a prévention
Mars 2019
Guide pour
les professionnels
de la santé du Québec
des infections opportunisteschez les adultes infectés par le VIH
Ădition : La Direction des communications du ministĂšre de la SantĂ© et des Services sociaux
Le prĂ©sent document sâadresse spĂ©cifiquement aux intervenants du rĂ©seau quĂ©bĂ©cois de la santĂ© et des services sociaux et nâest accessible quâen version Ă©lectronique Ă lâadresse :
www.msss.gouv.qc.ca section Publications
Le genre masculin utilisé dans ce document désigne aussi bien les femmes que les hommes.
DépÎt légal BibliothÚque et Archives nationales du Québec, 2019 BibliothÚque et Archives Canada, 2019
ISBN : 978-2-550-83339-0 (version PDF)
Tous droits rĂ©servĂ©s pour tous pays. La reproduction, par quelque procĂ©dĂ© que ce soit, la traduction ou la diffusion de ce document, mĂȘme partielles, sont interdites sans lâautorisation prĂ©alable des Publications du QuĂ©bec. Cependant, la reproduction de ce document ou son utilisation Ă des fins personnelles, dâĂ©tude privĂ©e ou de recherche scientifique, mais non commerciales, sont permises Ă condition dâen mentionner la source.
© Gouvernement du Québec, 2019
RĂDACTION
COMITĂ CONSULTATIF SUR LE VIH ET LE VHC
Dre ValĂ©rie Martel-LaferriĂšre Microbiologiste-infectiologue UnitĂ© hospitaliĂšre de recherche, dâenseignement et de soins sur le sida Centre hospitalier de lâUniversitĂ© de MontrĂ©al
Dr Jean-Guy Baril PrĂ©sident MĂ©decin Clinique de mĂ©decine urbaine du Quartier latin, MontrĂ©al Centre hospitalier de lâUniversitĂ© de MontrĂ©al Direction de la prĂ©vention des ITSS, MinistĂšre de la SantĂ© et des Services sociaux
Mme Sylvie Bouchard Directrice du mĂ©dicament Institut national dâexcellence en santĂ© et en services sociaux Membre-liaison
Dr Pierre CĂŽtĂ© MĂ©decin Clinique de mĂ©decine urbaine du Quartier latin, MontrĂ©al UnitĂ© hospitaliĂšre de recherche, dâenseignement et de soins sur le sida, Centre hospitalier de lâUniversitĂ© de MontrĂ©al Programme national de mentorat sur le VIH et les hĂ©patites
Dre Lucie Deshaies Médecin Service intégré de dépistage et de prévention des infections transmissibles sexuellement et par le sang, Centre de santé et de services sociaux de la Vieille-Capitale
Dr Claude Fortin Microbiologiste-infectiologue UnitĂ© hospitaliĂšre de recherche, dâenseignement et de soins sur le sida, Centre hospitalier de lâUniversitĂ© de MontrĂ©al
Dre Marie-Ăve Goyer MĂ©decin UnitĂ© hospitaliĂšre de recherche, dâenseignement et de soins sur le sida, Centre hospitalier de lâUniversitĂ© de MontrĂ©al Centre de recherche et dâaide pour narcomanes
Dr Patrice Junod Médecin Clinique de médecine urbaine du Quartier latin, Montréal
Dre Fatima Kakkar PĂ©diatre et infectiologue Service des maladies infectieuses UnitĂ© hospitaliĂšre de recherche, dâenseignement et de soins sur le sida, Centre maternel et infantile sur le sida, Centre hospitalier universitaire Sainte Justine
Dr Bernard Lessard MĂ©decin Clinique de mĂ©decine urbaine du Quartier latin, MontrĂ©al UnitĂ© hospitaliĂšre de recherche, dâenseignement et de soins sur le sida, Centre hospitalier de lâUniversitĂ© de MontrĂ©al
Dr Jean Longtin Microbiologiste-infectiologue Laboratoire de santé publique du Québec Institut national de santé publique du Québec
Mme Laurence Mersilian Directrice gĂ©nĂ©rale Centre associatif polyvalent dâaide hĂ©patite C
COMITĂ CONSULTATIF SUR LE VIH ET LE VHC (SUITE)
M. Hugo Merveille Secrétaire-documentaliste Comité consultatif sur le VIH et le VHC Programme national de mentorat sur le VIH et les hépatites
M. Ken Monteith Directeur général Coalition des organismes communautaires québécois de lutte contre le sida, Montréal
Dr Alain PichĂ© Microbiologiste-infectiologue Clinique dâinfectiologie VIH-sida, Centre hospitalier de lâUniversitĂ© de Sherbrooke
Dre Danielle Rouleau Microbiologiste-infectiologue UnitĂ© hospitaliĂšre de recherche, dâenseignement et de soins sur le sida, Centre hospitalier de lâUniversitĂ© de MontrĂ©al
M. Jose Sousa Membre Comité provincial des traitements, Coalition des organismes communautaires québécois de lutte contre le sida Comité de révision scientifique, The Ontario HIV Treatment Network
Mme Rachel Therrien Pharmacienne UnitĂ© hospitaliĂšre de recherche, dâenseignement et de soins sur le sida, Centre hospitalier de lâUniversitĂ© de MontrĂ©al
Dre CĂ©cile Tremblay Microbiologiste-infectiologue UnitĂ© hospitaliĂšre de recherche, dâenseignement et de soins sur le sida, Centre hospitalier de lâUniversitĂ© de MontrĂ©al
Dr BenoĂźt Trottier MĂ©decin Clinique de mĂ©decine urbaine du Quartier latin, MontrĂ©al UnitĂ© hospitaliĂšre de recherche, dâenseignement et de soins sur le sida, Centre hospitalier de lâUniversitĂ© de MontrĂ©al
Mme Irina Tsarevsky Agente de recherche et de planification Direction de la prévention des infections transmissibles sexuellement et par le sang, MinistÚre de la Santé et des Services sociaux
Dr Chris Tsoukas Interniste immunologue UnitĂ© hospitaliĂšre de recherche, dâenseignement et de soins sur le sida, Centre universitaire de santĂ© McGill, HĂŽpital gĂ©nĂ©ral de MontrĂ©al
Dre Marie-Louise Vachon Microbiologiste-infectiologue UnitĂ© hospitaliĂšre de recherche, dâenseignement et de soins sur le sida, Centre hospitalier universitaire de QuĂ©bec-UniversitĂ© Laval
Dre Claire Wartelle-Bladou HĂ©patologue Centre hospitalier de lâUniversitĂ© de MontrĂ©al Institut national de santĂ© publique du QuĂ©bec
REMERCIEMENTS Dre Yen-Giang Bui Médecin-conseil Secteur maladies infectieuses et gestion des menaces Direction de santé publique de la Montérégie CISSS Montérégie-Centre Membre du Comité consultatif québécois en santé des voyageurs, Institut national de santé publique du Québec
Dr Michael Desjardins MĂ©decin rĂ©sident Microbiologie mĂ©dicale et maladies infectieuses de lâadulte, UniversitĂ© de MontrĂ©al
Dr Jean-François Desrosiers Président Comité consultatif québécois en santé des voyageurs, Institut national de santé publique du Québec
Dre Monique Landry Médecin-conseil Direction de la prévention et du contrÎle des maladies infectieuses Direction adjointe de la protection de la santé publique MinistÚre de la Santé et des Services sociaux du Québec
Dre Stéphanie Langevin Microbiologiste-infectiologue HÎpital Notre-Dame Membre du Comité consultatif québécois en santé des voyageurs, Institut national de santé publique du Québec
Dr André Paradis Médecin-conseil en maladies infectieuses Direction de santé publique CIUSSS de la Capitale-Nationale Membre du Comité consultatif québécois en santé des voyageurs, Institut national de santé publique du Québec
AVANT-PROPOS
Les progrĂšs mĂ©dicaux enregistrĂ©s au regard du virus de lâimmunodĂ©ficience humaine (VIH) ont
notamment conduit à une diminution de la fréquence des infections opportunistes chez les
personnes infectĂ©es par le virus. Cette avancĂ©e ne peut quâinciter les cliniciens Ă maintenir leurs
connaissances Ă jour.
Le présent document traite de la prophylaxie des infections opportunistes chez les adultes
infectĂ©s par le VIH. Il nâinclut toutefois pas les recommandations qui concernent les femmes
enceintes ou les enfants*. Le Comité consultatif sur le VIH et le VHC a pris en considération divers
avis émis par la communauté scientifique internationale, en particulier les recommandations de
lâU.S. Department of Health and Human Services (Guidelines for the Prevention and Treatment
of Opportunistic Infections in HIV-Infected Adults and Adolescents1). Cependant, les avis
québécois ont eu la priorité, notamment en ce qui a trait à la vaccination (Protocole
dâimmunisation du QuĂ©bec2), Ă la tuberculose (La tuberculose : guide dâintervention3), au virus du
papillome humain (Lignes directrices sur le dépistage du cancer du col utérin au Québec4), à la
santĂ© des voyageurs (Guide dâintervention santĂ©-voyage : situation Ă©pidĂ©miologique et
recommandations5) et au suivi des personnes infectĂ©es par le VIH (Lâexamen mĂ©dical pĂ©riodique
de lâadulte vivant avec le virus de lâimmunodĂ©ficience humaine (VIH) : guide pour les
professionnels de la santé du Québec6).
* Pour les recommandations concernant les femmes enceintes, voir la référence 1 ainsi que le site Web du Groupe canadien de recherche pédiatrique et périnatale sur le VIH [https://www.cparg.ca/perinatal-centres-bull-centres-de-soins-peacuterinataux.html]. Pour celles qui se rapportent aux enfants, voir PANEL ON
OPPORTUNISTIC INFECTIONS IN HIV-EXPOSED AND HIV-INFECTED CHILDREN, Guidelines for the Prevention and Treatment of Opportunistic Infections in HIV-Exposed and HIV-Infected Children, [En ligne], [Washington (DC)], U.S. Department of Health and Human Services
http://aidsinfo.nih.gov/contentfiles/lvguidelines/oi_guidelines_pediatrics.pdf].
Table des matiĂšres
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES ABRĂVIATIONS ET DES SYMBOLES
GĂNĂRALITĂS ........................................................................................................................ 1
1. LES INFECTIONS VIRALES ............................................................................................................ 3
1.1. Lâinfection par le virus herpĂšs simplex (VHS) .......................................................... 3
1.1.1. PrĂ©vention de lâexposition .................................................................................... 3
1.1.2. Prévention de la maladie ..................................................................................... 3
1.1.3. Prévention de la récidive ...................................................................................... 3
1.2. Lâinfection par le virus varicelle-zona (VZV) ............................................................. 4
1.2.1. PrĂ©vention de lâexposition .................................................................................... 4
1.2.2. Prévention de la maladie ..................................................................................... 4
1.2.3. Prévention de la récidive ...................................................................................... 6
1.3. Lâinfection Ă cytomĂ©galovirus (CMV) ........................................................................ 6
1.3.1 PrĂ©vention de lâexposition chez les personnes pour qui les rĂ©sultats
dâune sĂ©rologie anticytomĂ©galovirique (anti-CMV) sont nĂ©gatifs .......................... 6
1.3.2. Prévention de la maladie chez les personnes infectées par le VIH pour qui
les rĂ©sultats dâune sĂ©rologie anticytomĂ©galovirique (anti-CMV) sont positifs ........ 7
1.3.3 Prévention de la récidive ...................................................................................... 7
1.3.4. Interruption du traitement dâentretien ................................................................... 8
1.4. Lâinfection par le virus du papillome humain (VPH) ................................................. 8
1.4.1 PrĂ©vention de lâexposition .................................................................................... 8
1.4.2 Prévention de la maladie cervicale....................................................................... 9
1.4.3 Prévention de la récidive ...................................................................................... 9
1.4.4 Prévention de la maladie anale .......................................................................... 10
1.5. Lâinfection par le virus de lâherpĂšs humain de type 8 (VHH-8) .............................. 10
1.5.1. PrĂ©vention de lâexposition .................................................................................. 10
1.5.2. Prévention de la maladie ................................................................................... 11
1.5.3. Prévention de la récidive .................................................................................... 11
1.6. Lâinfection par le virus JC ........................................................................................ 11
1.6.1. PrĂ©vention de lâexposition .................................................................................. 11
1.6.2. Prévention de la maladie ................................................................................... 11
1.6.3. Prévention de la récidive .................................................................................... 12
2. LES INFECTIONS BACTĂRIENNES ............................................................................................ 13
2.1. La tuberculose .......................................................................................................... 13
2.1.1. PrĂ©vention de lâexposition .................................................................................. 13
2.1.2. Prévention de la maladie ................................................................................... 14
2.2. Lâinfection Ă mycobactĂ©ries du complexe Mycobacterium avium (MAC) ............. 18
2.2.1. PrĂ©vention de lâexposition .................................................................................. 18
2.2.2. Prévention de la maladie ................................................................................... 18
2.2.3. Prévention de la récidive .................................................................................... 19
2.2.4. Interruption de la prophylaxie primaire ............................................................... 20
2.2.5. Interruption de la prophylaxie secondaire........................................................... 20
2.3. Les infections bactériennes respiratoires ............................................................... 20
2.3.1. PrĂ©vention de lâexposition .................................................................................. 20
2.3.2. Prévention de la maladie ................................................................................... 21
2.3.3. Prévention de la récidive .................................................................................... 21
2.4. Les infections bactériennes entériques .................................................................. 22
2.4.1. PrĂ©vention de lâexposition .................................................................................. 22
2.4.2. Prévention de la maladie ................................................................................... 23
2.4.3. Prévention de la récidive .................................................................................... 23
2.5. Les infections Ă Bartonella ...................................................................................... 23
2.5.1. PrĂ©vention de lâexposition .................................................................................. 23
2.5.2. Prévention de la maladie ................................................................................... 24
2.5.3. Prévention de la récidive .................................................................................... 24
3. LES INFECTIONS PARASITAIRES .............................................................................................. 25
3.1. La toxoplasmose....................................................................................................... 25
3.1.1. PrĂ©vention de lâexposition .................................................................................. 25
3.1.2. Prévention de la maladie ................................................................................... 26
3.1.3. Prévention de la récidive .................................................................................... 27
3.1.4. ArrĂȘt de la prophylaxie primaire ......................................................................... 29
3.1.5. ArrĂȘt de la prophylaxie secondaire ..................................................................... 29
3.2. La cryptosporidiose et la microsporidiose ............................................................. 29
3.2.1. PrĂ©vention de lâexposition .................................................................................. 29
3.2.2. Prévention des maladies .................................................................................... 31
3.2.3. Prévention de la récidive .................................................................................... 31
3.3. Lâisosporose ............................................................................................................. 31
3.3.1. PrĂ©vention de lâexposition .................................................................................. 31
3.3.2. Prévention de la maladie ................................................................................... 31
3.3.3. Prévention de la récidive .................................................................................... 32
4. LES INFECTIONS FONGIQUES ................................................................................................... 33
4.1. La candidose ............................................................................................................. 33
4.1.1. PrĂ©vention de lâexposition .................................................................................. 33
4.1.2. Prévention primaire de la maladie ...................................................................... 33
4.1.3. Prévention de la récidive .................................................................................... 33
4.2. La pneumocystose ................................................................................................... 34
4.2.1. PrĂ©vention de lâexposition ................................................................................ 34
4.2.2. Prévention de la maladie ................................................................................. 35
4.2.3. Prévention de la récidive .................................................................................... 35
4.2.4. Interruption de la prophylaxie primaire ............................................................... 35
4.2.5. Interruption de la prophylaxie secondaire........................................................... 36
4.3. Lâhistoplasmose........................................................................................................ 37
4.3.1. PrĂ©vention de lâexposition .................................................................................. 37
4.3.2. Prévention primaire de la maladie ...................................................................... 37
4.3.3. Prévention de la récidive .................................................................................... 38
4.4. La cryptococcose ..................................................................................................... 38
4.4.1. PrĂ©vention de lâexposition .................................................................................. 38
4.4.2. Prévention primaire de la maladie ...................................................................... 39
4.4.3. Prévention de la récidive .................................................................................... 39
5. CONSEILS PRATIQUES AUX VOYAGEURS ET IMMUNISATION DES PERSONNES
INFECTĂES PAR LE VIH ............................................................................................................... 40
5.1. Conseils généraux .................................................................................................... 40
5.2. La diarrhée du voyageur .......................................................................................... 41
5.3. Le paludisme et les autres maladies transmises par des vecteurs ....................... 42
5.4. Les autres risques .................................................................................................... 43
5.5. Lâimmunisation ......................................................................................................... 44
ANNEXE. Membres du comitĂ© de rĂ©daction de lâĂ©dition antĂ©rieure .................................... 51
RĂFĂRENCES .................................................................................................................. 52
Liste des tableaux
Tableau 1. Prévention de la premiÚre infection opportuniste ..................................................... 45
Tableau 2. PrĂ©vention de la rĂ©cidive dâinfections opportunistes ................................................. 48
Tableau 3. Interactions potentielles de la rifabutine (MycobutinMD) et de la rifampicine avec
les inhibiteurs de lâintĂ©grase, les inhibiteurs de la protĂ©ase et les inhibiteurs non
nucléosidiques de la transcriptase inverse .............................................................. 50
Liste des abréviations et des symboles
< Plus petit que
> Plus grand que
†Plus petit ou Ă©gal Ă
â„ Plus grand ou Ă©gal Ă
ARV Antirétroviral
BID Deux fois par jour (bis in die)
die Une fois par jour
g Gramme
IM Intramusculaire
IV Intraveineuse
kg Kilogramme
mg Milligramme
ml Millilitre
”L Microlitre
po Par voie orale (per os)
UI Unité internationale
VIH Virus de lâimmunodĂ©ficience humaine
VPH Virus du papillome humain
VZV Virus varicelle-zona (varicella-zoster virus)
La prĂ©vention des infections opportunistes chez les adultes infectĂ©s par le virus de lâimmunodĂ©ficience humaine (VIH) : guide pour les professionnels de la santĂ© du QuĂ©bec
1
Généralités
LâarrivĂ©e sur le marchĂ© de puissantes combinaisons thĂ©rapeutiques antirĂ©trovirales, en 1996, a
permis de faire diminuer sensiblement lâincidence des infections opportunistes et, par consĂ©quent,
la morbiditĂ© et la mortalitĂ© des personnes infectĂ©es par le virus de lâimmunodĂ©ficience humaine
(VIH). On a ainsi vu diminuer lâincidence des infections Ă Pneumocystis jiroveci, Ă cytomĂ©galovirus
ou à mycobactéries du complexe Mycobacterium avium ainsi que celle du sarcome de Kaposi et
du syndrome dâamaigrissement. Certaines autres infections opportunistes, telles que la
microsporidiose, la cryptosporidiose et la leucoencéphalopathie multifocale progressive, sont
mieux contrĂŽlĂ©es grĂące Ă lâutilisation de combinaisons thĂ©rapeutiques antirĂ©trovirales puissantes
et Ă lâeffet positif de celles-ci sur le systĂšme immunitaire.
