L’EPS « PERMET À L’ÉLÈVE
D’ACQUÉRIR DES COMPÉTENCES ET
DES CONNAISSANCES POUR
CONTRIBUER NOTAMMENT À UNE
ÉDUCATION À LA SANTÉ ET À LA
SÉCURITÉ »PROGRAMMES LYCÉE PROFESSIONNEL (19/12/2009)
E. Magendie & F. Darnis
Décembre 2009
DÉFINITION : SANTÉ
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) : « la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité ».
L’éducation à la santé : « Faire acquérir des
connaissances, des habiletés, des attitudes et
des valeurs favorables au développement physique
et psychologique harmonieux » (V. De Landsheere,
1992)
« Habitus santé » : terme employé par Dhellemmes
(1983), Tribalat (2003) : Ensemble de valeurs,
d’attitudes, de règles de vie qui structurent le
comportement dans le but de développer ou
sauvegarder son potentiel santé.
CE QU’EN DISENT LES TEXTES
OFFICIELS :
BO N° 46 du 11 décembre 2003: La santé des
élèves, programme quinquennal de prévention et
d’éducation. Priorité nationale : Education à la santé en milieu
scolaire (projets éducatifs, information, prévention)
Programmes collège (2008) :
En proposant une activité physique régulière, source
de bien-être, elle (l’EPS) favorise des habitudes de
pratiques nées souvent du plaisir éprouvé, et
contribue à la lutte contre la sédentarité et le
surpoids.
L’éducation à la santé et à la gestion de la vie physique et sociale : La prise en compte de la santé doit s’envisager dans plusieurs dimensions : physique, psychique, sociale.
PROGRAMMES D’EPS LYCÉES
EPS en clase de Seconde générale et technologique : « acquisition de compétences et connaissances nécessaires à l’entretien de la vie physique et au développement de sa santé tout au long de la vie »
Programmes Lycée Professionnel
(19/12/2009) : « Savoir gérer sa vie
physique et sociale : L’EPS vise la
recherche du bien-être, de la santé et de la
forme physique »
I. LA SANTÉ PHYSIQUE
Contribuer à l’amélioration de la santé
physique et permettre l’acquisition de
connaissances et compétences favorables
au développement d’un habitus santé
À travers
A. La préparation physique
B. L’échauffement
C. Les activités de la CC5.
II. EFFETS PSYCHOLOGIQUES DE LA
PRATIQUE PHYSIQUE : RAPPEL COURS
LICENCE
Réduit l’anxiété
Diminue le stress
Réduit les risques et les effets de la dépression
L’effet positif est plus marqué chez les sujets souffrant de dépression.
Effet plus important lorsque la pratique physique est régulière et sur plusieurs mois.
L’ACTIVITÉ PHYSIQUE ASSOCIÉE AU PLAISIR ET AU
SENTIMENT DE RÉUSSITE EXERCENT UN IMPACT
POSITIF SUR DIVERS FACTEURS DONT :
l’estime de soi
La connaissance de soi
Le sentiment de compétence
la confiance en soi
le sentiment de contrôle
« La meilleure formation que l’on puisse donner aux élèves
en vue de leur permettre d’avoir dans l’avenir une vie
physique positive, c’est de leur faire vivre le plaisir de la
pratique sportive, ou plutôt de leur permettre de construire
une relation de plaisir avec les APS » (Delignières et
Garsault, 1996, « Apprentissage et utilité sociale »)
DU PLAISIR D’AGIR AU PLAISIR D’APPRENDRE.
Besoin d’accomplissement (Durand, L’enfant et
le sport, 1989)
Volonté de se sentir compétent (Harter, 1978)
Plaisir et motivation :
« Le plaisir ressenti par les élèves en cours d’EPS
est d’autant plus important que leur orientation de
maîtrise est prononcée et qu’ils perçoivent le climat
de classe orienté vers la maîtrise » (Biddle et
Goudas, 1994, « Sport et activité physique et santé
chez l’enfant »)
III. SANTÉ SOCIALE : ASPECTS SOCIAUX DANS
LA PERCEPTION DU BIEN-ÊTRE.
Motivation d’affiliation (Durand, 1987) : Recherche
d’appartenance sociale
Jouer ensemble pour se sentir bien (M. Fortes et N.
Hauw, Revue EPS 337, 2009) « Les sports d’équipe, plus spécifiquement, offrent une chance de se
sentir appartenir à un groupe, de favoriser le sentiment de solidarité
et l’esprit de communauté »
Développer le sentiment de cohésion (Le groupe, J.P.
Rey) Importance de réfléchir aux formes de groupement (P. Bordes, Les
regroupements d’élèves en classe d’éducation Physique, 2002).
Notion « d’aventure collective »
TRANSITION : QUELS SONT LES LIENS
ENTRE SANTÉ ET SÉCURITÉ ?
