Calgary, édition de janvier 2012 20 pages Calgary, édition de mars 2012 20 pages
Les voyages de
Benoit Legault
Dominique Liboiron
Nous voyons leurs visa-ges dans les endroits pu-
blics. Nous connaissons leurs noms, leurs anni-versaires et où ils sont
nés. Parfois, nous pou-vons déduire qu’ils ont été enlevés, mais d’au-
tres fois nous ne savons pas pourquoi ils sont dis-parus.
Le terme enfant disparu s’ap-plique à plusieurs cas qui ne
se ressemblent pas toujours. Il peut désigner un enfant qui est victime d’un enlève-
ment tout comme il s’appli-que à une fugue ou même à un enfant qui est parti sans
la permission de ses parents, mais qui compte retourner à
la maison. Peu importe la raison de la
disparition, le sujet des en-fants disparus est complexe et effraie les parents parce
qu’ils ne veulent pas que leurs enfants disparaissent.
Une jeune femme que nous
appellerons Madina, nous raconte son expérience. Elle a mainte-
nant 30 ans et est propriétai-
re d’une entreprise du milieu
artistique. Ses yeux larges et
expressifs suggèrent un côté espiègle. Madina a
un sourire gentil. Son rire sonne comme de l’eau qui coule sur des roches. Lors de
son adolescence, Madina s’est souvent enfuie de la
maison. « J’étais une adolescente entêtée qui partageait fran-
chement [ses] opinions », explique-t-elle. Elle nous par-le de la transition qu’a subit
son père entre l’Afrique et le Canada. Ingénieur, son père
est réfugié d’un génocide dans son pays natal, « ce qui
a fait une transition difficile pour lui. »
Madina ne doute aucune-ment que son père espé-rait une meilleure vie à
ses enfants. Mais selon sa fille, il n’a pas su né-gocier entre ses valeurs
africaines et musulmanes et les valeurs canadien-nes de son aînée. Madina
est née au Canada. Elle savait que les enfants
canadiens étaient élevés
dans une atmosphère moins exigeante et elle était cons-ciente des différences entre
ce qui prévalait chez eux et chez elle. Madina voulait des
amis non-musulmans, mais son père ne le permettait pas. La plus grande impasse
était au niveau des punitions.
Ce ne sont pas des
étrangers qui enlèvent les en-fants, mais de
proches parents Les enfants qui
fuguent n’ont pas
une destination en tête, mais fuient plutôt ce qui les
ronge
Les posters de la GRC montrent souvent l’identité
de la personne suspectée d’avoir enlevé un en-
fant. Nina Akbarian aurait été enlevée par son
père Naser qui n’avait pas la garde légale de sa
fille. Naser Akbarian fait l’objet d’un mandat d’ar-
restation, mais il se trouve possiblement en Iran.
DISPARITIONS D’ENFANTS DERRIÈRE LE MYTHE DES HISTOIRES DE FAMILLE
Suite de l’article en page 12
P.2 Le Chinook Mars 2012
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POLITIQUE
Les libéraux de l’Alberta: une espèce en voie de dis-
parition? Irénée Rutema
page 6
JUSTICE
Découvrez les bibliothèques juridiques de l’Alberta
Gérard Lévesque page 7
NUTRITION
Mars: le mois de la nutrition
Anne-Marie Vaillancourt page 9
LECTURE L’Histoire du Canada façon jeunesse
Paul-François Sylvestre
page 10
AUTOMOBILE
La Camaro 2012 « MUSCLÉE »
Jean-François Ross page 15
VOYAGE
Un Français qui se plait en
Arizona Benoît Legault
page 14
“Ce ne sont pas des étrangers qui enlèvent les enfants, mais de proches
parents”
Des changements à
l’Alliance française de Calgary
Page 17
Questions de sciences
avec Prof Mercure
Un chinook en conserve page 13
DES GENS QUI FONT
LA DIFFÉRENCE
Rolly Lumbala et la Coupe
Grey
Page 18
EXCLUSIF:
Theoren Fleury, de victime à vainqueur
Dominique Liboiron page 19
SOMMAIRE
À LA UNE…
DISPARITIONS D’ENFANTS DERRIÈRE LE MYTHE
DES HISTOIRES DE FAMILLE
DOMINIQUE LIBOIRON PAGES 1 ET 12
Mars 2012 Le Chinook P.3
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Mars 2012 P.4 Le Chinook
Le CDÉA ouvre grand ses portes à Calgary! Dans une ambiance festive et bon en-fant, membres, partenaires d'affaires, entrepreneurs, chefs d'entreprises et autres invités, ont répondu présents à la Journée portes ouvertes organisée ce 21 février 2012 par le Conseil de développement économique de l'Al-berta (CDÉA), dans ses nouveaux lo-caux, au Centre Kahanoff au bureau 940, 105 - 12e Avenue SE à Calgary.
Mars 2012 Le Chinook P.5
P.6 Le Chinook Mars 2012 POLITIQUE
Les élections provinciales pourraient anéantir le Parti libéral
Irénée Rutema
chroniqueur politique Depuis plusieurs semaines la
campagne électorale provin-ciale - sans que des élections
soient officiellement déclen-chées - bat son plein en Al-berta. De fait, depuis le dis-
cours du Trône et le dépôt du premier budget de la nou-velle première ministre, Ali-
son Redford, un pas impor-tant vers les urnes été fran-chi. D’ailleurs, des sources
fiables ont indiqué au Chi-nook que les élections seront vraisemblablement déclen-
chées durant le mois de mars.