Les patients ayant une numération lymphocytaire CD4+ basse et une charge virale élevée sont
considérés comme les plus susceptibles de développer une infection opportuniste.
La restauration de la fonction immunitaire observée chez la majorité des patients recevant une
combinaison thĂ©rapeutique antirĂ©trovirale puissante permet dâenvisager, dans certaines
situations, lâarrĂȘt de la prophylaxie contre les infections opportunistes entreprise alors que
lâimmunodĂ©ficience Ă©tait grave. La remontĂ©e est actuellement suffisamment rapide pour que, dans
certaines circonstances, lâon puisse mĂȘme envisager de ne pas prescrire certaines prophylaxies
à un patient qui commence à prendre des antirétroviraux.
Toutefois, si une infection opportuniste apparaßt malgré le recours à une prophylaxie adéquate
contre de telles infections, il faut penser Ă vĂ©rifier lâobservance de ce traitement et Ă Ă©valuer le
traitement antirĂ©troviral en cours afin de dĂ©terminer sâil est toujours aussi efficace pour rĂ©duire la
charge virale et amĂ©liorer la fonction immunitaire. Enfin, dans les premiĂšres semaines dâune
thĂ©rapie antirĂ©trovirale, il peut y avoir aggravation dâune infection opportuniste existante ou
apparition des premiĂšres manifestations cliniques, souvent atypiques, dâune infection opportuniste
jusque-là subclinique. Cette activation est engendrée par la réponse immunitaire (appelée
syndrome dâimmunoreconstitution) de lâhĂŽte au traitement antirĂ©troviral et ne doit pas ĂȘtre
considérée comme un échec de celui-ci.
La prĂ©vention des infections opportunistes chez les adultes infectĂ©s par le virus de lâimmunodĂ©ficience humaine (VIH) : guide pour les professionnels de la santĂ© du QuĂ©bec
2
Le présent document* passe en revue les différentes stratégies possibles quant à la prévention
de lâexposition, de lâinfection et de la rĂ©cidive, et quant Ă lâinterruption de la prophylaxie des
infections opportunistes virales, bactériennes, parasitaires ou fongiques les plus fréquemment
observĂ©es. Il passe aussi en revue la vaccination de lâadulte infectĂ© par le VIH ainsi que les
conseils à donner aux adultes infectés qui voyagent.
* Le présent document consiste en une adaptation du document du Panel on Opportunistic Infections in
HIV-Infected Adults and Adolescents sur la prévention des infections opportunistes chez les personnes infectées par le virus de l'immunodéficience humaine (voir la référence 1).
La prĂ©vention des infections opportunistes chez les adultes infectĂ©s par le virus de lâimmunodĂ©ficience humaine (VIH) : guide pour les professionnels de la santĂ© du QuĂ©bec
3
1. LES INFECTIONS VIRALES
1.1. Lâinfection par le virus herpĂšs simplex (VHS)
1.1.1. PrĂ©vention de lâexposition
Les personnes infectées par le VIH devraient toujours utiliser un préservatif en latex au cours de
leurs relations sexuelles, quâelles soient vaginales, anales ou oro-gĂ©nitales, afin de rĂ©duire leur
risque dâexposition aux virus herpĂšs simplex de type 1 et de type 2 ainsi quâaux autres infections
transmissibles sexuellement. Elles devraient Ă©viter les rapports sexuels avec une personne ayant
des lĂ©sions herpĂ©tiques gĂ©nitales ou orolabiales. Il faut ajouter que, malgrĂ© le port dâun prĂ©servatif
en latex, la transmission du virus herpÚs simplex demeure possible à partir de zones infectées
qui ne sont pas couvertes.
1.1.2. Prévention de la maladie
La prophylaxie de lâinfection primaire par le virus herpĂšs simplex nâest pas recommandĂ©e.
1.1.3. Prévention de la récidive
Puisque la rĂ©cidive dâherpĂšs simplex peut ĂȘtre traitĂ©e avec succĂšs, la thĂ©rapie suppressive nâest
pas nécessaire aprÚs la guérison des lésions. En revanche, les personnes qui ont des récidives
frĂ©quentes ou graves peuvent bĂ©nĂ©ficier dâune thĂ©rapie suppressive quotidienne Ă lâaciclovir, au
famciclovir ou au valaciclovir. Cependant, le recours à une thérapie suppressive pour les patients
immunosupprimĂ©s risque de conduire, dans de rares cas, Ă lâapparition de souches virales
rĂ©sistantes que lâon peut alors traiter Ă lâaide du foscarnet ou du cidofovir. Lâutilisation dâun
traitement suppressif quotidien a été associée à un moins grand risque de résistance que
lâutilisation Ă©pisodique chez les patients ayant reçu une greffe de moelle osseuse. On ne trouve
pas de données à ce sujet pour les patients infectés par le VIH.
Il nâest pas nĂ©cessaire dâadministrer de lâaciclovir aux fins dâune thĂ©rapie suppressive contre
lâherpĂšs gĂ©nital Ă une personne infectĂ©e par le VIH bĂ©nĂ©ficiant dĂ©jĂ dâune thĂ©rapie suppressive
contre le cytomégalovirus à base de ganciclovir par voie orale ou par voie intraveineuse.
En lâabsence de rĂ©ponse au traitement, le comitĂ© consultatif est dâavis quâil vaut mieux consulter
un expert.
La prĂ©vention des infections opportunistes chez les adultes infectĂ©s par le virus de lâimmunodĂ©ficience humaine (VIH) : guide pour les professionnels de la santĂ© du QuĂ©bec
4
Recommandation (voir le tableau 2)
Premier choix
Aciclovir (ZoviraxMD) 400 mg po BID
ou
Famciclovir (FamvirMD) 500 mg po BID
ou
Valaciclovir (ValtrexMD) 500 mg po BID
1.2. Lâinfection par le virus varicelle-zona (VZV)
1.2.1. PrĂ©vention de lâexposition
Les adultes infectĂ©s par le VIH qui nâont jamais dĂ©veloppĂ© de varicelle ou de zona, ou qui sont
séronégatifs pour le virus varicelle-zona (VZV), devraient éviter de cÎtoyer les personnes
atteintes de varicelle (transmise principalement par voie respiratoire) ou de zona (transmis par
contact direct avec des lĂ©sions actives). Les membres de la famille dâune personne infectĂ©e par
le VIH, et en particulier les enfants, pourraient ĂȘtre vaccinĂ©s contre la varicelle sâils nâont pas
dâantĂ©cĂ©dents de varicelle et quâils sont sĂ©ronĂ©gatifs pour le VIH afin quâils ne transmettent pas
le VZV à cette personne. Bien que cela se produise rarement, une réaction au vaccin peut
cependant se manifester sous la forme de lĂ©sions de varicelle lĂ oĂč lâinjection a Ă©tĂ© donnĂ©e. Il est
essentiel dâaviser les patients que ces lĂ©sions peuvent ĂȘtre contagieuses.
1.2.2. Prévention de la maladie
Le vaccin contre la varicelle (VarilrixMD, VarivaxMD III) est recommandé pour les patients non
protégés* contre le VZV chez qui le nombre de CD4 est ℠200 cellules/”L et qui ont moins de
50 ans. AprĂšs lâĂąge de 50 ans, le vaccin contre le zona est recommandĂ©. Le Protocole
dâimmunisation du QuĂ©bec recommande actuellement lâadministration du vaccin sous-unitaire
contre le zona (ShingrixMD)â aux personnes immunodĂ©primĂ©es ĂągĂ©es de 50 ans ou plus. Peu de
donnĂ©es ont Ă©tĂ© publiĂ©es Ă lâheure actuelle sur le vaccin vivant contre le zona (ZostavaxMD II)â
chez le patient infectĂ© par le VIH. Celui-ci ne devrait ĂȘtre utilisĂ© quâen cas de contre-indication ou
* Les personnes protĂ©gĂ©es sont celles qui ont dĂ©veloppĂ© une varicelle aprĂšs lâĂąge de 1 an ou un zona et celles qui ont soit une sĂ©rologie dĂ©montrant la prĂ©sence dâanticorps contre la varicelle ou une preuve Ă©crite quâelles ont reçu le nombre requis de doses de vaccins contre la varicelle selon lâĂąge, mĂȘme en cas de sĂ©rologie nĂ©gative.
â Ce vaccin nâest pas couvert par le Programme quĂ©bĂ©cois dâimmunisation.
La prĂ©vention des infections opportunistes chez les adultes infectĂ©s par le virus de lâimmunodĂ©ficience humaine (VIH) : guide pour les professionnels de la santĂ© du QuĂ©bec
5
de non-disponibilité du ShingrixMD et si les patients ont plus de 200 cellules CD4/”L. Pour prévenir
la varicelle, les adultes infectés par le VIH qui sont susceptibles de la contracter et qui ont eu un
contact significatif avec un patient qui a la varicelle ou le zona devraient recevoir des
immunoglobulines (voir le tableau 1) contre le VZV aussitĂŽt que possible, mais dans les
96 heures, pour prĂ©venir la maladie et jusquâĂ 10 jours aprĂšs lâexposition pour attĂ©nuer la
maladie. Les personnes infectées par le VIH qui devraient recevoir des immunoglobulines contre
le VZV sont celles qui nâont pas dâantĂ©cĂ©dents de zona ni de varicelle et celles pour qui le rĂ©sultat
dâune sĂ©rologie est nĂ©gatif. Il y a risque de contracter la varicelle, pour les personnes infectĂ©es
par le VIH, quand :
elles vivent sous le mĂȘme toit quâune personne ayant soit une varicelle en phase
contagieuse, soit un zona dissĂ©minĂ©, ou quâune personne immunodĂ©primĂ©e ayant un
zona, le zona Ă©tant considĂ©rĂ© comme contagieux avant le dĂ©but dâun traitement antiviral
et durant les 24 premiĂšres heures de ce traitement ;
elles ont un contact pendant plus dâune heure, dans un lieu fermĂ©, soit avec une personne
contagieuse ayant la varicelle ou un zona disséminé, soit avec une personne
immunodéprimée ayant un zona ;
elles ont un contact direct avec des lĂ©sions actives dâune personne atteinte de varicelle
ou de zona.
Les immunoglobulines sont administrées par voie intramusculaire. La dose recommandée est de
125 UI/10 kg (la dose maximale suggérée est de 625 UI, soit 5 ampoules). Chaque ampoule de
1,25 ml contient 125 UI dâimmunoglobulines.
Les personnes infectées par le VIH qui sont réceptives au VZV et qui ont un contact significatif
avec une personne contagieuse ayant la varicelle pendant quâelles sĂ©journent dans un
établissement de santé devraient recevoir leur congé de cet établissement si possible avant le
huitiĂšme jour suivant lâexposition. Sinon, elles doivent ĂȘtre isolĂ©es et leurs visiteurs devraient
porter masque et gants jusquâĂ 28 jours aprĂšs lâexposition.
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1.2.3. Prévention de la récidive
On nâa pu dĂ©montrer lâefficacitĂ© dâaucun mĂ©dicament pour prĂ©venir lâapparition ou la rĂ©cidive du
zona chez les adultes infectés par le VIH.
1.3. Lâinfection Ă cytomĂ©galovirus (CMV)
1.3.1 PrĂ©vention de lâexposition chez les personnes pour qui les rĂ©sultats
dâune sĂ©rologie anticytomĂ©galovirique (anti-CMV) sont nĂ©gatifs
Les personnes infectĂ©es par le VIH devraient ĂȘtre avisĂ©es que le cytomĂ©galovirus (CMV) est
excrĂ©tĂ© dans le sperme, les sĂ©crĂ©tions cervicales et la salive, et quâelles devraient toujours utiliser
des prĂ©servatifs en latex pendant leurs relations sexuelles pour rĂ©duire le risque dâĂȘtre exposĂ©es
Ă lâinfection Ă CMV et aux autres infections sexuellement transmissibles ainsi que celui de
transmettre le CMV et ces maladies.
On pourrait procéder à une sérologie pour détecter le CMV chez les personnes infectées par le
VIH dans certaines situations. Le test pourrait ĂȘtre privilĂ©giĂ© chez les individus pour qui le risque
dâavoir acquis un CMV est faible, ce qui exclurait les hommes ayant des relations sexuelles avec
dâautres hommes, les utilisateurs de drogue par injection et les patients ayant des contacts
importants avec des enfants allant Ă la garderie.
Les personnes infectĂ©es par le VIH pour qui les rĂ©sultats dâune sĂ©rologie anticytomĂ©galovirique
sont négatifs et qui travaillent dans une garderie ou dont les enfants fréquentent une garderie
devraient ĂȘtre informĂ©es que, comme tous les enfants dans ces garderies, elles risquent
fortement de contracter le CMV. Ce risque peut ĂȘtre rĂ©duit par de bonnes pratiques dâhygiĂšne
telles que le lavage des mains.
Les personnes infectĂ©es par le VIH qui sont sĂ©ronĂ©gatives pour le CMV et dont lâĂ©tat nĂ©cessite
une transfusion sanguine devraient recevoir des produits sanguins sans anticorps contre le CMV
dans une situation non urgente.
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1.3.2. Prévention de la maladie chez les personnes infectées par le VIH pour qui
les rĂ©sultats dâune sĂ©rologie anticytomĂ©galovirique (anti-CMV) sont
positifs
La meilleure façon de prévenir la maladie à CMV est de traiter le VIH de façon à ce que le nombre
de CD4 reste â„ 100 cellules/ÎŒL. Lâutilisation du valganciclovir en prophylaxie primaire nâest pas
recommandée.
Avant lâarrivĂ©e des antirĂ©troviraux (ARV) sur le marchĂ©, lâexamen annuel du fond dâĆil par un
ophtalmologiste était recommandé pour les patients chez qui la numération lymphocytaire CD4+
Ă©tait infĂ©rieure Ă 50 cellules/ÎŒL. La pertinence de maintenir cette recommandation est
actuellement inconnue.
La mĂ©thode la plus efficace pour prĂ©venir les complications de lâinfection par le CMV est la
dĂ©tection des manifestations prĂ©coces de la maladie. Par exemple, les patients devraient ĂȘtre
informés de ce que signifie avoir des « corps flottants » dans les yeux et surveiller leur
augmentation. Ils devraient aussi vérifier leur acuité visuelle réguliÚrement par des techniques
simples, telles que la lecture des journaux.
Recommandation
Il nây a aucune recommandation particuliĂšre pour prĂ©venir le premier Ă©pisode de CMV.
1.3.3 Prévention de la récidive
Le traitement de maintien est indiquĂ© aprĂšs le traitement dâinduction en cas de rĂ©tinite Ă CMV. Il
devrait durer jusquâĂ la reconstitution immune sous ARV (nombre de CD4 â„ 100 cellules/ÎŒL
depuis trois à six mois). Les régimes thérapeutiques efficaces en ce cas comprennent le
valganciclovir par voie orale, le ganciclovir par voie intraveineuse, le foscarnet par voie
intraveineuse ainsi que la combinaison de ganciclovir et de foscarnet par voie intraveineuse. Dans
les cas de colite, de pneumonite ou dâatteinte du systĂšme nerveux central Ă CMV, la prophylaxie
nâest pas recommandĂ©e Ă moins que le patient ait une rĂ©tinite concomitante.
