LES ENTREPRISES
PEUVENT-ELLES COMPTER
SUR LE PROGRAMME
RS&DE?
Pascal Le Bihan, Deloitte
Joel Scheuerman, BCF
Adèle Desgagné, BCF
1
▪ Offre des avantages fiscaux aux entreprises canadiennes de toutes tailles et
de tous les secteurs
▪ Représente plus de 3 milliards de dollars en incitatifs fiscaux à plus de
20 000 demandeurs chaque année (Gouvernement du Canada, 2018)
▪ Constitue la plus importante source de financement pour la recherche et
développement effectuée dans les entreprises au Canada (Gouvernement du
Canada, 2018)
Le programme RS&DE
2
Ministre des Finances, Document de consultation: Encouragements
fiscaux pour la recherche scientifique et le développement expérimental
(2007):
« Le programme de RS&DE joue, et continuera de jouer, un rôle de
premier plan pour promouvoir un milieu d’affaires concurrentiel et
dynamique au Canada. »
Northwest Hydraulic Consultants Ltd. c. La Reine, [1998] 3 CTC 2520
(Juge Bowman):
« [11] Les stimulants fiscaux accordés à ceux qui se livrent à la RS&DE
visent à encourager la recherche scientifique au Canada. Cela étant, la
législation concernant pareils stimulants s’interprète de la manière la plus
équitable et la plus large qui soit compatible avec la réalisation de son
objet. »
L’objectif du programme RS&DE
3
Évolution des dépenses mondiales de RS&DE
4
Évolution des incitatifs directs et indirectspour la RS&DE
5
Financement direct et indirect
6
Tendances canadiennes en matière de RS&DE
7
Cas pratique: entreprise de pâtes et papiers
8
Cas pratique: entreprise de pâtes et papiers
9
Cas pratique: entreprise de pâtes et papiers
Une entreprise de pâtes et papiers souhaite modifier sa chaîne de production :
▪ Le processus de production de papier génère de l’eau (effluent) qui contient des
molécules et des particules organiques (des polluants)
▪ Ces polluants doivent être enlevés ou captés afin de ne pas polluer le milieu
naturel
▪ La purification est accomplie en deux étapes: 1) le dépôt des particules plus
massives; 2) la purification biologique par bactéries (qui consomment et digèrent
les molécules chimiques organiques)
▪ De l’effluent (une sorte de boue biologique (« sludge »)) est un produit dérivé du
processus de purification:
▪ boue primaire: particules, fibres de bois, etc.
▪ boue secondaire: cellules de bactéries et de protozoaires
▪ La boue secondaire est normalement éliminée en la compostant ou en la brûlant
▪ coûts importants!
10
Cas pratique: entreprise de pâtes et papiers
11
Cas pratique: entreprise de pâtes et papiersProjet
▪ Problème:
▪ Sommes-nous en mesure de réincorporer la boue secondaire dans notre
processus de production en la captant et en l’incorporant dans le papier?
▪ Objectif:
▪ Incorporer 6 tonnes de boue dans le papier par jour, et ce, sans affecter la
vitesse de la ligne de production et sans affaiblir le papier
▪ Hypothèse:
▪ Pouvons-nous modifier notre processus de production en utilisant une aide
à la rétention (un produit chimique qui sert à lier les molécules ensemble)
pour accomplir l’objectif défini ci-haut?