Une lecture attentive du paysage politique dans la province indique clairement
que la première femme à régner sur la province pétro-
lière sera facilement réélue. Même si le Parti progressiste conservateur qu’elle dirige
depuis le mois d’octobre 2011 règne sur l’Alberta sans partage depuis 40 ans, cette
formation politique semble avoir une capacité rare en politique : se réinventer de
l’intérieur. L’art de faire du neuf avec du vieux!
Par contre, cette élection devrait changer remarquable-ment le visage politique de la
province. Le Parti libéral de l’Alberta pourrait perdre son
statut d’opposition officielle.
Ainsi, la tendance indique
c’est le Wildrose Alliance de Danielle Smith qui devrait former l’opposition officielle.
Le Nouveau parti démocrati-que devrait préserver le mê-
me nombre de sièges et pro-bablement en gagner davan-tage. En ce qui concerne le
jeune Parti de l’Alberta (Alberta Party), il lui sera ex-trêmement difficile de garder
son seul siège de la circons-cription de Calgary-Currie qui était détenu par Dave Taylor.
Ce dernier a décidé de ne pas se représenter lors de la prochaine campagne, et ce
au grand désarroi des instan-ces de ce parti.
Le dernier sondage publié le 2 février dernier par Radio-Canada indique que Redford
jouit d’un taux de satisfaction impressionnant de 60%. Ce
résultat doit faire l’envie de plusieurs politiciens. En ou-tre, le coup de sonde montre
que le Parti progressiste conservateur mène dans les intentions de vote chez les
Albertains avec 46% et le Wildrose Alliance avec 24%. Le NPD est à 14 % et le Parti
libéral à 12%. Le Parti de l’Alberta ferme la marche avec 4%.
Les partis politiques de gau-che étant marginaux dans
notre province, il est clair que durant cette campagne on
assistera à un duel idéologi-
que entre Redford et Smith.
Depuis sa prise du pouvoir, Redford implante les pro-grammes qui sont générale-
ment associés avec les partis de gauche. Il est vrai qu’elle
est de l’aile progressiste de son parti. Elle a aussi fait un nettoyage politique en invi-
tant ses anciens collègues de l’aile plus conservatrice à ne pas se représenter à la pro-
chaine élection. C’est évidemment un calcul
politique que de se placer sur la gauche. Elle désire élargir son électorat en jouant sur
ce terrain afin de combler les votes qu’elle perdra à son adversaire Danielle Smith. De
l’autre côté, Danielle Smith se « droitise » remarquable-ment. Son programme politi-
que la place carrément à la droite de tous les partis de la
province. À cet égard, elle vient de recruter Tom Flana-gan, ancien conseiller et inti-
me du Premier ministre du Canada, Stephen Harper, comme directeur de campa-
gne de son parti. Au lende-main de cette élection le Parti libéral et les partis de gauche
auront sûrement besoin de remises en cause existentiel-les!
Deux chefs de parti dont nous n’avons pas fini
d’entendre parler. Ci-haut, Alison Redford, première ministre de l’Alberta et ci-bas,
Danielle Smith, la chef du Wildrose.
Mars 2012 Le Chinook P.7 JUSTICE
Gérard Lévesque, avocat et notaire [email protected]
Le réseau albertain des bibliothèques de droit,
c’est 50 bibliothèques dont 23 sont ouvertes au public et membres du
Barreau.
Vous les trouverez dans les localités suivantes : Calgary, Camrose, Canmore, Drum-
heller, Edmonton, Edson, Fort McMurray, Fort Saskat-chewan, Grande Prairie, High
Level, High Prairie, Hinton, Leduc, Lethbridge, Medicine Hat, Red Deer, Rivière-la-
Paix, St. Albert, St. Paul, Sherwood Park, Stony Plain, Vermilion et Wetaskiwin.
Le réseau dispose d’un site I n t e r n e t
(www.lawlibrary.ab.ca) où on
peut notam-ment consulter plus de 25 gui-
des de recher-che dans des
domaines aussi différents que les lois fédéra-
les et albertai-nes, les règle-ments fédéraux
et albertains, la procédure civile, le droit adminis-
tratif, le droit des autochto-nes, le droit de
l ’ e n v i r o n n e -ment, le droit des assurances,
le droit de la propriété intel-lectuelle, le
droit des socié-tés, le droit du
travail… Depuis avril 2008, la
direction du réseau est assu-mée par Sonia Poulin. Elle est responsable de la vision
stratégique de l’organisation et de la saine gestion des
ressources humaines, finan-cières, matérielles ainsi que des services de recherche
juridique et veille informa-tionnelle pour les juges, pro-cureurs de la Couronne, avo-
cats, le Ministère de la Justi-ce et la population albertai-ne.
Avant d’être nommée à ce poste, Sonia Poulin a acquis
une grande expérience de recherche dans les deux tra-ditions juridiques dans les
cabinets d’avocats et les Fa-cultés de droit dans cinq pro-vinces et dans les deux lan-
gues officielles. Depuis 2010, elle préside le Conseil d’admi-
nistration de l'Institut cana-dien d'information juridique
dont le site Internet ( w w w . c a n l i i . o r g /index_fr.html) vise à offrir un
accès gratuit au nombre croissant de décisions judi-
ciaires et de textes législatifs. Trilingue, elle est titulaire d’un baccalauréat en linguis-
tique et en enseignement du français langue seconde (Concordia) et d’une maîtrise
en Bibliothéconomie et scien-ces de l’information (McGill). Elle a également étudié le
droit (Université de Londres) et quelques cours de niveau de doctorat (McGill). Elle est
présentement candidate à la maîtrise en administration des affaires (MBA – Écosse).