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Recommandation : traitement de maintien pour la rétinite à CMV
Premier choix
Valganciclovir (ValcyteMD) 900 mg po die
Autres possibilités
Ganciclovir (CytoveneMD) 5 mg/kg IV die
ou
Foscarnet (FoscavirMD) 90-120 mg/kg IV die (dose individualisée selon la fonction rénale)
ou
Cidofovir (VistideMD) 5 mg/kg IV toutes les deux semaines, accompagnĂ© de probĂ©nĂ©cide (2 g po 3 heures avant, puis 1 g po 2 heures aprĂšs et 1 g po 8 heures aprĂšs lâadministration
du cidofovir), avec hydratation avant la dose de cidofovir
1.3.4. Interruption du traitement dâentretien
On peut envisager dâinterrompre le traitement anti-CMV si la numĂ©ration lymphocytaire CD4+
demeure plus Ă©levĂ©e que 100 cellules/ÎŒL pendant plus de trois Ă six mois, en rĂ©ponse Ă une
thérapie antirétrovirale efficace. La rétinite doit avoir été traitée entre trois et six mois auparavant,
et elle doit ĂȘtre inactive. Cette dĂ©cision doit ĂȘtre prise aprĂšs consultation dâun
ophtalmologiste expert et doit prendre en compte la durée de la réponse immunologique,
la localisation de la lĂ©sion oculaire, la condition de lâĆil controlatĂ©ral et la possibilitĂ© dâun
suivi ophtalmologique frĂ©quent (au moins tous les trois mois aprĂšs lâarrĂȘt). La prophylaxie
devrait ĂȘtre offerte de nouveau lorsque la numĂ©ration lymphocytaire CD4+ est infĂ©rieure Ă
100 cellules/ÎŒL.
1.4. Lâinfection par le virus du papillome humain (VPH)
1.4.1 PrĂ©vention de lâexposition
Toute personne infectée par le VIH devrait porter un préservatif au latex pour tout type de relations
sexuelles, quâelles soient vaginales, anales ou oro-gĂ©nitales, afin de rĂ©duire le risque dâexposition
Ă des infections transmissibles sexuellement, incluant possiblement lâinfection par le virus du
papillome humain (VPH), et le risque de transmission de ces maladies. La transmission demeure
possible à partir des zones infectées qui ne sont pas couvertes par le préservatif en latex.
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Trois vaccins sont actuellement homologués au Canada pour la prévention du virus du papillome
humain (VPH) : GardasilMD, CervarixMD et GardasilMD 9. Le Programme quĂ©bĂ©cois dâimmunisation
prévoit la vaccination gratuite, dans les écoles, des garçons et des filles en 4e année du primaire.
Depuis le mois de septembre 2018, le vaccin contre le VPH est inclus dans la mise Ă jour du
statut vaccinal en 3e secondaire, et les garçons ayant entre 9 et 14 ans qui sont actifs
sexuellement peuvent ĂȘtre vaccinĂ©s gratuitement. La vaccination anti-VPH est actuellement
recommandée et gratuite au Québec pour les hommes et les femmes de 9 à 26 ans qui sont
infectés par le VIH. Il est aussi possible de vacciner gratuitement les hommes ùgés de 26 ans et
moins ayant des relations sexuelles avec dâautres hommes, mĂȘme sâils ne sont pas infectĂ©s par
le VIH. Le vaccin est également recommandé mais non gratuit pour les femmes non
immunodĂ©primĂ©es de 18 Ă 45 ans et les hommes non immunodĂ©primĂ©s de 9 Ă 26 ans. Il nây a
pas dâĂ©tudes dâefficacitĂ© portant sur les patients infectĂ©s par le VIH, mais des Ă©tudes ont dĂ©montrĂ©
tant lâimmunogĂ©nĂ©citĂ© que la sĂ©curitĂ© des vaccins bivalents et quadrivalents utilisĂ©s pour
immuniser cette population.
1.4.2 Prévention de la maladie cervicale
AprĂšs que lâinventaire complet de leurs problĂšmes gynĂ©cologiques ait Ă©tĂ© fait, les femmes
infectées par le VIH devraient subir un examen gynécologique et une cytologie cervicale.
Tel que le recommandent les Lignes directrices sur le dépistage du cancer du col utérin au
QuĂ©bec, un dĂ©pistage annuel devrait ĂȘtre proposĂ© Ă toutes les femmes actives sexuellement qui
sont en Ă©tat dâimmunosuppression Ă la suite dâune infection par le VIH, dâune transplantation
dâorganes ou dâune autre affection chronique, peu importe leur Ăąge4.
Lorsque le rĂ©sultat est Ă©quivoque (ASC-US) ou anormal, ces femmes devraient ĂȘtre dirigĂ©es vers
une clinique de colposcopie pour Ă©valuation.
1.4.3 Prévention de la récidive
Les risques de récidive de dysplasie et de cancer cervical aprÚs traitement sont élevés chez les
femmes infectĂ©es par le VIH. Par consĂ©quent, ces patientes devraient faire lâobjet de cytologies
cervicales fréquentes et, lorsque cela est indiqué, elles devraient avoir une colposcopie.
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1.4.4 Prévention de la maladie anale
MĂȘme si les risques de nĂ©oplasie intra-Ă©pithĂ©liale anale et de cancer anal sont plus Ă©levĂ©s chez
les hommes ayant des rapports sexuels avec dâautres hommes (HARSAH) que chez les
hĂ©tĂ©rosexuels et mĂȘme si lâincidence du cancer anal est deux fois plus grande chez les hommes
sĂ©ropositifs au VIH que chez les sĂ©ronĂ©gatifs, lâutilitĂ© du dĂ©pistage de ces maladies par cytologie
anale et du traitement de la néoplasie intra-épithéliale anale pour prévenir le cancer anal chez
ces hommes nâest pas encore bien dĂ©finie. Plusieurs experts sâentendent pour recommander le
dépistage du cancer anal par examen visuel (périanal et anal) et par toucher rectal, auxquels
sâajoutent soit la cytologie, soit lâanuscopie sous haute rĂ©solution, ou les deux. Les ressources
affectées aux anuscopies sous haute résolution au Québec, comme dans la majorité des pays
occidentaux, restent encore insuffisantes pour faire du dépistage par cytologie un examen de
routine. Nous suggĂ©rons donc dâenvisager le dĂ©pistage du cancer anal par examen visuel (anal
et périanal) et par toucher rectal chez les populations pour qui les risques sont les plus élevés,
comme les hommes ayant des relations sexuelles avec dâautres hommes, les femmes ayant des
antécédents de dysplasie ou de cancer cervical et les patients présentant des condylomes
anogĂ©nitaux. Le clinicien qui a accĂšs Ă lâanuscopie sous haute rĂ©solution peut envisager le
dépistage par cytologie anale pour ses patients à risque. Pour obtenir du matériel cytologique,
une tige enveloppĂ©e de dacron et humidifiĂ©e avec de lâeau du robinet ou une cytobrosse
endocervicale peuvent ĂȘtre utilisĂ©es. Lâune ou lâautre doivent ĂȘtre insĂ©rĂ©es dans le rectum Ă une
profondeur dâau moins deux centimĂštres de la marge anale. Une anuscopie sous haute rĂ©solution
devrait toujours ĂȘtre demandĂ©e lorsque le rĂ©sultat de la cytologie anale est une altĂ©ration des
cellules pavimenteuses de signification indéterminée (ASC-US). La fréquence du dépistage par
cytologie anale nâest pas dĂ©finie, mais elle pourrait ĂȘtre annuelle.
1.5. Lâinfection par le virus de lâherpĂšs humain de type 8 (VHH-8)
1.5.1. PrĂ©vention de lâexposition
Le mĂ©canisme de transmission du virus de lâherpĂšs humain de type 8 (VHH-8), qui cause
lâangiosarcome de Kaposi, est peu connu.
Le virus est plus facilement isolé dans la salive que dans le sperme et les hommes homosexuels
sont plus souvent atteints par lâinfection que les hĂ©tĂ©rosexuels. Dans les rĂ©gions du monde oĂč
lâinfection par le VHH-8 est endĂ©mique, cette maladie peut se transmettre horizontalement chez
les jeunes enfants par la salive.
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MĂȘme si lâefficacitĂ© du prĂ©servatif dans la prĂ©vention de cette infection reste Ă prouver, son
utilisation dans les rapports sexuels est fortement recommandée aux personnes infectées par le
VIH pour rĂ©duire le risque dâexposition aux infections transmissibles sexuellement et par le sang.
1.5.2. Prévention de la maladie
Le dĂ©pistage de routine de lâinfection par le VHH-8 nâest pas recommandĂ©.
Il nâexiste aucune recommandation officielle de traitement pour prĂ©venir lâapparition du sarcome
de Kaposi chez les personnes infectées à la fois par le VIH et par le VHH-8.
Les combinaisons puissantes dâantirĂ©troviraux inhibant efficacement la rĂ©plication du VIH
rĂ©duisent la frĂ©quence du sarcome de Kaposi et leur emploi devrait ĂȘtre envisagĂ© pour toutes les
personnes qui risquent de développer cette maladie.
1.5.3. Prévention de la récidive
Le contrÎle de la réplication du VIH grùce aux antirétroviraux chez les personnes infectées par le
VIH qui ont un sarcome de Kaposi prĂ©vient la progression de celui-ci ou lâapparition de nouvelles
lĂ©sions et, en consĂ©quence, doit faire lâobjet dâune recommandation pour ces personnes.
1.6. Lâinfection par le virus JC
1.6.1. PrĂ©vention de lâexposition
Le virus JC (pour John Cunningham, nom du patient chez qui ce virus a été isolé) est un
polyomavirus. Lâinfection est gĂ©nĂ©ralement acquise durant lâenfance, et de 39 Ă 69 % des adultes
seraient infectĂ©s. Ă lâheure actuelle, il nây a pas de mĂ©thode pour prĂ©venir lâexposition Ă ce virus.
1.6.2. Prévention de la maladie
Une fois acquis, le virus JC demeure latent et sâexprime pĂ©riodiquement. La
leucoencéphalopathie multifocale progressive est rare en dehors du contexte de
lâimmunosuppression associĂ©e au VIH. La meilleure mĂ©thode de prĂ©vention de la maladie est la
prise dâantirĂ©troviraux.
La prĂ©vention des infections opportunistes chez les adultes infectĂ©s par le virus de lâimmunodĂ©ficience humaine (VIH) : guide pour les professionnels de la santĂ© du QuĂ©bec
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1.6.3. Prévention de la récidive
Il est rare quâil y ait rĂ©cidive aprĂšs la rĂ©mission dâune leucoencĂ©phalopathie multifocale
progressive. La meilleure mĂ©thode de prĂ©vention de la maladie est la prise dâantirĂ©troviraux afin
de maintenir une charge virale indĂ©tectable et dâoptimiser le nombre de CD4.
La prĂ©vention des infections opportunistes chez les adultes infectĂ©s par le virus de lâimmunodĂ©ficience humaine (VIH) : guide pour les professionnels de la santĂ© du QuĂ©bec
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2. LES INFECTIONS BACTĂRIENNES
2.1. La tuberculose
La tuberculose est la principale cause de morbidité et de mortalité chez les personnes infectées
par le VIH dans le monde. Une tuberculose active peut renforcer la réplication du VIH et accélérer
lâĂ©volution naturelle de lâinfection causĂ©e par celui-ci. Lâinteraction du Mycobacterium tuberculosis
et du VIH a des conséquences importantes tant pour la prévention que pour le traitement de la
tuberculose. La majorité des cas de tuberculose chez les personnes infectées par le VIH sont dus
Ă une rĂ©activation. Le risque annuel quâune infection par le VIH et une infection tuberculeuse
latente Ă©voluent vers une tuberculose active varie entre 1,6 et 6,0 cas pour 100 personnes-
années3, équivalant au risque à vie pour une personne non infectée par le VIH (environ 5 %).
LâĂ©volution dâune primo-infection vers une tuberculose active a cependant dĂ©jĂ Ă©tĂ© rapportĂ©e chez
des personnes infectées par le VIH, et plus particuliÚrement chez celles qui sont gravement
immunosupprimĂ©es et dont la numĂ©ration lymphocytaire CD4+ est infĂ©rieure Ă 100 cellules/ÎŒL.
LâĂ©volution de la tuberculose, telle quâelle sâobserve cliniquement chez la personne infectĂ©e par
le VIH, est atypique dans bien des cas, ce qui retarde le diagnostic et lâapplication dâun traitement
approprié.
Lâincidence globale de la tuberculose sâest accrue Ă la fin des annĂ©es 1980, en partie Ă cause de
lâapparition du VIH. Au Canada, cependant, on nâa pas dĂ©montrĂ© que lâĂ©pidĂ©mie causĂ©e par le
VIH a eu des consĂ©quences sur les taux dâincidence de la tuberculose. Pour lâannĂ©e 1993,
2 000 cas de tuberculose y ont été rapportés, ce qui représente un taux de 6,9 pour
100 000 personnes. Un taux plus faible a Ă©tĂ© calculĂ© au QuĂ©bec pour la mĂȘme annĂ©e, soit 4,9
pour 100 000 personnes. Les taux canadiens ont diminué par la suite, se situant à 4,6 pour
100 000 personnes en 20107. La tuberculose a été la premiÚre condition indicatrice chez 3,9 %
des cas dĂ©clarĂ©s de sida au QuĂ©bec entre 1979 et 1999. LâOrganisation mondiale de la santĂ©
estimait quâau Canada, les co-infections VIH-tuberculose reprĂ©sentaient 5,7 % des cas de
tuberculose en 20073.
2.1.1. PrĂ©vention de lâexposition
Les personnes les plus susceptibles de développer une tuberculose sont celles qui ont séjourné
dans des rĂ©gions du monde oĂč la prĂ©valence de cette infection sâavĂšre Ă©levĂ©e, les immigrants
provenant de telles régions, les personnes infectées par le VIH ou atteintes du sida, les personnes
ùgées, les toxicomanes (ex. : alcooliques, UDI) et les démunis vivant dans des conditions
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prĂ©caires (ex. : sans-abri). Comme la tuberculose se transmet facilement, elle doit faire lâobjet
dâune attention spĂ©ciale. Certaines activitĂ©s, certains modes de vie ou types de travail
prĂ©disposent plus que dâautres Ă des contacts avec la tuberculose (travail dans les refuges, dans
les prisons et dans tout autre endroit reconnu comme un milieu à risque par les services de santé
publique). La dĂ©cision de retirer un employĂ© de son milieu de travail Ă cause dâune exposition
potentielle Ă la tuberculose devrait se prendre sur une base individuelle, en concertation avec des
spécialistes de la question.
Afin de prĂ©venir la transmission de lâinfection, toutes les personnes atteintes de tuberculose
pulmonaire active ou orolaryngĂ©e doivent faire lâobjet de mesures dâisolement pour la durĂ©e de la
pĂ©riode de contagiositĂ©. Ainsi, elles devraient ĂȘtre exclues de leur milieu de travail, de leur milieu
scolaire ou de leur milieu de garde tant quâelles sont considĂ©rĂ©es comme contagieuses. La
pĂ©riode de contagiositĂ© est fonction dâun certain nombre de facteurs, dont la qualitĂ© de la rĂ©ponse
immunitaire et la réponse au traitement. De façon stricte, la contagiosité disparaßt lorsque les
cultures des expectorations deviennent négatives. En pratique, on estime que la contagiosité
prend fin, dans le cas oĂč le frottis initial des expectorations a Ă©tĂ© positif, lorsque les frottis
subsĂ©quents deviennent nĂ©gatifs. Sâil y a eu Ă la fois un frottis initial nĂ©gatif et une culture positive,
la contagiositĂ© disparaĂźt aprĂšs deux semaines de traitement lorsque la rĂ©ponse clinique sâavĂšre
favorable. En aucun cas, des malades encore contagieux ne devraient ĂȘtre transfĂ©rĂ©s dans des
Ă©tablissements oĂč habitent des personnes infectĂ©es par le VIH. Dans les cas de souches
multirĂ©sistantes, les personnes atteintes devraient ĂȘtre isolĂ©es jusquâĂ ce que les cultures soient
négatives.
2.1.2. Prévention de la maladie
Au moment de la prise en charge des personnes séropositives pour le VIH, et le plus rapidement
possible au cours de lâĂ©volution de la maladie, il faut :
Questionner ces personnes Ă propos des contacts, anciens ou nouveaux, quâelles ont
eus avec un malade atteint de tuberculose, par exemple en prison ou au cours dâun
voyage. Il faut aussi sâinformer Ă propos dâanciens rĂ©sultats de tests de dĂ©pistage Ă la
tuberculine et demander à ces personnes si elles ont déjà reçu un traitement, complet ou
incomplet, contre la tuberculose.
Faire passer une radiographie pulmonaire, particuliĂšrement aux personnes pour qui
le risque dâavoir Ă©tĂ© exposĂ©es Ă la tuberculose est Ă©levĂ©.
