers, modèles de fleurs et planches murales pour les plus connues mais aussi des collections plus surprenantes telle que la « collection » Lomax de paléobotanique.

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Père et fils, ces deux personnalités furent d’éminents bo-tanistes reconnus par la communauté scientifique française et internationale. Tous deux ont assuré les fonctions de Doyens de la Faculté des Sciences de Dijon.

Pierre BUGNON (1886-1957) débuta ses travaux de mor-phologie et d’anatomie sur les Graminées. Puis, élargissant son champ d’étude, il proposa une interprétation de la tige feuillée des végétaux vasculaires en accord avec la théorie de la métamorphose. L’importance de ses travaux sera recon-nue sur le plan international . Il a aussi consacré une partie de son temps à l’administration de sociétés scientifiques. Il fut notamment le « rédacteur gérant » du Bulletin scientifique de Bourgogne de 1931 à 1952 et assura la Présidence de la Société des Sciences Naturelles de Dijon à partir de 1955.

Son fils, François BUGNON (1925-1998), effectua aus-si ses recherches de laboratoire dans les domaines de la morphologie et de la morphogenèse apportant dans ces disciplines une meilleure connaissance des processus mor-phogénétiques fondamentaux propres au monde végétal (ramification, croissance intercalaire, phyllotaxie, organoge-nèses foliaire, racinaire et florale). Mais il fut aussi un bota-niste de terrain notamment dans les secteurs de la floristique, de la phytosociologie et de la géobotanique au niveau de la région Bourgogne. Ainsi il a entrepris la cartographie de la répartition des espèces représentatives de la flore régionale, a publié, en collaboration, la clé des alliances phytosociolo-giques de la Bourgogne et a contribué à la cartographie de la végétation (feuilles au 1/200000 de Dijon et Autun éditées par le CNRS) puis a occupé sa retraite à la réalisation de la Nouvelle Flore de Bourgogne. La valeur de ses travaux scien-tifiques fut reconnue au niveau national par l’attribution du Prix du Conseil de la Société botanique de France en 1997 pour l’ensemble de son oeuvre.

Parmi les travaux de terrain, une place particulière doit être faite à la Nouvelle Flore de Bourgogne éditée entre 1993 et 1998 ; elle a été élaborée en collaboration avec plusieurs botanistes mais François BUGNON en a assuré intégralement la rédaction, la mise en pages et l’illustration. Ce document reste, aujourd’hui encore, l’ouvrage de référence pour les botanistes bourguignons. La première édition comporte 3 volumes : le premier (Tome 1), édité en 1993, rassemble le

catalogue général et le fichier bibliographique ; il précise en outre les localités des espèces les moins communes. Le second (Tome 2) édité en 1995, intitulé « clés de détermi-nation », procure les clés d’identification des unités taxono-miques : familles, genres, espèces et sous-espèces. Les clés dichotomiques sont accompagnées de « dessins au trait » qui aident efficacement au choix des options proposées. Le dernier volume (Tome 3) édité en 1998, « Atlas de répartition, clés des groupements végétaux et suppléments aux tomes 1 et 2 », présente la cartographie de la répartition des espèces représentatives de la flore régionale mais également la défi-nition des grandes régions naturelles de Bourgogne et des éléments de phytosociologie régionale. Le succès de l’ou-vrage fut tel que la première édition s’est trouvée rapidement épuisée. A la demande de nombreux naturalistes, une réim-pression a été réalisée dans un format plus petit, facilement utilisable sur le terrain. Cette Nouvelle Flore de Bourgogne parue en 2007 est en deux volumes seulement (Tomes 1 + 3 d’une part, Tome 2 d’autre part) et est accompagnée d’un Cédérom contenant notamment 700 planches aquarellées de F. BUGNON. On citera enfin, en complément de cet ouvrage, la création par F. BUGNON d’un herbier régional des plantes vasculaires désormais entièrement numérisé et consultable sur le site de l’Université de Bourgogne.

De 1929 à 1985, Pierre et François BUGNON auront forte-ment marqué de leur empreinte la botanique universitaire et bourguignonne. Les salles de travaux pratiques de Biologie végétale situées au sous-sol de l’aile sud du Bâtiment Gabriel de l’Université de Bourgogne portent désormais leurs noms.

Merci à Jean Vallade, président de la Société des Sciences Naturelles de Bourgogne pour son aide précieuse.

Liens internet :> Site du service d’enseignement de biologie végétale avec des pages consacrées aux collections : http://u-bourgogne.fr/serres> Les films de l’UB : http://culture-scientifique.u-bourgogne.fr/medias/videos.html> SSNB : http://www.bourgogne-nature.fr/index.php?Itemid=168&id=71 &option=com_content&task=blogcategory

Pierre et François BUGNON


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