Le réseau albertain des bibliothèques de droit
Depuis avril 2008, la direction du réseau est assumée par Sonia Poulin
On peut rejoindre Sonia Poulin par l’entremise de
l’adresse courriel
P.8 Le Chinook
Mars 2012
Dr. Annie Drouin OPTOMÉTRISTE
Examen de la vue
Lentilles cornéennes
Rééducation visuelle
Orthokératologie
Eleveden Centre Downtown City Focus Optometry 100, 727 7th Avenue S.W. Tél.: 403-363-9090 Fax: 403-263-9075
Bienvenue
aux
nouveaux clients!
Mars 2012 Le Chinook P.9 NUTRITION
AnneMarie Vaillancourt B.Sc. (Nutr.Sc.), RD
En ce mois de mars 2012, je réponds à trois ques-
tions qui me sont souvent posées afin d’améliorer votre alimentation et bien
sûr, votre santé! A-t-on besoin de prendre
des suppléments de vita-mines et minéraux pour être en santé?
La majorité des adultes en santé et consommant au
moins 2000 calories par jour ne doivent pas supplémenter leur ali-
mentation lorsque leurs choix proviennent des quatre différents
groupes alimentaires (légumes et fruits, pro-
duits céréaliers, lait et substituts, viandes et substi-tuts). À noter que les fem-
mes enceintes, celles qui veulent devenir enceinte, ou les mères qui allaitent doi-
vent prendre un supplément d’acide folique. Selon le gui-de alimentaire canadien, un
supplément de vitamine D est recommandé pour les personnes âgées de 50 et
plus. Manger des aliments sains nous fournit non seule-ment des vitamines et miné-
raux essentiels mais aussi des glucides, des protéines,
des gras essentiels, des fi-bres alimentaires et plusieurs autres composés phytochimi-
ques bons pour la santé. Que sont les composés
phytochimiques et quel est leur rôle?
On entend de plus en plus parler des composés phyto-chimiques et leurs effets bé-
néfiques sur notre santé. En effet, ils méritent toute l’at-tention qui leurs est portée!
Ce sont des composés chimi-ques organiques issus seule-ment des aliments d’origine
végétale. Ils ne sont pas des nutriments essentiels pour le
corps humain mais ils peu-vent protéger ou prévenir certaines maladies telles le
cancer, les maladies cardia-
ques, les accidents cérébraux vasculaires, l’arthrite, les ma-ladies dégénératives, le dia-
bète, la haute pression arté-rielle. On retrouve plus de
mille sortes de composés phytochimiques dans les fruits, les légumes, les grains
entiers, les noix, le thé, les herbes et les algues marines.
Les plus connus sont les : Caroténoïdes présents dans les fruits et légumes oranges
et rouges : tomate, pastè-que, carotte, patate douce, cantaloup, courges, abricot,
pèche, agrumes, prune et figue noire. On en trouve
même dans les végétaux vert foncé comme le kiwi, les épinards, la kalé ou les her-
bes vertes dont la chloro-phylle cache les pigments rouges.
Polyphénols (Flavonoïdes et non-Flavonoïdes) provenant des plantes amères et de
celles qui brunissent à l’air : soja, légumineuses, olives, brocoli, chou de Bruxelles,
chou, chou-fleur, artichaut, oignon, thé, cacao, agru-
mes, pommes, raisins rou-ges, autres fruits rouges, grenades, canneberges, noix,
orge. Plusieurs études concluent
que consommer les compo-sés phytochimiques à état naturel dans les fruits, légu-
mes, légumineuses, noix et grains entiers est plus bénéfi-que que de les obtenir sous
forme de supplément. Est-ce que les aliments
biologiques sont vraiment meilleurs pour la santé?
Les produits étiquetés « biologiques » ont été pro-
duits sans engrais ou pestici-des de synthèse, sans anti-biotiques, et sans hormones
de croissance. Certaines étu-
des démontrent que le taux d’antioxydants est plus élevé dans les produits biologiques,
mais que le contenu en vita-mines est généralement sem-
blable. Vous pouvez, en tou-te sécurité, baser votre choix de produits biologiques ou
non sur le coût, l’apparence, le goût et la disponibilité des aliments.
À noter que certains produits biologiques sont éti-
quetés « biologique » mais raffinés en pro-duits peu nutritifs à
hautes teneur en calories vi-d e s . A l o r s
mieux vaut bien lire les ingré-dients et leur
valeur nutritive.
Avant toute autre question sur l’alimentation, il im-
porte de se rappeler que plus de 30% des canadiens font de
l’embonpoint et que certaines études dé-montrent que le plus
gros apport de calories provient non d’un des quatre groupes ali-
mentaires, mais bien des aliments sucrés et du « junk food ». La
meilleure recomman-dation est donc de
manger les portions recommandées par le guide alimentaire ca-
nadien et de manger une variété de légu-mes et fruits, de pro-
duits céréaliers, de laits et substituts, de viandes et substituts.
Mars, Mois de la Nutrition
Pour obtenir une copie du guide
canadien alimentaire, visitez: www.hc-sc.gc.ca
Des questions?
P.10 Le Chinook Mars 2012 LITTÉRATURE
Paul-François Sylvestre
L’histoire du Canada est faite de conquêtes, de
conciliation, de traditions et du courage d’hommes
et de femmes de toutes origines. Pour y faire écho, les Éditions de
l’Homme publient un al-bum pour les jeunes, que le professeur Nick Brune
a préparé et qui a été tra-duit en français. Intitulé tout simplement L’Histoi-re du Canada, cet album est magnifiquement illus-tré.
L’album, qui ne compte que 60 pages, renferme 27 chapi-
tres. C’est dire que le propos demeure concis et direct. On va des Premiers habitants
jusqu’au Regard vers l’avenir, en passant par L’ascension
de la Nouvelle-France, L’in-croyable guerre de 1812, La Confédération, La Crise de
1929, Le
sport au Canada, etc.