La prĂ©vention des infections opportunistes chez les adultes infectĂ©s par le virus de lâimmunodĂ©ficience humaine (VIH) : guide pour les professionnels de la santĂ© du QuĂ©bec
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Effectuer un test de dépistage de la tuberculose.
Ăpreuve de Mantoux (ou PPD, ou test cutanĂ© Ă la tuberculine)
Le test cutanĂ© Ă la tuberculine (TCT) devrait ĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ© Ă la fois pour les personnes pour
qui le rĂ©sultat du test initial est non significatif mais pour qui le risque dâexposition est grand
et pour celles chez qui la fonction immunitaire sâest amĂ©liorĂ©e sous thĂ©rapie antirĂ©trovirale
(nombre de CD4+ > 200 cellules/”L). Le test devrait ĂȘtre fait ou rĂ©pĂ©tĂ© pour toutes les
personnes trÚs exposées à la tuberculose, de préférence moins de sept jours aprÚs
lâexposition puis de huit Ă douze semaines plus tard.
Le rĂ©sultat du test est considĂ©rĂ© comme significatif sâil se produit une induration
℠5 millimÚtres (mm) de diamÚtre. Une anergie cutanée a été observée chez 66 % des
personnes dont la numération lymphocytaire CD4+ est inférieure à 200 cellules/”L et chez
10 % de celles dont la numération lymphocytaire CD4+ est supérieure à 500 cellules/”L.
Le test dâanergie nâest plus recommandĂ© en raison dâun manque de standardisation et
parce que les Ă©tudes nâont montrĂ© aucun avantage dans le fait de traiter les individus
anergiques dont le TCT Ă©tait nĂ©gatif, Ă lâexception de ceux qui sont infectĂ©s par le VIH et
pour qui le risque dâexposition Ă la tuberculose (prisonniers, rĂ©fugiĂ©s vivant dans des
camps, etc.) est trĂšs Ă©levĂ©. La consultation dâun expert est conseillĂ©e lorsquâun doute
subsiste sur la nature des contacts ou que lâon soupçonne une rĂ©sistance aux
antituberculeux chez les cas index.
Comme le TCT peut donner des résultats faussement négatifs chez les immunodéprimés,
le clinicien peut adopter lâune des deux approches suivantes si lâinduration est infĂ©rieure Ă
5 mm :
- faire subir aux patients dont le TCT est nĂ©gatif un nouveau test une fois quâun
traitement antirétroviral a été institué et que la reconstitution du systÚme immunitaire
est signalée par une augmentation du nombre de lymphocytes CD4 ;
- effectuer un test de libĂ©ration dâinterfĂ©ron gamma (TLIG) sâil soupçonne toujours une
infection tuberculeuse latente. Si le résultat est positif, la personne est considérée
comme un cas dâinfection tuberculeuse latente. Si le rĂ©sultat du TLIG est indĂ©terminĂ©,
le test doit ĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ© pour exclure toute erreur de laboratoire. Si le rĂ©sultat du test
répété est également indéterminé, le clinicien doit soupçonner une anergie et
sâappuyer sur les antĂ©cĂ©dents de la personne, les caractĂ©ristiques cliniques et tout
autre rĂ©sultat de laboratoire pour prendre une dĂ©cision quant Ă la probabilitĂ© dâune
La prĂ©vention des infections opportunistes chez les adultes infectĂ©s par le virus de lâimmunodĂ©ficience humaine (VIH) : guide pour les professionnels de la santĂ© du QuĂ©bec
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infection tuberculeuse latente. Si le résultat du TLIG est négatif, cette infection est peu
probable.
Test de libĂ©ration dâinterfĂ©ron gamma
Une solution de rechange au TCT est le test de libĂ©ration dâinterfĂ©ron gamma (TLIG).
Celui-ci a lâavantage de sâeffectuer en une seule visite, dâĂȘtre plus rarement faussement
positif en cas de vaccination avec le vaccin biliĂ© de Calmette et GuĂ©rin (BCG) et dâĂȘtre
plus sensible chez les sujets immunodĂ©ficients, notamment en raison de la prĂ©sence dâun
contrĂŽle positif inclus dans le test qui permet dâidentifier les patients anergiques. Il est par
contre plus coûteux et complexe à réaliser pour le laboratoire.
Le fait dâaccepter comme positifs les rĂ©sultats obtenus Ă lâun ou lâautre test (TCT ou TLIG) permet
de dĂ©tecter avec une plus grande sensibilitĂ© lâinfection tuberculeuse latente chez les sujets
immunodĂ©primĂ©s. Cependant, il nâexiste pas de donnĂ©es qui dĂ©montrent lâefficacitĂ© du traitement
de cette infection chez les sujets pour qui le TCT est négatif mais le TLIG est positif. Le clinicien
doit donc soupeser, dâune part, lâavantage potentiel dâidentifier un plus grand nombre de
personnes ayant obtenu des rĂ©sultats positifs et, dâautre part, lâabsence de donnĂ©es dĂ©montrant
les bénéfices du traitement pour ces personnes.
Le traitement de lâinfection tuberculeuse latente est recommandĂ©, peu importe lâĂąge, pour les
personnes infectĂ©es par le VIH, aprĂšs exclusion dâune tuberculose active (voir le tableau 1) :
lorsque le TCT est ou a dĂ©jĂ Ă©tĂ© 5 mm chez des individus qui nâont jamais Ă©tĂ© traitĂ©s
pour une infection tuberculeuse latente ou qui lâont Ă©tĂ© de façon inadĂ©quate ;
lorsque le TLIG est rĂ©actif chez des individus qui nâont jamais Ă©tĂ© traitĂ©s pour une infection
tuberculeuse latente ou qui lâont Ă©tĂ© de façon inadĂ©quate ;
lorsque la personne a des contacts Ă©troits avec des porteurs de tuberculose active
diagnostiquée, peu importent les traitements préalables reçus par la personne exposée ;
en prĂ©sence dâune radiographie pulmonaire compatible avec une tuberculose ancienne
non traitée ;
lorsque la personne a des antécédents de tuberculose non traitée ou traitée de façon
inadĂ©quate. Dans cette circonstance, le patient devrait ĂȘtre orientĂ© vers un mĂ©decin
spécialisé dans le traitement de la tuberculose.
La prĂ©vention des infections opportunistes chez les adultes infectĂ©s par le virus de lâimmunodĂ©ficience humaine (VIH) : guide pour les professionnels de la santĂ© du QuĂ©bec
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Avant de commencer Ă traiter lâinfection tuberculeuse latente, il faut Ă©liminer la tuberculose active
de façon clinique, radiologique et par une culture des expectorations, mĂȘme en lâabsence
dâanomalies radiologiques3. Le traitement Ă lâisoniazide rĂ©duit le risque dâapparition dâune
tuberculose active et ralentit la progression de lâinfection par le VIH. LâefficacitĂ© du traitement
prĂ©ventif Ă lâisoniazide est de 60 Ă 90 % pour les personnes non infectĂ©es par le VIH. Il est
recommandĂ© dâadministrer de la pyridoxine (vitamine B6) sur une base quotidienne aux patients
infectĂ©s par le VIH qui sont traitĂ©s Ă lâisoniazide pour prĂ©venir les risques associĂ©s de neuropathie
pĂ©riphĂ©rique. Il est Ă©galement important dâassurer Ă ces patients un suivi clinique et biologique
pour dĂ©celer prĂ©cocement, entre autres, les signes dâhĂ©patotoxicitĂ©, particuliĂšrement chez les
personnes atteintes dâhĂ©patite virale ou de maladies du foie.
Le régime thérapeutique contenant de la rifampicine ou de la rifabutine prescrit à un patient infecté
par le VIH doit prendre en compte les interactions potentielles de ces mĂ©dicaments avec dâautres,
Recommandation
Thérapie habituelle
Isoniazide (IsotamineMD)
et
vitamine B6 (pyridoxine)
5 mg/kg po die (max. 300 mg)
25-50 mg po die
Pendant 9 mois (270 doses consĂ©cutives ; pendant 1 an sâil y a interruption du traitement)
Pendant 9 mois (Ă maintenir avec lâisoniazide sâil y a prolongation du traitement)
Autres possibilités
Rifampicine*
Isoniazide et rifampicine
Rifabutine
10 mg/kg po die (max. 600 mg)
Isoniazide : 5 mg/kg po die (max. 300 mg)
et
rifampicine : 10 mg/kg po die (max. 600 mg)
et
vitamine B6 : 25-50 mg po die
Dose ajustée en fonction des antirétroviraux concomitants
Pendant 4 mois
Pendant 3 mois
Pendant 4 mois
* Dans certaines situations, il est contre-indiquĂ© dâutiliser la rifampicine (voir le tableau 3).
La prĂ©vention des infections opportunistes chez les adultes infectĂ©s par le virus de lâimmunodĂ©ficience humaine (VIH) : guide pour les professionnels de la santĂ© du QuĂ©bec
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notamment avec les inhibiteurs de la protéase, les inhibiteurs non nucléosidiques de la
transcriptase inverse et les inhibiteurs de lâintĂ©grase (voir le tableau 3).
2.2. Lâinfection Ă mycobactĂ©ries du complexe Mycobacterium avium (MAC)
2.2.1. PrĂ©vention de lâexposition
Aucune recommandation officielle pour prĂ©venir lâexposition aux mycobactĂ©ries du complexe
Mycobacterium avium (MAC) ne peut ĂȘtre formulĂ©e Ă partir des donnĂ©es existantes. Le micro-
organisme est probablement ubiquiste dans les aliments et dans lâeau.
2.2.2. Prévention de la maladie
La maladie Ă MAC touche typiquement des patients chez qui le nombre de CD4 est infĂ©rieur Ă
50 cellules/ÎŒL. Parmi les autres facteurs de risque, on trouve une haute charge virale (plus de
100 000 copies/mL), un antĂ©cĂ©dent dâinfection opportuniste et une colonisation du tractus
respiratoire ou digestif par le MAC.
Historiquement, lâincidence de lâinfection Ă MAC se situait entre 20 et 40 % chez les patients
sidĂ©ens ne recevant pas dâantibioprophylaxie ni dâARV. Lâutilisation des ARV lâa fait diminuer de
façon considĂ©rable puisquâelle est maintenant de 2,5 cas par 1 000 personnes-annĂ©es pour les
patients recevant des soins actifs. Dans ce contexte et compte tenu que la mortalité liée au MAC
nâest plus significativement diffĂ©rente entre les patients ayant ou nâayant pas reçu de prophylaxie,
lâInternational Antiviral Society-USA sâest prononcĂ©e en 2016 contre le fait de faire entreprendre
une prophylaxie anti-MAC par les patients qui commenceront à prendre des ARV immédiatement.
Ă lâheure actuelle, les Guidelines for the Prevention and Treatment of Opportunistic Infections in
HIV-Infected Adults and Adolescents1 ne vont pas en ce sens et recommandent toujours une
prophylaxie primaire pour les patients chez qui le nombre de CD4 est infĂ©rieur Ă 50 cellules/ÎŒL,
alors que lâEuropean AIDS Clinical Society est ouverte Ă lâidĂ©e ne pas prescrire de prophylaxie
anti-MAC aux patients qui commenceront à prendre des ARV dans un délai de quatre semaines.
Il est recommandĂ© dâeffectuer les hĂ©mocultures appropriĂ©es aux fins de la recherche de
mycobactéries (ex. : Myco/F Lytic) lorsque les patients sont fortement immunosupprimés
(numération lymphocytaire CD4+ < 50 cellules/”L), de façon à pouvoir anticiper les réactions
paradoxales dâimmunoreconstitution chez ceux qui commencent Ă prendre des ARV, et de
préférer un traitement actif à une prophylaxie du MAC chez les patients pour qui les hémocultures
sâavĂšrent positives. Ătant donnĂ© que lâon ne connaĂźt pas les consĂ©quences dâune prophylaxie
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chez les patients porteurs de MAC dans le systĂšme digestif ou respiratoire, il nâest pas
recommandé de procéder au dépistage du MAC à ces sites.
Recommandation
Premier choix
Clarithromycine (BiaxinMD) 500 mg po BID
ou
Azithromycine (ZithromaxMD) 1200 mg po 1 fois/semaine
Si lâon estime que le patient sera fidĂšle Ă son suivi mĂ©dical et que des antirĂ©troviraux commencent Ă ĂȘtre pris immĂ©diatement : on peut envisager de ne pas entreprendre de prophylaxie.
Autres possibilités
Azithromycine (ZithromaxMD) 600 mg po 2 fois/semaine
ou
Rifabutinea (MycobutinMD) 300 mg po die (voir le tableau 3 pour lâajustement des doses)
a. Avant de commencer le traitement, Ă©liminer la tuberculose active, sâil y a lieu, pour Ă©viter dâexposer une souche de M. tuberculosis Ă une monothĂ©rapie Ă la rifamycine.
Lâazithromycine et la clarithromycine nâont pas Ă©tĂ© comparĂ©es. Pour choisir entre ces deux agents
recommandés, on doit prendre en considération les effets indésirables, les interactions
mĂ©dicamenteuses et le coĂ»t dâutilisation de chacun. Les deux mĂ©dicaments ont des effets
indĂ©sirables Ă©quivalents et peuvent ĂȘtre utilisĂ©s avec un inhibiteur de la protĂ©ase. Par contre,
lâĂ©favirenz (SustivaMD) est contre-indiquĂ© avec la clarithromycine et lâeffet de la clarithromycine
pour le traitement du MAC peut ĂȘtre diminuĂ© par la nĂ©virapine (ViramuneMD). La dose de la
rifabutine5 devra ĂȘtre ajustĂ©e si ce mĂ©dicament est utilisĂ© avec un inhibiteur de la protĂ©ase ou
avec un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse (voir le tableau 3).
2.2.3. Prévention de la récidive
Le traitement dâentretien prĂ©vient la rĂ©cidive de mycobactĂ©riose dissĂ©minĂ©e.
* Lâajout de la rifabutine est une option rĂ©servĂ©e aux cas plus graves (voir le tableau 3).
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20
Recommandation
Premier choix
Clarithromycine (BiaxinMD) 500 mg po BID
+ Ă©thambutol (EtibiMD) 15 mg/kg po die
rifabutine (MycobutinMD) (voir le tableau 3 pour lâajustement des doses)
Autre possibilité
Azithromycine (ZithromaxMD) 500-600 mg po die
+ Ă©thambutol (EtibiMD) 15 mg/kg po die
rifabutine (MycobutinMD) (voir le tableau 3 pour lâajustement des doses)
2.2.4. Interruption de la prophylaxie primaire
La prophylaxie primaire peut se terminer si la réponse virologique est soutenue et que la réponse
immunologique se situe au-dessus de 100 cellules/”L depuis au moins trois mois. La prophylaxie
primaire devrait ĂȘtre prescrite lorsque le patient prĂ©sente Ă nouveau les indications relatives Ă
celle-ci.
2.2.5. Interruption de la prophylaxie secondaire
AprÚs douze mois de traitement anti-MAC, pour un patient qui ne présente aucun symptÎme
dâinfection Ă MAC, sous traitement antirĂ©troviral efficace et dont la numĂ©ration lymphocytaire
CD4+ est supĂ©rieure Ă 100 cellules/”L depuis plus de six mois, on peut envisager dâinterrompre
le traitement dâentretien anti-MAC. La prophylaxie secondaire devrait ĂȘtre prescrite Ă nouveau si
le nombre de CD4 diminue Ă moins de 100 cellules/ÎŒL ultĂ©rieurement.
2.3. Les infections bactériennes respiratoires
2.3.1. PrĂ©vention de lâexposition
Les bactĂ©ries pathogĂšnes Ă lâorigine des infections des voies respiratoires sont principalement le
Streptococcus pneumoniĂŠ (pneumocoque) et lâHĂŠmophilus sp. Il nây a pas de mesure de
protection efficace pour rĂ©duire lâexposition Ă ces bactĂ©ries ubiquistes.
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2.3.2. Prévention de la maladie
Le vaccin antipneumococcique doit ĂȘtre administrĂ© aussitĂŽt que possible, pendant le suivi
médical, à toutes les personnes infectées par le VIH. La pneumonie bactérienne étant une
complication frĂ©quente de lâinfluenza, la vaccination annuelle contre lâinfluenza est recommandĂ©e
comme mĂ©thode de prĂ©vention. LâarrĂȘt tabagique devrait ĂȘtre encouragĂ©.
2.3.3. Prévention de la récidive
Si la chimioprophylaxie Ă lâaide dâantibiotiques tels que le trimĂ©thoprime-sulfamĂ©thoxazole, la
clarithromycine ou lâazithromycine est indiquĂ©e pour prĂ©venir la pneumonie Ă Pneumocystis
jiroveci ou la toxoplasmose, elle nâest pas recommandĂ©e lorsquâil sâagit seulement de prĂ©venir les
infections bactĂ©riennes, car elle pourrait conduire au dĂ©veloppement dâune multirĂ©sistance
bactérienne et à la limitation des options thérapeutiques subséquentes.