▪ Fait clé:
▪ L’aide à la rétention est déjà reconnue dans l’industrie comme étant
efficace afin d’incorporer d’autres produits dans du papier pour d’autres fins
(ex: la craie, la mélamine, l’amidon)
▪ Cependant, les caractéristiques de la boue biologique sont nettement
différentes de ces autres additifs, et personne n’a utilisé ou testé ce
produit chimique sur la boue biologique
12
Cas pratique: entreprise de pâtes et papiers
13
Cas pratique: entreprise de pâtes et papiers
Projet
▪ Travaux:
▪ Tests en laboratoire pour comprendre l’activité et les effets de l’aide à la
rétention sur la boue biologique
▪ Essais accomplis sur la ligne de production pour valider si l’aide à la
rétention, en combinaison avec des modifications au processus de
production, peut accomplir l’objectif visé:
▪ Modifications aux paramètres du processus
▪ Essais variés en modifiant la façon et le moment de l’incorporation de
l’aide à la rétention
14
Taux de rejet
élevé
Équipement
temporaire
Collaboration
universitaire
Rapport
d’essais
Équipe technique
dédiée
Risques
Ligne de
production
Volume de
production
Équipe
standard
Gestion de
production
Bureau
d’ingénierie
Fine tuning
Essais dans une usine
15
La structure de la Loi de l’impôt sur le revenu
Feedlot Health Management Services c. La Reine, 2015 CCI 32
« [23] Pour ce qui est des dépenses en matière de recherche
scientifique, l’économie de la Loi est tortueuse et complexe. Les
dispositions législatives pertinentes se divisent en trois volets :
i. le paragraphe 248(1) définit les activités de RS-DE;
ii. l’article 37 définit les dépenses liées aux activités de RS-DE qui
peuvent être déduites lorsqu’elles sont engagées et qui peuvent
être reportées à une année ultérieure;
iii. l’article 127 définit les dépenses liées aux activités de RS-DE
qui sont admissibles au crédit d’impôts à l’investissement. »
16
La recherche scientifique et de développement expérimental
au sens de la Loi de l’impôt sur le revenu
La définition est fondée sur un concept d’inclusion et d’exclusion.
« 248(1) activités de recherche scientifique et de développement expérimental
Investigation ou recherche systématique d’ordre scientifique ou technologique,
effectuée par voie d’expérimentation ou d’analyse, c’est-à-dire :
a) la recherche pure, à savoir les travaux entrepris pour l’avancement de la science
sans aucune application pratique en vue;
b) la recherche appliquée, à savoir les travaux entrepris pour l’avancement de la
science avec application pratique en vue;
c) le développement expérimental, à savoir les travaux entrepris dans l’intérêt du
progrès technologique en vue de la création de nouveaux matériaux,
dispositifs, produits ou procédés ou de l’amélioration, même légère, de ceux
qui existent.
Pour l’application de la présente définition à un contribuable, sont compris parmi les
activités de recherche scientifique et de développement expérimental :
d) les travaux entrepris par le contribuable ou pour son compte relativement aux
travaux techniques, à la conception, à la recherche opérationnelle, à l’analyse
mathématique, à la programmation informatique, à la collecte de données, aux
essais et à la recherche psychologique, lorsque ces travaux sont proportionnels
aux besoins des travaux visés aux alinéas a), b) ou c) qui sont entrepris au Canada
par le contribuable ou pour son compte et servent à les appuyer directement. (...) »
17
« (...) Ne constituent pas des activités de recherche scientifique et de
développement expérimental les travaux relatifs aux activités suivantes :
e) l’étude du marché et la promotion des ventes;
f) le contrôle de la qualité ou la mise à l’essai normale des matériaux,
dispositifs, produits ou procédés;
g) la recherche dans les sciences sociales ou humaines;
h) la prospection, l’exploration et le forage fait en vue de la découverte de
minéraux, de pétrole ou de gaz naturel et leur production;
i) la production commerciale d’un matériau, d’un dispositif ou d’un produit
nouveau ou amélioré, et l’utilisation commerciale d’un procédé nouveau ou
amélioré;
j) les modifications de style;
k) la collecte normale de données. »
La recherche scientifique et de développement expérimental
au sens de la Loi de l’impôt sur le revenu
18
Incertitude scientifique
ou technologique
Contenu scientifique et technique
Avancement scientifique
ou technologique
Les trois piliers de la RS & DE
19
Test jurisprudentiel
Northwest Hydraulic Consultants Limited c. La Reine, 98 DTC 1839
« [16] (...)
1. Existe-t-il un risque ou une incertitude technologique? (...)
2. La personne qui prétend se livrer à de la RS&DE a-t-elle formulé des hypothèses
visant expressément à réduire ou à éliminer cette incertitude technologique? (...)
3. Les procédures adoptées sont-elles conformes aux principes établis et aux
principes objectifs de la méthode scientifique, définis par l’observation scientifique
systématique, la mesure et l’expérimentation ainsi que la formulation, la
vérification et la modification d'hypothèses? (...)
4. Le processus a-t-il abouti à un progrès technologique, c’est-à-dire à un progrès en
ce qui concerne la compréhension générale? (...)