L ’ a lbum
cont ient trois po-c h e t t e s
qui ren-f e rmen t une quin-
zaine de d o c u -m e n t s
un iqu es retraçant les mo-
m e n t s forts de l ’histoire
canadien-ne, parmi lesquels
une carte dessinée
par Sa-muel de C h a m -
plain, le texte de la consti-
tution canadienne, la Char-te canadienne des droits et libertés et le design d’origi-
ne de la coupe Stanley. L’ouvrage s’insère dans un
boîtier. Il s’agit, bien entendu, d’un
album destiné à un jeune public. Dans les deux pages consacrées à Pierre Elliott
Trudeau, on le voit tantôt dévalant une rampe d’esca-lier à l’hôtel Château Lau-
rier d’Ottawa, tantôt si-gnant la nouvelle constitu-tion sous l’œil vigilant de la
reine Élisabeth. Les deux pages sur L’as-
cension de la Nouvelle-France nous montrent Sa-muel de Champlain, le plan
de l’Abitation de Québecq, « le martyr (sic) des mis-
sionnaires jésuites Jean de Brébeuf er Gabriel Lale-mant », ainsi que la captu-
re de la forteresse de Louis-
bourg. Quant aux pages soulignant
les Célébrations et symboles, il est question, entre autres,
de la feuille d’érable, du hoc-key, du drapeau canadien, du castor et du bras spatial
canadien. Une photo montre le pavillon des États-Unis à Expo 67.
Un rapide coup d’œil à la bibliographie m’a laissé un
peu perplexe. Tous les ou-vrages mentionnés sont de langue anglaise. Aucune ré-
férence à des grands histo-riens du Canada français !
Nick Brune, L’Histoire du Ca-nada : l’histoire de l’épopée du Canada fort et libre, al-
bum traduit de l’anglais par Louise Chrétien et Marie-
Josée Chrétien, Montréal, Éditions de l’Homme, 2011, 63 pages, 29,95 $
L’Histoire du Canda racontée aux jeunes
Mars 2012 Le Chinook P.11 A
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k.c
om
P.12 Le Chinook Mars 2012
Madina se souvient des po-ques, bleues et noires, le long
de ses bras. À 14 ans, elle a décidé de
fuir, mais la GRC l’a retrouvée à plus de mille kilomètres du sud de l’Alberta d’où elle s’é-
tait enfuie. L’expérience lui a fait éprouver des émotions complexes. Contente d’être
de retour chez elle, Madina gardait une certaine rancune envers ses parents. Cette
première fuite n’a rien chan-gé et elle est disparue après ses études secondaires. Après
un certain temps, elle a télé-phoné à ses parents pour dire
qu’elle était en Nouvelle-Écosse.
Après plusieurs mois dans les Maritimes, elle a décidé de
poursuivre ses études à l’Uni-versité de l’Alberta. Petit à petit, ses parents ont accepté
que leur fille fasse comme bon lui semble, mais Madina a promis à son père de lui
téléphoner quotidiennement, question qu’il sache où elle est.
Son expérience universitaire a provoqué des peines et de
joies. Avec sa première gran-de liberté est aussi venu un temps d’abus d’alcool et de
dépression. Malgré son indé-pendance, elle ressentait le
fardeau des attentes de ses parents.
DISPARITIONS D’ENFANTS DERRIÈRE LE MYTHE
Suite de la Une
Mars 2012 Le Chinook P.13 Science - JEUNESSE
« Mettez votre parka, j’mets le miens Vous verrez d’où ce que le vent vient. » -Gilles Vigneault
Cela s’est passé les 20,21 et 22 janvier dernier, le
site web de Radio-Canada nous apprenait que des canalisations ont
éclaté à cause d’une hausse soudaine des températures. Le coupa-
ble? Et oui, le chinook. Pas celui
que vous tenez entre vos mains, celui qui souffle sur Calgary chaque année vers
la fin de janvier ou le début de février. « Le cinéma Em-pire, situé dans le centre
commercial Country Hills, a vu son système de gicleurs
automatiques faire défaut en fin de journée vendredi. Le même jour, en soirée, l'eau a
coulé dans une résidence pour personnes âgées dans le sud de Calgary, forçant
l ' é v a c u a t i o n d e 50 résidents. » nous indi-quait Radio-Canada, Alberta,
récemment. Environnement Canada a
enregistré le 22 janvier une hausse de 17 degrés Celsius en 24 heures. On avait déjà
vu pire, en janvier 1972, à
Loma au Montana, le mercu-re avait grimpé de 56 degrés
en une journée!
Prenez un pot de conserve vide, un vieux pot de mayon-naise ou de cornichons , par
exemple. Voilà, vous avez créé un vent! Reprenez l’expérience
pour perfectionner votre technique afin de mieux voir
l’air circuler. Maintenant que vous avez créé le vent, vous pouvez tenter de reproduire
le chinook en plaçant un obstacle – qui représentera les Rocheuses – en l’anticy-
clone et la dépression. Si votre obstacle est assez éle-vé, vous verrez l’air descen-
dre vers la zone froide. L’explication
Le vent est un mouvement de l’air causé par le réchauf-
fement d’une zone de la sur-
face terrestre par le soleil. Ce bout de terre réchauffe
l’air qui devient moins dense et, comme une montgolfière, s’élève dans les airs. Cet air
refroidi en hauteur puis re-descend un peu plus loin.
Pendant ce temps, l’air qui s’est envolé a laissé un trou tandis que l’air qui descend
bouscule celui qui se trouve en bas pour prendre sa pla-ce. Vous imaginez la suite :
l’air qui se fait pousser par le courant descendant prend la place libérée par le courant
ascendant. Entre les deux, en sent l’air passer, le vent.