Programmes collège :
A l’adolescence, au moment où le jeune est en quête
d’identité, est susceptible d’adopter des conduites à risque,
l’EPS peut l’aider à prendre conscience de l’importance
de préserver son capital santé.
Progressivement le collégien doit apprendre à connaître son
potentiel, à acquérir le goût de l’effort et des habitudes de
vie liées à l’entretien de son corps, à organiser ses pratiques,
à prendre en charge sa sécurité et celle des autres.
L’éducation à la sécurité vise le maintien de
l’intégrité physique :
Compétence méthodologique et sociale : se connaître; se préparer; se
préserver.
Identifier les facteurs de risque
S’approprier des principes de santé et d’hygiène de vie.
CE QUE DISENT LES TEXTES (CIRCULAIRE
13/7/2004)
Risques particuliers à l’enseignement de
l’EPS et du sport scolaire : « la spécificité
de la mise en œuvre des programmes
nécessite des contraintes particulières
d’organisation pour à la fois garantir la
sécurité des élèves et contribuer à
l’éducation à la sécurité ».
« l’éducation physique et sportive est la
première source d’accidents en milieu
scolaire »
CE QUE DISENT LES TEXTES (CIRCULAIRES
13/7/2004)
« Il en résulte des obligations
particulières pour l’enseignant d’EPS en
terme de :
vigilance vis-à-vis des équipements et
matériels utilisés
mais aussi dans la définition des tâches
demandées aux élèves
ainsi que dans les modalités
d’organisation pédagogique de
l’enseignement ».
LE RISQUE : DE QUOI S’AGIT-IL ?
L’expérience de risque est un facteur de dissonance.
Dissonance source d’affects positifs ou génératrice
d’angoisse et de stress (Delignières, 1993)
Deux catégories essentielles de risques :
Risque physique ou corporel : atteintes de l’intégrité
physique (blessures)
Risque psychologique : atteintes potentielles du soi
(remise en cause du sentiment de compétence, de
l’estime de soi)
Distinction risque perçu/risque objectif
Risque perçu ou subjectif : perception de la dangerosité de la
situation
Risque objectif : C’est le risque réel de la situation telle qu’elle
se déroule, le risque réellement encouru par le sujet au regard des
ressources dont il dispose pour y faire face
LA SÉCURITÉ : DE QUOI S’AGIT-IL ?
Situation dans laquelle quelqu’un n’est exposé à aucun danger (Petit Larousse) : préservation de l’intégrité physique et psychologique
La sécurité représente la préservation de la santé : elle fait partie intégrante de la santé(propédeutique)
Vedel (1990) distingue : Sécurité active : comportements de sécurité
permettant de réduire le risque objectif
Sécurité passive : dispositifs matériels permettant de réduire le risque objectif
L’enseignant est le premier artisan de la sécurité de ses élèves
ÉDUQUER À LA SÉCURITÉ, C’EST-À-DIRE ?
L’éducation à la sécurité peut être
définie comme la construction d’une
capacité à s’engager dans les activités
sans inhibition et en toute lucidité, en
préservant sa sécurité et celle des
autres (Delignières)
Éduquer à la sécurité, c’est apprendre aux
élèves à gérer le couple
risque/sécurité et ainsi à préserver
leur santé
ÉDUQUER À LA SÉCURITÉ, C’EST-À-DIRE ?
Éduquer à la sécurité, c’est permettre
l’apprentissage de la prise de risque dans
une perspective de pratique autonome.
... il s’agit de permettre à chaque élève, dans le
cadre d’une APSA donnée de :
de savoir choisir, accepter et assumer l’épreuve
(se mettre en jeu dans une prise de risque calculée)
de savoir créer les conditions pour résoudre les
problèmes posés (développer une activité technique
adaptée)
de savoir préserver sa propre sécurité et celle
des autres
COMMENT ÉDUQUER À LA SÉCURITÉ EN
EPS ?
Paradoxe pour l’enseignant : Il ne peut se
permettre de faire courir le moindre
danger à ses élèves. Mais parallèlement, une
éducation à la sécurité ne peut faire
l’économie d’une certaine prise de
risque.
L’enseignant doit donc gérer une
contrainte contradictoire, dans la gestion
d’un risque relatif, maîtrisé au travers des
dispositifs de sécurité passive, mais aussi
de compétences progressivement
construites par les élèves dans les activités
COMMENT ÉDUQUER À LA SÉCURITÉ EN
EPS ?
Par l’acquisition d’une réelle compétence
dans les activités à risques qui peut
permettre une transformation profonde et
durable des attitudes des élèves et déboucher
sur une véritable éducation à la sécurité (Delignières)
Par l’apprentissage du « savoir prendre
des risques en toute sécurité » (Goirand)
COMMENT ÉDUQUER À LA SÉCURITÉ EN
EPS ?