5. La Loi et son règlement d’application ne le prévoient pas expressément, mais il
semble évident qu’un compte rendu détaillé des hypothèses, des essais et des
résultats doive être fait, et ce, au fur et à mesure de l’avancement des travaux. »
20
Taux de rejet
élevé
Équipement
temporaire
Collaboration
universitaire
Rapport
d’essais
Équipe technique
dédiée
Risques
Ligne de
production
Volume de
production
Équipe
standard
Gestion de
production
Bureau
d’ingénierie
Fine tuning
Essais dans une usine
21
La position de l’Agence du Revenu du Canada
Politique sur l’admissibilité des travaux aux crédits d'impôt à l'investissement en RS&DE (2015)
« Pour déterminer qu’il y a de la RS&DE, il faut montrer qu’il y a une « investigation ou recherche systématique
d’ordre scientifique ou technologique, effectuée par voie d’expérimentation ou d’analyse, c’est-à-dire :
a) la recherche pure, à savoir les travaux entrepris pour l’avancement de la science sans aucune application
pratique en vue;
b) la recherche appliquée, à savoir les travaux entrepris pour l’avancement de la science avec application
pratique en vue;
c) le développement expérimental, à savoir les travaux entrepris dans l’intérêt du progrès technologique en vue
de la création de nouveaux matériaux, dispositifs, produits ou procédés ou de l’amélioration, même légère, de
ceux qui existent
Pour ce faire, il est nécessaire de répondre aux cinq questions suivantes:
1. Existait-il une incertitude scientifique ou technologique?
2. Est-ce que des hypothèses visant expressément à réduire ou à éliminer cette incertitude ont été formulées?
3. Est-ce que l’approche globale adoptée était conforme à une investigation ou recherche systématique,
incluant la formulation et la vérification des hypothèses par voie d’expérimentation ou d’analyse?
4. Est-ce que l’approche globale adoptée visait à réaliser un avancement scientifique ou technologique?
5. Est-ce qu’un registre des hypothèses vérifiées et des résultats a été maintenu au cours des travaux?
Ces questions suivent la progression des travaux de RS&DE, de l’identification de l’incertitude, en passant par
l’exécution des travaux visant à résoudre l’incertitude, jusqu’à l’avancement qui en découle. Elles sont également
interreliées. Les questions 1 et 4 abordent pourquoi les travaux ont été réalisés et les questions 2, 3 et 5
abordent comment ils ont été réalisés. À cause de leur interrelation, les cinq questions doivent être prises en
compte globalement en considérant l’intégralité des travaux évalués.
Il y a de la RS&DE si la réponse à chacune des questions est oui. »
22
L’existence de l’incertitude scientifique ou
technologique
2037625 Ontario Inc. (ITC Invoice to Cash Inc.) c. La Reine, 2015 CCI 269
« [35] (...) Le régime de RS-DE exige davantage que simplement regarder dans un
microscope pour faire de la recherche. Par exemple, il exigerait, dans l’exemple de
M. Sarmiento sur l’examen de cellules cancéreuses, l’ajout d’une nouvelle substance dans
les cellules cancéreuses sous un microscope ou le retrait d’un composant particulier ou
l’amalgame de deux techniques différentes pour créer quelque chose de nouveau. Les
méthodes de cette nature peuvent être qualifiées de progrès technologiques. Toutefois, si
un nouveau produit est créé à l’aide de techniques bien connues, il ne peut être qualifié
d’activité de RS-DE, parce qu’il ne met en cause ni risque ni incertitude scientifique ou
technologique.
(...)
Donc, même si un projet peut mener à un progrès important dans un domaine, il se peut
qu’il n’y ait aucune incertitude scientifique ou technologique, comme l’a envisagé le juge
Bowman dans la décision Northwest Hydraulic, lorsque l’élément d’incertitude est absent
en raison du fait qu’une pratique normalisée a été employée, comme dans l’exemple d’un
scientifique qui se sert d’un microscope pour guérir le cancer en ne faisant rien d’autre que
d’observer les interactions parmi ces cellules cancéreuses sous le microscope. Un cas
semblable ne serait pas qualifié d’activité de RS-DE au sens de l’alinéa 248(1)c), car le
scientifique a éliminé l’élément d’incertitude en employant uniquement la pratique
normalisée et bien connue de l’observation au microscope. »
23
L’existence de l’incertitude scientifique ou
technologique
24
L’existence de l’incertitude scientifique ou
technologique
25
Cas pratique: entreprise de pâtes et papiersProjet
▪ Problème:
▪ Sommes-nous en mesure de réincorporer la boue secondaire dans notre
processus de production en la captant et en l’incorporant dans le papier?