Et plus haut, la circulation se fait en sens inverse (figure 3).
Le Chinook
Vos recherches sur internet vos en apprendront beau-coup plus, mais disons sim-
plement que le chinook se produit de la même manière. Seulement, dans ce cas, de
l’air humide et plein de cha-leur nous vient de l’océan Pacifique – parce que l’eau a
la propriété d’absorber beau-
coup de chaleur avant d’aug-menter d’un degré Celsius
et, inversement, de libérer beaucoup de chaleur en per-dant un degré. Comme en
Amérique du Nord les cou-rants d’air circulent générale-ment de l’Ouest vers l’Est
(figure ci-contre), l’air humi-de gorgé de chaleur du Paci-fique est poussé vers les
montagnes Rocheuses. Face à ce mur difficilement
franchissable, l’air doit s’éle-ver. En altitude, il se refroidi et l’eau qu’il contient se
condense et retombe sous forme de neige. L’air ainsi
asséché redescend les pen-tes vers Calgary et y subit
une importante pression qui a pour effet d’augmenter sa
température – tout ce qui subit une pression s’échauf-fe, faites le test en écrasant
l’orteil de quelqu’un! C’est ainsi que l’air chaud et sec réchauffe Calgary… et ses
tuyaux!
Un chinook en conserve
2- Brûle en peu d’encens dans le bocal,
question de « voir l’air »
1- Crée une zone froide, une dépression,
en plaçant une glace au fond du bocal cou-ché
3- Crée une zone chaude, un anticyclone,
en chauffant près du col du bocal
Image : Wikipedia
Toutes les questions sont bonnes!
Écrivez-moi [email protected]
Mais comment le vent se fabrique-t-il?
Une expérience pour le
comprendre
ATTENTION! Les expériences avec du feu de-mande la super-vision d’un adul-
te
P.14 Le Chinook Mars 2012 VOYAGE
Benoit Legault
Originaire de Roanne (Rhône
-Alpes) en France, David Ber-nand, 37 ans, est le nouveau DG du Four Seasons Resort
Jackson Hole au Wyoming. Il était auparavant Resort Ma-nager du Four
Seasons Scott-sdale at Troon North, et c’est à
ce titre que Le Chinook l’a in-terviewé l'an
dernier. Scott-sdale, banlieue de Phoenix,
c'est cette ville mythique de
l'Arizona où l'on t rouve une concentrat ion
unique de centres de villégia-ture de luxe et d'attraits na-turels en milieu désertique.
Grand sportif, formé à la fois comme chef et sommelier, David Bernand a répondu
aux questions de Benoit Le-gault sur les attraits et activi-tés clés de l'Arizona, suite à
une randonnée de vélo de montagne.
Comment est-ce que le Four Seasons Scottsdale se posi-tionne en comparaison des nombreux autres hôtels de luxe des environs de Phoe-nix? Ce « resort » est situé en
altitude dans le désert Sono-
ran - à environ 900 mètres - dans un cadre qui représente
ce qu’on attend de l'Arizona et de Sud-Ouest américain. Nos chambres sont des peti-
tes « casitas » intégrées dans les montagnes et le
p a y s a g e .
Nos suites sont les seules de la
vallée avec d o u c h e s extérieures
et piscines c h au f f é e s privées. Tu
peux passer des vacan-
ces ici avec tous les ser-vices re-
cherchés tout en ayant l'im-pression d'être isolé alors que tu es tout prêt de Phoe-
nix. Les autres resorts sont dans un milieu bien plus ur-bain.
Quels sont vos activités et endroits favoris dans le sec-teur? J'aime beaucoup marcher et courir sur le sentier Tom
Thumb de la McDowell Pre-serve; il y a peu de randon-neurs et on y a toujours une
impression de liberté et d'iso-lement. Plusieurs sentiers
offrent de magnifiques vues de la vallée et des monta-gnes voisines. Mon autre ac-
tivité favorite est de me ren-
dre en vélo au lac Bartlett par une route variée et
agréable pour l'entraînement au triathlon, ainsi que le tour de la McDowell Preserve qui
offre de très belles vues sur un parcours agréable et rapi-de.
Comment est la vie pour un Français dans cette région mythique du Far West améri-cain? La vie est vraiment agréable
car il fait beau tout le temps, on prévoit une activité et 99,9% du temps, on n'a pas
besoin de plan B puisque le beau temps sera de la par-
tie... Je suis au milieu de la nature et les choix sont mul-tiples; je peux faire du ski à
Flagstaff à 2 heures d'ici en hiver ou bien aller au Grand Canyon ou à Sedona pour
me rafraîchir l’été. Mes en-fants grandissent dans un cadre agréable où ils peuvent
s’amuser dans la piscine plu-tôt que de regarder la télé ou
de jouer aux jeux vidéo... Il y a de grands espaces et on n'a jamais l'impression
d'étouffer. Je trouve vrai-ment agréable de pouvoir vivre dans une grande mai-
son que je ne pourrais pas avoir en Europe. Les gens de
l’Arizona sont très cordiaux et respectueux les uns des au-tres et ils respectent beau-
coup la nature. Le cadre res-te toujours propre et sans déchets ou détritus comme
on peut en voir dans beau-coup d'autres endroits touris-tiques.
Quelle est la plus belle pério-de de l'année pour visiter la région de Phoenix? Cela dépend vraiment de la
préférence de chacun. L'hi-
ver, le printemps et l’autom-
ne sont en principe très
agréables. L'été assure un
rapport qualité prix excep-
tionnel. Par exemple, notre
hôtel de grand luxe offre des
prix aussi bas que 129$ la
nuit. C’est la période la moins
occupée, car les températu-
res dépassent souvent 40
degrés Celsius.