Choisir des APSA à risques : épreuve physique
ou psychologique à surmonter
Proposer des conditions d’apprentissage
sécurisantes : pas de mise en danger physique
et psychologique
Permettre les acquisitions et développer les
habiletés de sécurité
Adapter et différencier les tâches en fonction
des risques encourus
Donner des repères aux élèves : mise en projet
et autonomisation dans la gestion du risque
QUELLES ACQUISITIONS ?
Habiletés de sécurité
habiletés de prévision : sécurité passive (tapis,…)
habiletés de prévention : sécurité active (parade,
arbitre,..)
habiletés d’évitement : sécurité active (savoir chuter,
éviter un obstacle,…)
Capacités motrices spécifiques (cf.fiches
programmes)
Connaissances : sur l’APSA, sur soi, sur les
actions à mettre en œuvre
Attitudes : gérer le stress, vaincre
l’appréhension, maîtriser ses émotions, coopérer,
respecter les autres…
SUJET
Définissez et justifiez le choix de contenus
d'enseignement permettant d'éduquer à la
santé et à la sécurité, en EPS.
Analyse du sujet
Problématique
Plan détaillé
UNE RÉPONSE POSSIBLE : AXE CENTRAL
DE TRAITEMENT DU SUJET
Nous montrerons que pour éduquer
les élèves à la santé et à la sécurité,
l’enseignant d’EPS a tout intérêt à
confronter les élèves à de réelles
épreuves et à leur faire vivre une
relation de plaisir aux APSA. Il est
ainsi nécessaire de construire des
contenus d’enseignement permettant
des expériences riches et variées,
sources d’émotions, dans un
environnement sécurisant.
UNE RÉPONSE POSSIBLE : PLAN
Nous rendrons compte des choix pédagogiques et didactiques de
l’enseignant en nous centrant, dans un premier temps, sur ceux
destinés à permettre à l’élève de s’engager lucidement dans
l’action, de développer le goût de l’effort, dans une activité
favorable au développement des ressources, de la recherche du
bien-être physique. Dans un second temps nous centrerons nos
propos sur l’apprentissage de la gestion du risque physique et des
émotions . Enfin, nous développerons l’idée selon laquelle la
gestion du risque psychologique associée au développement de
compétences psychosociales peuvent être visés afin de concourir
non seulement à l’éducation à la sécurité mais également à
l’éducation à la santé des élèves.
UNE RÉPONSE POSSIBLE : PARTIE 1
Savoir de préparer; se préserver
Savoir se connaître et connaître les principes de
l’entraînement
Besoin d’accomplissement; développer le goût de
l’effort; autodétermination; buts de maîtrise.
Activités de la CC5
Choix d’un objectif par l’élève : Pédagogie du projet
accompagner un projet sportif ; connaissances des risques
du surentraînement; principes de gestion de l’effort et de la
récupération.
Développement de la santé; amélioration des ressources
énergétiques, musculaires, cardio-pulmonaires
Recherche de la perte de poids; lipolyse; connaissance du
système aérobie et des allures de courses
Hypothèse d’un élève asthmatique : projet personnalisé,
prendre des repères sur soi pour réguler son allure en toute
sécurité.
UNE RÉPONSE POSSIBLE : PARTIE 2
Apprendre à gérer le risque physique dans un milieu
sécurisé. Prendre du plaisir à surmonter des épreuves.
Confrontation à des tâches porteuses de risques (risque
physique subjectif)
Adaptation des tâches aux ressources des élèves.
Aménagement du milieu : sécurité passive
Apprentissage d’habiletés spécifiques et des habiletés de
sécurité (parade, assureur), connaissances et attitudes,
valeurs à partager
Exemple : escalade ou gymnastique (autonomisation des
élèves : mise en projet)
Plaisir dû à la confrontation au risque, surmonter une
épreuve, acquisition d’une réelle compétence, sentiment
d’auto-détermination
Gestion du stress; stratégies de coping
UNE RÉPONSE POSSIBLE : PARTIE 3
Apprendre à gérer le risque psychologique dans un milieu
sécurisant. Prendre du plaisir à surmonter des épreuves.
Confrontation à des tâches porteuses de risques (risque
psychologique subjectif)
Adaptation des tâches aux ressources des élèves
Climat sécurisant : centré sur la maîtrise, coopération
entre pairs, aventure collective : projet
Apprentissage d’habiletés spécifiques, connaissances et
attitudes, valeurs communes à partager
Exemple : danse ou acrosport (chorégraphie collective)
Projet de groupe: sentiment d’appartenance sociale; auto-
efficacité collective
Le plaisir est dû à la fierté d’avoir surmonté une épreuve :
sentiment de compétence, sentiment d’affiliation,
sentiment d’auto-détermination