▪ Objectif:
▪ Incorporer 6 tonnes de boue dans le papier par jour, et ce, sans affecter la
vitesse de la ligne de production et sans affaiblir le papier
▪ Hypothèse:
▪ Pouvons-nous modifier notre processus de production en utilisant une aide
à la rétention (un produit chimique qui sert à lier les molécules ensemble)
pour accomplir l’objectif défini ci-haut?
▪ Fait clé:
▪ L’aide à la rétention est déjà reconnue dans l’industrie comme étant
efficace afin d’incorporer d’autres produits dans du papier pour d’autres fins
(ex: la craie, la mélamine, l’amidon)
▪ Cependant, les caractéristiques de la boue biologique sont nettement
différentes de ces autres additifs, et personne n’a utilisé ou testé ce
produit chimique sur la boue biologique
26
Les abeilles service de conditionnement inc. c. La
Reine, 2014 CCI 313
« [140] Il faut donc répondre aux questions suivantes :
a) Les projets ont-ils été entrepris dans l’intérêt du progrès technologique?
b) Ont-ils été entrepris en vue de la création de nouveaux procédés ou de l’amélioration,
même légère, de procédés?
[142] Il faut garder à l’esprit qu’il s’agit de considérations pour aider à déterminer s’il y a eu ou non
un avancement technologique. La première considération, l’incertitude technologique, est une façon
d’aborder le critère du progrès technologique; il peut difficilement être question d’un avancement
technologique si on sait déjà comment obtenir le résultat; les deuxième et troisième considérations
sont, entre autres, une façon de s’assurer que les travaux ont été entrepris dans l’intérêt du progrès
technologique et qu’il ne s’agit pas, par exemple, d’un avancement obtenu par accident plutôt que
des travaux entrepris dans l’intérêt du progrès technologique.
[143] Les cinq critères n’ont pas un caractère absolu. Par exemple, il n’est pas obligatoire que le
travail ait mené à un progrès technologique; si le travail échoue, mais que par ailleurs il s’agit de
travail entrepris dans l’intérêt du progrès technologique, le travail peut néanmoins être qualifié.
[...]
[153] De plus, il faut considérer chaque projet globalement dans l’année et non chaque essai
individuellement. »
27
La position de l’Agence du Revenu du Canada
à l’égard de la RS&DE en usine
Politique sur l’admissibilité des travaux aux crédits d'impôt à l'investissement en
RS&DE (2015)
« On appelle souvent « RS&DE en usine » la RS&DE réalisée dans un environnement de
production ou manufacturier. La RS&DE en usine est communément réalisée dans divers
secteurs de l’industrie et, de par sa nature, est principalement du développement
expérimental. (...)
La RS&DE en usine est généralement réalisée simultanément avec des travaux
commerciaux exclus. L’alinéa i) de la définition de la RS&DE exclut précisément les travaux
relatifs à la production commerciale d’un matériau, d’un dispositif ou d’un produit nouveau ou
amélioré et l’utilisation commerciale d’un procédé nouveau ou amélioré. Par conséquent, il
est important de pouvoir faire la distinction entre les travaux de RS&DE et les autres travaux
qui ne relèvent pas de la RS&DE, afin que les coûts du projet puissent être attribués en
conséquence. »
28
La position de l’Agence du Revenu du Canada
à l’égard de la RS&DE en usine
Politique sur l’admissibilité des travaux aux crédits d'impôt à l'investissement en
RS&DE (2015)
« Production expérimentale (PE)
La « production expérimentale (PE) » est l’extrant de la production du développement
expérimental (DE) requis pour vérifier si les objectifs des travaux de RS&DE ont été atteints
ou si un avancement technologique est réalisable.