Recommandation
PrevnarMD 13, 0,5 mL IM*
Huit semaines plus tard : PneumovaxMD 23, 0,5 mL IM
Cinq ans plus tard : PneumovaxMD 23, 0,5 mL IM, une fois
AprĂšs 65 ans : PneumovaxMD 23, 0,5 mL IM, si la derniĂšre dose remonte Ă plus de cinq ans
Vaccin contre HĂŠmophilus influenzĂŠ de type B, 0,5 mL IM
Vaccination annuelle contre lâinfluenza avec le vaccin inactivĂ©
* Si le vaccin PneumovaxMD 23 a Ă©tĂ© administrĂ© dans la derniĂšre annĂ©e, attendre douze mois avant dâadministrer
le vaccin PrevnarMD
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22
2.4. Les infections bactériennes entériques
2.4.1. PrĂ©vention de lâexposition
Les entĂ©rites bactĂ©riennes les plus frĂ©quentes sont les infections Ă Salmonella sp., Ă
Campylobacter sp. et Ă Shigella sp. Elles se transmettent le plus souvent par la nourriture
dâorigine animale contaminĂ©e, particuliĂšrement le poulet, les Ćufs, la viande crue ou
insuffisamment cuite et le lait non pasteurisĂ©, mais dâautres facteurs et dâautres modes de
transmission ont aussi Ă©tĂ© mis en cause, notamment lâeau contaminĂ©e, le contact avec des
animaux infectés et le contact sexuel avec une autre personne (exposition oro-anale).
Salmonella typhi (agent de la fiĂšvre typhoĂŻde) ne se retrouve cependant que chez les humains et
est en gĂ©nĂ©ral contractĂ© durant des voyages Ă lâĂ©tranger ou transmis par des aliments contaminĂ©s
par des porteurs chroniques.
Il est recommandĂ© de ne pas consommer dâĆufs, de volaille, de viande et de fruits de mer sâils
sont crus ou mal cuits. La volaille et la viande devraient ĂȘtre cuites de maniĂšre adĂ©quate
et atteindre une température interne de 74 oC pour la volaille, de 71 oC pour la viande hachée et
de 63 oC pour les piĂšces de viande. Tous les produits alimentaires doivent ĂȘtre soigneusement
lavĂ©s avant dâĂȘtre mangĂ©s. On doit aussi Ă©viter de contaminer les aliments avec des objets
potentiellement contaminés : couteaux, planches à découper, autres instruments ayant servi à la
prĂ©paration de viande ou de volaille crues. Les recommandations Ă lâintention des voyageurs
apparaissent dans le cinquiĂšme chapitre. Bien que la listĂ©riose soit rare, il serait sage dâaviser
une personne infectĂ©e par le VIH de lâassociation entre Listeria monocytogenes et certains
produits, entre autres les fromages faits de lait non pasteurisé et les produits de consommation
rapide. On recommande aussi fortement aux personnes infectées par le VIH, comme à toutes les
autres, de se laver les mains aprĂšs avoir touchĂ© Ă des animaux et dâĂ©viter le contact avec les
animaux qui ont une diarrhée.
La diarrhĂ©e associĂ©e Ă Clostridium difficile est frĂ©quente chez le patient infectĂ© par le VIH. Ă
lâexposition aux milieux de soins et aux antibiotiques sâajoute un nombre de CD4 infĂ©rieur Ă
50 cellules/ÎŒL, qui serait un facteur de risque indĂ©pendant. Le lavage des mains Ă lâeau et au
savon est recommandĂ© pour Ă©viter une contamination par des spores de C. difficile. Lâusage des
antibiotiques devrait ĂȘtre limitĂ©, dans la mesure du possible.
La prĂ©vention des infections opportunistes chez les adultes infectĂ©s par le virus de lâimmunodĂ©ficience humaine (VIH) : guide pour les professionnels de la santĂ© du QuĂ©bec
23
2.4.2. Prévention de la maladie
Lâutilisation dâune prophylaxie antimicrobienne nâest pas recommandĂ©e, mĂȘme pour les
voyageurs.
2.4.3. Prévention de la récidive
Afin de prévenir toute récidive, on doit prévoir une antibiothérapie prolongée pour les malades
atteints de septicĂ©mie Ă Salmonella aprĂšs le traitement de lâĂ©pisode aigu. Les patients dont le
nombre de CD4 est > 200 cellules/ÎŒL devraient ĂȘtre traitĂ©s pendant 14 jours, alors que ceux dont
le nombre de CD4 est < 200 cellules/ÎŒL devraient lâĂȘtre pendant 2 Ă 6 semaines. Certains experts
recommandent une prophylaxie pour les patients affectĂ©s par des bactĂ©riĂ©mies rĂ©currentes Ă
Salmonella ou des gastro-entérites récurrentes et chez qui le nombre de CD4 est < 200
cellules/ÎŒL. Dans ces situations, il importe de peser les risques et les bĂ©nĂ©fices dâune exposition
prolongée aux antibiotiques.
2.5. Les infections Ă Bartonella
2.5.1. PrĂ©vention de lâexposition
Les espĂšces de Bartonella sp. sont responsables de diverses infections, dont la maladie de la
griffe de chat, des rétinites, la fiÚvre des tranchées, des bactériémies récidivantes, des
endocardites, lâangiomatose bacillaire et la pĂ©liose hĂ©patique. Lâangiomatose bacillaire est
causée par Bartonella quintana ou Bartonella henselÊ et se rencontre principalement chez des
patients infectĂ©s par le VIH chez qui le nombre de CD4 est < 50 cellules/ÎŒL.
B. quintana est associĂ© aux poux de corps et au fait dâĂȘtre sans-abri. Les patients devraient donc
essayer dâĂ©viter dâĂȘtre infestĂ©s par des poux et recevoir un traitement Ă cet effet au besoin. Les
puces de chats sont le vecteur de B. henselĂŠ. Lâinfection se transmet gĂ©nĂ©ralement Ă lâhumain
par lâintermĂ©diaire des griffes dâun chat sur lesquelles se trouvent des selles de puces. Il est donc
important, pour le patient infecté par le VIH, de contrÎler les infestations de puce chez ses chats
et dâĂ©viter dâĂȘtre griffĂ©. Les individus trĂšs immunodĂ©primĂ©s devraient reconsidĂ©rer lâidĂ©e dâavoir
un chat. Sâils dĂ©cident dâacquĂ©rir un chat, celui-ci devrait ĂȘtre ĂągĂ© de plus dâun an, ĂȘtre en bonne
santĂ©, ne pas avoir de puces et provenir dâun environnement connu. Il nâest pas nĂ©cessaire de
faire dégriffer le chat, mais il faut éviter les situations à risque au regard des griffures. Toute
blessure devrait ĂȘtre lavĂ©e Ă lâeau et au savon rapidement.
La prĂ©vention des infections opportunistes chez les adultes infectĂ©s par le virus de lâimmunodĂ©ficience humaine (VIH) : guide pour les professionnels de la santĂ© du QuĂ©bec
24
2.5.2. Prévention de la maladie
Lâantibioprophylaxie nâest pas recommandĂ©e.
2.5.3. Prévention de la récidive
Si une rechute survient aprĂšs un traitement minimal de trois mois, la suppression Ă long terme
par de la doxycycline ou un macrolide est recommandée pendant au moins trois ou quatre mois
et jusquâĂ la remontĂ©e du nombre de CD4 Ă plus de 200 cellules/ÎŒL pendant plus de six mois.
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25
3. LES INFECTIONS PARASITAIRES
3.1. La toxoplasmose
Toxoplasma gondii, responsable de la toxoplasmose, est un protozoaire intracellulaire ubiquiste
qui cause des lésions surtout localisées dans le systÚme nerveux central (ex. : encéphalite).
Dâautres organes â comme les yeux, les poumons, le cĆur, le foie et la peau â peuvent Ă©galement
ĂȘtre affectĂ©s. La prĂ©valence varie en fonction des rĂ©gions gĂ©ographiques. Aux Ătats-Unis, elle
est dâapproximativement 11 %, alors quâelle peut atteindre de 50 Ă 80 % dans certains pays
dâEurope, dâAfrique ou dâAmĂ©rique latine. Les personnes infectĂ©es par le VIH ayant Ă©tĂ© exposĂ©es
au parasite dans le passĂ© et chez qui la numĂ©ration lymphocytaire CD4+ est infĂ©rieure Ă
100 cellules/”L sont particuliÚrement vulnérables. La maladie est rare lorsque le nombre de CD4
est supĂ©rieure Ă 200 cellules/”L. Le parasite est transmis par lâingestion de viande mal cuite
provenant dâanimaux infestĂ©s ou de fruits de mer crus, par lâexposition Ă des selles de chat ou,
encore, par voie transplacentaire, par transfusion sanguine ou par greffe dâorgane.
La sérologie anti-Toxoplasma gondii fait partie du bilan initial du patient infecté par le VIH. Si elle
est initialement nĂ©gative, elle devrait ĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ©e lorsque le nombre de CD4 diminue sous
100 cellules/”L.
3.1.1. PrĂ©vention de lâexposition
Si la prĂ©vention de lâexposition est particuliĂšrement indiquĂ©e pour les patients pour qui les
rĂ©sultats dâune sĂ©rologie antitoxoplasmique sont nĂ©gatifs, elle est tout de mĂȘme recommandĂ©e
pour lâensemble des personnes infectĂ©es par le VIH.
Sâil y a des chats dans la maison, il faut :
porter des gants (si possible jetables) pour manipuler la litiĂšre ou la faire changer par une
personne non infectée par le VIH et non enceinte ;
envisager la possibilitĂ© de dĂ©sinfecter la litiĂšre avec de lâeau bouillante aprĂšs chaque
changement ;
changer la litiÚre chaque jour (les oocystes de T. gondii doivent se développer pendant
deux ou trois jours avant de pouvoir sporuler et de devenir infectieux) ;
se laver les mains aprĂšs les changements de litiĂšre ;
garder les chats Ă lâintĂ©rieur, si possible ;
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26
les nourrir dâaliments pour chats ou dâaliments bien cuits ;
Ă©viter le contact avec les chats de ruelle et lâadoption de nouveaux chats, surtout sâil sâagit
de chatons ;
adopter des chats adultes, si possible. Il nây a pas dâindication voulant quâil faille se sĂ©parer
de ses chats dans le but de rĂ©duire son exposition au parasite. Des mesures dâhygiĂšne
de base suffisent à réduire ce risque.
De plus, il faut :
mettre des gants pour faire du jardinage ou manipuler des légumes terreux ;
manger sa viande rouge bien cuite (Ă©viter les tartares) ;
sâabstenir de manger des fruits de mer crus, incluant les huĂźtres, moules et palourdes ;
laver les fruits et les légumes avant de les manger ;
se laver les mains aprĂšs tout contact avec de la viande crue ou avec de la terre ;
laver les surfaces de cuisine sur lesquelles on a déposé de la viande crue.
NB : La congélation de la viande et des autres aliments à -20 oC pendant plusieurs jours réduit
le risque dâinfection1.
3.1.2. Prévention de la maladie
3.1.2.1. Indications
La prophylaxie est recommandĂ©e pour les patients pour qui les rĂ©sultats dâune sĂ©rologie
antitoxoplasmique sont positifs et dont la numĂ©ration lymphocytaire CD4+ est infĂ©rieure Ă
100 cellules/”L (voir le tableau 1). Les individus ayant déjà eu des résultats négatifs à la sérologie
antitoxoplasmique et chez qui le nombre de CD4 diminue à moins de 100 cellules/”L devraient
ĂȘtre testĂ©s Ă nouveau et une prophylaxie devrait ĂȘtre entreprise en cas de sĂ©roconversion. Il faut
mentionner que les critĂšres de lâEACS sont plus stricts concernant la prophylaxie primaire :
nombre de CD4 < 200 cellules/”L, taux < 14 %, candidose oropharyngée et autre
immunosuppression concomitante. Si plusieurs régimes anti-pneumocystis couvrent également
la toxoplasmose, tous les régimes antitoxoplasmose couvrent la pneumonie à Pneumocystis
jiroveci.
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Recommandation
Premier choix
TrimĂ©thoprime-sulfamĂ©thoxazole â TMP-SMX (SeptraMD, BactrimMD)
DS 1 co po die
Autres possibilités
TrimĂ©thoprime-sulfamĂ©thoxazole â TMP-SMX (SeptraMD, BactrimMD)
SS 1 co po die
ou
TrimĂ©thoprime-sulfamĂ©thoxazole â TMP-SMX (SeptraMD, BactrimMD)
DS 1 co po 3 fois par semaine
Dapsone (AvlosulfonMD) 50 mg po die
+ pyriméthamine (DaraprimMD) 50 mg po 1 fois par semaine
+ acide folinique (LeucovorinMD) 25 mg po 1 fois par semaine
ou
Dapsone (AvlosulfonMD) 200 mg po 1 fois par semaine
+ pyriméthamine (DaraprimMD) 75 mg po 1 fois par semaine
+ acide folinique (LeucovorinMD) 25 mg po 1 fois par semaine
Atovaquone (MepronMD) 1500 mg po die
+/- (pyriméthamine (DaraprimMD) 25 mg po die
+ acide folinique (LeucovorinMD) 10 mg po die
3.1.3. Prévention de la récidive
3.1.3.1. Indication
Une prophylaxie est indiquĂ©e Ă la suite du traitement dâun Ă©pisode aigu de toxoplasmose afin
dâĂ©viter une rĂ©cidive de la maladie (voir le tableau 2).
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Recommandation
Premier choix
Pyriméthamine* (DaraprimMD) po 25 à 50 mg die
+ sulfadiazine 2000-4000 mg po par jour divisé en 2-4 prises par jour
+ acide folinique (LeucovorinMD) po 5 mg Ă 25 mg die
Autres possibilités
Clindamycine (DalacinMD)** po 600 mg q8h
+ pyriméthamine (DaraprimMD) po 25 à 50 mg die
+ acide folinique (LeucovorinMD) po 5 Ă 25 mg die
TMP-SMX (SeptraMD, BactrimMD) DS 1 co po BID
ou
TMP-SMX (SeptraMD, BactrimMD) DS 1 co po die
Atovaquone (Mepron) po 750-1500 mg BID
+/- pyriméthamine (DaraprimMD) po 25 mg die
+ acide folinique (LeucovorinMD) po 10 mg die
ou
Atovaquone (MepronMD) po 750-1500 mg BID
+ sulfadiazine 2000-4000 mg po die en 2-4 doses
ou
Atovaquone (MepronMD) po 750-1500 mg BID
* LâaccĂšs Ă la pyrimĂ©thamine est actuellement problĂ©matique au Canada.
** RĂ©gime ne couvrant pas la pneumonie Ă Pneumocystis jiroveci.
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3.1.4. ArrĂȘt de la prophylaxie primaire
Une thĂ©rapie antirĂ©trovirale efficace menant Ă une amĂ©lioration de lâimmunitĂ© cellulaire (nombre
de CD4 > 200 cellules/ÎŒL) soutenue (pendant plus de trois mois) permettra de protĂ©ger le patient
contre la rĂ©cidive dâune infection Ă Toxoplasma gondii. La prophylaxie primaire peut alors prendre
fin.
3.1.5. ArrĂȘt de la prophylaxie secondaire
La prophylaxie secondaire peut se terminer pour le patient sous ARV dont le nombre de CD4 est
> 200 cellules/ÎŒL depuis plus de six mois, qui a complĂ©tĂ© son traitement initial et qui nâa plus de
symptĂŽme de toxoplasmose. La prophylaxie devrait ĂȘtre prescrite Ă nouveau si le nombre de CD4
diminue sous 200 cellules/ÎŒL.
3.2. La cryptosporidiose et la microsporidiose
Les Cryptosporidium spp. et les Microsporidies, causant respectivement la cryptosporidiose et la
microsporidiose, sont des protozoaires qui se retrouvent dans les eaux souillées par les
excrĂ©ments humains ou animaux et qui peuvent ĂȘtre transmis non seulement par lâeau, mais
aussi par les aliments et par les contacts avec les humains ou les animaux infectés. Ils
occasionnent une diarrhée profuse, aqueuse, non sanglante, parfois accompagnée de douleurs
et de crampes abdominales, de nausĂ©es, de vomissements et dâune perte pondĂ©rale chez les
patients sidéens. Une atteinte des voies biliaires (caractérisée par un tableau de cholangite
acalculeuse) peut ĂȘtre associĂ©e Ă ces deux parasites et Microsporidia a Ă©tĂ© associĂ© Ă des
infections dissĂ©minĂ©es, Ă des encĂ©phalites, Ă des sinusites, Ă des hĂ©patites, Ă des pĂ©ritonites, Ă
des kératoconjonctivites et à des pneumonies, notamment. Il faut préciser que Cryptosporidium
est rĂ©sistant Ă certains dĂ©sinfectants. Dans les maisons, le lavage des surfaces Ă lâeau de Javel
se révÚle cependant efficace.
3.2.1. PrĂ©vention de lâexposition
Remarque : Bien que les recommandations qui suivent soient exhaustives, leur application Ă la
lettre nâest pas une nĂ©cessitĂ© absolue si la personne vivant avec le VIH reçoit un traitement
antirétroviral efficace.