Employé cadre des hôtels Four Seasons
La (belle) vie d’un Français en Arizona
David Bernand
Le centre de vil-légiature Four Seasons Scott-
sdale at Troon North offre un
sentiment d’iso-lement du monde typique de l’Ari-
zona tout en étant tout près de Phoenix.
Ici, la douche est extérieure. De
toutes manières, il y fait toujours beau!
Mars 2012 Le Chinook P.15 AUTOMOBILE
Jean-François Ross
Chroniqueur automobile
Malgré la faillite du construc-teur General Motors en 2008, la crise financière planétaire
qui nous a frappés depuis et le prix de l’essence qui ne
cesse de monter, la Chevro-
let Camaro est toujours aussi populaire dans le cœur des
nostalgiques. De plus, elle est accessible à toutes les bourses, présentée en coupé
ou en cabriolet dans une multitude de versions et de
choix de moteurs; le tout
apprêté au goût du jour dans un Muscle Car des plus mo-
dernes. On ne peut qu’apprécier l’in-
térieur unique, propre à cette Camaro. L’aménagement intérieur, très personnalisé,
se distingue des autres mo-dèles de la marque Chevro-let. Le volant, de bonne di-
mension, se prend bien en main; la
lecture des instruments se fait aisé-
ment et le tout est au
bout des doigts. Les sièges avant offrent un com-
fort étonnant, ils épousent bien son conducteur et son passager ; cependant, la visi-
bilité du conducteur est très réduite en raison de la confi-guration de sa carrosserie et
l’espace aux places arrière
est plutôt restreint. Pour l’année modèle 2012,
Chevrolet nous présente plu-sieurs versions de la Camaro. Les versions 1LS, 2LS, 1LT et
2LT dans le modèle coupé, 1LT et 2LT dans le cabriolet, sont munies d’un moteur V6
de 3,6 litres qui développe 323 chevaux à 6 800 tours/minute et de 278 livres-pieds
de couple à 4 800 tours/
minute ; vous avez le choix de la transmission - manuelle ou automatique - à six rap-
ports dans tous les cas. Les versions 1SS et 2SS, du cou-pé ou du cabriolet, sont nan-
ties d’un moteur V8 de 6,2 litres de 400 chevaux à 5 900 tours/minute et de
410 livres-pieds de couple à 4 300 tours/minute, le tout
jumelé à une boîte automati-que à six rapports en option. Pour ceux qui préfèrent la
transmission manuelle à six vitesses, le moteur au menu est un V8 de 6,2 litres qui
produit 426 chevaux à 5 900 tours/minute et 420 livres-pieds de couple à
4 600 tours/minute. Si cela ne vous satisfait pas encore, la Camaro ZL1, basée sur le
moteur de la Corvette ZR1, sera disponible chez votre concessionnaire GM dès ce
printemps. Elle sera équipée d’un moteur V8 suralimenté de 6,2 litres qui générera
580 chevaux ! Eh oui, vous avez bien lu : 580 chevaux.
Une vraie bombe ! Dossier à suivre .... La Chevrolet Camaro 2012
offre une très bonne tenue de route et une direction des plus précises, rien de compa-
rable aux générations précé-dentes des années 70 et 80. Selon le modèle choisi, les
prix va-rient de 30 055 $
jusqu’à 60 090 $, ce qui
donne un vaste
choix aux consom-
mateurs. Reste à voir si l’en-
gouement incontesté des acheteurs l’emportera sur la situation économique du mo-
ment.
La Chevrolet Camaro 2012 : un Muscle Car moderne !
Pour Contre
Lignes extérieures Visibilité restreinte
Bon choix de moteurs Poids élevé
Bonne tenue de route Voiture imposante
Version cabriolet Accès aux places arrière difficile
Coffre généreux pour un cabriolet Peu d’espace pour les jambes arrière
Sièges avant confortables Dégagement à la tête limité
FICHE TECHNIQUE
Marque CHEVROLET (GM)
Modèle CABRIOLET CAMARO 2LT 2012 (essai)
Autres modèles CABRIOLET CAMARO 1LT, 1SS et 2SS COUPÉ CAMARO 1LS, 2LS, 1LT, 2LT,
1SS, 2SS et ZL1 Catégorie Cabriolet
Prix 39 690 $ (modèle d’essai)
Garanties 3 ans/60 000 km—5 ans /160 000 km
Moteur V6 de 3,6 litres
Puissance ch. (kW) 323 (241) @ 6 800 tr / min
Couple lb-pi (N.m) 278 (376) @ 4 800 tr / min
Autre moteur V8 de 6,2L (400 ch., 426 ch. et 580 ch.) Transmission Automatique à six rapports
Autre transmission Boîte manuelle à six vitesses Traction : Propulsion Antipatinage Oui avec antidérapage
Suspension Avant : indépendante à jambes de force
Arrière: indépendante à multibras
Direction À crémaillère à assistance variable
Freins Avant : disques ventilés (ABS)
Arrière : disques (ABS)
Coussins gon-flables
Frontaux, latéraux avant, rideaux gon-flables
Empattement 285,2 centimètres Poids 1 802 kg
Capacité du coffre 289 litres Capacité réservoir 72 litres
Consommation Ville : 11,2 L/100 km ou 25 mi/gal* Route : 6,6 L/100 km ou 43 mi/gal*
Émission de CO2 4 186 kg / année*
Sécurité Non évaluée
Modèles concurrents
- Dodge Challenger
- Ford Mustang
- Nissan 370Z
Mars 2012 P.16 Le Chinook
Mars 2012 Le Chinook P.17
Alliance française de
Calgary Damien Hubert, nouveau
directeur de l’Alliance Française de Calgary,
souhaite en faire un lieu d’apprentissage du fran-çais et un centre culturel
fort à Calgary. Après un mois passé en tant
que nouveau directeur de l’Alliance Française de Calga-ry, Damien Hubert est prêt à
hisser l’organisation à un autre niveau, en réunissant Francophones et Francophi-
les au sein d’un même espa-ce destiné à apporter une touche française à Calgary.