Le but du cycle de production, pour lequel l’extrant est une production expérimentale, est
d’évaluer les aspects techniques du projet de RS&DE.
Contexte du cycle de production
Le « contexte du cycle de production » fait référence aux circonstances dans lesquelles le
cycle de production est réalisé. Quand des travaux de DE sont effectués au cours d’un cycle
de production, le contexte de ce cycle de production doit être établi car l’admissibilité des
dépenses de RS&DE en dépend. En d’autres termes, les circonstances entourant ce cycle
de production détermineront comment les dépenses doivent être traitées. Quand du
développement expérimental est réalisé pendant un cycle de production, le contexte du cycle
de production peut être du développement expérimental conduisant à une production
expérimentale (DE+PE) ou du développement expérimental effectué conjointement ou
simultanément avec la production commerciale (DE+PC). »
29
La position de l’Agence du Revenu du Canada
à l’égard de la RS&DE en usine
Politique sur l’admissibilité des travaux aux crédits d'impôt à l'investissement en
RS&DE (2015)
DE+PC
« Lorsque de la RS&DE est réalisée dans le cadre d’un cycle de production, mais que le
contexte de ce dernier ne correspond pas à DE+PE, le contexte du cycle de production est
DE+PC (développement expérimental conjointement ou simultanément avec la production
commerciale) .
Par exemple, lorsque des activités de RS&DE sont exercées dans une installation existante
de fabrication ou de transformation, ces activités sont généralement réalisées pour améliorer
un procédé ou un produit tout en poursuivant les opérations commerciales. Dans cette
situation, alors que les paramètres du procédé sont suivis, des modifications au procédé sont
apportés de façon à minimiser les effets négatifs sur la qualité de l’extrant ou sur la stabilité
du procédé afin de poursuivre la production régulière. Il n’y a pas de risque technique au
produit ou au procédé. En appliquant les concepts expliqués dans cette politique, on en
arrivera à la détermination que le contexte du cycle de production n’est pas DE+PE. Dans ce
scénario, même si des travaux de RS&DE sont réalisés, parce que le contexte n’est pas
DE+PE, le contexte du cycle de production est DE+PC. »
30
La position de l’Agence du Revenu du Canada
à l’égard de la RS&DE en usine
Politique sur l’admissibilité des travaux aux crédits d'impôt à l'investissement en
RS&DE (2015)
« 2.2 Déterminer le contexte d’un cycle de production qui fait partie de travaux de
développement expérimental
Le contexte est déterminé en évaluant les caractéristiques du cycle de production et en les
comparant aux critères (consultez les sections 2.2.1 et 2.2.2) permettant d’établir un contexte
comme DE+PE. Si ces critères sont satisfaits, le contexte du cycle de production est DE+PE.
Dans le cas contraire, le contexte du cycle de production doit être DE+PC .
Le contexte du cycle de production est DE+PE s’il existe un risque technique pour le
procédé ou le produit, à la condition que ce risque soit attribuable aux incertitudes
technologiques. Ce risque technique survient surtout parce qu’il est nécessaire de mettre à
l’essai les paramètres d’un procédé (y compris des combinaisons de ceux-ci) en dehors du
procédé, des procédures, de l’étendue et des tolérances établis. »
31
La position de l’Agence du Revenu du Canada
à l’égard de la RS&DE en usine
Politique sur l’admissibilité des travaux aux crédits d'impôt à l'investissement en
RS&DE (2015)
« Les exemples de types d’éléments probants qui suggèrent la présence d’un risque
technique dans le contexte DE+PE sont énumérés ci-dessous :
(...)
Cette liste n’est pas exhaustive et ne vise pas à servir de liste de contrôle (check-list). Les
différentes formes d’éléments probants disponibles dépendront des considérations
techniques qui ont été relevées, ainsi que des particularités du projet. Par conséquent :
• le nombre des facteurs satisfaits n’est pas pertinent;
• aucun des facteurs n’a plus d’importance qu’un autre;
• aucun des facteurs n’est, à lui seul, déterminant.
Si on a déjà déterminé que les cycles de production font partie de la RS&DE, mais que les
considérations techniques et les éléments probants connexes n’appuient pas l’établissement
d’un contexte du cycle de production comme DE+PE, alors le contexte du cycle de
production est DE+PC. »
32
Cas pratique: entreprise de pâtes et papiersProjet
▪ Problème:
▪ Sommes-nous en mesure de réincorporer la boue secondaire dans notre
processus de production en la captant et en l’incorporant dans le papier?