Se laver les mains aprĂšs tout contact avec des jeunes animaux, avec de la terre, aprĂšs
avoir changé des couches et avant de manger.
La prĂ©vention des infections opportunistes chez les adultes infectĂ©s par le virus de lâimmunodĂ©ficience humaine (VIH) : guide pour les professionnels de la santĂ© du QuĂ©bec
30
Ăviter lâexposition aux sources dâeau potentiellement souillĂ©e.
Ne pas boire dâeau de lac ou de source non traitĂ©e. Ne pas se baigner dans les piscines
municipales ou les lacs fréquentés par de jeunes enfants (aux couches).
Ne pas boire dâeau du robinet hors des villes ou des villages.
Envisager la possibilitĂ© de consommer de lâeau bouillie ou en bouteille (recommandation
sâappliquant aux patients ayant une numĂ©ration lymphocytaire CD4+ < 200 cellules/L).
Si lâeau est filtrĂ©e avant consommation, sâassurer que les filtres peuvent retirer des
particules de 1 micron.
Ăviter lâexposition Ă des selles humaines (incluant par des pratiques sexuelles) et
animales, surtout celles des jeunes animaux de ferme comme les veaux.
Ăviter de sâexposer Ă un animal atteint de diarrhĂ©e, dâacheter un chaton ou un chiot de
moins de 6 mois ou de recueillir un chat de ruelle. Si lâon veut absolument adopter un
animal de moins de 6 mois, demander Ă un vĂ©tĂ©rinaire dâexaminer les selles de cet animal,
en vue de rechercher la prĂ©sence de Cryptosporidium, avant dâavoir un contact avec celui-
ci.
Faire bouillir lâeau pendant au moins une minute si les autoritĂ©s municipales ont
recommandĂ© de faire bouillir lâeau durant une Ă©pidĂ©mie ou une situation oĂč il y a risque
dâĂ©pidĂ©mie.
Faire attention Ă la glace faite Ă partir dâeau du robinet contaminĂ©e et aux fontaines dâeau
ou de boissons gazeuses, telles que celles qui se trouvent dans les cinémas par exemple ;
ces boissons, de mĂȘme que la glace quâelles contiennent, sont faites Ă partir dâeau du
robinet. Les boissons gazeuses en bouteilles sont fiables, tout comme les jus conditionnés
dans des emballages en carton sans réfrigération, les jus pasteurisés réfrigérés et les jus
congelĂ©s (Ă condition quâils soient reconstituĂ©s avec de lâeau non contaminĂ©e).
Ăviter de consommer des huĂźtres crues (les oocystes de Cryptosporidium peuvent y
survivre deux mois).
Les patients infectés par Cryptosporidium ne devraient pas manipuler de nourriture,
particuliĂšrement si les aliments manipulĂ©s doivent ĂȘtre mangĂ©s crus.
Certaines autoritĂ©s recommandent que les patients infectĂ©s par le VIH, surtout sâils sont
trĂšs immunosupprimĂ©s, ne partagent pas la chambre dâun patient infectĂ© par
Cryptosporidium.
La prĂ©vention des infections opportunistes chez les adultes infectĂ©s par le virus de lâimmunodĂ©ficience humaine (VIH) : guide pour les professionnels de la santĂ© du QuĂ©bec
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3.2.2. Prévention des maladies
Aucune prophylaxie nâest tenue pour efficace contre la cryptosporidiose et la microsporidiose.
Certaines donnĂ©es (en prophylaxie du MAC) prĂȘtent toutefois Ă penser que lâutilisation de
rifabutine et de clarithromycine diminuerait Ă©galement lâincidence de la cryptosporidiose. Comme
la maladie se produit surtout en cas dâimmunosuppression trĂšs avancĂ©e, lâinstauration dâune
thérapie antirétrovirale est la meilleure méthode de prévention.
3.2.3. Prévention de la récidive
Aucune prophylaxie nâest tenue pour efficace contre la cryptosporidiose.
En ce qui concerne la microsporidiose oculaire, on peut cesser le traitement lorsque le nombre
de CD4 est > 200 cellules/”L. Pour les patients dont le nombre de CD4 est †200 cellules/”L, le
traitement devrait se poursuivre jusquâĂ la rĂ©solution des symptĂŽmes oculaires et Ă la remontĂ©e
du nombre de CD4 au-dessus de 200 cellules/”L pendant plus de six mois sous ARV. En raison
du manque de donnĂ©es, il nâest pas clair que lâon puisse arrĂȘter le traitement pour les autres
manifestations. Les auteurs des Guidelines for the Prevention and Treatment of Opportunistic
Infections in HIV-Infected Adults and Adolescents1 extrapolent Ă partir des autres infections
opportunistes et Ă©mettent lâhypothĂšse que le traitement pourrait prendre fin si les manifestations
cliniques sont résolues et que le nombre de CD4 est > 200 cellules/”L pendant plus de six mois
chez un patient sous ARV.
3.3. Lâisosporose
Isospora (ou Cystoisospora) belli, responsable de lâisosporose, est rarement la cause de diarrhĂ©e
en AmĂ©rique du Nord et en Europe, mais lâest frĂ©quemment en Afrique, Ă HaĂŻti et en AmĂ©rique
latine.
3.3.1. PrĂ©vention de lâexposition
Les pratiques recommandĂ©es pour prĂ©venir lâexposition Ă Isospora belli sont les mĂȘmes que
celles qui valent pour Cryptosporidium spp.
3.3.2. Prévention de la maladie
En vue de prĂ©venir lâisosporose, on pourrait utiliser le traitement suivant : trimĂ©thoprime-
sulfamĂ©thoxazole (TMP-SMX) SS 1 co po 3 fois par semaine. Il nây a actuellement pas
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suffisamment de donnĂ©es qui appuient la prescription systĂ©matique de ce traitement, et ce, mĂȘme
aux voyageurs se trouvant dans des zones oĂč la maladie est endĂ©mique.
3.3.3. Prévention de la récidive
Les patients dont le nombre de CD4 est < 200 cellules/”L devraient recevoir une prophylaxie
secondaire. LâarrĂȘt de cette prophylaxie nâa pas Ă©tĂ© bien Ă©tudiĂ©, mais il est probablement
raisonnable aprÚs la résolution des symptÎmes et la remontée du nombre de CD4 à plus de
200 cellules/”L pendant plus de six mois chez un patient sous ARV.
Recommandation
Premier choix
TMP-SMX (SeptraMD, BactrimMD) SS 1 co po 3 fois par semaine
Autres possibilités
TMP-SMX (SeptraMD, BactrimMD) SS 1 co po die
ou
TMP-SMX (SeptraMD, BactrimMD) DS 1 co po 3 fois par semaine
ou
Pyriméthamine (DaraprimMD) 25 mg po die
+ acide folinique (LeucovorinMD) 5-10 mg po die
ou
Ciprofloxacine 500 mg po 3 fois par semaine
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4. LES INFECTIONS FONGIQUES
4.1. La candidose
4.1.1. PrĂ©vention de lâexposition
Les Candida spp. sont des champignons qui se trouvent trÚs fréquemment sur la peau et dans
les muqueuses, et il nâexiste aucune mesure pour rĂ©duire lâexposition Ă ces champignons.
4.1.2. Prévention primaire de la maladie
Le fluconazole est efficace pour réduire la fréquence des candidoses oropharyngée,
Ćsophagienne et vaginale chez les personnes infectĂ©es par le VIH (voir le tableau 1). Il nâest pas
recommandĂ© dâentreprendre dâemblĂ©e un traitement prophylactique contre la candidose en raison
de lâefficacitĂ© du traitement de lâinfection aiguĂ«, du risque de dĂ©veloppement dâune rĂ©sistance Ă
la médication antifongique et de la faible mortalité associée aux candidoses.
4.1.3. Prévention de la récidive
Un traitement prĂ©ventif Ă long terme nâest gĂ©nĂ©ralement pas recommandĂ©, pour les mĂȘmes
raisons que celles qui concernent la prévention primaire (voir le tableau 2). En cas de candidose
oropharyngĂ©e, Ćsophagienne ou vulvovaginale â frĂ©quente ou grave â, une prophylaxie
secondaire peut ĂȘtre utile. Il est raisonnable dâarrĂȘter cette prophylaxie lorsque le nombre de CD4
est > 200 cellules/”L. Pour les cas réfractaires aux azoles en premiÚre ligne, mais qui ont répondu
Ă une Ă©chinocandine, au voriconazole ou au posaconazole, une prophylaxie secondaire est
recommandĂ©e. Ces patients devraient ĂȘtre orientĂ©s vers un mĂ©decin expĂ©rimentĂ© dans les
infections fongiques.
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Recommandation
Candidose oropharyngée
Premier choix : Fluconazole (DiflucanMD) 100 mg po die ou 3 fois par semaine
Candidose Ćsophagienne
Premier choix : Fluconazole (DiflucanMD) 100 mg ou 200 mg po die
Autre possibilitĂ© pour la candidose Ćsophagienne :
Posaconazole 400 mg po BID
Candidose vulvovaginale récidivante
Fluconazole 150 mg po une fois par semaine
4.2. La pneumocystose
Pneumocystis jiroveci, responsable de la pneumocystose, est un champignon qui cause des
pneumonies chez les patients atteints dâimmunodĂ©ficience grave, particuliĂšrement chez ceux qui
sont infectĂ©s par le VIH. Il peut Ă©galement ĂȘtre la cause dâinfections dissĂ©minĂ©es chez ces mĂȘmes
patients. Le risque dâinfection Ă Pneumocystis jiroveci augmente particuliĂšrement quand la
numĂ©ration lymphocytaire CD4+ est infĂ©rieure Ă 200 cellules/”L. Lâutilisation gĂ©nĂ©ralisĂ©e de
traitements prophylactiques contre la pneumonie Ă Pneumocystis jiroveci et de combinaisons
antirĂ©trovirales puissantes a permis de diminuer sensiblement lâincidence de cette maladie.
4.2.1. PrĂ©vention de lâexposition
Il nâexiste pas de mesures particuliĂšres Ă prendre afin de rĂ©duire lâexposition au Pneumocystis
jiroveci. Lâinfection initiale se produit, dans la majoritĂ© des cas, durant lâenfance. Les deux tiers
des enfants de 2 Ă 4 ans ont des anticorps anti-P. jiroveci.
Les nombreuses Ă©closions de pneumonies Ă Pneumocystis jiroveci (PPJ, anciennement PPC)
chez des patients greffés rénaux ayant été rapportées donnent à croire que la transmission de
patient à patient est possible. Si certains recommandent que les patients qui sont infectés par le
VIH et qui sont susceptibles de contracter une pneumonie Ă Pneumocystis jiroveci ne partagent
pas leur chambre avec des patients atteints de cette forme de pneumonie, les données actuelles
ne sont pas assez concluantes pour faire de cette recommandation une pratique de routine.
La prĂ©vention des infections opportunistes chez les adultes infectĂ©s par le virus de lâimmunodĂ©ficience humaine (VIH) : guide pour les professionnels de la santĂ© du QuĂ©bec
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4.2.2. Prévention de la maladie
4.2.2.1. Indications (voir le tableau 1)
A. Prévention indiquée si le patient présente une numération lymphocytaire CD4+
< 200 cellules/”L ou une candidose oropharyngée.
B. Prévention à envisager si la numération lymphocytaire CD4+ est > 200 cellules/”L :
numĂ©ration lymphocytaire CD4+ se situant entre 200 et 250 cellules/”L en lâabsence
de suivi médical étroit et de traitement antirétroviral ;
taux de lymphocytes CD4+ < 14 % ;
maladie indiquant la présence de sida dans le passé.
4.2.3. Prévention de la récidive
4.2.3.1. Indication
La prĂ©vention est indiquĂ©e pour les patients qui ont eu un Ă©pisode aigu de pneumonie Ă
Pneumocystis jiroveci (voir le tableau 2).
4.2.3.2. Premier choix et autres possibilités
Les choix possibles pour prĂ©venir la rĂ©cidive sont les mĂȘmes que ceux qui valent pour la
prévention de la maladie.
4.2.4. Interruption de la prophylaxie primaire
Si la numération lymphocytaire CD4+ reste supérieure à 200 cellules/”L pendant trois mois aprÚs
le dĂ©but de la thĂ©rapie antirĂ©trovirale, il est possible dâinterrompre la prophylaxie primaire. Celle-
ci devrait ĂȘtre prescrite Ă nouveau si le nombre de CD4 diminue Ă moins de 200 cellules/ÎŒL.
LâEACS ouvre la porte Ă lâarrĂȘt de la prophylaxie si le nombre de CD4 se situe entre 100 et
200 cellules/ÎŒL pendant trois mois et que la charge virale est indĂ©tectable.
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Recommandation (certaines options couvrant Ă©galement la toxoplasmose, se
rĂ©fĂ©rer Ă lâencadrĂ© sur la prĂ©vention de cette infection, section 3.1.2.)
Premier choix
TrimĂ©thoprime-sulfamĂ©thoxazole â TMP-SMX (SeptraMD, BactrimMD) DS 1 co po die
Autres possibilités
TrimĂ©thoprime-sulfamĂ©thoxazole â TMP-SMX (SeptraMD, BactrimMD) SS 1 co po die
ou
TrimĂ©thoprime-sulfamĂ©thoxazole â TMP-SMX (SeptraMD, BactrimMD) DS 1 co po 3 fois par semaine
ou
Atovaquone (MepronMD) 1500 mg po die
ou
Dapsone (AvlosulfonMD) 100 mg po die ou 50 mg po BID
ou
Dapsone (AvlosulfonMD) 50 mg po die
+ pyriméthamine (DaraprimMD) 50 mg po 1 fois par semaine
+ acide folinique (LeucovorinMD) 25 mg po 1 fois par semaine
ou
Dapsone (AvlosulfonMD) 200 mg po 1 fois par semaine
+ pyriméthamine (DaraprimMD) 75 mg po 1 fois par semaine
+ acide folinique (LeucovorinMD) 25 mg po 1 fois par semaine
ou
Pentamidine (PentacarinatMD) 300 mg en nébulisation au moyen de Respirgard II 1 fois par mois
4.2.5. Interruption de la prophylaxie secondaire
Si la PPJ sâest produite alors que le nombre de CD4 Ă©tait < 200 cellules/ÎŒL, la prophylaxie
secondaire pourra ĂȘtre interrompue chez le patient sous ARV lorsque leur nombre sera
â„ 200 cellules/ÎŒL depuis au moins trois mois. La prophylaxie secondaire devrait ĂȘtre prise
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indéfiniment par le patient ayant eu une PPJ alors que le nombre de ses CD4 était
â„ 200 cellules/ÎŒL et elle devra ĂȘtre prise Ă nouveau par un patient dont le nombre de CD4 diminue
sous 200 cellules/ÎŒL.
4.3. Lâhistoplasmose
Histoplasma capsulatum, qui cause lâhistoplasmose, est un champignon prĂ©sent de façon
endémique dans certaines zones, dont la vallée du Saint-Laurent, au sud de Trois-RiviÚres, mais
principalement la région du Mississippi. Ce micro-organisme se retrouve généralement dans les
excrĂ©ments dâoiseaux et de chauves-souris ainsi que dans les sols contaminĂ©s par ces
excrĂ©ments (ex. : sur un chantier de construction ou dâexcavation, notamment).
4.3.1. PrĂ©vention de lâexposition
Les personnes infectĂ©es par le VIH dont la numĂ©ration lymphocytaire CD4+ est infĂ©rieure Ă
150 cellules/”L devraient, dans la mesure du possible, Ă©viter les activitĂ©s oĂč le risque dâĂȘtre en
contact avec des sols contaminés se révÚle plus important (ex. : nettoyer un poulailler, manipuler
de la terre potentiellement contaminĂ©e par des excrĂ©ments dâoiseaux, explorer une caverne ou
rénover de vieux bùtiments).
4.3.2. Prévention primaire de la maladie
Lâitraconazole est efficace pour rĂ©duire la frĂ©quence de lâhistoplasmose chez les personnes
infectées par le VIH à un stade avancé de la maladie (numération lymphocytaire CD4+
< 150 cellules/”L) et vivant dans une zone oĂč lâhistoplasmose est hyperendĂ©mique, câest-Ă -dire
oĂč lâon compte plus de 10 cas pour 100 patients-annĂ©es (voir le tableau 1). Bien quâune partie du
QuĂ©bec soit considĂ©rĂ©e comme une zone oĂč cette infection est endĂ©mique, lâincidence de celle-
ci ne justifie généralement pas le recours à une prophylaxie primaire. Si elle est utilisée, la
prophylaxie devrait prendre fin lorsque le nombre de CD4 demeure ℠150 cellules/”L pendant
plus de six mois chez un patient sous ARV.
Avant dâentreprendre une prophylaxie contre Histoplasma capsulatum, on devra tenir compte du
risque pour le patient de développer la maladie, des interactions médicamenteuses et de la
toxicitĂ© potentielle du traitement, de mĂȘme que du risque liĂ© au dĂ©veloppement dâune rĂ©sistance
de Candida sp. à la médication antifongique.