M. Hubert possède une grande expérience dans la
gestion d’Alliances Françai-
ses à travers le monde, no-
tamment au Mexique, en Australie et au Canada où il a introduit la Fête Internatio-
nale de la Musi-que, développé un
important Festival de cinéma fran-çais, ainsi qu’un
autre festival dé-dié à mieux faire connaître les spé-
cialités, l’art et les concepts français à plus de 70 000
personnes. Il espè-re pouvoir déve-lopper de tels évé-
nements à Calgary dans les prochai-nes années.
L’Alliance Française de Cal-gary est l’une des neufs Al-
liances Françaises présentes
au Canada et fait partie d’un
réseau international de plus de 1075 Alliances dans 135 pays. Depuis sa création en
1947, l’AFC a contribué au développement de l’ensei-gnement du français et d’é-
vénements culturels dans la
région. L’AFC accueille plus
de 1000 étudiants chaque année, offre également des cours à de nombreuses en-
treprises de Calgary et orga-nise plus de 30 événements
annuels dont des projections de films, des concerts, des pièces de théâtre, des confé-
rences, des colloques et bien plus encore.
“L'Alliance Française de Cal-gary se prépare à offrir de nouveaux services et à favo-riser et développer les liens entre l'Alliance Française et les autres institutions cultu-relles présentes à Calgary”, explique Damien Hubert. Après avoir emménagé dans
de nouveaux locaux en sep-tembre 2011, l’Alliance Fran-çaise va devoir déménager
une nouvelle fois d’ici la fin
du mois de juin de cette an-
née en raison de la démoli-tion du Herald Building.
“L’Alliance Française a connu de nombreux changements ces derniers mois. Il s’agit là d’un nouveau défi mais aussi d’une opportunité de se ré-unir et de collecter des fonds supplémentaires adéquats afin d’améliorer la qualité de nos services et d’offrir le meilleur environnement fran-cophone de Calgary”, a dé-
claré M. Hubert. Pour de plus amples in-
formations, venez ren-contrer le nouveau direc-teur de l’Alliance Françai-
se de Calgary. Pour faire un don, rendez‐vous sur
w w w . a f c a l g a r y . c a /donations.
Rebâtir l’Alliance française de Calgary
Radio-Canada et les
compressions en Alberta: battons-nous!
Les nombreux lecteurs et lectrices du Chinook se joi-
gnent aux milliers de ci-toyens et citoyennes qui réagissent dans l’ensemble
du pays devant les coupures incongrues de 5 à 10 % qui serons confirmées dans le
prochain budget fédéral.
Pour nous, francophones, Radio-Canada est une ques-
tion de vie, dans notre lan-gue et dans notre culture, avec tous les espoirs de
mise en valeur de soi et de la collectivité que cela sous-entend.
Nos stations régionales de
Radio-Canada sont rien de moins qu'une transfusion sanguine quotidienne qui
nous maintient en vie et fait rayonner notre sens de la
différence, que nous épe-lons tous les jours en fran-çais. L'Alberta perdra sous peu une ou des émissions pha-
res. Ces émissions sont pour
nous d'une utilité exception-nelle. Elles nous rejoignent dans ce que nous sommes
et reflètent les mille et un visages de notre francopho-nie. Battons-nous avec l'in-
telligence de nos convic-
tions.
Le billet de François-Xavier Simard
Des gens qui font la d i f férence
François Fecteau Le Chinook
Le 13 février dernier, grâce a l’implication du directeur adjoint du secondaire de
l’école Sainte-Marguerite-Bourge-oys, Sylvain Re-naud, la Coupe Grey a fait
une escale très remarquée à l’école. Les élèves de la
5e année à la 12e année ont
eu la chance de la voir, la toucher et même de se faire photographier en compa-
gnie de nul autre que le numéro 46 et centre-
arrière des Lions de la Co-lombie-Britannique, Rolly Lumbala!
Rolly, ancien élève de l’éco-le Sa in te -Marguer ite -
Bourgeoys, a rencontré dif-férentes classes pour expli-quer son cheminement et
sa carrière. Il s’est aussi prêté au jeu des questions et en voici quelques-unes,
avec les réponses du foot-balleur.
Taille :: 6.02 Origines : Libreville, Gabon
Poids: 238 Montréal, Calgary, Idaho
Né le : 30 juin 1986 Années : 4 C-B / 4 LCF
ROLLY LUMBALA
Q. : Est-ce important les études et pourquoi?
R : Après ma carrière au football, je devrai posséder d’autres cordes à mon arc. Q : Que ce passe-t-il après la Coupe Grey? R : La saison recommence, entrainement, pratique pour la prochaine saison, etc.
Q : Où es-tu né? Et quel a été ton cheminement pour y arriver (au football profes-sionnel)?
R : Je suis né au Gabon, arrivé au Canada, j’ai demeuré avec mes parent à Mon-tréal jusqu'à l’âge de 14 ans, puis arrivé à Calgary, pour y faire mon secondaire, je suis allé faire mon université en Idaho, aux États-Unis. J’y ai joué pendant trois
ans avec les Vandals pour ensuite faire le saut dans la LCF (Ligue canadienne de football) avec les Lions. Q : Quel club te motive le plus comme adversaire et pourquoi?
R : Les Stampeders de Calgary car à chaque présence sur le terrain, à chaque pla-qué, à chaque course contre eux, je me dois et veux leur prouver qu’ils ont eu tord de ne pas m’avoir choisi!