▪ Objectif:
▪ Incorporer 6 tonnes de boue dans le papier par jour, et ce, sans affecter la
vitesse de la ligne de production et sans affaiblir le papier
▪ Hypothèse:
▪ Pouvons-nous modifier notre processus de production en utilisant une aide
à la rétention (un produit chimique qui sert à lier les molécules ensemble)
pour accomplir l’objectif défini ci-haut?
▪ Fait clé:
▪ L’aide à la rétention est déjà reconnue dans l’industrie comme étant
efficace afin d’incorporer d’autres produits dans du papier pour d’autres fins
(ex: la craie, la mélamine, l’amidon)
▪ Cependant, les caractéristiques de la boue biologique sont nettement
différentes de ces autres additifs, et personne n’a utilisé ou testé ce
produit chimique sur la boue biologique
33
Consoltex Inc. c. La Reine, 1997 2 CTC 2846
[41] (...) Whether experimental scientific research meets the criteria of the
Act and Regulations is a matter to be objectively determined irrespective of
what is done with the product, whether it be sold, stored or scrapped. The
disposition of the product does not impinge on the nature of the activity
whereby it is created.
[71] The Act gives special treatment to SR&ED expenditures. There is
nothing that requires that such expenditures be netted against sales and the
contention runs counter to the plain meaning of the word expenditure.
Paragraph 37(1)(d) of the Act requires that there be deducted from SR&ED
expenditures the amounts of any government assistance or non-government
assistance received in respect of the expenditures. Had Parliament intended
that amounts qualifying as SR & ED also be reduced by the proceeds of
sales it would have been quite capable of saying so. (...)
34
Le poids donné à la documentation
Robotx Solutions Inc. c. La Reine, 2017 CCI 73
« [71] Bien que les dispositions de la Loi n’exigent pas de documentation
contemporaine avec un contenu spécifique pour démontrer les travaux de
développement expérimental, il est très important d’être capable de faire une preuve
claire, détaillée et précise; cela peut se révéler extrêmement difficile sinon impossible
en l’absence d’une bonne documentation au cours des travaux. (...) »
Les abeilles service de conditionnement inc. c. La Reine, 2014 CCI 313
« [94] L’existence ou non de documents contemporains ou le fait que les documents
contiennent ou non certains renseignements sont pertinents à la résolution par la Cour
d’un débat de fait. Toutefois, l’existence de documentation contemporaine, ou de
documents contemporains avec un contenu particulier, n’est pas une condition à la
reconnaissance de la recherche scientifique ou du développement expérimental. »
116736 Canada inc. c. Canada, [1998] 3 CTC 2679
« [41] Toutefois, la Loi et le Règlement n’exigent pas la production de tels rapports
écrits pour permettre à un contribuable de déduire de telles dépenses. Il est possible
de présenter une preuve par témoignage verbal. Que le Ministre ou le juge puisse
conclure que les activités censément exécutées par un contribuable l'ont réellement
été devient alors une question de crédibilité. »
35
Taux de rejet
élevé
Équipement
temporaire
Collaboration
universitaire
Rapport
d’essais
Équipe technique
dédiée
Risques
Ligne de
production
Volume de
production
Équipe
standard
Gestion de
production
Bureau
d’ingénierie
Fine tuning
Essais dans une usine
Recommandations
36
Recommandations
1. Documenter la démarche scientifique
2. Structurer son innovation
3. Simplifier sa procédure
4. Partenariat avec l’ARC
37
L’adoption d’une interprétation législative
encourageant la RS&DE
Consoltex Inc. c. La Reine, 1997 2 CTC 2846
« [79] In a case of this type where complex provisions of the Act are involved there
is a danger that one may become entangled in technicalities and lose sight of the
forest by too minute an examination of the bark on the trees. If one takes a couple of
steps back and seeks to determine what the scientific research provisions of the Act
are designed to accomplish, it is clear that they should be interpreted in a manner
that encourages scientific research in this country. To whittle away at those
provisions defeats that object. (...) »
38
MERCI!
39