La prĂ©vention des infections opportunistes chez les adultes infectĂ©s par le virus de lâimmunodĂ©ficience humaine (VIH) : guide pour les professionnels de la santĂ© du QuĂ©bec
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4.3.3. Prévention de la récidive
Une prophylaxie secondaire devrait ĂȘtre donnĂ©e aux patients ayant fait une histoplasmose
disséminée sévÚre, une histoplasmose du systÚme nerveux central ou une rechute malgré un
traitement initial adĂ©quat. La prophylaxie pourrait prendre fin aprĂšs un traitement dâau moins un
an si les conditions suivantes sont remplies : cultures nĂ©gatives, antigĂšne sĂ©rique dâHistoplasma
< 2 ng/mL et nombre de CD4 ℠150 cellules/”L depuis au moins six mois chez un patient sous
ARV. La prophylaxie devrait ĂȘtre prescrite Ă nouveau si le nombre de CD4 diminue sous
150 cellules/”L. Lâitraconazole devrait ĂȘtre dosĂ© pĂ©riodiquement pour sâassurer dâavoir des
dosages thérapeutiques. On trouve deux formulations de cette molécule sur le marché ; la
formulation liquide est mieux absorbée mais moins bien tolérée que la forme en capsule.
Recommandation
Premier choix
Itraconazole 200 mg po die
Autre possibilité :
Fluconazole 400 mg po die
4.4. La cryptococcose
Le champignon Cryptococcus sp. est responsable de la cryptococcose, notamment dans sa
forme méningée. La majorité des infections chez le patient infecté par le VIH sont causées par
Cryptococcus neoformans, mais elles peuvent, Ă lâoccasion, ĂȘtre dues Ă Cryptococcus gatti. Des
auteurs recommandent dâeffectuer une recherche dâantigĂšne cryptococcique sĂ©rique chez les
patients ayant rĂ©cemment reçu un diagnostic de VIH et dont le nombre de CD4 est infĂ©rieur Ă
50 cellules/”L (à 100 cellules/”L, selon certains auteurs). Advenant un test positif, une ponction
lombaire devrait ĂȘtre effectuĂ©e.
4.4.1. PrĂ©vention de lâexposition
Cryptococcus sp. est présent partout dans le monde. On le trouve généralement dans les
excrĂ©ments dâoiseaux (particuliĂšrement ceux des pigeons), dans le sol, dans les fruits et dans les
légumes.
La prĂ©vention des infections opportunistes chez les adultes infectĂ©s par le virus de lâimmunodĂ©ficience humaine (VIH) : guide pour les professionnels de la santĂ© du QuĂ©bec
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4.4.2. Prévention primaire de la maladie
Le fluconazole et lâitraconazole sont efficaces pour rĂ©duire la frĂ©quence de la cryptococcose chez
les personnes infectées par le VIH à un stade avancé de la maladie, mais la prophylaxie contre
la cryptococcose ne devrait pas ĂȘtre proposĂ©e dâemblĂ©e en raison de la raretĂ© de la maladie, du
risque potentiel de dĂ©veloppement dâune rĂ©sistance de Candida sp. Ă la mĂ©dication antifongique
et de lâabsence de bĂ©nĂ©fices, sur le plan de la survie, associĂ©s Ă la prise de ces mĂ©dicaments
(voir le tableau 1).
4.4.3. Prévention de la récidive
Les personnes ayant été traitées contre la cryptococcose devraient recevoir une thérapie
suppressive Ă base de fluconazole (voir le tableau 2). Lâitraconazole constitue une autre option,
mais elle est dâune efficacitĂ© infĂ©rieure. Il est considĂ©rĂ© comme raisonnable de cesser de prescrire
les antifongiques aprĂšs un minimum dâun an de traitement si le patient sous ARV est
asymptomatique, si le nombre de CD4 est ℠100 cellules/”L et si la charge virale est indétectable
depuis plus de trois mois. La prophylaxie devrait ĂȘtre prescrite Ă nouveau si le nombre de CD4
diminue sous 100 cellules/”L.
Recommandation
Premier choix
Fluconazole 200 mg po die pendant au moins 1 an
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5. CONSEILS PRATIQUES AUX VOYAGEURS ET IMMUNISATION DES PERSONNES INFECTĂES PAR LE VIH
5.1. Conseils généraux
Comme tous les autres voyageurs, les patients infectĂ©s par le VIH devraient ĂȘtre encouragĂ©s Ă
consulter un médecin dans une clinique santé-voyage, idéalement au moins six semaines avant
leur dĂ©part lorsquâils se rendent Ă lâĂ©tranger, particuliĂšrement sâils vont dans des pays tropicaux,
émergents ou en développement.
Pour la personne infectĂ©e par le VIH, un voyage peut entraĂźner des risques accrus dâexposition Ă
divers agents infectieux. On se prĂ©occupera, selon les destinations, des maladies pouvant ĂȘtre
prévenues par une immunisation, des maladies entériques ou respiratoires et des maladies
transmissibles par des vecteurs comme les insectes. La prévention des maladies transmises
sexuellement requiert une information particuliĂšre.
La personne infectée par le VIH qui se prépare à voyager sous les tropiques devrait :
se munir dâune provision suffisante de mĂ©dicaments ;
connaßtre toutes les ressources en matiÚre de soins médicaux dont disposent les
destinations prévues et souscrire des assurances pour les soins sur place et le
rapatriement dâurgence (on trouve une liste des cliniques recommandĂ©es sur le site de
lâInternational Society of Travel Medicine) ;
vérifier auprÚs des autorités consulaires du pays de destination, peu de temps avant le
dĂ©part en voyage, les conditions dâentrĂ©e, certains pays limitant lâentrĂ©e sur le territoire ou
la durée de séjour des personnes infectées par le VIH (consulter
https://voyage.gc.ca/voyager/avertissements) ;
rechercher lâinformation utile sur la consommation des aliments et de lâeau ainsi que sur
les mesures de protection contre les vecteurs de maladie (moustiques et tiques,
principalement) ;
recevoir les vaccins recommandés et adaptés à sa condition ;
envisager un changement de destination en fonction de risques particuliers ;
si elle fait frĂ©quemment des rĂ©cidives dâherpĂšs, avoir un traitement en rĂ©serve afin de
pouvoir entreprendre immédiatement le traitement en cas de réactivation du virus, le soleil,
la chaleur et le stress du voyage pouvant provoquer une récidive chez plusieurs
personnes ;
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prévoir une protection solaire adéquate, plusieurs médicaments pouvant provoquer une
photosensibilisation ;
transporter tous ses médicaments dans ses bagages à main parce que la soute à bagages
des avions nâĂ©tant pas chauffĂ©e, le froid et le gel pourraient en altĂ©rer certains ;
avoir sur elle une lettre signĂ©e par un mĂ©decin ou un pharmacien, sur papier Ă en-tĂȘte,
indiquant que des mĂ©dicaments lui sont nĂ©cessaires et se munir dâune liste de tous les
médicaments qui lui sont prescrits, incluant leur nom générique, leurs contre-indications
et les interactions quâils peuvent provoquer ;
Ă©viter de marcher pieds nus sur le sable ou dans la terre ;
se faire prescrire un médicament contre la diarrhée du voyageur (voir la section suivante).
5.2. La diarrhée du voyageur
Pour prévenir et traiter la diarrhée du voyageur, il faut respecter quelques conseils de base et, au
besoin, prendre certains mĂ©dicaments. Plusieurs infections entĂ©riques peuvent ĂȘtre plus graves
Ă cause de lâachlorhydrie gastrique. Les aliments et les boissons consommĂ©s dans les pays
tropicaux ou en voie de dĂ©veloppement, y compris les destinations soleil, peuvent ĂȘtre
contaminĂ©s, particuliĂšrement les fruits et les lĂ©gumes crus ou non pelĂ©s, les Ćufs, les viandes et
les fruits de mer crus ou peu cuits, lâeau du robinet, les glaçons, les produits laitiers non
pasteurisés, incluant les fromages faits de lait cru, ainsi que les aliments achetés et consommés
dans la rue. Les aliments devraient ĂȘtre bouillis, cuits, ou pelĂ©s ; dans tous les autres cas, il est
prĂ©fĂ©rable de ne pas les consommer. Les glaçons doivent ĂȘtre Ă©vitĂ©s, quel que soit leur mode de
prĂ©paration « prĂ©sumĂ© ». On doit aussi Ă©viter dâutiliser lâeau du robinet, mĂȘme pour se brosser
les dents. Dans ces rĂ©gions, il est plutĂŽt recommandĂ© de filtrer lâeau, de la faire bouillir pendant
au moins une minute, de la traiter par une mĂ©thode dont lâefficacitĂ© est reconnue (chlore, iode ou
autre procĂ©dĂ©) ou de se procurer de lâeau embouteillĂ©e. La viande devra ĂȘtre bien cuite. Lâeau
embouteillĂ©e, particuliĂšrement lâeau gazĂ©ifiĂ©e, les boissons trĂšs chaudes, la biĂšre, le vin, les fruits
et les légumes pelés par le voyageur sont en général sans danger.
Une prophylaxie par des antibiotiques pour la diarrhĂ©e du voyageur nâest plus recommandĂ©e
dâemblĂ©e pour le patient infectĂ© par le VIH en raison du risque pour lui dâĂȘtre infectĂ© par
Clostridium difficile et du risque liĂ© au dĂ©veloppement dâune rĂ©sistance de cette bactĂ©rie aux
antibiotiques. Dans des cas trÚs particuliers (risque élevé et voyage court), le clinicien devrait
peser les risques et les bĂ©nĂ©fices avant dâoffrir une telle prophylaxie. Une prĂ©paration de
sous-salicylate de bismuth (ex. : Pepto-Bismol) peut prévenir les diarrhées chez les voyageurs
La prĂ©vention des infections opportunistes chez les adultes infectĂ©s par le virus de lâimmunodĂ©ficience humaine (VIH) : guide pour les professionnels de la santĂ© du QuĂ©bec
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qui en prennent deux comprimés quatre fois par jour (non recommandé pour une période de plus
de trois semaines)5.
En cas de diarrhĂ©e du voyageur, la rĂ©hydratation, idĂ©alement Ă lâaide de sels de rĂ©hydratation,
est la pierre angulaire du traitement. La personne devrait recommencer Ă sâalimenter dĂšs que
possible, mais en faisant attention aux aliments riches en gras et en sucres simples5. En cas de
diarrhée légÚre ou modérée, sans fiÚvre ni sang, un médicament antipéristaltique tel que le
chlorhydrate de lopĂ©ramide (ImodiumMD) peut ĂȘtre utilisĂ© seul.
En cas de diarrhĂ©e plus sĂ©vĂšre, lâutilisation dâun antibiotique sera indiquĂ©e. Le choix de
lâantibiotique dĂ©pend de la destination du voyage et dâautres critĂšres relatifs Ă lâĂ©tat de santĂ© ou
Ă la mĂ©dication du patient. Parmi les choix dâantibiotiques, on trouve :
la ciprofloxacine po (pendant 1 Ă 3 jours : 1000 mg die ou 500 mg BID, ou formulation XL
500 mg 2 comprimés die ou 1000 mg die) ;
lâazithromycine po (500 mg die pendant 1 Ă 3 jours ou 1000 mg Ă 1 dose) ;
la lévofloxacine po (500 mg die pendant 1 à 3 jours ou 1000 mg à 1 dose), qui est une
autre option.
Lâazithromycine est le traitement de choix pour la femme enceinte, le patient allergique aux
quinolones, les enfants ou les voyageurs en Asie du Sud-Est et en Inde. Compte tenu de
lâĂ©mergence des rĂ©sistances, ces recommandations pourraient changer dans le temps.
En cas de dĂ©shydratation sĂ©vĂšre ou en lâabsence de rĂ©ponse aux antibiotiques dans les 24 ou
48 heures, le patient devrait consulter un médecin.
5.3. Le paludisme et les autres maladies transmises par des vecteurs
Chez une personne immunosupprimée ayant voyagé sous les tropiques, le diagnostic de la
malaria (ou paludisme) est souvent nĂ©gligĂ© ou retardĂ© en prĂ©sence dâune fiĂšvre. Certaines formes
de malaria peuvent survenir plus de douze mois aprĂšs un voyage dans une zone Ă risque. La
stricte observance des mesures physiques de protection doit ĂȘtre renforcĂ©e. Il sâagit de la
meilleure dĂ©fense contre le paludisme, la dengue, la fiĂšvre jaune, le chikungunya, la maladie Ă
virus Zika, les encĂ©phalites japonaise et Ă tique, la leishmaniose et dâautres maladies vectorielles.
Lâutilisation de diĂ©thyltoluamide (ou DEET) Ă 30 % ou dâicaridine Ă 20 % sur les parties du corps
non couvertes par des vĂȘtements est recommandĂ©e, particuliĂšrement pour des activitĂ©s Ă
lâextĂ©rieur. Lâutilisation de moustiquaires imprĂ©gnĂ©s de permĂ©thrine ou de deltamĂ©trine, ou encore
La prĂ©vention des infections opportunistes chez les adultes infectĂ©s par le virus de lâimmunodĂ©ficience humaine (VIH) : guide pour les professionnels de la santĂ© du QuĂ©bec
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la climatisation de lâair dans les piĂšces fermĂ©es oĂč la personne dormira, est essentielle. Enfin, le
port, durant le jour, de vĂȘtements imprĂ©gnĂ©s de permĂ©thrine rĂ©duira aussi considĂ©rablement les
risques de contracter certaines maladies. Ces mesures sont simples et sécuritaires. Elles doivent
ĂȘtre expliquĂ©es en prioritĂ© aux voyageurs Ă risque.
Selon les zones visitées (et non selon les pays), une médication prophylactique contre le
paludisme pourra aussi ĂȘtre recommandĂ©e. Le mĂ©tabolisme de certains antimalariques fait
craindre des interactions possibles avec, entre autres, les inhibiteurs de la protéase. Un expert
connaissant bien ces interactions ainsi que les solutions de rechange fiables et efficaces devrait
alors ĂȘtre consultĂ©*. Par ailleurs, lâefficacitĂ© du traitement et de la chimioprophylaxie contre la
malaria nâest pas modifiĂ©e par lâinfection par le VIH. Les voyageurs se rendant dans un pays oĂč
la malaria sĂ©vit devraient consulter rapidement un mĂ©decin sâils se sentent fĂ©briles au cours du
voyage et jusquâĂ trois ans aprĂšs leur retour. Toutefois, la majoritĂ© des cas de malaria dus Ă
Plasmodium falciparum surviennent dans les trois mois aprĂšs le retour.
5.4. Les autres risques
Le risque de contracter la tuberculose est beaucoup plus élevé dans la plupart des pays
tropicaux ; ce risque est cependant moindre si le séjour est bref.
En fonction de lâincidence de la tuberculose dans le pays visitĂ© et du type de voyage (ex. : stage
en milieu de santĂ©), un test de dĂ©pistage de la tuberculose pourrait ĂȘtre indiquĂ© (se rĂ©fĂ©rer au
Guide dâintervention santĂ©-voyage5).
Il existe un risque dâattraper des infections fongiques endĂ©miques pendant un sĂ©jour prolongĂ©
dans des zones dâendĂ©mie.
Penicillium marneffei, maintenant appelé Talaromyces marneffei, cause la pénicilliose. Il est
endémique en Asie du Sud-Est, particuliÚrement dans le nord de la Thaïlande, au Vietnam et
dans le sud de la Chine. Une prophylaxie primaire peut ĂȘtre indiquĂ©e pour les voyageurs rĂ©sidents
ou présents pour une longue période dans des zones rurales de ces régions si le nombre de leurs
CD4 est < 100 cellules/ÎŒL. En cas dâinfection, une prophylaxie secondaire par lâitraconazole
200 mg po die est indiquĂ©e jusquâĂ ce que le nombre de CD4 soit > 100 cellules/ÎŒL pendant au
moins six mois chez un patient sous ARV.
* Il est aussi possible de consulter les sites Web suivants : http://www.guidetherapeutiquevih.com/ et
https://www.hiv-druginteractions.org/checker.
La prĂ©vention des infections opportunistes chez les adultes infectĂ©s par le virus de lâimmunodĂ©ficience humaine (VIH) : guide pour les professionnels de la santĂ© du QuĂ©bec
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Coccidioides immitis et C. posadasii sont les agents responsables de la coccidioĂŻdomycose. Cette
infection est notamment endĂ©mique dans le sud-ouest des Ătats-Unis (rĂ©gions arides de la
Californie, Arizona, sud de lâUtah, du Nevada et du Nouveau-Mexique, ouest du Texas). La
prophylaxie primaire nâest pas recommandĂ©e, mais il est raisonnable de soumettre Ă une
sĂ©rologie, une ou deux fois par an, les patients vivant ou voyageant dans des rĂ©gions oĂč ces
champignons sont endémiques. Un traitement par le fluconazole 400 mg po die est recommandé
pour les patients présentant une séroconversion, mais sans signe de maladie active, qui ont un
nombre de CD4 †250 cellules/ÎŒL, et ce, jusquâĂ la remontĂ©e de leur nombre au-dessus de
250 cellules/ÎŒL pendant au moins six mois de traitement antifongique, pĂ©riode pendant laquelle
il faut assurer un suivi adĂ©quat de la sĂ©rologie et des rayons X. Ces critĂšres dâarrĂȘt sâappliquent
Ă©galement Ă la pneumonie focale. En cas dâinfection, la thĂ©rapie devrait ĂȘtre poursuivie soit Ă vie
en cas de mĂ©ningite, soit pour au moins un an, et en fonction de lâĂ©tat clinique, en cas de maladie
pulmonaire diffuse ou disséminée mais non méningée.
