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La CanaiLLe+ Davodka
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17/18
MUSIQUESSeptembre > Janvier
Hip hop
La Canaille11.08.73 sorti le 9 juin 2017
Pour les amateurs de hip-hop, surtout old school, la date du 11 Août 1973 sera peut-
être familière. En effet, c’est à cette date que DJ Kool Herc, un des pionniers du hip-hop,
organisera la toute première block party dans le Bronx. C’est pour rendre hommage à
cet événement que La Canaille décide de nommer leur album 11.08.73. Sur un beat très
old school, évidemment, Marc Nammour raconte l’histoire de cette soirée mythique qui
marque la naissance du hip-hop. Le clip est également un retour aux sources puisqu’il a
été tourné à New-York, là où tout a commencé !
À deux pas du bitume, proférant une parole libératrice, La Canaille livre un cri d’émancipation
poétique, intense et spontané. Lucide, impliqué et impliquant, le rappeur décrit un carcan
usinier sauvage, difficile, réel, en proie à la montée
des extrêmes, au combat politique affirmée, libre
de ses mots face à des parcours de vie intenables.
Authentique, ce grand amateur des textes d’Aimé
Césaire – dont une oeuvre immense, intitulée Cahier
d’un retour au pays natal, qu’il a déjà mis en musique,
avec Serge Teyssot-Gay (Noir Désir, Interzone) – manie
le vers et la prose avec une dextérité vivifiante.
Un impact contagieux, vérifiable sur scène, lorsque
le Français y fait vivre des moments bouleversants,
comme aux Vieilles Charrues, en 2011, devant plusieurs
dizaines de milliers de personnes. « Je ne suis que le
porte-parole de la mienne », explique-t-il, sans calcul.
Une sincérité débordante qui ajoute à ce personnage vibrant une aura salvatrice. Une
implication à plusieurs niveaux pour un artisanat cousu main. Capable de toucher le plus
grand nombre, en abordant des thèmes universels, l’homme porte un message multiforme,
alimenté par un parcours singulier, libre et moderne.
Du Liban, où il est né, au Jura, où il grandit et vit à même la sphère ouvrière, La Canaille
observe les dysfonctionnements d’un monde à deux vitesses, où l’entreprise « rythme
la vie d’une majorité de personnes », quand d’autres s’affairent à dealer leur nombril.
Sans catastrophisme, sans dogme préconçu largué sans réfléchir, l’instigateur d’une
oeuvre magistrale – Ici le bout de la chaîne, réalisée en un an et jouée à Sochaux avec une
soixantaine de musiciens – livre une vision réaliste d’une société en crise, sans cynisme ni
rejet.
Avec ce quatrième album auto-produit, le rappeur use une plume visiblement incorruptible,
et par-dessus-tout fédératrice. La carrière de ce fan inconditionnel de Léo Ferré eut été
marquée par des récompenses décisives, comme en 2006, lorsque le Fair, le Prix Chorus
Hauts-de-Seine et les découvertes du Printemps de Bourges lui tombent dessus la même
année.
Un coup de pouce bienvenu qui confère à l’artiste une légitimité artistique rassurante, à
même de donner des idées, parmi lesquelles l’enregistrement de deux albums studios, en
2009 (Une goutte de miel dans un litre de plomb) et en 2011 (Par Temps d’orage), La Nausée
(2014). Aujourd’hui, 11.08.73 laisse place à des réflexions circonstancielles très concrètes.
« Je suis un combattant, l’espoir est toujours dans la lutte », résume l’intéressé. Une lutte
menée frontalement, avec le désir chevillé au corps de ne pas décevoir, en dénonçant sans
complaisance les choses qui ne tournent pas rond.
De l’envie, du partage, de l’énergie et des rêves, La Canaille pourrait en revendre. À coup
sûr, il deviendrait milliardaire. À la place, l’homme préfère redéfinir des contours de vie bien
trop tracés, des espaces-temps dans lesquels s’imbriquent un refrain quotidien répétitif ;
où la misère n’est pas seulement économique, où la révolte n’est pas toujours là où l’on
croit, où vieillir est une gageure à négocier chaque jour. Une partie de plaisir sur un terrain
de jeu miné, dans lequel La Canaille s’étreint à ne pas fléchir ; regardant au loin les trains
passés sans jamais tomber sur ses rails, laissant planer l’espoir fameux derrière chacune
de ses ébauches.
facebook.com/lacanailleofficiel
marcnammour.com
DavodkaDavodka a commencé le rap au début des années 2000, bercé par les influences du rap
du 18ème arrondissement, où il a grandi. Il fait ses débuts avec le groupe Paris Pôle Nord,
qui se fusionne au groupe naissant, Mentalités Sons Dangereux en 2017. Le groupe a sorti
plusieurs Net Tapes et un album mûrement travaillé, Sampleurs et Sans Reproches, sorti le
21 décembre 2012.
C’est à ce moment là que Davodka s’est penché plus sérieusement sur ses projets solo. En
mars 2013, Davodka sort son premier album, Un Poing c’est Tout, composé de 12 Titres.
18 Avril 2014, Davodka sort l’Art Tisant, un EP 7 titres disponibles sur les plateformes de
téléchargement légal puis en version physique. Bien que l’on trouve des thématiques comme
l’alcool et les inégalités sociales, c’est un projet plus freestyle, ayant pour premier objectif
d’apporter de la nouveauté aux auditeurs.
Le 10 décembre 2015 sort l’album la Mise au Poing. Ce nouveau projet s’éloigne un peu des
précédents de par la diversité des thèmes abordés et on observe une prise de maturité chez
l’artiste. Le son phare de l’album, Le Couteau dans la Paix, sorti juste après les attentats du
13 novembre, fait prendre une nouvelle mesure plus engagée du rap de Davodka.
Dernièrement, il a annoncé une longue tournée en Europe et la préparation d’un quatrième
album.
davodka.fr
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