Q : Aimerais-tu revenir jouer a Calgary? R : Mon cœur est orange, il appartient au Lion et j’en suis fier.
P.18 Le Chinook Mars 2012
Mars 2012 Le Chinook P.19
Theoren Fleury: de victime à vainqueur
Dominique Liboiron
Théoren Fleury n’est pas victime d’abus sexuel. Il
est vainqueur d el’abus sexuel, une distinction
qui lui est très importan-te.
Depuis la fin de sa carrière dans la Ligue nationale de hockey, Théo Fleury s’est
redéfini. Il est maintenant conférencier et s’exprime aisément et librement sur un
sujet où règnent le silence, la peur et la honte. Sa présence dans les médias a fait de lui
le porte-parole des Cana-diens et Canadiennes qui ont un passé marqué par l’abus.
En 2010, il a écrit une auto-biographie qui s’inititule Playing With Fire à l’intérieur
duquel il décrit sa jeunesse au Manitoba, sa montée dans
la LNH et sa chute vers une dépendance à l’alcool, aux drogues et aux jeux de ha-
sard pour finalement décou-vrir la stabilité et l’équilibre d’esprit.
La question des abus sexuel dans le monde des sports est
très actuelle et se voit beau-coup discutée dans les mé-dias depuis le scandale de
Penn State. De plus, le 7 dé-cembre dernier, Graham Ja-mes, ancien entraîneur, a
plaidé coupable d’avoir fré-quemment abusé de deux
joueurs de hockey lorsqu’ils étaient adolescents, un d’eux était Théo Fleury qui a pris le
temps de discuter avec le Chinook.
DL : J’imagine que les mé-dias vous posent souvent les mêmes questions. C’est-à-
dire des questions sur l’abus que vous avez subi et des questions au niveau des an-
nées difficiles que vous avez connues avant de déclarer que votre ancien entraîneur
Graham James vous avait abusé. Quelles questions ai-meriez-vous voir posées et
quelles parties de votre his-toire désiriez-vous faire
connaître? TF : Je pense que j’ai connu
des difficultés et je pense
que tout le monde sait ça. La
plupart des fois, les médias fixent sur la tragédie qui était mon ancienne vie, comme
j’aime l’appeler, mais au-jourd’hui je sauve la vie des
gens. Personne ne parle de ça.
DL : Vous êtes un des pre-miers athlètes à parler ouver-tement des abus sexuels, où
avez-vous trouvé le courage pour faire ça?
TF : Ma force est venue de ma douleur. Je ne réalisais pas mon plein potentiel en
tant qu’être humain. Au lieu, je devenais une statistique de l’abus sexuel. J’avais be-
soin de m’exprimer et de me libérer de mon fardeau. Je voulais être honnête et franc
et autant ouvert que possible parce que je voulais vraiment
que mon livre ait le plus grand impact. C’est pourquoi j’ai attendu si longtemps par-
ce que je voulais le publier quand j’étais fort. Je voulais être fort et stable et je vou-
lais que les gens voient non pas quelqu’un qui avait fini sa carrière de hockey, mais
plutôt quelqu’un qui avait connu beaucoup d’adversité et qui s’en est sorti. Ma rai-
son d’être, maintenant, est d’aider les gens.
DL : Alors c’est ça votre but dans la vie, c’est votre moti-
vation? TF : Oui, absolument. Je
pensais toujours que j’étais joueur de hockey, mais j’ai réalisé que je suis beaucoup
plus. Le hockey, c’est le véhi-cule qui m’a permis d’avoir cette grande voix que les
gens écoutent quand je par-le. Chaque jour nous aug-mentons et nous encoura-
geons le dialogue et les gens parlent et c’est une grande partie de la sensibilisation.
Tout ce qui est arrivé à Penn State est juste un manque de connaissance et un manque
de sensibilisation. Depuis quelques semaines, je pense
que l’Amérique du Nord a reçu une grande leçon au sujet de ce qui est vraiment
la question de base au mon-
de. Tout commence avec
l’abus. DL : Alors vous voyez toute
l’attention médiatique au su-jet de Penn State d’un œil positif?
TF : Absolument. Ça ne peut pas être autre chose que po-
sitif. Évidemment, je n’aime pas que personne n’aide ces
jeunes garçons. Je pense que
ce n’est pas bien. Mais je vois qu’il y a plus de dialogue pour exprimer comment nous
allons aider les hommes qui ont
été abusés. Si nous ne guéris-sons pas les
hommes, le cy-cle continue et ils deviennent
les abuseurs. DL : Comment voudriez-vous
que les médias dépeignent l’a-bus?
TF : De façon à ce qu’ils ne « re-victimisent» pas les vic-
times. Ils devraient poursui-vre les Sandusky et l’adminis-tration de Penn State, mais
évidemment l’administration ne dirait pas un mot parce
qu’ils protégent les cinquante
-et-un millions de dollars qu’ils font chaque année avec le programme de football.
L’argent c’est le pouvoir et le pouvoir permet l’abus.
DL : Alors dans votre cas, l’abus que vous avez subi de
votre entraîneur n’avait rien à voir avec le hockey, mais plutôt avec une position de
pouvoir? TF : Oui, absolument. Gra-
ham James s’était infiltré dans l’organisation des Win-nipeg Warriors, mais il avait
fait ça tout au long en y arri-vant. Ces gars-là se tiennent autour des programmes d’en-
fants où les enfants ont be-soin de modèles ou de gens à qui ils peuvent se confier et
avoir confiance. Ils se tien-nent là.
Photo:
Dominique Liboiron
Nous vous présentons cette entrevue exclusive de Dominique Liboiron en reprise.