5.5. Lâimmunisation*
La vaccination des voyageurs dépassant le cadre des présentes lignes directrices, il est
recommandé aux patients de consulter une clinique santé-voyage avant leur départ. Certaines
informations sur la vaccination des personnes vivant avec le VIH peuvent ĂȘtre consultĂ©es dans
le document Le suivi de lâadulte vivant avec le virus de lâimmunodĂ©ficience humaine (VIH) : guide
pour les professionnels de la santé du Québec, à la section 3.
* L'immunisation doit ĂȘtre faite en conformitĂ© avec le Protocole d'immunisation du QuĂ©bec (voir la
référence 2).
La prĂ©vention des infections opportunistes chez les adultes infectĂ©s par le virus de lâimmunodĂ©ficience humaine (VIH) : guide pour les professionnels de la santĂ© du QuĂ©bec
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Tableau 1. Prévention de la premiÚre infection opportuniste
Agent pathogĂšne
Virus varicelle-
zona
Mycobacterium
tuberculosis
Mycobacterium
avium
Pneumocystis
jiroveci
Indication
Pré-exposition :
Pour les hĂŽtes rĂ©ceptifs, vaccin contre la varicelle si CD4 â„ 200 cellules/ÎŒL
Pour les ℠50 ans, vaccin inactivé contre le zona
Post-exposition :
Exposition significative à la varicelle ou au zona chez les patients réceptifs au VZV
â TCT â„ 5mm ou TLIG positif
Ă envisager :
TCT nĂ©gatif et risque Ă©levĂ© dâITL (p. ex. : contact rĂ©cent avec un cas de tuberculose contagieuse, naissance dans un pays oĂč lâincidence de la tuberculose est â„ 30 cas/100 000 personnes ou anomalies radiologiques compatibles avec une infection tuberculeuse passĂ©e). La dĂ©cision de traiter ou non devrait ĂȘtre prise sur une base individuelle, aprĂšs consultation dâun expert en tuberculose.
â CD4+ < 50 cellules/”L si le suivi du patient est difficile ou si le patient nâa pas commencĂ© Ă prendre dâARV
â CD4+ < 200 cellules/”L ou candidose oropharyngĂ©e
Envisager si :
â maladie indicatrice du sida, indĂ©pendamment des CD4+
ou
â absence de suivi et CD4+ entre 200 et 250 cellules/”L
â taux de CD4+ < 14 %
Premier
choix
Pré exposition :
Envisager la vaccination dans certains cas
Post-exposition :
Immunoglobulines contre le virus le VZV (VZIG) 125 UI/10 kg (max. 625 UI) IM, donnĂ©s idĂ©alement dans les 96 heures suivant lâexposition et jusquâĂ un maximum de 10 jours aprĂšs lâexposition
â Isoniazide 5mg/kg (maximum 300 mg) po die Ă 9 mois (270 doses consĂ©cutives ; 1 an sâil y a interruption du traitement)
+ vitamine B 6 25-50 mg po die Ă 9 mois
â azithromycine 1 200 mg po 1 fois/semaine
ou
â clarithromycine 500 mg po BID
â TMP-SMX DS 1 co po die
ou
â TMP-SMX SS 1 co po die
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Agent pathogĂšne
Virus varicelle-
zona
Mycobacterium
tuberculosis
Mycobacterium
avium
Pneumocystis
jiroveci
Autres
options
â Rifampicine 10 mg/kg (maximum 600 mg) po die Ă 4 mois (120 doses consĂ©cutives)
ou
â Isoniazide 5mg/kg (maximum 300 mg) po die
+ rifampicine 10 mg/kg (maximum 600 mg) po die
+ vitamine B6 25-50 mg po die Ă 3-4 mois
â TMP-SMX
DS 1 co po 3 fois/semaine
â Atovaquone 1 500 mg die
â Dapsone 100 mg po die ou 50 mg po BID
â Dapsone 50 mg po die
+ pyriméthamine 50 mg po 1 fois/semaine
+ acide folinique 25 mg po 1 fois/semaine
â Dapsone 200 mg po 1 fois/semaine
+ pyriméthamine 75 mg po 1 fois/semaine
+ acide folinique 25 mg po 1 fois/semaine
â Pentamidine 300 mg en nĂ©bulisation 1 fois/mois au moyen de Respirgard II
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Agent pathogĂšne
Toxoplasma
gondii
Candida Cryptococcus Sp Histoplasma capsulatum
Indication
â CD4+ < 100 cellules/”L
et
â sĂ©rologie antitoxoplasmique positive
Prophylaxie non recommandĂ©e dâemblĂ©e
Prophylaxie non recommandĂ©e dâemblĂ©e
Prophylaxie non recommandĂ©e dâemblĂ©e
Envisager si :
â CD4+ < 150 cellules/”L
et
â zone oĂč lâhistoplasmose est hyperendĂ©mique
Premier choix
â TMP-SMX DS 1 co po die
â Itraconazole 200 mg po die
Autres options
â TMP-SMX SS 1 co po die
â TMP-SMX DS 1 co 3 fois/semaine
â Dapsone 200 mg po 1 fois/semaine
+ pyriméthamine 75 mg po 1 fois/semaine
+ acide folinique 25 mg po 1 fois/semaine
â Atovaquone 1500 mg po die
± pyriméthamine 25 mg po die
+ acide folinique 10 mg po die
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Tableau 2. PrĂ©vention de la rĂ©cidive dâinfections opportunistes
Agent pathogĂšne
HerpĂšs
simplex Cytomégalovirus
Mycobacterium
avium Salmonella
Indication
Récidives fréquentes ou graves
AprÚs un premier épisode de rétinite par le cytomégalovirus
AprÚs un épisode de mycobactériose disséminée
Bactériémies récurrentes ou gastro-entérites récurrentes
Bactériémie à Salmonella ou CD4 < 200 cellules/”L et diarrhée sévÚre
Premier
choix
â Aciclovir 400 mg po BID
â Famciclovir 500 mg po BID
â Valaciclovir 500 mg po BID
â Valganciclovir 900 mg po die
â Clarithromycine 500 mg po BID
+ Ă©thambutol 15 mg/kg po die
± rifabutine Ă la dose adaptĂ©e en fonction des antirĂ©troviraux concomitants (voir le tableau 3 pour lâajustement des doses)
â Ciprofloxacine 500 mg po BID pendant plusieurs mois, dans certains cas
Autres
options
â Ganciclovir 5 mg/kg IV die
â Foscarnet 90-120 mg/kg IV die, avec hydratation avant la dose de foscarnet
â Cidofovir 5 mg/kg IV toutes les 2 semaines, accompagnĂ© de probĂ©nĂ©cide (2 g po 3 heures avant, puis 1 g po 2 heures aprĂšs et 1 g po 8 heures aprĂšs lâadministration de cidofovir), avec hydratation avant la dose de cidofovir
â Azithromycine 500 mg po die
+ Ă©thambutol 15 mg/kg po die
± rifabutine Ă la dose adaptĂ©e en fonction des antirĂ©troviraux concomitants (voir le tableau 3 pour lâajustement des doses)
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Agent pathogĂšne
Toxoplasma gondii
Candida Cryptococcus neoformans
Histoplasma capsulatum
Indication
AprĂšs un premier Ă©pisode aigu de Toxoplasma gondii et aprĂšs 8 semaines de traitement dâinduction avec rĂ©ponses thĂ©rapeutique et radiologique
Prophylaxie non recommandĂ©e dâemblĂ©e
Envisager si :
â candidoses oropharyngĂ©e, vulvovaginale ou Ćsophagienne frĂ©quentes ou graves
AprĂšs un traitement dâinduction et de consolidation dâune durĂ©e Ă©gale ou supĂ©rieure Ă 10 semaines
AprĂšs un traitement dâinduction et de consolidation dâune durĂ©e Ă©gale ou supĂ©rieure Ă 10 semaines
Premier
choix
â PyrimĂ©thamine (DaraprimMD) 25 Ă 50 mg po die
+ sulfadiazine 2000-4000 mg po die en 2-4 doses
+ acide folinique (LeucovorinMD) po 5 Ă 25 mg die
â Fluconazole 100 mg po die ou 3 fois/semaine
â Fluconazole 200 mg po DIE
â Itraconazole 200 mg po die
Autres
options
â Clindamycine 600 mg po q8h
+ pyriméthamine 25 à 50 mg po die
+ acide folinique 25 mg po die
â Atovaquone 750-1500 mg po BID
± pyriméthamine po 25 mg die
+ acide folinique po 10 mg die
â Atovaquone 750-1500 mg po BID
+ sulfadiazine
2000-4000 mg po die en 2-4 doses
â Atovaquone 750-1500 mg po BID
â TMP-SMX
DS 1 co po BID
â TMP-SMX
DS 1 co po die
â Posaconazole 400 mg po BID
â Fluconazole 400 mg po die
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Tableau 3. Interactions potentielles de la rifabutine (MycobutinMD) et de la
rifampicine avec les inhibiteurs de lâintĂ©grase, les inhibiteurs de la
protéase et les inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase
inverse
MĂ©dicaments Rifampicine Rifabutine
Inhibiteurs de lâintĂ©grase
DolutĂ©gravir (TivicayMD, TriumeqMD) â DolutĂ©gravir
â DolutĂ©gravir 50 mg BIDa
Elvitégravir/cobicistat (StribildMD, GenvoyaMD) x x
RaltĂ©gravir (IsentressMD) â RaltĂ©gravir
â RaltĂ©gravir 800 mg BID
Raltégravir (IsentressMD HD) x
Inhibiteur de la protéase
Atazanavir/ritonavir (ReyatazMD/NorvirMD)
Atazanavir/cobicistat (EvotazMC)
x
â Rifabutine
â Rifabutine 150 mg tous les 2 jours ou
3 fois/semaine
Darunavir/ritonavir (PrezistaMD/NorvirMD)
Darunavir/cobicistat (PrezcobixMD)
Lopinavir/ritonavir (KaletraMD)
Inhibiteurs non-nucléosidiques de la transcriptase inverse
Ăfavirenz (SustivaMD, AtriplaMD) â Ăfavirenz
â Ăfavirenz 450 mg die
ou 600 mg 3 fois/semaine
Ătravirine (IntelenceMD) x
NĂ©virapine (ViramuneMD) x
Rilpivirine (EdurantMD, CompleraMD, OdefseyMC) x â Rilpivirine
â Rilpivirine 50 mg die
a : Uniquement en prĂ©sence dâun virus qui ne prĂ©sente pas de rĂ©sistance aux inhibiteurs de lâintĂ©grase.
X : Association contre-indiquée ou non recommandée.
: Association possible.
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ANNEXE
Membres du comitĂ© de rĂ©daction de lâĂ©dition antĂ©rieure (par ordre alphabĂ©tique)
Mme Colette Bisaillon, pharmacienne, Pharmacie Colette Bisaillon, Montréal
Dr Pierre CÎté, médecin, Clinique médicale du Quartier Latin et Unité hospitaliÚre de recherche,
dâenseignement et de soins sur le sida, Centre hospitalier de lâUniversitĂ© de MontrĂ©al, MontrĂ©al
Dre Louise Labrecque, microbiologiste-infectiologue, Unité hospitaliÚre de recherche,
dâenseignement et de soins sur le sida, Centre hospitalier de lâUniversitĂ© de MontrĂ©al, MontrĂ©al
Dr Richard Lalonde, interniste-infectiologue, UnitĂ© hospitaliĂšre de recherche, dâenseignement et
de soins sur le sida, HÎpital Royal Victoria, Montréal
Dr Normand Lapointe, pĂ©diatre, UnitĂ© hospitaliĂšre de recherche, dâenseignement et de soins sur
le sida, HÎpital Sainte-Justine, Montréal
Dr ClĂ©ment Olivier, mĂ©decin, Clinique mĂ©dicale LâActuel et Centre quĂ©bĂ©cois de coordination sur
le sida, Montréal
Dre Danielle Rouleau, microbiologiste-infectiologue, Unité hospitaliÚre de recherche,
dâenseignement et de soins sur le sida, Centre hospitalier de lâUniversitĂ© de MontrĂ©al, MontrĂ©al
Dre Dominique Tessier, médecin, Clinique médicale du Quartier latin, Montréal, et autre affiliation
Mme Rachel Therrien, pharmacienne, UnitĂ© hospitaliĂšre de recherche, dâenseignement et de
soins sur le sida, Centre hospitalier universitaire de Montréal, Montréal
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RĂFĂRENCES
1. PANEL ON OPPORTUNISTIC INFECTIONS IN HIV-INFECTED ADULTS AND ADOLESCENTS. Guidelines for the Prevention and Treatment of Opportunistic Infections in HIV-Infected Adults and Adolescents: recommendations from the Centers for Disease Control and Prevention, the National Institutes of Health, and the HIV Medicine Association for the Infectious Diseases Society of America, [En ligne], mise Ă jour de mai 2018, [Washington (DC)], U.S. Department of Health and Human Services. [https://aidsinfo.nih.gov/guidelines/html/4/adult-and-adolescent-opportunistic-infection/0].
2. COMITĂ SUR LâIMMUNISATION DU QUĂBEC. Protocole dâimmunisation du QuĂ©bec, [En ligne], mise Ă jour dâavril 2018, QuĂ©bec, MinistĂšre de la SantĂ© et des Services sociaux. [http://www.msss.gouv.qc.ca/professionnels/vaccination/protocole-d-immunisation-du-quebec-piq/].
3. COMITĂ QUĂBĂCOIS SUR LA TUBERCULOSE. La tuberculose : guide dâintervention, Mise Ă jour, [QuĂ©bec], MinistĂšre de la SantĂ© et des Services sociaux, 2017, [XII], 129 p. Ăgalement disponible en ligne : http://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/document-000531/.
4. GROUPE DE TRAVAIL SUR LES LIGNES DIRECTRICES POUR LE DĂPISTAGE DU CANCER DU COL
UTĂRIN AU QUĂBEC. Lignes directrices sur le dĂ©pistage du cancer du col utĂ©rin au QuĂ©bec, [QuĂ©bec], Institut national de santĂ© publique du QuĂ©bec, 2011, VII, 40 p. Ăgalement disponible en ligne : https://www.inspq.qc.ca/publications/1279.
5. COMITĂ CONSULTATIF QUĂBĂCOIS SUR LA SANTĂ DES VOYAGEURS. Guide dâintervention santĂ©-voyage : situation Ă©pidĂ©miologique et recommandations, [En ligne], mise Ă jour du 3 aoĂ»t 2017, [QuĂ©bec], Institut national de santĂ© publique du QuĂ©bec, [https://www.inspq.qc.ca/sante-voyage/guide].
6. MINISTĂRE DE LA SANTĂ ET DES SERVICES SOCIAUX DU QUĂBEC. Lâexamen mĂ©dical pĂ©riodique de lâadulte vivant avec le virus de lâimmunodĂ©ficience humaine (VIH) : guide pour les professionnels de la santĂ© du QuĂ©bec, [QuĂ©bec], MinistĂšre de la SantĂ© et des Services sociaux du QuĂ©bec, Direction des communications, c2014, XII, 129 p. Ăgalement disponible en ligne : http://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/document-000161/.
.7. AGENCE DE LA SANTà PUBLIQUE DU CANADA. Normes canadiennes pour la lutte antituberculeuse, [En ligne], 7e édition, mise à jour du 17 février 2014. [https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies-infectieuses/normes-canadiennes-lutte-antituberculeuse-7e-edition/edition-5.html].
C
18-3
34-0
3W
Compte tenu de lâĂ©volution rapide des connaissances sur le VIH, les choix des rĂ©gimes thĂ©rapeutiques peuvent ĂȘtre faits de concert avec un clinicien expĂ©rimentĂ©
dans le suivi des personnes infectĂ©es par le VIH. Ă cet effet, on peut faire appel au rĂ©seau des unitĂ©s hospitaliĂšres de recherche, dâenseignement et de soins sur le sida (UHRESS) des centres hospitaliers universitaires quĂ©bĂ©cois en tĂ©lĂ©phonant au Service spĂ©cialisĂ© de consultation tĂ©lĂ©phonique sur le VIH-sida Ă lâintention des professionnels de la santĂ© du QuĂ©bec : 1 800 363-4814. Cette ligne spĂ©cialisĂ©e donne Ă©galement accĂšs au Programme national de mentorat sur le VIH et les hĂ©patites, qui offre dans les diffĂ©rentes rĂ©gions du QuĂ©bec toute une gamme dâoutils de formation : pairage avec un mĂ©decin, stages cliniques, ateliers de perfectionnement et confĂ©rences.
www.msss.gouv.qc.ca